Supplément No 10 1922

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.§_'!pplémenf du JVo 10 de ,1' &cole,, (1922) Variétés

Je pense' à une phrase ·exquise· ~u pauvre Toulet le cher auteur de • Mon amte Nane •· Je la 'cite de mémoire, peut-être en l'altf.

JURONS DE · NE P·LUS JURBR De Mau.rice ,Prax, dahs le Petit Parisien: rru1t· • Elle avait une bouche si petite qu'elle ne On annonce .Ja naissance d'une iigue noupouvait pas dire un gros mot. • velle. Cela fera, va-t-on dire, une ligue de H€1a&! nous avons de bierr ·larges bouplus et quelques ligueurs ·supplémentaires. Mais Ja ..ligue qui vient de voir le jour ches, aUljourd'hui. va du moins je le veux espérer, avoir une action immense et bienfaisante. C'est la Ligue contre le !juron. C'est ia ligue contre .le PEN8EE8 gr:o.s mot. C'est la ligue contre b grossièQuand on tiell!i d>lns ses mains le porreté inconsciente et habituelle. trait d'une personne qui nous est ch~, ne C'est la ligue qui devrait pll!l'ifier l'atse rappelle-t-on pas mille traits de, sa VIe, ee;s mosphère de nos vil<les et de nos c~mpa~e~ . actes ses paroles? Notre <lœur néprouve-t-iJ Le juron, il faut bien le reconnalire, JOUli pas ~ r~oub.leme~t d'~mii!é elt de. respect d'une vogue regr-ettable et détestable. Nous pour cet être bten-a~mé? :Laldislas, rot de Posommes comme intoxiqués de gros mots. logne élevé dès l'enfance tians la plus tendre C'est une sorte d'alcoolisme verbal. Les vieux piété,' portait touü<>UJI'S, $U.Spendu à son ~ mots honnètes de notre langage, sain et clair, le _portrait de son père, et d~s it<?utes les o~­ constanœs difticiles de .sa . \'1~, il le prenait paraissent fades et sans goftt. Il nous faut du raide. Il nous 1aui du schni(lk et dU! vi- dans ses mains et• il lm. di.satt: «Mon père, que dirais--tu si tu voyats ce ~ils, que ~ u triol. Il y a de braves gens qui croient au- tant aimé, se livrer à ses pass10ns e!t défieu· jourd'hui qu'ils se remontent en pronon~nt rer par le crime œtte âme que tu as e~!· des g.rossièretés comme en buvant- du trOis- lie de tant de vertus 1 " Cette pef!sée sulfiaait pour le maintenir dans .le dev01r. •Lonque six. Et, le plus naturellement du monde, ils nous sommes sur le ponl/t de succomber l profèrent des orduœs ignobles; des b~rreurs, une tentation, saisissons .aov~ e~ressetlll!li des jurons imbéciles. Les. .saletés qu'tls lancent n'ont plus du reste aucun sens pour l'image de \Marie et disons-lUI ausst: • 0 na !Mère, que diriez-vous de ~votre ~ant s'il eux. ·Hs sont comme alcooliques; ils ne sen· souillait par le péctté so~ .ame _qw .porte la tent plus rien. Et c'est ainsi que, dans les ressemblanœ de votre lli'VlD Fils? Je 1811 rues. dans les cafés, dans les ateliers, parfois res~er puri • même dans certains cercles des propos s'échangent qui empestent, qui semblent sortir Pourquoi le bon Dieu met-il les qiiMI de l'égout. li ne suffit pas de se boucher les en iaction au~our du cœur comme ~ oreill.es quand on entend ça. Il faut aussi se des roses? C'est que le cœur est. patlois et boucher le nez. fougueu-x dans• les féeries du pnntempl • Les alcooliques verbaux devraient essayer les ivresses ~e l'été - été d~ l'ann~ et clll de la vie -'! 'Les !bonnes .petiies épiJ8 de faire ce que font certains courageux in· épreuves ont raison de planter leurs toxiqués de J'a1cool. Ils devraient essayer de acérés pour fai1'e couler. un peu de se mettre au .régime •pendant quelque temps, Saignée providentielle qm a retenu au régime des mots décents, discrets et francs. devoir, l'honneur, et partant dans fis verraient! Au bout de quinze jours, ils heur, tant d'hommes, de femmes, de seraient .guéris et le moindre 'gtt"os mot ·leur gens. de ]eU:Des filles! Ce som te,~ brûlerait la gorge comme ·un alcool frelaté des épines: il n'est pas de plus be et empesté. Ils s'apercevraient que c'est en· le cœur emPQUŒPt~ par ,le ~ du Nul jardin de la terre n en 'Vlt &tore usant des mots les plus doux qu'on peut dire embaumée. les choses les plus fortes.

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Le Chemin de Croix en actions EN QUOI IL CONSISTE. SES AVANT AOES · Ce.tte dévotion consiste toui simplement à faire dans la journée en esprit .son chemin de croix. PaT la pensée on va d 'une station à Œ'autre, unissant tout cé 'itte l'on fait à Jésus sou~frant.

Par exemple: 1re STATION. - C'est l'beurre d111 lever. Tout en s'habillant penser ~ Notre-Seigneur condamné â mort. Le regarder. Il va mourir pou'l' rpoi. . . . Je veux vtvre pour Lui .... Pour moi, toutes les souffrances de son dur Chemin de Croix. Pour Lui, toutes les ac· tions, toutes les épines de la journée, etc. 2me STATION. - C'est J'oraison. Se mettre en la présence de Dieu en regardant Notre-Seigneur prenant sa croix. J'unis ma pau.vre et froide oraison à celle qu'ii fait Lui· même. Que sont les transports de S. André à la vue de sa croix si on les compare aux transports du Cœur adorable de Notre-Sei· gneur? Pourquoi ces transpQrts? Il m'aime! ... Je me prosterne à ses pied•11 que j'enlace de ma confiance et de mon amour, etc. 3me STATION. - Pendant la prière, regarder Notre-Seigneur tombé sous Je poids de sa croix. Hélast dans combien de cœurs n'est-il pas écrasé sous une montagne de péchés! . . . Offrir sa prière, unie à la première chute, poUll' ces pauvres âmes. Qui saÜ si elle ne contribuera pas à · relever Notre-Seigneur dans Fune d'elles. 4me STATION. - C'est la Messe, préparation immédiate à la sainte Communion: se mettre aux côlés de Marie et ·al~er avec elle l la rencontre du Sauoveur. 5me STATION. - En a~lant premlire le repas du matin, unir ce secours donné à la 11ature à celui que Jésus reçoit de Simon le Cyrénéen Paidant à porter sa croix.

graruie liberté d'esprit sans se préoccuper si on Je fait bien ou mat Notre-Seigneur, ce divin ·Maître des âmes qui veulent !L'a imer, saura bien, Lui-même, nous apprendre à Le suwre de près. Si nous n 'aV'Ons pas assez de courage pour marcher à ses côtés, traînons-nous derrière Lui. 1[ nous laissera quelque temps à no~re faiblesse, mais un moment viendra où i1 se retournera et nous regardera. Ce regard nous transfonnera.

On peut, si l'on .veut, attaoher une intention à C'hat;ue station. Par exemple, à 1a première, prier pour l'Eglise que l'on insulte tous les jours. Offrir Ja première chute pour les âmes en état de péché mortel ; la deuxième pour les âmes tièdes et la troisième pour les âmes appelées à la perfection qui se dé· couragent. Prier Notre-Seigneur d 'unir leurs J souffrances aux siennes et de Œes consoler, etc., etc. Chacune 'à sa !dévotion. Enfin, 'iuand on s'est habitué à faire ain· si chaque jour son chemin de Croix, on peut le pertfectionner, en offrant à ·chaque station à notre bon Jésus souffrant un petit sacri· fiee. Qui de nous n'aurait pas souhaité avec anJ.eur, donner à Notre-Seigneur sur le chemin du Calvaire un verre d'eau? ... Eh bien! le 'long du jour, n'est-H pas en notre pouvoir d'étancher sa soif ardente du salut des âmes par nos petits sacrifices? Les résultats de la pratk;ue du Otemin de la Croix en actions sont remarquables. Ils peuvent se résumer en trois avantages: 1) La pratique de t'oraison et de la présence de Dieu rendue facile; combien d'âmes se plaignent de faire peu ou point de pr~s dans Œa prersence de Dieu et 'l 'union avec Lui. Qu'elles s'appliquent au Chemin Lie Croix en ,actions et ellles eeront étonnées e11Jes-mêmes de leurs progrès. 2) L'âme se main~ent presque sans efforts dans une grande pureté de ronscience. 3) Un grand nombre de grâces particwlières qui se diversifient se1on les âmes et l'éEt ainsi de suilfe dans le rourant de 'la tat actuel de cha<ltlttle d 'el[es. A chacune de ; laire œ chemin. de croix ~vec une Ohanter ISOn c Magnificah.

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186 A'h! prenons pour nous celte parole de la Mère de douJeurs, dans la vision dont elle favor isa une sa:nte: c Le monde se perd parce c;u'il ne pense pas à 1a Passion de JésusChrist. Fais tout pour qu'il y pense; fais tout pour qu'il se sauve. ,.

Ce que peut un

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Ave »

A l'époque néfaste de la Révolution française, i[ y avait, dans la ville de Mirepoix, une femme, une de ces créatures exceptionne11es pour qui le crime semble être une jouissance. Le rpasse-temps de cette malheureuse, ou plutôt son bonheur, était d'accompagner de la prison à la guillotine les condamnés du tP.bunal révolutionnaire, et d'insulter les victimes jusqu'à ce qu'elles eussent franchi. les degr.és de l'échafaud. Les prêtres surtout avaient le privi·lège de sou~lever au !fus haut degré sa ~ureur et d'attirer ses injures 1les plus grossières. Ce qu~ semblait partiCUJ!ièrement l'exaspérer, c'était le calme et 1a résignation de ces martyrs, qui marchaient à la mort en silence, et sans paraître remarquer ses cris et ses invectives. Le 8 février 1794, un ecclésiastique connu par la sainteté de sa vie, M. l'abbé Raclot, allait au supplice après tant !d'autres, pour être resté, comme eux, fidèle à son Dieu. La mégère ne manqua pas d"accoUTir sur son passage. Voyons, dit-e1Ie, si celui-ci me répondra. Et, montrant le poing, l'écume à 1la bouche, elle se m:t à dérouler son vocabulaire d'injures. Alors, M. Raclot, tournant vers elle un regard empreint d'une inexprimable douceur: • Priez! Priez pour moi, Madame, 1ui dit-it - Comment?. . . qui? ... moi?. . . Tu me dis de prier pour toi!. .. - Oui, Madame, je vous demande un c Ave ,. pour mon âme qui 'Va paraître devant Dieu. ,. n est bien permis de penser qu'en ce moment le saint prêtre rpria lui-ittême pour sa persécutrice. Quoi qu'il en soit, iJ est i~ssible de dépeindre l'effet que oes <;ue!lques paroles produisirent

sur la ma1heureuse femme. Ce ~ut comme un coup de massue. E1le s'arrêta, rougissant et pâlissant !our à tour, et paraissant se demander si elle avait bien compris. Ses traits bouleversés montraient que mi.lle sentiments d iiVers s'agitaient en elle. Enfin, prenant la parole: c Oui, Monsieur Je Curé, dit-erJe, je dirai cet cAve.,. Et elle se mit en effet à le réciter tout haut. Mais sa prière était à peintfilnie qu'eltle commença à sangloter et à ~ mir, et elle continua ainsi jusqu'au piel ae l'échafaud, où elle s'agenouilla en joignant les mains. Tous œux qui étaient Il, ne sachant que penser, la regardaient avec stupeur. L'exéoution faite, elJe retourna. en silence, et tou~ours pleurant, à sa maison, d'où on ne la 'Vit pl!LS sortir que poutr les choses nécessaires. Les jours suivants, lorsque passaient devant sa porte les tambolllt's de la République, précédant les cortèges funèbres destin~s au bourreau, on entendait, de [ intériemr, des sangloi'S déchirants. Comme Marianne - tel était le nom de cette femme - ne parlait l pel1Sonne, répondant à peine à ce c;u'on lui demandait, et comme elle n'" levait jamais les yeux, eHe auparaVIant si 'loquace et si effron· tée, les gens du pays la crurent foUe, et pen· sèrent (on n'osait pas encore le ~ire tout haut) qu'i[ y a'Vait là un châtiment miraculeux. Il n'y avait qu·un miracle de conversioo, On 'le vit dla:rement 1or.sc;.ue le culte fut .rétabli et qu'il fut permis d'être extérieurement chrétien. Marianne, alors se montra, s'efforçant, rpar Ulle conduite exemplaire, par d'abondantes aumônes, et par des œuvres de pénitence, de ré!]>arer ie scandale qu'elle avait donné. Chaque année, elle allait en pè1erialge à Notre--Dame des Emtites. On la voyaH partir à pied et en mendiant son rpain, meme à un âge très avancé, alo~ Gue sa fortulle lui etH permis de faire très conunodbnent le voyage. Elle mourut, manifestant les plua beaux sentiments de repentÏ!', et 6difiant let habitants actuels de Mirepoix, autoant qu'ell avait scandalisé leurs pères. (Raconté par Mgr Milio!, dans • AlloDI JésUJS "·)

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Le violet et le noir dans la liturgie

Elle voile l'image de son divin Rédempteur 1 nous rappeler qu Il lut réduit à se ca pour échapper aux J uiis qui voulaient lt plder. Les images des Saints disparaü Le violet est la couleur de la trjsfesse le également sous des tentures violettes. il ~ymboie de la pénitence. Il nous rappell~ le Juste que les serviteurs s'effacent lor~qu firmament et doit élever .nos cœurs vers le gloüe du Seigneur n est plus. ' cie!; mais les vapeurs s'élè'Vant de 1a terre L' Eglise se couvre encore de violet 1 ont aussi une couleur sonJbre et les nuages qu·ene veu.t ,par les trois jours ûe pénit' qu'elles forment retombent en pluie fécondant des Rogations, éloigner de nous Jes fl• le sol. Aussi, ·l'EgLise se pare-t-elle de violet ~e · ra justice de Dieu et attirer les bén~ pour nous ~ppe ler à la pénitence. La prati- ftons de sa miséricorde sur les b:enil d que de la pénitenœ ramène notre pensée vers terre; lorsque, par le jeQne et la prière Dieu., notre !fin; elle nous fait verser des larQ~atre-Temps, elle consacre à pieu clH mes rde repentir qui tombent S1ll' notre cœur satson n'Ouvel!le en le priant d'accorder oomme une pluie bienfaisante et fertilisanie. grâces à œux qui vont recevoir le sacrer de l"Ortire, ~u en.fi~ Jors,qu'elle se prép L'EgLise revêt ses ministres d 'ornements 'Violets pendant l'Avent, lors<tu'elle s'unit aux par une austere vtgtle, à solenniser que· vrais Israélites qui, dociles à la voix des pro- gran!de fête. Ma!s a~ mi1i~u de œs temps de péni phètes, attendaient Je Messie sous le .cilice ce, 1 Egltse qwtte quelquefois la son et la cendre, et lorsqu'elle invite ses enfants coull!ur violette. Ainsi, pendant l'Avent . à se préparer par la pénitence au second avèneen s'unis·sant au deuill des Israé'iles ment, à l'avènement dans nos cœurs de Celui ai1endant le Messie, elle n'oublie pas qw qui a dit: c Mes délices sont d 'ê tre ;vec les en. lants des hommes. .. Elle eXprJme aussi la dou- Sarwveur est déjà 'Venu pour elle, qu'II leur, la désolation de l'Epouse dont Je bien-ai. tn elle et l 'a rachetée pour J'union éternE mé tarde à pal"'litre et qui attend que la voix d'ailleurs, le second avènement est prol Aussi se pare-t-elle de rose et s écrie-!· lui d.ise: c Viens du Liban, viens, mon Epouau Ille diman'C"he: « Rét.ouissez-vJOus ~ se; vtens pour être couronnée, car tu as blesœ.sse dans le Seigneur, je ·Je dis encore . sé mon ·Cœur. ,. Cette cuuleur n'est-el!le pas l'expresscion des paroles c;ue nous ~e devons f01s, ré;ouissez-vous •, et appliquant à nous lasser de redire avec Isaïe avant NOël· enfants les paroles du Psalmiste parl·a nt • Cieux répandez votre rosée et que les nuée~ ·peuple d'Israël, elle leur rappelle qu'ils s ra·c~etés: • Seigneur, vous avez béni V< fassent pleuvoir 1le Juste. Que la terre s'ou· vre et germe Je Sauveur. ,. ~é:~tage; vous avez d~liwé Jacob de la c t•v•té; vous avez pardonné l'iniquité El~e reprend le violet <;u'elie avait quitté l Ia ~ativüé lorsque rev,ient, avec la Sep- v?tre peuple "· n en est de même au 1 iuagéstme et 'le Carême, le temps de Ja péni- dlm~: de Carême, 1orsque l'Eglise vc tence. Voulons-nous ressusciter avec le Cltrist, ~ar. 1 allegresse de sa sain le liturgie, se ~ous de'VIons c souffrir avec le Christ, cruci- JOUir du zèle avec lequel ses enfants ont d fier notre chair avec ses passions et ses con- accompli la moitié de leur pénitence et voitises.,. encourager à la bien achever. Elle ebat en:ore une ~ois sa ,parure de deuil œntre , M~is le v.iolet syltlbolise encore ~e deuil. t Eglise en paire ses prêtres et en drape ses ~ate couleur rose, ses temples vibrent a~tels pendant les deux semaines de la .Pas- mstoant aux ~oyeux ·s ons de l'ongue qui s"é1 Iton pour exprimer la douleur qui l'accable tu depuis le commencement du Carên le'S larmes du :repentir doivent faire pl; Ill souvenir des souffrances du nroi des rois. un moment aux joies spirituelles, ceux ,

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188 auront fait pénitence seront comblés Ide grâce: • Tressaillez d'allégresse, vous qui avez été dans la douleur; œr vous serez comblés de délices et des consolations les plus abon· dantes ». (Introït du IVe ~.imanche de Ca· rême). .L' Eglise quJtte donc quelquefois le violet pour s1aibandlonner à une sainte •ioie. Mais il est un jour où elle y renonce, parce qu'elle est impuiS'Sante à exprim~r sa douleur: son divin Epoux est mort. Le Vendredi-Saint, elle se cou'VTe des sombres habits ,d.e s épouses et des mères en \deuil. Ses autels, ses ministres, et même la croix sacrée de son Sauveur sont oouverts de noir, et c'est ainsi qu'est célébré l'Office des .Présanctifiés. Le noir est la négation de toute couleur, le symbole du deuil le plus profond. C est aussi l'absence de lumière et l'absence de la vraie Lumière, les ténèbres spirituelles, les ténèbres du Purrgatoire. C'est pourquoi l'Eglise l'emploie aux funérailles et aux messes célébrées pour les défunts. Elle rappelle ainsi à ses fidèles que 1a plus grande soufironce de l'âme est d'être pritVée de J•a waie lumière, de la vi· sion de Dieu, Ide la vision béatifique. Mais le noir est encore .l a couleur de la douleur, aussi exprime-t-elle œ Ne que nous devons avoir en pensant aux to.unnents qu'endurent nos frères défunts en expiation de leurs fau-

res. Soyons \donc attentifs aux enseignements que nous donne l'Eglise par les couleurs liturgiques. Lorrsqu'elle se pare de viollet, éoou· tons.Jla nous répéter les paroles par lesquelles le Fi"ls de Dieu . avait ouvert sa predication: 'F aites pénitence, car le Royaume des cieux est proche», Pleurons sur nos péchés et mortifions-nous afin ·q u•ere ne soit pas obligée de nous redirre la menace que le Rédempteur adressait \\lUX Juifs: • Si vous ne faites pénitence, vous périrez to,us. » Pendant qu'el~e est plongée dans le deuil par la ·P assion de son divin Epoux, n'oublions pas que le Christ a souffert à ·cause de nous et que 51on Cœur serai1 peu sensible i\ notre compassion, si nous ne commencions par pleurer nos péchés qui sont la cause de ses dou-

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leurs.• Ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur rvous et sur vos enfants. » Aussi la couleur !diU deui:l est-die aussi celle de la pén~tenœ. LoosqJUe ·l 'Eglise se prrésente à nous soùs 1es sombres habib; dune mère p!.eurant ses enfants, prions avec elle, afin que Dieu déli!Vre les défunts de leurs peines, qu'ils ne tom'bent point dans aes ténèbres de l'enfer, mais «que la lumière éternelle les éclaire, avec 'les Saints, dans tous les siècles des sièclei. » (Communion de la messe des déEunts.) • Semaine catholique. •

Le vieux poirier Dans un coin de mon enclos se troUJVe un vieux poirier qui n'est pas loin d 'être cen· tenaire. Son tronc, coUJVert de grosses écail· les rugueuses, ne semble plus porter qu'avec !Peine <Ses branches desséchées, mutilées, couvertes de cicatrices, que s'efforrce de dissi'lll·uler, à chaque printeTll/PS, une étonnante frondaison. Je ne l'ai pas coonu dans sa verte jeunes· se; mais au dire d 'un octogénaire qui se souvient encore de ses prémices, ce poirier était d'une vigueur et d'une fécond ité rares. Le propriétaire Ide l'enclos était un bon père de famille. Chaque dimanche, en ~. après la vesprée, il allait, avec sa femme et ses enfants, se reposer à l'ombre du beau poirier 1!Lont les fruits dorrés, panachés de pourpre, et d 'une saveu.r légèrement rrmsq~, faisa ient les délices de la maisonnée. Rten n'était plus swcculent et n'ôtait mieux 1a soU. C'étaient Ide 'ces .poires du• vieux tempe. dont la r;oce disparaît; elle est belle, elle ~t bonne, c'e st une poire irréprrochab1e; 111&11 elle n'est pas cataloguée, œ n'est pas une poire mar<:hande, elle ne swpporterait pas tel longs voyages, elle est trop délicate, ~1, l cause de cela, on l'abandonne à sa deshn&. qui est de mourir sans descendance. Pallfl'l bonne poiret Aujourd'hui l'ancien propriétaire du poiot rier sa femme et ses enfants 'SOnt morts;

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verger a passé en d'autres mains, puis dan~ les miennes. VoiOà dix ans que je le possède, et bien que .je n'eusse connu son hi•stoire que plus tard, je me pris dès le début de sympathie pour ce vétéran, ratatiné dans son coin, mais totujours vert et toujours fécond, malgré la décrépitude et le poids des années. Je construisis un banc rustique à l'ombre de ses vieux ramœux que les merles 1oyeux n'ont point déserté, et ce coin de l'endos où j'aime, le soir, oublier les fatigues du jour, est devenu mon coin de prédilection. J'y fis souvent de salutaires méditations ; je lui dois de douces pensées et de mares réllexionsl Au printemps au lever de lune, à cet instant ineffable où le rossignol lance dans les ombres du crépusrule les premières strophes de sa divine cantilène, j'ai senti, lien souvent, sous les rameaux f.euris de mon vieux poirier, des larmes d'attendri.gsement inond'e r mes yeux. Et je ne sais par quelle étrange suggestion le souveniT de ceux que je pleure tou~ours remplissait à œtte 'heure ma mémoire. et celte divine voix que je venais d entendre, il me semb1ait que c'était la leur. (Solandieu.)

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La dernière partie de Loto La !belle Julienne. Ainsi la déSi'gnait-on -ans son printemps. Plus tard, lorsque jeuet beauté eurent dispa-ru de compagnie, ne l'appela tPlus que Mme de Dex, du d'un fief qui jadis avait appartenu à la de 1son mari, et que par habitude auque par respect, les paysans continuaient donner aux descendants pe leurs anciens elle, bien <;u'elle n 'eM plUis aucun porter ce titre, elle n'entendait pas le fui contestâ~, et ne pouvait ahanà la revolution d'a-voir aboli qes pride caste dont 1a noblesse du Pays de se montrait si fière.

-- .Une injustice! - disait.:e'lle avec 1 ,moue dédaigneuse, et en dépit du noutVel dre de choses ene s'db~inait à regarder gens du village comme .ses vassaux. Tyrat).llique par tempérament profor ment égoiiste .et poll'Ssant l'arno~ de la , ~ane jusqu,aux dernières lim:tes, tant qu vécut, eUe ne cessa de donner dw fil à re dre à ses parents comme à ses voisins. Allljourd',h ui, en cherchant bien parmi plus vieux du village, il s'en trouvera enc pl,us d'un qui, si vous lui parlez d 'elle v répondra avec un clignement signific~til en appuyant euT ses syflabes: - Si on s'en souvient? Ah! ah! ... c · terr-rrible! • Il n 'y a que les caractères effacés, les bonnaires, les timides, qui ne laissent de trace de leur passage. Mais, tyranni briJSez, saccagez, dênolissez; et à l'égi la belle Julienne, ce ne sera pas seule1 des sillons .que vous creuserez derrière 'Y mais bien des ornières. Une terrible!. . . Elle l'était Lorsque tie la vis pour .la première e1le n,availt pfus vingt ans, elle en avai· Je la vois encore. Momie ou ~igure de 'l'autre monde, l que chose d'informe et de desséché, qt remuaH à votre approche du fond d'un g fauteuil où l'on avait entassé des coussin: et sortam de dessous les dentelles en d dre d 'un vieux bonnet à rubans daunes, s'échappaient !fes boucles blondes d 'un de faux cheveux, un visage ridé, tanné, maçant, auquel un rictus mauvars et l'é de deux peti1s yeux noirs flonnaient m de fauve. Telle qu'elle vous apparaissait, amoin ratatinée, et quasiment pliée en deux une douillette fanée de soie 1puce, foute cullée de :taches de graisse et de poudr tabac, l'œil le plus exercé aurait eu bie mal à découvrir daœ ce type de vieil déci~ite, .quel<;ue tra·ce de ce qui ;adis pu lui valoir .une réputation non ust~.rp~ beauté. · Viei1lle, elle v1vait dans une atmosphèl


191 190 Après làiVOÎr èU son heure de céll'é'britt, cet. .vétusté. •A utour d'elle tout était vieux, .usé. te ex-mondaine ~ait ven11e, quelque tten1e .vennoulu. Il n 'y .avait pas jusqu'à son dlien ans aupara~ani, s'enterrer au vi11age. Au~ant ~t ses chats, qui n 'ellSIS&n1 la coUleur du lo- par économie que par dépit de ne pouvoir gis. La même couleur grise, le même aspect plus soutenir dJans la société le ll'ang qu'elle suranné, s 'y retrolllvait dans les bêtes connue y a.Yait toujours occupé. elle .a.wit préféré œ 5lans les ~ens. Depuis son veuvage, elle hamanoir délabré où ellle posait en châtelaine ,bitaiJt, aNec une vieille ~ervante, 'un vaste bâ· du temps jadis, à l'exilstence modestement timent déla!bré qui n'avait d un château <;ue ~ourgeoise qui eQt été la sienne si elle avait le nom. On y arrivait par une cour où les ~ontinué d 'baibi1er J.,aUISamre. poules prenaient leUII'S ébats sur un fumier. i Pour avoir toUJjoUIS mené la vie à gran,L'herbe y croissait entre les pavés, et les ~es guides, son ma~i, en moW'3.n.t, ne lui arbres qu'on n'émondait jamaiJS, acacias, avait ~aissé qu'une petite fortune très écorplatanes, massifs de sureau et autres, s'y élarœe, et de [plUS tous les embarras d UD J'issaierut à ~eur bon plaisir. La porte prinprocès que, poussé par elle, il avait intenté cipale se présentait a11 'l"ez-de-<haussée, sur à l'un de ~ cousins gennains. Restée seule, trois marches inégales. Un corridor étroit et ,elle mit ~ cette cause plus d'aeharnemen·t que noir menarii tout droit à une grande salle ~amais, et y mangea de plus clair de ses b:us; triste, que le voisinage kllun énorme poirier, 'car lorsque, après cinq ans de démê'lés indont les branches .venaient trOler les fenêtres, jerminables, d'assignaüons et de Jfaidoieries, contribuait à assombrir. Si l'on eo excepte le procès fll!t enfin jugé, eltle se vi·t non seuleles :quel'<iues semaines que, pendant l'été, la ment dé'bolltée de .ses prétentions, mais enchâtelaine allait passer dans wte 4e ses fer- .t:ore concta.mnée au payement de tous les 'mes, s'Ill' les coteaux de Lavaux, elle occubis. pait cette [pièce :tout Je reste de ~'année. ' Cela l'exaspéra. Ell'le n'en devint que pl118 L"ha!bitude la ~ui ·taisait troUIVer conforta'âpre à -l'a chicane. Ç'était son élément, et • ble: les au.tres n'Y voyaient qu'un tombeau. ~yrannie s'en accrut d'autant. Les biens qui Au fond, une porte à deux battants s'ou1lli .restaient, étant pour la plupart gre~ de vrai~ sur l'akôve. ·P as loin se dressait, mas'dettee., elle ose trOU'Vait SUII' ses vieux jOW't sif et ventru, le :poêle de faïence :vert d'épi· tlans une position JVoisine de .]a gêne; ausei nards, avec sa c ca.vette ~ OÙ l'biver IJ'ÏISSO· pl11s d'une fois, soit pour satisfaire à aes inl.laient [es ponunes. tincta de pWdeuse, soit pour apaiser des S'avançant jusqu'aux trois <;uarts de la pté- créanciers trop [pressants, dut-elle se résou· ce, il y mettailt Ullle ombre de plus. Le ··velours 'd re à vendre tel 011 rtell' lot de terrain qui fai·jaune et usé des meubles n~avait rien à ensait l'orgueil de ses fermiers. vier aux ~tentures plus dêfu'aîchies des 'enêBrouilllée avec 1es parents de SOD mui. tres; et depuis la boiserie, dont le .vernis qui sans autre .société habituelle q11e celle de Il s'éimiettailf lai:s sait voir ~es plaies en maint senvante, c la Marianne à Madame ~, C()dllllll endroit, jU'Squ'aux cadres et aux bibeJots on 1'appelatt, une iowrde jp8.ysanne, qu'ell poussiéreux qui s 'alignaient autour, c'était 'la ,payait peu et nourrissait mal, et qui Dl même unitormité, La même teinte générale de . restait chez èlle que sur !La promesse c d._ vermoulUJI"e et de décadence, si ibien qu'on bonne ligne ,. sU!l' son testament, - la vieill pensailt y oyoir le .travail des vers et y sentir châtelaine, qui n'avait pas même pour se \e moisi. traire la ress<>lllf(:e du ·rouet, atteudu Entre Jes deux fenêtres, et toornant le dos avait toujoUll's déklaigrré d'awrendre 1 au trumeoau, siégeait 4ans son !fauteuil la paSISait ses journées i\. jouer au 'lolo. maîtresse du logis; elle ne qui.ttait pas cette dire mieux, eUe y passcùt sa vie. place. l)u, matin au soir, on était sftr de Où n'en "'ient-on pas quaad 'l'ennui, le l'y trouver.

s~e, celui des cœurs vides et des e&pnts creux, tient la clef du Jogis? ll..a ~elle Jul:enne en était arrivée 'là.. Et

par swte, la wœse Marianne était condamnée à faire du matin au soir le loto de sa !lliaîtr~sse, - et sauf &Ur le temps q 11'elle employat! au ménage, 1 !l'ester des heures entières assise d~ant la même table, pour a1igner les mêmes Jetons SU!l' les mêmes cartes poisseu.ses. Ntrl doute que si elle eftt été tfus in· telhgente~ ou douée de q\M:kjue imagination, el1e. aurait succombé à la monotonie de l'emploi. Par bonheur, l'imagination était ce q 11i ~ 2'ênait le moins; elae n'en connut jamais nen, ,pas même le nom. •Le ~oto ne la tua po!nt Mais chaque matin, réprimant à grand' peme . l'envie de bâiller qui tou:;ours la ~renalt au moment de se mettre à la table de l~u. et à peu près du même air de résignabon farouche que le .galérien met à traîner son boulet, elle r~renai.t vis--à"V'is de s·a maîtresse, su.r une haute chaise à dossier droit la place où depuis une trentaine d'années 1d rivait 1obéissance. Tuer le temps, ou tuer l'ennui _ entre les deux il n'y a que ;J'épai sseur' d'un cheveu, :- n 'eSit !Pas chose facme, quatlldi pour y réusstr. on .n'a ,pas d'autre ressouroe GUe cellt que Je VIens de dire. Mme de Dex ne s'en apercevait, hélas 1 que trop. Certes, lors(ju'on a été une des Teines de ~ m~e, qu'on a connu 1es jouissances de lespnt et tous les raffinements de la vie élépnte, il est dU!l' d'en être réduite ~ 1a seule eociété d'une •g rossière paysanne, et au seu1l passe-temps du plus insipide de tous les Aussi ~e. powvait-on que s'étonner qu'uremme SiPl'l"ltuel'le comme elle l'était, et d'ition inventi!Ve, n'eO.t !l'ien trouv~ de ~ur tromper l'ennui kie ses journées. Capnœ étrange d'une autre nature plus encore. Devant cet insondable cornde morgue et d'enfantilllage, on se senpris d'une amère tris1esse. n y avait Jà affretliSe d~rision du sort, et cette femme en dépit de l'extrême 'Viei!Jesse, qes sélcheresses, toutes 1es exigences l'enfant gâtée, en révolte alVec Dieu, en

guerre ~vec l,es hommes, donnait à cew la 'Voya1ent, 1ef[roi de toUJt ce qui ét 't I'.. atl Que qu un, VISiteur ou autre, venait-iJ un mo~nt rompre ce somno1ent tête à la Mananne en profitait pour ,s'esquive: • Savez-vous c la chifire? . .. » demat elie s.an~- amba.ges à ceux <iu'elle voyait la ·~rermere fo1s. Et si la ~se était matliVe: 11 me faut dier • voir regarder » nos les ... . Cela dit, elle tournait sur ses talons c ne lia revoyait plus. ' On en riait; mais qui aunit pu 1u vouloÏ!l'? Il n'y e. pas que des jeunes faire ,J'école buissonnière. Car on a beau t~e qu'une. •simple ·fille de carrwagne, E r1en connutre au..odell 1de son horizon 0 sai·t assez cependant pour comprendre le 'but de la vie n'est pas le 'loto. Quant à. 1a châtelaine, qwi n'était :pa: chée d'édhanger de te~s en temps le vi refrogné de sa servante contre un autre avenant, tout visiteur Jui 'était une b fortune. Qu'un étudiant, voire un sirrwle légien, vint passer le temps de sef; vaca lU village, elle l'accaparait, jetant avec • tant plus d'empressement le grapin sur que tout en faisant sa partie, iq pouva mettre au cowrant d~ événements du , Heu. . ·~ ~emps ordinaire, i1 était rare <;u vtstie matiendue vint opérer une diver _dans l'existence des deux recluses. Quelc Ullls, pressés par l'ouwage, - tle loto, - o\1 ' l'éga.l d'une mouclte en d'~raignée on ne powvait plus se d~ager fOLs qu'on se trouiVI1it pris, - ne se ha daient pas à franchir le seuil du ohâ1 D'autres n 'étant opas • rechangés~ était grande la gêne qu'inspirait 1a' c daJD n'osaient point se présenter chez elle < leurs l1abits de travail. n y avait bien le pasteur. . . Mais il vait p1s su gagner ses bonnes grâces, et p ce motif, elle n'encourageaiot pas ses vis: Entr'autres fuilJlesses, el'le a.rvait cette de point vouloÏ!l' entendre parler d• la mort

peu;


193

192 un dour <jue le révérend aJVait mis ,Ja conversation sur ce sujet, elle l'avait écouté ~e sour· cil contracté, avec un mécontentement si visible, un s.Î'lence si gllllcial, que le digne homme en était demeuré tout interdit, et rentretien n 'a111a pas plus loin. Depuis ce jou~, ·Je qua.li'fiant de causeur lu.gubre, elle l'aJVait tou-jours tenu en <juarantaine et Juj, &e voyant éconduit, ne revenait plus. Restaient rle syndic et le maître kl'~cole. !Mais trqp oocupés l'un et l'autre powr voisiner les jou;rs d 'œuvre, le dimanche seulement ias formaient à eux deux le noyau de -la société qui se réunissait ohez elle. A la diftérence du maître d'école qui, ma1arlif et char-gé de famille, était e011Pêché parfois de se rendre alli château, Jean-François, le syndic, un gros homme jovial, se faisait r ema'fquer par son a&Siduiié au Joto, - non que le jeu en lui-même y fût pour quelque chose, - majs Je rusé compère avait son idée de derrière Ja tête, et n'était pas homme à l'abandonner. (ILa lin ,plus loin.) MARIO• **

A propos du cinéma • Comme la presse, le cinéma est en luimême une chose indrflé!'ente. N est bon 011. mauvais suiMant le but auquel on rie fait tra· waifl[er. Le bon cinéma - ou cinéma cat'holique - renèontre ies mêmes tliMicultés et objec.t ions que rencontrèrent jailis le bon roman, ou la bilbliofuèque paroissiak On accusait ~e bon roman de donner le goftt de la lecture et des ,ma'IIJV'ais Jivres: on accuse le bon cinéma de donner le goQt des spectacles, et des iilms immoraux. · A entenldre certaines gens, i~ vaudrai1 mieux ne rien faire, œ qui est le plus sür moyen de ne pas se tromper. Tout 1e 'lliiOnde, hewreusement, n'est pas de cet avis et malgré des obstacles énormes, Je bon film re1igüelllX, historique et documen· taire se faii peu à peu une place dans la production mondiaie du cinéma. :

Une corporation américaine, le c Gatbolic Art A&Sociation , a d'éjl lancé sur le marché plusieurs grands fi-lms de dêfense catho'!ique qui possèdent une valeuc artistique .réelle. Cet exemple est suilvi dans tous les pays, et on nous signalait récemment ·la fon·,dati on en Suisse d'une société pour l'édition ,de illms absolument sü11s a,u point de vue religieux et morall. Du reste, on peut aussi trouver ldans la production non contrôlée des glfandes mar,ques, quelques !ilrns d'ooe . très grande. valeur artistique et documenta1œ. Le pubhc a towjours accueilli avec faveur ries c Chefsd 'œUJVre , du cinêma lorsqu'ils étaien-t au ser.vice de •la vérirtarble histoire ou de la scien· .ce. Christus, Spartacus, Cabiria, l'expédition au Pôle Nord sont restés daus toutes les mémoires. Ce goût du public pour le Beau et ·le ,Vrai doit encourager iles Maisons édiyiœs dans cette voie et leur fai~re peu à peu laisser de côté 'les thèses idiotes, ·les invraisernblan· .ces em'antines ou les tu11Pitudes de certains .scénarios. rl..e ~e111'9 .viendra d'<>IIC bientôt où la com~osition d'un programme honnête :-era un ,pl«isir et non une co~~Vée pour •les duecteurs de cinéma. A ce moment les parroisses et nes patrona· ~es auroot beau jeu pour attirer ou ~r /.es chrétiens honnêtes et les parents i!&Iewt qui veu\ent tirer du cinéma ~es ~anta~s réels qu'on en peut tirer \l)OUJr .Ja distraction .et I'é'ducation des fouJles ou des enfants sans cra inte d'être blessé dans Beur foi ou dana 1leur conscience. A. M (Courrier de Genève.)

PENSEE

t Quand Dieu a la ~onté de nous e~vo,er une croix .s i nous pouviOns, comme Lui, prendre tout Je bien qu'elle va. nous nous ouvririons pour la recevOir,. nos notre tlœUr, et nous dirions l Dieu un thousiaste merci!

L'Année liturgique L'E.glise a disposé l'ensemble des fêtes, des J)lfières et des rites de la sainte Liturgie de manière à nous faire revivll"e avec elle, chaque année, la vie tout entière du Sauveur, à rappeler à notre mémoire les grands événements de l'existence terrestre du Messie, afin que nous ['etirions les fu'uits abondants qui se dégagent de chacun d'eux. L'année liturgique, •qui commence aux vê~res du premier dimanche de :l'Avent pour Se terminer à none du sam~di qui suit le .dernier dimanche après la Pentecôte, pour se diviser en deux cycles qui ont .chacun pour centre un des deux principaux mystères de la vie du Christ, la Nativité qui maroue l'IncarnatiJn du Vet~be divin, l'avènement dans le temPs de Celui ·Qui est éternel, et la Résurrection, la victoire du Sauveur sur la mort et sur le 'péché. Ces deux épis(}des S(}nt bien les -plus importants de la vie de Jésus puisqu'ils marquent le ~commencement et .ta fin de la J!'rande œuvre de notre Rédemption; aussi toutes les fêtes de l'année, hormis celles des Saints. son~-e1les ordonnées à N<>ëJ et à Pâques. Chacun de ces deux mystères est ·précédé d'un temps pendant lequel l'Eglise nous invite à nous préparer à le ·bien célébrer et suivi de quelques semaines !Pendant lesquelles les .chrétiens doivent ;prolonger rl a ll<1lerl'I1i1té en se pénétrant des enseignements .qu'ils en ont tirés. Le ·cyde de l'Incarnation se compose TelllJPs de l'Avent rqui nous fait asavec les Patriarches et -les Proà la venue du Messie promis et invite à nous disposer par la péà son avènement dans nos ·P en·dant le tem:ps de Noël qui iusqu'à l'Epirp·hanie, nous voVerbe incarné dans sa tri:ple .-anlife!;tati"o1n aux 1Mages <le l'Orient,

au iJ)eU:ple 'p ar Jean-Baptiste, Baptême au bord du Jourdair aux 'disdples et ;par eux au m entier par te :premier miracle < de Cana. Les .quelques semé suivent nous montrent les déb vie [publique et terminent Ie Noël. Le reste ·de l'année est rpar -le cycle de la Rédempfi.on commencer à des dates diffén vant ,}'époque à laquelle se 1 fête de Pâ·ques. Le temps de tion est lui-même composé de · ties distinctes: le temps de lé 2'ésime, ,Je temps du Carême et de la Passion ·durant lesquels préparer, ;par le ieûne et la 1 tion. à ressusciter avec le L'allégresse de la Rêsurrectio1 longe ;pendant les sept sem; Temps rpasca.l durant lesauel pouvons contempler Jésus sort< tombeau, :p réoa·r ant l'établisse son Eg;lise et montant au ( A.oôtres, demeurés seuls. atte divin Consro lateur ·Que leur 1 oromis. La Pentecôte. ·oui maro de œtte partie de l'année .Ji ·célèbre l'avènement du Paracl là même l'établissement de dont il sera l'âme iusau'à 'la siècles. Les quelques mois ·qu la Pentecôte se !~)assent à 'Cl l'E!!lise établie s'étendant p: oeurples, leur distribuant aver les divins enseirrnements d'u Cl L'année liturQ"j.que est donc résumé de 1::1 vie du Ohri<;t. de de notre Rédemotion.. 'Elle es une reorésPnfati·on ·d.e son co1 tiaue, l'E!!lise. L'E!!lise. dit c'est « Tésus-Christ. mais Tést réoandu et communiqué». Pe1 temps dre l'Avent. nous vovons annoncée uar les ProP'hètes et oies s-e ro réoarer dans les sou à son établissement. Puis le est venu de !Noël à 1,Ascension


194 fait son modèle, !a lumière, il a semé le grain ·de sénevé; il ne fallait .plus' que la descente du Saint-Esprit .vour que ce .g rain devînt un arbre immense capable d'ahriter les oiseaux du ciel iusqu'à la consommation des siècles, symbolisée par le dernier dimanche après la Pentecôte. Le cycle temporal represente donc la vie du Christ e( la vie de l'EgHse. Mais n'est-ce rpa~ aussi la figure ·de la vie de l'âme chrétienm? Ne !fetrouve~ t-on iPas dans l'annie liturgique les trois étapes ·q ue parcourt l'âme dans son élévation vers Dieu et ,que la théologie mystique 1ap·pelle la vie rpurgati.. ve, la vie illn.tminative, .et la vi~ unitive. Le temps d e l'Avent est la vte purgative !Pendant la'qudl.e l'âme doit ·considérer ·la: fin if.l'OUr ·la'quelle elle a été créée, Dieu, cl le fP'éChé qui l'en a rdéJ. tournée. Elle doit commencer paa- se Œ"etoumer vers son Créateur, se purifier rpa:r la Pénitence et se dt!gag.er des souil~ures et ~des ruines ·qui entravent son essor. Puis commence, avec Noël, la série des mystèr·es du Christ dont la contemplation 'constitue la vie illuminative. Le chrétien, détaché des Œ·éatures, éclairé pa·r les exemples et les enseignements du Verbe incarné, se pr;~are à ·son union ·définitive avec Dieu sous l'action de l'Esprit Saint. Ayant ·reÇU 1es enseignements .q ue l'Eglise ~lui fournit abondamment pendant le Temps après la ·Pentecôte, tandis que l'E·glise attend la fin du monde 'QUi doit mettre fin à sa carrière militante, l'âme fidèle attend la mort •qui est Ie seul ·obstacle s'op,posant encore à la iJ>O·ssession éternelle de son Bien-Aimé. Tel est le but que ,s.e rpropose l'Eg-lise par sa sainte Liturgie. Elle veut, pé\Jr la disposition du ·cvde a nnuel, amener l'âme à travers les trois voies de la iperfection jus'" qu'à Dieu afin ·qu'elle lui s-o1t ·UI),_Îe po.Uif l'éternité.

195

Soyons donc â·ociles à son -enseignement et laissons--nous eonduire 'Par elle puisqu'elle a reçu cette missi·on de Dieu lui-même. Si toutefois, ·aQrès avoir .parcouru les deux tPTemières étarpes, il nous semble que nous n'avons Pas atteint l'état ·de perfection ,qu'implique ta vie unitive, ne nous décourageons ·Point mais ,demandons à Dieu sa :g'râce pour nous débarrasser des ·entraves du péché et savoir !l)~ofiter des exemples de son divin Fils. et l'E!l,lise, sans iamais :se lasser, reviendra :par une nouvelle année nous entraîner avec elle iusqu' au divin .Epoux. (Semaine catholique).

La

derni~re

partie de loto

'(Suite

et

'{tn.)

Depuis longtemps il convoitait un certain morceau de pré qui touchait à son propre domaine, et semblait a'Vcrir été placé là tout exprès pour l'arrondiT. Sans contredit le p'us beau de la commune; du village il descendait en ;plis onduleux avec ses bouquets de saules jusqu'à la rivière. ·L'herbe, qui ne le savait? y poussait ;plus haute et plus drue c;u' ameurs .En kl:onnait-H dlli mal à fauCher dans les bonnes années! Mais aussi: quel!e gloire de compter 1ous 1les cltars Ide foin qui pou· :vaient en sortir! Ce pré était son ambition. A ~oree d'y penser, peu ,s'en ifallalit qu'il ne le regardât comme le sien. •Il en rêvait la nuit comme il en rêvait .Je jour, .et spéculant d 'avance sur l'Epoque prabable où ü en 'serait le possesseur, il ent·retenait sa femme et ses enfants des améliorations qu'il comptait y apPOrter, de même qu'Iii lui échappa plus d'une fois de dire: - Quand •le pré du -château sera à noua. o o la ;première chose à faire, sera d'y charrier les pierres .pour la maison. Car on ne le prenait ~amais au d~ La maison qu'il méditait de bâtir, Etait

çu'il destinait à Gabriel, l'aîné ide ses his,

,M ais cette iois, il trou~a untt variante E wbuste garçon en âge de s'établir. d'un geste déclamatoire élevant .son de~~e Malheureusement, à la réalisation de son verre, il dit gravement: rêve, il ne manquait ·qu'une chose, très simple, - Madame la baronne, prospérité à no selon qu'on la .considère: le consentement du affaires! vendeur. Et si: M. le syndk, en matière de fi- Dieu le veuille, murmura-t-elle soU;rdt nance, était comme on dit, dur à la détente, ment en passant ses doigts décharnés sur 1 - Mme de nex, en fine mouche qu'elle était, couvercle de la tabatière. n'était pas moins opiniâtre, et entendait venEncouragé par cette réponse, il pench dre son pré à gros bénéfice. vers elle ·s a face cramoisie: Question toujours ,pendante. Entre ces - Eh hien, madame la baronne · - il lu deux assauts de œinesse, depuis Ides années donnait ce titre pour mieux l'enjÔler, - s l'afifaire en était là. nous profitions de ce dernier jour de 1 anné Ceci explique pourquoi le gros Jean"Fran- pour conclure la nôtre? ... çois était si empressé au cllâteau. Il se vou- Laissons-la à l'an çui vient, répartit vi lait garder des intelligences dans la place vement la dame. Demain à la bonne heun pour être le premier à profiter du moment Venez après votre dîner . . . nous en parle qui Ille pouvait manquer d'arriver tôt ou tard, rons, et si vous êtes raisonnable . . . le Gran1 où Mme de Dex se verrait forcée de vendre pré sera à vous . . . :Mais pour ce .soir fai son pré. sons le loto. Tout en maugréant contre elle, H s'efforIl dut s'y résigner. çait de patienter, et faisait son loto. [..a soirée s'avançait. Les parti~ i'allon Un hiver que la terrible 'Vieille, tourmentée geaient, se terminaient, pour recommence. de soucis d'argent se montrait tout à la avec la même pesante monotonie. lois plus irritable et plus accablée, il lui 1L a pendule sonna dix heures. parla du Grand Pré. ne concession en con- Madame la baronne, il est diablemen cession on en vint, - • à ne plus se tenir • , tard, exclama Jean-François, en bâillant à s' - selon l'expression ·villageoise, qu'à la kiif- démettre la mâchoire. lérence de 500 francs. - Encore une partie, syndic . . . Le syndie 'jubilait. Il se voyait déjà maître Celle-ci finie, il recula sa chaise, et voulu du terrain, et se promettait bien que la Si- objecter que sa liemme l'attendait . . . Sylvestre verrait sa dernière bataille. - Encore une, la dernière . . . syndic . . Car on était arrivé au dernier jour de l'an- · et vous pourrez partir . . . llée, et par une ancienne habitude, autant que Pas à répliquer. La tête alourdie il se re complaire à la châtelaine, il venait tow- mit à tirer les jetons du sac, appelant les nu ce soir-là partager son souper. De son méros d'une voix de plu·s en plus traînante e ,connaissant les .g oûts de son hôte, après chantante: repas Mme de Dex ne manc,uait jamais de 31 ... 22 .. . 61 .. . 49 ... apporter une bouteille de • 34 • que M. Tout à coup l'immobilité !de &a IVOi~ine lu s·yndic acceptait sans .s e faire prier et dE- fit lever les yeux. t d'un air de fin .connaisseur, tout en Il eut un soubresaut. ses rasades de souhaits solenLe visage décomposé et bleui de la <lhâte Ide nouvelle année à l'adresse de la mai- laine lui en disait assez. Elle était morte. du logis: - «'Prospérité et longue vie Deux jours après, suivie d 'un petit cor notre chère dame! » tège de parents éloignés, et de toute la po Inhabile à varier ses formules, celles-ci se pulation masculine du village, elle f u1 port~ à plusieurs reprises, tant que durait au cimetière. On la déposa à l'angle nord de contenu de la bouteille. l'enclos, ·une place où depu-i,s longtemps or


196 n'ensevelissait plus personne, et c;u'en mémoire du vieux temps, on appelait . Je coin des seigneurs 1,. On prétend que M. Je syndic fut longtem,ps à se remettre de l'émotion qui le secoua le soir de la St-Sylvestre. Ce <;ui toutefois, quelques mois plus tard, ne l'empêcha pas d'arrondir .son bien, ~n achetant non seulement le Grand Pré, mais aussi le' château où ·il alla s'établir avec les siens laissant pour logement à son fils aîné qui :enait de se marier, la maison où il était MARIO*** n. é

Le grain de froment C'était un rj·our d'·automne triste et froiù. Dans toutes les haies, on apercevait les fruits rouges de l'églantier et d<u sorbier, et sur chaque feuille Je brouiilarid avait laissé une petite perle; partout, il n'y avait qu~herbe fà.. née et feuilles jaunies. Mais ce même .jour un homme était sorti pour semer. Avec son sac jeté sur son br~s gauche, il s'avançait lentement et de_ la mun droite il épandait le grain dans le sillon tracé par la charrue. Le champ était vaste;. il s'allongeait noir IC!evant lui, sillonné de rues égales qui couraient tout du long l'une à côté de l'autre. Au loin il semblait CjUe le champ se rétrécissait, mais il n'en était rien. Ce n'était qu'une • illusion optique • du gen· re de œlles dont les livres nous parlent el que •jamais je ne serai capable d'expliquer. Et !\homme a11a jusqu'au bout, là où le champ paraissait étroit; quand il y arriva, il s'aperçut .que le champ était aussi far~ qu'ailleurs, mais ce fut le bout oppo_sé qu1 lui sembla plus étroit. Et alors il revmt sw· ses pas, et quand il fut arrivé ~ son· point de dépa·rt, il se retourna et revmt de nouveau sur ses pas. C 'est ainsi .que beaucoup !d'hommes pas-sent leur vie. Ils cherchent ce qui est bien loin d'eux et quand ils l'ont atteint ils se re· tournent et, voyant dans 1~ lointain ce qu'ils

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ont quitté, ils y reviennent, parce que ce f[Ui est loin d 'eux les attire toUijours, et de cette manière ils passent leur vie à chercher et, se laissant tromper pa\t' un va-et-vient sans but, ils n'arrivent nulle part et ne trouvent jamais le repos et la paix. r.Mlais le semeur ne ressemblait pa.s à ces hommes. A cllaque pas qu'i l faisait il jetait un de ses grains - c'était du beau et bon frament bien rond, - et les grains tombaient et roulaient et se cachaient dans la terre noire et légère. Et il continua de semer jusqu'au soir. Alors son sac ,fut vid.e et il s'en alla l la maison pour manger et dormir. Il y eut un grain de froment qui se trouYa tout seul entre deux mottes de terre noire et mouillée. Et le grain de froment devint épouvantablement triste. Il faisait sombre et humide et l'obscurité et l'humidité augmen. tèrent ~ncore, car le brouilla.Jrl de la journée s 'était, pour la nuit, fondu en une pluie serrée. C'était à désespérer. C'est aussi ce que fit le grain de froment. Et, au ri.sque d'augmenter son mal, il commença à fouiller .dans sa ·mémoire et à en faire sortir tous les souvenirs d 'un temps meilleUIT. 11 pensa au temps où il s'élevait dans un épi svelte, caressé par le soleil, bercé par le vent se sentant à l'aise comme un enfant dan~ les bras de sa mère. Tout le grand champ de blé vert-de-grisé était rempli d'q,is sur pied, et là-haut, dans le ciel 'bleu, il y avait un soleil rayonnant, et toutes les alouettes chantaient depuis l'aube du jour jusqu' au soir. Et lorsque le soleil se couchait, il ne faisait ni froid ni humide comme maiafenant mais une idou.ce rosée tombait C0111111t une 'onde rafraîchissante sur le grain dwll· fé par le soleil et une grande lune d'~r brillait doucement sur les champs mQrts.utL C'était le bon temps, le tenws passé pour j.mais ... Car. hélas! le jour terrible vint où la laUS siBia dans les champs et, avec un son rauque, se traça un chemin à travers les 6pil. Et les moissonneurs lui succédèrent

•*

leur.s râteaux, et les épis furent liés en gerbes et cha·rgés sur des voitures. te champ entier ressemblait à un champ de bataille, d'où les morts et les blessés étaient transportés sans interruption dans des voitures. 'Et Je .j our plus terrible encore vint où sur l'aire le fléau dansa sw- le grain doré et le toucha sans pitié, avec la [ureû.r d 'Un soldat qui se bat à l'aveuglette. Et les épis se dispersèrent, les petites Œamilles de grains qui avaient été réunies ..dès leur verte jeunesse et les grains isolés voièrent chacun de son côté et ne ISf revirent plus jamai.s. 'M ais dans le sac à grains on se trouvait pourtant en société. 0 Yl était hier un .p eu serré et, de temps en temps, on avait bien un peu de peine à respirer. mais du moins on pouvait bavarder ensembht, on avait des compagnons d'infortune ..• :Maintenant c'est l'abandon complet, la triste solitude, la !destruction certaine.. .. Le grain de froment savait qu'il ne pouvait pas supporter l'humidité: dans ces derniers temps, il était devenu s i sensi!blel... Il se sentait gonfler, son épiderme se désagrégeait. Il sentait l'humipité le pénétrer de plus en plus. . . Cela ne pourrait plus aller bien longtemps avant que tout eatier il ne soit trempé d'outre en outre par cette humt~ dité ... Alors qu'arriverait-il de lui? Le 'iour suivant, la herse passa sur le champ et Je grain de froment vint à se trouver dans les -ténèbres les plus épaisses, avec de la terre au-dessus de lui, de la terre audessous, 1de la terre de tous côtés. 'Et l'humidité resw.: Le grain de froment se sentit hien malade. Il comprenait que quelque chose se brisait et fermentait en lui; l'eau le pénétrait de toutes parts, il n'y avait plu.s un seul pe· tit coin sec dans ses entrai.Ues. C'était comme s'il allait périr. Alors il envoya une dernière pensée, un dernier mélancolique regret au temps ensoleiiié de sa vie, et il eut cetle plainte: , - Ah! pourquoi fus-je créé si je dois finir d'une manière si affreuse? C'eiU été bien mieux pour moi de n'avoir 'iamais connu la

lumière du soleil et d 'être préservé de cet détresse! Alors une voix se fit entendre à ce pa· vre être abandonné, et la voix semblait so tir de l'intér.ieur de la terre : - Ne crains pas, disait-elle ; tu ne do pas périr. Abandonne-toi avec confiance ' de bon gré, et je te promets une vie meille1 re. Meurs, parce que i:'est c ma·,. Vôionté, 1 tu vivras. - Qui êtes-vous, vous qui me parlez demanda le grain de froment, pendant qu'u sentiment de respect l'envahissait tout entie: car la voix semblait parler à toute la tern voire même à l'univers entier. - Je suis celui qui te créa et qui main tenant veut te créer à nouveau, répondit 1 voix. Alors le pauvre grain de fromen t qui s mourait s'abandonna à la volonté de so1 créateur et ne sut plus rien de !Tien.

Un matin de printemps, au début de l'au née, un germe vert sortit sa tête de la tern humide. Le soleil luisait si chau'd que la ter· re fumait. Et tout en .haut, da.n s l'air bleu un nombre Jncalculable d'alouettes chan· taient. Le grain de froment - car le germe ver1 n'était autre que lui - regarda autour de lui avec ravissement. Il était vraiment revenu à la vie, il revoyait le soleil et il entendai1 chanter les alouettes. Il allait revivre. Et il n'y avait pas ·que lui, car sur le champ tout alentour il voyait !d'autres ger· mes verts - toute une armée - et il recon· nut en eux ses frères et ses sœurs. Alors la jeune plante se sentit gonflée de la joie d'exister et il lui sembla qu 'elle devait, par pure reconnaissance, pousser jus· qu'au ciel et le caresser de s_, feuilles. Et c'était comme si la même reconnaissante allégreiSe eût donné des ailes aux alouettes qui montaient dans les airs aussi haut .qu'elles le pou\"aient; à mesure qu'elles s'élevaient, leur chant était plus clair et plus pur.


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198 Et une voix, qui cette ioLs ue venait plus du dedans, mais d'en haut, dit: - Si le grain de froment ne meurt pas après GU'il est 1jeté dans 1a terre, i.l ne produit rien; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits. 1oharure91 JŒRGENSEN

••••

L'escalier est ciré ... 9 h. du matin sonnaient au clocher quand Madame apparut à la porte de la .sacristie. Malgré l'hetae matinale, elle était sous les armes, poudrée à point, manteau impressionnant l'air assez aimable, mais derrière le. c,uel,' vaguement, je pressentais l'adversatre ramassé prêt à se détendre. - M. le curé, je viens vous trouver à propos d'un petit diffiérenid: qui s'est 6leyé, hier soir entre ·un de vos vicaires et moi. ' . Alors, Madame, vous devez avolt tort .. • · - Ah! et potaquoi ... ? - Parce c,ue mes vicaires sont excellents... - ·M ais raides quelquefoial . .. ·Et j'ai pensé qu'il valait mieux .s'adrea.ser au. bon Dieu c,u'à sea saint$ . . • - Hélas!. .. ni moi! ni même eux! ...

- Mais jpllS du toutl!! pas du tout! .. . c'est précisément le contraire!!! Mon garçon est très intelligent; il apprend tout ce qll'il veut. En un an il aura rattrapé, dépassé tous ses camarades ... - • .. qui ont ~j~ une, deux, trois années de œtéC'hisme, et qui sont évidemment tous inférietas à lui. - Je ne dis pas cela, mais j'affirme qu'en un an mon fils sataa son catéchisme sur le bout du doigt. - Il pourrait même le savoir en un ':~lois! - Oh! certainement! Ainsi, cet été, nous avons joué ohez des amis, au Tréport, • le voyage· de M. PerriC'hon .. . "· Rien qu'à nous entendre répéter, le petit avait appris toute la pièce en huit Jotas . .• - Alors. . . s'il ne fai,sait que huit jours de catécltisme . .. ? 1La dame me regartde: __.. Il me semble M. le curé, que ... ? - Oui . .. un peu, .Madame . .. . .

G

Un silence. - Et potaquoi votre fils n'est-il pa$ venu l'an dernier au catéchisme? - .Il a été malade. Ce qui ne l'a prdbablement pas empêché d'aller au collège . .. ? - Il le fallait bien pou.r qu'il ne 'soit pas en retard. A dix ans, ce petit est !déjà écrasé de travail. . . . C'est à peine si j'ai réussi à A partir de ce moment, je 'ferme les yeux ' loger les leçons de piano, d'anglais e~ de pour écouter le thème usé que je devine. Et gymnastique.... Aussi quand le catéolusme voici, mot à mot, le dialoe-ue qui s'écllange arrive par-dess<1s le marché, vous :pouvez entre nous deux. supposer si je suis embarrass«! ..• - M. le curé, ·je voudrais c,ue mon fils - . . . Par dessus le marché! . .. ne fasse qu'un an de catéchisme ... ? Je regarde cette femme. . . cette mère qui - Il a quel âge ... ? met le catéchisme après le piano, après l'an· - .U approche de ses dix ans. glais après la gymnastique. Il y a un tel Et voulez-vous m'exposer vos rai- fossé' entre œ qu'elle est et ce qu'elle desons ... ? vrait être, GUe rl'hésite presque à commea· ,_., C'est à cause de ses études qui sont très cer. Pourtant elle a ... elle doit avoir ~ prenantes. âme tout de même. Alors j'essaye de lui - Votre pauvre petit est peut-être. . . En faire pressentir la situation. latin, cela s'appelle c minus habens. · · • - Ce c,ui. veut dire ..• ? D'abord, Madame, nous avons UJl lft(le- Qu~il n'a pas !des facilités . . . extrêmes ···

ment officiel des catéchismes établi par l'au- cette tyrannique d&:ision et que, par consé· torité diocésaine. D'après ce règle-ment qui quent, mon garçon ne fera pas sa première régit toutes les paroisses, l'enfant • doit sui- Communion. - Pauvre petit! . . . c'est lui qui payera vre les catéchismes pendant deux ans"· Si je vous accorde une concession à rvous, tout votre note . .. . Là-ldessus, Madame se lève, rassemble les le monde peut me demanlder 1a pareille. Dans quelle situation alors me mettez-vous en pré- plis b leu ciel de son manteau et, les yeux sence de mes supérietas et des autres pa- sombres, se regante avec soin. Mais à la dernière pression, elle me décodle cette flèche rents? ... Vous ajoutez que votre enfant est sur- · en • post-'SCI'iptum •: - Je le dirai plus tard à mon fils! ... C'hargé. Mai·s qui le .surcharge .. . ? Vous l 'amenez au principal après l'avoir bourré d'ac- Je lui raconterai votre intransigeance et la cessoires. Car on peut être un honnête hom• scène de ce matin: • Mon enfant, si tu n'as me sans piano, sans anglais, et ~ saas pas fait ta première Communion, ce n 'e st gymnastique; mais on risque de cesser de pas la faute à ta pauvre mère CïUi a tout essayé pour que tu la fasses! C'est la faute . . · l'être sans catéchisme. .. . à Monsieur le CU'l"é!. .. - Et pourtant, moi, !M. le Qu.ré, je -connais des bommes par'faits qui ne sont jamais - Parfaitement! allés au catéchisme! . •. 0 - Vitesse acquise, madame! .. . L'inconEt elle . est sortie en tel coup de vent, séquence, d'ailleurs, nous sauve quelquefois. que je lui ai murmuré doucement: • . . 'Et puis, il faudrai.t nous entendre sur ce _, Prenez garde, Mada·me, l'escalier est que vous entendez par .parlait•. 'I.e at&hisme très ciré . ... n'est pas une question de mémoire; il est une Pierre l'111rmite. éducation. C'est l'acte lent, progressif, harmonieux, qui suscite le chrétien endormi dans l'enfant. Votre fils est appelé à vivre à Le Portefeuille des une époque tourmentée; il aura des passions Quatre Livres de la VIe à combattre, à dompter, et aussi, Madame, l:les devoirs envers vous. C'est au catéchisme Il y a quatre :Livres dans les~uels tout qu'il apprendra la :raison suprême de tout chrétien doit lire chaque jota. cela. . . raison qui est 'Dieu. ILe premier, c'est la Bible, le souvenir de • . . Or, envers Dieu, H a aussi de grands la plus !haute manifestation de Dieu, dont Jédevoirs. Comment l'en pénétrer, cet enfant, sus-Christ est le centre. en un catéchisme hâtif, précipité, qui ne ILe .second, c'esi le livre de la nature qui pourra pas être assimilé . . . ? Le temps ne est sans cesse ouvert à nos yeux et nous respecte rien de ce c;ui est fait sans lui. ... prouve la M.aljesté divine. · Le troisième, c'est le livre Ide la ProvidentMais, :Madame se soucie de mes nisons ce dont les voies nous· montrent l'histoire de comme de son premier dhapeau. Elle attend, I>humanité sous son jour le plus ·sublime. Le <iuatrième en'fi.n, c'est le livre de notre énervée, en tapotant des doigts, que j'aie !ini, pour me sortir son dernier argument que je cœur et de notre vie, livre qui renferme tant connais, o'h! combien!... car c'est fouiowrs d'énigmes et de ,secrets, mai-s qUÎI après un examen plus attentif, donne tant de matière lui ~ui ferme la marche. - M. le curé, je le regrette, mais si mon à l'humilité et à la reconnaissance. Jeune homme, ouvre de bonne heure les fils doit 'faire deux ans de cat~chisme, je vous yeux tSUI les œuvres de la Création et de la préviens que son père n'acceptera jamais


200 Providence avant que les mau.vais 1ours viennent, dans lesquels, le soleil, la lune et les étoiles se changeront en ténèbres pour ta vue dbscwre. Apprends de bonne heure à reconnaître Dieu dans l'œuvre de ses mains. Apprends l:le bonne heure ft l!"econnaître sa puissance et à coopérer tle toutes tes forces à l'accomplissement de la tâclte au bout de laquelle se trouve le Ciel, c'est-à-dire la glorification de Dieu. Si ~e pé'ché t'of,fre son clinqwtnt, si sa voix séduisante te plaît , s~ la distraction éloigne le sérieux de ton cœur, dérobe-toi à 1e funeste prestige, élève les yeux en haut et prête l'oreille à la voix du Ciel. Le monde diminuera de prix à tes yeux, la tempête de tes jeunes passions s'apaisera et tu te verras porté vers Dieu, de telle sorte que tu redeviendras susceptible de nobles -impressions. • •E. G.

APPRENDRE A P A•RLBR

1Dès 1'école primaire, les' enfants reçoivent des notions de cstyle » et l'on sait la place que .tiennent, dans les collèges, les exercices littéraires. Il est fort hon d'habituer les élèves à exprimer leurs pensées en ordre et à user du mot propre. Mais il semble, à la place que tient l'art d'écrire dans les classes, qu'on les desiine tous à !devenir des écrivains. Or, la parole tient, dans notre société, la plus grande place. L'homme de la rue luimême est exposé à parler en public: il est convoqué comme témoin devant un tribunal, il doit paraître devant une oommission ou répon!dre à un tribunal; il a des intérêts à défendre devant une asseniblée, etc. Or, sans faire tort à personne, il faut :reconnaître que ces braves gens se tirent assez mal de l'épreuve. Les uns, pétrifiés par le trac, sont dans l'impossibilité d'ouvrir la bouche; d'autres laissent échapper des bribes de phrases, sans mesurer la portée de leurs réponses à des questions habilement posées; d'autres enfin cachent leur timidité

SUPPLEMENT RPECI!\L DE ,L'ECOLE PRIMAIRE"

sous un flux de paroles que rien ne peut arrêter. Ce sont les plus redoutables. Cet embarras ne se manifeste pas seulement chez ceux qui n'ont fait que des études primai.re~. Ceux-là mêmes qui sont censés avoir bénéficié de la fameuse culture classiType de leçon pour la (re classe primaire que trahissent la même gaucherie. Ayez la curiosité rle suivre les épreuves orales du modeste 'baccalauréat, et vous en- Aru moment de la sortie de l'école, petits frères et sœurs ou de celle des tendrez la mauvaise élocution de nombreux candidats. On les a mis en mesure .de dis- ~ je montr·e à mes élèves le supplément enfants du voisinag'e. 'Mon petit monillu.stré .d'un journal où se trouve re- ue reçoit une impres,sion très vive de serter sll!r l'art oratoirre, on a négligé de présentée une jroHe tète d'enfant et leur , l'incapacité des bébés à s'aider eux-mêles exercer ~ la pratique de cet art.

Pro .]uventute à l'école

·- ----..---PfJNSEES S'il ne se trouve pas dans un peuple un nombre suffisant d'hommes plus forts GUe l'or et que l'argent, ce peuple, ffit-il le plus éclairé et 1e plus avancé des peuples, peut, en dix ans, être corrompu dans l'ensemble par les maîtres qui disposent de l'argent. Des ba· taillons réguliers de menteurs peuvéitt être organisés, et la presse quotidienne peut devenir ~a plus grande puissance de mensonge qui ait jamais trompé ·les hommes.

P. GRATRY. Le cltemin du bonheur est semé de batailles ... 1Le métier Ide prisonnier ne doit pas être un métier d'incrédulité. Une âme chrétienne doit être une. âme forte; la vaiiJa.nce des vrais soldats de ]...C. L'Evangile forge des caractères; il nous apprend à vaincre et à nous vaincre, à nous détacher de nous-mê~ me, à nous faire violence, à ramener vers la règle une âme qui s'en écarte toujours. E. O. ~ Le cu1te du Sacré-Cœur est destiné à compléter celui du Saint-Sacrement, puisque la fête spéciale demanldée par !Notre Seigneur a pour but de réparer, en un jour solennel de Œête, les indifiérences, 1es injures et les outrages que Jésus-Christ a subis dans l'Eucharistie. Cette Œête doit consister dans la communion faite en esprit de réparation et dans les amendes honorables ijevant la divine ••• Hostie.

p~o:pose de m'aider à collecUonner des imag'es $emblahles: je Les eng-age à réfléchir au meilleur moyen de les conserver et de les utiliser. Le lendemain, presque tous arrivent chargés de journaux itlustrés et de .cartes postales. Avant la classe avait eu lieu un .actif commerœ d'échange et l'excitation produite persiste après l'ouverture de la leçon. 1Le :premier quart d~heure. est consacre à .faire voir -comment il convient de découper les ima_gei en ménageant un bord blanc de deux mm., puis comment on les colle par les deux a:n·gles supérieurs seulement sur un beau papier brun. Les élèves. se mettent alors à tra•cer les pourtours au crayon et à ~l>écoup·er propœment leurs petits tableaux. Au I"evers ils inscrivent le nom de l'artiste. Les images non découpées sont ,placées dans un portefeuille. Je deiDJande alors aux enfants s'ils ne pensent pas que nous ferions bien de rassembler toutes les imall!es afin de les classer. Ils y consentent. Nous en comptons 120. Deux _garçons se mettent en devoir d'écarter les doubles et, pendant qu'ils s'en occupent, les autres ·therchent à décrire le sujet des illustrations: il arrive tout naturellement que la conv:ersation s'aiguille sur le

mes et de la peine que leur élevage occasi·onne à leurs mères: une fillette ra1 conte d'une _ façon fort attrayante et 1 impressionnante la maladie de sa petite sœur et l'angoisse qui s'est emparée de la famille à l'idée qu'elle ,pourrait mourir. Toute la classes .r espi-re quand elle annonce q.ue la petite est en bonne V'oie de ,guérison. Le classement des images est maintenant terminé et les élèves sont répartis en _g-roupes dont chacun reçoit une imag,e semblable d'après laquelle chacun devra écrire un !'écit. La leçon de ~éométrie est employée à -coller les ima· ges puis à les r.ang'er dans des portefeuilles ap,propriés ; sur le do·s nous en collons une également. Après la correction des compositions, dans une leQOn suivante ;'eri choisis tr·ois: l'une traite d'un enfant ma-lade, la seconde d'un .enfant négligé, la troisième d'un enfan.t faible d'esprit. Nous recherchons les causes .de ces malheurs ('POur autant que le d~ veloppement des élèves le permet) et chacun y va de sa 'J)r<>;posii:ion poor S remédier. L'un cite le iardin d'enfants, l'autre la ·crèche, un autre encore l'hôpital d'enfants ou la sœur visitante: ils reconnaissent que .dans nombre de cas c'est la mère 'QUi devrait être secourue. développement corporel et mental du Spontanément on décide d'aider tous poupon et du petit enfant; .chacun cite ces petits malheureux, mais -comment ses- observations tir•ées de la vie de ses faire? «Tiens, mais ces images, si nous l'


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