Supplément No 05 1917

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Supplémentdu JV 6 de ,,f Ccole,, (1911) 0

de simples ciüffons de lame, ce qui pe,rme!, mieux que Je capitonnage d'U couvercle, de ùescendre les coussins ~usq u ',m contact des plus petits réc~pients que l'on s'avise de mett.·c dans Fauto-cuiseur. · · C'est Iini: huto- cuiseur es! prêt ·à fonc· lionner . Sïl malhiuatt des charnièr e s au rnuvcr u c, quelques clous , quelques mo r ceaux de cuir, de vieux gants , des bandes de toile suHiraieul ipour en fabr,iquer. Pour Jenn er ile couver cle, quelques boucle s ou une courroie pa ssée au, tottr de la caisse OH plu s si111pJeruent une chais e de cuisiue, pla cée dessus, assu.rerai cut s u.ffisa·rùment la fel'meture.

meiJ.leure digest10n, meilleure sa11té, grainde résistance nationale, et évide~ moin s de dyspepli<1Ueset de neurasthéaiq~ Quant 'à Ja déperdition de chaleur ,qui peut 11 produi re, il suffit de se rappe ler que l'eau « Notre Mère, la sainte Eglise», !Hsalée b o ut vers 105 °.et que les 'liquides Cil,, on !Jh1ai-res son t Je ,plus sou vent salés. N<>111 sur les billets mortuaires, touchante q,ui désigne l'Eglise catho_li; avous donc une gra11de 1n.1.rgede déperditioa exipression. que,au sem de laquelle nous avonis et_e de te1upéra ture, il u 'y a donc pas à i.rahtdt1 rlgénérés,selon le mot de Notre- Se1que les ali,men!s ue cuisent pas .

des vertus mor,ales qui existent Laparaboledn BonPasteur cice dans l'homme, mais qui sont ·surnatu-

USAGES. lis sont multiples et var iés: Auto i:ui~SQ11: Je luus les alimen ts cuits à la casserole, vi~ ùes, •lég1IJt11es, pâtes, riz, crêm es, artic hauts et bain-marie. P etites lessives, cols, mauchettea, MISE EN PHATIQUE mouchoirs de femme. Conservation chaude jour et nuit des tisanes, infusions, eau de la Suivant votr e mode ha'bituel, :préparez uu !oi:lette ùu 1mtin, premier déjetmer prép~ pot-au-feu ou tou t aut re mets . Quand il a la veille, fo1ge pour la sortie du ba in, bou.bou illi ,quelques instants, reti rez- le du fëu teilHes de lai t pour l'allait emen t ;;rtificieL sans enlever le couvercle, el· po rte z-le viveEtuve bon marché pour les médecins, ies ment dan s ra u!o-cuiseur, que vous calfeutrez chercheurs, les sa vanls, -les bactériologistes. avec les coussins et dont vous rabattez .1e Les reiuges, ouvroi rs, créches, as iles réacouvercle . Le temps de cuisso n es! environ liseroot un ünpo r tant bénéfice, comme aussi un tiers plus long que sur le feu. Resterait-il la ,;nu.Jtitude de gens occupés au dehors, qui Jcs heure s enfermé, l'aliment n'en serai t que frmtveront s ans surveillance et sans crainte meilleur, ~amais H ne brûle, ni ne s'allad1e, dïnceudic, un repas d1aud à l'heure de !eut iût-ce même du !riz. Après avoir attendu le temps nécessaire, sans avo ir ouvert votre ca11,. reu tréi. Ces t une scfutio11 agré able de la vie chère se, ou vrez, retire z la marmi{e, et le bouilfon. et de la cri se du ga z et du charbon. sera à poirnt, chaud , odora n t, viandes et ·légllmes seront cu,i!s. Un jou r vieudra où tous les fourneau!ll'.de cuisine seront munis d'un auto-cuiseur. En •résumé: Ebullitio n; (,,La Nature''.) Dr L. DE MONCHY. Mise dans l'auto-cui seur; Auio-cuiS'Sou ; Ouverture de d'a uto-c uiseur; PENSEES Repas. -J- Ou es [ émer vei,lllé du bien possible à Rappelon s-nous ,que ;les pêcheurs du Cro l'h~nm e pour ses sem:blab les, quand on toy enveloppent ,leur matmite d'une couvercompte ce qu' il peut, ,par ses paroles, ses acture, Ja pJacent au fond de Ueur barque et tes, ses habitude s, rayollller de piété ou de mangent en Jl!eine mer une excellent~ soupe, et qu-e nombre de ménagè res .parisiennes re- blasphème, d'ardeur ou d'iner1ie, de bonté ou de méchanceté, de pureté ou de cor!'Lipti on, couvrent d ·un édredon leur marmi te en ébu:l· füion. ~: Le ,pire vO"lque f l)t1 fasse à un homme <l'es.prit c'es t celui de son temps. L'économi e de !"auto-cu isson es l manifeste. On épargne de 150 à 300 heures de ga z ·par j:Dieu supportera en sa miséricorde œ' u i mois. Une cuisine .lente est ioujours rpréfér,l- qui· aura miséricord ·ieusement supporté ,les b!e là,ce'He faite à la va-vite. .M:ell!eure cuisson , défaut s d~ BO!! .procham . 0

ralisées dans le chrétien, constitue la vie s urnatur~ll e, la vie de la ~râce. La paroisse, qui nous a _fart puiser cette vie aux fonts haptismau.x, est ,char_ gée de l'entretemr. . . La mère selon la chmr nournt ses gneur Jésus -Christ à Nicodème, au sein enfantis après leur avoir donné le jour, delaquelle nous av~ns été eng~~dré~ à d'abord avec son lait , plus tard avec lavie s,urnaturelle, a une parhcipatton des aliments plus solides. La paroi85e dela vie di,vine. rem~lit les mêmes devoirs envers ses e,:iNotre ,paroisse est aussi notre Mère, fants spirituels. L'enseigne~ent di~tndans le même sens et pour le même mo- bué au catéchisme est le lait doctnnal dont l'âme du jeune chrétien est nou1rtif. C'est dans la paroisse qu,e la vie ,qe rie dans sa foi, comme les premiers exerla grâce nous a été donné~. qu,elle est cices de piété la nourrissent dans son entretenue, développée, menée à bonne espérance et sa ,charité. Viendront enJ fin.de manière à nous rendre capab_les suite les -ifl.stflUdions'Plus fortes .d?n· . de voir Dieu face à face dans le Ciel, nées du haut de la chaire, et la divme etde Jouir de sa béatitude. Eucharistie distribuée à la Sainte Ta~ Quand noius sortîmes de l'église ble. qui affirmeront et dévelo,pper:ont,c~s a!lrès y avoir reçu le saint bap tême, vertùs qui sont l'essence de la vie chrenousétions autres que lorsque nous y tienne. L'âge viril arrive , l'heure estt venue sommes entrés . Non seulement nous pour le jeune homme d'ét,ablir une f~étions purifiés du péché originel, mais encorenotre âme était 'Pénétrée tout e~- mille. Le mariage, qui en est le fondetièrede la grâce sancfüiante, q,ui faisait ment, est ,un autre sacrement. C'·est endenorusdes !hommes nouveaux. core au sein de l"Egfüte, dans la paNous étions entrés hommes. simple- roisse ' -.par le Curé, .qu'est, sanctionnée menthommes, enfants d, Adam et d,E- er bénie l'union des fiances ,qm. va prove ,participant à la nature humaine ; cÙr-er à 'l'Eglise de nouveaux enfants, n;us sortîmes chrétiens,enfants de Vieu aü Ciel d'autres élus. et de la sainte Eglise, jouissant d'une Au déclin de la vie, l·a Mère-Eglis~ participation ià la nature divine.. est toiujours là. Par le ministère du Cu~e Ces mots ne sont ;point de simples et de ses auxili.aires, elle vient cons-oler qualif.ications honorifiques .; ils mar- ies t r-istesses soutenir les défaillances quent des réalités, réalités mystérieuses, ef adminisfr~r le Viatique ·poor le ,pasinsaisissables ,aux sens, mais ·qruimani- s~ire du ,temps à !'Eternité. festent leur existenice; ici-bas. ,par les Et lorsque l'â me s'est séparée du vertus de foi, d'es'Pérance et de charité, corps, ni lui. nî elle n'échappent à ses infusées dans nos âmes par le Sacre- so!Iicitudes maternelles : au corips, elle ment, et dont les actes procèdent à la donne la sépulture dans son cimetière, fois de Dieu ,et de nous; au Ciel, .par la c'est-à-dire dans le dortoir où elle le dé. vision intûiHve et Pamour béatifique . pose en attendant le réveil de la rés.u-~rection · à l'âme, elle accorde le ,pnv1L'exeiicke de œs !Vertus théologales, plioations et de propres au chrétien, comme aussi l'exer- lège â~ ses pieuses SU!p 1


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l'oblation du Sacrifice, où application lui est faite des mérrtes de Fex:piation de l'Homme-Dieu . Aimons donc nctire Mère, la sainte Eglise, non seulement l'Eglise catholique, mais au1ssinotre église ,paroissiale. Prenons-en l'es,prH et travaillons à le maintenir dans le cœur de œux qui nous entourent; que ses joies soient nos joies et ses tri'S'tesses, nos tristesses; que ·ses besoins tiennent, dans nos sollL citudes et les générosités qu'dles inspi· rent, la place qu'elles doivent y ocmper.

La peste et la procession de Saint-Marc Les grandes supplications ont ordinaire ment pour origine iune époque de grandes calamités . Souvent, sans nous en rendre compte, nous continuons, dans une vie ,perpétuelle, des pratiques de piété qui remontent à une antiquité vénérable, qui ont une histoire au· delà de celle de l'origine des empires et des républiques où nous vivons. La procession de Sain.t•Marc est une pra• tique de ce genre. Elle remonte déjà au Vlme siècle. L'historien GuiUaume Durand, célèbre jurisconsulte du Xnime sièclee, nou·s en parle en ces termes : • •Les litanies que nous disons le jour de saint Marc soot appelées majeures . files ont pour auteur saint Grégoire le Grand, pape de 590 à 604. Elles ont été composées à l'occasion d'une terrible peste, que les médecins appelleraient maintenant peste bubonique, et que les Romains, qui par laient exclusivement la langue latine, appelaient • pestern inguina riam sive inflaturam inquinum ». C'est Paul , moine du Mont-Cassin , l'auteur de l'histoire des Lombards, qui a tracé ainsi l'histoire de ces calamités : Au temps du pape Pélage Il (578-590), il y eut une inondation généra-le en Italie . Le Tibre fut gondlé d'une manière inouïe et les flots montèrent ,jusqu'aux secon-

83 des fenêtres du temple de Néron, encort de, bout à cette époque . Mais une chose qu'GI ,ris de celui qu'.on enrtend~it éter.nuer et de n'avait ·jamais vue ,jusqu'a·lors! les llota lllt !Ilidire: « Que Dieu vous smt en aide : « Deus Tibre étaient couve1is de serpents parmi -. te ad.juvet•. eette expression de la piété du peuple roquels on en distingua un d'une grosseur ea, traordi.naire qu'on appela dragon. Suivant Ira 1111in a passé à travers l'Europe et elle a été remous des eaux ,jaunâtres à travers la Vil\ traduite dans les idiomes et les di verses lances serpents tenaient la gueule ouverte. ~ gues.Elle . est venue ,jus~u'à nous. Dans le haleine empoisonnait 'l'air et une affl'ellll patoisvalaisan, c'es.t: « Dieu te cresché! > Les polonaisdisent : • Dieu te donne la santé! > peste, la « pestis inguinaria •, sév~t dans t~ LeSAllemands « Dieu te ~oit en aide!, . En la ville. > Le moine historien vivait avant les théorili irançais,nous d isons: • Dieu te bénisse!> L'école ultra-critique moderne s'est trop at. de Pasteur le célèbre savani ca1holique, aa 1aquée aux traditions qui ne sont pas consiles micro~s . On sait aujourd'hui que la peste est engendrée par un microbe, et qu'ellapies sur des monuments iapidaires ou sur parchemin. Nous avoos ici un exemple de est ,propagée sur,tout par les rats et les p~ 1111 la durée bien vivante de ce que la piété, dans leurs nombreuses et fidèles servantes. 1llt heure de détresse, a écrit dans le cœur Mais si Je peuple se trompait sur !a de la peste , l'historien restait véritique dalt deschrétiens . Les guerres et .Jes incendies ont,à travers les âges, détruit 1a ,plu!}art des le récit des faits . 111>numents et jeté aux quatn! vents 1es docu « A chaque pas, nous dit-H, on vorait dlï hommes qui rlombaient frappés de mort, QI ments; tandis que ce qui est religieusement était à se demander si l'heure de la fin tll inscri,tdans le cœur des peuples rtste commetémoin ,toujours vivant . peuple romain n'allait pas sonner? Le pa{I Chanoine P. BOURBAN . Pélage, profondément ému des malheurs de son peuple, ordonna un jeûne général et UII solennelle procession. Mais sur le parcoun de cette grande procession, la peste fait IIOI œuvre . ·Le Souverain Ponii~e et soixante4il Romains tombent, frappés de mort. Saint 0~ goire le Grand lui succéda sur le siège apoe, La nuée, c'est la fii11edes larmes et de la rosée et des fontaines et des cours d'eau et toHque. 11 ordonna au monde entier cette cY- desétangs et de fa mer. La femme qui pleure votion la récitation ou le chant, le jour i son fils ne pense guère à la lente ascension saint Marc des litanies des saints, qu'il 1t de ses pleu,rs vers le ciel où ils se condennait de co:riposer . » Quel document vivaall sent; ni le chasseur qui marche au soleil ne De nos jours encore, chaque prêtre doH ch.. songe à l'invisible ha leine qui s'ex:hal:ede la ter à la procession de saint Marc, ou récitll ioou,sse mouiJdée et qui, peu à ,peu, gagne la hauteurazurée; ni le pâtre qui , dans la gorge en son particulier, ces mêmes -litanies. · montagneuse écoute la source chanter , ne se Le même auteur continue: « Cette peste fi ~ute que de tièdes rayons , aspirant le cristal si ,terrible que partout dans Rome on vo liquide, l'élèvent .plus haut que les cimes; ni des hommes trébucfier, s'affaisser subHerneiC '.' ,pêcheur à la ligne ,quand, au soir tombant , et mourir. Aussi dès que l'on se sentait prll il regarde la brwme épouser !es inflexions de d'un vertige, on faisait le signe de la croÎft la rivière ou du ,lac, ne devine que l'aurore et cet usage s'est conservé jusqu'à nos jours.• fera demain son écharpe avec cette gaze de·s Lorsque pendant cette aHreuse peste, queloeaux.Seul, peut-être, le matelot verra parfois qu·un éternuait, on le voyait souvent rendte nettementJa mer s 'élever au-dessus de 'lui et ~ distinguera plus de .Ja nuée !l'humide pousl'âme un peu après. Aussi on s'était fait Ill s1ere des grandes vagues. devoir de charité d'accourir en toute hâte au, . Souvent .Jes poètes ont chanié la nuée, mais 1!semble qu 'ils ne lui aient donné qu'une im-

ca'*

-···· Méditationsons la nuée

portance secondaire 'dans ,Je,paysage, et, tandis que patiemment ils nous décrivent un jardin , une colline ou l'océan, 'la nuée se vo'latillise dans ·leurs œuvres. . Le peuple en fait Je symbole de œ qui n'existe ,pas; du rêve-creux, de la fantasmago . rie, des châteaux en Espagne à cause de ses transformations et coloration~ fugitives: bul· les et .panaches de 1umineuse ouate têtes de vieil:1lards à longues bartbes, lourd; filets de pêche, animaux étranges, arêtes de ,poissons, plages roses et bleues ridées par le tlot carrières de marbre blanc et 'roux aux ca;sures étincelantes: images qui ,peu à peu se défont et, ,par leur morcellemen,t, donnent naissance à d'autres aussi imprévues. J 'y trouve bien autre chose: une éternelle comparaison avec la foi. Moïse apercevait-i l Dieu derrière la nuée? Non, puisque m1il œit vivant n 'a vu Dieu. Mais le pro,phète ()royait à la présence ·sou.s ce voHe, de celui qui est . Et lorsque, dans les actes, une nuée reçoit et dérobe Notre-seigneur, les apôtres cessent-ils de croire en ·Jui? Et, parce que s'interposent entre nous et Jésus-Oirist qu'elles nous cachent, les espèces du pain si Jégères et pâles que l'on dirait une nuée, douterons- nous de lui au seuil du Tabernacle? « La nuée des· cenda:it et s'arrêtait à l'entrée de 'la tente et Jéhova ·parlait avec Moïse», lisons-nous d~ns !'Exode. ·ParJez-nons, Seig,neur dans la nuée qui ne s arrête plus à l'entrée d~ la tente mais qui pénètre dans notre cœur et y fait pl~uvoir la rosée de 1a gr✠plus substantie,Jile que la manne. Ah! je sais que Uanuée qui , au-dessus du .coteau, !lotte et roule, n'empêche point ,que continue d'exister cette partie du ciel qu'e}le d·i ssimule. La nuée fait partie de cette illustration qu est 1a terre, illustration où le solide esprit du moyen âge découvrait une figu·re ~intuellle. Mais les modernistes souriront des enseignements que doJUJela nué-2,et ils l'accueilleront dans Jeur cerveUe plutôt que de !'ad. mirer dans le ciel. Et c'est ainsi que leur troubl:e raison est devenue ce qu'H ne faut point : une brume changeante qui, au lieu de leur donner tme belle leçon d'apologétique , s'est transmuée en un fidéisme qui ne distin· gue p;;uis l'intérieur de '!'extérieur . C'est .une calamité que l'abandon de la re· cher,che des vérités divines dans ces quatre vivants chapitres de la nature : ,les saisons avec lleurs 'images. Il est bon, de crainte que


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l'oublie, de répéter que ,le monde existe comme le -redisaient à coups de marteau J~s vieux maîtres dans ·Ja ,pierre des ·cathédraies. Le monde existe non seulement dans sa matière la plus dure, mais il exis1e encore dans sa nuée ,que les mêmes vieux maîtres ont sculptée sous iles ,pieds de Notre-?am~. Il existe tellement, Je monde, que, nu~ 1u1même en son ensemble, mais compacte, i:l nous prouve le ciel en nous Je voilant. Tel est le cantique de Ua nuée dans le vallon tel est le sens du « Benedicite, rares et pru'ina, Domino •. C'est par la n~ée que les enfants dlsra'ël, quand elle s'élevait de des.sus la tente, changeaient de cam,p et le dressaient où el!le s'arrêtait . Mais vint un jour, ou plutôt Lillenuit, dan_s Ja suite des âges, que Dieu, se faisant petit enfant ne voulut point nous montrer, par les terribles fumées du Sinaï qui tremblait? 1:e chemin qui mène à Lui. Et la nuée se d1ss1pan t laissa luire l'étoile <J.ue_ les Mages ont suivie. Francis JAMMES.

Scènesde la guerre

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Aujourd'hui, tout semble ca1me. D;ailleurs, les Allemands ont .pris dansJe château "· peu ,près ,tout ce qu'ils pouvaïeiit prendre, lu:ttres, cuivres, argenterie, matelas, etc. ll ne reste plus guère que les choses 116, cessaires à la vie courante . Pourtant, la châtelaine éprouve comme 1llle angoisse. On découvrira peut-être un ,joar les ondes qui, tout bas nous parlent le Jq. gage mystérieux des .pressentiments. Elle 111 sait rien, et il lui semble qu'elle doit s'attea, dre à tout. Pourquo i le soldat Werfüer, un Poiooaïa, lui a,t-il bmsquement, cet après-midi, sent fa main en s'écriant : •Madame! . .. oh! Madame! .. . >? Pourquoi, en celte magnifique soirée d\. vril , les vieux mqrs du château, les arbres dli .parc, ont-ils l'air de la regarder ... ? .Pourquoi son cœur toique-t-il maiotenaat si fort, d(~vant ces hommes qu'elle connaît dè, puis dix-huit mois déj&.... ?

_ ôrdre immédiat! ... La pauvre femme en a tant reçu, d'ordres irn,nédiats, depuis bientôt deux a,ns, qu'elle .nerésiste pas et sort aussitôt avec .s@senfants, Les officiers sont déjà sur le perron. - Que se passe-t-iL .. ? demande-t-elle en passant près de Guggenheim ... Pour tou~e réponse , Je magor lui tourne son large dos . . . La cuisinière, les deux femmes de chambre apparaissent et se dirigent vers le groupe formépar leur maîtresse et ses enfants. La route est à vingt mètres et domine la propriété. Sur celte route, une équipe de soldats allemands marque le pas autour d'un tonneau gras, traîné sur deux iroues. Le vent du soir s'élève. La mère a peur IJue -:esenfants aient froid . . . - Est-ce pour longtemps ... ? demande-tel-le,car alors j'irai chercher des manteaux ... ? Une femme de chambre s'élance vers le vestibule; les soli:lats .Ja r epoussent dure-

ment:

-- • Zu spat! .. . • (Trop tard! .. . ) - BeHe Journée, Madame, dit von ~ Ce soir-là, ils vinrent, comme d'habitude, en ,portant, d'un geste automate , deux doigta les uns a.près les autres , suivant l'heure où * * gantés à son shako de « jager •. finissait ie service . Dix hommes sont entrés dans le château. Pourvu que cela dure! . . . D'abord Hoffmann, le gros capitaine de - Eh, mon Dieu, que vonUls faire ... ? • · 'La cohorte entre dans le vestibule avec UD cuirassiers blancs, à pied depuis la Marne· · ·., bruit d éperons et d'épées, sarluant d'un moo, Ulrich '.j·oberlieutenant ... , von Stein, un maiVon Stein se penche vers la châtelaine qui ' . 1 t vement court la maîtresse de maisoo . . . Oil ne comprend pas l'allemand et laisse tomber gre capitaine de chasseurs verts, g 1ac1a.emen n'est pas des barbares . .. son mo'locle et ce seul mot: correct, rasé, monoclé, bri:llantiné avec une Puis ils se mettent à table. - • Brandpiquet! .. . b (Piquet d'incendie-) raie tellement nette qu'elle donnait l'impresGuggenheim réclame une bouteille d'eu Puis dix autres soldats entrent à !\eur tour : sion d'un coup de hache sur sa tête. Puis, 1e de Vichy, et Hoffmann des cure-dents. Quel- • Sprengpiquet! . . . . (Piquet d'explomajor Guggenheim, et une dizaine d'autres ques officiers, avant de boire, choquent Jeun sioo) continue von Stein. officiers . 1 Les enfants se crampounent à la robe de De la .fenêtre du château, Mme de N · • · ,. verres en jetant un • Prosit! . . . » qui ,• 11 rigueur, s'adresse même à l'hôtesse. leur mère ... chaque soir, 1es voit arriver . . Alors tout aHant bien, Mme de N . . . te - pourquoi ils ont de gros pinceaux , les Ils se silhouettent d'abord sur :Je ciel, enretire da'ns la petite saHe à manger pour di- soldats.. . ? tre les troncs brisés des peupliers , puis sur ner à son tour avec ses enfants. - Pauvres petit.si . .. l'ancienne route où aucun habitant ne passe EJ.le en est au desser,t, quand surgit l'orEt voilà ,que, dans la douceur de ce soir plus. donnance de Guggenheim, et, d'une voix eat de printemps, au milieu des premiers arbres Les domestiques alors s'enfuierut, laissant sanie: en fleur et des oiseaux qui chantent avril enla salle aux ordonnances; mais fa châtelaine - Ordre à tout le monde de sortir immé- fin revenu, une flamme jaillit .. . puis une aureste comme un capitaine sur son ,navire, diatement sur la route! .• . tre. .. des carreaux éclatent . . . le rez-decha,q~e i,nstant pouvant amener une compliQu'y a-t-il encore . . . ? chaussée .s'embrase .... cation.

Lès femmes alors joignent ~ès maÎlls com·

me devant un être qui va mourir .. . La maison tressaille, trépide . .. On dirai~ qu'elle souffre ... qu'elle se défend contre l'as... sassinat. Les eX1plosions sont ses cris d'appel .. -, ,es flammes semblent être les bras des choses qui se dressent . . . qui se tordent vers le ciel ... ~

• *

Le grand salon brûle d'abord . . . puis le petit, i'intime .. . plein des reliques chères de tout un .passé... celui où les enfants venaient, avant de dormk, recevoir le bais~r , la 'béné· diction des aïeux .. . Maintenant ; ce sont des chambres à cou· cher... la bibliothèque . .. puis la chapelle, où .sont enclos tant de souvenirs! ..• Des ombres passent, ,jetant des pastilles incendiaires, ·qui se déroulent en volutes, corn• me des copeiWX , sautent et rebondissent, allumant tout .. . La ferme est atteinte, les ,hangars crépi· tent. . . C'est fini!. . . la belle propriété, œuvre de la ,pe,.,,,séeet du goût français pendant des ·est plus qu'un brasier géant! ... siècles, · 11. quelque chose comme une chevelure éplorée de v.euve, que Je vent de la nuit secoue sinistrement sur les épaules de Ja terre épouvantée ...

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PIERRE L'ERMITE.

Le vieux gentilhomme C'était un descendant de ,la race des Cornoël; un de ces vieux bretons, dont l'âme et le corps sont restés solides comme le roc de leurs faolaises; rudes et sains comme le ve,1t de mer ,qui passe sur -les landes immenses. [l avait près de 90 ans et rentrait à pas lents du cimetière, où, chaque samedi, selon Ia saison, il a,JJait porter les roses, les œillets ou .Jes dahlias de son jardin. Ce ,jour-111,en le voyant passer plus courbé ,que d'habitude, ,!es gars qui travai'llaient dans le champ voisin s'étaient dit entre eux: « Notre vieux maitre


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86 est ma·lade ,; . . . Il l'a.ppe,!aient toujours. leur « maître • quoiqu'il ne le fût _plus, depuis de Jongues années déjà. Les ter re s avaient été vendues, d'abord une à une, puis les [andes jonchées de bosquets où l'on tirait le lièvre à l'affût. I,Jn'était resté au vieux gentilhomme que son manoir, qui penchait comme .Jui, tt g.unissait de lierre sa misère. Ce manoir , c'éfait toute sa vie; il n'en sortait p lius guère manitenant que pour aller à l'église et visiter ses morts; car , il av·ut connu , ,le malheureux, les •joies de la famille , et les jeune s étaient partis avant lui ! Les gars avaient dit vrai. Le vieux marquis de Cornoël était bien malade , et c'étalt son âme qui souffrait à mourir, mais il n'a· vait ,personne à qui dire sa peine, personne encore moins qui pût la comprendre . Ce ma.tin~Ià, i-1 ne dérjeûna pas, au grand effroi de sa servante Jeannic, qui , fidèle comme un vieux chien, n'avait pas voulu le quitter et ne demandait pas de gages. Tout en rangeant, pou r '.le soir , le maig re ,plat quell e avait ,prépa.ré, elle écoutait ce que devenait son maître. Le marquis s'était enŒermédans son cabinet de travail et on n'en· tendait p1us rien . .. rien ,que Ie vol des mouches dans le jardin et la chanson de la gran de mer là~bas à 'l'horizon gris. Jeann ic se creusait la têtt « Monsieur aillait bien hier . Qu'eS't-ce qui a _pu le mettre dans cet état? • Ce que Jeannic ignorait, c'est que, en .ilJant au cimetière , M. de Cornoël avait reçu unelettre, et que, en la ,lisant, il était deve~u très pâle et s'était affaissé au pied des croix ,qui recouvraient sa femme et ,ses _enfants. " Monsieur disa it cette ,lettre, vous n'ignorez pas que j'a.ttend.s depuis trois ans les intérê!s de 'la somme 1que je vous ai prêtée à hy;pothe· que sur votre château de Cornoël. Ces intérê ts s'éièvent aujourd'hui à plus ije 4000 francs . Je ne puis attendre davantage, et vous prie de me les faire parvenir dans le plus bref délai. Sinon, ,je serai au regre t d'aviser à d'autres moyens pour le r ecouvrer. " A peine seul, le viei'llard chercha dam; la poche de sa redingote usée la le~re fat~le et il fit un violent effort pour la relire, mais ses

paren ces chaude~e~t

mains tremblaièrit et ses lunettes s'obscurci• rent tout à coup. Il se 'laissa al'ler dans un fauteuil en poussant un sourd gémissement . Ainsi, il n'avait tant vécu ,que pour en arriver }à! à la ruine, au· déshonneur peut-être, car il savait que les menaces contenues .dans la lettre seraient mises à exécution. li revoyait la figure dure, vuJgà.ire de cet homme q'ui lui avait prêté quand il était sur le point de mou.. rir de faim. C'était un de. ces bourgeois enrichis ,qui ne voient que la valeur de l'argent. lui a vai t dit brutalement: « Pourquoi ne vendez-vous pas votre château? il n'est ni beau, ni sDLide, mais cela vous tirerait d'affaire. a A ces mots, tout le cœur du vieux gentilhomme avait sursauté. Vendre 1a maison de se;; pères! où il était né! Non, de par saint Yves, .tant qu'il vivrait, il ne serait pas dit que d'autres .proianeraient ses souvenirs. Et il avait emprunté , sans pouvoir payer . Commeot allait -il maintenao,t trouver ce" 4000 francs? Il avait compté ses ressources; quatre louis pour al11er,jusqu 'en automne et on était au mois de juillet à peine !. .. Ses yeux, sans re. gard , se tour~èrent vers un~ ~itrine ~ui~ XV où il avait avec un som Jaloux, reum toutes ses reliq~es d'autreiois. Il y avait là. dans un désordre touchant, des boucles d'en· !ant. boucles soyeuses et blondes et brunes, reliies par des fils de soie, des bouquets de fleur s desséchées, des écharpes, des dentelles aériennes qui avàient dû couvrir 'la tête et les épau!es d'une femme aimée ; des minia tures, des anneaux de fiançailles, des cachets armo• ri és, des boîtes à poudre au par.fu.m d'antan, des biscuits frêles et maniérés , des tasses de Sevres , mille bibelots de prix, mille relique s oour le vieux cœur qui s'oubliait longuement ~ revivr~ avec eux le passé. ·Mais ce n'était plus !out cela que regardait ·Je vieillard , dont la physionomie se ranimait ,peu à peu dans une douleur plus intense . Au milieu de ces souvenirs, se détachait une iabatière dont, quelque temps avant , un antiquaire passant au manoir avait offert la 3omme de 3000 francs. Rien n 'était plus exquis que Ja figure de femme poud .rée, se détachant au centre dans un cercle de diamants; l'écaille avait des trans•

n

ambrées et. des cis~1u~

resd ·or, d'une dehcatesse achevee, renda1ern

re comment. La route était solitaire : pour ar· rive r au bourg, distant d·une demi-heure, seul , un vi11age à traverser. Un premier gronde ment de tonnerre éclata; Je voyageu r releva la tête et vit alors ce ,que sa préoccupation l'avait empêché de reconnaître; c'est qu 'un vio· lent orage s'avançait; il n'y avait pas de temps à p«dre. A travers la falaise, un sentier co11rait le long de la mer, tantôt sur •la grève , tant6t sur les rochers. -M. d.: Cornoël s'y engagea , pour couper au .[Jlus court. on voyait les :barques de pêcheurs serrer Jeurs voiles et ren1rer au plus vite dans la direction de Pornic; elles étaient déjà à la côte, :lorsqu 'ua éclair iJ.lumina la crête des vagues soulevées. Le vieux marquis aveuglé chancela et se re · dressa péniblement; il ne savait plu s bien où il allait; il se senlait las , terriblement las à s·asseoir où il se trouvait et à sr. laisser emporter ,par la mer. •La peur de l'orage, l 'appréhension du chemin dangereux qu 'il suivait le faisaient hâter autani que le lui permettaient ses Jambes tremblantes et de grosses gouttes de sueur perlaient sur 30n front pâ· Je. La piuie commença à ,)e transpercer, .pui3 ce fut un tourbillon de vent mêlé au fracas iniernal de la tempête .. . il chancela de nou · veau sur une pierre , ianàis qu'une des pre mières grosses lames montant à la base. du rocher l'entraînait avec elle, dans sa chute , du haut de ,la falaise . B. de 8-

cet ensemble parfaiien1ent joli. 3000 francs! de quoi faire patienter peut-être? Après, il éc0t1omiserait encore et rembourserait pm à peu;il aurait le temps de mouri r au milieu dfsonmanoir et de ses souvenirs . Mais .Ja vendrecette tabatière? en aurait-il le courage? Il l'avait pr ise maintenant dans ses doigts , i:l la contemplait avidement avec une sorte d'ado ratioo. « Mon ami, lui avait dit Jadi s sa femmeen riant, vous êtes amoureux de votre tabatière. • Eh bien. oui, il en était amoureux. Etait-ce de fa miniature aux yeux coquins, aux ilèvres rouges , aux mousselines vaporeuses? Etait-ce de ce qui l'entourait et la ren dait encore plus joaie? Etait-ce d'avoir si souven.t puisé dedans et parce que les doigt s effilésde la marquise y avaient volé du tabac? Ou parce qu'il avait fanu l'ou.rir et fa ferme r cent fois devant des ,questions et des regards curieux et enfantins,? ·Est-ce quïl ·;e savait ? Il n'y avait plus de tabac dans la tabatière, mais de.puis, il y avait coulé des Iarmes et ce jourll, à la pensée qu 'il allait s'en séparer , deux grosses gouttes tombèrent sur Ia femme rieuse. sur ,les diamants é(ircelants et s'irisèrent, d~rées, ,;e long de l'écaiHe blonde . Fébrilement maintenant, le pauvre homme agissait; il découvrait une petite boî te et ficelait la tabatière avec des soins touchants ; il retrouvait !'adresse de l'antiquaire et l'écrivait d'une écri-····------···· .-.-....-.~ ~-·-··-- ·---·ture encore ferme, avec une lettre qu'i ,l aUait envoyer 1~ soir même. En bas, dans le .jardin, Jes mouches bo urdonnaient plus fort el des nuages s 'amassaient noirs, au raz de !'ho. LES MERVEILLES DE LA CHIRURGIE rizon. Jeannic, après avoir longtemps attenCette guerre a été pour la chirurgie !'oc· du, s'était endormie, son tricot abandonné sur casion d'ac complir de véritables merveil:les. ses genoux. Elle ne vit pas son maître sortir On en a cité déJà des exemples nombreux ; ~n et ouvrir furtivement la petiie barrière qui voici un nouveau : donnait sm le chemin. Il était parti, et, à cet· Le fils de M'. O'Grady, membr e du Parlete heure du jour, la chaleur était accablante; il s'y joignait une atmosphère lourde d'ora- ment anglais, président de la Fédération génér ale des Trade-Unions, fut grièvement blessé ge qui s'abattait sur la crête inclinée du viei·!. sur le champ de bata i11e: l'amputaiion d'un lard, l'emplissant de bourdonnements · étranges, bra3 fut jugée nécessaire. Le chimrgien, qui 11avançait, serrant d'une main sa canne, d e fit J'opé.ration, eifectua ensuite la résection de l'autre le :précieux paquet; il souffrait d'une l'os sur ~e bras amputé, ,remit le membre en amère douleur et cependant il n'aurai1 su di -

Variétés


88 place, reèousait des tendons, et, à l'heure actueHe, le blessé peut se servir de son bras el soulever tute tasse de thé jusqu'à ses lèvres. La seule différence entre les deux bras est que celui qui fut amputé est de six centimètres et demi plus court que 'l'autre. 0000000

LA DIET1E ET LA SANTE Par !<:'football et ·le criket, John Bull s 'est débarrassé de son obés ité légendaire. Beaucoup d' Allemands étaient aussi affligés d'un embonpoint excessif. « C'est en vain dit ·le ,professeur Rosin, de Berlin, que nou~ imposions à nos clien.fs adipeux un regime sévère· ils nous juraient leurs grands dieux quît~ mangeaient « énormément peu • ; mais le :-ésultat de. la cure était nu l. Est venue « l'alimen. taiio0i de guerre » et Oes voici qui vienneat nous consulter, a,Hégés de cinquante livres, avec leurs habits trop la1:1gesballotant autour de leur corps, ma is frais, dispos et très in• quiets de se voir si bien portants. Et le p hénomène est général; on a maigri, on n'est point débi lité, ~ dit encore M . Rosin. Sait-on 1quel est, au monde, •le peuple le p)us sain, le plus endurant, Ie plus robuste? C'est d'après Reclus, celui du Tibesti au cœur du Sahara. Et pourquoi? Parce que la dfaette y est à ,l'état endémique. ,Des souliers de l'explora teur de Nachtigal tlui furent volés pendant son sommeH et fournirent un repas aux larrons. 00000000

·LES rnx COMMANDEMENTS ·Le dfrectenr d'une grande maison de corn·

merce de Londres a fait .poser dans tous les bureaux, couloirs, haMs de son établissement une affiche ainsi conçue: I. - Ne mentez pas, cela ,prend voire temps et le nôtre. Nous sommes certa ins de nous en apercevoir et c'est une mauvaise fin. II . - Ne regardez pas tant la pendu le que votre trava il. Une longue journée bien remplie paraît courte, une journée courte , ma,! remplie, paraît longue. III. - ,Donnez-nous ipilus,que nous n'atten. dons de vous, et nous , vous donnerons plus

89 que vous n'attendez de nous. Nous pollVOII& augmenter vos salaires si vous augrnentea nos bénéfices.

Le Moisde Mai·

la ipauvreté d 'ap parence somptiueuse des serviteurs du monde. Commençons donc par cher-cher à comprendre la IV. - Nous nous devons tant à nous-• C'est à la Vierge Marie que ce mois grandeur des .privilèges d'ordrè surnames que nous n'avons pas J.es moyens de appartient. D'où vient donc la raison du iturel dont nous •sommes gratifiés devoir à awtrui . ·fuyez les dettes ou fufez n )te qu'avec tant <l'insistance l'Eglise pai:s notre baptême et à nous irendre maison. tiefllà lui rendre? Ce ,culte, envisagé capables de répéter aiv,ec,l' Apôtre: « !e V. - La malhonnêteté n'est 1amais un s sa raison d'être, dans les motifs regarde toutes choses comme une iperte; cident. · · légitiment son existence, apparaît mon seul désir est de rposséder JésusVI. - Occupez-vous de V03 a[faires me une 1partie 1constituante du do- Christ et sa divine ,ju'Stice.» vous aurez bientôt une affaire qui vous' l"'elui-même. Voilà pourquoi aucun Si telles sont nos ,pensées, notre recu;pera. dfétien ne ·peitt s'en dés.intéresser. connaissancesera vive à l'égard de la VII. - Ne faiteg rien contre votre coa., Pour le comprendre, il convient de Vierge coopératricede l'œuvre de la récience. ·L'employé qui trompe pour nous 1111, o,nsidérer tour à tour l'excellence de demption, .à qui nous devons les biens capab le de tromper contre nous. rœuvreà laquelle la Vier~e Marie cooVIII. - Ce que vous faites en dehors ._ . pe et le rôle qu'elle y joue de par la qui en découlent . Mais si, fascinées ,par le.s ,plaisirs du monde, nos âmes sont votre travail ne nous regarde pas; mais "l' WJl,onfé divine. encore le jouet d'indéracinables illuvos distractions influent sur votre irava il dll Et tout d'abord, ce n'est l)as là une sions, ne cherchons .pas, ic'est inutile, lendemain, cela nous regardera it. reuvre qui nous soit étrangère, ipuisqu' nous sommes ·voués à l'incompréhension IX. -- Ne nous dites pas ce que nO'us voai ellea rap1port aux intérêts les plus sa- des sentiments qui doivent nous animer drions entendre, mais ce que nous devri<>11,: envers ·Marie. entendte. Nous ne rvoulons pas un servite11 trésde nos âmes. n'arrivons-nous pas. à en Peut-être A ·Marie, en effet, .J>.Egliseattribue pour notre vanité, mais bien pour nos int6, saisir toute l'importance. L'enfant , né un rôle souverainement important dans rêts. 1 le !plan de la rédemp,tion: <l'es hommes. . X. - Ne critiquez pas si nous critiquons; ausein de l'o.pulence, élevé au milieu des s,plendeurs et comme dans le mirag,e S. 'Paul, dans l'épître aux ·Romains St vous méritez d'être critiqué, vous méri"'1 d'être cons·idéré; nous ne perckions pas notre dumonde. habitué aux jouissances .raf- établit un ,parallèle sais.isisant entre a causé les temps à enlever fa peau d'une pomme pourrie. finéesde la vie est, .par ,te fait IJllême,in:. l'histoire die la ,cihute, qui 1 capable d'apprécier le bonheur dont il malheurs de l'humanité :et ,celle de la jouit.'Heureux, il sait qu'il l'est p,ar oui . rédemption, qui 1lui a rendu ·le bonheur dire, mais le sentiment rprofond de son d'autrclois. Mais , de même que dan:s fa bienêtre lui écha:p1pe.'Pour goûter les loi ancienne, à la ,première désobéisdouoeurs de la fortune. il faut en avoir sance d'une femme est .subordonné le t Tant qu'il travaille à son nid, le rossi- étéquelquefois la victime. péché de l'homme, de même dans la loi nouvelle, à l'obéissance de Marie, sera gnol chante, chante, chante! E.t avec quel Ainsi, placé dès notre enfance sous subordonné le salut de nos âmes. De là :imours de l'art, a.vec quel charme IPOur touai la g_ar1de ld,e Dieu, nous n'avons connu, Mais quand son nid est fait, les graJVel dan~ la demeure de ce girand roi , ni la découle son libre acquiescement à la vo_ 3oucis commencent, et .H ne chante plus. faim, ni la soif; tous les 1j,ou'I'.s,nos lè- lonté divine au· four de l' Annonciiation, lors <l,umesisage de ·l'envoyé céleste. Il donne ainsi une leçon aux oiseaux boUL vres ont pu s'approcher de mets déligeois des volières qui ne comprennent pas le cats, boire à cette coup,e mys,térieuse où A peine le « fiat » de Marie est-il sérieux de la ·vie, et chantent moins bien que cou.le,isans s'épuiser jamais, ·l'eau vive prnnoncé,-que iailfü, du, sol jusqu'alo.rs lui, chantent à tort et à travers. dont parle le maître à la Samaritaine . desséché, une sour,ce déli,cieuse qui, t • Irréparable ~, • inévitable » : deux mota Heureuse a été notœ jeunesse ,passée bientôt, sous l'action bienfaisante dq ciel, se transformera en un .fleuve imoù viennent se briser .foutes Jes forces hu- dans ces ,parvis où, pour employer le mot de l''E:criture, « mieux vaut habiter maines. mense dont rien désormais n'arrrêtera t Ne vous trouiblez pas pour une .paro:le; un jour ,que mille ailleurs». Notre pro- le ·courant. L'enfant. dès les premiers être ,,as dans la vie, y ;puisera l'eau salu,i1l n'en est ,pcis une <iui ne ·puisse se retrouver ore bonheur no,us ,est inconnu ; peu;t.., mêmenous est-il arrivé de ,préiérer aux taire qui, effaçant la souillure de sorr d'une minute à J'autre. richesses:de la maison (le notre maître origine, le constituera fils adoptif de

·-----·-------Pensées =

1


90 Dieu et de 1:~glise; le ,pêcheur, fatigué par les ,plamrs du monde viendra se reposer à l'ombre des .arores 1plant és sur ses rives; et ·si,pénitent, il veut étancher sa soif, il pow11ra,dans l'a coUJpe d'un sincère repentiir, sa~ir q:uelquës~ unes de ces gouttes rnfraîchissantes dont une seule suffirait à le désaltérer: Enfin, bienfait _encore ;pl,us ,prodigieux; 10,psquele besom de nour:r:iture se tera sentir, des aliments .au goût exquis lui seront miraouleusement !préparés . Telle fut l'œuvire de la 'Vierge 'Marie. Quel ·ne sera dcnc 'Pas notre culte à l'égaird d'une telle l>ien,tia.itrice ! Si tel fut dans le passé, aux heures les plus solennelles, le rôle de la Vierf!e

jeunes âmes. La langue populaire a911t 1yant estimé qu'H peut abandonner la tion des muscles à son contremaître , fa d'une touche unique et stlre, peindrele Je épinière, voici que tout marche à sou· qu'engendre trop de faîblesse: enfant 't: i'attitude devient soup le, assurée, et la Cela ne r ésume-1-il pas d'un mot l'in s,ée peut vagabonder à son gré L'appren parfois néfaste des parents? ge à 1a bicyolette a eu pour résultat de Evidemment, rrou.s ne sommes pl passer du conscient dans ilïnconscient temps des mœurs rudes et des châtimeota iulte contre les lois de fa pesanteur. Désorpo;els. Mais pourquoi une fâcheuse . , c'est ~ rnoeJ1eJ épinière qui envoie les nous a-t-elle rejetés aux antipodes dl!I s sans recourir au cerveau, et c'est pou·rciens systèmes? 'La discipline , la cul i nous disons avec raison que l'équilibre la volonfé, ,]a préparation à l'effort, tout tient automatiquement . sous couleur de ne faire aux enfants Il en est de même ,pour toutes les direcpeine, même légère, nous ,]'avons oublif! Dans le peuple aussi bien que dana ~ imposées à l'enfant. D'abord iotfaut lui t,'tercent fois de dire bonjour, de remermHieux fortunés, les « remplaçants», i ;,r, de prendre des nouveHes, de céder le Miss , la Friiulein, le ;précepteur, là le ,S à autrui. Sa petite cervehle, vite impresl'institueur , 1re congréganiste doi,vent Marie dans la réiénération de /'huma: iprendre en charge les âmes enfantines jonnée mais incapab le de se fixer long temps nité déchue, ne croyons pas que sa ,puis- ,les cultiver et ·les aguerrir. Nos chérubina d de retenir les ordres, devra chaque fois Sé\flœ coopératrice s'en soit allée de!lireun nouvel effort. Mais .si, sans nous bien le temps de connaître notre misère, venue désormais inufüe. iS'il est ' vrai r, nous avons redit nos formu,les, peu à c'est entendu, mais c'est •là un raisonn que l'Incarnation et la 'Rédemption se de romance. Par veulerie, ,par crainte des elles se graveront dans le cerveau sen· continuent dans I' Eglise à triavers les oussion,s domestiques, nous leur pr jlif qui, 1ui, au moment voulu, fera déclan· si~ les, il est ~is de penser que le une vie miséraMe. Quand Hs tournent mer inconsciemment le ges.te souhaité et sans « faat » de la Vierge ,reste cltose néœs,ie ,J e cerveau pensant intervienne en rien. nous invoquons je ne sais quel:le fatali saiire. f.omme tout à ,J'he,ure, avec Ja bicyclette, Je souvent c'est notre sensiblerie qui fit tout Voilà 'POuirquoi aujowr:d'hui comme mallieur. dressage a eu pour résultat de faire passer jadis, c'est à el,le que nous devonsavoir i1leou telle idée, tel ou tel ordre, du cons· Hors de la famille, ,i,l ne saurait y avoir recours pour :pouvoi,r ,communier à la rien t à l'inconscient. vraie éducation , et œHe-ci tloit com grâce méritée par son divin fils . Toutes Jes circons tances de fa v,ie familiale dès le berceau, où le nourrisson, en quiUant ses yeux clairs, prend contact aveclpeuvent servir à ce dressage, mais c'est de quoi fon s'avise tro.p rarement. A faoble,par vie. Dans œ but, il faut savoir uti1iser exemple,on enquêtera avec bonhomie sur Jes lois de ·l'habitude. Indiquons-en ae mécani occupations ~ fa journée. -Qu'as-tu fait aYec en deux mots pour cela, supposons-nous tes camarades? Que t'a appris ton ,maître? train d'apprendre à monter l bicyclette. Sais-tu ce que c'est que tel pa.ys? Et vingt T:iraiHé d'un côté et de l'autre, le corps Le grand phifoso,phe anglai s Herbert autres petites questions sournoisement jetées obligé de se .porter tantôt vers la d Spenœr montrait un 1jour wi éleveur dont dans la conversation sans aucune allure d'intantôt vers 3a gauche. Au début, c'est 1le toute la soHicitude aJiait aux animaux de ses lmogatoire pédantesque . chef, Je cerveau lui-même, qui tien,t à s écuries, alors qu'fi laissait sans soins ses pro. Nous devons aussi tenir à jour le carnet Ier ,le jeu des muscles et à diriger la pres rejetons. Ce reproche, Jes argonautes desanté rée-lamé par nos admirables congrès nœuvre . Comme cet exercice est nou modernes, sans cesse à la poursuite de fa d'hygiène scolaire . On y inscrira la .tai'l:le,le pour lui, jamais fa réflexion n'est a Toison d'or, ne pourraient-ils pas ·Je prendre poids, tous les trimestres; on notera les maprompte, ·jamais n'arriven t assez tôt les pour eux? On envoie à !"écoledes enfants qui dres de mouvement destinés ,à ,prévenir ladies. En même temps, l'enfant sera habitué sortent du mtlieu fami'lial, tout déviés par de à montrer sa gorge, là se ·laisser examiner , « ·pelle ». Aussi faut-il voir comme 1'app mauvaises habitudes, et l'on s'étonne que des se raidi.t, comme il sue, comme il pe tout cela tenté et :poursu.ivi gaiement. maitres, en trois ou quatre ans, ne parvienLes mères donnent aux enfants la sensibicomme iJ chute. nent pas à effaœr ·les plis déplorables de œs lit~, mais qu'etles se gardent de tomber ici Et puis tout d'un coup le ibon tyran 1

La Préparation des Enfants à la Vie

1H dans l'excès, afin d 'éviter que tleurs pêtits dé· viennent des êtres de souffrance et de crainte. Sous l'iruhrence de médecins Tant-pis, fort rares heureusement , des mioches sont couv~ si anxieusement, le spectre de la ma1adie, traînant derrière 1ui la peur de vivre, règne si tyranniquement sur certains foyers, que rien n'est plus douJoureux . Il faut aussi se tenir en communication permanente avec Jes maîtres , se faire leur ei>llaborateur, compléter ·leur œuvre . Tantôt ce sera une lecture enfantine faite à haute voix par notre apprenti, tantôt un petit service de· mandé pour Jui apprendre à se dérang e et à obéir, tantôt encore un renseignement sol· licité .pour exercer son espri t d'observation. Nous nous intéressons aux plantes, aux ani· maiu.x:,mais combien p1us captivant le dressage des enfants, œs petits griLlons qui chantent à notre foyer J'arr ive maintenant à l' école. On. dit que les enfants n'y apprennent rien . Qu'en saiton! Les parents, dans tous les milieux, n'~ coutent tro.p souvent que leur fantaisie ou les caprices de .Jeurs marmots, leur donnent des congés à tort et à travers, et J'on se fâche ensui,te si le :pauvre être ne suit p lus avec fruit les leçons. .Pendant plusieurs années, f ai interrogé un :peu partout les petits ,primaires, et comme tous .Jes autres enquêteurs j'ai constaté qu'ils ne savaient rien de rien. Cela tient, m'ont dit les maîtres d'école, à nos programmes d'abord. On veut que les enfants soient de .petits encyclopédistes, on les bourre de nourritures si abondan tes et si indiges tes que leur pauvre cerveMe n'en peut rien garder. D'ai1Jeurs, ajoutent-ils assez judicieuse· ment, quel est l'homme instruit, très instruit, qui ayant à se documenter sur n'importe quel sujet, n'es t pas contraint de réâpprendre à nouveau et de retourner aux sources? Comme ·le tonneau des Danaïdes, notre cerveau, je le répète, ,Jaisse -perdre .presque tout œ qu'on y verse. Quand on y a mis peu de chose, il ne faut pas s 'ëtonner si, après quelques années de tra,vail aux champs ou à l':atelier, il ne ,reste plus rien dans le réservoir intellectueL. Réfléchissez un peu, Je


92 nôtre n'est-ÎI rpas toujours près d'être sec? Il faut donc moins s'attacher à remplir les cervelles ,q u'à iles meubler. Un homme, a dit Bretonneau, le grand médecin du dixneuvième siècle, un homme ne vaut ni par son savoir, ni par son avoir, ma·is par son caractère. Durant le passage à l'école, nous devons prépare r -le corps et l'âme de •l'enfant et non lui entonner des vérités vagues et incertaines. JI faut susciter son initiative stimuler son appétit intellectuel, fortifier' sou corps, tremper son âme, et au lieu de cela, nous foi enseignons l'analyse logiq~e nous faisons appel à 'la raison - .Ja rai~on de l'enfant! Au ·lieu d'apprendre au pédagogue l'amour de .l'humanité, enseignons-lui .plutôt l'amour de l'enfance. Et a.Jars nous aurons le vrai maître d'école.

Aduellement, c'est le contraire. les personne adorable du Sauveur exerce .sur la ,este, jette la semence; œ'lle de I'avemr, qui, gnes s'attar dent dans l'indifférence et ,ec:on n aissanre, récoltera. Ceux-là ont semé foule se retrouve 1usque dans Je théâtre et ie ·l ho1,fitl ité à l'égard de 1a religion, alora cinéma. Je sais bien que c'est une chose ex• dansles larmes, ceux-ci récoHeront dans 1'al· dans les villes, •les élites reviennent trêmement délicate que de mettre Notre-SeiiEgresse. me~t aux pratiques chrétiennes ()U letsr gneur, sa sainte ~re et les Apôtres sur ies Un autre indice r assurant est la faveur mo1gnent du moins une bienveillance croissante que rencontrent dans tous les mon~ .planches d'un .théâtre ou sur 1'écran d'oo ci• thique. des, même parmi les si-mplesouvriers, Jes re- néma. On tenta des essais qui furent malh~u· reux parce que, selon la remarque de Mgr Ce retour est part.iculièremenf traitesfermées, ces inconwarables instruments Chapon, parmi ceux qui les tentèrent, il mandans des centres comme Paris . A Mon de rénovation religieuse. Ceux qui y pren· quait, aux hommes de foi, ,Je métier; aux hom, à Notre-Oame, à Sainte-Geneviève, à oeut part deviennent de jour en jour plus mes de métier Ia foi. ·Mais, comme j.J ~lait Dame des Victoires les foules affluent .. ,jours, on clôtura it nombreux. Il y a quelques , , "" évident qu'on ne pou·vait se :désintéresser de des foules de femmes, mais des grou;pes l'une de ces retraites pour ouvriers, dans la ce grand moyen d'action populaire, on finit .pacts et impressionnants dlhommes, d1111 chapelle des Lazaristes de la rue de Sèv~. force de l'âge, Ils écoutent, avec un tes ouvriers arrivaient pour la messe de corn. par trouver des chrétiens convaincus, qui mi· rent ·leur science du théâtre au service d'un imprégné de foi, .Ja parole de Dieu; ils lllllnion·,en vêtement de travail, le bal'lo.t et apostolat nouveau et nécessaire. C'est ainsi queue devant les confessionnaux et vont les outils sur l'épaule. Des Sœurs de Charité que furent montées, par M. Emile Rochard, rangs serrés à la sainte Table. On y re s'en occupaient et un vieux missionnaire, à les quatre pièces du théâtre de l'Evangile: avec émotion des mutilés de la guerre , longue barbe blanche, 1es exhortait à persé· Le Berceau de Jésus, la Vie publique, la Pas· ~és sur leu.rs béquilles, et qui attendent vérer, en oo langage d'une émouvante simtiemment leur tour. sion, la Résurrection. Ces pièces seront suc.plicité. A la communion, .toutes ces voix ru• A Saint-François-Xavier, l'un de ces des entonnèrent le cantique • Le voici, 1'A- cessivement jouées à la saHe du Bon Théâtre, gneau si doux.> C'était archi-faux comme mu- à Puis. Le « Berceau de Jésus • a attiré une rieux éclopés avance péniblement. C'est• si~~l~ soldat. Un lieLltenant l'aperçoit et, 11111 sique, mais ravissant comme foi et conviction. ioule qui ne se rassasiait pas de voir et d'en· 'endre ces épisodes de •l'enfance du Sauveur. lm ev1ter l'attente et 1a bousculade invola Et il y avait quelque chose de profondément Il faut rerrdre au continuateur des mystèOn dit beaucoup de mal de Paris; et, maltaire de 'la foule, lui cède sa place et l' émotionnant dans .Ja vue de ces travaihleurs qui, avant d'aller à Jeurs d urs labeurs quotires du moyen âge cette justice, qu'il a réussi lui,même à s'agenouiller à la sainte Table, heureusement, tout n'est pas ·calomnie. H ne faudra it pourtant rien exagérer. Un visiteur diens, défilaient, gauches et lourds, à la sainte un seul genou, hélas! et J'oiiician.t quj au delà de toute espérance sa tâche difficile. assidu de ,Paris ,me le faisait encore remarJules Lemaître appréciait en ces termes l'œucommunie tous deux est un prêtre-solda~ l Table, mais rayonnants de bonheur et si parquer réœmment. A côté du Par,is 1éger, il y faitement recueillis. Au-des9USd'eux, dans les vre d'•Emile Rochard • Les paroles essentiell'aHure martia'.le, dont les bottes dépa• sous l'aube blanche. a le ·Paris sérieux, touchant et vertueux. Nous tribunes, !es blanches cornettes des Sœurs les de Jés-us y sont traduites avec une littéra· avons ·le tort, même nous autres 1Français, de de charité irémissaient comme les ailes des lité surprenan.te. Le public ne se rend pas C'est ,un spectacle fréquent que celui t trop mettre en 1umière le premier et de laisser soldais servant la messe. Dans la cha.pel anges gardiens, protecteurs de ces humbles. toujours compte de ce que cette simplicité a cotîté de travai,J. Outre l'inlérêt des choses, le second dans l'ombre. C'est une faute, puis· Et, .pendant que les derniers retraitan1s prod'un couvent transformé en ambulance • (]ue, aux yeux des étrang-ers, cela nous est longeaient une fervente action de grâces, trenie qui sont divines ici, I'œuvre a l'intérêt d 11u\' .peut voir la messe servie à ,un autel pa~ a grandement préjudiciab le. Beaucoup d 'étrandrame aux cent actes diver.s. Bile est pure, bougies, offertes par 'les trente ouvriers qui soldat, et, à l'autel voisin, ,par un enfant t gers et même de Français, bourgeois des pe- chœur. :L'eaûant de chœur est si petit qal avaient suivi la retraite, iormaient, au-dessus elle est .touchante, elle est toute pénétrée de tites vi,J!es, paysans des campagnes reculées, atteint à peine Je bouton de porte de Ja • du maître-autel, une couronne lumineuse. . douceur et de la foi la plus tendre. • qui se font de Paris une idée atbsotument Il y aurait encore des choses merveilleuses cristie et ne peut songer à transporter Il Pendant ce temps, le Bon Cinéma déroule, fausse, gagneraient à y aUer faire un tour, livre 'des Evangiles. Mais, très pénétré de Il à dire sur l'intronisation du Sacré-Cœur dans dans .favaste salle du Grand Cirque de .Paris, dans les bons endroits évidemment, et .il y en grandeu.r de sa fonction, il répond au prêllt ,les famiHes. Nombreux sont iles foyers dont son film palpitant: « Christus • . Son succès a a plus qu'on ne pense. avec une ferveur touchante et une piété ana' le Chr-ist Rédempteur a ainsi repris solennel- · étté énorme et n'est pas ,près de s'épuiser. 11 Si .Ja relig ion est en décadence quelque lique. le soldai est un sous-officier de cho ,Jementpossession, et, ce qu 'il y a de plus rea dépassé depuis longtemps sa cent-cinquanpart, ce n'est pas à Paris. Le spectaele qu'offre seurs alpins, amputé du bras gauche, décod marquable, c'est ,que cette pratique se protième représentation. Ici encore le metteur en la société aujourd'hui est .Je contre-,pied de de la médail!e .Jqili.taire et de 'J.a croix dt page surtout dans les familles ouvr.ières et scène a su respecter .Je texte sacré, et les acce qu'il était il y a trois quarts de siècle. A que les quartiers les plus popuJa.ires sont teurs, en s'adaptant mervei'Jleusementà leur g uerre et très fier d'assister le prêtre à I' cette époque. l'irré ligion était une mode citaceux aussi où l'intronisation se fait sur une tel. . Et, en voyant ces deux servants, je rôle, se font oublier. . . . L'âme oppressée suit dine, tandis Que fa foi était restée profonde geais aux deux générations qu'ils représelt plus vaste échelle. pas à pas Je Christ depuis Bethléem jusqu'à et pratiquante dans la p lupart des campagnes. tent, ceble du présent, qui, dans un glori Cet attrait de plus en plus grand Que la la Croix du Golgotha. [.a vérj.fé biblique des

A travers Paris

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paysages complète la .pieuse illusion. [..a musique douce et vraiment céleste de César Frank contribue à l'entretenir . Je ne crois [Pas que les pleurs qui trahissent l'étreignante émotion soient causés par ces appels directs à il'imagination et a,ux sens. La source en est plus élevée et plus pure L'âme bénéficie d'une douloureuse méditation q,ui hù fait faire un acte d'amour. Autour de moi, des enfants conduits par des prêtres et des religieuses se taisaient, immobiles. Au der·nier acte, quand de nouveau la 1umière irradia la :salle, je regardai mes petits voisins. La plupart d'entre eux pleuraient silencieusement. Un bambin Je 6 à 7 ans n'essuyait même pas les grosses ,]armes qui glissaient sur ses joues brunes . R des R.

les sauvages pour nous reconnaître à dia, tance, des provisions d'outils dans le ventq des viei'Nessouches. Je dois avouer œ:pendaJit q11enos outi<lsn'étaient pas d'une gra,ndeVI· riété, et qu'à l'exception de deux 'hachereaux de for c'étaient surtout des bout~ de fer rouil Jés de la iicelle et des balles de plomb donné~s par 1es seineu,rs. Le soir, faute de mieux_ notts Usions « Chasseurs à l'our.s ", les • Vacances des jeunes Boers », la « Ouerre &IQ bisons », les « Enfants de fa prairie », et je pouvais réciter, dans « Gérard le Tueur de Lions», .J'apostrophe qui re muait mon cœur: « ,Disciples de Saint-Hubert, mes îrères, c'est à vous que je m'adresse. vous voyez-vous en pleine forêt, la nuit, debout contre un gaulia d'où s'échappent des rugissements capables de couvrir le bruit du .tonnerre?• Oui, oui, je me voyais debout le long da gaulis et je frémissais de la tête aux pieds. Le lendemain, je trouvais que ile théâtre habifuel de nos courses n'offrait pas assez ae H me semble que ,j'avais une douzaine d'an. . dangers, puisqu'on n'y rencontrait ni. lions, ni rusons, ni troupeaux de pécaris fouillant nées, mon frère en avait dix. Nous vivions de leurs dents blanches les racines du .peti1 un peu plus que les vacances réglementaires chêne-liège où le chasseur s'est réfugié. à la campagne, les médecins ayant déclaré que je vivrais seulement à cette condition, et Un 1our, un des plus long.s de l'année, nous étions grands dénicheurs de nids, grands nous uous étions fait révei.Jilerà cinq heures chasseurs à la sarbacane, assoiffés d'aventudu matin par une vieille domestique indu'!,, res et lectures convaincus de Mayne-Reid et gente à nos fantais,ies. Dès .Ja vei!'le, nous de Gustave Aymard. avions rangé sur une f.a.h!e,en ordre parlai~ nos deux gachereaux, deux bâtons, deux fronDès le matin, de bonne heure, quand l'herbe des et un morceau de pain énorme, en préest 'lourde de rosée et que iles oiseaux sont vision des hasards ,que nous pouvions courir en éveil cherchant les graines, piquant Jes dans le désert. Une émotion inolontaire noua mouche{ grimpant aux troncs, des arbrës, serrait le cœur quand nous sortîmes de la nous cour.ions lever nos pièges ou bien les maison. Trois sansonnets s'envolèrent du toit cordées tendues aux endroits creux de la ride .la deuxième tourelle, et pointèrent vers !a vière. Nous savions reconnaître, à 'la façon gauche. dout le bouchon d'une ligne se trémoussait, - Ils indiquent la rou te, dis-je, il faut les filai.t en avant ou plongeait, la morsure du golll.Îon,de l'ablette ou de ,la car,pe; un 'J.ièvre suivre. ne gîtait pas dans Jes environs, un Inriot ne Les sansonnets se perdirent bientôt et nons faisait :pas son nid, un oiseau ne se prenait continuâmes à longer la rivière, ,large de 4 pas par le cou entre les barres d'une claireou 5 mètres. Le soleil chauifait dur. Vers 111 voie, sans ,que nous en eussions connaissanœ. heures nous nous arrêtâmes, fiers et un peu Nous avions, comme ~es tr appeurs, l'habi.inquiets de nous être égarés si ,Join. tude de fa fi'le indienne, des cabanes dans les - Je suis d'avis, mon frère, que nous pas· chênes, des_signes .muets ou des cris des bêsions la rivière, car nous ne pouvons pas re-

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Le Peuplier

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- Cotnment veux-tu restituer un ,peuplier? venir par le même chemin. Jamais nous ne serions rentrés ;pour midi tandis, qu'en traEn as-tu un que tu puisses planter à la place? • - Non. versant. · · · - Ni moi uon ;plus. Et nous devons pour· _ Oui, mais il faut traversel'! L'eau est tant restituer. profonde. _ Si nous construisions un radeau? Le retour fut triste, et, sitôt nos. haches _ C'est un peu long, répondis-je, et puis enfermées daus une cachette, de peu.r de con· nous n'avons pas de ,planches. Il vaut mieux fiscation possible, nous avouâmes très Iran· faire comme les sauvages et couper un arbre. chemeî1t et avec détails le meurtre du peuAu premier moment, cet-te idée de couper pilier. Ma mère me dit, après déljeuner. un arbre me ,parut foute naturelle. Nous _ Ce n'est pas tout d·avoir avoué une sot• étions .perdus dans le désert, seuls, semblaittîse mon ami: il faut la réparer. Tu monteil dans des régions où 'le voyageur est à lutras' avec Baptiste en cabriolet et tu iras tout ~me toute sa ressource et se sert librement seul taire des excuses à Mme ,Ja baronne du des choses. Nous primes à nos ceintures nos VolÙ-er,à qui l'arbre appartenait. petîîes haches, rouiUées jusqu'aux deux tiers Me voilà. donc dans le cabriolet, à côté de de la lame, et sans plus de délibération, à la Baptisie, qui ne disait rien, selon son usage, façon des Indiens Pieds-Noirs, nous nous mîet portait dans la poche de sa veste .me •lettre mesà frapper sur le tronc d'un jeune peu· de mon :père à IJ'adresse de la baronne. Je ,plier. Nous l'attaquions savamment, par la n'étais pas, à beaucoup près , aussi ,lier qu e face qui regardait la rivière. Enfin, dans J'orle matin. gueil du triomphe, nous vîmes la haute tige Quand on m·eut rntroduit devant 'la base pencher au-dessus de l'eau; un craquement ronne fétais très troublé , et ·j 'avais la lettre sonore annonça que la dernière Jarne du tronc, entre ,Jes doigts. trop faible .pour porter :Ja ramure éclatait ~n - Ahl madame lui dis,je, je viens parce mille fibres. Et le beau panache de feui•Hesléque, en f;isant le s~uvage, ,j'ai coupé un peugères et fines, décrivant un demi-cercle, s'aplier! bafüt parmi tes au'Ines de ,l'autre rive, et se _ Comment! mon petit ami, vous faisiez cou·cha sur :Je pré voisin. le sauvage? Le pont était Jeté. Nous passâmes à ca:i_ Oui. madame, dans votre pré. Nou• fourchon, nos nobles haches tout humides au avions nos haches, nos frondes. Il faHait un côié. pont. fai bim du regret de ce que .j'ai fait , Mais comme ,nous battion.s en retraite vers madame; mais 'je vous assure qu'en tombant ,Jamaison, tous deux silencieux sous 1a grande i,J n'a pas abîmé un seul au'lne. D'ailleurs, cha'1eur,qui faisait taire les oiseaux et chanter voici '!a '1ettre. les gûlfons, nos pensées se modifièrent. L'arElle n'avait rien co111pr is a mon explica· bre devait appartenir à quelqu'un, bien sO.r, tiot1. Pendant qu'elle lisait, je me demandais on l'avait planté; on attendait de 1ui dans l'ace qu'el,le atlait exiger en compen.sation du venir des i!attes ou des chevrons de toitures, .peu.plier. Je n'avais ;pas d'économies . Je. ne et nous avions coupé l'arbre, touché au bien ;possédais que mes lignes et une c0Uect1011 d'autrui!, ct·œufs· mais à ce moment.là, j'aurais volon- C'est 'toi qui l'as voulu, me dit mon tiers tdut donné même la viirine, pour obtenir frère. Nous allons être gronMs! ,Je pardon de Mme du Volliez. Eile releva la tête. Elle souriait. - Si ce n'était oue cela! répondis-je . - Etait-i'I bien gros? dit-elle. Et comme 1je sa;.ais mon catéchisme, j'a_ Comme vos deux bras, madame. joutai: - Alors vous ne m'avez pas causé grand Le plus difficile c'est qu'il va fa'Lloir resdommage. Mais que faire d'un baHveau pa· tituer!' 1

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91 96 reH? Le bois ne vaut rien pour brûler. Tenez me dit-elle eu me tendant la ma.in nous n'e r~ reparilerons plus, c'est oublié. Cepend~t je vous imposerai une pénitence, oh! pas bien dure. Je suis très viei'lle mes voisins m'ou· blient; je laisserai l'arb;e où il est tombé· vous repasserez par Jà un j.our ou l'autre vo~s penserez ma,lgré vous· à i!a propriétaire, qm ne vous fera plus peur. Peut-être m:ê.me aurez-vous l'idée de revenir ,Ja voir? e 'l'ai eue cinq ans de suite, iant que la ·v1e1Uedame a vécu. Au bout d'un an les re· jet~ vigoureux de l'arb re avaient j;i1!1lides 1~acmes. Apr~s deux ans, iL formait une cépée rnnde et feul'llue. Le printemps suivant un merle y faisait son uid, tand.is que de's légions de champignons rongeaient la tige sur fo pré voisin. Le ,pont devenait dangereux. Mousseux fout du Iong, saisi et recouvert aux extrémités par des forêts de lis jàunes et de 1·oseaux, les martins,pêcheurs seu1s en usaient. Je suppose ,qu'une crue Fa emporté. 'le remords était fini. 1Le souvenir m'est resté. René BAZIN, de ,J'Académie française.

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Lumièredans la nuit J ~i lu autrefois que lorsqu'on s'élève dans Ies all's en baJlon, la terre change totalement d'aspect et qu'elle n'a pJus la forme sphérique qu'on s'attendait à lui trouver. Je ;prends cela comme un symptôme du regard avec lequel Dieu de son ciel conte:nwle la terre. Il ne voit pas -les choses comme nous ·les .~oyons, mais plutôt .d'une manière (out opposee. Remarquez-le bien. . . . Il est Je Dieu des coniradictions. Considérez que :lui ,Je roi de l'u~ivers, se laisse douer sur ~e bois de la Croi~ par ses protl)res créatures, et que Je :Plus m1serabl,e .de la terre a le pouvoir par son péché d enfoncer rplus arvant les clous dans les mains blessées de son Créateur el de serrer davantage ra couronne d'épines autour de son front sacré. Ah! si les Hbres1)Cnseurs orgueilleux, q~i outragent et pe·r·sécutent Jé· sus, comprenaient comme il se ,trouve abandonné, seul, bafoué, ce Dieu tout-,puissant atta,ché à sa dure Croix et attendant .!'amour

LaCroix sur les hauteurs

des homm 7s, je crois qu 'un grand nombre cœurs froids s'amolliraient et que bie11,~ Il est cinq heures du matin. 11à-haut, Jes mcrédulè_s tombe~~(ent à genoux, comme ,upes se montrent brillantes du manteau Je ~au!, pns ~e p1he pour celui que . jusq~ (oi Je que leur tendent .Jes rayons d'or; quelils ont persecuté . u aq s uuages en larges bandes ,pourprées leur Vous le voyez, !es vues de Dieu ne 80a felllun dais resplendissan t. Le soleil dore les pas celles des hommes. O>tealL'< embrumés et .Jà-haut, fout là-haut, sut ~evant foi, Jes hauteurs sont basses, et espnt, ne ,passe 9ue dans les vallées, chez faiplge qtti domine la forêt, :Jes derofores hu1~h,~s. « ~uscitans a ter,ra ioo ,pem et de o111bres achèvent de di sparaître . L'on n'en tend steico1e ex1gens pauperem •, comme n0111 p111s que l'au~ade triomphante _des ~oqs et les chanton s à Vêpres au « Magnificat •. joyeux gazoui:!lements des petits 01seaux, C'est p~urquqi je pense ,que la lumière lllli, Que j'aime cette heure paisible où mon chaque s~!r, rayonne dans les grandes viUa; aine semble pa1ticipe.r à Ia virginité de rJà.na· 1 cel~e lum1ere faus~e et grê le des ,joies mot, <la1?-eset de la ,sCience païenne, a infini111e11t tutt reposée, 011 mon cœur, rafraîchi, :par 1a 111o!nsde _valeur aux yeux de Dieu que la seule prière, s'élève sans etiort! li n'est pas encore feneire fa1blemell'téclairée d'une pauvi·e chatt, appesanti par le poids du gour, et, avant de b~~-~e pays~n,, où une famille pieuse fait la seprêter [t toute s les exigences du devoir , i l pnere du soll' a la lueur- d'une unique chu. se fortifie dans la méditation si,lencieuse en delle. Je pense que cette lumière vive blanche facedes beautés de cette nature si riche et ·si et crue, qui brille et se targue d'êtr~ :Je sym, bole des lumières de la civili sation n'est que prodigue de ses dons. Me voici donc partie avec une compagne, ténèbres et obscurité aux yeux d~ Dieu d pour une course, un frais matÙl de mai. Nous que, dans J~ faible lumière de la chaumièrt errons se~les dans 1a campagne muette; un cl,u pays~'?· il re~onoaît ,Ja .Jumière de sa ~ ,pre. lu~1~1:e ·~u1 est fa vraie Jumière et la petit chemin, côtoyant une haie d'aubépine, vraie c~v11_1sat1on . Et c'est ainsi que Dieu, doit 110us conduire sur une co:lline boisée, où quand Il Jette son regard sur la terre ipennous fixerons quelques instants notre tente. d~nt ,Jes lougues nuits, voit un abîme de t6, tes tussilages, les anémones, Jes polenti,lles ?e.b1:es là où Fhomme croit voir 1a lumière croissent ·à nos pieds pendant qu':m-dessus Ja!'lhr comme d'une source abondante. Mais le l<;>?g des ,champs s~Iencieux il voit dans la denos têtes ·les pommiers étendent leurs branlu~ere des foyers un tranquille reflet dea ches couvertes d\! fleurettes rosées. Les ceps grisâtres des vignes conunencent à s'égayer étoiles éterneJ'.les des cieux. un .peu, s'ornent de feuHles d'un vert 'tendre, JŒRGE NSEN . et déjà nous saluons avec le vigneron aes .prémices de la récolte future. Bientôt Jes vignes s'anêten t : Qes prés où déjà s'étoilen t les narcisses blancs et 'les boules ont remp lacées, · :çQueNe folie. de compter sur les hommes1 lons'Le.d'o! chemin devien1 raide, le gazon es l court To,~s n~sr amï,s, qu?i qu'ils soient et que!s et serré; ies rochers rendent notre marche difqu ils :s01ent, n_o?t nen, ne sont rien, ne peu· ·licile, mais qu'importe, nous voulons arriver vent nen en gen_eral pour nous aider dans un à tout prix. Souvent, du fond de la val,lée, nous vrai besoÎtl. avons fixé la croix qui domine ie coteau et t Celui-là possède la vraie joie dont la doot la silhouette austère, dessinée sur !J'horiconscience est sans repro C!he . zon , semblait nous dke: « Sursum cordai» 'Notre atnbi'tion d'aujourd'hui est de l'attein~ Un des châtiments du menteu·r est de dre, en alant donc! 1t1ouspoursuivons notre croire à ses propres mensonges. course malgirê [a fatigue ,qui commence à se t Les heures de détresse ont parfois des faire senfü. éclairs qui mettent à nu tout notre horizon.

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Pensées

Soudain, entre deux murs de pierre, rempart naiurel, la croix se déco!lpe nettement sur .le cid d 'azur. Haute de quatre mètres, elle étend ses grands bras suppliants et ,longtemps nous Ja considérons avec un saint res,pect. Oh! qu'ils ont été bien inspirés ceux qui conçurent la pensée pieuse d'élever un calvaire sur cette hauteur? L'ont-ils placée Jà-haut parce que 'i'horizon y est plus vaste, ,le paysage ,plus grandiose, la vue plus belle? La beauté du site ,a -t-etie seule déterminé cet em:placemen1 et sa :sauvage grandeur a-t-elle demandé, pour être mieux comprise, la consécration da la croix? Je ne sais, mais j'aime à croire que ceux qui vous ont placée dans ceHe austère soli· tude , ô croix trois fois bénie, ont obéi à une pensée de foi plus ,profonde et plus haute . Ce n'est pas la beauté du site, l'azur :Jumineux, le vaste e~pace, la clarlé qui rayonne des sommets, qui ont afüré leur attention. Non , Bs se sont rappelé que c'est de la hauteur que Dieu a fait en!eudre sa voix, que se1on rl'expression du poète. « Jéhova de 11aterre a consacré les cimes». I!s .se sont souvenus que ~ divin Supplicié a voulu mourir sur une élévation telle qLte ,:~lie-ci, et voi'là pourquoi i;ls .vou~ y ont placée, ô « no tre unique Espérance • ! « L'histoire de la croix, a écrit Hello, se confond avec l'histoire des hauteurs! » Que j'aime cette pensée! Elle m'explique la sympa· thie mystérieuse qui attire mon âme sur [es sommets! Non, ce n'est pas seu1ement parce que de ·vastes horizons s'y découvrent à mou œi:t émerveiUé, parce qu'un air plus fortitiant, ,plus embaumé y dilate ma .poitrine, parce ·que je m·y abreuve de solitude, de paix, de joie, que je les aime, mais parce que ile souvenir de mon Dieu y est marqué en iraits :plus nets, parce que je m'y arpproche d.e ,Lui, parce que tout me parle de sa croix. Le poè'te qui écriv it cette pensée J'a-t-il creusée jusqu'au food? At-il réfléchi que, dans l'ordre des choses divines, on ne s'élève que :par 'la croix? a-t-iJ compris que ce qui est grand, noble, &evé, :plus haut ,que le vulgaire, ne J'est devenu que par 1a croix? L'histoire de la gra!ldeur morale d'un


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98 homme, c'est l'histoire de Ja cr~, car on ne devimt grand, on ne devient bon que par fa -douleur! ne même que cette croix, pieuse traduction d'wie grande pensée, est plantée tout là-ha,t entre 'le ciel et fa terre pour nous avertir que ie lrait d'union entre ,Je terrestre et l'infini est Jésus, notre Médiateur suprême, et ;pour nous recommander d'élever nos cœurs toujours et san~ cesse, ainsi le talmt, le génie, !a bonté, la beauté sous toutes les formes où ils m'apparaissent, me disent toujours de chercher plus ha,ut, de ne pas m'arrêter à ~eurs dons ,qui me chument, mais de 'les rapporter tous à Dieu et de fixer en Lui seul 1o1&tesles asp irations de ce cœur insatiable du Bon, du Vrài, du Beau. Et souvent, quand une âme d'éfüe se ,pe11che sur mon âme pour 1a fortifier ou pour se reposer sur eUe dans le passage de la vie, je orois voi,r rayonner Ja Croix bénie qui Ja transfigure à 1l'image de son ,Dieu! Mon âme s'attendrit et je bénis Ce'lui qui, tirant le bien du mal, ne nous envoie la désiililusion,1a douleur et la mort que pour ,placer nos âmes sur !a hauteur, dans ·l'infini! Voill !es g.raves pensées que Ja croix de S. m'inspira ,pendant qu'appuyée sur sa forte· tige, ~es yeux fixés sur .Ja plaine embmmée, j'écoutais chanter dans mon cœur le cantique de fa ,prière et de la solitude que l'on entend sur les sommets. OARIT A.

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Embrassez-moi l -

Donc, Pierre, c'est entendu? Oui, monsieur :l'abbé . Eh bien, bon courage, mon, enfant. La porte du !Presbytère~ .referma, et Pierre sortit du pe'tit jardin. C'était m adolescent de be11e venue, déjà grand pour son âge (H venait d'avoir seize ans), assoupli par une pratique assidue de la gymnastique, fort d'a,pparenœ et de réa'lité. Avec cela Wl visage doux, presque timide, et un front calme sous l'ombre des cheveux très

mier moment, Pierre resta décontenancé; l'aublonds. Une toilette « au point> tl Voyez-vous, mon .Pierre, le bon Dieu tre s'en aperçùt se mit à ri.re. qu'il était de bonne famille. . . et qu'i,l voulu que vous fussiez un de ces ga· ' _ Eh ben, !'bourgeois vous v'Ià re n1o~ · soin de sa personne. paslùs ou moins effrontés, noirci~ d~ char· p t d'autre chose hélas! Mats s1 vous· C'est-y q'vous a,uriez besoin du pharma~1en? 'Le curé de Saucour·t était un de.ses e ' . t Ce mot de bourgeois fit soo: effet. Pierre Î .vorisé il n'empêche que ces gamms on surveiJ.Jant.sdu collège, auquel il res'tait songea iout de suite à '1a définition d~ bour~ :me c~mme vous. Ils contribuent . pour fondé1tieat attaché depuis que, dans t' citant le •, , geois que !'abbé• vena1·t dè 1Ul·· ·11·re quote-part à voire bien-êlre ma_tér1el.li de ses treize ans, H en avait aippris l'i socia'li,ste Allemane: • Le bour~1s, cest. un entre eux et vous un rapport social. tance du gouvernement de soi-même. Il 111 homme qui a reçu une éducah~n s~1al~ , a Je vous vois venir M. l'abbéVous vouretrouvé avec joie à Saucourt, et pendaat mais qui ne s'est pas donné .la ,peine dexam1' de ceux qm-. men· ' vacances il a·Uai't, plusieurs fois la se que j<!ne m'isole ,pas ner ce qu'est ,réellement un -travailleur. Un causer familièrement avec lui. ~ t. Mais que puis-1jefaire à. mon age?. bourgeois, c'est un homme qui ne s'est pas Ce ,joLir-là, iJa conversation avait dû li - Plus que vous ne pensez, cher ami. non plus rendu compte de .Ja.somin~ de 1~ssérieuse, à en juger par ,}'attitude ,pensive $111S doute, i'L est trop tôt po~ _vous lancer fice que réclame 'le co.rips 'social, q~1 ne s.est jeune homme. Lui qui n'était ipas à ~ les œuvres sociales. Mais il est temps jamais demandé quelles réformes ri. c?nv1~cu,rieux et qu'on taquinait souvent sur de~ewire contact avec :les ouvriers. ~e :votre drait tout au moins d'amorcer ·pour faire. d1·s· yeux vagabonds, il remon tait fa grand ri!~ natale, ou, pour être ;plus precis, uec paraître la plupart des misères h~maines; sans rien voir, tandis q:ue dans ses mai111 lesadolescents de votre âge. c·est un homme qui pense trop à iw, et pas canne de jonc s'agitait automatiquement. assez aux autres. Voi,Jà ce que c'est, un bour_ Et alors,, · · Et de fait, l'abbé Duret :Jui avait fait fait _ Alors réHéchissez-y, mon ~fan.t . Et ~ geois!» un petit examen de conscience On avait cr. voireprochaine .visite, vous me d1r~z œ qui _ p~rdon, dit-il, je ne suis ipas un bour · bord causé des premiers jours de vacq. ,ous semblera plus ,pratique. A moi de vous geois. ces et du repos joyeux qu'ils assuraient, ]là llligérer i 'idée, à ·vous de l'étudier , à nom, , _ Tiens, quèq'vous êtes alors? . on avait convenu des moyens surnaturela l _ Moi, étudiaint, à votre service, mon a~ 1. de conclure. . . employer pour éfablir en soi de ;pLusen plel Et Pierre, qui avai.t repris son sang-t.ro1d, Sur ces paroles , l'entretien avait .P~1s ftn. le règne de Uieu et la maîtrise de Ja voloalf. Et voilà pourquoi Pierre Va.renne é'ta1t son· riait de bon cœur. , Puis tout l COlliP: - Ah ben oui, à m'servicel. Faut-yq vous . - Et Je devoir social, Pierre? avait quit geur en ayez du culot! V'zêtes tous pareils l vous Qu'allaH-il faire? Prendre cont~ct a~ec i_es !ionné l'abbé. .fiche d'nous! . P ie~re avait ouvert de grmds yeux, Ctl adoles;eentsde 'SOOI âge, c'était vite dit. <.;es - Qu'en savez-vous? Vous .ne .meconnais• fils de mineurs n'avaient srien d'attrayant. Us yeux gris-clair, francs, purs, où l'abbé ainail sez pas. Voyons, regardez-m01 bien. dans les =raissaient sales mal élevés, plus ~u plonger son regard , mais i'l n'avait r ien r6, lw. .~' et sa d'is rincfton s'en yeux. Ai-je l'air d'un mente11J1'? moins canai!Lles d'aUure, ,pondu. .u 'h a1·t. ·Et ... nu1·s , coinmmt ies iréquen· L'autre fixa ses grands yeu~ tout b~ncs, - Ma paro le on dirait , Pierre, que je VOII cnarouc qui faisaient ·saiHie dans un visage noir de Ier? Serait•il seulement accepté? Accepté, n: parle hébreu! charbon, sur les yeux de 'Pierre. Sans dou: de Jeur contac~? H est vr~1 so~lfrirait-il pas - .Pas tout à fait, avait irepris le qe1111& te ne regard affectueux du jeune homme llll homme, 1e comprends vaguement œ que voua que l'abbé était là pour ,Je gu1d_er.: . Mai! ' car il reprit:. n'importe, la chose ne lui para1ssa1t gu~: plut voulez dire, mais .... pratique Les paroles du curé sur ses pn v~ '. ~ C'est bon, c'est bon,·· U n'sufüt pas .....,Mais, je ne sais pour queJle cause, ,je Dt d'ipader, faU:t travail,Jer. Quèqu'vous voulez distingue pas très bien·, . . . Bon, Je vais voua lèges lui revinrent soudain à l'esprit. C'étan bien vrai qu'H avait été iprivi'légié! Il aiu~aft faire pour moi? aider. mon fils. ,Ecoutez-moi. · . . . - Po:tr vous? Je suis jeune et 1ene pws E't alors, pendant un Jong moment, le çurt pu être un de. ces gamins gue~és par 'le vice'.. pas encore m'occuper de vos i~téret~ m~té· des mineurs avait, dans cette intelligence ee- sans instruction, san.c,formatien, san: appw reine lait ,iai llir rétince lle qu'H voulait qui moral sans atieclion qui ,tes préservai. riels . Mais j,\ y a one chose que qe peux faire, Pi~rre en était là de -ses réf.iexions lors· c'est de vous traiter en ami, s i vou~ voulez. l'actionnât. A l'adolescent devenu grave, il rue avait expliqué •les devoirs qu;imposent Ja si· qu'un choc brusque 'l'arrêta net, iPar 1.1.11e Le • si vous voulez > fut dit avec un ~u · re tuatioo sociale, Je séjou,r dans un milieu oit' transversale un garçon de 15 à 16 ans, qui.. • de timidité dont Je mineur s'aperçut. Un rire vrier , le ;privilège de nns'truction et sw·tout venait de la .mine, venait de déboucher ~ l 1m· légèrement canaille .Juifendit la bouche , proviste et il y avait eu irencontre. Au prede la vie ·smnaturetle.

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J.O(j

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- Ben sOr, interroga-t-Ï'I,j'ipeu être vot' Une vocation, dit notre auteur, ne doit ami? nolion à acquérir pour réussir seu·lement nous procurer le moyen de "'11 l"'emière - Sûrement. Ja vie. Apprends donc à te connaître. A;. 5 notre vie. Elle a un but plus élevé.• El!e uoebonne mémoice, es.tu bon calculateur? - Eh ben alors, embrassez-moi! pendant foute notre activité prO'fessi~ ~tu un jugement clair ? Sans te tromper ~i~re ne .s'attendai.f pas à ce coup droit. nous maintenir dans Je bonheur et da--.. .-même tu peux répondre judicieusemenf à Il hes1ia. Mats en un clin d'œi l il revit dans joie de vivre. Ill 1' . sa mé moLre, avec une ,précision' curieuse ses questions. 115 . Chaqu~ enf~nt est entraîné dan s une dire& Si tu n'as pas ces qualités à un haut degré, réflexions de fout à l'heure. Vautre allait ,lui t1~." spéciale;_ li a des c~pacité~ pa.rticu~ lancer je ne sais quelle ,plaisanterie triomfi te dé$ole pas. Tu possèdes d'autres dons . L m.stinct tqm est en dw, ses mclmationa le phante, <iln'en eut ,pas 'le temps. Qudle est ton adresse manuelle? As-tu la Lâchant sa canne qui rnula sur la chaus- poussen!. à dével~pper ses talenfs prédOIIII, in légère ou es-tu malhabile aux trava ux nanfs. S Il y parvient , il est heureux et 111 sée, ·Pierre s'était jeté à son cou· et sans soulent. ~ .. nuels? Te sens-tu cacpable de manier des ci du charbon qui lui estompa it' ,les lèvres, il outils,des instruments, des matériaux? Il e3t .Pembrassai't sur les deux ,joues. .. Commfnt doit s·effecluer ,le choix d'une trtsimportant de savoir si tu possèdes ces r'.~re~ Trop peu de jeunes gens on[ a1111 Jamais sans doule le pauvre enfant n'avait aptiiudes.Si tu n'es pas lixé, ten1e l'expériend·mdependance pour suivre, de leur J)rGpt ét~ embrassé ~e si bon cœur, car lorsque L't,Utilise tes loisir s à rendre des services a cheJ, leur aspiration intérieure. Beaucoup • Pierr e, I_esmarns sur ses épaules, [e regarda Il cuisine, dans le ménage, au jardin , à ·)1 fan{ leur choix que d'après les désirs et lia en sauna.nt, deux grosses lames tombaient (llllpagne.Recherche des Jeçons d'adresse m1de ses paupières. conseils de leurs parents. Or·, beaucoup • aueJle.Regarde autour de toi œ que· font les parents ont .Ja conviction qu'un fils de paysq - Voilà, et maintenant dis-moi, ton 110met œvriers du voisinage. Visite les e~positions , ton adresse. J'irai te voir. ne. ê~e ~aysan à son tour, pas })Ill, observe les devantures de la ville ou du vilqu ~n fils d artisan ne peut re3ier artisan. Jlt - Farchet, Jean, rue des !Moulins 10 au lage.• fond de .la cour. ' ' croient que seul une professiou plus éJev. M. Hohn insiste sur ·le fait iqu·un garço!t ~ue celle du père assm·era le bonheur de SO& - Bon, entendu. Moi, je m'appelle ·Pierre qui a donné d'évidentes preuves de son adre 3hls, ce qui est une conception tout à fait Varenne, et je demeure 5, rue Thiers. Si tu œ manuel!!e, doit choisir un métier manuel ve_uxve~ir me voir, ne te gêne pas. Au ,pre- fausse. qwind bien même il aurait fait des éiu.des semier qw verra ,l'autre! · D'autre~ jeunes gens choisissent simp1emeal condaires, car c'est cette habileté qui lui don. - Faut m'excuser, dit le grand garçon, Ja profession de leur père, d 'un parent Oil nera l'avantage sur autrui. fout penaud devant cefte camaraderie insoupd'un voisin parce qu 'ils en ,recueilleront à • As-tu les mains vigoureuses , es-.tu fort et çonnée. succession; d'aufres encore se contentent d'i- bien por tant? alors deviens agricuHeur, ma- Tu n'as pas besoin d'excuse tout est miter leurs camarades. Très souvent on se de. çon, charpeniier, menuisier, seHier, serrurier, bit-n qui finit bien. Au revoir, Jea~. mande wiiquemeni: QueJle est la car.rière qai cordonnier, boulanger ou boucher. Si, à côté - A r'voi.r. procurera à mon enfant Je meilleur reven!J? de cette habile té, tu as de don du dessin, de Ils se donnèrent la main et se séparèrent. D'autres jeunes gens enfin, en raison du dé- ls ~:ieinture, l'amour de la .nature, Je goû t 1e G.,,1me il rentrait chez Jui, Pierre pensa: veloppement trop unilatéral de Jeur intelli- la fantaisie, deviens gypseur, relieur, lithogr a- Al.Jons,-le début n'est pas mauvais, C'est · gence, sur ·les bancs de l'école ne veulent dephe, photograp he, tailleur, coilfeur, tapissier, l'abbé qui va être content! venir que mécaniciens ou élecÎriciens ou bien jardinier ou confiseur. Si tes aptitudes sont foncti?nnaires, commerçants ou savants. Mais particuJ,ièrementprononcées, tu .peux être pei.ncombien d'individus sont mécontents de leur · fre-décorateur, graveur ou doreur. •Es-lu, en sort.parmi .les écrivains et les fonctionnaires? outre, bon calcuilateur, aux idées claires et préS1,Jechoix d'une carrière s'effectue dans ces cises, deviens, ophcien, horloger, mécanicie'.1 con~itiom,, c·est un pur nasard · si notre proou électricien. Un in~énieur suisse, M. flohn, a publié, fess'.o~ n~~s donne vraiment satisfaction. Un « Ne crois pas que ces conseils te conduisur ce suiet, un article infiniment intéressant chotX JUdlC!euxdoit être fait sur d'autres basent à une profession de ,peu de valeur. Tu d.ont nous ,croyons ulile pour feus nos jeunes ses. auras, en les suivant, choisi la carr ière qui ~e c1toyt-m, de reproduire ·l'essentiel. C'est, ,:n • Mon e<her jeune ·lecteur ne te de~nde donnera les plus g,-andes ;possibilités de per· effet, chaque année que notre 1jeunesse se pas tout d'abord quelles sodt les professions fectionnement. D'a,pp1enti tu deviendras outrouve, il l'entrée de la vie pra1ique, en preà_choisir, mais qu elles .sont les propres capavrier, puis contre-maître. Si tu développes sence du choix d'une carrière. c11és. La connaissanœ de ta personnaHté est safüsamment tes capacités, .tu pourras devenir

ton propre maître: entrepreneur ou indus· !riel. Et, à e<ha:queéc11e Jon qu~ tu graviras , t,, seras heureux et content. •

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·peu:

Le choix d'une carrière

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Une :fl.ottede commerce suisse Une association s'est constituée, en Suisse, pour la fondation et l'eJQJloitation d'une flotte de commerce suisse. Ce projet n'es.Hl pas chimérique? la Suisse n•a point d'accès libre à da mer : point de .port neutralisé à sa disposif.ion particulière; poin t de flotte de guerre pour protéger son commerœ mariti· me; point de code pour régler la conduite des équipages en mer. Cependant aucun obstacle ne s'oppose absolument à ce que notre pavillon flotte sur !'Océan. Un Suisse établi à l'étranger et qui connaît ta navigation de commerce a défendu avec de forts arguments ·Je projet d'une Hotte suisse. 11 regrette que l'esprit d'entreprise des Suisses ne se soit pas porté iPlus 1ôt sur œ champ d'activité. Les artides favorables au pavillon maritime suisse l ui paraissent trop timides. Les objections opposées à ces initiatives sont purement thêoriqLJ.es.Dans la réa· Iisation pra1ique, on pourra siimplement les jeter par dessus bord. Dans un message du 25 novembre 1864, Je Conseil .fédéra l d&:lara: « Le droit de la Suisse à ·l'utilisation des mers est inattaquable: fo paviHon suit la po· liti@e du pays. Il n'est pas ,besoin que qes a,u!res nations reconnaissent spécialement le pavillon ou le droit de de faire flotter .• Cette déclaration règle parfaitement. le côt! polifi.que et ,juridique du problème. Ot.t ne peut que regretter que des déclarations officielles du gouvernement suisse, en 1864 et plus taid, aient compliqué la question par des · ~onsidération.s de détail, qui ne devraient pas obscurcir noire droit éviident e! primordial. Quand des petites nation.s comme le Siam, ile Pérou, en~oient pour fa premiè re fois un de leurs rares vaisseaux dans 'les ports d'une aa.. tion étrangère, ils ne font pas de démarches 1


102 pr~l~les, et ils ri'eri sont pas moins accuel'lhs. Les irai tés de commerce de la Suisse avec les autres pays nous reconnaissent exP1:ssément la liberté de commerœ et d'industne dans les ter11itoires étrangers, ce qui corn. prend, s~. aucun doute, le droit de corn• rnerce mantime .

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Les propriétés des plan

le forestier coupe et âette au fumier? A i serviraient ces mi,1Jiers de plantes ,qui issent sur nos montagnes el qui meuren{, Bien des ,produits chimiques t! jour d'automne, .sans qu'un être humain ~a.ns la thérapeutique agissent presqu ·t daigné deter sur elles ses regards? TouJours _et d'une façon incontestable co~ • ces plantes et ces aPbri-sseaux ont 1Ieur rai1t1alad1esde fhomme, W1 grandi 110rnbre ilOIId'être. Chacune d'eUes possède des rpro-_On voudrait que la flotte de commerce iper~onnes persistent à ne ,pas en faire 1 ,ri~fés ~ue nous dev-~ions coonaître et utilisu~sse _eOtun port d'attache ou plusieurs ,ports plo1, prétendant qu'ils ont wte mauvaise~ r,r, mais que nous ignorons. Toutes sont qui lui réserv~nt une place particulière. D'afl~ence, sort Jes uns sur l'a.p.parei,Jdi ,our nous un trésor, mais nous .ne savons pas près _des renseignements .qui n'ont pas été désoit Jes autres sur l'origine en général. ifeJ' ,profit du tra vai~ que fait la plante dumentis, la France serait disposée à nous ac-' . Toutes Jes substances que contiennent f'IIIItout un été en buvant ardemment à la corder œ traitement de faveur dans l'un ou lWl~mbrables flacons de l'officine du ~ ,ourcebienfaisante du soleil et en arrachant l'~utre de ses ~ris. La Hollande, l'Italie, l' Au• mac1en, et que 1es médecins prescrivent . &la terre ce suc si précieux que nous ne satr.1che n~ seraient pas moins accueiilantes. La nellement avec 'llne science acquise apr~°'; perspective d'attirer chez eJ:les une part nonombre~ses années d'études, sont le résulllt y0nspas apprécier à sa juste valeur. Il me serait impossil:>le de décrire ici les tabl~ de notre trafic ne pourraient laisser inde .fa science moderne et l'œuvre des propriétés particu lières de chaque .plante; sens~:bles ces nations ou d'autres encore. Il hommes qu.i ont illustré nos univer,sités~1111is ouvrez un livre de botan ique et après serait :bon, sans doute, que la Suisse etlt ion g,rands Jaboratoires; mais nombreuses : J>?rf p~rticulier: cela n'est pas, néanmoins,. encore les personnes qui prétendent que te. avoir .lu ,la première rpage, vous serez étonné d'apprendre que telle plante qui croît dans necessatre à la constitution de sa flotte marplantes qui croissent partout dans notre Pl; ,o!re jardin et que vous jetiez 1tt fumier sert leur sont préférab les. Jt, -~hande. Le droit intemationa'l l'autorise à util guérir telle maladie dont vous souH.rez deliser, pour ses stationnements ·réparations , u_faut en effet re~onnaître que aes planlet puis longtemps. Après avoir lu la deuxième etc., fous les ports du monde, ' ' ,po_ssedent des. propnétés presque sumaturet. page, vous serez émervei'llé de savoir que te'LAu temps jadis, ·les usages maritimes les les po~ guénr les maladies dont l'hiumanitl le petite fleur, qui a 'l'air misérable, l()Ossède rela?o~s _des armateurs et de Jeurs capitaines. est aftemr~, et ce n'est vraiment pas sans raides,propriétés ina,ppréciables pour fa gu~rila d1sc1plin~que les capitaines faisaient peser s~ que bien des gens n'emploient comme re, SOl1de . ttlle autre maladie. Et lorsque vous s~1r les éqmpages, élaient des institutions ori. medes que 3es produits de fa nature serez à la Iin du livre, vous vous demanderez gmales, en marge de la vie des nations. Mais. reL'emploi des iplanîes, comme re1~es pourquoi 'l'on ne vous a pas appris 'J'lustôt à en ?ev~nant plus industrielle, plus banale la monte à 1~ plus haute antiquité. Les Ore~ et apprécier ces richesses que Ja terre ,nous of' nav1gat10n de commerce modern e ses . t ,raples Romains s'en servaient d6jà. tDe grandi fre à profusion, ?r~~ée de la_ vie générale et les disposiFons h~mmes dont l'histoire cite ~s noms tels que 'Intéressez-vous à la botanique, apprenez l~!d1ques qui régissent son organisation inD10scoride, Hi,p.pocrate, etc. ont opért avec ce que c'est que ·les plantes, apprenez que ce 1~1eure tendent à se fondre dans 1a 1égislan'est ,pas seulement une nourriture ,pour le hon ~es Etats. Dans ce domaine encore 1a les ,plantes des. guérisons dodt se feraient g loi. re nos médecms acliuels. :Plus tard :1orsque bétail ou un ornement de nos prairies, mais fondation d'~IJ!e flotte marchande ne croo'rait les ...-: auvents vinrent s•.t11.~1L.•;p <OulJUlu un peu' partout apprenez que c'est un trésor que 'Dieu a donpas à la . Suisse des difficulfés particu lières. dans, notre _pays, dans cilacun d'eux un moiné à l'humanité et qu'il faut savoir apprécier. Celles qui n_e manqueraient évidemment pas ~e s occupait de Ja médecine, et 1es remèdes, de_ se produire pourraient être réglées avec il Jes tr~uv_ait dans les .fleurs qui abondaient 1'~1de ~e l'Office central des transporis qui dans fa toret .voisine et dans ""'lle,s q . . · 't ~" u, cro,ss ~rgamse. à Berne, sous la direction du consa,_en nombreuses SUJ' la mon.fagnequi domi1 gouvseiller national • • Cailler , pour peu qu e -e m11t son couvent. e~neme~t féderal soutienne fa nouvelle entreDu .reste, puisque ~out ici-bas a été créé LES OHIFFRES DE LA OUERRE ~nse, digne de tout intérêt et de toute atfen· p our un but quelconque, à quoi serviraient twn. · Qua·nd on essaye de .traduire en chiffres les ,,La su· 1sse économ1que". to~tes ces mauvaises herbes que ['on foule en effets directs de la guerre européenne , ·l'esprit s~1vant un sentier, et que i!)ar im,tinct Je ~ est fra,ppé de stupeur devant l'énormité des tad ne mange ·pas? A · . . t't . ,quoi servJ,ra1ent ces;pe·sacrifices consentis. Dans la ,,Revue", M. J. 1 s arbnsseaux qui encombrent [es bois et Finot étudie les condHions qui seraient n~

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Variétés

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cessaires pour garantîr à -l'Europe une paix de cen.t années, et i•l établit au cours de son étude un ensemble approximatif de ce que 'la guerre -actuelle aura cofité aux nations qui y furent entraînées. La danse des mi'lliards est fantastique, surtout quand on la compare au coût des guerres du dix-neuvième siècle. M, Finot est arrivé à estimer qu'à fa fin juillet 1917, les seu.Jes indenmités encourues ,par l'Allemagne, sans .pai:,lerdes rêparations dues pour .Jes dévastations des régions envahies, 'les exactions et les -vols commis, se mon teront l six œnts milliards de francs. Il en résUilte que toutes les guerres réunies, depuis Napoléon Ier jusqu 'à :nos jours, n 'ont ,pas absorbé la moitié des sommes que coûtera Ja guerre actuelle. En ce qui conœrne , :les pertes en vies hu• maines, •les chiffres sont encore .plus impressionnants. M. Jean Finot prend comme base de ses démonstrations les données fournies par la " Société d 'études de la guerre » de Copenhague, -qui indiquent pour les deux premières années de fa guerre seulement:. 718,00o tués et 1,777,000 blessés .pour l'Autriche.Hongrie; 855,500 tués et 2,116,000 blessés p011r l'Allemagne ; 500,000 tués et blessés pour la Turquie et 85,000 pour la Bulgarie. M . Finot estime, d'autre part, qu'en calrulant ·les pertes de la troisième année de guerre sur 1es bases de celles &uhies en 1915 et 1916, les seuls al· liés auront en tués et infirmes inguérissables, environ sept millions d'hommes. Or, toutes les guen-es a,llant de 1790 à 1815 ont cot'.ltél l'humanité 2,100,000 tués; la guerre de 1854 â 1856 a coûté 785,000 morts ; ceMe de 1866; 45,000 tués; celle de 1870-71 a coûté 184,000 tués; et les guerres balkaniques de 1912-1913, environ 462,000 tués. .M. Finot émet l'opinion que la synthèse suprême de la ,paix: serait dans l'ex;piation Hnancière, sous forme d'indemnités empêchant l' AHemagne d 'armer pendant une centaine d'années . 0000000

UN SOUV.B'NIRDE i\t'ONSEIGNEUR DE SEGUR. A l'époque où iMgt· de Ségur évaag61isait


10! !es faubourgs de Pa.ris, un fait 01iginal et touchant matiqua la fin d'une dt' ses missions , Deux ou trois jour s avant la clôlure, une p3.tt· vre ouvrière était veuue se confesser el té· moignait une grande joie de se voir en paix avec Je bon Dieu. « Ah! disait-elle au missionnaire qui vt.nait dè / ;;bsouc!re, que je suis ùonc contenle! je n'ai jamais élé aussi heureu,se de ma vie. Si vous pouv,ez « pincer • mon mari? c'est un bon homme, mais il ne veut pas entendre parlt'r de la religion. Il vient cependant tous les jour s à la mission: il se tient .près d'un tel pilier; il est fait <le teHc et de teille manière , a un e grosse barbe, etc. Tâchez donc d'aller à lui; il n'est pas n~ chant au fond; peut-être se laissera -t-il prett · dre. Seulement, ne lui dites pas que 1e sui::; venu me confesser, il me tuerait!,. Le lendemain, un ouvrier, avec une grand e barbe , venait se confesser au milieu de beaucoup d'autres: c'était le mari. Quand H eut fini: • Monsieur, dit-i l au prèlre , je suis marié et ma femme u·est pas dévote, foin, de Jà, Si vous pouviez aussi la • .prendre! » Jetâcherais de l'amener demain sous prétexte rle « quelque c'hose •. Seulement, ne lui di tes pas que 1e su-is venu à confesse, elle se moquerait de moi!,. Les deux pénitents arrivèrent en effet au rendez-vous. Que l'on juge de leur surprise et de 1eur joie , quand ils apprirent qu 'ils étaient récondliés l'un et l'autr.e. • Vous êtes tous deux des nigauds d'avoir tant tardé t:t de vous être méfiés !1unde faulre, 1ew· dit en riant le bon ,preire. Embrassez-vous, et désormais, servez ensemble le hou Dieu. • Et quand ils se furent embrassés en pleurant, il leur donna, comme souven:!', un Olrist , une statue de .Ja Sainte Vierge et deux • Manuels du chrétien > . 1

GOOOOOO

CE QUE C'EST QU'UNE TONNE. A pro.pos des torpiUages, il esl continuel,Jement question de tonnage et de tonnes. Il y a tonnes et tonnes. U y a tonne volume et tonne-poids . L1 to!!!!.e-vol ume (to!ll!!eau de •jaugeage)équi.

Supplémentdu 3'

0

S

vaut à 2833 mètres cubes. li faut dis· quanJ on énonce le tonnage d'un navire, tre le tonnage bmt et Je iounage net. I.e nage bmt, c'est la capacité totale-du ba y compris la machinerie, les sou les à C'est le titre ·d'une intéres:sante el sugbon et les quartiers de l'équipage et des tive étude ,parue dan6 1es Lectures sagers. Le tonnage net, c'est le volume r tous, du 1er mai. Nous y voyons ponible .pour -la cargaison. Dan s le 'eux aussi, les enfants 'de· ·füan~e, aucouralll , c'est tou,jours ,Je tonnage brut nt travai:llé ~t la défense naihona le ! est iudiqué. est un épisode des plus touchants }'on voudrait ,pouvoir dire des plus Tel paiquebot a o\J.ll ton.nage brut de armants - de ,cette guerr~ que le retonnes; mais son tonnage net n'est que (l'll.temenldes enfants des e~oles ,PO\L~ 23,300 tonne s. JacuHure du sol. En souhaita nt qu a La lonne-,poids (tonneau de Iret) égale t ~wcoup de ,ces ,petits laboureurs reste kilos. plus tard ile goût des travaux des Il ne faut pas s'éton ner de lire qu'un champs, on ne lira 1pas chez fl:OU'Ssans !eau de 3000 tonnes porte, par exemple, plaisir et profit quelqu~ extraits de ces tonnes de marchandises. Selon que la ca paO"e s fécondes en enseignements et e~ son est de nature plus ou moius lourde, .-: comparaisons, surtou,t en ce moment ou peut ètre d'un nombre de tonnes inférieur t( tajeunesse écolière va.taisann~ .s~ trouve supérieur au tonnage du navire. Ainsi, ~ : ellea,ussi partiellement mobilisee pour les marchandi ses encombrantes mais lé~ augmenter la .production agricole du comme le coton, on admet un rapport de ~ pays . kg. de poids p.ar tomte de jaugeage. La prt, portion s'abaisse , quand Ja marchandise etl * très lourde. D~ns ce cas, IJJ1 navire peut .w(t Malgré l'angoisse des te~ps, ja~ais sa pleine charge sans que Ja cargaison œ la jeunesse des lycées, ,col.leges et. ecocupe fout le volu me dis,ponlble. les primaires n'aura passe de meilleuEnfin, il faut encore distinguer le tonuaat resvacances que les dernières vacances des navires de guerre. Il ne s'agit, ici, ni de dePâques. So:urez donc! _Le Il'l:inistre volume, ni de poids , du moins pas du poicla del'Insirnc ,tion publique lUI avait don-transportable par le navire. Le tonnage dea nécomplète liberté du 25 mMs. au 15 bateaux de guerre désigne -le volume d'ea avril et le ministre de l' Agnou:lture qu'ils déplac.'Wt. avait fait appel ·à sa bonne volonté pa-

LesEnfants laboureurs

de ,,/' Ccole"(1911) V ne lie inculte devient un jardifl potager

Vêtus du costume -p,o,pulairedes écla!reurs de fr,ance, 200 p,otaches :par}siens, appartenant atL~ classes supe rieures, traversent le bois 'CieBoulogne, formés en colonnes, comme une compa gnie d'infanterie,. _Mai~. ce n'est pas le fusil tan t convoite quïls po!tent sur leurs épaules, -ce sont des bêches,, ~es foufches à dents plates ou ,recourbees, des binettes des rateaux. Ils les ,portent fièrement ~mme une arme, et déîil:fit · en bon ordre, la mine ·f1 leurie, la t:t: .,oor haute le regard assuré· · · · Les voici au b~rd de la 'Seine et se ré,p~ndant dans l'île inculte, dont les peuphers se ,penchent mélan,coliquement sur . les eaux. Il y a là 25,000 mètres.eau~~ de terrain en friche mis à leur .?!spos1tion. C'est un grand champ. Déja des ~oldats du 230e de ·ligne ont comme~ce de le labourer de bout en -~out. 1Les. Jeunes g,ens rangés ·sillfdeux files, la bêche ou la four;che au por,t d'arme, attendent le "' si0O'nal de leurs chefs. Un coup de sifflet! Des esc?uades se forment. Un autre coup de siffl~. Les escouades se divisent. 'L'une se mele au:e ·soldats laboureurs; la cha~rue :est Misie ,par les bras robust~s d un el~ve. de rhétorique ; un autre dinge iles .tr01s che. vaux attelés en enfilade et le sillon pro fond se creuse. 'La sueur baigne . te~r triotique pou,r cultiver des champs eJ: front, leurs muscles se tendent, mars ils 0000000 despotagers. mettent à la besogne nouvelle tant de • Homme sans .péché, - . Un commis-VOJI' Depuis bientôt trois a!ls que dure la volonté et d'acharnement que, vers te geur disait à un curé: • Moi je ne me confetguerre, la jeunesse ,. qm ·co mpren1 la soir déià, ils .sont de p·aissables lab~use pas, .parce que je ne fais pas de péchés.• gravité de la '1uttequi ensan~lél:11te~ Eu- reurs. Derrière eux, une autre escouade « Monsieur, répondit Je curé, en fait de rope se désolait de se sentir muhle et brise les mottes de terre; une aUitre e~gens qui ne ;pèchent pas, je n 'En connais que inutilisable. E'lle comprenait, œtte jeucore arrache les racines et 1~ ~auv.ai: deux sortes, ceux qui n'ont pas encore leur nesse, qu'il y avait quelque chose à hrer se.s herbes; une autre enft.n enleve les raison et ceux qu.i l'ont perdue. ,. d'elle, immédiatement, qu_elque chos~ ,pierres et nivelle ce sol qui se transfo:· 0000000 {fi.liservit à la défense nationale et qui me à vue d'œil. Et tous tes dos cour~ t Il faut bien remarquer que lorsque not devînt sa part d'orgueil ·~a~riotiqu~.Que donnent l'impression exac~e d'une .actifaire? :La réponse, fa voici en action. vité champêtre prodigi~se. . amis passent à nos ennemis, c'est toujoun Le lendemain et les 1ours sUivants, sous prétexre de nous être utiles. 1


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