Release date June 3rd
RELEASE DATE
JUNE 17th
© Siliconcarne
Un camarade s’offusquait récemment de la disparition des chaînes allemandes ZDF et ARD parmi l’offre du fournisseur d’accès Belgacom TV. Féru de culture germanique, il s’étonnait à juste titre qu’on oublie si prestement notre troisième langue nationale. Dans un champ d’appréhension connexe, il m’apparaît régulièrement que la langue française, son usage, hérisse considérablement le poil de certains de nos compatriotes ressortissants de la communauté néerlandophone. Bruxellois ou Wallons qui se hasarderaient à son emploi seraient de facto voués aux gémonies. Les métiers du disques ne sont pas exempts de ce genre de manifestations, toujours stupéfiantes, où avançant sous cape, oublieux de se déclarer, quelques flamingants spadassins paraphent dans les alcôves de cinglants autodafés. Qu’on nous pende donc haut et court, qu’on nous conduise au bûcher pour avoir, comme ça, en pleine rue, dans les bistrots, au téléphone, laissé retentir le babil francophone. Ils vont se voler dans les plumes / Pour un oui pour un non / A qui sont les mains dans ce buisson d’imbéciles? / Pourquoi se battent-ils au bord d’un chemin? Cahincaha, dans le brouhaha des cités comme sur le bas-côté des départementales du jmenfouspasmal, on s’en ferait tout un ‘Western’, à la Manuel Poirier, où il serait question de fraternité. Un feu rien qu’à soi, déplier les doigts... Au cours de l’entretien qu’il nous a accordé, Armand Méliès (s’)interroge à voix haute, mieux, il s’avance : « Je crois que c’est en se confrontant aux œuvres d’art qu’on se soigne de la lassitude.» Un duel salutaire où demeurer pendu d’émerveillement. En pleine bourre, armé d’un des clips les plus savoureux du moment, Méliès tient lui aussi son tube : ‘Mon Plus Bel Incendie’ dézingue la concurrence par l’entremise d’un tueur à gages et Dominique A, Biolay, Albin de la Simone, Florent Marchet, de tomber comme des mouches. Hygiène de l’assassin? Il sera aussi question de scarifications, d’être marqué à vie, et de mélodies un peu carillonnantes à la Morricone, lesquelles le terrorisaient enfant. Voilà une ombre portée qui court ici et là dans ce numéro, celle d’Ennio. Volontiers porté vers le cinéma, Mike Lindsay (Tunng) signait récemment le soundtrack d’un documentaire baptisé ‘Mission To Lars’, road-movie collant aux santiags d’un fan de Lars Ulrich, batteur de Metallica. Lindsay se félicite d’être parvenu à approcher certains moments d’une ambiance à la Morricone. Or des climats crépusculaires, des duels à couteaux tirés, mais aussi des terreurs enfantines, on en recense un paquet à l’orée des chansons de Bertrand Belin. Aussi lorsqu’il dressait le bivouac à la Rotonde lors des Nuits Botanique, nous ne pouvions nous départir de l’image de Mitchum dans ‘La Nuit du Chasseur’, de ce panache élégant mâtiné d’érudition, d’une faculté d’observation au regard de lynx (et tant pis pour le tigre). Dans le couchant les ombres s’allongent. Gatsby le Magnifique surgi de l’Hypernuit, Belin nous évoque aussi Murat par le goût de l’artisanat, ce travail avec les mains. Tel Sylvain Vanot glissant en barque parmi les roseaux des jours indociles, Bertrand traque les petites manies pour mieux en débusquer la Bête,
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être en prise avec le tréfonds des choses. « C’est moins une ambition d’être auteur qu’une nécessité, un appel à prendre la parole. La poésie n’appelle pas forcément de contradicteur. Ce n’est pas comme le débat des idées ou des prises de position dans le forum public. C’est une parole singulière qui se met en route à un endroit, mais qui ne crée pas de condition de dialogue. » Détrompez-vous, Bertrand, vos soliloques appellent des balades répétées, nécessaires et essentielles; cheminant à vos côtés ou dans vos pas, il nous faudra peser les mots, combler les interstices. Ca va ça va ça va... aller. D’ailleurs, on vous (y) reprend : « Si j’essaie de restituer ce qu’est mon sentiment de vivre, je suis obligé de le restituer dans sa forme vraie, c’est-à-dire un environnement où il y a très peu de choses compréhensibles. L’efficacité narrative, c’est le domaine de la publicité, c’est elle qui a ce devoir de clarté. Moi je ne m’y sens pas obligé, c’est moins l’information que je transmets qui va pouvoir être utilisée qu’un désir fou de rappeler aux autres qu’ils ne sont pas seuls à voir le monde comme ça. Je crois que c’est comme ça, vivre. En écrivant de cette façon, j’ai l’impression d’être vraiment dans une démarche de fraternité. » La fraternité, cette gageure d’un état d’unité, peut s’ourdir et soudre depuis le feu de camp retranché de la langue. L’union fait la force, paraît-il. Paru le mois dernier, le triple album de Mendelson va résonner longtemps, durablement, dans le paysage du rock français. C’est une onde de choc dont l’effrayante familiarité nous laisse encore plus stupéfait. La fraternité, ici non plus, n’est pas un vain mot. Et si l’on ne déchiffre distinctement ceux gravés sur les phalanges de Bertrand Belin, dans ses découpes ciselées s’avancent parés d’un autre grain les demi-mots, les mots pesés, et pour cette belle santé de la langue française, ce verbe haut, on fera gaffe de ne pas en venir aux mains, histoire de faire passer à certains, le goût des fleurs. Aller sans but c’est fini... Beam me up chez Guy Goffette, Scotty! Comme un grand animal la route s’est assise et souffle Le cantonnier complice partage l’unique cigarette On est près de parler Mais la terre s’abat d’un coup d’aile Midi vient de sonner Texte : Fabrice Delmeire Bertrand Belin ‘Parcs’ (Cinq7/Pias) Armand Méliès ‘AM IV’ (at(h)ome/Pias) Manuel Poirier, ‘Western’, (Diaphana) Charles Laughton, ‘The Night the Hunter’, (Columbia Pictures/United Artists) Guy Goffette, ‘Solo d’ombres’, (Collection Blanche, Gallimard)
année 19 • juin 2013
Colofon www.rifraf.be Année 19 nr. 190 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf juin sort le 27 juin rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be
insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 12 juin Agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 15 juin
collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... Dessins : Issara Chitdara
Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 13 € / Europe: 25€ BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB Communcation : nom et adresse
“Réalisé avec l’aide de la Communauté française de Belgique - Direction générale de la culture Service des Musiques”
Texte : Fabrice Vanoverberg
Texte: Anys Amire et François Georges Photo: www.siliconcarne.be
Erlebnis d’un chien andalou Total vétéran de la scène noise dont il est une figure de proue depuis plus de 30 ans, en dépit de plusieurs hiatus entre 1994 et 2009, Cindytalk poursuit sur ‘A Life Is Everywhere’ (Editions Mego) une volonté bruyante où grincements et fureur laissent également une belle, bien que discrète, part à la caresse napée de l’électronique. Pour peu qu’on laisse le temps aux morceaux de déployer leur envergure amère au fil d’une tension bruitiste, les échos subtils d’une kosmische éloignée au fond du mix génèrent, lentement et subrepticement, une enveloppe bizarrement sereine – car oui, au-delà de son apparente âpreté de surface, le nouvel opus de Gordon Sharp propose une vision, osons le mot, en arc tendu entre Delia Derbyshire et Gert-Jan Prins. Fiou, ça vaut le déplacement. ★ ★ ★ Débusqueur de voix dont le travail a déjà trouvé refuge chez Sublime Frequencies, King Gong (alias Laurent Jeanneau) n’a de cesse de collecter les traces parlées et/ou chantées de minorités du sud-est asiatique. Concentrées sur le sud de la Chine ainsi que sur le nord du Vietnam et du Laos, les ‘Voices’ du field recorder français (Discrepant) laissent toute la place aux sons récoltés de part et d’autre des frontières des trois pays. Tout en ayant l’excellente idée de placer ses propres interventions dans un discrétissime fond electronica, Jeanneau jette un regard à la fois passionné et exempt de tout exotisme facile, tel un passeur d’idées transversales de gen(re)s oubliés de tous, y compris dans leur propre pays. Oh quel admirable témoignage.★ ★ ★ Surgi de nulle part, ‘Mouna’ de Betacicadae (Elegua Records) sonne en ses premières secondes tel un énième projet ambient dont la boîte aux lettres de votre serviteur regorge. Si l’œuvre de sieur Kevin Scott Davis ne bouleversa pas la donne du genre, elle vaut toutefois plus qu’un banal intérêt poli. Comme si l’exemplaire ‘August’ de Giuseppe Ielasi s’était réincarné sur le label Experimedia, notamment en les magnifiques Piiptsjilling dépouillés de leur langue frisonne, on baigne dans un monde entre deux eaux, d’où émerge avec une immense grâce la voix de soprano de Helen Funston sur ‘Telerehabilitation’, bande-son perdue d’un film de Jean-Jacques Béneix encore à tourner. ★ ★ ★ Aujourd’hui âgé de 39 ans, Mathias Delplanque propose en ‘Chutes’ son œuvre la plus ambitieuse, sinon la plus aboutie. Après ses ‘Parcelles 1-10’, explorées en leur temps avec délice, on le retrouve sur le très bon label Baskaru, hébergeur récent de l’excellent ‘Un Cœur Simple’ de Stephan Mathieu – qui, pour la grande histoire, nous a totalement bluffé l’an dernier sur son ‘Palimpsest’ aux côtés de Sylvain Chauveau. Si le disque de Delplanque ne va pas chercher aussi loin dans le miraculeux, il n’en demeure pas moins de belle facture. En dépit d’une certaine morosité downtempo que ne secoue pas toujours une variété sonore vivifiante, l’artiste français marie avec moult sens du détail l’électronique à l’acoustique, donnant ainsi à ses sept tableaux un sens de l’harmonie bienvenu et délicat. ★ ★ ★ Dernier avatar en date de Dominic Cramp, connu entre autres pour son passage dans l’Evangelista de Carla Bozulich, Lord Tang et son album éponyme (Alarm) convient à la même table une flopée d’invités de la plus belle tenue. Heureusement pour l’équilibre du repas, le musicien américain a prévu un nombre de chaises conséquent. Si aux extrémités s’imposent les figures quasiment tutélaires de Harmonic 313 et d’Eugene S. Robinson, les lignes de fuite du décor laissent apparaître d’autres noms tout aussi recommandables, sinon totalement indispensables. On songe ça et là à des Silver Apples instrumentaux, à une Daphné Oram cru 2013 ou à un Marcus Schmickler (auteur du mix, pour la petite histoire), surtout on se dit que du foisonnement d’idées multi-électroniques (entre sci-fi et dub) qui jalonnent le parcours, Lord Tang refuse de faire le tri – et c’est largement plus une qualité appréciable qu’un défaut rédhibitoire. ★ ★ ★ Pape d’une ambient vintage qui joue avec les bandes sonores comme d’autres jouent aux billes, William Basinski nous propose en ses ‘Nocturnes’ (2062) deux pièces aux langueurs fantomatiques telles qu’on lui connait depuis, oh toujours. Capté à la fin des 70s, le premier morceau éponyme fait parvenir les échos lointains de Basinski au piano, comme si le son nous parvenait du fond de la piscine, transformé par l’élément liquide et les boucles analogiques. Very nice indeed, à condition d’en accepter la langueur monotone (air connu) de ses 40 minutes. Nettement plus néo-classique, tendance ambient, dans son approche, le second titre ‘The Trail Of Teras’ est extrait de son travail pour l’opéra de Robert Wilson ‘The Life and Death of Marina Abramović’. Absolument superbe de précision et d’élégance, le morceau présente Marsen Jules à Giuseppe Ielasi et ça veut tout dire de son excellence raffinée. ★ ★ ★ Mon premier contact avec Marcus Fjellström a beau dater de 2006, année de son quasi parfait ‘Gebrauchsmusik’, c’est toujours avec grand et rare intérêt qu’un album du producteur suédois est accueilli en ses lieux. Terrifiant par instants, son petit dernier ‘Epilogue -M-’ (Aagoo) est tout l’inverse de ces innombrables disques ambient produits au kilomètre terminant leur pauvre vie dans un cabinet de consultation dentaire. Ne cherchez toutefois nulle tentative d’anesthésie endormante chez le trentenaire scandinave, tant son dernier effort glacerait le sang du fan le plus blasé de cinéma d’épouvante. On prie pour ne pas terminer égorgé, on lutte contre des esprits maléfiques tapis sous la surface et, surtout, on se dit qu’en bon masochiste, on réécoutera un jour la bête, seul dans un recoin sombre d’une gare désaffectée traversée de mille vents un soir de tempête.
Un œil crevé. Un œil crevé dont les membranes s’ébranlent rythmiquement. TOUM .96 coups de masse. TOUM. 96 larmes. TOUM. 96 diffractions. Les notes de musique s’effondrent, laissant apparaître la nef des gens mal portants transmuée en de beaux corps étrangers ; enchevêtrement de chair, de cuir, de clous rouillés et de transpiration profuse. Hurlant comme un nouveau né. L’œil crevé respire frénétiquement. Tatoué sur sa conjonctive, on devine des lettres déchiquetées, éclatées par sa béance étoilée : C-Rla moitié d’un A-P-S. Puisqu’ il y a pour chaque homme une image à trouver qui anéantit tout l’univers, le chaos du monde s’organise ce soir autour du panoptique aveugle. Qu’importe que l’on soit en 1978, qu’importe que cela soit les Skulls, les Screamers ou les Cramps, qu’importe les murs du NAPA state Mental Hospital, qu’importe les fous et leur spaltung, qu’importe « the way I walk », qu’importe le punk ou le psychobilly, qu’importe qu’une batterie brutalisée s’hybride dans un langage organique à un œil crevé. La conjonction des évènements est fondamentale en toutes choses. Il y a des lieux où tout le symbolique est réel. Il y a des lieux où tout s’écrase. Il y a des lieux où… PARAYAPATI, « l’œuf engendré de lui-même, l’œuf du monde dans lequel luimême se couve » (1). L’Histoire est secrètement travaillée par ces figures récurrentes. Elles ne laisseront pas de traces, leur instinct est cruel et voué au désordre. On en perçoit éventuellement les remous esthétiques, de Dada à Johnny Rotten, mais le primitif restera silencieux, intime, creusant tous ces dommages faits au lien de la vie. Ils ne coïncideront par essence jamais, l’un étant la manifestation de l’autre, sa récupération fascinée. Cet œil crevé que les Cramps ont approché au Napa state Mental Hospital un soir de 1978. Lux Interior, chanteur supposé de ce foutoir, gît hagard sur le sol. Le corps vaguement exténué. La voix principale de ce petit théâtre du nihilisme s’éteignit alors quelques secondes. Une vocifération plaintive, ivre, à peine féminine détonna « I got the cramps ! » Voilà le son du Punk (2) lorsqu’il s’écroule. Voilà la brèche horrible, l’œil crevé. L’instant exact où le champ du possible rencontre le champ de ruine. Le punk et la psychose dos à dos. Cette bouffée de négation, ce désir de changer le monde, le besoin urgent de vivre non pas comme un objet mais comme un sujet de l’histoire. Ce désir qui traverse les époques sous toutes ses versions et nous renvoie à une fascination de la folie. Mais la folie n’est pas psychose, elle en est un stratagème, une diversion. Dans le drame de l’existence nous naissons de nos propres manifestations. « Pourquoi mentir, pourquoi chercher à mettre sur le plan artistique ce qui est le cri même de la vie, pourquoi donner des apparences de fiction à ce qui est le fait de la substance indéracinable de l’âme, qui est comme la plainte de la réalité »(3). Lux Interior s’en relèvera à moitié. “That’s your problem honey! I got them myself and I can’t do anything either“.Ce que veut maintenant le chanteur est évident et en même temps paradoxal. Il veut ne plus voir et ne plus être vu. Il veut détruire le monde et lui survivre. Dans un intérieur psychotique, la vérité c’est le temps dilaté, un arc de cercle brisé. A neuf heures précises tout s’arrêta. Les médicaments du soir furent distribués avec à peine de retard. L’œil crevé fut démonté et chargé à l’arrière d’une camionnette. Les portes des chambres furent ouvertes peu après dix heures. Lux fuma une cigarette et regarda longuement Poison Ivy ranger sa guitare près de l’œil crevé. Les veilleurs de nuit s’assurèrent que les portes furent toutes fermées à clef. Lux pensa à Hasil Adkins en voyant la route défiler sous ses yeux. La nuit était calme, à peine striée par des cris étouffés venant de la chambre d’isolement. Lux se sentait légèrement nauséeux, il ferma les yeux très fort et il Livres : Film :
Lipstick traces, Greill Marcus ; édition Allia Le vécu de la fin du monde dans la folie, François Tosquelles ; édition Jérôme Million The cramps- Live at Napa state Mental Hospital; Target video
1. C.G Jung 2. Le mot Punk sera à entendre non dans le sens d’un courant musical mais comme geste, comme position esthétique au même titre que le lettrisme, le surréalisme,… 3. A.Artaud , Correspondance avec Jacques Rivière, NRF, 1927
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Texte : Le Dark Chips
Texte : Eric Therer
Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait décidé de soigner l’infâme, leDark Chips. Sans relache, il avait tapé sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Libéré, il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus . « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.
Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse
d’un lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut nullement dresser une cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde.
Jazz à Liège
Etonnant de voir qu’un projet aussi ludique que celui de Siriusmo puisse passer le pas de la porte du label (Monkeytown Records) sans se faire rembarrer à grands coups de pieds dans le cul. Abonné à la musique « jus de cervelle », le label berlinois nous pond un ’Enthusiast’ tout en syncopes (le style de la maison), mais jonchés de Blips, de Crounchs, de Bubbles et de Ziiiip. Et si j’appuie là, ça fait quoi ? ★ ★ ★ Bliss, ‘So Many Of us’. Sérieux, c’est une blague ? Où est la caméra ? ★ ★ ★ John Roberts, converti il y a peu en chroniqueur touristique arty, conjugue le touchant et l’émerveillement avec de bien mauvaises surprises. Les vacances parfaites n’existent pas, c’est bien connu. Des sons ramenés des quatre coins du monde avec des valeurs inégales. ‘Fences’ ou une electronica qui s’orchestre au rythme des paysages. Qu’est ce que ca doit être chiant l’Asie… ★ ★ ★ Mckeown est un producteur anglais dont on entend peu le nom, certainement pas assez. Trois albums, des multiples EPs et une carrière de plus de dix ans. Pourtant Kelpe reste tapi dans le bois, et c’est là grande injustice tant ‘Fourth : The Golden Eagle’ pue la lumière. Devenu maître dans l’art de l’ambient, comme aux meilleures heures de Warp, le britton trimballe une sacrée réputation de performeur : le mot live semble avoir trouvé un sens entre ses doigts. Jeux de mains, jeux de malins. ★ ★ ★ Oh mon Dieu. Si on m’avait dit qu’un jour Simply Red fusionnerait avec Bronski Beat en fécondation in-vitro dans un synthé Casio des années 80, je me serais méfié. Plus plumeau que ça, ca serait un concert de Slimy en hommage à Dalida, présenté par Magloire. C’est un peu le drame qu’on frise avec Sean Nicholas Savage et ‘Other Life’. ★ ★ ★ Jamie Odell est un sacré branleur. Aux commandes des labels (Freerange) et (Desilusions of Grandeur), il va d’avions en avions, de gueules de bois en gueules de bois, d’afters en warm up : diable que la vie est dure pour Jimpster. 7 années d’âme en transit racontées, ‘Porchlight and Rocking Chairs’est empreint de cette existence embuée : superficiel et léger. ★ ★ ★ 25 albums de deep house dégueulasses épluchés et vous n’attendez plus rien de la musique, du moins plus ce mois-ci, l’enfer ! Soudain un nouvel album des Micronauts débarque, enfin pas tout à fait : un disque de George Issakidis. La plus grande arlésienne de la techno franchouillarde déboule pour faire pleurer la concurrence. ‘Karezza’ est compliqué, dansant, louche et évident. On s’y remet pour y croire vraiment (c’est français tout de même) et on retrouve forcément ce que l’on aimait chez les Micronauts. Xenakis sur le dancefloor, une bizarrerie non feinte et passionnante. Outre ces délicieuses dérives sonores, le groove y est toujours d’une inexplicable classe, flatteur et sévère comme pourraient l’être les lueurs d’un Ivan Smagghe à une heure avancée de la nuit. Et si j’appuie sur le bouton, ça repart ? ★ ★ ★ Un grand projet plus qu’un album : ‘Masse’. Ce 4 mai se tenait à la Halle Am Berghain un projet dantesque mêlant ballet et musique électronique. Trois actes, trois performances créées par 3 chorégraphes servies par les trois pièces de 3 producteurs : le calcul est parfait. Henry Schwarz y propose une suite de six pièces de guitare, piano et machines et ainsi, un bel et sensible équilibre électro-acoustique. Marcel Dettmann et Frank Wiedemann, nommés Menuett pour l’occasion, vont de l’expérimentation à l’épilepsie tandis que DIN, Marcel Fengler et Phillip Sollmann jouent d’excitation et de frustration. Masse, le disque, ne vous mènera pas, vous vous en doutez bien, au cœur du ballet, mais comme le dit l’adage, c’est dans la tête que ça se passe… ★ ★ ★ De chez (BBE), on connaît bien Johnny D et son amour de la funk, de la disco, du son black qui balance. C’est à Brooklyn qu’il nous invite cette fois, et retrace l’histoire d’un lieu, à une époque précise : ‘Muggsy Story’. Si c’est pas un sujet de niche ça ? Un son pur house alimenté par des noms tels que Kenny Dope, Ralphi Rosario, Johnick et des versions « club» pas toujours très heureuses. Et ça fait quoi de retourner à NY dans les 90’s ? Ben, ça fait plus que son âge… ★ ★ ★ La musique est au milieu d’une révolution qui est à la fois extraordinaire et banale. Cette nouvelle génération de producteurs qui dispose de toute l’histoire de la musique sans même devoir se faire pincer de temps en temps un disque sous le manteau au portique de sécurité. Cette génération qui n’a plus aucune raison d’apprendre un instrument pour devenir musicien, s’exprimant par traitement et trituration de sons. Soit, rien n’est naturel chez Letherette, le bricolage musical poussé à l’extrême. S’en vient alors une nécessité de sensibilité pour ne pas bercer dans l’automatisme, le cliché (français ?) ; information tout à fait reçue par le duo anglais : OUF !, l’électro-funk peut être passionnant ailleurs que dans les mains de Mouse On Mars (‘Letherette’ chez Ninja Tune). *** ‘Dark’ ou un troisième volet de ‘Music of Quality & Distinction’ par British Electric Foundation. Et comme son nom l’indique, c’est absolument inécoutable. Notez que la reprise des Stooges par Boy George vaut son pesant d’extasy. ★ ★ ★ Glasgow, berceau d’un son ? Peut-être, mais surtout mère d’une attitude, d’un mode de vie. Si notre capitale vivait au rythme de la ville écossaise, les eurocrates auraient laissé place depuis bien longtemps au clubbeurs et le Berlaymont serait resté un nid à amiante, berceau des rave party. Optimo : The Underground Sound Of Glasgow, présente du local, de l’inégal, du franchement dispensable et du très certainement vital. En somme, un sacré bordel…
On se serait bien incapable de classer dans un genre architectural précis le Palais des Congrès de Liège. S’inspirant du style dit « international », sa conception s’en éloigne en favorisant généreusement les courbes tandis qu’elle remonte au milieu des années 50, une époque de reconstruction où le champ des possibles semblait alors sans limite. Extérieurement, le bâtiment n’a pas vieilli, sa silhouette, très visible dans le paysage urbain, domine la Meuse avec élégance. C’est dans ses salles que vous pourrez tour à tour assister à une grande conférence de pédiatrie, contempler une collection de fossiles ou venir pour l’occasion écouter les artistes du festival Jazz à Liège. Antépénultième édition avant la date anniversaire du quart de siècle, cette édition de Jazz à Liège se tenait ces 3 et 4 mai, premier véritable week-end d’un printemps qui ne se fit que trop attendre. Si elle ne se départait pas fondamentalement de la ligne suivie par les éditions antérieures, elle entendait poursuivre l’ouverture de sa programmation à des formes musicales non exclusivement jazz, n’en déplaise aux puristes. Ainsi la prestation très saluée de Mélanie De Biasio dont nous évoquions le travail dans notre édition d’avril. On aura aussi remarqué les prestations de Manu Katché au sein de son quartet et celle du projet Lobi de Stéphane Galland (Aka Moon) conviant des musiciens issus de confrontations riches de sens et ayant pour origine sa rencontre en 2010 avec Tigran Hamasyan, un jeune pianiste arménien ingénieux. Il y a aussi la révélation des coïncidences. Des coïncidences fortuites et suscitées, allez savoir… Ainsi celle qui ressort de cette affiche 2013 où Seun Kuti, le fils de Fela, fer de lance de l’afro-jazz, côtoie au cours de la même soirée Ravi Coltrane, le fils de John. Tous deux sont des enfants de légendes vénérées et vivantes. Tous deux sont fils de saxophonistes surdoués. Tous deux doivent tracer leur chemin et sortir de l’ombre laissée par le père. Dans la salle ‘Wallonie’ capitonnée où le public s’affaisse volontiers dans de trop moelleux fauteuils, Ravi parvient à nous prouver qu’il n’est pas que le rejeton de l’autre, que son jeu n’est pas un plagiat filial, bref, qu’il est lui-même. Plus tard dans la nuit, les musiciens d’Egypt 80, flanqués par deux danseuses choristes callipyges envahissent la scène. Seun Anikulapo Kuti apparaît après le premier morceau et, très vite, nous rappelle à la mémoire de son père dont il reprend un des morceaux phares dans l’effusion générale. Ca chaloupe ferme, ça tangue, ça remue du popotin, ça dansote sot. Et pourtant, quelque chose ne tourne pas juste, on prend la mesure d’un léger décalage, on sent bien que les époques ne sont plus les mêmes. Les propos politiques du fils n’ont pas la hargne de ceux du père. On les reçoit, on les acquiesce par consensus, mais au fond la majorité s’en balance. Les paroles sur l’Afrique spoliée flottent dans l’air chargé d’une sueur innocente de la grande salle des bals rebaptisée ‘Win For Live’ – sponsor oblige – du Palais des Congrès bâti en pleine période coloniale belge. Le paradoxe n’en est que plus pathétique. Pas le courage de rester pour le rappel. On rejoint le bar Martini sur la terrasse surplombant la Meuse. Les reflets des lumières urbaines se mirent sur sa surface brune. De l’autre côté, on peut apercevoir les travaux en cours sur le Boulevard Frère-Orban. La ville dompte ses voies rapides et entend retrouver son fleuve, elle se convivialise. Peut-être en va-t-il ainsi aussi pour les musiques, elles vont et viennent, suscitent leurs propres processus de domestication. On se souvient avoir entendu John Zorn et Yamantake Eye jouer dans ce même palais des Congrès il y a vingt ans devant un public dérouté. Jazz à Liège défrichait des scènes mal connues, suscitait des découvertes. Pour l’heure, on espère juste qu’il en sera encore ainsi longtemps.
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TTeexktset: : Jeo rh i ca n th ne r s eDre B r e u k e r
Il y a trois ans, à même époque printanière, nous esquissions dans ces pages le portrait de Sam Amidon, jeune musicien alors âgé de 28 ans qui venait de sortir l’album ‘I See The Sign’, disque important résultant de ses rencontres avec Nico Muhly et les Islandais du label Bedroom Community.
Aujourd’hui, c’est le légendaire label Nonesuch qui lui ouvre ses portes pour ‘Bright Sunny South’, un disque que son auteur qualifie volontiers de « solitaire ». Mais l’est-il vraiment ? Trois années se sont écoulées depuis la sortie de ‘I See The Sign’. Qu’as-tu fait durant tout ce temps ? Sam Amidon : « D’abord j’ai eu un bébé, enfin ma femme a eu un bébé, je suis devenu père. C’est un petit garçon qui s’appelle Arthur et qui aura bientôt deux ans. Tu peux aisément imaginer que ce type d’événement consume une grande partie de ton temps. Je n’ai jamais cessé d’écrire et de composer. J’ai pris mon temps d’assembler mes chansons comme je le voulais. Sans vouloir être prétentieux ou présomptueux, je considère cet album comme une œuvre d’art à part entière ! Pour sa part, l’enregistrement a été rapide, étonnamment rapide. Parallèlement, du fait des tournées, j’ai voyagé. Je me suis lancé dans une collaboration avec Bill Frisell, un guitariste de jazz très renommé. En fait, j’admire Frisell depuis que je suis gosse, c’était un de mes héros. On a donné quelques concerts ensemble et cela a bien fonctionné. On devrait réaliser quelque chose sous nos deux noms prochainement. J’ai également participé à un projet plastique utilisant des bandes dessinées et de l’animation visuelle qui fut présenté au festival du film de Gand et dans d’autres endroits. »
Le bleu du ciel Comment s’est déroulée la transition entre ton label attitré, Bedroom Community et Nonesuch qui est une filiale de la multinationale Warner et dont le catalogue place la barre assez haut pour le choix de ses artistes ? Sam : « Je n’ai pas vraiment rompu les ponts avec Bedroom Community et, comme musicien, je vais continuer à travailler avec eux. La rencontre avec Nonesuch est un peu fortuite, à la fois par accident et voulue… » Je te sens réticent à en dire davantage… Sam : « Certaines choses adviennent dans la vie. Parfois, il faut susciter ou provoquer leur survenance. Tout ce que je peux te dire c’est que je voulais que ce nouvel album sorte avec les honneurs qu’il mérite, qu’il soit choisi par des gens qui plaçaient leur confiance dans sa réalisation… » Es-tu conscient de l’aura dont jouit Nonesuch au sein de certains cercles musicaux ? Sam : « Oui, bien évidemment. Quand j’étais étudiant dans le secondaire, il se trouve que plusieurs de mes musiciens préférés enregistraient ou ont enregistré pour Nonesuch. Bill Frisell dont je te parlais à l’instant, mais aussi Ali Farka Touré, le Kronos Quartet mais aussi des musiciens classiques. Tu dois aussi savoir que mes propres parents ont enregistré un album pour Nonesuch sous le nom de Word of Chorus. Cet album, ‘River of Delight’, est sorti dans les années 70 mais en fait il est voué à la harpe et s’appuyait sur des chœurs hippies. Je n’étais pas encore né ! » Le fait que tu joues dorénavant avec Bill Frisell a-t-il aidé ? Sam : « Non, pas du tout, il s’agit d’une coïncidence même si je sais qu’un attaché du label a eu son attention attirée par un article qui mentionnait notre collaboration. De toute façon, Bill Frisell n’est plus vraiment sur Nonesuch. » ‘Bright Sunny South’ te voit épaulé également par un producteur de légende, Jerry Boys. Que retiens-tu de lui ? Sam : « Jerry Boys est un ingénieur du son britannique qui doit être en fin de soixantaine et qui a été assistant pour les Beatles à Abbey Road. Il a ensuite enregistré pour bon nombre de groupes folk anglais dans les années septante comme Pentangle, Martin Carthy, Maddy Prior ou
Vashti Bunyan. Il a ensuite travaillé pour REM, Ali Farka Touré. Dans les années 90, il a fait le son de tous ces musiciens cubains qui se révélaient au monde comme les gens du Buena Vista Social Club. J’ai toujours apprécié la façon dont il travaillait. Il a un sens du travail très classique, il capture le son brut et organique en essayant de le trafiquer le moins possible. » Qu’en est-il des musiciens présents sur ce disque ? Sam : « Il y a à nouveau Thomas Bartlett (il a collaboré avec Anthony & The Johnsons, The National, Yoko Ono,... ndr), mon pote d’enfance, qui figurait sur mon premier album, Shahzad Ismaily qui a collaboré au précédent et Chris Vatalaro, un batteur super doué qui m’accompagne en tournée. On s’est retrouvé à quatre à Londres pour l’enregistrement. Nous avons aussi eu recours pour deux morceaux à un invité, Kenny Wheeler, qui est un trompettiste jazz mondialement connu mais qui plus encore a été une sorte de caution spirituelle pour moi. » Je t’avais précédemment demandé si tu te définissais comme un artiste folk et tu avais vivement réfuté cette classification. Cela reste t-il d’actualité ? Sam : « Quand j’ai grandi au Vermont en jouant de la musique folk, personne n’utilisait la guitare acoustique. Le violon, le banjo, les ‘fiddle tunes’, le tambourin, la tradition chorale… mais pas la guitare. En ce sens, Joni Mitchell et Bob Dylan ne sont pas pour moi des artistes folk. La musique que je fais s’inspire des mélodies et parfois des mots des chansons folk mais pas de la folk musique. Je vais te surprendre mais les chanteurs ne m’intéressent pas. Ce sont les instrumentistes que j’aime écouter. T’écoutes Hendrix ou Miles Davis à la radio et instantanément tu les reconnais parce que tu discernes leur façon de jouer leur instrument. Tu peux les imiter mais tu ne sonneras jamais comme eux. En ce sens Kenny Wheeler est comme eux, il entretient une relation profonde et intime avec son instrument. » Pourtant, les mots sont chez toi indissociables de ta musique, je t’imagine mal t’en priver… Sam : « Je ne suis pas un spécialiste du folk contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, ni expert comme Alan Lomax. Des mélodies m’ont accompagné dans mon enfance, elles m’on littéralement bercé même si parfois je pouvais les trouver étranges. Mais cet héritage me suffit, je ne suis pas en quête de découvrir d’autres musiques folk inconnues. Il en va de même pour les chansons, je me satisfais des mots familiers à mes oreilles… » Tu as quitté le Vermont pour Londres, c’est abrupt comme changement… Sam : « Il arrive que les paysages du Vermont me manquent, que je sois nostalgique. Le titre ‘Bright Sunny South’ qui ouvre l’album éponyme fait référence à ce départ, elle raconte l’histoire d’un type qui part pour la guerre, il ne quitte pas seulement sa maison mais aussi le ciel qui l’abritait. » Un disque : ‘Bright Sunny South’, (Nonesuch/Warner)
on stage 26/08 Open Air Festival Feeërieën (Bruxelles) 27/08 Democrazy (Gand)
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TTeexktset: : Jlo au hr ae nn nte sg r De enBi e rr e u©k e françois berthier
Déjà cinq ans qu’on l’avait laissé au ‘Casino’, abattant les dernières cartes d’un folk intimiste qui avait longuement hanté nos nuits depuis le séminal ‘Néons Blancs & Asphaltine’ en 2004. Coup de poker monstre,
après avoir été à l’origine de ‘Glenn Close’, l’immense chanson de Julien Doré, on retrouve aujourd’hui Arman Méliès en aventurier synthétique, héritier potentiel de la clique à Jacno et Taxi-Girl, chipotant avec les boutons d’appareils qu’il maîtrise mal. Moins putassier que Lescop, presque plus arty que La Femme, avec ‘Mon Plus Bel Incendie’, Méliès tient aussi son tube. Dans le clip le plus
drôle de l’année, il zigouille la concurrence – Dominique A, Biolay, Albin de la Simone, Florent Marchet, Daft Punk même… – et s’offre ainsi une voie royale vers un succès mérité. Enfin. Avec ce quatrième album, beaucoup plus synthétique, t’inscris-tu en rupture avec l’univers folk plutôt intimiste des trois précédents ou bien devait-on déjà s’attendre à ce revirement dès ‘Casino’ (2008) où tu reprenais ‘Amoureux Solitaires’ de Jacno, où ‘Diva’, le dernier titre, se terminait par un long passage instrumental ? Arman Méliès : « Ce n’est pas un rejet de ce que j’ai pu faire avant. En termes de chansons, j’ai l’impression d’en écrire la suite. L’habillage sonore, la production essentiellement synthétique, c’est vrai, sont relativement différents parce que j’avais envie d’aller voir ailleurs, de m’amuser, de me surprendre. Un peu égoïstement, avant de penser au public qui va écouter le disque, je me demande ce que j’ai envie de faire. J’avais effectivement commencé à travailler avec des synthétiseurs sur ‘Casino’ et c’était plutôt excitant d’aller plus loin dans cette voie, d’abandonner des automatismes pour travailler avec des instruments que je maîtrise un peu moins – les claviers sont assez complexes –, mais qui, du coup, allaient sans doute m’ouvrir des portes. Pour peu qu’on garde en ligne de mire le but qu’on s’est fixé, ces machines permettent de faire des choses miraculeuses.»
Il était une fois dans l’Ouest Quel était ce but ? Arman Méliès : « Au départ, j’avais en tête le son rêvé que devait avoir le disque. Après, tout le travail a été de réussir à atteindre ce son.» Ce rêve de production synthétique a-t-il modifié ta manière de composer ? Arman Méliès : « Pas tellement, la composition s’est quand même essentiellement faite à la guitare. Mais pour l’habillage des titres, oui, ça change pas mal. Dès que je tenais une ébauche d’un truc qui allait tenir la route, j’abandonnais la guitare pour retranscrire mes idées avec des synthétiseurs, des pianos, des boîtes à rythmes. J’ai aussi beaucoup travaillé sur ordinateur, ce qui a permis de découper les morceaux, de les réagencer autrement, de déboucher sur des arrangements inattendus.» Un exemple ? Arman Méliès : « La fin de ‘Silvaplana’. Entre un accord et le suivant, il y a une espèce de grosse nappe, d’ondulation, qui amène vraiment quelque chose de différent de mon idée de départ. C’est juste arrivé parce que j’ai touché un bouton sans le faire exprès. Après, le fait que je ne maîtrisais pas l’instrument m’a aussi empêché d’être dans la surenchère, m’a sans doute amené à simplifier certains passages. Il y a des moments très orchestrés dans le disque mais il y a aussi des moments très minimalistes, très bruts.» Tout a été travaillé en solitaire ? Arman Méliès : « Presque tout, oui. Il y a beaucoup de boîtes à rythmes mais je tenais aussi à avoir un vrai batteur sur certaines parties, à mélanger les timbres. Loic Maurin, un batteur avec qui je travaille beaucoup, est venu les assurer parce que j’en étais incapable. Sur un même morceau, il peut donc y avoir plusieurs boîtes à rythmes mélangées avec certaines parties de batterie. C’est la même chose avec les synthés, c’est le mélange des strates qui génère quelque chose d’un peu inédit.» Donc, il y a quand même eu un gros travail en studio, au mixage. Une forme de perfectionnisme ? Arman Méliès : « Oui, mais j’adore ça, ça me passionne. Avec le temps, je deviens de plus en plus minutieux. Autant sur les premiers disques qui étaient dépouillés, il y avait une tolérance à l’approximation, autant en orchestrant de plus en plus mes chansons, j’ai ressenti le besoin d’être davantage méticuleux, un peu control freak, à faire en sorte que chaque note soit exactement là où il le faut, quitte à y passer du temps.» Un exemple de morceau qui a nécessité plus de temps ? Arman Méliès : « ‘Des Vitrines’. Le refrain est resté longtemps un petit champ de bataille. J’en ai écrit trois ou quatre différents tant au niveau du texte que de la mélodie. Je ne sais pas pourquoi ça bloquait ainsi. Peut-être parce que ce texte est plus ouvertement politique que les autres.» Qu’est-ce que tu entends par politique ? Arman Méliès : « Sur ce disque, sur certains textes, je voulais être un peu moins dans l’intime que par le passé, être plus frontal, direct. Je trouvais que c’était le bon moment pour en parler parce que les structures plus synthétiques de l’album permettent de mieux traduire ces sentiments de colère ou de désillusion.» Qu’est-ce qui te met en colère ? Arman Méliès : « On va tomber dans les généralités mais je trouve que la façon qu’on a de traiter les gens les plus humbles de notre société est détestable. On peut analyser les raisons de cette crise économique de dix mille façons différentes mais les responsables du monde politique, de l’économie
mondiale méprisent cette souffrance avec cette sorte d’endoctrinement où ils veulent continuer à te faire gober ce discours de pensée dominante : « tout va bien, il faut continuer à avancer, il faut la croissance, le progrès » alors qu’à côté de ça, les laisséspour-compte sont de plus en plus nombreux. Et puis, le côté où maintenant, la communication prime sur l’action politique m’insupporte.» Dans ‘La Cendrée’, tu dis « L’abîme, c’est le ciel renversé / William Blake un rien photoshopé / …/ La Jeune Fille à La Perle reliftée ». C’est ça ta désillusion ? Arman Méliès : « C’est plus un constat : on vit dans un monde de plus en plus aseptisé et artificiel. Il suffit d’allumer la télé ou la radio pour s’en rendre compte.» Tu es nostalgique d’une époque dorée ? Arman Méliès : « Non, pas du tout. Je ne pense pas que c’était mieux avant. Je suis juste un peu déçu du fait qu’on ait les capacités de faire des choses quasi miraculeuses aujourd’hui et que pour des raisons essentiellement pécuniaires, on ne le fait pas. J’ai l’impression qu’on est en train de rater le coche parce qu’on manque d’ambition et de respect envers nous-mêmes. La règle d’or, c’est la rentabilité. Il faut vendre ses produits, ses chansons. On fait quand même très peu de choses pour la beauté du geste. Si j’ai la nostalgie de quelque chose, c’est celle d’un futur qui ne se met pas en place.» Donc, ce disque est désintéressé. Arman Méliès : « Sincèrement, la musique enregistrée, aujourd’hui, ça n’est absolument plus rentable. Je suis très heureux si le disque trouve acquéreur mais il n’y a pas d’ambition commerciale. Ma démarche est plus diverse : avoir d’autres projets, écrire pour d’autres gens.» L’artwork de cet album tranche aussi avec celui des trois précédents qui développaient un même univers. Arman Méliès : « Je voulais quelque chose qui ressemble au disque, qui soit assez sobre, minimaliste. Je ne voulais plus de l’univers chatoyant, très illustré, très coloré qu’on avait créé avec Julien Pacaud. Ici, j’ai travaillé avec un collectif de graphistes qui s’appelle Phantom.» Je pense que les autres formes d’art te touchent. On sait que tu as choisi de t’appeler Arman Méliès respectivement en référence au peintre/plasticien francoaméricain et au cinéaste. Arman Méliès : « En tant qu’être humain, ça me touche. Dès que je suis dans une exposition, j’ai l’impression que ça réenchante mon monde, que mon regard change, d’avoir à nouveau une certaine acuité. Je crois que c’est en se confrontant aux œuvres d’art qu’on se soigne de la lassitude.» En même temps, tu as un projet parallèle plutôt intéressant qui s’appelle Basquiat’s Black Kingdom. Toujours une référence au monde de l’art. Arman Méliès : « Au début, ce qui m’a touché chez lui, ce n’est pas du tout le mythe du peintre un peu toxico qui côtoie tout le New York arty des années 80 et puis disparaît, c’est vraiment sa peinture, son côté sauvage et violent, un peu art brut. J’aime bien ce côté mal dégrossi, où on met ses tripes. L’idée de ce projet m’est venue à NY en visitant quelques endroits où il a vécu. Mais la musique n’est pas vraiment en rapport. C’est beaucoup de guitares, des morceaux très longs, avec des choses épiques.» Et une pointe de mélancolie… Arman Méliès : « Et ce côté musique de film aussi. Je pense qu’Ennio Morricone m’a traumatisé à vie. Mes parents n’écoutaient quasiment pas de disques. Mon rapport à la musique était lié à celle qu’on entendait dans les films ou les séries. Mais ma mère possédait un album de Morricone qu’elle passait souvent. A l’époque, ça me terrorisait. Comme on est très malléable étant enfant, ça a dû me rester. Je pense qu’inconsciemment, ma sensibilité artistique est vraiment liée à ces quelques sons de mon enfance. En grandissant, j’ai occulté tout ça pendant des années et lorsque j’ai lu des chroniques de mon premier disque qui évoquaient des mélodies un peu carillonnantes à la Morricone, j’ai été acheté deux albums et là, ça m’a paru évident.» Un disque : ‘AM IV’ (at(h)ome/Pias)
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city and colour the hurry and the harm
the new album out 03.06.2013 includes the singles ‘thirst’ and ‘of space and time’ on tour: 11.06.2013 – den atelier, luxembourg 13.06.2013 – orangerie – botanique, brussels cityandcolour.com cookingvinyl.com dinealonerecords.com
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TTe exxtte e :: A An nn ne e--LLiis se e R Re em ma ac clle e © P. l e b r u m a n
Faisant fi de toute béatitude, mais célébrant les Innocents qui irradient le sens commun, Bertrand Belin
nous avait légué, avec ‘Hypernuit’, des longueurs d’ondes lestées au déséquilibre, à la langue moirée. Ses pas neufs dans les ‘Parcs’ ne témoigneront guère plus d’une promenade de santé : il nous faudra peser les mots, combler les interstices, et cheminer à sa cadence.
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Belin Bertrand Belin ‘Parcs’ Cinq7/Pias
Apprivoise le blanc, sa prosodie singulière striée de respirations. Quitte à regrets la ferveur murmurante de l’âtre qui crépitera encore sans toi, ne te laisse pas rattraper par les sirènes d’une ‘Apocalypse’, fût-elle chuchotée par Bill Callahan. Un rond de la jambe, des deux, une sauterelle capturée dans les orgues d’une ‘Ruine’, cérémoniale, sautillante. « On reprend la route quand tu veux », malgré le froid, malgré « le jour du couteau dans le givre ». Je sens qu’elles sont loin déjà, ces parties d’hide and seek, « la route s’arrête soudain». ‘Un déluge’, c’était le quadrille taquin de ces heures où on noyait nos gris dans les herbes insouciantes et les beats. « Certains jours, on
ne retrouve rien de sec », mais je t’assure, « ça va ça va ça va ça va aller » : c’est l’admirable jeu de ‘Parcs’, la saudade et la caresse, l’air mutin mais contrit, la balance entre déshérence nue et contemplation solaire. Je t’en conjure, prends donc tout le temps qu’il faudra pour observer ceux qui sillonnent, erratiques, ces allées: peut-être qu’ils flânent, peut-être qu’ils pensent. À moins qu’ils ne dansent ? « C’est là-bas que tout se joue. » (alr) Suivez le guide : http://www.bertrandbelin.com/
11 Comment s’est faite la transition entre ‘Hypernuit’ et ‘Parcs’, qu’est-ce qui a rallumé la création? Bertrand Belin: « Chaque fois que j’ai fini d’enregistrer un disque, je suis pris d’une sorte de vertige et j’écris, comme si je sortais un parachute. Ça fait des morceaux tout neufs alors même que je suis occupé à monter sur scène pour en chanter d’autres. Après ‘Hypernuit’, une en particulier, ‘Capucine’, m’a beaucoup plu. Je ne l’ai pas rejouée pendant un an ou deux mais je savais qu’elle serait l’ADN du prochain disque. » Qu’est-ce qui t’a décidé à travailler avec un producteur extérieur ? Bertrand Belin: « Pour ‘Hypernuit’, je voulais collaborer avec Rodolphe Burger. J’étais à la recherche de quelqu’un qui pourrait m’aider à reprendre contact avec le sol, de tellurique. J’étais dans une période gazeuse, je me sentais en disparition. Pas sur le seul plan de mon appétit créatif, en général. Ça a été évoqué, mais on n’est pas entrés dans les tractations. Néanmoins, ce besoin était né : une crainte de remettre les clés de la maison à quelqu’un mais me dire : « Il serait temps que j’apprenne à inviter le talent des autres pleinement.». Chet, directeur artistique chez Cinq 7, connaissait Mark Sheridan et voulait me le présenter. Je n’étais pas préparé à partager, peut-être encore moins avec un anglais, je n’avais pas envie d’« American Dream en Angleterre ». Sans lien d’amitié, je n’aurais pas été capable de travailler avec lui, pas sur la seule raison qu’il est anglais et qu’il joue très bien de la guitare (sourire). Il fallait qu’il y ait une bienveillance, une compréhension par le fond. Nos conversations au pub ont servi à établir ce lien de confiance. » Est-ce que ce que tu cherchais au moment d’’Hypernuit’ de tellurique, tu as pu le trouver là-bas, dans ce qui a pu se construire entre vous? Ou tu qualifierais ça différemment ? Bertrand Belin: « Je n’ai pas l’impression qu’on pourrait désigner ‘Parcs’ comme l’album tellurique si on comparait à ‘Hypernuit’ qui est malgré tout assez en prise avec le tréfonds des choses. » Avec une certaine forme de violence, tu veux dire, une profondeur ? Bertrand Belin: « Quelque chose de l’ordre d’un magma, oui. C’est peut-être moins vrai pour ‘Parcs’, qui est plus en lumière du jour, peut-être un peu plus solaire, je ne sais pas… » Oui, d’une certaine façon… Bertrand Belin: « Je ne sais pas si j’ai trouvé cette couleur là-bas, j’ai surtout trouvé une reprise de contact avec le plaisir simple de la musique, de ce qu’elle peut apporter de plus joyeux aussi, de plus pulsationnel, charnel. » C’est ce qui ressort de ce troisième teaser video, où on te voit esquisser une chorégraphie. Bertrand Belin: « Voilà. C’est marrant, parce que c’est un moment de joie qui est advenu un soir en allant de pub en pub. On passait des journées merveilleuses en studio, puis on partait boire des bières en écoutant des vinyls à fond parce que les bars sont remplis de DJs hallucinants. On était dans une sorte d’euphorie, quoi. Au moment où on danse, il n’y a pas de musique (rires), ça a été construit après. Ça témoigne en tout cas bien d’un état d’esprit qui était le nôtre là-bas. Une grande concentration mais aussi un plaisir d’être ensemble. Je n’y serais pas allé tout seul. » C’était une façon de recréer une forme de noyau? Bertrand Belin: « Ils travaillent avec moi depuis le second disque. C’est pour ça que mon sens du risque a des limites : j’avais envie de continuer à travailler avec ces musiciens (Tatiana Mladenovitch, Thibaut Frisoni, Olivier Daviaud et Nicolas Ruffault qui a immortalisé ça en images), de vivre l’aventure humaine avec eux. Faire le disque ensemble, ça va irradier les deux ou trois ans où on va chanter ces chansons sur scène, c’était important. » Beaucoup plus que s’il s’était agi de musiciens de studio, assez « anonymes », de Sheffield, sans garder le lien de la performance pour la continuité ? Bertrand Belin: « Il s’est d’ailleurs un peu passé ça. Les deux premiers morceaux sur lesquels on a travaillé avec Shez pour se faire la main ensemble, il les a produits avec des musiciens anglais qui jouent avec lui, je n’étais pas présent, je lui avais envoyé des pistes en guitare-voix. Je ne peux pas dire que ce n’était pas bien (c’était plutôt bien), mais ça n’était pas mieux que si c’était mes amis qui l’avaient fait. » C’était habité d’une façon différente, plus froidement, peut-être, de moins significatif à tes yeux et tes oreilles ? Bertrand Belin: « Non, il y avait de la ferveur, d’ailleurs il y a quelques éléments qui sont restés de ces prises de son là. Simplement, je constatais que ça n’était pas mieux. Et puis vraiment, j’avais envie de faire plaisir à mes copains, de faire un voyage avec eux en Angleterre, ça faisait partie du truc. » De vivre un certain lâcher-prise, mais en groupe ? Bertrand Belin: « Lâcher-prise, c’est relatif quand même parce qu’on est tous très exigeants. Je me sens très libre à l’étage de la composition mais sur la production, je suis très préoccupé par les tournures que peuvent prendre les choses. Je fais attention à ce que ça ne tombe pas sur le côté. » Dans ‘Sorties de route’, tu insistes sur le côté inédit que revêt le fait d’écrire « à dessein d’être lu et non écouté ». Il n’y a donc jamais eu chez toi l’ambition d’être auteur, sans passer par la performance ? Bertrand Belin: « Si, bien sûr. C’est moins une ambition d’être auteur qu’une nécessité, un appel à prendre la parole. La poésie n’appelle pas forcément de contradicteur. Ce n’est pas comme le débat des idées ou des prises de position dans le forum public. C’est une parole singulière qui se met en route à un endroit, mais qui ne crée pas de condition de dialogue. Moi, ça m’intéresse de prendre la parole aussi dans une forme plus performative, informative. » Concernant les livres, tu serais dans le questionnement « qui suis-je pour ajouter un livre à la production déjà existante ? » ? Bertrand Belin: « Quand je fais un album, je me demande si je ne suis pas en train de traverser à la machette des jungles d’indifférence. Désirer peindre, quand on sait que Soulages, Caravage ou Picasso ont existé, c’est quand même assez vertigineux. Ça me fait le même effet pour la musique, encore plus pour la littérature. » Tu considères donc que tes maîtres sont plus dans le texte? Bertrand Belin: « Ils sont plus indépassables, nettement. La musique est un bien très populaire, ne serait-ce que par la gratuité des ondes radio. En revanche les livres, on ne les trouvait pas dans l’endroit où j’ai grandi. C’est pour moi mettre un pied chez l’ennemi. Dans
ma municipalité, le maire ou l’adjoint ont toujours été professeurs des écoles : ce sont des gens qui font de l’usage des lettres un ascenseur social. Si je n’avais pas la musique, je pense que j’aurais plus de mal, par pudeur. Je continue d’entretenir un lien assez ambigu à l’écriture: un désir profond mais un rapport de sujet face au caractère sacré de l’imprimerie. Dès que je referme ‘Moby Dick’ ou ‘Au-dessus du volcan’, je me dis que je vais laisser passer quelques mois. Mais j’écris, en fin de compte. J’ai un projet de publication chez un éditeur sérieux français, d’une forme littéraire qui dépasse la page. » Certains de tes personnages s’inscrivent dans la dualité, entre l’audace et une attitude analytique. La chanson la plus symptomatique de cette ambivalence, c’est ‘Plonge’. L’observateur face à l’agissant, ça te travaille ? Bertrand Belin: « Oui. Les personnages que je dessine sont des silhouettes, avec des masques blancs. Ce sont des esclaves narratifs posés là. Dans ‘Plonge’, la question du courage se pose plus à la foule qu’à l’individu qui va plonger. Le public regardant cette personne a à la fois l’envie de le voir sauter et est mobilisé par le risque. C’est comme s’il plongeait pour tout le monde. Tant qu’il n’a pas sauté, le plongeur demeure dans la possibilité de choisir, mais dès qu’il se sera élancé, il ne pourra pas revenir sur son plongeoir, il sera obligé d’aller jusqu’au bout du geste : il est dans une détermination totale, déshumanisé, dans l’immanence qu’on appelle tous de nos vœux, mais qui le prive en même temps de son libre arbitre. Ça me questionne beaucoup, ça. Dans le fond, je pense qu’on est tous au milieu d’un plongeon. » L’esquisse du premier morceau parle aussi de tracer sa trajectoire, de ne pas revenir sur ses pas…le personnage est exhorté à être dans le mouvement. Bertrand Belin: « Oui, c’est vrai, mais avec une notion d’exode qui me taraude dans des proportions raisonnables, mais qui se pose dans le spectacle du monde tel qu’il va. C’est cette disparité d’enjeux entre populations suivant la région du monde dans laquelle on vit, à quoi on est soumis, quelle est la brûlure de l’emprise politique sur les gens selon qu’on habite dans le Sud ou dans le Nord. Pendant qu’on parle, il y a des gens qui sont en errance, partis avec une chèvre et trois enfants. On ne peut rien faire d’autre, à part peut-être travailler dans une organisation humanitaire, aller concrètement au devant des choses. Il y a en tout cas une préoccupation de cet ordre qui vient d’un constat d’impossibilité d’agir. » Mais écrire ou en tout cas témoigner de ça, via la chanson et même de façon elliptique, est-ce que ça n’est pas déjà agir ? Bertrand Belin: « Oui, comme toute action, elle a une répercussion, dans des proportions modestes mais certainement. » Je repense à la lecture de ‘Numéro d’écrou 362573’ (livre d’Anissa Michalon et Arno Bertina, aux éditions du Bec en l’Air), où un personnaged’organiste va considérablement changer sa manière de jouer à l’enterrement d’un ministre parce qu’il a été touché profondément par le destin tragique d’un sans-papiers malien. Ce musicien, c’est le premier spectateur, qui bouleversé, transmettra ensuite cet impact. Bertrand Belin: « Oui, je crois tout à fait à ça, ce n’est qu’une histoire d’échelle, de proportions. Et de temps, aussi. Ça se répercute dans des actes qui nécessitent un temps long. Mon incapacité d’action prétendue, elle ne suppose pas que si je ne peux pas agir, je ne suis pas « agi » par ce spectacle. Je vais conduire l’onde de choc un peu plus loin, avec une force peut-être moindre, c’est tout à fait vrai. Mais on est électrifié par la vitesse de l’information, des échanges dans le forum public politique…je me sens électrisé par la vitesse du monde, je n’arrive pas à me débrancher si bien que j’ai tendance à malheureusement considérer qu’il existe des bas-côtés, des situations inextricables, hors de portée des décisions politiques. J’ai l’impression que ces territoires-là vont en grandissant. Je suis un spectateur un peu effaré, et ça se traduit dans ce genre de chansons par une exhortation à se dépêcher d’aller de l’avant. » Une traque ? Bertrand Belin: « Oui, comme les Langoliers. Tu connais ? Je crois que c’est chez Stephen King. Ce n’est ni plus ni moins que des bestioles qui sont en train de manger le mot « bestioles » que je viens de prononcer. Et là, ton rire est déjà en train d’être dévoré par les Langoliers qui sont en charge de faire disparaître le passé dans son caractère tangible. Vu qu’en chaque instant repose la condition d’observation d’une chose, les choses dans le passé ne sont plus observables. À un moment donné, ils menacent de rattraper l’instant T. » Je m’étonne de n’avoir trouvé dans tes entretiens aucune mention de Robert Walser. Ce qui transparaît de son œuvre, c’est la métaphore de la vitrine, où le regard est à la fois dans le désir et la distance, et il conclut : « Une fois de plus, je n’ai fait là qu’esquisser, en réalité, je devrais me sentir d’en faire davantage. ». Est-ce tu t’y reconnais? Bertrand Belin: « Complètement ! En tant que lecteur, la dernière fois que j’ai pleuré en lisant, vraiment des larmes, c’était justement des proses de Walser. » Tu prends le parti de textes sibyllins. Ce « tout petit requin », ce « couteau dans le givre » : autant d’images fulgurantes, dont on ne pourra qu’imaginer les contours. Comme Walser, voudrais-tu aller plus loin dans le propos? Bertrand Belin: « C’est difficile d’écrire face à une proportion plus grande d’incompréhension que d’adhésion. C’est ça que j’appelle le caractère sacerdotal de l’écriture. Ça demande un courage. Il y a des tas de gens qui écoutent mes chansons et qui pensent que je suis un rigolo qui met des mots au hasard. On me parle souvent d’écriture automatique, de ces sortes de choses que je prends par ailleurs fort au sérieux, mais sur un plan autre. Il y a le désir d’avoir une écriture plus remplie, jouant le jeu traditionnel de la langue de transmission des savoirs, mais ça me coûte beaucoup d’être très clair. Si j’essaie de restituer ce qu’est mon sentiment de vivre, je suis obligé de le restituer dans sa forme vraie, c’est-à-dire un environnement où il y a très peu de choses compréhensibles. L’efficacité narrative, c’est le domaine de la publicité, c’est elle qui a ce devoir de clarté. Moi je ne m’y sens pas obligé, c’est moins l’information que je transmets qui va pouvoir être utilisée qu’un désir fou de rappeler aux autres qu’ils ne sont pas seuls à voir le monde comme ça. Je crois que c’est comme ça, vivre. En écrivant de cette façon, j’ai l’impression d’être vraiment dans une démarche de fraternité. »
Plonge, fuis, écris
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T e x t e : A n t o i n e B o u r s © pa u l h e a r t f i e l d
Capable de vous réchauffer en hiver et vous rafraîchir en été, tel est Leisure Society, généreux ensemble pop encensé par Brian Eno ou Guy Carvey de Elbow. En sincères artisans, ils brouillent les cartes, tant celles issues des atlas que celles plus sépias du temps qui passe. La délicate humilité de leurs harmonies
et la trouble mélancolie pop-folk qui habite ‘Alone Aboard The Ark’ renvoie aux plus belles heures de Eels, en mode ‘Electro-Shock Blues’. Avec ce troisième album, The Leisure Society rajoute quelques couleurs, forcément pastels, à sa palette volontairement désuète pour accoucher d’un pur joyau pop, un de plus. Nick Hemming, dont la voix chaleureuse se glisse avec aisance dans tous les genres, relie pour nous au fusain les points numérotés des influences artistiques et humaines qui charpentent son joli groupe. Qu’est-ce qui se cache derrière ce titre, ‘Alone Aboard The Ark’ ? Nick Hemming : « Quand j’ai emménagé à Londres, j’ai commencé à écrire pour la première fois des chansons. Quitter ma petite ville natale pour la capitale, c’était une période de solitude extrême qui, heureusement, a stimulé ma créativité. Ce titre est tiré des paroles de ‘Forever Shall We Wait’, qui aborde les nombreux boulots alimentaires que j’ai eu à cet époque, en particulier un job situé dans un entrepôt pour un salaire minable. L’endroit était dans une effervescence constante et on était étroitement surveillé. Je m’y sentais complètement, désespérément seul. Je continue de puiser images et émotions dans cette période de ma vie, d’où la sensation de solitude qui se dégage de mes textes. » Votre nom, c’est un commentaire social ? Nick Hemming : « À la base, La Société des Loisirs est un concept qui remonte à la fin des années 40. Au vu des évolutions industrielles, on pensait que tout deviendrait automatisé ou robotisé dans un futur proche, au point que le travail n’existe plus et que la population puisse entièrement se consacrer aux loisirs. Comme le groupe s’est créé à l’époque où je cumulais des jobs que je détestais, je l’ai choisi par ironie. D’autre part, la notion de Société des Loisirs est étroitement liée à l’esthétique rétro-futuriste - comment les générations précédentes imaginaient notre présent : les fusées familiales, des hovercrafts individuels, etc. - qui est une influence majeure sur mon travail. »
Seul mais bien entouré
Comment avez-vous atterri dans le studio de Ray Davies (ancien leader des Kinks)? Nick Hemming : « Après avoir entendu ‘Into the Murky Waters’, Ray nous a contacté : il souhaitait que nous nous occupions des arrangements de trois de ses nouvelles chansons. Nous sommes tous fans des Kinks, c’était donc un honneur et à la fois surréaliste de se retrouver à jouer en sa compagnie dans un lieu aussi mythique. Nos précédents albums avaient été enregistrés à domicile ; nous avons alors décidé de réaliser celui-ci au Konk Studio. En gros, Ray nous a parrainé en nous proposant le lieu pour un prix démocratique. Mais il n’a rien à voir avec l’album d’un point de vue musical, bien qu’il nous supportait moralement et passait à l’occasion, ce qui me rendait plutôt nerveux (rires). » Le studio est réputé pour son matériel vintage et sa table de mixage. Quelle influence cela a-t-il eu une sur ‘Alone Aboard The Ark’ ? Nick Hemming : « L’impact de ces machines sur l’album est prédominant. Nous avions en tête une chaleur proche des albums de Neil Young ou Joni Mitchell dans les années 70, mais les premiers essais sur ProTools n’étaient pas convaincants. L’ingénieur qui a supervisé l’enregistrement, Dougal Lott, nous a alors dirigé vers un enregistreur à bandes, qui a amené une présence des guitares que l’ère digitale ne parvient pas à émuler. L’autre impact fondamental sur le son de cet album est le fait d’enregistrer tous ensemble pour la première fois, en conditions de live. La façon dont le son de chaque instrument rebondit sur les murs et s’insinue dans les autres micros crée une atmosphère unique. Et cela oblige à prendre des décisions arrêtées. Lors de l’avènement du digital, la multiplication des pistes a été une révolution. Mais on se laisse facilement emporter par les possibilités que ça offre en tant que compositeur. Sur ‘Into The Murky Waters’, je ne pouvais plus m’arrêter d’ajouter des pistes et des pistes au mixage. Le live force à plus de spontanéité. » Votre musique ne suit aucune mode ou tendance actuelle. Est-ce un réflexe naturel ou le résultat d’une volonté consciente ? Nick Hemming : « C’est parfois une une source de frustration vis-à-vis de la presse qui fonctionne par classification. On souffre d’une couverture moindre et d’une représentation floue, par faute peut-être de ne pas suivre le mouvement.
Mais c’est aussi une bénédiction, parce que notre musique résistera peut-être au passage du temps, du moins je l’espère. Mais ce n’est pas tant un désir conscient que ma façon naturelle de composer. J’écoute beaucoup de musique actuelle - j’adore ‘Visions’ de Grimes, par exemple - mais je continue d’être influencé majoritairement par les Beatles, les Beach Boys, les Kinks, les Loving Spoonfull et tous ces groupes qui ont forgé la pop dite classique. » Cependant, ‘Fight For Everyone’ est plus « moderne ». On y entend même un synthé ! Nick Hemming : « J’avais des doutes quant à ce morceau. Quant on a fait la démo, avec une guitare acoustique et un clavier, il avait déjà cet aspect très poppy et je me suis demandé si on devait vraiment faire ça (rires). Puis on l’a joué lors de nos concerts et le résultat était fantastique. C’est devenu l’un de mes préférés. Au studio Konk, on a eu accès à une grande collection de synthétiseurs 70s et 80s, des trucs vraiment rares. On les a tous essayé avant de choisir, on s’est vraiment fait plaisir. » Les arrangements de Leisure Society sont souvent dans la finesse ; vous n’en faites jamais trop. Comment cela est-il accepté par le groupe ? Nick Hemming : « Ce n’est pas évident. Quand ton groupe comprend un violoniste et une flûtiste et qu’à l’occasion tes chansons n’incorporent ni l’un ni l’autre, ils doivent trouver un autre rôle, forcément moins valorisant, voire ne rien faire du tout. Cela occasionne parfois de longues discussions, mais tout le monde bosse dans le but d’obtenir le meilleur morceau possible. » ‘Forever Shall We Wait’ prend cette économie à contre-pied. C’est votre morceau le plus flamboyant. Nick Hemming : « Tu as déjà vu ‘The Mask’ avec Jim Carrey ? Il y a ce passage très mambo avec caisses claires, cuivres et tout le bataclan. J’ai toujours rêvé d’écrire une chanson dans ce style. Depuis le temps que je le nourris, ce morceau a légèrement changé et perdu de son côté pastiche latin, mais il reste très flamboyant, comme tu dis. Même pour moi en terme de chant : le morceau s’achève sur la note la plus haute que j’ai jamais eu à tenir. J’ai du me convaincre pour quelques minutes que j’étais Shirley Bassey. » J’ai l’impression que les influences de Leisure Society sont souvent plus cinématographiques que musicales. Je pense entre autre à Wes Anderson, à qui l’artwork de ‘Into The Murky Waters’ faisait référence. Nick Hemming : « Quand j’ai fondé le groupe, je composais en parallèle des bandes originales (pour Shane Meadows, ancien comparse musicien devenu réalisateur, ndr). J’écoutais beaucoup John Barry, Enio Morricone, Henry Mancini. Donc oui, le cinéma a gardé cette aura sur mon travail. Pour ce qui est de Wes Anderson, je suis un fan absolu. On partage une esthétique et un certain spleen, c’est indéniable. Je ne manque jamais une occasion de le rappeler, parce qu’on rêve de figurer un jour sur une de ses B.O.! Si ‘Into The Murky Waters’ se réclame en effet de ‘Life Aquatic’ dans le livret, où l’on pose dans un sous-marin, la pochette fait référence à l’affiche d’une série B des années 60, ‘Le Tour Du Monde Sous Les Mers’, dessinée par Frank McCarthy. » Qu’est-ce qui déclenche l’écriture, l’apparition d’une chanson ? Nick Hemming : « Généralement je m’isole quelques mois pour écrire les paroles et enregistrer des demos assez basiques sur mon téléphone, avant de les envoyer au reste du groupe. Pendant cette phase de travail, je reste parfois à la maison, mais le voyage est plus propice à l’écriture des textes. Cette fois-ci, je suis parti le long des côtes anglaises. La mer est une vraie source d’inspiration. J’aime aussi être entouré de livres : rien de tel qu’un bon auteur pour stimuler l’imagination. Cet album, et en particulier ‘The Sober Scent of Paper’, est né de ma découverte de Sylvia Plath, poétesse suicidaire dont j’ai écouté un grand nombre d’entretiens enregistrés par son mari. » Y a-t-il quoi que ce soit que vous vous interdisiez, musicalement ? Nick Hemming : « Non, je ne pense pas. Sur l’album précédent, nous nous étions refusés d’utiliser des synthétiseurs pour remplacer des instruments réels. Et je déteste ça, les cordes synthétisées. Sur celui-ci, j’avais envie pour la première fois d’introduire quelques thèmes aux claviers, mais en assumant l’instrument en tant que tel. Mon point de vue est qu’on peut tout essayer, tant que ça sonne bien. ‘Alone Aboard The Ark’ est sans doute notre disque le plus éclectique: on y trouve des touches rock, jazzy, folk, latin. Tu sais, le ‘White Album’ est sans doute celui que je préfère des Beatles ; il part dans tous les sens. C’est ce que j’aime dans la musique, la possibilité de la diversité. » Le clip vidéo de ‘Fight For Everyone’ présente une amertume piquante que l’on retrouve aussi dans celui de ‘This Phantom Life’. On a parlé tout à l’heure d’ironie. Pensez-vous que cela soit un ingrédient sous-jacent à votre musique ? Nick Hemming : « Oui, complètement. Nos paroles abordent des thématiques assez tristes, mais notre musique charrie une certaine joie. J’aime l’ironie douce, celle qui pointe l’absurdité de la vie. J’ai beau avoir des tendances à la mélancolie, je m’en voudrais de renvoyer une image misérable en tant qu’artiste. Il est essentiel d’être capable d’en rire, d’avoir du recul. » Un disque : ‘Alone Aboard The Ark’ (Full Time Hobby/Konkurrent) Suivez le guide : www.theleisuresociety.co.uk
The Leisure Society
Texte : G An en ry e -L e i sfee b Rvermea c ©lpa e © u lZ h oe ra ar nto f irl e li d c
09 13
Groupe aussi discret qu’essentiel, Tunng a toujours témoigné d’une saisissante régularité dans l’excellence. En dix années d’existence, le collectif londonien – un peu vite étiquetté comme des Simon and Garfunkel 2.0 - n’a eu de cesse de tordre les réalités et les stéréotypes dans sa quête incessante de l’équilibre parfait entre sonorités synthétiques et organiques, compositions cérébrales et attrape-cœurs. La formation revient aujourd’hui avec ‘Turbines’, cinquième déclinaison d’une formule gagnante, bricolée avec des machines et des mains nues et agrémentée de subtiles trouvailles et évolutions qui doivent autant à la spontanéité des improvisations qu’à l’élaboration patiente des compositions. Moins pop, plus organique, ce nouvel opus est une sorte de Rubik’s Cube aux structures mélodiques protéiformes et multicolores. Et s’il est parfois un poil de barbe de Mike Lindsay moins
ensorcelant que ses prédécesseurs, ‘Turbines’ est un disque qui passera plus d’un printemps sur nos platines. Car dans la lignée des barbus sensibles qui s’expriment en chorale, la tête pensante de Tunng n’est pas un des moins précieux songwriters actuels. Entre Islande et Dorset, volcans et campagne anglaise, un moment précieux capturé avec Mike Lindsay. Tu es seul pour assurer la promo alors que Tunng s’est toujours affiché comme un collectif plutôt que comme groupe emmené par un leader. Les choses ont-elles évolué ? Disposes-tu d’un nouveau statut et d’une légitimité accrue après ton aventure solo très réussie sous l’étiquette Cheek Mountain Thief ? Mike Lindsay (chant, guitares) : « C’est plutôt un concours de circonstances. Ca n’est pas facile pratiquement et économiquement de déplacer tout le monde en même temps au même endroit. Mais c’est vrai que c’est étrange d’être tout seul pour parler d’un disque qui est plus que jamais le fruit d’un travail collectif. Mais c’est peut-être une occasion unique de pouvoir dire ce que j’en pense vraiment ! (rires) » Es-tu convaincu avec un peu de recul que ce side-project a été bénéfique pour Tunng ? Est-ce une opportunité que tu as saisie parce que ton histoire personnelle te le permettait ou bien est-ce un projet que tu mûrissais depuis longtemps dans un coin de ta tête ? Mike Lindsay : « J’ai toujours eu ça dans un coin de ma tête. Et évidemment que tout ce que l’on entreprend d’un point de vue créatif impacte le reste du travail artistique. C’était le seul moment pour faire ça, entre deux albums de Tunng. Et je pense que ça a affecté énormément ce nouvel album. Ca a affecté autant ma confiance en terme de songwriting que la façon dont je travaille.» A quels niveaux peut-on concrètement situer cet impact ? Qu’est-ce qui a changé aussi bien dans ton songwriting que dans votre façon de travailler au sein de Tunng ? Mike Lindsay : « C’est au niveau de la conception, de la façon de travailler qu’il faut rechercher les impacts de ce que j’ai vécu ces deux dernières années. Pas seulement moi d’ailleurs. Tous les membres du groupe ont beaucoup voyagé ou déménagé pendant ce laps de temps. L’idée était de se retrouver, de vivre
les racines de ce morceau. On n’avait jamais vraiment « utilisé »directement dans notre musique tout ce qu’on a pu apprendre aux côtés de Tinariwen. Je pense qu’on n’aurait pas été très crédibles si on avait sorti un disque de « desert blues » ! Mais il est évident qu’on a appris énormément au niveau rythmique en les côtoyant. Il y a quelque chose de si spontané, si naturel dans leur groove.‘Trip Trap’ a également été influencé par la musique éthiopienne dans ses aspects les plus pop. J’ai passé un mois en Ethiopie avec ma copine et je suis revenu avec plein de rythmes en tête. On connaît surtout les ‘Ethiopiques’ mais la scène pop là-bas est vraiment bluffante. C’est comme de la dance music accélérée trois fois et puis séquencée. On s’est inspirés de ces rythmiques pour la chanson‘So Far From Here’ également. J’aimerais un jour pouvoir faire quelque chose de plus spécifique autour de ça et le faire directement de là-bas. On est toujours en contact avec Tinariwen et donc ça reste un projet potentiellement réalisable. » Vous en êtes à votre cinquième album, où peut encore se trouver l’effet de surprise, ce côté expérimental qui a façonné l’identité et le succès critique du groupe ? Mike Lindsay : « Peut-être que la perception du public sera que ce nouvel album est moins expérimental que ses prédécesseurs. Ca dépend jusqu’où tu veux écouter ce disque, à quel niveau d’écoute tu veux t’arrêter. Je sais que cet album est le fruit d’une évolution musicale. Il est plus abouti mélodiquement. Il y a peut-être davantage d’expérimentation organique. Il y a toujours des moments plus pop mais moins que sur les deux
Intelligence collective ensemble, de composer ensemble beaucoup plus que nous ne l’avions fait dans le passé. Comme un vrai groupe. Au départ l’idée était de ne pas faire un album linéaire et d’aller vers quelque chose de très déstructuré, psychédélique. Et ça n’est finalement pas ce qui s’est produit. On a commencé à écrire les chansons d’une façon radicalement différente que précédemment. Tout le monde s’est d’abord retrouvé chez moi en Islande. C’étaient presque des jam sessions, chose qu’on n’avait jamais faite auparavant. On voulait s’assurer que les compositions restent suffisamment ouvertes pour être étoffées et retravaillées progressivement. C’était purement de la création d’atmosphère et de thèmes musicaux sans aucun texte. C’était le squelette de ce qui allait donner corps à ce que j’appellerais un «pop sci-fi folk rock album». On a pris toute cette matière pour aller dans un studio à la campagne dans le Dorset où on a vécu pendant deux semaines. On a retravaillé tout ça, c’était un work-in-progress permanent. C’était vraiment une chouette expérience de pouvoir faire ce disque en n’étant pas assignés à résidence dans un seul et même endroit pendant une longue période. Tout ça s’est étalé sur une période d’à peu près un an. La musique a donc voyagé beaucoup entre l’Islande et l’Angleterre. C’est plutôt un instantané de nos vies respectives à un moment donné. Une matière mouvante qui interagit, un puzzle qui s’est mis en place petit à petit. Si je devais résumer la démarche et l’ambition de ce disque, c’est d’avoir essayé d’être plus directs en terme de production. Par exemple, on n’avait jamais eu de vrai batteur ni de vrais synthés et on a utilisé ces sonorités en prise directe plutôt que de faire du copier-coller par après. » En tant que collectif, comment faites-vous pour combiner les velléités artistiques de chacun des six membres de Tunng ? Mike Lindsay : « On voulait en effet que chaque membre du groupe ait son propre input sur le disque. Alors que sur les disques précédents j’étais souvent seul en studio et chacun passait de temps en temps une tête pour voir ce qui se passait. J’étais beaucoup plus directif dans le passé. Ici c’était vraiment une approche collective, ce qui n’a pas toujours été facile à gérer car chacun avait parfois des idées et des partis pris très arrêtés. Ashley (Ashley Bates, ancien batteur de Chapterhouse, ndr) a par exemple pris une place prépondérante sur ce disque. Et je me rappelle avoir plusieurs fois croisé le fer avec lui parce que j’avais osé changer certaines de ses propositions d’intro, par exemple. Et j’ai souvent dû convenir qu’il avait raison ! Mais chacun est depuis suffisamment longtemps dans le groupe pour se permettre d’avoir ce genre d’opinions parfois très fortes. On sait tous très bien ce qui est acceptable et ce qui au final peut fonctionner pour un disque de Tunng. Sinon il faut faire un album solo (rires) ! Dans mon esprit, ce disque aurait d’ailleurs pu partir dans plein d’autres directions. On a fermé certaines portes mais d’autres sont encore grandes ouvertes. Pour la scène peut-être…Tu peux vraiment prendre ces chansons et les remixer dans tous les sens. On pourrait même faire six versions différentes de l’album en plus de cette version collective ! » Un morceau comme ‘Trip Trap’ semble avoir été influencé, au niveau des rythmiques en tout cas, par des réminiscences de votre collaboration avec Tinariwen ? Mike Lindsay : « Oui tu as raison, c’est du côté de l’Afrique qu’il faut rechercher
derniers disques. Mais je le répète, c’est la méthode de travail qui a été beaucoup plus expérimentale que par le passé. Peut-être que pour certains groupes c’est une méthode normale, mais pour nous c’était une petite révolution. On a eu cette chance d’avoir enfin les mains libres pour faire ce qu’on voulait. Et donc ce disque me satisfait, même s’il n’est évidemment pas parfait. » Quand on voit la qualité des productions qui sortent de chez Full Time Hobby, on se demande s’il existe une certaine forme d’émulation au sein du label ? Des échanges ou des passerelles entre les artistes ? Mike Lindsay : «Time Hobby est une très petite structure qui ne compte en son sein qu’une petite poignée de groupes. Et c’est évidemment un cliché de dire ça, mais on fonctionne un peu comme une famille sur ce label. Et dans une famille, il y a des gens avec qui tu es en contact régulier, d’autres que tu connais moins bien. Nigel Adams, le patron du label, a initié récemment un rapprochement entre nous et Pinkunoizu avec qui on va faire la tournée. Il y a aussi pas mal d’échanges avec Micah P. Hinson, Malcolm Middleton ou Hanna Peel dont j’ai produit le premier album. Et évidemment avec Diagrams dont l’album est sublime et Sam (Sam Genders, ex-chanteur et membre fondateur de Tunng, ndr) reste un très bon ami qui mérite de faire encore plein de disques fabuleux. Il est d’ailleurs la raison pour laquelle je me trouve devant toi aujourd’hui et cette relation particulière contient peut-être une part d’émulation très positive, c’est évident.» Un disque : ‘Turbines’ (Full Time Hobby/ Konkurrent)
on stage 06/10 Botanique, Bruxelles (avec Pinkunoizu)
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T e x t e : Pa s c a l N o s e n z o I T r a d u c ti o n : Fa b r i c e V a n o v e r b e r g © v a l e ntin a v o s s
La légende prétend que Damon Albarn transforme en or tout ce qu’il touche et il n’en va pas autrement sur le premier opus éponyme de The Child Of Lov et son mélange sombre de soul et de hip hop. Modeste enfant prodige
de 23 ans, le multinational Cole Williams a été découvert par le manager Trey Reames et le buzz qui en a suivi est justifié. Surgie de nulle part, l’âme de The Child Of Lov fait souffler un vent nouveau sur la pop moderne. RifRaf se penche sur le phénomène.
The Child Of Lov
Tu as commencé la musique à l’âge de 14 ans et 9 années plus tard, tu t’es retrouvé en studio avec Damon Albarn, DOOM et Thundercat avant même d’avoir enregistré la moindre note. Comment ça a été possible? Cole Williams : (rires) « Ma carrière a subi un gros coup d’accélérateur voici deux ans. Avant, je faisais de la musique parce que c’est un passe-temps plaisant. J’ai appris à jouer de la guitare et du piano et aussi à transformer ces essais en chansons. Je n’ai jamais étudié la musique, j’ai simplement beaucoup expérimenté. Les deux premières années, personne ne savait que je faisais de la musique, je n’avais pas besoin de ça. »
Enfant de la rue
Pourtant, sans public, la vie de musicien n’a pas de raison d’être. Williams : « La musique était surtout un hobby. A l’époque, je n’avais aucune envie d’y associer quelqu’un. Je n’aurais de toute façon jamais osé faire écouter mes morceaux à quiconque, je crois que je n’aurais pas supporté la critique. » Malgré tout, tu as trouvé le chemin du studio de Damon Albarn. Williams : « J’avais un pote musicien et ça me faisait du bien d’avoir quelqu’un avec qui échanger sur l’écriture de morceaux. Il était le seul qui savait que je jouais de la musique. Après un certain temps, c’est à lui que je me suis adressé pour faire entendre mes chansons. Vu qu’il avait des connections dans le milieu musical, il m’a présenté à Trey Reames. Sans que je le sache, je me suis retrouvé à la table de Reames pour discuter de mon avenir musical. C’était surréaliste. » Et finalement, tu as dû jouer pour un public. Quelque chose que tu apprécies? Williams : « Si je ne le voulais pas, je ne me serais pas autant battu. Mais je dois l’admettre, ça m’a souvent rongé, surtout que je ne savais pas trop comment aborder mes titres en live. Les répétitions avec le groupe ont été une révélation. Je fais tout pas à pas: plein de répét’, puis des sessions pour la BBC, enfin des grands festivals. Je suis très nerveux mais entretemps, je suis bien obligé d’admettre que je suis entré dans une nouvelle phase de ma vie. Le changement est toujours difficile mais j’ai l’impression que je suis prêt. » Le son de The Child Of Lov est à la fois reconnaissable et unique. Est-ce le résultat d’une vie de Robinson Crusoé isolé dans sa chambre? Williams : « Il y a deux grandes influences. D’un côté, les artistes que ma mère écoute: les Beatles et Simon & Garfunkel, mais celui qui m’a le plus impressionné est Stevie Wonder. Je me souviens que j’avais 6 ou 7 ans que je l’ai entendu pour la première fois et ça a déclenché quelque chose en moi. Puis, il y a eu le hip hop de J Dilla et Madlib et ces deux types d’influences se sont mêlés. » Tu as vécu à Paris et à Londres. Ces deux villes ont-elles eu une influence sur toi? Williams : « Elles n’ont peut-être pas directement influencé ma musique mais elles ont contribué à façonner ma personnalité, et donc indirectement mes morceaux. Paris m’a
appris que la vie peut être dure mais qu’il faut s’accrocher. Il y a toujours la lumière au bout du tunnel. Londres m’a appris que je me sens pleinement chez moi là où il y a plein de choses à faire. Ces villes m’ont en partie éduqué. Le nom The Child Of Lov vient en partie de là. Nous sommes des enfants, pas uniquement le produit de nos parents mais aussi de ce que nous produisons et vivons. Ma personnalité me donne des envies de New York ou de Los Angeles mais c’est pour plus tard. D’abord sortir le disque puis maîtriser la scène. » Tu as apparemment créé la pochette totalement dingue de l’album. A-t-elle un sens? Williams : « Je ne suis pas le genre de gars à mettre en cover un portrait en noir et blanc sans signification. J’adore les collages, comme la pochette de ‘Sgt. Pepper’s Lonely Heart Club Band’ des Beatles ou ‘Dangerous’ de Michael Jackson. La cover de mon premier disque en est inspirée. Mais je voulais aussi conserver la référence à la rue parce que c’est l’endroit où j’ai grandi. Quand j’ai commencé à produire, je jouais des mélodies sur un clavier, je n’avais pas de contrôleur midi ou de piano, je n’en avais pas les moyens. Ca m’a appris que le coût des appareils importe peu, seul compte le résultat. Une leçon de sagesse. »
The Child of Lov ‘The Child of Lov’ Double Six Records/V2
Gros coup de cœur du printemps, The Child of Lov vient d’enregistrer la bande-son idyllique de notre été 2013. Sous ce nom d’enfant romantique se cache l’ombre de Cole Williams, grande perche rectiligne qui fume la pop dans le port d’Amsterdam. Disque de soul moderne, l’éponyme ‘The Child of Lov’ crée des ponts et des canaux entre le neuf et l’ancien en recyclant des formules indémodables (Gil Scott-Heron, Barry White, Stevie Wonder, Sly Stone) sur l’autel d’un hip-hop festif et inventif (Gnarls Barkley, Outkast). Si cet album ne souffre d’aucun vice de fabrication, il convient de faire un tour en coulisse pour croiser l’architecte de l’ombre de ce brillant édifice. Au four et au moulin (on est aux Pays-Bas, quand même), Cole Williams s’appuie sur une production béton signée Damon Albarn (Blur, Gorillaz). L’homme fort de la pop se glisse par ailleurs sous la mélodie entêtante du tube ‘One Day’. En fait, chaque chanson de ce disque a le don d’émerveiller les sens, d’alléger les corps et de soulager les consciences. The Child of Lov signe également un morceau de hip-hop complètement renversant (‘Owl’) en compagnie de Doom, l’homme au masque de fer. Avec un tel album, on rappliquera toujours auprès de The Child of Lov. Comme on revient à ses premiers amours. (na)
special festivals
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Out Loud . La Voix du Rock . Fête de la Musique . La Fiesta du Rock Genk On Stage . Couleur Café . Graspop Metal Meeting Afro-Latino Festival . Verdur Rock . Rock Werchter . Les Ardentes . Sjock Rock Herk . LaSemo Festival . Cactus Festival . Power Festival Pinkpop . Rock a Field . Les Eurockéennes de Belfort
+ agenda
special festivals [2] street date: 27 juin
Out Loud
03 - 29 juin
Beursschouwburg, Bruxelles
Ven 07/06
Pour célébrer comme il se doit la fin de la saison culturelle, la salle du Beursschouwburg revient sur les deux grands pans de sa programmation annuelle : la musique et le cinéma. A quelques pas de la Bourse, le festival OUT LOUD! partage ainsi son affiche entre films et concerts gratuits. Sur la toile, c’est un véritable régal. Le 5 juin, une halte s’impose pour mater ‘Monterey Pop’, rockumentaire dont les images figent un week-end (comme les autres ?) de juin 1967, au climax du « Summer of Love ». Sur le point de devenir des mythes, Jimi Hendrix et Janis Joplin s’illustrent sur scène aux côtés d’Otis Redding, The Who, The Mamas & The Papas et The Who. Comme disait Thierry Roland : « Après avoir vu ça, on peut mourir tranquille ! Enfin, le plus tard possible… » Le lendemain, au même endroit, ‘Don’t Look Back’ revient sur la métamorphose de Bob Dylan. Le gentil folkeux se transforme en méchant rockeur face à la caméra invasive du réalisateur D.A. Pennebaker. Le 12 juin, ‘A Hard Day’s Night’ retrace la genèse des Beatles par le prisme d’une époque dorée. En fin de festival, on prend un ticket pour monter à bord du ‘Magic Trip’, bus psychédélique affrété par Ken Kesey pour promouvoir les bienfaits du LSD en Amérique : un documentaire hallucinant. En musique, on s’excite comme des fous à l’idée de retrouver les mélodies de Fol Chen, électron libre du label Asthmatic kitty records (l’antre de Sufjan Stevens). Ailleurs, la programmation s’arque-boute souvent autour de Berlin, terre d’accueil pour de nombreux artistes aux idées libres. Emika, Thomas Azier ou Planningtorock comptent parmi les plus belles curiosités de cette édition 2013. Impeccable.
www.beursschouwburg.be/fr/
La Voix du Rock
15 juin
Billie Kawende – Stijn - Fol Chen
Sam 08/06 Emika - Pins
Ven 14/06 Miaux – Pomrad - Cloud Boat
Sam 15/06 Mr Polska - Geile Gleuf Madderfakkers
Ven 21/06 Karen Willems & Edwin Vanvinckenroye - Thomas Azier Nightlands
Sam 22/06 Planningtorock - Filastine
Ven 28/06 Tommigun (duo) – Capsules Manngold De Cobre
Sam 29/06 Örfaz
(FR)
Tourcoing (FR) C’est dès 15h30 que le centre-ville de Tourcoing retentira aux sons de la quatrième édition de La Voix du Rock. Les chorales senior et junior du Grand Mix donneront de la voix pour rameuter les foules autour de cet évènement... gratuit! Après avoir accueilli l’an dernier les C2C, The Shoes et autres Moriarty, la programation ne s’en laissera pas conter et la cuvée 2013 ne manque pas d’atouts, jugez plutôt (non, pas l’ami de Mickey). Si Louis Aguilar endossera bien volontiers le rôle de régional de l’étape qui monte, c’est en voisins que Great Mountain Fire prendra la suite. Ce combo belge arborait la photo d’un tigre rugissant sur la pochette de son premier album. Leur pop hard edge a tout pour plaire : elle ébouriffe un peu dans la nuque, se rebiffe quand on ne s’y attend point et biffe les mentions inutiles avec un geste ferme et appliqué. Les Bruxellois ariveront auréolés du titre de « Concert de l’année » qui leur a été récemment décerné lors des Octaves de la Musique. Les français de Juveniles viendront sceller le sort des apéritifs auditifs avant de céder la place à Lianne La Havas. Inspirée et douée, la jeune chanteuse londonienne a très vite démontré son habilité à écrire des chansons simples mais amplement bien construites. Elle le fait avec aisance et avec cette légèreté qui caractérise ceux qui vont de l’avant sans se donner pour autant des airs. Nili Hadida et Benjamin Cotto sont très forts pour faire taper du pied avant même de connaître le deuxième couplet. Du liquoreux ‘California’ qui ouvre le bal à ‘Into Trouble’ qui le clôt sur un versant plus acoustique, on pourrait citer quasiment les onze titres de l’album de Lilly Wood & The Prick comme autant de tubes potentiels pour une très cool bataille de polochons. Sur le coup de 22 heures, c’est en maître du monde et gourou du Pépito bleu que Sébastien Tellier viendra faire scintiller ses plus beaux futals pailletés. A l’époque de son premier album ‘L’incroyable Vérité’ (cover Rifraf obligatoire), Sébastien nous faisait déjà part de son envie de devenir Président de la République et de son autre envie (plus pressante) de drogue. Aujourd’hui, Tellier a réussi sa conquête des médias et de l’apparat bling-bling. Reste le pétard pirate humide ‘Cochon-Ville’ et une Ritournelle envoyée dans une sonde spatiale vers le cosmos. En fin de soirée, Kavinsky débarquera en Testarossa pour une partie de Out Run dans la nuit. Il nous faisait déjà des appels de phare depuis les limbes de MySpace avant déclassement du site social à l’Argus. Désormais magnifiée par la photo du film ‘Drive’, son électro rétro-futuriste se penche cheveux au vent dans les tournants. Same player shot again. Insert coin? Mais puisqu’on vous dit que c’est gratuit! Accès : Métro ligne 2, Tramway, Bus : arrêt Tourcoing centre
www.lavoixdurock.com
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Fête de la Musique
21 - 23 juin
Vingt-neuvième du nom, la Fête de la Musique naviguera cette année encore entre podiums grand public, happenings branchouilles et soirées entre potes autour d’un banjo/clavier/PS3 (biffer la mention éventuellement inutile). L’équipe de RifRaf ira s’échauffer du côté de Flagey avec l’extraordinaire Mélanie De Biasio, qu’on ne présente plus depuis les innombrables échos positifs de son ‘No Deal’, qu’un récent concert à l’Orangerie du Botanique a confirmés. Organisée en collaboration avec le Brussels Film Festival, la soirée mettra également à l’honneur les très prometteurs Roscoe dans un ciné-concert spécialement conçu pour l’occasion. Quel jour ? Le vendredi 21 dès 20h, peï !. Traditionnelle tête de pont médiatique de ces trois jours ensoleillés (?), la scène de la Place des Palais voguera, cette année encore, entre espoirs confirmés noir-jaune-rouge et noms connus en bleu-blanc rouge, plus une jolie surprise from New York City. Outre les sympathiques Montevideo, la dynamique équipe du Conseil de la Musique a eu l’excellente idée de convier nos petits chouchous nationaux de BRNS et leur power pop bariolée, dont l’ampleur mérite bien davantage que les frontières étroites de notre Fédération Wallonie-Bruxelles. Si pour notre part, on écoutera la Grande Sophie de loin en jetant un œil amoureux à notre godet mousseux, ce sera pour mieux se remettre de la secousse festive Hypnotic Brass Ensemble: huit cuivres, une batterie et neuf occasions de se remuer la fesse. Pour ne rien gâcher, et c’est même une excellente nouvelle, Agoria viendra emballer le foule de ses Forms audio-visuelles inspirées et dynamiques. Beware, you the Richie Hawtin fan. La date ? Le samedi 22 en soirée, chenapan ! Habitués du Carré de Moscou saint-gillois et des terrasses du voisin Parvis peuplées de hipsters à lunettes (pléonasme), branchez votre GPS (ou votre plan de la STIB) du côté du Parc de Bruxelles et de son kiosque, hébergeur traditionnel du Feeerien – le festival de l’AB marquant habituellement la fin de l’été. Hormis le changement d’adresse, l’affiche est des plus prometteuses pour qui a suivi le développement récent de la scène belge. Trois noms à retenir de la journée ? Les intrigants bricolages (post) pop de Castus, le flower power gentiment psyché de PAON et le rap tout en nuances de Veence Hanao. Sans même parler de Gaëtan Streel, Thee Marvin Gays et autres Superlux pour compléter un sextet made in Belgium plutôt savoureux. Quand ça ? Le dimanche 23 en après-midi, manneke. Avec ses équipes aussi réduites qu’enthousiastes, les programmateurs des lieux musicaux namurois ont de nouveau mis les petits plats dans les grands. Tête d’affiche incontestable de la FDLM anno 2013 au confluent de la Sambre et la Meuse, Carl et ses Hommes-Boîtes décoreront de leur univers musical et graphique les jardins de la Médiathèque locale (pardon, du Point Culture), histoire d’y défendre son extrêmement convaincant ‘La Paroi De Ton Ventre’, second effort de M. Carl Roosens, qui rule plus que jamais. Le rendez-vous ? Le samedi après-midi et ça vaudra la peine. Terminons par une intéressante initiative du Conseil de la Musique, un self-service où chacun – toi aussi, camarade lecteur – peut trouver le groupe de son rêve, l’inviter et organiser sa propre FDLM à domicile. Au lieu d’un fastidieux relevé des artistes disponibles, on vous donne rendez-vous sur selfservice. fetedelamusique.be et, qui sait ?, dans ton deux-pièces cuisine ou ton jardin ombragé… Plus d’infos sur ce programme et les nombreux autres événements organisés un peu partout en Wallonie et à
http://www.fetedelamusique.be http://www.conseildelamusique.be
Bruxelles: et/ou
La Fiesta du Rock
21 - 23 juin
Flémalle (Liège) Un des grands rendez-vous rock traditionnels à l’entame de l’été, la Fiesta du Rock dresse son camp sur le plateau des Trixhes à Flémalle en périphérie ouvrière liégeoise dans un endroit suffisamment bucolique que pour s’y sentir déjà en vacances. Le festival fête cette année sa vingtième édition et rompt avec sa tradition de gratuité pour devenir payant. Rassurez-vous, le prix est modique puisqu’il ne vous en coûtera qu’à peine 15 euros pour le pass de 3 jours en prévente (25 euros sur place). Il reviendra au jeune combo local The Bukowskies d’ouvrir le festival le vendredi, avec un blues-rock aux accents garage tandis que le reste de la soirée s’orientera vers le rock pop et l’électro avec The Germans, Billions Of Comrades, Suffocating Minds, SX, Alpha 2.1. Thot dont les prestations scéniques sexy drainent dans leur sillage de bien jolies groupies échauffera le public pour le retour attendu de Front 242 en terre principautaire. Le duo électro Di*Ove clôturera le bal. Le samedi sera consacré à une affiche estampillée rock pur et dur, voire métal, avec Firedown, Angakok, Negative Way, Awekening of the Ashes, Bursting, Pestifer, Mudwall, Spitdown, Ramon Zarate, Dr Voy, les Français d’AqME et, en tête, les légendaires Channel Zero. La soirée se terminera par un voyage blues avec Julian Sas et Blackberry n’Mr Boohoo. Le dimanche, comme de tradition, sera consacré à La Fiesta Des Gosses avec André Borbé et son spectacle ‘Tohu-bohu’. Pour les adultes, c’est l’éclectisme qui prévaudra avec le rock alternatif de Silence Breakers et de Bleeding Hearts Syndicate, la pop de Hands Up Boys et d’Isola, le hip-hop de Libertas Gentes et d’Orchester, le reggae de Panache Culture tandis que les noms de Rover et de Daan couronneront le programme. Un camping sécurisé est prévu pour le prix forfaitaire de 10 euros quelque soit la durée. Le festival est facile d’accès. Il se déroule au bout d’une petite rue qui n’est pas accessible en voiture. Via l’autoroute E42, vous prendrez la sortie 4 (Flémalle) près de l’aéroport de Bierset, puis votre itinéraire sera fléché. Soyez attentif ! En train, il est possible de rejoindre le festival depuis la gare de Liège-Guillemins avec la ligne de bus n°3 ‘Les Trixhes’ mais aussi depuis la gare de Flémalle-Haute qui se situe à un bon kilomètre à pied du festival.
www.lafiestadurock.be
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Communication - Ville de Tourcoing / Groupe La Voix - Mai 2013
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Genk On Stage
28 - 30 juin
Genk
Ven 28 juin Bart Peeters, Djuma Soundsystem, Sweet Coffee, Meuris, Les Truttes, De Corsari’s, Yass, Winnaar DJ Contest, Melé, Parachute Youth, Genker All Star Jam Night
Sam 29 juin Umberto Tozzi, Gipsy Kings, Rowwen Hèze, De Dolfijntjes, The Van Jets, Compact Disk Dummies, Coely, Clown, Arne Vanhaecke, Bovarii, Lisa Castelli, Onze Zaak, PolarJacket, Bed Rugs, VI.Be contest winner, Statue, Tiewai, Oscar And The Wolf, Red Lucky Seven, Paralyzers, Body C*nt Le Genk On Stage n’en est pas à se première édition. Avec ses 100.000 amateurs de festival, Genk on stage fait partie des plus grands festivals urbains du pays. En ce début d’été, le festival sera à nouveau le lieu incontournable des amateurs de musique et d’ambiance. Les rues et les places de Genk se métamorphosent pendant 3 jours en un pot-pourri musical bercé d’ambiance et de convivialité. Le programme est réparti sur 5 podiums au centre-ville. Une autre particularité du festival est qu’il est totalement gratuit. Tant les passionnés de rock, de blues, de pop que de hip hop trouvent leur bonheur au festival, mais les simples chalants peuvent également s’attendre à de nombreux moments agréables. L’organisation veille à ce que le talent musical local obtienne l’opportunité de se présenter à côté d’artistes nationaux et internationaux renommés et au total, 60 groupes sont programmés. Des after party , toujours au cœur de la ville, boucleront chaque journée de festival.
E n prati q ue Le festival est gratuit dans son intégralité. Assez rare pour être souligné. Genk On Stage, comme son nom l’indique, a lieu au cœur de la ville. On vous fera tout de même l’affront de vous en indiquer l’adresse : Stadsplein, 1 à Genk (3600)
Dim 30 juin Chic ft. Nile Rodgers, Trixie Whitley, Raymond van het Groenewoud, Brahim, Marble Sounds, Sir Yes Sir, Academie Muziek-Woord-Dans, Duplicate, Muze Jazz Orchestra plays Zappa, The Jacquelines, Kids on stage (met o.a. Boembox, Fabian en Jill Shaw), BRNS, Ewert & The Two Dragons, Mister & Mississippi, Tortuga Boulevard, Portrait [B], Creep
www.genkonstage.be
Couleur Café
28 - 30 juin
Tour & Taxis (Bruxelles)
Ven 28 juin Titan
Faithless (dj-set), Wyclef Jean & Refugee Camp, Nneka, Aloe Blacc, Max Romeo & The Congos
Univers
Jimmy Cliff, Skip The Use, Kery James, Trixie Whitley
Move
Neneh Cherry & RocketNumberNine, La Makina Del Karibe, Saule, Sindicato Sonico, Coely
Dance Club
Onda Sonora, Bernard Dobbeleer
Mamafoufou DJ Tim Arisu
Sam 29 juin Titan
Chicane chamarrée des genres sucrés, épicés, caliente, cette année encore le Couleur Café hissera le fanion de la world musique et fera bouger-bouger les amateurs de reggae, ragga, r’nb, soul, jazz, funk, hiphop, cumbia, dancehall et autres sensations électro-tropicales. Chapeau de paille, sandalettes et sarouel wax, et te voilà paré(e) pour la tournée des grands ducs : le vendredi, il te faudra jouer à pile ou face avec Aloe Blacc, te réfugier sous le flow de Wyclef Jean, briller aux côtés de l’étoile de Nneka mais surtout goûter au clafoutis de Neneh, corsé en freejazz, parfaitement acidifié. Le samedi, le sirop fera du goutte à goutte chez Maceo Parker, l’authenticité soufflera sur les cordes féminines d’Acoustic Africa. Au vu de l’efficacité de son funk, tu ne proféreras aucune raillerie à Andy Allo à propos de son patronyme et plutôt que le conducteur de Benz Benz Benz, tu adopteras Cody Chesnutt, alluré en cuir, velours et neo-soul. Le dimanche, tu te mettras en tour de chauffe en injectant à ton moteur l’assemblage jazz & hiphop de Mos Def & Glasper Band. On te promet un assaisonnement au mezcal si tu ne vas pas serrer la pince de Joey & John (Calexico-Tucson-Arizona), célébration naturelle de leur baptême de cuivres à Tours & Taxis et de leur très élégant ‘Algiers’ de septembre. Tu tiens tant que ça à virer mutant, freak forain? -Landi et Ninja (Die Antwoord) ont les moyens de te faire tanguer, mais il te reste aussi l’option Salif Keita, garant iconique de la tradition. À moins que tu ne lances, fourbu, un « Fuck You » à la Ceelo Green avant de t’assoupir dans un des cocons tressés par Frédéric Martin, artiste invité du Art Café et tes congénères apprentis-vanniers.
Les tarifs: Légère inflation cette année. En prévente, le ticket 1 jour se troque à 38 euros, le combi 3 jours à 83 euros (hors frais de réservation). Les combis 3 jours + camping sont d’ores et déjà épuisés. Sur place, il ne vous sera plus possible que de vous acquitter de 47 euros pour obtenir un sésame quotidien. L’accès au festival est toujours gratuit pour les enfants de moins de 10 ans accompagnés d’un adulte. Votre bonne humeur, elle, est requise gratis pro deo.
itin é raire: Couleur Café @ Tour & Taxis, rue Picard 3, 1000 Bruxelles, à proximité des stations de métro Ribaucourt, Belgica et Yser, arrêt Picard des bus 14 et 89, arrêt Ribaucourt du tram 51, arrêt Simonis du tram 19 (transports gratuit avec la Stib), à 20 minutes à pied depuis Bruxelles-Nord. billet de train Couleur Café (code 678) vous permet d’effectuer un aller-retour en 2e classe avec une réduction de 50%. Vous déterminez vous-même le jour du voyage aller et vous effectuez le retour au choix le vendredi, samedi, dimanche ou lundi. La vente des billets de train Couleur Café commence 29 mai 2013 dans chaque gare SNCB, sur présentation de votre ticket pour le festival.
www.couleurcafe.be
Matisyahu, Macklemore & Ryan Lewis, Andy Allo, Fat Freddy’s Drop, Tarrus Riley
Univers
Birdy Nam Nam, Maceo Parker, Xavier Rudd, Zaz, Gandhi
Move
JoeyStarr, Cody Chesnutt, Acoustic Africa, Ondatropica, Spaïcy, Nina Miskina
Dance Club
Pirates Crew Soundsystem, Daria Khart
Mamafoufou DJ Arno Gomez
Dim 30 juin Titan
CeeLo Green, Patrice, Calexico, Raggasonic
Univers
Wax Tailor, Die Antwoord, Morgan Heritage, Mos Def & Robert Glasper Band, Balkan Beat Box
Move
Féfé, Salif Keita, Rebelution, Delvis, Yew
Dance Club
Living Up Soundsystem, Abel Irie
Mamafoufou DJ Vega
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Graspop Metal Meeting
28 - 30 juin
Dessel
Ven 28 juin
Une fois encore, la plaine de Dessel va se muer l’espace de trois jours en un temple du rock lourd vers lequel vont confluer des milliers d’afficionados. Si le métal se taille bien évidemment la part du lion, qu’il soit décliné en version trash, death, power, doom ou néo, le Graspop n’est pas sectaire pour autant et met en avant des groupes évoluant dans le domaine du stoner, du hardcore, de l’indus et du gothique. A côté de vétérans comme Saxon, Twister Sister ou Wasp qui montaient déjà sur scène bien avant que ne soient nés la plupart des festivaliers, on notera une belle brochette de groupes numétal, avec quelques grands noms comme P.O.D., Papa Roach, Korn ou encore Slipknot. Les amateurs de sonorités plus extrêmes se régaleront des prestations de Testament, Entombed ou Soulfly tandis que les adeptes de rock de crypte chavireront à l’écoute de la belle Simone, leader charismatique d’Epica. Quant aux fans de métal indus, ils seront eux aussi à la fête puisque l’on retrouvera Prong, groupe culte dont l’influence sur Nine Inch Nails est indéniable. On est également très content de retrouver Agnostic Front, véritable légende de la scène hardcore qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie, tout comme les exceptionnels Clutch dont le stoner est tout bonnement incroyable ! Enfin, soulignons la belle initiative prise par le festival qui consiste à mettre à l’honneur de jeunes groupes belges, à savoir Hexa Mera, Komah et Leave Scars. Headbangers de tous les pays, ceci est pour vous !
Twisted Sister, Korn, Soulfly, Papa Roach, Helloween, Kreator, Coal Chamber, Mayhem, Heaven Shall Burn, Dark Funeral, Katatonia, Korpiklaani, Prong, All That Remains, Grave Digger, Entombed, Rotting Christ, Heathen, Unleashed, Asking Alexandria, Varg, Veil Of Maya, Love And Death, Escape The Fate, In This Moment, Curified Barbara, The Monolith Deathcult
Les tarifs : Pour ce qui est des infos pratiques, sachez qu’un un ticket combi coûte 160 euros. Pour un jour, il vous faudra débourser
Iron Maiden, In Flames, King Diamond, Stone Sour, Testament, Parkway Drive, Epica, Hellyeah, Ghost, The Dillinger Escape Plan, God Seed, Moonspell, Pretty Maids, The Ghost Inside, Deez Nuts, Newsted, The Sword, Clutch, Winterfylleth, Every Time I Die, Red Fang, Bullet, Heaven’s Basement, Voodoo Six, King Hiss
80 euros. Les transports en commun sont gratuits (train et bus aller-retour), tout comme le camping qui ouvrira ses portes dès le jeudi à 14h.
C omment y arriver ? Le parc du festival se situe sur le Kastelsedijk à Dessel. Le train est de loin le plus pratique et le plus avantageux des moyens de transports pour vous rendre au festival puisque c’est gratuit ! Pour plus d’infos sur les conditions relatives aux voyages en train : www.sncb.be/graspop Si vous souhaitez vous y rendre en voiture, sachez que le festival est facilement accessible par la E34 (Anvers-Eindhoven / sortie 25 Retie-Mol) et par la E313 (Anvers-Hasselt / sortie 23 Geel West)
Sam 29 juin Slipknot, Within Temptation, Bullet For My Valentine, Saxon, Down, P.O.D., W.A.S.P., Hypocrisy, The Devil Wears Prada, Udo, Overkill, Agnostic Front, Absu, Caliban, Rockstar, Lock Up, Aura Noir, Brainstorm, Tankard, Amaranthe, Dunderbeist, Between The Buried And Me, Sylosis, Thy Art Is Murder, After The Burial, Vanderbuyst, Hacktivist
Dim 30 juin
Afro-Latino Festival
28 - 30 juin
Opitter, Bree Comme son nom l’indique, le festival Afro-Latino drague moins du côté de la pop islandaise que des sons venus du Sud. L’affiche inspirera certainement les férus du genre : Prince Royce, Carimi, Fatoumata Diawara, Romain Virgo et bien d’autres. L’Afro-Latino fait fièrement la part belle à des artistes qui franchissent rarement nos frontières. Gratuit pour les moins de 14 ans, le festival propose aussi un Kids Village avec animations, ateliers, jeux qui divertiront les bambins. Les plus grands pourront flâner dans les nombreux stands ouverts du World Market proposant toutes sortes de produits d’artisanat, vêtements, instruments de musiques, massages, etc.
En pratique En prévente sur leur site web, le pass 3 jours coûte 80 euros. Le ticket d’un jour se situe entre 35 et 40 euros. Le prix du camping est fixé à 15 euros / personne pour les 3 jours. On notera que le festival s’engage à être ‘CO2 neutral’, et propose logiquement des solutions de covoiturage assez sympa sur son site. Pour y aller en voiture, faites appel à votre plus grand sens de l’orientation : ‘Bergstraat 19 à 3960 Bree’. En transport en commun, le train vous déposera à la gare d’Hasselt. De là, des bus vous conduiront à Bree.
Ven 28 juin Tego Calderón, Tambours Du Bronx, Sabena, Popcaan, Otros Aires, Buscemi
Sam 29 juin Romain Virgo, Prince Royce, Meta & The Cornerstones, Jungle By Night, Hot Water, Gente De Zona, Ebo Taylor, Carimi
Dim 30 juin Katchafire, Jamaram, Flavia Coelho, Fatoumata Diawara, DJ Tudo & Sua Gente De Todo Lugar, Adalberto Alvarez Y Su Son
www.afro-latino.be
Verdur’ Rock
29 juin
Théâtre de Verdure de la Citadelle, Namur Pour sa 29ème édition, le pionnier des festivals en Belgique et plus ancien festival de Wallonie semble toujours aussi vert. Sans doute le lieu où il se déroule - le théâtre de Verdure de la Citadelle namuroise - y est-il pour quelque chose. Toujours entièrement gratuit, le festival mise dès lors pour se différencier sur une programmation plus alternative avec un juste dosage entre noms confirmés, découvertes et révélations. Le succès jamais démenti de l’évènement doit en effet beaucoup à une affiche éclectique qui passera sans transition du rock au ska reggae, de la pop à l’électro. Nouveauté cette année, le «Verdur Kids», en collaboration avec les Jeunesses musicales de Namur, offrira un concert et des ateliers aux enfants. Comme chaque année, le festival débutera avec le concours tremplin du Verdur, les 5 groupes sélectionnés pour la finale ayant la lourde tâche d’ouvrir les hostilités. Ensuite se succèderont notamment sur scène les anglais The Skints, traits d’union entre les mod’s et les rasta, les gantois d’Absynthe Minded, la salade niçoise électro-rock d’Hyphen Hyphen et les revenants de King Prawn. Et c’est à La Grande Sophie qu’échoit cette année l’honneur de la tête d’affiche.
Infos prati ques Théâtre de Verdure de la Citadelle de Namur. Ouverture des portes dès 11h. ENTREE GRATUITE. Possibilité de camper au Camping des Trieux, camping familial niché dans un endroit calme et boisé, proche de Namur à 5km de la Citadelle. Navettes de bus TEC : 1,20 euros par trajet simple. Navettes vers le site toutes les 30 minutes, de 17h à 21h. Trois navettes de retours vers la gare à 00h30, 01h00 et 01h30.
www.verdur-rock.be
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Rock Werchter
4 - 7 juillet
Festivalpark Werchter
Nick Cave & The Bad Seeds © Lonerism
Tame Impala
Encore auréolé d’un ILMC Arthur Awards à Londres dans la catégorie « meilleur festival », Rock Werchter trône toujours sur ses pairs. Gigantesque machine louvaniste à musique, bière et boue, le festival continue, inlassablement, de faire peau neuve : le Pyramide Marquee est mort, vive le KluB C ! Implantée depuis 1999, la toile commence à souffrir du poids des années et part en rénovation. Appuyée par le partenaire KBC, la nouvelle tente du KluB C sera plus grande que son prédécesseur et jouit paraît-il des mêmes qualités acoustiques que The Barn, installée l’année passée. C’est donc toujours trois scènes qui accueilleront l’ensemble de la programmation, les têtes d’affiches les plus populaires étant cantonnées à l’immuable Mainstage.
Jeudi 4 juillet Rock Werchter ne déroge pas à sa politique du grand écart musical et l’on risque bien d’assister encore à des exils permanents de festivaliers d’une scène à l’autre. Côté gros son, saluons la présence quasi-matinale des Fidlar et des Black Angels qui sauront accueillir les premiers festivaliers de goût avec leurs riffs assassins. Une journée majoritairement rock où se bousculent Biffy Clyro, Black Rebel Motorcycle Club et qui s’achève avec Green Day. Ceux qui souhaitent une touche plus pop favoriseront The National, Vampire Weekend ou les bons belges de Balthazar, voire joueront aux oiseaux nocturne sur le post-rock martien de Sigur Ros. Pour les électronautes, peu d’os à ronger, si ce n’est la soul épileptique de Jamie Lidell, la drum’n’bass de Netsky et les claviers qui tachent de Bloody Beetroots. Pas mal pour un premier jour.
Vendredi 5 juillet Que les fans s’accrochent à leurs chaussettes : Blur est de retour en tête d’affiche. S’agira d’être en forme parce que les lascars ne commenceront pas avant minuit. L’affiche a nettement moins de gueule que la veille cependant ; Épinglons néanmoins l’Hibernatus soul Charles Bradley, le dandy soft-rock Richard Hawley et le benjamin Ben Howard. Les superstars Phoenix feront se pâmer les minettes et espérons que le garage des suédois The Hives secouera un peu tout ça tandis que les Kings Of Leon auront fort à faire pour rappeler leurs premiers albums.
Samedi 6 juillet Comme d’hab, Rock Werchter inondera son champ de hordes de métalleux éperdus sur force d’une seule tête d’affiche, à savoir Rammstein. Peut-être erreront-ils, les veinards, devant Nick Cave & The Bad Seeds et espérons pour eux qu’ils arriveront tôt assez pour découvrir le rock ledzeppien des excellents Graveyard. Supposons en revanche qu’il feront place nette pour la soul omniprésente de Frank Ocean et James Blake. Tout le monde pourra aller boire une bière
Jeu 04 juillet Main Stage 14:00 – 14:40 15:10 – 16:05 16:35 – 17:35 18:15 – 19:15 20:00 – 21:15 22:05 – 00:25 01:15 – 02:30
KluB C
14:00 – 14:30 15:10 – 15:50 16:35 – 17:15 18:15 – 19:10 20:10 – 21:10 22:10 – 23:10 00:40 – 02:00
All Time Low Airbourne Black Rebel Motorcycle Club Vampire Weekend The National Green Day Netsky (live)
Main Stage 13:45 – 14:45 15:20 – 16:20 16:55 – 17:55 18:35 – 19:35 20:15 – 21:15 22:00 – 23:25 00:10 – 02:00
KluB C
13:00 – 13:40 Fidlar Vintage Trouble Laura Mvula Jessie Ware Jamie Lidell Dizzee Rascal The Bloody Beetroots
The Barn 14:30 – 15:10 15:40 – 16:35 17:15 – 18:15 19:10 – 20:10 21:10 – 22:10 23:10 – 00:40
Ven 05 juillet
Palma Violets The Black Angels Balthazar Biffy Clyro Bloc Party Sigur Rós
14:25 – 15:15 16:05 – 17:00 18:00 – 19:00 20:00 – 21:15 22:15 – 23:15 00:15 – 01:30
The Bots Two Door Cinema Club The Hives The Script Phoenix Kings Of Leon Blur
Charles Bradley And His Extraordinaires Angel Haze Ke$ha Major Lazer C2C Vitalic VTLZR Boys Noize
The Barn 13:40 – 14:25 15:15 – 16:05 17:00 – 18:00 19:00 – 20:00 21:15 – 22:15 23:15 – 00:15
Gary Clark Jr Lianne La Havas The Lumineers Richard Hawley John Legend Ben Howard
pendant Stereophonics. Enfin, que les amateurs de sensations indépendantes et de révélations récentes se rassurent, ce samedi leur réserve Kendrick Lamar, Tame Impala, Django Django et – alleluïa – le retour de Modest Mouse, ce qui pourrait présager d’un imminent nouvel album.
Dimanche 7 juillet Avant les ôh et les ah du feu d’artifice final dont le montant à lui seul avoisine le PIB d’un petit pays africain, Depeche Mode rassemblera ancienne et nouvelle génération avant de laisser place à Editors, ce qui dénote d’un drôle de choix de programmation. Plutôt éclectique, ce dernier jour vous fera arpenter les plaines de Werchter dévastées aux allures de post-apo, glanant gobelets et bonnes vibrations chez Matthew E. White, Alt-J, Band Of Horses, Twin Forks, Of Monsters And Men et Youth Lagoon. Vous aurez aussi intérêt à planquer vos gonzesses, parce que Jared Leto débarque avec ses yeux bleus et ses Thirty Seconds To Mars et il va ratisser le terrain afin de remplir ses backstages.
Sur place Pour trouver le festival, toujours à proximité de Louvain, il vous suffira de suivre la foule de festivaliers déguisés en tortues ninjas, tentes quechua sur le dos. Côté boissons et nourritures, vous aurez comme d’habitude l’embarras du choix selon vos portefeuilles, depuis la simple frite mayo au wok asiatique en passant par les crêpes hollandaises. Rappelons que dans la cascade d’interdits, les frigo-box, eux, sont autorisés s’ils contiennent tartines, boissons en briques, pots et couverts en plastiques. Faites des économies ! Pensez aussi à utiliser les lockers, casiers à clé (payants, of course...) situés près du Chill Out, qui vous permettront d’éviter bien des désagréments et de ranger les affaires de deux à trois personnes.
Combien Le ticket pour chacun des quatre jours coûte 80 euros (attention, les tickets un jour pour les vendredi 5, samedi 6 et dimanche 7 sont déjà épuisés). Le ticket combi pour les quatre jours coûte 200 euros et donne droit à un e-billet de train gratuit à commander sur www.sncb.be/rockwerchter Cet e-billet fait office de titre de transport SNCB en deuxième classe depuis n’importe quelle gare belge jusqu’à celle de Louvain, puis c’est pareil sur De Lijn jusqu’au site du festival. Le camping n’est pas compris dans le billet et est proposé selon deux formules, dont le Camping XL, qui vous permet pour 25 euros de vous pointer dès le mercredi et d’éviter ainsi les files interminables.
www.rockwerchter.be
Sam 06 juillet Main Stage 13:00 – 13:45 14:15 – 15:10 15:40 – 16:40 17:10 – 18:10 18:50 – 20:20 21:10 – 22:25 23:25 – 01:00
KluB C
13:40 – 14:25 15:15 – 16:15 17:05 – 18:05 19:05 – 19:55 20:55 – 21:55 23:10 – 00:25
Modest Mouse Graveyard Stereophonics Kendrick Lamar Nick Cave & The Bad Seeds Volbeat Rammstein
SX Disclosure Rudimental Azealia Banks James Blake Goose
The Barn 13:00 – 13:40 14:15 – 15:15 15:45 – 17:05 15:45 – 17:05 18:05 – 19:05 19:55 – 20:55 21:55 – 23:10
Trash Talk Jonathan Jeremiah Odd Future Earl Sweatshirt Django Django Tame Impala Frank Ocean
Dim 07 juillet Main Stage 13:20 – 14:10 14:40 – 15:40 16:10 – 17:10 17:50 – 18:50 19:30 – 20:45 21:30 – 22:45 23:30 – 01:00
KluB C
13:10 – 13:50 14:30 – 15:20 16:10 – 17:00 17:50 – 18:35 19:40 – 20:30 21:40 – 22:30 23:30 – 00:30
Twin Forks A Day To Remember Gogol Bordello Band Of Horses Thirty Seconds To Mars Depeche Mode Editors
Youth Lagoon Bastille Tom Odell Passenger Asaf Avidan Jake Bugg Dimitri Vegas & Like Mike
The Barn 13:50 – 14:30 15:20 – 16:10 17:00 – 17:50 18:40 – 19:40 20:30 – 21:40 22:30 – 23:30
Matthew E. White Haim Alt-J Of Monsters And Men The Gaslight Anthem Modestep
GRATIS
CHIC FEAT. NILE RODGERS (US) GIPSY KINGS (FR) UMBERTO TOZZI (IT) THE VAN JETS BART PEETERS TRIXIE WHITLEY en 65 andere acts
.CAVA LICIOUS. B Glamorous B Generous
22
Les Ardentes
11 - 14
juillet
Liège
An Pierlé © Athos Burez
Jacco Gardner © Nick Helderman
Les groupes ardents ont fait le printemps. Ça tombe bien, ils joueront à domicile en ce début d’été (as usual, on ne garantit pas une édition totalement sèche). Pale Grey nous balancera sa dream pop synthétique, son intelligent dance music, tandis que les Piano Club, ces très bons Austin Lace, nous feront secouer la tête et renverser nos bières sur des tempos enjoués. A voir respectivement le samedi et le dimanche. De jolies alternatives aux grosses têtes d’affiche qui animeront ce weekend chaud boulet. Samedi donc, on connaît une palanquée de vieux nostalgiques qui se précipiteront aux pieds de Tom Barman et de ce qu’il reste du groupe qui fit leur adolescence. dEUS est dans la place et, on a beau jouer les blasés, ‘Instant Street’ devrait nous arracher une larme. Ou deux. Ce à quoi ne devraient pas parvenir les bourrins Kaiser Chiefs ou alors, c’est qu’il y avait des champis dans la pita. Par contre, la fille de Jane Birkin, cette Karen Daton 2.0, pourrait, elle, nous mettre sur le cul. Vraiment, on en attend des tonnes de cette Lou Doillon. Reprenons une chope. Parce qu’il y a aussi la pop furieuse des excellents The Maccabees et les chansons un peu new-wave, un peu n’importe quoi de La Femme. Cette biche, c’est quand même un de nos coups de cœur du moment. Dimanche, des patates au beurre. Jugez : M viendra agiter son mojo. Si on n’est pas trop fan, sur scène, ça reste une valeur sûre. Putain, y a Arno. Et An Pierlé aussi (qui était déjà là l’an dernier, en stoemeling, avec le Bony King Of Nowhere). Paraît que son dernier opus est chouette, qu’elle revient à ses premiers amours. On ira vérifier. Mais les deux belles pièces du jour sont d’abord The Raveonettes, moins rétro sixties qu’avant mais toujours au top, et ensuite le déjà fameux fumeux Jacco Gardner. Le batave, comparé à Syd Barrett, viendra présenter ses mignardises psychédéliques. Avant de retourner vivre chez sa mère et de finir gros, chauve et bipolaire ? Et le jeudi ? Des patates. Nas, Steve Aoki, Danakil, on a connu plus exaltant. Superlux, Vismets et autres ridicules BB Brunes remonteront difficilement le niveau. Heureusement, il y aura Skip&Die et ça, ça fait du bien par où ça passe. Bref, les Ardentes cette année, vous pouvez les commencer le vendredi : Mika nous a laissé un très bon souvenir de son passage en 2011. Mais il y a aussi la sensation hip hop française de l’année. Les 1995 cracheront leur flow singulier et on s’en réjouit. Mais ça n’est rien comparé à l’excitation que nous ressentons à l’idée de revoir les faramineux Stupeflip en live, oufti. ‘Stupeflip Vite !!!’.
E n prati q ue Les tarifs 2013 restent ceux de… 2009, et c’est chouette. (Si t’as moins de 12 ans, c’est gratuit, veinard) Ticket un jour : 45 euros Pass 4 jours + camping gratuit : 105 euros Le festival se tient au Parc Astrid de Coronmeuse à Liège. Le site est très facilement accessible en bus depuis la Gare des Guillemins (prendre les navettes affrétées pour l’occasion ou la ligne 1, c’est gratuit pour la durée du festival sur présentation du ticket). Un service de covoiturage est également mis en place cette année.
www.lesardentes.be
Jeu 11 juillet NAS, Steve Aoki, Feed Me, BB Brunes, Danakil, The Heavy, Superlux, Vismets, Skip&Die, Trombone Shorty & Orleans Avenue, Waka Flocka Flame, Figure, Two Kids On Holiday
Ven 12 juillet Mika, IAMX, Stupeflip, 1995, Disiz, Alex Hepburn, DJ Hype, Balthazar, Puppetmastaz, G-Dub feat. Original Sin & Sub Zero, Annix feat. Konichi & Decimal Bass, MØ, Grems full version, Ego Troopers, Bigflo & Oli, A Notre Tour Lomepal Caballero La Smala Exodarap, FCL feat. San Sado & Red D
Sam 13 juillet dEUS, Kaiser Chiefs, Lou Doillon, Dada Life, Digitalism (dj-set), Oxmo Puccino, Soldout, The Maccabees, Eiffel, La Femme, Elvis Black Stars, Raving George, Compact Disk Dummies, Pale Grey, Yew, A.N.D.Y., Ego Troopers, Junior, Mr. Magnetik
Dim 14 juillet -M-, Arno, Hooverphonic with strings, Trixie Whitley, The Raveonettes, An Pierlé, Hanni El Khatib, Piano Club, Jacco Gardner, Lieutenant
DAAN ARNO BLACK BOX REVELATION BENT VAN LOOY ZAZ AGNES OBEL DEZ MONA JUNE TABOR & OYSTERBAND SHANTEL & BUCOVINA ORKESTAR FANFARA TIRANA & TRANSGLOBAL UNDERGROUND THE BROKEN CIRCLE BLUEGRASS BAND ROSARIO SMOWING RUMTOWN FEW BITS FOLKLOF DE NIEUWE SNAAR AN PIERLÉ SVÄNG RÄFVEN CELKILT AHAB TSUUMI SOUND SYSTEM SAM LEE & FRIENDS MISTER & MISSISSIPPI SYLVAIN BAROU THE MOORINGS KESTON COBBLERS’ CLUB BROES MOUSSU T E LEI JOVENTS TAMIKREST EL JUNTACADAVERES VINICIO CAPOSSELLA THE F CKULELES NARAGONIA QUARTET ... AND MANY OTHERS ...
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TICKETS SUR
&
WWW.FESTIVALDRANOUTER.BE
24
Sjock Festival
05 - 06 juillet
Gierle
Ven 5 juillet Long Tall Texans, The Caravans, Adios Pantalones
Sam 6 juillet Black Lips, The Jim Jones Revue, Throw Rag, Paul Ansell’s Number Nine, The Baboons, Bloodlights, Jack Rabbit Slim, Sean And Zander, Wildfire Willie And The Ramblers, John Coffey, The Lucky Devils, Crystal And Runnin’ Wild, The Snookys, The Experimental Tropic Blues Band
Dim 7 juillet Organisé depuis 1976, ce festival ancré près d’Anvers affiche un goût sincère pour le rock et une intégrité qui force le respect. Les organisateurs du Sjock Festival invitent des groupes de qualité qu’ils aiment vraiment. Pareille philosophie ne sera pas démentie cette année. Soit une affiche séduisante proposant une trentaine de groupes évoluant dans un registre rock, garage, punk et rockabilly. Leur groove est un bourbier poisseux et moite qui colle aux instruments: prédicateurs cracheurs de feu sacré, les Jim Jones Revue sont de retour pour réveiller le rock’n’roll à coup de maléfices vaudou. Les Liégeois d’Experimental Tropic Blues Band ont traversé l’Atlantique et enregistré à New-York avec le mythique Jon Spencer aux manettes. Depuis, ils n’arrêtent plus de tourner et on n’arrête pas de vous le dire : ne les manquez pas sur scène! Né au milieu des eighties, Dinosaur Jr réussit la combinaison inédite entre un rock aux accents pop empruntant à l’héritage punk et une attitude désinvolte et ostensiblement faussement flegmatique. L’important réside dans la capacité, demeurée intacte, d’une alliance géniale à fomenter des coups visionnaires et poétiques. A force d’abnégation, et sur foi d’une folie jamais contenue, les Black Lips ont pénétré sans tricher dans le sanctuaire des « groupes cultes ».
Dinosaur JR, Rival Sons, New Bomb Turks, Los Straitjackets, Deke Dickerson And The Ecco-Fonics, Swingin’ Utters, Smokestack Lightnin’, The Rumblejetts, The John Lewis Trio, The Ladykillers, Blackup, The Hi-Stars
Les tarifs 22 euros par jour en prévente/30 euros sur place, à l’exception du vendredi où le prix est fixé à 15 euros ; combi-ticket pour les 3 jours: 44 euros en prévente/55 euros le jour même. Il vous en coûtera 5 euros pour avoir accès au camping.
www.sjock.jkthoekske.be
Rock Herk
12 - 13 juillet
Herk-De-Stad
Ven 12 juillet Main S tage BRNS, Housemeister, Clouds On Elektricity, Tall Ships, Longlost, SX Club Amenra, Oathbreaker, Heart In Hand, Traumahelikopter, Pomrad, Psycho 44, These Mountains Are Ghosts Electric Arena Bloodfire & MC Mota, Cookie Monsta, Ego Troopers, Murdock, Blatan
Sam 13 juillet Il fallait bien que ça arrive un jour, depuis l’an dernier le Rock Herk n’est plus gratuit. La nouvelle n’est pas scandaleuse puisque les prix annoncés demeurent des plus démocratiques au vu de l’affiche proposée : le combi deux jours est proposé à 24 euros en prévente / 32 euros sur place et le ticket pour un jour est facturé 15/20 euros. Le vendredi, nous applaudissons la présence de BRNS qui, un génial mini premier album sous le bras, gravit quatre à quatre les échelons pour coiffer la Mainstage. Une ascension des plus méritées. Le même jour, sur la scène Club, c’est Amenra qui drive le line-up. En un peu plus d’une décade, ce combo flamand au nom ésotérique a tracé sa voie, drainant à lui un public de fidèles dont les rangs se sont grossis au fur et à mesure de ses prestations scéniques fabuleuses. Ce métal respire et perspire : un métal qui s’offre des moments de répit et qui se prévaut de ses nuances. Le samedi, la Mainstage s’ouvrira délicatement avec Mad About Mountains. Piet de Pessemier, grand brasseur de racines blues, folk et country y déposera ses échos de 16 Horsepower avec la dose ad hoc de banjo, guitare lapsteel et harmonica. En tête de gondole, Maxïmo Park fermera la marche. Si ‘The National Health’ n’est pas exempt d’un recours trop systématique à des claviers 80s, il est indéniable que le groupe affiche une fulgurance mélodique et une énergie contagieuse. Entretemps, on n’aura pas manqué la présence des Suuns au milieu de l’affiche Club. Ils étaient en cover de RifRaf il y a quelques mois à peine avec leur nouvel album, lequel se consume dans un climat de tension, le stroboscope en pleine face, où le rock tangue comme un corps envoûté. Post-punk dopé au minimalisme électronique. Hell yeah, voici quelques bonnes raisons de filer aux confins du Limbourg et du Brabant flamand, c’est à une bonne demi-heure de Bruxelles et à peine plus de Liège.
www.rockherk.be
Main S tage Maxïmo Park, The Sha-La-Lee’s, Hadouken!, Mad About Mountains, Big Deal, Drenge Club Bury Tomorrow, Raketkanon, Suuns, Vanna, 30.000 Monkies, Warm Soda Electric Forest Gtronic, Eptic, The Whatevers, Duploc
june 2013
Concerts, music films, picnics and apéroconcerts, high up on Beursschouwburg’s rooftop terrace.
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concerts: Billie Kawende, STIJN (BE), Delvaux. (BE), Planningtorock (DE), Fol Chen (US), Emika (UK) & Pins (UK), Filastine (US), Tommigun Duo (BE), Ghost Miaux (BE), Cloud Boat (DE), Capsule (AT) & Manngold de Cobre (BE) Pormad (BE), Mr Polska (NL/PL), Geile Gleuf Madderfakkers (BE), Karen Willems (BE) & Edwin Vanvinckenroye (BE), Thomas Azier (NL) &
van 20.06 tem 15.09 C
RUFUS WAINWRIGHT / TINDERSTICKS OF MONSTERS AND MEN / THE WATERBOYS / SX THE TRAGICALLY HIP / THE AVETT BROTHERS STEVE WINWOOD / RICHARD THOMPSON / THE SCABS GEORGE THOROGOOD & THE DESTROYERS / JEF NEVE MELODY GARDOT / GILBERTO GIL / ARCHIVE ADMIRAL FREEBEE + THE BONY KING OF NOWHERE HOOVERPHONIC WITH ORCHESTRA / NATHALIE MESKENS BART PEETERS / FRANK BOEIJEN + STEF BOS THE BROKEN CIRCLE BLUEGRASS BAND / ...
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LaSemo Festival
12 - 14 juillet
Parc d’Enghien Faute de subsides locaux (valse des majorités aidant), le festival où il fait bon sortir son djembe, son diabolo et sa tente garantie pure toile de chanvre quitte les rives rieuses de l’Ourthe pour rejoindre le domaine d’Arenberg (Enghien). La programmation, répartie entre Grande Scène et scène Coup de Coeur, ne vire pas trop sa cuti : une dose massive de chanson-francophone-à-pouets-et-bretelles (Les Ogres de Barback et Camping de Luxe se tirant la bourre avec la délégation québécoise, Cowboys fringants en tête), une touche world « tu t’y croirais » (Amadou & Mariam), de belles voix folk de Wallifornie (Dan San, Gaëtan Streel), des tout-juste-tombés du nid (Li-Lo*,he died while hunting). Clou du folklore, on nous annonce que le Grand Jojo pourrait y troquer son fameux ‘Jules César’ contre ‘Jésus Christ est un hippie’. L’accent étant mis sur un public familial et « conscient », on pourra y glaner également spectacles de rue et informations sur les stands d’une trentaine d’ONG.
Iti né r aire : LaSeMo Festival, Domaine d’Arenberg, Enghien. En train, descendre à la gare d’Enghien, à moins de 2 kilomètres du domaine. En voiture, depuis Bruxelles (35 minutes environ), emprunter la E19/E411 direction Namur/Paris/Mons/Charleroi. Prendre la sortie 21 (Halle), rejoindre la E429 en direction de Lille, puis la sortie N285 (Petit-Enghien). Depuis Namur, prendre la E42 direction Mons/Charleroi, puis la A54 vers Nivelles/Bruxelles, sortie 21 (Halle). Depuis Liège, compter 1 heure 20 de trajet environ (via Bruxelles ou Namur).
Ta ri f s : Un ticket d’un jour vous coûtera 32 euros, et trois jours à musarder au milieu des pantalons en lin se monnaiera 68 euros. Ajoutez à cela 10 euros de camping (prix équivalent pour 1, 2 ou 3 jours). Si vous faites l’expédition en famille, vos bambins paieront 10 euros pour 3 jours contre 5 euros pour 1 (camping et Déménageurs compris). Tous ces prix sont à envisager hors commissions.
http://www.lasemo.be/2013/
Ven 12 juillet he died while hunting, Hilight Tribe, Les Cowboys fringants, Les Fils de l’autre, Li-Lo*, Mes souliers sont rouges, Skarbone 14, Spleen
Sam 13 juillet Barcella, Camping de Luxe, Cédric Gervy, FonoGraFF, Gaëtan Streel, Grand Jojo
Dim 14 juillet Amadou & Mariam, Bertrand Lani & Band, Dan San, Les Déménageurs, Les Fatals Picards, Les Ogres de Barback, Roscoe
Cactus Festival
12 - 14 juillet
Minnewaterpark, Brugge
Nous apprécions toujours autant le Cactus Festival dont la formule nous sied à ravir : dans un écrin de verdure qui vaut à lui seul le coup d’œil, des groupes choisis avec soin se suivent mais ne se ressemblent pas sur une scène unique où chacun bénéficie du temps nécessaire pour s’exprimer. Sous le soleil, le coin « village » / « chill-out » prend même des allures de paradis. Sur les berges du Minnewater, un festival fait main… De la dentelle qu’on vous dit ! Gaëtan Vandewoude et son vrai/faux groupe Isbells ont décroché la timbale en 2009 avec un premier album d’une délicatesse rare. ‘Stoalin’’, successeur d’une finesse impeccable, chemine à fleur de peau aux confins du folk. On ne peut cacher une certaine euphorie à l’idée de retrouver Pinback sur scène, son esthétique unique gravitant aux confins du rock emo et des harmonies sucrées de la pop sunshine. En créant Chelsea Light Moving,Thurston Moore confirme l’arrêt ou du moins la suspension temporaire de Sonic Youth. Samara Lubelski se montre cinglante à la basse tandis que Keith Wood s’avère implacable en sa qualité de second guitariste. A la batterie, John Moloney fait montre d’une efficacité rythmique farouche. Thurston Moore rules. Chelsea Light rules. Comme le Cactus est un festival à la fois pointu et familial, la soirée du vendredi se terminera avec Hooverphonic. Et ça continue pendant deux jours encore avec de faux airs de best-of du sommaire d’un RifRaf francophone : Ghostpoet pour une virée dans une ville anglaise ensoleillée, quand dégringolent des fenêtres aussi bien de la soul, du grime, du blues, de l’afro et du hip-hop. The Raveonettes, moins rétro sixties qu’avant mais toujours au top. Calexico s’aventurant hors de l’âcre poussière du désert arizonien avec ‘Algiers’, hanté et tourmenté mais aussi aéré par l’esprit de la Nouvelle-Orléans. Puis Beach House! Un groupe qui sait se rendre essentiel en vous tatouant sur les phalanges en joué et inquiet sans savoir laquelle des deux mains a sa préférence, ça vous ferait croire aux miracles. Un grand concert de dEUS, peut-être?
Ven 12 juillet Hooverphonic With Orchestra, Thurston Moore & Chelsea Light Moving, Pinback, Blaudzun, Isbells
Sam 13 juillet Ozark Henry, Calexico, Bonnie Raitt, Michael Kiwanuka, The Raveonettes, Ghostpoet, …
Dim 14 juillet dEUS, Beach House, Balthazar,The Tallest Man On Earth, SX, Portico Quartet, Terakaft
T a ri f s : sont identiques à l’année dernière. En prévente (plus frais de location) / au guichet : le billet journalier : 40/50 euros; le billet pour deux jours : 69/82 euros; le billet pour trois jours : 90/102 euros. Gratuit pour les enfants de 12 ans et moins. Pour les ados de 13 et 14 ans, l’accès au festival coûte 12 euros par jour (uniquement à la caisse et sur présentation de la carte d’identité).
www.cactusfestival.be
Power Festival
13 - 14 juillet
La Louvière Un petit changement intervient cette année au niveau des dates du Power Festival, puisque les organisateurs ont décidé pour des raisons pratiques d’avancer celui-ci d’une semaine. Ceci dit, le fait que le Power Festival coïncide désormais avec la fête nationale française plutôt qu’avec la nôtre n’altère en rien la philosophie d’un festival qui célèbre le rock sous toutes ses formes. Que l’on raffole de punk, de rockabilly, de riffs couillus ou d’effluves plus pop, on trouvera une fois encore son bonheur à l’occasion d’un festival qui accueille tant les valeurs sûres que les groupes en devenir. Présenter tous les artistes qui en valent la peine serait fastidieux, mais on s’en voudrait de ne pas saluer les explosifs Karma To Burn dont le stoner instrumental brûlant devrait faire des merveilles, tout comme l’excellent rock psyché heavy de Turbowolf. On ne doute pas non plus un seul instant que les allumés de Punish Yourself nous livreront un set haut en couleur et que les Hillbilly Moon Explosion sauront nous séduire avec leur subtil cocktail rockab bluesy et country. Enfin, on saura gré au Power Festival de mettre à honneur des artistes belges comme les Dirty Bees, My Diligence, The Carololegians et Drive Like Maria (qui est belgo hollandais, mais bon !), sans oublier The Experimental Tropic Blues Band dont on peut attendre un set puissant ! Plutôt excitant, comme programme.....
T a ri f s : Les tickets coûtent 17 euros pour une journée, que ce soit pour le 13 ou le 14 juillet, tandis que le combo pour les deux jours vous reviendra à 22 euros. S’il n’y a pas moyen de loger sur le site du festival, sachez que les possibilités sont nombreuses dans les environs (voir site internet). O ù ? : A La Louvière, sur la Place Communale (7100 La Louvière). Comme n t s ’ y re n dre ?: En train, il suffit de descendre à la gare de La Louvière Sud ou La Louvière Centre. En voiture, il convient de prendre la E19 direction Mons-Paris (sortie n°20) depuis Bruxelles ou la E42 A15 depuis Liège et Mons.
www.powerfestival.be
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Pinkpop
14 - 16 juin
(PB)
Megaland, Landgraaf (Pays-Bas)
Ven 14 juin
Plus ancien festival pop-rock européen (il figure officiellement au Guinness Book), le Pinkpop fête sa 44ème année consécutive. Superstar des festivals au Pays-Bas, il fait figure de Rock Werchter hollandais, tant par sa démesure que par son line-up, peu ou prou identique à celui du festival louvaniste. A se demander ce que vont faire tous ces groupes entre les deux dates. Vous pourrez donc y retrouver Green Day, Alt-J, Ben Howard, Kings Of Leon, Phoenix, Graveyard, Lianne La Havas, The Gaslight Anthem, The Script, Netsky, Palma Violets et quelques autres. Heureusement, le Pinkpop a d’autres atouts dans sa manche, et pas des moindres. Côté cuir, guitares et ambiance assurée dans la fosse (même si le crowsurf est banni), notons la présence de Queens Of The Stone Age, de l’excellent Chris Goss et ses Masters Of Reality, de l’imparable rock garage des Vaccines, de Jimmy Eat World et The Killers. Les occasions de brandir le briquet ne manqueront pas non plus, sur les ballades de Passenger, Tom Odell, Andy Burrows, ou du hollandais Christopher Green. Le rock atmosphérique des belges de Blaudzun tombera aussi à point pour vous recharger progressivement les accus (et vous venger du paquet de groupes de minets insupportables façon Fun., Paramore ou Will And The People qui envahissent nos festivals).Pour ce qui est du beat et du flow, outre les locaux The Opposites dont les dutch-rimes pourraient bien vous prendre par surprise, C2C se promet de vous dérouiller l’âme et les guiboles et Die Antwoord mettra sans aucun doute le feu au Megaland. Situé à quelques kilomètres au nord-est de Maastricht et au Nord d’Aix-La-Chappelle, le Pinkpop vous sera plus facile d’accès en train : il vous suffira de descendre en gare de Landgraaf, d’où partiront des navettes gratuites. Pour entrer au festival, il vous en coûtera 85 euros en prévente pour un ticket d’un jour (service inclus), ce qui ne vous permettra pas d’accéder au camping. 165 euros seront nécessaires pour le combi trois jours avec accès aux campings. Signalons qu’aucune forme de nourriture ou de boissons n’est autorisée dans l’enceinte du festival, mais rassurez-vous, vous pourrez vous enfiler du homard sur place (!). Plusieurs stands seront vegan friendly et vous pourrez même déguster des vins bios. L’eau potable est gratuite. Bien évidemment, la collecte de gobelets permettra aux plus fauchés d’entre vous de remporter des tickets boissons et snack.
www.pinkpop.nl
Rock A Field
29 - 30 juin
Main S tage : The Killers, The Script, Paramore, Handsome Poets 3F M S tage: Queens Of The Stone Age, Jimmy Eat World, Masters Of Reality Brand Bier S tage : Netsky, Kodaline, Andy Burrows, Christopher Green
Sam 15 juin Main S tage : Kings Of Leon, Thirty Seconds To Mars, The Opposites, Passenger, La Pegatina 3F M S tage: Phoenix, The Gaslight Anthem, Fun., Douwe Bob Brand Bier S tage : C2C, Ellie Goulding, Miles Kane, Graveyard, Palma Violets
Dim 16 juin Main S tage : Green Day, Ben Howard, The Vaccines, Will And The People, Kensington 3F M S tage: Triggerfinger, Stereophonics, Blaudzun, Trixie Whitley, Tom Odell Brand Bier S tage : Alt-J, Die Antwoord, Lianne La Havas, Grouplove, Puggy
(lux)
Herchesfeld-Roeser (Luxembourg) Ce festival dans les champs, estampillé plein air et nature, se tient dans les prairies de Herchesfeld-Roeser, sises au sud de Luxembourg ville entre les villages de Crauthem and Hellange. Il est déjà à sa huitième édition et a dédoublé sa scène. Comme elle en a l’habitude, l’organisation a privilégié une affiche des plus éclectiques. Le samedi 29 alignera sur la scène principale The Heavy, Toxkäpp!, Masters Of Reality, Flux Pavilion, Of Monsters And Men, The Bosshoss, Netsky en live, Kraftklub, The Script et Seed. C’est Phoenix qui couronnera le programme avec une prestation qui devrait faire mouche. Après la déferlante ‘Wolfgang Amadeus Phoenix’ qui balançait sur un public épris d’un fol amour autant de bombes pop légères et gonflées, les quatre français se jouent des attentes avec ‘Bankrupt!’, cinquième album qui prend à toute berzingue le tournant où on les attend, sans ceinture. Le dimanche verra défiler entre autres Keta, Kodaline, Tame Impala, Macklemore & Ryan Lewis, Band Of Horses, Jake Bugg, Example, C2C, Volbeat. Il verra aussi le retour de Bloc Party et de Queens of the Stone Age qui devrait drainer à lui un large public transfrontalier chevelu. Il vous en coûtera en prévente 88 euros pour le ticket combiné 2 jours mais des tickets pour chaque journée individuelle sont disponibles au prix de 54 euros. Un camping in situ est prévu pour la somme forfaitaire de 15 euros pour les 3 jours. Itinéraire : vous rejoindrez le site via l’E411 (venant de Bruxelles) et l’E25 (venant de Liège) en direction de Luxembourg, vous suivrez ensuite la direction Metz.
www.atelier.lu
Eurockéennes de Belfort
04 - 07
juillet
(FR)
Belfort (France) Placées en excellente position dans la cour des grands festivals européens, les Eurockéennes de Belfort proposent depuis près d’un quart de siècle un line-up où noms mainstream et curiosités indie font un ménage tellement bien agencé qu’il attire les djeuns et moins djeuns largement au-delà de l’est de la France. Et cette année encore, les occasions de mettre le cap sur ce petit Woodstock franc-comtois ne manqueront pas. Car, pour leur 25e édition, les Eurockéennes ont décidé de marquer le coup en passant de trois à quatre jours de musique. Une édition qui semble placée sous le signe de la nostalgie avec une affiche qui fait des œillades aux nineties qui ont vu naître le festival. Dès le premier jour, le festivalier éclectique et chauvin filera écouter les français de Mesparrow et Chapelier Fou puis enchaînera éventuellement avec les sonorités new wave et les ritournelles intrigantes du collectif La Femme. La suite et la fin de cette journée inaugurale seront plus bling-bling avec notamment sur les différentes scènes Wax Tailor, Alt-J, Asaf Avidan, -M- et Jamiroquai. Le samedi voit du très lourd débarquer, avec comme coups de coeur le Gentil Ours Blanc de Matthew E. White, les ramoneurs US sans faux-col de Fidlar voire l’omniprésent Woodkid. La journée se terminera en apocalypse ou en apothéose avec Archive et The Smashing Pumpkins. Le Jour du Seigneur accueillera Rich Aucoin et ses mélodies multicolores qui précéderont Valerie June et son blues solaire. L’équipée sauvage du Black Rebel Motorcycle Club prendra ensuite le relais avant une soirée qui proposera du mastodonte puisque se succèderont Dinosaur Jr, Lou Doillon, Kavinsky, Two Door Cinema Club et Phoenix. Cerise sur les gâteux, le lundi sera placé sous le signe d’un retour vers le futur avec les révélations british Palma Violets, des Vaccines pas encore périmés, le kangoo blues psychédélique de Tame Impala qui précèderont une fin de soirée de rêve pour les nostalgiques puisque My Bloody Valentine et Blur viendront remettre à l’heure les pendules d’un temps qui est passé trop vite.
www.eurockeennes.fr
28
festivals*gigs*parties Festiv’ans
Antoine Pesle, BRNS, Anoraak
31 mai - 2 juin
4ecluses.com
Parc de la Résistance, Alleur
31 mai:
Out Loud!
Oxy3
1 juin:
Citizenjack, Maybelline, 5Undergrounds, Yellow Paperbag, Dailydols, Angel, Startclub-Bing
2 juin:
DJ Prinz, Tomayaan aka Mozaic, Matt Heize, Missjewell, Gass, Joan B, Chris Hingher, Don Pablo, Mic Del Sando, Deep To Dream, Valen-Time
5 - 29 juin
19 - 26 juin
Flagey, Bruxelles
20 juin:
Bent Van looy + ‘Round The Bend’, ‘Pussy Riot - A Punk Prayer’
21 juin:
voir page 15
Retie Rockt 8 juin
BRFF Brussels Film Festival
‘t Schijf, Retie
David Lynch presents Chrysta Bell, Roscoe, Mélanie De Biasio, Romano Nervoso, Vicuna, Mike Simonetti, Aguila + ‘Charles Bradley: Soul Of America’
22 juin:
Oekraïna Records
www.theatr e d e la v i e .be
OLT 23 juin - 7 septembre
Openlucht theater Rivierenhof, Deurne
‘Mistaken For Strangers, The National’
brf f.be
Festival Jardin du Michel
Wacolor Festival
31 mai - 2 juin
21 juin Parking Ancien Roller Skate Parc, Wavre
Buligny, France
31 mai:
Tricky, Roscoe, Laura Cahen, DJ Reno, Weekend Affair, Dub Inc, Wax Tailor, Foreign Beggars, Christine, Nemir, ...
1 juin:
IAM, Vitalic, Groundation, Carbon Airways, Juveniles, Stig Of The Dump, Art District, Capture, Minimal Quartet, Telemaque, Le Singe Blanc, Daïkiri, S.Mos, My!Laïka, ...
2 juin:
Birdy Nam Nam, Archive, DJ Sebastian, Keny Arkana, Babylon Circus, Superpoze, Jesus Christ Fashion Barbe, Mutiny On The Bounty, Hoboken Division, DJ Nelson, M. Le Directeur,…
ja r d i n - d u-m i c h e l . f r
Vestrock Festivalterrein Buitenvest,
Hulst, Nl
The Random Ten, Angelskin, The Searching, Raketkanon, Wallace Vanborn, Mad Sin, DJ Miami Nice retier oc kt.be
Plazey 12 juin - 7 juillet Parc Elisabeth, Koekelberg
14 juin: 21 juin:
J’Veux de Soleil
27 juin:
Frank Boeijen & Stef Bos
20 juin
28 juin:
The Scabs
Nautilys, Comines, France
21 juin
Sporthall Houthem, Comines
jveuxdusoleil.com
28 juin:
Les Jeunes du Quartier, The Pianobreakers, Pitcho Igit, Dans Dans
Fête de la Musique Fiesta Du Rock 21 - 23 juin voir page 16
R-Mine Festival
14 - 16 juin
21 - 23 juin
Hard Times, Gallows Pole, Alex Schultz Band, Boogie Beasts, Nina Attal Band, Gerry McAvoy’s Band Of Friends nuitdubluesc h arler oi.be
La Voix du Rock
Rhapsody Of Fire, Jorn, Nightmare, Evil Masquerade, Fate, Azylya, Ex Libris, Mental Circus, Scarved, Voodoo Highway, Ethernit
22 juin:
Symphony X, Freak Kitchen, Secret Sphere, Arythmia, Emergency Gate, Magnacult, Pulverone, Tainted Nations, Valkyre, Sunburst, Raven Lord, Masterplan, Bloodboudn, DGM, Keyrah, Max Pie, Scarlet Anger
23 juin:
Hell, Tygers Of Pan Tang, Attic, Demon, Monument, Tore St Moren, Wizz Wizzard, Savage, Hellcity, Drakkar, Civilian, Fireforce, Holocaust, Tank, Voltrage
15 juin voir page 15
Werchter Boutique 18 juin
Sportcomplex Klein Veldje, Tongeren
21 juin:
Esplanade Solvay, Charleroi
r-mine-metalf es t.be
Festivalpark, Werchter
22 juin
The Loaf
Stadspark, Dendermonde
Parhasard, Unpayable, Nevermind Nessie, The Black Band, The Father, The Son And The Holy Simon
Barrage d’Eupen, Langesthal
Wizz Wizzard, Room Deluxe, Novotones, Not Guilty, The Guts, Girlschool
NAS
2 juilliet:
George Thorogood & The
Destroyers
6 juilliet:
Rufus Wainwright
9 juilliet:
Steve Winwood
14 juilliet:
Melody Gardot
17 juilliet:
Gilberto Gil, Lucas
Santtana
22 juilliet:
Richard Thompson Electric
27 juilliet:
Tindersticks
31 juilliet + 1 août:
The Broken
Circle Bluegrass Band
3 août:
Admiral Freebee, The Bony King Of Nowhere
10 août:
Archive
14 août:
Adriaan van Den Hoof
15 août:
Nathalie Meskens
21 août:
The Avett Brothers
24 août:
SX
25 août:
The Waterboys
27 + 28 + 29 août: Hooverphonic with Orchestra
7 septembre:Bart Peeters openluchtth e a t e r.be
Denderpop
vestrock.nl
1 juilliet:
Trio
Pinkpop
15 juin
Sunbeam Festival 24 juin
4AD, Diksmuide
denderpop.be
ro ck a i d . be
Festival Re-Création
Cargo Culte
Poni Hoax, Pegase, Weekend Affair,
The Tragically Hip
les Fils de Teuphu
17e Nuit du Blues
Bateau Le Stubnitz, Dunkerque, France
Jef Neve
25 juin:
Maya’s Moving Castle, Sir
voir page 27
1 juin
23 juin:
wacolor.be
Daddy Nuttea and B-Siders, Antwerp Gipsy Ska Orchestra, Merdan Taplak, Kenyon, Step Art, Raggaravane, Henri IV, Zaroh
Yes Sir
5 juillet:
De Jeugd Van Tegenwoordig, Kensington, Goose, Black Box Revelation, The Van Jets, Drive Like Maria, Hermanos Inglesos, Hooverphonic with Orchestra, Daily Bread, Ewert And The Two Dragons, The Horse Company, James Walsh, Emmett Tinley, Kosheen, Carice Van Houten, Peter Doran, Matthew Caws, Guild Of Stags, Murdock, Coely, Gili, Sam De Bruyn, Gers Pardoel, Jb Meijers, Mark Lotterman, Steady New Sounds, Dutch Resistance, Geert & The Chiefs, Jimmy Dumbbell, Dym, ...
Leopold Tears, Reverse Strip, Pitcho, Antoine Hénaut, Noa Moon, Scylla
Broussaï, Brain Damage
plaz ey.be
1 juin
Carl et les Hommes Boites
25 juin:
w w w. fe s t i v -a n s. b e
1 juin
21 juin:
20 - 22 juin Théâtre de la Vie, Bruxelles Muse, SX, Balthazar wer c h ter boutique.be
20 juin:
Annelies Vanhullebusch ‘t Hof Van Commerce, Nadiem Shah,
30
festivals*gigs*parties Steven H, Protection Patrol Pinkerton, Red Diamond
Grensrock
Mat’Noir
Rock@Edegem
28 - 29 juin
29 juin
30 juin
Brouwerspark, Menen
4a d . b e
Plaine du MâtNoir, Marcinelle Polka Polka, La Fanfare Kermesz à l’Est, CasaNoé, The Babel Orchestra, James Deano, Stereopclip, Vegas, Nordic Summer, The Switch, Ladylo, …
Mouscr’On The Rock 24 - 28 juin
Centre Mouscron
Reverend Zach and The Bluespreachers, Renfort Chaise, les Claminches, Henry Cat, Made In, Woodstock Expercience, ….
matnoirf es tival.be
IJzerenleen, Koren markt, Zoutwerf, Mechelen Major Clint, Compact Disk Dummies, Bed Rugs, Creature With The Atom Brain, Channel Zero, Raving George
29 juin:
King Hiss, Hitsville Drunks, Sir Yes Sir, Flying Horseman, Steak Number Eight, Dez Mona, Magnus
g r ensroc k.be
Hee Tervuren
d i j l efee s t e n . b e
Mix My Day Project 27 juin Esplanade de la Citadelle, Namur Parachute Youth, Quentin Mosimann, Joachim Garraud, Taboo, DJ Residents
28 - 30 juni
Marktplein, Tervuren
28 juin:
citadelleenbordees.fr
29 juin:
Puppetmastaz, Mighty Sleepwalkers, Neogene, Buenas Ondas, Bali Murphy, …
30 juin:
BAP, Rea Garvey, Max Herre, Royal Republic, Orchestre National du Vetex, The Cable Bugs, Somebody Wrong Blues Band, …
Marco Z, Uberdope, Compact Disk Dummies, Helmut Lotti, Discobar A Moeder, …
s unergia.be
pulptuur.be
29 juin:
4 - 7 juillet
Stoomboot, Roza Parks, Marco Z, Gers Pardoel, Zornik, Discobar Galaxie
h eeterv uren.be
Couleur Café Genk On Stage 28 - 30 juin voir page 18
Afro Latino Graspop 28 - 30 juin voir page 19
Spoorzone, Tilburg, Nl
29 juin: Balkan Beat Box, Blue King Brown, Bomb Diggy, Cairo Liberation Front, Captain Steel, Checkpont Guanabana, Cumbia Cosmonauts, Disko Matique, El Juntacadaveres, Elijah & Skilliam, The Excitements,
voir page 20
30 juin: Anthony Joseph & The Spasm Band, Apex Aurilliuz, Baloji, Broken Brass Ensemble, Coely, Dakha Brakha, Fat Freddy’s Drop, Gnucci, MAKYZard, Shantel & Bucovina Club Orchestra, …
voir page 27
festivalmundial.nl
5 juillet:
Rock A Field 29 + 30 juin
Beachdays 28 - 30 juin Parking du Marché Esneux
voir page 27
Summerfestival 29 + 30 juin
Festivalterrein Nieuw Zuid, Antwerpen
29 juin:
Hardwell, Martin Solveig, John Dahlbäck, Yves V, Audien, Romeo Blanco, La Fuente, Hardwell, Dannic, Dyro, Firebeatz, Joeysuki, Jordy Dazz, Kill The Buzz, Martin Volt & Quentin State, Mc D.Mc, Thomas Gold, Norman Doray, Shermanology, Franky Rizardo, Roog, Atfc, Fcl, DJ Licious,...
30 juin:
Larson
Nicky Romero, Dada Life, Basto, Sandro Silva, Gregor Salto, Vato Gonzalez, Mystique, Sick Individuals, Dbn, Lazy Jay, Mystique, Glowinthedark, Wolfpack, Blasterjaxx, The Flexican & Mc Sef, Tv Noise, N8n Remixed, Amro, Lunde Bros, Mc Pyro, Monika Kruse,...
29 juin:
s ummerf es tival.be
b ea r- r o c k . o r g
Tyson Boogie, Scrapy Tapes, Birth Of Joy, Hots Rats, Scathodick Surfers, Les Mauvaises Langues, Skarbone 14, June Bug & The Storytellers, Jeanzibart, Oscar, Yordan, Faut Qu’ça Guinche, …
Eupen
Rock Werchter
Place du Chapitre, Andenne
Dunkerque, France
29 + 30 juin
29 + 30 juin
Oscar And The Wolf, W Victor, The Fouck Brothers, New York Wannabes, Teraformer, Little X Monkeys, Twisted Frequencies, Immaculate Star, Hal Flavin, 5Underground
28 juin
Eupen Music Marathon
Festival Mundial Tilburg
Bear Rock Festival
Festival la Citadelle en Bordées
Park van Kapellen
Box, CPeX, Soulbrothers, Christophe Lambrecht
mixmydayproject.be
28 juin
30 juin
voir page 19
28 juin:
Brandt Brauer Frick, BRZZVLL, Protection Patrol Pinkerton, Stadt, F.O.D; D/R/U/G/S en Moonshack; De Fanfaar, Boul-vard, Black Marble Selection, The Hindu Needle Trick, Devil In A Dress, Flying Horseman, Ellen Schoenaerts, Winston Wutu, Summerbummerdownerfolk 29 juni: Amenra, The Hickey Underworld, Ian Clement, Hypochristmutreefuzz, Reiziger, Tim Vanhamel/Aldo Struyf, Sam Ostyn, Gullfisk, Earl South, Pomrad, Internal Sun, Klaas & Dauer
Pulptuur
Théàtre de Verdure-Citadelle,Namur
27 - 30 juin
28 juin:
rockedegem .be
29 juin
Dijlefeesten
Sound Of Stereo, Maanrockrallyfinale: Reinout met Nevenwerking, PolarJacket, Al de Miseria, Woolf, Bearskin, Band Of Willies
Cat Claw, Wahwahsda, Sir Yes Sir, The Rhythm Junks, Meuris, Soulbrothers
Verdur Rock
ce ntr e c ul t u r e l d e m o u sc r o n .be
27 juin:
Gemeenteplein, Edegem
28 juin:
The Waow, Montevideo, DJ
Pimp My Track, Coffee Or Not, The Annarbor, Colline Hill, Marka, Las Caras, Xaman Ek, Eagles Road, Lady Cover
30 juin:
Le Jouet Musical, Sweet Rodeo
beac h day s.net
Ottertrotter Festival 30 juin
Domein Tivoli, Mechelen
DJ Funky Bompa ottertrotter.be
Les Eurockéennes fr 4 - 7 juillet
Site du Malsaucy,
Belfort, Fr
Hookrock 5 + 6 juillet Terrein Lutselusstraat, Diepenbeek Rusty Roots, Jonny Winter
6 juli: Bourbon Street, Julian Sas, Moonshine Reunion, Joey Gilmore & Sean Carney Band, John Kee Hooker Jr, Chantel McGregor, Andon Funderburgh, Memo Gonzalez hookrock.b e
Patersdreef Festival 5 + 6 juillet
Tielt
5 juillet: The Band Of Willies, Khalif Wailin’ Walter, Chantel McGregor 6 juillet: Ed & The Crazy Harp, Daddy Was Wrong, Kozmic Blue, Jesus Volt, Steve Harley & Cockney Rebel paters dreef.be
Na Fir Bolg 5 - 7 juillet
Sassenhout, Vorselaar
5 juillet: Isda, The Ghent Violin Project, De Nieuwe Snaar, Radio Tennessee, Trio Dhoore, Lost Highway, Peut-être Demain 6 juillet: The Heavy Machinery, Emzjés & Kaodazer, Mister And Mississippi, Roosbeef, Filthy, Nelly, Buurman, Omnia, Firking (Hong), Shantalla
Jonas Winterland, De Held, The Gonnabees, Nevermind Nessie, Harmonie Vorselaar, Radio Oorwoud ft Hannelore Bedert, Johan Verminnen, Laïs
5 juillet:
n a fi r b ol g . b e
6 juillet:
7 juillet:
Sjock festival 5 - 7 juillet Poeyelhei, Gierle voir page 24
Gooikoorts 5 - 7 juillet
Festivalterrein, Gooik
6 juillet:
Trommelfluit, Malicorne, Pandeireta.com, Chemin de Fer, Mystic Moose, Broes, Trivelin, A La Rum, Rua McMillan Trio, Alisdair Fraser & Natalie Haas
7 juillet:
Groupa, Frigg, Naragonia Quartet, Valeri Dimchev Trio, Sol I Serena, Myrddin, I Tamburellisti Di Torrepaduli, Mystic Moose
Twin Forks, Rival Sons, Biffy Clyro, Thirty Seconds To Mars, The Prodigy, gagnant tremplin, Balthazar, Haim, Modestep, Bloc Party, Enter Shikari, Netsky Mike And The Mechanics, Local Natives, Saez, The Hives, Sting, C2C, gagnant tremplin, Kodaline, Of Monsters And Men, Asaf Avidan, Alt-J, dEUS, Madeon
7 juillet:
Charles Bradley & His Extraordinaires, Volbeat, Puggy, Stereophonics, Archive, Indochine, gagnant tremplin, Left Boy, Modest Mouse, Lou Doillon, Kendrick Lamar, Wax Taylor And The Dusty Rainbow Experience
mainsquarefestival.be
Gracias a la Vida 6 juillet Burgemeesterspark, Lommel
Melrock 6 juillet
Les Ardentes
Cercle Saint-Pierre,
Melreux Black Tartan Clan, René Binamé, Mad Men’s Team, Skelt’s, Las Slaches, Freaks 77, The Way Days, Cold Temple
6 + 7 juilllet
Arras Citadel, Arras, Fr
11 - 20 juillet
De Bijloke, Gent
Grand Place, Auvelais
6 juillet: So Mary, Little X Monkeys, Johnny Dick,The Laid Mamy’s Project, Bouldou And The Sticky Fingers, BJ Scott 7 juillet: Dirty Blue Smoke, The Sneaky Freaks, The Jet-Sons, The Rumblejetts, DJ Boule, Smooth And The Bully Boys mjtamines .be
12 juillet
Strand, Blankenberge
6 juillet: Showtek, Quintino, Alvaro, Sexation, Laurent Wéry, Tony Star, Dimitri Wouters, Paris Avenue, Les Mecs, Funk D, Audiophonic, X-Tof, Oliver V vs C-DU, Larse, Guy’Do, Vince Nova, Dizkodude, Raffa Ciello, Seelen & Christophe, Jean Delaru, Jackk VS David DM, Stijn VM,...
5 - 7 juillet
Gent Jazz Festival
Custom Show Rock’n Roll Tonight!
6 + 7 juillet
Main Square
11 - 14 juillet voir page 22
Beachland
g o o i k o o r t s. b e
31
TLP, Baciamolemani, Ironites, Postmen, Buscemi, Silverbullet, Bearskin, Rakka, Faisal, Che Sudaka, Merdan Taplak, …
7 juillet R3Hab, Robert Abigail, Plastic Funk, Puresang, StereoClash, Guy’Do, Nils Van Zandt, Dux & Mr Dum, Lennert, Crazibiza, Christophe vs Seelen, David, Nico Morano vs Q-Bix, Mario, Mike B vs Sammir, Ricardo, David DM, Moeinza vs Nitron, Tim, Tube & Berger, Karmon,...
g r ac iasalav ida.be
beachland.be
Joe Lovana with the Brussels Jazz Orchestra, Sal La Rocca Band, Dee Dee Bridgewater & Ramsey Lewis, Cécile McLorin Salvant, Jacky Terrasson, The Unrevealed Story
13 juillet
Diana Krall, Nicolas Thys Trio, Kurt Elling, LABtrio, Phronesis
14 juillet
JohnZorn DJ-set, The Dreamers/Electric Masada, James Moore, Moonchild, Tirzah, Illuminations, Koby Israelite Band, Song Project: Mike Patton & Jesse Harris, John Medeski, Marc Ribot, Trevor Dunn, Kenny Wollesen, Joey Baron, Cyro Baptista, Steve Gosling, Jamie Saft, Ikue Mori.
15 juillet
Bobby Womack, Bryan Ferry, Eric Legnini
26-27 July 13 BARRY ISSAC, HUGHIE IZACHAAR & THE ROYAL KINGS BAND (UK) ROD TAYLOR (JAM) & AL CAMPBELL (JAM) BACKED BY DREADLESS (NL) VELOTRONIX (BE)
SKARALLAOS (ESP) OBIDAYA (FR) IRIEVIBES BAND (BE) FEAT TEDDY DAN (ET)
YOUNG WARRIOR SOUNDSYSTEM (UK) ‘SON OF JAH SHAKA’ FEAT ROGER ROBIN & SISTA ZAKEYAH ...
32
festivals*gigs*parties 18 juillet
Madeleine Peyroux, WOFO, Raphaël Imbert Quartet, Avishai Cohen Quartet, Martial Solal/Stefano Bollani
12 juillet
19 juillet:
13 juillet
Jamie Cullum, José James,
Valerie June
20 juillet Elvis Costello & The Imposters, Trixie Whitley, MannGold de Cobre g e ntj a zz. c o m
TW Classic 13 juillet
lundi 03 juin
ZZ Top, Hooverphonic, Black Box Revelation, Felix Da Housecat, Suicidal Tendencies, Absynthe Minded, Gers Pardoel, I Am Wolves
Ryan Mac Garvey @ Spirit Of 66, Verviers Iron And Wine @ Botanique, Bruxelles Peter Murphy plays Bauhaus, Kiss The Anus Of A Black Cat @ AB, Bruxelles
roc k- z otteg em.be
mardi 04 juin
12 + 13 juillet
OC De Roos, Glabbeek
Klein Strand, Oostende
The Fellows, In Clear Sight, Orange Apple, Face The Fax, F.O.D., Gino’s Eyeball, Skin Of Tears, Mute, Implants, Strike Anywhere, 7 Seconds
Bruce Springsteen & The E Street Band, Keane, Santana, Ben Harper and Charlie Musselwhite, Blondie, Balthazar twclas s ic.be
k l oem p r o c k . b e
Brosella Folk & Jazz
Demerrock 12 + 13 juillet
13 + 14 juillet MC, Hoeselt
Théâtre Verdure, Bruxelles
12 juillet
13 julliet:
Fight Footers, Quotation, Tres Hombres, Presidential Sweet
Olla Vogala, Dacosse ft Jorge Pardo, Sam Lee & Thomas McCarthy, Carthy, Hardy, Farrell & Young, Green Moon, De Temps Antan, Melech Mechaya & Misia
13 juillet
Outback, Revolving Door, Roadhouse, Hell City, Jeff Brick, The Random Ten
m cho e s el t . b e
12 juillet
Release Festival 12 + 13 juillet Festivalweide, Manshoven
12 juillet
Release Allstars, Gramophonedzie, DJ Krizz, Buscemi, Redhead, Tom Hades, Soren Aalberg, …
13 juillet
Gallan Tree, Piccolo Dixieland Band, Jan Doe & The Black Bourgeoises, Vodz, The Prospects, Boulvard, …
re l e a s efest i v a l . b e
Beatfarm Festival 12 + 13 juillet 12 juillet
Essen
Boogie Belgique, Oaktree,
Tabizla
13 juillet
June Miller, The Mixfitz, Crucial Alphonso, MTWN, Artroniks, Ben Daily, Arne & Veebo, Flatfish,…
b ea tfa r m .b e
Rock Herk 12 + 13 juillet voir page 24
Rock Zottegem 12 + 13 juillet
Tentencomplex Bevegemse Vijvers, Zottegem
Neon, Dr.Elektroluv, Yellow Claw, Amine Edge & Dance, TLP aka Troubleman, Maxim Lany, Davidov, Mark Knight, Franky Rizardo, FCL, Sam Divine, Yamo & Hi Live Elements, Dave Lambert, Dynky Toys
13 juillet:
Chuckie, Tocadisco, Alvaro, Yves V, Mystique, Dimaro, Little D, DJ Licious, Romeo Blanco, The Oddword, J Majik & Wickaman, Syndaesia, Murdock, Lazy Jay, Raving George, Skyven, De Kraaien XXL, The Flexican & MC Sef, DJ Faisal, B-Kay & Duub, Josh Wink, Green Velvet, Hot Since 82, Chris Tietjen, Nathaniel & Coolman, A-Bat, Seba Lecompte, Nukov & Yelmet
ostendbeac h .be
Cactus festival Lasemo 12 - 14 juillet voir page 26
Schepskermis 12 - 16 juillet
Balen
12 julliet:
Toon Gielen, Deep Origin, Dimaro & Little D, SquarElectric, Bjorn Verhoeven
13 julliet:
winnaar Stage Rage, Killer, Elephant, Blackjack, Belgian Asociality
14 julliet:
Bandana Countryband, 3M8S, Les Truttes
sc h epskermis.be
Coqrock 13 juillet
Pier 10, De Haan
The Quireboys, Andy Brings, Diabulus In Musica, Anwynn, Caducity, Ithilien, Mordacity c oqroc k.be
Mastodon @ den Atelier, Luxembourg, Lu Alicia Keys @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu
Festivalterrein, Werchter
Ostend Beach festival
Kloemprock 12 juillet
dEUS, Bush, Golden Earring, Dr. Lektroluv, The Opposites, Marco Z, Epic Lane
14 julliet:
UMO Jazz Orchestra & Verneri Pohjola, Yves Peeters Group, Nathalie Loriers New Trio, Elina Duni Quartet, Big Frisell’s Big Sur Sextet, Big Noise & Evan Christopher, Jon Batiste & The Stay Human Band
bros ella.be
Power Festival 13 + 14 juillet Place Communale, La Louvière voir page 26
Steve Earle & The Dukes, The Mastersons @ Cactus@Concertgebouw, Brugge Little Caesar @ Spirit Of 66, Verviers Ghostpoet @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu
mercredi 05 juin Rihanna @ +06/06- Sportpaleis, Antwerpen, livenation.be Fresh And Onlys @ Madame Moustache, Bxl Chromatics @ Vooruit, Gent, vooruit.be
jeudi 06 juin Scout Niblett @ Botanique, Bruxelles DJ Pierre, Fabrice Lig, Francis Charlier, Globul @ Rockerill, Marchienne-au-Pont Ceili Moss @ La Porte Noire, Bruxelles Greg Houben Trio @ Salon, Silly Cedell Davis & The Brethren, Big Dave @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Macabre, Dehuman @ Magasin4, Bruxelles IC Music: Liesa Van der Aa, The Name, Damerels, Scrappy Tapes @ De Kreun, Kortrijk, icmusic.eu/term Ian Clement @ Merlo, Bruxellles, stoemplive.be Noisia, Foreign Beggars, Reacter & Mista Ben, Still Hungry, Chuck Bronson @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com The Killers @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu, atelier.lu The Bots, Adoptees, The Majestic Unicorns From Hell @ Soulkitchen, Luxembourg, Lu, atelier.lu
samedi 01 juin
vendredi 07 juin
Lightnin’ Guy & The Mighty Gators, Tiny Legs Tim @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Mensch Mensch Mensch & Angharad davies, Tisha Mukarji @ Beursschouwburg, Bxl Fire Room, We Insist!, Ze Zorgs @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Les Slugs @ La Parfumerie, Molenbeek Playground, Dupleix/Smet/Evrard Trio @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Planet Caravan: Uncle Acid And The Deadbeats, Wolf People, Master Musicians of Bukkake, Alvarius @ Trix, Antwerpen Bärlin, Alcalin @ LR6, Bruxelles Eye Candy: DJ’s B-Have, Dent De Lait, Röze @ Barrio, Bruxelles Devil’s Night: Steelhouse Rockets, Blood Baby Sitters, DJ Vinne, DJ Marco @ DNA, Bxl Billions Of Comrades @ Péniche Fulmar, Bxl DJ’s Richard 23, Chacha, Zanni @ La Bodega, Bruxelles, club-new-wave.be Enola, Undo, Cora Novoa, Fady One, Pierre, Deg @ Fuse, Bruxelles, fuse.be Dog Days @ Spirit Of 66, Verviers Amparo Sanchez, ... @ Aéronef, Lille, Fr Pascal Pinon, Sin Fang @ Exit 07, Luxembourg, Lu Sin Fang, Pascal Pinon @ Exit07, Hollerich, Lu
Papier Tigre, Frank Shinobi @ Madame Moustache, Bruxelles, madamemoustache.be The Left Arm Of Buddha, Jerry Kim Collins @ Espace Senghor, Etterbeek, leftaobuddha.com Mariem Hassan @ Molière, Bruxelles, muziekpublique.be Billie Kawende @ Beursschouwburg, Bxl Nir.K, TSR Crew, L’Hexaler, Azzili Kakma, Tonino Trafiquants D’Art, JCR, Oulra, Sekel, Ekila, Minkick @ Magasin4, Bruxelles Lightnin’ Guy & The Mighty Gators @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Lucinda Williams @ AB, Bruxelles
dimanche 02 juin The Breeders @ AB, Bruxelles Planet Caravan: Om, Condor Gruppe, Asteroid, Head Of Wastastiquet @ Trix, A’pen Todd Rundgren @ Spirit Of 66, Verviers
samedi 08 juin Wild Boar & Bull Brass Band @ Zebra Bar, Bruxelles Wild Honey Pie @ Spirit Of 66, Verviers Sport Doen, Leper House, Vidaorda, Worlds Dirtiest Sport @ Rockerill, Marchienne-au-Pont, rockerill.com 14 Weeks, The Waow, The Dweebs @ Le Salon, Silly, sillyconcerts.be Alicia Keys, Miguel @ Sportpaleis, Antwerpen, livenation.be Queen’s Vision @ L’Entrepôt, Arlon Black Cobra, Bison BC, Arabrot, These Mountains Are Ghosts @ Magasin4, Bxl Ivan Paduart @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Sound System Connection: Chalice, SteppAddict, Emana Sound, Heartical Juggling, Humble Rising, Young Roots Sound @ MJC
33 du Virolois, Tourcoing, Fr Mickey Gree, Le Sacre du Tympan, Pilooski, Judah Warsky, Vincent Martial @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
dimanche 09 juin Overhead @ Spirit Of 66, Verviers Silence Is Sexy: Rauelsson @ Huis 23, Bruxelles, abconcerts.be The Abyssinians, DJ Senna Dub @ 4AD, Diksmuide, 4ad.be abrielle Aplin, Saint Raymond @ AB, Bxl Andy Cairns @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Huntress @ Magasin 4, Bruxelles Hugh Laurie @ den Atelier, Luxembourg, Lu
lundi 10 juin Mastodon, Newsted @ Trix, Antwerpen
mardi 11 juin Les Bens @ Café Monk, Bruxellles, stoemplive.be City And Colour, Twin Forks @ den Atelier, Luxembourg, Lu, atelier.lu
mercredi 19 juin Whitesnake @ AB, Bruxelles, abconcerts.be No Age @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Morkobot, Usssy, Topanga @ Magasin4, Bxl Alt-J @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu, rockhal.lu
jeudi 20 juin Reena Riot @ De Monk, Bruxelles The Imaginary Suitcase @ La Porte Noire, Bxl Black Cobra, Bison B.C., Arabrot, Spindrift, Blaak Heat Shujaa, Umungus @ L’Entrepôt, Arlon, entrepot-arlon.be Bishop Dust, Tache, Wall Of Death, Surfing Leons, Globul, Barako Bahamas @ Rockerill, Marchienne au Pont, rockerill.com Mikhael Paskalev Botanique, Bruxelles The Gaslight Anthem @ Den Atelier, Luxembourg, Lu, atelier.lu Two Door Cinema Club @ Aéronef, Lille, Fr
vendredi 21 juin The Black Crowes @ AB, Bruxelles, livenation.be The Paranoid Grill @ Le Nil, Fleurus
mercredi 12 juin
samedi 22 juin
UFO @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Headwar, John Makay, Tire-bouschtroumpf & Schroumpf-bouffon @ Magasin4, Bxl Lindsay Stirling @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu Cocorosie, My Disco Jacket @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
Neurosis @ Eurocam Media Center, Lint, eyespyrecords.be The Paranoid Grill @ T.A.G., Bruxelles Tuur Florizoone & Didier Laloy @ Theater La Montagne Magique, Bruxelles Waterfront @ Spirit Of 66, Verviers Maïa Vidal @ Eden, Charleroi, pba-eden.be Agnostic Front, Toxic Shock @ Magasin4, Bxl Dead Can Dance @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Cashmere Cat, Richelle, DJ Slow, Mister Tweeks @ AB, Bruxelles, abconcerts.be
jeudi 13 juin The Name, White Mystery 300, Buchkan @ Rockerill, Marchienne-au-Pont, rockerill.com City And Colour @ Botanique, Bruxelles Chelsea Light Moving @ Trix, Antwerpen Paramore @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu, atelier.lu
vendredi 14 juin Logical School @ Spirit Of 66, Verviers Andy Cairns @ Botanique, Bruxelles FCL ft Lady Linn, Lemakuhlar, Guy T.Harris @ Bazaar, Bruxelles, origami-music.be M&R Proufsall sessions @ Rockhal, Esch/ Alzette, Lu, rockhal.lu
samedi 15 juin Maybelline @ CC, Chênée 3 Doors Down @ AB, Bruxelles Hot Men Stuckie, Whatever @ Entrepôt, Arlon Theo Hakola Trio @ Aéronef, Lille, Fr Mai Lan, Buddies @ CC Gérard Philipe, Calais, Fr, ccgp.calais.fr
dimanche 16 juin Bob Wayne, JD Wilkes And The Dirt, Daubers @ Trix, Antwerpen, trixonline.be The Headshakers @ Aéronef, Lille, Fr
dimanche 23 juin Tuur Florizoone & Didier Laloy @ Gemeentehuis, Uccle Mobb Deep @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Leonard Cohen @ Sportpaleis, Antwerpen Billy Talent @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Idiot Glee @ Madame Moustache, Bruxelles Papa Roach @ Den Atelier, Luxembourg, Lu
lundi 24 juin Patti Smith @ AB, Bruxelles, livenation.be Stone Sour @ Den Atelier, Luxembourg, Lu Tegan And Sara @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu
mardi 25 juin The National @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be The Black Crowes @ AB, Bruxelles Patti Smith & Band @ Cactus@MaZ, Brugge
mercredi 26 juin lundi 17 juin The Babies, Nissenenmondai @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be The Killers @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Queens Of The Stone Age @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be King Ayisoba, Zea @ Les Atelier Claus, Bruxelles, lesateliersclaus.com Modest Mouse @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu
mardi 18 juin Bouncing Souls, The Headshots, The Agitators @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Jimmy Eat World @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu Messer Chups, Dusk @ Aéronef, Lille, Fr
Beth Hart, Joe Bonamassa @ Sportpaleis, Antwerpen, sportpaleis.be Iva Bittova @ Vooruit, Gent, vooruit.be Cat Power @ AB, Bruxelles, abconcerts.be
jeudi 27 juin Tegan and Sara @ AB, Bruxelles Wavves Botanique, Bruxelles, botanique.be Keith Row, Pierre Gerard, Phil Maggi @ L’An Vert, Liège, lanvert.be Sierra Sam, The Babel Orchestra, Globul, Los Cripis @ Rockerill, Marchienne-au-Pont
vendredi 28 juin Sic Alps @ Madame Moustache, Bruxelles Liam Singer, Seesayle @ L’An Vert, Liège, lanvert.be
Baloji @ La Nuit Africaine, Ottiginies, busker.be Hi On Maiden @ Spirit Of 66, Verviers Parov Stelar Band @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu Triggerfinger, Doggystyle Syndikate @ CC Gérard Philipe, Calais, Fr, ccgp.calais.fr
samedi 29 juin Loredana Castiglia & So Pink Size @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Sic Alps @ Water Moulin, Tournai, watermoulin.bandcamp.com Ex Vivo, Pierre Simon, Le Rythme Des Fourmis (concerts traduits en langue des signes) @ VK*, Bruxelles
dimanche 30 juin DJ Hardx, Arternation, Fredskhyi, Jim-Tom Couz-Deeproject121-Jim Steeler, Inner White Fire, F.L.O., Rose Cuberdon, Chef Henri Depiesse, Ondes Micro, 3Familybrothers @ Entrepôt, Arlon, entrepotarlon.be Bellini, Nicoffeine, 30.000 Monkies @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be
lundi 01 juillet David Myers @ Spirit Of 66, Verviers
mardi 02 juillet Suuns @ Exit07, Hollerich, Lu, rockhal.lu
mercredi 03 juillet The Sword @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu
jeudi 04 juillet Barako Bahamas, His Dudeness, Curver vs Woodboy, Sneaky Freaks @ Rockerill, Marchienne-au-Pont, rockerill.com Stereophonics @ Den Atelier, Luxembourg, Lu
vendredi 05 juillet Gov T Mule @ Spirit Of 66, Verviers Stephan Bodzin, Rodriguez jr, Fabrice Lig, Globul, Dirty Monitor @ Rockerill, Marchienne-au-Pont, rockerill.com Boysetsfire @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu A Day To Remember @ Den Atelier, Luxembourg, Lu, atelier.lu
samedi 06 juillet The Beach Boys @ Kursaal, Oostende, icanhearmusic.be Massachusetts @ Spirit Of 66, Verviers
lundi 08 juillet Amanda Palmer & The Grand Theft Orchestra @ Rockhal, Esch/Alzette, Lu, rockhal.lu
mardi 09 juillet Atoms For Peace @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be Ana Popovic & The Mo Better Love Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be The Smashing Pumpkins @ Rockhal, Esch/ Alzette, Lu, atelier.lu
mercredi 10 juillet Ke$ha @ Den Atelier, Luxembourg, Lu
jeudi 11 juillet Deg, Sportelli Gerome, Ralph Storm, Globul @ Rockerill, Marchienne-au-Pont Crosby, Stills And Nash @ Kursaal, Oostende Neil Young & Crazy Horse @ Rockhal, Esch/ Alzette, Lu, rockhal.lu Local Natives @ Den Atelier, Luxembourg, Lu
Brussels Film Festival Du 19 au 26 juin Flagey, Bruxelles
Le Brussels Film Festival s’associe à la Fête de la Musique pour une série de concerts en lien avec le cinéma, propose une compétition de documentaires liés à la musique et met sur pied une rencontre entre compositeurs et réalisateurs. Le 21 juin, soirée Ciné-Concerts avec Chrysta Bell (la nouvelle muse de David Lynch. Lequel a produit son premier album solo et créé son accompagnement visuel pour la scène). La musique des belges de Roscoe entrera en dialogue avec des images issues de films muets belges (Henri Storck, Henri Moerman, Alexandre Promio). Très en marge des conventions pop, Mélanie De Biasio s’éloigne intangiblement des traditions jazz de grand-père, tout en conservant des sonorités organiques smooth en forme de caresses de velours. Romano Nervoso, champions du spaghetti-rock made in La Louvière, seront de la partie. Le Festival propose une compétition autour d’une dizaine de documentaires liés à la musique, dont une série de premières belges avec, entre autres : Mistaken for Strangers (Tom Berninger) - 25 Juin. Charles Bradley : soul of America (Poull Brien) – 21 juin. Pussy Riot – A Punk Prayer (Mike Lerner, Maxim Pozdorovkin) – 20 juin. Round the Bend (Dimitri van Zeebroeck) – 20 juin + Showcase de Bent Van Looy. www.brff.be
Mobb Deep
23 juin AB, Bruxelles Héritier des messages envoyés par N.W.A, Public Enemy ou Eric B. & Rakim, Mobb Deep a, un temps, porté le rap East Coast à bout de bras. C’était au début des années 1990. En première ligne de la guerre de tranchées qui opposait l’institution new-yorkaise à la mouvance californienne, Mobb Deep a préservé les prérogatives de Big Apple avec ‘The Infamous’, album hargneux et belliqueux, nec plus ultra de la culture gangsta. De tous les combats, l’artiste s’est toujours relevé pour porter son flow engagé en Amérique et au-delà. De retour sur scène pour célébrer deux décennies de résistance dans la jungle du bitume, Mobb Deep s’attaque à quelques dates européennes. Le dimanche 23 juin, il pose le mic à l’Ancienne Belgique. Besoin d’un concert (de légende) qui fait du bien là où ça fait mal ? (na)
Cat Power
26 juin AB, Bruxelles Il y a tous ceux dont on attend, parfois en vain, qu’ils accomplissent leur ‘Tchao Pantin’, leur plongeon dans la grande profondeur, leur coming-out d’animaux tristes. De l’autre côté du spectre, il y a ces personnalités rares qui ont joué leurs jokers vitaux dès la première partie, préféré se confier entièrement à l’émeri. Chan Marshall, quintessence du rêche, de la brèche fut longtemps de ces voltigeuses qui entraînent dans leur descente lo-fi les exaltés de la varappe, et ne comptent pas revenir indemnes. Aujourd’hui, la production décolle, le mix de Zdar compresse par endroits, et l’ensemble sonne enlevé mais artificiel, la voix se fait flow sous l’auto-tune. Le propos, lui, reste saillant, et c’est ce qui nous fait considérer ce retour comme un sursis avant une conversion digne de ce nom. (alr)
34
Earteam
Adult.
Jaga Jazzist
‘The Way Things Fall’ Ghostly International/V2
‘The Way Things Fall’ est l’album d’Adult. que l’on n’attendait plus. Après la monumentale tournée ayant suivi la sortie de ‘Why bother ?’ en 2007, Adam Lee Miller et Nicola Kuperus avaient en effet frisé le burn-out, décidant en conséquence de laisser la musique de côté pour se concentrer sur d’autres projets artistiques, notamment une trilogie de films. Adult. ne semblait donc plus vouloir ou pouvoir composer de morceaux jusqu’à ce qu’il entre en studio pour enregistrer deux nouveaux titres destinés à une performance au musée d’art contemporain de Detroit. Et là, comme par miracle, le duo a retrouvé l’inspiration et finalement réalisé son cinquième album, plus direct, plus pop que ce à quoi le groupe nous avait jusqu’ici habitués. Un titre comme ‘Tonight, we fall’ est sans doute le plus tubesque qu’il ait jamais enregistré. Ceci dit, on aurait tort de croire qu’Adult. a vendu son âme aux charts, vu que sa musique demeure assez expérimentale dans un registre électro dark. Souvent glacée et robotique tout en mettant paradoxalement en avant une belle dose de sensibilité et d’émotion, l’album s’apparente à de l’électro rétro futuriste ultra addictive, un peu comme si Siouxsie s’associait à Fad Gadget au sein de Depeche Mode en compagnie d’anciens membres de Kraftwerk s’étant gavés d’électro punk. ‘Heartbreak’, ‘New Frustration’, ‘At the end of it all’ ou ‘A day like forever’ reflètent à merveille tout le talent d’un duo d’exception qui demeure l’un des secrets les mieux gardés de la scène actuelle. (pf)
Fabrice Alleman ‘Obviously’
Lionel Beuvens ‘Trinité’
Tamara Suffren ‘Lespwa’
Manuel Hermia ‘Le Murmure de l’Orient’ Igloo/AMG
Il serait injuste de ne pas mentionner le travail d’une maison de disques dont on parle rarement dans nos pages au motif qu’elle ressort du jazz : Igloo. Actif depuis de très nombreuses années, le label Igloo est un acteur incontournable au sein du jazz belge. Il a consolidé au fil des ans un catalogue fort de dizaines de titres, d’abord en vinyle, ensuite en cd. Ces nouvelles sorties témoignent de sa bonne santé et de son envie de se renouveler tout en continuant à promouvoir des musiciens de talent. Si le saxophoniste/ clarinettiste Fabrice Alleman apparaît comme un des poulains historiques du label, présentant ici un nouvel opus confirmant ses talents de compositeur et de mélodiste, le batteur Lionel Beuvens dévoile pour sa part un album carte de visite sous son propre nom après avoir officié pendant des années comme sideman d’autres formations dont celle justement d’Alleman. Son album en quartet, mâtinant accents latinos et sonorités ECM, laisse augurer un parcours prometteur. Igloo Mondo, département world d’Igloo, ouvre quant à lui ses portes à la jeune chanteuse haïtienne Tamara Suffren, invitée et révélée par le saxophoniste Pierre Vaiana. Tamara offre une musique hybride puisant sa substance dans sa terre d’origine. Chantant en créole ou en français, elle dit l’espoir de tout un peuple blessé. Au sein de la même collection, le double album joliment emballé de Manuel Hermia se veut un voyage à travers un Orient maximisé allant de l’Inde à l’Afrique du Nord en passant par la Chine et le Moyen Orient. Il se décline sous la forme de rencontres matérialisées le plus souvent au travers des duos et, dans une moindre mesure, des trios. Hermia officie au bansuri, une
‘Live with Britten Sinfonia’ Ninja Tune/Pias
Depuis ses débuts, Jaga Jazzist n’a cessé de bénéficier d’un soutien fervent jamais démenti dans nos pages. Si le combo norvégien a pu aligner sans faillir une série d’albums studio de bonne facture, c’est davantage encore sur scène qu’il a bâti sa renommée et son succès. C’est là qu’il s’apprécie et se saisit au mieux. Avait-il dès lors besoin de recourir à l’exercice tant éculé du disque live auquel beaucoup pensent devoir se plier avec une sujétion parfois idiote quand ce n’est pas pour se soumettre purement et simplement aux diktats de leur maison de disques ? En l’espèce, ce n’est pas tant de cela dont il s’agit mais plutôt du juste et légitime souhait de consigner sur disque le fruit d’une rencontre intense et longuement rêvée entre le clan Jaga et la Britten Sinfonia. Captés à Oslo et au Barbican de Londres à l’été dernier, ces enregistrements témoignent de ce qu’elle fût dans les faits. Aux commandes depuis toujours, c’est Lars Horntveth et Erik Johannessen qui ont dirigé de main de maître le théâtre des orchestrations tandis que la symphoniette, mieux habituée à des aventures plus calmes, apportait son renfort et son savoir. Le disque s’ouvre sur un ‘One-Armed Bandit’ aux accents stravinskiens qui dépasse le quart d’heure tandis que le magnifique ‘Bananfluer Overalt’ se donne des éclats à la Philip Glass et permet au trompettiste Mathias Eick de s’affirmer dans toute sa grandeur. Plus loin, ‘Toccata’ et ‘Music! Dance! Drama!’ achèvent de nous séduire. C’est sur ‘Oslo Skyline’ que le disque se referme avec une majesté naturelle. L’harmonie est patente, le son est énorme, l’expérience concluante. (et)
sorte de flûte traversière indienne en bambou, instrument aux sonorités apaisantes mal connu dans nos contrées. Ce ‘Murmure’ est un compagnon sonore de voyage agréablement doux et pas seulement à destination de l’Orient. (et)
Anvil ‘Hope In Hell’ Steamhammer/SPV
Anvil affiche désormais 36 ans au compteur et reste fidèle à ce qu’il a toujours fait, soit un heavy métal ultra puissant et assez accrocheur qui n’a pas évolué d’un iota depuis les débuts du groupe. A coup sûr, l’ensemble séduira les fans, mais je dois reconnaître qu’en ce qui me concerne, il me laisse à vrai dire plutôt de marbre, non pas tant à cause de son côté passéiste que de par son côté cliché, notamment au niveau des solos de guitares méchamment démonstratifs. (pf)
Olof Arnalds ‘Sudden Elevation’ One Lit tle Indian
Il y a trois ans, au creux de l’hiver, nos oreilles s’étaient réchauffées au coin d’un feu de bois apaisant. Délicatement posées dans la braise par Olof Arnalds, les bûchettes de l’album ‘Innundir Skinni’ crépitaient à l’orée du bois. La chanteuse islandaise roucoulait ses mots doux dans sa langue natale. On n’y pigeait rien, mais c’était un régal. Et puis, sans prévenir, la petite fée est revenue avec un EP (‘Ólöf Sings’) composé de chansons piquées à ses héros (Arthur Russel, Caetano Veloso, Bob Dylan ou Neil Diamond). Transition annoncée vers un album exclusivement pépié en anglais, ce petit hommage passionné connaît aujourd’hui son dénouement. Avec ‘Sudden Elevation’, Olof Arnarlds quitte la terre des geysers pour conquérir l’Angleterre et, peut-être, la planète Terre. En choisissant de s’exprimer dans la langue de Dickens, la chanteuse atténue quelque peu les charmes de sa musique. Plus consensuelles, moins atypiques, ses chansons déambulent pourtant avec un drôle d’accent. Elocution elfique et intonation fantasmagorique : la musique d’Olof Arnalds peut bien perdre un peu d’intensité. La magie opère au-delà du verbe. (na)
ASG ‘Blood Drive’ Relapse Records
Originaire de Caroline du Nord, ce combo en est déjà à son quatrième album et nous balance un cocktail stoner sudiste aux relents grunge et prog. Les ombres de Lynyrd Skynyrd, Queens of the Stone Age, Black Sabbath, voire
Hawkwind se font tour à tour sentir sur des compos brillamment construites qui affichent à la fois des riffs bien tendus et des envolées psyché à souhait. Si l’album a un petit côté prévisible, il est souvent très mélodique (‘Children’s music’, ‘Avalanche’) et planant (‘Earthwalk’), tout en se faisant parfois furieux, notamment sur l’apocalyptique ‘Castlestorm’ où Jason Shi laisse au vestiaire son timbre de voix habituellement velouté (bien que puissant) pour littéralement hurler. Tout cela fait de ‘Blood drive’ un bon album de stoner psyché qui fait mouche à défaut de révolutionner quoi que ce soit. (pf)
Atiq & Enk ‘Fear Of The Unknown’ Mindtrick Records
Avec son premier album, ce duo hollandais frappe très fort, proposant une electronica inventive et audacieuse qui réussit l’exploit d’associer des genres aussi variés que l’ambient, le dubstep, le trip hop et le breakbeat sans jamais verser dans le patchwork abscons. L’auditeur est ici convié à un superbe trip musical hypnotique où des ambiances cinématiques tantôt apaisées, tantôt un rien dark se mêlent à des broken beats et des infrabasses. Ici, les compos vont à l’essentiel, chaque son est à sa place et rien n’est superflu. On est impressionné par le fait que si chaque titre a son identité propre, cela ne nuit en rien à la cohérence d’un ensemble à écouter d’une traite. Depuis le dubstep envoûtant de ‘Stay with the familiar’ jusqu’au cosmique façon Tangerine Dream de ‘Shards of brilliance’ en passant par les cordes sublimes de ‘Moonlight tea party’ et le côté mystique de ‘Like an angel’s feather’, on est sous le charme de ce ‘Fear Of The Unknown’ qui est assez unique. La seule réserve concerne l’inclusion comme dernière plage d’un titre orienté rap, certes réussi, mais brisant quelque peu la cohésion affichée jusque-là. Il s’agit ceci dit d’une lacune mineure qui n’entame en rien la pertinence du propos. (pf)
The Basics ‘Ingredients’ Ber tus
Compilation opportune de leurs précédentes sorties (à savoir quatre albums studio au compteur), façon best-of découverte, ‘Ingredients’ surfe sur l’incroyable succès solo du Belge le plus célèbre des Antipodes, j’ai nommé Wally Debacker, mieux connu sous le pseudonyme Gotye. Suivi d’une anthologie jumelle de B-sides
et autres demos intitulée ‘Leftovers’, ‘Ingredients’ dresse un panel plutôt convaincant des capacités transformistes du trio australien Basics, fondé en 2001 et constitué de Debacker, Kris Schroeder et Tim Heath. En vingt morceaux, The Basics jouent avec tous les codes rock, ska et pop : Peter Gabriel (‘Wait For You’, copie carbone appuyée of course par le timbre similaire de Debacker), Beatles et The Move (‘Just Hold On’, ‘She’s Gonna Be Late’) et Sting bien sûr (‘I Could Go On’, ‘Second Best’, ‘Looking Over My Shoulder’). Juke-Box en mode feel-good, ‘Ingredients’ impressionne avant tout par la sensation ludique qui s’en dégage et confère au trio une marque de fabrique généralement bien sentie tant dans ses envolées rétros (parfois très australian bush-spaghetti ou Tex-Mex façon The Mavericks) que dans ses ballades ou son rock-abilly tout public (‘Rattle My Chain’ dans le genre déménage plutôt bien). Quant aux extraits live, ils témoignent d’une énergie communicatrice qui fit la réputation des zozos. Rien de transcendant, mais les amateurs de Gotye seront heureux de voir s’étendre le répertoire de Debacker à des territoires plus légers avec autant d’aisance et de bonne humeur. (ab)
Bass Drum Of Death ‘Bass Drum Of Death’ Innovative Leisure
La pop bien souillonne – le garage quoi –, sortie avec les tripes, c’est un peu comme jouer un match contre le Borussia Dortmund : toujours perdu d’avance. En l’occurrence, dès la première piste, on devine que ça sera très difficile de résister aux attaques cinglantes de Bass Drum Of Death. Depuis le Mississippi, les guitares cradingues de John Barrett (ce nom…) font valdinguer le cortex, lui qui n’en demandait pas tant, entre une sainte trilogie Jay Reatard (‘Bad Reputation’, dégueu comme il faut), Harlem (‘Shattered Me’, très pop) et 13th Floor Elevators (‘Faces To The Wind’, outrancièrement réverbéré). A écouter à donf, en se branlant vite fait bien fait. (lg)
Beach Fossils ‘Clash The Truth’ Captured Tracks
A l’image de Peter Campus et de son fameux ‘Three Transitions’ dont il tire l’artwork de ‘Clash The Truth’, Dustin Payseur n’a pas son pareil pour chipoter avec les apparences, si bien qu’au bout de quatre écoutes, on est certains que d’une chose : ce recycleur ultra doué ou ce démiurge de premier ordre – selon votre opinion – est parvenu à pondre un deuxième album drôlement long en bouche, qu’il accélère le tempo et martèle très fort « trade a fortune for a song » (les batteries au galop de ‘Generational Synthetic’) ou qu’il s’attèle à un romantisme pop eighties du meilleur effet (‘Sleep Apnea’, ‘Taking Off’). En s’enfilant ces quatorze titres aigres-doux, on pense un peu à tous ces groupes récents de dream pop, nostalgiques d’un passé où l’on roulait encore en Trabant dans Berlin Est : la clique Wild Nothing, Washed Out, Ducktails, DIIV… Grosse crédibilité indie supplémentaire : Kazu Makino de Blonde Redhead vient donner de la corde vocale sur un titre. Le morceau n’y gagne pas énormément mais qui s’en plaindra ? Tout bon. (lg)
Benga ‘Chapter II’ Sony Music
Un jour estampillé maître es dubstep, c’était aux débuts du genre et son nom avait belle allure aux côtés de Skream, Hatcha, DJ Distance ou Burial, le camarade Benga continue de faire des siennes, dix ans plus tard. Hélas, si quelques morceaux «instrumentaux» continuent de demeurer d’un intérêt plus que satisfaisant (en témoigne l’introduc-
EaRtEaM tubes en plastoque même pas drôle, le sieur Beni Uthman accumule les poncifs sur la majorité des 14 étapes. Tel un roi du pétrole qui penserait avoir inventé l’imprimerie deux siècles après Gutenberg – il suffit de regarder la très ridicule pochette - le producteur du sud londonien enfile les discutables habits du nouveau riche, où il ne manque plus que le chihuaha teint en rose au bout d’une laisse Louis Vieuxcon. Triste, voire pathologique. (fv)
The Besnard Lakes ‘Until In Excess, Imperceptible Ufo’ Jagjaguwar
Mine de rien, les Besnard Lakes sortent à intervalles réguliers des petits disques qui, si on a le temps et le loisir de les écouter en position horizontale, peuvent faire mouche. Le quatrième album des Montréalais en dix ans d’existence confirme la règle : perpendiculairement à la verticale, c’est mieux pour apprécier le roller coaster lysergique de ces huit longs titres faits de passages psychés, de fumisteries space rock (‘46 Satires’), de chœurs déchirants dans la lignée des frères Wilson (grandiose ‘The Specter’), de mélanges des voix masculine et féminine et de shoegaze pleurnichard (superbe ‘Catalina’). Après ça, le plus difficile sera, évidemment, de se relever. (lg)
Boduf Songs ‘Burnt Up On Re-entry’ Southern Records
Lors de la parution de son album éponyme en 2005, nous avions été séduits par ce garçon de Southampton qui était alors venu de nulle part frapper à la porte de Kranky qui la lui avait ouverte bien grande. Ce nouveau disque aligne une
grosse dizaine de chansons qui ont vu depuis Mat Sweet évoluer discrètement dans sa musique et maturer dans son écriture. Sveltes comme des athlètes lettonnes, ses chansons s’affichent dans leur frugalité et revendiquent l’économie de moyens avec laquelle elles sont échafaudées. Sweet joue tout tout seul et cet isolement renforce la portée de ses textes. Trop touche-à-tout dans les atmosphères qu’il déploie, il ne pourrait simplement être catalogué sous l’étiquette folk tandis qu’obstinément lyrique, il ne saurait en aucun cas se satisfaire de l’appellation bateau « expérimental ». Il y a chez Boduf Songs quelque chose de métaphysique, de cioranesque, une tentative d’aborder la finitude de l’être humain. En soi, c’est déjà un sérieux programme... (et)
Born Ruffians ‘Birth Marks’ Yep Roc
Groupe de pop différent et, un temps, fort excitant, Born Ruffians a livré un très bon album (‘Red Yellow & Blue’) pour le compte du label anglais Warp en 2008. Aujourd’hui, les Canadiens se cherchent un second souffle. Si Born Ruffians s’est souvent intelligemment entouré, confiant notamment la destinée de ses chansons à Rusty Santos, le metteur en son des polyphonies intergalactiques d’Animal Collective et autres Dirty Projectors, il en va différemment pour cette fois. Faute de moyen(s) ou d’ambition(s), la formation de Toronto s’en remet aux idées de Roger Leavens, dont le plus haut fait d’armes est d’avoir produit un disque de Rural Alberta Advantage… ‘Birth Marks’ commence sur les chapeaux de roue avec ‘Needle’ mais se désagrège complètement en cours de route. La voix de Luke LaLonde explore différents registres sans jamais capter l’énergie qui dopait autrefois les morceaux de Born Ruffians. Grosse désillusion. (na)
British Sea Power
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C’était ta vie vers 1995. Tu aimais assez bien la poésie. Tu ne te croyais pas trop mauvais. Enfin, comme on peut se trouver bon à quinze ans, c’est-à-dire carrément ridicule vingt ans plus tard. Personne ne te pigeait. Ou si peu. Ou de traviole. Enfin, c’est ce que tu croyais. Tu pensais être vraiment différent parce que t’écoutais les Stones Roses, avec six ans de retard, sur une vieille cassette de ton frère ; parce que tu croyais être le seul à te passer en boucle ‘Different Class’ et à oser chanter dans ta chambre en suivant les paroles sur le livret bien qu’il fut écrit, comme dans tous les disques de Pulp à l’époque, please do not read the lyrics whilst listening to the recordings ; oui, vraiment, seul entre tes quatre murs, avec ta moustache naissante, ta voix chevrotante entre le ténor et la basse, tu te trouvais carrément cool, désinvolte, rebelle. T’ignorais que vingt piges plus tard tu serais là, un peu vendu, à aimer follement deux ou trois morceaux d’indiepop consensuelle, extraits du quatrième British Sea Power. Deux ou trois seulement. Parce que tout le monde ne peut pas sortir des disques du niveau de Belle And Sebastian. (lg)
pays de Labrador Records et du meuble en kit. Ce titre est absent de cette immense compilation (2 disques parfaits, 2h10 de musique) et, finalement, on s’en moque un peu. Toutes les autres perles sont là, en particulier celles du fantomatique et sublime ‘Changing Of The Seasons’ : le titre éponyme mais aussi ‘The Treehouse Song’, ‘Don’t Leave’ ou la merveille ‘Gillian’, sommet de pureté diaphane avec guitare acoustique à peine frôlée, piano évanescent, chœurs éthérés, arrangements de cordes d’une finesse inouïe. Pour ceux qui la découvriraient aujourd’hui, il faut oser les raccourcis : cette fille est une sorte de croisement entre la Cat Power folk des débuts et le classicisme d’Agnès Obel. Mais ‘Songs’, c’est bien plus que ces morceaux déjà écoutés mille fois, c’est aussi toute une série de raretés et d’inédits d’une beauté qui tue : il faut entendre Ane Brun s’attaquer au ‘Neighborhood #1 (Tunnels)’ d’Arcade Fire et se pincer. Pareil avec le ‘True Colors’ de Cyndi Lauper, ou comment faire d’une daube une réelle pépite. Mais cette fille a aussi la soul en elle. Elle le démontre à plusieurs reprises et notamment sur le ‘Feeling Good’ popularisé en son temps par Nina Simone. « It’s a new dawn / It’s a new day / It’s a new life ». Pour tous ceux qui vont écouter ça pour la première fois, assurément. (lg)
Ane Brun
Cayucas
‘Machineries Of Joy’ Rough Trade
‘Songs 2003 – 2013’ Balloon Ranger/V2
Les rares personnes qui suivent Syd Matters depuis ses débuts le savent : en 2005, Jonathan Morali donnait de la voix sur ‘Little Lights’, morceau d’ouverture du troisième disque de cette très précieuse Norvégienne, exilée depuis au
‘Bigfoot’ Secretly Canadian/Konkurrent
Ils n’ont pas tellement changé, ont gardé leur bonne tête de collégien et ne demandent, au fond, qu’à siffler des bières sur la plage, qui en t-shirt tie-die pour les plus frileux - ça tombe bien : Jessie vient de déballer une caisse de tshirts sérigraphiés qu’il vend sur son site internet - qui ayant déjà tombé le haut; pour Debbie ça compte pas, elle est toujours la première
LE NOUVEL ALBUM
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EaRtEaM
pompette! S’exclame Nick en faisant l’imbécile avec un requin gonflable géant télécommandé, trop cool! Lorsqu’il quitte le Japon où il enseigne pour regagner le giron californien, le zébulon Zach Yudin organise fissa une beach party où il convie tous ses amis autour du barbecue. Guitares et électronique crépitent autour du feu et personne ne se fait prier pour goûter les brochettes de Marshmallow grillés. Il n’y a pas tromperie sur la marchandise : nos ‘High School Lover’ vous rappelleront combien la blonde vénitienne en classe d’allemand avait eu la sotte idée de choisir Sciences-Math, combien quelques années plus tôt, c’est sur un BMX tout aussi aérien et racé, un Raleigh doré, que vos yeux se languissaient devant la vitrine d’un marchand de cycles. La ‘East Coast Girl’ que Zach Yudin poursuit de ses assiduités est étudiante en littérature; c’est dire si tout, dans le croquis chamarré de Cayucas, ce candy acidulé pour candide, semble parfaitement à sa place : mignon et finalement bien peigné. La présence de Richard Swift à la production fera peut-être se pourlécher les babines chez ceux qui ont succombé à Foxygen. A voir : la réverb sur la voix est parfois poussée exagérément mais bon, le pari demeure gagné : catchy, sunny, shiny, ouistiti, la pop tropicale de Cayucas, si elle lorgne ouvertement vers Vampire Weekend, gagne son petit bout de ciel bleu où il fait bon passer en sandalettes pour huit titres immédiatement familiers. Y retourner s’y arrêter pourrait par contre donner un peu mal à la tête comme du mauvais rosé. Parfait pour un flirt. Quelqu’un reprend une saucisse? (fd)
Charlemagne Palestine + z’ev ‘Rubhitbangklanghear Rubhitbangklangear’ Sub Rosa
Anno 2013, époque bénie de la cloche ? Non, je ne vous parle pas de Frigide Barjot, mais bien de l’instrument cher à nos églises et carillons qu’on n’attendait plus à si belle fête. Après l’incroyable mariage entre techno minimale et orchestre de cloches récemment proposé par Pantha du Prince, un autre artiste de tout premier plan (Charlemagne Palestine) s’attaque à l’instrument de nos tours et beffrois avec une inventivité qui laisse pantois de bonheur. Associé au mythique z’ev pour la seconde fois, la première sur disque, le claviériste américain résidant à Bruxelles nous fournit en ce double CD une formidable démonstration de la modernité de l’instrument, relevée des interventions aussi discrètes que pertinentes de z’ev aux percussions en tout genre. Voguant entre un expressionnisme bluffant et une introspection élégiaque, le tout merveilleusement équilibré entre tradition et modernité, les deux musiciens ricains nous proposent un disque réellement majeur, tous styles confondus. (fv)
Charli XCX ‘true Romance’ Atlantic/Warner
Nouvelle égérie de la blogosphère, Charlotte Aitchison s’arrache du champ virtuel pour imprimer un pseudo cryptique dans le monde réel. Entre sobriquet pontifical et délire d’impératrice, Charli XCX sort un premier album intitulé ‘True Romance’. A la simple évocation de ce titre, on songe au film du regretté Tony Scott. Et on se souvient de tout : une valise de cocaïne, la mafia, les dreadlocks de Gary Oldman, Patricia Arquette qui fait péter le riot gun en soutif, Brad Pitt en descente sur un bong. Amour, émotions, humour (« Où est ma coke ? » « On n’en a pas, mais il y a une machine à Coca dans le couloir ! »), ‘True Romance’ est resté un bon condensé du cinéma des années 1990. Si
Motorpsycho ‘Still Life With Eggplant’ Stickman Records
Motorpsycho semble être en état d’ébullition permanent. A peine a-t-il sorti l’excellent et orchestral ‘The death defying unicorn’ qu’il nous revient avec un nouvel opus composé de titres enregistrés au cours de ces dernières années et qui n’avaient jusqu’ici pas trouvé place sur un album. Quand on écoute ce qui constitue une collection de ‘chutes de studio’, on prend pleinement conscience du génie d’un groupe qui ne cesse de se réinventer au fil de ses sorties successives. ‘Still Life With Eggplant’ est en effet une oeuvre magistrale et inventive, très travaillée et en même temps très accessible selon les critères du groupe, notamment sur la remarquable reprise de ‘August’ de Love. Tout est ici excellent, depuis le psychédélisme pop et primesautier de ‘Barleycorn (let it come/let it be)’ jusqu’au folk apaisé de ‘The aftergow’. Quand aux deux autres titres repris sur ce disque, ils sont tout bonnement incroyables. ‘Hell, part 1-3’ est une orgie de stoner psyché de plus de neuf minutes littéralement explosives, tandis que ‘Ratcatcher’, à la structure complexe mais nullement alambiquée, est un morceau fascinant intégrant des éléments prog et jazz pour un résultat époustouflant. Une vraie claque ! (pf)
tout ceci nous émeut, cela nous éloigne aussi du sujet de cette chronique, la musique de Charli XCX. Alors, déjà, contrairement au film, il y a peu de chance qu’on se souvienne du bazar dans vingt ans. La jeune anglaise est à fond dans le son de l’instant, quelque part entre Grimes et Robyn. Les tubes (‘What I Like’, ‘You’re The One’, ‘Nuclear Seasons’) glissent dans l’oreille sans jamais accrocher le tympan. La pop synthétique de miss XCX se profile comme la bande-son idéale des cabines d’essayage d’Oxford Street. Ce n’est pas mal. Mais une fois passé à la caisse, on n’entend plus rien. (na)
Château ‘Noblesse Oblige’ Sunny Weeks Production/Team For Action
Après avoir sorti trois albums avec The Dallas Explosion, Geoffrey Hautvas (qui joue par ailleurs avec les Vismets) a décidé de tourner la page et de mettre sur pied un nouveau projet qu’il a développé en Angleterre. En une petite vingtaine de minutes, le mini album de 6 titres témoigne du talent d’un homme passionné par l’héritage rock du passé. Influencé tant par les mods que par le blues rock old school, Hautvas nous livre des titres de très belle facture, enlevés et accrocheurs, à l’instar des bigrement inspirés ‘The merry-go-round’, ‘The hunting season’ et ‘Where I belong’, ce dernier comportant des solos bluesy psyché particulièrement convaincants. De même, Château nous séduit tout autant dans un style plus downtempo avec l’élégant ‘The king’s shilling’. Affaire à suivre ! (pf)
Club 8 ‘above the City’ Labrador
Il va falloir songer à lancer une mission d’observation en Suède. De Frida Hyvönen à Lykke Li en passant par El Perro Del Mar et The Knife, on ne compte plus les projets féminins qui mènent la pop mondiale par le bout du nez. Il y a trois ans, on était tombé sous le charme de Club 8. En double mixte, Johan Angergard et sa muse Karolina Komstedt roucoulaient des airs sixties sous les tropiques. Avec l’album ‘The People’s Record’, le duo esquissait la toile de fond chaleureuse d’une fin de journée estivale. Aujourd’hui, l’approche se fait plus glaciale. Club 8 délaisse la bossa nova et les infusions brésiliennes pour s’embrasser sur des mélodies synthétiques, parfois très chics mais souvent anachroniques. Sans être fantastique, ‘Above The City’ se montre à la hauteur de son influence revendiquée : les films érotiques. Même si, à l’écoute du disque, on a surtout l’impression que Club 8 a beaucoup prêté l’oreille à Madonna. ‘Erotica’ ? Un peu mais pas trop. (na)
Come ‘Eleven :Eleven’ Glit terhouse Records
Si le nom de Come n’évoquera sans doute pas grand chose aux moins de 40 ans, il s’agit néanmoins d’un groupe majeur de la scène alternative des années 90. Littéralement vénéré par Kurt Cobain ou Jay Mascis, ce quatuor originaire de New York a signé en 92 un véritable chef-d’oeuvre avec son premier album qui ressort aujourd’hui après avoir été longtemps introuvable. Come est unique en ceci que si l’on peut qualifier son style de grunge, il affiche en même temps une palette extraordinairement variée sur le plan des styles affichés, intégrant des aspects stoner, punk, blues et no wave sur des titres aussi rêches qu’accrocheurs. Et puis, fait rare dans cette mouvance, le frontman est une femme, l’incroyable Thalia Zedek, dont la voix évoque un croisement entre Marlene Dietrich et Patti Smith. Son chant, exceptionnel, dégage une puissance qui vous prend au corps, alliant un côté désespéré à une tension empreinte d’agressivité, ce qui est particulièrement palpable sur le déchirant ‘Brand new vein’. Ajoutez à cela deux guitaristes géniaux alliant maîtrise et intensité et vous obtenez des merveilles comme ‘Submerge’, ‘Fast piss blues’ ou encore une très inspirée reprise de ‘I got the blues’ des Stones. Cette réédition est une véritable aubaine, d’autant qu’elle inclût un live inédit en bonus qui témoigne parfaitement de l’importance du groupe. Essentiel ! (pf)
Crystal Fighters ‘Cave Rave’ Different Recordings/Pias
Derrière l’aventure Crystal Fighters, il y a toute une histoire façonnée pour les mythes et légendes de la pop anglaise. Pour faire bref : les Londoniens ont puisé leur nom de scène dans les pages d’un opéra inachevé dégotté dans le grenier d’un ancêtre décédé. Pour prolonger le trip, les mecs se sont inspirés de cette œuvre pour écrire les chansons de leur premier album (‘Stars of Love’). A fond dans leur délire, ils se sont même exilés en Espagne, décor chaleureux de cet opéra mystérieux. Au deuxième chapitre, les Anglais repartent se dorer la pilule au pays Basque pour les besoins de ‘Cave Rave’, second effort ensoleillé, bourré d’arcsen-ciel pop et de singles aux contenus cryptiques (le début de l’humanité, l’amour éternel, la condition de mortel et autres raisonnements philosophiques accouchés entre une San Miguel et des gros pétards). Musicalement, les dix chansons de ‘Cave Rave’ oscillent entre la B.O. du ‘Roi Lion’ et MGMT (période ‘Oracular
Spectacular’). Cet album est une véritable collection de singles. Chaque chanson reprise au casting tient du blockbuster suprême, du tube radiophonique annoncé. C’est tellement flagrant que cela en devient suspect. Dopés à la vitamine D et à la joie de vivre, les morceaux souffrent d’un manque de naturel criant. Si ‘Cave Rave’ n’est pas un mauvais disque, à son écoute, on a souvent l’impression de parcourir un manuel d’instruction consacré à la pop joviale et primesautière. A l’apéro, ça passe super bien. Mais le plat de résistance appelle quelque chose de plus consistant. (na)
Daan ‘Le Franc Belge’ Pias
En fait Daan, c’est un peu une sorte d’Arno, en moins extrême : même gueule de crooner alternatif un brin de travers (un poil plus droite qu’Arno, tout de même), mêmes origines flamandes (cinq cheveux moins trash – putain – que l’Hintjens) et puis aussi, entre autres similitudes, et c’est pas jojo de l’écrire, la même propension à torcher des disques de moins en moins intéressants (le dernier Arno étant un peu l’exception à une discographie qu’on a sérieusement lâchée depuis ‘French Bazaar’, au moins). Bref Daan, sur disque tout du moins, c’était quand même un peu mieux avant. ‘Le Franc Belge’ donc, très dévalué, caresse à la fois les boules à facettes façon Abba (‘The Gates’), les ballades plan-plan en duo (‘Conducteurs Fantômes’) et les ambiances jazzy à la Yves Montand (‘Mélodies Paroles’). On ne s’attardera pas sur les textes, souvent navrants : « La vraie échéance, c’est la tristesse en fin de séance ». Pas sûr. (lg)
Dead Gaze ‘Dead Gaze’
The Growlers ‘Hung at Heart’ FatCat Records
Voilà deux albums labellisés FatCat bourrés de défauts jusqu’à la gueule et pourtant éminemment sympathiques, vers lesquels on ne peut s’empêcher de revenir sans y retrouver ce qu’on cherchait, tout en trébuchant sur ce qu’on n’y avait pas vu. Frustrante, jouissive et bancale, telle est la musique de Dead Gaze et des Growlers, souffrant dans les deux cas d’une production de prime abord réjouissante, pour s’avérer parfois rébarbative sur la longueur. Prenons la noise pop de Dead Gaze : c’est une sucette détachée de son bâton qui aurait roulé dans la terre, le gravier et d’autres matières limoneuses qu’il est préférable d’ignorer. Ça crisse sous la dent, ça blesse la langue, ça a un goût de métal et de schiste où perce, sous-jacent, le souvenir du Chuppa Chups. Et c’est souvent jubilatoire ! Perdu au fin fond d’Oxford, Mississippi, R. Cole Furlow fait rentrer en collision psyché-pop façon Animal Collective (un rien trop flagrant sur ‘A Simple Man’) et lo-fi cradingue à la compression crapuleuse : le chant a été enfoncé à coup de burin dans une boîte oxydée qui aurait vu passer les Baptist Generals (‘This Big World’, qui fleure bon aussi les Pixies) et les guitares chuintent comme si leurs cordes avaient été enduites de ciment prise rapide. Pour les dénicheurs de talent qui seraient déjà tombé sur les EP du bricoleur, sachez que ce premier album officiel puise allègrement dans sa discographie passée. Côté Growlers, même constat : ce qui emballe dans leur album peut épuiser sur la longueur (trop de morceaux, pas assez de diversité, une volonté lo-fi qui tourne parfois en rond), mais quand les
gaillards font mouche, ça remonte furieusement le moral (‘One Million Lovers’, ‘Pet Shop Eyes’). ‘Hung At Heart’ suinte d’un rock pouilleux et old-school qui flirte avec Jim Morrison et Devandra Banhart sur une plage mazoutée, des algues plein le maillot et du guano plein les dents. On ne peut s’empêcher de se demander ce qui se cache sous le différent artistique survenu entre les Growlers et Dan Auerbach, chargé dans un premier temps de la production de la galette. A l’inverse de la presse, qui salue son éviction, il n’est pas interdit de penser que le Black Keys aurait peut-être été en mesure d’éviter certains écueils ici présents. Il n’empêche, malgré les défauts sus-cités, ‘Dead Gaze’ et ‘Hung At Heart’ risquent bien de salir vos platines un bon moment avec leurs riffs sacrément grumeleux. (ab)
Dear Reader ‘Rivonia’ Cit y Slang/Konkurrent
Ô chère Afrique du Sud, contrée ultra-mutante qui voit folâtrer sur tes flancs les fondus Die Antwoord et l’œil Roger Ballen, se côtoyer une Cat Pirata from the block et une Cheri MacNeil tisseuse de sagas. Tu t’exposes ici à une interprète qui a dressé les tréteaux, épousseté les rideaux pour narrer, selon les codes du musical, tes exodes et ton identité aux cicatrices encore apparentes. Il y avait de quoi craindre, avoue, que ça pleure dans le (casque du) pompier, que ça ressemble à un dégringolé de crème bien-pensante, que le disque se prenne les pieds dans l’Apartheid, malgré la légitimité territoriale de Dear Reader. Or, quiconque aura goûté aux délectations séculaires d’’Ys’ (Joanna Newsom) ou plus récemment de ‘Let England Shake’ (PJ Harvey) sait qu’il est possible que du côté épique, la magie opère avec immédiateté, à moins que « Kate Bush » ou « stances cérémoniales » ne soient vocables source d’allergies pour l’auditeur. Chœurs miguerroyants mi-radieux (tUnE-yArDs a rejoint les rangs et gesticule avec entrain), arrangements aux cordes classieuses, juste distance avec le sujet, audace dans la proposition, autant de raisons de s’accorder une petite leçon de rattrapage, entre histoire et destins humains pris dans la fièvre d’une époque. (alr)
Deerhunter ‘Monomania’ 4AD
Avec ‘Halcyon Digest’ (2010), inégal, on avait un peu perdu de vue les origines punk de Deerhunter. D’autant plus que l’année suivante, Bradford Cox sortait sous son avatar Atlas Sound un des premiers manifestes de la décennie, l’increvable ‘Parallax’, paradis perdu de psychédélisme aquatique, torturé, embrumé. Pourtant, il fallait sans doute s’attendre à voir ressurgir un jour cette débauche d’énergie garage et de saturations dégueulasses : le dernier titre du susmentionné ‘Halcyon Digest’, la plus belle chanson du disque, ‘He Would Have Laughed’, était for Jimmy Lee Lindsey Jr, Jay Reatard quoi, crevé trop vite, comme bien d’autres. ‘Monomania’ est donc un disque sale, plombant et parfois à la limite de l’insupportable (les finals krautgarage tout en larsens de ‘Leather Jacket II’ et, surtout, de l’éponyme ‘Monomania’, où les guitares finissent par sonner comme des motos, à moins que ce ne soit carrément des vraies motos – il est question de field recordings dans les crédits). Mais Bradford Cox a ce truc en plus et toutes ces fioritures un peu crades dissimulent plus ou moins bien un vrai talent de songwriter qui finit toujours par éclater sur deux ou trois morceaux vraiment pop : ‘Blue Agent’, ‘T.H.M’, ‘Nitebike’, ceux qu’on retiendra de ce disque sans concession. ‘Monomania’ s’achève sur ce vers « For a month i was a punk ». L’avenir devrait donc s’annoncer pop et radieux. (lg)
Device ‘Device’ Warner Bros
En congé de Disturbed, David Draiman s’est associé à Geno Lenardo de Filter pour développer ce nouveau projet qu’il a conçu comme une incursion dans le métal industriel, tendance Ministry. Ne lésinant pas sur les moyens, Device s’offre une liste somptueuse de guests allant de Tom Morello de Rage Against The Machine à Glenn Hugues (Deep Purple, Black sabbath) en passant par Serj Tankian de System of a Down. Avec autant d’atouts dans son jeu, cet album devrait être exceptionnel. Or, il n’est que moyen. Tout d’abord, sur le plan purement sonore, l’ensemble n’est pas franchement différent du nu métal de Disturbed, si bien qu’on est bien loin de la révolution industrielle promise. Ensuite, on trouve peu de titres vraiment inspirés, à l’exception du très accrocheur ‘You think you know’. Pas mal de compos sont en effet assez banales et certaines sont même carrément pénibles, comme ce ‘Close my eyes forever’ , ballade hard pompière au possible comme on n’en fait plus depuis 1986. (pf)
GHOSTPOET (@EXIT07) 04-06-2013
LINDSEY STIRLING 12-06-2013
ALT-J 19-06-2013
PARAMORE 13-06-2013
PAROV STELAR BAND 28-06-2013
THE SWORD 03-07-2013
Nancy Elizabeth ‘Dancing’ The Leaf Label/Konkurrent
Toujours soucieux de bousculer les habitudes musicales, The Leaf Label a opéré il y a quelques années un virage aussi risqué que salvateur. Jadis refuge quasi-exclusif d’une electronica vaporeuse et érudite, le prestigieux label londonien a depuis lors accueilli en son sein des artistes au tempérament musical plus organique. C’est notamment le cas de la mancunienne Nancy Elizabeth dont le piano est la pierre angulaire des compositions même si elle constelle son jeu de sonorités electro bidouillées sur ordinateur. Alors que ses deux précédents disques faisaient la part belle à toute la panoplie des instruments folk, ‘Dancing’ impose un songwriting désarrimé des questions de genre. Dès l’introductif ‘The Last Battle’, qui convoque Ennio Morricone et Arthur Lee, le piano est le geôlier et la voix sous l’emprise de ses notes. Une voix-instrument souple et puissante, limpide et spectrale grâce à laquelle Nancy Elizabeth se plaît à brouiller les pistes et à revêtir les atours d’une fée ou d’une sorcière pour évoluer dans un univers tour à tour fantasque ou fantastique. Dans une ambiance propice aux confidences, l’électronique toujours tapie dans l’ombre, des arrangements de cordes (harpe, guitare) presque élisabéthains ajoutent une densité remarquable à un disque pourtant d’une légèreté absolument étonnante. Dans un tourbillon d’harmonies vocales, un titre comme ‘Heart’ donne par exemple l’illusion de voltiger dans des couches stratosphériques. Affranchi de toute structure et de tout canevas, chaque titre possède sa personnalité sans jamais nuire à la cohérence de l’ensemble. Transcendant les genres et les époques, c’est parfois l’inconscient collectif mancunien qui prend le contrôle, comme sur le titre ‘Debt’ dont la rythmique semble avoir été hantée par celle du ‘She’s Lost Control’de Joy Division. Pas la moindre des audaces d’un disque hautement recommandé. (gle)
BOYSETSFIRE 05-07-2013
MODEST MOUSE 17-06-2013
AMANDA PALMER 08-07-2013
NEIL YOUNG 11-07-2013
JIMMY EAT WORLD 18-06-2013
TEGAN AND SARA 24-06-2013
FRANK TURNER 21-09-2013
SUUNS (@EXIT07) 02-07-2013
MY BLOODY VALENTINE 30-10-2013
Flat Earth Society ‘13’ Igloo/AMG
Big Band truculent et hardi, Flat Earth Society fait aujourd’hui ses comptes. Emmené sous la houlette du génial gantois Peter Vermeersch, le combo a foulé bon nombre de
www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Rockhal recommends to use public transport: www.cfl.lu
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scènes du pays et réuni en son sein des musiciens en nombre variable (ils sont 15 actuellement). ‘13’ est l’occasion de célébrer un anniversaire. Tout d’abord celui de l’existence même du groupe qui en réalité a vu le jour en 1999, ce qui lui fait donc… 14 ans. Mais ‘13’ marque également la parution du treizième album. Le chiffre est prétexte à ses déclinaisons prévisibles : 13 morceaux sur le disque, 13 concerts pour la tournée accompagnant sa sortie, sortie officielle le 13.03.2013… Là n’est pas l’important, ‘13’ atteste avant tout de la vitalité et de l’inventivité sans cesse renouvelée de ce faux grand orchestre qui aime à se donner des airs de fanfares. Les ambiances sont plurielles : la salle arrière des vieux cafés où les majorettes taquinaient les trompettistes du dimanche, le sud américain (écoutez la reprise de ‘Stoptime Rag’), le roman photo noir où le revenant John Watts prête son concours à des textes imagés joliment charpentés (‘Patsy’, ‘Unconditional Lucifer’) ou encore le cinéma d’action de la fin des années 60 dont quelques plages ici rappellent la bande son de mémorables cavalcades. Dans sa démarche, Flat Earth Society dépasse son origine géographique incertaine et variable pour embrasser malgré lui ce qu’il reste de belgitude dans ce pays. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce disque est la fois aidé par nos deux communautés institutionnelles. Bon anniversaire ! (et)
Garciaphone ‘Constancia’ Talitres/Differ-Ant
En 2011, l’Auvergnat Olivier Perez se la jouait solo et témoignait, déjà sous la cagoule de Garciaphone, d’un songwriting aussi léger qu’habité sur un EP (‘Divisadora’) sorti chez Kütu Folk. Hébergé désormais par l’indispensable Talitres, le projet s’est mué en trio à part entière dans une déclinaison classique basse-batterie-guitares. Peaufiné par le producteur Peter Demiel (The Wedding Present, Chokebore, Deus), ce premier essai au long cours fait la part belle à des compositions heureuses d’être mélancoliques et d’évoluer entre folk lo-fi, pop aérienne et rock indé américain. Douze titres aux textes elliptiques qui naviguent entre lumière et clair-obscur sans jamais se départir d’un sens aiguisé de l’espace et de la retenue. La formule a fait ses preuves et on ne trouvera ici rien de franchement innovant. L’album passe comme une lettre à la poste dont le timbre aurait déjà servi plus d’une fois. Estampillage aussi paresseux qu’expéditif ? Non car ces références profondément ancrées dans l’inconscient collectif viennent se glisser dans la palette sonore sans jamais chercher à se travestir. On croise ainsi des doubles guitares franchement écorchées (‘Bad Sheperd’ ‘Play Messiah’) ou carrément voltigeuses (‘Thou Shall Not Talk Shit’) qui ne sont pas sans rappeler les loopings mélodiques des Pixies. Et question mélodies ascensionnelles, comment ne pas penser à un Jason Lytle rangé des claviers sur un titre comme ‘Tourism’ ? Quant aux ballades mélancoliques ou cotonneuses lorgnant vers le folk (‘Tornadoes’et ‘Forgetter’), c’est avec humilité qu’elles aimeraient pouvoir titiller le génie d’Elliot Smith. Il serait toutefois incorrect de laisser penser que le calendrier d’Olivier Perez est resté bloqué sur l’année 1994. Des chansons comme ‘Pt. Cabrillo’ou ‘Lukoie’ prouvent que Garciaphone sait également injecter la juste dose de modernité et d’audace. Un disque français qui fait preuve d’autant d’humilité que d’ambition. Ca mérite d’être souligné. (gle)
Ghostface Killah & Adrian Younge ‘twelve Reasons to Die’ Soul Temple/V2
Figure centrale du rap East Coast, Ghostface Killah poursuit sa métamorphose en marge
The Postal Service ‘Give Up’ (10th anniversary edition) Sub Pop Records
« You seem so out of context ». Au milieu des multiples productions du leader de Death Cab for Cutie, ‘Give Up’ (effort commun de Ben Gibbard et Jimmy Tamborello aka Dntel) ferait figure de mythe, d’une part parce que l’album assura à Sub Pop des ventes inégalées depuis ‘Bleach’ d’autre part parce que son successeur joua, suivant Gibbard, les « ‘Chinese Democracy’ of indie rock » (sic !). Dix ans plus tard, que reste-t-il de cette collaboration à l’aura unique? « Everything was exactly how it seemed », une dizaine de gorgées electro-pop au pétillement soudain (au point de faire les beaux jours de films, séries, pubs), de dreamy-bips bips à la naïveté assumée, de geek-romances contrariées par Jenny Lewis (« I’ve made charts and graphs that should finally make it clear I’ve prepared a lecture on why I have to leave »), à mi-chemin entre l’inadéquation d’un Jason Lytle (« I wanted to walk through the empty streets and feel something constant under my feet, but all the news reports recommand that I stay indoors ») et la métaphysique selon The Notwist («I want life in every word to the extent that it’s absurd »). Un album qu’il sera savoureux de (re)compulser, en laissant infuser les vibrations finales de ‘Natural Anthem’, en s’éloignant des foules (« I want to take you far from the cynics in this town »). Et pour tous tes poppy-brainy amis qui en voudraient encore, bam! quinze remix, raretés, inédits, reprises de The Shins (‘We will become silhouettes’ décomplexée qui part en sucette) et Iron and Wine (‘Such Great Heights’, mignon loir sous Lendormin) justifient cette réédition anniversaire. Alors, il sort quand, le deuxième album de The Postal Service, Grand Schtroumpf ? (alr)
du Wu-Tang Clan. Cette fois, il s’affaire derrière la bande originale de ‘Twelve Reasons To Die’, une bande dessinée publiée par Soul Temple, structure discographique et maison d’édition gérée par les bons soins du docteur RZA. Sous les coups de crayon, mafia, malfaiteurs et tueurs en série dézinguent à toutva. Pour habiller ces histoires de règlements de compte sanglants, Ghostface Killah s’appuie sur les compositions d’Adrian Younge, multiinstrumentiste passionné de cinéma et des dérivés Blaxploitation. Parfaitement mise en son, l’intrigue prend des proportions inattendues. Quelque part entre le trip-hop de Portishead, l’intensité d’un hip-hop enfermé à jamais derrière les portes de ‘36 Chambers’ et les symphonies orchestrées par Ennio Morricone pour les besoins de quelques western spaghetti, cet album est un véritable trésor. Conceptuelle sans être cérébrale, bien réelle (on peut facilement se procurer les comics en les commandant sur le Web), l’affaire se dessine en douze morceaux animés d’un flow vivant, vibrant, secoué de spasmes et d’intonations rivées à la narration. Si les dernières sorties de Ghostface Killah pouvaient laisser planer le doute sur son état de forme, ‘Twelve Reasons To Die’ démontre qu’il n’est pas prêt de s’éteindre. (na)
Colleen Green ‘Sock It to Me’ No.19
Derrière ses lunettes de hipster étudiante en lettres, Colleen Green a déjà (presque) tout d’une grande. Sans doute biberonnée dès ses premiers cris au girlie rock – plus d’une fois, on songe aux Breeders, à Lush ou aux Throwing Muses – la jolie brune de L.A. exilée à Boston joue sans complexes avec les clichés d’il y a vingt ans. N’ayant ni peur de se frotter aux effluves de MBV, même si les traces sont mircroscopiques, la demoiselle américaine impose également un naturel pop totalement désarmant de fraîcheur, la palme revenant à l’irrésistible ‘You’re So Cool’. Tout en composant d’une ironie pastel à faire fondre le plus cynique des rock critics, elle nous glisse dans le creux de l’oreille une série de bombinettes poppy d’une telle évidence que Kim Deal ou Tanya Donnelly doivent être sur le point de lui intenter un procès. En coolitude mutine, s’entend. (fv)
JJ Grey & Mofro ‘this River’ Alligator/V2
On dirait le sud. Et pour cause, tout chez JJ Grey & Mofro puise et pompe le suc qui irrigue la frontière US de l’Arizona à la Floride. Southern jusqu’au bout du fret, le septuor originaire de Jacksonville chante la dualité américaine sur fond de rythm’n’blues à la sensibilité hirsute du bon vieux cowboy perdu dans la ville, ses éperons cliquetant sur les accords de ‘The Man In Me’ de Bob Dylan. Les néons se noient dans le buvard de son Stetson, invitant le dude à un pas de danse funky osé pour ses santiags (‘Florabama’) et son nez capte au passage quelques volutes boogie échappées de la Nouvelle-Orléans (‘Harp & Drums’). Dans la droite lignée de leur album ‘Georgia Warhouse’, gros succès aux States, ‘This River’ prolonge la vivacité quotidienne d’un Pays avec ses racines musicales. (ab)
Greg Haines ‘Where We Were’ Denovali/Sonic
Greg Haines aurait investi une fabrique de zinc désaffectée. Il y aurait placé des micros aux quatre coins pour tenter d’enregistrer les bruits d’une activité depuis longtemps disparue. ‘So it Goes’ restituerait avec assez bien de fidélité cette atmosphère fantôme. On fermerait les yeux, il ne nous faudrait pas longtemps pour que nous apparaissent dans la tête ces vielles résonances d’étranges images industrielles. Un peu comme dans un film de Lynch, l’écoulement de temps subirait des interruptions, des suspensions, des hiatus. L’œuvre s’afficherait dans sa solitude, laissant Haines dialoguer avec lui-même. Peter Broderick lui aurait bien prêté son concours le temps d’un arrangement de cordes, lequel serait finalement passé à la trappe lors du mixage final chez l’ami Nils Frahm à Berlin. Le percussionniste Sytze Pruiksma aurait eu plus de chance, son travail étant sauvé des eaux. Qu’importe, le disque vivrait pour lui-même, dans la plénitude de sa juridiction. (et)
The Handsome Family ‘Wilderness’ Carrot Top Records/Ber tus
Grouillantes ou épatantes les bestioles qui rampent, nagent et peuplent cette ménagerie surgie d’un pur vivier americana? Nonchalantes plus que sauvages, les créatures surgies de l’imagination de Rennie Sparks se sentent comme chez elle dans un marais à peine trou-
blé par quelques soubresauts de banjo, engluées dans des historiettes mêlant à la rigueur scientifique les frissons macabres du folklore gothique. Vous apprendrez donc, abasourdis, que la pieuvre possède trois cœurs, et que Mary Sweeney termina son existence à l’asile parce que, marteau à la main, elle se prenait pour un pivert. Et si vous trouviez que tout ça ressemble à s’y méprendre à un coma involontaire devant Chasse et Pêche sur le coup de 3 heures du matin dans le fin fond du Wisconsin, dites vous que « deep down in the muddy stream even crocodiles dreams their dreams » et que, tout comme Edgar Poe, vous feriez bien de considérer d’un autre œil ce corbeau posé sur le rebord de la fenêtre! (alr)
Beth Hart & Joe Bonamassa ‘Seesaw’ Mascot Label Group/Provogue
Que faire d’un répertoire soul éclairé sous spots de cabaret ? Qui mieux qu’Aretha Franklin ou Billie Holiday pour interpréter ces standards ? Et que racontent encore ceux-ci, auréolés d’un halo oisif et lisse, débarrassés de leur urgence sociale ? Il faut en avoir dans le coffre pour oser reprendre ‘Strange Fruit’ quand on est blanche et bien née. Ou alors c’est moi qui ne suis qu’un vieux con, incapable de comprendre qu’un répertoire musical, à l’heure de la real-tv et des fame express, est là pour s’en servir en fonction de ce qu’il permet vocalement et non de ce qu’il raconte. De ce point de vue là, Beth Hart se défend : gutturale et ample, sa voix souffle de chauds mirages opaques qui m’évoquent la merveilleuse Natalie Merchant, en mode Nashville-sur-Broadway. A l’aise tant dans la country que la soul intimiste, la belle fait preuve de substance. C’est tout ? A l’instar des hordes de covers dont nous abreuvent les media dénicheurs de talents à mâchouiller entre trois tweets et deux publicités, oui, c’est tout. (ab)
Mick Harvey ‘Four (acts of Love)’ Mute/V2
Quelle curieuse love affair en tant qu’accompagnateur, arrangeur ou producteur que celle de Mick Harvey avec des figures plus crève l’écran que lui : Nick Cave, Roland S. Howard, Anita Lane, PJ Harvey sans oublier Gainsbourg sous la houlette duquel il se plaça pour ses premiers enregistrements solos, reprises de l’Homme à la tête de chou. Faudrait-il en conclure que notre Aussie manque ipso facto de mordant, de confiance, qu’il préfère jouer à l’ombre? Ou qu’il fut complexe d’enfin se départir de telles bad seeds à l’aura magnétique pour enfin trouver sa propre voie? Si nous n’avons pas de réponse certifiée à apporter, il nous sera cependant difficile de prétendre que les fruits les plus juteux roulent très loin de leurs racines. ‘Four (Acts of Love)’, lyrique virée dans les lacets tumultueux de l’inclination passionnelle, déploie avec un réel brio la diversité d’un bagage glané au cours de 40 années de traverses musicales, depuis une reprise fuzzy et croonesque de ‘The Story Of Love’ des Saints (grands frères punks de la période Birthday Party) jusqu’à une relecture magnifique de sobriété du suintant ‘Wild Hearts Run Out Of Time’ de Roy Orbison. Ouvrant et refermant ce cycle dense, exalté, vénéneux et recueilli à la fois, ‘Praise The Earth’ convie Dieu et les éléments dans le lit refroidi des amants, en deux variations porteuses d’un espoir submergé par l’amer : « Our dreams and all we’ve done / Where have they gone? ». On sait gré à Mick Harvey d’user de tout son souffle pour faire passer cette pilule, tout sauf dorée. (alr)
The Haxan Cloak ‘Excavation’ Tri Angle/Pias
Derrière ce nom un rien lugubre se profile en réalité le travail en solitaire de Bobby Krlic, guitariste mais aussi multi-instrumentaliste, récemment établi à Londres. ‘Excavation’ est son deuxième album après un premier album éponyme sorti en 2011. Le titre lui convient à merveille. Krlic s’épuise à faire sortir un son du néant pour le faire jaillir en plein jour. C’est un son énorme, dru, pâteux par moments. C’est un son qui occupe l’espace et s’infiltre dans les interstices, implacable. Les basses sont parfois en fréquences tellement basses qu’elles en deviennent infra. Les rythmes s’avèrent parcellaires, caverneux. Les drones proviennent d’outre-terre. L’univers souterrain de The Haxan Cloak devrait plaire à ceux qui se retrouvent dans l’œuvre de gens comme Tim Hecker, Fuck Buttons ou James Plotkin. Une œuvre au noir, assurément. (et)
Alex Hepburn ‘together alone’ Warner Music/Warner
« Shut your mouth, miss », « don’t feel like punishing myself ». Tu ne vois pas que ça cris(s) e, là? Tu n’entends pas que ça grince ? Que s’il y a des clous sur tes bottes, ils ne sont pas faits pour être enfoncés ? Range ta défroque en queues de dalmatien, Cruella De Vil n’effraie même plus ma cousine de 3 ans. Mieux : n’enchéris plus sur iwantamywinehouseslife dot com, arrête d’écorcher ce pauvre animal que tu as jugé bon d’appeler Janis et par pitié, n’achète pas la biographie de Billie Holliday, plutôt celle de Fergie. Peut-être qu’une autre « bad, bad girl» saisira la subtile raison pour laquelle tu t’échines à un vibrato aussi outrancier, pourquoi la délicatesse glisse sur tes ongles manucurés comme peau d’anguille ? « We’re all killing time », mais je crois que là, je viens de perdre bien plus que 21 grammes d’âme. (alr)
The Hi-Fly Orchestra ‘Get ready’ Agogo Records
Moulé dans une robe étroite aux motifs qui serpentent sur ses courbes, le jazz du Hi-Fly Orchestra dandine jusqu’au bar, aguicheur mais inoffensif. Ses hauts talons rutilants swinguent et tanguent, et son duvet dessus la malléole augure d’un penchant latin qui colle à la peau. Ses rythmes opulents rebondissent à chaque pas pour le plus grand plaisir des convives et glissent avec une élégance d’apparat sur la moquette florale ignifuge. Vieux beaufs à croco et nouveaux riches auto-bronzés applaudissent sur son passage, faufilent un billet dans ses sillons et mordent plus que de raison sur leur cubain qu’un sifflement double à droite par-delà l’émail trop blanc. Si le toc est de mise, l’ambiance, elle, est réelle: certains attrape-touristes recèlent d’authentiques surprises et jouer les fines bouches ne nous rendra pas moins snob que l’assemblée. Aussi, laissons tomber le masque pour enfiler costard en lin et panama et abandonnons-nous à la moiteur ambiante du lieu, un vieux rhum à la main. (ab)
Houses ‘a Quiet Darkness’ Downtown/V2
Qui n’a jamais rêvé d’un disque qui énoncerait simplement son contenu dans son titre et s’y tiendrait ? En jouant la carte de la transparence dans l’obscurité, le duo formé par les Chicagoans Dexter Tortoriello et Megan Messina avait pourtant tout pour nous plaire. Tout comme son positionnement avéré et assumé dans un rock expérimental et contemplatif quelque part entre Low et The National. Mais pourquoi donc a-t-on du mal à réprimer des
bâillements après le deuxième morceau ? La note d’intention qui accompagne le disque aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Il y était question d’un concept album retraçant l’histoire d’un homme traversant les Etats-Unis pour retrouver sa femme après un accident nucléaire. L’homme tente de la retrouver, non pas pour qu’ils puissent survivre ensemble, mais mourir ensemble. Pitch d’enfer. Une version à l’eaude-rose radioactive de ‘La Route’ de Cormac Mc Carthy. Dès l’inaugural ‘Beginnings’, le duo installe une ambiance post-apocalyptique. Sans faire dans la nuance. Les différentes strates sonores se superposent comme des couches de cendres qui s’accumuleraient. Des loops obsessifs enserrent autant les structures qu’elles étranglent l’auditeur. En maître de cérémonie, Tortoriello célèbre le mariage blanc de la froideur d’un beat (un glas ?) sourd et massif à une voix neurasthénique. Malheureusement, les différentes compositions s’avèrent aussi saisissantes sur l’instant qu’elles se révèlent aussitôt oubliables et soporifiques sur la longueur. Comme autant de chants funèbres, les titres se succèdent entre le solennel à l’anecdotique. Mais comme rien ne ressemble plus à un chant funèbre qu’un autre chant funèbre, un ennui mortifère surgit très vite. Une impression qui ne s’estompe que trop ponctuellement sur quelques titres plus habités (‘Peasants’, ‘What We Lost’). Si la cohésion est certainement l’une des caractéristiques majeures d’un album-concept, l’ensemble manque toutefois de contrastes pour véritablement séduire sur la longueur. (gle)
Iamamiwhoami
03.06 06.06 13.06 14.06 20.06 27.06 06.09 12.09 12.09 19.09
IRON AND WINE us • Cirque Royal scout niblett gb CITY AND COLOUR ca + TWIN FORKS us ANDY CAIRNS ie (Therapy?) MIKHAEL PASKALEV no WAVVES us STRAND OF OAKS us THE BOXER REBELLION gb RUE ROYALE us LES NUITS DU SOIR 2013 : 2012 be - PALE GREY be LITTLE X MONKEYS be - ANTOINE CHANCE be UMAN be - VEENCE HANAO be • une production du journal Le Soir en coproduction avec le Botanique
20.09 25.09 04.10 06.10 13.10 22.10
FRED AND THE HEALERS be FUZZ us VIVE LA FÊTE be TUNNG gb + PINKUNOIZU dk ANE BRUN no + very special guest : TONBRUKET se • Cirque Royal
TINDERSTICKS gb «Across Six Leap Years Anniversary Tour 2013» • Cirque Royal
…ET TOUTE LA SUITE DE L’AGENDA 02.218.37.32 – WWW.BOTANIQUE.BE
‘Bounty’ Coop/V2
Acide, amère, au départ sans repères. N’estelle pas autre chose que ce qu’ils croient tous qu’elle est, depuis 2009? Un concept. Une ‘Simone’ à la Andrew Niccol, une hybridation de Goldfrapp, Karin Dreijer Andersson et Björk, RIFRAF-juin-Fr.indd 1 une façon pour Lady Gaga de se racheter une enveloppe vierge? Une apparition aux vidéos troubles, tribales pour faire mousser la rumeur. Plus éthérée que la phosphorescente Grimes, mais noyée dans ses oscillations et les doigts pris dans le digicode, Jonna Lee maintient toutefois la barre synthpop au-delà du simulacre pour ce second essai (un voyage multimedia pour lequel nous manque l’image), capitonne la chambre d’échos et de glitchs, fait apparaître des lucioles en animatronics. De quoi lui souhaiter une retraite holographique dans la seniorie de ‘Real Humans’, une fois qu’elle sera lassée de nettoyer les circuits des ‘Tripodes’ pour célébrer la Sainte-Lucie. (alr)
IAM(X) ‘the United Field’ 61 Seconds Records
Né des cendres de Sneaker Pimps, IAM(X) est le projet d’un homme, Chris Corner, qui ne manque pas de vision lorsqu’il s’agit de produire de l’électro rock captivante. Sur son cinquième album, il a décidé de travailler avec le producteur Jim Abbiss (Arctic Monkeys, Adele) qui a amené avec lui une impressionnante palette d’instruments classiques tels le vibraphone, le glockenspiel et le clavecin. Cela nous donne l’album le plus sophistiqué sur le plan sonore que Corner ait jamais sorti. Pour le reste, ‘The United Field’ s’inscrit dans la lignée de ce à quoi IAM(X) nous a habitué vu qu’il fait la part belle à des compos volontiers dansantes et en même temps assez sombres. La plage éponyme est typique de ce qui fait le charme d’IAM(X) : une mélodie accrocheuse, des beats groovy, des arrangements subtils et un côté dark, soit des ingrédients que l’on retrouve chez Depeche Mode, auxquels l’excellent ‘Sorrow’ fait également penser. Parfois, l’album se fait particulièrement tendu, que ce soit avec l’indus ‘The adrenaline room’ ou le bien glauque ‘Screams’
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EartEam
qui évoque la descente aux enfers d’une jeune femme. A l’opposé du spectre, on retrouve également des titres plus apaisés comme la belle ballade acoustique ‘Quiet the mind’ ou l’hypnotique ‘Under atomic skies’. A mon avis, le meilleur album d’IAM(X). (pf)
Iggy & The Stooges ‘ready to Die’ Fat Possum
Certes, c’est la crise et s’emballer sur un nouveau Stooges pourrait, un court instant, remonter le moral, remettre du beurre dans les épinards, de l’iguane dans le falzar. Mais, après une première écoute d’un cd-r dont la bio ne mentionne même pas les titres, il faut se rendre à l’évidence : passé un certain âge, le rocking chair, c’est mieux. Vendu comme l’héritier direct du dément ‘Raw Power’ (préféré perso en mix Bowie), ce nouveau disque est plutôt un album de papys dont la résistance fait bander mou : ballades larmoyantes (pistes 5 et 10), guitares ferraillant comme dans un bon vieux classic rock (pistes 7 et 9, indignes), saxophones au bout du rouleau (piste 8). Voilà pour la première impression. A la deuxième, c’est pire. (lg)
Iron & Wine ‘Ghost on Ghost’ 4AD/Beggars
Deux ans après l’impressionnant et impressionniste ‘Kiss Each Other Clean’, Iron & Wine reprend grosso modo les choses là où il les avait laissées. C’est-à-dire bien loin du folk acoustique et ascétique de ses débuts. Car en dix ans et neuf albums, Sam Beam a patiemment réarrangé son univers intimiste en s’ouvrant à d’autres formats et sonorités pour se délimiter un champ musical qui n’appartient qu’à lui : infini. Plus léger que son prédécesseur, ‘Ghost On Ghost’en accentue certains traits tout en poursuivant son exploration sonore accompagné d’un groupe de musiciens d’exception dont Tony Garnier, le bassiste attitré de Bob Dylan. C’est donc tout sauf une surprise si cette nouvelle production possède à nouveau un son très 70’s qui se donne l’ambition de vouloir réinventer un soft rock aux accents soul grâce à la générosité de ses arrangements: cordes, cuivres, choeurs et une touche assez irrésistible de claviers vintage. Un foisonnement qui permet toutes les digressions, qu’elles soient pop (‘Caught In the Briars’, ‘Grace For Saints And Ramblers’qui rappellera les belles heures de Belle & Sebastian), soul (‘The Desert Babbler’) voire funky (‘Low Light Buddy Of Wine’). Mais c’est dans la prospection des territoires jazzy, entre l’ambiance feutrée de ‘Grass Windows’ ou la quasi impro de ‘Lover’s Revolution’ qu’il faut sans aucun doute rechercher la vraie audace d’un disque incontestablement réussi. (gle)
Jeronimo ‘Zinzin’ Anorak/PIAS
« Le chanteur et guitariste belge Jérôme Mardaga a décidé de mettre un terme à l’aventure Jeronimo, a confirmé son label Anorak Supersport. Le musicien se lancera cette année dans un nouveau projet musical, plus folk et plus feutré. L’ultime concert de son «éternel petit groupe» se tiendra le samedi 16 janvier à La Chapelle à Mons ». – 4 janvier 2010, le ton est grave chez 7sur7, onglet musique. De ces promesses d’adieu, seuls sont restés le projet Folk et le talent d’orchestrer. Jeronimo ressort du tipi mais sa hache est érodée, bouffée jusqu’à l’os. Pourquoi es-tu revenu comme ça Jérôme ? Pourquoi ne pas nous avoir laissé à jamais sur ce ‘Irons-nous voir Ostende ?’. Tellement touchantes, ces douze minutes mériteraient de s’étendre dans les sillons de ‘Zin Zin’ jusqu’ à en éradiquer toutes autres ‘comptines du quotidien’. Je ne réclame pas ‘Un monde sans toi’ (sic), mais j’aimais quand tu partageais
Primal Scream ‘more Light’ First International/Pias
On ne sait si ce sont les derniers mots de Goethe à l’heure du jugement dernier (« Licht, mehr Licht !») qui ont inspirés aux Primal Scream le titre de leur dixième opus. A ce stade, il faut surtout espérer que ce ‘More Light’ soit davantage la promesse d’un disque lumineux qu’une façon subliminale d’évoquer un chant du cygne. Car ce dixième album, le premier depuis cinq ans, n’a pu voir le jour que grâce aux dividendes de la tournée marathon célébrant le vingtième anniversaire du cultissime ‘Screamadelica’. Le groupe avait donc une marge d’erreur assez réduite à l’heure d’entrer en studio avec David Holmes à la production et une kyrielle de VIP’s (Jason Falkner, Robert Plant, Kevin Shields). Clin d’œil au ‘1970’ des Stooges, ‘2013’ se permet le luxe d’entamer les hostilités avec un générique de neuf minutes qui balaie d’emblée toutes ces considérations. Une composition épique, une extravagante odyssée spatio-temporelle alliant guitares velvetiennes et fanfare à la Sun Ra pour un résultat qui sonne comme le ‘Hey Jane’ de Spiritualized. De sa voix crâneuse et lancinante, Gillespie donne un ton résolument alarmiste et désenchanté à l’album : « Twenty-first century slaves…a peasant underclass/ Thatcher’s children make the millions pay…How long will this fucking last?» en guise de constat et prescrit implacablement « Final solution…a teenage revolution/ Equalize! No more lies! ». Hédonisme, excès en tous genres et messages politiques volontiers provocateurs, tout Primal Scream est résumé dans ce premier titre. Sans laisser le moindre répit, le groupe enchaîne avec sept incroyables minutes de ‘River Of Pain’, autre morceau de bravoure fanfaronnant et génialement boursouflé qui s’aventure en terres inconnues aux frontières du free jazz. L’album pourrait s’arrêter là et il aurait déjà été plus que réussi. Tout l’art du groupe consiste donc à ne pas laisser retomber le soufflé et on épinglera à ce titre les saillies électro du cauchemardesque ‘Culturicide’, le psychédélique et hallucinant ‘Hit Void’ ou le très laid-back ‘Elimination Blues’ qui témoigne d’une étonnante complémentarité entre Robert Plant et Bobby Gillespie. Cinq morceaux sur quinze, ça peut sembler fort light pour revendiquer le titre d’album du mois. Mais le génie lumineux de Bobbie Gillespie, s’il ne brille que par intermittence, ne mérite pas de s’éteindre dans un recoin sombre de la pop anglo-saxonne. (gle)
tes rêves, quand tu fascinais par ton détachement. J’aimais ce son qui n’appartenait qu’à toi, loin des sempiternels chanteurs belges dont tu te rapproches dangereusement aujourd’hui. Halte à la mélancolie, hauts les cœurs. On a tous souffert, et on souffrira encore. Ta Fender est une fine épée qu’on peine à entendre si peu aiguisée. Amicalement. (dark)
Jerusalem In My Heart ‘mo7it al-mo7it’ Constellation
A l’automne dernier, nous avions eu l’occasion de voir et d’entendre Jerusalem In My Heart sur une péniche à Liège, un concert organisé à l’initiative d’une jeune Québécoise en contact avec le label Constellation de Montréal. Nous en étions restés tout paf. Derrière ce nom emblématique, apparaissait le projet de Radwan Ghazi Moummeh, un musicien puisant dans l’héritage de la musique du Moyen-Orient tandis que sa compagne s’occupait à projeter directement sur lui et sur la scène, sans donc se servir d’un écran, des bandes de film super 8 à partir d’antiques projecteurs 16 mm rafistolés. A la fois chavirantes et bucoliques, ces images s’entrechoquaient et s’imbriquaient à merveille avec les vignettes sonores de Radwan. C’est à la même époque qu’il enregistra cet album qui vient de voir le jour. Musicalement, il confronte l’univers d’instruments traditionnels comme la harpe arabe, le virginal (qui est une sorte d’épinette) ou le bouzouki à des séquences de claviers et de synthétiseurs. Les chants sont en arabe. Ils évoquent des thèmes intemporels comme l’Euphrate, la cécité, les larmes mais aussi des événements plus triviaux comme… la mort d’une chèvre. Avec recul, et sous l’angle symbolique des choses, Jerusalem In My Heart apparaît comme le pendant (ou la réponse ?) arabe du Jérusalem de Sion mythifié et sublimé par Efrim Menuck au travers son Silver Mt. Zion Memorial Orchestra. Et Dieu sait si la parité en cet endroit précis du monde n’est pas un vain mot… (et)
Kashmir ‘E.a.r.’ Sony
« You’re in my crystal ball », et ne cherche pas à nous démontrer le contraire, tu voudrais être
le petit prince des Morses, assis sur un cornflake psyché ou un pêcher éclatant dans un été morose, que ça ne nous étonnerait guère. Tu cherches à nous faire fondre sous une ‘Piece Of The Sun’ joliment bancale dans un Eden nu aux milles cascades, nous convaincre que « there are still songs to sing / there is still wine to drink », et ô combien on souhaiterait te donner raison, quelques secondes du moins, pendant cette clôture presque grave qui nous laisse siffloter. En fin de compte, tout n’est finalement pas si pourri au royaume du Danemark, mais pour autant, tout n’y est pas net, les apparences miroitent, les claviers s’emballent dans la démesure de fugues s-f (‘Peace In The Heart’, curieux trip sidéral, ‘Seraphina’, quasi pompeux avec ses hauteurs affectées à la Jónsi et ses claviers en roue libre), et au milieu de tous ces bruissements, l’harmonie n’est pas culminante. ‘Trench’, instrumental à l’atmosphère filmique vient un instant apaiser les tiraillements d’un disque inégal (mais pas insignifiant) qui peine parfois à savoir où donner de la voix et de la bride. (alr)
Femi Kuti ‘No Place For my Dream’ Label Maison/Naïve
Fils de, c’est pas facile. Mais lui s’en sort mieux que les pourtant doués Adam Cohen ou Harper Simon. Ce qui ne veut pas dire non plus que ce nouveau disque soit sensass’. A vrai dire, c’est un peu comme avec les films des frères Dardenne, t’en as vu un, tu les as tous vus. A la place de la misère sociale d’une Wallonie défraîchie, celle d’une Afrique en piteux état et d’un monde filant à vau-l’eau. En gros, ce à quoi il fallait s’attendre : des guitares furieuses et des saxophones enragés pour un afrobeat finalement assez convenu. Pour le coup, Femi Kuti peine franchement à se renouveler. (lg)
Dan Lacksman ‘Electric Dreams’ 77Recordings
Le nom de Dan Lacksman ne vous dit rien? Pourtant, en compagnie de Michel Moers et du regretté et génial Marc Moulin, il a signé au sein de Telex quelques-unes des plus belles pages de la pop belge dans ce qu’elle peut avoir de surréaliste. Se situant quelque part
entre Kraftwerk, Magritte, les Sparks et les Marx Brothers, ce trio infernal a sorti quelques albums essentiels entre 78 et 86 dans un registre électro pop/new wave/disco irrésistible d’humour second degré et de beats entêtants. Principalement connu pour ses talents de producteur, l’ami Dan nous revient avec un album qui sonne comme... du Telex (écoutez donc ‘Surrounded by fields’). Vu que Lacksman n’est pas à proprement parler un chanteur, il propose un disque essentiellement instrumental où la voix est un instrument parmi d’autres, souvent trafiquée au vocodeur. Le résultat est globalement réussi pour autant que l’on soit sensible aux sonorités vintage. ‘Electric dreams’ est terriblement catchy et sautillant, là ou le kraftwerkien (et un peu jarrien) ‘I want my space’ mêle avec brio mélancolie et beats dansants. Ne reculant pas devant un goût pour le second degré, l’album rend hommage à l’électro pop frenchy 80s avec le délicieusement addictif ‘Hong Long love’ qui rappelle, disons, Elli et Jacno ainsi qu’avec le délibérément kitsch et hilarant ‘Bonjour monsieur Hulot’. Accrocheur, ludique et irrésistiblement frais. (pf)
The Last Skeptik ‘thanks For trying’ Barely Breaking Even
On referme la porte du coude, larfeuille à la bouche. On renoue son lacet. On cherche la démarche adéquate, chaloupée comme il faut. On rajuste son chapeau/sa casquette/sa capuche. On brandit son titre de transport. On ballote, tranquille, de station en station, diapositives latérales. On perd son titre de transport. On court. On aime le vent sur son visage. On arpent le pavé. On dresse l’éventail des odeurs, pitas, diesel, la pluie qui s’évapore sur le bitume, un parfum, Angel sans doute. On cherche sa propriétaire, on échafaude des plans, on rebondit sur les mini-jupes. On remercie le printemps et The Last Skeptik, Herbaliser des trottoirs, pour sa bande-son du quotidien. Soundtrack of our lives, beats cool au fond des sneakers, flûtes prog en mèches rebelles, deep cuts comme des trous dans ton jeans, abstract funk, une clope, un joint, une cage d’escalier dévalée, hip hop décontract’, le flow remisé à plus tard, chaque chose en son temps. ‘Thanks For Trying’. Parfois, les choses les plus simples s’énoncent sans paroles. (ab)
Leaf House ‘allthafa’ JauneOrange/Pias
On les avait découverts pour vous, il y a déjà plus d’un an. Les Liégeois de Leaf House, toujours épaulés par le très en verve microlabel JauneOrange, reviennent aux affaires avec l’EP du printemps. Quatre titres enchanteurs qui donnent envie de prolonger la nuit jusqu’à l’aube et de pisser notre ivresse dans toutes les vespasiennes de la ville. C’est que notre petit cœur, chaviré, affole ses bpm pour ‘Allthafa’. Ce titre, ‘Echoes’, c’est un peu comme si l’Animal Collective pop de ‘For Reverend Green’était repris par les Born Ruffians de ‘Red Yellow & Blue’. Impressionnant. (lg)
Patrick Lehman ‘Electric Soul Kitchen Vol. II’ Harlem Recordings
Certains blogs n’y vont pas de main morte : « Canada’s best kept soul secret ». Carrément. En réalité, un blanc-bec qui ressemble vaguement à Justin Timberlake et qui se pique de sonner comme un nouvel Aloe Blacc qui aurait beaucoup écouté Jamiroquai. Ça le fait sur deux ou trois morceaux à la belle élégance soul (‘Stop Pretending’, ‘Oh I’, ‘Perfect Fit’, cuivres et chœurs au top). Ça le fait nettement mois sur trois, quatre titres vachement trop bavards (‘Fooled’, ‘Woman For Me’, c’est quoi ces guitares coco ?). Correct. (lg)
‘Dresses’ Chemikal Underground/Pias
Aux prémices d’un janvier transi, englués dans les images mouvantes de la toile, on s’était pris d’attachement pour ‘Elephants and Little Girls’, émanation d’une dense troupe mixte de Portland qui nous promettait qu’on irait « somewhere warmer, somewhere new ». Sur la lande, attirail bridé aux épaules, on attendait de Loch Lomond une lueur inaccoutumée, un pépiement discret, annonciateur. Ritchie Young revêtit alors sa pèlerine de rhapsode céleste, à l’endroit même où Nona Marie (Dark Dark Dark) nous avait conté, de son timbre charriant les rocailles, la chasse à l’oie sauvage. ‘The Way’ était cette voie de résonance, cet écho longtemps cherché dans les liturgies de Lost In The Trees, dans les pantomimes de The Decemberists, cette conviction ingénue que quoiqu’il arrive, « it’s not your money that makes me smile, it’s the way you sing ». L’expédition sacrée pouvait désormais prendre son rythme, presqu’en souterrain, les chœurs nourris et les cordes assurant un tracé à claire-voie sous la masse protectrice des ormes, les trompettes nous amenant à contempler de plus en plus haut les zébrures d’éclaircies, et « kicking with your feet » les apparences, à retrouver du coffre, à savourer en jubilant les ondoiements de ‘10000 lakes’. De quoi clore divinement une mission silvestre presque trop élégante, presque trop pure en somme. (alr)
Locust
mettre le film noir en pause. Après une ‘Undine’ fielleuse, la douceur reprend ses droits, et avec elle, par endroits, une certaine lassitude. On aurait bien arraché quelques plumes à l’aigle, pour libérer parfaitement son chant, poli sur la longueur. « Maybe I love pleasure pain, of going and coming back again »! (alr)
Marvin ‘Barry’ Africantape
Au cours de ses dix années d’existence, si le trio Marvin a déjà eu les honneurs de la critique, dont un Top10 du magazine Tsugi, son nom est largement resté confidentiel auprès du public. Si, pour ce troisième effort, on doute franchement qu’ils déboulent dans les charts (mais est-ce réellement un problème ?), les Montpelliérains démontrent qu’ils n’ont rien perdu de leur pêche contagieuse. Sorte d’hybride étrange – ça pourrait à priori faire peur – de divers courants où se mêlent Battles (surtout), Led Zep’, voire Daft Punk (sur le morceau inaugural ‘Tempo Fighting’), la bande hexagonale fait preuve d’un tel enthousiasme qu’on en reste ébahi de bonheur cathartique. Pas amis pour rien avec les gars de Papier Tigre ou d’Electric Electric, avec qui ils partagent un sens de la secousse bien excitant, les gaillards s’entendent à merveille pour malmener le cocotier. Et on n’a jamais été aussi heureux de se prendre une tonne de noix dans la gueule. (fv)
Mesparrow ‘Keep this moment alive’
‘You’ll always Be Safe’
East West/Music
Editions Mego
Avec ses faux airs de Karin Viard et une nationalité commune, Marion Gaume alias Mesparrow aurait pu tourner dans un film de Cédric Klapisch si elle ne s’était tournée vers la musique. Bien lui en a pris (encore que…) et une révélation au Printemps de Bourges plus tard, la demoiselle de Tours nous propose un premier opus aussi frais que dispensable. Là où d’autres consœurs du même rayon lâchent bien davantage les chevaux de l’inspiration (Camille ou, tout récemment, Claire Diterzi), l’artiste hexagonale peine à imposer sa patte, en dépit d’un intéressant timbre de voix qui n’est pas sans rappeler, hélas trop rarement, Karen Dalton. Ceci dit, les Inrocks trouvent ça inventif, audacieux et jouisseur (sic). (fv)
Les Editions Mego sont décidément en pleine phase de redécouverte. Après le nouveau et extraordinaire Main, ressuscité des nineties le mois dernier, voici qu’un autre projet d’une autre époque refait parler de lui. Car oui, cela fait déjà douze ans que Locust nous faisait languir, même si son avatar principal Mark Van Hoen avait fait parler de lui – et en bien – pour son ‘The Revenant Diary’. Rejoint en 2013 par un certain Louis Sherman, l’ex-Seefeel garde une belle forme rythmique – il n’a pas été un temps sur Rephlex pour rien – tout en déclamant à quelques moments un amour pour la kosmiche et l’IDM quelque peu anachronique en notre temps. C’est bien là son seul défaut et il n’est pas rédhibitoire. (fv)
Laura Marling
Miss Kittin ‘Calling From the Stars’
‘Once I Was an Eagle’
Nobody’s Bizzness/Wagram Music
Virgin/Coop
Après plus de quinze ans de présence aux platines – ou de son propre aveu (ou arrogance ?) elle est devenue une excellente DJ – et trois albums studio, (plus deux en collaboration avec The Hacker), revoilà Miss Kittin avec ce qu’elle sait faire de mieux, une électro-pop dansante où subsistent des traces de noirceur inquiète. Qu’on ne s’y trompe pas, la musique de Caroline Hervé n’a jamais fichu le bourdon à personne, mais (et c’est tout à son honneur) elle met toujours un point d’honneur à mettre les rythmes puputes sous le paillasson. Tout en balayant un spectre qui va du début des années 80 à notre époque, la productrice embrasse la techno, la pop et la house d’un seul tenant. A la fois personnelle et accessible, sa musique parvient également à intégrer nombre d’ingrédients à priori disparates (genre la kosmische intègre l’EBM), qu’en magicienne du mix, elle parvient à rendre naturels et évidents. Et non contente de (re)défricher son territoire habituel, la Miss nous propose un second volume en marge de ses créations traditionnelles, où le downtempo et l’ambient donnent très nettement le change. Un disque pour le samedi soir, un
Chez Camille, en équilibre sur ‘Le Fil’, il y a avait ce bourdon, pour toutes les Arianes déboussolées. Chez Laura Marling, il y a ces paumes qui ne peuvent s’empêcher de s’abattre sur la peau des morceaux initiaux, pulsations méditatives, scansions organiques qui ne laissent pas de trêve, «bullet into my brain» d’une chasseresse ou d’un troubadour, gardienne de la tradition dans le même temple qu’Alela Diane, multiple, assez impressionnante : 23 ans seulement, quatre albums et les atours d’une femme greffés aux tendons, tour à tour méfiante (« every little girl is so naïve, I wouln’t be victim of romance ») et faillible, hardie et ancestrale. Un regret: les quatre premiers morceaux (en particulier le somptueux ‘I Was An Eagle’) forment un cocon si harmonieux, que lorsque ‘Master Hunter’ vient piétiner cette sérénité par excès d’orgueil, le charme s’en trouve barbouillé, l’humeur sombre nous gagne et Matt Elliott en costume de croque-mort d’Andalousie envahit notre champ de vision. Il devient difficile, dès lors, de congédier le Diable (si cher à Emily Jane White) et ses sbires de nos platines, de
LIVE NATION IN ASSOCIATION WITH RIVERMAN MANAGEMENT AND ITB PRESENTS
SPORTPALEIS ANVERS SAMEDI 07.12.2013 INFO & TICKETS: PROXIMUSGOFORMUSIC.BE
0900 2 60 60
www.placeboworld.co.uk - @placeboworld
*
*0,50 euro per minuut. prijs incl. btw - *0,50 euro par minute. prix tva comprise
Loch Lomond
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autre pour le dimanche après-midi, que demander de plus ? (fv)
The Revival Hour ‘Scorpio Little Devil’
Virgil Moorefield ‘No Business as Usual’ Hinterzimmer
Cinquième œuvre de Virgil Moorefield depuis… 1982, ‘No Business As Usual’ éloigne toute tentation bruitiste de ses sept pistes, empreintes d’un jazz par instants pratiquement rock, que les thuriférarires du label Tzadik – pour situer un peu – ne pourront qu’admirer. Entouré de six musiciens dont un impressionnant Ian Ding au vibraphone et aux percussions, le musicien américain (double diplômé de Princeton et Columbia, svp) impressionne par la qualité de ses enchaînements et l’équilibre de ses compositions. D’une splendide clarté qui n’empêche ni l’inventivité ni l’expressionnisme, ses sept déclinaisons ouvrent des portes bien au-delà des notes bleues, notamment sur les 14 minutes de bravoure pianistique de ‘Detroit Per Se’, divinement joué par Vicky Chow. En complément, le DVD ‘Five Ideas About The Relation Of Sight And Sound’ offre un contrepoint intimiste et davantage expérimental, enrichi de vidéos murales des mieux choisies. Une splendide (re)découverte. (fv)
More Like Trees ‘roots, Shoots & Leaves’ BBE Records
Comme un écho inversé à la guitare de Woody Guthrie qui clamait « This machine kills fascists », la pochette du trio More Like Trees brandit une mitraillette composée de xylophone, guitares, harpe, caisse claire, casio et quantité d’autres instruments. Une façon de rappeler que les sonorités latines qu’ils récupèrent ont longtemps été de pair avec la lutte armée. Pourtant, ces trois jeunes musiciens pétris de hip hop, ragga et de jazz manouche sont issus du fog on ne peut plus safe des bords de la Tamise. Surprenantes origines dont ne témoigne jamais leur répertoire musical. Le flow, tant mélodique que vocal, est frénétique, adouci par les rondeurs latinos de la voix de Josh Whitehouse, partagée entre l’héritage de Brad Nowell (feu-chanteur de Sublime) et celui, plus manifeste encore, de Dave Matthews, auquel More Like Trees emprunte consciemment ou non le don de compositions aux sinuosités jam, axées autour d’une guitare sèche, d’un cajon et d’une contrebasse. La rugosité rigolarde des cabots Man Man pointe également de la truffe sur ‘Wickless Frickness’ et ‘Lady Lay’, excellentes morceaux situées au début du spectre créatif de More Like Trees. De fait, ce premier album égrène leurs chansons par ordre chronologique, révélant une tendance décevante à l’uniformisation de leur son au fur et à mesure des collaborations. (ab)
Alison Moyet ‘the minutes’ Cooking Vinyl
L’ex-chanteuse de Yazoo est une vraie femme des années 80. Jusqu’au bout des seins. Le dernier souvenir que l’on avait d’elle remonte d’ailleurs très exactement à 1986 lorsque le clip de sa chanson ‘Is This Love’ rivalisait avec celui de ‘Caravan Of Love’ des Housemartins pour la première place du Hit Parade RTL de Jean-Luc Bertrand. Souvenir capiteux de samedis après-midi adolescents à fantasmer autant sur les formes des petites anglaises que sur des rebelles en Doc Martens. Que reste-til de nos amours un peu moins de trente ans plus tard ? Si l’introductif ‘Horizon Flame’ fait illusion, la suite de l’album sombre rapidement dans la niaiserie. Désincarnée par une (super) production électronique signée Guy Sigsworth
Antiphon Records/Konkurrent
Même chez lui, à Buffalo, état de New York, personne ne doit le remettre. David Michael Stith, DM Stith pour les intimes, est pourtant devenu, sur la foi d’un seul album sidérant sorti en 2009 (‘Heavy Ghost’ chez Asthmatic Kitty Records), une référence en matière d’acid folk psyché. Acoquiné avec les meilleurs (Sufjan Stevens et son aréopage, donc), il ne livre pas aujourd’hui la suite de ce disque majeur, mais le début officiel d’une autre aventure souterraine, ébauchée dès 2010 avec John-Mark Lapham, le leader des non moins obscurs The Earlies. Le résultat est tout simplement bluffant. ‘Scorpio Little Devil’ est un de ces disques faramineux qui ne se révèlent jamais vraiment, même après mille écoutes. Il y a ici, placé en ouverture, le morceau après lequel Thom Yorke court depuis des années (‘Control’), et dans la foulée le très grand titre de soul complètement dérangé que Jamie Liddel n’écrira jamais (‘Hold Back’, terrifiant avec ses cuivres, ses cordes, ses chœurs de Shara Worden, oui, oui, la même que celle de My Brightest Diamond). Il y a aussi une chevauchée sonique, spectrale, quasiment spectorienne digne d’un Grampall Jookabox (‘Run Away’), des machines bestiales, gutturales (‘Eyed The Beast’) et puis tous ces autres titres anthracites, automnaux, brouillardeux, taillés avec des bites de mecs et des cœurs de jeunes filles et qui renvoient un peu, fatalement, au ‘Rock Bottom’ de Robert Wyatt (l’immense ‘Riverbody’ dont les arrangements de cordes peuvent faire pleurer comme les plus belles envolées de Bright Eyes - ‘No One Would Riot For Less’, souvenez-vous.). C’est un fait, The Revival Hour a de belles heures devant lui. Et nous aussi. (lg)
- chirurgien esthétique du son de Bjork, Seal ou Madonna - la voix d’Alison Moyet tente de surnager dans les remugles de sonorités périmées. Les couches successives d’effets appliqués sur chaque morceau sont au mieux superflues, au pire indigestes et kitsch à tous les coups. Des arrangements que n’aurait pas reniés son ex-acolyte Vince Clark à l’époque. ‘The Minutes’ fait malheureusement ressembler Alison Moyet à une momie liftée à grands coups de sabre laser. (gle)
Mudhoney ‘Vanishing Point’ Sub Pop
Ceux qui pourraient craindre que 25 ans de carrière aient quelque peu altéré le côté alternatif de Mudhoney seront rassurés dès l’écoute de ‘Slipping away’ qui ouvre l’album : avec ses riffs crades, son côté vitupérant et son final fuzz, ce titre symbolise parfaitement l’esthétique - ou plutôt la non esthétique - du groupe. Modèle d’intégrité depuis toujours, Mudhoney n’a jamais perdu son côté foncièrement underground, méprisant les louanges et refusant le succès. C’est ainsi que le groupe a été particulièrement mal à l’aise lorsqu’il été projeté sur le devant de la scène lors de l’explosion grunge. Heureusement, la hype n’a pas duré et le groupe a pu retomber dans le relatif anonymat auquel son esprit revêche semble devoir le confiner. Plus opposé au système que jamais, Mudhoney brille par son ironie et son cynisme, taclant notamment les pseudo artistes alternatifs au niveau du genou sur le jouissif ‘Chardonnay’. Fidèle à son rock punky bluesy grungy, le groupe y va ici encore de quelques saillies jouissives comme l’accrocheur ‘I Like it small’ ou le bien bordélique ‘I don’t remember you’. Mudhoney est toujours aussi teigneux et ça nous fait vachement plaisir ! (pf)
Shuggie Otis ‘Inspiration Information / Wings Of Love’ Shugiterius/Legacy/Epic/Sony
Depuis 1974, l’album culte de Shuggie Otis continue d’intriguer. L’auditeur qui le découvre, d’abord : cette capsule de soul détraquée, moelleuse et subtile comme un poulpe, alerte et piquante comme le poison d’une méduse, un des plus merveilleux trésors naufragés des black 70’s. Et puis l’industrie musicale aussi, qui à force de se demander pourquoi ce disque n’a pas marché et comment elle a pu laisser croupir dans les limbes un des artistes appelé peutêtre à donner le change à Stevie, Prince ou
Michael, n’en finit plus de le rééditer. Cette version apporte néanmoins du neuf ; enfin, on s’explique, du matériel jamais publié et ici rassemblé pour la première fois à la manière d’un improbable « lost album ». Il faudrait écrire qu’il est toujours urgent de découvrir ‘Inspiration Information’, que les décennies passant, ce disque reste incontournable, moderne, novateur, mais on ne ferait que laisser couler plus d’encre dans un fleuve de mille autres chroniques. Ce qui nous force à écrire aujourd’hui ce sont les 14 titres de ‘Wings Of Love’(plus 4 inédits au premier disque). Enregistrés de 1975 à 1987, l’ensemble laisse perplexe. Cassegueule, ‘Inspiration Information’l’était sûrement, mais on aime quand les funambules se jouent des vertiges. En l’occurrence, redescendu des étoiles, on explore plutôt les pavés de la soul FM, rendus glissants par des couches de synthés gluantes et une voix déchaussée. Même la guitare a presque disparue, sauf pour quelques solos poussifs. Shuggie Otis était promis à la gloire : fils prodige de Johnny Otis, il tient les solos pour son père et quelques vedettes du blues américain du haut de ses 11 ans, puis à 15 il enregistre son premier album avec Al Kooper, puis ‘Here Comes Shuggie Otis’et ‘Freedom Flight’, prédécesseur de son classique. En lieu et place, il y aura 25 ans d’oubli et l’isolement ; il y aura aussi la mort des 70’s et le mauvais âge des icônes, puis le disco et les années 80. Nous plaiderons donc les circonstances atténuantes. (sca)
Parquet Courts ‘Light Up Gold’ What’s Your Rupture ?/PIAS
Né des cendres de Fergus & Geromino et de Teenage Cool Kids, ce duo new-yorkais a connu une trajectoire exceptionnelle depuis un an. Après que ‘Light Up Gold’, sorti en auto production, ait bénéficié d’un buzz extraordinaire, Parquet Courts s’est vu offrir un contrat et la sortie à plus grande échelle de son album lui a valu d’être adoubé par la presse internationale, NME en tête. Tout cela n’a rien de vraiment surprenant, car cet album est terriblement efficace dans un registre indie efficace et excitant. L’alchimie est brillante et l’on ne peut résister à l’énergie communicative de cet album bourré d’humour ravageur qui associe des mélodies punk évidentes à une esthétique lo fi devant autant au grunge qu’à la scène garage. Parquet Courts, c’est un peu des titres des Ramones interprétés par un groupe
90s de Seattle qui aurait beaucoup écouté Sonic Youth (assez net sur ‘Stoned and starving’). C’est direct, souvent tubesque (‘Borrowed thyme’, Gleaning embers from a burning field’, ‘Tears o’plenty’, ‘A souix, an apache and a mohawk’), déconnant, bordélique, crasseux. En bref, très rock et on aime ça! (pf)
Paramore ‘Paramore’ Fueled By Ramen/Atlantic
Fin 2010, les frères Farro claquent la porte de Paramore, sensation emo-punk et véhicule principal des velléités grandiloquentes de la diva Hayley Williams, qui se rêve en Gwen Stefani des temps modernes. Raisons invoquées : Paramore serait devenu l’instrument des majors, une pré-fabrication lamellée d’influences musicales ciblées djeun’z avides d’attitudes identifiables à défaut de fond ou de forme. Difficile de leur donner tort. Cet album éponyme accumule les tares et les clichés à faire passer The Voice comme l’apologie du bon goût et les plus récents Yeah Yeah Yeahs comme la quintessence du punk. Insupportable d’un bout à l’autre, Hayley répand ses cheveux roses et ses états d’âme kawaï sur dix-sept plages à la nullité constante (reconnaissons-lui ça) et rejoint les cohortes des pouffiasses à baffer, sans même parvenir à viser le haut du peloton. Tant elle que ses protecteurs de chez Atlantic ne méritent que ça : l’anonymat des arrivistes tièdes. (ab)
The Pastels ‘Slow Summits’ Domino Records
Il est des groupes auxquels on demande trois fois rien pour les conserver blottis dans sa discothèque : garder intactes dans leur Adn ces scories touchantes, maladroites, cette façon de chanter à côté, d’être loin des stades, à mille lieues des charts. The Pastels cultive une manière d’intemporalité proche du béguin, un enchantement d’happy few presqu’obsolète, attitude noisy pop dont ils ne se sont pas départis depuis la C86, emmenant dans leur giron suave les cadets de Belle & Sebastian, dans leurs arêtes griffues les contemporains de Jesus & Mary Chain. On songe déjà avec affection à ceux qui, mettant le flux incessant des sorties entre parenthèses, consacreront une heure particulière aux retrouvailles avec les Écossais, disparus du radar depuis leur collaboration avec les ravissants nippons Tenniscoats en 2009. Dans notre étagère, on s’est empressé de placer notre exemplaire tout à côté d’’Electric Cables’, premier essai ultra-classieux de Lightships (Gerard Love, bassiste des Teenage Fanclub, présent ici aussi), tout contre ‘The Way Of The Vaselines’, du genre à rêver que tous ceux-là nous fassent des petits. Oh bien sûr, rien de très révolutionnaire dans ces neufs vignettes, juste cette impression fluctuante de reformer une famille, d’avoir conservé la candeur propice pour sautiller sous la ‘Summer Rain’, d’être grisé par une ivresse bienveillante, de celles sur lesquels les mots glissent, de celles qui pourtant vous restent. Et de replonger, à demi-conscients mais réjouis, dans le morceau ‘Slow Summits’, véritable cure de jouvence. (alr)
Peace ‘In Love’ Sony
Tu n’as beau pas être là depuis longtemps, revêtir sans cesse de nouveaux accoutrements qui jettent de la poudre aux yeux, je crois qu’on voit clair dans ton jeu, mon petit. Tu veux te la couler douce, secouer énergiquement le grand shaker de la pop, mélanger un riff de Blur avec une pincée de Maccabees, continuer à vivre
EartEam en étoile filante dans la Milky Way de l’adolescence crâneuse (« I don’t want to go to school /I don’t wanna take the call / I just wanna be a fool »), jouer à « Il était une fois les années 90 », loin de la crise et de la mort de Margaret Thatcher. Margaret Who? Oh wait, c’est vrai, tu peux bien ressusciter Madchester versant Stone Roses / The Charlatans, ou faire des wheelings dans les altostratus ‘Higher Than The Sun’ avec Primal Scream (admettons, on t’envie), mais il te reste des choses à apprendre. Déjà, tu me feras le plaisir de trouver un titre plus inédit, une prochaine fois. Et puis c’est quoi cette façon de me faire croire qu’on projette encore ‘Velvet Goldmine’ sur les écrans chevrotants de ‘Float Forever’, alors qu’en tapinois, tu rêves aussi de démones à l’épiderme math-rock? Allez, va, fils, je ne te hais point, mais j’attendrai que tu aies mué. (alr)
Ritornell ‘aquarium Eyes’ Karaoke Kalk
Bel exemple de disque vulnérable où la scène viennoise (September Collective, ce genre) imprime à sa pop mi-douce mi-expérimentale des accents néo-jazztronica à la The Magic I.D., ‘Aquarium Eyes’gagne au fil des écoutes une cons(is)tance des plus agréables. Au contraire de leur premier opus instrumental ‘Golden Solitude’, le duo autrichien a eu l’excellente idée d’inviter une chanteuse, l’excellente Mimu qu’on avait déjà entendue sur le très bon ‘Polyamour’de Clara Moto. De sa voix, qui s’inscrit dans le registre mi-grinçant mi-apaisé de sa compatriote Gustav, elle apporte aux structures (parfois) complexes de ses comparses un fameux supplément d’âme. Pour un disque dont la richesse grammaticale donne envie de ressortir la torche, histoire de mieux éclairer les méandres de ses diversions. (fv)
The Rose Mountain Light Parade ‘s/t’ The Rose Mountain Light Parade Records
Débutons par un aveu : nous ne savons guère quel fut à l’époque le retentissement de ce côté de la frontière linguistique de The Popgun, formation précédente de Frank Ermgodts et Patrick Nicasy, née au mitan des années 80, voire même de quelle réputation ils furent l’objet en Flandres. Ces données posées, ‘At The Blue Stone’ nous plonge dans un rade trouble au brouillard nicotiné, la ligne mélodique ultrapop de ‘Call It A Day’ s’infiltre presqu’aussi rapidement dans les synapses que celle de ‘Lemontree’ (Fools Garden), et ‘Looking At You’, prend la bluette par surprise en la renversant façon polka, ‘I Saw An Angel Die Tonight’ dépiaute chaque note au ralenti, à la Hank Williams. Nous restera de cette virée midtempo le long de la nationale un soir d’octobre, destination le Spirit of 66, des flux diffus, des contours flous, un engourdissement pas désagréable mais éphémère. (alr)
Roshi featuring Pars Radio ‘3 almonds & a Walnut’ Geo Records/Dense
Curieux alliage que celui que cette jeune fille aux origines mi-iranienne, mi-galloise nous offre à la manière d’un exercice d’effeuillage. Le disque débute par ‘Oosh Badaam Ber Goz’, une comptine chantée dans une langue que l’on ne peut identifier de prime abord. Ce que l’on pensait être du farsi s’avère un dialecte iranien inconnu. Mais, très vite, c’est en anglais qu’elle poursuit. L’on mesure alors le déshabillé de cette voix à la fois luxuriante et espiègle. Roshi Nasehi signe ici son deuxième album aux côtés de Graham Dowdall (aka Gagarin). Sur le premier, il était question de la Mer Caspienne, sur celui-ci c’est toujours en terre perse que,
pour l’essentiel, l’on se promène. Qu’y découvre t-on ? Des histoires du pays emplies de fleurs et de fruits secs, des rythmes tempérés, une riche bibliothèque de sons cosmopolites, la présence discrète mais certaine d’un violoncelle à certains endroits. Sur ‘Strip’, le chant de Roshi se mue en nudité pure. La musique devient alors presque accessoire, un peu comme chez Sussan Deyhim. Il faut écouter le trottant ‘We Don’t Talk Well’ pour qu’elle s’installe à nouveau et emplisse l’air de la pièce comme si de rien n’était. (et)
Rudimental ‘Home’ Asylum/Atlantic/BB Records/Warner
Mainstream sans n’être que bassement commerciale, la dance des Rudimental n’ose pourtant pas quitter des ornières ultra-balisées. Les nouveaux Basement Jaxx ? Sûrement pas. Les successeurs de Faithless ? Y a du boulot. Lancés sur les routes du succès FM le doigt enfoncé sur cruise control, les petits gars de Rudimental, entourés par un paquet d’invités, ne prennent aucun risque et délivrent un album sans grande saveur, calibré pour l’emballage d’émissions télé de préférence sportives. Ça avait d’ailleurs commencé aux JO de Londres avec l’omniprésent ‘Feel the Love’. C’est sûr, on est condamné à s’en bouffer à n’en plus finir de leurs singles, mais sans le risque d’une mélodie trop casse-burnes pour nous pourrir ad vitam les synapses (à l’exception toutefois de l’horripilant tube r’n’b ‘Powerless’). Le plus décevant reste encore le recours systématique aux effets en vogue (reverb, vocoder, etc.) qui amenuisent les quelques qualités de composition des Rudimental et les noient sous la labellisation du tout-venant musical (‘Baby’, machin dance mou-mou qu’on a l’impression d’avoir entendu mille fois et dont les itérations sur l’album se comptent sur les deux mains). Reste deux essais down tempo assez réussis, tant dans le dubstep (‘Hide’, classique mais sympa) que la house (‘Spoons’), et surtout l’entraînant ‘Not Giving It’ qui laisse entrevoir le potentiel tubesque de la bande. C’est peu pour une révélation vendue comme le Messie. (ab)
Savages ‘Silence Yourself’ Matador/Beggars
La rumeur enfle, passe d’oreilles en oreilles, se décline sur papiers graisseux qu’on se refile sous le manteau : un liquide noir goudron recouvre depuis quelques mois le monde du rock indépendant. Incorruptibles, rognant tout sur leur passage, à commencer par les geignements couillons des pseudo-rockeux de supérette, Savages se promet de sonner le glas d’une hargne enfouie sous les postures faussement outrées. Quatre filles renfilent les défroques monochromes de feu Joy Division et de Bauhaus pour nous balancer au visage un manifeste post-punk cadencé comme un métronome à bottes cloutées. Neutre, froide, sexy et cinglante, cette collection de gifles assénées avec une précision horlogère réveille autant qu’elle laisse groggy (« Oh hit me with your hands/it’s the only way I ever learn » nous lancent-elles en défi). Jehnny Beth harangue les esprits enfouis sous le cambouis avec la conviction altière (et, jurerait-on, l’aval fantomatique) de ses aînées Siouxsie Sioux et Patti Smith. Si en chemin la formule patine un peu, elle s’achève en douce apothéose, aidée d’un piano et d’une clarinette bienvenus sur ‘Marshal Dear’, comme une aube perçant aux travers des voilettes de nos quatre veuves noires. Cet épilogue à la beauté crue constitue la vraie réussite de ‘Silence Yourself’, s’échappant d’une écriture à l’occasion monolithique. Qu’importe, tous les ingrédients
sont là, précédés d’un majeur tendu trop tremblant pour n’être que le reflet d’une attitude forcée : les Savages fulminent et grondent d’une colère punk sincère qui nécessite encore certains ajustements quant à leurs compositions. Je ne me fais pas d’illusions quant à leur évolution. Comme ces jeunes sauvageonnes le disent elles-même : « Don’t let the fuckers let you down ». (ab)
Seasick Steve ‘Hubcap music’ Fiction/Universal
Sous la barbe de Seasick Steve se cache une incroyable histoire américaine. Celle d’un gamin qui, à 13 ans, décide de quitter le foyer familial pour arpenter le pays. En 1955, le garçon traverse le Tennessee, puis le Mississippi, dégote une guitare, rencontre de vieux bluesmen et de nouvelles rock stars. Sans attache, il se déplace, travaille dans des fermes, des bars. Il part à la découverte de l’Europe, joue dans la rue ou le métro. Plus tard, de retour aux U.S.A., il s’installe à Seattle où il se lie d’amitié avec un certain Kurt Cobain. Le grunge enterré, le retour du rock annoncé, le blues crasseux de Seasick Steve tombe dans l’oreille du ème 21 siècle. L’époque sied à merveille à sa salopette de garagiste. Sa musique, elle, tient sur deux ou trois cordes de guitare et vibre sur un rythme frénétique, imprimé du bout de la semelle. Tous les deux ans (au plus tard), l’artiste tire sur les vieilles ficelles américaines et enregistre un album de blues poisseux, souvent onctueux. Sans être son meilleur disque, le récent ‘Hubcap Music’ ravive la flamme d’une musique éternelle. Accompagné par la basse de John Paul Jones (Led Zeppelin), Seasick Steve s’en tire (encore) avec les honneurs. (na)
Seftel ‘Seftel’ Lo Recordings
Larry Seftel aurait écouté – mais ça ne s’entend pas vraiment – Lenny Tristano, Robert Wyatt, Boulez et Ligeti pendant qu’il écrivait ce premier album assez fantastique, quoique fort court (à peine 26 minutes) et moyennement innovant. De fait, Seftel parle ce même idiome indietronica que, entre autres, Tunng ou Amatorski (le single ‘Architects’ n’aurait en rien entaché le superbe ‘TBC’), ce dialecte à la grammaire rudimentaire, minimaliste, point de convergence et d’accords parfaits entre la froideur des machines et la moiteur des corps humains. Mais, produit avec une rare finesse par Panos Ghikas et Johannes von Weizsächer de The Chap, ‘Seftel’ se détache du peloton et, suffisamment sucré, mélancolique au poil, ne lâche plus nos petits cerveaux dont le temps disponible pour ces choses-là tend vers l’infini. (lg)
She And Him ‘Volume 3’ Double Six Records/V2
Ressortez la gomina et les robes à pois et rendez vous chez Arthur’s avec Ralph, Potsie, Richie et Fonzie. Zooey Deschanel et M. Ward se refont un petit caprice à deux et remettent quelques piécettes dans le juke-box pour fêter ça. Aurait-on déjà tout dit sur She & Him ? Aurait-on déjà épuisé tous les clichés à leur sujet ? N’ont-ils pas atteints les limites de cet exercice de style qui érige l’immédiateté et la futilité en dogme et en prouesse artistique ? Autant de questions qui se posent à l’écoute de ce troisième volume de leurs élucubrations sixties. Même si l’on peut encore succomber à leur romantisme rétro tiré à quatre épingles et à leurs californications en Technicolor, ce troisième essai semble inéluctablement à bout de souffle… Entre bluettes naïves (‘Turn To White’), tubes ensoleillés (‘I Could Have Been Your Girl’) ou sucettes pop à la Phil Spector, le cocktail a perdu tout effet de surprise et tourne au jus d’ananas
HEALTH
30.05 Magasin 4 - Bruxelles
KISS THE ANUS OF A BLACK CAT
03.06 AB - Bruxelles
SCOUT NIBLETT
06.06 Botanique - Bruxelles
MARNIE STERN + JAVELIN
06.06 Charlatan - Gand
AUSTRA + EMMA MCKENNA
11.06 DOK - Gand
THE BABIES
17.06 De Kreun - Courtrai
SX
18.06 21.06 06.07 12.07 14.07 03.08 24.08
Werchter Boutique - Werchter Fiesta du Rock - Flemalle Rock Werchter - Werchter Rock Herk - Herk-De-Stad Cactus Festival - Bruges Ronquières Festival - Ronquières OLT Rivierenhof - Deurne
MARCO Z
29.06 30.06 12.07 13.07 30.08 13.12
Hee Tervuren - Tervuren Pulptuur - Kapellen Rock Zottegem - Zottegem P’latsedoen - Kuurne Marktrock - Poperinge CC Beringen - Beringen
STADT
28.06 Dijlefeesten - Mechelen 13.07 Rock Earthfield - Ertvelde 24.07 Gentse Feesten - Gand
PINBACK
12.07 Cactus Festival - Bruges
TERAKAFT
14.07 Cactus Festival - Bruges 27.07 Sfinks - Boechout
BEACH HOUSE
14.07 Cactus Festival - Bruges
THE AGGROLITES
18.07 Dour Festival - Dour
DIIV
20.07 Dour Festival - Dour 23.07 Boomtown - Gand
THEE OH SEES
21.07 Dour Festival - Dour
DARK DARK DARK
24.07 Boomtown - Gand
THE THERMALS
24.07 Boomtown - Gand
WILL JOHNSON
26.07 Rock Olmen - Olmen 27.07 Boomtown - Gand
WILL SAMSON
27.07 Boomtown - Gand
STUURBAARD BAKKEBAARD
27.07 Boomtown - Gand
PHOSPHORESCENT
15.08 Pukkelpop - Hasselt
FACTORY FLOOR
16.08 Pukkelpop - Hasselt more concerts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Nieuwpoort 18 9000 Gand - Belgium Phone: +32 (0)9 233 06 02 infoNL@toutpartout.be www.toutpartout.be
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EartEam
sirupeux. Comme si le soleil ne faisait cette fois briller que les grains de poussière vintage dans les rais de lumière. Certes, Zooey Deschanel continue à casser son image d’actrice en mal de récréation. Dans son chant, dans ses compositions ou dans son choix de reprises (‘Sunday Girl’ de Blondie, particulièrement réussie), la starlette démontre toujours le même mélange de maladresse désarmante et de sensibilité pop à l’état brut. M. Ward continue bien sûr à insuffler aux compositions tous les contrastes, toute l’élégance et surtout toute sa science de la simplicité dans les arrangements. Mais entre le sucre glace et le papier glacé, la magie n’opère plus. Peut-être faut-il alors arrêter toute analyse critique au premier degré et garer son cabriolet face à l’océan pour retrouver le temps de l’innocence sixties, quand la pop, la country et la soul se bécotaient allègrement dans l’autoradio. (gle)
Small Black ‘Limits Of Desire’ Jagjaguar
Originaire de Brooklyn, Small Black avait sorti voici trois ans un premier album d’électro pop passé globalement inaperçu. Rien ne dit que cette nouvelle sortie va leur permettre de sortir de l’ombre car il lui manque un petit quelque chose pour faire la différence. Certes, on trouve ici plusieurs compositions de qualité, à l’instar du très accrocheur ‘Free at dawn’ - fort logiquement choisi comme single avant-coureur - ou de l’apaisant et éthéré ‘Canoe’. Pour sûr, Josh Kolenik et ses comparses affichent un talent certain pour composer des mélodies électro pop downtempo élégantes au niveau des arrangements et qui mêlent beats gentiment groovy, riffs de guitare en retenue et harmonies élégantes. Le problème, c’est que Small Black a du mal à convaincre sur la longueur, un peu trop répétitif. ‘Limits Of Desire’ est l’exemple type de l’album que l’on écoute sans déplaisir mais auquel on ne reviendra pas forcément. (pf)
Soft Riot ‘Fiction Prediction’ Volar Records/Other Voices
Soft Riot est le nouveau projet de Jack Duckworth, artiste au CV déjà bien rempli puisqu’il a fait ses armes dans le punk/hardcore dans les années 90 avant de se tourner vers la néo new wave avec Radio Berlin. Avec ce nouveau projet, il met en avant un univers intriguant, inquiétant et très expérimental dans la façon qu’il a d’associer un côté électro pop 80s direct à des sonorités bizarroïdes sur fond de critique de la société contemporaine et de son côté aliénant. ‘Fiction Prediction’,c’est un peu la rencontre entre Human League et SPK ou OMD s’acoquinant avec Throbbing Gristle, le tout avec une dimension cinématographique, tendance film de science-fiction bien flippant. Cet album ne s’adresse bien évidemment pas au grand public, mais aux amateurs de cold wave zarbi et déstructurée. Pour ces derniers, ce disque risque fort d’être une mine d’or et il y a fort à parier qu’ils se régaleront de l’ambiance doom et torturée de ‘Terminal love song’,de la rythmique ultra cold et en même temps dansante de ‘Some abstract terror’ou du tétanisant/ obsédant ‘A spinning wheel’. Singulier et intéressant. (pf)
Spin Doctors ‘If the river Was Whiskey’ Ruf Records
On ne peut pas exactement parler d’opportunisme, mais plutôt de conjoncture blues : Jack White, Black Keys et consorts ont réveillé l’intérêt d’une jeune génération aux sonorités du Mississippi. Resurgissent alors d’anciennes gloires que plus personne n’attendait et dont les anciens hits fusion font aujourd’hui doucement rigoler ceux qui les avaient porté au pinacle. Entre-temps, nos Spin Doctors ont tom-
Rodion G.A. ‘the Lost tapes’ Strut Records/Future Nuggets/Ambassador’s Reception
Roumanie, fin des années 70. Ceausescu durcit son régime et la culture n’est pas en reste. Seul studio du pays, Electrecord appartient à l’État et favorise un rock nationaliste qui doit se débarrasser des tics les plus occidentaux. Bien qu’un inspecteur lui ait un jour tapé sur les doigts pour avoir osé entonner « yeah, yeah, yeah » au cours d’un check-sound, Rodion Ladislau Rosca, pionnier électronique et bricoleur actif depuis dix ans, aura le droit d’y enregistrer une petite poignée de morceaux, ce qui lui permettra une reconnaissance nationale à la radio. De son côté, il n’aura pas attendu cette flagornerie étatique : dans sa petite ville de Cluj, berceau fiévreusement rock d’une Roumanie censurée, armé de plusieurs enregistreurs Tesla, le musicien accumule les bandes, mixe, enregistre guitares et batteries et se fait l’alchimiste secret d’une œuvre électronique personnelle et renversante, un vif-argent en acétate aux pouvoirs magnétiques. Ces ‘Lost Tapes’, déterrées de l’oubli par Strut et Future Nuggets, dévoilent une prog européenne baroque dont sourd sans interruption une peur primale et implacable et nous révèle un artiste de l’ombre qui n’a rien à envier à ses confrères allemands. ‘Alpha Centauri’, clin d’oeil évident à Tangerine Dream, est une chanson de geste pour claviers. ‘Cantec Fulger’ croise la menace prog d’un Amon Düül avec les envolées d’un Kraftwerk première période. Rodion fusionne dans son creuset avant-garde kobaïenne et précision mélodique (génial ‘Diagonala’) avec un furieux talent dont l’espoir, néanmoins, n’est pas absent (‘Zephyr’ et ‘In Linistea Nopti’ soulèvent le lourd drap de la dictature pour laisser entrer le soleil). Loin de n’être que le précieux témoignage d’une vigueur musicale sous le joug de la Bête, ‘The Lost Tapes’ sont avant tout un miraculeux et tardif vivier pour tout amateur des explorations électroniques d’Europe de l’Est de la grande période du Krautrock. (ab)
bé le bonnet en alpaga et sont retournés à leurs premières amours : les concerts blues dans des bars moins enfumés qu’il y a vingt ans. Ressortant des cartons un répertoire aux relents de bourbon qu’une gloire inattendue les avaient fait remiser au profit d’une pop funk dans l’air du temps, les quatre docteurs ont depuis longtemps rentré la cabriolet au garage et remontent à bord de leur carriole grinçante pour vendre à la criée des élixirs brumeux aux reflets ambrés. Redevenus simples camelots, ils s’adonnent sans pression aucune à un blues dénué d’intentions autres que renouer avec les racines de leur ouvrage passé, sans effets, sans esbroufe. Il suffit de fermer les yeux : ‘If The River Was Whiskey’ a tout de l’album live et l’on devine sans se forcer les étagères en bois plein, les bouteilles prometteuses, le plancher fatigué et des musiciens heureux de retrouver le plaisir d’une musique qui coule dans les veines, les ruisseaux et les alambics. Un passage de chapeau qui mérite amplement la participation du public. (ab)
The Staves ‘Dead & Born & Grown’ Atlantic Records/Warner Music
La réussite commerciale des Mumford and Sons a incité les chasseurs de tête des majors à se lancer dans une traque effrénée de leurs clones féminins. Et c’est Atlantic Records qui a raflé la mise en mettant le grappin sur The Staves. Dans le genre filles-aux-bonnes-manières-capables-d’incarner-un folk-chaste-et-joliment-troussé, les trois soeurs Steveley-Taylor semblent en effet correspondre parfaitement au profil recherché : originaires de Watford, des cheveux longs et dépositaires d’un folk poétique et dépouillé à équidistance entre Sandy Denny et Crosby Stills Nash and Young. Une tournée avec Bon Iver et l’apport à la production de Glyn Johns (Beatles, Stones, Who, notamment) et de son fils Ethan (Laura Marling) ne doivent rien au hasard. Rien d’étonnant donc à ce que ce premier album soit un modèle du genre où les harmonies vocales cristallines de ces sœurs Brontë du folk soient mises en valeur dès le premier titre sur une ouverture a capella de deux minutes (‘Wisely & Slow’). Peu importe finalement que ces harmonies soient le fruit d’une sororité instinctive ou de dix ans de dur labeur à coups de lattes sur les doigts. Peu importe également que l’instrumentation soit calibrée au millimètre pour servir des mélodies anémiques. Le mélange de ce folk pur à l’insouciance enjouée façon Andrew Sisters devient vite irrésistible. Mais
c’est lorsque les traditions de la country américaine se mêlent au meilleur de la campagne anglaise (‘Snow’, ‘Tong Behind My Teeth’) que le disque présente un peu d’intérêt en réussissant à faire oublier la douce mièvrerie de l’ensemble. (gle)
Still Corners ‘Strange Pleasures’ Sub Pop/Konkurrent
Vous disiez dream pop ? Bien vu, toi le fan de Beach House (et de Marissa Nadler, dont la chanteuse Tessa Murray est une sorte de clone vocal). Toutefois, et là réside le hic, pour plaisants et coulant de source qu’ils soient, les douze morceaux de ces plaisirs (peu) étranges, troisième album de Still Corners, manquent de la plus fondamentale magie. On navigue certes dans un univers cotonneux des plus confortables mais il manque la force émotionnelle de Victoria Legrand et Alex Scally pour qu’on se penche plus fréquemment sur le cas du band londonien. Qui, à force de recycler les influences périmées (style Cocteau Twins), ne tient pas du tout la route sur la longueur. (fv)
Superlux ‘the Line’ Autoproduction
Le provincial un peu plouc qui vous sert cette chronique pourrait, dans un accès de chauvinisme déplacé, se targuer d’être de Liège et commencer à dresser la liste des meilleurs groupes du Royaume. Sauf qu’il y aurait toujours un ket bruxellaire pour lui ramener « et Superlux alors, tu le mets où dans ta liste Tchantchès ? ». Hum. A moins de vouloir s’enfiler un Piano Club de promotion D (‘Reptile Smile’, ‘And Die My Pride’, remplis de claviers pas très très chers et tripotés par des manches), de la pop discoïde girly à faire passer le ‘Safari Disco Club’ de Yelle pour une tuerie intello (‘Everyone’s Not The Same’) ou des midtempos gnangnans qui nous feraient presque apprécier les ballades d’IAMX (‘Insecure’), ‘The Line’ est plutôt celle d’une limite à ne pas franchir. (lg)
Sushi ‘Vous N’allez Pas repartir Les mains Vides ?’ Believe
Attention, disque atroce, en double encore bien (le second est composé de remixes). Enième dégueuli du très pénible duo franchouille Sexy
Sushi, ‘Vous N’Allez Pas…’ nous oblige, une fois de plus, une fois de trop, à subir les incursions innommables de Rebeka Warrior et Mitch Silver au pays de l’electro-clash (déjà, aborder un genre aussi ringard en 2013, faut oser…). Pour avoir une idée du massacre, il suffit d’imaginer Didier Super en train de montrer sa bite à Peaches – un bien piètre spectacle à vous dégoûter à tout jamais d’ouvrir les yeux. Et les oreilles. (fv)
The Sweet Vandals ‘after all’ Sweet Records
A intervalles réguliers, les Sweet Vandals viennent rappeler les préceptes élémentaires de la soul et du funk. Toujours emmenés par la voix sulfureuse de l’imposante Mayka Edjole, les Madrilènes pédalent un peu dans la semoule depuis la sortie du coup de feu initial. ‘Sweet Vandals’, ça, c’était de la balle : un premier disque enragé qui peinait à contenir la folie furieuse d’un chant de tigresse en rut. Depuis, les Espagnols sont un peu rentrés dans le rang de la musique vintage. C’est qu’à force de vouloir sonner rétro, on flirte souvent avec les clichés. Enregistrées sur des bandes analogiques, les nouvelles chansons cantonnent trop souvent le timbre de la chanteuse dans un rôle de fairevaloir. Si les Sweet Vandals n’ont pas à rougir face aux disques de Nicole Willis ou de Sharon Jones, ils ne font que répéter une formule, certes magique, gravée sur la ligne du temps par quelques figures emblématiques (Dionne Warwick, Aretha Franklin, Mavis Staples). ‘After All’ reste ainsi arrimé aux souvenirs d’une époque dorée. Trop respectueux des traditions, trop sage dans sa façon de relire l’histoire, l’album suscite la sympathie. A défaut d’un peu de frénésie. (na)
Aoki Takamasa ‘rV8’ Raster-Noton
Architecte des variations rythmiques, leur traduction anglaise donne le sens du titre de l’album sous forme d’initiales, Aoki Takamasa trouve tout naturellement sa place dans le roster du label Raster-Noton. Plus proche de l’énergie dynamique d’un Frank Bretschneider que de l’assèchement technoïde d’un Alva Noto, le producteur d’Osaka décline en – forcément – huit épisodes (six en vinyl) des beats où les 24 hour party people trouveront leur compte vers 4 heures du mat’, tout en n’oubliant pas les difficiles lendemains en certains points (notamment le ‘Rhythm Variation 3’, proche d’une esthétique new ambient chère à Taylor Deupree). D’ailleurs, au-delà de l’apparente monotonie de la démarche, ‘RV8’ est tout sauf un album linéaire. Tout en évoluant dans un cadre familier aux habitués de l’officine de Chemnitz, l’artiste nippon joint une élégance digitale toute berlinoise à sa démarche. Bien qu’on n’y retrouve pas toujours l’originalité expressive de Grischa Lichtenberger sur le récent ‘and IV [inertia]’, sa fréquentation demeure en moult points recommandable. (fv)
Tera Melos ‘X’ed Out’ Sargent House
C’est toujours marrant de découvrir qu’un groupe dont on n’a jamais entendu le moindre crevé riff – et donc soupçonné l’existence même – possède un cv long comme la barbe de Josh T. Pearson. Tera Melos, donc. La bande vient de Sacramento et – sur ce disque tout du moins – propose un rock bien frondeur mais pas bas du front comme une écoute distraite pourrait le laisser entendre. D’ailleurs, dès le premier morceau, ils n’ont pas peur d’envoyer un chanteur un brin maniéré au front. Ça aurait pu agacer mais non, ces mecs développent suffisamment de bonnes idées pour
EartEam que ça tienne. Entre les déviances krautpop de haute volée de ‘Until Lufthansa’ et le brûlot punk rétro ‘Surf Nazis’ (!), quelques bazars vraiment très intéressants au groove mutant rappellent nos excellents Sukilove (‘Melody Nine’, ‘Slimed’) et le spectre so nineties de Pavement et Sebadoh (‘Tropic Lame’). (lg)
Tomorrow’s World ‘tomorrow’s World’ Naïve/Pias
« I found A Heart That Beats For Me » disentils dans le premier titre. Ça n’est pas le nôtre en tout cas qui se mettra à battre la chamade au son du nouveau side-project du demi-Air JB Dunckel et de la meneuse du New Young Pony Club, Lou Hayter. C’est joli tout plein, bien arrondi dans les angles mais, donc, sans grand relief. On se croirait revenu en 2004 à l’heure de ‘Talkie Walkie’, le troisième album des chouchous de Sofia Coppola, bourré de ballades bien smooth à la ‘Cherry Blossom Girl’, déjà drôlement en deçà de leurs deux premiers opus et de l’increvable BO de ‘Virgin Suicides’. Beau mais ronflant. (lg)
Tracer
Shannon Wright ‘In Film Sound’ Vicious Circle/V2
Le cas de Shannon Wright est préoccupant. En neuf disques imparables, l’Américaine ne s’est jamais hissée au sommet, làbas, tout en haut de l’affiche. On cherche encore à comprendre le pourquoi du comment. Jusqu’ici sans succès. L’affaire semble inexplicable. Depuis treize ans, la musicienne maîtrise pourtant la tension. Sur les cordes d’une guitare ou par-dessus les notes d’un piano, ses chansons brassent la nostalgie avec une rage viscérale, presque animale. Régulièrement, sa voix touche les cieux et provoque des orages d’une rare intensité : coups de tonnerre, bourraques, décharges électriques et accalmies passagères prennent possession du vide. Pour toutes ces raisons (et bien d’autres encore), on a toujours perçu Shannon Wright comme une icône rock, une femme atypique qui, dans notre cœur, égale PJ Harvey et éclipse Blonde Redhead. Son nouvel album (‘In Film Sound’) confirme l’onde de choc. Mieux, l’artiste tend ici à recouper ses (res)sources pour extraire l’essence d’une musique aux mécaniques complexes. Au carrefour d’une carrière irréprochable, Shannon Wright enregistre le meilleur d’elle-même : neuf chansons neuves livrées sans concession. Placé en ouverture, le morceau ‘Noise Parade’ annonce la couleur, celle d’un disque sombre, tendu et tourmenté. Arrachée à la guitare, la distorsion prend ses tournants en angle droit. Sans craindre la sortie de route ou la chute dans le fossé. A côté de ses charges frontales (‘Mire’, ‘Tax the Patients’, ‘Surely, they’ll tear it down’), l’album vient également souligner la grâce de Shannon Wright avec des titres comme ‘Bleed’ ou l’ultime ‘Mason & Hamlin’ qui évoque l’échappée de 2004 aux côtés de Yann Tiersen. Pour le reste, on range ‘In Film Sound’ entre ‘Flight Safety’ et ‘Over The Sun’: nos plus beaux souvenirs de Shannon Wright. (na)
‘El Pistolero’ Mascot Label Group/ Mascot Records
Boosté par l’excellent accueil réservé à son premier album sorti en 2011, ce jeune trio australien a travaillé d’arrache pied à ‘El Pistolero’, produit par la grosse pointure qu’est Kevin Shirley (Led Zeppelin, Iron Maiden, Slayer). Si le nouvel album du groupe suit la voix tracée par son prédécesseur, le son a gagné en puissance et les compos sont encore plus fortes. Proposant un stoner rock sudiste teinté d’influences grunge - on songe parfois à Kyuss, parfois à Soundgarden - Tracer excelle par le côté ultra accrocheur de ses titres qui sont en outre admirablement interprétés par Michael Brown, dont la voix bien rauque et tendue est magnifique. Il n’y a rien à jeter sur ce disque qui touche au divin à plusieurs reprises, que ce soit avec les envolées psyché de ‘Lady killer’, les riffs dantesques de ‘Dead garden’ ou le côté orientalisant du sublime ‘Hangman’. Histoire de démontrer que l’on peut rocker bien dur sans pour autant manquer de sensibilité, le groupe se fend aussi de l’un ou l’autre titre plus calme, comme le subtil ‘Scream in silence’ qui est une ballade grunge envoûtante. Brillant ! (pf)
Tyler The Creator ‘Wolf’ Odd Future Records/Sony
Branleur notoire et promoteur officiel des activités débridées du collectif OFWGKTA (Odd Future Wolf Gang Kill Them All), Tyler The Creator a secoué le cocotier du hip-hop quand ce dernier laissait dangereusement traîner ses noix dans les eaux d’une mer sans vague. Bouffon à l’impertinence désespérante, Tyler est descendu de sa planche de skate en 2011 pour planter un tube effrayant (‘Yonkers’) dans les oreilles effarées d’une audience encore mal préparée. En pourparler sur une bande-son minimaliste, sa voix grave et menaçante a catapulté la planète hip-hop dans une autre dimension, un peu cool, mais surtout très swag. Si son premier album (‘Goblin’) manquait sérieusement de rythme, le récent ‘Wolf’présente davantage de qualités. Plus variés, les instrumentaux soutiennent un flow caméléon, capable d’escalader des beats bestiaux (‘Domo23’) ou de faire le beau (‘Answer’) dans son environnement naturel. Un
peu long, mais nettement plus abouti que son prédécesseur, ‘Wolf’convainc également quand il s’essaie au jeu des collaborations. Frank Ocean et Laetitia Sadier (‘Partyisntover/ Campfire/Bimmer’), l’omniprésent Pharrell Williams (‘IFHY’) ou Erykah Badu (‘Treehome95’) réussissent tous leur coup en compagnie de Tyler, l’improbable golfeur, dont la seule erreur et d’avoir glissé les paroles de ses morceaux dans le livret de l’album. Ça ne vole pas haut, certes, mais c’est bien chaud. (na)
The Uncluded ‘Hokey Fright’ Rhymesayers/V2
Elle s’est déguisée en chat, en ours, en robin des bois. Elle a dévergondé Adam Green (et pas qu’un peu). Avec les Moldy Peaches et quelques mélodies grossièrement enroulées autour de voix pré-pubères, elle a redessiné les contours de l’anti-folk. La bande originale du film ‘Juno’ et ses disques solo ont complété le tableau d’honneur de Kimya Dawson, légende urbaine à l’allure mystique : piercings dans la lèvre et laine de mouton sur la tête. Après avoir chanté des comptines hallucinogènes pour enfants paranormaux sur l’album ‘Alphabutt’, l’Américaine se met aujourd’hui en tête de (re) prendre un grand gamin par la main. Sur son chemin, elle croise Aesop Rock. Autrement dit, Kimya nous refait le coup des Moldy Peaches mais, cette fois, en version hip-hop. Pour être certain de ne pas se faire capter d’emblée, les deux associés évoluent sous un nom de code : The Uncluded. Le double mixte vient peut-être de signer un premier album historique. Car ‘Hokey Fright’ est sans doute le premier album d’anti-rap de l’histoire. Derrière le micro, le flow guttural du MC culbute les petits refrains doux-amers miaulés par Kimya Dawson. Tandem improbable, le couple s’en va chanter tout et n’importe quoi (‘Earthquake’, ‘Alligator’, ‘Bats’, ‘Superheroes’, ‘The Aquarium’, ‘Teleprompters’, ‘Boomerang’). Sorte de brocante supersonique, ‘Hokey Fright’ mélange le neuf (hip-hop) et l’ancien (folk) avec la décontraction des jours fériés. Besoin d’une pause ? (na)
Anna von Hausswolff ‘Ceremony’ Kning Disk/Cit y Slang
Pour néo-classique qu’il soit, l’univers d’Anna von Hausswolff ne fait ni dans la demi-mesure
ni dans le minimalisme. Ajoutant des couches à son univers sombre – et carrément baroque – la compositrice suédoise va nettement au-delà des premiers échos à la Philip Glass que les instants initiaux de ses partitions laissent entendre. Jamais en reste d’une couche de noir, mais alors bien angoissant, esquissée sur des nappes d’orgue impressionnantes (guère étonnant qu’on en voit quelques tuyaux sur la pochette), la fille de CM von Hausswolff oscille entre morceaux purement instrumentaux et chantés. Même si l’ensemble n’est pas toujours des plus équilibrés, tant les influences s’entrechoquent (de Bach à Earth en passant par Lana Del Rey, on en parcourt des kilomètres), on sent chez la demoiselle de Göteborg un tel talent et une telle envie qu’on a envie d’acquiescer. Même si de notre humble avis, on frise le too much plus souvent qu’on ne le voudrait. (fv)
Wampire ‘Curiosity’ Poly vinyl
Wampire, le week-end ou en semaine, ça reste deux suceurs de sang sans scrupule. L’un a planté ses crocs dans un synthé. L’autre a la canine coincée dans le manche d’une guitare électrique. Rocky Tinder et Eric Phipps sont de sacrés allumés, mais ils se soignent. A grand renfort de musicothérapie. Sur son premier album (assez logiquement intitulé ‘Curiosity’), le duo de Portland se porte au chevet d’une pop aussi psychédélique que synthétique. Produit par le bassiste d’Unknown Mortal Orchestra et enregistré dans un garage avec des envies de stade, ce disque enferme de jolies surprises (‘The Hearse’, ‘Snacks’), quelques traces d’hémoglobine et une poignée d’hymnes anecdotiques pour lendemains de fête pas très nets. (na)
We Are Loud Whispers ‘Suchness’ Hardly Ar t
Prenez Sonya Westcott (la chanteuse du duo Arthur & Yu), faites-lui dire bonjour à Ayumu Haitani (du groupe pop japonais 4 Bonjours Parties et collaborateur de Her Space Holiday) et vous obtenez une nouvelle paire sur le marché, les We Are Loud Whispers. Emmenezles à l’école de la politesse folktronica, celle où ont résidé Midori Hirano ou mùm, enseignez-leur les gammes élémentaires du genre et faites surtout bien attention à ce que rien ne déborde dans la marge. En seconde étape, saupoudrez leur cahier à spirales d’une poudre de
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perlimpinpin achetée en soldes chez The Body Shop, sans négliger l’intégrale en cinq volumes la poésie romantique pour trentenaires en mal d’émissions culinaires et vous obtenez quoi ? Un disque long comme un jour de juillet sans soleil, où rien ne se perd, ni surtout se crée. O désespoir. (fv)
Emily Wells ‘mama’ Par tisan Records
S’il y a bien une qualité qu’on ne pourra enlever à Emily Wells, c’est la persévérance. Auteure d’une multitude d’albums autoproduits entre 1999 et 2006, la multi-instrumentiste américaine a attendu le cap de la trentaine avant de nous revenir avec un disque plus aisé à dénicher que la sempertinelle aiguille dans le foin. Mieux, c’est même à un double essai (le second en acoustique only) que nous avons droit, où notre attente ne se trouve qu’aux trois quarts récompensée. Bien qu’il soit aisé de ranger la songwriter texane aux côtés des Joanna Newsom et autres Hope Sandoval, mais aussi Camille, elle n’atteint pas toujours le degré de précision chirurgicalement poétique de ses consœurs. Le jugement doit toutefois être nuancé. Si certains morceaux ne gagnent guère à être connus, d’autres – vrais – petits miracles emportent l’adhésion, dont un incontournable ‘Passenger’, aussi convaincant en version orchestrée qu’en acoustique. Sans même parler de l’étonnante fragilité hip hop de ‘Mama’s Gonna Give You Love’, où Emily Wells dévoile qu’elle a bien des cordes à son arc. (fv)
When Saints Go Machine ‘Infinity Pool’ !K7 Records
En dépit d’une pochette à gerber dont même Loop Guru n’aurait pas voulu au plus fort des années 90, When Saints Go Machine cultive son abstract hip hop en subtiles arabesques synthétiques qu’un premier abord ne laisse pas présager. Un brin de persévérance s’avère nécessaire pour dénicher chez ces Danois cousins de Gus Gus les soubassements délicats sur lesquels s’érigent des mélodies synth-pop dont la maladresse est proportionnelle à leur volonté populaire (‘System Of Unlimited Love’, inutile et vain). C’est lorsqu’elles se veut la plus dépouillée et la moins tape-à-l’oeil que leur cyber-soul touche à quelque chose d’unique en son genre, une électro discrète et mutante comme mue par un souffle intérieur, embryon androïde toujours sur le point de naître, survolée par le falsetto cellophane de Nikolaj Vonsild dont les accents vibratoires tiennent autant de Deptford Goth que d’Alt-J. En point culminant de cette capacité d’épure, le tour de force ‘Degeneration’, quasicappella soutenu par une pulsation proto-house symbiotique. (ab)
Witxes ‘a Fabric of Beliefs’ Denovali/Sonic
Un tissu, une fabrique. A l’inverse du tissu de mensonges, c’est-à-dire une histoire sciemment magnifiée et falsifiée à dessein à partir d’apparences ou de faits tenus pour vrais, le tissu de croyances qu’étend Witxes est sans portée trompeuse. Il est l’entrelacs de petites histoires que le quotidien charrie et emporte par devers lui au fil du temps. Il ne faut pas voir dans le titre de ce disque la volonté de le conceptualiser mais simplement le désir d’exprimer poétiquement son propos. Car c’est bien de la beauté du quotidien dont il s’agit avant tout. Si celui-ci n’est ni narré, ni chanté, il est sublimé au travers de cette douzaine de vignettes essentiellement instrumentales. Les invités et leurs instruments, principalement des cuivres et des percussions, ont été nombreux sur l’album. Ils parachèvent la trame d’une musique discrète et rétinienne. (et)
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Ear VIEWmaStEr
Young Rival
Pat Metheny Group
‘Stay Young’
‘We Live Here, Live In Japan’
62T V/Pias
Eagle Vision/Pias
Elles sont appliquées, ces vignettes, évidentes même, mais elles n’assument que rarement leur statut de chansons. En bons élèves, les canadiens de Young Rival choisissent les crayons de bonne couleur et tirent la langue pour ne pas dépasser, avant de lever le doigt pour montrer le tout à madame, espérant, des papillons dans le cœur, décrocher une gommette verte. Cette tendance à la copie proprette donne l’impression que nos fayots de service se sont arrêtés de composer au stade où le vrai travail ne fait que commencer. Le ciel est bleu, les nuages floconneux et la pelouse est verte. Malgré des guitares bien trempées, rien ne surprend, tout finit par se ressembler, par manquer gravement d’identité, de personnalité. A force de vouloir mettre du « young » partout et de fabriquer des petits morceaux rock dans l’air des temps juvéniles (leurs yeux ont lorgnés sur les bancs des Beatles, de Supergrass, et aussi sur celui des Ramones, les deux du fond avec une ombre sur la lèvre supérieure), les Young Rivals oublient de profiter pleinement de leur musique, de l’incarner, de l’habiter. Non pas qu’ils rechignent à s’amuser, non, l’album est même traversé d’une vibration fun contagieuse, mais c’est qu’ils se refusent à enfreindre les règles de leurs propres jeux. Dommage, car quelques morceaux plus frondeurs laissent entrevoir la graine de mauvais garçons qui ne demande qu’à pousser chez ces Young Rivals. Un brin d’école buissonnière ne leur fera pas de tort. (ab)
Légende sacrée du jazz contemporain, Pat Metheny compte sans conteste parmi les figures les plus accessibles et appréciées par une large audience dépassant de loin les publics rivés à un genre. A ses débuts, influencé par son mentor Gary Burton, il esquissait de petits canevas aux couleurs pastels vivifiantes avec un jeu très vite identifiable et identifié. Plus tard, il se frottera aux sonorités plus rock mais il se laissera gâter aussi par des compromis commerciaux pas toujours heureux. Aujourd’hui, Pat Metheny n’est pas seulement un guitariste doué perçu comme tel, il est également un pédagogue reconnu, honoré par une impressionnante liste de prix. Outre une multitude de musiciens jazz, on l’a vu collaborer avec des gens aussi divers que Steve Reich, David Bowie (avec lequel il écrira le tube des années 80 ‘This Is Not America’ interprété ici) ou Jim Hall. Ce live au Japon est un bon aperçu de sa carrière captée sur le vif il y a près de vingt ans, lors de sa tournée mondiale de 1995. Entouré par Lyle Mays au piano et aux claviers, Steve Rodby à la basse et Paul Wertico à la batterie, il s’adjoint également pour l’occasion les services de deux chanteurs et d’un percussionniste. On peut reprocher au dvd sa conception d’édition qui a choisi d’intercaler entre les morceaux des passages d’interview des musiciens et de Metheny lui-même. L’éditeur aurait été mieux inspiré de les regrouper et de les mettre à part en bonus. (et)
Zahava Seewald – Michaël Grébil ‘From my mother’s House’ Sub Rosa
Nous avions découvert Zahava Seevald il y a bien des années avec le très bel album ‘Ashkenaz Songs’ paru au sein de la collection ‘Le cœur du monde’ sur le label Sub Rosa. C’est à Anvers où elle est née que Zahava Seevald a appris le chant liturgique hébreux tandis qu’elle fut bercée par la musique juive dès son plus jeune âge. Il était donc prévisible qu’elle puise dans ses racines la substance de ses chansons yiddish réinterprétées et qu’elle leur confère une dimension textuelle. Une démarche qui séduira John Zorn lequel lui demandera de participer à son projet ‘Unknown Massada’. Aujourd’hui, ce disque voit l’artiste retourner à ses fondamentaux, à supposer qu’elle s’en soit jamais départie. L’album est le fruit de la rencontre étroite et complice avec le luthiste et vocaliste Michaël Grébil, un féru de musique médiévale. Il est aussi le compte rendu auditif d’une exploration à travers un parcours de poètes juifs tels Paul Celan, Charlotte Delbo, Rose Ausländer et d’autres encore moins connus. ‘From my Mother’s House’ n’est pas seulement une œuvre intimiste nous plongeant dans un passé qui n’est pas le nôtre, il est aussi un travail d’une très grande beauté, faisant parfois écho au travail du duo israélien Winter Family ou de Zorn lui-même, que cela soit dans cette approche d’aborder l’immanence des choses ou dans cette manière nomade de les transcender. (et)
Miles Davis with Quincy Jones &The Gil Evans Orchestra ‘Live at montreux 1991’ Eagle Vision/Pias
Véritable institution internationale et étape incontournable de la route des festival estivaux, le Montreux a été créé vers la fin des années 60
par le Suisse Claude Nobs, passionné de jazz et organisateur hors pair. Miles Davis y a défilé à de nombreuses reprises. Ce concert est l’un de ses derniers avant sa mort. Il le voit réuni avec Quincy Jones dans le cadre d’un moment d’une grande complicité entre eux. A deux, ils rendent hommage au maître que fut Gil Evans, décédé trois plus tôt, en 1988. Miles et Evans s’étaient rencontrés à New York à la fin des années 40 et, très vite, ils tissèrent des liens inaltérables rendus plus ténus encore par la similitude de leur démarche respective. Ils enregistrèrent ensemble l’album épique ‘The Birth of the Cool’. Leur collaboration atteindra ses sommets avec ‘Miles Ahead’ et ‘Porgy and Bess’ et surtout ‘Sketches of Spain’. L’histoire raconte que Miles dut se faire convaincre pour participer à ce concert hommage posthume à son ancien comparse qui réunit pour la cause un big band devenu orchestre complet. Le budget élevé de l’événement commanda qu’il soit soldout, ce qui fut le cas assez vite. En revanche, le concert s’avère généreux. Il voit Miles s’exécuter sans compter alors qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre. Le dvd comporte d’intéressants bonus sous formes d’interviews avec des musiciens qui collaborèrent avec Miles tel Charlie Haden, Stanley Clarke, Jean Luc Ponty… et Claude Nobs lui même qui replace intelligemment l’événement dans son contexte historique. (et)
David Sylvian ‘amplified Gesture’ Samadhisound/Ber tus
Ayant terminé la conception de l’album ‘Manafon’, David Sylvian éprouva l’envie de relater et de documenter la démarche créatrice qui l’avait initié. C’était davantage le désir de tenter de saisir, par le biais de l’image, les démarches multiples et les philosophies respectives des musiciens qui oeuvrèrent à sa conception. Une équipe dont la chronique souligna à l’époque l’incroyable diversité. On
y retrouve Christian Fennesz, John Butcher, Toshimaru Nakamura, Evan Parker, Eddie Prévost, Keith Rowe, John Tilbury, Otomo Yoshihide, Sachiko M et Polwechsel. La crème de la crème de l’improvisation. C’est de celle-ci qu’il est question tout au long de ce film documentaire qui est réalisé par Phil Hopkins. Il relate de manière intelligente, avec un regard avisé, les différentes pratiques tandis qu’au fur et à mesure de sa progression, il interroge habilement leurs auteurs. Plus qu’un simple témoignage, le film est avant tout une ode à l’improvisation et à la façon dont elle fait sens alors qu’elle demeure largement incomprise et qu’elle est trop souvent perçue à travers ses seuls clichés ou défauts. Le dvd inclut une petite séquence d’introduction signée Sylvian luimême qui entend rendre hommage à ses musiciens du moment. Pertinent, vivifiant. (et)
Rainbow ‘Live In munich 1977’ Eagle Vision/Pias
Si l’histoire retient généralement le nom de Deep Purple comme étant un de ceux ayant marqué le hard rock, elle zappe volontiers celui de Rainbow. Pourtant, l’histoire de ce groupe puise ses racines directement dans celle de Deep Purple. Son guitariste, Ritchie Blackmore, personnage au caractère instable et irascible, n’aura de cesse de rechercher la gloire à travers ce combo dont il restera la figure pivot et tutélaire, au point de faire fuir ses musiciens et chanteurs successifs qui feront long feu. Capté sur le vif dans l’énorme Olympiahalle de Munich, coproduit avec de gros moyens par la WDR au sein de sa plateforme Rockpalast, ce concert atteste de la phase ascendante du groupe, époque du chanteur Ronnie James Dio. Au-delà du show, il témoigne aussi des croyances de l’époque en un possible rock baroque et kitsch alors fort en vogue qui ne ferait plus recette aujourd’hui qu’auprès de quelques sexagénaires sur le retour. (et)
GREEN DAY • THE NATIONAL
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PRESENT
THURSDAY JULY 11TH NAS - STEVE AOKI MIGUEL - FEED ME - BB BRUNES - DANAKIL - THE HEAVY - SUPERLUX - VISMETS - SKIP&DIE TROMBONE SHORTY & ORLEANS AVENUE - WAKA FLOCKA FLAME - FIGURE - AUFGANG TWO KIDS ON HOLIDAY
FRIDAY JULY 12TH MIKA
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SATURDAY JULY 13TH dEUS - KAISER CHIEFS LOU DOILLON - DADA LIFE - DIGITALISM (dj set) - OXMO PUCCINO - SOLDOUT THE MACCABEES - EIFFEL - LA FEMME - ELVIS BLACK STARS - RAVING GEORGE COMPACT DISK DUMMIES - PALE GREY - YEW - A.N.D.Y. - EGO TROOPERS
SUNDAY JULY 14TH ARNO - HOOVERPHONIC with strings - TRIXIE WHITLEY - THE RAVEONETTES - AN PIERLE HANNI EL KHATIB - PIANO CLUB - JACCO GARDNER - LIEUTENANT