Supplément au 3( 12 de ,1, &cole,' 1.92f. 0
152 que •a nnée la vie -de milliers- de personnes et animaux. Le sérum -extrait du sa,ng enraye le dévenoppement des maladies contagieus.es, charbon diphtérie, typhus, etc.; :1 raccourcit la con· valescenœ. Le sérum prévient l'éclosion. du tétanos, guérit la plupart 'des morsures des se:z>pents et éloi·gne le spectre hideux de ta petite vérole. Les viscères des animaux fournissent d'autres substances précieuses: pepsine, pancréatine, thyroïde, a-drénaline, imuline. !La pepS:ne, sp~cifique efficace contre !es troub!es stomacaux, s'extrait de l'enve1oppe garnissant l'estomac du porc. !La pancréati.ne, qui sert à peptoniser la nourriture des enliants et des malades, provient du ris de porc. !Les g landes thyroïdes du mouton son.t dé· bitées sous forme de :poodre et de tablettes. La thyroïde combat le goître et aide au développement des enfants rachi·tiques·. La pressure, employée dans l'a brbrication du fromage est un ferment provenant de l'estomac de vœu. IL'adrénalin.e, puissant astringent et stimudant du cœur, est extrait de glan'lles situées au-dessus de!' rognons du mouton; mais il faut 130.000 moutons pour produire lUtte li· vre d'adrénaline. IL'imul ine, extraite du pancréas du porc, améliore cha-que jour la san.té de nombreux diabétiques. Nombreux sont encore les autres produits médi·c:naux de provena.n ce animale qu'on extrait des dépoumes des animaux de la fer·
me. \L'animal nous sauve souvent de la vie. Soyons bo11os avec lui et ne lui ménageons ni 1es soins ni la nourriture. ·D onnons-lui le nécessaire a·c compagné d'une oaresse et d'un peu d'aEfedion.
L'avion sans moteur L'ingénieur français Oehmichen, sur son helicoptère Oehmichen~Peugeot numéro 2, a, dans la plaine d' Arlbouans, près de Valentaiguey 1('départeme11ot du J)ouJbs), en présence de l'ingénieur ChoHat, contrôleur officiel,
sou:evé des charges supplémentaires de 100 kilos à un mètre pen~ant une minute avec une parfaite staibilité. Il a ensuite soulevé 150 kilos à 75 centimètres et 200 kilos à 1 m. 10. n a établi ainsi les records mondiaux qui Jui assurent une somme de 40-000 francs.
Les vertns de la banane Les Antilles, ·le Mexique s'adonnent à la cu'ture de la !banane; dtaque Jour d'immenses bateaux à vapeur en sont chargés, à destination ode ·!'!Europe et de l'Amérique. Ce fruit merveilleux, qu: constitue la nourriture exclusive de millions d'hommes, -peut être considéré comme un des meilleurs aliments. te gr·an'd physicien anglais William Crookes prétendait même qu'à tous les points de vu~ il y aurait avantage à cultiver des bananes pa rf out où elles peuvent croître, préférable· m('nt à toute autre chose, cette culture étant SL!périeure à celle du :blé. 1 Deux bananes de grosseur moyenne four· nissent allltant de calories qu'une 1ivre de vi;mue, dit le ,VuJgarisateur''. Consommée müre, alors qu'el1e a transformé en sucre la 1 plus grande partie de l'amidon dont elle est si richement pourvue, la banane contient 5 % de matières albuminoïdes, .1 % de matières grasses et plus de 20 % de substances hydrocanbonées. EUe est de digestion facile, et co11vient aux estomacs les plus délicats. Les peuples qui en font leur principale nourrtture la mangen\t cuite aus<Si bien que crue. Seu!e ou .arrosée de ius d'orange, elle est d'un goût exquis.
Podographle Dans un collège de We~lesJey, aux Etats· U nis, des professel1!Ts prévoyants onf un COU•rS spéci.a,] pour appren.dtre aUX elèves , ocri.re avec les pieds, dans le cas où ils p. dra:enl un jour l'usage de leuTs mains. Les élèJVes a.~prenrlron't tl'.usage des créai, ces pod'ographa1res et laisseront, s'ils de v:eonent célèbres, lies podographes précieux aux amateurs d'écriture. Ce ne sera plus Ull terme de m~ris po.u.r un homme de lettres que 'Cie dire qu'il écrit comme U'D pied.
Où sont nos morts -::--o.r.-·
Que de fo1s, dans l'angoisse des doulour·euses séparations, ceux .qui restent ont interrogé le mystère de la mort! Où sont-ils nos C'hers mo·rts? . . . CeHe question poignante est partkulièrement <:elle du temps de deuil et de souv:eenir ,qu'o'ffr!e Notvemlbr·e. Nous lons répondre. !Mais ne chercltons pas de réponses sérieuses en dehors des ·enseignements de la foi. Tout Je rest~ n'est que sentimentalité ridicule ou mensonge. L1l·omme est composé de l'union intime du 'corps et de l'âme. La mort est la sé,paration ·de ces deux parlies de no.tre être. Si nous voulons savoir où sont nos morts, il faut en suivre séparément le corps et l'âme. Le corps? .... Il est au dmetière, où il nous don· ne à la fois une leçon de mépris et une Ieçon ,de respect. tMépris pour ce qui dans la vie nous oocup~ tant: beauté, santé, regard, vigueur! Tout s'est éteint dans la pous· $ière après avoir passé par la poU:rriture et les vers du tombeau. Respecl quand même pour ·ce nen qui, palf une expresse volonté de Dieu, ressuscitera un jour pour parta.ger dans le ciel avec l'âme la g.l oire des élus. En -ce sens, nous avons raison d'orner les tombes et d'enfaire le but de nos cllers pèlerinages. L'âme? .. 'Ceux qui, ·c.Ûmme les ,pai·ens, s'·arr.êtent aux cendres, dans leur culte des mOII'ts, se trompent. C'est .chereher ses morts, là où ils sont vraiment morts, où ils ne nous voient plus, où .lls ne nous entendent
plus, où ils n'ont aucune sensation de !'.amour qu'on leur garde. Les os n'ont plus de vie! ... ' C'est Les délaisser .que de ne pas les 1 chen::her où ils restent encore vivants. : Chercllons donc plutôt l'âme qui vit .toujours, qui sent toujours, qui entend 1 1 toujours, qui aime toujours. Mais où? En enfer? . . . !Non, rEglise ,défend de dire de qui que ce soit qu'il est en enfer, qu'il est damné, à pa~t judas. Qui sait œ qui se passe, en la dernière minute de ta vie, entre le tD1eu infini· ment miséricordieux et le pécheur le plus obstiné? .. . Au ciel? ... . !Hélas! il faut être si ,pur, ou si puri'fié!. . . !Ne risquonsnous pas, en œssant de prier pour nos · morts sous !Prlétexfte qu,irls sont au ciel :de les laisser souffrir longtemps? ... Au purf[atoire? ... C'est le plus sage! . . . :O'~illeurs, si par bonheur ils n"y sont plus, nos prières ne sont pas pendues ,pour œta. La Vierge a, là-bas tant de di·ents qui n'ont plus personne pour prirer .pour eux, et à qui ·ell~ at· tribuera nos suffrages. - o-1
Aux parents et aux mattres .Parmi les moyens que les parents intelligents doiven~ employer pour stimuler .la volonté de l'eniant et la décider à bieu agir, un des pius puissants et aussi des plus recommandables, c'est Je • sentiment de !!honneur • · En quoi consiste-t-il? A faire connaitre à l'enfant, à lui montrer ·l a gloire légitime qui s'attache à la pratique du bien et la honte qui aocompagne ,l'accomp.lissernent du ma.J. L'en~ant, comme l'homme qui n'est pas
152 que année la vie 'Cie milliers- de persoMes et animaux. Le sérum extrait du sang enraye le déveUoppement <les maladies contagieuses. charbon diphtérie, typhus, etc.; :1 raccourcit la convalescenœ. Le sérum prévient l'éclosion, du tétanos, guérit ·la plupart des morsures des serpents et éloigne le ~ctre hideux de la petite vérole. Les viscères des animaux fournissent d'autres substances précieuses: pepsine, pancréatine, thyroïde, adrénaline, imuline. Œ..a peps:ne, spécifique e~icace oontre les troubles stomacaux, s'extrait de l'enveloppe garnissant l'estomac du porc. /La pancréatine, qui sert à peptoniser la nourriture des eniiants et des malades, provient du ris de porc. iLes glandes thyroi'des du mouton ~ont dé· bitées sous forme de poudre et de tablettes. b thyroïde combat le goître et aide au développement lies enffants rachitilques. La pressure, employée dans la ,fabrication du fr-omage est un ferment provenant de l'estomac de veau. /L'adrénaline, puissant astringent et stimuliant du cœur, est extrait de ~:~lan•des situées au-dessus de~ rognons du mouton; mais il faut 130.000 moutons pour produire 111ne livre Ki'adlréna.Jine. JL'imuline, extraite du pancréas du porc, alJlêliore chaque Jour la santé de nombreux dia-bétiques. Nombreux soni encore les autres produits médic:naux de provenance animale qu'on extrait des dépouil~es des animaux de la fer[.'animal nous sauve souvent de la vie. Soyons bons avec lui et ne lui ménageons ni aes soins ni .la now-riture. Donnons-lui le nécessaire ac<oompa:gné d'une caresse et d'un peu d'a'f!ection.
L'avion sans moteur L'ingénieur français Oehmichen, sur son heHcoptère Oehmi·chen-iPeugeot numéro 2, a, dans la plaine d'Arbouans, près de ' ValentaigHey 1('Ciépartement du ,Doubs), en présence de l'ingénieur GhaHat, contrôleur omciel,
sou)evé des charges supplémentaires de 100 kilos à un mètre penldant une minute avtc une parfaite stalbilité. Il a ensuite soulevé 150 kilos à 75 centimètres et 200 ki·los à 1 m. 10. Il a établi ainsi les records mondiaux qui lui assurent une 1 somme de 40.000 francs.
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Les vertus de la banane Les Antilles, le Mexique s'adonnent à la cu'ture de la banane; chaque jour d'immenses bateaux à vapeur en sont char:gés, à destination de ,J1Europe et de 1'Amérique. Ce frui t merveilleux, qu! constitue la nourriture exclusive de millions d'hommes, .peut être considéré comme un des mei lleurs a·liments. te gnm'd physicien anglais WHiiam Crookes, prétendait même qu'à tous les points de vue1 il y aurait avantage à cu ltiver des bananes pa rf out où elles peuve·nt croître, préférable-! ment à toute autre chose, cette culture étant! supérieure ~ œlle du blé. 1 Deux bananes de grosseur moye1me four· nissent 3.iutant de calories qu~une livre de via nrle, dit Je ,Vulgarisateur''. Consommée mflre. alors qu'el1e a traus.formé en sucre la p lus grande partie de l'amidon dont elle est si richemen,t pourvue, ·l a banane contient 5% de matières allbuminoïdes, .t % de matières grasses et plus de 20 % de substances hydrocarlbonées. Elle est de digestion facile, el convient aux estoma·cs les plus délicats. tes peuples qui en font ·l eur pri.ncipale nourr1tu- • re la mangerot cuite aus·si bien que crue. Seu!e ou arrosée d~ jus d'orange, el1e est d'un goût exquis. Podographle Dans un oollège de We1lesley, aux EtatsUnis, des professeu!fs prevoyants onJ un cou.r s spécial pour awrendlre aux êlèves · écrire avec les pieds, dans le cas où ils p; dra:ent un jour l'us·age de leurs mains. Les êlè'-'eS awrend.roni il'usage des créai. ces pod'ogr<I{!Jhailfes et laisseront, s'iils de v:ennent célèbres, des podographes précieux aux amateurs d''écrilure. Ce ne sera plus un terme de m~ris pour un hom:me de lettre> qlie de dire qu'il écrit comme un pied.
Supplément au ,JYo 1~ de ,l'Ccole" 1!J~It Où sont nos morts ~-·
plus, où ils n'ont aucune sensation de ' !'.amour qu'on .leur géll!de. Les os n'ont
Que de fois, dans l'angoisse des dou- plus de vie! ... lour·euses séparations, ceux qui restent ' C'est les délaisser que de ne pas les chercher où ils resten't encor.e vivants. ont interrogé le mystère de la mort! Cher·chons donc plutôt l'âme qui vit Où sont-ils nos ch·ers mo·r ts? ... .toujours, qui sent toujours, qui entend Cette question poignante ·est particu- ; toujours, qui aime toujours. lièrement •celle du: t·emps de deuil et de 1 Mais où? so·uv.eenir 1qu.'of&!e No'VIemibr·e. Nous · En enfer? . . . !Non, 1''Eglise 1défend lons répondre. !Mais ne oeher•chons pas de réponses de dire de qui que ce soit qu'il est en ensérieuses en dehors des enseignements fer, qu'·il ·e st .damné, à part judas. Qui ·de la foi. Tout le r·est~ n'est que sen-ti- sait ·ce qui se passe, en la d~mière minute de la vie, entre le !Dieu infini· mentalité ridkul·e ou: mensonge. L'homme est eomposé de l'union in- ment misé.rkor.dieux et Ie pécheur le time du •corps et de l'âme. La mort est plus olbstiné? .. . la seyaration de œs deux parties de - Au ciel? .... !Hélas! il faut ·être si notre être. Si nous voulons savoir où ;pur, ou si purifié! . . . !Ne risquonssont nos morts, il faut en suivre sépa- . nous pas, en cessant de prier pour nos morts sous !Priétextle qu'ils sont au .oiel rément le ·corps et l'âme. :de les .laisser souffrir longtemps? . .. Le corps? .... Au purgatoire? .•. C'est le plus saIl est au .cimetière, où il nous donne à la fois_ une leçon de mépris et une g>e! . . . D'ailleurs, si par lbonheuT ils n'y sont pius, nos prières ne sont pas Jeçon 1de respect. ·Mépris pour ce qui dans la vie nous per.dues ,pouT cela. <La Vierge a, là-bas tant de di·ents qui n'ont plus personne oocup~ tant : beauté, santé, regard, vigueur! Tout s'est éteint dans la pous- pour pri.er .pour eux, et à qui •eUe attribuera nos suffrages. ~ière après avo.ir passé par la poU:rri· -0-tuœ et les vers ·du tombeau. Respect quand même pour œ nen qui, ;pa!f une expresse volonté de Dieu, Aux parents et aux mattres .:·===~ ressuscitera un jour pou:ç par.ta.ger dans le ciel avec l'âme la gloire des Parmi les moyens que les parents intelliélus. gents doiven~ employer pour stimuler la vo· :En œ sens, nous avons raison d'or- lonté de l'entfant et la décider à bien agir, ner les tombes et d'enf.aire le but de un des plus puissatnts et aussi des plus reconnnandables, c'est le c sentiment de Hhonnos chers pèlerinages. L'âme? .. _ neur •· En ·q uoi consiste-t-il? 'Ceux qui, ·comme J.es .p ai·ens, s'•arrêtent A faire connaître à l'enfant, à lui montrer aux cendres, dans leur ·culte des morts, la gloire légitime qui s'attache à la pratique se trom~nt. Cest ·chwcher ses m<mts, là où ils du bien et la honte qui aocompagne .I'accomsont vraiment morts, où ils ne nous pli·ssement du ma.J. L'enfant, comme !!homme qui n'est pas voient plus, où iJs ne nous ·entendent
Ui4: dépravé, est sensible l l'estime des autres; ~! r~oute le blâme qui peut lui être i.nfligé; tl atme à œ qu'on pense du bien de Jui · il craint la mauvaise opinion qu'on peut av~ir sur son compte. C'est un sentiment qu: ~st en soi très Jouable, pui:s-que Dieu lui-même nous recommande d'avoir souci d'une bonne réputation. Celle-ci, en effet, est un exemple et ooe édi· fication pour le prochain. Servons-nous donc de ce puissant levier de l'honneur avec la vanité, si commune aujourd'hui dans le monde. L'honneur, c'est <la gloire qui suit la vertu, c'est-à•dire l'effort personnel et méritoire que nous faisons pour pratiquer Je bien et éviter le mal; la vanité, au contraire, c'est ce misérable amour-propre que l'on attache il des choses frivoles et extérieures, dont la possession n'impt:que aucun mérite person· ne! de la part de celui chez qui on les trouve. Une personne, vaniteuse de la beauté du visage, du luxe de ses v~teme.nts . na aucun motif raisonnable de s'enorgueillir de ces avantages, car ils ne dépendent pa·s de son mérite personinel. La beauté est passagère, le luxe des habits n'ajoute rien aux qualités de celui qui Jes porte, tandis que l'honneur qui suit une action bon.ne est quelque cho· se de réel, de solide, de permanent, qui élève, ennoblit celui qui l'a mérité. ·L'honneur est le sentiment qui gui<le et anime les grandes âmes; la vanité est le propre des ~tits esprits et des personnes de caractère médiocre. ~
•Parmi les stimuJan:ts humains que nous devons employer pour ex,citer les enfants à la prat:<jue du bien, i·l n'en est pas qui agissent sur eux avec p lus de force que le sentiment de l'honneur, si nous savons Jeur en faire sentir la salutaire impression. Mais pour rendre les enfants sensibles à J'honneur, au désir de s'attirer une juste es-
lOIS
time en faisant le bien, H importe de savoir s'y prendre. Tout d'abord, il faut leur donner une idée très exacte du véritable hooneur, leur faire .comprendre qu'il n'accompagne que la vertu, leur montrer que rien n'est beau que la pratique iC1Ju bien, que le vice est quelque chose, non seuleme.nt de mauvais, mais aussi de honteux, même au point de vue de la raison, puisqu'il est en opposition avec la vérité et la justice. ~
Puis il 6aut leur rappeler les avantages d'une bonne réputation: la considération l'estime qu'elle nous vaut de la par t de no~ sem:blahles, même de la part des personnes qui sont vicieuses et qui ne peuvent s'empêcher de rendre hommage à celles qui soot meilleures •qu'elles. Il faut leur montrer quelle heureuse influence une bonne réputation exerce sur l'avenir de toute notre vie, et, au contraire, combien une mauvaise réputation nous est nuisible par la rdéconsidération. 'e mépr:s qui s'attachent pour toujours à ceu;: qui l'ont méritEe. Toutefois, n'oublions pas un poini essen· tiel. Inculquons bien aux eo:fa.nts qq'ils ne doivent pas agir uniquement pour obtenir les louanges humames, mais avant tout et par dessus tout pour obéir à Dieu, don t l:t volonté doit être le suprême mobile de toutes nos actions.
-
.. ..
t Le plus souvent, on cherche son bonheur comme on cherche ses lunettes: quand on Jes a suif le nez. OuS!Iarve Droz.
tH
t ff..a ques·tion du j ouma1i~.me est ainsi posée: H faut fpeut-etre :des bouleval'di~ brittbnts, U)étulants, SIPiritue:s et superi.icie:s. Mais i•l fa!UÏt non moins nécessairement des journa:listee qui soient serviteurs de !'.idée BRECY. -1>--
L'Année · liturgique rUEglise a disposé l'ensemble des ~ê tes, ·des •p rières et .des r i·tes de la Li· turgie de :manière à nous faire revivre avec eHe, chaque année, la vie tout entière .du Sauveur, à .rappeler à notre mémoire 1es gra~ds événements de J'existence te.rœstr·e du Messte, afin que nous, retirions les fm1ts abondants .qui se degagent de ·chaoun d'eux. :L'année Ntu11gique, qui commence le 1er d'imandh.e de l'Avent ,pour .se terminer le dernier dimanche .ap.rès la 1Pentecôte. ,peut .se di'Viser en deux cycles rqui ont chadun pour centre un .dies d-eux prindpaux .mystères de 1la vie du Christ. 1.11 'Nativité qu1 maflque l'Incarnation du Verlbe divin, l'avènement dans le temps de Oelui qui est éternel, ·et la Résurreclicn, la v~ctoire du Sauveur sur lamort et sur Je ,péché. Oes deux épisodes 1sont bien les pLus impo·r tants de la vie de jésus puisqu'ils marquent le .rommencement et la fin de la grande œuvre de no,tr.e Rédiemiption; aussi toutes les fêtes de l'année, hormis celles des Saints, sont-elles ordonnées à Noël et à Pâques. Chacun de ces deux mystères ·est précédé d'un temps ;pendant J.equei ~''Eglise nous invite à nous préparer à le !bien -célébr-er et suivi de queLques semaines pendant l-esquelles Ies ·chrétiens doiv·e nt ,pro.lon-g;er la so· lennité en se pénétrant des enseignements .qu'Hs ten ont tirés. Le cycle de !~Incarnation se .compose du temps de l'Avent .qui nous fait aspirer avec les Patriarcltes et Les Pro.phètes à la venue du .Messie promis et nous invite à nous d isrposer par la péniten-ce <à son avènement dans nos ·cœurs. Pendant te temps de Noël qui s'étend jusqu~à l' EpiJphanie, nous vo· yons le Vet1be incarné dans sa triple
manifestation aUx Mage.S de J'Orient, au rpeu,ple par Jean-.Baptiste lors du Baptlêm.e au bo·r d du jou11dai~ et enfin aux ·disciples et ,p ar eux au monde tout entier •par le premier mira·cle aux nOœs de. Cana. Les queLques semaines qui smvent noqs montrent tes débuts ode sa vie_ 'f.m blique et terminent l·e cycle de Noe!. Le reste de l'année est ·constitué par le culte de la Rédert1jption .qui peut commencer à des dates ·di.ftférentes sui· vant l'êtpo.que à laquelle se trouve la fête de Pâques. Le temps de .pf~ara tion est lui-même ,composé de trois parties distinctes: le tem.ps ·de la Septuagésime, du Cal1ême et ·die la Passion durant lequel il faut se préparer, par le jeûne et la mortification, à ressusciter .aiVIec ~1e .SiaUIVleUir. L~a~1lêgresse de la R.ésurrection se 1Pro1onge pendant les sept semaines du "temps ,pascal durant lesquelles nous pouvons ·contempler Jésus sortant de son tombeau, préparant l'étaiblissemènt :de 1son lEglise ret ;m on+·a nt au Ciel. Les Apôtres, demeurés seuls attendent te d~v:in Consolateur 'q ue leur Maître a promis. iL a · IPentecôte, qui manque la fin de. cette partie de. t'année liturg~que, ·célèbre · I'a.v~nemettt du Paraclet et par 'là même l'établisse-ment de l'Eglise dont il ser:a l'âme jus·q u'à la fin des siècles. Les quelques mois •qui suivent ·l a Pentecôte se :pas· sent à <:ons.idérer l'Eglise ét.ablie s'éten<dan t :Parmi les peutples, leur distribuant avec ta •grâ-ce tes divins enseigne· ments du Cbrist.
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Le petit sonneur Nt résistez p .. s à l 'appel du Maitre.
'Blondin de six ans, il aimait ~ccompagner son père à l'église aux heures où s'égrène l'Angelus, et prétendait avoir sa part de ce
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dffiœ. On l'avait ~urnommé le peti1 sonneur. Nul ne soupçonnait encore ce qui h!antait 'l'es:pdt odu bambin. La bonne Vierge Marie avai1 les yeux sur lui et le voulait !POUr son divin Fils; car il avait, ç'était vi~ sible, une dévotion paur cette prière liturg1que GUi nours rappelle Flncarna,tion. il.orsque Jacques eut grandi, son père lui ahanldonna le soin de sonner ~ l'Angelus •· Il le bisaiJt pieusement, et mettait comme ·Une tendresse rec·o nnaissante dans le troisième coup de cloche: Et le Verbe s'esi fait chair . . . La joie inondait son visage à cette pensée du Verbe halbitalllt rpaJrmi nous. Déjà, peut-être, .désirait-H cette douce et redoUJtaJble puissance d'appeler Jésus sur l'autel. •Le curé ne tarda point à dé!couvrir dans J',âme du petm sonneur un attrait singul,ier pour les choses célestes. Après avoir silencieusement >Observé l'enfawt, il parla aux parents. Jaoques •se distinguait au catéchisme et à l'école par wn intelligence ~t son exemplaire conduite. u était a'édification du village. Sa première Communion avait été d'ailleurs une révélation réjouissante de ses dispos.itions. Ne aaudrait-i>l pas le laisser 6W· di:er? ... 0 stupeur doulOtll'Wse ,du prêtre! Les ·pa· rents !S'opposent: c: Quoi! leur fils ainé sur lequel sont fondés tant d'eS!Poirs! Libéré bientôt de l'école, il apportera de l'argerut à la maison, et ce gain atlendu leur serait enlevé! •Bien plus, il faudrait subvenir aux études. . . Non, c'est impœsible. Plus tard, un des p:us jeunes pourra embrasser cette vocation. Vainement le curé ,parle de l'appel divin auquel nul 'Ile résiste impunément. Il parle de l'ai•de envoyée de partout aux étudiants peu fortunés. Il rappel:e que tout bien, même ma·tériel, vien1 de Dieu. Le père et ·la mère demeurent sourds. Leurs yeux sont ri'vés à la terre, et à cause de cela, ils ne oomprennat pas la grâoe offerte. Et Dieu passe.
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Les années se aont écoulées. L'aisanœ a pénétré au foyer par 1le travail .de Jacques .Lui n'a pas •ollllùé son uni<;ue désir: L'Angelus résonne, reLie une prière attristée par .une fongue attentle d'exaucement. Ses frères sout grands; aucun !d'eux n'a été choisi. Les parents se disent : Les alffaires mal'lcltent bien; nous allons jouir du fruit de nos peines. Mais ,u n ma.!, aussi in.coonu dans sa cause que foudroya1Jit dalliS son etifet, terrasse le père et l'emporte en deux jours au tombeau La mère r~rend <:ourage !à l'idée que JaCques I!iti res>fe. Il a vingt-<;uatre ans. Il est sa fierté. Cependant, qui le regarde atten-tivement li·t au !on:d de ses prunelles b'eues une inliinie frjstesse : c'est la 111os1algie >du •Sacerdoce dolllt la cupidité de ses parents l'a pl'ivé. Jnvisi>blement, cette sourirance a miné sa ,santé qui semble, à l'extérieur, succomber à l'excès du travail. Le médecin se déclare impuissant. Un iBOIÎT de l'automne suivant, au troisième .c oup pe 1' Angelus, l'âme du jeune homme s'envole. IDès lors, tune désolanme soli>tude règne dans le .cœur de la mère. Elle !la ressent da· vantage quand le mois de novembre, signa· tant l'apaisement des travaux, rappeJ.:e la pensée des disparus, durant les longues veillées évocatr>:ices. El!e se dit: Jacques serait monté à l'autel cette année, si j'avais répon· du fi Dieu en mère reconnaissante. Et le re· mords l'étreint, elle demande pardon. Jusqu'à son dernier jour planera sur son existence, comme une ombre entre eJe ~et Dieu, le refus opposé à la vocation de son fils. ,Parents, n 'oubliez ,pas l'histoire du petit sonneur. Offrez à Dieu ceux de vos enfants qu'i!l voudra bien choisir. Vous ne Le .yaincr~z pas en générosité. Et puis, est-ce donc si peu d'être assuré, pour ,ce .monde et pour l'autre, des prières d'·un saint prêtre? (Semaine Catholique). M . B. 1
·--flo-----
{Voir à ce sujet daœ l'!EOOIJE :PRIMAIRE ·l la.r Hde SfPéciaJ signé de notre collabonteu:r Théqphile).
L'e~prit
de la Règle du Tiers-Ordre
En parlant de « l'A~$OCiation des institu.· triees francisca:nes • dans un grand journal de France, l'iLustre académicien Georges Goyau en vient à faire I éloge de ·la Ràgle du Tiers-Ordre ei d~ l'esprit qui l 'anime. C'est a.u P .Del~ LLc, cap uc:n de Tou !ou~e . et à l abbé Fugin. supérieur des missionna ~ ,res ~e La Roch~lle, que revient le mérite d avoir groupé un certain nom:bre d 'insliüttr:ce.s libres en leur donnant comme programme de vie. la •Règle d u T iers-Ordre franciscain. Le Sl}'IIllPathique écri>Vain dit à ce $ujet: A l'image du 4oug du Christ, dont le Maître div:n proclamait la légèreté, il y a je ne sais quelle • allégresse d'aflranchissement ~, dans J'observance même !:le la Règ:e francis,caine. On s'y libère de l'esprit morose, on s'y émancipe de la crainte de 'l'avenir; on y 3jppfend à se détacher des préoocupatio ns égoïstes, et à goûter, d ans un c~ri-t de plein d ésintéres·sement, le pur amour des œuvres de bien. Sous l:a discipline \:i une tel,e règle, celte impress:on de corvée, qui parfois rend .e tran:l s: pémble, s'atténue, puis sef.ace; et ce sentiment d':nséourüé qui trop sou.vent ennu: g~ 1horizon., fait p~ace l W1 esprit de sér~n tté, de confiance joyeuse, pleinement aban Jonnée La donation des âmes à une noble tâche ,prend alors 1aspect et l'é:an d un acte de foi. - d'un ad e de foi au D:eu cl'ui, bén:ssant cette donation. la sanctionnera en la faisant frudidier, et qui, constatant 'GU"e'lles c cherchent son royaume et sa just:ce » , eur i:lo :~ lllera, sur terre, • le reste par surcroît • ... Et l'auteur tennine son arf c'e p1r ce(te réflexion qui est un m lgni.fique éloge: • Dans cette souplesse d'adaptation par laquelle 1 init:.a.1ive chrétienne s'accommode à I'infin:e variété des besoins, et dans cette apostolique ingéniosité qui ifa:t tourner ces beso!ns mêmes au profit des âmes, nou-s reconnais-
sons les inimitab:es industries de J'esp rit franciscain. • Ce sont ·là des paroles admirables riches de sens, et q~ui contiennent tout un ~Pgnti· que I[)IOigramme à méditer et i réaliser Merci au cé:èbre acallémicien, fervent Tertiaire 'lui,même, pour ~.s lignes si pleines de réconfort. -(}----
rn ~.
eXRIDAll SUbi par Frau çois de ~ales
C'étai•t en 1598. Mg.r Gran:er, évê:J.ue d'An-
necy, donl la santé fiéc!h iS'3ait sous le po1ds
d 'un long ~iscopaî, p ria le Saint-Siège de lu: a.d{o indre un coad'nuteur, c'e3i-à-d ire un évêque C1ui !fût son auxHiaire et aurai t le droit de lui s·uccéder. D 'entente avec .te Duc Savoie et :e Délégué du Sai nt-Siège, ii fixa son choix sur François d e Sales, prévôt du Chapitre d'Annecy. L a'Yis qu en reçut François de Sales le jela dans des hésitat.ions rp:e nes ;d angorsaes. Après quelques jours de ferventes prières, craignant de s'opposer à la vo on lé de Dieu, il s i11cï na devant 1appe'l de son é'Vê11ue. '.M'ais une maladie souda 'ne, q ui con du s i! 1élu ;usqu aux portes du tombeau faillit détruire tou es ces espénnces. l • g uérit c~ poo) jant, conlr·e toute attente et son évêque s'empressa de t'enNoyer à Rome avec une le1tre c!u' sou;net.ait a u S1 ' nt-Sièg~ des quest:o11s c ~ n c,o rna n t ·le, intérêf3 d·u Ch pitre d 'Annecy f'rançois de Sales était précédé, à Rome, p ar la renon11mée de son aposto 1at dall3 te Chab:ais et p.'Lf la rétpu fation d une science éga:e à sa mode~ fe. Le Pape - c était C ément VIII - l'accueill it avec une bienve !lance toute spéc'a:!P., le félicita du s uccè> de sa .mission dan s le Olablais et tu: décla· .ra :J.u'il l 'acce~pta it volontiers pour coad.juleur de l'Evêque d' Anm~cy. Toutefoi!l, ajouta-t-il, il restait un acte à re.mpt:.r; c é~tait de su bir l'examen prévu par 1e s canons de PEg.\ise !POUr ·la promotion à I'éjpisco-
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158 :Pat. Il 1u.i ordonna donc de se présenter ~e· · caatl.inal Medicis qui allait deVenir p!us dans les trois jou.rs. lard le pape Léon Xl, et le cardinal BorFranço!s n osa répondre un mot et se reg-hèse qui devait lui sucœder sous le nom tira tout interdit. Un examen impré'Vu excide Paul V. Les exa,minateurs d'ofike étaient te tow;ours des émotions angoissantes; et BaxoniUs, l'auteur i:les Ann.a.les, frédéric cel'Ui·ci était tout à fa!t inatten}:iu.. Un priviBorromée, le neveu du saint Archeovéque de lège en exe~tait les évêques de FNnce et M:.Jan, et le grand .flella.rmin. 1L'aspect de cette auguste aseemblée fit ~n de Sarvoie. François de Salles · devina ,q u'un conlflit écla1erait à son sujet entre la F.ran· elifet foudroyant sur un autre candiaat à ce et lt> Saint-S:ège. Afin de le préven:r, si l'élpiscopat, qu'on avait associé à François possiJù, il ar .l en par.er à l'amlbassad.eur de Sales. C'était un docte EsJPagnol, pmfesde F!lance. Mais celui-ci, loin de passer ou· seur de droit canon, et qui avait toutes les tre, Iit detnaillder au P 1pe une audience chances de sort:r avec honneur de cette é· imméd:ate. Cément VIII l'aœuei·l'lit le soupreuve m6morab!e. Ne pouvant ldominer rire aux lèv.res. Pressentant le motif qui son émotion, il tomlba évanoui, et il fallut insa>irait la démarche si empressée Ide lam· l'emporter à son domicile. Le Pape lui enhassa.deur, il le prévint et :u: déclara :;ue voya ses propres médecins, •le fit assurer ce fuit exc~Wiionnel ne d.evait .pas être con· de toute son estime et lui promit de l'adr sidéré comme une <iirogation au privi lège mel1re à 1épiscopat sans examen: ce fut en vain. Le cou,p avait été trop fort. L'infortucoocédé aux évêques de FralliCe et de Sa· voie, .ma.:s comme une ma.rque toute partiné candid.a.l mourut le jour même. Cette s.cèoe dramatic;ue était faite pour é· cu1ière de l'estime qu'il avait pour le co1d· branler Je cour.age de François de Sales. juteur élu d ' Annecy, dont il avait entendu louer SÎ SOU'Vent la science et )es vertus. Jl Le coadjuteur d Annecy fut soutenu par son voulait l'entendre lu:...même et il présiderait humilité même. Comme il s'était remis entre les mains de Dieu, et qu il était résigné personnellement la séance de l'examen. L'ambassadeur se retira sati~lfait et fit sa· id 'avance à l'humiliatioa aussi b:en qu'au voir au coadljuteur qu'il ne lui res1ait qu'à \ succès, son cœur, saintement indii!érent, fut inacces,sible à la crainte. se p~rer à Pexa.men. Se pr~arer à un tel examen en trois Clément VIII, qui éta:t homme de doctrine, voulut ouvrir lui-même !"examen. 11 de'joure! Frmçois de Sales ne consuMa d autre livre que son cru.cifix, aux pieds duquel manda au candid.a.t, agenouillé devant lui, 1'1 passa son temps en prière. quel1es étaient les sciences qu'il a'Va.it étu· diées. - Le dro:t et la théologie, répondit Le jour venu, il se diri•gea vers le Vatican, entra dans fégl'se ide Saint-Jacques, et François de Sales. - Le Pape ajouta <jUÏI y fit celte prière: • Seigneur, si vous prélui laissait choisir la science sur la1·ue1le il voyez que je ne sois pas .apte à gouverner prêférait sub:r son épreuve. françois répondit 'qu'il prétférait laisser ce choix à Sa les âmes et que •i e doive être un ser'Viteur inutile da!lls yotre sainte Eghe, ;e vous en Sainleté. •Le Pape .insista . .Le coadt" uteuor ré· St!jpp1ie ..faite comparaître mon ignorance ponJjjt alors que la science théolog·que lui et cou.vrez-moi de confusion en présenc~ de paraissant plus conforme à sa vocation· il votre Vica:re. ~ eS![Jérait, avec le secours de D:eu, répondre aux questions qui lu,i seraient posées sur La séance d'examen fut so1ennel!e. Clé· 'Cette matière. ment VIII, assis sur son trône. était entou· Té de huit cardinaux, vingt évêques ou. ar•L'examen fut très r'goureux. On n'abor· t'hevêques , et d ·un grand nOilTIJbre d'abbés da pas moins de 35 1Ue3tions, sur lesquel· de généraux d Onires et de dodeurs. P1r· les.François de Sales répondit avec tant de mi les cardinAux siégeaient deux slvants: IPrécisit .n et de dart~, qu'il exc'"a l'admira·
fion générale. Restait cepend.a.nt Bellarmin, Je redoutable jouteur! n posa cette ques· tioo : En quoi consiste formelle la vision de Oieu? La joute Iut longue, car à chaque ré· panse de François d.e Sales, Bellarmin opposait une difiiculté nou:vel!e. L'examinateur finit par ile déclarer satisfait et déclara que sa doctrine étaiof semblable en tout à celle du candidat. ILe Pape, •q ui avait ouvert l'examen, vou· lut s'accorder le plaisir de le clore. n formula [plusieurs questions fort subÜ!es sur la juridiction des évê<fues. F:rançois de Sales crut les résoudre en invoquant le3 décrets du Conde de Trente. Mais le Pape lui répliqua: • Mon Us, nous ne l'entendons pas ainsi, puisque nous venons de révoquer ces pou.voirs accordés aux évêques par le Concile. ~ - • T!Cès Saint .Père, réJpondit aussi· tôt François de Sales, avec l'accent d 'une !Profonde ,humilité, si Votre Sainteté ne l'entend pas ainsi, je ne l'entendrai non plus jamais ainsi à l'avenir • .Et toute fassem· blée d'éclater en a.pplaudissements. Clément VUI descendit rie .son trône, em· brassa avec émotion Franço:s de Sales et lui dit: • Je vous confère la d:gnité d.e coadJuteur de l'Evêque d'Annecy. • Ce fut ensu,ite 'Je tour des cardinaux et des prPlats qui, à l'exemp'e du Pape, combl!èrent d'éloges .celui qui a'Vait &ccepté d'a· vance, dans l':ntimilé de son cœur, la con· fusion et l'hu.miliation. (,,Semaine catholique'').
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Georges Goyan et le 8contisme. Voici ce que l'éminent académicien écri· vait dernièrement sur le scoutisme. Huit ans durant, le tP. Sevin, de ia Société de Jésus, a étudié le scoutisme en Angleter· re, en ,Belgique, en france, etc., et le livre qu'il publie sous ce titre: i.JE SCOUTISME, résume ses expériences et entr'ouvre à l'action ca.tholiGue certaines perspectives nou· velles.
Car il résulte que le scoutisme, quoi qu'on en ait dit • n 'e st nullement d'inspiration et de ,fend.a.nce spécifi~uemént protestantes. et que nu·! évêGue n'a eu .besoin d'en modifier Ie.s statuts fondamentaux pour que na1uissent dans .fous les pays des troupes catholiques de scouts. Un scoutisme catholique existe, il a son centre dans la Fédération nationale cathol1• Gue des Scouts de l'rance, fondé en juillet 1920 sous la présidence du générat de Mau· d'huy et diont -M. le chanoine Cornette est aumqnier général. On se tromperait fort en ne voyant dans cette fédération qu'une fragile et précaire façade qui masquerait un d.emi-néant. H y a là tout au contraire un imposant échafaudage, où s'abritent déjà une centaine de troupes d.e catho.iques scouts éparpillés à travers le pe.ys; et de très précieuses approbations officielles semblent fai. .re contrefort à cette ébauche de bâtisse, GUi assure définitivement à notre scoutisme catholique pignon sur rue. Void, venant d'ou• tre ·Manche, J'approbation du bureau international du scoutisme; voilà, libe.Lé dans Paris même, l'agrément du gouvernement français; et. par dessus ces témoignages planent la bénédiction du cardinal de Paris. da· 1ée du 17 janvier 1921, œlle de nombreux évêques, et l'approbation très expressément encourageante du .Pape Pie XI, transmise le 30 mars 1922. 0Eficie1lement, l'organisation scoutiste est devenue l'une des fonnes de gouvernement proposées aux jeunes catholiques; et c'est 1.1. l'un des faits capitaux, dans la rêcente :histoire de notre renouveau reli· gieux. Montalembert, dadis, en une phrase célèbre, opposait aux ·fils des Croisés les fils de Voltaire. Encore aujourd'hui, devant la jeunesse, deux objecti.fs paraissent en présence: l'idéal de la chevalerie et l'idéal du Laïcisme. 'Dans la chrétienté du moyen âge le serment du cheva.ier, ratifié par les rites H· turgiques, unifiait au service 4e Dieu, a11 servjce des . pauvres, foutes les énerfies de
1n0 l'âme et du corps; de rpar ce serment toute la vie du >Chevalier, toutes ses aspirations, tous ses el1forts étaient subordonnés à sa responsabilité d'ouvrier tde l'Evangile et toute ·Son activité, dans sœ intentions· comme dans ses effet·s, devaient être, p!tysi>quement, intellectuellement, moralement, socialement l'activité d\un dtrétien: Tout au contraire, dans notre société moderne, le laïcisme. au · fond des âmes, multiplie mes démarcauons: lilbre à Dieu d'y trouver quelque retuge écarté pour s'y retrancher, et de maintenir ainsi son règne sur une parcelle de l'âme; mais ce ne sera qu'une parcelle. On sera des gymnastes lous ensemble, ou des étudiants tous ensemlJle et .puis, à l'écart à côté, chacun, à part ·soi, s'il le juge .à propos, sera par surcroît un chrétien; ma1s la vie intellectuelle et la vie sportive se développeront, coliectivemen,t, en dehors de toute préoccupation chrétienne; ehles ne se• ront poiDJt dans l'orlbite du rayonnement chrétien. C'est le grand méri·~ du scoutisme catholique, de transplanter parmi notre jeunesse contemporaine le vieil i·iéal de la chevalerie et d'y aspirer l prendre l'enfant dans tout son être: physictue, intellectuel et moral. Froissart dii quel::jue part que les c escoutes » - ainsi que l'on disait au moyen âge - étaient • des hommes de dévouement qu' on envoyait aux avant-postes - aux postes d'écoute - et dont la mission étai.t à la fois d'éclairer la marche d 'une troupe et de se sa-crifier au besoin pour le salut •àe tous~. Texte éminennnent précieux; car il semo~e 1·estituer au scoutisme ses véritables origines nationales et religieuses. Comme le délicieux mot de nos ancêtres. «fleureter, con· ter fleurette nous est revenu par le Pas-deCalais, avec l'orthographe • flirter», de même le mot c scout ~ dissimu·le mal, sous sa forme exotique, notre vieux vocable français. 'L>Eglise, au temps de 'la: chevalerie, régnait au nom même de sa ~uridiction morale sur l'homme tout eniier; elle voulait régir
le muscle en même temps qu'elle régissait l'âme ou, pour mieux dire elle soumettait le muscle à l'âme et l'âme au Christ; et 1apprentisaage de vaillance, qui formait le futur chevalier, donnait à sa force physique une dis1cipline en même temps Gu'un élan. On le rendait débrouiUard aî1n qu'il fût admirablement outil'lé pour prêter aide à D.eu, et à la mère :Eglise e't à l'humble foule des serviteurs de Dieu. L'évêque, consacrant à Dieu le bras du chevalier, signifiait à la force humaine qu' elle n'était .qu'un moyen dont 'l'usage devait être réglé par des .fins morales supérieures, et .que ·les p:us beaux bits d'armes n'avaient de valeur et de légitimité que dans la mesure oü ils se subordonnaient aux exigences de la justice et s'inséraient ainsi dans l'histoire même du plan divin comme d authentiGues épisodes de la colla:boration humaine à l'cèuvre de Dieu. Mais c'est Œà. précisément l'esprit que le sccutisme catholj,que veut inculquer à ses jeunes pupilles. Si on leur donne une ·formation physique qui les met en mesure de se débrouï.:ler, on leur itdique formellement que ce n'est pa·s en vue d'un but égoïste ma-is pour leur permettre de venir en aide aux autres; et la loi de la bonne action <;uotidienne, telle qu'elle leur est ,proposée, maintient sur leur horizon l'idée très haute, de se comporter en serviteurs. Le seigneur était un serviteur, disait Lamennais, de la chevalerie ~éodale; le scout à soli tour est un serv.iteur. Un serviteur qui doit c être tou.;ours prêt •: c'est là sa devise, et .les préapprentissages très variés qu.i composent sa for· mation jintel.l~elle et qui s'a.dapten~ au tempérament personnel 1de chacun mettent le scout en mesure d'accroître le rendement de son énergie par toutes les requête~ sociales qui lui feront appel. Mais pour que le scout sans lassitude ni •défaillance demeure fidèle à cette orientation de ses forces physiques à cet<te direction de ses forces intellectue les, le scoutisme catholique a!Termit sa vocatioP
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même en prescrivant ~vant tout l'exposé de la loi scoute. Tu ·s eras fidèle à ta foi et tu lui soumettras ta vie toute entière. Et de crainte que le scout, dans la dispersion même de son activité, ne néglige les devoirs les 'Plus prochains, ceux qu.i l'obligent en· vers. sa famille, envers sa patrie, le scoutisme catholi=J.ue lui rappelle ces deux principes: 1Le scout est bon citoyen; le devoir du scout commem.e à la maison. Combien ce dernier priiLCipe est rassur·ant pour ceux qui redoutaient que les exubérances d'un certain scoutisme ·ne portassent atteinte aux devoirs domestiques. 1Et puis, après ces services primo.-diaux gu'il. aura.it ~ !Cœur d'accomplir allègrement, intégrll!lement, parce gue les principes mêmes du scoutisme cathotque le lui commandent, le scout catholi.que, gardant sa petite personnalité bien nettement alirmée, pourra sans ,p éril, dans le cadre tutélaire de sa Fédération, prendre contact avec les autres groupements scouts, et leur r!véler par s·on propre exemple tout ce que la doctrine morale du catholicisme donne de vigueur et d'essor aux consciences éprises du bien et tentées pal'lois par le mal. Le scoutisme ain· si conçu, ainsi prati:Jué, tient en main tous les ressorts de l'âme, et .es coa.ise, 5ous l'impulsion même de l'Evangile pour une besogne d'amour. A 'b as les cloisons étanches qui. fal'adeu· sement, profitaient à la paresse morale en mai'quant dans 1 âme je ne sais .quelles limites où la vie chrétienne finissait, où la vie laïque commençait! Les initiateurs du scouf.fsme catholi=J.ue renversent ces cloisons; ils habituent le jeune homme à savoir concentrer tout son être, toute sa vie intérieure et toute sa vje profonde, sous le r<'gard de sa consiCience, ouverte elle-même au regard de Dieu et sous la double protection du souci qu'il a de son honneur et de la confiance qu' il a dans la grâce. GEORGES OOYAU de l'Acadénùe Française.
Balllo\llo~a•
le lDlm.uûe
Un paysan se moquait de son voisin parce que celui-ci ne voulait pas , comme lui, passe.r de temps en temps Je dimanche à travailler aux champs, mais qu'il cherchait, au 'contraire, à sanctifier le jour du Seigneur en a-ssistant aux offices. de ·la paroisse. - .Supposons, lui dit le voisin dans l'intention de l'~lairer, supposons que j'aie sept louis en poche et ~ue, rencontrant un homme sur le chemin, je lui en donne sixQue dirais-tu de cela? - Je te trouverais généreux et je te dirais que l'homme qui t'aurait rencontré, en si bonne disposition, te devrait bien de la reconnaissance . - FOTt bien! Mais si, au lie u. de m'en savoir gré, il me jetait par terre et me volait le dernier 1ouis que ,je me serais réservé, que dit!'ais-tu alors? - Le misérable, il faudrai t le pendre, Ce ne serait pas trop. - Ami, c'est pourtant là ton hjsfoire: DIEU t'a accordé six jou.rs pour travailler et pour gagner ton pain; il ne s'est réservé que le septième et il nous a recommandé de le sanctifier. Et toi, au lieu d'être reconnaissant de ses dons et de respecter sa vo· !onté divine, ·tu Lui voles le septième jour! •Le cas- n'es~il pas le anême? Que fen semble-t-il? ·Le paysan en convint, fit réflexion sur ;ui-même et s'amenda. Il avait reçu une bonL. Veuillot. ne éducation première.
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Le culte dn foyer =
Nous détachons les actuelles et .prati<;ues considérations suivantes d 'un excellent article paru dans la ,liberté" sous ce titre, avec la signature de M. le prof. G. Favre. !L'expérience démontre que, po,ur la plupart de9 maux dont la société est attein1e, le
162 remède existe c-t que, si la i<>clété ne guérit pas des maladies qui la .rongent et l'anémient, c'est qu'eUe dédaigne les moyens qui pourraient la guérir. Mais ce n'est pas une ra.ison pour se lasser . de les. lui suggérer, eUe fini!l"a peut-être par se laisser convaincre. C'est ainsi qu'on ne proclamera jamais assez les bienfaits de l'institution familiale. 1La famille, comprise tetle quelle doit l'être, est synonyme d'autorité, de vie sérieuse et ordonnée, synonyme aussi de joies pures qui ne traînent après elles ni regrets ni remords. Elle est une oasis où les vains tapages du monde ne pénètrent pas, l'abri silr et discret où les blessures reçues dans les âpres combats · de la vie guérissent sous un baume <;ue dispensent des mains très douces. C'est là <;u'on acquiert l'habitude d'obéir. La crainte, Je respect, l'affection se disputent le cœur de l'eillfant. Il apprend à aimer et à .respecter en même temps ceux qui "réjouissent sa jeunesse en la comblant selon leurs moyens et selon les circonstances, qui la pro· tègent, comme un janl.inier protège une plante enoore frêle contre les intempéries et contre les orages, mais qui, lorsqu'il le fauf, savent se montrer fermes en présence d'un caprice. Il y a des caprices d'en5ant>s en bas â:ge, mais il y \3. aussi les caprices de ]a 20me année. Rappelons-nous que l'enfant est un observateur ·subtil. lui laissons pas l'occasion de remarquer des divergences' en· ire le père et la mère. En présence de l'en· fant, le père et la mère doivent toujours se montrer d'accord. Rappelons--nous aussi que l'en.fant est une sensitive. Dans les familles de plusieurs enfants, il existe par>fois ce qu' on appelle des préférences. Quelques romanciers se sont emparés des récits navrants et iouchants de petits êtres moins doués physi-quement ou moralement que leurs frères et -sœurs. Le père ou la mère, quelquefois tous les deux, les rebutent, les frères et les sœurs en font leur souffre-douleur; la paUNre créa·.ture se replie sur elle-même, sevr~ de chauds
Ne
baisers <;u'e1le voit prodiguer autour d'elle, laisse son cœur s'ouvri!l" à la révolte: dès le berceau son existence est bussée. On ne saurait trop mettre en garde les parents en· clins, souvent à leur insu, l accorder leur prédilection à tel de leurs enfants, au pré· judice de tel autre. Dieu place dans le cœllr d·un père et d'une mère suffisamment d'af· fection pour la prOidiguer à mesure égale ou plutôt sans mesure, sur toutes les têtes bru· nes ou blondes qui ornent leur foyer. Ce foyer que des yeux gais et des lèvres rieuses embellissent doit présenter un attrait oouverain. Il appartient à ceux <ïui le fon· dent de le disposer pour qu'il en soit ainsi. 1! y faut de l'ordre, de la propreté, de la lumière, de l'harmonie. Combien, à ce point de vue, sont favorisés les foyers de campagnes! Modestes chaumières ou fermes piantu!leuses, érigées à flanc de .coteau ou parmi les vergers étalés dans la plaine, les unes et les• , awtres baignent .dans ['e.ir pur et la clar· té. Un limpMe ihorizo.n .les environne ho· rizon sur lequel se profilent les lignes bleu~ odes coJ.lines ou les fières arêtes· des montagnes. Ou seuil de ces demeures où tant de générations se sont succédé le regard se po· se sur les champs qu'e.!es ont fait fructifier en les arrosant de leurs sueurs. Perpétuel enseignement de labeur, d'énergie, de con· tin u.ité dans l'eœfort placé sous le regard de i'enfant. Puisse-t-il écouter l'appel de la terre <ïUi monte à lui, ponctué, à l'heure du crépuscule, par le tintement de l'Angelus! Cette voix argentine qui, descendue du clocher, traîne sur les sii:Jons, !Ju.i suggère les pens-ées graves, réveiJ!e en lui le souvenir des morts bien-aimés dont il a reçu de si .belles leçons er dont il doit être le continuateur, là ~me où ils ont aimé, peiné et soUJf1fert. Il est un chaînon de la sainte traJC!.ition familiale: il relie le passé à l'avenir. J'avoue que, dans nos agg'omérations ur· haines qui tendent à s'agrandir .de plus en plus, il est moins fachle de créer cette ambiance, je elirai même: cette atmosphère de
168 s-piritualité qui embellit nos campagnes. Ce n'est pas une raison pour ne pas essayer. Sans doute, beaucoup de famil~es aisées, ha· bituaient-e.Jes les rues• les plus sombres et les p :us noires, parviendraient à donner à leur intérieur un cadre sufi·isamment attra·yant pour pe.rnnettre à la vie en famille son ldéve!·oppement nor.maa et régu:.ïer. Mais le.petit fonctionnaire! Mais le modeste employé! Mais l'ouvrier! Ah! je le dis bien vite et bien haut: on ne 5era jamais as•sez pour leut procurer des logements gais et sains. On ne soutiendra jamais assez les œuvres et orga· nisations qui se sont proposé ce but. Il est permis d'affirmer qu'il s'agit là <ie ravenil' d'une très iorte proportion de la race hu· maine, en tous lieux et en tous pays. Ii n'empêche que, si humble que soit le logis, i3 y a moyen tout de même de le rendre attrayant. .La bonne volorlfé rend in:d,ustrieux. Tel ouvrier qui voudrait cons-acrer à omer son intérieur Je temps qu'il passe au ca•lé se· rai~ éemerveiùé des résuHats auxquels il par· v.iendrait. Au crufé! Le mot est lâché. Oui on va au crufé pour fuir son chez soi, parce qu'on ne s'y plaît pas. A qui 1a faute? Si l'on consacr-ait à son chez soi les heures et l'argent qu'on gaspi.J.e au café, comme tout changerait, comme on s'en trouverait mieux à tous points de vue! Le chef de famille, q uelle que soit sa con· dition, doit être l'animateur de son foyer. Il ignore souvent Ide quelles forces latentes il dispose à cet effet. Il ne !aut pas qu'il croie qu'une fois consciencieusement gagné le pain quotidien, pain blanc ou pain noir, peu im· porte, il ait fait tout ce qu'il y avait à !aire et qu'il n'ait plus qu à courir à son bi.Jlard ou à son jeu de cartes. Il doit d'autant plus consacrer ja:ousement à son inté· rieur le temps libre que lui laisse son tra· vail, que œ temps lui est plus parcimonieu· sement départi. Il ne déd-aignera pas de s'associer ·aux jeux des tout petits. Quelle joie pour ce monde espiègle et rieur de décou· vrir un camarade de jeux si précieux et !i
ingénieux ell celui dont ils ne connaissent que trop le iront plissé et les regards sévères, 1es jours où l'on n'est pas sage et où l'on rentre de classe avec de mauvaises notes. !Pour ses ms devenus grands et avec lesquels il aura a-utrefois aligné des soldats de plomb, •le père deviendra le compagnon, le confident. Il 1es initiera petit à petit à ses soucis, les intéressera à son métier, à sa profession, ies interrogera sur leurs projets d'avenir. J..es jours de repos, il sera tout le premier, le promoteur de déiassements .sains. de promenrudes d'où l'on rentre avec une aalutaire fatigue et des chansons sur les lèvres, Je vois d'ici le reconnaissant sourire de la reine du loyer. Emue de surprise heureuse, elle en oubJ.ie son raccommodage sous les rayons de la lampe. Comment? c Il • ne sort pas ce soir! c Il • reste à la Jnaison! C'est que les reines du foyer n'en sont, si souvent, que les cendri1lons solitaires! Ainsi vouées à l'i-solement pe.rpétuel, elles perdent courage et ne prennent plus la peine d'emibeHir un intérieur continuel·lement dbserté. Et cependant, pour peu qu'elle se sente appuyée par Je compagnon de son exis~ tence, que.le n'est pas la puissance diuoe tœ. re de fami.le au milieu des siens? Elle ~ gne sur eux sans limites. Elle corr·ige avec l'indulgence, avec l'accomplissement du devoir. Gardienne vigilante de l'honneur domestique, e.ile s'applique à. préserver ses fils et ses filles des séductions et des dangers d'une société perverse et vi'Ciée. Ses filles par leur simplicité, leur modestie, par le goût des choses élevées et sér·ieuses qu'elle -a su ·leur inculquer, sont la parure 1a plus belle et la plus gra:cieuse de son foyer. Ma4iS a·l or·s, me direz-vous, voüs faites de 'la famil1e un véritable sanctuaire. C'est bien ainsi que je l'enten'tls: un sanctuaire discret et fermé, le seul où puissent se former et s'épanouir les nobles et mâles vertus, les vertus qui préparent les bons chrétiens et les citoyens utiles, un sanctuaire où la journée se termine par la prière en commun, un sanc-
165
11·4 tuaire sîlencieux et recueilli où les cœurs
purs et généreux entendent l'appel qui procure à l'Eglise cathoHque les :prêtres, 1dout e1le a un pressant et immense besoin. OEOROES FAVRE.
Le crime des CJ'iwes
- Rien .. . Tu dis, l gauche . . . ? - Le long du mur. . . Elle te crève lea yeux . . . Le mari se met à préparer son omelette; mais il ignore où tout pose . .. le charbon .. les hQches .. . le beurre.. . .es œufs .. . ? La femme ne le pero pas du regard, suivant tous see mouvements. . . devinant ce qu'il cherche. . . souffrant de cette gaucherie de l'homme !lait pour l'atelier, et qui, dans la petite cuisine, se noie dans un verre d'eau. ~ Passe-moi donc le ho!, je vais te as· ser les œufs . •. - Je .es casserai bien tout seul!. .. Te tounnente pas! . . . . Un choc sec au bord de l'assiette comme s1 ces œufs étaient_en fer . . . son gros pouce au milieu du jaune.. . le blanc dégouli· nan1 partout: - Tu n'as pas de beurre ... ? - Ah! ... c'est vrai! .. .
Ce soir-là, avant de monter, le terrassier entra chez le concierge: - Comment va-t-elle, ma !bourgeoise... ? · · · Pas mieux. .. faiblarde... très faiblarde même!· . . Le médecin par.e d'au moins trois mois . .. - Trois moisi!! L'homme gravit les étages, assommé, n'ayant que trois quarts d 'heure pour diner. 11 l'aime, sa Œemme... év1demment! .. . sans quci il ne l'aurait p.ts épousée!.. . Seule'~nt, avec ses quinze tomibereaux par jour, il ne peut pourtant pas être .condamné au .La fennne, contrariée, propose d'appeler saucisson toute I'annœ!. .. Et puis son in· térieur devenait dégoQtant! . . . Ça sentait le la voisine... Mais le temtssier ne l'aime nt mort!. . . La marmail.e piaillait! .. . Non! pas, à cause de ses cancans : · · .Avec du saindoux ... ? demande-t-il. ce qu'il était déji& loin, le petit nid chaud de l'an dernier!... C'était œla le mariage des - Ce sera moins bon. . . Attends que ton pauvres?. · . Du bleu .pour amorcer .. . en- feu soit bien chaud. .. Il est mal allumé ' suite de la bouillabaisse de purée de misè· ton feu! . . . :re! . .. - Est-ce q ue je s1is, moi! Et l'omelette s'étend, paresseuse, lourde, - Bonsoir!. . . avec une teinte de Uanete malade .. . - Bonsoir, mon ami! •.. - L'as-tu salée, au moins •. • ? De la porte, le terrassier voit sa femme - Non!. .. Ce qu'il en faut, tout de mê· maigre et cireuse, qui l'attend, accoudée sur me pour une omelette! . . . Et queJe omelet· le travers~. Il c croche » sa casquette, dé· te!II pose son litre: Il ne reste plus qu'l Waire bouil'ir le lait - Alors, ça ne va pas, mon vieux chien? des enfants, laver la vaisselle, ba ayer, chan- Oh nonf . . . iles enfants ont pleuré ger la maJade, etc ... etc... etc!!! toute l'après-midi>. . . Je t 'ai fait monter des iLe mari s'écroule sur une chaise, décoll· œufs par la. petite... Tu feras bien ton o· ragé: ~tle tout seul . .. ? - Que veux-tu, ma pauvre fille, faudra t'Y Et, avec une intonation épuisée: résoudre.. . Tu es mal soignée!. . . Les ea· - Je ne peux pas me lever! ... La poêle tlants ont la diarrhée!. .. e&t là à g;tuche . . . Rien de nouveau au Mé- Oui, leur lait était aigre. . . Tu as ou· tro. .. . ? blié, ce matin, de nettoyer le caoutchouc du
,
.,
bibuon •. . - Tu vois!. . . Et puis, moi, je n'en peux plus. . . la belle alffaire quand nous serons tous sur le Hanc! . . . - Alors. . . c'est l'hôpital. .. ? 1.Mais un jour. . . stupêfu.ction! . . . en ren· trant, p!us 1atigué que jamais, le mari trou· va une Petite-Sœur. - .. . Hein .. . ? De quoi ... ? D'où vient· il cet oiseau noir .. . ? Ah! pas de çu .. . Il cherche déj~ sa phrase ... quelque cho· se d'énergi1que.. . Avec ces femmes-lA, faut assommer tout d'un coup, sans quoi ça pleurniche . . . ça se cramponne .. . ça se raccroche à toutes des bl'llnches .. . En attendant il essaye d'arranger son bébé qui pleure . . . ·La Petite-Sœur surveille un beefsteak sur le gril, et se retourne en sursaut. - Attendez, mon brave, vous ne savez pas... pas tu toot!!l Pendant que vous man· gerez, je fere.i ça ... Mais, puisque je vous dit que le l'arrangerai! ... . Et le gr~l d'une main, le bébé de l'autre, la Sœur trouve encore moyen de mettre le couvert. IL'homme la regarde, rêveur .. . - C'est donc ça une béguine . . . ? La re Ji.gieuse qui, tous .Jes jours, fait baver de haine son journal . . . ? Pour une fois, il en a une vraie, là, devant lui. . . elle n'a pae l'air si encombrante! . .. - COII1Jtlel1t que vous vous appelez? - Sœur Madeleine. - Et vous . .. ? - \Moi, Uonarti ... 1Le terrassier lfait l'inspection... BLle a déjà fu.Tibiné pas mal, cette après-midi . . . Sa femme est lavée,peignée .. . et même • .. ? - C'est toi qui sent bon comme cela? - ... Un peu d'eau de Cologne que la Petite-Sœur m'a donnée. ·Les lits des bébés sont tout blancs, la mansarde est balayée à fond; il y a des fleurs sur la connnode: - Ah! ça c'est eentilt
- A table! dit la religieuae. - Je suis sQr, pense le terrassier, qu'el· ie va me servir une de ces lavasses de cou· vent!. . . Mon vieux, prépare ta muqueuse! - Vous ne mangez pas, ma Sœur .. . ? - Moi ... ? Vous p:aisantez! .. . Le trou· vez-vous bon mon beefsteak . . . ? •L 'ouvrier ne répond pas ... Il est subitentt'nt attentif à toute une symphonie de sen· salions exquises qui montent de ses papi!· les à son cerveau. Dès la première bouchée il est fixé . .. conquis .. . - Ma Sœur . .. c'est épatant! ... Vous a· vez dû être un riche cordon b!eu dans le temps .. . ? La peti·te-Sœur sourit: Vous allez voir les pommes de terre!... - Comment, il y a de Ja frite? ... - Mais certainement! . .. Du coup l'homme met les doigts dans l'assiette où s'allument de chaud$ reflets d'or. . . il casse les quartiers de pommes de ture. . . Comme elles sont gonf!ies! . . · soutJ!léesl!! Et quand il les ouvre, c 'est de la poussière pa.l1fliiiitée qui chante le conforta· ble et le bon chez soi. - Epatantissinrus!... Vous savez, ma Sœur. je vous .embauche pour demain •. . e1 après! . . . - Je crois bien ... j'ai vos habits à bros· ser, tout votre linge â. racxommoder • . . vo· tre femme à. panser.. . vos enfants à pro· mene:r! .. . ,Mais J'ouvrier rougit: .. . C'est pour rire ctue je vous dis ce!ll. - Comment .. . pour rire . .. ? - Songez . .. j'ai pas un radis à vous donner ! . . . - Mon cher ami, c'est précisément pour cela que je viens li! Après quinze jours de ce régime, la ma lade reprenait des forces dans ce calme absolu, cette absence de toute préoccupation; la mansarde brillait, tel un sou neuf: les en· k.nts attendaient chaque matin la religieuse comme un rayon qu'on espùe et l'accla·
166 maient du haut de l'escalier. - ... Bonjour; .Pefi~-5œur Madeleine!... '--- Ik>njour, mes trésors! .. . Mais un soir la •Petite-Sœur appela le mari au 5ourneau: - Vous aimez toujours les pommes de terre soufflées . . . ? Si je les aime . . . ? je les adore! . .. Ne dites pas œla ... je les idole! .. . C'est mieux. .. Eh bien! voilà comment on les !fait: vous les jetez d'abord dans la graisse, et vous les retirez. - Conlbien de temps . .. ? - Oh! quelques minutes .. . puis vous les repassez de nouveau dans la graisse bouillante . . . c'est compris .. . ? -Oui. - Qu'aimez-vous encore? - Mais tout œ que vous faites! .. - Le bœuf aux tomates . .. le foie de veau ... le harkot de mouton... le filet d'un lapin mariné . .. les abatis d'oie .. . La Petite-Sœur devint perp!exe: - C'est que je ne pourrai pas tout vous montrer ce soir! . .. - Mais pourquoi me montrer? Pas de bêtise, hein?... Vous n'allez pas vous mettre en grève .. . ? Et, du fond de l'alcôve, la voix de la femme s'61ève suppliante. - Ma sœur .. . je vous assure . . . il n'y a pas de plus .malheu~ux que nou~!- · . . Ne nous abandonnez pas en<:oret . .. C'est que voill ... - Voia quoi ... ? interroge le terrassier... - Il m'arrive un fâcheux contretemps .. . n (aut que j'aille dema.in matin en prison .. • pour un mois! .. . - ·En prison? . .. s'écria la femme. - En prison?. . . entonne l'homme . .. .. \>ous. . . e1 prison1. .. Mais oui . . . moi!. .. Et, que dialb!e avez-vous pu faire .... ? je ne sais pas au juste .. ; Mais c'est
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très grave ... Je dois avoir reconstitué q~l que chose comme une Congregation! ... Pierre l'Ermite.
-aTraite des vaches La pratique a démontré depuis longte~s les avantages de la fr6quenœ de la traite. Il s'ensuit une augmentation notruble dans la qu.antité de lait obtenue, augmentation qui peut aller de 10 à 20 pour 100. C'est ainsi que le · rendement moyen a passé de ~3 ._ 15 litres par jour •dans un troupeau de vaches laitière::. en portant de deux à trois le nombre des traites effectuées ~uotidienne· ment. Il est facile d'exp'iquer ce résultat. La capacité du pis de la vache est relativement res1reinte, contrairement à. ce que l'on croit .généralement. Sa contenance en ·ait ne peut guère dépasser trois ou .quatre litres et tous les zoo-technidens sont d'accord pour re· connaître que la quantité de lait livrée en une traite est souvent deux ou trois fois plus forte que œlle qui peut être contenue dans le pis au commencement de l'opération. La ~crétion du Jait se poursuit donc pen· dant la traite et il en résulte que p'us sou· vent celle-ci sera ré~lée, plus forte sera la ql!antité de lait livrée. Toutefois, on ne peut augmenter ind6fi· niment le nombre de traites par jour. En premier lieu, les frais supplémentaires de main-d'œuvre arriveraient ~ dépasser les re· cettes fournies par la sur.production; en se· cond lieu, il faut aux vaches laitières une certaine tranquillité po-ur ·lellif permettre de ruminer à. l'aise; enHn une !rOI[) grande aug· mentation en quantité entrainerait fatalement une diminution de qualité. C'est pourquOIÏ on peut se contenter de trois traites quotidien· nes, sauf pendant le mois après le vêlage où on se trouvera bien de faire ·une traite supplémentaire GUi, non seulement augmett· lera le rendement du jour, mais activera dans la suite la sécrétion de la mamelle. Il faut avoir soin de fa·ire régulièrement
les traites aux mêmes heures tous Jes jours.
obligé d'ouvrir l'œil et le hon et de complu justt:. riche à. la fin de ia traite qu'au conunencePrécisément. U s'agit d'ouvrir l'œil et I.e ment, il importe de pous-ser l'opération à. bon et de compter •juste. II faut reconnaître. fond, jusqu'à la dernière goutte. On y trou- en effet, que le simple. cultivateur n'a pas vera un ga·in immédiat, et, d'autre part, on besoin de tant de • .paperasseries • : il a ce exerce ainsi sur la mamelle ·une sorte de <tUe l'on appelle l'œil du maître. Il doit sagymnastique qui ne pourra que favoriser voir s'en servir pour que tout marche en la production la.itière de l'animrul. Au con- ordre dans sa maison, dans sa cour, ses étatraire, lorsque la traite n'est pas terminée bles et ses terre&. consciencieusement, la mamelle s'·habitue peu Rien ne doit traîner: il faut ~out mettre à à peu à une sécrétion moindre et il se pro· ~a place, éviter œ qui est inutile, mais ex~cuduit ainsi une diminution d'aptitude laitière. 1:er en temps voulu tout ce qui est nécessaiUne autre prescription pour obtenir le re. ILes terres sont travai!llées à point _e.t maximum de rendement est re~ative à. la trai- jus<tue dans les coins, c car, dit un prover te en croix qui se fait en prenant un trayon ibe, ce sont les coins qui gagnent • . Pas de d'avant à droite et un trayon d'arrière à. rebrd dans ,les la-bours, les semis, les régauche et vice-versa. La traite en croix ou coltes, car c le temps n'attend pas • . .Il faut donc, dit un vieux proverbe, • ne en d·iagonale donne un excédent .de 4 à 5 jamais remettre au lendemain ce qu'on ,peut pour œnt par rapport à. la traite latérale et le lait est p:us butyreux •Gu'en trayant pa- l'heure, on lui donne bien ce qu'il faut, sans ra tlêlement. Celte différence tiendrait exclu- faire le jour même •: le bétail est pansé à plus, pas de gaspil'age; on veille aux atta· si\·ement à l'excitation glandulaire produite: lorsqu'on trait diagona!ement, toute la ches, pour qu'une vache ne se ~acbe pa~ mame.'e se trouve impressionnée; si on trait la nuit et n'aille pas éventrer ses compagnes paullèlernent ou si la traite est latérale, il d 'un coup de corne, pour qulun dteval ne n'y a que la moitié du pis !impressionnée et s'entrave et ne s'étrangle pas. On veille enpar suite sécrétion moins active et moins core aux portes, aux barrières de 11. cour et des judins, car on a perdu beaucoup de temps '3.bondante. (Revue de Zootechnie). à courir après les bêtes évadées, quand on . -( ) - ne perd pas la bête · elle-même, sans collq)ter Administration de la ferme les dégâts qu'elle peut Ca.user par ailleurs. On veille à la propreté des ~ables, de~ Administration d'une culture ou d'une environs de la ferme, des réservoirs, fontaiferme! Voilà une expression qui étonnera peut- nes, puits, des ustensiles d'écurie, pour de multiples raisons que chacun Sllit; mieux être !beaucoup de cultivateurs. - On administre, penseront-ils, un Etat, vaùt prévenir les matladies que d'a~oir à. les une corrnnune, une banG,ue, un chemin de guérir, et • qui soigne ses bêtes soigne sa fer, une fabrique, voire même une maison de •b ourse ». commerce, mais qu'est-ce qu'une admini~tra !Enfin, on veille au bon entretien des bâtion dans une ferme ou une culture? Notre timents: un petit trou dans un mur est vite administration à nous consiste à joindre les bou<:hé, rtandis que si on le laisse s'agran· deux bouts à la fin de •l'année: ce n'est pas dir il faudra Œaire venir le maçon et payer toujours commode. Mais il -n'y a pas besoin cher ses iournées. pour œla d'emp!oyer des paperasseries; on !Nous nè parlons pas de l'intérieur de ln ne roule pas sur l'or chez nous; l'on est maison, parœ que c'es.t le domaine de •De plus, comme le lait est beaucoup plus
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168 mmagère; elle y règne sans conteste, elle commande sous le contrô:e bienveillant du père de famille qui lui donne l'obéissance a'Vflt plaisir. Si 1a mère •de famille est soigneuse, bien ordonnée dans son travail, il y a ·fout à parier que non seulement l'intérieur de la maison, mais la ferme .tout entière mar· cheront à souhait. Eh bien, tout cela, c'est de l'administration et de la bonne; n'y mettons pas le mot si vous voulez, mais faisons 1a chose. Il nous reste à savoir comment il faut s'y prendre pour c compter juste •. - Ce n 'est pas difficile, nous dira-t-on Dans une culture, ce nlest pas comme dans un commerce et surlou.t un commerce de détail, où les opérations de vente et d'achat se renouvellent à chaque instant de la journée. là, il est nécessaire de tout noter, de tout écrire, autrement on serait vite perdu; tandis .que dans la culf·ure il y a seulement de temps en temps une vente ou un achat; on passe 'des jours, des semaines et même des mois sans en faire. Le même :travail ou la même opération se !COntinue longtemps; pendant toute l'année il y a l donner au ibét.ail dès soins qui sont à peu près les mêmes chaque jour. .Par conséqueni, rien de pius facile que de caser œla dans sa .tête. Vous connaissez des cultivateurs qui ont peu d'instruction et qui ne se trompent pas d'un centime sur ce qu'i•l ont, ce qu'ils doivent ou ce qu'on leur doit. Hs comptent très juste. - S'il en était toujours ainsi, ce seraît fant mieux. Il mut reronn.aitre cependant que ies circonstances ne sont pas les mêmes pour fous les " ultivateurs et aussi qu'elles se mo· difient beaucoup depuis quelques années. On ne cultive plus comme autrefois. Il faut des engrais, des semences choisies; le per· sonrlel ouvrier est dhangeant, il veu.t être réglé souvent. On expédie sans cesse au marché de la ville. Bref, une culture devient de plus en plus une exploitation industrielle et commertiale. 1..e9 opérations multiples auxquelles il faut se 1ivrer doivent néœssai·
rcment être !ixées sur le papier, pour peu que la ferme ait GUelque importance, sinon on arrivera .bientôt à des oublis fâcheux, à des omissions regrettables, sources d'ennuis et de contestations, parfois même de procès. De plus, le cuLtivateur est mainten.ant obli· gé d-e jouer serré; telle culture ne donn41 point de bénéfices. Il y a peut-être dans ses productions l'une d'elles qu'il ignore et qui lui denue GUelques gains. Comment saurat-il où sont les causes de ses pertes ou: de ses bénélices, s'il ne note pas avec soin fes opérations relatives à chaocune de ses cultures, ce qu'elles 1ui cofttent, œ qu'elles lui rendent? Donc il devient nécessaire pour presque tous Jes cultivateurs de tenir une comptabili.té. C'est pourquoi l'enseignement de cette branche à l'école primaire et complémentaire prend constamment plus ·de développement.
,il'AORICULTEUR". Le sel dans l'alimentation du bétail On commence. de plus en plus, à faire usage du sel de cuisine dans l'alimentation du .bétail. La ration moyenne journalière est de 110 grammes par tête pour Ies bœufs et chevaux; 125 gr. pour les vaches, 30 gr. pour les veoaux; 15 à 20 gr. pour les moutons et 20 à 25 gr. pour' les porcs. La taille de l'animal doit évidemment être considérée. On a raison de faire usage diu sel. Il amé· Iiore la qualité du }aH e:t de la viande, prévient et diminue les conséquenœs des maladies contagieuses, particulièrement chez les moutons. Des pommes de terre .atteintes de maladie peuvent sans dianger être servies en nourriture, cuites ou bouillies, si on a!joute du sel de cuisine. Il est pmdent 'd'ajouter du sel là tou tes les racines fourragères avant de les donner en nourriture; il en est de même pour l'avoine humide.