Supplément No 12 1923

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Supplément au 3(:) .1~ de ,1' &cole"_(19~3) · Or, ces noms son~ suiblimes, religieux, évoau!eull"s des saints. L'homme des ohamps, ;pour se rappeler la cOiho[ie des saints a placé chaque fleur sous le patronage ~ l'un d'entre eux. Les lhe.ti>es ont des noms sarvants, mais nul ne les 001Jioie. ILes hetlbes on1 des noms de saints, et chacun les aime. Herlbe Sain1-Jean, herbe sa.int-Rooh. heribe Saint-J~, hePbe Sai.nt-Benoît, herbes ~icales, et toutes vous autres dont j 'a i oublre de demauder le vrai nom aux bergers et aux pa~sans, r~ez-:vous tou.;ours par vo<S ~s et vO'!re beaut~ les saints qui vous pro1egmt! Gardez tOUIJOurs vos noms popu laire.s!

La Journ6e dea anea

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Un ovieux T.oulousain ronte ses souveni'fs su,r le ba,ccalaurélat, du temps qu'un M. Sauv~e. --:- c'éta.1i1 sous Qe Second Empire presrdatt aux examens, en sa qualité de lloyen de ·la Facu!lté des lettres. Un jour, le comi:té des examinaieurs se crut Obligé de recervoilf un ,jeune cancre, fi ls tl~u~ haut fond~onn•aü:e du· régime, et qui. ausSIJ m-sOII.ent qu''1-l était nul, s'était présenté en tenue de 'Cavalier , .la cravadie â la main: - Pas maJJin ~e badtot! s'exclamait le candildla>t, aprè6 ses ~aciles épreuves. J'aurais dû envoyer mon cheval! - •Il n'aurait pas· été reçu, monsieur riposta le doyen ; awiourolhui c'était le 'jour des ânes. '

Aux Elela•Unla A Chicago (Etats-Unis) une croisade est ~cl:.teHement organisée conire les bras nus des femmes. Les promoteurs ont déjà réussi à faire interdire ·les ihahits sans manche~ da·n_s divers bureaux et magasins qui emplOient des milliers de jeunes filles. Sur un autre -p oint des Etats-Unis 1 en Géorgie. une association di te des • zélaofeurs du Chris·t • s 'est égalemeitf toridée dans 1e but de comlbattre par tous les moyens les baibits décolletés et sans manches des femmes. 'Encore dans la Grande république, soit h Atlan-tic-City, un .cu·rieuoc concours de trico-

tage a mi s aux prises deux compétitrices ?ont la plus . âgée avait 88 an s et la plu& Jeune 12 ans, et un compétiteur, ancien com. ba·ttant blessé en Argonne et qui avait a . ' t . ppn~ a ' ncoter dans un hôpital pat:isien. le • tr:coteur • <~~bandonna la partie à la 5me he~ re. Les dames tinrent bon pendant 10 h.. ,pu:s .Jes délections se multiplièrent. A la 2'3e heu.re. il ne res-t ait plùs en présence que trois concurrentes. Leurs femmes de chambre leur donnaient à manger pendant GU'un gramophone exécutait des airs variés .. . Les vê~ernents de laine confectionnés au cour.s de ce maich sensationnel furent do11• nés aux pauvres de ~a ville.

Le partage forc6 A ceux qui vous parlent du partage forcé, racontez donc cette anecdote. En 1848, le baron de Rothschild iu t assiégé dans son hôtel du Bois de Boulogne par les émeutiers. Avec beaucoup de sang-fro:d il essaya de parlementer: · · - Que voulez-vous? -demanda-t-il aux as saillants. - Tous les França·is sont égaux et éaaux en tout. Ils exigent leur part de votre f~rtu. ne, hurla l'un des meneurs. - Qu'à cela ne tienne, répliqua, toujours très calme, le haron ·de Rothschild. Je pos· sède 35 millions. Il y a en France 35 millions 'ci!~Ï!ndivi~s. Il revient 1 franc à chacun. Approchez-vous: je vais cormnencer la distribution. Mais les perturbateur-s préférèrent ne pas insister.

Comme quoiJnoua parlons loua lelin C'est M. Léon Bérard qui nous l'assure. Voici les paroles que lui prête • J'Officiel • , à l'occasion de la récente discussion sur les programmes de l'enseignement secondaire: - La langue francaise est la ·fille du latin· tous les jours nous parlons latin. (Rires). ' ·Il est vrai .que • budget • est anglais mais •. déficit • est !bien latin (Rins), et '. élee· twns • donc! (Appl. et rires). · \La cause du latin, défendue avec tant d'es· prit, ne saurait que triompher.

VOCATIONS A l'hôpital x ... à Pa!l'is, à 9 heures du soir. Tout est clos. Tout est c.a.!me. Les jolies chambres, si pirrwantes en leu,rs tons clairs, son.t ,p longies dans l'obscurité qui appelle Je sommeil. Nul bruit. C'e&t la paix. La paix qu'on ne- laisse point atteindre par quoi que ce soit, caa c'est ici la ,perlection en toutes façons d'agir. PePfection, en ce moment, dans la défoose du repos, comme à l'aube et au mLlieu du jour et à la nuit tombante, ce sera également la perfection en chaque service de la minute <iUi sonne. Et si, des hauteurs éterneUes, une ombre ~lorieu,se se penclie parfois sur sa maison, lui, le grand dévoué, doit souriae avec c~laisanoe, car on y prolonge ses trad itions : science, vertu, abnégation. Telle est bien l'i·!TIPression - non .raisonnée, mais vélcue ·- d 'une .mallade, éten· due dans sa coucltette, les mains jointes, en pnère, heureuse Elle vient de passer plu.sieurs semaines dans le pavillon '1rès blanc, entouré de fleurs, s i eng~ant d'aspect, où l'accueillirent de bons regards, où l'ont soignée des mains ex;pe.rtes. .Pauvre fille, toute frus te, Jingère à la journée en son lointain pays de Sa,voi·e , elle l 'a· vait quitté pour quelques jours et étai t tombée maJade à Paris. Ame siŒqple, attachée à son humble labeur quotidien 9_ui asturait 1l'exis.tence de sa vieille mère et la sienne, n'ayant connu de la vie <;ue la misère resi· g:née da ns la masure du village atpestre: monotone uniformité des jours ressemblant aux jour s ; dès l'aute, ·vaquer aux soins du ménage, .a.Her à 1\a mes se dans J'êg~i.se délabrée perohée sur un à-pic voisin, en reven~r difficiJement à oaUJSe d'une pénibl.e claud.icatioo qu i J,a rendait une !Véritable in1ir·me; disposer ensuite à por.tée des doigts materne.ls, déformés. par de dou.Joureux rhumatismes et devenus inhaibi,les, toutes chO'SeS nécessaires pour ies heures c1ui aJlaient sui'VI'e. Enfin, e1le se diri·geait rulors vers l'étable d'où el~e en reti<m it un petit âne noir, maigriclton. Son

âne! ... la g.mnde ri.ohesse de son indigence! le hon anima•!, doux .êomme elle, et vieux déi~. comnre edle aussi! ... Avec. peine, el:le se hissait sur son do:; et l'on partait, tantôt par un senEer rocai!Jeux gPimpant rvers les cimes tantôt en un jol i chemin qui sinuait dans la forêt, .t antôt su r une 11argc roufe claire. CeHeci conliu:is~ it au bou.r:g, et la lirllgère y fr;t· vai llait 'Pour la femme du notaire, du méd.e· cin. eire.. ~ 'autre amenait, pa.r des sous-bois merovéllle11J~, ·à l 'a venue d'un ohâteau, où les femmes de <Chambre distribuaient à l'ourvrière ceux d'entre les tra.vaux d'atguinle qu'elles dédaignaient elles..mêmes, tandis qu'au !bout du l aœt dangereux. au sommet des monts tout g1ris, l'a.œueillaient les ménagà'es des hahi· tations pe.l'ldues en œs hauteurs. C'était ainsi ljepu.is bien des années, et œ~a dev>ai.t être ainsi ;jusqu'à l'heure où d ie donmira:t à son tour dans ,J'enclos .béni, tout blanc de neige l'hi:ver; tout fileuri au prin· te~. BUe le savr.rH et n'ima•ginait point sor.t meiUeu.r. Or. tel un voile r~levé au-devant d'une féerie. voici ·que, d·ans le -cemrearu p aisible aJ\'aient awaru, soudai-n, des images prestigieuses, et, actuellement, dans la -nuit propice aux iUusions, elle call"essaii sa chimère, tout comme les .heureux de ce monde! PendR>n( sa conval!escence, elle ·aJV.ai t lu la vie de la 1Mère Ja'Voulhey, ~ondatrice de la Congtrégation des Sœ!M'5 de Saint-Joseph de O uny, à 'laquelle ~tenaient ses infinnières, et, comme une peti~e fille qui tourne des feui~dets de cootes de fées, elle était aUée d'éblouissements en éljlou issemoots. ·P uis, à la fois crainti ve et tenace, el!e i~errogea ses ga>rdes-malad.es sur ~es Iaits, :fiabuleux lu i semblai.t-il.. qu'e1le venait de lire. En souriant, ~Iles r~oudirent à ses questions caniC!ides que, bientôt, ~le cessa de leur a!dresser. •B le saïVai.t, d:ésom1ai,s , elle sa'Vait qu'i!l suffisait de revêtir le .l éger voile noir, Œa robe où brille Ile Ohapelet .pour s'élancer vers ces voies magnifi<tues. Que fuit pour el.le oet Mtraii? Null ne pourrait q'e:xprimer. ~ndant, dou.ée l;l:e ce ro-


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Supplément No 12 1923 by Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne - Issuu