RéHune 4 juillet
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Le Journal
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L’Union sacrée des Maires rétais En plein début de saison, le Président de la Communauté de Communes de l’île de Ré et les Maires rétais accusent l’EPIR (collectif des associations environnementales rétaises) d’avoir mis le feu aux poudres et ravivé la « guerre entre résidents permanents et secondaires » en adoptant des positions « jusqu’au boutistes » dans le cadre du SCoT (Schéma de cohérence territorial), alors même que le Porter à Connaissance complémentaire de l’état relatif à la détermination des cotes de submersion marine soulève de nombreuses craintes pour la pérennité de la vie permanente sur l’île de Ré. Car en l’état actuel des cartes d’aléas (submersion marine post Xynthia et réchauffement climatique) ce sont 9 communes qui verraient leur résiduel constructible sensiblement affecté, les 5 communes du nord devenant quasi intégralement inconstructibles et certaines communes du sud étant aussi en partie touchées. La labellisation ou non du PAPI (Programme d’actions et de prévention des inondations) de l’île de Ré de 45 millions d’€ le 12 juillet prochain impactera très fortement notre territoire. Car les digues amenuisent sensiblement les risques et la prise en compte du PAPI par l'État permettrait de revenir à des cotes de plancher plus raisonnable, l'État instruisant aujourd’hui les permis sur la base de la cote de l'événement de référence (Xynthia le plus souvent) + 60 cm (réchauffement climatique). Après celui de l’après-Xynthia, c’est donc un nouveau bras de fer qui est en train de s’engager entre les élus rétais et les services de l'État, les élus redoutant une approche trop mathématique des risques de submersion. Certains soupçonnent même les services de l'État de vouloir "gérer le résiduel constructible de l’île de Ré par le biais du PPRN (plan de prévention des risques naturels)", attendu à la fin 2012 et qui pourrait hypothéquer le SCoT et donc à terme la vie permanente de l’île de Ré. Nathalie Vauchez
actualité VIVE LE NOUVEAU PARCOURS GOURMAND ! Créé il y a cinq ans par des producteurs de produits du terroir installés dans l’île de Ré, le parcours gourmand se renouvelle.
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idée, astucieuse, était au départ de créer une dynamique entre les différents membres du parcours. Cela semble avoir assez bien marché pour que l’association se recentre sur son action de sensibilisation à nos véritables produits du terroir auprès des visiteurs et touristes après le départ d’Uniré, d’Esprit du Sel, de Frédéric Voisin et de l’Oursinerie d’Yvan Le Gall qui continuent de leurs côtés à faire visiter leurs installations. Les membres du nouveau parcours gourmand rassemblant les Bières de Ré (Sainte-Marie), la Biscuiterie de Ré (Sainte-Marie), les Confitures du Clocher (Ars), Île de Ré Chocolats et Caramels (Saint-Martin), et la Fromagerie
Lefort (Loix) se sont réunis le 14 juin pour accueillir un nouveau venu : l’Abeille de Ré. Aldo François recevait ce soir-là en sa miellerie de Loix où il est installé depuis un an et présentait ses produits ainsi que ses nombreuses animations. L’Abeille de Ré qui possède une centaine de ruches sur l’île propose à la vente toutes sortes de miel ainsi que des produits dérivés comme la gelée royale, des bonbons et même des bougies. Aldo et son équipe ont mis en place des visites libres ou guidées destinées à mieux faire connaître en particulier aux enfants le monde des abeilles et le travail de l’apiculteur. Les mardi et jeudi, vous pourrez même,
s’ils ont plus de cinq ans, laisser vos bambins à la miellerie en compagnie de Poppy l’abeille, pour une matinée découverte de la ruche, accompagnée de dégustations et selon la saison d’extraction de miel. Catherine Bréjat Inscriptions et renseignements : L’Abeille de Ré - Tél : 05 46 31 06 63
on fait quoi ce soir ? Le style musical va de la fanfare au rock en passant par la salsa, le swing et le blues. Mais Saint-Martin, la « capitale » rétaise n’est pas en reste. Le Cubana Café reçoit des groupes aux tonalités funk/rock, toutes les semaines. Sans oublier, le dernier arrivé, Le Bariolet, nouvellement ouvert à La Flotte. Anne-Laure et Vanessa y invitent des artistes aux influences reggae/ jazz manouche, et organisent le vendredi une soirée sur le thème d’un accessoire associé à un cocktail. Les soirées Plumes/Pina Colada ou encore Lunettes/ Mojito, vous assureront un début de week-end dans un climat festif. Envie d’une ambiance plus généraliste ? C’est au Cervanne, à la décoration d’inspiration ibérique; et au Café de la Plage qu’il faut aller. La réputation de
Le 20 à Ars-en-Ré
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e trouve être une des questions inévitables de l’été. La chaleur estivale invitant à prolonger les soirées au-delà de la lumière du jour, l’Île de Ré en station balnéaire digne de ce nom se devait de faire la part belle aux noctambules. Du nord au sud de l’Île, diverses adresses aux ambiances éclectiques, se mettent en quatre pour vous accueillir. Voici un tour d’horizon des hauts lieux de la nuit rétaise. Envie d’un concert entre amis ? Pour une soirée misant sur la convivialité propre à la musique « live », plusieurs bars vous ouvrent leurs portes. Les fins de semaine, La Chaloupe, sur le port de Rivedoux propose cet été des concerts dans la continuité de l’ambiance jazz/ rock du bar. Le canton nord possède également son lieu de spectacle, avec Le 20 à Ars. Ce bar à vins, décoré dans un esprit brocante, accueille des musiciens les mercredis en juillet et les mardis en août.
Sarah Bernache
Ré à La Hune est une publication gratuite éditée par Rhéa Marketing 19 avenue de Philippsburg – BP 43 – 17410 Saint-Martin-de-Ré Tél. : 05 46 00 09 19 - Fax : 05 46 00 09 55 Mail : realahune@rheamarketing.fr
ces deux lieux emblématiques rétais n’est plus à faire. Votre cousin est un clubber ? Emmenez-le au Café du Phare et au Boucquingam Club à Saint-Martin. L’ambiance est lounge, allant crescendo, et pensée pour « l’avant-boîte ». Parti jusqu’au bout de la nuit ? Vous finirez sans conteste la soirée au Bastion ou à La Pergola. Le premier se situe dans la plus pure tradition du nightclub de vacances, avec ses soirées à thème et invitations de guests. Le second, quant à lui, se veut volontairement éclectique, dans la continuité de l’esprit convivial qui a fait la renommée du club. Qui conduit ? Pas de panique, appelez le Maagic Bus pour sortir en toute sécurité. Lolita Prieur
par Jean-Jacques Vergnaud
Directrice de la Publication..... Nathalie Vauchez Maquette, mise en page........... Peggy Landon Crédit photos................................... Catherine Bréjat - Jean-Pierre Pichot - Michel Lardeux Nathalie Vauchez - Lolita Prieur - DR Dessins................................................. Philippe Barussaud - Jean-Louis Rémy
Ce journal vous est offert par les Annonceurs, nous les en remercions vivement. Il est mis à votre disposition par tous les commerçants et lieux qui le souhaitent, merci à eux.
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Votre journal est imprimé sur du papier écologique sans chlore et issu de forêts gérées durablement, avec des encres végétales, les déchets sont recyclés. Le logo Imprim’Vert et la certification PEFC de notre imprimeur le garantissent. écolo et rigolo, le journal s’engage pour un avenir positif et durable sur notre île !
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actualité Les aléas de la vie de saunier La saison commence mal pour les sauniers. Le mois de juin, propice à l’activité salicole en raison de la longueur de ses journées, fut pluvieux. Tous espèrent l’arrivée du soleil pour juillet - août et ainsi inverser la tendance.
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de l’été. La majorité des exploitants ont de ce fait pu rentrer dans leurs frais. Mais en sera-t-il de même pour le millésime 2012 ? Les membres de la coopérative, avec leur système de mutualisation, semblent s’être prémunis contre les effets du mauvais temps. Le stock de sel accumulé grâce à ce système leur permet de voir venir sur plusieurs années. De plus, la vente devenant de moins en moins saisonnière, et la coopérative cumulant les contrats sous sa propre marque dans diverses grandes enseignes, les revenus semblent assurés pour l’année en cours.
es années vont et ne se ressemblent pas. La « pré-saison » de l’an passé qui fut ensoleillée au possible avait compensé le faible rendement
En témoigne le bilan 2011, « encourageant pour l’avenir » selon Gérard Maître, le directeur. Cette préoccupation en moins, les adhérents peuvent se concentrer sur d’autres projets qui leur tiennent à cœur. Comme l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit du hangar à sel qui débutera au mois de septembre. Lolita Prieur
Les sauniers ont perdu un proche Cette année, le menuisier attitré des sauniers, celui qui confectionnait leurs outils, nous a quitté. Quand on a fait appel à eux pour le remplacer au pied levé, début de saison oblige, Freddy et Olivier ont sauté sur l’occasion. C’était leur offrir la possibilité de travailler pour des locaux, des amis pour certains, et de développer leur savoir-faire. Ils éprouvent d’ailleurs une certaine fierté à la vue de leurs boguettes ou souverons en action, quand ils traversent les marais.
Menuiserie Les Gâtines, Chemin des Gâtines – 17590 Ars-en-Ré Tél. : 09 64 44 10 82
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LE SCOT ET L’AVENIR DE L’îLE DE Ré UNE « UNION SACRéE » ENTRE LES MAIRES RéTAIS POUR QUE LA VIE PERMANENTE DE L’ÎLE DE Ré NE SOIT PAS HYPOTHéQUéE Il semblerait qu’à force de vouloir se faire entendre depuis 2 ans dans le cadre de la concertation du SCoT, quelques environnementalistes en aient fait un peu trop et aient mis le feu aux poudres. Non seulement le Président de la Communauté de Communes est monté au créneau en les qualifiant d’ « irresponsables », mais aussi les professionnels et certains habitants permanents ont réagi dans cette dernière ligne droite du SCoT, auprès des commissaires enquêteurs et au travers de réunions publiques et pétitions. Une élue a ainsi déclaré lors du dernier conseil communautaire : « Aux Portes en Ré “on” a arbitré le résiduel constructible par l’intermédiaire de Xynthia et du risque ». Une première victoire en justice face à l’État
Union sacrée entre les dix maires et communes rétaises
Deux communes sont ainsi montées au créneau, de façon différente. Le Maire des Portes en Ré a accordé un permis de construire malgré l’avis négatif des services de l’État, qui a attaqué au Tribunal. La 1ère manche a été gagnée en référé par la Commune des Portes et la propriétaire concernée, qui a lancé des travaux d’agrandissement de sa maison située à La Patache. L’Appel auprès de la Cour de Bordeaux ne suspend pas les travaux qui seront donc terminés au moment où le jugement tombera dans quelques semaines. Le Tribunal Administratif de Poitiers a notamment estimé que l’État et ses services ne démontraient pas « que la possible submersion du terrain d’assiette du projet envisagé est de nature à créer un risque ». La Commune des Portes et la propriétaire ayant en partie fondé leur argumentation sur le fait que les travaux de réfection de la digue (qui était auparavant une levée et non une digue) ont sensiblement réduit le risque de submersion marine à cet endroit. Le Maire de La Couarde, Patrick Rayton, se trouve dans une situation plus complexe encore à gérer, liée au nombre important d’avis négatifs de l’État. Si un problème de submersion apparaissait dans 10, 20 ou 30 ans, sa responsabilité serait lourdement engagée. Il a donc saisi les services de l’État, prenant acte de ses avis négatifs, mais demandant quelle argumentation juridique il peut produire pour refuser à ses administrés ces permis (lire encadré).
La relance de la guerre entre résidents permanents et secondaires Il est reproché notamment à Patrick Salez, Jean-Pierre Goumard et Pierre Bot d’allumer le feu en fin de période d’élaboration du SCoT et de « relancer la guerre entre résidents permanents et résidents secondaires », alors qu’ils ont participé largement à la concertation publique, et même – au travers des AIR et de son président Pierre Bot – au Comité de suivi. Plus encore, Lionel Quillet leur a communiqué depuis plusieurs mois les projets de cartes d’aléas dans le cadre du PPRN (plan de prévention des risques naturels), qui en l’état rendraient une bonne partie du territoire inconstructible, restreignant drastiquement le résiduel constructible et entraînant des risques de spoliation majeurs. Il estime donc que c’est totalement irresponsable de la part des associations environnementales regroupées au sein du collectif EPIR, ayant eu connaissance de ces contraintes, d’avoir maintenu leurs revendications. L’arbitrage du résiduel constructible par la détermination des aléas, fantasme ou réalité ? D’autres, particuliers, professionnels ou élus, vont plus loin et pensent que le Préfet Béatrice Abbolivier et les services de l'État accordent une écoute beaucoup trop importante aux environnementalistes qui ont mis une pression importante pour que le résiduel constructible redevienne une prescription et non une « simple » préconisation du SCoT, avec détail chiffré du résiduel commune par commune. Le Préfet a ainsi émis un avis favorable au projet de SCoT sous « la réserve expresse » que les préconisations redeviennent des prescriptions. Mais n’ayant pas de latitude supplémentaire au niveau du SCoT, la Préfecture se servirait désormais du futur PPRN, des risques de submersion post Xynthia et liés au réchauffement climatique pour restreindre de facto la constructibilité sur l’île de Ré.
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Une union sacrée pour éviter des drames humains et financiers Lors du dernier conseil communautaire, Lionel Quillet et plusieurs Maires ont appelé à l’ « Union Sacrée » entre les 10 Maires et communes rétaises, appel à laquelle se sont ralliés tous les maires présents, y compris Léon Gendre. Car l’enjeu est de taille à trois niveaux. Pour l’île de Ré dans son ensemble, il s’agit de sauvegarder son avenir, sa vie permanente. Pour les Maires, quoi qu’ils fassent
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ils s’exposent à des risques juridiques importants. S’ils refusent les permis, en l’absence d’argumentation étayée de la part des services de l’État à l’heure actuelle, ils subiront recours sur recours. S’ils les acceptent, ils seront responsables de la sécurité des administrés en cas de nouvelle submersion marine. Pour les propriétaires, enfin, dont certains risquent d’être spoliés et de voir s’effondrer le projet d’une vie… L’avenir de l’île de Ré se joue avec la labellisation du PAPI et sa prise en compte ou non dans les cartes d’aléas, fin 2012 On comprend donc que la labellisation ou non du PAPI de l’île de Ré le 12 juillet prochain (45 millions d’€ pour des travaux de protection du littoral) impactera très fortement notre territoire. Car les digues amenuisent sensiblement les risques et la prise en compte du PAPI par l’État devrait ramener les niveaux de submersion retenus par l’État en deçà des 4,50 mètres GMF + 20 cm concernant l’aléa climatique. Appliqués à l’île de Ré les niveaux actuels condamnent quasiment les 5 communes du canton nord, ainsi qu’une partie de Ste Marie (Montamer), St Martin et la Flotte (ports) et de Rivedoux. Les nouvelles constructions dans un premier temps, mais aussi l’ensemble des aménagements, annonçant ainsi la mort programmée de centaines de maisons. Patrick Rayton estime lui entre 600 et 1000 les maisons de La Couarde qui seraient à terme condamnées faute de pouvoir y apporter des aménagements. Autant dire que les cartes d’aléas de l’état prévues pour fin 2012, pour une mise en application à partir de 2013, seront déterminantes pour l’avenir du territoire. Lionel Quillet, et les élus rétais à ses côtés, entendent donc se battre pour que ne soit pas imposée une vision « purement mathématique » comme lors du « traitement par l’État du zonage post-Xynthia ». « Si l’État instruit à + 60 cm, ce n’est pas raisonnable, surtout avec l’effort de financement des digues » a martelé Lionel Quillet. Pour lui le débat du résiduel constructible et du droit inaliénable à construire dans le cadre du SCoT et du PPRN est un vrai débat de fond, ni politique, ni environnemental, car face au problème du risque de submersion, il s’agit de ne pas hypothéquer la vie permanente. Il entend aller au combat, face à l’État, encore, et face au lobbying et à la pression des associations environnementales. L’heure est grave. Nathalie Vauchez
LE SCOT ET L’AVENIR DE L’îLE DE Ré C Un Porter à connaissance de l’État qui soulève de nombreuses craintes - 100 ans : événement de référence + 60 cm (lié au réchauffement climatique). Patrick Rayton, maire de La Couarde-sur-Mer, commune qui a été particulièrement impactée par Xynthia a déjà reçu depuis le mois d’avril les avis négatifs de la Préfecture pour l’instruction de 7 permis de construire et 4 certificats d’urbanisme. S’il outrepasse ces avis – à l’instar de ce qu’a fait le Maire des Portes pour le permis de construire à La Patache – le Maire sera confronté à un vrai problème de responsabilité pénale du fait de la quantité. Il a écrit à deux reprises au Préfet, pour obtenir communication des « éventuelles études » justifiant l’application des aléas à 100 ans, afin qu’il puisse justifier lui-même ses refus de délivrance des permis de construire. Il précise « ne pouvant argumenter notre décision de refus de permis de construire sur la base d’une étude d’aléas qui ne nous a pas été communiquée, déjà 5 pétitionnaires envisagent d’engager un recours contre notre collectivité ». Aucune réponse ne lui a été faite. Il a aussi sensibilisé en mai dernier le Député Maxime Bono et le 1er Ministre Jean-Marc Ayrault, lors de sa visite à La Rochelle. Lors de la réunion publique qu’il a organisée à la fin juin, près de 300 personnes présentes ont mesuré l’impact que la détermination des aléas pouvait avoir à court terme sur des situations individuelles, mais aussi
La Direction Départementale des Territoires et de la Mer a adressé le 28 mars dernier à la CdC de l’île de Ré et aux Communes membres un « Porter à Connaissance » complémentaire dans le cadre du SCoT et des PLU relatif à la détermination des cotes de submersion marine. L’application des critères de ce document soulève de nombreuses craintes des Maires au niveau de la délivrance des permis de construire pour les habitations en zones submersibles. La situation est bancale au plan juridique et sujette à de nombreux contentieux, car au vu du règlement d’urbanisme en vigueur, le Maire ne peut refuser la délivrance d’un permis de construire même en zone submersible. Alors que de son côté la Préfecture, en période de révision du PPRN, argumente ses refus sur la base de l’article R 111-2 du code de l’urbanisme et d’une étude d’aléas qui n’a pas été communiquée. Deux cartes des aléas doivent ainsi être définies pour ensuite évaluer les règles d’urbanisation à prendre en compte sur l’île de Ré, vis à vis du risque de submersion. Ces cartes considèrent des élévations différenciées du niveau marin liées au réchauffement climatique : – court terme : événement de référence (Xynthia dans la plupart des cas, sauf si événement plus défavorable) + 20 cm
à moyen terme sur l’urbanisation du village et l’entretien du bâti, de nature à « remettre en cause la morphologie urbaine » de La Couarde. Patrick Rayton estime entre 600 et 1000 le nombre de maisons menacées à plus ou moins long terme, l’augmentation des cotes de plancher de 20 à 80 cm rendant impossible la réhabilitation et la restauration des maisons concernées. Autant dire, La Couarde deviendrait un village fantôme, sans oublier l’impact sur l’école et sur l’économie locale. Une pétition a été lancée au lendemain de cette réunion, déjà signée par 150 personnes en 48 heures, demandant d’une part que des solutions techniques propres à assurer la sécurité des habitants tout en préservant le droit à construire acquis soient mises en place, et d’autre part que les travaux de construction des ouvrages de défense des côtes soient lancés dans les plus brefs délais, afin qu’ils soient pris en compte dans la détermination des aléas du futur PPRN. Patrick Rayton, comme les autres Maires rétais, n’entend pas « être le fossoyeur d’une vie de village » et regrette que la guerre entre résidents permanents et secondaires ait été ravivée dans un tel contexte extrêmement délicat. Alors que les uns ont besoin des autres et que les avis ne sont pas si divergents que cela. Il s’agit plus selon lui d’un problème de communication. Propos recueillis par Nathalie Vauchez
ommunes
La Communauté de C
REUNION PUBLIQUE S U R L’ AV E N I R D E S C O M M U N E S DU CANTON NORD Lionel QUILLET
Président de la Communauté de Communes de l’Ile de Ré, Maire de Loix, Conseiller Général du Canton d’Ars en Ré, et les maires d’Ars en Ré, de La Couarde sur Mer, des Portes en Ré
et de Saint Clément des Baleines
vous présentent l’avenir de vos communes
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Défense des côtes, Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN) • Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) • Inconstructibilité Le mardi 10 juillet 2012 à 19h30 au Gymnase d'Ars en Ré
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LE SCOT ET L’AVENIR DE L’îLE DE Ré À QUI APPARTIENT LE POUVOIR DE DÉCISION ? Le 18 juin dernier, l’association Ré Agir organisait une réunion publique dont l’objet était le Schéma de cohérence territoriale (SCoT). Les interventions d’un public nombreux mirent en évidence une vive hostilité à l’encontre de certaines associations environnementales.
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es agriculteurs, des vignerons, des ostréicultures, des opérateurs du tourisme, des artisans et des commerçants des différentes communes de l’île : ils étaient une bonne centaine à avoir répondu à l’appel d’Aurélien Ravet et Tony Berthelot respectivement président et secrétaire de Ré Agir. Après avoir insisté sur le fait qu’ils ne remettaient pas en cause « l’important travail réalisé par la CdC », les deux intervenants ont rappelé les trois grandes lignes directrices du SCoT auxquelles d’ailleurs, ils adhèrent : la vie permanente, la préservation des fondamentaux environnementaux de l’identité rétaise et un équilibre insulaire respectant le 80/20 (80 % d’espaces agricoles et naturels pour 20 % d’espaces urbains). C’est la recommandation de l’EPIR (Ensemble Protégeons l’île de Ré) de réduire le résiduel constructible de 264ha à 53ha qui pose problème à plus d’un titre d’autant,
comme l’a rappelé Tony Berthelot, que l’élaboration des PPRI devrait encore réduire le résiduel constructible en particulier dans le canton nord. Rejeté par Ré Agir, ce souhait de l’EPIR a engendré de vives réactions parmi les personnes présentes contre l’association en elle-même et d’une manière plus générale envers les résidents secondaires, allant jusqu’à poser le problème du pouvoir de décision de nos élus. Qui décide ? Les élus pour qui les rétais ont voté ou les membres des associations environnementales, présents à temps partiel dans l’île ? « En quarante ans, ils auront vécu quarante mois dans l’île de Ré » déclarait une voix dans le public. On regrettait par ailleurs, que des associations ayant siégé depuis le début des travaux dans des commissions attendent la dernière minute pour remettre en cause les décisions prises. On soulignait que les élus, investis du vote des rétais, et
vivant à temps complet eux dans l’île, la connaissaient mieux que personne et savaient ce qu’ils avaient à faire. Tony Berthelot déplorait que les adhérents de ces associations environnementales soient entendus de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) au même titre si ce n’est plus que nos élus. Quant à Michel Pelletier, retrouvant les accents de sa jeunesse militante, il proposait ses services et son expérience pour organiser un contre pouvoir à l’EPIR. Une réunion mouvementée donc exprimant une véritable préoccupation quant à l’avenir de l’activité économique dans l’île et à la fin de laquelle les participants sont allés signer la pétition qui sera remise au commissaire enquêteur du SCoT le 30 juin et prendre en même temps leur bulletin d’adhésion à cette association réservée aux actifs de l’île. Catherine Bréjat
UNE RÉUNION IN EXTREMIS
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ors de la réunion d’information sur les enjeux du SCoT, organisée par la mairie des Portes le 28 juin, Anne Deniel a rappelé que ce document était l’émanation des élus des dix communes de l’île et qu’il représentait beaucoup d’argent investi et avait nécessité beaucoup de travail et de concertation de la part de chacun. Elle indiquait qu’à titre personnel, après autant de travail, il était un peu démotivant de constater qu’à peine terminé, le SCoT allait être révisé. Au 28 juin, cinq Portingalais dont Jacques Labonde, l’ancien maire, se sont exprimés dans le cahier d’enquête publique du SCoT et trois courriers cachetés ont été réceptionnés par la mairie qui seront remis directement au commissaire enquêteur. Ce petit nombre de réactions et la réception d’un courrier émanant de l’AIR intitulé « Menace sur l’île de Ré » et insistant sur le fait que « la maîtrise de l’urbanisation du résiduel constructible est devenu l’enjeu majeur du SCoT de l’Ile de Ré » ont décidé les élus à initier une réunion d’information sur le SCoT. Il est parfois difficile pour des actifs qui travaillent de se plonger dans le document du SCoT, long et plutôt complexe pour ceux
eé lieu h c i Le R Ile de R
associations environnementales font plus qu’agacer, aux Portes ils auront réussi à mobiliser les participants à cette réunion à faire en sorte qu’ils s’expriment dans le cahier d’enquête publique avant la date de clôture du 30 juin.
qui ne le pratiquent pas régulièrement. C’est pourquoi Anne Deniel expliqua ce soir là les grandes lignes du document et détailla ce qui concernait Les Portes. Les associations environnementales adoptent toutes un ton catastrophique comme si l’île n’avait jamais été protégée et souhaitent encore réduire le résiduel constructible à l’intérieur des 20 % de la règle pourtant raisonnable du 80 % d’espaces naturels pour 20 % de surface urbanisable. Or comme l’expliquèrent, tour à tour, les participants à cette réunion, ce que la population qui vit là à longueur d’année souhaite clairement c’est que tout soit mis en œuvre pour que la vie économique soit maintenue dans l’île afin que ses enfants puissent y rester, trouver du travail et s’y loger. Les diktats des
Catherine Bréjat
Le Domaine Saint Nicolas en appellation Fiefs Vendéens Brem
Il y a quelques mois, je vous parlai de Prieuré la Chaume, une exploitation qui se situe sur la commune de Vix. Je souhaiterai, aujourd’hui, continuer à vous faire découvrir un autre domaine viticole de Vendée. Il s’agit du Domaine Saint Nicolas sur la commune d’Ile sur Olonne à quelques kilomètres des Sables d’Olonne. Son propriétaire Thierry Michon cultive en Biodynamie 32 hectares de vignes sur des sols argilo schisteux, il peut adosser sur ces contre étiquettes le label Déméter (certainement le plus stricte en agriculture bio).
Le Domaine Saint Nicolas profite d’un microclimat dû à la proximité de l’océan, de la forêt et du marais de l’Ile d’Olonne. Son mode de culture l’oblige à de tout petit rendement, toujours inférieur à 30 Hl/Ha. Au Richelieu, nous proposons actuellement deux de ces vins. • La cuvée « Haut des clous » sur le millésime 2007, il s’agit d’un vin blanc issu du cépage Chenin. Il est équilibré, rond avec un côté salin, très fruité sur des saveurs exotiques, il bénéficie d’une belle longueur. Nous n’hésitons pas à le proposer sur nos différents plats de Homard. • La seconde cuvée actuellement disponible au restaurant est « le Poiré 2007 », un rouge issu de la Négrette
(vieux cépage qui fait le bonheur de Fronton, AOC près de Toulouse). Nous avons aimé la bouche dense et onctueuse, l’équilibre entre l’acidité et les tanins fermes, les arômes de fruits rouges et de violette. C’est un vin promu à un bel avenir que l’on marie volontiers à notre pigeon façon éclade. Le domaine Saint Nicolas est devenu la référence en Fiefs Vendéens grâce à des vins purs et complexes que l’on retrouve dans les plus grands restaurants français. Amitiés vinicoles, Stéphane Thomas Sommelier du Richelieu
Le Richelieu - 44 avenue de la Plage - 17630 La Flotte-en-Ré - Tél. 05 46 09 49 40 6
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LE SCOT ET L’AVENIR DE L’îLE DE Ré ENQUETE PUBLIQUE DU SCOT : LES PRINCIPALES REMARQUES Ré à la Hune a relevé les principales remarques consignées sur les cahiers de registre du SCoT dans les 10 communes de l’île de Ré. Celles-ci n’intègrent évidemment pas celles qui ont été remises sous pli cacheté aux commissaires enquêteurs. Un constat : il y a au final relativement peu de réactions. Mais elles sont parfois très tranchées, et émanent de quatre types de personnes : - les environnementalistes - les partisans du maintien d’une vie active permanente, y compris pour les jeunes - ceux qui défendent leurs intérêts particuliers : projets de construction pour eux ou leurs enfants - ceux qui défendent des intérêts « catégoriels », de projets collectifs : plaisanciers, défenseurs du projet de golf… Ars-en-Ré
ouverts à l’année au bénéfice de commerces saisonniers pour touristes. L’AUTIR (association des usagers des transports de l’île de Ré) a déposé une note relative aux problèmes des transports et des déplacements dans l’île. Figurent des demandes pour que des terrains situés en centre village, et aujourd’hui à l’état de friches, puissent devenir constructibles. Il est également suggéré que les surfaces constructibles susceptibles d’être supprimées par le PPRI puissent être affectées ailleurs dans l’île. Les golfeurs, nombreux à s’être déplacés, militent pour la création d’un golf et les plaisanciers pour l’agrandissement du port d’Ars.
On note sur le cahier du commissaire enquêteur se trouvant à Ars, beaucoup de marques de soutien au projet SCoT dans tout ce qui démontre une volonté de vouloir promouvoir une vie permanente sur le territoire rétais, notamment sur la création de logements sociaux pour « pouvoir permettre aux jeunes de rester », et de zones artisanales. Un ancien membre du conseil économique et social d’Île de France relève une « défaillance » du ScoT, dans le fait qu’aucune étude de la constructivité résiduelle sur les zones déjà urbanisées n’ait été faite.
Saint-Martin-de-Ré À Saint-Martin, la tendance est plus au golf, avec 50 % des remarques portant exclusivement sur un soutien à ce projet. On peut remarquer la lettre conjointe des associations Golf des Pertuis et Golf Insula Rhéa où sont répertoriés les éléments manquants dans le SCoT pour la concrétisation du projet, dont notamment la désignation d’un architecte. Se trouve également dans le cahier, les remarques de M. Léon Gendre au nom des élus de La Flotte. Celles d’une personne étant en désaccord avec, selon elle la volonté des auteurs du SCoT, d’urbaniser intensivement l’Île de Ré. Et une autre relevant le manque de cohérence globale de l’Île de Ré à travers plusieurs exemples, comme l’organisation de la promotion du territoire rétais alors qu’on cherche à en limiter l’accès.
La Couarde-sur-Mer Au 28 juin une dizaine de réactions mais avec les commentaires détaillés de certaines associations comme Saint-Martin Sauvegarde, l’association pour la protection des sites de la Couarde et l’Urcan. Le premier à avoir réagi sur le registre est Tony Berthelot qui écrit que le SCoT ne tient pas compte des remarques formulées dans l’étude ostréicole commandée et financée par la CdC et souligne que le ScoT n’intègre pas le schéma régional de développement de l’agriculture. L’APSC en ce qui concerne les questions relatives à l’environnement déclare que le SCoT devrait retenir en prescriptions : le classement en « site naturel classé », le respect des règlements pour les sites classés, la suppression du petit éolien et indique que le plan global de déplacement n’est pas connu. L’Urcan estime que le travail qui a été fait est remarquable mais il manque tout ce qui était inscrit au PADD/DOO concernant les ports, les places dans les ports, etc. Plusieurs dépositions dont celle de l’APSC, déclarent que le PPRN aurait dû être préalable à tout projet d’urbanisation. D’autres estiment que l’île a atteint sa capacité d’accueil maximum des voitures particulières. La pétition des onze artisans ostréiculteurs, etc. réagissant contre le souhait de l’EPIR de ramener le résiduel constructible à 53 ha est annexée au registre. Nous avons consulté de nouveau ce cahier le 30 juin, après la réunion publique ayant réuni près de 300 personnes, le cahier s’est noirci dans ce laps de temps de 2 jours, avec surtout des « pro vie permanente » qui font remarquer que l’île n’est saturée qu’un mois par an et doit vivre le reste de l’année, et que le SCoT leur paraît ainsi raisonnable en matière de résiduel constructible sur le canton nord. Un couple d’adhérents à l’AIR constate « Il paraît aberrant de vouloir diminuer le résiduel constructible de La Couarde, du fait qu’il va déjà être restreint avec l’application du PPRN. Dans le canton sud, les zones construites ou constructibles abondant avec des lotissements, c’est sur ce territoire que doit porter l’effort, mais avec modération contrairement aux souhaits trop drastiques de l’AIR. Pour permettre à l’économie rétaise de vivre à l’année, il faut une vraie population à l’année et pas seulement des retraités ».
Loix À Loix, en date du 27 juin, seulement deux personnes s’étaient déplacées en mairie pour apposer leurs remarques concernant le SCoT sur le cahier de doléances destiné au commissaire enquêteur. Une première concerne les 53 hectares de résiduel constructible « synonyme de 1 000 constructions supplémentaires à l’horizon 2020 et qui se traduirait par 2 000 véhicules supplémentaires circulant dans l’île ». Cette personne juge cette « opération à prescrire », d’autant plus qu’elle trouve le SCoT « très incomplet sur les données de nouveaux transports dans l’île ». À propos des logements sociaux, cette même personne aimerait plus de précisions concernant « les démarches en cohérence avec celles enregistrées (étude SEMDAS) ». La seconde personne intervient en faveur de la création d’un golf dans l’île. « Sport aujourd’hui démocratisé, un golf ne nuirait en rien au paysage en étant créé intelligemment ».
Le Bois-Plage-en-Ré À deux jours du terme, soit le 28 juin, 26 remarques destinées au commissaire enquêteur figuraient dans le cahier. La grande majorité d’entre-elles étant relatives à la nécessité de maintenir une vie permanente dans l’île. De jeunes couples sont venus rappeler combien il leur était difficile de se loger dans l’île, ce à un coût abordable. Ils se montrent impatients de voir les centaines de logements aidés programmés dans le SCoT sortir de terre. De nombreux résidents permanents se désespèrent de voir diminuer le nombre de commerces R É
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D’autres soulignent que le SCoT n’est pas adapté à une vie jeune et continue, l’ « étau se resserre pour la vie personnelle et professionnelle et l’île de Ré, île de privilégiés, va devenir une île d’ « ultra-privilégiés ».
La Flotte Au 29 juin 33 réponses sur le cahier de l’enquête publique du SCoT dont 12 réactions : - s’opposent à la diminution de la surface consacrée à la construction de logements sociaux (La Maladrerie) - sont contre la non prise en compte de la zone ostréicole Plusieurs indiquent avoir adressé un document plus détaillé et regroupant leurs infos au commissaire enquêteur dont JeanPierre Goumard, Simone-Pierre Berthomes et Léon Gendre. Un ancien élu de la CdC et de La Flotte, commerçant, estime que les volets économique et social sont occultés, que l’urbanisme devrait être au service du projet de territoire. « Le débat réducteur auquel on assiste oppose deux visions extrêmistes : d’un côté les sanctuaristes, de l’autre les laxistes qui monopolisent le débat en oubliant que le challenge essentiel à relever est de trouver la place de l’être humain sur le territoire. » Un signataire estime que concernant la règle des 80/20 il faut remplacer les préconisations par des prescriptions et repousser l’approbation du ScoT, un autre regrette que le SCoT soit antérieur au PPRN et demande « comment accepter que dans le débat public ne soit pas débattue clairement la réserve expresse formulée par le Préfet concernant le résiduel constructible ». Le même s’insurge contre la possibilité d’extension du port de Rivedoux. Le dernier souligne la nécessité d’avoir des transports en commun adaptés aux besoins de l’île et estime qu’il faut améliorer les pistes cyclables. À noter enfin une remarque en faveur de la création d’un golf.
Sainte-Marie-de-Ré Au 26 juin 2012, il y avait 24 pages de remarques, dont certaines très longues. Sur la méthode, le SCoT n’a pas été réalisé sur des bases scientifiques. Les objectifs fixés pour la capacité d’accueil de l’Île de ré semblent arbitraires… Ou encore, on lit qu’il contient des recommandations générales intéressantes, mais détaille peu de projets précis. L’encadrement de la densification résidentielle doit être plus rigoureux, et Le résiduel constructible doit être précisé par commune. Par ailleurs, nombreuses remarques soucieuses de l’impact des dispositions du SCoT pour protéger l’environnement et a contrario des critiques sur l’action des associations environnementales et écologistes, « trop résistantes », qui empêchent le développement de la vie permanente. L’extension du port de Rivedoux est critiquée pour les menaces qu’il fait peser sur l’équilibre environnemental du littoral. Les golfeurs ses sont mobilisés pour défendre le projet d’implantation du golf sur la Flotte, et non sur Rivedoux-Sainte-Marie.
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scot et avenir De nombreux artisans et commerçants sont venus soutenir le projet d’extension de la zone artisanale des Clémorinands, qui semble être un enjeu important pour Sainte-Marie, et réclament sa réalisation rapide. Une observation conteste l’implantation prévue, préférant le projet initial de Jacques Boucard, en zone urbaine, tandis qu’une autre déplore l’extension des zones artisanales au détriment des zones protégées. En matière touristique, la réduction d’emplacements dans l’hôtellerie de plein air, au profit d’une offre hôtelière plus qualitative transformerait l’île de Ré serait un ghetto de riches. Les propriétaires de terrains de loisirs privés se manifestent pour conserver l’usage de leurs parcelles privées et s’opposent au regroupement sur des zones affectées. Pour la vie permanente, et le logement locatif il y a des observations sur les difficultés de logement des jeunes, des jeunes couples, des travailleurs saisonniers... l’insuffisance de prévision de logements à loyer modéré, tandis que l’on se demande quelles activités il y aura demain pour les enfants, « nous ne voulons pas d’une île sous cloche. » Sur la circulation et les transports publics, s’il y a des remarques sur la saturation du trafic et les craintes d’augmentation avec de nouvelles constructions, les dispositions de développement des transports publics sont jugées pertinentes par certains. Les difficultés de stationnement appellent des solutions urgentes.
Rivedoux-Plage Le cahier est assez fourni. Un élu demande « ce que représentent les associations environnementales, elles sont toutes petites par rapport à la population rétaise, une minorité qui se fait entendre, en majorité des retraités qui ne cherchent qu’à préserver leur tranquillité au détriment de la vie et
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du développement raisonné de l’île. Le SCoT est déjà très restrictif, le résiduel constructible n’est pas une bombe à retardement, il n’est pas créé par le SCoT, il existe déjà, il existait déjà dans le schéma Directeur et depuis les constructions ne l’ont pas recouvert, le nombre de permis de construire a même diminué. Les élus représentent la majorité de la population, contrairement aux associations, il faut les laisser décider… Par ailleurs, le résiduel constructible doit permettre sur de grandes entités foncières de construire des logements à loyers modérés ». D’autres s’inquiètent du prix du foncier déjà élevé qui rend impossible l’installation d’un jeune ménage qui voudrait construire ou même se loger dans le secteur privé. « Les associations environnementales organisent un contre-pouvoir aux élus pour défendre certains privilèges, mais la spéculation immobilière va faire grimper les prix, éliminant encore un peu plus les jeunes, entraînant la fermeture d’écoles, de services de proximité ». Un habitant ne manque pas de souligner que le résiduel constructible va diminuer comme peau de chagrin dès que le préfet aura publié la plan de submersion marine, qui fera autorité sur le SCoT. Le président de l’association Mat Ré (contre Holcim notamment) estime que le SCoT « exacerbe les conflits d’intérêts potentiels ». Un ostréiculteur lui ne mâche pas non plus ses mots estimant que le SCoT est fait par « un tissu de gens qui ne sont pas rétais, qui n’ont pas façonné l’île de Ré ». Plusieurs ostréiculteurs au travers d’une pétition s’insurgent contre la maintien de la zone UBO, estimant que cela signe la fin de la profession ostréicole dans quelques années. Ils ne peuvent pas construire d’habitations sur cette zone située en plein village, et déplorent que des terrains en pleine zone d’habitation soient cantonnés à l’activité ostréicole, ils souhaitent qu’ils puissent être réhabilités en zone d’habitation pour permettre aux ostréiculteurs de se reconvertir… ils souhaitent que soit créée une vraie zone ostréicole à Rivedoux. Un professionnel rivedousais estime que chaque maire à partir de tous les moyens dont il dispose (PLU, ZPPAUP, droit de préemption, etc.) peut protéger efficacement son territoire, et que donc « Le SCoT ne peut pas et ne doit pas changer l’intérêt général des plans d’urbanisme actuels, au risque majeur d’un déséquilibre
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aveugle » en termes d’activités locales, de succession et de partages familiaux, d’ISF. « Méfions-nous des associations de nantis qui refusent aux autres ce qui avant-hier leur a été accordé, et qui veulent préserver leur microcosme de tranquillité, la valeur de leurs avoirs, garantir par l’argent ou la rareté une sélectivité sur le territoire ». Le Conseil Municipal de Rivedoux a de son côté validé le 27 juin un courrier adressé aux commissaires enquêteurs, distinguant son appréciation générale sur le SCoT de l’île de Ré, et la situation particulière de Rivedoux. Cette commune qui dispose d’une vie à l’année est aussi « la seule commune à bénéficier d’une population de résidents permanents supérieure à celle des résidents secondaires ». Son projet d’urbanisme – tout en protégeant les espaces naturels et agricoles – doit permettre le maintien des équilibres sociaux et générationnels qui passe par la capacité de la commune à accueillir de nouveaux ménages… S’il devait être fait application d’une prescription (en lieu et place de la préconisation actuelle prévue dans le SCoT), le potentiel constructible sur Rivedoux passerait de 40 ha à moins de 8ha. Les élus soulignent qu’il est juridiquement difficilement plaidable de reverser en secteur inconstructible des terrains desservis par les réseaux, au sein de quartiers déjà construits, et que cela produirait une envolée du prix du foncier et l’augmentation brutale du nombre de constructions (dans le temps de latence entre approbation du SCoT et approbation du PLU). Les élus concluent ainsi « la restriction du résiduel constructible par un principe de 80/20 à l’intérieur de ces territoires est inacceptable pour toutes ces raisons mais principalement par le débouché sur le risque de spoliation d’une partie des terrains constructibles et l’atteinte à la vie permanente qui va fragiliser la vie locale et créer une source de nombreux conflits. C’est aux élus, et à eux seuls, qu'incombe la responsabilité dans le cadre de la révision de leur PLU de souscrire aux objectifs du SCoT ».
Les Portes-en-Ré Au 28 juin seulement 5 Portingalais s’étaient déplacés (voir article page 6).
Saint-Clément-des-Baleines Une dizaine de réactions au SCOT dont plusieurs regrettent que rien ne soit prévu pour protéger La Conche des Baleines et la Solitude. D'autres estiment qu'il y a beaucoup trop d'urbanisation prévue et qu'il serait bon de retarder l'approbation du SCOT pour assurer une cohérence avec le PPRN. Dossier réalisé par Catherine Bréjat,
Michel Lardeux, Jean-Pierre Pichot, Lolita Prieur, Nathalie Vauchez
législatives L’élection d’Olivier Falorni : hyper-médiatisée et fêtée Photo © Michel Lardeux
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es élections législatives 2012 sur la première circonscription de Charente-Maritime Olivier Falorni et Patricia Friou La Rochelle-Ré, ont remercient la foule mobilisé tous les médias. Notre société est gourmande de sensationnel, et le pronostic de défaite de Ségolène Royal a tourné tous les regards de la sphère médiatique locale et parisienne vers celui que l’on désignait comme le « dissident » le plus célèbre de France. Olivier Falorni ne s’attendait certainement pas à un exposition médiatique d’une telle ampleur pour ce second tour qui consacrera finalement son élection face à une personnalité politique de stature nationale et Présidente en exercice du Conseil Régional de Poitou-Charentes. Dans une salle de l’Oratoire pleine a craquer à l’heure de la proclamation des résultats, il était difficile de s’infiltrer entre la foule et les caméras qui
constituaient un barrage étanche entre le nouveau député et les électeurs venus le congratuler très nombreux et chaleureusement. La pression médiatique était à son comble. Radios et télés voulaient les premières déclarations du vainqueur de ce duel « fratricide », qui invariablement soulignait avec sang froid et sans emphase à l’antenne : « l’importance de son combat pour la démocratie, du message adressé par les électeurs rochelais, à l’adresse des appareils politiques. Il faut respecter le verdict des électeurs. Je suis fier d’être leur porte-voix aujourd’hui et ce message portera durablement, bien au delà de la Rochelle-Ré. » Privés du micro de la salle, après la proclamation des résultats pour s’adresser à la foule immense réunie à l’Oratoire, Olivier Falorni et Patricia Friou côte à côte, entourés par une équipe protectrice et très organisée, allaient à la rencontre du public avant de descendre à pied sur le port suivi par une cohorte de journalistes et entourés d’une centaine de personnes. La clameur de la foule qui se pressait déjà devant la Brasserie des Dames montait à l’arrivée du cortège.
« Içi, içi, c’est Falorni » scandait la foule. La Marseillaise fût entonnée lorsque Olivier Falorni et Patricia Friou vinrent dans l’encadrement de la fenêtre du premier Les électeurs lèvent leur verre étage de la bras- sur le vieux port de La Rochelle serie, remercier les électeurs, avec des mots pleins d’émotions et d’attachement pour la Rochelle-Ré. Une nouvelle page de l’histoire « belle et rebelle » de la circonscription s’ouvre. Après avoir montré à la France entière son caractère et ses valeurs, elle retrouvera progressivement sa sérénité. Olivier Falorni siégera à l’Assemblée Nationale, Maxime Bono continuera sa gestion de la Ville et de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle, Ségolène Royal présidera le Conseil Régional. Et tous sauront travailler dans l’intérêt général du territoire et de sa population. Michel Lardeux
Photo © Jean-Louis Rémy
Une cruelle défaite pour ségolène royal Malgré le beau soleil qui inondait les jardins du Muséum de la Rochelle en cette soirée du 17 juin, le temps était à l’orage dans le cœur des militants socialistes venus soutenir et écouter la déclaration de Ségolène Royal.
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ressentant sa défaite aux législatives, la candidate décide depuis vendredi de faire sa conférence de presse ailleurs qu’à l’Oratoire et non loin : au Muséum d’Histoire Naturelle. La nouvelle s’étant répandue comme une trainée de poudre, les journalistes et techniciens se sont pressés dans les jardins et ont voulu investir les lieux très tôt afin d’organiser au mieux leurs reportages. Dimanche à 19 h, le jardin est investi par les équipes de télévision venues en force : trois cars régies, plus de 150 journalistes et photographes sont présents, contenus par le staff du PS. Dans le public, des chiffres étourdissants circulent… 55 voire 60 % pour Falorni ! L’incompréhension
se lit sur les visages. Élus et responsables du PS sont au portable, masquant de la main leur conversation. À 19h45, Ségolène Royal qui devait arriver discrètement par la rue Massiou, déjoue la sécurité et franchit la grande entrée accompagnée de Maxime Bono sous les applaudissements du public. 10 minutes avant 20 h, le Maire de La Rochelle annonce à la presse sans citer de chiffres officiels la victoire d’Olivier Falorni élu selon lui avec 75 % des voix de droite. L’intervention est ferme et critique à l’encontre du dissident socialiste qu’il qualifie de traître. Il termine alors en insistant bien sur le fait que Ségolène Royal est ici chez elle et qu’elle sera toujours la bienvenue
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Ségolène Royal et Maxime Bono au Muséum d’Histoire Naturelle
à La Rochelle. Cette dernière prend alors la parole et cite d’emblée Victor Hugo « Toujours la trahison trahit le traître. Jamais une mauvaise action ne vous lâche sans rémission pour les coupables… », le ton est glacé et le sourire crispé, « …je garde intacte ma volonté de servir notre territoire rochelais…» À l’issue de la conférence de presse, une question m’est venue à l’esprit comme une évidence : « c’est bien dans deux ans les municipales ? » Jean-Louis Rémy
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législatives
Photo © Nathalie Vauchez
MAXIME BONo, entre amertume et apaisement Au lendemain du verdict des Législatives, Ré à la Hune a été à la rencontre de Maxime Bono, précédent Député de La Rochelleîle de Ré. Il a toujours fait preuve d’une grande écoute et de diplomatie dans le passé, connu pour ses propos mesurés. Aussi, parce que le ton est monté entre les deux tours et au soir du second tour, Maxime Bono a « choqué » certains Rochelais et Rétais, peu habitués à l’entendre sur un registre agressif. Plutôt que de porter des jugements lapidaires, nous nous sommes entretenus avec lui, pour comprendre ce que certains ont qualifié de « violence ». Certes, il est amer et nous explique pourquoi, nous avons toutefois aussi rencontré un Président de la CDA et Maire de La Rochelle qui se positionne déjà dans la volonté de reconstruire et fédérer les énergies du territoire, à peine quelques jours après l’élection. court à tout discours pour éviter que cela dégénère. Sachant qu’il n’y a de toutes façons jamais de discours politique à l’Oratoire lors de la proclamation des résultats. er Mais il y a eu surtout une forte Avant le 1 tour, Jean-Marc Ayrault était venu témoigner de son soutien et de celui du Président Hollande à Ségolène Royal, en présence du Député sortant Maxime Bono mobilisation de la droite contre Ségolène Royal et un positionneRé à la Hune : Avez-vous de regrets par rapport à ment très équivoque d’Olivier Falorni qui a été élu avec cette campagne des Législatives ? 2/3 de voix issues de la droite. Les 37 % de voix de Maxime Bono : Non, je ne regrette rien. Je maintiens Ségolène Royal sont des voix de gauche, elle aurait que Ségolène Royal était une excellente candidate. Elle pu gagner quelques points de plus à gauche, sa pera gagné la Région à la droite tenue par Jean-Pierre Raf- sonnalité a pu déranger, mais ce sont les voix de droite farin et a permis par la suite à de nombreux députés de qui ont fait la différence. gauche d’être élus ainsi qu’au Département des Deux- Un train peut en cacher un autre, une victoire peut en Sèvres de passer à gauche. Sa campagne présidentielle cacher une autre, c’est le candidat soutenu par la droite de 2007 a aussi largement préparé le terrain de la qui l’a emporté clairement. campagne de 2012. Elle aurait pu apporter beaucoup N’y a t-il pas eu un rejet fort de Ségolène Royal ? à la gauche rochelaise, et au delà à l’ensemble du territoire. Sa connaissance des dossiers, son intuition M.B. : Oui c’est la conjonction de plusieurs phénomènes : d’une part la division de la gauche, mais aussi et ses qualités personnelles étaient de réels atouts… ceux qui ont voulu tourner la page de 2007. Ségolène Olivier Falorni a beaucoup fustigé le « parachutage » Royal en a fait les frais dans le sillage du rejet de Nicolas de Ségolène Royal, argument qui a apparemment Sarkozy, deux fortes personnalités politiques. Et enfin et fait mouche, qu’en pensez-vous ? surtout l’union Jean-Pierre Raffarin/Dominique Bussereau M.B. : Le PS a des statuts, que les gens ignorent. Le prêts à tout pour « éliminer » Ségolène Royal du jeu Bureau National du PS est l’organe suprême de déci- politique. Évidemment, les médias ont joué un rôle non sion, il est fréquent qu’il désigne lui-même des candi- négligeable, en mettant en scène le « combat David dats, cela a été par exemple aussi le cas pour Elisabeth contre Goliath ». Ce duel a été médiatisé à outrance. Guigou. Martine Aubry et le Bureau à l’unanimité, ont En voulez-vous à Dominique Bussereau et vos relaestimé que les conditions d’un vote serein n’étaient pas tions vont-elles s’en trouver altérées ? réunies à La Rochelle. De plus, il est d’usage qu’un Député homme qui se retire laisse sa succession à une M.B. : Non, je ne lui en veux pas, il a très bien « joué », femme. Le terme de « parachutage » a malheureuse- même si c’est quelque chose que personnellement je ment porté, cela me surprend et m’inquiète. Que cela n’aurais pas fait. De même dans la situation d’Olivier ait été le thème principal de cette campagne locale Falorni, jamais je ne me serais maintenu au second tour révèle un « ostracisme » de mauvais augure vis à vis de sachant que mon élection n’était possible que grâce à ce qui n’est pas d’ « ici »… Soit la société a beaucoup une majorité des voix de droite. changé, soit cet argument a été très bien manipulé… Bien sûr dans mes élections précédentes, j’ai eu des électeurs de droite qui ont voté pour moi, mais à la Comment expliquez-vous la défaite de Ségolène marge, quelques % seulement. Royal et l’ampleur des votes en faveur d’Olivier Certains Rochelais et Rétais ont été surpris par je cite Falorni ? « la violence » de vos propos entre les deux tours et M.B. : Quand on n’arrive pas à convaincre, c’est que au soir du second tour, vous qualifiant de « mauvais l’on a commis des erreurs. On sous estime toujours perdant », comment expliquez-vous cette perception ? les réactions et arguments sommaires portés à votre encontre. J’ai rarement vu autant de passions se déchaî- M.B. : Les discours d’Olivier Falorni ont été extrêmement ner. Leur paroxysme a été atteint à l’Oratoire au soir agressifs durant des mois. Nous avons totalement du second tour, ce qui m’a d’ailleurs conduit à couper ignoré ces provocations de campagne. J’ai dû me faire
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« violence » pour dire certaines choses car habituellement je suis un homme de consensus. Les Rochelais et les Rétais ne m’ont jamais vu auparavant sur ce registre qui a pu les surprendre, j’en conviens. Mais il me fallait dire la vérité, sur l’absence totale d’apport d’Olivier Falorni qui depuis des années est davantage un « observateur de la vie politique » qu’il n’en est acteur, malgré ses mandats à la Ville et à la Région, comment taire aussi le champs de ruine dans lequel il laisse la Fédération du PS ? Comment envisagez-vous l’avenir immédiat et votre avenir politique à moyen terme ? M.B. : Les urnes ont parlé. Je vais envoyer un courrier en tant que Maire et Président de la CdA de La Rochelle aux deux Députés Olivier Falorni et Suzanne Tallard pour leur dire que je suis à leur disposition pour faire avancer les grands dossiers que sont le désenclavement de La Rochelle-île de Ré, la protection des côtes avec les PAPI, les logements sociaux, ou encore le contournement ferroviaire du Port de La Rochelle. Je transmettrai, s’il le souhaite, mes dossiers en tant qu’ancien Député de la circonscription La Rochelle-île de Ré à Olivier Falorni. Je voudrais surtout désormais apaiser les choses, rassurer les uns et les autres, faire en sorte que tout le monde retravaille ensemble, car c’est en travaillant que l’on apprend à se reparler. Depuis quelque temps, cet esprit collectif s’est dégradé. Or de grands enjeux nous attendent sur notre territoire. Vous présenterez-vous aux prochaines élections municipales de 2014 ? M.B. : Oui, si je suis investi par le PS, je ne serai en aucun cas un candidat « dissident », je suis légitimiste. Vous vous êtes battu pour que l’Université d’été du PS reste à La Rochelle, certains médias ont dit que ce serait ainsi l’occasion de réconcilier tout le monde, cela veut-il dire que d’ici à fin août Olivier Falorni sera réintégré au PS ? M.B. : Je doute fort qu’il soit invité à l’Université du PS. Je me suis effectivement battu pour que cet événement politique français majeur reste à La Rochelle, il n’y avait aucune raison objective qu’il soit « délocalisé » et il fallait en finir avec ce « psychodrame » qui n’a que trop duré. Oui, c’est donc un grand soulagement pour moi d’avoir obtenu satisfaction, pour l’ensemble des Rochelais et des professionnels qui en bénéficient. Propos recueillis par Nathalie Vauchez
législatives Olivier Falorni : une attente de proximité Ré à la Hune a interrogé le tout nouveau député de La Rochelle-île de Ré Olivier Falorni à son retour de ses deux premiers jours officiels au sein de l’Assemblée Nationale, jeudi 28 juin. Nous avons recueilli ses premières impressions et fait le point sur l’état d’esprit avec lequel il aborde ce mandat à la fois national et local, dans « le temple de la démocratie », dualité qui en fait à ses yeux tout son intérêt. radical de gauche, mon mentor en politique, m’est évidemment agréable. J’ai posé deux conditions : garder ma liberté de vote et siéger dans la commission « avenir du territoire et développement durable » qui est la plus en lien avec les dossiers locaux. Faire partie de la majorité est motivant et constructif, même si cela engendre des exigences accrues. Comment appréhendez-vous votre rôle de député ?
Ré à la Hune : Comment se sont passés ces premiers jours au sein de l’hémicycle ?
O.F. : Je vais être partie prenante d’une nouvelle politique nationale. Mais le rôle du député est aussi de faire remonter à Paris ce que les gens ressentent sur le terrain. Je serai disponible, ayant dû démissionné de ma fonction d’enseignant, puisque un député ne peut être en même temps fonctionnaire d’État. J’ai aussi rendu mon mandat régional et ma délégation d’adjoint à la Ville de La Rochelle, comme je m’y étais engagé, dans une logique de non cumul des mandats. Je souhaite toutefois rester au fait de l’activité municipale, c’est pourquoi je reste simple conseiller municipal. Mais je n’entends pas être tête de liste aux prochaines élections municipales de 2014… Je pense qu’il y a une forte attente de proximité. Je vais installer une permanence en plein centre-ville de La Rochelle pour que moi-même et les trois attachés parlementaires que je suis en train de recruter (parmi des proches de la campagne) puissions recevoir les citoyens toute la semaine. Et je tiendrai aussi une permanence tournante dans les différentes communes rétaises. J’entends faire un compte-rendu public de mon mandat chaque année. J’ai aussi prévu de confier un rôle important à ma suppléante, Patricia Friou, au-delà du rôle officiel qui n’est guère reconnu. Notre campagne a été conçue autour de notre tandem.
Olivier Falorni : Ce fut un moment très fort, avec notamment l’élection du Président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone. Et j’ai pu mesurer qu’au-delà des 3 ou 4 réactions médiatiques (NDLR Claude Bartolone, Bruno Leroux, Martine Aubry…), j’ai eu un accueil des plus chaleureux de la part des députés socialistes. Cela m’a rassuré sur la force des liens que j’ai tissés depuis des années entre autres lors des universités d’été du PS. J’ai hâte d’être au 3 juillet, pour l’ouverture de la session extraordinaire du Parlement. Vous avez pourtant rejoint le groupe des PRG sur les bancs de l’Assemblée ? O.F. : Comme disait de Gaulle « il faut laisser du temps au temps », pour oublier ce psychodrame. C’est une solution transitoire, je ne doute pas que je serai réintégré dans le groupe socialiste. Si l’on faisait aujourd’hui un vote à bulletin secret, je serais probablement réintégré avec 90 % des voix. Mais le PRG m’a ainsi offert l’opportunité de faire partie d’un groupe avec l’appui logistique que cela suppose, et cela permet a contrario au PRG de constituer un groupe, puisque je suis le 15ème (NDLR : un groupe peut être constitué à partir de 15 députés). Cette référence à Michel Crépeau,
Envisagez-vous de faire participer les citoyens aux réflexions sur le territoire ? O.F. : Oui d’ailleurs mon comité de soutien qui a été très largement au-delà du PS a travaillé suivant 4 commissions autour des 4 thèmes centraux de ma campagne : l’emploi, les seniors, les jeunes, la protection du littoral. Je pense faire perdurer ces commissions de travail pour arriver à des projets de lois ou d’amendements. Cette circonscription n’est-elle pas intéressante aussi parce qu’elle englobe deux territoires distincts – La Rochelle et l’île de Ré – avec à la fois de fortes spécificités et une interdépendance forte qui n’est pas toujours prise en compte ? N’y a-t-il pas davantage de réflexions communes et de synergies à engager ? O.F. : Oui, j’ai commencé à créer du lien entre Rétais et Rochelais à travers cette campagne électorale, et je m’emploierai dans le contour de la fonction à faciliter la mise en cohérence de ces deux territoires dont je connais les problématiques. Le premier Conseil municipal de La Rochelle, qui s’est tenu après les Législatives a-t-il permis d’apaiser les esprits ? O.F. : Certes, mais Jean-François Fountaine et moimême restons choqués du déroulement de l’annonce des résultats : ceux-ci ont été donnés ailleurs qu’à l’Oratoire (NDLR : au Muséum), avant l’heure légale, et les écrans et le micro ont été éteints. Quant à dire que je n’ai rien fais durant mes mandats municipaux... c’est contradictoire avec le fait de souligner la qualité du budget. Propos recueillis par Nathalie Vauchez
Dur dur désormais de passer incognito ! Jeudi 21 juin, dans le TGV qui le ramenait de Paris vers La Rochelle après une première prise de contact avec le personnel et ses collègues de l’Assemblée Nationale, Olivier Falorni, hyper médiatisé ces derniers temps ne pouvait pas passer inaperçu. Petits applaudissements discrets accompagnés de larges sourires, poignées de mains, demandes d’autographes de la part des contrôleurs, etc. Elu député de la première circonscription de Charente-Maritime le 17 juin dernier, Olivier Falorni est allé se présenter mardi 19 juin à l’Assemblée où il a été reçu par les services administratifs afin d’y réceptionner la fameuse mallette de député porteuse de l’écharpe tricolore, la cocarde, la clé USB contenant le règlement de l’Assemblée et le baromètre-insigne susceptible de remplacer l’écharpe. « Vous êtes certainement le nouveau député le plus connu de l’Assemblée ». Bien que n’ayant rien laissé filtrer de son heure d’arrivée au Palais Bourbon, celle-ci, en présence de sa compagne Leslie, se fit dans une nuée de caméras et de micros. « Inutile de dire que je n’ai pas eu besoin de me présenter ! Par la suite, l’accueil que j’ai reçu du personnel de l’Assemblée a été plus que chaleureux : “vous êtes certainement le nouveau député le plus connu de l’assemblée”. Quant à l’accueil de mes nouveaux collègues députés, il s’est avéré, de la part des députés de base PS, PRG et Verts, très différent des déclarations médiatiques de trois ou quatre ténors du PS, autant dire, chaleureux. Il en a été de même de la part des autres élus d’autres formations politiques ».
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Après une visite des locaux et la prise de la traditionnelle photo dans l’hémicycle, Olivier Falorni est ensuite allé faire une petite pause dans le fauteuil jadis occupé par Michel Crépeau. Mais pour Olivier Falorni dans le TGV de retour, le moment, il ignore encore quelle sera sa place avec sa précieuse mallette de Député dans l’amphithéâtre et quel bureau lui sera affecté. Ne possédant pas de pied-à-terre à Paris, le député rochelais logera soit dans le canapé de son futur bureau, soit dans l’hôtel réservé aux députés (« ce dernier ne faisant pas partie de nos avantages en nature » !). Au programme des jours à venir post-interview du nouveau député : Après la rentrée parlementaire officielle du mardi 26 juin, le programme d’Olivier Falorni sera de rechercher une permanence rochelaise (« mais je tournerai fréquemment dans les communes de la circonscription ») et d’engager trois attachés parlementaires. « Deux seront basés à La Rochelle, un à Paris, avec pour but d’assurer l’agenda, le suivi des dossiers et le secrétariat. Je ne les ai pas encore choisis, mais ce seront des gens que je connais et sur qui je peux compter ». Reste maintenant à Olivier Falorni à se mettre en disponibilité de l’éducation Nationale et à abandonner certains de ses mandats locaux afin de pouvoir accomplir pleinement son nouveau job de député. Jean-Pierre Pichot
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actualité LA VERDINIèRE : première pierre du nouveau bâtiment rivedousais
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oute l’équipe de La Verdinière accompagnait ce 15 juin le président Alain Renaldini, pour poser la première pierre de leur nouveau bâtiment, dans la zone artisanale du fond du marais, à Rivedoux. De nombreux amis, élus, partenaires économiques et sociaux étaient présents autour de la Verdinière, qui réalise un remarquable travail d’insertion sociale sur l’île de Ré, se développe et ajoute de nouvelles compétences à son activité appréciée des communes rétaises. Un nouveau local pour un développement durable de l’activité L’espace et la fonctionnalité du nouveau local offriront de bonnes conditions de travail à l’équipe, et permettront le stockage du matériel, de l’outillage, et du parc de véhicules. Pour marquer l'événement, la fondation Vinci pour la Cité, dote La Verdinière d’un broyeur de végétaux performant. La société Xella, fait un geste commercial sur le prix des
blocs de thermo-pierre de marque Y Tong, employés pour la construction de la partie bureau de la Verdinière. C’est un chantier de référence pour ce nouveau matériau futuriste, mis en oeuvre par l’entreprise Paul Chambrier de Rivedoux. Une association très active, partenaire des collectivités rétaises Le président très heureux, exprima sa gratitude à ses prédécesseurs, à Philippe Appert, le trésorier, à « ceux qui nous donnent du travail » et à « ceux qui font le travail », avant de procéder à la signature de conventions avec la commune de Rivedoux. En œuvrant dans le domaine de l’environnement, avec la gestion des espaces verts, l’association participe aussi à la réduction des déchets verts, à leur recyclage sous forme de plaquettes forestières combustibles. Elle gère maintenant le parc matériel événementiel mis à disposition des associa-
tions par la Communauté de Communes de l’île de Ré. Avec la taille de pierre, la Verdinière travaille aussi avec succès à la rénovation du Signature des conventions par patrimoine. Alain Renaldini et Patrice Raffarin Très bientôt, un site Internet sera également mis en ligne pour présenter La Verdinière, ses objectifs, ses activités... Olivier Ruty, Nathalie Guarnère et Danièle Le Bihan y travaillent. Association qui innove, concrétise, dynamise, fédère les énergies, La Verdinière accompagne, par le travail, le parcours de ceux qui en ont temporairement besoin sur l’île de Ré. Michel Lardeux
les jeunes artisans ont du talent !
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istingués par un jury composé d’artisans, de techniciens de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Charente-Maritime, et d’un représentant du Crédit Agricole, cinq artisans du département recevaient chacun le Trophée de l’Artisanat et un chèque du Crédit Agricole. L’édition 2012 de cette grande soirée de promotion de l’artisanat réunissait au Forum des Pertuis à La Rochelle, un nombreux public qui réservait des applaudissement nourris aux heureux lauréats. Le trophée pour la création d’entreprise revenait à l’Atelier Moryce Création de Surgères, où Isabelle Penard et François Couraud réalisent de la marbrerie de décoration et de la taille de pierre.
Dans la catégorie innovation, Etienne Daude, entreprise Zenzilot de Fouras, était distingué pour ses cabanes flottantes en ossature bois. La boucherie - charcuterie d’Antan de Patrick Symphor à Courpignac et la SARL Vivanbois, dirigée par Yohann Arrivé, qui construit des maisons en ossature bois, étaient récompensées pour le développement économique de leurs activités respectives. Pour sa gestion dynamique dans le respect de l’environnement réglementaire en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire, c’est la boulangerie-pâtisserie le Jeun’Epi de Frédéric Jeanneau à Clavette qui recevait un trophée. Après un intermède de danse Flamenco par Carmen
Gamero et ses danseurs, très applaudis, les lauréats du concours d’un des Meilleurs Ouvriers de France recevaient le diplôme tant convoité des mains de Jean Doignon, Président de la CMA 17 et de Claude Tranchant, président du groupement 17 de la société nationale des Meilleurs Ouvriers de France. Fabien Dinan, tonnelier résidant à Coulonges, Yves Peden, menuisier bâtiment à La Rochelle, et Gaby Savay pour les métiers du plâtre et de l’isolation, option gypserie, ont obtenu cette haute distinction au mois de mai 2011. Un palmarès qui fait honneur à la plus grande entreprise de France : l’Artisanat. Michel Lardeux
communauté hospitalière de territoire atlantique 17 groupe hospitalier de la rochelle – ré – aunis
Le Groupe Hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis, résultant de la fusion du Centre Hospitalier de La Rochelle et de l’Hôpital local de Saint-Martin de Ré propose une offre de soins complète au bénéfice de la population de La Rochelle et de l’Ile de Ré. •U ne offre variée et graduée, dans toutes les disciplines de chirurgie, de médecine et d’obstétrique, de soins de suite... •U ne offre au plus proche des patients et de leur famille sur La Rochelle, Saint-Martin-de-Ré, Marlonges, Surgères.
Vous trouverez donc ouvert tout au long de l’année sur le site de Saint-Martin : • un service de médecine, • un service de soins de suite et de réadaptation, • u n service d’hospitalisation de jour et de consultations pour les personnes âgées souffrant de troubles neurologiques, psychiatriques…
Ces différents services permettent une prise en charge dans les phases aiguës de la maladie sur l’hôpital Saint-Louis à La Rochelle, et une prise en charge de proximité en médecine et en soins de suite à Saint-Martin, notamment pour les personnes domiciliées sur l’Ile de Ré.
• un EHPAD
Hôpital Saint-Honoré 53 rue de l’Hôpital – 17410 Saint-Martin-de-Ré Tél : 05 46 09 20 01
actualité Déchets professionnels : combien pèsent-ils ? Avant l’informatisation, la Communauté de Communes de l’île de Ré enregistrait la pesée des déchets pour 300 entreprises seulement. Au 18 juin 2012, ce sont 873 professionnels destinataires du formulaire d’inscription qui se sont faits enregistrés. Une entreprise qui dépose des déchets inertes (gravats) est facturée 49 € HT la tonne. Les déchets verts sont facturés 77 € la tonne. Pour les encombrants et déchets tout venant non triés, la facture est de 182 € la tonne. Pour les piles, peintures, solvants, acides, bases, produits de bricolage, tubes fluos... et tous produits toxiques pour l’environnement, il en coûte 657 € la tonne. Le dépôt de bois est facturé 106,33 € la tonne et les souches 86,80 € la tonne. Le dépôt de cartons et de ferrailles est gratuit.
Une augmentation des tonnages de déchets professionnels
Redevance spéciale de pesée embarquée pour les gros producteurs : restaurateurs, supermarchés et campings
Sur l’ensemble du 1er trimestre, l’augmentation des tonnages amenés par les professionnels est de 10 % environ. A titre indicatif, sur le mois de mai 2012, le tonnage des déchets professionnels enregistré est de : 92,3 tonnes pour les gravats, 53 tonnes pour les déchets verts, 68 tonnes pour les encombrants, 34,6 tonnes pour les cartons et 6,24 tonnes pour la ferraille.
En 2002, la Communauté de Communes a mis en place la redevance spéciale qui s’applique aux déchets non ménagers que la collectivité peut « collecter et traiter sans sujétions techniques particulières, eu égard à leurs caractéristiques et aux quantités produites ». Il s’agit des déchets des métiers de bouche et des administrations situées dans le périmètre où s’effectuent la collecte et le traitement des déchets ménagers. Le montant de la redevance spéciale de la pesée embarquée pour collecter les déchets des gros producteurs est de 352,92 € TTC la tonne à partir du 1er août 2012.
Un prix réel Le dispositif d’informatisation a pour objectif de maîtriser la fiscalité en agissant sur la réduction des volumes et la traçabilité des déchets amenés en déchèterie, de sécuriser les déchèteries et de gérer le flux de circulation sur les quais des déchèteries, de faire payer le prix réel aux professionnels.
Une évolution des pratiques Les usagers particuliers et professionnels s’adaptent progressivement aux nouvelles contraintes, s’organisent. En râlant parfois, mais on n’a rien sans rien !
« Et il fallait réagir car la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) rétaise, était parmi les plus élevées de France ! » explique Patrick Rayton, vice-président de la CDC en charge des activités primaires et des déchets. Les particuliers jetteraient moins Avec environ 60 % des particuliers qui ont utilisé moins de 5 passages en déchèterie, des dépôts regroupés, une qualité du tri améliorée, on constate bien une diminution globale des apports des particuliers. Les chiffres le traduisent : sur l’ensemble des déchèteries, particuliers et professionnels confondus, les tonnages sont en nette diminution sur le 1er trimestre 2012, comparés à ceux du 1er trimestre 2011, soit moins 35 % sur les végétaux, moins 29 % sur les encombrants et moins 28 % sur les gravats. Cette diminution de tonnage représente une économie financière de 52 000 € TTC sur les coûts de transports et de traitements des déchets sur le 1er trimestre 2012. Une surveillance de l’environnement Si ces nouvelles dispositions participent de la protection de notre environnement, le risque de renouer avec les mauvaises pratiques des dépôts sauvages n’est pas exclu, et impose une vigilance particulière des écogardes. Les services gestion des déchets, environnement et les écogardes ne déplorent pas de nouveaux dépôts sauvages par rapport à ceux existants recensés et en cours de traitement, pour remise à l’état naturel des sites concernés. La baisse de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), votée en conseil communautaire le 29 mars dernier est le premier résultat de l’effort collectif et du respect des engagements pris par nos élus. Michel Lardeux
Côté Entreprises, qu’en pense-t-on ?
Nous avons essuyé des refus de témoignages. Ceux qui acceptent de s’exprimer souhaitent le faire anonymement. Deux entreprises consultées, l’une dans le domaine de la couverture, l’autre dans l’entretien de jardin, expriment cependant ce qu’elles ressentent dans leur secteur d’activité respectif. Le couvreur
« Les contraintes sont lourdes pour nos petites entreprises : l’organisation pour le tri sur le chantier, le transport et les coûts de déchèteries importants ». Joignant le geste à la parole, l’entrepreneur présente son dernier ticket de pesée :100 euros de facturation pour son dernier dépôt. « Je comprends comme beaucoup, la démarche environnementale sur l’île de Ré. Mais pour rester compétitif et ne pas répercuter l’intégralité du coût de traitement des délivres sur mes devis, je dois avoir des stratégies alternatives d’évacuation des déchets de mes chantiers. Je stocke temporairement les gravats sur mon terrain en zone artisanale et des confrères s’en servent rapidement comme remblai. Les palettes : je les donne à ceux qui se chauffent au bois. Pour certains chantiers, j’envisage aussi de faire comme d’autres confrères : louer des bennes à une entreprise qui évacue directement les déchets sur le continent. C’est moins onéreux ».
Le paysagiste « Je n’ai pas le temps et ne souhaite pas répondre à vos questions. Sachez simplement que c’est impossible de répercuter les coûts de traitement de déchets verts à nos clients. Alors, on s’organise entre collègues pour le traitement de nos déchets. Je ne souhaite pas vous en dire plus et vous le comprendrez ».
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sports à la hune Escales en Ré pour le Défi découverte voile À voir les visages réjouis et burinés des 14 équipages qui débarquaient en fauteuils ou assistés, aux escales d’Ars et de SaintMartin, les familles réunies sur les quais partageaient le bonheur intense que procure depuis 14 ans à des handicapés, le Défi Découverte Voile, du 4 au 8 juin, à l’initiative de l’association des Paralysés de France. Un rallye généreux
une expérience originale, riche de vie et de sensation » pour Guy Prévost, l’un des organisateurs de cette belle initiative, soutenue par de nombreux organismes et associations partenaires. « Nous montrons que la pratique de la voile est accessible à tous et que le handicap se dépasse. Et depuis 14 ans, la participation est internationale. Ce sont nos amis Belges qui détiennent le trophée ».
Enfants, adolescents, adultes handicapés, garçons et filles, sont associés en équipage à des skippers et coéquipiers éducateurs confirmés, pour effectuer un rallye nautique en cinq jours et par étapes, du port des Minimes de La Rochelle à Saint-Denis d’Oléron, Ars en Ré, Rochefort, Saint-Martin de Ré et retour à La Rochelle. Sur chacun des 14 voiliers de 10 à 13 mètres, loués ou prêtés par des propriétaires, le temps de barre assuré par les 4 marins embarqués en situation de handicap est relevé pour l’attribution du trophée. « C’était trop bien! On a attendu le dernier moment pour descendre les voiles, car le vent soufflait fort » lance Joëlle avec un large sourire.
Des escales conviviales Chaque escale a ses réjouissances, des soirées à thème, imposées par le vainqueur du Défi de l’année précédente, qui réunissent les équipages sur les bateaux ou à terre. « D’autres handicapés de structures locales nous rejoignent pour partager ces moments de bonheur. Les jeunes font la cuisine, se costument et relèvent des défis humoristiques en fonction du thème
Aller vers l’autre « Ensemble, on dépasse le handicap et l’on partage
4ème Ré Beach Open
au stadium. Pour les finales des tableaux féminins et masculin de cet open, l’ambiance était à son comble Un podium de haut niveau dans les gradins, à l’abri du vent. Opposée à la paire redoutée LonguetHamzoui, les filles du pôle France Giordano-Larché se sont imposées en trois sets après un match équilibré, pour mériter la bise des élus rétais à l’heure du podium. Côté masculin, l’excellent joueur d’Anglet, Rémy Lacaze, vainqueur de plusieurs éditions avec son compère Peuvrel,
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élite du beach-volley français était au rendezvous, pour deux jours de compétition de haut niveau, au beach stadium des Gollandières. Toujours superbement organisée, l’étape rétaise du Ré Beach Club attire les grands joueurs et séduit de nombreux partenaires. Depuis 4 années, la montée en puissance de cette étape est suivie par la fédération française de volley-ball. La forte représentation de sportifs et arbitres du pôle France témoigne de cet intérêt croissant. Pendant deux jours, le public a vibré sur la plage et
TROPHéES SPORTIFS RÉTAIS 2012
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Carole Flutto La trentaine seulement, mais déjà plus de 50 % Carole Flutto de sa vie vouée au basket et plus particulièrement passée à entraîner des équipes de jeunes. À Puilboreau d’abord, puis à Thouars et à SaintClément-des-Baleines avec Rémi Massé et Fred Moa. Dans le cadre du basket-école, du Bois-Plage aux Portes, via La Flotte, Ars, etc., elle assurera la promotion du basket afin de donner le goût de ce sport aux enfants de l’île de Ré. Mission accomplie. Salariée de l’USV, outre le coaching des équipes de jeunes, elle gère également l’administratif du club, ce qui n’est pas une mince affaire. Son expérience, son professionnalisme aidant, elle ne tardera pas à devenir l’assistante sur le banc de Fred Moa et suivra donc l’équipe première. Une des rares femmes dans un staff de basket. Et devinez, que fait-elle de ses loisirs ? Elle joue
ans le cadre de sa politique sportive, la Communauté de Communes de l’île de Ré a pour la cinquième année consécutive récompensé, vendredi 29 juin, non seulement les sportifs rétais au palmarès prometteur voire déjà confirmé, mais également les bénévoles, entraîneurs et dirigeants, sans lesquels le sport ne pourrait exister dans l’île. Lors de cette édition 2012 des « Trophées sportifs rétais », le jury présidé par Christian Bourgne (CdC, CDOS) et composé de Sébastien Lamit (Ré Sport), Emmanuel Legas (le Phare de Ré) et Jean-Pierre Pichot (Ré à la Hune), et parrainé par Michel Desfontaines de l’ASR Association Sportive Rétaise) a décerné plus d’une vingtaine de trophées, collectifs et individuels, sans compter les trois coups de cœur des partenaires. Un hommage tout particulier a été rendu à Bernard Gonthier, l’un des pères fondateurs du rugby dans l’île, qui nous a quittés cette année. Les coups de cœur des partenaires : - Prix Phare de Ré remis par Emmanuel Legas à Julien Bouyer du Wind Club Couardais - Prix Ré Sport remis par Sébastien Lamit à Stéphane Pouilly de l’UAR (Union Athlétique Rétaise) - Prix Ré à La Hune remis par Jean-Pierre Pichot à Carole Flutto (Union Sportive Villageoise)
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donné » explique Jamy Coureaud. « C’est extraordinaire ! s’exclamait ému un breton qui Joëlle, heureuse à l’escale découvrait le de Saint-Martin défi en suivant sa fille éducatrice. Nous prenons des leçons de vie tous les soirs. » Chacun des matelots repartira avec de belles histoires de mer à raconter. Impressionnées par la solidarité, l’amitié et les performances de tous ces jeunes handicapés, les familles qui peuvent suivre ce Défi découverte voile ont les yeux plein d’embruns... et de joie. Michel Lardeux
était associé cette année à Alister Lyrpe, un joueur australien de 2 m 03. Rémy Lacaze et Alister Lyrpe, handicapé par une entorse, se sont bien battus. Mais la victoire revenait en deux sets à la formidable paire de Montpellier Carvanno-Daguerre. Le podium réunissait filles et garçons, sous les applaudissements d’un public connaisseur. Après la remise des trophées par les élus, Yann de Kergret, président du Ré Beach Club, remerciait les élus, les partenaires, le corps arbitral, l’équipe des jeunes ramasseurs de balles et tous les bénévoles, qui font la réussite de ce rendez-vous rétais de beach volley. Michel Lardeux
au basket bien évidemment, avec ses copines de l’ASPTT La Rochelle. Avec la restructuration L’école de rugby récompensée actuelle qui s’effectue au sein de l’USV, Carole a décidé de tourner la page rétaise. Nous lui souhaitons bon vent, et encore un grand merci. Jean-Pierre Pichot
saveurs les vins de votre été Depuis toujours le vin est une histoire de soleil, d’eau et d’hommes. Dans l’île ce sont les moines Cisterciens qui surent apprécier que la qualité des différents sols et l’ensoleillement exceptionnel (plus de 2600h/an) étaient favorables à l’implantation de la vigne. Depuis, des générations de vignerons l’ont soignée et traitée, si bien qu’aujourd’hui 600 ha sont plantés et produisent des vins qui mieux que n’importe quel autre breuvage s’associent aux produits de notre terroir. LES STARS D’UNIRÉ
et les grillades. Le Royal en blanc et Trousse-Chemise, un effervescent pour amateurs de bulles, sont d’autres stars que vous servirez avec les huîtres et les coquillages. La plus grande de toutes les vedettes de la coopérative reste cependant le Pineau. Qu’il soit blanc ou rosé, pas de vacances sans lui !
Uniré, coopérative vinicole de l’île, qui regroupe tous les viticulteurs rétais, produit différentes gammes de vins selon qu’il s’agit de produits d’assemblage ou de gamme axée sur le cépage. Elle commercialise quelques vedettes comme le Rosé des Dunes, dont le nom est synonyme pour beaucoup de vacances et de fête, qui, issu des terres légères et sablonneuses de l’île, accompagne merveilleusement les poissons
blanc, ou rosé et « Ultimium ». Le dernier-né « Terre Rouge » est un vin rouge séduisant, bien charpenté, à la robe profonde couleur de cerise noire. Il accompagnera la charcuterie aussi bien que vos viandes grillées au barbecue ou les fromages de nos marchés.
LES NOUVEAUTÉS La coopérative s’est concentrée ces dernières années sur l’amélioration de la qualité de ses vins et la création d’excellents vins de pays comme « Soif d’Évasion » qui se décline en rouge,
Vous trouverez ces vins partout dans l’île. Au cellier des vignerons, des professionnels vous conseilleront et vous feront déguster.
Les Vignerons de l’île de Ré Route de Sainte-Marie – 17580 Le Bois Plage Tél : 05 46 09 23 09 – www.vigneronsiledere.com
Fromages & Cie...
une fromagerie-cave-restaurant à Toulouse, puis en assurant la direction commerciale de la plus grande fromagerie toulousaine, la Maison Xavier. Mais l’appel du Pays est le plus fort, il quitte Toulouse pour ouvrir l’Epicurium et ainsi partager avec les Rochelais et Rétais ses passions gastronomiques. Ce sont ainsi 200 fromages de saison qui sont proposés, soigneusement sélectionnés et affinés sur place dans ses caves d’affinage, mais aussi des préparations fromagères « maison » telles le Brie aux truffes, le camembert aux figues ou encore les petits chèvres à l’huile... Complétés par la cave à vins dotée de 300 références, dont une riche sélection de vins du LanguedocRoussillon. Il n’y avait plus de fromagerie en boutique à La Rochelle, l’Epicurium renoue ainsi avec le
C’est en enfant du pays que Frédéric Parent est revenu dans la région pour ouvrir une fromagerie en journée continue, à deux pas du marché de La Rochelle depuis le 15 juin dernier. Rivedousais d’origine, il peaufine son savoir faire fromager et affirme sa passion du vin en travaillant avec des professionnels reconnus – affineurs, viticulteurs, fromagers, agriculteurs, chefs étoilés – qui lui enseignent l’art de choisir, d’affiner, de travailler un fromage, de mettre en accord les vins, de comprendre les sols... Tout d’abord en créant
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passé et complète cette généreuse offre de produits par une gamme de prestations festives, « pour que l’instant-fromage soit toujours une réussite, en toutes circonstances, et dans toutes ses déclinaisons ». Ainsi Frédéric Parent vous propose des cocktails de fromages pour apéritifs et cérémonies, des assortiments de fromages pour la fin de repas, des repas-dégustation de 12 fromages harmoinsés sur 5 vins, des plateaux apéritifs, sans oublier ses fameuses raclette et fondue savoyarde. C’est dans l’esprit du partage, de la convivialité et de l’excellence-produit que l’Epicurium vous accueille du mardi matin au dimanche midi.
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zap’arts Programmation à La Maline envoûtante de la Bandura sera associée à la voix, à la guitare et au piano, pour un voyage musical allant du folklore ukrainien, à la musique romantique et aux airs d’opéras. Avec Erick Sobczyk, guitare ; Philippe Villa, guitare ; Vasily Shcherbakov, piano ; Elizabeth Herbin, piano ; Dimitry sin Lyubov, piano ; Ivanna Klyuba, soprano, bandura.
Durée : 2h avec entracte
Adhérent : 10 € / Non adhérent : 15 € Photo © Clara Guillaud
Vernissage le vendredi 6 juillet à partir de 19h30, entrée libre Exposition : Bernard Frigière, sculpteur du 29 juin au 31 juillet « Il pourrait être né sur l’eau, avoir grandi dans les vagues, joué avec les dauphins, avoir cueilli des bouquets de plancton, cultivé les perles des huîtres. Un soir de tempête, ses amis de la mer l’auraient déposé sur le sable des hommes en lui disant : "Maintenant, tu nous racontes à la terre". Et depuis, Bernard Frigière trempe ses pinceaux, ses burins et ses gouges dans la palette des océans, bronzes ou toiles, nageant dans l’eau douce de ses rêves. Ainsi émergent des hippocampes translucides, des coquillages, des crabes vengeurs, des aigles marins, des hirondelles océanes - un monde inconnu jaillissant du périscope de l’artiste, se plantant au milieu de nos ignorances humaines pour nous dire : "Regardez-nous. Nous aussi, nous existons". Il consacre son temps, son énergie et son talent à peindre et sculpter ses complices de toujours, les poissons, les sirènes. » Dan Franck
Jeudi 12 juillet – 21h Ceux qui marchent debout Au royaume de la fête, Ceux Qui Marchent Debout sont rois ! Parrains des fanfares modernes, grooveurs infatigables et globe-trotters patentés, ils ont déjà 19 ans de carrière, 8 albums et plus de 1000 concerts à leur actif. Le funk est leur style, qu’il soit second line, go-go, P-funk ou rocksteady (la soul jamaïquaine). Après s’être frottés aux grands noms du genre (Maceo Parker, Fred Wesley, etc.) ils confirment que le funk est synonyme de joie de vivre et de jeunesse éternelle !
Vendredi 6 juillet – 21h Festival de Guitare Musique Concert Kaléidoscope : Retrouvez les artistes du Festival dans une soirée exceptionnelle où la sonorité
FESTIVAL D’ARTS ACTUELS
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es 8, 9 et 10 juin dernier se déroula le premier festival d’Arts actuels organisé par l’association M’L’Art. Le bilan est positif et le public fut conquis. Dans des lieux emblématiques, riche en histoire, de Saint-Martin, s’étaient donnés rendez-vous une cinquantaine d’artistes. Le parcours à travers la ville et les différentes disciplines d’arts visuels, fut arpenté par quelques
2 500 « explorateurs ». Car explorateur, c’est bien ce que l’on est quand on grimpe les marches de l’étroit escalier de pierre de la Porte des Campani jusqu’à accrocher du regard les majestueux espadons bleus suspendus au plafond. Le visiteur devient un aventurier découvrant les univers encore méconnus des artistes en présence. Il passe de compositions à la Sherlock Holmes aux bustes d’inspiration futuriste sans sourcilier. Car durant ces trois jours tout était permis, et surtout l’improbable. Personne n’était à l’abri de se faire aspirer par une toile ! De toute part, on pouvait voir les visages s’illuminaient, s’étonner,
Avec Bruno Gautheron trompette ; Sylvain Lacombe trombone ; Arnaud Fioravanti saxophone ; Bruno Clark banjo ; Serge Calka sousaphone ; Fabrice Lerigab caisse claire ; Eric Konnert grosse caisse.
Durée : 1h30
Adhérent : 10 € / Non adhérent : 15 € Mardi 17 juillet – 21h Duel – Opus 2 Spectacle musical Affublés d’un piano et d’un violoncelle, puis d’une pince-monseigneur, bientôt d’une chaise longue et d’un barbecue, deux musiciens exceptionnels surgissent de nulle part. Soumis à des métamorphoses effrénées, ils font une irruption violente dans notre histoire musicale. Drolatiques, délicats, poignants, ils explosent tous les stéréotypes musicaux, du classique de meilleure facture aux mièvres mélodies de supermarché. Grâce à leur talent imperturbable, ils se mettent dans des situations désespérantes et par une virevolte insoupçonnée emprisonnent finalement le public dans le vertige de leurs délires poétiques et humoristiques. Avec Paul Staïcu, piano, auteur / Laurent Cirade, violoncelle, auteur / Mis en scène par leur complice Agnès Boury. Adhérent : 15 € / Adhérent –16 ans : 10 € Non adhérent : 25 € / –26 ans : 15 €
s’interroger au passage d’une œuvre. L’ambiance était conviviale chacun allant de son commentaire, allant vers les autres, et échangeant avec les créateurs. Le temps mitigé du dernier jour eut également son charme, les imposantes sculptures colorées déposées dans les jardins du musée, contrastant avec le gris du ciel, semblaient rayonner de mille feux. Se fut sans conteste une belle réussite. Merci pour cette expérience sensorielle... À l’année prochaine ! Lolita Prieur Blog de l’association M’L’Art : http://artsactuelsre.canalblog.com/
LE FESTIVAL PASSE PORTES GAGNE SES LETTRES DE NOBLESSE À peine le rideau est-il tombé sur la 4ème édition du Festival Passe-Portes qui s’est tenu du 14 au 17 juin, que Philippe Torreton, président du jury 2012, s’exclamait « D’ores et déjà vive la 5ème édition ! »
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est dire la qualité et l’intérêt de cette animation, labellisée pour la première fois Sites en Scène, destinée à faciliter l’émergence de jeunes compagnies de théâtre et permettre de découvrir de nouveaux auteurs, acteurs et metteurs en scène. Au-delà du fait que ce festival soit une réelle opportunité pour ces jeunes gens, il intéresse vivement les professionnels pour qui c’est l’occasion de découvrir de nouveaux talents et, à travers les maquettes présentées, les grandes tendances du théâtre de demain. Les nouveautés 2012 Si le déroulement a eu lieu comme les années précédentes : lancement autour du théâtre de rue, puis les jours suivants maquettes l’après-midi et spectacles plus aboutis en soirée, il y avait cette année beaucoup de nouveautés. Une nouvelle scène, le Théâtre de Verdure au pied du Phare des Baleines à Saint-Clément, annonçant l’apparition de nouvelles scènes dans le canton nord en 2013. Le Prix Beaumarchais- SACD,
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ouvert aux auteurs de moins de 30 ans et récompensant la qualité de l’écriture dramatique ou poétique, attribué pour cette première édition à Marie Baxerres pour « L’hirondelle trouvera-t-elle le printemps ? » Enfin le Prix Bernard Giraudeau, prix d’interprétation, a honoré deux comédiens : Christelle Saez et Florian Guichard. Le moment de grâce du festival Vendredi soir, Cedric Chapuis s’est montré particulièrement émouvant, sans pathos dans « Une vie sur mesure ». Incarnant le personnage d’Adrien Lepage, un jeune garçon pas comme les autres, qui joue de la batterie, Cédric a montré une belle maîtrise du texte et … de la batterie. Un bon moment de théâtre et un rôle dont il aura probablement du mal à sortir. Le Prix Passe-Portes « Embrassez les tous » de Barbara Métais-Chastenier et sa Compagnie Kéti Irubetagoyena remporte le Prix R É
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P a s s e - P o r t e s Catherine Swagemakers 2012, prix dont et Philippe Torreton ce festival est doté depuis l’origine et consistant en une aide à la création d’un premier spectacle. La pièce sera programmée dans son intégralité lors du prochain festival. Appréciée des professionnels qui estiment que ce festival est une très bonne initiative, joignant de plus l’utile à l’agréable, cette manifestation, qui fait vivre Les Portes au rythme du théâtre pendant quatre jours est en passe de devenir un rendez-vous incontournable. Et comme le disait Philippe Torreton « on ne parlera plus seulement de l’île de Ré pour le tourisme ! » Catherine Bréjat
patrimoine Oral label « Pays d’Art et d’Histoire » : mention Très Bien Alors que bon nombre d’adolescents rétais planchaient sur les épreuves du baccalauréat, deux de nos élus, Lionel Quillet, Président de la Communauté de Communes, et Patrice Déchelette, maire de Saint-Martin-de-ré, passaient jeudi 21 mai 2012 sous les ors du ministère de la Culture et de la Communication leur oral devant le jury du Conseil National des Villes et Pays d’Art et d’Histoire.
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n oral de soutenance du dossier de candidature élaboré par les services de la CdC et transmis le 4 mai dernier au minisLe dossier de candidature tère en vue de l’obtention du label VPAH (Villes et Pays d’Art et d’Histoire). En une vingtaine de minutes, les deux élus rétais ont présenté le territoire insulaire candidat, la politique générale menée par la CdC et les projets d’avenir (SCoT) ; la motivation affichée pour l’obtention du label au travers de la démarche participative mise en place pour la candidature et l’engagement des élus. Après une brève intervention de la Directrice régionale des affaires culturelles, accompagnatrice du dossier rétais, seulement trois questions furent posées aux candidats par le jury, lequel s’est ensuite retiré pour délibérer.
À l’issue de la délibération, le Président du Conseil National a émis un « avis favorable, très favorable, exceptionnellement favorable, avec les félicitations unanimes du jury ». Un label pour répondre aux besoins de la population permanente Si la qualité du dossier de candidature a été appréciée tant sur le fond que sur le forme, le jury a souligné « l’originalité d’un dossier porté par les dix communes de l’île, élaboré en priorité pour répondre aux besoins d’une population permanente et non d’un public touristique ; les efforts fournis en matière d’aménagement du territoire et de développement des transports ; la priorité accordée par les élus aux activités primaires ; l’intégration d’une candidature au label VPAH pour la première fois dans un projet de SCoT ; la volonté de développer un tourisme durable grâce au label ; et l’engagement des élus à travers un budget conséquent autorisant le recrutement d’une
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Deux rapporteurs du dossier satisfaits
équipe (3 postes) entièrement consacrée à la mise en œuvre du label ». Reste à attendre la réponse officielle du ministère qui devrait être connue d’ici un à deux mois. Jean-Pierre Pichot
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les gens d’ici – portrait Vacciné à l’aventure Né en 1938, le Morinandais Yves Mahuzier est le sixième de neuf enfants (3 filles, 6 garçons) nés de « parents dotés d’une folie douce » : Albert et Janine Mahuzier. « Mon père » raconte Yves, « a toujours eu deux obsessions dans la vie : l’aventure et sa famille. Rien de bien étonnant si j’ai connu ma première expérience de camping dès l’âge de six mois avec pour lit une valise ! ». transportait la caisse de sable pour la conservation des carottes qui tout au long du voyage allaient servir à la préparation de la soupe du petit dernier de la famille, mon frère Alain qui n’avait que 22 mois, et dans la troisième se trouvait une cantine contenant les livres scolaires dont mon frère François et moi-même avions la charge mais que nous nous arrangions toujours pour qu’elle soit tout au fond du coffre. Ainsi, nous avons pu échapper à pas mal de versions latines ! ». En Afrique, en Australie, au Canada, la « tribu » Yves et Danielle au Japon Mahuzier ne s’y rendait pas pour y passer deux ou trois semaines, si bien que tous les enfants eurent ans les années 50/60, le nom de Mahuzier un peu de retard dans leurs études, mais quelle chance ils était connu non seulement de nombreux français ont eu d’avoir pu découvrir le monde de cette manière, mais aussi de nombreux étrangers. C’était un d’apprendre la géographie grandeur nature, et de vivre nom qui faisait rêver au même titre que ceux de Frison avec des familles qui, bien que dans des environnements Roche, Cousteau ou bien encore Paul-Emile Victor. Avec très différents sous des latitudes différentes, ont parfois des eux, il fut l’un des co-fondateurs de « Connaissance du problèmes qui rejoignent un peu les nôtres. Monde », un circuit de films-conférences qui irriguait « Mon père disait à qui voulait l’entendre que nous et irrigue toujours la France. étions une famille qui allait rendre visite à d’autres familles. Nous ne recherchions pas le luxe, loin s’en « À Mahuzier, rien d’impossible » faut, ce qui faisait également dire à mon père que Dans la famille Mahuzier, les réelles grandes aventures nous faisions des voyages de milliardaires avec des vont débuter en 1952, en Afrique, dans l’ex Congo Belge. moyens de clochards ». Suivront l’Australie en 1955 et le Canada en 1957. Ré comme point d’ancrage pour des « Comme chaque expédition se faisait avec la famille au amoureux du Japon grand complet, il y avait pour tous un cahier des charges à respecter. Il convenait d’abord de s'entraîner. Pour Malgré les voyages, les tournées « Connaissance du cela les gorges de l’Ardèche étaient le terrain idéal. Au Monde » dans lesquelles il assistait son père, Yves programme de ces stages : marche, kayak, camping. Mahuzier n’échappera pas au service militaire qu’il Ensuite venait l’organisation minutieuse du voyage qui effectuera en Algérie. C’est à son retour, en 1964, allait définir la répartition des tâches de chacun ». qu’il épousera Danielle avec qui, un peu sur le modèle parental, ils feront tout ensemble, tout en famille. « Si Chez les Pygmées à 14 ans j’ai certes appris les ficelles du métier avec mon père, « Alors, quand mon père a décidé de partir au Congo disons qu’avec Danielle nous nous complétons. Pour à bord de trois camionnettes Renault, tout était plani- dire, nous nous sommes faits un peu nous-mêmes. Nous fié. La première contenait le réfrigérateur, la deuxième montons les films ensemble, nous rédigeons nos livres
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ensemble, nous avons même fait nos enfants, Pascal et Béatrice ensemble ! C’est tout vous dire ! ». Avant qu’Yves et Danielle n’achètent leur maison du Bois-Plage en 1986 pour s’y installer définitivement en 2001, la famille avait pour habitude de venir dans l’île, entre deux tournages, entre deux voyages, et ce, en camping-car. « À cette époque, à la fin des années 50, au début des années 60, nous étions quasiment les seuls à utiliser dans l’île ce mode de déplacement. Ça ressemblait à une réelle aventure, on pouvait se stationner en pleine nature, là où l’on voulait. » Aujourd’hui, avec la « révolution touristique », avec des gens qui voyagent facilement, avec la télévision et des chaînes comme Planète ou bien National Geographic… « Connaissance du Monde » se doit de dépasser le stade de la simple aventure. Il lui faut désormais montrer au public ce que l’on ne peut pas voir en ne restant que quelques jours dans un pays, et pour cela, il y a toujours de la demande. C’est ce qu’Yves et Danielle ont fait au Japon en y résidant durant cinq ans et en montrant que ce pays est autre chose que tous les clichés dont il est victime : grande puissance économique, cerisiers en fleur, geshas, tsunami, etc. « En nous y faisant des amis, en vivant comme eux, les Japonais nous ont fait découvrir la réalité japonaise, l’âme du pays, des choses ignorées jusqu’alors du grand public et que nous avons pu leur faire découvrir ou leur faire prendre conscience ». Si Yves et Danielle ont arrêté les tournées « Connaissance du Monde » en 2005, ils n’ont pas pour autant coupé les ponts avec le Japon, se faisant même les organisateurs de sept voyages à destination du pays du soleil levant. Aujourd’hui, au Morinand, s’ils habitent une maison un peu grande pour eux deux, c’est pour pouvoir y recevoir les enfants et les amis, japonais et autres, de passage. Jean-Pierre Pichot
REMINERALISEZ-VOUS AVEC LES BIENFAITS DES ALGUES…
Un enveloppement d’algues apporte une reminéralisation du corps, une relaxation et un bien-être… Pour un excellent résultat : - faites un gommage du corps au préalable pour éliminer les cellules mortes et favoriser le passage des oligo-éléments - pratiquez 5 à 10 minutes de sauna avant l’enveloppement pour dilater les pores de la peau Les algues sont chauffées et appliquées en couche fine sur l’ensemble du corps, ce qui a pour effet de décontracter mais aussi de revitaliser et d’hydrater.
La personne est ensuite recouverte d’un film plastique et d’une couverture chauffante afin d’augmenter la sudation et d’optimiser le processus. La durée du soin est de 20 minutes pendant laquelle la chaleur produite ouvre les pores de la peau, qui absorbent alors plus rapidement les sels minéraux, oligo-éléments, protéines et vitamines contenus dans les algues. Venez profiter de ce soin au centre de thalassothérapie Le Richelieu.
Le Richelieu - 44 avenue de la Plage - 17630 La Flotte-en-Ré - Tél. 05 46 09 49 40 18
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environnement Bien plus qu’une remise en l’état, un véritable projet environnemental Cette digue a la particularité de protéger le marais de Grand Pré, l’un des deux marais du canton sud de l’île avec celui du Défend à Rivedoux. Pour madame le maire de Sainte-Marie, Gisèle Vergnon, « la commune a sur le site du Grand Pré un projet environnemental dont la finalité est de faire revivre le marais ». C’est pourquoi les élus maritais ont demandé à ce que « leur marais » puisse être inscrit dans le cadre du CTMA (Contrat Territorial volet Milieux Aquatiques), en CREZH (Contrat Entretien Restauration Zones Humides) afin que celui-ci puisse prochainement dépendre de la compétence de la Communauté de Communes.
La digue du Grand Pré réhabilitée
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e terminent actuellement au Grand Pré, à SainteMarie, les travaux de réhabilitation de la digue qui fut sur une longueur de 400 mètres sérieusement affectée lors de l’épisode dramatique du vimer Xynthia. Ce chantier appartenant au niveau 2 de la remise en état des digues dites « pérennes » de l’île de Ré, il n’a été envisagé aucun rehaussement de l’édifice. L’objectif se limitant à retrouver la configuration antérieure de la protection. Cette réhabilitation d’un montant de 75 000 € TTC, réalisée par l’entreprise Ré TP, s’inscrit dans le cadre des huit chantiers d’entretien et de suivi programmés par la Communauté de Communes en cette année 2012.
Les huit chantiers de compétence intercommunale - 1ère tranche : Digue du Bourg à Rivedoux, digue du Grand Pré à Sainte-Marie, digue de Montamer à Sainte-Marie, digue de la Pergola à La Couarde. Coût de l’opération : 250 000 € HT.
Espace Services
- 2ère tranche : Digue du Grand Garçon à Ars, digue du Canot de Sauvetage à Saint-Clément, Digues du Sailloux et du Vivier à Loix et enrochement du Petit Sergent au BoisPlage. Coût de l’opération : 400 000 € HT.
À cet effet, une canalisation autorisant la circulation de l’eau entre mer et marais, est d’ores et déjà installée au sein de l’édifice bien que non encore fonctionnelle. Celle-ci restera en attente tant que les travaux de remise en état des marais n’auront pas été effectués par l’AEMA (Association syndicale autorisée des étangs et Marais d’Ars-en Ré). De plus quelques problèmes d’ordre administratif restent encore à résoudre, notamment en ce qui concerne l’acquisition des dernières parcelles de marais par le Conservatoire du Littoral qui sera gestionnaire du site. La commune de SainteMarie étant la seule commune de l’île à être inscrite dans l’Atlas de la Biodiversité, elle se devait d’un point de vue scientifique, d’établir l’inventaire floristique et faunistique du marais du Grand Pré. Étude qu’elle a confiée à la LPO (Ligue pour le Protection des Oiseaux). Nul doute que dans le futur Plan de Gestion, celui-ci stipulera l’ouverture du site au public. C’est pourquoi, il a été prévu dans le projet global de réhabilitation que la future voie mixte (piétons/ cyclistes) reliant Rivedoux à Sainte-Marie emprunte le haut de la digue, autorisant ainsi une vue d’ensemble sur le marais. Jean-Pierre Pichot
Le marais de Grand Pré au lendemain de la rupture de la digue par Xynthia
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