Supplément spécial 1923

Page 1

Supplément spécial de ,l' &cole,, (19~3)

10~

éurait, s'embarrassait dans les ç.uestions in· sid:euses du juge. Peu à peu, écrasé par la fatalité des choses, étourdi par la verbosité du magistrat, il renonçait à se défendre, s'en· fe11rnait dans une dénégation têtue et passive. Une recrudescence de crimes impunis, par surcroît, émouvait le pays; le jury crut de· voir endiguer cette marée s·an·glante rpar une répression i1J13>ifoyalb'e. Le chemineau TllOmas fut condamné à mort.

*

Dans sa cellu le. le condamné avait farouchement refusé .les secours religieux; il en voulait à Dieu, au ,prêtre qui, en le secourant et en lui parlant d'espérance, avait, au contraire, par sa charité maiencontreuse et par sa pire disparition, causé son malheur. Il attendait la mort, haineux et taciturne. Vheure fata le sonna. Réveilllê au petit jour, il se trouva en face d 'un missionnaire qui, remplaçant l'aumônier malade, tentait de saUNer au moins l'âme de ce !Condamné rebelle. Et voici que !es yeux de Thomas s'é· car:qui'llaient.. . pujs un grand ~tri descella ses lèvres: - Lui ! lui ! . . . Ces t lui le ,prêtre qui était dans l'église, qui m·a parlié, qui m'a donné l'a11gent! . .. 1Le rnissiOI<naire regarliait l'homme, re· connaissait le miséreux qu'ii avait secouru. tLa circonstance de l'absence de messe pré· cisai! la date au jour chl dernier Vendredi· Saint. . . Et il ex;plic;uait aux magistrats que ' c'était hien là le pauvre entré dès l'ouvertu· re des portes dans l'église où 'lui-même veillait en prière. Inquiet de sa ·l ongue immo•bilité, il l'avait éveiLlé, lui avait ,parlé et don· né son aumône. L'alibi irré!utahle était donc établi. L'exécution aussi tôt contremandée, quel· ques semaines plus tard le jugement était annulé. En réparation, un gagne-pain fut assuré au resca.pé. Aussi le missionnaire. en prenant congé du pauvre homme, put lui rap,peler en lui montrant l'image du Dieu crucifié: Ne vous l"aNais-6e pas Jd.it: Priez!

Ayez •toi! Vous serez secouru el consolé! Geo11ges de Lys.

•••

Dévotion au Sacré-Cœur L'Irlande, devenue indépendante, reste lidè. le à son glc.ricux pa•ssé de foi et de piétf, Un fait le prouve. J.a consécration des caser. nes et des call\)Js rrulilfaires au Sacré-Cœur. On cite connne particulièrement so1ennelle& •les cérémonies qui ont eu lieu à cette occa. sion. La co:tsécraCon fult suivi~ d 'une pro· cession du Saint Sacrement. Le dais était porté par des olfi'Ciers supérieurs. Dans UD magni~ique discours, ie ma;or général dit sOn dés:r de voir tous les solda:~s garder- dans ieur vie privée la dévotion au Sacré-Cœur gage de ,piété et de Méli!é au devoir; il de: manda aux ollficiers de donner en cela l'exem. p!e à leurs hommes comme i1s le feraiem pour le courage et la bravoure, sur les champ& de 'bata1Ue. On signale, d 'autre part, qu'à Posnan (Po. logne), le 58me régiment d'iman-tl!rie s'el! consacré publiqueme.nt au Sacré-Cœur, à l'oc C'aJSion d' une procession en q'bonn.eur dl Saint Sacrement. Pendant que tes officiers et !es soldats presentaient les ar·mes, et, tandis que le drapeau du régiment, cravaté de Ja p"us haute décoration rntlitaire, s'inclinait de· vant J"oslensoir, le co'oncl prononça, d'wte voix ferme, la consécra-tion au nom de sa 1roliiPC. Quan'<i il eut terminé, il remit l'ade. revêtu des sirgnatures officielles, au célébrant Cet·te manifestation de [oi et de piété m uue grande impress:on sur tous les assisf.an~s.

" La morte saison. - Le diœ-ecteur di'une entre,pri·s.e de p~es 'hmèlbres reocootre, faulre jour, un de ses amis qui lui delll&1ldf des nouve!Jes de sa s.anre, de sa tfamiUe, de ses al"aires. - Je vous eu remercie, je vais bien et ma 1[311lliHe auss1. Quant aux affaires, nous en· ·Irons dans la mauvaise s11ison. les 1nêdecinS paa·tent en vi.UJégiaturC\

-----

fllstolre d'une lme

AiJ>rès ma prise d'.halbit. ·je reçus des lu· abond.antes sur la rpe~ction relig:euse, princi[palcment au sujet du vœu de pauvreté. Pendant mon postulat j'étais contente d'a.voir à mon usage des choses soignées et de trouver sous rna main ce qui m'était nécessaire. Jésus souffrait cela patiemment. car il n'aime pas tout montrer aux âmes en mê· me temps; il ne donne ordinairement sa lu· mière que petit à petit Un soir, après complies. je dlterehai vainement notre lampe sur les· p1anooes desti· nées à cet usage; c'était grand siience, impossible de la réclamer. Je me dis avec rai· son qu'une Sœur, croyant prendre sa J.an·terne, avat.f emporté la nôtrre. IMlème ia!lait· il passer une heure wtière dans ·les ténè· bres à cause de cette méprise? Justement ce soir-là je comptais •beaucou.p travailler. Sans la lumière intérieure de la grâce je me serais plainte assurémen.t; avec elle, au lieu de res· sentir du chagrin, je ~us heureuse, pensant <;ue la pauvreté consiste à se voir privée. non seulement Ides choses agréables, mais ir.dispensables. Et dans les ténèbres exté· rieures je trouvais mon âme illuminée d'une olarté divine. Je fus prise à cette époque d'uu véritab:e amour ppur les objets les plus laids et les moins !Commodes: ainsi j'éprouvais de la joie lorsque je me vis ellllever la jolie petite cruohe de notre cellule, pour recevoir. à sa place une grosse cruche 1out ébréchée.

laissé prendre el couper )es a iles; alors comment aurais-;e ,p u vo:er et ·me ·reposer? B. Thérèse de PEn.fan t Jésus.

111ières

~ •En voyant p lusieurs de mes compagnes s'a·ttaciler particulièrement à l'une de nos maîtresses, je vou.Jus les imiter, mais je ne pus y réussir. 0 heureuse impuissance! qu' elle m'a évité de grands maux! Combien je remercie le Seigneur de .ne m'avoir fait trouver qu'amertume dans les amitiés de la lerre! Avec un çœur comme le mien, je me serai$

Un éleveur en chambre Oui, mon citer, la mél:l·aille d :honncur ct dix miHe frraniCS, pour une s~mple paire de :·.· ::c uls! Vous a.viez raison, Véleva.ge a du bon! C'est le commencement de la fortune el, I'EXlpOsition fenmée, mes • 'bêtes . livrées à mon acquéreur, je viens passer un moi s au pays, vous conter mes déboires, mes succès et solliciter mon pardon. - Son pudon! ·s'écria le père Brunoy en se mouchant bruyamment dans son large mouchoir à carreaux, il J'a dix ~o i s mérité puisqu'i l a renoncé à son métier de meurt· de1faim! Dix mi,le .francs! c'est pas des bar· bouillages qui lui auraient ja.mais rapporté pareille somme. He in! M . le curé, ava:s-je r•aison de ne pas vous écouter quand vous me prêchiez de ne pas contrarier la vocation de ce garçon. A c't'heure, si je n'a,vais pas parlé en ,père et en .maître, il mangera it de J.a vache enragée, au lieu. d''·a voir deux bœufs supePbcs, primés 3.U grand concours. C'esty pas sur la gazette? - Oui, répondit le curé avec un sourire malin, tenez . ciMâl.aille d~honneur: Roger Brunoy. Une paire de bœufs, no 650 •. - Vous savez, pour moi, c'est du blanc et du noir. .. Tout d 'même, ça m'lait plaisir dlpensër qu'mon nom est écrit fà! dit le vieux en wntemplant .le joUifnal avec le res:.'f'C: d•!s ignorants pour l'imprimé. Ma li· ne, Je regrette de ne point savo.1 lirt.: - D'autant plus qu' il n'y a GUe des élo· ge> s:.1 le compje de votre garçon; <>n le COJ1l}Jare a Rosa BonheurL . . . - Rosa BoiJiheur! marmot1ait le fer· mier en regagnant son logts. ça doit ~tre quelque !er.mière qui s 'occupe aussi d'é,eV3.i"e! 0

0


n

m Dès sa petite enlfance, Roger avai t mon· tré ces rlisposiiions au barboui l'age qui annonce les grands peintres. . . une fois sur cent! Il décorait à fresque les murs de la ferme, couvrai•t de bonshommes ]es pages de ses cahiers d'écolier, .tant et si bien que, de l'avis de l'instituteur et du curé, ce goût pour le des•s in était l'in.d'ice d'une vo~ation réelle le père Brunoy envoya son héritier à rE~ cole. . . non des beaux-arts, mais d'•agricul· ture, pour y oublier ces balivernes en piochant 1a théorie des engrais. Malheureusement, Roger ne mordit pas à ces leçons et passa ces deux années, sans prdfit .pour son instruction prQfes·sionuelle, mais non ,pour son é)jw;ation artist~que. En ellie!, s'il s'intéressait médiocrement aux cours pra~i·ques des savants professeurs sur la culture des navets ou l'élevage lks 'bes·tiaux, en revanche il connaissait à fond la strudure des plantes, la natare et la conformation des animaux. Aussi, - en quittant l'école, ne put-il se décider à retourner au pa:ys, et malgré lés objurgations ei les menaces de son père, ~ui annonça-t-iJ sa résolution bien arrêtée de se faire peintre. Le vieux se fâdha tout net, lui coupa radricalement les vivres et ne vou'lut plus entendre parler de son rejeton, répondant d'un ton sec aux questions des amis : - C'est un mauvais su,jet, il a mal tourné. Au fonld, peut-être, regrettait-i l parfois sa dureté, surtout Iors(jue, attalb!é devant un copieux repas, il songeait que · < !e petit" ne devait pas sou.per tous les jours. IMais 'il s'obstinait en se répétant: - C'est pour son bien . .. A cette heure il s'applaudissait de sa fer· meté. Grâce à elle, Roger était reni ré dans la bonne voie. Ause-i comme on allait fêter son retour! On tuerait le veau gras pour l'erufant prodigue; comme il lu i ouvrirait les bras! ... . 'Mieux que cela! Il n'a.ttelidrait pas le jour fixé, il irait le sunprendre chez lui, à Paris.

Un :père est un père après tou t. .. En même temps il verrait cette .paire de bœuŒs qui l'intriguait. Dix mil'le lfran•cs! cela :valait bien le voyage. . . .Un mat in donc, le colliCierge de la maison quilhi2lbitait Roger, vit un viéux paysan à la blouse bleue, aux mains calleuses, s'ar. rêter indécis de.v<ant sa loge enfumée. - Vous avez-t,y un éleveur chez vous mon 'homme? interrogea le père Brunoy. ' - Un éleveur, répéta le cerbère en ou. vrant de grands yeux, un éleveur d~ quoi? --:- De bétail, parktine! Des veaux, des moutons. . . · , ' .. 1 - Ousoqu'il les mettrait? Pas dan~: ~~ escalier. . . -je swppose . . . - C'est ce qu~ je me dîsais aussi, marmotta le 1ermier en se gr-attant l'oreille ... Reganl.ez ce bout d'écrit, c'est-y .point vor numéro . .. ? - M. Roger Brunoy . . . Ah! c'est M. Brunoy que vous demandez! Fallait dooc le dire, mon bon homme. Au cinquième, la porte à gauclle. ,Et, tandis que le père montait en so!Wflant les cent d!ix neuf maoohes qui le sépa· raient de l'atelier de son fils, le concierge refermait son guichet en murmurant: - Qu'est-ce qui chante celui,Jià, aJvec son éleveur? Au coup frappé à la ;porte, Roger, assis à son chevalet, répondit tranquillement: - Entrez! IMilis, à la vue de son père, il eut un cri de surprise et, se levant tout joyeux, vint se jeter dans les bras du vieÎ!ila,rli, plus émc qu'il ne voulait le .paraître. ILes embrassades .ter.minées, le vieux pro· mena un reganl soupçonneux autour de lui. Partout des palettes, des pinceaux, des croquis, des esquisses. Tu fais donc erncore de la peinture? A mes moments perdus. . . Voulez· vous voir mes essais? Foin de barbouiLlage! Et tes bœufs? Hs ne sont 1pas malades, au moins? - Non, soyez tranquille, répondit Roger en r iant.

l'

~

Peut-on les voir? interr ogea le paysan

avec un res te de déJiiance. ~

Comment ùonc! J'al·lais vous le propo·

ser. ;Une heure après, le père BrW1oy fran· chissait, au bras de son fils, Je seuil du Pa· JaiS de l'Industrie. _ Ça sent bon l'écurie! dit-il en aspirant fortement (le Concours hippique venait d'avoir lieu). ·Mais à la vue des gll!leries de tableaux, sa figure s'allongea en une moue dédaigneuse. _ Quelle idée d'étaler là ces peinturlura· ges! di t-il. 16n entrant dans le sa:lon carré. Roger le conduisit devant une supenbe toile sous la· quelle se détlOChait en grosses lettres la mention: c•Mé:l.aille d~onneur ». - Pardonnez-moi ma superoherie, mon père, dit-il ; je ne sais pas élever d'autres bœufs que ceux-lâ, mais ie fais de mon mieux. iLe père Brunoy était d'albord demeuré ~tou.rdi d'indignation de colère, d'avoir été 1 joué: mais la vue de ce paysage frumilier , de ces rUJminants courbés sous le joug, de cette nature rendue av~ une vérité saisissant, amolli~ son cœur de terr ien. - C'est hien ça! c'est bien ça! s'écriat-il en ·frappant ses mains l"une contre l'au-

tre. • Et ça vaut dix mhlle francs? - }'ai acquéreur à ce prix, oui, mon père. Du COlliP, toute la ran~eune du vieux se londit et, avec u-n large rire de paysan ma<hré:

- .Ma fine! tu es un malin, mon gars, pui·sque tu venilil la copie plus cher que moi l'original. Ar.th ur OOUIRIIJI.A:C.

AU VOLEUR 1 Orandi'mère a. 1a ga.tlJ,e du pensionnat et elle n'en est pas peu fière, aussi _pénétrée de sa respon,sabilité que de son i~ortance.

Quand on vit toute seule, dans un petit appartement, b ien tranquille, en compagnie de quelques serins, ce n'est pas mince hon· neur .que de se voir, même pour .quelqu~ heures, à l}a tête d'une grande volière dont les pensionnaires !pOUrra.ient jacasser dans tou~es les langues, si le seul français n"!tait permis aux élèves, venues de tous les coins de 'FIEurope pour parifaire .Jeur éducation sur les bords de ce lbeau Léman, qui ne pouvait faire oublier à :Mme de Stael, < son ruisseau de la rue du &c ». Gran):Pmère était arrivée de Paris la veille, ~uste pour la fête de 1a directrice. Il y atVait eu soirée musicale, dramatigue et dan· sante. 1Bien GUe grandi'mère efit renoncé deumis longtemps à ce genre de divertissement, elIe en avait pris grandement sa part en jouissant da plaisir des autres. Guand on n'a plus de fleurs dans son ,j ardin, on peut toujours respirer celles du voisin. Mais cette fatigue, jointe à celle du voyage, lui a fait décliner l''ùnvitation de ce soir, aux c Ooches tle ComeJVi!le ». Orand'mère a - encore une autre raison, très égoïste, qu'eQt comprise Victor Hugo: on n'emmène pas les petites filles et elle res· fera avec la sienne. Dans Je ,petit salon intime, grand"mère et petite nille sont installées sous l'œil des portraits de lfamil!le. I.;'une tri'Cote, J'autre fait ses devoirs; les aiguiNes volent, ·la plume grince, ·Je tic ta:c de la grosse hor.loge se mêle aux sillflements du vent; on est très b:en les deux et, sur un ancien bahut, un bon saint ifrançois, de ~ois scu~té, l'ami des ani·maux, semlble plein de compassion pour nos. • frères iruférieurs ~ perdus dans la tempête. 9 h ... . le gong retentit: c'est le coucher. \Dans le grand hall, élèves et surveillantes défilent, avec une gracieuse révérence et un aimahle •.!bonsoir •, id'ev·ant grand'mère, de· bout au pie/di de l'esoa1ier. Dans le salon, la petite dŒe, agenouillée devant •le grand bahut, en train de ranger ses livres, se relève, un peu rouge :


lV - Tu montes aussi , grand'mère? Non; grand''mère prend son rôle au sé· r ieux et préfère attendre ces dames: - Alors, tu vas rester âci? - Qui. - M!- .. tu serais mieux dans le bureau; . il fait moins froid. Elle tend son front au baiser, qui s 'altarde un peu, et monte à son tour. Maintenant les servantes sont couchées aussi; grand'mère est seule dans le grand . hall désert; elle inspecte les salles d'étude, le salon. la salle à manger, lts cuisines, et, tranquille, va se réinstaller dans le petit sa- . lon . .. Mais sa petiie fille a raison; avec ses Ueux fenêtres d'encoignure, on y sent davantage le vent, qui fa:t rage: et, docile, elle passe dans Je petit bureau. Tic-tac, tic-tac. .. Les aiguilles de l'horloge avancent lentement tandis GUe les aiguilles du tricot, plus pressée!, s'agitent. Dans Je silence de J.a maison endormie, des bruits s''éveillent, revanche de ceux qui se taisent tout le jour. Mais leur voix, comme celle des morts, est familière aux v:eilles personnes et elles ne s'en inquiètent gu~re . albsorbées jpar l'écheveau des souvenirs qui se déroule dans la solitude . .. Orand'mère se rajppelle le temps , où elle n'était ,pas plus grande que sa petite-fille. où la petite maison de sa grand'mère, à elle, lui semblait aussi vaste qu 'un vaste pensionnat; où le vent sou~lait lugubrement jjans les sapins. comme ce soir, où les chauves-souris venaient l))ariois frapper contre les carreaux . .. Une nuit, comme grand~re laissa it sa .fenêtre ouverte, l'une d'elles s'était introduite dans son akôve, l'avait réveillé en sursaut et, accouru à son appel. on l'avait trou•vé avec l'oiseau nocturne perché sl.l'r son bonnet de coton! 11. h . . . ~ aigui1les ·du cadran n'avancent pas l))lus vite, mais ceHes du tricot se ralentissent... 11 h., elles se sont arrêlées tout à fait ...

..

Yz

~

·Patatras !tl

Oran:d'mère se réveille brusGuement ... Un meuhle est tomibé, dans )a pièce voisine ... Immobile, Pareille tendue, elle Ecoute. 1Hie ne s'est pas tro~ · . · il y a un léger cliquetis et quelque chose rou:e encore s ur le parquet . .. Qui est ·Ji? Un voleur assurément. Par où est-il entré? ,Par la fenêtre ou par l'escalier de service qu'elle a .peut-être oublié de fermer. Sans doute, on a vu sortir ces dames, oa croit J.a maison seule, en4ormie, sans sur· veillanœ su~lfi-s-anie . . . .Mais grand 1mère est J.à . •• Que va-t~el1e faire? Ça, par exemple, elle n'en sait rien! Prévenir la poliœ, comme son petitrils? Oui, mais le téléphone est justement !e .petit salon où opèrent les voleurs el. t moins de se jeter ld·a ns la gueule du loup?.. ns doi-vent fra·c turer le secréta:re . . . heureusement <iU'on n'y laisse ,pas d'argent ... Oui, mais si. ne trouvant rien, i]s allaient !-ouiller )a maison, monter aux autre~ ~a­ ges, quel réveil pour les pauvrettes! A tout prix il la.ut empêcher cela! leur faire peur, •les forcer à la retraite. Douœment, bien doucement, pour ne pas rév~!et sa présence, les yeux fixés sur la porte communicatior. qui reste close, gagne ~ pas de velours celle qui donne slll' le hall, l'oliiVre avec précaution, se glisse al dehors. la referme prestement, pousse 1e VtJio rou et se precipite sur celle du petit salœ pour en faire autant. lU! maintenant, elle a un ,peu de ri!pit .. à moins qu'il n'y ait des complices dans cuisines. . . et vite elle pousse tous Je:; vttrous intérieurs. Oui! elle peut re5!Pirer! comme une dlltelaine du vieux temps ~rrière sa herse! Tl n'y a plus qu'à appeler la garnison! Et, à grands couiPS, elle fraRI'e sur gong, réveill-ant tous les éohos et crilnl: -

Eustache! Léonard! Bréchemin!l

rous les personnages mâles de la cornéde Daudet. Si les -voleurs ne prennent pas la c:er des diiJIIPS! En attendant, tout le pensionnat est en ré10tut:on; c'est une dégringolade dans les es· (aliers, élèves, sous-maîtresses, servantes se pressent aflf.olés autour de la vieille dame .. . 11..a rentrée de œs dames et de leur garde du coCJPS vient heureusement rassurer tout lt monde et, son re.volver au I))Oint, notre , Eclaireur •, ·(\Ue les bandi4s n'ont pas · da altendre, va bra-vement ouvrir la porte. salon . paisible et b:en 1t:t dans le petit dos, on aperçoit une chaise renversée de la~lle bonld1it !Minette, toute hérissée et fu· rieuse de sa réclusion. Une corlbeille à ouvrage, des bobines de fil, des ciseaux ont roulé de ci, de là. Un éclat de rire général salue le prétenvoleur. .Mais comment est-il en.fermé là. Oran:d'' mère n'a rien vu? Des vagissements plaintifs sortant du rrand !bahut adtèvent l'expltioation: prétfé· 12nt la société des maitres à ce1!e des do· mestiques, Minette avait ~rl.é là sa nidt&. sous la protection du bon sa int François, compatissant aux petits chais, comme aux !petits oisea.px. La petite fille, qui arrivait ma 1 révei liée el toute confuse, dans sa longue robe de auit, les avait bien découverts en rangeant leS cahiers, mais elle n'avait pas eu le cou· rage de les tralhir, crainte rl.e les faire enco~

re expulser. Elle mériterait d•être grondée pour l'alerle causée; mais quand on rit on est désar111(•• .

Et a· l-on ri davantage aux c Cloches de Comevil~. • H .-A . .Oourliac.

Nous sommes quittes Un jour, un oprêtre, Mgr Dulong de Roslly, tra·vail!ait un di-s cows iq>011lanl qui

devai.t peut-être {aire sa réputa-tion d'orateur .. . Dans la rtte psssrüt un euhnt en aiant ·le refuün du ramoneur. On Je fit entrer. L'enfant motllla dans )a dtemi~ée,, redit en haut un couplet tle sa ohans-o.n et reparut couvert de ~ueur et de poussière noi•re, près du bu-r eau de l'homme ·a u diSCO.U•r !: • C'est dix sous, :Monsiewr. - Tiens, ~es voilà, nous sommes G.Ui~tes.• 5t l'enfant s'en alla. Mais, en reprenant sa plwne, une sorte de main !je fer saisit le cœur du prêtre; @)•le l'étreignit comme fait le remords. • Quittes? Comment, quittes? Mais ce pe· til est-i1 une machine? N'est-ce pas une âme, une âme immortelle, est-ce qu'elle ne vaut pas tout ·le sang du Olrist? • Il !bondit à ce reproche, rappe'Je l'enfant, l ' in~erroge s•u Dieu, su>r sa mèr.e, sur le ca• téohisme et la première communion; i.1 n'y avait ni catéchisme, ni première Communion. Mais tous deux parurent se recon.Îlai:tre. L'eniaut enlaç.ait le prêtre d 'un de ces longs regards pleins de curiosité et d'espoi-r. Que va-t-il donc se passer? n se passa que le petit 11Ut insl!ruit, c;œ deux mois a')Jrès, daos une chapelle silencieuse, te prêtre vêlu de 1'ornernerut: des fêtes, d~osait, sur les lèvres bien pures du pauvre enfant, le Pain qui fait les ilommes forts et heureux. .PIUB tard, on poUNait voir te peft ramoneur, sau:vé du périd., morner à 1'-aiutet à son tolllr -et bénir Fi· niotiateur ou J'ange de sa vie. Ce jour-$. Lis furent quilles. Le salaire, du cœur, fut intégralement payé.

•• Par lea grandes chaleurs ...

HYMNE AU SOLEIL Toi qui sèChes les pleurs des moind:res granées, Qui fais d'une fleur morte un vivant papil lon, >Lorsqu'on voit, s'ellfeuillan.t co.mme des !desti. Trembler au vent des Pyrénées '(nées, Iles amandiers du Roussi iion.


vu

Vl Je t'adore, Soleil! ô toi dont la lumière Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel, Entrant dans ohaque fleur et dans chaque ohauSe divise et demeure entière [mière Ainsi que l'amour maternel! Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre, (bleu, Toi qui viens dans la cuve où trempe un s~von Et qui choisis souvent, quand tu vas dtspa.L'humble vitre d'une fenêtre [rattre ,Pour !anter ton dernier adieu! [fère, Et quand, par les tilleuls, tu viens avec ~ys ­ Tu bis tourner les tournesols ti'u presbylere, Luire le frère d 'or que j'ai sur le clocher, Tu fais bouger des ronds par terre Si !beaux qu'on n'ose plus marcber! Tu changes en émail le vernis de la cruche, Tu fais un étendard en séchant un to.rchon; L·a meule a, grâce à toi, de l'or sur sa CaJPUEt sa petite sœur la rw:ihe [che, A de l'or sur son capuchon! Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes! . Sois béni parmi l'lherbe et contre les porlatlsl nans les yeux des lézards et sur l'aile des cy0 toi qui fais les grandes lignes [,goes! !Et qui fais les pelits détails! C'est toi qui, décou,pant Ja sœur jumeHe ~~ sombre [lud, Qui se couQhe et s'allonge au pied de ce qul De tout ce qui nous charme a su kfoubler le nombre A Ch3G'ue objet donnant une ombre, Souvent plus charmante c1ue lui! Je t'adore, Soleil! Tu mets dans l'or des roses, Des flammes dans la source, un dieu dans l~ :buisson 1 [ses. Tu prends un -arbre obscur et tu l'apotnéo0 Soleil! Toi sans qui les choses Ne seraient que ce qu'elles sont! · i(Olanteclair). Edmond ROSTANO.

---o-.-

Candeur rustique

_

ILe père Ooll/ju, un vieux fermier d'un . vi~· lage où

Je progrès

n'a

pas

marche

:l

_ Eh ben! je somrnes quasiment fier de ceux qui l'a!Voisin~nt. sa quaUté peut pas de géant, a iVendlu· !l'eux 'V'a!dhes l ~ que ce serait vrai.ment une bonté à s'·en ressentir délfavonbllemen.t; aussi un gros adheteur de bestiaux, <Lemouron , 0us. m'sieu Lemou·ron de nous dire un est...ce pour ce motiJf que ' les bons élelqui lui donne en paiement un dhèque. Gou: brin sans le répéter aux autres co.rnrnent veurs eûgent la pJus _grande p·ropreté lju fait la grimace devant ce simple Pipier fOU~ faites, vous, pou.r fabriquer' de ce pasoit des animaux eux-mêmes, S(}it des loù il y a des choses écrites, qui ne lui di- pier-Il\! instruments sei1Vlant à la manutention lsen! rien, et ,pour cause. 'dru lait. . - Qué qu'vous me donnez-là, m'sieur lt. 1 L'alflfourag-ement a aussi une g-ranmouron? de iniflluence sur la production du lait, - Oh! voyons, père Oouü·u, ignorez-vous au doulble point de vue quantité et quaque c'est un ohègue? Le lait est l'a'li-ment comtP"let par ex- lité: il est élémentaire que 1e .fourrag·e - Un chèque?. .. Un dhèque? Je con. nais,sQns pas ben c'te monnaie-]~. . . Enco. cellence, .contenant tous les prindpes ld'un terrain matgre et inculte ne puisre si c'était ld!u papier a:vec dtu bleu penlur. nutriMs nécessaires à ila croissance se fournir un lait de quaJité. Sous le luré, on comprendrait, mais c'te feuille-Il.. des jeunes tout aU!Ssi 'bien qu~à l'en- lraiPIP•Ort de .Ja nature des alüm-ents. il -est non moins œrtains d'an•g>ers contre . •J e pouvons à peine l·ire ce qu 'y a ~ssus. tretien des plus vieux. 'Vous 'le sawez bien! 'Sa com.IJ)osition di'ilfère suivant l'es- ileS'Q-uehs ill y a 1ieu de se prémunir. la me souvient que, au Cong-rès interna- ·P ère Oouju, vous ~les toujours le nj. pèce qui le produit : vao11'e, chèvre ou lme, et ce ne sera jamaü.s la confiance Cjui brebis; il peut intéresser de savoir qu-e tionall ·d'ag-ricuq~ure de Paris en 1900 lvous éto~era! Rassurez.;vous, présentez œ des trois eSpèces, le lait de vaooe est - M. Oléron, l'actuel ministre de l'agrnculture de France était à 1'époque !Papier, comme vous !'~lez, à la banq11 relui qui est Ie ,plus aqueux et -qui con/dont vous avez l'adresse et l'on ViOU.S tient le p·lus de lactose ou sucre de lait, -s-ecrét,aire généra.J de la Sodété d'aHlnera de quoi nourrir vos gens et vos hl. is la moinld're propo·rtion de beur- men·ta·tion rationneHe du bétai~ - i.l iles, c'est.;A--dire du bon argent CO"l'tant, AJ. Ide caséine ,tandis IQue 1-e lait de 1ut qu,estion de l'alimentation du bé1ez, père Oouüu, soyez s·a ns crainte. contient les mlêmes substances faH au mo;yen de «•CO•aues de cacao», - Hum! Je <Voudrais ben vous cRt, prO!fJortions contrai-res. et que ce- que l'on recommandait beaucotlJP, vu surtout leur !J)l"ix, extremement modim'sieu Lemouron, mais c't' lgal, c'est Jill lui de dhèvre tient à peu ,près le milieu aue (une de nos falariques suisses de /comme de l'argent qui sonne, ces mad!ÎIIfll. mtre les deux. ·clhoco~at les ven~dlait 1 fr. 50 les 100 llià! Dans une même e~ce. la composi. · Dès le lendemain, le ~ Oouju, qui a lioo diffère é_ g-al·ement suivant ·diver- kilos à des falbri,ques ho'ID.and'aises de 1chi1corée, <Pas pour le lbétatl, vou~ le !hâte de voir le • phénomène •, se rend l Il ses circonstan-ces: pa,r exem1pJe: la ra· IViHe, présente son dhèque qui est, nature). ce J'indi'Vidua~ité. les soins. la oropr.e- sutpjpos·ez bien). ·Les !Va,ches consomment l!ement, ,paJYé corn~ par enéhantement. Toul la nature du terrain ayé1.nt produit volontiers ce dédhet de f,albri-cation, mêà fait émer-vei(;lé, il va, quelques jours p'us fourra-œe, la nature de l'a-ilfourage- [é à d'autres tourteaux: ,pour le fait ld.estiné à la consommation nature, il tan:!, à un ma.ndhé voisin dans le seul bal l!ent. le moment de la traite. ek. n'y a nua ifl.•Con'V'énient à J'employer : 'de rencontrer 'M. •L emouron. Celui-ci l'aAu p(}int de vue quantitatif. on a·Q- ·Je lait a>OQuiert un -der-tain arôme de perçoit de loin. · en l!'énéra,l que la Qttantité est en œcao point désag-réa1blle du tout; dans ~ Eh bien! père Oouju, sommes·nOUI rai~n inverse ·de ta oualité: les race! :d'autres dflcons,fan,ces Ïll est d'un effet '[>lus rassu.ré auijourdttuJ? Vous a-t-on_ payf_7 hollandaise, nom1anld'e et Schwvtz :dérrJGoralbf.e: p<a-r exerniJ)'le dans la .fa- :Mais oui, m'·s·ieu -Lemou:ron, mats out! loumissent - toutes conditio-ns éfl'i'l- hdcation du fromag1e façon g-mvère. .f t foi de Oou.ju! les yeux m'ont sorti lesune movenne ;:~nnuel'le de 3000 Je revois en~core la filg-ure naJWée n'une la tête quand j'ai vu qu'ils prenaient le Htrt>~ de lait, donnent pro!l)O·rti'onne11eexœUente maîtresse de maisop oflfrant pier, •qu'ifs jetaient là peine -les yeux _dessut llletlt m(}ins de beurre qup le<; r;:~cec: et qu'iis alignaient de la belle monnate SOl' au dessert à ses hôtes un froma,!!'e fort bretonnes f't iersiaist>. d'M'tt la orotd1lc- aJPpétissant d'a'SIPect. maig aue dhacun 'nante ... lion de 1ait P.st d-e plusieurs centaines lui laissa pour C011l1Ptlf. ·dès la oremiè· - Hein? C'est beau? .. . litres inférieure. - Pardine, oui! m'sieu ·Lemouron, ef ... re bowdhée. II était évildent qu'il pro· I.e lait avant la pro'Pri~té dP st'?~si­ venait d'un l'ait t)fO'V·enant rl:e va1ahes (très conlfiden:tiel) je voudrais ben vous lliler trës 'L'romptement 1'o<deur non ·nn11rries tro1o copieusement de oe p-ro· re une chose. . . sans vous oilfenser · · · lfuiement dies olbiets aver lesouels il -duit: nous en eûmes du œste la preu- Allez, a11ez, père Oouju, vous ne QI en ~ontact direct, mais même de ve de l'aveu même du fromager. !;es fensez jamais. . . -

!.'


\'111

fermen ta.tions et manipulationns 'du fromage lui a.vaient commun·iqué un goû~ un relent inldéfinissaMe. que nos estom~ ne purent s~orter. IEillfin, l'heure de la traite a aussi sçm importance au point de vue beur· ri er: la traite de m~di pr<Jiduit le maximum ·de crème, œUe du matin, le minimum; ceLle du soir wne quantité intermétdliaire: emin le début de la traite fournit un lait plus a·queux et la !fin un lait ~Plus crémeux. P. R.-T.

Vive le laboureur IMon!ons, par la pensée, à uue hauteur enlbrasser d:'un couop d'œil iout le territoire de notre canton. Sans doute les trains circulent, empanaoltés de ifu!l"'ée, e~rtant les gens d'affaires, e-t surtout Jes gens de jouissances et de repos: mais ce n'est qu'un fugitif rulban. Sans doute, sur les routes poudreuses, courent les voitures, les cycles et les auto· mdbiles: mais à en adk:iitionner le nombre, on n' obtient qu' une totalité réduite eu égard l'ensemble de la population. ·S ans 'd'o ule, aux chantiers, aux ateliers . dan·s les rares usines du pays, l'activité se dlêploie, des bras s'agitent et des machines bruyantes aocomplissent leurs régulières el 'Puissantes girations: mais, fourmi Hières humaines, elles n'occupent que des mottes perdues sur la va.s·!e étendue de notre surJa~ productriœ. De la montagne aux collines et à la plaine basse, l'espaœ appartient surtout à J'hom· me des dtamps, pâtre sur les hauteurs, faneur aux collines et aux vallées, moissonneur ou vigneron dans les campagnes inférieures. [Voyez à droite, à gauche, tout autour, l'homme suit le bétail. fauche, engrange, du premier matin à la nuit venue, suant sous le soleil, indifférent à la fatigue, quand elle n'est pas doublée par les soucis. C'est le mo~e bienfaisant et indispensa· sDiff~sante ')lO'llr

a

ble du talbeu~ et de_ la pr~udivité cau~a. gnarde. A lUI la satson uhle el essentielle. ment méritoire, à lui le respect des oisik, des joui~seurs, des cossus ou des repus, Clr l'agriculture est encore, comme elle fut tou. jours. la nourricière du ~ore humain.

Supplément du JVo 1-1 -----de ,l' &cole,,- (1923) - - - --- -

~---·

Antour de la Table Sainte

Nous restons en admiration devant la scène touchante dans laquelle S. Jean ----....... repose fa~ilièrement sa tête sur la poiPetites recetres IM'an·cauea trine de jesus. Ne portons point pour cela envie mt disciple bien aimé. Toutes les fois qt.:c CONT~E oL'fNSOLATION nous avons le bonheur de communier !Placer immédiatement le malade ·à l'on~ dignement, soit en état de grâce, nous brc dans un endroit frais et aéré. Lui reti. devenons d'autres S. Jean. •J..oe Cœur rer sa coiMu re, desserrer les vêtements :jui de Jésus repose réellement sur notre :pourraient le gêner, en puticulier ceux qui cœur. A nous d'en retirer les divines oppresseraient la respiration. Appli<;uer sur influences par notre amour généreux, la tête des compresses d'eau froide. Prat~ notre ardent désir, nos sain·tes résoluquer sur !ou! le corps des lrict:ons avec de lions. l'eau froide. L'union matérielle que com.porte la ;Faire des tractions rythmées de la langtt communion dure quelques instants seuRespiration artiiicielle · si les mouvemen~~ lement, mais l'union morale demeure. reapiratoires sont totalement suspendus. Le cœur contre lequel s'est reposé le ill est bon, après une insolation, même If. nôtre, y laisse une forte empreinte, un gère, de pre~tt:he un peu de repos el de su~ ïuave parfum d'amour, de douc·~ur, vre un régime ra~raîChi ssanl pendant qi!!. d'humilité qui embaume notre âme, un que lemps. rayon lumineux dont le" reflet doit caresser. i>.dairer, réchauffer tous ceux CONSERVA'f.ION DU BOUilJL.ON qui nous approchent. PENDANT LES CH A.LfJURS - ----.1-1. On conserve pendant plusieul'S jours le ·~---

bouillon, sans qu'il prenne d'acidité ou <k mauvais gdût, en prenant soin de le lairt bouillir chaque jour un instant et de le p'a· cer ensuite à la cave ou dans un endroit frais. On ,peut également mettre dans le bouil· lon, .pour Je préserver, un simple morctau de dtarlbon de bois ou deux. c;ui jouent 1t rôle d'antiseptique.

L'échelle de Monsieur le Curé Jeanne Girault avait de J'amitié pour Jem

r:huard. Jean Oh u.aild a·vait du goût pour

Jeanne Girault. Camarades d'enfance. ils avaient été à l'éro'e et au catôdh isrne ensemble, étant de la même paroisse de Crezenoy, et, tous deux y 1 Ehient des mieux uolés. Le jour de leur pre1m:x:JET11E DIE L'EAU DE COLOONE mière Communion , J'un a:vait. été chargé de ,Mélange.- un litre d'alcool à 90h; 2 granr rkiter Les c Promesses ICI'u Baptëme •. rau· mes d'essenœ de romarin; 5 grammes d'es- Ire la c Consécration à la Sainte Vierge •, et sence de zeste de citron; 2 grammes d'essen- lous deux a!Vaient été admis à la cure pour ce de bergamote; 3 grammes d'essence dt lt1re leur révérence à Mgr l'évêque. nérol1 lbig>ara~e; agiter et filtrer 'iuelques >Monseûgneur de Bounges, 'Venu p o ur con'iours 3<près, firmer, celte anuée-l·à , avait même déclaré îi-

.

n~rnent:

- Vos ca!&;humènes vous [o nt mo n cher (Jardina i, on voit çu 'ils tru its :Par un prince de YEgli se en (œci par manière de plaisan terie Sy':va in Cardtinal é!an1 le nom du

honneursont ins~rsonne

messi re w ré) .

Ce jour-là . les deux enfan ts avaient conn u la plus pure lélici!é . . Mais, ensuite. Jean a vait été terminer se~ cbsses qU collège de Sancerre, avec 'e propre Ws du marqui s et Jeanne é tait demeurée au vi ll age avec les !Hies de simp\es mariniers comme e lle. Son instruction n 'en éfoail p·1s moins assez conne. puisqu'elle savait lire. écri re. compter, ravauder les hardes, so:gncr ses petits frères, aider sa mère au ménage cl à la Cllisine el se bien condu ire en observant fidè lement les command~menls gravés sur la pierre de l'église el dans le cœur des dl rétiens d'alors. Adorer D ieu. honorer ses parents. a ime r son procha in, c'était toute sa vie, à œtte peti te Jeanne et eHe !rou.vait cel.a très fad 'e c l très doux. ayan t le cœur plein de reconna iss ance pour son createur, de vénér ation pottr son .père et sa mère, d'ai!!eclion pour tOL:~ ses proohes . . . Jean Ohuarlj était-il de ces dern iers? 'Evidemment, depui s qu'il étudiait à s~n­ œrre. on le voyait moins souvent sur !cc; bords de la Lo1 re! Mais il ne dédaigna ;! p1s pour cela ses anciens compagnons .. - ni ses anciennes co!TliPa,g nes avec iesque:s on échangeait tou·:ours un bon;our amica·l au sortir de la messe. .Et si Jeanne éta:t notée comme la p'us p :euse et la plus sa,ge. elle n'étai t pas moins avenante pour cela . Si bien <;u'un jour, son père lui ayant parlé de s 'établ ir, et proposé la fille d'un ridte fer.mier du voisinage, Jean fi ! la sourde oreille. La jeune ménagère arvait plus d'écu& que de qualités aimables ; e t, pendant l'énuméra tion complaisante de prés. bois, vignobles qu'elle apporterait en dot, le jeune 'homme songea i! à sa taille courte, à son esprit bomé, à son mauvais caractère, et œrtaine jeunesse élan-


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.