Supplément No 11 1923

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18( • Jésus-Christ est un Dieu dont on s'approche sans o.r;gueiQ et sous lequel on s 'abaisse sans désespoir. » • Le • moi • est haïssable. » • Voulez-vous qu'on croie du bien de vous? N'en td•ites point. » • oJl y a beaucoup de gens qui entendent le sermon de la même manière qu'ils entenden t les vêpres. »

Une vocation <Du • Bullebn Salésien» , à un · jeune homme im:ertam sur sa vocation: ·• j'ari, connu il n'y a pas Qongtemps un jeune ingénieur sud-américain, affligé d'un nombre respectable de millions, adoré de sa mère, de ses .frères et de ses sœùrs. Un beau jour, il a balancé toute sa fortune et s'est mis au service de ses frères les plus pauvres. •Eh bien! je t'assure que descendant en tenue de gentleman l'esca~ier d'honneur de l'hôtel Ritz, à Paris, il m'est apparu moi.n s gai, moins 'heureux, que le jour où je le croisai, dans le corritdor de son couvent, allant vider lui-même sa cuvette. • Tu ne trembles pas, non, mais tu demandes ce qu.i t'attend, en somme, sur cette route austère que te conv.ie de gravir la grâce de Oieu. Ce qui t'attend? Ecoute le vénérable Don Bosco te répondre. Du travail, du pain et le paradis au bout. Pas moins que cela. Tu 5eras souvent des journées de quinze heures, mais tu ne mourras pas de faim, et surtout, au terme de la course, Dieu luimême te rassasiera ...• La mualque et le travail La musique, qui, d it-on, adoucit ie3 mœurs, incite-t-elle au travail? Oes eXlpéJriences fa:i tes à cet égard, dans des usines américaines, ont été, parait· i 1,. concluantes. Et voici que les propriétaires de la mine de charbon de Dykehead (Angleterre) s'en sont eux-mêmes persuadés. Ils viennent en effet de la >re installer dans la galerie de cette mine, c'est-à-dire à 125 mètres sous terre, un puissant poste récepteur de téléphonie sans !il. Et les mineurs

Supplément au

désormais, en faisan t lew dur travail, enten• dront les concerts de la s:ation de Glas. gow. Il paraît même que des essais vont être faits dans des mines bien p:us profondes. Souhaitons qu '.ils réussissent. Le travail des mineurs est assez dur !J'lUr çu'on leur procure quelques d isirac!ions. Mais ne vont. ils :pas être tentés de 5uspendre 1e travail pour mieux ent~udre les acconds lointain~ !qui ne slharmoniseront ~an-s doute gu~re · avec le bruit des pics sur la houille?

Le record a6rlen de la hauteur. Après avoir été détenteur du record mondial de la vitesse, Sadi ·Lecointe s'est attaqué à celui de l'altitude; cette tentative a pleinement réussi. Sadi Lecointe, sur un appareil NieuportDelage, muni ,j 'un moteur Hispano-Suiza 300 C. V., s'est envolé de Villacoublay l 16 h. 54; il atteignit 10,900 mètres en 1 h. 20 et atterrissait à 18 h. 54. effectuant la des· cente en 40 minutes. La lecon dea plantee Avez-vous remarqué, en passant dans les bois, c;ue la fougère, ainie de l'ombre, es\ toujours verte, alors que, sur le bord des prés, les ronces aux bras insatiables et tJé· mesurément allongés , finissent par être brû· lés du soleil? Vous aurez la paix quand vous profiterez de ce que vous avez, sans cher· cher à satisfaire d'irréalisables désirs. Vous aurez le bonheur quand vous -le chercherez au sein de votre famille, parmi les vôtres, en vous conten tant du peu que la Providen· ce vous a donné.

PENSEE A mesure .qu'u.ne civilisation grandi!, elle se compliQue et crée une armée croissante d'inadaptés ~ont le rêve est de ramener vio· lemment à leur niveau la civilisation qui les dépasse. On peut se demander, aujourd'hui. si des bolchévis.tes sans culture - ou, ce qui est plus dangereux encore, munis d'une de· mi-culture - n'arriveront .pas à ramener nos civilisations ~ des types inlférieL~rs voisins de la bar<barie.

3(J ..11. de,/' &cole'"" (19~3)

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- r Antonr

dn Chapelet

La sim,plkité est certainement l'une des caradéristuques de la très lbel[e !Prière .qu'est le Rosaire; point de formules complj,quées, point de lQngs ·discours, nGn, mais tout sim,plement .des Ave Maria qui se répètent et ·Qui rencontrent, tous les dix pas, un Rater. rLe IPater d ·l''Ave Maria, ces !Prières dlivines, les ~remières que l'enfant a;pprerud sur les .g·enoux de sa mè!·e, le~ dernières que l'homme oublie. lor&qu'il outblie ses ,prières, voilà le Rosaire. Cette simplicité, si contforme à l'esprit die Notre-1Seigneur ·qui a dit : • Quand vous !Priez, ne dites .pas beaucou1p de /l)aroles, comme le font les païens, qui :penseni .q ue la muHi!PHcité des termes les fera sûr-ement exaucer» , cette ·simplidté !Qu'on serait tenté d'ap peler, de :prime a·bond. monotonie, est, au contra ire, une des r.a isons pour lesque.llles le Rosaire ·est la prière de d'amour. En efrfet, .comme ·Lacordaire l'a écrit à 1PfOJPOS du oh a/Pelet: « l'amour n'a qu'un mot; en le ·disant toujours, il ne le réjpèt-e jamais. » L'amour n'a qu'un mot « ie t'aime » et œ mot. le chrétien qui Qg-rène son ch~pelet, le dit à la Sainte Vier~R:e, en récitant la •Salutation angéli·que, et en r-edisant tles {Paroles divines du Pater. 'Mais !Ce mot n'est jamais r~pété tPar -celui qui aime; œ mot igno:re 'la monotoni·e des jours qui se suivent et qui se r·essemiblent, et c'est a;v-ec un plaisir toU'jours renaissant et foœiours plus .grand qu'on ·le prononce. L'amour ne cherdhe /Pas ses paroles; un mot lui sulfifit, toudours le m~me. mais toujours nouveau. Réciter le Rosaire, c'est en<:Ore mé· diter sur des mystèr·es. joyeux, douloureux et 1glori·eux, auJGquels fut associée

iMarie id-bas, et c'est pounquoi au~si ·le •Rosaire mérite d'être iliPIPelé la prière de 'l'amour. L"ami. en effet. aime à se trouver a.U)p-rès de son ami; .c'est avec joi.e qu'il le rencontre, et lorsqu'il faut se ~pa­ rer, c'est toujours trOIP tôt. Quand nous méditons, en disant notre chapelet, ne sommes-nous ~as aussi auprès de la Sainte Vieng-e? .LorS/que l'ange Gabriel, à Nazareth, vient apporter, du Ciel, l a nou'veUe surbJime, nous sommes à côté de J.a Vier.ge, et nous l'entendons di.re: « Void ·l a .Servante du Se(gneur. » Avec Marie. nous entrons dans la grotte de Bebhléem; nous ·vivons aNec elle et nous l'accompa_g-nons, ensuite, au Ciel, où nous assistons là son couronnement. Bi·en !Plus, on le dit avec raison, c'est d:ans rles jours de ma1heur qu'on décotrv•r·e ses véritables amis; or le Rosai·re, la prière de l'amour, nous fournit aussi l'occasion .de ,prouver à Marie notre attadhement fidèle, car, à cô· re des mystères joyeux :et ~!orieux, il y a les mys-tères d<YU1oureux, et la Sainte Vieme, après. nous avoir <l!Perçus !Près d'eltle, à Nazareth, à Bethléem et dans les ~p1endeurs diu Ciel, nous retrouve, partag·eant sa !douleur, sur le Calvaire, allJprès de la Oroix, et alors, elle ·constaie q.ue notre .amour est véritab1e, .puisqu'il ne diSIParaît pas quand :passe le malheUT. •Le Rosaire est :la prière de l'amour, et ·c'est IPOUr•quoi, dans le Ciel, H est s1 soUJVent ·exaucé. Nous tous, qui voulons airmer la Sainte Vier~e. et jpar elle, le lbon >Dieu, rP•rofitons donc du moyen que nous offre le mois qui est consa:cré au Rosaire; augmentons en nos 'Cœurs l'amour, luttons pour que, de plus en !Plus, dans le mon/de, règne le seul vrai. amour, et pour cela, ·Chaque jour, en méditant, disons-notre .cJiatPepeJ.et. .(Semaine catlwlique ).


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O:ffrande de la journée (1)

187"J

Invocation recommandée

Mon Dieu, je vous offre aujound'hui et pour toUJjours mes !Pensées, mes paIBeauwUJp de !Pe!I"SQinnes ne perusent lfoles, mes joi1es, mes peÎIIles, mes soufIP'as à dfitiliir à Dieu les a'Cti.ons de la lfrances, mes tnaJVaux, l'accompiDissement journée, oulbHant aimsi que ce11~i. de mes daYfüims d'état et toutes mes bon. !Petites ma-is bim iaites, sont comme I1a nes aidions. Je v.ous olflfre en .parti'cumonfllaie aiV·ac bquelle il f.aut acheter lier tous les batfements de mon cœur, 'le ,pa~aldi!s. Nos éliCtions. même les plus tothS les !Pas que i·e fera.i et tout ce qui parFaites, ne .pewvent à ·elUes seules nous peut vous être o'ilfert. Je vous offre aus· mêriter l•e ôeJI : ce n'est ,qu'autant •qu' S1i toutes ~es. mes'Ses qui se célèibreront eVIes sont und·es .auoc mériltes de ]ésus- sur ~ta tenre et toutes 1es indlu1,gences Ohnist qu'lfillles ont 'de la Vlaleur aux que ie IPOUJrrai g!a;g.ner. veuoc de 1Dieu et nous valent tol.lites sorJe vou's oflfre tout œla, ô mon Dieu, tes de œffices. De sorte que, pliUS notre ·et i'ai l'intention de tout f1a ire en union unJon à Nollre-1~eUJr est padaate, aiVOC Jésus, ;Ma.rÎle, Jo&efPh, et en union !lius nos aotions sont sa~ntes et mêri- aNec les mértiJtes de la v:ie et de la past<>Îires. •sion .ete Note.JSei!g'lleur, afin ;de v.ous Cette courte exJP'l·~cation su!ftfit pour fai- dftf.rilf par Lui, en Lui et avec Lui. re 00Œl11pren{dlre l'hntportail11Ce •de ne pas ·1. une adoration infiniment digne de 1ai·sser rPerldre la valeur de nos .adÏJons, 'VOUIS et tous l•es alctes ·de la piété filiale; soit en ne '}1es Olflfrant !Pas à Dieu, soit 2. une sat~taction infinie pour tous en ne les uThÏ'ssant IP'as auoc mérites des a1emons de Jésus.!Qhlrjst pendant sa vie mes pédhés et ceux du monde entier, mottie~le. P!l"otfi.tons de l.a vie, c'est-àen repalf.ation 'de mes sa·crilèges ou ,pédilre de chacune de nos journées pour cllés morteffi. et !des !PéJclhés que j'.aurais •amasser des tréso11S SPirituels, puisque pu fa.1re commettre aux autres par cela est si faieile, et n'omettons jamais SICandaie ou mawvais ~emple. l'offr.aruk de la journée. Nous n'avons 3. une reconnaissance infinie pour !Pas soul\llent Œ'O(cca.sion de failre de gran.toutes J.es g.11âoes .aocoridées, par l~inter Ides choses ,pour .Dileu, mais nou's arvons dha!que joUJr mn,te petites actrons à lui •cession .de Jésus, Marie, Joseff)h. S. Midfitr.i!r. Plus nous mettrons d'amour de dheJI, lcles .saints .an:ges, à flous les homDieu dans ~ a1etions, p1us e'liles au- .m:es. à mon paY's, à ma famil}}e et à ront ide valleur. II ne tient qu'là nous mot en ;particullier; 4. une demande infiniment dif!ne de id'aloquérir beaUJCOUJP de mérites et· d'en œa~re !PrOfiter 1les tâmes du 'PU'Iigatoire vous, fPOUif OlbtenÎir que V·Ültre règne aret les. :PalliViOOs I]J'édh·eUJrs. riiVe sur la terre, la conversion des .PéclheUJrs. et }a. délilvranJce des âmes du IPU[)g'atoke. pouT la Samte E~gl:ise, le (1) La présente page nous est ccomuniP131pe, notre EMêque et le dlergé, pour quée pour insertion par une p ieuse et assiles malaldes. pour mes bi·enlfaiteurs et due lectr.!ce du , Journal du Dimalldhe·•. fi en vue .d'dbtenir toutes les glfâces dont est acquiescé d-'autant plus volontiers à son · j'ai besoin, spécia,iement d}être préserdésir que le dOCUiment est revêtu de • l'im- vé 1de tout pddhê mortel, la patience awec le pro~hailin, les lumières et les primatur" soit approbation de l'autorité ecdons du S. E•SIPfit, une !bonne santé et clésiasti(jue compétente. une bonne mo!l"t. Ains,i soi1t-il.

Recommendellona ap6clalea ,l.JES M AILAlDES peuvent offrir notamment sourilfrances pttysiques et mora~es, leurs lfi&"Oisses, .J'abandon où ·ils pourraient se lfOLWer, leur déjpendance vis-à-v.is du protftain pour les soins à en recevoir, leurs craintes et liégoOts. LES OUVRIERS n'oublieront pas d'offrir ~ particu:lier leurs fatigues, leuiS répugnanœs au traN·aH, le support de leurs maîtres et de lellll"S camarades, les pr-ivations imposées par Ieuœ's devoirs d 'état, leurs soucis pour J'avenir, etc. ~u.rs

Fierté de bambin - Dites, ma Sœur, pourquoi qu'un gros dieval il se laisse commander par un monsiewr? •Depuis qu'elle faisaii la classe à l'asile, Sœur Philomène avait entendu les questions les plus drôles. celle-ci n'eut même pas l'air ile la surprendre, et elle entreprit d'y r~on­ dre. :Mais ses petits élèves ruvaien t été singulièrement lra,ppés 1par cette demande. C'est vrai, . . qu 'un pourquoi et comment un homme. rten homme, ,peut-il commander à un cheval? iLa curiosité nous rendait sages, et Sœur Phi•lomène put répondre devant une trentai·ne de IJ>aÎies de bras croisés, de jambes inunobiles et d 'yeux attenti~. Après Ides aruiées et des années, je me souviens encore, .preS'iue textuellement, de son explication: - ·M es enlfants, nous dit Sœur Philomène, vous avez remarqué, très certainement, les grands yeux des dhevaux. Bh hien! avec leurs (rands yeux, il leur semble que l'lhomme est bawt comme une maison. Vous entendez, corn· me une maisoo. C'est pourquoi ift obéit au cod:Jer et respecte les gens qui passent, et qut, pourtant, il ne connaît pas. Vous savez c,ue ... Pour ma part, je ne voulais plus rien savoir N'en sa.va.is ~je d'ailleurs pas assez, maintenant qu'on m'aNait révélé le secret de no-

tre grandeur, de notre puissance, à nous, les 'h0111111Tles? Songez donc . . . , hauts comme une maison! Je fermais les yeux, je m'en souv1ens, pour bien me recueillir dans ~ette pensee et je m'imaginais devenu une ma1son ,. Ullle malson à six étages , s'i•l vous p laît, doni mes ûèvres étaient le dernier balcon, tout en haut, et mes yeux les volets \:les dernières mansardes. _ Hé, ·ià! le petit dormeur, qu'est-ce que je suis en train de dire en ce moment~ je me leva i, suivant la coutume, et Je répondis, dans un sourire de fierté: - Vous disiez qu'on est haut comme des maisons, ma Sœur! Tout le monde se mit à r ire cependant que mon voisin, celui-là même qui avait posé la fameuse question, me soufilait: . - Mais non, eh! La Sœur était en tratll de donner da leçon pour demain. Je recti~iai tant hien que mai, et l' in~ident n ·eut pas de stliÎtes. Assis de nouveau, Je s1· mu·l ais la pius gra.n!de atlention, mais je me dé!lectais en moi-même de l'unique pensée : haut comme une maison. Je bâtissais même en tro:s secondes un plan magnifique que je ne tardai guère à mettre à exocution. Dè~ la fin de .la classe, en ~let, comme nous avion s dix minutes de récréation, je délaissai les balançoires et les gui.des pour jouer au co· . dher et au dievaL D '<wtres eihevaux, les vra1s, m'intéressaient autrement désonnais. Je me faufilai jusqu'à la porte de sortie, et, du premier coua> d 'œil, fesconwfai un plein su,cœs dans 'l'expérience que j'aHais tenter. A 10 mètres, su•r le trottoir de l'école je n'aurais même pas à traverser la chaussée, - l'a.r.rière d'un tombereau. Par devant, fulns les brancards, il y a:vait sûrement un chevall! J 'Y courus. I<l avait la moitié de sa grande ftgure enfonoée danS UÎl sac d'aNoine, et son œil étai t d'une dooœllll" infinie. Je resta1s lâ, inntOibi.le, à fixer 1~ aheval, à 1e sur.veiller. Et, .u n peu déçu d'abonl de pas l'avoir vu prendre peur de la haute maison que fétais. pour lui , .je me consolais en me disan~ à moi-même:


189 - Tu v-ois le olieval, lh ein? eh bien! il ne brollldhe pas, parœ que tUJ es là, parce qu' il sa1t qu'autrement iq aurait affaire à toi, GUi es haut comme une maison: c'est Sœur Philomène qui l'a dit. U fa.Jlut, pour me faire réintégrer l'école, qu'un dha111retier, qui trinquait avec ses compagnons da.ns un ca~é voi sin, m'eût in.jurié dans œs termes : - Dis dottc, toi , là-bas, c'est-y que tu veux manger de l'a<Voine que tu embêtes mon chevaJI depuis cinq m inutes? VeLLX·Iu bien retoUifner à l'école,. eh , vilain petit mioche!

consolantes: • Venez à moi , vous tou:; qu·1 pleurez et je vous conso 1erai. Mes en·lants vous avez le bonheur d'avoir toujours vo~ Dieu parmi vous, Il est renfermé dans le Ta. bernacle et II vous attend; vous tous qui pleurez, venez-y d-onc frapper et vous serez exaucés ; venez-y •frapper et il vous sera ou. v.ert. • '· . Bieni'ôt la volx nasale du marguiller entonna le • Tantum ergo • , le parfum a mer de l'encens se mêla au parfum des !leurs qui ornaient 'l 'autel e! le Saint Sacrement soulevé par les mains tremblantes du vieux prêtre rayonna dans un nuage blanc. Je rentrai, ·f urieux, dans la classe. Elle étaii Puis, tout le monde s'empressa de sortir d.éjlà reprise. Sœur Philomène me lança des les cierges fure nt éteints et je me retrouvai yeux sévères, et eDle m'apparut, à son bureau, seule dans la pénombre paisible des oratoihaute, haute, 'haute comme une ma ison à res de nos montagnes vingt étages. Fernand MURE. Tout pr~s du maître-autel, la lampe oscil- ·----lait doucement et ·u n enfant priait. Que pouvait-elle hien murmurer au Sainl des saints la lampe fidèle dans son rythmique balancement? et d'où provena it le dou de la prière pour ce petit qui préiérall le ~ i ­ Dans la petite église q ui sentait le parlence du Tabernacle aux jeux br-uyants de ~um des rhododendrons épanouis eu une ses camarades? . . . Mystère! ... grande tache rouge là-haut sur la pente roTout à coup il se leva; il franchit le> marcheuse de la montagne, le vieux Curé prê· ches de l'autel, s'approcha de l'escabeau que chait. Mais il semblait non pas tant pronon· le sacristain y avait oublié, y mnnta et alla cer un sermon que causer cœur à cœur avec appuyer sa peMe tête à la porte du Taberson humble auditoire d'enfants, de pauvres nacle tout en y frappant du doigt deux petits paysannes, de ruàes montagnaros et de quelcoups. discrets. ques réfugiés arrivés jusque là-haut, on ne Le Ouré qui avait paru à la porte de la sait :comment, ni d'où, ni pourquoi. sacristiE: devait avoir été aussi surpC:S que De temps en temps, parmi les femmes camoi , car il n'articula aucun mot chées sous le grand drap !blanc qui ie~ enveL'entretien de l'enfant avec l' Ami divin des loppait en guise de châle, une tête pliait douhumbles et des peEis ne fut pa3 long; après cement . .. profondément en avant; parmi les quel:jues minutes il descendit tout dou cenrenl, hommes, massés tout au ,fond de l'égl ise, l'un tout naturellement de l'autel comme :t y élait ou l'autre s'appuyait plus lourdement au bé· monté; il fit une profonde génu.tlexion, aper· nitier ou à la colonne• voisine; maîs, saur ces çut le pasteur et, fort de son heureu se ulnoquelques concessions faites au sommeil et à cence, il lui dit tout ha-ut: • M. Je Curé, vous la :fatigue, l'attention était soutenue e t géné· aviez raison, il faut venir frapper. Vous avez rale. vu, je suis monté, j'ai frappé, j'ai demanJé IDti reste, le Curé n'abusa pas de la pace que maman, en pleurant, demande loutience de son auditoire: après avoir insisté .jours au bon O ieu: que papa g'.lér i ~~e e! qu sur 1a persévérance 1dans la prière et la conil rev ienne, et le hon Jésus m'a répondu (OUI fiance en Die u, il termina par ces paroles bas: O ui, il reviendra! •

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Venez frapper ...

y a de navr.ant, c'est de voir dans cette ·foule de matheureux tant d'enfants. de j.eunes gens et de jeunes Œ iines. ·Etre f.ralPIPé aansi daii1S sa cnair à ['entrée d!e .}.a vie, de n'av.oilr en ,perSI))ective que de longues années de soufCe que l'on apprend frances et de priv:ations de toute sorte, à Lourdes peut-on imaginer une ;plus triMe destinêe? Un jolllr •que j'1attendais mon tour Il y a trois choses que l'.on apprend pour le ;bain aux piscines, il y avait plus spécialement à 'Lourdes: on y ap· prend mieux ·que partout ailleurs à devant moi, étendu sur un brancard et pouvant à peine remuer, un petit •.garsouffrir, à prier -et à aimer. 111 y a eu au ·cours des âges ·et il y a çon d''une dizaine d'années, le ·corps encore ·des lieux oélèlbres de p.èlerina- sans doute à moitié paralysé. je n'oublienai jamais cette figure pâ'le et éma~e. Jérusalem et Rome, tout le long des si®les: au moy.oo ·â/ge Saint ja1aq.ue:; ciée, l'expression déchirante de soufde Compostelle; un peu ,plus tard No- france ·et en même temps de résignation ·ca1me et douce qui s'en dégageait. tre~Dame de :Lorette, chez nous, NotreDame des 1Ermites, etc., etc. Mais Seulement à le regarder, les larmes Lourdes a une caractéristique particu- montaient aux yeux. 'Et une autre fois. lière et ce qui lui fait une place à part, réunis _dans une même voiturette, deux ce sont les malades. Bien qu'ils ne iumeaux de huit ans, déjà im:potents soient qu'une minorit:é dans l'affluen- dans un âge qui n'évei-lle que des imace .extraordinaire des pèlerins, nulle ges de vie souriante! 'Ailleurs, aussi part. cependant, et dans aucun autre sur les 'brancards, ce sont des prêtres. lieu de .pèlerinage, ils n'ont été et ne dies rel\g.ieuses f.raJPplés et imnt01biJi.sés sont aussi nombreux 'qu'à Lourdes. par la maladie en pleine activité! Ah! Grâce à la facilité et à la rapidité des comme l'on comprend mieux, lorsqu'on communications et .aussi à une savante est venu ici, la grande .p laœ qu'o.ccupe or!2'anisation 1qui s'est étendue à tous dans ce monde l1a .Douleur et le rôle les pays, on .Peut les y transporter de qu'elle joue ici-'bas! Comme· l'on saisit partout et même ceux qui sont atteints mieux le néant de la vie 1humaîne. la caducité des -choses terrestres et la né-des maladies les plus .graves. .Le spectacle qu'offr·ent le devant de cessité du sentiment religieux, que rien la grotte et I'·espt.anade de la BasiHque ne saurait rempla-cer, pour soulager au moment des grands :pèlerinages est ou faire supporter tant de souffmnces! inoublialble. Cette .rang'ée Ide ibralllcall".ds Dans les maladies elles-mêmes, il y a et de petites voitures où ·gisent tant des .gradatwns. Combien de malades, d'infortunés est à fendre le cœur. C'est en voyant •qu)il y en a parmi leurs frèune Vision de ta souffrance .comme on res d'infortune de bien plus durement ne l~a .peut-êtr·e nulile 1part a1ili1!eurs. Et é,pr:ou\éés qu'eux, puisent dans ce specqueUe leçoo se ·dtWaL~?:e .dJe œ r,assemble- tacle, des leçons de patience et de rément inouï d'infirmités, de misères et signation? Combien s'en retournent de douleurs! Comment les bien por- d'id décidés désormais, après ce qu'ils tants osent-ils se plaindre encore et ont vu, à supporter leur mal, à ne ·plus mtrnmw-er coilltre 'la IVie .quand iJs ont eu se .p·laindre, à remercier !Dieu de les un parei1 spectacle sous les yeux? avoir relativement épar1g-nés! Quant Quelle horrible · variété de malad ies ! aux .autres .qui possèdent, ·hélas, sans

,Que ~a paix Ide 'Dieu, tqui &tti'iPass·e toute inte1Hgenoe, tR"arde vos .oœurs et tos ,pensées en jlé3us-Ohnist "·

Et ·ce qu'il


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I'aP'Ptécier comme i'l convient, le don Vimfroduction en e&t lbrève et simple. • . des ' e11•e de la santé, chaque fois qu'ils seront f tent en une page. ·C'es-t J'énumerahon tentés. de se tpl:ainldre des petite.; misè- my-stères endhaîn~ a.ux g~Tains· des trQis ohb1 res et des déconv·enues inévitables de pelets. A quoi 1'a,uie~:~>r ajoute cdte c01• 1 " . • 'c'eSif le .plan du rosa.i.re que j'ai ad~~ l'existence, •qu'ils pensent à Lourdes swn: qu'ils remémorent le spectacle de l'es~ té pOUII' cette h-istoire poé1ique. • op. pla~ade au moment de la ,g-rande pro~t ce ~an ~t ..ri.goureusemerut suivi. les cession, !l a Jon~ue ralllig-ée des bran- tro1s part1es qw forment ·te roman, les tr · 1 ""'t . ~..... 018 t ')XUw, cards et des petites voitures la somme c.hans, qu1 'l"'L'"ont le poème, ont po inénarrable de douleurs ré~nies dans titre: c les :Mystères joyeux •; les • Mys.~~ ce .petit espaœ! II est impossible que ce douJoUJ"~x • . • les Mys·'lères glorieux • . 1.e3 s ouvenir ne leur su_g-~ère pas une le- 15 évé~tements brodés sur cette trame adfni. çon ?e si11P!P?rt et de ldvuœur. Appren- rahle qui les ·COUii'onne - s'endlosent tour à dre a souffrir est •une des nécessités de tour dans d' Annoncia.Jfion, dans 'la Visitation la vie, et cet ensei~rnement si ·indispen- tloans la Na.ti'Viilé . . . et ·a insi ·jusqu'au bo 1 u sable, Lourdes le donne plus et mieux des mysllères de gloire. . . Et ce n'est pas artifice d 'homme de Jetqu'aucun ·lieu du monde. lires; c'est cJiairvoyance d'homme de prière. tt (,Courrier de Genève").

Le Rosaire au soleil

est merveilleux comme chacun des mystère! eruvetoppe hanrnonieusemerut dlaoiUJ des traits qu.i composent ~es !figures, C·hac1111 des faits qui déroulent 1'1histoire. •La figure centrale est celle de J'héroine· u111e jeune filile, beHe de vi.sag.e ct 1Lîme dente à la vie comme à ·l a mar.ti~icaiion, ?ont nous voyons Ba vocation religieuse, cUilà. mûre au jpTemie.r dhapiltre, se dorer peu là ~u aux .rayorus :de la grâce, ainsi qu'un frud que le sotej.J achève d'attendri·r et de gon~ler, jusqu'ai.IJ jour où la main divine la cueif.le et la range dans l'enclos des vierges. Les incidents, ce som !es souftrances qu'elle console et guérit dans son novi·ciat de charité, montrant une sérénité courageuse et apai~ante au fiancé qu'ei·Ie éloigne, une tend.resse émue à l'éganl du v:eux grand-onde auquel elle se confie, une grâce e~ouée et bienfaisarrte enve.rs •l'orphelin qu'elle secourt un épanouissement maternel poUJ" l'abandon: né uu'elle recuei'lle, l.lllle miséricorde auda· cieuJ'e et discrète à la décime qu 'e11e relève. Et SUIT chaque deglll'~ ~ son ascension généreuse et mystique,. elle rencontre 1e Ro·

ar:

Quand on rubarde un livre de francis Jammes, il y a de-ux iaits don1 on a l'as:>u.r~ nce anticipée: c'est qu 'on y troovera des ;mprc>sions ne1.1ves et des émolfions religieuses. Aussi ou.vre-t-on ~e volume avec une c:uriosité confia•n1e, avec cette attente joyeuse, c;ui précède une satisfaction enco.re inconnue, mais œnfaine. Beaucoup allll'ont lu sans doute, l'u,n de ses derniers OUJ\III'Q,g es, ~e • Rosaire au soleil , . Ce Uivre possède exce'llemment ces deux ve.r1us supérieure&: une originalité saine, LLO espr.i,t chrétien. L'au·teur a voulu faire œuvre d'apôtre, en composant ce .récit • don.t chaque feui lie Joue le Créateur en chantant.. En même fetllJs quun récit iissé de quelques épisodes et de quelques polltrai,fs, ceux-ci d'ooe vie pitto.resque et ceux-là d 'une émotion pénétrante, 1'ouvrage, en effe1, se présernte comme IWle suite de .corutemptations re1ig·ieuses, où O·'âme, sans effort, .jaillit Ides profondeurs aux cimes. 'Et c'est paJ' .là que, ·tout en séduisant, il instruit

saire. Pourquoi ces coïncidences, si naturelles et si bien a.diaptées qu'on oroi.rai't qu'el'les s'imposen! ,à l'auteur plllJS qu'il ne les ·redterche? Pou.rqûoi? :L'écrivoain nous 1'ell'lplique à propos d'un épisode très humlble, humble à tel

point, que Francis jammes a l'ai:r de redouter qu'on dte trouve exœss.if le pa.ratlèle entre une· si 11110deste douleur et la .Passion du Sauveur du· montile. • Towt mretien, rappelle-t-fi, imite l'Ecritu•re Sainte. Nul ,a;ote de notre vie qui ne s'adapte à li''un d~s mystères. Il y a Ides Joies, des douleur•s et des triomphes à la mesure de chacun de nous; une ressemblance entre l'étoile q.u.i briille à :la Nativi1é sur la crèche, et ·la chandelle qui treniJI~ .au berceau du l)letit pau.vre; une rela.tion entre le fardeau que soutient péni:blement un père, qui gagne le opam de sa Œamidae, et la oharge sacrée de Notre-Seigneur, lorsqu'il 'Vient de nou.ITir de sa chair les siens, et de les abreuver de son sang; un IT31pp01l't encore entre le baiser que dépose l'homme sur le fronst d'w1c sainte mère, et la collll'onne dorrl la Vie11ge au ciel est dotée !Pilll' son fï1s bien-aimé. • Si prolfond que soit l'abîme qu•i sépa•e le ciel de la terre, le Créateur a voulu, paa un inconcevable arno.ull', .q,ue, entre lui et nou:s, sulbsistâie cette J"essemblance par quo.i nous sormnes ses enfanœ. Mais. ceux-~à seuds ~üsissent l'analogie, ·qui sont ~,abilliés à ne rien considérer que de divin dans l'œu.vre la plus. hwmft>Je en a•w arenœ, ma·is où la g'lll'✠opère.

·Et œs grandes vérités s 'appliquent à l'humble doudeur d'un petit enfant chréh~n. •fombé sous la tu.telle !d'un anticlérical et contraint de porter sur ses épaule;, comme Jé· sus sa croi·x, un • sa•c d 'écolier, où :pesait toute la littérature des SlcrilJes pharisiens .• INoUJS touchons k i au vilf de i'ouiVrage, au sel du récit. Pa·r quoi, to\lif en recueillaut les choses éternelles, il serre de prè.s les événemelltis flui .passent. Tout embaumé des parlums de Lourdes, où l '·his.ioire prend sa source et où ·FPcnva in nous appeUe, elle nous aide à réciter notre chapelei .avec !Plus de profo!lkieuJ', à l'emlire· lacer d'UJUe union plu.s ·i ntime a.ux sollicitudes e1 aux événemerut's mêmes au:x:quels H ne ~ait pas allusion. Ainsi, ohaque paro1e, en.tée SUIT le Verbe, éten.d. son .inHueoce au dell de sa signiHca·

tion .i.mmédiate. Elle éveitn.e, au fond des âmes, des· échos que n'ont pas soupçonnés les ·Jèvres ·q ui la profèrent. Un livre animé de ·Cette vertu est comme une altambre oit l'on nous coudlu.i t devant une fenêtre ou'Verte sur un !horizon lointain. Notre guide .n'a pas besoin de décri.re Je paysage, il aons invite à le con1empler. Et c'est pourquoi d~ns la couronne du. tRosaiiTe, comme une immensi~é dans .Je cadre étroit de la fenêtre nous ernbrlassons, paiT delà ·les figures et ies rédis du ·temps de paix que le poète a burinés, fouies oJes angoi:sses et to-wtes les tragédies du ·tefl1>5 de guerre. :Les .soldats qui comba,ete.nt les I:;Jessés qui souffrent, les prisonniers q~i 'se morfondent, les parents qui s~lamiel1~, les endeuillés <;ui· pleurent, Jes .ré'fugiés qui peinent, tous, en égrenant .Je chapelle!, peu.vent évoquer leu,rs misères et leurs soufirances en 1trouv~ le .ren~e et demaruier à Dieu, ' par ~~ V1erge !Mane, l'énergie qui lutte, la ré.sugnatlon qui apaise, la ,paiience quJ SlliWOrte, FeS>péra.nœ qui !Nssure, la foi .qui consoŒ e, le courage qui soutient. ! Atta'Chons..,nous donc, avec une force et une confiance invincûbles, à La chaîne de no·tre .Rosaire.

Trop tard r \ U était venu au morude dans LLO galeras à la fin d'un v.Hain mois, â i'époque où ' la paye n'est p1us .qu'un souvenir. le père avait tiré un I!Îiroir de commode et avait installé Je marmot 1à-deda.ns, sui un S·ac, !Pu:s s'étai.t ,graltté la tête en :se demandant s 'iq perdrait sa .j ournée, oui ou non! Au ?out ~'un qwart d'heure, i·l n'a,vait encore nen trouvé. IOII's.que siJI"Vint une voisine, qui .lui démontra, plair •Comme le jour qu'un homme, ça ne sert à rien dans œ~ cir.consia!lllœs-'là. - Vous croyez? - .Patiaitement, c'est surtout là que les hommes sont des propres à rien! ...


192 A•lo.rs, philosophiquement, il mit son .mor· ceau de 1romage dans un croûton de pain, sa ch~ine sous son bras, et partit au tu.rbÎ!rl. ,Le soir, ~ua.nd i,l entra, tou.! s'éta:;t b ien passé. On av·ait pris de grandes décisions : ~a mère nolllfrirait le petit; ça éviterait d aibord d'acheter un biberon et de se -la:re voler par la •Jailtière du coin qui était bien la plus edlron.tée coquine du qu.ar:tier; el pu is, sï l arriva!! ·ma•lheur à l'enfant, on <pourrait au moins se di,re qu'on avait f·ait tout ce c;u i 1 laHai.t. [)Ille lui ex.pliqu,ait !to ut cela de sou Hl, la pauvre petite .!emme; el, dans l'angle étro' t que Jormail •la mansarde. sa Jigure paraissait plus blan:ohe, ses yeux plus cer.nés, ses mains pltts amaigries. Lui, l'écoul!.ait doucement, et approuvait de la tête tout en malllgeant au co:n de la ·1able : - Tu sais, c'est à toi de décider, ·p:t rce que je ne voudrais pas non ,plus c;ue ma petite bourgeoi.se torrlbât maJade ! ! ! Bt elle le rega.rdai·t pailer avec bonheur, pett hahi·tu.ée qu'el~le éta it à s 'entenJj<fe si doucement traiter. C'était donc b!en vrai! Quanrl un enfant vient, il chamge toull; c'est ·le bonheur, la joie, le soleil au foyer de la famille. et , ravie au· fond de son âme déshabituée de fen· cliresse, elle le llli demanda pour J'embrasser I.Mlais il le prit ·tout de travers, ce q ui la fit beaucoup rhre, et comme il voulait l'em· bra sser at:Ssi, .il lui milt dams les yeux ses immenses poi.ls de barbe, tout sou i1Ms de p!·âtre. Le pau:vre petit commença à pleurer sans colère; pu.is, retrouvant la douce étrein. fe de la mère, i'l s 'apaisa et cessa de gémir : on crut même qu'il souria it, ei cela rappelai t ce.s passagers rayons de so!e rl, qui g lis sen1 p.ufois en automne, entre deux mt-ages, illuminerit c;uelques instants toute une na1ure mêlancalüque, puis, comme à regret. lai ssen't la pla·ce à la tempête et .à la déso1atioo.

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Un mois et demi 31Pres. - Je <t'assure, mon <Jher ami , que je ne suis pas tranqui·lle, nous· de~rions le bapti·

ser. Tu sais, au pays, on n'a~tend même pas le seK:Oi!ld jour, et Je .petit a r.1x semaines!. .. - Oui ! mais nous sommes à la ville. Et à la viie, on :rttend même des 1nois . Faut b:en r.a masser un peu de • galette • p011r ce jolllf·là, et laisser au pan·a ~n le temp.s d'ar· r iver! - Ei si c'est u.n aœident qui arrive avant? - En voi!l des idées! - Que veux-'tu . . . J'ai comme un pressen. liment. . . Cet enfant·lll refuse de boire ... , il est jaune. Il m 'inqu.iète! ... Je le sens comme fontlire entre mes mains. Et ,puis, je troove iou d 'attenU.re pour le bl!Ptiser c;ue {out le mm1.ode •pu.isse se ·réuni.r pour banqueter . . . Et a1lors, comme çà, l'oncle Emile n•: peut venir qu 'att moi·s d'aoû1, àl faud.ra aitendre au mois d1août?. . . ' · - I'l fera . p lus ohaud ... , Jes jou•rnées se· :ronf p lus longue:. . .. Ah ! si maman t'enltenda it! . . . - Oui, mais e~lle ne m'entend pas! - Le petit peu·! mourir vingt [ois d'ici là! ... ' - Non. . . Mets donc .« cent lois. . . mille loiSI• ! Ça, au moins, c'es1 un chifire! Mais 'lu es gaie comme UŒle porte de prison .au· ·;ouro hu :! Que diable! it n 'est pas si rnalaéle =! Ue ça, ton ,fils! J'ai peur! Pe>Lr de quoi? Peur de tout! Ou i, c'est entendu. les iemmes, ça a 'toujours pelllf! · Et il se mit à oh·erl(!her dans Je poêle un C'harhon rouge pour allumer sa pipe. - Tu vois, petite, comnne ·t u a s un .mari 'élt onn.ant, Ï'l économise même une allumette! Mllis la femme ne l'entendai.t pas: - Je fe .repète que tu · devrais aller cher· c'her un prêtre pottr le b aptême. - Ton église es.t att di·able! - Au dialble, o u pas . . . c'est .fon entant! ... - Oh! o h ! mais tu. fais ta Rardhe'l, ce soir l - Eh 'bien! puisque ·tu ne veux pas, j'irai moi-même; le .rnék:lecin m'a défen-du ide soi·r· tir:. •liant pis! ... J'y vais!. .. · Orlllvement, il lui prit i~s mains dao.s ieS sielllles :

193 - Ecoute, petite, tu sais bien que je l'ai· me comme toi, notre petit ohéri; et s 'il y a.vai•t du danger gu-os comme une noiseite, j'irais ré.qtrisitionner tou.t 1e ministère des CuHes p lutôt que Ide laissex par:[r nr.•!re Mrarœl sans autre. Mais il n'y a r:en, rien de sérieux, c'est ta petite folle de tête ::tui s'emba1le sur .des imaginations. Car, en somme, .qu'est< e .qu'il a eu, ion !fils? Des con· V'UI!sions! Toi-même, tu viens d'ea ava i!· une. Si ,tu savarhs comme -tu m'as montré :e b~an c de tes yeux .q uand •tu =as eLit: • C'es4 ton enfant! • A!ID.ons. . . éouche.!oi . . . Tu sais, une femme do~t obéir à soo mari; c'est le prê lre qui te l'a fait prorneUre Eh b:en! au nom de la loi, je t'ordonne de te ooncher el de dor· rnir dix heures, en ne rêvant à personne p~ s même à moi! ... Et il \'embra·sSia en .ri.am!.

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Jol est une heure du maltin. .Oans la nuit sombre, sous un ciel ::t ue pas 11ne étoi:Je n'éc'lai~e, deux hommes courent à pendre haleine. Au mi1lieu du silence, leurs pas éveiLlent les échos sinistremeni, et la lumière trem· blante des :beas de gaz allonge autour d 'eux des ombres efitx,a.yantes. - Par i·ci M. l'aJbbé, c'eSit moins long ! Et les deux 'hommes, sans ralenlir le ur marche, sa.utent les ruisseaux, évitent ~e" obstades, coupent aill plus court! Mon Dieu·! Mon Dieu! Pourvu qu,.. · nous arrivions! - .Prenons le galop, répond l'abbé. Et leur marche s'accélère encore. A ies voilr raser .les murs. le <:haa>earu en arrière, 6 poitrine hailetande, Je visage rouge de !>tte ur, on les prenllrait pour des malfaiteurs. Pourvu. qûe , nous arrivions ! répèk l'abbé. - A'l•or•s, à Ia ·gJrande rigueur, oo auratï pu le bapti.ser nous-mêmes? · - Oui? il n'y :wai.t qu,..a p rendre de reatt • ordinaire •, à la verser sur le front de l'énfant, en disant • en même temps • : .. Je 1e bapti.se au nom du Père, et du F ils, el dl1 Saint-·~it. •

Rien que ça? Rien que ça. •E t .\'eau bénite? - Inutile. Et les ,paro1es, emportées par la coU.IlSe, sorten-t s·it'tlantes, comm~ hachées, mais all:ant dlfoit au bUlt. _ Nous a.,pprachons, ~répète le père. à cha. que ins~ant; et,_ suit' l'i~eose bou_lev.~rd, i1 1 indique une matson, qu.t, dans le lotn.ta1n al· lève en énorme ,masse d'ombre. Le gal op s'ac<illère enrore ; l'abbé est jeu.· ne, e1 i 1 a une âme à sauiYex poUir l'êterni tél - La porte d'en bas est ouverte ? - Ou.i! - A quel étage? - Au sixième! D'en .haut, on voit une lumière se oencher - Pour D ieu! Vite! Vite! s'écrie une voix anxieu.semenf dans la cage de l'escàlier, voix de ilernme, une voix de mère, cartainemeilit !La boutei tne d'eau baptiSil11ale à la ma1n. l 'abbé entre comme un ouragan âans qa chambre, et, avant qu ' i~ a it p u atteindre le bercea·u, l'en.!rant, dans une suprême convulsion, se rejetait en arrière . .. . mont! Piertre t'·BR!M!ITf.

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Alexandrine de la Ferronnays •J 'ai lu le plUB beau des romans, un ro· man que D ;eu lui..même a fait et q.ue seul il pouv·a it 1aire. Il a cthoisi deux êtres digmes de son arrnou.r. ils se sont aimés, il les a oois. Rome les' a v~~:s , c'est 'là .que leurs destinées se .sont jointes. Rome n'est ni trop grande ni trop sainte pour a.voir été le lieu nata l d"u.n pareii amour, et cet amour lut une leçon de Dieu: la mis~ortie l'a vou~u tllonner en exemple aux cœurs abaissés qui nient ou méconnais·sent ou déshonorent l'a· mo.ur.

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Albert de La Fenoonays vit à Rome Ale· xandrine d' Ailopéu.s qllli n'étai't point catho· lique. Avant de lui a.voi'r parlé, sentant qu'il


194 l'aimai-t et qu 'il aimait son âme, il fit un vœu. Il demanda à Dieu de la lui donner, et, en même temps, .il offrH sa vie pou.r qu' eNe COWlû•t la vérité. Si Alexandrine d'' Mopéus était bel~e. je !'.ignore. Ceux qui l'ont vue da!lJS la splendeur de la jeunesse lo.rsqu'eHe awarut à œlui <;ui devait l'aimer uniquement, di5ent qu'elle oha.rmait et qu'on ne I'outblliait pas; Hs ne saven1 pas si eLle était beHe ..Ellie a vait l'i·nexprimab!e grâce de l'es.prit, de la candeulf, de .la bonté; eltle avait un sourire, une prière, une harmonie. L'on m'a dit: • Imaginez que vous .veyez passer wte mélodie de Mozart, la pilus douce et la .p lus inspirée; et tel~e étatit encore Allexandrine, Jorsque, pâlie et éto.ulllfée de larmes dévorées. paurvre volontai.re, servante des pauvres, vêtue d'une bure de Aiell'iJ, elle ail~ait mourir. • E111 ce temps~llà, el~e vivait au sommet de la ridhesse et de l'éilégan{:e. EUe portait un d.iadème de bonheur ingénu. Mais- au fond de son cœwr, une angoisse s'évei•!lait souvent. Chrétienne et pieuse, elle s'interrogeait sur sa foi. Le Christ qu'eLLe connaissait n'était pas celui que oherdlait son âme. Elle se dema.ndaH comment ce Dieu qui n'a·ime pas sa mère peu.t aimer ses enfants. Elle priait à goooux dans les églises, elŒe se tournai~ vers les autels• de la Vierge, eOle se senta it cathodique et eUe en ava~t peur. Elle avait peur de manquer de courage et secrètement ele olllfrailt à Dieu tout son bonheul!' pour qu"lll lui fit connaître la v&ité. Lorsqu'AUbert lui di~ q,u'~J l'aimait, e:!le Je satvait déjl , et lorsqu'elle ngaMa dan5 son ,propre cœur eilŒe sut qu'eLle l'avait défà donné. C~Uldant, il y ewt des obstacles au mari.. ns focent longs, ils parurent inJVincibles. M'ais leur arnoux se sentit plus fort que tout obstacle humain. On leur montra qu'~ls seraient pauvres : que leur importait? On avertit Allexandrine qu'.Af.lbert était malaide. Elle r~ondit: j'aura·i, dooc le bonheur de ie se.IWÎir! Enfin, on les unit. Ils eurent huât jours de félicité. le soir du. hu.i.tième jolllf, à Caste!llamare, sous le ciel britlant, panmi, les orangers en fieu~, A~berl eut une

violente atteinte de toux et porta vivement son mouchoir ~ sa bouohe. Le mou.ohoi.r 8 teignit de sang. C'était la mort qui s'avan~ çait inexoralble et prooha.ine. !olle ne cessa plus d'apparaître, d'appro. dher à pa•s sûrs. Jlls tentèrent !de la fu.ir, elle avança. ~~te lueur d'espé.ranœ était pr0110p. tement d1ssïpêe. Sous tous les clima.ts, sous tous les soleils, parmi toutes les fleurs le noir fantôme se montrait. Mais Dieu, a~ssi ra.i~ait soo ?hernin. La mort n'etL1 pas le priVl·lege d'élo~.per l'amour ni d'amener le dE. sespoir: et tout au. contraire, comme un an· ge de Dieu, elle awortai:t le jOUJr. A cette lumière, Aqexandrine commençait à voir le ciel; .A!IIbent déjâ VO!Yait Dieu. Ce bonlheur et cette agonie durèrent trois ans. L'heu.re de Diew sonna, l'lheure de la fin, .!'.heure du commencement, 11heu:re supreme et allgiUIS1e. Allbert mourait, Alexandirine alla~t naî.tre. Dans la chambre du mou. rarut on célébrait les saints mystères. Le pntre, TOd11Jit l'host1e et en fit deux patis: il donna l'une à ~]ber.t qui allait expirer, l'autre à Alexan.tlm1e qui lfaisa.it sa première communion. Alrbert a'Va~t oftert sa vie pour qu'Alexoandirine coooût la vérité; pour connaître la vérité, .A'Iexaruù'ine avai.t oMert son booneur en ce mo.n.d.e:. ~ls étaien1 exaucés tous deux et Dieu daignai~ recevoilf le prix que l'un et l'aw!ire avaien1 mis à sa grâce. Mais en m&ne temps Il donnait à Albert la Vl!'aie vie, à Alexandrine b meilleure féli·

cité. Elle resta veu"le, épan.c hant sur Je bmbeau de son époux ses ?"~euB, se;; pri~res, son amour que la mort n'ava.t point vaincu. ftie pleurait et eLle était consolée · elle voya it par delà la vie. ' Elde attendait et eDle savait qu'elle n'attendra·i.t pas longtemps. t::•.e se donna au service des pauvres, jetant à larges mains sur eux ses pariU'es, .sa fo r tune, ses vêtements même, e.n4io son temp;;, le temps qu 'elle avait d'ahorld: réserwé à la prière et à 'la <.itère méditation de ses souvenirs. Un joo.r sa sœur lu1i d.it: Si Dieu voUIIait te rendre' Albert et les i,vresses de ton amour? EUe répondit:

195 LmmorteHe, je sera.i rendue à mon époux im· mortel. Lorsque j'ai été dépouillée de tout, c'eslt alors que mon bonheur el mes délices et mon amour ont commencé. Qui lira ce poème de l'amouil' vra i co.~­ naîtra qoolques-unes des pro!on.deurs de 1ame dtrétienne. entendra quel·ques accords des grandes poésies du cœur. possédera une peinture des pui.ssanœs de la pas3ion sous la main de Dieu. Louis VEUILLOT.

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La Dette = !LorsGùe M.ichel •Delombre rentra, le soir, chez lui, s·a ~emme remarqua tout de suite qu'il .n'avait pas sa s-érénité :habiluelle. Elle essaya de le distraire en lui parlant des eRrants, en lui montranL le dernier-né endormi dans son berceau: - je J'ai pesé aujourd'hui, dit-elle. il a increyable.ment prospéré depuis sa naissance, il est encore plus vigoureux que ses frères et ,s œurs! Micltel sourit, efileura d'un baiser la joue satinée du poupon, mais resta sombre et préoooupé. -. Qu'as-tu? questionna ila jeune femme lorsque, le repas terminé, les enfants. couchés, elle se trouva seule avec SOJl man. - .Qes soucis!. . . Nous ne sommes pas riohes ... notre .p etite fami lle grandit.·. t l'éèucaiion des aînés· va nous coûter cher! - N'avons-nous pas souvent établi notre ltudget et constaté · <tu'avec tde l'économie, quelques légères réformes, nous pourr10ns faire ~a.ce à ces dépenses? Ce n'est pas cela qu~ te tourmente? :ri y a autre chose. - ,Bh 'bien, oui, il IJ a autre chose: tu sais que fai prêté 50,000 ir. l mon camarade lie collège .Antoine .M'erca.dier, pour l'aider à monter sa maison de commerce. It m'a tou;ours ~idèlement payé les intérêts, mais je ~iens d'a.pprend.re que de mauvais bruits .c ourent sur ,son t:ompte ... On prétend que ses a~aires vont mal . . . je crains que notre

capilal ne soit compromis! - ,J.l est peut-être encore t(emps de le sauver avanl une catastrophe? ... Va voir M. Mercadier, dis-lui que tu as absolument besoin de ton argent! - C'est lb:en ce ·q ue j'ai l'intention de faire, mais tu .c omprends que œ retrait de mes .(onds ;va le gêner. . . Je me heurterai à son mauvais voulmr et il me rêpugnuerai L d'en venir avec lui à des mesures de rigueur! 'Le- lendemain , Midtel se .rendit chez Je commerçant; il ne l'avait pas vu depuis un certain temps et fut fra.p pé de l'altération de ses ln i ts. - Es~tu souffrant? demanda-t-il après L'échange de quelques phrases banales. - Oui; mon cœu.r ne va pas ... Ah! tu as de la chance d 'être employé de banque, d'avoir une situation nette et bien assise ... Dans les aJffaires, les gains sont plus gros, mais il y a tPius de peine et de tracas. - J'ai aussi des soucis avec mes cin:} enfants... Et, à ce propos, je suis venu te di· re .que, ayant besoin d'argent, •je désire être remboursé le plus tôt possible ~e la somme que je ·t 'ai prêtée. Allitoine Mercadier pâlit, puis il eut 1111 ricanement a~r: . - Je vois ce 'Gue c'est! fit-il; on t'a dit que l'oiseau avait les reins brisés et tu viens Ju.i arracher les plumes avant qu'il ne soit dévoré! Ecoute, je serai franc avec toi, je me trouve dans une mauvaise passe, mais j'espère en sornir. Si tu exiges de moi la resti1ution de ces 50,000 lfr., c'est la faiilite! ... c'est la ruine! . . . Aie pitié de ma lemme et de mes petites filles!. . . Attends un peu! Michel ·hésita , puis il répondit: - Soit. }'ai .confiance en toi et j'espère que tu n'oublieras 'Pas que, moi aussi, je suis père de •famille.

P1usieurs mois s'étaient écoulés sans que les événements eussent justifié les cra intes de Miche.1, 1orsc;ulun avoué, dont il avait sollicité les conseils, vint le trouver un jour et lui dit:


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196 - •Oelombre, si Voùs voulez sauver votre argent, il fau1 a'2"ir promptement: Mercadier a vendu son ,fonds et payé quel:J_ues créancier·s plus âpres ,que vous. . . il achète des va:Jeurs au porteur, il liquide petit à petit son mobilier. Allez le trouver, menacez-le d'une saisie. . . s'il ll'enâcle passez de la menace à l'exécu.tion! Midlel fut peiné et fâché de la mauvaise foi de son ancien camarade. Obéissant aux -i'lls1igations de l'h(;)mme d'alfifaires, il se rendit ohez Mercadier, mais lor squ'il demanda à voir celui,d, la domestique répondit : - Monsieur est très malade. Le médecin défend qu'il .reçoive personne. Oelomlbre s'en aJla·it, pei'plexe. Dans l'escalier, il rencontra le docteur et s'enquit de l'état de santé du commerçant. - Hum! Il faH de la bronchite... Pour un autre, cela ne serait pas grave, mais je crai-n s ·les complications du côté du cœur: li tlui burt un calme abso}u., aucune émotion! Mi.c-hel rentra chez lui découragé. Il ne pouvait user de moyens violents envers un homme d-ans cet état!... Risquer de causer sa mort! ... Il attendrait encore! ILe surlendema in, sa femme qu'il .avait char: gée de pren'dre des nouvelles du malade, lut dit: , . - Mon pauvre ami. notre créance est bten . compromise! M. Mercadier es! mourant!.·· Le médecin ne la isse aucun espoir à sa fa- . mille! - Le malheureux! soupira Michel. - Oui, le malheureux! Jigure-toi Gu'il refuse de voir un prêtre. Le curé de Notre-Dame s'est présenté chez lui, il l'a renvoyé! - .Est-ce possible? ... Anto:ne a reç~ une éducation .chrétienne... il a .pu deventr un 1ndi5léren;t mai.s pas un athée!- ... J irai le voir ... ·je' 1ui rappel1lerai nos souvenirs ~'en­ fance et de jeunesse... Peut-être, out.·· peut-être pourraHe lui faire ·d u bien! n passa dans son cabinet, [ouilla li~ classeur et prit un papier, puis il se rendtt chez son ancien camarade· et insista pour être reçu. 1Mme .Metcadier vint elle-même lui opposer son refus.

- Madame, s.uwlia ,Michel, laissez-moi voir Antoine. Je viens id en ami! Son .regarti était si bon et si loyal que la pauvre ~emme se laissa convaincre: elle !'·introduisit awprès du mourant. Celui-ci qui haletait, soutenu par des oreillers, s'agita et murmura d'une voix entrecoupée: - A'h! .tu viens nse réclamer ton argent ... ne jpeux-tu <Jne laiSISer mourilf tl'3nqui1\e? Cet argent ... ~e te le dois ... je ·l e sais .. - je ne puis te Je donner. . . c'est le dernier morceau de pain que ie laisse à ma famille! - Antoinè, dit Delombre, je ne suis pas venu te parler a.i!faires .. . Je su is venu le demander pour.q uoi -tu repousses ·les secours de la religion? Nous avons fait notre première Commun!on ensemble, pendant longtemps, -;e t'ai vu remplir ton devoir pascal, le Jeudi-Saint. Il est impossible qu'un peu de .foi ne soit pas resté au fond de ton cœur ? - Oh! soupira ·le malade, i-1 y a des années que ·ie ne pratique plus! . ·. Je ne sais pas si je crois encore à quelque chose! M~chel prit dans son portefeuille le billet signé par Mercad,ier; il ·le déchira et en jeta les débris au feu: - Antoine, déclara-t-il, .tu peux te confesser et mourir en paix. Tu ne me dois plus r ien; je te remets ta !dette. - i:Mlchel! s'écria le .mounWlll, une pareille générosité!. . . je n'os-e y croire!. . . Ta créanœ était encore recouvrable en partie! Tu n'es ,pas riche! ... tu as de nombreux eniants! - Us sonrt moins maltheureuoc que les tiens, Je puis encore travailler pour eux! ... Si, au prix de <:e sacr ihce, ~e ra<:"hète une âme, Dieu nous en tiendra compte, à moi et aux miens. Il y eut un silence. Sultfoqué ,par l'émotion, Mercadier était incapable de parler; il dit enfin: - Va chercher Je prêtre. . . ~ e n'ai plus rien à te :relfuser ... et puis, fadmire la religion qui inspire de pareilles actions... Je crois ... ow, Je crois qu.'il y a U·ne autre vie où les hommes comme toi seront récompenJean SAINT-ROMAIN. sés!

Pour adoucir la vie... Les

~garda

On connaît le mot, mais on oublie souvent le sens très suggestif qu'il comporte. Les femmes sont, par tempérament, particulièrement aptes à en saisir les nuances, à en pénétrer toutes ies délicatesses; non_ que l_es hommes ne :pui ~sent savo:r en qu01 consts'tent les ég.ards, mais cette science leur est moins familière <;.u'aux femmes, parce que les ~a~ds semblent être l'apanage de ce sexe, créé pour remplir dans le monde le rôle des ~nges gardiens, - un beau rôle, n'est-ce pas? n convient de traiter ce sujet dans les causeries dédiées aux femmes de cœur très haut, de volonté très droite, d'esprit très avisé, de résolutions très fermes, qui forment l'élite, et qui sont nos amies. iLes égards sont différents du respect ~t de l'autorité. Ils vont naturellement aux meres sous la <forme du culte filial , de la piété filiale, dont les enfants bien nés entourent la reine du ~oyer, l'ange visible dont l'amour les suit inlassablement. L'autorité est dévolue au père, cltef incontesté de la 1famille; il reçoit en retour le res-pect. La mère mérite les plus grands, les plus délicats égards. Quels sont ses titres? Sa sollicitude vigilante et discrète, sa prévenance sa complaisance, sa bonté, sa douceur, 'sa force, l'attention ,qu'elle apporte à écarter les 01bstacles, à amortir les chocs et les heurts à calmer les moindres troubles précurseur's des tempêtes. Elle oublie complètement sa personnalité et ne s'occu.pe que des autres· en toute circonstance, elle se fa it tonie tous. •L'homme, fût-il le meilleur, est plus naturellement égoïste; il ~e donne moins et .a'oublie moins, el il est amst, sans s'en rendre compte. Faut-il lutter ouvertement contre cet égoïsme, même si la révolte semble justifiée? 11 y a des maris fort insupportables, dont les défauts ~ans p1rler des vices! - transforment la matson en _e~­ fer. Celui.ci est violent, querelleur; celu t-la, morose, sombre, léger, tâ<tillon, bougon. Mon-

à

sieur est l'éternel mécontent, c,uoi que tasse l'épouse pour apaiser cette !humeur oha~rine, Ils sont légions, les maris de cet acabtt, et la vie à leur-s côtés est dépourvue d'agréments. Mais l'épouse avisée se garde bien de jeter de l'huile sur ~e feu: Elle attend l'a~­ calmie qui se prodUlt toujours dan_s les ptres bourrasques. Elle sait que le stlence est d 'or· le ton de son contradicteur monte, les par;les aiguës ou méchantes partent com_me des flèohes; si elle riposte avec une paretlle véhémence, les blessures que se font les _adversaires sont inguérissables. Qu'elle _s:ms.. du bien de la communauté bm!ltale, . ,. ï t ptre du bien des enfants et de leurs ,~,ere s~ e la sagesse lui soufflera des cons_ells utiles. Qu'elle considère aussi, si elle fat t un loyal examen de sa consc!ence, que les opposttlons des caractères viennent souvent de la ressemblance; c'est parce <;ue les époux ont les mêmes défauts que, très souvent, les nuages s'amonœllenl dans le ciel conjug~l. Mesdames, contre l'orgueil mascul_m, ne dressez jamais votre propre orguetl. Les deux orgueils s'exaltent l'un par l'autre : les caracières en conflit s'aigrissent. ·,La ;netho, de opposée vaut mieux. ,Employ~z les _egw~·s , les paroles conciliantes, les peh ls. sotns, 1égalité d nu meur. La tempête s'apatsera. .Considérez aussi l'inégalité ~es. charges. Celle de vo tre mari n 'a pas les mhmes compensations de la vôtre. S:es jou rs se pas_sent au dehors, dans la tréptda!ton des . adifalres , dans la collision des intérêts, la balatlle âpre et souvent déloyale. La vôtre se réalise dans les douceurs de votre intérieur que vous savez ernbellir, arranger selon vos goût_s. Vous avez des heures de rdétente, des relahons affectueuses, les caresses de vos enfan ts, des joies .pro•ondes dont, autour de vous, to~t s'embaume, s! vous n 'ouvrez pas trop au Jaxge votre foyer pour en faire évaporer les p~dums. Que ce foyer 1béni soit pour votre mari un refuge contre les tr-acassen es rencontrées à l'extérieur. Qu'il trouve, en ·r entr ant chez lui , une athmosphère sereine ; _que son âme se .plonge dans la pai x; accue_tlle~ le travailleur fatigué avec des égards ,qut_ IUt ieront oublier les ennuis du jo~:~r: un batser,


198 un mot tendre, une tab~e aimable, une pièce claire et r iante, une toilette discrète et char· mante. des enfants empressés .... Ce n'est rien . et c'est tout. Le bonheur n'est fait que de mu tuels égards. Suzanne Caron .

Les mères de prêtres Mères oh rétiennes, pensez-vous à <l'hon· neur, aux g.râces, aux bénédi.cfions, aux joies qui sont réservées aux mères de prê· tres? •Les .mères de prêtres sont les femmes les plus aimées, les ,p!us sua vement et noblement chér~es. Tarut que bat le pieux cœur du ms, demeuré ici-<bas pou1· les combats du Seigneur, la mère y demeure vivante. Si ,1es mères savaient tout ce qu 'elles se méflagent de prdfondes, de chaudes1 de durables tendresses, dans ces cœurs vierges oi1 l'amour ii'lial, la reconnaissance attendrie la pié'té religieuse, la vénération, g•mndis~ant avec les années, ont dJressé un monument, une c hapelle int~me, peuplée de souvenirs attris tés, mais si doux! Si les femmes savaient Gue les mères des prêtres sont les -plus regrettées, que mortes r ien ne les remplace et -c:;u'o.n attend ·avec une sorte d'impatie~ce l'theure de les revoir! 'Ufglise, si maternel-!e ei'le-même. .a .délicatemen t composé des ora i. sons spéciales pour le prêtre, qui prie pour sa mère: • Accordez-moi d'être un jour réuni à ma mère pour vous contempler avec elle. » Mgr MONNIER.

Pour rire un brin

Histoire de Guillaume Tell = Cette composition, tirée du. • Faisceau mUituaLis te • est ldue à ·la plume naïve d'un écolier fribotwgeois, oftlre un singulier mé· l>ange de souvenirs se rawortant les uns à. Oui.tilauane Tell et d'autres, à O~iUaume II, l'ex-empereur d' All·lemagne. Elle amusera certainement nos lecteucs:

O ui.JJ.aume Tell éfait empreur de Lall!ema. gne. Alors ~1 voulait .{ake la guerre à. LaubriChe. On envoya contre lui le général Kessler qui fit p lanter Sllll" la plaœ UJI1 grand poteau Au bou~ du poteau, i{ avait attaohé une ficèlle et a u bout de la fi.cèle il avai,f mis un ohapeau éliVeC de OO~Jes plumes d'autruche. Omil!ai.IIITie TeJ.J passa devant le poteau. Alors les sO'liats lui diser~t. Salue donc le dlapeau. Guillaume r~d : Je m'ètt f . . . de votre al1apeau. Aliors les soldats l'ont ,pris pa.r le colet et l'ont mené cltez le général Kessler. lLe général iwi dit: Pourquoi tu n'a pas sallué? Guillaume fÉlPOn/d.: Sa, c'est mon affaire, ILe .général red:t: Alh! c'est comme ça! eh ben, tu vas tiré sur .UJile ]POmme el si tu la ra•fes ·Je te fais fusiller. Alors on alla pre.mke le petit garçon de OuiHat11111e Tell c,ui s 'a pelait le kronprince, on l'apu!Ya contre un arbre, on lu i mit une bel· le pomme â beignet sur la têlte et 0111 lui dit: Ne bouge plus. . Alors le père leva son fusil pou'r tirer mais il avai~ la tremblette et voyait tout trouble. Kessler lui dit: l)éJpêche·toi ou l'on te tue et ton gosse éliVec. Guillaume TeU, pensa en lui-même: Tanpis il faut que je tire, mai s gare à lui si je rate. AJiors il lâahe son coup, la pomme tombe pa:r terre. Que}le chance! Le petit kronprin· ce ~aisaà't des calbnioles de ~oie, et ll'.s gens qui était la sur la piace oriaient: hi:P, h i.p, houra! Mais Kessler était noir de oolère, il di~ à. Guillaume Tell: Vaurien, t u as tr•ché, tu as caché des ca.ntouclltes dans ta blouse. Les soldats <viennent œ'enwo·Ïigné, ils pren· nent une clhainetie et lui atta.clltent les mains sur le d os Ils ,Je mènent ensuite sur un bâ· leau pour aaler le ~anquer en prison au fond tYun <lhateau. QuaŒlld ils arri'Vère111t au milieu du. lac, Je !ac s'est d~ranglé et J'eau g~iclaH par dessus le lbâteau e't tout ·le monde risquait de se

Il~.

199 Le géuér<~JI Kessle.r était tout bla.nc de peur. Il ~it :à Ouilla~me !eJ.l : Toi, tu es un 501ide gatllard, tu sats mteux ramer que les 1wtres. OuiUaume Tell r6pond: Moi. j'ai pas pewr, •le n'ac ça me connaît. Il prend les ra· mes et se cra~'t1Ponne tant -c,u'il peut, le bà· teau va juste où il <vou.lait. Il a!J:a vers une pierre plrute; alors toUJ! à coup il •laclle les rames et sau~e sur ·l a pierre en donnant un bon coup de tpied au bâteau et l:!.it: •M ainte· nant zut, 'je me fiahe de vous. AJlors il rega:rda le bâteau qu.i dansait sur J'eau et il se 1o.rtiait les cê1tes· de ri'l"e. Mais Je bâteaw nalla pas au fond du lac, id alla au b.Jd. OuillaUIIlle TeR se eLit : On va voir , faUJ! que je ~ 'aie. Il court se cadlé derrihe un sapin pow· voir !Passé KesSiler. Qu.and il le voit veni.r il ne peu.! pas tenir ,- da rage le prend, il lève son fusil et lui en<voie un p r u· oeatn dans le cœur. Après œla Il a ~dé en Hollande pour pas être pris par les gentdarmes ,I...â sa femme est morte, mais -il s'es~ toult de suite remarié avec une autre IJ>!us jeune.

Variétés • ou Suissesse ! Suisse Daus un des captivants articles qu'il pu· blie dans Ja • Gazette de lausanne • sur les .·Locutions vaudoises •, M. le prof. Lugrin considère comme une faute de dire une . Suisse » en pa,rlant d'·une lemme ou d'une jeune lille de notre pays. Il affirme qu.'il faut dire une • Suissesse ». Un 'leoteu.r écrit à ce pro· pos au même journal: 'Veuillez me permettre de ne plus être de l'avis de votre distingué coJlaborateur. Le mot • Suissesse » est un néologisme (voir Littré) dont l'utili1é ne s 'impose nu11ement. li est d 'une lourdeur barbare el d'une la·ideur affreuse et ne devrait jamais servir à. dési· guer ce que la plupa'l'l d'entre nous aiment et vénèrerut le .plus au monde. En outre, si nous admettons ce terme comme substantif,

pouoquoi ne pas l'employer comme adjecfi.i ? iDira·l·on les lois • suissesses •, une llibbes.se • saissesse •, je suis • suissesse »! On dit une • .Russe •, une • Belge •, et non pas une • Russesse •, une • Belgesse •· Il est vra i qu'on dit une négresse mais cela n'est p as une raison péremptoire. Ouerre au mot c suissesse • et vivent la femme suisse, la jeune ~ille suisse, de bonnes Suisses fières et charmantes!

Utilisation de l'énergie solaire Dans une séanœ de l'Association des ln· génieurs italiens, M. Dorning a exposé l'i· dée de M. Boggia sur la transformation en énerg.ie mécarnique de la chaleur du soleil. Dans les mers tropicales, l'eau de la surface se trouve pendant toute l'année à la température de 25 degrés, tandis qu~ quel· c1ues centaines de mètres au-dessous elle se trouve à 5 ou 6 degrés ou même moins. L'eau des couches supérieures peut être utilisée dans des chaudières tubula ires pour évaporer un liquide à basse température d'ébullition, de l'ammoniaque par exemple. La vapeur peut être ut:li sée dans une turbine et recueill ie dans des condenseurs à surlace utilisant pour le refroidissement l'ea1t des couches inférieures de la mer. M. le proQesseur Dorning a ifait une description complète d 'une uslne électrique de 100,000 kilowatts ~onctionnant d'après ce principe et supposée installée sur un ponton en ciment armé amarré à quelques kilomètres de la côte. le kilowatt-heure doit revenir à moins de 3 cen·times ital.iens.

lnstlluteurs bolchêvlsanla 1Le , Valais'' a parlé des méfaits de l'école laïque en France. Au dire de M. 'françois ,Co·ty, dans le ,,Figaro'', il y a dans ce pays • environ 40.000 institu·teurs bolchévisants et plus de 13 mi lle in!ltituteurs qui se proclament bolchévistes sans périphrase, enseignent aux enfants de France 1a haine et le mépris de notre passé, de nos traditions, de nos vertus ,familiales et nationales; ils les dressent à renier la pa· trie, à toumer en ridicule la .p udeur et la


200 prolbité; ih 'leur apprennent, à la place de Quand cette notion s 'empare de l'entenchant~ généreu~ et gais, des chansons sandement, il n) a plus qua se prosterner. -En. glantes, inlfâmes, que leurs colonies de va<.:ore, à ce moment, de poign·antes ango1sses. cances promènent dans les villages, à l'effroi il f.aut demander grâce à sa raison; tous les des paysans. On vient de voir ·à ·Lyon tous ressorts de la vie intetlectueile menacent de lès instituteurs et 'les institutrices déserter se détendre. les disirihuf.ions de prix, en déclarant • qu' La notion de l'infiJil dans le monde, j'en une telle cérémonie développe des sentiments vois partout l'inévitable expression. Par elle réprouvés par la démocratie.: ·à savoir, l'i- , le surnaturel est au fond de tous les cœurs~ dée qu'il y a de bons et de mauvais élèves L':dée de Dieu est une forme de l'idée ·Je des laborieux et des fainéants, des intelli~ l'infini. Tant que le mystère de l'infin i ~se­ gents et d'autres qui le sont moins. Selon ces ra sur la pensée humaine, des temples seront maîtres i,gnorants, la démocratie consiste é:evés au culte de l'infini, que le dieu s'ap· d-ans le nivellement au degré le ,plus bas, pelle Bnl'hma, Alla:h , Jéhova ou Jésus. E: dans l'égalité du bien et du mal, dans l'lllltrisur la dalle de ces temples, vous verrez Ides bution des mêmes droits, des mêmes préro. •hommes agenouillés, prosternés. abîmés dans gatives, des mêmes récompenses à l'effort ou la pensée de l'infini. (Pasteur.) à la paresse, au vice ou à la vertu, au mérite. Le langage dea poulea au sacrifice, à l'héroïsme ou à l'égoïsme des 1Rien n'est aussi varié que le ca<;uetage ctc 1 bas appéti~s. C'est la pure doctrjne bokhéviste: celle dont le triomphe, plus encore que poules. Un observateu.r est arrivé à ·en fixer quelques éléments qu'il vous sera facile de les massacres et les famines, re;ette la Ruscontrôler Guand vou·s voudrez. H s'agit d'usie dans l'état de sauvagerie. Avec des instine mère poule ·parlant à ses poussins. tuteurs bolohévistes ou bolchévisants à l'écoCloue!... Cloue!... doue!... C'est J'apco1e, c'es1 toute la généradion montante qui ,pel ord·:naire qui ·veu.t !dire selon les cas: vesera pourrie. Et la Fra.nce, perdue.• nez manger, venez -s ous mes ailes, ne vous L'existence de. l'lnllnl éloignez pas ... Au delà de cette voûte étoi·lée, qu'y a-t-il? ·lieeu! .. . C'est comme un coup de clairon. De nouvooux cieux étoilés. Soit! Et au delà? La .mère poule a vu l'épervier. Les poussins L'espri.t humain, poussé par une force inv inne !bougent ,pJu.s et se mettent en boule. L'écilble, ne cessera jamais de se demander: qu'y pervier d·'en haut ne reconnaîtra plus des oia-t-il au delà? seauoc. Veut-il s'arrêter soit dans le temps, soit Kedaak! Ked.aak!... Kedaak! Le vi lain dans l'espace? Comme le point où ·il s'ar- chien! faisons-lui .peuiT. · rête n'est qu'une grandeur finie, plus gran·G nrr!... Gnrr! INe touchez pas mes pede seulement que toutes celles qui J'ont pré- tits. cédées, commence-t-il à l'envisager, que re'Rrrr!... Rrrr! Euidormez-vou.s, mes envient 'l'implacable question, et toujours, sans 5ants, là, hien ,ali! -chaud, sous mes aiJes. qu'il puisse faire taire sa curiosité. tRi4< . .. Allons, toi, rentre donc Ja tête, il Il ne sert de r·ien 1de répondre: au delà sont · faurt ,d ormir. des espaœs, des temps ou des grandeurs Tic-T~c-Tic. Venez, il y a du. gritin. sans limites. N ul ne comprend ces paroles. Celui qui proclame 'l'existence de l'infini, et MOT DE LA FIN personne ne peu.t y échapper, accumule dans * !Maman, est-ce que mes oreilles apparcette affirmation plus de surnaturel <;u'il n'y tiennent à mon cou ou " ma figure? - Pouren a dans les miracles de toutes les ret:g:ons; quoi cette question? - Tu as dit à Marie car la notion de l'infini a ce double carac- de me laver le cou et elle me lave aussi les tère de s 'imposer et d'être incompréhensible. oreilles.

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Le jour sacré du dimanche m.est dans la semaine un 1our sacré 1entre les jourts, c'est le dimanche. S.aué, pour ceux qui peinent et qui ,cheminent mé~ancohquement, du même ~pas, sur le dheil'in gris... Ia est la ,halk Sacré, !POUr œux ·qui luttent mora1lement dans le nok de la :vie... Il est 1•e ·co.in de bleu. ' Sacré, ,pour .la famÏ'llle. .. C'est k jour ~où eHe se réunit autour ·d e la table ... ryou!f 'des tout petits et des très vieux. .: Sacré, ,pour ae 'Corps... lequel a le droit de •contempler .autre ohose que les murs lépreux des uiSines, et de respi.rer un .autre .air 1que .œ,ui .de .la g-raisISe ·dhaude des maohines. Sacré, -pour l'âme, a-vide d·e .retr.em1per .à 1'ég;lise sa ,forœ relig-ieus·e, comme le naVIire ·qui, au .port, reœait du cilarb'on. ·Le dimanr0he, ·c'est le jour des do,ches et .des granides org·ues; c'est le 1iour où l'on va à [a mesiS-e... C'est le 1iour des iard'ins et .des promen-ades ... !C'est de I.a joie et .de 1a poésie... c'ec;t .la foree de la semaine... c'est la douceur de vivre. •Dimanche désiré. aimé... où l'on ;va à l'ég-lise e!l ·famille. DimaiiJohe. <OÙ Œ'o11 met le ling-e Wanc... .jourr- de la toilette de l'âime et 'du ·co~p'S ... . IDiTn:anche. !Petite haŒte imp0sée .a11x nuissants. en faiV'eur de~ surmenés. ,oar la 10Hié de Dieœ: « Misereor suTJer turbas... ~ ( T':1: pit!e cte c.ette fo 1tle). Dima'nche. jouir 1de :di!Z'nité... tu nous ai'des ~ troire que l'h.omme. dioullolf'r,.u:x ef .oensant. n'exist~ ,oas poour la itnachir.e, mais la machine pour •l'homlm.e. On. "Pu't .t'..<lnra,cher ?:1 notrP heS<O in lt'i''air. de lum ière ... à norfre sOi·f d'il~t.'.C· ~ion familiale ... •à notre piété aussi. J

Dimaoohes de nos pères. nous te ldêfen'droniS !... 1 1Et nous te :g.ar,derons !. .. ' lEt nous te ·léguerons intact à nos enfants!... Pierre l'Ermite.

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L'àutomne sur la montagne " 'L'été est loin, et presque sans transition, '110US ~assons aux aJPPfO.çhes de nti.Îiver. Une ·g rande mélancolie .plan·e sur 'les a·]Jpes désertes, où l'on n'entend 1plus les sonnailles des trot!jpeaux, ni les joyeuses yo:dllées des !bergers et des grimpeurs. ILe silence ,prend !POssession de la montagne rQ.Ui Se p,r€rrJare au }OQg recueiLlement de l'hiv·er. 'tl.Jà-lbas, ·dans le fond des ·va:1lons, au ,pied' des tglaJCiers et des hauts rœhets. :les torrents, taris par les ardeurs de l'été, ne mettent IPI·u s la -joyeuse chanson Ide 1eurs cascatelles et le clapotis de leur·s va~gues sur Jes· cailloux arrondis; on dirait qu''its .craignent de troubler 1~ ,paix 1profonde qui descend sur la monta,gne aux sommets déjà cou·verts de neige nouve'lle. Seule au fond -des vallées -de ferr-et ou d'Entremont, la IOrarue mugit sourdement au fond de l'albîme, tdle les or.gues d'un te.tll)ple immense ;qui chanteraient en un mode mineur ,1 6 viêJpres de la beHe ·sai.son. A côté du silence ·qui descend, il v a le silence .qui nionfe: si'lenœ des autos tr6ptdantes ·et des ·cohues humaines retenues là-bas !Par l'éllPJp!fodhe des · vendan'ges et au·ssi 1par ·l a crai•nte d'affronter la monta,gne ià œtte arrièr·e-saison - la montagne >gui redevient souveraine -ohez ·elle.

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C'·est 1plutM tl"arrière a utomne qu' il faudrait dire, car id, l'automne, Je vrai se .confond avec les derniers beaux dours ·d'.août ou les rp,remiers de septembre sclon les années. Av-oc. le J>ril-


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tant automtt1e de la plaine, le contraste est JPIOfonid. 'l.Jà-lbas les !Prairies enoore !Vertes où ~·es r~ains !Viennent à :P·eine de finir, où sous !Jes arbres ·ohar1-!és de fu-uits aUIX lbrHlantes couJeurs, les petites vadhes roug·es tintent joyeusement leurs sonnailles, avec un ressouvenir de l'al!Pe; 1es challliPS où fument les tfanes des IJ)Ommes de terre ou de légumineuses dont les. volutes s'élèIVent haut dams d'air calme; sur les côtea.ux, J.es !Pampres mûrs couvrant les ,grappes pleines de ,promesses des Fendants Jdorés ou des Dôles 1pouf)prées et au dessus les !forêts de lfeuiJilus ij)arées des .chaudes couleurs de l'automne, couleurs ·dorées. écarlates et cuivrées, rCOUleurs de .iête .qui font de la fin de l'été, une apothéose avant Je déclin ld·es 1beaux jour:S. 'I.Jà~haut: rdes gazons desséohés, roussis, dont [es ·chaumes raides !bruissent sous :la morsur·e dru ·vent qui rase les !Pentes désertes. Dans ces dhaumes; .queLques rares fleurettes, !Pa·uvres et chét'wes attardées, violettes ou 1gentianes. marguerites ou caiil!Panules, décolorées et sans lj)arlum qui attendent. !blotties dans l'heroe sèche, la )2'iibou1ée qui leur donnera la mort. IPrerdues ij)ar ,petits 1groupes ou iso[ées au mhlieu des gazons ·et dans les coins 'de rochers ou ne courent plus les .criquets et les. tcaralbes dorés, où pas un pa)J)i'llon ne !Passe plus en un vol hal.etant. eNes lèvent encore :vers le ciel de timides re,gards su.'P!Pliants, r·egards tmtes Ide mourants .qui br1Hent po·ur Ja dernière fois. 1EHes sentent, les pauwettes, que la neilge n'est pas loin, .qu' elle ,descendra ,par de!Jrrrés, abaque jour 1P1us bas, iju:squ'au matin où tous 1es pâturages ne seront plus qu'un grand tapis, blanc et .glacé, aux molles ondu·lations. !Dès aa miraoût, un ohail[gement s·e fait sentir, ·et, Chaque jo·ur .qui passe l'aœentue da'Vant<l(g·e. Ce sont les <:rou-

~os

,qui roussissent, les ~eurs qui ·disparaissent une :à une, ·~es insectes qui ~ré la 'mélancolie des choses en'Vironse !font plus :rares, les oiseaux qui s'en. nantes 1qui meurent. rLe -ciel alors, est d·'un 'bleu. profond, ~.'air ·ca.Jlme et doux ~uient et •VOnt rdhencher des lieux moins inhoSfi)ita'liers. Ohaqu.e jour le silence et ·les cimes dies monts se détachent sur se lfait IP•lus ·grand et la nudité s'ac-cu- l'azur aiVec une netteté de détails que se. Quand •les ·dernières vaohes. font l'on ne ,voit ,guère IJ)endant le reste de retentir pour ·la dernière 'fois leurs clo- l'année. :Les levers et les cou-ohers de chettes !SUr les a11Pa,ges a u gazon ton- soleil ont .quellque ·dhose de 1plus grandu raiS, alors c'est le grand silence qui diose .et de ;plus lbril!lant: Jes cimes sont tomlbe et les édhos .joryeux s'endorment d'un rose .Plus éclatant et d'.un cuivré iusrqu'au pr-ochain été. C'est jour de plu-s ri·ohe -et s'a11ument de .reflets magrande tristesse sur la monta•gne, au- gi,ques 1qui donn·ent à œs derniers beaux tour des vieux .chalets ifrusies, o·ù la jours la sPlendeur d'une ajpothéose. La baratte ,que tait tourner la :roue qui montagne libre alors des étr·eintes .des pl-onge dans le ruisseau, ne fait plus huffilains semble vouloir parer J.e déentendre son tic tac familier. II man. cHin de sa iewnesse de mi:ll.e attraits que quelque ·chose à ·la poésie ·de l'al. inconnllis. Elle attend le manteau ovirpe ,quand se taisent les meuglements ~rinal qui, IJ)end'ant de 1on!S!S mois, ta des fines v:aohes td~Hérens ou le mu- couvrira 'd'une ,Jourde hermine pour giss·ement IPUi·s sant du taureau solitai- pro~éger son grand sommeil dont rien ne iVÏ.endira troulb1ler le :soJ.ennel silence; re dans son coin de !Pâturage. Enfin quarnd Ies dernièr·es. marmottes se ca~ et .quand la neig·e, la IVraie nége de dhent ·dans .leurs :terriet1S, .oe sont les i'h~v.er, co.twrira ses aS6)érités et ses ·derniers bruits .qui s'éte~gnent, les tein- roics noirs, ·elle aura l'air d'une reine tes tristes de l'aJVant hiver -colo.rent les ma~estueuse et fière qui se ch'aJPe dans CfOI.liPes et les a'flêtes, et la mort. peu à son manteau et re:pose tra·ruquille sur !Peu, des{:end sur la montagne. L'hi'Ver son trône de ·_gi)a-ces et de frimas. Alpinus. est là 1a :porte. Chaque jour de mauvais temps amène la ne~ge, que le :premier rayon Jfaiot 1dis!P'araître, mais en laissant la limite lblanch·e. ·chaJque joui" .plus ·bas Le déclin de la politesse et ·c'haque iour p1us tenaœ, jusrqu'à ce qu~un matin on se réveille avec une vi« Il est une petite bonté si légère sion P.OtwelHe: ceUe .de l',h1ver qui s'in s. taNe !POUr régner en maître ju&qu'au qu'elle flotte à la surface de toute cho.prochain renoUJVeau. se : on la nomme la politesse», disait, il y a qudque cent ans, le .philosophe Oénérariement, -le vrai hiver n'arrive Joubert. Hélas! cette petite bonté ne QU·e lorrslq,ue le p·etit lac où se mirent flotte plus; eHe ·est en train de sombrer. les rod1·ers du col ·est comlj)1ètement geLa politesse se meurt, la vieille politeslé. ]usqu'a.lor·s il :Peut avoir des séries de 'iours ;grii1laheux où la neige vient se de nos pères, laquelle, sans qu'au fouetter les vitr-es du vieil hospice et fond ils fussent meilleurs que nous, rendait leur commerce plus facile et assomlbrir le jour ·de ~a ·danse de ses leurs relations plus agréables. 'flo<:On5 serres et fins, <lhtaSSés !Paf le Il sem'blait ·que ce fût lrà un de ces ',nent. ou !lourds et cotonneux qui· ·tombientfaits auquel la race, qui en avait bent lentement aJVelc une désesiPérante apprécié les avantag·es dans une lon.continuité. rMais ir v a aussi de bel1es gue .pratique. ne renoncerait pas vojournées, de œs joumées idéales mallontiers, et que le terrain ainsi conquis lfJes

par la ·civilité sur la grossièreté natlv·e ne risquerai~ plus d'être ,perdu. Otl voit qu'il n'en ·est rien. tD'où peut donc provenir un changement dans les mœurs, que les personnes qui en ont connu d'autres sont bien forcées de constater au préjudice de notre an-cienne réputation? Pour une .part, évidemment, il peut être attribué à ·ce retour vers 1a hestia· lité originelle que révèle le nombre toujours Cr·oissant des meurtres, des suicides, des attentats de toutes sortes, dont le sinistre relevé alimente quotidiennement la dhroni·que des journaux, et sur lequel le lecteur, aujourd'hui blasé par ·la fréquence de cette série rouge, jette à .peine un regard distrait ·OU indifférent. !Bestialité développée, mais non .créée par J.a ,guerre, car elle date de ,plus l-oin. ayant .commencé à se manifester alors que les peuples vivaient encore en paix. Cette .Part toutefois est restreinte; l'explication ne saurait s'appHquer à la grande masse des gens qui n'ont .pas des instincts violents ou qui savent résister à leurs passions, peut-être .parce qu'ils n'en ont .pas: ·braves tgens, en somme, qui. dans l'ordinaire de la vie, montrent cet ensemble de qualités plus ,passives qu'activ·es ·que l'on englobe sous le nom de vertu bourgeoise. Cornment œtte masse essentiellement conservatrice, eri ce sens qu'elle tient à ses habitudes, s'est-elle laissée aller à un chang-ement aussi radical? Il paraît, au premier abord, assez malaisé d'arriver sur œ point à une certitude; néanmoins une explication se présente à l'esprit, qui pourrait lbien contenir une grande ,p art de vérité. C'est celle-ci: à -considérer que cette disparition progressive de la politesse coïncide avec la folie de la vitesse qui s'est emparée des jeunes g<énérations, il n'v aurait rien d'étonnant à ce que l'on eût t-out simp·lement cessé d'être .poli parce ·que l'on est pressé.


204 Actuellement; œ ile sont plus ·seulement les morts, mais ·les vivants qUI vont vite. 11 semble que rien ne so1t bien fait si ce n'est fait .avec ,précipitation. En un temps où les automobiles font ·couramment du cent à l'heqre, où l'avion est ·en passe de détrôner le ·chemin de fer, ju_gé un procédé de locomotion· trop lent, où l'on échan_ge de brèves conversations ,par téléphone, ou quelques mots 1_griJffonnés à la hâte sur une carte :postale remplacent la lettre, n'est-j.l p:as dans Ia lo_giq ue des choses de su:p,primer tout ~e qui risque de causer un retard, si mince soit-il? .Et alors, adieu les vieux usa,ges, les vieilles formules du lallJ,ga,_ge écrit ou parlé, où [J'attardait volontiers l'ur:banité des _gens d'autrefois. «On n'a -plus le tem,ps »; c'est là l'excuse invoquée, et qui sert même lorsque «l'on .a le temps », car on ne se défait pas fa.cilement d'une habitude prise, sur·t.out quand cette habitude, loin d'cxt_ger· un .effor( permet de donner libre cours à notre paresse naturelle. rDussé-je me faire déda1_gneusement lraiter de ·f latteur idu -temps ,passé. it n~hésite pas à avouer que j:- trouve les mœurs nouv.elles regrettables. Le fond de la nature 'humaine n'e.;t pas tellement :beau qu'il ne gagne pas à être voilé, ne ffit-ce que '])ar la mince couohe de vernis que constitue la poldesse - œtte « petite bonté », ·:omme l'anpelait si poliment le philosophe Jou · bert. Paul Oaulot.

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Snr un volcan ... Il est étonnant de constater combien tout ce qui touche à la ,physique du _globe laisse les esprits indifférents .. Quel homme d'·éducation moyenne sera'it à même de définir le tremblement de terre et d'en expliquer les rafsons? Peut-

être pas un entr·e mille! Les cerveaux modernes sont trop sollicités par les frivolités pour avoir le temps de se con. sa.c rer à la science ... ·Et cependant ·est-il un ,phénomène qui nous menace plus directement, plus fréquemment. M. de :Montessus de Bat. lore évalue à 30.000 :P ar an en moyen. ne le nombre .des secousses sismiques qui ébr·a nlent la surface du globe, soit ,plus de 180 :par période de 24 heures. Sans doute, jusqu'à présent, l'envelop. pe terrestre a r·ésisté; mais qui peut as. surer qu'un jour prochain une convuJ. sion plus violente que les autres ne 1:\ fera pas sauter et ne dispersera ,pas ses éclats aux quatre ·coins du ciel? A l'origine des temps, alors que le sol n'offrait qu'une faible résistance les tremblements de terre .étaient conti~ nuels et d'une violence que nous ne .connaissons fort heureusement plus. L'humus se boursoufflait sous la pous. sée des lav·es intérieures, comme la crème sur le lait en ébullition ... Au~ourd'.flui, le sol s'est solidifié sur une ,profondeur d'environ 30 kilomètres, - rfraS!ile réseau encore, mais suffisant pour que ces subites déformations de l'enveloppe ne puissent plus se produire. A peine si, ,parfois. à des intervalles éloignés, de lents soulèvements de terrains sont encore signalés. C'est ainsi qu'on .a vu se former, au milieu des mers, ces îJ.es éphémèr·es que les navi,gateurs ont s ignalées avec surprise. Déjà, '1 ·86 ans avant notre ère. Pl!ine avait assisté, dans la Méditerranée, à ta naissance de la petite île .Jiiiêr.a, issue d'un volcan. A l'époque moderne. l'He Sabina eut une histoire particulièrement étran_ge: signalée ,pour la 1Première ·fois en 1658, elle disparut '!)res·q ue .aussitôt pour émer.ger à trois reprises, en 1691. 1720 et 1811. En 1796, l'archi,pel des Aléoutiennes s'enrichit d'une unité: l'îJ.e 1Bogostow, qui fut peu à peu désa_grégée par la mer. IEn 1183-1, près de la SiciJ.ê, autre ap·

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parition: celle de l'île julia, qui vécut cinq mois ·e t qui re,parut 32 ans plus tard. en 1863, pour s'enfoncer presque aussitôt dans l'abîme d'une manière défin:itive. 1Enfin, de nos jours, au cours de 1923, une nouvelle île .a surgi <tU larg.e des côtes de Cochinchine, à la hauteur des bouches du Mékon_g ... Ainsi se tr.ad·uisent les derniers soubresauts de la planète. IM'ais si le feu intérieur n'est plus à redou,ter, une autre menace . apparaît. Les lav-e3 ne grondent ,p lus sous nos pieds. ies va'J)eurs enfermées dans les entrailles du sol ne sont plus assez puissantes pour se fr.ayer une route à travers ses .parois, et cependant la Terre trembl·e encore. !Pourquoi? Parœ que l'écorœ terrestre ·se refr-oidit de plus en rplus: au cours des siècles, de nouvelles couches de laves passent ·de l'état liquide à l'état solide; ,en ~e refroidissant, la matière diminue de volume, des ruptur.es de con· tinuité s'o.pèren<t, des vides se creusent çà et là dans le sous-sol, de telle sorte qu'un jour arrive où les couches supérieures ne se trouvent plus partout en contact avec leurs assises. Alors des affaissements se ,produisent, qui agitent toute Ia masse: de bas en haut, et quelquefois à de longues distances, l'ébranlement se pro,p:age ... Et voilà le tremblement de terre, tel que les savants le délfinissent et le com1prennent à l'heure actuelle. C.est par un .phénomène de cette natu.re qu'en l'an 526, 120.000 personnes furent tuées sur les bords de la Méditerranee. Dans la suite, c'est au Pérou et au Chili que 1a plus ._grande ,part de l'actité sismique s'·est concentrée. Lima fut jetée à terre ,plus de vin_gt fois: En 1476, 1e port de Callao fut détruit : 1 "i mille victimes furent ·ensevelies sous le~ ruines de la ville qui demeura submergée et qu'il fallut reconstruire. La ville de Valparaiso, au Gh ili, fut dévastée à

deux reprises, en 1<822 et 1·829 : on la rebâtit en bois, dans l'espoir qu'elle résisterait mitux à l'avenir, et c'est peut-être la raison pour laquelle elle échappa, en 1906, à un nouveau désastre, alors qu·e !San Francisco fut très endommagée. En: 1869, CQJ)iapo, pendant plus d'un .an, vaciUa sur ses fondations. Le 1'5 juin 1896, houle violente des terres, qui fit 30.000 victimes. Enfin, le 10 nov. 1922, nouvelle et dernièœ secousse, qui ébr·anla toute la .côte de Santiago .et Copia,po, ,anéantit une demi-dowzaine de villes et villages, et inscrivit à son :bilan plus de 2000 victimes. .n faut dire que .cette région est particulièr·ement vulnérable: tout le long du 1Pacifique, la ch.aîne des Andes élève ses sommets à près de 6000 mètres; la côt·e. d'autre part, s'enfonce presque perpendiculairement dans la mer à une profondeur égale . . . C'est donc une dérüvellation brusque de 12.000 mètres en moyenne •.Qui entaille ici la ,planèt.e : on conçoit combien la résistance de l'écorœ terrestre se trouve ·amoindrie sur tou te ceHe li_gne. 'Le Japon, qui vient d'être .si durement frappé, n'·en est ,pas non plus à sa première épreuve. Autrêfois, les tremblements de teHe y étaient fréquents, à tel point que pour éviter de tro-p grands désastres on avait dû se rési_gner à construire les maisons en général sans étage et avec des matériaux léS!ers, bois et :briques.. Les derniers désastres remontent .aux années 11886 (6000 tués à Tolkio) , 1891 -(17.000 tués à :Mnno et Ow:a rt), et 1896 (9250 tués à !Sauriku); depuis lors, aucun symptôme alarmant ne s'était révélé ... Après une période de 27 années, on avait le droit de penser que l'activité sismique était éteinte. •La catastrophe de 1923 est v·enue montrer aux hommes que les forces mystérieuses qui gouvernent la planète ne désarment jamais. Quant à notre Europe, si vieille qu'


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elle soit, ·elLe n'est pas davanta.2e j!atantie contre- tout péril. Il nous s uffir.a de rappeler le tremblement de terre qui fit, le •ler nov. 1755, 30,000 victimes à Lisbonne, et œlui qui, le 5 février 1783, détruisit en Calabr-e plus de 300 villes et villaj!es et .coûta la vie à plus de 40.000 1personnes. Depuis lors, une seule alert·e un ,peu chaude: en 1905, en Calabre ·encore, - pendant huit jours, des secousses violentes agitèrent la roégi'On, à la suite desquelles on dénombra 5000 tués et des ·dé~âts terrifitants. Quelle conclusion tir.er de tout cela? ·Tandis que le savant, ,penché sur son sismoj!faphe, enre.2istre les .p ulsations du ,J!lobe, la foule des hommes, indifférente, court à ses affaires ou à ses plaisirs . . . jamais le vieux proverbe qui r~présente l'humanité vivant sur un volcan n'est plus d'actualité qu' à ,présent! ·Mais le destin a voulu, pour notr.e bonheur, que nous eussions des veux pour ne pas voir, des oreilles .p our ne po'int entendre . .. Que le :Oestin soit remercié!

E..(). Perrier.

La chanson des bisses Quand l'été ·J!rille les côteaux où mûrissent les :parnpres. -où s'étalent les ver4?:·ers. . . Quand lan~issent les .prairies et soupirent les jardins, nous descendons des Alpes, nous les hisses, les vieux bisses . . . Suspendus au flanc des abîmes ou •coUTant sous la fraîoh·e ur des sapins ou des mélèzes, nous arrivons vers les g"az-ons assoiffés. Ils nous •boiv·ent à longs traits. les champs avides, les vig-nobles altérés, la plaine étouffée sous la rudesse des }olllgs baisers solaires .. . lEt ils boivent av·ec nous la •vie et la fécondité. ·La vie 1que nous apportons

généreuse, exllbérante. La fécondité g-ag"e de :bonheur et de richesse. ' Nous sommes les bisses aux eaux blanches char:,2ées de fertile limon arraché aux roches de la monta_2ne. la mon. ta.gne sauvage, aux colères qui font tremrbler les .puissantes tours et craquer les sapins barbus ... Nous sommes les ,ploeurs des glaciers •que les vieilles lé21endes disent hantés de diablats ou d'âmes en '(}eine .. . Nous sommes la musique des solitu. des lorsque les .Pan-ber~ers ont dé,posé leur flûte et que tout dort sous le ciel criblé de diamants ... Les Niym)lhes ont disparu au fond des âg-.es. D'autres ont ,pris leur place qlli viennent, 1quand la nuit tombe, rêver le long" de nos lits où les attendent les modernes Tritons . .. Ce sont les petites villa,2eoises qui, le jour. divisent nos ondes .p our abreu·b er leurs .champs et ·qui s'en viennent au soir, à d'heureux rendez-vous ... \Notre règne est éphémère, mais il est si 1hien rempli! Nous ne .quittons notre royaume qu'au jour où nous avons assuré à l'arbre l'or e t la ;pour.pre de ses fruits, .à la vigne le vermeil .des gr ap,pes, au .grenier ses trésors nourriciers, à la gran~e le parfum des her\bes ·et des ilellrs .sèches. A l'automne, la ·p·iste où !lOUs glis· sons, lents ou aR"iles, se tapisse de feuilles mortes, se i<mche .par.fois de fruits .que, les pieds nus, les enfants re-cueillent. Et quand l'hiver aux mazots coud ses fran<ges, que l'aquilon cristallise nos ondes déviées au fond des !précipices, nous chantons en<:ore sous la glace, nous qui fûmes les bisses, les bisses si u.tiloes, ,qui .g-lissions sous les ramures ré. sineuses et allions semer sur le côteau .et dans la ·plaine la .fraîcheur, la vie et .Ja féconldire.. . ' Alfred Ddavy.

Variétés LuMiftelre d'qllse • La Vie et les Arts liturgique> • ré.;ument ainsi les SIX décrets rendus en ces dernières années sur -cele matière. 1. Sur l'autel et pour le culte, seul le lu•Hinaire réglementaire doit être employé: cierge de cire sur l'autel, lampe à huile hors de l'autel, devant ~a réserve euoharistique; 2. Hors de l'autel et pour l'éclairage, le gaz et l'électricité peuvent être atilisés; 3. Devant les reliques, les cierges sont prescrits; ·Je gaz et félectridté sont défendus · !Devant les statues hors de l'autel , aucun luminaire réglementaire n'étant prescrit, le gaz et l'électricité sont ~olérés.

4.'

Le problê~ne des cha~neaux rUn lecteur nous demande le problème des chameaux. Nous pensons qu'il s'agit des 17 chameaux à partager vivants entre trois héritiers, de façon à ce que le premier en reçut la moitié; Je second, le tiers; le troisième, Je neuvième. Comme le problème, serait le même s'il s'a.g issait de -chèvres ou de moutons et qu'il est d'une application universeHe, nous donnons volontiers la solution trouvée par un derviche. Un derviche consulté pa:r les trois héri· tiers résolut, en etfet, le problème de la ma· nière suivante: JI joignit son <lhameau · aux leurs , ce qui donna en tout 18. ·L e premier reçut donc la moitié, soit 9; le second reçut le tiers. soit 6; le troisième reçut le neuviè!llC, donc 2. ·Les 17 chameaux se trouvaient ainsi exactement distribués. Le partage achevé .le derviche reprit son chameau. - IHé! ·là-<has, Monsieur, pourquoi pro· testez-vous? - •La solution est busse, 9 n'est pas la · moHié de 17, ni 6 ·le tiers, ni 2 le neuvième. - Evidemment; mais c'est la solution la plus approximative. Avouez que dans bien

des cas, c'est la seule possible. Tenez, par exemple, la question des réparations! Si vous attendez la solution mathématique, vous perdez tout.

Les dix COIII1118ftdemenls dea

partells époux

Uu juge de Chicago a vu déliter tant de gens mariés ven•us pour Iui demander de rompre leurs chaînes, qu'il a eu l'idée de composer à leur usage un décalogue. Si maris et lfemmes suivent ses commandements à la lettre, nul doute qu'ils ne vivent heureux et le divorce diparaîtra de nos mœurs. 1. Eviter la première querelle. 2. N'ergotez pas, ne grondez pas et ne trouvez ,pas toujours ·à redire. 3. Il ne doit pas y avoir de • patron» dans la maison. 4. • Le nôtre , et non • le mien • doit être Je pronom possessif du foyer. 5. Gardez pour vous vos secrets, ne les confiez pas aux amis. 6. N'habitez pas avec vos beaux-parents. Si modeste qu'il soit, ayez votre propre foyer. 1. Un peu d'amour et un peu d'affection , comme au temps de vos fiançaiJies, empêcheront beaucoup de querelles mesquines. 8. Les maris ne doivent pas oublier c;.ue la drirection d'un ménage est chose fatigante et monotone. Soyez prévenant et indu·lgent pour les nerls de votre femme. 9. Soyez ·respectueux l'un envers l'autre; .l orsque Je respect s'en va, l'amour se .sauve. 10. .Protégez le foyer par une assurance d'amour en ayant autant d'enlfan,ts que vous pou'"rez.

Lea herbes Vertes ou jaunies, en fleurs ou en graines, tapisoontl: les prairies, les jardins ou les sousbois, toutes les herbes sont belles. ToUlles out un nom de para/:ie, un nom rutilant qui fi.gure au botin des herboristes ef des coHeotionneurs , mais Jbomme des champs qui les . désigne, dhaque jour, n'aime pas les noms savants. \Le.s heri:>es, pour lui, n'ont d'au,tres noms que ceux qu'QI veut bien leur donner.


2Ô8 · Or, œs nottts soJllt sublimes, religieux, évoœlfeurs des saints. . L'homme des dhamps, pour se rappeler la coi101rte des sa ints a placé ohaque fleur sous le jplltronage d~ l'un. d'entre eux. Les ihe.ri>es ont des noms sa!Vants, mais nul ne les e1J1>loie. ILes heroes ont des noms de sain.t s, et chacun les aime. Herlbe SainJt-]e<11n, herlbe Sa.int-Roch. herbe ~aint-Joseph, he11be Saint-Benoît, he.rbes I~hcales, et toutes vous autres dont j'ai ou bhe de demander le v.rai nom aux bergers ct a ux paysans, _raw1ez-~ous too;ours par vos e_dfuts et votre beaut~ les sain1s qui vous profegutf! Gardez tou,jou.rs vos noms populaires!

Supplément au

tage a mis aux prises deux compéti trices ?ont J.a plus . âgée avait 88 ans et la plus Jeune 12 a ns, et un compétiteur, ancien combattant blessé en Argonne et qui avait . , t . aP:pn ~ a ncoter dans un hôpital parisien. Le • tr:c·oteur » abandonna la partie à la 5me he~re. 1Les da~es tinrent bon pendant 10 h.. .pu:s Je~ défectio~s se · multiplièrent. A la 23e heu.re. tl ne restait pJ.û s en présence que trois concu~rentes. Leurs femmes de chambre leur donnaient à m~nger pendant .q u'un gra 1110• phone exécutait des airs variés ... Les vê~ements de laine confectionnés au c~u rs de ce. match sensaiionnel furen t donnes aux pauvres de la ville.

Le partage lorc6

A ceux qui vous parlent du partage forcé, La Journ6e dea lnea . racontez tdonc cette anecdote. Un !Vieux Toulousai-n conte S'eS souveni1:s En 1848, Je baron de Rothschild Iut assiésur le bruccalauréat, du temps qu'un M. Sau· gé dans son hôtel du Bois de Boulogne par va~e. --:- c'ét-lllirt sous [e Second E111JPire les émeutiers. pre1udaJ·f aux examens, en sa qualité de tloAvec beaucoup de sang-fro:d il essaya de yen de ·la Frucullté des lettres. parlemenier: · · Un 1our, le comité des examinateurs se - Que voulez-vous? demanda-t-il aux as crut Obligé de rece~Voir un .jeune cancre fil s sa illants. (!:u? haut fondionml'ire du régime, et qui. 'aus- Tous les França·is son t égaux e! ~aaux SI) msollent qu"i.J était nul, s'était présenté en en tout. Ils exigent leur part de votre f~rtu. tenue de cavalier, la cr avache à la maiu: ne, hurla l'un des meneurs. - Pas ma!lin ~e baohot! s'exclamai t Je can. , - Qu'à cela ne tienne, répliqua, toujours dMa1, après ses [aciles épreuves. J'aurais dû tres ·Calme, Je baron ·de Rothschild. Je posenvoyer mon cheval! sède 35 millions. Il y a en France 35 millions - ,JJ n'aurait rpas été reçu, monsieu·r ripost~ le doyen ; awiourtMhui, c'était le jour !di'·iJm:liv~s. Il revient t franc à chacUJJ. Approchez-vous: je vais commencer la disdes anes. tribution. Aux Elela•Unls Mais les pertu!1bateurs préférèrent ne pas A 01icago (Efats4Unis) une croisade est insister. .acf.:.teHement o'rga·nisée contre les bras nu.s Comme ctuoltnoua parlons toua lell11 ?es ~em~es. ~es promoteurs ont déjà réussi C'est :M. Léon Bérard qui nous l'assure. â fa1re 1ntei1du e ·les 'h abits sans manche· Voici les paroles que lui prête c l'Officiel • dans divers b ureaux et magasins qui em~ à l'occasion de la récente di scussion sur les' ploient des milliers de jeunes filles. programmes de l'enseignement secondaire : Sur ·un autre point des Etats-Unis en - La langue franca ise est la .fille du ·Jatin · Géorgie. une ass<>Ciat:on dite des • 'zél·a- tous les jours nous parlons latin. c.Rires).' ·~eurs du Christ. s'est égalemen Uoridée dans •Il est vrai .q ue • budget • est anglais mais le ~u~ d~ combattre par tous les moyens les •. déficit • est bien latin (Rires), et '. élee~abtfs decolletés et sans manches des femmes. fions • donc ! (Aippl. et rires). ·E ncore dans la Grande république, soit à ILa cause du latin, défen,due avec tan! d'es· Atlantic-City, un .ou.rieu·x concours de trico- pr it, ne saurait que triompher.

VOCATIONS

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de ,t &cole"_ (19~3)

âne! . . . la grande richesse .de son indigence! le hon anima;!, doux .èomme elle, et vieux déi~. comme elle a ussi! ... Avec. peine, eUe se A l'hôpital à Paa-is, à 9 heures du hissait su.r son do:; et l'on partait, iantôt par soir. Tout est clos. Tout est calme. Les jolies un senEer ro.cai!Jeux gPimpant overs les cimes chambres, si pirrwantes en leurs tons clairs, son.t pl.ongks dans l'obscurité qui appelle le tantôt en un jol i chemin qui s inuait dans la sommeil. Nul bruit. C'est la paix. La paix I!Qil'êt, .tai!ltôt sm une •large route claire. CeHeci conJju:isai t au bourg-, et la lingère y tra· qu'on ne· laisse point a.tteindre par quoi que va ill ait '))OUT la femme du notaire, dru médece soit, cal' c'est ici la ,perlection en toutes cin. eitc., J'autre amenait, paa- des sous-bois façons d 'agir. Perfection, en ce momen.t, dans menvéJ\Ie11x, ·à l ~enue d 'wt dlâteau, où les la défense du repos, comme à l'aube e t au femmes de >Ohamb.re distribuaient à l'ouvrière milieu du jour et à la nuit tomlbante, ce seceux d 'entre les travaux d'aiguiille qu'elles dté>ra également la perfection en ohaque service daignaient elles-mêmes , tandis qu'au bout du de la minute <iUi sonne. Et si, des hauteurs éternelles, une ombre g.lorieu.se se penche lacet dangereux. au sommet des monts tou.t g.ris, l'aocueillaient les ménagères des habiparfois sur sa maison, lui, le grand dévoué, tations ,perd ues en ces hauteurs. doi·t sourir-e avec c~isanœ, cali' on y proC'était ainsi !depuis bien des années, et celonge ses traditions : science, vertu, abnéga·la de\'ai.t êflre ainsi ,jusqu'l [1Jeure où elle tion. Telle est bien l'itn wress ion - non rai- dorrnira:t à son tour dans ~'enclos .béni, tout bl•anc de neige l'hiver, tout œleuri au prinsonnée, mais vécue -- d 'une mailade, étente~. Bile le savt.~ i:t et n'ima•ginait point sor.t due dans :;a couôhette. les mains jointes, en pr1ère, heureuse Elle vient de passer plu.- meiHeu.r. sieurs semaines dans le pavil[on 'très blanc, Or. tel un voile relevé au-de:vant d'une entouré de fleurs, si engageant d'aspect, où féerie . voici que, dans le cerveau pais ible l'aocuciLiirent de bons regards. où l'ont soiatvaient awaru, ·s oudain, des images prestig'll.ée des mains expel'tes. gieuses, et, actuellement, dans la nuit propiPauvre fiJle, toute fruste, Jingère à la jource aux iUusioos, elle cruressait s·a dlimère, née en son lointain !Pays de Salvoie, elle l'a- tout comme les 1heureux de ce monde! vait quitté pour que1lques jours et était tom•Pei1d11:n.! sa conval~esc~nce, elle aJVait lu la bée malade à Paris. Ame sitmple, attachée à vi~ de la 'Mè.re Ja'Voulhey, fondatrice de la son hu..rnble labeur quotidien qui astura.it Co~éR'ation des Sœi.U1S- de Sain~·Joseph de •l'existence de sa vieille mère et la sienne, Ouny, à •laqueUe 31Wartenaient ses infinnièn'ruyant .connu de la vie GUe la misère résires, et, comme une petite fille qui tourne des gnée dans la masure du village a1lpestre: mo- feu.Îililets de contes de ~ées, elle était aUée d'énotone unifmmité des ·j ours ressemblant ame blouissements en éb:ouissements . .Puis, à la jours; dès l'aube, vaquer aux soins du ména · fo is craintive et tenace, eHe interrogea ses ge, aller à da .messe dans l'eglise ~l.ab.rée gatrde·s-ma taides sur des faits , fabuleux lu.i per.dhée sur un à-pic voisin, en revenir diflfi- sembJa.i.t-i1. qu'elle venait de Ji!l'e. En souriant, ciJement à cause d'une pénible cla.ud.ication ~J.les r~ondirent à ses questions canidides qui la rendait une W'éritable infirme; dispoque, bientôt, ~le cessa de leur a'dresS~er. EHe ser ensuite à ,por.tée des doigts maternels, S<llvai.t, désormais, elle saNait qu'hl suffisa.it défonmés, par de douloureux rhumatismes et de revêtir le léger voile noir, Œa robe où devenus inhaJbiqes, toutes choses nécessaires brille qe .clha.pelet pour s 'élancea- vel'S ces voies potUT Iles hemes c;ui allaien~ suivre. Enfin, magnifiGues. eUe se dirigeait aolors vers l'étable d'où elle Que tut ,pour ellé cet aJttrait? Null ne pouren retirnit un petit âne noi·r, maigriclton. Son rait re:xprimer. Cependant, douée ~~ œ ra-

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