Le Festin #107 - Les Trente Glorieuses by Le Festin

AU T O MN E 2 0 1 8

TOUTE LA

n o 107

NOUVELLE-AQUITAINE EN REVUE

N ° 1 07

AUT OM NE 2018

Design Société Architecture Beaux-Arts Mode Photographie

CES ANNÉES-LÀ… En couverture : Marché central de Royan. © Ville de Royan - Arnaud Valli

le festin bénéficie du soutien du CONSEIL RÉGIONAL NOUVELLE-AQUITAINE,

de la DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES NOUVELLE-AQUITAINE,

et du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES LANDES, du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES, du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LOT-ET-GARONNE, de la VILLE DE BORDEAUX,

ÉDITO

par XAVIER ROSAN

# 107 AUTOMNE 2018

Cette année 2018 aura été marquée par les « célébrations » de Mai 68, pour le moins discrètes, souvent controversées. Si les historiens et sociologues ont souligné l’essentialité disruptive de ces événements dont l’acmé se situe en ce fameux printemps, les médias généralistes, de nombreux politiques et, grosso modo, l’opinion publique ont eu tendance à « relativiser ». Force est pourtant de constater qu’il y eut un avant et un après, tout particulièrement – mais pas seulement – en matière d’avancées sociétales. Point de fête nationale, de défilés en mémoire du Grand Soir, de bals ni de flonflons. Pour notre part, nous avons fait le choix, au Festin, de nous intéresser à cette période intitulée familièrement les « Trente Glorieuses », dont Mai 68 constitue sans doute la dernière étape importante avant le choc pétrolier de 1973. Tandis que le vent de liberté initié cinq ans plus tôt continuera de se poursuivre au-delà (abaissement de la majorité civile à 18 ans, loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse), la brutalité de la déflagration économique entraînera le monde occidental dans une crise sans précédent. Ce temps des Trente Glorieuses (l’expression est de l’économiste Jean Fourastié), selon la définition officielle, désigne donc cette période de prospérité exceptionnelle qui débute au tout lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, et s’arrête en 1973 : croissance, prospérité, pouvoir d’achat, baby-boom, consommation de masse, tout-automobile en sont les maîtres mots.

La chronologie que nous proposons en ouverture de ce dossier prend volontairement en compte les trois décennies « pleines » 1950, 1960, 1970, dans le sens où elles résonnent comme des strates historiques, des étapes culturelles qui s’affranchissent, comme dans la vie même des Français de l’époque, des canevas officiels (l’exemple de la reconstruction de Royan faisant notamment le lien entre le désastre de 39-45 et l’espoir qui s’ensuivit aussitôt). On a moins vécu les Trente Glorieuses que « ces années-là », de même que les effets du crash pétrolier se firent ressentir avec un léger contretemps dans la vie des gens. La décennie 1980 se construira d’ailleurs, à bien des égards, dans une certaine opposition (laquelle ne fera que s’accroître, jusqu’à aujourd’hui). Le sommaire de ce numéro a donc été bâti comme l’album d’une époque « héroïque », dont la reprise des puissants canons avant-gardistes de l’entre-deux-guerres dans l’art, l’architecture – avec leurs nécessaires répercussions dans la société – n’est pas une des moindres caractéristiques. La création et le patrimoine sont les fils conducteurs de ce numéro : un choix qui montre que nous ne tendons pas à l’exhaustivité en la matière. Mais pour la première fois, ce fil essentiel, qui joint l’utile à l’imagination, est retenu pour brosser le portrait d’une Nouvelle-Aquitaine qui ne portait pas encore son nom durant cette période charnière, moins homogène qu’il n’y paraît et riche d’un foisonnement d’expressions insoupçonnées, en Aquitaine, en Limousin, en Poitou-Charentes.

et du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA DORDOGNE.

Inclus avec ce numéro pour tous les abonnés livrés par courrier : une affiche 40 x 60 cm de la couverture, la Lettre des abonnés, une affiche en tirage limité et le programme du Théâtre du Pont Tournant.

À l’heure où nous bouclons ce numéro, nous apprenons la mort de l’écrivain Michel Suffran (1931-2018). Lot-et-Garonnais d’origine, Bordelais de naissance, de corps et d’âme, il vécut, de tout temps, poussé par une curiosité insatiable, par et pour la littérature. Non seulement il rendit hommage et redécouvrit nombre de ses brillants prédécesseurs (notamment autour de la figure de François Mauriac) mais il composa une œuvre littéraire abondante, très originale, documentée et poétique. Nous aurons l’occasion de revenir sur cette personnalité attachante et de premier plan dans une prochaine édition. •

Avec ce numéro, les abonnés reçoivent cette superbe reproduction d’une affiche de collection en tirage limité. le festin { AUTOMNE 2018 } 1

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SOMMAIRE # 107 AUTOMNE 2018

100 \\ LES TRENTE GLORIEUSES Société 32

PANORAMA DES TRENTE GLORIEUSES

Création artistique

par Xavier Rosan Nouvelle-Aquitaine

\ FEUILLETAGE

par Jacques Battesti Pays basque

4 TEMPS FORTS 6 EXPOSITIONS

Reconstruire

8 ŒUVRES EN STOCK 10 SCÈNES 13 COUP D’ŒIL DES ABONNÉS

DE LA RECONSTRUCTION par Didier Mouchel Nouvelle-Aquitaine

19 PROTECTIONS 21 L’EXPLORATEUR MÉTROPOLITAIN

25 L’UNIVERS DU FESTIN

Habiter 70

LE CONFORT MODERNE par Delphine Costedoat Nouvelle-Aquitaine

De nouveaux équipements 80 OPÉRATIONS MILLE CLUBS DE JEUNES ET MILLE PISCINES par Marc Saboya Nouvelle-Aquitaine 88

PIERRE MOLINIER OU LE SOUFFLE DU MERVEILLEUX par Françoise Garcia Gironde

100 COURRÈGES

EN DROITES LIGNES par Roseline Giusti Béarn

106

PAULE MARROT, QUE LA COULEUR SOIT ! par Constance Rubini Gironde

ROYAN SOUS LES TROPIQUES par Charlotte de Charette Charente-Maritime

22 ARCHITECTURES

26 L’INVITÉ Pierre Ferret

56 PHOTOGRAPHES

17 LES CARNETS DE L’INVENTAIRE

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DE LA NOSTALGIE À L’ACTION : L’EUSKAL HERRIA DANS LA MODERNITÉ

110

PIERRE THÉRON, LE CONSTRUCTEUR par Jacques Sargos Lot-et-Garonne

\\\ DÉTOURS 114 PROPOS COMME ÇA par Jean-Marie Planes

116 DANS L’ATELIER 120 SECRETS DE CUISINE 124 BULLES

DE SALON

124

UN PALAIS DES FÊTES À PÉRIGUEUX par Martine Balout Dordogne

CONSTRUIRE POUR ÉCLAIRER : LE BARRAGE DE VASSIVIÈRE par Céline Finet Haute-Vienne et Creuse

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L’une des sept « Pignes » réalisées en 1971 par Patrick Maxwell bordant le lac de Talaris.

La maison Diamant construite en 1967 à Mérignac par Jean-Claude Moreau, membre fondateur d’Agora.

BORDEAUX

TEMPS FORTS

AGORA : LE TOURNANT Le 308-Maison de l’Architecture en Nouvelle-Aquitaine met à l’honneur la production d’Agora, groupement d’architectes multifacette qui enrichit et renouvela le langage plastique des constructions publiques ou privées, entre 1963 et 1982.

Archives Atelier Agora : 1963-1983 Du 5 octobre au 14 décembre 2018 Le 308-Maison de l’Architecture en Nouvelle-Aquitaine 308, avenue Thiers le308.com T. 05 56 48 83 25

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Les Ateliers Groupés pour l’Ordonnancement de la Recherche Artistique, par la suite connu sous l’acronyme d’Agora, rassemblent autour de JeanClaude Moreau, deux jeunes architectes non encore diplômés, Francis Duclos et Patrick Maxwell. Développé sous la forme d’un groupement pluridisciplinaire, ce collectif permet de mener à bien des projets de manière individuelle ou collective en s’appuyant sur les apports de décorateurs, peintres, économistes, designers, dessinateurs ou urbanistes. Les membres de ce collectif à géométrie variable réalisent près d’une centaine de constructions en vingt ans d’activité. Certaines d’entre elles sont ancrées dans le paysage et les mémoires et restent paradoxalement encore méconnues. Dès la première année d’activité d’Agora, le trio fondateur livre l’église de Lacanau-Océan. Une architecture audacieuse, modulable et rudimentaire, à l’image de ce que seront les projets à venir du groupement : précurseurs. Tant par son fonctionnement, sa démarche écologique, son rapport au paysage et ses innovations techniques ou esthétiques, Agora livre des œuvres majeures à l’écriture contemporaine indéniable. Au-delà de son activité régionale, le groupement rayonne à l’échelle nationale (Paris, Chollet, ClermontFerrand) ainsi qu’à l’étranger avec sa participation au concours de l’ambassade de France à Washington. L’exposition présentée au 308 est une première. Jamais la production d’Agora n’avait fait l’objet d’une mise en lumière s’appuyant sur des documents d’archives (plans, photographies, pièces écrites et originales) et des témoignages de collaborateurs, amis ou commanditaires. Plus de cinquante ans après les premiers pas du groupement, l’exposition questionne les réalisations multiples et originales d’Agora, à l’image de la maison Goosens à Bordeaux-Caudéran (1966), la maison Diamant à Mérignac (1967), la villa Michelland à Seignosse (1967) ou la villa Cazaubiel à Hossegor (1974). La multiplicité des formes et des matériaux se découvre également avec le projet de la marina de Talaris, sur les rives du lac de Lacanau, porté par Patrick Maxwell, leader d’Agora, étoile filante de l’architecture bordelaise, diplômé en 1968 et disparu en 1975. Sous le commissariat de Fanny Léglise, « Archives Atelier Agora : 1963-1983 » nous plonge dans les coulisses d’un groupement visionnaire. • MM

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Les 3 km, 28 piles, 50 000 m3 de béton et 6 000 tonnes d’acier du pont de l’île de Ré fêtent leurs 30 ans !

Feuilletage /

LA ROCHELLE

TOUT UN « PONT » DE L’HISTOIRE DE RÉ En 1988, l’ouverture du pont de Jusqu’au 30 novembre l’île de Ré révolutionne la traversée Archives départementales de « Continent-Ré », les trajets en barque, la Charente-Maritime 35, rue François-de-Vaux-deen vapeur ou en bac laissent alors la Foletier archives.charente-maritime.fr place à un impressionnant ouvrage T. 05 46 45 17 77 d’art. Le trajet vers l’île marque l’imaginaire, il est aussi synonyme de développement touristique et des échanges commerciaux et humains. Trente ans après, cette exposition anniversaire retrace le chemin sinueux du projet du pont en reconstituant d’une manière didactique un parcours semé de débats, de recours et d’enquêtes.

PÉRIGORD-LIMOUSIN

AU CŒUR DU PARC

PAU

À cheval sur la Dordogne et la Haute-Vienne, le Parc naturel régional Périgord-Limousin fête 15 et 23 septembre cette année son vingtième anniversaire. Ce territoire Parc naturel régional Périgord-Limousin naturel habité, étendu sur plus de 1 800 km2, voit pnr-perigordlimousin.fr sa biodiversité préservée, ses ressources locales T. 05 53 55 36 00 valorisées dans une perspective de développement durable et ses savoir-faire soutenus dans le cadre de la politique du Parc. À l’occasion de ses vingt ans, des performances visuelles et sonores sur la Dronne, des parcours sportifs, des balades en canoë, des découvertes gastronomiques et faunistiques témoignent qu’une autre vie s’invente ici. Jean-Marie Blanchet, Fantôme, encre et adhésif sur papier, 60 x 80 cm, 2016.

CONTEMPORAIN(S) ! En prévision de l’extension du musée des beaux-arts sous la forme d’un espace des arts, dont l’ouverture est prévue en septembre 2020, la scénographie des collections permanentes a été entièrement repensée à l’occasion d’un nouvel accrochage. Le musée palois propose une relecture complète de ses collections en questionnant le terme « contemporain » et en intégrant des confrontations temporelles. L’objectif est double : Jusqu’au 26 novembre encourager une meilleure Musée des beaux-arts de Pau contextualisation des œuvres Rue Mathieu-Lalanne pau.fr et mieux les considérer comme T. 05 59 27 33 02 des réponses à une époque.

DORDOGNE

L’ART EST OUVERT L’agence culturelle Dordogne-Périgord coordonne, pour cette nouvelle édition, le programme « L’art est ouvert » où, à travers cinq espaces répartis dans le département Jusqu’à janvier 2019 (Périgueux, Nontron, Bergerac, lartestouvert.fr Saint-Médard-d’Excideuil et T. 05 53 06 40 00 Carsac-Aillac), des expositions mettent en avant la richesse et la diversité des formes de création contemporaine. Mention spéciale pour l’exposition de Jean-Marie Blanchet, à la galerie La Ligne bleue de Carsac-Aillac, où l’artiste s’affranchit des constantes de la peinture classique en mélangeant les matériaux et en utilisant des peintures industrielles, allant jusqu’à réaliser lui-même ses châssis et inventer ses machines-outils.

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Berthe Morisot, Pasie cousant dans le jardin de Bougival, huile sur carton, 81 x 100 cm, 1881. le festin { AUTOMNE 2018 } 5

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EXPOS

5 Le long des chemins de Saint-Jacques-deCompostelle, Yuri Palmin offre un regard artistique et intime sur le patrimoine jacquaire.

Erró, The Silver Surfer, peinture glycérophtalique sur toile, 3 144 x 235 cm, 1985.

1 Projet de (I) Love Tower par Tadashi Kawamata à Anglet.

ANGLET SABRES

1 Love Tower

« Tadashi Kawamata, (I) Love Tower » Jusqu’au 3 novembre Centre d’art contemporain d’Anglet Villa Beatrix Enea 2, rue Albert-le-Barrillier T. 05 59 58 35 60

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4 Paysages VILLENEUVESUR-LOT

EYMOUTIERS

3 Erró à

quotidiens, paysages vivants

5 Sur les chemins Dans le cadre du vingtième anniversaire de l’inscription des chemins de Saint-Jacquesde-Compostelle au patrimoine mondial de l’Unesco, le photographe russe Yuri Palmin aborde, à travers une vingtaine de photos en noir et blanc, le thème de l’architecture jalonnant les routes jacquaires. Il révèle aussi bien des détails insoupçonnés qu’une architecture vivant au rythme des pèlerins. « Chemin faisant » Jusqu’au 5 novembre 2018 Abbaye de la Sauve-Majeure 14, rue de l’Abbaye abbaye-la-sauve-majeure.fr T. 05 56 23 01 55

Actrice du courant de l’Art informel, Ida Karskaya se fait notamment connaître dans les années 1950 pour ses collages réalisés à partir de matériaux hétéroclites (écorce, corde, ardoise…). L’exposition, mise en place en collaboration avec le musée des Augustins à Toulouse, dévoile les travaux de l’artiste d’origine russe, soulignant la fragilité de l’homme et de son environnement.

Le peintre Erró est mis à l’honneur avec une sélection d’une trentaine d’œuvres réalisées des années 1950 à aujourd’hui. Sans être pour autant pensée comme une rétrospective, cette sélection permet de retrouver l’univers du peintre témoin du monde et de son époque, avec une créativité constante, laissant au spectateur la liberté de se faire sa propre interprétation.

L’Observatoire Photographique du Paysage du Parc naturel des Landes de Gascogne présente près de 140 photos de Guillaume Bonnel. En réalisant ses prises de vues en 2014 et 2017, au même endroit, au même moment et avec la même luminosité, le photographe observe l’évolution des paysages lors de ses déambulations pédestres et cyclistes sur ces territoires du quotidien.

« Ida Karskaya, l’indomptable » Du 26 octobre au 13 janvier Musée de Gajac 2, rue des Jardins ville-villeneuve-sur-lot.fr T. 05 53 40 48 00

« La confusion du monde » Jusqu’au 25 novembre Espace Paul Rebeyrolle Route de Nedde espace-rebeyrolle.com T. 05 55 69 58 88

« Paysages en mouvement » Jusqu’au 4 novembre 2018 Écomusée de Marquèze Route de Solférino marqueze.fr T. 05 24 73 37 40

2 L’indomptable

l’honneur

LA SAUVE

1 D. R. / 3 © cl. J.-C. Dupuy / 5 © Yuri Palmin

Pour la septième édition de la biennale d’art contemporain La Littorale, Tadashi Kawamata construit une Love Tower au-dessus de la Chambre d’amour. À cette occasion, la villa Beatrix Enea expose dans ses salles les dessous de quelques œuvres du plasticien, à l’origine de plusieurs projets de tours à travers le monde. Une occasion de découvrir sur divers supports les coulisses de ces édifices mariant science de la construction, poésie et regard nouveau sur le paysage.

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Feuilletage /

À Périgueux, Catherine Auguste et Henri Peyre brouillent les pistes entre photographie et peinture,

10 avec leurs natures mortes de repas.

9 Alejandro Cesarco, Learning the Language (Present Continuous I), vidéo, couleur et son, 19’40”, 2018.

7 L’ombre de la vapeur à la fondation Martell.

9 Langue : novlangue

COGNAC 7 © Adrien M & Claire B / 9 © Courtesy de l’artiste et de la galerie Tanya Leighton, Berlin / 10 © Henri Peyre & Catherine Auguste

MOURENX

6 Futurs

7 Poésie numérique

Quand un espace d’exposition devient un espace-temps, le passé et le présent se confondent face à l’incertitude du futur. À Mourenx, « ville nouvelle » des années 1950, des photographies de Clémentine Fort de l’hôtel des Princes de Salies-de-Béarn témoignent d’un faste passé. Accompagnées de sculptures, les images se succèdent et interrogent, comme autant de futurs possibles.

Pour inaugurer le nouvel espace dédié aux installations immersives, la fondation Martell invite la compagnie Adrien M. & Claire B avec une œuvre poétique, numérique et interactive. Portée par une trentaine de vidéoprojecteurs, et invitant à la déambulation au son d’une musique originale, L’ombre de la vapeur rend hommage au mineur, au périphérique. Une mémoire de l’éphémère visible jusqu’en avril.

« Le Futur n’existe pas » Du 15 septembre au 27 octobre Galerie d’art contemporain Mi[x] 2, avenue Charles-Moureu le-mix.fr T. 05 59 30 43 48

« L’ombre de la vapeur » Jusqu’à avril 2019 Fondation d’entreprise Martell 16, avenue Paul-Firino-Martell fondationdentreprisemartell.com T. 05 45 36 33 51

multiples

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BORDEAUX

Dispersées à travers l’île de Vassivière, du bâtiment du Centre international d’art et de paysages jusqu’au fond des bois et du lac, les onze œuvres de Joëlle Tuerlinckx s’intéressent à l’origine du lieu et son environnement et questionne le rapport habituel au territoire et les éléments qui le composent par une constellation d’objets singuliers.

Inscrit dans le cycle d’exposition Novlangue, Alejandro Cesarco esquisse un portrait de la pianiste nonagénaire Margarita Fernández, figure de la musique contemporaine argentine. Axant son travail autour de l’écriture et du langage, Cesarco continue ainsi sa série de portraits papiers et vidéos en revisitant une masterclass autour de Schubert et du film Au hasard Balthazar (1966), et évoque les traductions entre la langue du cinéma et celle de la musique.

« La constellation du peut-être » Jusqu’au 4 novembre 2018 Centre international d’art et de paysages Île de Vassivière ciapiledevassiviere.com T. 05 55 69 27 27

« Learning the Language (Present Continuous I) » Du 12 octobre au 24 février 2019 CAPC 7, rue Ferrère capc-bordeaux.fr T. 05 56 00 81 50

VASSIVIÈRE

8 Mythes de

sculptures

PÉRIGUEUX

10 À la table

des jours

À l’occasion des 30 ans du salon du Livre gourmand, le Maap invite les verriers Alain et Frédéric Guillot et les « photo-peintres » Catherine Auguste et Henri Peyre. Cherchant à amener la photographie à un point de confusion avec la peinture, leur collaboration avec les archéologues verriers nous projette dans le domaine des arts de la table de l’Antiquité à nos jours. « À la table des jours » Du 18 octobre au 25 février Musée d’art et d’archéologie du Périgord 22, cours Tourny perigueux-maap.fr T. 05 53 06 40 70

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ŒUVRES EN STOCK ACQUISITIONS Donations, acquisitions ou restaurations récentes dans les collections publiques*. POITIERS (86)

Coffre de Sarah Lipska Musée Sainte-Croix

Lettre de Salvador Dalí à Paul Éluard, Arcachon, 1939.

ENCHÈRES ARCACHON (33)

De Dalí à Éluard ---------------

Exposition « Agrégation #3 : R(é)volution » Jusqu’au 25 novembre Sarah Lipska, coffre, 35 x 75,5 x 68 cm, circa 1925.

Lithographie d’Odilon Redon, La Tentation de saint Antoine, Gustave Flaubert, 1896.

BORDEAUX (33)

La tentation de saint Antoine, Odilon Redon Musée des beaux-arts L’acquisition, par la Société des Amis du musée, de l’album complet des 24 lithographies d’Odilon Redon pour illustrer le poème de Flaubert, La Tentation de saint Antoine, vient étoffer le déjà très riche fonds Redon, constitué de ses célèbres « noirs » (fusains et lithographies jouant du contraste entre le noir et le blanc) et de pastels naturalistes. L’illustration de ce poème lui offre la possibilité d’aborder un rivage créatif qui lui est cher : le fantastique. Cet album, rare, s’ajoute aux deux autres recueils lithographiques de Redon, À Edgar Poe (1882) et Hommage à Goya (1885) conservés dans le cabinet d’arts graphiques du musée. musba-bordeaux.fr

* Avec le soutien financier du Fonds régional d’acquisition des musées, abondé par l’État et la Région Nouvelle-Aquitaine.

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Une lettre manuscrite de Salvador Dalí destinée au poète Paul Éluard a été mise aux enchères par la maison de vente Aguttes (Paris) en juin et adjugée à 12 350 €. Écrite depuis Arcachon en 1939, au moment où le peintre espagnol séjourne avec Gala, sa compagne, à la villa Salesse, elle est accompagnée d’un dessin d’inspiration surréaliste au crayon, qui s’étend sur toute la largeur supérieure du courrier. Dans un français « revisité » et truffé de fautes d’orthographe, Dalí presse son ami poète de le rejoindre : « J’en suis sur que vous seriez comme le “poisson dans leau”, venez venez ! […] Tenbrasse et t’arrache la promesse de venir nous voir a Arcachon ». Ces mots sont signés « Ton petit Paris ».

Avec 68 pièces de l’artiste (sculptures, peintures, dessins, costumes), le musée SainteCroix dispose du plus riche fonds d’œuvres de Sarah Lipska, peintre, styliste et décoratrice d’intérieur moderniste de l’entre-deux-guerres. Lipska fait partie de l’élite culturelle et artistique qui marqua fortement les années folles ; elle a notamment collaboré avec le créateur des Ballets Russes Serge de Diaghilev, la maison de couture Myrbor ou encore Le Corbusier. Réalisé vers 1925, ce coffre atypique et unique, en aluminium et merisier, est la première pièce de mobilier du fonds. Évoquant une maquette d’architecte, il s’ouvre en façade par un abattant qui laisse apparaître des casiers de rangement comme autant de pièces d’une maison.

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Feuilletage /

COLLECTIONS Zoom sur des œuvres rares, extraites des fonds de nos musées.

DESIGN

Paul Signac, Notre-Dame de Paris, aquarelle sur papier, 66 x 56 cm, début du xxe siècle.

GUÉRET (23)

Double legs Musée d’art et d’archéologie Deux legs au profit du musée d’art et d’archéologie de Guéret viennent enrichir les collections picturales : les legs Henri Linares et Simone Baraille. Le premier comprend 27 œuvres parmi lesquelles dix tableaux datant du xviie au xxe siècle, dont six paysages signés de Louis Cabat, une scène de genre de Paul Seignac et une peinture d’histoire signée Lagrenée l’Aîné. Le deuxième legs est composé d’un corpus de 26 œuvres dont neuf natures mortes de la moitié du xxe siècle, signées Henri Manguin, Charles Camoin, Maurice Savreux, Louis Valtat et Pierre-Eugène Montézin, et cinq œuvres graphiques (aquarelles et pastel sur papier) attribuées à Armand Guillaumin, Paul Signac et Jean Dufy. Chantier des collections en cours Réouverture du musée en 2021

ANGOULÊME (16) / BORDEAUX (33)

Architecture de salon by Les Zéditions

Au premier plan, la table basse Ruban (150 x 37 x 30 cm) en métal laqué ; derrière, le portemanteaux Baobab en noyer massif (175 x 39 x 39 cm) et le tabouret Bistro en chêne et métal (45 x 60 x 77 cm), par les Zéditions.

À l’origine des Zéditions, une bande de quatre amis designers à Angoulême – Damien Esclasse, Arnaud Perez, Florian Foizon, Nicolas Michel-Imbert — et le studio de design industriel et digital Zamak. Les Zéditions est né d’une envie « de se faire plaisir », sans répondre à une commande précise externe : en somme, c’est une parenthèse d’expression artistique que s’offrent des passionnés de design. Sans aucune limite à l’imagination, chaque pièce est audacieuse et fabriquée en édition limitée par des artisans français. La table basse en métal laqué, Ruban, décrit toute la force et la complexité du matériau qui la compose. Elle a été pensée comme la « formalisation du cheminement chaotique d’un travail expérimental ». Le studio a depuis peu pris ses quartiers à Bordeaux. www.leszeditions.com

LUXEY (40)

Hello Apollo Calmement assis au fond d’un plan d’eau caché de Luxey, le dieu Apollon prend un bain. Dix-neuvième œuvre d’art à prendre place au sein de la Forêt d’Art contemporain dans les Landes, Hello Apollo est une immense statue en résine imaginée par la Girondine Marine Julié. Il ne fallait pas moins de 3 m de haut, 4,50 m de long et 2,50 m de large pour donner à la divinité de la lumière, des arts et de la beauté masculine, toute sa splendeur et réinterpréter la scène mythologique du bain de Diane, sa sœur jumelle. Recouvert d’une peinture blanche fluorescente, cet Apollon-là aime se laisser surprendre de jour Hello Apollo, Marine Julié, comme de nuit. Luxey, 2017. laforetdartcontemporain.com

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Œuvre n°19 de La Forêt d’Art contemporain (programmation : Jean-François Dumont).

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SCÈNES 10

En partenariat avec l’Office artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine.

MARMANDE BAYONNE

1 Scène nationale du Sud-Aquitain

3 Le Comœdia

MONT-DE-MARSAN

À l’ombre de Garorock, plus important festival de musique du Sud-Ouest, et de l’historique festival Lyrique, le directeur de la culture de la sous-préfecture lot-etgaronnaise fait patiemment mûrir une programmation qui montre des signes de croissance encourageants. Avec 22 spectacles, un festival de jazz animé par le saxophoniste Éric Séva et un festival de clown, l’offre artistique s’ouvre à tous les publics. Si Manu Payet et Magyd Cherfi séduiront spontanément le plus grand nombre, nul doute que Le Mythe de Persée du Groupe Anamorphose, Métarmorphone par la compagnie de danse Sine Qua Non Art, et la création L’heure pâle par la compagnie Le Bruit des ombres convaincront les curieux.

Fondateur et unique directeur de la seule scène nationale de l’ancienne région Aquitaine, Dominique Burucoa fera valoir ses droits à la retraite en décembre. Il signe donc sa dernière saison qui porte l’empreinte de sa passion pour la musique et le jazz en particulier. Luigi Grasso & Rossano Sportiello, Michel Pastre Big Band et Echoes of Swing donneront le ton d’une programmation pluridisciplinaire riche du meilleur de la création nationale et internationale (Joël Pommerat, David Bobée, Benjamin Millepied, Alain Platel…) et des artistes de la région toujours aussi généreusement invités (Florence Lavaud, Violette Campo, Kristian Frédric…). Clap de fin réussi à l’instar d’un parcours professionnel exemplaire à bien des égards.

Après des années de disette, la préfecture des Landes peut s’enorgueillir du projet développé par Antoine Gariel dans le cadre du théâtre de Gascogne qui regroupe 3 salles de l’agglomération montoise. Ouverte à tous les arts, la saison 2018-2019 accorde une place prépondérante aux artistes de la Nouvelle-Aquitaine : de l’humour avec Jérôme Rouger, du théâtre avec le Rivage qui présente À la renverse, Maelström et Dan Da Dan Dog ou la musique avec l’excellent Fidel Fourneyron, de l’amour avec l’inclassable Yannick Jaulin… Ce travail remarqué sera mairie.marmande.fr prochainement consacré par le label d’État « Scène conventionnée d’intérêt national ». Cocorico sur la lune avec le collectif

scenenationale.fr

theatredegascogne.fr

2 Théâtre de Gascogne

Les Chiens de Navarre qui bouscule l’identité française et la bienséance.

Un invraisemblable décor de parc d’attraction désaffecté offre à onze comédiens, danseurs circassiens et musiciens, un univers surnaturel pour l’interprétation de Peer Gynt d’Henrik Ibsen.

MARCHEPRIME

5 La Caravelle FLOIRAC

4 M270

ville-floirac33.fr

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la-caravelle-marcheprime.fr

1 © Arnaud Bertereau / 2 © Loll Willems

À portée de décibels de l’Arena qui rassemble régulièrement des milliers de spectateurs dans son enceinte flambant neuve, la discrète M270/Maison des Savoirs anime un projet artistique qui mérite un coup de projecteur. La nouvelle directrice Barbara Marchadier multiplie les coopérations territoriales pour compenser des moyens financiers limités et offrir une programmation bienvenue sur la rive droite de la métropole bordelaise. Le Petit Théâtre de Pain avec Boxon(s), les compagnies limousines du Dagor et Thomas Visonneau avec notamment Culotte et crotte de nez, et le Pictocharentais Jérôme Rouger et son excellent Je me souviens portent haut les couleurs de la Nouvelle-Aquitaine.

À quelques dizaines de kilomètres de Bordeaux, en direction du très fréquenté Bassin d’Arcachon, la petite commune de Marcheprime a inauguré en 2007 un équipement culturel qui a très vite trouvé son rythme de croisière. Son voisinage avec le collège local favorise de fructueux partenariats culturels, des résidences sont régulièrement organisées pour les artistes de la proche capitale régionale en déficit de salles, et une saison pluridisciplinaire augmentée d’un festival jeune public embarque chaque année des milliers de spectateurs. On appréciera particulièrement Livère de la compagnie Entre les Gouttes à voir en famille et Horace de Corneille à entendre en Alexandrin par la compagnie Thomas Visonneau.

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BERGERAC

SAINT-ANDRÉ-DE-CUBZAC

6 [TrafiK]*

7 Le Champ de Foire

Après avoir traité des frontières en 2017, ce festival, qui brouille les repères artistiques, se place pour sa 7e édition en novembre 2018 sous le signe de la jeunesse avec pour slogan « Nous sommes si jeunes, nous n’avons pas le temps d’attendre ». Son directeur Henri Devier, par ailleurs fondateur de La Gare Mondiale, invite opportunément deux créations de Nouvelle-Aquitaine qui jouent avec les émotions des moins de 18 ans : Ce que nous ferons de la compagnie Du chien dans les dents et Par tes yeux de la compagnie Dromosphère. À noter également la présence attendue du collectif La Horde avec To Da Bone qui densifie une programmation compensant la fragilité de l’offre artistique bergeracoise à l’année.

La programmation du Champ de Foire en Haute-Gironde est développée par l’association Clap dirigée par Thibaud Keller. Un compagnonnage avec la compagnie La Grosse Situation, après celui remarqué avec le collectif Os’o et le festival Péripé’cirque, ajoute à l’intérêt d’un projet qui rééquilibre l’offre culturelle en Gironde. Une vingtaine de dates structurent la saison 2018-2019 avec de nombreux spectacles néo-aquitains dont Baltringue du cirque Plein d’Air, Grrr de la compagnie Sylex, Le garçon à la valise de la compagnie de Louise ou encore Maelström du Théâtre du Rivage. Le contrat de coopération territoriale Les Traversées imaginaires avec la communauté de communes Latitude Nord Gironde amplifie la dynamique culturelle.

melkiortheatrelagaremondiale.com

lechampdefoire.org

La septième édition de [TrafiK]*, festival transdisciplinaire, propose une programmation alliant spectacles, projets d’immersion artistique, cartes blanches et expositions. Des tempos jamaïcains, des accents soul et… de l’accordéon. Un alliage aussi surprenant que convaincant proposé par Winston McAnuff & Fixi au Rocher de Palmer le 4 octobre.

CENON

8 Le Rocher de Palmer Si vous aimez voyager, prenez le tramway à Bordeaux et laissez-vous porter vers les hauts de Cenon. Quelques minutes seulement et le monde s’ouvrira à vous grâce à la programmation résolument internationale du Rocher de Palmer. Brunchs musicaux, siestes musicales, concerts debout ou sagement assis sont autant d’invitations à s’envoler vers la Jamaïque et la Guinée avec Seyni & the Yeliba, le Mali avec Oumou Sangaré, la Turquie grâce à Bilal Karaman voire le Portugal avec Anna Marques. Patrick Duval programmant au semestre, vous devrez patienter pour connaître les nouvelles destinations à partir de janvier 2019. Préparez-vous cependant à voyager en 1re classe ! lerocherdepalmer.fr

BORDEAUX

6 © Sébastien Roy / 8 © Bernard Benant

9 Glob Théâtre Les espaces de représentations sont rares pour les spectacles à Bordeaux. L’action déterminante du Glob Théâtre est donc essentielle pour les artistes de la région qui trouvent dans cet écrin de remarquables conditions d’accueil. La généreuse équipe permanente compense des moyens financiers limités par un engagement de grande qualité garantissant un public fidèle et la présence de nombreux programmateurs. Une aubaine pour les compagnies dont cette saison Maesta Théâtre avec Le Gardien des Ombres, Un Pays dans le ciel de la compagnie du Veilleur, l’Atelier de Mécanique Générale Contemporaine et sa création Préparer son évasion.

COGNAC

10 L’Avant-Scène Une saison à Cognac commence toujours début septembre par un bon « Coup de Chauffe » dans l’espace public ! Le théâtre s’ouvre ensuite à vous avec une programmation qui cultive l’inattendu grâce à des artistes engagés dans des utopies qu’ils savent partager avec le public. Le plus emblématique d’entre eux est Johann Le Guillerm qui traversera la saison avec ses Attractions. Camille Rocailleux fera entendre les bruits du monde avec Muances quand André Minvielle, Thomas de Pourquery et Babx rendront un vibrant hommage à Nougaro. Plus de trente spectacles du meilleur goût, accessibles de manière illimitée pour 15 euros par mois. Qui fait mieux ? avantscene.com

globtheatre.net

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Lecteurs mais aussi arpenteurs des territoires néo-aquitains et observateurs sensibles de leur environnement culturel, les abonnés du Festin nous font part de leurs coups de cœur, découvertes et suggestions. Chaque trimestre, cette page leur est dédiée.

À SUIVRE

Michel B. (87)

Je profite de l’inscription au titre des Monuments historiques de la Maison de la radio de Paris, ce printemps, pour attirer l’attention sur l’émetteur radio de Nieul en Haute-Vienne. Cet édifice aux lignes Art déco, construit en 1937, fait l’objet d’une valorisation par l’association Ondes Libres qui y projette la création d’un musée.

TROUVAILLE Il existe un extraordinaire Yveline B., expatriée aquitaine, illustrateur français abonnée sise à Belley, des Deux-Sèvres qui a dans l’Ain (01) essentiellement exercé durant la première moitié du xxe siècle, Abel Amiaux. C’était un caricaturiste hors pair qui accompagnait ses dessins de légendes, souvent écrites en poitevin. Il a réalisé une véritable galerie de portraits des personnalités qui comptaient (de la politique au music-hall), publiés dans la presse locale mais aussi à Paris (comme La Baïonnette), la médiathèque de Niort en possède un certain nombre. Ce serait un sujet formidable pour le festin, à la fois du point de vue graphique et documentaire ! Abel Amiaux, Autoportrait, 1920.

PAYSAGE

COUP D'ŒIL D'ABONNÉS Jacqueline P. (24)

Le site du Puy des Âges, dit « monadnock », est un des deux Espaces Naturels périgourdins étudiés notamment par le CAUE 24. Culminant à 413 m, c’est un lieu de recueillement marqué depuis plus de cent ans par une immense croix. Un grave incendie, en 1956, endommagea la lande et la croix. L’abbé Gallice, curé de Payzac, assisté d’un groupe de jeunes, acquit un arpent de terrain et édifia, en 1958, une chapelle dédiée à la Vierge : Notre-Dame de Partout. À l’intérieur, de nombreux ex-voto témoignent de la popularité du lieu. Une table d’orientation fut édifiée en 1993 par le syndicat d’initiative intercommunal de Lanouaille. Elle guide le regard vers un paysage s’étendant de la Corrèze à la plaine de Périgueux, en s’appuyant sur le tracé de la rivière Auvézère.

BALADE

Lanterne des morts de Cellefrouin (Charente).

Christian T. (17)

En partant à la découverte de la région, j’ai rencontré ces étranges monuments architecturaux autour de Poitiers, de Saintes, quelquesuns en Dordogne, et surtout assez nombreux dans le Limousin. Il s’agit de ce que l’on nomme des Lanternes aux morts depuis le xiie siècle. Un article pour nous présenter ce petit patrimoine méconnu pourrait trouver sa place dans un futur numéro du festin, qu’en dites-vous ?

Vous êtes abonné, vous avez des idées, des conseils, des propositions à nous faire ? N'hésitez pas, écrivez-nous à l'adresse suivante : julie.brochard@mail.lefestin.net

Les suggestions les plus pertinentes seront publiées sur cette page. Certaines pourront même faire l'objet de développements plus approfondis dans un des prochains numéros de la revue.

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LES CARNETS DE L’INVENTAIRE

{ Nouvelle-Aquitaine }

UN LYCÉE PAR JOUR !

par LAETITIA MAISON-SOULARD et

BERTRAND CHARNEAU

chercheurs au service du patrimoine et de l’Inventaire, région Nouvelle-Aquitaine

Cette formule, en usage durant les Trente Glorieuses, traduit bien l’ambition des programmes d’architecture scolaire d’alors. Si les bâtiments en « barre » ont été la solution souvent adoptée pour ces établissements, des architectes de renom ont imaginé une architecture qui, pour être standardisée, n’en était pas moins innovante et soignée. QUANTITÉ ET QUALITÉ Depuis 1986, les régions sont responsables des lycées publics. L’inventaire de ces établissements entrepris en 2016 apporte une connaissance approfondie sur plus de 200 établissements construits en Nouvelle-Aquitaine pendant la très prolifique période des Trente Glorieuses. Ces bâtiments, tout comme les œuvres dites « du 1 % artistique » qui les accompagnent, pâtissent souvent d’une mauvaise image en raison de leur dégradation et du brouillage de leur logique esthétique et spatiale par des constructions ultérieures. Cependant, leur étude permet de retrouver et de comprendre les partis pris architecturaux alors adoptés. Il fallait, en effet, répondre à un fort afflux de lycéens dans un contexte économique en pleine expansion. Les matériaux et leur mise en œuvre – rôle important de la préfabrication – ont permis de construire des bâtiments en « barres » susceptibles d’accueillir un

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Le lycée Max-Linder de Libourne, livré en 1957 par Jacques Carlu.

nombre important d’élèves. Les hommes de l’art aidés par les progrès techniques ont ainsi pu édifier des établissements en un temps record, dont on doit aujourd’hui souligner la valeur créative et préserver, dans la mesure du possible, l’intégrité. STANDARDISÉE, RATIONNELLE, ÉCONOMIQUE En 1947, l’architecte Paul Domenc (19061979), grand Prix de Rome, réalise le lycée Grand-Air à Arcachon. Le plan-masse du projet préfigure l’ambition « palatiale » d’une architecture en adéquation avec sa fonction et son contexte naturel. Jacques Carlu (1890-1976), autre grand Prix de Rome, connu comme un des principaux architectes du palais de Chaillot à Paris, construit le lycée Max-Linder de Libourne en 1957 et le lycée Kastler à Talence en 1963. Dans les deux cas, les normes de constructions fixées en 1952 imposent une trame de 1,75 m qui ordonne et rythme

l’ensemble. Il faut toute l’inventivité de Carlu pour concevoir des établissements en barres dont la disposition et les décors évitent la monotonie. À Libourne, en particulier, les façades sont revêtues de plaques de pierre reconstituée, provenant de Saint-Émilion, teintées dans la masse par incorporation de marbre et polies en surface, donnant à l’ensemble une teinte rosée. Les normes stimulent cependant la production de plans originaux, comme par exemple au lycée de la Morlette à Cenon. Conçu en 1971 selon un tripode – motif par ailleurs récurrent de l’architecture publique de l’époque –, le lycée comprend trois barres convergentes autour d’une cour hexagonale qui imposent ainsi leur modernité dans le parc d’une demeure néo-médiévale. Aujourd’hui, adapter ces lycées exige un compromis entre fidélité au programme d’origine et innovation. L’atelier d’architecture Claude Marty a relevé le défi au lycée de

Sainte-Foy-la-Grande, conçu par l’architecte-urbaniste Pierre Mathieu (1911-1997). En doublant et restructurant les barres des années 1960, la rénovation offre un visage contemporain à l’établissement tout en conservant la logique des circulations. L’architecture standardisée a été mal aimée ; pourtant, la trame répétitive exprime la pureté du trait, quand le détail d’une modénature révèle l’attention portée au dessin. L’inventaire des lycées participe aujourd’hui à reconsidérer dans sa grande diversité l’héritage du « mouvement architectural » des Trente Glorieuses. Pour en savoir plus, consulter l’exposition en ligne sur le site de l’Inventaire « Lycées : l’invention d’une architecture » : inventaire.aquitaine.fr

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PROTECTIONS

MONUMENTS DE NOUVELLEAQUITAINE Protections au titre des Monuments historiques intervenues au cours du 1er semestre 2018. Drac Nouvelle-Aquitaine www.culturecommunication.gouv.fr

Appartenant à la famille d’Ussel depuis 1808, le domaine du château de NEUVIC (19), situé au cœur de la ville, s’étend sur un peu plus de 6 ha. Il se compose alors d’une grande maison à pavillons, de dépendances et d’un parc d’environ 5 ha. En 1831, JeanHyacinthe Ussel, dit Alfred, fait rebâtir la demeure, détruite lors d’un incendie en 1822. Il redessine également le parc dans l’esprit des parcs agricoles paysagers, tout en conservant les essences déjà implantées et y installe une ferme-école en 1849. Le parc, ouvert à la visite, est labellisé « jardin remarquable » depuis 2007.

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L’hôtel de Lalande à BORDEAUX (33) est construit en 1779 pour Pierre Raymond de Lalande, conseiller au parlement de Bordeaux, par Étienne Laclotte. Édifié entre cour et jardin, l’hôtel est précédé par une cour d’honneur, séparée de la rue par un portail et cantonné de deux pavillons et coiffé d’une toiture d’ardoise. Devenu propriété de la Ville au xixe siècle, il accueille aujourd’hui le musée des Arts décoratifs et du Design et est classé dans son intégralité.

Le château de GLÉNAY (79), situé à l’ouest du bourg, domine un coteau bordant le Thouaret, affluent du Thouet. Constitué d’un logis en partie ruiné avec un châtelet, d’une chapelle formant le côté nord d’une cour, de communs ayant servi d’habitation, de bâtiments à usage agricole et de terrains en partie bordés de murs, le château de Glénay forme un ensemble d’origine médiévale qui a connu des modifications aux xvi, xvii et xixe siècles. L’ensemble des communs, les vestiges maçonnés, le vivier et les parcelles du terrain sont désormais inscrits, complétant la protection du logis, de la chapelle et du pigeonnier, classés en 2000. Le château de MAUPREVOIR (86), édifice le plus emblématique de la commune, est lié à la toute proche abbaye de Charroux, la seigneurie étant gérée tantôt par des laïcs, tantôt par des religieux. Jean Chaperon, abbé de Charroux de 1444 à 1477, l’achète à son arrivée ; placé à un endroit stratégique, cet édifice permettait de contrôler les nombreuses possessions de l’abbaye. Le château se compose de deux bâtiments, le logis et le châtelet, œuvre de Chaperon. Les deux tours percées d’archères canonnières sont surmontées d’un chemin de ronde sur mâchicoulis et un blason martelé audessus de l’entrée conserve des traces de polychromie. Seul le châtelet est inscrit en 2018. le festin { AUTOMNE 2018 } 19

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L’EXPLORATEUR MÉTROPOLITAIN par MARC SABOYA

{ Bruges }

Éclatement de la structure de la façade du bâtiment conçu pour le traiteur Philippe Capdevielle.

DÉCONSTRUCTION

Au croisement de la rue Daugere et de la rue de Fieuzal, au cœur de la zone d’activités industrielles de Bruges, une façade attire le regard et questionne. Éclaté, arraché, inachevé, un mur de béton rompt la monotonie. Lors de l’été 1988, l’architecte Philip Johnson et le critique Mark Wigley proposent au Museum of Modern Art de New York une exposition intitulée « Deconstructivist Architecture ». La manifestation présente les travaux de sept architectes : Franck Gehry, Daniel Libeskind, Rem Koolhaas, Peter Eisenman, Zaha Hadid, Bernard Tschumi et l’agence autrichienne Coop Himmelblau. En 1997, Wigley publie un ouvrage dans lequel il restitue la paternité du courant déconstructiviste aux travaux du philosophe Jacques Derrida qui avoue des points communs entre sa pensée et l’architecture de Tschumi1. C’est notamment le cas dans les vingt-six « Folies » rouges du parc de la Villette (à partir de 1983), où s’expriment la volonté de faire éclater le corset d’une lecture unilatérale, le goût pour des formes dégagées de tout contexte et le projet de saper les prétentions de la discipline à incarner un idéal de pureté ou de plénitude. Cette posture qui érige la rupture en valeur esthétique trouve une traduction parfaite dans les œuvres et les textes de Coop Himmelblau : « En tant que Viennois, nous nous sentons proche de Freud qui nous a appris que le refoulement exige une énorme dépense d’énergie (…) Le monde sensé et douillet de l’architecture n’existe plus et ne reviendra jamais (…)

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Nous en avons assez de voir du Palladio et d’autres masques de l’histoire car nous ne voulons pas exclure ce qui dérange de l’architecture (…) Les temps durs exigent une architecture dure2 ». BÉTON ÉCLATÉ Si l’on excepte Tschumi, le déconstructivisme rencontre peu de succès parmi les architectes français. À Bordeaux, seules certaines œuvres de Jacques Hondelatte et quelques réalisations alignant des supports inclinés (un poncif des années 1990) peuvent s’intégrer dans ce courant qui privilégie l’agressivité, la brisure, la contorsion, l’éclatement et la cassure urbaine. Le culte du bon goût, de l’équilibre, l’attention au contexte sont des éléments qui permettent d’expliquer une certaine méfiance vis-à-vis de cette avant-garde architecturale. Ce bâtiment que nous avons rencontré à Bruges mérite donc, par sa rareté, une attention particulière. Il est défini par un grand mur de béton sur lequel s’étire la saillie d’un auvent en aile d’avion. À ses extrémités, le béton se brise tel un ouvrage en ruines pour dévoiler à droite un mur de tôle tandis qu’à gauche l’arrachement fait apparaître un escalier de métal qui provoque, dans son jaillissement, l’éclatement de la structure. Toutes les caractéristiques de la déconstruction sont ainsi

convoquées : le changement brutal de matériau, la rencontre agressive des volumes, l’accent mis sur la faille. À ces éléments peuvent s’associer l’organisation visuelle d’un récit développant l’idée que le nouveau – l’escalier de métal, le mur de tôle – doit s’imposer avec violence en faisant éclater l’ancien corset qui l’emprisonne. Un récit artificiel bien sûr qui confine au maniérisme. Patrice Mialon, l’architecte qui réalise ce montage en 1998, reconnaît qu’il a voulu ici créer un marquage fort pour l’enseigne du traiteur Capdevielle dans un environnement alors dépourvu de toute accroche visuelle3. Plus qu’une œuvre déconstruite, cette façade est donc un décor qui doit dissimuler le bâtiment industriel abritant l’activité de l’entreprise. Patrice Mialon avait aussi l’intention de restituer sur le sol les pans de murs effondrés par l’intrusion brutale. Ce projet, non réalisé, évoque

alors les créations de l’agence californienne SITE qui bâtit dans les années 1970 les magasins des centres commerciaux Best en composant des façades qui jouent sur la ruine, l’effondrement, la désintégration. Mais ce statut décoratif n’est pas moindre car il sauve de la banalité un bâtiment industriel, met en scène l’architecture dans un site et rappelle aux vivants – c’est une des fonctions que lui attribue Antoine Picon, clairement exprimée ici par ce montage4 – le passage du temps et le travail de la mémoire. • 1. Mark Wigley, The Architecture of Deconstruction, Derrida’s Haunt, Cambridge, MIT Press, 1997. 2. L’architecture doit brûler, 1980. 3. Entretien avec Patrice Mialon, architecte au Bouscat et auteur notamment de la Maison des auteurs du pôle image Magélis (Angoulême), du parvis de la CAF Gironde et de nombreuses agences bancaires. 4. Antoine Picon, L’Ornement architectural, entre subjectivité et politique, Lausanne, 2016, p. 95. le festin { AUTOMNE 2018 } 21

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ARCHI

TECTURES

Réhabilitation et restructuration du Moulin de Quatre, Solignac (87) BUREAU D’INTERVENTION SUR LE PAYSAGE - B.I.P

Sur les bords de la Briance, la commune de Solignac a engagé la restauration du Moulin de Quatre qui, après avoir connu de multiples vies, est devenu depuis quelques mois un espace d’exposition couplé à une base d’activités de pleine nature. Lieu de rendez-vous hebdomadaire, autour du marché, le moulin s’affirme comme un nouvel équipement majeur de la ville.

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DELPHINE COSTEDOAT bipbook.com

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Solignac / Livraison : décembre 2017

À Solignac, près du pont roman, le Moulin de Quatre est posé sous l’abbaye Saint-Pierre-Saint-Paul, dont la construction s’étale du xiie au xvie siècle. Seule abbatiale à file de coupoles du Limousin et joyau de l’art roman, elle a été classée Monument historique en 1862. Tour à tour moulin à farine, scierie pour bois de flottage, fabrique de pâte à porcelaine et usine électrique, cette dépendance de l’abbaye, située dans son périmètre de protection, et qui lui fournit longtemps notamment l’énergie hydroélectrique dont elle avait besoin – des moines y vivaient encore au début du siècle dernier –, est composée de quatre bâtiments accolés qui étaient tombés en désuétude. Les abords du moulin et sa presqu’île sur la Briance n’étaient plus accessibles. La commune a décidé de restaurer l’ensemble et de réhabiliter le rez-de-chaussée en équipement d’animation culturel et touristique comprenant un espace d’exposition et de réunion et une base d’activités de pleine nature. Se déroulent ici le marché

alimentaire hebdomadaire, mais aussi des marchés dédiés à l’artisanat d’art. La démolition des appentis accolés aux bâtiments, le décloisonnement de l’étage, et la restauration des bâtiments les plus anciens, ont permis l’ouverture des abords du moulin. Les architectes ont restructuré l’ensemble par l’extérieur, le « redressant », ayant découvert sous l’enduit la présence de pans de bois. Leur travail a ainsi porté sur la matière, la structure. L’entrée côté bief est soulignée par une avancée en bois formant préau au rez-de-chaussée et balcon et point de vue à l’étage. Elle s’inscrit dans la continuité du volume central occupé par la machinerie du moulin. La digue et l’ensemble des installations techniques propres à son fonctionnement ont été maintenus dans l’attente d’une valorisation future. Les bâtiments ont été restaurés dans le respect des techniques constructives d’origine : pans de bois, donc, murs maçonnés en pierre et structure également en bois pour l’avancée côté bief. L’isolation des murs en laine de bois a été renforcée afin de réduire les apports en chauffage, l’usage des bâtiments étant saisonnier. À l’intérieur, des éléments prévus initialement n’existent pas encore, mais une seconde phase reste tout à fait envisageable, Solignac étant un creuset extrêmement vivant en termes d’artistes plasticiens, et ce lieu constituant un point très important de convergence pour tous les amateurs de tourisme vert. •

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Extension et restructuration du lycée Sud des Landes, Saint-Vincent-de-Tyrosse (40) POGGI ARCHITECTURE MANDATAIRE, A3 ARCHITECTES ASSOCIÉS Face au lycée existant, à l’architecture morcelée et vieillissante, la volonté a été de créer une nouvelle centralité. D’où la simplicité géométrique et fonctionnelle et les façades homogènes mises en œuvre pour les trois extensions, qui se lisent comme un tout. Trois triangles effilés délimitent le nouveau parvis. La géométrie introduit des biais qui se perdent au-delà des périmètres construits. Les limites s’atténuent. Les façades dialoguent entre elles, et avec le paysage. L’intégration est maximale. Les structures verticales, supports des couvertures, suivent la triangulation de la charpente. La régularité des rythmes imprime une grande douceur à l’ensemble. La couleur blanche et les sous-faces réfléchissantes des toitures captent les reflets de l’extérieur vers l’intérieur. Le projet est conçu comme un événement au cœur du lycée. DC

Pôle nautique Moby Dick, Bordeaux (33) STUDIO ELUA® Moby Dick présente un volume tout en longueur pour rassembler les activités nautiques historiques des bassins à flot. La structure repose sur des charpentes en bois local lamellé-collé reposant sur une série de poteaux et comprenant de larges ouvertures. Au nord, l’écriture oppose un style minimaliste aux flots ultra-urbains et minéraux, tandis qu’au sud, face aux bassins, elle s’inspire du procédé Razzle Dazzle, camouflage militaire utilisé par les alliés pendant les deux guerres mondiales. elua® n’ajoute pas ici un hangar anonyme et interchangeable à l’entrée de la ville de Bordeaux. Par sa situation, Moby Dick s’inscrit dans le grand projet urbain en s’articulant à ce territoire maritime en mouvement, pour valoriser l’activité historique du site et imaginer le pôle nautique comme une promesse d’avenir. DC elua.eu

Maîtrise d’ouvrage : privée - Fayat Immo et Pitch Promo / Livraison : 2018

poggi-architecture.com a3architectes.com

Maîtrise d’ouvrage : Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine / Livraison : 2017

Deux maisons de ville avec jardin et piscine ou spa, Le Bouscat (33) X’EAU, Centre aquatique, Châteaubernard (16)

MAJOLICE ATELIER D’ARCHITECTURE

BVL ARCHITECTURE

Souvent sollicitée par des clients recherchant sans succès des terrains à bâtir au Bouscat, Marie-Alice Casagrande a accompagné deux familles pour ce projet qui a consisté à démolir une maison vétuste et à diviser un grand terrain en deux lots constructibles, le tout en concertation avec la commune. Il est intéressant de souligner l’investissement possible de l’architecte dans la recherche foncière et la réflexion sur la densification. Le concept, ici, a consisté à réinterpréter l’échoppe bordelaise. Ainsi, dialoguent des matériaux dits traditionnels (la pierre), et industriels – les bardages et assemblages en acier laqué –, ce qui donne de l’intensité aux façades via le contraste des matières, des couleurs, des époques. Les entrées des maisons sont marquées par des « arches », abris évoquant les marquises longtemps communément utilisées. DC

L’architecture du centre aquatique se démarque radicalement de celle du complexe omnisports existant, sans pour autant l’éclipser. Le volume, d’une simplicité exacerbée, se développe d’est en ouest, calant son plancher bas sur l’altimétrie de la place centrale, mais s’offrant, côté ouest, en léger débord sur la noue. Ce volume volontairement compact (satisfaisant une démarche HQE) se libère toutefois de ses caractéristiques parallélépipédiques en se creusant côté ouest, et en créant deux failles pénétrantes, inaugurant ainsi un vocabulaire « lacustre ». Trois émergences signifiantes annoncent la diversité des usages (halle bassin, espace détente, palier haut et toboggan). La porosité est maximale entre l’intérieur et l’extérieur, tels les parements de pierre et leurs incursions. Le nouvel équipement dote le site d’un signal urbain majeur. • DC bvlarchitecture.com

Maîtrise d’ouvrage : Communauté de communes du Grand Cognac / Livraison : 2018

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majolice.com

Maîtrise d’ouvrage : privée / Livraison : juillet et décembre 2017 Marie-Alice Casagrande a reçu en 2018 le prestigieux prix Archizinc dans la catégorie « Maisons individuelles ».

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Le Festin, 176, rue Achard, Bordeaux-Bacalan Tram B Station New-York T. 05 56 69 72 46

Dates, horaires et informations complémentaires à suivre sur www.lefestin.net et les réseaux sociaux.

Revue, livres, hors-série : à chaque saison ses nouveautés, ses rencontres et ses événements.

le festin visite les bibliothèques Le vendredi 14 septembre, la médiathèque de Saint-Symphorien vous convie à un débat autour des monuments en péril, suivi d’une visite exceptionnelle de la salle des fêtes et d’un verre au Cercle ouvrier. Le vendredi 28 septembre, les rendez-vous du Festin se déplacent à la bibliothèque de Bacalan pour échanger autour du numéro 107 avec ses auteurs. Enfin, des rencontres sont organisées le mardi 2 octobre à la bibliothèque de Pessac autour des « Castors » et le vendredi 7 décembre à Saint-Médard-enJalles sur le patrimoine en péril.

LA PÉPITE DU MOIS

Lieu confidentiel de Bordeaux, l’hôtel Frugès – que l’on peut visiter lors des Journées Européennes du Patrimoine – est désormais accessible au plus grand nombre avec la réédition de notre guide L’hôtel Frugès à Bordeaux de Robert Coustet.

L’UNIVERS DU festin Le Festin tient salon Le Festin s’installe les 22 et 23 septembre au salon du livre de La Brède (en présence des auteurs Pierre Mora, Marc Petit et Patrick Rödel), les 29 et 30 septembre à CultureCamp au marché des Douves, les 12, 13 et 14 octobre à Lire en Poche à Gradignan, les 20 et 21 octobre au salon du Livre Ancien des Chartrons et les 16, 17 et 18 novembre aux Idées mènent le monde à Pau. L’occasion de découvrir nos nouveautés : chez l’Éveilleur, les trappeurs et les loups du Canada avec Kazan, chien-loup de James Oliver Curwood. Au Festin, on explore les Landes, les Charentes et le Limousin avec Onésime Reclus et ses extraits de La France à vol d’oiseaux (coll. Petites Variations) et les Pyrénées avec Montagne d’Andrée Martignon (coll. Les paysages).

HOMMAGE

LES INCONTOURNABLES

Le 25e Salon d’expression photographique de La Mémoire de Bordeaux Métropole présente une sélection de montages réalisés par Jérémie Buchholtz, talentueux photographe et collaborateur de longue date du festin, disparu en septembre 2017. L’exposition « Habitat(ions) » est à découvrir jusqu’au 23 septembre à la salle capitulaire de la cour Mably à Bordeaux.

Les Mauvaises rencontres reprennent à La Mauvaise réputation autour de Prostitution, troublante énigme de Louis Roubaud et les autres nouveautés de la collection Point de fuite, Physiologie du Flâneur de Louis Huart et Le Cabinet du docteur Blanche de Jacques-Émile Blanche, souvenirs de son enfance auprès des patients de son psychiatre de père. Dates à suivre sur notre site internet.

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Grande braderie Le rendez-vous est déjà fixé pour les 1er et 2 décembre, deux jours de bonnes affaires, d’animations, de projections, de rencontres et de dégustations, avec en nouveauté, d’autres éditeurs bordelais à nos côtés.

Le Festin reçoit dans ses locaux le jeudi 25 octobre autour du festin 107 et de la thématique Un patrimoine en béton - Comment sauvegarder le patrimoine récent ?

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21/08/2018 09:48

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GRAPHISTES Franck Tallon Emmanuelle March Isabelle Minbielle

DIRECTRICE DE LA RÉDACTION Amélie Daraignez 05 57 10 58 61 amelie.daraignez@mail.lefestin.net RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Mathieu Marsan 05 57 10 58 64 mathieu.marsan@mail.lefestin.net SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Mado de La Quintinie 05 57 10 58 63 redaction@mail.lefestin.net ASSISTANTE ÉDITORIALE Capucine Devos editions@mail.lefestin.net STAGIAIRES RÉDACTION Guénaëlle Lumalé Nathalie Schreiber

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ASSOCIATION LE FESTIN Stéphane Taurand (président) Yolande Magni (trésorier) Thierry Saumier (secrétaire)

GRAPHISTE RÉDACTION Véronique Schiltz 05 24 73 16 60 graphiste@mail.lefestin.net

PHOTOGRAVURE Christelle et François Veaux DIRECTEUR COMMERCIAL David Vincent 05 57 10 58 62 david.vincent@mail.lefestin.net CHARGÉE DES RELATIONS PUBLIQUES ET COMMERCIALES Julie Brochard 05 57 10 58 60 julie.brochard@mail.lefestin.net CHARGÉE DE COMMUNICATION Maeva Auclin 05 56 69 72 46 communication@mail.lefestin.net CHARGÉES DE DIFFUSION Anabelle Vischi 05 57 10 58 67 diffusion@mail.lefestin.net Estelle Fromy 05 57 10 58 67 diffusion2@mail.lefestin.net STAGIAIRE DIFFUSION Manon Robin CHARGÉ DE DISTRIBUTION Jordy Pirot distribution@mail.lefestin.net CHARGÉE DES PUBLICITÉS Catherine Plazanet 06 73 20 40 82 publicites@mail.lefestin.net ----PRÉSIDENT DU COMITÉ SCIENTIFIQUE Dominique Dussol FONDATEURS Olivier Schiltz, Xavier Rosan

----le festin Association type loi 1901 176, rue Achard / Bât. F1 - 33300 Bordeaux T. : 05 56 69 72 46 - Fax : 05 56 36 12 71 e-mail : contact@mail.lefestin.net site : www.lefestin.net ----ISSN : 1143-676 X ISBN : 978-2-36062-204-7 Commission paritaire : 0419 G 81803

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