Supplément No 08 1922

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_Supplément du ~o 8 de ,f &cole, (1922)

186 la prouesse de s'être élevé ~ 150 mètres plus haut que son point de départ, en utilisant uniquement la force interne du vent. Les expériences se poursuivent a:ctivement dans la région accidentée de lru Rhœn, au nord-est de Frankfort sur le Mein, où un concours, doté de prix importants, aura lieu ces .jours prochain~.

Deux iaçons d'utiliser l'air se présentent: dans le premier cas, on ~ait du vol plané en ,s'élançant d'une hautetl!r suffisante pour se laisser glisser sur l'air, tout en retard,ant l'aiterris~:rge; dans le second, on bit du vol à voile en manœuvrant son avion. en se servant de son appareil pour monter, descendre ou virer suivant les poussées de l'air, et pour les' utiliser le plus habilement possible dans tous les sens. Si le •hasard joue ici un assez grand rôle, 'l'habileté du prtote n'entre pas moins en jeu. puisqu7 d'elle dépen~ la sa,vante utilisation des momdres fluctuations de fair ambiant. ID'aJprès les dernières nouvelles qui nous viennent de Fran-ce, le pilote suisse Chardon a réussi un premier vol. Comme l'aviation à moteur, à ses débuts, a nécessité de nombreu-.: tâtonnements, a prov.oqué une série d'acci· dents, il faut s'attendre, dans le domaine du vol sans moteur, à des essais infructueux, à de petites victoires, à des accidents regrettaibles qui tous contribueront à créer une base ~!ide, sur laquelle les nouveaux oiseaux ont tout lieu de fonder de brillants espoirs ,Tribune de Lausanne".)

Variétés LA DUREE DES CONSERVES Au cours de l'année 1825, le navigateur Parry abandonna dans les régions polaires deux boîtes de conserves, qui furent retrouvées par l'explmateur ·Ross en 1831 , et données par 1ui, deux ans plus tard, au capitaine du vaisseau l' • Isabella •, à bord duquel il avait été recueilli. te capitaine en question n'ouvrit pas les

boîtes. ·Peut-être avait-il des doutes sur l'état de conservation de œ qu'elles contenaient; quoi qu'il en soit, il en fit cadeau au musée de Hull, en souvenir des expéditions de Parry et de Ross. Elles demeurèrent intactes jusqu'aux approches de 1913. A cette époque, le directeur du musée, cédant à une curiosité qui le tracassait depuis longtemps, se décida à les faire ouvrir. On trouva dans l'une du bœuf salé, et dans l'autre de la purée de pois, le tout en parfait état, 'et l'on en mangea une partie. C'était excellent. Ainsi donc, des conserves alimentaires peuvent garder toute leur valeur pendant uu. siècle au moins. Mais ·les boîtes de Pany étaient recouvertes d'une épaisse couche l!e peinture, et c'est probablement à cette !ftcaution qu'elles turent redevables de leur extraordinaire . ·vitalité - si l'on peut s'expri· mer ainsi.

PENSEES Il faut lever les yeux et les mains vera œ Créateur tout aimant et tout aimable, d'oa viendra la miséricorde et le sec::>Urs. n tnt prier et se sacrifier sans !I"éser:ve en ga_rdut la plus humble et la plus entière ~nfiaDce, car sa misér.icorde et sa compass1oa IOid égales-~ l'étendue de sa tendresse et de • amour. Le Cœur Sacré ne méprise et ne ltijette pas les enfants des hommes. halL c Stl'I"sum cordai•· . . ILes cœurs eo

t 'Réjouissez-vous donc, âmes ~~ _,. frez ,éüouissez-vous, Dieu vous v01t. V• 'êtes' dans le moment du sac:ri!fice et cie tlpreuve. C'est 1e moment béni; ~tez.., 1 ne reviendra plus. iLe succès VIendra tard, s'il peut; mais, s'il :vient, c'est que vous l'aurez préparé. Ne v?':'s pas du triomphe, ne :vous glorifiez que la Croix. C'est }a vie cachée de J~, !Maître, qllÎ lui valut sa vie pubhque; ·la vertu de 1a Oroilli qui attira !lout le ~ha.

Dans les Ordres religieux

.Jé&us-Ohrist, et 1d'avoir été rénové .par sainte Thérèse. Oans notre supplément N• 7 (p. 129) nous 2. _Les 'Slarisse~. - A l'ori-gine, les avons parlé de quelques ordres religieux Clansses s éliP!pelatent les Pauvres Dad'hommes. Voici maintenant une petite notice mes, paroe qu'elles doivent Sl)}écialem~nt honorer !a .pauvreté de Notresur l'un ou l'autre ordre de femmes. &ei~eu·r. Les ifilles de sainte Claire ont 1. Les Carmélites. - Au Carmel et rument toutes les abjections intérieudeux fuis par jour-, le matin et le soir' -res et e~térieures, p~bliques et privées, la communauté se reunit .au <lhœu; de la samte :pauvrete. Elles ont le maipour consa·orer ·chaque fois une heur-e gre pe~pétu~l, le jeûne ode tou·s les jours, entiè~e là l'or.ai..son. La récitation du exoe~pte 1-e d:Imandhe et le saint jou,r de grand ofrfice, la messe, les visi· ·~oe~, ~es !Pieds nus en tout temps, la tes· .au :Saint Sacrement les lectu.. disCipline deux fois .p ar semaine. A la res ~irituelles OOCUJpent 'fs}ur à tour diilférenœ du Calflllel où le travaU est une .partie de la journée, tandis que des touio~s en commun et en silen:ce, en ve-Hles saintes, laissées c~endant à la sema:me 3Uoune réoréa,üon ne vient indévotion de dha-cune, se !prolongent as- terroiil!Pre le sil-ence. ·Les dimanches ,et :souvent a:près 1'-off1oe de la nuit. Le jours de fêt.e, ·où la cessation du tralever, à 5 h. moins le :qruart, est suivi vail manuel laisse la journée liŒ>re pour d'une heure d'oraison, de la récitation les exercices Sl()irituels, deux 111écréations des petites Heures et de l·a messe. Après viennent les couper utilement pour les la messe, dhacune va travai1ler dans communications de .aharité entre les aa cellule, !par esprit de tPauvreté et Sœurs. Commençant là minuit l'Office <R"agner le jpain de ses Sœurs. -canonial, elles le ·disent en entier .aux de viande est continuelle différ-entes lheuœs de la i.oumée. Elles le jeûne :quotidien, depuis l,e 14 sep- restent en mo'Y·enne pen-dant 9 !heures jusqu'à: !Pâques. 'Les œufs et le P'a r jour -g'vou;pées autour du tabernasont œtr.andhés pendant une cle. p u «urn; ·de dours .pav an. ·La Cannéli3. Les Viisitandines. - Cet Ordre dîne à 1'1 heures. Après quoi, une fut fondé tpar saint François .de Sales de récréati-on, puis une heure de pour le service et l'amour de .Jésus crusilence consacré là l'oraison au cifié. Derpuis 5 heures du matin jusqu'à QU .aru repos. A 2 heures' vêI 9 heures du soir, la j-ournée est partasuivies 1cPune ~ecture spirJt~elle. g-ee en une ~ouJe d'exencices :qui se 3 à 5 heures moins le 1quart tra- succédant à de courts intervaites ~et­ Or.a.ison du 1so1r ,de 5, !à 6, ·~rurvie t.ent à tout instant -la religieuse' dans sou;per ou de la collation qui con- l'acte de l',olbéissanœ et .du renoncement. en 6 Ofilces de !Pain et un plat de Voici quel est, rpour la Visitandine, l'or. ·cuits ià l'eau. Ensuite, récita. dre d'e l.a ioumée: A 5 !heures lever des Complies, rrrand silence. De suivi immédiatement &une heu~e .d'o: 9 heures, tein/PS libre. •A 9 heures, raison, '<lUi se tel1Dine par le 1dhant de des .Matines. A 111 'heures, Prime. A 6 h. %, la religieuse se fend . IOn •Siait ,qrue :l~rdJœ du Car-- au travail dans sa cellule ou dans son glorifie de remonter jusqu'au eib)JliOi. •A 8 ihett!Ves, Ti·er:oe, Se:xTe, :puis Elie, neu.f cents ans av:ant la 'Messe, !None, suivie de l'examen de


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vert toujours dressé .pour le .passage lus toucllante, ca~hani sou•s un~ des !processions. Jardins modestes, où ~a~de simplicité les fav~s extraordt- !'.on cultive ·des 1é,g~umes, où i'on coupe naires dont eille fut <:~omblee. cha<que matin - est-ce un m;iracle? Semblable à ,quelq.ue 8œur converse plus de fl.euœ ,que la veille. .Pivoines, . :va'qu·e à sa besogne, le f~t penseringas, juHennes, roses de 'Berugale, qu~ · , . de ne ~oint att1rer l'atsont la moisson .q.uoti'dienne dans le chet,. des~~aut.sestralhissa~t dans l'humilite t le ten ton, •»» mois de iu,in. 'Et la cam;pagne a.ussi enet 'l a douceur même de ~~s ges es rai de son âme telle est Paray- voie ·son Qffrande: voici les paysannes . vtslsMeme?·l , s·l bien d~ommre « l·a ville en coiffe, aiPPO!rtant 18.UX Sœtllf'S tourièle-- IOnta, res des bnassées d'œÏIU.et~ blancs .pour ux jardins clos.» d t les autels et les flellil'IS ·des champs po.u r a '.:JOOD co, , . , lt' e ba~tie sur le p~an e cel e eCT S • 1 , Ct ,.. demeure attestant es soms les corbeiUes des enfants de chœur. •Mais, parmi tous ces ia:rdins, 'il en de ~~n'Vfils de :s: 'Ben1oît v?'uaient à Chées. ésuroé si l'on .<ra'PP.roche les que.Jt. .ts ct <re A l'ombre du 'Pteux sancJ est un qui .aimante Ies désie11s des pèleE~ .r d 'vie :dans les Ordres ·con- l' ar.l:ul edevuenu· 18.U 19e siècle .Basilrque rirl's, · car il s'ouvlfe r-ar-ement: .aux condtbons e noU'S venons ode tua1re ~ands jubilés, aux ,'fêtes solennelles QU · ~ d t tem.platif.s., tel'les lq:ue ent on ·observe- du S.acré~Oœur, se .derou :a P~Ma~ sUJr un ordre venu de Rome. Cest celui " 1 la vie :des womes. aiS, 1 e'XIposer sommarrem ' 1 1 es , Otartreuse et au: Carme • a septt ste:_~ese dla ns la Chapelle de la Vi- de 'l a Visitation. V!3Ste -comme les jar~~.. \M'ai. ra ._..,,IA. qu a 'lest a rnlus .pf'01l0·nœ'e et les oocu,. tou !pt"Ou11 , dins des FiHes de ·Sainte Jeanne de ·tation un autre flamvea'll: a s &'' Chantal, il .consel.1Ve, mécl~ré les :privilèsol lu•ue · I!J • ·tuelles plus .assl· s1 , • ·u omme la lam'Purement spm · flamme -prudente, VIO~oce oC • • .pati onA 1 . Tra~pe et là Sainte-Clmr~, pe d'une vierge sage•. ~on feu tra CfOl&o ~s dont il iut ·l'objet, ie ne sais ·q~_oi d'hi1.11IT.l>le. avec les carrés réguliers du due~. a t plUtS absolue, la Tl· les s1ecles et, ga.sm«s la vte commune es 1 tuée Les sant a- tmvers allées mo.destes ·qu'ombra, 1 foules grandJSSaD· porelle .plus aocen · Ies tiUeul1s, les pl,ates-Jbandes fieug~e~r . C?l1 t la IVis.itaüon iprlésentenf par 1~ mvlsterte~er~ lui n'autres maiet ses caisses de marguerites, d'of · - ·Parav .Bénë,ch~tmes e relJPlus aoces·sible dans tes vtend!ron n reli CTieuses se sont rxees a de d'hortensilarS r.angées le long un ~gtml~ ~t~~artout, le renoncement deP~is 17 e siècle, et leurs .l'ampes sa smnP 1c1 e. cours. l.JOII'S de 'l a canonisation réprières s'allument dans ce ~eu con~ de Marguerite-Made, l'entrée entier à soi-tnlêm(i)'.Gll?rès La croix.) • de si ,grandes meliVetlles. C i~ardlins fut permrse au pubtlic, et la cre .p ar . d' .r és ceux de6 ainsi que des l~ lM 'lerm ' 'ardins -----oo~IH·-·--·--·<renfermant 1@5 restes mortels cloîkés ou 'd'autres 1 u . 11) la sainte fut 1porree en .J)II1ooession couvents • d l~H~ 1·.~al de la entrebaiHés: œu~ · e " op l' ' Sœut'l l'endos où le \Sauveur lui 'apparut maison de la Oo~omlbtere. ~ . , t'',de fois. Cette année-là, la châsse t ll.:a ville a pour ceinture un d'Autun, alrfandtssent ilia !Pehte v·ermeil demeUJra dans le chœur ~de ventent de leurs atfi~S ~ 'Pro onrest clair ~ardin de ~'oses. . ) chapelle mir.arnleuse. tandis que les (Sama m. ses rues aux calmes 'faQa es. . bailli'" s'ou~11aient à .pLusiellil'S œprises 'Plus que la <rivière 'Si~llJlb~·e qül ~ les fêtes du juhilé .qui attirèrent à C'est une rpetite vilile de 3 à 4 m~i: des nénl\lpbars et lm {lait u'!'e t'«w des milliers de vi'sitoo11S. A cer~ es oomme on en trouve des. cen œpe 'les iar,dins lfoment td'~ttratta!! -'jourrs douze à ·quinz·e mille pèleam ' f ce et ailleurs au,sst. ' '11 Jia'fl ms s ,.., .,....défilèrent, recueillis, priant et channes en , ~~it. de ,~lus !pittoresques ou nement de 1a Vl e. . ..-~---·--­ des cantiques, entre les hor:dures On en •rrootes 'Bea1.liC01l!P sont tention, devinés, e~tt'e'~Ûe "s'=a~ison paisibles endos Q t U e la . fleur de .p~s . sou · . ·.Mais elle demeure fraises et les buis taillés. Ils pasmoins 1ohes auss1. . re de la œrâce des acactas en t5 s:ous le bosquet de noisetiers où nu'on veut bterf larCT<:$ orrrbe11es d:es ~eat11;X·la se révél•ait ·à l'humble religieu1) Cette charmante page, ... . 1 est 1 fr~ es se melen a . uer pour notre 1ourna , ocouipée de besognes serviles. leuls et es en u'un nous. com:num;.elation du 'l'écent pèlerinage {!laire des q .t't près de là ,q.u'eUe ~a,)}dait l'ânes-, ex~ratte d .une des auquel a pris part une re éfu ~Platanes . , , Pa·rev •J l rouvent, et dans cette coulf retiswsse à Lour ' f · avant son re· tardinal. 1' ;gte a -""labl~ à un rsonne qui a tenu à aue, . en n' o bles allees, seillll pe "' lte à Paray-le-Montal.

. consetence:

silence. A !Puis travail · · d enla tiécréation. '1o ih~~res, du~r· i'f~~~ Â2 !heures, lee1 A mtdl, traJ~ i'~r 'A 3·heMes, Vêpres; twre ~n pa lOU ~lie .pendant laquelle enswte, Ï·s~se t-our là tour, rend chaque d:e 1!\ect~re, les autr.e·s trav~il­ compte -. s A 6 !heures, Comp~JeS, lan~ en sll~ce. , uart d'heure Hbre. A oratson, 'PU 1s un q . . de récreation. A 6 lheures, SOU'Per SU1'Vl en commun Mat'mes. 8 !heures, ~ectme A, • t' être ~couA 10 heures, toutes uOlV•en

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une visite à Paray-le-moma

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rée elle temait le chanVire. Les Séraphins y ciJJantaient potu<r el.le seule des cantiq;ues .pendant ·que le Sauvewr conversait avec sa confidente. 1Et les prélats officiaient 18.'\1 repoooir dressé dans la cour des 6ér.aphins, tandis que 1a procession, défHant toojours, sa},uait l'Milice élevé !Jlar. lia sainte et ses compagnes en l'honneur dUJ Sacré-Cœur et ·qui devint le 'Prentier s;anctuaire ·Consacré ·a u cu•lte nouveau. Une pieuse et douce émotion s'empare du; .pèl·erin raU: milieu de œ jardin, si rpaœil à œ ;qu'il était alors qu'ooe divine présence s'y manifestait IJ)OUif ldiore et r-épéter : « Y.oici ce ûœu'f qui 1a tant aimé_ les hommes.:. .Comtn~ent ne :pas penser. dans l'ca basilique toute ·bmsiUante de cierges, -ou dans lél. cha:peUe de Ia Visitation, aux belles lampes ardentes, que œlle dont le oor:ps presque évanescent ;l'iepose, visible ·entre les ·parois de verre de la c1lâsse, fut elle-même pour son Sa-uveur un « j31rdin dos, une source d'eau vive:. selon l'expression .du Cantique des Œntiques. 1Elle aViait cru en .J:a~ JP'arole: «:Mets-moi comme un sceau sur ton cœur. comme un sceau sUJr ton bras, car l'amour est fo,r t ·comme 'la mort ... Les _g~randes ea.ux ne .peuvent éteindre l'amour et les fleuves ne l·e submer:g:era-ient ,pas ... » et IPMœ ·qu'elle a entendu sa ViOix, l'Am1our. 'flévélé en ce lieu privÏ'Iég-ié, s'estirépandu à travers le monde malgré 1les fleuves d'indifférence ·qiUe lui opposait 'une !humanite égoïste. Cependant la fmnœ, assise, avec Marguerite.JMMie aux .pi-eds du: divin Maître, eut 1la meilleU're :palit au mystique ban·quet. Non seulement les reclru.. ses, derrièœ J.eUtrs murs et leulfs bou.. quets d'arbres, mais t-ous ceux qui séjourrnent en œ lieu vi.v;ent dans l'atmo,s;phère mkaculeuse de l'Amour. , C'est encore le Cantique ·des cantiques qu'on se lf·emémore ·le soir lorsque le vent, mêlant les parfums, IJ)asse sur


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riaux trop lourds .p our être reléf~és;.précivite sa -coorse, descend .de 600 m. dés, pendant une diZJaine d'années de . La \110ie , ~e se~ice .. Du~ IPOlnt ,tersur un 1parcours de 2 % kil., faisant les long ues et minutieuses études. L' attitu3minus du fuŒcula1re, smt .c hateau d eau superbeS! cars oades du ·Bouqui et de Bar- de et le manque de communications y berine et traçant, SUTI 3 kil., la fr,o ntiè- 01pposent d'énormes difficultés que le des Ohavannes, une voi·e de se:vioe, .tantôt taillée dans le ·roc, tantôt agn-pre entre la France et la !Suisse. Après tr.av:aH des ingénieurs a dû vaincr:e. awir reçu enl()ore l'eau du Bérard des- C'est .ainsi que, pendant toute la prepée aux flan~ du Bel-Oiseau et dominant les g<or.ges vertigineuses de l'Eau cendue du: val savoy:ard diu même nom, mière année (1920), les transports Noire _ ·conduit au: yillage ouvrier elle va rej<oindre, ,de œscades_en ca:sca.: pour les installations d~Emosson ont d'Emosson où l'entrevnse .d es travaux des - roulant des fl.ots bouinonnants dû s e f·a ire à .dlos d'hommes et de mu1 a installé 'ses sel.1Vices. Elle offre des au f.ond d'efft1a;y.mts et ver.tigin~ux abî- lets: 1200 tonnes de mJatériaux ont été points de vue me!"Vleilleux sur le massif mes. le long de la rQUte de 'M:arti211v tmnspo;rtés de la sorte de 'F inooaut à du Mont..!Blanc et la vallée de Chamoà Chamonix, au débouché des ~orges Emosson par le col de la OueuLaz. nix.' _ 4. ,EmQsson. Ce vil~a.ge d'une de ~a Tête-:Noire :au-d~ous de FinsSans entrer dlans :le détail technique' hauts - le torœnrt du Trient à 600 m. trentaine de maisons a s!Uifg;l 1sur le pedes énormes travaux ~ectuês dans ces tit plateau et le pâtu~~~e d~Emœson d'a ltitude. para. g-es inhospitaliers, l'écrivain de la (1746 m.). _ 5. ·te déille ~u gorge du ,I.;a .plaine de 'BaPberine est donc aP'Patrie ~SUisse îournit ensuite différents Rii·ât. C 'est cette gor~e .q ut fermera le pelée à disparaître pour faire plaœ à baTr.age et en deÇà de laquelle _se forun nouveau l'ac alpestre d'environ 2 r·e ns6gnements enoote à retenir, que mera le iac artificiel de Barberme. Au kil. de loo·g , de 700 m . à sa ,plus gran- nous résumons ci-a'Pfès : 1A l'entrée des gorges de 'Rijat ( 1826 fond. la cime vertig~neust; di;t Oran~ de largeur et ,d'une <lOntenanœ de 40 ------------~---Perron 1(2{}79 m .) qm dorrune Emœson. millions de mètres <lUJbes. Condamnée met. d'ait.) sem construit un barrage En .dressant la vue de façon à ravoir le au hard labOTN, à perpétuité, J'Eau arqué de 264 m. de long, de 70 m. de ciel à gauche, œ .const-ate_ q~e le ~ofil Noire de 1Ba"Pberine, après avoir passé haut, en amont de 80 rn. en a;val, du Grand .. Perron est oelm d_u_n~ furure un Iong tunnel et être descendue, sans épais de 64 m. à sa base et de 4 m. 50 · eu hrumaine nettement ·caractensee. La· éclat et sans g'loire, da'llS une ~cmduite à sa .p artie sUJpériell!fe. représentant r ~~ traV!'"UX dl()nt Le Valal.S ~ ~ oa ' mamtes . . foroée, ·i ra faire toumer s'ans trève de 220,000 mètres cubes, et d!ont la consdéjà_ l'occasion ~nt~tery;ct:urs, 1ont quelle? Cherdhez. truction exigera 4 ans et 4ù00 wagons !Nous emprunterons mau~te~ant a puissantes turbines. d 30 a oût repnses ses no rr_e . l'article lui-même quelques détails ~ar· On a crié à 1la profanation; peut-être de ciment. La , prise d'eoo se 'fera en _.~ans ;a .Patrte suz.sse u . 'l o b.Jet, U! l 1 . . ;.,,.,essants blen ticulièrement curieux qui ?ermettro~t à eût-il été sage d'attendre : un lac al- amont du barrage, sur l·a rive gauche, . . . d'un article .des '? ·us ·mil[;. 1 des s1mP es mlnos lecteurs de se Œ',endre e~core &eut pestre. même aTtifiœl, où pourron t se au moyen d'un tunnel de l80 m de que modestement slgne doublé de vaposer les hy:dm-avions, œs grands oi- lot11g. compte des trav:a';lx entrepns à B~ . U est enoOlie ' . A 'B t 1a1es . . · b illustrations qm rine et de leur 1mportanc~, lorsqu .. Une f!alerie ou tunnel tfamenée, seaux, a ura toujotl!Is ,p lus de charme leur par ·cmq supe~ es . . 1 1, qu'une morne 'J)laine caillouteuse. Au Ion~e .de 2500 m., creusée dJaiils le auTont été menés à bonne fm: .. montrent suooesswemen.t. . a nolu:s d. IBarberine telle qu'elle est acTout 'l à haut, près de la frontlere, cil reste. la nature a vUe f.ait de reprendre roc de Bel-Oise2;u, conduira :l 'eau du P ame · e :tr ·t le les droits et d'effacer tes traces trop futur lac, au « Château d'eal\li » aména'tue11ernent Lorsque sera colns ' u: un côté de Chamonix, dans un vast~-~~ · ~....... f<>11a p ace a gé aux Chawmnes à l'.alt de 1822 m. barœ:ge, ce pauu.1-age '"'~' 1 d" que de montagiiles que 'f.erme. al\1..INVt • ·•IPP,ar«<:~h!S du t'fav:ail de l'homme. Les Une conduite sous pression, fOifmée 2 'Le funicul,a lre Ohate ar m.~ le défilé rocheux de ~~a~ Il de ~Barberine accompliront d'ailune œuvre utile et nationalç: elles de tuyaux d'·ader d'env. 1 m. de dilatrouve à l'altitude de 1836 m. l1n_. ~~âteau~d'Eau. A Ghât~lard-Villa:~e! 18 • , --1, un '"etit fond .plat, a sante plaine d~ ·Barberine avec~ • • 'l 'énergie électrique nécessaire mètre, amène~a l'eau dës le ·c hâteau hameau situe wans. .., h de l''E au Chalets et !Sa , c abane alipm~:... la traction des Ohemins de fer d'eau ·auoc .turbines de l'usine hydrauHbreux ·11...,9 m sttl1 la !I1Ve g<auc e . , " ·· . · d outes qu1 meNée ·du Olta cier des F10nds ua~ dans la Suisse 11omand:e et q.ue de ChâtelardNillag<e, là 760 m. Noire, à la JOncti?n .r ar Salvan, vés VIOisins, l'~Eau,· Noire d~ à aff11anchir notre ,pays P'lus bas. A l'usine de Ohâte1ard. d'une nent à Chamomx, 1 un 'P' ~ N ·. la traverse poUT sen aller, a l()urd tribut qu'il paie à l'étœnger puissance de 60,000 dleViél•UX, et 'Plus l'autre paT la tFo-rclaz .et la Tet~- lmœd, tard, dans wne autre usine ,qu.i sera . , 1 limne •Martignv-Chate ar .- g'Orges du Rijat, débou~er sur Se procurer du <iharibon. stahon de a ,.... . ('1 220m) •p art un d"Emosson ( 1740 m.), ou elle des iorœs motrices de construite .à Vemayaz, ta foooe hydr.auValorcine. Le l'usme tt · 't le 86 1e 'Nant de IOranse et ~e Nantdede exige d'importants et ooû- 'lique sera tr.ansiormée err énergie élee-" · u1 · dont la pente a em f un1o a1r~ · · --1•• ·t , l'endroit où ·est et s'engage dans une. secon tra-V1aux, en ·cours d'e~écution de-: trique. ffo et qUl COnUJul a ..., ) C L'e~êoution de ·Ces ilrav:aux a rendu , tr "t 1 châteatJ: d'eau (182.. m. . ,e creusée à ,l,a hase du S1x-1eurs. tantôt 3 ans et qui ont été précécons m . e t des matefuniculatre sert au .tr;all!Sil>Ot. ·

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,Levez-v,OIUS a.quilon; ces ]ar · « . ' ··a r din cl viens, ,éllllban! .As.prrez mon 1 1 ',Les que les parfums s'en exh,allent. .. fleurs paraissent sur La ter!fe, ~e ~ de chanter est ;al11fivé, ·et la .v.olx ' e a touri'eœlle se fiait ,entendre dans lab oar; .pagne. » Tandis ~ue _le vent {:OPe~cl~s branches des n01seti.ers dans d . ·r · ·1 mporte , ern1e des Visitandmes, 1 _et h~p,elle ·q ui d hommage vers la sam e c se vide et 's'aère, l'odetllf .des ti\O&es et es vignes d'a1ent0rtllr. lle des r . d t sous la maTge v epen an • dans les jarpuit<s, au lbord ·des ~es : . ,. .mâtidins clos, toute. la nuhtt, bf:~t vont ' nes, les ~renotlrll~, u~, ,e chantant leur canhque d éte. H. D.

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Les travaux de Barberine 0

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, . e .~ou\t un ens,emlble .d'installa- vés, seront oorrduits ,pa-r le téléférage, necessa11' l ' . , • 1 d'un dans les bétonnièr·es 'du barra~ge. fions et de constructions specN3. es Une fois de .plus-, Le ~éni·e humain vif irrtérêt. aum va:incu la natuifle, conclut .M. A. ·A .[mosson. où l'entr~p!l"1se, a orga- B., en mettant le '])oint final là son exnisé ses sewi·œs, a su:g:l. on 1a ~· un ceNent exiposé des :tr.av.aux de ·Bar:berivi11ag.e .d'~ne trentan~e de matsorus, ne dans la Patrie suisse. avec ·entr'autres, sltaihons ~ ·q ·ua1:~e ... :ou~es de comipf·esseurs ll":otahfs de. 6'~ ~evaux iioumis.sant l'air .compo~Ime Hymne au travail ioratdces, et de transformahons aux ,per . ~~, ·de ta v:allée le : , · d électriq·ues, :rece~afl!L Le travail, que tant de gens encore consi· .....~. , '1·5 000 volts a 1 usage e ooumut a ' · t" ·œ et de l'é- dèrent comme un sacriiice, une corvée, rune n:omlb:reux moteurs en ac lVI .. dairag;e, chauffag·e .avec ·deux ·dhaudlle- punition, est en réalité, pourvu qu'il ne d~ ... 5 , des douches. .une passe pas les forces de •l'individu et qu'il res .d-es ba ;,.. . buan.l. s'harmonise avec ses aptitudes, nécessaire, ' . .A:~s ~,;.choilrs des cUJismes, ues er.1·e uc; """ , . f' . d 'f t' ··res des dortoirs. une m Jrmene salutai re et agréable en même temps. Le trare ec Otermanence • me''d'Ica1•e, .car l'EnJ...e . Tl - vail met de l'intérêt dans la vie, assigne un avi~~ Pa fai:t de gïran:des installahons but à celle-ci, nous donnant la conscience de ~oUil" assurer à t~ut son !p~rsonnel, ~e la dignité, de ·la discipline, de l'indépendance l'ingéni·ett:r au snnplle manœuvre, e ftUi nous élève et nous protège contre tous b' êll:re physique et mor.alle plus _com- et contre nous-mêmes. ,letn- Aussi mérite-t-eHe ·de œ fait la ·Les personnes qui ne travaillent pas vi· le . P -l-· •:on. . vent éternellement détestées, tout au moins reconnaissance et l'. aU!Iuif~W' Une ligne à haulte tens~on :ahmente mêprisées parce qu'inutiles, et se procureut, une uinzaine de moteu_rs. ~1! seco'!_d si elles .sont riches, dans ,Jes d.ivertissemeola uniiulaire, rqui mon~e JU:sq.u; .a ·1a t~e continuels, des distractions qui lassent, mais fdr.o1'te d'u' d~1·, ,é trl<l!IliS:P:Orte l·es _t'léf' mate- qui sont moins profitables que l'e simple tra• ~~ '1 ' vail. Si elles ~ont \)auvres, elles descendellt · d' l.a noi.nt terffil[lU:S na~~~~ . LUtl , Ee e- lentement vers cet abandon moral et maliA~ ·ta va1e de serV.1œ a mesrageet 'Uit:: · 1 son iusq·u 'au sommet du halir.age; 1 rie1 de -la paresse, qu,i tomoe dans les plua descend jusq·ue sur 1-e 'Pla~·eau ~e Ba.r- basses manifestations de l'indolence et de ~rine où a ére éga1em·ent >posee une l'i.ndi.fférence, entraînant en même temps la famille. voi·e de service. Dans les grands chagrins, dans ia perte Un second téléféra~e, ·q·ui! aboutit au d'une personne chérie, dans les désill~OII . . d'e ...."e f·""'ÏCIU~atr-e mi·.11eu ..... • a_ssure le ser-t sans issues qui riouSI a•!1feclent tous, ;.... de la ~e·.~oe o;aucbe du 1barra1g,e e v tee ' ~ T ·f'oo' • 1 · t · dans l'isolement où nous conduit notre tritde l.a vallee et d'envoyer l)}erme . , f bes· m~ ~ tesse c'est {lans le travail que nous detOifr . t m·a.l.érid p. o ur l1aa ncallon_ . . , d t t cher~her un adoucissement. Nous CQilllitmaux e .1re . , ·u et la mise en p·lace diu; h_etonr : ·on ,es sons l'ahlégement au chagrin que pr~ fait le -banrage. Il se oontmue .lusq~ a? le plus légère, en élevant l'ilœ m~lieu' de ·La ,p~aine de ;Barber~e. ou Il l'activité exigeant du corps }a 'fatigue · SUif de rrjcr.antesques echafa:uarnve ' F. 'F. • h qui amène à sa suite le <repos et lia dages j.udl!és su:r un e,p~ron r~c ·eux. lité. :Le dérivatif que le travail apporte La -plaine de Barbenne, q~r est for- suite des grands chagrms, ams1 "'-- le mre, e.d'al'I:u:vions' sem draguee h ' ettlles sent tous ceux qu~ ont souffert graviers ainsi recueJlhs, o ar:g;es e a-

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amène la réaction .saJ:utai!l'e dans la conscience sereine q ue nous vivons dans ce monde pour servir et que cet esclavage, lbien compris, est l'unique félicité humaine. Le travail qui nous :intéresse, . dans Iequel réside notre vocation et notre idéal, par lequel nous réaLisons, .J'œuvre que nous avons entreprise, remplit le cœw- e~ l'esprit d'une lumière consolatrice. Le .travail qui nous sou· tient, qui nous donne la liberté, qui nous enseigne e1 nou~ di·r ige dans la vie, qu'il est grand dans 1ses sacrifices! Le 1ravail qui entretient notre famille, gui iaci·lite l'avenirr de nos enfants, comme il est suave, bienvenu et aifectueux! 'Le travail qui nous donne de fordre. de ]''économie, de la propreté, du con~ for t à notre demeure, qu'il est méritoire! Le trav~il qui donne de J'aide au pauvre, du soutien, deS' caresses, qu'il est doux, a imant, béni! Le 'travail est [a meilleure distraction qui pu·isse se répéter là l~i.nfini, sans ennuyer. 'Le .travail est 'la 1o:i suprême qui nouSlut imposée et que nous devons accepter sanS' humiliation et sans tristesse, certains que nous sommes dans le droit chemin. Il est ~e remède à nos• maux et â œux de nos frères. le ·travail est la Uoi commune, à laquelJe il n'est permis à personne tle •se soustraire parce que personne ne doit il'efuser ses for: œs, son intelligence, sa bonne volonté au rrand tout qui !Vit et s'alimente du tmvail de ebacun.

.fil\s du charpentier. !Le travai l pouvait-il être mieux anobli que par ses ma ins divine5>? Ne serait-ce que par imitation de l'exemple donné par un Dieu que Je travail devrait toujours être l'olJjet de notre amour et de notre vénération.

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Une Chapelle

Elle est au-dessus de la route ,près ldu ruisseau qui, bien canalisé, roule et glisse vers le ~ac en murmurant: « Je su is pressé. • - Alors, ~e monte à la chpelle, je monte le long du ruisseau. iLe ruisseau bruit comme un rosaire que des enfants se hâteraient de réciter. Justement, il y a dans la Cihapehle une vieille femme et trois petits enfants qui disent le cha,pelet. C'est une assez grande (lhape!Je. Et je n'en connais point d'ans tout ce pays qui 11ient autant de grâce et de sirnpicité. L'ombre des colonnes tourne lentement sur les da!Jes et •je songe à itl.'autres ohapel.Jes, les sœurs aînées, qui vont se mettre à carillonner, car e1les sont comme les merles que le dernier rayon fait tou:jours dhanter. J'examine la porte avant d 'entrer, car on doit bien regarder tous les détails d'un sanctuaire, si l'on veut cœnprendre poul"quoi il est là, et savoir comment y ;prier, et dans Dans le travail résident ae contentement quelle langue. Toute église est ·comme une de ces hymla joie, ce gui se comprend, qu'ii s'agissei ·l'ouvrier le plus humble ou du plus grand. nes iafines dont il faut d'abord chercher ie Le travaiq est 'l'éternelle prière, l'éter- rythme et .scander les mo1s, avant de ohanrachat que la terre o.ffre â Dieu. Il est le ter à matines ou laudes. Sur la bçade, on a peint le serment des qui 1s'élève des champs, des fabrides bureaux, des écoles. Le travai•J est · trois Suisses d 'un côté, le cadran solaire ide l'autre. se _éternelle, la santé du corps, l"hy\Entrons sans troubler la rPrière de la parfaJte de l'âme. Bien mal•heureux rloifemme et des rpetits enfants. être cons.idérés ceux qui ne peuvent ou veulent pas travailile~. · ~ Enfin, comment prononcer le mot travail, La chapelle est vide et sonore· iJa chaY associer la pensée de rJésus-Chri·st, pelle est vide, sau~ la fe·mrne et les ~etits qui fut pendant trente rans ouvrier dans l.'a- se sont serrés dans un coin comme si c'était de son. père nowrricier Joseph, et que dimanche, comme si la chapelle était pleine cette ra1son, on nommait volontiers le jusqu'au dernier banc.

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145 1U rappeler qu'il est interdit de se servir de jurons. ces jours--ci, un député s'est levé au }'entre: ils interrompent leur prière à voix haute · la: vietlle intimidée met la main parlement pour rappeler ~ ses collègues que • l'Italie doit être le premier pays du. monde devant sa bouche sans dents. Je suis pour eux une distraction, mais je pour donner l'exemple de la politesse •. Celte campagne, commencée <il Y a moins de l'espère, une distraction permise. · Que\ es,t ce monsieur étranger qui s'est trois mois, a lionné des résutlats surpreagenouillé si peu de temps, et qui visite la nants. Le siège de la .c roisade est l Vér011e chapelle, et qui, debout, regarde le maitre- et aux murs de la ville, on a apposé deux plaques de •marl>re portant f-eS mots: • Ceautel comme une devanture de magasin? 0 vieille femme Ide ce pays qui fut le pays 1ui qui entre à Vérone ne doit pas blaspbf. de ma grand'mère, ô petits eniants, c·est que mer.» ~ je prie en regardant. Car il n'y a plus rien à voir dans la chacoM!MifJNT ON iDOIT DESIRER ipelle, mais il y a beaucoup à prier. DE 'fA.LRE ,fORTUNE Gonzague de REYNOLD. f{ y a deux sortes d'avares: l'a.vare da -----~- _................-.-.........----.. ·---·· ciel et l'aV'are de la terre. L'avare de la terre ne porte pas sa pensée plus ~oln que le temps; il n'a .jamais assez de richesses; il amasse. . . il amasse toujours.. Mais quand le moment de la mort viendra il n,aura rieu. VEOOLIE A!UX ETATS-UNIS iLes catholilcrues des ·Etats-Unis. quli attei- Je vous l'ai souvent dit: c'est JComme œux qui font de trop .g rosses provisions pour gnent le chiHre de 20 millions, entretiennent l'hiver: quand la récolte suivante arrive ill de leurs ,p ropres deniers plus de 8000 écoles ne savent plus ·qu'en faire; cela ne sert qu• de tous les degrés, depuis les écoles primailes embarrasser. De même, quan,d la mart res aux collèges, séminaires et universités. vient les biens ne servent qu'à embarruaer. !Les éooles primaires seules sont fréquentées Nou~ n'emportons rien, nous laissons tout. par près de 2 millions d'enbnts. L'Etat ne Que diriez-vous d' une personne qui esdonne aucun subside. Les catholiquqes détasserait dans la maison des provisions qti pensent chaque année 76 ttlillions pour leurs elle serait obl-igée de jeter, parce qu'etld pourriraient, et qui laisserait des ,pierres ~ écoles. ~ cieuses, de l'or, des diamants, qu'ele ~ JUBILE DES SŒURS DE DON BOSCO rait conserver, emporter avec elle partout A Nizzo •M onferrato (Piémont), on vient elle irait, et ·qui feraient sa ~ortune? · · • de têter le jubilé de !la fondation de nnstitui bien nous taisons pourtant ainsi: nous des Sœurs de Marie-Auxiliatrice établies atta~hons il la matière, à ce qui doit par dom Bosco en 11872 pour la ieunesse féet nous ne pensons pas là. aoquérir le minine. 'L'institut a commencé avec 12 Sœurs; seua véri ta:ble trésor! ... i1 y a en actuellement 5000 avec 500 commu~ nautés un peu partout dans ~e monde. Nous .u nir au Sacré-CœW' c'est n~ ~ à Jésus, agir, souffrir par Jésus et

Variétés

UNE CROISADE OPJ?ORTUNE

Un~ eroisa.de s'est formée en Italie Foutre le juron. A ia tête. on ·r emarque de nombreux personnages politiques appartenant à tous les partis. Il n'Y a pas de réunion pubaque sans que .\'un des croisés ipreJme ·• parole pour

sus. Mais vivre et agir avec JésUS, c'elt garder pour l'imiter en tout ce q~ sons avec Lui c'est vrvre et JCl1' comme Jésus. Tout là. Jésus par Marial à \Marie par JéSJUs!

Les lectures

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O~ N:E DOIT PAS TOUT URE On 1a d.t avec raison, les idées mènent le monde. Or, à notre ~poque, les id~s se propagent surtout par le ijoumal et par le Iiw:e. Ils .ne sont pas rareg les chrétiens qui doiven~ aux . bonnes lectures leur persévérance dans le bten; plus nombreux enco~.e sont ceux qu~ les lectures inutiles, dangereuses ou matv ~~~~.~s, ont portés à l'indifférence, à l'inconUl e, peu1-etre au déshonneur. Nous sommes sftrs de ne pa.s nous trCYmper, en affirmant que vous subissez tous, sou·vent sans vous ren rendre compte) l'infiuence deceque v~us ~sez, et c'est précisément sur ce point d ~ne tmportance capitale que nous voulons attirer votre atteniion. Le bien de vos âmes 1! bonheur de vos familles , le :;il!l --~ut meme ~ d'e • Il patne y sont i~ Il règne. un peu partout, au sujet des Jectur~, d~. tdées <lamentables. On se croit libre de hr~· n m~orte quoi, sans contrôle et sans lirection. IL es _lois si sages de t'Eglise qui cette hberté dangereuse sont, pOur • lle&uJ:ouo. de, gens, une contrainte dnacceptaet qut na pas, d'ailleur:s, ·sa raison d'êOn prétend ne chercher dans un Hvre GUe Ide la furme ou la valeur littéraire· ~ réserve de di~ng~uer entre les doctri: Justes et les fausse5' théories. Ceux qui de Ta. sorte sont pareils à l'enfant ne vo~dratt pas croire l la nooi>Jité d'un s'Il n'en avait fait per:sonnellement ou qur prétendl'ait l'absorber à cause de soru agréable saveur ,..;us oo~urons, Nos très chers Frères. , ~ de la do~loureuse expmenœ qu~ d autres .ont d~~ faite: nos villageS' et lesnos nlles• sant remplis de malheureux l'~~vatses lectures ont précipités

et quiconcttte, sans per~ait de la lettre oollective des évê-

à l'occasiOn de b. fête nationale de gr.Aœs 1922.

IUIIee&

mission, lit un ·ouvrage mis i l'Index se rend coutpable de péché grave. Mais, même lorsqu'une, condamnation proprement dite n'a pas été prononcée, le droit naturel défend à toute pers~nne les livres ctui présentent un danger séneux pour sa foi ou pour sa vertu. Contre . œtte réalité-là' nul pré'1Ugo:, ... SI· . moderne sott-IJ, ne peut prév.aloir. Nous de~andons fo~ellement q.ue les parents chrétiens,. . que les organisateurs de bibliothèques parotssia 1es, que •les professeurs de nos collèges .catholiques fassent tous leurs efforts pour . ut'Oulquer à, œux qui! relèvent de leur autor!té, surtout aux !jeunes gens et aux )eunes tftlles, une réserve prudente et sévère touchant les lectures. Agir d'une autre manière ce serai! non seulement se ren<ke ooupabl~ de négligence, mai·s commettre une faute gro.SISe de conséquences et se charger d'une lourde responsabilité. LES MAUVAISES UECIURES Au. premier rang, parmi les livres dangereu~ tl fa~t mettre ceux qwi portent préjudice .â _la foi. Nous vivons dans un pays où les o~Im.ons les plus diveœe&, les plus contradt~totres, en matière religieuse OUI phi<loso- ' phtque, sont non setrlement professées, mais so.uvent pr~agées avec un zèle ardent. Voulotr to.ut _hre, tout disetrter, tout apprécier par .so:-me·~, c'est s'exposer à tomber dans cet Irreméd'Ia'ble désarroi de la pensée dont tant d'autres souffrent déjà. De même que lorsqu 'on poSISède un trésor ou a bien soin de ne pas le lais·ser gaspiller par le premier de même lorsqu'on a ·'liA - oOJ, c • Tl.chesse venu, • mcomparable,. on évite les impruden{:es qui peuvent .Ja fatre perore ou l'affaihli·r. D'teu. sans .d oute, donne ~ chacun les secours nécessaires pour demeurer fidèle· mai·s la Sa' ·E . , mte enture ene~même noue"' dt' t qtJ.e' ceux qut. cherchent le ~anger finissent par y p6rir. llJa corruption eroissante des mœurs dont le !Spectacle afflige tous ceux qui se ~occu­ pent de 1a moralité puiblique est elle aussi· due pour une 1arge part, à l'influence ' ' néfaste' de la lecture. Nous ne voulons pas seulement parler id des roman·S obscènes OU frl'o&·


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14:6 .mes invwsemblables inspil"és aux endes !Cr1 r. en a certes et beaucoup: on les fants par la lecture des rom:ms ~ lClen;, et, ste.~s ~~~I~r aux' vitrine~ des Hbrair~es et dus. n qu'on cherche à les tatre, 1es cas sont 1e .c.• . vot 1 tables des sa!lons qu'tls désho· bnombreux de ·jeunes désespérc" qUl se 9Ul· que sm es . t tant les .. Vo·"s devez cramdTe tou au cident, ~rœ que ~eur vie, }ans . sa ?I'~ae noren.. .'" ardent dans la corrupt'ton, des quotidienne, n'a pas ll'éalisé ltdéal .unagt~ romans qut g ' Ce ta' auteurs en voappaTences correcte~. r ~n~u nom !de por- et faux dont le~ ·r omans 'leur ava1ent fa~t la P . d'' _ ~assionnante description. ~!heur, ~ dit le g ue' qui ne vou<ka1ent t d'él uents prédicateurs m nogra~be\son pré~e de dire les choses Christ, malheur à ce~x quv scandalisent lea con:du1te. ous des tranches enfanis! ·P arents chrétiens, ne vous ren~­ comme elles sont, de c couper vous pas coupables de ce scandll'l_e, en lait. ~ ils décrivent toutes les bontes. m?n- sant 1ire par les vôtres toute espeœ de pu· de VIe , . . r ~a cUTLOSlté, . bten pour plq,ue . . dames, ou : • al ~ ils promènent ie blications? Ce que nous disons dtu hvre, ~l fa~t le du ban ' Pour c sortir . mille aventures scabreuses dire du journal. [.es \tommes de bien. s aJar. . . à lecteur à travers , 1 beau rôle appartient touJou-rs ceux, ment de la désorganisation de la société; la ou. e. e du devoir. A force de révolution gronde un peu: partout. Dan&. ~ ~Ul Vl~'te:e'::g malpropretés, on finit par une grande part de responsabili~ . hre le ~ 1 . i ll'l' accorde les domo.me, s· 1 • . .. ,a 1la nresse périodique. . 1 es 111111 d't que ~a revten• les trouver naturelles; on e r circonstances atténuantes; on ~ 1 tro de l'ordre, si 1es chrétiens con~lents c~ hrétienne avec ses eXIgences p naient qu'ils ne doivent soutemr en. auame mor~le c répo~d plus aux aspirations de manière et sous aucun prétexte- les ~OW11lUX austeres, ne . . on pense qu'il est en et i'.1me contemporame, ·de qUI. propagent des idées, réprehensibles, . eftj . 'te de faire ce que -tout le mon qu'ils doivent au <:ontrat,re favort.Ser . ca· somme 1tet . t ,Hélas! que de Jeunes gens e cement d par tous les moyens les ~ J0W:1 t à se rperme.... . filles ont trouvé dans le roman de qeunes rtu 1 Que de mé- naux, '1e m..~·l dont nous souffrons serait hia la mode l.a ruine de leur ve . . près :d'être guéri. · t été désuni·s, que de bmtlles ont nages on que la mauŒS BONNES IJBCRJRIES 'té dues mallieureu.ses, parce e ren 't dismié goutte à goutte, à 'Les a:bus sans nombre auxquels donne ~ vaise lecture aval i· ' :ut"'e de leurs membres, son po la lecture ne sauraient pourtant noua .111ft l'un ou l a: •· oublier qu'il y a, grâce à D~eu, de bons ~ son mortel! . 't ~ort de ne constdérer comme et que les familles chrétiennes peuveat On aurat ., · tent di· dangereuses que les lectures qui por 1 f . doivent 'Y recourir. t aUeinie à la morale ou à a oL Nous si.gnalons d'abord ~~ lee~ ~ recte men . . t ux parents ,signalons avec msJ:S ance a t rement récréatives. Lire un hvre bleu Witt N ous tu pparemmen . . de chrétiens toute une httéra re, a res,....ctueux de la saiÏne morale et de la ·a-d'' . J'amourJill. H ·ve qu'i'ls laissent entre les mams gion, capable même msp!4'er . mo ensi" 't Beaucoup de publications con· bien, c'est un délassement parfattedli111 leurs en,an s. . ti g.<..,,érale d' c Illus1 dénom!D'a on ="' nues sous a ertissent 1es jeu- time. Nous insisterons ~ndant s:,. trés pour la jeunesse ,., perv - 1 Qt de tures véritablement .instructives. A lecteurs en leur d:onnant e go que, où l'insh1u.ction - . trop sou;v:t nes ' ,. é 1 en [eur mon• l'extraordinaire et de 1 ITr e , ' 11 'a pas ficieHe il est vrai - ·se répand . ..a.:. d s couleurs que en ' f i[ement .plus, 'chacun doit 's'"" trant la vte sous e . . euorœr' d'ennQUL i du imagtnation :trop a; .d • . xaltant leur en e · fi ces en ., es .,oi- intelligence. L'ignorance est. 1 e~: Noa ' · p~e du tianisme: plus vous serez mstrui ' accesst'b'e ·• .... toutes les m uen .... t de ia pratique obscure "' stm . dai ~an. hors duquel en définrti.ve, il n'y a Dl cher.s !frères, et plus vo~s forts dans votre foi. L'ensel&D evo1r ~ tu J. ournaux mentionnen~ bonheu:r m ver . .

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chisme vous suffit tant que vous ~tes sur Jes bancs de l'école; mais plus tard, ·à mesure Gue votre esprit se développe, vous avez besoin de compléter vos connaissances reli• gieuses : les bonnes lectures sont un des moyens les pius effiœ.ces qui ·pe11vent vous y aider. Mille influences mauvaises tendent à déraciner du cœur de nos wntemporains le loyalisme patriotique aussi bien que les con· vidions relig1iooses. Nos fidèles s'appliqueront donc awc: Jectures capables de les éclairer sur l'histoire de !"Eglise et de la Patrie. Nous devons lutter contre le courant moderne qui tend à 1jeter systématiquement un voile sur le passé, comme si Ies hommes n'avaient rien fait de bon ni goûté nul vrai' ·bonheur avant l'heure où nous vivons. Si nous con· naissions mieux Phisioire, nous aurions une idée plus exacte des choses; nous nous sentirions d'ailleurs plus fortement attacltés à notre Pays et nous comprendrions mieux ce .qui peut causer sa faiblesse et ce qui lui donne la prospérité. Chrétiens, nous avons intérêt plus encore connaître l'histoiil'e ecclésiastique. C'est elle nous fait voir que nous ne sonnnes pas Rll'lut ,orn~a'hui, que nous remontons par une ininterrompue de pontifes jusqu'aux et lîusqu'au Christ. C'est elle qui nous l'Eglise exerçant, l travers ks sièadmirable missdon civilisatrice et toujours, en délfinitive, des plus difficultés. !Nous approuvons réserve et nows citons en exemple des . .1iso1ts chrétiennes où l'on a gardé l'habisalutaire de lin en famHie, avant la du ,seoir, une page de l'histoire de l'E· ou de la Vie des saints. Dans certaines . privilégiées, cette coutume est enassez générale; dans d'autres, elle est à près oubliée. :Ruisse-t-elle partout renaîNous souhaitons au moins que nos fidèapprennent de la manière la plus opporl'histoire de leur Eglise et de leur Pays; pour eux le meilleur moyen de se per· G:Ue nous avons un passé glorieux et loin d'en rougir, nous devons en· être

fiers. !M'ais aucune lecture ne peut fortifier 1le cœur d!U chrétien plus que la lecture de l'Evangile. ;L'Eglise catholique, ~orte de l'expérience de 1ant de siècles, sait que l'homme peut abuser des meilleures choses, et voilà pourquoi, tantôt avec plus d'indu!.genœ et tantôt avec des précautions plus sévères, elle nous met en garde contre les dangers que peut offrir la lecture de la Bible sans commentaires et sans 'explications; mais elle a toujours recommandé, elle recommande encore aujourd'hui vivement aux fidèles de lire l'.Evang.i!e de Notre-Seigneur, pourvu qu'ils a·ient entre les mains une lu'aduction reconnue exacte d munie des notes explicatives essentielles. Conscients des besoins actuels du peuple chrétien, Nous demandons instamment à nos fidèles de lire l'Evangile, si< poss~ble chaque jour. Us s'y sentiront en contact plus â:ired avec ~e divin Maître; ihs y trouveront plus exactement que nulle part ailleurs ses exemples et sa doctrine. La lecture et la méditation <;•Uotiddenne de PEvangile les pénétrera de i'esprit de Celui .qui en est à la fois {'inspirateur et le héros. OONCLUSION 1Voilà les di·rections que nous avons cru devoir vous donner en cette Fête fédérale d'actions de grâces. Nous -les résumons en quelques mots. ·La lecture est un des facteurs les plus importants de notre vie moderne. La lecture mauvaise ou dangereuse est malheureusemen~ répandue là ;pro!fusion et dans ibeaucoup de milieux, même bien pensants, l'on ne sait pas assez se préserver de ses ra· vages: il fll!ut entreprendre oonltre elle une lutte à outrance. 1.es lectures que nos fidèles rechercl!.eront surtout, ce sont celles qul les instruisent et les rendent meilleurs, 11Histoire ecclésiasti<;ue et nàtionale, la Vie des saints et surtout la Vie de Celui d'où procède toute sainteté, la ,Vie du Christ, l'Evangile. Nous demandons à !Dieu, Nos très chers Frères, qu'il vous fasse comprendre votre devoir en une maiière aussti grave, et .qu'Il vous inspi• re la ·volonté bien ferme de l'acoomplir.


. architectes actits 1 Reiardez leuts ils pas des n«é au travail csu'il a fallu ·d Avez-vous so"'"t> m s. u·sser entre les branches? - l' · eau pour 1e ::=::s:l a ots nécessités pour le transles vo~~es br" d'herbe .L'oi. t 1 prêché l'insouciance? Comptez ort de ces mllher.s de tns . . 'Le Chnst au.rat -t t qui P . lir à un puts le& as·til encouragé l'.inertie? .U en es . 1 un seau. a dû les cuet ' , . Aurar - t Reli-sez _nous disent-1·1s, les évan· t dans son bec. Apres avou . lentem~n , be noitrine l'a prea·l'~Huunen ~ous eu, ~trouverez en tous cas un souplir ~osé son bnn d her ' sa rgil~s ,et invitation à la .paresse. En '".1:' , :dii. ur en faire une chau~e couGUll Tettferme une les oiseaux du sé, 1a ~rron: !::ants. Et lorsgue les petits if t ·-t y est dit: c Rt:iardez . 1 faut nourrir ces nt s. . . Ils ne mmsson- ronne à ses e e, r de leur ooqut, 1 , 1 t à •ciel . . . ills ne sème pa dans les gre- sont sortis , le , e et la mère s envo en ,.. Ils n'amassent pas n~nt pas . . . . ux ne sont-ils pas des mo- aiiames, et d pet'! pâture Ils n'attendent pas, ruers. " lLes o~ ,n ~ à l'homme ces recherche e .da que les· mou<:hes 1eur tomd'inSOUClanœ? orropo '1 d 'l le .bec. Chasseurs inlatie es 1 détourner du travat ' au. bor~ du md' modèles, lll'est-ce ,pa~t~ doctrine peut plaire bent vtvantes an:> t d matin au soir, les a,bles, ils poursUt'Vett , u . de la pré~oyan~'~achorète, au contemplatii. ~ lés A-t-on jamats rencontré, dans au cénobtte, à "11 pour ractiL c'est msectes adt . . ·uons ..-.ourant de faim? )a. nid es otst "' . Mais our le traval eur' . un. Q' li l..ron d'activité les 01seaux doa'Pctrine antiseciale, anti:bumame. une d0 r la page tllatsl ue e -,.s· os lecteurs veulent bien re ~re nent il l'honnnel . ln --~a . iminée ils constateront que Vous !Pf'étendez <iu'ils 'll~nt pas ~ ao~ de PEv....~e mer été dénaturée. Sans mêmes ni pour leur famille. Ràell du Sauveur .a la pen9ée ! · . rait charmant qui " d't iNe VOU$ inquiétez pas •. n~ tpour eux1 ~,s : • de plus taux. Vot~l. un ~admirable. Un indoute'.Jesus . œtte remarque: N'a)'ez p .. prouvera leur. sollicttud~ hollandaiae 4UÏ Mais rl auoute ~ mangerons. ·-·des de pa1ens. • "lue . nous 'Vêtt-. . des mçutc•u cendie dévora1t une ma~son · tait un .nid de ~ognes plemde-. r? ""'ue boirons-nous? De .quOI nous. "" . --....&..&~ d'hommes pour s11'ppor .. ~·---.. la mère ljetWkl tit~ Aux prenueres ~....,,,.,....s, . . nous? • Souets eMI-6.......... rons.. ti prédominante est 1a &ln 111. . e t se ...;t .... ' tournoyer dans le& lt.it M qui l'untque ~ues on ert Souds in- cns oAS enfants. Elle les Appe • . question du vivre et du cou.~ . d" . P.ro- tour de .,.. mme pour 1.ea a. tes mour (\Ul la lVtne 00 tiis &ienl ·r . · til d'ou- soulevait .dans sQll Jbec, quiets d'étonoiillS compte as soocrs !IDU es viter à fuir avec eUe. Héla&! les étpe. t aiDI. vi~enœ n~ ~ns attendre de Dieu • t • ses efforts alen . uand elle vit vners qut ltnW fforl Quelle est en som- tro.P IJeUI~eS e .,ous le succès de 'leU!fs e ;ue dans S Mathieu? Elle ~ssa<ya longtemps: !::litq se pou • la lbelte leçon 'COll · . son impuissance, elle .de ·t' -1;. me, d anf ance Soy.ons les itls con..., . .cller étendit ses a1 es, ~~ , • tits elle se Jailli Une leç~ e c ~ès tendre et très dévoué . ce .ntu Sl liants d un ·P ère . N ez pas cou et, couchée sur ses pe ' . t tou.s nos besOtns. « e soy . brûler aves .euxt "el' nous 1/1. l'air Cette eJq>ress:1on qut conna1 Regardez .les .oiseaux du Cl • » chez ... comme suspendus en .» • • Jill deS Luc ne peint-elle pa's l'agttat1on du 7~ le Christ. Vous ne trouverez pas,. . . ·.' i t toujours de tomber an des paresseux et des ég~ï~tes. u!~~ mqmet, cra ~~ t ut donc que ses enla misère? 'Le •uuu.S ve spendus I!WJs dévouement qui va JP~Ufots JUSCI "' soient non pas comme su , . t t an "' ·• - br de la Provt· solidement appuyés sur ""'s as

Regardez les oiseaux du ciel

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denee. . :~..· vrai que les oiseaux D'anlleurs est-11 IUten • éan d odèles d'insoucian-ce et de lam sont es m . 1 de ""ès [.e Christ nous tise? ,'f;xa:Jmnons· es r- · · ux des d pas cbeKher pMll11 e d-it bien e ne . eurs? Mais ne sontsemeurs ou des mOtssonJll

Le Valais

. , de l' Echo vaudois".) (Ttre , dewt tDe l~Orient A l'Occident, entt~eillllllel_.. nes de monb\gnes, lenteœent,

s'abaisse et s'élargit une longue vallée. De s'enveloppent de brwnes, et tou1ours ils soufla longue vallée remontent des vallées laté- flent leur fœhn. C'est le Valais. rales, abruptes et co!M'tes au nord, profondes et ramifiées au midi, qui toutes aboutissent 0 Valais, ce que j'aime en toi, ce n'est pas la vie rustique des hautes moniagne&; ni· à des glaciers, - les plus vastes des Alpes. L'un de ces glaciers, rond et bas comme ~une le soleil qui fait craquer, en hiver, les vieilles planches noires de tes mazots; ni les cacarapace, laisse, au travers de ses moraines, sourdre en grondant des eawc, - des œux rillons de tes vil~es, ni tes processions1 qui stagnent d'abord, puis deviennent fleuve. autour des églises, dans les -cimetières, ou Et ce fleuve traverse la 'longue vallée et, par- de .calvaire en calvaire, vers ~une chapelle sur un rocher. lois, débordant, l'inonde: c'est ~une des on· 0 Valais, ce que ,j'aime en toi, c'eStt une des les plus bmeu~ de l'Europe; il court, secouant son écwne, vers -la chaude Proven- histoire héroïque en d'héroïques paysages. L'histoire valaisanne est passionnée, force et la Camargue brûlée, comme s'il sentait déjà le sel de Ja mer·, avec l'allure d'un jeune midable. Ce long couidor rempli de vent et taureau qu.i traîne sa corde et se fâohe. de soleil entre deux muraitles droites aux La JOllgUe vallée s'abaisse et s'élargit encrêtes ébréchées, il mène d'Italie en Gaule. tre deux chaînes de montagnes. Aux temps On y accède par deux escaliel1S: le Simplon, F<>logiques, des pans se sont éboulés, des le Saint-Bernard. Il a vu passer les Celtes, rocs se sont éaroulés et 'leurs débris forment, les Romains, les premiers apôtres, 1es bll'l'de place en plaœ, des collines paTeilles à bares, les Sarrasins, les ducs alémannes de ID cônes, où se tkessent encore, visibles de Zrehringen et les comtes latins de Savoie, les très 1oin, 1une tour romaine, .des remparts à Suis,ses et les rois de France, et Bonapute crâteaux, des chapelles, une basilique, des après César. Et tous les puissants \?nt cherchAtea'IIX aux murailles incendiées. ché à le .conquérir, ce Valais, à s'en faire un Et presque au milieu de la longue vallée, allié ou un complice. Comme 1a Valteline~ forêt plante ifs pins noueux dans l'ar- comme les Grisons, avec lesquels il commu· nique par ·ltn couloir: le vat d 'Urseren, ,}e au milieu dea pierres. La porte de la 1ongue v,allée est accueil- , Valais est un de ces pays minuscules ott se et large. Un lac ·souvent bleu, arrondi rencontrent, se heurtent, s'enchevêtrent tous un golfe, lave ~e seuil. •Le fleuve s'y les intérêts, toutes les compétitions et toupour s'y purilier, vomissant le sable tes les intrigues. Les grandes querelles euet ta terre noire qu',il a, chemin faisant, ropéennes et les grandes guerres se prolon.â ses deux Œ"ives. Et le pAys~ est gent dans 'les disputes Jocales: derrière une Midi: {~laine marécageuse au pied 4es Al- faoction qui se dresse contre ,un prélat de proclaires; des saules, des peupliers; un so- yince ou contre un baron de montagne, derplein de moustiques dont les essaims rière deux villages qui se disputent une alpe llmlfiltent ,Jes chevaux qui broutent Pherbe à main armée ou <;ui s'opposent leurs chefs, et mâchent les roseaux ;secs. leurs familles, l'Europe entière •Se dJssimule; ia longue vaUée est née dans la tris- la France est dans l'ombre de Supersaxo, le U •haut, plus de pêcheurs, ,p lus de vi- pape et l'empereur sont dans l'ombre de : des pâtres, et le langage a changé; Schiner. Car l 'ancien Valais, 1elle encore la les visages sont restés Jes mbnes. Rhétie, est une confédération de vallées et de ..ysa~re llfd du Nord,: le fleuve est un villages. Les sept dixains: Conches, 'Brig;ue, encore; les pâturages sont verts, corn- Viège, ~Rarogne. ,Loèche, Sierre, Sion, - les ill le sont quand la pluie est fréquente, sept dizains qui fot:ment trente paroisses, pos-: s'attarde la neige; le& glaciers descen· sèdent chacun leur juridiction, sont chacun( laqes connne des routes, et souvent ils une république. Un dialecte allemand gu.ttu-


150 ral est leur âpre langage, mais leur-s sujets des six bannières paiTient des patois romands doux et sonores. Ces montagnards ont des sunets eux Gili ne tolèrent point de maî~e. Leur histoire ,n'est qu'une lutte sans treve pour l'autonomie et l'in/dépendance: lutte contre la féodalité d'abord, - contre les sires de La TOur, 1es sires de ,Rarogne, ---.et puis contre •leurs .propres évêques. L'évêque de Sion comte et préfet du Valais, ne dépendait ' que de l'empereur; il gouvernait_ par ses vidames ses majors, sautiers, JUges, avoués bailli~, recteurs, généraux, châtelll!in_s; Je sénéchal -premier dignitaire le précéda:tt, aux dours .solennels, portant le ~laive ~e la régalie. Mais les Valaisans, apres avotr repoussé les Zrehringen descendus par la Furka les Savoyanl-s montés par le Léman, a~rès avoir chassé les seigneur•, - ne voulurent point ,que les évêques. ,fussen~ _autre chose que leurs élus, ~eurs gu1des spmtuels. 0 Valais, je ne regarde plus ~e <SOmmet de tes Alpes, mais je contemple, ba~ssant la tête, le grand sillon durci de ta vallée centrale, le sillon où le ,Rhône reluit encore oomme le tranchant d'un soc, où se dressent comme des cailloux re-tournés tes petites ~illes. Saint-Maurice: porte de fer wtre deux ro-l chers, pont sur Je Rhône; forteresses in~isi­ bles et grondantes sur les hau~eurs, chiens de garde <ju'on entend' aboyer derrière le grand toit de ia ferme; - Saint-Maurice: _les champs l!:l l Agaune; 1es chrétiens de la LégiOn 1hébaine des cadavres décapités, nus dans les herbes où les bourreaux essuient en silence lem-s glaives; - et puis, le premier sanctuaire construi·t par saint Théodore: murailles appuyées à la montagne, :des ardoises inégales pour les couvrir; - enfin, l'abbaye royale et son trésor: le rel,iquaire de Teudéric l'aiguière émaillée de Charlemagne. le va~ de saint Martin, apporté du ciel par un ange; - Saint--Maurice, 'Ville de.s Quart~y, des ,fiérod·i, des Cocatrix; - Samt-Maurtce: sur un blason rougi par le sang des mar· tyrs une croix tréflée d'argent 'Martigny: un lion tenant un maillet d'or; _ 'l'Octodu.re des Véragres, des Romains, des

premiers évêques; - Martigny où Super-saxo se ronstmisit une nta'ison, où la tour tronquée et rousse de J.a Bâtiaz commande la vallée plate, verte et jaune entre les montagnes bleues. Saillon abandonné, béant. IDes ruines sur le roc stérile où se cramponnent les murailles [alonnées de quatre tourelles. Tout ea haut, la gran:de tour ronde; derri~re, en bas, le petit village. IJ.,e matin, le soleil réchauffe le petit village; les murailles et ~es tours sont dans l'ombre, grand,ies par l'ombre· · · Olsque énorme et troué, morion abandonné sur le champ de bataille; des souris ~ises ont fait leur nid sous la visière, la romHe rongt le cimier. Sierre: soleil sur az,ur; - petite cit~ ftO. ble et claire des vieilles races : de Chastonay, de Preux et ces de Courten qui ont, des s~ des dura~t, guerroyé i travers le monde, ~ pandant leur sang sur toute la 4erre, et c'est pourquoi leuTs armes sont un globe sur fond de gueu·les; - Sierre oiX la maison des vidames se dresse quatre poivrières aur an' ...., gles de son toit, comme quatre 5 .ands sous une double feuille de cMne. Viège 11.~ deux ~ions; - Vièige rallemande. pieuse et fière, oü les genti1shommes funa\ si nombreux et de tel org:ueil qu'ils firent &li· fier 1\lne seconde église pour ne point se ni1er 3l1 peuple. Brigue la riche, Bri~e au dragon noir couronné· - Brigue dernier relai au creux de la 'Vallk : Je cltâ~ italien des Stockalper cambre .ses tou:rs minces et carrées, coi1Ms de luisantes .coupoles. Et puis, surtout, Sion la capitale.

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charbons et des cendres. Mais Tourbillon s'étale et Valère se ,hausse, et l'on pense à deux chiens héraldktues chaoun sur sou socle, à l'entrée d'une forteresse blanche. N'ayez pas peur d'être bons. C'est là une Au pied de ,Valère, la Ma.jorie et l'égHse' crainte très jl"épandue, et qui donne •leur audu collège; dans la plaine, la ville aux quatre da·ce aux mauvais. Ne criez pas votre bonté, quarliers : la .Citta; le Pratifori ou Pré de la mais ne la cachez pas, ~ cause de l'exemple. foire, le Oavinet, la Mala Ouria. La grosse N'ayez pas peur du danger, toutes les fois tour romane de ·la cafuédra:le domine les que le devoir commande. Allez vivement, maisons de son lourd clocher de pierre. Deux joyeusement, corrnne à la fête. rues un peu la;rges: le Ora~-Pont, la rue N'ayez pas peur des échecs. •Le premier de !Lausanne; deux avenues: celle dru nord, est nécessaire, car il exerce la volonté. Le celle du midi. Tout le reste est ruelles: ruel- second peut être utile. Si vous vous relevez les qui tournent et qui s'a:llongent, ruelles du troisième, vous êtes \Dl homme, vo.us êtes qui se heurtent à des mu115, au rocher; mel- comme le raisin, qui n 'est jamais si bon que les éclairées, rueNes obsCllil'es· r.uelles odo- s'ii mûrit sux 1es caùlloux. rantes, ruelles sales; ruelles ~ù l'on découN'ayez pas peur de la médiocrité de forvre une porte sculptée, une statuette, un bla- tune. Soyez pelisuadés que la paix, la fierté, son de pierre, •une date; ruelles qui évoquent la générosité, l'honneur, la joie aussi, ont été l'Italie tout proche, ruelles italiennes déjà. souvent pauvres chez nous. Il y Il des races Car ce pays où l'on parle deu:x; langues~ qui cherdlent l'argent passionnément. Il y en celui de Savoie et de ,France celui des Treize a qui en useni et qui croient là mieux. Cantons et des Allemagn~; ce pays, dont N'ayez pas peur du victorieux. Ne restez l'unité si forte est pourtant faite de contras- jamais un seul moment dans l'esprit de ta tes, ce pays frappe pe la tête, de .ses âpres défaite. 1Les vaincus s'accusent trop eux-mêet barbares montagnes, un ciel GUi est déjà mes, ils perdent la moitié de 1eurs forces à 1~ ciel d'Italie. Et le vi·sage de ce pays, l'arcopier 1eur énnemi. · gile et la roche kle cette v~ée que brûle en N'ayez pas peur parce que vous vous êtes été et que réchauife en hiver Ie soleil, le visage trompés de bonne foi, mais relevez-vous de de ce pays est un visage latin, et il le faut l'erretJ!l'. ILes saints, comme tous les chefscomparer aù profil d'un empereur sur une d'œuvre, se font lentement. médaiille tel'reuse et rongée par la rooille à N'ayez pas peur de la mode; ne jugez pas ses bords. d'une ·cause, d'une idée, d'une vérité, par le Nous sommes ici en marche ·romaine : à nombre de ses partisans. :Voyez les chiens. Ils Martigny, ,si IRome doit être le terme de vo- ne considèrent pas la pauvre-té de leur maitre voyage, si vous êtes un pèlerin avec la tre, ni: son isdlemen1. Ils l'aiment. C'est 'Ùn gourde et les coquilles, ou si vous êtes un exemple. Vous aimerez Notre-Seigneur Jésusconquérant don't un mu1et porte le casque et Christ dans l'abandon où les honnnes le laisla ~uiras'Se, - à Martigny, à Octodure, vous sent. hés1tez au carrefouLI", vous 'héS'itez entre deu;x: IN'a:yez paJS peur de l'obscuri1é, de 'la difiiroutes. Vune, la route du Saint-Bernard, culté tle votre métier, car l'homme vaut non descend à Aoste, et l'autre, la route du Sim- '<laS par l'importance et le retentissement de plon, mène dans l'Ossola. Ainsi, vous pou- ses actes, mai·s pa,r la volonté qui l'ani;me. ~ suivre .à votre g:lri·se les traces de BonaUn brin de paille ramassé avec amour, 'Par ou les pas du ca;rdin'al Schiner. une fennière, pou:r 1e nid de ses pou1es, méGONZAIGUE IDE ',REYNOLD. ritera ptus de récompense que dix actions d'é(Cités et pays suisses.) clat faites org;ueilleusement. Quand PhomIn vente ()hez Payot, libra~re, Lausanne. JDe a cassé des mottes, semé de l'herbe, ra-

N'ayez pas peur

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\La colline de Valère. Le vent fait friiiCIIner les herbes; comme des os ,sous une toison pelée. saillent de grosses pierres. La liasilique, droite sur IU1l amas de murailles, a. dans 'le soleil, des teintes grises, jaunes lA rougeâtres. En face, sur une colline paratiHe. Touroitlon crénelé, démantelé, prend. -des teintes ' rouges e't noires; et .parfois, tel ses remparts croulants semble un tas. ~e ses qui achèvent de s'éteindre au m•lieU


11S2 boté des- plancheS) conduit un tramway, graissé des roues de wagon, copié des lettres, aligné des chiffres, quoi qu'il ait fadt, s'.il l'a fait 'honnêtement, s'il n'a point causé de tort il son voisin, n1 blasphémé, ni m&onnu la bonté par qui tout subsiste, Dieu lui danne son paradis. Pour ceux qui sivent' voir tous les métiers luisent également de ce reflet d'en haut. N'ayez pas peur de la guerre. Priez pour qu'elle soit épargnée à votre pays, parce qu'elle est accompagnée de grandiS maux. priez qu'elle ne soit pas in~uste: mais, si elle est d&larée, jetez-vous-y. Un vieux chevalier, pctrtant pourr la croisade de Oodelfroy de Bouillon, criaii à ses compagnons ce cri de guerre, qui doit être ce1ui des braves: « En avant! s'agit d'aUer, revienne qui pourra! • N'ayez pas peur de la mort, parce qu'elle n'est qu'un passage, le défilé coudé, obscur pour nous, qui s'ouvre sur ·Ja plaine de lumière. René BAZIN, de l'Aœdémie française.

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PENSEE C'est l'orgueil de l' esprit 'humain qui a relégué Jésus dans les solitaires tabernacles ldin de na Société. C'est la recherche acharnée des seuls' lbiens de l'a terre qui a aigri l'esprit des hommes et qui a rendu ceux-ci hostiles Iles uns aux autres. C'est ainsi que s'est prodUit l'élt>ignement de Jésus et que la paix a abandonné l'humanité. Le sacrement de l'Eucharistie et la solennelle adoration de ce sacrement voilà fe remède. C'est ià que tous s'assoient à 1a même table et se sentent réellement frères. Cette paix que tout le monde cherche, et qui n'est pas encore revenue, seul Jésus, dans 11tostie divine, peut nous la procurer. (Extrait de ~'allocution de S. S. Pie XI en inaugurant le récent Congrès eucharistique de 1Rome.)

QU1EST-GE QU'UN MfULl.AJRD Nos pères ne prononçaient que rarement œ mot, {lui évoquait jd.e.s sommes presque

inimaginables. Un mil1iard, cela imposait le respect tant cela semblait énorme, inacœsaible et monstrueux. Ça représentait des quantités innombrables, des amoncellements inow"s, des tréso~ fabuleux, car s'ils connaissaient ie mot, nos aïeuoc se rendaient compte de la chose. Nos modernes éconGmi·stes, pourtant tous distingués, 'p araissent en avoir perdu. la ootion, à force de compter par milliard&, e\ même par centaines de miTiiards. ·Les astronomes seu1s, familiers de l'incommensurabi. lité, s<went ~core, de nos jours, ce que c'est que mille minions. ce chifire que certaiua font suivre ordinairement des mots «1de fon. nerres » , pour signifier qu'ils sont très fl. chés (mille milUons devenant, pour eux, aynonyme de « 'b eaucoup • ). Essayons doac d'opposer à ce mot formidable, par exemple. le mot c seconde », qui .représente un temps très court, par rapport à 'la. moyenne de la longévité humaine. Un milliard de secoades? Pas un de nous, quantdi nous deviendrioas tous des Mathusalem, ne pourra se ~mer de les avoir vé0ues. Attendu qu'une .df 365 jours un quart ne compte que 3,l55,7(J() secon'des. C'est .pourquo~ Napoléon, mort en 1821, n'a quitté cette va1lée de larmt& qae depuis 315,576,000 secondes; c'est doac tout récemment ,qu'i1 fut enlevé l l'affectioa da siens. Et ·quand on pense que 'la France a doanE 5 milliards ' PA:llemagne, en 18701 Joli denier tout de même, .si l'on calcule que, pour pay~r cette somme l raison d'uu fraoc Jill' seconde, i1 aurait fallu <:ommencer le PIJI" ment vers 336, à l'époque de ta Gaule JOo maine, et ià condition que 'les millid l payer ne fussent point aggravés de 1eurl 11térêts cofTl!POSés car alors .. · . En 1 , . chissant, et bie~ qu'une seconde soit 'fl'liment ·Un laps de temps ridiculement petit, n'y a pas 6 mil1iar'ds de secondes 4UI sus-Christ rendit son âme à Dieu le pour sauver notre humani~ dont la ce ici-bas «pparaît d~id~~t bien On voit que c'est ioo.t de même chose qu'un. milliard'. Et dire que la en doit 250 ••••

lllll•

Le Rosaire

Le vert dans la liturgie

'Sur œtte prière, .un écrivain catholicr_ue des PlUs g'()Ûtés, Georges ÜO}'lau re~e~ment reçu à l'Académie ~rnn.çaise' a oont ~ne pa:ge admi!l1aJble dlont VQici

un extrait:

~e vert est la couleur préférée de l'œil hu· ma~n; la cou~eur de J.a vie, du printemps, des moissons qui germent, des arbres GUi bourgeonnent. _Aussi l'Eglise s 'en pare-t-elle toutes le~ fOls que la fête occasionnelle ou le caractere du temps ne demandeni pas une couleur spéciale. N'est-ce pas l'Egl"Ise qw. . nous conduit à • la seule vraie V·ie, "0< la VIe . , eternelle?

Les «_Ave •, dont l'un remplace l'autre disent tounours ""' ryth' _. la même chose·' ~>~ ~ ~ ~"' me Ife 1,.ame u.ans exa une atmosp ... èr d ·• l · n e e pnere. I est sca~dé: ce rythme, par l'achèvement de chaque d'lzame et chaque fois ' t l'â · . ' , c es pour Ses ministres se revêtent d'ornements verts l · me c;ux pne l'occasion d~une contempa!lon nouvelle. Les mots que •les lèvres pro- pendant le temps G'llÏ sépare l'Epiphanie de ~onoent, pro~ègent et soutiennent les médita- la. Septuagésime. Ce temps rappelle la vie putions successives sur les mystères, ils devien- bli que de Notre-Seigneur, le divin Semeur nent comme • une écorce à l'abri de !laque . Ile de la bonne semence dans le champ de l'E· . une s ève ~pwxtuelle s'épanouit et ciroule ·la glise. pensée pnante les déserte en même t ' .Le vert est aussi la couleur du temps qu i " ' li 1 . emps ..,u e e es suxt, elle les surpasse en même suxt la Pentecôte. Ce temps représente la vie te~ps GU:elle s'en imprègne. Au-delà d'eux de .l'Eglise. Sa fondation commencée par le qumze foxs de suite, elle contemple les mys~ !ères dont ~Ile se réjouit, dont elle souffre et ~hnst a été complétée par la mission du d i~nt elie trxomphe; l'atmosphère même qu'ils vm Paraclet. L'Eglise, arbre vivace, recouvre lux composent est propice et nécessaire A œt de ses verts rameaux l'univers entier. essor. ~tte prière, qui paraît banale est la Lorsque les fidèles ne solennisent pas plus spmtuelle de toutes· cette prx"ère ' • G uelque gra_nde fête ow ne sont pa.s plongés ' parat't esc1_ave, est la pLus émancipée de' <flll toutes.· da?s le d~ull ou la pén•i tenœ, ils ne pensent !f.te pnère, qui paraît rudimentaire est qu à 1~ Vte éternelle ,aux joies, au bonheur ,...s contemplative et peut devenir 'la plus que .Oxeu a promis à ses élus, et ils espèrent personnelle de toutes. Sur le canevas_ que. l'âme s'ri•mpose, la mé- qu'IIles leur accordera s'ils sont fidèles . aussi à sox;t axse, à son gré, fisse l'i e levertexprime-t-ilalorslewrespérance ,. j . , esp'éra nce t e 1 a:me chréttennequi, n'étant partagée par ,. de qumz: mystères; et qui dJra qu Il peut extster d'originalité puissant au.cune préo·coupation d'allégresse o u de deuil les contemplations de certains humble= est tout entière à l'attente des biens promis' ' cour bés apparemment sur leurs grains espérance de l'Epouse qui sait que son sort chapelet, prennent leur envolée bien loin a été co~ié .par PEpoux à l'Es prit-Saint, sous • Ave •? le Rosaire pour eux , t . , , ces, SJ la conduite duquel eHe accomplit en sûreté pe t . . d" 11"e, u~e l?ngue distraction 0~·eu,~1DSrJ. dans la d1rechon GU'impriment son pèlerinage. Que la couleu.r verte GUi nous' 1 èvres: Jeur Ame monte et s'élève; et montre dans l'Eglise l'arbre de vie abritant m~r~st-donlàmdême qu'elle fait au-dessus +ou~ .res peuples sous son feuillage, ranime et encs, au . e . es mots, la rend plus pro- fortifl~ no?"e e~péran~ en Celui qui a dit: c r~Jurx·. qw ~rOlt en moi vivra., quand bien ore de >Dxeu, de Dieu qui· est l'Inmeme 1'1 seraxt morl. » h est l'inouïe richesse de cette oraison Cependant PEglise permet l ses ministres La plus profonde des "è enumbles. mê pri res d; se . re~êtir de drap d'argent ou de dlrap l!'e 1emps la plus coutumière la d or les Jours où les ornements de couleur accessible à 'fous. • blanche rouge et vert sont prescrits. Ces mé-------~--~._ tauilC comptent parmi les plus précieux; ou ne

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155 pourrait mieux les employer, qu'à hono~er 17 Créateur, qu'à embellir le culte de Celut qut a tout donné. 1 · me 'L'argent, par sa couleur, aura e me symbolisme que le blanc,. et pou~r~ donc le remplacer. L'or, qu~ expnme la JOie, la solennité l'allégresse, n'a Œ"ien qui s'oppose aux sentim~nts qu'e~riment le blanc, le r~e et le vert et l'on pourra en parer Ies pretres. et les autels lie ,Celui qui, au c~el, est rev~u d'une ceinture d'or toutes les fots <tue ~a saulte \Litul'gie prescrira l'une de ces trots couleurs. On ne saurait substituer l'or ~t l'argent au violet et au noir, car ·l 'or et 1argent ne s'allieraient nullement à la pénitence, à la tristesse et au deu11. Remarquons que, si les ornement~ ~'or ?.u d'argent sont permis, c'est à la con~tton d_e· tre en dirap d'or fin ou d'argent fnJJ; .un su en fils d'autres métaux ne convtendratt as à la magnifiœnœ et à la I'ichesse du culdft au Tout-Puissant.

te heure seulement, car à cette heure, elle tléiaille. . . assise, abandonnée, contre une table où elle s'appuie désespérément, les yelux au . voyant• ·revoyant .. . revoyant . ,es an1om... , d'horreur, de boue, d'agonte! annees . · ·,1· •es de nées terrifiantes, où elle a apprts qu t es 1 s êtres dont 'les yeux caressants . sont des yeux menteurs, dont les lèvres sou:na~tes sontt ddes • trompeuses dont les mams son es 1evres ' d' , l'h mains de parjure, des ca:urs ou , onneur nni des âmes oublteuses est ba , . des promes· ses sacrées échangées devant Dteu. . Cel Ile 'l'a subi par Georges de .Parvetlhe, a, e· 'e mar1· à qui elle avait donné sa son mar1, • . . be . vte en u n élan si prd!ond et st vrat! sa Ile vie de ieune fille pure, de femme honnête et

fière! . . Et nul ne peut savoir, nul ne sau_ra ]arœ~t ce qu'elle a souffert, dans l'ind_ignation de sa douleur, lorsqu'elle eut compns, :peu à peu, si difficilement! - .. puis, tout à fatt, héla~l- .. les bassesses, les abjections, les trahtsons sans excuses.. . . . , Oh! qu'avait-il donc en lm cet être qut la _ _ _ _ _ _.....t"...- - - - - . . torturée? perfidie 1 cruauté ou seulement 1 \1 atnSI • •""• légèreté? Elle ne sait ... ~mon que e ~ -.nisé des jours, des semaines, des. mols, _des ·usqu'à la minute de patx tragtque années . · · l . où elle a dd prendre ses deux iilles, 'Cieux JilLa grude salle est emplie d'ombre et de mours et aller redemander 81 silence. Quelques gémissement.s, quelques mel\es, deux a ' · 1101 place d'autrefois chez son pere, le vteux • mots indistincts disent, seuls, (\Ue la souffrandai si loyal, lui! ce ne désa~rme pas. 'Î:>ès lors Georges disparut dans le& ~ A la faible 1ueur des veilleuses, une intir- mous de cette vie parisienne d'o_ù elle s'fiait .. ·t à pas légers les allées régulières mtere sw . retirée aussitôt. Et le temps ava•t pas~! ~ en~re les lits blancs, puis elle se Œ"eh:e dans iilles avaient dix ans. Eliles en ont dtx-hutf. une petite j)ièce contiguë ~on! elle latsse ouDe loin en loin, le père s'est rappelé .•u.IIOIIverte la porte de commumcahon. venir de ses enfants par quelque envot; '":; C'est une femme d'environ 38 ans, de hau.. x etc 11 a répondu exactement au b 1] ou ' . . . . mèJe fitte taille mince et souple, et ·le bandeau à _1~ tres que, sous l'mshgahon de leur .. moniale' enserre un beau visage grave, éclatre missante elles lui a•d;ressent aux dates. cle · elles ' an, etc. p--' de grands yeux noirs. . 1es, nouvel lU .ots, . ont Jnten'O" • La comtesse Marie de Parveilhe est la hlle gé sur ce père . qui 1~ur a laiSsé un gll du général de Baunery, ctud a été tué en ao(H gracieux souvemr; mats ;}a chaude 1914 Ses deux frères sont, aussi, morts pour maternelle a été si enveloppante qu_e leur le p~ys, et elle-même, depuis le début de la nesse heureuse n'a jamais eu ~e vtde. guerre. a • serv~ • sans défaillance dans cet Allons, pourquoi, ~urqum, se deJde!llllllGI hôpital. . . . 'à t- dans une angoisse pmgnante, Mme Sans défaillance? Out! mats .. . JUSqu ce

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Nuit d'ambulance

veiihe, pourquoi ce soir, tout à l'heure, sontelles venues, caressantes, naïves, supplier leur mère de leur rendre ce père qu'elles retrouvaient délicieusement bon, affectueux, charmant. . . ce pèr~ qu'un hasard avait amené gravement blessé, dans la salle où la com~ tesse de Parveilhe était .infirmière? Pourquoi, pourquoi? . . . Lui! lui! qu'elle espérait avoir oublié! Lui à qui elle avait retiré ses deux enfants innocentes, pour leur interdire le droit de mépriser leur père! ;Lui! il était là! avec ses blesl'ures héroïgues, ses beaux états de services et souriant, charmeur, comme autrefois! ..• En une minute, il avait conquis ses filles! qui Jllaient donc méconnaître ses souffrances à e1le! ses Mies à ,qui ne swffisait plus le grand ;tmour, l'amour sans ombre de leur mëre! ... Il était là! dans ce lit auprès duquel elle avait cru tomber, .terrassée d'émotion et d'effroi, en reronnaissant celui qu'on y amenait. Elle avait revu les yeux bleus ,sous les clairs cheveux blonds, à peine grisonnants, qui lui gardaJient l'air si 1eune. . . le sourire qui avait si vite repris ses filles . .. ii était là! depuis quatre jours seulement et tout était fini de la paix si terriblement achetée! Oh! ses filles! ses· filles qui· ignoraient l'effroyable passé! ses filles si candides, qu'elles voulaient remettre sur ses épaules la croix territiante de jadis! ·Elle n'avait rien répoml:u à ses enfants qui s'étaient retirées, et qui dormaient, en ce moment, confiantes ... QueUe torture! Quelle rancœur! Quelle révolte! Elle se Jeva, errant inconsciemment dans la petite pièce. Soudain, un vague appel lui parvint de la des blessés. Elle ·Se dirigea vivement côté où une voix faiible prononçait des confus, mais, tout à coup, elle s'immole cœur battant. C'était lui, lui qui

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Marie, Marie, je voudrais vous parler. dono êtes-vous? Elle s'approcha du lit où lil s'agitait, fié- Que désirez-vous? dit-elle doucement.

A'Vec ei!ort, il se souJeva, haletant: - Marie, il ne ~aut pas, il ne faut pa! me reprendre! Les petites m'ont demandé ce· la, je crains qu'elles vous l'aient demandé dt même. Mais je vous jure que ce n'est pa! de moi. Non! oh non! pas moi qui leur ava~1 suggéré. Non! non! Que suis-je pour être près de vous! Elles se twmpent. . . Elles ne savent pas. Quelque chose se brisait lentement, dou· loureusement dans le cœur de la pa·uvre fem· me penchée au-dessus du blessé. Des larmes se mirent à couler sur son visage. Elle ne pouvait artkuler un mot, et, lui, répétait sa morne protestation humilliée: - Il ne faut pas. . . vous ne pouvez pas. je le sais. Ce n'est pas moi qui ai demandé. Enfin, elle parvint à murmW"er: - je 'VOUSI croit. n vit alors les pleurs qui coulaient sur les beaux traits convulsés et il gémit: - Encore! Encore ,je vous torture! - Non. Calmez~vous. 'P uis i'l y eut une minute de lourd silence, et, maintenant, c'était de ses yeux que coulait l'eau amère, tandis qu'il redisait en une sorte de délire sans fin: II ne faut pas! li ne faut pas! ... ·Elle se baissa tout près du malheureux. - Georges, dites~moi, oh! dites moi si vous pouvez ... si vous pouvez ... Vous savez ce que j'entends par là! !Pouvez-vous, voulez-vous redevenir un chef de 'famille, un homme d'honneur? II tressaillit et ferma ses paupières ·mou~l­ lées. Puis il rouvrit ces yeux désolés dont le regard s'attacha au pur visage .coul'bé sur lui. Il essaya de joindre les mains, mais il ne le put. A1ors, elle prit ses d()ligts débiles entre les siens et elle attendit. . . son âme très haut, au delA de la terre, hors du monde .... Il lui disait: - Marie, je vous ai tant, tant trompée! Pourrez-vous me croire? Pourtant, Dieu sait lui! lui que j'ai 6mploré dans les horreurs: là-bas, lui sait que, d111 fond de mon être, je voudrais m'évader de la boue. . . . je lui de-


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156 mandais ia mort. . . te tachai pour moi! p~~ vous, la possibilité de me ?leurer,. et Je n al pu l'obtetllir! Je suis lli! vivant! VIvant! • Et il roulait sux l'oreiller sa pauvre tete fiévreuse. ,p uis il reprit bien vite les mots navrés, si humbles, du ~ublicain: . - Je ne suis pas diigne! Je ne SUIS pas digne! Peu à peu, elle avait glissé à g~oux contre le lit, et une infinie douceu~ vm_t en elle. Le maître avait pardonné à celUI qu• ~e frappait la portrine ..• le !Maître qu'elle lmpl~ra pour obtenir la force de marcher ~. sa sw~~ Elle serra doucement dans les stennes mains brûlantes et dit lente.ment: . . _ Je vous crois ... et Je vous a1dera1 à ........u"'e vous le désirez ... à voui vous. év ader c.... .. évader du mal. Il se mit à trembler, tout son être suspendu aux paroles de miséricorde. _ ... ·vous reviendrez près de nous.·· près de moi. Nous oublierons tous deux les jours d'angoisse.··· . Elle s'interrompit quelques secondes, pUIS eJle reprit plus bas, très bas: . , - Je vous aiderai. . . aux 'heures ou vous pourriez craindre de, faillir encore .. . : Je vous a1'dera1. en priant avec vous puisque vous priez maintenant. . !·'ai crié vers ·1ui du .iond de . _ Mar1e, l'abîme de mon abjection! ht-11 pan. b" 1a 1me •, ·u é tetant, affalé, n'osant envisager parei e r -

Et il s'endormit, en effet, sous te l'egard délailde tendre bonté. Il s'endormit, l'épuisé, la nt mais revenu • du fond de a b"lme •.

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La Cure de raisins

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Les raisins sont, parmi les fruit~ sucrés, les plus sains et les mieux supportes. ~ares sont les personnes qui digèrent m'<ll le ·rai. On tdoit le manger intégralement avec &a sm. ' peau et ses pépins. UindigestL'b'l'té 1 1 relati.ve de la pulpe du raisin, de la part ~e certams dyspeptiques, peut imposer .d e b01re le JUS du raisin exprimé extemrpora1rement. na.ns œ cas, on écrase le raisin. sur une passo1·re ._.... et l'on boit lentement le 'JUS avec une Ptr-"'" . Les grains de raisin cont~ennent ·l~s ~IE­ ments suivants, en proportions var~bles: de l'eau, du tanin, de la celLulose! de 1albu· . t des sels acides (malates, citrates, far· mme e T '""'trates) et enfin du sucre. ·La composl •on ..... nérale donne les chifffres: 78,2% ·E au 0,6% Albumine 0,8 % Sels acides 10 à 15 % Sucre

La teneur élevée en sucre en f~it de v&i· 1ables aliments. L'acidité des grams d~ raisins .diminue à mesure que la .quantitE de sucre augmente comme il en es1 pour toua tes fruits. demption .. •• d - Et il vous a entendu. n ~OU:S enten . Une grappe moyenne de ~aisin qui ~ Toujours agenouillée, elle récita le c Pa- i 15 grammes (1 portion) moms les d«be l '1 répondit tremblant en pleurs, tige, queue, peau des grains, rep~é~ente el• ter • auque 1 ' . 'ell se reson âme sur les lèwes .... !PUIS . e . 88 grammes de pulpe de ralsm. Ceux· ' ()r main sur le front fiévreux et V!Wn ci ont une valeur nutr-itive de 48 cal?r.es. ~ 1eva, posa Sa dit avec son beau sourire grave: un œuf entier représente 63 calorie& et al' _ Dormez. I l i&ut. reprendre des forces n jaune d'œuf 45 .. <;>n vo~t par là, la valeur ,. pour partager, demain, le bonheur de v~s 1: menlaire du ra!SlO hals. les. 'Dormez. Je suis ·Jà et ne vous qUittera• Les raisins frais sont dons nou~i~c:a':: plus. d ils sont, de plus, rafraîc~Jissants et alssi~ 11 balbutiait, éperdu, sanglotant, mêlant ~s nisent les urines par S1.1lte de la ltr~ • 'extase aux paroles d'infini repenhr, mo ts d . · elle tion des acides en carbona~ a ~ s'accusant sans tin, sans détours, mals sorbés en trop gran'de quantité, LI~ répéta avec douceur: procurer du ballonnement abdomuw, _ Dormez! Je veille sur vous.

fla·tulences et des désordres intestinaux. On ne doit les manger que wès mQrs; les laver toujours extérieurement pour propreté et débarrasser les graiins d11 .sulfate de cuivre G.Ui peut encore y adhérer, rlequel peut procurer des coliques a ssez vives. La quantité de sucre que les raisins contiennent les contre-indiquent particulièrement chez les diabétiques. L'action laxative qu'ils possèdent contribue à assurer un bon fonctionnement du tUJbe digestif. 'Les raisins secs sont plus sucrés et moins acides que les frais. La desskation leur fait perdre, en même temps que de l'eau, une partie appréciable d'acides, ce qui fait que leur teneur ·relative en sucre est plus élevée. De ce fait, its ne sont pas aussi rafraîchissants que les raisins frais et leur digestion est plus difficile. Par contre, leur valeur alimentaire est beaucoup plus grande. La cure de raisin constitue un moyen thé· rapeutique puissant et relativement peu coflteux. Pour que la cure de ·r aisins ait toute sa valeur, il ne faut se servir que de grappes fraîchement cueillies. Le mieux est, lorsque cela peut se iaire, que le malade cueille luimême son raisin au moment de 'le manger. Ce <JUÏ a l'utilité,' à la cure d~ raisin, d'a;ou1er une cure d'exercice au grand air, et de plus l'avantage de fournir un raisin encore c vivant», En effet, sans qu'on pui·sse le prouver d'une façon certaine, il e~t probable que le jus du raisin a de ~out autres effets lorsqu'on consonnne celui-ci ·à l'état vivant, partie lui-m.ême d'Wl végétal vivant, de même que l'eau minérale que l'on boit au griffon même de la source est plus active que lorsqu'elle est transportée au loin. Toujours est-il que les ferments contenus dans •le ju.s du grain de raisin, meurent Tapidement, lorsque la grappe est détachée de son !l'amœ.u nourricier. La v·raie cure de :raisins devrarii donc être faite sur place pour avoir tout son effet. Le meilleur raisin pour la cure est le blanc, à peau tendre et à jus abondant. La diHée de la cure est de 3 à 6 semaines,

sui vant le cas considéré. La dose est au début de 500 grammes par jour. E1le est portée progressivement à 2 kg. De pl·us for1es do· ses sont excessives et même dangereuses pour le ~oie et •l'intestin. Car, à l'état frais, 3 kg. par exemple de raisin représentent déjà la quantité énorme de 420 grammes de sucre (au taux moyen de 14 % Ide sucre). La dose quotidienne est généralement prise en trois fois. La moitié, de 300 gr. à 1 kg., est ingérée le matin à jeun ,entre 6 e.t 8 heur~s, soit une heure avant le petit déjeuner. Le raisin sera mangé lentement, un quar\ d'heure à 20 minutes doit être le temps consacré à cette première collation. Le quart de la dose quotidienne, soit de 200 à 500 grammes, sera pris une heure avant le repas de midi. Le dernier quart, 200 à 500 gr., sera maugê une heure avant le repas du soir. Comme on le voit, la cure de raisins doit se faire en dehors des repas, avant ceux-ci et n,on pas après ceux-ci. 1Le raisin étant déjà Ide lui-même très nourrissant, puisque 1 kg. de rruisins représente 480 calories et <;,ue 2 kg. donnent 960 caiories, alors que la ration journalière d'un adulte exige 2500 à 3000 calaries, la dose de raisins de chaque jour ne doit pas être en supplément de la nourriture habituelle, mais bien être dédu,ite de celle-ci en tant que valeur alimentaire. Autrement dit, l'alimentation quotidienne plus la dose de il'ais.in donnerait un régime de suralimentation. Or, ce n'est pas ce que l'on cherche. .PLus le •malade mange de raisin,. plus il doit diminuer son autre nourriture. Dans la cure de raisin il fa ut laver soigneusement cha<jue grappe, pour éviter l'intoxication pa·r le snlfa.te de cuivre. Lorsque! les grains ont été récemment sulfatés, il convient même de passer la grappe à l'eau bouillante, puis immédiatement après à l'eau fraîche. Quant aux pellicules et aux pépins, la question est assez délicate à résoudre. On peut dire que toutes les personnes à estomac et intestins robustes peuvent les avaler hardiment. Il fut un temps, lorsque la grande terreur de l'appendiçite sévissait, :parce que


158 dans certains cas on avait trouvé quelques pépins égarés dans ce bout d!intestin enflammé, par crainte des pi:es catast~ovhes, o~ n'osait pas avaler ceux-c1. Les grains de raisin duement mastiqués et absorbés intégralement sont un merveilleux moyen de combattre la constipation. Mais il est certains estomacs délicats qui supportent mal une surcharge de pellicules et tde pépins. 'D~s ce cas il faut !I'ejeter la plus grande parhe de ces' déchets tout en avalant cependant, pour assu·rer la 'régularité de l'évacuation intestinale une certaine quantité proportionnée à la ~apacilié digestive de l'estoma.c et l sa sensibilité. Si le raisin est mangé par plaisir, s'il provoque des troubles gastro-intestinaux, ou diminuera les doses ou même on suspendra momentanément ou définitivement la cure. Les elfets sur l'organisme de la cure de raisins sont très énergiques. On peut 1es résumer comme suit: Augmentation de la sécrétion urinaire, par suite de l'absorption en volume considérable du liquide du jus de raisin. Diminution de l'acidité dt el'urine. Diminution -de l'acide ur~çue, ce qui explique qu'une pareille cure est très favorable aux goutteux. Action laxative, pouvant produire une diarrhée passagère. Diminution des fermentations intestinales. Augmentation de 1a sécrétion biliaire et du fonctionnement du foie. Et, par conséquent, les maladies qui reti· rent bénéfice de la cure de raisins sont: I:.a constipation chronique et les hémorrhoïdes; L'arthritique, la goutte, la gravelle et certaines néphrites; Quelques cas de catarrhe de la vessie; Les maladies de la peau, telles que l'acné, l'eczéma. La contre-indication la pl'lliS formelle de la cure de 'l'aisins est le diabète, même au début. Aussi avant d'entreprendre la cure, on devra faire, condition indispensable, exami-

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ner l'uriue pour s'assUil'er que celle-ci ne contient pas de sucre. La .c ure de raisins est utile pour combattre l'obésité. Ma~s dans ce cas surtout, il faut avoir grand soin de diminuer progressivement l'alimentation habituelle à mesure qu' augmente la dose de raisin. Faute de cette précaution, la cure d'amaigrissement désirée aboutira à une cure d'engraissement. (Extrait du Journal de médecine et d'hygiène populaire de la Suisse •r,.omande. - Lausanne, DelacosteBorgeaud, éd:Heur.)

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CROQUIS VALAISAN

Au pava des mavens el des blases Chaque été 1e .Valaisan que ses aRaires ne retiennent pas à la plaine monte à son mayen et n'en redescend qu'aux vendanges. C'est l'tpoque !heureuse où la politique chôme, oo l'on trouve .la vie bonne et le vin meilteur encore. 'Les !Sé<funois prennent [e Œrais dans œs tameux mayens qui s'échelonnent de Vs ~ Salins le long d'un bisse verdoyant; Martigny monte ' Ohemin, tandis que Ja réfion du Simplon abrite dans d'assez primitives. ·cassines les représentants du patriciat ije iBrigue. Quant à votre cltroniqueur - si peu désireux d 'écrire quand il fait .chaud - Jet canioules le ramènent invariablement au ritlage alpestre où il vécut .- il y a bien Joartemps! - Jes heures les plus 'douces de sa prime jeunesse. Et lorsque, après une cluft ascension, :je découvre au tournant du tell· tier, à travers !es fines dentelles des denüen mélèzes la masse hr.une du hameau tant IIη mé, j'éprouve ohaque fois la même joie l le retrouver tel qu'il m'apparut voici plut de vingt ans par une chaude ~ournée de fuiJ!et.J Immuable, semble-t-H, comme les monts qui Je -dominent ou l'encadrent, mon villaae a gardé la ,silliouette familière et ressemble • loin, avec son église blanche et sa couroDDI de chalets sombres, à iCJUelque troupeau de moutons !fOUX paissant sur la ,pente d'ua alpage autour d'un berger virginal. ~o~ c;ueTques toits vétustes se sont aftaJs!l&, Je

raccard près de la grande croix ne repose ~lus q!le sur trois pieds, et l'un de ses pans dans .)es mêmes champs; ou plutôt ce sont les enfants .de ceux que fai connus qui res appUie contre le grenier du couchant La les memes gestes à la même ~ ~ratrde maison l trois étages des frères .Pra- 'font L · , ocpoque. es · V teu;x: sont morts et mes contemporains n?n est devenue d'un beau -b run II'Ouge et ne du village Le sont mamtenant les anciens fai t plus comme autrefois une tache claire président, le juge, le procureur de l'ég.l' dans la masse noire. des jC}Ialets. Et quand lh Ise, om~s graves a!lx cheveux grisonnants, se on pénètre (lans le village on voit mieux encore. tout ce ~u'i1 ~ a de changé. Philomène s_ouviennent à pet~e du temps où nous alItons ~a~ser sur l alpe ou dans <j-uelque dhaa ~att lélgran!dir les fenêtres de sa chambre let solitaire. Je ne reconnais plus les filles, GUI sont mamtenant enca(lrées de bois clair· le dhalet du viœ-]uge s'est élevé d'un étage' et le.s garçons me saluent presque avec cérémome. lls se vêtent aiVec plus de rech h et sel!lble llln ohapeau de paille ne~ posé su; erc e ' tr..z . . que ·ceux d. au o:;•OIS, 11s se promènent le diune figure tannée. On a démoli le vieux ffour manche smr en fumant des cigares et enbanal si pittoresque pour reconstruire Ji ]a tonnent. des ~~a~sons apprises à LaÜsanne. place rUne sorte de boU'langerie correcte dont au service mihtatre. •Eugène les aocompaR"ne la porte -~ ferme avec une clef. La vieille a~ec son accordéon et. comme il a été à Ge~hapel!e qw s.i longtemps abrita la pompe à neve, leur raconte en fra nçais, en roulant des mcend;e, ~st <leve~ue 1e bureau des posies; r, des choses qui les .font rire. et ~ <Coté de la croix, on a mis la boîte verte aux armes ·féd~rales qu'Anselme, 1e ~acteur, Dans mon village i1 y a deux hôtels. On ou'Vre deux -fois par jour avant le départ du ·les ouvre en juin, ils ferment en septembre. mulet postal. Les murs Ide l'égllise ont perdu L'un est une vieille bâtisse au toit :presG:ue un. peu de leur blandleur et '<:les lézardes s'y plat, l'autre une sorte de Palace p1us ·modervo1en.t surtout sur celui de ia sacristie. Dans ne ~vec des fenêtres à balcons. •Le vieil hôtel sa. mche au-dessus de la porte principale, abnte des 'hôtes comme •lui, sans prétentions: Satnte-Agathe, patronne de la paroisse est des J~nctionnaires, des petits bourgeois qui un peu dédorée, mais dans l'i~térieur ~n a ont fait des arrangements au rabais de vieil· cl?tté des p~rois de bois contre les murs .hules institutrices qui parcourent le pays sous mtdes ~t mis par-dessus le nouveau chemin des a:ccoutrements bizarres. •Le pseudo-Pade crotx o'llfert par le ~uge en souvenir Ide lace a connUI de beaux jours, mais les temps feu so? épouse. rLe cimetière s'est à peine sont dll!s et l'on n'y vient p1us guère. Il a agrandt:. on ~eurt peu dans •Je petit village. un p~rher galonné: d'accortes soubrettes 1qui Une croix no1re, irakhement peinte marque ont ·1 accent vaudms, et ,un secrétaire pomla !ombe d' Ambroise qu'une pierre 'a tué en madé. Il héberge surtout des 'Bâlois et '<les <:are;'Tie pendant qu'il ~aisait du bois à la Zurichois c;ui .fument de gros havanes et Rovma. promènent avec dignité des épouses majestueuses et des enfants bien mis ; ils ne des-Car l'hiver a été rude. Deux avalanches sont descendues dUJ Pigne de Zéneviec. Des -cendent presque pas au village. -Le soir du masses énormes de neige se sont détachées ~e; aaût ils sont accourus autour du feu de d~ sommet de 1a pyramide et, épargnant le JOie ~IIumé par les montagnards. Ils ont VIllage qui est à sa: !base, ont raboté le sol c~ante des chants patriotiques, mais on a au levant et au couchant jusqu'au roc. Le 'bten vu que 1es pensionnaires des deux hôlong de cette large plaie faite au flanc de la t~ls cherchaient surtout à' ne pas frayer. Le dtmanohe, c;uantl il y a ·procession, ces damontagne gisent les squelettes lamentables des arolles et des mélèzes, et leurs racines mes et ces messieurs font la haie avec .Jeu·r s arrachées: leurs ,branches brisées, s'élèvent ombrelle~ ~t leurs koda-cks. Les villageois :rs le ciel comme '<les bras suppliants. Plus passent In~hfférents et graves au milieu de aut, sur .Pa'lpage, un chalet a été rasé et Ies cette foule amusée. 11s égrènent leurs litanies murs d_u parc se sont écroulés; mais Ja granle lon{!' de ol'étroit sentier pierreux qui , tourde crotx est restée debout. ne autour \:fe 'la •g rande croix, tandis qu'aude 1es gens du _village font . les fo ins: votcl des.sus de leurs têtes courbées. ~es bannières ru_tiiantes. flottent sur le ciel 1impide. Et la s années que Je les vois .a ux mêmes dates Samte 'VJel'ge. drapée de obleu, couronnée


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160 d'or semble du haut de son pavois; bénir tout' Je vaste' pays qui n'est plus qu'un mou· tonnement de sommets portés sur la masse mouvante des nuées. Pierre BBRTOL. -----------.·-~·~-----

LES PAUVRES ·-·~

Donner sa vie pour son pays, <:'est une grande vertu, ma·is il est d'aut~es vertus .q~'il ne faut pas négliger, mon fils! Ce matin, comme t·u marchaÎ's devant moi. en revenant de l'école tu passas près d'une pauvre fern· me qui i~nait dans ses bras un enfant pâle et délicat· elle te demanda l'aumône. Tu la regardas, 'tu ne lu~ donnas rien, bien CfUe tu. eusses des sous dans ta poche. Ecoute, mon enfant, ne t'habitue pas à !Passer in-dili~rem­ ment devant la misère qui tend la mam, et encore moins devant une mère qui demand~ un sou pour son enfant. Pense que peut-ê:re ce petit enfant avait faim, pense aux angotsses de la pauvre femme! T 'imagines-tu les sanglots désespér_és que_ pousserait ~a. mè~e~ si elle devait te due un -Jour: • Henn, Je nat pas de pain à te donner! ~ Quand je fais l'aumône i\ un pa'lllvre, il me remercie en souhaitant que les miens et moi nous ayons une bonne -santé. Tu ne peux savoir quelle douceur ce~ pa· roles me semblent avoir et quelle gratitude ie ressens pour le pauvre qui les prononce! Il me semple que ce vœu~ doit conserver tous ceux que i'a·ime, et je m'en reviens plus contente à la maison en me disant: «Ce pauvre m'a rendu beaucoup plus q ue je ne lui ai· donné! ~ Crois-moi, mon Henri, prélève de temps à autre un sou de ta peti~e bourse pour le laisser to·mber dans la mam d'•un vleillard sans soutien, d'up.e mère san_s pa:in d't\ln enfant sans mère. Les pauvres a tment l'aumône des enfants, parce qu'eUe ne les humilie ps, parce que {'enfance leur respemble elle qui a besoin de ious. As-tu remarqué qu'il y a toujours des pauvres aux alentours de l'école? {.'aumône d'une grande personne est un acte de charité, mais celle

d'un eufant est en même temps un acte de charité et une caresse, comprends-tu? C'es( comme si de sa main tombaient en même temps un sou et une fleur. Songe qu'il ne te manque Tien, et <iUe tout manque aux pauvres; pendant que tu aspires à être _heureux, ils ne demandent qu'à ne pas mounr. Il est si triste de penser qu'au .milieu de tant de maisons riches, dans la r.ue olt passent tant d'équipages et d'enfants vêtus de velours, il se trouve des femmes et des enfants qui n'ont pas de quoi manger! Ne pas avoir de quoi manger, mon Dieu! .. . Oh! .Henri,_ ne pas:'e jamais plus devant Wle mère qw' mendie, sans lui mettre un sou dans la main! TA MlERE. Ed. DE AlMICIS.

PEN8EE8 iLe bon Dieu, qui a !bien fait toutes choses, a donc bien fait de donner des rose& l la terre. - Mais les épines? _ Eh bien! les épines sont les gardiennes des roses. Sans les épines on se ruerait sur les roses. !EUes sont si belles, si semblables l l'a· mour! C'est pourquoi il faut les traiter avec une prudence et une délicates·se in!Einies.. Ne w.anquez donc jamais de regarder les épmes en contemplant les roses. l.es épines sont un langage d'une rare portée. Si vous ne .voulez point prêter }'oreille ~ ce qu'elles ldlisent, vous ne ~liu pas de comprendre les roses. , . Ne ovoyez-vous pas, du reste.,_gue c est tmprudent et ingrat? Les épines sont plus li· dèles que les roses, quand- même el~es promettent moins d'amour. Que de satnts, el effet, ont laissé les roses_ pour ne ~rder que les épines. IMont~z mom~ ttaut st moa• vous fait peur. !Lisez le • Journal ~ de quelle vie vous voudrez, vou~ verrez le rôl!.~et épines. · t Remercions Jésus-D:trist quand par ~ souÏlfranœ nous poUJVons nous unir aux ~ vines souilüances de son couronnement dipines Chanoine Sohorderet.

. . . Et bois de l'eau f Toutes les fillettes écoutaient, attentives ·l a directri<:e qui pa·ssait dans les classes la première 1ois.

pou;

•Les yeux fixes, la figure rimmOibile Jes bras bien sagémen.t croisés sur leurr petÙ bureau jaune, elles ne perdaient pas une parole, pas un geste de la maigre femmè, io'brement serrée dans un tailleur. noir, et qwi S'Cali· dai!, d'un geste Illet, ·l'allocution qu'elle achevait: 1

- · · · Non seuilement 1e veux que vous soyez polies toujours, 'bonnes toujours distinguées toUijours, mais je veux attssi ' vous voir les premières au catéchisme . .. . Vous devez être !Pieuses à l'église et chez vo~s- · · Qu'est-ce donc que cette petite fille, qu1 se lève sans faire sa prjère! . . . Honte à la petite chrétienne <fUi· ne dit pas bonjour au bon iOieu! .... A ce moment, .la porte s'entr'ouvrit discrètement dercière le burea•u, et une sousmaîtresse, passant la fête, murmura: - Un monsieur demande Madame la directrice au parlbir. - Bien ... J'y vais! .. . Conclusion: vous ferez_ toutes votre prière du soir ~ genoux, au p1ed de votre petit Jrit. •. C'est promis? . .• • Toutes les ~lèves~ - Oui, Madame! ... - !ft le matin? .. . - Oui, 1Madame! .. . La directrice sortit, rega~dant son petit papier pour voir si e11e n'avait rien owblié. Puis elle <descendit au parloir, en ouvrit lentement la porre, afin de préveni'I' de son arrivée. . ·Et tout de swite, elle eut mauvai'se impresSion. . Haut, mai2Te, sec, rasé de près, un monlieur en grand deuiE se tient devant eUe accompagnant une pâle petrite fille égéille:Oent ea noir. n y a des natures chaudes et vibrantes. Il Y a aussi des gens qu~ font froid: on ~Côté 'd'eux; ieurr regard polaire et •t1i:anler vous rverse comme une cm'Che d'eau

dans le dos; quand i~s entrent dans une société, la conversation s'arrête, les gens flésitent, la tempéraiure baisse de plusieurs degrés. Ce monsieurr en noi·r était comme cela. Correct, te1 un automate, .iJ attemlit quelques secondes avant d'exposer le motif de sa visite. Qu·a nd le ·silence se fut bien établi ... quand il eut bien regardé la directrice avec des yeux glacials, et laissé s'éteindre dans le lointain de la rue le bruit ferrailleux rl'un camion, alors seulement ·il 'commença d:'une voix blan<:he, rmais 'l'aide: - Madame ... ou MademoitseHe? ... - . Madame .. .

- J'aime miewc. - Vous prenez des élèves de Pâge de ma filrre? ... - .Mademoiselle a douze ans? ... - ·.. . et trois mois. Elle vient de perdre sa mère. Je suis obligé de la mettre en pension. Quels sont vœ prix? .. . - 150 francs par mois. - Que·) genre d'aèves? . .. - ·Rien que des jeunes fillles de la société. - tPoussez-voua aux langues? .. . - Beaucoup. - IC:ours de danse? •..

-Oui. - iO'a iUeurs, j'ai étudié votre programme, et je suis prêt à vous donner la préférence ... Mais .. • Ici les yeux bleu pâle se fixèrent ~mpérati· vement :s ur le visage de la directrice. - 'Ma•is ... mais ... j'y mets une condition ... '.fe vous défends de la façon c la p1uts absolue ~, et sous quelque prétexte que ce soit, de prononcer le nom de • Dieu: ~ de· vant cette enfant ef de lui parler celigion ... La maîtresse ne •b ougea pas.•• . « ••• Sous que1que prétexte que ce soit! ... ~ Oéj~ 1 \~écho de •tous ces • mais . s'est ~va­ noui, fondu dans le sillage rapide de sa pensée. ~}à la d1rectrice ne l'écoute plus. Derriière son visage de femme, et en 'beaucoup moins de temps qu'i'l n'en faut pour


162 l'écrire ·Jes différentes faces du cas (fe conscience 'se précipiient devant son esprit. Son premier mouvement .wait êté d'ouvrir toute grattde la porte du parloir, et de dire à ce monsàeur: c Faites-moi donc rle plaisir de me débarrasser [e plancher! ... » Pui·s elle vit ~a fiHetie pâle et maladive, repoussée d'id. . . retombant là la merci de cet homme .qui irai>t chet"oher - et qui trouverait - !la pension à tout faire, la boîte l soupe où l'on étoul'ferait, pour quelques pièces d'or, les plantes précieuses de ce printemps ... où l'on tuerait, par rarélfaction d'air libre la douce chrétienne désirée de Dieu et som~illant dans ce petit être .... Et, inuti~o le de le raisonner, cet homme ... E11e sentait la barre de fer, l'orgueil [ou, l'esprit buté, n 'acceptant aucune discussion, œ qui est toujours le meiiieur m&yen d'avoir raison. Alors ruser? ... lA renard, renard et demi! . . . Ohausser ses .souliers, accepter l'enfant ... l'arracher d'abord à cette emprise de •ha·ine et se foil'mer la oonsdenœ ensuite? Apr~ tout, on pourra aussi bien la mettre plus tardi sur le pavé, ·Ja pauvre petite! .. . Si on commençait déjà par la prendre? ... . .vous entendez, Madame? .. . - Oui, Monsieur, j'entends... . . . . Jamais un seul mot de Dieu! ... C'est compris? ... - C'est compris. - Ni de ~Teligion. . . Compris aus~? ... - Compr.i s aussi. _ A cette condition, je vous la laisse dès maintenant. J'ai ma voiture à ia porte, je vous apporterai ldans quelques heures ses petites a-flfaires. - Bien, Monsieur. - Désirez-vous que rje règle le premier mois tout 'd e suite? ... - Comme vous voudrez. D'une main gelée, il Ftligne ses pièces d'or et 1a femme songe: - Comme je les lui jetterais à b figur~ avec vo1upté, si elles constituaient réellement le prix du marohé!. . . Qu'ri1 est piteux et tri·sie, cet homme disant sérieusement de parei1les absurdités!. . . Un père qui, au soir

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du plus navrant des deuils, interdit de parler de [)ieu, alors que tout dhante son nom, .Je cie~ et 1a terre, l'étoile étincelante au fond des immensités, et la plus humble plante que œtte emant 'CUeillera demain dans ·un coin du ~ardin. lEt le contraste des rdeux adversaires devient presque une obsession .... rPendant qu'il sort avec des gestes raidés de correction l'lutomatique, elle regarde son dos, ses maigres flO.tes noires, ses omoplates .saillantes, son cervelet déplumé .... . . . C'est -œ monsiellŒ'-·l à qui veut escamoter le Créateur!. . . qui prétend mettre un écran entre Dieu et cette âme d'en·fant! .. . n lui prend alors, comme ~ une écolière, des envies d'éclater de rire. Les phrases graves de ce monsieur grave sonnent comme des paroles de haute comédie lians sa mémoire : « Sou·s aucun prétexte! . .. Vous en· tendez, Madame!. . . » - !Mais oui. . . je t'entends . ... Compte fl. dessus, va! ... Et bois de ·Peau . ... beaucoup d'eau!!... · Le même soir, après le cours. toutes les enfants ensemble vont dire ia prière. La classe entière est debout, devant ·ses bureaux. Mors, la directrice discrètement s'approche de 1a petite nouvelle habiJrl.ée de noir, eL tout bas, à ·son oreiotle: - Sir 'Vous voulez vous retirrer, ma chè~ enTant~ .. • - Oh! ,Madame! ... - ... Mais ... pour obéir l M. votre père? .. . Et l'enfant, sans bouger de plaœ, mettait ses deux mains sur ses yeux; et entre &el petits doigts trop blancs, les larmes c:oa1aient comme une prière quand même, et comme rune silencieuse protestation .... Pierre l' lilrmit•.

s_oirs v~ilés, et quelquefois, cette petite pluie fme qui f~it pre.ssentir le retour de la neige. <Cette VIgne-VIerge <fUi entour~ d'un manteau rouge et somptueux, la petite église. On vit,_ dans des temps éphémères, Cette feuille en robe de soie brune avec Des prmœs aimer des bergères! laquelle le vent joue. A la ·Sortie du . . Cette herbe rose et maigre que les vaches , . paisible . hameau d e Verras, sur la rou;,e qw conduit au vieux château de VIendront brouter, alors que le petit berger Musot et au solitaire villaae de u.:· vêtu. d'une houppelande roussie fera claque; . bo . .. •vuege, on VOl 1' au. rd du chemm, une maison de pierson fouet derrière eUes. re masswe, .aux ..1.a;m. • Ces coups de feu des chasseurs dans les . murs bosselés• uct..,-ree par rde_s réparatiOns grossières, et dont le lourd t:illis, l'abois des chiens, la fuite éperd-ue du fo1t d 'a·rdo.ises es~ soutenu par de grosses hevre qu.i débouche SUii le chemin et qu-i dépoutres portant, mcmstés, le millésime de tale ensuite le long des sillous où les gens ar· 15~ et les amnes de .P latéa: un lys accomparachent les pommes de terre. gne en chef de deux étoiles.. Ces conciliabules d"hirondelles, allées et L~ .partie nord de œtte ancienne demeure venues, gazouillis: v<aisemblahlement derniers patnoenne est une ruine croulante oil l'on ordres donnés à la troupe. distingue encore une tour carrée et décapitée, Chiffon, le chat, q.ue l'on vit rôder toute la avec un escalier en colimaçon envahi par les belle saison, maigre et efflanqué, et q:U, main?erbes folles, et des s·alles basses servant autenant, en prévision du froid porte fourrure jourd'hui de fenil, où l'on pénètre par des épaisse tout comme une élég;nte. portes cintrées, encadrées de tuf et surmonCes gros pommiers moussus à fruits rout~s de motifs religieux sculptés dans la ges que dévaliseAt de petites Eves hautes pierre. comme ça! Ces curieux veSitiges faisaient partie Ide Ces noisettes sur les baies, dans leurs coll'ancien manoir de noble Guillaume de p]a. lerettes vertes, dîner de Jean l'érureuil. Ces raisins oqui se dorent d'un côté et ce téa, vidomne de Veiras, seigneur de Venthône, d' Anchet, de Miège et autres lieux. vol d'étourneaux au-dessus de la vigne. Guillaume de \Platéa. était veUJf; il n'ava.i t Ce~te noix qui est tombée devant mes pieds et qw a taché. mes doigts comme une ciga- q~u'une fille, du nom d 'Antoinette, si belle et SI ~ouœ qu'on l'avait surnommée le c Lys de rette anglaise. Ve~rns •. Elle ravait ovingt ans, des yeux bleus Cette pêche mare entamée par les guêpes comme le ciel de la « Noble-Contrée • par un maraudeuses. la dernière rose-thé sur 'l e rosier au bout ~u matin de printemps, et des 'cheveux de l'allée et le premier colchiqûe,. d'un mauve b.onds comme ies blés d 'or des champs de Miège et Ide Bernona; run caractère enjoué de demi-deuil, que j'ai oueilli à l'orée du bois· ~lors. qu'un geai passait si près que ·j'ai ~ un~ âme ~ndide, une allure élégallife, mai~ pomt lhautame, et Je plus accueillant sourire. lkla1r bleu de son aile. En ce temps-là, visvaH 'à Veiras un riche Oui, ça sent l'automne. Jy. mé_tayer dont la maison voisinait avec le ma(Tribune de Lausanne.) noir de IPlatéa.

Le Lys de Veiras

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--~._

CA SENT L'AUTOMNE 1 Ces brouillards l~rs qui tendent UJII écharpe de sorie grise au-dessus de la plailll. Ces matins brumeux, ces midie douz, •

te teflllPs est un trésor qui nous est donpour acheter le ciel, et que savons-nous l'abus 'que nous faisons du qour que ~~ de Dieu nous ~aisse n'obligera pas sa

à Œ'abréger?

Joseph-Antoine Pastorret était, après ·l e vi-

do~e, le per-sonnage Je plus r:iche et le plus

~onsidéré dans la régJon. Son fils François, agé ~e ~ ru:-s,_ aussi bien doué du cœur <ille de 1 espnt, était rie plus beau .jouvenceau de tout le Pars. Quand~ de grand maltin au temps des moissons, Fmnçois qujftait mé-

h


.. La mat'n de ma :fille ne m'apau V'!Sl 1eur : « · . . . tairie avec ses domestiques •. il ren~ontrait paclient pas; aussi, •n e saurats-Je en. dispo. chemin la blle ldu vtdomne, ser. Adressez-vous directement à elle, Je sous- 11 souvent, sUr Son ' . se rendantt i la chapelle de Veiras o~ a ce e cris d'avanœ à sa dêcision. " . de Musot pour y entendre les, Matmes. Et Cette franche réponse eut le don ~e ,Irots· les deux voisins éohangeaient alors, en ~as~ ser l'orgueil du hautain baron, qUl s a~en­ sant quelques paroles aimables. C'est a~st dait à un accueil plus empressé. Néanmom~, ··nn'ocemment au sein de la verdure et des il pria le vidomne ~e le prése~te~ à la .damOI· qu 1 • • t 'é ·leurs cœurs purs et enthoustas es s selle de IPlatéa. Ce qui lut iai.Jt mco~tinent. 'tleurs, . d r ur panouissaient doucement ~u so~etl e . amo ~ « J'ai demanpé votre main au stre votre Très épris de la jeune fille, _rranç,Ol~ n?ur , c dit alors le seigneur de Chevron à la. rissait ·le sentiment intime qu'tl en etatt atm~. per ' pparte. ' f'lle· il m'a ~épondu qu•"l 1 na Jeune 1 , • d L'homme est ainsi tait qu'H prend u~ dé~tr mit qu'à vous d'en disposer; '}e vtens . one _.cA•:~é ce qui lui vaut, pario1s, dapour une ~QU.l' , . d t bouche l'arrêt qui dOltt dé• « Je VOU8 recevoir e vo re mères déceptions. . . . cid.elr de mon sort et du votre. • Mais le fils Pastoret ne se tr~mp~tt pomt. sais infin·imeni: g.r é de l'honn:ur Gue. vou~ la damoiselle de ,Platéa éprouvalt ble~, poU: . me faJI·e r&..nndlt Aniomette, 1 b ten ' ""!:"' 1 . ce sentiment si doux, si clair, qUl, pareil vouez 1ut, mais mon cœur a des liens qu'il ne peUJt pus 1 mie· l'a, un ·a utre soleil rayonne sur e mo . ois donc décliner votre offre, a ' l' our rompr. e Je d mour cha!i!'te né dans 'UJl cœur pur~ a~. en .vous priant Ide n'y .vok d'autre cause que ontané mystérieux, sans calcul ru a_rtihce, Sp • sa beauté ongme · · 11e,_ son Lians toute . .mcom- le jeu du destin· • Nico1as de Ohewon pâlit, serra les dent~ douce"" sa puissance mvme~ble. parabie - • . · t de uis avec un accent sourd~ où l'on sell'lail pom un t G uilla·ume de Platéa · n'était p ' la l' « .Je vous sou· 1 ,. é de cas e gronder co ere, il mu-mura: • ces ·hobereaux pour qUI e pre]ug . haite d'être plus heureuse avec l'élu de vo~ ute idée de fraternité chrétienne. Il exclut to d l'' cl' ation cœur que vous ne l'eussiez eté avec mm. • s'étai't bien un peu aperÇU! e m_ ~ . Quand le buonnelt se fut éloigné en_ coup de sa fille pour le tils P~sto~et; maas •tl fel~ de vent, Antoinette courut racol'W!~ a ~ 't ne rien savoir et •kussru.t aller les cho , re ce ~ui s'était passé, ajout!ant quelle élail au gré de la destinée, dont Dieu est le pe d''tr d'...'-rrassée d'un prétendant heureuse e e """' Maî:tre suprême. . d Le· V·ieux chapelain de Veiras, con~tdent es importun. e 1a gente châtelaine, s'était chargé, « Les sires de Chevron sont les plU;~ pensées Id 'd mne b'ecta le VI• . m oment venu d'en f· a ire part au ,VI o . . puissants seigneurs du pays, .0 . 1 Sier· 1e · ' ouh 't l'm· domne. ils sont vidomnes de Ston, de. Tout amai.t marché à s at' sans . . . d' ....~:.:nant seigneur du vol·stde'Chalais, de Vercorin, et l'o~ di>t que tervention un UVUJ. fl d · A tu bten nage Nicolas de Chevron, donzel,_ 1 s u re, le\Jir fortune est unmense. s'd mn' de Sierre Il arvait pour liD le pres- à tout cela, ma chère enfant? • . VI 0 e ' . . d la •ortune et du nom; mats sou or -• Les sires de Chevron sont r~es ttge e • l' · t . · répliqua Antomeüe. '1 son .insolence et sa dll!l'eté ava1~n . dt guet • · · t bts-- puissants Je 1e sais, rendu odieux. On citai~ de Lut mames mais Us 'sont enivrés d'orgueil ~t vtLi~ toires où :>e révélaient la bassesse de ses . à leur nom et à leurs nchesses. cœur, . cœur sentiments, la méchanceté de son caractère préfère une vie simple et heureuse; mon n'en demande pas da'Vantage. • . - .• Tu Il et la perfidie de son cœur. éa . ma fidle. mais cette ' ne st~ple 'Vint un jour à · v eiras et, san~ pr ~~ 11 rru.son, ? Ici bule, demanlda au rvid~mne ~ ~m de . - ·heureuse où ·la trouveras-.tu · • -;- • .' fille. Celui-ci, qu~ sa'Vait que 1amats son e~ père répondit en souriant ~a Jeune hile, ' ée"" ;t les hommages du donze ' sans' avoir besoin de m'éloigner de v()lll..o' • dï fant nagr .... dont la réputa~ion était détestable, répon t

;::,1

- «Dieu te guide, mon enfant! pour moi, je ne désire que ton bonhellŒ'. » La con!Versa1ion en resta Jà; mais le vidomne eut cette fois la certitude que sa fille nourrissait pour le fils ·Pastoret une secrète affection, et, bien que décidé à ne pas contrarier ses inclinaiions, il se sentait atteint dans l'orgueil de son rang, une mésalliance étant tou•jOllŒ'S un accroc dans la noblesse du blason. Guillaume de Platéa, sincèrement pieux, ne ferait certes rien qui tfftt coniraire aux lois de Dieu et Ide l'Eglise; maÏIS il avait besoin de conseils, et il alla les demande1· à son ami le chapelain de :Veï.ras, un saint bomme dont les cheveux blancs auréolaient un front vénérable. Le chapelain reçut donc la visHe du sire de ·Platéa, qui lui exposa aussitôt l'objet de sa ~Visite. « Je m'en doutais, dit le prêtre, et je vous rends hommage, sire, de posséder une enfant doll'l l 'âme est si belle. Le sentiment intime q·u!elle nourrit est digtne de tout respect; l'amour innocent qui s'est éclos dans son cœur est un don divin, et nul ·Calcul au monlje, aucune considéra:tion matérielle ne sauraient en arrêter l'essor ni en ternir l'éclat. Le jeune honune ' qui la genie Antoinette s'est attachée eS't, lui aussi, une âme noble et généreuse, un cœur sensible et bon; il est, en tous 'points, digne de l'affection qu'il a suscitée. Le mariage est une .institu4ion divine, il ne doit y entrer que des aspirations d'ordre moral. SiTe de .Piatéa, vous pouvez en toute confiance sousor.ire au vœu de votre enfant, qui est la volonté de Dieu. " Le vidomne 't'emercia le chapelain, et rentra chez Jui, réconforlé. SUŒ' ces entrefaites, le sire de Chevron, mis au courant de ce qui se passait à Veioras, chercha par tous les moyens à empêcher ce qu'il appelait un • déni de noblesse •. Le aire de Plaiéa, circonvenu, se laisserait-il Ebranler? Pâques approchait, qui allaH ramener l'é· lection bisann.uelle du Grand-Châtelain du Dizain.

Cette élection avait lieu 1e dimanche lri la Passion devant la chapelle de Veiras, ciel ou vert, en un ·lieu dit « le rPiâqueret ». C jour-là, toute la population du Oizain se rét nissailt ·à Veiras, où l'on festoyait plusieuJ jours de suite. flllut savoir ·que •f rançois Pastoret étai connu et aimé dans tout le pays; on van1ai sa simplicité, sa .franchise, sa belle humeu et sa bonté enven; les pauvres. C'était, e1 outre, •Un jeune homme instruit ~ui avait ét~ pendant plusieurs années, en .pension chez 1 Prieur de Géronde; ce modeste savant avai su donner à .s on élève une excellente éduca tion. Aussi bien, le nom de François Pas toret fu1 mi•s en ~want pour la charge dE Grand'-(}hâtelain, malgré son jeune âge, tan· était grantle sa renornm6!. A la grande colère des sires de Chevron. Pastoret Iut élu <n'and-Châtelain du Dizain. et acclamé par la foule; ainsi se trouvaieni déijouées les intrigues de ·ses puissants ennemis. Selon l'usage, ~e nouveau Grand-Châtelain ofirit un festin a·ux autori1és du Dizain. Le sire de Platéa y assistai.t ~vec sa fille, aux côtés du ~e Pas1oret et de son fils. Ce der· nier profita de la ·Circonstance pour annoncer oificiellement aux .invités ses fiançailles avec la damoiselle de Platéa, «le lys de Veiras ». La nouvelle fut accueillie avec autant .de joie que d'étonnement et chacun voulut complimenter les heureux fiancés, rayonnants ide bonheUJJ'. Trois mois après ces événements, le hameau de Veiras était en fête; devant le sanctuaire du lieu, le ~Vénérable chapelain recevait· le brillant cortège nuptial de François Pasto ret et d'Antoinette de Platéa. La population .tou1 entière suivait, portant des gerbes de fleurs où le lys dominait et des oriflammes au,x armes de Platéa. Massée devant le por·che, elle attendit da fin de la cérémonie pour acclamer les jeunes ~ux et les accom• pagner jus~u'â la porte du manoir, dont les ruines évoquent encore à œtte heure de si touchants souvenirs. De tous les témoins de ce lointain et cu·

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161

166 rieux passé, il reste enrore ~e ·Pâqueret, la chapelle, et les derniers vestiges du vieux manoir où v.1t [e jour celle qui, par sa nais· $lance autani ·que par ses vertus et ,son char· me. avait mérité d'être appelée •le lys de Veiras ». SOLANDJ.:EIU. (Atman.ach catholique.)

c-ouple ali-olé courait le long dw chemin dé-! couvert dans le sens même de l'avion. C'était la plus étrange ohasse qu'aucun chasseur ait jamais imag~inée. Un Américain fit le signe d'épauler un tusil. Et i'hallali s-onnait tou-

jours. «C'était si plaisant que nous voulftmes en faire profiter notre pilote. De bonne grâce, par l'intermédiaire du mécanicien, le pilote Gasiou se coiffa de l'écQuteur que nous nous paSISioos t()U![' à tour et se mit à chanter les airs qu'il entendait. • [.e concert prit fin pour faire place à la (Du ,,Courrier de Genève") conversation. Il s'agissait de demander au Un de nos ami's qui vient de faire le trajet poste de Lausanne quelques renseignements de Genève à Paris en avion, a bien voùlu météorologiques. Rien n'est amusant comme nous décrire son voyage pendant lequel il a une conversation par T.S.F. Une exquise poeu le plaisir d'écouter un concert par télélitesse l'anime. les demandes et les réponses phonie sans fil. sont accompagnées de salutations et de re· • Nous étions 14 à bord de l'avion, nous merciements. Et comme chaque émis-sion est regardions, émerveil.liés, le paysage alpin et faite deux fois, on dirait d'une politesse chi· jurassien aux lacs allongés dans les sombres vallées. Du haut de nos trois mille mètres, n-oise. c Je .riais d'entendre le mécanicien Cramnous embrassions la france, la Sui,sse et 1'1· pell crier: • Allo, all-o, !Lausanne! Nous vous talie, et le •Mont~B1anc lui-même n'était qu'un • saluons. . . . Nous vous complimentons et pic à hauteur de notre nez. A cette vue, mes • nous vous remercions pour votre beau con· voisins, dix Américains débordant de bonne • ceri .... Nous vous avons entendu parfaitesanté et de bo~ne humeur, marquèrent ieur • ment .... ,. admiration par de bruyantes exclamations: • Cependant 1 .ausanne. nous ayant répoll· c Cependant, leur exaltation devait grandu sUT le trreme ton qu'là Oiljon, nOUS alliOD& dir encore, car au plaisir des yeux s'ajouta rencontrer la pluie, un plafond bas et tme bientôt le plaisir de 1'otüe. •Par-dessus les visibi·lité faible, crut devoir, pour cornpenter hauts plateaux du Jura, la T. S. F. du poste ces mauvais renseignements, reprendre son de :Lausanne nous envoya un concert. Et conéert. C'est ainsi que :retentit à nos oreilles quel concert! .Le mieux approprié au site: un le grand air de • Carmen •· J'avoue que j'ai conœrt de cors àe chasse. fort goO.té: • L'Amour est enfant de Bobe· • Sur les forêts du NoiT-Mont, les cors me •· à travers les gros nuages bourgui· sonna~ent: Taïaut, taïaut!. . . Ils sonnaient gnons. Hélas! la distance grandissait En encore ta·ndis que notre avion mirait ses lon· même temps que les ondes s'atténuaient, la gues ailes dans le lac de Saint-Point. Nous belle voix faiblissait. Elle soupira enc~ eûmes toutes les :sonneries de la haute véne· deux fois: ciL'Amour, PAmour .. · •, pWa rie. Et voici soudain qu'au-dessus du mont de Joux éclata l'hallali. A ce moment, nous se tut. • Alors ce fut le ~our du poste du Bout· survolions ~ faible altitu'de la clair.ière de la get de reprendre la conversation. D'une voix Vieille-'Loye. Sur un 'lllOnt très rond un trou· tonitruante, il nous annonça l'orage pour nopeau de chamois pai5Saient au soleil. Les tre atterrissage. Mais cette fois, aucune mu· ronflements de nos moteurs les mirent en sique J}e vint nous rasséréner. Pourtant, .n fuite. 'Nous 'les vîmes détaler par toutes ies eût été bien agréable d'entendre quelque _, ravines. Pedlant le sens :de la collectivité, un

Un concert en avion

de ·Lulli par-dessus les paysages raciniens de l'Ile-de-france .... » Le. concert en avion est .une heureuse lnnovation. D'abord. il a l'avantage de fa1re • . ou bl Jer aux voyageurs le bruit des moteurs. Non pas que ce bruit soit ~ntolérable· on , . s'y accoutume au • contraire très ·vite, ma1s on ne 1e perçOit plus du tout lorsqu'on a pl~cé l'écouteur à ses oreilles. Alors, on se !~Js~~ alle~ au double plaisir de la vie et de 1.mue, qUI. sera plus intense encore si la musutue éclall'e Je pay;sage.• •

.. - .

La Pomme Il n'y a pas que les membres du dîner de « Pomme • qui di·sent du .bien du fruit illustré par Eve. Les médecins professent que la ponune a des vertus médicinales remarq~.tbles. Le cidre guérit la gravelle et la pierre, on le soutient et l'on a écrit des· vo· tum~s pour le prouver. Donc, la pomme est la btenvenue en ville où ces affections abondent. Un m&leoin américain a même découvert que la pomme renferme plus de phosphore ~ue tout autre iruit ou légume et qu'à ce titre elle offre un aliment des plus utiles à la . nutrition du système nerveux. Eve le saV~Lt~lle? Nous n'en savons rien et nous continuons à l'ignorer. D'ailleurs, il y a phosp~ore et phosphore: .jJI. en est qui est assi· ~Jlable. et Qtautre G:Ui ne l'est pas. En Aménque, il en est peut-être autrement. Toujours est-il qu'on nous dit encore que apr~s ' l'orange et le citron, cra pomme sans' avoir les inconvénients d~une acidité trop prononcée, est le meilleur préservatif des ma~ gorge; elle exercerait une action microbwide sur les microbes de la ca'Vité buccale. Enfin, elle net9raliserait ,)•excès d'acide de l'estomac et faciliterait tes. fonctions du ; enfin, elle serait diurétique et adiverait sécrétion unnaue. · · La pomme aurait donc des qualités. N'en acceptons, tout au que la moitié, pour rester dans la vé~a

?e

rité.. Et, '!lans ces condit'o ' I ns, on pourra sou· temr - ce que personne ne conteste - que la pom~e .est un excellent fruit. .En reahté, , . elle est ufra"ah' 1 tssante et d'LU_ r étJque, c est . mconiestable, et c'est déjà uel· que chose. Prenez une belle pomme, uneq ret· . nette autant que . p ossible· pel 1 . • ez- a et coupez;· la. en hutt tranches· , , . • versez, dessus, un d enu· htre d eau bouillante . f user deux . • Laissez 10 ._ heures au marns, • ·sucrez et buvez. Le ..,reuvage est agreable' rafraîchissant· Ma'lS, SI. vous voulez flatter encore plus ·le pala1s . aJOU· . tez une tranche ou deu~ d'orange ou ' . un quart de citron,• et vous aurez une tisane d"l' . · e tc1euse. • Ce méaange, qui renferme des acides vég~~ux, des substances amères et de l'acide c.ttr~que, est vraiment mi·crobicide et diurétique. Il pourra donc rendre des servtces. · ' C est presçue un remède de honne femme Mais .tes remèdes de bonne .femme ont quel~ quefols du bon. !Donc, ô .vous qui redoutez les. douleurs néphrétiçues et les accidents qu1 en sont la conséquence, buvez, buvez aborud~ent de •la tisane de pomme. Les pomm1ers ne manquent pas en Valais.

L'électricité et les récoltas Dans quelle mesure peut-on utiliser l'éIectdcité: pour augmenter le rendement des. récoltes? C'est une question que permettent de poser de récentes et rurieuses expériences. On sai,t l'a~~n sur la croissance des plant~ de 1électncité atmosphérique. Cette action a été particulièrement observée dans les pays froids. . On a constaté dans les régions septen~ tnonales, voire même glaciales, un étonnant dévelo~pement de 1a végétation, qui s'expli· que umquement .par la tension électrique de l'atmosphère. •Pourquoi ne pas capter cette électricité au profit de ·la te.rre? C'~st ce qu'a fait un agriculteur de Serne~·Otse M. Obristo!leau A l'aide de piquets métalliques munis de ~in­ tes orientées rigouq-eusement en direction;


Supplément du ~oS de ,f &cole" (!_s~~)_

168 Sud-Ouest. qui est celle des courant_s magnétiques terrestres, et reliés 'à ~ fll de galvanisé couché au fond dun sdlon de metnE! orientation, il a créé dans le sol un champ magnétique. . . Il a ainsi pratiqué une véritable anftsepste du sol détruisant les microbes et les parasites, développant, au contraire, l'action des 1erments fertilisables azotés naturels: Partout son procédé ._lwr a permts d'augmenter largement ses récoltes. . Un pas de pLus a été fait par :M. S~mtBreton, directeur des recherches'et m~e?hons, qui, à Bellème, a employé de 1électrictté artificielle. 11 a pris pour champ d'eXJPériences deux terrains de 12 mètres sur 9 mètres, l'un ~ns préparation, l'autre préparé. Sur. œ_ dernier, il tend un filet métallique constitue par un réseau de fils d'acier de 2/ 1? ~e min:mètres de diamètre tendu à 35 cenbmetres d ~carte­ ment. Ce réseau est relié à un appareil ~ro­ ducteur d'électrité à haute tension constitué .par un transformateur d'une puissance ~e 3 kilowatts branché sur le secteur alternatif de 110 volts. Il envoie sur les fils des effluves pendant 4 heures. [A pa•rcelle électrisée donne les résultats suivants par rapport à ceUe qui ne l'est pas : laitue 10 kil. 715 contre 7 kil. 300; choux ~e Milan 92 lkil. contre 76 kiL; carottes 10 ktl. contre 7 kil; pommes de terre fil. contre 22 kil.; C'éleri 24 kil. contre 16 kt1.; tabac 68 kil. contre 47 kil. • . ,. M. Breton reconnait d 'ailleurs que 1 tntluenœ fertilisante ne se manifeste que ~~ns certaines conditions; que le courant . uhhsé sous certaines .formes peut être nuistble et :qu'il faut intervenir avec une extrême prudence. . . Ses elq)ériences n'en sont pas mOins mté.ressantes; elles lui font honneur et permettent bien des espoirs.

t:r

3?

11NIFORMATIOINS UE J•ADIS Il fallut dix jours, autrefois, pour. •que la victoire d' Austei11itz fe.t connue ~ Pans, et la

...

nouvelle de la prise d'Alger, qui avait eu lieu le 5 juillet 1830. ne parvint aux Pari.siens que dans la soirée du 13. On trouvait cela merveilleux . . . . Et l'on s'extasiait, en 1858, parce qu'il suffisait de 25 jours pour que l'on sftt à Londres ce qu.i s'était produit aux Indes! Il fallait 24 ·jours à un bateau rapi<de pour venir de Calcutta à Suez. Là, ·Jes informa.fions importantes étaient télégraphiées à Alexandrie d'où eUes étaient transmises à Malte par 'un fil sou:s-marin. Au moyen d'm deuxième fil, elles s'ache· minaient vers ~a Sardaigne, d'où elles s'élançaient vers Alger par un troisième fil. Amenées à Marseille par un qvatrième, elles traversaient la France par les moyens ordinaires et parvenaient à Calais, d'où elles prenaieu~ par un cinquième et dernier fil sous-marin, le chemin de Douvres. Le 25e jour elles étaient à Londres. 1

·LA VIE DE LA POM!ME DE TBRRE Faut-il désespérer enfin? ·Est-il vrai GUe la pomme de -terre dégénère, et cette élève du bon 'PaTmentier est-elle destinée ià. retourner aux habitudes de la nature, et, en place de tubercules généreux, à ne plus ioumir que de tristes et maigres racines? 11 ne manque pas de savants qui voud·raient nous persuader de ce danger. Par bonheur. dlaUJf.res ont entrepris de nous .rassurer. Ils ont observé attentivemeat les mœurs de cette plante &i comestible et noté 'Chez elle des mœurs singulières. ·P ar exemple, il est manifeste que la pontme de terre n'aime pas le 'Midi. La fait-oa descendre tle quelques degrés vers •le Sud. l'oa ne tarde point à reconnaître qu'elle co~ ~ maladie. Lui fait-on passer la mer JU8'IIl 1!11 Afrique, alors le dégât est bien pire: en deuJ ans trois ans au plus, il ne faut plus COIIIP' ter 'sur elle. :Mais vient-on à •la ranwener le Septentrion, incontinent elle retrouft • vertu et étonne ceux .qui la. cultivent par sorte de réswrrection.

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Pour la Toussaint

monde, des affaires et des plaisirs on ou1blie v_ïte ceUJX ;<lui ont di~ru, qu:an( Chères â-mes que Dieu a unies à nous par letla." .presence n est .pllus Ià 'POU1' .rani· des ~iens de famille et qui avez été dêjl re- mer leu~ soov_eni~. Si l'?n exœpte .quel· çues r.lans ·la demeure des saints, ne nous ques meres deso1ees .qut, à l'exem,ple d1 oubliez pas! Du haut du Ciel, où vous êtes Racllel. ne peuvent t"etrouver leur joie s.i 'heureuses, vous nous voyez au mi'lieu des 1 pa.rce que ceux IQill'elles ont aimés m luttes de cette vie; vous êtes témoins de nos sont plrus, oo perdl vite la pensée de périls et de nos épreuves. Priez .pour nous, amis et .des proches. On lhahite la maj. vous toutes que nous aimons 'à nous figurer son qu'ils ont bâtie: ron s'assied à leu1 nombreuses auprès de Dieu. Gardez notre p-lace; on jouit des champs ·qu'ils on place au mi'lieu de vous ~ 'Car un jour avec cultivés; on oporte leur n()m: -au !Pied d1 leur coudh·e funèlbre on a promis, er vous nou.s voulons contempler Jésus et Marie; nous voulons vous contempler aussi, pleurant, de se .soruveni11 et de prier vous que nous n'avons point connues et qui Mais, bientôt, le temps a ifait un pas ô l~èreté du cœur !humain! et I'oubl êtes les âmes de nos ancêtres. En songeant aujourd'hui à nos .proches est venu... !Heureusement, l'Eglis1 qU!Î souffrent au .Purgatoire, me contenterai- n'oublie .p as; elle est mère. 'En ce moi! je de dire: • Voici la chambre de ma grand' en ,particulier elle :adresse à tous sel mère, voi'Ci Je domaine de mon aïeul! s Non, enfants d'id-bas ses ;pltl'S t()udtant~ mon Dieu, faljoutera~: c Voici l'église où ils supplications en Iaveu'l' des âmes qu ont prié et QÙ à mon tour ~e veux prier au~r ne sont plus. 'Elle êvoque pour ainsi di· si. s Mais ont-ils tous bien pnié, mes grands· re ses chers défunts, · et leur met dan~ parents? N'ont-ils pas encore à satisfaire à la bouche de douœs 'Plaintes. « Ay~ cette tiustiee de 'Dieu, quit veut qu'en ce monde ,pitié de mo~ ayez rpitié ·de moi, vom ou en l'autre nous acquHtions nos dettes? au moins ·qui m'avez raimê. » 0 miséricorx:le de mon Oieu, ,je vous appelle L'Eglise en rn~me temlps norus rap sur ·ceux qui furent mes ancêtres! Laissez peHe une grande Vlérité : l'instabilité d1 tomber sur eux un regard de pitié, Si l'un notre vie. >Elle nous prend en quelqu1 d'eux souffre encore dans le Heu. d'expiation, sorte !PM la main et m:lus eonduit dam allégez sa peine, Seigneur, ou plutôt mettez-y le vaste d1amp où reposent tant d'e& un ierrne. Ouvrez-lui ie Ciel; accueillez-y pérames évanouies. 'Elle noos fait age· cette âme pour q·ui montent vers vous mes nouiUer au pied d'une tombe, et n101.u vœux et mes prières. t:f:t montre du doigt •ces mots: « Au.joor· d':hui•, c'est moi; demain, œ sera toi

Mois des morts L'Eglise, en consacrant le mois de Novemîbre au souvenk de nos ·chers défunts, s'est ~proposé un dooble but: nou:s rap,peler la pensée d'es mem·bres 'de no~ tre 'famille et des amis .que nous avons ·perdus et nous avertirr eru même temps de notre mort proc'baJme. Au mi'lieu des préoœU~Pations du

(Hodie mihi, Cl'as tibi). C'est la leçon des morts. -

Dem:ain ' demain! ce sera notre tour. Notre tra· œ aussi sera effa.cée, et nooo descen· drons d'ans la te11re de l'oulbli. Car la vie est une infidèle IQUi échia:ppe au moment où l'on IC'ODltpte le .plus stlJli elle ; et elle emporte en d~ar:aisSiélllt tout (:e .qui s'appelle sur la terre gloire, hon· neur distinctions· ridhesses. Elle laiSSEl l'.homme seul . . . :devant >Dieu . . . seu a'Vec ses œu'VIr-es? . . . 'Souvenons-nous ,

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