Supplément No 05 1918

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Supplément du JVo 5 de ,f &cole, (1918)

76 contre lequel nous les voyons touJjours prendre très à l'avance des mesures de protection. Cela va même plus loin que je ne •le supposais, car tout récemment, une simple .petite alouette m'a montré qu'elle aussi en savait long. Cette genti'He oiselette est née à la fin de mai dernier, eUe ne doit donc pas a·v oir une g.rande expérience de Ia vie et, en outre, el1e n'a pas eu d'occasions fréque.ates de l'atttu~ rir, car eUe a été prise au nid a~ec ses kois sœurs par un mawvais gamement de gam1n qui les a vendues à un de mes amis. Elles ont été élevées chez lui avec tous les :soins possibles, mais une seule a pu Sll!f.l'.POrter cette existence enfermée et vivre encore aujourd'hui. Elle s'est adaptée connne il but à ces conditions d'eristence si différente.s de celles qu 'elle etlt trouvées aux champs; la ca.ge d"a:borti ·lui a suffi, puis on l'a laissée courir un peu dans l'appartement, puis, comme elle n·aJvait •jamais manifesté aucune sau.vagerie, aU'cun désir de se saruNer, on 1ui a permis des prommades au jardin après toutefois ·a voir pris •la pénible précaution de rogner les plumes de ses ahles. Elle vit donc a:vec la famiiJie, gaie, tranquille, sans jlllnlais auwne préoccupation. Or, le mardi 4 décembre dernier ~ dès les sept !heures du maün, ·L'on s''aperçu! qu'il• se jpa·ssait en elle quelque chose de nouveau. Visiblement elle émit agitée, .foum~ntée , ne tenan1 pas en place, courant par la maison, par le dartiin en bisant des efforts dêse~I!Jérés pour prendre son voL avec ses pauvres ailes écourtées, qui ne lui penmefta1ent pas de s 'élever seulement à b hauteur du mur. De plus, on le ·c onstata vite, c'était tOtJ1iours dans la même direction qu'elle cherchait à fuir, droit au sud; cela dura toute la iournée; le soir venu, on réussit à la prendre et à l'enfermer dans sa cage. ·Elle ne s'y tint :pas tranquille et y vdleta ~usqu'à ce que, tombant de fatigue. el le se blottit dans un coin et s'y endormit vers dix !heures. ·Pout"quoi, mais pour·q uoi cetie si nouvelle et si étrange attitude? •Le •lendemain on eut la clef du mys>lre: le thermomètre tomba à près de 8 degrés au-dessous de zéro;· ce fut la pre1

mière journée du ·vrai froid d'hiver. C'est œla que le petit oiseau aiVait senti, deviné, et c'est pour cela qû·il dterohait si obstinément à émi. grer au ,p ays du soleil exilé, comme lllvaient fait ses congénères, dès le milieu de septem. bre. Qu·i de nos savants eût pressenti cela? CUNISSET-CARNOT.

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Variétés L'IMM'ORT AU11E DE L'AME Une démonstration assez originale el très 1raPfPanle de l'immortalité de 'l'âme: Un IVieil et excellent maître d'école d'autrelois avait soin de pro!iter de toutes les oecasions pour prémunir ses chers élèlves contre les doctrines matérialistes. Tirant un jour sa grosse montre, il la tplaçait sur sa main, puis il appelait autour de lui ses bambins: - Qu'est-ce qu'elle ~ait, mes amis, celte montre? - Elle Œait tic-tac, dit le ,premier. _ Elle fait tic-tac, dit le second. Et ainsi de suite pour le troisième; ce n'était pas malin. Après ces préliminaires, notre bon mai· tre délache ·le moUJvement de 1a :boîte, et, tenant chaque ob\jet dans chaque •main, i4 nous dit: ·' - . Ecoutez la boîte! -Ecowte.z le mouvement! du côté de la boîte, silence; du· côté du mouvement tic-tac toujours. Ce n'était pas malin no~ plus. ~ rLeque1 des deux, nous dit-il, est la montre? - C'est ce qui fait tic-tac . .+ pondîmes-nous, en •l 'indiquant du doigt. . . - ·E h bien mes chers enfants, repr•l-11, vous le voyez, ia montre marche même quan~ il lui manque s'on envelOjppe; il en est ainst de ·l'âme, même quand elle est sépar~ du corps. Elle lui surV'i·t en le quittant, ma1s sa vie nous est cachée parce que le co!'lps (J\D est comme son • cadran, n'est plus uni l elle pour nous la • montrer • · ·Cette explication fit rayonner tous nos petits visages; nous autres, mioches, nous avions co~ris ~~. immortalité de !'âll14! • à l'aide de cette iugénieuse démonstration.

Sur l'autre front 1> Sous ce titre, qui évoque immédiatement souffrances engendrées par le fléau actuel . d de ta guerre mondiale, ·il est queslton u gros effort accompli par l'apostolat catholique dans les régions ~oi:ntaines de 'l 'Orient hindou. Dans ces parages asiatiques ·comme dans les tranchées, on se sacri'iie, on souffre, on tombe et J'on meurt. [.es combattants sont des prêtres el des religieuses, qui lu-Ment contre •le paganisme; les armes sont ,Ja croix douloureuse et .t ous les moyens qu'elle suggère; l'ennemi à cottmattre, c'est l'erreur sous tou.tes ses formes, Je ma.hométisme le bouddisme, el toutes leurs ramifications innombra!bles: 'les secteurs son.! étendus, bien que le Père Rossillon nous invite à vis iter en son agréable compagnie les seules contrées de Nagpore et de Vizigapatam. 1e5

Rien de p lus instructif que tes divers renseignements que Tërudit auteur nous donne dans son captivant OUIVrage. L'lude est le pays des enfants. Les pau· vres comme lee riches tiennent à honneur ·à en avoir beaucoup: une riohe couronne d'enfants es.t une précieuse bénédiction, dont ils se servent pour prouver Jeur honnêteté. • J'ai dix, quinze, vingt enfants, disen1-ils; Dieu m'en aurait-ir donné autan.t si ~e n'étais pas w1 honnête 'homme? Les méchants n'ont pas de postérité, vous Je sayez bien. • Malheureusement, parmi 'les dix ou douze millions d'enfants qui, chaque année, font leur entrée dans les paillottes indiennes, la moitié sont emportés par la mort. Mor.talité effrayante, due en partie aux épidémies et aux ~ièvres ma.li· goes, en partie au manque presque total d'hygiène, en partie enlfi.n â la trop grande jeun~sse des mères. A douze ans, la jeune fille indienne es.t mariée, et ses..premiers enfants 1 ) • SUR VAUTRE FRONT •, par le P . RossiLlon. - Un vol. gr. in-12. - Prix: 3 fr. 50. - Impr. S. Augustin, SI-Maurice .

sont destinés à .perdre la vie après l'avoir reçue. IM algré les mesures .prises !Par le go11ver· nement anglais ~es nouveau-nés continuent à mourir et les jeunes mères à pleurer. D'ailleurs ces dernières sont à plaindre à d'autres poinis de vue. Ici :plus qu'aiLleurs, la malédiction proiérée au ,Pa·radis terrestre pèse lourdement SW" elles; 'le paganisme les a ravalées' à un rang d 'êtres inférieurs, condam·nées à un travail opitüâtre, accompli dans un silen.ce douloureux, et, ett retour des nom· breux se!lVices qu'e11es rendent, elles ne reçoi,vent que peu ou ,point de témoignages d'amour et de reconnaissance. La vie pour ces malheureuses n'est qu'une longue souiirance, don( 'la malignité :perverse grlllve sur ltur figure amaigrie le stigmate mauifeste de la mé•Jancolie, de 1Ia rés-ignation stoïque et de 1a tristesse incurable. Dur à l'égard de sa compagne, PHindou est, en géné:r<tÏ, un égoïste heureux de sa supé'riorirfé. Ses nombreux défauts se remarquent jusque dans .s a démarche et la manière dont il s 'haibil'le. Sur le •q uai d'une grande gare, c'est un grouiUernent d'hommes aux pieds nus, aux membres cerclés de bracelets, aux fi,gures bronzées, vêtu.s à moitié de pa· gues et coiffés de ·t·urbans multicolores. L'habit varie cependant .suivant les castes. L'exiguïté et la malpropreté désignent les rangs inférieurs: I[X)Ur turban, un haillon sordide autour des tempes; autour des reins, trois ·pieds de cotonnade graisseuse et empoissée, Je reste du co!'l.ps est nu. Te·J est le costu~ rudimentaire des travailleurs, des- coolies et des revendeurs au détail. 1.es 'hommes de la halje société circulent par contre drapés dans de longues pièces de cotonnade ou IT!ême de soie en cou1eur qui produi·t des effets chatoyants. Le geste onctueux et solennel sait f<1ire bouffer avec élégance 1es pans du pagne impeccablement propre, ou bien les retirer à soi au passage des pa.rias, pour éviter de se soui'ller à leur contact. Parmi ,les gens de la haute classe les conversions sont ·r ares. En -voyant .passer ~e mis-


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78 sionnaire, s' ils sont deux ou trois ensemble, ils sourient volontiers d'un air dédaigneux, comme pour dire: • Tu fais là un inutile méfier. • Le christianisme tait, par contre, des recrues dans les ~amities non armoriées, dans la masse des maudiis, des esclaves co!'11éables à merci, des .panans nléq)risés, dont .les vices t:.ont presque indestructibles. Ils l'avouent d'ailleurs avec ingénuité: • ll est inutile de vouloir désinfec·ter complèteme·nt un vieuX" bidoll de pétrole. • Ce <tui domine chez eux, c'est ramour du ventre, la gourmandise ·et la convoitise, sans corupter la paresse, qui ·leur {ait abhorrer le travail le moins pénibïe et -tout ce qui ressemble à la vie intense des Américains. En Calabre on aime le • far niente •, les panans sont de~ Calabrais â la deuxième ou troisième p uissance. Telles mœurs, telle rel-igion. Dans l'Inde, il y a une grande différence entre l'idolâtrie des classes élevées et celle des castes inf~rieu. res. Le culte des premières s 'adresse aux divinités classiques, énumérées dans les manuels de religions comparées, Brahma, Siva, Vishnou et leurs divers avatars, dont Rama et Krishna sont les ,plus commw1s. Celui des secondes ne s'adresse guère à ces déités, que, pourtant, elles connaissent; elles se contentent du culte des mères, des matas, dans le nord, et des ama,Js dans le sud. A ces divinités féminines, il faut ajouter les dieux rustiques, moins !aciJes à émouvoir, et dont le courroux est plus persis1ant. Aux unes et aux autres, toutes divinires champêtres, on ne sacrifie que des animaux mâles et on leu.r élève des pagodins, espèces de templE:s minusoudes, qui peuvent contenir à .peine deux ou trois per· sonnes accrou,pies et r ampantes.

0 Ces quelques indications abrégées, que le Père Rossillon donne dans le détail et avec un inlét'êt sans cesse renouvelé, suftisent pou\· montrer le mi lieu dacns .lequel ·le missionnaire est appelé à d~Joyer SOll aclivité. A l'extérieur, une nature enchanteresse, la féerie des éi:Ylouissantes couleurs, les Jeux fantastiques d'une lumière aveuglante, qu.i blanchit la ·lum·

riante verdure. Trompeuse splendeur du paysage! ;L'Orient resle la !erre de l'insouciance, de la paresse, du rêve et de la mort. Au dedans de l'homme, règne l'ignorance, I'aveug>lcrucnt, la corruption d'un paganisme orgueilleux de s~1 passé, mais impuissant à purifier el corriger les âmes. Pour .Ju.tter contre ces. redoutables fléaux, r1ue rien ne semble pouvoir abattre, voici que s'avattce humfl>le ct timide, la .religieuse, accompag~ée d'lme ou de deux servantes. Elle s'en va à 'travers les vi!Jages païens, soignant les en/an1s malades, ba.ptisant, à l'occasion, les in~irmes, partout aimablemen t accueillie, el opérant parfois des merveilles d'apostolat. Les mères désolées aiment .particulièrement ·la visite des • Vierges blanches •, mères des petits enfaillts ma lades; elles leur présenten t 1eurs nouveau-nés, ~Jour qu'eHes caressent les bien portants et ·g uérissent les inf.irmes. Ces bap·tiseuses héroïques font des campagnes de plusieurs semaiues, viva.nt de riz comme les itt digènes, se dédhaussant pour traverser ·les ri"ières · déchirant leur r obe aux rou.ces des haies ' mél!l'Chan t .par un saleil de 40 degrés,. toujours courageuses, quand dles ont réuss1 à a'])porter aux petits mor ibonds des .paillottes indie·nnes • la paire d'ailes •, dont ils ont besoin pour s'envoler vers Dieu. Et, quand la fatigue ou la fièvre les oblige à rerulrer, d ies lient leur gerbe de cinquante, cent ou cent Cinquante baptêmes, et reviennent au couvent, qu'e:lles avaient quitté, remplies d'a.~réhen­ sions et de cra.inte. )

Quelque lécond <que soit Je ministère dts baptiseuses, cependant il n 'est pas à compa~er à celui du missionnaire. Nulle vie n'a été idéalisée comme •la sienne. Quand il part pour a ller conquérir des âmes, on se le représente volontiers très Join sur 'l 'horizon, dans des chevauchées héroïques, nimbé d'or, la croix à la main, opérant des merveilles de conversions et d'apostolat. La réalité est 'moins beBe. Le fond de !a vie du prêtre dans les missions est fait de sacrifices, d'épreuves et de pa'~­ vreté. Son travail est résumé de la façon sw· \'ante par 'le Père Rossillon : • Parcourir des villages païens, prêcher,

conlesser, ba.p!iser, soigne-r les ma lades, 1es administrer, nourrir les veuves et les orphelins, corribattre les épidémies, les famines de J'âme et du corps, être le père de son district dans toute J'acception du terme. • Voilà pour Je princii)XII, voici pour le second>aire. A l'occasion, • creuser u:1, puits, déîricher des hecta res de brousse, planter un 1jardin de manguiers, construire une école et cinq hut·tes, travaux manuels qui lui remémorent des tlhéo.. ries sur l'agrkuHure et l'architecture, ,mais aussi qui lui font déchirer .force soutanes, .se cuire la pe3!u et secréter des tonneaux de sueur. • Ce que le missionnaire veu.t avant tout, ce sont des âmes, ces pawv.res t.leurs douloureu!CS des forêts jndienncs, 1Qu'iol cueille .par mon1s et par vaux, au .prix de ses peines et même de sa vie. La fièvre, le .paludisme, la dent des 5auves, la soit 'et la faim, tout cela le guette à chaque instant, et tout cela, cependant, est la monnaie courante avec lia-quelle il doit acheter les âmes pour •les remettre au Christ. Quand les labeurs ont, de Ja sor·te, succédé aux souffrances, « la fièvre le met au lit et le glace ~ le faire claquer des dents; le pa:ludisme à ~PCiites doses lui empoisonne Je sang; le défaut de nourr.i·ture a.p,prop!'iée .J'affai blit lentement; il devient tiaune et maigre, mais il \'a toujours •, ~usqu'à ce que, ne pouvant .p1us se ·tenir de/bout, sentant Ja vie lui échapper par tous Jes pores, par toutes les plaies dont ses -ja mbes sont couvertes • il se laisse dhoir sur un a.it jmprovisé, dan~ une pauvre chapelle de terre •, où i1 rend l'âme au Ohrist qu'ji a servi. Tel ·est ·l 'apostolat dlll missionnaire, celui qui a fait d.i fe à un !Prêtre: c •Pour faire un pareil travail, H faut 'être des saints ou des fous. • Tel est aussi J'apostolat fécond, ceh.li qui est .béni de Dieu et qui coUJVert.it les irœs. Les résultats indiqués par Je Père Rossillon en sont une .preuve convaincante, puisque dans res lndes on compte .plus de deux millions de ca·tholiques. A côté de œs détails intéressants, présentês dans ·u ne la~ue claire, un style élégant; qui s'accommode volontier s de la figure sug-

gestive de pensée et d'i.dée, le Père RossiiJon donne des récits ,piquants, s ignale des types curieux, relève des anecdoles aut'henti'<lues, raconte des aventures prises sur Je vif, qu'il est impossible de résumer sans les dé!lorer. Aux curieux <lui voudraient les connaître - et je souhaite qu'ils soient nombreux - . je me 1bor·n e à dire: achetez le volume, vous ne vous repentirez :pas de la dépense bite, sans COJ'Tij}ter que vous accomplirez une aumône méritoire, ;puisque le 'Volume es.t vendu au profit des m issions lointaines de 'l'Hindoustan.

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Dieu ne ·devrait pas ... Les Gothas sont venus, cette semaine, à 3 dteures du matin! Ça, c'est pas une heure !POur les Montmartrois, qui se couchent très tard. Aussi, â 5 heures du matin, j'étais encore debout, perplexe. Que faire, à 5 heures du matin!! . .. Alors ge décidai de m'offrir une chose que jama.is encore je ne m'éta-is offerte. Pas à pa.s, les deux mains derrière Je dos, j'ai gra•vi les petites rues de la butte, évo· quant les vieux souvenirs histor.iques, ·l ongeant les m.aisons célèlbres, <lU tel .terrain vague bordé de planches ,p ourries, sur lesquelles, à la craie s'étalait 'la fa.cétieuse inscription: • Albri !POUr cent personnes. • Et, du 1haut de !Montmartre, pour la première fois de ma vie, j'ai vu c J'aurore aux doigis de rose ouvrir à 1a lumière les portes de l'Orient ... • C'était exquis! .. Les petits oiseaux faisaient • ,pi ou ... piou • dans les ·j ardins. Un air ultra.,-pur m'emplissaJ,f les ;poumons . Un emp'loyé de la basilique, pns très éveil· lé lui non plus, ba.!ayait le terre-plein avec un balai à trois ,poils. Et, là-'haut, de grands nuages semblaient sommeiller dans le ciel mauve. - Alors, i.!s sont venus cette nu it? dis-je à l'employé. Qui: ça ... ?


80 - Mais les Gothas! .. . Sans me répondre, 1homme se remit à balayer avec le geste monotone d'un jouet mécani1Que. Ma question, évidemment, ne l'intéressait pas pour un sou. Un coq chanta : •c ocorico! .. .

Ah!. .. • Dieu ne devrait .pas • ! . ... Toutes les r aison·s d'ag.i r ou de ne pas agir de Dieu tiendraient donc dans votre ·petit cerveau huma·in? . . . Avant même d 'entrer dans ·l a discussion, comprenez-vous ce qu'il y a déjà d'ofiensan t dans votre phrase? ... - Ce n'était pas dans ma a>ensée. Je vouUn au·tre •lui répondit du côté des Epinetlais dire: • Quel argument contre les athées, tes, un coq anglais . ... si Dieu avait détourné cette fameuse bomParis dormait à poin.gs fermés, comme un be! .. .bon gros géant qui n 'a pas eu son compte. - ·Les allhées? Ils n'en auraient r.ien su, Je le regardais, ce Paris, ~ouissant de son ou i:Js auraient dit : • Tiens! ... le hasard! . . . • calme, de cette solitude ... c était bon, bon -C'est .possible, mais combien de -catholicomme jout .. .. Quand, hélas! Ull bruit de . pas retentit. qu.es se scandalise11t de constater que Dieu Je risquai un œil. .. ? ne protège mêtœ pas les siens! . . . ses Îidèles! .. . et qui· le !Prient dans son église! .. . Dire que, même ici, et à cette heure, on - En d 'au.tres teunes, selon vou.s, Dieu ne .pouvait pas être tranqui.Jie! aurait dû rendre illvulnéralbles tou s les chréUn soldat, un pèlerin probablement, s'atiellt qui é1aient dans cette église .. . ? vançait de mon côté, lentemen t, regardan t, lui -Oui! ... aussi ,. !e spectacle .... - Probablemen t ceux des autres églises D 'abord, je fis le gros dos .pour ne pas ena ussi? ... trer en >Conversation. - !Mais. . . Oui! Pourquoi pas? . . . Dame! à cirrq heures el demie du matin! .. . - Avouez que c'est beaucoup? ... Ainsi, Mais le soldat prit l'olirensive: il suffirait de se réfugier, croyants et même - Pardon, Monsieur l'abbé ... c'est bien incroyants dans une église pour être à l'abri la •t our ·Eiffel, là-bas? ... des bombes et des torpilles? Quelle sécuri1é - Oui. sur •le front!. .. Sentez-vous que rvous suppri- L'Est est par ·l à? .. . alors les lois na1urelles qui nous régismez -Oui. sent ici-bas? . . . Vous installez • l'extraordi- Donc l'Ouest en face? . .. naire ». . • C'est Je • miracle à perpétuité • . .. - Généralement! . .. - Et a lors . . . lâ . . . ce serait la fameuse Il y eu.[ un silence. Mon soldat le rompit église ~bombardée? . . . 1e ,premier: --. .. . !! - Je n'avais pas pensé à cela . . . - N'est-ce pas?. . . je ne me trompe pas? - Et à bien d'autres choses. encore! . ... - Ça dépend . .. Une bonne rêligieuse dans un train rempê· A'Vouez, M. 1'a!bbê, qu 'on est atteint juschera de dérailler. Vous comprenez • Dieu que dans sa toi par une telle catastrophe . .. . ne doit pas .permettre! .. . • Le hiUet de loterie Vraitnellli1:, Dieu ne devrai.t .pas permettre .. . du catholique aura bien ,plus de ohances que -.Mais il ne permet pas! .. . celui du panpaillot! . .. • Le Ciel doit évidem· [1 1aisse fa ire. . . ce qui revient au ment le protéger da vantage •! . . . Et ainsi de suite! ... Adieu l'idéa} surnature1! . . . La ver· llfême! . .. n est 5 !h 35 . .. :pas du ·tout mes heures. tu devient un bon placement au comptant .. . Mais je me dis : • Allons-y tout de même, c'est Sécurité et gros ici-has .. . .puis gros-gros lot la guerre! ... » au ciel .• , Comprenez-vous .. . ? Attention!. . . vous allez fort. . . car Alors, assis tous aes deux sur une marche de bois, je coinmence le catéchisme le plus alors ce n'est .plus ·l a ~peine de prier! . . . matutinaL de ma vie. queUe conclusion! ... D'abord, il y a

SI tant de ohoses qu'on peut demander à Dieu dehors du miracle!. . . Et, même Je mira~ cie, nous avons toujours le droit de !TJJilPlorer. Dieu l'accorde quelquefois; mais il reste fata·lement • l'ellljtraordinaire • , et le Chri st lui-même s 'est soumis aux lois naturelles de notre épreuve ici-bas . . . Puis, ~e me fis plus doux : - Au ,fond, ·lui dis-je, 1e comprends votre p.aemière impression, eUe est celle de la sensibilité hwnaine . .. Dieu est telleurent bon! . .. c'est de lui que .viennent toutes les ex<Juises choses! la douceur des printemps et la poés ie des so1rs. · · Nous plaçons tellement tout notre espoir en lui que, même id.,bas, nous rêvons de nous se11tir invulnérables à son ombre. • Mais, au t ond, avouez . . . 1a seu.Je chose importante, c'est -de • hien mourir . ~r mou~~r dans une église la prière sur les llevres, 1ame toute p leine de pensées d 'audelà, n 'est-ce pas une belle mort? . . . et mêune très hel le mort? I.L semble qu'on parle déJa la langue du ciel et •q u'on n'a plus qu ·à continuer là-haut. . . Vous ne t.rouvez pas? . . . - Peut-être!·. · Vous m'ouvrez évidenr ment des :horizous . . . . Je vais tâcher de me souvenir de vos r~ponses. - Il y en a bien d 'autres! - Celles-!~ me 'suffisent ...' ......:. Que fai1es-vous dans le ci·v il? - Je suis instituteur ... Nous nous sommes séparés sur ces Qlots, avec une bonne poignée de mait~s. Instituteur publ ic ou l·i•bre? . .. Je n'ai .pas cru devoir insister. Mais en tirant ma montre .. . 6 h. moins le quart ·· · je me dis avec un ~peu de 'fatuité: . Tiens, il me semlble l!ln:'·il y a du bon parfo1s à se ·lever à 4 h. •d u matin .. . . PDBR.RE -L'ERMIT1E. ·

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Bonnes occasions = Dans que1que .position que vous placiez vos enfants, a.pprenez •leur à se défendre de ce •besoin de dépenser de l'argent sans réflexion qui sévit de nos gours. '

. Ce besoin de dé~nse se mélange de façon bizarre avec la sage économie, l'épargne qu·i est le·fond de notre caractère. ' • On sait combien des .personues sont attir~s . par les ventes de cou.pons de cos lumes, d'obJets corufe~ti~nn~s, ~ur les·quels Jes pdx d achat sont dtmmues dun tiers ou d'un quart dans des magasins de nouveautés.

PLus~eurs fois ,par an ces magilsins annon~ent des ventes de s oldes et dès le rna.tin au oour indiqué, 1a foire aux « occasions : commence. Pensez donc! si on n'arrive pas de bonne heure, les coupons seront épuisés, style de commis de nouveautés. Si vous demandez aux ,personnes, qui s'écrasent aux poiies de ces magasins si elles ont besoin de ce qu'elles viennent' acheter elles vous d iront : «Pas pour ,l'insta.n.t mai ~ P!Us t~rd je m'en servirai, puis, ajoute1;t-elles, c est SI bon marché, ·c'es t pour rieu c'est donné.~ Possible, seulement qui vo~s dit que • ?lus tard •, la roue de la mode ayant tourne, vous troUtVerez l'emploi de vos occasions ? Bornez-vous ·d onc à acheter ce qui vou~ est nécessaire au fur et à mesure de vos besoins. Evitez. ces réserves tenant de la .p lace dans les armoires~ revenan t plus cher qu:llm tissu non so.ldé, sr <Vous le gardez long.temps sans vous en servir, puisqu'·il représente uu capital immobilisé. Maintenant, jJ ne faut pas croire que cette manie. d~acheter sans besoin, par c~la se·ul que 1 Obje.t est bon marohé soit particulière a~x femmes. Que non pas. Le sexe for.! leur bit sous ce rapport une sérieuse concurrence

Arrêtez-vous en lemps ordinaire devan.~ les boutiques non louées. Vous y v.errez des délball'ages. Ce sont les vendeurs . de toiJe. ayant l'JJ~bitude de !forcer les /POrtes Jes mieux cadenassees, pour offrir, aux ma-lheureux qu.i ne savent se défendre, des pièces de toHe et des ~eT'Vice.s de table. Comme le bourgeois de- . v~natt mélhant .ils ont trouvé autre ohose. Ils s mslallent dans un magasin sans locataire et en avant Ja récl'ame : une douzaine de bel~ les serviette;; pour quelques sous . . . Regardez le public, i•Î se compose en ma-


83 îorlté de bons pères de ·famille, attirés ,par l'annonce " occasions uJÜ<J.ues •, don( il 'faut se hâter de profiter. D'accord, seulement pour avoir ces serviettes, il faut acheter des mètres de toile à un 'haut prix .. . qui descend graduellement si les acheteurs sont décidément réiractaires à la dépense. • On a toUJjours besoin de foi.Je dans un ménage •, se disent les bons pères de famille, et üs achètent. Le (our est ioué, les camel-ots sont contents. Les nai'is en ont pour leur argent pas plus. ,Mais c'est dans les· ventes 'j uridiques aux enchères que ·le spectacle es•t des p lus curieux. On y oyo1t des gens intelligents,· instrui.ts, méfiants ·le plus sou•vent, a~soLument sans force devant les • occasions », essayant d'arracher aux revendeurs et revendeuses, des objets sans v.Lleur. ' •Les amateurs de choses anciennes, ayant la !prétention de bien s'y con1naître, de ne pas se laisser tromper, forment la clientèle des ventes aux enchères. Ils dédaignent les grandes ·ventes -où les objets d 'art on.t été catalogués d'a,près l'a'Yis d'experts et se vendent à .l eur va.Jeur, souvent exagérée; ils cherchent des « occasions , ; œ n'est pas là qu'on les trouve.• I1 but venir, disent-ils, les jours où le public est .peu nombreux; avec du, temps et de la patience qui sait!!. . . on peut trouver l'oiseau raie .... • D'll!utres, encore plus happés de l'épidémie des :bonnes occasions, opèrent un .peu partout, marclrandant les vieux étains et les bahu.ts. Les décoUJvertes qu'ils croient avoir faites sont du neuif vieux, tout ce qui vaut vraiment quelque cl10se est enlevé depui.s longtemps, et nul n'ignore qu'ii existe des o'Uvriers lhaibiles fabricant des meubles et des bibelots gross·iers d'anciens modèles. Les bois mordus ,p ar des acides ont l'air mangés par Jes ·termites; les .tiroirs, comme rongés semblent servir d~puis deux siècles, et ces antiquités partent c'hez des paysans qui servent d'Jntennédiaires, dans les magasins des viLles d'eaux, enfin chez les brocanteurs, · où les amateurs les découvrent à grand. peine, hien cachés, persuadés d'a voir rencontré 1a pièce rare. . . et pour rien1

·Encore ceci relève,t-i·l plus ou moins dl! 'l'art, tandis qu!acheter douze douzaines de crayons, .sous prétexte qu'on les •a eues au rabais; des caisses de 5ruits avariés, parœ qu'ils sont 'bon marché; des ustensiles et des bowquins . inutHes et insigni.fiants qu'on ·solde .uniquement à cause de leur pdx insignifiant, foui ce'la c"nstitue un genre d'avariœ spécial, car on le tfait dans un ;but de lucre, consistant à avoir pour peu de chose ce qu'on pense valoir beauroup, en même temps qu~un manque d'ordre dans ·la gestion de .son argent. Il faut sa'Yoir régler ses dépenses et ne rien acheter dont on n'a·it besoin. :Entasser des ch-oses sans la moindre valeur, des objets qui ne serviro1;ü .jamais ou ne trouveront tj amais leur place, est un manque d'o·r dre. Cela devient malhonnête Jorsque cette passion des • bonnes occasions ~ s'exerce aux dépens des autres, c'es1-<à-dire Qu'on profile de .Ja gêne de quelqu'un pour lui acheter à vil prix ce que cette personne est obligée de vendre pour manger ou payer des dettes criardes. Dans ce cas, il est pré'lérable de ne -pas se vanter de son hrubitleté en affaires, car cette haibHeté procède d~un mauvais cœur. Et pou.r Hnilf ·comme nous avons commencé nous conseillerons aux parents d'appren· dr~ à leurs em!anis la valeur réeUe des choses et de leur donner J'exemple d'une économie .raisonnée, en payant Jes objets ce qu'ils va.lent ni plus ni moins sans chercher • l'occa. sion », d'autant mi~ux qu'on en a toujours pour son argent. (E~trait de ,Mon chez Moi'}

La voix du canon =

'Lo-rsqu'on 1entend le bruit de la détonation d'un canon, le projectile n'est plus. à craindre; il est déjà loin. Il en est de œla ·comme du tonnerre; lorsque le grondement de la foudre nous parvient, il y a déjà un moment que te feu du del a fait son œuvre. C'est qllJ!,..n ef· fet le son ne 1parr-,courl que 331 mètres

l'ai~, . t~ndis. que le une vitesse mttlale bten plus considérable; celle de l'obus du canon de 75, parr exemple, est de 520 •nètres ar seconde. Les !Pièces .de 305 de 1:-'l ~arine lancent un projectile à la VI· . tesse initiale de 850 mètres à la seconde; les balles de '~usil .des helli~~a~ts partent toutes à des vitesses d ongme de 700 mètres par seconde :pour le moins. Dans .ces .conditions, l'obu~ altant plus vite que le 'bruit d'e la détonalion, l(}rsqu'on entend ,celle~ci, c'est incontestablement la rprreuve que l' obus est déjà :p assé et par conséquent qu'il n'es't ,plus une menace ,pour celui qui robserve. Cela est vrai du moins :pour les :proljectiles dont le tir n'est pas démesurément allongé, 1parœ que leu'f vi· tesse diminue à meswre que leur course se 1J)OUTSU1it et il a·rrive un moment oil le son va pllllS vite. Le bruit tP·roduit par la détonation du canon est d'ouble: on entend doo~ claquements se st~ccédant rapidement. A quelle distance œ bruit peut·il s'entencke? Il n'est :pas rrare que des gens habitant des •communes ou des calll!P•a gnes fort éloignées du front ,prétendent avoir entendu trrès distinctement des .canonnades répétées à certaines heu,res du· jour ou de la nuit. C'est ainsi qu'en Suisse, des témoins a-mrment avoir entendu des canonnades des batailles des Vosges, tandis que des habitants de la Hollande sont très sûrs d 'avoir :perçu des •combats d 'artillerie des Flandlres et de la 'Soriwe. Est-ce .possible? Peut-on entendre œ u '"""'"' à des distances de 200 et même de 275 kilomètres? :Les savants l'affirment; ils vont jusq11t'â déclarer que la transmission ·dtu: son !peut même atteindre des distances plus g·r andes encor·e. IJs eXipJiq.uent rCependant qu'autOIUJ.' du œntre d'eXJplosion, J.e son, a,p rès avoir traversé une zone de bmit, entre dans

ar seconde dan.s

~ojectile a

une zol1'e de silence .à l' intérieur de laquelle on n'entend tPlus den ; et, ·chose r emarquable, cette zone une fois franchie, la détonation est de n()mveau ,perçue. Ainsi, à Anvers, au début de la ~uer­ re, on a:u·rait .constaté que ,le brutt du canon ne se fait 1plus entendre à 80 km de la forteresse, tandis que 60 km plus loin, j usqu.'·e n J-lo.Jlan~e, il red~ve­ nait 1possible de le .perce~mr: Ce phe~lO­ mène est dû à la conshtuhon de 1atmo$plhère; le son s'élève, se ,perd. dans les altitudes élevées, se heurte a des surfaJoes aériennes d 'une densité dHférente et retombe, JP·a r réflexion, vers ~a teHe · la zone de silence est la parhe ' coJIIjJJrise entre le ~~omen.t ou. l' ond e sonore est à mi-chemm envNon de son as- · cension et l'instant oit elle est à mi-chemin de sa ,chute. Bien entendu, les g<ros canons comme les 420 allemands, les 280, le 305, .peuvent se faire ·entendre à de si lointaines distances. :Mais loi'sq.ue le vent est 1pro,pice et que la nature du. sol s'y p·rête, rar des reliefs g'éog-mplhtque:; 1peuv~n! amo·rUr le son au passage, tl est ruse d'entendre ·couramment J.e rCanon à .une distance de 100 kilomètres. A œ prQpos, sait-.on que les coups de canon sont susce~ptl!bles d'ex·e r.cer une influence sur le temps? Le savant flammarion ·oroit à œ ;phénomène et l'explique par les :p()ussières métalliques et autres, ·consécutives a'UIX e){lplo~wns innomhrables de l'artillerie et qut au,. raient une action sur la formation des nuages, des b~ouillards; ~out a:utant que .par les vibrations de 1al'f qu·I peuven.t, dans certain cas faire résoudre en ,plme des nuages ·ohargés de vapeurs rd'e,al!. -Le fait est qu·e le d~placement d atr est énorme. La projpu.Jsion de l'obus a lieu ·chaoun le sait, :p·a r la poussée des . d' rune gaz ' résultant de 1~ ·ooon b~shon charge de :POUdre mtrodutte entre la culasse de la 1pièoe et le oulot du projec•


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84:

tite. En trois di xièmes de seconde, la presson devient ·formidable. Elle atteint environ 28 kilogrammes :par centimètre car:ré et sous·œtte poussée l'obus s'échappe avec une vitesse de 7 à 900 mètres .par seconde. On a calculé qu'un obus dw canon de 75, :pesant 7 kilos, développe une énergie égale à 87 mille 500 kilos. Cette forœ vive atteint même jusqu'à 25 millions de chevaux vapeur, pour les gros canons de la marine. ·II va sans d'iœ que l'obus doit être fabriqué en conséquence, •c ar il su•ppOif· te d'énormes !P·ressions. Dans le corps d:u -canon de 75, l'envelo,p.pe de l'obus est SQIUmise à lUne ·Cotnjpfession égale à 17 tonnes. · L'âme d11.1 canon aussi résiste à de tePribles .p ressions. Cela est si vrai que le frein de 75, qui amortit si palffaitement le 'f&ul du canon, subit un effort qui atteint jusqu'à 20 kilog·r ammes au millimèke car.ré. Oest pou'f cela qu'on ne saurait ~p­ porler tmp· de soins à la construction des canons. 'La difficulté est extrême, car IÏl 'fa:wt emrployer des mét·aux ,parfaitement constitués au point de vue de la résistance, et ceux-ci, natur·ellement, se travaiUent à ogrand'peine. Les q:uelqwes chiffres qui viennent d'être dtés indiquent su:Hisamment qu·e le déplacement d'air !produit 1par l'explosion instantanée du 1projectile doit être quelque ohose de formida•ble et peut avoir sa ,réperoossion, d'onde en onde, jusque dans les .plus hautes régions atmos'PhériqiUes oil il ap,porte certainement une .perturbation qui, <répétée incessamment, lors des duels terrifiants d'artillerie, comme il ·e n existe maintenant SU!f tous les ffonts, ,peuvent avoir une influenoe di·recte su:r le temps. ne même, on se tr end aisément comp- . te que la voix dru •canon, jetée aux ·quatre coins de l'e~poaœ av·ec rUne force aussi .puissante, ne peut fPas .être facilement étouffée et possède un tel volume qu' elle se fait entendre impérieusement

jusque dans le lointain le plus reculé, Ne rions donc ,p as de ceux qui disent avoir entendu l'écho de la bataille à une distance parfois ~rès g·r ande: leur assertion n'a ·r ien d'invraisemblable.

Robert Delys. ----~-.---------

Variétés

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L' AS~BRGE GOM!MtE RE.M1IDE Nous allons bientôt .voir reparaî·tre l'asperge sw- nos marchés de .légumes. A ce propos it est bon de se rappeler les multiples qualités curatives de ce Jégume cher non seulements aux gourmets mais aussi aux 111é111> gères. Le médecin-ct:ei d'un lazaret eut à traiter en quatre IllOis [>lus de cent cas d'inflal'llqlion des reins (néphrites), dont 80 préseataieu.t du sang daus l'urine el des dépôts d'albumine. La maladie était .particulièremeat grave et, après amélioration apparente, la rechute se produ:isait généra·lement. Le lazaret eut !l'occasion d 'acquérir de lortes provisions fl'asperges de sec~nd choix ~ des ,prix a~antageux. Chaque pahent en pnl deux fois par jour 250 grammes à la lois, sous diverses formes et préparations. Au bout de peu. de temps, Otl· put remar· quer l'action bien[aisante du régime 'végétal: la sécrétion albumineuse diminua et ·le sang dans !"urine disparut. Les deux .phénomènes ne se reproduisirent plus. dans la convales· cence. Les conserves d'asperges oot une action semblable aux asperges fraîches, mais moins , rapide. , 1 ,· Les légumes hais, épinards, salade, tes feuilles de haricot et de fraisier et le sirqp de genièvre ont des ,propriétés analogues, mais c'est encore le poireau hl'anchi tqui remplace le mieux les a~rges, sous ce rapport. 1

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• LU SUR UNE POR11E. - A raison des dha,leurs qui commencent à venir, le boucher ne fera ,plus le veau. Prière aux clients d'ea prendre note.

Savez-vous planter les choux ? ... Vous devriez le savoir, mais si vous

ne le sav•e z pas, lisez ce qui suit et vous

verrez p:ourquoi il 'fau~ maintenant planter le~ choux. Avant la guerre notre, pays recevait tes légumes étrangers ,p ar millions, dans lesquels les choux -r~plfésentaient une somme très élevée. Actuellement, Chacun le sait, plus rien n 'anrive. Mais comme on ç0ntinue à mang,er des -choux en Suisse et qu'entre autre, une grande ~J~artie .d e notre !])D!pulation ne rpeut se passer de choucroute aussi fa cilement qu'on se le .figme, les choux ont monté de prix d'une .façon insensée et continueront à monter, ·.vu. la demande qui ne ralentit 1pas et ne ralentira .p as. Les choux d'éljà t·r ès c'hers se vend!I"ont en(Otfe très ·c her en automne .. Dejà avant la guerre un horlkultetlif vaudois avait IJ)rou~é que la ,oultutfe des ·choux était une des ·cultulfes les i)J'1us rentables, à plus forle raison maintenant. Au point de vue 'œntahilité, la q'uestion est donc résolu.e. D'autre part, les oehoux offr·ent t'avantage de ip'Ou~oir utiliser des terrains qu'on ne IP'OiU!ffait, à t~ps voulu, ensemencer en blé ou en pommes de terre, car la plantation des choux ;p eut se faire ljusquJ'à .fin Ü'U.in à la rigueU!f. L'ét'Oque la .plus favorable est 'Cependant du 15 mai au 15 juin. Les choux ITJ[éfèrent les sols lowrds et mi-lourds, les dessèchements et les sols fraî>Chement .rompus. •La fumuife doit être alx>ndante, les choux aiment le fumie~ de ferme et le !>Urin. Ce serait donc une e~cellente occasion de ramasser le purin qui s'écoule en tro1p dans nos villages et de le -c-onduke swr :ces plantations. En ·cours de végétation on tPeut avec grand! avantage arroser les ~plantes a'V!ec du .purin étendu d'eau. ·Les dhouoc demahdent également

une bonne dose de potasse, qu'on donnera sous forme de sels à 20 o/o, à la dose de 60 kgs !par 1000 m2 • On ;peut Stlip!pléer a•u fumier de ·ferme, 1pour une partie, par l'emploi de .cya namide, à la dose de 20 kgs 1par 1000 m2 . Il faut enfouir la cyanamide dix à vingt jours avant la 'Plantation. On emploiera la ·cy·anamide dans toutes les ter.res, sa.uf dans les sols tou<t"beux qui peu~ent se .p asser d'azote. Dans œs ter-res, !par oontre, on utilisera un peu de chaux vive à raison de 70 kgs ;par 1000 rn~. Ia p'["~paraüon du sol est la même P'OU1r les choux que :polllf les :pommes de terre, et l1 va sans dire que .pLus soignée elle aura été, mieux la cu.l ture réussira. Il faut veiller à ce que les racines de mauva ises herbes soient bien détruites et à œ que le sol soit bien nivelé, de façon à œ que dans les champs de quelque importance les façons culturales puissent se faire à la machine. La hersebêche rendra de !Précieux services dans la préparation du sol. Les plantons dloivent être vig:oureux; ceux qui ont été 'r epiqués sont à préférer, surlout 1pour les terrains un peu secs. Il ·fa~ut touJjrours a'VIoir soin de bien serrer les ;p lantons lors de leur mise en :place. II faut qu'en tirant avec deux doigts sur une feuille, celle-ci se casse sans que le planton cède, si œluici a été bien ;planté, sinon il périt inf.ailliblement d'ès l'arrivée des ·chaletl!fs. On compte qu'il 'faut 2400 à 3000 :plantons pour 1000 m 2 • Les !plantons qui péri['aient en' cours de saison peu vent être Œ'emplacés par des clloux-raves, chOUJS· navets. La distance de !plantation est de 70 à 80 10m entre les lignes et de 40 à 60 ·cm SUif la ligne. Les intér·essés sont avisés que le Service cantonal de ~vitaillement di~po­ sera des ,plantons de choux nécessaires p-our les rpersonnes que la ·cultlllfe intéresse; il en est die même des, engrais,


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86 cyanamide, potasse, engrais complets, etc. On peut donc être assu·r·é de trou· ver là œ qu'il •faut, et il n'y & qu'à s'y adresser. A-près la p·l antation, on aura soin _de tenir le ·champ ,prQipre de toute mauvatse herbe par ides sardages et binages !l"épétés. Ces o:pérations en même temps aèrent le sol et l'empêdhent :de durdr. On poorra, avec avantage, répandre enoore de la protasse, en ·COU'fS de végétation, ainsi ·que d'e la ·ohaux. ou du gyps, pour le cas où ces dernières matières n'alllraient 1pu être enfouies au moment des lab·oors. On a !l"enla'llqué qu'en •1917 les ·c hamps qui avaient ainsi reçu du IO'IPS et ode la ohaux avaient moins été atteints de la chenille que les autres. Cette dernière .p eut se combattre avec efficacité au moyen de la ni·cotine Ormond' et du savon noir (1 kg de chaque es-pèce et 100 litres d'eau). Quant aux variétés de -cho•ux à planter, on .p eut conseiller les variétés suivantes: a) Gloire d~Enklmisen, la plus précoce et la meilleUlfe pour la 'ûhoucroute. Le 1prix de 200 fr. qu'a atteint sa graine indique à ·quel degre œtte variété est recherchée. (Les g'Taines des autres va!l"iétés valent de 20 à 30 fr. le kilo.) Les plantons d'Enkhuisen seront de œ ·f ait un ·peu .plus chers, mais vu les avantages, de cette variété et les r·e ndements -énormes •qu'elle donne, ils :peu·vent être conseillés. b) 01.'0u de B11unswik, un rpeu plus tardif mais !COnvenant bien aussi pour la g>rande -cultwre, et d1un bon 1·endement. .c) Chou de MagdebooU'rg, plus tardif également, mais bon. d) Ohou de Turnen, très ·estimé par beaucoup. de ocultivatewrs, mais, vu sa tardivité, très atteiŒ :par la chenille en année d'invasion. On peut restreind!l"e son choix à -ces quatre variétés. L'essentiel est d'en •plan-

ter le plus !pOssible. On assurera son approvisionnement :pou!l" 1 1918-1919 ·qui, ne l'ouiblions !pas, très dur, et on !pourlf.a vendre le iplus à des prix ·rém.uné!l"ateurs. vente est asSlllfée à l'Union des fabri. cants de clwll'croute ide la Souisse, q·ui or· ganisera un o.ffice d~ achat en Valais, en so·rte que .nos ·cu.Itivateulfs n'ont pas à avoir de soucis de ce côté-là. Qu'ils .réfléchissent à ·ce ·que nous ve n<ms de dire et, sachant 1planter les choux, q•u'ils en donnent la -preuve. Ce sera dans leur intérêt. WUILLOUD.

••••

Le Maïs La polenta est un mets trop appréci~ en Valais, 1pour qu'il soit nécessaire d'in. sister sur son importance dans notre alimentation, et chacun a trop regrett~ dans le courant de 'Cet hiver, le manque total de cette précieuse féllfine pour ne rpas s'être •promQs de prendre toutes ses mesures afin de ne ,plus être pris au db-poU:rvu l'année 1prochaine. Avec la ,pénurie de denrées, si ce n'·e st la disette qui no.us attend, une bonne provision de maïs et de fmits séahés permettra de voir venir les mauvais jo·urs sans trop d'inquiétlllde. Mais pour œla il faut 1planter dw maïs tant et .plus. On n'en rplantera jamais assez, de même qu'on ne sall'Tait assez oultiver de haricots, ce dont nous 1parlerons prochainement. Olez nous le maïs a l'avantage de mûrir, sur la rive droite du Rhône, jus-qu'à 700 m. d'altitude. L'année dernière, dont l'automne fu·t cependant exce~ tionnellement beau, il a mûri à Oriuusuat, à 882 m. d'altitude. En ,plai~e! il mûrit bien C'haque année, 'à conditiOn de ne .p as le !Planter tro,p serré. Il faut se rappeler que le maïs est une plante de pays Chaud qui demande beaUCO" d'air, de lumiè!l"e et de ahalelllr poor mu-

rir

On réalisera ces . conditions _:ohez

nous, en es.paçant les hgnes de ~~us de

1 m les .unes des autres, au m1mmum.

Cest une

~rosse err~ur

de planter P_.lUS

urré. Les lignes d.o1vent en outre

etr~

onentées du Nord au Srud, de . façon a recevoir le p·l us de .r ayons solaires rpossible. Sur la ligne on plantera les p1eds à 50 cm. de distance. Au moment de l'éclaircissement on ne conservera qu' ,n seul pied à la distance indiquée. Pour utiliser l'espace entre les lignes, on peut panter des IPOinmes de tenre précoces des choux-navets dans les terres 011 taî·c:hes. Dans les endroits secs on y mettre des 1haricots pour le (dlageolets à ~rain vert). Quant à la nature du terrain, le maïs yjent bien partout, 1PQiUifVU que la fumure et une légère f·raîoheur ne manq~e.nt pa~. Si le fumier n'est pas en quantite su•fflsante, on coiiliPlètoc.a fPM 30 kgs de cyaaamide par 1000 m2 • Il faut répandre la cyanamide 8 à 10 iouifs avant le semis et la cacher ,par un coup de râteau. Le semis se fait vers la fin avril jusqu'à la mi-mai. Il ne faut 1pas semer trop tôt, car le maïs est très sujet au froid et, levant très vite, ,peut forrt bien geler encore. On met deux oo firois graines !Par trous, espacés de la façon indiquée, et on les .ieoouv:re de 5 cm de terre qu'on foule du pied. Dès que les jeunes .plantes lèvent, il faut donn& un 1plfemier binage, puis un une quinzaine de jours .plus 'buttant légèrement. Vers la mion butte complètement. Il faut même temps enlever toute plante stérile, arraclJ.er toutes les ,pousses latérales qu,i ne donnent rien de bon et ne font _qu'ombrager inutilement le terrain. MrlS la fécondation, lorsque les barllès sont flétries, on coupe les -panaches l deux feuilles au-dessus du dernier épi. la récolte se fait locsque les grains sont ~ mûrs. On suspendra les pivots, les leailles retroussées, dans un endroit

aéré .poUif éviter la moisissure, en séchant comiplètement et rapidement. !L'égrenage dru maïs peut se fai!l"e à mains ou à l'aide de 1petites machines peu ·coûteuses que le .commerce livre enwre facilement. Le Service cantonal du Ravitaillement dispose de semences de maïs en suffisance, ainsi qllle de la Cyanamide o.u des autres engrais qui IP0ou.rraient être nécessaires à sa .culture. Par conséquent, ,pai les Offices communaux, chaoun ·POililira obtenir ce dont il aura besoin. WurLL<JUD.

La plantation des pommes de terre La division de i'agricullture du département fédéral de l'économie publique, en collaboration avec les établissements 1édéraux d'essais agricoles, nous communique une Noiice donnant quelques conseils concernant la planta• tion des pommes de terre, à l'usage spédal des petits cultivateurs e't des débutants dans la culture des pommes de erre. Les conditions exceptionnelles et la nécessité où nous nous 'trouvons de donner le plus d'extension possible à }a cu11ure du sol pour assurer le ra!Vitai'llemen~ du pays, nous engagent de publier œtte !llotice in extenso.

SITUATION ·ET NATURE DU SOL La pomme de terre exige tlu soleil et de la ohaleur. Rien n'est oplus nui:;;ible pour cet'te c.ul!ure que le couvert des arbres et une situation ombragée qui maintient l'air humide e't le feuillage moÙiHé tmp longtemps. Ces conditions favorisent au mieux ~e dévelop.pemenl du champignon qui provoque la maladie des pommes de terre, qui, en se rpropageant, d~ truit les feuiJ.les, l'estomac de la plante, où s'élabore l'amidon qui va aux fubercules, de sorte que .le rendement est assez fortement compromis. Dans les endroi1s bien exposés au sodeil et où l'air qui entoure le feuillage se


ss renouveUe, gdce au vent la plante reste saine gélali•nés) ct 3 kg de sel po'lassîque â 20 c't réussit très bien, même à la mo(\tagne à une Là où le sol est maigre, on additionnera altitude assez élevée. eng1~is précités 3 kg de chaux azotée. Ce ·qui lui convient au-dessus du sol, elle pomme de terre exige avant tou't de la tasse, c'est lf.l0ur9uoi une dose de poiasse l'exige aussi dans le so.l. ::.-- EHe ne su:p· porte pas J'humidité du sol lequel doit être aussi à recommander dans le cas où l'oa meuble, soulevé (rpour permettre le grossisaura fumé au fumier de ferme. Au .Jieu de ad sement des tubercules), et en outre être chaud de potasse, une acLjonction abondante de cea. dre de bois ou de tourbe, est très avanta. et tout à fait perméable. C'est également dans ces condi·tions qu'ehle fournira un grand rengeuse. Il jau! éviter, autant que possible, que dement en tubercules sains. La .pomme de terre · l'engrais n'entre en con-tact direct avec les sene réussit pas bien en terrain argileux, lourd menceaux. Il est tou'! .particu.Jièrement à re. et com!Pact, lequel reste Jonglemps h.umide, et commander de répandre uue faible ·quantill! par la sécheresse se recouvre d'une croilte cfe su1fate d'aanoniaque (800 à 1200 gr à l'are) dure. L'emploi de fumier peu décomposé de entre les rames avant le .buttage, de manière litière grossière Cbranches de sapin) ou de à ce que ce't engrais soit immédiatement ~ langé à la 1erre. r-udou peut atténuer ces défauts. E·lle vient très bien, par contre, sur terre tourbeuse, à N est nécessaire de !aire un labour pro. la condition touietois que cell!e-ci soit assez fond. Sur prairies à rompre, a,près avoir ~ assainie. En un mot, les so·ls légers, même pandu l'engrais, on écroûtera Je gazon au les sols sablonneux, lui co•tviennenl mieux piochar.d, pour le mettre au fond de la raie que les sols lourds. en labourant, ou bien sur une surface impor. ::.-- Il fau! donc planier les pommes de tante, on labourera avec la charrue à rasette. terre dans un endroit ensol!eilié et découvert, Le gazon né doit donc .pa!> être directemerut en. jamais à l'ombre des arbres el toujours en foui. n es( à recommander après cela de bien terre meuble et saine. diviser et ;piocher le sol à la houe ou de 1t retravaiNer au cultivateur. CULTURE P~ECBDENTE FUMU·~E CHOIX DES SEM!BNOEAUX PR;BP~ATION DU SOL ·E T DE LA VAIRIETE; QUANTITE ET BPARONE Pour ce qui est de ·!'assolement, c'est-àDES SEM!BNCEAUX dire du d!oix des cultures antérieures, il y a peu de plantes cultivées qui soient aussi peu Il y a peu de plantes cu1tivées rpour letexigeantes que la pomme de letre. El1e vient quelles le choix des semens ioue un aussi aussi bien 31Près ·les ·céréales e't plantes sar· .grand rôle que ohez la ,POmme de terre. Les dées que sur défriche de gazon; cxceptionsemenceaux doivent êt.re soigneusement triés; neJllement, on peut même en cultiver deux anils doivent être albsolument sains, non ridés nées de suite sur la même parallèle. et seulement tres ;peu ge.mtés. Si i'on n'obserMais dans 4ous les cas il est nécessaire ve pas ceia, on •n'ol>tiendra qu'un développed'appliquer une fumure copieuse. Le mieux ment chétif des fanes et ;par suite une mauest d'enfouir le [Uimier en automne. On rpeu1 vaise récoLte. H vaut mieux économiser les secependant aussi ~e 'faire au printemps; ou menœawc, qui.fte à les choisir avec le plus bien fon ar.r ose très abondamment a-vec du grand soin possible, plutot que de vouloir lisier et l'on herse on sarcle immédiatemen·i compenser la <quaJité par la quantité dans la a.près, afin d'éviier ·la volatilisat-ion de l'a- rplantation. zote. Sur défrithe de gazon bien fumé, il est Les variétés il considérer dans Ies circonssuperflu d'ajouter encore du fumier ou du tances a:ctuelles son't les variétés rustiques l Lisier, il suft1fira d'appliquer à l'a~e 2 kg de grand il"endement: Wohltmann, Switez (Saboscories Thomas (ou 1 kg de .poudre d'os dé· tière), Impérator amélioré (Bœhms Erfolg),

89 Mi.J.fefleurs, M.er,veiUe du monde, etc. Les ponrnES de terre de table, de meiHeure qualité (Up ta date Baronet, etc.) sont généralement beaucoup plus sensibles aux maladies, et leur apport ·laisse plus souvent à désÎlrer que celui des ·variétés :rustiques. La culture des var-iétés un peu délicates a du reste beaucoup diminué à par.tir de .J'année 1916 qui ~eur a été défavorable. La variété Industrie, par contre, s'est montrée résistante. On rpourra économiser les semenceaux en tenant conwte de .la bonne qualité du sol et des soins minutieux. Dans ces conditions, la quantité de semenceaux prescrite. soit 20 kg à l'a,re es't tout à fait suffisant~. Si les tubercules' doivent être sectionnés, il sera bon de faire ce travai:l un peu à l'avance par coupe 'tranwersale aün de rpouvoir, avant la ,plantation, les exposer ,plusieurs jours en couche de peu d'épa·isseur sur un plancher aéré et sec; il se formera ainsi une couclte subéreuse à la sudace de section, et les tubercules pourriront beaucoup moins dans le sol ·que s'ils avaient é'té p laJ!tés sitôt apr~s le sectionnement. la plantation de germes détachés ou encore d'yeux enlevés sur les pelures, ne pourra avoir de succès que dans un ·t rès bon sol et pour autant qu 'on y appliquera les plus grands soins. Dans des conditions ordinaires de rplantalion, ce mode d'économiser des semenceaux n'est pas à conseHier.

seule les meiHeures garanties pour de lodes récoltes de .pommes de terre. Le meiJHeur procédé à employer consiste, après avoir labouré et complètement retravaillé le sol ·à la houe ou au cultivateur, à .[aire des sillons au cardea.u ou au but toir à un écarte. ment de 60 à 70 cm; on place ensuite les tubercuJes dans ie si'l·lon à d istance régulière dE: 30 à 40 cm, après quoi on recouvre les sillons à ·la houe ou au buttoir en ramenant la terre <l.LLÏ est entre ceux-ci. Plus le sol est lourd et moins it ·faut .planter profond. Dans les terrains secs et 1légers, également, il est à recommander de ne pas trop enfouir les semenceaux. SOINS CULTURAUX

La réussite de da plantation dépend en

Il est très 11vantageux de sarcler une fois peu après la plantation et avant que les fanes aient Apparu. Si les 1ubercules ont été recouveTts à la charrue à butter, on hersera simplement le dhanldJ. Puis, lorsque les rpommes de terre commencent à sortir, on sarcle une deuxième fois. Lorsqu'eLles onrt la hauteur d'u.. ne main, on butte une première fois et plus tard si possible une deuxième fois. ::.-- Plus le sol aura été travaillé pendant l a première période de développement de manière à maintenir la terre toujours meuble, et .pLus l'on pourra compter sur une bonne réussite. Il ne faut pas .procéder au sulfatage a-vant la mi-juin; une notice spéciale donnera des renseignements à ce sujet.

grande partie du temps qu'il fait. S'il survient immédiacte.ment après •la p lantation, un temps humide et froid, cela sera très nuisible aux plantons, en _particulier si ceux-ci ne sont pas de qualité irréprocha'b~e. La plantation trop hâtive n'est· donc ·pas à recommander, cela surtou•l dans les terrains lourds. En pl aine, on ne devrai:! donc pas ipilanter avant la r.tlavril, et au-dessus d'une ceJïtaine a:l!Hude, pas avan1 le mois de mai. Même en plaine, des plantations qui ont été faites au commencement ou même à -la fin de mai Œ"éussissent en· core très hien. Un temps sec et ensoleillé vers la fin du printemps ou au commencement de l'été pré-

CULTURBS IN11ERCALAIRBS Pour .Je cas où des rpommes de •terre, en raison du temps défavorable ou de semenceaux défectueux, seraient mal développées ou laisseraient des vides, il est à recommander de faire des c.uitures ÏJntercalaires de remplacement. Dans les lacunes, on plan1era des chouxraves ou des choux. Entre les silllons, après le .premier bu-ttage, on pourra avantageusement planter des pois, des fèves ou des haricots nains, à éoosser. Il vaudram mieux encore planter dans le sil'lon en même temps que ·les pommes de terre. On :peut ainsi ohteni·r à peu de Jrais, comme l'expérience l'a démontré, une

QUANTITE ET EPARGNE

par


91 irês .bonne récoLte de haricots, de pois ou de fèves.

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Pour les petits jardins M . Péneveyre, .jardinier-chef au Chatn!Y"deJ'air, a donné demièrement à Vevey une conférence pra~iqu.e sur Ja cuJ,ture des Jardins. Nous y relevons, d·' après 'la « Feui:Lie d' Avis de Vevey • •les renseig111ements suivants : c Tout d'abo:rd ne nous pressons pas lrop de labourer; a.ttendons, que les terres soient assez sèches : da motte ne doit pas luire au con1act de la peLle. 'Les sentiers e1111:re plates-bandes ne doivent pas être creusés à la pel:le; très étroi,ts, ils sont simplemen,t marrqués par le piétinement. Tous ·les débris du ménage et si possi:ble ce qu'on 1aisse aJJer à l'égout, le crottin des routes, fes gadoues des >ViUes, ,]es cendres même de <Coke doi>Vent être reouei,J,Jis avec soin pour former de :tas de r·udons qu'on arrose avec du purin, si on en a , avec !es eaux ménagères en tous cas. 1Dans le sol ne mettez pas Je fumier tout au ~ond du siiHon mais sur rtoute Ja hauteur de :la terre retoum~, a~in que les racines courtes aussi hien que ·les :longues y trouvent -tout de suiie lelll· nouui~ure . Sa:ns voulok faiTe des clhoses e11 grand comme Jes marakhers., i,J est bon d'organiser des couches avec châssis, même très simplement; une vieil,le fenêtre où, bute de ve!'re. ort mettra dUJ papier hu,ilé, posée sur un carre-.au de jaroin, hMera 1la poussée des légumes. Plantez bealucou,p de pommes de terre dans les ja:rdinets, des !Précoces; dans ·les 1errains ~légers, après l'arrachage on peut ob1enir d 'aJutr·e s œiLiure!>; parmi Jes pommes de ~erre, dans la Hgne et non en1re ,Jes lignes, semez quelques grains de pois di,ts des champs, bons a cueiHk en même temps que les tulbercule.s.. AMernez :les cultures; ne di~es pas : teLle plante a réussi dans ce coin 'l'an de·rnier, elle réussira œtte année; dans :les terres fraîc'he-

ment fumées, des 'lég~umes â feui:Jie.s abondantes ; après vous, y mettrez des pJ<antes à for.fes racines, puis des 1èves, pois, !haricots. •Ne gaspilJez pas les ,g raines en semant trop wmpaot: el:les sont de plus en plus chères et la générosité ici e~ iruuti,Ie. Au: lieu de beaucoup de décoration florale dans les jardins d'agaément mettez des ,légumes aux couleurs variées su!'tout le chou frisé, riche de nuances et si bon après avoir subi, ,le gel'. Bien peu qe gens savent arroser letW" jardin; on croi~ qu1i:l n'y a qu'à en mettre jusqu'à ce que ça coule dans les sentiersi on croit surtout fai~e du, !bon tra~ai,J, avec un ~uyau ou utt 'jet: cette eau glacée fusiHe et surprend désagréablement ,[a ·végétâüon·; mieux vaut aaisser cette eau ~retomber en pLuie; mieux encore recueiHez.J,a dans des tonneaux, vases ou ba~ sins où dle se tiédira et s'aérera. Pou,r augmenter l'efficaci,té des arrosages, sarclez souvent pour casser la croûte de teue; arrosez peu: pour commenoer;pu,i s revenez une et deux fois; assul'CZ-vous que J'eau en~re. N'arrosez pas quand i,l ,fait trop chaud : si· étrange que cela ,paraisse, on 111Wt rre feu à ila terœ. Re· couvrez vos sem1s de débris de paiBe de fumieŒ", de marc de raisin - ce dernier 'éloigne la vermine - e't ainsi, ~l'humidité sera mieux conservée autour des ijeunes plantes. Trop lis. ser :la su,nface d ~une :plate-'bande, c;est ,l'ex;poser à la sécheresse, attendu •que ~Févaporation y est très aotive; des si,Jilons ou des buttes conservent mieux J'ihumidité. ~

Les piqftres d'abeille M. le [)r Joanny !Rendu publie dans le • Lyon Médica~ » un fait curieux de sensihi~lté extrême à ·la pLqûre d'abeille. H s'agit d'un homme de 57 ans qui, en .f rain d'auoser son jardin 'le matin, fut piqué à deux reprises par une abei!Je: à la nUJilue et au sommet de la tête. Il a!Ja aussitôt se frictionner aveé uue he:rlbe aroma,filque, mais se sentant ma·1 à l'aise, eut juste Je temps de il'entrer chez lui où il

tomba sur UJ1 fauteuil, sans connaissance, diune pâleur de >Cire; après quelques frictions, il reprit un peu cormaissanœ. Un médecin, arrivé un qual't d~heure après, compta 20 pul~a­ tions à la minurte et 6 inspirations ; ü note aussi une tendance invincible au sommei l. Une tasse de caœé très fort améliore ll11 peu son ~tat. Le médecin •juge ~le cas trop grave pour abandonner .Je malade. A midi, Je pouls éJtait l 42, à 1 heure à 46, à. 2 'h . à 55 . Le ma· }ade r esta endoDmi ,ra soü'ée et la nuü, ne deJI)IIndant qu1une chose c'es t qu'on ;Je laissât tranquiHe. Le lendemain, toul( était redevenu l l'état tmrmaL Les piqûres ont ·été :peu dou'lou:reuses et n'ont éllé Je s iège d 'auiQune inflammation. La syncope est sUI"Venue dix minutes environ après 'les piqûres, et a duré aussi à peu pr ès dix minwtes. Depuis quelques années, ·Je su,jet était sensible aux abeilles, et lor squ'il avait manié les ruches, nettoyé les cadres, cueL!Ii le mid, il voyai1t, 'le soir ou le 'lendemain, survenir une poussée d'urticake. ,l ] aime peu ,Je miel et en goCtte à peine de temps en temps une cuille· rée à ~café; quand il était enfant, le mief lui donnai~ mal à la tête et il en a gardé la répul-

sion.

te fait curieuoc ici est la gravité des accf· dents après un aussi pebt nombre de p lqares. M. ~e Dr Collet a dit à ce propos connaÎitre un apiculteur qui était souvent :piJquê par des abeilles et le plus ha•bituel:lement n'en était nU"Hement incommodé, mais parfois, a;près une ou deux piqûres i:t était pris de tendances l la syncope, de vomissements, de sensations d'yeux injectés. Il semble d:onc que certaines piqQ.res swles sont toxiques, sans qu,' on en connaisse bien ~es raisons. · M. 1e Dr ~Lamardhe, a:piculileur lui-même, donne de son ~côté et sur cette· question, des renseignements très ~intéressants . H fait remarquer que les :piqûres d'a,beHles varient énormêment suivant les individus et les circonstan-

ces. J'ai vu di~-i'1, une lfernme d 'assez 'lorte cor· pulence, prise de vomissements, vertiges, synCOpe, sueurs froides, !POUr a'Voir reçu cinq

piqûres. Il y a manHestement des intolérances ini:Hvi duelles. ·Comme poUl· la morsure de certains serpents la iolêrance peUit s'acquérir :par l'habitude; c'est ce qui anive à lous ·les apicuHeurs. La premiBre fois ·que j'ai été piqué c'étai~ au :poignet J'ai éprouvé ·une très vive douleur qui a duré plusieurs hell!fes; j'a i eu' un fort œ dème montant au-dessus du coude, un peu d'adénité axiUaire et de la ~ièvre toute la nuit; c'est d1re que j'étais très sensible. A:ctue·l!ement, il m'auive de ·récolter de nombreux da,r ds, non1 seulement aux mains mais ·sur tout ~le cor,ps, par des abeilles qui s'engagen~ par le bas de unon pantalon, qui s'insinuent dans mon ~oïle et œla pour ainsi dire sans souffrance. Une piqûre à ·J.a main m'est souvent signaiée par :Je cri de guerie que pousse !'a:beiUe avec ses ailes, car de ne la sens pas toujours. Les saisons, ~la tempéralbure ont de l'inUuence s ur :Le caractère des albailles. Dles piquent peu 'tant qu'elles récoltent. ]lllsqu'à présent, les prairies, les tiUeul.s, 1es acacias ayant d'o nné du miel, je peux, presque sans ;précaution, ouvrir les Tuches et manier les cadres. Vienne la sécheresse et les fleurs ne donnant plus, de nectar mes bestioles deviendronJt méchantes; je n'aurai plus le droit de me tenir même immdbile près de la plaoohe de vol, quelques cris de guerre poussés à mes oreiHes m'engagen't 1à m 'écarter. Un temps lourd et orageux Pl'oduit Je même efîet que :Ja sécheresse: non seulement 'les abedles on:t a:lors le dard plus Iaciîe, mâis i'l est plus méchant. L'odeur de œ rtaines personnes attire l'a!limosité des abei·Jiles : !Les buveurs d'absinthe, les personnes en transpira:tion sont du nonr bre. 1Les dards engagés dans la peau. y restent fixés g:râce aux dents banbelées dont ils sont pourvus. Avec le dard et adhérent à celui-ci reSite aussi 1e réserV'oir à venin. Ces deux organes, séparés de l'abdomen cte l'abeiUe, con· tinuent à être aninlés de mouvements osci'ilatoires qui font pénétrer 1[e dard et probable· me[l)t éjaœter le 'r éservoir, d'où la nécessité d'en~ever le da~rd resté dans la piqfire. 1


93 La po1mlaiion d'une ruche se compose de mâles ou bourdons, qui n'existent que de mars à août, d'une mère pondeuse el de travailleuses. •Les mâles n iant pas d'aiguillon et la mère en a un inolcfensi! ; seules les travailleuses sont aptes à •P~q.uer.

~ Vous connaissez œ•rtainemen t l'usage popu.laire des piqûres d'abeilles contre les don·· leurs r humalfismaJes. Pl·usieurs c·licnts m'ont dit en avoir usé avec succès. Moi-même, souven t af1eini de :rhumatisme musculaiœ oa de névralgies r.hltfnatismale s autrefois, je n 'en souffre p lus .jamais depuis que .je suis sou.vent piqué. J'ai a•lors essayé ce moyen dans un cas de sciat i·qÜe (extrêmement douloureuse _et chronique et la maJade, qui depui.s :p~lusieurs mois passait ses nuits à gémir, immédiatemeut après une sêanœ de cinq piqûres , a p assé 48 !heures à peu près indolores. Une série de séances avec augmentation progressive de la dose d'albeilles, a amené une guérison .presque complète. Ayant 'lu que ·le veqin de l'abeille est de l'acide formique, ,j'ai remis en pratique Je consei'l 'lu dans une revue méüicale de rem:plaœr la piqûre d'abeiUe :par une solution d'acide formique à 2 %. J'ai eu un plein e t rapide succès dans la majori:té des cas.

Recettes et conseils CE QU 'J<L NIE ·FAUT PAS tAL~E Ne ijetez pas les bouts d e bougie: ii s ~aci ­ .litent le re.passa~ si vous les ajoutez à ·l 'amidon houillan!l et peuven•t a ussi a ugm~nter votre cire à par quet. Ne jetez pas l'eau dans ·Jaquel•le vous avez fait 'bouillir du riz non salé: c'est ·le meilleur amidon p our Jes blouses h l-anches. Ne jetez pas la pa•ra~fine de vos gelées ct marmelades, ou de vos bou<teiHes de conserves: lacyez ·les morceaux et mettez-les de côté pour un !prochain usage. Ne jetez pas les grosses ·côtes vertes du céleri, ni :l eurs fetühles. faites•les sédher au

four; eHcs vous ser vir ont ensuHe à donner du goû.t à vos rpotages et ît ·vos sauves. - Ne .je tez .pas •les pelures d 'orange ou dt ci•t ron. faites-les tremper, puis sécher, et enfin pu;cyérisez-les. CeHe poudr e vous servira pour parfumer des desserts. Ne jetez pas l'eau dans ·la•quelle vous avez lait houillü· des !pOmmes de •terre, des pois et des haricots. Cette earu, con1enant ùes ·sels précieux, vous ferez bien de ·l 'employer pour des potages. Ne rjetez pas les restes de .pain, même s'ils sont secs. faites-les r ôtir au !four pour en fa ire des croulons pou.r •le potage ou •la cha· pelure. Des restes de pain ·font aus si de bonnes pa-nades et d 'excel•lents poudings. Ne jetez p as. les no>yaux de fruits (pèches, prunes, abricots , etc.). f aites .]es sécher et Q&o sez-les. Leurs amandes mou·tues et pi1ées ser· virant à remplace r les amandes ordinaires dans la préparation des desserts. PUREE DE POIS SEŒ Me ttre .tremper ·les pois la veiJ.Ie. Les ver. ser dans une marmi1e a'VeC eau, ·carottes, oi· gnon, deurx clous :de gi;ro~!e. Quand Hs sont cuits, 'les passer, •les mettr e dans une casserole a vec un peu de lard fondu, ·le bouillon qu'i.ls on>t donné, sa•lex et laisseT cuire quelques.Jlli-

nufes. SAUCE AU P AJUV·RIE HOM'MtE Hâcher 5 ou 6 échalo~tes et du persil. Les -rr~ttre à la cassero!e avec du boui'llon, une cuillerée de vinaig.re, sel, poiwe; .!aire bouillir jusqu'à ce que •les éohalottes soient oui·!es. On se sert de cette saJuce pour réchau-ffer des restes de houHli ou de rôti .

--------···· ·--Pensées

:t.

Le prochain nous croit toojours quand nous Œui disons <Lu ma:! de nous-même, même :pour .plaisanter ; - du bien, c'est autre chose!

t

Jusqu'à la mort oo se débat contre i~ mensonge du monde. On voudrait si bien crot· re qu'oil y a du vrai dans ce mensonge.

Le bon gros 'Lt Je me dis: •J e cotmaJios œ dos-Jà .. . ? et œ chapeau . . . ? et Ce petit boult d1homme ... ? Vi•vement, ~e i[>rends dériâ la tangente par le

rayon de papier à :lettre, quand 'le moutard tire d'un coup :Sec Ja robe de sa mère: _ Maman . . . M'sieu J'abbé Je suis :pris .. •

q~'es.f

eouris! . • •

*

là! . ..

_ ·Monsieur Je c111ré ••• -!Madame! .•• _ Cest la Providence qui vous envoie! ... j'6tais précisément en train de ohoisir un H'VJ."e de messe pot.l'f le dimanche, et ~'hési·te entre œ IJieU pâle, OUJ ce :rouge. . ? Je conte~e en si~en.ce les deux objets . . • la femme est grande! ... grande! .~. Les ilivres sont petits! . . . petits!. . . _ Voyez, contin.ua-t-i!lle, comme c'est corn. mode!. . . On va à une messe de mariage . .. de coDNoi. . . on a 'besoin de !Passer chez le pttissier ou chez ses beauxi)arents après 1a pnd'messe .. . . Pourquoi souriez-vous . . . ?. -Moi .. . ? - Vous avez 1l'ak un 1peu de vous mo· qaer .. . ? - Est-ce possible! ... - Vous n1oseriez pa.s! . . . lMa.is enfin, je toUS demande votre a vis . .. ? - Constatez!. . . . tie vous [e .donne . . . . je

A ce momen~, pommadé, brillantiné, le cral .Porei~le et la

maroquin du [.evanL .. glacé ou noo glacé . . . je vous conGei!Je le « non glaoo ~ . . . ça glisse moins . . . . Prix dé'fial!l1 toute concurrence. Le .veau, 2 ·fT. 95; Je maroquin, 3 fi;'. 55 .. . 4 fr. 60· . . . Nous arvon•s éga:~lement une Œaçon ·crocodi•le . -. mais •C'est plu,s cher .. . · Moi, je me r oulais! .. ..

pen.sëe 'j e ne sais où .. . UIJJ ••~1..... arrive, prend l'objet, et, d~un ton voWrile et amolf>he: - Voyez, •Ma.dame, œt artide a été éta:bli 101111 ffe volume Je IP1us .rest'Teint .. . douze :paIll de teJcte •seulemen!t! . . . On a un livre et • D'en a pas! • . • :pel'SOllŒI.O ne s 'en doute! Il • met indil!tféremmmt dms rra po<ihe du maa. . ou de la daquetle ... nous en avons avec tllœ e't ~Sans gùaœ. . . avec porte-ca'r!es ou farte.monnaie . . . poudre et houpette. . . toutes · .. Bn voici en veau ~asé . .. .en

1Bl1le ne prit rien du tout . .. s inon un air un peu dr oissé .. ... ·M ais, en sortal!llt, elle soLLicita quelques exIPiications. « %yons, Madame, comment vouliez-vous ·que je r éponde sérieusemen-t? C'est ·comme si vous me demandiez ce que je pense pour vous <!louni'l', d'une gaufrette ou d'un biscuit! . .. - Je ne comprends pas ~rès bien . .. ? - Alors, ûe m'eJqJ.!iq:ue: Nous sommes à une lépoque terrible, où .tout atta>que <Dieu: 1e jOIU:Tnal, la revue, le Jivre ... Il n 'y a pas une demi-heure, ~e cyoyais un ·libraire du boulevard mettre à son étalage un nouveau Jicyre d'histoire où un professeur de Sorbonne traite le christianisme avec un mépris iransœndental. . . . l'out un clla:pitre e:x1pliquaH même que 1a •fête de Pâques n'étavt que 1la fête <Lu soleiL . .. .. . •Et •les conve'l'Sations des amis, et l'a· narchie qui est en nous~me! ... :H faut un r ude ·tempérament dhré'tien pour .résister à ces pe11pétuels assauts ... • . . . !Moi, prêtre, .je Œ·i'S e.t j'étudie tous ·l es jours .... . . . Et vous ne voulez pas que je .sowri~ quand .je vo-us vois, vous, d-n·étienne, chargée de Œ 'à!me de votre en!fant, de œlile de votre ma•ri, cet autre e-rand enlfant, [pl'étendre sui~re et comprendre :vos offices essentiels aiVec !le jOllJjou que vous aliliez acheter! . .. 'Je vous rbpète : c'est ·Comme .s~ on nQIUJl'·rissait un soldat en campagne avec une cuiUeree à c·afé de sou!~~~

à '1-a crême! .•.

n y eut un inlstani! de si1ence un ,peu gêne. :Bile le II'Oanpit la [pl'emière : - Mors, que~ liv.re fa.u1-il :prendre?. -!Mais .Je bon gros !Paroissien, tout coull't! on en eld.He d'excelilents, à très bon marché,


95

en un ou quaire volumes. ·Et aussitôt, quelle différence dans l'intérêt des cérémonies auxqueJi. les vous assistez! ... Vous aNez un guide ... Vous suj.vez vous conwrenez, vous priez.··. . . . Vou~ bites sui VTe et comprendre vos ell'!auts. ·Pendant ·~oute J'année, notre .Jiturgie est débordante de doctrine; elle est touchante, troublante, implorante .... Et vous aUez pas· ser à ,côté de œ t océan de perspedives surna.turelles, sans r,ien y voir! ... Vous devenez peu à peu: la femme qui a des pratiques et aucune doctrine ... Parore qui ne tient plus que !pal' son écorce, et que le premier vent d'orage jetlera s.u~ Je sol! .. · -

Seulement, o·est

~ourd!.

. . murmura-t-

e~le sans coD!V·i dion, et comme ,pour couvriT sa

retraite. - Vous osez dire cela, vous qui portez cette jaquette d'a.strakan pesante comme, une cuirasse! ... - Et pui•s, votre paroissien ne se met pas en poche! . . . - Quelle chance qu'it ne se mette pas en rpodl.e! ... c'est une raison de ,plus pour moi de le chérir! ... Si rvous saviez comme j'a:ime, le dimancihe, .J.a ·chanson des Jivres de messe!··· . . . Bons livres aux tranches marbrées, et rouges, et dorées! ... ... :Bons liv:res reconnai'Ssables toujours, que j'aime à !VOU S voir da!U! la rue, dans •Je tramway, chez les fowrnisseurs, entre Ies mains des femmes et des ,jeul!les filles et des petits enfants et sur.tout entre les mains des hommes! Quelle tradition vous constituez!.·· Quelle tranqli!Î~le affirmati'on du devoir ac· compl.ï vous êtes, au milieu des lâchetés et des respects humains! ... . . . Paroissiens entre les mains des !idèles, vous nous rll!ppelez nos mères et nos aïeules, et Jeurs Jivres us~s à gros fermoüs dans lesquell!Si Iurenol touie:s les génération~. . . . Vous nous prêclhez de touchants sermons!. . . Et combien de gens, en vous Te· connaissant, ont àeté .un regard d'env.ie sur ceux qui vous portaient .car ceux-là avaient rempli leur devoi~ . . . ils aNaient mis dan·s la

prose de la semaine 11a poésie div-ine messe du dimanche!.·· •Paroissiens du dimanche, .ne d" pas des mains de nos fidèles· · · · Restez vous-mêmes!. . . Ne devenez ni [>Orte-momuie, ni les, ni houppettes, même en veau écrasé!... - Mais je n'ai· àamais pensé à tout ctlal . . . me dit-ellie. Hélas!. . . Et je ne suis pas ·la st:tule!. ; . PLus hélas encore!. . . ~

Et vo1c1 pourquoi, en œ lemps qui doit nous donner des chrétiens connaissant leur

,traite austère où les heures de .méditatioll et de prière seraient _régùées au coU:p de c~ocbtl· .. je ne me vo1s ;pa~, _uon plus, d~la1;"' 111tt la toilette, ·l a tenue élegante et so1g\Dte

que m'impose notre milieu social! . · ·

pour devenir une sa·inte dans Je cerole qui IIi mien, il me faudrait .tran'sfortner, non seu)IIIJent ma propre existence, mais encore boulefel'ser celle de tous ceux qui me sont cher&, el je ne me sens ni aa torce, ni le drroit, nï le Mait, de m'attaquer à celte transformation. Ne 1me faudrait.-rl· pas fu•iT encore les amis, 111 relations .qu-i m'entourent et dont aes préJlllliions ou les ignorances seraient heurtées les manifestatio.ns de ma piété? ... Non,

certain, le milieu que je n'ai pas choisi, dans 'lequel je suis a:ppelë à viiVre, ne foi , et capables de la défendre, je crie, uec ... .,,___, pas de s'élever ihien haut, il ne fait la g.rande IVOix du journal, ce qu'entendit 111 •11 pousser des ailes, oh non!. . . Pauvres jour s. Augustin: rP.renez le l ivre ... et ·l isez-le!... IJOD.daines que nous sommes, avons-nous seu· Pierre L1f.~MJITf. liaient •le temps de penser à notre per!ection.,nen.t moral. .. à ce que .nous pourrions de- r... à .ce qui nous attend! ... •Et disant cela, avez-!Vous peut-être soupiré, pilet! que .diéljà à quelque heure douloureuse '1011& avez •ressenti un certain vi.de, une certliue ·lassitude ou même que~ue dégoût. SurVous est-il arrivé, parlfois, de sourire au lllut, si vous a vez souHer:t, ;pleurré aussi, et con.seib .qui vous 'fut donné de 'lire la • VIE peut~tre accusé œtte vie mondaine de Ille rien DES SA~NTS •? Ils sont si •loin de moi, di· ooatenoir qui rassasie et 1'intelligence et 'le siez-vous, que ~e ne pourrai puiser, dans la eur, lisez ~e • Journd et les :pensées de chaconnaissance de leurs admirables vertus, qut flle Jour d'Elisabeth Leseur.• 1) .Je seMimen•t 'plus écrasant encore de ma niJe ne saurais analyser ce voLume: d 'élllltres sère morale. Ce qu'il me faudrait, ce serait flirt com~tents l'ont àugé d'une grande beau· l'exet11iple, l'entraînement d'une femme ~de 16, all6si bien comme inspiration religieuse, comme moi dans le monde, ayant les memes comme forme .Jitlé:raire. devoirs de famihle, 'les mêmes obligations de A vou'S, je dirai seuJement: .Elisabeth •Le· société. ne quitta :pas le 11110nde, llli soru devoir Mais existe-t-il des Saints, parmi ·les ... mes qu{ v~vent dans Je tourlbillon modenlt? • lnl!lle pour le ·lointain: ceux qui la rencon· •.. Est-il une sainteté, même relative, qui s'» aient dans le mO'Ilde et ceux qu'elle .recevait commode des .millle et .une exigences de 1101 ~ voyaient active, virve, entrain, souriante touJOUrs. 1Et iiJOurlant, elle souffrait dans son journées actuel'les, des visites aux pareid~, CIDI'ps, son cœur, son âme ...• amis, relations, réceptions, depiacemelllts et • !Mais eLle avait acceyté chrétiennement ia t.res? IOU!france - ce grand agent de perfectionneAucun des miens ne voudrait admetire je me re~use éliUX bienséances de notre 1) 1917. ...., ,Paris. et que dirait .mon mari si je m'avisais de De Oigord, édit., et former le foyer familial: animé, gai, vinld, toutes les librairies ca.tholiques. qu'i1 aime et auquel ü est haibitué, eu. 1111

Elisabeth Leseur

-

ment intirr..e. ,par la souffrance, sa foi so!.ide et raisonnée fut encore ei4ermie et approfondie et s'épanouit en charité: amour pour Dieu, pour Je prochain. Elle fut un être de Jumière .vers lequel se tournaient ceux qui avaient besoin de lumière - et cette lumière, cependant, avec quel soin el,Je la cachait! ... Lisez ceci de son journa·l : • EN~ERS IJES AUTR!ES. • - Ne pas [parler de moi et de 'Ina ovie spirituelle, garder le silence sur mes œuvres. Etre ,simple, vraie, touj10u11s humble. Couse:rver une •sérénité constante, sans que rien trahisse nl la souffrance physique, ni l'angoisse, ni la tdstesse. Me montrer aftalble, pleine de sy.mpa,thie .pour Jes idées et les hommes, m'efforcer de ·les comprendre et de ·les pénétrer. 1Etre bonne, de oette vraie bonté qui ne vient pas des lèvres mais du cœur. Me dévouer, me prodiguer, tout cela sans agitation, sans inu tile disper· sion. • .En 'VUe d'un ,plus grand bien, d'une fin plus !haute, veiller même sur II110n attitude, sur ma toilette; me ofaire séduisante pour le Bon Dieu. oRendre mon foyer a'ttrayant, en faire un ceni•re d'influences bGnnes, sa:lu:taires; y grouper des cœurs divers et ellliPloyer mes e·~forts à 'les élever ou éclairer. • 1En résui!Jllé: 'Réserver pour Dieu seul le~ profondeurs de mon âome et de ma vie intér ieure et ohrétienne. Donner aux autres sérénité, charrme, bonté, .paroles ou œuvres utHes, Faire aimer à travers moi la ~Vérité chrétienne, mais ne prononcer son nom que sur un a~l explicite ou du moins a5sez net pour paraître vraiment providentiel. ·P·rêc!her surtout ,par la ;prière, le sacrifice, l'exemple. Etre austère pour moi, séduisante autant que possible pour les autres. Voilà mes résdlutions llllOn Dieu. • On ne peut glaner dans Je~ pensées d lBiisa,be1!h Leseur, il' faut moissonner à pleines gErbes, il faut tout 1lire - relire - médHer. U est cependan~ une forme d 'amour du prochain que cultiva iou~ particu;J.ièrement E. [.. et qu[ me semble si b.ien ré,pond.re à ce que nous impose nmre contact ave·c toUJS ceux qui ne ;plLI1tagent pa~· notre foi. • ']e veux aimer d'Wl amour ;particulier


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ceux que JeU!r illaÎssance, !leur religion ou ~eurs adées éloignent· de moi; ce sont ceux-là surtout que b'ai besoin de comjprendre et qui ont besoin que üe leur donne un peu de ce que Dieu a mis en moi. ,, c E:l~gissons notre cœur, écrit-elle en,core, IJ>Our y b ·i re entrer tout être humain. Sous la toUPhe divjne, rvilbrons à toute pensée géné.reuse, â Jtoute tendresse humaine; apprenons à trouver en maque âme, le point pa·r lequel elle tient encore à œ':infini. " •J e me suis 1laissé ahler â cii'er; teUe n'était pa·s mon intention; üe 'voulais seulement .indiquer, awc ·leotell["s qui, pourraient ne pas Je connaître, ce J:ivre qu·i met en :lllll1lière, si merveillfeusement, kt force émmente de vérité et de vie qui sUJra'bonde dans la foi catholique acceptée, conwrise et pratiquée.

survivra-t-il à l'âpre hiver qui, soumoisemeat, est revenu?/ 1Et je tpense aux jeunes âmes qui . dans nos foyers ouvriers avec cette fraîcheur et .cette fougue qui sont l'apanage de la cJaeee trava:i•Lieuse. :EUes sont, elles aussi, Je sourire des hum:llles logis, la grâce qui n'est pas~ fusée à nos milieux :POIPulaires, la :poésie dt ceux quli n'ont i()als Ie temps d'y penser, pan:e qu'i~ but gagner •le pain de chaque jour. Biles tleurissent. . . et void que Je vent froid du matériaLisme et d.u sceptidsrne .souftle sur ces promesses. La main ~ou:rde dw décou. ·ragement se .pose sur ces entbousiasmes prêts à ,prendre leur voi. Le pe11Eide: c A quoi cda te servi·ra-t-il? " ~ane oes jeunes dési!fs. Survivront-ils à )'âpre hiver du doute, du• pesaimisme, de Ilutirlitarisme â ou1·rance?

Ne les découragez pas

La dernière année d'é.cole va s'achever. Allo tour de la ;fable fanti.Liale on agate déjl la grande question: c Que rva-t-on faire du peo tit? " Le c petit ", lui, sait "très bien ce qu'il veut être. li' en rêve même la nui<!. 11 fa elit à sa mère ou à sa grande sœur qui ont promis de le soutenir. Timidement ou fei11Ilemenl - .cela dépend de son caractère - il e~ son désir, j:~ s'aventure à livrer quelque chose des beaux projets qui l'enchantent. Et le rose aux joues comme les ,pêchers en · fleurs, il attend le c oui " qtù Œui ouv\l"ira la barrièle sur ·la route où 1l'on ma:rche dans Ja <Vie. ùn brutal': c Tu n'y connais rien, tais-.toiJ "• lui serre le cœur. Et le père ajoute : c Un appréa. tissage! pesie! Monsjeur rveut qu'on le nour· ;risse encore pendant deux ans à ne :rJen faire! Pas de ça! En juillet, tu entreras comme commissionnaire dans un magasin ou dans un atelier. Machin ou Chose 1e ;prendront tout de suite, et tu seras ibien payé. La galet<te, moi. je ne connais que cela. "

~

·L'endroit n'est certes pas beau. Des maisons au crépi rose ou bleu ont •1'air d'woir poussé au• ha.sard. Les hawtes· cheminées des usines let!JI' dont 'lUl horizon bien moderne. Banlieue i.m!Justrielle d'une viJI.le qui s 'allonge dans :les prés, sans nu~ souci d'hanmonie, d·ordre et de beauté. De ces te11rains que les ,plans des entrepreneurs découpent en morceaux .inégaux, il reste encore quelques pa1n :elles, naguère en tridhe, où de modestes ~nages ont é1a.bli• des janlà.ns, bâtissant de lbric et broc J'a.br.i où l'on range les outilts, le :travail aohevé, où J'on ga·rde aa vaisselle ébréchée des repas en ,plein air. Tout cela a cet air ~ripé et abandonné _que donne l'lhi,ver aux cuLtures. IPoiJIIItant une grâce et une gJ.oire planent S'llr œ coin du sol si peu propice à Ja 1poésie· les pêchers ont fleuri et Ueur sourire. rose illumine la face u~ de la terre. !Mais voici que la. bise souffle, que 'la neige tombe. ·Les branches [ploient sous •1'humide ~ardeau. Pauvres pêchers en fléurs, cerisiers et poiriers qui ouvriez vos coroLles, qu'allezvous devenir? Le frê,le espoir de votre récollte

·La mère ou Ja sœur intercèdent. Ne vaut· <il pas mieux peiner une année ou deux encore iPOUr <que [e a>etit ait un métier, un vrai métier qui ll"endra à l'enlfa.nt et aux parents, au centuple, les sacr.ifices que ~'on aura fait? Elles se heurient à une résistance olbstinée Ô!)

groQde une colère qu'il faut prévenir. On se

en /l'ose da·i r, avec une amazone bleu. céles-

tait.

:!e •• ••

Et J'enfant pense que Œe père a ,peut-être raison. Gag.ner de l'argent, et n'importe com-

!Elle vena•it, à tolllt hasard, poU[" un vague et possible mariage. - Vous avez fait vo:t<re première Communion? ... lui dis.-je. Bille eut .un sourire de suprême commiséntion: - J'ai mon brevet supérieur! ..• - Au moins, êtes-vous baptisée?·... - Puis'<lue je vous dis que j'ai mon brevet supérieur! ... ~ Cro!}'ez-vous en Dieu?. A!lo.rs, avec un geste impatienté: - ·M ais enfin, 'M. le prêtre, ~e vous reitère que ~ 'ai .mon brevet sutpérieur! Je n'a•i pas pu en tirer au.t re chose: Elle avait s on brevet supérieur! Je lui ai dit que Pasteur, [ui a·ussi, avait son lb.revet .s upérieur et que, pourtant, il' croyait en !Dieu et au: Christ... . EUe n'a pas sourcill8 . .. . IMa-i.s quand j'ai a.jOUJté que ma bonne avait couvert .s es pots de confitures avec mon propre d~plôme de ibâchelier ês lettres .... - ,f.Me a fai~ cela! . . . s'écria-t-e!Je avec .i n· digna tion. - Oui . .. fen suis un .peu cause .... · · - <Elt vous ne l'avez pas chassée! ... - Que v:ouJlez~vous. . . elle n'a ;pas son brevet supérieur! Mais eUe sait [aire c cent quatre ~ sortes de s oupes, ce que j'a.pprécie autrerœn.t mieux.

ment, n'est-ce pas ce qui presse de IP1'Us au lll)nde? Tout le res1e, c'est des bêtises. Aux vacances, il sera cormnissionn.alire ... et ia ira gŒ'OSSill" l'armée des sans-métier qui vivrQnt teur vie dans l'Jnsécu~ri1é, da-ns la méklioori.té, avec, au, cœur, une amère révolte contre une société sr mal faite qu'eUe ne :paie ;pas les manœl.liV·res aussi che11 que les in~eurs ou Ies professeurs. ciPères, ne découragez pas vos fils »' a dit S. Paul. Parents, ·laissez fleurir leurs espoirs. Ne soufflez .pas sur ~eurs Jégitill11es rêves. Un ijot!JI', vous :tendrez les mains pour Ja récolte, et vous savourerez dans la joie le fruit mûr de .vos sacrifices.

Le fruit amer ... H fut un t!e~s - oh! !Pas :très éloigné où Ue œrrt'ificat d'études était tl'étome :passionnmte des jeunes ce.l'Veaux et •le rêve des P!l· reruts ouvriers. A cette époque, on [isait avec un profond déda~n ·le passage biblique où, dès :le berceau du mond~, •D ieu met :Wtomme en garde contre l'albre de la .science. 1Et on disait: - Voici bien PEgdise! . . . fl\le a: peur de la soienœ! . . . Et on sai<t pourquoi! .. . V'humani:té ne peut pourtant pas rtouijoo:rs resier en nom-riœ!. . . etc., etc. ... Notez que iM.Eiglise aime ~a science . .. C'est même elle qui a bâJti [es .premières êcOiles. Ma<is e~le veut que cette science ne soit pas 3.IU. dessus de toot, et qu'elle accepte que d'au<tres choses puissent exister aussi à côté d 'elle.

Ci)

•Bref, fengouement rpou:r ·les diplômes aŒia très Join. ·En 1913, ~'ai• reçUJ da.ns bureau une jeune négresse ... je Ja vois encore habillée

mon

1

Ci) 1Donc: jusQu'en 1913 le di.plôme, lui aussi, était au-dessus de tout. .Résultat: d'innombrables .pe~i·ts gars, qui auraient bit de braves et solides .paysans aw viUage ou des ouvriers vraiment capaffies dans les villles, sont deS>iinés à gratter un éternel .papier dans un êternet bure3.1U.. Au~ résuùta~: ~a soienœ .s i· orgueilleuse d'ehle.,même et dont Brunetière a dit ·la ibanqueroute, se trouve souvent dans une posiure plutôt genée. ILe ~our du premier cou,p de canon sur .Par.it fut ce'lui de toutes •les !hypothèses. IJ e savais, par un .tuyau siM", que c'étai~


98 99 u11e pièce â longue por·tée. Je le confiais re sok, oh! très timidement, à Lhll aT\i.lleur de marque, •lequel me réjpondit d''un ton assez sec: - Voilà, M. le ,curé, ce qui fa~1 du .fort à ta re.Jigion! ... - Mais Je ne comprends pas en quoi? - •M ais si!. . . •q uand je vous vois gober si facilement de .pareiUes !histoires dans le civi'l, comment ne pas. me défier de vous, même au point de vue rebigieux!. . . Nos plus fcrrts canons tirent â une qua.rantain~ de kilomètres. nes.! impossibJ.e - vous entendez bien? - i~oss· ible qulon ait fra-nchi l'étape de 40 à 120 d'un seul coup .. . et sans que nous le sachions. Le sur.lendem~in, rtous les journaux annonçaient .J'existence de ~a fatœuse pièce. Et, en m'apercevant de UoiiL dans la rue, !.'artilleur pren~it L'autre trottoir .. · ·

~ !Mais cette jai~1ite de la science s'étale surtout au ;poin1 de vue du ·bonheur humain. Dieu infinirnellt bon a fait la na-ture exquise, •le l]li'i.nltemps .g ai et tendre, où t~ui chante Ja joie de vivre ... Ua bit ·le beau Ciel bleu, ne!? vofttes étoilées peuplées de rêves et de mystères. .••• Cette ·visioiL de Ta na1ure avai~ toujours été une des belles consolat·ions de l'humanité. -Les âmes tatig,uées, déçues, tourmentées s'apaisaient dans Je silence des. grands espaces et Je calme des choses: c Un soir, t'eJt souvient-il? . .. • Or, la science vient encore de nous arracher cette joie. Nous avons. maintenant Œa terreur du ciel clair et des belles nuits étoilées. A leur vue, on se dit, comme hier soir: c -Les gothas vont venir. . . ah! si seu:lement il .pleuvait! ... • Et on se couche sur ·le qui-vive.-- et l'on voi1 en wnge des mères et des vieillards. et des enfants massacres {arouchement, stupidement .... Et ces songes se trouven1 être de monstrueuses réai\ités.

Ne me dites pas: • Oh! mais quand Ja paix sera signée œ sera bien difléren1! » Pas du ~out! ... En 1913, chez .moi, à la campagne, J'ai fahlli recevoir sur la ~ête un 'bidon d'essence. Ill était vide, mais H dégr>inogolait, d'un avion qui· év<Y1u.ait de 1500 à 200() mètres de hw~eu:r .... Après la guerre? Mais nous aurons certainement des Jignes d'aérobus... d'innombrables vols d'amateurs, et même des Bonnot qui, la nuit en toute douceur ~!terriront pour déva·liser' .Je·s v-i-Llas et s'envoleront ensuHe dans ·les profondeurs insondables àe ['éther .... Ne vous faites· plus d'ii'Lu.sions. . . même le ciel est perdu ici.Jbas., la science •l'a violé.

fi Comme 1oujours, c'est •llhonnne qui paye la note CM" i·l :paye œl!le de iout ~e progrès. C'est un fait, que les, pnin'Ci.paux profi.teurs du progrès, c'est-à~ire •les halbitants des viUes, ont toujours regrurdé d'un œi~ d'envie le paysan simple, d~ ~a vie tranquiHe slécoule comme une caJlme rivière. Bt pourtarut Je dtadin revient -toujollll's à sa vi;Ue, à son métro, â ses grands magasins, à son luxe, à son !Pl'ogrès ... . .U ne ,peu~ pas ne rpas y revenir: il y est e!Lchaîné par .une ~oule de liens invi-sibles, tel Prométhée -sur son rooher. Et comme le vautour de l'anrtiqui-lé, la scien~e revient sans cesse [e tourmenter dans son es.pri•t, -compliquer sa vie, lui créer des besoins et des m~ladies, dans une soid sans cesse reno-uvelée de savoir et de savoir en· ' . ' core, et de savoir touiours ... Aussi, comme on Œmiprend Jouffroy, au sortir de .J.a SCJil'lbonne, montrant d'.un geste fatigué un enfun1 qui Irisait son catéchisme- Cet enfant? ... il en -sait p1us que moi! Comme on comprend surtout 1le Ql.ris1 proclamant comme une des béaütudes: c Bienhew-eux les shlliPles de cœur .. - • Ce qui ne veut pas dire du tout: • Bienheureux -les imbéci[es! ... » Mais bienlheureux ceux ·qui airnem la simple ·lumière de Dieu, où chaque •chose est à sa place, suivanf son uti!Hé pour nos immortelles destinées. Pierre il..'.E~MIITE.

Les légumes à la montagne Les 1égJUmes entrent pour UJ!le ;p•art notabl-e dans .1' alimentation générale et ont ainsi une ~ranrle Î.IJ]jportance, "SUT· tout en .période de gru.eHe, où tout est devenu •plus ocher, et où l'impcniail:ion de dehors e.St pa11alysée. Les 1légumes ont en ooke une 'VIaleur hygiénique tou,. te ·&péciale, en 1raison de -leur aJCtio,rr diététique due .arux sels minéraux ·et à l'eaiU de végéM!fioo qu'·tls ren~erment Tout cela corrige les .co!l!séquences d'une alimen~tation trop caJrnée: maladie des reins, des artères, etc., maLadies que le végétari-en ne connaît g~uèœ. 'La ,production des !légJUmes à •la montagne vient ap'por·ter enfin1 oo. !PeU de variation à la nour:ritur'e essentiellement lactée de no-s montagnaJrds. A côté de ,ces tfa•its, il est nécessaire d'ajouter encore d'autres considérations d'ordre économi.qrue. Grâce à 1-a faci'lité des communicatioThS et .peut-être p-our des motifs :Pélil' 4Jro!p théorriq.ues, on a trop ·~pécialisé la :proooction générale agrico,le de la SuisS'e du ·côté de •l.a production foru·l'lrageo..a•rùma,le. Lorsq~U'on se hase entièrement sur les 'cakuls de rendemenlt ou de 1mix de revient, on oublie facilement :certain-s 1points secondaires qui ont leur importance. « Si le :p-aysàn vciulait toot •calculer, il tro-ilverait qu'il est rpre&que towjours en perte. et cependant il est ~ow_joru•rs 11à ». Si, ,par exemp,l'e, avanJt la guenre, le montagnard- vaiaisan .avait voulu ,calewler tous ses fll'aJ.s, il y a longtemps ·qu'i[ aurait abandonné les champs escarpés des vallées I.arera-les. En ef-fet, quarul il est obligé de faire ISi.x Heues ;pour descendre de sa vallée et ·autant pooŒ' Y remonter, afin de vendre ses -produits pour une mairgre encaisse de 3 à 6 fr.; au ,poinJt de we 'éwnom1que pur, on considère œJ,a comme wne erreur. Et ce:pendant, le montag!l!ard du Valais con-

ünue à vivre, ·siiiliP'lement, il est wai, et -c'est même ce1ui• qu,i s'en trouve le mieux aujourd'hui, ,parce qu'av.aJnt ~a guerre, i'l n'achetait qu•e le café et le su·ore; il se suffisaH à Lui-même .p_om tout le reste_ Le oprincipe à suivre ,par le •petit ocultiv·ateur <Consiste surtout à utiliser le mieux ,possible ~utes les fooces dont il dispose; .comme sol, !bétail, owtlltage et 'personnel. Une trop grande :s.péicialis.a.tion de 'la -pŒ'oduJCtio•n demande des éohanges importants et 1fréquents <pour les P'fOduits, mais dans l'achat et dél!ls la vente il y a beaucou.p de 'faux-frats, surtout :poUor la montagne, en raison du tran~pcni diffidle. des ,per:tes de temps et d 'a!fgent plus importantes qu'en plaine. La ·production des lé~?;•umes pour satislfaire à ses proiJ)JVes heso~n~ est donJC pour l,e moins aussi indiquée à la montagne qu'en ·p:laine, d'autant iJ)Lus que d'autres motifs militent en sa 'faveulf. Les légTUa:nes qui ont crû à la montagne ISOilt op~lus tendres, pLus savoureux et .plus digestes que ceux de .la plaine et surtoiUt que .ceux qwi ont souffert des longs traruporlls et des nombretllies manipulations. Ce qui fait la ,prindp.ale valeur d'un léglUme, c'est sa rfraîcheur. Cueilli au iaroin et sitôt apprêté, c'est a'lors qu'il eSil: ,particuHèreme.nt suœulent et doffii:cat. Le sol à la montaene est généralement léger, ·r idl·e en hJI.lmus et •s~UScepti­ ble d'être facilemoot bonifié. Il .a g-éné· ralement toujours la fraîcheur voulue. Or✠au climat clh.awd et humide, les plantes poussent très rapidement à la montagne; c'est :pourquoi 'les légumes y sont tendres, délicats et non -pas 'ligneux comme en plaine. La forrte insolatiOill à la montagne amène dans les plantes la ·rolfmation des subSI±ance~ qui leur communiqueillt 1pius de saveur qu' en .pi1aine, 1c'est ce que ·chaoun, qui a ru~ fois consommé des ·chouoc, des ·choux-

..


Supplément du 3-/o 6 de ,l' &cole'' (1918)

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r.aves •ow d '·aultlres léJ:!;umes de l:a montagille, a 1pu !reconnaître. 'Le clwu 'l'ave, ;par e}OOfl]tple, qui en ,plaine est cultivé oortout pour le bétail, devi·ent à la montagne un lég.ume déUoat et éliPIPiécié; <:'es·t l'eflfet de l'léldion tonique 'Stpéciale du dimat de la montagne SIUJr les :plantes éllUsiSi bien qUJe sur 'l'homme ·et 'le bétail.- Pouif le même motif, les plantes rnédidnaJes des haulteu!l"s sont meilLeures et o'Illt rpl'll!S d'effiicacité rque celles de la p Laine. 'Le •Olimat y dévelopjpe les rprincipes a ctifs ; huiles essentieLles, alcaloïdes d'aniS une 'P~Us 'forte mesurre. Tandis qruè ~a réussite des ,plantes de g.rand~ oultbulfe déjpend av.ant tout des conditiO!Ths natureUes de sol .et de dimat et porur 11e~qruel1es. l'i:ntel1Vent~on de l'homme n'est :pas iPI'épondéJiante, il en est tout a ut·re de ~a œltUife des légumes. id 1'a nature est tf<Jiliternent i·nfluencée ,par l'homme, et les 1 conditions natUifelles ~ de milieu sont modifiées et améliorées amficiellement 'D'ar le travail intense dUJ sol. le mé1ang~e de .terre, la fumuife .copieuse, comme aussi 'J)OU!r tous les 'SOins nom'breux et répétés a,pportés aux 'légumes. Ces soins et tta:vauoc miniUtieux qu'exigent la ru1ture des légumes en f()nlt Ulfl;e .ou.Lture en quelque so'l1te ;arlifidel1e; c'est :poruTlquoi on parle de ·t'art du jardinier fPOll'r mieux mruq,uer l'inlftuence plus g:nanlde de l'homm'e, m ()ijjpœition là La r ulture des champs, où -les ·conditioœ naturelles oo terTain ,prédomûnent. Ce qu'il faut bien faire Œ"esso.rtir du• reste, c'est que ,pŒusieurs de nos légumes proviennent de la montag'ne ou de climats analogues et 1qu'ils s'v trouvent ainsi chez eux. C'est ainsi que tous .les choux, par ·eX!emple, .aiment un climat un :peUJ !humide et rpas .trop .chlélud. Le ty,pe o1"'.Ïlginal dw citou ne se rencontre ,pa!s seullement ·sur les <:ô:~es de ·l a mer, mais aJUssi swr les A~pes•; au~des$US de Montreux, on trouve encore le ·chou sauvage, dont on: la tire, grâce la ISiélec-

a

Hon et 'à la: culltutre, des sortes mu[tilplea du cho!U olfdinaire et de ses dérivés: le choux-fleur, Je chou de BruxeLles, le colTâiVe,

etc.

Afin .d':arsSJUil"er en plaine ola réussite des navets, raves et .cJhou-111aves IQ ui aiment Ies régions bmmeUises dtu Nord, ,près de ·~a mer , O'Il 'l•es •c·wltive chez nous en culrure dér olbée <pour l'arrière-saison afin de :P'r01Hter de l'hUIIIlictité de 'l'au: tomlf!le. Le :pois. tc()rnme 'le •chou, SiUPPorte bi•en le 'fro:id et 1aime ·l'humidité. En gé. nléral tous .}es lég~urnes, à p•art .l 'asper~tte, le haricot et t]a tom·a te réuiSISissent bien à la montagne. O. Martinet. tf1AOE'J1I.E OE TYPO L'autre joUJr, un a:g1riouHeUJ1" d'un village du canton de Zu.roich a~ant vendu - on devine à 1quelnxix - un r uminant élevé dans son éou.rie a un bowcher, le ioUIIillal de la région: IS'entJPressa d'en inf0'11mer le monde dviHsé. Ce même jour il entendait célébrer, en oufu"e, en •un entrefilet bien senti, :le soixantième anniversaire diU syndic de l'endroit, 100'11: populaire .p armi ses. administrés. Or, .Je lendlemain - :les tYIPOs n'en font 1amais d'autres - 'On ,pouvait lire danS! le journal en qUJest ion : Un bœuf ~i~antesque: 1200 k~.

« Notre syndic célèbre awjoUJrd'hui ~on SJOiXJantième annive'l'saire. A cette occasion, tou~e Ja 'comml!Jne se joindra à noos IPOJUr lui souhaiter longue vie et p:ro$éri·té. » Et firoÏ's lig.nes p•lus haJs. : Notre vénéré syndic ·a été vendu hier ,pour 3700 francs à un houc!her de Z!Wridh qui .a déclaré n'a-. ViOir 1jarnais vu wne aussi belle 1pièce de bétaif! ~

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Un mauvais penchant n'esi d'abord qll' un passant dans notre âme, ;puis iJJ: devient ua hôte, puis enfin il œmrnande en. maitre.

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La sainte de Viterbe (Donna Maria-Benedetta Frey) Pénélope frey naquit à Rome, le 6 mai 1836. Elle avait à peine quatre ans que déjà elle montrait d'extraordinaires dispositions musicales; sans avoir jamais pris aucune leçon, quand elle se haussait auprès d'un piano, elle dui faisait chanter des mélodies quelle avait entendues. Elle racontait plaisamment, à la ~in de sa vie, que, toute petite enfant, elle avait une ,fois mis en émoi son quartier. C'était au !e!11jps de la domination. papale, et naturellement r ien de révolutionnaire n:"était toléré dans les Etats pontificaux. Où l en:lant avaitelle entendu Ull chant séditieux? Je n 'en sais rien, mais le <Tythme lui avait :plu, et, un soir que la fenêtre était ouverte, les passants furent tout slll'pris d'entendre les accords d'un air interdit On écoute, on s'arrête, on s'assemble, Ja police arrive, monte chez M. frey qui, sûr de son. innocence et de son personnel, affirme que rien de semblable n'est chanté chez lui. Les agents insistenj, font le tour de 'l'appar!emt>nt et tr~:>nvent !e !bébé plaquant avec la plus grande tranquillité les aœords du chant défendu. •Les agents furent désaz;més et ne poussèrent pas l'affaire plus loin. Vers ·cette é,poque-là, l'eman! eut à la jambe une fistule qui la fit beaucoup souffrir. Elle l'endura avec une patience admirable; on dit qu'elle fut g uérie par un pèlerin mystérieux que l'on :pense être saint PeJ.legrino Laziosi. Pénélope fit son éducation dans ·des maisons religieuses, puis revint ;pendant quelque temps ohez son père. Est-ce alors que lui fut donné l'Enfant-Jésus, le • Santo Bambino » miraculeux qui, toujours, fut son compagnon et sa consolation? Je le pense, car elle a'imait à évoquer le souvenir d'un des premiers miracles du « .Peti Roi. •, alors qu'elle étaut encore jeune fillle. Un jour, un incrédule notoire vint demander M. frey, qui, occupé, dut le faire attendre. Pénêlope connaissant le triste état d'âme de ce pauvre tPêcheur, fait une prière fervente à son • Santo Bambine •, .le prend,

entre au salon, Je dépose vivement dans les bras de cet hormne et sort encore ,plus vite. Le premier mouvement de 1incrédule fut de s'impatienter contre le doux fardeau qui lui était imposé, puis un grand silence se fit; bientôt on nentendit plus que des sanglots: !"homme pleurait; il était à genoux et il considérait la sain1e image, dont les joues aussi étaient mondées de larmes. Le pécheur était converli; le cœur de Pénélope entonna 1hymne de la gratitude sans s'étonner de cette merveille de la grâce. Rien, dans 1'onlre surnaturel, ne pouvait ni l'étonner, ni la surprendre. ElLe iut demandée en mariage par un jeune baron romain. [.'alliance était brillante, mais aucune union terrestre n'aurait pu suffire à combler les aspirations de bonheur de Pénélope; il ne 1ui f11llait rien moins que le Ohris1 et sa croix. A 21 ans, en 1857, elle entra au monastère de la Ouchesse â Viterbe et prononça deux ans .plus ,fard ses vœux s~len­ nels. En 1861, elle entra un jour ,dans la ceUule de l'abbesse qui, prosternée ià terre, faisait une pénitence extraordinaire. Maria Benedet1a, saisie de. terreur et croyant sa supérieure morte, tombe inanimée auprès d'e1le. ·L'abbesse se relève et lui prodigue ses soins; mais la santé de la jeune religieu5e est pour jamais ébranlée. ·La maladie conuœnce à se manifester par une multitude de gros abcès très douloureux, .puis œ fut le terrible ma1 de Pott, la tuberculose des os. Jamais Maria-Benedetta ne se révolta; mais les premières années furent pénibles, et bien sou~ent elle .pleura sur son martyre; puis la résigna1ion entière et l'abandon parfait à tDieu s'établirent en elle tPOUT ne plus la quitter. Elle connut el savoura dans tou,te son étendue la ~oie su.p.rême de la douleur lancinante et constante. Paralysée entièrement, elle resta pendant 52 ans souriante, atiadhée à la croix, sans une plainte, et sans 1e moindre munnure. Sa vie était un mystère pour [a science; elle ne s'alimentait chaque jour que de deux petites tasses de liquide: café ou bouillon, et da déglutition en était aente, car lia paralysie avait pris


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