Revue 303 n°137 "Le dessin de presse" - extrait

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Le dessin de presse


___ Dossier Le dessin de presse ___

– Éditorial ___Emmanuelle Chérel, historienne de l’art contemporain 05

– La violente histoire des images ___Marie José Mondzain, philosophe, directrice de recherches au CNRS 06

– Dessin de presse et « choc des cultures » ___Guillaume Doizy, spécialiste de l’histoire de la caricature et du dessin de presse 08

– Penser la différence ___Emmanuelle Chérel

303_ n° 137_ 2015_

__ Sommaire

16

– L’image hypertexte ___Romain Ledroit, rédacteur en chef web, spécialiste des sociétés numériques 20

24

– Vous avez dit blasphème ?

Alain Cabantous, agrégé d’histoire, docteur ès lettres, professeur émérite d’histoire, université Paris I ___Sylvia Preuss-Laussinotte, avocate au barreau de Paris 28

– La satire graphique : une histoire mouvementée

Laurent Baridon, professeur d’histoire de l’art contemporain, université Lyon 2 ___Martial Guédron, professeur d’histoire de l’art, université de Strasbourg

– Jules Grandjouan l’insoumis ___Diego Zaccaria, docteur en histoire, directeur du CGCV à Échirolles 34

– Len : « La caricature est le début de la gloire » ___Stéphane Pajot, journaliste 38

– Vent glacial de l’Histoire : les caricatures de Ralph Soupault ___Benoît Decron, conservateur en chef du patrimoine, directeur des musées du Grand Rodez 40

– L’autre dessin ligérien ___François-Jean Goudeau, directeur de la médiathèque de Mazé 42

– Le crayon guidant le peuple ___Pascal Ory, agrégé d’histoire, docteur ès lettres et sciences humaines 48

– Les caricatures, témoins critiques, regard sémiologique ___Anne-Marie Houdebine-Gravaud, professeure émérite de linguistique et sémiologie, université Paris V 54

– L’image critique dans les manuels scolaires ___Corinne Abensour, docteur en sciences de l’information et de la communication, université Paris XIII

58

61

– C’est beau, c’est classe Éva Prouteau, critique d’art et conférencière

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___ Carte blanche ­ ___ 68

– Le meilleur des mondes

___Julien Zerbone, historien de l’art et commissaire d’expositions 69

– La Lettre à Lulu

Journal satirique nantais

___ Chroniques ­ ___

Architecture

74

– Fascistes !

___Christophe Boucher, architecte Art contemporain

78

– Notre histoire

___Éva Prouteau Bande dessinée

82

– Les dessins nécessaires

___François-Jean Goudeau Littérature

86

– Changer d’air

___Alain Girard-Daudon, libraire Patrimoine

89

– Le patrimoine en voyage

Thierry Pelloquet, conservateur en chef du patrimoine ___ Spectacle vivant

92

– La grande valse des têtes... Julien Zerbone

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Dossier Le dessin de presse _________________

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Dossier Le dessin de presse / Éditorial / Emmanuelle Chérel / 303

Éditorial __

Emmanuelle Chérel « Jamais, semble-t-il, l’image – et l’archive qu’elle forme, dès lors qu’elle se multiplie un tant soit peu et que l’on désire recueillir, comprendre cette multiplicité –, jamais l’image ne s’est imposée avec tant de force dans notre univers esthétique, technique, quotidien, politique, historique. Jamais elle n’a montré autant de vérités si crues ; jamais, pourtant, elle ne nous a autant menti en sollicitant notre crédulité ; jamais elle n’a autant proliféré, et jamais elle n’a autant subi de censures et destructions. Jamais, donc – cette impression tenant sans doute au caractère même de la situation actuelle, son caractère brûlant –, l’image n’a subi autant de déchirements, de revendications contradictoires et de rejets croisés, de manipulations immorales et d’exécrations moralisantes1. »

L’assassinat d’une partie de la rédaction du journal satirique français Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, tout en posant (entre autres) la question de la liberté d’expression et de ses modalités en démocratie, interroge une nouvelle fois le rôle des images, leur pouvoir2, leurs différents régimes, les conditions de leur réception et de leur interprétation à travers leurs inévitables circulations actuelles à l’échelle du monde. La multiplication des images semble bien – et c’est là son aporie – inversement proportionnelle à notre faculté de dire ce qu’est une image. Si notre interaction quotidienne avec les écrans a fait disparaître certaines peurs archaïques relatives au pouvoir perturbateur des images, cette normalisation empêche bien souvent une confrontation réelle à l’efficacité des images3. Ainsi, les virulentes discussions à propos des caricatures de Charlie Hebdo révèlent des imaginaires culturels et politiques différents articulés à des rapports de forces complexes tant au niveau national4 qu’au niveau international (que se passe-t-il quand les images, avec Internet, sorties de leur contexte, sont vues et interprétées ailleurs ?). Elles poussent notamment à prendre en considération les apports de l’anthropologie visuelle. Comme l’a écrit Serge Gruzinski5 : « Peut-on comprendre la guerre des images qui secoue notre temps sans chercher à en explorer les manifestations passées ? Peut-on mesurer l’importance de l’image aujourd’hui si on oublie le rôle décisif qu’elle a joué dans l’expansion planétaire de la culture occidentale ? » Dès lors, comment mieux envisager la politique des images6 et nos cultures visuelles globales7 ? Ce numéro de 303 souhaite participer à une meilleure connaissance de notre relation à cet artefact visuel et plus particulièrement aux dessins de presse. Revenant sur l’histoire de ces images critiques en France et dans le monde, sur leurs conditions d’apparition et de production, leurs caractéristiques (formelles, émotionnelles, conceptuelles, symboliques, culturelles, politiques), leur valeur d’usage, leur dissémination désormais accélérée sous l’impact des réseaux numériques, leur lisibilité, leurs interprétations complexes voire contradictoires, il cherche à appréhender la fonction et les implications de ces dessins satiriques qui contribuent (avec leurs paradoxes) de manière décisive aux processus politiques en générant une pensée critique et des débats publics. En quoi l’image peut-elle exercer un contre-pouvoir 8 ? Comment peut-elle manifester une turbulence contestataire, une offre de résistance et de liberté ? À quelles ambiguïtés voire limites est-elle confrontée9 ? Ainsi, ce numéro tente d’analyser le lien entre images critiques et critique des images qui se joue aujourd’hui (en offrant par exemple un éclairage sur les grandes figures appartenant à des familles politiques différentes de la presse subversive dans la région Pays de la Loire), du local au mondial, et ses conséquences pour notre espace démocratique pluriel. Pour conclure, comme l’écrit Marie José Mondzain, il est indispensable de former les regards, de discuter les images et de penser que « leur critique est fondée sur une gestion politique des passions par la communauté10 ».

___ 1. G. Didi-Huberman, « L’image brûle », dans L. Zimmermann (dir.), Penser par les images, Nantes, éditions Cécile Defaut, 2006.

___ 2. L. Marin, Des pouvoirs de l’image, Paris, Seuil, 1993 ; G. Didi-Huberman, Des images malgré tout, Paris, Les Éditions de Minuit, 2003 ; S. Sontag, Devant la douleur des autres, Paris, Christian Bourgeois, 2002 ; W. J. T. Mitchell, Que veulent les images ? Une critique de la culture visuelle, Dijon, Presses du réel, 2014.

___ 3. Voir les débats actuels autour des logiques imaginales, dans E. Alloa, Penser l’image, tomes I, II et III (à paraître), Dijon, Presses du réel, 2010-2015.

___ 4. O. Cyran, dans « Charlie Hebdo, pas raciste ? Si vous le dites », 5/12/2013, Article 11, souligne les ambiguïtés idéologiques du journal notamment vis-à-vis de l’islam. www.article11.info/? Charlie-Hebdo-pas-raciste-Si-vous

___ 5. S. Gruzinksi, La guerre des images, Paris, Fayard, 1990.

___ 6. Cycle de conférences de Sara Guindani en 2016 en collaboration avec l’université Paris VIII et le programme « Politiques des images » à la Fondation Maison des sciences de l’homme.

___ 7. N. Mirzoeff, An Introduction to Visual Culture, New York, Londres, Routledge, 2009.

___ 8. Voir les réflexions dans Caricatures&Caricature, Après Charlie, Paroles de dessinateurs, mai 2015, exposition conçue par Guillaume Doizy. www.caricaturesetcaricature.com/2015/05/ apres-charlie-paroles-de-dessinateursexposition.html

___ 9. M. J. Mondzain, L’image peut-elle tuer ?, Paris, Bayard, 2002.

___ 10. Les images ont longtemps subi le mépris, voire la condamnation des autorités de la pensée. Le pouvoir des images ne peut qu’intéresser toute instance dominante qui cherche à confisquer cette énergie à son profit.

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Sans titre, Bado, 2006. Bado est canadien ; il dessine pour le quotidien Le Droit. http://badoleblog.blogspot.fr. Š Bado.

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Dessin de presse et  « choc des cultures » __

Guillaume­Doizy ____ Depuis l’affaire des caricatures de Mahomet en 2005  et 2006 puis la tragédie du 7 janvier dernier (entre autres),  la circulation mondialisée et dématérialisée du dessin  de presse semble alimenter le « choc des cultures ».  ____  En 1996, l’Américain Samuel Huntington publie The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, traduit en français l’année suivante sous le titre Choc des civilisations. Le concept, qui vise à préciser l’état des relations internationales, est âprement discuté. il connaît néanmoins une vraie popularité, les tensions entre l’Occident et le reste du monde étant souvent perçues comme un « choc des cultures » opposant deux blocs en apparence inconciliables, l’Occident libéral et démocratique d’un côté et certains États se revendiquant de l’islam de l’autre. L’émergence d’internet et plus encore celle de la télévision satellitaire, qui permettent la circulation rapide et mondiale des idées et des images, ont favorisé l’accès à la culture de l’autre, perçue comme lointaine, étrangère, agressive et incompatible avec ses propres valeurs. Dans ce « choc des cultures » dominé par les tensions religieuses, l’image tient une place importante ; le dessin de presse, avec sa grammaire particulière et son refus de respecter les tabous, pourrait y tenir le premier rôle : l’affaire dite des caricatures de Mahomet en 2005-2006 et les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 en France semblent le confirmer. Pour mieux comprendre les enjeux du débat, plusieurs questions méritent d’être posées. La caricature et le dessin de presse ont-ils vocation à circuler sur de longues distances, et depuis quand ? Quel est le rôle de l’internet, avec la diffusion mondiale instantanée qu’il induit, dans les affaires mettant en jeu ce type d’images ? La rhétorique caricaturale est-elle incompatible avec certaines « cultures » ? En 1545, Luther publie sous le titre Abbildung des Bapstum son dernier pamphlet exclusivement composé de caricatures. Le réformateur explique : « J’ai encore à faire connaître au monde des milliers de choses sur le pape et son royaume. voilà pourquoi j’ai publié ces gravures [...]. Si aujourd’hui ou dans l’avenir, quelqu’un se sent blessé par ces images, je suis prêt à répondre de cette publication devant tout l’Empire... » Luther destinait ces images violemment antipapistes au « monde », et pressentait qu’elles pourraient « blesser » le lecteur. tout semble dit. Dès le xvie siècle, la caricature politique, ancêtre du dessin de presse, naît de la rencontre de deux facteurs explosifs : d’un côté la polémique (en l’occurrence, la crise politico-religieuse), et de l’autre un média nouveau, l’imprimerie, qui permet une diffusion large et rapide des textes et des images. Le choc est considérable dans une Europe confrontée depuis longtemps à de multiples hérésies, mais qui n’avait jamais

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Illustration d’Étienne Davodeau suite aux attentats du 7 janvier 2015 à la rédaction de Charlie Hebdo. © Étienne Davodeau.

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Vous avez dit  blasphème ? __

Alain­Cabantous ____ Dans nos sociétés occidentales, jusqu’à une période  récente, la notion de blasphème semblait appartenir au  passé. D’ailleurs qui s’en souciait, sinon à penser parfois  que dire « Nom de Dieu » s’y apparentait ? ____ À partir des années 1990 et aujourd’hui plus que jamais, semble-t-il, la parole impie fait un retour en force, et avec elle la chasse aux blasphémateurs. De Salman Rushdie en 1989 aux journalistes de Charlie Hebdo assassinés en janvier 2015 en passant par Serrano, concepteur de Piss Christ, et Castellucci, auteur de Sur le concept du visage du Fils de Dieu, pour ne citer que quelques-uns des plus médiatisés, on ne compte plus celles et ceux qui sont condamnés, vilipendés et contre lesquels sont lancés des fatwas, des appels au boycott ou des demandes de réparation spirituelle. Les lois anti-blasphématoires, qui même dans de nombreux pays d’Europe n’avaient jamais disparu, se trouvent réactivées ou durcies au Pakistan ou en Arabie Saoudite. Mieux – ou pire ! –, la notion de blasphème s’est singulièrement élargie, dans deux directions. il ne s’agit plus aujourd’hui de dénoncer une parole qui attenterait au nom de Dieu mais de stigmatiser toute œuvre créatrice (film, roman, œuvre d’art) qui, par son objet, porterait atteinte au divin. La seconde extension concerne la notion même de sacré, qui n’est plus seulement religieuse : on rappellera les attaques virulentes contre Aux armes, et cætera, de Serge Gainsbourg en 1979, et celles des autorités chinoises pour qui le choix d’attribuer le prix nobel de la paix au dissident Liu Xiaobo était « un blasphème contre la paix » (sic). De quoi brouiller les pistes... Pourtant, aujourd’hui comme hier, de quoi parle-t-on quand on brandit le mot de « blasphème » ? Les définitions, variables selon les périodes, ne font que déplacer la question ; voltaire le soulignait déjà dans son Dictionnaire philosophique : « Ce qui fut blasphème dans un pays fut souvent piété dans un autre. » Car le blasphème ne peut exister que par une opération de jugement qu’entreprend celui qui estime être atteint dans sa croyance. Donc, « le blasphème n’est scandaleux qu’aux yeux de celui qui vénère la réalité blasphémée », écrit Pierre Bayle à la fin du xviie siècle. En réalité, eu égard à cette relativité, on peut retenir quelques constantes. Si l’on a souvent tué et si l’on tue les prétendus blasphémateurs au nom de Dieu même – hier catholiques ou protestants, aujourd’hui mécréants ou infidèles –, c’est à la fois dans un contexte de conflit (les guerres de Religion en France) et au nom d’une loi qui est autant humaine que divine. Car ce sont d’abord les répercussions sociales du blasphème qui semblent importantes. Au moins jusqu’au xviiie siècle, en Europe, le blasphémateur est un fauteur de troubles, un contestataire des repères communs : en raison des insultes proférées à l’endroit de Dieu, de ses saints ou de ses ministres, la vengeance immanente s’abattra sur la société tout entière. Combien de fois,

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Marche républicaine en hommage aux victimes des attentats contre le journal Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, place de la Nation à Paris, le 11 janvier 2015. © Martin Argyroglo.

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Le crayon guidant  le peuple Le dessinateur de presse en France  après janvier 2015

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Pascal­Ory ____ Le massacre de janvier 2015 a soudain mis en lumière  à la fois l’importance sociale et l’ambiguïté culturelle  du dessinateur de presse, entre art et journalisme.  Il se serait passé de cette épreuve, mais, ce matin-là,  un pas décisif a été franchi. ____ Jusqu’au 7 janvier 2015, 11 h 30, la question de l’identité du dessinateur de presse se posait, en France et sans doute dans bien d’autres pays, en termes assez simples. Semblable à la chauve-souris de la fable – « Je suis oiseau, voyez mes ailes ; je suis souris, voyez mes griffes » –, il appartenait à deux sociétés culturelles, celle des artistes et celle des journalistes. Et cette double appartenance, loin d’être un avantage, était, en termes de reconnaissance, un handicap. inutile de le nier, en effet : le dessinateur de presse était souvent considéré avec condescendance par les deux sociétés en question, chacune fonctionnant sur la base de ses propres traditions, c’est-à-dire de ses propres hiérarchies. Du côté du système des Beaux-Arts, la cause était entendue : le dessinateur de presse ne pouvait être qu’un artiste de second rang. D’abord parce que le dessin n’a jamais eu le prestige de la peinture, dont il est généralement assimilé à la forme préparatoire, ensuite – et surtout – parce que le dessin de presse souffre d’une double infirmité. D’une part, il appartient intrinsèquement au monde inférieur de la duplication, au même titre que la photographie ou la bande dessinée ; il ne se donne pas d’emblée à la société sous la forme d’un objet unique, certes reproductible mais dont – contrairement à ce que laisse entendre Walter Benjamin – la reproductibilité accroît l’aura, puisqu’elle renvoie à ce lieu unique où le fidèle de la religion culturelle devra venir, au moins une fois dans sa vie, comme à La Mecque, le contempler. il appartient, de surcroît, à la duplication la plus vulgaire, celle de la publication périodique, imprimée sur des supports souvent médiocres et fragiles, sitôt lue sitôt jetée, et dont il n’est pas toujours l’ornement le plus distinctif. il aggrave son cas en étant, par définition, instrumentalisé. « Défense et illustration » de certaines valeurs, il vise un effet immédiat et joue son va-tout sur sa capacité à atteindre cet objectif dans le court espace-temps de la publication elle-même. Et il met un comble à son infériorité en donnant à cet objectif la forme la moins noble qui

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