b6 plaœ dans -un poste aménagé à l'avant du dirigeable. ,J..es calbines des passagers seront lo~ dans Ja partie .jusqt!-'à présent inu·tillisée qui se trouve en-dessous des réservoirs à gaz. Le nouveau dirigeable sera plus rapide et consommera moins que ceux qui existent. Sa construction pourra être terminée en mars 1926.
Une légende pèrsane Un shah de .jadis pria un jour le grand vizir de dresser la liste de ~ous les imbéciles du royaume. Le grand vizir s'inclina; un mois après, H se présenta devan.t son souverain, un gros registre à la main: - Voilà la li·S·te qùe vous m'avez demandée, sire, .fit-il en se prosternant. ILe &haftt l'ouvrit et sursauta. - Quelle est cette plaisanterie, tit-il Tu as eu l'audace de placer mon nom en tête.. · - Oui, sire, fit le grand vizir en s'inclinant. - Et pourquoi? - tParœ que Votre ·M!ajes·té a récemment prêté plus·ieurs cen~aines de mille francs à des gens qui ne les lui rendront jamais ... - Ei s'ils les rendaienlt cependant! - Alors, sia'e, j'enlèverais votre nom et je mettrais les leur à votre place ...
Les dix commandements~de l'émigrant On lit dans le ,Bul\!eEn -consulaire'' de Berne. 1. Avant de te résoudre à émigrer, mûris .ta décision. en n'oubliant pas que ·tu devras presque tou:jours renoncer ,à tes habit~des et changer ·complètement ta manière de vivre. 2. Entoure-toi de tous les rense:gnements possibles sur le pays où tu dés ires te rendre et sur ses habitants. Assure-toi que tu pourras y trouver une occup1tion et y fa ire ton chemin. En conséquence, ne manque pas de t'adresser à .toutes les autorités c.omipé!entes (Ofifice ~édéral de l'ém:gration, représ·entants de ·l a Suisse à l'étranger, soc'étés .suis§es de secours, etc.). 3. Apprends d'aJVance la langue du pays dl3ns :lequel tu veux .(e re~dre.
4 Ne le figure iPas que ·tu trouveras de l'or sur les chemins, mais attends-loi, au contraire, à devoir soutenir une lutte achar. née. 5. D:s-toi bien que tU trouveras surtout à l'intérieur du pays des conP.itions d 'exis·!ence b:en di1lférentes de celles auxquelles tu es habitué. 6. Si tu n'as pas la volonté inélbran.able de travai lller, si tu redoutes les déceptions ou si tu crains les privaEons, ne pars Pls. 7. Si tu ne veux p1s tomber dès ton amvée à la oharge !de tes con,patrio.tes, ne pars pas démuni de tout argent. 8. :Prése•nte-toi, dès ton arrivée, à .Ja léga. !:on ou au consulat de Suisse Je plus .proche et fais-toi immatriculer dans ses registres. Tu trouveras auprès d'eux aide et conseil 9. Ne tïmagiue pas tout savoir dès ton arriv.!e, mais accepte avec reconnaissance les conseils que l'on te donnera . Sois poli et ·c cn[orme-toi aux coutumes d u pays . Ne t'occupe pas de poli tique. 10. Lorsque tu le seras créé uue situ.at,ou dans le pays qui fa donné l'hospitai:té, prouve-lui ·ta reconnaissance en l"aimanL N'oublie cepen.d ant jamais que tu es Suisse [lève tes eu:fanb; 'dans les traditions su:sses et fais honneur à ta patrie.
_!u!f!!ément au 3(o 5·6 de,,!' &cole" 1926 .. ------ ---
Autour du Tabernacle
:!ésus / qu'est-ce autre chose qu'un nous che?~chant, un Diete se faUne invitation .pour la Missi ou, Tu 11t~l1a~·zsant avec nous, un Dieu bt·û- sa vais ? lant d am?w· pow· nous' 1m Dieu se - Si je savais: J'eu pro'iiterai . Et loi ausdonnant a_n~us tout entie?' et qui, se ' s i, j'esuJère? donnant aznst pleinement, ne veut que Elle Iixa it oou mari Cil j)II'UliOHÇaul cc~ nous pozw toute récompense. Bossuet. 1 pamles d'un air décidé qui demandait uue D1~"!'
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Pour le règne de l'Antéchrist Sommes-nous arrivés aux temps de l'Antéchrist? JL es indices ne manquent pas. Le retour des J uits à Jérusalem en est un des plus graves. En voici un autre. On sait GUe les Soviets sont il la merci des ~uifs . Eh 'bien! les Soviets rêvent de conquérir le monde. C'est vers .la Chine en proie à l'anarchie qu'Hs portent en ce moment leurs eff.orts. 25 bateaux de guerre :russes partent pour l'Extrême-Orient, et une forte armée rouge .ge ·Concentre en Sibérie . Quant la Chine sera bolcbevisée complèrement, toute l'Asie suivra et l'EurQiPe verra fondre sur elle les armées jaunes. ILa Russie et Ja Chine, n'est· ce pas l'a!lianœ de Gog et ~ Magog annoncée pOILl' les derniers >temps?
Jacques lut le pa'Pier avec intérêt. - Ell 'bien! lui dit sa femme, que contient ce peht .'billlet?
Jacques Trimard fait sa Mission . Eu rentrant ttn soir de ratelier, jacques l f'llllarù trouva ('hez lui un petit pa,pier sOLIS bande, portant bien lisiblement écrit son nom cl sott adresse . Il le décacheta et lut. 19 mars 1925• MonsieUl· et cher Pal'oissierL, • Vous n'ignorez pas qu'une grande Mission doit s'ouvrir dans notre ville Je 4me di111anche de Carême. E!Oe sera prêchée par des orateurs éminents qui joignent au talent la pratiq.ue de toutes les vertus. • La Mission est un temps de grâce et de réconciliation que Dieu vous o!fre généreusement . J'a 1 le ferme eSIPOÎr que vous tiendrez à en profiter, que vous prendrez pari aux exerciœs, et que vou.s vous approcherez d~s Sacrements. Ce sera le "meiHeur mo· yen d' attirer sur vous et votre 5ami:Ue les bénédictions de Dieu pour la vie présente ef pour la vie future. ' Dans cet espoir je vous invite très inslamrnent à toutes les c6rémonies qui se dérouleront dans noM-e égllise. Une place spéciale sera réservée· aux hommes qui, je l'es. père, accourront nombreux. • Veuillez agréer, cher Monsieur, l'assurance de rn on dévouement ·le meilleur . • S. Chotard, curé-
réponse atfi1,mati ve. Jacques regarda sa lemme . Il rvil cc qu ' d!e voulait. - Oui, dit-il, il faudra :bien . Pour ce soir, on s'en tint la . 'Le lendemain à l'atelier: Eh! dis donc, Trimard, as-tu vu le papier du curé? - Et vous? - Tiens, celle question? Mais lout le monde! - Alo.rs je l'ai reçu aussi moi, fit Trin•ard. Et après? 1 ~ Après? je pense que tu n'iras pas per· dre ton temps dans ,les églises? - Ah! non alors .. . Trimard avait prononcé ces derniers mots presque en rougissant.. . Il avait peur des moqueries de ses camarades, s'il consentait à faire sa mission .. . mais il avait aussi peur de sa femme ... Les camarades s'aperçurent de sa g:êne: - Cette têfe! Trimard! Trimard qui n'aLVait pas l'âme d'un martyr lâcha un gros juron., el riposta vivement: - Vous ne me connaissez donc pas, mil le tonnerres! je suis un brave, moi., je n'ai pas .peur des cu.rés!... ce ne sont pas eux qui me feront trembler. - Bravo, Trimard! s'écrièrent les camarades . - D'aitleurs, reprit l'un d'eux, c'est plus prudent de ne pas courir les églises ; le patron !Pourrait nous en vouloir, car ça n'est
! ~
75 pas plus que cela dans ses idées . .. - Tu as raison, riposta Trimard, j'aime mieux de l'aLfg'lllentation que tout le resle! Justemen t le patron liQ)pai!'aissait au bout de l'ate1ier. Chacun était déjà au travail sans l~er les yeux, sans délier la langue. .Pendant qu'il se mettait à son chantier, Trimard, le • 'brave • se dit à part lui: - Tu parles d'une frousse qu'ils m'ont poussée... J'ai été ob'ligé de dire que je n'y mettrai pas les p ieds. . . Mais comment vais-je m'en tirer avec ma f~mme? ... Abasourdi par ce ,problème insoluble, Trimard restait immobile, rêveur, quand le patron s'a.pprocha. - Quoi donc, Trimard? on est malade? - Non, Monsieur ... mais c'est la mi .. . Il allait dire .la Mission. . . quand il eut peur. . . il se :ressaisit et reprit: - C'est ia migraine!. .. !Mais Je patron oon-tinuait déjà sa four· née . . .
•
Tout eu travaillant Tri.mard songeait: - Au dond si j'avais du courage je résisterais à ma femme, et je ferais comme ont dit les camarades ... ils ont raison . . . 'Déjà Trimard se voyait au confessionua!. .. - Ce n'est pas que je n'aurais pas de quoi lui dLre ... ah! pour ça il y a de la matière première... ce n'est pas non plus que je n'oserais pas 'lui dire, je raoon4e bien mes blagues aux ~mis, je ne su!s pas fier, moi ... mais c'est pour après CJue j'ai peur .. . Et Ja'OCJues pensait, se répétait: - Oui, c'est pour après. . . A..près ils se moqueront de moi, ici.. . ils vont me trai· fer de tous les noms . . . aurai-je le coura· ge? Soudain la pensée âe son enfance lui re· vint en tête: J'élais enfant de chœur âutrefois; quand M. le curé m'a envoyé en awrentissage, il m'a bien fait promet1re . . . et je n'ai pas tenu.
ILe travail allait 1entement, parce que les idées lui chantaien t dans la tête qui l'élour. dissaient. . . et les sentiments se succédaient dans son cœur. - Oui, je n'ai pas tenu, mais j'ai peur de lenir. Je suppose que j'aille me confesser . . . là, j'y suis. . . il me dira? il ne faut pas recommencer . Et il faudra que je réponde : • Non, je ne recottunencerai ;pas., Alors après ~~ faudra que je ne blasphème plus. . . que je ne dise plus de mal de la religion ... que je ne boive plus mon coup de tr~ . . . que je ne lise plus mon journal an· ticlérica.1, qui est bien menteur, mais bien rÏigOlo .. . que je ne !asse plus du tout com· me les autres.. . dame oui, c'est tout ça la religion.. . vrai , j'ai peur... jamais je n'aura>i le courage de vivre ainsi . . . jamais! •Et il ajoutait en guise de conclusion mo· raie: - On est honnête, ou on ne l'est pas. Fi bien! honnêtement, si je fais ma mission, il faut que je change ma vie ... or, je n'ai pas la !o.rce. . . donc honnêtement, loyalement r-aisonnablement, je ne ferai pas ma mis· sion . . . Toute la journée ce petit raisonnement lui ronronna dans la oerve11e. Le • brave • Trimard, le soir venu, avait ses convictions faites. Il se disait: - 1Atlends, ma fennne, tu vas voir un peu tout à 11heure! 1En ~uittant l'atelier, il serra ferme la main de ses camarades, maois si ferme que cela voulait dixe: - N'ayez pas peur. . . nous sommes d'ac· cord .. . je suis un !brave!
~ Au souper, il ne fut question- de rien. J.a dernière bouchée n'était pas aval~ que la iemme de Trimard dit: - Les enfants, apprêtez-vous. Et loi, Jacques, •oh ange de veston. - Pour aUer au se.rrnon, commencer la mission ...
Jacques était surpns à l'improviste ... il , - Mon vieux Trimard, il fau t sau.ver !on âme ... c'est <à ,prendre ou à laisser .. . Ton chercha un .pré lexie. - J'ai promis d'aller .. . àme, c'est tout ce que tu possèdes . .. car tu n'emporteras rien du tout avec fo i de l'au- Oui, tu m'as promis de vemr, hier soir, après la circul<1ire de M . le curé . tre côlé. . . les miUionnaires doivent laisse: leurs rentes it:iJbas . . . les députés eux,mê- C'est vrai , mais ... Il rencontra les yeux de sa femme qui é· mes lâchent leur mandat avant de partir ... laient impérieux . .. Nous n'aurons plus rien devant le bo!l - .. . Mais je pensais . .. Dieu, que notre âme .. . Ce serait une vi· - Si iu penses comme cela, le semton laine affaire de la perdre . . . Ne ie vois-tu pas, mon vieux Trima:rd, perdu pour i'étersera fini! dépêche-toi! - . .. Je pensais que les camarades von ! nité? . . . atl ors, pas de cela ... i l fa ut tra· vailler uon peu pour de l'autre côté . . . Asue voir!. . . 1 lu été bête?. .. ce que tu as gaspillé de ces Elle 'haussa les épaules: coups de maJ·teau. . . de ces ennuis de mé· -' S'ils te voient c'est qu'vls y ser on l. .. nage . . . if aurait suJ1i d'aimer Je hon Die u et s'ils n'y sont ,pas ils auronl g rand tort.. · de penser à lui. . . Et comme tu aura is é lé - Je n'y songeais pas ... je m'apprête. Et, pendant qu'il changeait de veston et plus heureux! . . . tirait son cbal}leau prqpre du fond de l'ar· moire, Jacques se disait. - Trimard, tu n'entends donc p as cc - Celte femme a lameusement raison . .. qll''on dit? elle veut mon bien .. . - Hein? . . . quoi?. . . fit Trimard qut - ·Partons, fit-elle . senlblait sortir d'un rêve . .. excusez, j'élais Toute la petite famiLle dégringola l'esca· à mon travail . . . lier. - Ou ailleurs . .. il y a donc de la broui l· ~ le dans ,[e ménage? Quelques minutes après, Jacques Trimard - Non, pas du tout .. . entra•it à ol'~lise . I l aiVait bien un peu peur - Allons, tu as perdu ta belle-mère? des camarades . . . du ,pa Iron . . . de sa fern· Vtai, tu es toul chose, on le parle el tu me.. . de lui-même .. . Il se demandait anne reponds pas . xieusement oe qui pourrait bien Œui arriEt les camarades de rire, en lançan t des ver... mais il se rassurait en disant: a1pos•l rophes à Tri·ma.rd d'un bout A l'au tre 'Eh bien! tant pis.. . Maintenant que j'y de l'a teH er. suis, j'y reste . . . advienne que pourra! Tout d'un coup, l'un d'eux, une espèce de ·Bièn content au fond, Jacques mêla sa pelite tête de fouine, s'écria d'un air ins,p t· (orle voix au chant des cantiques et joyeuré : sement se p~para â écouter le sermon ... · - Je devine, moi , les amis ... Trimard Il faut croire qu'un homme qui a enleu· a sûrement été à la mission! du un ser,mon n'est pas comme un autre, Trimard se redressa, et croisan t les bras: c.ar Trimard avait une allure qu.i ne lui é· Eh bien! après? est-ce que je ne su•s lait pas coutumière quand il revint le len· pas libre? dt'main matin à l'a,tellier. Trimard regardait Taupin... Il oherchait Il se mit ~ son établi d'un cœur qui ne dans sa tête une réponse, et il allait pa rJer lui était pas ordinaire et il entama la be· s0gne. Tout en rabotant, ajus•hant, il se di· c;t:and la [pOrte du bureau · s'ouvrit et le pa· Iron appuu,l . sa it:
76 Trimard rengaina son d·i scours et dans l'atelier s'étendit un silence respectueux ... De la porte du bureau, le palron fit un signe: - Trimard, venez me parler! Trimard blémit ... il déposa ses outils el obéit. .. :Quand il passa auprès de Taupin, il l'entendit qui murmurait. - Flambé, mon vieux! Quelques instants après, Trimard rentrait à l'a te'lier. - Eh bien? . .. Eh bien? Trimard calma vite leurs inquiétudes. - Le patron me prie de monter pour raiOCommoder un tiroir de commode dan$ son amwartement. Un peu d~us, el jaloux peut-être de voir Trimard préféré à eux, les c-amarades sc turent. Une minlllte après Jacques Trimard anné de ses outi.ls était en présence du meuble à réparer. La bonne lui eJilpliquait ce qui était arrivé: - Ce fuoir force deu>ui.s longtemps, di· sait-elle. Hier soir après dîner, Monsieur a voud.u chercher ses gants et un faux-col. Il tenait à se mettre propre pour aller à la Mission . . . et voi•Jà que Je malheureux tixoir ne voulait p1u-s s'ouvrir... je me faisais saigner les mains avec cette clef ... heureusement que Madame a eu l'idée d'ôter le tiroir d'en dessus, alors on a pu plonger dans celui<Ï. . . mais Monsieur a cru un instant qu'il aurait manqué la céré· mon.ie -.. Trimard regardait ila bonne avec des yeux êbahis: - Alors, le patron?. . . Mais je ne croyads (pas qu'il aurait ... - Moi, non plus, mais voilà. . . Sa fi.lle · Marguerite, vous savez la petite de huit ans, fait sa première communion ·le dimanChe de la Quasi,modo. Ble a deman.dé à son papa de l'accompagner. . . Il adore sa fille. Et qu.'a-t-i1I r<Spondu? - Tiens, c'é!ai~ clair: i-l lui a dit. • Ma
m~gnonne,
ton ip<liJ>a sera avec toi ce lOilr· l)jà. • Voi·Là ,pourquoi. . . Au lond, c'est un !brave homme ... Trimard avait, tout en cousant, extrait le fameux tiroir, et lui rabattait sa jacfs.nce à rbons coup& de rabot. - Alors, cotHinoua-t-il, le patron était a·u sermon h:ier soir? - Bien •sùr . .. et il vous y a vu . .. c'est pour cela que ce matin, qua11d il s'est ag1 cie faire monter un ouvrier, il a dit: Je vais p.reJ]dre Trimard, c'est un garçon sérieux .• Trimard se rengorgeait el se d·isait en hiÏ -même: - C'est le commenœment de la récompense... J'ai ra.ison de .penser à mon salut ... Tant pis pour ce que diront les au· tres. !Le hroir était reyaré . Trimard mit se~ outils en ordre el reprit le dtem·in de l'a le· lier, UoOtl sans dire à la bonne, d"un air qui vou lait eX~primer toute la joie de son âme, un grand: - Adieu, Mademo iscl:le .
~ Quand Trimaro rentra dans l'ale1ier, il était tr.ion~ant iLes autres •le regardaient plutôt étoanésTawpi.n lui munmura: - Tou a& de la chance! Tri-mard r~ndit avec une assurance qui tra hissait celte ,pensée cachée: - Tu n'avais qu'à faire comme moi ! El il se remit gaiement à sa t:âche, fredonnant un air joyeux. ~ ILe samedi matin, vei1le de la c dôlure • de la mi-ssion, Jacques se réveiLla perplexe- Mon vieux Tr~mard, se disait-il, voilà ~e jour: 'Venu oü ill :va ~-allo ir fQ!ire le plongeon•Eu se débar!bouitlant, il comptait les an· nées d'arriéré . - Huit ... dix ... douze . .. c'est juste ... dowze ans que je ne su·is pas entré dans oUII con[essionnal. . . oola va m':impressionner
'17 un peü toul de même- . . mais je ne reculejacques fur tiré de s.a rêverie par une rai pas· · . apostrQPite v~branle de sa femme: Il relevait fièremen-t la tête et se regar- Dors-~u? .. . Ton café reU-oidit. dait dans le miroir écorné pendu à un clou Trimard, sursautant, retomba da-ns ia ré:Jle long du vooet et qllli lui servait à se ra· Iité . ser; i·l prenait des airs conquérants pour se - Je m'ha~bilifais, baJibutia-t-il. donner de l'assurance. Ginq minutes ejprès, il était sur le chemin - Au fond, ajoutait-iŒ, j'en sorlirai bien de fa !elier. content. . . je serai bien content. . . oui, bien Ile long de la rue, Trimard. avait repris content . . . je serai en règle . .. en paix .. . ses rél!lexions. je n'aurai plus ce poids que je !raine ... . - JI n'y a qu'•une chose qui m'ennuie sou1venl je me prend:s à avoir peur de la dans toute cette amiaire, c'est l'attitude de mort. rien d'étonnant si la mort m'await sur· Taupin .. . ~uis l'histoire de la commode, pris sulbitemen>t... ma is maintenant elle il me regarde noir el ne me dit plus rien . . . pourra venir, je serai garé .. . Autreliois, i1 bb.guait sur la religion .. . MainID'a·van.ce, dans l'âme de Trimard, courait tenant, il se tait... Il a l'air de m'~pier ... comme un frisson d'aJ,Jégresse ... d'examiner ce que je fais . .. Je ne comprends - Je ne sais pa,s·, dit-il, s·i je me tron~. pas . . . ça m'agace. mais il n'y aura pas eu dans ma vie beauTrimard, très ennuyé de la conduite de cou.p de jours comparalble51 à celui-ci! Taupin, craignait qu'i·l lui survint de3 eniLa toile((e !rainait, parce que Trimard rênuis: \llssait au "liett de se h.àter comme à son ha· - Ce garçon-~Jà peu-l me jouer un tour... bif·ude. dire d11. mal de moi. . . me desser-vir auprès - Il me serrfule, pen-sait-il, que je serai du palrrut . . . me gâcher de l'ouvrage ... que comme ces bra.ves gens dont parilait le mis- sais-je? swnnaire l'autre soir, qui pleuraient de joie •L'idée de Taupin jetait un vrai nuage sur a,près avoir reçu l'aibsol.uftioJl· . . Ah! les imla joie in-Lime que Tr1mard éprouvait à ta l>éci:les, ceux qui disent que la confession pensée de ren !·rer e11 grâice avec Dieu. est une in'Venlion de& curés! Elle est divi· - Ah! certea, je ne reoulerai pas ... non, ne!_. . . c'est délcidé- .. ·mala Tai.JUlin n'a pas besoin •Et il se riulétait: de savoir que je uis à conJesse ... il faut - Oui, divine, divine ... d'aho.rd les curés même qLt'\1 n'en sa.che rien.,. . et il n'en n'auraient pas été assez sots pour inventer saura rien. . . je vois comment m'y -prendre. ces con.iessions qui Jes accalblent de besoTrimard awrochait de J'atelier ... Mais. gne sans· a.ucun proiit temporel. . . ni assez avant rreme d'y enlier, il avair arrêté sa dépuissants pour amener les gens ma>lgré eu:< cision. Bile était ha!bile: il accon~lir cet.e ,pénible covvée. . . ni assez - Je ne vais pas faire la sottise de me persêvé.ran•ts pour la faire durer vingt siè< conliesser à rna paroisse, se disait-i l, au su cles . .. ni assez habiles pour empêcher les et a·u v.u de tout le monde. . . Je prends le chercheurs de décoi.Wrir l'inventeur de la s.utram après so~.~jpe.r, je m'en vais làperdterie. . . c'est entendu, la confession a b:;s à Chantenay où ill y a aussi :la misI])Ollof aufeu.r Jésus-Christ... Il savai~ que sion. . . Je me range devant le confessionnal nous aurions besoin de déverser le tr~· où il fait le p1•us noir. . . Je rentre chez .plein de nos cœurs et d'être assurés du par- moi. . . el personne, pas même Taupin. qui don. . . Alors il a imaginé ce merveiHeux me guette, ne saura ce qui est arrùvé ... moyen .. . que je vais employer ce soir . . . !Radieux comme un astre, Trimard re~-
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78 son bourgeron, et sans avoir peur, il serrai la main à TatJ;j>iD qui, comme ~ui , allait se mettre au trruvail: Bonjour, Taupin! Bon~ our, TTimard! Ça va? Toujou.rs un ,peu ... Trimard ajoutait à part lui: - Cause, mon vieux, je serai aUJssi malin que toi ... tu n'auras pas le plaisir d'en rire, ca,r cela te passera sous le nez. ILe soir, Trimard exécuta son plan à la Jellre. A 8 h. il s'enïournait dalllS un trrumway, e• vingt minutes après il pénétrait dans l'égli!>e de Chantenay . Il "avis·a un confessionnal devant lequel i•l se rangea. Tout était .pour le mieux; ~1 faisait à peine clair dans l'endroit où j,l se tenait ... d'ailleurs pour ce quartier i'l était un inconnu. On eût dit que la .Providence .J'avait allle(lé par la main - car le Père auquel il s'adressa ru! la bon té même. . . Bien courageusement le brave ouvrier s'a~usa de ses fautes; le conJes.se.ur fut ex;œssivement paternel . .. Trimard .promiti fidélité à, Dieu . . . et quelques instants après il entendit la paroLe divine: Je t'albsous .. . Un• torrent de bonheur inondai! son âme.. . H é~t~. i't désormais. ct/accord s ur tous Les ,roints avec sa ·femme et ses enfants . .. Il .,vait le bon Dieu ruvec lui, et· le ciel en perspcdive comme récompense de ses épreuves.· . Sorti du confessionnal, il se jeta à genoux wr un prie-Dieu et ,là H disait: - Merci, mon Dieu, merci - . . Foi de 1 rima rd, je serai fLdèle. . . vous verrez si Trimard a une parole ... Puis il se leva ,pour rentrer chez lui, heureux comme un roi ... Comme Trimard arrwai'l au bénitier, descfndant de la nef de gauche, un homme y arrivait en même terqps des-cendant de la nef de droite . Trimard n'y prêta pas grande attention . li so rtit. Par politesse, il lait
hnt la rporle du Ülltnbour pour l'homme qui ie suivait. •En se retournant, i·l regarda machinalement. La lumière éclairait les fi~u· res .. . Trimard eut un cri: - Taupin! 1L'a utre s ursoa ula . - Tr.innard ! - Toi ici? s'écria Ja~ques . - Et toi? s'écria Taupin. Les deux hommes, après un moment d'hé· sitation, sc donnèrent une vigou,reuse poignée de main . Dis-moi, demanda Tau,pin intrigué, pourquoi viens-tu à confesse à Chantenay... Tu connais quelqu'un? - Personne. - Alors? . . . - A!lors? . . . Voi.Ja de mystère: j'avais peur de toi et je me suis dit: il ne viendra ras me chercher là .. . Depuis huit jours, tu avais l'air sournois .. . tu ne disai s plus rien . . . - Parce que ça me travaillait là-dedans, aussi moi. . . Ton exet~ple, Trimar,d, m'avait ravivé les sentÎII11ents . . . - Et toi, reprit Trimard, tu connais quelqu'un ici? TaUJPin rouzit un peu . - Oh! non .. . - Alo•s? -· Alors?. . . c'est bien simple . . . j'avais peur que tu te moques de moi ... Ils partirent lous deu x d'un grand édal de rire: - On n'inventerait pas des cou.ps pareils! dit 'fa.ujpÎin . - Ce que j'étais bête s'exclama Tr•mard. - Et moi donc! slécria Tau.pin . Tous deux sautèrent dans le tramway . {Go
Le lendemain malin, au premier rang de~ hommes de la paroisse s'a.vançan•t à la sainle Ta,ilJle, on apercevait, 31près leur patron. Trimard et Ta14Pin. Et si quelqu'un lliVait pu dlénétrer dans ces cœurs d'hommes récon ciliés, il e(lt con·
te~é avec ra~isserrtent le bonheur ressenti par ces âmes s i~les et droites .
-o-
- Je monte ! .. . - Vous n'aurez qu~ entrer.· ., il n'y a plus de serrure ... Ce {jue je Hs.'
L'orage qni monte ~
Je viens, cofW sur coup, de vivre deux impressions qui valent tous les articles du monde. Un vieil a.mi à moi, fin, délicat, artiste, bon jusqu~ la faiblesse, était de retour chez lui, 31Près ,quelques vacanœs, certes bien gagnées. n habite, pas loin de chez moi, un appartement qui est son seul luxe - pas celui des nouveaux riches, mais celui d'un es" pr.it très cultivé et pour lequel la beauté est une seconde religion. Chez lui, partout, les yeux se posent sur une bel!le dhose. Sa bibliothèque surtout est prenante, avec ses livres dhoisis, ses volu· mes i'Jilu.strés, ses hommages td'auteurs . · · Sans compter maints bilbelots qui sourient et amusent entre les choses ~ves .
.a Cet ami, je suis allé le saluer, hier, jour de sa rentrée à Paris. J'ai tro11vé ses braves concierges dans une exaHation insoli!e. Dès· qu'ils m'aperçu· rent, its s'écrièrent: - Vmts ne savez pa·s ce qui est arrivé à M. D .. . ? Non! . .. Dites vite!. .. Tout son 31Rpartement esi .cambr•olé... Ganlbriolé? . . . M. D ... est arrivé ce matin, toul seul, lai ssa~lt encme Madame à la campagne a• vec les domestiq11es. Il a voulu ouvrir, mais inwo~ble!. . . la l'orle résistait! Nous avons couru chercher un serrurier qui a lorcé la serrure et fait sauter la targette, laquelle avait été poussée de l'intérieur. Alors, quel s,pecta.ole! ... - 1M. D ., . est en haut . .. ? - Oui.
Ne soyez j.11rnais oambriolé !. ·. Oll~ pa.s tant pour l'argent, car
ie
s~
se que vous. êtes assez averti pour n'en ja· mais conserver ohez vous. :M'ais pour tout le reste .·., fPOUT .les choses saintes .. . , fPOUT les sou.veni.rs sacrés que vous ne regardez <J.Ue le soir, quand le recueillement descend sur la terre. ·· , pour les meuble~ chers .. . , .pou.r tout ce qut fut le cadre aimé où s'écoula toute une vie . . . , tp our ce qu'on appelle si justement le cchez soi .•
•
je tro~tvai mon ami, aSS<is sur une malle, la tête dans les maiM- - . 11 p leurait . .. O'•un ges1e, il me montra ce qui avait été son foyer. Tout y gisait dans un ineJqprimable désordre. . . armoires éventrées, tiroirs for· cés tableaux crevés . . . le tout jeté à terre, ' . fendus, renversés . . . , tlits ouverts, sOliiiii1lers p!aoa.rds d~otiiCés . . . , tout le linge dispersé, piétiué . . . ·Par ci, .par là, des bouts de cigarettes in· diquant la .sérénité des cm1brioleurs .. Sur la cheminée, des bouteitles de vin à demi vidées. 'Mais le !bouquet, c'était la saille à manger, où les rbandits avaienl •fa•t leurs ordures... sur la talble! Ils lais.saient ainsi leur signature. · ·
o!êt - Par où ont-i,ls passé . . . ? demandai-je à mon ami gui loge au troisième ·· ., ta mai· son est• tou1jours •fermée .. . - Mais, par •la rue! ... Ils sont anontés par Ira gouttière s•ur le balt~n·. · I.ls ont 1 coHé, pour empêcher le lbru1t, Uil JOur,nal au carreau, avant de le casser. . . Le pot de
so colle est encore •là •.. A ce moment, enl·rèrent deux inspecteurs de la Sûreté, belles figures énergiques d'anciens soldats ... l'ls ~egardèren1 quelques instants et l'un d'eux elit : La série <eontinuel: .. Et comme mon regard interrogeait . . . - 11 y a des cambriolages semblables à celUi-ci un peu pllll'tout ... - El il y en aura de plus en plus ! ..... ajouta l'autre. - El pourquoi . . . ? - Ob! c'est très simple... Nous risquons notre peau tous les jours pour ar· rêler les .plus sinistres bandits ... Nous ,Jes arrêtons ... .Et, quelques mois . .. , parfois même quel~ues semaines après, nous le3 rencontrons, en toute liberté, <lan·s la rue... Moi personnellement, j'en ai croi·sé uu qui a !bien oherdhé là me suriner a y a deiu mois ... - Alors . .. , quand tous les autres vont revenir! ... conclut son camarade. Les in!iPOCteurs prirent quelques empreintes digita1es, sa:luèreut... Et nous reslâlllt:> seuls, mon ami et moi, dans la dévastation de l'a.ppa.rtement prOifané. ~
Une lheull'e après, je revins, moi aussi, vers mon ég,lise. El comme, pensif, tout émotionné de ce que je venais de voir, je pénétrais dans nos longs couloirs, faperçus, assi·se s ur une ·chai se, une pauvre Sœur garde-malade, qui pleurai~ à chaudes larmes. Je m'aa>prochai d'ellie, car je Ja connaissa is bien, la petite religieuse, elle, et sa communauté d'anges de Ja charité .. . - Eh !bien! ma Sœur, qu'y a-t-il done ... Vous avez de •la peine? ... Elle se dress-a, toute bQ'Ulleversée ... Oh! . . . Monsieur le curé ... Dites? .. . le commis.saire de police! . . . ? ...
81 - JI est dhez nous! ... en train de cher. cher! ... en tr-ain d'enquêter! .. . Oh! ..... c'est a~5reux ...
*
Je ne sais si ~e me s.uis bien ~rimé? ... Mais, je vous ré!pète: j'ai rarement eu, dllls ma, vie de prêtre et de Français, uu choc d' impressions aussi douloureuses ... ·~I:BR!RE
il.'ER.M!ITE.
-G-
Un brave petit montagnard ~HIISTŒ~E Vi.ElCUE)
Je gravissais) un jour, à quelques kilomè. tres de la ville de Cauterets, la pente ~ abrupte ~ui monte du pont d'E&paene au lac de Gauhe. Chemin faisant, je rencontrai un petit montagnalfd cha:rgé de provisions pour l'hôtellerie du la•c. Nous engageâmes conversation; au lb out d'un insto.nt, nous étions une paire d'a.mis. Quel âge as-tu, mon petit homme? Onze ans, \Monsieur. Alors, tu !feras la Première Communiolli l'an prochain?, - Je l'ai faite! - Cette année? - Non, il y a deux ans; j'avais neu[ ans! - Pourquoi J'as-tu ~aite si jeune? - _1Chez nous, !Monsieur, ~~ n'y a pas d'~· ge fixé ; on fait sa Première Communion quand on est assez -savant; il y en a quï ne la Iout pas avant quatorze ans. - A quel âge as-tu donc commencé à aUer au catéclùsme? - A six ans; j'y suis allé tous les jours pendant trois ans. - •M es colllJliments, mon garçon! Savais· tu lon catéahisme? - la première Iois je ne le EUS• pas beau. coup parce que j'avais un peu peur; je m'étais placé, sans m'en douter, dans le banc des fainéants; niais je n1y suis pas rest6
tougtemps . Quand M. fe cure a vu que je savais bien, il me donna une bonne place. A quel âge savais-tu ta prière? - Je la savais tout entière à cinq ans, exc~té les litanies du Saint Nom de Jésus et de la Sainte Vierge; mais je les ai bien vi te awris-es! - Qui donc t'a enseigné ta prière avant de venir au catéchisme? - C'est ma grande sœur. Et puis, nous fai sons la prière tous ensemble; depuis que notre pauvre père est mort, c'est notre mère qui la récite et nous répondons . . . C'est auSISi ma g.r.ande sœur qui m'a appris l'Hisloire Sainte, le soir, à la veiilée, pendant l'h iver. - Tu as plusieul'S freres ou sœurs? - Pas autant qu'avant, Monsieur! L'an dernier, mon frère ainé est mort d.'accident dans la mine, mou second frère l'a rempla· cé dans. son travail; j'avais aussi une ptite sœur; à l'âge de trois ans, la pauvre, elle est partie pour le paradis. - Tu travailles pour l'bôtellerie qui est 1.\·haut? - Ou.i, Monsieur, j'y suis en location IJlOur guatre mois; il faut bien gagner un peu d'argen! pou.r la maison. - Mais, d'ici, il ne t'est pas f&dle d'al· · le.r à la Messe. C'est tout un voyage? .:... Oui, et ça me [ail du dmgr1n; je ne puis descendre à Cauterets tous les huit jours; mais j'y vais te>us le9 qLLinze jours; c'est dall's les conditions. iLes dimanches où je n'ai pa.s la Mess-e, je la rempJa.ce en :ré· cilant un OhQjpelet tout entie.r. ...., Tu as un chapelet? - Oh! oui, tous les jours c j'en enfile un petit bout ~, car je n'ai pas beaucoup de te1J1>s. J'ai aussi apporté de chez nous mon catéchisme, et, presque tous .les jours, j'en reli s quelques pages pour ne pas l'oublier; je ne voudrai·s pas, savez·vous, être :refusé, au moi s de novembre, •pour la Confirmation! ...
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Brave petit mou1agoatd, me dis-je en l'écoutant! Sans doute, de rudes labeurs l'attendent dans la vie. :Mais c'est un brave cœur, il a puisé dans sa famille des principes de foi et de piété qui seront la sanctiiicalion de son travail, la consolation de ses peines, Je sa'lut de s-on âme ... Ah! si nos ramilles savaient ce qu'elles perdent, à quels malheurs elles s'eX>posent, de queHts énergies et de quelles joies elles privenl leurs enfants, en n~li~t au foyer J'éducation chrétienne! ... .. O. Illuillier.
Les fausses maximes sur la famille
Il faut que jeunesse se passe C'es.t une maxime qui .a cours dans le monde. On la trouve même âans des bouches qui , au premier abord, devraient prése-nter plus de sérieux. Si, par cette ~ression • il Taut que jeuPesse se pa•sse. , on entendait proclamer cette vérité que la jeunesse, comme !oules choses, a une fin et même une fin rll!ptde, ou ne fera it que constater ['évrdence. Tl y a longtemps que le poète a écrit ce vers à la ,fo is très juste et très beau: •tL'âge insensible lllent nous conduit à la mort ». ·Mais, ,précisément, ce n'es t pas celte I'Cn· sée mora'l isatriœ de la brièveté de la jeu· nes•se qu'en tendent évoquer nos donneurs de provelibes mondai•ns. Généralement, ils n 'a iment pas penser à la •raJpidité de la vie (ia rce qu'elle évoque comme corolla,îre logique la venue prochaine de la mort. • IJ faut que jeunesse se passe~. dans le langaoge très courant, trQp courant même, cela veut dire qu'on considère comme nor· malles les foau.tes de la .dh,air quand elles sont commises par un jeune homme. 'L'empire de cette fausse maxime est s1
82 grand qu'ou eufeud parfois dans le mondes des liOnimes, et même, hélas! des Iemmes, eJ4.Poser tranqui1lemenl qu'ils ne vou· draient pas marier leur lille à quetqu'un que l"eJqpérienœ n'aurait . pas as.s.agi. La fo!ie :tin.si serait la IIJ1ère de la .sagesse! ·Il faut que les jeunes catholiques aient le coUirage de relever vertement cette théorie fausse, d'atbord parce qu'ellie est une injure, et ensuite parce qu'elle esl une bêtise. Une injure, parce que, grâce à Dieu, il y a des jeunes homnnes dhastes, el il y en a de !Plus en plus au dur et à mesure que, dans les g1·andes Ecoles, se dévelqppent la pratique religieuse et l'li>Sage de la Communion fréquente. Il est passé Je temps où Renan écrivait: c C'est inutile de se dooner tant de mal ,pour n'arriver ,qu'à changer d'erreur. Amusons-nous puisqll>e nou.s avons vingt ans. • La loi a de nouveaLL engendré la pureté. .Le P. Olivaint, qui connaissait bien les jeunes gens, s'élevait déjà avec indignation contre cet axiome .posé contre la possibilité de letLC vertu. « ÜJL suwose, écrivait-il, que Je désordre est inévitable, fatal dans les premières aunées de la vie. Mais, au contraire, que de vertus d1ez plusieurs! Que d'écialantes protestations contre œ!ie injure gra1uite! même chez ceux qui tot11bent, la conscience rappelle, ave<: la loi de Dieu, fa possibilité de l'accomjplir. En vain les lèvres disent: cIl i:lut .. . , ou bien • Je ne puis pas. • La raison réclame; Phomme est libre; le jeune homme est lilbre ; il peut, il doit vouloir. Ne niez pas la liberté, la liberté du bien, d~ la vertu. • On swppose que le mal est tellement invétéré dans la jeunesse que Dieu même u'y peut rien. Quoi 1 les sacrements seraient sans efliicacité; la grâce une chimère, la Sain· te Vie.rge impuissante! • Et l'énergique Jés·uite, professeur d'héroïsme jusqu'en son prqpre martyre, concluait: • La sainteté n'es·! pas le priYilège des
faibles et des lâches; elle .ne suppose pa~ Ill• sa11g :~~ppauvri; elle ex;ige des cœll>fs d~ héros . • 1Les jeunes ca·lholiques metlront donc leur honneur à faire menlir le dicton qui Ieit clans leur vie deux part.s, l'une pour le plai· sir coupa1ble, l'autre .pour le sérieux fami· liai. C'est d"aii[)eurs cett~ duaolité successive dans une seule vie qui montre combien hu· mainoo:ent et moralement, ceHe maxime • il ~.aut que jeunes.se se iPa'sse • est fausse jus· qu'à la ilêlise. Humainement, à qui donc dera-t-on croire que le vi·œ pratiqué dans la jeunesse ne 1aisse prus trop aou~eDt des tra.çes gui au· ront leur répercussion terrible sur la fa. 'ITii1le et son avenir? iLes gens du ,monde, qui e'en vont répétant, en dOdelinant la tête,' gu'il faut que jeu. nesse se passe, feraient bien de méditer ces paroles du très remarquable .rapport que M. le Dr Pastoou, chef de clinique de la •Faculté de médecine de Paris, a préseuté !Gut dernièl'ement au Congrès national de la na !-ali té, à StrasbOlllfi: • Plus et mieux que personne, le médecin sait à quel point non seulement les habitudes nées d'une mora'le relâchée ou complai· sante, mais encore les ~autes rares ou ex· ceptionuelles, sont grosses des conséquen· ces les plus graves, qui se répercuteront sur tout le reste de la vie. Que de mé!lages sans enJants, que Ide •foyers déserts, que de ber· œau.x vides, gue de famil'les désunies, dis· jointes, disloquées par suite de l'absence de ce bien inoomparatt.e el délicieux qu'est l'enfant! Que d'existences gâchées pour prix d'une ·• erreur dite de jeunesse •, gue !'«vis précieux d'un médecin aurait su écarter du ohemin d"un jeune homme. •Le Dr Pa,steau cite des staüstiques médi· ~ales véritablement eTfrayaniC6 sur les con· séquences, au point de vue de la natalifé, que peuvent entraîner les suites morbides du .vice. Ce n'est pas la jeunesse seulemtnl
88 quL passe, c'est la race, hélas! qui s'éteint· Moralement, peut-on SLIIPPoser, à moins u'une véri·tatble conversiou, qu'un jeune hom· Jlle qui a eu une jeunesse dissipée et vicieuse va devenir brusquement un père de ram~hle irréprochable, - plus parlait même qu'un jeune hQffime qui aura toujours été vertueux? La vie ne se ferme pas comme un Jivre dont on tourne la dernière .page: le passé y a sur l'avenir une véritable emprise; les passions slJil'exdtées refusent de s'éteindre; l'imagina·t ion .réve iHe le spectacle des lautes; les hwitll>des enveloppent l'homme toul entier. Saint Augustin, qui avait connu ces conséquences d'une jeunesse livrée à tous les l'ellis de la passion, e.xu>lique dans ses • Confessions » combien il est di!tlicife d'échapper à ces liens de l'accoutumance. c Je soupira is, écrit-il, enohainé non par h main d'autrui, mais par ma propre volonté. Moo pouvoir était garotté par l'ennemi. L'habi· tude à laquelle on ne résiste pas., devient une sorte de nécessité! Et ce! autre grand ps-ychologue des pas.. sions, Dante, a une descr1ption saisissaute. de la trans.!ormation que lait sub1r à une âme de jeune ho111111e la fréquentation des compagnies vicieuses. Il nous montre le damné eoJacé par un serJpent immonde: • JaO'a1s lierre, continue-t-il, ne serra si étroitement un arbre •· Pour un saint Augustin, dont l'éner&ie merveilleuse a tranSI[ormé ·la vie, que de VoltaiTes ont continué jusque daus la vieillesse les indignes rictus de leur jeunesse. Ne croyez donc point, jeunes hommes, «ux qui vous disent. • 11 faut que jeunesse sc passe. • Il est !bien à craindre que .ce~ mauva is conseillers n'aient par trop la1sse passer la leur! En réa'lité, la jeunese se relit: i11Hmement à la maturité, SUII'tout en cette question des mœu.rs. La dlasteté, a dit encore très justemen~ le Dr Pasteau, est le résultat • d'une méthode d'existence • Pour votre honneulf, .pour le bonlheur de vot·re la-
mi.Ue, jeunes geus, ne gaspillez pas voltt! jeunesse, mais disciplinez-la. HIBNRY REiVImDY. -0-
Fensées Notre pauvre monde, si sécularisé qu'il soit, tient encore delbout par la force des priiU:i:pes que dix-neu5s sièdles de christianisme ont mêlés à son sang, et les croyants, les alh.ées, les impies de toute sorte, viovent protégés par l'ombre de la religion qu'ils R. P . Pasca1l· nient et qu'ils insullen1.
t t t
Rien n'est plus dangereux qu'un bon consei~ accotJ1Pagné d'un mauvais. exelll>le. -Or-
Les oiseaux et l'agriculture L'oiseau n'a pas été uniquement créé ,pour égayer de ses chants la nature, il a une mission bien autrement importante à remplir. Il est l'auxiliaire vigi•lant, infatigable de l'agrîcudteur, qui toujours ne le paie ,pas de retour, tant est grande l'inwrévoyat~ce humaine. Sans l'oiseau, aucune agriculture ne serait possible; en détruisant les insectes et les petits rongeurs, il lait un travail que des millions de mains d'hommes ne feraient pas de moitié aussi bien et aussi complèlement. Qui, par exemple, hor,s le petit oiseau, pourrait guetter et saisir le dltanrançon, long de 5 millimètres quand, au miHeu d'une ohalllP de blé, il s'awrête à déposer ses œufs dans les grains en formation? Aussi n'est-ce .pas sans raison qu'on a surnommé l'oiseau illsectivore c l'ange de l'épi de bl6 », de ce bel ~i de blé qui nous donne le pain quot idien. Chaque végétal nourrit au moins six es· pèces d'insectes, ce qui fait, en adoptant le calcul qui po.rte le nombre des espèces v~ gétales à 120.000, qu'il peut bien y avoJ1 sur la suriace de la terre de 7 l 800.000 eSipèœs d'insectes. Par contre, on é'va•l ue à
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84 330 environ les espèces d'oiseaux qui .poo· dent dans notre pays. Mais toutes ne sont UJas élgalemenl uhles à l'agricuLture; il y en a nî!ême, dans le nombre, qui lui font beau· cou!P de mal, non pas directement, en atta· quant les récoltes, mais Indirectement en détrui sant beaucowp d'oiseaux chasseurs d'insectes. Presque tous les oiseaux de proie diurnes sont, pour cette .raison, des êtres ~lfaisants, tels sont, entre aulreS, le faucon, le hObereau, l'émeril.Jon, la cressere1le, l'~ier, le milan, l'autour, le bu· zard. Seules méritent qu'on fasse une except ion honorruble en leur faveur la buse carnmune et la buse hond:rée, dont chaque individu dévore annueLlement près de 6000 souris. Parmi les oiseaux de proie nocturnes, le grand-duc est véritalblement seul à redoute r . Quant à la chouette, au ,hibou, au .seops, à l'effraie, etc., que l'ignorance poursuit sot· tement cGmme oiseaux de mauvais augure, le cultiwateur devrait les b6nir car, mille fois mieux que les chats, ils poursuivent les rats et les souris dans les granges et les greniers et, dans les champs, its détruisent d'innombralbles quantités de <.11mpagnols, de mulots, de loirs et de lérots. Notons encore que, dans la saison des hannetons, toutes les eSI]lèœs en font leur principale nour.ri· t ure et qu'en,f in seules, avec l'engoulevent, elles peuvent faire la chasse aux papillons nocturnes et aux insectes crépusculaires. 1La pie, le geai et La corneille noire sont généra11ement cons.idérés, et souvent avec .raison, comme nuisibles et c~ndant il faut ins:c.rire à i'adif de la pie qu'elle chasse' vi· goureusement les larves qu'elle va chercher jusque dans ia laine des moutons et sur le dos des vaches. Le corl>eau non ,plus ne mérite pas tout Je mal qu'on en dit, c'est un grand destructeur de !ombriœ, de larves, surtout de vers blancs. ,!Ja corneiUe mante· lée ou meunière, le &eux ou corneille mois· sonneuse, le choucas ou petife corneille des clochers sont aussi des oiseaux ~inemment utiles. Il en est de mêime de la corneille
bleue, qui se plaît sur fes tas de gerbes au moment de la moisson et se nourrit uniquement de gros insectes et de sauterelles. Parmi les oiseaux des autres familles, l'a· louette, le moineau, le bruant, la mésange. le friquet, le pinson la linotte, le bouvreuil le Jociot, le trurin, le chardonneret, le ver: dier, le sansonnet, etc., sont l double alimentation, granivores et insectivores, nuisilbles oous le premier rapport, ufirles sous Je second. Mais tout comiPfe bit, la somme des aNantages J'enworte s11r celle des incon'V'énients. D'aiJ,Ieurs i1s font surtout une grande consommation de ~ruits sauvages et de graines de i]>lantes inutiles, ,panfois même nuisilbles à nos cultures. Un de ces oiseaux SUSipOCts, le moi~au, notre vulgaire pier· rot, le plus mal iamé de tous et qu'on regarde généralement comme un effronté pi!. lard, a été réhabi·lité et on l"a r~lé lià oi on l'avait jadis traqué et même mis sa tête à prix, comme en Hong,rie, en Prusse, dana le pll(YS de Bade et dans plusieurs parties de l'A.11gleterre. Les fPÎgeons eux-mêmes, aussi bien les sauvages que les domes.tiques. uous rendent d'incontestalbles services, car s'ils ne détruisent pas d'insectes et s'ils font queilque donll11a.ge au temps des Slemailles, ils consomment, pend,ant le reste de l'année, les graines de la nielle, du bleuet, de la ves· ce sauvage, plantes très nuisibles aux récol· tes, et s·u.rtout celles de l'érule, qui sont v~ néneuses et que les aut!Ces granwores ne a>ewvent manger Îf11PlLtlément. Ces oiseaux dont nous venons de donner ner l'énumération forcément incomplète nous .font payer un peu leurs services. Au con· traire, ceux qui sont exclusivement insecti· vores nous les rendent gratuitement, tels sont les grimperea ux, les pics, les hirondel· les, les ,pouiUots, les culs-d>Jancs, les grives, les traquets, les bergeronnettes, les :hoche· queues, les- rossignols, !es roitelets, les cou· cous qui notamment détruisent les cheniiies velues que les autres oiseal.llX n'osent atta· quer, les :irog]lo,djytes, les engoulevent·&, leS
rouges...gorges, elc. L'homme, en recon naissance du bien qu'il t il reçoi-t, aurait dû prendre les oiseaux ~ous sa protection spécirule. toin de là, ~·esl lui, c'est I'ag.riculteur très solliVent qui cs! leur ennemi le jplus hnpitoyable. On ne saurait se laire une idée de la quantité de ;,etits oiseaux - c'est par centaines de mi~ le - qui se détruit .ohaque année et par sut· le de& monceaux de blé, de ~Iruils et de piè· ces i:le vin dont notre réootte annuelle est diminuée. Nos campagnes se d~u,plent d'oi· sea·ux, le mai est grand; un jour, qui n'est peut-être pas loin, il sera sans remède.
:MAROEiL f'RA:NOE. --4}--
Variétés La , musique" des poteaux On croit généralement que les bruits é· 11is par les !ils télégraphiques aériens sont dis à J'action du vent, qui tera•t vi!brer ses fils comme ceux d'une ha.!'pe. Or, on peut remarquer que le bruit persiste même pen· danl les journées les plus caJmes el les plus aœablantes de l'été. On a dit aussi que c'é· laient les variations de température qui fai· saient chanter les {ils, tantôt sur le mode grave, tantôt sur le mode aig.u. Cette e-xplitation ne peut être admise car, pour pro· dtii:re de pareilles diitérences de ton, H fau· drait, l'eJQpérienœ l'a démontré, des écarts de température considérables et comme on n'en constate ja·mais. Une nouvelle hypo· (hèse a été lancée par un professeur améri'œin. Il prétend que la chanson des fils est liée aux va riatioltS barométriques . Si elle es~ gyave, dit-il, le temps changera dans deux jours; si el'le est aiguë, il peut changer en ouelques heures. A en croire ce savant, les vibrations de~ fi.ls leur seraient tran&nises par les poteaux, qui, eux-mêmes, les reœ· vraient du sol, elles seraient la répercussion des mouvemeuts de la terre, que les
sismogral)lhes enregistrent au moment des vuiation5 prochaines dans l'état de l'al· rr-osphère. Ce serait un moyen de connaître Jes variations du temps si l'hytpothèse est exacte. Les plantes-baromètres Un savant tchéco-slovaque, M. le proies· seur Nowak, qu.i a son laboratoire près de llon'dres, a démontré qu'une plante indigè· ne des Anti.Jles et qui se rencontre surtout dans l'ile de Cuba est douée d'une sensibi· ·l.ité si parbite qu;elle annonce, à qui sait l'dhserver les tenlJ!êtes, les ouragans et mê· ' . . a1>e les tremblements de terre plusteurs Jours ou plusieurs semaines avant la :produ~ion de ces phénomènes! Cette plante apparhenl là. la fa1111iUe des sensitives légumineuses propres à l' Amérique tropie<l'le. En aoüt 1923, par un communiqué qu'il adressa le 12 de ce mois à plusieurs jour· naux londoniens M. Nowak annonça que ses plantes faisaient prévoir par leurs mouve· m(;nts désordonnés qu'un violent mouvement de l'écorce terrestre se produirait dans un délai de quinze à vingt jours en une région située dans le Nord de l'océan Ptcifique. A la date prévue, dans les premiera jours de septenlbre, l'ardhÏ[lel japonais, situé el:fec· tivemen t dans cette région, était en effet ra· vagé par le cataclysme que 'l'on sait et qui coûl.a Ja vie à 1 lh mitlion d'êtres humains. 1Le docteur Nowak a publié pendant plu· sieurs années un bulletin météorologique qui prédisait le temps quatre jours à. l'a· vance pour toute la région des iles bntanniques, et l'on a pu vérifier, aftirm~-t-on à !Londres, l'exactitude de ses pronost•cs. Une dr61e de lacture Voici une vieHle bcture ,peu ordinairi! qu'un menu.isier adressa jadis à une petite !commune. Le slo/le et l'o.rthographe en ont été soig neusement respectés. Note JPOUr la Comicion de !'~ole el Con· ceilde communaJl réuni ensend>le qui m'ont
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86 dJt de latre les travaux qui s.uit: !Préparé les ca<JheHes pour les pommes de terre sous le régent Fr. 1.50 ~fait à la même cave un trou pour voir clair " 1.40 r·ait un pandar pour les fruits en
1-70
S3jpiO
Arrangé les agré pour monter en !haut dessus !Remis une planche en bois neuf à Ja bonne maiMn {'ait une chaise pour le régent qui tourne \Réipa.ré les jalousies de la ré/gente •Re!blandhi le tableau noir Arrangé les boitons pour la femme du régent Mis des vitres en ver pour 3 fenêtres qui était cassé Changé le couvert du lbureau du Conceille qui était pourri Mis des bOutons à la poulaillère à La régente qui laissait sortir les pouqes
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2.30
"
1.20
5.4.80 " -.70 "
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1.20 1.40
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"
-.90
-.30
en tout " 24.frans, bien compté. Remarquez que celte addition, • bien \coiiTIIptée •, est fausse! Emploi thérapeutique du lait 'Le lait 18. été utillisé! de tous temps en méà~cine pour le traitement d'un grand nolllbre de ma.ladies. •Le :régime lacté eXiCilusif convient tout d'abord dans ·l'ulcère sitT~J)le de ·l 'estomac compliqué d'hémo.r11hagie. 1Le ·!·a il, dans ce cas, a Ides .avantagEs considér-albles; il séjourne peu de temps dans l'es·fornac, !laisse cet organe au repos et dilue Je su-c gastrique qui est trop acide. ·Potu les mêmes raisons, Je lait peul-être momentanément pre~crit dans les gastrites et dans certaines dyspepsies. L'expérience .a ,prouvé, par conlre, que le régime laclé était conlre-indiqué dans la pilupa.rl des eulérites, el s.urtoul -claus l'e~tlé-
rite muro-membra-neuse, adlfection dans la. quelle Ile bou illon de crégUlllles et les fari nes a·Jimentaires sout mieux supportées. [..e lait est un a liment presque indispensable pour le traitement des néphrites aigues et -des néphrite& ch·roniques compliquées d'urémie. Les a:nciens ·médecins considéraient que, dans ce cas, iU fadlait l(}roonner le régime lacté absolu, ne tenir compte ni de 1a répugnance ni des idées des malades. • ILe lai! ou •la mort" avaient-iLs cou-tume de '<li-re. De nos jours, les médeci.ns -sont moins sévères, et ·Les al-buminuriques sont so'urnis à un régime ,Jacté .mitigé, c'est-·à -dire, composé de lait et d'autres substances teLles que brines alimentaires, ftéglllmeS 'he.r.bacés, tf.ruils •cuits.
ILe sel, .pa.r contre, e51t maintenant défendu, et l'on lrouve même en vente dans quelques phanmades du -lait déoh•loruré (sans sel). I.e r~os et Je régime lacté coJWiennen\ .eu.core dans certaines cardiqpatlties, dans quelques fo.rmes de dialbète, et enfin dans la pl-upart des ma.ladies i-n:fectieuses, toul particulièrement tla•n!S fièvre typhoïde, la scarilatin.e et ~es ictères inlfeclieux.
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Statistiques sur la vie des hommea C'est un jeu ot1 l'on peut excel-ler wuvenl en n'ayant pour toute science que la connaissaoce des qualre .règles. Voici des exemples: Un -homme qui fume quotidiennement son paquet de scader-!Q)li, aura brûlé en 50 ans 360,000 -cigarettes. A ce moment, en a-dmet· tant que 20 cigarettes donnent un mèlre cube de fwmée, ~~ en a produit 18,000 mètres ~ubes, soit de quoi gonfler un ba.llon dirigea'IJie de grande dimension. D'autre part, 360,000 cigarettes représentant 9000 fr., notre homme, s'il n'eût pa·s fumé, auaait, avec cette somme, pu s'acheter une 1111aison Ide •ca.t~agne. Mai-s, ma·1heureu.sement, tous ceux qui ne
•tu~nent
pas, ne mettent pas pour cela 9000 fr. de côté· VoÎ!Ci plus ~ort: Un homme qui fait une marche de 5 ~m par jour, totalise là 65 a>IIS, 118,625 km. soif près de 3 fois le tou.r de la terre. n a p1acé une jambe devant l'aulre 182.500 f01s, et usé 200 paires de chaussures. En.fin, un mécanicien qui réaJlise par 24 h. un parcours de 400 ~m. en compte 9,358,828 à 65 ans. Il a'lJJrait pu, à 4 il'eprises, atteindre la !un~ et en revenir. •Mais l'homme n'accomplit pas tant de ~m. tO'lJJI d'une trai•fe . IU lui .faut dormir. Or l'homme dort en moyenne 8 heures par joL•.r; c'est le tiers de sa vie qu'~! consacre au sommeil. A 60 ans, il a donc dormi 20 9115!
Anglicanisme et catholicisme· 1Les Anglicans ont de plus en plus tendance à imiter les cérémonies catholiques· C'est ainsi que la confession elle-même est pratiquée par vingt pour cent des églises aoglicanes de Londres tandis que la céléb.ration des grand'messes devient un fait ordinaire dans un n~re toujours croissant d'églises. Il n'est pas douteux que cetle ~ccentuahon du mouvement vers les enseig~nements et les pratigues catholiques. accroi~se encore le nombre des conversions au ca1holioisme . A quoi peuvent servir les fourmis ·11 ne s'agit pas ici des loufes petites four, mis de nos régions, qui seraient lrDIP faibles pour rendre le service qu'on attend d'elles , il fau t a'Voir recours à certaines espèces du Brésil, de l'A!lgérie ou à d'autres insectes enco.re mal déterminés de )3ulgarie ou de Serbie. Snwosez que vous vous êtes blessé d'uue manière assez sérieuse ou qu'un chirurgien a eu la curiosité de regarder ce qui se passa it à l'in1érieur de votre organisline: il faut re!feruner la plaie. Pou.r .cela, on rapproche les lèvres de la blessme; puis, pour
les maintenir en pla<:e, on s'empare de fourmis à grosse tête et on tes awroche de ta ~ente à recoudre; aussitôt elles referment leurs mandibules en les enfonçant de toutes leurs loroes: c'est justement ce qu'on v<YUlait, ee pour qu'elles ne ohangent pas d'idée, 011 leur ooupe Je COiipS et on laisse }a ~te en pla.ce, qui fait Wl! exœllent point de wture . Ar-~ex:. stWt à huit fourmis , on peul se faire passer pour très habile chirurgien.
Alllrmatlon Un p.rêtre passaH d~os la rue lorsque une filllette l'albo.rde et ' lui deman!de u ne image. - Je veux bien le la donner, di t le prêtre, mais il faut que tu la .g agnes. Combien y-a-t-il de dieux? Un seul, répond la petite ti.Ue. - Prouve le moi. - Mais puisque le Bon Dieu est partout, oit mettrait-on le se:cond? Le nègre dètlant Un IPatuvre nègre, à bout de ressources, remet à son pasteur une eniVelop.pe portant cette adreSse: • Au bon Dieu au Ciel •. Intrigué, le past~r ouvre le p)i et découvre ce billlet: « Bon Dieu, envoyez, s'i't vous plait, 50 dolLar:; à un ,pauvre nègre. • Touché par tant de naïveté, Je pasteur décida di! souna;ger misère du pauvre diable, el, de la pa.rf du bon Dieu, il lui re· met 20 doiLlars . iLe lendemain, le pa-steur reçoit un nouveau p li adressé au :bon Dieu, el, en l'ouvrant, i~ lit: • Bon Dieu, si vous envoyez encore 50 dollars au pauvre nègre, envoyez les dire<:· tement et ne vous fiez pas au pasteur. •
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L'Académie française nettoie le vocabulaire par le vide !Pris d'un zèle exterminateur et iorts de -leur immortalité qui les met à l'abri des reIPrésailles les académiciens assas.sinent les ' - . mots à coups de grattoir. Si ce pettt 1eu
88 contwue, à la publication du dictionnaire, le peuple français s'exprimera par onomalqpées. Tant qu 'il ne s 'est agi que d'abstractions, nous n'avQils réagi que par esprit gavroohc. Mais au cours d'w1e récente séance, ks maîtres uous ont atteints dans nos plus chères réalités. S'attaquant aux termes d'origine, ils ont daigné consacrer le • malvoisie • et le • falerne •, gloire des restaurants italiens, en souvetür sans doute d'Horace et de quelques autres francs buveurs classiques. !Mais ils ont cassé à tour de bras les bonnes vieilles bouteilles de la cave française. En vertu du dernier ukase de cet ostracisme linguistique, le • bordeaux • et le •bourgogne. ont vécu. Seul, le • champagne • a été épar.gné. Parce qu'il est un symbole de l'esprit de chez nous, pétillant et mousseux? Parœ qu'il nait dans une contrée d'héroïsme dont le ciel pur et lumineux est lui-même le plus SIPirituel qui soit? Détron"'ez-vous! Le terme n'a lrouvé grâce auprès de ces- aimables ba11bares que parœ qu'il qualifie les breuvages ChampagniséS, plus ou moins légitimement gazeux. Et dire qu'on s'est battu pour empêcher de bana'liser ce mot-là, et que Je législateur est intervenu pour interdire qu'on le galvaude! IL'Irurrlble • camembert • , sur un coin de table, a subi, lui aussi, les derniers outrages. Et, comme il fallait lui adJoindre une vidime de marque, les immortels ont. ··· · renversé le • ca1pitole •. •Puis.se ce massacre un peu vain ne point vouer ses i-llustres auteurs aux déboires de la roche Tarpéienne!
Les Moustiques La saison des moustiques va bientôt commencer. or, les moustiques oonstituent un danger certain. Le Docteur français Plicque a écrit que sans avoir la llravité des maladies inoculées par les moustiques dans tes régions tropicales, nos moustiques suffisent
Supplément au :ho 1·1 de ,l' &cole" à caus er beaucoup de .ravages. Chez l'adul· te s'abservent des névralgies, des entérites, des eugorfZements de la rate et du foie, dts albutninuries. Ohez l'enlfant se voient des anémie.s graves avec goniUement de la rate et des ganglions lymphatiques. ILe docteur croit avec !MetclmikoU, Guellit, fressin~r Jalbouley et d'autres que le canœr peut être . propa·g é par les mousliques , car le eanJCer est tbien plus fréquent dans les vallées basses et humides que sur les !Plateaux élevés et secs, bien ,p lus frê· queut à la caiTI!Pagne qu'à la viHe, et sa ir~ quence augmente et ma;nche de pair avec la puUulation croissante des moustiques. Il faut donc lutter énergiquement contre les moustiques et faire le nécessaire pour combattre ces attfreuses bestioles. On ne sait trop quoi employer contre les odieuses piqûres de moustiques , inconvénient iuséparalble de l'été et des H~eries en torét. certains ont essayé avec su.ocès d'un mélange d'ammoniaque caustique 5 gram· mes; collodion, acide sal)'ICiiique, 10 centi· grammes. ·M ettre une goutte de cette solution sur chaque piqûre dans le plus brel dé'Ja\.
Un ~omme- qui a vu Napoléon Parlant ces jours pasSJés à la Société ro· yale de . Géoga-aiPhie à Londres, M. Phi~by qui. représente la société en Transjordanie a dit avoir fait connaissance dans œ pays d'un certain Hajj-Tahir, âgé de 140 ans, et qui se(ait sans doute le seul homme vivant de nos jours qui se rappeme avoir vu Na· poléon Ier. Né à la Mecque, Haji-Tahir !ut emmené en Syl'Ïe ,par ses parents à l'âge de 13 ans, eu 1799, a•lors que le futur Ëmpereur s'Y irouvail en quaJi·t'é de générad Bonaparte!
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Où t'or et l'tNg~nJ habitent le cœur, YoôJ espêrd{Ace et d1TtiNr sont à /:(l pOr~e. (\ProvePbe danois) .
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t'Eucharistie complément de la Rédemption
~a nt-Jésus,
dans la vie oaehée de rien n'émerge.
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Le curé d'Ars est pareil Aa>r ès les touchantes têtes de la naissance C'est J'humble, l'efta:cé, presque l'en'oui. cl de l'enttance de Jés us, a.près la douloureu· dans un de ces quelconques petits vilta~s ,e , maine Sainte, la glorieuse Résurrection. entre Lyon et Bou.rg, en dehors des voies Ïa ma jestueuse Ascension, l'e nthousiaste Pende communication. ted>le, après une wlenneUe action de grâ· JI n'était ni orateur, ni k.rivain , ni reres aux trois personnes divines. dont la se!11t!ant. A cause de sa !aib1esse et de la perc..nde a acconw1i la Rédemption. a cc~pt~ te de ses dents, on pouvait à peine l'en~n par la première et vividiée IPar la troisième, dre , surtout vers la fin de sa vie. i'Eg!lise clôt 1a série des grands m!)'stères Et le reste était à l'aovenant. pu un magnifique hommage ~ l'Euchar~s JI mettait surtout sou cœur au confessiontie. Pourquoi? parce que ce mtracle de l·anal, où ir! resta seize· heures par iour pentnour d·iNin complète admirablement la mis- l dant 30 ans. Et c'était le principal. On le sion du Sauveur. i •}"\.ussi ' c-'est a:vec une profonde g ratitude 1 vit bien aux résultats extr<tordinaire" 'lu'il y obtint. cl un ardent amour que nOlis célébrons tous lrs ~ns la Fêfe"Dieu. Otaque parole du bré- 1 viaire et dë la mess.e de ce jour est un chant Car il y a ici-bas des êtres eXQUis qui snnt ''~ d o ration d'adion de grâces. de supprtca- ' u ' • t tout simplement des êtres de 11\·hauf. lion et de r~paration envers la toute puts· Q uelrle que soit la riohesse ou la pauvret~ smce ct la générosité diNines. du costume .. . la beauté ou la 1aideur physicue. . . la science ou l'ignorance. il semble Clll;en leur parlant ou même simplement en les llpprochant, on soit immédiatement en _ _x contact a'Yec leur âme, et que cette âmr est Redressez-vous , curés de campagne ·· ·· · · tcute bai,g née de surnaturel , toute ruisselan· Aujour d'hui, vous êtes à l'honneur · vous atc de vie intérieure. Avec ces âmes--1~. le raisonnement. le•; vez un patron! Il a été ~ong à venir, comme si, même au preuvi'S. les objections ne comptent plu~ c~1 ciel, il n'a!Vait pls le temp; de s'occuper du lon sent qu'filles . lv.oien/t • · . . et qu'elle<: a>mvre lui-même . . . Songez que l'a·b bé Viartn'ont pas plus: à nous prouver If' ney (Jean-Baptiste) arrivait à Ars il y a surnaturel. que nous à proulVer aux aveoplus de cent ans, exadement en 1818. Qlles l'existence de la lumière. Mais enfin, le voici aujourd'hui cauonisé. "' C'est la grande et doUice supêriorité des Le curé d 'Ars a,pp:utient à la catégorie âmes c0ntemplatives sur les âmes raisontles saints déconcertants. neuses. L'esprit n'est pas en déroute devant un C'est le (!Tand C01.li[) d'aile du cœur qui. si saint PauŒ, un saint Augustin , un saint Thosou•vent, déconœrte l'esprit des sages. mas, un saint Ignace et tant d'autres. Te1 pr~iesseur archidécoré et archiplem Humainement. ils sont déjà des • as •. d'orgueil. se vantait, J'autre jour. de sa pe· Mais essarez de comprendre le ray1 un, · tite salle de conférence pleine d'auditeurs. ment mondial d' une petite Thérèse de i F.u· Et je songe qu'en une année, par dmgence,
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Le curé ·d'Ars