Supplément au 3(:) .1~ de ,1' &cole"_(19~3) · Or, ces noms son~ suiblimes, religieux, évoau!eull"s des saints. L'homme des ohamps, ;pour se rappeler la cOiho[ie des saints a placé chaque fleur sous le patronage ~ l'un d'entre eux. Les lhe.ti>es ont des noms sarvants, mais nul ne les 001Jioie. ILes hetlbes on1 des noms de saints, et chacun les aime. Herlbe Sain1-Jean, herbe sa.int-Rooh. heribe Saint-J~, hePbe Sai.nt-Benoît, herbes ~icales, et toutes vous autres dont j 'a i oublre de demauder le vrai nom aux bergers et aux pa~sans, r~ez-:vous tou.;ours par vo<S ~s et vO'!re beaut~ les saints qui vous pro1egmt! Gardez tOUIJOurs vos noms popu laire.s!
La Journ6e dea anea
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Un ovieux T.oulousain ronte ses souveni'fs su,r le ba,ccalaurélat, du temps qu'un M. Sauv~e. --:- c'éta.1i1 sous Qe Second Empire presrdatt aux examens, en sa qualité de lloyen de ·la Facu!lté des lettres. Un jour, le comi:té des examinaieurs se crut Obligé de recervoilf un ,jeune cancre, fi ls tl~u~ haut fond~onn•aü:e du· régime, et qui. ausSIJ m-sOII.ent qu''1-l était nul, s'était présenté en tenue de 'Cavalier , .la cravadie â la main: - Pas maJJin ~e badtot! s'exclamait le candildla>t, aprè6 ses ~aciles épreuves. J'aurais dû envoyer mon cheval! - •Il n'aurait pas· été reçu, monsieur riposta le doyen ; awiourolhui c'était le 'jour des ânes. '
Aux Elela•Unla A Chicago (Etats-Unis) une croisade est ~cl:.teHement organisée conire les bras nus des femmes. Les promoteurs ont déjà réussi à faire interdire ·les ihahits sans manche~ da·n_s divers bureaux et magasins qui emplOient des milliers de jeunes filles. Sur un autre -p oint des Etats-Unis 1 en Géorgie. une association di te des • zélaofeurs du Chris·t • s 'est égalemeitf toridée dans 1e but de comlbattre par tous les moyens les baibits décolletés et sans manches des femmes. 'Encore dans la Grande république, soit h Atlan-tic-City, un .cu·rieuoc concours de trico-
tage a mi s aux prises deux compétitrices ?ont la plus . âgée avait 88 an s et la plu& Jeune 12 ans, et un compétiteur, ancien com. ba·ttant blessé en Argonne et qui avait a . ' t . ppn~ a ' ncoter dans un hôpital pat:isien. le • tr:coteur • <~~bandonna la partie à la 5me he~ re. Les dames tinrent bon pendant 10 h.. ,pu:s .Jes délections se multiplièrent. A la 2'3e heu.re. il ne res-t ait plùs en présence que trois concurrentes. Leurs femmes de chambre leur donnaient à manger pendant GU'un gramophone exécutait des airs variés .. . Les vê~ernents de laine confectionnés au cour.s de ce maich sensationnel furent do11• nés aux pauvres de ~a ville.
Le partage forc6 A ceux qui vous parlent du partage forcé, racontez donc cette anecdote. En 1848, le baron de Rothschild iu t assiégé dans son hôtel du Bois de Boulogne par les émeutiers. Avec beaucoup de sang-fro:d il essaya de parlementer: · · - Que voulez-vous? -demanda-t-il aux as saillants. - Tous les França·is sont égaux et éaaux en tout. Ils exigent leur part de votre f~rtu. ne, hurla l'un des meneurs. - Qu'à cela ne tienne, répliqua, toujours très calme, le haron ·de Rothschild. Je pos· sède 35 millions. Il y a en France 35 millions 'ci!~Ï!ndivi~s. Il revient 1 franc à chacun. Approchez-vous: je vais cormnencer la distribution. Mais les perturbateur-s préférèrent ne pas insister.
Comme quoiJnoua parlons loua lelin C'est M. Léon Bérard qui nous l'assure. Voici les paroles que lui prête • J'Officiel • , à l'occasion de la récente discussion sur les programmes de l'enseignement secondaire: - La langue francaise est la ·fille du latin· tous les jours nous parlons latin. (Rires). ' ·Il est vrai .que • budget • est anglais mais •. déficit • est !bien latin (Rins), et '. élee· twns • donc! (Appl. et rires). · \La cause du latin, défendue avec tant d'es· prit, ne saurait que triompher.
VOCATIONS A l'hôpital x ... à Pa!l'is, à 9 heures du soir. Tout est clos. Tout est c.a.!me. Les jolies chambres, si pirrwantes en leu,rs tons clairs, son.t ,p longies dans l'obscurité qui appelle Je sommeil. Nul bruit. C'e&t la paix. La paix qu'on ne- laisse point atteindre par quoi que ce soit, caa c'est ici la ,perlection en toutes façons d'agir. PePfection, en ce moment, dans la défoose du repos, comme à l'aube et au mLlieu du jour et à la nuit tombante, ce sera également la perfection en chaque service de la minute <iUi sonne. Et si, des hauteurs éterneUes, une ombre ~lorieu,se se penclie parfois sur sa maison, lui, le grand dévoué, doit souriae avec c~laisanoe, car on y prolonge ses trad itions : science, vertu, abnégation. Telle est bien l'i·!TIPression - non .raisonnée, mais vélcue ·- d 'une .mallade, éten· due dans sa coucltette, les mains jointes, en pnère, heureuse Elle vient de passer plu.sieurs semaines dans le pavillon '1rès blanc, entouré de fleurs, s i eng~ant d'aspect, où l'accueillirent de bons regards, où l'ont soignée des mains ex;pe.rtes. .Pauvre fille, toute frus te, Jingère à la journée en son lointain pays de Sa,voi·e , elle l 'a· vait quitté pour quelques jours et étai t tombée maJade à Paris. Ame siŒqple, attachée à son humble labeur quotidien 9_ui asturait 1l'exis.tence de sa vieille mère et la sienne, n'ayant connu de la vie <;ue la misère resi· g:née da ns la masure du village atpestre: monotone uniformité des jours ressemblant aux jour s ; dès l'aute, ·vaquer aux soins du ménage, .a.Her à 1\a mes se dans J'êg~i.se délabrée perohée sur un à-pic voisin, en reven~r difficiJement à oaUJSe d'une pénibl.e claud.icatioo qu i J,a rendait une !Véritable in1ir·me; disposer ensuite à por.tée des doigts materne.ls, déformés. par de dou.Joureux rhumatismes et devenus inhaibi,les, toutes chO'SeS nécessaires pour ies heures c1ui aJlaient sui'VI'e. Enfin, e1le se diri·geait rulors vers l'étable d'où el~e en reti<m it un petit âne noir, maigriclton. Son
âne! ... la g.mnde ri.ohesse de son indigence! le hon anima•!, doux .êomme elle, et vieux déi~. comnre edle aussi! ... Avec. peine, el:le se hissait sur son do:; et l'on partait, tantôt par un senEer rocai!Jeux gPimpant rvers les cimes tantôt en un jol i chemin qui sinuait dans la forêt, .t antôt su r une 11argc roufe claire. CeHeci conliu:is~ it au bou.r:g, et la lirllgère y fr;t· vai llait 'Pour la femme du notaire, du méd.e· cin. eire.. ~ 'autre amenait, pa.r des sous-bois merovéllle11J~, ·à l 'a venue d'un ohâteau, où les femmes de <Chambre distribuaient à l'ourvrière ceux d'entre les tra.vaux d'atguinle qu'elles dédaignaient elles..mêmes, tandis qu'au !bout du l aœt dangereux. au sommet des monts tout g1ris, l'a.œueillaient les ménagà'es des hahi· tations pe.l'ldues en œs hauteurs. C'était ainsi ljepu.is bien des années, et œ~a dev>ai.t être ainsi ;jusqu'à l'heure où d ie donmira:t à son tour dans ,J'enclos .béni, tout blanc de neige l'hi:ver; tout fileuri au prin· te~. BUe le savr.rH et n'ima•ginait point sor.t meiUeu.r. Or. tel un voile r~levé au-devant d'une féerie. voici ·que, d·ans le -cemrearu p aisible aJ\'aient awaru, soudai-n, des images prestigieuses, et, actuellement, dans la -nuit propice aux iUusions, elle call"essaii sa chimère, tout comme les .heureux de ce monde! PendR>n( sa conval!escence, elle ·aJV.ai t lu la vie de la 1Mère Ja'Voulhey, ~ondatrice de la Congtrégation des Sœ!M'5 de Saint-Joseph de O uny, à 'laquelle ~tenaient ses infinnières, et, comme une peti~e fille qui tourne des feui~dets de cootes de fées, elle était aUée d'éblouissements en éljlou issemoots. ·P uis, à la fois crainti ve et tenace, el!e i~errogea ses ga>rdes-malad.es sur ~es Iaits, :fiabuleux lu i semblai.t-il.. qu'e1le venait de lire. En souriant, ~Iles r~oudirent à ses questions caniC!ides que, bientôt, ~le cessa de leur a!dresser. •B le saïVai.t, d:ésom1ai,s , elle sa'Vait qu'i!l suffisait de revêtir le .l éger voile noir, Œa robe où brille Ile Ohapelet .pour s'élancer vers ces voies magnifi<tues. Que fuit pour el.le oet Mtraii? Null ne pourrait q'e:xprimer. ~ndant, dou.ée l;l:e ce ro-
210 buste bon ,sens partiwlier awc mond:agna:rds, elle n' ignorait point que ce paradis était interdit à son âge, à son infirmité; mais, dans 1le cœur humblement soumis, brillèrent dorénawant des visions admirables, élargies encore l lia lecture ~e fascicu[es i'llustrés, • Gerlbes d lâmes •, où la Congrégation pu1]j]ie quelques ~isodes des existences lointaines ou prodhes .des Wles de ,ra >M'ère J a;vouhey, Sœurs 'hospitalières ou missionnaires. et, à cette heure, dans le sill.ence compUce des funtasmago~ries, Ides. tableaux émoUJVants passent en magnificence devant les yeux clos de lht pauvre lingère. .Ble est radieuse. Elle p1rie. Elile rend ,grâJces d'Mroir connu cela, eHe, si ignorante! Et de menus dê.tai:ls soigneusement recueitns, ,s 'ajoutent aux grandes dtoses: c 'est cre ciel d 'Orient, si inconnu à la Sa.voisienne, les pa,Jmiers, balancés dans la llumière, les forets tropicales, les grandes ~lianes, Jes fleurs . . . Nawe, ll"aNie, eile s "endort enfin. ~
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IEJIIe est renilrée .dans sa pauvre demeure que vont enveiCliP[)el" aes brumes d 'hiver, mais elle les ld.éfie, car elle a emporii dans son cœur tant d'éda~anrs rayons que la pe· tite maison en est muminée, croit-ehle. Pourtant, rien ne !Parait dtangé autour d'eUe. Otaque matin. instaHée ~sur l'âne patient et doux, elle reprend iniV'arialblement l'une de3 routes bien connues; mais toUJtes lles clhoses qui ront en:ahantée viennent à ses lèvres, et, au dhâteau, au IVilliage, dans iles chalets des sommets, elle raconte, invinciblement. ce qu' ehle a 'VU, ce GU'elle a lu et entendu. C'est un récit ininterro111[Ju, jalonné de :regrets de ne poLWoir être arlimise en lla èohorte bénie. Au ooâteau, on a ri ii foffiœ dev·ant l'enthousiasme de l'ouvrière. Au bourg, la bonne de ·la ·famille du notaire a confié à sa maUre,sse que la lingère était devenue un peu foUe à Paris ... et .dans les habitations ~ ses sous les sapins géants, les paysannei ont écouté sa.n.s compren,dre.
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Des mois passèrent, puis vint un jour olt Phumbl'e ~i!lle i3le<Va vers le ciel un cœur !délirant de joie. L'act;on de son zèle, si simple et si sincère, avait produi,f des effels inattendus. Au château , la Wle unique !"héritière dl.l 'V ieux nQitl1, de la g rande fortune, était al\~ par hasard à 1Ia 'lingerie, y avait entendu 1es récits épiques, distrai,tement d'aoord, ensui•te a~ntive mallgré eiMe, atti~ toujours ' pius, tou,jours plus . . . ~jusqu'ii lia minute sacrée où Je monde et • ,fout ce qui es·t du monde • di,SUJM"Ut à ses regards. Au lbourg, la petite servante qui avait tlé:non.œ la • folie » de la lingère, lui dit, tout à èm1.p, les mains jointes dans ['extase de la grande espérance: "' - Eh bien! j'irai, moi! là où vous ne pouvez allier! 'Enfin, dans l'un des dJ.aJlets isolés, une jeune fille aJVai.t recueilli silencieusement les paroJes en~lannmées de [a narmtrice ingénue, avec 1'apEtude propre aux cœurs simples, de refléter <les grandes choses, et, elle aussi, quitta le Cher foyer, établi si hattt, si haut, pour descendre vers les tâches ~héroïques. Où sont-elle.s, maintenant, les trois !mes conquises par !"attrait sou<Verain? Est-ce d'ans une lointaine colonie, sous le casque de Eège, entourees de négrihlonnes? Es.t-ce en Europe? .Est-œ à P<aris, penchées sur ia plus abomina.lbCe des calamités humaines ... est-<ce au Œon.d i:Fune canwagne souriante? Qu'im,porté! Chrétiennement confondues, ~a Ser'V.ante, 'J<a [Jary,sanne, l'héritière de grande race ne sont plus que des ül[es dè ta !Mère ]aNouhey. 1Et [ia doublle si,Jhouette, ridicule et attendrissante de l'infirme et du petit âne, continue à se ICLétadher, -le matin, dans la gloire du [.ewnt qui dore [es cimes neigeuses; le soir, M.ns les brumes tle velours bleu qui montent l fass.aut des glaciers ~out roses. Ils vont . .. ils vont. . . dui, inconscient, tenldu rve~s sa provende; eli:Ie, ravie, songeant Victor Féli. aux élues du .Seigneur.
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Education moderne 7 ANS - Maman , je su is heureuse. M . l'abbé vient de me dire que j'a; l'âge de fairç ma P:rernière communion. · - . C'est irOIP tôt. On ne se rend p3s compte de ce que d'on fuit, à sept ans. - J..e Pape a cependant per mis de communier à cet âge-là! - T'~magines-tu qu'u11 'Vieux Pape, à Rome, coonaît les m iettes !de notre temps, mie ux que nou·s leurs mamltns? Qu'il reste b:en trnnqu iHe au ~ond de son Vatican. puisqu'il veut ne plus en ~sortir , pour lbouder. ID'aill11eurs, si je ne permets pas que tu cœmnunies si tôt, c'est pa.r respect pour le Saint-Sacrement. T'en crois-tu digne? - M. l'abbé disait préci$êmen~ que si on attendlait d'être dligne, on ne communierait pas même .à Pâques, IJY<lS même une fois dans sa vie. H e~liquait que, lilans l'âme, par le fait même qu'on co.mmunie, est produite la grâce. - Oh! là, là! Je ne comprends r ien, moi , à la théo,Jogie, à l a métaphysique (je pense que c'es,t ainsi · qu 'ils liJPpellent ce'la!) Croismoi, rêve moins à la • Grâce» et garde ta grâce. C'est beaucoup plus intéressant.
9 ANS Maman, permets-moi d 'aUer me con1esôer, ce soir. - lMlais tu y es Q.~!à aHée, il y a trois mois â peine. - Précisément! Je me la,ve beaucoup plus souvent les mains; je me parfume beaucoup plus soUJvent Ia tête. Je voudrais me qaver et me pariwner Qlâme. - Te confesser! Petit monstre, tu as volé, tué? - •Maman, on peut .tuer autre clhose qu' un honune el 'Voler autre ·dhose que l'argent. Je (',avouerai que j'ai tué le terqps, volé la réputation de mes· compagnes. - Bh bien! mademoiseHe lia pécheresse n'a qulà se confesser à moi, comme elle vient de le faire bien .gentiment (on doit tout dire
à sa ma11uan ) e1 moi je te pardonne, mignon-
ne, tes péchés roses. - Je croya is G.U 'un péoh;é est toujours un peu no ir. - Ma ii lde, j'a i vraiment peur que tu ne deviennes scrupuleuse. 1
10 ANS -
·Maman , je vou,d rais recevoir mon édu-
cation au couivent du Sacré.JGœur. - Ah non! On ,pero son teiTIJPS à prq,arer 'les réceptions d 'un Monseigneur, à ooanter, toute la journée , de fades cantiques où 4 Sauveur • rime avec " cœur » et • âme • avec • iflamme •. · - Les r imes son( pau!Vres, mais les idées pures et bien~aisantes. - Vaut-i1! m ieux être une • modern giril • c'han~anl d'élégantes horreurs, où ii est question en.~:ore et eXJclusi'verrrteTht de • cœur • et de • fl a.mrne •, mai.s dans des contexte s moins êd=fiants ou même canailles? - Fi! le vilaÏIIl mot! - Moins vHain que la ohose! _ Tu exagères toujours. Au couvent, iu exrugérerais encore p~us. Ou y récite des prières, toute la sainte journée. M'ère • d'u d~vLn recuei!.lement • ·le tournerait la tête, en te parlant des dangers du monde et de la responsabilité encourue par cei·Ie :tui .ne suit pas sa voca~ion'. Elles s'entendent, ces religieuses aux airs douœureux, à nous ~oler nos .filles. Tu éltuldieras au U:tcée·
12 ANS - Maman, c'est l<a tête de Pâques. Nous n'irion-s pas ·a u salut? - Et la semaine prochaine aux Vêpres, n'est-ce pas? Nous n'awons pas le temps. - \Mais ie Salut dure un.e demi-heure et, cet après~midi, nous awoos passé deux heures à discu,ter si rJe ahrupeau dl! Marguerite étai-t plus .joli que ceLui de Julieltte et, ~ matin, une heure à corrfuiner des nuances de ruibans. Nous ruvollJS été hier, presque toute la journée, dhez ce Vicomte dont ~ canver- . sa tion es~ creuse et terne.
212 - Ce sont( des devoirs de société. Mais nous n'allons pas nous rendre dans ies églises poUT · y marmotter d'inter.minables dla,pelets aiVec Jes vieilles femmes qui ·n'ont plus autre dhose à faire.
te -
ANS
Mère, je suis un peu g&tée de te dire œlQ. On me demaml.e de participer à une partie de plaisir, mais ellle se tient entre jeunes gens seuls. - Ma gtrande fille, j'ai confiance en toi. \M'on principe d'éducation est qu'une mère ne doit pas être, tJX>u.r son enfant, une espionne, mais une gtrande amie. Je ne ressemble poin~ à œs parents d'ancien régime, étroits, soupçonneux. exerçant su:r ~es jeunes üMes une surveillwce taroucfle, morose et ne par1Venant pas à conwrendre que les jeunes gens ai.ment à rester entre eux, sans être toujours observés par ceux qui commencent à grisonner ou à blandtitr. {)ès <tu'un jeune lhomme est avec une jeune fiate, les ,prêtres - les hotrunes aux robes noires - s'imaginent toutes sortes de choses tragiques. Dlaprès eux, ii ne faudrait jamais être deux, mais troi,s. Ces curés mettent de ·,la triO.:té pa.rtout! J'en ai entenldu un (un vieux dans un village!) qui await découvert cette mer~Veille: lors· que deux jeunes gens sont ensemble, il Y « 1oujours un troisième: quand ce n'est pas Dieu, c'est le di.aŒjle. Avoue <tUe c'est pouffant: vouloir prouver que quand on est deux, on est trois r... Les usages sont au-trement larges eu Amérique! - Nous sommes en Belgique! .- Hélas! !Petit pays, petites idées. Mais on évolue! Quand on se ra,~llle ce qu'étaient les jeunes Œi1des, il y a cinc;uante ans! (Hélas! je puis ~jà oaJVOir des souvenirn de dnq11ante ans! ... ) 'Etaient-elles a.ssez fagotées, emmaillotées, compa~, errwotées! On a fait ki'U cihemin. Vi!Ve ,Je féminisme intégral!
Je suis mademe: je suis de mon siède et 'I!Jême un peu du tutwr. On était si ignorant, avant notts! - Mère, j'ai une idiée dll'ôte ... Comme toujours! Dis tout de ~mer - Eh bien! si j'étais ga,rçon, je se;ais iplus tranquille sr ]"épousais une jeune fiHe d·1autrefois . ..
t8 ANS -
Mère, je dois Choisir une ioiBette. Que me consei!lles-tu ? - De respecter les COONenances. Je 1fé. fendis tou;)ours la morale. Mais, d'autre part il .ne faut pas être faroudle. MonDieu! nou~ devons bien faire comme les autres et ne pas nous metire en tête de donner des leçons aux voisines. - Pourtant, c'est peu· correct, ces robes qui commencent taro et finissent tôt. . . ~ !Mignonne, fais valoir ta jeunesse. ()b. serve que les inélégantes, les • collets montés ~, sont des vieillles et des laildes.
20 ANS -
Mère, on m'invite au bat C'est fort simple. Vas-y! Mais les dalllses d'aujourd'hui? . .. .Mions! all1ons! il ne faut pas voir du mal pariout et, sois tranquille, je ne le ~ ,péterai pas à ton confesseur. D'ailleurs, les <:urés devraient-ils se mêler de ces dtoses? Nous laissons les prêtres à leur sacristie, les moines à leur œllUJI.e, qu'eux nous tais· sent à notre saion. E-t puis, il faut que jeunçsse se passe. - Qu'ei!Re se passe bien. Mais j'ai l'im· pression que celt est mai. - Et moi j'ai ~'impression que tu toumes ·a u bigotiJSme.
2, ANI - Mère, Je • bigotisme ,. me donne un autre SC!ll\PU'Ie. Nous sommes aux QuatreTemps. Je devrais faire maigre et même, maintenant que .j'ai 21 ans, jeOner. - C'est cela! Ruine ta santé. Tu n'es pas encore assez pâle? - Mais c'est à cause de la fête tardive d'hier, <tue je suis pâle.
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- L~~ose est tyraonique. Ble impose des mortifications à des jeunes gens tatigués. - Je t'·avoue, mère, que je sui•s beaucoup pltts ~atigu.ée de danser le scfttimmy juSICju'à 2 h. du matin! Si l'Bgilise imposait, aux Quatre-Temps, une ·sauterie de 6 heures, on crierait à la cruauté. - Comme tu es raisonneuse!
-Quoi? ~ Que je suis heureuse que tu n'aies pa$ raisonné de la. sorte pour moi. Je ne serais IJ>aS ici! - Cesse tes propos désobligeants. Obéis. - Soit! Mère, vous prenez une responsabi'lité fol11tlidàb!e. Je crois que t'out cda tournera mal.
23 ANS
22 ANS -. Mère, j'~roUNe un ~icieux émoi. Je songe à q,ouser Francis. - Et moi je songe à te faire épouser Guy de Breteuil. - 1Mais je ne l'aime piUt! - PeMe folle. H est riche. Il a les qualités les plus sérieUISes: des yeux superbes, un teint mat, une •voix bien cuivrée. Il est fier capitaine et null ne fuit avec plus de gr✠le salut '<:le l'ëpée. Tout ·le mo®e le regarde, lorsqu'il passe en faisant sonner ses éperons. - Enlfin, je n'~ouse pas ses éperons! ni son sabre! ni son argent! On assure qu'ii ne s'est pas toujours bien c00kllui1. - J:td'is! Il y a longtemps! C'est assurément reg~rettable. Mais que !Veux-tu ? Les jeunes gens d'après-guerre!.. . Si tu attends. pour ~e marier, de troUNer, non pas un homme, mais un Séraq:ihin! . . . Je dirai même qUe certaines eJq>êrien.ces de la vie assagissent, sont presque un gage 1ie fidélité. - Mèce!... ]'eSjpère que tu n'as pas eu un pareil idiéaJl en épousant papa! ... 1Et puis, ce Guy n'a aucune religion! - Le mall'ia>ge sera religieux! J'Y tiens IJlê· me beaucou,p, le contraire étant maa porté. - N'ert1pêdhe qu'il n'a guère la foi. Que deviendra l'éducation religieuse des enfants? - • Des • enfants! c Des • enfants! Non, maÎls tu perds la tête? Je trouve ton p'luriel c .••• sing:uiLierl ,. Tu veux faiie rire de toi? Tu veux sacrifier tes slliCCès de jeune femme, dans les soirées; perdre ta fraîclteu•r et -ta S!Veltesse, pour moudler 'beaucoup de moutards? - C'est bien .ma mère (lUi pa.11le ainsi?. · • Je~ .dis • . .
- Cela a mal tourné! •Ill y a un an que j'ai épousé Guy, •ton • Üley'!
Il a ruiné ce qu'ill appelait mes préjugés. 'Vi.vre sa vie! voi•là <;ui est bath! - Bailh? ... - Oui, rupin, si tu prefères, ou smart. - Horreur! ma fille !Parle argot? - Ça me chante. - Enfin, où veux-fu en veoir? - A ceci qui ~ fort simple et courant: je suis pour l'union libre et je vais le quitter, « ton ,. Ou~! - IMa!lheureuse! i~ eo mourra. - Tu croi~? tl1 fait l'équivaJent de soo côté et 'm'a elql)lici.tement rendu ma parole. On se quitte sans esclanda-e, tout doucement, c011t1111e . des gens bien élevés. · - Moi j'en mourrai · - CeLa se dH, ces choses-là! Mais on ne meurt pas si vite mèrette! Si l'on devait expirer à chacun des gros ennuis de l'existence, on passerait sa vie à mourir! Ne t 'en fais pas! - <Ei les convenances? - Je m'assieds deS~Sus. - Et ,Ja (iécons~ation? - Si ' je consens à l'a.oceptér? · . . - · Et la religion? - Tiens, tiens! Tu deviens dévote pour la cin:onstanœ? La religion, Guy n 'eo a pas, tu le sa.vais. - oMais toi? - Moi j'en aNais et tu me J'as enlevée. Tu répétai-s : « Pas de momeries! Ne te laisse pas ensorceler p:m- ;les ruses jésuitk1 ues. Ah~ Loyola! .• Tu me conseillai·s cres toilettes légères, alors que notœ sa.vons bien, n'est-ce pa.s? ~n-
2U Ire femmes, dao& quel but troublant nous les mettons. Comme tu !l"edoutais de me' voir rester peHte ote blanche! ou même de me voir rêver A la guimpe de religiewse. · Sois tranquiHc: je ne suis plus oie blan che et la gu!.fll>e est loin! Donc tu dois être contente, rru~man oltérie? ... - Fille dénaturée! Enfunt sans cœur! Dire que je ne t'ai donné c;ue de beaux exem· pies! Comme on a ra.ison de dire: il n'y a plus de jeunes fùlles!
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.u
n'y a p!us de jeunes filles? On serait tenté quelquefois de d'ire: il n'y a plus de mères! O. HO~NAERT, S. J.
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Soyons calmes Pour ne pas dépenser en pure perte nos forces physiques et morll(les, c soyons cal· mes». Pour conse11Ve.r tout notre inilux nerveux, présenver notre santé et notre gaieté, • so· y.ons calmes •. Pour vivre vieux, pour conserver notre mémoire et toutes nos facultés• mentales, • soyons calmes ". .Pour maintenir, pour assurer le bonheur auilour de nous, «soyons Pour nous préserver des bêtises et des irtq)airs q.ue nous pourrions commettre alf cours de notre existence, • soyons calmes "· Bref. • soyons calmes-» pour nous assu· rer la santé, le suœès et de bonheur. Comment être .::allrne?. . . ·En maintenant l 'ha~onie de nos forces physiques et mo· ra.les par les moyens Slllivants: a) Culture ,ph;ysique tous les joUil's: un Guar.t d'heure au minimum: dix minutes au réveil et cinq minuies au coudter. lb) Mastiquer lentement à table; ne pas consommer de boissoos excitantes. Ne pas fumer. c) pas fréqOOtter des gens agités, geignards, pessimistes.
caames "·
Ne
.d.) Ne pas assister à Ides spectacles surexcitants, les combats de boxe, les coul'$e$ de tau.reaux. e) S'aJIIonger cinq minutes après chaque repas el IPCJldanit œs cinc1• minutes fairt le vide comp!et du cerveau. Ne penser l rien. Ne pas Fa ire un mouvement: faire le cadav,re. J) faire la sta.tue plusieurs fois par jour c'est-à-dire, s'imposer de ne pas faire u~ seul moLWement pendant cinq minutes. g) Fa·i re de l'auto-suggestion. Ota.que fois que l'occasion vient de se fâdt&, de s'in· qui&er, dJre, répéter: c Je suis ca:J.me, je suis patient, je suis maître des circonstances mon sang·froid est imperturbable.... ~ pratique de l'auto-suggestion finit par 'deven.ir ha'bilu~lle; eNe agi·t alors, même à notre insu, su.r notre tempérament el nous donne l'aiti!wde que nous voulons a'Voir. h) Organi.ser son le~s et son traiVail de façon à ne iama i.s être en retard, ni ,preoocupé pa.r l'heure. i) S'inw<>ser de faire tout très bien, avec pe.riection, attention, d 'abord pendant un temps court chaque journée, par exemple, puis peruiant dewc: heu!l'es el ainsi de suite. Qu'il s'agi.9Se de l'acte le plus insignifiant de la journée, il fau~ ohercher à l'accomp4ir d 'UDe façon pall'faite. Sans doute, il est impossible à un débutant de soutenir son attention, sa bonne volonté, durant 24 heures par jour. En commençant par une heu.re, même pa,r Wl.e demi4teure, l'enflrainemeot se produit, · et on arrive peu à ,peu à se modifiCil" complètement. Sur quatre personnes qui lioont œs lignes, l.a première sourira et ne sera .pas convaincue. l'autre considérera la tâolte comme trop diliJci!e et ne voudira pas rl'entr~rendre; la troisième commerncera et cess&a au bout de 15 jours ou troiS> semaines, rebu.tée par leS dillicudiés; la quatrième croira ce que nous disons, s'enthousiasmera pour la néduca· tion de soi,mêrne, elle persévérera el se tran sforme.ra. C,es·t pour celle-lA GUe nous écrivons. Oaliea.
215
Examen d'une mère Est-ce que je 'a!.e .me permets jamais rien
de r.épréhecsiblle en présence de mes enfants, par p,a!fOles ou par acli•ons? rEsrt-c.e que je veille à œ qu'i~s fa~ent exactement leurs prières du matin et du soir, lWec les tro.is • Ave M!!rria » à la fin? Vont· i~s à la messe le dimanche, aux vêpres, et s'y ·tiennent-ils bien? Ma v te est-elle pour mes enfants comme un livre oove.rt où ils puissent lire à chac,ue instant tout ce qu'i11 y a de dhaste, de juste et de saint? Mon foyer eS't-iJ un temple où ~a vertu se peint à leur:; ."<.:.UX, retentit à leurS oreiftrles, s'insinue et !pénètre dans leurs cœurs par tous les sens? Es.t-ce que je ne transige pas avec leurs défauts de crain1e de les contraner? Est-œ que je veillle à ce qu'ils ne [réquen· lent pas des personnes légères ou d'une con· dwte éc;uivoque? Aï,je besoin d'écar:le;r de mes en.ianis les livres et les journaux dangereux, les tableaux et les portraits indécents? Est·œ que je tiens à ce qu'ils se confesseot et communien1 régulièrement et souv~t, dès J '~e de raiwn? Ai-je compri·s que. si la religion. ne s'em· pare dhl>oni de l'enfant, quand !:a raison vienjd:ra à IPar.aî•lre, je trouverai en lui des pr~ugés établis, les habitudes contractées, peut-être IJe cœur a !teint d'une dbpravation précoce? Ai.je laissé usurper mon au•torité en adoptant .Je 8ystème d'une moUe condesœndance et en pliant honteusement delvant les capri· ces d'un enfant? Sllis-1e con:vaincue que, si La mère ne prend! .pas sur l'en.fan.t llO a:sœndant légi.time, il le ~dra sur dUe? lMe dis-je GUe si, ma.lgré mes remontran· ces, mes enlfants .s'abandoooent un jour au vice, leur cœur accoutumé depuis longtemps par moi à la piété, ne commettra ·l e péché qu'après bien des combats, et qu'après l'a· voir commis, ils y t·rouveront une wu.rce d'amertll!ITk' qui les en 'dégoatere.; c;ue tôt ou
4ard la vivacité des passions s'amortira, 1es leçons el les exempl:es d'une bonne mère re· viiVTont, feront naître le repentir, détermineront un retour krulc et sincère? Ai'i]e tenu que mes enfants ne soient instruits que dans des colUèges ou écoles catholiques? . .. N lai-je pas oublié que Dieu me demandera un compte rigoureux de 1'âme de mes enfants et que je ne s-atWeroi palS la mienne, si je n'ai pas towt fait !POUr sauver 1a leur? 0 Marie, ma bonne Mère, faites-moi la g'l'lâce de me saruver, en acceptant tous les enfaruls que le bon Dieu ·voUjdra me donner, et en ~es élevant dan.s son amour et dans le vôtre. .--~~~··
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Le Benjamin =
[.orsc,ue, en 1830, mon onole Roger s'était emui de la maison familiale pour s 'embarquer au HatVre, ma grand'naère avait failli devenir folle. \Parf.i r san:s un adieu, sa.ns un baiser, lw, son Benjamin 1 IL'enïant tant olt.éri, tant gâté qw la récom,pense ainsi lie son ·a mour, de sa f·ailblesse; l'ail>an.donnant sans souci de ses arngois·ses, de son désespoir, de ses .Jarmes! Mfolée, e.llle était parf.ie â .s-a !Tec!herche, courant le .port, le !bureau maritime, inspectant les registres, foui[lant les bateaux. Après bien de& pas et démarches inUJti~es, elle du t re· monter, le cœl.ir brisé, dans •la berline qw i'lllVait amenée e t la ramenai t seule. ·Seu1e? jpas tout •à fait. Mon dher rpère était là, près d'elie, ·la soutenant, l'encourageant, lllVec des prévenances délicates, des soins al· fectueux, des .précautions touchantes, il Jui res1ait un if-j,[,s, un lbon fi::s, le meilleur et le plus tendre des .fils·; mais rhélas! œ n 'était pas ce!lui qu'elle préférait. Tand~s <;ue mon père, âme !douce el sensible, mais esprit ferme et sérieux, ne s 'écar· tant ·i·amais de rl a ligne droite, suiva.i t 1la voie paternel'le, terminait lbrilla.manent ses études et étai t nommé professeur en provmce, son frère, llllQUvaise tête, et· l'on ne peu! pas, mal-
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216 heureusement pas a,joutfer: hon cœur, désespérait sa mère par sa conduite... Il ne parvenait pas même à décrocher son • baChot • . faisait des dettes, et, après toutes sortes Ide sottises, se sauva it à la suite d'une légère remontrance maternelle, annonçant, par un tbiHet irès bref, qu'.il allait se faire marin et que I:On n'entendrait tplus parler de lui. - Il ne m'a jamais caLtsé que des chagrins! gémi~sa i t ma pa-uwe .grand'mère en se remémorant tous ses griefs, tandis que mon père s'emforçait Ide tla ·callmer· mais œtte fois c'est fini! plus d'indulgence,' plus de pardon Î il est paxti, bon d'ébarras! Mais lui, savait bien, au fond, ce que valait cette -violente indignation prête à se fondre au premier mot, au premier baiser de l'en:fant prodigue. Il savait bien que r~en n'effacerait de ce cœur, plein de· lui, D'image de son taer.iamin, et que, malhellfeux ou coupable, on tuerait encore le veau gras pour son retour.
•
* *
Je ne sus tout œla que plus tard; mals 10r5G:ue fétais petit garçon, mon oncle Roger me semblait tout simplement un demidieu. C'étai t ma lbonne maman 'GUi lui j:l.o nnait à mes yeux ces proportions. homériques. - C'était un caractère ar-dent et aventureux, soupirait-eVIe mélancoliquement; ne pOU/Vant se Jr )lier aux .mesqu!neries de la vie: a.yide de glloire !Plus que de fortune: un Colomb, un Vasco de Gama, égaré dans notre sièC'Ie, et dont fai eu tort de contrarier la vocation (c'·était ainsi <ju'elle appelait son couiP de tête!) Grâce à ce portrait revu, corrigé, agrandi, mon oncle Roger était devenu mon héros, mon modèle, et j'aurais votnlu lui reSsembler au· morail comme au .Ph!Ysique. Il faut dire qu'R!lors, de ly;cée en lycée, mon père venait d'être apper:é à celui du Havre; et comme nous awions jusque-là habité le centre, la vue de -ta mer que Je ne connaissa!s pas, avait exaJlté mon imagination au moins autant q11e les récits de mon aïeule. Je comprenais mon oncle Roger, moi! et si 1'0(1 a,vait con1ra:rié ma vocation, j'au-
rais été capalb!e- de f-aire comme lui. Mais mon père, qui était un sage, se gardait bien .de la contrarier et s'était borné à me dire: - Tu veux être mar"in, mon enfant, soit; c'est une nolble profession. Seu,lement, il faut travairller dourbie, je t'en avertis, le concours de • Nruvrule. est presque aussi dur que celu i de • Normale •. Cette réponse avait légèrement refroidi mon ardellT: je n'étais pas alors un élève bien (aJborieux. les sciences su:rtout m'étaient pro. fonŒment ru11lijpathirques, et, VJue à travers jje gros traités de mécan~que et d'll'lgèbre bien .rébarbatifs, la c noble profession • de marin me paraissait moins séduisante. Pourtant, mon onde Roger n'était pas passé par • Navale • lui! Otd; mais c'est que l'on contrar.iait sa vocation! Si l'on a•vait pu contrarier un peu la mienne!!!
*
*
Un jour, joUl· inou'bliable, une lettre au timbre d 'Atn!rique arriva dans notre paisible :ntérieur, qu'el•!e bow:eversa de fond en comble. Mon oncle rRoger se d&idait à donner de ses nouvel•les: il n'était pas mort; après bi~n des aventures, il s'était étalbli là-bas, il y avait 'lait fortune, s'était marié et maintenant il é tait veuf avec un fils à peu près de mon ~o-e , qu'il se !décidait à amener en France pollT faire ses études. • Jai eu bien du maJ à déu:oher ton adres• se, 11non paUJVre RQ!ymoru:L, écrivait-il à son • :frère, sur un ton protecteur Gui me sem» blait tout natllfet de sa part. C'est le fils • d 'un de mes -amis, un de tes mauvais élè• ves, qui, en se plaignant de tes pensums, • m'a appris que tu en étais. encore au pro• iessorat. J'a·i fait plus de chemin que toi, • mon tbon!homme, mais je serai toUjjours bien • aise de te serrer la main. Et la maman se• ra~t-èlle cootente de revoir c son Benjam'in •, • comme tu m'appelais tout bas, rjaloux! • Contente! Non, ce n'était pas assez dire, et aucun terme ne peut décrire l'iJvresse, -la joie ~bordante, folle lie la chère vieille?
Pentdran't ces huit jours, tout fut sens des- Ile front cré[Ju de son petitJfils; puis en ire lui sus--dessous dans notre .modeste logis. Rien et son Bet~jamin, elle r~it le chemin de la n'était asez bon, assez beau pollT J'enfant maison. A table, où j'étais à· côté de Sam, - un ·prodigue: mon père avait . abandonné . sa ohambre moi la mienne; mats aux yeux de ·bon garçon, mais ignorant _c.amme .~ne <ea~ bonne rita,man, ce quà s~isait pour nous pe et [pas dégourdi un brm, .- 1espérals corriger ma ma.UIVaise in~press t on en écouétait indiigne de ces iHustres personnages, et ta11t religieusement les moindres paroles de nou.s aurions reçu l'empereur de Russie qu' mon onde 'R oger, attendant quelque beau rée~le n'aurait !Pas été plus affairée. cit d'aventures, de voyages ... Le marin me !Le grand -jour était arrivé. Pressé's ~ur la ferait oublier .l1homme, et un granll voya~etée, nous . attendions le paquebot dél;à en rade, et qui bientôt entra !:lans le !Port, salué geutr se cachait peut-être sous cette a,warence vulgaire. . de mw<tiples aJCClamations. Hélas 1 au lieu ide descriptions imagées de Au milieu de tout ce tumulte, nous nous nauhag~s pa•:pitants, il ne parlait ~ue denelforcicns !Vainement de découvrir l'ondle R?· rées alimentai·r es, hausses des salaisons, et ger, bonne maman se flattant de le dék:ouvrtr l'intérêt de sa vie ,pouvait se résumer en un à première vue. Cependant la foule s'écoulait ~u ~ peu. , mot. Dollars! dollars! dollars!!! A cette h~u~ .u aura manqué Je bateau! ,gémissatt grand re il était à la tête d'une vaste eJGP'Ioitahon d; saindoux! Au, lieu de décou:vr ir un Nou~ mère désolée. Roger! mon petit Roger! A ce cri, un retardataire dont la mine dé- Monlde. i1 inondait l'Ancien de graisses !relaite, trahissant un déslllgTéable malaise,. c~ latées. OhristQjlhe-Colomb devenu charcutier!! trastait ~vec la tlarge face et rl'extraordmatre _ Mais enfin! ~uis tan t d'années, pourcorpulence, se retourna brusquement: _ Maman! s'écria-t-il tout joyeux. quoi n'être jamais revenu en f'ran·ce? deman· Et serrant dans ses bras .Ja dtère vieille da mon père, d 'un ton de doux reproche. _ Le temps me manqua it mon cher Rayt<m t~ saisie il 'J'emlbrassa sur les xieUrX joues, mond, • Le temps est de l'argent! • et puis la !Puis tenP.:it à mon ~re une main rouge et épaisse comme un gigot de mouton. . traversée me faisa it peur··· • Je demeurai stupide • .selon l'eJCiPfesstOn - .Pellf! - Oui· d'abord je ne suis pas brave, el classique. ensuite j';i le ma·! de mer. dé'dara simplement Quoi! c'était là mon 011de Roger! le brillant capitaine! le superbe conquistador de mon oncle Roger. C'en était trop! toutes mes iUusions s'enmes rêves! · .Et je regardais, hé!bété, ce gros homme volaient J'uue après l'autre, et, Iut-ce la perlourd commmn, grotesque, avec son crâne te de mes oo:mères, fut-ce la vue de mon héclulu;e, ses yeux en trou·s de vrill~, .son dour os charcutier ou la crainte du mal de mer, b le menton et le boll!frelet de graisse déb~r mais dès le lendemain, je déclarai à mon ex~ dant autour de son col. Il m'aperçut enhn: œille~t père, souriant avec inljulgence, . que, - C'~st ton Jils, Raymond, ~l est gen~l! · · · tollfl bien réJléclhi, je renonçais à la manne .... N'oilà le mien a/jouta-t-il a,vec oi~gueii, en Ar.l tiur OOURLI AG nous présenta~! un négriHon bouœii, aux lèvres Iiœues, que j'avais pris innocemment pour son grom . .. Il_est \Jill peu bro~ pa:· ce ·que sa mère état! tde sang mêi:; mais c'est ·un boo garçon et il aura du fom dans ses bottes. Embrasse ta -gran.d'imère, Sam. Un vieirLlard de 70 ans, nommé J ateques Cette fois, bonne maman parut légèrement Delnatte, avait deux entfants, Jean~Louis et désappointée et eddleu.ra du bout des lèvres
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Le partage inattendu
218 Théodore, âgés, le premier de 25 ans, l'autre, de 23 ans.
plaignait d'aNoir à le nourrir ~ .ne rien faire. Qs jeunes gens se marièrent à deux sœurs, On alla jusqu'à reg.retter la prolloaration les demoiselles Ladureau. de sa vie et à se disputer à qui ne l'lilllait Il y éllVait, dans ces deux méÏtages, beau- pas dans sa maisoa. Le pauvre vieux, bafoué, méprisé par ses coup d'amour mais fort peu d'écus. illl fallait pourtant s 'établir, faire un mé- propres enfants, s'abandonnait au désespoir. Il gémissait seul, pendant de longues heu. tier quelconque. Mais qui paierait les frais res, dans l'étroite dtaanbre où on l'avait con. de premier étaJblissement?... Le vieillard finé. était bien là. Mais le gail)JartJ. était dur à la Un jour, pouriaut, qu' il était à sa place détente. ha!bilueJie, toujours dans la même tristesse le mal qu'il s'était donné pour aoquérir son trésor, et son oa varice qui ·a.IJait tou- et . dans le même abattement, un trait lunti· neux vint éclairer son esprit; son visage pajours grandissant, 1le rendaient intraitable rut se ranimer sous l'empire d'une r&olu. quand on agitait devant lui des questions lion énergique. d'at'gent. Il prit son bâton e t se rendit chez son . On courut ,p ourtant les dhanœs; les batte' notaire. ries furent dressées et le vieillard assiégé. ·- Pouvez-vous, lui dit-il, me prêter, pour Toutes les industries que peuvent suggédeux heures seulement, une sotmne de 20,000 rer la nécessité e( le besoin d'argent furent francs en espèces sonnantes. Et, prenant le mises en œuvre. Fi,ls et tbelles-iilles lUJi livraient notaire par le bras, il 1'entraîna dans son tour à tour assa.ut sur assaut. C'étaient des cabinet comme pour lui faire une gtmnde ca1oleries, ijes flatteries, des promesses l. communication loin de toute oreitle indisn'en plus finie. tEn.fin, après bien des eMorts, la place fut prise, le vieillard se rendit à discrétion et le partage fut fait. Ota.cun des deux ménages nourrirait le vieux pendant six mois et lui donnerait, Chaque année, 100 fr. pour ses menues dépenses. Tel fut l'acte passé par.(fevant notaire en bonne et due forme. Tout alla bien dans les commencements. Les jeunes gens, entrés tout nowve!Jement en possession de sommes assez rondes, étaient •de bonne humeur et le vieillard aussi. !Mais, peu à peu, les figw-es se rembrunirent, les cœurs se resserrèTent et les mains ne furent plus aussi larges ni aussi généreuses. On lui fournissait bien encore le strict nécessaire, mais c'était avec une parcimonie, une froideur, une mauvaise grâce, qui ne présageaient que 1Irop nes misères d'un prodh.ain avenir. tBientôt, en eifet, on ne lui fournit plus qu~ les restes et les rebuts de la. table, on se
crète.
J.'ent.retien Dl! fut point loog. Le notaire sortit bientôt avec le vieillard, et, lui serrant la main avec affection: - On vous prêtera cela, mon dber ami, ne serait-ce que pou.r la nouveauté du fait. • On vida tous les tiroirs, tous les secr& taires, toutes les bourses, et la somme réa· lisée en toutes sortes de monnaies fut remise au vieux, qui, pliant sous le faix, se rendit à s>a ohambre dont il ferma la porte sur lui. Et, sans perdre de temps, il jeta bruyamment l'argent sur la table. compte. cOilll!Pte et recompte encoce. Sous ses doigis fébriles, les pièces d'or se heurtent aux pièces d'or, les pièces d'argent vont roulier sur les pièces d 'acgent: c'était un vacarme d'enfer, présidé pail' le dieu Mammon. A ce bruit, la be!Je-fille aœou.rt, rega.rde à travers la serrure et voit la table toute étincelante d 'or et d'~t. 1:EJ!je fait signe aux autll"es qui arrÏIVent ell tapinois.
.n
219 On décide gue Jean"'Louis, le plus âgé, en- , se ce n 'étaient plus des pleurs ni des la· m~nta4ions, c'était de la rage. Ecoute.z : trerait et ieraH les premières ouiVertures. ,Les deux couples, aocompagnés du Juge ~ ILe vieillard le reçut, tout rayonant de paix allèrent au coftre. joie et de botili.eur. ~ Ot!IVl"it d'une main trerri>lanle, on s'em• J'a!Vais prêté, dit-il, il Y a longtemps d~ para d'un des noanbreux sacs e1111Pilés les uns · jà une somme de 40·000 fr· à un certam sur les autres. c~çant de mes amis, qui ne tanb pas On l'ouvrit .. · ~ faire banqueroute. . Hor.rellf!. . . Des pierres, des caillo~x, et, au-dessus. un billet sur lequ~l la mam. <Lu Je ne le revis .plus, et d6Ji. j'avais fa.tt • deuil de cette somme, 1orsq,ue l·•~.nnns mon "":'",.. vieiHa.rd aJVai.t écrit: • Pierres . pour lap1d:r dernièrement qu'il était revenu d' Aménque, ceux qu i seraient assez imbéctles pour diS· possesseur de gtrandes rioh.esses. tribuer Ieull' bien de leur vivant •. Abbé DAL. • Je me hâtai d'ailler réclamer mon dt1. • H me donna vWgt mi•lle tr. en ~compt~. nt que dans quelques JOWS, Il me prometta • · t&êts me renlbourserait Je reste, ~>Vec les Ill eu de la somme entière, ce quJ me fera à p 'près cent mille On logement ou·vrier que•'cOD·<!Ue, ~~ne pe· • Comme vous le voyez, il y a encore de tite entrée, une petite cuisine, uu.e pett1e saibraves gens dans le monde. .. . de à manger et une pau>Vre chambre à coucher Et ce d isant, le vieiiJlard comptait et re· grande comme la ma.in. , . COft1>lait encore. Tout ce la a dû êire. . . tres gentt!. .. au. nuis • ce. fut Et puis, Théoaore en tu, et ... . le trefois. Au mi:lieu de la déchéance et du détour de Marie, laquelle fut bientôt sUIVIe de sordre ·je toutes moses, oo reconnaît encore des traces d'aisance, des vestiges de bon· <llarlotte. . tés ·a ses heur d'anc.iens p3.IIiums d'amour; comme on Tous se seraient volontiers Je déco.~vre, padois, dans les cieux bala!'és d:opieds pour les 1ui baiserIll eut dès lo.l'lS, un dulngement tl .vue rages, des échappées sur un bleu tres lo loY ' ligne. Les so •lllS 1es ~ ~1.. 5 mmu- tain, qui apparaH en!Jre deux nuages, pour sur toute la lieux les soHi<:~tudes les plus e~ess~, les s'évanouir aussitôt. Certains meUibles sont presque coGuet:s. tenctr'esses les .plus cha~es, rerJ1PlaçaJent Des Par-ri pa.r-l:à, au mur ;penden: ~es ca~es, mépri·s et les propos injurieux. • , Jean-Louis lui fit don d'une pendule a 1 oC- quelques ahromos qui furent _ ~ ad!i s ftr~IS el . de sa fête· Théodore lui fit faire un printaniers. Autour de 1é~ere . .pou~slêreu cas10n • · L ·e se e t ·des dteminées, on vo1t mJII.le b l'beJO'ts, C011'11Plet en beau drll[l noill'; Marle- GWS lui broda des pantoufles et Charlotte un mi l'le paucvres riens, placés, piqué~ , ooiff~n nés avec ce chic &Upr'ême de la petlle ouvriè·ro bonnet gTec. C'était l'âge d'or su.océdant sans transi t n re Gui, sous ses doigts de fée,. tait jouer, en deux minutes, une étoffe à tro1s sous le ~è à l'âge de ter. • . tre et ·lui donne plus d'élégance et de dlsiMrug'!I'é œs soins, et peut~tre a cause de 1iu~tion qu'il n 'y en aura jama.is dans tous res soins le vieillard mourut Ce iur~nt des lamentations bruyantes et 1es satins et tous les broca.rts de toutes les Wilhelmine d 'outre-Rihi:n. des pleurs à n'eo plus finir. Mais pour le cas qui nous oocupe, c'e~t On ,fit dhanter un servi·ce à grand fracas: serpents, trombones, grosse-eaisse entrtrent de Hli~toire bien ancienne : un vent mauva1s a passé sur cet in.térieur d 'ouvrier, ternisen jeu. tM!ais, le lMdemain, ce fut bien aulre cho- sant les fleurs d'oranger sous la corbeille de
l
•••• Victime de la boisson
221
220 la commode; promenant da poussière de meuble en meuble ; iflétr!ssant la gaie couBeur Ides rubans; laissant se faner, pendre misérablement les fa'Vewrs de tous Jes souvenirs, piqués au mur, •le soir des jours de bonheur. Une fenmte ·va, vient, \'air dégoOté de tout, au milieu de la diroute de ce ménage. Dans le mi1jour de la cuisine, où elle s'est arrêtée, poUtr •jeter un coup d'œil sur un plat qui bout trop fort, elUe a l'air d'une de ces ~mdones souftrantes et résignées, que peignaient les ar.ti·s•tes du XIIIe siècle.
•Le visage cireux et crispé n'a pas pu perdre la beaufé des dignes .dessinées pa'!" Dieu; mais 1out le reste n'existe plus. Les cheveux ont é~ trop tirés, les yeu« ont trop pleuré, le cœps entier a reçu trop de bourrades, pour conserver à sa surface quelques-uns des vestiges du ctiarme, voulu par t•Etemel, pour la femme ici-bas. 'Ble a été jadis, et la fiancée et l'épouse; au,jourd'thui, elle est deNenue l'esolaive tremblante et mépr.isée, mise plus bas par le mari que les pierreuses des rues; elle est celle qui attend l'arrivée de sa brute pleine d'alcod, en se àisant: • Si c'est ce soir que tout doi,t fiu ir pour moi . . . eh bien! .. î merci, mon Dieu! .. .. • Tourt à conp, un pas dans l'escalier. . . un pas net, décidé. . . c'est lui!. . . lui! ... •Eltle recollJlJa.issait aussi son pas, dès les premiers jours de son mariage; et, tout heureuse, eLle descendai·t au-devant de l'aimé jusqu'au seco® étage. Bonsoir, mon loup chéri!.. . Oh! comme tu sens le froid!. .. • Et, pour l'accueillir, elle trouvai~ ces mille appellations ridicules et délicieuses ce babil cha.rmant des petites ouwières pa~.vres, lan~ge ignoré au pay.s de$ gens conreots et dignes. .AU!jourdlhui , ellie reconnaH encore son pas . .. ma•is, eLle ne descend plus, elle atteni:J•. Son attente ne sera pa; longue : le timbre retentit: un coup sec, nerveux, mécltant. Hie aili}a OUNrir. • C'est toi? fit-el•le pour dire quellque chose.
Tu le vois bien!. . . et, sans rien ajouter, il pendit sa casqueMe, quWa son paletot ses sahots, et s'assit à table, l'air dur, fermé: • Trqp dtaude, ta soupe! ... -
- Tu entends! -Oui.• Et il s'étailllH entre eux deux un de ces silences pleins de menaces, qui doivent se rompre. . . peu irrwo.rt&a le prétexte. [.a femme retourne à la cuisine, résignée, prête à tout B11e ne sait même pas pourquoi, hier soir, e!Oe a esquivé ce coup de pied de son mari , qui creya la por·te basse de ~'armoire... Aujourd'hui ... ? Demain .. ? quand Dieu voudra . . . Pour ce que la vie lui réserve! ... Et eHe apporte le second plat, le ~e en face de lui. J.l l'attend, les deux bras sur la table.. . les doigis ibaHant nerveusement une marche quelconque: • Encore du foie! - C'es~ tai-même qui en as réclamé hier. - Oui ... mais du foie de génisse . . . - C'est du foi de 26ni.sse. - C'est tdu ~ois de veau! .. . - J'ai demandé du foie de . génis~ au boucher. - Ne répoJids pas·! ... D'un bond, iJ a r~ussé la labie: la vaisselle se hrise à terre. puis il est en!Œ'é dans la clhambre où -commence tout un fracas entrecoupé de jurons infernaux. ' Elae éicou!e ouvrir un tiroir . .. puis, un autre. . . et en<'Oire un autre. . . Debout dans -une encoignure, elle attend pour la centième fojs, ce qui doit venir ... !Un grand si·l enœ, où éclatent brusquement, COUJP sur coup, trois détonations, sui'Vies du bruit de dloses cassées et d'une lourde masse, q.ui s'albat avec un granjd. • han • de bûcheron . fl}akoolique s'était fait un ma.uvai5 coup. • • • 1Et moj, j'ai IVU, tout à !"heure, le miséraible, dans son lit il sautait de doulell1" fol!le, se to.rdaii, comme un ver .coupé, sous le dlmp iaiahé de sang. !« ill a son colltl/Pte? demandaj.,je au médecin qui l·ui bandait la ·tête . . •
- Trois baJiles sous le crâne, l'os a écla11!; dans deux heu.res, ce sera fini .. . Je Te pique à l'éther , mais c'est seulement pour lui faire boire la mort p lus doucement. D'aillewrs, c'est awjourtilhui mon troisième sui:idé.. . Nous rullons bien ; je n'ai en.c ore jamais vu ça! • J'anprodhai·s la !bougie pour regarder une ljernière fois la triste horreur de ce spectalle, mais le médecin m 'écax·ta: • . .. Pas si près, fit-i l, ce maJheureux a tellement bu d 'alcool dans sa v'ie, Gu'il prendrait feu ... Je sortis et, comme je traversais la sai!e à ma11ger, j'aperçu:s ~a maltheUtt"euse, celle qui allait, pour sa dé'l.irvranœ, être veuve dans queliques instants. Bile se tenai·t dans un coin, écroulée, la tête aux genoux, comme une statue de la Désespérance. 5t c'était l'œUMre de ce misérable: la mère d 'abord, qu'il avait torturée pendant dix années; et les enfants, les pauvres enfants d 'alcoolique, qui payent si atrocement, dans leur dher petit COIJPS, les infamies paternelles! ... Et comme je lui toudtais l'tl>aule à cette maWheureuse, elle releva sur moi de gtrands yeux églarés... Mystère !d'un cœur d'épouse!.. . Cet h01!11tlle - ... cette brute.. . elle le p leurait!... Pierre L"BRMHE.
La famille, cellule sociale iMg~r BaWiacd fait remarquer ~ que, dans la Bible, l'enfant et le vi.eillla.rd occupent, si j'ose ijire, une p}aœ sacrée, l'.un à côté de l'autre. Samuel, près de l' Ardte sainte, à côté dlu grand-pretre Héli, pour qui le èieol le fait confident et messager de ses justices. Joas, daats le t~e, à côté !du gr.and1Prêtre Joïada, de la main de qui i1 va .recevoir la couronne. L'enliant de la veuve de Sarq>ta, ressuscité par Elie; celui de la Sunamite qu'Elisée :r:anime l:le son propre soume et qu'il rendi vivant à sa mère. Et, dans 1e Saint tflvangile, I'Enlfant de Nazareth, assis au · miUieu des docteurs du Temple, les écoutant,
Œeur répoodaot, les interrogeant, les ravissant d'admiration par la révélation solrtlai· ne d'une intelligence trqp précoce pour n "êtN! pas dWine. ~ ... II..a. famil;le nQ!e:me est atteinie dans ce qu i faisait la double force de la famille. anti que, dans l'erltant source de. ia famine, el dans le vieilb.n:t, conseil du passé, qu'elle ne reSQJeete 'plus. BF!e rompt ainsi tous les <mail.lons de la dhaLne d'e la tradition, qui ta it à la fo is son but, .sa grandew· et sa continuité. · IDe fait, tout conspire à l'heure actuelle à rendre crit ique la s ituation du vieillard. Dans les C<llfqpagnes, le manc,ue de bras l'dblige à quitter plus tôt I'elQJ>loitation des cltamps. C'est !-\honneur du :paysan de ne pas vouloir que sa terre sotdfre de sa vieillesse! Il fait donc ce quit appelle • s~ part-ages anticipés •, Mais l'expérience de tout Œtomrne cle loi nous appoenki que • quiconque se dévest aJVant de mourir s'11!1lpTêteà moult soullkir •. L'enfant, s'it n'est pas ah·rétien, troUNe encore tro[> louz:de la petite rente qui nourri t le vieux cul~i vateur déso:nrnais incap a.lble de tra.JVaiHer. Dans les vi lles, les rentes .du viei!Qard, précisément parce qu'eilles datent d'économies loi.ntaines, ont s ubi le déclassement des valeur,s d'avant-guerre. En même tem,ps que les rentes baissent., le coût de. la vie ne œs~ se >d'all.g~Illenter. Le viei.lllud est donc pris
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Les poches et le petit sac M. L. .f orest entreprend une campagne dont l'intention est excellente et le but chimérique. n voudrait que ~es femmes aien.t des poches à • leu.rs. Wtements, ce qui CQ~ltribue rai.t à les mettre sur le pièAt d'égalité a.JVec l'homme. Ce qui, rlu moins, ferait disparaître une des causes principa•les de leur infléri~r :tt pra1ique. N'avOir pas de poches, c'est pire qu'.une inféri orité; c'est une véritable infimtité.
222 rLa poahe, en eEiet, est une raison d'être du vêtement. Voyez le bébé--garçon qui quitte la rolbe prétexte pour mettre sa. premient :culotte. Ill est fier d'avoir une culotte; IDIÎI ~~ est heureux d'avoir des poc:bes ~ sa. culot~ y fourre tout son actif mobmie.r: le mouchoir, la fiœtle, la toupie, les bil~e< et b réserve de sucre. . . Mais surtout il y ~ourre se~ mains pour aiVoir l'air d'un homme. Les hornme<. comme te~ petit.~ qarçons. •reraient sourveni emlbarrlllSsés de leurs bras s'ils n'avaient pas 1a ressource de mettre leurrs mains dan~ les poches. Ainsi, n'aJVoir pas de poches. c'est u.ne inlil1!1lÎté pire que .n'avoir pa~ de braiS. ' [.es femmes. ~ar contre. ne sont jamais embarrassées de leurs mains. Elle< n'ont ;amais ~·~·sez \:le dl'UX mains; ne ,5e.11ait-ce que fPOUT le~ néce~-s' tés de la conversation. Et une de leurs mains se trouve touiours im· mOibi~isée , .faut~ de poohes, 1par l'absurde pe.ti<t s<lJC qui contient [euns petites a.ffaires. C'est pourquoi. dès qu 'e1ije~ ar.rivent quet- · que part. elrles se libèrent du petit sac en le tposant n'illlPorte où. Puis, soula~s. elles ·'flwi~en t. elles ci rcu~ent aiVec aisa-nce . .... Soudain. el~es ont besoin de que1que chose, du mouchoir. du bâton de rouge, de 1-a houpette à poudre de riz ou d'une adresse lie !modiste qui se trouve sur un papier :Jui se ûouve dans le sac... • Où. est-ce que j'ai tmis mon sac? Tout de même. je ne suis pas tfoille. . . Je l'arva i s .à la main en arrivant! • ·. IEn tramway ou en chemin de fer. elles mettent le petH sac sur leur genou. et c'est un su;ei: de continue~~es oréoCCUIPations. Le lpetit sa.c gJlisse: s-ouvent il disparaît défini~ivement. Les piclqpookets troUJVent que le peiH sac est une riohe in'Vention.
n.
Y avez-vous -pensé? : Un jour, ,pendant un arrêt à une station !pe dhemin de ~er, tMlgr .MermHŒocl cau!lait \aNec un nléœnJcien des.cenrllu de sa ma.dtiue:
228 - Ah! disai·t ce mécani.cien; le métier est :rupe! ... A cel"\tains momenirs, il y a quel~ue d10se qui vous monte à lia fête; on a ~nvie de tout faire s.auter et de se venger ra:nsi des inéga!!i tés sociales! .. . 1 - J'v\-lis qu'est-ce qui vous en empêdhe? ~'it a·lor-s M'gr Memtillod. ESt-ce b peur d 'u ~te condanma1ion? . - Oh! .non, ~onl:li1 .l'ouvrier, car on y ~aiS<Serait sa peau; mais on pense qu'il y a lun D'eu et une au.tre vie et qu'a1ors tout ne ffinirai1 ,P(tS comme cela! ... Que de crimes, que de catastrophes maltérieUes et mora~es a empêohés et empêchera encore la seÛile croyance en Dieu, et en ~ette vie future où iŒ rendra à c:hacun selon •ses œu~res! . . . Et co-mme le dit, dans un tmoment de sincérité, l'impie Voltaire luimême: • El est nécessaire que ie bien et le tmaJ trouvent ~eur jugement dans une autre !vie. Cette idée si simple, si na.tureUe, a éta!bli ahez beaucotliP de nations la croyance à \l':mmortalité de nos âanes et à b justice divine qui les juge quand eliles ont alband.onné [eur dépou ~Me morte!lle . . . Quel autre ~rein, en effet, pourrait-on mettre à la cupi~ité, aux fautes secrètes et impunies, que ·l 'i/~ée d'un Maître qui nous voit et qui juge:ra Jusqu'à nos plus secrètes pensées? • Oui, aussi·tôt après notre mort, notre âme par.a îtra devant Dieu (pOUr êt.re jugée sur Be bien et sur le mail qu'eNe aura faHs icilbas. Le poète exprime œtte vérité de la saisissante façon que voici:
gustin: • ·Rien. n'a druvantage contribué à me retirer du goulifre profond où le péché m'a. vait plongé que la crainte dru juste châtiment de Dieu. Mallg.ré toutes mes erreurs, malgré ~ous mes désœPre.s, je n'a,vais jamais pu m'affifranahir de cette crainte salutaire. Cette !vérité - du · jugement que subira toute âme !humaine au sortir de la vie présente - me !Paraissait trO!P claire et trop universetle:inent étallllie pour en douter... Alors, me tlisais1je, suis-je eXicusrul)le, croyant ce que je crois, de vivre comme je vis? • ' Ame croyante qui Hs ces lignes, si un jour tu tombes dans le péché, pose-toi la même question! E t a'Vec la même sincérité généreuse d' Aui'ustin. . . réponds.
œil 1crevé par la canne de !l'instituteur, ,d ans les circonstances suivantes: M. Blanc fais.ai! une démonstra~ion au tableau noir lorsque, .pour jaire taire deux élèves qui bavar)Iaient, il saisit la canne placée r rèo:; de lu i, dans l'intention de ~es intimider; ma \s !.a catme Lui édhappa.n,f a.lla heurte.r le lalbleau, puis, ricocllant, happa à l'œ il l'é:ève Corsi. IL'a:llfaire, ~Plaidée dans une précêjente audience, ruvait éié mise en ,délilbétré. Le jugement vient d'être rendu, .M.. ju!>eJ.>h Blanc, dont la resrpons!albilité personnelle est établie, a été condamné à payer dix miMe fra.ncs de dommages-intérêts à la victime de l'accident qu,i en demandait trente mille. Quant à J'Et:a,t, i l a été ~is holis de cause, quitte à la partie intéressée à se poumoir devant la jur~dimion administrati'Ve.
Variétés
Philosophie pour les Jours de pluie Sans la ques'tion d1héritage, on ne s'écri-
iPâles, 1les monts viendront pour regarder ·leurs œUN·n~s Ceux qui .firen.t :]e mal • •le poids d'une fourmi» ILe verront et, pour eux, Dieu sera moins ami; ICeux qui firent le bien • ce que pèse une mouche• Œ..e verront, et Satan leur sera .moins farouche!
Et tandis que rit mon vi<Vant trésor Mon doux chapelet tendrement j'égrène. Car les grains menus du chapelet frêlle, 0 mon dhermignon, ce sont tes doigts blancs!
Pa11mi les nombreux convertis du passé de notre ~oque, beaùcou,p pourraient dire1 comme leur Btustre devancier saint Au-
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Le chapelet d'une 111a111an Mon doux clluliPalet est fragile et beau, Et limpide ainsi qu'un reiil.et céleste; Lorsc,ue je t'endors en ton lblanc berceau, Je Fa:i dans ma main, san.s oser un geste.
Il n'est pas pour moi de gr·âce plus belle, D'afu·al'ts pllus aimés n i ,plus consola.ilfs. Comme les lueurs d'une 'caLme aurore, Ses tout petits 2Tains sont roses et purs.
A genoux, prœ d'eux !Plus vraiment j'adore Le Dieu que l'on prie en Œes soirs obscurs. Quand tes yeux son jpleins de sommeil encor, Je baise au .matin ta lèvre sereine,
Suz. Oret.
La reapenaaltllll6 de l'lnallluleur ila presse a signalé en son temps le procès intenté à lM. Josep h Blanc, instituteur à Niœ, et à IIE<tat, civilement 'l"esponsable, par 'M. CO'!'!si, 'don1 le !ils Octav~ fut victime d'un accident, le 2 iuin 1920, 1d.ans une ecole municipale de Nice. ·L'enfant avait eu un
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rait même pas d•a ns les famiJles. Sois méconnu, mais dure! Tu boiras à ton tour à la vasque ILmoneu,se de la gloire. On fa-it c IPar.tie • d'un homme célèbre à qui on a prêMJ dix sous. MaJa\j;resse: halbi·le.ué qui n'a point réussi Lart n'est pe.ut-êllre que le don de parer la vérité des grâœs irrésistibles du mensooge. Quel lien <iu'une ·injure! n n'y a peut-être pas d/lhomlête homme. On ne rend de sePV~ces que ,pour pouvoir le reprooher. LI. vraie honnêteté doit être bête, héroïquemeu!, et sans phrases. iLe vent <;ui éteint l'a,lllumette lj éc:ha îne Je hra.sier. Non, Budlfon! Sur la p lanète, pa s d'autre bête féroce que J'homme. ile maJih.eur d'au-trui ne nous paraît jamais tout à Jait iiTliiiÉI'i>té.
L'61oquence acad6111ique Nous arrivons à la grand;: saison de Ja Coupole. Six séances puibliques an:tudies 'font se suœé.der d'octobre à décemim: au Palais Mazarin, avec se!ze ùiscour3 académiques, pas un de moins.
224.
.Et celle liste pournit s'a:i ;nger encore SI l'Académie française recevait avant la ~e .l'année, comme elle en nta..nifeste l'intention, un de ses dernier-s élus. :La_l:anne a raconté que .:kdainc, qui ne se faisait aocooe illusion ~ur l::t valeur de sa prose et de ses vers, ayant entend'u Je dis· cou'fs de réception d'un de ses confrères de l'A·--'' · se )ela · c.wem1e, à son cou, en s'écriant: ., -. Ah! m~nsieur, d~uis vingt an~ <;ue aécns du ga li mat as, je n ·ai rieu encore dit de pareil.
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Proverbe• lure. LI boume du sage est daos son cœur. Le o:eur du fou est dans sa hou.dte. Celuti qui donne peu donne de son cœur· œlui qui donne beaurou.p donne de sa for~ tune. ll..'or est une terre jaune <iUÏ n'a pas de langue, m.ais 1~ où il commence à parler, tou~es les autres se taisent ILe rossignol oharute peu à peu drans sa cage. !Laissez l'iV!rogne se renverser lui-même. C'est Dieu qui fait le nid d'un oiseau aveugle. tt'art pour cclui qui le connaît est caché sous _un bri~ d :her<be; pour œlui qui ne le ) _conwut pas, JI est caché sous une montagne. Quand ~e riche tombe par terre on crie à l'accidenJt; si c'es.ot Wt patWre ~ cr.ïe à l'ivrognerie. ' 1 La pa1.wreté est une chemise de feu. Ceaui qui cherche un· ami sans défau.ts reste sans amis. Crier •ur tea lotta ILes grandis ëditices de la Judée étaient COLtll'er.ts d'une p1ate.Jonme ou terrasse su.r laquelle on a!Vait la 'liberté de monter et du haut de •laqueiJie on barang;u-ai.t quelquefois le peuple. De sorte <;ue, pour dire annoncer une _chose hautement, publiquement, I'Earitu:re_ dit souven.t ·la prêdJer, Ja pu,blier -sur les toits, comme dans œ passage de ·saint Luc: _ • Mais il n 'y a rien de cadhé qui ne doive etre klécoi.IIVert, ni rien de secret çui ne doive êlt:re connu.
. : Car ce q.ue 1vous aNez dit dans • ~'obscunte ·Se pll!bhera dans la ·lumière, et ,.~ e . ~ qu d1t -à l'orei l·l.e da.ns les o'- mb vous avez 1 . . u-a res sem preche sur les toits. • . 01·, d 'aa>r~ ·cette 01rigine de l'expressiou, ll est mamfeste <tu'i'l faut dire • sur les toits •, et non • par-dessus les toits •.
Où l'on devient vieux. . Oest là V:ald'lftliez, p,ar.aît-il. Voici les noms Ides 'VOO.éMhles qu•t composent la bel!Ie_ 1~ala~e -des 01cto.g-éna.iJres et nonatg"ena·tres de .cette localité: 1. Durier Ba:ptiste, 92 ans 2. ~J.renon IIThnocente née Mariétan, ia, Tro;s~orrents, 90 ans 3. C~l!Iet-1Bois Benjamin, 89 ans 4. Gadlet-'Bois JeaŒI. 88 ans 5. A!vanth-ey Innoc~1te, 87 .ans 6. 1Bova111d Séra!l)hine, 83 ans 7. ·Dêiialgo Aidlfien. 83 .aiiltS 8. Gex-!f ·albry ·Imo.ctmfe 82 ans 9. lBbva·nd IniiHllcentè. 82 ans 10. 1B~rra Emmanuel!, 81 ans 1 L 'N11col•erat Antoine 80 ans 12. Défago Irnn01cente,' 80 afll&. -Remarquez tComme Jes Innocents se ·C?·~servent tard dans une heureuse VIeLUe~se. Ûa·n:Wns notre innocenrce r Que Dieu veuille Tépandre sur ·ce bel arlbre gén<éalQ,g"Vq•ue 1la tendre rosée ~.ses 1dons t6IIljporels et da dooce lumiere .des Jbi-en!faits œlesttes vers 1esqueJls œs robustes rameaux ê~endent leu.rs Rfênérations.
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Dêcembre 1923
Sion
Quelquea d6flnltlona Qu'est-ce qu'un typographe? C'est un homme de caractère. Qu'est-ce c;u'un banquier? C'est un homme d'actions. Qu'e5t..ce qu'un garde forestier? C'est un homme de .bois.
Qu'est-ce qu 'un ma.rdhand de fourrage? C'est un homme d~ paille. - Qu'est~ce qu'un facteur? C'est un homme de lettres.
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L'ECOLE PRIMAIRE Organe de la Soclêté valaisanne d'Education
SUPPLÉMENT SPÉCIAL DU No 12
Nos meilleurs souhaits de saintes et heureuses fêtes de Noël et du Nouvel-An PENSEE DE NOEL
r.elitgieuses et :beHes, tu aiPIPMais can,tme un jour 'béni de courruge et de paix à nos âmes .fati.g-uées et lassées. RiQu'elle est belle cette fêle de Noël. Je n'eu deau dotré, tiré sur la perspectiVe de vois au.cune qui me touche autant. Ces a ba ·sl'~.Yenir 1u es la harlte si courte où sements du Ver-be incarné jusqu 'à l'enfance, · nous n~ reg.ard0111s pas plus loin. où jusqu'au berceau, jus.qu'au dénuement, sont no,us ne song.eons pas non plus .à retels que ma raison en est brisée. Qu'il fai t -g arder en arrière. Nous sommes au x bon aimer ce petit enbnt Jésus! Comment , pi.etds d'un DietvEnfant, qui ·contie -1t n'oserait-on pas l'a,pprod!er dans cet a:f11:nen Lui toutes les promesses et .tous les reil de faib1esse et de misère! Sa p1i!le. ses dons, é il semlble que les mains innolanges, ses cris enfantins, tout me pén~tre centes de nos eniants, jointes devan t d'attendrissement 0 \:li.v in Enfant, règnez ~ur , la crèdhe pou-r une prière naïve, doinos cœurs. 1 <vent éloi~gner de no.us tous les maux Car daru; tous les lieux du monde qu·é· et nous co.mlbler die joies prOifondes. claire lalttmière de l'ENangile, Je 25 décemNoël entends-nous; non seulement, bre est un jour de joie et de bonheur. Noë1 eux, le~ 1pefi."s, les freles, les purs, maii; est pour l'EJglise l'une de ses plus belles el nous, les grands. que l'on croit forl.s plus riantes fêtes. Et i'l devait en être a'nsi, et sages, et qui sont souvent plus fal· ·car avant la naissance du !divin Fils de Mlbles, plus déraisonnables et moins torie, le pawvre était sans amis, Je fa'ble s-ans !' gilques .que les cltérubins que nous protecteur, 'l'orphelin sans soutien, J'esclave grondons. sans espérance. Au jour où, dans la crêclle, Noël, ramène-nous là l'idéal et à la l'Enfant Dieu sourit aux bergers et aux mafoi des. soirs d'erufance, où immobiles ges de l'Orient, la pauvreté délaissée, la dou- 1 dans l·es lits bl.ancs, nous attendions leur oubliée, l'enfance et la vieillesse ab:tl11- ~ l~es yeux grands owverts la ·Venue du données eurent un consola•teur, un ami , un petit jésus; où nous croyions à sa susoutien. l b lime !VIsite pour déposer dans nos -.. 1 1 souliers les récomipenses attendues et où le sommeil, etllfin venu, nous donnait des visions célest-es. Cber !Noël, 'qui viens à ·l'année fiNoël, redonne-nous l'espoilf! Aujournissante. dans la .poésie ·de tes heures d'hui, nous oublions, dans la nuit sain-
!
Noël