Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, décembre 2014

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Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

Du silence à l’attention en classe

N° 4 • Décembre 2014


DÉPLIANTS POSTERS CATALOGUES AUTOCOLLANTS CALENDRIER RELIURE CARTE DE VISITES ENTÊTES ENVELOPPES IMPRESSION ÉDITION BROCHURES NUMÉRIQUE CRÉATION JOURNAUX MAGAZINES LOGOS FLYERS AFFICHES LIVRES ÉTIQUETTES ÉDITION ANNONCES DÉPLIANTS CATALOGUES POSTERS CALENDRIER ENTÊTES ENVELOPPES AUTOCOLLANTS NUMÉRIQUE IMPRESSION LOGOS ÉDITION RELIURE CRÉATION JOURNAUX FLYERS MAGAZINES AFFICHES ÉTIQUETTES BROCHURES ANNONCES DÉPLIANTS POSTERS CATALOGUES CALENDRIER LIVRES CARTE DE VISITES ENTÊTES ENVELOPPES AUTOCOLLANTS DÉPLIANTS POSTERS CATALOGUES NUMÉRIQUE CALENDRIER CARTE DE VISITES ENTÊTES ENVELOPPES AUTOCOLLANTS NUMÉRIQUE ÉDITION RELIURE LOGOS JOURNAUX LIVRES POSTERS DÉPLIANTS ÉDITION CRÉATION

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ÉDITO

Des plages de silence pour apprendre Chut! Abracadabra, nous voici dans un havre de tranquillité au milieu de l’agitation. Lorsque l’injonction est suivie de l’action, il serait logique de se dire que sa mission est réussie. Le silence devrait alors tout naturellement devenir cette plage vide favorisant l’encodage des apprentissages. Sauf que celui-ci a mille et un visages, apparent, discret ou secret, et dépend par ailleurs largement de son environnement. De l’émetteur au récepteur et selon le contexte, il en dit parfois long en matière de communication. Derrière l’oxymore du silence éloquent se cache une puissance allant au-delà des mots…

«Les livres sont ceci: ils propagent le silence.» Julien Green

Imposer le silence est une chose, le rendre propice à l’écoute et à l’attention en est une autre. Certains élèves, ayant pour habitude de se taire, par timidité ou parce qu’ils se sentent plus à l’aise dans le mutisme, peuvent, malgré leur bouche cousue, vagabonder de rêverie en rêverie, avec un air concentré ou donnant clairement l’impression d’être dans la lune. D’autres gèrent des pensées angoissantes et stressantes, car le calme apparent ne va pas forcément de pair avec le repos intérieur. D’autres encore profitent d’infimes intervalles, hors de la zone de contrôle, pour se risquer au bavardage, même sans aucune oreille à l’écoute, et rompre ainsi cette sorte de pacte lancé par l’onomatopée, associée en général à la gestuelle comme pour mieux se faire entendre. Et au silence individuel répond celui qui est collectif, dont les effets peuvent également être stimulants, pesants, voire perturbateurs. Cette interdiction de paroles incite parfois à sa transgression, dès que l’attention de son gardien se relâche. Les décibels du chahut risquent alors d’être proportionnels à la lourdeur du silence exigé à d’autres moments. L’équilibre est fragile. A l’école, on apprend plein de choses, mais trop rarement à «apprendre à apprendre». Dommage, parce que cela serait l’occasion de découvrir les bienfaits du silence attentif, essentiels pour développer des stratégies d’écoute et ainsi gagner du temps dans la mémorisation, dans la construction d’une argumentation convaincante, etc. Peut-être que s’intéresser aux zones de silence, surtout à une époque où chacun se croit le roi ou la reine de la gestion de plusieurs tâches à la fois, ne serait pas inutile. Comme souvent, il est évidemment des élèves qui ont la chance de percevoir la riche gamme des silences, mais pas tous. A quoi bon se taire si l’on n’en comprend pas la finalité? Prendre un peu de temps pour maîtriser le vocabulaire de ce complexe langage muet ne serait assurément pas superflu. La lecture silencieuse ouvre les portes de cette compréhension.

R ev

az

Petit exercice pratique, je me permets de vous proposer une minute de silence. Et faites-en ce que vous voulez! Du silence réflexif, méditatif, commémoratif…

Nadia

> Je vois ceux qui me connaissent sourire à la lecture de ces lignes faisant l’éloge du silence, me classant probablement du côté des dissipées. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que je carbure aux pausettes, papoteuses ou silencieuses, ce qui n’est pas paradoxal.

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Sommaire ÉDITO

DOSSIER

Des plages de silence pour apprendre

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N. Revaz

Du silence à l’attention en classe

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RUBRIQUES Balade des savoirs Métiers de l’école Education musicale Echo de la rédactrice MITIC Ecole-Culture Projet «Jeunesse» Du côté de la HEP-VS Doc. pédagogique Exposition Réseau de la formation Education physique Ecole-Santé Economie familiale AC&M Projet interdisciplinaire Livres Fil rouge de l’orientation Revue de presse Journée pédagogique CPVAL Mémento pédagogique Version courte

15 16 18 19 20 22 23 24 26 27 28 30 32 34 35 36 38 40 42 44 46 47 48

Un micro-événement autour de l’automne – N. Revaz Aude Bonvin, enseignante, PF et responsable de centre – N. Revaz Nouveau recueil officiel de chants Planète musique – C.-E. Clavien & J.-M. Delasoie Ralentir la cadence – N. Revaz Grégoire Mabillard, responsable d’un des pôles du CC ICT-VS – N. Revaz L’architecture du nouveau site «Etincelles de culture» – N. Grieve Projet «Jeunesse»: encore 2 mois pour déposer vos idées – Valais / Wallis Promotion Mémoire de Jérémie Fleury sur le placement en institution – N. Revaz DVD-R documentaires: les suggestions du mois – MV Valais - St-Maurice / M.-F. Moulin Signé Martin Peikert: affiches et archives d’un graphiste – A. Rey Corinne Ramillon, au cœur du réseau MITIC – N. Revaz Brevets de sauvetage: formation continue – V. Ebenegger Atelier pour un voyage en terres adolescentes en 3 escales – N. Revaz Top chef au CO, c’est top! - Epreuves locales – Commission EF de l’AVECO Caméléon & Cie – D. Salamin Muller Hôtels à insectes au CO des Collines de Sion – N. Revaz La sélection du mois – Résonances Apprenties assistantes médicale et dentaire – N. Revaz D’un numéro à l’autre – Résonances Les directeurs et la mise en œuvre du PER, 2e volet – N. Revaz Transparence des informations et communication – P. Vernier A vos agendas – Résonances Au fil de l’actualité – Résonances

INFOS Info SE Info SE Les dossiers

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Nouveau défi professionnel pour Gabriela Cotting, adjointe au SE – J.-M. Cleusix Ariane Doyen, collaboratrice scientifique au SE – N. Revaz Les dossiers de Résonances Résonances • Décembre 2014 Mensuel de l’Ecole valaisanne


Du silence à l’attention en classe Le silence est l’un des ingrédients de l’écoute et l’attention. Même les élèves le disent. Ensuite à chaque enseignant, en empruntant des tours de main professionnels, d’inventer sa recette, au gré de sa fantaisie.

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Le silence dans la classe D. Jeffrey

élèves parlent 12 Des de silence, d’écoute

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Infobésité… quel usage pour les outils numériques à l’école? C. Cuny & G. Allain

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Imposer l'attention, induire le silence? C. Boujon et C. Roy

11 Citation-respiration

et d’attention N. Revaz Le silence: un trésor D. Constantin Raposo

14 Lade bibliographie la Documentation pédagogique E. Nicollerat

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Le silence dans la classe D. Jeffrey

MOTS-CLÉS : BRUIT • CALME • PENSÉE Le mot silence apparaît dans la langue française exactement en 1190 1. Il vient du latin silentium. Notre ancienne langue employait aussi le verbe siler qui signifiait se taire. Dans une époque pas si lointaine, le mot silenciaire désigne l’officier qui fait observer le silence aux esclaves. Par extension, on nomme ainsi les religieux qui gardent le silence. Dans les écoles d’autrefois, on croyait aux vertus du silence 2. Le bruit constant du bavardage, enseignait-on, n’était pas propice à la pensée.

laissé à soi-même. Pourtant, un enseignant a besoin du silence pour prendre la parole, pour se faire entendre, pour s’adresser à sa classe. Dans un dictionnaire des synonymes, on associe le silence au calme, à la sérénité et à la quiétude. Etre capable de garder le silence est la condition des apprentissages qui demandent de se fixer l’esprit sur une chose à la fois. Par contre, on ne pourrait miser que sur le silence. Un élève a besoin autant de mouvements que de repos, autant de bruit que de silence, autant d’encombrement émotif que de quiétude. L’un ne s’apprécie pas sans l’autre.

Avec le développement des pédagogies nouvelles, on Le silence est un temps d’arrêt nécessaire pour éviter fait moins de cas du silence. Des enseignants n’insistent plus sur le silence dans la classe. Cela leur rappelle peutd’être débordé par trop de stimulations, pour éviter de être l’époque où le silence était une punition. Le bâillon perdre patience, de dériver dans l’énervement. Un élève et la sanction évoquent en effet un silence malheureux, énervé n’a pas toute sa conscience. Il se conduit malacastrant, déchirant. Or, le champ sédroitement avec autrui, laisse parfois mantique du silence est beaucoup plus sortir des paroles regrettables, bouscule « Le silence favorise vaste: repos, apaisement, quiétude, et se chamaille. Il s’épuise sans pouvoir attention, concentration, patience, la réflexion, la pensée, se concentrer. Faire silence est libérateur. constance, sérénité, douceur, lenteur. l’introspection. » Qu’en est-il aujourd’hui du silence? Apprendre le silence, c’est accepter de mettre à distance des émotions qui, exEst-ce que l’école peut de nouveau faire la promotion du silence? primées spontanément, pourraient troubler ou choquer. Dans une situation tendue, chacun connaît les effets bénéfiques de la distance qu’instaure le silence face à Bruitage ses premières réactions bouillantes et pulsionnelles. Se Le bruit est un symptôme de la vie moderne. En fait, taire permet de reprendre son souffle, de se calmer, de nous ne vivons plus dans une société qui privilégie le laisser tomber la pression. Le silence, c’est aussi le retour silence même si nous connaissons les effets négatifs du du discernement après la tempête émotive. bruit sur la santé: stress, irritabilité, anxiété et même agressivité. Lorsque le silence revient, après le ronronLe silence favorise la réflexion, la pensée, l’introspecnement d’un bruit continu, on sent soudainement son tion. Sa pratique induit une sérénité. Cela présente déjà corps se décontracter. La pression sonore exercée sur quelques raisons pour lesquelles il faudrait enseigner notre organisme est réelle et préoccupante. Elle laisse les vertus du silence. peu de place au silence. Mais surtout, le bruit est une menace pour la pensée.

Château intérieur

Sono, iPod, iPhone, Wii, jeux vidéos, PSP, tablette, radio à la maison et dans l’auto, télé, lecteurs CD, DVD et MP3 sont tous des transporteurs de sons, et d’ailleurs, rarement des porteurs de paroles. On écoute beaucoup, on entend peu. Dans la classe, un continuel bavardage ressemble à ce fond musical sans âme ni consistance qui a envahi la plupart de nos espaces de vie. Ce bruit de fond peut laisser l’impression qu’on n’est jamais seul,

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Le silence est la voie royale vers la parole intérieure. En fait, c’est dans le silence que commence le dialogue avec soi. Le silence permet de se retrouver, de mettre ses idées au clair. C’est aussi dans le silence que nous construisons notre château intérieur, notre intimité, notre subjectivité, nos choix. Le devenir sujet de soi-même bénéficie du silence. Nos raisons de vivre se préparent dans l’antre du silence, puis dans la parole partagée.

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DOSSIER Silences et paroles Après avoir parlé, on fait silence pour donner à autrui la parole, mais encore mieux, pour accueillir sa parole. Les paroles, comme les silences, dans la discussion, doivent obligatoirement être partagées. L’éthique du dialogue impose des silences. Lorsqu’une personne ne se tait pas pour nous laisser parler, nous nous sentons alors enfermés dans un silence qu’on n’a pas choisi. Le silence non choisi peut être vécu comme une sanction, un signe de manipulation ou d’abus de pouvoir. Nous admirons ceux et celles qui sont capables de silence dans une discussion, car cela montre une disponibilité devant autrui et un respect de leur personne. Avant de prendre la parole, on s’assure du silence pour être certain d’avoir l’attention et l’écoute d’autrui. Le silence préside à toute communication, à tout dialogue, à toute interaction sociale. Sans le silence on ne pourrait se parler, se comprendre, se connaître.

Peurs du silence Nombre d’élèves sont mariés avec leur musique. Toutefois, l’écoute constante d’une musique déconcentre. Pourtant ils en redemandent, ils l’amplifient, ils la laissent entendre autour d’eux pour montrer qui ils sont. La musique est un signe identitaire, comme un vêtement, un tag ou un tatouage. «Voilà ce que j’écoute, voilà ce que je suis». Pour certains élèves, enlever les écouteurs devient une épreuve. Lorsque le fond musical s’arrête, ils sentent l’effroi du vide. Le déversement continuel des vibrations musicales éloigne de soi. En fait, la musique est source d’excitation, de plaisir intense, de sentiment d’union avec ce que l’on aime. Mais ces excitations sensorielles nuisent à une concentration propice à la pensée. Le fond musical apparaît souvent comme une tactique d’évitement de soi. Une tactique pour se fermer à ce qui se passe en soi! «Dans sa tête, il n’y a que de la musique». Or, comment construire sans faire silence un espace pour soi, une intériorité, un lieu pour entendre ses propres paroles? Les amateurs du perpétuel fond musical s’évadent d’eux-mêmes pour se sentir libres. Pour se libérer de soi! Pourtant, la liberté morale, celle par laquelle chacun peut se choisir, exige plutôt une rencontre avec soi, un dialogue sérieux avec soi. La musique qu’ils écoutent les touche dans le sens littéral du verbe. En fait la musique à laquelle les élèves s'identifient les sature d'émotion. Or, cette enveloppe émotive peut freiner l’accès aux connaissances, à l’apprentissage du nouveau, aux échanges de paroles. Le silence effraie des élèves parce qu’ils ont peut-être peur de ce qui se trame dans leur vie intérieure. La mu-

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sique constante devient une carapace qui obstrue l’accès vers l’intériorité, là où s’initient les jeux de l’amour, mais là aussi où se forment les projets de vie. S’il y a trop d’agitation à l’intérieur d’eux, les paroles pour se dire, pour choisir sa vérité, ne se présenteront pas à l’esprit. Un monde psychique continuellement bouleversé et bouleversant arrive difficilement à se dire par des paroles significatives. Comment préparer le futur si le présent est encombré de bruits qui déconnectent de soi! La peur du silence, c’est peut-être la peur de rencontrer en soi des souffrances, des manques, des sentiments difficiles comme la solitude, l’abandon, la résignation, l’impuissance, la faiblesse; tous des sentiments qui constituent des incontournables de la condition humaine. Accepter le silence, c’est essayer de surmonter ses peurs, c’est essayer de vivre en paix avec ses sentiments, c’est essayer de prendre la parole pour dire ce qui se passe en soi. L’un des grands ennemis scolaires d’un élève est peut-être bien sa propre peur du silence.

Conclusion: un ange passe Dans une rencontre, lorsqu’un silence survient, on dit qu’un ange passe. Quelle belle expression pour souligner le retour du silence. Un ange, dont les représentations ancestrales sont celles du divin messager Hermès, gardien des âmes et de la beauté céleste! Un ange passe, nous effleure parce que nous nous sommes tous tus. Faire silence pour entendre les anges, cela va-t-il à l’encontre de nos sensibilités modernes?

Notes Cf. Dictionnaire étymologique de la langue française, Paris, PUF, 2003.

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Ce texte doit beaucoup à David Le Breton qui a réfléchi sur le silence dans Du silence, Paris, Métailié, 1997, et Le silence et la parole, écrit en collaboration avec Philippe Breton, Paris, Érès, 2009.

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> Version revue et modifiée d’un article paru dans le Bulletin professionnel «Formation et Profession».

L'AUTEUR Denis Jeffrey Professeur titulaire, Université Laval

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Infobésité… quel usage pour les outils numériques à l’école? C. Cuny et G. Allain

MOTS-CLÉS : GÉNÉRATION Y • MÉMORISATION • NOUVELLES TECHNOLOGIES • DOUBLE TÂCHE

Au cours d’une recherche réalisée dans le cadre de la chaire Digital Natives «Orange – Grenoble Ecole de Management», nous nous sommes intéressés aux conséquences de l’usage intensif des nouvelles technologies par les jeunes générations fortement digitalisées et regroupées sous le label «génération Y», en référence à la forme des écouteurs très souvent posés sur leurs oreilles. En raison de l’extrême variabilité des résultats disponibles dans la littérature, nous avons souhaité repartir d’une question simple: l’usage intensif et précoce des nouvelles technologies modifie-t-il structurellement la manière dont un cerveau s’organise et traite les informations ou s’agit-il plutôt, comme nous le supposions, de la mise en œuvre de stratégies vertueuses de traitement permettant aux jeunes hyper connectés de sauter plus facilement du coq à l’âne et de répondre efficacement à la multitude d’informations que les outils numériques mettent en permanence à leur disposition? En effet, l’enjeu en classe (ou ailleurs) se situe bien là! Comment faire face à un flot quasi continu de données équipé d’un cerveau, certes incroyablement performant en termes d’apprentissage et d’adaptation, mais relativement limité quand il s’agit de gérer plusieurs informations simultanément? Nos résultats apportent d’ores et déjà quelques éléments de réponses. Nous avons montré, en analysant les performances obtenues en classe par des étudiants de première année d’école de commerce, que l’usage, désormais habituel, de leurs propres outils numériques (en général, ordinateur ou tablette, voire téléphone mobile) se traduit par une forte diminution de leur performance de mémorisation des différents éléments de contenu présentés dans une séquence d’enseignement.

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L’attention face à la double tâche...

Plus précisément, l’analyse de leurs réponses indique que cette contre-performance est essentiellement due aux questions de rappel (sans indice), alors que leur score en reconnaissance (type QCM) reste proche de celui des étudiants du groupe contrôle ayant suivi la séquence «privés» de leurs outils numériques. Ce résultat explique pourquoi les adeptes de gadgets numériques ont souvent l’illusion d’être capables de traiter toutes les informations à leur disposition! En plus, les étudiants privés de ces mêmes outils ont déclaré avoir été plus intéressés par le cours! Dans une seconde série de tests réalisés en laboratoire, nous avons également établi, contrairement à notre hypothèse initiale, que les Digital Natives n’étaient pas meilleurs que leurs pairs moins connectés lorsqu’il s’agit de passer très rapidement d’une activité à une autre et qu’ils étaient même moins performants en situation de double tâche!

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DOSSIER

Pour conclure, et sans remettre en cause la pertinence des outils numériques à l’école, notre étude met en garde sur les risques de surcharge cognitive associés à la manipulation de trop nombreuses informations favorisée par ces mêmes outils, le rôle de l’enseignant restant dans tous les cas primordial pour aider les élèves à faire le tri!

LES AUTEURS Caroline Cuny Dr en Psychologie Cognitive, elle est enseignant-chercheur au Département Marketing de Grenoble Ecole de Management et chercheur associé notamment à la Chaire Digital Natives Orange - Grenoble Ecole de Management. Gaël Allain

Dr en Psychologie Cognitive, il a fondé le cabinet Mémoire & Marketing et est chercheur associé à la Chaire Digital Natives Orange Grenoble Ecole de Management.

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LE DOSSIER EN CITATIONS

Vertus du silence en pédagogie «A l’heure du “zapping” généralisé et bruyant, on ne saurait trop rappeler, notamment à l’école maternelle, les vertus du silence en pédagogie. La pause, ce moment suspendu, n’est en rien un moment de vide. C’est tout au contraire un espace de ressourcement, de préparation et de réflexion. Le silence investit la sérénité, la concentration, voire – et ce n’est pas à négliger – la contemplation. La médiation par le silence, par exemple lors de l’entrée en classe ou entre deux activités, est l’occasion de se retrouver, de relancer la concentration, de positionner le temps – et même le lieu – de l’apprentissage.» Alain Bentolila in La maternelle: au front des inégalités linguistiques et sociales (rapport commandé par Xavier Darcos pour l’Education nationale, décembre 2007) www.cafepedagogique.net/lexpresso/ Documents/docsjoints/Bento-mater.pdf

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DOSSIER >

Imposer l'attention, induire le silence? C. Boujon et C. Roy MOTS-CLÉS : DIFFICULTÉS D’ÉCOUTE • PROBLÈMES D’ATTENTION • PSYCHOLOGIE • ERGONOMIE «Répétez! dit le maître: deux et deux quatre, huit et huit font seize. Mais voilà l’oiseau Lyre qui passe dans le ciel L’enfant le voit, l’enfant l’entend, l’enfant l’appelle…» Extrait de «Page d’écriture» de Jacques Prévert «Difficultés d’écoute des élèves», «problèmes d’attention», «comportements hyperactifs»… Autant de cris d’alarme poussés par les pédagogues qui révèlent de la même difficulté à pouvoir mobiliser l’attention de l’ensemble du groupe classe ou bien de quelques élèves et qui a pour triste conséquence de gâcher une séquence d’apprentissage. Chercher à déterminer de façon univoque la responsabilité de l’un ou l’autre des acteurs de la classe reviendrait à stigmatiser certains élèves en les affublant d’une pathologie comportementale avérée 1, voire même de reporter la faute sur le pédagogue du fait de son inexpérience. Pour tenter de répondre à cette question, nous préférerons une approche multi-référencée. Ainsi, la psychologie cognitive et son ancêtre, la psychologie expérimentale, nous apprendront que les facteurs cognitifs à l’origine des comportements sont multiples et ont tous pour point commun de reposer sur la perception de la temporalité: par exemple, nous verrons qu’il n’existe pas une seule forme d’attention et que ces formes nécessitent une rythmicité dans leur fonctionnement. Les travaux en sciences de l’éducation nous indiqueront que ces comportements s’ancrent profondément dans l’interaction sociale entre le pédagogue et ses élèves. L’ergonomie cognitive, quant à elle, nous servira d’ancrage théorique et pratique par son hypothèse de multidéterminisme causal: les situations de résolution de problème ou d’apprentissages dépendent à la fois de la compréhension par les acteurs ou opérateurs qui exercent une activité dans un environnement commun. En l’occurrence, il s’agira du groupe classe.

Entendre ou Ecouter? L’étymologie du verbe «écouter» renvoie à une posture d’attention, voire de dévotion, dans le but d’obéir

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à des commandements ou des injonctions. Quant au verbe «entendre», il se confond aujourd’hui avec celui de «ouïr» puisqu’il est utilisé lorsqu’il s’agit de capter automatiquement des informations sonores présentes dans notre environnement auditif. «Entendre» a fini par remplacer le verbe «ouïr» alors qu'il s’en distinguait autrefois par sa notion de volonté et de compréhension, comme l’indique l’expression «il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre».

Pourquoi mobiliser l’attention en classe? Depuis au moins vingt ans, le manque d’attention des élèves est reconnu par les organismes institutionnels comme une cause majeure de la pénibilité pour les enseignants ou au contraire, un facteur de satisfaction dans la perception d’une séquence d’apprentissage réussie, lorsque l’attention peut être maintenue en classe 2. Du côté des élèves, les chercheurs en Sciences de l’Education, Mireille Houart et Marc Romainville (1998) 3, après avoir interrogé 200 élèves sur leurs représentations de l’attention, proposent de regrouper la diversité des réponses sous la forme de trois catégories: 1. Adopter une posture comportementale adéquate aux attentes de l’enseignant: se taire et écouter, ne pas bouger, ne pas être distrait… 2. Se préparer psychologiquement: être réceptif, ouvert à ce que dit l’enseignant pour comprendre, mieux apprendre… 3. Mettre en œuvre des stratégies de réflexion, de compréhension et de mémorisation: se redire les phrases, se créer des images, faire des liens… Chacune de ces catégories renvoie respectivement aux verbes «écouter», «ouïr» et «entendre» à travers l’acception étymologique que nous en avons faite. Mireille Houart et Marc Romainville (1998) soulignent que les réponses des élèves représentant l’attention comme une véritable activité mentale sont les moins fréquentes (2%) mais peuvent être augmentées quand

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DOSSIER

il leur est demandé de décrire les stratégies adoptées pour être attentifs (18%). Bien que conscients de la surcharge du calendrier scolaire liée aux directives des programmes, les auteurs invitent les enseignants à travailler en classe avec les élèves sur la connaissance réflexive de l’attention, ce que l’on nomme en psychologie cognitive «la métacognition», et de considérer le «savoir être attentif» comme une compétence transversale à développer chez les élèves, car indispensable à toute forme d’apprentissages. Ajoutons également que la préparation psychologique («se préparer psychologiquement») peut également se mettre en place de façon ritualisée lors des phases scolaires de transition, à savoir l’entrée en classe le matin ou après les récréations, comme a pu l’observer et le retranscrire Chloé Fréjaville (2012) dans son mémoire de fin d’étude 4: «Les élèves sont assis, l’attention est centrée sur l’enseignant qui met en place des stratégies non verbales pour capter l’attention des élèves. L’enseignant prend la parole et la plupart des élèves ne sont pas attentifs à ce que dit l’enseignant mais ils sont tournés vers l’enseignant et leurs regards convergent vers ce dernier. Les rituels de la matinée commencent, les élèves se préparent petit à petit à être prêts à entrer dans le savoir…».

sait sur deux formes antagonistes: l’une spontanée, innée et primitive et l’autre plus volontaire, pouvant être éduquée (Ribot, 1889; James, 1890). Ainsi les signes visibles du manque d’attention, autrement dit la distraction, renvoient à une typologie radicalement différente d’individus susceptibles d’être distraits: les «distraits-absorbés», dont l’attention est tournée exclusivement vers leurs pensées, et les «distraitsdissipés», incapables de fixer et de maintenir leur attention pas plus sur leurs pensées, que sur les informations présentées (Boujon, 1996). Cette distinction a conduit dans la période moderne de la psychologie à la publication de milliers de travaux scientifiques sur deux formes fondamentales et reconnues dans la sollicitation attentionnelle: l’une dite exogène et l’autre endogène (Boujon, 2007). Autrement dit, notre attention serait tour à tour attirée de façon irrépressible sur n’importe quelle information de l’environnement, pourvu qu’elle soit saillante 5 ou bien elle serait décidée par l’individu, et dans ce cas elle se focaliserait sur les informations pertinentes 6. Les nombreuses études que nous avons menées dans notre laboratoire angevin depuis plusieurs années nous renseignent sur ce mode de va-et-vient continu d’une attention tantôt tournée vers les sens, une sorte de fenêtre qui donne sur le monde perceptif, tantôt tournée vers la gestion des activités intellectuelles d’intégration des informations analysées et mémorisées transitoirement pour pouvoir être ensuite intégrées durablement, une sorte de fenêtre qui donne sur les mondes intérieurs que sont les mémoires à court ou à long terme. Cependant, la rythmicité de cette alternance attentionnelle naturelle et incessante peut être de temps à autre interrompue pour des raisons individuelles ou environnementales (Boujon, 2004).

Gestion du temps et des facteurs motivationnels Comme le suggère Fréjaville (2012), capter l’attention des élèves n’est pas qu’une question d’autoritarisme. Autrement dit, Il s’agit de les motiver et de les faire se sentir impliqués personnellement dans l’activité enseignante 7.

Comment l’attention peut-elle être sollicitée? Dès la fin du 19e siècle, les premiers psychologues ayant publié leurs réflexions sur l’attention humaine ont indiqué d’une part que l’état mental attentionnel était une forme provisoire, momentanée de l’esprit du fait de l’effort qu’elle nécessite pour être convoquée et maintenue (Ribot, 1889) et, d’autre part, que sa sollicitation repo-

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Prochain numéro Février 2015: délai rédactionnel au 5 janvier 2015 D’ici là, retrouvez des actualités sur www.resonances-vs.ch

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Dans le même sens, Philippe Rousseaux (2003) 8 préfère considérer le silence en pédagogie sous l’angle de sa dimension performative. Il reprend la notion d’acteur au sens théâtral du terme en reconsidérant le rôle du pédagogue comme émetteur d’une communication verbale qui est en parfaite cohérence avec celle non verbale qu’il entretient avec ses élèves: le jeu de l’acteur consiste à dire mais aussi à faire transparaître les sentiments de sa pensée, savoir suggérer. Le silence devient alors un véritable outil de suggestion sous la forme d’une pensée silencieuse et de rythmicité. Notamment, il fournit quelques conseils de metteur en scène ou de directeur de troupe comme celui permettant d’améliorer la présence de l’acteur: «Pour présenter un savoir, il faut d’abord être présent soi-même. La présence possède au moins deux dimensions: celle de l’ici-et-maintenant et celle de la puissance, de l’énergie, de la projection d’une force susceptible d’atteindre le spectateur et de provoquer chez lui une réaction. Si je ne suis pas suffisamment présent, le spectateur me voit peut-être sur scène mais ne "reçoit" rien. Il y a donc tout un travail à faire sur la présence et les énergies.» Ajoutons qu’une communication non verbale ne pourrait être considérée complète, sans que l’émetteur soit en capacité d’être aussi récepteur des informations non verbales que lui délivre régulièrement le public qui devient à son tour acteur (principe de feedback). Cette remarque me paraît essentielle pour considérer que les élèves ne constituent pas seulement un public mais deviennent à leur tour acteurs à part entière dans la formation pédagogique. Ce contrôle de la rythmicité et de l’énergie se rapproche des études séminales d’un grand nom de la psychologie expérimentale que fut Paul Fraisse (1911 - 1996). Ses travaux scientifiques sur les structures rythmiques ont permis de formaliser les éléments constitutifs de la chronopsychologie que l’on peut résumer ainsi: «L’homme n’est pas seulement soumis aux grands rythmes de la nature, il est créateur de rythmes, et lorsque nous disons que l’homme est créateur de rythmes nous pensons tout de suite aux arts rythmiques, que ce soit la poésie, la danse ou la musique, et plus généralement, à des activités corporelles» (Fraisse, 1988) 9. A l’instar de la pensée platonicienne, il définira la perception de la rythmicité comme la perception de l’ordre dans la succession. Il analysera expérimentalement la perception individuelle du temps et de la durée grâce à la présentation ou la production motrice de séquences auditives. L’accentuation ne se retrouve-t-elle pas dans la scansion poétique ou dramaturgique de l’acteur de théâtre qui donne sens au texte et à sa compréhension? Nous pouvons rapprocher aisément ce que nous apprennent les travaux en psychologie expérimentale de la perception de la durée, de ceux du fonctionnement de l’attention et de ce que nous dévoilent les re-

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cherches en sciences de l’éducation dans l’innovation pédagogique: le silence, comme élément structurant de la durée et de la compréhension est une véritable source d’intégration cognitive qui permet en mobilisant les formes exogène et endogène de l’attention de faciliter la mémorisation et les apprentissages ultérieurs. Ces silences et pauses, à condition d’être plus joués qu’imposés, peuvent devenir le ferment d’un environnement de classe apaisé avec la participation d’élèves plus enclins à se sentir motivés qu’à être réprimandés. Notes L’hyperactivité avec déficit attentionnel (THADA) est une pathologie dont la fréquence d’apparition est encore très largement débattue aujourd’hui car elle dépendrait largement de facteurs culturels. De plus, elle ne concernerait que les enfants et les adolescents mais disparaîtrait massivement chez les adultes.

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Enquêtes réalisées en 1994 et 1995, diligentées par la Direction de l’Evaluation et de la Prospective du ministère français de l’Education Nationale.

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Houart, M & Romainville, M. (1998). Etre ou ne pas être dans la lune, telle est l’attention… Le point sur la recherche éducation, 5, 43-59.

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Mémoire de Master 2 soutenu en 2012 à l’IUFM «Centre-Val de LoIre» http://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00758746/document

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Par exemple: un bruit ou un événement impromptu, un comportement inadapté dans le contexte de la classe. Voir l’extrait du poème de Jacques Prévert cité au début de cet article.

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Dans le sens où elle contribue à l’achèvement de l’activité ou de l’exercice à résoudre.

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Cette forme de motivation la plus aboutie prend le nom de «motivation intrinsèque». Elle est fortement corrélée à la réussite scolaire des élèves.

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Rousseaux, P. (2003). Fonction du silence en pédagogie: une dimension performative, Recherches et Educations, volume 5, 2e trimestre, 1-11.

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Fraisse, P. (1988). Pour la psychologie scientifique: histoire, théorie et pratique. Pierre Mardaga (Ed): Bruxelles.

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LES AUTEURS Christophe Boujon Maître de Conférences en Psychologie Cognitive à l‘Université d’Angers Membre du Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire (UPRES EA 4638) Des Universités Nantes-Angers-Maine (UNAM) Chloé Roy est étudiante en Master de Psychologie Cognitive à l’Université d’Angers. > Version intégrale de l'article, avec bibliographie, sur www.resonances-vs.ch

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DOSSIER

« Ce qu'on apprend dans les livres, c'est la grammaire du silence, la leçon de lumière. Il faut du temps pour apprendre. Il faut tellement plus de temps pour s’atteindre. » Christian Bobin

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Des élèves parlent de silence, d’écoute et d’attention MOTS-CLÉS : ADOS • COURS • DEVOIRS • ENSEIGNANTS • PARENTS Rencontre avec quelques élèves 1 de la classe de Valérie Granges Jordan, enseignante au CO Ste-Marie à Martigny, pour évoquer le silence, l’écoute et l’attention à l’école, mais aussi à la maison. Derrière la porte, pendant l’intercours, avant l’arrivée de l’enseignante, on entend des «chut» de tous les côtés. La thématique de l’interview tombe dès lors à pic. Questionnés sur leur attitude régulatrice, les élèves expliquent avoir appris, au fil des degrés, à être conscients du seuil sonore à ne pas dépasser, afin d’éviter toute remarque! Certains trouvent néanmoins que c’est juste une façon de respecter les classes voisines. Les élèves rencontrés sont-ils bavards ou taiseux? A une exception près, ils se définissent comme étant les deux à la fois, estimant que cela dépend des situations et des personnes avec lesquels ils se trouvent. Il n’y a dans le groupe qu’un babillard qui se revendique ainsi et qui a besoin de bruit.

cibels sont élevés. Alors, comment interpréter ces différences? Les élèves observent que c’est plus une variation liée aux personnalités qu’aux matières enseignées. Et pour les apprenants, ce n'est clairement pas dans les cours où aucun mot n’est autorisé que l’attention est la meilleure. Ainsi que le commente un élève, dont l’avis est représentatif: «Les profs qui exigent le silence absolu sont très stricts et privilégient l’apprentissage par cœur, alors qu’un cours, ça doit être vivant et, pour bien apprendre, il faut un minimum d’ambiance.» Très clairement, ils préfèrent donc les enseignants faisant preuve de dynamisme et d’enthousiasme. Oui, mais… Plusieurs voix s’élèvent pour dire que si les professeurs parlent tout le temps, le cerveau n’a aucun temps pour enregistrer. Encore et toujours la modération!

Un peu de silence pour apprendre La discussion démarre sur le rôle joué par le silence dans le mécanisme d’apprentissage. Sans hésitation, les élèves affirment qu’il est important. Et pour reprendre les mots de l’un d’eux: «Dans le silence, la capacité d’apprendre est plus grande, car le cerveau est moins perturbé.» Cependant, des nuances apparaissent. La perception du bruit est variable et certains trouvent le silence essentiel à certains moments, en particulier lors des examens, et moins à d’autres, notamment durant certains cours. Ce dont ils sont convaincus, c’est que si le silence absolu est exigé, l’atmosphère devient vite pesante. Et d’insister, en expliquant que l’absence de bruit ne signifie pas forcément l’écoute active. Pire, trop de silence incite au vagabondage des pensées. A l’opposé et à l’unisson, ils constatent que la concentration est tout aussi impossible si tout le monde parle. Un léger brouhaha oui, mais pas le boucan. Les enseignants ont-ils tous la même tolérance envers les bavardages? Pour répondre par la négative, les dé-

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Les élèves préfèrent un cours vivant, avec un silence pas trop pesant.

Des stratégies de silence A l’école primaire ou au CO ont-ils pratiqué des activités pour améliorer l’écoute et l’attention en classe. Une élève se souvient: «J’ai eu un enseignant qui mettait de la musique classique pendant que l’on faisait certains exercices.» Et un autre de compléter: «En primaire, on devait dessiner en silence et le premier qui parlait devait sortir de la classe pour aller courir. Et celui qui avait le plus de croix devait ensuite balayer.» Connaissent-ils des stratégies pour améliorer l’écoute en classe, apprendre plus vite et mieux, de manière à ensuite pouvoir réviser efficacement? Presque tous les

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DOSSIER élèves rencontrés affirment ne pas connaître d’astuces particulières. Quelques-uns sont d’avis que chacun développe ses propres trucs, en fonction de ses réussites et de ses échecs, mentionnant par exemple la mémorisation du vocabulaire. Qui les leur a transmis? Leurs parents ou alors ils les ont trouvés par eux-mêmes. A l’école? La réponse est unanimement négative. Aimeraient-ils qu’on leur en parle? Les filles semblent plus intéressées, toutefois il serait faux de conclure hâtivement. Nos élèves remarquent-ils des pics et des creux d’attention dans la journée? Ils pensent que leur concentration varie davantage en fonction des profs que de l’horaire, même si plusieurs perçoivent une différence entre le début et la fin de la semaine, se trouvant davantage disposés le vendredi pour un dernier petit effort, avant le week-end. Parmi les facteurs indispensables à l’attention, plusieurs mentionnent le sommeil, l’humeur… Les élèves travaillent-ils en silence à la maison? La plupart font leurs devoirs, avec un fond musical ou télévisuel, par contre ils disent privilégier le silence, absolu ou relatif, pour étudier leurs leçons. La distinction, selon les niveaux de complexité des activités, semble bien intégrée. En théorie du moins. Presque tous avouent faire plusieurs tâches à la fois. Tout en étudiant, ils regardent régulièrement leurs écrans de téléphone portable pour ne pas rater les messages reçus. Certains reconnaissent que ce mode de faire les déconcentre parfois. Plusieurs élèves fixent la limite de l’acceptable à une perturbation externe toutes les dix minutes. Pourquoi dix et pas vingt? Ils n’ont pas d’argumentaire.

Des adultes à l’image des jeunes Si les élèves croient que leurs parents étaient plus silencieux qu’ils ne le sont eux en classe, parce que l’autorité était plus présente, ils ne les imaginent pas plus attentifs pour autant. Comme le dit l’un d’entre eux, «on peut très bien être silencieux en apparence sans faire le silence dans sa tête.» Bref, ils se représentent leurs parents tout aussi rêveurs et dans la lune qu’eux. Ni plus, ni moins. La différence serait juste liée au volume sonore autorisé au sein de l’école. Et quand on leur demande comment ils envisagent leurs enseignants en cours de formation, ils les perçoivent comme bavards et perturbateurs. Auraient-ils raison? Propos recueillis par Nadia Revaz

Le silence: un trésor D. Constantin

MOTS-CLÉS : ECOLE • SOCIETE • STRATEGIES A l’école enfantine, on demande aux élèves d’écouter le silence. Durant ce moment, ils entendent toujours plein de choses: les oiseaux, les voitures, le chant de la classe d’à côté, des pas dans le corridor, le tic-tac de l’horloge, le copain qui remue. Le silence à l’école serait-il alors une utopie? Dans notre société, où il y a un brouhaha constant, où tout doit bouger tout le temps, le calme et la sérénité qui habillent le silence ont-ils encore leur place? Oui, assurément! Il est essentiel de savoir faire silence. Faire silence à l’intérieur de soi pour mieux s’écouter, redire avec ses propres mots ce que l’on veut apprendre et surtout comprendre, c’est plonger avec délice dans le mutisme pour laisser son intelligence déployer toute sa perspicacité. Savoir se taire pour mieux écouter, c’est s’ouvrir à toutes les richesses de la communication. Adopter des stratégies d’écoute attentive, c’est la garantie de ne pas être sourd aux messages transmis. Comme la page blanche est ouverte à mille et un écrits, le silence est un espace que peuvent peupler les sons les plus beaux, les idées les plus folles, des pensées innombrables. Convaincus de sa valeur inestimable, les enseignants en font quotidiennement l’éloge d’un simple geste… Chut! Ainsi, les enfants diront que le silence est une invention des adultes pour être tranquilles; et les pédagogues leur répondront qu’il est un trésor indispensable à la construction de soi.

L'AUTEURE Note Merci à Amaël, Stefano, Thomas, Chloé, Aurélie, Eugénia, Bastien, Philippe, Alejandro, Laurie.

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Daphnée Constantin Raposo enseignante et membre du Conseil de rédaction

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La bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais – Saint-Maurice livre quelques suggestions de lecture pour aller plus loin dans ce dossier. Tous les documents proposés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais – Saint-Maurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. BERTHIER-MCLAUGHLIN, C., Etre l’acteur de son cours, Paris, Eyrolles – Ed. d’Organisation, 2008 Cote: 373.51 BERT

CHARLES, CAROL M., La discipline en classe: modèles, doctrines et conduites, Bruxelles, De Boeck Université, 2009 Cote: 371.5 CHAR

ROBBES, B., L’autorité éducative dans la classe: douze situations pour apprendre à l’exercer, Issy-les-Moulineaux, ESF éd., 2010 Cote: 371.5 ROBB

EHNUEL, F., Le bavardage: parlons-en enfin: pour une classe à l’écoute, Paris, Fayard, 2012 Cote: 371.5 EHNU GUILLARME, J.J., Ecouter l’enfant, aider l’élève: les outils de la réussite, Paris, Erès, 2007 Cote: 371.212.72 GUIL

Pour aller plus loin Pearltree Résonances sur le silence et écoute en classe http://goo.gl/P3XQwB

L’envers du tableau [Enregistrement vidéo]: pile profs, face élèves / un film de Thierry Kübler & [et] Stéphanie Molez, [S.l.], Zadig productions [prod.], 2010. Cote: 373.5(44) ENVE

LE DOSSIER EN CITATIONS

S’autoriser le silence «Nous savons que le silence est une puissance aussi positive que le mot, qu’il est une respiration, qu’il permet de laisser à l’autre (et à soi-même) le temps de comprendre ce qui vient d’être dit, qu’il a cessé d’être un blanc. Nous savons que le silence est ce qui rend les diverses unités sonores perceptibles, ce qui articule le temps. Nous savons que les temps de parole et de silence cohabitent dans le discours, n’existant que les uns par les autres. Nous savons que, loin d’être l’adversaire de la voix, le silence est la condition de son rythme, de sa résonance et de son écoute.» Philippe Rousseaux in Fonction du silence en pédagogie http://rechercheseducations.revues.org/211

Réapprendre le silence «Pourquoi l'école ne se donnerait-elle pas comme objectif de faire comprendre à la majorité des jeunes le rôle du silence? Non un silence de vide et d'absence mais de nécessité et plénitude. Je rêve d’exercices de silence, d’exercices de concentration, d’exercices sur le fonctionnement de sa pensée, d’exercices d’intériorisation d’une idée, d’une notion… pour enfin

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briser le verbiage stérile, la logorrhée débile, les mots creux et superficiels, les discours fallacieux dont notre environnement nous abreuve le plus souvent.» Lucette Turbet in Réapprendre le silence www.pedagopsy.eu/silence_reapprendre.html

Les silencieux «“Les silencieux dans les groupes se taisent car ils ont peur d'être dévorés”, dit Anzieu. En général, ils pourront parler dans un face-à-face avec un des animateurs ou en face à face avec le professeur. Le problème est plus difficile quand tout le groupe ou toute la classe reste en silence. Il s’agit là d’une forme de résistance particulièrement difficile. Les animateurs ou le professeur n’ont plus qu’à essayer de se souvenir de ce qui s’est passé auparavant et qui est probablement à l’origine de ce silence, il leur reste à être attentifs à ce qui vient en eux, à leurs associations et à l’analyse de leurs propres résistances. […] Ces résistances par le silence et les moyens d’en sortir sont des phénomènes très utiles à connaître pour un enseignant face à une classe silencieuse.» Jacques Nimier in L’écoute d’un groupe (d’une classe) www.pedagopsy.eu/ecoute-groupe.html

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RUBRIQUES > BALADE DES SAVOIRS

Un micro-événement autour de l’automne MOTS-CLÉS : KAMISHIBAÏ • AUTOMNE • ST-MAURICE • CLASSES ENFANTINES Peut-être que le micro-événement, réalisé par cinq classes enfantines de St-Maurice, vous incitera encore plus à participer à la Balade des Savoirs qui se déroulera à Martigny le… Quoi, vous ne savez toujours pas! Autant dire que vous devez être un enseignant fraîchement débarqué de la planète Mars, qui ne consulte pas le site internet de la SPVal, qui n’aime pas la page Facebook consacrée à l’événement, qui ne regarde pas la télévision régionale Canal9, qui n’écoute pas Rhône FM, qui ne lit pas Le Nouvelliste. Et je passe sous

Déclinaisons de Résonances N’oubliez pas que Résonances, c’est une version papier, un site compagnon et une App. Si vous souhaitez profiter de l’App Résonances pour iPad / iPhone et Android, qui est réservée aux abonnés à la revue, envoyez un message à nadia.revaz@admin. vs.ch afin de recevoir un identifiant / mot de passe temporaire. www.resonances-vs.ch

www.spval.ch/ balade-des-savoirs-2015

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silence la non-lecture de L’Educateur et de Résonances. Bon, d’accord, dans ces colonnes, on vous le répète une dernière fois, la Balade des Savoirs, BdS pour les intimes, aura lieu le 17 janvier 2015.

Un kamishibaï automnal Si les classes octoduriennes seront logiquement très présentes lors de l’événement qui se déroulera à Martigny, il y aura aussi des classes de Liddes, de Salvan, de St-Maurice… Cinq classes enfantines agaunoises, sous l’impulsion de Claudine ReyBellet, enseignante impliquée dans la SPVal, réalisent actuellement un kamishibaï pour raconter l’automne à leur manière. Chaque équipe s’occupe d’un chapitre, avec des objectifs en lien avec le PER. Le programme a débuté par une balade en forêt, promenade entrecoupée par des jeux et des bricolages saisonniers, et après L'automne en forêt, une source d'inspiration pour les élèves... cela les élèves ont imaginé le fil de l’histoire, très éloignée de celle envisagée du côté des adultes et articulée autour des feuilles qui tombent. de ces classes prendra vraisemblaLes enfants ont choisi de raconter blement la forme d’un Didapages l’aventure des arbres qui sont parprojeté sur un écran qui sera prétis faire un voyage senté à Martigny le… dans un sous-marin. Cette fois, le lieu et la «L’intérêt, c’était de date devraient être « Des arbres qui mémorisés. Maintevoir où les emmenait sont partis faire nant, passons à l’holeur fantaisie enfanun voyage dans tine», souligne Clauraire: les activités dans dine Rey-Bellet. Déun sous-marin… » la ville auront lieu de 9 h 30 à 17 h. sormais les élèves vont passer à la réalisation des images qu’il s’agira de terminer Je vous souhaite une magnifique avant Noël, de façon à permettre balade hivernale le… à… A vous de compléter. aux enseignantes de s’occuper pendant les vacances du scannage, du montage, etc. Au final, la réalisation Nadia Revaz

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> MÉTIERS DE L’ÉCOLE

Aude Bonvin, enseignante, PF et responsable de centre tines. Peut-être qu’un jour je deviendrai enseignante spécialisée, cependant pas tout de suite…

MOTS-CLÉS : HEP-VS • CLASSE ENFANTINE • LIREKIT

Aude Bonvin enseigne dans une classe enfantine à deux degrés à l’Ecole protestante de Sion dont elle est par ailleurs la responsable pour la troisième année consécutive. L’enseignante, formée à la Haute Ecole pédagogique valaisanne, est aussi praticienneformatrice. Après sa scolarité obligatoire, Aude Bonvin, n’ayant pas encore d’idée précise à propos de son avenir professionnel, a opté pour l’Ecole de commerce, sans être pour autant très motivée par la comptabilité. Une fois diplômée, elle a effectué des stages dans le social, supposant que ce domaine l’intéresserait davantage. Par hasard, elle a trouvé une place pour une année dans une école spécialisée, à l’Institut Sainte-Agnès à Sion. Lors de ce stage, elle a découvert un métier susceptible de lui correspondre. Elle est alors allée travailler à Londres pour améliorer son anglais, avant d’effectuer une année-passerelle à Fribourg, ce qui lui a permis de s’inscrire à la HEP-VS. Après les trois années de formation initiale, elle a décroché un poste d’enseignante à l’Ecole protestante sédunoise, après y avoir fait un remplacement en classe enfantine. Ensuite, c’est lors d’un cours à la HEP-VS avec Isabelle Truffer-Moreau que cette dernière lui a suggéré de suivre la for-

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on, enseigne à Si Aude Bonvin e. nt ta es à l’Ecole prot

mation de praticienne-formatrice. Aude Bonvin a d’abord hésité, estimant n’avoir pas suffisamment d’expérience professionnelle, avant d’accepter, se disant qu’elle apprendrait progressivement à mener un entretien de formation et à dégager sur le terrain les forces et faiblesses des futurs enseignants. Au final, elle ne regrette pas sa décision. Aude Bonvin, étant donné que votre déclic pour le métier est lié à l’enseignement spécialisé en institution, pourquoi êtes-vous devenue enseignante en enfantine? Lorsque j’ai commencé la HEP, mon but était en effet de devenir enseignante spécialisée, une fois mon cursus initial terminé. Cependant, après trois ans de formation, j’avais envie d’enseigner. Et il faut dire j’ai été conquise par les classes enfan-

Qu’est-ce qui vous plaît dans l’enseignement en classe enfantine? Tout. C’est vraiment passionnant. Certes, cela demande beaucoup d’énergie, de patience, mais les élèves à cet âge sont pleins de vie, spontanés, sans barrières… De temps à autre, je remplace des collègues au primaire et c’est là que je mesure combien c’est agréable d’être face à un public enthousiaste et partie prenante de la très grande majorité des activités proposées. En enseignant à l’école enfantine, même si l’on doit suivre le Plan d’études romand, la marge de liberté est importante, puisque nous n’avons pas la pression des notes. Avoir deux degrés dans la même classe, est-ce un atout? C’est génial, étant donné qu'il faut du temps pour connaître un enfant en enfantine. En 2e année, avec l’arrivée des 1res années, les élèves gagnent en autonomie, ce qui sert d’exemple aux plus petits. De plus, ces derniers écoutent avec attention quand je parle aux grands. Utilisez-vous les nouvelles technologies dans votre enseignement? Il m’arrive de montrer aux élèves de courtes vidéos ou de leur projeter des petits films, mais cela reste très exceptionnel, car je ne pense pas que les ordinateurs et autres technologies

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RUBRIQUES soient indispensables en enfantine. Dans ma classe, j’intègre les MITIC avec le Lirekit. C’est vraiment une chouette invention qui permet aux élèves d’être autonomes et d’écouter une histoire, avec attention et sans distraction. Comme l’objet est sans écran, du coup, les élèves ont un peu de difficulté au début, car ils doivent apprendre à appuyer sur les boutons, mais ensuite ils adorent.

concepts théoriques difficiles à comsportives, etc. C’est une petite strucprendre tant que je n’avais pas un ture, avec quatre classes comprenant peu de métier dans les pattes. L’équitous les degrés, de la 1re enfantine à la 6e primaire, ce qui correspond à libre terrain-théorie est certainement complexe à mettre en place environ 80 d’élèves. Les parents se et ce serait inélégant d’être trop criconnaissent tous et l’ambiance au tique envers une forsein de l’équipe enseimation qui m’a tout « Dans ma classe, gnante est bonne, ce de même permis d’être donne une dimenj’intègre les MITIC qui tout de suite assez à sion assez familiale à avec le Lirekit. » l’aise dans mon métier. l’école.

Vous êtes une enseignante bien dans votre classe, sans revendication… Absolument. Enfin, à une nuance près, car je préférerais pouvoir affecter mes minutes d’activités supplémentaires en enfantine plutôt qu’au primaire. Certes, j’ai une classe assez idéale, située en centre-ville, dans une école de quartier, avec des élèves bien suivis à l’école ainsi qu’à la maison, toutefois je pense qu’il serait judicieux de pouvoir automatiquement allouer ce taux d’encadrement supplémentaire à sa propre classe.

En sept années d’enseignement, diriez-vous que votre approche professionnelle a changé? J’ai principalement évolué en ce qui concerne les apprentissages fondamentaux à l’école enfantine. Je suis aussi nettement plus à l’aise dans la gestion des ateliers libres, néanmoins il me reste encore beaucoup à apprendre dans le cadre des formations continues.

Avez-vous parfois l’impression que l’enseignant en classe enfantine est dévalorisé… Pas du tout. A la HEP, c’était clair, même avant l’introduction du PER, que notre rôle était de transmettre des savoirs, donc je ne me suis jamais sentie dévalorisée par rapport à mes collègues du primaire. Evidemment les apprentissages sont adaptés aux petits et sont souvent présentés sous une forme ludique et via la manipulation sensorielle, mais c’est le même métier. Les premiers pas à l’école sont essentiels, car on y construit les bases pour la suite. D’aucuns critiquent certains aspects de la formation HEP… Et vous? La seule réserve que je peux émettre concerne les aspects organisationnels. A mes yeux, la formation était aussi un poil trop théorique, car dans mon idéal on devrait pouvoir mettre un peu plus la main à la pâte dès la 1re année. Sur ce plan, je suis heureuse d’avoir enchaîné assez rapidement avec la formation PF, car ainsi j’ai pu mieux intégrer certains

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Que vous apporte votre expérience de PF? Un enrichissement professionnel. J’emmagasine de l’expérience, même si j’ai toujours la crainte de manquer d’outils pour accompagner sur le terrain de futurs enseignants. L’important pour moi, c’est d’être le plus juste et transparente possible tout au long des stages, de façon à ce qu’il n’y ait pas de surprise lors de l’évaluation finale. Fort heureusement, c’est un travail d’équipe, avec le superviseur qui livre un regard complémentaire, celui du théoricien, ce qui est tantôt déstabilisant, tantôt rassurant. L’école protestante a-t-elle un statut particulier? C’est une école semi-privée, qui ne dépend pas directement de la Ville de Sion, mais de la paroisse protestante. Nous avons une commission scolaire à part et organisons des activités spécifiques pour le centre, dont la fête de l’école, le spectacle de la paroisse, des projets par degrés, comme la Nuit de la lecture pour les enfantines et les 1-2P, tout en bénéficiant des prestations de la Ville en termes de spectacles, d’activités

Quelles sont les tâches qui vous sont dévolues dans le cadre de la responsabilité du centre? Il s’agit principalement de faire le lien entre l’école et la Ville de Sion et ensuite c’est à moi de transmettre les infos à mes collègues. A cela s’ajoutent des tâches administratives, liées par exemple aux états nominatifs ou au minutage, et plusieurs rencontres avec la Commission scolaire tout au long de l’année. Pour ce qui est de la gestion du centre, j’ai repris la méthode de mon prédécesseur Walter Bucher, actuel collaborateur pédagogique à la Ville de Sion, à savoir me positionner dans un contexte collaboratif et non hiérarchique. J’insiste du reste sur le terme de responsable, car nous tous, enseignants, avec nos richesses et nos différences, travaillons ensemble pour la bonne marche de l’école. Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous dans votre école? Ce serait idéal de pouvoir bénéficier d’infrastructures plus adaptées, parce que notre école est assez vétuste. Je rêverais de locaux et d’une cour de récréation plus grands, d’une vraie salle de gymnastique… Propos recueillis par Nadia Revaz

Pour en savoir plus Ecole protestante de Sion: www.ecoleprotestantesion.ch Lirekit: www.lirekit.ch

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> EDUCATION MUSICALE

Nouveau recueil officiel de chants Planète musique MOTS-CLÉS : RECUEIL DE CHANTS • CYCLE 3 • INTERDISCIPLINARITÉ

Le nouveau recueil officiel de chants Planète musique pour les cycles d’orientation des cantons romands est disponible depuis janvier 2014. Il se présente sous l’éclairage du Plan d’études romand. Il a été élaboré sous l'égide de la CIIP et rédigé par Angela SiniccoBenda (VD), Jean-Maurice Delasoie (VS) et Pierre-Etienne Sagnol (FR). La rédaction de cet ouvrage est le fruit d’un long processus (20092014): recensement des moyens utilisés, évaluation des besoins cantonaux, commission CIIP, rapports du groupe d’experts, étude du marché, analyse de divers moyens d’enseignement de la musique, consultations cantonales (associations, animateurs cantonaux, enseignants musique,…), appel d’offres auprès d’éditeurs, mandat du concept et de l’écriture et pour terminer, la réalisation et l’édition du livre.

Les contraintes ont été nombreuses (droits d’auteurs, droits d’éditions, partitions, équilibre des thématiques et des genres, textes d’accompagnement, traductions, présentation et illustrations,…) avant de pouvoir finaliser ce nouveau recueil qui contient 200 chansons, exploitations et pistes didactiques pour les élèves et enseignants du Cycle 3 (9e, 10e et 11e années HarmoS).

Planète musique Planète musique invite les jeunes à un voyage musical entre racines culturelles et horizons lointains, entre musiques traditionnelles, savantes, anciennes ou contemporaines tout en favorisant l’expression individuelle et collective. Ce recueil de chants contient de multiples références biographiques, géographiques et historiques favorisant ainsi l’interdisciplinarité et l’ouverture sur le monde.

Consultation sociale - personne ressource: Danielle Pahud Burnout – Prévention et Accompagnement – Compétences sociales – Médiation Danielle Pahud, votre spécialiste mandatée par le DFS 3 séances offertes par le DFS 078 606 53 00, Monthey, Sion. www.atouts.ch – danielle.pahud@atouts.ch

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Les accompagnements vocaux et / ou instrumentaux proposés permettent diverses pratiques musicales contribuant à la découverte de styles, de genres, d’époques, d’auteurs et d’interprètes significatifs. S’inscrivant dans les objectifs du Plan d’études romand, «Comparer et analyser différentes œuvres artistiques en chantant, jouant et interprétant des chansons, des rythmes et des musiques de cultures différentes», Planète musique accompagne l’élève vers la diversité culturelle du monde tout en lui faisant découvrir la dimension artistique des œuvres. Ainsi, à la lumière de cette diversité, Planète musique encourage à placer la voix au cœur des projets musicaux de l’élève et de sa classe. Ce manuel propose « 200 chansons un voyage musiet tubes pour cal, de l’opéra à la comédie musichanter avec cale et musique de des jeunes » film, des chansons d’Edith Piaf jusqu’à Jean-Jacques Goldman, des chansons de pop francophones et internationales jusqu’aux tubes actuels. Naturellement il propose aussi une rencontre avec un répertoire de chansons régionales des divers cantons et de la Suisse. Des chansons à plusieurs voix du registre classique ou ethnique complètent ce livre de chansons. Planète musique repose sur le concept suivant:

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RUBRIQUES répertoire vocal de 200 chants contenus concordants avec les objectifs du PER partitions avec mélodies, paroles et accords pour guitare ou piano tonalités adaptées à la tessiture des élèves impulsions et pistes pour l’exploitation et l’accompagnement des chansons suggestions et conseils sur le déroulement des chansons informations et renseignements supplémentaires sur les interprètes et compositeurs, sur les contenus et le contexte temporel ou historique des chansons illustrations

Planète musique est composé de 5 chapitres: 1. Chants francophones (répertoire de langue française) 2. Chants d’ici (patrimoine romand, suisse et régional) 3. Chants d’ailleurs (musiques du monde et répertoire international) 4. Canons et polyphonies (chants rassemblés autour d’une activité polyphonique) 5. Art vocal au fil du temps (des origines aux comédies musicales et musiques de film)

Blog Planète musique / Découpage Planète musique Le blog Planète musique est opérationnel depuis l’été 2014 (www.planetemusique.ch). Avec ce blog, les enseignants peuvent télécharger le Découpage annuel par degrés HarmoS des chants du livre

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Planète musique: ce document est un outil utile quant à la répartition des 200 chants dans les degrés 9H-10H11H. D’autre part, il comprend des liens interdisciplinaires PER, des activités et prolongements en lien avec les chants Planète musique. Ce blog offre également une interaction avec d’autres enseignants de musique Cycle 3 des cantons romands en proposant / téléchargeant des liens, des activités et documents pédagogiques en lien avec les chants Planète musique (onglet «Matériel pédagogique»). Les enseignants de musique Cycle 3 VS sont donc invités à transmettre, par le biais de ce blog, leurs propositions/suggestions d’activités, liens et prolongements, commentaires, …

Formation continue – cours FCE 5704 Mis à part les cours de recyclage auxquels tous les enseignants de musique Cycle 3 ont participé en septembre dernier, le cours FCE 5704 – Education musicale au CO sera principalement consacré au livre Planète musique et à son blog avec présentation de matériel pédagogique et de séquences didactiques. Ce cours se déroulera le samedi 31 janvier et le samedi 9 mai. Toutes les informations utiles quant à ce cours se trouvent sur le site de l’animation musique (http:// animation.hepvs.ch/musique). Les enseignants de musique Cycle 3 peuvent s’y inscrire sur le site de la formation continue (www. hepvs.ch). Délai: 17 décembre 2014. En espérant que ce nouveau recueil puisse enchanter élèves et enseignants! L’animation musique vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année! Claude-Eric Clavien Jean-Maurice Delasoie

Echo de la rédactrice Ralentir la cadence Sur la place de la Planta à Sion, une jeune fille m’interpelle… Pour me demander quoi? Je ne le saurais jamais puisque je lui réponds, tout en continuant à marcher et en rédigeant un message, que je suis désolée, prétextant n’avoir pas de temps à lui accorder, sans connaître l’objet de sa question. Là, elle crie suffisamment fort pour que je l’entende: «Je vous offre un peu de temps, si vous voulez.» Première réaction, agacée, je me dis qu’elle est du genre comique, avec sa remarque. Comme si elle avait le pouvoir de distribuer des secondes. Au bout d’une bonne minute, je ralentis le pas, me rendant compte que je ressemble au Lapin Blanc dans Alice au pays des merveilles, avec sa montre à gousset, qui court toujours parce qu’il est en retard. Certes, j’ai un rendez-vous, toutefois je perçois le ridicule de mon attitude à me la jouer surchargée… Ne serais-je pas en train de croire que je m’occupe de choses sérieuses, pour ne pas dire importantes et urgentes? Aurais-je oublié que le temps a une certaine élasticité? Coïncidence amusante, lors de cette même journée, j’interviewe une enseignante et des élèves qui évoquent leur stress, pas celui qui fait avancer mais celui qui bloque. Mais pourquoi faut-il que ce maudit tempo s’accélère aussi en classe? C’est comme si l’école n’osait plus revendiquer son fonctionnement spécifique. Et si elle avait l'audace de ralentir la cadence… Mieux vaut que ce soit la société qui copie l’école que l’inverse, non?

Nadia Revaz

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> MITIC

Grégoire Mabillard, responsable d’un des pôles du CC ICT-VS MOTS-CLÉS : INFRASTRUCTURE & SERVICES PÉDAGOGIQUES • AUTHENTIFICATION UNIQUE • BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE

Grégoire Mabillard est le responsable du Pôle «Infrastructure & Services pédagogiques» du nouveau CC ICTVS. A côté de cette fonction qu’il occupe à 75 %, il enseigne l’éducation physique à l’Ecole de commerce et de culture générale (ECCG) de Sierre. Grégoire Mabillard a toujours mixé ses passions pour les nouvelles technologies et pour le sport à travers l’enseignement. En parallèle à l’obtention de sa licence en informatique et méthodes mathématiques à l’Université de Lausanne, Grégoire Mabillard a obtenu un brevet de maître d’éducation physique. En 1999, il a commencé à enseigner quatre branches à l’ECCG de Sierre. Après une année, il est devenu le répondant informatique de l’Ecole. En 2002, on lui a demandé de faire partie du groupe de travail ICT-S2, piloté alors par Jean-Marie Cleusix, devenu chef du Service de l’enseignement. Cela fait donc douze ans que Grégoire Mabillard est dans le circuit des ICT pour le secondaire II général au niveau cantonal. Il a par ailleurs effectué la formation F3MITIC (formateur de formateurs en nouvelles technologies). Pendant

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Grégoire Mabillard, quels sont à vos yeux les avantages du Centre de compétences cantonal ICT-VS lancé le 1er septembre dernier? L’atout premier, ce sont les synergies que nous allons pouvoir développer, ce qui facilitera la rationalisation des compétences et des ressources. Comme le Centre est né d’une structure existante, le défi consiste à garantir les affaires courantes tout en réalisant dans le même temps la réorganisation. Notre rôle est de faire les meilleurs choix possibles pour l’ensemble de la communauté édupour se passionne d ar cative, dans la limite des ill ab M Grégoire sport. nologies et le ch te finances à disposition. Le s le el uv les no Centre cantonal est le garant du lien entre la pédagogie et la technique, mais n’est en aucun cas deux ans, il était didacticien de la un service informatique. branche informatique à la HEP-VS, abandonnant cette tâche pour ne pas trop multiplier les casquettes. Le Centre est à disposition de tous Avec les missions du CC ICT-VS qui les degrés de la scolarité, incluant le secondaire II général et professionconcernent tous les degrés de la nel. Comment percevez-vous cette scolarité, de l’école enfantine au verticalité? secondaire II général et professionAuparavant, on se retrouvait sounel, il élargit son horizon, tout en pouvant s’appuyer sur des didactivent face à des cloisonnements entre scolarité obligatoire et post-obligaciens spécialisés par domaine et par toire, aussi on ne savait pas toujours ordre d’enseignement. Le fait de à qui s’adresser. Ce regroupement, participer à l’une des commissions de la CIIP (Conférence intercantoqui permettra des réponses coordonnées pour l’ensemble de la sconale de l’instruction publique pour larité, devrait être profitable à tous la Suisse romande et le Tessin), à pour une meilleure intégration des savoir la CORENE (Commission des technologies dans l’enseignement. ressources numériques pour l’enseignement), lui a en outre permis de se faire une idée des avancées des Connaître l’adresse de votre site autres cantons. internet (www.ictvs.ch, encore en

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RUBRIQUES préparation) est plus important que de savoir où le Centre est localisé géographiquement (provisoirement hébergé dans les locaux de la Médiathèque Valais – Sion)… Absolument, car le site internet sera à la fois porte d’entrée et vitrine. Il contiendra trois axes, le premier présentant les missions et les manières de contacter les divers partenaires, le deuxième pour aider les enseignants à intégrer le numérique dans leur classe et le troisième destiné aux responsables informatiques et aux directions. Le Centre assure-t-il une veille techno-pédagogique? L’innovation est au centre de notre activité et sur le site nous mettrons en avant les actualités et les découvertes. L’école valaisanne raterait un virage si elle n’analysait pas les nouvelles technologies sous l’angle des apports pédagogiques. Comment définiriez-vous les activités de votre Pôle, celui des «Infrastructure & Services pédagogiques»? Nous sommes à l’écoute des attentes du terrain et essayons de développer les services et plateformes techniques adaptés. Certaines demandes peuvent provenir du Pôle «Ressources et usages didactiques». Pour exemple, nous allons évaluer une application qui permet d’enrichir des documents avec des contenus multimédias et interactifs, un peu sur le principe du QR code. Un collaborateur examinera la technologie utilisée, les aspects liés à l’hébergement, au droit d’auteur, à la pérennité de la solution… Si, après analyse, l’application possède un potentiel pédagogique, nous pourrons soit rédiger une simple info qui figu-

rera sur le site internet, soit en faire un projet pilote en vue de proposer une offre à l’ensemble des écoles. Dans le dernier numéro de Résonances, vous avez listé quelques grands projets en lien avec votre Pôle pour les années à venir. Parmi ceuxci, il y a l’authentification unique. En quoi cela consiste concrètement et à quel horizon est-ce prévu? Chacun possède quantité d’identifiants différents et l’idée est de simplifier et d’unifier les accès. Pour ce faire, nous devons nous baser sur des normes suisses, afin de concevoir un annuaire cantonal des enseignants, mais aussi des élèves, puisqu’à terme nous voulons leur offrir également des services ainsi qu’un accès à certaines ressources. Une étape intercantonale est prévue dans un deuxième temps, avec une fédération d’identité entre les divers partenaires, qu’il s’agisse par exemple des cantons ou des maisons d’édition. Pour respecter les contrats commerciaux, nous devons pouvoir garantir la sécurité de notre annuaire. Cet ambitieux chantier implique un travail conséquent de coordination et de discussion pour pouvoir offrir des accès sécurisés à des briques pédagogiques ou administratives. Les signaux sont au vert pour avancer, mais régulièrement nous sommes bloqués, parce que nous prenons du temps pour trouver des parades à des besoins immédiats. Fin mars, nous aimerions parvenir à déposer un projet concret de mise en œuvre. Quant à la date de réalisation de ce projet, elle sera dépendante des disponibilités budgétaires. Un deuxième projet phare est celui de la bibliothèque numérique can-

Petite annonce «Je recherche les tableaux d'apprentissage de la lecture suspendus aux murs des classes valaisannes avant 1952. Si vous les possédez et que vous ne voulez pas vous en séparer, je désirerai au moins en faire des photographies.» Eddie Mabillard, Grimisuat (079 722 71 72)

Dans le cadre de cette rubrique, vous avez pu lire au cours des éditions précédentes des articles qui présentaient les activités du Centre de compétences cantonal ICT-VS, organe de référence du Département de la formation en matière des MITIC (Médias, Images et Technologies de l’Information et de la Communication).

tonale. Qu’y trouvera-t-on et quel lien avec la bibliothèque numérique de la SPVal? Aujourd’hui, pour trouver une ressource numérique pédagogique, il faut passablement naviguer. Avec le développement d’une bibliothèque cantonale, regroupant tous les moyens complémentaires après validation pédagogique et numérique, chaque enseignant pourra cibler sa recherche pour atteindre une ressource pertinente. Et à terme, le but serait de relier ces différentes notices qui donnent des liens vers des ressources, dont celles des bibliothèques numériques de la SPVal, de la Médiathèque et d’educa.ch. Aux avant-postes des développements technologiques, comment imaginez-vous les outils pédagogiques de demain? Avec le cloud, nous glissons vers des outils aux formats ouverts et flexibles, accessibles en tout temps et en tout lieu. C’est déjà sur ce postulat que nous avons axé la stratégie pour le secondaire II, niveau d’enseignement sur lequel on a davantage d’influence puisque les décisions sont cantonales, de manière à ce que les enseignants puissent avoir accès à un environnement numérique de travail éducatif unique. Et à terme, il en sera de même pour les élèves, ce qui améliorera l’équité. En étendant la sphère d’accès des outils scolaires à la maison, il nous faudra cadrer tout cela, car nous avons un devoir de précaution. Propos recueillis par Nadia Revaz

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> ECOLE-CULTURE

L’architecture du nouveau site «Etincelles de culture» Nicole Grieve MOTS-CLÉS : 6 DOMAINES CULTURELS • TOUS LES DEGRÉS

Infos pratiques Nouveau site web Etincelles de culture: www.etincellesdeculture.ch

Six ans après son lancement, le programme valaisan «Etincelles de culture» fait peau neuve, pour mieux servir les acteurs scolaires et culturels qui «partagent la culture» avec les élèves. Dans ce numéro, vous trouverez une carte postale qui vous invite à explorer le nouveau site web du programme. Petit tour d'horizon de ses prestations pour les enseignants qui désirent monter un projet en milieu scolaire avec la collaboration d'un professionnel de la culture, ou faire découvrir à leur classe une institution culturelle ou un site patrimonial du Valais. Le nouveau site met en évidence les 3 prestations du programme: Un catalogue d’offres culturelles pour les classes

Contact et conseil pour vos projets: Nicole Grieve, responsable de la médiation culturelle du Service de la culture nicole.grieve@admin.vs.ch 027 606 45 98

studio mobile pour accompagner un projet, les offres sensibilisent à la culture et au patrimoine par une approche immersive et participative. 4 fois par année, les écoles peuvent également demander un soutien financier pour un projet. «Etincelles de culture» soutient d'une part l'achat d'une production culturelle que les élèves découvrent dans une institution ou qui est jouée à l'école. Le programme soutient d’autre part

les périodes scolaires d'intervention d'un pro de la culture qui accompagne une classe ou une école pour un projet culturel en milieu scolaire. Les conditions pour obtenir un soutien sont le lien avec le Valais, le professionnalisme des acteurs culturels et l'inscription du projet dans un «avant» et un «après» pédagogiques qui lui donnent sens. Le site propose également des contacts et des outils pour monter un projet. Par exemple une liste de 80 pros de la culture prêts à accompagner un projet en milieu scolaire. Ou encore des outils «Etincelles de culture», comme le «Guide pour utiliser un dossier pédagogique».

Un dispositif de soutien financier Des contacts et des outils pour monter un projet Le catalogue d’offres propose plus de 80 activités dans 6 domaines culturels, dans les villes et dans les vallées, pour les élèves de l'école enfantine à la formation professionnelle, gratuites ou à tarif préférentiel. Du musée qui propose un atelier d'initiation à l'archéologie avec un caisson de fouilles au photographe qui vient dans les écoles avec son

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Une rubrique de Questions fréquentes répond aux questions liées au programme, du co-financement de projet en passant par la procédure pour faire une demande en ligne sur le nouveau guichet virtuel du Service de la culture et – last but not least – la marche à suivre pour obtenir le versement du soutien après la fin d'un projet, qui sera fort prisée par les secrétariats. Bonne exploration et à bientôt pour un projet!

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RUBRIQUES > PROJET «JEUNESSE»

Projet «Jeunesse»: encore 2 mois pour déposer vos idées MOTS-CLÉS : 1815-2015 • VALAIS • TOUS LES DEGRÉS • CONCOURS

A quelques mois des festivités du bicentenaire célébrant l’entrée du Valais dans la Confédération le projet «Jeunesse» a été lancé. Ce projet donne aux enfants et aux jeunes de tout le canton l’occasion unique de développer leur vision du Valais de demain dans le cadre de l’enseignement officiel, de le soumettre au vote du public sur Internet, puis de réaliser – dans la mesure du possible – les projets gagnants. On connaît aujourd’hui les thèmes (voir encadré) réservés à chaque classe d’âge ainsi que les prix récompensant les gagnants. Les conditions de participation, critères d’évaluation et le matériel pédagogique peuvent désormais être téléchargés sur le site www.valais.ch/jeunesse. Le matériel pédagogique mis à disposition intègre d’une part la présentation des thèmes et de leur rapport avec le 200e anniversaire, d’autre part les principales compétences nécessaires au développement d’un projet pouvant être soumis au jury. Dernier délai de dépôt des idées sur Internet: 31 janvier 2015. Il ne tient qu’à vous de tirer parti des supports didactiques réalisés et de motiver vos élèves pour un projet «Jeunesse» orienté sur l’avenir. Car votre créativité et celle de vos élèves constituent les forces vives du Valais de demain.

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La participation à ce projet n’est pas réservée exclusivement aux écoles. Toutes associations ou groupes de jeunes sont invités à y participer.

Les prochaines étapes: jusqu’à fin janvier 2015: Recherche d’idées et préparation des projets février 2015: Présélection par le jury des meilleurs projets pour chaque classe d‘âge et vote en ligne. mars – août 2015: Tournage d’un film sur les projets gagnants en collaboration avec Valais Films septembre 2015: Présentation audiovisuelle des projets gagnants et remise des prix.

Classes d’âge et thèmes Age préscolaire (4-6 ans) Mon terrain de jeux de demain. Ecoliers (7-12 ans) Mon produit recyclé de demain. Adolescents (13-15 ans) Mon hymne valaisan de demain. Jeunes (16-19 ans) Ma publicité pour le Valais de demain. Jeunes adultes (20-25 ans) Ma station d’énergie de demain.

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> DU CÔTÉ DE LA HEP-VS

Mémoire de Jérémie Fleury sur le placement en institution Cette année, mes élèves à besoins particuliers ont des problèmes, toutefois ils sont gérables. Lors de stages par contre, il m’est arrivé de me poser la question de savoir si certains élèves ne s’épanouiraient pas mieux en institution. Quant à l’inclusion, elle reste un idéal.

MOTS-CLÉS : INCLUSION • ENSEIGNEMENT SPÉCIALISÉ • EXCLUSION • INTÉGRATION Régulièrement, vous pouvez découvrir dans le cadre de cette rubrique des mémoires de bachelor d’étudiantes et d’étudiants de la Haute Ecole pédagogique valaisanne de St-Maurice. Ce mois, la HEP-VS a choisi de vous présenter un mémoire rédigé par Jérémie Fleury, qui enseigne actuellement à Montreux. Sa recherche portait sur le placement en institution et sa question de recherche était la suivante: «Dans quelle mesure, selon les enseignants spécialisés travaillant en Valais dans un cadre institutionnel, le placement peut s’avérer plus bénéfique qu’une prise en charge intégrative, voire inclusive, et doit être privilégié pour une partie des enfants à besoins éducatifs particuliers?». Jérémie Fleury, quel souvenir gardez-vous de la rédaction de votre mémoire? J’ai choisi un sujet pour lequel j’avais beaucoup d’intérêt, puisque mon premier contact avec le milieu scolaire s’est déroulé dans une institution spécialisée. Certaines phases du travail étaient certes un peu lassantes, cependant la motivation revenait rapidement, parce que j’avais envie d’en découvrir davantage sur la thématique. Que vous a apporté la démarche? Et qu’avez-vous pu transposer dans votre enseignement?

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Jérémie Fleu

ry

C’était la première fois que je me mettais dans la peau d’un chercheur et j’ai découvert que c’était une tâche complexe. La méthode est utile pour l’enseignement: en effet, développer son sens de l’organisation, apprendre à mieux planifier son travail, structurer son temps en fonction des échéances sont des étapes qui se retrouvent dans l’activité de l’enseignant. Via le contenu abordé, avez-vous aujourd’hui un regard différent sur les enfants à besoins éducatifs particuliers? Dans ma classe, j’ai quelques élèves à besoins éducatifs particuliers et certainement que je suis plus sensible à leur apporter mon aide. Dans la conclusion de votre mémoire, vous citez ces mots de Régine Clottu: «La visée intégrative désigne l’inclusion comme un idéal, mais évite d’en faire un absolu contraignant.» Comment l’analysez-vous aujourd’hui?

Avec un peu de recul, que retenez-vous de votre mémoire? Les résultats de mon enquête ont permis de démontrer que l’intégration n’est ni mieux ni moins bien que le placement en institution, mais que l’essentiel est de trouver la meilleure solution de cas en cas. Les enseignants interrogés sont assez partagés par rapport à la prise en charge institutionnelle. A mon sens, il faut commencer par essayer l’intégration, mais si les mesures renforcées mises en place ne fonctionnent pas, autant essayer autre chose plutôt que de s’obstiner. Vous attendiez-vous à des résultats aussi nuancés? Oui, mais pas autant, car en interrogeant des enseignants travaillant dans un cadre institutionnel, je pensais qu’ils allaient plus massivement défendre le placement. Actuellement vous enseigner dans une classe ordinaire. Envisagez-vous devenir enseignant spécialisé? C’est mon but, mais je pense qu’il est bien que j’enseigne quelques années dans des classes ordinaires, avant d’entamer la formation d’enseignant spécialisé. Propos recueillis par Nadia Revaz

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RUBRIQUES

Fleury, J. (2014). Le placement en institution, une réalité de tous les jours pour une minorité d’enfants à besoins éducatifs particuliers. Mémoire de fin d’études, Haute Ecole Pédagogique du Valais. Le mémoire de Jérémie Fleury a pour objet la scolarisation des enfants à besoins éducatifs particuliers en milieu institutionnel. La partie théorique du travail aborde l’exclusion, ainsi que l’intégration et l’inclusion scolaires. Puis des entretiens semi-directifs ont été menés avec des enseignants pratiquant leur métier au sein d’un établissement spécialisé, afin de voir dans quelle mesure, selon ces enseignants, le placement peut s’avérer plus bénéfique qu’une prise en charge intégrative, voire inclusive, et doit être privilégié pour une partie des enfants à besoins éducatifs particuliers. Les résultats montrent que les enseignants interrogés sont relativement partagés par rapport à une prise en charge d’enfants à besoins éducatifs particuliers dans un milieu institutionnel. Pour eux, le placement possède des avantages et des inconvénients, au même titre que les mesures intégratives, voire inclusives. Enseignement adapté aux besoins de l’apprenant, relations respectueuses entre pairs, cadre de vie accueillant et sécurisant sont quelques exemples d’apports perçus. Apprentissages scolaires plus lents, déracinement social et stigmatisation par le monde extérieur en constituent les principales limites. Malgré ces dernières, pour la plupart inévitables, les enseignants interrogés estiment que le système ordinaire n’est actuellement pas en mesure d’assurer une prise en charge adéquate pour tous les apprenants. Pour envisager l’inclusion, ils soulignent que les établissements ordinaires devraient bénéficier de ressources supplémentaires, notamment en ce qui concerne les mesures de soutien à l’élève et à l’enseignant. Par conséquent, ils considèrent le placement comme étant le meilleur moyen pour recadrer certains enfants à besoins éducatifs particuliers, notamment ceux ayant des troubles du comportement. L’institution leur permet de retrouver une certaine stabilité, nécessaire à leurs apprentissages sociaux et scolaires, et favorise un développement harmonieux de leur personnalité. En conclusion, aux yeux des enseignants interrogés, bien que l’approche inclusive soit considérée, en théorie, comme un idéal, les mesures de placement en établissement spécialisé doivent demeurer une solution pour la scolarisation d’une minorité d’élèves. Adaptation du résumé de l’auteur Lien vers le mémoire sur le site www.hepvs.ch > Recherche > S'initier à la recherche

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> DOC. PÉDAGOGIQUE

DVD-R documentaires: les suggestions du mois MOTS-CLÉS : MONTAGNE • TOURISME Les DVD-R sont à disposition des enseignants et des étudiants et sont déposés dans le site de St-Maurice. Par le biais du catalogue online de la Médiathèque Valais (RERO-Valais), ceux-ci peuvent être réservés et retirés dans l’un des 3 autres sites de la Médiathèque Valais moyennant un délai d’au minimum 72 heures (jours ouvrables). Leur emprunt est strictement réservé à des fins pédagogiques, pour une durée de 14 jours, avec possibilité de 5 prolongations tant que le document n’est pas réservé par un autre lecteur. Les enseignants peuvent exprimer leurs souhaits d’enregistrement pour le jeudi midi précédant la semaine de diffusion de l’émission à l’adresse suivante: documentation. pedagogique@mediatheque.ch

L’argent de la neige Emission Le monde en face, Diffusé le 11 02.14 sur FR5, 52’ Cote 338.48 ARGE En février 2014, tous les adeptes de la glisse vont converger vers une destination: Sotchi. Pour la première fois de leur histoire, les Jeux olympiques d’hiver se déroulent dans un pays sans tradition de ski alpin. L’industrie de la montagne, en pleine mondialisation, connaît un essor planétaire. Alors que dans les Alpes occidentales, son bassin d’origine, le nombre de skieurs stagne depuis plusieurs années, partout ailleurs elle

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Là-haut sur la montagne.

se développe, de la Chine à l’Afrique du Sud en passant par la Belgique. Les promoteurs étrangers veulent eux aussi, à l’image des grandes stations suisses, italiennes ou françaises, faire de leurs montagnes un eldorado, quitte à s’affranchir de la condition originelle de la glisse: la neige. Mais cette course en avant technologique et économique n’est pas sans risques. (FR5)

Là-haut sur la montagne Emission Le doc nature, Diffusé le 06.02.2014 sur RTS 2, 52’ Cote 502.2 (23) LAHA Pour de nombreuses espèces, la montagne est un ultime refuge. C’est, entre autres, dans les Alpes suisses qu’au fil du temps se sont abrités les animaux en quête de tranquillité. Mais aujourd’hui, l’impact de l’homme s’y fait aussi sentir, notamment à travers les sports

d’hiver. Avec quelles conséquences pour la faune? (RTS)

Plus haut, plus fort: jusqu’où ira Chamonix Diffusé le 09.02.14 sur FR5, 53’ Cote 338.48(44) PLUS Une enquête sur la manière dont Chamonix, pour contenter des millions de touristes avides de sensations fortes, multiplie les attractions en altitude. (RTS)

Tignes, tous en piste! Emission Le monde en face, Diffusé le 11.02.14 sur FR5, 52’ Cote 796.9 (44) TIGN Au cours de l’hiver, le petit village de Tignes devient une gigantesque usine à touristes ; des milliers de personnes vivent de cette manne saisonnière. (RTS)

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RUBRIQUES > EXPOSITION

Signé Martin Peikert: affiches et archives d’un graphiste Alexia Rey MOTS-CLÉS : MÉDIATHÈQUE VALAIS • ACCUEIL DES CLASSES La Médiathèque Valais – Martigny présente jusqu’au 28 février 2015 une exposition consacrée au graphiste Martin Peikert. Si le nom de Martin Peikert ne vous dit rien, vous avez sûrement en tête quelques-unes de ses plus fameuses créations. Peut-être connaissez-vous également certaines de ses affiches touristiques vantant les beautés du Valais? La nouvelle exposition de la Médiathèque Valais – Martigny propose d’aller à la découverte de l’œuvre du graphiste, entre affiches touristiques ou publicitaires et archives personnelles. Belles, audacieuses, amusantes, les réalisations de Martin Peikert nous entraînent dans un univers de légèreté, à la découverte d’images qui coloraient villes et villages suisses, il y a plus d’un demi-siècle.

Variations autour de l’affiche L’exposition «Signé Martin Peikert» est une rétrospective de l’œuvre de Martin Peikert, graphiste zougois actif entre les années 1920 et 1960. Son travail, encore trop méconnu, se caractérise par une construction gra-

L’exposition Signé Martin Peikert. Affiches et Archives d’un graphiste. Jusqu’au 28 février 2015, tous les jours, 13 h-18 h sauf les 24, 25, 31 décembre 2014 et 1er janvier 2015. Pour tous renseignements: www.mediatheque.ch Deux possibilités de visites: visite accompagnée par une médiatrice les matins dès 9 h. visite autonome les après-midi. Un carnet de jeux est à disposition pour les élèves des degrés primaires. Pour tous renseignements: mv-martigny-mediation@admin.vs.ch, 027 607 15 46 (Alexia Rey) ou 027 607 15 40 (secrétariat)

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phique innovante, des personnages radieux, des mises en scène inspirant légèreté et joie de vivre. Dans les années 2000, la cote atteinte par les plus belles affiches touristiques grimpe en flèche et aujourd’hui, certaines d’entre elles sont considérées comme des classiques de l’affiche suisse. Plus de huitante affiches signées par l’artiste sont exposées à la Médiathèque Valais – Martigny, parmi lesquelles une cinquantaine d’originales. Les visiteurs pourront ainsi découvrir des affiches aux sujets variés et au style audacieux. Le public découvrira aussi au cœur de l’exposition ses «marques de fabrique»: le diablotin des Diablerets et le logo des Chocolats Villars, deux créations qui ont traversé les époques et même marqué le paysage. En parallèle, l’exposition plonge dans l’univers de la création, en présentant des projets retrouvés dans les archives du graphiste. Par touches, le travail de Peikert est aussi mis en perspective avec celui de ses pairs. C’est avec plaisir que la Médiathèque Valais – Martigny accueille les classes et propose des activités adaptées à l’âge des élèves. Pour les petits, jeu des différences, détails à retrouver sur une affiche et chasse au trésor sont proposés pour apprendre à écouter, regarder avec attention et exprimer ses émotions. Pour les plus grands, la Médiathèque propose de s’interroger sur le processus de création, le travail promotionnel qui se cache derrière l’affiche et de s’initier à la lecture d’image.

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> RÉSEAU DE LA FORMATION

Corinne Ramillon, au cœur du réseau MITIC MOTS-CLÉS : CLASSE • RECHERCHE • E-LEARNING

Corinne Ramillon est chargée d’enseignement et responsable ICT à la HEP-VS de St-Maurice (elle collabore avec Stefan Wyer qui est responsable pour le Haut-Valais). Elle fait en outre partie de l’équipe du développement e-learning de la Haute Ecole pédagogique. A côté de ce poste qu’elle occupe à 80 % depuis le printemps 2014, elle ajoute une corde supplémentaire à son arc, en préparant un doctorat sur l’intégration des tableaux numériques interactifs à l’école. Comme son nouveau terrain d’études est le Valais, son objectif est d’aller à la rencontre de classes du canton pour interviewer les enseignants, de façon à relier la partie théorique de sa recherche au terrain.

De Genève à St-Maurice Le parcours de Corinne Ramillon est extrêmement riche. Franco-genevoise, elle a fait ses classes à Genève, dans une école française privée, avec l’anglais et l’allemand au programme dès les premiers degrés. Sa maman étant allemande, elle a de plus grandi dans une culture germanique, sans pour autant profiter pleinement du bilinguisme familial. A partir du moment où, se rêvant pédiatre, elle a décidé d’entrer en faculté de médecine à Genève, elle a intégré le circuit scolaire suisse pour décrocher une maturité

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Très logiquement, elle était responsable informatique dans chacun des centres scolaires. En décrochant un poste de formatrice d’adultes au Service Ecole Médias, secteur Formation, Corinne Ramillon a clairement pris une orientation plus ciblée, en relation avec son domaine de prédilection. Dans ce contexte, elle a régulièrement collaboré avec le secondaire, augmentant sa polyvalence sur l’échelle des degrés de la scolarité. Elle a également été F3-MITIC (formatrice de formateurs) à l’Institut uninouvelles curieuse des t es versitaire de Formation des on ill m Corinne Ra escence. puis son adol de es enseignants à Genève et gi lo no tech s’est formée en e-learning à la TECFA et non un baccalauréat, de façon (unité active dans le domaine des à répondre aux exigences d’admistechnologies éducatives, faisant parsion. Corinne Ramillon a bénéficié tie de la Faculté de Psychologie et des premiers cours à option d’infordes Sciences de l’Education - Univermatique et de programmation mis sité de Genève), en se focalisant sur en place pour les collégiens et c’est la formation hybride, associant virà partir de là qu’elle a été gagnée tuel et présentiel. Suite au départ à par la passion des nouvelles techla retraite de Serge Rappaz, un poste nologies. Après deux ans de médecorrespondant à ses attentes se libécine, elle a interrompu ses études, rait en Valais, aussi elle a décidé de saisir cette chance. Sur un semestre se sentant chercheuse dans l’âme. et en 12 cours de 2 heures, avec noElle a alors opté pour des études pédagogiques. Ensuite, tout en entamment la collaboration de Jacques seignant à l’école primaire avec au Dussez pour la partie vidéo, elle vise départ des ordinateurs qui embarà présenter aux futurs étudiants le panel des possibilités d’intégration quaient sur internet avec la musicades MITIC en classe et à démontrer lité du modem, elle a poursuivi sa formation universitaire en sciences que l’on peut le faire avec plaisir, de l’éducation, avec André Giordan tant du côté des enseignants que comme directeur de mémoire de lide celui des élèves. cence. Au total, elle a enseigné pendant 21 ans dans deux écoles priCorinne Ramillon, le réseautage estmaires, situées dans des quartiers il essentiel à votre activité professionnelle? différents sur le plan socio-culturel.

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RUBRIQUES Au fil des ans, c’est vrai que je me sibiliser les élèves au droit à l’image. Les réseaux sociaux actuels sont suis constitué un réseau de partage Nous devons former de futurs cipresque obsolètes. Nous nous achede connaissances, à la fois francotoyens. Lorsque j’étais enseignante, minons davantage vers la commuphone et anglophone et depuis peu je profitais de certaines réunions, nication vidéo instantanée sur un germanophone. Certes, je n’ai pas pour informer et former les parents objet portable, peut-être une sorte l’opportunité de rencontrer toutes en matière d’éducation aux médias, de téléphone ou tablette qui ne sera les personnes avec lesquelles je comcar sans eux, nos efforts sont vains. pas forcément dans notre sac ou munique, cependant c’est notre poche. L’outil de demain sera un réseau d’échanges très un amalgame de plusieurs technoLes enseignants «techno« Les MITIC précieux pour se tenir au phobes» peuvent estimer logies et mêlera le chat et la vidéo… sont un outil que les outils numériques Le repérage visuel remplacera le clacourant de la plupart des évolutions dans un doau service des ne sont pas nécessaires à vier. Quant à la mémoire, ce sera le maine qui bouge très ral’enseignement… cloud. Très probablement, nous irons didactiques. » A mon sens, il faut varier vers une classe inversée. pidement. les formes et les outils Percevez-vous de grandes difd’enseignement. Prenons l’exemple L’école ne risque-t-elle pas de deférences au niveau de la mise en de l’élève en difficulté à qui l’on va venir un laboratoire technologique ajoutant au stress de l’enseignant? œuvre des MITIC entre les classes proposer des exercices répétitifs. Comme l’école n’est pas une bulle, genevoises et valaisannes? Pour l’enseignant, c’est lassant, d’auLe Canton du Valais a été pionnier tant qu’il lui faut maintenir l’attenl’enseignant doit s’adapter aux noution du reste de la classe. L’outil nudans l’utilisation du numérique à velles technologies qui font partie mérique va permettre à l’enfant de l’école. Aujourd’hui, les autres cande notre environnement sociétal. Il tons ont rattrapé leur retard, mais je réviser, via une multitude d’activités reste cependant le comédien prinpense qu’avec ce qui se met en place, différentes, jusqu’à ce que la notion cipal et le metteur en scène, mais aussi bien à la HEP-VS qu’au Centre de soit acquise. Les MITIC sont un outil aussi le scénariste, l’éclairagiste, etc. compétences cantonal ICT-VS, il y aura au service des didactiques. Le PER C’est lui qui monte son film avec sa un nouveau souffle MITIC en Valais. amène une justification de leur uticlasse. Evidemment que jouer ces lisation de manière intégrée, avec différents rôles, en y ajoutant les Que dites-vous aux enseignants frides objectifs progressifs. nouvelles technologies, est parfois leux en matière d’intégration des épuisant. Cependant tout est question de dosage. Il serait faux d’utiMITIC, sachant que c’est un aspect En classe, peut-on sans crainte utiliser toute la journée le tableau nude la formation générale que les liser Facebook ou Twitter? mérique interactif ou les tablettes. élèves doivent désormais acquérir? Oui, mais à condition que l’enseiLes enseignants doivent apprendre La plupart du temps, les enseignants gnant s’approprie ces outils et ait estiment ne pas pouvoir intégrer les une longueur d’avance sur la gestion à choisir les outils en fonction des MITIC, parce que n’ayant qu’un seul des paramètres de compte et sur les objectifs et selon des critères d’équiordinateur en classe. A ces collègues, législations liées à la divulgation des libre. La classe a aussi besoin d’un je leur demande ce que signifient données personnelles hébergées. coin lecture agréable et reposant. pour eux les MITIC, afin de les amener à prendre conscience que la déSelon vous, quelles seront les nouPropos recueillis finition va au-delà des écrans. On velles technologies de demain? par Nadia Revaz peut faire des MITIC avec un journal papier, avec un appareil photo, avec un smartphone… L’important, c’est de viser le plaisir des élèves à Quelques-uns des réseaux de Corinne Ramillon créer, au moyen d’outils très divers, quelque chose qui sera vu par un Scoop.it www.scoop.it/u/corinne-ramillon Pearltrees www.pearltrees.com/coraluna6 public. Les MITIC peuvent aider les Wordpress http://corinneramillon.wordpress.com/author/corinneramillon élèves à ne pas produire n’importe Pinterest www.pinterest.com/corinneramillon/social-media quoi, sachant qu’il y aura une visiViadeo www.viadeo.com/fr/profile/corinne.ramillon bilité externe à la classe. On peut Google+ https://plus.google.com/111990514584181235178 aussi travailler avec du papier et un Mendeley www.mendeley.com/profiles/corinne-ramillon crayon, mais pourquoi ne pas profiFacebook https://www.facebook.com/CorinneRamillon ter d’outils qui facilitent la mise en Twitter https://twitter.com/coraluna page ou la mise en ligne? Faire un film, c’est surtout l’occasion de sen-

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> EDUCATION PHYSIQUE

Brevets de sauvetage: formation continue MOTS-CLÉS : TYPE DE BREVETS • OFFRES DE FORMATION

Contexte Selon les directives relatives à la sécurité et à l’organisation des activités physiques et sportives scolaires du 31 janvier 2013 qui sont en vigueur depuis la rentrée scolaire 2013 - 2014, il est notamment prévu, pour l’enseignement de la natation les éléments ci-après: la présence active de deux adultes dont l’enseignant est obligatoire. Une personne au moins doit être au bénéfice du brevet de sauvetage Plus Pool valide délivré par la Société Suisse de Sauvetage (SSS). S’il s’agit du maître de bain, celuici doit être averti au préalable et surveiller la classe.

Descriptif des brevets Base Pool et Plus Pool 1. Brevet Base Pool (7 heures de cours) Objectifs: le titulaire du brevet Base Pool: … Possède les compétences nécessaires pour encadrer un groupe dans une piscine tout en surveillant la baignade. Est sensibilisé au fait que le manquement aux obligations de surveillance représente la cause la plus fréquente d’accident par noyade.

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Fait particulièrement attention aux enfants en bas âge placés sous sa responsabilité, ceux-ci pouvant se noyer sans bruit en quelques secondes. Calme une personne qui se débat d’abord en lui tendant/lançant un objet flottant et donne ensuite l’alerte avant d’intervenir luimême en tant que sauveteur, si les conditions le permettent. Reçoit impérativement l’aide de professionnels dans un délai utile en cas d’urgence. Est informé des offres et des obligations de perfectionnement de la SSS. Limites du brevet Base Pool Effectuer des sauvetages en eau libre (lac et rivière). Mettre en œuvre le dispositif de sauvetage de manière autonome. Prendre en charge un service de surveillance dans une piscine. Modalités d’obtention du brevet Base Pool Plonger jusqu’au fond du bassin (1 m 60 au moins) et remonter un poids de 5 kg.

Le manquement aux obligations de surveillance est la cause principale des noyades.

tion (selon les documents de formation). Réussir à nager 100 m nage libre en moins de 3 minutes. Participer à l’exercice de sauvetage base pool. 2. Brevet Plus Pool (7 heures 15 de cours) Objectifs: le titulaire du brevet Plus Pool: …

Remonter une victime en la prenant sous les aisselles et l’amener au bord du bassin en la prenant à la nuque (et au front).

Possède les compétences nécessaires pour surveiller un groupe dans une piscine sans surveillance de la baignade.

Par deux, sortir une victime de l’eau en la soulevant avec précau-

Effectue un sauvetage et une mise à l’abri de manière autonome.

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RUBRIQUES Met en œuvre le dispositif de sauvetage (donne l’alerte, prévient les secours, calme les personnes concernées etc.).

Graphique de présentation des brevets Base Pool et Plus Pool

Reçoit l’aide de professionnels dans un délai utile en cas d’urgence. Est informé des offres et des obligations de perfectionnement de la SSS.

0

Cours samaritains, premiers secours Permis de conduire

1

Brevet Base Pool: pas de recyclage Reconnu à vie

Limites du brevet Plus Pool

CPR / BLS-AED à réaliser au moins 1x dans sa vie pour l’obtention du brevet Plus Pool, recyclage tous les 2 ans *

Effectuer des sauvetages en eau libre (lac et rivière). Prendre en charge les services de protection en eau libre.

2

Modalités d’obtention du brevet Plus Pool Réussir le test d’entrée début du cours (nage libre 200 m en moins de 5 minutes). Récupérer 5 anneaux sur un rectangle de 3 x 5 m (4 anneaux doivent signaler les angles du rectangle).

Brevet Plus Pool /  anciennement Brevet 1 Recyclage tous les 4 ans

* Recyclage pas obligatoire pour l’enseignement de la natation en Valais et pour l’obtention du brevet Plus Pool.

Nager sous l’eau pendant 15 m (départ dans l’eau).

de nage en position ventrale, 5 m sous l’eau vers la victime 1 m 80 de profondeur, mettre à l’abri celle-ci en la transportant sur 25 m.

Employer les prises de sauvetage (nuque et front) chacune sur 25 m.

Suivre et réussir le cours CPR / BLSAED.

Lancer le ballon de sauvetage à une victime distante de 10 m. Sortir seul le sujet situé entre 2.50 m et 6 m de profondeur en toute sécurité et lui administrer les premiers soins (schéma ABCD). Réaliser le parcours de sauvetage en 2 minutes (saut départ, 45 m

Formation continue Les cours de recyclage du brevet Plus Pool et du CPR / BLS-AED peuvent être comptabilisés comme formation continue, selon les directives y relatives. A ce sujet, la Haute Ecole pédagogique propose, en collaboration avec le service de la formation ter-

tiaire, les offres de formation continue (voir tableau ci-dessous). Les personnes ne pouvant participer aux offres susmentionnées et désirant recycler leur brevet Plus Pool ou leur CPR / BLS-AED ont la possibilité de s’adresser à la section de sauvetage de leur choix. L’Association valaisanne des maîtres d’éducation physique organise également 1-2x par année un cours de recyclage du brevet Plus Pool et du CPR / BLS-AED. Vincent Ebenegger, Responsable sport, santé et prévention à l’école

Date

Horaire

Thème

Lieu

Animateur

Mercredi 15 avril 2015

12 h-14 h

Recyclage Plus Pool

Martigny

Lionel Saillen

Mercredi 23 septembre 2015

12 h-14 h

Recyclage Plus Pool

Martigny

Lionel Saillen

Avril 2016

A définir

Recyclage Plus Pool

Martigny

Lionel Saillen

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> ÉCOLE-SANTÉ

Atelier pour un voyage en terres adolescentes en 3 escales MOTS-CLÉS : ALIMENTATION • MOUVEMENT • IMAGE DE SOI

Le Centre Alimentation et Mouvement 1, en partenariat avec la Fondation Senso5 2, a organisé, le 12 novembre dernier à la HES-SO Valais à Sierre, un atelier intitulé «Voyage en terres adolescentes en 3 escales: alimentation, mouvement et image de soi.» «L’adolescence est une période de fortes turbulences, de transformations physiques, de recherche d’identité et de prise d’autonomie dans un contexte social bien défini. Or, notre société a terriblement peur de grossir et cela se manifeste sous diverses formes, jusqu’au risque parfois de mettre sa santé en danger.» C’est ce constat qui a sous-tendu la mise sur pied de cet Atelier cantonal, offrant des traductions simultanées français/allemand et allemand/ français pour les exposés des séances plénières.

www.alimentationmouvementvs.ch > Projets en Valais > Voyage en terres adolescentes

Près de 250 professionnels de la santé et de l’éducation ont participé à cette journée, ce qui démontre l’intérêt pour les thématiques abordées. Côté école, des enseignants en économie familiale et en éducation physique ainsi que des animateurs de branche y ont pris part.

Quelques sites pour aller plus loin Centre alimentation et mouvement www.alimentationmouvementvs.ch Senso5 www.senso5.ch Réseau des écoles en santé www.ecoles-sante.ch/valais Promotion Santé Suisse http://promotionsante.ch Fondation images et société http://imagesetsociete.org Centre SIPE Sexualité, Information, Prévention, Education www.sipe-vs.ch/fr Ciao, site d’aide et d’information pour les adolescents www.ciao.ch Gouvernail, projet romand de promotion de la santé et prévention de conduite à risque pour adolescents www.gouvernail.ch Fondation SportSmile www.sportsmile.ch Projet jeunesse MidnightSports www.ideesport.ch/fr/midnightsports

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Quatre conférences ont jalonné la matinée relatant l’expérience de terrain d’un médecin, l’alimentation adolescente au-delà des clichés, à travers les résultats de l’enquête française Alim’ados, les liens entre sport et processus d’autonomisation et l’image de soi, avec l’adolescence incarnée. Le repas de midi était un voyage gastronomique en terres adolescentes, conçu sous forme d’un concours. Plusieurs groupes d’ados, issus d’écoles du canton (CO de Derborence à Conthey, CO de BagnesVollèges, SeVal-SeMo…), ont élaboré des plats «nomades», devant représenter une assiette équilibrée, accompagnée de boissons non sucrées et à base d’eau. Rachel Bircher May, enseignante au CO de Bagnes-Vollèges, explique avoir choisi de travailler les légumes avec ses élèves, puisque cela s’intégrait bien dans le programme de 3CO. Ses deux classes ont élaboré les recettes, et

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RUBRIQUES ont fait appel au Centre de Formation et d’Occupation du Botza à Vétroz pour la réalisation. Carole Besse, enseignante au CO de Conthey, était pour sa part accompagnée de ses élèves, puisque ces derniers ont assuré toutes les étapes du projet. Les votes ont été dépouillés immédiatement, de façon à pouvoir remettre à 15 h les prix, fort alléchants (atelier cuisine avec Damien Germanier, visite du réservoir de Tourbillon, etc.). L’après-midi s’est déroulé sous la forme d’ateliers et séances parallèles autour des trois thèmes. Un programme extrêmement varié, avec des intervenants issus de divers milieux. Dans le cadre de l’atelier sur le «selfie» adolescent, Alexandra Hugo, professeure à la HES-SO Valais, a accueilli les participants en se photographiant avec chacun d’eux, histoire de les mettre immédiatement dans l’ambiance de la thématique. Elle a livré, à partir d’analyse de cas, quelques trucs et astuces pour aider les jeunes à avoir une meilleure image d’euxmêmes. Il a été largement question de la norme en tant que construction culturelle. Alexandra Hugo a par ailleurs présenté les fiches liées à l’image de soi extraites du document intitulé «Voyage en terres adolescentes». A noter que les fiches peuvent être téléchargées ou obtenues gratuitement. Elle a aussi mentionné le programme canadien «Bien dans sa tête, bien dans sa peau», volumineux mais disponible au Centre Alimentation et Mouvement. Lors d’un autre atelier,

Interview croisée

Catherine Moulin Roh et Anne-Claude Luisier Cette journée est le fruit d’un partenariat entre le Centre alimentation et mouvement et Senso5. Pourquoi cette collaboration? Catherine Moulin Roh: Senso5 organise des colloques et le Centre alimentation et mouvement, qui est une plate-forme de coordination, des ateCatherine Mou liers cantonaux. Sur la thématique des adolescents, lin Roh et Anne-Claude nous avons trouvé judicieux de travailler ensemble. Luisier Anne-Claude Luisier: C’était l’occasion de montrer notre complémentarité à travers cette journée que nous avons déjà expérimentée à travers l’élaboration d’outils, dont les fiches «Voyage en terres adolescentes». Senso5 s’occupe plus de la partie scientifique, avec la recherche des contenus. Les participants venaient de milieux très variés... Il y avait des enseignants... Catherine Moulin Roh: C’était aussi une journée de formation continue pour les infirmières scolaires. Il y avait des maîtres de sport, des animateurs socio-culturels… Anne-Claude Luisier: Des diététiciennes étaient également présentes. Nous ne nous attendions pas à une participation aussi massive. Comment avez-vous eu l’idée d’intégrer les ados, avec un concours de cuisine? Anne-Claude Luisier: En parlant toute la journée des ados, il semblait intéressant de les associer au projet. Leur collaboration devrait nous permettre de développer une activité cuisine que nous mettrons à disposition de nos sites respectifs. Chaque équipe a préparé une petite partie de l’assiette équilibrée, tout en ayant la possibilité d’être créatif. Envisagez-vous des prolongements à cet atelier? Catherine Moulin Roh: L’année prochaine, nous allons proposer des formations continues de multiplicateurs et envisageons de travailler avec des groupes cibles, en lien avec l’alimentation, le mouvement et l’estime de soi. Les évaluations de cette journée vont dès lors nous permettre de mieux cibler les besoins pour l’approfondissement de ces thématiques. Anne-Claude Luisier: Le développement d’outils est inscrit dans notre mandat en lien avec les écoles. Nous travaillons en ce moment sur des activités concrètes pour l’économie familiale, mais aussi pour d’autres cours. Propos recueillis par Nadia Revaz

SO go, de la HESAlexandra Hu r ie el at un é Valais, a anim cent. elfie» adoles autour du «s

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Eva Saro, consultante en images et responsable de projet à la Fondation images et société de Genève, a rendu les participants attentifs à la nécessité de décoder les images pour mieux percevoir l’impact des messages véhiculés, invitant les enseignants à faire constituer des collections thématiques par leurs élèves comme base de discussion. Evidemment de nombreux autres axes ont été abordés.

Notes Promotion Santé Valais a créé à cette fin le Centre «Alimentation et Mouvement» qui est en activité depuis le 2 août 2007.

1

2

La Fondation Senso5 est une fondation d’utilité publique, à but non lucratif qui a pour objectif principal d’agir dans le domaine de la promotion de la santé afin de développer un rapport sain à l’alimentation.

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> ÉCONOMIE FAMILIALE

Top chef au CO, c’est top! Epreuves locales MOTS-CLÉS : CONCOURS • JURY • MÉTIERS DE BOUCHE • RECETTE SECRÈTE 12 CO avec un total de 94 élèves inscrits ont participé à l’épreuve locale du concours «Top chef au CO, c’est top!» Les participants se sont retrouvés en salle de cuisine de chaque CO, durant un mercredi après-midi ou une fin de journée de la Semaine du goût, pour réaliser, en l’espace de 2 heures, une tarte aux pommes. Au terme de leur travail, un jury, composé d’enseignants et d’un professionnel des métiers de bouche (restaurateur - pâtissier - cuisinier etc.), jugeait chaque tarte selon les critères suivants: La pâte à gâteau: faite maison Les pommes: provenance du Valais

Deux heures pour réaliser une tarte aux pommes.

du CO du Reposieux à Monthey pour le Chablais, du CO Ste-Marie à Martigny pour la région du coude du Rhône et du CO Derborence de Conthey, pour la région du centre du Valais.

La cuisson de la pâte La présentation, la décoration et l’originalité Les perceptions sensorielles (goût - flaveurs - texture) La gestion du temps Au total, 28 élèves ont été sélectionnés pour poursuivre l’aventure et se présenter aux finales régionales qui se dérouleront le mercredi aprèsmidi 14 janvier 2015. Trois sites accueilleront ces finales; il s’agit:

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Le choix de la recette à réaliser, pour ces épreuves régionales, est un gratin de légumes du terroir. Les participants, par leurs enseignants respectifs, recevront les informations détaillées au début décembre. Chacun aura la possibilité de tester la recette à la maison avant de la réaliser, le jour J, devant un jury qui qualifiera les 3 meilleurs candidats - 3 par site - pour la finale valaisanne qui se déroulera dans le courant du printemps.

EN RACCOURCI Création et accompagnement pédagogiques

Réseau Canopé Placé sous tutelle du ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, le réseau français Canopé édite des ressources pédagogiques transmédias (imprimées, numériques, mobiles, TV), répondant aux besoins de la communauté éducative. Acteur majeur de la refondation de l’école, il conjugue innovation et pédagogie pour faire entrer l’Ecole dans l’ère du numérique. www.reseau-canope.fr

Commission EF de l’AVECO

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RUBRIQUES > AC&M

Caméléon & Cie Danielle Salamin Muller MOTS-CLÉS : COMPARER • OBSERVER • PRODUIRE Pour réussir la phase perception de cette séquence, il ne faudrait pas en avoir lu le titre au préalable…

Perception Objectif spécifique: Comparer la production plastique abstraite d’un artiste avec la réalité afin de définir le percept de l’auteur Progression des apprentissages: Observer une reproduction photographique de l’œuvre abstraite de l’artiste africain Itayi Mupumha intitulée «Chameleon Spirit» www.guruve.com/Gallery/Artists/ itayi-mupumha/V048 et tenter de deviner l’animal qu’il a représenté Déterminer les éléments qui nous permettent d’élucider la devinette Comparer la sculpture avec une image de l’animal

Observer attentivement cette image et la décrire (queue, œil, pattes, langue, peau, casque, crête ou cornes, couleur…)

Technique Cette étape technique (vue sur le site Pinterest) se termine par un objet fini… mais ce n’est en aucun cas l’aboutissement de cette séquence! Objectif spécifique: Produire des volumes en papier (tête et corps de caméléon) en traçant, pliant, découpant et collant Les caméléons.

Progression des apprentissages

Expression et représentation

Corps: Tracer un triangle sur une feuille de papier A4 selon schéma Découper sur les lignes continues et plier sur les pointillés Plier le triangle par la moitié avant d’entailler les parties b et c Coller l’un sur l’autre les triangles a et d

Objectif spécifique: Réinvestir les connaissances techniques acquises durant la phase précédente pour représenter un autre animal réel ou imaginaire

Tête: Tracer deux carrés de 7/7 cm Découper sur les lignes continues et plier sur les pointillés Coller l’un sur l’autre les triangles a et b Assembler les deux éléments à l’aide d’une petite charnière en papier

r une feuille Un triangle su de papier A4…

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Le caméléon Assembler la tête et le corps à l’aide d’une bandelette de papier Ajouter des pattes correctement articulées Fixer une langue spiralée, des yeux mobiles, une crête…

Consigne: La technique utilisée pour fabriquer le corps du caméléon sert d’amorce obligatoire à la création d’un autre animal, cet élément peut être utilisé une ou plusieurs fois

Culture Objectif spécifique: Découvrir un masque africain en lien avec le caméléon Progression des apprentissages: Décrire les éléments caractéristiques (matériaux, sujet, technique, volume) de ce masque en bois du Burkina Faso http://caravanserail.phpnet.org/ Prestashop/product.php?id_ product=270

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> PROJET INTERDISCIPLINAIRE

Hôtels à insectes au CO des Collines de Sion Nadia Revaz MOTS-CLÉS : AC&M • CAHIER DES CHARGES • CONSTRUCTION • NATURE Laurent Trisconi, issu d’un métier manuel et technique (contremaîtreébéniste) et qui vient d’obtenir son diplôme PIRACEF 1, propose, dans le cadre de la nouvelle approche des activités créatrices et manuelles, à deux classes des CO des Collines et de St-Guérin à Sion (11e HarmoS) une activité de construction d’un hôtel à insectes, projet se déroulant sur un semestre. La première équipe terminera à Noël, la deuxième en juin. Pour réussir ce projet interdisciplinaire, soutenu par le dispositif Etincelles de culture à l’école, Laurent Trisconi a fait appel à Vincent Monbaron 2, accompagnateur en montagne diplômé de l’école de St-Jean, qui a construit des maisonnettes pour les insectes, dans le cadre d’une animation organisée par la Maison de la nature à Montorge et qui intervient régulièrement dans ce lieu (construction de nichoirs, peintures naturelles). Le spécialiste de la nature est venu en classe à plusieurs reprises pour vérifier que les hébergements proposés par les élèves étaient adaptés.

Du cahier des charges à la réalisation Au point de départ de ce projet, les élèves ont visité la Maison de la nature à Montorge, afin de découvrir une maisonnette à insectes de près de 2 m in situ et connaître leur mode de vie. Ils ont ensuite dû remplir un cahier des charges, avant de mettre

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Un exemple d’hôtel à insectes.

L'étape du croquis.

Laurent Trisconi apporte les techniques pour la réalisation des projets des élèves.

la main à la pâte. Chaque élève a d’abord conçu son projet personnel, en le planifiant, en l’organisant, avant de passer à la phase de construction. Tous devaient savoir préalablement où ils allaient déposer leur hôtel à insectes (mayen, balcon…), quels insectes de notre région ils souhaitaient héberger (coccinelles, papillons, abeilles, fourmis,

chrysops, syrphes…), de quels matériaux ils avaient besoin (gros bois, petit bois, foin, bûches, pives…), en privilégiant la récupération et le recyclage, quels outils ils allaient devoir employer, etc. Ensuite ils ont réalisé un croquis de leur projet. Si la liberté créative est de mise, il y a bien sûr quelques contraintes, puisqu’il leur faut intégrer une petite boîte

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RUBRIQUES de conserve, et travailler au moins «Et comment l’utiliser», renchérit quatre techniques d’assemblage. Bien une camarade. Objectifs de l’activité sûr, Laurent Trisconi cadre les différentes étapes, de façon à éviter qu’un Pour Laurent Trisconi, ce projet pré construire des hôtels à insectes pour la région de Sion élève ne se trouve face à un objet sente l’avantage de répondre aux trop volumineux ou avec des idées attentes fondamentales du PER au promouvoir la biodiversité locale par un outil écologique totalement irréalisables. Et il s’agit niveau de sa branche, tout en favoride nos jardins de trouver des solutions différenciées sant l’interdisciplinarité. Par ailleurs, selon les toitures… Pendant notre vil’enseignant relève qu’il permet développer chez les élèves un d’intégrer la boucle CRS (concepintérêt pédagogique par une site, à plusieurs reprises, l’enseignant tion, réalisation, sosensibilisation de la faune est intervenu pour rapsauvage peler l’importance du « Pour les élèves, cialisation), dont il a été question dans bon calcul des mesures, cette démarche de précédentes édila fonction des outils, le est perçue comme tions de Résonances. vocabulaire technique: Exposition «Est-ce la longueur qui «Avec cette nouvelle originale. » correspond à ton croapproche, les élèves Lieu: CO des Collines à Sion Date: 19 décembre 2014 quis?», «Ce n’est pas une tronçondeviennent des concepteurs, alors Horaire: 8 h à 11 h 30 neuse», «Je vous avais montré et exqu’avant on se contentait trop souet de 14 h à 16 h environ pliqué ce qu’est un liteau.» vent de faire du copier-coller d’un www.collines.ch modèle», commente Laurent Trisconi. Vincent Monbaron est lui Pour les élèves, cette démarche est perçue comme originale, permetaussi impressionné par le travail de aux visiteurs (qui sont les bienvenus) tant de ne pas faire que du bricola classe: «C’est intéressant pour moi leur projet personnalisé. Et Laurent lage et invitant à la découverte de de voir l’engagement des élèves dans Trisconi vous renseignera volontiers la nature. Ils apprécient de pouvoir ce projet aux multiples dimensions.» sur la démarche. travailler en groupe: «Chacun fait son projet, mais on s’entraide naComme les hôtels à insectes, réaliturellement à certaines étapes.» La sés en mélèze, seront exposés le 19 Notes liberté de la réalisation est mise en décembre prochain, n’hésitez pas 1 Programme intercantonal romand de avant: l’une des élèves est particulièce jour-là à vous rendre au CO pour formation à l’enseignement des Actidécouvrir l’activité en présence des rement fière de la forme assez atyvités créatrices et l’économie familiale. pique de son hôtel. Certains relèvent élèves-bâtisseurs qui seront présents 2 que c’est l’un des rares cours où ils afin d’expliquer à leurs camarades et vincent.monbaron@hotmail.ch peuvent bouger. «C’est sympa, car on se déplace tout en travaillant», commente l’un des jeunes. L’idée de l’exposition enthousiasme globalement la classe, même si quelquesuns sont un peu réticents à l’idée de «Comme les régens ont de plus en plus de grandes obligations à remdevoir montrer leur réalisation aux plir, non seulement ils ne recueillent autres classes: «Et s’ils trouvent que point de reconnaissance, mais ils renc’est moche», s’inquiète un élève. contrent souvent une opposition ouUn autre se demande s’il y aura du verte qui décourage l’esprit et paralyse monde, espérant une médiatisation les forces. Pour n'en citer que quelques régionale. Parmi les points forts de exemples, dans combien de communes ne se défend-on pas opiniâtrement la démarche, ils mentionnent qu’ils de disposer des maisons d'école convenables et bien aérées, de régler l'ouont pu aller sur le terrain, à Monverture et la durée des classes d’après les prescriptions de la loi, de procutorge, et bénéficié des conseils de rer aux enfans le matériel nécessaire, de faire rentrer les amendes pour Vincent Monbaron pour l’approche absences ou autres transgressions scolaires… A l'heure qu'il est, plus d'une de la biodiversité. Certains ont du commission d'école ou autorité locale refusent aux régens leur appui, s'opreste accepté la mise en commun posent même à leurs demandes et exigences.» des observations susceptibles d’inL’Ami des Régens, journal pédagogique pour les écoles françaises du Valais, téresser l’animateur. Qu’est-ce qui 15 mars 1854 est le plus difficile pour eux? «Savoir quel outil utiliser», dixit un élève.

C’était écrit dans l’Ami des Régens en 1854

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> LIVRES

La sélection du mois Enseigner à vivre Edgar Morin prône une refonte profonde de l’éducation, centrée sur sa mission essentielle telle que l’envisageait Rousseau: enseigner à vivre. Il s’agit de permettre à chaque individu d’acquérir une autonomie, de se prémunir contre l’erreur et l’illusion, de pratiquer la compréhension d’autrui, d’affronter les incertitudes, en somme de le préparer à affronter les problèmes du «vivre». Cet opus vient prolonger et développer de façon nouvelle sa réflexion sur la politique de l’éducation effectuée dans ses précédents ouvrages. Edgar Morin. Enseigner à vivre – Manifeste pour changer l’éducation. Paris: Actes Sud – Play Bac, 2014. Citation extraite de l’ouvrage «Il faut comprendre que toute décision est pari, ce qui au lieu de donner une incertitude illusoire donne de la vigilance. Il faut apprendre à naviguer dans un océan d’incertitudes à travers des archipels de certitudes. Il faudrait enseigner des principes de stratégie,

qui permettent d’affronter les aléas, l’inattendu et l’incertain, et de modifier leur développement, en vertu des informations acquises en cours de route. On n’élimine pas l’incertitude, on négocie avec elle.»

Enseigner le vocabulaire autrement Les ouvrages sur la pédagogie du vocabulaire ne courent pas les rues. En classe, les enseignants ont toujours fait des leçons de vocabulaire. Un questionnement des pratiques pédagogiques est nécessaire. Des travaux existent, qui apportent des éclairages nouveaux, à la fois sur les raisons pour lesquelles les pratiques habituelles sont inefficaces et sur des pistes nouvelles. Ces travaux permettent de sortir des idées reçues sur l’enseignement du vocabulaire. Ce sont eux, accompagnés des pistes de travail qu’ils suggèrent pour la classe, qui ont inspiré cet ouvrage, par exemple l’étude du lexique français commence ici par la poésie! L’ouvrage d’Eveline Charmeux propose une théorie et des mises en application concrètes de l’enseignement du vocabulaire, en relation avec la communication écrite. Eveline Charmeux. Enseigner le vocabulaire autrement. Lyon: Chronique Sociale, 2014.

Et aussi • Eric Segouin et Denis Bascans. Préparer sa classe en quelques clics. Paris: Retz, 2014. www.prepclasse.fr • Ulrika Dezé. Le yoga de Kika. Toulouse: Milan, 2014. • Julie Provencher. Trucs lecture. Pour transmettre l’amour de la lecture aux petits et aux grands. Québec: Editions Card, 2014. www.pouvoirdelire.com • Micheline Cellier (dir.). Guide pour enseigner le vocabulaire à l’école maternelle. Paris: Retz, 2014. Avec CD-Rom.

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Citation extraite de l’ouvrage «Les poètes sont les meilleurs empêcheurs de penser en rond: ils savent jouer avec les mots, les faire danser, les illuminer d’adjectifs inattendus et de verbes insolites. Surtout, ils étonnent, ils secouent, ils font rire ou ils bouleversent. Bref, ils réveillent. C’est alors seulement que l’on peut travailler.»

L’éducation psychosociale à l’école La reconnaissance de l’importance de l’estime de soi ou du rôle des émotions dans l’apprentissage; les études et pratiques concernant la prévention de la violence; les outils de connaissance de soi et d’écoute de l’autre; l’attention portée aux besoins fondamentaux de l’être humain: sécurité, amour, estime, justice; l’ouverture à la complexité, toutes ces notions, parmi d’autres, permettent d’ouvrir la voie à cette éducation psychosociale qui concerne aussi bien la formation des enseignants que celle des élèves. Et dépasse même le cadre scolaire pour une éducation tout le long de la vie. Cet ouvrage permet de cerner les enjeux, les contenus et les modalités de sa mise en œuvre au sein de l’Ecole, il s’appuie sur les travaux des membres de l’association et restitue la démarche proposée lors du colloque L’Ecole à l’ère de la mondialisation (Unesco le 2 octobre 2013). Avec des contributions d’Edgar Morin, André Giordan, Brigitte Prot, Daniel Favre…

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RUBRIQUES sujet et de son activité réflexive. S’appuyant sur de nombreuses études d’écrits d’élèves, de l’école primaire au lycée, et témoignant de pratiques innovantes aux effets bénéfiques, cet ouvrage donne à voir plusieurs grands principes pour inventer, planifier et mettre en œuvre cet enseignement dans les classes. Dominique Bucheton. Refonder l’enseignement de l’écriture. Vers des gestes professionnels plus ajustés du primaire au lycée. Paris: Retz, 2014.

Ecole, changer de cap (sous la direction d’Armen Tarpinian et Maridjo Graner). L’éducation psycho-sociale à l’école. Enjeux et pratiques. Lyon: Chronique Sociale, 2014. Citation extraite de l’ouvrage «L’élève accepte même des pratiques scolaires très rébarbatives quand il est passionné par un sujet ou une visée (ou parce que l’enseignant a pris du temps pour éveiller son enthousiasme) ou parce qu’elles présentent une signification particulière pour lui. Intéressé, il peut ensuite travailler par luimême, s’investir, donner de sa personne.» André Giordan in Le désir d’apprendre à l’épreuve de l’Ecole.

Refonder l’enseignement de l’écriture L’écriture est un processus de résolution de problèmes complexes et très lents. Or il existe un double paradoxe étonnant au sein du système éducatif: l’écriture a souvent un statut de simple compétence transversale bien qu’elle soit l’instrument premier du travail intellectuel et scolaire. Alors qu’elle contribue largement à la sélection scolaire, elle est rarement objet d’étude à part entière sauf à travers un enseignement souvent désuet qui se préoccupe plus de la «norme linguistique» que du développement du

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Citation extraite de l’ouvrage «Contrairement aux idées reçues, la durée de cette écriture n’a pas essoufflé l’intérêt et l’implication des élèves. Durant les cinq mois d’écriture du récit médiéval, les élèves ont, en classe et au-delà de la classe, par mails, tissé et remanié leurs textes et nourri l’œuvre collective. Dans l’expérience du blog, même constat.»

le Pantin noir. Ils sympathisent, mais Luce doit rentrer et l’homme poursuivre sa route. Plus tard alors qu’elle est comme tous les soirs à sa fenêtre, elle remarque un jeune homme qui la regarde. Mais est-ce vraiment elle qu’il regarde? Quel est ce mystère qui l’entoure? «Luce Alvaine, c’est un peu moi et pas moi», avait l’habitude de dire Corinna Bille qui écrivit ce premier texte à 19 ans après un voyage à Paris chez sa sœur. Un roman presque graphique, magnifiquement illustré à la carte à gratter par un maître... S. Corinna Bille (texte) Hannes Binder (illustrations). Le pantin noir. Genève: La Joie de lire, 2014. Dès 7 ans.

Le pantin noir Luce, petite fille romanesque, voit sa mère emportée par la maladie. Avec son père et son petit frère, la famille tente doucement de se reconstruire. Un jour, Luce descend à la ville et assiste à un spectacle de marionnettes. Fascinée, la fillette revient le lendemain mais la roulotte est éteinte. Elle rencontre alors un jeune homme, le «montreur» de marionnettes,

La suggestion du mois de Daphnée Constantin Raposo, enseignante

Parents essoufflés, enseignants épuisés Anne-Marie Quesnel est une enseignante québécoise expérimentée qui s’inquiète de voir la tendance des parents actuels à devenir les serviteurs de leurs enfants. Elle se demande s’il ne serait pas enfin temps de rétablir l’équilibre entre l’amour que nous portons à nos enfants et la discipline que nous nous devons de leur inculquer. Ainsi, au travers d’exemples concrets et d’anecdotes vécues au quotidien dans sa classe, elle offre aux parents des pistes d’intervention simples et efficaces. Aux enseignants, elle offre un regard sur sa pratique et ses relations avec les parents. Avec beaucoup d’humour, elle lance son cri du cœur: pour BIEN aimer son enfant il faut une dose égale d’amour et de discipline.

Citation extraite de l’ouvrage «Un matin de tout premier printemps. Le Valais, tel un livre, s’ouvre à la page marquée par le signet du Rhône. Il y a un peu de rose dans le gris des vignes, du gris dans le sombre des bois de pins, du roux sur les haies, du vieil or sur les chênes-nains. Et quelques taches d’un vert cru chantent sur les prés bruns. Un chemin que les roues et les pas ont modelé... une petite fille marche. Dans son mince visage hâlé, les yeux s’ouvrent très clairs. Ses cheveux noirs folâtrent en mèches courtes, peignées par le vent; ses chaussettes tombent sur ses sandales et son manteau est jeté sur ses épaules. Où va-t-elle ainsi toute seule?»

Anne-Marie Quesnel. Parents essoufflés, enseignants épuisés, Les répercussions d’une éducation trop permissive. Editions CARD, 2013.

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> FIL ROUGE DE L’ORIENTATION

Apprenties assistantes médicale et dentaire MOTS-CLÉS : AMAD • CFC • MATURITÉ Après la voie du collège (Résonances, novembre 2014), voici celle de l’AMAD, cet acronyme désignant l’Ecole professionnelle d’Assistant-e Médical-e & Dentaire, située dans le bâtiment de l’Ecole-Club Migros à Sion. Hamide et Alexia ont accepté d’évoquer leur choix de formation et de livrer leur regard sur leur parcours d’orientation.

Hamide, future assistante médicale Hamide a effectué son CO à St-Maurice, avant de faire une année d’Ecole pré-professionnelle. Aujourd’hui, elle est en 3e année d’apprentissage pour deveHamide nir assistante médicale. Elle travaille en pédiatrie à l’Hôpital de Martigny. Hamide, comment avez-vous sélectionné ce métier parmi la large palette des possibles? L’orientation au CO a-t-elle joué un rôle dans votre décision? Au CO, je n’étais pas très intéressée par mon orientation future. Du coup, je m’y suis prise trop tard. Par contre, le fait de parler des divers métiers m’a certainement aidée dans la sélection du domaine professionnel qui me convenait. C’est donc lors de votre année en EPP que vous avez pu affiner votre choix?

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A l’école pré-professionnelle, il y avait des jours de stages imposés, ce qui a été déterminant. Cela m’a permis de découvrir le métier d’assistante médicale. J’avais aussi fait un stage dans une pharmacie, mais sans enthousiasme, car l’activité n’était pas suffisamment diversifiée à mon goût. A l’EPP, tous les enseignants nous accompagnaient dans la construction de notre projet professionnel. Est-ce à dire qu’au CO ce n’était pas le cas? Non, car les enseignants et la conseillère en orientation étaient aussi soucieux de notre avenir professionnel, toutefois je ne me sentais pas prête à ce moment-là. Je pensais avoir le temps et soudain je me suis retrouvée en fin de 3e année de CO. Le domaine de la santé était-il pour vous une évidence? J’ai toujours eu du plaisir à aider les gens et la santé semblait correspondre à mes attentes. Aviez-vous rencontré le ou la psychologue-conseiller-ère en orientation? Oui, mais je ne me souviens plus si c’était au CO ou en Ecole pré-professionnelle. Je sais juste que mon intuition avait été confirmée. Reste que vous auriez pu privilégier une filière d’études dans la santé… En 2e année de CO, je m’étais inscrite au collège avant de me désinscrire, estimant que c’était une voie de formation longue et ne délivrant pas un diplôme permettant de travailler directement ensuite, au cas où l’on ne souhaite pas poursuivre des études.

J’estimais préférable de commencer par un CFC, sachant que je pourrais éventuellement poursuivre avec une maturité professionnelle. Travailler en pédiatrie, était-ce une motivation supplémentaire? J’aime bien les enfants, mais ce n’était pas un critère déterminant. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre formation et dans le métier? Dans mon travail, j’adore tout ce qui est consultation et radiologie, mais je ne dirais pas pour autant que la partie administration me déplaît. J’apprécie aussi les cours théoriques donnés à l’école, car on ne pourrait pas se lancer directement dans la pratique et exécuter tout de suite des gestes médicaux. L’avantage, c’est aussi que c’est une toute petite école, et la directrice ainsi que la médiatrice sont à notre écoute. Avez-vous parfois l’impression que la filière des apprentissages est un peu dévalorisée? J’ai parfois entendu que les apprentissages étaient plus faciles, mais ce n’est pas forcément le cas. C’est assurément moins théorique, ce« Pour Hamide, pendant nous la profession apprenons un métier et sa prad’assistante médicale tique, donc c’est est un mélange de simplement difquatre métiers. » férent. De quelle manière parlez-vous à vos amis de votre métier? Je leur dis souvent que mon métier en regroupe quatre, parce qu’il y a le laboratoire, la radiologie, la consul-

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RUBRIQUES tation et l’administration. C’est un mélange extrêmement varié.

apprentissage, j’ai entamé un préapprentissage.

Qu’envisagez-vous pour votre avenir professionnel? J’aimerais exercer le métier d’assistante médicale pendant au moins quelques années. Peut-être qu’ensuite je ferais la maturité professionnelle ou une autre école, mais pas tout de suite…

Pourquoi autant de stages? Chaque stage permet d’un peu mieux se rendre compte de la réalité du métier. Même si on fait des stages dans un domaine qu’au final on ne choisit pas, cela nous apporte assurément un bagage supplémentaire.

Alexia, future assistante dentaire Alexia est en 3e année d’apprentissage d’assistante dentaire. Elle travaille dans un cabinet au Châble. Après avoir terminé sa scolarité obligatoire au CO Alexia de Bagnes, elle a tout de suite décroché une place d’apprentissage. Alexia est aussi musicienne à ses heures, mais c’est un loisir qui lui permet de se ressourcer, donc elle n’a jamais envisagé d’en faire un métier. Alexia, saviez-vous déjà au CO ce que vous vouliez faire plus tard? Pas précisément, mais j’étais convaincue de vouloir travailler dans le domaine de la santé. Qu’est-ce qui vous a été le plus utile au niveau de l’orientation au CO? Visiter le Salon des métiers était intéressant, mais j’étais un peu timide pour oser poser des questions. Je dirais que c’est surtout la conseillère en orientation qui m’a aidée à déterminer les différents CFC susceptibles de m’intéresser. J’aurais eu tort de vouloir me débrouiller toute seule. Etes-vous passée par des stages? Oui, j’en ai fait beaucoup, d’abord pour en savoir plus sur le métier d’assistante médicale, avant de m’intéresser aux professions voisines. J’ai effectué un stage au Châble, un à Martigny, un à Monthey, un à Orsières. Avant de commencer mon

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N’avez-vous jamais envisagé la voie des études? J’avais vraiment envie d’avoir un papier me permettant de travailler après trois années de formation, me disant que c’était une sécurité pour le cas où je me retrouverais un jour face à une école qui me fermerait ses portes. J’avais envie d’avoir un plan B, afin que je puisse, si nécessaire, travailler dans un cabinet, dès l’obtention de mon CFC. Entendez-vous parfois des clichés sur les apprentissages? Notre formation est pratique, donc nous sommes mieux outillés que les collégiens pour nous adapter au monde du travail. En apprentissage, nous entrons tout de suite dans la vraie vie. Nous n’avons que 5 semaines de congé par année et parfois les journées se terminent à 20 h. Et comme nous gagnons un salaire, nous sommes aussi plus indépendants. Les collégiens ont une meilleure culture générale, mais il est obligatoire de poursuivre avec une autre formation. Une fois votre formation entamée, avez-vous parfois douté? Non, j’ai toujours été sereine dans mon choix. Je suis dans un domaine qui me plaît énormément et qui offre de nombreuses possibilités de ré-orientations. Beaucoup d’assistantes dentaires deviennent infirmières, puisque dans la santé, il faut souvent avoir 18 ans révolus pour débuter dans certaines filières. Les cours à l'AMAD sont-ils motivants? Oui, du fait qu'ils sont systématiquement liés à mon domaine d’intérêt.

Par exemple, en allemand, on apprend du vocabulaire qui peut nous servir dans notre métier. J’apprécie tout particulièrement les branches techniques qui sont essentielles. Au CO, je me demandais parfois pourquoi nous devions apprendre certaines choses. Quelles sont les qualités pour devenir assistante dentaire? Il faut être très autonome, minutieuse et irréprochable au niveau de l’hygiène. Qu’est-ce qui vous plaît le plus à votre place de travail? Au cabinet, c’est très varié et rythmé. Chaque patient est différent, chaque traitement également. Une fois votre CFC décroché, quel chemin suivrez-vous? Là, je fais les cours préparatoires pour la matu. J’espère réussir l’examen d’entrée, car je voudrais obtenir une maturité professionnelle en santé-social. Ensuite, j’envisage de travailler dans le social, soit avec des enfants, soit avec des personnes âgées. Propos recueillis par Nadia Revaz

Historique de l’AMAD «Le Dr Bernard Morand a décidé en 1972 de fonder une école en Valais pour la formation des aides médicales, afin d’éviter à une vingtaine de jeunes par années, de partir en formation à Lausanne ou à Bienne. Il a alors recherché des locaux et c’est ainsi qu’a commencé la collaboration avec l’Ecole-Club Migros. Cet apprentissage d’une durée de 3 ans et fonctionnant selon le système dual est donc resté privé en Valais jusqu’en 1996. Depuis cette date, les contrats sont homologués par le Service de la Formation Professionnelle du Canton du Valais (SFOP).» www.amad-valais.ch

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> REVUE DE PRESSE

D’un numéro à l’autre Education

Ecole à domicile L’école à domicile séduit toujours plus de Vaudois. Plus de 200 enfants sont les élèves de leurs parents. Ils étaient la moitié l’an dernier. Le Canton joue le jeu tout en cadrant. Il exige un niveau équivalent au Plan d’études romand et les élèves à domicile sont soumis aux épreuves cantonales de référence. A titre de comparaison, Fribourg exige qu’un des parents ait un titre d’enseignant reconnu. 24Heures (20.10)

Phénomène

Enfants surdoués Les spécialistes des enfants surdoués sont débordés. L’intérêt pour les tests identifiant un haut potentiel (HP) est grandissant. Certains parents, espérant trouver la cause de difficultés scolaires, reviennent déçus. On estime qu’environ 2,2% des enfants ont un HP (une fille pour deux garçons). Résultats: les professionnels habilités à faire un bilan psychologique croulent sous les demandes. 24heures (27.10)

Sport

Le sport booste le cerveau des enfants Une récente étude réalisée par des chercheurs de l’Université de l’Illinois (Etats-Unis) a démontré que la pratique d’une activité physique régulière contribue

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également à améliorer les résultats scolaires des enfants. Pour mener cette recherche publiée en septembre, 221 écoliers de sept à neuf ans ont été mobilisés pour un programme d’exercice nommé FITKids (pour Fitness Improves Thinking in Kids, en français: le sport améliore l’intellect chez les enfants). Les scientifiques ont testé les aptitudes cognitives des enfants et ont observé leur cerveau avant et après l’expérience. L’aspect le plus intéressant de l’étude concerne l’amélioration de leur fonction exécutive. Les enfants étaient plus attentifs et avaient davantage de facilités à basculer entre différentes activités intellectuelles. Le Figaro.fr (31.10)

Etats-Unis

Mettre à la porte un professeur Un jugement controversé en Californie ouvre la porte au congédiement des mauvais professeurs. Cette décision pourrait faire boule de neige dans le reste du pays. «Pommes pourries», titre Time Magazine en couverture de son édition du 3 novembre consacrée au problème des permanences de professeurs aux Etats-Unis. Dans certains Etats comme la Californie, il est presque impossible de mettre à la porte un professeur, même s’il est incompétent. Les directeurs doivent d’abord licencier les enseignants qui ont le moins d’ancienneté. Pour changer le statu quo, des parents, soutenus par de richissimes et puissants investisseurs de Silicon Valley, se tournent maintenant vers les tribunaux. Journal de Montréal (31.10)

Collèges publics et privés

Le classement qui dérange Un site internet spécialisé dans la mise en ligne des résultats d’examen vient de publier un classement des collèges, en fonction du taux de mentions obtenues au diplôme national du brevet. C’est le genre de classement qui déplaît à beaucoup de monde, sauf aux parents d’élèves. Dans le top 30 du classement des collèges de France-Examen ne figurent que deux établissements publics. La sur-représentation des établissements privés dans ce classement peut surprendre, mais s’explique simplement. Parce que les collèges privés, contrairement aux collèges publics, peuvent sélectionner leurs élèves, notamment sur des critères scolaires. Dès sa mise en ligne, le palmarès de France Examen a fait l'objet de nombreuses critiques, notamment de la part de professeurs du public qui lui reprochent de favoriser le «tourisme scolaire» et l'élitisme. L’Express.fr (7.11)

France

Des tablettes au collège Du numérique «partout» à l’Education nationale «à l’horizon 2017». Telle est la promesse de François Hollande. Avec quelque 800 000 collégiens concernés, ce projet devrait faire la joie des entreprises du secteur. Avec quel financement? «On dégagera l’argent nécessaire», a affirmé le chef de l’Etat, évoquant le budget éducation nationale ainsi que les investissements d’avenir. Une annonce qui provoque le scepticisme de la communauté éducative. Elle perçoit cet énième plan d’équipement comme un leurre permettant de ne pas aborder les vraies problématiques éducatives. Tandis que, dans le même temps, seuls 49 % des enseignants se disent convaincus de l’intérêt des nouveaux outils numériques. Le Figaro.fr (7.11)

Campus libanais

Plusieurs langues, un seul monde «Le monde d'aujourd'hui et encore plus celui de demain appartiennent aux jeunes. Ces jeunes qui constituent, dans la grande majorité des pays, la part la plus importante de la population. Pour relever les nombreux défis qui les attendent et leur assurer des perspectives

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RUBRIQUES plus heureuses, il faut instaurer, entre ces jeunes et les autorités politiques des pays dans lesquels ils vivent, un dialogue et une compréhension mutuelle. Ces mêmes valeurs doivent aussi, impérativement, exister entre les différentes nations», écrivait Samy Chakroun, étudiant en administration des affaires à l’Université libano-américaine (LAU), dans son essai intitulé: Je suis citoyen du monde. Un texte qui lui a valu de gagner, il y a quelques mois, le concours international «Plusieurs langues, un seul monde» dans la catégorie langue française. L’Orient le jour.com (7.11)

Enseigner au XXIe siècle

De la créativité Il est beaucoup question ces derniers temps du développement souhaitable de la créativité dans notre système éducatif. Certains se méfient: il s’agirait là d’un gadget trompe-l’œil, visant à masquer les vrais problèmes de l’école. Certains sociologues en particulier se sont fait la spécialité de tirer à boulets rouges contre des idées qui bousculeraient le conservatisme et se font de façon surprenante des défenseurs d’une école d’autrefois. La créativité, c’est bien une vertu que l’on doit développer chez tous. EducPros.fr (10.11)

Francophonie

L’université Senghor S’il est aujourd’hui une certitude, c’est que l’Afrique incarne pour la Francophonie à la fois son passé, son présent et son avenir. La Francophonie est née en Afrique; une Francophonie sans l’Afrique, c’est-à-dire privée de sa base, serait sans avenir

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aucun. Il est donc naturel que, de longtemps, la Francophonie se soit intéressée particulièrement à l’Afrique, en décidant notamment, lors du sommet de Dakar, en 1989, de créer une université internationale de langue française au service du développement africain qui porterait le nom de Léopold Sédar Senghor, chef d’Etat sénégalais, immense poète et homme de culture qui, il y a un demi-siècle, a pensé tous les grands thèmes qui sont aujourd’hui discutés et prônés dans le monde francophone: démocratie, Etat de droit, promotion de la femme, diversité culturelle, dialogue de civilisations. Les Dépêches de Brazzaville (12.11)

France

Vers la fin de l’échec scolaire? Malgré les 140 milliards d’euros que la nation consacre à son système d’enseignement, l’échec scolaire laisse un cinquième des élèves quitter le système scolaire sans véritable formation ni diplôme. Malgré ce tableau noir, se dessine désormais une solution numérique pour éradiquer rapidement l’échec scolaire: la pédagogie adaptative à base de cartographie des savoirs et des compétences (l’adaptive learning, déjà très présent dans les pays anglo-saxons). Cette cartographie des connaissances, qui est unique pour chaque élève, présente de nombreux avantages et de nombreux «usages»: La remédiation – La remise à niveau d’un élève – L’orientation positive adaptée à l’élève. Huffingtonpost.fr (13.11)

interactifs (TBI) en 2009. Pourtant, nombre d’écoles disposent encore d’un équipement limité, voire inexistant. Les Inrocks.com (13.11)

Fondation Neva

Echec et mat à l’école Un nouveau projet voit le jour dans les établissements du canton de Genève. Le jeu d’échecs sera désormais intégré au programme classique des écoles primaires. Le projet pilote, lancé par la Fondation Neva et le Département de l’instruction publique (DIP), a pour but de faire profiter les enfants des nombreux bénéfices de cette discipline. L’Hebdo (13.11)

Ecole Numérique

L’Education nationale patine sur le numérique La dernière lubie de l’Education nationale: équiper tous les élèves de 5e de tablettes numériques lors de la rentrée 2016. Dans les plans successifs de l’Education nationale consacrés à l’informatique, le point central avancé est bien souvent l’équipement: des ordinateurs pour les établissements scolaires en 1985, aux tablettes de ce nouveau plan, en passant par la mise en réseau dans les années 1990, et les tableaux blancs

Ecole de demain? Campus

Nouveau cours d’une fac américaine Chaque mercredi du prochain semestre, des étudiants de la réputée université de Pennsylvanie devront, lors d’un cours de trois heures, surfer sans but précis sur le World Wide Web, avec le soutien actif de leur professeur, Kenneth Goldsmith. Ce critique américain et poète reconnu, qui fonda en 1996 le site UbuWeb, est l’initiateur de ce nouveau module du département de littérature, baptisé «Perdre son temps sur Internet», complémentaire d’un atelier d’écriture. «Il est complètement faux de dire qu’Internet nous rend plus bêtes. Je pense qu’il nous rend plus intelligents, divaguer sur Internet est le moyen idéal de se rapprocher de cet état de flottement propice à la création», explique-t-il. Le Monde, Campus (30.10)

Collège en quatre ans La motion «Pour un CO en trois ans et une maturité gymnasiale en quatre ans», déposée la semaine dernière par le PDC du Bas-Valais Joachim Rausis, fait réagir les enseignants du collège. «C’est une fausse bonne idée», souligne l’Association valaisanne des professeurs de l’enseignement secondaire II (AVPES). Du côté du Département de la formation, l’idée du PDC du Bas fait bondir Oskar Freysinger. «Pourquoi contraindrait-on une série d’élèves à rester artificiellement en troisième du cycle alors qu’ils pourraient aller directement au collège après la deuxième année?» L’Association valaisanne des enseignants du cycle d’orientation (AVECO) défend, elle aussi, la qualité, même si elle se réjouit que la députation cherche à valoriser la troisième année du CO en la rendant obligatoire. Le Nouvelliste (18.11)

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> JOURNÉE PÉDAGOGIQUE

Les directeurs et la mise en œuvre du PER, 2e volet MOTS-CLÉS : CODICOVAR • AVDEP • SE • CONFÉRENCE • ATELIERS Le 12 novembre dernier, le Service de l’enseignement, la CODICOVAR (Conférence des directeurs des cycles d’orientation du Valais) et l’AVDEP (Association valaisanne des directeurs d’écoles enfantines et primaires) ont co-organisé, à l’Institut Notre-Dame de Lourdes à Sierre, une journée de réflexion afin de présenter aux directeurs trois domaines du Plan d’études romand (Langues 2 et 3, Sciences humaines et sociales, Arts) et leurs éléments constitutifs. Ces ateliers thématiques prolongeaient ceux mis sur pied l’année scolaire passée qui leur avaient permis de savoir quel regard adopter pour soutenir la mise en œuvre du PER dans les classes des enseignants débutants ou en difficulté dans trois premiers domaines (Français, Sciences naturelles, Education physique). En ouverture de la matinée, après le mot de bienvenue de Jean-Marie Cleusix, chef du Service de l’enseignement, le principe de la conférence à deux voix a été reconduit, autour de l’intégration des élèves.

présenté un historique de l’intégraDans l’atelier Arts, Dominique tion dans leur école, livré des témoiDelaloye et Pierre-Marie Gabioud gnages d’enseignants ordinaires et avaient préparé un petit sac contenant différents objets, manière de spécialisés sur les progrès des élèves et évoqué les complémentarités des susciter le questionnement sur la acteurs et partedéfinition de l’art. naires de l’école. Reprenant l’expres« Il ne s'agit pas Pour Véronique Lasion d’un animaterza, la Direction de nier les différences, teur, ils ont explidoit être non seuqué qu’avec le PER, mais de s’en enrichir, lement optimiste, on troquait une marche à suivre mais aussi utopiste, de s’en enchanter. » contre un cahier afin de croire à la riAlbert Jacquard des charges. Les chesse de la diverdeux inspecteurs sité des élèves et des ont aussi rappelé les quatre axes enseignants et ainsi leur permettre d’oser, tout en rappelant que l’includu domaine (perception, culture, sion n’est pour l’heure qu’une visée. technique et expression). Aux direcJean-Michel Tornay, a cité en conclutions d’intervenir dans la mise en sion un texte de Søren Kierkegaard place des conditions-cadres pour, (http://goo.gl/AGmCyf). par exemple, organiser des expositions de travaux d’élèves.

Les quatre axes du domaine Arts.

Orsières, école à visée inclusive Jean-Michel Tornay, directeur du cycle d’orientation ERVEO (Ecole Régionale de la Vallée d'Entremont Orsières), et Véronique Laterza, directrice des écoles enfantines et primaires à Orsières, ont partagé leur expérience en évoquant la réalité d’une école à visée inclusive. Ils ont

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Trois ateliers thématiques Lors de la 2e partie de la matinée, les directeurs ont pu participer à trois ateliers thématiques, animés par les inspecteurs de la scolarité obligatoire, également présidents ou vice-présidents des commissions de branches.

Jean-Daniel Métrailler et Denis Métrailler ont rappelé que le domaine des SHS (géographie, histoire, citoyenneté + éthique et culture religieuse) était celui qui avait le plus évolué avec l’introduction du PER. Pour en donner une idée concrète, ils ont commenté de brèves vidéos tournées dans les classes des animateurs, de façon à montrer la progression au fil des cycles d’apprentissage. Aux visées prioritaires du PER («découvrir, développer, identifier, analyser et exercer»), l’inspectorat ajoute explicitement le verbe «connaître». Pour les SHS, les directeurs doivent assurer les infrastructures nécessaires (connexion internet notamment) et peuvent encourager les enseignants à organiser des événements en lien avec l’actualité.

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RUBRIQUES Jean-Pierre Gaspoz et Pascal Knubel ont montré le dynamisme actuel dans les classes d’allemand et d’anglais, favorisant la communication orale. Parmi les observables pour les directeurs, ils mentionnent les variations dans l’organisation de la classe, l’intensité et la différenciation. Le vocabulaire est travaillé en situation et les «Quizlet» sont précieux pour permettre aux élèves de répéter, en améliorant leur prononciation de manière significative. Quant à l’évaluation, elle a pour fonction de mettre en avant ce que l’élève sait. Lors de la clôture de la session, Michel Beytrison, adjoint au SE, a annoncé qu’une troisième journée pédagogique était d’ores et déjà prévue pour aborder la formation générale, les capacités transversales et éventuellement d’autres domaines du PER. Rencontré après l’événement, JeanMarie Cleusix se dit convaincu de l’utilité de ces réunions avec les directeurs autour d’une thématique pédagogique. Cela renforce la collaboration et permet à chacun de retenir certains points en fonction de la réalité scolaire de chaque centre. «Ce qui a été dit lors de la première conférence va totalement dans le sens de ce que nous voulons avec le chef du Département. Nous soutenons l’intégration, tout en étant attentifs aux situations qui deviennent problématiques pour la classe», souligne-t-il. Et d’ajouter: «Concernant les ateliers, je les ai trouvés intéressants, féconds et bien ciblés. Dans le domaine des Arts, il m’a semblé qu’une mise en œuvre un peu trop zélée du PER risquait d’anesthésier l’imagination, l’enthousiasme et l’originalité de l’enseignant-e. Il serait souhaitable de se concentrer davantage sur l’atteinte des objectifs, et de laisser vraiment le choix des moyens aux enseignants. Les ateliers sur les langues et sur les SHS n’ont d’ailleurs pas soutenu autre chose.»

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Interview croisée

Jean-Michel Tornay et Véronique Laterza Dans votre présentation, on a pu percevoir une cohérence verticale, dès l’intégration des premiers enfants en situation de handicap. Comment est-ce organisé? Jean-Michel Tornay: La concertation s’est faite naturellement. Pour les parents dont les enfants avaient suivi leur cursus en enfantine et au primaire, il était logique que cela se poursuive au CO. Dans le premier duo pédagogique, j’étais l’enseignant spécialisé et ce n’est qu’ensuite que je suis devenu directeur. Véronique Laterza: La collaboration s’est construite progressivement. De plus, l’attention portée à la transmission des informations entre la fin du primaire et le début du CO ne concerne pas seulement les élèves en difficulté. Le Plan d’études romand contribue-t-il à une école à visée inclusive? Jean-Michel Tornay: Le PER, c’est juste un programme. Véronique Laterza: Se soucier de la diversité, du climat de classe se situe audelà du PER. Ce sont les valeurs mêmes de l’école. Certains enseignants trouvent parfois la visée inclusive difficile à gérer au quotidien… Jean-Michel Tornay: Rien n’est jamais acquis et il nous faut informer, coordonner et accompagner encore et encore. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’intégration nécessite des ressources. Pour le passage du primaire au CO, il s’agit aussi de bien comprendre que les réalités des duos avec l’enseignant spécialisé ne sont pas les mêmes. Faut-il dans toutes les situations viser l’intégration? Jean-Michel Tornay: Oui. Il m’est arrivé de douter à tort de la réussite de l’intégration et de me réjouir en entendant en fin d’année les enseignants s’étonner de l’évolution d’un enfant. Véronique Laterza: A mon avis, l’intégration doit être le choix premier, tout en ne perdant pas de vue le bien-être de l’enfant. S’il ne progresse pas, d’autres solutions complémentaires sont à envisager. Avoir une visée inclusive modifie-t-il le regard des autres élèves? Véronique Laterza: Assurément et cela dépasse le cadre scolaire. L’intégration de la différence change l’Homme. Plus tard, nos élèves n’auront pas de difficultés à comprendre les besoins particuliers d’une personne atteinte d’Alzheimer. Jean-Michel Tornay: L’intégration scolaire a une influence sociétale. D’aucuns disent qu’intégrer ralentit les meilleurs… Jean-Michel Tornay: Il y a d’autres enfants qui peuvent poser problème à la classe. Véronique Laterza: Attendre les autres, c’est aussi apprendre quelque chose. Propos recueillis par Nadia Revaz

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> CPVAL

Transparence des informations et communication Patrice Vernier MOTS-CLÉS : SITE INTERNET • RAPPORT DE GESTION • CPVAL INFO Ces dernières années, la «transparence» est devenue le mot clé par excellence. Elle est synonyme de clarté, d’intelligibilité. L’activité d’une institution de prévoyance doit être transparente, c’est-à-dire «limpide», sans pour autant enfreindre la protection des données. Les diverses évolutions intervenues récemment dans le domaine réglementaire visent à accroître la transparence du 2e pilier. Celle-ci sert en premier lieu l’institution de prévoyance, ses organes de direction et ses groupes d’intérêts.

de manière aussi transparente et intelligible que possible. En tant que grande institution de droit public, CPVAL est constamment exposée aux regards. C’est pourquoi les nouvelles prescriptions ne nous posent aucun problème. Notre taux de transparence est élevé et en matière de frais, il est quasi de 100 %. Cela dit, nous ne cessons de continuer à évoluer, car la transparence n’a rien d’un absolu. Avec notre rapport de gestion que vous pouvez obtenir sur simple demande, nous établissons de nouveaux jalons dans le monde de la prévoyance. Visitez également notre site Internet qui vous donnera passablement d’informations. Parcourez également notre document annuel «CPVAL Info» qui, sur une page recto / verso, vous résume les faits marquants de l’année et les résultats financiers de la Caisse. Ce document accompagne votre certificat de prévoyance qui vous parvient également une fois par année en avril/mai.

Par ailleurs, pour pouvoir surveiller le fonctionnement du système entier, les autorités doivent collecter les données de toutes les institutions. Certaines entreprises, ou même les médias, réalisent des enquêtes et des études comparatives. Mais attention, qui dit transparent ne dit Transparence: une exigence pas forcément directement compadans tous les domaines… rable. Ainsi, des frais de gestion de fortune comparativement bas ne gaCPVAL doit respecter le principe de rantissent pas une gestion de fortransparence dans la réglementatune avantageuse en tion de son système de termes de coûts, tant cotisations, dans son « Visitez financement, dans sa ceux-ci sont influencés comptabilité ainsi que par la stratégie de pla- www.cpval.ch cement. qui vous donnera dans sa gestion de fortunes. Cela implique passablement Le fait que nous ayons qu’elle doit faire en une seule Caisse de d’informations. » sorte que sa situation prévoyance pour le 2e financière effective appilier (... et c’est une chance) nous paraisse de façon claire, que la sécuoblige jour après jour à donner des rité de la réalisation de ses buts de prévoyance puisse être prouvée et informations sur notre propre caisse

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que ses obligations d’informations à l’égard de ses assurés puissent être exécutées.

Informations obligatoires pour l’assuré La loi fixe clairement les droits des assurés. Les informations sur les cotisations, le capital épargne et les prestations doivent être communiquées. Celles-ci figurent sur le certificat de prévoyance. L’organisation de la Caisse, les identités des membres de l’organe paritaire de gestion et la façon dont est financée la Caisse sont également des informations qui doivent être fournies à l’assuré. De même, si une liquidation partielle de la Caisse devait se produire, l’institution devra informer ses assurés sur cette procédure et ses conséquences.

Autres informations exigibles par l’assuré mais sur demande Les comptes annuels ainsi que le rapport annuel peuvent être mis à disposition des assurés sur demande. Ils se trouvent aujourd’hui déjà à disposition du public puisque le site de la Caisse réserve un accès à ces données dans la partie générale de sa construction. Il en va de même des résultats de placement des capitaux, des principes de calcul du capital de couverture, du degré de couverture

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ainsi que de l’ensemble des frais de la Caisse, soient-ils de type «gestion de fortune» ou de type administratifs. CPVAL tient énormément à ces principes de transparence et d’information. Ils sont du reste les garants de la confiance et de la compréhension d’un système pas toujours facile à apprivoiser.

Comment faire pour bien informer? CPVAL le fait à travers son flyer Info, son certificat de prévoyance, son site internet, sa disponibilité à simuler des prestations, à participer à diverses assemblées, à ses articles dans Résonances et à travers la volonté de ses collaborateurs de communiquer directement avec les assurés sous forme d’entretiens et de visites.

Conclusion Qui dit transparence, dit aussi communication. Selon Wikipédia, la communication est l’action d’établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu’un. Théoriquement, la communication avec les assurés ne devrait pas poser de problèmes. Mais nous savons tous qu’entre théorie et pratique, il y a parfois un monde. Les responsables des CP se plaignent régulièrement du manque d’intérêt des assurés pour cette matière complexe et les assurés disent ne pas comprendre ce qu’on leur dit. La vraie communication n’a lieu qu’entre gens qui partagent les mêmes idées et les mêmes convictions. Les personnes chargées de transmettre des informations aux assurés, qu’il s’agisse de rapports annuels, de contenu pour le site internet ou de brochures d’information, devraient donc être capables de se mettre à la place des destinataires de leur information, savoir «penser comme eux», pour formuler un message qui passera. C’est là que la notion de transparence peut aider. Espérons que CPVAL aura réussi cet exercice…

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> MÉMENTO PÉDAGOGIQUE

A vos agendas 04.12.2014, Visite commentée en 3D des Musées du Vatican au cinéma, Sierre, Cinéma www.ecrantotal.ch > Evénements 07.12.2014, Visite commentée en 3D des Musées du Vatican au cinéma, Sierre, Cinéma www.ecrantotal.ch > Evénements 16.01.2015, Conférence Daniel Picouly…, Martigny, Conférence http://www.spval.ch/ balade-des-savoirs-2015 17.01.2015, Balade des Savoirs, Martigny, Journée thématique www.spval.ch/balade-des-savoirs-2015 09.03.2015 - 13.03.2015, Semaine des médias 2015 «Info? Intox?», Suisse romande, Semaine thématique www.e-media.ch 13.03.2015 - 22.03.2015, Semaine de la langue française et de la francophonie, Suisse romande, Semaine thématique www.slff.ch Jusqu’au 10.01.2015, Portes et fenêtres dans l’architecture en Valais, Exposition itinérante, Exposition www.association-edelweiss.ch/site/fr Jusqu’au 29.03.2015, Exposition Le verre dans tous ses états & dans tout son éclat, Martigny, Exposition www.sciencesdelaterre.ch/ expositions-temporaires

Visite filmée d'une collection d’art d’histoire Un voyage extraordinaire à la découverte de la plus impressionnante collection d’œuvres d’art de plus de deux mille ans d’histoire. Les musées du Vatican 3D, une visite filmée en collaboration avec la Direction des Musées du Vatican qui permet pour la première fois d’introduire des caméras Ultra HD 4K / 3D à l’intérieur des musées du Vatican et de la chapelle Sixtine. Au cinéma à Sierre les 4 et 7 décembre 2014. Une découverte susceptible d’intéresser les enseignants et les élèves. www.ecrantotal.ch > Evénements

Pour en savoir plus sur ces événements et / ou découvrir le mémento pédagogique actualisé: www.resonances-vs.ch > Agenda pédagogique

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> VERSION COURTE

Au fil de l’actualité gés à remplir le formulaire en ligne. www.semainedesmedias.ch

Conférence BdS En participant à la Balade des savoirs le 17 janvier 2015, vous aurez le loisir de découvrir, soit dans les microévénements, soit dans les événements-phares, toute la palette des nuances qui font le quotidien de nos institutions scolaires. Des personnalités ont par ailleurs confirmé leur participation aux cafés pédagogiques (dès 10 h 30: «Quelle formation pour demain?» – «Une école à... venir», dès 14 h: «Lire, écrire, compter et quoi d’autre?»
– «Former, l’affaire de tous !», dès 15 h 30: «L’école idéale: parole aux enfants»)… Et le 16 janvier, une conférence, réunissant Daniel Picouly, écrivain, scénariste et animateur culturel en France, Stéphane Hoeben, consultant en éducation en Belgique, et Rino Lévesque, pédagogue et fondateur de l’école communautaire entrepreneuriale au Québec, est à ne pas rater. Rendez-vous sur le site de la SPVal pour connaître le programme détaillé. www.spval.ch/balade-dessavoirs-2015

Inscription Semaine des médias Dès le 1er décembre 2014, il sera possible d’inscrire sa classe au moyen du formulaire en ligne, sur le site de la Semaine des médias. Jusqu’au 23 février 2015, cette procédure vous permet de solliciter gratuitement les prestations offertes durant cette semaine: commande de journaux et de magazines; visites de rédactions, de studios, de rotatives; rencontres en classe avec des professionnels des médias; participation à des ateliers

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Yves Nadon au lancement de la Bataille des Livres

La balade des Savoirs: demandez le programme!

pratiques; commande d’émissions thématiques sur DVD en lien avec les médias; commande de brochures spécialement conçues pour les élèves sur le thème de la presse et de l’actualité. Même si vous ne sollicitez aucune prestation, vous êtes encoura-

Yves Nadon, enseignant au primaire pendant 35 ans, directeur d’une collection littéraire jeunesse, auteur de plusieurs ouvrages didactiques sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture et conférencier, est intervenu à la HEP-VS à St-Maurice lors du lancement de la Bataille des Livres dans les classes valaisannes. Le conférencier québécois a défendu le plaisir de lire, insistant sur le fait qu’«Un livre rend curieux, lecteur, auteur…». Il a fait sienne la citation de Daniel Pennac: «Et si, au lieu d'exiger la lecture le professeur décidait soudain de partager son propre bonheur de lire?» Pour en savoir plus sur les réflexions d’Yves Nadon, vous pouvez regarder la vidéo en ligne TEDx (http://goo.gl/lTSoCD) ou consulter son site internet (www.yvesnadon.ca). http://bataille-des-livres.ch

Rubrique carte blanche Pour rappel, la carte blanche est une rubrique libre qui vous est ouverte, à vous enseignants de tous les degrés de la scolarité, pour que vous puissiez vous exprimer sur un sujet en lien avec l’actualité pédagogique, faire une annonce, ouvrir un débat, parler d’une activité enthousiasmante que vous avez menée en classe ou laisser la parole, la plume ou le crayon à vos élèves. A vous de modeler la rubrique à votre guise, sous la forme d’un coup de cœur ou d’un coup de gueule, en lien avec l’école. Les seules contraintes sont liées à la longueur des textes envoyés (3 200 caractères espaces compris maximum). Si vous souhaitez réserver cet espace pour un prochain numéro, contactez la rédaction (tél. 079 429 07 01, nadia.revaz@admin.vs.ch).

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i NFOS SE

Nouveau défi professionnel pour Gabriela Cotting, adjointe au SE Après 14 ans passés au Service de l’enseignement, Mme Gabriela Cotting sera dès le début janvier 2015 la nouvelle directrice administrative d’une grande école privée, l’Institut NMS de Berne, dont les filières courent de la scolarité obligatoire au niveau tertiaire, en passant par les écoles de culture générale et les maturités gymnasiales.

Mais après ce parcours brillant, étant dans une période de sa vie où tous les désirs et défis sont encore permis, nous soutenons Mme G. Cotting dans sa volonté de découvrir d’autres horizons et de se rapprocher de sa famille. Nous la remercions chaleureusement pour son engagement sans faille pendant ces années passées au service de l’Etat du Valais et nous lui souhaitons, après sa nomination à l’Institut NMS, une brillante poursuite de sa carrière professionnelle.

Il serait vain ici d’énumérer tous les dossiers importants traités par Mme G. Cotting au cours de ces longues années passées au Service de l’enseignement: gestion du personnel, organisation de l’année scolaire et des examens finaux, budgets, bâtiments scolaires, collaborations avec les autres services de l’Etat et représentations dans les instances intercantonales.

Pour le service de l’enseignement: Jean-Marie Cleusix, chef du SE

Gabriela Cotting dirigera l'Institut NMS de Berne dès janvier.

Nommée en août 2000 au service de l’Etat du Valais en tant que secrétaire de direction du chef du Service de l’enseignement, Mme G. Cotting gravira plusieurs échelons et termine son parcours en tant qu’adjointe pour les écoles de Secondaire II général. Au moment de son engagement, Mme G. Cotting était titulaire d’une maturité gymnasiale et d’un diplôme d’assistante de direction. Elle avait déjà occupé pendant 11 ans une place similaire auprès de la société Matterhorn-GotthardBahnen. En parallèle à son activité professionnelle au Service de l’enseignement, Mme G. Cotting a entrepris des études de niveau tertiaire par correspondance, couronnées par l’obtention d’un Diplôme d’économiste d’entreprise auprès de la Fernfachhochschule Schweiz de Brig en 2005 et d’un Master of Business Administration (MBA) de l’Université à distance de Hamburg en 2010.

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Grâce à la qualité de son travail et à ces formations de niveau tertiaire, Mme G. Cotting sera successivement nommée en 2005 collaboratrice scientifique en charge du sport à l’école et en 2010 adjointe du chef de Service pour l’enseignement du Secondaire II général.

Mme G. Cotting ne laisse jamais rien de côté. Les nombreux problèmes qu’elle traite au quotidien trouvent toujours une solution claire, négociée et raisonnée. Toujours souriante et serviable, elle sait aussi dire «nein», mais sans jamais blesser ses interlocuteurs. Capable de se mettre à la place des autres, ayant un grand sens du service de l’Etat, très loyale aussi, Mme G. Cotting aura été une collègue de travail agréable, fiable, efficace et toujours digne de confiance. Son seul défaut? Quitter le Service de l’enseignement et ses collègues qui la regrettent déjà.

EN RACCOURCI Orientation des adultes

Outil ADOR La Conférence des chefs des services publics romands de l’orientation, réunie sous l’égide de la CIIP, propose un outil d’analyse en ligne de la demande d’orientation destiné aux adultes. Baptisé ADOR (Analyse de la Demande d’Orientation), il permet d’établir un profil de la demande en matière d’orientation professionnelle et de carrière, puis offre la possibilité de formuler, en ligne, une demande de rendez-vous. www.ador-online.ch

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Ariane Doyen, collaboratrice scientifique au SE Rencontre avec Ariane Doyen, de l’autre côté du miroir politique et médiatique, pour en savoir un peu plus sur son parcours et ses débuts dans sa nouvelle activité professionnelle. Depuis le mois d’août, Ariane Doyen travaille en qualité de collaboratrice scientifique au Service de l’enseignement. Elle est responsable des dossiers concernant le Cycle d’orientation. Ariane Doyen se souvient de son adolescence avide de recherche, et pas toujours intéressée scolairement par toutes Ariane Doyen les branches. Vers 12 ans, elle part en pensionnat chez les sœurs à Fribourg. Malgré l’éloignement familial, elle a adoré cette période dans l’accompagnement à la mort, de son existence. Suite à cela, elle et avec des ados ayant des proest collégienne à St-Maurice. Au blèmes de drogue. début de la 3e année, malgré une moyenne suffisante pour pourAu début des années 2000, Ariane suivre, elle plaque tout. Après cette Doyen a décidé de postuler dans des interruption, elle a repris sa formaécoles. Après un passage aux Buissonnets au secondaire II, une expétion à l’Ecole Ardévaz, en faisant des petits boulots pour se payer ses rience qu’elle a appréciée, elle a été études. L’autonomie financière était engagée au CO de Crans-Montana pour enseigner pluun accord passé avec sieurs branches «litson père Pierre-Yves « Passer d’une Albrecht, qui a protéraires», dont le fondément marqué français. Elle avoue classe à la gestion son cheminement. que ses premiers pas administrative, C’est ensuite l’Unidans le métier ne ce n’est pas évident. » furent pas tous les versité de Fribourg, en section de psyjours faciles, un méchologie à la Faculté des Lettres. tier qu’elle adore et où elle s’est proPour elle, ce fut une étape un peu gressivement sentie à son aise. Dans décevante intellectuellement, qui les instants de doute, Ariane Doyen explique avoir pu tout particulièrelui a fait toutefois comprendre ment compter sur le soutien d’Huqu’on ne peut dissocier la psychobert Bonvin, alors directeur du CO, logie de la philosophie. Avant d’enet celui de son ex-collègue Narcisse seigner, elle a notamment travaillé

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Masserey. Elle a parallèlement mené à terme un postgrade en psychologie transpersonnelle à Paris, suivi les formations pour devenir médiatrice scolaire, praticienne-formatrice… Aujourd’hui encore, Ariane Doyen continue à se former, éprouvant le besoin permanent d’apprendre. Famille, profession, politique (même si pour occuper le poste de collaboratrice scientifique, elle a dû renoncer à son mandat de députée, elle demeure active dans le domaine), son rythme de vie est trépidant. Ariane Doyen, avez-vous choisi l’enseignement? Non, j’y suis tombée par hasard. Je ne m’imaginais absolument pas devenir prof, mais plutôt juge des mineurs. Dès mes débuts dans l’enseignement, j’ai très vite cultivé le sens de la relation avec les élèves. La matière est évidemment au centre, mais il faut avoir du temps pour connaître les jeunes, surtout au secondaire I. Il faut pouvoir trouver les lectures adaptées à chacun d’eux pour leur permettre de grandir et s’élever. Le fait qu’Oskar Freysinger soit chef du Département de la formation a certainement beaucoup joué dans votre décision de postuler comme collaboratrice scientifique au SE, mais aviez-vous d’autres motivations? Je m’entends très bien avec Oskar Freysinger et je partage beaucoup de ses idées, donc c’était une des raisons à ma postulation, mais pas la seule. Avec la dispersion de la pensée dans notre société actuelle, dont

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i NFOS SE l’école n’est certes pas l’unique responsable, je trouvais l’attention des élèves de plus en plus inadaptée aux lectures intégrales, puissantes et de bonne facture. Face à ce constat et dans une phase de remise en question, j’ai estimé qu’il fallait peut-être que je me positionne à l’intérieur du système pour voir comment agir pour le modifier. Comment avez-vous vécu ces premiers mois d’activité? Difficilement, je l’avoue. Passer d’une classe à la gestion administrative, ce n’est pas évident et la découverte de la lourdeur du fonctionnement du système, dont certains mécanismes sont paradoxalement à la limite de l’autonomie, est rude. Je me dis que si je n’avais pas fait de la politique, j’aurais eu encore plus de peine à me familiariser avec tous les aspects législatifs, nécessaires à la compréhension des dossiers. Au départ, j’ai dû gérer des urgences et je commence seulement maintenant à traiter des objets plus pédagogiques et à me dire que je pourrais donner d’infimes impulsions. A votre arrivée au SE, d’aucuns pensaient que vous seriez conquérante. Et apparemment pour le moment vous êtes plutôt dans la posture de l’élève appliquée… Si j’ai postulé, il est évident que je l’ai fait par passion pour la profession enseignante, et sans aucun intérêt idéologique ou politique. Débutant dans un job que je méconnais, il serait totalement déplacé que je n’y vienne pas en toute humilité et à l’écoute de mes collègues plus expérimentés. Pour exemple, j’avais une vision politique de l’animation pédagogique et ma nouvelle activité m’oblige aujourd’hui à réguler mon positionnement. C’est un ajustement sur une facette de la réalité, ce qui ne m’empêche pas de clairement distinguer mon rôle professionnel du jeu politique. Propos recueillis par Nadia Revaz

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Interview décalée Ariane Doyen, si vous étiez un livre… Sans hésiter un livre de philosophie. Avez-vous une citation, une devise ou une image en tête? La lumière de la lune qui éclaire l’arbre en hiver et lui donne comme la force de la renaissance. Une vision romantique et spirituelle. Y a-t-il des fautes que vous pardonnez facilement? En règle générale, je sais pardonner et je ne suis pas rancunière. Tout un chacun fait des erreurs et évolue. Au fil de votre parcours, avez-vous rencontré des enseignants qui vous ont marquée. Si oui, qu’avaient-ils de particulier? J’ai eu une enseignante au collège de St-Maurice qui avait la capacité de nous dire qui nous étions, avec amour, mais sans nous faire de cadeau, pour que nous exploitions notre potentiel. Je conserve aussi en mémoire deux professeurs d’uni qui étaient charismatiques et qui élargissaient le champ des possibles de la psychologie. Un autre encore m’a insufflé le goût pour l’âme humaine, d’où ma passion pour la philosophie.

EN RACCOURCI Langues

Expo universelle à Milan

Stratégie de la CDIP confirmée

Projet pour les écoles suisses

Lors de son assemblée annuelle à Bâle, la CDIP a mené, en présence du conseiller fédéral Alain Berset, une discussion sur l’enseignement des langues. Le modèle 3e/5e (5e/7e HarmoS), qui prévoit l’enseignement d’une deuxième langue nationale et de l’anglais dès le degré primaire, est actuellement appliqué dans 23 cantons, et la CDIP entend continuer à œuvrer pour une solution intercantonale allant dans ce sens. Elle invite les gouvernements et parlements cantonaux à contribuer à une solution coordonnée dans le domaine de l’enseignement des langues, conformément à leur mandat constitutionnel, et à prendre en considération le fait que, dans un pays plurilingue comme la Suisse, les langues nationales ne doivent pas être négligées. www.cdip.ch

L’inauguration de l’exposition universelle (EXPO 2015) aura lieu à Milan en mai 2015. Le sujet traité durant les six mois de l’Expo est «Nourrir la Planète, Energie pour la Vie». Cet événement international privilégiera la tradition, la créativité et l’innovation dans le secteur agroalimentaire. L’un des projets de cet événement s’adresse aux écoles italiennes et suisses. Pour participer au concours, des groupes de quatre étudiants des deux pays doivent réaliser un concept pour une APPLI, utilisable sur smartphone et tablette, concernant un des thèmes des fiches didactiques de la section «apprendre». www.expoitaliasvizzera.it

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« [...] les médias défont la nuit ce que l'école tisse le jour. » nck

Thomas De Koni

EN RACCOURC I

LES DOSSIERS 2010 / 2011 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Infos 2010 - 2011 Quantité et / ou qualité Sciences, techniques, technologies Eveil / réveil de la curiosité Comprendre le monde environnant Dyslexie, dysorthographie... Les 10 ans de la HEP-VS Réussite scolaire et… norme L’image de l’enseignant

2011 / 2012 Babylonia

La grammaire en langues étrangères Ce nouveau numéro de Babylonia jette un regard nouveau sur une thématique familière dans l’enseignement des langues étrangères: la grammaire. Avec les développements récents des outils de référence, des plans d’études et des recommandations méthodologiques faites aux enseignants, ceux-ci hésitent souvent quant à la place à lui donner dans leur enseignement et à la façon de l’aborder. Le fil rouge des contributions est un plaidoyer pour un travail grammatical qui fasse sens, à la fois pour l’apprenant et l’enseignant. La grammaire ne peut alors pas être considérée comme un élément isolé, mais doit faire partie intégrante d’un enseignement des langues qui a pour but de développer la capacité à communiquer. http://babylonia.ch/it/archivio/2014/numero-2-14 Mise en page

Outil en ligne MagTuner propose un outil de mise en page pour vos textes et vos photos, destiné au concours de UNES de la Semaine des médias à l’école en Suisse romande, organisée par la CIIP. http://demo-ecoles.magtuner.com Revue A.N.A.E.

Dossier sur les bégaiements La revue A.N.A.E. (approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant) consacre tout un dossier aux bégaiements, dont un article sur les bégaiements en milieu scolaire www.anae-revue.com

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N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Eclairage 2011 - 2012 Métier d’élève Les intelligences multiples en classe Le début du cycle 1 L’école entre tradition et modernité Les utopies pédagogiques La robotique en classe Capacités transversales Approche concrète de l’EDD

2012 / 2013 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Eclairage 2012 - 2013 Harcèlement entre pairs Lectures en partage Astuces, ruses, stratégies Outils pour gérer les projets Apprendre... à apprendre Cap de l’école à l’horizon 2020 Du Secondaire I au Secondaire II L’élève au singulier

2013 / 2014 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre N° 4 décembre N° 5 février N° 6 mars N° 7 avril N° 8 mai N° 9 juin

Triche et plagiat à l’école Le français connecté La mixité à l’école Histoire suisse et patrimoine culturel Prévenir et gérer le stress scolaire Le PER sur le terrain Ecole d'ici et d'ailleurs La fantaisie à l'école Apprendre dans et hors l'école

2014 / 2015 N° 1 septembre N° 2 octobre N° 3 novembre

Enseignant: magicien? Complexité vs simplexité Ecole, lieu de vie

Résonances • Décembre 2014 Mensuel de l’Ecole valaisanne


IMPRESSUM

Résonances M E N S U E L D E L’ E C O L E V A L A I S A N N E

fait parler de vous ! Pour vos annonces :

Résonances La revue Résonances, qui fait suite à L’Ecole valaisanne parue de 1956 à 1988, à L’Ecole primaire publiée de 1881 à 1956 ainsi qu’à L’Ami des Régens dont le premier numéro date de 1854, est éditée par le Département de la formation et de la sécurité (DFS). Edition, administration, rédaction DFS/SFT – Résonances – Rue de Conthey 19 Case postale 478 – 1951 Sion – Tél. 027 606 41 59 www.resonances-vs.ch Rédaction Nadia Revaz – nadia.revaz@admin.vs.ch – Tél. 079 429 07 01 Photographe Jacques Dussez

Technopôle – 3960 Sierre kim@schoechli.com Tél. 027 452 25 25

RESTER CONNECTÉ Site Résonances Sur www.resonances-vs.ch vous avez aussi la possibilité de consulter les archives de la revue ou de commander un numéro à l’unité via le magasin en ligne. Application Résonances

Conseil de rédaction Alexandra Zwahlen, AVECO – www.aveco.ch Daphnée Constantin Raposo, SPVAL – www.spval.ch David Moret, AVEP – http://avep-wvbu.ch Elodie Lovey, CDTEA – www.vs.ch/scj Jean-Maurice Delasoie, HEP-VS – www.hepvs.ch Nathalie Bollin, Ass. Parents – www.frapev.ch Stéphanie Mottier Fontannaz, AVPES – www.avpes.ch Parution Le 1er de chaque mois, sauf janvier, juillet et août. Délai de remise des textes Délai pour les textes: le 5 du mois précédant la parution. Abonnements Cf. encadré séparé ISSN 2235-0918

Phase test: pour avoir accès à l’application, demandez votre code personnel à nadia.revaz@admin.vs.ch.

S’ABONNER Abonnement annuel (9 numéros) Tarif contractuel: Fr. 30.– Tarif annuel: Fr. 40.– Prix au numéro: Fr. 6.– Vous pouvez vous abonner et effectuer vos changements d’adresse en passant directement par les formulaires en ligne sur www.resonances-vs.ch. Cela peut aussi se faire par courriel (resonances@admin.vs.ch) ou par courrier DFS / SFT, Réso­nances, rue de Conthey 19, case postale 478, 1951 Sion.

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Données techniques Surface de composition: 170 x 245 mm Format de la revue: 210 x 280 mm Impression en offset en noir et une teinte vive, photolithos fournies ou frais de reproduction facturés séparément pour les documents fournis prêts à la reproduction. Délai de remise des annonces Délai pour les annonces: 15 du mois précédant la parution. Régie des annonces Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – kim@schoechli.com Impression – Expédition Schoechli impression & communication SA – Technopôle 3960 Sierre – Tél. 027 452 25 25 – info@schoechli.com


Une vallée, 14 regards qui se croisent sur une histoire commune, revisitée sans nostalgie par d’anciens nomades, dont les déplacements saisonniers ont laissé des traces sur les habitations et les coutumes, dans une vie dure et âpre, comme le vin du Glacier. Parcours d’une communa uté, profondément solidaire, qui a vécu dans une foi religieuse dont les signes se découvren t sous forme d’oratoires et de chapelles jusqu’au fond du val d’Annivier s.

PARC OURS HISTO RIQU ES D’AN NIVIE RS

Un livre de « parcours découvertes », sous forme de guide : un village – un chapitre, avec des itinéraires conseillés. A l’attention de tous les visiteurs, curieux du passé et passionné s d’histoire.

PAR COU RS HIS TOR IQU ES

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ISBN 978-2-88341-225

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9 782883 412255

JEAN-CLAUDE PONT JEAN-CLAUDE PONT

irrale urhéd CoCat Bertrand Marty

technique après l’inonUne journée de chômage agence immobilière dation du bureau d’une urs à la liberté. condamne un de ses collaborate liberté, l’auteur pousse Durant cette journée de ses sentiments, à scruter son personnage à vivre de fixer ses pensées essayer à ses sensations et personnelle et la desvagabondes. La réflexion pendant 24 heures cription du monde se livrent . L’auteur se perd un combat sans concession se retrouver. Les autres dans la ville pour mieux disparaissent, dans des humains apparaissent et , ruines, parcs lieux improbables : cathédrales cinéma. de salles et publics, marchés plus vrais que nature. Les personnages fictifs sont une expérience partagée. La littérature devient ici

LES INCESSANTES

LES INCESSANTES

© Robert Hofer

Bertrand Marty l’écrit, passion qui l’oriente Né en 1956, est un amoureux de comme libraire qu’il travaille naturellement vers les livres. C’est à Sion. Sensible aux relations de longues années à Genève puis que conseiller. Il se consacre humaines, il s’engage ensuite en tant aujourd’hui à l’écriture.

Bertrand Marty

la course des cinq 4'000

les mathémaJean-Claude Pont a enseigné d’occuper, durant une tiques au lycée avant chaire d’Histoire et Phivingtaine d’années, la l’Université de Genève. losophie des Sciences à montagne, il est resAncien guide de haute pays. A ce titre, il a té très attaché à son vieux quarante ans la course créé puis dirigé pendant l’origine, avec des amis, Sierre-Zinal. Il est aussi à gnoud de de l’Observatoire François-Xavier-Ba des Planètes, situé Tignousa et de son Chemin sur le parcours de la Course.

la course des cinq 4’000

SIERRE-ZINAL

1974 | 2013

SIERRE-ZINAL

Sierre-Zinal une belle ont fait de l’aventure à la presse, hommage à ceux qui à la population locale, Ce livre est d’abord un un hommage aux bénévoles, anonymes. Il est un hommage histoire ; en particulier diverses, aux générosités d’heures sur les aux sponsors, aux entreprises des centaines de milliers personnes qui ont lutté de personnes qui aux quelque cent mille centaines de milliers anciens Anniviards, des cette saga, nous sentiers tracés par les n’étaient pas. Pour dire devenues ce qu’elles de témoignages, de s’y sont émues, qui sont messages, de documents, de innombrable voyage au fond de avons mobilisé un nombre les émotions de ce long y revivra le bonheur et photos. Chaque participant 4'000. d’Anniviers face aux Cinq soi-même, sur la Terre

1974 | 2013

dans une

les mots, les mots l’emL’auteur ne cherche pas les longues phrases portent dans un style épuré, comme ciselées, minutieusement travaillées, incessante. déferlent dans une musique

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hivernale alpine dans la rigueur l’être humain et la faune La cohabitation entre provoque quelques tensions. tel est le vierge de nuisances, dans une nature encore chasseur Narcisse Seppey Comment vivre ensemble Georges Laurent et le message que le photographe nous font partager. et un cadeau interpellant notre raison la d’amour de la nature nt dans l’harmonie et Un livre de passion et générations futures s’épanouissemonde animal. le inestimable afin que les avec essentielles à nos relations tolérance, conditions

Le désir de domination ne et de possession n’éparg que le sage

surv ivre à l’hiv er

Georges Laurent Narcisse Seppey

ISBN 978-2-88341-228-

survivre

à l’hiver Georges Laurent

Narcisse Seppey

Pour une cohabitation harmonieuse entre l’homme et l’animal

ISBN 978-2-88341-189-0 26.06.12 09:49

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782883 411890

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