Le Festin #108 - Sauvons nos patrimoines !

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Château de Bridoire. © P.-E. De Leusse

TOUTE LA MÉMOIRE DU MONDE par XAVIER ROSAN

En couverture : Château de La Mothe-Chandeniers.

© Dartagnans

Vernis : Détail du lustre réalisé par Genet et Michon pour le grand hall du Splendid hôtel à Dax.

© Pierre Dupin

le festin bénéficie du soutien du CONSEIL RÉGIONAL NOUVELLE-AQUITAINE,

de la DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES NOUVELLE-AQUITAINE,

et du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES LANDES, du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES, du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LOT-ET-GARONNE, de la VILLE DE BORDEAUX, et du CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA DORDOGNE.

Inclus avec ce numéro pour tous les abonnés livrés par courrier : une affiche 40 x 60 cm de la couverture, la Lettre des abonnés et une gravure à tirage limité.

ÉDITO # 108 HIVER 2019

L’année 2018 aura été marquée, en ce qui concerne les patrimoines bâtis, par l’initiative, décidée au plus haut niveau de l’État, de confier à l’animateur et producteur de télévision Stéphane Bern une mission destinée à « identifier le patrimoine en danger », à « sauver notre patrimoine » et à « valoriser » celui-ci1. Les attendus de cette démarche sont ambitieux et on ne peut qu’en louer le dessein. De fait, depuis le ministère de Jack Lang, inventeur des Journées, désormais européennes, du Patrimoine, ce domaine n’avait pas connu d’impulsion aussi puissante, ne serait-ce que dans les intentions. Reste à en vérifier à présent les actes, les outils et les moyens financiers mis à disposition. Pour l’instant, le loto du patrimoine s’est avéré un franc succès, un jeu de grattage devrait amplifier la collecte, tandis qu’un appel aux dons invite le public à opérer directement ses choix à partir d’une sélection de 269 projets, dont 18 dits « emblématiques ». Il y avait urgence. Il y a toujours urgence. Non pas que la situation du patrimoine en France soit particulièrement sous-estimée par les pouvoirs publics, si on la compare à d’autres pays voisins à « haute valeur culturelle » comme l’Espagne, l’Italie ou la Grèce. Mais il est ici nombreux, dense, foisonnant, divers, réparti sur quelque 672 000 km2 (y compris les territoires ultramarins) dans le plus grand pays en superficie du continent. Il est un enjeu touristique et la France a conforté cette année sa position de leader mondial dans ce domaine. Il est aussi, et surtout, un des leviers – et en cela est par trop souvent négligé – de la cohésion des territoires. En utilisant l’adjectif possessif pluriel « notre » dans l’argumentaire de présentation de la mission, les promoteurs de cette opération souhaitent prolonger et amplifier l’élan citoyen, qui, depuis déjà quelques années se distingue par des mobilisations contre des destructions ou des détériorations d’édifices, en faveur de financements participatifs. Une nouvelle ère du patrimoine semble se dessiner, dans la reconnaissance d’un héritage partagé et en adéquation avec la prise de conscience environnementale. Des pionniers-sauveurs du château de Bridoire en Dordogne aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes, même combat ? Pourquoi pas. Quoi qu’il en soit, le lancement de la mission Bern est l’occasion, pour le festin, engagé depuis trois décennies dans l’exploration « des patrimoines, des paysages et des créations » en Aquitaine, et désormais en Nouvelle-Aquitaine, d’opérer un arrêt sur images sur cette vaste matière, mouvante, issue du génie créatif humain et qui, par strates et vagues superposées, fait de notre région un formidable musée à ciel ouvert où les « chefs-d’œuvre en péril » (pour reprendre le titre d’une émission télé des années 1960-1970) se rangent heureusement de plus en plus au rayon des mauvais souvenirs du passé. Chefs-d’œuvre ou pas, ils n’en restent pas moins menacés, ici ou là, par l’ignorance, l’indifférence, la négligence ou la malveillance. Sans tomber dans les excès du « conserver à tout prix » – car il faut bien que les cultures se renouvellent pour continuer à vivre, à se développer, à se reproduire –, il convient donc de veiller, d’alerter, de mobiliser le cas échéant. De fait, nous avons choisi de privilégier, dans les pages qui suivent, des histoires d’amour du patrimoine qui finissent plutôt bien, en général… 1. missionbern.fr

Avec ce numéro, les abonnés reçoivent cette superbe reproduction d’une gravure de collection en tirage limité. le festin { HIVER 2019 } 1

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SOMMAIRE

\\ SAUVONS  NOS PATRIMOINES ! nouvelle-aquitaine 23 DEMAIN, TOUS MÉCÈNES ? Panorama du financement de la restauration du patrimoine

# 108 HIVER 2019

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nouvelle-aquitaine 34 NOS CHERS PATRIMOINES DISPARUS Retour sur cinq siècles de destructions, dégradations, sauvetages, négligences… Canfranc béarn-aragon

50 SAUVER CANFRANC

Un paysage ferroviaire à l’abandon depuis 50 ans

Bordeaux gironde 58 RÉINVENTER LA SALLE DES FÊTES

DU GRAND-PARC Un chef-d’œuvre de l’architecture moderne restauré

\ FEUILLETAGE

Saint-Jean-d’Angély charente-maritime 64 L’EDEN ET APRÈS Détruit par un incendie, un cinéma Art déco rouvre ses portes

100

Labastide-Villefranche béarn 70 HOURRÉ, LA POÉTIQUE DU PAYSAGE Réhabilitation hors-norme d’une ancienne ferme

4 TEMPS FORTS 6 EXPOSITIONS 8 ŒUVRES EN STOCK

Dax landes

10 SCÈNES 13 COUP D’ŒIL DES LECTEURS 15 LES CARNETS DE L’INVENTAIRE

76 LA RENAISSANCE DU SPLENDID

Un chantier pharaonique pour l'un des hôtels les plus luxueux de la région

17 L’EXPLORATEUR MÉTROPOLITAIN Saint-Jean-de-Luz-Ciboure pays basque 82 ITSAS ONDAREA

18 ARCHITECTURES

SUR LA CÔTE BASQUE

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Conservation et protection du patrimoine maritime basque Savignac-les-Églises dordogne 88 LES CABANES SAUVÉES

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DU CAUSSE Des cabanes en pierre sèche restaurées et valorisées

© Clément Herbaux / © Pierre Dupin / © Jeu de Paume, Paris / © Ville de Rochefort

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21 L’UNIVERS DU FESTIN

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Trois-Moutiers vienne 94 LE CHÂTEAU

AUX 27 910 PROPRIÉTAIRES Le rachat fou de La Mothe-Chandeniers Libourne gironde

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100 21 RUE LA BOÉTIE, LIBOURNE

La collection Rosenberg spoliée durant la guerre Durance lot-et-garonne 108 GOTHIQUE ET RENAISSANT !

LE PRIEURÉ DE LAGRANGE Un prieuré aux exceptionnelles peintures du xive siècle sauvé de la ruine

\\\ DÉTOURS landes 114 PROPOS COMME ÇA par Jean-Marie Planes Bordeaux gironde 116 LE PAPIER À LA CROISÉE

DES TEMPS Dans l’atelier d’une conservatricerestauratrice Poitiers vienne 120 LES ARCHIVES,

LA GASTRONOMIE POUR RELIGION Une ancienne chapelle transformée en hôtel-restaurant Biarritz pays basque 124 FLOC'H, UN HOMME

DE TEMPÉRAMENT Portrait d’un maître de la ligne claire

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TEMPS FORTS

MONT-DE-MARSAN

/ Feuilletage

50 ANS DU MUSÉE DESPIAU-WLÉRICK Pour célébrer son demi-siècle d’existence, le musée Despiau-Wlérick propose un parcours autour de 50 œuvres et 50 artistes, issues de ses riches collections, illustrant l’évolution de la sculpture figurative de 1850 à nos jours. Installé dans un ensemble de bâtiments et de fortifications médiévales, au cœur de la cité montoise, et dominé par l’imposant donjon Lacataye, le musée Despiau-Wlérick ouvre ses portes le 21 juillet 1968. Il voit le jour avec la création de l’association des Amis de Charles Despiau et Robert Wlérick, autour du collectionneur Raymond Farbos. Ce nouvel espace accueille alors la collection municipale de sculptures figuratives et celles de l’ancien musée Dubalen. Il dispose aujourd’hui de deux jardins accessibles au public qui regroupent des réalisations monumentales. Sa collection de sculptures figuratives françaises de la première moitié du xxe siècle, et particulièrement de l’entre-deux-guerres, constitue aujourd’hui le corpus le plus important de France. Plusieurs fonds d’ateliers sont depuis venus accroître cet ensemble, dont celui de Léopold Kretz, et l’ouvrir sur la production des sculpteurs figuratifs de la seconde moitié du xxe siècle, sauvant de l’oubli des œuvres ignorées et méconnues, parfois même vouées à la destruction. Érigé en haut lieu de la sculpture, le musée conserve aujourd’hui un ensemble de 2 400 objets de toutes tailles ainsi qu’un cabinet d’arts graphiques regroupant 11 000 dessins. C’est dans ce riche fonds que 50 œuvres – d'autant d’artistes différents – ont été sélectionnées afin de donner une vue d’ensemble de la production figurative depuis le milieu du xixe siècle. Des sculpteurs renommés, comme Auguste Rodin, Antoine Bourdelle, Lucien Schnegg, Antoine-Louis Barye ou Jean-Baptiste Carpeaux, y côtoient des peintres ayant pratiqué la sculpture tels que Paul Gauguin, Henry de Waroquier ou plus récemment l’artiste contemporain Damien Cabannes. Les figures montoises de Charles Despiau et Robert Wlérick y tiennent une bonne place avec respectivement Georges Leygue en costume de ville (1936) et Le souffleur-verrier (1925). Ce riche parcours sera aussi l’occasion de découvrir des raretés, à l’image d’une terre cuite de la célèbre actrice Sarah Bernhardt, Le Fou et la Mort (1877), qui pratiquait la sculpture et dont seulement une quarantaine d’œuvres sont connues dans le monde. Œuvres en bronze, plâtre, terre cuite, biscuit, fonte, lakarmé ou marbre, études préparatoires et œuvres graphiques célèbrent à merveille la variété des collections d’un musée fraîchement cinquantenaire. MM

Robert Wlérick, Le souffleur-verrier, esquisse à demi-grandeur, plâtre et bois, 1925 (Don de l’indivision Wlérick, 2012).

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© Musée Despiau-Wlérick

50 ans, 50 objets, 50 artistes Jusqu’au 23 décembre 2018 Musée Despiau-Wlérick Place Marguerite-de-Navarre montdemarsan.fr T. 05 58 75 00 45

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Feuilletage /

BORDEAUX

EXPLORER LES XXe ET XXIe SIÈCLES

La séquence dédiée au littoral atlantique, de Royan à la Bidassoa, et sa scénographie immersive.

Cinq ans après l’ouverture des nouvelles salles « Bordeaux port(e) du monde : 1800-1939 », le musée d’Aquitaine poursuit la rénovation de son parcours permanent avec l’ouverture, au premier trimestre 2019, des espaces « Bordeaux - Aquitaine, xxe et xxie siècles ». Dans la continuité des salles précédentes, dévolues à l’urbanisme et à la société bordelaise du xixe siècle, ce nouveau parcours est découpé en 7 séquences thématiques. Il explore les changements à l’œuvre à Bordeaux, l’essor de sa métropole, les vignobles façonnant les paysages aquitains, le territoire de l’estuaire, la variété du littoral atlantique, les multiples usages du pin issu de la forêt des Landes de Gascogne, Premier trimestre 2019 Musée d’Aquitaine la grande diversité culturelle, paysagère, 20, cours Pasteur musee-aquitaine-bordeaux.fr industrielle ou traditionnelle d’une région aux T. 05 56 01 51 00 nouvelles frontières. Des origines préhistoriques au dynamisme spatial et aéronautique de la région, le musée d’Aquitaine réussi le pari d’ancrer sa muséographie au plus près du quotidien des Néoaquitains.

Juliette Armagnac transcrit le moment où les rêves naissent, nous saisissent et nous embarquent vers des mondes imaginaires, effrayants ou sublimes.

AGEN SAINTES

© François Payet / © Juliette Armagnac / D. R.

ARC BIMILLÉNAIRE

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Jusqu’à l’été 2019, Saintes célèbre les 2 000 ans de son Arc de Germanicus, porte de la ville antique. Une installation scénographique connectée, composée d’un tressage de matières recyclées de l’industrie et de bandes de leds suspendues, célèbre le symbole de celle qui fut capitale de la grande province d’Aquitaine du Ier siècle après J-C. Une application gratuite, Saintesmediolanum3D, permet aussi de redécouvrir la ville antique, le pont romain depuis disparu et, grâce à des capsules sonores 4D, de se plonger dans l’environnement fluvial et quotidien de l’époque. En parallèle, un cycle de conférences est proposé par la Ville autour du patrimoine antique. Cycle de conférences ville-saintes.fr

Les enfants au musée ! Depuis quatre ans, le musée des beaux-arts d’Agen programme une exposition spécialement imaginée pour le jeune public. Cet hiver, une carte blanche a été confiée à l’artiste agenaise Juliette Armagnac Du 1er décembre au 1er avril pour L’atelier des songes. Sous la Musée des beaux-arts d’Agen forme d’une série d’installations, Place du Docteur-Esquirol agen.fr de vidéos, de jeux de lumières, T. 05 53 69 47 23 d’objets et d’illustrations, le parcours questionne l’expérience du sommeil, du rêve et de la tombée de la nuit. Un voyage onirique enrichi par la présentation de gravures surréalistes de François-Xavier Lalanne.

Application Saintesmediolanum3D 2000ansdelarcgermanicus.com

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/ Feuilletage

EXPOS

3 Lydie Arickx, Sans titre, huile sur photographie, 21 x 29,7 cm, 2018.

5 Entourage de Toussaint Dubreuil,

Henri IV en Hercule terrassant l’hydre de Lerne, huile sur toile, 91 x 74 cm, vers 1600, musée du Louvre, Paris.

1 Laurence Rasti, There are no homosexuals in Iran, série photographique, 80 x 100 cm, collection FRAC Poitou-Charentes.

LINAZAY

civilisations

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MIMIZAN

2 Le corps en partage Inspiré par ses voyages en Afrique, le peintre d’origine tchèque Franta peint et sculpte des corps puissants et lumineux, ou au contraire tapis dans l’ombre, rassemblant leurs forces. Oscillant entre la nuit et le jour, Franta puise son art dans le malheur du monde pour en révéler la beauté. « Franta. Le corps en partage » Jusqu’à mi-mars 2019 Airial galerie 61, rue de Galand airialgalerie.fr T. 06 10 25 08 88

La forêt et le château de Biron prêtent à la rêverie entre mystères et trésors dignes des plus grands contes… Lydie Arickx s’empare du lieu en présentant plus de 500 œuvres, monumentales ou minuscules, dans la quasi-totalité des espaces (cuisines, loggias, chapelle…). L’artiste donnera à voir au fil des saisons, de l’automne au début de l’été 2019, des performances picturales thématiques sur les saisons au château, mais aussi sur les contes et émotions suggérées par le lieu. « Tant qu’il y aura des ogres » Du 8 décembre au 25 juin 2019 Château de Biron www.chateau-biron.fr T. 05 53 63 13 39

PAU EYSINES

4 Trois maîtres Robert Houdusse, Jean Sauboa et MauriceÉlie Sarthou étaient tous trois professeurs d’art dans les lycées bordelais Montesquieu et Montaigne. Privilégiant le dessin et la peinture, leurs inspirations sont pourtant diverses : l’univers mythologique de Houdusse, l’abstraction lyrique de Sarthou et les paysages de Sauboa furent autant d’influences pour des générations d’artistes bordelais. « Trois maîtres : Houdusse, Sarthou, Sauboa » Du 10 janvier au 10 mars 2019 Château Lescombes 198, avenue du Taillan-Médoc eysines-culture.fr T. 05 56 16 18 10

5 Henri en son château Roi populaire, notamment dans sa patrie d’origine béarnaise, Henri IV fut longtemps un sujet de choix pour les artistes du xviie au xxe siècle. Une trentaine d’œuvres provenant des collections du Louvre, des Beaux-Arts de Paris et du musée national du château de Pau présentent trois facettes d’Henri IV : le grand roi, le bon roi, proche du peuple et la figure nationale. « Théâtre du pouvoir. Le temps du Béarnais » Jusqu’au 14 avril 2019 Musée national du château de Pau Salle Saint-Jean 2, rue du Château chateau-pau.fr T. 05 59 82 38 00

1 © Laurence Rasti / 3 © Lydie Arickx / 5 © RMN-Grand Palais, Stéphane Maréchalle

« D’ici là » Jusqu’au 22 février Frac Poitou-Charentes, site de Linazay Lieu-dit Les Alleux frac-poitou-charentes.org T. 05 45 92 87 01

3 De l’horrifique à l’onirique

1 Dialogues entre Avec D’ici là, les œuvres nouvellement acquises par le FRAC PoitouCharentes établissent des relations spatiales et temporelles entre les civilisations. D’un « estompage » de la Recherche de Proust à la collaboration avec un tisserand tangérois pour parler environnement, ou des portraits de couples LGBT iraniens en fuite, les artistes cristallisent par leurs installations les relations humaines d’aujourd’hui.

VERGT-DE-BIRON

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Feuilletage /

7 Fait de plâtre et de papier, les 50 bustes de femmes réalisés par Sophie Lasserre saisissent la féminité dans sa réalité, sa diversité et sa singularité corporelle.

9 George Catlin (d'après), Mah-to-toh-pa, chef mandan - Un chef indien des abords des montagnes Rocheuses, huile sur toile, 28 x 20 cm, 2nd moitié du xixe siècle, musée du nouveau Monde, La Rochelle.

8 Toshiya Masuda, Low pixel CG, Hamburger Steak, céramique, 31 × 31 × 16 cm, 2012.

LIMOGES MARMANDE

7 50 femmes BIARRITZ

7 © Sophie Lasserre / 8 © Toshiya Masudacourtesy Micheko Galerie / 9 © Max Roy

6 La puissance de la matière Travaillant à l’instinct des matériaux considérés comme sans noblesse (matières organiques, tissus enduits ou lacérés, clous, cordes, terre, bois, ciment…), Rémi Trotereau explore avec force et conviction l’occulté, le trivial, le corps périssable dans une œuvre puissante et subversive. « Rémi Trotereau » Du 21 novembre au 6 janvier Crypte Sainte-Eugénie Place Sainte-Eugénie T. 05 59 41 57 50

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8 Sans les

mains !

Le corps féminin est multiple et infini. Œuvre d’art sujette aux canons de normes culturelles et physiques, armure et arme revendicatrice tout en étant intime, il est la traduction des féminités diverses, ancrées dans une seule et même réalité. Sophie Lasserre a ainsi sculpté le buste de 50 femmes, de tous âges, professions, orientations, pour donner à voir des réalités corporelles, asymétriques, loin des images idéales attendues.

La céramique entre dans un nouveau chapitre de son histoire, du haut de ses 25 000 ans, avec l’introduction de la technologie numérique dans la boîte à outils des artistes céramistes. Preuve en est, l’exposition présentée par la fondation Bernardaud réunit un ensemble d’œuvres, provenant de 13 artistes internationaux, conçues par de nouveaux procédés, autorisant la fabrication d’œuvres d’art dont la conception était auparavant impossible.

« 50 femmes » Jusqu’au 29 décembre Musée Albert-Marzelles 15, rue Abel-Boyé mairie-marmande.fr T. 05 53 64 42 04

« Sans les mains ! » Jusqu’au 30 mars 2019 Fondation d’entreprise Bernardaud 27, avenue Albert-Thomas bernardaud.com T. 05 55 10 21 86

LA ROCHELLE

9 Mémoire d’un

peuple

BORDEAUX

Les populations amérindiennes ont vécu pendant des siècles grâce à la chasse, la pêche et l’agriculture, jusqu’à l’arrivée relativement récente du cheval au xviiie siècle. Pourtant, Buffalo Bill et le western américain ont amené une vision très subjective des Amérindiens, que l’exposition s’attelle à déconstruire. Vêtements, cérémonies, abris et photos apportent une meilleure connaissance ethnographique de ces peuples décimés.

10 Idée d’une nature

« Les fils de l’aigle - Indiens des Plaines et des Prairies » Du 7 décembre au 19 mai 2019 Musée du Nouveau-Monde 10, rue Fleuriau larochelle.fr T. 05 46 41 46 50

Questionnant les conceptions que l’homme porte sur l’idée de nature, Muriel Rodolosse axe sa réflexion sur les actions réciproques qui modifient le comportement et les propriétés des éléments. En écho aux débats actuels, concernant notre changement d’ère géologique, sa vision de la nature, en constante perturbation, s’éloigne des références et de la « permanence » moderniste. Muriel Rodolosse Du 30 novembre au 4 janvier Galerie D.X 10, place des Quinconces galeriedx.com T. 05 56 23 35 20

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/ Feuilletage

ŒUVRES EN STOCK ACQUISITIONS Donations, acquisitions ou restaurations récentes dans les collections publiques*. AUBUSSON (23)

Tapisserie André Mare Cité internationale de la tapisserie

Francis Picabia, Sans titre, crayon et fusain sur papier marouflé et carton, 36 x 31,8 cm, 1932.

ENCHÈRES PAU (64)

« Transparence » de Picabia ---------------

André Mare (d’après), Paysage italien avec violoncelle et jarre, tissage Manufacture Hamot, Aubusson, 1932, coll. Cité internationale de la tapisserie.

BRESSUIRE (79)

Saint Paul selon Ingrand Musée de Bressuire

Max Ingrand, saint Paul, vitrail, 54 x 75 cm.

Soucieux d’enrichir son fonds consacré à Max Ingrand (1908-1969), réputé maîtreverrier et décorateur français de l’aprèsguerre, originaire de Bressuire, le musée vient d’acquérir un lot d’œuvres de l’artiste (vitraux, peintures, pièces moulées), ancienne propriété de Michel Durand, son chef d’atelier entre 1950 et 1969. Parmi ces pièces se détache notamment un vitrail représentant saint Paul, réinterprétation d’un vitrail dédié au cardinal Léger, archevêque de Montréal (Canada). On note au revers la signature « Max Ingrand Made in France ».

* Avec le soutien financier du Fonds régional d’acquisition des musées, abondé par l’État et la Région Nouvelle-Aquitaine.

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© Carrère & Laborie / D. R. / © Nicolas Roger

Après un début de carrière marqué par l’impressionnisme et le cubisme puis par le mouvement dada et le surréalisme, Francis Picabia (1879-1953) se lance vers 1927 dans ses « Transparences ». Réalisé en 1932, le dessin, vendu à Pau en octobre dernier par Carrère & Laborie, présente deux visages superposés finement tracés au fusain. Le portrait d’une femme moderne d’une part, maquillée et coiffée d’un chignon, de l’autre, les traits d’une figure antique, reconnaissable à son profil grec et ses cheveux ondulés. Estimé entre 15 000 et 25 000 €, ce dessin de Picabia a finalement été adjugé 31 500 €. Il s’agirait du second meilleur résultat mondial pour une transparence de cette dimension.

Fondateur de la « Compagnie des arts français » en association avec Louis Süe, l’artiste-peintre et décorateur André Mare (18851932) cherche plutôt à créer des ensembles mobiliers « sérieux, logiques, accueillants ». Ce diptyque récemment acquis par la Cité internationale de la tapisserie s’inscrit dans la période de grand bouleversement de la tapisserie d’Aubusson au début du xxe siècle. La tendance est à l’autonomisation de la tapisserie par rapport au modèle pictural, afin de retrouver une intensité et une intégration au mobilier équivalentes aux productions médiévales. André Mare fait partie de ce courant qui cherche à rationaliser les coûts de production et modifier les méthodes de tissage.

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Feuilletage /

COLLECTIONS Zoom sur des œuvres rares, extraites des fonds de nos musées.

DESIGN

PEYREHORADE (64)

La Chaiserie landaise

Henri Matisse, première variation de la série M, fusain, 1941-1942.

BORDEAUX (33)

M. comme Matisse Musée des beaux-arts Dans les années 1941-1942, Matisse réalisa 158 dessins regroupés en 17 séries comportant chacune 3 à 17 variations, désignées par une lettre, de A à P. L’ensemble des séries fut publié en 1943 dans un portfolio intitulé Thèmes et Variations. La même année, il offre la série M – constituée des sept états successifs d’une étude de fleurs et de fruits – au musée des beaux-arts de Bordeaux. Le premier dessin, dessin initial du thème, est travaillé au fusain. Le deuxième, première variation, est réalisé à l’encre de Chine, puis au crayon pour les cinq variations suivantes.

Les ancêtres de Marie-Pierre et Karine Hayedot étaient probablement des fabricants de chaises et de petits meubles au bord du Gave. Ils utilisaient la paille des marais et le bois des forêts. En 1850, leurs descendants créent La Chaiserie béarnaise, aujourd’hui devenue landaise. Plus d'un siècle après, les deux héritières prennent la relève, pérennisant un savoir-faire ancestral transmis sur six générations tout en Fauteuil Bergerie, La Chaiserie insufflant aux collections un élan de modernité en faisant landaise, design de Ch. Le Déan, 75 x 80 x 73 cm, 1 260 €. appel à des designers. Parmi eux, Christelle Le Déan porte un regard nouveau sur l’existant, plus sensuel et contemporain, à l’image du fauteuil Bergerie, conçu en chêne ou en noyer d’origine française. Le tressage du dossier et de l’assise est entièrement réalisé à la main en paille de marais.

« M. comme Matisse. Variations florales » Du 9 novembre 2018 au 4 mars 2019

Robert Doisneau, La Gare de Carlux, 1939.

© Succession H. Matisse. Cl. Frédéric Deval / © La Chaiserie landaise / © Atelier Robert Doisneau / © Terres d’Angely

ROUFFILLAC-DECARLUX (24)

Les vacances de M. Doisneau Gare Robert Doisneau En 1937, Robert Doisneau (1912-1994) vient profiter de ses premiers congés payés dans la Vallée de la Dordogne. Séduit, il y reviendra régulièrement jusqu’à la fin de sa vie et y prendra de nombreuses photographies : paysages intemporels, photos de familles, balades en canoë, etc. On aperçoit sur l’une d’entre elles Pierrette Doisneau, son épouse, accompagnée de trois amis, tous en tenue estivale, attendant le train en gare de Carlux. C’est cette photographie qui donnera l’idée à la communauté de communes du Carluxais - Terre de Fénelon, propriétaire du site, de faire de la gare abandonnée leurs locaux… et une galerie d’exposition dédiée à l’artiste ! Gare Robert Doisneau Galerie d’art photographique Ouvert depuis avril 2018

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Bouteilles de la collection « Insectes », Isabelle Nadeau.

SAINT-JEAN-D’ANGÉLY (17)

Isabelle Nadeau Ancienne journaliste parisienne, Isabelle Nadeau change de vie à 40 ans pour se tourner vers la céramique. Elle installe son atelier, Terres d’Angely, dans son village charentais d’origine. C’est de sa formation scientifique qu’elle tire la curiosité naturaliste et la minutie qui caractérise son trait. Dans sa dernière collection, « Insectes », constituée de tasses, assiettes et autres bouteilles, la blanche et lisse sobriété de la porcelaine de Limoges répond au noir de geai des colonnes de fourmis – dont le dessin est digne d’une entomologiste − et à la joyeuse spontanéité d’un épais coup de pinceau de couleur. le festin { HIVER 2019 } 9

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/ Feuilletage

SCÈNES 10

En partenariat avec l’Office artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine.

BRIVE

3 Léonie et Noélie LA ROCHELLE

1 Bach

Associé à l’Opéra national de Bordeaux, l’ensemble Pygmalion dirigé par le jeune et talentueux Raphaël Pichon crée un programme dédié à son compositeur de prédilection Jean-Sébastien Bach dans la magnifique salle de La Coursive à La Rochelle. Chef gaucher, ce surdoué s’empare des « six motets » qui comptent parmi les plus grands chefs-d’œuvre de la polyphonie vocale. Un choix qui lui permet de mettre à l’épreuve ses quarante-neuf musiciens et chanteurs dont le talent est salué sur les plus grandes scènes françaises et internationales. Ce rendez-vous de prestige est l’un des temps forts de la 1re saison du nouveau directeur Franck Becker. Le 4 décembre La Coursive la-coursive.com

PESSAC

2 Sur un petit nuage

« On n’est pas sérieux, quand on a 17 ans » a poétisé Rimbaud. L’âge du festival qui chaque mois de décembre considère que les enfants méritent mieux que les traditionnelles animations de Noël. C’est donc très sérieusement que la programmation est élaborée par Sarah Déchelotte. 14 spectacles qui offrent le meilleur, avec pour cette nouvelle édition les créations très attendues des compagnies de Nouvelle-Aquitaine E.V.E.R., Le Bottom Théâtre, Fracas et Éclats qui présentent respectivement KoloK, Gretel et Hansel, Bonobo et Toi et moi dix doigts. Et pour finir, mettez-vous sur votre 31 pour danser avec Les Sœurs fusibles. Noël et le 1er de l’An avant l’heure ! Du 16 au 22 décembre pessac.fr

Une ville, les toits, la nuit : au bord du vide, Léonie et Noélie regardent le monde flamber. Elles sont jumelles, elles ont seize ans et sont bien décidées à se débarrasser des humiliations de l’enfance, l’une en dominant les mots, l’autre en sautant tous les obstacles. Une fable vertigineuse incarnée par deux comédiennes et leurs doubles acrobates freerunners, dont Simon Nogueira, champion de France de la discipline ! Créée cet été au festival In d’Avignon, cette pièce de Nathalie Papin est mise en scène par la performeuse Karelle Prugnaud, dont la compagnie L’Envers du décor est implantée en Limousin. Du 14 au 18 janvier Scène nationale Brive-Tulle L’Empreinte sn-lempreinte.fr À voir aussi à Gradignan (9 et 10 décembre), Saintes (10 et 11 janvier), La Rochelle (du 12 au 14 février).

Léonie et Noélie nous raconte le désir qu’un enfant a de s’extraire de son milieu lorsque ses rêves ne peuvent s’y déployer correctement.

Raphaël Pichon marque son retour sur la scène de La Coursive avec un feu d’artifice dédié à Bach, son compositeur de prédilection.

LIMOGES

5 Horace NOUVELLE-AQUITAINE

4 Trente Trente

Du 18 au 31 janvier trentetrente.com

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Du 29 au 31 janvier Théâtre de L’Union theatre-union.fr À voir aussi à Floirac (6 février), Saint-André-de-Cubzac (11 février), Bellac (13 mars), Fumel (28 mars).

1 © Piergab / 3 © Martin Baebler

Bordeaux, Bègles, Gradignan, Cognac, Pau, Boulazac… Jean-Luc Terrade a la conviction contagieuse ! Son festival de formes courtes, souvent décalées, toujours audacieuses, séduit bien au-delà de son épicentre, l’Atelier des Marches au Bouscat. Indisciplinée, la programmation mélange les arts et les nationalités. Les titres des performances donnent le ton : L’invocation à la muse, Embrase-moi, Ruminant Ruminant, La prophétie des lilas, Farci.e… Comme c’est court, le festival propose des parcours qui permettent d’enchaîner plusieurs expériences. Unique en son genre.

Le jeune metteur en scène limougeaud Thomas Visonneau a créé avec succès la saison dernière, à Aubusson, cette tragédie épique en alexandrins de Pierre Corneille. L’histoire est celle d’un combat quasi fratricide entre la famille romaine des Horaces et celle albaine des Curiaces. Horace, marié à la sœur de Curiace, lui-même fiancé à celle d’Horace, se retrouve confronté à l’absurdité de la guerre et du devoir. C’est par la force du verbe et la place centrale de l’acteur que Thomas Visonneau fait entendre ce texte et nous ouvre ainsi à l’émotion et aux questionnements que soulève cette œuvre classique majeure visible cette saison sur plusieurs scènes de Nouvelle-Aquitaine.

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MOURENX BILLÈRE

6 I.Glu

Olivier Chaumont travaille à « hauteur d’enfance » pour le plus grand bonheur des petits Béarnais et de leurs parents. Si plusieurs créations enrichissent sa saison 2018-2019, celle de la chorégraphe bordelaise Carole Vergne, avec son collectif a.a.O, est particulièrement attendue. Son univers emmêle danse et arts visuels pour un voyage onirique dans une grouillante végétation où un épouvantail vacillant se rêve à danser sur les sonorités d’un alchimiste sonore en présence d’un hérisson-buisson ! Conçu pour les enfants à partir de trois ans, le spectacle ravira les adultes qui aiment le jardinage… Du 8 au 10 janvier Agora agora-asso.com

7 Livère La saison culturelle de la béarnaise ville nouvelle de Mourenx accorde une attention particulière aux artistes des PyrénéesAtlantiques. La nouvelle création jeune public de la compagnie basque Entre les Gouttes, à partir d’un texte du Bayonnais Stéphane Jaubertie publié aux Éditions théâtrales jeunesse et lauréat du prix Godot 2015, est donc légitimement invitée. Elle interroge la fraternité dans une famille recomposée. Ce récit d’adolescence interprété par deux comédiens, et mis en scène par Lise Hervio, dessine un lumineux conte moderne entre réalité sociale et onirisme. Le 8 et 9 janvier Salle de spectacle MJCL mourenx.fr À voir également à Nérac (5 mars), Floirac (7 mars), La Forge de Portets (22 mars), Saint-André-de-Cubzac (26 mars), Marcheprime (28 et 29 mars), Billère (1er au 3 avril), Mussidan (9 avril), Le Bugue (8 juin).

Au travers d’un récit d’adolescence, Livère dessine un lumineux conte moderne, entre réalité sociale et onirisme, où l’écriture sobre et poétique propre à Stéphane Jaubertie, va droit au cœur.

FUMEL

8 Les Forains C’est assurément l’une des dernières occasions de voir en Nouvelle-Aquitaine ce ballet urbain créé par Anthony Egéa en 2016 à l’Opéra de Limoges. Le spectacle est la version très revisitée du ballet en un acte d’Henri Sauguet, sur un argument de Boris Kocho, qui lança la carrière du chorégraphe Roland Petit en 1945. L’histoire poétique d’une troupe de cirque dont les clowns, frères siamois et autres prestidigitateurs sont désormais interprétés par des breakers, avec une danse combinant les lignes aériennes classiques aux contours du hip-hop terrien. Les mix en direct de Franck2Louise ajoutent à l’intérêt de ce spectacle virtuose et festif. Le 18 janvier Centre Culturel spectacles-fumelvalleedulot.com

LORMONT

9 Te prends pas la tête !

7 © Ignacio Urrutia / 10 D. R.

Après une série de 15 représentations à Paris, le chorégraphe palois Thierry Escarmant présente sa 1re création jeune public en Nouvelle-Aquitaine. Être dans la lune, avoir la tête en l’air, bayer aux corneilles… Parfois, on se sent ailleurs, l’esprit divague. Mais comment ça marche là-haut dans le cerveau ? Comment fait-on pour rester concentré ? Librement inspirée des Petites bulles de l’attention du chercheur en neurosciences Jean-Philippe Lachaux, cette pièce nous invite, sans donner de leçons, à faire attention à l’attention. Le 6 février Centre culturel du Bois Fleuri lormont.fr À voir également à Biarritz (15 et 16 février), Mourenx (12 mars), Oloron-Sainte-Marie (9 et 10 mai), tournée landaise (4 au 7 juin).

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Les Démons, ou la démocratie en actes d’après Dostoïevski. Passionnant.

POITIERS

10 Les Démons Connu du grand public en 2006 avec une mise en scène de Baal, de Brecht, aux ateliers Berthier de l’Odéon dans le cadre du Festival d’automne, Sylvain Creuzevault questionne de spectacle en spectacle (Notre Terreur, Capital) ces moments de l’Histoire et de la vie où le groupe prime sur l’individu. En revisitant Les Démons de Dostoïevski, le désormais Néoaquitain, installé en Haute-Vienne, pointe les travers de la société actuelle. Porté par une formidable équipe d’acteurs, le spectacle de 4 heures emballe ce roman de 1 000 pages. Survolté, quelque peu irrévérencieux, réussi… Le 6 et 7 février TAP tap-poitiers.com À voir également à Aubusson (22 janvier).

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COUP D'ŒIL DES LECTEURS URGENCE

CHEF-D’ŒUVRE Jean-Didier V. (16) À Poitiers, l’ancien théâtre municipal, aux allures Art déco, a été réalisé par l'architecte Édouard Lardillier dans les années 1950. Il est l’auteur de bon nombre de cinémas à Paris, notamment, durant l’entre-deux-guerres. L'édifice présente à l'intérieur un immense verre gravé dû aux ateliers de Robert Pansart, un des plus grands verriers de l'époque. Ce magnifique théâtre est fermé depuis plusieurs années. Que devient-il ?

TROUVAILLE Autrefois siège de la très Ginette et Pierre G. (33) puissante baronnie de Veyrines, dont la juridiction s’étendait sur les paroisses de Pessac, Mérignac et Saint-Jean-d’Illac, la tour de Veyrines – à Mérignac – est tristement envahie par la végétation. Édifiée au xiiie siècle et dotée de peintures murales au xvie siècle, la tour est protégée au titre des Monuments historiques en 1875. Nous déplorons les dégradations externes et internes de cette portedonjon, haute de vingt mètres, et unique vestige de cet ancien château-fort, au sud des Eyquems.

Clair M. (93)

Inscrite au titre des Monuments historiques, l'abbaye bénédictine de Clairac, l'une des plus importantes de l'Agenais, est en danger. Au fil des siècles, l’abbaye s’est relevée des destructions de la guerre de Cent Ans, a survécu aux guerres de Religion, n’a pas disparu à la suite des ventes révolutionnaires, mais peine à s’inscrire dans un projet de réhabilitation. Bien privé, passant de mains en mains au cours des dernières décennies, l’abbaye est depuis devenue la proie des acacias et du lierre. Aujourd’hui, les regards se tournent à nouveau vers ce patrimoine en péril. Nous espérons que particuliers et pouvoirs publics se mobiliseront pour que revive l’abbaye de Clairac, cœur battant de cette petite cité millénaire.

BALADE

Jacques J. (13)

La Charente-Maritime recèle de nombreux trésors. C’est en tout cas le constat que nous faisons suite à l’envoi de ce cliché présentant les vestiges des remparts du château de Surgères, ici la porte dite « Renaissance » datant du xviie siècle. Un bel ensemble aujourd’hui organisé autour d’un jardin qui mériterait un reportage dans un futur numéro du festin.

Vous êtes lecteur de la revue, vous avez des idées, des conseils, des propositions à nous faire ? N'hésitez pas, écrivez-nous à l'adresse suivante : julie.brochard@mail.lefestin.net

Les suggestions les plus pertinentes seront publiées sur cette page. Certaines pourront même faire l'objet de développements plus approfondis dans un des prochains numéros de la revue. le festin { HIVER 2019 } 13

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LES CARNETS DE L’INVENTAIRE

{ Nouvelle-Aquitaine }

par ALAIN BESCHI

DÉTRUIT APRÈS INVENTAIRE

conservateur au service du patrimoine et de l’Inventaire, Région Nouvelle-Aquitaine

Si les monuments sont, comme les hommes qui les habitent, périssables, le travail d’inventaire du patrimoine consiste parfois à établir un ultime état des lieux ante mortem. Ou quand la toge du conservateur doit céder devant les armes de l’aménageur et l’usure du monde…

© Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, Michel Dubau

Ancien marché couvert de l’architecte Paul Lhéritié à Agen, état en 1969 avant destruction.

FUNESTES DESTINÉES Il peut être éclairant de porter un regard rétrospectif sur la documentation produite depuis plus d’un demi-siècle par l’Inventaire général en matière de patrimoine culturel. À côté des enquêtes topographiques exploratoires, visant à constituer des archives scientifiques et publiques sur « les monuments et richesses artistiques de la France », selon la terminologie originelle, les services, tout juste portés sur les fonts baptismaux par le ministre de la Culture, André Malraux, dans les années 1960, furent mobilisés pour documenter des édifices promis à un destin funeste à brève échéance. Ainsi, les toutes premières campagnes photographiques réalisées en propre par les photographes de l’équipe, Bernard Chabot et Michel Dubau, portentelles souvent sur des édifices voués à disparaître : maison Danglade à Bayonne, église de Courbiac à Villeneuvesur-Lot, prison du fort du Hâ

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à Bordeaux… Les exemples sont nombreux d’opérations d’urgence réalisées sur divers sites avant destruction, qu’il s’agisse d’édifices isolés, tel l’ancien marché couvert d’Agen, ou de tout un quartier urbain, à Périgueux, Fumel ou Bordeaux – sans parler des ensembles mobiliers disparus dans le sillage de Vatican II. Plus récemment, la couverture photographique in extremis d’une maison d’Urrugne, détruite pour laisser place à l’autoroute, ou celle de la centrale thermique d’Ambès, avant une euphémique « déconstruction », ont permis d’enregistrer les derniers témoignages de ces éléments des paysages du quotidien. PATRIMOINES EN DÉSHÉRENCE Les centres de ressources du service à Poitiers, Limoges ou Bordeaux, regorgent donc de documents sur des « monuments » disparus. Outre les interventions ponctuelles

de « sauvetage », l’Inventaire participe à la constitution d’archives sur les reliquats d’un monde en voie de disparition. C’était l’un des enjeux majeurs de « l’aventure de l’esprit » voulue par Malraux, de réaliser en 25 ans un inventaire général de la France en mutation. Après plus d’une cinquantaine d’années d’exercice, la mission garde aujourd’hui toute sa pertinence : quel avenir pour des patrimoines en déshérence, dépourvus d’usage et inadaptés au temps présent ? Ainsi, sommes-nous les greffiers de la perte des bergeries de transhumance de la GrandeLande, de la déliquescence des industries rurales fermées pour cause de mondialisation, du délitement d’aristocratiques autant que désuètes cités thermales… SAUVEGARDER PAR L’ÉTUDE Les milliers de dossiers constitués sur des éléments architecturaux et mobiliers, les dizaines de milliers de

photographies et de relevés offrent une documentation précieuse sur des héritages soumis à l’usure du temps et à l’obsolescence, qu’il serait illusoire de vouloir intégralement garder sous une cloche patrimoniale. En faire l’inventaire permet d’assumer des choix en connaissance de cause, de déterminer ce qui fait patrimoine, reconnaissable, selon les mots de l’historien de l’art André Chastel, au fait « que sa conservation suppose des sacrifices, mais que sa perte constitue un sacrifice plus important encore ». Bien plus qu’un simple constat d’huissier sur des « chefsd’œuvre en péril », l’Inventaire participe aujourd’hui d’une démarche globale visant à nourrir les projets de territoire et à faire du patrimoine l’un des meilleurs instruments pour inventer l’avenir. • inventaire.aquitaine.fr

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L’EXPLORATEUR MÉTROPOLITAIN par MARC SABOYA

{ Bordeaux }

DE L’AMBIGUÏTÉ EN ARCHITECTURE

© Mathieu Marsan

Si le postmodernisme a produit à Bordeaux, entre 1970 et 1990, des œuvres de qualité, l’architecture des résidences pour personnes âgées illustre la caricature dont a fait l’objet ce mouvement. Le vocabulaire architectural devient alors un outil pour magnifier le banal. Il y a quelques semaines disparaissait Robert Venturi, un des grands maîtres et théoriciens de l’architecture de la seconde moitié du xxe siècle. Né en 1925 à Philadelphie, Venturi est l’auteur de deux ouvrages fondamentaux qui, avec les écrits de Charles Jencks plus tard, deviendront les bibles du postmodernisme : Complexity and contradiction in Architecture en 1966 et Learning from Las Vegas en 1972, en collaboration avec Denise Scott Brown. Le premier essai ne paraîtra en français qu’en 1976 sous le titre : De l’ambiguïté en Architecture. Il dénonçait la pauvreté de l’architecture moderne et particulièrement de l’architecture minimaliste et encourageait le recours à la richesse sémantique des vocabulaires tant classiques que vernaculaires, mis en jeu dans des montages où s’affichaient déséquilibre, discordance, parodie, en un dialogue savant et souvent teinté d’humour avec le contexte. À Bordeaux, la création du secteur sauvegardé (19671984) suscite une importante

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production postmoderne dialoguant avec les témoins d’un prestigieux patrimoine. Pour quelques œuvres, en raison de leur situation urbaine et de leur proximité avec des ensembles cohérents, les architectes ont choisi le pastiche, ce qui pose pour les générations à venir la question du faux et de l’authentique : rue Michelet (F. Perrier, 1988), angle de la rue Vital-Carles et du cours de l’Intendance, façade complétée de la place du Parlement (J.-P. Errath, 1980), partie courbe de la place Gambetta (J. Hondelatte, 1976). D’autres réalisations plus conformes à la posture postmoderne mêlent les caractères patrimoniaux aux références contemporaines : îlot Saint-Christoly (J.-Ph. Brisou, J.-P. Lucquot, J.-C. Renaudet, vers 1980), station-service Total quai de Paludate (D. Guyon, 1993), immeuble du 4, place du Palais (C.-H. Aubert, 1984)1, ensembles résidentiels du magasin Thierry et des chais Descas (J. de Giacinto et A. Loisier, 1983 et 1990)2. Mais le postmodernisme a produit aussi des œuvres qui, se

Une maison de retraite quelque part dans Bordeaux.

souciant peu d’une intelligence avec le contexte, ou l’histoire locale, s’emparent d’éléments du vocabulaire antique ou classique, les caricaturent et les plaquent brutalement sur une façade. Le principe est ici fondé sur une hypocrisie : on tente par ce vocabulaire dévoyé de magnifier la médiocrité d’une architecture fonctionnelle mais aussi de valoriser à bon marché un contenu banal. Les architectes des maisons de retraite ont usé de ce procédé. Ces collages incongrus d’arcades ou de colonnes ont reçu des appellations valorisantes, Espérides, Corniche fleurie, ou parfaitement cyniques, La Renaissance, Les Jardins de Jouvence. Succédané du postmodernisme, le portique à l’antique en toc et son fronton en plastique blanc de cette résidence bordelaise pour personnes âgées n’a plus rien à voir avec la finesse des œuvres de Venturi

qui revendiquait la complexité, la contradiction, les lectures multiples. Il affiche, sans honte, dans la rue un misérable décor qui n’est plus une construction intellectuelle sur l’ambiguïté mais un accessoire issu d’une lecture plus qu’indigente de l’Antiquité, dont on ne conserve que l’image caricaturée du temple, afin de diffuser son caractère sacré et éternel à des lieux où le temps est compté, au sein desquels vous avez eu le privilège d’être admis. • 1. Voir Marc Saboya, Ordre et désordre, « Total recall », et « Body building », Bordeaux, éd. Le Festin, 2008, p. 76 et 80. 2. Avec J. D. Sarrazin et B. Nivelle pour le magasin Thierry.

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ARCHI

TECTURES

Ci-dessus, Arborea (aquitanis) regroupe 24 logements collectifs, ci-dessous, Les Carrelets (Axanis) en compte 46.

Arborea et Les Carrelets, Les Sècheries, Bègles (33) PATRICK AROTCHAREN ARCHITECTE

Projet urbain singulier et innovant, Les Sècheries – évoquant le passé industriel du site, liée à la pêche à la morue – proposent un « parc habité » de neuf hectares, où architecture et nature fusionnent. Patrick Arotcharen livre là deux opérations s’inspirant de principes communs, à l’écriture vivante et d’une grande finesse.

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DELPHINE COSTEDOAT arotcharen-architecte.fr

Maîtrise d’ouvrage : aquitanis (Arborea) ; Axanis (Les Carrelets) / Livraison : 2017 (Arborea) et 2018 (Les Carrelets)

© Sandrine Iratcabal

Les opérateurs, et leurs architectes, ont ici œuvré étroitement avec les services de la Ville et de la Métropole. Arc en rêve centre d’architecture a, de plus, joué un rôle de médiateur culturel, via un cycle d’ateliers sur les conditions de la qualité architecturale et urbaine auprès des différents acteurs, en amont du projet. On doit aux paysagistes Trouillot & Hermel le dessin général du plan de masse, avec des sentes structurant l’ensemble, et d’autres, privées. Chaque architecte a ensuite œuvré sur sa ou ses parcelles, le site restant constitué d’espaces ouverts, et naturels. Les deux opérations menées par Patrick Arotcharen avec aquitanis (Arborea) et Axanis (Les Carrelets) sont implantées sur deux parcelles différentes, mais présentent des caractéristiques typologiques assez proches. Sur la parcelle d’Arborea, existaient des plantations assez puissantes, qui ont été conservées, alors que celle d’Axanis était un terrain vierge, où des végétaux ont été amenés. Les bâtiments ne sont pas disposés d’une manière regroupée. Les deux réalisations répondent à une forme de dessin dynamique, et n’offrent que très peu de compositions géométrales, d’« arrêts sur image », comme on le fait dans un contexte très urbain, obéissant à des notions de frontalité. Le sentiment, ici,

est celui de parcourir une forêt, de marcher entre des troncs, et le caractère organique est revendiqué, le lien avec la ville et sa densité étant assuré. Le plus grand soin a été apporté aux vues procurées aux habitants, les visà-vis ayant été systématiquement évités. Des cages d’escalier ou d’ascenseur communes, dans les deux cas, permettent de distribuer les constructions en laissant des vides pour que la végétation s’y développe et, à terme, envahisse pour ainsi dire l’ensemble. Des terrasses, préfabriquées pour en optimiser le coût, prolongent véritablement la vie intérieure du logement. Les 2,50 m de profondeur qu’elles proposent permettent des appropriations variées, augmentant le bien-être, ainsi que la fusion avec la nature. Structurellement, Arborea est conçue tout en bois, avec des planchers collaborants en béton, tandis que Les Carrelets ont été créés à partir d’une structure béton, avec des murs de bois. Les façades dans chaque cas ont reçu une vêture de métal. Extrêmement attentif au programme et au site en présence, Patrick Arotcharen a déployé ici un langage qui s’éloigne délibérément du formalisme pour proposer une rythmique vivante à la fois éloquente et intimiste. Son écriture à la remarquable souplesse et à la rare authenticité donne vie, aux Sècheries, à deux opérations conjointes d’une grande finesse, audace, et d’une pertinence à laquelle il nous a accoutumés.

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Maison AK, La Rochelle (17)

Extension d’une salle de sport, Pau (64)

UBIK ARCHITECTES

PIERRE MARSAN, ARCHITECTE

Cette ancienne maison de village du quartier de Laleu, à La Rochelle, avait été entièrement ravagée par un incendie. Le projet a donc consisté à la rénover intégralement, l’idée étant d’offrir à l’habitation des fonctions manquantes : ainsi de l’ajout d’un garage, élément rare dans le quartier, et d’une terrasse sans vis-à-vis à l’étage. Les fonctions ont été inversées : le rez-de-chaussée accueille le garage et une chambre d’enfants ou d’amis, et l’étage les pièces de jours et la suite parentale. Une partie de la maison a été abattue pour créer la terrasse, laquelle est protégée des vues par des ventelles de bois, se prolongeant au-dessus de la terrasse pour former une pergola. Les éléments de modénature préexistants de la façade sur rue ont été rénovés. Cette réalisation montre à quel point l’intervention d’architectes peut transformer et enrichir la vie des habitants de nos villes. DC

Les bâtiments existants dessinent une succession de pignons. Le volume bâti est implanté sur la façade est. Sa hauteur reprend celle de la salle initiale, pour une intégration maximale. Ses trois façades en pignon et sa toiture à quatre pentes en « diamant » permettent d’évoquer la succession de volumes originelle, et d’obtenir, à l’intérieur, la hauteur sous plafond nécessaire à la pratique sportive. Deux salles superposées sont aménagées. Les activités pratiquées nécessitent la mise en place d’agrès spécifiques aux entraînements de boxe et à la pole dance. À l’étage, les parois extérieures sont revêtues de panneaux OSB pour absorber les impacts. Le rez-de-chaussée est totalement vitré, ouvert sur le paysage environnant. Un événement sans effet ostentatoire, à la rationalité heureuse. DC

ubik-architectes.com

pierremarsan.com

Maîtrise d’ouvrage : privée / Livraison : 2017

Maîtrise d’ouvrage : privée / Livraison : décembre 2017

Centre social, culturel et sportif, Angoulême (16) BEAUDOUIN & ENGEL, ARCHITECTES JEAN-FRANCOIS GALINET, CP2-CONCEPT PAYSAGE,

© UBIK architectes / © Pierre Marsan / © Benoît Engel / © Julia Hasse

PAYSAGISTE L’équipement est implanté dans le quartier Grande-Garenne, dit « sensible ». Une écriture architecturale d’une rare finesse, et d’une grande pureté, marque cette réalisation. La décomposition des volumes en trois hauteurs différentes, et leurs décalages, créent une variété harmonieuse, qui évite tout effet de masse. Les lignes horizontales, mises en valeur, relient toutes les entités, d’où des continuités visuelles. Toutes les ouvertures sont protégées par des brise-soleil orientés en fonction des différentes expositions. Le bâtiment est en béton de site, calcaire, très différent du béton gris « standard », et qui se marie avec une douceur remarquable au bois de robinier des brise-soleil. Comme l’ensemble des réalisations de l’agence, celle-ci renvoie, en les actualisant, aux plus prestigieux modèles de la modernité, et porte un espoir notable quant à la création actuelle. DC beaudouin-architecte.com

Maîtrise d’ouvrage : Ville d’Angoulême / Livraison : 2017

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Éco-CFA de la Charente, Chasseneuil-sur-Bonnière (16) L2 ARCHITECTES Les approches symbolique, contextuelle, technique et d’usage, très affinées, débouchent sur une organisation extrêmement lisible du centre de formation d’apprentis (CFA), où les différentes fonctions sont regroupées en trois pôles qui se partagent le site : enseignement au nord, espaces de vie au sud-ouest, proche du chêne existant préservé, et administration-entreprise au sud-est autour du hall d’entrée. La circulation centrale, épine dorsale du bâtiment, est largement dimensionnée et naturellement éclairée par des ouvertures zénithales et des sorties vers l’extérieur. En contrepoint, une promenade extérieure protégée et ombrée propose un parcours alternatif entre les locaux de détente. Les matériaux, l’acier, le béton et le bois, sont simples et adaptés à leurs fonctions. Le bâtiment trouve ainsi cohérence et lisibilité à travers une organisation rigoureuse mêlant au quotidien pédagogie, complémentarité et convivialité des espaces. • DC L2architectes.com

Maîtrise d’ouvrage : BTP-CFA Poitou Charente / Livraison : 2018 Batiactu, Trophée de la construction : Grand prix du jury 2018 le festin { HIVER 2019 } 19

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Le Festin, 176, rue Achard, Bordeaux-Bacalan Tram B Station New-York T. 05 56 69 72 46

Dates, horaires et informations complémentaires à suivre sur www.lefestin.net et les réseaux sociaux.

Revue, livres, hors-série : à chaque saison ses nouveautés, ses rencontres et ses événements.

L’UNIVERS DU festin

Nansouty et Saint-Genès à la loupe !

PETITS PRIX ET GRANDE BRADERIE

Le mardi 27 novembre à 18 h 30, venez nombreux découvrir le nouveau livre de Dominique Dussol sur les quartiers Nansouty et SaintGenès à l’espace Beaulieu, en présence de l’auteur et de Fabien Robert, maire de quartier et maire-adjoint en charge de la Culture.

La Grande Braderie du Festin, rendez-vous incontournable de l’hiver, aura lieu les 1er et 2 décembre dans nos locaux. Deux jours pour préparer les fêtes de fin d’année en faisant de très bonnes affaires, pour découvrir les nouveautés de la saison, échanger autour d’un verre, assister à des rencontres ou participer à des visites guidées.

VISITE

RECLUS À VOL D’OISEAU Êtes-vous plutôt Landes, Charentes ou Limousin ? Explorez les territoires néoaquitains à vol d’oiseau avec les trois textes extraits de La France à vol d’oiseau (coll. « Petites Variations ») d’Onésime Reclus, géographe passionné. Trois merveilles de littérature et de poésie confrontant la beauté des paysages à la connaissance des peuples.

Le théâtre Blossac de Châtellerault, rouvert en 2013 et classé Monument historique, se visite durant le week-end des 24 et 25 novembre. L’occasion de découvrir le dernier ouvrage de la collection « Visages du patrimoine » consacré à ce somptueux théâtre à l’italienne de la fin du xixe siècle.

Les rendez-vous de l’hiver La rédaction du Festin continue son exploration des bibliothèques de la métropole bordelaise avec des rendezvous le 7 décembre à 20 h à la bibliothèque de SaintMédard-en-Jalles et le 12 janvier à 16 h à la bibliothèque Flora-Tristan de Bordeaux. L’occasion pour l’équipe du Festin et nos auteurs d’échanger autour du patrimoine et des articles du festin n° 108. Autre temps fort de la saison, le premier Festin reçoit de 2019 posera la question de l’habitat à Bordeaux et les paradoxes du changement dans une ville de moins en moins accessible (date à venir). Enfin, retrouvez le stand du Festin lors du Salon du livre ancien, cour Mably, les 19 et 20 janvier 2019.

PARUTIONS Les mois froids sont prétextes aux frissons et aux enquêtes chez l’Éveilleur, avec la réédition, en janvier, de Les Effarés d’Hervé Le Corre, polar bordelais d’anthologie paru dans la Série noire de Gallimard en 1996, avec pour décor Bacalan et sa Cité Lumineuse. En février, après Démons et déments et Prostitution, troublante énigme, l’Éveilleur redécouvre un troisième livre de Louis Roubaud ; Un homme nu dans une malle, enquête policière sur un colis bien macabre expédié depuis Nantes… Au Festin, Marie-Jeanne des Bernis de Roger Boussinot (coll. « Les Merveilles ») nous invite à partager la vie d’une paysanne des Landes qui voit en un siècle son monde changer, jusqu’à l’arrivée de l’autoroute… Un classique.

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LA REVUE ET SES AVANTAGES no 108 HIVER

2019

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le festin n 109

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Le Marais poitevin • La Vallée des peintres • Le sentier du littoral • Le canal latéral de la Garonne • Le sentier de l’estuaire • La Vallée heureuse ERRATA : Dans notre précédent numéro, nous avons omis d’indiquer que le Palais des Sports de Bordeaux avait été construit par Pierre Lafitte, aux côtés de Jean Dauriac, en page 28. Nous avons également daté par erreur le décès de Pierre Théron, disparu en 2001, et non 2000, en page 112. ASSOCIATION LE FESTIN Stéphane Taurand (président) Yolande Magni (trésorier) Thierry Saumier (secrétaire)

DIRECTEUR COMMERCIAL David Vincent 05 57 10 58 62 david.vincent@mail.lefestin.net

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION RÉDACTEUR EN CHEF Xavier Rosan 05 56 69 72 46 contact@mail.lefestin.net

RESPONSABLE ADMINISTRATIF ET COMPTABLE Christelle Bonte 05 57 10 58 66 christelle.bonte@mail.lefestin.net

DIRECTRICE GÉNÉRALE Nadine Puyoo-Castaings nadine.puyoo-castaings@ mail.lefestin.net

CHARGÉE DES RELATIONS PUBLIQUES ET COMMERCIALES Julie Brochard 05 57 10 58 60 julie.brochard@mail.lefestin.net

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SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Mado de La Quintinie 05 57 10 58 63 redaction@mail.lefestin.net ASSISTANTE ÉDITORIALE Capucine Devos 05 24 73 16 60 editions@mail.lefestin.net ----DIRECTEUR ARTISTIQUE Franck Tallon 05 56 89 81 23 contact@francktallon.com

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GRAPHISTES Franck Tallon Emmanuelle March Isabelle Minbielle

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RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Mathieu Marsan 05 57 10 58 64 mathieu.marsan@mail.lefestin.net

GRAPHISTE ÉDITIONS Véronique Schiltz 05 24 73 16 60 graphiste@mail.lefestin.net CHARGÉE DE COMMUNICATION Maeva Auclin 05 56 69 72 46 communication@mail.lefestin.net CHARGÉES DE DIFFUSION Anabelle Vischi 05 57 10 58 67 diffusion@mail.lefestin.net Estelle Fromy 05 57 10 58 67 diffusion2@mail.lefestin.net CHARGÉ DE DISTRIBUTION Jordy Pirot distribution@mail.lefestin.net CHARGÉE DES PUBLICITÉS Catherine Plazanet 06 73 20 40 82 publicites@mail.lefestin.net ----PRÉSIDENT DU COMITÉ SCIENTIFIQUE Dominique Dussol FONDATEURS Olivier Schiltz, Xavier Rosan

----le festin Association type loi 1901 176, rue Achard / Bât. F1 - 33300 Bordeaux T. : 05 56 69 72 46 - Fax : 05 56 36 12 71 e-mail : contact@mail.lefestin.net site : www.lefestin.net ----ISSN : 1143-676 X ISBN : 978-2-36062-206-1 Commission paritaire : 0419 G 81803

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