Supplément No 01, l'Ecole primaire 1925

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Journée d'hiver t'test le matin•g1Lacé.

ta !Petite église

(lu vil·la.g-e s'êalaifl"e. Timn"ldement PAn· .g-.elus 1inte ses trois 4:lAlve:. en une mêlŒtie 'brèlve ·qillie 1le froi'd1 r·~d ~lus sonoo:e. La jollll'née 'd''liirver d'e· JésusHostie oommenJOe. 'Sion Oœur se réiouit. H s"a1JJ!p11ête ·à ourvrir ses trésors de _g;râces. Bientôf a'fl11ve celui que Jésus a aimé et clhoisi entre mi'l1e: le !POOtre vient .~empli! la pllus a111g~uste <I~ s:es fondions.. En'core un son de cloohie! Qui 'donc assisl:'er:a à la rn~ !Par cette froildure? f(Apenk!aJilt, plus id"œe fois s'OUJVlff' le potifiaill, laissant entrer. a'Vet des bou!Mées Ide vent. de iJ)eti+s écoliers, ·Q·ue]qUJe<:. femmes et jeunes 'fin:es, le rpeu 'd'1mmm.es que I~â~e ou les tra'Vaux ne reti€11nent pas 'a'll ~Of!ÎS. Telle est, ô Jésus. votre cour matinale. Ceux •que sa'Vent vous trou\'er a cetlie heure :ne quitteront ilas votre .resi!dence gans emJpoNer votre g·r.âœ: ifo ree pour 1'aJocomJplissetmle.nt du .rlevok ioŒrnaŒier, bOnheur intime de l"â· 'me visitêe .<par son Dieu. ILa 'mes&e tef!IIlilnée. 1'ég'tist> se vide. .Tésus su:tf 'd u TaŒ>emade tous ses amis. H est seul' maintenant. Peut· être, durant la ma'tinJée, <quelque âlme cdrniJ)renant œt isolement, entr'ou"' !Vrira-t~ev.JP ::. nou'VeaUI 1ra ,orte? ·Mais il est prohalble ·'lue Jésus !Passera solitair-e. t·outes •oes heures où l'e s()n.CÏ •rlu '0? in ~e cb:aqH•e iour O't'!Ct.!Jpr 1es âmes Pt le co11Ps_ 0-'lns }ll tour. midi ch.:1nte 1a mvstère adoraible oui nou6 rva'l:ut !~utdharistie. ' Cette frarction dUJ jour est pr.ooïee au~ visites. Pamois, le soleil. se risque ià tr.a!Vers le nua·~. 'lJe vieŒard, vaincu pcar -le froild :cJ!tr., matin. !Profitera de ce rayon ~our aner conifier sa dermère •espérantce à Jésus-IHo~tie. l.-? -pas· sant entrera aussi 1uti dffrir un hom-

Supplément au ,JVo 1 de ,l' &cole"

rmage. Si la· neige, pourtant, ·oontinue Ide tdnbber; .l'.abanldion ~heures IPI'~ dentes if>O'UI'Jiait bie:n ~ prolonger . ,, lŒ est un moment ·q.ue Notre-Stï.

~eur attenld et désire. Non:nbre d'tu. fan~ ~Pilant de ~'êrole !Passent devant

sa ma1s<>n iJX>ur ·ff!gJagner Œra leur. En. trez, !J)e.Hrts écoli~rs chéris diu meil1eur &s maitres. Ne trolmlpez pas son at. tente, eti a~lez lui· raconter vos efiforts vos su.dcès, vos cll'ag.rins. A son éco~ 'VO'US a!p!prmdlrez la sdenroe swprême: a-imer 'Dieu. Vous y entenld~ez «les pa. ro'h~Si de la vie étemellle :. . Alm>ort~ d.onc :à Jésus la joie de vOO'e vi:sife! :Le soir est là. Une seconde fois les 'Vikaux ~~êclairent. Le IPrlêtre fliancbit J,e seuill de 1'éig~l~e. et consta.te que la !Petite I3.Œil!Pe brûlle ·touiours. 'Le 'cfer. nier Angelus, 'doux com~Ine Ullle caresse. se ~ait entenoce. et .cette fois le ipOf· taill esf fermé là clé. ID~.autc~s pendant cette foumée, nt pensèrent tPas à 'NOitre-iSeigneuŒ". ou !furent emjpêldhés ()Je Le visiter. Mais Lui n~a cessé de :prier so.n dilvin Père !POUT tous. Alh! \puissiOtns-nous ne pas oub'lier .sa rprélsooloe partmi nours, et de !Pfès oo de lo•in Lui en t&nto~g:ner no· .f.re reconnaissanœ.

Heureuse lnltl;,tlve Sénat d'I:tllande a dêcidé d'ouvrir 18 réunions par cette prière: « 0 <Dieu toutiJ'UlÏssant et éternel, c Maibe des choses et des hommes, nous, serviteurs, [.e

ici réunis vous s9ions très humblemeat de nous an::or1der vos divines lumières dan• nos dêlilbérations a!in que ~a paix, la justice, la vérité, Œa religion et la piéfi règneaf dans notre pays pour l'honneur et b gloire dt' votre Nom. - Amen. ,.

Cette prière est r&itœ en irlandais et en anglais.

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~--

Lo voile de la Vierge

conduits .J'étoile prophétique. tLa foule Jeg ravie; p~eins d'espoir, les meurtris et ies blessés de la vie reçoi.vent leur message libérateur. Les •Mages n'ont plus ni or ni argent; mais iJs ont le voile de la Vierge: à son con~act, les infifiJlles sont guéris. écou~e

Les !Mages ont adoré et contemplé le Roi immortel des siècles dans les abaissemeruts de sa crèche. Il fwt repartir. Le regret étreint leur cœur. Une dernière fois, ils s'a· .PLusieurs années durant, les Rois, pregenoui.llent; les yeux bumi·des, ils Jont :eurs miers apôtres de la gentilité, répandirent la adieux l l'Enfant jés.us. •La Sainte Vierge. Bonne Nouvelle ... Qu'est devenu .Je voile touchée de tant de foi et d'amour, veut leur de la VieJ'ge? Qui pourra le dire? ... Qu'imremoigrner sa reconnaissance. Des voiles qui porte, puisque leur foi a traversé les siècles couvrent sa tête et ses épaules virgina:es, elet ü lumine le berceau du Fils ·de Dieu! le ôte :e_ plus fin et l'offre au premier des pieux Ro1s. Les caravanes sont prêtes. Elles .suiveni la roUlle indiquée par l'ange. Bientôt le dé· sert étale aux yeux des voyageurs sa beauté Qu'el'le est pauvre, cette vieille chambre sauvage. Mais, ·danS· ,J'immense et morne so· litude, les Rois sont remplis d'une allégres- d'une vieille cure du Valais! Le plafond se infinie. jamais ils ne se sont senti une â· noirci s'écaille par endroits, ta tapisserie me aussi légère et radieuse. Et voici 'fUe fanée accuse des déchirures pieusement ré(andi3 qu'ils s'avancent à travers .la .plaine parées. Les meubles, usagés par des généaride, un parfum S'Uave se répand; des lis ~ rations antérieures de prêtres, ont des inet des roses surgissent de tous côtés; des ' firmités de centenaires: la .pendule endormie 1 chants d'oiseaux, des bruits de sources clai· 1 sous verre s'obstine à marquer la même res 9e font entendre. iLes Mages s'arrêtent j heure, la table boite, les chaises prennerut des et se croient le jouet d'un mirage. Mais non, airs fatigués, le fauteuil semble craindre qu' le prodige conNnue: les bêtes ~roœs regar- . on touche au. reps toujou:rs inchangé. Seul. le crucifix de buis fouillé ne vieillit pas, et dent paisiblement passer ces hommes qui ont vu l'Agneau de .Dieu; une douce brisa le Oh.rist expressif ne se lasse pas d'envoyer d~ ses lèvres expirames .l es mota de l'imsouif.le sur cette nature nouvelle. Alors les mense et toujours égale pitié: Pardonnez· Mages se souviennent qu'ils portem avec eux le voile de la Vierge; c'est le divin En- leur a tous, ils ne savent pas ce qu'ils font. A son ordinaire disaète et silencieuse fant GUi Lui donne ce pouvqir magique. Dans cet enchantement, les Rois poursuivent comme un oratoire, la vieil.Je chambre s'anilel!l' voyage et arrivent en Jeur .pays. Depuis me chaque jour sur le coll!P de 8 b., elle n·eSot plus la pièce dormante, un beau pa&'e q1..'i!s onl! été les témoins étonnés et aften· dris de fa .pauvreté de jéws, le luxe de leurs a tout réveiUé: Roger eut ses 11 ans aux palais n'a pl•us d'attrait pour eux; la science p1·emières cerises, et depuis quelques mois, cultwée jusque-!Jl a!Ve!c tant !d'ardeur leur pa- sur l'invitation de 'M. le Curé. il vient ici, rait vaine. ü~s voill qui distrihuemt tous dans la vieille chambre je la vieiJle cure. leurs biens arux pauvres, ne gardant pour continuer ses études primaires et s'initier eux que le voile de la Vierge. La fl1amme de au latin. C'est un enfant comme -beaucoup à'autres, avec des qualités et des défauts l'~postolat s'allume dans leur cœur: i.ls an· nooœnt le Messie a·ux .pieds duq.u~l les a aussi. Mlis n'e~-ce pas avec les eofanl3 des

l

Et la leçon continue...


! hommes que se font le9 pJttres? ·Et ·Roger, ~tu un ~peu et beaucoup espiègle, devien· d:ra prêtre, si Dieu le veut, prêtre comme avant lui bien d'autres enfants de la parois· se. que M. le Curé mit sur le ohemi·n~ Roger fait des progrès: il n'émaille plus gLière ses compositions de ~autes d'ortogra· phe, il connaît 'à . merveille les mys·tères de la règle de trois, il apprend, réci•te, décline, conjugue. En ce moment, l'c Epitome» ou· vert à la portée de la main gauche, il traduit la page narrant .Je Siacrifice >d'Isaac. Une diillfku!l:té l'arrête, il lève -la tête, et demànde un éclaircissement au maî.tre. Dieu! <!u'éprouve depuis quelques minutes M. le Curé? li a un visage altéré, regarde sam. voi:r, répond el peine. L'écolier n 'insiste pas, et poursuit sa <Version. Ce . qu'éi)rouve M. le Curé? une crise db lassitude, faite d'émotion intense et de dé· ·nance irraisonnée. 1Le récit d<u sacrifice d'l· saac n'a rien de nouveau IPOUC lui, qui l'ex· pliqua tant de fois. Mais aujourd'hui, ce rëcit l'attendri•! jusqu'aux larmes. Est-ce un rêve? Daru. la dhambre vieilŒotte, Abraham est à nouveau avec son cher petit Isaac. et s'apprête à J'immoler! Ce n'e~ ( plus une page lointaine de .la 18ilb'e, non, c'ef-f un épisode poignant d'actualité, une tranche de vie. Il a l'impression, lui l'ancien du sanctuaire, d'être un autre Abraham, et de conduire à la montagne de l'immo.ation un Isaac contemporain qui ne s'en doute pas. La monta.· gne dans 'lUl horizon fuyaut, c'est l'ordination; les étapes d'acheminement, les années .longues et onéreuses d'études; le fardeau plus lourd que les fagots destinés à l'holocauste, les devoirs de tous les jours, les tentations inévitables, les épreuves incessantes <Et l'explication demandée dune <voix qui semble plus ·ingénue encore qu'à l'ordinaire se rapporte à ce passage: • Voici le feu, voici le boiJS; quel:e est donc la victime? • • Ah! petit Roger, la victime désignée c'est toi, toi qui seras prêtre dilns quelques années, a.loo-s que mes os reposeront en ter·

8 ~tre de pa.roia. se, c'est le sacrifice quotidien, le sacrifitt continuel. Il me souvient de mes illusions de jeunesse, de mes ardeu:rs désintéressées. tes illusions sont torribées. Les ardeurs, en dépit des déceptions, me brillent toujOUrs, .pa:t1ce que je crois de toute ma toi au ·prix des â.Jnes, au prix d'une âme. On m'a mécon. nu, comlbattu, dénigré, calomnié, persécuté, ooéanti. Je suis un anachronisme vivant par. mi un monde qui S"indine devant dïn:cons· tan tes idoles e\ ne veut plus de Dieu. J'ai p~euré, j'ai souffert, je suis dépouillé; et je demande, à toi, pauvre enfant, d'accepter les inévitables meu:rtrisMlJ'es. A ton tour, tu seras méconnu, combattu, dénigré, calomnié, piétiné . . . A toi de .pleu· rer, de soullfrir, de caclter ta pauvreté ... Tu es ~a victime. Ei c'est moi qui te conduis. au sacrifice, qui charge tes faibles épaules. N'y a-t-il pas en cela quelque cruauté? Ah! Dieu suffi:ra bien à défendre s-a cause. Oui, sans doute; et je n'ai qu'Il -te rendre à une vie tout unie, â te laisser à ta fami.!le ... •

.re sainte ... Car la vie du

Pour échapper à l'obsédant cauchemar, le prêtre se lève, · bit quelques pas. Il entend l'enfant, arrivé à la fin de son devoir; dire joyeusement: ~ Je multiplierai ta race corn· me les étoiles du !innament. Ta race possé· dera les terres ennemies. »

tLa crise est passée, bien passée. Le vieux cuTé oubLie toutes ses peines, il voit les âmes qu'il a ins·truites, consolées, sauvées. Il voit cel·les qui seron~! la Ügnée spirituelle iunombrab:e du futur prêtre. Et devant le Christ qui ne vieillit pas dans la vieille chambre de la vieil.!e cure, la leçon continue. . . X- .. , curé. -~

Pas si fou qu'il en a l'air =

( Fréquentez-vous [es ~decinls, pis encore ,[es médecins-alliénistes? Non? Tan·t mieux iPOW' vo11.s! Je ne IÇonnais pas >de société plus

/Propre à nou'a faire douter .tte notre pauvre pugement. ,pour les IPSY.ChiâtJres, l'humanité es1 ooe .collection de nerveux, de névrosés, de neu.rasthéniques, d'anormaux, d'originaux, 'de pictués, .de dégénérés et de demis-fous. Quant iaux autres, les normaux, tout4-fait nor~na:ux, il parait y en avoi:r si peu que œ serait faire preuve de bien de la prétention que :de voudoir fai:re partie de œtte infime catégorie. Ceci dit, faites votre choix, mes fŒ-ères! Mais au ,fa~t, est-ce si facile de diffé:rencer Jes fous !de œux qui ne le sont pas? On en JPOU111'ait dou1er à 1i:re l'anecilote suivante .trou<vée idans :Je o; figaro • de 1877. Un ·c ertain docteur T ... , alflligé d'une monomanie assez grave IPOu.r qu'on eQt ju· fié op'pottun Ide le confier aux soins d'un .médecin-a[iéniste, aurait été, S•u r la prière de sa ,iaanille, amené en voifure :dans la maison .du Dr Blan-che, sous la conduite d'un ami dévoué. M. le Ouc d' Aru.dift1fret~Pas•quier, preSoident [du Sétllat et de deux autres personnages. Durant 1le trajet, M. d ' A, .vivement lé· f!Otionné 1pa:r une discussion polittique, se laissa envahir par une 1animâtion qui n'était if>Oint encore !dissipée en arriiVant à destinaHo~

·

On se présenta devan1t •le Docteur qui é· fait ,p réventt 'de 1a vis i~e, anais ne connaissait ancun des a-ssistants. Son <futur pensionnai.re étai·t d'un calme parlait e1 t<:a,u sait avec une dêsinvo~ture .charmante, tandis que le duc pa:rcou1·ait le sa1on à grand·s pas en continuant sa dia'trihe. ,(•aŒién.iste le s·uivai•t de d'œtl, et avec cette habileté que donne u• ne .iong.ue eX!Pêrien.œ, il accapara ce vis,iteur, l'isola, l'emmena doucement dans une champre séparée et donnmt ll1D tour fde clef J'en-

,erma. Les autres personnes s 'ê'taient dilspersées. lM· :r., après a<voi:r tranquil1ement Jorgné les tableaux s'êtait glissé dans le j•ardin, e't, ayant hélé une voiture, avart regagné tP aris. Ses c~ons ne <le voyant pius, croyant

d'expédition 'temtinée avaieut diSparu ije Jeu.r ~Côté-

\ IT..orsctue le docteur J-evini vers son pseudo-ma·la:de. il <se troUIVIa en présence d 'un hom· tme exaspéré qui lui fdemanda compte d'un 1Parei1 procédé. 1 - .Caf.,mez-vous, mon tami, lui dit-i<l. - D~aboT!d je 111e suis !Pas votre ami 1 Que s ignifie cette séquestra<tion. , - 1\Toyoos, ,paiS Ide nerfs, cela ne ·VOUS ·va.u·t 11:ien! Savez-vous que je suis le duc d' Aufd.if· 1 ~ret-PasGu ier?

- AŒlons, soyez sage, ou sinon ... . ~ Sinon, ,quoi? ... , Alors lia colère du président tlu Sénat ne ~oonut p1us Ide bornes, i~ se mit à iJlOUSISer ):les cris, à prolférer 4es itmpréca1ions, à menaœr ·le docteur de sa vengeance, à se dé,nKner"teJ:Iement que celui-ci se vi~ forcé d'appt~ler à ·son .ai/de deux Ide ses hoanmeg. ,pour ,mainfenilr ce1ui ·qu'il pensistait 'à croire son mr~!ade, 1eq.uel se promenait tralllquiJ:lement .s ur le .boutlevavd. . ·Heureusement pour le duc qui allait sans ,d oute .recevoi!r que3que !douche, un de ses compagnons, qui élait retourné C:hez lui et 1 • .ne l'y ~avai·t pas rencontré, revmt s·ur ses pas ,et se présenta à •a maison de santé. A 1a .vue de son ami. le duc se prêcÏjpita dans ses bras et d'une voix entrecoupée, il s'écria: DTtes-1ui que ce n'est pas moi ·q ui suis Jou! On s'eJqpliqua. :te 1d·o cteur se <eonfom:IH en eJ.:cuses et le duc s'en aJ.la guéri . . . du désir tl.e condui:re ses amis dans ~es maisons ~e santé e't de 1llt6' er trop vivement !pOlitique. ~~

Aux incroyants La foi catholique Tel est le titre d'un beau livre que vient d'écrire un professeur laie d 'un lycée ifran· ç:ais. C 'est ·J'exposé, dans un lat12'aee très


mant et av«: une rare connaissance des aspirations religieuses contemporaines, de l'ensemble de la vérité chrétienne et catholiGue. :Livre admirable, dont fa lwniè.re bienfaisante peu1 dissiper hien des ténèbres. ILa religion est une vérité .fixe et en dehors de nous que l'on croit et que l'on voit. Par l'épreuve imposée de la foi, Dieu s~y fo~~~it une part stricte et légitime. Et par sa lwnière GU'il y ver.se à flots, il fait une part immense et gratuite ~ la pauvre mi· sère de l'esprit humain. C'est cette lumière que l'auteur s'est appliGué à faire ressortir, en montrant comment ohacun de nos doe· ures est ancré solidement dans l'Evangile et répond aux justes exigences de l'intelligence et du cœur de l'homme. Voici, par exemple et ·pour se faire une idée de la manière Ide l'auteur, les pares préliminaires de son ouvrage: Il y a une .religion réputée la plus haute, même par ceux qui n'y croient pas. C'est la religion catholique. Elle est la seule, comme le lait observer Pascal, G1li remonte aux origines de l'huma· nitt: . .. Elle est la seule qui ait une simplicité une majes-té, une hauteur toutes divines. Elle est la seule foncièrement logique, où tout soit lié étroitement. ·Elle est la seule qui toit adaptée à la na· ture de l'homme, à .ses besoins divers. Elle est la seule vraiment positive, aux deux sens du mot, c'est4-dire nette, expli· cite, formelle, rigoureuse d'une part, et, d'autre part, outre la multitude des rai· sons GUi la fondent, logiques, morales, his· toriques, s'appuyant sur des faits et des textes sans nombre, irrésistibles, clairs comnre des soleils, portant en soi, visiblement, les pures ca· ractéristiques de la vérité, se prouvant elle-

meme, ilttestant

invinorb!ement,

par

l'épreuve.

'

5 individuelle ou collective, une ucellenœ hora de pair. .Elle est la seule qui, plus on l'étudie, aJ>p.araisse 1de plus en plus vraie, et la seule qui, suivaDit le mot de de Maistre, résiMe victorieusement c ~ l'acide de la critique». En baut, et con1bien haut, Jésus-Otrlst. En bas, la Papauté. Quelles figures, quels noms, et quels aignes! Où vit-on jamais les pareils·? Qu'est-ce GUe ces Soignes signitient?

Apres les hérésies, les rdéohirements des premiers siècles, des centaines de millions d'Occidentaux, - l'élite humaine, - out ft· cu et sont morts dans la profession et la pratique de cette religion. .La professant et la pratiquant, ils ont vécu la paix pm!onde de l'esprit et de l'Ame. Aujourd'hui un grand nombre des descendant de œ~ hommes (dans les grandes villes &urtout, dans Paris, si ardentrnent ca· tholique il y a 200 ans et moins) ne sont pas même baptisés. Un plus grand nombre naissent dans cette religion, la pratiquent quelques année• puis s'en éloignent, qÙelquefois pour ja· mais. Pour les premiers, !'·ignorance de Ja reli· gion est radicale. ·P our les seconda, cette ignorance est moin· dte, fabuleuse tout de tœme. Cela vient de ce que la foimation .religieu· se des enfants, dans la famille moderne, est extrêmement faible, qu'il slagis·s e d'instr•UC· fion ou de pratique. •La chute de nos père& à nous est immen· se. Cela vient aussi de ce que, même cultivés et trè(l cultivés, une foule de chrétien& de naissance, deveJWs indifférents, ne se ~ sent pas, ou si peu, la question capitale de la religion, qui est le tout de l'homme. Pris dans le grossier zéseau. .de la civili·

,sation moderne, qui

m

se contentent de vivre.

toute matérielle, ils ·

La paresse d'esprit, la frivolité de nos conternpoNJins est effrayante. Ils souUrent autant, et plus, de la timidi· lé du cœur qui n'ose la démarche, la prati· que extérieure. C'est Il le erand vice moderne et mEme riœnt, vice inconnu de l'antiquité païenne, 1a lâcheté coLlective, hideuse, honteuse, ina· vouable, ce qu'on appelle le respect humain, la peur atroce de oe que dira le voisin (dont Ja peur est égale ou pire), ai l'on eat vu. de lui accomplissant le grand acte, souverainement intellectuel et noble, de l'adoration cb.rétienne. A lui seul, le reipeCt humain montre la niaiserie moderne <à cru. tEnfi.a, il y a des i.acroya.nts, qui pensent avoir des raisons d être incroyants, à la sui· le de ,réflexions ou d'études. t&U!rœ pouc ceux-là l'incréd.ulité. vient de ce qu'ils ne savent pas œ qu'1.-· SOAt au ji&Ste. Ils fcmt dlhonnêtes besoaues, pratiquent une morale courte, aans horizon, une morale de code, souvent mieUJ:. si les connaissaient u.n peu, l demi, non let dehon, mais Ja tubstanœ, le fond de la reâzion, il· n'y aW'ait pu un: seul incroyant. Aux derniers jours, heureusement, &rice à la erâce de Dieu, une multitude d'erruts sentent renaître èn eux la vi~lle foi latente qui dorma1t, retrouvent le port, le hivre sO.r et d.élini·

nommes

tif,

'

et meurent, étonnés, ravis, dana la lwniè· re et dans la paix, c in luce, in pace »: tout est là.

Les hommes d'aujourd'hui sont moins é· loianés de la religion par la dHfirulté de croire. que par les. pr6j41iés répandue, mi~-

rables dogmes de l'incroyance, qu'on accepte naïvement, sans discussion. Il faut avant tou~ dissiper ces nuées, ces préjugés, qui arrêtent 'la vérité catholique. te premier est celui du libre examen, le .plus puéril et le plus meurtrier l la fois de tous ies préjugés. Il S1.1ppose que n'importe qui peut se don· ner une croyance raisonnée. C'est admettre que toutes .les intellig-ences sont égales, également lucides, sO.res d'atteindre la vérité, q.ue tous les hommes sont de~. papes infaillibles. Car le ,protestantisme, en repoussant l'i· dée d'un pape infaillihle, accepte indirecte· ment qu'il y ait autant de papes in:faillibles que d'hommes. Le protestantisme dit que chaque du'é· tien est inspiré par l'Esprit-Saint. Cela est vrai, mais en t«nt qu'il fait pro· fession d'être d'un corps constitué, de l'E· glise, de penser sur les choses de !oi en communion avec J'Eglise entière, de n'être pas ·un isolé. Les opinions des isolés protestants étant diverses et même contradictoires, il est c.air que l'Esprit-Saint ne peut les inspirer toutes Sur un même point, il y a une vérité, non piusieurs vérités. L'immense tort du protestantisme a été de ronger, désagréger, ruiner le principe rœme de toute religion, - 11.1ne religion étant d'a· boJ'Id un système de croyances commun l plusieurs. Il a méconnu le principe d'une foi commt;ne et nécessaire, indispeusab'e même dan'i l'ordre social, qui n'est possible q\le · si les associés pensent de concert. Il a réduit Ja foi chrétienne, essentielle• . ment unificatrice, à des impressions indiv1· duelles et même successives. Or la vérité est impersonnelle et fixe par Mfinition. La doctrine du libre examen, manifestement illogique et inhumaine, est ruineuse pour la foi ohrttienne;


6 si on ta transporte dans le domaine pure· ment inieilectuel, elle sape et détruit toute œrtitude, puisque les opinions s'opposent et prétendent toutes l une égale valeur. Il faudrail pouvoir citer des chapitres entiers de ce livre. Qux qu·i sont consacrés à l'exis·tence de Dieu, au système chrétien de la foi, à la divinité de Jésus•Ohrist, à sa doctrine, à l'Eucharistie, à l'Eglise, contien· nent des aperçus non pas nouveaux ma·is exprimés en termes particu.!ièrement suggestifs.

La dédicace des églises Il y en a pa·r tout de ces maisons t<Iui n'ont rien ,d'une ,autre maison, .ni même d'un au~ tre grand ~ice publi.c. IHwnbles églises de vill~s, betles égllises 'des vi'lles, ,qu'on les regaroe ,du dehors o u qu'on y entre, on n 'a pas aes mêmes impressions Cju'aittleurs. Au vi~lage, c'est >plll!s sem'SÏ;!)Ie peut-être. Si ntes maisoos son,t éparses ~ur ~a plupart, il y en a toUijours un petit grou·pe quelque part. fit c'est autfowr de Œ'~IJse. :La •petite église •les !domine: les. proe'haineSI eiie 1es :vbr:te, les couve comme ooe rmàre d'oisea.ullt; et 'les lointaines •l a voient, la distinguent comme un ogrand point kle ralliement, comme •le œntre, 'le cœur IJnême du vlllage. •EI'Ie a un -c1ocher, où la oloche lait entendre ~S appels SÎng:u~ierSI dJaque jour, S\LI'· tout •le odimanche. fliiJe a son aTchitecture propre. Plus haute que les autres maisons. e'lle es~ aussi pms vaste, même Ciuand elle est exiguë, ~ar e'lk est faite pour contenir le vil1age, pour être son lieu. ~Pc assemblée •· Elle est excell•lemment ta maison rommune, c 1a maison tle famille. • La nef, par sa hauteur, invite l'âme à s'él~ ver au-dessus Ides préocCUipations de la ter· re ; aes i!latu~ qui ornent ·l'~ise suggèrent l'!dée des Saints qu.i forment aUJ ciel Ja cour du Bon tOieu, ldont on a Venvie et 1'~oir

d 'être un jqur soi-mê'me. Mais 'la grande raison de l'ét.ise, c'est qu'on vient •Là IJ>OUT voit Dieu et Œu.i parler. l'église est la c Maison 'lie Dieu • panni les maisons des hdmmes. Dileu y habite, et en tcute véri~. Voilà ce que c'est qu'une éi}ise. Une qlise est t~oun pleine 'de Dieu, même s.olitaire et aban.tlonnée 1e11 apparence. C'est parœ que Dieu y es•t toujours que cette lampi! lwt devant Fau•tel; que t1a nuit, quand on passe devant une église, à travers t!es vitraux, on voit l'égli~ éCla-irée discrètelne.n.t et veibnt, patrmi ·les maisons obscures et mortes. A la lettre. !J'église est lia • 'Maison de Dieu •, la !demeure perpétue'Ile du lbon-·Dieu; et les hommes vont ['y voir, 'llllÎ faire .tsitle, prend·re part au festin mystique qu'.(ll leur y donne. li reçoit à toute ,heure, le bon Dieu; saut 1a nuiot, sa :maison est toujcmrs ouverte, et tous out le droit od'y t:ntrer. A·h l que nous sommes beUifewc:, nous, ca· tholiques, d'avoir une église où toujoun, nous sommes désirés et bkn reçus par l'a· mi dtivin qui nous y attend avec son c:œu.r plein de tendresse! Chers 'lecteulrS, dans vœ visites à l'fgolise, comment devez-vous vous comporter? Entreriez-vous dans le palais d'un roi, jusque ·devant son trône sans être irTéprochables dans votre mise, dans votre asp::ct, dans vos actes; oser~-vous tourner la tête en sa présence, causer et rire avec vos voi· sins, lell'l' 'poU$Ser le ooude, vous amuser 1 compter les moucltes qui volent? passeriez· vous devant hù s ans ae saluer, sans lui ren· dre vos devoirs et le tribut de votre respect? Non, n'est-ce pas, ~tt vous auriez hien rai· son: tout œ qui est au-dessus de nous m6rite nos hommages. Cependant, lorsque vous aJllez à •l'église, palai·s c diu Roi des Rois •, vous n'obsec\'e% 1Jas toujours ICe6 règles strictes. Il arriYe souvent de voir des entants, des grandes personnes aussi, traverser la maison du boil Dieu, .parce que ~la, sans doUJie abrèl'

leur citemin, ltatt~er et rire en parcourant leS nefs, paS6eT devant l ' AAltel - trône de Dieu - sans faire la moin.<he génl!fl.exion, Je plus petit salut, sans. trouver un mot d'atloration à dire à Cedw qui demeure panni not~s Je Jour et la ILUÎJt pour notre amour. Sacbez pourtant que, - de même GUe chez les rois de la terre, il y a des lois de poliieSse et de ,bonne tenue, - A l'église, ces 11ois exisreot et sont plus importantes encore, puisque Celui qui en est l'objet est aAJ.-dessus de toute .l"'tuananité et de ~ous tes princes d'ici-bas .. . Veillez donc swr vous quand vous êtes dans la maison de Dieu, n'y entrez pas dans une mise indécente et négligée. si vous êtes pauvres, soyez propres, D:eu ne demande pas d'i~ossible, mais toUJt le possible. Puis, rune fois à votre place, ne parlez pas, ne vous occupez pas de ce qui se paste, mais suivez a.Jftentivement l'office, s'il y m a un; ou, s'il n'y en a pas, priez de tout votre cœur sans vous inquiéter de personne, gardant la pensée ~.ue Dieu eet là et qu' il vous voit. · Ne vous retirez qu'après uàe nouvelJe géJWflexion; alors comme en arrivan-t, marchez d•'o o pas posé et sans frapper les por·

tes. Si vous dbservez bien œs conseils, mes chers •lecteurs, I'I'OUs a·urez accompli non seulement un devoi!r de conscience envers Dieu, mais lliD. devoir de convenanœ viHvis de Sa Ma.iesté Sainte. ·Et lorsque vous devez passer devant l'église, sans pouvoir y entrer, ne manquez pas de faire l.1'll signe de croix que Jésus-Host:e verra et recevra comme la marque de votre pensée respectueuse et qu'Il vous mdra par une béuédictioo. afteotueuse de son cœur si aimant. (Semaine catholique).

l'autorité doit punir le crime; elle 'e doit aux méchants piJUs encore qu'aux bons, parœ qu'elGe doit la j.ustiœ .aJVant 1a vengeance.

Le rôle ingrat de la femme ,La IPlU!Part des hommes - même forrt bien élevés - ne cons~dèrent pas 'leurs femmes comme des fues hu. mains. Ils 1es regardent commes des samtes, ·comme des martyres, comme des ·embarras, comme des fardeaux, comme :les mères de lewrs erufants, tOOllllle 'des esclaves: mais il ne leur vient pas à ol'ndée ,qu'elles soierut exactement leurs semblables, avec les mêmes sentiments. qe,s mêmes émotions, les mêmes désirs qu'ils ~proU'vent eux-mêmes. EUes n'en sont pas moins des créatures pensantes et raisonnables. Elles l'étaient, avant d 'être des épouses et ides anères, elles le seront }usq·u'à la fin de leurs jours•. 1Pou11quoi seraient-ellles si satisfaites de touqours dépendre 1dles autres? De n'avoir_ jamais un autre horizo.n que les quatre muc·s de leur anaison et de donner sans compter un amour qui leur revient avec tant de IParcimonje? QuEü ·est l'homme ,qui se contenterait !du sort .un peu mesquin qu'il fait par· fois à sa tendre mo1tié? ... iLes femmes aDdlent 'leurs maris de diverses manières; les unes à faire u· ne ior.tune, les autres à la dépeD.ier. Celles--ci croient aux petites économies. Sl.lrveillent la jpeSée des fournisseurs, tportent plusieuri années de suite des lfobes .qu'eliles forut elles-mêmes ou qu' elles a·chètent en sodde; celles-là •dépensent .tellement en chiffons et en inu. tilités, que les hommes soiJJt forcés de se rem·uer :pour trouver l'argent aussi vite qu'il se dépense, et sont surpris 'Un beau jour, tde se réveiller million• naires . .. Les femmes sont daris un m~nage dea meubles indisoensables: d~ ou·


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·vrières ,qui travail'lent 24 he111res par jour, .qui ne se mettent jamais en ·g rè:ve, 'qui sont les moins ~gentes •pour le salaire puisqu'elles n'exiJgent que la notl!rriture et l'habillement, et qu'elles sont humblement roconnaissantes de la plus petite gratification. •Peu id'hommes reconnaissent ~a vé· ritable va'leu.r de leur femme avant de Qa perdre. Il leur tfaut •alors payer 5 1à 6 mercenaires IPOur faire la cuisine, la couture, le racommodage, pour prendre soin des enfants .et ,pour retll!placer une 'frêle créature J'lUi n'avait d'au· tre souci .que leu.r bon !Plaisir et qui ne demandait jamais 1un congé . .. ILe madage ne ch•ai1Jge ni les apti· tudes, ni le tem;pérament : nous som· mes les artisans de notre caractère et c'est notre adivité à réagilr contre .les ennuis, •contre les malheurs, •qui le fo1111ent. 1La femane mariée comme celle qui ne J'est '{)as - a des 'déceptions, ~tri sont tparlois plus pénibles et plus !dures à sup,porter. ,E\lle 111oit ses rêves s·e briser, ses ambitions s'ét·eindre, ses espoi:rs mourir. 1EHe doit travailler quand même, lutter <COntre les éléments, souiffrir dans son corps, dans son â· me, idans son esprit. 1Bl'le a ,parfois des sacrifices à fai· re 1q ui touchent à sa 'dignité de femane et 1dJe mère, IPOUr lUl homl!le qu'elle n'aÎIIIle pLus et 1qu'e1le a peine à res'Pecier; mais, de toutes ces éprewves, si elŒe a l'âme assez haute, dlle peut sortir llransformée et purifiée, av.ec u· ne aul'éole de douceur et de valeur religieuse et mQI'a1e. !Nous arvons tous des oproblèmes à résouiclre: nous pouvons les traiter dans ·le meblileur sens, avec philoso· tphie; nous pouvons tempêter côntre le sort et refuser7 rebutées par · les difii·

f 9J enliés, ·ta part que nous avions dibrement ·choisie. !Nous sommes 1pressées, •comme 'des raisins, sous le dur pressoir de ·~'exis. · tence. Lorsque nous avons passé au f.erment die 'l'~enœ, les unes sont devenues douces ·et fortes comme le vin vieux, :l es autres sont aigrelettes, acidulées comme le vina~gre. . . Myrt~. ~()'-

Le banc des Vieux Tout près de la .porte d'entrée de la maisun de mon aïeul paternel,un banc avait étê fixé au mur, sou5 l'avant-toit. Quand la nuit •commençait à descend!re, nuits tièdes <Ou frakhe3 de mai à septemlbre, tout un ~roupe de vieillards y venait [prendre place .. . A ·peine i·nsta1lés, ils sortaient tout l'att'r.ail du fumeur. Les allumettes phosphorées décrivaient de -lumineuses courbes cabalistiques sur le •coin du mur ou sur les pantalons de drap ou de !Velours côtelé et des lb onnes pipes de buis, de merisier, de terre même, s'échappaient bientôt l~âcre fumée qui montait en volûtes bleues . .. Le «calumet:. em·b rasé déliait Ies langues et mettait le feu aux tisons de la coJl'Versation. .Enfant, accroupi entre les jambes de mon vieux grand-père, ie 1buvais littéralement les paroles mystérieuses qui ~omibaient de 'ces lèvres vénérables. C'é" tait tantôt la ~uerre, l'affreuse guerre avec son cortège de soufirances, arrachant à la quiétude des foyers, à l'af· fection d'une épouse chérie, d'une fian· cée aimante, d'une mère et d 7enfants adorés un amant, '\1Il époux, un fils, w1 père; <:'était, ra·conté dalllS ses détails, la. cui•sson du traditionnel ·jambon de subsistance, la fonte des balles dans le vi·euoc ·cveuset, les déchirements du dé· ,part, les longues étapes, l'ivresse du triomp(he ou les angoisses de la retrai·

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!fen!~avec r_:ou:leursr:~~~:rs ~~ :a::~ ~~ ~ Les 1r~res eontemJJaWsj. J longs et durs engaged.1 .~es. 111ents,

la nostalgie d u Vieux Pays n'étaient point oubliés dans ces trag iques entretiens. Tour à tour angoissé et joyeux, je suivais .attentivement le récit de ces aventures, narra tions accompagnées de force gestes !belliqueux. J'y ajoutai5 parfois d'une voix claironnante que~ques nàïves réflexions. En mon cœur de gamin je maudissai·s la guerre cruelle, je compatissais aux foyers dlévaS>tés, aux pauvres orphelins plus malheureux que moi, _pu!squ'il me r estatt un aïeu,J qui me tenait heu de père. ... Sous la pression des souven irs, les vieillards devisaient également des calamités lo'Cales d'a utrefoi·s, des cou.pe3 de bois dans les roc11ers vertigineux, des désas treuses inO<ndations, des meur·triè. res av.alanches, des périlleuses gliss.ades sur la neige, etc . . . Cent fois répétées ces inoubliables histoires m'étaient cependant tollliours nouvelles. iDans la nuit à peine éclairée pat' un modeste bec é1eotrique doot les pâles rayons jouaient à la lune dans les platanes de la «Banque », les récits des anciens avaien.t une saveur indéfinissahle . .. Comibien j'aurais voulu que les aiguilJI.es fugitives de l'horl()lge se figeassent sur le -ca dran afin de jouir plus longuement encore! Tant il est vrai que la rvieillesse et l'enfance se rencontrent : l'une met du rose sur le deuil du passé, l'autre en dépose sur les lointaines visi()n de l'aTzino. venir . . . 1l n'y a qu"une ·seu.le cltose à laire ici-bae.: aimer J~us, lui sauver des âmes pour qu'il aoit aimé. Soyons .jalouses des moindres occasions de no.us sacrifier, ne lui refu·sons rien. H a tant besoin d'amour!

Les adver-saires de la re.Ligion tournent en ridi~ule les ordres ·contemplatifs .et en réclament la suppression ·comme d'une monsU"uosité sociale. O n ~omprend .q u'ils ne comprennent pas. · ' 1Mais de trop nombreux -cathoLiques, pour ne pas sêt~e rendu compte des raisons d'lêtre ·des ordres œntempla· tifs, les défendent trop mollement ou, souvent, ,point du tout. Il ne paraît point inutile de méditer quelques ins-tants sur cette question. 1Le g:rantd repro.obe qu'on adresae aux ·contemplatÎJÏS, eest d',être inutiles. Bornons-nous à .ce point pour l'instant. Dans un temps Q.ui réclame ia mae en a·ciivité ·de toutes les valeur» socia· les, la vie des religieux: :contemplatifs leur apparait comme Wle ·p aresse or· ganisée, .coonme un c dolce farniente • hy-pocritement masqué en pieuse activné. 11 y a tant de besoins so.ciaux à $OU· l~ger, tant de ma1ades à saigner, de vieillards et d'enfants à adopter, tant d 7ignorances :à éclairer! ~i des hommes et des femmea ont as· sez ale vertu pour renoncer au monde et à so·i-tnême, vru)à du travail, et uu· le, cette fois pour eux! . . . Que des incrédtllles, obstinêment ignorants du point de vue ·d'auU"ui. parlent ainsi, passe encore! \Mais des cathotiques! dea catholi•ques QUi ne peuvent ignorer que notre activité se meut dans un ordre moral étahH par Dieu et où chaque illidividu et la soci~té comme telle ont des ·devoirs à rempl:ir, des vertu-s à pratiquer ... Nous ne nous rendons pas compte de la nécessité individuel1e, de la nécessité sociale de la prière ; nous ne savons plus que la ~été a des <:omp·


10 vous avez une gare pts trop to}ri dè chu vous. Tout cela n'a pas l'air de faire corps, et cependant tout cela se tient et s'enchaîne. Tout cela ind·ique que vous pouvez aiSément réaliser votre rêve. Pour cela, élevez ·simpleciété! ment des poules. Je ne vous parle pas de ces Et oprécisément les religieux -contem- volailles de luxe que trop de badauds payent platifs prient pour ceux qui ne prient des prix fous; non, .prenez tout bonnement pas, ils souffrent pour ceux qui ne pen· des poules du pays, des poules bien acclimasent qu~tà iouir contre les lois de Dieu; tées, mais visez à ne conserver que Jes bon· Hs expient J'OUt ceux .qui affrontent 1a nes pondeuses; sélectionnez vos sujets, un 'PUissance divine et ·qui, par la prière peu à la fois .Pas de grâce pour les pattes d·e leurs frères, attireraient sux le mon· ja·unes, non plus pour les ca•rcassea eyaisses de les cllâtiments tes plus mérités. qui mangent beaucoup pour faire des os et « Je crois, écrivait Donoso Cortès, non de la viande ou des œufs. Ce qu'il vous .que ceux qui prient font plus pour le faut c'es.t une de ces races dites à deux fins, monde que ceux qui combattent et que si le monde va de mal .en 1pis c'est qu'il c'est-à-<lire pondant bien et donnant aussi de la viande. Sans doute, vous trouveriez de ces y a plus de batailles que de prières. Sl poules chez Jes aviculteurs spécialisés, mais nous pouvions pénétrer dans les se· crets de Dieu .et de l'histoire, je tiens vous en trouverez aussi, j'imagine, dans vopour certain que nous serions saisis tre propre village. Préparez un poulailler bien conditionné el d'admiration •devant .les prodigieux efassez vaste, avec des perchoirs commodes. fets de la prière, même dans les cho· Durant le jour, laissez courir les poules, ses humaines! Pour ·que la Société soit en repos, il elles n'ont jamais assez d'espace. Donnez· faut .qu~H y ait Wl certain équilibre, que leur un ·petit repas l midi, un aut~e le soir Dieu seul connaît, entr·e les prières et mais habituez-les à trouver elles-mêmes une les actions, .entre la vie .contemplative partie de leur pitance. Pour la partie de H. et la vie active. Je cro·is ... que s'il y nourriture que vous donnerez vous-même, avait une .seule heure d'Wl seul jour visez à trouver du nourrissant et du peu où la terre n·'envoyât aucune prière au coûteux. Plantez beaucoup de tournesols del, œ jour et cette heure seraient le (grand soleil), dont les grosses graines fe·dernier 1our et Ja .dernière heure de ront merveille; aryez auss-i des plants d'anis lUnivers :.. et autres plants donnant beaucoup de grai· nes. Donnez, en hiver surtout, des pâtée~ Le poulailler productif chaudes de pommes de terre, etc. N'oubliez Je répondrai ici à une dame qui voudrait pas de prendre chez le boucher toutes ri· clures et tous les débris de viande qlll.e vous tirer de son poùlailler le supplément de revenus StUffisant 1. la faire vivre, elle et ses pourrez trouver. Achetez aussi des grains de-ux fillettes. Ce faisant, je répondrai par là de secom:le qualité, et donc à bon marchE. même à des lectrices qw m'ont demandé le En vous ingéniant un peu, votts verrez qu' moyen de gagner leur vie tout en restant on a·rrive à nourrir quel~ues poules S4ns y chez eUes. A toutes, je dis ceci: Vous avez, mettre un pi'ix excessif. N'oubliez pas de dites-vous 1\.tn jaroin et une petite pâture, le leur donner des feuilles de chicorée à cafE; tout est traversé par un petit ruisseau, mi· vous aurez une garantie de bonne santé nu.scule, mais limpide; enfin, j'observe GUe pour votre troupeau qui, d'ailleurs, se mon•

fes à renldre à Dieu et que la prière s-eu•Ie peut rétablir l'é!quilibre de l'ordre mora·! et nous ~argner les châtiments que mériteraient les crimes, les 'blasphèmes, les apostasies de la so-

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11 bd'Bi t~ avikl.e ~~ cette oourriture bienfaisante. Ainsi, vous aurez des poules qui vous donneron! de bons œuls, et vous savez ce qu'ils se vendent par le temps qui court! Mais vous aurez aussi à organiser la ven· te de vos volailles. !Pour œla, entendez-vous avec quetc;ues grands hôteliers du voisinage à qui vous enverrez d'office et sans aucun intermédiaire. •Le temps dur, c'es1 l'hiver, mais on en voit la fin. O'ailleurs vous aurez soin de di· minuer votre troupeau pour la saison rude. Vous dites que l'on a ru des aviculteurs faire faillite, c'est vrai, mais je ne vous conseille pas d'avoir d'immenses troupeaux de poules, ni des parquets séparés, ni toute une ins·tallation de nids.-trappes et autres systèmes dit perfectionnés. Elevez des poules toul simplement, donnez-leur de J'espace, 'li.Ile nourriture abondante et saine, et vous n'auru pas tant â redouter les épidémies.

Le méloscope au rucher En plœ de leurs désignationis ordinaires: 'surfins, blon'ds, jwnes, etc., lets miels ,peu· N<:nt recevoiT un nurméro particulier. · C'est !à une innovation indiquée au dernier Con· grès d'Apiculture de •Pari.s. ,L'instrumen't c;ui cert â ce1te claslsification est te cmé:o3COpe• . li se compose: 1. d'un f.Jacon rt'Jc!atngulaüe de 40· grammès de miel diquide; 2. de 7 ver· res teùttés, éta•lonnés el numérotés 2, 4, 6, 8, 10, 12 et 14, les numéros in~érieurs indi· Aua nt les <teintes ela ires et le'st numéro:; éle.vEs les teintes foncées. On peut ain·si dé'ter,miner quinze teintes différentes. Pol.hl' .J'examen, on ~remp! it un flacon du mie'!. â essayer, .o n tient le flacon e't le verre teinté l'un â côté Ide l'autre avec un carton blanc par dei'rière en se plaçant •le dos tourDé à la lwnière ét l'on observe le verre et le ,miel par réflexion. Si lès <teintes sont éga· les, on n'a qul lire ne nwnéro collé sur l'angle i!lllérieur dtt verre; lSi ~a teinte du miel est différente de ~el1e du verre, on cherche 1

1e verre corrspondant. Si ia ·teinte du miel est intermêdiai·re entre n1.1lll1éros voisin3, on .o:asse au numéro im,pair qui sépare les nu· méros Ides verre's. Le miel doit être liquide ou liquéfié .au bain-marie. ' A noter que le commerœ a .tor't de don· ;ter au miel une valeur d'autant p!us élevée su'i-1 est pus clair..H y a des miels supé!fieurs même dans les numéros élevés. Le classement du mé:O'S'Cope ne peut par con· séquent remplacer la dégusta,ion.

Progrès en agriculture Ce qu'il y a de plus ditficile en agricultu· re, ce n'est peut-être pas de savoir ce qu'il faut faire, c'est de le {aire. Aucune science n'est a•ussi va.riée que cel· le de l'agriculture; aucun art ne demande plus de dextérité; par conséquent aucune profession n'est p1us honorable. Les· laboureurs peuvent marcher le front haut et l'âme fière ~u milieu des désœuvrés, des inutiles, des bavards et de beaucoup de ceux q·u 'on appelle les intellectuels dans un certain monde. Mais la profession agricole exige Wle at• tention continuelle, un effort de chaque ins· tant; sans cesse le laboureur doit se vaincre lui-même pour dompter la dure matière tet· reuse qu'il travaille et pour s'asservi.r les forces de la nature. L'oubli des lois de la morale, ou même simplement •la négligence el le laisser-aller lui deviennent promptement funestes. .Par conséquent, s'il doit tra.vailler sa ter· re, i.J doit aussi se travailler lui-même. Il n'y a pas de champ plus vaste et plus fécond que l'âme humaine avec ses multiples facultés. De quelle puissance n'est-elle pas capable quand on l'a bien f~ dès l'enfance et qu' on a appris à se diriger avec cotJiage et pru· denee a\1 milieu des épreuves de la vie. Il en était généralement ainsi naguère en· cOite. Chez les simples laboureurs et les mo· de~>tes fermie.ts, à l'apparence fruste, on trou·


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12 vait Îea caractères les plus fortement trem- l'honneur! pés: • mens sana in corpore sano: ·Un esAu lieu de dous iaisser asservir ~ la prit droit dans tUn corps <robuste. N est-ce matière, à nolts de la dominer et de la lai. pas la classe agricole qui fournit encore à re servir à notre légitime bien-être. Pour a patrie ses serviteurs les plus dévoués et cela il nous faut dominer, discip:iner aaa ses défenseurs .les pius courageux. !at·ultés et nos pa55ions, nolts fortifier dane :voilà une vérité qu'on ne saurait trop le bien et le serviœ de Dieu, inculquer a111 proclamer. jt:unes générations un esprit chrétien, lallli. Ce qui fait ·la force d'un pays, c'est sa po- Jia.J, rural. Ensruite l.a terre ne nous manqUera pulation rurale, et ce qui fait la force de no· pas et 'Dieu continuera à répandre ses hfa6. tre classe de paysans, c'est le dur labeur quo- dictions. tidien animé pail' la foi chrétienne. 1 •Les laboureurs ont mieux l faire que de Une constatation malheureusement s'impo· ISe laisser éblouir et énerver par Ja scieaœ se à notre attention. En france, à nos por- moderne et ses découvertes merveilleuses; tes, un ·Vice existe! JLa population diminue. qu'ils s'en emparent, qu i.s s'en servent avec Ce mal s'infiltre partout, corrompt les indi- méthode, modération et justiœ; ils alli'men· .vi'tius, stérilise les familles, démoralise a so- ~emnt ainsi leur puissance .d'action et lee ciété tout entière. Il se propage rapidement. produits de leur sol; ils vivront plus à l'aiNos laboureurs s'en préservèrent .longtemps; se, peut-être même .plus heureux 1aot mieux! mais maintenant dans certaines campagnes !Mais encore une fois, ce ne sera qu'à '1.1111 de notre pays, ils ont bu à la coupe empoi· Fondi1ion: connaître, aimer, ser·vir Dieu. J" sonnée. Ah 1 si les laboureurs voulaient! ~us-Christ, le dJvin législateur, nous a lai.. Dieu les a créés forts et vaillants non pour ~é en une phra·se courte le secret de la pros. se détruire en se liwant à leur pire ennemi. périté et du bonheur: Un autre grand danger plus réel Slllbsiste: 1 « Cherchez d'abord le rèpe de Dieu el c'e9'1 l'émigration..Récemment encore, au Con- Fa justi ce, et le reste vous sa-a dOllllé par seil national, M. Wulliamoz, remarquant qu' .$,urcroît. • une notable partie de la population dépend .. C'est la condition esaentielle du progrh de l'étranger poor son alimentation, conclut ..en agriculture. c;,ue nous devons développer la production Le chaulage des arbres fruitiers de la terre, afin de retenir dans le pays le~ bras qui s'en éloignent. Il voit, avec raison. Il est reconnu par :tout Je monde que le dans la diminution de la population agrico- .chaulage des arbres fruiiiers après !'6Jaa'&Je .et le nettoyage donne 1.olljours de bons r!le, l'indice d'un danger grave. •Pourtant quel beau paraltlis terrestre Dieu .su~tats, à cause de son action destructrice di· nous a donné! Où trouver un pays plus ri- ~·ecte ·sur les insectes et .}es racines del che et gorgé de lait et de miel? Pour le ~10usses des lichens; mai8 beaucoup nélo.. corps, partout la nourriture la plus savou- paissent ses autres principaux effets; à sa· nuse. Et pour l'âme donc! Toutes ces égli- ~oir le maintien d'une belle écorce, l'empe. ses où Dieu réside lui-même pour se donner fhement d'une nouveLle éclosion de la:rva et eu nourriture! A l'ombre de ces clochers surtout la préservation de la brO:Iure, 011 qui portent fièrement le signe du chrétien, gelée d'écorce, t:onnue sous ,Je nom de coup combien d'écoles- où les enfants apprennent de soleil. à connaître, à aimer, à seiiVir Dieu,' à véné· c le chaulaie. à cause de sa couleur blalto rer leurs parents, à leur obéir, à marcher ;:he empêche un .réchauffement trop rapidl comme eux da.ns da voix du travail et de ides enveloppes extemes de l'arbre après _.

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qui est .eurtout dangereux en f~ vrler et mars; car alors, les nuits sont enco· 1 ,e froides, tandis que le soleil dégage déjà .une forte chaleur au milieu du jour. , D'après M. MuJ.ler-Thurgau, l'action pro· tectrice du chaulage sur l'écorce peut s'ex· pli·Guer comme suit: pendant l'hiver, la couche interne de l'écorce, la partie vivante en'tre datts une période de repos et peut supporter une très basse température; vers ,Je ptintemps, elle albandonne ce repos hivernal ~~ s'enrichit en eau. Par les journées chaudes de février et de mars l'~corce sur le cô· lé sud du tronc et de la ti~, absorbe les 11yoos qui la irappent. elle se 'l'~chaulfe el jl n'est pas rare d'observer, en cet endroit de l'éco.rœ, une température de 10° supérieure à celle de la partie de cette envelopp6 ~r.née vers le nord. . Au sud, l'écorce sortant de son activité .hivernale reprend vie de bonne heure, ellt> ctle; tandis qu'au nord, où la sève n'est pa~ encore en ciaculation, elle rés-iste au froid. . Une légère couche de lait de chaux a poor t«et de ,faire absorber plus difficilement les rayons œ loriques du soleil et même de ré~chir ceux-ci, i1 ne se produit. par conséquent pas une aus.si forte élévation de tem· pérature ldans l'écorce _recouvran-t le côté tud de l'arbre. CeMe écorce reste donc ptus longtemps en repos et par 'les nuits f.roides, 'elle est ,moins exposée au ùanger de la gelée. ' Pour obvier ~ cet inconvénient, des·truc· tion de l'écorce, aa.sez ~uente chez les jeunes arbres et wrtout les espaliers plus el!" posés aux rayons ardents du soleil, on peu; etonner une chemise Ile !pliJle, de roseaux ou de branches de sapin là la tige etc. Deux 'planchettes appliquée& au bas de l'arbre, point le .plus exposé à être endommagé est 1rès efficace. : Et à notre avis, l'application du chaula· at l la sortie de l'hiver est, sou.s ce rapport_ '4tjà plus -avantageux qu'en automne. En ~~. aux premiers beaux jours de prin·

rtemps, le badigeonnage dltruit, un plua ara!Ui nombre d'i·nsectes.

Le fruitier rU est irrd i~nsable que le local où l'on conserve les fruits remplisse certaines conditions; nous allons les exruminer rapide· ment. Un bon fruifer sera situé dans une !Pièce saine elCpOsée au Nord, mais absolument exempte d'humidité. La température de<Vra y être maintenue aussi' constante que possible entre 6 à 12 degrés centigrades. La pièce ne recevra pas trop de Iwnîère et sera seulement aérée de leJll>S en teq>s. lUne ca,ve très saine, assez fro ide et peu prdfon'<ie, ou un sous-s01l parqueté serait, sans contredit, le lieu le plus favorable à un rru:tier. Deux murs (ou cloisons) laissant un espaœ vide entre eux, avec vestibule à deux portes. maintiendraient A l'intérieur une tenwéfature sensiŒ1:ement égale. Il esi ume qu'on puisse refermer la première porte avant d'ou,v rir la seconde. ,[)es étagères de 0 m. 45 sur 0 m. 60 seront munies de rayons mobiles à claire-voie distants d'en.viron 0 m. 30 de hauteur les uns des autres, et formés de lattes de bois dur es;pacées de 0 m. 02 environ, afin d'assurer la libre circulation de l'air. Ces rayons seront munis d'un rebord pour éviter la cltute des fruits. Si l'on a à redo-.~ter la présence des ron· geurs, on fera hien de mettre le dernier rang de lruits à 0 m. 80 au-dessus du sol et de recouvrir de zinc les montants jusqu'à cette hauteur, à mo:ns que l'on ne prêfère susa>en~re l'étagère au pktfond par des tiges de bois ou de fer . Œ..es fruits rangés automatiquement par eS· pères différentes, sans qu'ils se touchent jamais, seront soumis à une surveillance de tous les instants pour écarter au besoin ceux qui seraient détériorés. La propreté devra être méticuleuse. lorsque Je ge1 est à craindre, il faut installer un réchaud ou un poê'· le dans le fruitier pour maintenir la température à quelques degrés au-dessus de zéro. iLes pommes et les poires peuvent aussi


15 être conseT'Vées dans la sciure de liège, la poussière de tourbe, les bourres de b!~. la sciure de bois sèche, mélangée à un huitième de charbon de bois en poudre, constitue aussi un bon moyen de protection. Les bottes, soigneusement fermées, recoUIYertes d'un papier épais collé sur les bords sont placées dans un meuble. ILes deux derniers procétlés que je vieno dï.wEG.uer ne doivent se pratiquer que pour les fruits partfaitement sains. à cause de la pourriture qui pourrait être contagieuse.

Variétés

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Trlate atetlatlque :Le professeur foerster, de Zurich, voulant démontrer une fois de plus les méfaits de l'alcoolisme, s'est attaché à rechereher ce que sont devenug les descendants d'un alcoolique. Une femme, née en 1740, mourut dans les premières années du siècle dernier, après s'~tre adonnée, sa vie durant. à l'ivrognerie la plus éhontée. Elle laissa une nombreuse postéri~ dont le professeur Foerster a reconstitué l'hisroire de cette savante ~tude, il résulte ceci: 142 des descendants de cette femme sont devenus vagabonds et ont vécu de rapine et de mendicité; 62 ont é~ à la charge de la bienhisance publique; 184 (des femmes) se sont livrées à la prostitution; 76 ont été condamnés pour diffiférents délits; enfin, 7 (des honunes) ont été jugés pour assassinat. Cette ,fa.mille, ainsi souteoue par -J.a charité publique ou hospitalisée, si l'on peut dire, dans les pr.iaons, a coOté au gouvernement suisse la somme de 6 miilions. Telles sont les conséquences de l'alcoolisme pour l'.individu pour la race, pour l'Etat. N'est..ce pas à h-émir? Le cloche el le allllel Aux Etats-Unis, les trains ne sitfflent plus au d~rt. La mise en nw-che met en Qran-

le une docbe qui tinte durant les ])ternlera leurs de roue. On .vient de calculer GUe l'économie dt vapeur ainsi réalisée en un an sur l'ensemble des réseaux ferr~via.ires correspondait à la force que don·neratent 2,434,026 tonnes dt houille.

L"erbre 6 drnemlte Cet arbre croît au .Mexique. Il y est ~ commun. En Europe, il passerait pour mieux qu'une simple curiosité végétale. Un barnum l'exhiberait fort bien dans ~a galerie de ses phénomènes. A vrai dire, ce n'est pas lui, ce sont ses fruits qui sont extrordin.aires. Non pas tant par leur taille, leur forme et ·leur poids, qui rappellent ceux de la pomme, que par leur singulière propriété ti'éclater à la claleur avec un bruit terrif.iant. Si, par exempte, vous en déposez un près d'une chemin& l'explosion ne tardera pas à se produire. On oonçoit tout le parti que les mauvais plaisants du lieu peuvent tÏl"er de cette S.ÎII· gularité. De pseudo-anarchistes se procu· rent ces sortes de bombes végétales et multiplient les attentat pour rire. Ou bien c'eat un élève qui, en olasse, provoque une folle panique par ce moyen. Et combien d'amis qui se servent, eux aussi , pour mystifier leurs amis! Les Mexicains appellent cet arbre curieux: • arbol de la dynamita • (arbre à dynamite) n ne saura.it être mieux nommé. Le Drapeau

.U but QlVOir été soüdat. Il faut avoir passé la frontière et mardté sur des chemins qui ne sont plus œux tle son pays. Il !aut avoir été éloigné de ·la patrie, sevré de toute pa· roTe de la >tangue qu'oa a parlée depuis l'en· ianre. El faut s'"être dit, pendant ies joUJlliel d'étape et de fatigue, <tue tout ce qui reste tie la patrie absente, c'est ce lambeau de soie qui clapote là-bas, au centre des bafat.UoJ1S. Il faut n'avoir eu, dans 1!a fumle de la bi· taille, d'aun point t1e raD.li~mept que ct

1110;rceaa

d"lto3lle d6chim, pour comprendre

pour ·sentir tout œ que.. contient dans ses plis cette chose sacrée Gott'on appelle le 'dra-

peau. Le drapeau, sacbez-le bien, c'est, contenu dans un seul mot rentlu pa•lpalble, dans un seul dbjet, tout œ qui fut, tout ce qui est 1.1 :vie de chacun de nous: ILe foyer où l'on naquit. Le coin de terre où ·l'on grandit. La mère qui vous !berce. iLe père qui gron•de. - ILes- premiers a.ns. _ La première llarme. - ~ espoirs [.es rêves. - Les chimères. - Les souvenirs. C'est toutes œs choses à la fois, toutes enfermée& dans un nom le plus beau de tous: la .Patrie. Jule~ Claretie. Le langue et l'êpêe

oL'Académie française, poursuivant la conlection lahorieuse de son dictionnaire, en était arrivée aux n&JI:ogismes • d~aitisme • et c !défaitiste» - qu'on proposait de fran·

cisEI. Le ma:rédui Jollfre s'est opposé à l'admissiDn de ces deux mots dans notre langue. - Us ne sont pas français, a·t-il dit. Le maréchail était deux fois qualifié pour ~rimer ainsi run avis au<;uel tout le monde s'est rangé. ILes aca.dém~iens ne peuvent oublier qu'ills portent une q>ée au cô~.

Lea grette•clel \La municipalité de New-York compte faire construire incessamment un nou!Veau gratie-ciel qui, quoique n'ayant que 37 étages, constituera néanmoins la plus vaste • cité conunerciale ,. du monde. Ce gratte-ciel, qui paraîtra petit comparé au Woolworth Building, lequel a 55 éfa:es, occupera un quartier entier, ou· bloc Jimi1é pa.r quatre rues. La superficie locative atteindra un total de 1, 500,000 pieds curés. • Christian Science Monitor ,. constate i ce propos que le!> c Skysçrapers.,. a.u delà d'u·

ne certaine hauteur n'oHrent .plus d'avantages au point de vue économique, le prix de revient augmentent d'étage en étage à partir d'une certaine hauteur, à cause de l'outillage spécial nécessaire à la construction.

Dea llmbrel pour I'Annêe Selnle Le conseill d~ ministres ti'Italie a accueil·li la démarche du Comité de l' Année-Sainte demandant l'émis.sion de timbres commémoratifs dlurant toute l'année jubilaire. Ces timbres, dont 'le .modèle est déjà adOIPfé porteront, finement gravées, Ues 4 basiliques et les deux ~onies Ide J'ouverture et de la œermeture de la Porte-Sainte. Ajoutons, pour les nombreux ittl&essés, <;ue les timbre& de cette émission seront de 0.20 - 0 .30 - 0.50 - 0 .60 - de ll et de 5 lires; ils set'ont vendius au prix >de 0.30 0 .45 - 0 .75 - 0 .90 - 1.50 et 7 ,50 Le peur ••• ·Pour moi, ma conviction est que le plus grand des maux, dans une société politique, c'est la peur. Dans cette ép<>Gue infâme et sanglante que l'on veut à tout prix r~habili­ fer (la Révolution française), savez-vous quel a été le principe de toutes nos catas· trophes, c'es·t la peur! Oui, la peu'!' qu'avaient les honnêtes gens des scélérats, et même la peur que les petits· scélérats avaient des grands. Les catholiques, en france, sont nombreux; ils sont riches; ils sont estimés mime pat leurs plus violents adversaires. Il ne leur manque qu'une seule chose, c'est le courage; mais cette seule chose, c'est tout... Ils aiment mieux laisser faire aux autres et se mettre à la queue d' un parti que d'être un parti eux.mêmes. Et cependant, il n'obtiendront jamais rien jusqu~ ce qu'ils se décident à agie virilement jusqu'il ce qu'ils aient la conviction de leur force et qu'ils aient donné cette con· viction à leurs adversaires... Monta lembert. ,.--+--


16 Dafts Uft clmell6re Le nombre des Croix diminue Au cimetière. Mais Pourquoi tant de fleurs, esprits forts, •Enrtre les ifs, dans l'avenue? Qu'importe à ce qui ~ut un corps, Une demeure bien tenue? D'aille!Ws la pierre sera nue Tôt ou tant. SUT les pauvres morts. Chrétiens, pour ces tombes aimées, ~lons aux gerbes embaumées Un espoir qui soit immortel. ·Demain, nos fleurs seron~ pouss·ières, Seul, le parfum d~une prière •Dure éternellement au ciel. Fifançois Coppée. Pour vivre loftglemps Mme de ~vigné, qui e{U voulu être immortelle au sens propre du mot, avait demandé à Bussy Rabutin une recette pour vivre lon~temps. Son cousin lui répond, le tl août 1675: Je suis d'accord avec vous que la vie est trop courte: cent ans d'assurés seraient un temps raisonnable. Vous me demandez comment nous pourrions y parvenir. . . Ne dormir guère manger peu et ne pas craindre la mort; s'ennuyer quelquefois et se divertir; car si l'on se divertissait toujours, la vie paraîtrait trop courte; si l'on s'ennuyoit aussi toujours, on mOUJToi:t bientôt de chagrin. En caa de gnerre, les femmes seront mobilisées iVoi.ci une nouvelle victoire du féminisme ... !En cas de .guerre les femmes seront molbilisées au même titre que les hommes. Elles seront groupées en régiments et pourvues de :la même organisation et des rrlêmes caâres :q ue les unités masculines. Elles touche· ront 'le prêt ou 1a solde, devront l'épond:re aux appels et, si besoin est, couoher à la caserne, dans des dtambrées pour • dames seules • · naturellement! Le seul point qui les distinguera des mesISieurs, c'est qu'Qn ne le enverra paa au

1

Supplément au front. Elles seront exclusivement alfectées aux services de l'arrière et de l'intérieur. Hâtons-nous de dire que ce n'est .pas en Suisse c;ue sera appliquée cette initiative. C'est en Italie où le Conseil des ministres a approuvé un projet de loi portant organj. sation de la nation en temps de guerre e~ qui prévoi1 que les lemmes assureront les diMérents servkJes de la •défen.se nationale à l'intérieur.

Examen d'histoire naturelle Pierrot a fait d'étonnants progrès eu histoire naturelle. Void quelques définitions cueillies dans sa composition d 'examen: • 'Lion : carnassier comestible, dont ou lait un saucisson •très estimé. H a donné son nom à une ville et à un golfe. • Bœuf : ruminant, très à la mode quand il est mort. De son œil, on fait des fenètres rondes. • Morse: cétacé très iMelligent, c;ui a donné son nom à un appareil de télégraphie. • Cygne: oiseau .q ui vient d'Allemagne puisqu'on dit • signalement • . »Poisson: animal qui n'a ni bras ni jambes. On le trouve en société dans des boites di•tes de conserve. Il y en a aussi quelGues· uns dans 1<~. mer et les rivièi'es ... •

.,Fdltle diable

en~ enller 11

Du • Bu:O!etin du .Mont-Saint-M:chel • : Nous avons en mains une facture acc1uit· tée assez curieuse. La voici en son intégrité: Doit la Fabrique de Saint-Michel du Havre à Haumont ,frères, sculpteurs. Savoir : Réparé Saint Mi·ohel et 5ait le d:able en entier fr. 120.Pour acquit au Havre, le 9 ma i 1857. Haumont, frères. 120 francs pour • réparer • saint Miche' et • faire le diable en entier •, ce n'était pas cher... en ce temps )à. - -.-

'0 .

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"'-<TT- ..-....-

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.wo~ de ,l' &cole,, 19~6

Le prône d' nn vieux cnré -=

' .. . Un Anglai& s'était procuré un lion qu' j i était parvenu à apprivoiser. Cet homme avait une singulière façon de prouver GUe son lion était ~ inoffensiil•: c'était de pl·acer .14 tête dans •la gueule ouverte de œ redoutable animal. L'~rienœ avaH réussi des cenlaines de fois· . . mai,s, un jour, le Hon referma bru·squement ses fonmidables mâchoires et ·la tête de l'imprudlent dompteur fui broyée! Ses amis disaient: « li aurait dû nous écouter. . . que de rois nous lui avons prédit le ma,llh.eu.r inévi tahle qui vient de lui arriver! ~ Cet Anlg1lais imprudent est votre fidèle image, jeunes gens tjui recherchez ·les plai· sirs bruyants du monde, tout en prétendant conserver quand même votre foi et votre vertu! . . . C'est ainsi, par exemple, que ceux \l'entre vous qui pénètrent dans une .salle de bal laissent toujours leur ange gardien à la porte, et c'est un démon ·Gui .le rempla ce, en sorle qu'il y a bientôt dans ·la safle autant de démons que de ldanseUTs et , de danseu· s~ ... :Les païens eux"''rrêmes se défiaient de ces sortes de ldivertissements1 plus ·dangereux qu'on ne pense. Le plÜ'losophe CafQn, ayant un jour accusé, en .plein sénat, le consul Lucianus d'avoir dansé, l'accusation fut regardée si grarve !lue l'i.Jilustre avocat Cicéron , qui était chargé de défendre l'accusé, ne trouv·a rien de mieux pour se tirer d'affaire que de nier le bit, en avançant que pour se livrer à celte sorte de plaisir il fa·ILail être ~ ivre ou fou ~. Je ne veux rien exagérer.' H peut se trouver certaines circonstances Ide fami!Œe ou de société CjUi rendent .inévitable une ~ soir~ dansanie ~. En pareil cas puisque nécessité oblige il n'y a pas faute à s'y rendre. C'est ce que reconnaissait le saint docteur françois de Sa.ies: c On peut y a:liler <lit-il,

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pourvu que ce soit rarement, avec beaucoup de drconS!pedion et par une sorte de nécessité . .. Les médecins assurent GUe les meilleurs champignons ne valent rien; je vou·S en ûis autant des hals et des danses. Ces sortes de diver tissements Œ"idicules sont ordinairement dangereux . . . ~ Vous me direz peut-être: • Je vais au bal, mais je n'y fa is auoun mal!• A œ la je vous réipoods avec saint Jérôme: • Si quelqu'un revenant du ba.J me disait n'avoir pas offensé Dieu, il me serait i:mposs ible de le croire! • et avec saint Augustin: • Toute salle de dlanses est une honteuse caverne de démons!> Qu'en pens ez-vous? demandait un jour M'g;r l'év'eque d 'Autun au vieux comte de Bussy·Rabutin, si cêlèbre par son esprit et ses écrits. • J'ai toujours cru les bals don· gereux, dit-i·l, et je tiens qu'il ne faut pas y aller quand on est chrétien et que l'on veut rester vertueux. • Une nuit, je fus appelé en toue hâte pout administrer 'les derniers sacrements à un pauvre vieiHard qui se mourait. TQut près de là, H y avait un bal, avec ses iUuminations et sa musique tapageuse, Entendant ce va·carme diabolique, le moribond me d isait : • Jnlfortunée jeunesse, c'est là qu'elle se perd! Je vous ai entendu plusieurs fois p arJer avec vigueur contre ces so rtes de divertissements ... Oh comme vous aviez raison! • Mes chers elllfants, une vie d 'ind ifférenet. et de péché est un dur esclarvage. . . Bn dehors de Dieu connu, aimé et géntreusement servi H n'y a pas de bonheur possible ni en cette vie ni dans !'&mité, c'est ce qui laisait dire au rQyal prophète: • Oui, mon Dieu. uu seu·l jo.ur passé à votre service rend plus heureux que dê:; années entièrèes passées dans la dangereuse compagnie de ceux qui vous ollfensent. • LA 'H lRE .


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