Supplément No 09 1917

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Supplémentdu ~

176 Œeursbillets , mai s Je march and de vin et son fiJ.s finirent par leur extorquer deux ou tro is billets de mille. Entre temps, 1le jeune CharleR Bidot s·était oHert l'agrément d 'un voyage à Bordeaux e,t i.l avait généreusement invHé à t'a-ccompagner un de ses amis, le jeune Tatave SoUJ !ié, quï,1 avait ,pris ,pour confident. Tatave vou.lut lui aussi avoir sa part de fargeni du phar macien et cette .part s'éleva à 12,000 francs. L'his!oire dru tra versin , du cuvier et surtout des 62,000 francs allai.! ainsi de bouche en bouche, et chaque jour-, pour ainsi dire , c'é tait un nou'Veau cand idat an partage qui se présenta,it chez les Bidot. En dernier lieu., arrivèrent deux .prétendus policie rs, qui, sous :µrétexte d'enquête et en .pro:netiant de tout arranger , écornèren t encore le magQt de quelques biLlets de miih:e. Il ne resiait p:us guèr e aux Bidot qu'une trentaine de mi!Je francs, qui bientôt , sans doute, se réduir aient à rien La situation n'était plus tenable. L'a,ppa· .rit-ion des deux po licjers acheva de faire perdr e la tête aux Bidot. Esipéra'.lt tout racheter :par leurs aveux, ils s'en aillèrent au. commissaire de leur quartier , conrer à la fois leur bonne et mauvaise fortune, et c'est ainsi que, ~'autre jou,r , avec Jes complices qui leur avaient iai,t regretter rieur trouvaiUe, ils ont comparu devant le tribunal des enfants , qui a coudamné le ms Bidot, sa mère er l'ami Tatave à un an de prison ; '1a laveuse les deux faux · policiers , le marchand de vi;, à six mois, et le fhls du, marchand de vin :'t trois mois de ·la même peine. 00000000

UTILISATIO N DES COURGES La couirge ordinaire _ qui est rplantée pairtout en campagne, n 'est pas seulemen,t un bon fourrage pour les :porcs; mais e'Jile a aussi une grande valeur pour i'alimentation de l'homme qui :peut .!'apprêter sous forme de souip~ à la courge, de compôte de cou,rge, de riz à la courge, de marmelade de courge. Comme fa courge a une saveu,r très douce et con1ient 4 à 6 % de sucre, on peut la préparer sous forme de ma·rmelade mélangée à des pommes acide:;. Ce mélange permet non

seulement d'économise r du sucre, mais encore d'augmenter beaucoup la quantité de marmelade. ·La compôte de cou.rge est la .préparation la plus connue. La courge pelée el coupée en morcea~ est cuite dans la vapeur et pas&& au tamis . On paRse dans la graisse des oignons et de 1a farine qu'on ajoute à la coni.pôte avec wn .peu de cumin et on cuit 4e tout env,iron un quart d 'heure. Au lieu d'oignon et de cumin, on peut auss,j m.élanger à la courge des ,pommes cuites épicées avec de ia canelle, des clous de girof le, du citron, etc. Celte pur ée de courge est rendue encore très agréable, en y metiairntdes carrés de pain rôti. Riz à la courge. - Le riz es1 bouilli comme d'habitude et mélangé avec une quanti-lé éga le de courge cuite, pa-ssée au tamis. Ici aus si, on ajoutera des carrés de pain rôti et des épices. Marmelade de pomme et de courge . _ On cuit dans la va:peur deux tiers de courge et un tiers de pomme, on ,les passe au tamis et on les fait cuire jusqu 'à consistarnce d'une marmelade. On épice cette marmelade suivant :egoût avec du citron, de Ia cainel-le,des clous de giroHe, puis on en remplit des .pots ou des verre s bien soufrés. On ne ferme -les polis que Jorsque Ja marmelade est refroidie et qu'i.l s\ ~st formé à 'La su,rlace une peau sèche. 0 00

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de ,,I'Ccole" (191'l)

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destes. Quel -signe des :tremps,!Serait-ce Le derniier mot de la Kul tur? Nullement, puisque la portion qui nous est Dès fouT tendrre enfance, l'es ,chré- aie.cordée p ourrait enwœ être réduite. ,r le moment, on serait 'tenté d'arti'ens apprennent ,et s'1ha,bit-uen t à re- PO"u di-re à leur P ère céles-te: Donnez-nous roser de ses br mes cette tr anche si fineauj our d'hui notr e pain quot idim . Avec ment décoU'pée et de n'y goûter qu'.avec ,un,e confiance filial,e ils renou1\~ellent cr,a inte, comme autre foi-s le vi<euxTo, iet cha- bi:e: Il mangeait ·rnn ~ ain ,en t11emblant leur demande de chaiqu1e jorœr p!es il que jour ils s,ont exaucés. Beaiuc•oup , en de tris :tesise.)) A b tête des rpeu: effet, pa:r,courent d wrant ide nornbreu,ses faudra it des magisk ats capables de ireannées le chemin de la vie sans j amaÎ's no,uveler le miracle de la mu:füplicafün m.anq•l.l'er de ,pain, la n1ourri~uire tout à des rpains, mais ils soulèvenrt 1.a même la fois la pl,u.s vulgai re et l,a 1p1us in d.i: s- qu.estion qu1e jadi-sle 'Sauveur, il s ne 'S,a.pensa~le. Beau co•up, pa,rvenu,s au d er- y,ent qu·~r'féponcke: « D'où acihèiieronsnier soir de lie11.1 r ,existence, ont ;pu faire no,us des pains '])0'1.lr ra ssasier cette foo!a même remairque que le psa lmvstie: le? » On doit don c:se 'fendre à l'évidenVieillards maintenant. nous n 'a vons ja- œ: nous ·entrons dan s une périod e doumais vu le juste abandonné et ses des- 10,uretl'2e où il ~·acrka non :seulement de «m::.tng,e r snn '13În à la s:ueuir de son cendants mendiant leur pain . Un ipain ab-,m dant r3t -comme ,une mair.que <le la frcnt ,,, selon la condamniation ·enc'Oru:J•ro im : ilr ité d'un e nat io11et de lia bonne m e par notre premier ,père, mais encore l ne &Bura s'il rreoevra enco:re du m:1:r1c he d'tt:ne famille. De là le sou1pir 011 P..•u d.'e l'enfant 1p::rodig11e, qui, 1privé de 1pain , :pain en récompen:se de 1ses lab emrn. ·sornre aV'ec regret au toit ipatern1elet se Heun:us ement, à la iplwparlt des clhrédit m gêmis1s,ani: Que de serviteurs . t iens :reste un-e girand.e consolafüm que datis la maison de mon père ont du pain nul pouvoir humain ne ·sau::rait leur raà pr ofu sion! N'avoir 1'as même tm IDQlf_ v1T entièrement : même si le pain matéceau die ipain p0< rnr apaise r sa faim, voilà donc une épreuv,e rare, :surtout d anE les ri-el l<em était refusé, le .p,ain 'S'})irfüœl siècles charitab les où l'on exécutait la ·J}~ lieur serait 'P'Oint enkV'é. Or . c',est à recommandation s,acrrée : Donne au paU- celui-ci q11·e piensait Norre-Sei~newr h omrrnene vit ~as vre une por tion de ton pain et encore: qtnnd il disait : « L'< seulement de ;pain, mails aussi de touille Accot1Jrezavec des pains au-de vant da 1parole qui tombe des lèwe •s de Dieu. »

Notre pain quotidien

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L'ARBRE LE PILUS VIEUX DU MONDE C 'est un antique .cyprès ,qui se trouve au Mexique, près du v@lage de Sainte--Marthe de Zoula . On pense qu 'i-1a iprès de 6000 ans. Il ne montre aucun si•gne de vieHlesse et ses rameaux sont robustes et vigoureux. Signa;!é par Cortez, i,1 lut examiné par Alexandre de Ii umb old en 1803, qui évadua sa circoniérence à 36 mètres . Depuis , tou:s les voyageurs ont célébré la vigueur de cet arbre , qui prit naissance à une époque antérieure à toute mémoire humaine• 0 0 0 000

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t L'égoïsme que ,la Jeunesse n'·a pas réfréné fleurit en tyrannie dans ila vieiUesse. t

La ca,Iomnie est en général ren<lu à ,la. supériorité .

t111 hommage

fuf!,itif -

Mais voici ,quie cette forme de d és:o.. b,tion est réservée à nctr,e époqne d'-oir;i;u,eiJ.d:e p-ro~ès et de civilisation ! Au ryrofit des membnes souffrants de Jé~,us-OhrisL l'Eglif ,e di-s'trihue. parr-l'inbr!!lédiaire sudciuit des Oonférenres de S. Vincent de Paiul, des bon's de pain, naturellement g,ra.t:uJl'S·pour les ,assistés. L'Et at modfüe le svS:tème: à chaqu,e membre d'une famiUe nationale il imiposela carte de pain, don nant diroit à des morceaux aiussi ,coûteux que mo~

Ou:i, la parol,e de Dieu nou•s est offe~re comme une lumièr?. an milieu des ob<;, curités de notre temos o·r<'H!' eU'X , comme ttm guide sur les senti~s de rolll's en ul•11sescarnnés de notre ·pèlerina~e for,re8rfreet comme run b:iumè dans les ioms des P--randesafflidions . Que nous la cherchions déms le, -s;:iint es Ecnt unes. 0t1 q~1e nnru<;l'éc 0vHnnis a 11 :plerJ r1e

1::i.r-h<d-rie de vP'iÎté. ou c1111> no,11s1;:i demandions :rn-v liV'T'esédifia11ts a10 0,r,o,11vfs .par l'Eglis ,e, toujouirs elle est apfle


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à rendre de ,précieux s'el"Vkes à no,s rem~s que la divine Hostie leur tst ré- g,rave die 'l'éduoation de lewrs enfants, âmes ·troublées. et de quêlle manière ils ipeuvent collasen~ee a !.a table eucharisti'que, tes~Grâce à la liberfté religieuse dont vatiops dans le domaine naturel leur borer à l'œu ,vre de l'fa .ole. Mais, d'abord, tous les .parenbs jouit notre Suisse cath0Fqu 1e :privilégié~, paraitront ,pl'l.lSsUipiporrtables:quand croient-ils, ,autant qu 'il le faudrait, à la .au zèlie du clergé, à l'adivité des mes- ~ l'essen'.1el, on est. mo,in s exigeant.~ sa,g,ers de l'Ev:angile, .à la dif:fosion des 1acc~s.~ctre. La 101meme du jeûne eu. nécessité de .cette collaborntion ,? C',est saines pubHcations, ch.~oun obtirnt ai- c'hansttaue ne .semble-t-,eUe :pas raippe . Uiilequ•estion que l'on peut se poser, sément le ipain de la ,pë.rt1oledivine. A 1-er que l'on ~oit être moins pressé de si l'on songe que bon nomb!re d'entre chacun peiu:ts'aipipliquer ce texbe des prendre le pam matériel que le !J)ainsa. eux, ,pratiquement, en arrivenrt à se déPwverbes: « Ouv,re les yeux et !l"assa- cramentel, celui-ci produisant !es effets chairger volontiens su1r les édur.ateuŒ'S si-e-toi de .pain. » D'une 'telle faveur p_ltts ét.e~dus et .plus nobles que œJul_ professionnels d ' une tâdhe qui, .p ournous devons remercier Dieu, d'autant la. Vo~la ipoUJrquoilès ,convives habi. tant, les rregiairdieau pn•mi'er ,chef. plus qu'il n'en est pas de même chez tuiels o:uhanqu:et des anges doivent L'école SIUlpplé.e la famille, mais ne certaines autres nation~ . com1J<3:tir au sort des .populations ipres.. la remplace pas. C'~st parce que les pa. Que d'infortunés. en eHet, manquient q,ue depouT\llll!esde ,ce ipain céleste, par- rents n'ont ni le temps., ni parfois le die ce 1pé:in spirituel! Ecole sansi Diien.t œ que les ho11reurs de lai guerre ont s,avoir technique i,ndis,pensablè, qu 'ils et s.ans Christ , où personne ne fait con- renvers é les sanctttai:res , ,pulvériSé b confient à d' au'tres le soin d 'instmire naître aux enfanl ·s Dieu leu,r père et tables de communion, détruit les, taber. lei.las enfants. Les maîtœs ,qu''On a dû Jésus lewr frère: somb11es régions en- nacles et les autels, rendu déserts les choisiir en connaissance de cause, c'estaho'f<is du Heu saint et jeté les 'Prêtns à-dke a_p,rèss'être assuré qu'ils remplicore enveloppées des ténèbres de l'er· reur et d 'où tant de missioinnaiires on~ dans ,Ja ·consternation raient leur mission avec la compétence érera:ppelés à lewr rpatri.e; 'Par.oisses ,ca_ Très ·simple sera ia conc1usion de et l'autorité nécessai,res, font, en leur tholiques '}JlfiV'ées de tout ,culte ,et de tout cet -~icle de dr,constance. Supportons lieu et :pla:ce, ce q,u'ils ne ;peuvent faire ~ermon, rpairce que les prêtres ont dû o~rnt!e111.C. 1emen~ _les res~·rktions impo- par eux-mêmes. L'obligation demeure accourir oous les drtapeaux, voilà où se sees a notre reg1me d'ahmentation cor- donc. pour les iparents, de suivre avec réalise la triste plainte de Jérémie: iP?'r.el_le,rpuïs_.recher.ohons ave.c :plus d'a- atitention le travail et la .conduite de « Les :petits ont demandé du· 1 pain mais v1d1te le pam sacramentel redhons à lelllfs enfants, de contrô ler l'un el l'auil n'y av;1it personne ;potl!rle leu; rom - l'adorable Jêsus œm.me ~utlfefois ses tre, de coordonnet1 ,leuJr inflil.Lenceavec disdples: « Seigneur- donnez-nou1Stou- celle quie l'enfan t suibit à l'école, afin me. » De tous ceux qui solllffaïentd'une jo,I.IJfsd1e ce ,pain! » ' telle dis-ctte ayons pitié iet conservons que l'éducation, autant qUJe faire se (Semaine catholique.) l,eur souvenir dans nos 1prière s et nos peut, soit une dans ses .princ~pes comme a'Ulllônes. dain.1sS'es méthodes. Mai s po·ur les catholiq,u,es il est un Tout se ,passe-t -il toujoUTs .conforméfiroisième pain encoo-e ,plus précieux et ment aux rrègles de hon sens que nous .plus désirable: ,c'est Ie :pain :sacramenvenons ,d'énoncer? tel. le vr ai p ain « desoendu du Ciel », L'école a sa discipline et cett,e disci <:elui que lie Maître nous offre en dipline a ses sia:nctions. 'L'élève paresseux La rentrée des classes est faite et nos sant: « Je suis le .pain de vie», celui écoles ont r-0iuvertJ.eurs portes, au moins doit êtrie :puni. .si la .punition gêne la dans leqU'el les discipl es d'Emmaüs ont 9,,ms I :Os lo.calités de plaine !~ ,plt1$ famille, elle en demandera la is,u,pipresreconnU! le Christ, ceilui qu;i est la vé- 1mpoir~a,ntes,CM l'on n'igno,re pas que sion. Si le maître, ,par condescendance, ritable « manne d ans le déSlart de œ c'est à la Touss aint seiul,ement que s'inc line, son autorure en est énervée monde », celui qui rnnfe.rme toute dou- s'ouvre le .cycle scolaire pouir nos écoles d 'autant. S'il ne s'incline pas, il se irenceuir, ·celui qui :pour l'homme v.&ut « le de 6 à 7 mois, assur-ément J.es.plus nom. ,contrena, assez souvent, des IJ)arents pain des an ges. », celui qui, rpris dan~ .po•ur lui en tenir r,ig,u·eu:r iet l'ace.user die breuses. de s disposition s convenables , garantit mauvais vouloir. L'enfant est à l'aff.ut Qu'il nous soit permis, à cetie occalia vie éternelle. Heurnt1:ses les âmes qui sion, de rarppeler spécia lement éillX ,pè- de ces petits conflits. H se -sent indirrecsavent estimer ce pain .sacré et en font ves et aux mères de famiHe quels detiement souteoo, il ne manquer .a pas leur nourrituire fréquente! Aussi long- voirs leuir incomben't, en 'Ce domai ne st d'en profiter 'PO'U!l" recommencer.

-·· La Famille et l'Ecole

Cette observat ion ne vaiu.t pas seule~ ment :pour le 'tüavai.I. Elle vaut aussi poor la condui tie. L'élève indocile ou désobéissant-, œlu[ qui donne le mau· vais exemple doit être ,sévèrement :repris. Natureliement, en ,contant ,'ses déboires à ses 1paœn:ts, il lewr :presentera les choses sous le jour le plus favorable ,pour 1ui. Le maitre, à ses 1eux, a tot1ijoumstorr.t. Il n e marnqiue pias de ,paren ts qui, p ax leuT langage ou leux manièœ d'agir, sont .portés à partager le sentiment de lewrs enfamtts et .lie leull' laissent voir. Ils battent en brèche ainsi, ;par faiblesse, .une au~oirité qui a bedtée. soin d'êtire •aidée, ,pour êtire ·lieS1P'e A ceux qui seiriaient tentés de trouver u,n .peu sévèries œs réflexion s, no,ti,s noUis contentierons de conseiller 1a lectu1œ d'un liv:re remarquable, ,qui a poull' au~ tewr un 1prêtre de mérite et de talent, ayant fait ses .preuves en matièr·e d 'éducat.Ion. Voici une page de ce livre, in.. tibulé L'Autorité dans la famille et à l'Ecole 1 ) , où l'on trouveria, fort bien exposées, les quelq uies idées qut 111. ous venons nous-même de dévefopiper très brièvement : Les enfants seron.t eXlpOsésà ronsidérer l'éducateur comme un étranger , si les parents le traitent conune tel. Qu 'une :plainte de l'enfant leur soit une ocrasion pour d iscuter h manière de faire du rprofessem, le régime de .Ja maison d'éducation, e.t cela librement et en .présence de <l'enfant, ils créeron t et développeront peu à peu ohez celui-ci une dispos ition .méfiant~ et hostile qui se manifestera à tout propos par des critiques acerbes, par la défiance et 1a résistance, en un mot, rpar le .mauvais espri l. Il est incontestable que les ,parents ont le droit d'avoir leur manière de -voir en matière .d'éducation et de ne pas a,pprouver de tout point les proœdés d'un professeur, les dispositions ,prises par ·l'admini stra tion d 'un coliège. Qu 'ils prennent garde pourtan t d'êlre ini'ustes: qui n 'entend qu 'une oloche n'entend qu'un son, et, à tout ,prendre, les présomptions doivent être contre l) Par M. l'abbé Kiefier, directeu1 de la Villa Saint-Jean, à Fribourg.


180 -l'enfant, peu capable de se rendre compte des raisons qui on[ déterminé le choix d un procédé et l adoption d'une mesure en faveur de l éd11cateur qui est censé être un homme réfléchi, habitué à dominer ses carprices. Qu' ils prenne:1l garde également d'être imprudents: en discutant à tout propos ,l'aut-orilé devaut leUTsenfants, ceux-ci s'1ha'bitueront vite à être peu .respec iueux pour toute autoriié, même ,pour ctlle de leuTs parents. » Les parents comm.etlraie nt également une imprude nce coupab:·e en montrant de fa comp laisance pour la gaminer ie et l'espièglerie dont l'enfant use facilement à l'éz a;d <le ses maître<,. Sourire des rr·écits fantais istes que fait i'enfant des incidents de classe, <lans lesquels l'élève a naturel lem~nt '1e beau rôle, lrou,ver spirituel et drôle le ton irre spectueux et gamin avec Jequel 1enfant 1raite ses maîtres, supporter même que, en présence des siens, il se serve, en pa·rlant de ses maîtres, de sobriquets et d'é,pithë:es ma !honnêtes,, ce sont a utant de complaisances coupables, au, l'ant de manières de montrer qu'on a p artie liée avec renfant contre l'édu,cateur. C est aussi une manière d'affaiblir l'autorit é de ceux-ci. de les désarmer , et par suite de leur rendre impossib le l'œuvre ' même de ' ~'éduca'1ion qu'o n leur a coniiée. C est un i-:Jogis.:ne pratque que la p!us él~mcnl:;jre réil-:xion devrai t faire éviter.

Au r·esl·e,n'y a-t-il pas ,un moyen d',évit-erces inconvénients, tout en sauvegardant les diroits réciproques des pairein/ :s et de3 maîtres? PoUJrq:1 ,oi Ie3 u.ns et les autr es n'ess,ayeraient-il~ pas, dans une conversation amicale et loyale. de ~,emetbre d'a,Torrd, quand .il y a lieu? Un en!Tetiende ce genre, ·hors de la présence de l'enfant, natiœrellement, ,c,o,u1per.ai t CGrUJrt à toute ca,usede malenteindu et swp,primemHtouite dhcordance entre ceux qui doivent s'entendre, s Hs veuilent réwssk dans leur tâche c,ommune. Le même aiuteur, déjà .cité,dit enc,c)re ' dans le même ouvrage: D'une manière générale. on peut dke ·qu'il y a trnp p,eu de relatb ns établies entre la famille et l' Ec le· trop, souV'er:.t, l'une et l'au 1bre suiven: l,eur œuvre p,re&queen s 'ignû'qmt réciiproqueimentet

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·sans av0,ir le soUJcide ne 1point ise con.. ·tII"ecarrier. Ce3 lacunes foument toute& au détrriment dJu gmve prnblème de l'éducatioo de Perrf;ance et de la jeunesse qui resitie,cependant, u111 1prnblème capital L'avenir dépend de la façon dont iÏ sera résolu. Tout le monde le sait, le dit et le croit. Mais ,oette cünvktion unanime sera pratiquement insufüsante si le.:; qu·estions mu,H~p les que •so,ulève le ·prnblème ne sont ;paisexanünées et étu. diées :pa• r tous oeux qu'il intéresse el': SJpécialemen t, :piaTles 1pères et les mèr~ de famille, dont. ,c'est, ici~b,a1s, la belle ,et difücile misision de former des hommes et des ch,rétiien:s,. .

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---·--------· L'âge ingrat

Toute cette jeunes,se (de 12 à 15 ans) est en plein âge ingrat. Age ingrat! la polie, touchante, inquiétante a,ll'iance de mots, une de ces alliances nuancées comme on n'en re11contre qu·eu notre langue française! Age ingrat! cela évoque un corps grèle qui s'étire, une pâleur délica• te un _peu tachée de son, qu'inonde soudain, sans motif apparent un J:ux apparent, un !lux d e rougeur; une bouche qui rit volontiers, mais où demeure je ne sais quoi de vaguement douloureux dès qu eHe cesse de rire; des yeux tantôt trop hardis, tantôt fuyant Je re_~ard, oü .la curiosité et la 1imidité se combattent sans cesse; des yeux où il y a de la frénésie et de la lassitu de, de l'ardeur à vivre et du sommeil en retard, de la fièvre et de l'abaiiem.ent, de l'impertinence et de la honte ; tout cela encadré de sourcds mal dessinés, de paupières battantes et bleutées, parées de ces longs cils courbes de l'enfance qui commencent à tomber dès qu'approche la vingtième année. Age ingrat! les membres trnp minces et trop Joug,: qui embarrassent l'entant, et pour lesquels sitôt qu'on l'obser,ve, il n'invente que des attitudes incommodes, anorm1les, comiques ...

Age ingra t ! fa voix des garçons qui mue, se dérobe dès qu'ds veulent parler; le$ mains écarlates que les jeunes fil:les ne savent où cacher; les maigreurs qu'elles dissimu :ent et qui donnent à leur pudeur quelque ohose de farouche; les cheveux trop abondan ts qu'elles 11epeuvent arriver à coiffer et qui souvent ploient leur cou trop faible, 1eu1rinŒgeant de dures migrai nes. Age des questions in.immuJées, des mystérieuses a11goissesdo nt on r ira un jour ; des grandes haines et des violentes s.ympathies qui passent comme une gibou lée; âg~ où souvent on ne souhaite pas encore la vie, où c est plutôt la vie qui vous .traîne comme malgré vous ... Age douloureux et volu,p1ueux, oü renfa.nt a des fo~ces au dessus de ses désir s; âge où la nature domine tellement Htre huma'Îll qu'il n'est, ballotté par eHe, qu'une pauvre épave. Age oil l'e tempérament ei le caractère se figent :lentement et se crishrlliseut .. . Age qui a Ja trouble attirance des matinées de Mars, âge de coups de ;emps e1 de délkat soleil, - que tu es émouvant à contempler pm,r l'amateur d'âmes, et queHe ingratitude "" t 'avoir nommé ingra.f! · Marcel PREVOST

:probable. Ce maire était un brave homme de ,paysan, déjà vieux, ric he et honnête, grandphe de nombre ux enfants. Mais •sa maJson éta,it vaste; Lazare ne le gênait ,pas. ile petit sauvage poussa là comme un champignon. H n'él,ait jamais ma!.ade, riait towt le long du jour en montra ,nt ses dents blanches, et ne cessait pas de chanter ou de silller à ,tue-tête, L1ne donnai t auoun embarras. Il rendait, au contra ire, millle pe~i"ls services, aliluma.it .le feu, frayait les vaches, soignaJt 1es poules et même faisait la cuisine au beso,in, et avec une habileté pa.rticuilière. On l'envoya à :l'éwle dès qu'il eut l'âge. 11montra une fad1ité d'assimilation extrao rdi.,naire . Il parniss·üt tout comprendre, montrait une mémoire ,prodi,gi~ se et stu,péliait 1'ins!Huteu:r pa-r l'étonnante profondeur de ses remarques. C eût été ,trnp beau. Lazare avait un défaut terrible. Il était pi•l1J:a rd comme un fau~ con. T,ant qu 'i,l resia ,petit , ses déprédations ne 2"ênèrent pas beaucoup sa famille d ado~ uon: quelques fm its verts volés dans le verger, des pommes de terre cuite.s sous fa rendre en plein champ, des lampées de crème kaîche, e!IJlevé,essur le.s j<,ures de ,lait, teMes étaient ses, sottises journalières. Mais en gnutdissant. le cercle de ses dévastations s·éiendit. Nul n'était ;plus habile à percer des trous .laas les futai:li'.espour aspirer le v1n ou le cidre à J'aide d'un chalumeau, pour griser les abeilles de fumée de tabac, afin de dérob~r leur mie1 en formation . Entoodait-i,I p ondre une ,poule? Il s'élançait, tel un renard, hapP'àit l'œuJ et Je gobait 1cut cru. Il inventait des pièges extraordin,aires, prenait les ' cana,rds des voisins, les plumait au fond des boi•s, et sortai t la nui1 pour èes faire rôtir, au clair de ilwne, :Sur deux bâtons, au-~ssus d'un fou de s:irments, à ,la façon <le Robinson Orusoé. Il n avaJ1 pas ·l'air de se douter quï1 faisait mal. Il ne _paraissa it pas comprendre la différence entre 'le tien et !e mien, Une seule chose 1Juiélait sacrée: l'argent. lù ne Jwi arriva jamais de prendre ULll sou à personne.

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----·----~·---------Lazare

On •ne savait pas d'où ,il sontait, ou l'avait trouvé ull matin d 'hive1·, roulé dans une couve.rtu.re bariolée, sur 'fa neige, à 1'en(ré-edu villLage.li !Paraissait âgé denviron neuf mois; il était maigre et brun, avec des yeux noirs comme des charbons, et présent~it fous les œractère s d'un jeune roman ichel. On J'avait por,lê au curé de ila paroisse , qui s était empressé de le baptiser sous le nom de Lazare, en souvenir du res~uscité de I'EvangiJe, pa!l"ce qu'il ·l'avait échappé belle, et pouvai,t passer .pour un ,revenant de la mont. M. F'irmin, le mai·re du vi'L1age,l'avait adopté provisoiremen t, en attendan.t que quelqu'un. vînt le réclamer . ce qui n étai,t gu~re 1

lil 1

Mais combien de vols en natu;re n'accumufait-il pas sur sa trop élas,t ique conscience! En vain le maire Je gou.rm:rndait-i1, le punis ' l '


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182 sait-il de ioules, marnières; rien 1t'y faisait. Laza,re ne ·rési,slait jamais en face. Quand on le gro,1dait, il baissait da tête, ,promettait d'être bie11 sage, et se ienait 1ranquiUe pendant deux 0u trois jour s. A.pr~s quoi, il recommençait i11stinotivement toutes ses rapines. LIvenait d'avoir onze ans. Il suivait le caiéchis;ne de Première Communion et se monfraàt fort attentif aux exhorta.ti~,s du curé . ,Ma1s ceJ.a ru! l'empêchait rpas, à Ja bntme, d'enjamber le mur du presbytère ei de voler le chasselas doré sur les treilles. H advint, s,ur ces entrefaites, que le jeune Lazare, grisé par les charmes d 'une belie journée de septembre, s oub lia, un dima,nche après Vêpres, jusqu'à dépasser inconsciemment la limite de foutes ses promenades antérieUl!'es, Marchant devant lui, à l'aventure, il arriva devant un saut de foUi]) qu 'iJ: ,n'avait jamais vu, aperçut de rau!Te côté des pêches merveihleuses en ple,in veat, et résolut d'y goater séance tenarn.ie. Voilà donc notre polis~on fra~chissant le fossé, escaladant la haie vive, s'élançant vers les fruHs convoités. 1:1courait, ,jambes nues, dans l'herbe épaisse . Mais ,une douleur atroce l'arrê ta net. Il voulut crier, sentit 1e sou[fe lui manquer et tomba évanoui. Lazare était pris dans un piège à fouine. Si c'eOt été un ,piège à Jouip, sa jambe aurait été co1~péenet; 'l'instrument se trouvant bien plus léger pour ,une bête plus ,peti te, l'os n'était point atteint. Combie n de temps Lazare resta-t-il en cet état? li ne le sut jamais. Il revint à lui, dans un bon fü, au milieu d'une beJ,Je chambre, et entouré de ptusiewrs personnes totalem,ent . inconnues. Il e1Ltpeur et vouiut s'enfuir mais sa jambe fa,i faisait trop mal. 11 retoU:ba en ipleu,rant de rage sur ses coussins. Alors, u11e main très douce Jui souleva la lête et unie voix mêlodieuse murmura près de son oreiEe, dans un baiser: - Pauvre ,petit! comme tu souffres! Dismoi où est ta maman; je la ferai chercher. Il répondit en sang lotant: - Je 1:i'ai pas de maman, je n'ai ipas de papa, je n'ai :personne au monde! - D 'où viens,tu donc, :pauvre peti,t?

- Je reste chez M'sieu Firmin, le maire d' Arfeuil. _Y me grondera si je rentre point. faut que Je retourne; laissez-moi partir! Et Lazare se débattait de foutes ses forces ' mais i,l ne pouv ait pas bouger. Aiors levant les yeux, il vit la ,personne qui hti parlait: c'éiait une jeune femme comme it n'en avait encore jamais a.perçu de sa vie. Ah! qu 'e1le était beLle! et si bien habillée. tout en blanc, d'une étoffe qui .reluisai t aux reHets de •la lampe. ·En la regardant les Jarmes séchèrent dans fos yeux de L!zare. n demanda, saisi: - Etes-vous un ange? Bile répondit avec ·un sourire un peu .triste: - Hélas! non. Si j'étais urn ange ,j'aurais des ailes , et s-i j'avais des ailes je m'envolerais au ciel! Lazare reprit, très grave: - Vous êtes une saÏll1te au moins vous devez être une sainte. M. ,; Gure nou; a dit que les saintes du paradis étaien,t si belles! Du coup, l'irn.connue se mit à rire, et, prenant la tète de il'enfant enfre ses mains elle l'embrassa sur les deux joues, ' - Comment vous appelez-vous? demandai-il encore. . __ 1 Mon nom de barptême est Gisèle. On m'a,ppelie ici Madame fa w.arquise. Et toi, mon petit, commelllt t'aippelle,s-tu? - Lazare. - n;!;..moi. Lazare, qu 'est-ce qu.e tu faisa is dans mon verger? Il ouvrit de grands yeux surpris•. - Ben, je venais .pour manger des p~ches! - Des pêches? reprit Ja marquise, mes pêches? Tu, venais voler mes rpêches? Sais-tu que c·est très mat Si ,tu m'en avais demandé, je t eu aurais donné pilein tes poches, mais lu ne devais pas 'les prendre sans ma permission. Le bon Dieu t'a puni, c'est bien fait! - M'sieu le Guré me ~e disait tout Je temps qu'il ne fru.llait pas voler; mais je ne voula,is ,point 'le croire. - Le croiras-fa maintenant? Voleras-tu encore? !l hés ù!a un IJeLL. Puis il dit, réoolu, en regardant la marquJse au fond des yeux: 1

Chez vous, je ne volerai iplu.s jamai s, je vous 1e 1jure! .Bhlene .put pas en tirer daw.ntage ce soirlà. Mais elle revin t à la charge, car Laza:re dut ·rester chez e·He environ quinze jours à se remett:e, avant de retourner à Arfeuil. Lazare étairt ltrès honnête à sa mani ère . Il ne mentai,t jamais . Il ne voulait pas mentir à la marquise. Il avait peur de s'engager vis-à-vis d'e11e, par des sermenis sacrés, pour une chose aussi ieN.ible. Pensez doJ1C! ju:rer de ne ,plus jamais marauder de sa vie! Cela lui faisait dreseer les ·Cheveux sur la fêle, au petit romanichel '! M'ais cette jeune femme était tenace. Et .puis elle avait 'I.IIlemanière à eUe de persuader en cajolant qu,i était si nouvehle pour Lazare, quïl n'y résista pas . ,Depuis qu 'itl éta.it au monde, ou lui avait toujours commandé. Il était rias d 'obéir. C'était la première personne qui dui demandât quelque chose, et si gentiment encor e ! li, se laissa vaincre. Il jura de xes,pecter toujours la propriété d'autrui. Et iJ t,int bravement et fidèlement sa iparo;le.

Variétés RECOLTE ET ENCAVEM.ENT DE~ POMMES DE TERRE Le ,,Schweizer Bauer" fait pom la récolte et J'encavement des pommes de ter re Ies re• commandations suivar,tes: Considérez toujours comme les ,pires enn~mis <les pommes de terre: la chaleur, la lumière , J'humidité et le gel. On doit les écarter ou les empêcher par tous les moyens. Rappe!ez-vous que la cave où sont conservées les .pommes de terre doit être sèche, aérée, d11ns une demi-obsowrité et à l'abri du gel. Prépnez la cave avec soi n déjà quelques semaine~ avant l'encavement. N 'oub liez pas de passer :eg parois au lait de chaux et le sol aussi, sïrr est pavé . Faites en sorte ·que des courants d'air con tinus, mais ,presque insen-

sib les s'y étahlisse11t, afin que l'air chaud et lourd s'en échappe . Placel sûr le sol, pour peu que cela soit µo ssib k , un latt is ou de simples poutres avec des planches des sus . Si 'le sol est humid e, cela es l absol ument nécessaire. Ne récoHez les ,pommes de terre que lors~ qu'elles sont arr ivées à complè te maturité, c·est-à-tlue lorsque :es tuberm !es peuvent être facileme-nt détachés et Jorsque la ,pelure est ditiicil~ à enlever. Ne manquez pas de cou,vrir les tubercules que vous laissez sur les champs pendant Œa nuit. U,1c gelée subite peut causer de grand1>dommages. Ne récoltez vos pommes de terre , si possible, (jtte par un .tcm.ps sec, afin qu 'elle,, soien t sèches lors de ia mise en cave; au eas con t.rain:. laissez-les d 'abord bien sécher dans Uil .local exposé aux courants d'air. Triez avec: soin v0s pommes de terre avant Œ'e11cav,.~mc nt, en enlevan t toutes ceJJes qui sont malade,, rongées, blessées et les petites pommes de terre peu ré:cistanles. Cela pait déjà se fair-t lor s de ·la rfrolte sur les champs. Evitez de ,jeter les pommes de terre, de marcher dessus, de les charger et déoha:rger avec drs ·pelles ou des fourohes effilées, car (out ce1a.peut produi re des lésions qui provoq uera ient la pourriture. Ne hile s pas dans [a cave des tas de plus de 70 centimètres rie haut eur , sans quoi ·les couche., inférieures s'échaufferaient facilement e t il se formera it alors des foyers de pourri 0

ture. Survei:lez scrupuleu·sement, dès que les pommes ûe terre Ront encavées, Ja tempéraiure Pt l humidi té de l'air de la cave. Rappe1ez-vous que les pommes de terre gèlent par un froid de 30 et qu'elles son t en danger de se gâter à la température de plus de go Ce'.sius. Chercha , au moFn d'une bonne ventilaiion, -à S'llppr imer la chaleur et l'humidité qui proviennent de la .transpira tion des pommes de terre et à maintenir a·ussi basse que pos• sible la température de la cave. Rappeùez-vous toujours que •les pommes


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184 de terre se conservoot l'e mieux à une tempéll"ature de Ja cave de 4 à so C. et que de bon-. mes installations de ventilation , qu 'il est en• core temps d 'établir, sont d'une abso;ue néœssité. Ouvrnz, par un temps sec, les fenêtres et aes soupiraux , afin que J air frais puisse pénétrer, mais il faut éviter que ces ouvertures ne livrent passage aux rayons directs du so'leil. Fermez, en cas de mauvais temps, les ouvertures, afin ,qu'i! n'entre pas encore p'.us d'humidité du dehors dans la cave. Veillez à ce qu'en cas de gel tou1es 1es ouvertures, ;es fenêtres et ,!es trous s oient bim bouchés avec de la pai,Ue, afin que les pommes de !erre ne gèlent pas. Aérez de nouveau après le geL Ne manquez pas d'aé rer s i vous ;remarquez que -les pommes de terre germent; c'est iâ un sig ne qu 'eLles out irop chaud, et n'oubliez pas qu'en germant ,les pommes de terre perdent de leur ,po;ds et de leur valeur nutriitive. Veillez à ce que les tas de pommes de -terre soient minutieusement examinés tou tes Jes ,quatre sema ines au moins, dans le but d'enlever les tubercules malades ou même se1J1lememSU,Spects et d'empêc her ainsi une plus grande pour ri ture . Rappelez-vous qu'avec des soins judicieux on peut 1rès bien fa;re passer l'shiver aux pommes de terre même dans de mauvaises caves. 0000000()

Lasaintetéaccessibleà tous

blies à no,u1s,,fifagiles •comme nous, qui

ont ipŒ'art:iq,UJé la sainteté là où elle s,emdant que l'ébuillilion continue sur un feit blait être im;pos,siblie, ,condamne notre bien vif, on plonge complètement, ,pendaJJt De nombireux f.idêles iregairdent la lâoheté, En vam nous voudirions noos 10 à 15 secondes (pas davan tage) tous lea œufs contenu s dans un panier à sal~.de, par sai1111t.eté ,comme uiruechœe impossible, iplaincùre <le ·~a sévérit~ ~ivine.· ta_~td1t; ou ,du moins si diifücile ,qureles âmes is:ainbs·ont fait leurs delwes d!(!cetre lm exemple. On ret-ire ensuite vivement ces œulg et ont .t,rouvé ce j o:ug doux e~ léger. . et on :e3 laisse ,;e refroidir natu re!lernem. d'élite s,eules ;peuvent-y prétendre. Ils s'imag.i1rn~t.ipaa iexemu>le , q,u'eHe co1_1- Nous !J),rétextonspeut-être ~os ~~ltlOu procède de la w.fme façon pour foute la ,et rnos di~voirs d ~t~t. provisio1. <l'œufs qu ·on dés ir:! consuver. sisre à fake dies miracles, à is'ensevehr p1es ocr.wp1atio;1s Pemlant les co'.l.r!s instants où ,Jeq œufl dans le sUenoed'un doître, à pas,siar Mais chaque etat a ,p,r,oduitè.es sa~nts. Enitrons en esp,rit darus le ciel et no-u~ ont été dans l'eau b0uillante (et don! J'ébul- tes joors et Lesnuits en ,prières: ~ _maltraiter :son corips ;par 1es 1awsren1tesde y iren.wntrerons des bienh~reu x. qm lilion a·a pas cessé, t'est 'l'essentiel) i•ne t~ la 1pénitence. C'est là rune ,eirrewr. L~ ont occu;pésur la terre les memôs sit uamince couche d'a!bumme (blanc de : œu,f) ae tiens que la 111ôtTe. Les ouV!riersn'.ontcoagul'! e, cela suffit absolument pottr la con. plupart dies sainflSn'ont fait ~UJC~ mi: racle au,ou,ne a,dion e:ic.braord:inaire . Si il-s .pas leur saint Joseph, les agn culservati,-:-1,pendant trb; fong1emps. On place les sr,ldats I~r ~es œufs ainsi traités dans -un endroit sec et qwel~ues~UJ ns ont 01pé:rédes prodJg;es t·eurs lien,r,s·aint l·sicflcx1e, les .pauivres leur samit sainl Maurice, id-bas Dieu l'a permts ;pnœr forhfler frais et i Js gardent a]ors naturellement tout notre foi et montrer la vérité de. notre Benoît Labre. les mhes de ïami~l,e leua.' leur bo11 ,goût, ce :{Ut n est pas le c3s pour sainte Mo111iqu,e? Et ce sor~t ,a_ des sairnt1eneligion. D'aillewrs, mirad~ la rp1upart des au tres procédés. 1 1 saints canonisés, doin:t la sa:mrete•par servent non à f oirmer les s.amts, ma1s H va sans dire que les œufs avec lesquels 1 eon-séquen t a été reconnuie héroïque P'ar à ma,nHester leu,r s.a.inbeté. Pour me1:ier on OJ)?II! doivent f:tre très irais , p:c,p res et l'Eglise et attesté~ par nnracles. une vie sa:ii rrte, il _n 'es, t ,pars ~ecessi~re sans au cune fêlure. C est la conditio,1 formel1 1 Combien d'autfle~ elUJs qm ne s,ont pas de tout gmtter, dieis1e h~irer.a 1a .Je pour unt.: bonne réussite. En oul.rl' il C!6t non plUJs 'Placés siur les a,utels. et qui ont fait leu.r ,prière ccintiniuel.1e et au'X maceraho'.116 · bon de n ·ppeler aussi que les œu\s qu i ne salwt dans les conditions ~es ~t.~s diUn tel geI1111e de vie exi~e ooe vocation sont pas fécondés se conservent mieux et s1péda1è ·: to,UJtpalffa~t qu'il s?it, il n'est verses? Même au bem.p:spire.sen.,tl Y é3; plus longtemps, pui sque le germe ~st la pars~il esit con~ra11re aux de- dians to'll:sles états de-s .personnes qm tie qui, précisément, se décomp ose k rplus pa,s admis.si~l<e se saiootifient. Se:r.ions-noUIS d'une auvoiris essentiels dfe notre ébat. vite. r!'re natwre qu'elles? E~id~lI1;mentnoi:i, Que falllt-il faire donc 1p.owr,P~:nir QuoiCjue Je prix c!es œuïs soit cléjà !ort Du reste s,i inotrieé'~atetatt rncompattà ta sain1te té? JésiUJs-Clmst~,w-meme: hle avec ia sandifkation de ~,o~reâme, élevé, il faut .recommw.der à tous œux q-ui nous l'aP.l)lfendd!oos l'Evang: le· « Ce- il faudrait le q,µitter sains hes1t~; .car peuvent le faire d'en conserver une certaine iui diit-il qui ~ait la vo.lonte de mo-n le :Sl3.lutdloit,passer aV1anttout 1~a1s le ,provision Il est à prévoir, vn Œas i!uation Pè~e q111~st a,ux deux, celui-là en~t ·a !PlUJ qui nou 3 est faite par la guerre, que cet hi• s scuvent ce n'esit pas le ~as; et au dani&le royaume dies deux. » 9r, f~ire iieu de quitter nc.tre ,profesrs.1011, nous ver les œ11fs seront non seuiement très chers, la v-olo ,ntié<le notre Père du ,c.i.el,sees,t n'avons qu'à nous en servir 1pour nous mais nou r, manqueront presque tota,ernent, oas,eirve·r l:eis commandements. Volla Prenons aune toutes les précautio ·,1s possi. ous sanctifieir. touit ce qllie Diieu ,exige 1pour.que, IJJ hles. Noms allég,uons au~si noue fa~ble 1

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POUR CONSERVER LES Œl!fS La presse a invité dern ièrement ,e public à se méfier de certains prc,duits ch:miques recommandés pour la conservation des œuJs. A ce propos, M. Mayor-Dela.praz , ;,vicuilieur très expérirr,,enlé, a do11néà la ,,Feu ,::e d'Avis de Vevey'' un procédé 1rop peu convu quoique simple et pratique et qui a toujours donné de bons résultats. Voici eu quoi i! consiste: Uans une mannile ordi naire, aux trois quarî s remplie, on hit bouillir de ·1•'eau. Pen-

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MOYENS D'ENLEVER LES VIS ROUILLEES Un moyen aussi simp le qut pratique d'enlever une vis ro ui!!~ consiste à e:i chauffer la tête avec un fer rouge ~u:i vieux tourne vis rouge dans la tente de la tête). Quel ques instan ts apr t"S, vous enieverez la vis sans auoune d.J.fficu!.té.

soyons des sairuts. œt-œ donc la une ohœe i11réalisiableet au-dessus de nos for,ciei s? , . Du reste, le s-0,uvenh-des legtons. de btenhem1eux de towte rnce, .de t~ut age! die tout ·seXleet die toute co,ndition qui ont troiu:véle s.::1,ùut dans le mo.nd .e, nou~ p11ouved'une manière ,sensible l,a pos~ibilHé 1pou:rtous de mériter le del et dtssipietcru·sles .plflé!lexiteis q uie,IJJotr~par ~sse voudra.i,tO!ptposerà notre s.andihcatioo. L'exeIIl'Ple de tant d'hommes siembla-

saintf Maî,s,qu.e de saints, ,que de vie~ges slt1Jli:wtdéjà faibles .par ~l!es-me,~t:.s, affaiblies enco,re 1pair les Jetllneset les veillt'S, se sont élevés ~ unie ~andie :p,e:rlection ! Ils surabondarent meme ?-e j·oie au milieu ?1eleurs s?rui~,an~s; ils allaient j:ws.qiu' a demandier a .Dien d_e nouvelles ey;reuves,seommes.am:te The: rèse, ,couchée s.ur 111n,lit d!edoule~tr, qu.1 1Hfirf,œ moU11r! » s'éori1ai1t:« Oil 1S'01U en iest q, u i a)pipiortent ieommeexcuse 11 1

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la vi'o,l~n1œ de Leut1sp,assiOOJS, I,esn1omFleurs de la guerre ~ire~es it~nfat:fons ,qui lies ais:saiUent. • Mamsonl~-ds.d~ p1a1sisfons IP1U!s vives à La guerre qui ensanglante fa terre de ~ombatt11e,des te:ntatio,nsJ)ILUJS difficiles a S1U1rmo n:œiv. ,q;llledies milliier.sde ,pé- France ne f~it .pas_fleurir que des pavots rougermer la gra,ine de l'héclJ.,f;U'f s qm, aides de fa gJ!âoe,ont tri,0m_ ges , elle .faJt a'1.liss;i .phe de .lewrcœwr iet ,en ont 11éjptrimé tous roïsme et de la beauté. Les espnits prévenuS1 qui ne î,ugellif:la Lesmo~,v~enWs? 1L'aipôtrneS. P,aul n'éG~,u, 1e que su:r sa bande de poŒiticienset d'his. ;pirourv.a.it:.Il ipais les terribles ,asisaurbs ' de trions commeJttentla même erreur que les voses ip1aiSS1oo s et Ires ,wwp& ,violiemts du te:11~ateur, lws,qiu'ils''éc.riait: « Quii me yageurs p.res'Sés qui parcornrent notre Suisse dle~rnreriadleœ ,co'!lpsde motrt? .. L'ai- et empoTtent 0hez eux l'impression que notre ,I com, gu11liondieLa chailf me to,wrmen:te·l'an- beau pays. est un vaste Cé!Jravanse:rai ,posé de Palace~ qui abritent une population ge die 'Salbanme isoufflette.» ' Ainsi. ~,es?'Î'f,fi.ouJltésquiÏis~opip101sentà de snobs servis par d~s maîtres d'hôtel P.ltlla,sa,nictift~ah?n,les,•s,aintsliesont éprotL :pressés et des bergères muées en femmes de v:oos é\lUJSISJbten ,que nious. Lisez teur chambre à la Watteau. . ~on, la Suisse est rhabirtée par un ,peuiple -~i1e.et;d~·ettchez un obs!tlade1aill! saLut qfr' ~Is n ment ,point e!ll à combaittire une v1nl, robuste, rude , sain, 'laboriewc et foncièep:reuveipair où ils n'.aiieilltpoint ~1aissé. rement honnête, comme la France la vrair Compaire~1I10 ,trnecondition aMec.la lieuir, fraonce, fa France :provinciale est composée nois dev,01Œ1S ,3ive,cles 1ewrs, ,et vouts :re- de bourgeoùs resipectables, rraisolllnables, pon· égalité en- dérés, ,pratiquant sruns effort iles vertus namairgUieœzla 1Pliu1s 1p,air:6aite tre eux et Il'Oll!S sm ,œ ;pnJrut-l'à . Quiant turelles. Qu 'ils ont tor:t ceux qui, légèrement et fo. ~ moy,ens de sail]ctification qwe les justemerut, prêtent à nos voisins le$ vices qui, sam~s _oot emp'1oyés,ll]OUJS les avorns au:ss1 a no,tre rdÎ!siposition: les sacre- trQp souvent hélas! trouvent dans lies vi,lles un: 1~entis n'ont pas ,perd'll! die tewr effkiad- terrain propice à :Jeur éclosion et à ,leur difte, _la vertu de lia .prrièrien'a rpas dimi- f.U$iOO! nue ·et La·sowrœ diesg;râœs ,n'a ,p1as ta111i. Mais le Paris qui s'amuse et qui sca~n 'est ,pas la Franœ et René aV'O'.l'JJS même dJe1plusqt.11e les.saints da'lise Je monde No,t.11s 1 s>y connaît , ci,re dainis :I,' Echo de Bazin, qu.i les ~~mt;,1~squ'ils nou:s-ont dlo,Iliiléset Paris " des exemples typiques qm '~on.treni le v1f !nteret qu?Hsnws 1pomtent . à 111uPâme de l'a race et qui soulèvent J'en,, IMaJ S de qui a: isUII1~owtcontribué à 1'o!Plller '1ies isaiirutset œ ,q:uill]Oil.lls manque thousiasm e et l'admi•ration. • Le1pLu:s à _, rwws-mêmeis,1c',esitla: vtolonté. * * II ne ~u,ff.ItIP;él!S ~leicoirunaîtrel:a voie qui Un ijeune homme de Ia province est pris oonid.mtaru c11el, 11fü1wt avoiir· la vo1mté Tous les yeux sont braqués $11.lJr lui inde la sw'\1111e . C'est œ ·q,utafünnait S.. quiets, interrogateurs . .. Thomas d''Aquin à sa sœuir. GeUe-ci « Les gars , ,pornr mon ms mort fü.-bas, je 'Ü <lit uin joll.lJr _: « ;Mioin ,f:rè11e,fe veux donne aux .pauvres tout •le blé de mon devoo1irunie siamtie; qu1edoiiS'je faire? champ. - Ma sœutr, riépond!iitl'il1rUJStrie Docteur • die l'Eglise, jl if,â,UJt le vou,loilr . » ÜU,Ï lia * * En Savoie, d~ côté de Morzine da,ns ceH.e volonté un]e à la g,râoe ~iomphe ' de tous les obsita:des, et de to,uivesJie,diffi- vial!'éequi résista à Berne et au s~uffle de ila Réforme où :Ja foi catholique a ploogé de roiHés: ,eUefait :Je,s.saints.. "" 1

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profondes racines . c'est au cri de « Deo vero > que ces mootagnards repoossèrent vkto-

ont 38 à 40 ains. Anciens cultiivateurs des rieusement l'invasion de l'infanterie bernoise pays envahis, ils ont conser.vé ['aittitude tran• qui, après avoir êonquis le pays de Vaud et quille . les mouvements 1lents dies hommes de le Chablais cherchait à pénétrer dans Je Fauci · la terre , toujour:s sûrs d'achever leur tâche en gnr en remontmt 1'a va:lliéede ~a Dranse . temps rprévu,. Ils quittent Ia tranchée comme Près de !Morzine donc, deux sœurs mois Il's reviennent des champs, après avoir assuré sonnaient, le champ étà1f exigu·, les. frères ser -l vent 1a Franc.e, 'lt'un en Cha:mpagrue, ,l"~u1:re eur ,paqueta,ge et emporté lie nécessaire ; Lls parlent ,peu; des phrases cowies et nres sous Verdoo; '1e ·sO:leilest brûlant ; Joséphine mairièlent leur marche paisible , Qeur pas 1ourd et Marie manient la faucihle avec une souple et mesuré . Us regardent iles derniers de ,la dex:térit:é.Marie 'S'arrête un ins•tant eu extase section qui ga,loipe.nt da.ns. le chemin creux, devant iles lourds épi s que courbe la br:ise comme s'ils n'avaient pas combattu cinq jours des haureu:rs. et cinq nuits; ,j;fs ivont au repos , .peut-être en - Dé·pêohoos.,nous, dit sa .sœu., mais pourpermission : i.Js sont ~eunesl quoi t'anrêter? A qui pènses~lu? Mais eux n ·ont que de bien vagues ren· - Je ,pense qu 'i·l, y a le bon Dieu dans la sei·gneanoots .sur 1eUll"sta1miUes,eit n'ont d'aumoisson . tre abri que 1e cantonnement. "' Un petit !lieutenant passe aup rès des anVoi,Jà Ja France. Laborieuse , active, s.iim- ciens : pîe, idéale , ùrnprég;néemalg,ré tout de croyan« H: a été crâne, hier . ce religie1.1ise,de ,iain mysticisme et de divi- Et ce matin ! ne chadté. 0.t.te France,.là ne saurait périr : - (fouijours en tête, le soll!l'ire a\)jl( 1lèvres . ne porle-'1:-eUe[Pas en eMe-même des gennes 1Le sergent était pareil. d'immoriaJi.té? O. - Toi aussi, ·mon vieux . - Ceux-là nous entraînent. - On aurai~ eu honte de ne pas les suivre. - E'I le petit Des-landes·. - Et le g,rand de Ma·rchis. - Tous jeunes et nous serivant d'exemple, Le bombardement a'Vait fait rage tou~e 1a tous dévots. - Tu regrettes? . . . Moi a ussil .• , journée ; la -plaine était '}labouréepar [es obus, Un homme eruveloppé d'un manteau les les arbres émiettés, ,Jes abr1s effondrés, lea suit depu'is qudques instants-; ile boyau est tranchées, éventrées er réparées en rhâ:te avec des sacs de terre: c'était ,partout ra dévasta• étr-oit; il attend pour passer . - Bonsoir [es amis; la journée a été rude! tion et la mort Peu à peu, les décharges d'ar !iJilerie s'espacèrent, et .Je ca1me se rétablit. - Ah! Monsieur l'aumônier. - 1De quoi par!liez-.vous tous ,les deux? Puis, un bruit de pas et de voix étouffées pourquoi parais s iez-'VOUssi tristes? dans l'obscurité des boyaux ; ce sont ,Jes caH ,s'aperçoit qu'il vient de prononœr les marades: c'est -lia.relèive! paroles 0 ue Notre-Seigneur adressait aux dis• Les ,blessés ,sont emmenés les premiers, Qes 1 autre s partent ensuite ; iles 1jeunes chefs &e cipl·e.s d'Emmaüs . fü répéta: « PouJ'l(juoi êtes-vous tristes? • 1irainsmettent les ordres et leurs observations L'un d 'eux, qui s'appelait Onés ime, ,~pon mutueHes; ceux qui partent indiquent iles dit: points à surveil1Jer; 'ils se ·souhaitent bonne « Presque tous ceux de la section ont fait ciha~e et home nuit. leurs .Pâques; on a vu 1Jeur conduite au feu ; Deux homme s sortent les dernie 11 !:>de ,la on reg.rette; mais c'est trOIJ)fard? · tranch ée; ils sont cou~erts de boue et de - Et pO'Utquoi n'aivez-vous pas fait ivos sang , bien qu 'i-ls ne parais•sent ·pas blessés; ce Pâques? sont deux territoriaux , pères de famiH.e; i:ls

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Deux âmes droites


188 - On n'est ,pas instruit: on 'Voit bien que les meiMeur.s les font; mais nous .n'bsions pas, - Et vous ne ,pouviez pas venir me .trouver? Mes pauvres enfants, à 1llheure actuelle, çui est, pour tous, l'heure de fa. mor t, l 'en• seignement religieux est bien court! » Hs smtaient a'lor~ du bo,yau de commwni·cation et débou chaient dans les lignes ; Ja June se dégageait de nuages sombres qu eUe !rangeait d argent, en passant Sa lwm:ière caressait mollement tous les objets meurtris par .l'aviolence des combats. Quel contraste entre le ciel et :la terre! les é!oi:les scintiJ.laient dans la pro.ftollldeurinfinie; ·là-haut, la paix; ici-bas, la guerre, la souffrance et la mort; tous les maux rassemblés ,par les passions des 'hommes; et, au~es sus des cham,ps de ibataiille, la voix éternefüe: • Aimez-vous :les uns les autres,!• • Vous croyez en Dieu? i,nterrogea ,Je prêtre-soldat. - Nous sommes des travaiJ:leurs du soL Nous jetons le grain en terre; no,us savons que ,Dieu seu1 lui a donné la fécondité et la vie. - Si Dieu ,s'occupe du grain .que vous semez, pensez-vous qu'i'l s'occwpe de vous?• 111y eut un silence. • Vous aimez ,vos champs, v,os arbres; et combien p?us vous aimez vos enfants! Jds sont moins à vous que ·vous n'êtes à Dieu. H vous aim1ecomme ie p1'us, rtendre tles pères et, pour votre bonheur , il vous a donné dix Corn· mandememts. Si tous les hommes les accom· plissaient , œ serait le bonheur univusel. - ,Ça, Monsieur F Aumônier, ~e hi_ :pensa soUJVent:Aimer Dieu et, .pour lui plaire, ai· mer tes autres, ne faire de tort à ,personne, ni e-n paroles , ni en actes·: ne pas se ja1ouser, ni ,s 'envier, vivre honnêtement dans s;on état, eu s'enfr'aidant au besoin. - Oui, mais pour nous aider â vaincre notre orgueiI naturel et aussi l'égoïsme et tous les penchants de notre mauvai,e nature , Dieu a envo,yé son Fils sur la terre, NotreSeigneur Jésus-Christ - Lui, c'est le grand exemple. - Le grand exemple et la grande ;lumière; , Ie grand secours aussi. L'homme avait rom-

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mis tant de crimes qu'il n'était plus ,l'enfant de Dieu. Notre-Seigneulf est venu vivre à nos côtés, lravaillant et peinant arvec nous, plus pauvre qu 'aucun de nous, mais si grand dans son dédain de nos richesses! i.J a souiffert et il est mort , épui~é de sang, sur Ia Croix ,pour nous rendre notre héritage divin. • - Oui, je sais, l'a Passion: chez nous, :1 y a un crucifix. - Donc, vous saivez que, par le supplice de sa croix, je Seigneur Jésus nous a obtenu le pardon de nos fautes, à la coruhlion de nous en ac.cuser, de ,Jes regretter . - Ça, c'est· ]a confes,sion. - ·La confession que suit fo pardon. Mais après qu'il nous a reconqui ·s, il veut n~ garder . N'oubliez pas ,qu'il est fout puissant et qu 'il nous aime. Telle une mère nourrit de sa substance son petit enfant, amsi Dieu, No. tre-Seigneu:r, se dO!Ilneà nous tout entier oous les voiles de !'Hostie, consacrée :par le ,prêtre :pendant iJa Messe. Ce pain nom; divinise et nou.s garde pour la Vie ,E,1eI1llel:e. - C'est vrai que ce matin, tous ceux qui partaient à ~'attaque, aiprès ·la Communion, étai~nt si beaux, si grands, qu 'oo pensait: ils sont divins . La seuJe condition pour goûiter cert aliment céleste, c'est d 'être :pur ou purifié. - Puriïié par 'le pardon dUIprêtre. - Qui pardonne au nom de Notre-&i· gneur. comme 1il consacre au, nom de Notre· Seigne,ur dont it es.t le ministre. - Cest dommage de n'avoiir ,pas su tout ça. - Vous avez fait votre première communion? - Ou.i, mais on n'avait pas bien compris. La Communion une fois faite, on ne ,l'a plus reco-nnru.> Ainsi , ils en.traient à J!'église, ils écoataierut ile sermon de leur curé au moins les jours de 1êtes, ils voyaient prier autour d'eux et cependant, ils ne comprenaient pLu,s, n'en• tendaient .plus, étourdis .qu'ils étaient par les préoccupations de la ierre , its ne reconnais· sent plus Notre-Seigneur 1Jésus-Ohrist. :En causant , nos deux terriens ,passèrerut devant la chapel,Je criblée de trou.s faits par les obus et dans faqueMe ['aumônier s'était consfiruit 1

utt petit ,reitrait où î1di,sait 1a messe et recevait « ses enfants ». - Ges1 dommage ,qu'il soit trop tard, dit Onésime. _ Ah! que vous connaissez mat le •bon» Dieu! :le Père céleste accuei füe l'ouvrier à Ia dernière heur e, i1t:Je récompen se avec une généreuse libéralité pour.vu que le cœur . réponde à sa mis~icordieuse tpatf:ien,œ .. . . En· Irez, mes enfants, venez à Luit.. , • Peu après, réconciliés et -ravis, nos deux attar dés • reconnaissaient le Seigneur à la fraction du pain». Y. D'ISNE. 1

•••• . ....? Ton avis (Une ,petite ,salle à manger de ménage ouvrier. Il est midi. Assise devant une commode de bois blanc, et ses deux maigres tor·sades de cheveux gris clans la 'bouche, la mère Landrie achève de se coifier. Tout d'un coup elle dresse :Ja tête .. . ? on monte.·:? Un ·homme entre; son bourgeron noir est piqueté de sciure, et de petits copeauoc blon ds égayent ses cheveux cour ts, · . , ) - Bonjour, Ja bourgeoise! - Bonùour. - Eh bien, e1 œ fricot . . . ? _ Ne te tourmenk pas! .. . La soupe est prête . Seulement, j'ai voulu m'avancer potll aller voir l'inst ituteur. - Gest fait! - . Tu l'as vu? - Oui ce matin . ... J'ai condui~ l'enfant jusqu'à Ja' porte.. . . Jus.lement, le directeur était là . . . . Mais, sers d'abord la soupe · · · · Je te raconterai ça en mangean:. (Les rondelles de Hûte sont pr~arées au fond de la soupière; la mère Landrie y verse un bouillon qu~ parfume 1oute fa pelHe demeure . L'ouV'rier s·'assied , hume une cuiUerée entre de gauloises moustadhes taitlées en brosse à pain.) - Bon gcfit, ton boumon!. . . - J'ai pu avoir l'aiguillette de !l'umsleck . . . les légumes sont frais, et il y a t'[)3JS mal 1

d'os ....

- Le 'bouillon, ça vous ressusc Herait un morrt.!... - Et alors, J',i,nstituteur.. . ? _ Voilà! . . . D 'abord, il es t enchanté de Jacques .. . l'enfant aura :tes quatre premiers .prix. . . . Puis il m 'a dit: - Qu'alle;-vous en faire, de votre ms .· ·? - Je sais pas!. . . Que je lui ai répondu. _ S'il veut aller à l'école Turgo t, l'affaire es1 dans le sac!. . . Alors , je Fai poussé : - Et après Turgot . . . ? - Ecole centrale, trois ans. . . . Ensuite ingénieur! ... En sortant de là, il a Je pied à l'étrier .. . . (Nouveau humage de boui1lon. Le ,père, qui semble se forcer à l'enthousiasme :) _ O! s&ait superbe . . .. Qu'es,t-ce qu'ils diraient, iles cousins du Huchon! . . . (La femme a secoué la tête:) - T 'emballe pas, mon homme! .. . Ce qu' ils diraient les cousins . . . ? Ça m'est bien égal! Ce qu'il faut voir , c'est :l'intérêt de l'eafant! .. . - Je m'emballe p3JS!, • • - C'est très 1oli ;Je pied à l'étrier! .. . Mais, quand on n'a pas de cheval! . . . - Qu'est-ce que tu veux dire .. · ? - Attends que je finiss,e ma soupe . · · · (Un nouveau silence pendant . leq~el o~ n'enrtend que le bmit des deux cmL!erees qui frarppe!!lten cadence le fond usé des assiettes de terre.) - C'est très simple! .. . Supposons!.· · Jacques est 'à Turgot . . . . Ça coûte d'abord ,les yeux de la fête . . . . - Il au:ra une bourse!. . . _ Sans doute! , . . Mai.s, mon pauvr e vieux, il res,tera tant de choses!. . . les livres , les cahiers, une ~enue soignée, car ii se trouvera avec des jeunes gens de 1a «haute ». , . · En· suite sera-t-il reçu à Centrale . . ·? Ators, nou;eaux l:rais, plus grands. Enfin, metto~s tout pour le mieux, il est ingénieur!··. ~a~s i,l y a des cochers de Iiacre Q~ :o~f mgenieurs! . .. Le père Chaussu est mge :neur! ·: · Et il n 'a pas pu obtenir une place de ,surveillant au Bon Marché! . . . Ingénieur!. · · Ça

ne

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190 gagne-t-il toujowrs tant d'argent que ça, un ingénieur . .. ? Et toi lu n':i.3 pas de relations dans l'industrie!. . . Attends, je vais chercher le bœuf . .. (La femme .passe à la cu:sme. . . On entend l'a ·passoire racler les J)arois du rpot-aufeu. . . La mère Landrie reparaît dans une apothéose de vapeur ... ) - Mange pendant que c'est chaud . . . Tiens, voilà le gros sel. .. (Nouveau silence.) (Lui.) - Il est bon. ton bœuf! . .. (Elle, suivant sa pensée): - Et puis, veux-tu que je te dise tout ... ? - Evidemmen1!.. . Je te demande conseil! ... - Eh bien! ce qui m'impressionne . .. œ n'est ,pas fant la longueur <les études ... pas :'argent . . . ;pas la difficulté de se .caser après. .. . Non!. .. - Alors quoi ... ? - Jacques est un hon petit gas ... i1 est bien de chez nous .... Si on !''envoie à Turgot. . . il trouvera des camarades plus riches que ;Jui. . . il entendra tou-le sor.te de choses , il fera des comparaisons . . . Il souffrira, no• tre gas! ... - Ça, c'es t ;possible!. .. - Et puis, il apprendra des affaires que toi tu ne connais paa ! . . . Il parlera une autre langue!. . . Tu n·aw·as plu~ d'autorité! ... Et ·lui serviront-elles Jamais. œs choses· là? En somme, jusqu'à gon service rnili1aire, il ne gagne pas un sou. Et, au retour, il ne sait ni s'i'l sera reçu. . . .ni mê-mece qu'il d~viendra . ... Le père met les deux coudes sur Ja table et, regardant sa lemme bien en face: - Ton avis à toi ... ? Pa,rce qu 'il faut que ie répO'JJ.de. ~ Mon avis .. . ? Fais-en donc lUl bon menuisier comme son père! . . . - J'y avais déjà :pensé. . - Es-tu malheureux , toi . .. ? - Ah dame . .. ·lu sais .. . i•l fau1 varloper! .... - Entendu, mais il faut varloper partou!! . . . Des ouvriers ... ? on en cherchera de

plus en plus et il's feront prime: Les jaquettes deman~tent toujours des places, les bourgerons jamais! L'enfant fait son a'P!Prentissage avec toi, tu restes son sllff)érieur. . . la fami:lle n'est pas désunie .... Vous avez vos congés ensemble .. . Il it'aide dès aujourd'hut et dans deux ans, il gagne!. .. l~ ,est q~ qu'u111 . .. il a un métier et un beau métier! ... - Pour ça, oui! ... - Il es,t libre, i,l ,peut s'habiller comme il veut, il conser,ve .ses bons ,principes, it va à la messe Je dimanche avec nous . Bref, on reste ensemble . . . . On voit clair. . . touit est réglé tout de suite .... A quoi bon aLler cher. cher midi à qu,a!orze heures! .. . - Ma foi, si ça lui plait . . . ? - Je l'en!ends qui monte . .. .

(.Un garçon de 14 ans apparaît, assez grand, maigre eit pâle ... un paquet de livres l &. main. Il embrasse son père et sa mère.) - Le maître, i,l a dit comme ça qu'on pouvait rapporter ses .liv.res. . .. On n'a plus rien à faire jusqu 'aux ,prix. (Le .père Je fixe:) - Alors, c'est fini, l'école . .. ? - Oui. - El après ... ? - Ah après! r... (L'écolier fait un geste évasif.) - Para~! que c'est raide et long ,;pour nous! . . . Il en faudra des bouquins! ... Enfin. . . y tiens-tu absolumeni? - Moi ... oh non!. .. - Qu'est-ce qui te dirait ... ? (Et un mot semble planer sur ces trois -personnes ... un mot que nul n'ose ,prononcer et qui est sur tontes les .lèvres . . . Le iils a rougi, pâ·li, ses mains ont tremblé . . . il sem1tque sa vie tout entière ·se décide en œtte minute . . .. - Voudrais -tu êtire tou t simplement menuisier comme ton père .. . ? demande enfin M'me Landrie. - Mais sfi.rement!.. . Et ce fut la détente, l'apaisement, le .sentimenf du membre à sa ,place. La mère rayonne ... , le ,père Sie redresse en pen sant que son fils suivra ses pas. . . La

vie apparaît désormais dai:re, et sûre, et fa· cile L'enfant, joyeux, envoie ses livres dans un coin, et, .redressant la tête d 1un ·geste fier, vient s'asseoir entre son .père et sa mère . E,t avec ,iu,i, ile bonheur qui était déjà debOut sembla :s' instaJ1Jerdans la maison. PIERRE L' ERMITE.

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A travers les Mayens (CROQUIS VALAISAN) PouT oub1ier :les itunpitudes D'un monde où tout s 'en va crofil:ant, Qu'i!I.tait bon, au ~oleit levant S'élever vers les ai1Mudes! C'était hier dimanche , :le jour du Seigneur. Après avoir rendu •à 1'Etemel u.n tribut d'hommages dans :son temple, je ne sais rien de mieux que d'aller l'admirer dans son œuvre. C'est Ja prem ière sanctificati0'.11que connut l'homm e ,primitif, eit, à coté de la forme liturgique eJle demeuirera éterneLlement le suprême hommaie rendu à la Divinité, Ce dernier jour d 'été était d'une beauté grandiose, d'une splendeur ·.impressionnante . La vallée du Rhône crépitait :sous une brume d'or les montagnes aux flancs majes,tueux profi.\aient hardhnent dans l'azur leur:s silhouettes gigantesques, l'air était pmr, embaumant les ,parfums des rprairies et des bois, des carillons :s'élevaierut de tous côtés des ;peti,ts clochers argentés, des coqs s'égosi1llaient autour des chalets, tout, autour de moi, re spirai:! la vie, la paix et le bonheur. Et je songeais, le cœur serré, à ces, pauvres ,pay· sans , de tous pays, arraohés violemmen~ aux douceurs de '1a vie champêtre, pour aller sur les champs de bataiLles, lutter pour leurs droi ts et leur liberté. ,Pour .le rêveur solitaire, pour celui qui veut méditer à son aise, le grand chemin ~oussiéreux et battu est un mauvais conducteuir. Un sentier brodé de sureaux et d'églan· tiers, escaladant ,la cofüÏŒlepar bonds et la-

cets s'ouvrait devant moi. Je m'y engageai avec délices en fredonnant ces vers du poète:

La grand'rou.te Me dégoûte J'aime bien mieux les sentiers, Où l'on pense En si'lence A l'ombre des églantiers ... En ,quel.ques minutes d'extase, dans la verd.ure et la fu"aîoheurd'un beau matin, me voilà 1:ranspor.fé au Bioley, tout petit hameau de la paroisse de Salins , perché en plein Itanc de la colline et dont les vieux chal'e'ts, brunis rpar l'âge ' et ;Je hâle de la montagne , caohen_t leur vénérable décrépi,tude sous les frondaisons des grands noyers chargés de fruits . De Bioley, plusieurs sentiers rayonneTII vers Miseriez, Brignon et Veysonnaz; celui-ci grimpe, ardu, vers la êrête de Thion, exposé, avanl d'atteindre les forêts, à toutes les ardeurs d 'un soleil brûLant; cel,ui de Brignon incline momement vers le ,joli vallon de Nea daz tout serti de buissons écarlates, d'épinevin~l:te et de cynérodons. J'étais hésitant quand un groupe de jeunes paysannes déva~ lan.t des -coteaux du Bioley, pas sa devant m01 et enfourch a Qe sentier de Brignon . ElJes étaien t joyeu ses et pimpantes sous leur sim~ pie et gracieux costume des jours de fête. Je les suivis jusqu'à Brignon et, ,pendant un temps qu:i me parut trop court ~e pus me dé· leder il l'ouïe de leur pittoresque îangage, de ce p atois certique qui a su conserve,r à travers les âges le charme s~ .partimlier M sa 'lointa-ine origine. Ces filles de Ja mon tagne, solidement char~ ,pentées et musclées, tonnent un type à part, qu i établit entre elles et les hiles de la plaine u111edifférence .qui n 'es.! ,pas toute à l'avan· tage de ceMes-ci. Leur teint basané proclame l'excehlence de la vie au grand air et Jeurs yeux ingénus, la douœuir du sp'ectacle qui les fr11ippechaque jour. Le hâle de ,leur front est une auréole de vertu que je souhaiteniis à beaucoup d'autres , c'est le sceau du travaiQ quotidien , sur les pentes vert igineuses, so.us un ciel bleu, ruisselant de soleil. ,Rien n'évoque mieux que ces vigowreuses •physionomies


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Supplê!!!_~!'f du JV 10!!-_e,,l' &cote" (1911) 0

champêtres les .paroles de la Sainte-Ecriture; « Tu gagneras ton pain à ;Ja sueur de ton front.» • LE MERLE BLANC Les toits de Brignon apparaissent sous les ramures des vergers; ils ont fous leur pana• Un père avait un fils maladif, dont la che de fumée : le pot-au-feu du dimanche mitristesse faisait son désespoi'f. Il alfa troujote à la crémaiLlère; les cloches de Nendai ver une diseuse de b onne aventure. entonnent un « alléluia » qui remplit tout Je - Vo,tre fils sera heureux, di1-elile.quau.i vallon; un ,peM air de fête enveiloippe Je ha1:l au,rn trouvé Je merle blanc. meau. Il haussa les épaules et s ·en fu,t. Un beau Puis paysans et paysan'lles quittent le lojour, ie tils fait la connaissance d'une ravisgis pou•r se rendre à la messe à l'église pmroissante jeu.ne fille. Fiançailles, bonheur , plus sia ie, les hommes en fumant la pi:pe, les fèmr d'idées noires . mes égrenant leurs charpe,lets, tous heureux, Le père invite la devineresse au mariage. après six jours d'un pénible labeur, de goû-- Eh bien! lui dit-iL à !a mairie. Et vos ter les bienfaits du repos dominical. prédictions? Voyez comme mon füs est heuLa nature, so.us ses riches décors de sep reux: ii n ·a ,pourfan.t pas trouvé l'oise au, de tembre, respirait l'opulence et 'l'allégresse; la votre préd iction . p!us ,luxurian te végéta tion débordait de tou· La pythonisse répondit en momran.t Je retes .paarts: ·les arbres ployaient sous Jeun gistre oü l'officier de l'état-civil vena1t de sifmits, les forêts ressemblaient à de lourdes gner : • Le maire: Leblanc ». draperies brochées d 'or, les glaciers étince0000000 laient comme des rivières d'a.rgent, les tor, LA VOLONTE rents bondissaienn: de tous côtés, à travers prnfes·seur de .f'université de Paris a Un des coteaux couverts de gras rpâ'hLrages, et, <.lo-nnérexemp!e d'une puissance de volonté vers ,les hauteurs où le chamois gîte, on envraiment surprenante. tendait .les vagues sons d'un chalumeau pasPrisonnier des Allemands en 19151 il se ser sur ,Je val.Jou et se perdre danis les profit passer pour aveug],e C/t s~t donner à son fondeurs des bois. regard ,;a tixilé et l'absence d 'expression néTous les cioohers qui bordent le Rhône :essai res pour jouer ce rôle. carillonnaient; les ·villages de ila p,Iaine, en11subit l'examen des spéciaJisles ahlemands. fouis dans la verdure, paraissaient prosterLivré aux s·ur.prises des apparitions d'objets nés, le grand fleuve même semblait figé dans son !il; un silence religieux emplissait tou t 1e imp,révu.s, soumis aux brusques alternatives d'obsucrilé et de lumière. torturé par tous les ,paysage, c'était rheure de l' « Elévaiion • ou nppareils ophtalmologiques de contrôle, il ne de !a consécration de l11os!ie heure soJennelJ,aissa jamais paraître aucune impression sur le, où les plus intimes pensées monteut vers la rétine de ses yeux. .le ciel, du haut des mon:ts ou du fond des La scie.1œ allemande. mise en défaut finit abîmes, des ,plus. riches palais et des humpar le déclarer bien et dament aveugle.' bles chaumines, poutr s'élever jusqu'à Dieu, Il· faisait paritie d'un. récent convoi de en un fprmidable hosanna. grands blessés trapatriésEt, seul, au milieu du hameau désert n'éi.. O o o o o o coutan t que le grondement lointain des : bis·ses ,, et la voix troublante de l'airain sacré t La patience es,t Je diamant qui empêche . . . ' 1e me sms assis sous l'auvent d'un « mazot » râme d'être br,lsée ipar Tadversi'té, le remède et m'y suis endor.mi ,paisiblemellt, -tandis que par lequel toutes ses blessures sont guéries. mon âme errait dans la douceur des Mayens, Nos amis veulent bien nous porter seen Jouant le Seigneur . cours, à condi*ion que œ soit '!lJJa'lldnous Soiatiàieu. réussissons.

Variétés

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pil!,!ons entrèrent. Vifs et ,rapides comme ra parole humaine , i'Ls volaient tout au,tour de moi "Se- succédant par essaims dan•s la cham· f ai fait un rêve. Je me sais vue marchant bre. ' Je m'aperç us alor:s, qu•e chacun d·eux [POnt ,ait une fleur sur ses ailes. La f~e n:ierune route marchant depuis longtemps, veitleuse prenait les fleurs qu'il.s :lul laissaient r j'étais viei.lle; des lambeaux d'années joucueiJilir entre ,leurs ailes frémissantes et soaient Je sol derrière mui et, cumme c!es boryeuses, et de ses mains traI1Jsparentes, elle 5 kilométriques, les tombe;:, blanche3 se les groupait en gerbes, ou les répandait deressaient, mornes et raide,, de chaqu e côté vant elil'e. Des plus édatall1Jles,elle orna les u chemin. murs dénudés, ailltsi que :la [POnle basse et La fatigue m'accablai t. Ma.is il fallait at· les fenêtres qui, auparavant, ressemblaient à reindreLa maison, lointaine encore, qui s'édes yeux sans vie. Et., tout en Fleurissant la ievait au haut de la roule montueuse et do~t charnbre qu·un printemps lumineux et ,par~ ierais ma demeure qnel,que temps. L~.' Je mereposerais, Et l'idée de ce repos m e;1..- fumé semblai1 remrpJ.ir, elle prononçait des paroles mystérieuses . Je ne pouv ais renconplissait d'wie étrange douceur .. Des ~nsees trer son !regard qui se détoUJrnait du mien, brillantes aux miHe couleurs d arc-en-ciel esmais je savais qu'elle par lait pour moi. Et saimaiell't de mon front bLanchi et dans mon j'écouta'Î, tandis que won cœur si dou_loureiux cœtir, l'une aiprès t'au1lre, les fleurs s'ouet triste se faisait léger, el que mes pieds, favraient. tigués par la longue ma·rche, ne sentaient plus Enfin. j'a:rrivai ; mes ipas s'arrêtèrent 'lU leurs 1:>!essureset que sœr mon front lou,rd de seuil de· 1a maison et j"ouviris .Ja .porte basse. Uil escarier é!Toit, sombre et tortueux, me vieùllesse, un souille de ,joie passait : coudursi,t au premier étage . J'enrlrai dans ~ne • Voici, disait-el'le, 'les cloohettes du musaJ,levaste, .mais obscure et triste . De peMes guet. Ce sont les larmes humaines . Tu les as fenêtres sans jour, pareilles à des yeux sans vu couler auJ!:ou,rde toi et .tu n'as pas pu ta- _ vie des murs nus et froids , une ,porte vitrée rir ]€ur souirce inépuis able. Mais tu as pleuré toi-même et lu as ,pleuré de compassion, et do~nan1 sur un ba'lcon, et de chaque côté de la grande pièce, deux ,petites chambres égatou:tes ..;s la'fmes mêlées ont enrichi la terre lement tristes. C'était tout. . . . Mon cœur se d'amour. . . . Et les Heurs blanches des muserra. Avais-je donc marché si 1J ongtemps et guets s'attachèrent d'elt!es-rnêmes à la murêvé si ardemment du repos pour ne trou1ver raille. que ceHe ,prison? Alors une chose admirable « Voici des roses. Elles représienteint Ies survint. J'âvais fait '.le tou,r de la vaste _sa~le joies briLlaJll!:eS et passag~es. Tu ,les as cueiJ.. et je m'éta,is arrêtée devant la pœte ~1tr~lies pour les donner, atm que les yeux, las EI~ était entr'oUJverte. Et par l'ouverture Je vis de pleure:.-, ,s 'iUuminent à leur vue. Et tu as s'él'anœr un 'large et clair rayon de soleil, été ardemment reconn.a:issante pour îeur beau. flux d'une vague de diamant , dont les o~des té. C'est là encore m1e œuvre d'amo~- » Et roul'èrent jusqu 'à mes .pie<lis.La maison vibra les roses Sllliva,ient l·es nrugue.ts, vol'lant de toute entière et les mornes fenêtres s 'ouvripoll.I'pre et de neige la vétusté des murs. rent comme sous la pression d'une vag,ue de « Voici des cdlllcis, symbole de la bonne lumière. Semblable à t'étendatrd qu'un gonvolonté des cœurs, image de J:a douce traterlalonnier hisse et déploye da:ns 1l'azur, le ra· nité mystique. Tu as doll'llé ta iprière, quand! yon s'était dérollllé en ,plis d'or et Hottait au tu ne donnais pas .tes •larmes. Œuvre d'amour milieu de ],a chambre. Une forme féminine, encore . . . » Et de nouveaux pa_pil!fons endiaphane, bri11ante et ,joyeuse conune lwi-mê- traient, cha:rgés de nouve\Jes fleurs. vencha1:me s'en détacha. . . . EJae fi,t un geste. . . et teresse les cue~LLittoutes, si bien que la maipa; les pefi!tes fenêtres, des mi'lilions de pa-

Vision

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