Supplément No 04, l'Ecole primaire 1925

Page 1

t~ de la foi, qui ad:linnent que toutes les

;religions sont égallement bonnes, qui font l'éloge et prennent la défullJse de ces mariages mixtes, que l'Eglise n'a jamais œs.sé de condamner parce qu'ils sont un ,rée:\ danger pour la foi; des articles qui s'attaquent à PEglise et à ses droits imprescriptibles, qui combattent et insultent Je prêtre et qui, en réclamant l'école sans Dieu et sans instruction religieuse, tendent à faire des nouvelfes générations, des générations de païens et de matériaHstes. Que faut-il penser, No, irès Clhers Frères, d'un pareil journal? Nous vous laissoas le soin d'appliquer les prin· cipes que Nous venons d'exposer et de jugex s'il vous est permis de lüe œ journal et de le garder chez vous. Notre Seigneur a dit: c personne ne peut servir deux mai tres • . n ne vous est donc pas .possible de servir Dieu et en même temps de faire cause commune avec ses entt . · .. A-. , . 'd nemis en a• an 1 œux-o 1.14US .eur 1u e conIre ill s'agit en conséquence de dé. l"EgJise. . t:•der . st .v ous voulez .vous ranger du côté . de >Dieu et de son il3ghse, 00 Sl vous voulez être du parti de ~~ qui _les combattent en combattant la rehg~on. SI ·c'est pour ces derniers que vous optez. pensez à l'heure ter;ri:ble de la mort, où vous les appellerez en vain â votre aide, alors que, pour être jugés, vous tomberez entre les mains. du <Dieu guste et inexorable que vous aurez combattu et persécuté durant votre vie . Si, au contraire, vous prenez aujourd'hui la .résolution de vous détourner de la mauvaise presse qui cherche à détruire les dJ'oits du Seigneur, et de soutenir la bonne press·e qui s'efforce de les sauveguder, soyez .certains que le Sauveur, ·d ont vous aurez été le soldat vai11ant viendra au-devant de vous à cette /heure' suprême en .vous disant: • Eh bien, bon et Œidèle serviteur, parce que tu as été fidèle en :peu de chose, je 1'établirai ~- ~~la · · d t sur beaucoup enl!le ....ns JOie e on •tre ' (f" ) mai •· ' 10 ·

Préceptes d'hygiène corporelle M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, celui <jui prend des soins de propre. · de l'antisepsie souvent sans le savoix. lé fait Une hygiène bien comprise nous met à l'abri des microbes et des maladies infeciieuses. Les soins élémentaires dbygiène cor>pOre !le peuvent se réStimer ainsi: 1. On doit se laver les mains ch1que fois qu'elles sont sales, de toutes façons le matin et le soir et avant chaque repas. 2. Une foiB pa,r jour au moins, de prêtérenee le matin, il convient de se laver avec de l'eau et 1d.u savon la ~igu,re, les oreilles, le cou et les bras. 3. n (aut se nettoyer les dents tous les jours avec une brosse un peu dure, de l'eau et de la poudre dentifrice ou mieux du sa. von dentifrice. 4. Les cheveu.x seront peignés et brossés tous les matins, savonnés tous les quinze . JOU,rsT. é t" d . .,_ 5. ou 1 1e corps OI 1 eue 1av en Ieremeot 1 au moms · · par sem;une. · Ce lavage une f o1s général comporte naturellement le lavage des pieds. Pour la ·toilette, le meilleur sa<von est le uvon blanc de !Marseille. Il ne faut pas se servir d..~onges qui ~ont des réceptac~es l micrOibes, mais de serviettes et de gants en ti~u éponge. Les !baignoires sont •t rès pratiCjues pour les grands bains, mai·s ne sont pas indis· pens·ables pour les soins d'hygiène. 1Les baignoires peuvent être remplacées par des tubs en caoutchouc ou en zinc ou par de grandes bassines ou des baquets. Chaque personne devra posséder des ob•jets de toilette strictement personnels: ser· . viettes, pe!gnes, ,brosse à cheveux, brosse l de111ts, etc. Ce prè':pte s'appliq~e également a~x enfants. ~ ·toilette sera fa1te da1ns u~e PI~e claire, Œ>Ien aér~ et pou~ue dun mi· roir. A défaut ode cabmet de to:lette, tous les . . obJets ae tOilette seropt placés sur une fa· ble d'l.Ds un coin de la chambre. Ce cOin sera pourv.u d'un linoléum alin qu'on n'ait pu à tr~outer les éclaboussures d'eau et de saVOD

--~upplément au 3fo

.f. de ,l' &cole, 19~5

Pour le Carême = C'est pendant le Carême surtout durant cette ~période de ûeûne, d'abst~en­ ce et de prièr·e, que l'Eglise remet plus souvent sous nos yeux tdivers épisodes de la lutte de Jésus conbre le démon . L'éva'l]gi~e d!u Ler dliman;cbe nous en pade déjà ·et 11enfertme de :graves ·déclarations ·de Notr~Seigneur sur la nécfssité pour dhacun de se prononcer d'u,ne façon ou d'une aufi·.e, de choisir entre les deux maîtres et de ne pas prétendre s·ervir l'un .J!out en ménaO'eant . avec moi 0 est l'au tre: Quz. n ' est p<Jtnt ·contre moi. Oui, il faut marcher sous la bannièr·e éclatante de Jésus ou sous le honteux 1drapeau de Satan : c'·est ]là un principe formel, intimement lié avec ce qu'on a;PpeHe aujourd'hui la vérité intégrale. Quand on relit ces pa·g·es sacrées .. ' une pr·emler·e remarque traverse l'esprit: c'est que les juifs ne doutent pas de l'existence du démon. Pour eux, ce point est un dogme. Il en est de même aujou11d'hui pour tous J.es enfants dociles de nE~lise, mais qudques~uns ne sont-ils pas pa.riois tentés d'attribuer à J'espr·it mauvais un rôle trop effacé, un~ action •insignifia.nte, une influence presque nuUe dans la grande a·ffaire de la sandfkation et du salut des âmes? Ceux-là croiraient lui faire trop d'honneur ·en lui supposant ,du zèl'e et de l'aotivité. L'évangile nous prénioo.it contre une telle iHusion. Les démons ne sont ni indHfiérents ni négligents. I<Is peuvent !I'éussir à endormir notre att~nüon, mais quand nous avons cessé de nous en méfier, c'est aJ:ors qu'ils sont .Je plus dangereux, «et le dern·fer état de l'homme possédé devient pire que le premier. »

. Tel est l'utile avertissement qm méplus que jamais, d'être pris en sêneuse considérati·on. Fatigués par les miHe ·b Œits de notr:e ~poque trou:blée, absonbés p·ar les soucis ·de la vie et les distractions du dehors, nous pensens rarement que «notre ennemi rôde sans cesse, cherchant quelqu'un à dévorer.» Veillons ,donc et prions, afin d'échapper_ à ses pièges infernaux et de ne jamais nous compŒ'omettre sous ses perfides étendards. r~te,

L'assistance ê la Ste Messe Si vous rêvez à la messe debout, Jes mains croisées, le messe vous sernblera interminable. Venez à l'office avec votre paroissien. Réfléchissez, chantez et priez . Certains jeunes gens s'imaginent fai·re montre d'inteHigence en assistant aux cérémonies religieuses sans se préoccuper d'une manière religieuse . Ils suivent la mode établie et obéissen·! à « un respect humain ridicule , . Ils satisfont à l'essentiel du précepte en enten· d11n1 la messe dans un coin de l'église le <l.imanche, vers les portes, soit pour se faire remarquer de •leur • imbécHité • ou pour être plu_:; tôt sortis . C'est à la fin de 'la matinée, vers midi, après des heures de ;paxesse et de flânerie. qu'ils se décident à se traîner à l'oliœ . Ils se garderaient bien de venir au sermon de mêler leurs voix à œlles des fidèles et 'des chantres. Ils ont' tout l'air d'accomplir une corvée. Ils n'ont seulement pas le courage dt> mettre à profit une demi heure hebdomadaire de leur présence à la sainte église pour rendre à Dieu leurs devoirs en le priant. •Rappe.lez-vous que les cérémonies du• culte sont in-téressantes dans la mesure où l'on veut se donner .)a peine de s'y intéresser. 1Enfin, al<lez jusqu'au bout de votre devoir . Recevez s ouvent les Sacrements de Pé-


49

42 .nitenoe et de l'E'Ilclla:ristie. Il y a des jeunes iPHces. Altlcune lo1 n~est aussi iiavora. gens qui ont pelH" de se confesser et de 'ble à Viéducatioo des jeunes esprits et rommunier, qui ne s'approchent de la Ta· des jeunes ~ur:s que Ja loi chrétienne !ble Sainte qu'aux grandes ~êtes de l'année tandis que la scienoe et la morale ont parce qu'ils sont trop paresseux pour s'im- gnWJemelllt ïpei1d111 en \brisant avec ]~E­ poser un minime effort. glise. Uatpipl,katiorn des lois de laidté Aimez et pratiquez la corrunwlion fréquen- 1 a coûté à la rfnanœ dies milliards qui te. !La présence 'bénie du Maître sera la meilauraient pu ~e ~])a11g111és, servir au leure e1 la plus sûre s·auvegarde de votre · souloa,g.ement des malheureux, accroître 1lliEOPtii1LE. ·1 la ri·Ch•esse d 1es résetw.es 1dlu .pays, lui foi. . ~o-

Cnntre le Laïcisme ~Rêunis à rParis, les. .cardinaux et archev.êlques .dJe franœ vtmnent de publier une dêol1anation sur .les lois « .diites die laïdté » :.!qui ·constitue tme véritaib1e ,cJhalfte pour l•es catho-liques fr.ançais •en1 lutte ·oontt·e il''antidéricaHsme. i\/oki ·queLques e:xtlïaits qui sont d'une rportée gténéra.le ·et peuvent êk·e mêdités ·aY.ec ifru.it par Jes cathol&ques de tous lies pays. Les .cardlinaux et ar.chev1êques dénoocent tout .d~:abor,d l'injustiœ d·es loi•s ~1ai;ques et passent en revue les moyens propres 'à les combathïe. Ils a~ootent:

IAtPrès avoir montré que l•es indi.vid'us, les féllllliUes, les nations doivent à meu et à Notre-/Seigneur un •culte of· fidel, intérieur, extêr.Lem-;· un.e soumission de l''inte~lig·enœ, de }ia volonté, .de l'adivité, il ser.a bon et nécessaire de faire ressortir les avantages temrpor:els qu'atpporte, dlans to·us tes ordres, la .re.tigion .cathol•ique, les maux sans nombre ·que causent, rà cet é~aoo! l·es ,lois d:e 1aï'Cité. iP.ar .exem,~ple, ,}1a ~oi en une autre vire et en ·un Jug·e sUJpr>ême, l'éducation et la momie .chrétiennes, .la .doctrine 'évangélique du madage et de son indissolull>ilité sont 1·es 1ennemis du fléau de la dlépapulation; l'incréd:ulité, l'êcol•e ~laïque, ~e dworce en sont l·eS corn-

assurer a.u dehors un ,presüge grandissant. /Malgré .ces dlépenses [Uineuses, les maladies, les o:npihelins, •les pauvres, les vieïnardls :11'1en ont été ~que plus mal soig111és:. Que sont devenues, sous 1e régime du laïdsme, ·!'.impartialité d1es tri1 !bunaux, loa liberté rdles individlus, des familles, des ol:llficiers, d:es magistrats, 1 des instituteurs, des fonctionnaires, des mourants; la parlicipaticm .des meil'leuTs dtoyens •aux emplois puhHcs, la justice c01111mutative ou distributive, les r:eiations des !Classes, l'unité, la paix intérieuroe, !ta conscienroe pr<Oressionnelle, etc.? lilon XIŒI revenait souv.ent à œs •oonsiJdêraHons qui êmeuy.ent la nruHitude. Les cardinaux ·et archevêq•ues pour· suirvent: H faudrait encore •oonfondr,e tes préjugés qui éga'J\ent le peupLe ·en l'aveu· glant. ·En void •quelques-oos: « La loi, juste ou. inljuste, est ·ta toi; on .est tenu de lui 01bék. - Les lots :die laïcité sont intaŒllgilMes » (·alorrs que toutes les au· tr-es 1peuvent être .ch.angées et que les Parlements passent 1leur vie à les chan· ger.). - «·Attaquer les lois laïques, ·c'est attaqu.er la Rêpu!bhque » corn· me .si 1·a légis~ation et la Constitu· tion n'étaient pas d:istillllctes; comme si l'es répuMicains l-es moins suspectsn'.at· taquaient lPas ·les ·lois 1qu'ils ont eux· . cêmes votées, et jusqu'à la Constitution dont ils sont l1es auteurs. La vérité est que :les <Jatholliques ,devll'ont toujours

~attre .le laïdsme q1uel que soit le réglm·e - .régime monM"cll.ilque ou républi-cain - qui 1'-aur.a mis en vigueur. - ~ n iaut oopal"er la relig·ion et la p01itiquJe ». (H ne taut ,pas l·es sépar.er, il ~aut les ,distinguer et les. <:ondlier.) « La religi·On est affaire rprivée » . (La religion est alffairre privée, af.fair·e do· mestique, affair·e publique. La so.ciété, c()!DJme l'indliiVidlu, doit au vrai Dieu des ador:at:ions ·et un cUil.te.) - « La religion n'a rien à voir ;dans la politique ». (La œliJgion laisse là cltacun la liberté d"être r~pulbMca1n, !f<oya.liste, impérialiste, ip•ail1oe que ~Ces diY.erses forrmes de gouvernement sont conciliaQ)les av·ec .elle; ellie ne •lui laisse pas .Ja liberté d'être socialiste, mmmunist·e où 2narthiste, car œs trots sectes sont condamnées iiJar .t.a .mison et .pa:r ~t~Eg.lise. A moins de ck·constarnœs parlktl!lières, les ·cahllolilques sont tenus 1die serv·ir loyal1ement les gotwernements de ·fait aussi }iolllogtemps que œux-ci travaillent au bien tempoœl et sy>iritue'l de leu1rs su.jets; il ne leur est pa& permis die pr·êter Ieur -conoours 1aux mesur-es injcstes ou impies .que prennent les ~ou­ vernements; i~s sont Obligés de se ra:ppeler que l•a politique, !étant une .partre de la moml•e, est soumise, comme la morale; à l1a ra·ison, .à la reli'gion, à Dieu. C'est d'une ,façon .arralo·g;ue qu' il c.on:vien:t de :réfuter ;les autres préjug~ népanrdus dans ·La !POpuLation. A œtte action sur l'opmion pacr: ta propaganldle se :rattaJChe •la question des pulblicistes ·et des conférendens. n est t.•ès <lësirable 1que oe1eux-ci soi-ent fo.rmés et préparés sérieusement; qu'oil'S ne se rontentent pas d•e ~ormulies un~versel­ les, gener.alia non movent, de phraséologies gmves et vides, mais qu'Us fassent !Preu·ve de p11éci~ion, Ide compétenœ, de ·face, de darté; qu'en parlicuher, ns étuldient :les tr.a:ités de ·la foi de

'

l'Egllise, des r·elations die ·J~Egaise et .de

]''Etat.

-0'--

Justice sociale

et fraternité efirétienne «'Non, point d'envie, en bas, contre les heureux qui ne ·connaissent pas. la gêne ou Je souci du lendemain. Point d'~envie, en haut, ·contr·e ceux qui aspirent à un bien-être qu'il Leur ·est permis de souhaiter, pourvu qu'ils y emploient d'es moyens honnêtes. Prétendrait-on vraiment aimer son prochain comme soi-même, si l'on n'avait pas la grandeur 1d''âme de souhaiter .aux au· tres ce que l'on souhaiterait pour soimême, en supl.>osant qu'on se trouvât à leur place » , disait liéoemment Mgr Julien, évêque d'' Arras. Quoi! nous aurions assez de charité au cœur pour soulager matériellement ceux qui ont besnin de notre aide, et nous n'en aurions pas assez pour nous réjouir de l'ascension des classes moins favorisées vers l·es avantages d'une vie plus 1arg·e et plus humaine? Que faisons-nous donc ides préceptes de l'E· vangile, ou des maximes des a1pôtres qui se ·ramènent les uns coliune les au· tr,es à la charité fraternel:le, dominant toutes les cond~tions et toutes les contingences, « Aimez-vous les uns les autres»? Que faudrait-il, en .f1ésumé, à la société moderne pour pacifier les aspirations irrésistibles qui la soulèv·ent vers une .pl•us équitable répartition des biens 1de ce monde? 'Un retnur aux enseignements de l)EvangHe, et en particulier à la loi de sympathie qui doit présider aux relations des membres du corps so.ci·al. Quand' Notre-Seigneur 1


prêchait les .Béatitudes, il n'avait gar- l que illimité. N'abando~nons jamais le ,de d'oublier celle qui fait l·e p•l:us pour 1 patrimoine de l',Evangtle, tei que noua éta:blir la paix ~ntre .les ho~e~. je ll'o.nt légué nos pères. N; lai~ons pas veux dire I'e~nt de ·commiseration. fa 1re la rupture entre 1 e,spnt de fra. Heureux, en eff·et, les cœurs qui sen- 1 temité ,chrétienne dont nous ·sommes tent profondément la douceur de la · les !depositaires, et l'esprit die justice pitié! 1 sociale qui accomplit sous nos yeux la «!Bienheureux les miséricordieux! ,. tranSformation d~ rapports ~tre 1t 1 Quiconque a suoé 1e lait 1de .l a ten- capita·J et le travatl. Tout ce qm se fait <J:r·esse IŒuma~~ ne p~ut reste~ _ïnsen- : de bon ·et de généreux, dans. cet ordre. stble aux m1seres qm, ·e n dép1t des vient de nous et 1de notre fo1. Prenons progrès réalisés, sollicitent encore la 1 garde de l'oubNer, au moment même .charité et réclament. la 'justice. Celui-là où les rêformatetJrs du monde ouvrier n~est pas chrétien qui se bâtit un bon- ; ne veulent plus s'en souvenir. On a heur égoïste sur le ro·c her d'un îlot sé- 1 trompé 1le .peuple sur ta mission de l'E· paré, et ne laisse pas troubler son . ~tise cathoHque. On la lui a fait voir sommeil par le bruit des lointaines r·e- 1 ~omme indifférente à son bonheur ter· vendications qui montent vers lui, corn- 1 1-estr·e, et seu~ement oréoccupée de ber· me les vagues d~un !doul-oureux Mise- cer sa misère au dhant Ide la vieille re du fond! de l'océan pQpulaire. Il n'y . canHlène qui promet le ciel' en échàna point de ·vraie religion là où il n'y , ~e· des maux de ·.cett-e vie. Ce menso~~o a pas de i}>itié. Ce n'est pas une excu- -ge a été cause du 'Plus reldout·able schis. se die ne pas voir, ide ne pas savoir, de . me qui ait jamais déchire la rdbe sans ne pas pouvoir. Laissez d'abord l·e couture de l'·E glise. La foui~. des tra· cœur s'ouv.rir à la compassion, et vos : vailleurs a .r ompu avec la religion. ~ y-eux s'ouvriront .. et vos pieds vous p~r- 1 renonçant aux promesses de l'au..,delà, teront vers la misère, et vos es-pnts elle cherche son paradis sur terre. s.,é la:giront jusq~'à la. pleine oompré- ; !Prenons ~tarde de .justifier :par notre henswn du dev~1r social , attitude à l'éJ!ard des questions soda· lEt vous entmd:rez alo:s da~s. toute . les l'erreur du -peuple contemporain. leur fo;c~ .dies mots ·q~e Ju.squ ICI. vous 1 U~e élite généreuse s'rst J.evée pour étu· avez r~étes sans en dre ebra~l~. Ce 1 ,dier. à la hunière de .PEvanj:üle et de sont les mots du :plus -pur espn~ evan- 1 la théolog-ie cafliolique les problèmes ~lique qui .contiennent le pri~ctpe des · du travaH\; eH'e force' l'attention des rétoz:nes sur lesqu~lles se h~e~t. de 1 adversaires eux-mêmes; e11e s'attire la nos JOU~ les :batailles Ide. 1 optm?n. 1 svmpathie d'es ·hommes de bonne foi. 'Pour~uot faut-Il qu~ .Jes f~~s de 1E- 1 Elile est la protestation vivante contre vang1~e sem'bl~nt avot; oubhe une .doc- la prétendue indifférence du catholitrine •9ue les ftls du stècle JteuJ:.: ont ern- cism:e à l'é~ta'Iid du n-erfedionnement pruntee? · · · , • . social de l''h'lllllanité. 'Etlle .est le com· rpre.nons ga:~e de rétrecrr .Je .champ mentaire ret·entissant de la célèbre En· die notre cha~~~ en le bornant a notre cydique du grand Léon )OUI sur la horizon quohdten et en le séparant des ..,.t.lOD ues .., OUVfluS. ..,. · 1 COnul ~anas mouvements qm emportent a société contemporaine vers un ildeal de f -·--- -~ ----progrès et de perfectionnement ;pres-

l

45

Croquis paroissial Las distan~des étoiles 1 = Grâce à l~mven~iol! Ide !~éliomètte, 1 La ). ournén ~n Monsl·nur tn nurn Bessel put découvnr a Kœmgsberg, en ~ ~ ~ ~L ' t840, que 61 des étoiles composant la constellati-on du Cygne sont 600,000 fois plus éloi·gnées de nous que le so· !eH. Pa~ de longues. et patientes observations, on a pu également déterminer (es distances, par rapport à notre planète, ide 72 étoiles. Quarante d''eni!J1e elles se trouvent entre 300,000 et 2 millions de fois plus éloignées de fl()US que le ·soleil. L~ auTt"es sont à des distances encore plus grandes qui n'ont pu jusqu'ici être cakulées avec exactitude. Ce qui d.o.nne ide la valeur à ces découvertes, c'est -que grâce à elles, on a pu évaluer la dimension de ces étoi· \es. IPar ex~ple, grâce à la -connaissance de Ieur distance, i1 a été possible Ide supputer que les deux étoiles qui .composent .Sirius sont 2,5 et 1,2 fois plus massives 'que l'astre du jour; que la plus brillante des deux est trente fois plus loumineuse et Ja plus pâle une centième de fois seullement toujours par ratpport au soleil. Leur écartement mutuel est de 2,000,000,000

milles. La possibilité 'd e mesurer ainsi la :di•s•

tanoe des astres a 'coosi-dérablement avancé les études -des astronomes. Ils ont iPU d'abord identifiev une grande partie tde nos plus pmches voisins srellaires, tous ceux situés à Wle distance un million de fois plus grande que le soleil. T:re.nte 0t11t ainsi été découverts et ·les savanils estiment qu'il n'y en a pl'us qru~une dizaine à nrouver. Ces quarante étoiles qui se meuvent dans un rayon de 90 millions Ide millions de milles, peuvent être comparées .à 40 baHes die tennis lancées dans un globe de la grandteu11 de la terre.

Il est 6 heures... M. le curé est levé. H ouvre sa ;fenêtre sur la campagne teintée de r·ose. C'est l'heure calme, reposée, aquise... œlle qui a des fleurs dans la bouche. Des ·primevères regardent... un cheval' s'ébroue... un rouge-go.rge vient boir>e à la fontaine moussue... une buée laiteuse traîne aux buissons, comme une écharpe tombée des épaules de .J'ange 1de la nuit... C'iest l'heure où, ·dans la ville, vont se coucher les c soireaux » au teint de flanel1le, aux yeux bistreux, au col ruisselant de la sueur des c shimmy » et des «tangos ». C'est !Satan qui a fabriqué la ville. La campagne est née d'un sourire tde :Dieu. ·M. le curé ·est heureux d'être curé de campagne. ' !Puis, . c'est l'.autr.e heure exquise.... celle de sa messe... le œntact, le c:œur à cœur avec Dieu. Comme sa sacristie est bien rangée! l'autel, amoureusement !paré de ~rce­ neige, de giroflées et des premières viol:ettes. 1Dans !a petite nef, une vingtaine de personnes, quelques vieux ... une dizaine rd'enfants, d<mt tm ira probablement au Séminaire. / La messe ·est lentement dite... l'ac· ti()n ·d e g1rlâce faite... un peu de bréviaire récité. C':est ensuite le dêj·ewner au 1presby· tère... le lait de ta :ferme... le pain du village... une calville de son 1ardln... lMais, !déjà, on a.rrive... tpour une chose... pour une autre... On le demande pour une vieille1 là-


46 bas, tout au bout, qui a eu sa .deuxième attaque cette nuit...

.u prend sa •canne. et il y va.

Il ne lut donne pas seulement les soins de l'âme, à la malade, il écrit au médecin à une 'lieue 1de lâ, et il emmène le ,petit-fills à l'étang, où il y a des sangsues. 1 D'e)a " Comme h 1;2. 1·e temps passe vt'te.... 10 · .. d _~. ~1.. , Le votct ans sa u.~auwr.e. 11 prepa1.•• 11 t· · · Il - ·tr .re .son uu e m pa~olSSla.1... met a œc1 pour 1es ·pehts... .cela pour les O'fa~ds cett h' to· . ' f _ b ... ~ • 15 Jre, pour 1es em mes.... cette d l'cttabon, pour les hommes. . Il . r.ega.v e ensemb1e, cherche a faire ~ • . c1tqueler 1es pages, Je numero sera 1ntéressant. ~-... . C' t c ar 1.1 y cro1,.t a. son vu 11 ehn!... es son haut-par,leur ... son bras all>Ongé... , tr . d ·u sa pensee aux qua e œms u VI age, et au delà! ... Son bulletin?... 11 est ch le ·ff h ch ,. · · co1 eur... c ez 1~1c1er . . ez ez les deux marchands 'de vin surtout!... Oest un torpilleur ... ;petit... tout ,Petit... mais un torpilleur, ça couJe parfois un cu irassé... f) ~ 0 - M. J.e curé, çà y est!... ·Entendezvous? ... Ça y est! ... - 'Voilà!... . •M. Je curé s'assied ·devant le potau feu fleurant tous les légumes du jardin. !Dans son assiette, le 'bouillon bouil· lant se pique de cerfeuil... 1:1 y verse un 'doigt de vin.:. du rubis dans une topaze. Ainsi ·faisai~nt son père... son gran<hpère, son arrière-grand-père. 1En vingt minutes, le déijeuner est expédié. !Une· vieHl·e pipe en merisier ... puis, en route par la grande rue d:u village: c'est la roumée quohdienne d 'apostolat.

M. le ouré salue tout le monde...... parle à tont le monde... H ne -cherche pas ce qui divise... oh! pas du tout!... mais le centimètre, ou le milHmètre p<lii' où il pourra pénétrer dians u~ c~ur.. . et y jeter la bonne semence. On ne sait jamais!... Ne serait-et 1 qu'à l'heure de la mort...? 1 ! ~~~t~ur au presbytèr·e... un J)eu de 1 brevtatre. 1 · 1 · · 1p •uts que ques « aJoutures » a son 1 fichier paroissial. Il · ·11 · 1 · a la tout son v1 age, et ausst tou. , tes les personnes qui lui ont donné u· ne marque .de 1 sympath. · ~e.. . S50 noms ' 850 numeros. , 1 C'~""~l sa rno!b'l' 11sat·ton.. 1E tt t tr · b 11 · . n me an Œs personnes par u e1 hn, cela fatt 2560. Eh d't do ' t dé" 1· 1 - tit ... md.at ~· ·1 es ne, ces ~ un pe au 1 mre .... 'V · · 3 h v 1 v· t ·1 • OlCI , · ._72 .... tvem:en , 1 prepa· re son catéoh1sme .. . C' t 4 h Les · es . eures... premiers sa· bo.ts !~tent1ssent sur les dla.lles... . Votcl les gar.çons ... Et pu1s, vo1la les f1Hes. , , . M. le cure est la, paternel. .. pattent, se faisant 1petit pour ses tout petits. Il a des images, des bons points... Il a aussi un écran et une lanterne. Oh! la grande récompense1 quand tout a bien marché! ·Il rentre après avoir dit, lui surtout, «:bonsoir » au hon 'Dieu: «Je vais vous enfermer dans l'église, mais je vous y laisse mon âme... » 'Et l'aiguil'le qui tourne!... Que de ·choses encore à faire... SQn senmon du dimanidhe •qu'il soigne tou· jours... un livre à étudier... Tiens... ? rn a feuille die idéclaration d'impôt sur le lfevenu !... IE n voiLà â1u papier pe~· du! ... 1Et, en riant, il ~a .plisse pour a11u· me11 sa pipe -du llend~ain. 1

l

i

ll

1

1

1PersonneUement, il n'a besoin de rien,. mettons «de pres~ue Tien ». Il ne vli que pour sa J>arolsse. Comme il remercie 'D~eu de l";li avoir fai~ 1dépasser les preoocupat10ns humames. Il faut p.llaindre et aider ceux qui ne pense~t qu:aux pauvres. choses d'ici-bas... rne~·e s1 elle~ ~o~t douces et .dorées. 1 ~1TI du brev1a1r-e... VQtX rud·e ~u food de. la cuisine: ---< lMoomeur le cure... ça y est! Une soupe aux J.égumes - «ses» légumes, - deux œufs de « ses » poules, un fromag·e blanc, cadeau du fermier d'à .côté. . A ce moment, bruit de sabots. C'est le président 1de son conseil paroissial. Tout va bien ... Aujourd~hui, trois nou· veaux noms, et des bons! ... Cela fait 107 hommes... - ,Etes-vous content, Monsieur le curé ... ? - 'Si •je suis content!... A côté du presbytère montent quel· ques acooilids; œ sont ses chantres qui preyarent la messe de dimanche prr()ehain. Les j-eunes voix se détachent en dair $UT un tumulte 'lointain Ide voix plus graves... c'est le patronage qui, llà-bas, lfépète « Ormgoir:e » pour le ·Mardi-Oras. Un dernier COtlfP de sonnette... c'est l~ facteur qui 'finit .~a .tou.1111ée par le VtUage et le !pr.esb~ere: - Un verre die vm, 1pere Oendron ... ? - Ça, œ n'est jamais die refus!

1 qu'on fait atillieuTS: !Hardi, ies cama• r:tdes !... On en met un dOUJ>... 1Par·

:fait!. ... Oh ! il y a ~bien, par~ci, par-là, des noms sinistres... des éclaics de haine... 1 des ~na•ces.. . des 'poings tendus.... !Mais il y <en ,a toujours ·eu!... lMais, ce sera.if ~e ,paradis :sans œla!... Qu'est~ce que .ces gesticu.Œatioos de vilbrrons 'peuvent lui faire, à lui, et à tou.s ceux qui .travai'llent au salut im· mortel! des âmes ,et 1pour l'immortelle Eglise ... ,Pauvres gens sont-ils ma.Iheureux de haïr!. .. C'est 'si 'bon d'aimer!...

j

.YQDfà 9 h. o/z. lM. le .ouré est die nou· vea-u à sa fenêtre. · l La ,campagne s'oodort.... . \Dans le 11ointain, une lumière... un 1 aboiemen.t de chien... le bruit de la chaine d'un IChevaU le n1cmg de sa man· geoire... · 1 La June se Jèv·e .comme une hostie au ·1 bord d'un ca!liioe 1immen·se ·qui serait 1a terre. 1 1.A!u cie'l, tout U!I1 ,poudroiement d~­ , toiles dans ce ISHence des espaces in· finis qui épouvantait .Pas.cal... ·Mais 1 ,M. ~e cure cr-oit au bon :Dieu ... infinimerut bon. 1 lEt il joint Ues mains pour sa prière : du soir: «'Notre ·Père ·qui êtes aux · cieux... q.ue votre 11110m soit sanctifié... 1 que votre règne arrive ... » ~ ~ ~ Il .s'étend enfin sur son .peti.t Ht de ,Puis .c'est 9 heures .tout le monde 1 fer en ,pensarrtt que, ne demandant rien est 'Paru. lM. ne curé ~vre .une 1-ettre... : à ~a terre cl rien opour au~, .fl .test to.ut à deux lettr.es ... 'Elles viennent de parois· .falt dans Ies gnndles matns de D1eu... siens qui Joui ,parlent comme à ·un pè- 1 1Et il ·s'y en'dort doucement, comme re. ., un enfant... iJn manu.s tlli/S, DornJ.n.e, P·uis il fait sautet1 la lba111die d.e son cd;nm'rendo.~ spir,itu,n !plJeum... jouMa!l... Il faut lbien être au cou- ; 1Pierre 'l'Ermite. rant!. .. lfl Œit avec in-térêt les efforts -o·-·


49

Les deux hommes ...

la tante de M . Henriot. Je lui ai tnerne presque sauvé la vie .. .

- Ah! ma Sœur . .. , non! . . non! .. et uon!. .. La vieille religieuse me regarda avec des y~ux d~ reproche. - •Et non!. . . répétai-je.

(§)

-

. . . ???

- Comprenez ... ? J'aime bien les cornettes, mais vous êtes la c quatrième .. depuis une heure à venir me demander une quête ... Tous les matins, c'est pareil! .. . Mes paroissiens voudraient tout de même pouvoir prier . . . . . . Oui .. . , sans qu'on leur mette aussitôt une bourse sous le menton . . . - Mais ... , éviderrunent! - Je comprends ... Je oomprends tout .. . Et eUe s'en alla, la cornette basse, comme un grand oise-au dont l'aile est cassée. AJors, feus du remords. C'est très gênant, le remords... J'en ai facilement. Je la rappelai .. . - Ma Sœur ... ? Allons, remontez plaider votre a .use! Oh! ce n'&St pas la mienne . .. - Je sais bien ... ! - VO'UJs. avez devant vous U:De pauvre vieille Sœur du quartier MouDfetard! . .. Pis que cela ... , de Sainte-Rosalie ... , 1l-bas . . . , loin. très loin . .. , bouleval"di BlanG,ui . .. , dt la misère tant qu'on en veut! . . . morale! ... je vis lâ-dedans. . . Je n'ai pas le sou . . . Je dewais m'appeler Sœur c la Purée! . . • - Allons! . .. A11ons·! . . . 1Et je cherchai au fond d'un Nroir un derft ier billet. Il était de JOO .francs .. . - Emportez-le .. . , tant pis •pour moi! .. . tmt mieux pour vous!. .. - 100 francs . . ? C'est 100 francs! . .. Alors, l'aLle se redressa d'un SUŒ'saut: - Avec ce1a, je vais en faire des pol-aufeu . . . Figurez-vous que j~ soigne chez elle

EUe plia soigneusement le vieux billet et le mit dans son • fourre-tout •. Je la regardais .. . ·Le nom d'Herriot m'était resté dana l'oreil-le .. . , celui de • la tante .. aussi; tout ·étudiant parisien ayant jadis connu c ltll tante •, à G,ui on con1iait sa montre vers la fin du mois pour cause d'impécuniosité. - La tante ~ M. HerrJot. .. ? répétai-je. - Oui, sa .propre tante ... , et qui !'aime bien ... , elle l'appelle Edouard. .Pour bien tasser, eUe se<lOua -le • fourretout » où brinqueballèrent des verres: - Tenez, précisément, je vais lui mettre des ventouses ... - -Elle est malade .. ? 1La Sœur eut un regard lointain: - Oui .. . , pauvre dame! ... sainte fille! .. eL1e va mieux .. . , mais 81 ans!. . . Elle ai· me bien venir le mardi à l'ouvroi:r . . . , elle tient aussi les cordons de la bannière ... Nous la soignous bien. . . autant que nous pou\lons . Mais .. , une id& .. ? Avec ce bil· let, je vais passu ~>ar les halles et prendre Uil1 abatis de poulet. - M . Herriot doit s'intéresser à eUe .. ? - Elle lui a écrit, mais il avait mal au pied . . . Il n'est venu <ru'après, avec un Monsieur ... attendez . . ? un M . Poum ... Blum!. . . rectifiai-je. - 'Poum .. ? Bllliiil! .. Celui-là est reslé dans le coin de la fenêtre . Elle lui a dit: • Edoua:rd, tu te œatigues trop!... Je prie !bien pour toi . .. • Il a été très g"eii!bl; il lui a laissé un ibillet, et il es1 part~ tout à fait content en me recommandant de bien soi· 'gner sa bol1!1.e tante, et noua l'avons- recœld.tti~ -jusqu'à ~'aurto. Il m'a paru un bien ex· 'ceTient homme! .. . •M ais je me sauve ... ··· 'Pourvu que je <trouve encore des abatis! .. · 1Et, tout hewreuse, la !brave Sœur <l.esœn· dit en· serrant ibien la rampe .

_ Merci encore, Mon&ieur le curé! .. Je la SUI'VlS jusqu'à ana boîte aux lettres située au milieu des couloirs. Je pris mon cou.rrier, mes journaux, et je remonta~ ·vivement m'enfermer, par rlllpport à la ~incruième cornette qui devait se hâter quelque part dans le Métro ou sur l'avenue de Villiers. ·Enbn, seur! ... D'un •geste rnaahinal, je fais sauter 1a bande d.'un journal. . . ·Mais, en même temps qu'die, me saute à la figure une grosse manchette noire sur troie ~lonnes: • ·Yi.i débat là la Chambre • M- Herriot veut rompre avec le Vati<:an ·

Aussitôt, dans mon cerveau, plaq:ue een· sible, les deux vis-ions s'opposèrent. U.-bas, à •Mou!fetard, Herriot, ibon, palime!, .reconnaissant l .J'humble religieuse çui s'occupait p"e sa famille. Ici, à la Chambre, Her.riot !bombant l~r. poi1rlne, mistant â tou.te la s.uppli.cation H'un pays de souche chTétienne, et où les baptisés soll'f I'ÎIItUl'lellSe majorité: • Le chef , suprême des catholiques .. ? Officiellement, , je ne le connais pas et ie ne veux pas le • connaître. • A Mouf;fetard, il était lui-même et parlait français. A la Chambre il n'est plus.- que • l'e!lia· gé • des !Loges, et il sent nxél sur lui tes yeux des 243 rrancs-maçoD.S dont il eat le prisonnier. Oh! ces deux hoounes! . ..

Et, comme un réflexe, j'éprouvai, aia-uë, l'impres-sion de jadis quand j'éta•i s vicaire à Chaillot. One religieuse m'appelait par.ioia à la mai· son de santé de la rue Bizet pour un bouillant anticlérical, q·u e Oosset allait ouvrir le ltndemain matin.

'Petit jeune vicario, j'ttais ému .. . Je m'attendais à me trouver devant un taureau rou· ge. : - Mais non!. . . me répétaVt la petite Sœur souriante et avertie. En effet, à peine dans La chambre, un b.rave homme m'accueillait, la main tendue: • Je VOllS remercie, Monsieur l'a bbé, de venir me voi:r. . . J'ai tant besoin de 'VOUS parler! ..... Et nous parlions .. . Et tel m'a d it: •Em· brassons-nous, Mons•ieur l'abbé. .. Si un ma~heur m'arrive, je vous recommande ma femme et mes enfants ... » Même le Tigre fut un doux agneau avec sa petite Sœur, et je remarquai qu'il pavoisa docilement pour la fête de Jeanne d'Arc. Les deux hommes, toujours!

Ah! pauvre grand pe1Jiple ... , crédules ouvriers . .. , si vou• pouviez enfin les voir, ces deux hommes, dans le même horrunel ... • ... si vous pouvjez descendre dans les coulisses et distinguer ceux 'lUi manœu· vrent !es .!icelles de vos éluS~! . . . ... Si vous pouviez crever la baudruche des mots solennels et imbéciles que vous lisez dans les comptes rendus cuisrinés ex· près pour vous .. . . . .si, dans vos rudes mains de simplistes, vous pouviez presser la mousse. · . Que resterait-il? ... Il resterait la France. désorientée, pi!lée, trahie .. . , la .France qui pleure ses beaux espoirs d'hier. . . . la France qui regarde anxieusement vers l'avenir ·en se disant : :. Tout de nmme, je mérita.is mieux que cet· te romêd ie-là! . .. » Pierre l'Ermite.

--oiQu~ dooc ll'eproche à l'Eglise d'être intoléra•n te? Ceux qui ne ·permettent à person· ne d:'avoir une autre opinion que la leulf. -Brunetière .


• 51

50

Un farouche révolutionnaire C'était i[>endant la Commune. COII11llle on changeait tout, Je directeur de l'Hôtel-Dieu fu! remercié, et on mit à sa plaœ Léopold Pagel, un ancien étudiant en médecine qui n'était peut-être pas un praticien, mais qui s'était distillglué par ses i'dées avancées et le cUJIJte qu'hl professa.ili pour Proudhon dont il était disciple. Ce nouvel administrateUil" s'empre&sa de Jaire les réformes ~u'll jugea ÎllJdispensables. Content de son œuvre et désir-ant des compHments iJ dit visiter â ses anùs l'étabhssement. - Tout d 'abord, leur dit-il en les promenant dans les vastes couloirs et en leur désignant de la main le dess11s des portes, IPlu.s de noms de saints, c'est d6modé, je les ai remplacés par ceux d~un cer-tain nombre de citoyens dont la ,p atrie a le droit d'être fière, voyez plutôt: salle !Danton, Sta;lle 'Robe~piel're, satie Marat . . . Ah! si, j'ai encore un nom de saint: salle Saint-Just. Et de rire . 1Et puis, j'ai suppr•imé ·les religieuses . ' Alors, qui soigne les malades? .Des citoyennes donc, des citoyennes Sœ·urs, regardez. iLes assistants regaJrdent, légèrement surpris. Autour des lits, s'empressent de saintes femmes en ha!bit religieux, portant sur leur rdbe noire une grande écharpe rouge et à leur tblanche cornette une c<>Cll.t\ie tricolore. • - .Mais, hasa:r~de timidement un des assistanlts, je Jes reconnais, ce sont toujour& les même reLig.ieuses Aug;ustines . - IPas du tout, reprend :Pagel en s'impatien1Janit, vous ne comrpenez rien : ce sont maintenant les • Sœurs de la Commll!lre » . Vous pensez bien qrue tie n'a.!Jais pas être assez sot I1tÎ assez inhumain ,pour enlever mes matlaides là des .femmes qu~ les- soignent aJVeC UDe abnégatiOJII et un dévouement .sans bor·

nes. qui sont Ûlldifféretnmel!Jt de jour et d nuit, qu.i meurent à .la peine si c'est n~ re. et qui ne deman-dent pas un sou de ré· tribution! ,pa:r qu.i les aurais-je remplacées s'il vous plaî.t? Qui voudrai< ! tenir leur elllWloi dans les mê. mes coruli<ti<ms, je vous ,Je demande un peu? Personne, <tSSIUJI'ément . Noo, non, il faut sa· voir être pratt~que dans ·La vie . Pour mes ma. .l ades ei moi, c'est 'lLlile bonne ama.ïre de les a voir· SeU!Iement, vous romprenez, il fallait bien laïciser; aiol'IS nous avons lait un compromis; je .l es ai gardées à la condJitîon ~tu' elles modifienùem lieur costume dans le goQt du i~r . et qu'elles ne s'appelJ~ralent plus les re:hg1euses Augustines, mais citoyenne~· Sœurs. Ce soot de bonnes f1Ues .intelligentes, elles y ollit oonsenti ; nous nous enten. dons très Illien. AuSisi, comme elles m'ont fai<t plhl'Si:r, de mon côt8 je oher-clte à leUI être agréable . Je sais qu'elles aiment les fleurs, et tous les jours, tie Jeur f.Us apporter de groe bouGue!s. Tenez chaque madade en a un à :la 'tête de son lit Un camarade qru..i regar-dait a tten.ti'Vement ces bouquets, écarla [es tiges fleuries. - Tien'S, fit-tl, hl y a UD crucifix par der· r,i ère . - Ah! c'est poos:iible, dit le id!i.recteur d'un a.ir d.étaJcb.é; mo.i, vous savez, je ne regarde que les roses . Je vous l'ai dit, nows aimons ibeaucoup les illleurs, ~i. - E~ eftet, <fUel.<Ju'tw, j'en aperçois de super1bes, :ID.-.bas . •E t il indiquait du geste, sur Uille console adossée au mur de •l a sa'tle de splentdides ger· bes compostées de coquelicots, de -bluets et de margue11ites. - Eh! oui, œ s-ont des emblêmes patriotiques, comme vous voyez. ibleu, blanc, rou· ge! On ·s 'approche . ILe camœrade qui avait si· gnalé la prése11ce dru cru'Citix dérangea les vases contenant les gerbes et décoovrit un tabernacle, une s1atue de la .YJerge, des flambeaux.

nt

·Ma~, fit-u,

c'est tUD a<Uœl! l]n autel! tonna 1Paget en le foudroyant du

.regard . Un autel! Qu'est-ce <tue vous nous là! Vous êtes vraiment malin mon cher, de voir ce que moi le directeur, je n'ai jamais aperçu.. :Un autel! C'est 111le console avec des rbouquets pour être agréable aux citoyeooes~œurs. Ce n'est déjà .pas si ga.i pour eLles d'être ici, depu~s que j'ai laïcisé les pauvres ~illes·! lEI puis vous sa.vez, ajouta-t-il confidentie11lement en entraînant ses a,mi's vers ooe autre salle, j'ai ~aJemeM suppr.imé l'aumônier. ]'a.i maintenant un ci'toyerroua'é qui vient causer avec les malades qualltd! ça 'leur ifaÎ!t plaisi:r; œs pauvres infortunés, ils sont contents d'avoir quelqu'un à CjiUÎ conter le\111'6 peines. Et puis ce serait tout de même drôle 9u'en ~ublique les gens ne fussent pas libres de mourir à leur guise . R· Yaldor.

r~con.tez

-o-

Choses vues U est ' ohez moi un v.ieux tableau, humble reproductio.11. de l' • Angelus •, cette œuvre admiralble d.e sdmplicité due au peintre français J.~f. Mil/let. rEn.fourée de son cadre awc: ors brunis, cette ioine a souvent captivé mes regards d'enfant, malhabile â discerner la pensée touchante ei profonde, si bien rendue par le ta· lent diu maître. J'a-i sous. les yeux, à l'heure où j'écris ces 1ignes, ce paysar; et cette pays::.nne qui prient debout, Ji tête incloi:née, ayanl autour d'eux l'éteooue de la campagne, où s'accrochent les .voi·l es mauves· d'un crépuscule d 'automne. 1 Au dernier plan, dans un :lointain voilé par les ombres dru soir, s'estompe la s.ilhouette d'un fin clocher de pierre. 'L'église du village doi~ 'frémir ~ la voix cla!ire de sa doche d'airain, dont les notes perlées atteignent en un • diminruend:o • l~omrne et la ~emme recueillilis par une même prière. Qu.ellfo poésie &naue de

ce tableau, des

teintes fondues et indécises où la campagne tout entière semble proSI!ernée devant l'ago· nie du joUJrl .. . Et pour moi la vision de œs deux êtres simples et bons, 9ui s'humilient, le front penché vers le sol, me tait songer au prêtre agenouiJ:lé devant l'autel .. . Voici queques mo1s, le hasard d'une proménade parmi les champs d'·une campagne blonde me conduisit, vers le soir, auprès d'une modeste chapelle. Trois ou quatre fer· mes se gr·oupaient à .ses côtés, assOIUpies et s~lencieuses sous leli!I' toit rouss•i . ]es prés d'alentou:r, deux hommes et deux femmes se hàtaient avec méthode, aHn que le crépuscule ne les surprit point avant que lut terminée la besogne de la j0\1\l'née. Tout à coup, avec de,s accen.ts iimi·des et connne mal assurés tout d'abord, puis bientôt pressés et vilbraJJ.ts, la clochette, visible dans sa niche de pierre, -révei1la des échos à la ligne ontdulée des vallons. Impérieuse, la vision de mon vieux tableau s'imposa à mon c~prit; .c'étai·t 'la même paix du 'Soir baigné d'or roux, la même étendue plate semée de points humains, à quoi f-aisait rêver la toile évocatrice. Mlais, héiJas, fallait-il que le charme où me tenait cette minute fQt si tôt rompu? Soli!Ilds à l'-appei de la ~oix grêle qui les 'conviait à élever leur pensée vers le ciel rpàLissant, ceux qu'interrogeait mon regard n'inter-rompirent rien de .leur ;rude .l abeur ... La petite cloche se tut, .inquiète et chagrine, mais non point rês.ignée. Et je m'en fus d'un pas rapide, lune :tristesse soooaine au cœur, devant cette nouvelle preuve <;u'JI est certaines campagnes où, seul, le sacristain donnant Je branle aux cloches n'ignore point qu'il sonne l'une des plus belles prières qui soient . ..

nans

-o-

Quoi qu'il a répondu ? -

Dis donc, Julot! ... Quoi!


52

ILe marre avai-t débité tout cela d'un trait, ccmme une leçon apprise quelque part. Quand il eut fini, jil .regarda les conseillers. !L'ins1iittleur opinait des deux mains; les trois lfermiers n.e disaient rien; quatre paysans imitaient les Œemtiers; deux petits rentieos parlaienlt ensern'b1e et on enJtendait: • f... videmment!.. . indliscutaiblement! . .. • ce qui faisait !Croire que l'affaire allait être enlevée en cinq secs .. . - .Mors, c'es-t adopté ... ? concLut 'le maire. - Un silence. Au milieu de ce silence, une voix, celle d'-un soldalt retraité qui halbite une russez- beLle maison au bout du pays. Aussitôt, chacun se tOUifne vers l'interpellateur. Que va-t-il se passer · .. ?

ma.rbre, Montparnasse ... PaSSIY· .. Batignolles .. . etc. . . . Or. dans noltre vi'IILage aéré et eSiprucé i'l y a trois ou quatre décès par an.· . Qu' est-ce que cela 'Pour la santé publique.· .? Moins que rien! ... lE t puis, en ·reléguant nos chers morts. dont plusieurs furetlt mes camarades, à deux k~lomètres d'ici, nous avons absolument l'air de vouloir nous en débarrasser ... Vous ne St:ntez donc pas tout •le charme e t la consolation d'avoir notre cimetière autour de no· tre église? ·Les morfls ne sont alol1S « jamais oubliés ", On va sur •leur tombe à chaque fois qu'on va à \la messe . .. on y mène les enfant,s et les petits-eniants ; on leur parle des vieux qui bâtirent la maison dont ils jouissent; on leu.r nomme les solliats tomlbés dans la grande· guerre. . . ces héros au.xquels ils doiven-t de res·t er patriotes . . . C'est tout cela, que vous avez l'air de vouloir faire disparaître dans l'âme de la génération qui monte. . .. Je vous assure, M· le maire, que c'est abominable de dtercher un tel prétexte pour bal·ancer nos trépassés loin dans la campagne ... Vous n'awez donc jamais aimé votre mère ... A moins que vous n'obéissiez à la consigne d'un anticléricaHsrne ignoble contre lequel je proteste au nom de mon vi·Uage. de mon patriotisme, et de ma foi!

[.!autre conunen.œ, très .maitre de lui . - MesSiieurs, 80,000 fr.. . c'est 80-000 ir . . . ']'es firme que rien ne nous oblige à engager cette nouvelle dépense, suite de beaucoup d'autres qui écrasent lourdement déjà le pays. - - Mais l'hygiène, Monsieur!. . . ripos4e le ma~e . . . qu'est-œ que vous en faites? - 1Votre rai&on d'hygiène ne tient pas de· bout!. . . Paris est la vme la plus saine du monde. ·P ourtant i§ contierut d'immenses cimetières alimentés chaque jo.ur par de nou· veaux ca.davres: le Père-'lachaise.. . Mont-

iLe maire s'est levé rudement. Sa figll!'e est mauvaise; il a(RpUie sur la table ses deux mains, aux doigts carrés. largemen t ouJVer· tes. - Tout ça, Mo!lJSieur, c'est de la littérature. . . L'h.ygiène. au con-traire, c'est l'hygiène. . . Elle n'a rien à voir aJVec les grands mots. Les morts, tout morts qu'ils sont, n'ont pa3 le droi.t d'empoisonner les vi· Vlants! . .. Je sais ce que le médecin m'a dit et puis aussi le pharmacien. Ça, c'est de leur ressort. . . Etes-vous m.êdecin? . . . Etes-vous 1phanmacien ... ? Vous n'êtes même pas vété-

de ~ou-tes sortes de maladies . . . La terre s'i.mp:règne de 1eurs microbes, et c'es! ainsi qu'un pays s'iniecte! ,. [)one, il faut ~oigner Qe plus possible les cimetières des centres habités; c'est une questivn 1\lrgente, où il n'y a qu'à suivre les données du bon sens. • Or, une occasion se présente: un magnifique pré, awartenant à l'un de mes amis personnels, est ~ vendre a.u lieu dit: • la aagnaudière ". Prix: 88,000 francs ... « Qu'en pense le Conseil? ... , 1110ds

- fy 5Ws

allé l'autre soir, à la conférence communisile. - A:hJ ••• Et quoi que t'en dit? - Ben voilà! ... Œ..e .type. ·qui causait sur les planches nous a atf.irmé en jUiant qu'après le • grand chal'lll».rdement" on ferait le paxtage, et G,u'al<XrS on serait tous !heureux, heureux! . .. Moi, j'ai voulu avoir des éclaiii'Cissements. Mors, après ta con.fé. renee, j'ai aboŒ\ié ce • 1ype à cravate rou· ge" et lui ai dii comme ça: • Dites-moi donc, citoyen con[érencier, ce que j'aurai après le grand chambardement?. . . car, vous savez, pour le moment, je n'ai rien! . . . - Quoi qu'Ï'l a répondu? - Il a répondu: • Comprends-moi bien, beau prolétaire, le caku11 a été fuilt, ;t'auras à peu près le triple!" A cette parole, j'ai aussitôt répliqué: • Hein? ne <;uoi? J'aurai trois fois rien!l! .. . Si c'est pour en arri••er l1à .qu'on nous demande de tout f ... tre par terre, vra~ de vrai, ça n'vaut pas l'coup! ... " ·E t comme je disai.s ça avec u.a air pas du tout content, v'.Jà que presGue tous les copains se ·sont mis à crier dans la salle: • Si c'est ça. . . c'est vrai. . . ça vaut pas le coup! " Un autre copain a ensuite demandé la parole d hl a dit • au type à cravate rouge ": • Citoyen, vous êtes ven~ en auto. C'est-y à vous, cette 'belle voiture? ... Et puis, on sait que vous habitez une très jolie vil1.a à BouTg.Ja-;ReiJie. Cette villa vous ~.ppartlent~lle? - Oui. beau prolétaire, cet\e auto et cette villa sont à 11110i 1» Alors le copain lui a rétor<;ué ça en douce: .atoyen, c'est à vous l'auto; c'est à vous le château! ·M ais alors, pourquoi nous dites-vous que la propriété est • un vol? ... ~ POU!rquoi, vous le premier, <;ui avez les grands- moyens d'avoir auto et château, ne partagez-vous pas towt ce que vous avez avec les pauvres prolétaires que nous sommes-? • - Quoi qu'il a répondu? - Ben, il a dit conune ça: • J'partage vos opinions, est-ce (jUe ça ne wffit pas?

l.A tURE.

Les morts qui gênent !Le maire prenait S'.l casquette pour ·aJier à la séance du Conseiil., quand sa femme .J'a·wela: - Tu sats ... décidément, le veau ne va <pas!. .. - ~u ctois ... ? - Tu (:roi$ . .. ? - Viens ·v oir! .. . iLes deux époux tra.versèreni la cour et en. trèrent dans ['&ur ie. 1En effet, lamen.talble, !e poil rêche, les yeux exorbités, le veau iisait sur de la pai4· le, à côté de sa mère qui le flairait et ~e ·léchait. IL'homme secoua 'la tête : - Pas- d'N.Lu·s ion à se faire! ... - Et cl. assujettit sa casquette des deux mains, en disant. - 250 ilirancs ... Proiits e1 pertes! - Faut-il chercher le vétérinaire .. . ? in· te.rrogea encore la !femme. - Absolwnent inutile. Dans une heure, il sera crevé.

e

iLe maire partit en se bltant, œr il y avait déHbération pour J.a -translation du cime· tière. Séance importa:nte, attendue, où i•l s'agissait de ratifier J'ach.a t d'un terrain de 8(}.000 fr., situé â 2 ki1omètres du village. C'était, d'ailleurs, la seule chose inscrite à l'ordre du jGur. Le maire arriva, serra quelques mains et ouv!'it aussitôt la séanœ en expliquant la situation: • Le viMage a bien dêjà un cimetière, au· quell tiennent beaucoup les habitants. Mais •les cimetières au œntre du- vilLage et autour de J'église sont devenus des anach.ronia.me~ repoussés par les nois les plus êlémen1aire!l de l'hygiène, la grande conquête des temps modernes. c On enterre là, à notre porte, des

een•

.w.


65

54 rinaire! .. . Alors, taisez-vous! . .. D'ailleurs. on va passer aux voix ... · · . Eles"'Vous d'avis , Messieurs, de transférer, au nom de llliygiène, le cimefière au lieu dit c la Bag.naudière •, et de fermer définitivement l'ancien .. . ? ·Le maire fixe alors tous les consei>Uers, comme pour voir s 'ils obéissenT. tLenlement, les mains se lèven t. . . • Pour le t.ransŒert du• cimetière " : -1 voix. • Contre • : 1 voix, celle de l'in ter.pehlaleur. Il est donc battu à plate ëouture. Iles ' droits sll!crés de l'hygiène on vaincu. 1Le maire exuJe; mais il est pressé de s'en dier, car son veau l'inquiète . Vite, un verre de petit vin de chasse avec des conseillers ~idèles pour arroser la victoire ... Ensuite, il se hâle vers sa maison. tLa femme l'attend aw seuil de Ja porte. Eh bien .. . ? lui crie-t-i\ de 'loin. Ça y est. . . il est crevé! ... J'en éliais st1r! . . . Et déjlà gonflié! . . . une outre! . . . Montre-moi ça .. . tLes voici tous deux devant le cadavre rai· di du veau. . . IÏ..a vache meugle désespérément. ILe maire hoche la tête: - Pour de la g:uigne, c'est de la guigne! ... - CTois-tu qu'en en puisse lirer quelque chose . . . ? inteuoge la femme .. . La peau? ... - Oh! ·r ien! ... tEt même, comme ça pourrait devenir conliagieux, je vais •'enterrer to.u t de suite . Alors M . Je maire lt"etrousse ses tna.JU:hes, prend sa pelle et sa !Pioche . Et là, dans son rJ>Ctit jardin, entre sa maison ei son Œwmier , i•l fait un trou, un simple trou. •Et il y enterre son veau . . . son pauvre veau . !Pour ce mort..JIIà, l'hygiène ne le gênait pas. PIBRRE L'ERMliTE.

A.N.bes tenaient le jeu _des persans e.t que cewx-ci l'avaienif emprun,té à l'Inde. [.es jeux de cartes «es !plus anciens de la perse et de ·l 'Inde ISe Œaisaient en. ivoire ou ~n !bois sculpté. f'ui.s ellles eurerut la forme de disques très minces faits en métal. Ce ~·eslt que beaucoup plus ~axd et bien après 'l'invention de l'imprimerie q·ue Jes jeux de .cartes mrent fabriqués en papier ou plu,tôt en darion. Pendant de llong,s siècles, •les car· 1 tes furent de longs rectangles, du double pe na taille de 11108 caries aatuelles. ~on certaine que nes

.ta le potage.

Carte• li ieuer

Une cenveraion par l'apostolat

Ce n'est qu'au XlVe siècle qu'on connut 11'rusage des jeux de ca·rtes ~n Europe. C'est en ES!pagne c;•u'on joua oaux cartes tout d'aibord. Roi , dame, valert et l'armée des points .envahirent toute JlEurope a<u. XVe siècle. Ce jut une véritable ma·rche triompha~e.

tm morceau de pain et refusa le resote. - Tu es malade, dit la mère étonnée! - Non maman. - tMa.nge dooc, dj.t le père. · On crut là .un ca,priœ d'enfant, tet on voulut Oa punir en na laissarut â SJa bouderie. il e soir, le père revint i'Vl'e, l'enfant qui étai~ couchée, et qui ne dormâit pas, ,l'entendilt blasphémer, et eDie se mit à pleurer. C'était >la première fois que le !blasphème lui axrll!chait des [armes. [..e Oendemain, elle refusta, comme la 'Veille, pendan~ Oe dîner, toute autre nourriture que du jpain et de l'eau. oLa mère s'inquiète, le père se fâche. • Je veux .que tu manges, dit-il en: colère • · - Non, répooditt l'enfant avec fer.meié; non, tant que vous vous enivrerez, que vous ferez PJeurer maman, et que IVOUS ·b lasphémerez, je l'ai promis 13.u hon Dieu, je veux soutlfrir pour qu'il ne vous punisse pas. 'Le père baisSJa la tête; le soir, il reni.ra ca~me et 1la -peti~e fu~ chaxmante de gaieté et d'appétit. Une ·fois n'habiofude reprii le dessus, et le jeûne recommença. Cette fois, le père n'osa rien dire, seule· ment une grosse J.arme rou,b sur son visage; la mère aussi pleurait; setll1e l'enfant restait c<alme. -Et lui, se leva·n t et prenarut sa fille dans ses !bras·: • Pauvre martyre, dit-in, tu ferais toujours ainsi! • - Oui, père, jusqu'à œ q11.e je sois mor1e ou que vous sOyez CODIVCl'lti. 1 - \Ma foi!Œe, je .ne ferai pluSI plellrer kl mè" re, et il tint parol!e.

Une petiife fille de onze ans avait souvent e01fendu pleure:r \S·a mère et elle rougissait de honte quand, presque tous nes soirs, son père rentrait ivre. QueiJ.ques jours après sa première -communion, l'enfall!t résoJ.u.t la conversion de son père. Dès ~e lendemain, ,a u repas de midi, le seuil ~·ui .réunisSJait Oa famille, l'enfant accep-

Un nouveau type de dirigea!ble anglais est eu con&truction. S'il donne satisfaction l'An· gleterre tiendra le premier rang dans l'aéronautique . Ce qui di!i.léreociera cet ~ppareil des autres ce sera la disposition des caibines qui .ne seront pas suspendues . ILe pilote prendra

U• bon patrona•e Ll existe en [talie un paxti n·a tional des paysans qui a son orgauiSration autonome ses r~résenlants et ses journaux délenda~t une ipoilitique protectriJce des droits et des intérêts des masses agricoles. Son organe he'bdomadaire, • TeTra nosra • , annonce que ce parti went de choisir officieLlement cam. me patron saint François d'Assise. C'est la première fois en Itaaie, et sans doute en bien d'autres pays, que des hommes organisés en parti p01li1ique se mettent ·omidelllernent sous la protedJon d'un saint .

Le malgre du vendredi Beaucoup de catholiques. pratiquants hésiten t à s'imposer, pendant leurs déplace. fTlents, ·l 'ohligaiion (lu maigre, de vendredi et les jours de Quatre-Temps, M. l'al:fué Beth· léem, plus oourageux, a tenté une ·féconde expérience . N'ayan~ pas trouvé en wagon· restauran t de menu suivant s.a conscience i:l a écrit à 1la Compagnie des wagons-lits.' Le "<lhef de l'eJaj)loirtation lui a répondu que l~s agents 'de la Cmqpagnie avaient reçu les itoslructüons uti~es pour servir des repas n:aig.res aux personnes qui en ionif ~a demande . - Je puis, ajoutait-il, vous donner l'aswra-nce que, pour le Gll!rème proch-ain, un avi•s coo.c ernant les repas maigres sera insé· ré sur les cartes-menus de nos wagons-res· tau.rants. C'est engageant. Dommage que ·les voya· ges soient si cher! ~

i On a prétendu que ae jeu .venai•t des Ara· !bes et que les ES!pagnols le leur avaient em· .pr·Uilllé. Toutefois, on sait désonnais de la-

. On connaît de nombreux jeux :de cartes 'peints à Qa main !par des artistes de renom. tes tfipes des rois, , des dames et ·des 'Va lets varient 'beaucoup wivant les pays.

Le pain-durable On Oit dans la , Gazette de tLausanne" qu' .un ouvrier boulanger, !M. Jean Matti, à :Pully, vient de trou'Ver le procédé pour conserver le pain ,pendMI.t un temps prolongé. ·Les tlpé.riences fuites par Ue Laboratoire cantonal ont permis de conser-ver du pain pendant 10 mois; cette durée pourrait êrtre gaorantie pour 2 ans au minimum. Ces essais ont été fairls â l'étuve et à rune température coostan· le de 400 C 1Cette Kl.écouverte est irutéresSa.nte pour l'armée où Oe pain conservé IPll1' ce moyen remplacera lll'Vantageusemen1 le bisouit mili· laire. 'L'in ven.teur a dépOISé le procédé sous le nom de • !Mdtipan • et a offert son pro~\.tit à la Confédération.

Nouveau tvpe de dirigeable


~6

place dans un poste all'lénaré à l'avant du dirigeable. Les cabines des passagers seront logées dans la partie jusql!-'à présent inutilisée qui se trouve en-dessous des réservoirs à gaz. Le nouveau dirigable sera plus rapide et consommera moins que ceux qui existent. Sa construction pourra être terminée en mars 1926.

Une légende peraane Un shah de .jadis pria un jour le granù vizir de dresser la liste de ~ous les imbéciles du royaume. ILe grand vizir s'inclina; un mois après, il se présenta 'devant son souverain, un gros regiSitre à la main: - Voilà la liste que vous m'avez demandée, sire, fit-il en se prosternant. ILe shah l'ouvrit et sursaufu.. - Quelle est cette plaisanterie, tit-i! Tu as eu l'audace de placer mon nom en tête ... - Oui, sire, fit le grand vizir en s'inclina·nt. - ·E t pourquoi? - !Parce que Votre Majesté a récemment prêté plu&ieurs œn:taines de mille francs à des gens qui ne les lui ren'<lront .jamais ... - Et s'ils les rœdaient cependant! · Alors, sà-e, j'enlèverais votre nom et je mettrais les leur il votre place ...

Les dix commandements~de l'émigrant On lit dans le ,1Bult!et!n consulaire'' de

Berne. 1. Avant de te résoudre à émigrer, mûris .ta décisiotli en n'oubliant .pas que tu devras presque tollljours renoncer ,à tes habifuljes et changer complètement ta manière de vivre. 2. Entoure~toi de tou s les rense'gnements poss·ibles sur le ,pays où tu désires te rendre et sur ses habilants. Assure-toi que tu pourras y frou.ver une occupation et y .faire ton chemin. En conséquence, ne manque pas .de t'adresser à toutes les autorités compétentes (OE!ice :fédéral de lëm:gration, !I'eprésentants de la Suisse à l'étranger, soc'étés s ui sêes de secours, etc.). 3. Apprends d'aiVance la langue du pays da.us ~equel tu veux ·fe ren!dTe.

4 Ne le liglll·e vas .que tu trouveras dt l'or sur les chemins, mais attends-loi, au contraire, 'à devoir soutenir une lut-fe achar. née. 5. D:s-toi bien. que tU trou'Veras surtout à l'i ntérieur du pays des conditions d'exis!e11• ce b:en différentes de celles auxquelles tu es habitué. 6. Si tu n'as pas la volonté inébran able de travaHler, si tu redoutes les déceptions ou si fu crains les privat:ons, ne par3 p38 , 7. Si fu ne veux pas tomber dès ton amvée à la cha11ge !de tes CO!nliPatriotes, ne pars pas demuni de tout argent. 8..Présente-toi, dès ton arrivée, à la léga· t·on ou au consulat de Suisse le plus .pro. che et fais-loi immatriculer dans ses registres. Tu trouveras auprès d'eux aide et con· seil 9. Ne tïmagiue pas tout savoir dès fon arnv~, mais acc~te avec reconnaissante ~es conseils que l'on te donnera. Sois poli et conŒorme-toi aux coutumes du pays. Ne t'occupe pas de politique. 10. Lors':Jue tu te seras créé une situation daos le pays qui fa donné l'hospifalïé, prouve-lui · ta reconnaissance en J'aimanl. N'oublie cependant jamais que tu es Suisse [lè.ve tes en:fants 'clans les traditions su:sses ct f,ais honneur là ta patrie.

Pour le règne de I'Anlêcltrlsl Sommes-nous arrivés aux temps de l'An· téch:rist? [.es indices ne manquent pas. Le retour d~s Jui~s à Jérusalem en est un des plus graves. En voici un autre. On sait G·ue les Soviets sont à la merci des ·juifs. Eh bien! Jes Soviets rêvent de conquérir le mon· de. C'est vers Ja Chine en proie à l'anarchie qu'Hs portent en ce moment leurs efforts. 25 bateaux de guerre russes partent pour I'Extreme-Orient, et une forte armée rouge ose concentre en Sibérie. Quant la Chine sera holchevisée complètement, toute l'Asie suivra et l'Europe verra fondre sur elle les armées jaunes. ILa Russie et Ja Chine, n'est· ce pas l'wlliance de Gog et die Magog an· noncée pour les demiers temps?

Supplément au ,JVo 5·6 de,!, &cole'' 19~6

--

------- --

Autour du Tabernacle = =

Jésus ! qu'est-ce aut1·e chose qu'un n?us che1·chant, un Dieu se ta,mluwzsant avec nous, un Dieu bt·û/nnt d'amou?· pow· nous, un Dieu se donnant a. n~us tout entie1· et qui, se donnant aznst pleinement, ne veut que notes powr toute récompense. Bossuet. Dt.e~

Jacques lut le papier avec intérêt. Eh hien! lu i dit sa femme, que contienf ce peti t hi~let? Une invitation pour la Missiou. Tu sa vais? - Si je sa vais: j'en proli lcrai. Et foi au~­ s i, j'es,père? 1 Elle Iixait SOit mari cu prououçaut cc~ 1 paroles d'un air décidé qui demandait uuc réponse ll!tfi1,nta ti ve. Jacques regarda sa femme . Il 1vit cc qu' eJ.~e voulait. - Oui, di t-il, il faudra bien . 1 Pour ce soi:r, on s'en tint la. :Le lendemain à l'atelier: Eh ! dis donc, Trimard, as-tu vu le papier du ouré? - Et vous? - Tiens, cette question? Mais toul le monde! - Alors je l'ai reçu aussi moi, fit TriBiard,. Et après? 1 ~ Après? je .pense que tu n'iras pas per· dre lon temps dans ~es églises? - Ah! non alors .. . Trimard avait prononcé ces derniers mols presq.ue en rougissant.. . Il avait peur des moqueries de ses camarades, s'il consentait â faire sa mission . .. mais il avait aussi peuil' de sa femme ... Les camarades s'aper· çurent de sa gêne: - Cette té te! Trimard! Trimard qui n'avait pas l'âme d'un mar· tyr lâcha un gros juron, et riposta vivement: - Vous ne me connaissez donc pas, mil· le tonnerres! je suis u.n brave, moi, je n'ai pas peur des curés!. . . ce ne sont pas eux qui me feront trembler. - Bravo, Trimard! s'écrièrent les camarades . - D'aineurs, reprit l'Utl d'eux, c'est plus prudent de ne pas courir les églises; le pl· iron pourrait nous en vouloir, car ça 11'est

Jacques Trimard fait sa Mission ! En renfrant un soir de l'atelier, jacques J'ri111ard trouva chez lui un petit papier sous bande, portant bien lisilblement écrit son nom ~~ so11 adresse. JI le décacheta et lut. 19 mars 1925· • Monsieur e t cher Paroissien, Vous n'ignorez pas qu'une gratLde Missiolt doit s'ouvrir dans notre ville le 4me dimanche de Carême. Ellie sera prêohée par des orateurs ·éminents qui joignent au talent la pratique de toutes les vertus. • La Mission est un temps de grâce et de réconcili ation que Dieu vous offre généreusement . J'at le ferme espoir que vous tien· drez à en profiter, que vous prendrez part aux exercices, et que vous vous approcherez des Sacrements. Ce sera le meilleur moyen d'aUirer sur vous el votre famille )es bénédictions de Dieu pour la vie présente et pour la vie future. • Dans cet es,poir je vous invite très ins· lamment à toutes les c6rémonies qui se dérouleront dans nobre ~ise. Une place spé· dale sera réservée aux hommes qui, je l'es. père, accourront nombreux. • Veuillez agréer, cher Monsieur, l'assu· ranre de mon dévouement le meilleur.

• S. Chalard, curé.

-


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.