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B i l B O • l A d e uz e p l e i n 13 • B - 3 0 0 0 l e u v e n • 016 5 0 07 7 3
son lux © Mallory Talty
Ces dernières semaines, la question tournait telle une ritournelle : « Tiens, qu’est-ce que tu en penses, au fait, de Stromae? » Quiconque serait aller brouter de verts pâturages, loin, très loin, longtemps, aurait peut-être échappé au tsunami médiatique en nage papillon. Détaché de l’effet de masse, de l’effet de nasse, l’individu, insouciant et folâtre serait alors ce Robinson Crusoe accostant sous le soleil d’une brocante bruxelloise où, lancinante, la question reviendrait encore. Une mamie tonique sise à la table voisine - on est à l’heure de l’apéro, c’est peut-être un peu tôt pour le gin, s’en mêle comme de juste, prend la balle au bond et sèche les derniers défenseurs de la conversation : « Moi j’ai connu Jacques Brel! Il a pris ma fille sur ses genoux! Il était sympathique, ce n’était pas un drôle ». Vendredi, mon voisin de tablée, distillait quelques instantanés d’une soirée sur une Grand Place trop petite où, entre Puggy et autres fleurons patriotiques, le sauveur était venu bénir les foules en pratiquant les exorcismes. Les fidèles avaient gravé son nom sur leurs phalanges. Il était question de se situer, de faire montre d’une appartenance, communier et chanter des louanges. En aucun cas battre froid. Or, rayon mises en bière et évangiles calembouristes j’en étais resté, ce me semble, au Grand Jojo et à Sttellla. Ca allait être ma fête. Et dieu sait que les Belges savent pourquoi. Or, oui, il me fallait confesser ne pas connaître sur le bout des ongles le parcours de l’humoriste belge. J’avais certes eu vent de ses sketchs les plus célèbres : le succès retentissant de la danse des canards 2.0 en duo avec Jamel (« Faudrait un chien qui a pas mangé depuis longtemps, un chien qui a soif. Il manque quelque chose... Un son de biniou... un son de canard malade! » Et le Grand Saint de s’exécuter), plus récemment de son hommage appuyé au ‘Papayou’ du regretté confrère en chemises à fleurs Carlos, ou encore m’était-il revenu - un boomerang pas lancé, ce cuistre - que le sieur faisait frire des caméras cachées pour la communion; bref, qu’il faisait son Jacques comme d’autres des chocolats avant lui. Aussi je concédais volontiers un crédit de communiquant affûté au jeune tribun et lui souhaitait le meilleur pour sa carrière d’évangéliste technologique. Alors, on danse? Désormais, je ne pouvais plus ignorer le battage de la campagne. De passage au kiosque, assailli par les Unes de magazines criant au génie de notre zinneke, je constatais combien de floches avaient été décrochées, combien tournaient manèges et rotatives. Le New York Times commenterait le one-man show du « dandy fluorescent » : « une musique enjouée toujours empreinte d’une tension plus sombre, réflexion sur la désillusion et l’agitation ayant supplanté l’assurance de la génération précédente en Europe ». On n’avait jamais vu ça. Se pourrait-il que j’ai pu passer au travers, manquer au devoir de belgitude, l’occasion d’idolâtrer un compatriote - parce que je le veau bien - ce garde-à-vous? J’étais distrait sans doute. Distrait quand, à chaque fois qu’on appuyait sur le bouton, l’automate ivre se mettait en route. Mes contemporains louaient le génie, je voyais un précipité de formes (Facebook, Twitter, la vidéo virale, les fringues), un art certes consommé pour accoucher de lui-même mais un
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talent de comédien limité, comme si la mort de Marion Cotillard dans ‘The Dark Night Rises’ était rejouée, encore et encore. Mauvaise tête, j’avais raté le coche: l’enjeu déjà n’était plus d’ordre esthétique mais bien celui de la fédération, un mouvement d’immersion global. Le nombre de vues sur internet avait fait accéder l’histrion au statut équivalent d’un ‘GanGnam style’, autre poids lourd du génie circa 2012. Le commentaire maladroit d’RTL durant le match Belgique-Pays de Galles, sous le haut patronage du sémiologue-djfootix Stephan Pauwels, ne dirait pas autre chose : Stromae, apparu drapé d’un nouveau déguisement, se serait drôlement bien intégré. La Belgique avait depuis belle lurette repris en choeur: il n’y que Stromae qui m’aille. Et ça pique un peu. Il est vrai que si l’on en revient aux origines aristotéliciennes, l’acceptation génie englobe la signification d”extraordinaire” mais aussi celle d’”excessif”. Formidable, non? Easy Easy! La Belgique, aujourd’hui le monde, avait vu la lumière. Si on peut encore regarder ailleurs, écouter autre chose, on osera un murmure, on se hasardera à musarder. Puis on fera tapis, on reprendra un djinn, il est l’heure cette fois pour les Mille & une nuits. On s’éclairera à l’huile de coude, on se coupera quelques heures des réseaux, on se munira de ‘Lanterns’. Qui s’y frotte s’y pique pourrait alors voir surgir Ryan Lott en bon génie de la lampe. Conjuguant 1001 idées à la seconde, catalogue Ikea d’amis incroyables (de DM Stith à The Antlers en passant par My Brightest Diamond), tiers de s/s/s avec Sufjan Stevens et Serengeti, l’apprenti sorcier autrefois signé sur Anticon nous gratifie d’un fourmillant album à la spiritualité contagieuse. Son seul risque avéré: réconcilier majestueusement les anciens et les modernes. Son Lux, rejeton éclairé. (Ceci n’est pas une leçon). Texte: Fabrice Delmeire; Lanterne : Anne-Lise Remacle.
Dernières minutes Bonne nouvelle des étoiles : ‘Super Forma ‘, le joyau d’Orval Carlos Sibelius, connaît enfin les honneurs d’une distribution belge (via Pias). Vous pouvez retourner chez votre disquaire qui ne vous répondra plus « Je crois que l’Abbaye est en rupture de stock ». // Bâtiment : les promoteurs du Vecteur à Charleroi promettent de refaire le carrelage au 30 rue de Marcinelle après le passage des trois furies japonaises garage-noise/no-wave de ZZZ’s (le 29 novembre). Cochon qui s’en dédit! // // Faire-part de cds. Grosse actu chez les chanteurs morts: Daniel Darc est rejoint par le non-mois regretté Guillaume Depardieu dans les rayons de la morgue mercantile. Tous aux urnes! //
année 20 • novembre 2013
Colofon www.rifraf.be Année 20 nr. 195 rifraf est une édition de B.Z.&T. bvba Adegemstraat 19 2800 mechelen e.r. mieke deisz pas en janvier et août rifraf dec/jan sort le 05 dec rédaction fabrice delmeire tél 0486/31 74 63 fabrice.rifraf@skynet.be
insertions publicitaires Mieke Deisz Tél. 015/42.38.76.-0485/802.257 advert.rifraf@skynet.be deadline reservation: 20 nov agenda tél 015/42.38.76 agenda.rifraf@skynet.be deadline: 25 nov
collaborateurs nicolas alsteen, Anys Amire, Antoine Bours, le dark chips, patrick foissac, François Georges, Laurent Grenier, Gery Lefebvre, Anne-Lise Remacle, eric therer, fabrice vanoverberg,... dessins : Issara Chitdara photo cover: mallory talty
Layout peggy schillemans layout.rifraf@skynet.be Imprimerie: Corelio printing, anderlecht Abonnements 1 année (10 éditions) info: agenda.rifraf@skynet.be Belgique: 15 € / Europe: 25€ BE 85 3200 1337 9606 BIC: BBRUBEBB Communcation : nom et adresse
“Réalisé avec l’aide de la Communauté française de Belgique - Direction générale de la culture Service des Musiques”
Texte : Fabrice Vanoverberg
Texte : Eric Therer
Rubrique destinée à évoquer un lieu, une ville ou un endroit, ‘Sounds & Sites’ ne se veut pas un itinéraire descriptif exhaustif mais plutôt l’esquisse d’un lieu où la musique puise ses racines ou manifeste son émergence. ‘Sounds & Sites’ ne veut nullement dresser une
cartographie complète des lieux sonores mais répondra à des envies ou des coups de sonde.
Homme de toutes les collaborations acclamées à leur très juste valeur (Robert Hampson ou Sylvain Chauveau, pour ne citer que deux formidables réussites), Stephan Mathieu retourne à la case solo pour son premier vrai (double) LP sur Dekorder (‘The Falling Rocket’). Tel un funambule virevoltant avec grâce sur un fil quadrichromique entre Phill Niblock et Mark Rothko, l’artiste allemand déploie une palette de tons où prédominent le blanc, le gris moyen, le bleu marine et le noir. Au-delà du geste, et nonobstant toute vaine tentative de pose onirique, l’homme ayant bien trop de goût et de savoir-faire pour se laisser aller à ces basses considérations, les sonorités brumeuses, voire angoissantes, contiennent nettement plus de richesses que la simple surface des choses laisse présager. Et transpercé d’une multitude d’ambiances - où des oripeaux synthétiques tiennent un rôle essentiel - le maelstrom d’une fin des temps glisse lentement et irrémédiablement vers un au-delà tout en mystères et inquiétudes. ★ ★ ★ Collaborateur à ses heures des défunts et regrettés Yellow Swans, Gabriel Saloman développe sur ‘Soldier’s Requiem’ (Miasmah) un sens electronica de la mélodie néo-classique censé émouvoir. A vrai dire, hormis une certaine idée de l’abandon qui a déjà fait son chemin chez d’autres, et qui trouve entre les mains du Canadien un certain intérêt, on sent l’homme de Vancouver (nettement) plus à l’aise dans l’amplitude du geste que dans le minimalisme. Sans doute pas étranger à l’œuvre de ses compatriotes du Godspeed, il parvient à faire progresser la tension des deux plages principales du disque qui, pour tout inoffensives qu’elles apparaissent après trois minutes, développent un sens de la tragédie pratiquement romantique six cent secondes plus tard. ★ ★ ★ Aujourd’hui octognéaire, Alvin Lucier n’en demeure pas moins un des acteurs favoris des ensembles électroacoustiques dans la marge. Trois ans après Zeitkratzer, le sextet néerlandais Maze (avec Yannis Kiriakides) déploie sur ‘(Amsterdam) Memory Space’ une vision à la fois sereine et incarnée du compositeur américain. En soixante minutes (et pas une seconde de plus) et une seule séquence, Reinier Van Houdt et ses comparses esquissent un très joli tableau polychromique, où la guitare de Wiek Hijmans vient cajoler - le terme n’est pas exagéré - la clarinette de Gareth Davis ou la flûte d’Anne La Berge, sans parler des trois électroniciens, aux interventions aussi discrètes qu’intelligentes, voire inspirées. Et sans réellement savoir qui de Kiriakides, Van Houdt ou La Berge appuie sur le bon bouton, estce franchement un souci ?, le splendide équilibre déployé par l’ensemble Maze nous fait déjà promettre des lendemains tout en harmonie. ★ ★ ★ Avec ses trois électroniciens japonais à l’affiche, Toshimaru Nakamura, Ken Ikeda, Tomoyoshi Date, on n’est guère surpris de voir ‘Green Heights’ (Baskaru) s’inviter à la table d’une confrérie zen perchée dans les Monts Akaishi. Toutefois, il serait réducteur, voire franchement trompeur, de placer leur première collaboration sous les auspices d’une musique d’ambiance pour sushi bar sans âme du 7è arrondissement. Nettement plus osé, notamment grâce aux multiples dissonances qui le traversent, l’objet trompera le paresseux qui ne dépassera pas la stade de la troisième minute. Même si par instants, les sonorités du trio invitent à quelque coquinerie relaxante, son inspiration dépasse un romantisme de bas étage, quitte à s’adresser plus à notre cortex qu’à nos émotions hormonales. ★ ★ ★ On ne vous présentera plus le label Crónica, tant d’artistes défendus en ces lieux y trouvent un accueil confortable (Marc Behrens, @c, Ran Slavin, n’en jetez plus). Compilation / réinterprétation du fameux EP ‘The End of Vinyl’ de Pure, sorti en 1999 chez Mego, le disque éponyme en propose deux relectures, d’une diversité d’autant plus appréciable que la qualité nous y donne rendez-vous. Telle une montagne russe qui jouerait avec les étiquettes, l’épopée jubile à coups d’électro-pop technoïde (Christoph de Babalon), tandis que Goner balance une vision humanoïde fichtrement bien troussée. A la fois hommages et compléments d’enquête, les huit autres tracks valent autant le voyage, entre dessèchement numérisé à la Raster-Noton (JSX), sifflements et bourdonnements (Pita) et évasion de Z’Ev chez Chris Watson (rashad becker). ★ ★ ★ En parlant de Chris Watson, l’Australien Mountain Black tente un rapprochement entre le field recorder américain et la noise ambient genre Opitope sur son premier opus ‘Closing In’ (Moozak). Bien essayé mais à s’en décrocher la mâchoire. ★ ★ ★ Amateur de techno entre guillemets qui vibre dans le dark, réjouistoi des beats tapissés de soundscapes de PAS Musique, leur ‘Abandoned Bird Egg’ est fait pour toi, le collectionneur de corbeaux empaillés. Oui, tu y trouveras les atmosphères idéales à tes expériences de petit chimiste, tu te gaveras de leurs répétitions flirtant avec l’EBM et la dubstep, en mode je-me-la-touche-profond tout de même. Bref, ça sent un peu le projet de geeks tendance branlette dans le noir, mais à ses heures perdues, ça le fait. ★ ★ ★ En pleine cure de sevrage Francisco Lopez ? Toujours accro à Gert-Jan Prins et Yasunao Tone ? Ne touchez pas à ‘Nouvelles Upanishads du Yoga’ d’Emmanuel Allard (Baskaru), vous risquez de replonger total grave. Abstraite jusque dans les moindres détails, son approche est toutefois d’un intérêt nettement plus attractif que sa simple vision conceptuelle. D’un dynamisme à tout épreuve, à l’instar de l’inaugural ‘Antimoine’ et ses airs de ruche digitalisée, le disque du Parisien balaie un spectre large et intrigant de la noise music, évitant l’écueil de la monotonie pour mieux intégrer la profondeur de champ d’un Maurizio Bianchi s’aventurant sur Mario Kart 2.Mego. Bizarre, oui, et alors ?
Le Vecteur
Un jour de septembre vous reviendrez à Charleroi. Vous retournerez dans la ville basse, dans ce quartier malmené coincé entre le Boulevard Tirou et la Sambre. Vos pas vous mèneront rue de Marcinelle, là où elle fait l’angle avec la rue Navez. Vous serez en retard. Déroutant la circulation par d’innombrables détours, les travaux d’empierrement du boulevard vous auront ralenti dans votre course. Vous trouverez enfin vaille que vaille une place de stationnement près d’un hôpital morne. Plus loin dans la rue, vous parviendront des effluves de préparatifs de souper. Quelques lumières s’allumeront aux étages. Il fera quasiment nuit quand vous pousserez la porte d’entrée du Vecteur. Vous serez venu voir et écouter des Américains dont l’identité vous sera inconnue jusqu’au moment où déchiffrant le tract annonçant leur présence vos yeux tiqueront sur l’agencement de ce nom bizarre : Sontag Shogun. Vous viendra à l’esprit cette association sémantique hasardeuse : Susan Sontag - Shotgun. Vous vous le ferez confirmer après le concert par Ian Temple qui vous dira que vous aviez vu juste, laissant échapper : « Oui, Susan Sontag, son travail règne ». La discussion sera naturelle, sans protocole, rendue presque inévitable pour combler le silence dû à l’absence d’un public digne de ce nom. Au bar, vous goûterez pour la première fois une Duvel dite ‘verte’ dont la teneur en alcool modérée vous la rendra plus accessible. Vous ferez connaissance avec la petite équipe du Vecteur. Vous retiendrez les prénoms de Romain et de Bruno. Bizarrement, vous n’éprouverez pas l’impression d’être à Charleroi mais plutôt quelque part à Brooklyn ou à Lausanne, dans un de ces lieux claquemurés fomentant contre vents et marées des événements artistiques voguant à contre-courant des tendances dominantes pour illuminer plus encore des villes se voulant lumineuses. Les archives du Vecteur témoigneront, preuves à l’appui, de ce travail de défrichage soutenu et essentialiste. Ainsi l’organisation de concerts aventureux de Joe Mc Phee, Jozef Dumoulin, Kid Congo, Parts & Labor, Justice Yeldham, Lazer Crystal, Nate Wooley, Charles Hayward… Ainsi la mise en place de séances régulières d’un cinéma en marge avec l’iconoclaste Jean-Jacques Rousseau, un vivifiant film d’animation du Tchèque Karel Zeman, ‘Stalker’ de Tarkovski, du cinéma japonais d’auteur, un Ken Russell rare, Peter Watkins, le mythique et trop rare film californien des années 60 ‘The Savage Eye’… Ainsi des expositions, une conférence sur la black metal, un atelier animé par l’Argentin Alan Courtis des Reynolds. Là encore une semaine de réflexion sur l’hyper-sexualisation des jeunes, des soirées culinaires de mi-semaine… et ‘Livresse’, un festival annuel estampillé par la maison, livrant son ivresse d’une culture hétérodoxe et dissipée. Pour l’heure, vous vous contenterez d’être assis dans un fauteuil de cinéma repliable rouge, écoutant avec attention le jeune musicien londonien Cameron Deas, sondant les douze cordes de sa guitare, les triturant avec une douce obstination pour en sortir des sons déformés, estropiés par un modulateur de fréquences démesuré, fractals radicaux conquérant l’air ambiant du soir. Vous vous sentirez à l’aise dans cette salle aux murs noirs, évacuant enfin les lassitudes d’une semaine de travail, refusant de vous laisser submerger plus encore par des abstractions quantitatives. Là, éprouverezvous peut-être l’envie de faire part d’un sentiment, une transmission fugitive, un transport d’émotion, la possibilité d’un vecteur. Vous direz quelque chose à l’oreille de quelqu’un qui vous entendra. Vous lui direz alors que vous en avez dit assez. Un lien : www.vecteur.be
Texte : Le Dark Chips
Rebooté, formaté, enfermé à double tour, longtemps, voici comment l’ancienne civilisation avait décidé de soigner l’infâme, leDark Chips. Sans relache, il avait tapé sur la porte de sa cellule, c’était sa façon d’aimer. Libéré, il avait jeté un regard sur ce nouveau monde et savait déjà que rien n’avait changé. Lui non plus . « Je n’étais qu’un gamin irritant, menteur et roux » Aphex Twin.
L’Amérique du Sud comme traînée de poudre lorsque le collectif (Cómeme) lâche de la dynamite : du Sano en bâtons ! Une seule TR-606 comme détonateur, autant dire que le Colombien n’y va pas avec le dos de la cuillère et nous mâche le boulot: tout est haché menu, que du bio ! C’est acid, c’est dansant, c’est vintage et moderne à la fois, et même si ce soleil pue l’artificiel, c’est exactement ce qu’il nous fallait pour plonger dans l’hiver, de terre. ★ ★ ★ Pourtant auréolé d’un honorable succès, Tristesse Contemporaine abandonne ses modèles rock pour tenter de rivaliser, à rebours, avec ses idoles les plus obscures. Si ‘Stay Golden’ paraît moins évident à l’oreille, il semblera plus profond, réfléchi et délicat. Chaud ou froid, horreur ou décontraction, plaisir ou fumisterie, nul ne répondra à la place du trio apatride qui excitera, à n’en point douter, ses chauvins voisins parisiens, zin. ★ ★ ★ Pour certain, Daniel Bortz est un ancêtre, 15 ans de platines, rendez vous compte. Pour d’autres, cruelle jeunesse, l’Allemand est un noobie de la deep, ‘Patchwork Memories’ se détournant sensiblement des terrains où on le retrouvait jusqu’à ce jour. Notez le titre paradoxal d’un album qui se veut composé d’un bloc, uni et homogène. Et que les jeunes veaux se moquent s’ils le veulent, si Daniel Bortz (se) sacrifie un peu à la mode, il n’en oublie pas ses codes et principes de base, Lurhman. ★ ★ ★ Acid est le goût, le sentiment ou l’humeur qui nous transperce à l’écoute de ‘Drone Logic’. Puisque c’est bien un timbre que vient nous fourrer sous la langue le perfide Daniel Avery, mais loin de la composition éventée, le saligaud a revu la formule et décuplé les effets. Bon joueur tout de même, le Londonien a prévu dans son trip les étapes nécessaires à un voyage sans dérapage : une montée savoureuse, un climax cardio-éprouvant et une descente lente et apaisante. On dit que les rockeurs ne savent pas danser mais…c’est faux, con! ★ ★ ★ Le seul attribut créatif que l’on pourrait attribuer un jour à Daft Punk serait sans aucun doute le plagiat furtif! Que sont alors nos ancêtres devenus ? Et bien ils se la touchent sur une compilation ‘ osmic Machine‘.’ Tu trouves cela facile ? Et bien fallait le faire avant… hors du temps (X) : ‘ C Rassembler Patrick Juvet, Didier Marouani, Pierre Bachelet, François de Roubaix ou tous ces types qui, un jour, ont posé le coude par accident sur un VCS3, ouvert les portes de la perception, le seuil de l’électronique intime, otei douche. ★ ★ ★ C’est l’histoire de deux types, Tyree Cooper et Bobby Starr qui décident de quitter leurs pays respectifs, USA et UK, pour se retrouver, se faire une colloc’ et (eux aussi) s’essayer à la deep barbante dans les clubs de Berlin. ‘Side-A’ sera le thème de leur crémaillère et, en arrivant, vous sonnerez à Jack The Box. Les voisins n’ont pas fini d’en chier, Gevara. ★ ★ ★ Peut-on encore critiquer Machinedrum ? Peut-on dire le moindre mal d’une pépite de (Warp) ? Oui, on le pourrait, mais cette fois, on ne le fera pas car Travis Stewart est officiellement du bon côté de la rampe sur ce ‘Vapor City’. C’est d’ailleurs assez incroyable de pouvoir reconnaitre un tel magma d’influences dans un seul son cotonneux et bienveillant. Bienveillance qui, toutefois, ne fait pas de l’objet un Graal facile à s’approprier. Paresseux de l’oreille s’abstenir, hondelle. ★ ★ ★ L’artiste Agaric répond au guichet administratif au doux nom de Patrik Skoog. Derrière Drumcode, Kontra-Musik ou encore Ovum, ne cherchez plus, c’est encore Pat, Suédois qui ne sait donc plus vraiment qui il est après 15 ans de travestissement identitaire. A moins que…? Mais oui, c’est bien sûr ! ‘Exit earth’ est destiné aux psychanalystes ou psychiatres, capables, eux, de reconstituer ce puzzle indigeste de 11 plages qu’aucun fil conducteur ne semble retenir. Rendez-vous le mois prochain pour un « je sais tout faire mais je me soigne », dans votre Cosy Corner, rentrant. ★ ★ ★ On doit l’admettre, on est assez heureux de retrouver un KID606 qui a repris un peu de couleur et de poil. Pourtant, il y a un an environ, nous rougissions pour lui. ‘Happiness’ ne fait aucun jeu de mot, aucun contre-pied, il dessine simplement l’intitulé d’un album simple et heureux. Le ton y est ludique, les sons multicolores et les rythmiques entêtantes, Queshua. ★ ★ ★ Rien n’est impossible qu’on vous disait ! Premièrement, la Hollande peut être passionnante musicalement, très loin des clichés dégueulasses que le pays du fromage nous impose mondialement depuis l’avènement de ce salopard d’Aviici. Ensuite, Kraak & Smaak rend honneur à un style qui nous plongeait jusqu’ici trop souvent dans l’horreur. ‘Chrome Waves’, un vrai disque de danse et de dance, une vraie référence pour ceux qui aiment inviter à leur table les rythmiques chaloupées, les figures imposées de la nu-funk ou encore les vocalises féminines. Et pourtant la légende raconte que, tout comme ses voisins de polders, le trio fut élevé à la carbonade-mayonnaise. Tout pour déplaire, et pourtant…va la cruche à l’eau. ★ ★ ★ En additionnant les petits moments de bonheur récupérés sur ’& Also With You’, on pourrait arriver à jouir des trouvailles electronica de Tythe. Mais - peut-on lui en vouloir ? - Julian Peck ne fournit avec sa production ni le programme d’édition requis, ni la bravoure nécessaire au nettoyage de l’esprit New-Age qui polluerait les oreilles de l’auditeur imprudent, les choux. ★ ★ ★ Les ‘Urban Animal’ attendent, tapis dans le noir, cherchant un peu de réconfort dans les battements libérateurs de la grosse caisse. Le béton est froid et humide, l’acier quant à lui, s’est vu privé de soleil depuis des lustres. Et pour cause, nous sommes à San Francisco, prisonniers des flots. Des flots, du flow et suffisamment de délicatesse et de précision de la part de Claude Vonstroke pour nous retourner l’âme malgré un sévère premier coup d’oreille et d’œil (sur la pochette). Un album malin en guise d’anniversaire pour un label (Dirtybird) qui ne l’est pas moins, que rien.
Texte: Anys Amire et François Georges Photo: Edouard Levé
Salle d’attente
Toutes les nuits tu meurs. Cela fait maintenant un mois que tu meurs toutes les nuits. Un sommeil rempli de rêves pascaliens, la mort répétée à l’infini. Inachevée, sans finitude. Cela fait maintenant trois mois que tu ne sais plus entrer dans un tunnel, que la première à droite est une sortie d’angoisse. Tu attends l’ennemi, tu respires trop vite. Tu changes de trottoir quant tu croises des amoureux. Tu sais qu’il arrive, le temps immobile à la mémoire confuse. Tu suffoques, tu voudrais respirer comme Mélanie de Biasio ; tu trembles maintenant. Certaines morts prennent une éternité te dis-tu, ça te rappelles la pochette d’un disque. Ce gant de fer serrant une bougie agonisante t’a toujours effrayé quant tu étais enfant. Dix ans plus tard, tu claqueras des dents en en découvrant le contenu. Tu ressens la peur, elle a probablement toujours été là, le cœur s’emballe et puis soudain…Tu n’es pas mort, tu n’es pas devenu fou, tu es vivant et tu as peur. Cette chaise est inconfortable. Elle te rappelle celle de l’école primaire. Elle te rappelle Grégory qui n’était jamais capable d’avoir un cartable complet : toujours un cahier, un stylo qui manquait. Tu te demandes ce qu’il fait à ce moment précis. Tu l’imagines vieilli, grossi buvant une bière au Fablain, cherchant une excuse. Tu te demandes comment certains vivent, tu entends même le bourdonnement du frigo et ça te donne la nausée. Le bruit de l’horloge te dérange. Tu es à l’avance mais ses aiguilles t’écrasent. Tout comme les revues éparpillées sur la tablette, toutes en retard. Tu saisis le RifRaf du mois de mai. Tu commences à lire machinalement l’éditorial. Tu lis la paroi de ton ventre, tu lis lalangue. Le a te tente, t’étire, te tasse. Tu es a-temps. Les aiguilles ne te pèsent plus. Tu penses au silence. Tu penses à ce qu’il faudra dire en temps voulu. Tu n’as pas faim. Tu penses à ta mère. Tu penses au prix à payer. Tu organises les fissures du plafond. Tu te dis qu’il faudrait Lui en parler mais que tu aimerais mieux pas. Tu ne prendras pas de médicaments, c’est à peine si tu te souviens pourquoi tu es là. Tu aimerais être seul et plusieurs à la fois. Tu te concentres sur le mur, sur les affiches. Les ballerines retiennent ton attention. Ça suspend tout les ballerines te dis-tu. Tu voudrais faire du ballet, tout déballer et puis du balai. Tu souris, tu te sens apaisé. Tu penses à Arthur Russell. Tu aimerais vivre dans un monde d’écho, dilaté, réverbéré. Tu aimerais que d’autres partagent les chaises vides qui t’entourent. Une idée s’immisce en toi et te déplait. Certains ont construits des vies ici, dans cette salle d’attente. Tu ne te lèves pas. Tu n’essaies même plus de fuir. Tu attends. Tu attends le temps immobile à la mémoire confuse. Tu attends que Grégory ait retrouvé son plumier. Tu attends que tout s’arrête, les aiguilles des horloges, les files de voitures dans les tunnels, le monde ; que les hommes, les femmes, les vieillards et les enfants se retournent, que les ballerines ne retombent jamais. Tu attends. Ta respiration est étonnamment régulière. Tes pensées étrangement distantes de toi-même. Tu attends que cela soit possible. Tu attends qu’enfin la porte s’ouvre. Film : ‘Un homme qui dort’, Georges Pérec et Bernard Queysanne Disques: ‘Some deaths take forever’, Bernard Szajner, LTM recordings ‘World of echo’, Arthur Russell, Rough Trade records ‘La paroi de ton ventre’, Carl et les Hommes-boîtes, Humpty Dumpty Records
06
Texte : A Nn i cnoel- a L iss e A lRsetm ea ec nl© e B il zelman
Après s’être fait peur en côtoyant les fantômes du folk britannique, Midlake a mis un pied dans l’au-delà. Amputé de son membre fondateur et principal compositeur, le gang de Denton a finalement retrouvé ses esprits
et sa motivation d’antan. Enregistré dans leur fief texan, le récent ‘Antiphon’ témoigne de cette passion renouvelée. Le groupe s’appuie sur son expérience et se réinvente à la lueur de ses meilleurs souvenirs. Le fabuleux ‘The Trial of Van Occupanther’ est ainsi le plus proche voisin de ce nouvel album. Inespéré. Votre nouvel album s’intitule donc ‘Antiphon’. C’est également le nom de la plage d’ouverture. Considérez cette chanson comme le moteur du disque ? Eric Pulido (guitare, voix) : « On avait le nom de l’album avant d’avoir le titre de la chanson. Mais on trouvait que ce morceau enveloppait parfaitement l’esprit et la direction musicale empruntés par Midlake sur le nouvel album. ‘Antiphon’ signifie antienne. Dans la Grèce antique, c’était une forme d’appel et de réponse au chant. Musicalement, on peut considérer l’antienne comme l’ancêtre du refrain. On en retrouve des traces dans toutes les civilisations, des chants grégoriens aux chansons des marins. Dans le cas de Midlake, l’antienne se veut une réponse harmonieuse aux agitations qui ont secoué la vie du groupe. En novembre 2012, Tim Smith, notre chanteur et principal compositeur, a quitté le navire. On a traversé une période difficile. Puis, on a réussi à se remobiliser pour partir aux devants de nos motivations et de nos principales sources d’inspiration. Placer le morceau ‘Antiphon’ en ouverture du disque, c’est hautement symbolique. » La musique de Midlake a toujours évolué en fonction de vos goûts et de vos découvertes musicales. A vos débuts, on vous a rapproché de Grandaddy et The Flaming Lips. La formule a ensuite évolué vers des contrées plus progressives, avant de tomber sous le charme du folk britannique. Avec le nouvel album, la transition n’est pas aussi évidente. On se situe plutôt au carrefour de vos influences. Vu de l’intérieur, comment percevez-vous les choses ? Eric Pulido : « Toute évolution aboutit à une forme de maturité. Je pense que le domaine artistique n’échappe pas à cette dynamique. Quand on a commencé à enregistrer le nouvel album, on voulait justement éviter d’avancer sous le couvert d’une influence explicite. On ne voulait pas être rangé dans une catégorie précise. Se retrouver menotté à un genre, c’est vraiment frustrant. Les gens doivent pouvoir écouter ‘Antiphon’ sans penser à tel ou tel groupe. Dès les premières sessions d’enregistrement, on a dégagé les
Eric Pulido : « Non, pas une seule seconde. Pour ma part, il était évident que le groupe devait continuer. Les autres souhaitent également poursuivre l’aventure. Aujourd’hui, Midlake forme une entité animée par des goûts différents et une volonté identique. On s’est promis de continuer et d’enregistrer au moins un disque ensemble. Le résultat de nos efforts dépasse nos espoirs. Midlake n’a jamais autant sonné Midlake que sur ce nouvel album. » Ce chamboulement interne a-t-il affecté votre processus créatif ? Eric Pulido : « Depuis nos débuts, notre façon d’écrire et d’enregistrer été régie par des règles immuables. Inconsciemment, on s’est habitué à une manière de fonctionner : on s’était installé dans un certain confort. On ne voyait aucune raison de fonctionner différemment. Quand Tim est parti, on a réfléchi à la meilleure façon d’opérer. Comment écrire des textes. Comment composer des morceaux et se sentir totalement libéré. Tout le monde s’est impliqué dans le processus créatif. Ce disque est le résultat d’une démarche communautaire. Chacun a été entendu. Et chacun laisse à entendre une trace de sa personnalité. Aujourd’hui, plus que jamais, on se sent impliqué dans le projet. » Eric, est-ce compliqué d’endosser la responsabilité de chanteur principal. Passer de seconde voix du groupe au statut de leader, c’est une transition facile ? Eric Pulido : « Ce n’était pas une décision délibérée ou un coup d’état, mais une nécessité. Il fallait assurer la transition et, assez naturellement, j’ai repris cette fonction. Quand Tim était avec nous, on assurait les voix ensemble en front de scène. J’étais toujours placé au milieu de la scène. Et, généralement, je prenais le micro pour m’adresser au public. Tim détestait faire ça. Je n’ai jamais éprouvé le désir de devenir leader. En concert, je devais aussi détourner l’attention des gens, leur offrir du plaisir pendant que Tim s’enfermait dans ses angoisses. J’ai repris le flambeau. Mon timbre de voix n’a pas changé pour autant en cours de route. Ça sonne toujours très Midlake. »
lignes d’horizon et envisagé toutes les perspectives qui s’offraient à nous. On éprouve toujours énormément d’admirations pour les influences qui ont jalonné notre évolution musicale. Mais on voulait dépasser le cadre de ces référents. On a vraiment évité de s’imposer des contraintes. » McKenzie Smith (batterie) : « Pour ça, le départ de Tim a tout remis en question. Quand il écrivait ses chansons, il aimait les associer à un univers, à un espace-temps clairement défini. Quand il est parti, tout a changé au sein du groupe. Notre attitude, nos envies, nos objectifs. Avant, on collaborait ensemble sur base de ses visions et interprétations. Aujourd’hui, on fonctionne différemment : on interagit comme une véritable équipe. Il y a davantage de surprises dans notre processus créatif. On est plus ouvert à l’inconnue. » Que s’est-il passé au juste avec Tim Smith ? Vous l’avez flanqué dehors ? Eric Pulido : « Non pas du tout. Ça ne se voyait pas toujours sur scène mais, dans les faits, Tim détestait partir en tournée. En concert, il n’était pas heureux. Plus le temps passait, plus son sentiment de frustration amplifiait. Il se sentait de moins en moins à l’aise et était gêné de son attitude à notre égard. Face à cette situation, le groupe s’est serré les coudes. On a vraiment travaillé dur pour assurer la bonne tenue des concerts. On a toujours su que quelque chose n’allait pas. Tim n’était jamais satisfait. Pour ça, la dernière tournée a été difficile à surmonter. Quand on est rentré au Texas, on s’est entretenu sur le futur du groupe. On voulait que les choses s’apaisent, que Tim se sente à nouveau en phase avec le projet. On a commencé à enregistrer de nouvelles chansons avec lui mais, en cours de route, il a abandonné. Il n’était plus du tout concerné par la dynamique de groupe. » McKenzie Smith : « Tourner, partir loin de chez soi, jouer des concerts et reprendre la route après avoir récolté quelques applaudissements, ce sont des instants qui, immanquablement, rythment la vie d’un groupe. Pendant des années, Tim a fonctionné contre-nature. C’est quelqu’ un d’assez casanier. Il aime le calme et sa tranquillité. Il n’appréciait pas les journées de presse, détestait passer à la radio ou en télévision. Tout le cirque médiatique l’ennuyait profondément. Malheureusement pour lui, tout ça fait partie du boulot. Tout comme les concerts… » Eric Pulido : « On l’adore. C’est vraiment un chouette gars. Mais la vie en groupe n’est pas faite pour lui. Il se concentre aujourd’hui sur sa carrière solo. C’est un véritable singer-songwriter. On lui souhaite le meilleur du monde. On veut seulement qu’il trouve enfin son bonheur. » Avez-vous songé tout arrêter quand il a quitté le groupe ?
Une chanson du nouvel album s’appelle ‘The Old and The Young’. Peut-on faire une analogie entre le titre de ce morceau et votre propre histoire ? Eric Pulido : « Ce morceau enferme en effet une musicalité propre à Midlake tout en s’appuyant sur une nouvelle énergie. Je suis assez d’accord. C’est d’autant plus amusant que ‘The Old and The Young’ parle du fait de bien vieillir. Il ne s’agit pas de ressasser le passé. Ce n’est pas de la nostalgie. La mélodie évolue ici vers quelque chose de plus dynamique. C’est un truc qu’on n’avait perdu en cours de route. C’est d’autant plus vrai quand on compare notre nouvel album au précédent ‘The Courage of Others’. »
Antiphon et la forme
Un disque : ‘Antiphon’ (Bella Union/Pias) Suivez le guide : www.midlake.net
Midlake Antiphon Bella Union/Pias
C’est l’histoire d’un groupe qui a débarqué en soucoupe volante avec l’album ‘Bamnan and Slivercork’. À l’époque, Midlake déployait ses harmonies psychédéliques sous une voûte étoilée. Peu à peu, la couleur du ciel s’est métamorphosée pour laisser place à la magie : une aurore boréale baptisée ‘The Trials of Van Occupanther’. Sorti en 2006, ce coup de maître a imposé le nom des Texans au-delà des océans. Aux confins de la pop et du rock progressif, Midlake conjuguait ses talents sur l’autel de mélodies infinies. Quatre ans plus tard, on se réveillait un peu dans le coaltar avec un disque (‘The Courage of Others’) prisonnier du folk britannique et de ses références passéistes. Mais, depuis, tout a changé : Midlake a perdu sa langue pour mieux retrouver la foi. Chanteur et principal compositeur du groupe, Tim Smith a abandonné ses compagnons sur le bord de la route. Déboussolés mais pas paumés, les mecs vont alors se réinventer en puisant l’inspiration au cœur de leurs passions. Fruit de ces ébats, ‘Antiphon’ consigne aujourd’hui ce que le groupe de Denton fait de mieux : des chansons ambitieuses, perforées de chœurs célestes et d’orchestrations luxuriantes. Midlake embrasse l’énergie perdue et célèbre des paradis retrouvés. C’est ce qu’on appelle un retour gagnant. (na)
T e x t e : N i c o la s A l s t e e n
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Phénomène au pays des fjords, Ásgeir Trausti a pulvérisé le record national des ventes associées à un premier album. Disque au nom imprononçable, ‘Dýrð í dauðaþögn’ a culbuté la hiérarchie islandaise. Björk et Sigur Rós
l’ont dans l’os. A 21 ans, le jeune héros de la nation traduit son best-seller dans la langue de Bon Iver et se jette à l’eau. Objectif : traverser l’océan en chantant et planter ses mélopées éthérées sur d’autres continents. Rebaptisé ‘In The Silence’, son disque enferme de belles chansons et de purs instants d’émotion. Quand tu as commencé à jouer de la guitare, qui était ton modèle ? Ásgeir : « Ma référence ultime, c’était Kurt Cobain. Je l’ai découvert en revenant d’un de mes cours de guitare classique : j’ai croisé un pote avec un t-shirt incroyable. Sur son torse, il y avait un mec avec un regard sombre et des mèches de cheveux dans les yeux. J’ai tout de suite trouvé ce mec super cool. C’est là que j’ai appris qu’il était mort... Qu’il s’était suicidé. Encore une fois, je trouvais ça super cool et romantique. Mais bon, j’étais jeune et complètement stupide. (Sourire). Je suis donc devenu accroc à Nirvana. Je collectionnais tout ce qui s’y rapportait. A côté des albums officiels, j’avais dégoté des bootlegs et d’autres objets un peu rares. Mes premières références sont à chercher sur la scène grunge. Je jouais tous ces trucs sur ma guitare acoustique. C’était un peu décalé. Mais je n’avais pas d’autres alternatives à l’époque. Ma mère ne voulait pas que j’achète une gratte électrique. »
In the Silence est d’or Comment es-tu passé de Nirvana aux ambiances éthérées qui traversent aujourd’hui tes chansons ? Ásgeir : « A partir de 16 ans, j’ai commencé à composer mes propres trucs, à m’intéresser à la country, au blues et à d’autres types de musiques. J’ai découvert Johnny Cash, Bob Dylan et, dans la foulée, une multitude de singer-songwriters terriblement émouvants. Ma passion pour Nirvana s’est progressivement déplacée vers Jeff Buckley, un autre destin tragique du rock. Aujourd’hui encore, ça reste une de mes grandes influences. Le côté éthéré de mes chansons est peut-être lié à ma rencontre avec l’univers de James Blake. J’adore le romantisme qui se dégage de cette musique électronique lente et vaporeuse. Les premiers efforts du groupe islandais Gus Gus ont également marqué mon évolution musicale. » En prenant des renseignements sur le village où tu as grandi (Laugarbakki), j’ai découvert qu’il comptait moins de cinquante habitants. Que fait-on de ces journées dans un endroit comme celui-là ? Ásgeir : « J’ai vécu là-bas de mes 9 ans jusqu’à mes 16 ans. Après, je suis allé m’installer à Reykjavík. A Laugarbakki, il y a six rues. La plupart des habitants du village sont des retraités. Ce sont de vieilles personnes qui profitent du paysage et de la quiétude des lieux. J’étais le seul enfant de mon âge à vivre là-bas. Pour passer le temps, je lançais des javelots ou je jouais de la guitare. Ça dépendait de mon humeur. A dix minutes en voiture, il y avait une petite ville de 600 habitants où vivaient la plupart de mes potes. » Peux-tu revenir sur l’histoire de ton premier album solo en islandais ? Ásgeir : « Ce disque s’intitule ‘Dýrð í dauðaþögn’. La plupart des chansons sont issues de morceaux composés à la guitare ou au piano au cours des quatre dernières années. Cet album est exclusivement chanté en islandais : j’ai utilisé des textes écrits par mon père. Pour moi, composer de la musique et écrire des paroles, ce sont deux choses totalement différentes. Je suis capable de gérer l’aspect musical, pas le côté littéraire. » Pourquoi avoir demandé à ton père d’écrire les paroles ? Ásgeir : « J’avais composé quelques instrumentaux à la guitare. Un ami les a écouté et m’a conseillé d’en faire quelque chose. Il a filé une de mes démos à une connaissance et, quelques jours plus tard, j’étais en contact avec un producteur. Je suis entré en studio sans rien comprendre à ce qui était en train de m’arriver. C’était ma première expérience dans le milieu professionnel. Quand j’ai finalisé l’enregistrement du premier morceau, je n’avais pas encore pris le temps de réfléchir aux paroles. J’ai pris ce que j’avais sous la main : des textes écrits par mon père, en islandais. Dans la foulée, j’ai enregistré toutes les autres chansons dans ma langue natale. Mais j’avais vraiment envie de leur donner une suite en anglais… »
Dans les charts de la pop islandaise, ton premier album a supplanté tous les ténors du genre (Björk, Sigur Rós, Emiliana Torrini, etc.). Si on résume, deux Islandais sur dix possèdent une version physique de ton disque à la maison. En pleine crise, c’est une véritable performance. Comment expliques-tu ces chiffres de ventes ? Ásgeir : « C’est impossible de pointer du doigt les raisons de ce succès. La musique a rencontré un écho incroyable dans la population islandaise. J’ai fait une apparition sur la télévision nationale où j’ai joué un morceau devant de nombreux téléspectateurs. Avant ça, personne n’avait jamais entendu parler de moi. Du jour au lendemain, mes morceaux ont été diffusés sur les ondes. Mais comment expliquer l’achat massif de cet album ? Honnêtement, je suis incapable de trouver une réponse à cette question. Ces derniers temps, il y a énormément de stress dans les foyers islandais. Cette situation est principalement liée à la crise économique. Les gens recherchent un peu de paix, du confort, une certaine quiétude. Ce sont des mots qui reviennent souvent en Islande quand on parle de ma musique. » Pourquoi as-tu décidé de traduire les paroles des chansons et de livrer une version anglo-saxonne de ton premier album ? Ásgeir : « C’était prévu, dès le début. Ce qui n’était pas au programme, par contre, c’est le succès rencontré par le disque en Islande... Cela a eu des répercussions en dehors du pays. De nombreux labels internationaux se sont manifestés. Certaines structures me proposaient de ressortir le disque, d’autres voulaient que j’enregistre autre chose. J’ai préféré rester cramponné à mon idée de départ : traduire la version originale et enregistrer le tout avec les mêmes arrangements. L’idée, c’était d’ouvrir mon univers à des oreilles extérieures. En Islande, évidemment, des voix s’élèvent pour critiquer mon initiative. Certains considèrent qu’on ne peut pas toucher à l’œuvre initiale, que les chansons doivent rester attachées à la culture locale. Ce n’est pas parce que j’enregistre une version anglaise de mon disque que je vais arrêter de chanter dans ma langue natale. J’aime ça. Pourquoi m’en priver ? » Pour traduire les paroles du disque, tu as fait appel aux services du singersongwriter John Grant. Pourquoi s’être tourné vers lui ? Ásgeir : « Un mois après la sortie de la version islandaise, j’ai pris contact avec John Grant en lui proposant de travailler sur le pendant anglais de l’album. On m’avait conseillé de me tourner vers lui dans la mesure où il était resté plus d’un an en Islande. Il connaît la langue et de nombreux musiciens locaux. En écoutant sa musique, j’ai tout de suite pensé que la collaboration pouvait déboucher sur quelque chose de bien. J’espère que c’est le cas. » Un disque : ‘In The Silence’ (One Little Indian/Konkurrent) Suivez le guide : www.asgeirmusic.com
on stage 03/12 Botanique, Bruxelles
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T e x t e : A n n e - L i s e R e m a c l e © m allo r y talt y
Ryan Lott est de ces prodiges enthousiasmants qui dorment très peu, parlent avec les mains, conjuguent 1001 idées à la seconde sous leurs fontanelles ouvertes aux mondes synesthésiques.
Remixeur ludique, catalogue Ikea d’amis incroyables (de DM Stith à The Antlers en passant par My Brightest Diamond), tiers de s/s/s avec Sufjan Stevens et Serengeti, l’apprenti sorcier autrefois signé sur Anticon nous gratifie d’un fourmillant ‘Lanterns’ à la spiritualité contagieuse dont le seul risque avéré est de réconcilier majestueusement les anciens et les modernes. Rencontre bondissante entre deux cappuccinos avec Son Lux, rejeton éclairé.
Génie de la lampe
Tu as le goût des challenges. Ton précédent album, ‘We Are Rising’, a été complètement finalisé en 28 jours. Qu’est-ce que ça t’a appris en matière de méthode de travail ? Ryan Lott : « La chose la plus importante c’est que je pouvais faire confiance à mon instinct. Je devais suivre mes idées initiales ou je ne finirais jamais le boulot dans le temps imparti par la npr music radio. Et c’est une expérience unique, parce que ma façon de travailler demandait d’ordinaire beaucoup de phases d’essai-changement-mort du fragment-résurrection (rires). Avec ‘We Are Rising’, j’ai été très content de ce que j’étais capable d’accomplir en un mois. J’ai fait l’inverse d’un musicien qui bâtit une démo : j’ai enregistré très tôt des idées simples puis ajouté l’audio pour travailler avec ces idées et j’ai compilé les arrangements, des enregistrements, des instruments, etc. Avec ‘Lanterns’, je n’avais plus la même contrainte mais j’ai tout de même choisi d’enregistrer pas mal de parties rapidement. C’était un disque lent à faire naître, comme le premier. Je préfère donc le marathon, mais le sprint m’a appris à reconnaître ce qu’était le « truc vraiment particulier » d’un morceau que tu pourrais reconnaître au milieu de tonnes de couches, de bouts et de fréquences si tu pouvais n’en choisir qu’un. La petite flamme. » Tu aimes laisser tes collaborateurs avoir un impact sur tes disques, des parts d’improvisation. Ryan : « Je leur donne généralement des instructions restreintes afin qu’ils puissent amener leur intuition et c’est en général très surprenant pour moi, différent de ce que j’aurais imaginé.
Parfois, ça ne fonctionne pas. Parfois, ce sont des « beaux incidents ». Et il y a encore davantage de surprises quand j’expérimente les différentes façons d’utiliser leur performance dans le contexte de la pièce. Si je veux délibérément obtenir une piste qui semble séparée de ce qui viendra en-dessous, par exemple une texture musicale agressive et piquante et une voix douce, distante et léthargique, ce que je fais, c’est proposer au chanteur une musique qui ne sera pas définitive. De cette manière, j’obtiens la prise correcte, ensuite j’enlève le tapis, et je replace la performance vocale à l’endroit auquel elle est supposée appartenir. » Du travail de sorcier … Ryan : « Du hip-hop! C’est vraiment de là que ça me vient ! » J’ai trouvé passionnant ton journal de travail pour ‘We Are Rising’ et drôle ta joie, extatique parfois. Ryan : « Quand tu expérimentes, il y a beaucoup de moments où aaaaah (il crie en riant, ndlr) quelque chose que tu n’avais pas planifié survient et tu adores ça ! Ça arrive même quand je travaille seul dans ma chambre : je suis tellement heureux que je danse partout. Ça agit comme une rivière dans laquelle tu nages sans être en charge du courant. C’est très excitant ! Plus grand est le contraste, plus c’est drôle. Deux sonorités qui n’ont rien en commun et que tu parviens à faire communier dans une harmonie, en créant de nouveaux organismes, c’est toujours ce que je recherche. C’est très geek! »
09 07 C’est comme s’amuser à jouer les botanistes fous en créant des hybridations ! Ryan : « Ou les alchimistes, oui ! Ce que je préfère, c’est l’infra-découverte, de toutes petites révolutions. Parfois ça pourrait influencer tout le morceau, mais tu ne peux jamais deviner. » Tu utilises énormément de voix différentes. Est-ce que tu pourrais imaginer une pièce uniquement a capella ? Ryan : « La voix est un aspect beaucoup plus important dans ce disque-ci que par le passé…ça se ressent. ‘Lanterns’ est proche de l’opéra, avec des qualités très chorales. Depuis que j’ai terminé ce disque, j’ai travaillé sur un projet pour un chœur d’enfants et un petit ensemble, avec deux amis qui ont créé ymusic et qui sont aussi dans Bon Iver. J’aime le chant, et j’ai commencé à m’ouvrir à toutes ses possibilités mais j’ai toujours l’impression que c’est une langue étrangère pour moi, honnêtement. » Pour toi en tant que performer, ou en général ? Ryan : « Certainement en tant qu’interprète (rires), mais aussi en tant que compositeur. Je pense que c’est parce que très intuitivement, j’écris en rythmes. Je n’ai pas un très grand sens musical mélodique ou harmonique. Je dois peiner pour trouver. Je parviens à des choses dont je suis fier, mais elles n’arrivent pas avec la même aisance. » Comment vas-tu amener toutes les nuances de ‘Lanterns’ sur scène? Ryan : « Pour l’instant, j’imagine un groupe de quatre multi-instrumentalistes. Je ne veux pas que le live documente ce qu’est le disque. ‘Lanterns’ est une pièce à part entière faite pour le support enregistré, je ne suis pas intéressé par une recréation pure. J’essaierai plutôt de ressusciter le disque à la scène, avec des aspects-clés réincarnant clairement ce qui existait. Si je joue en club, je ne vais pas engager un chœur pour chanter avec moi sur ‘Pyre’ (il entame la lamentation, ndlr) : ça coûterait un max ! Mais je peux créer ce rendu de chœur avec une guitare nerveuse (il mime en produisant un son hanté), ou une slide ou une texture de finger-picking, ou peut-être un bourdonnement à l’intérieur du piano. » S’approcher de l’atmosphère, donc ? Ryan : « Oui ! Ça sera amusant d’essayer d’être au plus près mais avec des instruments différents. Tellement de fragments de l’album ne sont même pas des parties que tu peux retranscrire…il y a beaucoup d’idées mais qui se résument souvent à des couleurs, des formes ou des textures. Des notes que tu peux lire sur une partition, c’est une vision qui a à voir avec ma musique, mais certainement pas là que réside ma vérité. Il y a des aspects que je devrai abandonner parce qu’ils n’ont pas besoin d’être diffusés par les amplis en concert. » ‘Lanterns’ a quelque chose de très dystopique. On sent les antagonismes entre espoir et abattement, une volonté d’un monde meilleur, un certain rejet des machines… Avais-tu une source particulière pour écrire ? Ryan : « Quand il s’agit des paroles, je suis plus intéressé par le fait de créer des sensations et faire des invites, amener à la contemplation ou à penser. » Des sortes de mantras ? Ryan : « Oui, plutôt que de construire véritablement une histoire. Je ne suis pas un raconteur. » Mais il y a une harmonie de tonalité entre les sujets. Ryan : « Ça ressemble à une sorte d’étrange bête colorée et sombre. Mon intention n’est pas de créer un arc narratif, mais de suggérer une palette pour que l’auditeur fasse sa propre peinture en réaction à la musique, apporte ses propres associations, ses réponses émotionnelles. Il faut pour ça que ça soit suffisamment ouvert et vague mais aussi suffisamment évocateur pour qu’il y ait un vrai échange spirituel ! » Mon morceau préféré de ton premier album est ‘Do’ : un très bel hymne à la vulnérabilité. En tant qu’artiste, c’est important de se montrer fragile ? Ryan : « C’est bien une admission de vulnérabilité mais je pense que c’est plus important d’être honnête. Ma voix en tant qu’instrument est particulièrement abîmée, pas forte, mais le bénéfice de ça c’est que ça en devient émotionnel. Heureusement pour moi, j’ai de la considération pour la fragilité musicale parce que c’est souvent un aspect de vérité. Et ça me vient assez naturellement parce que techniquement je ne peux pas faire beaucoup plus. ‘Do’ est un out-take du premier disque. C’était le premier que je terminais, en 2006 je crois. Le premier écrit en tant que Son Lux était ‘Weapons’ et j’utilise toujours la mélodie comme un motif ou petit fantôme qui hante différentes choses que je fais. Une sorte de signature. » Parle-nous pour finir de tes héros. Ryan : « J’ai toujours été fasciné par Björk et Radiohead. Radiohead, c’est mes Beatles. Un des artistes les plus excitants à l’heure actuelle, c’est James Blake. Je le déteste, il est tellement bon ! Man, si j’avais une voix comme ça, oh my gosh, je serais probablement un plus gros enfoiré. »
PRESENTS
HoRses ClEaR CRySTal aIR melancholic inDie for fans of the postal service, sparklehorse anD elliot smith PRoDuCED by RobIN PRoPER-ShEPPaRD (SoPhIa, ThE GoD MaChINE)
meLaNie De biasio No DEal Dark anD bluesy pop for fans of nina simone, portisheaD anD agnes obel new Digipack version with new artwork available 11.11.2013 « Melanie De Biasio tente De repousser les frontières De la Musique tout en préservant un goût pour les MéloDies singuliers» **** TElERaMa « un pur Bijou, une Des plus Belles œuvres vocales De cet année 2013 » FIP
Son Lux ‘Lanterns’ Joy ful Noise Recordings/Konkurrent
« Oh oh, we’ll shed our skin /we’ll walk the other side ». Voilà. Plonger à nu, passer de l’autre côté de la tenture frémissante d’eau fraîche, oublier tous les préconçus, les préalables, les prévisions. Trouver un autre moyen de faire son, d’occuper l’amplitude. Communier en deux claquements, trois bruissements d’oiseau-mouche. Reconquérir la ‘Pyramida’ d’Efterklang, mais sur une planète intacte, muni d’oscillateurs ultra-sensibles. Beckettiens mais coriaces (« what we’ll do now? /we’ve lost it to trying »), nous pousserons les saxophones à leur paroxysme pour mieux ressurgir en phénix aux plumes en scratch, et nous trouverons tellement facile d’enfin voyager sans cœur et sans reproches, seuls et légers. ‘No crimes’ sera danse d’oubli fuselée et puissante, grand lavage lumineux vers une histoire à reconstruire. Tout sauf de la ‘Pyre’-otechnie ordinaire : il s’agira de se délester des fantômes claudicants et lancinants agrippés à nos frusques, des mécanismes aux rouages grippés (‘Enough of Our Machines’, d’une préciosité fine sous l’aiguille qui trotte, bousculé sous le beat qui tranche). Ça y est, tu es finalement prêt à planifier ta fuite ? À rejoindre ceux qui savent reconnaître dans un album à la dévotion grandiloquente toutes les promesses d’un univers vraiment fascinant ? « I’ll keep my lantern lit ». (alr) Suivez le guide : http://music.sonluxmusic.com/
psYcHo 44 SubuRbaN GuIDE To SPRINGTIDE heavy riffs, harD hitting Drums anD Down anD Dirty grooves for fans of millionaire, Qotsa anD nirvana AvAilAble 11.11.2013 Produced by StePhAne MiSSegherS (deuS) Mixed by AdAM noble (PlAcebo)
www.pias.com/be
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TTexte e x t e :: A Anne-Lise n n e - L i s e Remacle R e m a c l e© cameron wittig
2012, année néon. Depuis Minneapolis, les ombres s’en donnaient à cœur froid, et entièrement dévouée à cette obsédante sarabande aux raidillons mi-electro mi-R’n’B, la voix de Channy Leanagh sonnait le glas du naturel, sa palette magnifiée sous des flux inquiétants. Drapée d’une telle aura, l’auto-tune redevenait
une dague acceptable. Poliça, carnassier hybride, n’en finissait plus de tamponner des marques bleutées sur nos côtes, néanmoins consentantes. 2013 grondera davantage de menaces sublimes, de morsures à sang. Arrimée aux cordes, Channy ne lâche guère les gants, mais bien peu seront ceux qui, recevant l’impact de ‘Shulamith’, esquiveront sans d’abord tendre le flanc gauche. Quel était ton état d’esprit à l’idée de travailler sur un second album, sachant que le premier avait été une telle révélation, publique et critique ? Channy Leanagh : « Nous avons travaillé de façon relativement similaire, en commençant juste moi et Ryan en faisant des démos, nous étions impatients de nous y remettre. Nous adorons faire de la musique ensemble, donc nous n’appréhendions pas franchement cette étape et c’était tout sauf douloureux. » D’où vient cet étrange titre, ‘Shulamith’ ? Se peut-il qu’il ait un lien avec la féministe canadienne des années 1970 ? Channy : « Il y aurait pas mal de choses à dire sur ce titre. La première est qu’il vient bien du livre ‘The Dialectic of Sex’ de Shulamith Firestone. »
L’ennemie dans la glace
Est-ce qu’à l’image du clip de ‘Tiff’ (où une Channy en combat une autre), tu es ta pire ennemie, luttant sans cesse contre tes propres limites en tant que chanteuse ? Channy : « Ma pire ennemie, sans doute pas à ce point-là. Ma plus féroce critique, peut-être. » Tu appartiens à un groupe particulier : Ryan et toi produisez les morceaux en amont, mais tu es la seule de vous deux à monter sur scène. Comment réagis-tu au fait d’être en quelque sorte « l’incarnation » de Poliça? Channy : « Honnêtement, je ne me considère absolument pas de cette manière. Malgré sa spécificité, notre façon de travailler me convient bien. » La signature vocale d’un groupe, ça a son importance : c’est ce que l’auditeur détecte en premier… Channy : « Peut-être mais tout le monde a réellement son rôle à jouer dans le groupe! Ryan apporte les beats, les couches et j’écris les paroles et les mélodies. » As-tu l’impression que tu écris différemment pour Poliça, sachant le virage musical énorme effectué depuis tes albums de Roma di Luna (une formation folk plus traditionnelle) ? Channy : « Probablement assez différemment, je crois. Cela dit, je pense que chaque fois que j’écris un morceau, j’évolue un peu. » Est-ce important pour toi de raconter ou utilises-tu les mots plutôt comme Ryan utilise les beats, comme de la matière en résonance, des vibrations ? Channy : « J’utilise sans aucun doute les paroles pour créer des histoires. » Quels sont les musiciens que vous considérez comme références communes au sein du groupe? Channy : « Nous n’avions pas de collaboration avant que je ne participe à Gayngs (über-groupe dont Ryan Olson était le maître d’œuvre et qui comportait pas moins de 25 musiciens, parmi lesquels Justin Vernon de Bon Iver et des membres de Megafaun, Solid Gold, Lookbook, Leisure Birds, Digitata, Doomtree, etc., ndlr). Et je pense que notre taux de références communes est proche de zéro. Ryan et moi avons vraiment des goûts différents et je n’ai aucun souvenir que nous nous soyons emballés sur un même projet avant de débuter Poliça. » À défaut de groupes qui vous cimenteraient, peut-être simplement des genres qui vous lient? Channy : « Non, vraiment, ses genres de prédilection sont aux antipodes des miens. Mais ça n’est pas si mal de ne se préoccuper que de sa propre musique en la jouant juste pour ce qu’elle est. » Et à présent, est-ce que tu t’es mise à apprécier les genres urbains comme le dub, le reggae ou peut-être même le trip hop ? Ce sont des couleurs qu’on détecte de façon assez marquée dans ce nouvel album. Je pense notamment à ‘Torre’. Channy : « Non, je n’écoute pas ce type de musique. J’écoute du dub. Je n’écoutais pas de reggae avant Poliça ou de trip hop. J’écoutais par contre beaucoup de r’n’b des années 90 ou 2000 ou du southern rap et beaucoup de folk, d’electro. » Qui est-ce que tu considères comme tes maîtres, que ça soit en matière de chant, de musique ou simplement comme matière d’inspiration ? Channy : « Il y en a eu beaucoup, ce n’est pas si évident de choisir. Joni Mitchell et Mary J. Blige, entre autres. »
Poliça ‘Shulamith’ Memphis Industries/V2
En quoi était-ce une lecture inspirante pour toi ? Channy : « Quand tu es artiste, et que tu voyages partout à travers le monde, et même si tu as l’impression de faire tout ce qu’il faut, tu te sens parfois coupable quand tu as une fille de la laisser si souvent livrée à elle-même. Ce livre m’a permis de relativiser sur le fait qu’elle n’était pas la seule enfant à vivre de cette façon et qu’elle pouvait avoir d’autres figures maternelles dans sa vie que moi, d’autres figures influentes, hommes ou femmes. En ce sens, ce livre est une bonne référence. » Te revendiques-tu comme féministe, à la façon des groupes du mouvement Riot grrrl? (Le Tigre rend hommage à Shulamith Firestone dans le morceau ‘FYR’) Channy : « Je ne m’appose absolument pas l’étiquette féministe, mais le fait d’être une femme influence bien entendu mon point de vue et les chansons que je peux produire. » Te considères-tu par contre comme une artiste engagée ? Channy : « Je me préoccupe essentiellement du monde avec lequel j’interfère. C’est mon seul message. » As-tu l’impression que Poliça était une étape importante pour t’auto-affirmer en tant que femme et interprète ? Channy : « Je pense que oui. Ça demande une forme d’audace d’interagir avec deux batteurs, ça m’a encouragée à être plus présente. » Qu’on considère ses paroles ou son imagerie (notamment sa pochette sanglante) ‘Shulamith’ est encore plus sombre que ne l’était ‘Give You The Ghost’. C’est pour toi une façon de pouvoir te montrer féroce sans dommages collatéraux ? Channy : « La musique me permet d’exprimer mes émotions, mais pas uniquement les plus agressives. Mais je peux effectivement y trouver un pouvoir cathartique. Écrire des mélodies, jongler avec les sons permet de se sentir bien.»
12 maillons barbelés, 12 tessons à l’éclat brut, 12 estafilades profondes sans mercurochrome à portée d’écoute. Il n’aura fallu que quelques mois à peine avant que ne s’abatte la salve de revanche, quand on pensait avoir surmonté la rafle, anesthésiés, mais vivants. ‘Shulamith’ n’est pas le genre de plaque à faire reddition, à vous laisser couler une existence posée. ‘Chain my Name’, deuxième single dégainé par le groupe, pratique le leitmotiv comme on enfoncerait des clous et embrasse à bouche rageuse, sous couvert de séquence rythmique sournoise. ‘Smug’ a la chair blême plongée dans l’aquarium et l’attraction équivoque (« It’s really quite confusing /You’re pushing me away and then you’re pulling »), et se départir de ‘Vegas’ reviendrait à renoncer tant aux promesses caressantes (« Skull bikini for your frilly ass / Hope its love, hope it lasts ») qu’au bourdonnement noise qui vous tord par à-coups maîtrisés. ‘Warrior Lord’ a pris soin de disperser du rohypnol dans la moitié des verres, et Channy, bambine candide et assommée, mesure la bouche pâteuse combien la distance est grande entre l’amour et la brûlure. Aucune trêve n’est concevable avec ‘Very Cruel’, ses beats teigneux, sa foire d’empoigne flippante. ‘Torre’, liane dub énigmatique, fait des demandes fauves en mariage sans retour, là où ‘Trippin’ oscille d’abord languissamment des hanches mais sans dénouer la corde au cou. ‘Tiff’, round de résistance filmique, voit Justin Vernon tenter d’adoucir les angles de ce western urbain même si ‘Matty’, tribal, serre encore les dents. « So are we made just to fight/ All our lives? ».’So Leave’, très distancié, signe la fin de la bagarre. Ne reste plus qu’à ramasser ses abattis en douceur, même sans drapeau blanc. (alr) Suivez le guide : http://www.thisispolica.com
on stage 29/01 AB, Bruxelles
Texte : Antoine Bours
07 11
Exubérant gorille, Honus Honus (aka Ryan Kettner) exhale Kentucky Bourbon et chansons de traviole dessous sa moustache en bataille. Depuis plus de dix ans, le bonhomme dirige la barque Man Man, flanqué d’une bande d’individus aussi débonnaires que sauvages, secouant le cocotier indie de leur pop baroque et de leurs lives déjantés. Après des débuts aux frontières de l’expérimental, joyeux bordel de cuivres et de cris, Ryan Kettner s’explique sur les évolutions plus mainstream, mais pas moins réjouissantes, d’un groupe à qui sied la bouteille.
Pas si pop
Quelle différence entre ‘On Oni Pond’ et les précédents Man Man, en terme de travail ? Ryan Kettner : « La grosse différence c’est que le processus créatif s’est élargi à deux personnes, à savoir Chris Powell - le batteur - et moi-même. Avec le temps Chris s’est bonifié dans l’usage des loops électroniques, ce qui lui a permis d’enrichir musicalement l’univers de Man Man au-delà des percussions. J’ai écrit la moitié des morceaux de mon côté, comme auparavant, et Chris leur a donné de la chair ; l’autre moitié, Chris en est l’instigateur. Il m’a fourni des mélodies dont je me suis imprégné, que j’écoutais en boucle, et desquelles ont surgi des paroles. Un vrai soulagement. » Les textes sont un point fort de Man Man. Votre flow leur donne une vraie suavité. Est-ce difficile pour vous d’écrire ? Ryan Kettner : « Parfois, je cale sur des désirs purement stylistiques, par exemple sur ‘Rabbit Habbits’, je tenais vraiment à utiliser le mot « bodacious » - qui est un super mot, mais impossible de le caser dans cette foutue chanson. Pour parler du dernier album, ‘King Shiv’ est née de la phrase « It puts the lotion in the basket », tirée du ‘Silence Des Agneaux’. Je trouvais ça excitant de parvenir à contextualiser cette phrase, de façon à décrire une émotion, compte tenu de la référence un peu gratuite. Le choix des mots est complexe, c’est une combinaison de signification et de sonorité qui doit faire sens dans le contexte de la chanson. Le plus souvent les paroles évoluent avec la musique. Quand j’écris, j’aime la répétition et je ne peux la cibler qu’en travaillant la mélodie en parallèle, sur laquelle elle se greffe et se développe. Je ne parviens pas à séparer les deux : je ne couvre pas de petits carnets avec des paroles en devenir. J’écris devant mon piano ou derrière ma guitare, par la recherche et la répétition de couplets, encore et encore. C’est interminable et frustrant, comme façon de bosser ! Mais grâce à ça, émerge un rythme naturel qui fait que quoique ce soit que je raconte, même si c’est abstrait, drôle, ou bizarre, cela me correspond, tant vocalement que thématiquement. » De vos textes se dégage une ironie amère, mais où l’espoir est toujours présent. Ryan Kettner : « Le cynisme m’emmerde. Même dans les plus déprimants de nos morceaux je parle en terme de paroles - il est important pour moi d’y injecter de la légèreté. J’aime jouer avec l’équilibre des émotions, combiner une thématique oppressive à des mélodies enlevées. On peut difficilement parler de « chansons joyeuses », pas plus que de « chansons tristes », en ce qui concerne Man Man. J’apprécie qu’on se situe au milieu. Les êtres humains sont une combinaison complexe de ces différentes émotions. Pourquoi une chanson devrait-elle être monochrome ? Il y a un côté cathartique à ça. La musique m’aide à évacuer toute cette merde qu’il y a dans ma tête, de façon agréable. C’est une danse constante de créer des chansons qui soient à la fois personnelles et objectives. Écrire des confessions ne m’intéresse pas, j’aspire à des chansons auxquelles, au final, tout le monde puisse se rattacher. C’est un foutu challenge. A ma façon tordue, je crois que j’essaie juste d’écrire de bonnes pop songs. Je ne sais pas dans quel univers les chansons de Man Man pourraient être considérées comme telles, mais parfois j’ai un coup de bol et la magie opère, comme avec ‘Head On’, le morceau le plus proche qu’on ai jamais fait d’un single ! C’est une chanson qui est née de ma frustration quotidienne, cette envie de tout plaquer et de laisser tomber la musique. Cet air, je me suis mis à le chanter pour moi-même, avant de me décider à le partager. Je ne suis en général pas quelqu’un de très positif, pas le genre à dire aux gens ce qu’ils devraient faire... » ‘On Oni Pond’ est en effet très lumineux. Votre style s’éloigne de l’aspect chaotique et des cris des premiers albums. Ryan Kettner : « Ce n’est pas évident de continuer : après plus de dix ans, nous sommes toujours ce petit groupe sous le radar, que personne ne connaît. Man Man reste mon premier
groupe. On a commencé à l’université, en espérant faire un concert par-ci par-là, mais un ami, sans me demander, a envoyé une maquette à un label. Je n’aurais pas imaginé sortir un jour un disque et poursuivre cette voie. Et depuis, c’est le doute et l’obscurité (rires). A l’époque j’étais jeune, bordélique, bouillonnant, je n’avais aucune idée de comment écrire une bonne chanson, le plus important pour moi c’était de donner l’impression que j’avais quelque chose à foutre de ce que je chantais, que je savais de quoi je parlais. Je ne savais même pas comment on chantait - à la base, il était même prévu qu’une chanteuse soit au centre du groupe. Je me suis détruit la voix et déchiré les cordes vocales à force : je m’étais dis que tant que je gueulais, le groupe serait intéressant. Cela m’a pris du temps pour comprendre les éléments à maîtriser : textes, mélodies, voix. Je pense que la chose la plus importante en tant que personne créative, c’est de faire ce qui est juste pour soi en son temps. Il me serait impossible de réécrire ‘The Man In a Blue Turban With a Face’ - et je n’en aurais pas envie. Il nous faut évoluer, constamment, que les gens apprécient ou non votre changement de style, sans quoi vous êtes bloqués à jamais dans une posture. Pour beaucoup de gens, ‘Head On’ sera peut-être le premier morceau de Man Man qu’ils entendront. Si cela permet à de nouvelles personnes de réaliser que nous avons cinq albums au compteur, de découvrir notre univers extravagant sur scène, et d’apprécier aussi notre ancien son, tant mieux. Ecrire des chansons n’est pas un exercice figé : j’en apprends encore tous les jours. »
Man Man ‘On Oni Pond’ Anti-/Pias
« There’s a knock at your door/you don’t even recognize the stranger ». C’est sur cette première impression que l’on entre dans le cinquième album des Philadelphiens fous. Finis les envolées franches et exaltées de ‘Rabbit Habbits’ ? Pas si sûr : ce qui passe pour une accalmie, voire un étrécissement, s’avère être l’inverse : sous couvert d’une pop a priori assagie, ‘On Oni Pond’ étend l’univers de Man Man en direction des quatre points cardinaux (là où ‘Life Fantastic’ avait tendance à stagner), à coup de subtiles touches dont l’exubérance se cache cette fois dans les détails et non dans la frénésie. Aux habituels accents manouches ou klezmer, Man Man distille désormais des résonances discofunk (‘Pyramids’, ‘King Shiv’), afro-blues (‘Paul’s Grotesque’) et doo-wop chaloupé en mode The Bees (‘Hold On To Your Heart’, ‘Sparks’) ; autant de détours stylistiques qui s’intègrent avec une évidence rare dans une écriture pop-rock de plus en plus fine, pointue et accessible, sans jamais renier ce sens de l’orchestration déviant qui fit leur renommée. Tout est là, au second plan saxos désaxés, percussions tribales, xylophones endiablés, dérapages free - encadrant avec une oppression mesurée des mélodies contagieuses (pas une chanson n’est à jeter!) comme la végétation enveloppe et révèle les tigres du Douanier Rousseau. En chef de tribu hirsute, Honus Honus continue de cultiver ce charme cabot à la Modest Mouse, cet art mesuré de l’aboiement mifidèle, mi-sauvage, cet air de guingois qui sied si bien à Tom Waits. Il faut l’entendre s’approprier la langue, dompter les syllabes, cracher les consonnes comme personne, « will it miss ya will it crush ya/will you shatter like a fissure/under pressure », et donner corps à sa poésie macabre et touchante, où règnent en maîtres de carnivores métaphores à l’affût d’hommes perdus sans boussoles. À première vue moins bariolé, ‘On Oni Pond’ rappelle que le blanc cache sous son manteau le spectre chromatique dans son entièreté. Et que les meilleurs albums s’apprivoisent parfois avec le temps. (ab)
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T e x t e : : OAlni v neer - LW i siel lReemmsa IcTl r ea d u c t i o n : Fa b r i c e V a n o v e r b e r g © p h i l i p p e w e r k e r s
A peine remis du flot de critiques dithyrambiques recueillies par le ‘I/II’ de son trio jazzy Dans Dans, Bert Dockx remet le couvert avec le troisième album de Flying Horseman. En deux volets, le brûlant ‘City/
Same City’ est plus qu’une simple étape pour le groupe, il était donc temps d’en discuter avec son leader. Au pied de l’escalier qui mène au rendez-vous avec Bert Dockx, j’ai l’impression d’atterrir dans une gravure d’Escher. Mais au lieu de tourner en rond,
j’arrive au troisième étage où m’attend la source des chansons de Flying Horseman. Ou presque, puisque le maître des lieux m’apprend que même jouer de la guitare dans la salle de bains est trop bruyant pour les voisins. C’est finalement au local de répét’ du Trix que ce troisième opus a vu le jour, et plus encore que ses prédécesseurs, il est un vrai disque de groupe. Je me trompe si je te dis que ‘City/Same City’ sonne différemment de ‘Twist’? Bert Dockx : « Non, pas pour moi, même si les avis dans le groupe sont partagés. Je pense que les différences sont évidentes, même si c’est involontaire au départ. Ça reste un disque de Flying Horseman où les accents ont été déplacés. » Les accents? Bert : « La différence majeure, c’est ce que je disais déjà à l’époque du premier album ‘Wild Eyes’, réside dans le plus grand apport du groupe. Sur ce disque, plus de la moitié des titres n’étaient que des idées que je lui ai soumises et sur lesquelles nous faisions un jam, alors que sur ‘Twist’, seul le morceau-titre n’avait pas de structure définitive. Après avoir ramené à la maison le résultat de nos sessions, j’ai continué d’y travailler et ensuite, je faisais écouter les morceaux au groupe. J’ai aussi demandé à Koen (Giesen, le producteur, ndr) de s’arranger pour que l’ensemble des instruments se retrouve dans le mix final. »
Un monde en mouvement
Quelle importance a pris la répartition du disque en deux parties? Bert : « Je trouve que ça a été une très bonne décision. L’idée de départ était d’enregistrer 8 à 10 morceaux mais avant d’entrer en studio, nous avons fait une répét’ et nous avons joué des titres qui ne devaient pas se trouver sur le disque. Les réactions ont été tellement positives que j’ai tout de suite pensé à un second volet, comme chez Dans Dans. On peut tout à fait mettre 67 minutes de musique sur un seul CD, c’est justement pour ça que ça n’a pas été une réussite avec Dans Dans. Il y avait bien un blanc pour matérialiser les deux parties mais je ne pense pas que les gens ont vu les choses de cette façon. Le vinyl était d’ailleurs un double. Ici, le label Unday Records m’a suivi et sorti un double CD. Le choix du titre était clair depuis pas mal de temps et l’idée de miroir et de double revient aussi dans les textes. J’ai eu aussi l’impression de pouvoir faire deux disques avec chacun son propre univers. L’ironie de l’histoire est que je fais toujours des disques longs alors que j’aime les albums courts. ‘Pink Moon’ de Nick Drake dure à peine 30 minutes et c’est pour moi le disque parfait. » On dit que des rythmes africains se sont glissés sur l’album. Exact? Bert : « Ces dernières années, j’ai écouté de plus en plus de musiques africaines. Celles qui m’ont le plus influencé viennent du Nigéria et du Mali. Je trouve par exemple King Sunny Ade formidable. Il y a dans sa musique un truc qui me prend aux tripes. Je n’ai jamais compris pourquoi on n’écoutait pas plus cette musique ici. Tout comme je ne comprends pas pourquoi on n’écoute plus de vieux blues. J’ai toujours eu tendance à rechercher les influences de telle ou telle musique, puis les influences de ces influences et ainsi de suite. On se limite trop à écouter les trucs d’aujourd’hui. Dans la musique africaine, tu trouves tout ce que tu entends aujourd’hui à la radio. Notre second guitariste Milan Warmoeskerken écoute aussi de temps en temps de la musique africaine et il est aussi un inconditionnel des Smiths. Le jeu de guitare de Johnny Marr vient de la musique africaine, ce que peu de gens savent. En fait, dans le groupe, nous avons tous des goûts musicaux différents. J’ai déjà fait écouter deux ou trois trucs dans notre local de répét’, même pas la moitié était intéressée et je ne leur en veux pas. Beaucoup de jeunes musiciens font de la musique ensemble parce qu’ils sont fans du même groupe et à la fin, leur musique finit par n’être qu’un avatar de ce groupe. Chez nous, Alfredo Bravo et Mathias ont un goût en commun, la musique dure, le métal progressif, Mike Patton, King Crimson… Loes et Martha Maieu préfèrent Kate Bush et Brigitte Fontaine, Milan est lui fan de Kraftwerk, de Brian Eno. La combinaison de tous ces univers, c’est un feu d’artifice. »
Les textes ont-ils un rapport avec un événement particulier? Bert : « Oui, un événement en particulier a eu une influence sur les textes, un amour ardent resté platonique. » Ca donne parfois des morceaux dantesques. Bert : « Je crois effectivement qu’être amoureux peut donner des chansons fabuleuses. C’est cependant quelque chose dont je me suis éloigné. Et même deux fois plutôt qu’une, sur une période relativement brève. Mon engagement social est de plus en plus marqué, par contre. Pour l’instant, ça ne se traduit qu’en musique, je ne suis pas le genre de personne à devenir bénévole ou à aller manifester. Je suis juste occupé dans ma tête à trouver ma place d’artiste et d’individu dans ce grand ensemble en mouvement qu’est le monde. C’est pour cette raison que je suis fan d’Adam Curtis de la BBC. Il réalise des documentaires où il ose des points de vue controversés. Il s’en prend souvent à des idéologies nées d’une utopie et qui ont été rapidement perverties. Si on veut savoir ce qui se passe en Syrie, je conseille d’aller voir du côté de chez Adam Curtis. Sa manière de faire du journalisme est unique, comme son blog. Il est devenu un de mes héros. Dans mes textes, il y a toujours cette tension entre le monde extérieur et moi. Par exemple, ‘We Care’ et ‘Same City’ sont en partie inspirées du résultat des élections ici à Anvers. Tu sais, Bart De Wever et tout ce qui tourne de lui, par ce qu’en fin de compte, c’est ça. (rires) » A côté de Flying Horseman, on te retrouve dans un tas d’autres projets. Es-tu devenu le musicien le plus occupé après Mauro Pawlowski? Bert : « Ca en a peut-être l’air mais pas du tout. La plupart des musiciens que je connais sont sûrement plus occupés que moi. Les gens ont cette impression parce que je suis le leader de deux groupes. J’ai beaucoup de respect pour Mauro mais le mythe autour de sa personne, c’est n’importe quoi. Tous les musiciens ont plusieurs projets sur le feu. Je connais des mecs qui sont dans 3 groupes de Mauro, en plus de 5 autres projets et eux aussi sont très occupés. Mauro est bien sûr une personnalité très demandée mais des gens moins connus que lui ont toujours un projet en cours, je pense à des gens comme Sjoerd Bruil (Sukilove, Tim Vanhamel, Mauro…), Elko Blijweert (Kiss My Jazz, Dead Man Ray, Rudy Trouvé…) ou Tijs Delbeke (Sir Yes Sir, dEUS…). » Tous ces musiciens s’engagent-ils dans tant de projets par nécessité? Bert : « Je crois bien. Il y a sans doute des exceptions qui font que le succès de leur groupe leur permet d’en vivre, surtout les frontmen qui sont plus des performers que des instrumentistes. Être impliqué dans un tas de choses, c’est normal pour un instrumentiste, et je suis avant tout guitariste. L’ironie veut que Dans Dans et Flying Horseman commencent à si bien marcher que je reçois de plus en plus de propositions. Pendant des années, je suis resté à me demander: « Pourquoi on ne m’appelle jamais? » alors que j’avais plein de temps pour aller jouer de la guitare chez Pierre, Paul ou Jacques. Maintenant que mes projets personnels demandent du temps, on me fait davantage de propositions intéressantes. Et comme je ne peux pas vivre simplement de Dans Dans ou Flying Horseman, je dois absolument faire d’autres choses. »
Flying Horseman ‘City/Same City’ Unday Records/News
Pour leur troisième épisode discographique, les Flying Horseman voient les choses en grand – un double album – et le résultat est bigrement à la hauteur du geste. Sur douze titres répartis équitablement sur les deux cédés, Bert ‘Dans Dans’ Dockx & co pèchent à foison dans le vivier des influences, sans pour autant sonner comme des candidats à The Voice en mal de Talking Heads – ce qui, en soi, serait déjà exceptionnel (on peut toujours rêver). Même si elles sont d’une brûlante évidence, les marques afro de ‘City Same City’ - elles font plus d’une fois penser à Dirty Projectors - ne sont pas les seules signatures du projet. Gorgé d’indie pop du meilleur cru, on sent clairement l’amour du producteur Koen Gisen (oui, M. An Pierlé) pour les sons des seventies et eighties (notamment ce sens de la vaporisation cher à Talk Talk), l’opus du groupe flamand percute à gauche et à droite des envolées pratiquement post rock, avant de s’affranchir sur des ralentissements où l’on sent clairement percer la patte d’un Harold Budd transformé pour l’occasion en ingé-son de Dead Man Ray. On ne vous l’a pas encore dit, mais ça a une sacrée putain de gueule. (fv)
on stage 01/11 02/11 07/11 15/11 21/11 14/12 19/12
Cactus, Brugge Trix, Antwerpen Handelsbeurs, Gent Nijdrop, Opwijk (avec Ian Clement) De Kluize, Oosterzele De Warande, Turnhout (avec Few Bits) solo @ Behoud De Begeerte, Antwerpen
Flying Horseman
Texte: Laurent Grenier © Thomas Dorn
07 13
Dans le troisième album des Touaregs, il est beaucoup question de femmes et un peu, comme toujours, de revendication territoriale. « Notre peuple est réparti sur cinq pays, c’est difficile », nous lâchera au téléphone Aghaly Ag
Mohamedine avec qui on aurait préféré prendre le thé plutôt que cette communication chevrotante. Crédité au djembe sur ce disque - « mais je fais un peu de tout » - il répondra pourtant sincèrement à toutes nos questions, se montrant toutefois beaucoup plus loquace et habité sur celles concernant leurs engagements politiques que sur celles purement musicales. Bref, il semble clair pour eux que le fond prime sur la forme, que ça soit même vital. Tout bonus pour nous, la forme, elle, est olympique. Dans le genre blues du désert, on n’a pas fait mieux cette année. Pourtant, avec Bombino et Dirtmusic - le groupe de leur mentor Chris Eckman -, la concurrence était rude. La grande majorité des interviews qu’on peut lire de vous aborde toujours votre travail par le côté engagé/politique, laissant la musique presque au second plan. Ça ne vous lasse pas ? Aghaly Ag Mohamedine : « Non. Au départ quand nous étions étudiants avec Ousmane (Ag Mossa, ndr), on ne pensait pas faire carrière dans la musique. Ousmane voulait être avocat mais il s’est vite rendu compte qu’en tant que Touareg, il serait rapidement ostracisé dans le système éducatif malien. Donc, face au constat de la condition de notre peuple, complètement oublié, ignoré du reste du monde, de notre propre pays même, il nous a semblé évident de revendiquer quelque chose, comme Tinariwen. Parce qu’il n’y a pas chez nous de journalistes, d’avocats qui peuvent exprimer la réalité, la souffrance du peuple nomade, continuer à parler de la souffrance touareg, du désert, reste aujourd’hui une priorité pour nous. »
Prêcher le désert Précisément, dans ‘Toumast Anlet’, vous dites, si on se fie à la traduction du texte, « Notre objectif unique n’est autre que l’indépendance ». Comment et avec quels moyens ? Aghaly Ag Mohamedine : « Exactement. Tu sais, tant que notre peuple n’aura pas sa liberté, ce qu’il réclame, qu’il continuera à être oppressé, on n’arrêtera pas d’écrire là-dessus ; ce qui constitue déjà un bon moyen de mettre notre cause en avant. » Vous disiez aussi dans une interview d’il y a deux ou trois ans que si c’était nécessaire, vous seriez prêts à prendre les armes pour y arriver. C’est toujours d’actualité ? Aghaly Ag Mohamedine : « Oui. » Vous venez d’évoquer Tinariwen. Ont-ils été comme des grands frères pour vous, ont-ils été un facteur déclencheur ? Aghaly Ag Mohamedine : « Forcément mais de manière difficile à exprimer. On est de la même famille que Tinariwen, dans le sens où ils viennent de la même région que nous. » Votre musique, comme la leur, est influencée par une certaine forme de rock occidental. Comment y avez-vous eu accès ? Aghaly Ag Mohamedine : « Tu sais, chez nous, il n’y avait pas de cd, ni d’Internet. C’était surtout des vieilles cassettes laissées par des touristes ou des gens qui passaient par là. C’était fort dépendant du hasard. C’est comme ça qu’on a découvert Bob Marley, Mark Knopfler. On ne savait absolument pas qui ils étaient, à quoi ils ressemblaient physiquement, quelles étaient leurs histoires. C’est juste leur musique qui nous a parlé, qui nous a inspiré. » D’habitude, ce sont plutôt les artistes occidentaux qui disent puiser leurs racines en Afrique, rarement l’inverse… A ce sujet, vous avez beaucoup travaillé avec Chris Eckman des Walkabouts. Comment l’avez-vous rencontré ? Aghaly Ag Mohamedine : « On était invité au Festival au désert (qui existe depuis 2001, à deux heures de piste de Tombouctou, ndr). On était dans la tente voisine de celle de Dirtmusic, à faire du thé, à jouer tranquillement et soudain, Chris Eckman et Hugo Race (un des membres originaux des Bad Seeds, ndr) ont débarqué. On a pas mal discuté et joué ensemble ce jour-là. Une année plus tard, ils nous invitaient à jouer sur leur deuxième album (l’inusable ‘BKO’, ndr). » C’est lui qui produit et mixe votre nouvel album. Concrètement, quel est son rôle en tant que producteur, quelle est son influence sur votre musique ? Aghaly Ag Mohamedine : « En cinq ans, c’est devenu un véritable ami. On discute de tout. Si l’on compte ‘BKO’, c’est le quatrième disque qu’on fait avec lui. Il nous connaît tous très bien et il sait tirer le meilleur de chacun de nous, mais il reste davantage un ami qu’un producteur au sens propre. » Vous avez enregistré cet album à Prague. Pourquoi ?
Aghaly Ag Mohamedine : « C’est davantage pour des raisons pratiques que techniques. Quand on est parti à Prague, il y avait énormément de problèmes au Mali et les Touaregs n’étaient pas les bienvenus à Bamako. L’ingénieur du son qui travaille dans ce studio est un ami de Chris et c’est comme ça qu’on est arrivés là-bas. On ne peut pas dire que ce studio ait eu une influence particulière sur l’album. » On a beaucoup parlé de Bombino cette année, du fait qu’il ait été produit par Dan Auerbach des Black Keys. Cela vous tenterait ? Vous auriez un rêve de collaboration ? Aghaly Ag Mohamedine : « On apprécie Bombino et la musique des Black Keys mais on est très bien avec Chris, donc non, pas spécialement. Mais nous sommes ouverts à toutes les propositions pour créer quelque chose avec d’autres artistes. » Comment est-ce que vous fonctionnez dans Tamikrest pour la composition ? Aghaly Ag Mohamedine : « C’est Ousmane qui écrit les musiques et les paroles. La majorité des titres a été composée pendant la tournée, dans les hôtels. » Votre nouvel album s’appelle ‘Chatma’ (« ‘Mes Sœurs’ ») et est présenté comme un puissant hommage aux femmes. Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans leurs conditions ? Aghaly Ag Mohamedine : « La femme est une priorité chez nous. Et puis on voulait leur rendre hommage parce qu’avec cette guerre, avec tout ce qui s’est passé depuis 2012, les femmes souffrent davantage et sont souvent contraintes à l’exil dans des pays qu’elles ne connaissent pas. Elles sont parfois bloquées aux frontières, dans des conditions précaires, parfois sans eau, loin des hôpitaux. C’est la souffrance de ces femmes-là, des vieilles personnes, des enfants qu’on a voulu faire passer. »
Tamikrest ‘Chatma’ Glit terbeat/V2
Dire que certains pondent des nécrologies de JJ Cale et le pleurent vraiment quand ils pourraient torcher des dithyrambes à Tamikrest, c’est triste. Parce que les vrais trucs audibles aujourd’ hui question guitares, ils viennent souvent de là, du Sahara. Derrière les figures de proue Tinariwen, c’est toute une armée de virtuoses qui a troqué le dromadaire pour la Telecaster et appris l’histoire du blues via des connexions internet aléatoires. Repérés par les excellents blancs-becs de Dirtmusic de Chris Eckman (à la production sur ce disque et, rappel, auteurs d’un terrible album sorti au printemps avec Samba Touré à la six-cordes), les Tamikrest, déjà à leur troisième galette, sont tout simplement en passe d’écœurer la concurrence (les Tinariwen susmentionnés, le surfait Bombino). Déjà, c’était eux qui faisaient une bonne partie du boulot sur le fantastique BKO de Dirtmusic en 2010, mais là, avec Chatma , puissant hommage aux femmes Touaregs, avec présence d’une vocaliste fantastique, on en perd carrément notre Berbère. Le blues est olympique – Tisnant An Chatma écouté à fond fait tout trembler – et les expérimentations foutrement sensées : l’accalmie acoustique de Adounia Tabarat , le quasi pinkfloydien Assikal , la tristesse qui se dégage de Timtar . « Je me rappelle des traces que tu as laissées / Elles me brulaient lorsque j’essayais de les effacer ». Inutile de lutter, elles sont indélébiles. (lg)
14
Earteam
Alka
Cass McCombs
‘La Première Fois’
‘Big Wheel And Others’
Naïve/Pias
Un disque où une fille balance à son mec qu’il sent « la femelle, le foutre et la bière » (‘La Main Dans Le Sac’) ne peut fondamentalement pas être mauvais. Quand en plus la demoiselle assène ses références - Arnaud Fleurent Didier, Alex Beaupain, Alister, l’excellent Julien Baer, Camélia Jordana - et précise qu’on peut le garder notre « putain de ciel bleu », il semble clair qu’on ne pourra pas faire l’impasse plus longtemps. Pourtant, ‘La Première Fois’ est un drôle de disque : quasiment insipide à la première écoute, sans plus aucune subtilité au-delà de la troisième, pas totalement irrésistible. Il n’empêche qu’on y revient. L’affaire, inédite à l’exception d’une reprise de France Gall, a été entièrement écrite par Biolay et c’est cette impression étrange qui prédomine, celle d’entendre une Biolay à nichons qui les agiterait sur des titres qu’on connaît déjà (‘Pas La Peine De Dire Adieu’, franchement, on dirait ‘A L’Origine’). Parfois, Alka sonne comme un croisement entre l’Adjani en ‘Pull Marine’ et la Birkin de Gainsbourg (‘D’un Amour à l’Autre’) et c’est encore plus bizarre. Un peu pute mais pas mal. (lg)
Arcane Roots ‘Blood & Chemistry’ Pias
Formé voici cinq ans, ce groupe originaire de la banlieue londonienne est sorti de l’ombre en publiant un excellent EP et en s’adjugeant le droit de se frotter au mythique ‘Smells like teen spirit’ sur une compile de reprises de Nirvana. Arcane Roots impressionne par son brassage d’ influences aussi variées que le rock alternatif, le hardcore, l’émocore ou encore le math rock dans des compos étonnamment pop et aux structures incroyables. ‘Energy is never lost, just redirected’, première plage de l’album, illustre cela à merveille. Débutant avec des harmonies vocales quasi pastorales, la compo s’énerve ensuite, tous riffs dehors, avant de connaître des breaks et autres changements de tempo parfaitement maîtrisés. C’est sur une structure comparable que l’album se termine avec l’épique ‘You keep me here’, titre grandiose de plus de neuf minutes. Très technique, le groupe ne verse toutefois jamais dans la démonstration gratuite, préférant mettre en avant l’émotion ainsi qu’une réelle sensibilité pop, notamment sur le très beau ‘Slow’ ou sur l’ultra puissant ‘Belief’, titre le plus immédiat de l’ensemble. (pf)
Arctic Monkeys ‘AM’ Domino/V2
On mettrait bien notre main au feu qu’Alex Turner se débrouille encore pas mal sur le dancefloor, malgré les pintes de ces dix dernières années, les échappées dans le désert avec Josh Homme et, probablement, tous ces matchs de foot avachi dans le canapé. Mais ce type fait beaucoup mieux que ça et personne - à part les idiots congénitaux qui en seraient restés au premier album - ne s’en plaindra. En moins de dix ans, il est tout simplement parvenu à torcher quelques titres d’une classe folle qui resteront comme des moments phares de la pop anglaise, le hissant au standing d’un Morrissey ou d’un Jarvis Cocker (il faudrait aussi citer tous les morceaux du Last Shadow Puppets et ceux du magnifique ‘Submarine’). Ce cinquième album des Singes Arctiques enfonce le clou. Le classicisme immédiat des titres est sidérant. La production est léchée et les arrangements à l’avenant. Il faudra toutefois un jour surprendre, au risque de lasser. (lg)
Artaban ‘Flow’ Chez Kito Kat
Formé en 2008 par Charles et Max Nilles, ce groupe électro parfois comparé à Röyksopp et Boards of Canada a fait un beau bout de chemin
Domino/V2
Au fil d’une discographie exempte (ou presque) de toute défaillance, dans une discrétion qui fait partie intégrante de sa démarche, Cass McCombs a su tracer son sillon musical, cultivant avec autant de nonchalance que de prolixité un talent que beaucoup devraient lui envier. Sans jamais verser dans la radicalité arty ou l’innovation forcenée, McCombs est avant tout un formidable songwriter dont l’originalité tient beaucoup à une normalité qui ferait presque oublier l’inventivité de chaque instant. La démonstration en est à nouveau faite sur la vingtaine de titres qui composent ce double album. Sans artifice et autre pyrotechnie instrumentale, il parvient à nous garder en haleine tout au long des 85 minutes d’une escapade buissonnière aux allures de chasse au trésor mélodique entre ballades folk intemporelles (‘Angel Blood’, ‘Dealing’), hymnes rock contestataires (‘Satan Is My Toy’) ou méditations country-blues (l’hypnotique ‘Big Wheel’). Ce sont pourtant les objets sonores non identifiés qui donnent au disque son véritable cachet. A l’image de ‘Morning Star’ (qui évoque cette question que tout le monde s’est posée un jour ou l’autre “What’s it like to shit in space?”), du lumineux ‘There Can Be Only One’ ou encore des huit minutes de joyeux bordel sur ‘Everything Has to Be Just-So’. Entre Pierrot lunaire et génie visionnaire, Cass McCombs nous offre un disque aussi roboratif qu’addictif qui s’impose déjà comme un de nos disques de chevet. (gle)
depuis lors entre la sortie d’un premier opus, la réalisation de remixes et la participation à divers projets pour le cinéma. Désormais enrichi par l’apport d’un troisième membre, Artaban confirme tout le potentiel des luxembourgeois. Intense, atmosphérique, l’ensemble dessine des compos aux sonorités très travaillées et aux ambiances fortes, que ce soit avec des titres un rien dark et hypnotiques comme ‘Dust remover’ ou ‘Pasta calibro’, avec le cinématographique et jazzy ‘Natt jakt’ ou encore le très mélodieux et un rien mélancolique ‘Appaskop’. A côté de plages instrumentales, Artaban s’essaye également aux titres chantés, notamment avec le très réussi ‘Jeans en cuir’ aux sonorités cold wave/ post punk empreintes d’un charme certain. (pf)
Au Revoir Simone ’Move In Spectrums’ Moshi Moshi/Pias
Un temps groupe favori de David Lynch himself, Au Revoir Simone délaisse l’electro-pop sautillante de son meilleur disque à ce jour (‘The Bird Of Music’ en 2007), tout en gardant la fraîcheur de ses trois interprètes pour atout principal. Aujourd’hui moins immédiate dès les premières sensations (on vous rassure, tout cela reste très accessible), la musique des trois New-Yorkaises tend aujourd’hui vers une tranche de sérieux qui ne lui sied pas toujours. Quand Annie Hart, Erika Forster et Heather D’Angelo continuent d’incarner une certaine idée de la naïveté poppy, on continue d’y croire et de dodeliner des fesses (‘Crazy’), ça se gâte nettement quand elles ont l’idée saugrenue de balancer des plages expérimentales interminables en intro (‘We Both Know’). Bien sûr, les trois copines de Williamsburg n’ont jamais été des as de leurs instruments, mais leur simplicité passée s’encombre aujourd’hui assez mal de quelques pseudo-recherches inabouties. (fv)
Bardo Pond ‘Peace On Venus’ Fire Records
Du bruit et des flûtes, de la mélancolie dans la fureur. Ou la moelle épinière d’un disque foisonnant d’idées sous la pédale. Cinq titres consistants (8 minutes, en moyenne) avares en mots mais drôlement longs en bouche qui couinent avec un savoir-faire appris chez les meilleurs : Spacemen 3, Pink Floyd, Hawkwind. Entendre ‘Taste’, la voix d’Isobel Sollenberger se perdre dans ces entrelacs de saturations relancés par ces flûtes, donc, c’est beau comme goûter à une espèce de Raveonettes qui se palucherait dans un post-rock à l’ancienne. Inutile de name-dropper davantage, Bardo Pond est une sorte de référence à elle seule : ces faiseurs d’acouphènes en sont à leur neuvième album en quasiment vingt ans de carrière et font siffler/saigner les oreilles quatre fois sur cinq, très forts pour amener à l’explosion (in
the sky) des sentiments. ‘Peace On Venus’ donne à la fois envie de crier fort, de courir vite, de baiser à l’emporte-pièce et de chialer toute la nuit. (lg)
Bérurier Noir ’Viva Bertaga’ Coop Breizh/Archives de la Sono Mondiale
Groupe mythique de la scène punk anarchiste des années 80, les Bérurier Noir ne faisaient nul mystère de leurs opinions politiques dans leurs chansons, où ils dépotaient à tout vent le Front National, le militarisme, la police ou l’armée. Adeptes d’un courant internationaliste et anti-capitaliste, les Bérus ont toutefois été critiqués par les plus durs de la cause pour avoir donné en 1989 une série de concerts à l’Olympia, lieu-symbole du show-biz et du système. Enregistré à cette occasion, ‘Viva Bertaga’ est aujourd’hui réédité et augmenté d’un second CD, qui reprend des titres aussi emblématiques que ‘Djébel’, ‘Salut A Toi’ ou ‘Les Rebelles’. Sans doute canalisée, voire récupérée, la rébellion bérurière demeure cependant d’une brûlante actualité 25 ans plus tard, à l’heure où les réfugiés ne cessent de se noyer face à la forteresse Europe ou que la crise des banques a poussé nombre de gens au suicide. ‘Viva Bertaga’ témoigne de l’urgence d’un mouvement où la nostalgie n’a nul cours, à fortiori en Bourse, l’ennemie jurée. (fv)
Daniel Bjarnason ‘Over Light Earth’ Bedroom Communit y
La photographie de la pochette montre une peinture dont le geste rappelle, étrangement, un canevas de Francis Bacon. Quant au disque, il s’articule à la manière d’un triptyque. La première partie éponyme regroupe deux longues compositions matinées de Prokofiev et de Chostakovitch. ‘Emergence’ se décline en trois pièces plus sombres tandis que la troisième partie, ‘Solitudes’, aligne cinq suites imbriquées les unes dans les autres. En réalité, ce sont les peintures de Rothko et de Pollock qui ont nourri l’inspiration de Daniel Bjarnason tout au long de la conception de cet album ainsi qu’il le confesse dans les notes l’accompagnant. Nous avions souligné le talent de ce compositeur islandais lors de la parution de ‘Processions’ en 2010 et de ‘Solaris’ l’année suivante en compagnie de Ben Frost et de la Sinfonietta de Cracovie pour une musique profondément spirituelle et réfléchie, puisant ses racines dans l’héritage d’Arvo Pärt et celui de Penderecki. Ce nouvel opus le voit poursuivre sa route de compositeur contemporain alerte et doué, conforté par sa collaboration récente avec le Los Angeles Philharmonic qui n’a pas hésité à le commissionner. ‘Over Light Earth’
s’aborde comme une peinture de Mark Rothko, avec recueillement et immersion sensorielle. (et)
The Bloody Beetroots ‘Hide’ Ultramusic/Dim Mak/Sony
A l’image des biceps des héros de ‘No Pain, No Gain’, dernier délit pelliculaire du plus gras des réalisateurs US, on s’attend constamment à voir imploser les anthems de Bloody Beetroots sous l’effet des stéroïdes. Une projection glaireuse de silicone, de muscles et de chairs hypertrophiés, shootés aux amphet et à la coke dans un montage épileptique. Le duo italien house pousse le mimétisme jusqu’à atteindre le même point de rupture que Michael Bay : lorsque les coutures cèdent sous la volonté d’assumer la beaufitude profonde de leur travail par le biais de l’humour, on se demande si l’ignorance n’était finalement pas préférable (la tarantelle metal et disco de ‘Volevo Un Gatto Negro’ promet de griller les neurones qui vous restent à l’issue de ces 15 boum-boumeries transalpines). En guests stars huileuses suitant la Tiestostérone : Tommy Lee, Sam Sparro, Chromeo, Paul McCartney, Theophilus London et Liberatore à l’artwork. Veineux, vulgaire et m’as-tu-vu, Bloody Beetroots, c’est l’équivalent d’un concours de bites dans les vestiaires du HealthCity. (ab)
Ebony Bones ‘Behold, A Pale Horse’ 1984 Recordings
On se souvient d’avoir aperçu Ebony Bones sur scène, en plein cœur de la hype. Ombrelles multicolores, combinaisons fluorescentes et danseuses du ventre constituaient alors les principaux atouts de cette Anglaise pressentie par nombre de blogs avertis comme la nouvelle héroïne d’une pop moderne et fantasque. Dans les faits, son premier album (‘Bone of My Bones’) souffrait de la comparaison avec Santigold et avançait en boitant sur des talons aiguilles. Quatre ans plus tard, Ebony Bones enfourche un cheval blanc à l’envers (voir la pochette mystique) et remet les choses dans l’ordre. ‘Behold, A Pale Horse’ n’est pas encore le disque parfait. Mais qu’importe. On s’approche cette fois de la bamboula annoncée de longue date. Chœurs africains (‘Behold, A Pale Horse’), sauvageries R’n’B (‘I See I Say’), sucreries punk (‘While The People S.L.E.E.P’), reprises décalées (la relecture du ‘What The Difference Does It Make’ de The Smiths est une belle réussite) et dub transgénique (‘Morphine For The Masses’) alimentent un disque qui en profite pour se goinfrer de quelques chansons superflues. De quoi terminer l’année en légère surcharge pondérale. (na)
Botany ‘Lava Diviner (True Story)’ Western Vinyl/Konkurrent
Imagine un instant ce qui arriverait si Four Tet tombait dans un chaudron de nectar épicé au magma new-age, dans des flots ondoyants où évolueraient des néréides à nageoires bleues, si Mount Kimbie alunissait sur une terre vallonnée par des chimères paysagistes ayant longtemps frayé avec des peintres de sable. Ferme les yeux, laisse agir le pouvoir des ‘Simples Creatures’, laisse-toi engloutir par les incantations druidiques de Ryat, drapée dans sa toge d’azur. ‘Quatic’ fera vibrer les parois de ce ludique et immense aquarium electronica, semant sa ritournelle et ses nappes circulaires comme autant de rhizomes tenaces. ‘Small Keys’ ne manquera pas de convier quelques Elohims au culte divin, ‘Celeste’ projettera à ciel ouvert un space opera muet empli de vaisseaux aux inscriptions ésotériques. Avec ‘Sunna / Show Me’ viendra le moment du conseil solennel des grands anciens, des initiés, dissimulés par les mégalithes de la baie. ‘Birdlife’, page tournée sur ta songerie flottante, confirmera que si ce trip s’inscrivait dans la catégorie « expérience sous globe de lave luminescente», il n’en demeurait pas moins joyeusement immersif. (alr)
©Kmeron - Vincent Philbert
01.12 | AUTUMN FALLS: TEHO TEARDO & BLIXA BARGELD + ESMERINE + DAAU + CHANTAL ACDA
31.10 | MARK LANEGAN + SPECIAL GUEST: DUKE GARWOOD + LYENN @FLAGEY 02.11 | WARPAINT + HORSES 03.11 | PALMA VIOLETS + THE GROWLERS + ROBBING MILLIONS 04.11 | BILLY BRAGG + KIM CHURCHILL 08.11 | MØ 08.11 | LATE NIGHT LOTTO VIBES (22U30): KELE (BLOC PARTY) - DJ-SET 10.11 | SILENCE IS SEXY: MOON ATE THE DARK @ HUIS 23 11.11 | RDGLDGRN 13.11 | UNKNOWN MORTAL ORCHESTRA + MOZES AND THE FIRST BORN 14.11 | FLIP KOWLIER + POORBOYS & PILGRIMS 14.11 | POKEY LAFARGE + LUKE WINSLOW-KING 16.11 | THE SORE LOSERS 17.11 | JIMMY EAT WORLD + SPECIAL GUEST RIVAL SCHOOLS 18.11 | J. COLE 20.11 | NIGHT BEDS 21.11 | DEAN BLUNT + JOHN T. GAST 24.11 | SILENCE IS SEXY: MATINEE CONCERT: TIAGO SOUSA @ HUIS 23 27.11 | LINDA PERHACS 28.11 | AUTUMN FALLS: MADENSUYU (CD RELEASE) + TUGRUL & HASAN 29.11 | AB & BEURSSCHOUWBURG DOEN HET SAMEN: CUT COPY + SHINE 2009 @ BEURSSCHOUWBURG
30.11 | PSYCHO 44 02.12 | LONNIE HOLLEY + MAMMANE SANI + SCREENING OF ‘THE SANDMAN’S GARDEN’ 06.12 | JESSY LANZA 06.12 | ALL CONNECTED #2: KASSEL JAEGER: SOUND OF THE COUPIGNY SYNTH @ HUIS 23 07.12 | GOGOL BORDELLO + MAN MAN 11.12 | KAVINSKY OUTRUN LIVE 16.12 | BIFFY CLYRO 22.12 | MELANIE DE BIASIO 29.01 | POLIçA 30.01 | CONNAN MOCKASIN 31.01 | CUSTOMS 05.02 | TO KILL A KING 11.02 | BILL CALLAHAN 11.02 | DAPTONE RECORDS PROUDLY PRESENTS… THE COMO MAMAS 12.02 | MONSTER MAGNET 16.02 | FOREST SWORDS 20+21.02 | BALTHAZAR 24.02 | HAIM 02.03 | MIDLAKE 24.03 | ANNA CALVI
01.11 MS MR us + OUTFIT gb 01.11 NADINE SHAH gb + ALASKA GOLD RUSH be 01.11 BASIA BULAT ca PALMER & THE GRAND THEFT 02.11 AMANDA ORCHESTRA us • SOLD OUT 02.11 METZ ca + CHEATAHS gb 02.11 LOUIS-JEAN CORMIER ca 03.11 JULIA HOLTER us + LUCRECIA DALT Col/es 03.11 THE DODOS us 03.11 LONDON GRAMMAR gb + FYFE gb • SOLD OUT 04.11 TEMPLES gb 05.11 JOSH RITTER us + TIFT MERRITT us 05.11 SHANNON WRIGHT us + SWEET JANE be 06.11 AUSTRA ca + CRIME de fr fr 07.11 GAËTAN ROUSSEL + CHRISTINE AND THE QUEENS coprod. Live Nation
07.11 08.11 08.11 09.11 09.11 09.11 10.11 10.11 10.11 11.11 12.11 13.11 13.11 13.11 14.11 14.11 14.11 15.11 15.11 16.11
GOLD PANDA gb • SOLD OUT FREDY MASSAMBA be• coprod. Skinfama LAURA VEIRS us + LED TO SEA us CABALLERO be & LOMEPAL fr coprod. Back in the Dayz QUADRON dk DAVID LEMAITRE de DOMINIQUE A fr «lecture musicale - Y Revenir…» BANKS us WAMPIRE us + FASTLANE CANDIES be HANNI EL KHATIB us + APACHES be THE 1975 gb VOLCANO CHOIR us feat. Justin Vernon from Bon Iver EMILIANA TORRINI is HIPPOCAMPE FOU fr + EXODARAP be ODDISEE us MATT ELLIOTT BAND gb + CASTUS be LITTLE GREEN CARS ie OH LAND dk + BALLET SCHOOL gb SOHN gb • SOLD OUT VALERIE JUNE us + BEN MILLER BAND us FLYNN & THE SUSSEX WIT gb 16.11 JOHNNY + COSMO SHELDRAKE gb 16.11 17.11 17.11 19.11
20.11 20.11 21.11 22.11 22.11 23.11 24.11 25.11 25.11 26.11 26.11 27.11 27.11 28.11 28.11
ZA! es MOUNT KIMBIE gb + JOHN WIZARDS za • SOLD OUT SHOVELS & ROPE us ROSE fr • coprod. Live Nation AUTUMN FALLS : BATHS us + SOLDIER’S HEART be + YELLOWSTRAPS be coprod. Toutpartout LEWIS WATSON gb + BEN & THE SAINTS be GIRLS IN HAWAII be • coprod. Nada • SOLD OUT MATHILDE RENAULT be STRANDED HORSE & BOUBACAR CISSOKHO fr/Se SALLIE FORD & THE SOUND OUTSIDE us YOUTH LAGOON us + ABSOLUTELY FREE ca ALBIN DE LA SIMONE fr CHOKEBORE us BERTRAND BELIN fr + NICOLAS MICHAUX be AUTRE NE VEUT us KODALINE ie • SOLD OUT JASON ISBELL us + AMANDA SHIRES us AUTUMN FALLS : CALIFONE us + EMILY WELLS us + THE FEATHER be • coprod. Toutpartout BELL X1 ie
…ET TOUTE LA SUITE DE L’AGENDA 02.218.37.32 – WWW.BOTANIQUE.BE
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Earteam
Les Boucles Absurdes
Elvis Costello & The Roots
‘Boîte à tartines’
‘Wise Up Ghost’
Off
Poursuivant son petit bonhomme de chemin de défricheur iconoclaste, notre Pierre Vervloesem fédéral et fédérateur, toujours en verve, réssuscite des bandes enregsitrées avec le guitariste Jean-Pierre Jonckheere dont il fit naguère la rencontre au sein d’un combo dénommé Itza Uchen lequel fit quelques apparitions scéniques, principalement en Belgique francophone, au début des années 80. Vous ne trouverez ici ni chansons, ni oraisons mais des esquisses, des brouillons, des bidouillages. Parfois, d’agréables voix féminines viennent orner ces trop abrupts appareillages et les choses prennent alors une tournure singulièrement agréable. Craquelins, cramiques, cracottes, peu importe finalement ce que vous glissez dans la boîte, il en restera toujours quelques miettes de choix à se mettre sous la dent. Vous reprendrez bien un toast ? (et)
Ane Brun ‘Rarities’
Blue Note/Universal
On se croise aux détours du hasard. Les aléas de la vie font bien les choses. Quand on a rencontré les lunettes d’Elvis Costello pour la première fois, il était déjà trop tard... Le binoclard avait depuis longtemps écrit ses plus belles pages dans le grand livre du rock. ‘This Year’s Model’, ‘Armed Forces’, ‘Get Happy !!’, ‘Trust’ : on a pris l’habitude de rêver au contact de ces titres majestueux, albums passionnants façonnés bien avant notre arrivée à la maternité. Ce sentiment, on a aujourd’hui l’impression de l’avoir partagé avec ?uestlove, co-leader et batteur de The Roots. Passionné de musiques, collectionneur de disques, l’artiste ne limite pas sa passion aux seules traditions hip-hop. Éclectique, il s’enthousiasme aussi pour le meilleur du rock, de la soul ou du jazz. Assez naturellement, ce fanatisme mélomane a converti le garçon aux premiers disques de Costello. Obnubilé par l’œuvre d’Elvis, il lui a proposé un projet : un disque de reprises composé de ses morceaux préférés. Touché par la proposition, le guitariste anglais a rebouté une monture sur le bout de son nez et embarqué ?uestlove dans une véritable collaboration. Écrit par les deux hommes, l’album ‘Wise Up Ghost’ transpire la sincérité et le respect. Le duo partage une admiration commune pour les trésors de la soul et du funk vaudou, pour les saveurs du rock et les pousse-cafés du jazz. La voix millésimée de Costello s’associe aux rythmiques hip-hop de ?uestlove et délivre des chansons aux charmes intemporels. Traversé d’étincelles électriques (‘Refuse To Be Saved’) et de purs instants de lévitation (‘Tripwire’), ce disque célèbre le temps béni des retrouvailles. On vibre enfin avec Elvis Costello. En temps réel. (na)
Balloon Ranger/V2
La Norvégienne fête ses dix ans de carrière dans la chansonnette dépressive pour agoraphobes et entend bien le faire savoir. Dans le numéro de juin, on vous présentait ‘Songs 2003 – 2013’ (indispensable recueil de ses morceaux les plus feutrés, dont la plupart des titres phares de l’automnal et increvable ‘Changing Of The Seasons’) qui contenait déjà son (petit) lot d’obscurités (une reprise méga lente de ‘Tunnels’ d’Arcade Fire, entre autres). A peine trois mois plus tard, les fans hardcore (et probablement eux seuls) risquent de voir la vierge. Vingt machins remontés du puits avec notamment des covers pas drôles de Bjork, Elvis, Eurythmics et même les Fab Four (‘From Me To You’ : pour peu, on se croirait dans ‘Cathy Berberian Chante Les Beatles’). Une très belle version au piano de son classique ‘Oh Love’, quasiment austère, et d’autres bazars plus orchestrés et sévères encore (‘The Opening’ avec le FleshQuartet) achèvent la franche partie de rigolade. Tout bon. (lg)
Burning House ’Walking Into A Burning House’ The Audio Kitchen/Naïve
Rencontre du créateur de beats Chief Xcel (Blackalicious, DJ Shadow) et du claviériste Hervé Salters (General Elektriks), Burning House a des fourmis dans les jambes et décide de nous faire bouger, quitte à nous prendre les pieds dans le plafond du dancefloor. Ca charivarie dans tous les sens, on voyage de la vague Blaxploitation à la case Jazzanova en passant par les claviers new wave , le hip hop qui scratche ou la disco qui violonise, bref ça bouffe un peu à tous les rétaliers. Etonnamment, ça ne fait que mieux fonctionner le bazar, lui donnant ce petit air de je me permets tout et allez vous faire voir qui se meut en redoutable machine de guerre. Bon, ok, sur la durée, 14 morceaux tout de même, on finit par démeler tous les fils de la tapisserie, mais pris individuellement, les morceaux envoient du solide. Pour la recherche artisanale et les atmosphères plus feutrées, sûr qu’on est sur la mauvaise piste et on s’en tape grave. (fv)
Carlton Melton ‘Always Even’ Agitated Records
Carlton Melton est de ces groupes qui annoncent d’emblée la couleur, dès la pochette. Un astronaute au visage de métal, drapé dans des habits traditionnels amérindiens, darde Saturne de rayons qu’il projette de ses yeux d’opale. Ça ne loupe pas, il s’agit bien d’un rock progressif à tendance psyché, comme le soulignent les jolis champignons au verso. Et, dans le genre, ça remplit plutôt son contrat. Cinq morceaux en apnée, les synthés en gyrophare, batteries monomaniaques et guitares électriques au bord du court-
jus qui n’hésitent pas à croiser les faisceaux. Implacablement, ça se répand comme une rivière sort de son lit, puis ça gonfle, ça monte et ça finit par lancer des vagues rageuses du sommet de la montagne vers les nuages aux reflets d’argent afin de tutoyer les astres. Space-rock jusqu’au bout du manche, les guitares sont au cœur de la tempête, habitées par des inflexions kraut, martelant la cadence d’un appétit limite stoner que vient adoucir un clavier qu’on s’attend à tout moment entonner les première notes de ‘Love Will Tear Us Apart’, avant l’apothéose en Voie Lactée, Big Bang fluo en plan-séquence sous l’iris incandescent d’Alfonso Cuaron. Bientôt sur ta PS3 : Guitar Hero kosmische-édition, featuring ‘Alpha Centauri’. Grandes feuilles non incluses. (ab)
Chelsea Wolfe ’Pain Is Beauty’ Sargent House/Suburban
Artiste des plus prolifiques, c’est son sixième album depuis 2010 !, Chelsea Wolfe annonce la couleur dès le titre de sa nouvelle production, à dominante sombre. Derrière les chansons de la représente de Los Angeles se cache toutefois une palette d’émotions bien plus élargie que le simple spectre BDSM gothique qu’on lui collerait volontiers. Finalement plus à l’aise dans le rôle d’une Amélie Nothomb californienne qui aurait oublié tous ses trucs et astuces, Chelsea Wolfe exprime une belle variété d’intentions à travers ses musiques, qui si elles n’ont pas toutes le niveau d’intensité de Grimes ou la présence surnaturelle de Marissa Nadler, n’en demeurent pas moins bien troussées. La très gothique demoiselle de L.A. montre qu’elle est particulièrement à l’aise dans les ambiances uptempo, mention spéciale à ‘The Warden’ où sa voix haut perchée s’intègre merveilleusement à une électro-pop vivace et contagieuse, sans être putassière ou déplacée. Ailleurs, elle nous prouve même que les alternances entre rock music (‘Destruction Makes The World Burn Brighter’) et nu folktronica à la Zola Jesus cru 2010 (‘Reins’) ne sortent pas du chapeau d’un David Copperfield de provinciale, mais d’une vraie musicienne, au discours divers et cohérent. (fv)
singles et une poignée d’albums. Entre new-wave vaporeuse et miniatures pop cristallines, c’est un peu de ce génie qu’il nous est donné de retrouver sur cet enregistrement live aux allures de bonne vieille cassette pirate. En effet, ce triple ( !) LP a été enregistré au cours d’une soirée d’anniversaire privée, ce qui en fait une pièce de collection dont la qualité sonore n’est évidemment pas l’atout principal. Bien sûr, la voix de lutin de Martin Phillips, véritable cerveau et seul membre permanent du groupe, a pris beaucoup de bouteille. Même chose pour les synthés autrefois aigrelets dont les poignées d’amour trahissent aujourd’hui la fuite du temps. On n’en retrouvera pas moins avec un plaisir un peu masochiste ces versions brutes de titres comme ‘Submarine Bells’, ‘Heavenly Pop Hits’ou ‘Wet Blanket’. (gle)
Chvrches ‘The Bones Of What You Believe’ Universal
Cible récente de toute la misogynie des puceaux du ouèbe, on tient Lauren Mayberry en sympathie. Abasourdie devant la déferlante sexiste qu’elle suscite, la chanteuse porte l’affaire en étendard via une tribune fort bien troussée pour le Guardian. Pendant ce temps, Miley Cyrus hésite, pour doper sa carrière et ses hormones, entre une session webcam sous la houlette de Larry Clark ou la greffe d’une seconde langue. Actualités musicales essentielles, donc, qui font parler de Chvrches en lieu et place de leur musique. Il est vrai que la synthpop ultra-policée du trio ne renvoie pas, elle, les aspérités rugueuses d’une réalité veule et moche cachée derrière ses écrans. Chvrches les préfère en surface, les écrans, miroirs de notre temps aux mille reflets chatoyants. Quelque part entre Grimes et M83 en plus clinquant, Chvrches cartonne et simplifie les recettes empruntées, réduit au maximum ses synthés aux sons en vigueur, et accouche d’un emblème pop 2013 tellement dans son époque qu’il dégage déjà un parfum post-mortem. Sa fragilité d’apparat fonctionne à la pièce, mais peine à séduire sur la longueur d’un album où la formule exhale les effluves stériles des exhausteurs de goûts. (ab)
The Chills
Cibelle
‘Somewhere Beautiful’
’Unbinding’
Fire Records
Crammed Discs
Malgré l’émergence récente d’artistes comme Conan Mockasin et Lawrence Arabia, il reste difficile d’imaginer aujourd’hui que la NouvelleZélande fut à la fin des années 80 le centre du monde pop grâce au cultissime label Flying Nun et à ses meilleurs poulains : The Clean, The Verlaines, The Bats et surtout The Chills. Véritables porte-drapeau de cette kiwi pop, ces derniers exportèrent entre 1980 et 1996 une palanquée de
Capitaine Cibelle, tu n’es pas de notre galaxie, que fais-tu donc sur Crammed Discs, lieu vénéré en ces pages pour avoir hébergé Tuxedomoon ou Minimal Compact, ainsi que plus près de nous, les très recommandables Yasmine Hamdan, Maïa Vidal et Lonely Drifter Karen ? Déjà que dans le passé, tes pseudo-divagations downtempo n’avaient trouvé chez nous qu’un intérêt modéré, sans même parler de tes prestations scéniques
où tu sembles avoir passé plus de temps devant le miroir qu’en salle de répét’. Et bien, Cibelle, ma jolie Brésilienne, te voilà désormais acoquinée avec le producteur british Klose pour ton quatrième album, et que dire de ton r’n’b pseudo-expérimental sinon qu’il est d’une très grande vacuité. Même si pour faire bonne mesure, quelques éléments dubtronica font le boulot en fond d’écran, la grande superficialité de tes nouveaux morceaux essaie de nous faire prendre tes vessies expérimentales pour des lanternes mainstream. (fv)
Cloé ‘D’une Nuit à une Autre’ Autoproduction
Cloé (effeuillée du Trèfle, désormais) s’enfonce de plus en plus dans les projets abscons. Dernière bonne idée en date après le bien foutu (Octave du meilleur album de chanson française) mais trop long ‘Hasards de Trajectoires’(le métro, le boulot, le dodo, leurs vicissitudes), mettre en musique l’exil d’une fille d’ici « vers je ne sais quoi » sous l’angle des proches. Le rapport à l’urbanité, le questionnement identitaire, la reproduction (‘Descendance’), tout le monde y va de son commérage : de la copine qui appelle et laisse un message sur le répondeur à l’épicier turque du coin qui sait qu’il rentrera un jour au pays fortune (dé)faite, et même ce bon vieux Jef qui vend des escargots place de la Bourse depuis 45 piges. C’est clairement bien maîtrisé et sans trop de longueurs inutiles. Après, si musicalement ce mélange de classicisme et de modernité (violons, clarinettes, hautbois s’imbriquent aux programmations électroniques) est vachement crédible rayon indie, il est malheureusement quasiment illisible d’un point de vue pop, exception faite de ‘Même longitude mais bien plus au nord’, presque du, euh, Zazie. Faut pas bouder, à l’heure du tout formaté, ce disque est appréciable. (lg)
Cloud Control ‘Dream Cave’ Infectious
La dream-pop psyché de ‘Dream Cave’ s’ouvre sur des chœurs si crispants que l’envie de balancer son lecteur par la fenêtre irradie le bout des doigts. Une entrée en matière qui n’augure rien de bon pour la suite. Effectivement, Cloud Control souffre en majeure partie de ses voix, tant masculines que féminines, dont les volontés éthérées - Beach Boys dans la ligne de mire - sont mises à mal par une exécution criarde et geignante, voulue sans doute, maîtrisée assurément pas. Trop appuyés, les chants brisent systématiquement la beauté fragile dont souhaitent se parer des compositions calquées sur les succès récents du genre (Animal Collective, MGMT, Empire Of The Sun, etc.). Cloud Control flirte à l’occasion avec de bonnes idées (‘Scar’, ‘Promises’), mais n’accouche à aucun moment d’un morceau qui convainque de a à z, tant pour les raisons invoquées que pour d’autres choix de production à l’absence de maturité flagrante : le groupe a passé plus de temps à choisir dans quelle grotte ou sur quelle île s’enregistrer, qu’à peaufiner ses compos. En conclusion, un groupe sous influence dont les seuls apports personnels tirent le genre vers le bas. (ab)
Crystal Antlers ‘Nothing Is Real’ Innovative Leisure
Visuellement, c’est une pierre d’achoppement mais, heureusement, une fois l’obstacle passé, les choses s’arrangent plutôt bien et, jusqu’à mi-disque, ça va même crescendo. De fait, ces Crystal Antlers, qu’on avait connus plus manchots et bourrins, semblent tenir la forme de leur vie. Furieux et affutés, ils parviennent sans mal à se fondre dans le peloton de ces nouveaux coureurs qui ne jurent plus que par les nineties. Quelques gros noms s’entendent à des kilomètres : Pixies, Sebadoh, Sonic Youth, ce genre. Et jusqu’au tube ‘Persephone’, très Thee
Earteam Oh Sees, c’est assez imparable, l’originalité en moins. La suite ronronne. (lg)
Filthy Boy
Crystal Stilts ‘Nature Noir’ Sacred Bones/Konkurrent
Ce nouvel album de Crystal Stilts n’est peut-être pas le meilleur. Ou peut-être bien que si. On n’est pas encore décidé. En trois essais, les New-yorkais n’ont jamais cessé de tirer sur la corde sensible. Quand leur musique claque dans les enceintes, on a envie de boire, fumer, baiser. De se jeter contre les murs et de courir à poil comme un chasseur de reptiles dans le désert du Kalahari. Les chansons de Crystal Stilts titillent nos pulsions, notre amour pour le rock. Elles s’agitent dans les brumes vaporeuses de Jesus and Mary Chain, se piquent au psychédélisme du Velvet Underground et dansent sur le sarcophage de Joy Division avec la sensualité d’un macchabée en transe. Le récent ‘Nature Noir’est comme ça : il n’apporte rien de nouveau au tableau mais perpétue avec brio un savoir-faire plombé. Ici, on ne dissimule pas les contrariétés du monde (‘Worlds Gone Weird’, ‘Darken The Door’). Le pessimisme règne en maître et on avance la peur au ventre. On plonge dans les ténèbres à la poursuite de ces guitares électriques qui, au loin, s’agitent pour décocher quelques étincelles. Des lumières à suivre. (na)
DAAU
Damon ‘Song of a Gypsy’
Avec ‘The Shepherd’s Dream’ sorti il y a quatre ans, Die Anarchistische Abendunterhaltung semblait être arrivé à une conclusion temporaire, une sorte d’épilogue involontaire. A vrai dire, on restait sans grande nouvelle du combo anversois que les années avaient fini par dompter pour mieux assagir. Et pourtant, il était toujours bien là, écrivant la bande son du film ‘L’hiver dernier’ du cinéaste belgo-américain John Shank, jouant ci et là sur quelques scènes des Flandres ou des Pays-Bas. Subissant des nouveaux remaniements en son sein, dont le départ de son violoncelliste et membre fondateur Simon Lenski parti vivre à Berlin, il s’est réduit à un noyau trio (Han Stubbe à la clarinette, Roel Van Camp à l’accordéon (membre également de Dez Mona) et Hannes d’Hoine à la contrebasse) augmenté par la présence du batteur Steven Cassiers pour les concerts. ‘Eight Definitions’ apparaît comme un disque plus minimaliste et plus discret que les précédents, laissant aux huit compositions qui le ponctuent le temps de s’imprégner d’atmosphères mélancoliques, voire nostalgiques. A l’écoute de cette musique, il demeure cependant comme un sentiment heureux qui nous retient, celui d’une ode sans cesse renouvelée à la vie et à ses avatars. (et)
Now Again
Da Lata ‘Fabiola’ Agogo
Tudo é bom ! ‘Fabiola’, reine des faubourgs de Rio, n’a pas attendu la qualification diabolique pour adopter en toutes circonstances une posture de panthère fière, pour garnir ses boucles brunes de fleurs enivrantes. Quand elle déambule en chaloupant dans les rues de Lapa au bras de Chris Franck ou Patrick Forge, chaperons producteurs, elle ne manque jamais de trouver un accompagnateur, affectueuses voix jumelles (Mayra Andrade alanguie dans sa bossa, Luisa Maita suavement funkisante, Jandira Silva « ooou-lala »), b-boy Dj prophétique (Rich Medina sur le subtil ‘Monkeys And Anvils’) ou tromboniste racé (Dennis Rollins) pour ses libres libations nocturnes. Quand la saudade la reprend elle ne manque pas d’esquisser un ‘Petit bal perdu’ et solitaire sur un bout de trottoir tandis que Marcelo Jeneci, pierrot pensif, déploie les soufflets de son accordéon. Mais rapidement, les cuivres s’em-
‘Nothing Was The Same’ Blue Note/Universal
Stranger Records
Conspué des uns, adulés des autres, Drake est en train de faire son trou sous les projecteurs bling-bling d’une scène hip-hop un peu mégalo mais fort captivante. Moins arrogant et sensiblement plus intelligent que ces cousins américains, le Canadien prend le temps de construire sa carrière et d’imposer une vision qui louvoie entre rap pupute et r’n’b à la sensualité finement sentie. Après le carton remporté par l’album ‘Take Care’, Drake revient plus fort que jamais avec ‘Nothing Was The Same’, troisième album à la production irréprochable et aux singles jubilatoires (‘Hold, We’re Going Home’, ‘Started From The Bottom’). Le garçon jure ici allégeance au Wu-Tang Clan (‘Wu-Tang Forever’) et en profite pour démontrer à qui veut l’entendre que son flow est tendu comme un string léopard (‘Tuscan Leather’). Joli garçon, bon profil, le natif de Toronto chasse les clichés et se présente comme le remède idéal aux généralités qui pleuvent sous le ciel hip-hop. Un grand disque. (na)
ballent et l’esprit de la jam reprend le dessus, Luiz Gabriel et Fabricio FBC scandant ardemment « Don’t Give It Up » : une façon joliment musclée de mettre Rio à un jet de pierre de Treme, et de garder, quoiqu’il puisse advenir de tragique ou d’extatique, la tête haute. (alr)
Excelsior Recordings/V2
Drake
‘Smile That Won’t Go Down’ La rumeur aurait eu tendance à nous mettre sur nos gardes. Seulement voilà, à peine ont-ils déroulé leurs cols queue-depelle et chauffé leur brillantine que l’on succombe au charme de ces affreux garçons. Armé d’une suavité redoutable, le bien-nommé Paraic Morrissey roule des mécaniques vocales du haut de sa vingtaine avec l’assurance effrontée d’un Nick Cave jouant les crooners sous la direction de David Lynch. Baryton des trottoirs, le leader de Filthy Boy emmène sa clique à la chasse aux renardes aux travers d’édifiantes ballades pulp et noires, peuplées de mâles tant victimes que bourreaux, dont les phéromones palpitent grave sous le costard. En cause : les femmes, encore et toujours. Lolitas ou Supervixen, forcément fatales, elles leur font tourner la tête dans une tornade d’effluves, de fétiches, de manipulations et de frustration qui témoigne d’un solide songwriting dopé au vitriol. Teinté d’une ironie sauvage, qu’il s’agisse du portrait d’un mari bafoué et conciliant (‘Waiting On The Doorstep’), d’un avertissement contre une trop jeune séductrice (‘Charm Of The Dangerous Minx’) ou d’une incapacité maladive à leur résister (‘Mental Conditions’), ce ‘Smile That Won’t Go Down’ arrose de franches rasades d’humour à froid son rock ténébreux, rétro et stylé, parsemé de chœurs ou de sifflements malicieux comme un clin d’oeil en cinémascope. Cette facilité qu’ont ces jeunots à se glisser dans un climat cabaret transforme leurs chansons en véritables pépites obsidiennes, comme autant de cailloux que l’on redoute de soulever, sous crainte de réveiller la vipère qui sommeille. Et, de fait, la question qui demeure à l’issue de ce fantastique premier album est la suivante : que cachent-ils donc sous ce sourire qui ne veut pas s’effacer ? (ab)
‘Eight Definitions’
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Avis aux amateurs de Rodriguez et autres héros oubliés de la grande sono mondiale : les archéologues du label Now Again viennent de mettre à jour les restes d’une mystérieuse relique. Disque rare, longtemps échangé sous le manteau, ‘Song of a Gypsy’ a les neurones connectés par une fameuse toile d’araignée. Les fils tendus entre un monde perdu et un futur incertain, les chansons enregistrées par Damon percutent 1970 avec toutes les incertitudes d’une époque : le mouvement hippie est mort la fleur aux cheveux et les braves soldats américains continuent de se faire dézinguer par l’arrière-garde vietnamienne. Un peu paumés, catapultés dans cette triste réalité, les morceaux de Damon laissent filtrer le psychédélisme comme une traînée de poudre alignée devant une barrique de dynamite. Produit inflammable, toxique, hautement explosif, ‘Song of a Gypsy’ s’offre une méchante descente sur les versants d’une soul torturée. Entre rock garage à propension mystique et folk fiévreux pour grands malades, voici le retour annoncé d’une vieille gloire dont le triomphe a complètement échappé à l’histoire. (na)
Deer Tick ‘Negativity’ Par tisan Records/Pias
Par rapport à ‘Divine providence’,son prédécesseur sorti voici deux ans, ‘Negativity’est nettement moins musclé, moins suintant de testostérone et il adopte un ton résolument introspectif et mélancolique. Il faut dire que John McCauly a connu pas mal de coups durs ces derniers temps, entre son divorce et la peine de prison dont a écopé son père pour fraude fiscale. L’ambiance n’est guère fanfaronnante. Si certains regretteront le côté moins rock affiché ici, d’autres se régaleront de ballades ayant une âme comme ‘Just friends’et ‘Mirrow walls’- très Tom Petty - ou encore de cette perle pop springsteenienne qu’est ‘The dream’s in the ditch’. Variant les plaisirs, le quintet se fend également de titres au charme old school, qu’il s’agisse de la pop immédiate de ‘Trash’,du très catchy ‘The rock ‘ bourré de cuivres ou encore du
plus country ‘In our time’. Un bel album, sonnant juste, ce qui ne court pas les rues. (pf)
Delorean ‘Apar’ The Panther Sounds/Mushroom Pillow Records
Voici trois ans, ce quatuor espagnol s’était attiré les faveurs de la presse avec ‘Subiza’, scintillant album de pop infusée de culture dance. Désireux d’aller de l’avant, Delorean a depuis lors émigré à Barcelone, créé son propre studio et élargi sa palette sonore, laissant tomber les samples pour de vrais instruments et de vraies voix. De même, Ekhi Lopetegi, le chanteur, a gagné en assurance et se pose désormais en indiscutable frontman. Sur le plan musical, l’ensemble est moins orienté dance et tend davantage vers le pop rock, ce qui renvoie le groupe à ses premières amours. On notera également que pas mal de compos affichent une nette référence à la scène new wave 80s. C’est ainsi que ‘Destitute me’ ou ‘You know it’s right’ rappellent New Order, là où le côté éthéré et vaporeux de ‘Unhold’ lorgne vers Cocteau Twins, tandis que l’excellent ‘Spirit’ et sa mélodie électro pastorale pourrait rappeler les moments les plus mélodieux de Kraftwerk. Un disque agréable aux ambiances chatoyantes. (pf)
The Dirtbombs ‘Ooey Gooey Chewy Ka-Blooey !’ In The Red/Konkurrent
Après un détour par la techno de Detroit sur ‘Party Store’, les Dirtbombs troquent à nouveau leur funk garage pour s’attaquer cette fois à une autre niche : le rock bubblegum de la fin des sixties, généralement associé au groupe de cartoon The Archies, mais également popularisé par certaines formations de chair et d’os, comme The Ohio Express ou 1910 Fruitgum Company. Mick Collins et sa bande prennent les atours rondouillards et colorés d’une production Hanna-Barbera et fredonnent en cadence de réjouissantes sucreries aux noms caloriques : ‘Sugar On Top’, ‘Hey Cookie !’, ‘Hot Sour Salty Sweet’, etc. Les Dirtbombs prennent un plaisir évident à ces escapades pop, comme en témoigne la silhouette de Brian Wilson, caché derrière les arrangements de ‘We Come In The Sunshine’, et les envolées pastorales très Zombies de ‘Girl On The Carousel’. Pour autant, Collins n’a pas perdu son approche abrasive et s’approprie le genre via une exécution blanche et sèche qui contrebalance la légèreté ambiante : les riffs aiguisés de ‘Jump And Shout’ tranchent dans la rondeur de ses percussions et ‘Hey Cookie !’ nous rappelle leur vivacité garage. Néanmoins, l’école buissonnière ne dépasse pas son statut de sympathique anecdote. (ab)
The Elwins ‘And I Thank You’ Affairs Of The Hear t
Drôle d’époque pour les groupes de pop qui ont la banane. Ici, aucune référence au Velvet Underground, mais un clin d’œil assumé à l’indécollable sourire affiché par The Elwins. Joviales et gentiment euphoriques, les mélodies de ces quatre Canadiens s’amusent sur des plaines de jeux squattées par d’autres formations enjouées. The Spinto Band ou Born Ruffians déambulent régulièrement ici dans le même état d’esprit. Décontracté et insouciant. Malheureusement pour eux, l’époque se prête moyennement aux éclats de rire et à l’extase béate. Une partie du monde crève la dalle, l’autre essuie péniblement une énième crise économique. Dans ces conditions, les petits comiques ont la vie dure. Enregistré dans une cave, à l’ombre des psychoses et du malaise ambiant, ce premier album n’est absolument pas dans l’air du temps. Mais pour peu qu’on soit heureux, c’est un pur bonheur. (na)
Emptyset ‘Recur’ Raster-Noton/News
Tirer, lentement, jusqu’à ce que le nerf se déchire. Plier, lentement, jusqu’à ce que l’os se brise. Osciller, lentement, jusqu’à ce que l’espace-temps penche et s’inverse. Emptyset agresse en lourdeur et profondeur, expérimente la torture moderne par répétition de vos pires songes auditifs. Et comme la millième goutte ferait parler le forcené, ‘Recur’ forcera votre oreille à lui accorder une vertu musicale. C’est pour le compte de Raster-Noton que James Ginzburg et Paul Purags sévissent, et le duo de Bristol de répandre la désolation là où se pose leur message : une missive abrupte, répétitive et monocorde. 9 titres et autant de mises à l’épreuve de l’équilibre mental et nerveux, suffisamment courtes pour qu’elles restent supportables. Reste à savoir à présent de quel côté de la fissure vous vous trouverez au moment même où la terre s’entrouvrira sous vos pieds, où l’oxygène se fera rare, où toutes les règles de la physique du bon père de famille se verront bafouées. (dark)
Fink & The Royal Concertgebouw Orchestra ‘Live In Concert’ Ninja Tune/Pias
La rencontre entre Fink, trio folk-pop emmené par Fin Greenall, et le Royal Concertgebouw
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Earteam
Orchestra, l’orchestre classique le plus en vue d’Amsterdam, remonte à deux ans. Elle déboucha sur un concert donné en l’honneur de la Reine des Pays-Bas comportant plusieurs morceaux du groupe revisité par le R.C.A. mais aussi une version de la pièce d’Henry Purcell, ‘What Power Art Thou’. Ce disque en est le compte-rendu. Il s’ouvre sur une version symphonique de ‘Berlin Sunrise’, extrait du dernier album studio de Fink ‘Perfect Darkness’, et poursuit sur ‘Yesterday Was Hard On All Of Us’. Très vite, on prend la mesure des moyens mis en œuvre pour cet événement. Le son est nickel, les arrangements gérés dans leurs moindres recoins, les applaudissements gonflés. Au fur et mesure de sa progression, l’écoute en devient un rien écœurante tant le côté bling-bling ressort à satiété des apprêts concoctés par l’arrangeur Jules Buckley. En clôture, ‘Sort Of Revolution’ apparaît comme ayant perdu toute sa fraîcheur originelle et n’a plus de révolutionnaire que le nom. (et)
Johnny Flynn ‘Country Mile’ Transgressive Records
En troubadour complètement bleu de la tradition (‘Tinker’s Trail’, tellement vintage), celles des pâtres et des cueilleurs de coquelicots, tu ne manques pas de chien, mon garçon. Ton ‘Country Mile’ est de ces hymnes immédiats et hardis qui donnent envie de partir en croisade folk dans le Sussex, solidement harnachés. Plus important encore, tu ne manques pas d’un humour existentiel certain (« We shared the experience of being alive /And then we took some tea »), indispensable à tout interprète de ta contrée. Par contre, il faudrait tout de même éviter, tout à ta fougue, de la jouer escaladeur de sommets mythologiques : autant de chœurs et de trompettes sur ‘Lady Risen’ pourrait déclencher l’hilarité de tous, mariachis de Calexico compris. Et puis la mettre en veilleuse de temps à autre (vois ‘Einstein’s Idea’ ou ‘Time Unremembered’, très mélo, très Divine Comedy: on s’y sent plutôt mieux, dans ces cocons tout coton) plutôt que de commencer tous tes couplets comme on débiterait du bois contribuerait à vous rendre encore plus attachants, toi et tes parades d’antan. (alr)
Josephine Foster ‘I’m A Dreamer’ Fire Records
On peut s’en féliciter. De leur cran. Celui d’ interprètes qui parviennent à faire accepter le horsnorme, le non-calibré, le veineux d’une voix, d’une personnalité. Et parce qu’on a de l’inclination pour les attrapeuses de rêves absurdes, les pythies spectrales et celles qui ne sont pas à côté de la plaque mais regardent une autre plaque, on se plaira à penser que Larkin Grimm (son obscure animalité) et Joanna Newsom (sa façon de nous faire croire aux elfes) organisent des wicca avec Josephine Foster. Que leurs instruments ne filent pas toujours droit, que leurs voix très haut perchées dans des saules secoués s’ingénient à perturber la routine de Chapeliers toqués (« Amuse a Muse »), qu’elles cultivent des plantes carnivores et font danser les homards. On devinera sans peine que leurs jupons et leurs ombrelles de Mary Poppins un peu braques dissimulent bien des secrets de saloons, qu’ en excentriques qui s’assument, elles vivent entourées d’oppossums dans une ‘Cabin in the Sky’. On pardonnera donc, noblesse et sincérité d’intention obligent, à Josephine de ne pas apporter plus de contraste encore à ce répertoire habité et curieux. (alr)
Gang Colours ‘Invisible In Your City’ Brownswood Recordings
C’est peu dire qu’on avait été enthousiasmé par les premières effusions électroniques de Will Ozanne sous le masque de Gang Colours. Emboîtant le pas de James Blake, le groove subtilement syncopé et la voix éthérée du proté-
Nine Inch Nails ‘Hesitation Marks’ Null Corporation/Universal
En regardant la pochette, la ressemblance est frappante : que ce soit la typo, la conception graphique et l’esprit général, on ne peut que songer à ‘The downward spiral’, chef d’œuvre absolu commis voici près de 20 ans. Le nouveau NIN serait-il l’album d’un retour aux sources après que l’ami Trent Reznor se soit offert quelques digressions et autres projets parallèles ? A vrai dire, pas exactement: l’ambiance générale n’est pas à la furie métal indus de 1994. Oubliés, les riffs meurtriers, les grésillements apocalyptiques ou les hurlements désespérés. ‘Hesitation Marks’ s’apparente plutôt à un disque minimaliste, austère et majestueux, privilégiant les atmosphères introspectives et intenses. C’est qu’à près de cinquante ans, Trent n’éprouve plus le besoin d’agresser avec une débauche de décibels pour clamer sa rage. Si malaise il y a - midlife crisis oblige, il s’exprime désormais plus en nuance, en subtilité, ce qui ne réduit en rien l’aspect doom de sa musique. Que du contraire même, car si la violence brute des premiers albums faisait son effet, le NIN nouvelle mouture vous prend aux tripes lentement mais sûrement, de façon insidieuse. Brillant de bout en bout, ‘Hesitation Marks’ est le meilleur album de Reznor depuis très longtemps. Intense et inspiré, il expérimente à tout va et nous vaut une pluie de joyaux. ‘Copy of a’ est une merveille de slow burn répétitif et obsédant, délicieusement inquiétant. ‘Came back haunted’ associe un côté indus à des beats bigrement dansants. ‘All time low’ ou ‘Satellite’ sont quasi funky, là où ‘Disappointed’ intègre des sonorités orientales à une structure électro expérimentale. Et on trouve même un titre pop et assez optimiste (‘Everything’). Comme quoi, Trent nous surprendra toujours ! (pf)
gé de Gilles Peterson naviguaient alors au large des paysages interlopes de nos états d’âme qu’il faisait danser au ralenti. C’était l’année dernière, c’était il y a une éternité. Car pour concocter ce deuxième opus, le britannique a privilégié un songwriting de facture plus classique où ce sont principalement les boucles et les riffs de piano qui sont chargés d’étrangler l’émotion ou de griffer l’épiderme. Mais surtout, le producteur en chambre a achevé sa mue et imposé sa voix comme l’élément central de chaque composition. Au point de détourner l’attention de la subtilité des textures de sa production ou de ruiner les ambiances élaborées en arrière-plan. On ne déniera pas à Will Ozanne certaines aptitudes mélodiques, à l’image du titre éponyme et de son addictif refrain. En revanche, le bavardage excessif étouffe autant le lyrisme que la musique. Et même si le disque reste ambitieux et truffé de très bonnes idées (les cordes sensuelles de ‘River For Dinner’ ou l’alchimie jazz lounge entre soul et gospel sur ‘Why Didn’t You Call?’), il en faudrait davantage pour éviter aux compositions de trop se ressembler. (gle)
Golden Kanine ‘We Were Wrong, Right ?’ Glit terhouse Records
Au confluent de nombreuses influences (Arcade Fire, Okkervil River, Modest Mouse), Golden Kanine trouve son identité sitôt que l’on s’attarde au fond. Tout entier pénétré d’une troublante amertume, le rock orchestral des Suédois charrie un mal-être si prégnant qu’il teinte les arrangements d’une inévitable mélancolie. Jusqu’à son titre, ‘We Were Wrong, Right ?’, l’album est frappé du sceau des regrets : « I’ve got distant memories/of children cruelties (…) but the time didn’t move slow enough/for us to repair the damages done ». Même si certains morceaux pèchent quelque fois d’une composition au carbone, il se trouve toujours une inflexion émotionnelle (refrain, paroles, etc.) qui fait toute la différence. En particulier la place réservée aux cuivres, litote sobre et discrète d’une pop finement ciselée. S’il manque à cet opus la touche folk que l’on entendait sur leur précédent single ‘Climb’ (à l’exception du doux ‘Crawling Back’), Golden Kanine délivre un rock introspectif mais aéré, aux multiples facettes, capables d’aligner des riffs somptueux (‘No Fun’) ou de s’égarer dans de plus complexes arabesques stylistiques, sans jamais se perdre en chemin (‘Oh They Caught You Too’, le magnifique ‘Cruelty’) et qui touche fréquemment au cœur avec ce côté piquant propre aux latitudes
nordiques. Non, ce n’est rien, un flocon de neige, sans doute. (ab)
Grails ‘Black Tar Prophecies’ Temporar y Residence
Ca débute par la voix étouffée d’un chant gospel, noyée dans des sons assourdis qui jaillissent du néant, introduction à la fois grave et bénigne à un corpus bien plus conséquent. De fait, ‘Self Hypnosis’ qui suit sans crier gare campe les choses sur une longue pièce de huit minutes où les guitares s’étirent à l’envi, démonstration patente de jeu et d’adresse. ‘Wake Up Drill II’ et ‘Pale Purple Blues’ poussent plus loin encore dans leurs retranchements ces effusions d’accords. On assiste ici à une représentation où rien n’est laissé au hasard, où chaque infime parcelle sonore a été cultivée, administrée. Très vite, un parallèle avec le rock dit « progressif » des années 70 s’oblige. Même volonté de lustrer des compositions instrumentales où tout chant semble à jamais prohibé car superflu, même façon de les faire progresser vers une sorte d’apothéose vibrante. Pourtant, chez Grails, nulle trace des dérives empathiques qui plombèrent ce genre souvent décrié. Ces volumes 4, 5 et 6 de ‘Black Tar Prophecies’, leur œuvre historique en constante évolution, reprennent, dans une version revisitée ou retravaillée, des morceaux précédemment sortis sur des plus petits labels à faible tirage comme Important ou Kemado Records. Assemblés entre eux, ils témoignent de la force et du brio d’une musique que certains médias autorisés n’ont pas hésité à qualifier de céleste et de monumentale. (et)
Grand Corps Malade ‘Funambule’ Believe/Pias
On pensait, un peu naïfs, que ça n’avait duré que le temps des roses. Et puis bam, on se prend dans la gueule un nième opus de l’énorme homme boiteux, Rémi Sans Famille qui n’arrête pas de mettre en exergue dans ses textes à une boule cinquante sa foutue béquille. On atteint ici des sommets drôlement vertigineux : ‘Au Théâtre’, métaphore exécrable sur ta petite vie qui n’est qu’un rôle, n’a pu être écrit que pour caresser dans le sens du poil un prof de français aux idées courtes ; ‘La Traversée’, en duo avec la vieille chèvre Francis Cabrel, raconte le désarroi d’un cafetier qui voit la plus belle fille de la ville traverser la rue pour aller croiser ses jambes à la terrasse d’en face ; ‘Le Bout Du Tunnel’, moralisa-
teur comme pas deux, nous fait défiler l’existence vraie d’un tôlard qui s’en sort par la littérature, « avant je m’évadais au pistolet, aujourd’hui je m’évade à l’épistolaire ». Le tout mis en musique et arrangé par Ibrahim Maalouf qu’on a connu plus inspiré. Pas-sio-nnant. (lg)
Grey Reverend ‘A Hero’s Life’ Ninja Tune
Heureux les gens simples, notre royaume leur est ouvert, notre attention leur est acquise : du dénuement naissent parfois des miracles et notre homme en sait quelque chose. Atteint par une forme handicapante de spasmes musculaires, il n’eut d’autre choix que de simplifier au maximum un jeu de guitare qui s’engouffrait auparavant dans les moindres recoins du jazz et de l’expérimentation. On ne se fait pas d’illusions, le premier album de L.D. Brown, interprète du Cinematic Orchestra et brin de voix sur ‘The North Borders’ de Bonobo, ne chambardera peut-être en rien votre classement alphabétique de discothèque. De notre côté, l’atmosphère contemplative soulignée par le timbre d’acajou brut de Grey Reverend nous a donné envie de remettre ‘The New Folk Sound of Terry Callier’ sur la platine : on a entendu pire figure tutélaire. ‘Little Jose’, bref instrumental finger-pické nous met sur la voie d’un autre voisin de cet immeuble sincère aux pans dépouillés : José Gonzalez en était le destinataire. ‘Everlasting’ (thé revigorant aux épices), ‘My Hands’ (tendrement tendues) et surtout ‘This Way’ (cycle inéluctable des sensations aux textures fines) font partie de ces morceaux qui plus que jamais nous gagnent à la cause de ceux qui ont fait de l’intemporalité leur moelle épinière. (alr)
Terry Lee Hale ‘The Long Draw’ Glit terhouse Records/V2
Ce qu’ils paraissent cabotins, parfois, ces solos d’hommes, ces hobos magnétiquement attirés par les stations services, les motels défraîchis, les dinners (« Burgers in the afternoon / Rock and roll most every night » dans ‘The Central’ quasi dylanien). Ils vous saluent haut de leur chapeau de guingois et ont les mains calleuses, un pardessus où l’odeur de tabac s’est incrustée, le verbe émeri, taquin, désabusé (« Passed on by, turn the page /Language done, lonely soldier »). Vous vous attablez un instant, leur payez un whisky, par apitoiement d’abord, par fascination ensuite. Leurs histoires vous grattent à l’os et deux heures passent. Jadis ils couraient après bien plus de trains, aujourd’hui, ils se contentent d’être la mémoire des lieux, de traîner défaites, héroïsmes minuscules (« I hear my friends on the radio / I helped to get them on the radio ») et souvenirs de ports. D’avoir leur dobro pour seul viatique, leur harmonica comme girl next door. Avec un peu de chance, vous recroiserez l’un d’entre eux d’ici six mois ou huit, détrempé dans un bar de Bourbon Street, son étui posé sur le zinc. La soirée sera belle, et la route zigzaguera comme un de ces indécrottables chercheurs de noises et d’or, ces magnifiques matous de gouttière. (alr)
Hippocampe Fou ‘Aquatrip’ 30 Février/Pias
La chasse et la pêche ayant été remis au goût du jour par Veence Hanao, c’est avec un certain intérêt qu’on s’envoie en ‘Aquatrip’avec cette grande folle d’Hippocampe Fou (« J’achète des produits psychotropes / Depuis plus de dix ans », ‘J’sais Pas Rouler’). Bilan de la fumette, ce n’est peut-être pas avec ce premier album qu’on finira à l’asile en criant au génie mais le rappeur franco-colombien sait jouer des mots et faire vraiment sourire, chose si rare. Oui, Sébastien Gonzalez sait en mettre dans le spliff : ‘Nul En
LIVE NATION IN ASSOCIATION WITH RIVERMAN MANAGEMENT AND ITB PRESENTS
SIGUR ROS
HURTS
GIRLS IN HAWAII LESLIE CLIO AUFGANG LONDON GRAMMAR FRIGHTENED RABBIT
BENJAMIN CLEMENTINE
OK KID
DEAR READER
PORN QUEEN
OWLLE
COLT SILVERS
FYFE
NATAS LOVES YOU
BOTTLED IN ENGLAND
SAMEDI 07.12.2013 INFO & TICKETS:
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www.placeboworld.co.uk - @placeboworld
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*0,50 euro per minuut. prijs incl. btw - *0,50 euro par minute. prix tva comprise
I BREAK HORSES
SPORTPALEIS ANVERS
SYNTHESIS
ALVIN AND LYLE
MUTINY ON THE BOUNTY
DIRTY CROWS
ANTIMATTER PEOPLE
CHARITY CHILDREN
WE ARE MATCH
PEGASUS
IN COLLABORATION WITH
www.sonicvisions.lu
J. COLE 21-11-2013
02.11. 03.11. 05.11. 05.11. 06.11. 07.11. 08.11. 09.11.
OLAFUR ARNALDS 01-12-2013
AGNES OBEL TEXAS TEMPLES FREE ENTRY LUKE HAAS CD RELEASE THE NATIONAL -MBETTENS (FORMERLY K’S CHOICE) MICHAEL NYMAN BAND (@ PHILHARMONIE)
06/07
NONONO DRENGE
10.11. 11.11. 12.11. 13.11. 15.11. 15.11. 16.11. 21.11. 22.+23.11.
26.11. 28.11. 30.11. 01.12. 01.12. 06.12. 07.12. 10.12. 12.12. 13.12.
SAXON PIXIES STRFKR FREE ENTRY GAETAN ROUSSEL MAJOR LAZER NICK CAVE & THE BAD SEEDS BOB DYLAN AND HIS BAND J. COLE SONIC VISIONS: HURTS, SIGUR ROS, LESLIE CLIO, FRIGHTENED RABBIT… AIRBOURNE SILLY IMAGINE DRAGONS OLAFUR ARNALDS BOSCO DELREY FREE ENTRY CHAKUZA BEN L’ONCLE SOUL KATIE MELUA VANESSA PARADIS DUB INCORPORATION
BEN L’ONCLE SOUL 07-12-2013
BIFFY CLYRO STROMAE SOLD OUT INTERNATIONAL RECORD FAIR 14.01. BABYSHAMBLES 24.01. ONE NIGHT OF QUEEN 25.01. SAULE 30.01. PROTEST THE HERO 04.02. BULLET FOR MY VALENTINE 08.02. ONEREPUBLIC 13.02. CASCADEUR 15.02. TONY CARREIRA 21.02. SUAREZ 27.02. JULIEN DORE (@ PHILHARMONIE) 04.03. FALL OUT BOY 06.03. BOY & BEAR 07.03. TIM BENDZKO & BAND 10.03. THE 1975 19.03. THE AUSTRALIAN PINK FLOYD SHOW 28.-30.03. NOTRE DAME DE PARIS 01.04. DEEP PURPLE 05.04. FAUVE 17.04. JOHN MAYALL 02.05. HEINO 04.05. BÜLENT CEYLAN “HAARDROCK” 20.05. YES 23.05. ETIENNE DAHO 15.12. 20.12. 22.12.
“DISKÖNOIR TOUR”
11.-15.06. CIRQUE DU SOLEIL - QUIDAM
www.rockhal.lu Rockhal, Esch/Alzette (LUX) // infos & tickets: (+352) 24 555 1 Rockhal recommends to use public transport: www.cfl.lu 90 min from Nancy // 45 min from Metz 60 min from Saarbrucken // 120 min from Brussels
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Earteam
Sport’, plus comique encore que ‘Le Sport’de Jacno, ‘Papa Au Foyer’, taioù, taioù, ‘Retroman’, ‘Le Dindon’… « J’pars en vacances sur la West Coast / Ouais, j’aime la Bretagne », quand on ne s’y attend pas, c’est vraiment marrant. Ce type est drôlement fortiche pour peindre un quotidien pas toujours bandant avec un second degré succulent. Genre à la Stupeflip– on est loin des Tryo et des Renan Luce, quoi. Le plus dingue là-dedans, c’est que musicalement, ça se tient. Une sorte d’hip hop old school plein de flûtes traversières. Seule inquiétude : la durée de vie de ces morceaux. Mais pour l’instant, après trois écoutes, tout roule ! (lg)
Holy Ghost ! ‘Dynamics’ DFA/Pias
William Onyeabor ‘Who Is William Onyeabor ?’ Luaka Bop/!K7
C’est une grosse, grosse tuerie. La pochette, déjà, est à se damner. Une sorte de magnat du pétrole qu’on imagine volontiers sortir de ‘Dallas’. Sauf que le JR sous le stetson est black comme Femi Kuti et que sa biographie comporte des trous. Il aurait réalisé lui-même huit albums entre 1978 et 1985 avant de s’engager dans le Renouveau Chrétien et de disparaître totalement des écrans radars. De fait, sa page Wikipédia tient en trois lignes et les quelques mots accompagnant le disque avancent d’hypothétiques études de cinéma en Union Soviétique avant le retour au Nigeria, voire d’autres de droit en Grande-Bretagne ou même une carrière d’homme d’affaires à Enugu, au sud-est du pays. Autant de pistes qui font fantasmer. Avant de sortir cette immense compilation, Luaka Bop a essayé pendant dix-huit mois de clarifier les choses. En vain. ‘Who Is William Onyeabor ?’, donc. Sinon l’auteur de morceaux infernaux, proches souvent des dix minutes, qui conjuguent à un groove afrobeat titanesque (‘Body And Soul’) des relents de BO de Blaxploitation (‘Atomic Bomb’), le tout passé à la moulinette d’un prog-funk psychédélique démentiel (des giclées d’orgue, des claviers primitifs, l’ovniesque ‘Good Name’). Chaque titre est un trip monstrueux, ‘Something You Will Never Forget’ (cuivres au taquet). D’ailleurs, c’est le cinquième volume de la série ‘World Psychedelic Classics’ après le 4 consacré l’an dernier à Tim Maia, le pape d’une certaine soul brésilienne (droguée, quoi) et le 3 qui portait, en 2004, à un degré rarement atteint ‘The Funky Fuzzy Sounds of West Africa’. On est assez clairs : il vous faut ce(s) disque(s). (lg)
Holy Ghost !, c’est d’abord une amitié vieille de plus de vingt ans entre ses deux membres. La légende veut qu’Alex Frankel et Nick Millhiser se soient mis à la musique dès le moment où ils se sont rencontrés, à l’âge de... 7 ans ! Ce qui est certain, c’est que nos deux hommes ont grandi dans un amour commun de la musique, ce qui les a amenés à fonder Automato, un combo hip hop vite dissout mais qui a tapé dans l’œil du label DFA qui s’est empressé de donner la chance à Alex et Nick de connaître une seconde vie. ‘Dynamics’, leur second album, est une petite merveille de pop électro dansante qui ne peut que vous coller le sourire aux lèvres et vous faire vous trémousser avec frénésie. A côté de morceaux pop comme ‘Cheap shots’, ‘Don’t look down’, ‘It must be the weather’ et ‘Okay’ qui affichent certaines accointances avec MGMT, Neon Indian et l’électro pop 80s, le duo propose un quotient élevé de perles dansantes comme la néo disco tourbillonnante funky de ‘Bridge and tunnel’ ou encore ‘Dumb disco ideas’, perle rétro futuriste 80s que n’aurait pas renié le LCD Soundsystem de la grande époque. Fun, ludique et dansant tout en étant empreint d’un certain humour décalé, ‘Dynamics’ une franche réussite ! (pf)
projet, aux côtés de Bernd Jestram (l’autre moitié de Tarwater) et Alexander Krohn, figure importante du Berlin arty. Un jour invité par le groupe aux douze albums à chanter sur un de leurs morceaux, Krohn s’est pris au jeu et quelques années plus tard parait ce ‘Dear Mister Singing Club’. Très berlinois dans l’âme, on sent plus d’une fois le fantôme de Blixa Bargeld traverser les enceintes, la collaboration des trois Allemands ne se limite toutefois pas à revisiter les lieux mythiques de Kreuzberg. On y retrouve, heureuse surprise, des éléments épars de blues, ils fonctionnent particulièrement bien sur des titres comme ‘Red Nicht Umn Sinn Rum’, où l’on invite à ne pas tourner autour du pot, chose que le trio maîtrise à la perfection. Ailleurs, les mêmes effluves de vieux tabac et d’alcool frelaté, conjugués à une décontraction caustique très Berlin-style, font plus que leur petit effet, notamment quand des échos de Pascal Comelade ou de Barbara Morgenstern s’invitent aux séances d’enregistrement. (fv)
Kings Of Leon
Felix Kubin
‘Mechanical Bull’ RCA/Sony Music
Groupe taillé pour le succès de masse, voilà le turbulent clan Followill reparti à la reconquête de son trône en renouant avec un rock sudiste made in Nashville aussi nerveux que lyrique. Sans laisser planer le doute sur ses intentions, le groupe prend ce ‘Mechanical Bull’ par les cornes avec en guise d’ouverture une cavalcade (‘Supersoaker’), peut-être pas désarçonnante, mais qui fera chavirer les fans de la première heure. Prenant le parti de griller d’entrées de jeu ses plus belles entrecôtes, les retrouvailles se poursuivent avec le très southern ‘Rock City’ ou avec le « pearljamesque» ‘Don’t Matter’ qui déploient toute la panoplie des riffs de guitares saignantes estampillées au fer rouge des KOL. Déconcertantes de simplicité et d’efficacité, s’appuyant sur une assise rythmique en béton armé, les compositions ont retrouvé le juste dosage entre pompiérisme assumé et blues-rock enragé. Si l’album n’évite pas complètement le syndrome du ventre mou rempli de Budweiser, ce retour aux sources parviendra à tenir les fidèles en appétit jusqu’au bout. Il ramènera aussi au bercail les brebis égarées par leurs deux dernières productions tout en insufflant plus ou moins discrètement un petit côté « arena rock springsteenien ». (gle)
Krohn Jestram Lippok ’Dear Mister Singing Club’ Distiller y
Avec un nom comme Ronald Lippok à l’affiche, dont les activités au sein de Tarwater ne sont plus à encenser, il est impossible de ne pas jeter une oreille au minimum intéressée à son nouveau
’Zemsta Plutona’ Gagarin Records/ZickZack
Pape de l’électro-pop dadaïste rétro-futuriste (fan des étiquettes, te voilà rhabillé pour l’hiver), Felix Kubin poursuit son rythme de funambuliste moqueur à son niveau, autant dire que ses synthés ont encore bien des choses à nous offrir. Entouré de plusieurs vocalistes aux clins-d’œil complices, dont notre compatriote ex-Brochettes Nicolas Ekla (Lem), qui nous sort un ‘Atomium Vertigo’ d’une ironie mordante à la Anne-James Chaton, le producteur de Hambourg fait osciller le pendule entre instrumental ou quasi (telles ces quelques voix numériques sir ‘Files Without Memory’) et titres où les voix invitées expriment, toujours en français svp, plus qu’elles ne chantent - à l’exception du titre aux neuf boules déjà mentionné. Le reste, s’il est connu des aficionados de Kubin, n’est pas moins intéressant, encore que deux ou trois titres font moins bonne figure. Ça et là, l’homme de la ville hanséatique prend le micro, in English (‘Lightning Strikes’, irrésistible) ou auf Deutsch (‘Der Kaiser ist gestorben’), où son sens de la dérision cynique prend tout son sens, il ose même un faux jazz version Looney Tunes 2.0, Et c’est peu dire qu’on se torche bien la nouille à la fréquentation de cette Revanche de Pluton. (fv)
La Luz ‘It’s Alive’ Hardly Ar t/Konkurrent
Longs cheveux noirs et grand besoin de soleil : les quatre filles de la Luz débarquent sur la plage avec un premier album gorgé de surf rock et de mélodies sixties héritées des girl groups. Quelque part entre The Shangri-Las et The Ventures, La
Luz façonne une bande-son profilée pour les pellicules faussement surannées de Quentin Tarantino. Moins dégonflées que The Pipettes, plus authentiques que Dum Dum Girls, les nanas de La Luz nous donnent des envies de vacances et de bikinis dans une station balnéaire un brin défraîchie. A écouter sans crème solaire. Juste pour le plaisir de se faire brûler les oreilles. (na)
Little Collin ‘When The Heart Meets The Soul’ Enikao Music
Artiste belge doté d’un solide bagage musical (il a étudié au Jazz Studio d’Anvers et au Conservatoire de Bruxelles), Little Collin nous livre un premier E.P. boosté par la reconnaissance sur la toile du très radiophonique ‘When you are calling me’. Si son héritage est d’essence classique, notre homme se passionne aussi pour la soul, adulant Marvin Gaye et Stevie Wonder, tout en vénérant Michael Jackson. Tout cela se ressent sur les six compos de ‘When The Heart Meets The Soul’qui affiche un réel savoir-faire et une solide maîtrise musicale, notamment sur le jazzy ‘Little treasure’ ou le plus électro et très 80s ‘Everybody’s doin’ it’. Bien foutu, même si on est en droit de regretter un certain manque de prise de risque. (pf)
Maria Goretti Quartet ‘14 : 02’
Täksüp ‘Aerobixx Saoul’
Toys’r’noise ‘Toys’r’noise’ Love Mazout
Gros arrivage Love Mazout ce mois-ci. C’est normal, c’est l’hiver et il faut remplir la citerne. Il y aura de quoi tenir longtemps, surtout si l’on rajoute l’excellent 45 tours de Raymond Rhammond et son orgue Hammond qui reprennent admirablement les Ramones, c’est-àdire avec un crétinisme jouissif (‘Beat On The Brats’, entonné à la boîte à musique, est irrésistiblement con). D’ailleurs, le dégénéré Täksüp aurait produit l’affaire. On retrouve du coup ces deux titres sur ‘Aerobixx Saoul’, une compilation CD-R de son travail (Kronenbourg, Picon) des trois dernières années. D’après une bio fantaisiste, il serait un cador de la scène noise japonaise mais on suppose qu’il n’a jamais vraiment quitté les environs de Lille, là où son label sort des disques garages/punk/gaz moutarde consanguins et déconnant depuis 1383 (sic). Quinze titres qui vont du bruitisme fabriqué avec des jouets (‘Ngtvhype’ou l’infernal ‘Rudimentary’) à la ballade neuneu, tout en évoquant aussi des univers cinématographiques plombés par la brique rouge (‘JMB Pouleng’). Dans le lot, c’est finalement le 33 tours du groupe de Raymond Rhammond, le Maria
Goretti Quartet, qui s’en sort le moins bien. Le punk plutôt basique des Tournaisiens n’arrive pas à nous secouer. Tout le contraire des très bons Toys’r’noise, krautrockeurs bricolos qui, paraitil, accumulent les dates dans les meilleurs festivals… allemands. Pour un tour en choucroute la saucisse à l’envers, c’est parfait. Conclusion : merde aux écolos, vive l’énergie fossile. (lg)
Mark Lanegan ‘Imitations’ Heavenly Recordings/Pias
Mais qu’est-ce qui fait encore courir Mark Lanegan ? Depuis son retour en 2012 avec ‘Blues Funeral’, on l’a vu butiner de projet en projet sans autre ambition que de se retrouver en studio avec qui il veut, quand il le veut. Le crooner grunge sacrifie aujourd’hui à l’album de covers. Pas n’importe lesquelles puisqu’il s’agit principalement de titres qui ont bercé son enfance ou inspiré son parcours musical. Les Sinatra père et fille, Chelsea Wolfe, Greg Dulli, Nick Cave, John Cale ou encore Gérard Manset sont ici revisités, le plus souvent dans leur plus simple appareil, agrémentés d’un simple piano ou d’une guitare acoustique. Une séquence nostalgie rehaussée par cette voix barbelée qui transforme ces standards souvent sirupeux en un concentré de folk sombre teinté de blues. Le résultat est inégal, traversé d’éclairs (saisissante version du ‘Brompton Oratory’ de Cave), de belles surprises (‘You Only Live Twice’ de Nancy Sinatra et ‘Pretty Colors’ de papa) mais aussi de lourdeurs (l’indigeste ‘I’m Not The Loving Kind’ de John Cale), voire de ratés purs et simples. Dans cette dernière catégorie, on ne pourra que ranger le massacre de la superbe ‘Elégie Funèbre‘ de Manset. L’impression globale est donc mitigée même si Lanegan nous offre à coup sûr le disque idéal pour siroter un bourbon près du feu ouvert. (gle)
Manic Street Preachers ‘Rewind’ Columbia/Sony
Cela fait bien longtemps que je ne goûte plus vraiment au rock baroque un rien pompier qui a fait la gloire du groupe dans la seconde moitié des années 90; c’est dire si je me suis pris une claque à l’écoute de ce ‘Rewind’ qui voit James Bradfield et ses comparses renoncer aux boursouflures d’antan pour livrer un disque d’une étonnante sobriété. Principalement acoustique, le nouveau Manic affiche une belle maturité. Renonçant aux grandes déclarations philosophico politiques qui avaient fini par lasser, le trio offre une très belle série de compos mêlant un esprit britpop à des sonorités plus old school, entre rock et soul. On adore l’instru fantomatique ‘Manorbier’ ainsi que ‘The sullen Welsh heart’ et ‘4 lonely roads’, deux ballades belles à pleurer sur lesquelles interviennent respectivement Lucy Rose et Cate Le Bon. Si l’on ajoute à cela la présence de Richard Hawley (Pulp) sur le très prenant titre éponyme, on ne peut que féliciter les Manic pour leur choix d’invités. A côté de ces petits élans de tristesse, le groupe se montre malgré tout parfois guilleret, comme avec ‘Show me the wonder’, merveille de pop accrocheuse illuminée par une trompette et un sax pleins de félicité. Des retrouvailles étonnamment plaisantes ! (pf)
Mariam The Believer ‘Blood Donation’ Moshi Moshi Records/Pias
Après s’être fait connaître avec son mari au sein du duo Wildbirds and Peacedrums, Mariam Wallentin a décidé de se lancer en solo, ce qui nous vaut ce nouveau projet lui permettant de mettre en avant sa voix, superbe,
«LES FRUITS DE LA PASSION» CONCERT PROMOTION ASBL, INTERSECTION & LEURS PARTENAIRES PRESENTENT:
16 NOV
THE BLACK TARTAN CLANBE
DNA DNA IS DEAD
BRUXELLES
LA GUERRE DES GAULES V:
MASS HYSTERIAFR + SKINDREDuk
23 NOV Deadly Circus Fireuk + BUKOWSKIFR
THE ARRS + DEEPSHOW FR
BE
CENTRE CULTUREL DE CHÊNÉE LA GUERRE DES GAULES
CHÊNÉE LIÈGE
ARDENNE HEAVYBE + COTTRELLBE
KOMAHBE 06 DÉC & TREMPLIN DURBUY ROCK FESTIVAL:
BIG FAT LUKUM + SCARRED UNSEEN BY MOST EYES + VITRIOLISED
DOYLE AIRENCEFR 13 DÉC & TREMPLIN DURBUY ROCK FESTIVAL: ABOUT: BLANK + BEAUTIFUL HATRED MUDWALL + SKELT’S
16 DÉC
DAGOBAFR + NIGHTSHADEFR/US
DEEPSHOWBE 21 DÉC & TREMPLIN DURBUY ROCK FESTIVAL:
BENEATH THE SEA + IGNITIONS THE THIN & THE FAT GUY’S + THE TRAMPS
RESISTANCEBE 22 DÉC & TREMPLIN DURBUY ROCK FESTIVAL:
ABSTRACT RAPTURE + AGE OF TORMENT EVERWAITING SERENADE + SCARLET ANGER
FESTIVAL 14 décEmbrE 2013
L’ESCALIER DURBUY ROCK FESTIVAL
L’ATELIER ROCK DURBUY ROCK FESTIVAL
L’ESCALIER DAGOBA
L’ENTREPÔT DURBUY ROCK FESTIVAL
L’ENTREPÔT DURBUY ROCK FESTIVAL
LIÈGE
HUY
LIÈGE
ARLON
ARLON
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Earteam
capable de déployer une palette de variations incroyables. Ayant des origines suédoises et iraniennes et ayant pas mal bourlingué de par le monde, Mariam intègre des influences très diverses dans sa musique tantôt éthérée et ésotérique (‘Somewhere else’ou ‘String patterns’), tantôt infusée de sonorités orientales (‘Blood donation’,‘The string of everything’). Si le début de l’album est globalement apaisé et introspectif, il connaît ensuite une poussée de fièvre expérimentale avec ‘Invisible giving’, pièce épique de plus de sept minutes qui oscille entre rythmique tribale et incantation shamanique. Intense et hypnotique. Wallentin continue de surprendre, oscillant entre pop soul jazzy cinématique (‘To belong or to let go’), ballade pop/rock (‘Love is taking me over’) et titres plus ethniques (‘Above the world’). Inspiré et surprenant à plus d’un titre, ‘Blood donation’ sort clairement du lot. (pf)
Michaela Melián ’Monaco’ Monika Enterprise
Vous n’avez jamais goûté aux parfums ensorceleurs de ‘Baden-Baden’, le tout premier opus de Michaela Melián sorti en 2004 à l’âge presque canonique de 48 ans? Et bien, excellente nouvelle, neuf ans plus tard, l’artiste munichoise nous refait le coup de l’excellence, après une période de moins bonne forme où elle nous avait embarqués du côté de ‘Los Angeles’. Soit ‘Monaco’, fascinant de bout en bout - alors qu’à la première audition, la circonspection était plus que de mise. Toujours adepte d’un faux néo-classicisme où les lenteurs de son minimalisme alternent avec une vraie lecture du temps relâché, la compositrice allemande maîtrise également les boucles à la perfection - c’est même un de ses traits de fabrique essentiels. Tel un pendant feminin de William Basinski, il aurait toutefois croisé la route de Max Richter, Michaela Melián enrichit à doses millimétrées ses morceaux, instrumentaux à une exception près. Artisane des trouvailles mélodiques, elles sont accrocheuses, sinon accessibles, la très subtile Bavaroise se permet meme le luxe de reprendre Bowie (elle nous avait déjà fait le saisissant coup avec Roxy Music), pour une reprise de ‘Scary Monsters’ teutonique dans l’âme sur qui plane l’ombre incessante de Nico. (fv)
Wymond Miles ‘Cut Yourself Free’ Sacred Bones Records/Konkurrent
Guitariste au sein des prolifiques Fresh & Onlys, Wymond Miles trouve le temps de mener à bien un projet solo à visage découvert, proposant une esthétique sensiblement différente du garage-pop exploité en groupe. Cette échappée solitaire rassemble une série de chansons crépusculaires aux fortes réminiscences 80’s. Imprégnés d’un lyrisme sombre, ces morceaux cultivés évoquent les tourments du songwriter sur fond de guitares romantiques et de nappes synthétiques. Tel un Hibernatus post-punk, Wymond Miles se serait ainsi trompé d’époque et ce ‘Cut Yourself Free’ ne serait rien d’autre qu’un objet de curiosité anachronique. Une impression corroborée par l’inaugural ‘The Ascension’, très proustien dans sa capacité à nous remémorer les sensations éprouvées à l’écoute des premiers Cure, par exemple. Mais plutôt que de se complaire dans un genre cadenassé par les dogmes, le guitariste s’émancipe de ces influences pour mettre en geste une sensibilité plus personnelle. Même lorsqu’il croone avec détachement au-dessus des territoires au romantisme sombre de Nick Cave, Roxy Music ou Bowie (le très héroïque ‘Night Drives’). Miles détourne les références canoniques, expérimente
Radical Face ‘The Branches’ Net t werk
On ne sait pas très bien ce qui a contraint un tendre géant de Jacksonville à la voix de cadet, à ne pas montrer frimousse nominative plus avenante, à adopter un patronyme de rappeur West Coast ou de punk hardcore. On est certains en revanche que ce garçon est un vrai conteur, aussi féru de temps anciens que The Decemberists, un bâtisseur d’entreprises narratives architecturées. Deuxième volet d’un triptyque généalogique où chaque instrumentation représenterait un membre familial, enregistré par le seul Ben Cooper dans un abri de jardin,’The Branches’ est un disque rempli de mânes (‘Gray Skies’ à glacer le sang) et de destins chavirés de gamins mutiques, de soldats mutilés ou de vilains petits canards aux pieds sales. Malgré quelques effets récurrents (hands clapping notamment), on a trouvé ces douze vignettes sensiblement inspirées. On pourrait facilement combler quelque vide laissé par le Sufjan Stevens préfluo par ‘Holy Branches’ et ses élans sensitifs (« But everybody’s bones are just holy branches / Cast from trees to cut patterns into the world ») mais il serait aussitôt remplacé par ‘The Mute’, et sa fantastique gestion des chœurs ou par les boucles tristounettes puis exhortantes de ‘Reminders’ . ‘Summer Skeletons’ et sa ronde en passage de témoin piano-guitare-cordes nous réconcilierait avec les camps scouts, ‘The Gilded Hand’, sous envoûtement, installe un climat solennel et fataliste. « Some of us will be beaten / When others will refuse to bend. », et qu’en sera-t-il de chacun de nous, enfants, ouvriers ou rois, une fois archivés ? (alr)
des arrangements au cordeau pour ses lyrics ou tapisse son mur de guitares d’arabesques plus contemporaines. Entre madeleine et cure de jouvence, ‘Cut Yourself Free’devient alors ce disque qui aurait pu sortir n’importe quand entre 1979 et hier matin. (gle)
Moby
se love dans les bras de Miguel le temps d’un slow langoureux (‘Primetime’) et flambent ses derniers refrains aux côtés de la délicieuse Esperanza Spalding (‘Dorothy Dandridge Eyes’). Bourré d’idées fraîches, entrecoupé de curieux interludes, long en bouche, ce disque a du culot, de l’entrain et un sex-appeal retentissant. On n’en espérait pas tant. (na)
‘Innocents’ Mute/Pias
Moonface
Moby est une créature sous Tupperware pour qui rien n’a changé en vingt ans d’existence. Même look de hipster à capuche croisé avec une crevette blanche, mêmes nappes synthétiques, mêmes gammes au piano, Richard Melville Hall est un Sisyphe moderne, condamné à pousser le même rocher, encore et toujours. Du mythe au bousier, il n’y a qu’un pas, que nous ne ferons pas, par sympathie pour le petit chauve catho des platines. Encapsulé dans une bulle de verre, il n’est parti dans l’espace qu’avec un nombre restreint de samples et cherche à rentabiliser son oubli, chassant le tube ambient comme d’autres la baleine. Rafistolant son harpon intersidéral avec les moyens du bord, Moby croise ses sempiternelles ritournelles avec des chants gospel et blues non moins familiers et invite qui veut à bord de son vaisseau, espérant camoufler sa boulette : Wayne Coyne, Mark Lanegan, Damien Jurado, tout le monde y passe. Malgré leur bienveillance, ces noms se fondent dans le moule à Moby sans y laisser d’autre traces qu’un featuring de circonstance. ‘Innocents’ ne déroge pas à la règle : c’est encore et toujours le même disque. (ab)
‘Julia With Blue Jeans On’
Janelle Monáe ‘The Electric Lady’ Atlantic/Warner
En plein trip rétro-futuriste, Janelle Monáe écrit le nouveau chapitre de sa super-production discographique. Aux portes du réel, la jeune américaine se glisse sous les traits robotisés de Cindi Mayweather, androïde afro-américain planté dans les décors d’un ‘Metropolis’ fantasmé à des années lumières de l’œuvre de Fritz Lang. Nouvel album d’anticipation, ‘The Electry Lady’ s’adosse au passé pour se mettre le futur proche dans la poche. Loin des poses bling-bling et du ronron du tout-venant R’n’B, Janelle Monáe connecte les grandes figures de la Mowtown (Marvin Gaye, Stevie Wonder, Michael et les Jackson 5) à une musique soul moderne et décomplexée. Entourée par une garde rapprochée digne d’un blockbuster hollywoodien, la chanteuse frappe à la porte du funk avec le manche de la guitare de Prince (‘Givin Em What They Love’), tord le coup aux clichés R’n’B en compagnie d’Erykah Badu (‘Q.U.E.E.N.’),
Jagjaguwar/Konkurrent
Proche de la mouvance indie montréalaise, l’hyperactif Spencer Krug a déjà un CV long comme le bras (Wolf Parade, Swan Lake ou Sunset Rubdown). Le Canadien n’a cependant jamais privilégié la quantité à la qualité. Il en fait à nouveau la démonstration sous le pseudonyme de Moonface, divagation d’un loup solitaire au clair de lune qui creuse une facette inédite de sa dramaturgie personnelle. Car l’histoire de ce troisième opus de Moonface est intimement liée à un exil en Finlande coïncidant avec le début d’un long processus de dépouillement du son. Au diable donc les élucubrations au marimba et les compositions branlantes sur boîtes à rythme rouillées, Spencer Krug confie aujourd’hui ses intonations éplorées à un piano empathique. Attaqué par la vie, l’amour et les blessures de la solitude, Spencer Krug s’est réfugié dans sa tour d’ivoire, cerné par le froid et la pâle lumière du Nord, là où sa voix de crooner lycanthrope trouve le terrain idéal pour hululer sous la lune. Et c’est peu dire qu’il dépouille chacun de ses dix titres jusqu’à l’os. Sans pathos et sans jamais revêtir la cape du super héros romantique meurtri. Le mélange de grâce et de fragilité provoque dès lors une empathie quasi immédiate. Chansons d’amour, d’introspection, souvent sombres, parfois désabusées («I regretfully withdraw my offer to try and improve myself»), elles seront cet hiver les complices idéales de nos déboires solitaires et de nos fatigues éméchées. (gle)
Morcheeba ‘Head Up High’ Pias
A quoi reconnaît-on la date limite d’un groupe ? Sa durée de vie ? La longueur de sa discographie ? L’âge de ses membres ? Après 18 ans d’existence et un précédent album (‘Blood Like Lemonade’) qui fermait la parenthèse ouverte des années plus tôt avec le classique ‘Big Calm’, Morcheeba fit face à l’épineuse question des rides apparentes. Devenus parents d’ados, donc potentiellement ringards, mais aussi référence pour certains jeunes
musiciens, le trio trip-hop se devait d’entamer un nouveau départ. Aidé de nombreux invités qui se réclament de leur héritage, Morcheeba se frotte aux airs en vogue avec suffisamment d’adresse pour éviter la consternation générale que suscitent les vieux qui jouent aux jeunes. Se bousculent à leurs côtés James Petralli (White Denim), Ana Tijoux, Rizzle Kicks et bien d’autres, assurant la transition générationnelle, sans pour autant éviter tout dérapage (‘Call It Love’, embarrassante ballade mutante 90s). En résulte un album uptempo varié et enjoué, bourré de tubes dubstep taillés pour le dancefloor. Lifting réussi pour Morcheeba, qui évite la rigidité cadavérique du botox. (ab)
Clara Moto ’Blue Distance’ inFiné
En remontant le fil des interviews de votre RifRaf, vous trouverez trace en 2010 des propos de Clara Moto, de son amour de l’electro-pop et de son désir de s’évader de sa petite ville de Graz. Trois ans plus tard, l’Autrichienne revient un second album sous le bras, il se veut moins dansant par instants, bien que (heureusement), les tentations uptempo n’aient pas totalement quitté la jeune femme, en témoigne un ‘Hedonic Threadmill’ particulièrement bien nommé. Si pour les titres davantage expérimentaux, au sens le plus large du mot, on a bien du mal à trouver un fil conducteur, on sent Clara Moto nettement plus à son avantage dans le monde de la nuit, qu’il soit plus tourné vers la techno ou vers des percussions de… fanfare qui auraient connu Kraftwerk et DJ Distance (‘I Saw Your Love’, sommet instrumental de l’album). Tout comme en 2010, la bonne copine Mimu vient pousser ses murmures sur un titre (‘Lyra’). Pour le reste, le savoir-faire est présent, on n’en dira pas tant de l’enthousiasme. (fv)
MuZiek de singe ‘Fermé le lundi’ Mogno
Davantage qu’un simple band, MuZiek de Singe entend assurer à son public une représentation où le concert devient spectacle, une narration musicale et visuelle évolutive, ponctuée d’ambiances lumineuses et d’animations vidéos ludiques, incorporant une véritable mise en scène comme en témoigne leur passage récent au Théâtre Molière à Ixelles. ‘Fermé le lundi’ n’est que le pendant studio de cette démarche mais témoigne à suffisance de l’énergie déployée dans cette aventure. Il constitue le deuxième album de ce quintet belge qui compte deux guitaristes, un contrebassiste, un saxophoniste et un percussionniste. On y ajoutera la présence d’un siffleur néerlandais et d’un chanteur d’opérette appelés en invités. Sous des allures assurément festives, leur musique emprunte à Django Reinhardt, au jazz manouche mais aussi à bien des folklores de par-delà le monde. Le disque s’ouvre sur ‘Poisson-Loup’, une boutade en clin d’œil aux ferrailleurs, et se termine par une fausse ‘Valse à Poyette’ qui est en réalité une ballade douce et nuancée. Entre les deux, il est constamment traversé par un entrain haut en rythmes et par un flux de couleurs bariolées. (et)
New Model Army ‘Between Dog And Wolf’ At tack At tack Records/earMUSIC
Groupe culte actif depuis plus de trente ans, New Model Army est autant connu pour son engagement politique que pour la façon dont il a réussi à marier la rage punk primitive à un côté expérimental plus propre au post punk. NMA revient avec un disque sur lequel il voulait tenter de nouvelles choses. L’apport d’un nouveau et jeune bassiste, Ceri Monger, a sans doute contribué à insuffler de la fraîcheur à la musique du groupe, plus engageante que jamais. On est frappé par la puissance atmosphérique de cette nouvelle sortie qui ne comporte finalement que peu de compos typiques du son que l’on associe au groupe,
AUTOMNE NOVEMBRE
SAM 02 NOV
month
JOYCE JONATHAN
+ JUNE BUG & THE STORYTELLERS
MAR 05 NOV
OUTFIT + TRESORS
MER 06 NOV
ZENZILE + EL MANOS
BELLE SORTIE A ANSTAING
VEN 08 NOV
R3MYBOY PEND SA CREMAILLERE
PAUL GRUNDY + ROKEN IS ACOUSTIC + EZ3KIEL DJ SET + DDDIXIE MER 13 NOV
LONDON GRAMMAR
VEN 15 NOV
SKANK LAB#1 : PANDA DUB VS MAHOM + STEPPADDICT
SAM 16 NOV
HIP HOP DAYZ #13
MEDINE + BLACK MILK + NEMIR + LA STORM VEN 22 NOV
JAKE BUGG + EUGENE MCGUNNESS
DIM 24 NOV
POKEY LAFARGE
MER 26 NOV
LE PERE NOEL EST IL UN ROCKER?
BROUSSAI + THE SKINTS VEN 29 NOV
ST MICHEL + TALISCO
SAM 30 NOV
SOIREE PIL RECORDS
WE ARE ENFANT TERRIBLE + PERU PERU + GYM + WEEKEND AFFAIR DIM 01 DEC
MAGMA
MER 04 DEC
MAGIC MALIK + SUPERPOZE
24
Earteam
à part peut-être ‘Storm clouds’ ou encore le titre éponyme. Le répétitif et intriguant ‘Horsemen’ ouvre l’album en force, suivi de l’excellent ‘March in September’, titre à la production soignée et à la rythmique quasi tribale, caractéristique que l’on retrouve sur d’autres morceaux comme le prenant et grandiose ‘Did you make it safe ?’. On aime également beaucoup le lancinant et légèrement névrosé ‘I need more time’, tout comme la belle ballade introspective ‘Summer Moors’. Retour en forme. (pf)
The Oscillation ‘From Tomorrow’ Hands In The Dark/All Time Low
Escapade prog obsédante, Möbius au volant, lancinant ruban rythmé du staccato muet des lignes blanches. Les Suicide à fond sur la radio - ou était-ce les Black Angels ? les Wooden Shjips ? vous ne savez plus, le temps n’a plus prise sur vous. En équilibre sur le pont d’autoroute, touche repeat enfoncée à s’en blanchir les jointures, les jantes chromées patinent sur la rugosité du vide, atomes en suspension, un sifflement spectral en guise de B.O. à votre vie qui s’effiloche, petit voix d’une conscience croisée à contresens, sans avoir le temps d’y mettre un visage. Une ornière dans la piste-son réitère à jamais son claquement métallique. Boson hiccup. Déferlante de métal et béton, grincement des rouages d’une piste sans fin, d’une fugue sans lendemain, d’un voyage capturé dans l’ambre. ADN intact. Modèle : Syd Barret, dont l’armée de clones rejoue ad aeternam ‘Saucerful of Secrets’ avec l’aridité punk des rejetons sans futur qui frappent l’horizon quadrillé d’une cadence implacable. Microcosme démesuré, origami déplié à l’envi, ‘From Tommorrow’ fait surgir des miroirs à chaque issue, perd son voyageur immobile dans une toile d’Escher aux reflets moirés de gazoline, flaque aguicheuse qui n’attend qu’une allumette pour embraser le monde entier. Dans la boule à neige, l’apocalypse s’écoute fort. Très fort. (ab)
Parquet Courts
Lee Ranaldo and The Dust ‘Last Night On Earth’ Matador/Beggars
Body/Head ‘Coming Apart’ Matador/Beggars
Vacante lors de son ouverture, la succession de Sonic Youth s’est administrée vaille que vaille à ses débuts pour ensuite être gérée en bon père de famille. Au rythme où les opérations se succèdent, elle est en passe d’être bientôt liquidée. Dans cette procédure, la maison Matador apparaît comme un curateur idéal, remplissant ses missions d’administration avec diligence et probité, raflant au passage les dividendes à venir. Jugez plutôt, tous les ex-Sonic Youth y ont trouvé leur port de salut. Lee Ranaldo avait pris les devants l’année dernière avec ‘Between The Times And The Tides’, un album signé sous son nom civil. Au printemps, Chelsea Light Moving, le nouveau projet de Thurston Moore, revoyait ce dernier repartir avec une nouvelle formation. Ce fut ensuite au tour de Kim Gordon de revendiquer ses droits à une reprise d’instance. Son ‘Coming Apart’ signé sous le nom d’artiste Body/Head, la voit s’associer au guitariste Bill Nace (Vampire Belt, X.0.4) pour un premier album. A deux, ils tissent d’âpres entrelacs de cordes sur lesquels Gordon dépose sa voix avec à la fois ce mélange d’opiniâtreté et de distance qui la caractérise. Si, au début, les compositions semblent ramassées et brutes, se jouant des répétitions, elles s’ouvrent peu à peu au fur et mesure que progresse l’écoute pour déboucher sur deux longues pièces aux titres prédestinés avoisinant l’une et l’autre le quart d’heure : ‘Black’ et ‘Frontal’. Au final, on en ressort hagard pour ne pas dire confus. Chez Lee Ranaldo, c’est un autre sentiment qui domine. Celui d’assister à la manifestation d’une maturité bienveillante enfin revendiquée chez un homme qui s’est longtemps gardé de l’ambitionner. Lee Ranaldo est ici avec son propre band, The Dust, qui réunit le batteur Steve Shelley, le guitariste Alan Licht – le vieux comparse de Text of Light – et le bassiste Tim Lüntzel. Fruit de méditations contraintes nées quand il fut bloqué dans son appartement par l’ouragan Sandy, les chansons de Ranaldo sont à la fois empreintes d’une rage douce et retenue mais aussi, paradoxalement, d’une sorte d’embellie heureuse. Dès l’ouverture, ‘Lecce, Leaving’ séduit par sa forme pop tonique et son air instantanément mémorisable. Plus loin, ‘Home Chds’, ‘Last Night On Earth’, titre éponyme, et ‘Ambulancer’ ressortent de la même veine en brillant plus encore par leur achèvement. Lee Ranaldo signe ici un opus important de sa carrière qui fera date et étape. (et)
par ailleurs adroitement soutenu par la venue d’un nouveau violoncelliste et un contrebassiste. Le titre du disque est emprunté à David Lynch qui le cite à la façon d’une devise dans son livre ‘Catching The Big Fish’, expliquant les connections qui relient les séquences de ses films alors qu’elles peuvent au premier plan sembler parfois disparates. Une démarche que tente de faire sienne Piano Interrupted au travers sa musique. Paradoxalement, alors que ‘Two by Four’ s’avérait intensément cinématographique, ‘The Unified Field’ se dévoile à la façon d’un pêle-mêle photographique. (et)
‘Tally All The Things That You Broke E.P.’
An Pierlé
What’s Your Rupture?/Pias
Pias
L’année passée, ce combo américain s’était fait remarquer avec le très réussi ‘Light up gold’, une volée de titres punky et catchy plutôt gouleyants. Parquet Courts revient avec un E.P. de cinq titres dans la même veine. A la fois mélodique et abrasive, d’essence pop et bien crade, cette mini collection synthétise à merveille la fusion réussie entre héritage punk british old school et la scène indie U.S. tendance noisy, un peu comme si Wire se frottait à Sonic Youth. Si on ne les suit pas toujours dans leurs délires façon private joke (l’irritant ‘He’s seeing paths’), on applaudit par contre des deux mains à l’écoute de perles comme l’hypnotique ‘The more it works’, le bordélique et résolument fun ‘Fall on yr face’ou encore le très immédiat ‘You’ve got me wonderin’ now’ (avec un solo de flute) soit autant de bonnes raisons d’aimer un groupe dont on est en droit d’attendre pas mal. (pf)
Quelques mois après son très beau ‘Strange Days’, An Pierlé revient déjà avec ‘Strange Ways’, - sept chansons dont la plupart furent sacrifiées sur l’autel de la sacro-sainte cohérence du LP. Et puisqu’il est question d’autel, c’est précisément parce que la gantoise repart dans une tournée des églises et autres lieux sacrés que ces sept compositions prennent tout leur sens. A l’image de l’intrigant ‘Cold Song’, chanson tirée d’un opéra d’Henry Purcell qui ouvre la cérémonie et impose son atmosphère aussi solennelle qu’oppressante. Ou de l’envoûté ‘Acting Modestly’, conte fantastique où la voix damnée d’An Pierlé joue avec les extrêmes. Pour le reste, le spectre du réchauffé n’est pas totalement éradiqué. Dans cette veine un peu dramatique, ‘Wounded Heart’ recycle un standard scénique du White Velvet qui n’avait encore jamais été gravé sur disque. Contrairement à ‘Strange Days’, Giesen se fait moins discret puisqu’il accompagne sa moitié pour les backing vocals, les guitares et les percussions. Un disque assez hétéroclite qui comblera autant les fans que les marchands du temple. (gle)
Piano Interrupted ‘The Unified Field’ Denovali
Après trois ep et un album, Tom Hodge et Franz Kirmann en divulguent un second dont on sent qu’il est le fruit d’une complicité qui a eu le temps de se sceller. Rappelons que si Hodge est issu d’une tradition classique et jazz, ayant écrit pour le cinéma, Kirmann s’est pour sa part fait connaître au sein de la scène pop electro. A deux, ils élaborent une musique instrumentale ouatée et tempérée. Le piano de Hodge, un Pleyel, est omniprésent et règne en maître, mais il est épaulé par les effets et les altérations de Kirmann. Le duo est
‘Strange Ways’
Placebo ‘Loud Like Love’ Elevator Lady Ltd/Universal
Il semble bien loin, le temps où Placebo cartonnait dans les charts et faisait vibrer les foules. Bien sûr, le temps qui passe fait et défait la hype, de sorte que le rock indie dark post grunge de Brian Molko et ses potes ne pouvait pas continuer d’occuper éternellement le devant de la scène.
Indépendamment du fait que le groupe n’a pas réussi à se réinventer, force est de constater que cela fait maintenant environ dix ans qu’il affiche un relatif manque de créativité. Ce n’est malheureusement pas ‘Loud Like Love’qui va changer la donne. Pour être honnête, l’ensemble n’est pas franchement mauvais, ne fût-ce que parce qu’il évite l’emphase de certaines tentatives récentes (surcharge instrumentale, chœurs envahissants). De même, Molko est plus sobre qu’avant, ce qui n’est pas pour déplaire. Dans l’absolu, ‘Loud Like Love’est donc meilleur que ‘Battles for the sun’,sorti en 2009, mais il n’impressionne pas. Pas mal de titres sont convenus, tandis que les moments forts (le catchy ‘Loud like love’ ou le plus downtempo ‘Hold on to me’) sont rares. A réserver aux convaincus. (pf)
Quasi ‘Mole City’ Domino/V2
A l’image de sa pochette, le neuvième disque du duo de Portland est labyrinthique. Mais en même temps, depuis vingt ans que ça vivote, ils ne savent vraiment faire que ça, perdre l’auditeur. Il faut donc fondamentalement aimer les albums (trop) longs qui chipotent de tous les côtés - par exemple, le dernier Grant Hart - pour porter celuici au pinacle. Dans le genre, c’est une épiphanie : du boogie flamboyant au minimalisme bruitiste, en passant par l’espèce de rock’n’roll que Lennon torchait dans les années 70 quand il essayait d’en retrouver (vainement) l’esprit, il s’en passe encore, et pas forcément des meilleures. Pour les vingt ans du groupe, l’album sort en plein de versions différentes remplies de bonus. Entre nous, la version simple suffit amplement. (lg)
Dizzee Rascal ‘The Fifth’ Island Records
Un temps annoncé comme le sauveur du hip-hop anglais grâce à deux essais majeurs (‘Boy in da Corner’ ‘Showtime’), Dizzee Rascal nous sert une nouvelle soupe aux choux : un breuvage putassier à éloigner au plus vite de vos assiettes. ‘Face aux dernières productions de Drake ou Kanye West, Dizzee débarque dans l’arène avec dix longueurs de retard et un max de beats dans la vue. Dans
cette grande désolation du son, on voit surgir des noms ronflants (Jessie J, Sean Kingston, Will.I.Am, Robbie Williams), appelés en renfort caisse pour exciter le client. Mais, rayon nouveauté, il n’y a décidemment rien à sauver sur cet album de Dizzee Rascal. C’est une faillite sans précédent. (na)
Revere ‘My Mirror/Your Target’ V2 Records
Le label du jeune groupe anglais ne se la pas joue petit bras : « Imagine Ian Curtis singing Scott Walker (… ) Revere embodies the fiery melodrama of Muse with the rousing chamberpop of Arcade Fire ». On s’en voudrait presque de gâcher la fête devant un enthousiasme aussi béat. Car pour rester dans le name-dropping, ce qu’on a surtout entendu, c’est du sous-Divine Comedy, mélangé avec de grosses pincées d’Elbow. Entre fanfaronnades surproduites et indigestions orchestrales, Revere file la nausée en garnissant ses pièces montées de denrées bien trop riches en calories et surtout en se rêvant déjà plus grand qu’il ne l’est. Car tenter de disputer à Scott Walker le prix de la meilleure composition pop symphonique n’était peut-être pas le choix artistique le plus opportun pour des débutants. Si le groupe donne l’impression de ne trouver sa Muse que dans l’émotion facile, il peut aussi se révéler inventif là où s’épanouit la voix de Stephen Ellis dans les lentes dérives acoustiques (‘Landlock’d’), voire quand les trouvailles instrumentales se libèrent de l’emphase (‘The Halcyon Days’). Trop de kitsch et pas assez de chansons, c’est peut-être dans l’air du temps. (gle)
Frankie Rose ‘Herein Wild’ Fat Possum Records
« Don’t ask me why there’s so much trouble » : c’est certain, dans le second album de Frankie, autrefois plante vivace pour Dum Dum Girls, Crystal Stilts et Vivian Girls, personne n’aboutira vraiment sur un tapis de pétales rouges à Hollywood. Dans sa dreampop de faux semblants, ‘Sorrow’, traité de rupture, est une bluette au goût cuberdon, ‘Heaven’ un club d’entraînement nerveux pour apprenties voyoutes qui ne manqueront pas de vous jauger du regard. ‘The Depths’ sent la menace latente qui n’apparaît jamais, ‘Cliffs as High’ sent le retour occulte d’un ‘Pique-Nique à Hangin’Rock’. Au passage, n’oublions pas ‘Street of Dreams’, reprise toute en murmures acides et pulsations soucieuses (« We may be the haunted men / But we will hold our heads up when /We walk down the street of dreams ») de The Damned, ancêtres punks vampiriques. Douceâtres et piquants à la fois, obsessionnels mais pas au point de mettre genou en terre, tutoyant avec nostalgie autant The Cure que Cocteau Twins, les morceaux froissés de Frankie Rose ne manqueront pas leur cible : adeptes fiévreux, ventricules romantiques et autres chouchous en quête de troubles paradis n’hésiteront pas à se mirer dans ces glaces sans tain. (alr)
Nathan Salsburg ‘Hard For To Win And Can’t Be Won’ No Quar ter/Konkurrent
Jeune guitariste doué et curieux, Nathan Salsburg a quitté sa Pennsylvanie natale pour s’établir à Louisville au Kentucky. Un déménagement qui n’est pas anodin car il le rapproche des racines musicales qu’il entend sonder mais aussi car il y a trouvé un travail payé auprès du département des archives de la fondation Alan Lomax, un job joignant l’utile à l’agréable. Pour l’heure, il présente cet album sur le label new-yorkais défricheur No Quarter. La quasi-totalité des chansons est composée pour guitare exclusivement à l’exception de la reprise de ‘Coll Mackensie’ du vieil écossais Archie Fisher (The Incredible String Band) qui s’avère une véritable chanson tout comme ‘To Welcome The Travelers Home’ qui fait se mêler deux airs tradi-
beursschouwburg .be
01.11
Condor Gruppe & Tine Guns
Fr
15.11
Antoine Pesle
We
20.11
Polaroid Fiction
Fr
29.11
Cut Copy + Shine 2009
Sa
30.11
Autumn Falls: Terakaft
Fr
06.12
Wooden Shjips + The Cosmic Dead
Su
15.12
Origami Classics
Fr
20-21. 12
Sa
21.12
Liesa Van der Aa
Fr
17.01
Sons Of Disaster
Sa
01.02
Public Service Broadcasting
Beursschouwburg and AB get together
Bas Nylon
Imagine Jeurgd en Muziek
concerts
WWW.EDEN-CHARLEROI.BE DOMINIQUE A 08/11 - 20.00 25/23€ EDEN
SKIP&DIE
13/12 - 20.00 12/10€ EDEN
Rue A. Ortsstraat 20-28, Bruxelles 1000 Brussel
Fr
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Earteam
tionnels en vogue au 19ème siècle. S’appuyant à la fois sur l’héritage folk et country des Etats-Unis, sa musique se suffit a elle-même dans la simplicité de son expression. Parfois, elle évoque Sam Amidon pour la réminiscence du terroir musical américain tandis qu’à d’autres endroits elle rappelle dans sa manière d’être celle des guitaristes Greg Brown ou Steffen Basho-Junghans. (et)
Ty Segall ‘Sleeper’ Drag Cit y/V2
Stakhanoviste de la cause rock’n’roll, Ty Segall culbute au minimum un ou deux (très) bons disques par an. Parti en tournée pour défendre les morceaux du joyau ‘Twins’, le Californien s’est trouvé confronté à la mort de son père. Alors qu’il bastonne actuellement les fûts au sein d’une comète électrique baptisée Fuzz, Ty Segall a donc mis ses envies heavy de côté le temps de gratouiller son chagrin sur des cordes oxydées. L’album ‘Sleeper’ est le fruit de sa tristesse. Il évoque des souvenirs d’enfance, des remords, un sentiment de culpabilité. Il y est aussi question de folie et d’isolement. C’est un disque de deuil, dédié à la figure paternelle. La distorsion est en berne. Les mots s’échappent ici sur une trame acoustique surlignée de violon et de quelques percussions. En promenade au pays des fantômes, la guitare réveille quelques âmes perdues (de Marc Bolan à Syd Barrett) et crève les abcès du passé. Pour l’occasion, maman Segall passe un mauvais quart d’heure. Au regard de la discographie luxuriante de l’animal, ce disque peut d’abord sembler anecdotique. Au fil des écoutes, il s’en dégage une sincérité désarmante. Triste comme une pluie de Toussaint, certains morceaux (‘The Keepers’) ruissèlent sur nos oreilles comme aux plus beaux jours d’I Am Kloot. On a envie de chialer. Ty Segall a encore gagné. (na)
Snow Ghosts ’A Small Murmuration’ Houndstooth
Une grosse envie de Bristol Touch ? Ne cherchez plus, ‘A Small Murmuration’, premier opus
de Snow Ghosts est fait pour vous. Non qu’il se contente d’aligner les clichés compassés du trip hop anno 1994, juste qu’il règne dans ses gènes un air de Massive Attack vs Tricky des plus intéressants, surtout que le duo anglais n’incorpore qu’à doses homéopathiques les effluves leftfield de ses prestigieux prédécesseurs. Tout en contrastes d’ailleurs, les morceaux murmurent discrètement à l’oreille d’une pop au voile gothique, pensez à la rencontre de Zola Jesus et Dead Can Dance, collision à priori d’autant plus improbable qu’elle est crédible. Certes à l’ouest des canevas habituels de la pop music radiofriendly, le producteur Ross Tones (aka Throwing Snow) et la vocaliste Hannah Cartwright (aka Augustus Ghost) rangent au vestiaire de l’oubli la structure couplet-refrain, tout en insuflant à leurs titres une cohérence narrative des plus accrocheuses. En témoignent la grande majorité des dix étapes du disque, qu’on n’hésitera pas à classer dans un best of onirique aux côtés de Julianna Barwick ou de Julia Holter. (fv)
Omar Souleyman ‘Wenu Wenu’ Ribbon Music
Légende vivante en Syrie et dans le Proche Orient, Omar Souleyman doit sa notoriété à la propagation de cassettes enregistrées sur plus de cinq-cents mariages et autres fêtes qui bénéficièrent de son métissage de dabka (musique pour danse en demi-cercle), de chaabi (chant populaire urbain) et de musiques modernes. Sorte de Droopy à Keffieh, moustaches et lunettes noires, Souleyman souligne de son timbre imperturbable des rythmes frénétiques et synthétiques empruntés à la tradition pour mieux la célébrer. Rizan Sa’id, fidèle claviériste, zappe buzuki, zurna et tout autre instruments, pour les remplacer de ses samples pourtant bien vivants, le tout sous la tutelle de Kieran Hebden. Fan absolu des inflexions kurdes du chanteur syrien, le leader de Four Tet s’efface ici dans le rôle du producteur de l’ombre et laisse les sonorités orientales, intactes bien que virtuelles, envahir un studio new-yorkais à la recherche du supplément d’âme pour ce premier essai non live. Aussi
énergique qu’exotique, ‘Wenu Wenu’ parlera directement à notre cerveau reptilien, à nous occidentaux, suscitant chez chacun des visions très personnelles d’un Proche-Orient fantasmé, carrefour de traditions et de modernités autrement digérées que sous nos latitudes. (ab)
Sébastien Tellier ‘Confection’ Record Makers/News
Extraits du rôle infirmier. Douloureux lors de la mobilisation, présente une tétralgie flasque. Très angoissé Yeux rouges +++ Signes tête bouche. Imagerie médicale peu informative. Evolution neurologique lentement favorable. ‘Coco’ recouvre l’appétit des hautes plaines Morriconiennes. Sensibilité récupère dans les territoires nerveux via auto-pompe de plusieurs lignes de ‘L’Incroyable Vérité’. Motricité axiale et périphérique des membres supérieurs et inférieurs, fait des gammes de piano. Avec aide, tourne sur luimême - ‘L’Amour naissant’, à trois reprises - rejoue des bribes de ‘La Ritournelle’, hit planétaire ayant décuplé les symptômes schizophréniques. Lavage vésical et changement de sonde. Arrive presque à fermer les yeux (‘Adieu’). Persistance paralysie du facial inférieur des deux côtés suite aux rictus dîts du Pépito Bleu (sécrétions buccales glaireuses / aspirations collantes). Sous ‘Hypnose’, mouvements du chef mais pas contre pesanteur. Ventilation spontanée à l’épreuve du débranchement (‘Delta romantica’). Fièvre par intermittences. Genou glacé huit heures (‘Curiosa’). Nauséeux après change ++ Ventre gonflé = globe. A poussé avec ses abdos pendant l’exonération. Sent le besoin d’aller à la selle (‘Waltz’). Des discours convenus sur l’amour semblent l’apaiser. Troubles sensitifs. Placé sous Rivotril. (fd - d’après ‘Palladium’, Boris Razon, Stock)
Adrian Utley’s Guitar Orchestra ‘In C’ Invada Records
Le guitariste de Portishead, Adrian Utley, a convoqué une équipe de guitaristes électriques de Bristol et ses environs à se joindre à lui le temps d’une interprétation du célèbre ‘In C’ du compositeur californien Terry Riley. Originellement écrite en 1964, cette œuvre est unanimement considé-
rée comme un des piliers fondateurs du courant minimaliste répétitif américain auquel viendront se joindre Philip Glass, Steve Reich ou La Monte Young. Assez simple dans sa structure, elle s’articule autour de 53 phrases écrites en Do sans durée préfixée de sorte qu’elle autorise d’infinies variations selon les interprétations qu’on lui confère. Pour celle-ci, elle réunit pas moins de 24 guitaristes dont on citera parmi les plus célèbres John Parish (PJ Harvey) et Jim Barr (bassiste et guitariste ayant accompagné Portishead en live), mais aussi 4 organistes et un clarinettiste basse. Si la démarche rappelle celles entreprises naguère par Rhys Chatham et Glenn Branca, le résultat débouche en l’espèce sur un travail bien plus dompté et poli dans sa forme tandis qu’académiquement, il demeure un cran en dessous des interprétations réalisées par Bang on a Can ou celle de notre Ensemble Ictus national. (et)
The Weeknd ‘Kiss Land’ The Weekend XO, Inc./Universal
En l’espace d’un an, The Weeknd, alias Abel Tesfaye, est passé de l’anonymat quasi complet au statut d’icône de la nouvelle soul grâce à la sortie d’une compile de mixtapes qui a cartonné. Il décrit son nouvel opus comme un ‘film d’horreur’. Sur le plan sonore, c’est loin d’être apparent, car Abel a une voix de velours, rappelant parfois celle de Michael Jackson, avec laquelle susurrer ses textes sur des compos soul ornées de beats et de nappes d’une grande élégance. Où donc se situe l’horreur, me direz-vous ? Et bien au niveau des textes évoquant la vie d’une star qui passe ses tournées à se taper tout ce qui bouge, groupie ou stripteaseuse, dans un ballet répété chaque soir au point de susciter l’ennui et le dégoût. Rarement un disque aura-t-il mis à nu la rançon de la gloire de façon aussi directe. Privilégiant les ambiances ultra soignées et les atmosphères prenantes, ‘Kiss Land’ n’est certes pas à franchement parler super catchy sur le plan mélodique (à l’exception d’‘Adaptation’, ‘Live for’ ou ‘Wanderlust’), mais il impressionne dans la façon qu’il a de privilégier le propos, les ambiances prenantes et les atmosphères fortes. Singulier et addictif. (pf)
Matthew E. White ‘Outer Face’ Domino/Konkurrent
Coqs en pâte d’amande que nous sommes, pour avoir droit à un tel rab. Le doux gourou soul de Virginie est de retour, à l’occasion d’un ‘Outer Face’ ultra-soyeux qui viendra accompagner la ressortie de son admirable ‘Big Inner’, grand messe lumineuse en sept étapes pour une trentaine d’apôtres. Le challenge pour les cinq titres additionnels de ce verso se veut différent. Quatre jours de retraite pour écrire, une palette d’instruments réduite à l’essentiel quand on connaît la boulimie de cuivres du poilu: aucune guitare, pas de cors, pas de piano. Reste qu’à aucun moment l’austérité ne nous gagne malgré ce parti pris qui conjugue plus de minimalisme avec une vraie réflexion sur les arrangements: le travail sur les chœurs est remarquable (ces graduations tropicalistes sur ‘Eyes Like The Rest’, ces petits effleurements aigus pour ‘Signature Move’, le contrepoint de température de ‘In The Valley’, l’apothéose de ‘Hot Hot Hot’, ondoyante et contrastée comme la Shenandoah River, les méandres argileux de noise), la basse et les cordes rivalisent en finesse, les percussions sont distillées avec sens. « I like it slow and sweet » : voilà un motto qui va plus que jamais comme un gant de velours à ce colossal distillateur de vibrations sensuelles. (alr)
SOLDIER’S HEART
White Lies ‘Big TV’ Polydor
Jamais franchement mauvaises mais toujours dépourvues de réel génie, les premières productions de White Lies avaient pour constante une fâcheuse tendance à privilégier la grandiloquence la plus calculatrice et les tubes shootés aux hormones dérobées dans une pharmacie périmée de Depeche Mode ou d’OMD. Les londoniens semblent avoir pris un peu de distance avec cette musique surgelée. Bien sûr la noirceur un brin surfaite est toujours omniprésente, alimentée par des vagues anachroniques de claviers réfrigérés. Idem pour le côté accrocheur des compositions au schéma narratif classique de l’aréna rock. La différence se nomme peut-être alors Ed Buller : après avoir remis Suede en selle, le producteur offre aux White Lies en guise de retrouvailles des titres manucurés au son énorme. La réverb’ met en valeur le lyrisme incandescent des parties de guitares tout en masquant habilement la faiblesse des vocalises et des lyrics. Et comme le trio semble encore posséder quelques ressources mélodiques, ce ‘Big TV’ est peut-être le disque le plus intéressant sorti cette année sur ce segment de marché très concurrentiel. (gle)
Willis Earl Beal ‘Nobody Knows.’ HXC Recordings
C’est loin d’être une évidence. D’ailleurs, au-delà de ‘Coming Through’ featuring Cat Power - énorme tube potentiel et archétype d’une certaine soul moderne -, il faut des heures pour aimer vraiment ce disque. Déjà, l’album avoisine le tour d’horloge par la grande aiguille. Ensuite la politique d’austérité, en général, ça fait fuir. De prime abord donc, c’est rêche, miséreux, carrément astringent, beaucoup trop long. Puis, siroté par petites touches, comme un vieux whisky cask strength du Speyside où la douceur et l’authenticité canalisent la brutalité des 60% d’alcool, les titres dévoilent un songwriter important, témoin de nos vies de merde et de l’Amérique qui perd, adepte d’un blues atrophié, minimaliste, expérimental même (certaines nappes, parfois, desservent la chanson) mais, au final, étrangement chaleureux. Un type qui parvient, avec quasiment trois fois rien, à frôler l’état de grâce à quelques reprises : le duo susmentionné avec Chan Marshall, ‘Disintegrating’ et ‘What’s The Deal’ - cette manière d’éructer comme si sa vie en dépendait -, ‘Blue Escape’, ballade presque sirupeuse ou encore le monstrueux titre éponyme qui tient sur la foi de trois claquements de doigts et de cet organe mirobolant. Débarrassé de ses longueurs, ça serait une merveille. (lg)
Yew ‘The Fall’ Pias
Combo liégeois comptant sept membres formé en 2004, Yew présente son deuxième album après avoir laissé passé quelques années. Sous un titre involontairement camusien, il aligne onze morceaux tous très bien ficelés et prestement enregistrés par Raphaël Wynands (Dan San, My Little Cheap Dictaphone). Sa musique oscille entre le rock, la pop et le folk sans qu’il soit jamais possible de l’arrimer à un genre en particulier. L’emploi du violon comme instrument à part entière et celui quasi-systématique du bouzouki et de la mandoline confèrent aux chansons une touche inévitablement folklorique. On note parfois des influences des Balkans ou des côtes atlantiques du nord tandis qu’à certains endroits on songe à The Waterboys voire à The Pogues dans leurs moments les plus assagis. Sur ‘Between Up & Down’, c’est vers le blues que Yew se plonge avec, en invité, un Arno emporté qui rivalise avec le chanteur dans un duo très réussi. Ardent, à l’image de la cité dont il provient. (et)
01.11 02.11 20.11 30.11 14.12
CC Nova - Nazareth Rock Off - Zedelgem Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles JC Juvenes - Zele Glimps @ Handelsbeurs - Gand
AUSTRA + CRIME
06.11 Botanique - Bruxelles
PING PONG TACTICS
07.11 JH Tongeluk - Ganshoren
STADT
08.11 De Kreun - Kortrijk 05.12 De Casino - Sint-Niklaas
LISA GERMANO
09.11 Muze - Heusden-Zolder
KISS THE ANUS OF A BLACK CAT
09.11 Snuffel - Bruges
NILS FRAHM + CHANTAL ACDA
13.11 14.11 15.11 16.11
De Roma - Anvers 30CC - Louvain CCHA - Hasselt CC De Spil - Roeselare
ÓLAFUR ARNALDS + LAMBERT
15.11 Het Depot - Louvain 16.11 Cactus Club @ MaZ - Bruges
FAI BABA
16.11 4AD - Diksmuide
PHOSPHORESCENT
17.11 Crossing Border - Anvers
BATHS
20.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
SCHWERVON!
18.11 Café Video - Gand 22.11 Kraakpand @ Handelsbeurs - Gand
CALIFONE + EMILY WELLS
28.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
MADENSUYU + TUGRUL & HASAN
28.11 Autumn Falls @ AB - Bruxelles 29.11 Handelsbeurs - Gand 06.12 4AD - Diksmuide
TONY DEKKER
28.11 4AD - Diksmuide 30.11 Autumn Falls @ Klein Mercelis Theater - Bxl
TERAKAFT
29.11 4AD - Diksmuide 30.11 Autumn Falls @ Beursschouwburg - Bxl
SCOTT MATTHEW
29.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles 01.12 Cactus Club @ MaZ - Bruges 06.12 De Warande - Turnhout
THE BELLE GAME
29.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
SX + CHILDREN OF THE PALACE
30.11 C-Mine - Genk
PICK A PIPER + DAUGHN GIBSON + EAUX
30.11 Autumn Falls @ Botanique - Bruxelles
J.C. SATAN + CHEAP TIME + THE WYTCHES
30.11 Autumn Falls @ Atelier 210 - Bruxelles
TEHO TEARDO & BLIXA BARGELD + ESMERINE + DAAU + CHANTAL ACDA
01.12 Autumn Falls @ AB - Bruxelles
BEAK>
01.12 Sonic City Festival - Kortrijk
KURT VILE & THE VIOLATORS + SCOUT NIBLETT
02.12 Autumn Falls @ Cirque Royal - Bruxelles
GIRLS AGAINST BOYS
04.12 4AD - Diksmuide 05.12 Autumn Falls @ Atelier 210 - Bruxelles
TY SEGALL + WHITE FENCE
04.12 Autumn Falls @ Vk* - Bruxelles
DONSO
14.12 De Casino - Sint-Niklaas more concer ts : www.toutpartout.be Independent since 1994 Toutpartout agency Labelman Nieuwpoort 18 9000 Gand - Belgium Phone: +32 (0)9 233 06 02 infoNL@toutpartout.be www.toutpartout.be
28 Shannon Wright
5 novembre, Botanique, Bruxelles 6 novembre, Entrepôt, Arlon
Le cas de Shannon Wright est préoccupant. En neuf disques imparables, l’Américaine ne s’est jamais hissée au sommet, là-bas, tout en haut de l’affiche. On cherche encore à comprendre le pourquoi du comment. Depuis treize ans, la musicienne maîtrise pourtant la tension. Sur les cordes d’une guitare ou par-dessus les notes d’un piano, ses chansons brassent la nostalgie avec une rage viscérale, presque animale. Régulièrement, sa voix touche les cieux et provoque des orages d’une rare intensité. Pour toutes ces raisons , on a toujours perçu Shannon Wright comme une icône rock, une femme atypique qui, dans notre cœur, égale PJ Harvey et éclipse Blonde Redhead. Son nouvel album (‘In Film Sound’) confirme l’onde de choc.
Radio Panik 30 ans 8 novembre Passage Rogier, Bruxelles
Radio Panik a été créée en 1983 à l’initiative d’un groupe de personnes militant contre le racisme et pour les droits de l’homme. Pour fêter ses 30 ans, la radio libre enchaîne/déchaîne depuis un mois les rendez-vous. Les festivités de l’automne Panikéen culmineront au Passage Rogier avec une double soirée expérimentale (salle de concert Les Ateliers Claus) et Rock-Punk (espace Jungle – T.A.G City). La programmation musicale, à la croisée du rock et de l’expérimentation, s’y donnera à entendre sous pavillon live et underground; les concerts seront retransmis en direct sur les ondes du 105.4 FM. Zoho (musique expérimentale et bruitiste), City Hands (invocations oniriques mêlant electro et percussions), L.E.G (Dälek-sur-Sambre), Tache (punk rock version ’77), Pierre & Bastien (punk rock), Dawa, Warm Toy Machine. Suivront une multitude de Djs sets du Radio Panik SoundSystem. A noter que du 8 au 15 novembre, La Maison des Arts de Schaerbeek et Panik collaborent pour une installation sonore d’après les archives de la radio. Expérimentations ludiques au programme et finissage le vendredi 15 novembre avec une improvisation collective du groupe O’tanzz Aairbus. www.radiopanik.org
I Love Techno
9 novembre Flanders Expo, Gand Comme à chaque fois, le public se pressera de partout en Belgique, mais aussi des Pays-Bas, d’Angleterre, d’Espagne, d’Italie, de France... pour rejoindre la grande nouba électronique. Cette année, la Blue Room se transforme en maison hantée : le duo Knife Party (deux membres de Pendelum) s’occupe de la déco et du line-up avec entre autres Dillon Francis et Flosstradamus. La Yellow Room accueille quant à elle les invités sélectionnés par Goose ! A savoir The Bloody Beetroots, Annie Mac, Gesaffelstein, DJ Falcon, Miss Kittin, Compact Disk Dummies.. Comme à son habitude, I Love Techno fait la fête à tous les styles avec aussi Baauer, Booka Shade, Chris Liebing, Disclosure live, Fritz Kalkbrenner, Laurent Garnier, Len Faki, Martin Garrix, Maxim (The Prodigy), B, Bakermat, Breach, Bodhi, Carnage, Cashmere Cat, Cyril Hahn, Digitalism, Duke Dummont, Dusky, Faisal, Jackson and his Computer Band, Jordy Dazz, Klangkarussell, Lazy Jay, Marcel Dettmann, Monsta, Nina Kraviz, Parachute Youth, RL Grime, Wankelmut, Yellow Claw. Le ticket coûte 56 euros / VIP package pour 96 euros. www.ilovetechno.be
vendredi 01 novembre Beautés Soniques: Jackson Scott, Arch Woodman, Camilla Sparksss, It It Anita @ Belvédère, Namur, beautessoniques.be MS MR, Outfit; Nadine Shah, Alaska Gold Rush; Basia Bulat; Dominique A @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Paon @ Le Manège, Mons, lemanege.com Paul Di’anno, Moonchild @ CC René Magritte, Lessines Perry Rose; Marc Lelangue, Thierry Crommen @ Ex-Cale, Liège Little X Monkeys @ Cercle St Nicolas, Liège Suede @ AB, Bruxelles, livenation.be Zephyr 21, Hidden Face, Conmecontent @ Taverne du Théâtre, la Louvière Jean Louis Murat, Li-Lo @ Le Coliseum, Charleroi, coliseum.be Sens Unique, Goddog, Ziggy & The Van Elders @ L’Os à Moëlle, Bruxelles, pclprod.be DJ’s Dirk Da Davo, Chacha, Gore @ La Bodega, Bruxelles, clubnew-wave.be Condor Gruppe & Tine Guns @ Beursschouwburg, Bruxelles Alan Reed @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Agnes Obel @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Gravity @ Fontaine l’Evêque, m-o-music.com Erol Alkan, Surfing Leons, The Get Mr Magnetik Pleasure Machines @ Le Cadran, Liège, lecadran.be Metz, Cheatahs @ Exit 07, Luxembourg, Lux, atelier.lu Birdy @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu
samedi 02 novembre Night Of The CD/LP Releases: Tall Boys, The Swampys, The Grave Brothers, Adios Pantalones, afterparty @ Trix, Antwerpen, drunkabilly.com Beautés Soniques: Le Colisée, Folly and The Hunter @ Jardin Passion; DJ Grazzhoppa, DJ Sonar, Turtle Master, NBS soundsystem @ Foyer du Théâtre, Namur, beautessoniques.be Rhonya, Castus @ l’An Vert, Liège, lanvert.over-blog.com Odelay!, Brett Summers, Gigolos In Retirement, Dilly Boys @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Warpaint, Horses @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Vanessa Paradis @ Forum, Liège, livenation.be The Waow, 14Weeks @ L’Escalier, Liège, escaliercafe.be The Flamenco Thief, Tmt @ Taverne du Théâtre, la Louvière Cyanide Pills, Nervous Shakes @ Salle Excelsior, Bruxelles, youtube.com/watch?v=Npw27u8Zu7o Editors @ Sportpaleis, Antwerpen, livenation.be Amanda Palmer & The Grand Theft Orchestra; Metz, Cheatachs; Louis-Jean Cormier @ Botanique, Bruxelles Beatbox @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Enablers, Poil, Live Footage, Joy As Toy @ Magasin4, Bruxelles Flying Horseman @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Forest Pooky, Kepi Ghoulie, Weakonstruction @ Entrepot, Arlon Gravity @ Liège, m-o-music.com Unno, Pomrad @ 4 Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com Joyce Jonathan, June Bug & The Storytellers; Healer Selecta, Dj Joe Tex & Brother Jam, Ivan Le Terrible @ Aéronef, Lille, Fr Suede, Teleman @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Agnes Obel @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu The Temperance Movement, Joshua James @ Soulkitchen, Luxembourg, Lux, atelier.lu
dimanche 03 novembre Beautés Soniques: foire aux vinyles @ Foyer du Théâtre, Namur, beautessoniques.be Vanessa Paradis @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Julia Holtern Lucrecia Dalt; The Dodos; London Grammar, Fyfe @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Lazuli @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Di Anno, Moonchild @ Le Coliseum, Charleroi, coliseum.be Jean-Louis Murat, Li-Lo* @ Entrepot, Arlon, entrepot-arlon.be Palma Violets, The Growlers, Robbing Millions @ AB, Bruxelles MS MR, The Outfit @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu My Bloody Valentine @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Texas @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
lundi 04 novembre Temples @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Billy Bragg, Kim Churchill @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Dr Feelgood @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be
mardi 05 novembre Beautés Soniques: projection ‘The Sound Of Belgium’ @ Cinéma Forum, Namur, beautessoniques.be Josh Ritter, Tift Merritt; Shannon Wright, Sweet Jane @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Slang, Purbayan Chatterjee @ Marni Théâtre, Bruxelles Tom Odell @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Daughter @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Limp Bizkit @ Trix, Antwerpen, trixonline.be The Heavy, The Computers @ den Atelier, Luxembourg, Lux Temples; Luke Haas @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Outfit, Tresors @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
mercredi 06 novembre Beautés Soniques: Viktor, Karneef, Gravity Free, Tense, Forget It @ Quai 22, Namur, beautessoniques.be Scala @ Théâtre Royal, Mons, lemanege.com Oblitaration, Degiali, Deathronation @ DNA, Bruxelles, facebook. com/DnaIsDeadLongLiveDna Shannon Wright, Desperate Wild Children @ L’Entrepôt, Arlon Parov Stellar Band @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Watsky & Wax @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Protoje & The Indiggnation, Irie Nation Sound @ VK*, Bruxelles Austra, Crime @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Bettens @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Chris Corsano & Pak Yan Lau @ Les Ateliers Claus, Bruxelles The National, This Is The Kit @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux
gigs& parties nov 13
!!! @ Exit07, Luxembourg, rotondes.lu Zenzille, El Manos @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
jeudi 07 novembre Beautés Soniques: Flako, Sponge Magnet, Herrmutt Lobby, Drash @ Grand Manège; Pale Grey, Karneef, projection ‘Clip That Beat’ @ Maison de la Culture, Namur, beautessoniques.be Jucifer, Missiles Of October, Von Stroheim @ Magasin4, Bxl Matt Schofield @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Gold Panda; Gaëtan Roussel, Christine And The Queens @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Soldout @ Ferme Du Bièreau, Louvain-La-Neuve, fermedubiereau.be Volbeat @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Seasick Steve, Gemma Ray @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Red Gloves, Sport Doen @ DNA, Bruxelles, facebook.com/ DnaIsDeadLongLiveDna Ping Pong Tactics @ JH Tongeluk, Ganshoren, toutpartout.be Babylon Circus @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Axelle Red @ Caserne Fonck, Liège, lesardentesclub.be Blue Monday People @ Le Salon, Silly, sillyconcerts.be Deafheaven, Weekend @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Festival Les Inrocks: These New Puritans, Young Fathers, Papa @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com -M- @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
vendredi 08 novembre Beautés Soniques: Grems, Furio, Crab Boogie DJ’s @ Grand Manège; David Lemaitre, Alaska Gold Rush, Azerty @ Belvédère, Namur, beautessoniques.be Skinny Molly @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Skarbone 14, Cedric Gervy, Small Brains, DJ Flying Platane @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Mintzkov, Stadt @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Spain @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Los Tiki Phantoms, Pirato Ketchup @ Taverne du Théâtre, la Louvière Trentemøller; -MØ-; DJ-set Kele @ AB, Bruxelles, livenation.be The Fouck Brothers @ CC René Magritte, Lessines Little X Monkeys @ Café Altérez-Vous, Louvain-La-Neuve Birdpen, Thyself @ Entrepot, Arlon entrepot-arlon.be Carl et Les Hommes Boîtes, Castus @ Atelier Rock, Huy Laura Veirs, Led To Sea; Fredy Massamba @ Botanique, Bxl John Talabot, Adana Twins, Optimo, Mickey, Rick Shiver, Sheridan @ Ciné Mirano, Bruxelles, libertinesupersport.be Gaëtan Roussel @ Caserne Fonck, Liège, lesardentesclub.be Dominique A @ Eden, Charleroi, eden-charleroi.be Festival Les Inrocks: Valerie June, Jacco Gardner, Lucius @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Tour De Chauffe: Peter Bultink, Vertigo @ Les Arcades, Faches Thumesnil, Fr, tourdechauffe.fr Sam Tiba @ La Cave Aux Poètes, Roubaix, Fr, caveauxpoetes.com Paul Grundy, Roken Is Acoustic, Ez3kiel Dj Set, Dddxie Dj Set @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Bettens @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
samedi 09 novembre Beautés Soniques: Petite Noir, Moodoid, Alaska Alaska @ Grand Manège; Beautés Soniques: Marché des créateurs, by Drash @ Foyer du Théâtre, Namur, beautessoniques I ♥ Techno: Lazy Jay, Parachute Youth, Flostradamus, Dillon Francis, Martin Garrix, Knife Party, Monsta, Jordy Dazz, Bodhi, Bakermat, Disclosure, Dusky, Klangkarussell, Booka Shade, Duke Dumont, Breach, Compact Disk Dummies, B Live, Annie Mac, Gesaffelstein, DJ Falcon, The Bloody Beetroots, Digitalism, Goose, Miss Kittin, Wankelmut, Friz Kalkbrenner, Nina Kraviz, Laurent Garnier, Marcel Dettmann, Len Faki, Chris Liebing, Faisal, Cyril Hahn, Cashmere Cat, Jackson, Maxim, Baauer, Carnage, RL Grime, Yellowclaw, A.N.D.Y, Le Youth, Claptone, Kölsch, ø [Phase] @ Flanders Expo, Gent Quadron; Caballero, Lomepal; David Lemaitre @ Botanique, Bxl Red Gloves, Openightmare, Diurnal Noise @ Taverne du Théâtre, la Louvière Noisy Pride, Whispers, The Black Hats, (an obscene) Pang, The Annarbor @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Mombu, Dead Neanderthals, Mc Broko, Akhal Teke @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Zoe, 15009 Zorek, The Nunchaks, Cosmogon @ Entrepot, Arlon, entrepot-arlon.be The Imaginary Suitcase @ The Flanagan’s, La Louvière, facebook.com/pages/The-Flanagans/127820577371384 Saule @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Birdpen, Coffee Or Not @ Le Salon, Silly, sillyconcerts.be Arctic Monkeys @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Axel Bauer @ Maison de la Culture, Namur, province.namur.be La Villa Strangiato @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Jamie Cullum, Delv!s @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Ghost To Falco, La Dette @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Michael Nyman Band & Philharmonie @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux Tour De Chauffe: Mathieu Boogaerts, Lutucru @ Le Nautilys, Comines, Fr, tourdechauffe.fr Seth Gueko, Slimane @ 4 Ecluses, Dunkerque, Fr, 4ecluses.com
dimanche 10 novembre Beautés Soniques: Marché Vintage @ Foyer du Théâtre, Namur Moon Ate The Dark @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Mintzkov, Races On TV @ Trix, Antwerpen, trixonline.be
Banks; Wampire, Fastlane Candies; Dominique A @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Simon Philips Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be D’Julz, Fred Hush, Iris Menza @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Amon Amarth, Carcass @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Saxon @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
@ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Bob Dylan and His Band @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Black Milk, Medine, Nemir @ Aéronef, Lille, Fr Banane Metalik, The Lucky Devils @ 4 Ecluses, Dunkerque, Fr
lundi 11 novembre
Jimmy Eat World, Rival Schools @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Kickback, Length Of Time, Bear, Arkangel @ Magasin4, Bxl Mount Kimbie, John Wizzards; Shovels & Rope @ Botanique, Bxl Ghostpoet, Hiatus Kaiyote @ VK*, Bruxelles, vkconcerts.be Escape The Fate @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Marcel et Son Orchestre @ Aéronef, Lille, Fr Austra, Diana, Hunter As A Horse @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr Daughter, Broken Twin @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Depeche Mode @ Arena Grand Stade, Lille, Fr, livenation.fr Gablé, Powerdove @ La Cave Aux Poètes, Roubaix, Fr
AlunaGeorge; RDGLDGRN @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Motörhead @ Brielpoort, Deinze, livenation.be Thirty Seconds To Mars @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be Freak Kitchen @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Foals @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Hanni El Khatib, Apaches @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Pixies @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Bastille, To Kill A King @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu
mardi 12 novembre The Naked And Famous @ AB, Bruxelles, abconcerts.be The 1975 @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Thisquietarmy, Syndrome, Aksu @ Magasin4, Bruxelles Pavlov’s Dog @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Slow Magic, Vuurwerk @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Strfkr @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
mercredi 13 novembre Emiliana Torrini; Volcano Choir ft Justin Vernon; Hippocampe Fou, Exodarap @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Left Lane Cruiser @ DNA, Bruxelles, facebook.com/ DnaIsDeadLongLiveDna Unknown Mortal Orchestra, Mozes And The First Born; Bring Me The Horizon @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Kadavar, Year Of The Goat @ Trix, Antwerpen, trixonline.be London Grammar @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Gaetan Roussel @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
jeudi 14 novembre Samsara Blues Experiment, Glowsun @ Magasin4, Bruxelles Poorboys & Pilgrims @ Music Village, Bruxelles, abconcerts.be Panda Dub, Mahom, Reservoir Dub DJ’s @ VK*, Bruxelles US Bombs, Smash My Radio, The Headshots @ Entrepot, Arlon, Matt Eliott Band, Castus; Oddisee; Little Green Cars @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Stygmate, La Smala Et Moi @ DNA, Bruxelles, aredje.net/smala Pokey Lafarge and The South City Three, Luke Winslow-King; Flip Kowlier, Poor Boys & Pilgrims @ AB, Bruxelles Bertrand Bellin, Nicolas Michaux @ Le Palace, La Louvière, ccrc.be Black Marble, Rape Blossoms @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Moddi, St Granson @ Kultuurkaffee, Bruxelles, kultuurkaffee.be Tour De Chauffe: La Gale, Eliogabal, Mouche @ La Condition Publique, Roubaix, Fr, tourdechauffe.fr Orchestra Of Spheres @ Exit07, Luxembourg, Lux, rotondes.lu
vendredi 15 novembre Sohn; Oh Land, Ballet School @ Botanique, Bruxelles Suarez; John Newman @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Oddisee @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Noa Moon, Cocoa @ Le Salon, Silly sillyconcerts.be When We Were Wolves, Castles @ Taverne du Théâtre, la Louvière The Van Jets, Protection Patrol Pinkerton @ De Kreun, Kortrijk Thisquietarmy, Shazzula, Phil Maggi & Draaier @ l’An Vert, Liège, lanvert.over-blog.com The Poneymen, Hell-O-Tiki @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Dez Mona @ Le Palace, La Louvière, ccrc.be Dominique Corbiau @ Ferme Du Bièreau, Louvain-La-Neuve Dan Baird Homemade Sin @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Congo Natty ft Tenor Fly, Ragga Twins, Mighty Patch, Rhumble @ VK*, Bruxelles, vkconcerts.be Antoine Pesle @ Beursschouwburg, Bruxelles Banane Metalik, The Raunchy Rumors @ Magasin4, Bruxelles Michel Azais @ Ex-Cale, Liège Marvin, Fordamage @ DNA, Bruxelles, facebook.com/ DnaIsDeadLongLiveDna Machine Est Mon Cœur @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Major Lazer @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Sinjin Hawke, DJ Slow @ La Cave Aux Poètes, Roubaix, Fr Nick Cave And The Bad Seeds, Shilpa Ray @ den Atelier, Lux Panda Dub Vs Mahom, Steppaddict @ Aéronef, Lille, Fr Tour De Chauffe: Hello Bye Bye, Druzhnik @ Maison Folie Moulins, Lille, Fr, tourdechauffe.fr
samedi 16 novembre The Black Tartan Clan @ DNA, Bruxelles The Heavy, The Computers @ VK*, Bruxelles, vkconcerts.be The National @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Scylla, Veence Hanao @ Eden, Charleroi, charleroi-culture.be Shake Your Dance 2 Green Spirit Sound, Sebi-D, El-Brazo, L’hexortise, Crime Play @ Entrepot, Arlon, entrepot-arlon.be Skarbone14, Dirty Bees, Skapilsburger @ Le Salon, Silly, sillyconcerts.be Valerie June, Ben Miller Band; Za!; Johnny Flynn & The Sussex Wit, Cosmo Sheldrake @ Botanique, Bruxelles The Sore Losers; Patrice @ AB, Bruxelles, abconcerts.be The Sounds, Viktor & The Blood @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Daan, Roscoe @ CC, Chênée, cheneeculture.be bepotel, Terekke, Cupp Cave , DJ Helena Hauff @ Recyclart, Bruxelles, facebook.com/events/567118673355156/ Filthy Boy, Garage Door Trauma, ... @ Le Hangar, Liège Kollektif AK47, Ronnie Bonvoisin @ Spirit Of 66, Verviers Powerballs, The Staages @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Tour De Chauffe: The Experimental Tropic Blues Band, JC Satan, Grüppe, The Neighbour @ Maison Folie Beaulieu, Lomme, Fr, tourdechauffe.fr Enter Shikari, Hacktivist; Fai Baba, Lightning Vishwa Experience
dimanche 17 novembre
29 Volcano Choir feat. Justin Vernon
13 novembre Cirque Royal
lundi 18 novembre The Siegal Electric Band, WB & The Mercenaries @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Magik Markers, B L A C K I E, Philaretordre @ Magasin4, Bxl Nick Cave & The Bad Seeds @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be J.Cole @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Daran @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be
mardi 19 novembre Romano Nervoso, Eleven @ DNA, Bruxelles, facebook.com/ DnaIsDeadLongLiveDna Rose @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Marianne Faithfull @ Bozar, Bruxelles, livenation.be Passenger @ AB, Bruxelles, livenation.be Dimoné, Trash Croutes @ Le Palace, La Louvière, ccrc.be Caravan @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Baths @ Exit07, Luxembourg,Lux, rotondes.lu Mount Kimbie, John Wizards, Hibou Blaster x NUMéROBéx, BBBlaster, Wesh Soundsystem @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr
mercredi 20 novembre Atumn Falls: Baths, Soldier’s Heart, Dam Mantle @ Botanique, Bruxelles, autumnfalls.be Polaroid Fiction @ Beursschouwburg, Bruxelles, stoemplive.be Noa Moon @ Entrepot, Arlon, entrepot-arlon.be Night Beds; Hurts @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Vampire Weekend @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Carl Verheyen Band @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Lewis Watson, Ben & The Saints @ Botanique, Bruxelles Tour De Chauffe: Lee Ranaldo, Shadow Motel @ La Ferme d’En Haut, Villeneuve d’Ascq, Fr, tourdechauffe.fr Mount Kimbie, John Wizards @ den Atelier, Luxembourg, Lux
jeudi 21 novembre Nickelback @ Forest National, Bruxelles, livenation.be Rohff; Dean Blunt, John T.Gast @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Naam, Mars Red Sky @ Salle Rogier, Bruxelles, vkconcerts.be Martine de Kok @ Music Village, Bruxelles, abconcerts.be Semy Playback, Unlogistic, Jessica 93 @ DNA, Bruxelles, facebook.com/DnaIsDeadLongLiveDna Apaches, Antoine & César, Way, Brett Summers @ Bonnefooi, Bruxelles, facebook.com/events/206600646177942/ Graphicology @ Ferme Du Bièreau, Louvain-La-Neuve Girls In Hawaii @ Cirque Royal, Bruxelles, botanique.be Garner @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Tour De Chauffe: Roscoe, Ivory Lake @ Maison Folie Moulins, Lille, Fr, tourdechauffe.fr Ayo, Citizen Cope @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu J.Cole @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Hanni El Khatib @ Splendid, Lille, Fr
vendredi 22 novembre Philip Catherine @ Maison de la Culture, Namur, province.namur.be Malemort, Gina Simmons And The Nobodies @ Entrepot, Arlon Mascarade, The Skip @ Taverne du Théâtre, la Louvière Stranded Horse & Boubacar Sissoko; Mathilde Renault @ Botanique, Bruxelles, botanique.be X-Ray @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Simple Minds @ Lotto Arena, Antwerpen, livenation.be Crystal Stilts, The Holydrug Couple @ De Kreun, Kortrijk Cendrine Kettels, Grass Mat, The Guardians, Chess Revival, Vladimir Platine, ... @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Carl et Les Hommes-Boîtes @ Maison des Musiques, Bruxelles, maisondesmusiques.be Girls In Hawaii @ AB, , Bruxelles, abconcerts.be Backfire, Do Or Die, Rise Of The Northstar @ Magasin4, Bxl Kafim, Xosar, DJ October @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Tour De Chauffe: Joe Driscoll & Sekou Kouyaté, Modern Art @ Les Arcades, Faches Thumesnil, Fr, tourdechauffe.fr Sonic Visions: Hurts, Leslie Clio, Nonono, London Grammar, Owlle, Fyfe, Colt Silvers, Aufgang, Charity Children, Porn Queen, Benjamin Clementine, Dirty Crows, Pegasus @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, sonicvisions.lu Hurts, Pegasus @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, atelier.lu Jake Bugg, Eugene McGunness @ Aéronef, Lille, Fr
samedi 23 novembre La Guerre des Gaules: Mass Hysteria, Skindred, Deadly Circus Fire, The Arrs, Bukowski, Deepshow, Ardenne Heavy, Cottrell @ CC de Chênée, Liège, facebook.com/laguerredesgaules Rita Braga, Guillaume Maupin @ l’An Vert, Liège, lanvert.over-blog.com Sallie Ford & The Sound Outside @ Botanique, Bruxelles Noctural & Slaughter Messiah @ DNA, Bruxelles, facebook.com/ DnaIsDeadLongLiveDna Me And My Friends, The Rock&Roll Soldiers @ Le Salon, Silly The Slackers, Toxkäpp @ Entrepot, Arlon, entrepot-arlon.be Smooth & The Bully Boys @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be
Il faut faire l’expérience à l’aveugle pour se rendre compte à quel point cette voix est entrée dans l’inconscient collectif : tiens, on dirait Bon Iver. Carrément. Cette deuxième excursion avec Volcano Choir, en vrai groupe, le voit s’essayer à une espèce de pop qui prendrait des cours avec Sigur Ros (les chœurs quasi enjoués de ‘Acetate’ sur des mornes plaines, la fin tirée par les cheveux de ‘Comrade’ qu’aurait pu sortir récemment Sufjan Stevens). C’est étiré, contemplatif et, souvent, fort beau. Avec la complicité du Botanique, nous avons 2x2 places à vous offrir. Il vous suffit de nous envoyer un mail à fabrice.rifraf@skynet.be
Unknown Mortal Orchestra 13 novembre AB, Bruxelles
La pop psychédélique et fragile d’Unknown Mortal Orchestra charrie les stigmates de la route et d’une adolescence déjà malmenée par Mint Chicks, précédente formation punk que Ruban Nielson quitte en pleine gloire, soucieux de ses propres dérives. On retrouve avec plaisir le croisement martien entre nonchalance lo-fi et rythmes psychés: les pistes jusqu’ici esquissées par Ruban explosent d’un titre à l’autre en riffs envoûtants, lignes de basse sexy et chants distordus. Définitivement sous influences (le Black Sabbath des débuts, l’inévitable Syd Barrett et Sonic Youth s’ils avaient éclos dans les Golden sixties), Unknown Mortal Orchestra s’offre le luxe rare d’un son pourtant unique, une flower-pop no-wave échappée d’un programme radio clandestin. Chuintant, groovy et moite.
Nick Cave & The Bad Seeds 15 novembre Den Atelier, Luxembourg
Il était l’évangélisateur à la dévotion chaleureuse, contagieuse, il était l’incendiaire au sourire narquois, il était l’entité divine à la main rouge, thaumaturge, le fou furieux en spasmes électriques, celui qui de ses riffs broyait votre chair et la laissait vidangée de ses fluides au milieu des mauvaises herbes, il était aussi l’amant toxique des eaux stagnantes. Pour la quinzième fois ou plus, il enfila un costume flambant neuf, remonta la fermeture-éclair récalcitrante jusqu’au col, manqua de peu l’asphyxie en contemplant les arbres calcinés, emporta une bible, juste au cas où. Au réveil, la bouche pâteuse, l’homme en noir métamorphe chercha, faiblard mais obstiné, à repousser les limites des cieux à travers les persiennes.
Autumn Falls
20 novembre – 06 décembre Multi-salles, Bruxelles Depuis quatre ans, le festival Autumn Falls prend ses quartiers à Bruxelles pour célébrer la signature de l’agence de booking Toutpartout avec une programmation qualitative qui inclut aussi bien des noms incontournables que de nouvelles découvertes. Il s’agi d’une collaboration avec les salles (Botanique, AB, Cirque Royal, Beursschouwburg, Maison des Musiques, Vk*, Atelier 210, DNA, Klein Mercelis Theater et Salle Rogier) et organisateurs de concerts locaux (Buzz On Your Lips, KultuurKaffee et Heartbreaktunes). Il ne vous reste plus qu’à lancer des fléchettes pour être de la fête : Kurt Vile & The
30 Violators, Teho Teardo & Blixa Bargeld, Scout Niblett, Girl Against Boys, Madensuyu, Wooden Shjips, Califone, Ty Segall, Terakaft, Tony Dekker, Pick A Piper, Daughn Gibson, Scott Matthew, Esmerine, Baths, Crystal Stilts, DAAU, The Belle Game, Raketkanon, Blouse, Bosco Delrey, Emily Wells, Chantal Acda, JC Satan, Cheap Time, White Fence, The Cosmic Dead, The Feeling Of Love, Senser, Alpha 2.1, Eaux, The Wytches, Mountain Bike, Robbing Millions, Electric Electric, Tugrul & Hasan, Soldier’s Heart, The Feather, Deer, Périphérique Est, Mambo, Tache,... Quelques « combitickets » sont encore disponibles. Ils donnent accès à tous les concerts du festival pour 50 euros! www.autumnfalls.be
Sonic Visions à Rockhal 22-23 novembre Rockhal, Esch/Alzette
Sonic Visions tend à réunir et mettre en lumière les deux secteurs d’activités de la Rockhal: l’organisation et la promotion de concerts, ainsi que le soutien ‘Music & Resources’ en tant qu’accompagnateur des talents émergents. C’est pourquoi la structure entend proposer des conférences en journée et pléthore de concerts le soir. Les débats seront notamment axés sur les stratégies de promotion digitales, le marketing DIY, le copyright et les droits intellectuels, le management, des rencontres entre acteurs du secteur, des showcases acoustiques. Quant aux concerts, deeeemandez le programme : (Vendredi:) Hurts, Leslie Clio, Nonono, London Grammar, Owlle, Fyfe, Colt Silvers, Aufgang, Charity Children, Porn Queen, Benjamin Clementine, Dirty Crows. (Samedi :) Sigur Ros, Girls In Hawaii, Frightened Rabbit, Dear Reader, Mutiny On The Bounty, Ok Kid, Bottled In England, Drenge, I Break Horses, Natas Loves You, Alvin And Lyle, We Are Match, Antimatter People, Synthesis. Le ticket pour les concerts du vendredi coûte 30 euros en prévente, pour le samedi il vous en coûte 39 euros. Le pass conference donne accès aux soirées et aux deux jours de conference pour 110 euros. www.sonicvisions.lu
Sonic City
Backfire!, Do Or Die, Rise Of The Northstar, Providence, Surge Of Fury, The Prestige, Dirty Fingers @ Magasin4, Bruxelles Fred & The Healers, The Rhythm Junks @ CC René Magritte, Lessines Cassius DJ Set, Compuphonic Junior Archibald @ Le Cadran, Liège 14Weeks, The Waow @ Atelier Rock, Huy, atelierrock.be Jaune Toujours @ Le Brass, Bruxelles Kells, Silent Scream Of Godless Elegy, Caligula, Ethernity @ Belvédère, Namur, clubplasma.be Phoenix @ Zénith, Lille, Fr, digitick.com Tour De Chauffe: Disappears, John Doe @ La Ferme d’En Haut, Villeneuve d’Ascq, Fr, tourdechauffe.fr Tom Odell @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Sonic Visions: Sigur Ròs, Girls In Hawaii, Frightened Rabbit, Dear Reader, Mutiny On The Bounty, OK Kid, Bottled In England, Drenge, I Break Horses, Natas Loves You, Alvin And Lyle, We Are Match, Antimatter People, Synthesis @ Rockhal, Esch/ Alzette, Lux, sonicvisions.lu
dimanche 24 novembre Tiago Sousa @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Wednesday 13, Sister, The Defiled @ Magasin4, Bruxelles Youth Lagoon, Absolutely Free @ Botanique, Bruxelles Airbourne, Black Spiders @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Manou Gallo & Benoit Van Der Straeten @ Ferme Du Bièreau, Louvain-La-Neuve, fermedubiereau.be Chokebore, Persian Rabbit @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Amenra, Spookhuisje @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Pokey Lafarge @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
lundi 25 novembre Queens Of The Stone Age @ Sportpaleis, Antwerpen, livenation.be Papa Roach @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Jake Bugg @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Chokebore; Albin de la Simone @ Botanique, Bruxelles Bastian Baker @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be
mardi 26 novembre Autumn Falls: Dirty Three, Oceans Songs @ Atelier210, Bruxelles Uz Jsme Doma, Sax Ruins, Ono, L’œillère, Ruins Alone @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be Black Milk @ VK*, Bruxelles, vkconcerts.be Mayer Hawthorne @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Bertrand Belin, Nicolas Michaux; Autre ne Veut @ Botanique, Bxl Anna Calvi @ Le Grand Mix, Tourcoing, Fr, legrandmix.com Le Pere-Noel Est-Il Un Rocker ? #19: Broussai, The Skints, Weeding Dub @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Milow @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Airbourne @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu
mercredi 27 novembre Autumn Falls: Electric Electric, Mambo @ Atelier21, Bruxelles Tricky; Fenech-Soler @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Bastille; Linda Perhacs @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Kodaline; Jason Isbell, Amanda Shires @ Botanique, Bruxelles Disappears @ De Kreun, Kortrijk, dekreun.be Jawhar @ Marni Théâtre, Bruxelles, theatremarni.com Yodelice, Rachel Sermanni @ den Atelier, Luxembourg, Lux
jeudi 28 novembre
30 novembre-1er décembre De Kreun, Courtrai
Autumn Falls: Califone, Emily Wells, The Feather @ Botanique; Madensuyu, Tugrul & Hasan @ AB; Raketkanon, Deer @ DNA, Bxl UTZ @ l’An Vert, Liège, lanvert.over-blog.com Bell X1 @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Black & White Night @ Le Coliseum, Charleroi, coliseum.be Bonafide @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Cut/Copy @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Silly @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu Scout Niblett, Team Wild @ La Cave Aux Poètes, Roubaix, Fr
vendredi 29 novembre
Beak> Boum! Ou plutôt Beak>! Fidèle à sa tradition, De Kreun confie les clés de Sonic City à un curateur trié sur le volet. Après les Liars ou les Suuns l’an dernier, c’est Geoff Barow (Portishead, Beak>) qui s’y colle. Samedi, dès 15 h: Tourette, MXLX, Father Murphy (trio italien pop psyché, cul par dessus tête), Forest Swords (Pitchfork friendly, nous on fait la moue), The Haxan Cloak (drones d’outre-terre pour fans de Tim Hecker), OM, Adult, The Black Angels (meilleures mémoires d’outre-tombe, souvent en forme lors de leurs prestations belges), James Holden. Dimanche, dès 14 heures : Camera, Thought Forms, ZZZ’s, Vex Ruffin (on mise deux kopecks sur son nouveau cd), Dirty Beaches (collectionneur d’ambiances lourdes et oppressantes, baignade interdite), Connan Mockasin (le Petit prince), Savages, Pharmakon, et le maître de cérémonie Beak> dont la méga-obsédante plongée dans les rythmiques de Neu! ou de La Düsseldorf, trempées dans une sauce au format 2012, nous scotche depuis deux albums. 25 euros par jour en prévente, le pass coûte 40 euros en prévente. www.soniccity.be
Autumn Falls: Crystal Stilts @ Maison des Musiques; Scott Matthew, Robbing Millions, The Belle Game; Senser @ DNA, Bruxelles, Alpha 2.1 @ Atelier210, Bruxelles, autumnfalls.be Siena Root, Fuzz Manta, Icarus @ Magasin4, Bruxelles Missiles Of october, Coolcoolbite @ MJ Le Gué, Bruxelles VeX RuFFin, Infesticide @ Water Moulin, Tournai, watermoulin. bandcamp.com Youngblood Brass Band, Clan d’Estime @ Le Coliseum, Charleroi, coliseum.be ZZZ’s, 30.000 Monkies, Mont-Doré @ Vecteur, Charleroi White Lies; Uncle Acid And The Deadbeats @ AB, Bruxelles The Pin-Up, The Guardians @ Taverne du Théâtre, la Louvière Cut/Copy, Shine 2009, DJ set Disco Naïveté @ Beursschouwburg, Bruxelles, abconcerts.be Deportivo, The Charls @ Entrepot, Arlon, entrepot-arlon.be Cornell Campbell & The Soothsayers @ VK*, Bruxelles Condor Gruppe @ Eden, Charleroi, charleroi-culture.be Frenzy, Moonshine Reunion, The Swampys, The Red Light Rumors @ Trix, Antwerpen, rockpsycho.co.nr Imagine Dragons @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Grand Tremplin, The Peas Project @ Ferme Du Bièreau, LouvainLa-Neuve, fermedubiereau.be Pick A Piper @ Exit07, Luxembourg, Lux, rotondes.lu Tour De Chauffe: Kill the Young, Alien Subway @ Maison Folie Moulins, Lille, Fr, tourdechauffe.fr St Michel, Talisco @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
samedi 30 novembre Sonic City: curated by Beak>: James Holden, The Black Angels, Adult, OM, The Haxan Cloak, Forest Swords, Father Murphy, MXLX, Tourette, Doors @ De Kreun, Kortrijk, soniccity.be Autumn Falls: J.C.Satan, Cheap Time, The Wytches @ Atelier 210; Terakraft @ Beursschouwburg Tony Dekker @ Klein Mercelis Theater, Petit Théâtre Mercelis; Pick
A Piper, Daughn Gibson, Eaux @ Botanique; Blouse, Bosco Delrey @ Le Brass, Bruxelles, autumnfalls.be White Lies; Psycho44 @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Senser, Sliver, Mr Amök, Make Some Noize @ Entrepot, Arlon Phaeleh, Free The Robots, Clubroot, ... @ VK*, Bruxelles Primitiv Beat, Muriel D’ailleurs @ Taverne du Théâtre, la Louvière TV Smith and The Bored Teenagers @ Salle Excelsior, Bxl metteko.com The Watch, Genesis Project @ Théâtre Royal, Mons, lemanege.com The Word Alive, I See Stars, Dayshell @ Magasin4, Bruxelles Lylac, Mathilde Renault @ Le Salon, Silly, sillyconcerts.be 7th Rockabilly Psychosis Night: Batmobile, The Sharks, Banane Metalik, Sir Psyko & His Monsters, The Magnetics, The Frogs; Frappantpop Finale @ Trix, Antwerpen, rockpsycho.co.nr Age Of Torment, Powerstroke, Betrayers Will Burn @ DNA, Bruxelles, facebook.com/DnaIsDeadLongLiveDna L’Entourage, Seth Gueko, Exodarap, La Selecta; Black & White Night @ Le Coliseum, Charleroi, coliseum.be La Klinik du Dr.Poembak @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Bigflo & Oli, Les Anonymes, DJ Peusnoo @ Caserne Fonk, Liège, lesardentes.be Imagine Dragons, Atlas Genius @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux Barbatuqyes, I Sensacional @ 4 Ecluses, Dunkerque, Fr We Are Enfant Terrible, Weekend Affair, Peru Peru, Gym @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Agnes Obel @ Musée La Piscine, Roubaix, Fr Tour De Chauffe: The Pretty Things, Rollin’ Bunkers, The Arrogant @ Le Nautilys, Comines, Fr, tourdechauffe.fr
dimanche 01 decembre Sonic City: curated by Beak>: Beak, Pharmakon, Savages, Connan Mockasin, Dirty Beaches, Vex Ruffin, ZZZ’s, Thought Forms, Camera, Doors @ De Kreun, Kortrijk, soniccity.be Autumn Falls: Teho Teardo & Blixa Bargeld, Esmerine, DAAU, Chantal Acda @ AB, Bruxelles, The Feeling Of Love, Périphérique Est, Tache @ Atelier 210, Bruxelles, autumnfalls.be The Lumineers @ Cirque Royal, Bruxelles, livenation.be Summer Camp @ Botanique, Bruxelles, botanique.be Ange @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Disappears, Organic @ Magasin4, Bruxelles, magasin4.be 9e Vinyl Record Fair @ Ravenstein Gallery, Bxl, brusselsrecordfair.com Olafur Arnalds; Bosco Delrey @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux Magma @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com
lundi 02 decembre Autumn Falls: Kurt Vile & The Violators, Scout Niblett @ Cirque Royal, Bruxelles, autumnfalls.be Shining, Sterbhaus, Crest Of Darkness @ Magasin4, Bruxelles William Fitzsommons, Denis Witmer @ Botanique, Bruxelles Thierry ‘Titi’ Robin; Lonnie Holley, Mammane Sani @ AB, Bxl Haim, Saint Raymond @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Hamilton Loomis @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Savages @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Dirty Beaches, Puce Moment @ La Cave Aux Poètes, Roubaix, Fr
mardi 03 decembre Asgeir, Farao; Lisa LeBlanc; Glasser @ Botanique, Bruxelles Grandmothers Of Invention @ Spirit Of 66, Verviers, spiritof66.be Curtis Mayfield, Curtis @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Damien Jurado @ Huis 23, Bruxelles, abconcerts.be Travis @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu
mercredi 04 decembre Autumn Falls: Ty Segall, White Fence, Mountain Bike @ VK*, Bxl Twin Dragons ft Mike Terrana @ Spirit Of 66, Verviers Travis; Kid Ink @ Trix, Antwerpen, trixonline.be Jacco Gardner, Moaning Cities; Deap Vally @ Botanique, Bxl Ayo @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Superpoze, Magic Malik @ Aéronef, Lille, Fr
jeudi 05 decembre Stabat Mater @ Ferme Du Bièreau, Louvain-La-Neuve Autumn Falls: Girls Against Boys @ Atelier 210, Bruxelles llillilillilill, Butcher Boogie @ Recyclart, Bruxelles, recyclart.be Super Castlevania Quartet, Eraserhead Cine Concert: Cercueil @ Aéronef, Lille, Fr, aeronef-spectacles.com Dead By April @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Arman Melies, Perez @ La Cave Aux Poètes, Roubaix, Fr
vendredi 06 decembre Autumn Falls: The Cosmic Dead, Wooden Shjips @ Salle Rogier, Bruxelles, The Feeling Of Love, Périphérique Est, Tache @ Atelier210, Bruxelles, atelier210.be Mountain Bike, Jane Doe, Publicist, Cheveu-Apaches 150 Billy, Miss Tetanos @ Rockerill, Charleroi, rockerill.com Mambo, The Holmes @ Taverne du Théâtre, la Louvière S-Crew, Surprise, L’or Du Commun @ Magasin4, Bruxelles Morning Glory, Versus You, Fat Sheep @ Entrepot, Arlon Le Père Noël Est Un Rockeur @ Espace Des Possibles, Mons, lemanege.com Wizardkind, Read Back, Morning Chaos @ Atelier Rock, Huy Jessy Lanza; BJ Scott @ AB, Bruxelles, abconcerts.be Kassel Jaeger: sound of the Coupigny synth @ Huis23, Bruxelles, abconcerts.be Elvis Black Stars, Deportivo, The Tangerines, Hey Yeah! @ Le Coliseum, Charleroi, coliseum.be Komah, Big Fat Lukum, Scarred, Unseen By Most Eyes, Vitriolised @ L’Escalier, Liège Patrice @ den Atelier, Luxembourg, Lux, atelier.lu Chakuza @ Rockhal, Esch/Alzette, Lux, rockhal.lu La Sauce Jack: Publicist, Diederdas, Mascarade, Mathus Raman, Farai, Classic DJ Crew @ Ara, Roubaix, Fr
plus des concerts sur: rifraf.be/concerts-gigs
“Atmospheric, driving techno-noir from France.” The Times “Prince of darkness is fast becoming the king...” Mixmag “Expect big things.” NME
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DEBUT ALBUM OUT NOW