Supplément No 7-8, l'Ecole primaire 1925

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88 continue, à la .pub'Hcation du dictionnaire, le peuple français s'el!lprimera par onomatoJPées. Tant qu'il ue s'est agi qüe d'abstractions, llOUS n'aVqllS !réag( que par esprit gavroohc. Mais au cours d''tme .récente séance, les maitres nous ont atteints dans nos p lus chères réalités. S'aMaquant aux termes d'origine, ils onf daigné consa.c rer le • malvoisie» et le • falerne •, gloire des restaurants italiens, en souvenir sans doute d'Horace et de quel· ques autres francs buveurs classiques. lMais i•ls ont cassé à tour de bras les bonues viei lles bouteilles de la cave française. En vertu du dernier ukase de cet ostracisme linguistique, le • bordeaux » et le cbour· gogne » ont vécu. Seu!l, le • champagne» a été épal'gné. Parce qu'ill est un symbole de l'esprit de chez nous, pétillant et mousseux? Parce qu'il naît dans une contrée dlliéroïsme dont Je ciel pu.r et lumineux est lui-même Je plus spirituel qui soit? Détrompez-vous! Le te~me n'a 1rouvé grâce aUJ>rès de ces aima· bles 'barbares que parce qu'il qualifie les breuvages ChampagniséS, plus ou moins Jégiti111ement gazeux. Et dire qu'on s'est battu pour empêcher de bana'liser ce mot-tà, et que le législateur est intervenu pour interdire qu'on le galvaude! IL'hunlble • camemlbert », sur un coin de table, a subi, lui aussi, les derniers outrages. Et, comme il fallait lui adjoindre une victime de marque, les immortels ont. •... renversé le • carpitole ~. Puisse ce mas.sacre, un peu vain ne .point vouer ses i•llustres auteurs aux déboires de la roche Tarpéienne! Les Moustiques !La saison des moustiques va bientôt commenœr. or, les moustÎiques œnstituent un danger certain. Le Docteur français Plicque a écrit que sans avo,ir la ji!"ravité des maladies inocu lées par les moustiques dans les

régions troJPi<:ales, nos moustiques suffisent

à causer beaucoup de raV«géS. Chez l'adul· te s'observent des névralgies, des ent&ites, des engorgements de la rate et du Joie, d~ albuminuries. Ohez l'enfant se voient des anémies graves avec gonHement de la rate et des ganglions lymphatiques.

u docteur oroit avec IMetclutikOLf, Guellit, Fressin~r Jalbouley et d'autres que le cancer peut être .IPro,pagé par les moustiques, oa r le cancer es~ bien ,plus fréquent dans les vaHées basses et 'humides que sur les [pl'ateaux élevés et ·secs, !bien plus fré· quent à la cama>agne qu'à la vilo!e, et sa fréquence augmente et mar>Che de pair avec la pu!Julation croissânte des moustiques. n faut donc lutter énergiquement contre les moustiques et faire le néœssai!l"e pout combattre ces alllfreuses bestioles. Ou ne sait trop quoi employer contre les odieuses piqûres de moustiques, inconvénient ins~paralble de J'été et des liâneries en l:orêt. Certains ont essayé avec sU<lCès d'un mélange d'ammoniaque caustique 5 gram· mes ; corllodion, acide salj'!CÏ'Iique,- 10 centi· grammes. Mettre une goutte de cette solution sur chaq u~ JPiqQre da,ns le JPlus brel dé~oai.

Un ~omme-_qui a vu Napoléon Parlant ces jours pasSiés à la Société ro· yale de . Géog.rajphie à Londlres, M. Philby qui représente la société en Transjordante a d it avoir fait connai·ssan.ce dans ce pays d'un certain Hajj-Tahir, âgé de 140 ans, ct qui se,fait s ans doute le seul homme vivant de nos jours qui se rappeJde avoir vu Na· poléon Jer. Né à ~a Mecqu.e, Hajd-Tahir Iut emmené en Syrie par ses parents à l'âge de 13 ans, en 1799, ll!lors que Je futur Empereur s'Y trouvait en quaJirtié de généraJ Bonaparte! ---·~ ~- ·,-·--·&& · -- - - - ·

Où l'or et l'OJTI!'tni habitent le cœur, Yoô, espêrd(l.ce et ~ sont à /1J por~e. (iProveDbe danois).

Supplément au :ho 1·8 de ,IJ &cole, ~-~~~

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f.'Eucharlatie

{a nt-Jésus, dans la vie ca·chée de rien n'émerge.

complément de la Rédemption

,_,

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Le curé ·d'Ars Redressez-vous , curés ·de campagne .... . · 1\.njourd'hui, vous êtes à l'honneur : vo us a''ez un patron! 11 a été long à venir, romme si, même au ciel , il n'a1vait p1s le tempo de s'occu,p~r du ,pauvre lui-même ... Songez que l'abbé Via'lney (Jean-Baptiste) arrivait à Ars il y a plus de cent ans, exactement en 1818. 'Mais en~in, le voici aujourd'hui ca nonisé. Le curé d'Ars aw:utient à la calégorie ('es- sa.ints déconcertants. [.'e~prit n'est pas en déroute devant un saint PauŒ, un saint Augustin , un saint Thomas , un saint Ignace et tant d'autres. Humainement. ils sont déjà des • as • · iMais essayez de comprendre Je rayr \Jn,ment mondial d'une petite T hérèse de i f:u·

laque. ·~

Le curé d'Ars est pareil

'

AJPrès les touchantes fêtes de la naissance d Lie l'cnlfance de Jésus, <~Jprès la douloureu· tC Semaine Sainte, la glorieuse Résurrection. la majestueuse Ascension, l'enthousiaste Pen(ecôle, an:>rès une solenne!Je action de grâ· res aux trois personnes divines , dont la se· conde a a•ccO!tlPli la Rédemption, acc~tée par la première et vivifiée par la ·troisième, J'Eg~lise clôt la série des grands mystères r~ r un magnifique hommaJge à l'Eucharis· lie. Pourquoi? parce que ce miracle de l'aiiiOur di:vin complète admirablement la mission du Sauveur. Aussi, c'est avec une profonde gratitude el na ardent amour que t10llS célébrons tous les ans la Fête•Dieu. Chaque parole du bréviaire et de la messe de ce jour est un chant d'adoration, d'a,dion de •g râces. de surprplicalion el de r ~paration envers la toute puissaJlce ct la générosité di:vi.nes.

t!)~S

C'est l'hnmb1e, l'effif~é, 1presq ue l'enfoui. dans un de ces quelconques petits vilbjZeS entre Lyon et Bourg, en dehors des voies de communication.

JI n'était ni orateur, ni écrivain, ni re· muant. A cause de sa fai!b1esse et de la perte de ses dents, on pouvait i\ peine l'entendre, surtout vers la fin de sa vie. Et le reste était l l'a,venant. Il mettait surtout son cœur au confession· na1, où i1l resta seize heures par iou r penda nt 30 ans. Et c'était le prin.cipa 1. On Je vit bien aux résultats extraordin aire' flll'il y obtint. 1 1

• Car il .v a ici-bas des êtres exouis qui so nt tout simple1T1ent des êtres de 11.\-haut.

Q uelile que soit la riohes(;e ou la pauvre+t' du costume ... la beauté ou la laideur phy· sique... la science ou l'ignorance. i1 semble qu'en leur paTlant ou même simplement en les lpprochant, on soit irmmédiatement en contact avec 1eur âme, et que cette âme est kute baignée de surnaturel, toute ruissel1n· tc de vie intérieure. Avec ces âmes-li\. le raisonnement. le~ p re u'V~s. Tes objections ne comptent plu5 c~r km sent qu'euJes Klv.oienlt ... . et qu'elle" n'ont pas plus1 à nous prouver If' surnaturel, que nous à prou"'er aux aveugtles l'existence de la lumière. C'est la grande et dou.~e supériorité des âmes c0n templatives sur les âmes raisonneuses. C'est le g-rand COUJP d'aile du cœur qui. si sou•ven t, déconœrte 1'esprit des sages. Te1 pwfesseur archidécoré et archiplein d'orgueil. se vantait, l'autre jour. de sa petite salle de conférence ple ine d'auditeurs. Et je songe qu'en une année, pa r dilügence, 1


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90 chemin de fer et bateau, tl venait de 80,000 à 100,000 pèlerins à Ars. Combien en vient-it à Lis·ieux? Etcrnelie ,puissance de ces âmes à peine femtées d'humanité ...

~ Les curés de campagne médlaient un tel rpatron, car ils sont l'al1Itlature surnaturelle du pays. Que de {ois, enljporlé au ga10!P de fer des e~ress, je les ai sai(ués en voyant, à l'hori· zon, leurs clochers 1ointains succéder aux dochers plus lointains encore. j'avais alors l'impression d'apercevoir, s ur la ter.re toujours ennemie, les J})Ostes avam:és de Dieu ... Tel curé est perdu au fond de la grisail· lerie de 1a canwagne, toul 11eul, comme le P. de Foucauld au milieu du désert, mais sans Je soleil, sans ce mirage, sans cette exalta· lion qui monte, tel un encens, de la terre d'Afrique .... Tel autre curé, très doux. 1res mystique, !Préside à une !Paroisse de 1aurds matérialisés, comme les vieux saints morts dans les églises désaJmfectées. ~lui-ci, au contraire, vit dans une oasis où tout est 'faôle, où la piété cou,Je à pleins bords. Celui-lk est mangé, rongé, dévoré d'occupa· iions et de soucis. 1En void un ... vieux! ... vieux! ... et un autre... jeune!... jeunet •.. 'Le curé d'Ars est le patron de tous. Leurs dilkultés ont été ses di:llicultés. Il trouva, lui aussi, une église déserte, une pa· roisse indiiérente, où l'on truaillait le di· mancht:. Et si 1e diable s'en mêle, sous quelque lorme que oe soit - et il s'en mêle toujours, le saint curé peut .leur dire: c Ce partlculier.&, je le conn11isl ... et, plus d'uni! nuit, moi aussi, il m'a bien empêché de dorm'l!. ~

Qu'il les béniese donc mes chers conf~. res de am.,agne. Qu'il ~eur fasse voir la dœssi~, la spte11• deur de l'humble tâohe qu'ils nlm.Plissent. ns sont la voie, la vérité, la vie. Us empè. chent 1a .victoire de la. mort. Car un vi.llage sans prêtre est un village qui meurt mordement. J'en connais, hélas! ainsi! ... .Et qui dira la tristesse de ces églises a. tbandonnées, de œs presbytère$ verdis, de ces êtres humains qui ont perdu ce que 16 sauvage a encore: 1·a préoCC'II!Pition de l'au. deltl ... , de ces en~ants qui jouent. dans le <:imetière, a1vec les ossements de leurs vieru 1parents. 'Partout où i1 y a un prêtre, c'est la lutte contre le mal, et la lutte, c'est la vie d'Ici· 'bas. Il e prêlre est te so1dat du surnaturel; ., soutane est un drapeau! A:h! qu'il en suscite des prêtres, le cher curé d'Ars!. . . Qu'il fasse fleurir 1a vocation sa~te au cœur des jeunes ho111mes. De p1us belle sm la terre, i1 n'y en a pa.s! Et après a'Voir béni nos b<tllle3U;\. et ons cha.n~ps, qu'i~ s'aiVenture un pe u vers tes vrUes oit, à grands flots, coule, hélas! ~tt• campa•gne qu'i1 a tant aimée. Qu'il bénisse nos IPI'êtres surmenés. ~ra· sés par la matérialité du ministère. Et qu'il n'oublie pas les curés des villes. Eux n'ont pas etlJCore de patrons. . . Ils sont • de la terre de personne ... » Et pourtant!. . . oui, et pourtant ... Saint curé d'Ars, faites t'intérim en at· tendant qu'i•l en sul'gisse en6in un ... 1PlEmE L'BRIMJTE.

Une journée an mayen ILes étoiles pâlissent et I'auibe contmeiJ.CC! à 'blancltir lts montarnes. Un air pur et tra1s

tout •mprégné de la senteur des bois, un c1el lou! bleu, une brise légère présagent une jou•née ex>quise. Toute la famille est sur pied déjà, et cha· cun s'OICcupe des .préparati-fs du départ, pour le mayen. Au petit jour, nous sortons no· !re troupeau et prenons un petit sentier à l;~ccl s à travers prés, à triiVers chanlps. La 1 ou te est dé1icieuse. Les oiseaux chantent éperdwne11 t dans les buissons du chemin, les coqs s'égosibient dans les basses-.cours enfouies dans la 'lerdure, les ruisseaux cou· Jent joyeux dans les herbes. Nous arrivons l'à -haut au moment ott les 1ayons du soleil !boivent les dernières goutles de rosée. Pendant que mc,; parents insl'fdent le ol'>a·let et y instal1ent leur mbrage . je tue pr001ène dans le petit senher qui tr~tVerse de part en part notre mayen. Ja· mais la prairie n'est aussi belle qu'à oette époque. Bordée d'no côté par une for~t de ~?. pins touffus, de l'autre par un ruisseau limpiOe, elle est superbe dans sa robe de rrin terrws. L'herlbe frai.ohe balance ses nap· pcs aux nuames chan2eanfes. Dans cette émeraude pondurée de trolles contrastant a\lec les myosohs, sont disséminés quelques blocs J II X teintes griSiâtres, quelques buis·sons de rosiers, sauvages et d'~ine-vinette, quelques mélèzes aux aiguilŒes vert1Pâ1e. Au milieu de la !Prairie, c'est l'arole géante, l'ardle tot1lliiue que l'on distinlgue très bie11 depuis les coteaux de Con they et de Vétroz. Cet arbre que j'aime pour sa beauté, son omlbrage et ses fruits attire de nom· breux écureuils. Combien de tfois ne me suisje par ellforcé d'atteindre le sommet de l'arbre à la poursuite du gentil petit animal. Plus d 'une ·fois, ~ chasse a été fructueuse et le petit rongeur était carpti!f jusqu'à ce que mou ill1iPrudence lui ioumit l'occasion de reprendre sa liberté. Dans ses branches quelques oiseaux ont bâti leurs nids et font entend!l'e des notes gaies et harmonieuse!. Voici l'étange où j'allais souvent me baigner pendant 1es tièdes jaumées de juin. Un peu

de limon s'es t aJmassé au lond, quelque& heribes ont poussé sur ses bords; quelques 1pqpulages émergent de l'eau. La verdure de ta forêt est pius son·lbre, le sol et les sen· tie.rs sont couverts d'une petite couohe d'ai· guiLles sèches. A la lisière de la forêt dont j'aime le voisinage, un bassin égrène se3 gouttellettes sur toute une baude d'oiseaux qui ont élu domicile dans la sécurité deS sapins . 1Le cha,let se ·bdottit Œns un creux, sous son large toit très bas qui le protègr con· trè les vents et les raŒalles. La solitude n'est troubllée que pa r un couple d'oiseaux abri· tés dans un trau de ses murs. Uu peu df 'mousse s'es·t ajoutée sur Je toit; une cou cl1c moHe d'aiguilles de mélèze eifaœnt Je;. jointures des ardoileS. lEt pendant que j'admire cette campagne a~méeetque jeneme lasse pas de voir. les va'Ches savourent l'heribe fraîche. EUes sont hrureuses de jouir du grand air, de portt"r de be1les sonnettes et de pail.re en liberté. Les petits veaux qui n'ont pas encore ap· pris à brouter ganfuadent autour du troup<'au, heurenx aussi de sortir par ce temps merveiHeux. Toutes ces choses font revivre en moi )e souvenir d'heureuses journées passées autre.foi!: •là-haut durant quelques semaines de juin. Mais le temps change toul et aussi les personnes. Bn pénétrant dans le ohaJlet, je ~ens un vide qui m'i~ressionne. Mes grand s .parents ne sont plus J.à. Il me semble encore qt:e je les vois assis près de la fenêtre, que leurs pas lents résonnent dans la salle où nous passions ensemble de si heureux mo· menis. Un sentiment de tristesse et d'abandon m'errvahit et mon AIIT1e exhale une pri~­ re pour ces chers disparus. Dans l'aJPfès.mti'd.i, je fais une tournk dans la forêt avoisinante où je me laisse a1•ler à de vrugues rê'Veries où je laisse libre cours aux fols élans de mon imagination. Puis la nuit vient, grave, sereine. ponctuée d'étoiles. La lune montre sR figure pl-


92 le au-dessus de l'horizon; les arbres projettent sur la verdure des œîlbres démesurément grandes. J'écoute le chant de quelques oiseaux mêlé au murmure d'une douce brise et à celui du ruisseau dans les herbes. !Ma pensée alors s'élève vers Dteu dont j'admire les œllivres s-i beMes. A. M.

L'hygiène de l'été iLe beau, le radieux été, saison lumineuse et chaude où le solei·l est roi, remorque à sa suite, aussi bien que J'h~'Ver - qui, lui, a la réputation d'être l'ennemi de la santé - des inconvénients dont il est prudent et sage de se résenver. Us sont multiples et d'ordres divers. ILa .première précaution salutaire en été est celle qui consiste à ne pas prendre des repas trop cqpieux, à choisir ~e préiéren~e 'les a:li·ments légers: légumes ïra1S, œufs, Jaltage, viande blanche, fruits; à ne ,pas boire de vin pur ou d'al:oal en trop grandes quanti tés, à a'Voir t'intestin Hbre si l'on doit, après le r~s, s'eX!poser aux ra.yons du solei·l ou à l'insu.pportaljle cba1eur des endroits conJ\inés: ateliers magasins, etc. Un grand nombre de congestions n'ont pas d'autre cause que l'oubli de cette pres· cription. :1[ est bon, en été, de s'a·strein.c:k'e à ne pas albsotiber trQp de boissons g.laJœes. 'Les li· quides ingérés en proportions considérables IPro:voquent des embarras gas<triques, des dilatations d'estQJDac, des malaises; ils n'étanchent pas la soif, mais au contraire la sure)(jcitent, la rendent plus inwfu'ieuse, plus tyrannique. On s'a~anchit parfaitement de la soif la plus intense par une boisson chaude, de pré\iêrence le thé iéger, pris à petites ,gorgées. iLa recommandation de ne pas se désaltérer a'Vec l'onde glacée d'une source si l'on est en sueur et de ne pas s'eJCIPOser, dans

93 les mêmes circonstances, à un courant d'air iroid ou à un Changement trO(p brusque de température est, je pense, supet1lue. [!été est la saison où les mouches .pullu. 1lent. 15n cas de piqûre par une mouche quelconque ou insecte, i\ est prudent d'app~i­ quer inunéldialement sur la plliiCe endolon~, un pansement à l'eau phéniquée, au sublt· mé ou au permanganate. IL'~té ramène 1a saison des bains froids; n'oublions pas qu'il est très dangereux de se jeter à la mer ou à 1a r ivière moins de trois heures aqn-ès le repas- et qu'il ~aut a~­ tendre que la circulation du sang sOit apat: sée si Fon a fait une arrande course ou t t l'on est en sueur. Claude Montorge.

Les femmes et le retour à la terre On nous élorit:

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1Si vous passez en prom~n~~.e ~~ans un coin de villaage à IJ)roxtmlte d une de ·nos petites villes modernes, vous n 'avez !pas été sans rema.nq u.er' t~ut en çir,culant dans les rues, de ~petttes demoiselles assises devant leur porte, bien frisées, en soulier~ verni.s, corsages tranS~p'aflents sur hnge fm, .0.ocu· !Pées à brooer un trousseau dehcat. 1Par la 'PO["te owverte, v.ous aiPerce· vez 1,a maman qui va et vtent dans .la cuisine, 'J)rÉlpaiie les repas, la,v,e le ltn· ge, JPOU!l1Voit à tous les gro~ 0111Vféllges. La j-eune fille paraît aiVot.r pour <>7· CUjpations \I)riœipales de fatre sa to1· lette, de !broder, de se tprom~er av:ec ses amies et de dlanser le d~ma111cbe .. L'ambition de œs «princesses» telleS qu'·on les sumomme a~ pays, est de plaire à ·un amm.tre~x nche, ou en tou~ <:as citadin, qui 1puisse les ·emmener a

la .ville, où les ma,gasins et le ciœm.a 1 ·coJ.e ména~er pour les filles. On conles attitrent, ·qui puisse fa ire d'-ellles des tribuera ·a·iJl1si à enrayer .l',exode des femmes d'employés, de ~petits fonction· .cam'Pagnes. Cet ·enseig.nement •post· naires, et leur donner une vraie salle s·colaire a été heul'\eusement bien corn· là man(g"er avec un bu!ftfet à g:a Lerie et )prris par les Autorités cantonal<es Va· wne _ga-rniture de stores à la ienJêtr.e laisannes soucieu-ses de l'avenir et de la pros,périté du !pays, lors de la créa· de leur dhambre à coucher. >Si par ma Jh:eur, un agriculteur s'é- t ion de l'école d'agricultur:e et ména· \J>rend d'et;Les et qu~e11es l'.a,ooeprent, gère d:e Châ~au.neut. Get établissebien qu~à ~.ret, elles ne tament pas ment cantona.} qui a exigé de gros sa· à f.airtè un ménage détestable; lieS sa- crifices du pewple v:al.aisan rêpot11d en bols sont 1lo-urds ~t inélégants, les va- !Partie à nos désirs exprimés plus ches sentent mauvais, faire la pâtée haut. 11 serait à soU!haiter que nos a· des pores est -r~ant, balayer ta ·g.ricll'lteurs et ménagères .aient ·cOO· cour rend les mains calleuses, on· n'a sctence de son i!1J1P0rtance et sachent même .pas le temrps de s'habiller dans en ,prOifiter, car le dit établissement rél'ap:rè&-midi! Et le mari, de retour des dame en-core des élève.s. chamjps, surru>orte le contre-couiP des Lor$que l'éclairage et la force élecramœurs aœumulées le long du jour. khque seront répantlus dans toutes nos rL'albsenœ de méihode qui_ a présidé maisons paysannes, que œlles--ci seà l'éduoation de oes ménagères paraît nmt bien ohalllf&êes, cl'air,es et gaies, donc coil/cfamnée par ses résultats. lorsjque la ména·gère aura, pour lui Les mamans tr<lfp comJplaisantes sont faciliter sa tâche, des_ sols cafl'!elés fa· bien coUJPables; eLle-s ~ardent toute la tiles à entretenir, une machine à la· peine ;pour eLles et .~aPent .ainsi le ver le linge, des fers ~lectriques pour malheur de leurs filles. Si beauooup de le repasser, quand te cultiiVateur p<>urj~eunes ménruges <Msertent tes campara se d~skair:e en ajustant son casque gnes, c',est au moins aussi sowvent ta de T. S. F. ou en allant voir le ciné1 faute de la ~emme que cene de l'hom· , ma du- village, on ne voit pas bien ame. Elle manique de courage devant lors queHes raisons puissantes !POUrl'or.g.ani.sation du tr.a;vail, 1-es initiati- raient attirer la jeunesse ou le ména· ves à p.ren!dire, le capital à engager g,e vers la ville. po'ur l'achat du bétail, de matériel de !Soulhaitons qwe le dévelqppement ra· cultuve. Elle est effrayée !Par le labeur IPide de l'enseignement a~glfi,col e mêquotidien de la fenmière !qu'eUe con- na·ger puisse contrilbuer au « r.etour naît mal, et préfère l'existence au jour Ide la terre ,. (}U tout au moins êviter le jour qu'on .a à la ville. II but ar- de nou,veaux' délparts vers la vil•le. river à l'in itier complètement aux tr.a· ·Sichola. vaux de la camprugne, à les lui faire aimer. On ne !Peut songer à ·corser dans ce sens les pro:g\l'ammes des éco· Le moulin qui ne tourne plus les tp~rim•aires qui sont dëjà st11'1dhargés vu le t~ relativement cou~t de 'Le mou,Jin de maitre Humeau tournait si la scolarité; ma is il faut répandlne ~ vite et 9 i bien de jour de nuit, par tous )es intensifi.er l'ensei)gnement post-scola•· tt:mps, que le monde s'en émerveillait et que re, a,gricole ·pour les garçons, el· agri·


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94 met (le la ·c ol.Une. Et, quand elle jeta enfin soJl sac près de la por•le eLu moul in, elle sott· 'l'ira de fatigue et de p laisir. - Ah! dit-elle en regardant so.a fils, un petit de cinq ans tout frisé, nous sommes a.n bout de nos peines, Jean du OueOJfol! Elle leva la tête. - •Bonjour, maitre Humeau et la compa· gnie.. Voi·1à du joli blé que je vous apporte. Il n'y en a pas beaucOlllp, mais je le crois de bonne sorte. - Vous pouvez le reltl>orter, lit le meunier; mon m<>u.tin ne tourne pas pour qua· Ire boisseaux de froment. Il lui raut de p lus gwsses bouchées. - Vous l'avez bien fa~ t J'an passé? - O ui, seulement je ne le fais plus. Bstre compris? C'était si bien conwris, que le veuve pleurait déj~ en considér ant sa ,poche de grain et la pochette du petit Jean, étalées côte à côte, appuyées l'une contre l'autre, comme une poule grise et son poussin. Les rem. porter, étai t~ce possible? Le meunier ne serait pas si cruel. Il plaisantait. Et, fatsanl mine de s'en retourner. - Viens, dit-ellie, Jean du Ouenfoi; mai· Ire .H umeau •va pre n,dre ton sa.c et le mien, et il nous rendra de la farine blanche! Elle prit par la main son fils, qui regar· dait en l'air, vers la lu.carne du moulin, et qui d isait: cIl ne veut 1pas1 MéChant meunier qui ne veut pas! • IMai!> à peine avaitelle descendu la moitié de la pente, que l'homme, tout en co1ère, parut sur le seuil de la porte, et puisant dans le sac à pleines mains, lança des poignées de frQillent contre ces pauvres. ~ ,Le voiilà votre grain! Revenez 1e cher· cher, si vous ne voulez pas que tout y passe, mendiants que vous êtes, mauvais pa· yeW'IS! Et les grains de la ~lane s'éoha,ppaien~ de ses lour:des mains; Hs routaient sur la pente; ils pleuva ient sur la mère et le fils, et, si grande éta.it la forœ du meun ier, qu'il y

le meun ier s'enrichissait. Il était haut sur nier et sa fi'Ne, les bras croisés Sllr l'awui mJiline, ~olidement assis, bâti ·d'aibonl en de la ietléh·e , ca usaiettt de l'avenir, et, comJll<•çoruJerie, d 'où s'élevait une char.pcnte .. . me il arrive toujours, l'imaginaieut encore Oh! la belle charn:>ente, mes eufants, et que plus beau que Je .présent. Cette fiUe était jottlui qui l'avait faite, dans les te~ dont lte, ;p'us demoiselle que meunière, et, sans ou ne pa flle plus, devait être un bon ouvrier! être méchante, avait pris l'habitude, .par 1 ~ t.'lle commen.ça•i t par un pivot d'uu seul mor. li:ute de ses parents qui la gâtaient, de Jll· reau, d'où partaient plus de trente poutres ger !e monde du haut de son moulin, c'es tcGurbées portant la CJge, les ailes, Je toit, et à-dire d'un peu trop haut. le meunier qu'on ne voyait pas. On avait - Jeannette, disait le père, les aUaires abattu les ar>bres à plus de cent mètres au· ma~ahent bien. tour, et comme le pays était de p'aine, très - Tar1t mieux pour vousl étendu et lrès couvert, le moulin, comme un - Taut mieux aussi pour toi, Jeannette; fYhare, était visiihle departout. La moindre car, dans deux ans, ou je ne m'y connais br ise, qui traversait, le ren<:ontrait. Il n'en laipas, ta dot sera mise de côté, le moulin ven. lai t, pour faire virer les ailes blanches, que du, <:t je crois que les bou.l'geois de la ville cc qu'i l en fau! pour que les blés chatoient. même les tPlus gros, se cLispLtteront à qui pour qu'une tige de .pissenlit perde ses graideviend'r a le gendre d'un rentier comme mot. nes. Un orage Je rendait lou. Pendant l'hi•La hile souriait. ver, quand silmlait le vent du Nord, le meu- Oui, j'ai eu raison, r~renait-id, de renit:r seuait toute la toile, et ne laissait que fuser ces petites moutures qui donnent ali· lt" chiâssis en baguettes de ch.âtaignier, qui , kmt de mal que les grandes, et qui ne rapsu;Jisail :r. to ur ner la meule, et jol1ment, je portent rieu. La clientèle des besogneux, je vous assure. n'y tiens pas. Qu'i~s aillent à d'autres.) N'estPar la fenêtre, quand il ne dormait pas, ce iPas, filllette? 111:tilre Humeau regardait les ânes monter au ;La jeune meunière étendit le bras: mou lin, comptait les fermes, où, le plus sou- Voilâ justement la veuve du Oueruol ve nt , on lut deva it quelque argent, et si les c;ui monte! EJtle a son. fils a·vec elle. Que r11oissons mitrissaient, se léjouùsaü de li! ·portent-ils donc sur le dos? Des sa·cs dr qu~: Je bien des autres allait lui rapporter de gra.in, si je vois net! Une bonne cliente Il profit!. assurés. c Un sac de blé, deux sacs veuve du Guenfol! de •l:trin.:.• c'.!tail sa df!Vise et sa mesure, BUe se mit à r ire s•i joliment, que -les ailes Il y gagna it encore assez pour être devenu, du moulin, qui lournient poLu· moins que rn J:>eU tl'annfes, le plus gros personnage cela, se mirent à virer ,plus vite. du pays. - Une glaneuse, une gueuse! répondit 11 érail honnête. A vieillir, malheureuse- maitre Hum&1u. Tu vas voir comme je la ment, un peu d'avarice lui vint. La richesse recevrai 1 lui lil le cœur plus dur, et i·l se monlra plus H demeura tes coudes appuyés sur le bord exigean t eruvers les débiteurs qui p<llyaient de la :fenêtre, et avança Ull 1peu sa tète en· n.al, moi.lltS a:ocueÏ'Ilant envers les pauvres fllrînée, tandis que Ja [emme, péniib!ement, UIIÎ n'avaient ni .chevaux, ni charrettes, ni commençait à gravir le raidillon. Elle ~lat l ~nes, ni mulets, et portaient au moulin tout toute courbée, la veuve du Ouen.fol, sous Je leur froment dans w1e poche. Un jour que po ids d'une poche aux trois quarts pleine, s ur 1:1. .plaine, toute lblonde de chaumes, une yu'elle portait .sur le dos, et retenait deg brise trai<che s'était levée, qui faisait tourner lieux maiEs par-dessus l'épatde ·gauche. Trots à ravir les qualres ailes ue toile, •le meu· fois elle s'arrêta avant d'atteindre le gom1

eut toute une poignée qui vola jusqu'au sommet diu moulin, et retomba cou nme grêle sur .le toit. On entendit un craquement, et les ailes s'arrêtèrent net. Mll'is le meunier n'y prit point gacrde, car il remontait déjà l'&:hell<' intérieure, tandis que la veuve loufe désolée, relevait un sac à moitié vide. La belle Jeannette riait à J.a fenêtre. Un cotillon gris, une N'este noire, c'est vite caché dans ·la catqpagne feuillue. En peu de mÎIIlutes, maiJtre tHumeau et sa fille ellren.l perdu de vue nes deux pauvres. Alors ils cessèrent de rire, et a'aŒJerçurerut que le mouLin. ne tournait plus. Les aiDes _r«nuaient du bout, frémissaient, pliaient un peu, comme imtpa·tientes de r~rti:r; mais 1e pivot résiS!taH a·u veJJ~t. Le moulin était ar~ - Je rvais lui donaer de \la toile, dit le meunier; c'est la brise qui aura faibti. 1Et, d'un tour de IJilWrivelle, il déulloya, sur {es -trnverses de bois, toute la toile qu'ill déployait dans les jours où le vent se trai· ne, paresseusement, dans b cieu.x catmes. La oh3.11pCnte entière lut 6branJ~, les murs du moulin tremblèrent, et l'oUile des aiBes se rOŒlljpit sous la -vidlente ,poussée de i'air. - Maudits mendiants! s'écria maitre Hu· meau, voi•là ce que c'est de les écouter! Il y aura eu quellque saute de vent, bien sCr, pendant que je ies renvoyai&! •Les ouvriers, dès le lendemain, se mirent à r~er le mou:Hn du meunier. Cdtui-ei tes para, tend~! sa .toile, comme d'habitude, et écouta, de l'int&ieur de son réduit, pr~s de ses meules Î!tiJnrolbines, attendant ce roule· ment d'en haut, œtfe plainte du bois qoi, tous les matin~>, annooç.aient que les ailes commençaieDJt h virer. 11 dut bien. !Vite ren· trer ·s a toi1e, de peur d~un aocident nouveau. Les pouires longues pliaient comme des cer· ceaux, et rien ne tournait ~ndant la clien.tè1e s'en ,aLlait. Maitre Humeau commençait à ruvoir des procès, à cause des fournitull'es qu'il avait promises et qu'i·l ne livrait ,poiJJt. j[..a dot de Jeannette


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96 nt s'enf~llli! pas, hien au coufraiJ"e. 'Le meunier et sa fiUe commencèrent à pleurer. - Je ne COJll!Prends. rien à ce qui nous arrlive, dit Jeannette; mais je crois que ces gens du Ouen~Oil y sont pour quelque chose. No us ~es .avons oifensés, et peut-être qu'ils cléoouvriraient la raison pour laquelle le moulin ne iourne pllll'S. - S'il ne Jallait qu'un !beau cadeau pour leur :faire leJVer .Je sort qui pèse sur nou.s, ~ood it le rneLtnier, je n'y regarderais pas. - Allez doru: et -soyez très. doux, mon père; car notre fortune délpeod peut-être de res ~·u·vres. •Nr3 itre Humea.u obéissait toujours à sa lme, même quand elle n•a,<ait pas raison. MaiS en celte cmoonstanœ il lit bien de l'écouter. Par les chemins, &i verts qu'iJs en étaient noirs, le :Jolli du ruisseau, ii se rendit au Gueniol. En y ·arrivant, maitre Humeau déwuvrit tiD c'hanqJ tout étroit qui montait en pente douce, UJl champ qui ressembllai1 à \J.O.e plate~bande et où tnwaiJI!ait u.n enfant. Jean du Oueniol avaiil jeté sa veste sur le t:rlus, et, dat1s la mince bande de ten:e, il bêchait de toute sa &orœ. - Voilà doru: 1la l!na111Vaise ·boisselée de terre d'oll ils tirent 'leur vie! pensa le meunier. Et c'est le petit qui la remue! Holà, jean du Oueofdl? 1L'enffa111t se retourna, reconnut maitre 1h~JT~eau, et rougit, sans quitter Je sillon où .:,a bê.ohe ve.rnait de s'enfoncer. Mais, comme il était habitué à parler honnêtement à to ut Je monde, il demanda. -- Que voulez-vous, ma itre liumeau? Mon ,mowlin ne tourne plus depuis· le jcur oü vo us êtes ven us, ia mère et toi, mon petit ami. - je n'y peux rien. - Peut-être que si, peut-.ê tre que non. Ma 1lille Jeannette s'est m1se en tête que mon moulin, qui s'est arrêté en vous voyant de dos. pourra it bien repartir en vous vDfant de lace.

- Ma. rnèt"e est moflle de misè.re, r6pondlt Jean du Oueniot Depuis quinze jours, il n'y a plus que moi pour ensemencer notre chatrljp, car nnu •grand'mère est toute vieille. 'Laissez-moi, maitre Humeau. Je n'ai pas tt temJPS de vous suivre. fil avai1 soulevé da bêdle et rrawait la /erre. - Tu ne bis qu'enfouir de mauva1st's gra ines dans lon charn/P, repri! Je meunie1. Ecoute-moi: s i tu m'accompagnes au moulin, et si tH ùécollv.roo ce qu'il a, Je te don· nerai cinq sacs de farine, de qu01 mwger ,fotd lon h·iver. - je n'ai pas .le temps. - Tu en chois iras dix au versoir de me~ meulles. - Maitre Humeau, je ne suis point ouvrier en rr.oulins, et je ne SliliS pas ce qu'ont vos ai~es. - Jean du Ouenifol, je te ferai bâtir une maison neuve au bas de mon coteau, pour ta grand'lmère et pour toi, et je t'albandon· nerai un de ces champs grarud comme trois fois 'e vôtr~. Le .petit laissa tomber la bêdhe, et suiv it 'Phomme. Quand ils luren.t dewmt le moulin, les ailes ne tournèrent pas toutf!S seules, comme .l'avait cru Jeannette. Mais le petit monta par l'échel.le, puis derrière lui le meunier el % fi lle, n'ay.ant ,pl us d'autre espoir, 1~: SI\J),plia ien t, chacun à son tour: - Regarde bien, Jean dtt OuenJo'l ! Œ· se.nsorœ'lle notre mou.Jin! Regarde bien, regarde tol.l/tJ 1Le petit fureta dans :les coins, parce qu'Il JJrenait p laisir à ,v isiter le moulin. Il vow1ul grimper jusqu'au p~vot des ai les, et le meu· nier se coul1ba disa.nt: - Monte sur mes €padies, pet if; sur ma tête: tu n'es pas lourd! Vois-tu quelque chose du côté du pivot? - Je 111e vois rien, d'it Jean du Ouenfol. mais je sens l'ode~tr de notre blé! A ce mot-là, maitre Humeau fut si trou·

IJ!é, qu'il en ~aillit tomber ~ !a renve.rse. Il s'aJ[JiPUya aux murs de bois de son moulin. et dit: ~ Jean du OuenfoJ, je te promets ... Déljâ l'enfant avait 1P3SSé sa main dans l'ouveriLLre où l'arbre de pivot tournait si bien jadis. •E t comme il avait ta main fine, il .tâta :les bords de la fente, reconnut le ,.rrain de blé au toucher, le relira ... et aus; il ôl Iles quatre ailes, poussEes par le vent d.'a utomne, virèrent en fai.sant chanter toul le bois de la charpente. Oe[>uis lors, nuit et jour, le moulin n'a.rrê·le plus. C'est pou.r cela qu'on voit maintenant sur la pente une maison nouve~le, avec un dtanij> qui est grena111t comme pas Ull, et qui n'a ,\'omb.rt-, aux mois d'été, que le!\ quatre ai· les du moulio . ., , ,

plume impitoya!ble d'une grande dame dont on ne !PfUl nier 'a haute compétellce en maItère cynégé'ique, 1pU1sque son équipage a 1or<cé près de 1700 c~Iifs, et puisque, san:s la guerre, il en aurait ilorcé sûremt:nl plu'> ùe 2000. Mai s d'autre ,part allons-nou:; utiliser nos larmes, le; nôtres, t.-clle fois, po11 r nou;; dé•iendre contre le~ atteintes ùe la lul>ercu.lo· se, ut, cancer, etc.? Un !Professeur de Copenhague, le docteur l.iJtha.l, a J"ecouuu en et.et que ·1es larmt:~ consti tuent un terrib:e 1pobou .pot1r les ba· ci lles de la pl ~tpa.rl d~;:s ma 1adies inl~tieusd L~s tu1111eurs, no!GJtnme.llol, ne leu , rt'sistent

l'a's. Certaines plaies se son! ràpidemeut cica1risées après des lavages aux humes. Mais ettcore raut-i l que cd 1e;-ci wient toutes fra ichemen! p leurées pou r ..tVIliJ· et-Ile -o-vertu microbicide. A propos de larmes Jusqu'ici nous pleurions sur no> malheurs, el cela était san s eifet. res li!!éra!eurs el les 1Jei ntres se sont lou- ' J\11aintenant, uous p'eurerons sur 110 ~ m:1· jours plu a nous montrer, à la ~in d'une laùies el œ la nous glltrir:~, et encor.- ne c-J,asse à <..o·urre •l'émouvant tableau du cer f b ut-i l' pa5. ver~er de.; lar.11es de crm:odi le. A. Gh c1ui lait ltte là la meule hurlante el qui, sa chan t qu'i·l va mourir, tourne ver5 les .chas- 0-se urs ses grands yeux tout embués de gros· eps !arilles. ~doseur» l.a réalité l"St lbeauCOLI!P moins poétiq ue. Dan~ une no le qu'elle envoie au jow·ual ,,Le Urt matin de .P<îque;; ... vers 6 hf'uTeS. Cii:Jsse ur l[ra nça is'', 'Mme la duchesse d'U· Les (idè'es guettènl J'arrivée de5 p~1 re~. 71-s dcn1airit:re, écr~t en ~Jet ce qui suit. • ... [.ire dans la ,Jettre d'un veneur que le L'un est venu dès l'ouverture de l'église... rt rf pleure! Cela vraiment, je ne l'aurais pas l'autre à 6 h. 15· .. •le troisième à t> tt. 10· (Ill poss\lbie! J'a·i eu deux ce nfs wpprivoisés 11 s'es1 couché à 1 heure du matin le p:lll· 3Pxquels je n'ai jamais fait aucu11 m~·l; ces 'V re! beaux :~ltima ux pleura ient en mangear!t du A ,peine arrivé, entré dans SOli conlessu>n· r:1in d,1ns ma ma,iu, parce que, ainsi que na•l, .le rrêtre est umm&iatemenl entour~.... tout le monde ·l e sait, le œlif tran51pire beauen<"erclé, bloqué !Par une îoule impatiente. <'<' ltp el que, souvent, ~rès de ses yeux, deux Dans sa. boite étroite, l'ablk con!esse' · · pe ti les gouttelettes de s ueur couJ"ent et semron lesse!. .. bl~n l €tre des lanmes. Ma is ·c'est heau·COtiP La veil)ct, et 'les autres jours, il a déJà moins poét ique que de par 1er de .pleurs !...• beaucoup conles,.;é; ma1s, a~ors, c'~tGient des Voillit donc une ~égeude détruite, !{)ar la

Le

d'amour ...


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9S foules ca1mes. Ce matin, on sent que chacun Vf'Ut télescoper tous les devoirs dans le moins de temps ,pos s.ible ... assistanee à la messe, confession, communion pascale. Par le griŒlage, l'aillbé olbserve ... Sans doute, quelques-uns, dans des s1tuat1ons difficiles, sont très légitimement pressés. Mais beaucot.l{p ausS'i, aiVec un peu de bonne volonté, auraient pu venir les jours ,p récédents, et à des moments oll les heures ne sont plus aussi exigeantes que le sont cel· 'les du matin. 1Enfin, 1'a'tlbé fera comme H ,pourra! Il tire ra d 'une situation détenminée le meilleur parti possible. c01mm~ jadis ,pendant la guerre. •L'ajljbé a mis sa 'montre à la maiu, car, toul à !~heure, i l aura sa messe à dire, et en· su ite il devra préSIÏder ,ceJle d 'un 'Patronage de 200 terribles garçons. Aussi , il saibre les saintes âmes!. .. Tl sabre quelques pél\itents habituels éga· rés ce matin l SOl\ ,guichet! ... 111 bouS~Cu!le les scru.pu1eux. . . se rése.Tlvant pour ceux ,qui , vraiment, ont le plu~ besoi n tito son minis tère. Il •vise s urtout les hommes... les chers hommes! •P récisément, il en surveiille un, assez nerveux, et qui pourrait bien lui êohaWlfr .. · En accélér ant le rythme de deux dames . . · en faisant un ges-te impé.ratiŒ de barrage à trois autr('s, il réussit à • accrocher • son homme avant l'heure implacable où lui-même ùoit s 'en a ller. Il lu i res le juste trois minutes .. . pas une de •p lus ! •Déj~. à ·l'hori zon de na contre-allée, se profi le l'on1bre dtt s ui sse, qui va venir le réqui sitionner .. . - - Ah ! mon cher tMonsieur, comme je !\tti s heureux d':t~Voir pu teni r j,usqu'à vous!··· Ne tl ites !f>aS le • Con'fi,teor ...• nous gagne. rans du temps . .. - Ça m'arrange . . . je ne me le rappelle

tp1ust ...

.L'lhomme s'installe, se frotte la rno usta. che et . . . •fioa:lemenl: - lnterrogez~moi, Monsieur l'abbé?, .. Tout de même! ... .Voici troi,s jours que je confesse . . . Je n'ai plus de voix . . , Mettez-y un -peu du vôtre!.. . Commell'cez par me dire au moins que1que cllose . . . ? - Je m'a:ocuse des péchés dont je ne me souviens 1])3S .• • - Mais, d'o.lbord, ceux dont vous vous so u~enez\ .. . - Je ne trouve rien! - Comment!... Vous ne trouvez r ien . d~UÎ$ LIU an! ... .Pourtant, I'~o mrne consent à se recon· uailre quelques petites poussières . .. ·Pour son propre cofllPI.e, l'albbé en a plus, à son pass~r, tous les huit joors. Oui ... mais l'aibbé s'observe . . . Il • voit • les moindres choses; il en es·t • ohoqué , , et il les c efla.ce •· Trois phrases, qui SlljfJPOSent la confession ~réquente.

1L'autre est .sincère. 11 ne • voit, pas! Il ne voit plus . .. Quand on reste un an sans se laver . . .. que ce soit un ,peu plus gr is ... un peu moins gris. . . on n'y reconnai•t plus grand' chose et le cha.nbonnier du coin ,ne se crot! ;pas :tui,même, s i noir que cela! ·E t de gris même, noir, ne ·• choque pls . , 'ruisqu'on ne le constMe pas. Conclu sion: 011 ne • l'eilface pas • ; on s · perdu le sens de la délicatesse d'âme.

••

1Les trois minutes sont écoulées. 1L'heure inexoralble de la messe parotssta· le va sonner. Le suisse 1r3!PPf la dalle d'u· ne canne impérative. >Et il y a vingt personnes qui •a ttendent, d'autres qui arri,v ent.. . d!'aulres qui vont arriver encore. ,Jialetant, nerveux devant .L'immensité de choses à dire et à laire ... devant cette mois· son qui s'o!lfre et qui mmque d>'otWriers.

J'tOM légtf.WIIf!N Tout le monde sait que les légumes doJ· veut e11lrer da11s l'alimentation de l'homme. où ils ont un rôle irqportwt à jouer pour alca11iniser le sang et prévenir la con•tiJ}:t· ti on. ·D'au>rès .le .professeur Armand Ga utier. Vlt' ndra pas •· de Paris, une proportion de 250 à 300 gr. En vo ici, bel et bien • ~)OUr un an • l de légumes frais, par jour, est la quanlilt Ces trois malheureuses miuut~s cons titu~11t moyenne nécessaire. donc son • unique • ra.vitaillement • pou r \Mais s i tous les légumes sont bons et u· toute l'Mt née! ... • toute une année pendant Wes. tous ne conviennent par êgalemeut it laquelle l'attaque intérieure et extérieure se· personne; aussi llJVons-nous pensé (" chaque ra incessante.. . toute w1e année, à notre tre agréable à nos lecteurs en 'ettr iourn i~­ ~poque! . .. au xxme siè.c:le, le siècle du laïsant quelques renseignements qui leur per· cisme triomphant.. . le siècle de la maison ,mettront de choisiT ceux qui coniViendront 3 l'envers .. . oü jamais J'arclhinécessito! du le mieux à leur tefTW'éra ment. rtronfort religieux ne s'est fait autan! senIL'a·~ rge est un légume très esttnté, qui tir! jouit par tout d'une réputation méritte par ses propriétés a!])ériti'VeS, diurétiques et caltM'ais l'homme • ·cakule •· mantes. La sotljpe ruux aspe11ges soulage le~ Il est or-don-né de se con•lesser. all!ections de la vessie , et les jeunes pou<~~e~ li s'est coilllessé. ont ur;e action calmante sur la circulation 11 e>t or-dou..né de conununier • une lois ' · du sang et les mouvements du cœur. Il a -communié • une lois .. ol'artidhaut est fébrituge, diurétique el an Alors, qu'est-ce que le Dieu de tou le gé· ti -riHLma~ismat Il est dooc à recommander nt rosi t!! et de tout amour ... .le DieLI qui :1 au x arthritiques et aux diabétiques. dit .• Je :vous ai aimés comme une tnhe n'ai- ' .La bette ou :poirée (vulgairement uomtnér tl•e ,pas son enfant .... • qu'es-t-te que c~ côtes) est un légume très rafraidris~aut. bien Dieu-là pourra lui rtq)rocher, p u1sque lUI, supporté par tout le monde. Ou maugr nrl'ho m111e, e&l ad-11ni-nis-tra-ti,ve-ment en rèdinairement les côtes ou nervures de ses glt-. feuiLles, mais les !euii'les peuvent auss i êtt i! ,Le percepteur l.ui-rrtême n'aurait rien :\ employées soit co mme légume, soi t puur pré· di te. pare r un bouillon qui combrut l'intlamnl3tiun ft llhom~ne ne liera pas une seconde comdes intestins. A la oa<mp!!gne, on s'en ser1 munion uarts ,l'~nnée .. . /Pas même pendant pour pan,ser les plaies. le mois des 1110rls• .. . pas trime si I'w1 des Le cardon est un léguJlle très ùélt,('31. siens, à lui, vient a trélpasser ... pas même Co.rnme l'artidhaut, il est di·urél ique el auti· si une épreu;ye le Irappe dans sa v1e pro· rh umatisma.l. fo nde ... pas même si la Patrie arrive au tl..a car otte est une rrucine charnue. sucrée • .boni du gou!~re ... rarifumée, propre à nourrir l'homme et te~ 'Pourquoi e11 ferait-il, une autre commu· ar.-imaux. On le. rec0il11mande aux ,p erwnnes nioo . .. ? Pourquoi .. !? atteintes ce ma~arlie du !oie. Elle est rêpulér Bile n'est pas ad-mi-nis-tra-ti-'Ve-menl ornntiseq>tique et an l'ordonnait bea ucoup au· don-néel .pLBR!R:E L'ERMITE. trel"ois aux cancéreux. Les Allemand ~ Pn

t 'abbé suppl1e cei homme de revenir plus 11rd , après sa com:nuo ion pasrale. JI lui parlera... lui c décrustera • so11 épider me 111ontl et lui reud:ra peut-êttre sa sensibilité première . .. 1L'homme promet. . . Oui , • mais il ne re·

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l01 100 font des com:Pofes; les français la mangent de choux leur sont défendues, en légume. R.â«Jée ou écrasée, et a.wliquée Le chou rouge a des propriétés peetora. sur les dartres ou eczêmas, elle apaise les les. douleurs et les ,f ortes démangeaisons. La Les ohoux do1vent être bann is de l'alLmenta c:crotlt~ ne convient .pas aux d iabétiques, à fion des dly!\peptiques, de œ ux q ui s oulfrent r:~ u se du s uc re qu'elle renlerme. d'une m:~ ladie des reins. Ils conviennent aux · L~ céleri est une plante tonique, excitan:~rthri.tiq.ues et aux dialbétiques s i leur es11', antiJebrile et diurétique, à recommander t o mac les digère bien. aux rlhum:~ti sa nts , mais à proscrire aux per.La chOLtrr.,oute obtenue en faisan t ma.cérer sonn es atteintes de maladie des reins. Ses des c-houx dan s de J'eau salée forme un ali· gr:~ine s sont aromatiques et carminatives. ment sa in , de dLges tion plus fa.ci le q.ur le~ En AJ1gleterre, on mange après Je rfjpas ses ohoiU. t1ges lJian.c llies, c.rues, [pOLir laciliter la diLe cresson est dépuratif, diÏ•urétique, an· ges1ion et :1 m6Jiorer la bouche et l'haleine. t i-S!Co.!1bulique, eXJ[)eCtoran,f. 11 e xcite l'ap• /La chicorEe reruferme 1111 principe :~mer pétit et forf i1fie l'est om aJt.:. ll est d'une dtge ;. qui est un e;œeJ,Je nt tonique. C'est aussi un !io1L 1faci 'le el se mange associé aux viandes b on d~puratil qu'on prescrit dans les a'ifocr ô ties, ou seul ~n salade. Il convient partifi ons de la peau telles que dartres, rouculièrt~~nent a•UX personnes atteintes d u dia· geurs, etc. Ses jeu111es feuilles, mangées en bète, car il renferme très peu de principes salade, sont d~uratives et laxatives. amylacés. Pris en irufusion dans du Jail bouil. •l:l banbe de capucin n'est qu'une chicorée lant et add itionné de miel, il est excel'enl élevé<: en cwve à l'atbri de la lumière. L'encontre la toux et les hrooch ites. dive est aussi une chicorée. rL'Bpinard est un légume sain , raofrakhis· Toutes les espèces de chilcorées sont à resa nt et laxatif. H est à recommander aux a· ·Comman:der, car eJ.les conviennent à tous n?miques, à cause du ier qu'i l reruferme, les ten,péraments. ma is il faut le déconseil1er aux arthritiques, .L:t rlllcine de la oh icorée, torréitiée et rno uaux d'YSjfX'1Ptiques , aux personnes qui soul · l ue, mélangée à de l'orge rôti forme un sucfren t du foie, à cause des oxrulates qu'i l ren. cédané du calfé q ui est à conseililer et peul .[erme. rendre des serv iœ s :~ux personnes qui doiLe haricot es t un légume sain et appétis· ven l abandonner l'usage du calé naturel , sant quand il es1 bien cuit e·t bien préparé. telqes que ,Jes arthritiques (rltumatisants, les har-icots ver ts en cosse, incomplètemenl goulleux, gra;veleux), ~es malades du foie, des développés sont ric hes en acide oxalique; rei11s, de la vessie, les gens nerveux, etc. les art1Jritiques et les dysqJeptiques feront ILe chou es t un !~ume qui convient aux bien de s'en ab stenir. per sonnes robustes. A la caiiljpagne on en •L a laitue est un légume rafraic'hissan1 et lait une tr~s gra11de consommation. Il conscadma.nt, ri·che en citrates :~•loal in s. ùt laitue titue un mets commun, mais savoureux et culfi.vée dl!fre p lus de cent variétés qu'on très nutri ti'f, ridhe en princ ipes a~bu m ineux, pe ut réipartir en trois catégorie s : les la,tues azotés et s ulfureux. pommées, les laitues romaines, les laitue~ li! existe un grand n0o111bre de variétés: le baotavia. chou overt, de C'hou fri sé, le ch·Oll pommé, Je On peut manger la la it ue en s·alade on as· d10u~lleur, le ohou de BruxeUes, etc. ·s aisonnée de d!Lftérentes manières. El·le esl Le chou..f leur e ~:o t' le plus fi1Ci~e à dig~rer; pa rHc-ulièrement recommandée aux persan· il peu t €1re per mis aux personnes soufirant nes qui doivent fa ire entrer une forte pro· du foie, tandis que to utes le s autres es~es p ortion de légume!\ herbacés dans leur a.li·

mentat1on. (Artoh ri1iques, dialbétiques). La mâche ou doucette (vu1gairemenl ram· l'on) est ra•f ra icllissante, adoucissante, pecto. 1 raie ct lax;ative. On la mange en salade. 1 Le navet constitue un aliment b-ès riche ett amiJdon, d'une saveur sucrée et un peu aromatique. 11 est par conséquent à déconscil-ler aux diabétiques et aux personnes atteintes de maladie de Œoie. L'oseille est un légume hel'bacé acide, riche en oxa1ate de potasse. Il faut le bannir abs01lument de l'aH mentation des arthritiques et des goutteux. U ne convient pa•s non ,p lus aux dyspeptiques et aux personnes souflfrant du foie. Le poireau est le légume le p lus enwtoyé dans la soUJpe. ll est diurétique, eJQpe~Cto­ rant ct émolHent. C'est aussi un anijseptique; il est dooc à . recommander. Les pois verts, légwne très estimé, se mangent en grains ou avec la cosse (pois mange-tout). On peut conser-ver les pois \'eTIS â l'état œrais !POUf l'hiver. •La pomme de terre est avec le pain et Ja vi ande l'al iment .fe plus répandu et le plus précieux. ENe ne peut prétendre à être un alfment complet; cepeii!dan.t on peut dire ~ue depuis qu'el•le est devenue populaire, la f~mine a d i·sparu d'Eurqpe. Eble a œt avant•a ge sur le !Pain qu 'e1le a·lcal·in[se le sang au lieu de J'acidifier, aussi le professeur Armand Gautier recommanr de-t-<il aux arthritiques, dans son bel ouITa•ge sur .,-L'Allimentation et les régimes chez l'homme sain et Chez les malades" de remplacer en partie le pain par la pomme de ferre étuvée. D'après ce savant proiesseur, 3 kilos de pommes de terre frites re· présentent à peu près la matière azotée et amyla~cée d'un ki~og. de pain blanc ordinaire. ·La rhuharbe, comme l'oseiHe renferme beaLLCOLip d'oxalate de ,potaSISe.· Comme elle aussri, i·l lf,aut la id!éconseiller aux arthri~iques , aux dy&,pe~ptiques et aux pe11son· nes souJilfraut d'une malade de foie. '

rLe rad ts rose est une plante an!lscorbu tique et diurétique . .Le radis noir beaucoup plus g ros , est un eœitant di.gestif; il est auss.i antiscoroutique et diurétique. On Je recO'ITlmande contre la !Pierre et certaines a.fifections de la vessie (gravelle). Il est à déconseiller aux personnes atteintes de ma · Jadie de foie.

!La rave est un légume dont nous man· geons la racine Charnue. El'le a une saveur sucrée et légèrement p~quante . L'amidon qu' eJie renlfel'me doit la fa.ire bannir de l'aHmenta ti on des dialbéNques. 1La scorsonère est aussi une rllJCine riche en amùdon; ce légume ne convient donc pas aux personnes qui doivent s'abstenir de féculents. Le topinambour est un légume originaire du Brésil. Sa saveur, quj rappelle celle des fonds d'artkhauts, en .fait un a.timent agréable. Nous cilerons aussi quelques plantes qui servent plutôt de condiments: !L'ail, bien connu par ses prO!rriéléc; verm i~lllges et antiseptiques. convient aux per· sonnes pituiteuses. Il ranime >J'appétit el l'adivité de l'est.o mac. VéC'h alole a des pr01priétés analo~ues à celrle de l'ail , mais une saveur moins forte. !L'oignon est excitant, diurétique et vermiiuge. Cuit, et surtout cru, i·l parait être fa voN.ble aux goutteux, car il excite les fon<:1ions de la reau et .J'actiovité respiratoire qui en dépend. !L'ail, l'échalote et l'oignon ne doivent pas faire partie de J'alimentation des personnes atteintes d'une maladie des reins. Ile cerieuil est ar()Jtlatique et diurétique. On l'associe à toutes espèces de mets, et il sert à aromatiser le bouillon. ILe persil, originaire du midi de l'Europe, est un excellent antiseptique et un fébrifuge. H a une odeur aromatique qui lu i donne sa valeur culinaire. Il est aussi diuréti· que et sert à préparer des remèdes en usage dans certaines malad.·ies des lemmes.


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102 Parmi les Iégumes~[ru•ts, nort s crierons: ,L ';wberg,iue, aliment i1 S$ez digeslible lorsq ~t 'i l e&f bie11 cuit et bien préparé. Le concombre a 'la chair aque.use , fade. 11 11 ptu sucrée. On le mange en salade ou con· fil an vinaigre. Le cornichon cd une varié· lé de concombre que l'on cuei lle av~nt la matnrité. lLa courge fournit un aJlimcnt sa in el a· douniss ant. Ses graines, mangées à jeun par les enfants, sont un eJOC:ellent vH mifugc. ·Le me'~n, est succ_u~ent, très aqueux, pwfumé, mats peu n utntit Il est lrè;; agréabk a consommer pendant ,l es grandes cha leurs, parce qu'il est rafratichissant. Il ne faut cefPendant pas en arbuser. La tomate es l estimée de loul le utonde. Hie co nvient pa.rii'c ulièrement aux art hritiques lo-rsqu'ils ,la digèren t bien.

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itn5tu po ur terminer nous parler ous ent o re des légnrnes en grains. Ces légumes q ttc l'on normne aussi légu111es secs, consti~uent urJ aliment complet et des p lus nour· rts sanls. Us rerufermenf de la magnésie, du phoSijJ!10re, du soufre et du fer. Nous citerons : iLes hari cols, aliment très s~ in et très nu· lriti,f pour les ,personnes bien port:mtes, C'lr ·l eur digestion est un peu laborieuse ct produit des gaz. if es ,pois. lllOins n.ourrissanf.s, rnais pins d i,ge.~tiblcs que les haricots. font de bon nes soupes et d'exœHenfes purées.

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Variétés Des cascades lumineuses M . Vedovcll i' qu i fut le créateur des ion· faiues lumineuses que l'on a admiré à l'exposition de 1900, procède a~tuellemeui à I',Exposritiron des arts décoraüfs à l'essai des cas'Cades lumineuses diu Pont Alexandre III. Ces cascades atteindront une luminosité ja·

mais réaiiLsée JIISGU'i~I. Il est probable que res cascades fonctiotUJeron l à parhr de la se maine prod1ai,ne. 1

• Que faîtes-vous dans le civil 1 • Au leudemain d'une bri lf,an le tn c11rsion dau s les tran chées aHemandes , d'oi1 il ava' f nrnené six prisonniers , un jeune l ieufet~a 11 1 fu i décoré par le généra l, qui lui demanda, selon le r ile: - Que tfaites- vous dans la vie civile, lieukn<t rrl ? - Je suis Jésuite, mon général, répon'-.lt l le héros, Il' y a des gens, aujourd 'hui , qui voud raien t empêcher le jeune lieutenant, .1edeve· nu Jés,u ite, de vivre librement s u r le so l ·;le france qn'il a s·i bien défendu. Les dents et les mœurs S i chez nous i'l est de coutume dt' a vo u le; dents bien blanches, on trouve .ailleurs de; modes d'élég-ance dentaire plus colorées. C'est ains i que les japonaises se plaisent â dorer leurs dents, ce GUi es't excellent el contribue à préserver ,la dentition de la caJ·ie. mai s présente le défaut grave d'être très O>téreuse. Au Tonkin, en Atmam, le s uprême chic esl 'Cl·'a voü les dents }atq uées, noires comme de la suie. Les Indiennes, eHes, natfolenl des dent~ rouges. 1 Les cannibales de la , NouveHe-Guinée prennent exemple sur les requins . Ils se limt-ni les dents de rfaçon que leurs ma<·hoi· res ressemblent à des scies. Enliin, certaines iribus de Bornéo esli ment qu'if! n'est pas de jo'li sourire si les quatre incisives ne sont pas arrachées. Des goûts e t des couleu.rs, comme on dit. cela ne se discute' pas, Mais avouez qu(' noIre méthode est plus hygiénique el conven·t· ble!

Doit-on manger la peau des fruits ? Doit-on manger les peaux :des fruits? Ne

eloi t-on pas les manger ? .

Le s ujet de la discuss io n est d e savoir s i on doit permettre aux enfa11ts qui grand ts· sent de manger la peau, ·le h uit el tout ·ce qtl'il contienL Les mangewrs de peau insis· tent sur ce fait GUe pour qu'une personne jouisse d'une bonne santé ordinaire, elle doit atbsorter une certaine quantité d'ali· tPents indigestes, de façon à ce ~que les !oneIrons -du corps ne se délabrent pas. Le camp orposé soutient que les a liments des enfants doivent être aussi d i'gesti:is que possible el ils prétendeni qtl'il ll'!Y a rieu de p lus indi· geste que les peaux de iruils. 'L'opinion <;-ui semble prévaloir est que les adultes et1 les enfants en bonne santé doiv~ nt !'euls m-anger les peaux de fruits mQrs . ~\vouons que les enfants , s ur ce point. se soucient peu Q.e l'avis des médecins . El les pommes d u voisin qui leur semblent meilleures , même vertes ,qut> Jeg 'l eurs propres o nt je cro-is plus d'attraits pour eux au naturel que sans leur peau. 11 est vrai qu 'il y ~urait du danger à prendre du temps à les peler.

Un baleau•volanl à voiles , C'est la cuneuse invention qu'un tngé· ,uieur altlemand, qe doclelllr Rhorbach , a mis ;au point en 03'nemark. , li s'agi,t d 'un appareil aérien qui peul na1Vlgue.r et qui pourtant n 'est pas m1 hydrayion proprement d it Descendu des airs, cet appareil se pose s ur la mer. !L'équipage, aussitôt, • monte " peux mâts, l'ltn devant et l'autre derrière les 1ai!es, puis hisse des voiles. Et voiiJà. le • tba:teau..vol.ant • parti à ooe vitesse de 5 à 6 rœuds, ce qui es.t déjil. joli. i [.e • Rohrbach • est lill monoplan mwti de deux moteurs >RoUs~Ro vce placés au-dessus 1 ,:tles ailes et très rapprochés l'un de l'autre. ilJne par.lie de ces aines est !démontable. Le11r forœ est cousidérah1e, 1Leur résistance est ~émon!Jrée /Par le 5ait que 16 hommes peu· ;vent 1se promener au-des.sus sans •qu'elles çèdent où que ce soit.

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1c Rohrbach • qu1He l 'cau en 27 se-con· des. par temps calme. Sa vi tesse en J'au atteint de 150 à 200 kilomètres à l'heure. 1

Les apprentis bourgeois Un ménage, lui, va~et de chambre, elle, femme de channbre, était entré, il y a quin1.e mois, au service d',lUle 5-amitlle lrè ~ cou sidé rée d'ancienne !bourgeois-ie. On n'~vai l qu'à sc tlouer de leurs !bonnes laçons, de leur en t· pre&sement autan-t que de 'l eur di'scrélion . Au 'bout d'un an, le ména.gc annooça la tésolution qu 'il avait •pdse de quitter des maitres !dont il empmt>ail 'ie meilleu r souve· l'.ir. Ceux-ci essayèrell't de faire revenir les ÔOtlliCs liques de. leur décision. E~t~c c une augmenta tion de gages qu'Ï'Is dés,iraienl? C'est avec 'Plaisir qu'on la leur donnerait , Non- f...a décision était !bien prise . Ils fure 1tt regrettés, mais non oubliés Quelque tenws après, les .mailres dêcouvri· rmt sur la personna lité de leurs· anc1ens domestiques de curieux dé la ils . ,Le v-alet Ide chamlbre élait un bouclier en· richi. 11 avait ~usé ,l a fiq!e d'un coHègtle plus OIPU1ent encore, et tlQuS deux son-geaient à s'en allier faire fùgure de 'bourgeois da•ns une région élo~gnée du Midi Pour é!uidier les manières des gen s du monde et apprendre à commander. 1 1s a-· vaient, çomme des engagés vo·l ontaircs . ré· :,elu · d'll!pprendre à dbéir et d'olbscrver la îaçon de daire de la soaiété. Ils saurau~rtl ainsi comment on s'habi>lle , ,çommenl on se comporte vis--à-vis des invités, des iJt.férieurs, des re~aüons et entre soi. Le plus simple pour cella é1:a.it de f·a ire un stage co mme • gens de maison » .

dn reu~ sourire d'une aJrlbitiou acilelée au prix de ce s<l'cri(ice . Au Iond, ces gens méritent d 'être loués el leurs enJanls leur devront de tla reconnaissan,ce O r1 dH couJ1llJilment qu)il f-aut trois généra l•ions pour ~aire un bourgeois . Avec la méthode intensive de l'ancien boucher, on lbrülera au moins une élatpe.


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10.1 Une chienne allaite... un ~gneau A Buisso us (Côte d 'Or) , une brebi s >ayant mis b~s 3 agneaux, la propriétaire décida d'en élever un au biberon . Le même jour. la chieu.nc de chasse d'une voisine ayant cu tics .petits, o tt les lui enleva de suite . La chienne flaira a1or·s un jeune ag,neau qu'an av.ai t mis à ses côlés el l'aJIJ.aita. Et main· tenant il ne fer a it ,pas bou qu'une p~rsonne élraJ1gère à la maison essayàt de lui enlever son no lllrrisoson.

voyage, elle le d~pa s~ en u n sens. pulsIJU 'el·l e no us penmet de remonler le cours du ·:emps el d'aborder aux s iècles les plus éloûgnés . Elle nous lire de 11olrc desti n el nous met eu li berté. Et, cc qui achève le charme . c'est que ce plaisi r qui loncl!e au travail par l'un de ses bopjs , lou·clie. pa.1 1'a ut re, à ,]a paresse.

Savoir lire .•. L it-on et1core, :lif-011 mieux qu'avant, !tlOP davantage"? Ceux qui ne s'attardent qu 'à la q uë.nlité ne manqueront pas de trio·npher: }~ma i s il ne s'est ve11du, je ne d is pas autant de :romans, car ~1 en est de bons qui ne se vendent guère, mais autan t de r-omans dont le moindre mérite est d'être insigniII an ls , et qu i réparent parfois ce défaut par les a lira ils les moins ·a,vouaib!es. Toot un peuple s'en nourrit, mais l'appétit avec leque;! ils sont lus n'a d'égrul que la facilité a·1cc laquelle ils sont oubliés. Ceux qui en uoent ainsi ne sont pa s seulemen t des lecteurs inn ill les. Ce sont des lee leurs passifs. Ils ont ·p ris ·1'ha'bitude de n 'être plus pour neu dans · les J(Jlaisirs qu'ils reçoivenl. Ils vont s'ex;poser aux (anlasmagories du cinéma COllltllte des miroirs; ils l isent de même. •Etre un lecteur adi:f, au contraire, c'est ·ai mer à lrava iiLier sur ce qu'on dit, et trouver son ph~isi r dans ce l exercice, c'esi choisir l'auleur auquel on s'adresse, et pariais collalborer asvec hti, el parfois s'abandonner à son char.me et à son pouvoir. Tou t cda suPIPose uue vie intérieure ascon1plexe. :le goût de reviser ses jugeliiCn ls, d'élend:re ses connaissaiLCes, de s'etlivrer d'un<: harmonie supérieure. Rien de tout (e la n 'est bien moderne; ce qui est moderne, c'e;;t de v~vJ·e sur un seutl !plan, el, au sens propre du mot, de ne ja.mais réfléchir. Cependant quel p laisir que la lecture! Tel qu'i•l n 'en e st point de plus grand sous une a\Pparence modeste . EIJe équivaut au ~ez

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Hygiène de race N aguère, la médecine ne se préoccuŒ.}alf guère que de la santé des individus. M.ainlen ant. la .science dirige. de plus en plus S·O'I <~tlention vers J1h)"giène de Ja race, c'est-àdire q u'etlle vise à préserver ce que l'on ill!)· .pelle 'la • masse héréditaire • · Le professeur munitcois, Dr E. Lenz, écrit ce qui suit dans son dernier grand ouvrage sur l'hé· rédité: • 1Même au milieu des conditions de vie, s: malsaines au point de vue de l'h:rgiène de r:tce dans lesqueliles ·vivent les populations modernes, chaque indi'Vidu peut travai·ller à empêcher la masse héréditaire de subir des dommages et cette tâche vaut l.a. peine qu'on y :rrête une attention suivie. En tout premier lieu, il fa ut réclamer qu'on < s'abstienne de l'albus de ]!alcool ~ . Sans affirmer que de boire < rnodérémenll • soit .pernicieux, il ne faut pas oublier que la consommation modérée de l'akooŒ se tranSifor~~œ fad tement en un u»age immodéré. En tenant compte df l'in~luence que l'exemple exerce, il est né· l'tS•sa ire de recommander, au point de vue de l'hi)"giène de race, l'albstinence colllJPiètc. Ces ohservations s'lliPPliquent an tabac, quoiq u'en une mes ure moindre. Ce qui vaut le mieux. c'est que les jeunes gens ne commen· cent pas à fumer; alors il leur est facile de renoncer tout à fait au talbac. N est nécess;; ire aus•si de mettre en garde contre l'u· sage irré'Jltîchi · de certains remèdes, comme l'as1'i.rine, la quinine, l'iode. La prescription de ces médicaments, dont J'action est très for ie, devrait awartenir uniquement au ~­ decin!. - --()- -

La pnisPancc dn l' <<Ave Maria» Je

soltvictts d'avoi r rencontré tme foi s ma vic de l'ef>ficacilé de c-elle prière un c\CtTl/ple fJ Ue je n'oublierai jamais: - li y a quelq tlefois. d ~n s aa vie du .prêtre, de ces rencontres olt je ne sa is quel éclair de grâ· C~' étemei>le pénètre son âme et y ,projette, ~ l'l'C t1nc doocttLr inffinie, aes clartés et comntc des splendeurs q ui ue se la1ssen t jamais oublier. Pt('

<i~ns

,l'ai donc eu un jour une révélation de l'cx.trème pu1 ssance de l'AVE .MARJA; c'él'ti t au pr ~s d'un. lit de mort, et en recueillant. en béni ssa nt le dernier soupir d'une cn'fant q ui m'était bien chère, une toute jeune femme à q ui , naguère, j'avais fait faire sa l'r ct nière Communion. j'avais la cout ume de ue pas adntettre à la Première Communion sa 1ts recommanJCier à mes euJfants au moins. la fi·dèlité à cette simple et puissante prière, I'AVtE MA:RIA, et cette jeune lenune, elle .w ~it à tpeine ving1t a11s, et il y avait • pei11c un an q ue j'avais béni son mariage - cette jeune [emme, dCipuis sa Prelniè re Cornmllll ion, avait élé très tidèle à mes conseils, et nréllle - c'était encore une auIre de mes reconuuandatio11s - elle récitait to us les jours quelques dizaines de chapelet ct, depuis quatre ans, elle le iréCitait toul enlier. Fille d'un des vieux· ma1·échaux de l'Empire, et des plus justement célèbres, ado· rée d'Lill père, d'une 111ère et d 'un mar1, riche, jeune, briJiante, lteureuse en.fi11 d'.avoir donné le jour à un fils; elt bien ! au milieu de lon l ce bon:heur tp.résent et de ces rêves d'avenir, [o:ut à Wllp, à viugt ans, il faut mouri r! A peine mère, frappée d'uHe de ces 111aladies inexorab les auxquelles on n'échappe pas. . . il faut mo ur ir l Et c'est moi qu'on cha rgeait de lui porter celle terrilb le uouvelle. J'entrai. Sa mère ét~ i t dans la désolation , son u~ari dése51péré, son vieux père anéanti, plus encore q ue sa mère, comme cela n'est

pa:; nre, j'at 1 elllÀl'f)lle p lu<; d 'une lOts, da rn les grande~ <l,ouleurs, que les lemmes ..-!h ré tiennes, 111algré une sens 1bllllé p1ofonde, pot·. leut plus lortemen l ieur pei1re que les plu< vaülan ts guerriers. J'entrai donc à traver!. toutes ces dooleurs, et ne savais comuiCnl abordcr la 111alade. je ius stu[Jéfail qua nd . an ivé pri!s d'elle, je lui lrouvai le sounrc sur les lèvres. Oui, celte jeuue .lemrne. 4 ,u a lf ait être e•1 levèe, .pa.r LUI coup si soud<nn. à tous les plus légitimes bonheurs. à toute·· les alftfections les plus tendres, les plus vives. les plu s ,pures, elle me sourit! La mort s'a v~u~·ait à .pa>. pressés; eUe le savait, elle le sentait; elle avait même un écla t de vi sag. q ui cu révélait les approches; cl elle gnu riait avec une certa ine lristesse douce oi1 >t joie smnagea it. Je ne ,pus m'empêcher delut d ire : 0 mon e11fant, quel coup! Et elle. avec un inexprimable accen t ... Je suis encore ému en me rappelau! et retrouvant (T l accent d'une voix qui m'est restée si clièrr . - Est-cc que vous ne croyez pas, mc dll· cJ.le, que j 'irai a.u ciel? Mon enbnt, répondis-je, j'en ai une grande espérance. - Et moi, reprtt-elle, j'en suis su re. Je lui dis. Qu'est-ce q:ui vous donne ret te certitude? - >C'esl, 111e dit-el.le, un conseil q ue VOli S Ill 'a vez donné autrefois. Et quel est œ conseil ? - Quand j'ai lait ma Première Cmmnu nion, vous nous avez recommandé d e dire îous les jout s l'N\fiE MARIJ.A, et ùe 1~ bien eli re. Je l'a i d it tous les jours, et même depuis q uatre ans , je n'ai pas manqué un seul jour de dire mou chapelet tout entier. FI c'est cela qui fait que je suis sûre d'aller ~~~ ciel. Et COIIl llleut? lui dis-je. - Je ne puis croi re, ajouta-t-elle avec gravité, c'est une pensée qui ne me quitte pas 'depuis que ,j'ai été frappée, je ne pms pas croire que j'ai dit, depuis quatre ans, cinquante [ois par jour, à la Très Sainte Vier·


106 tM~e de Dteu, prtez pour mot, pauvre pécheres~e, matntenant et à l'heure de ma mort •, et qu'en cc moment, ou je vais moutrir, elie ne soit pas près de 111oi, el que c'est el le qui va m'introduire au del. Votlià ce q ue me dit cette jeune femme, et je vis alors un spectacle que rien ne pourrait retracer, une mort vraiment céleste. Je vis une lendr.e et frêle créature enlevée, à la fleur ide son âge, à lou! cc qui est le bonheur ici.fuas, à tout ce q ue fait a·imer la vie; quittant là, sur la terre, UI L père, une mère, un mari, dont elle était adorée et qu'elle adorait, un pauvre petit eufant, gage si désm~ et si dher; quittant tout cela, n.on sans larmes, mais avec une sérénité radieuse; congoJan t ses vieux .parents, bénissant son petit wfant, encourageant son ,pauvre 111ari; ct. au milieu de tous ces liens qui se bri· ~aient, de tous ces en1brassemen ls qui esEa,yaten l va ineme nt de la retenir, ne voyant que le ciel, ne péliflanl q ue du ciel, et son dem 1er soupir a élé un sourire à la gr.\œ ct à la gloire éternelles. •M gr DUPANWUP.

ge. • Sa inte Marte,

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Amour filial Hiet , en essayant de mettre UJl peu d'ordre dans Je 'fatras de ma b~blio~hèque, j'ai retrouvé le vieux livre dans lequel ma mère rn 'a appris à loire. Cette • Vie de saint Louis •, ,publiée au début de la Restauration, ce volume, grossièrement relié en basane, fut don11é comme !Prix, à ma mère, q uand elle allait à J'école. Cc souven ir de mon enfance [ut a ussi le témoin de Ja s ienne. Je parcours les feuillets jaunis, sur lesquels ·j'a i commencé à épeler - avec q uelle lenteur et quel etfort! les mots qu'elle me désignait du bout de sott aiguiHe à tri<:oter et, soudain, je me mets à songer que, sur ces mêmes pages, il y a très longiemiPs, une petite fi lle inclinait sou

hont stud1eux, et que cette pehte tille était ma mère. C hose élrauge! Cette pensée que ma mère a été une enbnl me vint .pour la !Première fo is et me sUI'JPr end au moi ns autant q u'elle m'émeut. !J\1\'a mère approcha it de la quarantaine quand elle me mit au monde. Elle avait eu dans sa jeunesse m'a-t-on assuré, beaucoup âe fraîche ur et d'éclat; mais le seul por· trait q ui existe d'elle ,fut Jait peu d'ann6es avant sa mort, et, dans les ,plus lointaines pr o!ondeurs de ma mémoire. sou visage b ien-aimé ne m'apparaît que dejà touché pa r l'âge. 'eeux qui o nt cam1u leur mère jeune et belle épmuve.nt-ils une douceur pal·liculière à se la rappeler ainsi? Je ne sais. Pour. ta nt, selon 1110i, ceux-là sont privilégiés don t les premiers regards vi.rent, penché sur leur berceau, un fron t marqué .par la fa ltg ue de vivre, et à qui leur mère semb la toujours une v·ieil le mère. Le souvenir qu'i ls gardent d'elle est, si110n plus cher , du moins p lus sacré, e t ce que la vieillesse a de vénérable s'y ajoute à ce q ue la maternité a d'auguste. Ce méchant bouquin dont se servit ma mère pour m'enseigner l'art si dif!icite de la lecture, ce livre qu'elle-même possédatl dêjlà, du temps qu'el·le était écolière, me fait donc songer qu'el·Je a é té une pettte tille. iMais je ne JPUis m1imagÎlller ses jeux et ses tr:rvaux d'en'iant, .pas plus que ses têves de jeune Ji He ou ses joies d'épouse bte.o.-al· mée. Je ne veux voir en eUe q ue ma maman, ma vieille maman. H me semble que je manquerais au qua· trième commandement d u Décalogue: • Tes .père et mère honoreras •, el qu'un peu du tendre respect dont ma pensée e.o.vel()Jppe la chère image de ma mère s'évanouiratt, si je me la représentais un seul instant hors de sa fonction maternelle et sans les premiers cheveux gris et les q uelques rides q u'elle ava it déjià, q uand j'étais tout ,peti t. Il fa udrait une p lume exquise et lég~re, que je n'ai pas. Il fa udrait choisir des mots

107 aénens pour ell]pnmer ce sentiment pieux ct Jaloux, ce sc1 upule déltçat, cette nuance d'â11te. Je n'ett puis donner une idée qu'en r3\(J· pelant I.e mystère de la foi chrétierme, si tou. chan t el s i pr o'fon.d, qui entoure la mère de jésus d'une idéale pureté. Oui, pou r œlui dont le cœur est vraiment ii lial, sa mère esl une immaculée. .O'ailleurs, n'est-i l pas tout naturel que ]e l'évoque seuleme.nt sous les traits d'une mère, celle pour qui je ne fus jamais qu'un en~~ ni? Quan d elle mo ur ut, elle avait soixante cl onze ans, et j'en avais trente-trois. j'étais donc 1111 homme, un homme ayant vécu, travaillé, joui, souftfert, traversé vingt fois la flamme des passions, un homme resté fidèle, sa ns doute, à ses devoirs principaux, mais rnupahle de bien des fautes, hélas! et sans 1n1tocen.ce. Certes, ma mère le savait. Elne avait connu mes emorls pour me donner d u rmtrage, mes fa~blesses po~ les excuser : elle avait pris sa part de mes joies, m'avait rnnsolé dans mes heures de détresse. Mais si, fe tmne de virile intelligence et de juge· men1 haut et sûr elle 'ille parlait conime à un homme, quand je lui dlema11dais son conseil, je redevenais pour e lle - adorable il'lu sion! - son enfant, son pawvre petit enfa nt, qua nd ' je n'avais besoin q ue de son amour. je ne me souviens pas seulement ici des ins tants où je délfaillais sous la ipCÏne et où je ne trouvais de soutien qu'en enlbrassaut ma mhe et en séchant 'sur sa joue mes yeux brûlés de larmes, comme au ten:ws où elle me portait dans ses bras. Non, c'était enca· re. dans le cours ordinaire de la vie, c'était dans les mil'le riens de cllaque jour, que mon excellente mère me traitait comme dans mo u premier âge et m'en altrilbuait naïvement l'imprudence et la maladresse. • fais attention à la marche, en bas l'escalier ... Prends garde d'attra{!JC.r froid ... je suis sûr que tu as eniCo.re oublié totl mou· ~hoü ... ~

Je ,plaw« ceux- qut 1eçoivent avec lmpalt<:ncc, sa ns 1111 sourire atlen"<ln, ce~ reçom· 111andalions puériles. ,J:-:lles m'ont toujours ému jusqu'au .fond du (."'!Ur. D'ailleurs, plu> qu'un autre .peut-être, je fus l'objet de ces menus soins. Car, dans ma jeWÏesse, j'~prou­ vai à plusieurs reprises d'assez grave5 aLcidcnts de santé; et ma mère s't uqu iélait alors de moi 11011 seulement comme d'un en lfanl, mats comme d'un enoiant ma·Jade. Un hiver, les médecins m'envoyèrent dans le Midi ; nl\lis je trouvais ma !Pauvre maman s i cha ngée après quelques mois passés loin d'elle, que, l'année suivante, étant e11 core sowlitrant, je restais quand même a Pa -is, et j'y vécus e11 prisonnier pendant la 111auvaise saison. Ma mère déjà caduque, bien aœiaioblie, ne quitta pas, pour ainsi dirt', ma chanlbre. Cependant, q ue d'angoisses, que de cha· gri ns je lui ai causés, à l'admirable lem· me! )';on qu'elle a it jamais .pu dou ter une seule minute de mon re!:1peCl et de mon amour, grand Dieu! Mai•s on est Jeuue, on se rue dans la vie, pousSé par l'âpre vent du désir, el l'on oublie qu'itl y a près du loyer de famil•le, abandonné trop souvent, une ·pau "'re •vie i,Me mama n, - Oh! p leine d'indulgence inlfinie, qui ose à .peine adresser à son grand 5i.Js un timikie 1-eproohe - mais qui s'alarme des dangers qu'~! cour!, qui souffre de lut votr 1perdre sa candeur et sa pureté, el qui pleure! 1Puisse œtle page tol11!ber sous les yeux d'un jeune homme et l'arrêter au bord d 'u· ne sérieuse dâai llan.ce!. .. S'il savatl quelle amertume c'est pour l'âme, plus tard, sur le décli:n de la vie, de songer qu'on n'a pas été w1 mauvais homme, qu'on n'a r ien d'es·s entiel à se reprocher, et pourtant qu'on a fait pleurer sa mère! Voilà plus de vingt ans que la mienne est morle, et j'avais tout de même le cœur d'un dils; car, ce jour-là, quelque chose de déhdeux s'est éteint en moi et, depuis lors 1e ue me s uis p lus seuti jeune.


108

109 Jamais je n'a1 si souvent évoqué la mémoire de ma mt>re que pendant celte mala· die et cette longue coll'Valescence qui m'ont inSjpiré de si graves méditattons. C'est eu baLbutiant, a.près tant d'années, les .prières que ma mère m'a.pprit dans mon enfance, que mon âme a tenté de s'élever vers Dieu. C'est dans l'espérance de revoir ma mère que JE.' veux croire à la vie éternelle. Oh! comme je pensais à ma mère, le jour où, pour mé· riter cette réconwense de la retrouver au ciel, je me suirs promis que le lemps qui me reste à vivre serait rempli par des rêves rplus !pUrs et par des actions meilleures! •Jésus, qui a ~ait triompher sa Mère, auprès de •lui, dans son divin royaume, bénira la ,pr ière d'un .fils e.t d'w1 diWétien. IPa.trie mystique! Séjour des justes! Glo· riE.'ux foyer de 'umière et d'a.mour! On préfend que nos iaibles intelligences ne ,peu· •ven•t conceovCJli r l'étendue ct la !POrtée des iélli cités que tu réserves aux élus! M1is i'l mc sen1b1e à moi. hwmble d'es.prit, à moi, pau· ·VTC péc11eur que j'ai eu le pressentime-nt du .Pnr<\dis, j<tdis lmsque j'étais un petit en•fant ,plein d'innocence. et que je m'endor· 111ais, les deux bras à ton cou. ô ma sainte mère ct ma bonne nounice! fçs Coppée. -

1) -

LE SOLEIL En un ex:cellent article M. E. Doublet ré· eume ce que nous savons du Solei·l. Nous empruntons à cette étude des préciSJions qui nous sont particulièrement précieuses. ILes lunettes, dit d'abord M. Douhlet, fi· rent découvrir les h11Ches du Soleil et révélèrent que dans la nature la matière est toujours la même et que ses phénomènes sont toujours soumis aux mêmes ·lois. L'olbservation des taches du Soleil ne tarda pas à nous révéler un lait important, c'est qu'il est animé d'un mouvement de ro· ta1ion sur lui-même, dont la durée est d'en· viron 25,5 jours terrestres. On a pu fixer

très awroXlmativement l'inclinaison de l'~­ quateur solaire sur notre écliptique, aJDSI que le pomt où se coupent ces deux cercle. de la ~hère céleste. .Poursuivie avec une grande ~ctivilé au 19me sièlcle, l'observation des taches nous a fait voir qu'dies n'apparaissent que dans deux zones parallèles à l'équateur solaire el ne d6passant guère le 40° defré de latitu· de héliocentrique. Ce qui est non moins im•portant, c'est que des taches situées à de:; distances différentes de 11'équateur n'indtquent pas la même valeur pow· la dw·éc de rotation du Soleil. La sur~aœ de celui-ct, qu' on serait tenté • a priori • d'assimiler à Ull monstrueux boulet de canon chaufié au rou· ge b lanc, n'est do111c pas cel,le d'un 'corps solidto. •Emin, il y a des éloiles variables, et notre Soleil en est une; c'est ce que l'on a re· connu grâce à la statistique dressée ,par Schlfalbe et qui nous apprend que le nom· bre des taches va d'albord, à partir d'une certaine date, en croiSISant, atteint w1 maxt· HlUrn, puis décroit jusqulà ce qu'il arrive l un minimum à partir duquel t'accroissemen t recommence. R· Wolf a trouvé que la durée de la période est d'environ 11.111 années. Sans doute, notre Soleil ne varie pas dans les même limites que l'étoile Mira Ceh (la ·Me.rveiJ.Ieuse de la BaJeine), qui, à son nlaximum, est de la seconde grandeur, et à son minimum, au-dessou,s de la 12me, et cela est fort heureux; car ii est olair qu'avec les va· rialions de tetqpérature qui s'ensûivrateth pour uot.re glolbe, notre espèce serait bien· tôt anéantie. Mais le fait est curieux et mé· rite d'être reten u. ~joutons en.fi111, pour en finir avec les la· d1es solaires, qu'il leur arrive d'atteindre de te11es dimensions qu'elles sont parfaite· ment visibles à t'œil nu quand le Soleil est voisin de l'horizon. Les opinions sur la structure du Soleil ont bien changé dE!Puis 1850. Jusqu'à cette date environ, les astronomes admettaient leS

1dées <le Wilson et diHerschel, qui peuvent se résumer aiusi: le Soleil est formé d'un noyau obscur entouré par une enveloppe Jormée de nuages lumineux (photos,phère)· Entre les deux, on trouve une almos,phère à laquelle on peut attribuer toutes les propriétés que l'on veut, si bien que rien ne s'OfP· pose à ce que le nQyau central protégé con· Ire les ex<:ès de chaleur, soit habitable et ha· bité. Si quelque accident vient à déchirer l'enveiOfP!PC lumineuse, ce noyau devient vi· sible, et telie est l'origine des taches. Arago éhit partisan de cette théorie, et comme l'enseignement est toujours un peu en retud sur la science qui se fait, aux jours lointains où nous <IIPPrenions les é léments de la cosmogrll!Phie, eLle était enc01re expos~ dans les livres classiques. Aujourd'hui, grâce à t'analyse spectrale, nous pensons tout autrement sur ia consti· tntion du Saleil. Et d'abord, cette merveilleuse mélhode nous a awris que dans cet astre, dont nous séipa.rent 159 miUions de km, on trouve beaucoup de substances terrestres, notamment des métaux, ier, plomb, calcium, nickel, argent, ajoutons de 1'h.ydrogène, qui est un véril.a!ble méta•i. Les métaJ.loïdes sont beaucoup pins rares. Par contre, J'or ne s 'y rencontre pas, ce qui aurait singulièrement dérouté tes alchimistes, eux qui faisaient du Solei~ le S'Y'mbole du • roi des métaux •· Aujourd'hui , voici comment on se repré~ente la constitution de l'astre qui régit no· Ire système planétaire: la photosphère envdQppe une masse énorme de substances diverses oc<CUfPant un volume dont noire Terre ne ferait que la 1400 millième parlie, mais dont la densité n'est pas très différente de celle de l'eau, en sorte que 350.000 Terres st~l'iiraient !POUr faire équilibre au poids du Soleil. Quant à la température de cette mas· St', elle est très diMiicile à 6value.r. Poulet ne la faisa it que de 1.500 degrés centigrades, température que nous pouvons réaHser dans nos laboratoires Secchi, par contre, l'éva-

luail à 10 millions de degrés, chose tout à !ail incon~préhensible pour nous. 11 est d'ailleurs évident que celte te~ature ne peul être la même en tous les points de la masse, et qu'à la surlace extérieure, des causes de refroidissement évidentes doivent faire senhr leur ef<fet.

La .photosphère doit son éclat

~blouissant

à des IJ><Uiicules sOlides d'oxydes métaUiques (magnésie, chaux). Refroidies par Je rayon· nen1ent, ces particules retombent dans l'in· térieur, où l'excès de chaleur les décompose et en même temps les vaporise. Elles reviennent alors à la sw!aœ, où elles repreDJlent leur état primitif, et 'contri•buent ainsi l maintenir l'éclat de la slll"face extérieure. Mais 'l e Soleil ne se termine pas à la photoSŒ>hère. Au delà de celtle-ci, e.xis1e une atmosphère très conwliquée ou ,plutôt une s~­ rie d'atmosphères successives: D'abord, une couche tr{>s mince, renfermant beaucoup de métaux vaporisés, dite c touche renversan· te~, IP1Jis vient la • chromosphère. fortnEe surtout d'hydrogène, mais d'où s'~hawent des éruptions fonnidables. de ce gaz, qui don· nent des nuages écarlates que l'on voit sur· tout pendant les éoli,pses totales: ce sont les • p1·otubérances •, fo11mées d'.hydrogène et de vapeurs de calcium. Au delà se trouve ia • couronne •, relati· vement peu connue: il semJI>le qu'elle ~oit ,formée de gaz et de particules solides extrêmement rues. -..()--

Faut pas m'en vouloir 1... - Faut pas m'en vouloir. Monsieur le curé, à cause de mes nombreuses absences à la messe du dima noclhe!.. Je n'ai pJus le lemps! Le dim:tnche matin, j'ai toujours un tas ù'oocU;pa1ions .. . c'est à ,peine parlois s i j'ai le 1ell1JPS de rne raser avant midi!.·· Voyez, ce n'est pas en moi mauva,,s e volon· tél faut donc p1s m'en vouloir! ...


111

110 - T'en vouloir, mon pauvre ami, qae distu là? Je ne t'en veux pas, mais je te plains d~o: tout mon cœur, car je sais qu'un jour Dieu te deman.dera compte de cetle grave lacune dans son service! - Mais puisque je vous dis que je n'ai pas le ten-qps! ... ie vieux curé s'éloigna tout triste, en faiS:tJlt à Dieu celte prière: c iMon Dieu, par· dunnez à ce malheureux! Il ignore peut-être l'énormité de sa !autel • Tout en regagnant son presbytère, ce bOn prêtre rencontrait l'un, il était abordé par l'aulre, et chacun cherchait à s'eX!Cuser. - Monsieur le curé, quand je peux, j'y vais à la messe . . . Mais dimanche dernier j'avais mes pommes de terte à arradher .. . l e Ji manche d'avant, c'était la cousine de ma lemme qui est venue nous voir ... Alors, vous conlJlrenez . . . - Monsieur le curé (reprenait un autre), qL•and il pleut et que l'on ne peut pas travail:ler à son champ ou à sOil jardin, on se lait un plaisir d'aller à b messe; mais plus poss ilble... Mais croyez-le bien, ce n'est r~s manvai.se volonté!

\9: Quelques jours :plus tard, c'était la fête patronale. !L'tiglise était comble. M. le curé eon [>r~ita pour donner, avant le sermon, ce l'a krnel avertissement: • Je vous rappelle, mes frères que, chanue dimanche el !He d'obligation, la sainte meSBe est, pour chacun de vous, rigoureusemeut o'bligatoire, sous peine de faute grave J-tre fidèle à cel twgent devoir de la sanctilication du dimanche, c'est attirer sur soi, ~ ~..r ses enlanls, S'Ur ses tra·vaux, les meilleuT es béuédidions du ciel. Et, comme le di~a it un saint prêtre que j'ai connu dans ma Jetmesse: Le dimanche, c'est le bien du bon Oitu. C'est son jour à lui , le jour .du Seigneur. 11 a fait tous les jours de la semaine. Tl pouvait tous les garder . Il ne s'est réservl que le dimanChe. De quel droi,t tou·

chez-vou s à ce qut rte vou s awa.rlient pas? Vous savez pourtant que le bien volé ne pro. iile Jamais. Le jour que vous volez à Dieu ne vous prdfltera pas non plusL.. Si l'on demandait à ceux qui travaH!ent fêtes et dimanches : Que venez-vous de faire? Ils pourraient voui r~pondre: Je viens de vendre mon âme à Sa tarn; je viens de crudfier Notre~Seigneur Jésus-Oh.r1st et de renoncer à mon baw1ême; je suis prêt pow· l'en.fer! ... Il faudra pleurer toute l'éternité ce funeste oubli dtt dimanche ...• Ce sinwle avis du vieux cu:ré, donné d'une iaçon si paternelle, [it une profonde et salutaire in'i>ression sur plus d'une âme oublieuse, qui cessa, •à dater de œ jour, de s'exqx>ser aux inévitables œ.lamités, aux multiples châtiments, dont Dieu punit toujours, en cette vie ou en l'autre, les habituels profanateurs de Son Dima·llldhe . .. LA HIRf:. ~~

Exemple

a

suivre

Les Belges pratiquent sur une grande échelle ce &ys tème de charité qui consiste à vendre les vieux li·lllbres, les Cli!PSules de bouteiLles, le papier d'étain, et une quantité d'autre objets que nou.s avons assez souvent ~'lha1bitude de jeter. Ils ont même p<)ussé l'ingéniosité jusqu'à sLIIPIPuter les bénéfices ainsi obtenus. L'Œuvre des Missions belges, au prohl de laquelle s'ellfectue la collecte, a envoyé un questionnaire aux six sé· minaires diocésains oit se centralisent Jes envois des collèges, des pens ionnats, de~ écoles et même des particuliers. Bile a a[l" prios de la s orte que, de 1891 à 1923, la ven· te de ces menus objets avait procuré au\ miss ions tout près d'un demi-miJJiion (exactement 425,000 Ir.); sur cette s.omme, 300,000 fr. ont élé 'fournis par les ~vieux timbres •, qui sont l'œuvre plus partirculière des étudiants liégeois. Les recettes de la dernière m:; née, en progrès marqué, représentent une vingtaine de mi~,le Jra nœ . Ces sommes n'ont • pas été perdues pour l'expansion de la loi.

Avec les seuls 300.000 ir. de c vieux timl;les•, le Congo belge s'est enrichi de 6 vi~­ lages, un h~ital et 39 iermes-chape!Jes. ~

«La voleuse» ... C'était ua beau et bon petit gas, plein de cœur, vilbrant à toutes les grandes et saintes dhoses, et lui, le premier, avait dit à son aumônier de ,patronage: - Je veux être prêtre. - Nous verrons!. .. ava it répondu l'abbé qui s'y atlen:dait bien. - C'est tout Vu . . . :je serai prêtre! En effet, i'l entra au Séminaire, et il y p<>r· ta sa splendide nature. 'Premier partout, dévoué toujours ... quand on lui avait conŒié quelque chose, on pouvait être tranquille, Œ'enfant irait au delà de son devoir. · 11 était déjà un ferment parmi ces ferments, un multitplicateur d'énergie .parmi ces énergies qui grandissaient sous le regard de Dieu, el pour sa cause. la belle carrière sacerdotale qui s'ouvrait devant ses vingt ans!

~ ·La fuerre a passé ... U y fut magni~ique soldat, comme il avait été fervent séminariste. U en revint avec quatre citations ,une croix et la médaille milita ire. Cette derrùière lui cotlltait cher!. . . Un · schrapnel lui avait - fracassé l'avant~ras; 'JX'ndant un mois, on le porta six fois à la sal·1e d'opération. oü le chirurgien aidé d'une .petite irufirmière, lui eruleva des esquilles qu i semblaient se reformer sans oesse. •Je me rarm>el1e un matin, avoir assisté à un pansement. La sueur au front, et pâle de sotullliranœ, l'adoleSJCent mordait sa moustache !Jlonde pour ne pas crier quand le 'Crol·het d'ader !ouillait implacablement dans la détresse de sa cltair.

Une fois, Je chirurgien l'embrassêl. - Je l'ai lait mail, mon petit! ... - Un peu, docteur ... - I:Jn peu ... :beaui()OLI!P, oh! je ~e sais!. .. mais U le faQlait! . . . Ce ~ut au retour d'une de ces séances, que le colonel é'pingla à son dolman le ruban jaune d'or qui le consacrait bra'Ve entre Jes braves. Pourquoi faut-i l que cette médaille lui ait coüté plus cher en~ore! . .. lL'autre jour, le jeLllle homme est venu me voir clhez moi, dans ce salon qu'il connaît si bien. Je dis • le jeune homme. à desse in car, dès son entrée, j'eus !l'impression que quelque chose était Changé. rlialbillé avec une certaine recherche, il avait l'air gêné, et ses yeux ne fixaient plus les miens comme autrefois, où je voyais en eux clair comme dans une source. li délbuta par des ohoses très quelconques, ceiQes qu'on dit d'albord pour préparer le terrain . . . la san lé, la pluie, le beau lemps. Puis brusquement il aborda Je sujet: - Je viens vous avouer une nouvelle qut vous fera de la peine. :Laquelle? • Je ne continue pas ... • Alh! . • . Non . .. je ne rentrerai .pa.s au sltni nai.re; j'ai renonCé à prendre la soutme. Je fis un geste qui signi!iait mon étonnement et mon regret; mais, somme toute, si!T\l)le élève de philosophie, aucun lieu for· mel ne l'empêchait a!bsolument de reprendre sa liberk. - Comment cela est-il arri'Vé?. . . lui disje, oh! pour la forme, sachant bien que cela arrive toujours l peu près de la mêDlll façon et pour la même cause. Il atteo.dai~ la question. - Vous souvenez -vous· de la petite mfümière qui assistait le chirureien ?... Une petite blonde avec des yeux bleus? ... - Vaguement .. . C'est elle? ...


112 - Oui c'est eUe ... Si vous permettez je VOliS la présenterai .. . Il y eut un silence pénible entre nous Jeux. Les choses son t-e-l'es déjà avancées? . . . Oui je suis même fiancé; Je mariage ~era pour fin janvier. Et comme situation? ... ]'entre dans une ba~ue... Quake rents francs par mois ... En erJet, le lendemain, bien simplement, d mème gentiment, il me l'a amenée. flle éta1l moins bien que jadis en infirmière ... beaucou,p moins bien. C'est même curieux comme l'wliforme au· rtole l'individu de tout l'honneur et de toute la beauté d 'une corporation. Elle étai 1 devenue la petite Parisienne ljLtekouque, dont la joliesse éphémère durer·t ce 4ue Jurent les printemps. U après? . . . Quand l·ui la rega rdera avec de~ yeux [raids?. . . Quand, à certa.ines éta1)~~ du chemin, il comparera? . .. Pa r la pensée, je vis les jeunes geus des p:ttronages auprès desquels il réussissait déjà si bien, la multitude des âmes qui se· raient venues à sOLl con~essionnal implorer l'aumône de lumière qui précise le chemin, la parole p.ro:onde qni atteint eHioacement les repliS de la conscie.ru:e, où le ma l cro)a it s'.!tre instarlé pour jamais! . . Je vis les malades qu'il aurail visilés, les déco11ragés de la vie qu'il aura1t relevés, cf·ux qui, éfrult seuls ici~b:~s, ont besom cie <;e nti r passer en un prêtre !out l'amour du ·M~itre . .. les messes qu' il aurait célébrées, l e~ ca téoh ismes, les fou.les qni, a:u.tour d'une chaire, aura ient p :tlpité il sa voix surnalu· rrl''e e t, par lui, senaienl revenues iL la. V(:rité ! . .. Je vis la paroisse pleine de cœur q u' Jè aur~<it dirigée avec Jout le sien! Qui s ait! . . . Peut ~tte mêmt> serait-il 1l1é plue; loin . Je v1s tout cet Uie~a!b1 è ministère sacerdotal.

113

Je le vis dis tinctement, car je le corUJaÎs· sais cet en:fant, ci je savais qu'il était fait pour lui, ct quel bel IIJ}'nllle Dieu aurait joué p oUl· l'édi~ication de la terre &Ur les corde~ tendt11es de son âme ardente, tout ll'ffamée de h ~ ute tend1·esse! •Et ellie vo lait tout cela, cette petite! ... elle le confisquait pour e lle ... ,pour son petit " moi . ,. E t eMe prétendait remplacer tout ce priulémps débordant d'espoirs. Bllle croyait que jamais, au delà de ses ci1armes maigre'ets d'on jour, cet adolescent q ui ?,vait respiré le parfum euivu nt du chanqp de Dieu n 'aurait un regret. . . qu'J I ne pensenu t pas à ce qui aurait pu .. . à ce t 1ui aur!lil dù être . . . Peut-être que si!. . . ·Peut-être y songeai t-elle tout de ml: me, la jeune fille ... Car j'eus l'impression qu'eUe se dreS>Sait .. q u'elle me regardait avec ues yeux de corn· bat. . . redoutant peu!-êlre une parole que je n'ava is pas le droit de fa ire iJllflérative, pLlisque- somn1e t o ute, lui était libre, et elle eJLCOre pius ... 1M'ais quan:d ils s'en allèrent, après avoir causé de banales choses il côté, je les écou· tais destendre.. . de!>cendre ... Pa~1vres petits!. . . ' fis parlaient pour la vie . .. Et ils se trompait•nt ln11s les deux. PIE~RF

L'ERIM1TL

· ~·-(·- --

t.!

~R!/F1RII;1

(J JJi dir·t 1:.1 [écond itt' d'un,• vie dt> prdrf' il c pt c> il e , r 'cs t d'ahon.l le c·atéclliS. ilè au' én{anl>s . . , ;, nos p:.~ uvres p~tits, sou·vent plus ti[;IIOrants LJitC les nègres africaiu s, Ile ,prt-fre, c'e~t l'at[il inm:tli on con:> lantr d u ( Il risi. l e pri!fre, c'l·st lt> mariage b~ni. .. , le ma· Iode a ~s i s té .,. , le défunt honoré . . Le prêtre, c'est Je phare sur l'ocba n dll monde.

C1est la pefite étoile 01bstinée dans la .nuit de ta11t d'âmes . . . Le prêtre, c'est la messe; 1 le prêtre, c'est l'Eucharis tie, cen tre de l'uni.versel a:mour. Pierre l'Er111ile.

sonnes . d'une manière confuse mais cons· cim!e, el>les envisagent la cau'.le el travaillent à gllorifier Dieu. Vraies reli•gieuses dans le monde, n'ayant voile ni gnimpe, probation ni clôture, elles ttennent d'elles-.mêmes, sans le secours d'une ri:gle, la lauwe prête pour le passage de l'Epoux divin. Eh quoi! Dieu ne connait-il ps le secret des âmes? Sans regarder à ]a Ü'Vrée, i•l écoute jalousement la chanson de3 Nous serions ineJGcusa'bles, nous· qui avons mannites, chanson nuancée d'aspirations d'incessantes preuves de leur attachement, ,pieuses entrecou,pées d'oraisons jaculatoires. Jo: ne pas apprécier leur rôle oo~ cut et né· li se pl·a it à contrôler les anges qtti pousl'essa i,re, de ne pas proclamer la. réalité d'u·1 stnt les moudes et manœwvrent les étoiles; Jntri te trau qui lle et désintéressé. Elles viil se plaît éga1lement à su ivre le jeu du bavent dans l'ombre du prêtre; elle,, permitla i, à arbitrer le StPOrt de J'aiguille. Lais..<;ezlent et par·fois prolongen t son ministère. ' moi vous dire toute ma p msée : la voie rel i· <.)u'elles portent coif.fe, bonnet ou chapeau, gieuse est la meilleure; mais en marge des loufes ~partiennent à la même famille et exer cices de communauté, hors des cou•\ents. .:;'~.pparentent à UJJe noblesse au-dessu3 de la v1e religieuse_ n'est pas impossible. 11 est tonte autre. le dévouement. Songez ;L leur des ftges qui la peuveut pratiquer dans ces ex istence monotone de recluses V•YO!ltaires; conditi ons difœicultueuses et s'élèvent à unt' ~onge7 à ln nml!iplicité d'a.ptitudes rédag t ande hauteur. IIJées pa r une variété indiscoutinue d'occu· Voyez le premier p rêtre, le modèle de~ pafions; songez à la modicité des gages. ·prêtres; regardez Jésus dans la ,p ditc mai· N'est -ce pas un don prestigieux de tirer . sou - j'a.l'lais dire Je presbytère de Na'JXtrl i de tout, de faire beaucoup avec des i zn re th , puisqu'il s'agit du prêtre. Qui lui rt-s ~ o u rces minimes? pr6pa re ses aliments? Qui le sert, et avec Comment nous, prêtres, tiendrions-nous qllelle at:iec!ion? Ah! comment voir une ~ou­ à JIOS postes , s.i des mains dili.gentes ne relane aux mains de la racconunod~use ue serIIOl!velaient sa ns cesse des r11ertVeil·1es J'évice, sans penser à la robt' sans couture du I'OJWII Ji e, et ne perpétuaient des ,prmJi.ges de ·Nrailrc à l'Ouvrière qui eu trame le tis ,avoir-l'aire? fe rmans les yeux sur quelques su? Là, n'est-ce p.1s la Sa iule Vierge, tou!t' légers dé:!auts extérieurs, bien des fois cOHl· constell ée ùe glorieux privi·lèges, qui awa.ptnsés par ùe s olides qu J'lités. No" bo11nes, rait sous les traits de la c Ser·vanle •. ~:ms ar.riè re-rpetites fiHes d'Eve, ont part, e J,Jes qu'~n soit diminuée J'intensité de la vie in· :tussi, à l' ILé.ribge de la commune infirmité. térit'ure? La vie intérieure, les bonnes Ùt' A to11t prendre, les défauts en quesfio11 ne presbytère n'ont pas le loisir ue l'étuJirr; sont il·a bitu.e.llement quê l'exagération de il leur su·mii;. en toute simpl icité, ue la V1· v re. Ell'les n'ont pas de ti !res. et ne revendiqualités beBes et bonnes. E Ues ont grâce d'état. C'est la grâice d'état qui porte ces quent pas la considéralion attachée au:< litres; elles g-arden l les cha rges et acce~ptent lJOnnes 'fiNes à soufirir de nos peines. à se 1~ peine inhérente aux cha11ges. Prépusét', à réjouir de nos succès. Elles e ntrrnt dans Jo cuisine, à l'économat, au vestiaire, à Il lf03 Vl tt'S, seronden l no; eHorts, vivent de notre vie. Cela, c'est tout ho:nnemen t le zè· buanderie , à la porte, à l'installation de~ hôtes, elles corr.mencent leurs journées par l'as· Je. Parmi les événements, .par-dessus les per-

Au service dn presbytère

et


114.

115

si stance a la messe et la communion: le bon ' Hélas! ce J.rvre est, de plus en plus, d'une moyen de mettre le bon Dieu de moitié dans poignan te actual ilé; 'l a !belle hanlieue panleurs allées et venues! X. sieune, si calme et j~ie jadis, est au 1ourd 'Ir ui massacrée. Que de aois, à Sa·int-.r>enis, j'ai rêvé devant la lbasi11ique merveilleuse et les noires usines qui !Pullulent 'à ses rpieds. - Où désirez-vous qu'on vous envoie . .. ? Quel lbouiJJon de culture pour tous les me disait le paternel Mgr Bieil , que~ques germes de dépravation et de révolution ce 1 jou rs avant mon ortl.ination. traoya,rl des en'[.ants, ces iheures de nuit ce Dans une (parois,s e otr il y aura !beaucoup mélange des sexes, ces teiql)ératures d'e~!er! de de·l et des arbres! ... m'écriai-je. Que de Bretons j'lti administrés â Clichy! - Alors, on vous nommera à Bob1gny, Ils étaient tai.llJés, comme leurs pères, pour et vous aurez, en plus, des pommes de terre vivre cent ans ... • mais chez eux! ~ à discrétion. Ici, là l'usine à gaz, nus jusqu'à .Ja ceintuCela se i[)a.ssait en 1888. re, i•ls se tenaient devant des cornues chattfBobigny était alors une oasis de catlme et ifées au rouge, qu'ils devaient déluter, dédt> verdure; Nois.y-le-Sec, une minuscule gadlarger, recharger et rt~1luter en un nombre re, et quand j'alliais à ·Raiucy-Pavitlons, nous resteinl de minutes. Ils emmenaient ensuite quittions la grande 'l igne â Bondy, pour ·le coke ardent au bord de la Seine, passant (prendre u~ train de callljpagne, qu'on a,ppe·PM des écarts de terrwérature :formidables. IAit Je • Dévorant~ parce qu'il faisait ,parAlors, l'aikool ,f aisait l'appoint. fois jusqu'à 15 km. à l'heure! Aujourd'hui , Noisy-Je-Sec est une gare Une seule Jof'ce /I)CUt contrebalancer .Ja io11midalble, et le gouvernement b.it des eJQJé· puissance dissolvante de l'usine, c'est la re· ditions à •Bdbigny! lilgion. .Pauvre Bdbigny! ... Religion d'abord chez i]e patron qui sera Toute l'.immense •l:>anlieue qui ceinture Pabon tPOlllr ses ouvriers ... , les traitera .non r.is est à 1'avenant . (pa·s seu.lelnent comme des hommes, mais Tel terrain, collé aux forliiications, qui comme des hères dans le Christ, ,lequel Iut valait 12 fr. en 1874, vaut au jourd'hui 1500 le p1·emier ouvrier. lr. le mètre. Religion chez l'ouvrier. ENe trans.rigwrera Partout autour de la capitale surgÎISsent aJors son travai.l et son intérieur domestide véritables pays; irubriques et usines s'acque. cumulent les unes contre les autres; les loEt, avec la religion, toutes les œuvres tissements dévorent .ce qui reste des anciendont elle est l'initiatrice. nes grandes !Propriétés, et vous avez des Alors, et alors seulement, l'us.ine, même si i[)aroisses comme •Levallois-Perret, qui corfiP· elle est noire, deviendra bleue, car elle sera lent 75 .000 habitants! baignée de toute la (pOésie d'un travai·l corn· !pris et fécond. , Or, il y a un ja,it c incontestable . : c'est Pour cela, il faut des (pl'itres. qu'une usilfle s'établmssant dans un pays de Or, la grande ceinture !Parisienne n'a !Presculture le massacre phrsiquement er moraque pas de prêtres. ·lement. El ceux q<r.i y sont succombent à la tâche. J'ai vécu ·ce massacre inten·s ément, el c'est Et œux qui succo:rrlbent 11e sont plus rem· lui qui m'inspira la c Grande Amie •. placés, ,parce que la guerre a blessé ou tué

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La ceinture noire ...

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ceux qUI devaient fa.ire la "' relève ~Je c itais les 75.000 habitarlts de LevalloisPel'ret. Or, S<lvez-vous combien il y a de prêtres à Levallois? Tout juste ... 5! 'Divisez 75.000 (par 5 ... Evoquez ensuite les mariages, convois, conduites, caféahismes, !Patronages, gardes de jour et de nuit, bréviaire, messes tardives, ek. Et preSisentez le poids qui ,pèse sur les épaules de ces hommes , dont J'un a d~passé 60 an·s. A Dugny, p:JJys de Jamilles nombreuses et loyer in tense de communisme, je connais deux: ~>auvres institutrkes ~ des héroïnes qui maintiennent l'école .libre • en se privant du nécessa ire • . Leur curé est mort à la /!)Ci· ne. A son •lit d'agonje, elles lui ont promis de tenir .. . Et elles tiennent ... en attendant qu'elles aillent rejoindre ceilui qui est parti. .ct je pourrai.s continuer ... , continuer .. . r.LB~RE

L\E~MliTE.

..-o--

Vallée du Rhône = Je veux venir, moi cent ième, _moi miMième, dire mon amour à la va llée du Rhône ; une dts pJ,us émouvantes de ces merwei11les qni font .Ja S ui sse .ce qu'el'le est. Et J'on s'en ·va le ré«Jétanf, mais ce n'est que peu à peu: :t la •lor1gue, qu'on 1e COilTllprend. Caure unique, pa1y sage méridional, presque sarrasrn, oir serait intervenue la rudesse aJpestre. Les nuances sont fauves, ou d'ardoise, pailletées de mica; parmi les pins méùi terranéens et les genevriers, les chapelles blanches fixent aux pentes, et retiennEnt la massehruneque ~ont les chalets ser· rés en minces villages qui s'alilongent, par· tout où quelque blé peut pousser_ Et les ro· rhers ont des fonmes de ruines. 1En Ire les sa u·l es gris, cousins des ni wiers de Provence , le Rhône suit la voie rOIJale q u'i,J s 'est tracée au centre même de ses E· bts. Oln uq ue jaunâtre lui aussi comme le l~mon qu'JI roule. Les rivières de grandes

pl:~ ines pwvcnt être t raJlSiJ)àrenles. lui est trop près des hauteurs encore. f~J le lenÙ;> nf qui mflrit s ur les coteaux voisins il est trop riche, tro,p nourri de choses; il ~rn­ ble qu'il !raine après lui toute la couleur des g~laciers, des tleurs sall'vages et des rocs. C'est une richesse qui coule. Seulement, Je Léma n va l'arrêter net. Et là-'bas, à Genèv~. devenu COlll'S d'eau de ville, domestiqué, 00• naolisé, nettoyé, il sera prêt pour tou~ les carraux ct toutes les tu11bines.

w; La vrul!lée du Rhône, qui est un passagl', une longue ligne qu'un seul co ude brise boruée de bourgs gris dans la poussi~re; et Je vent peigne tous les peupliers dans le mê111e sens . C'est • un • Va'lais; celui que voient les étrangers. si tant est qu'ils y prYtent atteution; l'autre, là-haut, dans les v:l l!ées. i!s l'ignorent. Car le Valais est un pày~ ienrué, et qui s'appartient; seulement, il Je iallait b ien, il a de tout temps laissé à qui la voulait pren.dre cette route qui le coupe en son milieu, comme un prOfpriétaire la isse un chemin tra.verser ses domaines. C'est }l' bas, et q ui vous est ouvert tant que vous voudrez; mais les hauts, il faudra vous don· ner la peine d'y monter, si vous en êtes curieux. iLe bas eS>I fafatlement, ,pour le pays même. le lieu de jonction et de ren.dez-vous, juste entre les deux versants. Parce que de par· tout, cie toutes ces hauteurs et même des montagnes lointaines , on distingue il• long ruban d'argent terni du Rhône. 11 sont le~ vil~es, et, juste au centre, la capitale; il ntfaNait J>as faire de jaloux. Par toutes !('s 1pen tl"S, on y descend, au ,petit pas Ù('S mulets; seuaement, les allfaires faites, tous t't'9 pèlerins s'égaiUlent à nouveau au long dt'g sentiers ,pierreux qui remontent vers lt>urs villages, tout là-haut, oir ~1 faut la journéE' ent ière pour pa!'Venir. On retrouve les ('hafte ls bien dlos, dont on referme la portr derri~re soi. El 1::! vallée, pour troi~ mots.


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116 11'est plus qu 'Uii s ouvenir, et un projet

·VIs sont Lahns, et plus euco re que no us.

No tre Mi:di. Une race ardente, OLt le3 ye ux très clairs .regarden t au loin, comme ceux ues Bretons. Mais un Mid i plus âpre, plus .rocai lle ux, où il faut peiner dur pour v ivre. A'lo.rs ce mélange singull·ier qu'ils ont d'énergie et d''indolence. Du leu qui couve, et on le devine, à cer taines int-onations brusques, à certains regards sombres, et on le sent tou t près d'éclater, pa!"fois, les soir s d 'élection , ou de vettdange. Ma·is une admi.ra.IY!e maitrise cl'e111e~rnême a mû ri, a·vec les s ièdles, dans celte race; les soldats qu'ils nous envoient, aux visages de bronze, on sent q ue Tien, jamais , sa ut ,la mort, n'a.rrêfe ra il leur zèle tenace. ' BeLles· filùes aux yeux noi rs d'Evo:ène, :n•x yeux bleus de Sruvièse; Jarugue chan .. t.:mte où s'ew.r·ùme une menta·l ité, une âme s ; d~Uférente des nôtres. Ellles nous vien· dronl comme set;vantes, qui sait ; mais el.lt-s ne se livrent pas, demeurent autres. Et nue gêne retiendra nos garçons de les cour1i::.er; pour eux, une jeunesse d'Argovie ou \lt: S t-G ai!J es t p lus vois ine que ce!Jes-là, qtd pa rlent ou cornprenJJent le fra.Jçais, m a i ~ o nt !'.a ir de prêtresses étra ngères descendues p our un temps pa r mi nous . continuant à riwer tl cks ch.oses in.connues.

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Et al ors le centre et 13 C:l[)i ta:le: Sion. Môlée un peu, comme !oule agglolltérati on ; filais comb ien moins que d'autres! .[)e~1 x collilégiens passent. Et a je ne sai s quoi, la casq uelle, l'al'lttre , on sent toul u'a· bor d que ce ne sont pas des coJlégiens, mais des ly-céens, re qui es t dirf,férent. Nou>, nous 'iOi!TlTnes a utre chose. De ces deux t;coliers , comme des sœ urs en coilne bktnd1e qne je des voi s sa luer, co mme de Ietw; curés, corn· me de tout ce qui est d'ici, une pnrenlr va qui suit le Rhône, franchit le Léman el le Jura d 'un bond, se continue en Fr ance, et

.peut-é tre jusqu'en Espagne. Voici la grand''tplace , royau111c brûlant du solleil et de la pous sière. Vo ici Valère, lllOnt d 'Affrique à une heure de Lausanne, avec ses r ochers cakinés, ses cigailes, ses murai lles créne~ées d'autrefois qui semblent dater cles croisés, cOOliiTle ce~les qu'on l'encont re au bban. En vérité, rien d'ana logue à des centaines de lieues à la ronde. Dans les v~lles, en général, l'homme est omnipotel!t, et il n'y a que lui. Pas ici. Ici. on sent distinctement des valeurs qui le tlé· passent et que ce peuple sert, par ~a double voix de PEta! et Ide J ~Eglise. Il a ses gend~rmes , certes, et ses fonction naires, <.·omme nous. Et ses burea ux. Ma is ce qui se lait dans \ces bw·eaux est tempéré par des forces qui, aiŒ~eurs , atg·issent moins, et qui sont le temps, la durée. Tout ici, enseigne la durée, et que nos agitations ser aient va ines, et n'iraient qu'à la souligner. Rien que ces ru ines qui dominent, par exen~ e. Et on De les relève pas ; à quoi bon? Les ruines, à qLii voit les citases sous un certain angle de loin tain, sont de bon voi sina~e. Un rêve plane et s 'insin ue, une !persis tance, alt ière à ria fois et douce au cœ ur et à l'esprit. Alors, ces gendarmes aux beaux uniformes du passé, ces ecolésiasti.ques en sou tanes et vnstes chapeaux, on oomprend ce qu' i.ls sont lii,, paralllèllemeni , force;; dvi· les et forces re ligieuses, el l'on s'incline; )ei conservateurs de quelque rhOSt' de irf.s 1S11· ·pé.rieur et de très ancien, à quo i Je~ an nées ne peu·vent rien, ni peul-H re Ile!; sièdles.

Contraste sais i·ssant et précieux, et qui es t la figu re même, la double figure, de cetle <van!ée. Une grande route inte-rnat ionale olt chaque jour , et d€\J)uis toujours, le monde ~o­ lier , s 'il le veut, passe repasse. A deux pas , la physiono mie intacte tlu so l; le vieux Rhône au flot limoneux, que longe la cara·

et

vane de.;; eXiJ>ress , ignore tout ce qui n 'est pas 'la poursuite immuable de sa course, so us les peupliers. El dès que l'on s'écarte des gares, œt!c atliiOSIIJhère de continuité lJUi vous étrein t de quelque ch ose d'auguste qui s'est mou'lé IÏi une race à son choix et à salt image, et que rien n'entame. La valrlée du Rh ône, le Valais. Et quïl existe un Va~·ai s et qu'il soi! s uisse, et ·que Sion s oi( à que lques kil omètres de La usan: ne, de Montreu x et de tüenève, je pense que c'est une des raisons que nous a~on s d'être émerveillés de not.re p~s . 'M. Porta.

La <<Petite t3amr>>

· des Missionnaires • Après mu mort, je reviendrai sur terre pour aider les Missionnaires! • ( 8 . Thérèse de l ' Enfan t j ésus).

Nous ve nons de voir à Rome la ca•w · ni sa!ton de :Sr 11hérèse de l'Enfant-Jésus. Le SI Père il mên~ voulu Jéserver à celte solennité uue jounnée Sjpéciale, afin de marquer par là l'intérét qu'itl aJttache à la • pe tite •f1leur • du Carmel. De fait, ~<:ette 1per~!ive ne réjouit pas se wlement la France, mais tout l'unive-rs cathol.ique; car, par la séduction .de sa • Petite Voie • par l'abondance de sa • Pluie de roses • ~·~st .Je monde entier dont l'aimable Bi~nlheureuse a fa it la rapide conquête. .La canonisation de :la clhère petite Sainte donnera certa.inement un regain de proepé• r ité à la sou&cr~tion ouverte sur deux ~Joi nt~ du Vala is !Pour ) ui élmer une églis~. tPlus que tous les autres, les Mi56 ionnatres sont heureux 'de vair la Bienheu reuse Thérès•e éle~vée aux honneurs de la canon isation, pa rce que, de pllus en plus, elle s'afRinme leur fidè·l e .protectrice. Sa. • rp!uie de roses • , fPI'O mise a la terre, Iambe de préférence sur les pays de mi ~ sions . En Asie, en Afr·ique. en Océanie, au •Canada, sur taules les tPiages, sou~ tous les 1

1

t' limais. la • 1petlte !leur • est connue. et jusque da ns le ~ llllSsions les p lu s recu,lées, on a~rc nd à 1l'aimer ct à l'invoquer. De tous les points du globe s'êlèvent des voi x rec01maissantes qui attes tent la puissance de sou intencessio11 ·e·l proclament Ja lar· aesse de ses faveurs . Les nombreuses r e· ~ues missionnaires <ll~pnrtent de pa rtout leS 6cl1o5 d ~h om mages émus envers ce11e que le!> Miss ionnaires ar!lJCJient aifectueusement leur • ~ret ite Sœur ., leur • ·petite Reine • . El, <:es a)pôtres de l'Evangi·le . quelle que soit leur dénomi nation, quel que soit leur habi1 , leur nati onalité, leur dha nw d'arpostolat, tous se réclame nt à l 'env~ de ce fraternel patrotmge. fils lui conlfien t nœme tout spéctale· ment ,l'Œuvre qu'ils ont le plus à cœur : celle des • •vocations •, soit pou r .le recru• lement du clergé indigène, soit pou r celui de leur propre Institut; la Bienheureuse est rpour e ux une active recruteuse, une grande pour1voyeuse de vocations. En assuman t un pareil role auprès de!'. missionnaires, la Bienheureuse ne fa tt que réaliser le désir 1le jplus ardent de son cœur : • 0 mon J)ieu, je dési re vous aimer ct vous ïaire aÎIIller, tra,va~ler à la glorification de J'Egilise, en sauvant iles ·âmes .. . • Les ouvriers aiJ)Ostoliques furent loujoun> ses lavor is. De son v~vant elJe suivatt de très près leurs travaux, priant 1pou r Jé,conder ·leur s labeurs, les encourageant par des lettres débordan tes de charilé, leur promettan! son ~ui ,aiPrès sa mort . ,.......()-

Gloire à la divine Victime li y a un h omme dont J'amour ga rde la l(llmbe · il y a un 'homme donl le sépulcre n'e.s.t 1~as seulement g lorieux, comme l'a d~l t ill rpr ophète , mais dont le sêpul•cre est ~ t­ Illé . H y a un homme dont la cendre, apres 19 sièdes, n'es t pas refroidie, qui, ohaque jour , ren ai! dans la pensée d'une tnu11i lude innombralble d'hommes; qui esi visité dans


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118 son berceau ,par les bergt!rs et par les roii lui a1~porl'an t à l'e nrvi et l'or, el l'cll!ccns, e t la myrrhe. JI y a LUl homme dont une portiO'u considéralbte de ,J ~JUma.nilé reprend les ras sans sc lasser jaunais, et qui, tout disparu qu'il est, se voit s:ui1vi par cette foule dans tous lez, lieux de son antique pèlerin-age, sur les genoux de sa mère, au bord des lu:s , au haut des montagnes, dans .les sentiers des vaJUiées, sous l'omlbre des oliviers. da us le seCJ'et des déserts. Il y a un homme mor! ct enseveli, dont on épie le so mnu~JI ct le réveil, don! oha.que mot qu'il a dit vilbre encore el 1produit !Plus que l'atHour, produit des vervus frudidiant dans ~ 'a;mou.r. 111 y a un homme attaché depuis des siècles à un gibe·t·; el cel homme, des mtll iers Je détachent dhaque joru.r de ce trône de son SUIJll>liJCe, se me!ient à genoux deva nt lui , se .prostet111ent au plus bas qu'Hs 'J}C Uvent sans eu rougir, el là, p:~r terre, lui ba i·sent «'Vec une indici•ble ardeur les pieds sa ngila.nls. Il y a. un homme flagei~é , hué, crucifié, q u'une inénarrable !Passion r essusci te (]e Ja mort el de l'infamie pour le p l•accr dans la glloi.re d' un amour q u i ne dé· fa ut jamais, qui trouve en lui la paix, l'honncuJ·, la joie et jusqu'là .J'extase. Il y a un homme poursuivi dan1s son suwlice et sa toplibc par LNle inextinguible haine, et qui, dema11dant des <11pôtres et des mutyrs à loule poslériié qui se ·lève, trouve des apôtres cl' des martyrs au seiu de ioules les géné.rat·ions. H y a un homme en.iin, et le seul, q ui a [ondé son amouT sur la terre, el cet !lomme. c'est vous, ô Jésus, qui avez bien voulu me balj)tiser. me oindre, me sacrer danu:, voire amour, et dont Je nom seu1, en ce mo meuf, o uv,re mes en l,raiUes et en arrache cd accen t qui me trouble moi-même el que je ne connaissais pas. Laco rdaire.

Pour cenx qui n'ont pas le temps --==-==-

'UII .jour, j'élais seul c hez moi, songeant CIL mon gile comme :Je lièvre de L'l fautaine; j'entenldis sonner ,à une petite fPOrtc réser,vée aux v isites de mes jeunes amis. J'allai ouvrir moi-,même, suivant mon ha.bitudc c t je me trouvai ,en fa ce d'un garçon de 19 ans, très mal vêtu des p ieds à la tête, à peu près comme un mêcanicien ou ,clla·wffeur qui descend de sa locomotive. Il me lendit sa main pas très prOJpre, et voyant mon hésitation à la prenx:llre, il me dit avec un lori accent bourguignon. 1 - .Vous ne me reconuaissez donc potnt? - Pas coJljplètemenl, je l'avoue. - Bh bien! .moi je vous reco111uis, quOIque vous soyez changé pas ma.! dqluis quatre ou cinq ans que Je ne vouSI a i point v•J. Voyons, regardez-moi bien . .Est-ce que ma tête ne vou s dit rien? Avez-vous oublié Je 1 ca!édhisme de Saint-Th omas d'Aquin et la rue de Balbylone ousque IVOus -.reniez voir ma mère? ·- Henr i! m'écria i-je, -le reconnaissant tout à coup, c'es t toi, mon brave ell!fant! - .fm~ in, dit-il 4ave.c un bon rire, c'est pas Ina.ilheureux! Et, me ,prenant à bras~le-coqps, iJ m'ap· pl.iqua sur chaque Joue ,un gros baiser de nourri.ce q ue je •lui rend.is de tout cœu.r . Jiemi était un de nos meiHeurs e nfants 'du ca•téchisme, ,fils d'un brave gardien de 111. paix d.u q uartier et fPar conséquent enfant de ·l'école Laïque. Iii arvait fait une e~cellente première Communion, était entré -au dlatronage des Frères et avait quitté Paris quelque ten~s atPrès. (pOUr suivre ses parents en Bow1gogne. ,.Pendant un am ou deux, il m'avai:l doru1é de ses nouvelles, puis ·le temp9 : ------ ava it fait des siennes, nous no1.11s étions per· dus de vue. Comment aurais-je pu recon~- Essayons de donner le bon exemple en Ioules sortes de 'b onnes œuvres, en doctnne, n,aitre du premier cOlliiJ d'œil, dans ce bon en in légri té, en persévérance. X. , gros BouxguignO'll, .le Parisien espiègle 1

(.!"autrefois? - La métamorpltose étai! corn· 1 plète. - Te voilà d on.~.: redevenu Pansien? - Ça me lait cet effet-là, p ui sque vuus ILJe voyez chez vous, fit-i l d'un air gogue· nard. - Et .les pa•rents '? • • • - Mes oparc1rls so·nt restés au j)ays. Je n'a•va i.s pas assez d'ouvmge dans les champ~. et ils m'ont envoyé ici pour gagner ma vie. ES-h11 piacé? - Pour ça oui; je su.is a>a,J clrcnier dans une ~rande écurie ousque je gagne 5 [r. par jour. C'est t.rès joli! Et où loges-lu? Eli bie<n! ohe.l ,ma sœu r donc! Ali! tu as une sœur? Ça vou-s étonne? Est-cc que vous croyez que je suis UJ1 enfant trouve!' F,llc csl mariée, ma sœur · Je demeure ct je man· ge chez etle. Tu lui payes pension·( ,pas d'u tout. - Commcnl, pas d u toul? - Je 1iais mieux que ça. Je lut lionne luut ce qu1e je gagne. --- Toul? C'est très !bien, et tu cs un brave garçon. MaiJS comment fais-tu rpOti'r ton ling:e, tes -clbaussures, ton vêtement? - Comment que j'fais? C'eS!I· ,pas .ma.taisé ià deviner. Quand j'ai 'besoin de quèque •chose, je di.s à. ma. sœur: c 'M a sœur, j'ai besoin de quèque chose. - Hon, qu'elJe me d.it, de quoi qu't'as !besoin? • Je lui dis et elJe me l'a·dhète. Vous voyez que c'est siTtlJPle . - Très ·s~mple, en ef~et, et toull: à fait charmant. E:t ton argent de ;poohe? - Mon argent de poche? Je m'en passe; ou bien si, par !hasard, j'ai envie de vingt sous. • Ma sœur, j'ai envie de vÎnlgt sous. • - T'as envie de vingt sou,s, qu'elle me dit, eh bien! v'Jà vingt sous! » C'est !Pas !Plus mal!in que ça. ]'admir ais, en l'écontant, la naïveté de ce garçon, son !bon sens· et son !bou cœur, et · je m'amusa.i·s fort de ce mélange de gaieté un

pen lltiCKJ!leu se et de bonlhomie c.nqpagnarde, ide blague parisienne el de rondeu t >bonrgtHgnonne, qui donnai·t un cachet si origtnal à toul cc qu'i'l di·sa.it. Je me réjouissais surtout de retrouver gravés dans Son cœur ct nüs eu pratique dans sa vie les sentiments de famille, de justice et de dévouement, que uos jeunes gens dhrétiens de Pa ris obse rvent pour ,la pllliiJart avec 'UJile si touchatrle s 1mpliciot'é. Restait la questi o n religicu~c que je 11c pouv>ais passer sous silence . - Es·tu >libre Je d~ma·nohe? - Ah! ça non, c'est emb .... mai s avec les c'lteva llx faut pas y song€r. - Alo1s, tu ne vas ,pas à la messe:> Comment, je n'vas pas à la messei J'Y vas tcut comme vous, et même, ~i vou s mc pcr111ettez de le 'dire, j'y ai plus de '111érite que vous, je !ile en·tre deux ouvrages, j'at· t;ape wne petite me&se ct je reviens a u ga· ~op.

Comment [ais-tu QJOUr t'habiller:' Je m'habille pas. j'y 10as comme ~a­ Comrrne tu es en ce 1110111ent? - Hien sûr. Est-« que je vous déguutc? - Je ne dis !Pas oela, mais ... - Est-ce que si je reviens encore che7: vous en halbit de travail comme à .cette heure rvous me mettrez ·à Joa porte? - Certainement non! - Eh bien! alor·s, qu'est-oc que vous al·l iez dire? Croyez-vous q ue le Bon Dieu qui vaut cent fois, mil'lc toi& mieux que tout ce 'qu'il y a de :bon, est plus dii'Jici.le que Yotts? Avez•vous peur q.u~II se bouche le nez (POLfr ne ,pas me sentir ei ~es yeux pour ne pas me 'VOir? Je vais à l'église comme je peux. Cela. ne vaut-il !Pas mieux que de ne pas y a'ller du tout? Il regarde .pas aux 'ha· b its, Lu.i, ni à 1a figure, ni aux main-s. Il 1·egarlde à .l'âme, et je suis bien sûr qu'Il ai· me mieux une âme propre avec des mains sa.Jes que des mains !pll'qpres avec une âme ~a.te ... Mais qu'est-ce ,q ue vous avez donc? .Pourq uoi que vous me regardez comme ça sans rien dire? Est-ce que je vous ai fait de


Supplément au :N f) 9·10 de ,1· &cole" 19~S

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la peme ' On d1ra1t qur vou·, allez. pleurer S1 je vot1 s a1 offen "-é. iaul me pardonner, je 11e l'a1 poml ~tt p:u- mahce, pour sûr . Car 1 O)Cz-vous , je vous aime quasiment comme mon père . 1Pour toute J·él(>ons-e, je t'a ttirai sur mon cœur el l'embra ssai avec une vive é1l0tion. Cc pa uvre grçon d 'écurie était de la [a· mille de s. Benoît Labre , Id e S . !françois d'Ass·i sc , des p êcheurs de GlLilée devenus les A,pôlres de Jêsus-Christ . et je bénis Dieu de la leçon d 'humilité qu' il m'a wtit donnée par la bo~dhc de son petit serviteur . MA'RQUIS DE SEGUR.

Le fond du champ Qu' il s sont nombreux ceux qui rêvent san~ ~:esse d'agrandi-r leur domaine ; ceux qui n'ont jamais assez de terre au gré de Leurs d'ésirs Il leur Paut toujours des surfa.ces nouvelles à cultiver. Pourquoi res amateurs féroces ne :portent-ils 1pas leur pensée sur la profondeur du so.l au lieu d 'envisager tou· jours sa surface? li semble hien C'iJ'endaut que sous ks 15 ot. 20 centimètres de terre co11stamment re· r11uée, il doit ~xioster une couche toujours hm1qui lle oü La 1matière ferl il.i sante a dû ::.'ac,cumu.ler en ass·ez forte quantité. 'le fumi er déversé sur le ohan~p, puis en· foui ensuite dans la couche s-upérieure. n'a pas pu ne ,pas enridhir .g randement la zone de terrain placée imrnidiatement au -dessous. Les engrais chimiques, .iocorpo ré5 eux au>· si à la partie sf.Wérieure, ont bien dû de~cen­ drc de quelques centimèlres, entraînés qu' ils lurent ,par les eaux de pluie . Enfin les racines des céréales, beaucoU!P plus loogues qu'on ne le ,pense d'ordinaire. ont dû. apres la moisson, .accumuler dans cette même cou· che sous-jacente du sol une ridhe provision de matière végétale tra:nsformée eu engrais · Pourquoi ne ,pas :;onger de t~ps en lemps à récu,pé.rer le lrésor qui s'accuanule et trop loin des racines tpeut-être JPOUr que celles· C1 puissent eu profiter? 011 le voi l, le s la- ,

bou n; ,pi olo nds o nt b1en leur lal">On d être l'IJ Outon s encore que, grâce à CC!< déioncements du sol , les racmcs auratent J))uc; de facilité ,pour s'avancer d>ans le sous-sol , uit elles trouveraient toujours plus d'humidité que cldn S la cou~hc su;peri icieiU.e . Plus dt nourritu re, plus de boisson , voilà ce que J'on peut donner aux plantes sans autre elll· barra s que celui d'un labour un peu plue; pénible, ,puisque rplus profond . Le fabul.ist e n'a certainement .pas pensé a l'iil'!port·ance de la vérité agronomique qu'il faisait énoncer par le vieillard mourant. O ui, vraiment, un trésor est caché au fond du cham1p, sous fon~ d e matières fert.ilisantes nccumulées deq>uis des siècles peut· élre . Ne .serait-il ,pas ten1ps de songer it cu profiler ? ~u prix ol1 sont les engrais chimiques on n'a que tr op de raiso ns de r herche1 à u·el'lp1oyer que le strjd nécessaire. Il nou~ a serrtb'lé bon de rappeler à ceux qui n'y pEnsera ient pa s qu'ils ont une provi~ion toute prête à servir. mais. voilà, elle est plact!e trop bas et il faut la remonter d'un é la•ge à grands COLIIPS de charrue: les labo11r~ p1 o!onds n'ont jamais été considérés comme un exerc.ice d 'agrément. mais o n peut dl n. S<111 S crai nte d 'erreur .qu'Ifs constituent toujours jours un exercice. profitable et quelq uefoi s un exercice merveilleusement rému· néra!eur .

A1'?'angf'ons-nous prnw fai?·e, /Hll' (ou; prl?' semainP, un bon j f>stm ir l'ri? lU' i llti/W?'telif'. n 11ons rlr fl1rl', au moins le dimnnch e. Prenons grwde, sm1s Dù•u, d(' nous p e1·d1·e. Un jow· su1· sept, se nou1'1'i'l' dr1 D1ru , est-ce t1 ·op ? Oh mes enfants, aimrms Die~.t, IJÙ;ons de Difu, se1·1;ons Dir11, c' r:sl lr· bonheur.

LA S -

cu r é d'Ars. 1.)--

Autour du St-Sacrement =c:

.t .e roi du ciel es.! toujours abordable au Sacrement. Ste 1lhérèse d'' A'Vila ·ait re· ll!arquer ~1 u'il n'est pas permis à tout le monde de rpa!1ler aux rois de la terre; on 'leur lait parler par d'autres; et alors même qu'on est admis en leur ,pré,s ence, ce n'est q1~c très raremeul, pour quelques insta.nts et le JÙIS souvent ai})rès de longues attentes. Le Roi de g loire, a u contraire, est touj-om-s prêt à nous recevoir. AIV&: lui pa.s besoin de longtres attentes ni d'in~ermédiaire. On es t el on parle seul à seUil avec soo roi. un roi Joui bon dont on peut s'~rodher sans dêfiance, car il n'est au S. Sacrement que pour distribuer des grâ<".Cs , ohen:ihanl à qu i les prod_i~uer. Aus.si, quand nous désirons quelque bien spirituel et même ten~orel, demandons~le à ce d~vin distributeur. ~-

·a miséri<.orde diJVine sous les traits du Christ Fils de Dieu; qu'H tienne à 'a diS· position de tous le remède souverain des ma.ladies et des chutes S(piritueHes, 1oa grâc.-, toujours coulant , pour qui veut Ja recevoir , par les canaux des sacrements. Laissez cet homme à cette même ptaœ, toujours le mê· me, mais toujours re~lacé: lai•ssez-le en· seigner aux enfants, de gén.ération en gêration, de s iècle en sièale, ce qu'i·l ense igna aux ,pères à peu près dans 1es mêmes ter· mes. Et dites-moi s i. à la lon.gue. el ma•lgré les inévitaiiJies ~échets. de vill'age en viJ.lage, de cité en cité, la conscience du pays tout entier ne finh·a pas par être pénétrée des enseignements de cet homme. de la morale qu'il p(êche et s-urtout dé ce sentiment du péohé qui . dans l'irui~li.té même. est encore une reconnaissance de la loi. 'Mg.r JUiUllEJN, Evêgue d 'Arras.

~

ce que fait le curé ...

La bénédiction des montagnes

•Placez au centre d'un virLI:age ou dans cha. '!Ue quar>l ier des cités, un homme qui ait '()fHIr missio:n SlpéciJI!lc de s'ooouper d'une a~­ fa i re qu'aucun autre que lui ne peut tra.iter, l'alœaire de.s relations de la terre a>Vec 1e ciel, de Hhoo111ne a!Vec Dieu. affaire dont le sucrès ou l''écdlec engage la destwée de J'âime humaine. Donnez à cet homme un habit, un genre de vie qui le distingue des autres; qu'tl pa~·.le non pas dans urie école ou sur une place publique ; quïl ait pour tribune la ohaiÏre de q'églis.e et qu'il enseigne au nom du Dieu qui habite cette église; qu'il ne se contente pas de dire ce qu'il faut faire, ce qu'ill faut év•i ter pour s>au!Ver son ime; q u'il mo.nue le Père céle!>te ouvrant ses bras à ceux qui dbservent ses commandements, et menaçant les autres d~un ohâtfune.nt terri· ble; qu'il rnss.uire ceux qui tremlJient en leur prometta111t comme awui et comme recours

le Vala is , pays de ioi cath01liqu" pro· fonde reste aussi J'asi'le des coututn"S chè res :Ht cœur du croyant et des amis du pittoresque. Ai,nsi. la bénédiction des montagnes. iL'I na{.ure splendide seTt ici de cadre à uue coutume émouvante déjà par sa seule signifkation religieuse. !Dans les premiers jours de jul>l[et, les a r· mailtHs ool gagné les 'hauts pâturages. Le dinmndte préoéderut, le curé de la paroisse a lnnonoé la cérémonie attendue, et la nou· veUle a couru la montagne, codportée de chalet en chalet jusque tout Jà-haut. près des g'laiCiers où les moutons brautell!l dans Jes pie11riers l~elibe p lus rare constelilée de vio· le'f!les sauvages et de gerutianes lJleues. On as.tique le cuivre de la chaudière, o n récure la table et Je~ batu:s, on comble les iondriè· res près de I'étaftJle; les femmes sôHent leur


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