L e j o u r n a l d ' i n f o r m a t i o n g r a t u i t d e l’ Î l e d e R é
81 édition du
20 février 2013
É D I T O
Entre réforme électorale et acte de décentralisation 3 Les professionnels, les collectivités et les particuliers sont tous confrontés depuis plusieurs mois à un contexte dominé par les incertitudes liées à la crise économique en Europe et en France et aux réformes politiques en cours. Piloter à vue un territoire, une entreprise ou encore « tout simplement » sa vie de famille s’apparente souvent à un exercice de haute voltige. Or tout le monde n’a pas le sens de l’équilibre… ni un mental assez solide pour résister. Le repli sur soi peut paraître une réaction naturelle, alors que plus de solidarité, la mutualisation des compétences et des moyens et l’affrontement de la réalité en face pourraient aider à passer des caps difficiles. L’Acte de Décentralisation 3 en cours de finalisation au sommet de l’État va bouleverser les équilibres territoriaux en place. Les Communautés de Communes et d’Agglomération et les Régions en sortiront renforcées, les Départements étant amenés à se recentrer sur leurs compétences dites obligatoires, principalement l’action sociale. L’exemple de l’organisation de la compétence tourisme est à cet égard éloquent. Il est fortement question de
transférer la compétence tourisme des communes aux regroupements intercommunaux, et des départements aux régions. Or si la mutualisation des moyens à l’échelle territoriale relève du bon sens – à cet égard le mouvement est déjà bien en marche en CharenteMaritime – confier aux régions la responsabilité de « chef de file » en matière de tourisme est plus discutable aux yeux des professionnels. Au niveau local, la réforme électorale en cours va également sensiblement changer la donne : l’introduction de la proportionnelle (et de la parité) dans les élections municipales des communes de plus de 1000 habitants va faire entrer des groupes d’opposition dans bon nombre de conseils municipaux qui avaient jusque là réussi à passer des listes entières. L’autre bouleversement majeur des équilibres politiques locaux – comme nous l’avons déjà écrit - va résider dans les regroupements cantonaux : l’île de Ré représentera un seul et même canton. Si 2013 est une année sans élections, 2014 et 2015 – qui se préparent d’ores et déjà avec d’âpres débats en vue – devraient assurer le show politique... Nathalie Vauchez
actualité P ré v e n tio n
ro u ti è r e
Alcool, drogues, médicaments :
les dangers de la conduite “sous influence” « Avec le soutien de la MAAF, c'est une grande opération de sensibilisation à destination de nos jeunes, un message fort de prévention que nous leur adressons », déclarait le président Jean Doignon, ému par le mini-sondage effectué auprès des jeunes. « Faites du sport, c'est une belle défonce, ne gâchez pas votre jeunesse ! » Des images fortes et des intervenants choc
Crash-test : le mannequin motocycliste de 70 kg a percuté le pare-brise, avant d'être projeté à terre.
L
e forum des Pertuis était comble pour cette matinée de prévention routière du 24 janvier, suivie par 275 apprentis et leurs enseignants du Centre de Formation des Apprentis (CFA) de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Charente-Maritime (CMA 17).
Le major Frédéric Frisquaud est un gendarme spécialisé de la sécurité publique, ancien de la « BAC » et « des stups ». Son charisme, son professionnalisme et sont autorité agissent d'emblée sur les jeunes. Il sait de quoi il parle, ce qu'il a vécu en 27 ans de métier. Silence dans les rangs, on écoute et on regarde. Souvent on rit, pour détendre l'atmosphère pesante d’images qui dérangent. Des accidents qui n'arrivent pas qu'aux autres, conséquence de quelques bières, d'un joint ou de la combinaison des deux, marquent tous les esprits. Les témoignages de jeunes rescapés, immobilisés pour la vie, font baisser les yeux ou arrachent des larmes aux plus sensibles. Des meurtriers en puissance Les résultats des tests comparant la conduite des mêmes personnes
avant et après la prise d'alcool, de drogues, de médicaments, parfois combinée, sont sans appel. Bien filmés et très visuels, sous protocole médical, ils montrent la dangerosité, l'irresponsabilité de ces conducteurs. « Des meurtriers en puissance. Chaque semaine il faut aller prévenir des familles. Vous prenez des risques pour vous et pour les autres » commente le modérateur des débats de la MAAF. Deux crash-tests spectaculaires, pour bien retenir la leçon Lancée à seulement 50 km/heure, l'automobile du cascadeur Frédéric Pineau percute de plein fouet, un véhicule à l'arrêt. Le bruit est impressionnant, les dégâts conséquents. Imaginez à 100 km à l'heure, l'état des conducteurs et passagers ! Puis ce fut le choc spectaculaire, à la même vitesse de 50 km /h avec une moto chevauchée par un mannequin de 70 kg. Des cris
montent des jeunes spectateurs à la vision de la projection du mannequin et du pare-brise de la voiture qui éclate sous le choc. La moto est projetée, le mannequin gît à terre, désarticulé. L'effet est saisissant et anime vite les discussions des spectateurs choqués : « 50 km/ heure seulement ! » répètent-ils. « T'as vu ? » L'objectif est atteint : pas besoin de longs discours pour marquer les esprits. Inscrite dans le programme des actions de prévention menées au sein des deux campus des métiers du département, La Rochelle et Saint-Germain de Lusignan, cette action aura atteint son objectif : Sensibiliser les jeunes aux comportements routiers à risques liés à la prise d’alcool, de drogues ou de médicaments. Pour de nombreux jeunes, le cassecroûte offert à midi, aura été difficile à avaler. Michel Lardeux
Contrôle de l'air à Rivedoux : respirez, soufflez !
À quelques encablures de la pointe de Sablanceaux, le Grand port maritime de La Rochelle-Pallice étend son territoire, en gagnant sur la mer. Il engage depuis quelques années une diversification de ses activités industrialoportuaires. Le cimentier Holcim y construit, au bord du pertuis, une usine de broyage (clincker). Le permis d'exploitation de cette unité fait actuellement l'objet de plusieurs recours au tribunal administratif de Poitiers de la part d'associations environnementales, par crainte de pollution atmosphérique. Un principe de précaution Suite aux rencontres organisées entre associations, riverains, élus, avec les responsables du Grand port et l'industriel Holcim, la proposition d'installation d'une station d'analyse de la qualité de l'air à Rivedoux fut retenue et votée par le conseil municipal. Depuis le 25 janvier 2013, l'analyse de l'air est opérationnelle, pour constituer des relevés de référence avant l'automne 2013 où auront lieu les premiers tests de fonctionnement de l'usine Holcim. La montée en puissance de l'unité de broyage se fera progressivement tout au long de l'année 2014, pour
2
atteindre sa pleine capacité en 2015. L'association ATMO (Association Régionale pour la mesure de la qualité de l'air en Poitou-Charentes), agréée par le ministère de l'écologie, est en charge de cette station d'analyse de l'air et des mesures effectuées. Des indices de qualité de l'air sous surveillance L'emplacement de la station sur la pointe du parking de la Redoute répond aux différentes configurations climatologiques. Les protocoles d'analyses sont normalisés : l’indice ATMO est un
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
De gauche à droite, devant la station d'analyse de la Redoute : Bernard Plisson (développement durable du Grand port), Michel Puyrazat (directeur général du Grand port), Patrice Raffarin (maire de Rivedoux), Fabrice Caini (responsable des études ATMO Poitou-Charentes)
indice de qualité de l’air construit à partir de quatre polluants : dioxyde de soufre SO2, dioxyde d’azote NO2, ozone O3 et particules en suspension PM10. Les résultats d'analyses seront communiqués et suivis. C'est d'ailleurs actuellement le cas pour plusieurs villes du Poitou-Charentes sur le site ATMO. Cette étude préventive coûte 8733 euros, co-financée à 50 % par le
Grand port de La Rochelle, et à 50 % par la Communauté de Communes de l'île de Ré et la commune de Rivedoux-Plage. Les jours de grand trafic routier et de vent d'est, des idées reçues tomberont. « Le vent chasse tout ! », disaient nos anciens. Oui, il pousse simplement la pollution chez le voisin ! Michel Lardeux rheamarketing.fr
actualité Z o n e s
h u m id e s
Le label Ramsar, dix ans après Quand on interroge les uns et les autres sur ce que recouvre le mot Ramsar, il faut se rendre à l’évidence, peu savent. Derrière ce mot, des phrases : « un truc pour les écolos », « une exposition sur l’Egypte », « des sentiers de randonnée »... Le concept est encore abstrait pour le grand public.
I
En point d’orgue, samedi 2 février, Lionel Quillet, et Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, officialisaient le partenariat, en signant une convention de collaboration. Un même document avait déjà été signé précédemment avec le Conservatoire du littoral et l’ONF. « Au travers du CTMA, nous menons des actions concrètes sur les zones humides : gestion des chenaux et désenvasement du Fier. Elles confortent le label Ramsar. Des ateliers pédagogiques vont être développés et mutualisés pour une meilleure communication » expliquait Lionel Quillet. Allain Bougrain-Dubourg complétait : « L’île de Ré est un territoire un peu caricaturé. Il sera un territoire environnemental de référence ».
l y a dix ans, l’île de Ré a signé la convention Ramsar, un traité intergouvernemental. Il a pour but de préserver les richesses des zones humides les plus remarquables. Cette désignation constitue un label de reconnaissance et non une protection réglementaire ou une mesure contraignante. « Jusqu’à présent, nous n’avons pas vraiment valorisé ce label, alors qu’il est difficile à obtenir, car international » reconnaît Lionel Quillet, président de la CDC. L’occasion d’affirmer ce label est donnée chaque année, en février, lors des Journées mondiales des zones humides. Le week-end du 2 et 3 février, les Ecogardes de la CDC et la LPO faisaient acte de pédagogie sur le terrain. Mosaïque de milieux, faune à protéger, végétation à préserver et activité humaine participant à la préservation de la biodiversité, étaient mis en avant. Au fil du parcours, défini aux Portes-en-Ré par les Ecogardes, il y avait matière à comprendre et intégrer le pourquoi du label et son intérêt. Des explications détaillées étaient données sur les digues,
les marais salants et ostréicoles, l’importance de l’eau, la future réimplantation de l’anguille, les plantes et fleurs du milieu ambiant, les bassins de décantation des eaux de ruissellement et pluviales, la pérennisation des activités économiques compatibles avec la biodiversité, la cohabitation avec les activités touristiques. RAMSAR en grandeur nature, directement sous les yeux ! Parallèlement la LPO, avait organisé une visite rarissime de la Réserve naturelle, et des balades à la découverte des oiseaux. Le logo est d’ailleurs apposé sur des petites pancartes le long de trois sentiers balisés, depuis trois ans, par la LPO : aux Portes le long de la Patache, à Saint-Clément le long de la digue, à Ars sur un chemin en boucle autour des marais, derrière le port. Les 50 000 oiseaux sur l’île en hiver, sont un atout dans le label de reconnaissance. Ce jour-là, grand gravelot, chevalier aboyeur, passereaux, spatule blanche en vol, courlis cendrés, faisaient le bonheur des participants. Avec en plus, des commentaires sur la végétation environnante.
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
Ramsar, où ? Le label RAMSAR porte le nom de la ville d’Iran où, en 1971, a été signée la première convention, sous l’égide de l’Unesco. Dans le monde : 163 pays 2065 sites - 197 347 539 ha. En France : 42 sites, dont la Camargue, la Brenne, la Baie du Mont Saint-Michel. En Charente-Maritime : un site, le marais du Fier d’Ars. 4 452 ha - La Réserve naturelle représente à elle seule 5 % du site. Le 2 février 2003, cinq communes du nord de l’île, Ars, Saint-Clément, La Couarde, Loix, Les Portes ont signé la convention.
Maryline Bompard
Lionel Quillet et Allain BougrainDubourg
L'équipe des Ecogardes et la LPO
rheamarketing.fr
3
actualité R EF O R ME
ELE C T O R ALE
E T
A C T E
D E
D E C EN T R AL I SA T I O N
3
Des équilibres politiques territoriaux bouleversés
L’avant-projet de loi portant décentralisation et réforme de l’action publique dit « Acte de décentralisation 3 » et la réforme électorale en cours vont fondamentalement modifier les équilibres politiques des territoires.
P
our ce qui concerne les élections cantonales, deux conseillers devraient désormais être élus par canton, au scrutin majoritaire à 2 tours, sur une base « chabada » systématique (un homme et une femme !), ce qui accroîtra le nombre d’élus. Et fera exploser le nombre de femmes actuellement très minoritaires à l’Assemblée départementale. Le
LA
R E G I O N
C HEF
nombre d’élus ne devrait toutefois croître que légèrement, puisqu’en parallèle le nombre de cantons va être réduit quasiment de moitié, passant de 51 à 27 cantons environ, la population de chaque canton devant se situer entre – 20 % et + 20 % de la moyenne de population départementale.
D E
F I LE
EN
Deux conseillers généraux – un homme, une femme – pour un seul Canton rétais Ce qui laisse planer une incertitude sur le Canton de l’île de Ré – qui représente environ 18 à 19 000 habitants, alors que la moyenne départementale approche les 24 000 habitants, bien que la logique d’une certaine cohérence territoriale devrait l’emporter sur un calcul purement mathématique. Les objectifs politiques d’une telle réforme qui pourrait faire basculer la majorité départementale font réagir le Président, Dominique Bussereau, qui dénonce notamment le risque d’une sous-représentation des territoires ruraux dans le prochain Conseil général. L’existence d’un seul canton rétais au lieu de deux va bien entendu entraîner une âpre bataille pour les élections départementales de 2015 entre les deux candidats quasi déjà déclarés (sauf surprise aux municipales de 2014) que sont Léon Gendre et Lionel Quillet. Reste à savoir quelles seront leurs « compagnes chabada »… Tout aussi importante, la modification du mode de scrutin aux municipales dans les communes de + 1 000 habitants, avec l’introduction de la proportionnelle, va sensiblement modifier la donne en facilitant l’entrée de groupes d’opposition, dans des communes habituées à passer des listes quasi entières. Sur l’île de Ré, seules les communes de Loix, des Portes et de Saint-Clément
MA T I E R E
D E
y échapperaient compte tenu de leur population électorale. A contrario, certains conseils municipaux devront apprendre à gérer des composantes d’opposition renforcées (Ars, la Couarde, La Flotte, par exemple). La région et les intercommunalités sensiblement renforcées L’avant-projet de l’Acte de Décentralisation 3 désigne quant à lui « chaque catégorie de collectivités territoriales comme chef de file pour la mise en œuvre de plusieurs compétences nécessitant l’intervention de collectivités relevant d’une autre catégorie ». Ainsi la région se voit confier des responsabilités de chef de file en matière de développement économique, de tourisme, d’orientation tout au long de la vie et de transport. Tandis que le département est quant à lui investi de responsabilités similaires en matière d’action sociale, de handicap et de solidarité des territoires. Autrement dit les compétences des régions se voient largement renforcées, tandis que celles des départements sont fortement recentrées. Et les fonds européens seront très largement fléchés vers les régions, par transfert ou délégation de l’État. L’ensemble de la « gouvernance territoriale » sera encadrée et organisée via une « conférence territoriale de l’action publique » dans
T O U R I SME
Une levée de boucliers Dans un courrier co-signé, daté du 15 février, et adressé à la Ministre du Tourisme, Sylvia Pinel, ainsi qu’aux parlementaires de toute la région et au Président de l’Assemblée des Départements de France, les Présidents des Conseils généraux et des Comités départementaux de tourisme de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vienne réagissent vivement au projet de confier à la région le rôle de chef de file en matière de tourisme (voir ci-dessus). « Cette disposition, si elle se confirmait, serait synonyme de régression pour cette activité essentielle au développement économique et à l’équilibre de nos territoires, qu’ils soient littoraux, urbains ou ruraux. En effet, depuis la mise en œuvre des premières lois de décentralisation, dès 1982, ce sont les Conseils généraux qui, en Poitou-Charentes, ont insufflé une dynamique d’investissements structurants à partir desquels le tourisme a connu une expansion sans précédent, lui conférant un rôle moteur sur tout l’espace régional ». Parmi les actions menées, ils citent
4
les réseaux routiers, itinéraires cyclables, soutien massif et ciblé aux professionnels, aux communes et aux communautés de communes. Confier à la Région le leadership « stopperait de facto cette capacité d’initiative des Départements ». Car « le tourisme est une activité si vaste et si complexe que chaque échelle territoriale peut et doit y trouver sa place. Le même projet de loi prévoit ainsi que les futures intercommunalités auraient la promotion du tourisme parmi leurs compétences obligatoires ». « Aussi, considérant que le tourisme est un élément fondamental des
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
politiques de solidarités territoriales et sociales et un levier d’aménagement, nous demandons que l’article 2 du projet de loi soit modifié, de sorte que : 1/ le tourisme soit conçu comme une compétence pleinement partagée, sans prééminence d’une échelle de collectivité sur une autre ; 2/ le chef de file ne soit pas imposé par la loi, mais discuté selon chaque réalité territoriale, dans le cadre du « pacte de gouvernance territoriale ». Stéphane Villain et Olivier Amblard, Président et Directeur de CharenteMaritime Tourisme, rappellent que la Charente-Maritime pèse 85 % de
l’économie touristique de PoitouCharentes, et que ce serait une hérésie que de prétendre la piloter depuis Poitiers, loin des spécificités locales. D’autant qu’un énorme travail de référencement, de labellisation, d’accompagnement des professionnels est fait au quotidien par les équipes départementales, que la Région serait incapable de prendre en charge, selon eux. Enfin, ils mettent en avant le problème majeur de « gouvernance territoriale » que cela sous-tend et de l’arbitrage qui pourrait être fait au niveau régional entre les départements et territoires, arbitrage qui pourrait pénaliser
rheamarketing.fr
actualité C O M P E T EN C E
T O U R I SME
La Communauté de Communes dans les starting-blocks chaque région, pour aboutir à un « pacte de gouvernance territoriale », tandis qu’un « Haut Conseil des Territoires » constituera le cadre du dialogue permanent entre l’Etat et les collectivités territoriales. En ce qui concerne « la territorialisation de l’action publique locale », l’intégration communautaire est accrue : les compétences obligatoires et des compétences optionnelles des communautés de communes sont renforcées. Ainsi, leurs compétences obligatoires - tout comme celles des communautés urbaines et d’agglomération - devraient être complétées par quatre nouvelles compétences, parmi lesquelles la « promotion du tourisme par la création d’offices de tourisme » et « l’aménagement de l’exploitation de réseaux de communication électroniques ». Il est à noter aussi qu’outre l’optimisation des politiques publiques par une meilleure répartition des compétences, la clarification des responsabilités des collectivités territoriales et de l’État et la territorialisation de l’action publique, cet Acte de décentralisation 3 vise aussi la démocratisation de la gouvernance locale, au travers de la transparence et la responsabilité financières et de la participation des citoyens à la vie des collectivités via un droit de pétition. Ce dernier chapitre reste toutefois bien maigre, à ce stade. La répartition des compétences tourisme serait ainsi totalement modifiée, et s’il s’agit d’une opportunité bienvenue pour la Communauté de Communes de l’île de Ré d’acquérir enfin la compétence tourisme à moindres frais « politiques » (c’est la loi…), le transfert des compétences des comités départementaux de tourisme vers les Régions soulève une levée de boucliers… Nathalie Vauchez
certains territoires (paradoxalement vu de la Région, le poids de la CharenteMaritime pourrait devenir un handicap, en focalisant les aides et accompagnements sur les autres départements moins bien lotis au plan touristique…). La Commission tourisme de l’Association des Maires des grandes villes de France - qui ont récemment rencontré Sylvia Pinel – souhaite, elle, que l’on dissocie « la dimension aménagement du territoire » du tourisme qui peut justifier l’échelon régional de compétence, de « la dimension opérationnelle des politiques touristiques (commercialisation, promotion, positionnement marketing…) » qui doit être proche des territoires, des clientèles touristiques et des professionnels. L’avenir des Comités départementaux se joue donc dans ce projet de loi, qui bouleverse les équilibres et pourrait se traduire par des pertes de compétences, donc de pouvoir mais aussi d’effectifs importantes dans les Départements. Nathalie Vauchez
Le Président de la Communauté de Communes de l’île de Ré boit du petit lait, lui qui, au début de son mandat, savait que la prise de compétence tourisme par la collectivité communautaire serait le projet politique le plus difficile à faire passer, le seul sur lequel sa majorité pouvait être mise à mal.
Or l’Acte de décentralisation 3 en cours de finalisation (lire ci-contre) prévoit de facto l’acquisition de cette compétence obligatoire par les intercommunalités, balayant là toute bagarre politique, même si certaines résistances locales sont à craindre. Et en ce début d’année 2013, la CdC est fin prête à passer à la vitesse supérieure en matière d’organisation, de développement stratégique, et de promotion touristiques. Des « Offices de Tourisme de Pôle » se sont créés en Charente-Maritime L’île de Ré n’est pourtant pas forcément très en avance, avec ses 10 offices de tourisme (sur 65 offices sur l’ensemble du département) qui continuent de fonctionner de façon très indépendante, même si une concertation s’est mise en place depuis l’étude régionale de 2008. En effet, la mutualisation des compétences s’est accélérée sur plusieurs territoires de CharenteMaritime via la création d'« offices de tourisme de Pôle », qui englobent la promotion touristique de l’ensemble d’un territoire, à l’instar de la création de l’Epic Rochefortais, de l’Epic du Pays d’Aunis, et d’ici à septembre 2013 de l’Office de Pôle associatif de Vals de Saintonge, qui regroupera 6 OT. Sur tous ces territoires, les OT ne disparaissent pas et restent des bureaux d’accueil. Toutefois, la CdC a largement préparé le terrain depuis 2008, puisque dès le début de ce mandat un cahier des charges clair fut donné au vice-Président délégué au tourisme, Jean-Pierre Gaillard : resserrer les liens entre les offices de tourisme (et l’Epic martinais), les professionnels, les élus et île de Ré Tourisme, ne surtout pas « forcer » la décision d’imposer une compétence communautaire que tôt ou tard le législateur octroierait de facto aux territoires, élaborer un schéma complet d’avenir, concerté avec tous. Ainsi en parallèle au SCOT, un schéma de développement touristique pour l’île de Ré a été élaboré, comprenant un diagnostic, des orientations et une
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
stratégie, l’élaboration d’un plan d’actions opérationnel. Suivi par la mise en place courant 2013 d’un observatoire et d’une marque de territoire pour l’île de Ré. Une organisation « millefeuille » insatisfaisante et juridiquement fragile Lors de la définition de la stratégie, trois hypothèses d’organisation touristique pour l’île de Ré ont été identifiées, allant du maintien de la situation actuelle avec « renforcement des collaborations entre les structures », à une « organisation intégrée aboutie », en passant par une « organisation combinée fondée sur un principe de co-pilotage ». Dès février 2012, la CdC ayant identifié que le « co-pilotage actuel (NDLR entre la CdC et île de Ré Tourisme) pose un problème juridique basé sur le financement légal des actions par la CdC », avait momentanément décidé de s’engager dans l’ « esprit d’un copilotage île de Ré tourisme / Offices de tourisme pour la mise en œuvre des orientations prévues au plan d’actions, dans l’attente d’établir ultérieurement son positionnement sur la base de réponses juridiques à la répartition des moyens financiers entre communes et CdC ». Le Président Lionel Quillet ne cache pas aujourd’hui sa satisfaction devant le projet de l’Acte de décentralisation 3, pour enfin avoir la main sur l’ensemble de la stratégie et de la promotion touristiques de l’île de Ré. Car aujourd’hui, certes la CdC verse une subvention contractuelle de 130 000 € (plus 35 000 € pour l'observatoire et la marque) à île de Ré Tourisme, mais cette association - dont le budget total est de 680 000 € - vit aussi largement grâce aux apports des professionnels et via ses « prestations de services » et jouit d’une certaine indépendance de fait. Le SCOT est potentiellement très sclérosant pour le développement touristique Le SCOT est à ses yeux très prescriptif
et le débat sur le développement économique et touristique a été de ce fait très largement « confisqué », avec pour conséquence une sclérose potentielle du développement économique et touristique, « sclérose qui risque fort de s’aggraver, si on continue à ne pas s’occuper du tourisme ». Avoir une vision d’avenir, définir les clientèles, développer la « marque île de Ré » sur un socle identitaire réfléchi, potentialiser et travailler sur ce qui fonctionne bien, prévoir des équipements structurants (la salle de 800 places pour le tourisme d’affaires, le golf, un office d’accueil à l’entrée de l’île de Ré…), et surtout intégrer la stratégie touristique dans la stratégie territoriale globale, aux côtés de la politique environnementale, de transports, culturelle (Pays Label Art et Histoire notamment), sociale, paraît aujourd’hui indispensable. En termes d’organisation, cela implique qu’une direction tourisme soit créée et partie intégrante de la CdC, même si le Président entend garder une concertation forte avec les professionnels du tourisme, les offices du tourisme, et bien sûr les élus. La taxe de séjour de près de 1,2 million d'euros actuellement collectée par les communes serait également perçue à terme directement par la CdC, et les 30 salariés des OT - qui perdureraient comme bureaux d’accueil - seraient directement gérés par la Collectivité. Une révolution en marche donc et qui pourrait arriver très vite, alors qu’il y a deux ans quand Ré à la Hune évoquait le premier cette hypothèse fort plausible dans un dossier très argumenté il nous était rétorqué par certains qu’elle était tout à fait surréaliste. Il n’en reste pas moins que cette révolution nécessitera diplomatie, accompagnement et une forte préparation en amont, afin que chacun trouve sa place dans cette nouvelle répartition des compétences et que les résistances aux changements ne bloquent pas la mise en place d’une vraie stratégie touristique, voulue par les élus. Nathalie Vauchez
rheamarketing.fr
5
T e r r o i r C a v e
coopér a ti v e
« Nuit de Chine, nuit câline, nuit d’ivresse… » Alors que le cognac est déjà aujourd’hui l’un des alcools forts le plus vendu à l’export (bénéficiant au passage d’une image de produit de luxe), l’annonce faite lors de la réunion du BNIC (bureau national interprofessionnel du cognac) par l’Ambassadeur de Chine en France comme quoi « le pouvoir d’achat du peuple chinois allait plus que doubler dans la décennie à venir », laisse augurer de belles perspectives d’avenir pour le vignoble charentais.
S
i certains imaginent déjà des volumes de vente annuels records, de l’ordre de plusieurs centaines de millions de flacons, d’autres envisagent pour répondre à une telle demande de planter de la vigne partout. Sagesse rétaise Lors de l’Assemblée générale annuelle de la cave coopérative
UNIRE, si cette porte ouverte vers la Chine est aux yeux de tous les viticulteurs rétais une bonne nouvelle, la prudence restait de mise. Porte-parole de cette sagesse paysanne, l’ancien président de la cave coopérative Michel Pelletier, rappelant « que tous les pays, la Chine comme les autres, restent des colosses aux pieds d’argile que la crise peut un jour ou l’autre rattraper. Voir le Japon. Alors, ne versons pas dans une euphorie excessive, méfions-nous du chant des sirènes chinoises comme nous devons rester vigilants sur l’intention européenne de vouloir libéraliser les droits de plantation pour satisfaire aux demandes de plusieurs pays du nord de l’Europe ». Rajeunir
Le cognac, un trésor en barrique
Par contre il est de bon aloi de rajeunir le vignoble insulaire en bénéficiant de
l’octroi de primes de restructuration et en renouvelant les vignes touchées en 2010 par la tempête Xynthia. Un rajeunissement qui ne touche pas uniquement le vignoble, mais aussi les agriculteurs rétais. Sensibilisés à l’écologie, désireux de réduire à court terme le plus possible l’emploi d’insecticides, ils ont dans le canton sud joué le jeu de la confusion sexuelle pour lutter contre les tordeuses de la grappe et d’autres s’apprêtent à le faire dans le nord de l’île. Dans un monde où tout devient BIO, la conversion d’une partie de la production au bio a fait son chemin, si bien que certains producteurs, avec l’appui de la cave, ont décidé de travailler différemment afin d’effectuer une toute première vendange bio dès 2014. Avec à La Flotte et bientôt à SainteMarie la reconquête et l’irrigation
de nouvelles terres au profit de la pomme de terre AOC, et les bons résultats constatés ces dernières années, c’est cette fois le chant des sirènes rétaises qui semble pousser de jeunes agriculteurs à venir s’installer sur Ré ! Jean-Pierre Pichot
Carte des crus de la région délimitée Cognac
Agric u l t u r e
Objectif Bio pour Jean-Marie Depuis que l’on annonce l’arrivée de l’irrigation à La Flotte dès cette année et à Sainte-Marie en 2014, les candidats à l’obtention de terres agricoles se signalent auprès des mairies. Certains, déjà exploitants dans d’autres communes de l’île, le font de peur que la nappe phréatique qu’ils sollicitent ne leur suffise plus ; d’autres, voyant la fulgurante ascension de l’entreprise Léa Nature jugent le moment opportun de se lancer dans la production de plantes médicinales. faites de terres argileuses, lourdes et froides, très fertiles. Pourquoi l’île de Ré ?
Jean-Marie Prybis
De la Trézence à Ré Quant à Jean-Marie Prybis son intention est de faire de la pomme de terre et du maraîchage bio. Déjà exploitant depuis 2011 de 5 hectares d’anciennes prairies passées en cultures maraîchères bio situées sur la commune de Puyrolland dans le bassin de la Trézence, il compte reconvertir une parcelle de 3 hectares de maïs pour y cultiver des haricots blancs secs pour le compte de la CORAB. Toutes les parcelles mises en culture sont la propriété du département,
6
« Les 2,5 ha, d’un seul tenant, que je compte exploiter aux Durancières (face aux Ecuries du Moulin Moreau à La Flotte) seront complémentaires de mes terres de la Trézence. Ces parcelles de terre qui appartiennent dans leur grande majorité au département et quelques unes à des propriétaires privés sont sableuses, légères et chaudes, idéales pour produire de la pomme de terre bio, et pour planter de façon précoce ». Le défrichage de quelques pins et chênes verts terminé, Jean-Marie Prybis a commencé à semer ses pommes de terre, avec un peu de retard compte tenu de conditions météorologiques très humides, il y a tout juste une semaine. « Comme l’eau n’arrivera pas de suite sur les parcelles, il me fallait planter tôt pour que sur la fin du cycle les tubercules ne souffrent pas trop du sec. »
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
Sur 25 000 m², la future réserve de substitution pour l'irrigation
Avant de se lancer dans le maraîchage bio en 2014, quand l’irrigation sera fonctionnelle et que la qualité de l’eau sera irréprochable, c'est-à-dire de qualité A, Jean-Marie se concentrera sur la production de variétés de pommes de terre à chair ferme (gourmandine et nicola essentiellement) à partir de plans en provenance de producteurs bio bretons ou hollandais. « Pour les amendements, avec les Écuries du Moulin Moreau en face, le fumier de cheval fera l’affaire. Quant au traitement, la bouillie bordelaise conviendra parfaitement. » Très respectueux de l’environnement, pour faire face à l’interdiction de brûler, Jean-Marie Prybis a envisagé la technique du BRF (bois raméal fragmenté) afin d’intégrer les résidus de broyage au sol de façon à réinstaller l’activité biologique mise à mal par le labour. Jean-Pierre Pichot
Terrain en cours de défrichage
rheamarketing.fr
t e r r o i r i n n o v a tio n
La Coopérative des Sauniers à l’heure du marketing Depuis début janvier un nouveau produit est proposé par la Coopérative des Sauniers : les galets de sel de l’île de Ré, issus des marais salants. Un produit innovant et pratique, 100 % authentique, naturel et sans additif.
L
e galet pèse 7 g. Il permet de doser la quantité de sel, un geste culinaire qui, jusqu’à présent, relevait de l’à-peu-près. Avant de le proposer à la vente, le produit a été testé auprès d’un panel de 103 consommateurs, à leur domicile, à l’instar de ce que pratiquent les grandes entreprises d’agro-alimentaire. Au départ, il pesait 14 g. À l’usage, les utilisateurs l’ont jugé trop gros, mais la forme et la praticité leur plaisaient bien. Une deuxième phase d’enquête a été menée. La taille a été réduite, elle facilite la compréhension et l’utilisation : 1 galet pour un litre d’eau, 2 galets pour deux litres. Il suffit ensuite d’y faire cuire pâtes, riz, bouillons, légumes… De même le sachet a été testé. Son ouverture a été jugée facile, à sa sortie le galet est intact, ni effrité ni cassé. Plusieurs
packagings ont été soumis au panellistes. Celui avec la photo du saunier en train de travailler dans le marais, en l’occurrence Pascal Dufour saunier adhérent de la coopérative, a recueilli le plus fort taux d’adhésion. Globalement, le concept a plu à 87 % des utilisateurs-testeurs. C’est dire le soin apporté à l’élaboration et à la présentation de ce produit, afin qu’il corresponde bien aux attentes et aux besoins. Et les résultats sont déjà là. 7e sur 120 produits au Grand Prix des Innovations Intermarché Chaque année, en septembre, Les Mousquetaires organisent ce prix. En 2012, 85 PME ont été pré-sélectionnés. 120 produits ont été présentés à un jury composé de consommateurs, de journalistes spécialisés, d’experts
De gauche à droite, Séverine Desmereau, Gérard Maître et Emmanuel Mercier
Un produit prometteur
de l’agro-alimentaire, de nutritionnistes et d’acheteurs Intermarché. Douze produits sont sortis lauréats, dont les galets de sel rétais. Ils ont fini à la 7e place. « Quand nous avons été retenus pour participer au prix, c’était déjà une première victoire. Quand ensuite le produit a franchi les différentes étapes de sélection, cela m’a rempli de bonheur » confiait Gérard Maître, le 1er février, lors de la présentation officielle du produit à Ars-en-Ré. Il est vrai que, dès 2006, ce produit avait germé dans l’esprit du directeur, mais la Coopérative des Sauniers n’était pas encore prête. En plus avec le passage de Xynthia, il y avait par ailleurs fort à faire. « De la galère aux galets », comme le disait Emmanuel Mercier, président. Et l’aventure ne s’arrête pas là. Au Salon International de l’Alimentation, le produit a été fortement remarqué. À l’initiative de Séverine Desmereau, PDG du magasin de la Flotte, les galets de sel de l’île de Ré ont été retenus pour être vendus en exclusivité dans les 1 800 magasins de France, pendant quatre mois. C’est une première pour la Coopérative, avec une visibilité
nationale en linéaire, au travers des Saveurs Insolites de nos Régions. Afin de soutenir l’innovation, l’enseigne reverse à la Coopérative sa marge de distributeur sur le produit. 50 000 sachets ont été déjà été écoulés. De belles perspectives La Coopérative a dû faire appel à un sous-traitant breton pour presser les galets rétais et leur donner cette forme ronde. Pour le moment, l’ensachage se fait artisanalement, à la main. Si le succès est au rendez-vous, il faudra investir dans une ligne spécifique de conditionnement et recruter du personnel. On avance avec prudence, mais avec espoir. Le 1er février, les élus rétais ont salué la détermination des équipes qui se sont succédé depuis 15 ans, malgré les aléas. À voir aussi, la présence de nombreux directeurs de magasins de Charentes-Poitou présents, on se dit que le galet de sel de l’île de Ré devrait avoir de beaux jours devant lui. La Coopérative des Sauniers a bel et bien pris un nouveau tournant. Maryline Bompard
Exposition de la Gamme Utilitaire et la gamme Crossover du 7 au 8 mars Garage du Moulin Bleu Ars-en-Ré
17 690
Ré à la Hune est une publication gratuite éditée par Rhéa Marketing : 19 avenue de Philippsburg / B.P. 43 / 17410 Saint-Martin-de-Ré
Tél. 05 46 00 09 19 / Fax : 05 46 00 09 55 / Mail : realahune@rheamarketing.fr Ce journal vous est offert par les Annonceurs, nous les en remercions vivement. Il est mis à votre disposition par tous les commerçants et lieux qui le souhaitent, merci à eux. Directrice de la Publication : Nathalie Vauchez / Maquette : RC2C / Mise en page : Peggy Landon / Rédaction, photos : Catherine Bréjat, Jean-Pierre Pichot, Michel Lardeux, Maryline Bompard, Nathalie Vauchez, Lolita Prieur, DR / Dessin : Philippe Barussaud (Philbar), Jean-Louis Rémy / Régie publicitaire : Tél : 05 46 00 09 19 - rhea@rheamarketing.fr / Imprimeur : Imprimerie Mingot / Dépôt légal initial : Décembre 2007, puis à chaque parution / N° ISSN 1961-6147
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
Toutes nos publications sont sur www.rheamarketing.fr
LOGO N°:Mise en page 1
P EPEFC/16-33-186 FC/10-31-1240
PEFC/10-31-179 www.pefc.org
17/09/08
12:40
Votre journal est imprimé sur du papier écologique sans chlore et issu de forêts gérées durablement, avec des encres végétales, les déchets sont recyclés. Le logo Imprim’Vert et la certification PEFC de notre imprimeur le garantissent. Écolo et rigolo, le journal s’engage pour un avenir positif et durable sur notre île !
rheamarketing.fr
7
polit iq u e à l a h u n e l e s
V œ u x
d u
C a n to n
s u d
Entre Tombouctou et La Flotte en Ré : une leçon d'histoire !
Le conseiller général du canton de Saint-Martin de Ré, Léon Gendre, a capté l'attention de son auditoire en déclinant cinq questions qui articuleront son discours de vœux : Comment va le monde ? Comment va l'Europe ? Comment va la France ? Comment va notre département de Charente-Maritime ? Et comment va notre chère île de Ré ?
L
es méfaits de la mondialisation de l'économie, les échanges qui déstabilisent l'Europe, la France qui connaît un chômage endémique… le décor est planté pour expliquer nos difficultés. La crise structurelle, appelée à durer, n'épargne pas le département qui voit ses dépenses liées à l'aide sociale s'accroître, conséquence directe de la montée du chômage, alors que les recettes n'évoluent que très faiblement. Le Conseil général y consacre désormais 57,57 % de son budget, soit 330 millions d'euros sur un budget général de 574 millions d'euros. Un canton de Saint-Martin de Ré soutenu Malgré cette situation difficile, le Conseil général soutient les communes du canton, qui ont reçu en 2012 la somme de 3,9 millions d'euros, contre 2 millions d'euros en 2011. 2013 sera à nouveau une année où
l e s
v œ u x
d u
les travaux seront soutenus : routes départementales, pistes cyclables, pointe de Sablanceaux… l'île de Ré n'est pas le parent pauvre du département, surtout si l'on intègre le produit de l'écotaxe. Le SCOT, une pierre de discorde
« Avec 3 millions d'euros d'autofinancement, la Communauté de Communes de l'île de Ré affiche une santé financière rassurante, au moment où elle va devoir faire face à des dépenses importantes, pour la défense contre la mer, la construction de logements sociaux, des équipements structurants, crèches, gendarmerie… Autant de projets que nous avons votés, Pierre Berthomès et moi-même, dont certains engagés sous ma présidence. » “Les 25 élus de la Flotte n'ont pas voté le SCOT car il manque de cohérence”, dit Léon Gendre, qui s'en
c a n to n
explique en rappelant l'évolution économique rétaise depuis le XVIIe siècle, la prospérité du tourisme et l'impact sur l'organisation de l'habitat traditionnel de ce site insulaire. “Cette période de prospérité, nous la vivons, nous en sommes les acteurs, il faut en modérer les ardeurs ! s'exclame-t-il avec force. En 60 ans il s'est construit 13 500 résidences de vacances, soit près du double des maisons édifiées à l'intérieur des bourgs en dix siècles. Même si l'ouvrage est de qualité, nous contestons ce SCOT car il est vide de toutes prescriptions contraignantes pour modérer l'urbanisation, comme rappelé tout au long de l'instruction par les services de l'État.” L'écotaxe et les zones de préemption Noirmoutier, Oléron et Ré sont les bénéficiaires de la loi votée en 1995 à destination des îles du Ponant, reliées par un pont au continent.
Ré est la seule des trois îles à avoir mis en place l'écotaxe ! Le montant de l'écotaxe acquittée au pont en 13 ans, de 1999 à 2011, est de 13 290 472 euros, ce qui permet au Conseil général, à la CDC et aux communes de mettre en place une politique d'acquisition, de gestion, de protection des espaces naturels. « L'île de Ré est le territoire insulaire le plus protégé. La préemption de “la maison des Grenettes”, s'inscrit dans cette démarche ». Pour les élections départementales en 2015, le découpage du département passera de 51 cantons à 26 ou 30 cantons. La spécificité rétaise sera probablement reconnue et l'île de Ré constituerait alors un canton unique. Michel Lardeux
n ord
La défense des côtes en première ligne Lionel Quillet, présentait le 28 janvier ses vœux de Conseiller général du canton nord à Saint-Clément des Baleines. Il se fit un devoir d’expliquer les difficultés rencontrées pour la défense des côtes et digues de l’île.
D
evant un parterre d’environ 300 personnes, Lionel Quillet a repris le leitmotiv de ses récentes interventions : les moyens de l’État s’amenuisant, celui-ci se désengage d’un certain nombre de responsabilités et de projets. Quant au Conseil général dont la situation ne vaut guère mieux et qui voit son budget 2013 exploser sous le poids des politiques sociales (335 millions sur un budget global 2013 de 800,4 millions d’euros !), il sera amené à faire des choix et à délaisser ses compétences optionnelles pour faire face aux obligatoires. Plus que jamais la CdC est en première ligne dans ce contexte difficile et devra mutualiser la gestion du territoire, aucune commune ne pouvant faire face seule aux projets nécessaires à son développement. De la nécessité d’avoir des projets Les budgets alloués aux communes du canton nord en 2012 se sont élevés globalement à 5,6 millions d’euros dont 4,65 millions d’euros
8
pour les travaux des digues. Lionel Quillet a rappelé que si une commune n’a pas de projet, il n’y a pas d’aide et les taux de subventions baissent. On connaît sa position, déjà exprimée lors des vœux du président de la CdC : des deux visions envisageables du repli ou de l’avenir, il est favorable à aller de l’avant malgré les difficultés. Le projet du Phare des Baleines sera réalisé par le Conseil général. Les travaux d’un montant de 3,5 millions à 4 millions d’euros seront financés avec la part de l’écotaxe revenant au Conseil général et pourraient être lancés en 2014, si aucun recours n’intervient, ce qui est peu probable. La piste cyclable des Portes, projet complexe en raison des difficultés environnementales pourrait être sauvé. Les digues : une préoccupation majeure Le soir du 28 janvier, Lionel Quillet, prit le temps d’expliquer à l’assistance, les réalités techniques de
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
la défense des côtes de l’île tout en lui faisant toucher du doigt les contraintes administratives, retards dans les décisions et atermoiements financiers contre lesquels il devait se battre quotidiennement. Il en profita pour repréciser le flou des responsabilités pénales en cas de nouvelle submersion. La période suivant Xynthia a été la plus favorable à la défense des côtes de l’île. Une dotation de 14 millions d’euros sur trois ans a été obtenue afin de réaliser les travaux correspondant aux phases 1 et 2 du plan des digues et autorisant leur reconstruction à l’identique. Par contre, le financement des travaux de la phase 3 nécessite préalablement l’élaboration d’un programme global d’actions de prévention des inondations (PAPI). L’État a prévu 500 millions d’euros pour l’ensemble du territoire français. Le plan de défense de la Charente-Maritime représentant à lui seul 400 millions d’euros dont 130 millions d’euros pour l’île de Ré, il a fallu revoir à la baisse ces
prévisions. Les maires des 10 communes ont sélectionné chacun un projet prioritaire permettant de réduire ce coût à 45 millions d’euros, montant finalement approuvé par l’État. Le financement est pris en charge à 40 % par l’État, 20 % par le Conseil régional, 20 % par le Conseil général et le solde par la CdC. Si les problèmes financiers sont apparemment résolus, cela ne signifie pas pour autant que les travaux vont démarrer demain. Une lourde procédure - qu’il faut impérativement respecter pour que la CdC ne soit pas attaquée et que tout ne soit pas remis en cause -, impose 15 phases d’instructions administratives, 2 de concertation et 8 de validation, si bien qu’il faudra attendre de quatre à cinq ans avant que les travaux ne débutent. Les digues dépendant du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, c’est auprès de Delphine Batho que Lionel Quillet s’est rendu pour plaider en faveur d’une procédure raccourcie. Catherine Bréjat rheamarketing.fr
T r a v a u x
d e
ENVIRONNEMENT
dig u e s
Des arbitrages incompréhensibles et contradictoires… Devant la lenteur des procédures administratives préalables au démarrage des travaux de digues de niveau 3, Lionel Quillet avait tiré la sonnette d’alarme en Assemblée plénière du Conseil général. La Ministre de l’Environnement Delphine Batho a ainsi reçu le Président du Conseil général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, accompagné du Président de la Mission Littoral, Lionel Quillet, à la fin janvier 2013.
C
es derniers ont demandé à la Ministre de bien vouloir examiner comment resserrer dans le temps une procédure horriblement complexe, évaluée aujourd’hui entre 40 et 48 mois, entre la date de labellisation des PAPI et le démarrage des travaux. En suggérant soit qu’un « Monsieur Digues » soit nommé et vienne sur le terrain accompagner et accélérer ce processus, soit que la Ministre intervienne directement auprès de ses services pour « compacter la procédure ». Celle-ci est toute nouvelle, et est donc expérimentée en « live » par les Collectivités sur les Bassins de Risque qui ont obtenu les premières labellisations, dont fait partie l’île de Ré. Certes, l’accueil au Ministère fut cordial et le dialogue professionnel. Bien sûr, le sujet n’est pas politique et Lionel Quillet agit tous azimuts aussi bien auprès de la Région et du Conseil général, que du Député et de la Ministre. Ou encore, « personne n’est en cause » car il s’agit d’essuyer les plâtres d’une procédure nouvelle. Enfin, il ne s’agit pas d’un problème de financement puisque la labellisation des PAPI implique de facto que les fonds sont disponibles… Quoique, sur ce dernier point il n’est pas exclu que l’on ait in fine quelques surprises, c’était en tout cas une hypothèse évoquée il y a encore quelques mois. Le fond du problème est toutefois bien ailleurs. La mise en place de cette procédure traduit des contradictions ou au moins des
arbitrages de la « machine de l’État » pour le moins surprenants, alors qu’en Charente-Maritime 5 PAPI ont déjà été labellisés et 2 devraient l’être, pour un montant de travaux de 145 millions d’euros, financés conjointement par l’État (Fonds Barnier, 40 %), le Département, la Région et les collectivités intercommunales (20 % chacun). La Commission Mixte Inondation (qui labellise les PAPI) s’est d’ailleurs ellemême étonnée que les travaux de digues labellisés n’aient pas encore démarré !
Sécurité des personnes et environnement En premier lieu, l’arbitrage entre sécurité et environnement se fait manifestement en faveur de l’environnement, puisque le démarrage des travaux de digues de niveau 3 est conditionné à une longue procédure environnementale (d’une durée de 4 ans !), alors que l’ensemble du dossier technique et de sécurité est validé par la labellisation PAPI. Partant du principe que l’on n’est plus en situation de péril et donc plus dans l’ « urgence » (sic), contrairement aux phases de niveaux 1 et 2. Alors qu’au lendemain de Xynthia le Principe de Précaution avait prévalu de façon « extrémiste » (cf les zonages faits en « 48 h »), et qu’aujourd’hui les PPRL (Plans de prévention des risques littoraux) en cours d’élaboration appréhendent les risques de submersion de façon
extrêmement « conservatrice », l’environnement prévaut sur la sécurité pour lancer les travaux de digues, rattachées au Ministère de l'écologie. Une autre contradiction majeure de la « machine état » concerne justement ces PPRL qui avancent bien plus vite que les procédures des digues et sans passer eux par la case « procédures environnementales ». Or prétendre finaliser des PPRL sans intégrer dans la réflexion et dans les modélisations les travaux de digues prévus paraît assez intenable et irréaliste au regard des conséquences de ces PPRL en matière d’inconstructibilité… et des sommes engagées au travers des PAPI. Enfin, si un Xynthia bis survenait demain, qui serait responsable pénalement des nouveaux drames humains ? Les Maires dans le cadre du Plan Communal de Sauvegarde ? Le Conseil général, maître d’ouvrage des digues ? La CdC responsable de l’entretien des digues ? Ou encore l’État parce que les travaux de digues de niveau 3 n’auront pas été faits ? Bien malin aujourd’hui qui pourrait répondre à une telle question, tant les responsabilités sont mal définies.
Littor a l
Timides débuts de travaux à la Conche des Baleines La Conche des Baleines comme la plage du Peu Ragot ou celle du Peu des Hommes n’est pas intégrée dans le PAPI. Selon l’État, il n’y a pas de risque à la personne en cause, et c’est au propriétaire de défendre le terrain. Pourtant lorsque l’on se tient debout à côté de la Pyramide, dos tourné à la mer, on voit à travers les branches des arbres les premières maisons qui sont habitées ainsi que le Camping Ré Soleil. Le Gillieux est juste derrière. C’est l’ONF (Office National de Forêts) qui possède la dune et doit défendre son terrain, mais il est peu probable qu’il ait les moyens financiers d’intervenir, c’est pourquoi Lionel Quillet envisage de proposer à l’ONF de financer les travaux. À la Conche des Baleines, le littoral a reculé de 50 mètres en un demi-siècle, dont une dizaine de mètres après le passage de Xynthia et pratiquement autant depuis avec les tempêtes de décembre dernier. Le phénomène tend donc à s’accélérer. La descente à bateau est impraticable, les épis qui protègent la dune ont été détruits en grande partie, le chemin piétonnier s’est écroulé, les blockhaus qui se trouvaient autrefois dans la verdure ont été rattrapés par le sable, le cordon dunaire faisant office de digue se réduit à 15 m d’épaisseur et le bord de la route départementale 101 n’est plus qu’à 60 m du rivage. La municipalité, l’association AVSCB et la population du nord de l’île se sont émues de cet état de fait d’autant que de forts coefficients de marées sont attendus en 2013. La municipalité a adressé un mail de désespoir au président de la CdC et à Mme le Préfet le 31 décembre. Lionel Quillet, alerté, a soutenu Gilles Duval dans ses discussions avec la préfecture. La réfection des épis a commencé en janvier à la
Il est des « raisons d’État » assez incompréhensibles pour les populations, et la meilleure pédagogie du monde n’y pourrait sans doute pas grand-chose. Nathalie Vauchez
Littor a l
La dune du Peu des Hommes consolidée Mi-décembre sous l’effet conjugué des forts coefficients de marée et d’une mini-tempête, la dune du Peu des Hommes a été frappée de plein fouet et a reculé de 8 mètres. Au bout du parking de la Pergola, à La Couarde, on a pu constater l’implacable érosion. Tout le sable est parti, ne restaient alors à nu que les gros pieux plantés là il y a des années, comme cela se faisait pour retenir le sable. En tête de dune, la bande n’a plus que de quatre mètres d’épaisseur. Et derrière, c’est le village. Alertée par le maire, Patrick Rayton, le Préfet, Béatrice Abovillier, a signé un arrêté de péril. Il s’agit là d’une procédure tout à fait exceptionnelle, considérant que biens et personnes pouvaient être en danger. « De mémoire, ce doit être le premier arrêté de péril prononcé en CharenteMaritime » souligne Lionel Quillet, président de la CDC. À cet endroit, la dune fait office de dune-digue. Fin janvier et début février, 62 mètres ont été consolidés par des enrochements. D’autant que de forts coefficients de marée sont attendus mi et fin févier ainsi que mi-mars. Ces travaux coûtent 86 000 €, financés à part égale par le Conseil général et la CDC. Il est à noter que les travaux de dunes ne rentrent pas dans le PAPI (Plan d’Actions de
Prévention des inondations) labellisé par l’État. Ils sont soumis à des autorisations spécifiques. C’est ainsi que pour la dune du Peu Ragot, à droite, une consolidation est aussi envisagée. À cet endroit, l’épaisseur de dune est encore importante. Un dossier est cours d’élaboration pour validation avant de lancer la suite des travaux. Entre urgence et autorisation, le début des travaux est espéré pour juin. Le problème est identique pour la Conche des Baleines. Maryline Bompard Le Peu des Hommes après le début des travaux
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
La Conche des Baleines
suite de la réunion sur le site le 7 janvier avec la CdC et la préfecture. Le 24 janvier des équipes de la DREAL, DDTM et de la préfecture sont venues apprécier s’il était possible de déclarer un arrêté de péril. Ce qui n’a pas été le cas. Le Conseil général et la préfecture ont mis à l’étude le renfort de cette zone entre la Pyramide et la descente à bateau. L’étude devrait aboutir courant mars et ses conclusions sur les types de travaux à réaliser passer en commission des sites. Si un accord est obtenu, les travaux devraient intervenir à la suite, en juin, sur une centaine de mètres. La descente à bateaux quant à elle est du ressort de la commune. Elle est complètement cassée, mais si la commune la fait réparer avant que les autres travaux ne soient effectués, tout sera à refaire. Au-delà des formalités administratives, on a le sentiment que le fond du problème est le financement des travaux nécessaires et que l’on joue à qui ne veut (ou plutôt ne peut) pas payer. Catherine Bréjat rheamarketing.fr
9
En v ironne m e n t Z o n e s
h u m id e s
Une pelle amphibie pour l’entretien des zones humides inaccessibles
Le 23 janvier, un énorme engin est arrivé à Ars-en-Ré par convoi exceptionnel : une pelle amphibie, dernière acquisition de l’AEMA (Association des Etangs et Marais), pour travailler dans les zones jusque-là inaccessibles aux pelles à chenilles.
R
etour en arrière, 2010 : Xynthia. Les marais ont servi de tampon lors du passage du vimer. Dans ces endroits endigués et salés se côtoient des marais salants, des marais ostréicoles, des marais aquacoles et des marais de loisirs. Il y avait urgence à entretenir, globalement et régulièrement, ces zones humides parfois délaissées. En 2012, l’AEMA a été retenue dans le cadre de l’appel d’offres lancé par la CDC pour l’exécution des travaux du CTMA (Contrat Territorial volet Milieux Aquatiques), nouveau nom donné au CREZH (Contrat de Restauration des Zones Humides). Ce projet était évoqué depuis de nombreuses années, bien avant même la tempête. Derrière ces abréviations, un enjeu de taille : le curage et l’entretien des chenaux, le retrait des encombres, la protection des berges, la lutte contre les plantes invasives et la restauration des ouvrages hydrauliques. En résumé un objectif « la remise en service des réseaux hydrauliques, en veillant bien à la cohérence du système d’exploitation » explique Jean-Bernard Ansoud, président de l’association syndicale. Le contrat porte sur quatre années, pour un montant de 2,4 M €, valeur 2012. Un défi en quelque sorte pour l’AEMA, à laquelle adhèrent 250 propriétaires de marais. La pelle amphibie, la Big Float Conçue en Finlande, la pelle amphibie intervient dans les tourbières, là où on ne peut aller ni à pied, ni avec des pelles. Avant son acquisition les équipes de l’AEMA ont fait des essais au Mont Saint-Michel. Cet engin y est utilisé pour la restauration du caractère marin, lié à l’envasement du site. En fait c’est une pelle classique, montée sur un chassis avec deux caissons flottants, permettant l’amphibie lorsque la mer remonte. Les premiers tests, dans un marais d’Ars, se sont révélés concluants. Elle est impressionnante et pourtant
10
plutôt silencieuse. Elle flotte bien ! et ne s’enfonce pas, même lorsqu’elle rencontre des épaisseurs de vase importantes. Ces dernières semaines ont été consacrées aux réglages, à la prise en main, à la formation des pelleteurs. « Nous devons adopter nos méthodes de travail à l’engin », atteste Benjamin Courtadon, directeur de l’AEMA. Grégory, que ses collègues appellent amicalement le Mozart de la pelleteuse, devrait être en charge des travaux les plus délicats. Gros chantiers en perspective La CDC est maître d’ouvrage. Les projets de travaux, dans le cadre du CTMA, ont été concertés avec l’ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques), l’Agence de l’Eau, la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) et le Conservatoire du Littoral. Avant toute intervention, l’AEMA établit un diagnostic et des simulations de process. Accès, épaisseurs de vase, largeurs des chenaux, dépôt de vase sur les berges, autant de paramètres à intégrer. La première intervention a débuté mi-février, sur le chenal des Rouets à Ars. Jamais aucune pelle n’y est passée, et pour cause, la largeur entre deux berges atteint jusqu’à 80 mètres ! À certains endroits il y a deux mètres de vase. La machine réaligne le chenal, pour corriger les méandres qui tapent sur le pied de la berge en l’abîmant. « Plus droit, plus de courant, moins d’envasement » résume Benjamin Courtadon. Ensuite ce sera le tour du chenal de la Groix à SaintClément. 300 heures d’intervention ont été programmées par année pour cet engin. Les travaux ne peuvent s’effectuer qu’au moment de faibles coefficients de marée ou au mort d’eau, afin d’optimiser le résultat. L’amphibie permet de profiter au maximum du temps disponible entre la montée et la descente de la mer.
La première sortie de la pelle amphibie tout juste arrivée sur l'île de Ré
En chiffres > Son poids : 24 tonnes > Son réservoir : 1 000 litres, favorisant la stabilité et l’autonomie en carburant > Ses dimensions : le châssis est monté sur vérins afin de permettre l’écartement des flotteurs. Au travail, elle mesure 4,80 m de large. Au repos, elle se réduit à 3,10 m, permettant le déplacement sur les routes avec un gabarit réglementaire. La longueur du bras : 12 m. > Son coût : 421 000 euros, financé par les travaux du CTMA. > Les huiles (hydraulique, de graissage et moteur) sont bio, pour tenir compte du milieu protégé environnant.
Maryline Bompard
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
rheamarketing.fr
outre p ont
Les femmes à l’honneur en mars Mars, le mois de la femme, verra le déroulement de la quatrième édition des Elles à La Rochelle. Une programmation riche et variée animera chaque jour du mois.
L
a Rochelle est une ville qui a toujours aimé les femmes. La municipalité actuelle en fournit volontiers la preuve : depuis septembre dernier, elle travaille en étroite collaboration avec les associations féminines concernées par ces journées et leur accorde son soutien logistique et financier. Ces journées ne sont
Irène Frain
eé lieu h c i Le R Ile de R
pas organisées par des féministes souhaitant régler leur compte aux hommes mais par des femmes et des hommes désireux de rassembler les bonnes volontés autour des combats qui restent à mener. La programmation est riche et l’organisation a fait en sorte de ne pas proposer deux événements à la même date afin qu’il soit possible de suivre toutes les manifestations. Des conférences, des débats, des expositions et des spectacles auront lieu chaque jour sur des thèmes qui nous concernent toutes et tous. Tous les grands problèmes que pose l’évolution de la femme dans la société et la famille seront abordés. Le Salon du Livre féminin (l’Oratoire à La Rochelle, les 8 et 9 mars) est l’un des temps forts de ce mois. Ce salon créé en 2011 par Nicole Jeanneton-Marino, vice-présidente de Femmes Professionnelles Solidaires est victime de son succès et dure désormais tout un week-end au lieu d’un après-midi. Il réunit aussi bien les auteures de notre région que les grandes figures de l’édition nationale et son invitée d’honneur cette année est Irène Frain, qui présentera son dernier ouvrage « Beauvoir in Love ». Une autre femme sera à l’honneur à la Médiathèque de Villeneuve-les-Salines grâce à une rencontre avec Olivier Lebleu, auteur de « Les avatars de Zarafa », qui a récemment
traduit la biographie de Consuelo Vanderbilt Balsan, une richissime duchesse américaine qui milita pour le droit des femmes. Cette année encore, les femmes feront une belle démonstration de leurs multiples talents. Catherine Bréjat Programme et renseignements www.larochelle.fr
ZA Lieu-Dit Le Fond du Marais - 17940 Rivedoux Plage 1 rue André Ampère Périgny-La Rochelle Tél. 05 46 52 05 72 - www.platrerierochelaise.com
Pour que le bien-être soit réel : de vrais soins bio
Nous souhaitons tous aujourd’hui consommer plus sain. Nous recherchons des produits de qualité, respectueux de l’environnement et de notre corps. La cosmétologie et le domaine du bien-être ne font bien évidemment pas exception à la règle. Les produits cosmétiques BIO arrivent sur le marché, mais quelle garantie avons-nous que les produits vantés comme tels sont effectivement biologiques et écologiques ? Un label sérieux et reconnu est pour cela indispensable. COSMEBIO joue ce rôle. Principale association professionnelle française, elle regroupe aujourd’hui 350 adhérents français et étrangers : laboratoires et marques distributrices, fabricants à façon et sous-traitants, fournisseurs d’ingrédients. Ce label vous garantit des produits authentiquement biologiques et écologiques.
COSMEBIO met en œuvre la charte de la « Cosmétique Écologique et Biologique » qui en l’absence de réglementation en la matière garantie aux consommateurs des produits cosmétiques respectueux de l’homme et de l’environnement. L’Institut Île de Ré par Thalgo au Richelieu propose le soin visage anti-âge Bio Terre et Mer (75 €) et une formule soin visage et soin corps (99 €), tous deux bénéficiant du label COSMEBIO. Une gamme complète de produits BIO également labellisés vient compléter ces deux soins. Venez-vous nous voir, nous serons heureux de vous les faire connaître.
Richard GENDRE
L’Institut Île de Ré par THALGO au Richelieu
Le Richelieu - 44 avenue de la Plage - 17630 La Flotte-en-Ré - Tél. 05 46 09 49 40 R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
rheamarketing.fr
11
Social à la hune
T O U R I SME
&
HAN D I C A P
La Charente-Maritime est leader
L
a Charente-Maritime est devenue le premier département de France, en termes de sites et établissements labellisés Tourisme et Handicap, ceci grâce à une politique volontariste du Département lancée par Didier Quentin et continuée par l’actuel Président de Charente-Maritime Tourisme, Stéphane Villain. Outre le budget annuel d'un million d'euros dévolu aux aides pour les aménagements, et qui vient d’être reconduit pour 2013, le Comité départemental du tourisme accompagne de façon opérationnelle
les sites et les structures d’hébergements : hôtels, campings, maisons d’hôtes, gîtes, etc pour leur mise aux normes. Si aujourd’hui de plus en plus de sites et établissements sont labellisés en Charente-Maritime, il reste beaucoup à faire et si l’obligation réglementaire de 2015 était appliquée le CDT estime à environ 30 % le nombre d’établissements qui devraient fermer, faute d’être aux normes. De plus en plus, la labellisation « Tourisme et Handicap » concerne les 4 handicaps, mais certains professionnels
Stéphane Villain et Olivier Amblard, Président et Directeur de Charente-Maritime Tourisme
ne prétendent aussi à celle-ci que pour certains handicaps. Charente-Maritime Tourisme souligne d’ailleurs que le 1er marché touristique est le marché européen des Seniors, révélant l’importance de s’adapter à toutes les clientèles touristiques. Aujourd’hui, ce sont deux salariés de Charente-Maritime Tourisme qui sont dédiés à l’accompagnement des professionnels et à l’organisation de séjours adaptés, notamment pour des groupes de personnes handicapées *. Un site Internet ** dédié aux clientèles concernées par l’un des 4 handicaps
a été récemment été distingué par le Label national « Accessibilité Or » qui récompense les meilleurs sites dédiés aux personnes handicapées. Il permet de rechercher les sites labellisés « Tourisme et Handicap », de découvrir les attraits des sites de visite grâce à des aides techniques adaptées à chaque handicap, et d’accéder aux informations pratiques. Nathalie Vauchez * Contact Conseillère en séjours adaptés Jacqueline - Tél : 05 46 31 71 86 - Mail : handicaps@en-charente-maritime.com ** www.handicaps-charente-maritime.com
Soutien scolaire : qu’existe-t-il dans l’île ? Dans les petites classes, les parents font généralement face aux difficultés scolaires, mais il en va différemment à partir du collège où l’on constate parfois le besoin d’un soutien scolaire dès la classe de 5e.
R
appelons que le soutien scolaire, même s’il fournit une aide aux devoirs, s’attache à cerner les lacunes des élèves et à les combler. Il doit également enseigner à l’enfant à s’organiser, à savoir prendre des notes, analyser un texte, être capable, dans les dernières années du second cycle, de déterminer des priorités et de s’appuyer sur des ordres de grandeur. Tout ce que regroupe en fait aujourd’hui la formule « travailler les méthodes » et qui est essentiel pour rendre l’élève autonome et lui redonner confiance en lui. De nombreux parents ne peuvent dégager le temps nécessaire pour aider leurs enfants. D’autres préfèrent éviter ce moment qui, en fin de journée, débouche bien souvent sur des conflits. Enfin, certains à partir du collège ne sont plus en mesure d’expliquer les matières scientifiques. À qui s’adresser ? Le soutien scolaire en ligne sur Internet est à l’évidence le moins onéreux, mais la qualité des prestations fournies est inégale et l’enfant reste seul devant son écran. Dans l’île, l’association Ré Clé Ré propose de l’aide aux devoirs aux enfants du Bois Plage, et de Rivedoux, à la demande des mairies de ces communes. Elle intervient aussi pour le soutien scolaire auprès des jeunes des classes de 6e, 5e et 4e en partenariat avec le Collège des Salières, dans le cadre d’un Contrat local d’accompagnement à la
12
gnée, j’essaye d’apporter à l’élève de la méthodologie, de lui donner le sens de la rigueur et de lui apprendre à travailler par lui-même pour qu’il devienne autonome. » Le soutien scolaire qu’il soit réalisé dans le cadre de l’école ou en cours particuliers donne de bons résultats dans 80 % des cas. Il ne faut donc pas hésiter à y avoir recours mais la
qualité et la compétence des intervenants sont essentielles. Catherine Bréjat Contact : Ré Clé Ré : 05 46 00 30 40 Julie Gallot : 06 74 29 17 59 NB : L’ADMR ne dispense pas de soutien scolaire dans l’île.
L'équipe de Ré Clé Ré
scolarité (CLAS) financé par la CdC et la CAF. Les jeunes en difficulté sont repérés par l’équipe éducative et orientés vers le soutien scolaire. Les cours ont lieu le soir après l’école, deux fois par semaine, à des jours différents selon la classe concernée, dans les nouveaux locaux de Ré Clé Ré au Bois Plage. Les groupes ne dépassent pas huit élèves et une demi-heure est consacrée après les cours pour discuter avec les parents qui le souhaitent, de l’évolution de l’enfant. Les cours privés existent également et il serait inexact de penser qu’ils sont réservés aux enfants de familles aisées. L’angoisse des parents est telle à l’idée de l’échec scolaire de leur progéniture qu’elle explique le succès des cours particuliers qui, de plus, bénéficient d’une défiscalisation de 50 % du prix du cours. L’importance de ce soutien privé est difficile à cerner car il existe une forte proportion de travail au noir, la moyenne nationale étant de 80 %. Julie Gallot, installée à Saint-Clément, fait du soutien scolaire dans toutes les communes de l’île depuis 2005. Diplômée d’un DESS de biologie, elle assure des cours dans les différentes matières scientifiques ainsi qu’en Français. Elle a créé sa propre fonction car elle a constaté qu’il y avait une demande croissante malgré la crise. Voici comment elle conçoit son métier : « J’ai une méthode par élève et je m’adapte à celui-ci alors que le professeur en classe est dans l’obligation de faire un cours général. Outre la matière ensei-
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
auté de Communes
Le Coin de la Commun
PROCHAINES DISTRIBUTIONS DES COMPOSTEURS INDIVIDUELS AU CENTRE DE TRANSFERT DES DéCHETS MéNAGERS Les samedis 2 mars et 27 avril 2013 Depuis juin 2012, la Communauté de Communes de l’Île de Ré met en avant un procédé naturel visant à réduire les volumes des déchets par habitants : le compostage individuel. Avec un lancement très prometteur et plus de 800 demandes enregistrées, la mise à disposition gratuite de composteurs individuels aux Rétais qui en font la demande se poursuit. La Communauté de Communes de l’Île de Ré organise deux nouvelles journées de distribution :
Les samedis 2 mars et 27 avril 2013 à 10 heures et à 15 heures au Centre de Transfert des Déchets Ménagers* * Route départementale 735, lieu-dit « Les Gâchettes »
Les personnes intéressées par ce dispositif doivent au préalable s’inscrire auprès du service Gestion des Déchets de la Communauté de Communes :
05 46 09 00 97 / cdc@cc-iledere.fr Et venir muni d’une taxe d’habitation faisant apparaître la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM), ou d’un bail de location, ou bien encore de la carte d’accès aux déchèteries rétaises.
rheamarketing.fr
ça bouge à... B O I S - P l a g e
R i v e do u x - P l a g e
Une agora pour fin 2014
Un supermarché à l'entrée de l'île
vec pour finalité de soutenir la vie permanente, de pérenniser l’activité commerciale et d’offrir aux Boitais le plaisir de se retrouver au centre du village ancien, un vaste projet d’urbanisme est dans les cartons de la mairie du Bois avec la création d’une agora place de la Liberté et des Droits de l’Homme. Un aménagement qui nécessitera la démolition d’un certain nombre de bâtiments actuels plus ou moins vétustes ou devenus non fonctionnels situés entre les rues Aristide Briand et Saint-Exupéry (actuelle salle des mariages, bureaux de la police municipale, salle d’expositions, maison Braud, agence postale et centre de tri) de façon à ensuite repositionner un ensemble bâti de 800 m² et à réaliser une place publique de superficie identique. Approuvé par délibération du conseil municipal en date du 4 septembre 2012, le projet de construction d’un bâtiment en R+2 comprendra un parc de 10 logements sociaux, 3 emplacements commerciaux dont un pour la Poste, une salle d’exposition et des locaux destinés aux services municipaux. Seul le centre de tri postal quitte les lieux pour être installé rue de la Glacière, face à la boulangerie Marin, dans un bâtiment loué par la Poste. Pour mener à bien ce projet, un concours d’architecte et de maîtrise d’œuvre a été organisé par appel public à concurrence. 58 dossiers ont été reçus et le jury réuni le 6 novembre 2012 a sélectionné les 3 candidats autorisés à déposer un projet (Art‘UR Art à Bordeaux ; BPG et Associés de Rochefort ; et Bachnguyen architecture à Paris. Ces trois candidats ont, le 4 février dernier, remis un avant projet sommaire qui sera soumis au jury chargé de désigner le lauréat. Restera ensuite à déposer le permis de construire avec l’espoir de voir les travaux débuter d’ici début 2014.
L'urbanisation commerciale de Rivedoux s'organise le long du CD 735, au fort trafic routier. Après les locaux commerciaux de la place de la République en cours de construction, le futur marché couvert, c'est du projet de magasin de proximité Express U dont on parle.
A
JPP
L
e projet commercial de la famille Motte a été présenté aux élus de Rivedoux, à l'association Ostro-Arti-Com et aux gérants du Carrefour Express, directement concernés par l'arrivée de l'enseigne Express U. La construction de cette nouvelle surface commerciale se fera en lieu et place de l'espace libéré par Motte Marine, en bordure du CD 735, Motte s'installant dans la zone artisanale du Fonds des marais. Pour la famille Motte, il s'agit d'une diversification des activités professionnelles et commerciales exploitées par ses enfants, tout en restant fidèle à la commune. Une implantation optimale ?
La création de ce commerce sur l'emplacement même d'une autre activité commerciale et artisanale est conforme la loi de modernisation de l'économie (LME) du 4 août 2008, qui stipule que : « les créations de grandes surfaces commerciales (ou réaménagements de surfaces) de moins de 1 000 m2 ne seront plus soumises à autorisation préalable d'exploitation commerciale ». La limite de 300 m2 prévue dans le cadre de la loi Raffarin de 1996 est supprimée. C'est dans ce cadre que s'effectue actuellement l'instruction du permis de construire. Le projet doit entre autres, satisfaire aux conditions d'accès, de parking et d'intégration dans le site, nous confirme Marc Chaigne, adjoint à l'urbanisme, en charge du dossier. Qu'en pensent les Rivedousais ?
En chiffres > Coût de l’opération estimé à 3 millions d€. > Investissement communal prévu à hauteur de 2 millions d€. > 1 million d€ étant à la charge du bailleur social (« Le foyer charentais Vilogia »).
Il faut se rappeler que Motte Marine avait racheté cet emplacement où se situait le garage-station-service de M. et Mme Bordage. Motte Marine et Express U sont et seront des activités créatrices d'emplois, dynamisantes sur la commune. Le maire, Patrice Raffarin, et Marc Chaigne soulignent l'esprit et la qualité de la coopération autour
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
du projet, des réunions de concertations ayant été organisées avec les acteurs économiques et commerciaux du village. L'association, Ostro.Arti.Com, des ostréiculteurs, artisans et commerçants de Rivedoux, a préalablement été informée du projet par Vincent Motte. « Nous en avons débattu sereinement. Considérant la liberté d'exercice du commerce, l'association n'a pas vocation à formuler d'avis sur le projet », répond le Président Jean-Paul Blaizeau. Récemment et entièrement réhabilité le Carrefour Express sera directement impacté par cette création. M. et Mme Janvier, informés du projet, ont finalement décidé de renoncer à l'achat du fonds de commerce du Carrefour Express, et de quitter leurs fonctions de gérants. Un nouveau gérant doit prendre ses fonctions avant fin février. Une date d'ouverture ? Pour la population rivedousaise, ce n'est plus une surprise. Beaucoup suivent les réunions d'information organisées par la municipalité et les réactions sont pondérées : « d'une coopérative unique de panification il y a quarante ans, nous avons maintenant le choix entre quatre boulangeries… Avec un supermarché bientôt deux et une épicerie, je trouve ce qu'il faut pour faire bouillir la marmite » dit cette jeune maman. « C'est mieux pour nous de ne pas devoir se déplacer pour faire les courses en toutes saisons. On ne se plaint pas, il y a tellement de bourgs ou tout est fermé l'hiver ! Je suis un peu bousculée », dit cette vielle dame, « j'avais mes petites habitudes. Mais pour les jeunes : c'est pratique ! » Les travaux commenceront après l'attribution du permis de construire et le déménagement de Motte Marine dans la zone artisanale, pour une ouverture envisagée à la fin du printemps 2014. Michel Lardeux
rheamarketing.fr
13
zap’arts s a i s o n
c u l t u r e l l e
E x po s itio n
Programmation à la Maline Vendredi 22février– 20h30
Jeudi 7 mars – 20h30
Vendredi 15 mars – 20h30
« Les Soliloques de Mariette » 1
Orchestre National des Champs Elysées
« Le K » de Dino Buzzati
par Anne Danais, comédie Extraits de Belle du Seigneur d’Albert Cohen "Alors moi, ce n’est pas un conseil, c'est presqu'un ordre (que je vous donne) tellement ce spectacle est merveilleux ! C'est "Les Soliloques de Mariette" ! C'est une comédienne qui s'appelle Anne Danais, qui est merveilleuse (…), et elle a eu l'idée géniale d'abouter les monologues de Mariette qui est la bonne dans Belle du Seigneur, la bonne d'Ariane. Et c'est une idée formidable parce que dans sa cuisine, tout en écossant les petits pois, tout en faisant le café, tout en ravaudant, elle raconte ce qu'elle entend, ce qu'elle perçoit des amours de sa jeune maîtresse avec Solal et c'est une façon indirecte de nous raconter cette histoire. C'est pro-di-gieux !!! C'est vraiment une grande émotion théâtrale." Jacques Nerson, Le Masque et la plume, France Inter.
2 Musique classique. Direction artistique : Philippe Herreweghe BACH – CONCERTO POUR VIOLON Concerto pour violon en la mineur Concerto pour violon en mi Majeur VIVALDI – LES 4 SAISONS Concerto n° 1 en mi majeur, op. 8, RV 269, La primavera Concerto n° 2 en sol mineur, op. 8, RV 315, L’estate Concerto n° 3 en fa majeur, op. 8, RV 293, L’autunno Concerto n° 4 en fa mineur, op. 8, RV 297, L’inverno Durée : 1h30 Adhérent : 15 € / Adhérent réduit : 10 € Plein tarif : 20 € / Tarif réduit : 15 €
1
3 par Grégori Baquet, Théâtre. Adaptation du recueil de nouvelles LE K de Dino Buzzati Le K, ce sont quinze nouvelles de Dino Buzzati interprétées par Grégori Baquet seul en scène. La force du style de l’auteur combinée au talent du comédien donnent à voir un spectacle rythmé avec un seul élément de décor (un grand K) qui devient tour à tour un bureau, un lit, un fauteuil… Dino Buzzati maîtrise avec brio l’art de la chute. Ces pirouettes inattendues à la fin des saynètes donnent tout leur relief à cette galerie de portraits : stupeur, drôlerie, rêverie, déception, regrets… À noter que l’adaptation théâtrale est signée Xavier Jaillard (Molière 2008 pour son adaptation de La vie devant soi). Durée : 1h15 Adhérent : 13 € / Adhérent réduit : 10 € Plein tarif : 18 € / Tarif réduit : 13 €
3
2
Adhérent : 13 € / Adh. réduit : 10 € Plein tarif : 18 € / Tarif réduit : 13 €
É co l e s
En piste les artistes de cirque ! commenté. Christian Bourgne, maire des Portes se réjouissait : « Des petits, jusqu’au collège, le cirque s’inscrit dans un fil rouge ». Le programme coûte 23 700 , il est financé par des subventions de la CDC, de la Région via le Contrat Régional de Développement Durable, et par les écoles. Cerise sur le gâteau, les enfants, à l’exception de ceux d’Ars, sont allés le 15 février s’inspirer au cirque Grüss à La Rochelle. En mai, ils découvriront les Zinzins Circus, spectacle organisé par la CDC. Un semestre où la culture tient une bonne place.
Jour de mardi-gras et de cirque, la classe de maternelle d’Edith aux Portes, s’était déguisée.
D
e janvier à mi-février, 358 écoliers se sont mis à l’heure du cirque. À raison de plusieurs demi-journées, ceux de Rivedoux, Ars, Loix, Saint-Clément et les Portes se sont transformés en saltimbanques et se découvriront peut-être des vocations. Au fil des semaines, ils ont progressé en assurance, en concentration, en ténacité et en créativité, et pour rien au monde, ils n’auraient manqué ces moments récréatifs. Ce projet intercommunal, « Arts du cirque à l’école », s’inscrit dans la politique culturelle de la CDC. La Compagnie Ophédie Circus de Marie la Bohème, basée au Bois-Blage, a mis ses compétences professionnelles à la dis-
14
Ça ne manque pas de sel !
16 février - 2 juin 2013 L'Écomusée du marais salant et le musée Ernest Cognacq vous proposent, dès le 16 février, une exposition sur le sel. Vous n'y découvrirez pas une présentation sur les techniques et l'exploitation du sel mais un parcours consacré à la présence de ce petit grain dans tous les instants de la vie quotidienne. De la cuisine où l'on s'en sert comme conservateur, agent de fermentation ou révélateur de goût, à la salle de bain où il agit sur l'hygiène et la beauté, il est aussi présent dans la médecine, les cérémonies rituelles et on l'a encore en bouche lorsqu'il surgit dans notre langage avec les multiples expressions qui lui sont liées. Accompagné par une scénographie dynamique et ludique, le parcours trouve son point d'orgue avec la présentation d'une série de salières figurant une galerie de l'évolution depuis le XVIIe siècle à aujourd'hui. Devenues de véritables objets d'art populaires au cours du XXe siècle, les salières présentées ne manquent ni d'imagination, ni de fantaisie. Des boîtes à sel du Queyras à la salière de Starck, de l'égrugeoir en pierre au moulin Ikea, c'est toute l'histoire de notre société que racontent ces objets. Conçue à partir des collections des deux établissements, enrichie par les prêts de collectionneurs privés et d'autres musées de la région, cette exposition explore les liens qui unissent le sel à notre vie.
Maryline Bompard position des écoles. Ce projet a reçu l’aval de l’Inspection académique. Après une première phase d’apprentissage des bases, les enseignants vont travailler avec les enfants, avec pour objectif, des spectacles sous un vrai chapiteau : aux Portes, le 12 avril, à Rivedoux, les 23 et 24 mai, et à Ars le 28 juin. Quelques jours avant, l’Ophédie Circus sera de retour dans les écoles pour parfaire les numéros. Le 12 février, Lionel Quillet président de la CDC, a remis du matériel de cirque, d’une valeur de 1500 €, afin de faciliter la pratique par les élèves. À terme, une malle de prêt sera mise à la disposition des enseignants. « L’année prochaine les autres écoles seront intégrées au projet » a-t-il
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
rheamarketing.fr
les gens d’ici
L e
portr a it
d u
Moi
Raymond Fenioux, 50 ans aux Evières De 1962 à 2013, Raymond Fenioux et son épouse Suzanne n’ont pas quitté la ferme du domaine des Evières, assistant durant toute cette période à l’épisode du CADIR (Comité pour l’Aménagement et le Développement de l’île de Ré), au rachat du domaine par le Conservatoire du Littoral en 1982, et en 2002, au souhait de l’entraîneur Alain Royer du Pré d’y installer ses chevaux de course. Aujourd’hui, la situation est plus sereine, Raymond a cessé toute activité, laissant les rênes du centre équestre à sa fille Sophie.
R
aymond Fenioux est né en 1932 à la Baronnière de Vauçais dans les Deux-Sèvres. De la seconde guerre, Raymond garde le souvenir de cet Allemand qui, lors de leur repli en 1944 lui avait collé son arme sur la tempe dans l’ambulance qui le ramenait de Niort après une opération de l’appendicite. Il n’avait que 12 ans. As du calcul mental, il obtenait brillamment son Certificat d’Etudes en juin 1945 et dans le mois qui suivit, il rentrait comme ouvrier agricole dans une ferme où il restera cinq ans. Une vraie découverte du monde agricole « À 16 ans je labourais seul à 6 bœufs avec un bi-socle (double charrue) et je menais, toujours seul, un attelage de 3 chevaux sur une moissonneuse-lieuse ». À 18 ans, en 1950, Raymond Fenioux rencontre Suzanne dans un bal. Mais trop jeune encore pour l’épouser et un peu lassé du travail de la terre il décide en 1951 de s’engager dans l’armée, devenant deux ans après Maréchal des Logis. Il a 21 an quand il quitte son régiment du Train, et le 23 septembre 1953, il épouse Suzanne. Installé à Niort il travaille d’abord dans une entreprise de contreplaqué puis dans une porcherie industrielle à Echiré, propriété de Madame Joubert, une grande amie de Joséphine Baker. C’est là, en 1957, qu’il contractera une méningite transmise par les porcs, qui fort heureusement ne lui laissera aucune séquelle. Après deux années passées chez un entrepreneur de travaux agricoles à Melle, Raymond et Suzanne Fenioux arrivent sur Ré le 13 septembre 1962. Pourquoi Ré ? Raymond fut appelé pour faire le chef de culture de la société agricole du Rond-point (une centaine d’hectares, bois compris, sur la zone des Evières) appartenant à la famille de La Motte Rouge. « Quand je suis arrivé dans l’île, ce qui m’a frappé ce fut de voir les gens qui ne travaillaient qu’avec un seul bœuf pour labourer les vignes, bœuf d’ailleurs souvent conduit par la femme. Quant aux Evières tout était en friche ou presque. J’ai alors planté des asperges de la vigne, sauf que je ne connaissais rien à la viticulture. C’est alors que
Paul Laidet, directeur de la coopérative, m’a conseillé de prendre contact avec les techniciens de la station viticole de Cognac. Je suis resté salarié jusqu’en 1968, après quoi les propriétaires, jugeant que l’affaire n’était pas assez rentable, m’ont laissé le choix de reprendre l’exploitation en fermage ou de faire mes valises. C’est ainsi qu’à compter du 1er janvier 1969 je suis devenu fermier. En attendant que tombent les revenus de la vigne, j’ai acheté 25 vaches laitières à une ferme de Loix. Et j’ai continué à planter de la vigne : de 15 ha en 1974, je suis passé à 32 ha en 1979. En 1974, deux coups de gel, les 28 avril et 8 mai ont tout brûlé. Si les ceps ont survécu, il n’y eut point de vendange. Le lait et ma petite entreprise de travaux agricoles qui marchait du fait que peu de paysans rétais étaient alors peu équipés nous ont permis de survivre à cette calamité. Puis est arrivée la grande crise du cognac de 1980/1981 qui m’a contraint à me séparer de mes trois salariés et à céder 18 hectares de vigne, n’en conservant que 14. Ce « nouveau départ », contraint et forcé, m’a laissé plus de temps pour m’occuper des affaires communales, étant conseiller en charge de la voirie de 1977 à 1983, et de la coopérative en tant qu’administrateur ».
vingtaine de poneys. « Ma fille, Sophie, n’avait que 7 ans. On ne faisait que des promenades, puis, petit à petit l’affaire s’est développée jusqu’à avoir 122 clients dans la même journée. C’est alors que l’on a décidé de passer à la vitesse supérieure en proposant des pensions. Depuis 1998, Sophie a complètement repris l’affaire, et aujourd’hui, Les Evières est un centre équestre qui tourne bien. Résidant depuis 1962 dans la ferme, Les Evières, pour moi, c’est mon paradis sur terre ». Cerise sur le gâteau, le 23 septembre 2013, Raymond et Suzanne fêteront leurs noces de diamant (60 ans de mariage). Propos recueillis par Jean-Pierre Pichot
Les Evières, un domaine qui a suscité bien des convoitises Si l’affaire du CADIR (Comité pour l’Aménagement et le Développement de l’île de Ré) était allée à son terme, l’île de Ré ne serait probablement pas ce qu’elle est aujourd’hui, et Raymond aurait sûrement dû changer de métier. « D’agriculteur, je serais devenu une sorte de shérif ! ». Au début des années soixante, la prospérité économique devenant plus tangible, la pratique du tourisme se diffuse rapidement, alors fleurissent un certain nombre de projets d’aménagements plus ou moins importants. En témoigne l’épisode du CADIR qui voit s’entremêler, comme dans les meilleurs romans noirs, sur fond de financements politiques occultes, des ministres en exercice, d’anciens barbouzes de l’équipe Foccard et des élus locaux. En 1969, Jean-Duprat-Geneau, dit Philippe Dechartre, créait avec le colonel Roger Barberot (ancien ambassadeur en République Centrafricaine) et Gilbert Beaujolin, le CADIR, cela à une époque où un promoteur, Jacques Souchère, envisageait une vaste opération de promotion au Bois-Plage. L'aménagement de l'île de Ré promettant de beaux profits. À l’époque Philippe Dechartre était député de La Rochelle et secrétaire d'État au ministère de l'Équipement. Constatant que cette association de la loi de 1901 n'avait été créée que sur la base « d'une opération de profit», la Cour d'Appel de Poitiers rendait un arrêt prononçant la dissolution du CADIR. L’affaire révéla, par exemple, que le secrétaire d’État au Logement auprès de Chalandon, Philippe Dechartre, s’était livré à un véritable chantage, réclamant plusieurs millions de francs au promoteur afin d’intervenir auprès du ministre de l’Équipement pour obtenir l’autorisation de construire 600 logements, un terrain d'aviation, un terrain de golf, de leurs aménagements sur le site des Evières. Pour avoir eu les dents trop longues, les responsables de l'opération seront traînés devant les tribunaux par le promoteur, Jacques Souchères. Bien que Chaban, premier ministre, eût pris la défense de son secrétaire d’État, celui-ci dut démissionner au printemps 1972, précédant de peu l’ensemble du gouvernement.
À lire : « L’île aux requins », roman de Jacques Souchère. Édité et publié par l’auteur. 1973. 264 pages.
Et le haras des Evières est né Le boom du tourisme s’affirmant dans l’île, Raymond a, suivant les conseils d’un ami, monté en 1979 une « ébauche » de haras avec une trentaine de chevaux dont une
R é à l a h u n e | éditio n d u 2 0 f é v ri e r 2 0 1 3 | N ° 8 1
rheamarketing.fr
15