Le Festin #106 - Artistes au soleil by Le Festin

ÉTÉ 2018

n o 106

Dossier TOUTE LA

NOUVELLE-AQUITAINE EN REVUE

Art roman

Artistes au soleil Claude Monet Luis Mariano Winston Churchill Jofo Jean Cocteau Jacques Le Tanneur

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R 28068 - 106 - F : 15 €

N° 10 6

É TÉ 20 18

Albert Marquet

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Un numéro, deux couvertures…

Albert Marquet, Le Pyla, 1935, musée des beaux-arts de Bordeaux, réinterprétée par Franck Tallon.

Vernis : Extrait du mot écrit par Le Corbusier dans le livre d’or de l’hôtel Chantecler en 1936. Alain Ducasse et Jean-Marie Amat aux fourneaux, à Saint-Jean-de-Luz, lors de la préparation du numéro-anniversaire des 25 ans du Festin. © Jean-Christophe Garcia

LES VOYANTS

Jacques Le Tanneur, Joueur de pelote basque, années 1930, coll. part., réinterprété par Franck Tallon. D. R.

le festin bénéficie du soutien du CONSEIL RÉGIONAL NOUVELLE-AQUITAINE,

de la DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES NOUVELLE-AQUITAINE,

et du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES LANDES, du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES, du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LOT-ET-GARONNE, de la VILLE DE BORDEAUX, et du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA DORDOGNE.

Inclus avec ce numéro pour tous les abonnés livrés par courrier : une affiche 40 x 60 cm de la couverture, la Lettre des abonnés, le catalogue 2018 du Festin, un lot de cartes postales inédites. Et pour les 300 abonnés les plus fidèles, le livre Garonne, roman fleuve, de Henri Calet, accompagné d’une lettre de remerciements.

par XAVIER ROSAN

ÉDITO # 106 ÉTÉ 2018

Le voyage est-il une science ? Jules Verne avait tendance à le penser : « Il y a des gens qui ne savent pas voir, et qui voyagent avec autant d’intelligence qu’un crustacé. » Ce qui, au passage, n’est guère aimable pour nos amis aquatiques, dont l’étude de la vie secrète attend au moins son Peter Wollheben. Lorsqu’il note cette sentence dans Les Voyages du Capitaine Grant – un de ses chefs-d’œuvre –, en 1868, le maître de l’anticipation n’a certes encore pu apprécier les merveilleux films de Jean Painlevé ni éprouver, heureux homme, les ravages du tourisme de très grandes masses, lequel transforme volontiers les sites les plus prestigieux (c’est-à-dire les mieux notés sur Tripadvisor) en Disneylands (on préférera toujours l’« authentique » à la copie) où, pour reprendre Daniel Arasse, décidément, on n’y voit plus rien. De fait, l’incapacité à voir – à considérer, à remarquer, à formuler des images ou des pensées à partir de ce que nos yeux croisent – n’est pas un défaut des temps post-modernes, puisque, dans le dernier tiers du xixe siècle, voyager était réservé à quelques individus triés sur le volet, soit qu’ils relevassent de l’élite, soit qu’ils y fussent contraints (migrants, militaires, travailleurs de la mer…). Certains effectuaient le Grand Tour de la Méditerranée pour parfaire leur éducation classique, d’autres s’usaient sur des routes incertaines pour sauver leur peau. Mais tous, en voyageant, « voyaient du pays ». De nos jours, à l’heure des fameux Gamfa, le voyage est devenu une seconde nature pour l’être humain, qui peut se déplacer, nouer des relations, pénétrer du regard des lieux et des objets insolites sans quitter l’écran de son ordinateur. À tel point qu’une revue « papier » telle que le festin tendrait à redonder. Nous voulons pourtant croire qu’il n’en est rien et, par bonheur, un nombre non négligeable de lecteurs semblent partager notre avis. Ainsi avons-nous articulé ce numéro estival sous le signe – solaire – du regard, mettant nos pas, et les vôtres, dans ceux d’artistes qui ont vu et bien vu les sites, nouveaux ou traditionnels pour eux (car le voyage commence dès que l’on met un pied, le nez, et donc aussi un œil, voire deux, dehors) qu’ils ont fréquenté : le léonin Churchill disposait d’une âme d’artiste peintre, qu’il exerça notamment sur les rives du lac d’Aureilhan, le ténor basque Luis Mariano (formé aux Beaux-Arts) inventa sa maison d’Arcangues en adéquation avec le site élu de son cœur… De Monet à Jofo, en passant par le génialissime Jacques Le Tanneur ou le prince des poètes (et du bronzage) Jean Cocteau, ce numéro déploie une belle galerie de voyants. Il en va de même pour les artistes anonymes qui marquèrent l’architecture romane, dont la NouvelleAquitaine recèle de nombreux trésors. Plus que jamais, avec eux, le diable se niche dans les détails. Enfin, du diable à la beauté de celui-ci, il n’y a qu’un pas. Le chef cuisinier Jean-Marie Amat a partagé l’histoire du festin, depuis sa création et à chaque anniversaire-symbole, avec une fidélité, une disponibilité et une efficacité qui n’avaient d’égales que sa discrétion et sa curiosité. Décédé le 5 mars dernier, il ne sera pas, l’an prochain, des 30 ans de la revue. Nous les vivrons et les verrons pour lui. Puisque son regard, ses goûts, qui ont contribué à façonner les nôtres, nous accompagnent. •

Avec ce numéro, les abonnés reçoivent un lot de cartes postales inédites réalisées par Michel Dubau. le festin { ÉTÉ 2018 } 1

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SOMMAIRE # 106 ÉTÉ 2018

98 70 \\ ARTISTES AU SOLEIL 38 © Musée Basque et de l’histoire de Bayonne / © Musée Marmottan Monet, Paris / Bridgeman Images / © Pauline Turmel / © Emlile Dubrul / © Archives intercommunales du Père Castor, Meuzac

\ FEUILLETAGE 4 TEMPS FORTS

10 ŒUVRES EN STOCK

98 LE MONDE MONASTIQUE EN PAYS CHARENTAIS

56 LE PAYS BASQUE DE

16 LIVRES

par Gracianne Harismendy-Couvrat Desvergnes Pays basque

23 L’EXPLORATEUR MÉTROPOLITAIN 24 ARCHITECTURES

27 TÊTES À TÊTES 30 L’UNIVERS DU FESTIN 32 L’INVITÉ Jofo

par Christian Gensbeitel Charente

JACQUES LE TANNEUR

21 LES CARNETS DE L’INVENTAIRE

LES FRESQUES BYZANTINES DE NICOLAÏ GRESCHNY EN CHARENTE-MARITIME par Thierry Allard Charente-Maritime

70 MONET OU LA LUMIÈRE DU MOMENT par Dominique Godfrey Gironde 78

ET CHURCHILL ENTREPRIT DE PEINDRE LES PAYSAGES DE MIMIZAN

LES VIES DU PRIEURÉ DE MERLANDE par Frédérique-Anne Costantini Dordogne

LE PETIT MONDE DE CHANTECLER par Stéphanie Pichon Gironde

14 ÉCRAN TOTAL

LES PORTAILS HISTORIÉS BÉARNAIS par Laurence Cabrero-Ravel Béarn

DANS LA MAISON-MÉMOIRE DE LUIS par Serge Airoldi Pays basque

12 SCÈNES

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ALBERT MARQUET AU PYLA par Christel Haffner Lance Gironde

6 CARTE D’IDENTITÉ 8 EXPOSITIONS

\\ DOSSIER ART ROMAN

106

LÉMANCE ROMANE : L’ART AUX CONFINS par Alain Beschi Lot-et-Garonne

\\\ DÉTOURS 114 PROPOS COMME ÇA par Jean-Marie Planes

116 SECRETS DE CUISINE 120 BULLES DE SALON 124 COUP D’ŒIL D’ABONNÉS

par Serge Airoldi Landes

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TEMPS FORTS

BIARRITZ

Denis Darzacq, Juliette Gernez, Act 2 N°06, 2015.

CENT ANS DE BAIGNEUSES

De juillet à septembre 1918, cherchant à s’éloigner des derniers feux de la guerre, Pablo Picasso choisit la station balnéaire basque pour passer sa lune de miel avec son épouse Olga. Le couple séjourne à La Mimoseraie, chez Eugenia Errazuriz, 4 { ÉTÉ 2018 } le festin

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cette amie chilienne fortunée qui fut à l’origine de la rencontre du peintre avec la troupe de Serge Diaghilev. La création de Parade, l’année précédente, a marqué un tournant décisif dans l’œuvre du peintre. S’émancipant du cubisme radical, il renoue avec une certaine forme de figuration, passant de la virtuosité d’un dessin épuré, dit « ingresque », à des formes plus malléables, élastiques, prémices des grandes métamorphoses à venir. Pour l’heure, les murs de la chambre de La Mimoseraie se couvrent de fresques à l’encre Waterman qui sont comme des odes à quelque paradis antique réinventé. Les proches, les nouveaux amis – comme le marchand Paul Rosenberg –, participent à la galerie de portraits de cette période apaisée. À Biarritz, le temps est au plaisir de la vision des corps jouant sur la plage. Les Baigneuses en sont la toile emblématique : trois femmes exhibent au soleil l’audace de la distorsion de leurs formes que seule la peinture peut s’autoriser.

Sous le commissariat de Didier Arnaudet, les peintures et dessins emblématiques du peintre espagnol, réalisées sur la côte basque lors de l’été 1918, trouvent un écho avec les productions contemporaines des artistes invités par l’École supérieure d’art Pays basque depuis 2008. Ainsi, les réalisations de Daniel Buren, Nina Childress, Pascal Convert – à l’origine de la création de l’école –, Denis Darzacq, Marc Desgrandchamp, Hervé Di Rosa, Gloria Friedmann ou encore Annette Messager se côtoient, réinterprètent le mythe Picasso, toujours changeant, inattendu, ouvert à tous les vents de la création. Les célèbres fresques de La Mimoseraie feront également l’objet d’une libre interprétation par Carmelo Zagari. • VS « Biarritz, 1918 & 2018 » Du 7 juillet au 30 septembre 2018 Le Bellevue Place Bellevue biarritz.fr T. 05 59 01 59 20

En 2018, Biarritz célèbre deux anniversaires, les 10 ans de l’École supérieure d’art Pays basque et le centenaire des Baigneuses peintes par Pablo Picasso. À cette occasion, l’exposition « Biarritz, 1918 & 2018 » constitue l’espace de rencontre et de dialogue entre deux époques, deux visions de la modernité.

Pablo Picasso, Les Baigneuses, 1918, musée national Picasso à Paris (détail).

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LÈGE-CAP FERRET

LE CORBUSIER IL ÉTAIT UNE FOIS À L’OUEST

Du 13 juillet au 22 septembre 2018 Salle culturelle Pauilhac et jardin Médiathèque de PetitPiquey 1, avenue des écoles Lège-Cap Ferret ville-lege-capferret.fr

100 ans ! Un siècle s’est déjà écoulé depuis la première visite de Le Corbusier sur le Bassin d’Arcachon. Trouvant régulièrement refuge pour ses vacances à PetitPiquey, l’architecte y apprécie le rythme d’une vie simple, au fil des marées, au milieu de la nature. Ses séjours influenceront autant l’homme, le peintre que l’architecture. L’association Pilitak et la Ville de Lège-Cap-Ferret, avec le soutien de la fondation Le Corbusier, s’associent afin de célébrer ce centenaire et de présenter les peintures, dessins, photos et maquettes de cet architecte et penseur pionnier de la modernité.

SAINT-SEVER

Immersion dans le Beatus

Du 2 juillet au 1er septembre 2018 Musée des Jacobins Rue du GénéralLamarque Saint-Sever

Le musée des Jacobins dévoile cet été un nouveau parcours de visite dédié au célèbre Beatus de Saint-Sever, manuscrit de l’Apocalypse réalisé au xie siècle par les moines de l’abbaye de SaintSever et aujourd’hui conservé à la Bibliothèque nationale de France. Son contexte de création, ses caractéristiques techniques et ses particularités esthétiques sont décryptés à l’aide de dispositifs immersifs et ludiques, à l’image d’un livre numérique permettant de consulter l’intégralité du manuscrit. Une précieuse occasion de découvrir, ou redécouvrir, le Beatus de Saint-Sever qui a fasciné les artistes de l’avant-garde du xxe siècle, inspirant même Pablo Picasso pour la réalisation de Guernica.

BORDEAUX

HEY HO! LET’S GO !

Du 28 au 30 juin 2018 Week-end inaugural Salle des fêtes du Grand-Parc Cours de Luze Bordeaux bordeaux.fr

The Cure, Metallica, Iggy Pop, Noir Désir ou encore les Ramones ont fait vibrer les murs de la mythique salle des fêtes du Grand-Parc entre 1965 et 1995. L’édifice conçu par Claude Ferret, Robert Bedout et Serge Bottarelli, connaît – enfin – une seconde jeunesse. Réhabilité par l’architecte bordelais Christophe Hutin, le nouvel espace de la salle des fêtes du Grand-Parc jouera de sa polyvalence et de son ouverture sur le quartier, tant par sa programmation que par le parti pris architectural de sa scène ouverte sur l’extérieur, au moyen d’une large baie vitrée.

DAX

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500 PHOTOS, PAS À PAS

Jusqu’au 22 juillet 2018 dax.fr

La huitième édition du festival de la photographie de Dax se déploie cet été dans toute la ville, des berges de l’Adour à la place de la cathédrale en passant par la palmeraie de l’hôtel Splendid, la bibliothèque, les jardins du Casino ou de la Potinière. 18 expositions regroupant le travail de photographes émergents invitent à la déambulation, la découverte du patrimoine dacquois, ses espaces urbains et ses curiosités. L’Atrium culture accueille les réalisations du parrain du festival, le photojournaliste allemand Hans Silvester, défenseur de l’environnement et passionné par le continent africain. le festin { ÉTÉ 2018 } 5

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CARTE D’IDENTITÉ

Présentation graphique et chiffrée d’un événement, d’un lieu, d’un thème ou d’une institution culturelle.

20 ans d’inscription des Chemins

de Saint-Jacques-de-Compostelle

en France au

patrimoine mondial de l’Unesco

JUILLET 813 Découverte de la sépulture de saint Jacques par l’ermite Pélage.

Le 2 décembre 1998, le comité du patrimoine mondial de l’Unesco inscrit le bien culturel « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » sur la liste du patrimoine mondial. Ce bien, inscrit au n°868, est le plus grand ensemble patrimonial de France avec 78 composantes : 64 édifices, 7 ensembles et 7 sections de sentier.

834 Premier chemin de pèlerinage vers Compostelle, le Camino primitivo, tracé par Alphonse II, roi des Asturies au départ d’Oviedo.

COMPOSANTES Monument ou ensemble inscrit

INSCRITES

Chemin de Tours

Section de sentier inscrite

1130 Rédaction du Codex Calixtinus, premier guide de voyage consacré au pèlerinage de Saint-Jacques-deCompostelle.

EN NOUVELLE-

GR655

AQUITAINE

Bressuire Châtellerault Parthenay

Chemin de Vézelay

25 JUILLET 1867 Seulement une quarantaine de pèlerins se retrouvent à Saint-Jacques-deCompostelle pour la fête de l’apôtre.

GR654

POITIERS Église Saint-Hilaire-le-Grand NIORT

Montmorillon

LA ROCHELLE Melle Église Saint-Hilaire Rochefort

Aulnay Église Saint-Pierre

Confolens

Saint-Jean-d'Angély Abbaye royale Saint-Jean-Baptiste

Saintes Église Saint-Eutrope

Chemin du littoral

GUÉRET Bellac

Cognac

1937 Première carte des Routes du pèlerinage de Saint-Jacquesde-Compostelle en France par Francis Salet.

Aubusson

LIMOGES

Saint-Léonard- de-Noblat Église Saint-Léonard

Rochechouart ANGOULÊME

Pons Ancien hôpital des pèlerins

Soulac-sur-Mer Église Notre-Damede-la-Fin-des-Terres

Nontron Ussel

Jonzac LesparreMédoc

PÉRIGUEUX

Blaye

2017 Les chemins ont été parcourus par 300 000 pèlerins, dont 58 000 sont passés par SaintJean-Pied-de-Port.

TULLE

Cathédrale Saint-Front

Brive-la-Gaillarde

Libourne

BORDEAUX

La Sauve • Ancienne abbaye Notre-Dame-de-la-Sauve-Majeure • Église Saint-Pierre

Chemin du Puy

BASTIÁN

St-Jean-Pied-de-Port Porte Saint-Jacques

GR65 Aire-sur-l'Adour Église Sainte-Quitterie

Chemin d’Arles L'Hôpital-St-Blaise Église Saint-Blaise

GR653

PAU Col Lepœder (1430m) Roncesvalles

VITORIA

Logroño

Oloron-Sainte-Marie Église Sainte-Marie

PAMPLONA

Puentela-Reina

Col du Somport (1632m) Jaca

Chemin des Piémonts GR78

109

+ de

s an

60 a

nationalités

recensées à Saint-JeanPied-de-Port en 2017.

Cathédrale Sainte-Marie

Randonneurs touristiques

MONT-DE-MARSAN

Dax Sorde-l'Abbaye Abbaye Saint-Jean

AGEN

GR652 Nérac

Saint-Sever Abbaye

Démarche de foi

Chemin de Rocamadour

Bazas Ancienne cathédrale Saint-Jean-Baptiste

Mimizan Clocher-porche de l’ancienne église

BAYONNE

Saint-Avit-Sénieur Église Saint-Avit

de 30 à 60 Recherche de sens

Randonneurs sportifs

Sources : ACIR Compostelle, Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle, Bureau des pèlerins à Santiago

Langon

- de

• Basilique Saint-Seurin • Basilique Saint-Michel • Cathédrale Saint-André

Buisson de Cadouin Église abbatiale Notre-Dame-de-la-Nativité

Bergerac

Tudela

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EXPOS 4 Royan Express,

1899, affiche réalisée par Raphaël De Ochoa Y Madrazo.

3 Extrait du reportage Terra de Sebastião Salgado.

1 Bettina Rheims, Vanessa Bareck, novembre 2014, maison d’arrêt de Lyon Corbas.

PÉRIGUEUX

2 3 sensations, 3 espaces-temps CADILLAC

1 Les détenues de Bettina Rheims

« Détenues » Jusqu’au 4 novembre Château de Cadillac 4, place de la Libération chateau-cadillac.fr T. 05 56 62 69 58

8 { ÉTÉ 2018 } le festin

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« Antoine Donzeaud, pas un lieu mais une sensation » Du 6 juillet au 17 septembre . Musée d’art et d’archéologie du Périgord 22, cours Tourny perigueux-maap.fr . La Visitation Rue Littré perigueux-visitation.fr . Site musée gallo-romain Vesunna Parc de Vésone - 20, rue du 26e RI perigueux-vesunna.fr

ROYAN MONTFORT-ENCHALOSSE

4 L’invention du balnéaire

Sebastião Salgado publie en 1997 son œuvre Terra, un reportage au cœur de la crise agraire au Brésil. Avec cette production, l’artiste porte un regard singulier sur les rapports entre l’homme et ses terres. Ses photographies très engagées, d’une précision documentaire remarquable, nourrissent une réflexion sur la planète et son exploitation. Une exposition qui fait écho à la crise agraire vécue autrefois en Chalosse.

Présentée il y a quelques mois à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris, l’exposition « Tous à la plage ! » se (re)découvre cet été à Royan avec des œuvres et espaces inédits dédiés à la célèbre station balnéaire. De l’invention des bains de mer, à la singularité de l’architecture et de l’urbanisme des bords de mer en France, du xviiie siècle au début du xxie siècle, le parcours retrace l’évolution de notre société, nos rapports aux loisirs, notre attrait pour la mer et la plage.

« Terra » Jusqu’au 31 octobre Musée de la Chalosse 480, chemin du Sala museedelachalosse.fr T. 05 58 98 69 27

« Tous à la plage ! » Jusqu’au 28 octobre Musée de Royan 31, avenue de Paris ville-royan.fr T. 05 46 38 85 96

3 Le Brésil de

Sebastião Salgado

GUÉRET

5 Photographies du quotidien Une sélection de clichés en noir et blanc, réalisés entre la fin du xixe et le début du xxe siècle, offre une captivante plongée dans la vie d’une famille. Georges Rendu, photographe amateur, capture les siens lors de fêtes, voyages ou moments du quotidien. Des instantanés qui témoignent des conditions et des formes de sociabilité d’autrefois, au cœur de la campagne creusoise. Un regard personnel posé sur la société d’hier. Fascinant. « Voyage dans le temps » Jusqu’au 14 septembre Archives départementales 30, rue Franklin-Roosevelt archives.creuse.fr T. 05 44 30 26 50

1 © Bettina Rheims / 3 © Sebastião Salgado/ 4 © Musée de Royan

L’univers de la détention et la création artistique dialoguent au château de Cadillac, renouant ainsi avec le passé carcéral du lieu. Plus de cinquante portraits de détenues, réalisés par Bettina Rheims, y sont exposés, proposant une interprétation sensible de la féminité confrontée à la privation de liberté. L’occasion pour ces femmes de reconstruire leur image. Le temps d’une photographie, elles transcendent l’enfermement.

Antoine Donzeaud investit trois espaces au cœur de la capitale du Périgord avec des installations mêlant interventions sur l’architecture, peintures, sculptures et vidéos. Diplômé de la Villa Arson à Nice, l’artiste ancre ses œuvres dans la culture contemporaine et populaire, dépeignant sa génération, la société et l’infiltration du quotidien. Pont entre le passé et le présent, l’artiste révélera son propre espace-temps dans des lieux chargés d’histoire.

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8 Ernest Pignon-Ernest, Parcours Genet, Brest, 2006.

Anonyme, Vue de port, huile sur bois, 57 x 79 cm,

10 fin xviie siècle.

7 Toile de Davood Ghanbari, artiste

franco-iranien, mêlant exploration de la peinture occidentale et culture et technique persanes.

MARGAUX

8 Ernest Pignon-

NAY LAVARDAC

7 Parfum d’Iran

6 L’art et

Coup de projecteur sur l’art contemporain iranien lors de cette exposition exceptionnelle, en résonance avec Le Hangar de Bayonne et la médiathèque de Laruns. Il est question d’un art méconnu et pourtant symbole de richesse créatrice et d’engagement, qui repose sur un héritage et une tradition artistique ancienne, aujourd’hui ouverte sur le monde. L’occasion de célébrer des artistes et des œuvres au service de la liberté et de la création. Un projet de mise en lumière ambitieux et nécessaire.

7 © Davood Ghanbari / 8 © Ernest Pignon-Ernest / 10 © Musée de Cognac

la manière Paul Madonna est mis à l’honneur dans le cadre d’une exposition organisée par l’association William Blake France. Trentecinq œuvres originales et trente inédites sont proposées. Gravures, dessins et aquarelles montrent les paysages sauvages et urbains de plusieurs villes du monde. Des créations où transparaissent talent, vision sensible et sens du détail. Pour l’occasion, l’artiste américain reste en Albret un mois afin d’aller à la rencontre de son public. « Depuis San Francisco jusqu’en Albret par le Golden Gate » Jusqu’au 31 août 53, avenue du Général-de-Gaulle williamblake.fr T. 05 53 97 35 14

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« Parfums d’Iran » Du 6 juillet au 8 octobre . La Minoterie 22, chemin de la Minoterie nayart.fr T. 05 59 13 91 42 . Maison Carrée 13, place de la République maison-carree-nay.fr T. 05 59 13 99 65

Ernest, artiste de l’éphémère

Pier Paolo Pasolini portant son corps à Ostie ou encore un homme crucifié sur un mur de Brest sont quelques exemples parmi les vingt-neuf photographies exposées au Château Palmer. Une sélection de captures des interventions d’Ernest Pignon-Ernest, artiste singulier qui colle aux murs ses dessins grandeur nature. Des œuvres éphémères qui présentent une vision politique et engagée d’un lieu ou d’une situation. Comme un hommage poétique aux personnalités, aux villes et à l’histoire. Un devoir de mémoire qui s’illustre dans des créations fragiles, amenées à disparaître. « Mémoire de l’éphémère » Jusqu’au 31 août Château Palmer Lieu-dit Issan chateau-palmer.com T. 05 57 88 72 72

BAYONNE

9 Avant-garde basque Les huit artistes du groupe Gaur - Maintenant - créé en 1966 à Saint-Sébastien sont réunis pour la première fois au sein d’une seule et même exposition. Initié par José Antonio Sistiaga, Amable Arias et Jorge Oteiza, le groupe Gaur proposait une alternative d’avant-garde dans un Pays basque alors dominé par un art figuratif validé par la censure franquiste. 100 œuvres et 100 documents historiques composent cette rétrospective artistique et historique d’envergure autour d’un groupe qui a propulsé l’idée d’une « École basque ». « Gaur 1966. L’art basque sous le franquisme, Avant-Garde et résistance » Du 30 juin au 4 novembre 2018 Musée basque et de l’histoire de Bayonne 37, quai des Corsaires musee-basque.com T. 05 59 59 08 98

COGNAC

10 Traversée du xviie siècle Le rôle des Hollandais et Flamands dans la diffusion des eaux-devie françaises en Europe au xviie siècle, et bien au-delà, est indéniable. Maîtres du commerce et de la mer, ils sont à l’origine d’un véritable renouveau de l’économie régionale, de l’île de Ré à Cognac en passant par la plaine d’Aunis. Le musée d’art et d’histoire de Cognac leur rend hommage avec une riche sélection d’œuvres produites lors du siècle d’or : portraits, paysages, scènes de genre, peintures d’histoire, natures mortes ou encore faïences. « Flamands et Hollandais au siècle d’or » Jusqu’au 13 novembre Musée d’art et d’histoire 48, boulevard Denfert-Rochereau musees-cognac.fr T. 05 45 32 07 25

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ŒUVRES EN STOCK

COLLECTIONS Zoom sur des œuvres rares, extraites des fonds de nos musées. BORDEAUX (33)

Le retour de Miss Fanny Muséum d’histoire naturelle

ACQUISITIONS Donations, acquisitions ou restaurations récentes dans les collections publiques*. VILLENEUVE-SUR-LOT (47)

Christian Gardair Musée de Gajac

André Lhote, Le Cabanon à Piquey, aquarelle, 1915-1917.

ENCHÈRES ARCACHON (33)

Peintres du Bassin ---------------

Christian Gardair, Miroitement, huile sur toile 2016.

* Avec le soutien financier du Fonds régional d’acquisition des musées, abondé par l’État et la Région Nouvelle-Aquitaine.

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Manutention de Miss Fanny lors de son retour au Muséum d’histoire naturelle.

Le 28 avril, la maison de vente Briscadieu a organisé la troisième édition de leur vente aux enchères d’œuvres bordelaises, présentant cette fois-ci un ensemble de 150 peintures, gravures et affiches autour du Bassin d’Arcachon. Parmi les artistes, se sont vendues des toiles d’Albert Marquet (voir pp. 38-45), Jean-Paul Alaux, Jean Marais ou André Lhote, dont Le Cabanon à Piquey, représentant un cabanon qu’il louait et surnommait la « Chaumière indienne » s’est vendu à 5 125 € (initialement estimé entre 2 500 et 3 500 €).

Le musée de Gajac enrichit son fonds avec l’acquisition de Miroitements, toile de Christian Gardair réalisée en 2016. Artiste peu connu, partagé entre la Gironde et Paris, Christian Gardair travaille sur la pluralité de la nature et les fils qui nous relient à la mémoire des choses. Rattachées au mouvement d’art abstrait des Réalités Nouvelles, ses œuvres sont présentes dans diverses collections publiques françaises – musée d’Art Moderne de Paris, musée Hyacinthe-Rigaud de Perpignan, musée des beaux-arts de Bordeaux – et internationales.

Symbole du Muséum, Miss Fanny avait quitté les réserves le temps de sa restauration complète. Elle a enfin retrouvé le hall d’entrée de l’Hôtel Lisleferme au Jardin public, après un séjour au centre de conservation des collections. Cette éléphante d’Asie, qui vécut au xixe siècle dans une ménagerie de la région, est morte dans sa cage en mars 1892. Son corps est racheté par le professeur Fallot, alors conservateur du Muséum, qui la transporte dans un centre d’équarrissage. Elle est installée en mai de la même année aux pieds de l’escalier d’entrée du Muséum.

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DESIGN BIDARD (64)

Le design béton de Zuri

Gustave Guillaumet, La Famine, huile sur toile, 1869.

Au départ, une simple lampe au socle de béton réalisée en cadeau pour sa sœur, puis d’autres objets pour des amis, la famille… En 2015, Marie-Cerise Blanc finit par créer sa marque de design : Zuri (« blanc », en basque). Son matériau de prédilection : le béton. Au catalogue, des pièces uniques, nommées d’après les membres de sa famille, entièrement faites à la main et personnalisables. Zuri imagine des objets qui marient, avec beaucoup de délicatesse, le béton au cuivre, à la laine et au bois blond. Parfois même, simplement du béton, brut et sans fioriture, à l’image des coquetiers Maiana, aux multiples nuances de gris et de rose. zuri.fr

LA ROCHELLE (17)

Coquetier ou mini pot à bijou Maiana, Zuri, béton, 8 €.

La Famine, Gustave Guillaumet Musée des beaux-arts Gustave Guillaumet (1840-1887) est l’une des figures les plus marquantes de l’orientalisme français. Pourtant, bien que présente dans de nombreux musées, l’œuvre de ce peintre voyageur, grand visiteur de l’Algérie (pas moins de onze séjours entre 1862 et 1884), reste peu connue. Cette exposition monographique – la première depuis la rétrospective de 1899 – revisite le versant algérien du mouvement. L’occasion d’exposer La Famine, une œuvre majeure de l’artiste datant de 1869, récemment retrouvée dans un état critique dans les réserves du musée Cirta de Constantine et restaurée, grâce au soutien d’une souscription publique et du fonds de dotation du Carré Rive gauche. « L’Algérie de Gustave Guillaumet » du 15 juin au 17 septembre 2018. Également au musée des beaux-arts de Limoges d’octobre 2018 à janvier 2019.

BORDEAUX (33)

Sauvons les statues du Jardin public La Ville de Bordeaux lance un appel à souscription pour restaurer trois statues du Jardin public : une sculpture de Rosa Bonheur de Gaston Veuvenot (19091910), un buste d’Ulysse Gayon – inventeur de la bouillie bordelaise qui permit de sauver la vigne du phylloxera – de René Rispal (1935), et une statue de Vénus, œuvre réalisée en 1775, par les sculpteurs Van den Dris et J.-F. Berruerqui, qui était installée, à ses débuts, sur le portique du Grand-Théâtre. Avec un coût total des travaux estimé à 15 000 €, la Ville espère pouvoir en financer le tiers grâce à cette levée de fonds. Le nettoyage, s’appuyant sur des techniques certifiées écologiques, débute en juillet pour une fin de la restauration en octobre 2018.

PAU (64)

Nadia Gallardo x Monoprix Remarquée par Monoprix qui lui a consacré une collection ce printemps, la plasticienne paloise Nadia Gallardo fait ses premières armes auprès du célèbre modiste nayais Jean Barthet. Baptisée « Sur le chemin… », sa collection de vaisselle, de suspensions et de papeterie arbore un design sobre aux courbes harmonieuses et résolument « imparfaites » qui met à l’honneur le blanc cassé de la céramique, du lin et du papier. Chaque objet Ramequin, Nadia Gallardo, porte la touche, discrète, de la créatrice : des motifs, toujours collection « Sur le chemin », de 5 à 9 €. élémentaires, de tracés « comme à la main » – ici un trait, là des croix, etc – à l’image d’un grand ramequin en grès, perforé sur son pourtour. nadiagallardo.com

mecenat.bordeaux-metropole.fr fondation-patrimoine.org

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Gaston Veuvenot Leroux, statue de Rosa Bonheur, 1909-1910, Jardin public de Bordeaux.

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SCÈNES 10

OLORON-SAINTE-MARIE

En partenariat avec l’Office artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine.

SAINTES

1 Des rives et des notes*

2 Ondes vocales*

Reconnue en tant que scène conventionnée pour la marionnette, la capitale du Piémont oloronais l’est aussi pour son excellent festival de jazz porté avec conviction depuis 25 ans par des bénévoles aussi passionnés qu’avisés. 13 concerts donnent le ton d’une programmation officielle qui s’enrichit d’un tremplin et d’un « off ». Figure incontournable du jazz vocal contemporain, You Sun Nah séduira à nouveau un public qu’elle avait conquis en 2010 tandis que les deux plus grands instrumentistes sénégalais Ablaye Cissoko et Habib Faye devraient envoûter les foules !

Créé en 1972, le festival de Saintes a permis la réhabilitation de l’Abbaye aux Dames, devenue cité musicale et labellisée Centre culturel de rencontre. Une saison à l’année, des résidences, Le Jeune Orchestre et un ambitieux programme d’action culturelle environnent le temps fort estival toujours dédié à la musique de Bach. Si le festival traverse cette année la Manche pour donner voix aux ensembles ou compositeurs britanniques, on écoutera avec plaisir la claveciniste néo-aquitaine Maude Gratton et l’ensemble bordelais Les Surprises avec Issé, un opéra inédit de Destouches.

Du 28 juin au 8 juillet jazzoloron.com

Du 13 au 21 juillet festivaldesaintes.org

BISCARROSSE

3 Rue des étoiles* On en pince pour le CRABB qui, après avoir célébré dignement en 2017 le 20e anniversaire de son festival de cirque, ouvre un nouveau cycle avec des ambitions qui dépassent le temps fort de l’été pour renforcer la dynamique circassienne en bord d’océan et de lacs. La fête sera belle autour du 14 juillet avec des spectacles sous chapiteau qui ont déjà fait le bonheur des plus grands festivals français à l’instar de Vol d’usage par la compagnie Quotidienne, Rare Bird de la compagnie Un Loup pour l’Homme ou encore A-tripik par le Cirk’Vost. Du 13 au 16 juillet crabb.fr Maceo Parker, le géant de la soul-jazz et du funk, sera l’une des têtes d’affiche cet été à SaintÉmilion.

« Si tu ne m’aimes pas je t’aime. Et si je t’aime prends garde à toi ! » sur un air de flamenco, dans l’intelligente adaptation de l’œuvre de Bizet et Mérimée : Carmen Flamenco.

SAINT-ÉMILION

5 Saint-Émilion jazz festival

Du 19 juillet au 4 août festival-theatre-sarlat.com

Du 20 au 22 juillet saint-emilion-jazz-festival.com

SARLAT

4 Festival des Jeux du Théâtre*

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4 © Chantal Depagne-Palazon / 5 © Philip Ducap

Le plus ancien après Avignon, le festival des Jeux du Théâtre de Sarlat, comme son compère vauclusien, se déploie dans un site exceptionnel. Si Sarlat n’a pas de Palais des Papes avec son emblématique Cour d’Honneur, elle a de nombreux atouts patrimoniaux qui lui permettent d’offrir des écrins remarquables aux spectacles présentés exclusivement en plein air. Le répertoire classique y est à son aise, mais on appréciera lors de cette 67e édition Danse avec les poules de la compagnie Au Fil du Vent ou encore François d’Assise de Joseph Delteil par la compagnie du Passage.

Entre vieilles pierres et ciel ouvert, à proximité des très grands vignobles, le 7e millésime de ce cru jazzistique la joue 7e art avec notamment la création très attendue de Stéphane Belmondo qui revisitera les compositions de bandes originales de Philippe Sarde. Maceo Parker et Cécile McLorin Salvant ajoutent à l’intérêt de ce festival qui s’ouvre à de nombreux artistes de la région dont Sylvain Luc & le chœur basque Arin, Éric Seva, et les Old School Funky Family. La dégustation sera généreuse avec une offre importante de concerts et autres animations en accès libre.

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La Région NouvelleAquitaine soutient cette manifestation dans le cadre de Festivals d’été. festivals-ete.fr

PÉRIGUEUX SALIES-DE-BÉARN

7 Mimos*

Pour sa 10e édition, cet atypique festival porté par la non moins atypique association Lacaze aux Sottises, met le feu avec Pyromènes #1, déambulation de pyrophiles torche en main. Une performance éclairée pour mettre en lumière une programmation qui s’autorise toutes les audaces avec des danseurs en Fiat 500, un Goupil en langue des signes ou encore Les confessions d’une femme hachée ! Militants pour une culture accessible à tous, les organisateurs laissent à chacun le choix de sa contribution financière.

« Jeux d’apparences » est le fil conducteur de la 36e édition du plus grand festival des arts du mime et du geste en Europe. Rassurezvous, s’il s’agira de mirage, trompe-l’œil et métamorphose, la réalité prendra la forme de 23 spectacles nationaux et internationaux, dont 3 créations et 3 inédits en France, et d’un « off » dans la ville qui offre des dizaines de spectacles en libre accès. En ouverture, le 23 juillet à 22 h, une somptueuse fête graphique et colorée projetée sur les reliefs de la cathédrale Saint-Front permettra de revivre les plus belles pages filmées de l’histoire de Mimos.

Du 20 au 22 juillet www.lacaze-aux-sottises.org

Du 23 au 28 juillet mimos.fr

6 Fête des sottises !*

Dans un décor onirique propice à la rêverie, la compagnie Bivouac entraine les spectateurs dans un voyage initiatique : Le rêve d’Érica.

LIBOURNE

8 Fest’arts* Désertant plusieurs lieux emblématiques qui ont fait son histoire, le plus grand festival des arts de la rue de Nouvelle-Aquitaine se (re)centre-ville en piétonnisant toutes ses artères et en investissant les quais refaits à neuf. Les 50 000 spectateurs attendus pourront ainsi déambuler sereinement dans la bastide et profiter des dizaines de spectacles proposés parmi lesquels de nombreux régionaux à l’instar de Comme un vertige par Avis de Tempête, Le cimetière itinérant des canapés par La Baleine Cargo ou encore Toi plus que moi par L’Arbre à vache. Du 2 au 4 août festarts.com Le Grand Colossal Théâtre présente à Libourne Jean-Claude, dans le ventre de son fils, une fable profane et burlesque.

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7 © Epiphanie Esteves / 8 © Grand Colossal Théâtre

9 Hestiv’òc* Symbole de l’ouverture de la culture occitane, le festival transforme le centre de Pau en une scène géante ouverte aux artistes de la grande Occitanie (Béarn, Gascogne, Languedoc, Provence, Bigorre, Val d’Aran, vallées italiennes du Piémont…) et des territoires limitrophes (Pays basque, Aragon, Navarre, Catalogne…). On y festoie cette année en dansant avec Ti’Bal Tribal et Lo Bal del Lop, au son des polyphonies marseillaises de La Cor de la Plana, de l’énergie d’Alidé Sans ou encore de la musique engagée de Xutik. E es agratis !

MARMANDE

10 Nuits lyriques* La musique à Marmande, c’est rock en juin avec l’imposant Garorock et lyrique en août avec les plus intimistes Nuits Lyriques qui fêtent leur 30e anniversaire cet été. Paradoxalement, pas d’opéra pour l’événement mais un florilège d’airs, duos, trios avec orchestre, de Mozart à Verdi, en passant par Massenet, Gounod et Puccini. Indissociable du festival, le réputé concours de chant international réunira plus de 250 jeunes chanteurs du monde entier devant un jury prestigieux, promesse d’une belle carrière à venir. Du 18 au 25 août festilyrique.fr

Du 17 au 19 août hestivoc.com

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ÉCRAN TOTAL

Coups d’œil sur la production audiovisuelle en Nouvelle-Aquitaine.

Bergers étoilés Un impressionnant casting s’est rassemblé en vallée d’Aspe pour le tournage de Waiting for Anya, adaptation du roman britannique du même nom de Michael Morpugo publié en 1990. Entre Accous et Lescun, durant la Seconde Guerre mondiale, Jo, un jeune berger (incarné par Noah Schnapp, révélé dans la série Stranger Things) et son grand-père (Jean Reno) aident des enfants juifs à traverser la frontière pour se réfugier en Espagne. Le film, réalisé par Ben Cookson, regroupe un casting de choix avec Elsa Zylberstein, Anjelica Huston (La Famille Addams), Gilles Marini et Thomas Krestchmann (Le Pianiste). Sortie prévue fin 2018.

Des statues et des palmes

Dans En guerre, en compétition officielle au festival de Cannes, Vincent Lindon lutte pour sauver une usine agenaise.

Les papiers du cinéma Angoulême invite le cinéma dans ses musées avec deux événements. Du 22 juin au 9 décembre, le monument Goscinny prend ses quartiers à la cité de la BD pour l’exposition « Goscinny et le cinéma », après un passage à la cinémathèque de Paris. Costumes, décors, planches originales et extraits de films sont rassemblés dans un parcours valorisant son talent de scénariste. Le musée du papier opte quant à lui pour l’animation autour du court-métrage Lettres de Femmes d’Augusto Zanovello, dans le cadre du centenaire de l’Armistice. Sélectionné dans 126 festivals et ayant reçu 33 prix dont le Cristal du public à Annecy, le film en stop motion se déroule sur le front de la Grande Guerre, où les personnages, soldats de papier, se soignent et se sauvent grâce aux marraines de guerre, des femmes qui leur écrivent des lettres et des mots d’amour. 14 { ÉTÉ 2018 } le festin

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Doc en l’air… Avec pour ambition de transmettre les clefs de compréhension du langage de l’image, Act’Images a créé le dispositif nomade « Doc en l’air ». Des projections sur écrans géants dans l’espace public de photographies, sous la forme de panoramas sonores, apportent un regard neuf sur des sujets traités par les médias de masse. Rendez-vous le 10 juillet à Gradignan, le 15 juillet à Carbon-Blanc et le 18 juillet à Bordeaux, au Grand-Parc. www.act-image.fr

Les cérémonies de récompenses cinématographiques font la part belle aux productions régionales : après un Bafta et le César du meilleur documentaire pour I am not your Negro de Raoul Peck, produit par le Foyen Rémi Grellety, le festival de Cannes a sélectionné cinq œuvres soutenues par la région NouvelleAquitaine et accompagnées par l’ALCA. Dans la catégorie « Un certain regard », Mon tissu préféré de Gaya Jiji et Meurs, monstre, meurs d’Alejandro Fadel, tandis qu’en compétition officielle, se retrouvent Les Filles du soleil d’Eva Husson, L’Amour debout de Michaël Dacheux et En guerre de Stéphane Brizé. Ce dernier, tourné entièrement en Lot-et-Garonne, retrace la lutte des salariés de Perrin Industrie, une usine d’Agen, menacée de délocalisation.

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LIVRES

Au plus cher de nos vies Hervé Brunaux

« Clairvivre est pour l’instant le sanctuaire parfait. Cependant nul ne sait comment le vent peut tourner. Mieux vaut que le nom d’Irène Joliot-Curie n’apparaisse pas sur les registres » Hervé Brunaux

The Inspector Cluzo. Rockfarmers Romain Lejeune

éd. du Rouergue 336 p., 21,80 €

Braquage Musique 200 p., 16 €

Hervé Brunaux, auteur, poète et contributeur régulier du festin, livre ici tout à la fois un récit sensible et une chronique historique. Inscrivant la grande histoire dans le territoire aquitain, celui du Périgord où il vit, il revient sur la vie du célèbre couple de scientifiques Frédéric et Irène JoliotCurie qui reçurent le prix Nobel de chimie en 1935 pour la découverte de la radioactivité artificielle. L’auteur retrace le périple effectué par les deux chercheurs, fuyant Paris pour protéger les intérêts de l’État français et notamment le stock d’eau lourde qui leur a été confié par les services secrets français. Fragilisée par sa santé, Irène se réfugie à Clairvivre, cité sanitaire récemment sortie de terre sous l’impulsion d’Albert Delsuc, où son époux la rejoint. Alternant l’historique et le romanesque, ce livre relate à travers ces deux figures emblématiques un épisode de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi l’histoire d’un amour hors du commun. AD

En 2018, The Inspector Cluzo fêtent leurs dix ans d’existence avec la sortie de leur 7e album studio We the People of the Soil et une biographie relatant un parcours aussi intriguant qu’impressionnant. Installés à EyresMoncube, dans les Landes, Laurent Lacrouts et Mathieu Jourdain passent six mois à élever des oies à la ferme Lou Casse, sous l’œil bienveillant des anciens du village, et six mois sur les scènes des plus grands festivals du monde. Gascons, et fiers de l’être, le duo délivre sans artifices une musique aux confluents du rock, de la soul et du blues, connectée aux gens, à la terre, tout aussi électrique qu’engagée. De leurs premières scènes montoises aux studios d’enregistrement de Nashville, ce livre ne raconte pas une success story landaise, mais l’histoire des valeurs profondément humaines défendues par Laurent et Mathieu. Gasconha Rocks. MM

Edmond Rostand 1868-1618 Michel Forrier

Le Vin & la Musique Accords et désaccords sous la dir. de Florence Gétreau

éd. Gascogne 60 p., 12 €

éd. Gallimard – Cité du vin 144 p., 29 €

À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance d’Edmond Rostand, ce petit ouvrage abondamment illustré revient sur la vie, extraordinaire et tourmentée, du poète. S’il connaît la gloire à Paris en 1897 avec son Cyrano de Bergerac, il s’appliquera, toute sa vie, à fuir la notoriété et l’agitation mondaine : « N’entre qu’avec ton cœur, n’apporte rien du monde », fait-il d’ailleurs graver sur le seuil de sa villa camboarde, Arnaga – une maison tout en pièces (40 au total), à l’image de son dramaturge de propriétaire. C’est là qu’il écrit Chantecler, une œuvre de la plus totale démesure (70 personnages, 195 costumes) qu’il mettra plus de huit ans à achever. L’auteur, Michel Forrier, chevalier de l’Ordre national des Arts & Lettres, est spécialiste de la vie de l’œuvre de la famille Rostand. MDLQ

Que ce soit par l’entremise de Dionysos dans la mythologie grecque, ou du dieu romain Bacchus, l’ivresse et les plaisirs sensuels sont depuis l’Antiquité associés au vin, au son d’un cortège animé par des satyres et ménades. Vin et musique. Musique et vin. Autant de passerelles et d’échanges qui se tissent et s’entretiennent jusqu’à la fin du xixe siècle. Si la découverte de l’exposition « Le Vin & la Musique » s’impose cet été à Bordeaux, son catalogue offre un enivrant parcours d’une centaine d’œuvres plastiques et visuelles. Des grands décors de palais à la peinture de cabinet, des ballets de cour à l’opéra, des chansons à boire aux airs à danser, les évocations du vin et de la musique sont à l’origine d’expressions multiples dans la civilisation occidentale. MM

Martin Szekely Construction sous la dir. de Constance Rubini éd. Norma – madd bordeaux 272 p., 29 €

Enrichissant et complétant l’exposition éponyme de Martin Szekely, présentée au musée des arts décoratifs et du design de Bordeaux jusqu’au 16 septembre, le catalogue se distingue par une conversation épistolaire avec le designer français. Révélant une facette plus intime, au cœur de ses influences, cette partie met en lumière son rapport à la technique, aux matériaux et à la réalité du métier de designer. Un riche cahier iconographique regroupant les meubles et objets exposés, conçus entre 1981 et 2018, complète le sommaire de ce catalogue aux côtés d’un texte de Cécil Balmond, figure éminente du design, qui pose un regard sur les formes et ornements présents dans la production de Martin Szekely. Un ouvrage de référence dédié à un grand designer « constructeur », dont les pièces, simples et évidentes, traduisent une dimension universelle. Édition bilingue, français-anglais. MM

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LIVRES Les Icebergs sont encore libres d’ouvrir les yeux, photos de Bruno Lasnier et textes de Didier Arnaudet, éd. L’atelier des Brisants 48 p., 15 €

Depuis le hublot d’un bateau, Bruno Lasnier observe, au fil de la lumière changeante du jour et de ce soleil qui ne se couche jamais en été – période à laquelle il effectue son voyage au Groenland et réalise les clichés présentés dans ce livre –, la dérive des icebergs. Au fil des pages, les nuances de rose et de bleu se reflètent sur ces énormes blocs de glace. Ces clichés nous rappellent la beauté de ces paysages dont on sait surtout la fragilité face au réchauffement climatique. AD

Terres basses Gabrielle Duplantier éd. lamaindonne 144 p., 36 €

Quatre ans après Volta, son premier livre désormais épuisé, la photographe landaise Gabrielle Duplantier confirme son talent avec Terres basses, un recueil puissant de photographies en noir et blanc, imprimées sur un papier dense et charbonneux. Aucun mot, aucune phrase ; pas d’histoire en somme pour guider le lecteur qui s’immisce, un peu malgré lui, dans l’intimité orageuse de l’artiste, des personnages qui l’entourent, d’un lieu, où elle a grandi et qui la fascine. Une œuvre introspective, à la fois sombre et poétique – à l’image de ses paysages nocturnes –, abrupte et délicate – en témoigne la galerie de portraits féminins. En nous racontant l’histoire d’un deuil silencieux – le sien – et d’une tentative de reconstruction, Gabrielle Duplantier parvient à transformer le noir en lumière. MDLQ

À lire aussi • Didier Christophe, L'imaginaire et l'insconscient chez Jean de La Ville de Mirmont,

• Yannick Boutot, Le pape Clément V en son château bordelais,

éd. L'Harmattan, coll. « Approches littéraires », 172 p., 18 €

éd. Gunten, 110 p., 14 €

• Alain Coste, Jean-Luc et Véronique Boulin, Le P'tit crapahut en Lot-et-Garonne,

• Ernest Ginsburger, Les Juifs de Bayonne, des origines à la Révolution française,

éd. Glénat, 80 p., 9,90 €

éd. Atlantica, 688 p., 26 €

• Éric Le Bot, La Quatrième bataille d'Ucello,

• Jean-Michel Devésa, Une fille d’Alger,

éd. in8, 180 p., 17 €

éd. Mollat, 144 p., 20 €

• Linnea Sterte, In-Humus, éd. de la Cerise, 148 p., 20 €

• Agnès Loustau, Pierre-Louis Bouchet, Arthur et Jean-Michel Saizeau, Royan Atlantique à l’affiche, éd. Bonne anse, 88 p., 20 €

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LES CARNETS DE L’INVENTAIRE par MARION PROVOST

Docteur en histoire de l’art, chargée de mission au service du patrimoine et de l’Inventaire, Région Nouvelle-Aquitaine

{ Gironde }

RELIQUATS D’UN BLANC MANTEAU D’ÉGLISES Longtemps dédaignée pour son caractère « archaïque », encore largement méconnue des visiteurs parcourant les routes du vin ou de la foi, l’architecture religieuse girondine du xie siècle a fait l’objet, voilà quelques années, d’une approche renouvelée.

En 1959, Jacques Gardelles, historien de l’art du Moyen Âge, appelait de ses vœux l’inventaire des églises girondines « pouvant dater de la période antérieure au triomphe de l’art roman1 ». Leur recensement fut le point de départ de la thèse inscrite dans le programme de recherche financé par la Région sur les mutations de l’architecture religieuse romane au temps de la Réforme grégorienne dans les anciens diocèses de Bordeaux et de Bazas, dirigée Christian Gensbeitel2. Ce travail a élargi le spectre de l’enquête réalisée dans les années 1970 par la médiéviste Michelle Gaborit. TRADITION ET EXPÉRIENCES NOVATRICES À l’image d’un inventaire thématique, le recensement systématique des églises ou parties d’églises représentatives des prémices de l’art roman a mis en évidence un corpus

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Arcatures de l’abside de l’église du Nizan.

d’environ 180 édifices sur un territoire correspondant peu ou prou à la Gironde, reliquat du « blanc manteau d’églises » qui couvre l’Occident chrétien après l’an mil. Articulées à une synthèse, plusieurs études monographiques font apparaître particularités ou récurrences typologiques. Quelques édifices se distinguent car ils témoignent de formes faisant référence à l’Antiquité ou issues du haut Moyen Âge (portails en avant-corps à fronton ; murdiaphragme de l’église de SaintGenis-du-Bois), plus souvent parce qu’ils introduisent des nouveautés qui regardent timidement vers le xiie siècle et l’épanouissement de l’art roman (arcature du chevet de l’église du Nizan ; faux transept, triple abside et tour de clocher de Saint-Georges-de-Montagne). Outre l’exceptionnel, comme dans tout inventaire, l’essentiel du corpus est constitué d’églises d’une grande sobriété.

CHARME DISCRET La forme allongée de leur plan est accentuée par l’unicité du vaisseau, s’ouvrant sur une abside dotée d’une travée droite ; ces espaces s’étrécissent à mesure que l’on s’achemine vers l’est. Les maçonneries en moellons constituent le dénominateur commun de ces édifices où la pierre de taille est réservée à l’encadrement des baies, aux chaînes d’angle et aux contreforts plats, lorsqu’elle ne compose pas le matériau de construction du chevet, introduisant une hiérarchisation dans le traitement des espaces. Les moellons y sont tantôt de tradition antique et parfois en remploi, tantôt irréguliers, mais leur mise en œuvre reste soignée. Des baies étroites en plein cintre, dont le linteau monolithe est échancré, éclairent faiblement l’intérieur. Sur le portail, parfois en avantcorps, se déploie une voussure faite de simples rouleaux.

Les clochers-murs – souvent remaniés – se dressent sur la façade principale ou au-dessus de l’arc triomphal. Seul le chevet reçoit une voûte en cul-defour, les nefs étant charpentées. Enfin, quelques éléments de modénature et de décor sont parcimonieusement répartis sur le chevet ou la façade principale. Aussi, là où d’autres régions intègrent déjà des innovations, cette architecture illustre la pérennité de traditions et le choix de formes simples qui font le charme discret et la saveur rustique de ces églises. • 1. Jacques Gardelles, « Les vestiges de l’architecture de la fin de l’époque préromane en Gironde (xe-xie siècles) », Revue historique de Bordeaux, 1959. 2. Marion Provost, Les mutations de l’architecture religieuse romane dans les anciens diocèses de Bordeaux et de Bazas (fin xie - début xiie siècles), sous la direction de Philippe Araguas et de Christian Gensbeitel, Université Bordeaux Montaigne, 2014. inventaire.aquitaine.fr

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L’EXPLORATEUR MÉTROPOLITAIN par MARC SABOYA

B. Bodin, trompe-l’œil du 3, rue d’Arcachon reprenant le tableau de Salvador Dalí, Jeune fille debout à la fenêtre.

{ Bordeaux }

TROMPE-L’ŒIL FENÊTRE SUR MER

Cl. Xavier Rosan

Au numéro 3 de la rue d’Arcachon (quartier Saint-Genès), le vent souffle dans les rideaux d’une fenêtre qui révèle l’intime d’une toile revisitée. On connaît cette œuvre de jeunesse de Salvador Dalí, Jeune fille debout à la fenêtre1, où la sœur du peintre, accoudée sur le rebord d’une baie de la maison familiale de Cadaqués, regarde la mer et la côte. La jeune femme fait le relais, invitant le spectateur à conduire son regard vers le paysage, vers la scène qu’elle contemple. C’est l’admoniteur albertien, celui qui nous guide vers ce qu’il faut voir, nous invitant à sortir de la pièce aux tons ocre pour aller vers la mer claire et lumineuse, en passant par

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la fenêtre. Nous quittons alors le cadre de l’intime, celui du chez-soi, espace borné de la vie de la maison pour nous échapper vers la mer. Le tableau-fenêtre joue ainsi pleinement le rôle que lui attribuait Alberti en 1436 et que résume Hubert Damisch : « un tableau […] peut être considéré comme une fenêtre percée dans un mur et à travers laquelle le spectateur est censé regarder vers l’extérieur2 ». UN DALÍ EN UN MAGRITTE Que penser du renversement de la situation que propose ce

trompe-l’œil sur une maison de Bordeaux ? Le peintre installe ici, à la place d’une baie, une reproduction du tableau de Dalí. Le tableau-fenêtre d’Alberti, s’ouvrant sur la représentation d’une fenêtre, s’inscrit ainsi lui-même dans le cadre architectural d’une vraie fenêtre ! Le jeu ainsi se complique. La scène d’intérieur est projetée sans intermédiaire en façade et la pièce sur laquelle cette baie est censée donner ouvre sur la mer. Le trompe-l’œil montre qu’il dupe en transformant d’abord un Dalí en un Magritte et en créant des effets troublant la vérité des lieux. En ouvrant sur la mer, le tableau nie la réalité de la maison dans le quartier et dans la ville, un effet qui est accentué par la mise en abyme des trois fenêtres, la vraie dans laquelle la peinture s’inscrit, puis le cadre du tableau et enfin la baie donnant sur le paysage avec ses rideaux bleus tirés

et frissonnants (un vent qui vient donc de la rue !). Il détourne en outre l’usage de la fenêtre réelle de l’immeuble qui, au lieu de révéler discrètement depuis la voie publique une parcelle d’intimité, dévoile tout ce qu’elle devrait cacher, telle une vitrine. L’intime du tableau de Dalí ainsi exposé sur la rue fait du passant un voyeur, de la jeune femme de dos un objet de désir, la lumière caressant ses hanches lourdes, et de l’architecture le théâtre d’une exhibition alors qu’elle est, dans cette façade modeste et rigoureuse d’où toute fantaisie est exclue, l’enveloppe protectrice de la vie privée. • Texte extrait de : Marc Saboya, Bordeaux. Les formes du désir, Le Festin, 2018, 208 p., 19,50 €. 1. Huile sur toile, 108 x 77 cm, 1925, Madrid, musée Reina Sofía. 2. Hubert Damisch, L’Origine de la perspective, Paris, Flammarion, 1987, p. 102.

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ARCHI

TECTURES

Locus Solus Résidence sociale, ferme urbaine, locaux d’activités Grand-Parc, Bordeaux (33)

Vastes, lumineux, traversants et dotés d’un jardin d’hiver, les appartements du Locus Solus renouvellent l’offre locative du Grand-Parc.

ÉO, TOUTES ARCHITECTURES

Né d’une collaboration étroite entre aquitanis, les architectes et les usagers, le Locus Solus donne la parole aux fameux « habitants fantômes », ici impliqués dans le projet d’un bout à l’autre.

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d’acteurs. Ainsi, la ferme urbaine, gérée par Trouillot & Hermel, paysagistes, véritable catalyseur, est complétée par quatre locaux d’activités de 40 m2 pouvant être loués pour y développer des activités et recevoir des clients, la Serre, un local de 170 m2, où l’on peut faire des boutures, mais aussi cuisiner, fêter des anniversaires etc., et une maison d’assistance maternelle. Ce projet, esthétiquement « frugal » dans son écriture, étire le langage de la modernité vers une interprétation en respectant et renouvelant les principes fondateurs. Suivant les préceptes du sociologue américain Richard Sennett, distinguant les musiciens d’un orchestre classique accordant chacun son instrument indépendamment des autres, tandis que les musiciens de jazz le font tous ensemble, le maître d’ouvrage et les architectes ont bâti un projet se situant entre la théorie et l’imprévisibilité, travaillant sur les franges pour créer des situations de mélanges humains réels et non fantômes. Après le GHI, le Locus Solus s’impose comme la réalisation-phare de ce xxie siècle au Grand-Parc. • DELPHINE COSTEDOAT eotoutesarchitectures.wordpress.com aquitanis.fr

Maîtrise d’ouvrage : aquitanis / Livraison : 2018

Situé sur la frange ouest du Grand-Parc, le Locus Solus est, selon les architectes mêmes, un projet de maîtrise d’ouvrage. Bernard Blanc, directeur d’aquitanis, et son équipe, ont travaillé à la mise au point d’une programmation très fine et intelligente, allant jusqu’à détailler la flexibilité, ce qui peut sembler un oxymore, mais a été totalement fondateur. Les Éo, s’emparant de ces données, ont observé les usages en vigueur aux abords du parking existant, et ont proposé de préserver ce dernier, la plurifonctionnalité étant ici un élément essentiel. Ils ont ainsi créé un parvis au-dessus du parking, puis une structure d’« accueil », selon les mots de la maîtrise d’ouvrage, structure à la fois rigide et souple, répondant, dans la distribution de ses poteaux-poutres, aux normes en vigueur pour les parkings. Le Locus Solus abrite 46 appartements singuliers répondant aux souhaits de ses occupants. Tous traversants, ils sont également dotés de jardins d’hiver de 18 à 30 m2, ce qui fait d’eux (mentionnons également les duplex double-hauteur), les plus vastes logements locatifs du parc d’aquitanis. Des coursives semi-privées renforcent les interactions entre les habitants. Ajouter un bâtiment supplémentaire au Grand-Parc pouvait sembler être synonyme de réduction des espaces libres. D’où le désir de procéder à une dédensification dans la densification même, en faisant converger vers le Locus Solus, géré par aquitanis et l’association, une multitude

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Centre des congrès de Jonzac (17) TÉTRAC Le Centre constitue pour la commune – comme pour l’ensemble de la Haute-Saintonge – un incomparable accélérateur de dynamisme. Prenant en compte les traits sensibles du paysage du Val de Seugne, l’édifice est pensé comme un monolithe à demi enchâssé dans le paysage. Au sud, le volume émergeant se révèle être une lumineuse galerie de distribution, qui culmine autour du théâtre, pièce maîtresse de la composition. La salle est conçue comme une coque enveloppante. Sa forme non symétrique répond aux exigences en matière d’acoustique. D’une jauge de 500 places, elle propose un décor raffiné pour des manifestations de grande qualité. Des vagues de bois, tapissant murs et plafonds, constituent un décor d’exception. Cette réalisation s’inscrit pleinement dans la si riche production de l’agence, qui offre une alternative aux ovnis malheureusement si prisés de nos jours. DC

FLORENCE MAURY La maison existante en maçonnerie de galets (début xxe siècle) possédait très peu de vues sur le jardin de 1 500 m2 situé sur sa partie est. La création d’une extension contemporaine en partie arrière a permis d’ouvrir l’ensemble largement. Deux volumes simples s’imbriquent côté nord et se décollent de l’existant via une large baie vitrée à l’est. Les percées visuelles sont multipliées. Le mode constructif est mixte : une ossature bois bardée de zinc prépatiné anthracite au nord, et de mélèze au sud et à l’est. Les façades ouest sont en maçonnerie blanche. L’avancée de la couverture en zinc crée une terrasse couverte comme suspendue, estompant la limite intérieur-extérieur. L’architecte livre ici une réalisation mêlant respect du patrimoine et modernité, comme dans l’ensemble de sa très belle production. DC

tetrarc.fr

architecte-florencemaury.fr

Maîtrise d’ouvrage : Communauté de Communes de la Haute-Saintonge / Livraison : 2017

Maîtrise d’ouvrage : privée / Livraison : 2017

Gymnase de Mensignac (24) BERNARD CHINOURS © Charly Broyez / © Florence Maury / © Kriztof Guez / © Vincent Souffron

Extension d’une maison d’habitation à Saint-Jammes (64)

Le Grand Périgueux a fait le choix de proposer la construction de quatre gymnases « génériques » sur quatre communes excentrées de l’agglomération. Ici, au contraire, l’architecture est rapidement identifiable, et sa singularité figure l’image type d’un équipement sportif. L’effet de simple boîte est cassé, le gymnase étant décomposé en une superposition de deux volumes simples. D’où, en façade, un ensemble dynamique étirant les lignes de fuites. Le choix du bac acier, décliné sous deux aspects différents et contrastés, répond à des objectifs esthétiques et pratiques. Le site présentant une forte déclivité, la salle de sport est posée sur un socle en blocs de pierre naturelle faisant office de soutènement. La si singulière écriture de Bernard Chinours révèle une fois de plus son talent extrême à venir battre en brèche les idées reçues et renouvelle la typologie des salles de sport. DC Maîtrise d’ouvrage : Grand Périgueux / Livraison : 2017

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Maison de santé pluridisciplinaire à Tulle (19) TERTIO, SCPA LANGEAU VIGNAL SOUFFRON La maison de 700 m2 regroupe quatre kinésithérapeutes qui bénéficient d’une salle de gymnastique, d’un secrétariat, de bureaux et salles d’examens, ainsi que quatre médecins, deux infirmiers, un orthophoniste et deux professionnels de santé vacataires, lesquels disposent également d’un secrétariat et d’une salle d’attente. Tous ont accès à une salle de réunion/tisanerie. L’agence a ici cherché à minimiser les coûts d’exploitation, et à adapter le bâtiment au terrain naturel, pour une parfaite intégration paysagère et urbaine. Les principes constructifs se signalent par leur pertinence et une économie de moyens à saluer, avec une ossature bois et des volumes simples. Sans ostentation déplacée, l’agence offre aux utilisateurs un lieu fonctionnel et accueillant, à l’image de la démarche située qui caractérise ses autres productions. • DC architectes-tertio.com

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TÊTES À TÊTES Portraits de ceux qui font vivre la culture en Nouvelle-Aquitaine. Des talents à suivre…

Paul Marque Premier danseur de l’Opéra national de Paris En mars, après de longs mois de préparation, Paul Marque est promu premier danseur au Ballet de l’Opéra national de Paris. Un immense bonheur pour ce jeune homme de 21 ans qui a découvert la danse à quatre ans, en voyant sa sœur pratiquer, avant d’être admis à l’Opéra et d’y réaliser sa scolarité. Depuis, il enchaîne les promotions et les rôles prestigieux. Un succès qui n’est pas dû au hasard. Même dans son temps libre, la vie de Paul Marque est rythmée par son art :

« Mes distractions sont souvent en rapport avec la danse. Je mange danse, je dors danse, je vis danse ». Parmi ses

Aurore Méchain Directrice des musées de Pau Originaire de Saint-Jean-d’Angély, Aurore Méchain est depuis janvier directrice des musées de la Ville de Pau. La jeune attachée de conservation du patrimoine compte mettre à profit son expérience du terrain pour mener des projets ambitieux. Après des débuts au musée Rodin et au centre Pompidou, elle devient directrice adjointe des musées de Rodez en 2012. C’est avec le musée Soulages, ouvert en 2014, qu’elle se fait remarquer : « C’était vraiment un très gros projet, une création que l’on a porté et défendu. J’en garderais toujours un souvenir extrêmement vivace. » Un parcours également nourri par une appétence familiale pour les arts et la culture, avec un père plasticien et une mère professeur d’arts plastiques : « On ne peut pas dire que je sois une création ex nihilo », plaisante-t-elle. Enthousiaste, la nouvelle directrice des musées de Pau, diplômée en histoire de l’art et passée par Sup de Co La Rochelle, garde ses objectifs en tête. Tout d’abord, le projet du pôle Espace des Arts qui regroupera le musée des beaux-arts et l’école supérieure d’art des Pyrénées. Puis, la réhabilitation du musée Bernadotte et son ouverture vers des questions plus contemporaines, avec en point d’orgue la visite du roi de Suède à la rentrée prochaine.

occupations, la lecture lui permet de mieux appréhender certains rôles. Des rôles marquants, dansés avec plaisir et passion, de sa première expérience de soliste dans Variations Goldberg, à Lenski, ou Onéguine, un personnage qu’il rêvait d’interpréter depuis des années. Le Dacquois avoue également visionner beaucoup de vidéos de danseurs pour s’inspirer, notamment les performances de Mathias Heymann dont il admire les interprétations et la technique. Dans le futur, Paul Marque espère expérimenter un peu plus la danse contemporaine tout en continuant à se produire dans des œuvres classiques, particulièrement les ballets chorégraphiés par Rudolf Noureev. Des ambitions et des rêves qui le mèneront sans aucun doute vers les étoiles. AS operadeparis.fr

« Venir à Pau est un choix réfléchi. Pour moi, c’est une manière de renouer avec le Sud-Ouest, tout en étant sur un territoire où tout est à construire. »

Des défis qui s’annoncent stimulants pour Aurore Méchain et la Ville de Pau. ALEXIA SIMON pau.fr

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Stephan Rocton Président des Librairies Indépendantes de Nouvelle-Aquitaine (LINA) En février dernier, Stephan Rocton est devenu président des Librairies Indépendantes de Nouvelle-Aquitaine (LINA), succédant ainsi à Coline Hugel. Une suite logique pour celui qui est devenu libraire indépendant il y a une dizaine d’années, en sauvant d’une disparition certaine la librairie des Pertuis, sur l’île d’Oléron : « J’ai eu envie de faire en sorte que la culture

et l’animation du territoire puissent se prolonger voire s’amplifier ». Une ambition toujours d’actualité avec l’association qui

réunit une centaine de professionnels. C’est aussi la volonté de partager les savoir-faire, les expériences et de s’appuyer sur la diversité des librairies de la région pour créer du lien qui motive au quotidien cet ancien de la distribution spécialisée. Une unité essentielle pour faire vivre, valoriser et animer des structures indépendantes qui partagent les mêmes valeurs. À la tête des LINA, Stephan Rocton développe une vision humaine et locale du livre et du métier de libraire indépendant : « Je suis passionné des relations et des moments de partage que peuvent faire naître le livre ». AS librairies-nouvelleaquitaine.com

Camille Zvenigorodsky Directrice de l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux (ENSAPBx)

Du Calvados au Lot-et-Garonne. De la Gironde à la Drac NouvelleAquitaine. Camille Zvenigorodsky, architecte des bâtiments de France puis directrice du pôle patrimoine et architecture de la nouvelle région, est revenue depuis peu aux sources du métier d’architecte : la formation. Nommée en février 2018, la nouvelle directrice de l’ENSAPBx souhaite mettre son expérience au service de l’enseignement. Aussi bien attachée à la transmission des idées architecturales qu’à la prise en compte de la dimension paysagère, il n’est pas étonnant de retrouver l’architecte de formation à la tête de l’une des deux seules écoles nationales alliant formation architecturale et paysagère. « L’enseignement de l’architecture et du paysage a beaucoup évolué depuis une dizaine d’année, l’exercice du métier se complexifie. L’enjeu actuel est de permettre aux futurs professionnels de répondre avec un niveau d’excellence à ces besoins ; et pour les écoles d’offrir dans le cursus initial, spécialisé

(doctoral) ou continu des parcours diversifiés, d’ouvrir de nouvelles formes d’enseignement, de nouvelles passerelles avec le monde universitaire. » À l’heure où le développement durable,

la dimension sociale et locale, la participation citoyenne ou la médiation jouent un rôle de premier plan dans les projets architecturaux, l’ENSAPBx porte de nouvelles ambitions. MM bordeaux.archi.fr

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Manon Boulart Co-fondatrice de Baleapop, Saint-Jean-de-Luz Oscillant entre la pratique de la peinture, après être passée par l’école des beaux-arts de Paris, et une casquette de chargée de communication obtenue « par accident », Manon Boulart est la cheville ouvrière de Baleapop depuis neuf ans. Derrière ce projet, et à ses côtés, se trouve le collectif Moï Moï, regroupant musiciens, plasticiens, professionnels de l’événementiel originaires de Saint-Jean-de-Luz avec « le souhait de mettre à profit leurs compétences dans la programmation d’un festival rassembleur, dans l’esprit des fêtes de village basques ». L’édition 2018, placée sous le signe du « sabotage », a l’ambition de rendre accessible aussi bien sa programmation musicale aux sonorités pop, rock ou électro, que celle dédiée à l’art contemporain. Pour Manon Boulart, « Baleapop est l’occasion

d’investir la ville, les rues, la plage avec des scènes satellites, de repenser le format traditionnel d’un festival. Baleapop appartient autant aux Luziens qu’aux festivaliers. » À Baleapop, on parle basque et français. « Allez, muxu ! » • MM Du 23 au 26 août Parc Duconténia baleapop.com

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L’UNIVERS DU festin

Le Festin, 176, rue Achard, Bordeaux-Bacalan Tram B Station New-York T. 05 56 69 72 46

Revue, livres, hors-série : à chaque saison ses nouveautés, ses rencontres et ses événements.

Prélassons-nous en terrasse Les chats d’Amalfi, premier roman de Dominique Dussol, collaborateur fidèle du Festin qu’on ne présente plus, sera à l’honneur pour une rencontre Chez Frida, l’occasion d’évoquer, avec lui, l’Italie et nos amis les chats en sirotant un rafraîchissement sur une terrasse très estivale. Informations sur notre site internet.

RENCONTRES Le jeudi 28 juin, 18 h 30 « Les Rendezvous du Festin » autour du festin n° 106 à la bibliothèque de Bordeaux Mériadeck.

Dates, horaires et informations complémentaires à suivre sur www.lefestin.net et les réseaux sociaux.

Escapade en Charente-Maritime Le Festin part à la conquête de nouveaux territoires avec La Rochelle en 101 sites et monuments. À l’heure de la nouvelle grande région, Le Festin, qui ne manque pas depuis quelques années de sortir de ses frontières historiques pour quelques aventures dans les Charentes, fête la belle saison avec ce tout nouveau hors-série richement illustré pour mettre à l’honneur une ville emblématique de Charente-Maritime. Idéal pour découvrir ou redécouvrir cet ensemble patrimonial exceptionnel. Par ailleurs, la nouvelle édition d’Autour de Bordeaux, la Métropole en 101 sites et monuments, permettra aux curieux de s’émerveiller du patrimoine parfois peu connu des communes de l’agglomération.

Les vendredi 6, samedi 7 et dimanche 8 juillet, le Salon du livre d’Hossegor sera l’occasion de découvrir la réédition de Jean-Roger Sourgen, peintre d’Hossegor et des Landes suite à la campagne de souscription (jusqu’au 30 juin). En juillet, le 308 - Maison de l’architecture nous ouvre ses portes à l’occasion de la parution du nouveau livre de Marc Saboya, Bordeaux, les formes du désir. L’auteur nous présentera la ville autrement, à travers ses incongruités, ses désordres, ses anecdotes architecturales qui font son charme. Informations à suivre sur notre site internet.

Arcachon, Ville d’Hiver

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Les Mauvaises rencontres sont de retour à la librairie la Mauvaise réputation ! Le rendez-vous est donné samedi 23 juin à 16 h 30 pour la parution de Prostitution, troublante énigme de Louis Roubaud, dans la toute nouvelle collection « Point de fuite ». Discussion sulfureuse et cocktail surprise vous y attendent. Dans la même collection, paraît pour les plus sages (en apparence), Comment débuta Marcel Proust de Louis de Robert, recueil des lettres d’un écrivain alors inconnu à l’un de ses plus fervents soutiens.

Après la réédition du Grand-Théâtre de Bordeaux, le dernier-né de la collection « Guides Le Festin » vous invite à une balade au cœur de la Ville d’Hiver d’Arcachon. Indispensable pour tous les amoureux du Bassin, l’ouvrage sera présenté à Arcachon prochainement. Abonnez-vous à notre newsletter pour vous tenir informés de la date.

NOUVELLE COLLECTION : « POINT DE FUITE » À L’ÉVEILLEUR

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PROPOS COMME ÇA Par JEAN-MARIE PLANES

{ Chronique }

LA BIJOUTERIE DE LA LUMIÈRE Plages charentaises et petites églises romanes, sous les plumes de Morand et Chardonne. Dans Commencements d’une vie, Mauriac affirme que le Bordeaux de son enfance était séparé du reste du monde par une « muraille de Chine ». Soixante ans après lui, quand moi-même je fus enfant, ce rempart sino-français était-il encore debout ? Soucieux d’instruire leur progéniture, nos parents nous montrèrent Paris, Versailles, les châteaux de la Loire, Tolède et Madrid, Rome et Florence, les lacs suisses, Berne et ses ours. On vit Naples, on en revint vivants. Pour « apprendre l’anglais » (?), il y eut Berkhamsted et Bristol. Mais force est de constater que s’il s’agissait d’été, de soleil, de plage, le tropisme familial était méridional. Pas la côte d’Azur, le sud du Sud-Ouest, Biarritz et ses entours, avec des escapades à San Sebastian, Zarauz, Lekeitio.

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Paul Morand, Le Voyage, années 1930.

comme on sait, de Barbezieux, chantre, nul ne l’ignore, du bonheur provincial, aperçoit Morand, c’est, au début du siècle dernier, sur la plage de Pontaillac. Le futur auteur des Destinées sentimentales est épaté par l’aisance, l’élégante séduction de celui qui signera Les Écarts amoureux. Il remarque surtout, envieux, les deux gracieuses personnes qui l’accompagnent. Ce sont les sœurs Rémon. BRASSES NERVEUSES L’une d’elle épousera un Bordelais, je l’ai connue, sa fin fut tragique. L’aînée, Denise, très belle, va devenir, à Cognac, comtesse de SaintLéger. Giraudoux parlera de « la comtesse aux seins légers ». Un second mariage, avec un célèbre auteur dramatique, élèvera Denise Bourdet, comtesse d’un jour, au rang de figure

éblouissante du tout Paris, celui de la mode, des lettres et des arts. Morand lui restera attaché. Peutêtre « attaché d’embrassade » : il me semble que c’était le titre d’un roman parodique et coquin, dans ma jeunesse. En 1960, Paul Morand publie Bains de mer, bains de rêve1, recensement, en brasses nerveuses, de « tous les bords enchanteurs » de sa vie. Soleils d’Espagne, de Crète, de Grèce, de Dalmatie, d’un monde qu’il trouvait trop petit. Les pages consacrées aux « côtes françaises » sont allègres. « Au sud, la forêt d’Olonne et ses douze kilomètres de dunes, les pays de Clemenceau, la Faute, La Tranche-sur-Mer, Longueville, Aiguillon-sur-Mer. Les Sables, Talmont et surtout les admirables dunes au-dessus de Royan, la pointe de la Coubre, la Tremblade et Ronce-lesD. R.

RIVAGES INATTENDUS Alors, le rivage atlantique et sa muraille de sable s’arrêtaient à Blaye. Au-delà, litus incognitum. Les plis de l’enfance sont-ils aussi durables qu’on le prétend ? De toute ma vie, je n’aurais jamais nagé à Saint-Georgesde-Didonne où un grand-

oncle avait une villa, ni en Vendée, ni en Normandie, ni en Bretagne. Et le simple nom de Dunkerque me glace le sang. Tenons-nous en à l’Aquitaine, ancienne ou nouvelle. Ce que l’on n’a pas vu, de ses yeux vu, la littérature vous le peint, beaucoup plus nettement, et sous de plus heureuses couleurs. Cette « côte sauvage », pas celle du roman unique de Jean-René Huguenin, qui nous éblouit, que Mauriac salua, celle qui prolonge, vers le nord, la « côte de beauté », persistance inattendue, en marge de l’estuaire, du littoral landais, deux écrivains m’ont conduit, tôt, à l’aimer. Deux romanciers talentueux, deux infatigables épistoliers : Chardonne et Morand. Le père de Paul Morand était conservateur du Dépôt des marbres. Très lié avec un professeur d’allemand, romancier, traducteur, Maurice Rémon, qui attire le jeune Paul, apprenti au ministère des Affaires étrangères, à Royan. Maurice Rémon y possède une maison de vacances, et il a des filles. La première fois que Chardonne, charentais, natif,

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Louis-Augustin Auguin, Mer calme, le matin, 52 x 74 cm, 1885, coll. part.

La plage de Ronce-les-Bains dans les années 1950.

Dominant l'estuaire de la Gironde, l'église Sainte-Radegonde de Talmont.

Bains. Bains coupés de visites aux églises romanes, Échillais, Rioux, Vaux, Talmont, Saintes, petites et trapues comme des châsses byzantines, avec leurs mosaïques de pierres imbriquées en losanges, si loin et si près des plongeoirs et des radeaux. » Association inattendue de l’exultation balnéaire à la pénombre recueillie des oratoires : bravo. « Été de 1913 à Saint-Georges-de-Didonne, à deux pas de la pointe où, en 1861, Michelet écrivit La Mer. Rochers de Meschers, devant une eau

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couleur de jade de fouille, sous un ciel livide. Sainte-Radegondede-Talmont, admirable église romane à trois arcs et triple voussure, notre Torcello français, sur un rocher désert et presque breton, dans le petit cimetière aux croix celtiques, si loin des villes de toile de Royan, quel admirable haut lieu ! » LA MAGIE DE RONCE Évidemment, Morand se souvient de son ami charentais. « La mer devant Ronce, m’écrit Chardonne, ce n’est pas la mer,

c’est une étendue de sable que la mer recouvre et découvre, sans vagues, dans une féerie de lumière… » Chardonne n’est pas Morand, ne voyageant guère. Un peu l’île de Spetsai, pour retrouver Déon, un peu le Portugal (Vivre à Madère est une féerie littéraire), un peu l’Italie. De Sorrente, Jacques écrit à Paul : « Tout ce que peut faire la douce mer d’Italie, c’est d’être bleue ; elle ignore les magnifiques variations de la mer boueuse de Ronce, ses senteurs, et toute la bijouterie

de la lumière charentaise. » Le regard de Chardonne s’est fermé à cette lumière le 29 mai 1968. Jouhandeau note : « Quel silence dans ce vacarme ! » Le 22 mai de cette année-là, un jeune romancier de 22 ans, timide, recevait le prix Roger-Nimier. Il se nommait Patrick Modiano. Chardonne et Morand, parrains des Hussards, faisaient partie du jury. Autre chose, en mai 1968 ? • 1. Réédité, en 1990, par Arléa, sous le titre Bains de mer.

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SECRETS DE CUISINE { Landes }

L’ÉTANG BLANC UNE TABLE SPONTANÉE À Seignosse, sur les berges de l'Étang Blanc, David et Magali Sulpice animent depuis dix ans, avec brio et élégance, le restaurant de la Villa de l'Étang Blanc. Un trait bleu vous surprend au petit lointain. Un bleu Klein qu'une nouvelle lumière transforme soudain en bleu paon, sarcelle, cobalt, bondi ou saphir. C'est selon la nature même du lieu et de son génie. Des pins géométrisent cette vision d'un idéal qu'un peintre pourrait s'approprier. Nous sommes à la Villa de l'Étang Blanc, à Seignosse, sur les berges de ce plan d'eau qui a baptisé l'établissement.

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En bordure de l’étang qui a donné son nom à l'hôtel-restaurant, la Villa de l'Étang Blanc est un havre de tranquillité.

Sydney. Le 1er septembre 2008, les voilà de retour au pays. SIMPLICITÉ ET PLAISIR « Ce que nous voulions alors, c'est ouvrir une bonne table. Une bonne table où l'on vient pour une belle occasion, pour se faire plaisir. Une cuisine sans élitisme mais quand même un peu recherchée. » La ligne éditoriale était posée. Il ne restait plus qu'à écrire le livre. Et le livre est venu. Ses chapitres continuent de s'enchaîner avec réussite. David Sulpice aime travailler les produits. Quel chef dirait le contraire tellement ce truisme s'est imposé dans la doxa ? Sauf que David Sulpice, lui, aime sincèrement les produits de son environnement immédiat. Bien sûr, pour la cueillette de la mer, il fréquente

assidûment le port de Capbreton qu'achalandent l'Accalmie et le Sirius. Les canards, les asperges, les carottes, les cacahuètes viennent de la ferme Darrigade à Soustons, la volaille de la ferme Pouchucq à Angresse et les légumes d'un maraîcher bio soustonnais. Pour sa carte, pas de stratégie, « pas de volonté d'être original pour être original ». La simplicité prévaut. Deux entrées au choix, deux plats, deux desserts. Le client fait avec et ne se plaint pas de cette efficacité qui fait dire au chef soucieux d'une préparation au cordeau et d'un dressage parfait : « Je veux que ce soit bon ». Et c'est même excellent. Prenez par exemple ce jarret de veau sauce gribiche. C'est une merveille. Le gourmet aura à

RETOUR AU PAYS Depuis dix ans, David et Magali Sulpice font vivre cet hôtel-restaurant avec passion, simplicité et élégance. Auparavant, Patrick Nadal et son épouse avaient redonné vie à cette vieille maison que des générations fréquentaient depuis toujours. C'était alors le temps de Toton. Et Chez Toton, on mangeait solide, local, copieux. Combien d'anguilles le président François Mitterrand a-t-il dégustées ici ? Combien de nuits Lionel Jospin a-t-il passées à l'étage dans ces chambres d'hôtel que le confort, la modernité et le design n'avaient pas encore revisités ? Combien de communions, de mariages, de banquets de chasseurs ont rassemblés de convives ? Combien d'internationaux de

rugby – c'était du temps de Nadal – et surtout de troisquart centres – Nadal fut un numéro 12 de légende – ont ravivé la flamme de l'ovalie face à ce paysage de carte postale ? Aujourd'hui, après le gros effort de décoration entrepris par les époux Nadal, David et Magali ont eux aussi apporté leur touche pour faire de l'endroit un espace cosy, idéal pour passer une soirée, un week-end, un séjour apaisant et délicieux. Il y avait jadis 17 chambres. Nadal a réduit leur nombre à 8. Les Sulpice en ont fait 7 dont on conseille évidemment les deux qui donnent sur l'étang. Charme fou. Impeccable pour se ressourcer avec une lumière de premier matin du monde si la météorologie y consent. Et avec un crépuscule pour les dieux quand la soirée s'annonce inoubliable. Et bien sûr, il y a la table. Natif d'Hossegor, David Sulpice a d'abord suivi les cours de l'école hôtelière de Capbreton avant de passer trois ans en Angleterre, à Manchester et sur l'île de Wight. Puis ce fut l'aventure australienne dans les cuisines du fameux Opéra de Sydney. Un an aux fourneaux, tandis que Magali opérait en salle au Wenworth Restaurant dans le centre de

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Après un séjour en Angleterre, puis en Australie, David et Magali Sulpice sont revenus au pays. Ils ont repris l'établissement en 2008 pour y inventer un hôtel et une table simple et élégante.

choisir entre lui et ce maquereau cuit aux pommes de pin sur barbecue japonais avec purée de topinambour au gingembre, poudre de champignon et huile infusée au café. L'une des différences se nourrit du fait que le topinambour voyage frais depuis les barthes de Soorts comme dans d'autres préparations, l'asperge servie le midi est cueillie le matin même. L'autre différence de cette carte qui change beaucoup, c'est le soin que prend David Sulpice et son autre cuisinier à tout faire, préférant la spontanéité à la répétition et au raccourci. Au « truc à manger, et on n'en parle plus ». Pour la carte des vins, c'est l'affaire de Magali Sulpice qui anime avec élégance et sourire la salle. Là encore, pas de plan marketing mais le fruit des rencontres avec les producteurs. Le goût, plutôt que la rentabilité sauvage et immédiate. Le bon vin, plutôt que l'ivraie floue. • Texte de SERGE AIROLDI Villa de l'Étang Blanc 2265, route de l'Étang Blanc 40 510 Seignosse T. 05 58 72 80 15 contact@villaetangblanc.fr

Repas : 50 à 60 € par personne. Vin non compris. Menu du marché : 19 €, le lundi, jeudi, vendredi et samedi midi. Nuit : entre 80 et 200 € selon saison. Petit déjeuner : 10 €

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Aiguillette de maigre, mayonnaise vaporeuse aux câpres, terrine de pommes de terre au jarret de porc

Pour 8 personnes Ingrédients : 80 gr jaunes d'oeuf. 50 gr moutarde. 50 gr câpres 50 cl d'eau 400 gr d'huile de persil 1 maigre de 2 kg 1 jarret de porc 50 gr de moutarde 5 échalotes ciselées 1 botte de persil haché 100 gr de beurre 1,5 kg de pommes de terre

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Maigre . Lever les filets de maigre puis détailler en aiguillettes. . Confire dans de l’huile d’olive à 60° C pendant 8 min.

Terrine de pommes de terre au jarret . Cuire le jarret avec la garniture aromatique, le sel, le poivre et les girofles dans un grand volume d’eau pendant 3 h. . Tailler les pommes de terre à la mandoline en fines tranches, les coucher sur une plaque à pâtisserie en les chevauchant légèrement. . Badigeonner avec le beurre fondu puis

assaisonner, sel, poivre. . Recouvrir d’une nouvelle couche, enfourner à 120° C pendant 15 à 20 min. . Émietter le jarret, y ajouter la moutarde, les échalotes et le persil. . Réaliser des boudins à l’aide de papier film et réserver au frais. . Déposer un boudin de jarret sur une feuille de pommes de terre, rouler le tout dans du papier film.

. Détailler une terrine de pommes de terre au jarret en cylindre de 4 à 5 cm, puis colorer à la poêle au beurre et huile. . Au moment de dresser, réchauffer au four à 180° C pendant 2 min. Dressage . Disposer le poisson et la terrine au centre de l’assiette puis terminer avec la mayonnaise aux câpres.

Garniture aromatique : 1 carotte, 1 oignon, 1 gousse d'ail, thym, laurier, queue de persil, poivre, clous de girofle, gros sel

Mayonnaise aux câpres . Mixer les jaunes d’œuf avec la moutarde, les câpres et l’eau. . Émulsionner avec l’huile de persil et réserver en siphon.

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BULLES DE SALON

{ Haute-Vienne }

LE PÈRE CASTOR : L’ENFANCE ÉMERVEILLÉE, AUX YEUX DU MONDE

Planche de couverture originale de Nathan Hale, datant de 1943.

En reconnaissant l’intérêt universel des archives du Père Castor, déposées à la médiathèque intercommunale de Meuzac, l’Unesco met l’accent sur l’importance de l’approche bienveillante dans l’apprentissage de l’enfant.

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DE LA LIBRAIRIE À L’ÉDUCATION NOUVELLE Paul Faucher est né en 1898. Après la Première Guerre mondiale, où il s’est engagé, il tombe sur une annonce proposant un emploi de commis libraire. Il abandonne son poste et file sous les arcades de l’Odéon, pour Flammarion. Repéré, il est envoyé à Lyon, puis au Havre, pour redresser des librairies. Son esprit créatif et entrepreneurial est déjà patent. Au Havre, en plus d’imaginer un système de diffusion de livres à l’étranger, Paul rencontre Madeleine Guéritte, qui anime un groupe de l’Éducation nouvelle, un courant de pensée pédagogique mettant l’enfant au cœur de l’acte d’apprentissage, avec la « conviction que l’enfant

a en soi tout ce qui permet une vraie éducation, et en particulier une activité incessante […] auquel précisément pour cette raison, notre aide peut être utile, mais notre direction n’est pas nécessaire1. » Paul adhère avec enthousiasme à cette réflexion. Il devient l’un des « sergents recruteurs2 » de ce mouvement auquel il consacre bientôt toutes ses soirées et crée un centre de documentation et de propagation à Paris, le Bureau Français d’Éducation. Assez naturellement, il propose à Flammarion d’héberger une collection dédiée à ces idées novatrices : en 1927, la collection « Éducation » marque les premiers pas de Paul comme éditeur.

FRANTISEK BAKULE, L’INSPIRATEUR C’est la rencontre à la même période avec Frantisek Bakule qui marque le tournant décisif de sa vie. Cet éducateur tchèque travaille avec des enfants handicapés et expérimente en permanence des approches innovantes, jusqu’à créer une coopérative gérée par les enfants ou une chorale qui fera le tour du monde. Paul est touché profondément par cette démonstration vivante de la pertinence de l’Éducation nouvelle. Dès lors, il trouve sa vocation : toucher directement les enfants, leur apporter les bases d’un apprentissage libéré, à travers son domaine, le livre. Paul va mûrir ce projet en menant une

Meuzac, en Haute-Vienne, 722 habitants ; son lac où l’on peut faire du ski nautique ; un sentier de randonnée qui court dans la campagne, le sentier du Père Castor. Tiens donc. Et une bibliothèque intercommunale, qui se dresse au détour de la route juste avant d’entrer dans le bourg. La médiathèque du Père Castor, encore. Le Père Castor : ce nom résonne aux oreilles des lecteurs assidus de la Poule rousse, de la Vache orange ou des imagiers de la prime enfance. Des livres devenus des classiques, œuvre de Paul Faucher, qui lança en 1931 chez Flammarion une collection révolutionnaire à destination des plus jeunes.

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Détours ///

Les documents sont classés dans 251 boîtes et placés dans un magasin d’archives respectant les normes en matière de conservation.

Dès 1933, le Père Castor édite des jeux en images, qui favorisent l’apprentissage du langage chez les tout-petits.

1 542 dessins originaux sont conservés à Meuzac.

recherche approfondie sur les modalités de lecture des enfants, en s’appuyant sur la réflexion collective et l’observation, notamment à la bibliothèque L’Heure Joyeuse à Paris. À l’issue de cette longue réflexion, Paul se donne comme premier objectif de donner le goût du livre aux tout petits et aux enfants qui n’aimaient pas ou ne savaient pas bien lire.

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LA CRÉATION DU PÈRE CASTOR Pour y arriver, Paul prend le contre-pied de ce qui se pratique à l’époque en matière de livres pour enfants : fi des livres cartonnés et dorés, il opte pour des formats souples, proches des livres de colportage, peu chers pour être accessibles à tous, mais dont la qualité artistique est irréprochable. Des livres désacralisés, que l’on peut, lorsqu’ils sont faits pour ça, découper et utiliser pour des activités manuelles : « ces petits livres ont sonné le glas d’une littérature facile, moralisatrice, à tendance mystico-féérico-

superstitieuse que les adultes, par paresse ou indifférence, laissaient survivre dans le secteur de la littérature pour la jeunesse. »3 Paul Faucher veut inscrire l’enfant dans le réel, mais un réel émerveillé par l’observation de la nature. La conception éditoriale prend un poids inédit : chaque planche est retravaillée, discutée, essayée. Les artistes qui travaillent avec Paul doivent être eux-mêmes convaincus de la démarche pour y adhérer : Nathalie Parain et Lida Durdikova sont parmi les premières à le suivre. En 1931, les premiers albums sortent chez Flammarion, sous la marque « Père Castor » : cet animal constructeur et habile renvoie au projet éducatif coopératif. C’est le début d’une aventure qui se poursuivra bien après sa mort en 1967,

lorsque François Faucher, son fils, reprendra le flambeau et créera notamment la collection « Castor Poche ». UN PATRIMOINE CONFIÉ À MEUZAC Meuzac est le fief de la famille Faucher : Paul, enfant, y rejoignait son père pour les vacances. C’est là qu’il se réfugia pendant la Seconde Guerre mondiale, entouré de son groupe d’amis artistes, pour continuer le Père Castor malgré tout. Et c’est là, naturellement, que François souhaita installer un lieu de conservation des archives du Père Castor. « En 1990, mon père vidait la cave de l’Atelier, raconte Anne-Catherine Faucher, la fille de François. Il remontait de gros dossiers rouges et il m’a demandé de lui donner un coup de main. le festin { ÉTÉ 2018 } 121

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La médiathèque propose une exposition sur l’histoire de la collection. Planche originale de Nathalie Parain tiré de Bonjour, bonsoir, 1934. intercommunales du Père Castor, Meuzac

Apoutsiak l’esquimau, premier titre de la collection Les Enfants de la Terre lancée en 1948, a été écrit par l’explorateur Paul-Émile Victor.

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« Tout le monde voyait que c’était important et en même temps c’était un énorme projet qui effrayait un peu, explique Maryse Causse-Guimbard, présidente de l’association des Amis du Père Castor et ancienne directrice de la médiathèque de Meuzac. En confiant ces archives à la collectivité, François Faucher a fait un don inestimable. » Un don qui mobilise largement les acteurs institutionnels mais également les habitants, pour qui le projet est objet de fierté : « Les gens viennent faire visiter le lieu à leur famille venue en vacances ! » témoigne Émilie-

UNE HAUTE VALEUR UNIVERSELLE Comment faire connaître ce fonds au-delà de Meuzac ? En 2008, l’idée de proposer l’inscription des archives au registre international de la Mémoire du monde de l’Unesco fait son chemin. « À cette époque, le programme n’était pas encore très connu, explique Joëlle Bourlois, conseillère livre et lecture à la Drac. Nous avons commencé à travailler sur le dossier lui-même. Il fallait pouvoir démontrer l’intérêt de ce fonds sous différents angles. » Le dossier doit en effet permettre d’évaluer l’intérêt universel du patrimoine documentaire présenté : sont ainsi analysés l’authenticité, le statut unique et irremplaçable, l’influence majeure au sein d’une aire culturelle, l’intégrité des documents… Quatre ans de travail seront nécessaires à la finalisation de l’inventaire et à la rédaction du dossier, avec l’aide de la Drac et des collectivités locales. Les bénévoles de l’association mettent aussi la main à la pâte. « Nous avons essayé de montrer l’intérêt

de l’Éducation nouvelle pour l’enfant, quel que soit le pays où il est né. C’est cette conviction qui a porté le projet, explique Joëlle Bourlois. Ces archives montrent la naissance de cette conscience-là et son incarnation à travers des ouvrages qui ont complètement changé l’approche du livre pour enfants. » Mission accomplie, puisque l’inscription a été confirmée en novembre 2017. « Le classement va sans doute permettre de faire toujours plus connaître l’existence de ce fonds, auprès des chercheurs, des auteurs, du monde éditorial… », espère Joëlle Bourlois. En attendant de pouvoir mesurer l’impact de cette inscription, les partenaires ont lancé un autre projet d’envergure : une résidence d’auteurs en partenariat avec l’École nationale supérieure d’art de Limoges, dont la première édition démarrera en septembre 2018. L’esprit du Père Castor n’a pas fini d’inspirer ! • MATHILDE RIMAUD 1. Roger Cousinet, cité par Paul Faucher, « Les bons albums forment les bons lecteurs », dans À l’enseigne du Père Castor, Flammarion, 1982, p. 9. 2. Paul Faucher, op. cit., p. 9. 3. Marc Soriano, « Sur la piste du Père Castor, hommage », 1967, dans Les livres pour les enfants, Sur la piste du Père Castor, Les amis du Père Castor, 2007, p. 34. Médiathèque intercommunale du Père Castor Forgeneuve 87 380 Meuzac Visites commentées des archives du Père Castor sur réservation T. 05 55 09 99 51 www.perecastor.fr

Il y avait des lettres de Colette, de Roger Martin du Gard… des croquis. C’était comme un trésor. » Ces archives retraçant l’histoire du Père Castor et des albums qui n’étaient plus exploités par Flammarion sont rapportées à Meuzac. Rapidement, François crée une association, dont la vocation sera d’aider à la mise en œuvre du projet de conservation. Ce projet rencontre la volonté de la Drac Nouvelle-Aquitaine de créer des lieux culturels en milieu rural : l’intercommunalité est prête à porter la création d’une bibliothèque de lecture publique et de conservation des archives.

Anne Dufour, directrice de la médiathèque. Tout dans le projet, jusqu’au bâtiment construit par Fabrice Lévêque, est inspiré de l’esprit du Père Castor. La médiathèque consacre ainsi un temps plein à l’animation d’ateliers pédagogiques.

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Lecteurs mais aussi arpenteurs des territoires néo-aquitains et observateurs sensibles de leur environnement culturel, les abonnés du Festin nous font part de leurs coups de cœur, découvertes et suggestions. Chaque trimestre, cette page leur sera dédiée.

COUP D'ŒIL D'ABONNÉS BALADE

Jacques J. (13)

Un cliché de ma dernière balade charentaise à La Rochelle (la tour de la Lanterne vu depuis les remparts), une belle occasion de patienter avant la parution du hors-série La Rochelle en 101 sites et monuments !

TROUVAILLE

Patrice C. (33)

AGENDA

Éric L. B. (33)

Je vous recommande vivement de noter dans nos agendas l'exposition qui se tiendra au Musée Georges de Sonneville à Gradignan du 31 août au 30 septembre 2018, pour la toute première rétrospective dédiée à Paul André Barreau (1918-1992). Diplômé de l'école des beaux-arts de Bordeaux en 1942 et tour à tour résistant, peintre chrétien (on lui doit, entre autres, le plafond de l’église Saint-Bruno à Bordeaux, les vitraux de Saint-Pierre de Bègles, le Christ Byzantin de Saint-Ciers d'Abzac...), décorateur de théâtre, photographe, dessinateur des Jersey Saint Joseph à Gradignan, leader européen de la maille dans les années 1960 et 1970, puis tapissier de hautelisse, ce Bordelais a laissé une œuvre hétérogène mais harmonieuse, empreinte d'inspirations philosophiques et religieuses. Un artiste injustement méconnu. Tissus Saint- Joseph, 1952-1975.

Lors d’un voyage à Ceuta, enclave espagnole au nord du Maroc, un abonné globe-trotter a découvert par hasard dans la cathédrale, trois vitraux réalisés par Mauméjean, non répertoriés dans l’ouvrage de Benoît Manauté La Manufacture de vitrail et de mosaïque d'art Mauméjean - Flambe ! Illumine ! Embrase ! Si vous passez dans les parages, jetez-y un coup d'œil à votre tour.

Vous êtes abonné, vous avez des idées, des conseils, des propositions à nous faire ? N'hésitez pas, écrivez-nous à l'adresse suivante : julie.brochard@mail.lefestin.net

Les suggestions les plus pertinentes seront publiées sur cette page. Certaines pourront même faire l'objet de développements plus approfondis dans un des prochains numéros de la revue.

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Intervenez dans la revue : une page pour ce que vous trouvez insolite, intrigant, remarquable ou à sauvegarder.

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PATRIMOINES DES TRENTE GLORIEUSES ERRATUM : Dans notre précédent numéro, nous avons identifié par erreur un dessin à la mine de plomb comme étant celui du château de Marqueyssac en p. 40. Il s’agit d’un autre château, aujourd’hui presque disparu, lié à l'ancienne famille de Marqueyssac dans la vallée de l'Auvézère. ASSOCIATION LE FESTIN Stéphane Taurand (président) Yolande Magni (trésorier) Thierry Saumier (secrétaire)

DIRECTEUR ARTISTIQUE Franck Tallon 05 56 89 81 23 contact@francktallon.com

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION RÉDACTEUR EN CHEF Xavier Rosan 05 56 69 72 46 contact@mail.lefestin.net

GRAPHISTES Franck Tallon Emmanuelle March Isabelle Minbielle

DIRECTRICE GÉNÉRALE Nadine Puyoo-Castaings nadine.puyoo-castaings@ mail.lefestin.net SECRÉTAIRE DE DIRECTION Virginie Londaïtsbéhère 05 57 10 58 66 virginie.londaitsbehere @mail.lefestin.net DIRECTRICE DE LA RÉDACTION Amélie Daraignez 05 57 10 58 61 amelie.daraignez@mail.lefestin.net RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Mathieu Marsan 05 57 10 58 64 mathieu.marsan@mail.lefestin.net

BULLETIN n° 48

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CHARGÉ DE DISTRIBUTION Jordy Pirot distribution@mail.lefestin.net

STAGIAIRE RÉDACTION Alexia Simon

CHARGÉE DES PUBLICITÉS Catherine Plazanet 06 73 20 40 82 publicites@mail.lefestin.net -----

Région Nouvelle-Aquitaine, 2e de couverture Musée Mer Marine, p. 2 Conseil départemental 17, p. 7 Conseil départemental 33, p. 15 Collectif Jean Anouilh, pp. 17, 19 Ville de Biarritz, p.20 Musée des beaux-arts d'Agen, p. 20 Ville de Bordeaux, p. 22 Musée de Royan, p. 26 L'Arbre Vengeur, p. 26 Ville de Périgueux, p. 28 Ville de Poitiers, p. 28 Arkade, Jazz in Marciac p. 31 CIVB, l'école du vin, p. 37 Archives départementales 40, p. 83

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CHARGÉE DES RELATIONS PUBLIQUES ET COMMERCIALES Julie Brochard 05 57 10 58 60 julie.brochard@mail.lefestin.net

PRÉSIDENT DU COMITÉ SCIENTIFIQUE Dominique Dussol FONDATEURS Olivier Schiltz, Xavier Rosan

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CHARGÉES DE DIFFUSION Anabelle Vischi 05 57 10 58 67 diffusion@mail.lefestin.net Estelle Fromy 05 57 10 58 67 diffusion2@mail.lefestin.net

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Office du tourisme Chalosse-Tursan, p. 83 Ville de Saint-Jean-de-Luz, p. 113 Villa Arnaga, p. 113 La Grande Maison de Bernard Magrez, p. 119 Cité internationale de la tapisserie d'Aubusson, p. 123 Ville de Saint-Yrieix-la-Perche, p. 123 Abbaye-aux-Dames, la cité musicale, p. 125 Grottes de Tourtoirac, p. 125 IDDAC, p. 126 Château Macquin, p. 126 Hennessy, 3e de couverture Hermès, 4e de couverture

----le festin Association type loi 1901 176, rue Achard / Bât. F1 - 33300 Bordeaux T. : 05 56 69 72 46 - Fax : 05 56 36 12 71 e-mail : contact@mail.lefestin.net site : www.lefestin.net ----ISSN : 1143-676 X ISBN : 978-2-36062-203-0 Commission paritaire : 0419 G 81803

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