L e j o u r n a l d ’ i n f o r m a t i o n g r a t u i t d e l’ Î l e d e R é
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É D I T O
5 ans après...
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l y a 5 ans une nouvelle équipe d’élus accédait aux manettes municipales et communautaires. édition du À quelques mois des prochaines élections, nous avons souhaité 26 juin 2013 établir le bilan de leur action intercommunale. Aussi, nous publions dans ce numéro une longue interview du Président Lionel Quillet. Chaque domaine de compétence fera ensuite l’objet d’un bilan détaillé, dans les prochains numéros de Ré à la Hune et sur realahune.fr Nous sommes en effet heureux de vous annoncer – un peu plus de 5 ans après la naissance de Ré à la Hune – le lancement du site d’actualité et d’information realahune.fr, qui vient renforcer et compléter le Journal papier, en offrant une réactivité immédiate, une diffusion bien au-delà de l’île de Ré, et une masse d’informations complémentaires, avec entre autres l’agenda des évènements et l’annuaire des
associations qui présente plus de 200 d’entre elles et leur donne la possibilité – via leur compte – de modifier leurs contenus et publier leurs actualités avec photos. Sans oublier notre présence sur les réseaux sociaux. Au vu de l’actualité dense de l’île de Ré, que vous découvrirez dans ces pages, et le nouveau « bras de fer » qui s’engage entre les services de l’État et les élus rétais au sujet des zones d’inconstructibilité (cartes d’aléas et PPRL), le Journal papier et le site Internet ne seront pas de trop pour vous informer très régulièrement de ce qui fait l’actualité ponctuelle et de fond de l’île de Ré. Car si realahune.fr permet d’accorder plus de place à l’actualité immédiate, nous entendons rester fidèles à notre approche de fond du territoire... Nathalie Vauchez
actualité T e r r oi r
Sauniers de l’île de Ré, dix ans d’efforts récompensés
Le 14 juin, la Coopérative des Sauniers a tenu son assemblée générale. Le bilan de l’année 2012 s’avère positif, avec de belles perspectives pour 2013.
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ous avons modernisé l’outil, la tempête Xynthia ne nous a pas épargnés, nous avons traversé des difficultés financières, de nouveaux sauniers se sont installés. Nous récoltons maintenant les fruits de l’important travail réalisé depuis dix ans » a affirmé Emmanuel Mercier, président de la Coopérative. Après trois années il passe le relais, chaudement applaudi par les sauniers. Le prochain président sera élu dans un mois. Ses précesseurs Jean-Yves Beau et Loïc Picart, avaient accompli un mandat d’une durée similaire, le succès est donc porté collectivement avec les sauniers coopérateurs. Depuis deux ans Loïc Picart, président de l’Association des producteurs de sel de l’île de Ré, mène un combat de protection de la fleur de sel. Les sauniers sont vivement engagés à adhérer, l’objectif étant d’obtenir l’IGP (Indication Géographique Protégée). Un signe officiel européen d’origine et de qualité, pour répondre à une concurrence jugée parfois déloyale.
b r è v e s
d e
Des comptes financiers au beau fixe 112 657 € d’investissements ont été réalisés. Un camion de 13 tonnes assure la navette entre Ars-en-Ré, siège social et lieu de production et de stockage, et le nouvel entrepôt de La Pallice, d’une superficie de 600 m2, d’où partent chaque semaine cent palettes de sel. Avec 23 salariés, la coopérative tourne à plein régime, les cadences de conditionnement ont augmenté, l’atelier d’Ars fonctionne en 3 x 7 heures. Une bonne nouvelle annoncée par Gérard Maître, directeur : « Les résultats de l’année permettent de distribuer un complément de prix et une ristourne aux adhérents. Cela s’assimile à un 13e et un 14e mois d’acompte ». Parallèlement un accord d’intéressement a été signé pour trois ans, au profit des salariés. Un avenir actif Le référencement des Galets de sel, lancés en janvier dernier, est en
À Saint-Clément-des-Baleines, à l’issue de l’AG.
bonne voie. Intermarché a été le premier à croire en ce produit plébiscité par les consommateurs. Des actions vont être menées afin d’augmenter la notoriété de la marque Les Sauniers de l’île de Ré, apposée sur les packagings. La toiture du hangar d’Ars est actuellement en reconstruction, des panneaux voltaïques vont être installés. Ensuite, au milieu du bâtiment seront créés un atelier et de nouvelles lignes de conditionnement. Une presse à comprimer va être acquise afin de produire directement les galets de sel. Le chemin parcouru est notable. En 2000, le sel était encore manutentionné avec des chariots de bois ! Maryline Bompard
L’été dernier, la récolte de sel a débuté en août, et n’a duré que deux petits mois, mais elle a été suffisante. « Preuve qu’un saunier doit rester disponible et garder espoir jusqu’à la fin de la saison ». 51 sauniers ont apporté à la Coopérative un total de 1 040 tonnes de gros sel brut, et 46 ont apporté 140 tonnes de fleur de sel, alors que pour ce produit aucun quota n’est fixé. La demande des consommateurs est croissante, en particulier à l’export.
c a m p a g n e
Dans chaque numéro de Ré à la Hune, vous trouverez désormais ces brèves sur la campagne électorale municipale et intercommunale. Saint-Clément des Baleines. Crise de confiance au conseil municipal ? Bernadette Matthieu, conseillère se désengage de toutes les activités
communales auxquelles elle a jusque là participé. Elle reste toutefois conseillère municipale et déléguée communautaire jusqu’à la fin du mandat. Apparemment, le bât blesse sur la détérioration du travail d’équipe, le manque de concertation avec les élus, et la transparence. MB
Saint-Martin. Des élus d’opposition et d’anciens candidats se sont réunis début juin pour envisager la création d’une liste aux prochaines municipales. Guy Mallet, qui avait mené une liste en 2008, a lui affirmé qu’il ne se représentait pas « il faut de la stabilité et je soutiens l’action du Maire, Patrice Déchelette ». NV
La Flotte. Léon Gendre aurait déjà constitué une liste complète, sur laquelle figure en bonne place Patrick Salez, et il n’aurait pas eu de difficulté pour trouver les candidates féminines, liste Chabada oblige. Certains élus hommes actuels, qui n’ont pas démérité, ont dû être écartés, faute de places suffisantes. NV
e n t r e ti e n
Un livre qui ne sera pas au Salon du livre Voici la couverture d’un ouvrage que vous ne verrez pas à l’Île aux Livres en août prochain pas plus que son auteur. Christian Mars, journaliste et écrivain, s’est intéressé pour le premier ouvrage de sa toute jeune maison d’éditions
(Les Éditions Christian Mars) à l ‘un de nos élus les plus célèbres : Léon Gendre. Il a réalisé avec lui une série d’entretiens dont les thèmes tournent autour de sa jeunesse, de l’homme qu’il est devenu à travers les épreuves et de son engagement passé et futur envers l’île. Le texte est de bonne qualité, mais le résultat n’a pas donné entière satisfaction
à Léon Gendre qui ne se retrouve pas totalement dans le portrait ainsi tracé. Écrire sur un homme public aussi pudique et réservé que Léon Gendre n’est pas chose aisée. De plus, nombreux sont ceux qui, pour des raisons différentes, sont concernés par l’image que ce livre donnera de Léon Gendre au grand public et ont pu lui recommander
Ré à la Hune est une publication gratuite éditée par Rhéa Marketing : 19 avenue de Philippsburg / B.P. 43 / 17410 Saint-Martin-de-Ré Tél. 05 46 00 09 19 / Fax : 05 46 00 09 55 / Mail : realahune@rheamarketing.fr Ce journal vous est offert par les Annonceurs, nous les en remercions vivement. Il est mis à votre disposition par tous les commerçants et lieux qui le souhaitent, merci à eux. Directrice de la Publication : Nathalie Vauchez / Maquette : RC2C / Mise en page : Peggy Landon / Rédaction, photos : Catherine Bréjat, Jean-Pierre Pichot, Michel Lardeux, Maryline Bompard, Lolita Prieur, Nathalie Vauchez, Laurent Kaczmarek, DR / Dessins : Philippe Barussaud, Jean-Louis Rémy / Régie publicitaire : Rhéa Marketing - Valérie Darcy : 05 46 00 09 19 - 06 14 29 47 21 rhea@rheamarketing.fr / Imprimeur : Imprimerie Mingot / Dépôt légal initial : Décembre 2007, puis à chaque parution / N° ISSN 1961-6147
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de ne pas le faire paraître, particulièrement en période préélectorale. Les Rétais n’auront donc pas l’occasion de mieux connaître l’un des hommes qui ont façonné leur île dans les semaines à venir mais ce n’est peut-être que partie remise à une période politiquement plus sereine. Catherine Bréjat
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actualité Mé D I A
NUMéR I Q UE
Ré à la Hune met les voiles sur la Toile Avec realahune.fr, notre nouveau site web, « Le journal d’information gratuit de l’île de Ré » se déploie sur Internet.
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n proposant aux Rétais et aux visiteurs de l’île de Ré une ligne éditoriale novatrice, une approche de fond et constructive de l’actualité du territoire, Ré à la Hune s’est imposé comme une référence locale depuis plus de 5 ans. Reflets d’un vécu 100 % rétais, les actualités, les dossiers de fond, les portraits, les évènements ont convaincu nos
lecteurs, ainsi qu’une couverture de l’ensemble des thématiques : politique, sociale, économique, environnementale, loisirs. Le site Web du journal mis en ligne le 20 juin vient renforcer et compléter le Journal papier, en offrant une réactivité immédiate, une diffusion bien au-delà de l’île de Ré, et une masse d’informations complémentaires
(archives, articles d’actualité, infos pratiques et associatives, agenda...). Sans oublier le partage sur les réseaux sociaux. Nous vous proposons une découverte du Site realahune.fr animé par notre webmaster Laurent et par l’ensemble de l’équipe rédactionnelle de Ré à la Hune, que vous connaissez bien.
Les articles journalistiques Ils constituent le socle du contenu. On y accède par : l a page d’accueil pour ceux mis à la Une ; le menu principal par thématiques (reconnaissables à leurs couleurs et pictogrammes) ; la barre de navigation par communes en haut du site ; et tous les liens qui seront créés au fil du temps sur d’autres sites, notamment Facebook, Google et Twitter.
Les richesses de la barre latérale La colonne de droite du site vous donne accès à un grand nombre d’informations supplémentaires. Envie de sortir ? La rubrique « Vos prochains rendez-vous » présente les évènements de l’île, du plus proche dans le temps au plus lointain : festivités, concerts, sports... Au clic, le détail s’affiche (localisation, horaire, contact, description). Vous pouvez aussi faire une recherche par ville, catégorie, date ou période.
Dans le menu, des sous-thématiques vous permettent de trouver des catégories plus fines. En haut de chaque article, vous pouvez le partager sur les réseaux sociaux, l’imprimer, l’évaluer de une à cinq étoiles. Pour commenter un article, complétez le formulaire en bas de page ou cliquez sur « Réagir ».
Le pavé bleu infos pratiques vous ouvre de multiples contenus : météo à 5 jours, horaires des marées, transports, collectivités locales, administrations. Bus et navettes, pistes cyclables, déchèteries et ordures ménagères, services municipaux, hôpitaux, monuments et petit patrimoine figurent parmi les très nombreuses informations disponibles.
Vous trouverez aussi vos rubriques habituelles : Ils bougent, Portrait, Humour. Près de 2 ans d’archives sont d’ores et déjà disponibles en version numérique et le fonds sera enrichi progressivement. Certaines publications ne figurent que sur le web. Elles permettent de suivre le rythme de l’actualité. Prochainement, le site s’enrichira de vidéos et d’images artistiques. Dans le bandeau bleu en haut, le rectangle blanc permet une recherche par mots-clés dans tout le site. Très prochainement, vous découvrirez en outre dans une rubrique « bons plans » les offres de nos partenaires. Ces bons plans mais aussi les articles d’actualité figureront dans la lettre d’information de Ré à La Hune. Inscrivez votre adresse électronique et cliquez sur « Je m’abonne à la newsletter ». Ré à la Hune n’oublie pas son édition papier, appréciée de nombreux lecteurs. Non seulement, elle maintient son rythme de parutions, mais aussi une partie des archives du journal est disponible sur internet en version « feuilletable ». Dans la rubrique
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« Le Journal », vous pouvez accéder à la dernière édition et aux anciens numéros. Être sur le web, c’est bien mais aujourd’hui l’information circule largement via les réseaux sociaux. Des icônes permettent de suivre nos nouveaux profils Facebook, Twitter et Google+ ou de recevoir nos flux d’actualités sur des lecteurs tels que Netvibes. Ré à la Hune est plus que jamais au service du territoire de l’île de Ré et de ses lecteurs !
Dans le bloc « la vie des associations », vous pouvez consulter l’annuaire de près de 200 d’entre elles. La recherche se fait par lettre de l’alphabet, commune, activité. En cliquant sur l’une d’elles, puis en sélectionnant « En savoir plus », vous obtenez des informations plus complètes. Chaque association dispose d’un compte qui lui permet de modifier ses contenus et de publier des brèves d’actualités avec photos. Par exemple, l’annonce puis le retour sur un évènement ou des résultats sportifs. Ces textes sont accessibles en cliquant sur « Voir toute leur actualité ». Toute nouvelle association, ou association non référencée est invitée à se faire connaître auprès de la rédaction via le Site ou sur realahune@rheamarketing.fr, nous lui créerons un compte.
Laurent Kaczmarek – Nathalie Vauchez
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actualité D i g u e s
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PPRL
« Le combat de l’objectivité des élus » face à « une stratégie de repli de l’État » On a le sentiment d’un jeu du « chat et de la souris » ou d’une « guerre des nerfs » depuis plus d’un an, entre les services de l’État et les élus rétais. Cela pourrait prêter à sourire, sauf que le sujet est suffisamment grave et impliquant pour l’avenir de l’île de Ré, pour que l’on n’en ait plus guère envie. Il n’empêche qu’il y a de quoi y perdre parfois son latin, et laisser les médias perplexes.
E
La Digue du Boutillon, le lendemain de Xynthia
n effet, voilà tout juste un an, les élus communautaires, Lionel Quillet en tête, avaient réussi à mobiliser une bonne partie de la population rétaise permanente et secondaire, vent debout contre les modélisations à venir des services de l’État dans le cadre du futur PPRL. Deux grandes réunions publiques avaient fait le plein, à Ars et au BoisPlage, au cours desquelles les propriétaires du nord et d’une partie du sud de l’île de Ré avaient découvert avec stupéfaction que jusqu’à 90 % de certaines communes pourraient devenir inconstructibles. Le Maire de La Couarde était le premier monté au créneau – technique auprès de la Préfecture et médiatique via une réunion publique – et avait obtenu quelques dérogations pour certains permis de construire. Les médias ayant aussi largement contribué à et relayé cette mobilisation, la Préfète avait voulu calmer le jeu et les élus semblaient partiellement rassurés. Mais au sortir de leur réunion à la Préfecture, mardi 11 juin dernier, les mines étaient graves, la sérénité et la confiance n’étant plus du tout de mise. Ainsi, en préambule du conseil communautaire du 13 juin, Lionel Quillet a tenu à faire une déclaration publique solennelle et « musclée », ensuite relayée lors de la session d’été du Conseil général le 17 juin. « Nous avons mené plusieurs combats durs depuis Xynthia. On nous a d’abord fait part qu’il était dommage que les digues n’avaient pas été mieux entretenues... Nous avons obtenu des financements immédiats pour les travaux d’urgence de niveau 1. Puis nous avons dû mener un second combat, de loin le plus dur, celui des zones noires. L’analyse de la Cour des Comptes deux ans après nous a donné entièrement raison a posteriori, en dénonçant la “surinterprétation” au nom de la “doctrine” de certains hauts fonctionnaires de l’État ». Cela a coûté 200 millions d’€ qui ont été ainsi gâchés et des drames humains, et ces hauts fonctionnaires sont toujours là. La 3ème étape, celle de la construction
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des digues, nous a amenés à créer la Mission Littorale. Nous avons été contraints par des PAPI très lourds, les élus ont réussi à faire labelliser leurs projets de digues en 2012, beaucoup plus rapidement que prévu. Mais ces procédures n’étant pas encore suffisantes, on nous en impose encore d’autres, environnementales. Aucune digue ne pourra être lancée avant fin 2014 et quand une déclaration ministérielle annonce des travaux à Charron avant fin décembre 2013, et que les populations seront protégées pour l’hiver 2013/2014, c’est totalement faux. Au mieux ce sera en 2015. Les seuls travaux lancés – ceux de Charron Ouest, du Boutillon (île de Ré) et de Port des Barques – étaient déjà inscrits dans des procédures hors PAPI, lancées avant Xynthia. Nous n’assumerons pas seuls cette responsabilité, dans le cadre des Plans Communaux de Sauvegarde. Depuis 3 ans, on nous balade, nous n’avons aucune réponse pragmatique de la part du Ministère et ce n’est pas la Mission Pitié qui va résoudre le problème, deux technocrates qui nous ont pris de haut. Une position de l’État intenable vis-à-vis des populations Pendant ce temps, l’élaboration du PPRL, elle, avance très vite, avec une doctrine : on modélise sans les digues, on raye les digues… Résultat : là où il y a eu 40 cm d’eau avec Xynthia, la modélisation est à 1,20 mètre d’eau ! Cette théorie de surinterprétation conduit à n’importe quoi, le risque est maximalisé, c’est le repli stratégique. La liste des erreurs techniques est longue, on est sur les mêmes personnes qu’au lendemain de Xynthia dans les cabinets, il s’agit d’une décision politique et d’une doctrine publique. Nous entendons donc partir au combat de l’objectivité. Les 14 millions d’€ mis par l’État sur les digues depuis 2010, et les 30 millions d’€ en cours ne sont pas pris en compte. Cette position est intenable à 3 ans de Xynthia. Je sais d’où cela vient et on ne sécurise pas plus les personnes. Nous devons donner d’ici à la mi-juillet nos réponses communes d’élus, face à cet apocalypse. Derrière des périodes de négociation, on se fait balader et je me demande si ce repli stratégique n’est pas là juste pour ne pas dépenser d’argent sur les digues. Si on n’obtient pas de l’État qu’il revoit ses erreurs, je jetterai l’éponge en tant que président de la Mission Littoral, ce discours est intenable auprès des populations de Charron ou d’ailleurs ».
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L’ensemble des élus ont renchérit, les communes du nord de l’île de Ré en tête, et Patrick Rayton se sent particulièrement concerné puisque la commune de La Couarde serait totalement submergée en théorie… Les Maires du sud ont marqué leur solidarité, y compris Léon Gendre, même si la Préfète aurait précisé qu’ « il pourra y avoir des adaptations », laissant ainsi chacun imaginer le sens de ses propos… Pour Léon Gendre « l’État avance masqué, on a une doctrine ou pas, et il s’agit juste là de la mise en application de la déclaration de Nicolas Sarkozy du 16 mars 2010, au lendemain de Xynthia, ”je ne veux plus personne dans une zone à risque” » ! Vers une simplification et une certaine souplesse des procédures digues ? Lors de son intervention au Conseil général lundi 17 juin, Lionel Quillet a enfoncé le clou, notamment sur la longueur des procédures digues, pourtant labellisées dans le cadre des PAPI. La Préfète, qui venait d’adresser un courrier au Président du Conseil général (daté du 10 juin 2013), s’est voulue rassurante au cours d’une longue intervention de près de 30 minutes – preuve que la situation est embarrassante ? – en rappelant que la Ministre a confié une mission d’appui au CGEDD ayant pour objectif de faciliter et raccourcir la concrétisation des projets de digue, avec deux phases, la première d’écoute (qui s’est tenue fin avril) et de recommandations à droit constant, la seconde de propositions législatives et réglementaires. Elle a rappelé qu’une des pistes envisagées pour la simplification des procédures, concernerait la mise en sécurité d’ouvrages existants
fragiles ou dangereux pour un évènement Xynthia. Ce serait une 1ère phase, en l’attente d’études plus longues pour des protections répondant à des évènements supérieurs. Aussi, pour alimenter la réflexion, elle souhaite connaître les opérations pour lesquelles le CG est maître d’ouvrage et qu’il juge prioritaires pour la sécurisation des populations. Parmi celles-ci, celles consistant en une sécurisation d’ouvrages existants fragiles ou dangereux pour un évènement Xynthia seront identifiées. Et pourraient donner lieu à travaux en 2014, en suivant toutefois les conclusions du rapport Pitié qui devrait sortir dans les jours à venir… Au sujet des PPRL, fustigeant quelque peu les opérations de mobilisation de la population menées par les élus rétais à l’été 2012, elle leur a conseillé d’attendre d’avoir les cartes d’aléas avant de réagir. Si le Président de la CdC de l’île de Ré était redevenu ces derniers jours un peu moins pessimiste concernant les dates de démarrage des digues « PAPI », l’ensemble des élus rétais ne sont pas du tout rassurés au sujet des cartes d’aléas (PPRL), et entendent continuer à faire monter la pression auprès de l’État en alertant et mobilisant la population. Dans le même temps différentes manifestations de professionnels du bâtiment et de l’immobilier sont envisagées, et la constitution du bureau d’une association de propriétaires potentiellement lésés – déjà en gestation l’été dernier – est en train d’être finalisée (pour en savoir plus dans les prochains jours, consultez notre Site realahune.fr). Nathalie Vauchez
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actualité PPRL
Vers « l’inconstructibilité » totale dans le nord de l’île ? Depuis Xynthia (28 février 2010), l’État s’est lancé envers les communes sinistrées dans un processus de révision et de création de PPRN (plans de prévention des risques naturels) tout en sous-estimant la capacité d’appréciation des élus locaux en matière de risque de sécurité publique sur le territoire communal. des décisions de justice rendues, il s’avère que les magistrats statuant en référé ont dénoncé à plusieurs reprises l’article R111-2 du CU, jugeant qu’en l’état actuel des études la démonstration du risque était insuffisante pour refuser les permis de construire incriminés. Quant au jugement de fond que rendra plus Christian Bourgne, un maire combatif tard le tribunal, plane sur lui l’incertitude. Il pourrait très bien décider de la desl s’avère qu’aujourd’hui, face aux truction du bâti autorisé en référé. injonctions des services de l’État, le pouvoir des élus en matière d’autoChoix cornélien risation du droit des sols est considéPour Christian Bourgne, maire des rablement restreint. Malgré cela, sur Portes, « la situation actuelle est certains permis de construire, des élus devenue intolérable. En l’absence de locaux, forts de leur connaissance du document opposable et du manque terrain, s’opposent aux recommand’information, nous engageons maldations étatiques préconisant « l’ingré tout notre responsabilité en face constructibilité » au nom de l’article d’administrés qui, il faut le reconR111-2 du Code de l’Urbanisme basé naître, risquent de se retrouver du jour sur le seul motif de sécurité publique. au lendemain propriétaires de terrains Ainsi aux Portes-en-Ré, au constat
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sans aucune valeur. Aujourd’hui, nous sommes acculés à choisir entre deux solutions : - refuser les permis de construire et être attaqués par des administrés déchus, - accorder des permis de construire et être attaqué par l’État ». « Intolérable ! » « Dans une application anticipée du PPRN à venir au regard de l’étude en cours (étude qui ne prend même pas en compte les ouvrages de protection existants et ceux à venir dans le cadre du PAPI), l’État nous annonce que même les terrains qui n’ont pas été submergés par Xynthia vont devenir inconstructibles (lire l’encadré). C’est intolérable ! C’est pourquoi il faut nous serrer les coudes, élus, administrés, face à des décisions qui sont abusives, tout en sachant que les problèmes sont les mêmes sur Oléron et dans les communes littorales, et que là-bas aussi, la colère gronde et monte. » Jean-Pierre Pichot
Ce qui a mis le feu aux poudres ! À peine 24 heures après la réunion en préfecture présentant aux élus concernés un premier aperçu de la future carte définissant les niveaux d’eau du futur PPRL (Plan de prévention des risques littoraux), une demande d’extension de maison sur un terrain situé à deux pas de la mairie, en plein centre bourg, laquelle s’est vu refusée par la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) pour les motifs suivants : hauteur terrain naturel de la construction envisagée 2,50 mètres NGF ; niveau d’eau de la carte : 3,80 - 4,00 mètres NGF. Soit une hauteur d’eau d’au moins 1,30 m. Et le responsable géographique de la DDTM de conclure : « il s’agit là d’un aléa fort et la règle est l’inconstructibilité y compris pour les extensions ».
Imaginez 1,30 m d’eau sur ce terrain en plein centre bourg !
PPRL
Des cartes lourdes de conséquences pour la vie de La Couarde Lors de son point presse le 20 juin, Patrick Rayton a fait état des soucis qui se profilaient avec la carte des niveaux d’eau en cas d’incidents majeurs établie par les services de l’État.
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a commune de La Couarde serait la plus touchée d’après les éléments indiqués. Là où il y a eu 40 cm d’eau lors de Xynthia l’État prévoit 1,20 m d’eau ! Cela laisse augurer d’une carte des aléas dure qui impactera la commune de La Couarde à hauteur de 80 à 90 % de son territoire. Patrick Rayton n’acceptera pas sans rien dire. Il rappelle qu’il avait déjà réagi l’année dernière et que finalement, l’État ayant fait marche arrière, 6 permis de construire sur 7 avaient été débloqués, ce qui avait rendu possible la levée des procédure engagées contre la municipalité. Aujourd’hui la commune vit une période d’absence de délivrance de certificats d’urbanisme et il n’est pas
possible de continuer de la sorte. Patrick Rayton a adressé le 21 juin un courrier à Madame le Préfet afin de lui expliquer sans polémique son point de vue sur cette situation catastrophique. Il lui indique entre autres que cette politique du pire est injuste et ne tient aucun compte du facteur humain. Or la culture du risque existe chez les Rétais sinon rien ne se serait jamais fait. Quant à la vie économique, elle fonctionne hors saison, dans l’île, essentiellement grâce à l’activité du bâtiment, directement liée à la capacité de construire. Dans le cas où ces nouveaux critères s’appliqueraient véritablement, les entreprises et les artisans du secteur du bâtiment se retrouveraient
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dans l’obligation de fermer. Donc moins d’emplois, plus de chômeurs, moins de jeunes dans l’île et moins d’enfants dans les écoles. Il ne serait plus question de vie permanente, ce serait la condamnation pure et simple du village et une vie sociale complètement déstructurée. Et que deviendrait le bâti actuel ? Nos vieux chais et nos anciennes remises transformées en logements ? Dans 20 ans des quartiers entiers de La Couarde se retrouveraient en ruines car personne n’aura d’intérêt à investir. Patrick Rayton est convaincu que l’on ne mesure pas encore toutes les conséquences pour l’île à moyen et long terme de cette carte des niveaux d’eau présentée par l’État. « Le bon sens devrait permettre,
Patrick Rayton, Maire d'une des communes les plus touchées
dit-il, de trouver des solutions. Je ne rentre pas dans les aspects techniques car je pense que les solutions ne pourront se trouver que dans une discussion politique. » Catherine Bréjat
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actualité P r ot e c tio n
d e s
c ô t e s
Et si la dune cédait ? Pour qui fréquente les plages de l’île de Ré depuis des décennies la constatation est la même pour tous : « tiens, cette année, la dune a encore reculé ».
S
i le cordon dunaire édifié voilà quelque 5 000 / 6 000 ans a globalement joué son rôle de protection naturelle contre les assauts de l’océan, la dune est elle aussi aujourd’hui en crise du fait de la diminution conséquente constatée des apports en sable qui jadis venait la consolider. Élément mobile dans
le paysage, l’homme est toutefois parvenu à la fixer côté terre pour qu’elle ne submerge point cultures et infrastructures. Mais côté mer, on a trop longtemps laissé la nature se gérer seule et l’on voit le résultat aujourd’hui, même si des programmes de plantations visant à retenir le sable ont été tentées :
auté de Communes
Le Coin de la Commun
collecte des déchets ménagers Collecte des déchets ménagers à partir du 1er juillet 2013 La Communauté de Communes de l’Ile de Ré vous informe qu’à compter du 1er juillet 2013, la collecte des déchets ménagers s’effectuera comme suit : BACS CLASSIQUES [sortir le bac à partir de 19h]
Lundi, mercredi et vendredi soir : Ars en Ré, Loix, La Couarde sur Mer, Les Portes en Ré, Rivedoux-Plage, Saint Clément des Baleines
Mardi, jeudi et dimanche soir : La Flotte, Le Bois Plage en Ré, Sainte Marie de Ré et Saint Martin de Ré (extra-muros)
Tous les matins à partir de 5h : Saint Martin de Ré (intra-muros)
BACS JAUNES [sortir le bac à partir de 5h]
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Lundi matin : Les Portes en Ré, Ars en Ré, La Couarde sur Mer
Mardi matin : La Flotte, Saint Martin de Ré (intra-muros)
Mercredi matin : Le Bois Plage en Ré
Jeudi matin : Sainte Marie de Ré
Vendredi matin : Rivedoux Plage
Samedi matin : Saint Martin de Ré (extra-muros), Loix, Saint Clément des Baleines
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le barrage dunaire s’est fragilisé, considérablement aminci, si bien que face à de nouveaux épisodes de type Xynthia, il ne représenterait plus la défense espérée. Défendre la dune, cela est certes envisageable, sauf que pour l’État la réhabilitation de la dune, contrairement aux digues, n’est pas éligible au PAPI (programme d’actions pour la protection contre les inondations) ! À titre exceptionnel, seule la dune du Peu-Ragot à La Couarde a bénéficié de subsides de l’État du fait que « la menace était directe ». « Que tous ces beaux messieurs des services de l’État qui nous pondent de belles cartes, de belles réglementations, nous affirmant : “nous sommes passés” viennent réellement constater les faits sur le terrain, ils comprendront peut-être ce que souhaitent les élus locaux. Il faudra peut-être que la route les amenant à leur résidence des Portes soit coupée pour qu’ils réagissent ? » lance un élu du canton nord quelque peu désabusé.
L’érosion au droit du pas de Zanuck
Les blockhaus en pied de dune témoignent de son recul
Merci l’écotaxe Mais les élus rétais et à leur tête le président de la Communauté de Communes, Lionel Quillet, n’ont pas renoncé. À terme, 500 000 € émanant de l’écotaxe serviront à s’attaquer au problème du recul des dunes. Un programme global de restauration sur 3 kilomètres du cordon dunaire de la Conche des Baleines, incluant une étude géomorphologique et un inventaire faunistique et floristique du site, a été passé avec l’Office national des forêts (ONF). Avant la saison, celui-ci a débuté par la remise en état provisoire du pas de Zanuck et doit se poursuivre au droit de la plage de TrousseChemise. Jean-Pierre Pichot
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t r a n s p o r t s o f f r e
e sti v a l e
Ré, un territoire expérimental La CdC, le Conseil Général et Kéolis présentaient le 13 juin la nouvelle offre de transport estivale. Fiers du succès rencontré en 2012 avec près de 250 000 voyages comptabilisés, les intervenants visent les 300 000 pour cet été. Les aménagements, repensés chaque année, font partie d’un processus expérimental. Se perfectionnant au fil des années, ils « découlent » de la politique commune de la CdC et du Conseil Général pour la préservation et valorisation du territoire rétais.
La création d’un pôle multimodal faisant écho à celui du Belvédère Les travaux du site de Sablanceaux ont pour but la création d’un espace sécurisé regroupant les différents modes de transport accessibles. La maison de la mobilité, se trouvant au cœur de ce pôle, aura pour
eé lieu h c i Le R Ile de R
mission d’informer au mieux de leurs besoins les voyageurs sur les possibilités qui s’offrent à eux. En second lieu, ce réaménagement permettra de réhabiliter l’espace naturel environnant et de mettre en valeur les deux commerces du site. Les travaux qui s’interrompront pour la saison, seront terminés pour fin 2014. Une offre améliorée Cette année encore, l’Île de Ré réquisitionnera toutes les navettes électriques disponibles de France. L’été
2013 accueillera 11 navettes électriques, soit 4 de plus que l’an dernier. Les nouveautés de l’été seront le dédoublement de la ligne 3, la création de 3 nouveaux parcours et de 3 navettes vélos assurant la liaison entre les points infos cyclistes. Les circuits en navettes thermiques s’effectueront du 17 juin au 15 septembre, et ceux en navettes électriques du 6 juillet au 2 septembre. Les lignes 3, Ré-Express et franchissement du pont prendront leurs horaires d’été également le 6 juillet. Jusque là, vous pouvez traverser le pont, en électrique, le mercredi et les weekends. L’offre de transport n’est pas encore parfaite, mais c’est le propre d’une expérimentation, apprendre de ses erreurs afin de se perfectionner. On ne peut que souligner les efforts qui ont été mis en œuvre depuis ces dernières années, dans le but de
diminuer le nombre de voitures et de proposer des modes de transport alternatifs. Lionel Quillet a d’ailleurs fait remarquer que la CdC avait tenu ses engagements à ce sujet, en appelant les « futurs » élus à poursuivre dans cette voie. Lolita Prieur
UN COÛT DE 1 767 000 € POUR 2013 > 988 000 € à la charge de la CdC dont 779 000 € financés par l’écotaxe 779 000 € à la charge du Conseil Général
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politique à la hune I n t e r v i e w
L’île de Ré, 5 ans après À quelques mois des prochaines élections communales et intercommunales, Ré à la Hune a souhaité faire un premier bilan complet du mandat communautaire démarré en mai 2008. Pour ouvrir ce vaste dossier, nous avons interviewé le Président de la Communauté de Communes, Lionel Quillet, et publions quelques chiffres clé du mandat. Chaque domaine de compétence fera ensuite l’objet d’un dossier bilan plus détaillé, dans les prochains numéros de Ré à la Hune et sur realahune.fr
structuration de la politique territoriale ?
Ré à la Hune : Quel bilan global tirez-vous de ce mandat au cours duquel l’intercommunalité rétaise s’est fortement renforcée ? Lionel Quillet : Ce mandat marque l’émergence totale d’une collectivité territoriale, avec la concordance de trois phénomènes. Le premier est la vitesse à laquelle s’est opéré le transfert de nouvelles compétences déléguées à la Communauté de Communes par la volonté du Législateur et de l’État et correspondant aussi à une réalité économique. On nous demande d’intervenir partout. Le second correspond au transfert financier qui a accompagné cette délégation de compétences : le budget principal de la Collectivité (hors écotaxe et ordures ménagères) est ainsi passé de 23 millions d’€ en 2008 à 50 millions d’€ en 2013, ceci sans pression fiscale supplémentaire et même avec une baisse à deux reprises de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Et avec un effectif aujourd’hui de 60 personnes, là où les collectivités de cette taille tournent plutôt avec 120 à 130 personnes. Mais au-delà de cela, le 3ème phénomène concerne l’énergie et la dynamique énormes qu’a développées la CdC de l’île de Ré, avec une montée en puissance dès 2008, par ma volonté mais aussi celle des maires. J’avais une vision stratégique très claire, depuis longtemps, de la politique de territoire à mener. Les élus et les équipes de la CdC, avec à sa tête Florence Durand, ont fait un travail formidable.
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Quels ont été les principaux « accélérateurs » de cette montée en puissance de la CdC ? Dès le tout début du mandat il y a eu l’affaire de la vente de la maison de retraite de SaintMartin pour laquelle il a fallu réagir en urgence, prendre la compétence logement, préempter (cela s’est joué à une voix, au dernier moment)… La gestion de l’après-Xynthia avec notre cellule digues, qui avait été créée juste avant, nous a fait prendre à bras le corps les dossiers de la reconstruction et de la gestion des digues, la négociation avec l’État des périmètres des zones noires, la gestion hydraulique des marais, et les discussions avec l’État dans le cadre du PPRL (plan de prévention des risques littoraux). Ce sont 13 millions d’€ qui ont été engagés pour les digues au lendemain de Xynthia, en procédure accélérée. Si l’on y ajoute les 9 millions d’€ consacrés aux travaux du Boutillon (décidés avant Xynthia, donc hors PAPI) ce sont 22 millions d’€ de travaux engagés sur les digues durant ce mandat, en plus de tous les projets inscrits dans le PAPI (45 millions d’€). Soit un budget digues en 5 ans plus important que celui des 30 dernières années. Les Maires et délégués communautaires ont aussi créé une formidable synergie, au-delà de ce à quoi je m’attendais, et se sont accordés sur la plupart des sujets. L’élaboration du SCOT (schéma de cohérence territoriale) a t-elle joué un rôle important dans la
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Pour la première fois, l’ensemble des Maires ont accepté que le périmètre de constructibilité soit figé (c’est le principe du 80 % du territoire inconstructible / 20 % urbanisé ou urbanisable), à condition qu’il y ait un vrai projet de vie à l’intérieur du périmètre, des villages, avec notamment de grands projets collectifs. Cet arrêt de l’urbanisme n’avait jamais été fait auparavant et constitue un projet fort du mandat. L’émergence d’une CdC puissante, dotée d’un SCOT solide, fait que nous sommes devenus un interlocuteur légitime
et reconnu vis-à-vis de l’État, des partenaires, des communes et des acteurs du territoire, pour mener à bien une vraie politique de territoire, que ce soit en matière de logement, de petite enfance, de transport, de défense des côtes et d’aménagement du territoire, ou enfin de gestion environnementale, sans oublier la culture. En matière de logement justement quel bilan dressez-vous de ce mandat ? Au-delà du retard qu’avait pris l’île de Ré, j’avais une forte volonté politique en la matière. Depuis 2008 et la prise de compétence logement
10 communes, 10 projets, 400 logements d’ici 2020 Ars-en-Ré – Les Brises Marines Acquisition foncière en 2010, pour 3 millions d’€ Pose de la 1ère pierre le 21 juin 2013, livraison été 2014 29 logements et une crèche de 16 places agréées Saint-Martin-de-Ré – L’ancienne maison de retaite Préemption exercée par la CdC sur le terrain en 2009, pour 4,5 millions d’€ Acquisition foncière en 2011 Démarrage des travaux prévu en décembre 2013, livraison juin 2015 70 logements, une crèche de 16 places agréées, un RAM Loix – L’ancienne colonie PTT Acquisition 2011 pour 1,9 millions d’€ 25 logements Le Bois-Plage-en-Ré – Rochefort 1 Acquisition 2012 pour 2 millions d’€ 35 à 55 logements La Flotte – La Maladrerie 75 logements Rivedoux – ZAD du Château 25 logements Sainte-Marie-de-Ré – Faugeroux 47 logements Et trois projets en attente de validation dans le cadre du PPRL Les Portes-en-Ré : 20 à 25 logements Saint-Clément-des-Baleines – Le Moulin Rouge 45 logements La Couarde-sur-Mer : 25 logements
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politique à la hune
dès le début de notre mandat, la CdC peut intervenir pour la réalisation et la construction de logements à loyers maîtrisés (pour les opérations d’au moins 20 logements), en complément de l’offre des communes de l’île de Ré. Du fait de la pression foncière forte sur le territoire, de l’enjeu de vie permanente qu’il porte, le logement occupe une place essentielle dans le SCOT, avec un programme de 400 logements sociaux communautaires d’ici 2020. Depuis 2008, nous avons acquis l’ancienne maison de retraite de Saint-Martin pour 4,5 millions d’€, grâce au transfert du droit de préemption de la Mairie, et les travaux démarreront en décembre 2013, et élaboré dès 2010 un partenariat avec l’Établissement public foncier (EPF) de Poitou-Charentes pour 20 millions d’€ soit un projet par commune, le portage foncier étant réalisé par l’EPF. Des conventions de projet ont été signées en 2010 pour les Brises Marines à Ars, la maison de retraite de St Martin et l’ancienne colonie PTT de Loix, puis celles du Bois Plage et de Rivedoux en 2013 tandis que les acquisitions foncières correspondantes ont été réalisées entre 2010 et 2012. Une fois ces logements réalisés, une commission composée d’élus, des services de l’État et du bailleur social, procédera à l’attribution de ces logements. Dans le cadre du 80/20 et de l’arrêt de l’urbanisme, nous menons donc une politique de logement ambitieuse que seule la CdC pouvait assumer. (Voir encadré ci-contre)
La politique publique des déchets et notamment l’informatisation des déchèteries ont été largement médiatisés, quels en sont les enjeux ? Il s’agit de la première compétence du SIVOM (qui a précédé
la CdC), et si une politique avait été entamée dans ce domaine, il fallait engager une véritable politique publique de gestion des déchets. Elle s’est concrétisée en 2011 avec l’inauguration du centre de transfert des Gâchettes en juin (coût des travaux : 5 millions d’€, 12 000 tonnes d’ordures ménagères collectées) l’informatisation des déchèteries et s’articule autour de 3 axes : l’optimisation des services et la gestion des coûts, la remise à l’état naturel des sites impactés, l’information, l’éducation et la sensibilisation des Rétais, grands et petits. Ce sont 200 000 € qui ont pu être ainsi économisés en 2012, permettant la baisse de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) de 16,68 % à 16,50 % en 2012 puis à 16 % en 2013. Près de 15000 particuliers et 1000 professionnels sont aujourd’hui détenteurs d’une carte de déchèterie. Le site du Haut de Turpine, centre d’enfouissement des déchets inertes a été évacué et a retrouvé son état naturel. Une déchèterie mixte (pour professionnels et particuliers) est en finalisation d’étude, qui proposerait une solution de gestion des gravats. Quelle est la politique sociale communautaire menée en faveur des tout petits et de leurs parents ? L’amélioration du fonctionnement des structures d’accueil petite enfance a permis d’augmenter le nombre d’enfants accueillis et de diminuer les coûts de fonctionnement. L’ouverture de la crèche des Bigorneaux à Rivedoux a permis à partir de 2009 de créer 16 places, l’extension de l’Ilôt z’enfants à La Couarde a porté sa capacité à 20 places et les projets de création
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de crèches à Ars en Ré (les Brises Marines – septembre 2014, 16 places) et à Saint-Martin de Ré – mi 2015, 16 places) feront qu’en 2016 avec 96 places au total, près de 300 enfants différents pourront être accueillis dans les multi-accueils de l’île de Ré (1 place agréée permet d’accueillir en moyenne 3 enfants, du fait des demandes de plages d’horaires complémentaires sur l’année). Cette capacité intègre la crèche parentale associative de SainteMarie, qui n’est pas gérée par la CdC, mais que nous subventionnons largement. Nous finançons entièrement la réhabilitation de cette crèche. Ainsi, en 2013 l’île de Ré offre une moyenne de 19,70 places pour 100 enfants de moins de 3 ans et en 2015 elle en offrira 26, là où la moyenne nationale est de 13,3 places. Nous avons aussi créée à la rentrée 2011 le Relais d’assistantes maternelles (RAM) itinérant sur St Martin, Ste Marie, Rivedoux et Ars, qui est un lieu d’accueil, d’information et d’orientation des parents, des 70 assistantes maternelles et propose des ateliers d’éveil aux petits. Et en 2013, la CdC a repris la gestion du Lieu d’accueil enfants parents (LAEP) créé en 1977 par l’ADMR. Ainsi les budgets petite enfance (hors subvention à la crèche associative) sont passés de 411 000 € en 2009 à 683 000 € en 2012 et devraient atteindre 1,2 million d’€ en 2016 ! Pour les adolescents, en plus des animations et séjours, l’offre des 12 navettes mises à disposition par la CdC et gérées par les associations connaît un succès extraordinaire, facilitant les déplacements et leur permettant beaucoup plus d’activités et d’échanges. Il s’agit là d’un lien communautaire fort,
Lionel Quillet
créateur de synergies et répondant à une vraie demande puisqu’en 2 ans ce sont 60 associations qui y ont eu recours pour 150 000 km parcourus ! Le Plan Global de Déplacement (PGD) qui devra être approuvé lors du prochain conseil communautaire est le long aboutissement d’une politique de réflexions et d’expérimentations en matière de transports, quels en sont les axes forts ? Nous sommes partis de zéro dans ce domaine, et même si nous n’avons pas la compétence transport, qui relève du Conseil général, la CdC peut intervenir au titre de sa compétence « toute étude ou expérimentation » permettant la mise en place de services de transports à titre expérimental avec l’accord du CG. Elle établit également des protocoles d’accord avec le CG pour répondre à des besoins ponctuels de transports, notamment en été. C’est ainsi qu’après le succès du dispositif 2012, l’offre estivale de transport 2013 a été renforcée, avec le dédoublement de la ligne 3, un tracé plus efficace et plus rapide, la création du pôle d’échange de Sablanceaux
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politique à la hune
et de la maison de la mobilité (NDLR : lire notre article en page 7). Ainsi la CdC participe à hauteur de 988 000 € cette année, et le Conseil général pour 779 000 €. Pour la navette maritime annoncée un peu trop vite, la CdC ne détient pas la compétence, mais une étude de faisabilité d’une liaison île de Ré – La Rochelle et de cabotage intra-île sera réalisée d’ici l’été prochain. Avant 2010, il n’y avait pas de budget dédié au transport ; en 2013, le budget annuel de la CdC est de 1,35 million d’€ (dont 800 000 € sur le budget écotaxe) en plus de la participation du CG. Il ne faut pas oublier que pour le transport scolaire nous n’avons rien perdu en 2012/2013 et que les navettes pour les salariés « Ré’Activ Bus » fonctionnent très bien. Enfin, le budget investi dans les pistes cyclables de 2010 à 2012 s’est élevé à 1,5 million d’€ et le budget alloué en 2013 est de 1,75 million d’€, avec de gros travaux programmés, mais aussi des études pour relier Rivedoux à Sainte-Marie, une signalisation renforcée... Nous apportons une vraie réponse et l’enjeu est de faire changer les mentalités, pour parvenir à une révolution des comportements lors du prochain mandat.
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La défense des côtes est au centre de vos préoccupations depuis le début de ce mandat, et plus encore depuis le 28 février 2010 (Xynthia), quels sont les tenants et aboutissants des actions de la Collectivité dans ce domaine ? Depuis 2006, la CdC a pris la compétence « entretien et défense des côtes après remise en état des digues pérennes par le CG 17 ». Peu après le début du mandat en cours, soit dès 2009, nous avons mis en place une « cellule digues » à la CdC. Quelques mois après survenait la tempête Xynthia, et nous avons ainsi pu extrêmement bien gérer l’après Xynthia : parce que nous avions une parfaite connaissance de l’état de nos digues et des aspects techniques, nous sommes immédiatement montés au front et avons pu bénéficier d’un financement de 5 millions d’€ de la part de l’État pour les travaux d’urgence de niveau 1, consistant en la mise à l’abri des biens et des personnes et en la reconstruction des digues à l’identique. Les travaux de confortement de phase 2 pour un montant de 7 millions d’€ ont aussi été financés par l’Europe, l’État et le CG 17. Ce sont donc 12 millions d’€ de travaux qui ont été menés en 9 mois, et tout s’est joué au niveau de
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la cellule digues ! Pour les travaux de niveau 3, nous avons chiffré à 130 millions d’€ le coût des travaux pour protéger l’ensemble de l’île de Ré. A partir de là, nous avons élaboré le Programme d’Actions de prévention des inondations (PAPI) de l’île de Ré entre juin 2011 et avril 2012 et avons obtenu sa labellisation le 12 juillet 2012 , qui a permis de signer une convention cadre le 27 novembre 2012 pour un budget de 45 millions d’€ sur 5 ans, financé pour 40 % par l’État, et 20 % par le CG 17, le Conseil régional et la CdC. Les procédures environnementales extrêmement longues qui viennent se rajouter aux procédures PAPI font que les premiers travaux dans le cadre du PAPI ne débuteront au mieux qu’en 2015 (voir notre article en pages 4 et 5). Toutefois, en parallèle, la CdC continue ses actions de défense des côtes engagées hors PAPI : en 2013 ce sont ainsi 2,4 millions d’€ qui sont consacrés par la CdC aux travaux : digues du Peu des Hommes et du Boutillon, brigade des digues, etc. Enfin, ces derniers mois nous avons mené des discussions acharnées avec les services de l’État dans le cadre de leur élaboration du Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) dont l’approbation devrait intervenir fin 2015, avec des enjeux urbanistiques très importants pour l’île de Ré. Nous sommes très inquiets au vu des 1ères cartes qui nous ont été présentées très récemment et témoignent d’une « surinterprétation » par l’État de la circulaire du 27 juillet 2011 relative à la prise en compte des risques de submersion (lire notre article en pages 4 et 5). Le déplafonnement de l’écotaxe depuis le 1er janvier 2012 représente un budget global de l’ordre de 6 millions d’€ consacrés à des projets à vocation
environnementale, répartis entre le Conseil général et la CdC. À quelles actions ce budget est-il affecté ? Il faut d’abord rappeler que nous avons négocié en début de mandat une nouvelle répartition de l’écotaxe à 55 % pour l’île de Ré et 45 % pour le CG, soit 10 % d’écotaxe obtenue en plus pour l’île de Ré, en mettant en avant l’intérêt d’une gestion de proximité du territoire et d’expérimentations en matière de transports. Les Maires ont accepté que leur part fixe d’écotaxe passe de 200 000 € par commune à 50 000 € ! Ils ont bien compris l’intérêt d’un projet intercommunal en ce domaine. Le Conseil général poursuit sa politique de préemption et d’achat de terrains pour la préservation des espaces rétais. La CdC (3,3 millions d’€) s’est quant à elle engagée dans un Plan de Gestion Environnementale qui se concrétise en 2013 et est mis en œuvre par une équipe de 8 écogardes, dont 2 assermentés, dans le cadre de partenariats formalisés avec les gestionnaires d’espaces naturels que sont le Conservatoire du Littoral, la Ligue pour la Protection des Oiseaux et l’Office National des Forêts. Cette politique très volontariste s’inscrit dans le cadre de la règle des 80 / 20 que nous avons établie et qui fait que toutes les franges urbaines sont inconstructibles. Le plan de gestion environnementale comporte le CRE-ZH devenu Contrat territorial volet milieux aquatiques et qui concerne la préservation des zones humides, le CRE-ZB pour l’entretien des zones boisées, friches et dune, la protection de l’estran et de la mer, sans oublier des actions transversales de sensibilisation à destinations des
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politique à la hune
élèves, des touristes, et des actions scientifiques et d’inventaires. La gestion environnementale est fortement liée aux activités primaires, agricoles, ostréicoles et salicoles notamment. L’AEMA est devenue la cheville ouvrière de la gestion des marais et elle fait un travail remarquable. Les concertations culturelles ontelles contribué à la mise en place de la politique culturelle ? Il s’agit d’un domaine difficile à appréhender, aussi les concertations culturelles ont permis d’avoir une meilleure vision de l’existant et des actions à mettre en œuvre, tout en renforçant notre lien avec les associations. Les 4 axes de déploiement de la politique culturelle définis par la CdC consistent à apporter plus de cohérence dans l’offre culturelle, mieux accompagner les projets, améliorer l’accessibilité à l’offre culturelle et renforcer le maillage du territoire. Dans le cadre du second axe, on peut citer la mise en place d’un parc de matériel au service des associations, dont la gestion a été confiée à La Verdinière. Cette année la semaine d’éveil culture pour les 0-4 ans a remporté un réel succès auprès des enfants, des parents et des assistantes maternelles. Nous entendons aussi poursuivre le développement des arts dans l’espace public, ce sera le cas lors de la fête des associations et des journées du patrimoine, en septembre. Enfin, nous accompagnons les associations culturelles avec des subventions de près de 500 000 €. La labellisation « Pays d’Art et d’Histoire » qui s’est traduite par la signature d’une convention entre l’État et la CdC en novembre 2012 est venue récompenser trois années de travail et aboutit à la
constitution d’une équipe de trois personnes chargée de développer un programme d’actions visant à favoriser la connaissance, la protection et la valorisation de l’architecture et du patrimoine de l’île de Ré, en complément de l’action des Musées et Maisons de Pays. Qu’attendez-vous des concertations sportives en cours ? À l’image des concertations culturelles, elles doivent permettre de mieux appréhender l’offre et les pratiques sportives sur l’île de Ré d’ici à septembre 2013. La mise à disposition des six navettes a permis déjà de créer du lien tout comme les Trophées sportifs ou encore la fête des associations. Nous souhaitons aller plus loin. Il faut toutefois souligner que nous avons fait un choix politique fort de soutien aux associations rétaises, tous domaines confondus, puisque les subventions aux associations avoisinent 1 million d’€, ce qui est exceptionnel. Certes, près de la moitié de ces subventions sont allouées à trois associations : l’ARDC, l’École de Musique et île de Ré Tourisme, les subventions à toutes las autres associations sont tout de même de 500 000 €.
poursuivre les actions engagées sous ce mandat (digues, logements, transports, crèches, environnement…). Pour ce qui est des nouvelles compétences, l’État a d’ores et déjà annoncé le transfert de l’instruction des permis de construire aux collectivités locales et la grande majorité des Maires feront très probablement le choix que cette instruction soit mutualisée au sein de la CdC, pour des raisons de compétences et de coût. Sans parler du futur PPRL qui ne devrait pas faciliter l’instruction de ces permis. Cela représente l’embauche de 3 à 4 personnes ! J’y vois là les prémices d’un plan local d’urbanisme intercommunal…
« Poursuivre notre action et notre engagement pour que l’île de Ré ait un bel avenir. »
Si vous êtes réélu au printemps prochain pour un nouveau mandat à la tête de la CdC, quelles seront les nouvelles compétences qui seront acquises et quelles seront vos nouvelles priorités ? Si nous sommes réélus, nous aurons tout d’abord à cœur de
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Pour ce qui concerne la compétence tourisme, la loi de décentralisation qui envisage de l’attribuer aux Régions n’a pas tranché, laquelle transférait pour partie aux intercommunalités des compétences liées au tourisme. En tout état de cause, les contraintes techniques et financières de classement seront trop lourdes pour les communes et l’enjeu de la stratégie touristique du territoire conduira naturellement la CdC à une implication plus directe dans ce domaine. En matière économique, les enjeux pour la CdC seront de gérer l’équilibre spatial, de trouver des emplacements, de mutualiser des bâtiments (pépinières d’entreprises), sans oublier les implications financières. La CdC devra devenir une porte d’entrée
facilement identifiable par les acteurs économiques. Je souhaite aussi que nous nous penchions sur le sujet sensible de la transmission des entreprises artisanales… et des bâtiments. Un autre volet prioritaire de la politique intercommunale concernera les activités primaires : il nous faudra redéfinir notre façon d’intervenir, nous devons aller audelà de l’appui à la promotion des produits du terroir et de la gestion des espaces naturels. Là aussi il y a une problématique sous-jacente forte d’aménagement des espaces, avec désormais une forte demande d’installation car « le produit île de Ré » fonctionne bien, et de gestion du territoire et de ses espaces naturels, dans le cadre du SCOT. Sans oublier la gestion de l’eau. Dans le domaine sportif, nous entendons intervenir de façon nettement plus volontariste, puisque nous financerons 30 % du coût des nouvelles infrastructures sportives : des projets sont lancés à Saint-Martin (la Halle des Sports), aux Portes, à Ars et à Loix. Nous souhaitons qu’il y ait une meilleure structuration des équipements sportifs et une mutualisation accrue des activités. Enfin, le prochain mandat sera celui de la mise en œuvre du Label « Pays d’Art et d’Histoire » et du Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Parimoine (CIAP)… En conclusion, si nous étions réélus, il nous faudrait poursuivre notre action et notre engagement pour que ce territoire, qui subit de nombreuses pressions, ait un bel avenir. Propos recueillis par Nathalie Vauchez
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le scot A m é n a g e m e n t
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t e r r itoi r e
Les opposants au SCOT médiatisent leur action, autour de la venue de Corinne Lepage Bien qu’il n’y ait rien de nouveau dans le déroulé de la procédure, les requérants « associatifs » et « individuels » ont souhaité mettre un coup de projecteur sur leur action menée à l’encontre du Schéma de cohérence territoriale, en capitalisant sur l’image médiatique de leur avocate Corinne Lepage, ancienne Ministre de l’environnement.
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’est ainsi que les cinq associations requérantes (1) et les sept requérants individuels (2) ont réexpliqué à des médias un peu perplexes les raisons de leur opposition au SCOT. À leurs yeux, au delà des contestations sur la forme, ce document majeur d’aménagement du territoire n’est pas assez prescriptif et ne tient pas compte de la réelle capacité d’accueil de l’île de Ré. Si le plus farouche opposant au SCOT qu’est Pierre Bot – qui a participé à tout son processus d’élaboration en tant que membre du Comité de suivi, représentant unique de toutes les associations environnementales, et s’est désolidarisé en fin de processus – reconnaît qu’ « il y a des choses très bien et que ce document représente un énorme travail », il estime qu’ « il ne fige » pas assez l’urbanisme rétais. Le Pont et le SCOT, même combat ! Corinne Lepage, a d’emblée situé ce combat contre le SCOT dans le prolongement de celui des années 1986 à 1988 contre le Pont – dont elle était déjà aux côtés de Léon Gendre, du Commandant Cousteau de Pierre Belay et de René Bené – parce que l’ « on organise sciemment la saturation de l’île de Ré » avec « une erreur d’appréciation majeure » sur la capacité d’accueil. « Elle est de 145 000
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personnes dans le SCOT, alors qu’à 100 000 personnes l’île est déjà saturée », selon elle. Ont ainsi été mis en cause par l’avocate et les requérants non seulement les élus rétais – « ils sont dans une situation impossible avec la pression électorale » a jugé Corinne Lepage – mais aussi les commissaires enquêteurs, « dont les compétences ne font aucun doute » et qui ont « rendu des conclusions de complaisance » selon Léon Gendre. Qui officieusement explique que si le Président de la CdC de l’île de Ré est revenu en arrière sur les prescriptions redevenues préconisations, c’est parce qu’il a dû « composer » avec les Maires, « car la vie politique d’une collectivité territoriale est ainsi faite ». Ainsi dans leur recours en annulation que nous avons pu nous procurer figurent comme arguments essentiels l’ « irrégularité de la procédure d’enquête publique » et les « insuffisances du rapport des commissairesenquêteurs », l’ « erreur manifeste d’appréciation quant à la sur-densification de l’île de Ré et la capacité d’accueil » et le « non-respect des principes d’équilibre posés par le Code de l’Urbanisme », la « mauvaise prise en compte des risques naturels et le non respect de la Loi Littoral ». Les requérants sont ainsi très optimistes quant à leur chance de faire annuler le SCOT.
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Pierre Bot, Corinne Lepage et Léon Gendre
La procédure est financée par les associations, leurs adhérents, les requérants individuels et bien d’autres « sympathisants » selon les associations, tandis que Corinne Lepage explique que – outre le fait que son cabinet n’applique pas les mêmes tarifs aux associations – il s’agit là de son « engagement personnel et de sa contribution au devenir de l’île de Ré ». Des incohérences dans les positions des requérants L’ensemble des arguments contradictoires apportés autour de la table furent balayés du revers de la main par les requérants. Étant donné que le SCOT va faire l’objet d’une révision à partir de juillet 2013 (lire l’encadré ci-après), quel est l’intérêt de combattre un document bientôt caduc ? « Si nous obtenons l’annulation du SCOT, nous pourrons réintroduire dans le prochain SCOT les prescriptions au lieu des préconisations sur le résiduel constructible » selon Léon Gendre.
Si le SCOT « est exécutoire mais pas légal car les réserves expresses de l’État n’ont pas été levées » pourquoi alors la Préfecture n’a t-elle pas déposé un recours en annulation ? « Cela l’arrange que les associations s’en chargent » selon Pierre Bot. Si les élus n’ont pas inscrit les prescriptions dans le SCOT mais de « simples » préconisations, c’est qu’elles auraient été inapplicables juridiquement dans les communes selon l’analyse des services de la CdC, le droit à la propriété étant inaliénable, qu’en pensent les requérants ? « Je ne vois pas pourquoi des prescriptions ne tiendraient pas la route juridiquement » selon Corinne Lepage. Le PPRL à venir va remettre en cause fortement le SCOT et réduire comme peau de chagrin les zones encore constructibles ? « Je ne vois pas pourquoi vous reliez PPRL et SCOT, ce sont deux dossiers différents », rétorque l’avocate... La Communauté de Communes de l’île de Ré, sûre de son fait et forte
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le scot de l’ « avis favorable de l’État » et de l’analyse juridique de ses conseils, n’attache – semble-t-il – que peu d’importance à ce recours en annulation, et se projette déjà sur la révision du SCOT en vue de sa « Grenellisation 2 ». Le Président rappelle que ce sont 120 associations qui ont travaillé autour de ce document porteur d’un « projet politique fort », que c’est sous son mandat que l’urbanisme de l’île de Ré a enfin été stoppé, avec la règle du périmètre des 80 % du territoire inconstructible accepté par l’ensemble des Maires, à condition qu’il y ait un projet de vie permanente forte à l’intérieur du périmètre urbanisé/urbanisable, que l’État « a validé ce SCOT » très prescriptif, que c’est l’État qui a souhaité accélérer la procédure, avant la finalisation du PPRL en 2014/2015, car le Schéma
directeur devenait caduc fin 2012. L’ensemble des énergies des élus sont concentrées sur l’enjeu majeur du PPRL, les premières modélisations communiquées par les services de l’État étant extrêmement inquiétantes pour l’avenir de l’île de Ré, en matière d’inconstructibilité et donc de vie permanente. Le combat contre le SCOT leur semble ainsi un combat d’arrière garde, totalement à côté des enjeux rétais actuels. Nathalie Vauchez 1. Nature Environnement 17, les Amis de l’île de Ré, Avenir du Bois, l’Association de défense des habitants de Saint-Martin et l’Association pour la protection des sites de Saint-Clément). 2. Léon Gendre, Jean-Philippe Lachenaud, JeanClaude Bernier, Eric Lem, Jean-Marc Brault de Bournonville, Roger Touton et Simon-Pierre Berthomès.
Quel avenir pour les associations environnementales rétaises ? Pour le Président de la CdC, les associations environnementales de l’île de Ré avaient une carte majeure à jouer, celle de l’intercommunalité, elles n’ont pas su l’inventer à leur niveau. Tandis que la Communauté de Communes s’est construite et renforcée de façon très volontariste, les associations n’ont pas été capables de se fédérer et de s’entendre entre elles. On se rappelle le tollé interne aux associations qu’avait provoqué la désignation par la CdC du Président des Amis de l’île de Ré (AIR), Pierre Bot, comme représentant de l’ensemble des associations environnementales dans le cadre de l’élaboration du SCOT : déjà cette désignation d’ « office » avait eu lieu parce que les associations n’avaient pas su s’entendre pour déléguer l’un des leurs. Elles avaient contesté vigoureusement sa « représentativité » de Pierre Bot. Le rendez-vous de l’ « intercommunalité environnementale » a été raté
La révision du SCOT Lors de ce point presse, Ré à la Hune a abordé le sujet de la révision du SCOT, à partir de juillet 2013. Les associations présentes autour de la table ont semblé surprises. Celle-ci, visant notamment à intégrer le DAC (document d’aménagement commercial) et le SMVM (schéma de mise en valeur de la mer), et à une « Grenellisation 2 », était pourtant programmée de longue date, selon l’échéancier suivant : Juillet 2013 : délibération prescrivant la révision du SCOT en vue d’un SCOT Grenelle 2 Juillet 2013 à avril 2014 : période de réserve, et de juillet à juin : diagnostic territorial intégrant le PGD (plan global de déplacement), le DAC, le SMVM et les éléments provisoires du PPRL (cartes d’aléas) Juin 2014 : PADD (projet d’aménagement et de développement durable) Vers septembre 2014 : cartes des risques littoraux provisoires Fin 2014/début 2015 : DOO (document d’orientation et d’objectifs) et validation du DAC 1er semestre 2015 : consultation des personnes publiques associées De mai 2014 à septembre 2015 : concertation publique Juin 2015 : enquête publique (2 mois) Octobre/novembre 2015 : modifiactions éventuelles Décembre 2015: contrôle de légalité Janvier 2016 : entrée en vigueur du « SCOT Grenelle 2 » Il est à noter que la plupart des points nécessaires à la « Grenellisation » sont déjà inclus dans le SCOT actuel, mis à part le volet « politique des transports et déplacements » (Le PGD ou plan global de déplacement qui vient d’être finalsié sera mis en délibération au conseil communautaire de juillet 2013) et le volet « aménagement du territoire et revitalisation des centres-villes » (le DAC ou document d’aménagement commercial est en cours de validation).
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Plusieurs tentatives ont été menées dans le passé pour que les associations se fédèrent, la dernière en date étant celle du Collectif EPIR (Ensemble pour l’île de Ré), qui semble avoir fait long feu, puisque plusieurs associations du Collectif (Les Portes, Loix, La Couarde, Ré Nature Environnement...) se sont désolidarisées du recours contre le SCOT (5 pour, 5 contre). Certaines associations comme Ré Nature Environnement semblaient aussi s’y trouver un peu « à l’étroit ». En effet, la plupart des associations environnementales de l’île de Ré sont plus des associations centrées quasi-exclusivement sur l’urbanisme, dans une commune donnée, seules Ré Nature Environnement et la LPO sont des associations naturalistes, dédiées d’abord à la Nature et à la protection environnementale, ceci sur l’ensemble de l’île de Ré. France Nature Environnement 17 dont c’est aussi le cas est toutefois un peu à part, dans la mesure où, si elle a un représentant sur l’île de Ré, il n’existe pas d’association spécifique pour l’île de Ré. La plupart des associations environnementales perdent leur agrément Les associations rétaises risquent d’être encore affaiblies par la perte de leur agrément par non renouvellement : en effet le Grenelle 2 souhaitait modifier les critères de représentativité des associations de protection de l’environnement sur leur territoire. Les textes d’application de cette réforme ont été récemment publiés.
Les présidents et représentants des associations et des requérants individuels autour de Corinne Lepage
Officiellement, il s’agit de vérifier leur représentativité, en coulisses il se dit que l’État et certaines collectivités, qui financent largement certaines associations via des subventions, et les invitent autour de la table lors des concertations, leur délivrant ainsi bon nombre d’informations, étaient lassés des recours incessants des mêmes associations, qui bloquent ainsi bon nombre de projets... « Il s’agit d’une réforme indispensable qui permettra de mettre en valeur les associations qui œuvrent réellement pour l’intérêt général » commente un avocat. Cela pourra avoir notamment pour conséquences : - de n’être plus sur les listes officielles de la préfecture ; l’association ne sera plus invitée à participer aux instances relatives à l’environnement ; - en cas de recours au tribunal administratif, elle devra prouver à chaque fois l’intérêt à agir. - l’avantage fiscal permettant de déduire deux tiers des versements des adhérents sera supprimé en 2014. Parmi les associations rétaises, selon nos informations, les Amis de l’île de Ré ainsi que les associations de Loix et de Saintclément ont perdu leur agrément à la fin décembre, l’association des Portes perdra le sien à fin juin, puis à la fin de 2013 ce seront celles de La Couarde, Le Bois-Plage et Saint-Martin (SMS). Seules la LPO et Nature Environnement 17 conserveraient leur agrément. Selon Corinne Lepage, que nous avons interrogée à ce sujet « plusieurs associations en France ont exercé un recours auprès de Delphine Batho, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, et la légalité de cette réforme est loin d’être acquise. » Il est en tout cas clair qu’aucune des associations rétaises n’a communiqué sur le sujet, jusqu’à ce que Ré à la Hune aborde le sujet lors du point presse des requérants contre le SCOT... Nathalie Vauchez
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ils bougent ! c o m m e r c e s
Dossier réalisé par Lolita Prieur
La Croix Michaud, un espace évolutif La zone artisanale et commerciale de La Croix Michaud à La Flotte est loin d’être figée. Tous les ans, elle voit ses commerces se multiplier, et ceux déjà présents, connaître des changements. Le point sur les nouveautés de cette année.
Dessine-moi la terre
accueille de nouveaux propriétaires
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alérie et Christophe, passionnés de décoration, ont repris le magasin en avril. Ils ont décidé d’en conserver le concept, tout en l’enrichissant. Notamment en ramenant de nouvelles marques, comme Mathilde M, et en développant un esprit vintage, et de nouveaux services internet. Vous pouvez désormais tout commander sur leur boutique en ligne. Comme les produits phares de l’enseigne, les canapés et meubles personnalisables fabriqués en France.
4 bis rue des Caillotières Tél. : 05 46 00 84 16 www.dessinemoilaterre.com
Brize et Monnée s’expose
P
résente depuis déjà 20 ans sur l’île de Ré, l’entreprise Brize et Monnée, se développe en créant deux showroom dans la zone artisanale de La Flotte. L’un est dédié au béton ciré et l’autre à la peinture et à la décoration. Ces deux espaces
privilégiés permettent de mettre en valeur le savoir-faire de l’entreprise. 3 rue des Caillotières Tél. : 05 46 09 54 90 contact@brize-monnee.fr
Institut Santé de l’Habitat déménage
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nstallé depuis 6 ans sur l’Îlot de St-Martin, l’Institut vous accueillera désormais à La Flotte. Le concept est toujours le même : harmonisation bioénergétique des lieux de vie. Le magasin propose, afin de traiter les pollutions telluriques et électromagnétiques, des harmoniseurs biotiques, et des dynamiseurs pour l’eau et les aliments. Il sont spécialement conçues par Jean-Jacques Bréluzeau, expert en géobiologie,
qui se déplace également à domicile pour des expertises et harmonisations personnalisées. 4 rue des Caillotières Tél. : 05 46 01 01 01 terres-sens.com
Naturéa, bien dans son corps, bien dans sa tête
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aturéa, c’est d’abord une épicerie Bio qui choisit ses produits, pour leur qualité mais aussi pour leur éthique, tout en pratiquant des prix accessibles. Sylvie Foubert, naturopathe, s’attache à conseiller au mieux ses clients dans le choix d’un mode de vie sain adapté à leur personnalité. Dans ce but, et étant également psycho-énergéticienne elle propose également des consultations sur rendez-vous, pour vous aider à rétablir votre équilibre physique et émotionnel.
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2 bis rue des Culquoilés Tél. : 05 46 69 42 71
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La blanchisserie réinventée
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n mars dernier, Nathalie Olicard fondait la blanchisserie Sapoline à La Flotte, et en mai ouvrait sa petite sœur à Ste-Marie. Cette rétaise d’origine, a choisi d’enrichir son activité, en créant un service de location de linge et une gamme de produits. Le premier en date est une brume d’oreiller proposée en différentes fragrances. Mais les projets ne manquent pas pour étoffer cette nouvelle marque, comme l’élaboration de lessives et d’une collection de linge de maison. Le tout issu d’un savoir-faire français, et conçu dans le respect de l’environnement. Sapoline Parking Intermarché Tél. : 05 46 09 96 20 www.sapoline.com
Vintage Coffee, revisite le snacking
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e Vintage Coffee, qui a ouvert ses portes le 15 avril, offre un large choix de produits à venir déguster sur place ou à emporter en ayant commandé par téléphone, ou non. L’idée première était de s’inspirer des « Coffee shop » anglo-saxons, tout en utilisant des « matières premières » de qualité, choisies avec soin, comme en atteste le jambon Serrano de 15 mois d’âge. Le tout à des prix compétitifs. Adrien et Florent, flottais d’origine, sont très attachés à choisir des fournisseurs locaux. Vous pourrez y déguster La Moon, bière pression, dernière née des Bières de Ré, en accompagnement de votre tarte salée de La Tarte Entière, salade, ou d’un des sandwichs chauds ou froids, créés par les propriétaires. Le salé est préparé à la demande après le service du midi afin d’en garantir la fraîcheur. Coté sucré, ce sera viennoiseries et cheesecake pour le dessert, le goûter, ou encore le petit déjeuner. Les gourmands se laisseront tenter par un des cafés spéciaux. Spéculoos, vanille, caramel ou chocolat/cookies, la difficulté sera de choisir! Les connaisseurs apprécieront la sélection de cafés qui les feront voyager à travers le monde,
et qui contient notamment le célèbre Blue Mountain. Si vous êtes plutôt thé, pas de panique, l’assortiment est aussi varié. Le Vintage Coffee vous préparera un brunch le dimanche et organisera vos soirées, sur réservation. Pour une sortie de groupe, ou rendezvous d’entreprise pensez à leur demander un panier pique-nique personnalisé adapté à votre budget. Envie de sortir du bureau? Venez prendre une orange pressée à la minute servie au verre ou en bouteille tout en restant connecté avec le wifi. Et pourquoi ne pas organiser un afterwork autour d’une planchette apéro ? Et si vous avez oublié le pain, il font aussi dépôt ! 16 bis rue des Caillotières Tél. : 05 46 01 97 22 Ouvert toute l’année du lundi au samedi de 7h30 à 22h et le dimanche 7h30 à 14h.
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ils bougent ! C O MMERCE S
Une nouvelle poissonnerie à Saint-Martin Delphine et son époux Olivier Dupuy, gérant des Pêcheries de la Cotinière ont repris depuis peu une poissonnerie dans la zone artisanale de Saint-Martin-de-Ré, en face de la station de lavage de voiture.
E
ntreprise familiale, les Pêcheries de la Cotinière représentent la réussite de quatre générations de femmes et d’hommes. Ces poissonniers mareyeurs connaissent parfaitement leur métier et achètent directement aux criées de La Rochelle et de la Cotinière et possèdent déjà 8 points de vente dans le grand Sud Ouest, si bien que le volume de leurs achats leur permet d’obtenir des prix intéressant qu’ils répercutent auprès de leur clientèle. L’entreprise travaille dans le haut de gamme dans tous ses points de vente et vend ses produits au même prix, qu’il s’agisse de
La Cotinière ou de l’île de Ré. La poissonnerie propose de plus un rayon traiteur de la mer avec soupe de poisson, paella, brandade de morue, bouillabaisse etc. ainsi les produits de la conserverie « La Lumineuse » que Delphine et Olivier ont créée l’an passé, dont la qualité et la saveur ont d’ailleurs attiré l’attention du chroniqueur gastronomique Gilles Pudlowski. Parmi les soupes, mousses et rillettes de La Lumineuse, la rillettes de maigre et de mulet, la soupe de poisson, la choucroute de poisson et le maigre fumé ont reçu le prix spécial du jury au Concours régional des Saveurs 2012. Le goût succulent des rillettes de maigre, de thon, de langoustine ou leurs mousses, en particulier celle de Saint-Jacques au whisky plaît aux gourmets. Les plateaux de fruits de mer sont préparés à la demande. Une équipe sympathique et compétente
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vous accueille qui saura vous conseiller et préparer votre poisson. Catherine Bréjat Poissonnerie des Pêcheries de la Cotinière 13, bis rue des Salières Saint-Martin-de-Ré Tél. : 05 46 09 52 66 Ouvert actuellement du mardi au dimanche matin Ouvert 7 jours sur 7 à partir de juillet
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saveurs Co m m e r c e
Parce que les producteurs locaux « le valent bien » !
C'est une belle initiative qu'a eue le Magasin Leclerc de Saint-Martin de mettre en avant dans ses linéaires 26 producteurs locaux, dont 19 rétais, au travers de beaux portraits, déclinés aussi sur des signalétiques de rayons.
C
ette opération et la soirée « Rencontres de saveurs de l'île de Ré » du 10 juin dernier sont ainsi l'occasion pour Michel et Mireille Desfontaines, et pour Valérie Verdy, la directrice du magasin, de célébrer des partenariats de longue date avec des producteurs locaux, petites ou moyennes entreprises, rétaises et des alentours. Qui représentent 7,2 % du chiffre d'affaires du magasin, là où en moyenne les produits locaux représentent 1 % des ventes des GMS (grande distribution) en France. En sens inverse, Leclerc est le premier client de ces producteurs locaux, y compris de la Coopérative Uniré et les Confitures du Clocher, par exemple, écoulent 13 000 pots dans le magasin de Saint-Martin.
C'est ainsi dans la bonne humeur que producteurs, consommateurs et collaborateurs de Leclerc ont ensemble célébré la préférence locale et l'engagement collectif du magasin pour une économie de proximité et des circuits courts d'approvisionnement. Ce fut aussi l'occasion de découvrir le nouvel entrepôt flambant neuf de 1600 m2, composé de 4 réserves. Michel Desfontaines a souhaité rappeler la dimension familiale de son entreprise et a incité les producteurs locaux à être offensifs : « Des entreprises familiales, TPE ou PME du coin se mélangent dans nos rayons aux entreprises du CAC 40, les producteurs locaux se sont réveillés, ils peuvent encore piquer des parts de marché et des idées marketing aux
grands qui représentent 80 % des ventes, et j'en serais ravi. Nous servons aussi de “laboratoire” aux entreprises locales, nous avons 1,2 million de passages en caisse par an, n'hésitez pas à capturer cette clientèle. Tous ensemble nous avons une grande responsabilité, celle de la vie permanente et des emplois sur l'île de Ré, vous avez le savoir-faire, nous sommes là pour le faire savoir ! » Le Président de la Communauté de Communes de l'île de Ré, Lionel Quillet, et le Maire de Saint-Martin, Patrice Déchelette, ont de leur côté souligné leur attachement à la pérennité économique essentielle à la vie de l'île de Ré. Et combien la démarche de Michel et Mireille Desfontaines est ancrée sur le territoire, avec un état d'esprit
l e s
atypique. Lionel Quillet a enfoncé le clou : « la marque “île de Ré” fonctionne bien et c'est tant mieux, les producteurs locaux ont des métiers difficiles, ils méritent d'être ainsi mis en avant. Ces 7 % de chiffre de Leclerc, ils peuvent en être fiers, et je le suis avec eux, pour le travail que font aussi les élus pour ce territoire, pour ses zones agricoles, pour la promotion des produits du terroir... et le CAC 40, bientôt on le rachètera ! » a-t-il plaisanté. Promouvoir les producteurs locaux est aussi une belle façon pour Leclerc de renforcer sa dimension locale, et au vu de l'ambiance très conviviale de la soirée et du sourire des producteurs, il s'agit à n'en pas douter d'un partenariat « gagnant-gagnant ». Nathalie Vauchez
p r od u c t e u r s
La chèvrerie Lefort
F Les producteurs locaux, entourés de Mireille et Michel Desfontaines et Valérie Verdy PRODUITS
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ENTREPRISE
Filiere viande
Arsicaud
Glace
L’Angelys
Huîtres
La Cabane Océane
Moules
Edulis Distribution
Oursins/ormeaux
L’Oursine de Ré
Criée de La Rochelle
Leclerc St-Martin
Pommes de terre
Henry PDT
Pommes de terre
Cooperative Uniré
Savon
L’Alivu Savonnerie de Ré
Fromage de chèvre
Lefort Fromage
Lait cru
Mr Goumard
Vin/pineau
Coopérative des Vignerons SCA Uniré
Bières
sarl Blanche de Ré
Pineau
Pineau Cotard
Sel
Coopérative des Sauniers
Soupes de poisson/ rillettes poisson
Spécialités Rétaises
Sel
Esprit du Sel
Chocolat/caramel
Ile de Ré Chocolat
Sel
La Prise de la Bouteille
Confitures
Confitures du Clocher
Galettes
Beurlay
Meunier
Meunier de Nieul
Biscuits
La Nougatine
Miel
L’Abeille de Ré
Panier pêche/parc à vélo
Guillet
Ustensiles de pêche
Yves Roudier
UNE DÉGUSTATION APPRÉCIÉE Quel meilleur moyen pour faire découvrir et apprécier la qualité des produits locaux que de les proposer à la dégustation ? Le 10 juin en soirée, les producteurs avaient installé des stands sur lesquels ils proposaient de goûter à leur production. Il était ainsi possible de déguster, parmi les différents stands, des huîtres et des oursins, de goûter aux confitures et autres douceurs des Confitures du Clocher ainsi qu’aux miels d’Aldo François et de se rafraîchir avec les sorbets et glaces de l’Angélys. Côté boissons, la finesse et la légèreté des Bières de Ré se laissaient apprécier tandis que la Coopérative Viticole avait prévu 200 bouteilles de champagne (pas encore rétais) et 100 bouteilles de pineau en plus de ses vins blancs et rouges pour désaltérer la nombreuse assistance. CB
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rais, demi-secs ou secs, aromatisés au piment, au poivre, au fenouil ou aux herbes fraîches, les petits chèvres de Catherine et Richard Lefort sont toujours un régal. Depuis l’élevage des chèvres jusqu’à la fabrication des fromages en passant par la traite, tout se fait à Loix. Catherine apprécie la démarche du magasin E. Leclerc car comme elle l’explique « Les gens nous connaissent sur les marchés, ceux qui viennent à
la chèvrerie aussi. Chez Leclerc, l’idée de la photo va renforcer le lien avec la clientèle et montrer l’authenticité des produits qui sont véritablement fabriqués dans l’île de Ré. Aucune tromperie n’est possible. Nous pensons que cela va nous aider à développer notre chiffre d’affaires ». Le Grand Boucheau 17111 Loix Tél. : 05 46 29 04 11
La Maison Arsicaud
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ascal et Yan Arsicaud appartiennent à une famille d’éleveurs depuis trois générations. Ils élèvent de la Blonde d’Aquitaine et leurs bêtes sont régulièrement primées dans les concours. Ils vendent leurs bovins en Charente-Maritime nord et en Vendée. Le marché du magasin E. Leclerc ne représente
pas plus d’1 % du chiffre d’affaires de cette grosse entreprise, mais ils apprécient cette campagne de communication qui informe et rassure le client sur l’origine de la viande. 17230 Marans Tél. : 05 46 01 11 53
La Coopérative des Sauniers de l’île de Ré
L
a coopérative propose la gamme complète de ses sels, depuis le traditionnel gros sel gris, la fleur de sel incontournable jusqu’aux sels fins et aromatisés selon les différentes recettes élaborées par Daniel Massé, Chef du restaurant Le Chat
Botté. Les désormais célèbres galets de sel aggloméré (100 % sel marin gris, sans colorant ni additif). Route de la Prée - 17590 Ars-en-Ré Tél. : 05 46 29 40 27
Rivesaline
D
ans le secteur des sels et complétant l’offre du magasin E. Leclerc, on trouve également les produits artisanaux de Rivesaline : gros sel, sel fin, fleur de sel, sels aromatisés, salicorne au naturel et en
velouté ainsi que de la moutarde à la fleur de sel. 40 chemin de l’Ardilliers 17630 La Flotte Tél. : 05 46 00 53 07
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saveurs
Esprit du Sel
D L'Oursine de Ré
Uniré
Les Vignerons de l’île de Ré
L
a Cave Coopérative de l’île de Ré regroupe tous les viticulteurs rétais et produit des pineaux, des cognacs et des vins. Elle s’est concentrée ces dernières années sur l’amélioration de la qualité du vin et la création d’excellents vins de pays. Les vedettes de l’été restent le Rosé des Dunes, le Royal, un vin de pays blanc et le pineau Ilrhéa. La communication instaurée depuis la fin du mois de mai facilitera une meilleure connaissance des nouveautés.
Uniré, rassemble également en son sein, une trentaine de producteurs de la pomme de terre primeur AOP de l’île que l’on attend impatiemment à chaque printemps et que l’on retrouve au rayon des légumes dans leurs belles boîtes bleues. SCA Uniré Route de Sainte-Marie 17580 Le Bois-Plage Tél. : 05 46 09 23 09
L’Abeille de Ré
A
ldo François possède environ 300 ruches, dont une centaine dans l’île de Ré. Il produit différents miels aux goûts variés et propose des produits dérivés : des bougies au miel, des bonbons au miel ou encore de la gelée royale.
Dans sa miellerie de Loix, il a imaginé des ateliers en direction des enfants pour leur faire découvrir comment les abeilles font le miel. 15 Chemin du Corps de Garde 17111 Loix Tél. : 05 46 31 06 63
La Cabane Océane
A
ngélique et Sébastien ont créé cet établissement en 2000. Régionalement reconnue, La Cabane Océane propose toute l’année ses huîtres de pleine mer et
d’octobre à mars des huîtres affinées en claire. Zone ostréicole du Petit Praud 17630 La Flotte Tél. : 05 46 35 68 42
Le Meunier de Nieul
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hierry Limoges, meunier du moulin à eau de Nieul sur l’Autise, va chercher son blé dans les fermes, et tamise lui-même la farine produite au moulin avant de la livrer aux boulangeries locales. Plus de 80 tonnes de farine sont
ainsi produites annuellement selon ces méthodes traditionnelles. 12 rue de l’Autise 85240 Nieul sur l’Autise Tél. : 06 09 65 20 53
Ré à l a h u n e | éditio n d u 2 6 j u i n 2 0 1 3 | N ° 8 7
écouvreurs de la Fleur de sel, Michèle et Jean-Michel Pelin sont aussi les premiers à avoir aromatisé le sel dans les années 80. Chaque année Jean-Michel Pelin concocte de nouvelles saveurs. Lors de la soirée du 10 juin, JeanMichel Pelin a rappelé son premier contact avec Michel Desfontaines : « Vous êtes passé me voir à SaintMartin et vous m’avez dit que nos
produits vous intéressaient. Vous nous avez rendu service car vous nous avez obligés à réfléchir à la manière d’aborder la distribution en GMS. Ce qui nous a facilité les choses lorsque nous nous sommes attaqués à l’export ! » 1 Chemin des Gâtines ZA 17590 Ars-en-Ré Tél. : 05 46 29 64 89
L’Oursine de Ré
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van Le Gall et son épouse Fabienne élèvent des oursins ainsi que des ormeaux sur le seul site existant en France. Nourris exclusivement avec des algues fraîches, les animaux bénéficient d’une qualité gustative exceptionnelle. Parmi les produits réalisés par L’Oursine,
des conserves de corail d’oursin au naturel, des crèmes et des mousses d’oursin et d’ormeau à la dulse. Zone ostréicole du Petit Préau 17630 La Flotte-en-Ré Tél. : 05 46 66 54 08 06 79 98 17 33
La Pâtisserie Beurlay
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rée en 1848, la Pâtisserie Beurlay a fondé sa réputation sur la qualité et l’excellence de la Galette Charentaise, désormais inscrite au conservatoire des Arts Culinaires. La galette, déclinée en
fourrée ou nature est même proposée dans des boîtes métalliques au décor île de Ré ! 17250 Beurlay Tél. : 05 46 95 62 15
La Biscuiterie de Ré
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radition et authenticité sont les maîtres mots de ce qui se fabrique chez Daniel Vallégeas. Toutes ses spécialités figurent dans les linéaires du magasin E. Leclerc : les sablés rhétais, toute la gamme de croquants, les macarons à l’ancienne, la Galette Charentaise à l’angélique, le Broyé, le traditionnel Be d’Am,
les cakes, les pains d’épices, etc. Des conditionnements particulièrement étudiés permettent de garder ces douceurs fraîches et de les faire voyager sans problèmes. Zac des Clémorinants - La Noue 17740 Sainte-Marie-de-Ré Tél. : 05 46 43 89 06
île de Ré Chocolats
E
ric Vallégeas, artisan chocolatier diplômé « Expert du Chocolat » a beau s’agrandir et s’attaquer au marché du continent, il continue à fabriquer dans l’île de Ré tous les produits identifiés île de Ré. Un savoir-faire exceptionnel, des produits de qualité parmi lesquels de
grands crus de chocolat, une large gamme de bonbons au chocolat et des caramels en font un véritable fleuron des saveurs rétaises. 15 av de Philippsburg 17410 Saint-Martin-de-Ré Tél. : 05 46 09 22 09
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l e s « TROQUETS » à l a h u n e v i e
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v i l l a g e
Pour le café ou l'apéro, on y va tous ! Ils sont des endroits de vie, des points d’ancrage dans nos villages, toute l’année, et ce depuis fort longtemps : ce sont les "troquets" de l’île de Ré que nous vous présentons. À l’heure du café du matin ou de l’apéro du soir, les conversations vont bon train au comptoir ou en salle, et tous : gens du crû, Rétais de cœur ou vacanciers s’y retrouvent avec autant de plaisir. a r s - e n - r é
Incontournable Café du Commerce bel endroit pour prendre tranquillement un verre le soir. Une envie de crêpes, de fruits de mer, de fajitas vous prend, à toute heure il est possible de se faire un petit plaisir. L’établissement est un des premiers employeurs de Charente-Maritime. L’été, la brigade atteint Le Café du Commerce est ouvert toute l’année. le chiffre record de 65 serveurs et serveuses, ils se relaient ur le port d’Ars-en-Ré Le de 8h30 à 2 heures du matin. Quand Commerce, comme il est généen plein hiver tout est fermé, et ralement nommé, fait les beaux qu’il n’y a pas âme qui vive dans les jours des estivants qui aiment se rues, où se donne t-on rendez-vous prélasser sur la terrasse, en admipour dîner ? Au Commerce bien rant les bateaux qui rentrent et qui sûr ! Si les murs pouvaient parler ils sortent dans le bassin. C’est aussi un
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raconteraient les propriétaires qui se sont succédé et les multiples anecdotes, croustillantes ou savoureuses. En 1900, le Cercle, petit groupe d’anarchistes, autour d’Elysée Reclus et de William Barbotin, y avait pris ses quartiers. Dans les années 20, le petit train de l’île de Ré déposait les voyageurs à la gare, juste devant ce qui était alors un hôtel et un café. Avec l’avènement des congés payés, les touristes se mélangeaient à la population locale pour causer pêche ou bateau. Le comédien Alfred Adam en fit l’acquisition en 1962, puis en 1974 Nicole et Jean-Jacques Dumontpallier. Dix ans plus tard Toni et Pierre Ollivier, de retour des USA en sont devenus propriétaires en en
faisant ce qu’il est aujourd’hui, un lieu incroyable. A l’intérieur, l’oeil ne sait où se poser tant la profusion d’objets, de tableaux, de souvenirs de voyages et de compétitions sportives, de photos, est grande. Les nombreuses maquettes de bateaux témoignent du goût pour la mer. Et cela fait 29 ans que c’est ainsi ! La Jonque est amarée juste en face. Faire un tour dans le Pertuis breton sur ce bateau unique, prolonge la légende du Commerce. Maryline Bompard Le Café du Commerce 6 quai de la Prée 17590 Ars-en-Ré Tél. : 05 46 29 41 57
7h du mat’, les Frères de la Côte s’éveillent
«L
a vie commence à 7 heures aux Frères » assure un artisan, venu comme chaque matin prendre un café face à l’océan, avant de débuter sa journée. Chaque demiheure, les clients arrivent par vague, d’Ars-en-Ré et même de Loix. Derrière le comptoir Nadège connaît les us des uns et des autres, pas besoin de passer commande. Même ceux aujourd’hui à la retraite continuent de passer, ils y rencontrent les potes pour tailler une bavette et refaire le monde. Des paroles sentencieuses sont prononcées, les jeux de mots fusent, histoire de se mettre en train dans la bonne humeur. « Nous sommes les pirates du matin ! » s’amuse un client. Beaucoup
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se retrouvent pour le déjeuner, un copieux menu ouvrier est proposé : « Qu’est ce qu’on mange à midi ? » questionne l’un. « Aujourd’hui vendredi, c’est poisson ». Les Frères, c’est comme à la maison... La journée file vite. Entre les promeneurs de chiens sur la digue, les adeptes du jogging sur la plage, les touristes, les pêcheurs à pied, les résidents locaux, il y a toujours du passage. Pour admirer le coucher du soleil, le lieu est unique, idéal, hiver comme été. Les photos crépitent lorsque l’astre se fond dans l’horizon rougeoyant. Il y en a même qui ont déjà vu le rayon vert... Pas besoin de se donner rendez-vous pour l’apéro du soir, on est
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Dans la banette de Nadège, les viennoiseries du matin.
sûr d’y retrouver quelqu’un que l’on connaît. L’endroit est mythique, il figure dans les guides de France et du monde. L’intérieur du bar est un véritable musée, remplit de photos, de souvenirs, d’œuvres d’artistes.
Quand Janine et Dédé l’ont acheté en 1969, ce n’était qu’une petite cabane en bois, sans eau ni électricité, où ils vendaient bonbons, glaces et sandwichs. Dédé l’a construit en dur en 1970 et lui a donné le nom Les Frères de la Côte. Les festivités, tarots, soirées dansantes sont encore dans les mémoires. Bertrand, Claude et Pierrot ont ensuite créé le restaurant. En 2008, Fabien et Véronique, fils et mère, ont repris l’établissement. Les Frères perdurent... Maryline Bompard Les Frères de la Côte 99 rue de la Grange 17590 Ars-en-Ré Tél. : 05 46 29 04 54
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l e s « TROQUETS » à l a h u n e l a
c o u a r d e - s u r - m e r
Une animation quasi permanente
C
’est encore une affaire familiale qui anime le centre de La Couarde en hiver grâce à son bar, et son hôtel restaurant. Créées avant 1900 par Léon Marmel, Les Mouettes sont tenues par Bruno, ses deux sœurs Valérie et Stéphanie et leurs conjoints, depuis 2005 date à laquelle ils ont repris l’affaire derrière leurs parents. Le bar est animé à toute heure de la journée, c’est un lieu d’échange où les Couardais se rendent volontiers après le travail pour décompresser et échanger des informations avant de rentrer à la maison. Quant aux ouvriers qui
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Les Mouettes, une affaire familiale
travaillent sur les chantiers et actuellement sur les digues et logent aux Mouettes, ils apprécient de pouvoir suivre les retransmissions de matchs de foot, de rugby, ou bien de tennis
à Roland Garros tout en dînant dans une ambiance chaleureuse. En hiver les jeunes Couardais viennent jouer au billard, au baby foot et au flipper, les deux premiers étant remisés en saison pour laisser de la place à la nombreuse clientèle. Les animations ne manquent pas et comportent régulièrement des soirées à thème éventuellement suggérées par la clientèle. Ces derniers mois au-delà de la traditionnelle soirée Beaujolais primeur, les soirées Western, Tapas et Portugaise se sont déroulées avec succès. L’hiver dernier, la salle de restaurant a été totalement relookée et un charmant
patio créé avec un second bar permettant d’accueillir des soirées privées et... les fumeurs. Ouvert du 1er janvier au 31 décembre, l’endroit ne ferme que le dimanche après-midi en hiver. L’équipe a osé fermer une fois une journée entière, un dimanche, mais devant les réactions de la clientèle le jour suivant, elle a promis de ne plus recommencer. Catherine Bréjat Les Mouettes 28 Grande Rue 17670 La Couarde-sur-Mer Tél. : 05 46 29 90 30
f l ott e
Le Saint-Georges, l’intemporel
Le Saint-Georges, une institution flottaise
L
e Saint-Georges, sur le port, est indéniablement une des institutions flottaises. Un de ces lieux, qui au fil des décennies a su s’imposer
l e s
comme une étape incontournable pour tous les villageois. Renommé ainsi depuis 1994, il n’est pas rare d’entendre encore son ancien nom évoqué au comptoir. Car pour certains il ne sera jamais que Le Moderne. Ce troquet qui trône sur le port du village depuis plus de 50 ans, et qui a vu défiler des générations de flottais. Tous se plaisent encore à s’y retrouver autour d’un café ou d’un verre de vin. Aux alentours de midi, « l’heure
de pointe », on débat sur l’actualité rétaise autour du zinc, et les vielles connaissances se remémorent les anecdotes liées à l’établissement. Chacun y va de son histoire. On évoque les personnalités qui ont façonné la commune, celles qui en sont encore des acteurs, et les légendes locales. Les différents gérants, dont Catherine et Jean-Michel, derniers en date, ont tous su conserver l’esprit familial et bon enfant qui a fait la réputation
du lieu. L’été, la population estivale se mêle aux habitués et apprécie cette ambiance de village, authentique, qui leur permet d’être au cœur de l’histoire (avec un « petit h ») rétaise. Lolita Prieur Le Saint-Georges 10 quai de Sénac 17630 La Flotte Tél. : 05 46 09 60 18
p o r t e s - e n - r é
À la bonne franquette
À
l’entrée des Portes, le bar de l’hôtel-restaurant L’Émeraude, difficilement dissociable du restaurant puisqu’ils sont installés dans une même grande salle, est ouvert à l’année. Cette entreprise familiale dirigée par Nadine Massé, aidée de ses fils Sébastien et Cyril, a ouvert ses portes en 1997. En hiver le bar est un endroit chaleureux où les habitants des Portes aiment à se retrouver pour discuter et visionner la retransmission des événements sportifs sur le grand écran de télévision. À l’apéritif, si vous avez
un petit creux on vous proposera quelque chose à grignoter. De nombreuses animations sont organisées dont des soirées billard, des parties de fléchettes électroniques et d’octobre à mars, le bar ne désemplit pas. À partir de Pâques, les collègues des Portes ouvrent leurs établissements et la clientèle d’hiver baisse, par contre le passage augmente. Le bar est fréquenté par les artisans qui viennent du continent pour réaliser des chantiers d’une semaine ainsi que par des voyageurs de commerce. Ils résident alors à l’hôtel ouvert depuis juin 2007 et
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bois créée l’an passé. L’accueil chaleureux et l’ambiance conviviale sont particulièrement appréciés de ces clients qui restent éloignés de leurs domiciles plusieurs jours d’affilée. En saison, les jeudis soirs attirent beaucoup de monde : le dîner est accompagné d’un orchestre, différent chaque année et qui joue jusqu’à minuit. Le Bar de l'Emeraude est ouvert toute l'année
apprécient de trouver un peu de chaleur humaine au bar en soirée, avant et après le repas qu’ils prendront au restaurant ou à la pizzeria au feu de
Catherine Bréjat L’Émeraude 21 avenue du Haut des Treilles 17880 Les Portes-en-Ré Tél. : 05 46 29 59 54
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La Chaloupe Trouillon. « Mon grand-père possédait une écurie à l’entrée du port de Rivedoux, à la cale du Platin. Il disait toujours : La Chaloupe, une escale atypique et chaleureuse c’est l’endroit idéal pour vendre des huîtres et du vin blanc aux ncontournable depuis près de 40 ans Parisiens », raconte Alain. Précurseurs sur le port de Rivedoux-Plage, « La à l’époque, ils en feront un lieu animé Chaloupe » est une escale atypique en produisant des concerts en soirée. et chaleureuse, à la cale du platin, avec Fidèle à sa réputation de convivialité vue imprenable sur la baie. et d’ambiance, La Chaloupe est une Ce bar restaurant en bord de mer a adresse de bord de mer très appréciée été ouvert en 1974 par Alain et Marie
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des Rétais et des touristes. Dirigée par Antoine Cornic et Philippe Chéron, deux bretons rétais d’adoption, ce bar restaurant propose un choix de plats naturels et authentiques selon les arrivages quotidien du marché et des pêches des bateaux coureauleurs, que vous dégustez sur la terrasse ouverte sur la mer. Avec une très belle salle panoramique à l’étage, avec vue sur le port, la baie et le pont, la Chaloupe organise aussi des séminaires, fêtes ou réunions familiales.
Et pour que la fête soit complète, la Chaloupe produit en soirée, des concerts annoncés et très prisés avec des groupes dans différents genres musicaux. Ambiance garantie ! Michel Lardeux La Chaloupe 104 avenue Albert Sarrault 17940 Rivedoux-Plage Tél. : 05 46 09 87 84
s a i n t - c l é m e n t - d e s - b a l e i n e s
Café du Phare, 24ème saison
D
idier Babeuf et Jean Pajot, Casserons de souche, ont débuté l’aventure en 1990. « Sans tomber dans le régionalisme, il faut constater que peu de Rétais sont restés sur l’île pour habiter, travailler, monter leur entreprise, et qu’elle dure. Nous en sommes très heureux » conviennentils. Au fil des années, l’établissement a évolué. La terrasse a été aménagée, le contenu des assiettes s’est adapté aux goûts de la clientèle. Toutefois prévalent la simplicité, des prix accessibles avec un premier menu à 14 €, une ambiance bon enfant, pas de clinquant, à l’image de la personnalité des propriétaires. La table est prisée, les
produits travaillés en cuisine sont tous frais. Preuve du monde qui fréquente Le Café du Phare, le rythme est soutenu. À l’apéro du soir, les habitués s’y retrouvent volontiers. Ça discute culture, politique, et beaucoup de la mutation de l’île de Ré. Normal, les patrons sont Rétais, ils ont connu en direct les événements marquants du territoire. Ils aiment le jazz, diffusé en fond sonore. Jean joue du saxo avec ses copains musiciens d’Ars-en-Ré. En août, lors du Festival Jazz au Phare, les soirées y sont mémorables, le lieu s’y prête bien. On se croirait dans un bistrot de la Nouvelle-Orléans, avec boeufs de musiciens au milieu d’un
public exalté. L’hiver les résidents permanents apprécient le bon manger et l’amicale convivialité. Les murs sont couverts de photos anciennes de l’île de Ré, issues des collections personnelles des propriétaires qu’ils commentent volontiers. Les pêcheurs de l’écluse à poissons Mouffet, en contrebas sur la mer, y passent pour raconter leurs exploits ou leurs déconfitures. On est ici, au pied du Phare des Baleines, lieu le plus visité de l’île, dans un endroit pourtant incroyablement calme. Au bout du monde, en fait ! En février, lorsque les premiers rayons de soleil pointent, prendre un verre la tête appuyée sur le mur avec pour
Un duo d’amis associés
perspective le phare, est un moment qui ne s’oublie pas. Les volets du Café du Phare sont verts, la vraie couleur rétaise. Maryline Bompard Café du Phare 99 ch. du Pas du Nord - Le Gillieux 17590 Saint-Clément-des-Baleines Tél. : 05 46 29 46 66
s a i n t e - m a r i e - d e - r é
Un sympathique lieu de vie
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« Les Tilleuls » a su prendre sa place
es Tilleuls sont un endroit totalement atypique. Ouvert il y a une dizaine d’années, le lieu, relativement récent comparé aux piliers que sont le Café du Commerce ou Les Colonnes, a su prendre sa place, essentiellement par son originalité et
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son emplacement. Les Tilleuls, ce sont désormais deux terrasses dont l’une trône sur la place du marché, deux salles de restaurant, l’une au rez-dechaussée scindée en petits univers de charme, l’autre à l’étage et puis le patio pour lequel on est prêt à n’importe quelle bassesse pour y déjeuner ou y dîner. C’est aussi une équipe jeune, gentiment rigolarde, qui sous la houlette d’Eugène est aux petits soins pour la clientèle qu’elle chouchoute. Ce que l’on croyait au départ une décoration faite de bric et de broc a su, au final, créer son propre style avec, quand vous y regardez de plus près, de très belles pièces venues de tous horizons et plein
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d’idées déco qu’on se réapproprie. Ouvert dès 9h le matin, on s’y arrête pour un café-croissants, en terrasse s’il fait beau, sinon l’intérieur chaleureux et discret est là pour vous accueillir. À midi et en début de soirée, on y prend l’apéritif en dégustant une chiffonnade de jambon pendant que des messieurs de passage, en compagnie de dames également de passage, profitent du charme du patio pour siroter un martini. C’est cela Les Tilleuls, toujours un coin discret pour déclarer sa flamme ou s’entretenir des prochaines élections municipales. En dix ans la carte a évolué et l’on est passé d’une crêperie sophistiquée à un petit restaurant
dont Franck Gentil, le nouveau chef depuis septembre a totalement changé l’ordinaire et propose d’excellents plats du jour à prix raisonnables ainsi que 4 menus dont le premier démarre à 9,50 €. Qui dit mieux ? Et puis, mais c’est un peu tard pour vous le dire, tous les vendredis soirs ils reçoivent un groupe de jazz-blues. Les Tilleuls sont devenus au fil des années un endroit de vie, différent de ce qu’offre l’Escale, mais très complémentaire. Catherine Bréjat Les Tilleuls 9 cours des Jarrières - La Noue Tél. : 05 46 30 02 76
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Sur les hauts de St-Martin : « l’Acropole Bar »
C
réé par Ernest Ferru dans les années 1880, il est probablement le café le plus ancien de Saint-Martin-de-Ré, voire même de l’île de Ré. Situé à l’angle de la place Gambetta et de la rue Bailly d’Aulan, le « Café du Cercle » est resté la propriété de la famille Ferru-Jullié pendant plus d’un siècle. Et bien qu’à deux pas de l’église, on n’y servait pas du vin de messe ! Il devait son nom au fait qu’il était le lieu de réunion de
la garnison de Saint-Martin. Encore aux environs des années 1950, le « Café du Cercle » faisait office de tabac et d’épicerie. De « Café du Cercle », il devint « Café du Centre » et depuis 2011, l’« Acropole Café ». Ses actuels propriétaires, Fabienne et Claude Dhont, successeurs du couple Lelièvre, bien que désireux de changer le nom de l’établissement, n’en n’ont absolument pas changé l’esprit.
Bar, snack, tabac, dépositaire de tous les jeux de la Française des Jeux, l’ « Acropole Café », ouvert à l’année, est principalement fréquenté par une clientèle rétaise d’habitués. Ambiance familiale assurée, et avec un patron fan de fleurs et d’oiseaux, couleurs vives et chants d’oiseaux en terrasse ravissent à l’heure du café ou du thé les petites dames du voisinage. Jean-Pierre Pichot
L'Acropole Café a une clientèle d'habitués
L’Acropole Bar 2 rue Bailli d’Aulan 17410 Saint-Martin-de-Ré
12 ans seulement, mais déjà toute une histoire
«L
Le Bistrot Marin, une ambiance unique
e Bistrot Marin », créé en 2001, c’est une histoire de rencontre, d’apéro entre copains. C’est donc lors d’un apéro que JeanClaude Arnaud apprend que Patrick Harteveld allait bientôt avoir une
maison à vendre sur l’îlot. Ce à quoi il lui répond que le jour venu, il pourrait être intéressé, et ce jour est venu très vite. Jean-Claude a donc acheté la maison, idéalement située sur l’îlot de Saint-Martin, un peu à l’écart de la foule, cela sans trop savoir ce qu’il allait en faire au départ. En apprenant qu’une licence 4 était à vendre dans Saint-Martin, l’idée d’en faire un bistrot a germé. Encore fallait-il avoir l’argent pour l’acquérir. Parlant de cette opportunité à Pascal Ravigné et à sa compagne Marie, rencontrés lors d’une soirée chez une amie commune, ceux-ci décidèrent de m’aider financièrement. De cette
association est donc né « Le Bistrot Marin ». D’accord sur le fait de faire un lieu simple, convivial ; un « bistrot » ayant une âme où l’on ne servirait que des produits frais. Et dieu sait si en matière de bistrots marins, ils s’y connaissent, pour en avoir fréquenté bon nombre, au gré de leurs pérégrinations ! Ils se répartissent les tâches : Pascal est chargé de donner une âme au lieu, ce qu’il fait notamment en accrochant aux murs des tas d’objets hérités de ses aïeux islandais, et tient le bar les premières années, tandis que Jean-Claude se charge de la gestion, de l’intendance et du quotidien,
remarquablement aidé alors par Pépette. Même relooké en 2012, la suite de l’histoire ne varie pas : une fréquentation soutenue hiver comme été, tant par les Rétais que par les vacanciers parisiens « branchés », une ambiance unique dans un cadre authentique et original, bref, un vrai lieu de vie et d’échanges, un lieu désormais « incontournable » de l’île de Ré. Jean-Pierre Pichot Le Bistrot Marin 10 quai Nicolas Baudin 17410 Saint-Martin-de-Ré Tél. : 05 46 68 74 66
Une centenaire qui se porte bien : « Les Colonnes »
A
u tout début de la longue saga familiale des Cochard, ce qui nous transporte à l’aube du 20e siècle, en 1906, Marcel et Madeleine Cochard décidèrent de venir tenter l’aventure commerciale quai Job Foran à Saint-Martin-de-Ré en achetant le Café des Colonnes. À cette époque, on était très loin de la physionomie actuelle du port dont l’activité économique s’adresse aujourd’hui plus particulièrement aux vacanciers et touristes de passage. En lieu et place des boutiques, banques et restaurants qui désormais jalonnent les quais se dressaient de nombreux entrepôts liés
à une véritable activité portuaire. Manœuvres du petit train et haquets transportant les fûts de vin participaient à l’animation du port. Dix-sept années plus tard, en 1923, Madeleine et Marcel saisissent l’occasion d’acheter l’Hôtel de France à la famille Massin, avec déjà probablement en tête l’idée de pouvoir un jour relier leurs deux établissements qu’un entrepôt séparait. C’est juste avant la guerre, en 1938, qu’ils y parviendront, laissant ainsi à leur fils Jean-Lou et à leur bellefille Danièle, l’heure de la retraite venue, un complexe hôtelier auquel ils donneront la renommée qu’on
Les Colonnes, la saga familiale des Cochard
lui reconnaît, et ce sans le faste et le bling-bling de certains nouveaux établissements. Avec l’avènement du 21e siècle, une troisième génération de Cochard a pris la relève de Jean-Lou et de
Danièle : leurs deux filles, Sophie et Caroline. Ainsi, les années, les décennies passant, pas le temps pour Les Colonnes de prendre une quelconque ride. Une gestion familiale qui a fait ses preuves, et qui sait si les générations futures ne continueront pas à faire fructifier ce bel outil de travail que sont Les Colonnes. Jean-Pierre Pichot Les Colonnes 19 quai Job Foran 17410 Saint-Martin-de-Ré Tél. : 05 46 09 21 58
100 % Soleil
À
l’entrée de l’îlot, entre bassin d’échouage et bassin à flot, se dresse, exposé plein sud, « Le Lever du Soleil », un bar quasi centenaire qui, certes, jusque dans les années 40 ne fut qu’un modeste débit de vin. C’est Denise qui, arrivant dans l’île en 1945, va réellement créer l’établissement. « Le Lever du Soleil », aurait très bien pu s’appeler « Du Lever au Coucher du Soleil » puisque grâce à sa terrasse, les consommateurs peuvent aussi bien assister au lever qu’au coucher de l’astre solaire. Un plus par rapport à tous les autres établissements
Le Lever du Soleil a fêté ses 30 ans
ceinturant le port, lesquels ne peuvent offrir que le lever ou bien le coucher ! Pendant bientôt quarante ans, jusqu’en 1983, Denise va régner sur « Le Lever » (comme l’appellent plus communément les habitués) avant de passer la main à Patrick Gousseau et
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Manu Voillot. Deux hommes à la barre pendant vingt-cinq ans, avant que la maladie n’emporte Patrick en 2008. « On était comme deux frères. Quant on a acquis “Le Lever”, alors que tout le monde se battait pour l’avoir, je n’avais que 23 ans et Patrick 25, c’était comme si nous venions de réaliser un rêve de gosse. On doit un grand merci à tous nos amis du rugby, car sans Vincent Merling (l’actuel président du Stade Rochelais) et son réseau, nous n’aurions jamais pu obtenir le prêt pour pouvoir l’acheter ». Aujourd’hui, on peut dire, qui du touriste, du Rétais, du marin, etc., ne s’est pas un jour arrêté pour prendre
un pot au « Lever » ? Début juin, « Manu du Lever » a fêté avec tous ses amis ses 30 ans à la tête de l’établissement. Désormais associé à Clémentine, la fille de Patrick, il mène la barque avec à ses côtés son ex-femme et son fils Gabriel. Ainsi, l’histoire du « Lever du Soleil » devrait encore avoir de belles années devant elle. Jean-Pierre Pichot Le Lever du Soleil 2 quai de Bernonville 17410 Saint-Martin-de-Ré Tél. : 05 46 09 21 68
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zap ’arts t h é â t r e
s a iso n c u l t u r e l l e
Claude Brasseur aime Programmation à la Maline Passe-Portes Pendant le concert de Riké
L’ouverture du festival 2013
I
nvité d’honneur et président du jury de la 5e édition du festival de théâtre de l’île de Ré « PassePortes », Claude Brasseur se félicite de la tenue d’un tel festival car il est à ses yeux « ce que tout festival devrait être. J’entends par là que ce sont les jeunes qu’il faut récompenser, qu’il faut aider, qu’il faut pousser en avant. Je n’irai pas jusqu’à dire que les autres festivals, genre Cannes, ne servent à rien, mais qui récompensent-ils ? Des comédiens, des metteurs en scènes, etc., bref, que des gens qui ont déjà été maintes fois récompensés. Alors chapeau à Catherine Swagemakers ! C’est un concept qui me plait. La culture a besoin de ce genre de manifestations même si c’est un boulot de chien pour parvenir à les organiser. J’approuve pleinement le maire des Portes et Catherine quand ils dénoncent l’insuffisance des subventions accordées à la Culture et quand ils montrent du doigt certains commerçants portingalais qui déclarent ne plus vouloir soutenir le festival car celui-ci n’apporte pas grand-chose à l’activité villageoise en cette période de l’année. Pour moi, ce festival, c’est une belle, une très belle histoire. C’est une histoire de belles rencontres. »
Sur Ré, « l’impression d’être en croisière » ! L’île de Ré, Claude Brasseur la découvre véritablement pour la première fois. « Le fait d’y être venu voilà six ou sept ans, invité par Pierre Benichou pour dîner au restaurant et y dormir une nuit, hébergé chez la maman de Vincent Lindon, je n’ai rien vu de l’île, il faisait nuit ! Par contre, durant ces quatre jours, pour le continental que je suis, j’ai l’impression d’être en croisière ! Et de plus l’équipage est sympa ! Ils ont même pensé à me souhaiter mon anniversaire, le 15 juin. Soixante-dixsept ans » ! Mais une voix toujours chaude et particulière, reconnaissable entre toutes. Avec plus de 90 films au compteur et deux César (meilleur acteur pour un second rôle dans « Un éléphant ça trompe énormément » et du meilleur acteur pour son interprétation dans « La guerre des polices »), Claude Brasseur fait partie des acteurs phares du grand écran, disons même du patrimoine artistique national au même titre que ses parent Pierre Brasseur et Odette Joyeux.
“Phone Tag” n’a pas reçu de distinction particulière, je le répète, ce festival est d’une grande qualité. “Touriste”, mes hôtes m’ont emmené découvrir l’île, ses maisons blanches aux volets verts ; m’ont conduit chez un ostréiculteur pour me montrer son savoir-faire et me faire déguster quelques huîtres accompagnées d’un verre de rosé de l’île de Ré, et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant dans une huître une perle magnifique du nom d’Elisa Ruschke à qui j’ai pu remettre le Prix d’interprétation féminine pour son rôle dans “Le testament de Vanda” de Jean-Pierre Siméon ! Pour toutes ces raisons, je peux vous dire que je repartirai très bientôt en croisière sur votre très belle île. » Jean-Pierre Pichot
En septembre sur France 2... « L’actualité du moment, c’est le tournage avec Marthe Villalonga d’une série de 60 films pour la télévision de sept minutes chacun, “Y a pas d’âge”, qui passeront dès septembre du lundi au vendredi, à 19h40 sur France 2. Sinon, pas de long métrage en cours, quant au théâtre, “Tartuffe” s’est arrêtée l’hiver dernier. Une pièce dans laquelle le rétais Patrick Chesnais me donnait la réplique.
Heureux à l’annonce des résultats
En compagnie de Catherine Swagemakers
Projection en présence du réalisateur : José Luis Guerin (Espagne) Drame réalisé en 2001 par José Luis Guerin. Espagne, France. 2h05. Avec Juana Rodriguez , Ivan Guzman, Juan Lopez...
de Ré
en concert le 7 juillet au Stade de Sainte-Marie
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L’Enfant au grelot Réalisé par Jacques-Rémy Girerd. Film d’animation français. Durée : 0h28 Après une tempête de neige, un bébé abandonné est retrouvé par un facteur au milieu de la forêt. Il tient, serré dans sa main, un curieux grelot. L’enfant, Charlie, grandit dans un petit orphelinat en compagnie de six autres garçons. Il se confie souvent à son grelot fétiche et essaie de percer le mystère de ses origines. Quelques jours avant Noël, Charlie accompagne le facteur, son meilleur ami, qui doit apporter les lettres, que les enfants ont écrites, au Père Noël… Rencontre avec le réalisateur PierreLuc Granjon À partir de 3 ans. Durée : 1h / 1h10 Tarif unique : 2 €
Soirées d’ouverture et de clôture du 16e Festival de Guitare de l’île
Les Binuchards « Superstars »
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courts-métrages jeune-public La Grosse bête, Avant-première en présence de Pierre-Luc Granjon) France / 2013 / 6 minutes / papiers découpés, ordinateur 2D Dans le royaume, on raconte qu’une grosse bête vient vous manger au moment où on ne s’y attend pas. « Il suffit donc de, sans arrêt, s’attendre à être mangé pour ne pas l’être », s’exclame quelqu’un. Bonne Idée, mais qui ne suffit pas, car il est très difficile d’y penser tout le temps, à la grosse bête...
Vendredi 5 juillet et 12 juillet à 21h :
m u siq u e
inuche, J.C, Richard, Jean-Marie, 4 joyeux lurons composent ce groupe de musique festive celtique – rock – charentaise, qui « va mettre le feu » à Sainte-Marie :
14h : Un programme de deux
20h « En construccion »
Et fin juin de nouveau dans l’île Mais pour en revenir au festival Passe-Portes, même si mon coup de cœur pour la maquette intitulée
Festival international du film de La Rochelle / Escale à La Maline Mardi 2 juillet : 14h et 20h
« 13 ans après nous revoilà ! Nous sommes très heureux de jouer sur l’île de Ré, car pour nous, c’est un excellent souvenir. Le premier concert en plein air des Binuchards, ce fut à Ars-en-Ré, en avril 2000 pour la fête de la Patate. Et nous, ce public très enthousiaste et généreux, ça nous l’a mis la patate justement, et ça a fortement influencé notre envie de continuer !!! Donc, forcément, jouer sur l’île, ce n’est que du bonheur ! » Le comité d’animation et la fanfare de Sainte-Marie, co-organisateurs, attendent la grande foule. Bonne idée d’organiser ce concert exceptionnel
Ré à l a h u n e | éditio n d u 2 6 j u i n 2 0 1 3 | N ° 8 7
sur l’île de Ré. Avec 11 albums enregistrés, plus de 45000 spectateurs conquis en 2012, 60 000 visiteurs sur leur site Internet, les Binuchards sont diffusés sur les plus grands sites musicaux du Web. Leurs succès sont sur toutes les lèvres : les Baignassous, les petites culottes, le cul salé, les cagouilles, la route à 3 grammes... Avec une joie de vivre communicative, un humour incomparable, du rythme et de belles mélodies, ils chantent « le pays » en jonglant avec des paroles patoisantes, drôles, pleines de modernité et terriblement dans l’esprit charentais. Ce concert de
Adhérents : 10 € / Non adhérent : 15 € ou Pass Festival Maline pour les deux soirées : Adhérent : 15 € / Non adhérent : 20 € Plus d’infos sur realahune.fr
Sainte-Marie de Ré s’annonce comme un des grands moments musicaux de cette saison estivale 2013. Michel Lardeux Restauration et buvette, frites, grillades, sandwichs, hot dogs, boissons, etc. à partir de 19h. Tarif entrée : 10 € (gratuit moins de 12 ans). Parkings à proximité du stade.
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z ap ’ arts PA T R I M O I NE
Cinq ans déjà Le 7 juillet 2008, voilà cinq ans, douze fortifications majeures construites par Vauban, érigées dans divers départements de France, étaient ajoutées à la Liste du patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. La citadelle de Saint-Martin en faisait partie.
À
l’occasion de ce 5e anniversaire de l’inscription des fortifications Vauban sur la liste du Patrimoine mondial, les douze sites déclineront, du 1er au 12 juillet prochain, leurs activités autour d’un même thème : « Vauban dépasse les bornes ». Cette thématique annonce une volonté d’ouverture, une invitation à la découverte des territoires au-delà des bornes qui en rappellent les limites historiques. Les animations La Mairie de Saint-Martin, l’Office de Tourisme et le musée Ernest Cognacq en collaboration avec les associations Les Amis des Fortifications et l’Étoile de Vauban proposent douze jours d’animations pour célébrer l’événement avec au programme des spectacles et expositions gratuits. Le 7 juillet à partir de 21h, « Abracadabrant », un spectacle qui se déroulera à la porte des Campani, à la tombée de la nuit et en lumières.
Ré à l a h u n e | éditio n d u 2 6 j u i n 2 0 1 3 | N ° 8 7
Sur 120m de fil tendu à 12m de hauteur, Paul Aour, funambule de la compagnie Davasi, traversera les fossés des fortifications. La première partie de soirée sera animée par les musiciens du Jazz Band La Trompette d’Occasion. Le 11 juillet, à 21h, dans la cour de l’hôtel de Clerjotte, la Compagnie l’îlot Théâtre et l’association des Amis des Fortifications vous invitent « À la cour des Fables » d’après Jean de La Fontaine. Tour à tour les trois comédiens, costumés et poudrés, se mettront dans la peau des personnages des fables et prendront à partie les spectateurs. Du 1er juillet au 15 septembre, dans la cour de l’hôtel de Clerjotte, l’exposition itinérante du Réseau Vauban permettra de découvrir les douze sites majeurs inscrits sur la Liste du patrimoine mondial à travers 18 panneaux pédagogiques. À partir du 1er juillet, l’exposition Hors les Murs ira à la découverte de Saint-Martin au XVIIIe siècle via des reproductions d’œuvres picturales issues des collections du musée Ernest Cognacq.
Des visites guidées thématiques : le front de mer, les bâtiments de la place forte, une visite nocturne de l’enceinte urbaine... seront proposées. Les enfants ne sont pas oubliés qui pourront participer à des chasses au trésor dans les remparts, une manière de les sensibiliser à la beauté du lieu. Catherine Bréjat
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