L'Ecole primaire 1924, Supplément No 11

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120 exploitation. sur 1621 kilomètres de canaux l refaire, 1451 kilomètres ont été refaifs . Sur 75.000 kilomètres de routes et chemins à réparer, 69.000 ont été rétab1 is Le montant des impôts dlEfat mis e'D tCecouvrmnent dans ~s D~par!emen•ts libérés séle:vait à 1 mil· -liard 91 millions en 1919, à 2 miHiards 275 millions en 1920. à 2 milliards 271 millio ns en 1921. à 2 mi.lJian:ls 896 mi.llions· en 1922 et à pllLS de 3 miniai1ds en 1923.

Un barornèlre JI bon marché Observez les toiles d'araignées. Si les fils c;-ui les s.,outiennenl s o nt for! tendu ~. Je ·te1t1>s va cna~~t-ger Plu s ii Vl faire bea.u, plus ces fils seront lâches, · Quand il va ,p!euvoir, l'araignée reste im· molbile, el quand elle se remet au trav-ail pen'd ant la pluie. c'est que celle-ci n ces.ser. Quand on trouve, au coudher du so1ei.l. l'a n ignée OOCUI)Jée à refaire sa toile, on peut conwter su.r une nuit claire ei calme.

La lille de Llllrê ILe jour de la naissa'Dce de sa f!lle, Littré dit à sa !emme: • !M'a chère amie, .tu e s une calholic,ue con'laincue et pratiquante. Elève ta fiJ,!e dans les habitudes de piété qui so11t les Jie,mes Seulement, j"y mets une condition: .Je iour où ellie aura 15 .ans, tu me ['amèneras, je lui exposea-ai mes idées, et elle chois.i ra. • iElle le lui promit. Quinze ans après, un matin, Mme Lillré entra d:.ans le bureau de son tnal'i, lu! disant qu'eHe venait ex&w!er sa promesse. - Ta mie est là, dit-el~e. Veux-tu qu'elle entre? - Oh! certes, oui. Mais pourquoi? Pour <;,ue je lui eJQPose mes idées? Non, non, non! Quoi! tu as fait de notre enfant une créature bonne, süqple, droiie, écla·i rée et heureuse .. . Et tu crois- que je vais jeter mes i•:lées :tu tra-vers de ce ·bonheur et de cette pureté? Mes idées! Mes idées! elles sont bonnes ~ollli' moi. Seraienf..e11es bonne5 pour elle? Un jour vint où Littré, édairé par sa fern· me et sa filte, CO<I11lprit qu.e ses idées n'étalent

pas même bonnes pour ~ui . Il mourut bltrétien.

Supplément au 3-/o 11 de ,l' &cole" 1921t

en

Ramassez les plumes!

La volx hurnalne La voix humaine ~olue, et un jour vie". tl.ra , d!isent les savants, où il n'existera p'us tle ténors ,p our interpréter les rôles écrib t:>ou.r eux dans les œurvres lyrir1ues. Aloi'\ H faudra fai.rc aippe! , pour les suppléer, alll èhanteu.ses . .. !Dans l'antiquité, en eliiet. le timbre de la VOÎX hurmaine était ibea UJCOUi]J ,pluS élevé QUe ide nos jours. Dans les statues grec:J,ues et romaine, les h ommes n'ont point de pomme li'' Adam. et la pomme d' Adam proéminente est le si,gne d'une voix ~a,ve . ILes peu!Ples primitifs de T'Eu.ro.pe ne comn. taient que des ténors . De même, on ('()US!ale que les hommes de races !nférieu.res (nègres, mongo·ls) ont la voix plus 'haute GUe les ci'V'i lisés blancs. · ILes faiihles e1 les petits ont la voix plus •aig'Ue que les forts et les grands. Les blonds ténorisent plus aisément que les bru n ~. Les ténors s ont P yrénéens ou Ital ien ~; les basses viennent du Nord . Enfin . )a voix hu.m.aine es t plus ai,gul! le matin que le soir. l'été que l'hiver . .. ·El tout cela elUJ)1ique bien de" cho"es r,u' on a dites· de l'ori•gine, de l'inlel'li~ence tl de l'es11hétique des té:no.rs .

Ignorance religieuse :L'j,gnorance religieuse ne ICI:ate pao; d'au· jourd'hui. Nous venons de relire le tl'lit suiva11t de la Commune de Paris. en 1871 . Quand on anêta les Jésuites, Rigault de· manda à l'un d'eux: -Quelle est 1a aJr~ession? - Je ·s uis sefiVi·teU!' de Dieu. - Ott lbahHe 1on maître? - Il est partout. . - Grellfier, écri!Vez... Se d.isan'l sel"'.. teur d'un nommé Dieu, en éta>t de vagabon· dage. Cela fait sourire et œla devrait faire pieu· rer: Dieu notre Créateur, notre Sau.veur, notre Fin suprême, notre unique Bien, le 'Dieu de nos pères .• . , un inconnu!

Ce trait est d'un sai ni, d'un très gran j saint, d'un homme qui de son temps lut le confesseur le plus céJiëhre et le plus écou le de l'Europe chrétienne, s. Phil ippe de Nén . Un jour donc, une femme, excellen te d'ailleurs, paraît-il, mais très portée à la médisance, même à la calomnie, s 'accusa it au saint d'être tombée lb'en des fois dans son péché habitue~. SaYez-vous la péniieruce qu' il lui imposa? On vous le donne à deviner en mille et plus.. . Il lui ellOoignit d'aller au marché, d 'acheter une pou.Je et de la déplumer toui 1e long d'un grand chemin qu'il lut i11diqua; puis, ce~ a fait, de venir le retrouver. Qu'on s'imagine l'étonnement de la fern· me, en entendant le langage, pour elle bien Etrange, du saint religieux, incapable assurémenf d'une plaisanterie, surtou.t dans l'exer· cice de son ministère. Cependant e 1de obéit, elle fait ponctueUemoot ce qui lui est commandé; puis revenant vo:r le saint: • Voilià qui eSit bien, lui dit celui· ci en la revoyant; vous avez fidèlement a<> compli la première pa.rtie de mon oildonnance· comme médecin de votre âme j'espèr\! qu;il en sera de même de la seconde; et alors rer!ainement vous serez guérie: donc, re· lournez au même Eeu d'où vous êtes venue, el pasSiaJlt par Je même chemin ramassez une 1 une les plumes semées tout le long de 1~ rourte. - Mais c'est i1mpossible, mon Père, c'est impossible, s'écria la femme au comble de la IUI'!Prise, j'ai Iais·sé toutes ces plumes au lta· sard tout le long du chemin, le vent les a empoJ'IIœs aussitôt d~ans toutes les directions. comment vouiez-vous que je puisse les retrouver maintenant? - Eh b ien! mon enfant, .reprit alors le bon religieux, les médisance3, Tes ca'lomnies sont comme les pJumes que vous renoncez ~saisir, quand une fois le vent les a dispersées. Vos paxo'les me!lii'trières et funestes

Il

sont tombées · dans les oreiHes et le cœur d 'une foule de personnes, qui se sont em· pressées de les répandre de tous côté5; res· ~aisissez-les maintenant, si vous le pouvez. \La leçon êlait dure ; le breuvage était a mer, m.ais salutaire; la malade fut guérie .

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Ave Maria! Cri de foi, d 'amour, d'e51pérance, Le ,plus doux que l'homme ait rêvé: Elans du cœulf, joie et soulllirance, Tout se traduit dans un AVE.

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AME! Ce mot d'humble louange, C'es1 tians Je del qu'i·J fut trouvé; U faHut les lèvres d'un ange •P our dire •le premier AVE. Jour unique, heure solenne'lle , Pour Jlbomme et le •monde sauvé: Gabriel vint, ploya son aile, Courlba son fron·t et dit: AVE! Vers Nazareth de Oa.Jiolée '.Le c:ei tout entier s'indina !Lorsque l'ange à I'Imma.culée Dit: A!YIE, gratia plena! Depuis lors, céles-te harmonie,

d! AME retentit en tout Heu: Sa,lu-t à vous, Mère bénie, Sallut à vous, ~e de Dieu! Ces paroles, lous les comprennent, Aux ~ours d'es·poir, au lemps des pleurs. ·E t nos rosaires les égrènent Comme un rosier sème les f,Jeurs. Où depuis miUe ans on p.ria; Sou·s le cloître aux omlbres sévères, Dans les champs, au pied. des Calvaires, On murmure: • AJVlE Maria •.


122 On chante, on ohucbotte à voix- basse mots si simples et si doux: Salut! c Salut, ple:ne de grâce; • 'Et • Le Seigneur es,f avec vous. •

[.es

1Partout, de la triste vamée, Où nous allons les têpétant, 'fis montent vers I'Irrnnacllllée Qui nous aime e~ qui nous entend. Montez, Hlia[es antiennes, IPieux A'VE, montez s'ans bruit, IDe toutes les lèvres chrétiennes, lMontez le jour, montez la nuit. 1

!Nos AVE, les anges les cueil·lent, Et les mêlent aux c OlD'l'ia •, Aux pieds de la Vierge ils effeuillent . Ces boUJCiuets d'cAVIE Maria •. !Mère, que notre amour implore Par tant d'A.VlE dits et redits, Puissions-nous vous les dire encme Sur le seuil du ibeau Paradis! .-()-

Le martyre de la légion chrétienne [.'empereur avait ordonné les sacrifices. [)evan! le camp, on avait érigé les autels avec des blocs taillés pour le grand mur à créneaux qui, d'une montagne à l'autre, devait clore ·la vallée. Ce mur était à peu près debout; il moniait le long des versants jusqu'aux roches abru,ptes et se terminait par des tours d'où .J'on surveillait la !'laine; mais il s'y ouvrait encore une brèche encombrée de matériaux et par où s'écoulait un fleuve jaune sur lequel on avait jeté provisoirement un pont de bois. Le feu sacré, entretenu par les prêtres vêtus de voiles blancs et [es tempes ceinies de lierre, brQlait et fumait, r~pandant son par· fum de résine. Une corvée de légionnaires, ayant déposé casques et cuirasses, entassait !es fagots du bûcher et remplissait d'eau Jus-

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traie les bassins de cui~re. nans un parc, à l'écart, broutaient les vidimes choisies, et parfois 'l'une d'elles s'rurrêtait pour mlligÎr vers les montagnes. Les trois légions attendaient, iformées til masse prdfonde, la Rapace à droite. la For. mid·able à gauche, la Chrétienne au centre. Les chefs se tenaient â cheval, devant le fron:t, et le vent tl>u matin soulevait et gon. fiait leurs manteaux pourpre. l l.-haut, le glacier muet s'enveloppait !en· terr~nt d 'omibres bleues, dans un ciel vert comme les ondes d'une .mer calme. Seule, sa pointe était rose encore.

e César parut, monta vers les autels. II était sans glaive, le laurier au front. Il se purifia les mains, tandis que dans le feu l'on ]etait de l'encens. Les prêtres commencèrent le~ prières propit.iatoires et l'invocation à Mars et à Jupiter. Car l'armée marchait contre les Barl>ares. Une victime fut a~menée , une génisse blan· che que l'on avait lavée; on lui avait aussi doré 'les cornes, une guirlande était suspendue â ses flancs. t'empereur rprit le couttAu, )e sang coula. 'Et déjlà les prêtres ,fouillaient les entrailles chaudes. 'Les signes n'étaient point favorables. . On amena la seconde et la troisième victime. Le feu monta, le sang coula. Les signes n'étaient :toujours point favorables. César s'impatientait. Il avait lancé le cou· teau dans l'he!1be et, les bras croisés, regardait la Légion chrétienne. Il étendit le bras vers 'l e Chef.

e Le Chef de la Légion chrétienne était un homme grand et blond, maigre, avec de lon· gues jarnibes serrées dans Ies cothurnes, le genou nu. III portait sur sa tunique une ar· mure couverte d'écailles et figurant, aux épaules, des gueules de lion. De son casque descendait une crinière noire. Son aspect était superbe et guerrier. Mail son visage était doux, ses yeux étaient can· dides. Il n'y avait pas, dans toute I'ann6e,

de meiUeur chef, plus brave, plus eiact, plus respecté. Il servait depuis son adolescence; on voyait à son front, à sa n uque, à ses bras.! les cicatrices des blessures qu,il avait reçues sous les aigles, en Asie contre les parthes, en Eur ope contre les ,Barbares.

L'empereur lui dit: - Les dieux exigent que tu sacrifies toimême la prochaine vidime. - César, je suis chrétien : tu le sais! 1Le visage de César était de pierre : - IM'oi, ton etnjpereur, je te l'ordonne. - César, je t'ai toujours obéi, mais au• jourd'hui je ne puis obéir. L'ernpere.ur, qui le rialousait, car il le sa· vait fameux par sa vaillance, et qui le haissait, car il le savait juste et dépourvu d'am· bition, l'empereur n'eut que ce mot : - Rebelle! ILe chef ôta son casque : l'empereur vit la blessure qui barrait le front. César s'approcha de la 'Légion chrétien· n rassembla 'les autres chefs et leur or· donna de sacritfier aux idoles. Tous lui répondirent: c Gésar, nous sommes chrétiens• Et ils ajoutèrent: • Envoie-nous contre les Bar1bares et nous t'obéirons avec joie, car, soir et matin, nous prions notre Dieu pour toi et pour le succès de tes armes. » :L'emJpereur s'avança ~usqu'au centre de la Légion. Il dit à haute voix: « Que celui qui consent à immoler la prochaine vidime sorte des rangs : je lui réserve les .plus bau· les récompenses, ue lui accorderai tout ce qu'H me demandera. , ·La Légion demeura innnabile. César aMendait, se mordant 1a lèvre. Il attendait, et s'en retourna. ne.

fi ILes deux autres Légions, la Formidable tl la Rapace, entourèrent La 1Légion chrétienne. Il y eut un ordre: les glaives ~tinœ· lèrent. Alors, se ifournant vers ses soldats, le Chelf leiU', dit:

- Mes frères, pr~arons-nous à mourir ; soyez fermes dans 'la Foi. tMais celui dont la mission est de veiller sur la personne auguste de l'empereur, le commandant de la garde prétorienne avait froncé le sourcil. Il était vieux; i.J a'Vait élevé l'empereur et l'empereur tolérait encore sa franchise . . Il tira l'empereur par la manche, et, le gourmandan-t, lui dit à voix basse : • César , à quoi penses-tu? Ce sont nos meHleurs soldats et les Barbares nous menacent. Tu n'as pas le droit d'alffaiblir l'Empire. Nos légionnaires ne sont pas des bourreaux. » \L'empereur le repoussa et, gêné, dès cet instant résolut dans- s-on cœur de le faire périr. 1La haine de César &it audacieuse, mais il commençait à connaître les chrétiens. Cependant, ~a Rapace et la Formidable anxieuses, se tenaient prêtes à combattre, lorsqu'il commanda lui-même à la Légion : c Déposez vos armes.» On entendit un bruit de piques, de glai· ve:; et de boucliers· qui tombaient. La LégiOTJ chrétienne avait juré obéissance : elle ~tai t désarmée. «[)épouillez vos vêtements. • La Légion chrétienne avait juré obéissance: elle était nne. Alors, par pefts dêtaiChements, les chrétien·S furent emmenés et frappés de verges. Pas un ne résista, pas un ne cria grâce. Leurs poitrines et leurs reins étaient striés de meurtrissures. César avait {ait s~er le Chef de ses compagnons. Il espérait eo:core le dominer ou le convaincre. Il employa les promesses et les menaœs. Mais le Otef gardait le si· tence.

n y avait

0

une gorge resserrée entre deux montagnes. Toute la nuit, les soldats travaillèrent à y planter des pieux aigus, taillés dans 'des troncs de sapin . et durcis b. la ilamme. l.es chrétiens entendaien~ le bruit des arl>res <{Ui tomibaien·t, le <:hoc des haches, le grincement des scies et des chaînes.


124 ILe jour venu, l'empereur et sa sulte s'assirent à J'entrée de la gorge, à J'ombre d'un pavillon. Le Chef ~tait avec eux, debout entre quatre licteurs, tes mains liées derri~re le dos. A coups de fouets et de cordes, on obligea les cl!rétiens nus à gravir, en plein soleil, l'une des montagnes. Les ronces et les pierres leur déchiraient 1es pieds. Ils haletaient. Les ·b ourreaux les insultaient. Sitôt arrivés, par centaines, on les précipita:t dans la gorge. Ils trébuchaient et rebondissaient, et finissaient par choir sur les pieux où ils s'empalaient. Beaucoup ne mouraient pas tout de suite, mais agonisaient longtemps enrore, le torse ou les membres trans-perds. Quelquefois, plusieu11s s'enferraient au m!me pal, les uns sur les autres. et le pal craquait, et cassa:t sous le poid's , et s'abîmait avec sa grappe saignante. ILes plus heureux étaient ceux qui se bri· saient la tète sur une roche ou sur les ga· lets du torrenit. Bientôt, il n'y eut plus assez de pals. Les derniers martyrs roulaient sur les corps en· tasséS qui amorlissaient 1a chute: on les achevait d'en-haut, à coups de Uèches. Quatre mBle périrent de la sorte. Ceb dura iusqu'à la vêprée. César jouissait du spectacle. [.a gorge était remplie de cadavres. Ils avaient endigué le torrent dont l'eau mon· tait, filtrait lentement entre les corps et s'écoulait rouge et !fétide. 'L'ombre humide s'é· leva; le vent sowtlfla dans toute la vanée une odeur fade, écœurante, •de boucherie • Veux-tu sacrifier? il en est temps encore, • demanda ironiquement l'empereur au Chef. !Mais le Chef ne répondit pas. il avait tout vu sans rien dire. César fit un signe, car il était pressé d'en finir. Un nègre posa la main sur l'épaule du Chef qui s'agenouilla, et, tirant son cimeterre, le ~balança, l'abaissa, frappa. La tête rou· la sur l'herbe, puis se tint immobile les yeux ouverts, tandis que du tronc décapité jaillis-

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sait un ôet de sang. Cependant, la tF ormidable et la ~apaœ commençaient à murmurer dans le camp. On rappelait tous les exploits du Chef, on énumérait les victoires qu'il avait remportées, L'armée se sentait diminuée devant les Bar. bares. 1La cruauté de César révolta:t les sot. dats et, déjà, l'on parlait de le déposer, 08 désignait son successeur. !La nuit vint cependant; une nuit d'apaï. sement; nuit alpestre, !fraîche et 1:laire. Q. sar, ne pouvant dormir, sortit de sa tentt sorHt du camp et s'en alla, Mpassant :es der~ nières sentine1·les, vers ie glacier qui luisait comme la Tune. JI eut alors une vision: Une ville apparut dans le ciel, lumineuse, ceinte de remparts, avec des coupoles, '<les tcurs, des: -porHques, des colonnes, des obElisques, des pyramides. Un temple la dominait, d'ans 1eque1 lbrinait une grande flamme triangulaire. Toutes les portes die la vi1le étaient ouvertes. Partout flottaient des gonfanons, des étt'IIdards, des voiles sur des: mâts; partout se dressaient des arcs de triomphe. ·Bt l'empereur vit la légion chrétienne monter glorieusement les escaliers qui menaient à la ville. Ses solda·fs avaient tous une auréole au-dessus <fu leur cas'<j_ue; on VC)yail leurs blessures. Le Che'f était à cheval, devant eux; i1 tenait sa fête dans ses deux mains. • GONZA:OOE DE ~'EYNOID. (Contes et Légendes de la Suisse b&ol· que, iHustres par Si11e; 1 vol., Payot, édit.). --()-

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Autour du Saint Sacrement

oL~Eucharistie est la ialble sublime dalll laquelle Dieu est le r~munérateur et la do compense, l'oiMrant et l'oltfrande, le -convive et le festin. {S. ,Pier.re Damien-) t Quand' nous sonnnes devant le s. Sacrement, fermons les yeux et ouvrons nolft. cœur; IDieu .ouvriaa le :sien; nous iroua l Lui, -il viendra à nous; ce sera •comme Ill soulffle .de l'un l l'autre. (ILe saint Curé d'Ars-)

L'APOSTOLAT = Un sujet très intéressant et dont l'utilité est incontestable de nos jours, c'est la pra· tique de l' Atposidla,t. En ·q uoi consiste il'apostolat? Tout simplement à se dévouer pour faire du bien aux autres phy·siquement ou moralement; à continuer l'œuvre du: Christ qu1 guérissait et nourrissait les corps, purifiait et instruisait les â.Jnes. Ainsi, fonder et entretenir des cercles des patronages, des onphelinats, organiser, 'dans les milieux ouvriers, de!> catéchismes populaires, ce sont là autant d'œuvres d'apostolat. [.'apostolat peut se présenter sous mi lle formes différentes et être exercé par les per10nnes les plus modestes. Nous Jimiterons notre sujet à deux points: .. !L'apostolat pa:r la femme •. ·l'apostolat par l'enfant • . ]'ai citoisi cette division :parœ que j'alta· die beaucoup d'importance à l'in:tiation des enfan1s aux œuvres de zè'e; or, qui apprend 1 l'enfant ~ devenir un apôtre? C'est sa mère. !Mais si la mère n'est pas initiée elle-mê· me, cite ne songera pas à pousser son enlant dans cette voie et, dès ·l ors, voilà des &lergies perdues. 1. - L'AtPOSTOLA'Jl ,pA~ LA ffiMM.E Je 1:onunence rpar un trait vécu dont j'ai connu un des acteurs. Un grand industriel frança is voyageai' en de fer avec un brave chei d 'usine. chrétien dans toute sra conduite. Mon ami, dit l'industriel à l'usinier, vous aoyez que vous irez au Ciel? Je l'espère et je tâcl!e de faire ce qu'il llut pour œkl. Eh bien! ] ra mais vous n'irez. Bah! Oui, avec vos ouvriers qui se damnent: il 1 a, dans vos ateliers, Ides désorores gra· 1ts et cela suffit.

Que voulez-vous dire? Ecoutez ceci : vous êtes mon ami et je suis père de cinq ou six enfants. Je suppose que je_ sois olbJ.igé d'al~er en Amérique, je pourrais vous Jes confier. Certes, j'en aurais soin. Bh bien! Si je revenai·s: d'ans quelques années et que vous me rendiez mes enfants aussi corrompus que les jeunes gens et jeu· nes filles de votre usine, savez-vou•s ce que je ferais? -Non! Je vo~s brûlerais la cervelJe et il n'y a pas un ]Ury en France qui ne m'acquitte, quanJdJ je dirais ce que sont devenus mes enfants. Bt vous croyez que Dielll n'aime pas plus ces enifants qu i sont dans votre usine que moi je n'aime les miens? .. . !Le chef d'usine comprit et, immédiatement, i.l chercha le moyen <le sauver les âmes de ses ouvriers . L'apostolat réussit à les rendre chrétiens powr la plupart. Voilà un fait qui nous montre combien lfa-:ilement les jeunes gens s'~ garent par la faute d 'un homme chrétien pourtant. ' Combien d'autres exemples on pourrait don~er où .les âmes se perdent parce que œlu1 ou celle GUi pourrait les sauver res· te indi11férent! t. C'est une de ces dames· qui me lit une mère de famiLle peuf-ê·t re qui me dit: ' :Mon ~i ne fréquente pas l'église; il ne remplit pas ses devoirs religieux, mais c'est son aMaire. Oui, c'e&t son alaire, mai.9 c'est aussi la vôtre. Une des fins dll! mariage est que chacun des époux doit trouver aide et assistance dans son conüoint, assistance matérieLle assistance mora1e. ' 'La femme est donc obli~ d'aider s on mari dans les choses 'Gui concernent la religion; s'i-l. s'en écarte, elle est obEgée de prendre tous les moyens possibles pour ramener. C'est aussi l'allfaire ~ vos enfants. Si

r,


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126 dans t.tne famiJ,le, Je pèré . ne fréquente pas 1'église, les enfants, devenus adultes, feront comme 1ui. C'est Il une règle générale : • Tel .pè:re, tel fiis » . 1Et voll\S resteriez indi~férenle en pareil cas! Vous seriez bien coupable! 2. Une a·utre, toujours de mes lectrices me dira : .Ma vo:sine n'est pas religieuse, mais je ne suis pas chargée de son sa1ut. Ici, chacun pour •soi. Nous vivons non pas isolément, mais en société. Or, dans une société, on se doit une mutueJIIe assistance. La charité chrétienne veut œta. Dans les premiers siècles de l Eglise, les lemmes pensaient autrement que ce ..Jes Je nos jou:rs. On s'étonne padois que le Christ:anisme ait pu s'étalblir si rapi•dement, tandis qu 'aujourU'hui nous ne savons mainteni r nos conGuêtes. ·Rien d'étonnant en œta. Les apôtres parcouraient les bourga.de > de la Judée et des régions voisines. Ils couverti·s saient ici v~ngt personnes, là cinquante, puis passaient dans d'autre localités. Quand ils revenaient un an, deux ans plus tard, ce n'es1 pLus vingt ou cinquante convertis qu'i•l y ava~t. mais quarante, cent et plus. Que s'était-i·l -donc passé? !Les femmes ordina-irement éta~ent le-:; pr~­ mières à se conver tir, et converti.es, el.es révélaien1 la religion à leurs mar:s, à leurs fils el à beaucoup d'autres encore. C'est ainsi que le nomibre des chrétien s c1oiss.ait d'une façon si merveilleuse . ·E n une seule lois Sainte Pudentienne présenta 96 personnes au pape Pie GUi n'eut ;tu'à les baptiser. ' Ste Anastasie emprisonnée pour sa loi convertit dans sa prison 200 hommes et 700 femmes et en fit par ses e~hor tations enflammées ltutant de martyrs. Ste Darie, .martyre, gagna au christiamsme

une multitude inca·lculable de ~emmes païennes. la vierge Sainte Catherine dans sa prj. son, ltmena à la io: !es phi·losophes d'Alex. andrie qu'on lui a vait envoyés pour diSpq. ter avec ene et la faire apostasier. :Des femmes, au péril de leur vie, pénétraient dans les prisons pour encourager ~ luturs martyrs. Soupçonnées, eHes revêbienl des halbits d'homme, afin de 1rompe r la surveillance des gardiens et encourager les chrétiens dans leurs tourments. Quel'les femmes que ces chrétiennes des premiers sièdles! Ah! si nos lemmes et nos jeunes filles d'aujowxPhui le voulaient, comme ces lem· mes d'autrefois, quelle iransfonnation rapi· de s'opérerait dans nos famines el dans Ja société, car ,personne au monlde n'est plus capable qu'une femme vertueuse d'apprendrt et de faire pratictuer à l'homme tout ce qu' eJ.le voudra et si el!e sait imprégner son ln~ de christianisme, e11e en fera un héros! .Mais, vous n'êtes pas s·ans me demander su·r quoi pourrait b :en s'exercer votre apostolat et comment vou s devez vous y preo· dre? La réponse fera le sujet de notre prochatne correspondance. Abbé SIMON.

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. ? A1-Je en ratson . ... :Le grand suisse me tendit, dan; sa grande main, une toute petite carte e l je ltts: c Vicomtesse C. de F .. . Je regardai la pendule . .. 8 h. 1/2 dru matin !. . . Vi comtesse C. de F! . .. - Faites entrer! .. . dis-je au grand su!sse. Et je vis une personne très bien, d'une élégante simplicité, mais avec des vêtemenli de coupe 1d~~ ancienne où par-.ci par-là, ol devinait des adaptations économtques. Tout de suite, je pensa! que ma visiteuse ne venait pas rn 'apporter un billet de mille pour llte$ .!cales.

- Vous d~siret, Madame? . .. EUe se mit à pleurer! . .. - M. le Cu.ré, je suis très émue! . . . Je viens vous trouver parce que je ne puis pas faire autrement ... 01cusez-moi! .. . Cela va

passe-r . .. :Les lumes redoulblèrent . .. Pour les essuyer, elle sortit un mouchoir petit... si petit! ... :Moi, i'attendaios.. . Que vouliez-vous que je fasse? Enfin, elle pu t parler . - . Et et.le me r aconta ce <;_ue je pressentais d~là: Après avoir tenu une he!Je place en province, ses parents avaient perdu leur situation - inforlune courante, - müs ils en ~taient morts de chagrin. Leur fille restait seule au monde avec son titre de noblesse, quelques vêtements · et . . . p1us d'argent. Naturellement, elle avait pris le train pour Pari,s, afin d'en trouvf!r . . . - Et où logez-vous? - A l'hôtel. .. EUe me cita un ,petit hôtel dans un quartier perdu, où elle devait, chaque soir, verser 20 fr. entre les mains du ·logeur. Sans quoi, on lui mettait sa maLle dans la rue, et sa chambre aussitôt repassée à lill autre moins • infortum!J ». C'était, par conséquent, le cas classique, lequel, sauf un elort héroaque, s'achemine vers l'asile de nuit, Phôpi1al et le four cré· matoire. . Et .que comptez-vous faire?. . . lui d:s-je. - C'est précisément ce que je venais vou~ demander! ... Je suis bonne musidenne- .. Je pourrai peurf-<être trouver des leçons de piano? .. . Je n'ai pas d 'autre corde à mol'f arc! .. . Je 1evai les deux bras en l'air: - Ecoutez lbien ma réponse: Des Parisiennes de Paris. . . dies. prix du ConserYatoire, n'arrivent pas, c sur place » 1 à trouver des leçons!. . . Alors, vous qui totnœlez ici, d~semparée, sans relations! .. . et qui ne

pouvez pas attendre! . . , - Conclusion: il faut me tuer~ . • , . -Non . .. ça, c'est la dernière chose l ne pa·s faire. - Mais emfin, il faut manger! . . . payer mon hôtel! ... m'habiller! ... J'ai déj~ mis ce matin, dtu· carton dans mes dernières b ottines . .. Je la regardai plus attenti'Vement ... tfJIJ!e avait 30 ans . . . paraissait avoir de la santé, alors. je risquai le tout pour le tout . . . - Mademoise!l.e, j'ai !là, 10ut de suite une solution ·simple, la,quehle, d'abord, vous fera lbien manger, vous habilllera, supprimera votre hôtel et toute préocc~iion matérielle . .. ·P uis, el1le vous donnera, en plus, les char.mes de la vie de château, sans en avoir les inconvénients . . . Etes--vous femme l l'accepter? . .. ·La vicomtesse me regarda .. . - Dites tou,joul'\s? ... c Faites~vous femme de chambre "· - Jamais! ... oh jamais! .. . - Alors, je vais prendre votre nom, votre précai.r e adresse sur ce carnet ja·une, où cent autres attenden1 détil une plaœ qui ne viendra jamais. Je veus demande pardon... je vous ai traitée comme une femme for!e.oomme une Américaine. Car. plus j'a va ••c · dans la vie, et plus j'estime les âmes capa~les de d&ision. Jadis, quand la nécessité pressai-t, les vôtres, résoLument, mettaient leur blason dans leur poche! .. . - Mais, M. le Cu:ré, vous ne savez pas ce que vous me demandez! . . . Alors, vraiment, je me fis paternel: - Si, ma chère enfant, je sais ·le sacrilice que je ·vous ~mande . . . Je sais votre affini té ancestrale. .. Je sais que le travail n'est rien, quand il n'entraîne pas apparence de déchéance •sociale... !M'ais tout de même le Christ fut ouvrier! . . . Mais quarud· on est écrasé sous une voiture, on ne re· garde pas à ta main tentiue. . . • La vie va vous écraser ... » Combien j'en ai vu d'anciens riches qui végètent en marge de tout le monde .. . Moi, je vou1s propose ce qu'on


128 fait aux arbres pour 1es revigorer ... ·on les coupe au ras diU sol, et ils remontent en tempête, et dépassent sourvent les anciens. Je lui dis cela, et 'bien d'autres choses encore, avec tout mon cœur . .. Mais, elle seco-uait la tête en répétant: - Femme de charnhre! .. . M1 mère en. avait deuoc .. . Mors, comme je voulais la sauver, je m'en5onçai dans la réamité: - Faites 'bien attention! ... Je dispose, ce matin, d'une superbe p laœ chez de nouveaux riches ... Dans une heure, je ne l'aurai peutêtre plus. . . Comrbien vou's reste-t-il encore d'argent? .. . EHe tira un pauvre petit porte-carte danc lequel il y avail un billet de 20 ir .. .. un de 5 t:r., quelques sous et son retour de métro. - Et après? ... Nous nous sommes regardés ... - Et après?. . . insistai-je. j'accepte!... s'écria-t-e11e tout d'un coup. - Mais aJ.ors vous vous appelez tout simplement? ... - Oh! Ma.rie Durand! ...

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Et cela va?. . . lui dis-je. On le fait ai•l er!. . . .Mes maîtres sont enchauté.s de moi . .. - Je pense! ... I 1s m'ont écrit, huit jours après, une lettre enthou-sias-te ... - On s'm'arrache presque dans leur la. mille. Seulement ici, un soir, j'ai bien failli me faire prendre!. .. Je les s~tVais tous à la plage ... j'ai ouvert - et avec quelle joie, _ leur inutile piano . .. je me s.uis laissée entporter par mes souvenirs . .. quand, subite· ment, d.ans la g lace, je les aperçois tous derrière moi! .. . - Alors? . . . - Oh! ie m'en suis tirée! ... une bonne femme de chambre, ça se tire de tout. . . je suis maintenant réa11mée pour la vie ... Et même . . . figurez-vous. . . Oh! ceci, je ne sais tout de même pas si je -.:Jo:s vous le eLire? . .. - AJ,Jez toujours!. .. · Et el-le me confia une si jolie chose, qu'un jc.ur, ·peut-être, je la raconterai pour h con· solation de celles qui espèren t contre toute espérance. PIIB~RE L'ERMITE.

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Le Maflre de tout amour ·Ceci se passait, il y a trois mois. Or, la semaine de.rnière, sur la plage, au milieu de mes petits gars de la colonne, je me suis vu gentiment s31lué par une petite Noirmoutrine qui pa.raissai! âgée de 20 ans... Je lu-i ai -rendu son salut . . . Mais la Noirmoutrine se mit à rire: - Vous ne me reconnaissez pas, M. le Curé? . .. - Non .. . - Regardez-moi bien? ... Je regardai le visage distingué et de belle santé, -les cheveux modestes sous · la petite coirfile ~olie ... - Je ne vous· reconnais pas du tout! ... - Marie Durand? . . . - ,Eh! bien non .. . vraiment! . .. ALors, tout lbas, elle me rappela ce que je viens de raconter.

Nous n'accordons à la soumfrânce qu'un regard supenficieJ, c'est pourquoi nous ne '!'aimons pas. Voyons. Ja telle GU'elle es!: un acte renfermant un bien. Alors not:.s corn· :prendrons que .le Maitre de tour amour, qllland Il o'fu-e h croix, permet à sa miséricorde de nous livrer le plus grand, le plus préc:eux des hiens. Oh! oui, Dieu est si bon quand H laisse la souitrance venir à nous pour nous donner la Jacilité de 1ui sa-uver des âmes. Il est trop bon parce qu'Il cache dans l'éprel.l!Ve un moyen, une grâce d'amow- et cette bonté .t rop grande nous la méconnaissons, l'ignorons, l'avons raillée peu,t-~tre: nous ne L'aimons pas assez ... lEt cependant l'Ami divin a mis à notre SeriVÏCe la nature, ses pr-oductions, ses ·leçons, lorsque, à l'aurore, .la .rosée couronne de -diamants les f-leurs e-t les brins d'herbes.

Son Cœur a plié les éléments à notre usage, versé dans notre âme des pariurns immortels, baigné n-os intelligences dans sa Lumière, rplongé nos cœurs dans les dé:ïces de son A!mour. Il s'est mis Lui-même a u service des hommes: Jés-us~Hostie est l·e serviteur olbéissant de ses crêa'tures ... et sa bonté est méconnue! 0 mon âme, voudras-tu enfin comprendre et a~mer l'Amour?

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Religion- et Progrès Parmi les accusations sommaires autant qu'injustes que beaucoup de personnes apportent à ce qu'elles pensent être le procès de l'Egl-ise, il faut relever celle « d'obscurantisme •· Que n'a-t-on pas dit à ce propos! Des inte!!ectuels, dont Je rôle doit ~tre de gui•der l'opinion, n'hésitent pas à affirmer catégoriquement que l'Eglise est 1enne· mie-née de toute culture. Et cependant .. . Qui donc a créé l'écr:ture dont nous nous servons couramment aujourd'hui? Ce sont les moines de l'abbaye de St-Ma.rlin de Tours. Qui a introduit l'arithmétique arabe che2 nous? C'est un moine, Gerbert, qui devint le premier pape français. Qui donc a parié le premier, en Occ.dent, de la poudre à canon, du microscope et du télescope? C'est un moine français: Roger Bacon. Qui donc ~ fa i t conn:tître à nos marin:; la boussole? C'est un dominicain : Alrbert le Grand. Qui donc a dit le premier: • Tout gravite au centre •, donnant ainsi l':dée des lois de la pesanteur? C'es·t encore un dominicain: Vincent de Bau vais. Qui donc a proclamé que la terre tourne autour du soleil? C'est le chanoine Copemic.

Qui donc a découvert les lois de l'électricité? C'est un religieux: Beccara. Qui donc a découvert la pesanteur de l'air et inventé ie baromètre? C'est l'abbé Toricelli. Qui donc a déterminé avec le plus de précision la constitution chimique du soJeil? C'est un jésuite, le P- Secchi; et l'abbé Moreux n'est pas celui de nos astronomes qui connaît le moins hien l'astre du jour. Qui donc a perfectionn·é la sl!nographie, cet art qui permet d'écrire les paroles prononcées aussi vite que les prononce l'orateur, la sténographie qui est le gague-pain de tant d'employés? C'est un curé de l'Aisne qui vient de mourir et se nomme Duployé. Tous ces grands savants, tous ces inventeurs qui honorent l'humanité et en sont indis.cuta-blement !es bienfaiteurs, étaient animés et nourris de principes religieux. La Religwn n'est donc pas un éteignoir. tLa foi . chrét:enne laisse donc intacte la raison. --i)--

L'inventeur du parapluie Il a bit vraiment, cet été, un temps à parler de parapluie, encore que souvent le pauvre • pépin ~ était obligé de capituler devant les cata·ractes célestes. Qui est l'inventeur du parapluie? tLe parapluie est un appareil dome!tique envers lequel on se montre généralement injuste: dès -qu'il pleut, on en reconnaît c in petto » Puti.Jisdion et on la proclame parfois; mais aussitôt que le temps est redevenu beau, on •l 'oublie et on n'en parle plus. A plus forte raison ne se préoccupe-t-on jamais de savoir qui l'a inventé. Il est vrai que cet inventeur est anonyme, comme le sont beaucoup de .ceux dont l'activité créatrice a rendu aux <hommes les services les p\ts signalés. Tout œ que l'on sait, et tout ce que disent les enrcyclopédies, c'est que Je parapluie n'est entré dans nos mœurs que


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depuis 150 ans ènvi•rort, ef qu'il est d'origine Une belle prière pour les familles chrétiennes anglaise. !D'après l'opinion la plus probable, c'est Divin Jésus, qui nous avez appris à deman. un domestique qui en eut U'idée; en tous cag der au Maître de la Moisson qu'ii enrvoie dea les hôtels et les cafés furent les premiers ouvriers à son champ, daignez susciter, daas à l'adopter; les établissements publi'Cs du bel J',i::gJi•s e et dans ce diocèse en particulier, dt air, comme on disait a•lors, en :possédaient nombreux et saintSt Prêtres qui procurent pa, deux ou trois qu'i•ls tenaient en xéserve et leur ministère le salut des âmes et la gloirt qu'ils prêtaient en cas d'orage aux clienb de votre Père. que leur voiture ou leur ohaise à porteurs 1Et, s'il vous plaisait, Seigneur, d'en choi· n'attendaient pas sur ia chaussée. Un hom- sir au sein de notre 1amille, en cet instant me de qualité ne s'en fut d'ai1leurs jamais agenouillée devan·t vous, ce serait de tout chargé lui-même et se remettait de ce soin cœur que nous rvous en Tendrions des acau IJa.quais. Cela se comprend, au reste, les tions .de grâces éteroellement. parapluies étaient alors très lourds et les {Prière en usa.ge dans le diocèse français porter devenait vite une jatïgue. rEn 1778, le de Quimper.) parap'luie n'était pas encore universellement --0 accepté; on le considérait comme manquant d'élégance (on ne tlisait pas encore inesthétique); dans les maisons nob1es, il en existait toute~ois un, de dimensions excessives, qui était suspendu dans le vestibule et dont Nous sommes encore en automne où, ies laquais se servaient pour abriter de la si le temps veut bien être de la partie, sont pluie nes visiteurs dans le trll!jet qu'ils avaient spécialement aimés l'ombrage et la tranquil· à faire entre .Ja porte et leur éGuipage. lité des bois . .A travers des champs labourEs Peu 1\ peu, les étrangers, séduits par sa et de vertes prairies. un sentier solitaire commodité, prirent l'habitude de s'en servir. m'y conduit. ·Bientôt les arbres dressent de· Mais .la /Révolution vint, durant laquelle les vant moi leurs somlbres colonnes. iLe chemin sans-culottes subissaient les averses sans pénètre dans la demi-olbscurité.. . 0 bien .chercher à s'en protéger autrement que par hEureuse solitude de la forêt! Tu calmes l'A· d'amples manteaux. Ce ne fut que sous •la me par ton silence presque •religieux. Tu lui Restauration que les émigrés •qui avaient fais ouibl.ier les 1bruiis du monde et la rem· trouvé en Angleterre le parapluie, rêduit à plis de paix. .Combien j'aime à te parcourir! des dimensions •raisonnables, entre les mains Je m'arrê~ . .. Au tronc d'un sapin élan· de tout le monde, en imptantèrent définit:ve- cé esJt suspendu un crucifix. Jadis, rapporte ment l'usage en !France. Louis-Philippe er. la trardition, un pieux paysan le sculpta el fit presque un attribut de sa royauté bOur- sut lui donner l'expression douloureuse qui geoise, et, triomphant, < qe pépin » se ré- suggère au chrétien la 1:éflexion salutaire. Je pandit si hien qu'à Fheure actuelle on le con- le regarde, et je .remercie Jésus de l'amour sidère partout comme l'indispensable compa· qui caùsa son ineffable martrre. Je ne puis gnon don1: l'usage n 'est plus interdH qu'aux m'empêcher de songer ensuite à celui dont militaires en tenue et aux sergents de ville 1a main tailla cette croix ru~tique. C'est une d:ans l'exercice de leurs paci.tiques ton.ctions. bonne pensée de la p lacer à cet endroit. Les 1Voitlà la véridique histoire du parapluie; promeneurs, les bûcherons, les pauvres al· il n'est guère vieux que d'un siècle et demi, lant recueillir les branches mortes, tous sa· et pourtant beaucoup de :personnes s'imagi- luent au passage le divin .Ami. Son chef sa· nent, sans Àoute, GUe Noé avait déj~ un pa- cré esi toujows orné de verdure et de simples flelll's, don des passa.n ts soucieux de lui plai· pluie.

La Croix de la forêt

tt· Aussi, l'h'1.11nlble travail de œt

homme ignoré, gravant dans le bois les traits de StOD Dieu, est devenu la rsourœ des hommages qui réjoui'Ssent le Sacré~Cœur d:ans la forêt isolée. Et [e Christ protège le voyageur, inspire de saintes pensées au bûcheron, sourit 8 u pauvre ;q ui ramasse le lboi's mort. •En toute saison, je pense au ~~:ruci!ix de la forêt. ll.e printemps met autour de lui sa pa· rure nouvelle qui s'emlbe1lira des splettdeurs de l'été. A son toUT, 1'automne lui prête son m3nteau 'd 'or .soutaohé de pourpre et son écharpe de brume. IM.ais void l'hiver, à la rdbe de trimas éclatante et glacée, qui voudrait fermer tou.t accès aux sentiers jonchés de mort feuil lage . . . Ton dôme de verdure d'or ou de neige, jolie forêt, a:brite avec rai· son l'i1nage du Sauveur. N'esf-<e point ta sœur 'de Judée qui Œournit le bois de ·ta croix ignominieuse, auJourd'hui· signe de sa· lut? 0 .J ésus cruciJié, mon espérance, soyez a· doré, aimé, Temercié partout où se rencontre votre étendard : au bord du chemin, dans la prOfondeur des ~orets, ou dominant la colline du !Village. Mais soyez-le surtout dans les ,âJmes de vos fidèles. 1

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mobiles, on ne craindra pas cependant de les laver minutieusement à l'e au de soude. Le ·sol doit également être nettoyé afin d'en éloigner tout germe de pourriture ou de moisissure. Ces divers nettoyages ont pour but de diminuer les chances de contamina• tian des fruits et de leur assurer une conservation à l'a,bri des végétations parasites. \Les diverses sortes de fruits seront rangées selon leur ordr-e de maturité, de ,façon i ce que ~'on n'ait pas à toucher aux espè· ces tardives quand on va chercher les plus précoces. Il se forme en effet une sorte de couche protectrice onctueuse, sur ·la pelure du fruit; il faut bien se garder d'y toucher, car cette matière évite la pourriture et empêche les sucs de se dessécher. La lumière et la chaleur hâtent la matu· rité dlt fruit. Si l'on tient à le conserver plus longtemps, il ;gu,ffit de laisser portes et fenêtres ouvertes avant les premiers froids et d'obstruer au moyen de papier les ou· vertures qui donnent de la lumière. Nom!bre de 'Consommateurs n'encavent - faute d.'u n loca•l •sufffisant ou butte d'argent - que de très modestes quantités de

h>uits.

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L'encavement des fruits et des légumes 'Le temps est ~là bien venu de s'approvisionner en fruits pour l'hiver. Mais chacun !le dispose pas d'une cave qui se prête à la conservation des pommes et de~ poires. Dans les viUes, la cave est exiguë, soumise à tous les changements de température. On arrive cependant à obvier dans une certaine mesure à œs inconvénients. Voici quelques suggestions: Avant de mettre les fruits et les légumes m cave on brossera soigneusement les murs du loc;l et on les aspergera ensuite avec du lait de chaux. On sortira ·les casiers mobiles destinés aux ,pommes et on les lavera soigneusement à l'eau de soude, pour ne les remettre en piace qu'après les avoir laissés ~cher. Si les rayons à fruits ne soni pu

La femme moderne et la mode Un des :Phénomènes les plus singuliers de l'après-guerre, c'~t !que l:es iemmes, •qui 1amais ne surent se libérer de la mode, ont volontairement, depuis la ,paix, aggratvê leUT 'servitude. cIl n 1y a pas g~"and'mal à cela, dira-t-on, et .cela fait maroher le •commerce . ..» Entendu! Je ne recrimine ni sur le temps per,&u, ni sur l'argent dépensé. Ce qui me sembl·e dêplorable, c'est qu' au d:e,gré actuel, ],'assujettissement à la mode du .g-oût ifémi.ndn, <te la volonté féminine, deprime, débilite et fin\t ·p ar annihiler ~l~un et 11'autre. lA.insi s'exprime M. •Prevost de d',Acad'émie française. ',~


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!Sur un mot d'ordr-e émis par une au· Des .artistes célëbres? 'Des ·peintres? torité anonryme, la plupart des femmes, Des scutpreurs de génie? IDes poètes? aujourd'hui, non seulement se soumet- IDes érudits du costume? Des beautés tent à l'injonction, mais estiment que professionnelles, désignées par la na. œtte injonction est équitable, salutaire, ture pot11'1 imposer leurs lois à :leura pleine de sens, de goût, ,d)e génie. Bien mieux: elles ne se soumettent pas avec des Téserves, en disant, par exemple : c C'est coûteux, mais .oomment fat· re? ... », ou !bien: «C'est laid, mais comment porter au1!re dhose sans se singulariser? ... ,. iE'lles se ruent à 1a servitude a'VIec ]oie et admiration. Dis-cuter ·l'autorité qu~ transmet la mode leur semblerait un péché ,contre l'esprit. lE t la mode, aussitôt qu'elle est transmise, leur paraît attrayante, harmonieuse, beUe ..• Comment !ne se tmwve-t·il :pas cent ~mes, dix femmes, une femme, pour aff'I'onter œtte autorité mystérieuse, anonyme, ·et la discuter? .Pour se dire: « Mais enifin, qui est-ce :qui me commande de monter mon tal-on sur une petite échasse, au .risque de me déformer .le pied? ... IDe couper ras Ides cheveux .que les coiffeurs "mettront en reserve, poUT en lfa!brfquer des postiches qu'ils me vendront fort cher ran prochain, la mod·e ayant changé? . . . De me comprimer la gorge ,dans des appareils tortionnai·res, alors que vers 1890, on vendait aux :femmes d'es cap· pas » supplémenta'Ï.res? .. . .De me coiffer .d'une l>out1guigillote, qui .masque la moitié de mon visage, alors qu'il y a quelques ·dizaines de mois, une femme devait s'as~oir sur le ·plancher de l'auto, pour que son -cha.peau parvînt à s'Y loger? . . . Qui .a le pouvoir de m'im,poser ces changements qui me ruinent sans m'ernbelJir? ... Qui? ... » Si une :femme s'appliquait résolument â cherdb.ler ·la lfêponse à .ces .questions, qu'est--ce qu'elle découvrirait, oeulf fois sur dix, dmièr-e ;le V'elum sa· cré où se dissimule 1a dflesse )Mode?...

sœurs moins belles? ... Allon-s :donc! Rien de t-out cela!. .. Le iVe]um sa.cro-saint dissimule à l'ordinaire u:n louche assemblage de mer. cantis, dont la moitié ·sont des métèques, s'eff011Çant, non pas d'innover vers Œe plus beau, mais V·ers le 'Plus ch·er, et surtout de favoriser certaines combinaisons de fabricants dbétoffes, d'imporla·teurs elle fourrur·es ou de plu m-es, bref un .groupe d'·entrepr.eneurs et de courtiers utilisant, 'à des soldes de famine, quel1ques misérabl.es dessinateurs . . . Telle est la divinité suprême dont Sa :Majesté la ·Femme reçoit l'inspira-tion! Voilà dlevant quo-i -elle s'indine. ctœu:r. cor;pos et ·esprit! Vonà ce qui lf'égit, avec son budget, son programme de vie. 1Pire que tout, voila de quoi eUe reçoit et a-ccepte la formation, l'orientation de son (g'.oût!

Variétés Nêologiamea Qui J'etl't ~u·? Parmi J.es mots .qui ne fi· gurent pas oocore alli dictionnaire de l'Aœ· tlémie, et que celle-ci sera invitée A examiner, en vue de leur aldmission dans I'lditioa de cet ouvrage devant paraître l'an prodtal.a, sont les tennes coo.rants ~e c baignade, lill· !erine, banaliser, !banditisme, béatement, bedonner, bigoudi, bistrer, !bougeotte. t.riaebise, budgétivore, !bureaucratique,,. etc. Et nous ne sortons pas Ide la lettre B. Conibien d'écrivains s'étonneront li'avoir, en créant œs mots, cotttnis des barbarismesf L'AcakléWe, en leso aklo/ptant enfin, les baptis~a simplement néologismes, et, colllllll ·disait Ca!pus, tout s'ai'l"8!1gera.

Le mal de montagne Un sava.nt ,italien, Angeli, attribue le mai de montagne non pas là la diminution de pression de 'J'air ni à ra Nr~cticm de l'oxygène, non plus à J'action des rayons ultraviolets, mais bien à la composition chimique de l'atmosphère dans les hautes :régions. Dé)ll sur le sonunet du Mont-Blanc ou du Mont~Rose, l'air !Contient .une série d'alimenta oui sib1es pour l'organisme, ainsi des oxydes de l'azote, l'ozone, le superoxyde d'hy· drogène et le nitrite rl'a.mmon:um. ·I ntroduits par la respiration, ils peuvent provoquer des dérangements et ils sont peut~tre la <:ause du mal de montagne. L'extincteur des 61olles Un journail français nous donne ces renseignements curieux sur celui qui voulait éteindre les étoiles du !Ciel: c Depuis plus d'un an, lM. Viviani est entré dans une maison de santé très fréquen~ rpar ,]es hommes politiques ·contemporains. ,Là, l'ancien président du Conseil es-t l:levenu très pieux. Chaque fois qu'il descend dans le jardin, sa disiradion préférée est de façonner dans un !bouquet d'arbustes, un si· mulacre de chapelle pour Ja,oquelle il s'est pro· curé plusieurs candélabres qu'il garnit de bougies. [)ès que son autel improvisé res· plendit 'de lumière, il s 'agenouiUe et pr ie 1\'ec ferveur devant œs minus.cules étoiles qu'i'l rêvait iadi1s d'albolir et •qu'il tient fant • aiJ.lumer a.ujou.rd'hwi. • Quand on a d•s princlpea •••

Il s'appelait Sos1!hène Ba.rbemo1le. C'était un brave homme et un esprit fort. Un jour qu'un intellectue1. l'avait entendu raisonner (?), œlui<i lui avait dit qu'il était de l 'école positiViste d'Auguste Comte, et i'l l 'avait tcru parole.

Or, voici .ce I'JW ~in1. Un •iour de vent d 'est et lie giboulées, SOS· lène ,dut se ren\ire à 'l'enterrement d'un uni. Bien entendu, il n'enJtra pas dans l'é-

flise l c:anse de ses prciru:ipes· ,11 resta dehora l faire Jes cenf pas, iCqlleD!dani qu'une pluie

diluvienne se mettai1 à t<knbe.r. stoïque, il tint thon avec ses prink:ipes . . . et son para• pluie, œ 'GUi ue l'empêoha !Pas d'avoir les pi~ds et les jambes c !pOSitivement • tre~s. De U\, un énorme <:atarrhe, qui empira su• bitement. Sosrf'hène demanda le prêtre, moul'ut, et entrn dans J'église pour la première fois de sa vie d~adU'lte. :Il ne put faire les œnt ,pa:s. :Dels ami's à qui ~1 avait .montré l'exemple 1les firent ,à sa 'place .• . . .. 11 paraît que c'eSit la coutume en œr· taines paroisses. Les hommes entrer-ont à l'église pour un ma:riage, ou pou.r un baptême; mais ils n'entrent pas pour une in1wmafion..• Ra1contez-leur J'histoire de Sosthène •Barbe· molle.

Un livre trop bon conseiller C'est une exœllente et •charitable pensée que de pourvoir de !bons livres 'les b:.bliothèques des prisons, mais on vient d 'apprendre il la maison 'Cellulaire principale de Syd· ney ·qu'il ~au.t apporter un ·soin particulier au choix de œs ouvrages moralisateurs. mis à la disposition 'des :ncarcérés. 'l e chapelain de la prison, •qui faisait offi. ce de :bibliothécaire, s'apercevait depuis quel· que temps que cer·tain ouvrage était beau· coup. demandé. Or, il s'agissait d'un traité de m~<fucine 'qui, de prime albord, semMait bien aride et ne présentant pas grand attrait. Le chapelain prévint pourtant le directeur et. à l'examen, ils s'aperçurent que le livre si disputé contenait des renseignements sur l'art de simuler toutes sortes de maladies. ILes prisonniers s'en déleotaient, y appre· naient mille ruses et, se faisant p or ter malades, parvenaient sans peine ·à c bourrer le crâne • du médecin qui, candidement, les envoyait couiler du :bon temps à l'infi11~rie. •Le liv.re trop précieux conseiller a éi é rayé du catalogue. La population de l'Inde C'est en mars 1921 que l'on a procédé au recensement de la popuJation de l'Inde, le plus important que l'histoire ait connu. Cette population, qui est de près de 319 mil-


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184 lions d 'âmes, n'a que très peu augmenté depuis le recensement qui précéda : de 1,7% au lieu de 7% pend'a nt la période précédente. Cette faib 1e augmentation s'explique avant tout par ce fait que la grippe a fait en Inde des ravages effroyables pendant les années 1918-1919 et a coûté ·la vie à 12 millions d'habitants, soit à peu près au 4i% de la population totale. Plus de 125 millions d'' Hindous ont été atteints de la: maladie et la mori81ité fut d 'environ 10%. Si l'épidémie a décimé si cruellement •les •h abitants de 1 'Inde, c'est qu 'elle vint après une série de mauvaises récoltes qui avaient a·ffaibli les Hindous et, par conséquent, diminué leur capacité de ~sistance. [!Inde res.te un pays avant tout agricole. le 73% de sa population est occupée aux champs. Sur 10,000 h·a bitants, 96 se livrent à la mendicité, au vagabondage et à. d'autres • prolfessions • indéterminées. Quant à l'instruction, elle est encore très rudimentaire; 82 habitants sur mille savent \ire OtL écrire une lettre en langue indigène.

Délicieux embarras Dans une petite chapelle des Missions a.fricaines deux petits noirs se préparent tant bien que mal à entrer au confessionnal. C'est âiemain qu ~ls doivent faire leur première Communion. Tou~ à coup, .J'un se pendhe vers l'autre et lui dit : - Fnnçois, je cherche dans mon cœur, mais je ne trouve rien. .Prête-moi deux de tes péchés-. . . C'es•t pressé. Regarde, c'est tou.t de suite mon tour. - Moi, répond René, je ne trouve rien non plus. - . Hélas! Comment faire? C'est bien tnsie! - •Ecoute, René; je vais dire: Mon Père, je m'accuse de n 'avoir fait aucun péché ... c'est ma faute! c'est ma !autel c'est ma très grande faute! De tout mon cœur je demande pardon! - Bon! je dirai comme toi . .. , et pu:s Je

Père nous donnera une grande pénitence pour avoir fait ainsi ... . .. I.e Père les écoula it, il sourit, leur an. ge gardien aussi s ans doute . . . Et dans leur cœur innocent, leur âme :toute blanche, jé. sus desœndit !e lendemain, avec joie et amour.

Oda il 1• coquille lrpographlqu1 Je vais chanter tous tes hauts fUs, Je veux dire tous tes ..forfaits, Toi qu'à bon droit je qualifie Fléau de la typographie. S'•agit-il d 'un homme de bien, Tu m'en fais un homme de r:en; FaJuof-il quek}ue a:ction insigne, Ta malice la rend indigne, Et par toi, sa caracité Se transforme en rapacité. Que sur un va:sseau quel<tue prince Visite nos ports en province, !D'un brave et fameux amiral, Tu fais un fameu~ animal, Et son émotion visible 1Devient émotion risible. Un Siavant maître fai·t des cours, Tu lui fais opérer des fours ; H rarle du divin H~jmère; 0 sacrilège! on· lit commère ; L'amphithéâtre et ses gradins Ne sont plus que d'affreux gred:n~; :Le professeur ciie Hér odote. Tu dis : Le. professeur radote. •Puis s'il allait s'évanouir, Tu le ferais s 'épanouir. 1Léoni·das aux Thermopyles .Momre-.t-il un beau dévouement, Horreur! voilà que tu juibiles !En .Jui donnant le dévoiement! La guêrlaon del lvrognal On sait .que les Spartiates, pour in~irer à leurs jeunes gens l'horreur de l'ivrognerie leur !faisaient contempler des esclaves ivrts. ll est possible <;.u'un tel spectacle eût quelque effet sur ces adolescents déjlà entraînés à une vie austère, mais il n 'est pas dit que la bonte Œ(lt une cause suffisante pour gué-

rit l'ilote de son vice. Car ainsi que dit le proverbe: • Qui a bu, boira • , et il est ma1aieé vraiment de corriger un iiVr ogne. iLes Norvégiens cependant s'y sont essayés, et d'après les nou'Velles qui nous viennent de Soandiinavle •il paraît qu'ils ont troUNé la boJVIe méthode pour réuss·ir. tl)ès .qu 'un • poivrot » eM sous clé, condanmé à q·uinze Jours ou un mois de prison, on lui donne du vin pur à boire, et l'on mélange du vin à tous ses aliments : -il n'a que du: ,pain trempé dans du vin, de la viande cuite au vin, etc. ILe premier jour, to ut va bien, mais les jours suivanf6 ... Le marheureux ne tarde pas être ·tellement écœUTé de ce régime homéopatique qu'il jure ses. grands d:eux de ne plus jamais se griser. On ne J'écoute pas, car se1'1!11ent d'ivrogne est fragile, et, SOU/Vent, après trente jours, on a pu con~ater des cures radicales et sans aucune ~cid1'Ve.

Lai éco1a1 ae vldenl La diminution du nombre des enfants a r;bligé la commune de Lul~y (Vaud) à remplacer son insti·tuteu:r par une institutrice. On sait que les êco1es <Vaudoises. comme les écoles neuchâtelo:ses, voient diminuer constamment te nombre de leurs élèves. Trislte conséquence des mœurs du temps! L'Anglala el le rond de teulre La scène se passe dans une brasserie où l'on sert la :bière sur un rond de feutre ibrun. [!Anglais en question , de-vant qui le garçon venait de déposer un lbock de bière avait sans doute soit: il lbut sa lb;ère d'un seul trait. ILe ibock terminé, il considéra !e rond de leutre, rêveusement. n le prit ensuite, et, le portant à sa bouche, il essaya de J'entamer de ses fortes dents blanches, mais vainement. Et le reposant sur la table, tde nouveau il médita un moment. .Puis, au bout de quel(tues minutes, il sortit de sa ;poche, furtivement, un petit canif. Après quelques e!liorts, il réussit à cou,per le rond de feutre en minuscules morceaux qu'il se mit à absorber l'un après J'autre, à

grands Eill!or ts de mâchoire. C'était plais1r èe le voir masti quer . Les Anglais sont de forts mangeurs. La preuve <;u'il en donnait était péremptoire. Cependant, cela n'alla pas sans di111iiculté. Quand eut disparu le dernier morceau. l'insulaire avait la figure rouge et sa respiration haletait un peu. - Garçonne. dit-il, une autre bock, je demande. •Mais, si vous plaisez, sans biscouit!

Pie Xl el 1e1 relralles ter1116aa Que les catholiques qui pourraient douter de la valeur et de 1'importance des retraites fermées comme ceHes qu'on s 'etiforce d'intituer un peu partout, lisent ces ligm.. du Souverain Pontife. «Nous sommes absolument œnvaincus que la plupa.rf des maux actuels dans le monde chrétien proviennent de ce qu'on ne prend plus le temps de rentrer en soi-même pour réfléchir. C'est pourquoi nous désirons vivement que les retra:tes trouvent une diifusion de plus eu plus grande, et que les maisons de retraite, véritables. universités de vie chrétienne se multiplient et prospèrent •· Toujours plua grand 1 !L'ou vient d'achever en Angleterre le plan d 'un avion géant dont la constr'Udion commencera prochainement. Cet appareil, qu: sera muni de 3 moteurs de mille chevaux, pourra effectuer un vol sans escale de 2000 mi1'les. Il sera destiné à assurer le service entre Lond:res et MaHe. \foi!~ un conctlll'rent pour les zern>elins! Ce que l'cali peul lire Le record de Ja lecture semble avoir été bdtu 'Par un professeur i:danatis, qui ~ ten:d pou'Voir lire 4200 ~s l. la. minute. C'eSif un record, certes, mais dangereux fPOUr <;ui te ldéiient, 'Car œ oculiste français, 'M. Henri '}av·atl, mis au courant de œHe per~ormance, ~rssure que nuilile vue normale ne peut résister longtempS' à U•n: pareil su:rmena·ge. « Il est facile l. un lecteur entraîné, dit-il, de JÎ!re 100 lignes ~ la minu;te, mais il ne


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raut pas oublier que œ1a représente 6000 Au surpllliS, lire vite n'a e.uoun rapport avec <liTe bien- Ce n'est pas tant la quantité de matières qu'il ingurgite GUi nourrit cr•homme, mais leur !Valeur nutritive. Il en est de même poutr la 1edure. Tant âe mots parcourus aussi ra.pitlement sont imHges1es pour le cerveau. 'E t puis, en fait, qu'es.f-ce qu'i.l en reste? L'aRnée sainte

55 pè'erinages pour le prochain

jubi l~

ont été annoncés, à Rome, des plus diverses cont·rees du monde, au Comité de l'année sainte. P.armi les premiers, 1e pèlerinage lU· gentin arr:verait pour J'ouverture de la porte sainte. Un pèlerinage de 600 Chinois arrivera en janvier. Les veuves de guerre fran· çaises arriveront en ~vril. On prévoit, en owtre, la venue de nombreux pèlerins français et hollandais pour les canonisations et les béatifications dont les dates ne sont toutefois pas encore fixées.

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Nuages artificiels .O'iniéressantes expériences viennent d'~· tre faites sur ·l 'Almend, .p rès de Thoune, au su~ei de la ,proiduction de nuages arfficlels pour ta dissimœlaition d'objets militaires. (arül~eT.ie, gares, e/k:.). iles expériences onl été poursuivies sur ta hase des résultats obtenus dé!ih à Thoune et ensuite à liEcole polytechnique. sous la diredion du chimiste Dr S:chmutz. En un court espa:e de temps, de grandes surtfaœs oot été pnses d·ans un nuage, qui est resté :longtemps sur place grâce au faible mouvement de .J'air. Les objets sont :rendus invisibles.

On ne le fêtera paa 1 Sait--on çue )e phyUoxêra, œt insecte nui· siible vivant sur ~es l['acines de 1a vigne et qui maRgré sa petitesse a détruit des vignobles entiers, peut ~él&rer, !Cette antttée, le !S~me anniversaire de son enltree en Suis·se. C'est en 1869 qu'il iut .impor.té d~ Angleterre à Pre· gny, près Genève, 'dans ,les serres de b ~ pagne appartenan·t à Ja famille Rois!Chil!d. De Leur logique Ce bon M. X. se vante de n'avoir jan~ais !là ii s'est répandu dans :les vignobles voisins eu d'autre religion que celle de sa consc:en- où i~ fut découvert en 1874. ce... et c'est dans cette reli·gion qu'il élève Trais ans plus .fard, en 1877, ·on lle constason moutard ... en même temps que dans J'a- '!ait dans .Je vignoble neuchâtelois, où il ava!t mour de h .Jiberté et dans la haine du des- été transporté par des plants américains. potisme. Dans les années SIUÎvan1es, l'insecte fit une [.'autre jour, ü'ai entendu entre eux ce apparition triomph'<lle en :Va~ais et en Haulebout de d~alogue: Savoie; c1e51t en .1886 que ~ut découvert le - •Pourc;uoi qu'ils ont renversé l'ancien premieT .foyer sur terre vaudoise. Depuis régime, no~ aïeux, dis, papa? lors .iJ s1esi répandu • avec succès • -dans - Parce qu'il ·les opprimait, mon fils. tout 1e vignoble suisse où ~1 n'a cessé de - Qu'est-ce que c'est qu'OIPPI":mer, dis, causer de grands ravages. 'Nous en savons papa? quelque chose en 'Valais! - C'est contraindre que'qu'un à penser A ~oup sûr ce jubi'lé ne sera fêté nuHt ou à faire ce â <;uoi il ·ne croit pas ou ce par.t! Ce 1qu?on ~UJt enregi-strer, c'est ,a tut. qui lui répugne, mon 'fils . - !Pourquoi alors que tu m'opprimes en te at'tive poursuivie au .cours de ces dlca· m'empêchant d'aller jouer dans la rue, dis, - des, lutte qui a pemtis d'emayer les dollt' mages en ;remplaçanrt les ceps du pays par papa? - C'est mon devoir, mon fils. Et d'ail- des plants ~'origine américaine GUe l'insec·fe ne peut ,pas épuiser. 1eurs ta conscience... - Po!li'quoi qu'eHe a le droit de m'opprimer ma cons·cience, dis, papa? Ce pauvre M. X-.. n'en sortiora jamais!!

Le Rosaire

·g rains de chap-elet, prennent l·eur •envoiée bien loin des « Av.e »? Le RosaiISur œtte prièr-e que l'Eglise nous re, pour eux, ,c'est, si l'on peut ains1 appelle à récit.e r .pendant _tout un mois dire, une longue distraction vers Dieu· et :que les vrais chrétiens a•iment ccm- dans la dlirection qu'impriment leu.r~ m·e .l'ho~age :d-e leur piété filiale, ja- lèvres, leur âme monte et s'élève· Pt mals sahsfaite, envers leur très aimé:: cette ascension même qu'elle fait ·a~­ iMèœ du Ciel, un écrivain catholique d<>ssus des mots, au-d·el1 des mots, la des ,plus goûtés a écrit récemment une rend plus proche encore de Dieu de ' page admirable dont nous donnons un Dieu .qui est l'Inconnu. T·elle est l'inouïe richesse de cette ! extra it : oraison des humlb·les. La plus profonLes «Ave», dont l'wn remplace , 0ie des prières est en même tem,p la J'autœ, diisent tou1jours la même chv- plus ,coutumière, la plus a·ccessible3 à se; et ·ce rythme exalte t'âme dans une tous. 'L'art de lire les cathédrales. que atmosphère de prière. Il est scandé, ce - le peupl<e a perdu, aidait à cette comrythme, par Pachèvement de cha.que pr,éhension des mystères par le peupl·e dizame: et dhaque fois , c'est pour 1'2- croyant: les verrières lui reelisaient me qui prie l'occa•sion d'une contem- l'histoire de :Di·eu, joies et douleurs; J.es plation nouvelle. Les mots que les lè- rosaces lui prometlai·ent le règne dr vres prononcent. protèg-ent" et soutien- Dieu, la gloire. Les dloi.g-ts su ivaient nent les méditations successives sur les les « Ave)), les yeux suivaient l~s scèmystères, ils deviennent comme une é- nes d·es vitraux; et les âmes montaient corce à l'abri de la1qu~lle une sève spi- · montaient toujours. Oeorf{es Ooyau. rituelle s'épanouit et circule, la pensée ' ----opriante les déserte en même temps •q u' : elle les suit, elle !<es sunpasse eo m~me temps qu'elle s'en imprègne. Au-delà. quinze fois de suit-e, elle ·contemple le:; ' mystèr·es ·dont eLle se réj'ouit, dont elle 1 souffre et .dont elle triomphe; l'!itmosAHans, venez avec moi, chers recteurs el phère ffilême qu'ils lui ·Compose'lt est l€drices, faire un tour de promenade dans propice et nécessaire à cet essor. Cet- le jardin de roses de la bonne Vierge. Vous tc prière, ·qui paraît verbale, ·e st la plus hés itez à me suivre, ne me reconnaissant spirituelle. de toutes; cette iPrière, qui point, et la société d'une inconnue vous souparaît esclav.e, e.st la p:1us émancipée rit peu? Eh lbien! imaginez-vous que je suis de toutes; cette prière, ·qui ;paraît ru· une pauvre pèlerine •<;.·ui s'achemine pénibledimentaire, est la plus contemplative ment, comme vous"mêrnes, vers notre corn· de toutes et peut devenir la plus per- mLïne et céleste patrie, par les sentiers ar· sonneUe de toutes. dus de cette vallée de larmes. 1Et maintenant pa:rtons. Nous sommes en :Sur le canevas ·que Pâme s'impose, la méditation, ·à son. aise, .?1 son )V"é. oc!dbre, mois consacré à honorer la Viergt: fis~e J'image vivante de 'quinze mystè- ~vt:a rie. comme au' bea.u mois de mai. Deres; et qui dira tout ·Ce 'qu'il rpeut exis- hors, dans les champs et 'les prés dépouilter d'originalité ,puissante dans les lés de leur-s moissons et verdure, la naiure rontemplqtious de ,certains humbles tisse ,de buisson en buisson ces légers fils qui, ·courtbés apparemment sur leurs d'argent que le langage populaire nomme • les

Le jardin de roses de la vierge Marie.


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fils de la Vierge • et suspendant ces voiles boolon qui ne tardera pas à éclore; PUis légers aux a:rbres du cltemin, comme une , qu~nd la rose épanouie apparaît aux re: gracieuse perure prête à être o:fferte à l'lm- 1 gards dans toute sa splendeur, quel ravis. ma,culêe, si celle-ci vient à poser le pied sur · sement on éprou.ve! Ne vous êtes-vous pas notre gl-obe terre511:re. l incliné ~lors pour mieux a4mirer la fleur et Connaissez-vous cette 'Pein lure céles te où en resqmer le pa:nftmn? Et lorsque tout lt la Madrone, dans tout son charme virginal l parterre est en p leine iloraison, que de toute et tt-nant FEn5anl Jésus sur ses genoux. est part s'élèvent les branches chargées de fleurs a,s sise dans un jardin de roses ? Une douce 1 blanches, rouges ou jaunes, avez-vous a· joie est peinte sur ses traits et c'est ave<: 1 lors ressenti quelque ennui? Non, pas une une expression de bonheur qu'elle regarde ! sec.onlde. Le seul regret qu'on éprouve alors l'Enfant Jésus, tandis qu'autour d'eux s'é- j ne vient-ii pas plutôt de la pensée que ces p lluouissent des buissons de roses de foutes \ roses merveilleuses sont destinées à mourir nuances qui embaument l'air de leur par- , à peine écloses, que tant de beauté n'est qu' fum 1 éphémère? N'aurait-on pas voulu du moins Cette peinture est l'œuvre d'un illustre 1 pouvoir passer là de longues heures pour y mai·fre. N'envions pas l'artiste cependant, ou.bEer un instant la dure réa'lité de la vie? malgré son art et la gloire immortelle qui 1 .Eh bien! les roses bénies du jardin de la entoure son nom. Oar s 'il a su célébrer à • Vierge Marie sont plus belles encore que sa façon la Vierge Marie, nous pou-vons la ! celles de n9s parierres. Cha<j·ue « Ave Ma· louer à notre tour par la cou,ronne bénie du ~~ ria» qui monte d'un cœur aimant vers la Rosaire. Ne tressaillez pas à mes paroles, Mère de Dieu et que murmurent des lèvres vous qui lisez œd, ne voyez pas ici unique- , re~tueuses, sont autan1 de roses ben· n>ent un chlllpelet aux grains de bois qu'une ches, rouges ou d'or que l'on cueille pour bonne femme, à ce qu'il vous sernlble, tour- les Olfiri:r à Marie. Et plus on •récite avec ferne et retourne sans œin en marmottant ses veur la doUICe s,alutation angélique, plus ri· • Ave • du bout des lèvres. \Moi je vois, au che et p lus belle est la couronne de ro!'oe! contraire, par ces • Ave • redits avec une que nous tressons à notre divine Mère. Et à chl!JG.ue • Ave Maria •, songez que n.a.ïve piété et la foi simp1e du charbonnier, ~ éclore une riche moisson de roses qui for- vous vous inclinez, comme autrefois Gabriel ment la plus belle des couTonnes qu'on puis- à Nazareth, devant la Vierge immaculée se otf:rir à une 'Mère et ,Reine bien-aimée. '! puur lw redire à votre tour: • Tu es pleine N'est-ce pas le Cha'Pelet que tenait en ses , de grâ!ces! .. . le Seigneur est avec toi! • mains bénies la Vierge de Lourdes lorsqu' 1 N'est-ce pas pour nous une joie et un elle apparut à Bernadette à la grotte de ·Mas· , honneur de pouvoir redire les paroles de sabieUe, manilfestant ainsi sa 'Prédilection ) l'Ange à la pUTe et immaculée ·M ère de Dieu. pour cette mystique couronne de roses qu' Soy~z œrtains que chaque • Ave Maria • EElle-même donna fa.dis .à s. Domin!que ? mané de votre cœur est une nouvelle fleur Ne croyez pas non plus qu'on puisse é- qui va embellir le jardin de la Vierge Ma· prouver un instant d'ennui en disant le Ro· r ie. Ces fleurs sont invisibles pour nous, U saire. Vous est-il jamais arrivé de vous en- est VTai, mais les A.tnges les vo:ent et, avant nuyer dans un jardin rempli de roses? Loin lout, eLles réjouissent les re~ds de la gfode là, n'aimez-vous pas à y retourner jour r ieuse et divine Reine du Ciel. par jour et à y rester non seulement un Ne voulez"'Vous pas désormais considfquart d'heure ou plus, mais parfois une de. rer le Rosaire sous œt aspect et preodte mi-journée. Avec queUe joie on salue d'a- l'habi·tude de le réciter souvent, et n6ne bord la première feu!.l.le, messagère du petit . chaque jour de votre vie?

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L'Apostolat pour tous EX EROlCE DE L' AlPOSlULA T. L'Apôtre saint Pau'J nous dit, dans sa pre· mière épître à Timothée, que .o lui qui n'a pas soin des siens, particulièrement de ceux de s-a f~mille, a renié sa ~oi, et il est pire que les inŒid'èles • . L'Apostolat ùoit donc viser, avant tout, les membres de votre famille: A. Pour les ramener à Dieu s'ils s'en se nt éloignés. B. Au mo:ns pour les améliorer. les rendre plus Œervents. Dans presque toutes les larni lles, on trouve à exercer ce double apostolat. /[)ans une .première, c'est un père de fa· mille qui ne remplit pas ses devoirs religieux. nans une autre, on fré:ruente encore l'êg:i se, mais on se contente du strict nécessaire. Aibleurs, c'est •l'inconduite d' un de ses memlbres qui menace l'honneur du foyer; l'entente ne règne pas, etc. Il y a dans ces diliférents milieux, une œuvre de zèle à accomplir. COMIMBNT S'Y IPRBNDRE? Avant tout, une lemme chrétienne• do it roir s'il n'y a pas en elle un défa•ut qui pourrait compromettre la réussite. comme la mauvaise hUJmeur, ou la jalousie, trop peu d'a,jfectioo, des procédés peu courtois, un manque de tad, etc. Dès lors , elle doit se surveiller, se cornger eHe-même; cela avant tout.

MOYiEJNS A BMPLOYŒJR. Pan ni les moyens à employer, notons: 1. 1La prière de la mère et des enfan ts;

2. Une bonne lectu·re r!aite en iami'lle ; 3. tl es bons conseils donnés en temps opportun; 4. Ile sacrilice q ue l'on s 'impose en vue d'obtenir la [a veur demandée.

TRAIT VECU. Voici un trait qui vous tlonnera une idée de l'ingénio: ilé d 'une épouse vraiment chré· tienne. C'était un Cap' taine d 'artillerie, qui avait pra tiqué sa religion pend·a nt la Jeunesse, mais que la vic des camps en avait é'oigne. Son épouse qui était très chrétienne et très aiman te.. .réso'ul d 'entreprendre sa couver· s ion. Die imagina 'de faire une neuvaine à saint Anto:ne. Un jour, qu'el'le croyait propice, elle d\ t à sa ~i!Je Madeleine: Ma fi lle, ion père a pen:lu que'que chose de très important qu'il ne retrouve pas. Tu plaœras la statue· de saint Antoine sur 1le meuble que voici. avec des fleurs et des bougies, et chaque soir, nous prierons le bon sailli! d'aider ton père à retrou ver ~ qu'il a perdu. >La porte était restée enlr'ouverte à dessein, et le eap:taine, qui était à son bureau, ava it J!out entendu. Chaque soir. on adressait .à ·s,aiul Antoine de ferventes prières. le Capitaine ne comprenant rien à la cho1'e . appe'le sa femme et lui dit: Mais, Louise, pourquoi ces priè· res à saint Antoine? 'fu do's sa~oir que je n'ai rien perdu. - Commen.t? tu n'as rien perdu! Ecoute-moi: tu m'aimes bien et je t'aime bien. S'il 1a!tla it nous 'quitter, j'en serais au désespoir; - et moi égaaement, dit Je Capitaine. Eh 'bien! Un jour ou l'autre, il nous Jaudra mourir. Moi. j'espère a'ller au Ciel, mais toi, en vivant éloigné de Dieu , tu ne peux y prétendre. Tu as perdiu la foi de ta première communion , et cela me cause une peine immense, quand je songe à une séparation pour •toujours, et c'est ton retour à Dieu que nou::; demandons à saint An·toioe, ta fille et moi. tLe capitaine ne répondit rien, mais il réfléchi-t et .•q uinze nours plus tard, il se con· fessait; il étai~ -converti .


·140 '1...' AIPOSTOILAT DU OEHO~. 'L' Apostolrut de la Jemme et de la jeune lille 11e doit pas être limité à la famille, mais il doit ra'Yonner au dehot's. Pa.r·l out, il y a des pauvr es néce::lsi-teux, des malades, des pêcheurs olbs.tiné3, d-es enfants peu instrui·ls 1:le leur religion, des jeu· nes filles, doni la vertu est en danger, des mères de Jam]les peu préparées à é'ever leurs enfants ill y a donc là un apos-tolaJt à exercer individuellement ou par groupements. Les personnes aptes à l'une ou l'a utre de ces missions kie bienfaisance ne peuvent y rester indi!lférentes. Ce serait de l'égoïsme. A quelle œuvre une fenune doit-elle, de pré!fé1 ence, consacrer s.on aposto'la,t? A l'œuvre de « l'éducation fanùliale •, qui consiste à réunir les mères et futures mères de fami·lle, pour les initier à l'Art de bien é :ever leurs enfants par des conférences ou des leçons de pédagogie familiale. .La famille est le point de départ, la source ol! la société puise ses éléments . Si nous voulons a voir des peuples bons. il faut, avant tout, que nous rendions bons les omenlbres qui composent la famille. Qui doit faire cela? C'est la mère par sa re'lig:on, son dévoûment, la bonne éducation qu'elle odonne ·à ses cndants. :Le grand nom!J.re de ces mères ont de bonnes in~entions , m~i<; ne savent comment s'y prendre. Instruisons-les. Après cette œuvre fondamentale, je signaleJrai l'œuvre des catéchismes. les Cercles féminins oi:1 la jeune fille complètera son éducation religieuse et sera initiée à l'art d'élever les enlfants. Ce dernier poin t est le plus négligé et pourt.ant combien nécessaiAlbbé SI!MON. re!

LE NOYER Avec le châtaignier, -le noyer est le p·lus dé· contH et le p1us monl!Jlllental de nos arbres à fruit. Il Œait, surr Ies -terrains où iol prospère, de massives ill!ches de verdure; il allonge

ou raccoui'Ci( autour de lui, selon la matche des heures, des épaisseurs d'ombre veloutée. Les paysans d'autrefois prêtaient même A cette 01rnbre une sorte de pouvoir malélli~ue, bcile d'ailleur.s à collliurer, pwisqu'il Suft:. sait, pour la rendre inoffens·ive, d'enlever au noye.r un peu d 'écorce D'où le proverbe: • Marquez le noyer ou il vous marquera'· ]'ai connu personnellement plusieu,rs no. yers qui, ma.rqués ou non. n'ont jamais fait le moindre ma·! à personne. Ils étaient cinq, au bout du pré, derrière la grange, ayaut, comme tous les arbres, chacun sa personnalilé, •chacun son aspect et s-on visage. Tous vieux, mais l'un d'eux surtout, qui sem. blai.t l'ancêtre des .autres. tl..e tronc Cil était creux au point de formu une espèce de guérite où, par les :jours de pluie le berger s'a· britaii. Ses grosses !branches étaient creuses aussi et des guêpes y avaient leur nid. On les voyait étinceler sous leur cuirasse d'or, et leur bourdonnement, grossi par la cavité Ide l'arbre, êvoquait le roulement d'un tamlbour loiiJitain. Cependant. ce vieillard vê· gé!a'l resta.i t jOJyeux et fé'cond. Au printemps, des violettes lblanches emibaumaient l'herbe à son pied, et malgré •quelqtres .branches sèches; il répanldait encore en été une fraîcheur OJJRque. Mais j'atieste qu'on pouvait se coucher et dormir impunément â son ombre. A J'a.utomne, si l'année était .favorable, il donliQit autant de noix que ses compagnons, des noix allongées, minces de coquille, el qui vous avaJient un curieux petit bec d'oiseau. 'Et savez-vous à ~uoi Pan peut préVoir que J'année sera bonne pour les noix? Très sim· pie, attendu ·que, suivant la trald·it:on pay· saune, c'est pendant la nuit de Noël que 'es noix viennen•t tchoisir leur rplaœ sur les bran· ches du noyer. S'il ifait très .noir, elles s'en• tassent, elles se pressent, et se mettent sou· vmt deux ou trois ensemlble sur le même bourgeon. Mais s'.ïl fait clair el'les s'espacen~ et, ma foi, œlles •q ui ue .peuvent se caeer cammo:dément s'en retol1111lent d'où elld sont venues .. •

14,1 Les noix ne se cudlent pas à la main; ~les ·fornbent d'eUes-mêmes ou attendent qu' on les gaule. Vers la fin de septembre, alors que les .feuilles rommenœnt ~ s'ambrer, les noix montrent, à travers les crevasses •elu brou, leur museau pointu. Alors un hom.. rne grLmpe dans les ·hautes branches, et à coups de gaule, fouette les ramures pendant que les noix grêlent, avec un bruit mat, dans [es feuilles sèches. Ramasser les noix, c'est ~ travail de femme et d'enfant, mais quelles Jllains on s'y bit! Le savonnage Je plus énerriql!e ne peut rien contre le vernis jaune d'abord, noir ensuite, dont la noix fraîche vous imprègne la peau. Cela ne s'en va .que petit petit, et au bou·! de plusiems semaines. !Mais la noix vaut bien cette petite incom. dité; c'est un hon fruit, et qui a l'avantae, connne on dit à la œmpagne, -de c faire . oger ldu pain ». Puis, quand viennent les reiUées d'hiver, on se réunit, entre parents f voisins, pour la mondée. Ah! la mondée es noix. c'est loUit un poème que nous aiions à dire, m-ais ce sera pour u11.e autre [.ouis MEROI.BR.

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Pour gagner sa vie Voici une amus•ante anecdote qu'a:mail .à conter un des paysagistes français les plus lèbres du siècle dernier: Un 1oo.r qu'il peignait aux environs d'un illage, il pria un pa'Ysan de poser un inst en s'adossa111t à un vieux tronc d'arbre. 1Le paysan, un brave hOimme, se prêiQ au sir de l'a•rtiste. QU>and i'étude fut termiée, il s'approcha de l'auteur et regarda son

vail:

'

- C'est y moi que .vous avez voulu faire ? luj 'demand•a+il en désignant sa silhouet' largement indiquée en quelques touches. - Mais oui, c'est vous, ou plutôt ce sera ous, répondi~ ·le peintre en souriant. Et le pays·a n s'éloigna en haussant les éules avec un sentiment de pitié bienveilnte en murmuxant: - Ce qu'on eStt .tout de même obligé de ire pour gagner S\1 viel

Allons an cimetière 1 Une halbitude ·qui, av-ec raison, passe de pLu~'> en pnu.s d'ans les 1lllœurs, c'est d'aUer au cimetière le j()ur des Morts, ou dans l•e cours· de Novembre. Oh! la bonne et sa'l utaire coutume. Oui, allons au cimetière, rendlre vis-ite là nGs morns. Pénétrons avec r>e3tlJ·~ct et r-ecuei)i!.ement dans ·oe grand dorto';t où r·eposent les r·estes de ceux que n1>u 3 avons c.onnus et aimés. Tout y est sujet de grav·es, 1dle sérieuses, de .bienfaisantes rpensées. .Pensons à la fos~e profonde où l'on Jett.e des corps qui furent florissants de santé aussi bien que l·e nôtr,e, ·et où nous irons - bientôt Deut-être - les r·ejoindre. ·

Oh! oui, allons au cim)ltière! •Rien n 'est meiUeur pour nous, vivants d'aujourd~hui, ·qui serons les morts •de demain. Rien n'est meiiHeur que d'aHer pJ.eur.e:r, prier ·et réfléchir sur la tombe de ceux que nous avons .aimés et qui n'ont fait que fl'OUIS précéder dans -ce lieu où tous nous irons · à notre tour.

Oh! oui, allons au cimetière!

INiuHe part, nofls ne V'O~ons plus dair ·et nous ne pensons plus juste. Nu-Ile part, nous ne trouvons autant de l·eçons d'1e)({Périence -et de sagesse que dians ce lieu saeré. :En franchissant ta porte du .cimet-ièr·e, song.eons comlbien de fois elle s'est ouverte pour .r-ecevoir •de nouvel· ks victimes! 'En par·courant les tombes, pensons à toutes les larmes d'épouses, à toutes les .larmes de mères, à toutes les Jar· mes d'enifants, à toutes les larmes d'amis qu'dies ont vu ·cou:Ier!

Oh! oui, allons au cimetière! A·Hons-y dur:ant J.e mois de Novembre! Allons-y cha,que fois que nous somm-es imités à une sépu·Jture. Al-


14:8 Îon~·Y que.quefois tout e~rès pour re-

trouver, dans le silence, .}e souvenir de nos parents, :de nos amis, de tous ceux que nous pleurons.

Oh! oui, allons au cimetière! Et si nous savons réfléchir et com:pn:'ndre, certainement nous en reviendrons meil· leurs! •Mais si nous voulons que ees visites au cimetière nous soient vraiment pro'fitaMes à nous mêmes et à ceux que nous avons p·erdus, allons-y non seulement en hommes désireux dthonorer les .restes mortels de ceux qui furent nos ,parents ou nos amis; allons-y surtout ·eR chrétiei1JS, c'est-à~dire en croyants, portant au ·cœur l'espérance qui console - la .foi en une autTe vie où nous retrouv.erons ceux qui nous ont qujttés- ayant sur nos lèvres ta ,t?rière qui purifie ... - -- 0--·-

Conte fantastique Un jour, tous ces messieurs , qui avaient imaginé les écoles sans Dieu, éprouvèrent le besoin de <banqueter pour célébrer leur définiti! triomphe suii" I'obs·curantisme. On mangea beaucoup. On but encore plus. •Et, à la fin du repas, les plus gravement iltteints éprouvèrent le besoin de porter des toasts. ILes bouteilles de champagne éiant à ùis· crétion, on leva son verre à tous et à chacun ... au président. ;) l'avenilr, auoc générations futures, grandies à l'ombre de J droits de l'homme, les bras tendus vers ln grande. ln pure, la sublime liberté! . . . - . . . Soyez salués par nous, les vieux citoyens et les pures citoyennes, soyez saluées généra·tions du présent, qui nous avez s i bien compris! .. . qui avez secoué de vo~ épaules cette timique de Nessus filée dans l.:s sou•s-sols d:es s•a•cristies!... qui pra~iqu.ez les préceptes de l'immortel Lucrèce! . .. qui

mettez sous vos pieds tes terreurs riùiculès de l'au-delà .. . tEl qui, les yeux fixés sur ~ présent, sur les choses • précises, tpusitives pratiques •· demandez à la vie les sali~fac.' tions, les bon.heurs, les fiertés quelle se~ peut donner!... ~Bravos . .. Hipp! Hi pP\ Hurrah! Tniple salve d'applaudissements.) - Gar·çon! ... champagne! ... L'orateur s'essu.ya le •front, dégusta le choampagne,et puis recommença, réconfort~. - Et je. bois là votre aurore, générations de l'avenir, qui partirez à l'assaut des der. nières bastilles clér:œies, de positions meil· Jeures que ne furent les nôtres; qui, dès votre apparition ici-bas, serez baptisés dans la Liberté, laquelle unie â la fraternité, en· genltl:re l'égaHtté! ... {De tous côtés. Bravo! . . . Hi pp!. .. ) - El nous autres de Ja Ligue de l'ensei· gnement laïque. nous reve.n:diquons l'honneur de cette position mei·lleure: • Instruisez!.-. Instruisez!. .. ·cria~! Hugo. Bâtissez des éColes! . . . Chaque école que vous cons· tru irez ... , c'est une prison .que vous fermerez, dis-je ... Nous avons élevé des palais, et.. . .. Vos prisons ne sl.llf.fisent plus!. ..

cetfe 'Ligue atl!hée et matérialiste, le supplicié veut prendre la parole! ... Ses lèvres ex5(1llgUes s'entr-ourvrent, agitant les bavures mal recollées J;les artères.

- ... 'Vous ne m'avez pas invité, Mesdames et Messieurs, et pourtant je suis « vôtre •, et je vous appartiens ... Mon nom? ... Peu importe!. . . S'H y a du sang sur mon nom et sur mon corps, ce sang c'est vous <;ui l'avez Œait couler. et il vous éclabousse! ... C'est vous, ILigue de l'enseignement !arque, qui .m'avez appris que Dieu est une hy;poihèse. Et o:eu étant une hypothèse, tout s'est écroulé... île bien, le mal, le vice, la vertu ne son•! que des • mots •, si le ciel est vide... des mots qui ne >trompent que les inubéoiles. . . Nous a vons pratiqué votre toast! ... Nous nous sommes instruits; et, dans les bandes actuelles de .jeunes coquins qui volent et assassinent, il y a des /bacheliers, voiTe même des licenciés ·avec mentions honorables, voire de 1eunes 'docteurs estimés! ·Et on ne compte ··plus les certificats d'études en marche vers les prisons devenues insuffi santes! Vous a'Vez oublié ceci: c'est que l'instruction seule ne ~ait guère que perfectionner la brUite humaine pour le mal. Elle ne consti·tue pas une base morale; elle n'apprend pas à savoir soutlfrir, à se résiA lors , il y eut idans la salle un bruit énorme .. . .Le •président se leva avec un ges- gner, Q atten'dre. l'espérance au cœur, le jour des éternelles justices et des suprêmes te indigné. Qui avait jeté la note di·scortdante, le cr1 compensations. \D'ailleurs , pou~rquoi I'af.teniac tieux? Quel était le paltoquet d'assez mau· dre, ce ~our, puisque vous affirmez qu'il n'existera pas? puisque VOIJS faites arraohet vaise éducation pour ... ? Et, pendan t qu'on cherchait on s'aperçut les emblèmes de Celui qui, ayant été l'homcomme dans Madbeth, qu'une lorme d'abord me de toutes les douleurs, avait conquis le droit Ide dire: • Venez à moi vous qui pleuinü~i s e se précisait de plus en plus, et fi· frayamment, Là, tout à côté, à droite du .pf'i. rez! ... • Alors, nous avons 'VOulu jouir, et tout 1d~ suite, car la vie est courte. Vous s iJent qui venait Ide se rasseoi·r. avez bu tout à l'heure à ceux qui ont réussi! C'ébit une sorte de guil1ottiné qui se dres· l ceux qui réussiront! Vous avez outblié ceux sai t, siniS>tre. sous la clarté éclatante des lampes électri·ques; la tête ava.it été placEe qu,j ont manqué leur coup... ceux qui le manqueront, •comme moi, un jour, parce que ~ur les épaules; et, tout autour du col, bales 'Cil'Constances et 'les gendarmes les servi· vait, sanguinolente, Ja blessure du couperet. roni ma.J! .. . Je 'bois donc â la jeunesse sans Et voilà que, au milieu du silence tornbl Dieu ... à celle .qui a comme devise: • coursur le banquet, au-dessus des habits noirs et des épaules déco'tletées, au sein .de toull te et bonne! . . . • Je bois aux gamins qu1 sc

su icident parce que la vie les dégoOte ... Je bois •aUlX esca.rpes de 16 à 17 ans! . . . Je bois aux éColes ruineuses, . . Je bois aux jeunes tilles oà brevets, qui chercltent sans les trouver, des places de femmes de charn'b re! .. . Je bois ~rux déJcla,ssés; je bois à l'armée du crimc, qui, sous votre règne, est montée 1de 16,000 à 75,000, et qui, bientôt, atteindra 100,000 ... Je bois à ·tous ceux qui ont cherché dans leurs li'Vres scolaires les mot~ • immortalité, religion, prière .. . » et qui, ne les ay;ant pas trouvés, fu·rent ~etés dans la vie sans ·a ppui et sans direction!. . . Je bois à Ravachol, disant jadis au pied de l'échafa ud : • S! l'on m'avait enseigné la religion. je .n e serais pas ici! • Je bois au chambardement, à l'oan.a.rchie, la fYeur sa.nglante et logique de votre enseignemen·l! à l'anarchie qui monte, qui grandi·t, qui commande... à l'anarchie avec laquelle vous vous 'donnei le luxe de ftirter autiourdJhui et qui vous broiera demain, pharisiens, comme moi je broie ce vel"re! ... E1, levant sa main livide, où les caillots de san•g mettaient par•t out de noires éclabou,ssures, l'apparition brisa sur le pav! la coupe de champagne et s'évanouit dans la nuit.. . .PJ<ERRE L'EHMJT.E. o....-()-

Mgr de Ségur

et !es vocations ecclésiastiques Grand ditrecteur de conscience pour les jeunes gens, !Mgr tde Ségur était aussi un grand chercheur de vocations ecclésiastiques. Il les susdtait, il les encourageait, il les soutenait Ide sa parole et de son affection. Il a'Vait des lettres charmantes qu'on a publiées. Il pourvoyait de ses deniers à leur entretien. Tout le :bénéfke de ses Hvres allait à eux, et c'étai·t, ùhaque année. à peu près 10.000 fr. En outre, il quêtait pour eux. Démarche pénilble qu'il appeJ.ait • ·sa croix d'argemt ». Il raconta, un qour, GU'une dame pieuse, wuve sans eni.ants, el :riche de 110.000 livres de rentes, .llli .rclusa, d'un air désolé, le billet de 1000 fr. qu'H 1âchait de lui arracher pour


144 l'entrée d'un élève au séminaire. • 'La gelée, lui dit-e11e, vient de faire de grands dégâts dans la serre chaude d'·un de mes châteaux; je vais être obligée d'y remplacer pour 23.000 fr . >de plantes g rasses qui ont péri . . . Alors? .. . • - « Si \cette pauvre dame connaissait nos plantes grasses , ajou lai t le doux aveugle en joignant les mains, avec un bon el triste sourire! Si à::hesse savaii! Si p1L1· vrelé pouvait! •

Les devoirs de l'Etat envers le prêtre = ·Les ,NoU~ve!les Re!Hg:euses· • publient sur ce s uJet un remarcruwble article dont nous détachons le passage qui suit:

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prêtre ne se contente pas de promouvoir la jpaix entre patron!; et ouvriers, condition essentielle d'une produdion féconde. N rap. relie aux uns comme aux autres c;ue le tra. vai1 est une l-oi de Dieu, et la paresse, un péché cap: tal. En JTI/ême temps qu'il aide ainsi la collectivité à produire ~a richesse, il l'aide à économiser; il ense:gne le renoncement, la modéralon dans les jüuissances, la mortification, comme i1 enseigne le trava:l. Jtl g.a:rde ainsi pour la collectivité les richesses, ies aliments même dont il apprend à l'ind L~îtd.u à se ,priver .par la pénitence. Il comba ! u Ulernen:t la vie chère. Il n'est pas un dOIIlla:ne ot1 Je prêtre, par son adion sur les âmes, ne soit le premier à semir 1'Eiat. Il est même, lui qui ne porte ras les armes, le premier des instructeurs des solidats. i.l enseigne aux combatt>anl·s le mépris de la mort, en même temps· que l'obéissance et l'amour du pays.

•L'Etat ne renie pas sa de!>te envers l'iustituteur qui ense:gne à l'enlfant J.a grammaire et. l'arithmétique: commenJf ne se croit-il A insi le prêtre sert partout et tou.jours tenu à rien envers ce premier des instituteur, 11'Etai. Si le 'professeur, l'ins·tituteur disent: :j u 'es.t le prêtre? « J'instruis les citoyens •, 'le prêtre peut ct:re: • Je les instruis aussi et dans une scienLe prê~re ne .partie pas seulement à i'inœ plus haute et nécessaire à tous .. • Si le telligence, il ne révèle pas seulement à J'hommagistrat dît: c Je protège la société conlrc me et at: citoyen leur grwdeur et ~eur nole criminel». le prêtre peut dire: • Je le faiJ blesse vérHaJbles, il parle à la conscience. Il aussi et le premier .• Si ~e soldat dit: • Je ouv.re devant l'homme et le citoyen, devant défends la patrie •, le prêtre, sans se vanter, l '~ux et le père, de~ant le patron et J'oupeut ré.pond!I'e: • Je la défends comme toi . • vrier, un Code au.c;.uel tous doivent obéir, un Code plus complet que tous les Codes -.>--'humains, un Code qui a ses sanctions b ien plus efificaces que les autres, - des réco~nses et des peine3 sans fm. Ce Code C'était jeudi dernier. n'atteint pas seuŒement les actes que l'on Une cour d 'élcole laïque. voit, il vise aussi les actes que l'on ne voit A .:l.roite, les classes; à gauche, le préau; pas et jusc;u 1aux plus secrètes pensées. au mi·lieu, le cai11ou dur du sol aplati par

Sales gosses 1.

•L'Etat donne des traitements au magistrat qui répr~me Je crime, et à tous les auxilia:res de la justice; il en donne à tous ceux ( [U i onil IPIOur miss>ion d'assu.rer t'ordre: cGmment oublie-t-il celui qui met ['ocdre et la jus•tice dan!> la conscienœ, seul moyen sûr et permanent de les avoi·r dans la cité? Les services rendus à l'Etat par le prêtre s'étendent jusqu'au terrain économique. Le

les innonfura>bles godillots d'innombrables gos·ses. nans la cour de ce11e école - Je XXme sibcle ll!ura de .plus en ,plus de ces contrastes, - une trentaine de premiers communia.n1s, 'bmssards au bras, se montrent des images et s 'o~f rent è·e pieux souvenirs. In s n'ont pas, comme on dd, chel"dhé mid1 -à 14 heures! La chose leur parai/ toul indi-

~uée â eux! Ils sont en fê~, e1, tout simple111ent, ils sont entrés dans leur éco.ie pour l'associer à 1eur joie. Au concierge, l'im:tsion de ces petits cléricaux a .paru moi:ns naturelle. 1Ma:s, d'un côté, l'au1orité n'a pas prévu le cas; de l'autre. on n'a pas demandé la pernlis&ion · En des·cendaint ·je faire son gr·and , escayer »1 toute da bande était là! .,. Et il ne pe·uf pourtant pas !Prendre son ba.lai, pour chass.ea- ·ces pauvres ga.s, parce qu'i~s ont un pan1alon blanc, et l'a ir plus gentil que d'habitude. Alors :•1 laisse faiTe . .. D'a illeurs les enfants n'albusent .pas. Us vont et viennent dans la cour, déserte à ca·use diu jeudi, s'entreti'ennent de ce qui leur renljplit ·Je cœur . .. Les échos laïques des muns laiques ré!pètent des mots ef>froyables qui devraient .faire tou~ écrouler. Les entfants pa.rilent d'llll:Jbé!. . . d'lévêGue!. . . de co.nf.nmatwot .. . IJs discutent la so lid.Lté des chapelets, la va·l eur des images sur Jes<;uei::es :1 y 1'1 des saints anohicléricaux, des Vie11ges, des Chris.ts peints aux époques d'obscurantisme, par Raphaël, M:chel-Ange, Botticelli, Léon·arrd de Vinci, e tc. Tout cela, sans malice , et si simplement, ~u 'un petit gas se frappe brusquement Je front: - Tiens, j'ai oublié de donner une image au maître: - Mo: aussi! . . . Moi aussi! . .. Moi au ssi! ... Tou:> ont oublié. Ils n'en reviennen1 p1s. Il va falloir réparer ça, et (out de sui.tet Pourtant un grarrul de la première ob>erve que M. Lenteu il ne doit ,pas tenir beaucoup aux ~mages, par rapport qu'] a dit sonvent « que la religion. c'était born pour les cré ti.n1s ! , . . . - Et qu'est-ce que ç'a prou;ve? . .. - Qu'~~ faut peuf-être 1ui en porter!.·· - Ça fait toujours plaisir une image! C'est comme les dra.gées! . .. - Alors on y va? . . . - Que si on y va! . . . Et t'Oule la bande, assurant son chapea:u,

s'élance comme un seul homme dans l'es>ealîer. - Ce que vous aJiez :prendlre!. . . clame le gosse de la prem ière ' qui avait de l'elqpérience . Ils ne ,Prirent r :en du tout, car le maitre n'y était pas. Ils lui mirent bien consc:encieusement tou~es leurs images dans J.a rainure de sa porte. avec les :nocriptions frès a:wHenfes • Souvenir de Première Communion » de Eugène Bulot ... de Emesrt Leb~anc . . . . . . de A ugus~e Cagnard. •Etc. Et iLs s 'en ~~JMèrent, tout à fairt contents

d'eux. !Mais quand, le soir, ils racootèrenl, corn· me au hasard, leur attentioo déJ:ca.te, les parents se rega·rrdèrent, ellfr.ayés. -Tu as mis une image à M. Len~euil? ... - · Oui.. . pourquoi pas? .. . - - Mais tu es fou? ... Ps en a;vaient fait un beau coup, Jeun en· fants! . .. Aih! les salles gosses! . .. Or, M. Lenteuil ren.tra vers 10 h. du soir. ·51 qu~nà il ou'VrH sa porte, une nuée de choses blanches et douces to.m:ba COII'TIII'ne une jonchée de p!umes s ur ses mains velues. \D'aoon:J, il ne rorrwrit pas, et aŒ!uma sa

lampe. -Tiens ... des images de Communion? ... Ah! ça! ... ah! mais, al1! ça ... 1Et ses yeux anticléricaux lurent des phrases comme œliles-ci: • Seigneur! en œ jour, Otl vous ne pouvez rien me refuser, bénissez-moi, et tdus ceux que j~aime » , ilenleuil se frotta les yeux. • Que le souvenir de ma Première COII11munion so:i la pro·tection de ma vie et le gage de mo•n salut éternel!! ... Ill se frot ra les yeux ... • !En ce beau jour, j'ai prié pour vous .... ~ . . . Il a prié .pour moi?. . . 11 avait du temJPS à .perdre!. . . . Ce·Me-:•à , r 'é tait de Bulot, le prem1er de la classe.


146 1Puîs il commença à regarder les images. LI y en aNait de très simples, avec de~ cahees surmontés r::li'une hostie blanclle; d'au· tres, plus ri:dhes, où le Christ, auréolé d'or~ ro:mpai·t le pain à ses apôtTes; d'autres qu; fta ient la reproduction. d'anciennes gravures ... [}instituteur se dit: c Gomme c'est loin tou~ cela! ... » .E1 il se r~Lle pourtant sa Première Communion à lui ... Il l'a faiile à cent lieues d'ici, dans une vieille égdise de son ·Vieux vi111age, a~ec un 'Vieux cu·ré, s·Qrement mort au,jourdl'hui. Oui, que c'est donc loin! ... ,JI était un braoye gosse, lui aussi, à ce moment-là!. . . Mais, depuis, i'i a étudâé ... Cette image-Ut . .. ? Tiens! . . . comme c'est t:urieux... Ah! ça, c'est étonnant!.· . Id a eu la pareilae, a:vec la même légende, dans le ja:dis diu jadis. • Que le soo1ve.nir de ce jour soi.t ·l a pro· tectioo de votre vie et le gage de votre 6terni~! • [.a protection de sa vie? ... Il ne voit pas bien ... Quant à son éternité! .. . S'il n'y a que Qe souvenir-là pour la garantir!.·. IC'61liit sa mère qui Uui 31Vait donné cette image. Oh! il 3e la rawe1le très bien!. . · Et .même?." 'Et le voml qui se rœt à ouvrir un tiroir! ... puis oo autre! .. . puis un autre! .. . Et sa v:e tout enil:ière arrive d:u fond ·:lU p lssé, s'étale là , sous la pau:vre lumière de la lam,pe hâtivement aJhlUJitlée. · · . Ici , c'est l'album qui cootient le portratt du grand,père, de la grand'mère ... de son père à lui , une belle et rude !igur~ · · . de sa :mère. une pa}'sanne au :ProU affmé par la souirance, et 11ui était très pieuse. . . . Et ie voici, lui, Lenteuil . . · en ,pre~:n: e r commun:ant! ... c Comme c'est vieux, tout cela· · · • rép~­ te-1-il encore comme une obsession . Et il se cherohe dans le papier jauni. Et il se retrouve tout de même avec ses clt~­ rveux crépus, ses yeux noirs, son menton plqué . . . Il ne savait pas à cette éjpor,ue-là que . ..

. . . Que quoi? ..• ... Que PLn:j-uisition! ... que 1789! .... Gue la Cotlgrégation! . . . que! ... •Et cela sign:fie quo.i, par r3jpport à la Première Communion? ... Et cela prouve quoi contre elle?. . . con. Ire PEtre divin qu'etle aftàme donner? .... Une lOOig'-ue heure , J'instituteur reste là, devant les tiroirs ouvert ~ d'où sort le parfum des ohoses du passé ... Est-ce le sou~Venir des disparus? ... Ou l'âme des choses inaui.mées s'envolant de ces allbums, d·e ces Jettre.s, de ces ruhans, de ces ~eurs desséchées?. . . Ou la car4e si grac:eusement cornée de ces petits 31paches d'hier, dont la redigion faisait presque des gentil&hornrnes?... Mais il a l'impression inatten.due d1•une sode d'apaisement qui descend en son cœur de haine . .. Et pet11dant c1ue machinalement ses lèvres répèltenl: • Comme c'est lo:n tout ce1a! ...• une voix répond en lui-même : • Lo.in? .... En es-tu bien sftr?. . . Si tu étendais seulement la ma1n. qui sait?... tu reDK:ontrerais :peut-être sa voix qui, dans le silence d'e celte nuit, et de cette demeure: c SoUiviens-loi! ...• ~IE~RE

L'ERMITE.

·--u- Le prix des immeubles en 1825 Voici ·un extrait d' un ioumal de 1825, qui donne de curieux renseignements sur la valeur des maisons d 'habi1ta·tion, i'l y a un s iècle: • La nuit du 17 au 18 juiUet, un incendie a détruit deux maisons à Essertes, lesquel· les sont inscrites au cadastre de c-~ lieu. Lei :nctemnités que les propriétaires ont à recevoir de la caisse d'assurance à :raisoo de ces pertes, ont été déterminées co~e suit: 1. au sieur Jean Oecoslerd, propriétaire d1 une maison, 787 fr. 5 lbz. - 2. au sieur Isaac DecoSJierd, propriéta're {!'·une moitié de maison, 412 fr. 2 bz. - 3 au sieur Gabriel Decostero, propriétaire d'une moitié 1je maison, 480 fr. Le tout payable par tiers les 23 octobre, 23 janvier et 23 avril pr~ chains, par 1e receveur du dis~rict. Ce qut

est tendu public, con5ormémen.t à ia loi. 7847 fr. et 960 fr. pour une maison! On était propriétaire à bon •compte à l'époque. Qu'auraient dit nos bons aïeux s'ils avaient su qu'un jour viendrait où leurs descendants railleraient dans des automobiles de 20 ou de 30. 000 fr.? -()-

Les oiseaux et la destruction des plantes nuisibles Il n'est plus une seule personne qui igno· re encore quê les peti-ts oiseaux sont de grands bien!faiteurs de l'homme, qu'ils détruisent Ides quantités iabu~euses d'insectes, de larves, de mouches, de vers, de chenilles qui sont les ennemis les plus redoutables de nos cultures potagères ou fruitières. Mais, œ que l'on ne sait pas, c'est que les oiseau•x ont des dr-oits plus étendus à nos égards et à notre reconnaissance et qu' ils sont des de&tru.cteurs enragés de planle> ma:iJ[aisantes qui, sans eux, envahiraient no~ jartdins et nos champs. Tous ceux qui se sont livrés, avec l'allen· tion passionnée que .cette occupation corn· por.te, à la. culture d'un jardin, ont pu remarquer avec quelle incroyable fertilité les plantes indésiralbles se propagent dans les plates-bandes .ou dans les couches. E1les repouS'Senl au fur ef à mesure qu 'on les arrache. Pour une graine utile qui germe et sort du sol, il en apparaît vingt, que dis-je. il s'en montre cent qui cherchent à la devancer, ~ l'étoulffer. 1Le bon jardinier 1passe la moitié de son temps à arracher les mi.J>iiers de rpefites plantes qui naissent on ne sai<t par .quelle opération dialbolique. te pourpier, la mercuriale, le seneçon, le chartlon, .le mouron e t un grand nombre de planfes du genre polygonum, ne tarderaienl pas à prendre possession de tout le jardin s: on les laissait faire. 1Le jardinier se défend contre leurs prétentions, mais ses ~flforts sont secondés,

•h eureusement, par .ces auxiliaires merveilleux et dés·intéressés que sont Ies oiseaux grani'Vores. L'aulouette cornue, le merle, l'alouette des prés, le pi•geon, la caille, le pinson, le ·p assereau, sont, grâce à leur appétit robuste et insatiable, d'iniatig.ables destructeurs Ide mauvaises herŒ>es. JLe professeur américain F. E. L Bea! estime que <lans le seul !Etat d'Iovva une es· pèce unique, le moi·neau des arbres, conson1JIT1e annuellement 870,000 kilogrammes de graines de mauvaises hex1bes. Qu:tnt au chardonneret on peut dire qu'il s 'attaque uni{\uement aux composées, sa nourriture favori-te étant Je chardon, comme son nom l'indique, et aussi la iacabée et le pissenlit. Au pied des plantes, on retrou,ve les enveloppes des graines qu'il enlève de la tête 1du chardon et qu'il vide en les ouvrant sur le côié. •Le .chartlonneret est d'autant plus digne d'être protégé qu'il ne .fait pas de dégâts sur !es fruitiers e t qu'il est u.niquement un destructeur •foi"Cené de mauvaises herbes. ~

La chèvre des Alpes Dans l'état actuel, c'eM encore la chèvre alpine. mais la chèvre a lpine auihentique prevenant des hauts sonunets des Alpes, là où elle n'a subi au~ne altération, qui peut être consii:lérée comme la plus puissante Ja:tière caprine, celle qui peut prolonger sa la.ctation pendant 2 années sans inler.ruption de nouveLle mise bas; ceLle dont le iait di· gère admirablement et présente les caractè· res physiologiques qui font de lui l'aliment incomparable pour l'alimentafon des jeunes bébés, des dygpeptiques, des rhumatisants, ~:les paludéens, des malades de l'intestin, des vieillards et même des autres personnes sous réserve que ce lait soit absorbé cru et l ta chaleur de la traite, c'est~-dire alors qu'il constitue un lait vivant tou,t imprégné de ses vitamines et de ses diastases.


us Au dernier concours général de Paris, les deux premiers prix appartiennent à la race alpine et ont donné' en 48 heures: 1er prix 8 kg 450 2e prix 7 kg 775 Ile. séleolion de notre race locale peut être, pour ·t'avenir, une véritable fortune pour tous les petits agri.culteurs des régions montagneuses, comme celles du Valais.

Le mulet ,te mu,let est, comme on le sait, le résultat de l'aocolllplement de 1•âne et de la jument; l'accouplement de l'étaJon cheval et de l'âne~se produit le bardot. De ces modes d'hybrl.dation, c'est celui qui donne le mu 'et qui est de beaucou.p le plus recherché. :te ~.Y'PI! du mu·let est rd'une grande variabilité. Sa voix participe 11. la fois de celle de 'l'âne et de œHe du cheval. Sous !e rapport ùu tempérament, le mulet se rapproche da.v antage de l'âne. C'est un âne amélioré. Il est comme lui, sobre, end.urrant, mais entêté aussi. Sa ma.JX:he est prudente. son pied solide. Ces diverses quaii.lés. l'entêtement à part, en font une bête d!e travail d'aU<tant mieux qualifiée pour les plus dures besognes que son alimentation est relativement peu coûteuse. On préJ!ère généralemen,t la mule au mulet, parce que œ1ui-ci, ma·l gré son imp!1issan.ce à reproduire, eSJt ardent et bruyant. ISui'vant leur taiHe, mules et mulets sont employés 11. une foule d'usages depuis l'attelage aoilC pièces d'ax!Hler:e de montagne jusqu'à l'emploi à la charrette ou à la charrue, ou encore comme bête de somme. C'est une bête militaire, souvent uülisée . aussi à ce dernier titre. !Leur dressage est relativement facile. On Jes a-ttelle entre deux ans et demi et ·trois ans, avec un vieux cheva·l ou une vieille ju~œnt qllii leur sert en quelque sorte de maître d'école. Bien traités, i'ls se soumet•tent as5ez vite, matgré .J'entêtement qui e~t le fond de leur ca radère. iL'Halie et surtout l"E~pagne ~lèvent enco· re plus de mulets que nobl-e pays.

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va.

J.1 est aussi une région de la Suisse, le lais, où l'on produit en quanti té le mu~t avec des juments du pays et des baudets du Poitou. On n'a qu'à se louer de cet élevagt, car le mu.le.t est ~a bête de somme de monta. g-ne idéa·l e à cause de la sûreté de son pied. ILe pa.ys d'avenir du mulet semble devoir être l'Amérique. Les éllevettrs américa:ns importent, pourr faire souche chez eux, de mulets, de magni.tiques baudets d'Espagne et de CaJa:bre, de confonnation plus fine qut <'elle des baudets poitevins. Aussi l'arrivét de ces acheteurs est-etle une fortune pour :a campagnes de ces contrées. Les éleveurs américains g.Ont même arri·vés à des ,résultats de croisement qu: semblent faire mentir ,]es lois de la nature d'a:près lesquelles les hybrides sont réputés improrpre3 à la .reproduction. On ne sait quel nom donner aux deux mililions et demi d'animaux de race mélangée qui contrilbuent, pour une très targe pari, à la prospérité de l'agricuHure américaine, Il arrive de loin en 1loin qu'un mulet n'est pas !n,é'cond et le croisement d'une mu'e avec lltl âne ou un oheva1 ne présente pas d'ordi· na ire des dillificu ltés insurmontahles. iles éleveurs du KentiWky ont tiré parti de ces procréat:ons exceptionne•Hes pour réaliser les combinaisons !es plus variées et les plus inattendues. Tous les échelons de la hiérarchie qui peuvent exister entre !e C'heval et a'âne som représentés dans les fermes de l'Ouest. Les bêtes de racf' albsolument purre sont rares. On rema1X)ue p'lus d'un cheval dont les OJ'eilles conservent encore la traœ d'une lointaine mêsrullian.ce et il es·t bien peu d'ines qui ne puissent s'enoflrUeillir d'avoir quelques gouttes de sang de cheva1 dans les veines. ·Les éleveurs angla:s, eux, n'ont pas de goût pour ces croisements. Ils réservent toute leur soHicitude· pour les chevaux de pur s·ang. Cependant le nombre des ânes augmente dans le Royaume-Uni. C'es.t, sans allusion plaisante, un symptôme inquiétant; lorsque les orei,lles de maître Aliboron se

dre~scnt '!lans le lointain, la misère approche ou plwtôt est arrivée. Ce n'est pas sans motif que le plus déshérité des animaux est considéré comme le s.ymbole de la pauvreté: le fermier - et c'est le cas en An·gleterre où .J'agricu1tiJII'e autrefois si prospère s'est vu les bras coupés par le progrès industriel - a été Olbligé de vendre son cheval pour le remplacer par une bête de trait plus modesle, et le tout petit propriéf.a,ire, réduit aull derniers expédients, attelle à sa charrue une paire -d'ânesses pom· labourer un champ dont les produi,f.s sont absorlbés pour la plus grande partie par le fisc.

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"V"ariétés La coaree la plaa chère du monde C'est la course au fauteuil du président des Etats-Unis. La campagne est commencée déjl et va se poursuivre. Or, celle de 1920 avait coûié exactement 10,338,509 dollars, et celle qui s 'engage en coûtera au moins au.tant. De cette somme, 40 % au moin~ sont destinés à la pUblicité, 20 % aux orateurs, 23 % aux comités, dans ·les villes importa111tes, et 15 % sont classés comme frais divers. tLes affiches apposées lors de la campa· gne de 1921 sont revenues, à elles seules, à 400,000 dollars. C'est une paille! ... Où ..-ont lea aumône• da Jabllé ? Le pape Bo.nifa:ce VW affecta les 50,000 !lcri'llS recueillis au premier ju>bilé de 1300 A l'achat de terrains pour les basiliques de Saint-:P:erre et de Slint~Paul; Boniface IX· exmrptant les A:nglais et les Portugais du pèlerinage à Rome, assigna le même en1ploi aux Ji!béralités pa:r lesquelles ils compenseraient cette faveur; Jules 111 fonda l'hos.p i· ce de la Trinité l l'intention des pieux fidèles qui viendraient à Rome; Glément VIII leur ouvrit tous les hôpitaux pontificaux, les y visita, Java les pieds aux plus miséra-

bles, les reçut à sa table et distribua 300,000 écus en aumônes, soit 1,500,000 tra.ncs; .s ous Innocent X, l'hospice de la Trinité, agrandi et enrichi pa:r les papes, hébergea pendant le julb:lé plus de 300,000 personnes. venues à Rome sans argent gagner le jubilé, comptant sur la charité de l'Eglise romaine; aous Clément X, sous Benoii Xilll, sous Benoit ~IV, sous Pie W, l'hospice de la Trinité et les autres hospices pontificaux abritèrent et nourrirent une fois 380,000 personnes et les autres fois 320,000 225,000 el 194,000.

Lee foulee à Lourdee D'après les statistiques récentes, Lourdes a vu environ 80,000 pèlerins, pendant le seul mois septembre - venus de Belgique, de Franœ, d,Espagne, d'Italie, du Grand)..Duché du Luxembourg, de Holla.n!de. Le 2 octobre, c'était plus de 4000 Irian· dais coll.duits par Je cardinal Logue. Au début de novembre, ce sera e.n core un pèleri· nage de la RépUblique Argentine, présidé pa;r plusieurs évêques.

pe

Le premier train On s'occupe, en Orand~Bretagnc. de télébrer avec éclat, l'a.n prochain, le centenaire de l'établissement du premier service réguEer de trains de voyageurs. C'esf, en dfe!, le 10 octdbre 1825 que le premier convoi, ex· clusivemeJll destiné aux personnes, circula po.ur la première fois entre Darlington et Stockton. La voie ferrée et le tramway étaient con· nus et emtployés depuis un siècle déjà, on en avait établi dans de nombreuses mines, mais les wagonnets étaient tirés par des chevaux. En 1802, dans une mine du Pays de Gal, les. on essa'Ya d'employer une locomotive à vapeur, mais on y renonça vile, car on trouva qu'elle était d'un emploi plus coûteux que les chevaux. c iPuffing Billy» - qui existe encore et qul est l'un des premiers modèles de locomoEon - fut construit en 1813 et on s'en servit pour remor<;,uer des wagons dans une mine de Newcastle. En 1884, la première locomotive de George Stephenson traîna un

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no conVOI de huit wagons, chargés et pesant

po tonnes, à la vitesse de 6(ülomètre à l'heure. En 1821, le Parlement autorisa la construction d'une voie ferrée entre .Oar!ington et Stephenson, , on résolut ·de substituer des ma~hines à vapeur aux chevaux. Cette ligot. était longue de 60 klomètres, et, le jour de son -ouverture, le 27 septemlbre 1825, un train de 34 wagons, d 'un poids total de 90 tonnes, Iut traîné par une locomotive que Stephenson conduisait lui-même; un h~nmë à cheval précédait le convoi pour annonce-r son passage et avertir les gens qu'il s aient à se garer. Ce train marchait à raison de 16 kilomètres à l'heure, et, en -certains point-s de la ligne. il atteignit même une vitesse de 24 kilomètres. Dès la semaine suivante, la corn· pagnie ajouta un wagon de voyageurs A ce train quotidien, le pr'x diu parcours était de 1 fr. 25. Puis, le !rallie augmentant sans cesse, il lal·lut, dès le 10 octobre, mettre en marche un train uniquement reservé aux voyageurs.

Un héros de la charité Ile P. Daniel de Samarate, l'apôtre des lépreux de Tocullijiulba (Brésil) qui vient de mourir au milieu de ses ma1ades, comptera JPantli les plus grands héros de la charité 'Chrétienne du XX:e siècie. Son histoire rap· ,pelle celle du vénérab'e P. Damien Dewenster, mort Je 15 a~vril 1899, dans la léproserie .des îles Molokai. Né en 1875, le jeUlle homme, rayonnant de santé et de joie, entra de bollille heure chez les C:~~pucins de Milan rq ui l'envoyèrent, en 1898, à la mission du Ma11g,anon, au Brési'i. La il se voua a•vec élan .-.ux œuvres de charité envers les inlirrnes al!llectés des maux les plus aftreux, et c'est précisêment en soirgnarut un lépreux qu' il contracta la lèpre. Il revint, pour tâohe.r "d e se guérir, en Italie, mais rien n'y lit et alors il demanda ,à rejpartir pour le Brési-l. 'Il y v~ut dix ans. D'abord, on le regarda avec dêfianœ, voire a.vec hostilitê; les mal· ·heureux ne tardèrent pas à reconnaître les mérites de ·celui qui organisait toute esp~ >d:'institutions capables d'alléger la condition •mi'Séralble de ses frères e~ souffrance. Mais

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~a lèpre ma:riyri-sa lentement le P. Dan:el de ,Ja façon la IPiu.s affreuse. Ceux GUi Jui fixent visite en ces derniers lem/PS disent qu'ii n'J avait ,plus rien en lui de vivant que l'es,prjt, Au ph:ysique, il était devenu méconnaissaJble..

Ce qu'on mange « L'homme esi un loup pour l'homme •, a di ! un poète. Et cella est vrai dans le ~8 littératl du mot. Bien qu'on ajoute que • ~s loups ne se mangent pas entre eux •, ce qui est controu1vé, il reste, en cllfet, assez de cannilballes dans le monde pour :prouver que la sentence est vraie et aMi:mter que la Chair humaine a encore des amareurs. C'est une halbitude sin'gluJière san.s dou1e, mais g-uère plus ragoftta.nte, td:u reste, Gue certaines habitudes cullinaires que les historiens et les voyageurs nous rapportent. Iles anciettrs Grecs, par exemple, mangeaien1 les dga:Jes, et les Romains des esq*· œs de vers lblall!Cs, la.I!Ves d'insectes qu'on \Prenait slll!r les arbres et qu'on engrais·sail (Jans la farine. IN'e.-t-on pas dit que lJastro· nome 'mançais Laaande était frianld. '<i'arai. gnées (d'autres préteddent qu'el!.es étaient en chocolat). Iles nts, apPrêtés de multi.ples façons, son~ très aJ'préciés à Nottingham (Angleterre). Iles Allemantts du temps de Charles V se r~galaient de pâtés de chats, des grenoui'llles rôties, (ce que ne détestent pl$ les Franç.tis), de J.ézanls en soupe. Dans les Indes, dans l'Afrique centrale, dans l' Atœrique, on mange ~es fourmis cuites au• beur· re ou même crues. Enfin, dans la Pa.l.estine, ou frit les sautere1les à l'huile, et, en dinn ~pays, où eLles oonstituen1 aussi un p!.at rechen::h~, on les rn~ange avec dw fu-omage, on les a'Cco:mpagne de dattes, ou m@me on les assaisonne en salade. nes goftts et des coU!leurs . - .

La surpopulation de la terre QueLle est la population .totale de Ja terre? Les statistiques de ce genre ne sont pas ai· sées. j'ai sous les yeux d.iil!érents artides qu: donnent ces chidlf.res: • Tit Bits • (10 mars 1923), 1,600,000,000; "PidoriaJI ·M agazine'

(3 mai 1924), 1,620,000,000; • Tit Bits , (lv mai 1924), 1,849,000,000. Ne chen:hons pas une grande e.&rctitude. Posons-nous une question. ceJile•ci par exemple: En 1804, la popwla:tion de la terre était d'environ 604 miHions. En un siècle, cette popuaration a triplé . Pourra-t-on encore vi· vre ave'C faciiLté dans cent ans d'ic-i ou plus, 'orsque ce tota~ a ura continué à arugmenter dans des proportions semblables? Quand il y en a pour deux, il y en a pour trois , dit un dicton popu:laire, mais les ressources alimentaire du glolbe sont-eUes inépuisables? Consolons-11ous en pensarnt que la ,Pr<YVidence y pourvoira si nos arrière-petits neveux savent ·encore dlire: • Donnez-nous, Seigneur, notre pain quotidien •.

La lumière électriqne Tu es le feu sans chaleur, subtil, artiste, ~pproprié à ces moments de luxe où tu parais, lustré, domesti<iue élégant et délicat dt~ nos désirs ou de nos rêves. Nul vent n'ef· fieure ou ne retarde cette flamme rigide qui a le feu fixe et tigé des planètes. C'est une flamm~ jamais inquiète; elle vient quand je la veux trop vite ... , trop docile à ma main, trop assouplie à mes désirs, serviteur t<JU· jours prêt, harnaché, mécanique, avec son ail un peu hotfmarutesque de sortir de ce mur aussi précipitamment <fU'il y rentre!- .. Il est touchant de voir comme nous emmaillotons ce pauvre joujou de lueur avec quel· ques sous de ,p ercah! crème, rose ou bleue, ainsi que les ell!fants habil1ent des poupées mortes, de petites poupées raides, emmitouflées sous les fantteluches, les chiffons el les dentelles... Car la lampe électrique est en tout semblable à ces poupées. On la pose, on la renverse comme on jette en eMet un joujou de bois peint qui demeure extatique et nous regarde avec .un air patient et pres· que bête. Elle a du luxe à défaut d'âme.

La prière de Ronsard Le poète Ronsard dont on vient de célébrer le Wme centenaire de l.a naissance n'é· tait pas un sain1, mais H appela bien ce qui

es! bien et mal ce <fui est mal. Cette rectitude de J:>ensée doit lui !Valoir l'absolution de !beaucoup d'écarts. lVoki comment, sans forfanterie, il trace le programme de sa jour· née de chrétien: • IM'êveiJ:Iant .Je matin, devant que faire rien, j'invoque l'Eternel, le Père de tout bien, Le priant humblement de me donner sa grâCe Et que le jour naissant, sans l'offenser je passe. Après je s-ors du lit et qlliatld je suis vêtu, Je me range à J'étude et apprends la vertu... !J'albarul.ronne le livre et m'en ·vais à l'église; Au retour, pour plaisir, une heure je devise, De lâ je viens diner bi·s ant sobre re.p as, Je rends grâces à Dieu; au reste, je m'ebats Puis, quand la nuit brunette a rangé les étoiles, Eucourtinant le del et la .t erre de voiles, Sans souci, je me couche, et là, levant les yeux Et la bouche et ·l e cœur vers la voftte des cieux, Je fais mon oraison, priant la Bonté haute De vouloir pardonner doucement à ma faute. Voml. comme je vis; si ta vie est meilleure Je n'en suis envieux et soit à la bonne heurel :o

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Un Sénat qui prie Le Sénat d~Irlande a décidé d'ouvrir ses réL•nions /Par cette prière:

• 0 n:eu tout-puissant et éternel, Maitre des choses et des 'hommes, nous, vos ser>Viteurs, ici réunis, vous supplions très humblement .de nous accorder vos divines lumières dans nos délibérations, afin .que la paix, la j!l!Stice, la vérité, la re1ig:on et la piété règnent dans notre rpays, pour l'honneur et la gloire de votre nom. - Amen. • Cette prière est récitée en irlandais et en anglais. Le• animaux ,médicaux" rLa science moderne tire des animaux de nombreux produits médicaux dont l'action est puissante et rapide. [.es plus connus, les sérums, sauvent oha-


152 que année la v1e ode milliers de personues et animaux. .Le sérum extrait -du sang enraye le dévea.oppement des maladies con~agieus.es, charbon diphtérie, typhus, etc.; :1 raccourcit la convalescence. Le sérum prévient l'éclosiou du tétanos, guérit ·la plupart des morsures des se:rpents et éloigne le ~ctre hideux de Ja petite vérole. Les viscères des animaux fournissent d'aunes substances précieuses: pepsine, pancréatine, thyroïde, a-drénaline, imuline. Œ.a pepS:ne, spécifique efficace oontre :es troubles stomacaux, s'extrait de l'enve1oppe garnissant l'estomac du porc. !La pancréatine, qui sert à peptoniser la nou.r.rilure des enfants et des malades, provient du ris de pon:. ILes glandes thyroïdes du mouton sont dé· bitées sous forme de ,pood!re et de tablettes. •La thyroïde combat le goitre et aide au développement 'des enfants rachitiques. La pressure, employée dans la fabrication du fromage est un ferment provenant de J'estomac de vœu.

IL'adrénaline, puissant astringent et stimudant du cœur, est extrait de glandes situées au-dessus del> rognons du mouton; mais il faut 130.000 moutons pour produire 111ne livre Ki 'adlrénaJ:ine. IL'imu!ine, extraite du pancréas du porc, améliore chaque jour la san,té de nombreux diabétiques. Nombreux sont encore les autres produits médiC:naux d'e provenance animale qu'on exfrai! des dépouil~e" des animaux de la fer-

me. \L'animal nous sauve souvent de la vie. Soyons bons avec lui et ne lui ménageons ni ~es soins ni la nourriture. ·Donnons-lui le nécessaire accompagné d'une oaresse et d'un peu d'a'ffection.

L'avion sans moteur L'ingénieur français Oehmichen, sur son helkoptère Oehmichen~Peugeot numéro 2, a, dans la plaine d'Arbouans, près de ValentaigHey ~département du J)ouibs), en présence de l'ingénieur Ghallat, contrôleur ollficiel,

sou!evé des charges supplémentaires de 100 kilos à un mètre pentlant une minute avec une parlai te stalhilité. j Il a ensuite soulevé 150 kilos à 75 cen timètres et 200 kilos à 1 m. 10. Il a établi ainsi les records mondiaux qui .lui assurent une 1 somme de 40.000 francs.

Les vertus de la banane Les Antilles, le Mexique s 'adonnent à la cu'ture de la !banane; chaque jour d'immenses bateaux à vapeur en sont chargés, à destin-ation de ·l·1Europe et de .l'Amérique. Ce fruit merveilleux, qu! constitue la nourriture exclusive de millions d'hommes, -peut être considéré comme un des meilleurs a·limen!s. Le gran'd physicien anglais William Crookes prétendait même qu'à tous les points de vu~ il y aurait avantage à cultiver des banane! partout où elles peuvent croître, préférable· ment à toute autre chose, cette cultur-e étant supérieure ~ .celle du :blé. 1 Deux bananes de grosseur moyenne fournissent autant de calories qu~une 1iv:re de vL1n:de, dit le ,Vulgarisateur". Consommée mùre, alol'S qu'elle a transformé en sucre la plus grande partie de l'amidon dont elle est si richement pourvue, la ban.ane contient 5 % de matières ,allbuminoïdes, 1 % de matières grasses et plus de 20 % de substances hydrocarlbonées. Elle est de digestion facde, et co11vient aux estomacs les plus délicats. Les peuples qui en font le11r principale nourr1tu- J re la mangen:t cuite aussi bien que crue. Seu!e ou .arrosée de jus d'orange, elle est d'un goût exquis. Podographle Dans un collège de We~lesley, aux EtatsUnis , des profes·seurs prévoyants onl un cours spécial pour awrenrllre aux èlèves ' écri.re avec les pieds, dans le cas où ils p. dra:ent tm jour l'usage de leurs mains. Les êlèrves apprend:rorut ,l'usage des créa1. ces podograu:ihaires et laisseront, s'i;ls de v:ennent célèbres, des podographes précieux aux amateurs d'écritUil'e. Ce ne sera plus un terme de ~ris ,pou.r u:n homme de lettre5 que de -dire qu'i·l êcrit comme UJD pied.

Supplément au 3( 12 de ,l' &cole" 1!J2't 0

Où sont nos morts

plus, où ils n'ont aucune sensation de l'amour qu'"On :leur garde. Les os n'ont Que de f01s, dans l'angoisse des dou- plus de vie! ... C'est les délaisser que de ne pas les lounmses séparations, ceux qui r·estent ' cher·cher où ils restent encore vivants. ont interrogé le mystère de la mort! Où sont-ils nos Chers mo·r ts? . . . , Cherchons donc plutôt l'âme qui vit CeHe question poignante est partku- 1 toujours, qui sent toujours, qui entend lièrement •celle du temps de deuil et de 1 toujours, qui aime toujours. Mais où? souv.eenir 1qu,'·offrte Novemlbr·e. Nous En enfer? . . . !Non, 1''Eglise ,défend lons répondre. !Mais ne cherchons pas de réponses de dire de qui que ce soit qu'il est en ensérieuses en dehors des enseignements fer, qu'il est_ damné, à par:t Judas. Qui de la foi. Tout Je rest!! n'est que senti- sait ·ce qui se passe, en ·la d~rnièr·e minute de La vie, .entre le IOieu infinimentalité ridkule ou mensonge. ment miséricordieux et le pécheur le L'homme est composé de Punion inolbstiné? ... plus time du 'corps et de l'âme. La mort est la sé,par.ation de ·Ces deux p~ties de · Au ciel? . ... !Hélas! il faut être si notre êtr·e. Si nous vouions savoir où ,pur, ou si puri'fié!. . . !Ne risquonssont nos morts, il .faut en suivre sépa- nous pas, en -cessant de prier pour nos rément le <:Orps et l'âme. · morts sous !Priétextle q·u'Lls. sont au oiel de les :laisser souffrir longtemps? ... Le corps? .... Au purJ!aioire? ... C'est l·e plus saIl est au ·cimetière, où il nous donne à la fois_une leçon de mépris et une [!'e! . . . D'ailleurs, si par !bonheur ils n'Y sont pius, nos prières ne sont pas Ieçon ,de r·espect. ·Mépris pour ce qui ·dans la vie nous per;dues ,pour -cela. :La Vierge a, là-bas tant de dients qui n'ont plus personne oocup~ tant: beauté, santé, ·r egard, vigueur! Tout s'est éteint dans la pous- pour pri.er pour eux, et -à qui ·elle at· sière après avoir passé par la pot11"ri- tribuera nos suffrages. - 0 -tuœ et les vers du tombeau. Respect quan-d même pour ·ce nen qui, :par un·e expresse volonté de Dieu, ressuscitera un jour rpou:ç pal1ta.ger dans le ciel avec l'âme la g.Joire .des Parmi les moyens que les parents intelligents doivent employer pour stimuler la voélus. ·En œ sens, nous avons raison d'or- lonté de l'eru!ant et la décider à bien agir, ner les tombes ·et d'enfaire le but de un d~s plus puissa,nts et aussi des plus recommandables, c'est Je c sentiment de !!honnos .chers pèlerinages. L'âme? .. neur •· En quoi consiste-t-il? Ceux qui, ·comme J.es ,païens, s'arr.êtent A faire •connaître à l'entant, à lui montrer aux cendres, dans leur .culte des mods, la gloire légitime qui s'attache à la pratique se trompent. Cest .chercher ses mot'lts-, ·là où ils du bien et la honte qui aœompagne ,l'accomsonrt vraiment morts, où ils ne nous pli-ssement du maa. L'en{ant, comme l'homme qui n'est pas voient plus, où ils ne nous entendent -:-=~~·

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Aux parents et aux mattres


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