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GER - EXEMPLAIRE NUMERIQUE

N ° 129

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AVRIL - MAI 2017

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cotemaison.fr

CAP-FERRET

UNE CONTEMPORAINE AU CŒUR DE LA PINÈDE

VERT

LE NOUVEL ART DES JARDINS

CUISINE

LA GRANGE AUX SAVOIR-FAIRE

BORDEAUX

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INSPIRATION

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ÉDITO Les jardins, une passion française. 45 % de la population possèdent un jardin ou un potager, le secteur rapporte plus de 7,5 milliards d’euros, dopé par l’achat de graines, outils, nichoirs et autres contenants high-tech. Les jardiniers des villes transforment terrasses, balcons et courettes privatives en nouvelles pièces à vivre tandis que campanules, fraisiers et herbes aromatiques jouent les acrobates sur rebords de fenêtre, toits et murs collectifs. Le nouveau carré d’or est vert : le privilégié est celui qui a son coin de paradis, aussi minuscule soit-il. « Je ne vois pas (dans un jardin, ndlr) un espace clos mais une nature grande ouverte », analyse Sebastião Salgado, qui expose cet été ses Jardins naturels au château Palmer, grand domaine de Margaux. Aujourd’hui, la révolution verte creuse son sillon en joignant à l’agréable l’utile et le nourricier. Les toitures-terrasses qui ﬂeurissent en ville permettent autant d’isoler le bâtiment que de produire de l’électricité, grâce aux petits bijoux que sont les « plantes batteries ». L’excellent Festival de Chaumontsur-Loire nous avait éclairés l’année dernière sur la tournure scientiﬁque que prenaient les « jardins du futur » ; on se souvient du Rooftop Power Plant, des paysagistes néerlandaises Aleid Westenberg et Lucia Latenstein, qui rafraîchissait les appartements la journée et produisait de la lumière la nuit. Quant à l’autoproduction potagère, elle connaît un succès sans précédent : plus de 3 Français sur 4 souhaitent produire leur alimentation, autant pour des soucis économiques que dans une quête de qualité. À Paris ou Nantes comme à Bordeaux, qui poursuit sa métamorphose vertueuse, entre végétalisation, développement des pistes cyclables, promotion des transports propres et du locavore – voir notre reportage –, les jardins ouvriers et partagés prolifèrent. À la créativité des paysagistes, designers, botanistes

et scénographes « qui s’allient pour créer un nouveau monde », afﬁrme Chantal Colleu-Dumond, directrice du Festival de Chaumont-sur-Loire, se greffe ainsi l’énergie contagieuse essaimée par les jardiniers amateurs, ampliﬁcateurs d’aspirations nouvelles et d’interrogations sur notre modèle de société.

Sonia Lazzari, rédactrice en chef

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Architecture boisée au Cap-Ferret. Par Cécile Vaiarelli. Photos Bernard Touillon.

BORDEAUX

L’EFFERVESCENTE

La spectaculaire mue vertueuse de la capitale du vin. Par Agnès Benoit. Photos Anthony Lanneretone.

Sommaire AVRIL - MAI 2017 - N° 129

A CTU ET CULTURE

7 L’INSTANT T Tout l’été, Le Havre fête en grande pompe ses 500 ans. 16 L’ŒIL DE L’OUEST Prémices de printemps côté jardins. 22 ZOOM Le camion-musée de Matali Crasset et 3 événements qui nous font voyager ;

la Semaine du Golfe et les 50 ans de la SNSM.

28 ZOOM L’Angleterre célèbre les 200 ans de la disparition de Jane Austen. 30 RENCONTRE Frédérique Schwab, designer et architecte d’intérieur qui marie fer

et bois des forêts du Perche.

32 RESTAURANT La cuisine du chef Pierre Gagnaire à La Grande Maison, à Bordeaux ;

un coffee-shop londonien inspiré de l’univers du yatching et le nouveau bar Ralph Lauren.

38 JARDIN Le Val de Loire met la nature à l’honneur dans 70 parcs et jardins. 40 EXPO De Pont-Aven à Bordeaux en passant par Giverny, notre sélection culturelle.

Et d’autres événements verts en Bretagne et Normandie.

50 ÉVÉNEMENT L’ouverture du musée Camille Claudel, celle du musée d’Arts du XXIe

siècle à Nantes et la Danoise Aarhus, capitale culturelle de l’année.

D ÉCO ET STYLE

56 CURIOSITÉ Style au trésor. Le très secret site de production de la Monnaie de Paris

à Pessac.

60 CAP-FERRET Cap sur la pinède. La « cabane » traditionnelle, revisitée par

des architectes contemporains.

72 BOULOGNE-BILLANCOURT Réveil en rose. L’univers poudré, sur trois étages,

de Mathilde et de sa nombreuse famille.

80 NORMANDIE L’appel du grand vert. Un petit manoir du XVe siècle restructuré

pour abriter des chambres d’hôtes.

H UMEURS

90 CUISINE Le savoir en partage. Leçons de bien-manger à La Grange des savoir-faire,

dans le Loir-et-Cher.

100 INSPIRATION Cuisines ouvertes. 106 PORTRAIT DE VILLE Bordeaux l’effervescente. Le nouvel esprit vert, locavore

et alternatif de cette grande de l’Ouest.

C ÔTÉ PLUS

127 ÉQUIPEMENT La vie bleue au bord de la piscine. L’électro-ménager malin pour

les jus de saison. Meubles outdoor.

142 RECETTES Le menu à faire soi-même concocté à La Grange aux savoir-faire. 146 NOS ADRESSES N ° 129

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CAP-FERRET

RENDEZ-VOUS LE 2 JUIN 2017 AVEC NOTRE PROCHAIN NUMÉRO

Ce numéro est diffusé avec une couverture spéciale « Bordeaux » dans les départements de la Gironde (33) ainsi que dans les départements de la Dordogne (24) et du Lot-et-Garonne (47).

UNE CONTEMPORAINE AU CŒUR DE LA PINÈDE

VERT

LE NOUVEL ART DES JARDINS

CUISINE

LA GRANGE AUX SAVOIR-FAIRE

BORDEAUX

GRAINES ALTERNATIVES

INSPIRATION

PISCINES ET MOBILIER, LA VIE OUTDOOR

POUR COMMANDER LES ANCIENS NUMÉROS: WWW.COTEMAISON.FR/BOUTIQUE/NUMEROCOTEOUEST Maisons Côté Ouest, ISSN 1252-2570, is published bimonthly (6 times per year, February, April, June, August, October, December) by Côté Maison c/o Distribution Grid. at 900 Castle Rd Secaucus, NJ 07094, USA. Periodicals Postage paid at Secaucus, NJ.

Abonnements États-Unis-Canada. Pour vous abonner aux États-Unis ou au Canada, contactez Express Mag. États-Unis : P.O. Box 2769, Plattsburgh, N.Y. 12901-0239. Canada : 8155, rue Larrey, Anjou, Québec, H1J 2L5. Tél. 1 800 363-1310 ou (514) 355-3333 ; fax : (514) 355-3332. Abonnement annuel (6 numéros) : pour les États-Unis, 58 $ US ; pour le Canada : 72 $ CAD.

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L ’ instant T

LE HAVRE en fanfare Si l’inscription de son centre-ville au patrim o ine m o ndia l, en 2005, a bétonné la réputation du Havre, la villeport reste souvent en rade du tourisme urbain et balnéaire. Célébrant ses 500 ans en œuvres d’art, concerts et autres festivités, « Un été au Havre 2017 » promet de reconstruire son image. PAR A NNE -L AURE M URIER . P HOTOS J EAN -M ARC PALISSE .

Infrastructure tournante de Charles et Thomas Lavigne et Christophe Chéron, construite en 2005, le pont des Docks perpétue l’audace ar chitecturale du Havre.

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Avec des appartements de 25 m2 imbriqués dans des conteneurs, Charlotte et Alberto Catani ont mis à profit cette créativité urbaine à l’attention des étudiants : une Cité A’Docks ad hoc ! Autre patrimoine havrais, sur deux kilomètres de sable et de galets, 600 cabanes vont se prêter, en pleine ville, à l’algorithme artistique de Karel Martens : Couleurs sur la plage.

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En béton armé, Le Signal d’Henri-Georges Adam, ci-dessus, sur le parvis du musée d’Art moderne André-Malraux, est dans le vent depuis 1961. Construits par Jean Nouvel, Les Bains des Docks, ci-dessous, ont rejoint les emblèmes architecturaux de la ville. Page de droite, la bibliothèque universitaire, par l’agence Dottelonde, réaffirme cette excellence.

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Avec ses eaux profondes, ici sur le quai Joannès-Couvert, page de gauche, le premier port français pour le commerce extérieur accueille cargos et paquebots quelle que soit la marée ; pour les 500 ans, le Queen Mary 2 de la compagnie Cunard lèvera l’ancre le 15 septembre pour une transatlantique. Déclinaisons artistiques, Caténaires de Vincent Ganivet, page de droite, sera ancré quai de Southampton, pendant que l’installation sonore de Charlotte Roux, Les Passagers du son, conçue pour la manifestation, nous fera voyager dans l’histoire des quais et des navires du Havre.

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n spectacle exclusif de Royal de Luxe, une arche en conteneurs sculptée par Vincent Ganivet, d’enivrantes photos « De rade en rade », une exposition d’arts numériques au Fort côté ville haute... À l’occasion de ses 500 ans, Le Havre entend bien se faire « découvrir ou redécouvrir », amenant ses habitants comme les touristes de passage « à poser un regard neuf, et peut-être un regard étonné » sur la ville, selon les vœux du maire Édouard Philippe. Comment mettre à quai cette identité en eaux profondes, détruite par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, puis réduite à une grise mine industrielle ? En hissant ses véritables couleurs ! Sous le pavillon « Un été au Havre 2017 », parades, concerts, expositions, sans compter des installations d’art contemporain éphémères ou pérennes, vont rythmer pendant cinq mois un cabotage au long cours, de la ville-fort créée par François Ier à la ville-port du XXIe siècle. Dans le sillage de l’annuel « Voyage à Nantes » et de plusieurs « Nuits blanches », Jean Blaise s’est imposé à la barre de ce parcours urbain artistique. « Comme beaucoup, j’ai découvert Le Havre quand son architecture de la reconstruction a été classée par l’Unesco. Par rapport à ce que j’imaginais depuis le pont de Normandie, ça a été une énorme surprise. Une architecture surdimensionnée, dans une ville qui reste à notre mesure ; un front de mer où l’on a plaisir à se promener, à l’horizon de porte-conteneurs ; une ville à deux niveaux, avec un possible travelling en funiculaire vers Sainte-Adresse et les Jardins suspendus : puissante, surréaliste, étrange, cette grande ville au bord de l’eau – c’est rare – est un spectacle qui étonne sans cesse. » Avec

une signalétique ad hoc, les quatre fils d’Ariane qu’il a tramés n’en promettent pas moins. Dans le centre-ville emblématique d’Auguste Perret où, comme l’affirmait ce visionnaire, le béton est bien plus beau et noble que la pierre naturelle, le duo Lang/Baumann accrochera une surprise de taille aux balcons. Loin de Venise et sa biennale, ou du Bon Marché en ce moment, c’est dans l’église Saint-Joseph que la Japonaise Chiharu Shiota « interprétera la ville par son travail in situ », commente le directeur artistique de cette foisonnante programmation. Du centre-ville au port et au musée André-Malraux, des escaliers aux bassins, « la ville, star de l’été, vibrera aussi d’œuvres plus populaires », dont la compagnie Royal de Luxe début juillet : un retour au port attendu, puisque la saga des Géants a été créée ici. Autre façon de « mettre à profit des opportunités havraises » et « de stimuler une créativité pérenne », les propriétaires des cabanes de plage ont été associés à l’intervention graphique de Karel Martens, pendant que Le Portique, soit le seul espace d’art contemporain, sera définitivement agrandi pour exposer trois des artistes à l’honneur. « Pour bénéficier aux habitants tout en faisant venir le public, la perturbation doit absolument être intérieure et extérieure », ponctue Jean Blaise. Démonstration dès le 27 mai. Après une parade orchestrée par le collectif roubaisien Art Point M, depuis l’hôtel de ville jusqu’à la plage, Catherine Ringer comme Electric Bamako mettront en musique la Porte Océane, puis les docks feront cap vers des musiques électroniques. Lever d’ancre le 5 novembre, avec la transat Jacques Vabre. uneteauhavre2017.fr

(2) © PIERRE ET GILLES, (3) © MUMA, LE HAVRE / DAVID FOGEL

Ci-dessus, le coiffeur Daniel Lecompte perpétue son âme de « marin », ce mythe qui a inspiré Dans le port du Havre de Pierre et Gilles, en haut. Les deux artistes seront exposés au MuMa du 27 mai au 20 août. L’impressionnisme, né au Havre, y sera célébré par la suite, avec notamment Étude de ciel sur le bassin d’un port par l’un de ses maîtres, Eugène Boudin.

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L ’ œil

de l’Ouest

OH ! LES BEAUX JOURS

Un vent froid fait peut-être encore claquer nos volets, mais la collection printemps-été de Maisons du Monde nous rappelle qu’il est déjà temps de tourner la page. Les verts pastel, les roses et les imprimés fleuris nous plongent déjà dans l’ambiance des garden-parties et des soirées conviviales qui affirmeront la belle saison. Un petit coussin à motif, un lampion léger, de la vaisselle colorée... et le tour est joué ! maisonsdumonde.com NC

Y’a d’la JOIE!

Bonheur du retour au jardin – le sien ou pas –, des premières journées à la plage, des pique-niques en famille : avec le printemps qui s’installe, reviennent enthousiasme et douceur de vivre, quelque peu mis à mal par la morosité de l’hiver. Ou comment semer ensemble des instants heureux ! PAR L AURENCE DE C ALAN , N EKA C HAMPEY ET PASCALE DE L A C OCHETIÈRE .

Né en 1910, chanteur du groupe Les Quatre Barbus, directeur de colonie de vacances à Belle-Ile-en-Mer, Pierre Jamet traversa les années 30 avec son Rolleiflex. Ses clichés racontent le Front Populaire, la Libération de Paris, les étés de bord de mer, l’amitié avec Dina Vierny, les Auberges de Jeunesse. Un retour sur images humaniste et tendre. « Y’a d’la joie », du 21 avril au 16 septembre, Voz’Galerie, 41, rue de l’Est, 92100 Boulogne-Billancourt, tél. 01 41 31 40 55, vozgalerie.com LdC Scène de plage à Belle-Ile-en-Mer, chère à Pierre Jamet. À droite, son amie Dina Vierny en 1937.

L’œil heureux

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elvistheagence.fr - Photo : Tom Watson

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L ’ œil

de l’Ouest VERT POÉSIE

À une dizaine de kilomètres seulement du Mont-Saint-Michel – que l’on aperçoit depuis la terrasse et le château XVIIIe –, le parc romantique de dix-huit hectares aux arbres séculaires du domaine de Chantore pourrait être un décor de film. On suit l’allée de rhododendrons, longe le lac, croise chevreuils, cygnes, paons, lièvres, renards, chevaux frisons... Restauré par deux passionnés d’histoire et d’antiquités, le château accueille les hôtes dans un décor baroque de ciels de lit, alcôves, boiseries, lustres et tableaux d’époque, ou dans une orangerie avec jardin privatif de 1 800 m2. Après un petit déjeuner royal – argenterie et porcelaine de rigueur... –, des vélos sont mis à disposition des amateurs pour rejoindre la baie et prolonger l’évasion... 50530 Bacilly, tél. 09 60 52 82 73, www.chateaudechantore.com LdC

Le château de Chantore

Le Breuil

En lisière du Perche nord, le propriétaire de cet ancien relais de chasse XIXe en a transformé la dépendance, nichée au fond d’un jardin de cinq hectares, en maison d’hôtes de trois pièces avec cuisine et bains. Créateur de jardins, chroniqueur au Monde, Olivier a préservé l’esprit « maison dans les bois » : lambris, couleurs tendres, livres de jardinage, objets chinés dont certains à vendre. Été comme hiver, le jardin de roses, graminées, bruyères, cornouillers, bouleaux est un enchantement, sans oublier les ânes et le village au loin. Du bonheur dans le pré ! Une Maison au Breuil, route de Bonsmoulins, 61380 Moulins-la-Marche, tél. 06 63 60 58 73. LdC

Le pouvoir des fleurs

Pour sa 26e édition, le Festival international des jardins se met à l’heure florale. Présidé par la réalisatrice Coline Serreau, le jury a sélectionné paysagistes et scénographes du monde entier. Jardin suspendu de Rebecca Louise Law, Planète en ébullition d’Alexis Tricoire, Printemps tout le temps de Jean-Philippe Weimer... Répartis sur 42 hectares, labellisés « remarquables », les jardins de Chaumont cultivent audace, humour et art contemporain. À la recherche du lupin blanc, Le Bouquet d’après, Papillonnez... chacun est un univers mêlant science, botanique et création. Avec plus de 400 000 visiteurs par an et déjà 700 jardins créés, Chaumont est devenu la référence en l’espèce. Innovant et poétique ! Du 20 avril au 5 novembre 2017, « Flower Power » 41150 Chaumont-sur-Loire, de 10 à 19 heures (18 h 30 en septembre, 18 heures en octobre). Tél. 02 54 20 99 22, domaine-chaumont.fr LdC

Une œuvre de Rebecca Louise Law

Refuge au jardin

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HORIZONS décadrés

Alors qu’un musée mobile fait sortir les fonds régionaux d’art contemporain de leur cadre élitiste, le Street Art s’expose comme mouvement historique à part entière : 2 initiatives convergentes qui accordent à l’art un véritable droit de cité. Étonnants Voyageurs invite l’ailleurs à Saint-Malo et un centre d’art fait danser Brest. PAR L AURENCE DE C ALAN ET A NNE -L AURE M URIER .

Piloté par Ingrid Brochard et conçu par Matali Crasset, le MuMo 2 conduit un rééquilibrage culturel sur le territoire.

« J’aime travailler sur des choses qui n’existent pas pour dégager de nouvelles logiques et y insérer la vie, plus précisément le vivre-ensemble. » Au service du Musée Mobile (MuMo), qui œuvre depuis 2011 au décloisonnement culturel, le moteur créatif de Matali Crasset va mettre en route des expositions itinérantes d’art contemporain, avec la dynamique d’un « cirque de village », carrossé comme un « cabinet de curiosité » qui « déploie ses ailes (…) et ses tiroirs comme par magie ». Sa destination ? Les populations éloignées géographiquement et socialement des musées : d’une cour d’école à un parking de quartier, d’un centre de loisirs à un institut médico-éducatif, le MuMo 2 viendra à elles sur leur lieu de vie. « MuMo est né d’un désir de partage et parie sur l’événement de la rencontre », commente sa fondatrice, Ingrid Brochard. Après avoir fait découvrir la création à plus de 80 000 enfants dans sept pays d’Europe et d’Afrique, son projet innovant, récompensé par le label « La France s’engage », se recentre sur le territoire national en coopération avec les fonds régionaux d’art contemporain. Susciter la curiosité, laisser s’exprimer les émotions... « Exquis ! » titre l’exposition inaugurale, qui va sillonner l’Ile-de-France et la Normandie de mai à septembre. Nouvelles réjouissances à suivre, dans d’autres régions. musee-mobile.fr ALM

40 ans d’art urbain

Au commencement étaient les graffitis, peintures murales bombardées de signatures artistiques à l’aérosol. Passées les années 70 et 80, ce message a fait place à des idées, envahissant la ville de pochoirs, de collages d’affiches et autres techniques signifiantes, à l’instar des mosaïques de Space Invader. De Bansky à JR en passant par Vhils, le millénaire a exprimé ses talents dans une diversité d’approches, faisant voisiner installations gigantesques en façade et gravures subtiles en coin. Le dénominateur commun de ce mouvement foisonnant ? Le Street Art, soit une « œuvre commune (...) qui entre dans l’histoire de l’art », selon l’exposition qui consacre cette expression culturelle aussi planétaire que populaire. On ne saurait trouver un cadre plus approprié que La Condition Publique, un laboratoire créatif de Roubaix. « Street Generation(s) », jusqu’au 18 juin 2017. laconditionpublique.com ALM Parmi les 50 artistes internationaux exposés, Remi Rough et son London project.

MUSÉE EN ROUE LIBRE

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ÉTONNANTS VOYAGEURS

Pour sa 28e édition, ce festival international du livre et du film décrète l’état d’urgence : démocratie et littérature, même enjeu, même combat. « Il n’est pas de “pacte citoyen” qui tienne s’il ne se nourrit pas de cette habitation du monde, de cette idée de soi et des autres portées par les milliers d’œuvres qui forment une culture », milite son fondateur, Michel Le Bris. Dans la cordée 2017 de cette « reconquête », jalonnant rencontres, débats et projections pendant trois jours ? Le romancier russe Dimitri Bortnikov, le nouvelliste haïtien Coutechève Lavoie Aupont, l’historienne Sylvie Laurent ou encore l’auteur jeunesse Timothée de Fombelle, parmi une pléiade d’écrivains à ouvrir les horizons dans 28 lieux de Saint-Malo. Autre zoom contemporain, en photo : ni old, ni new, Delhi aujourd’hui. Du 3 au 5 juin 2017. etonnants-voyageurs.com ALM

Johan Rousselot, série Now Delhi, mon amour

Passerelle in situ

Amélie Labourdette, Empire of Dust n° 5

Musée d’Angers

L’Artothèque d’Angers possède plus de 1 100 œuvres contemporaines et en a acquis l’an dernier 25 signées Amélie Labourdette, Frank Badur, Glen Baxter, Zhu Hong... utilisant bois gravé, pierre noire, fusain, laque, eau-forte aussi bien que voile, laine, fil de cuivre, roseau ou tirage argentique. Une sélection audacieuse présentée au musée de la Tapisserie en résonance avec sa collection. Un bel esprit d’ouverture à l’innovation et au mélange des genres. Jusqu’au 16 avril, musée Jean-Lurçat, du mardi au dimanche de 10 heures à midi et de 14 à 18 heures, 4, bd Arago, 49100, tél. 02 41 24 18 48, musees.angers.fr LdC

L’œil la bouche et le reste : drôle de titre pour cette exposition du 40e anniversaire du Centre Pompidou, au Centre d’art contemporain de Brest ! Transposée de la pièce chorégraphique de Volmir Cordeiro, parmi les quatre commissaires, cette libre association affranchie de ponctuation impose son intention artistique. Soit, dans la danse, « une formulation complexe, ouverte et inachevée des poétiques du visage ». À l’image de ce « lieu d’éclatement du corps et du langage », films et vidéos télescopent l’expressivité des protagonistes, faisant un pas de côté vers la musique populaire et le cinéma. De Joséphine Baker à Maguy Marin, de Richard Serra à Luis Buñuel, ce grand écart donne le sourire. Jusqu’au 29 avril 2017. cac-passerelle.com ALM

« Je ne suis pas un sauteur, je suis un artiste », disait Nijinski. La Valse de Vaslav, de Mark Tompkins, lui rend hommage.

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TOUTES VOILES dehors

Curraghs irlandais, voiles latines ou traînières basques, plus de mille bateaux feront converger leurs couleurs lors de la 9e Semaine du Golfe, du 22 au 28 mai. Par ce spectacle au large – et à quai –, événement nautique autant que fête populaire, le Morbihan ancre son identité bretonne : quand la « Petite Mer », littéralement, se double d’horizons larges... PAR A NNE -L AURE M URIER .

Pour la première fois, ce rassemblement aura les honneurs de La Grande Hermine, yawl de 1932 qui est devenu un prestigieux voilier-école de la Marine nationale.

epuis 2001, tous les deux ans, la semaine de l’Ascension s’est imposée comme un grand rendez-vous pour tous les marins de corps ou de cœur. Des côtes sud anglaises ou des rivages méditerranéens, du bassin d’Arcachon ou encore du Lac Léman, quelque mille embarcations font cap vers le golfe du Morbihan, pour un cabotage qui rehausse la magie de ses îles et ports d’attache. Qu’ils dérivent de bateaux de plaisance, de travail ou de régate, ces patrimoines maritimes sont dignes d’un inventaire à la Prévert en mer! Yawl, cotre, canot à vapeur, baleinière ou «sloup» (soit un voilier à un mât, arborant un gréement aurique, autrement dit carré), ils navigueront quotidiennement en dix flottilles cohérentes et identifiables, multipliant les escales au gré des quais et côtes de dix-sept communes partenaires pour cette 9e édition de la Semaine du Golfe. Une appellation qui, pour la première fois, n’est pas usurpée ! De la parade d’ouverture, lundi 22 mai, aux prolongations festives et culturelles, dimanche 28 mai, l’événement battra son plein sur sept jours. Autre nouveauté, l’invité d’honneur sera démultiplié par sept, dans un village européen où seront à couple, à Vannes, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Croatie ou encore des délégations occitanes, irlandaises et italiennes. De chants de marins en chantiers maritimes, le samedi augure de la traditionnelle apothéose nautique dans le grand chenal : tous azimuts, un bouquet final ! 앳 Du 22 au 28 mai 2017, semainedugolfe.com

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Ci-dessus : le canot tous-temps Notre-Dame-de-Rocamadour. Le timbre commémoratif de l’illustrateur Nicolas Vial, en bas à gauche. Ci-dessous : l’équipage du Mona Rigolet.

Les 50 ans des ANGES GARDIENS

Les canots verts et orange qui assurent les secours en mer seront, du 22 au 28 mai prochain, les vedettes de la Semaine du golfe du Morbihan. La Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), composée de 7 000 bénévoles, fête en effet cinquante ans d’activité au service de tous ceux qui fréquentent les côtes de France. PAR M ARIE L E G OAZIOU .

(1) ET (3) © PHILIPPE PLISSON, (2) © NICOLAS VIAL.

l’occasion de la nouvelle édition de la Semaine du Golfe, la flottille de la SNSM sera à l’honneur à Vannes comme dans les autres ports du golfe du 22 au 28 mai. C’est toute l’histoire du sauvetage en mer qui sera évoquée. La SNSM présentera ainsi tous les moyens qui lui permettent d’intervenir plus de 5000 fois par an à partir de 218 stations réparties sur le littoral français de Métropole comme d’Outre-mer. Belle démonstration de l’évolution des bateaux, depuis le simple canot à rame jusqu’au canot tous-temps dont la « passerelle ressemble à la cabine d’un Boeing », affirme le président Xavier de la Gorce. Pour célébrer l’action de ces bénévoles, la SNSM a créé, en partenariat avec l’Atelier parisien d’horlogerie, le lycée Diderot et Vaucher Manufacture Fleurier, une montre d’exception. Une façon de rappeller à quel point cet objet a longtemps été un instrument indispensable à la navigation et de souligner l’importance de ce temps précieux pour des sauveteurs qui risquent leur vie pour préserver celle des autres. Les peintres de marine, qui souhaitaient, eux aussi, rendre hommage aux sauveteurs, ont réalisé une trentaine d’œuvres sur ce thème. Celles-ci seront exposées puis mises aux enchères au profit de l’association. À défaut de pouvoir s’offrir une de leurs toiles, on pourra affranchir son courrier avec le timbre commémoratif dessiné par Nicolas Vial, peintre officiel de la Marine et illustrateur de presse, mis en vente à partir du 24 mai. 앳 SNSM, 31, cité d’Antin, 75009 Paris, tél. 01 56 02 64 64, snsm.org • Semaine du golfe du Morbihan, du 22 au 28 mai, allée Nicolas-Leblanc, 56000 Vannes, tél. 02 97 62 20 09, semainedugolfe.com

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Z oom

AUSTEN power

Le Royaume-Uni s’apprête à célébrer les 200 ans de la mort de l’une de ses plus célèbres romancières, Jane Austen. Disparue le 18 juillet 1817 à tout juste 41 ans, l’auteur de « Raison et Sentiments » n’aura pu goûter à la gloire de son vivant : ses histoires d’amour pimentées d’humour font aujourd’hui l’objet, comme leur auteur, d’une vénération sans faille. PAR S ONIA L AZZARI .

36 ans, en 1811, la discrète fille célibataire d’un pasteur du Hampshire publie son premier roman, Raison et Sentiments. Les ventes sont modestes, et les cinq ouvrages qui suivent n’auront pas beaucoup plus de succès. Les critiques de ses contemporains sont acerbes, à l’image de Madame de Staël qui qualifie de « vulgaire » sa peinture de la gentry provinciale dans Orgueil et Préjugés – lequel se vend encore chaque année à 50 000 exemplaires. Deux siècles plus tard, Jane Austen

est devenue l’une des icônes de la littérature britannique et aura cette année « son » billet de 10 livres, rejoignant les deux monstres sacrés que sont Dickens et Shakespeare. Au collège, on décortique les répliques piquantes d’Orgueil et Préjugés et l’analyse pertinente de la situation des femmes en ce début du XIXe siècle. Car sous couvert de bals – qui magnétisent tous les espoirs d’union matrimoniale – et d’intrigues sentimentales riches en rebondissements, c’est bien la place dans la société de ces jeunes femmes désargentées et donc en quête de mari, que Jane Austen met en lumière, elle-même n’ayant pu se marier faute de dot... À la fin du XIXe siècle, paraissent une biographie écrite par son neveu et une nouvelle édition d’Orgueil et Préjugés : la voie de l’austenisation est ouverte. Les lettrés anglais constituent alors le noyau originel des janeites. Virginia Woolf les rejoindra ; la scène puis le cinéma et la BBC feront le reste : Jane Austen quitte la sphère littéraire pour devenir une pierre de Rosette de la culture anglaise, à l’image des romans victoriens de Dickens ou de la saga Harry Potter. Tout acteur britannique qui se respecte – de Laurence Olivier à Keira Knigthley, en passant par Colin Firth et Emma Thompson – a joué dans l’une des nombreuses adaptations portées à l’écran. Chaque année, les janeites se retrouvent en septembre à Bath lors du Jane Austen Festival : l’immersion dans l’époque Regency est totale, on y apprend à converser, danser, cuisiner, s’habiller et même écrire des lettres d’amour. Produits dérivés, blogs, suites inventées et livres de développement personnel, l’austenmania n’est pas près de se tarir. 앳 Toutes les festivités sur janeausten200.co.uk

(1) © NATIONAL TRUST IMAGES / JO HATCHER, (2) SDP, (3) © NATIONAL PORTRAIT GALLERY, LONDON, (4) © VISIT BRITAIN, (5), (8) © UNIVERSAL PICTURES

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(6) © NATIONAL TRUST IMAGES / ANDREW BUTLER, (7) © VISIT BRITAIN, (9), (10) © BBC

1. Le lac de Lyme Park, Cheshire, d’où surgit Colin Firth, BBC 1995 (la scène a été cliquée 4 millions de fois sur You tube). 2. Chawton House Library, Hampshire, propriété du frère de Jane dédiée aux premières femmes de lettres anglaises. 3. Jane Austen. 4. Le Royal Crescent, à Bath, où vécut Jane Austen. 5 et 8. Pride and Prejudice, 2005, a été tourné à Basildon Park, Berkshire (6) et Stourhead Gardens, Wiltshire (7). Emma, BBC 2008 (9), a été tournée notamment à Box Hill, Surrey (10).

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R encontre

1. Console « Arbre » de la ligne « Brut Chic ». 2. Bouts de canapé en chêne massif à piètement d’acier. 3. Table basse « Soft » en chêne sablé laqué blanc. 4. Table en chêne massif naturel marqueté de motifs. 5. Détail de la console « Soft ». En bas, Frédérique Schwab et sa lampe « Un » au cadre d’acier et à l’abat-jour en tissu façon grillage.

FRÉDÉRIQUE SCHWAB, ou l’essence du Perche Designer et architecte d’intérieur (voir Côté Ouest n° 75), Frédérique Schwab a adopté le Perche – et un magnifique hôtel particulier du XVIe siècle – depuis douze ans. Sobre, indémodable, travaillée à partir d’essences provenant des forêts voisines, sa collection de meubles tire le meilleur parti de magnifique matériau qu’est le chêne brut. PAR LAURENCE DE CALAN. PHOTOS FRANCK SCHMITT.

(1) ET (2) FREDERIQUE SCHWAB.

iplômée de l’École Boulle, Frédérique Schwab a conçu des magasins pour Lacoste, Costes, Häagen-Dazs ou des bureaux pour Publicis. En 2005, elle déniche une ancienne maison de maître à Nogent-le-Rotrou qu’elle habille de couleurs et agrandit d’une véranda surplombant un jardin redessiné par ses soins, s’y réservant au rez-de-chaussée show-room et bureau. « Ici, tout m’inspire, et surtout les défis imposés par les contraintes techniques ! » Car si ses consoles, tables basses, secrétaires de voyage, luminaires et autres bibliothèques modulables semblent au premier regard d’un dépouillement monacal, qu’on ne s’y trompe pas, rien de plus exigeant que la simplicité. Frédérique tient à valoriser la filière bois et se fournit en chêne provenant du domaine voisin de Boislandry, et en acier chez un métallier local. Marié pour le meilleur au métal, le chêne devient résolument contemporain. « Si je laisse bruts bois et métal, j’accorde un soin extrême aux finitions. » Ainsi ces inclusions de motifs, ces teintes délicates de taupe et de gris, ces abat-jour en tissu grillagé selon un savoir-faire artisanal, ces patines or, cuivre, argent qu’elle confectionne elle-même ou ce bois de console si fin qu’on le dirait fait d’acier, une prouesse technique comme elle les aime ! Frédérique protège ses œuvres d’un vernis mat résistant au temps. On peut lui passer commande de pièces uniques pour un coût ne dépassant pas celui des séries industrielles. De plus en plus, on fait appel à elle pour apporter supplément d’âme à une maison, un jardin... dans ce style épuré et sensuel dont elle a l’art. 앳 108, rue Saint-Hilaire, 28400 Nogent-le-Rotrou, tél. 02 37 52 88 26, schwabdesign.fr

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R estaurant

Ci-contre, huîtres des Parcs de l’Impératrice (Cap-Ferret). Jean-Denis Le Bras et Pierre Gagnaire. Carré d’agneau de Pauillac et son crumble vert. En bas, la salle du restaurant.

GAGNAIRE, couleur locale

Installé depuis à peine un an à La Grande Maison, Pierre Gagnaire, accompagné depuis onze ans par le chef breton JeanDenis Le Bras, dessine les contours d’une cuisine qui conjugue région et émotion. Quand l’assiette prend les couleurs d’une culture locale sur fond de produits nobles et d’ingrédients tout simples, elle monte en intensité. PAR MARTINE DUTEIL.

(1) © JEAN-MARC PALISSE, SDP

sprit Gagnaire, es-tu là? D’évidence oui et encore oui! Au pays de la baudroie accompagnée d’une sauce au vin rouge, La Grande Maison et son chef préfèrent la servir en tandoori avec une sauce héritée du maître d’apprentissage Jean Vignard. Tordre le coup aux idées reçues, se détourner d’une cuisine empesée et surtout, surtout, inventer son propre paysage, autour d’une cuisine précise, instinctive, c’est bien le sillon que creuse notre grand étoilé. Cet engagement, il est venu le partager à Bordeaux aux côtés de Bernard Magrez, propriétaire des lieux. La cuisine puise dans la richesse des produits de la région. « Il y a ici en même temps la mer, la campagne, la montagne pas loin, les champignons, le foie gras, les influences espagnoles... Il y a la stature bourgeoise de la ville et des accents canaille. Il y a cette tradition qui invente de jour en jour sa propre modernité. Il y a toutes les rencontres autour du terroir. » Un enthousiasme partagé par Jean-Denis Le Bras, chargé d’insuffler l’esprit Gagnaire, et venu rejoindre l’aventure. Même vision, même sensibilité en cuisine. Bordeaux a propulsé son image un peu trop lisse dans une autre dimension. Celle du très bon goût. « Gordon Ramsay, Philippe Etchebest, mais aussi la bistronomie de Garopapilles, Hâ, Miles challengent les esprits, explique Jean-Denis Le Bras. De notre côté, nous sommes engagés vis-à-vis de l’économie locale et de l’environnement. On ne sert que du poisson de ligne, on travaille les farines organiques... » Découverte, l’été dernier, de la région et de son immense potentiel plaisir. Il cite alors l’agneau de Pauillac, les volailles de Michel Petit, la charcuterie du Pays basque de la Maison Ospital, les truffes d’Aquitaine de Mathieu Trellu, les huîtres de Joël Dupuch du Cap-Ferret, la cacahuète des Landes... Des tentations de proximité qui accompagnent le récit culinaire. « Chaque endroit est particulier, la table doit refléter une culture régionale et, dans le cas de La Grande Maison, un vignoble. » Le beurre aux lies fines de Château Pape Clément ou l’agneau de Bergerac fumé aux sarments de vigne du même Grand Cru Classé scelle les liens avec les châteaux et les vignobles de Bernard Magrez. De cette belle couleur locale naissent des moments intenses comme la gelée iodée ; la corolle de haddock, légumes racines ; le lait ribot suivi d’un biscuit de foie gras de canard... Des plats élégants et sincères qui racontent tous un morceau de terre ou de mer d’ici. Déjeuner, 65 , dîner à partir de 135 . La Grande Maison. Restaurant Pierre Gagnaire. 10, rue Labottière, 33000 Bordeaux. Tél. 0535381616 et lagrandemaison-bordeaux.com

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Nouvelle enseigne Grind, le restaurant-bar à cocktails s’est mis aux couleurs d’un ancien entrepôt à Clerkenwell, valorisant sa structure par un aménagement ouvert.

ESPRIT YACHTING à Clerkenwell

Et d’une huitième adresse pour ce spécialiste de l’expresso, qui frappe fort dans les quartiers branchés de la capitale anglaise ! Alors que son quartier général s’est doublé d’un studio d’enregistrement, mixant café, cocktails et rock’n roll à Shoreditch, un entrepôt de Clerkenwell met en piste la restauration, autre note qui creuse son sillon. PAR A NNE -L AURE M URIER .

ans ce bâtiment classé de 1870, arborant briques et terre cuite en façade, le négoce des couleurs semble avoir repris vie. « Pour ce projet, le concept a été de tirer parti de la riche histoire du site, en phase avec la forte identité visuelle déclinée pour les autres adresses de la compagnie », explique le studio de design Biasol, qui accompagne la success story de Grind depuis 2011. Après les bars à café et cocktails qui ont fondé son succès, place aux restaurants en bonne et due forme – un shaker toujours à portée ! « Dans la quintessence de l’art de vivre britannique, l’idée était de construire un vaisseau amiral, inspirant des développements futurs. » Ingrédient emblématique, la vaste salle à manger de soixante couverts fait courir ici une banquette en velours marine, dans un camaïeu que chevronnent des panneaux de bois. Dans des miroirs aux angles ovales, cadrant une convivialité aussi ouverte qu’élégante, se réfléchit aussi un rose crépusculaire, faisant le siège de chaises Ferm Living. Sur une touche plus décontractée, c’est un rouge qui donne la pêche à l’entrée, entre vieux chêne, cuivre brossé et marbre. D’un blanc-gris venu de Carrare, celui-ci verdit comme le Guatemala en sous-sol, dans un nuancier qui fait le mur et module à nouveau une banquette. Pendant du bar à cocktails de l’étage, à côté d’une salle privative, ce quatrième espace est dédié à la nuit. Lumière tamisée sur un air rétro, assises sculpturales poudrées de pâle, mobilier quasi sur talons : « la décoration joue l’intimité sur une note plus féminine », précise l’orfèvre de cette partition. Une carte l’harmonise du déjeuner jusqu’à tard dans la nuit, avec des plats oscillant entre 8 et 22 £ et un brunch le week-end. L’expresso ? Toujours un must, en version Martini. 앳 2-4 Old Street, EC1V 9AA Londres. Tél. + 44 (0)20 3019 7177 et grind.co.uk

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posons la première pierre d’un avenir serein

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RALPH’S coffee & bar

L’étiquette en dit long : le premier restaurant londonien de Ralph Lauren assume son lignage jusque dans ses choix d’implantation. Prêt-à-porter, accessoires, cafés, plats sur le pouce, cocktails : dans son navire amiral de Mayfair, la marque au joueur de polo met en selle tout son art de vivre. PAR A NNE -L AURE M URIER .

Jouxtant sa nouvelle enseigne londonienne, le bar-restaurant de Ralph Lauren étoffe l’univers de la marque au joueur de polo. Pendant qu’un décor de club privé assoit une intimité chaleureuse inspirée par l’équitation, la carte tisse des influences américaines et européennes. Autre marque de fabrique : des cafés bios exclusifs.

agazine averti, le GQ britannique avait senti venir ce « coup de food », constatant que les nouveaux quartiers de Ralph Lauren avaient encore de l’espace en rayon... Nouvel ingrédient de l’empire américain sous le label « Polo », sa tête de pont européenne confirme les bonnes raisons de fréquenter Regent Street : depuis janvier, ce lifestyle inspiré de l’univers équestre est au menu d’un coffee & bar in store ! En magasin ? Une ambiance de club privé qui se déploie dans le style de la maison, avec des banquettes en cuir de sellerie, des boiseries sombres ou encore des tentures vert billard, mettant en valeur un comptoir en cuivre au milieu de photographies de chevaux et autres clins d’œil hippiques. Totalisant 36 places assises, ce rendez-vous pour gentlemen de tous genres met à son menu une atmosphère chaleureuse et sophistiquée, cocktail de son grand frère parisien, datant de 2010, et du Polo Bar de Manhattan, ouvert en 2015. À New York aussi, le RL Restaurant avait ouvert la voie, dès 1999, tandis que le magasin phare de la Cinquième avenue propose sandwichs et gourmandises depuis 2014, sans compter des cafés exclusifs. Torréfié par La Colombe pour Ralph Lauren, cet élixir bio, dans une gamme aussi haute que large, dope une carte qui croise influences américaines et traditions européennes : Cobb Salad ou Avocado Toast, tartare de thon ou velouté de céleri... Pour les cocktails, l’offre – mixant de grands intemporels, tels que l’Old Fashioned et le Rigway Margarita –, se double de nouveautés conçues spécialement pour Londres. Entre olives frites et mélanges de noix, le Ralph’s Coffee & Bar promet d’être dans le droit fil de ce décor gourmand. 앳 143 Regent Street, W1B 4JQ Londres. Tél. + 44 (0)20 7113 7450.

ingéniosité

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J ardin

FLORAISONS en Val de Loire

st-ce dans les vieux pots qu’on fait les meilleures pousses ? Si le domaine national de Chambord ne méritait un qualificatif plus royal, ses aménagements voulus par Louis XIV pourraient bien fertiliser cette idée : à partir du 1er avril, les façades nord et est du château arboreront un écrin aussi vert que séculaire, restituant la superbe historique de son jardin à la française. Dans le Centre-Val de Loire toujours, le château de Chenonceau, lui, révélera à l’automne de nouveaux atours inspirés par le paysagiste anglais du XXe siècle Russell Page. Création un jour, création toujours, confirmera la 26e édition du Festival international des jardins, à Chaumont-sur-Loire, sur le thème « Flower Power, le pouvoir des fleurs ». Dans la région aval des Pays de la Loire, l’Anjou laissera éclore une tradition de son terroir. Alors que le génie végétal enracine la thématique de Terra Botanica depuis 2010, le château d’Angers mettra ce savoir-faire au goût du jour par une exposition photographique. On pourra aussi aller humer la rose dans des jardins privés, à la faveur d’ouvertures publiques pendant les week-ends de juin. Jusqu’au Loiret, en passant par la Touraine et le Loir-et-Cher, des sites méconnus complé-

teront ce programme d’exception. Avec « Primevères dans la brume » et « La Haie folle », qui s’ajouteront à ses espaces floraux, le jardin de la Javelière promet un bouquet de découvertes ; quant aux jardins de Roquelin et ceux des Métamorphozes, ils laisseront place à des performances artistiques. D’une parcelle esthétique à un carré nourricier, sur un air grandiose ou un brin intimiste, entre une présentation de faïences de collection et des concerts de jeunes pianistes, cette saison culturelle 2017 se terminera, les 24 et 25 novembre, par un temps fort scientifique sous la houlette du Centre d’études supérieures de la Renaissance. Les jardins en Val de Loire ? Un éternel recommencement, dans un écrin classé au patrimoine mondial. Jusqu’à novembre 2017. jardins-valdeloire.com 1 et 2. Dès le 1er avril, le domaine de Chambord va retrouver son jardin à la française. 3. Autre redécouverte : le parc oriental de Maulévrier, dans le Maine-et-Loire. 4. Les jardins de Roquelin sont une perle méconnue du Loiret. 5. Dès le 20 avril, Chaumontsur-Loire sera aux couleurs du « pouvoir des fleurs ». 6. Direction le Berry pour la recréation du domaine de Poulaines. 7. Villandry : un fleuron du Val de Loire ! 8. Collections nationales à l’arboterum des Grandes Bruyères, entre chênes et magnolias.

(5) © E. SANDER, (7) © V. TRENEY, © SDP

Terreau du jardin à la française, le Val de Loire cultive une longue tradition végétale, qu’a hybridée une recherche biologique et esthétique. Du printemps jusqu’à la mi-automne, cette relation entre l’homme et la nature est mise à l’honneur dans soixantedix parcs et jardins. Une nouvelle cueillette culturelle, entre rendez-vous annuels et créations vivaces. PAR A NNE -L AURE M URIER .

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E xpo

En haut à gauche, Danseuse, huile sur panneau d’Edgar Degas (1891). En bas, La Mandoline, huile sur toile de Berthe Morisot (1889). Ci-dessus, Le Joueur de flageolet sur la falaise, huile sur toile de Paul Gauguin (1889).

Le musée des Impressionnismes Giverny consacre une exposition aux instruments de musique dans l’art à la fin du XIXe siècle. Une époque qui vit les instruments se moderniser, la musique envahir rues, bals et salons, mais aussi Manet, Degas, Renoir ou Bonnard faire chanter leurs toiles ! PAR L AURENCE DE C ALAN .

a Jeune Femme espagnole à la guitare d’Auguste Renoir, La Leçon de piano de Gustave Caillebotte, Le Fifre d’Édouard Manet, Les Musiciens dans une cour d’Albert Bartholomé... les chefs-d’œuvre évoquant la musique affluent en cette aube du XXe siècle. Omniprésente dans les parcs, les cours d’immeubles, les cirques, les foires, la musique enchante la vie de tous. Au même moment, on assiste à l’explosion des cafésconcerts, cabarets et nouveaux théâtres tels La Monnaie à Bruxelles, Le Royal Albert Hall à Londres ou, à Paris, les théâtres de la Ville et du Châtelet, sans oublier l’Opéra inauguré en 1875 ! Tandis que bals populaires ou mondains font danser les foules, dans les salons bourgeois feutrés la mode est aux leçons de musique ainsi qu’aux concerts privés. Toute maîtresse de maison digne de ce nom se doit d’avoir chez elle un piano destiné à ses enfants, à ses amis artistes, au succès de ses soirées ou à elle-même. Si le piano mène la danse jusque dans les ateliers d’artistes, on étudie aussi d’autres instruments tels que banjo, violon, violoncelle, guitare... Dans le monde entier, la fin du XIXe voit également se moderniser les instruments de musique : naissance du fameux piano Steinway,

du saxophone, de la guitare folk et autres trompette à piston, trombone à barillet, flûte traversière à clefs, hautbois ou basson, tous encore utilisés aujourd’hui ! Un engouement musical dont les plus grands artistes de cette fin de siècle, amateurs éclairés, proches d’interprètes ou eux-mêmes musiciens, ont témoigné de leur pinceau. C’est cette complicité entre arts et musique qu’ont voulu montrer pour la première fois les commissaires de cette mélodieuse exposition, Frédéric Frank, directeur du musée, et Belinda Thomson, historienne de l’art, en faisant venir de toute l’Europe, des États-Unis et des grands musées parisiens une centaine de peintures, lithographies, estampes, illustrations, affiches ou partitions sur le thème de la musique. Le musée avait d’autant plus à cœur de la célébrer qu’il se trouve situé près de factures historiques d’instruments à vent, La Couture-Boussey dans l’Eure ou Mantes-la-Ville dans les Yvelines. Avant un hymne estival au peintre fauve Henri Manguin, Giverny, dès ce printemps, ouvre le bal ! 앳 Jusqu’au 2 juillet, « Tintamarre ! Instruments de musique dans l’art, 1860-1910 », 99, rue Claude-Monet, 27620 Giverny, tous les jours de 10 à 18 heures, tél. 02 32 51 94 65, mdig.fr

CORRESPONDANCES musicales

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LA CITÉ DU VIN convie au bistrot

Ouverte en juin à Bordeaux, dans une architecture qui rivalise avec sa scénographie, la Cité du Vin donne à voir le vin à travers le monde, les âges et les civilisations. Première exposition temporaire, « Bistrot ! De Baudelaire à Picasso » bonifie cette vocation culturelle, aussi pointue que fédératrice. Un apéritif artistique de grand cru.

PAR A NNE -L AURE M URIER .

En haut, Portrait de la journaliste Sylvia von Harden par Otto Dix (1926) et, ci-dessus, Composition par Mark Rothko (1929-1931). De la solitude à l’affirmation identitaire, une centaine d’œuvres dépeignent les situations en jeu au café : soit le « cœur de notre modernité ».

einture, photographie, cinéma, littérature : entre le monde des arts et le monde du café, les liens ont toujours été féconds », résume Marion Eybert, responsable des expositions temporaires à la Fondation pour la culture et les civilisations du vin. Avec ce « sujet populaire », explorant les mythes et coutumes en France, mais aussi dans le reste de l’Europe et aux États-Unis, nul doute que l’exposition va abreuver la Cité du Vin d’une nouvelle vague de visiteurs. Pendant les six premiers mois, plus de 300 000 personnes sont déjà venues voir la coque dorée qui a surgi sur les rives bordelaises de la Garonne ; elle est signée de l’agence XTU Architects, à qui l’on doit le pavillon français de l’Exposition universelle à Milan. Pour amorcer sa programmation artistique, complémentaire de son parcours muséal, une autre pointure a été convoquée : après avoir œuvré au Musée du Louvre-Lens ou à la Bibliothèque nationale de France, c’est Philippe Maffre qui, avec son équipe, signe la scénographie de « Bistrot ! De Baudelaire à Picasso ». Dès sa première section, bien nommée « Atmosphère, atmosphère », le café fait ressentir « son espace et climat », cocktail de lumières, de corps et de regards dès l’époque de Louis XV ; du Procope de Voltaire au plus populaire Ramponneau, de tableaux romantiques en poèmes surréalistes, tous ces lieux où se réinvente la modernité sont des sources d’inspiration avérées. Celles-ci ne sont pas toujours du même tonneau, illustre une deuxième thématique ; entre cafés bourgeois et estaminets de bas étage, une image positive du vin s’infiltre, cadrée dans le verre rouge des bonheurs simples par Doisneau comme par Picasso. Place aux « magnétismes » ensuite, dans une promiscuité qui peut voisiner avec la solitude, subie ou revendiquée ! « Autant que les Français, les artistes étrangers ont su exalter ce trait typique de notre société et des affranchissements qu’elle autorise, avant et surtout après la guerre de 14 », explique Marion Eybert ; dans un esprit proche de Hopper, Rothko a ainsi cédé aux charmes de jeunes élégantes à chapeau cloche, bien moins monochromes que les peintures qu’on lui connaît. Refuge ou tremplin, le café sert une liberté de penser, de créer ou de vivre. Telle est la conclusion du parcours, intitulée « Bohème de rêve » et composée notamment par Patti Smith. Au comptoir de l’exposition, aussi : des spectacles, conférences et projections de films. 앳 Jusqu’au 21 juin 2017. La Cité du Vin, 1, esplanade de Pontac, 33300 Bordeaux. Tél. 05 56 16 20 20 et laciteduvin.com

· Crédit photo : Shutterstock

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PHOTOGRAPHES VOYAGEURS à pister

En avril, pour sa 27e édition, le festival « Itinéraires des photographes voyageurs » convie à un nouveau tour du monde depuis Bordeaux. Regards documentaires ou approches intimistes, professionnels confirmés et nouvelle génération, noir et blanc comme couleur : quinze expositions tracent une odyssée singulière, dans neuf lieux en libre cours. PAR A NNE -L AURE M URIER .

1. Nombreuses sont mes naissances passées, de Robert Ramser, convoque une sombre errance poétique, inspirée par l’épopée indienne du Mahabharata. 2 et 3. C’est en noir et blanc aussi que Nia Diedla part à l’exploration de ses racines, dans la série Maleza : soit « une herbe sauvage qui pousse partout (…), d’une beauté étrange et féminine ».

’errance est ce jeu sur corde raide, cet essor du funambule qui permet de vivre sur toutes les routes d’un monde aux frontières de l’égarement et de l’épanouissement », expose le photographe Simon Tanguy, après 60 000 kilomètres de la mer d’Iroise à la mer du Japon. Entre sensation de perdition et sentiment d’appartenance, sa série Almost Home promet une oscillation grisante à l’Espace Saint-Rémi. Dans un autre lieu bordelais, au Marché de Lerme, les Suisses Alex Troesch et Aline Paley voient l’ailleurs en couleurs ; avec leurs bottes pointues assorties à leurs chemises Technicolor, les danseurs de Los Tribales allument des étoiles dans le désert du Nord mexicain. Il faut gagner Cenon, à l’est de la communauté urbaine, pour rencontrer d’autres héros, en prise avec le changement climatique cette fois ; au Rocher de Palmer, le collectif mené par le photographe engagé Max Riché y révèle des porteurs de solutions de tous horizons, éclatant d’optimisme en boubou africain comme en tunique de bonze... Kaléidoscope planétaire aussi sensible que singulier, le festival Itinéraires des photographes voyageurs croise cette année quinze expositions et neuf lieux, en accès libre tous azimuts. Les 7 et 8 avril, le public pourra ajuster la focale sur ce grand-angle en compagnie des photographes. Du 1er au 30 avril 2017. 45, cours du Médoc, 33300 Bordeaux. itiphoto.com

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E xpo

Mise en LUMIÈRE J

’aime le 1 % artistique, car ces commandes obligent à entrer dans la logique d’un lieu », explique Matali Crasset, heureuse élue de cette obligation d’aide à la création par le nouveau musée de Pont-Aven. Non content d’un lifting architectural par l’Atelier de l’Île, spécialiste du genre ayant opéré au Louvre comme à Orsay, l’établissement public a souhaité adjoindre trois lustres à son cadre visible depuis mai, après trois ans de travaux. « Alors que cet objet est de l’ordre du statut habituellement, j’ai conçu des voûtes cosy invitant à se poser, avec une simplicité formelle en référence au synthétisme de l’école de Pont-Aven : la mise en scène par des aplats de couleurs pures. Complétés de tapis, ces trois espaces “coloriels” s’inspirent directement de tableaux de Maurice Denis, Paul Sérusier et Émile Bernard. » Pour s’inscrire dans la pédagogie et l’histoire du musée, ces « interactions chromatiques » diffusent par ailleurs leur lumière grâce à des LED, aussi technologiques qu’économes. « C’est un hommage à Dame Julia qui, dans cette annexe de son hôtel fondateur, soutenait audacieusement les peintres, en leur offrant de lumineuses verrières. » Valorisant plafond et détails patrimoniaux, cette modernité est mise au goût du jour pendant qu’une exposition en remonte le cours artistique. Dans le sillage des maîtres Paul Gauguin et Émile Bernard, de nombreux peintres sont venus s’inspirer de la nature sauvage et préservée de la Bretagne. De 1870 à 1920, le premier volet de cette saga impressionne par sa palette, de Claude Monet à Lucien Simon. Jusqu’au 11 juin 2017. Place Julia, 29930 Pont-Aven. Tél. 02 98 06 14 43 et museepontaven.fr

1. Les mises en espace de Matali Crasset font écho aux choix chromatiques des peintres de Pont-Aven. 2. L’exposition « La modernité en Bretagne », programmée en deux temps en 2017, montre cette inspiration lumineuse qui a rayonné. Parmi les 86 œuvres du premier volet : Voiles rouges à Camaret, de Charles Cottet. 3. Avec Bords de la Laïta, peint en 1948, Adolphe Beaufrère établit un pont chronologique. 4. Idem pour Le Débit à Doëlan de Pierre Bompard, présenté dans la troisième et dernière section.

Ferment d’une révolution picturale majeure, l’école de Pont-Aven éclate dans un musée agrandi et rénové, où la designer Matali Crasset a installé trois lustres chromatiques. Par ailleurs thème d’une exposition, cette « modernité en Bretagne » est à découvrir sur tous les tableaux. PAR A NNE -L AURE M URIER .

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AIX-EN-PROVENCE PARC JOURDAN

DU 2 AU 5 JUIN 2017

Bleu i n

Photo: H. Del Olmo / F. LefŽbure

ﬁni www.vivrecotesud.fr

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E xpo

NATURE grand cadre

DEAUVILLE

Méricourt, la plage, Maximilien Luce

LA SEINE, DÉCOR DE VIE Deux villes exposent la vie du fleuve au XIXe siècle, l’une les loisirs, l’autre le travail. Dès 1837, la première ligne de chemin de fer Paris-Le Pecq, prolongée ensuite vers la Normandie, transporte les amateurs de canotage, régates, pêche, baignade en eau encore claire et guinguettes. Dans les boucles du fleuve propices à la détente, à Asnières, Bougival, Croissy, les peintres Renoir, Monet et tous les autres installent leurs chevalets et témoignent de l’évolution des mœurs. De même, ils croquent sur le vif cheminées d’usine, hangars, pontons, travail des bateliers ou des éclusiers. Un voyage dans le temps plein de charme et de nostalgie. « Au fil de l’eau : Seine de loisirs », jusqu’au 25 juin. Musée de Vernon, 12, rue du Pont, 27200. Tél 02 32 21 28 09, vernon27.fr et « Au fil de l’eau : Seine de travail ». Musée de l’Hôtel-Dieu, 1, rue Thiers, 78200, tél. 01 34 78 86 61, manteslajolie.fr LdC

Le goût du voyage Le Point de Vue rend hommage à André Hambourg, peintre officiel de la Marine – il a voyagé sur Le Richelieu, Le Colbert et La Jeanne d’Arc notamment – avec une soixantaine d’œuvres issues d’une importante donation de son épouse. Une sélection qui oscille entre le sombre – des ruelles obscures du Paris de son enfance, de la Guerre –, et la lumière la plus pure, celle des côtes normandes – il se marie à Honfleur, et une grande partie de son œuvre est consacrée à sa région d’adoption –, du soleil du Maghreb et des couleurs de Provence. Du 20 mai au 17 septembre 2017, Le Point de Vue, boulevard de la Mer, 14800, deauville.fr CP

AUVERS-SUR-OISE

Moulins à Dordrecht, Charles-François Daubigny

Le Dessert au soleil ou Nicole au soleil, André Hambourg

À la source de l’impressionnisme Père fondateur de l’impressionnisme, le peintre paysagiste CharlesFrançois Daubigny vécut durant dix-huit ans à Auvers-sur-Oise où il fit venir nombre de ses amis artistes. Ce « peintre de l’eau » conçut un bateau-atelier, le « Botin », avec lequel il parcourut l’Oise et la Seine jusqu’à Honfleur. Van Gogh lui dédia sa toile Le Jardin de Daubigny. À l’occasion du bicentenaire de sa naissance, la ville ouvre sa maison et expose une centaine de ses œuvres originales. Et lors des Journées du patrimoine les 16 et 17 septembre, le « Botin » reconstruit à l’identique sera mis à l’eau ! « Sur les pas de Daubigny, aux sources de l’impres sionnisme », du 25 mars au 3 septembre. Manoir des Colombières, rue de la Sansonne, 95430, tél. 01 30 36 80 20, museedaubigny.com LdC

VERNON • MANTES-LA-JOLIE

Bords de fleuve et de mer, parcs et jardins dessinés comme des tableaux, une sélection culturelle à l’âme buissonnière. De la Seine impressionniste aux ciels normands en passant par la partition végétale de Gilles Clément à l’abbaye de Valloires et les œuvres contemporaines d’Étretat, autant de semis printaniers qui nous mettent en joie. PAR LAURENCE DE CALAN, PASCALE DE LA COCHETIÈRE ET CATHERINE PEYBERNÈS.

PARC DE CLÈRES

ARGOULES

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JARDIN PLANÉTAIRE « La diversité est la garantie d’un futur pour l’humanité. Il faut la connaître, la recenser, la protéger », déclare Gilles Clément dans son ouvrage La Sagesse du jardinier. Adossés à l’abbaye cistercienne de Valloires, les 8 hectares subtilement aménagés par le célèbre paysagiste-écrivain sont un hommage au naturaliste et père de la météorologie J.-B. de Lamarck, ainsi qu’une remarquable leçon de choses. Lors d’une conférence exceptionnelle, Gilles Clément reviendra le 28 avril sur la genèse de ces jardins. Il évoquera la relation entre les végétaux et leur milieu, les migrations dues au réchauffement climatique, l’interaction entre les êtres et l’environnement. Une visite spéciale à ne pas manquer. Les jardins de Valloires, 80120 Argoules, de 10 h 30 à 18 heures jusqu’au 30 avril, et de 10 à 19 heures, du 1er mai au 31 août, jardinsdevalloires.com PLC

5 000 essences variées, principalement asiatiques, peuplent les jardins de l’abbaye.

Espaces de liberté Ce magnifique parc zoologique de 56 hectares, dont 13 ouverts au public, où l’on peut admirer séquoia, thuya géant, cyprès, cèdres et tilleuls bicentenaires, fut créé au XIXe siècle par le comte de Béarn. Acquis en 1919 avec son château par le naturaliste et ornithologue Jean Delacour – qui y fit construire terrasses, bassins et volières paysagées d’exception tout récemment restaurées –, il est désormais propriété du département de Seine-Maritime qui le remet peu à peu en état. 1 400 animaux y vivent, dont un millier en liberté, tels que flamants, tamarins empereurs, bernaches d’Hawaï, ibis rouges, antilopes, paons, ouistitis pygmées, maki cattas... ou, depuis peu, grâce aux échanges avec les zoos du monde entier, des pandas roux ! Au premier étage du château, dans ce cadre enchanteur aimé de l’écrivain Colette, une exposition autour de la plume et les œuvres du plasticien Sylvain Wavrant sont à découvrir. Du 13 mai au 6 novembre, de 10 à 19 heures (18 h 30 en septembre). 32, avenue du Parc, 76690 Clères, tél. 02 35 33 23 08, parcdecleres.net LdC

ÉTRETAT

Visage en résine du sculpteur Samuel Salcedo.

Sacré en Inde, le paon bleu est une espèce protégée.

Chimères en bord de mer Perchés sur la falaise d’Amont et regardant la célèbre Aiguille, les Jardins d’Étretat mêlent sculptures végétales et art contemporain. Chef d’orchestre de cette symphonie en vert, l’architecte paysagiste Alexandre Grivko. Son défi : conserver l’esprit de madame Thébault qui en planta le premier arbre au début du XXe siècle et ouvrir le lieu à la création. Visages de résine du sculpteur espagnol Samuel Salcedo, coquillages de l’artiste russe Alena Kogan, œuvres en chêne de l’Allemand Thomas Rösler... surgissent des topiaires, entrelacs de houx, bordures d’agapanthes. Et un Claude Monet sculpté y évoque l’amour pour la côte d’Albâtre du peintre impressionniste. Toute l’année, avenue Damilaville, 76790 Étretat. Tél. 02 35 27 05 76, lesjardinsdetretat.fr LdC

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É vénement

Immortelle CAMILLE CLAUDEL

Alors même que l’on célèbre cette année le centenaire de la mort de Rodin, celle à qui l’on accorde au moins autant de talent qu’à son maître et amant voit un musée lui être dédié à Nogent-sur-Seine, la ville de son enfance. Le public peut y découvrir la plus importante collection au monde d’œuvres de Camille Claudel, sculptrice de génie. PAR L AURENCE DE C ALAN .

’est à Nogent-sur-Seine, où son père est promu conservateur des hypothèques, que s’installe en 1876 la jeune Camille avec sa famille dans une maison bourgeoise XVIIIe. À 12 ans, avec sa sœur Louise et son frère Paul, elle découvre la terre et façonne ses premières figurines. Son talent n’échappe pas au sculpteur nogentais Alfred Boucher qui lui enseigne les rudiments de son art. À Paris, Camille s’impose comme femme et sculpteur, ce qui, en cette fin du XIXe, est un défi ! En 1884, elle entre dans l’atelier d’Auguste Rodin dont elle devient le modèle, la muse et la maîtresse. Au fil de leurs relations tumultueuses, elle progresse, crée, expose. Devenue membre du jury de la Société nationale des beauxarts, elle s’éloigne de Rodin, affirme sa différence. Sa biographie est publiée au Mercure de France, la comtesse de Maigret devient sa mécène. Recluse

dans son dernier atelier de l’île Saint-Louis, elle travaille sans cesse tandis qu’Eugène Blot l’expose. En 1906, son frère Paul part pour la Chine, Camille ne veut plus créer. Pire encore, elle veut détruire ses œuvres. Internée pour psychose délirante, elle meurt en 1943 à l’asile de Montfavet dans le Vaucluse. Par bonheur, restent ses œuvres, Persée et la Gorgone, L’Abandon, L’Âge mûr, La Fortune, Profonde pensée, Les Causeuses... Initié par les sculpteurs Paul Dubois et Alfred Boucher, le musée de Nogent a été agrandi et repensé pour elle par l’architecte Adelfo Scaranello. Il abrite plus de 200 sculptures – dont une quarantaine de Camille Claudel –, des gravures, photographies, dessins, films documentaires... À son fronton, brille désormais le nom de cette immense artiste. 앳 10, rue GustaveFlaubert, 10400 Nogent-sur-Seine, tél. 03 25 24 76 34, museecamilleclaudel.fr

(1), (2) ET (3) © MUSÉE CAMILLE CLAUDEL, MARCO ILLUMINATI, (4) © MUSÉE RODIN, PARIS

1. La Valse, bronze de Camille Claudel vers 1889-1905, acheté à Reine-Marie Paris, petite-nièce de l’artiste, par le musée Camille-Claudel. 2. Les bâtiments du nouveau musée adossé à la Maison Claudel, au cœur de Nogent-sur-Seine et conçus par l’architecte Adelfo Scaranello. 3. Femme accroupie, plâtre patiné, vers 1884-1885.

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É vénement

1. Une partie de l’extension conçue par le cabinet d’architectes Stanton Williams. 2. Un chef-d’œuvre d’art moderne ? Le Nu Jaune (1908) de Sonia Delaunay. 3. Avec l’art contemporain, telle La Belle Mauve (1962) de Martial Raysse, les XXe et XXIe siècles représentent 55 % de la collection ! 4. Segmenté, le parcours historique a gagné en fluidité.

NANTES plein cadre

antes et la culture, c’est une riche histoire », rappelle Johanna Rolland, maire de la ville et présidente de la métropole. « L’excellence que l’on nous reconnaît dans le rayonnement national et international, je ne l’oppose pas à l’excellence en proximité. Ainsi, le musée d’Arts, qui ouvrira ses portes le 23 juin 2017, incarnera cette volonté, parmi d’autres. » Ajoutant une extension contemporaine au palais historique, le projet architectural qui redessine le musée des Beaux-arts convainc d’emblée. Pendant que colonnes et verrières du XIXe siècle auront retrouvé couleurs et normes du jour, un bâtiment baptisé le Cube apportera 2 000 m2 contemporains ; entre aménagements extérieurs et intérieurs, optimisant tant l’accessibilité que la visibilité du site, cette pierre angulaire sera reliée au palais et à la chapelle de l’Oratoire par une passerelle aérienne, notamment. À la clef, plus de 30 % de surface d’exposition supplémentaires développant un parcours

muséographique jusque sur le parvis, mais aussi un nouvel auditorium, des espaces pédagogiques, une bibliothèque et un centre de documentation, sans compter un nouveau cabinet d’arts graphiques... Tour de Londres, Victoria & Albert Museum, etc. L’agence britannique Stanton Williams collectionne les chantiers innovants ! Pour s’inscrire dans son territoire et son époque, le musée d’Arts de Nantes – son nouveau cartel – misera aussi sur la pérennité de son fonds: du Pérugin à Courbet, de Dufy ou Kandinsky à Richter ou Viola, il est le seul, avec le musée de Grenoble, à être resté connecté sans interruption avec son temps, depuis sa création en 1801 par Bonaparte. En lien avec les Amériques, aussi, cette exigence de démocratisation culturelle multipliera les ouvertures passées et futures. « C’est cela, pour moi, le musée du XXIe siècle », conclut Johanna Rolland. 앳 10, rue Georges-Clemenceau, 44000 Nantes. Tél. 0251174500 et museedartsdenantes.fr

De « l’étrange monument aveugle, sorte de piédestal découronné de son quadrige », tel que l’a décrit l’écrivain Julien Gracq, il ne restera que le meilleur : un palais en cœur de ville, riche de collections d’art ancien comme contemporain, chefs-d’œuvre à l’appui... Dès le 23 juin, Nantes arborera un musée d’Arts du XXIe siècle ! Une vitrine de sa créativité. PAR A NNE -L AURE M URIER .

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É vénement

1 et 2. Une des œuvres qui font la réputation du musée ARoS : Your Rainbow Panorama. 3. Autre création d’Olafur Eliasson : la scénographie du ballet Tree of Codes. 4. À travers dix appartements types, le musée Den Gamle By cadre l’intimité des Danois. 5. Exploration archéologique avec le MoMu ou musée Moesgaard, en pente douce vers la mer du Nord. 6. Avec Kähler Design, la céramique est dans le vent depuis 175 ans. 7. Au menu aussi : une gastronomie étoilée. 8. En juin, Sculpture by the Sea fait déferler l’art sur la plage.

AARHUS entre en scène

’art peut-il redessiner le monde ? Qu’advient-il lorsque nous faisons quelque chose d’inattendu ? Dans cette « ville du sourire », au royaume de la douceur de vivre, peut-on laisser les enfants décider ? Quid d’un habitat pour les espèces rares, interpelle aussi la « plus petite des grandes villes du monde », comme elle se surnomme également ? À l’aune de 160 projets dans la note orchestrée tant par la chorégraphe Lucinda Childs que par le metteur en scène Bob Wilson, Aarhus a bien l’intention d’inscrire un sillage durable à son couronnement culturel européen. Son mot d’ordre ? « Let’s rethink. » Pour décloisonner sa pensée, la cité fondée au Xe siècle n’a pas attendu 2017 ! Alors que son héritage médiéval bat le pavé dans une vibrante vieille ville, au pied d’une cathédrale qui légitime ses superlatifs, c’est un bâtiment conceptuel qui amarre l’âge d’or et de fer de sa préhistoire viking ; à l’abri de pans de béton qui évoquent les couches d’une fouille archéologique, coiffés d’un toit végétal qui se prête à la luge comme au pique-nique selon la saison, de précieux artefacts prennent vie aux côtés de l’Homme de Grauballe, remarquablement conservé depuis le IIIe siècle avant Jésus-Christ. Quant au musée d’art ARoS, parmi les plus prestigieux de Scandinavie, on y vient autant pour sa collection de sculptures et peintures que pour son architecture ; référence

à la Divine Comédie, son étagement dantesque mène au paradis conçu par Olafur Eliasson. Loin de sa promenade au panorama arc-en-ciel, l’artiste dano-islandais donnera – du 27 au 29 avril et le 1er mai – des couleurs à la Maison de la Musique, autre figure de proue culturelle ; jeu de miroirs et de lumière, sur une partition pop et électronique, sa scénographie du ballet Tree of Codes promet une expérience plurisensorielle. Avec la compagnie du Randers EgnsTeater, il faudra tirer des bords jusqu’au vieux port industriel de la ville, à 40 kilomètres, pour voir une odyssée sons et lumières déferler entre grues et silos début septembre. Sur les quais, à l’embouchure de la rivière, le spectacle est déjà omniprésent, avec la silhouette du Dokk 1 ; plus qu’une médiathèque ultramoderne, ses 18 500 mètres carrés amarrent un projet sociétal durable, où l’eau se reflète en façade et qui sonne le gong à chaque naissance. Inutile, aussi, d’attendre la prochaine édition du Food festival pour se régaler de nouvelle cuisine nordique, entre «crabes et langoustes de la baie, herbes aromatiques magnifiques de la forêt et légumes des exploitations agricoles locales » : parole du chef étoilé de Frederikshøj. Traditionnel ou alternatif, le design n’est pas en reste ; avec des créateurs en série, il fera ainsi le siège de l’ancienne gare de triage Godsbanen, les 3 et 4 juin... Délicieux menu à l’horizon ! 앳 aarhus2017.dk

Souvent éclipsée par Copenhague, la deuxième ville du Danemark pourrait bien lui voler la vedette cette année : à elle d’être capitale... européenne de la culture ! À l’agenda de ce port viking historique, ancrant aujourd’hui un bastion étudiant sur la péninsule du Jutland : une invitation à repenser le monde, à l’équerre de son art de vivre créatif. PAR A NNE -L AURE M URIER .

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CURIOSITÉ

Exemple d’architecture d’État des années 70, l’usine de Pessac est signée par le Cabinet Salier-Courtois-Lajus. Yves Salier était un élève de Le Corbusier. Le béton dé coffré domine. Page de droite, les passerelles en plastique blanc intégrées et les tapis de sol orange sont d’origine. Les coins en métal, en bas, portent la gravure en creux de La Semeuse. Ces 10 euros argent, ci-dessous, restent le symbole intemporel de la République.

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STYLE au trésor

Installée à Pessac, l’usine de la Monnaie de Paris répond à une logique industrielle. La frappe des monnaies courantes est son cœur d’activité. Mais, ô surprise ! son langage architectural en béton brut est aussi un trésor. L’esprit seventies qui habite ses 20 400 m2 enveloppe l’activité monétaire d’un souffle vintage. Un secret bien gardé ! PAR C ÉCILE VAIARELLI . P HOTOS B ERNARD T OUILLON .

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De la bobine de métal à la découpe, du brillantage des flans, jusqu’à la frappe des pièces, toutes les étapes de la fabrication sont d’une précision extrême. Monnaie courante thaïlandaise, monnaie de collection ou médaille souvenir... dans l’atelier de monnayage, le monnayeur dirige trois presses et exerce un contrôle minutieux à la loupe.

ntre création artistique et innovation industrielle, la Monnaie de Paris, doyenne des institutions françaises, traverse toutes les périodes de l’histoire de France. Son activité régalienne au cœur de la capitale se prolonge en 1973 par un second site de production à Pessac. C’est là que se concentre l’activité de frappe de l’euro et des monnaies courantes, avec un volume qui donne le vertige, et atteint aujourd’hui plus de huit millions de pièces par jour. Des pièces ? Oui, mais lesquelles ? Au fond d’une poche, elles s’entrechoquent. On les compte, puis on les disperse. Et l’attention que nous leur portons est trop souvent liée à la valeur de l’objet que l’on convoite. Pourtant, il suffit de s’attarder un instant sur cette monnaie qui, littéralement, nous file entre les doigts. Elle raconte mille choses. Gravée dans son cœur, elle voyage, virevolte, défie les frontières et le temps. Elle véhicule à jamais un métier de précision et de passion. La Monnaie de Paris met toute son expertise au service des banques centrales du monde entier. Plus de quarante pays font confiance à sa maîtrise ancestrale enrichie aujourd’hui des dernières innovations technologiques : le sultanat d’Oman, la principauté de Monaco, la Thaïlande, le Costa Rica, la Namibie, Madagascar, la Tunisie... C’est tout un capital de savoir et de transmission qui s’invite dans le secret de l’usine de Pessac, puis circule à travers le monde. Le processus de fabrication des pièces s’organise « en escargot » avec un enchaînement logique de procédés industriels. L’architecture de l’usine, rationnelle, utilitaire, mais également défensive, déploie passerelles et coursives suspendues à sept mètres du sol. Rêve de numismate ! Dans un décor demeuré intact, les euros étincelants tintent et s’empilent, les pièces de collection sont l’objet de toutes les attentions. 앳 monnaiedeparis.fr

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Sophistication d’un métier d’art associé à une activité industrielle. Avec un savoir-faire virtuose, le maître graveur réalise un dessin qui sera transformé en outillage de frappe pour produire des monnaies courantes ou de collection. En 2017, Auguste Rodin est à l’honneur avec une pièce de deux euros commémorative ainsi que de 10 et 100 euros en argent.

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CAP-FERRET

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CAP cabanes

Le Cap-Ferret et ses jardins secrets abritent des trésors d’architecture résidentielle. Composée de quatre modules, la « cabane » contemporaine conçue par l’Atelier du Pont est une formidable passerelle entre le vivre-ensemble et le respect de l’espace privé. PAR CÉCILE VAIARELLI. PHOTOS BERNARD TOUILLON.

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Page précédente et ci-dessus, opposition de tons chauds pour des façades en pin local ou inspiration industrielle avec de la tôle ondulée anthracite. Dans cet écrin de verdure, l’atmosphère de la maison de vacances reste douce et protectrice, malgré les angles vifs. Pins, chênes, yucca, arbousiers, mimosas… trouvent naturellement leur place dans ce projet d’architecture à vivre entouré de grands arbres. Sous l’auvent de la cuisine, page de gauche, trois suspensions industrielles donnent le ton, mais le personnage clef reste bien entendu le barbecue, Forge Adour, véritable ami des grandes tablées après la plage. Tables et banc, Fermob, carafes Ikea. En haut à droite, la piscine se prolonge par un amphithéâtre bain de soleil en ipé pour paresser à l’ombre, sur des coussins colorés.

’idée que l’on se fait des vacances ouvre tous les champs possibles à l’imagination. La commande d’une maison au CapFerret pour une tribu nombreuse est un challenge qui implique la question du partage et de l’instant privé. En analysant le potentiel d’un terrain tout en longueur, constellé de grands pins, avec une déclivité de 5 mètres, l’architecte AnneCécile Comar et l’Atelier du Pont se posent immédiatement la question de la vue. Que voir ? Comment s’isoler, se rassembler, recevoir les amis, lire, cuisiner, savourer la nature, surfer sur la lumière ? Si une maison rien que pour soi peut être une cabane, cette demeure pour une multitude sera la démultiplication de quatre cabanes. Dans l’esprit des architectes, les passerelles, reliées les unes aux autres par des jeux de patios et épousant la géographie du terrain, sont la pierre angulaire du projet. Le bois s’impose immédiatement : du pin local, bien évidemment, car nous sommes au cœur de cette région unique où le pin est roi et où sa silhouette en majesté est la sentinelle bienveillante d’un écosystème préservé. Liberté, dialogue et confiance entre propriétaires et concepteurs sont les conditions implicites du projet : une grande maison sur un terrain étroit dans un paysage protégé reste une équation complexe. Au fil des mois, autour de grandes tablées, se partagent des huîtres... et des idées pour transformer les contraintes en atouts et impliquer des entreprises à 100 % locales. C’est ainsi qu’est née l’idée de bâtir la piscine sur la partie la plus haute et dégagée du terrain, pour capturer l’ensoleillement et bénéficier d’un maximum d’espace à vivre. Le sol est en ipé, tandis que sur les façades se conjuguent fines lattes de pin, encadrements en métal noir et tôle nervurée dessinant et structurant l’espace. Les angles et triangles, qui ne ressemblent à rien de convenu, apportent une dynamique vive et nerveuse à l’ensemble. Ils forment ce leitmotiv tonique et ouvert sur le ciel qui rythme les chambres et l’escalier reliant les étages. Dans le grand salon, visuellement lié à la cuisine, toute la fluidité de l’espace se lit à l’horizontale, mais se vit aussi à la verticale grâce à un escalier intérieur littéralement sculpté. Balancé, souple, en béton blanchi, il rayonne d’une douceur où le regard se perd. Jaune tonique, la cuisine, également dessinée par l’Atelier du Pont, invite l’été à sa table. Sous la forêt multicolore de « Pet Lamps » créées par Alvaro Catalán de Ocón, toute la philosophie du upcycling s’exprime dans le savoir-faire minutieux du tressage colombien. À l’image de ce fil rouge généreux et décontracté qui parcourt l’atmosphère de la maison de vacances, c’est bel et bien d’une invention de l’espace qu’il s’agit. Des bouts de monde qui isolent et rapprochent, à l’image de la magie naturelle du Cap-Ferret.

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La cuisine prolonge le salon... ou bien l’inverse. Du billard à la terrasse, la vie se déroule d’un seul tenant. Une fluidité bienveillante accentuée par la table et l’îlot de cuisine parallèles qui ouvrent sur le jardin. Solaire ! Page de droite, c’est un jaune citron qui a été choisi pour cette cuisine dessinée par l’Atelier du Pont et réalisée par Thoureau Menuiserie. Cuisson Gaggenau ; suspension « Pet Lamps » d’Alvaro Catalán de Ocón avec ses fils colorés et abat-jour tressés ; coussins en lin froissé, Merci. Dans le salon, en bas, un ensemble de poufs et canapés orange, Togo Ligne Roset ; un billard Toulet, une échelle Dogon et une photographie de Thomas Ruff entament une conversation sur l’art de mêler les genres. Suspension « Light Swing », Fleux.

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ENTRE HAVRE DE PAIX ET INVENTION D’ARCHITECTE

Au Cap-Ferret, la mer est toujours proche et la nature enveloppe toute chose. Aux lignes de force de l’architecture répond une nature domestiquée aux parfums boisés. Jardins par Arnaud Gallou pour Ferret Vert. Les transats empilables d’esprit seventies s’étirent sur un sol en ipé ou une plage de sable. La piscine est un long couloir de nage où se reflètent les grands pins. Une réalisation Piscines de France.

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L’escalier en béton blanchi, page de gauche, relie les deux niveaux ; l’Atelier du Pont s’est plu à en sculpter les volumes ; véritable incarnation du mouvement, sa silhouette élégante est le point de rencontre de tous les échanges. L’on retrouve dans la chambre des parents la baie en triangle, véritable icône du projet. Chevets en céramique, Paola Navone, Gervasoni ; suspensions en béton, Renate Vox, Serax ; oreillers, Merci ; coussins à motifs, Akin & Suri ; couverture, Burel Factory. Dans le dortoir maçonné des enfants, en bas à droite, des tabourets Ekobo et coussins Bed & Philosophy.

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Là, tout au bout du chemin, l’appel de la mer se fait plus pressant. Chaque chambre d’enfant ou d’amis jouit d’un espace salle de bains privé. Pour la chambre bleu canard, page de gauche, une structure fermée en métal noir, façon atelier industriel. Vasque en pierre, dessus de lit anthracite et pouf tricot, AM.PM ; applique, Maisons du Monde. Pour la chambre blanche, en bas à droite, un espace ouvert et poudré où la lumière entre à flots par la baie qui dessine un pan coupé. Dessus de lit en lin gris perle, AM.PM ; coussins en lin froissé, Merci et Akin & Turi ; miroir cerclé d’un cadre en pneu recyclé, Tadé. Robinetterie Bossini. ADRESSES PAGE 146.

LES ADRESSES DES PROPRIÉTAIRES

POUR L’ARCHITECTURE ET LA CONCEPTION, L’Atelier du Pont, 89, rue de Reuilly, 75012 Paris, tél. 0153332410, atelierdupont.fr POUR LA CONSTRUCTION , BMC Bernard Martin Constructions, 25, av. du Monument-Saliens, 33970 Lège-Cap-Ferret, tél. 05 56 60 46 55, sarl-bmc.com POUR LE JARDIN, Arnaud Gallou pour Ferret Vert, tél. 0556604655, ferretvert.fr POUR L’ÉLECTRICITÉ , Robin Pazat, tél. 06 26 28 79 07, pazat-electricite.fr P OUR LA PLOMBERIE, Christian Vivès, SARL Labeyrie-Vivès, tél. 05 56 60 21 03, plomberie-chauffage-legecapferret.com POUR LA TOITURE ET LA SERRURERIE, Aquisole, tél. 05 56 74 71 29. POUR LES MENUISERIES EXTÉRIEURES ET LES FENÊTRES, Glassolutions Saint-Gobain, glassolutions.fr POUR LES MENUISERIES ET LES BARDAGES INTÉRIEURS, Olivier Thoreau, tél. 05 56 63 47 83, menuiseriethoreau.com P OUR LA PLÂTRERIE , Plâtreries Leglise, tél. 0556609568. POUR LA PEINTURE, Ducos, tél. 0556647595, ducos-peinture.fr P OUR LE BASSIN DE NAGE , Piscines de France, piscines-de-France.fr

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B O U L O G N E - B I L L A N C O U RT

Ci-contre, dans l’entrée, un meuble en Batipin conçu sur mesure crée une séparation avec le salon. Table, India Mahdavi, bocaux colorés, CSAO. Sur les murs peints du rose « Baby Pink », gamme Sarah Lavoine pour Ressource, miroir et lampadaire chinés aux puces de Saint-Ouen. La banquette de chez Caravane, coussins India Mahdavi, Le Monde Sauvage, et David Hicks chez Guillaume Excoffier. Devant la cheminée, page de droite, fauteuil en velours India Mahdavi. Accessoires pour le feu, Eldvarm au Bon Marché. Bocaux et vases en fils tressés, CSAO. Tables basses Gubi. Plateaux colorés Hay.

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RÉVEIL en rose

Graphique et coloré, le monde de Mathilde est gai. Dans un mélange de styles qui se télescopent joyeusement, l’intérieur affiche des teintes poudrées qui répondent au foisonnement des papiers peints. Nichée au fond d’une cour à Boulogne-Billancourt, la maison de trois étages vient de subir une belle métamorphose habilement orchestrée par l’agence d’architecture GCG. PAR L AURENCE D OUGIER . P HOTOS B RUNO S UET.

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Dans la salle à manger, la propriétaire a mélangé une table années 50 chinée sur eBay à des chaises de Hans Wegner. Lustre déniché aux puces de SaintOuen. Sur un pan de mur, papier peint Le Monde Sauvage et applique Triple Seven Home. Dessinée sur mesure par les architectes de GCG, la bibliothèque se pare du bleu « Paon » et du rose « Baby Pink » de Sarah Lavoine pour Ressource. Tapis, La Maison du Kilim.

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Mathilde et ses quatre garçons. Dans la cuisine Armony, à droite, sol en carreaux ciment, Popham Design. Meuble MDF laqué marine et plan en Corian. Tabourets recouverts de tissu Pendleton. Suspension Alix D. Reynis. En bas, sous les combles, le monde des enfants. Matelas Tensira avec coussins CSAO et Ma Poésie. Papier peint Cole & Son.

près huit années passées au Bon Marché, Mathilde n’ignore pas grand-chose du design et de la déco. Étoffes, mobiliers, luminaires, tapis, linge, papiers peints : ses sélections ne laissent rien au hasard ni même à la spontanéité. L’ensemble est pensé et bien réfléchi, comme dans une partition, et n’existe qu’en écho avec le reste : tout s’accorde, dans une logique à la fois originale et détonnante. Inventive, Mathilde nourrit le mélange des genres et n’aime rien de mieux qu’un style bohème pimenté d’influences et de décalages très anglais. Ses harmonies se composent autant de créations contemporaines que de trésors du vintage. Avec toujours un soin particulier donné à l’élégance des détails, aux détournements et au mélange des matières. « L’esthétique pointue du Bon Marché m’a beaucoup éduquée au design, explique-t-elle. J’y suis entrée avec l’idée de travailler dans la mode, mais me suis aperçue que le design et la déco m’appelaient plus. J’ai eu la chance de travailler aux côtés de stylistes aussi cultivées que talentueuses. » Sa maison reflète son alchimie très personnelle d’époques et de matières. « J’adore feuilleter les magazines de déco, aller sur les sites spécialisés et fouiner pour dénicher la nouvelle créatrice de tapis, le designer qui monte, les marques de papiers peints introuvables en France... », s’amuse-t-elle. Toujours à l’affût des dernières créations, Mathilde a choisi les architectes du cabinet GCG Architectes, dont elle avait apprécié le travail chez des amis. « Dans ces appartements, j’ai aimé leur intervention subtile et colorée, à la fois contemporaine et très chaleureuse. J’ai immédiatement pensé à eux lorsque nous avons acheté notre maison. C’est une équipe de trentenaires comme moi, très gais et ouverts. » Alexandre Goulet, l’un des trois complices du cabinet GCG (avec Olivia Charpentier et Dev Gupta) et son chef de projet Andrea, ont su habilement comprendre les envies bien assumées de Mathilde. « Mon choix d’une vingtaine de papiers peints différents dans la maison les a, dans un premier temps, désarçonnés, eux qui affectionnent un style épuré ! Ils ont respecté mon envie d’apporter des touches féminines dans un univers très masculin, que je partage avec mon mari et mes quatre fils. Je suis la seule fille de la famille ! » Les jeunes architectes ont repensé entièrement la bâtisse de 165 m2. Ils ont redistribué les trois niveaux pour mieux les adapter à la vie d’une famille nombreuse. Au rez-de-chaussée : salon, salle à manger et cuisine ouverte sur le petit jardin ; au premier, le domaine des parents et leur terrasse privative ; puis, au dernier, sous les combles, celui des enfants avec salle de jeux et chambres conçues comme des cabanes. « Nous avons même aménagé au sous-sol une grande salle de jeux supplémentaire », raconte Mathilde. « Comme ça, chacun peut trouver son rythme. Et ça, c’est primordial dans une maison de famille ! » gcg-architectes.com

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LA TENDRESSE DES PASTELS POUR UN ESPRIT FÉMININ

Dans le salon, les murs se parent du rose « Baby Pink », gamme Sarah Lavoine pour Ressource, et du vert « SC264 ». Appliques Sarah Lavoine. Côté droit, canapé de chez Caravane avec des coussins India Mahdavi, Le Monde Sauvage, Antoinette Poisson et David Hicks chez Guillaume Excoffier. Côté gauche, le canapé de Sarah Lavoine mêle les coussins en laine brodés d’India Mahdavi. Tables basses, GamFratesi de chez Gubi. Série de plateaux, Hay. Fauteuil en velours rose, India Mahdavi. Tapis, La Maison du Kilim. Dans la bibliothèque, lampe en wax, Sentou ; papillons, Deyrolle, et appliques, Triple Seven Home. Sur la cheminée, miroir chiné aux puces de Saint-Ouen.

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De beaux papiers peints tapissent les murs des chambres. Ci-contre, Le Monde Sauvage, lampadaire, India Mahdavi, fauteuil Hans Wegner, tapis au crochet, Varanassi. À droite, dans la salle de bains parentale, papier peint, Hygge and West; miroir chiné à Saint-Ouen. Appliques, Birdy Northern. En bas à gauche, papier peint, Farrow & Ball, miroirs Caravane, portemanteau Puces du Design. À droite, sur le lit, coussins, Ma Poésie, et linge de lit, Caravane. Table de chevet et tissu tête de lit dénichés aux puces de Saint-Ouen. Tapis Ferm Living.

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LES ADRESSES DE MATHILDE POUR LEURS BELLES CÉRAMIQUES, AtelieRoba-Michel Robakowski, place des Écossais, 76980 Veules-les-Roses. Tél. 06 40 55 54 20 ou 06 12 01 02 71, veules-les-roses.fr/atelieroba POUR LEURS PEAUX DE BÊTES, LEURS OBJETS D’ART PRIMITIF ET LEURS OISEAUX EXOTIQUES NATURALISÉS, Colonial Concept. Puces de Saint-Ouen. 8, rue Paul-Bert, 93400 Saint-Ouen. Tél. 01 40 10 00 71. POUR SES SÉLECTIONS DE MOBILIER ET D’OBJETS DESIGN, Portobello, 32, rue du Roi-de-Sicile, 75004 Paris. Tél. 01 42 72 27 74, portobello-decoration.fr POUR LEURS COUSSINS BRODÉS AUX MOTIFS MULTICOLORES ET LEUR MOBILIER PEINT À LA MAIN, CSAO, 9, rue Elzévir, 75003 Paris. Tél. 01 42 71 33 17, csao.fr POUR SES TROUVAILLES D’OBJETS ET DE MOBILIER VINTAGE, la brocante La Langouste Bleue, 44, Grande-Rue, 35800 Saint-Briac-sur-Mer. Tél. 02 99 88 36 98. POUR SES CRÉATIONS EN PORCELAINE DE LIMOGES, Alix D. Reynis, 14, rue Commines, 75003 Paris. Tél. 01 56 06 90 66.

Pour sa chambre, Mathilde a demandé aux architectes de concevoir de grands placardsdressings. Tapis, La Maison du Kilim. Devant le petit bureau habillé de panneaux de Batipin, chaise de Sandrine Alouf. Draps en lin rose, Merci, et couvre-lit en crochet déniché aux puces de Saint-Ouen. Banc, Conran Shop. ADRESSES PAGE 146.

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NORMANDIE

Surplombant l’Orne et ses vallées fertiles, ce domaine préservé abrite un beau manoir du XVe siècle et ses nombreuses dépendances. L’une d’entre elles, rénovée dans le respect de la tradition, abrite les chambres d’hôtes.

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L’appel du grand VERT Protégé par le paradis vert et bleu qu’est la campagne normande, cerné par les méandres de l’Orne, un petit manoir du XVe siècle entouré par ses dépendances abrite le lieu de vie de Thekla et Luc Benevello ainsi que deux chambres d’hôtes ouvertes sur la nature. Une transformation qui fait la part belle à la lumière et aux matériaux traditionnels. PAR L AURENCE D OUGIER . P HOTOS B RUNO S UET.

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Partout, les vues s’ouvrent sur la nature, les bâtisses d’origine, les granges, le potager, le jardin de fleurs, le poulailler, pour un retour aux sources bienfaisant. Simple mais chaleureuse, la salle à manger est baignée de soleil. Table et banc en chêne et métal ont été dessinés par Thekla et confectionnés par l’artisan local, Thomas Morel. Fauteuil en cuir noir « Cab » de Mario Bellini chez Cassina. Tapis en corde, Ikea. Vaisselle noire finlandaise, Arabia.

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Plantée au centre de ce gigantesque volume, la cuisine conçue par Thekla, page de gauche, mêle des éléments en wengé massif et des murs habillés d’ardoises récupérées sur une ancienne toiture. Tous les aménagements en chêne (placards, escaliers, banc...) ont été réalisés home made. Sur demande, des repas aussi frais que savoureux sont concoctés avec les produits du jardin. Bougeoirs en métal, Thomas Morel artisan forgeron local. Page de droite, en bas, une volée de marches en chêne mène à la partie privative.

l est peu de dire que la magie du manoir de la Queurie opère dès le premier regard : est-ce l’environnement idyllique de cette campagne de carte postale, les vieilles pierres qui témoignent de six siècles d’histoire – émaillés de quelques jolies légendes de fées et de vengeance –, les hérons qui s’ébrouent près de la rivière ou les poules noires qui se promènent dans la cour ? L’ensemble constitué par le manoir principal et les dépendances apparaît comme un petit monde en soi, coupé du reste, vivant en autarcie. La restauration de vieilles bâtisses, semée d’embûches, de belles et mauvaises surprises, n’était pas pour effrayer Thekla et Luc Benevello, qui avaient déjà goûté à l’aventure en d’autres lieux. « Nous avons pris le temps d’appréhender l’ensemble de ce site exceptionnel, bâti au XVe siècle, pour nous y intégrer avec humilité. » Il fallait reprendre le fil de la logique de restauration, une parenthèse destructrice du XXe siècle, marquée par « l’usage inconsidéré du ciment », explique Thekla. C’est tout naturellement que le couple et ses deux enfants, Rosalie et Gaspard, prennent la mesure de cet ensemble d’exception et d’un environnement qui ne l’est pas moins. L’engagement des propriétaires pour respecter au maximum les matériaux purs et les systèmes naturels de recyclage, dans un souci de cohérence avec les lois de la nature, est sans faille. « Nous sommes juste de passage sur cette terre ; il est logique que nous essayions de faire en sorte que notre empreinte laisse le moins de traces possible », revendique Thekla. Avec enthousiasme et beaucoup de travail, ils ont retrouvé les techniques d’origine pour rénover le bâtiment qui abritait l’ancienne étable et le pressoir : tous deux ont été transformés en un immense lieu de vie. Dans ce bloc aveugle de 220 m2 et 4,90 mètres de hauteur, ont été percées quatre belles ouvertures sur le côté sud, afin de faire pénétrer en profondeur la lumière. Il a été procédé au renforcement des murs de pierre avec des isolants naturels, à la pose du parquet de chêne, à la création de cloisons habillées d’ardoises ou de bois, à la réalisation des aménagements intérieurs... Tout a été pensé et raisonné à l’image des plantations et végétaux du domaine qui fournissent le chauffage à bois, ou le bassin de filtrage naturel des eaux usées, utile pour nourrir brebis et animaux qui vivent sur le domaine. Dans cet univers si proche de la nature et de l’essentiel, Thekla a réservé deux chambres pour accueillir des hôtes. Cours de jardinage, pêche à la truite ou à l’ombre, ramassage des œufs dans le poulailler pour les enfants, promenades en forêt, ou comment partager le bonheur de vivre au vert. 앳 La Queurie. Chambre à partir de 110 €. Repas sur demande, 35 €. laqueurie.wordpress.com

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UNE « BOÎTE SUSPENDUE » ABRITE L’INTIMITÉ FAMILIALE

Page de gauche, sobriété et élégance pour le salon. Mélange de mobilier familial des années 70, de trouvailles dans des brocantes, d’un tapis, de tabourets en bois noir AM.PM, et de beaux coussins noir et blanc, Conran Shop et Lindell & Co. Sculpture en bois brûlé de l’artiste Christian Lapie. Ci-contre : fauteuil en cuir crème, « Cab » de Mario Bellini pour Cassina ; au fond, les deux chambres dédiées aux hôtes.

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Spacieuses et lumineuses, les chambres d’hôtes, page de gauche et ci-dessus, profitent d’une superbe hauteur sous plafond de 4,90 m. Grâce à la large mezzanine, la plus grande peut accueillir de 3 à 4 personnes. Draps kaki et bleu, Society ; coussins LeLigne et couvrelit tissé à la main par la mère de Luc. Fauteuil années 50 et tabouret de bois chinés, tapis AM.PM. Dans la salle de bains, à droite, sol et murs sont en Buxy ou calcaire de Bourgogne trouvé chez Rocamat. Robinets, Vola. Serviettes en lin cumin, Lissoy. ADRESSES PAGE 146.

LES ADRESSES DE THEKLA ET LUC BENEVELLO POUR SES RÉALISATIONS EN FERRONNERIE ET BOIS, l’artisan d’art forgeron-coutelier Thomas Morel, lieu-dit Vaux-le-Bardou, 61150 Montgaroult, thomasmorel.canalblog.com POUR SA SÉLECTION DE BROCANTE DE CHARME, Françoise Piccino, Le Grand Moulin, uniquement sur rendez-vous, tél. 06 74 72 13 42, 61150 Rânes. POUR SON CIDRE ET SON CALVA FAIT MAISON , Benoît Louvet, Distillerie Claque-Pépin, Chemin rural de MénilGlaise, 61150 Sérans, tél. 02 33 36 00 55 / 06 76 72 45 70, calvados-cidrerie-61.com POUR LA DÉLICATESSE DE SES ŒUVRES, l’artiste Philippe Fontaine, La Villette, 61570 Montmerrei. Tél. 0233125170, philippefontaine.net POUR SES TROUVAILLES ORIGINALES, l’antiquairebrocanteur Tristan Baria. 7, place du Général-de-Gaulle, 61500 Sées, tél. 02 33 31 19 32. POUR SON LARGE CHOIX DE PLANTES ORIGINALES ET RARES, Jardins et Pays Sages, La Géraudaie, 61600 Beauvain, tél. 02 33 66 33 29, jardinsetpayssages.com

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CUISINE

Eva Anastasiu, chef engagée, a cuisiné les légumes de New York à Paris. Revenue s’installer dans la région, elle anime des ateliers à La Grange aux savoir-faire. Avec une inventivité ludique et contagieuse, elle livre les secrets de la cuisine végétarienne ou sans gluten.

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SALADE VIVANTE AUX HERBES ET AUX FLEURS

LE SAVOIR en partage Cuisiner de beaux produits, on en a tous envie. Et si nous apprenions aussi à les « faire » ? C’est l’idée folle de « La Grange aux savoir-faire ». En quelques recettes, Eva la cuisinière, Pascal le charcutier et Sarah la boulangère vont vous donner l’eau à la bouche, et peut-être l’envie de mettre la main à la pâte. PAR VALÉRIE SEVENET GENTIL. PHOTOS VALÉRIE LHOMME.

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SOUFFLÉ AU SELLES-SUR-CHER

En haut à gauche, Guillaume Mignard, sa femme Julie et leurs filles, à l’origine de La Grange aux savoir-faire. Ci-dessus, un grand classique revisité, décliné avec un fromage de chèvre du terroir. Mais Eva a une astuce qui facilite la maîtrise de la recette… La farine « fermentante » !

pprendre à faire son jambon, son lard fumé, son pain, son fromage, ses conserves ou sa bière... Parce qu’il y a urgence à se réapproprier ces savoirs culinaires, pour une certaine idée de l’autonomie et pour le plaisir du « fait maison », Guillaume Mignard et sa femme Julie ont tout quitté pour une grange dans le Loir-et-Cher. Mais pas pour n’importe laquelle... Une « grange aux savoir-faire » où des artisans locaux viendraient distiller leurs tours de main, leurs secrets de « pros ». Depuis le mois d’octobre, ce rêve a pris corps. Grâce à leur énergie, Guillaume et Julie ont tissé un réseau de professionnels passionnés, animés d’une belle envie de transmettre. À la « Grange », jeune ou moins jeune, voisin ou pas, on vient seul ou en famille, pour peu qu’on ait en commun cette envie de faire et de savoir. On vient aussi pour la chaleur de ce corps de ferme, au pays des châteaux, entre Chenonceaux et Amboise, dans ce terroir entre Touraine et Sologne. L’on vient également pour se frotter à de vrais artisans, à des passions en chair et en os, pour voir des mains accomplir ces gestes qu’aucun livre n’enseigne et que seul l’exemple direct peut communiquer. L’on en ressort métamorphosé, riche d’un savoir qui paraissait inaccessible, que l’on a envie de confier à son tour, comme investi d’une mission, celle de transmettre et de régaler. À peine sorti de l’embossage des saucisses ou de la fournée de brioches, on n’a qu’une envie : refaire les gestes de Sarah ou de Pascal, pour raconter à notre tour une histoire. Et bientôt, ce sera un atelier pour savoir assembler ses thés, cueillir des plantes sauvages comestibles, maîtriser les conserves lacto-fermentées... Autant de techniques et d’expériences qui, mises bout à bout, dessinent notre héritage gastronomique. Pour le bonheur de faire et le plaisir de bien manger. 앳 lagrangeauxsavoirfaire.fr

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Une recette de Pascal Macé, formateur à La Grange aux savoir-faire. Une terrine gourmande qui, accompagnée d’une salade de légumes, peut tenir lieu d’entrée comme de plat.

TERRINE DE MAGRET DE CANARD, PICKLES DE RADIS

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FOUGASSE AU CHÈVRE CENDRÉ

On peut être intimidé en pensant que le pain, c’est un métier, mais on est vite décomplexé. L’avantage d’un atelier, c’est de s’imprégner directement des gestes, étape par étape. Dès lors que vous avez compris les subtilités, vous êtes gagné par le désir de faire.

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De l’avantage de faire soi-même ses salaisons, pour avoir toujours sous la main une pancetta, un jambon, un morceau de lard fumé, tout ça « maison », pour un apéritif ou un dîner impro visé. Une fierté à savourer, au propre comme au figuré... Plat en céramique Margot Lhomme.

PANCETTA MAISON, SALADE DE FÈVES, CHAPELURE À LA GREMOLATA

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SAUCISSES AUX HERBES MAISON ET PETITS POIS À LA FRANÇAISE

Il y a le plaisir de préparer une belle recette avec des ingrédients de saison, mais n’oublions pas le sentiment jubilatoire d’avoir produit soi-même les saucisses qui entrent dans sa composition... Les idées de recettes, une fois la technique maîtrisée, sont infinies. Cocotte « vintage » Le Creuset.

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Pascal Macé, charcutier amoureux du beau produit et du bon geste, parcourt le monde, du Japon à l’île Maurice, pour transmettre son savoir-faire. « L’idée, c’est de donner des idées. » Lors de ses ateliers, son enthousiasme gourmand est communicatif.

RÔTI DE PORC ROULÉ AUX PISTACHES, LÉGUMES NOUVEAUX CONFITS AU FOUR

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La pétillante Sarah Bertin a, elle aussi, parcouru le monde avant de revenir au pays. À « La Grange », elle initie petits et grands aux secrets de la boulange avec une énergie contagieuse.

GRAINES DE TOURNESOL COMME UN RIZ AU LAIT

CONFITURE DE FRAISES DE JULIE BRIOCHE MAISON AUX FRAISES, MENTHE ET FLEURS

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Si la gourmandise est un vilain défaut, que penser des six autres « péchés capitaux » ? Joséphine, 6 ans, aime la mousse au chocolat d’Eva et s’amuse à faire deviner quel ingrédient a bien pu remplacer les blancs d’œufs... Une ingénieuse alternative végétale qui en surprend plus d’un !

RECETTES PAGE 142.

MOUSSE AU CHOCOLAT SANS ŒUFS ET FRAMBOISES FRAÎCHES

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INSPIRATION

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CUISINE panorama Qui n’a rêvé, les premiers beaux jours venus, de pousser les murs de sa cuisine et de l’ouvrir sur l’extérieur pour profiter du soleil et de la nature ? Cloisons transparentes, extensions, étagères ouvertes, plans de travail décrochés, meubles malins déplaçables ou à portes coulissantes : la tendance est à un agencement mobile et astucieux qui fait bouger les lignes. PAR J ULIE R EBEYROL . I CONOGRAPHIE M AGDA M YRTEZAI .

La cuisine se fond dans le décor. Concept de cuisine « Bulthaup b1 » en laque blanche avec plan de travail stratifié, plan bar en frêne et porte coulissante en verre, Bulthaup. bulthaup.fr

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1 1. Refuge estival. Sur l’île de Ré, une cuisine fonctionnelle pour une maison d’été conçue comme un hameau. 2. Structurée. Cuisine « Estérel », portes et façades tiroirs en panneaux revêtus de stratifié finition velours. Disponible en anthracite, ivoire, noir et blanc, Cuisines Teisseire. cuisines-teisseire.com 3. Classic new chic. La cuisine « Chichester », composée de meubles ouverts et fermés, réinterprète l’esprit « English Heritage » dans une palette de teintes douces, Neptune. neptune.com 4. Panoramique. La baie horizontale offre à cette cuisine noirmoutrine un prolongement agréable sur le bois de la Chaise. Idéal pour une maison de vacances. Cuisine Ikea, suspensions Castorama. 5. Lumineuse. Perdue entre ciel et mer, cette beach house a mis sa cuisine à vivre au cœur de l’espace. Totalement ouverte, elle permet à la nature de pénétrer en majesté.

(1) © N. MATHEUS / L. DOUGIER, (4) © J-M. PALISSE / P. DE LA COCHETIÈRE, (5) © N. MATHEUS / L. DOUGIER, © SDP

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(1) © J-M. PALISSE / V. ROMANDI, (2) © J-M PALISSE / I. ARGESEANU, © SDP

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4 1. L’esprit de géométrie. Ouverture en XXL pour cette cuisine en aluminium anodisé et chêne, Bulthaup, qui joue la simplicité des beaux matériaux. 2. Graphique. Béton et inox pour cette grande cuisine Ikea. Appliques AM.PM et chaises Tolix. 3. L’individualité réinventée. Éléments de cuisine « + Modo » juxtaposant plan de travail, tiroirs situés en-dessous, et armoire « + Stage », Poggenpohl. poggenpohl.com 4. Bon plan. L’évier s’intègre au plan de travail sans casser les lignes. En inox aspect brillant, cuve « SteelArt Blanco Claron 550-IF », robinetterie « Blanco Culina-S Duo », Blanco. blanco-germany.com 5. Tout en longueur. Cuisine « Ytrac », portes en aggloméré, disponible en noir, blanc et « Vison », Lapeyre. 999 € la composition type, lapeyre.fr 6. Collector. La cuisine « Alno 90 » renouvelle le savoir-faire traditionnel grâce à l’intégration des dernières technologies. Alno. alno.fr

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PORTRAIT DE VILLE

Aérée, remodelée, végétalisée, Bordeaux récolte les fruits de sa spectaculaire transformation. Sur les deux rives, de nouveaux lieux, cantines nature, galeries alternatives, artistes-artisans et boutiques poétiques émergent et font de la capitale du vin une nouvelle référence du bien-vivre. PAR A GNÈS B ENOIT. P HOTOS A NTHONY L ANNERETONNE .

BORDEAUX

l’effervescente

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(1) © MAMA SHELTER, (2) © VINCENT BENGOLD, (4) © STEVE LE CLECH

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Page de gauche, au sommet du Mama Shelter, vue panoramique sur les toits de Bordeaux, notamment les tours de la cathédrale Saint-André. Ci-dessus, balade à vélo dans le parc aux Angéliques, sur la rive droite de la Garonne. Mariele, en bas, une amie de la styliste Albane d’Argence, porte un de ses headbands. Le spectaculaire square Vinet, ci-contre, habité d’un jardin vertical de 400 mètres carrés, réalisé par le botaniste Patrick Blanc.

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DARWIN, LES PIONNIERS

«Oui, Darwin c’est le rendez-vous des Hipsters, ces barbus tatoués à la mode, mais c’est surtout un projet très avant-gardiste, un écosystème qui pense autrement ! » Pour Arthur Audibert, le torréfacteur du Magasin Général, la cause est entendue : à Bordeaux, c’est rive droite que ça bouge. Il y a une dizaine d’années, il fallait être plus qu’imaginatif pour voir dans cette ancienne caserne militaire désaffectée autre chose qu’une jungle livrée au street art et aux skaters. Philippe Barre et Jean-Marc Gancille ont réhabilité les bâtiments en gardant l’âme du lieu – meubles en charpente récupérée, dalles et poteaux en béton, brocante d’Emmaüs, le charme écolo-industriel de Darwin opère ! – et créé un véritable lieu de vie. Aujourd’hui, plus de deux cents sociétés travaillent dans les espaces de coworking. C’est ici que sont nés les Détritivores, qui proposent aux restaurants bordelais de collecter et composter leurs bio-déchets, ou Hurlu qui imagine des petits meubles en caisse de vins recyclés. Une cinquantaine d’associations travaillent, notamment dans l’accueil d’urgence, avec des Tétrodons au look SF ! Sur leur site internet, le taux de recyclage des déchets produits sur le site apparaît en temps réel. On ne badine pas avec la planète : un Darwinien produit cinq fois moins de gaz à effet de serre qu’un terrien classique! La carte du restaurant est bio et locavore; on va jusqu’à recycler le marc de café pour faire pousser pleurotes et shiitakes ! À l’atelier de mécanique L’Étincelle, on apprend à autoréparer son vélo, en face du Hangar où s’élancent toujours les skaters, à l’abri de la pluie, sur leur méga-rampe. En projet, une auberge de jeunesse, des chambres d’hôtes, l’exportation de la Darwin Beer en cargo à voile... et le souhait que l’esprit « darwinien » perdure longtemps.

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1. Une fresque signée Steven Burke. 2, 3 et 11. Dans le restaurant Le Magasin Général. 4. Son plat du jour, polenta crémeuse aux olives, salade de chou. 5. Dans l’espace de coworking, les designers de Hurlu. 6. Antoine Vergier, le brasseur de la Darwin Beer. 7. Des salades de l’épicerie bio et locale. 8. Yohan vient réparer son vélo à l’atelier de mécanique solidaire L’Étincelle. 9. Sous la grande halle, Vortex, une impressionnante sculpture de bois et néon du cabinet 1024 Architecture. 10. La fresque L’Armée des grands singes de Zarb. 12. Le barman et skater Benjamin Karim Drissi. 13. Une autre superbe fresque.

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LA CAPITALE DU VÉLO ?

Depuis vingt ans, Bordeaux a entamé une mue XXL. Comme le dit joliment Stephan Delaux, adjoint au maire en charge du tourisme : « Nous vivons une autre vie dans la même ville. » Exit le trafic des camions et voitures au pied de la cathédrale ! Une large partie du centre-ville a été « piétonnisée », dédiée au vélo ou au tramway, dont les caténaires sont enterrées pour ne pas nuire à la beauté du patrimoine séculaire. Sur les quais, la reconquête du fleuve est en marche. Côté façades XVIIIe, on hume le parfum des fleurs du « Jardin des Lumières » en déambulant à pied, en vélo ou en roller. Rive droite, sous la houlette du paysagiste Michel Desvignes, le parc aux Angéliques s’étend, entre les deux ponts, avec la réintroduction de 45000 arbres. Non loin de Darwin, le nouveau Jardin botanique abrite une magnifique section aquatique. Aux alentours de Bordeaux ont poussé des refuges, au look design, pour passer la nuit sans eau ni électricité et, dans la ville, une vingtaine de jardins partagés, pour cultiver convivialité et biodiversité. Au cœur du quartier historique, le square Vinet est un jardin suspendu de cent mètres de long ! Mais avec plus de 200 kilomètres de pistes cyclables dans son agglomération, Bordeaux est surtout devenue le royaume du vélo, classée même quatrième ville mondiale pour les cyclistes, juste derrière Amsterdam et Copenhague. Au palmarès, 174 stations de Vcub, une subvention pour aider à s’équiper en vélo électrique et, dans le centre-ville, les reines de l’asphalte qui rivalisent d’ingéniosité, portant parapluies, tirant désormais triporteurs et caddy pour les plus astucieux. À terme, 70 millions d’euros vont être consacrés à son développement, faisant de Bordeaux Métropole le territoire français qui investit le plus par habitant dans le vélo. 1. Les Détritivores collectent et compostent les biodéchets des restaurants de Bordeaux. 2. Le refuge « La Belle étoile », au cœur du domaine de la Burthe, à Floirac. 3. Pierre-Arnaud, du magasin de vélo Monsieur Guidon Madame Pignon. 4. Pour livrer dans le centre-ville, les triporteurs ont la cote ! 5 et 7. De jeunes skaters aux Chartrons. 6. Place de Stalingrad, Le Lion bleu de Xavier Veilhan. 8 et 9. Le tramway, place de la Bourse et sur le Pont de pierre. 10. Une station de vélos Vcub.

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DES CAFÉS MILLÉSIMÉS

« Aujourd’hui, l’humidité de l’air est importante. Alors je vais moudre mon café différemment », explique Julie Fauran du SIP Coffee, en goûtant chacune de ses tasses-tests, comme un nectar précieux et en ajustant son moulin. Ses clients patientent, très compréhensifs, en louchant sur les belles pâtisseries que son frère Thibaut sort du four. « Je suis pour une torréfaction douce, fruitée, à la scandinave », explique-t-elle, en experte. On la croit volontiers. Après Black List, le premier coffee-shop ouvert au pied de la cathédrale, Bordeaux voit fleurir les établissements. « La ville attire les Australiens et autres anglophones fanas de vrai café », nous explique son gérant, Xavier. Une population qui aime prendre son petit-déjeuner au coffeeshop et privilégie les méthodes douces comme le filtre et le piston pour mieux exhaler les arômes de ces arabicas, cultivés en moyenne et haute altitude. « Il n’y avait pas de raison que cela ne marche pas à Bordeaux, raconte Arthur Audibert, torréfacteur et fondateur de l’Alchimiste, les termes utilisés – texture, acidité, longueur, complexité – sont les même que dans le vin ! Et notre patrimoine gastronomique est immense, permettant des accords entre mets et cafés. D’ailleurs, mes ateliers de dégustation sont complets ! » Arthur voyage en Amérique centrale pour visiter les installations, négocier certaines exclusivités sur des cafés poussant à 2 000 mètres d’altitude, en biodynamie, suit les championnats de baristas. Son coffeeshop, L’Alchimiste, sélectionne uniquement des cafés de terroir, récoltés à la main dans l’année et ayant obtenu une note de dégustation supérieure à 85/100. À son retour à Bordeaux, il y a quatre ans, la vogue des artisans « de bouche » n’était pas encore arrivée. Cette semaine, un nouveau torréfacteur s’installe en ville ! 1, 2 et 4. Au café Sipp avec Julie Fauran et de petits gâteaux au citron. 3, 5 et 6. Chez Black List, Xavier réalise un Latte Art dans un Capuccino. D’appétissantes brioches au chocolat. 7, 8, 9 et 10. Dans le coffee-shop L’Alchimiste, les cafés sélectionnés par Arthur Audibert sont mis en bouche par le barista Yohan. Une dégustation dans une incroyable jungle de papier (Ananbô) !

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NOURRITURES TERRESTRES

Chez Écho, cave à manger, Bruno, ancien œnologue pour un château dans le Médoc, ne propose que des vins d’auteurs, bio ou cultivés en biodynamie. C’est donc naturellement chez lui qu’on dégustera le Château Pey-Bonhomme-les-Tours de la jeune viticultrice Rachel Hubert, pour laquelle faire des vins en biodynamie signifie « faire des vins vivants », mais aussi « ne pas casser la nature et préserver les paysages où ils vivent ». Pour Bérénice Lurton, c’est en 2010 que Château Climens, le Seigneur de Barsac, a pris le chemin du calendrier lunaire et des tisanes de plantes en remplacement des traitements chimiques ! Un modèle qui, à son niveau d’excellence, n’a pas fait d’émule, malheureusement. À Bordeaux, il n’y a pas que le vin qui prend des chemins de traverse. La Recharge, première épicerie sans emballages jetables, ne désemplit pas de clients armés de cabas. On se fournit local à la Maison Hegara, aux Chartrons, et bio à l’épicerie de Darwin. Dans le centre-ville, que de cantines à la jolie déco, et à la carte fraîche et inventive, en bio ou raisonnée chez Kitchen Garden, à La Cagette, ou au Palo Alto ! Chez Belle Campagne, on ne parcourt pas plus de 250 kilomètres pour trouver les produits de saison. Le bistrot Chez Boulan ne travaille que les poissons sauvages. Le restaurant de Darwin, Le Magasin Général, propose chaque jour un plat végétarien. Quant au dernier brasseur installé dans le centre, le Québécois Au Nouveau Monde, il propose la première bière 100 % bio ! Mais c’est la cuisine à partager de Mampuku et son incroyable trio de chefs du monde qui nous a éblouis. Une vague du beau, bio et bon qui n’est peut-être pas étrangère au récent classement du Lonely Planet plaçant Bordeaux en première destination touristique en 2017. La ville est juste en quête du meilleur ! 1 et 3. Les viticultrices Rachel Hubert-Galand et Bérénice Lurton-Thomas. 2. Le restaurant Le Chien de Pavlov. 4. Une délicieuse salade à La Cagette. 5. Chez Kitchen Garden. 6 et 7. À La Recharge. 8. Au Café de l’Étoile, avec des peintures de Pierre Cormier. 9, 10 et 13. Chez Boulan avec le chef Pierre Rousseau et son ceviche. 11 et 12. Chez Mampuku.

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HANDMADE, MON AMOUR

Rue du Pas-Saint-Georges, des Remparts, Saint-James, ou Bouffard, c’est l’effervescence, loin, très loin des chaînes d’enseignes de la rue Sainte-Catherine ! « Un mouvement qui a trois, quatre ans, pas plus », explique Isabelle Desmaris de la merveilleuse boutique Lodge, qui conjugue art de la table et déco dans un esprit naturaliste. Des boutiques ouvrent, très concept-store, à la sélection drastique et à l’ambiance étudiée, où le handmade a la cote, « Made in Bordeaux » de préférence. Entre autres merveilles, les tissages muraux de Maison Léone qui associent laine, cordage et macramé comme des paysages ouatés aux différentes textures et couleurs. On craque également pour ses suspensions pour plantes et porte-vases. Amandine Béguin, autodidacte travaillant dans un bel atelier aux Chartrons, voit chaque pièce unique « comme une nouvelle aventure qui laisse souvent place à l’improvisation ». Dans le même quartier, chez Fleurs de Mars, jeunes fleuristes à l’esprit romantique qui conjuguent plantes locales et objets chinés, on découvre les herbiers et dessins botaniques de Virginie Lefebvre Rolland pour Monocotylédone, dessinés au Rotring noir sur papier blanc, et numérotés. De délicates œuvres, au format modeste pour l’instant, dont une projection au mur, devenue fresque, donne une idée de la force. Puis, pour faire la belle, sans ressembler à personne, cap sur le quartier Saint-Paul, en pleine gentrification, où Albane d’Argence imagine headbands, bibis, visières et turbans. Un univers très « années 30, 40 », mais avec les tissus et couleurs d’aujourd’hui comme le wax. La modiste travaille sur mesure avec ses clients, « des coiffes pour les occasions, des turbans en hiver et, surtout, pas de capelines » !

1, 2 et 4. Dans l’atelier de la styliste-modiste Albane d’Argence, avec ses turbans, ses headbands et ses bibis. 3, 5 et 6. Chez les fleuristes Marcelline et Stéphanie de Fleurs de Mars, on trouve les superbes cartes de Virginie pour Monocotylédone. 7, 8, 9 et 10. La créatrice Amandine Béguin imagine pour Maison Léone des tissages muraux qui mêlent laine, cordage et macramé.

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1 et 2. Au Nez insurgé, Dorothée vous initie aux parfums des maisons indépendantes. 3. La décoration scandinave de Murmürs. 4. Aux Herbes Fauves, on aime les fleurs sauvages et la chine détournée ! 5. Carine imagine des terrariums en verre soufflé pour abriter des paysages végétaux. 6 et 8. Le Local fait la part belle aux créateurs, les lais de Sandrine Chambéry, les céramiques d’Ismaël Carré. 7, 9 et 10. Le Lodge et sa poétique sélection déco et art de la table inspirée par la nature.

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LA BELLE ARTY

Catalogue de street art à ciel ouvert, Darwin a donné à Bordeaux une nouvelle façade artistique. Un travail prolongé par la Cox Gallery, la toute première galerie bordelaise dédiée principalement à l’art urbain. Aujourd’hui, la ville propose des performances toute l’année et des parcours à vélo, pour découvrir les rues, à la griffe des artistes ! Mais c’est peut-être à la base sous-marine que l’on vit, par tous ses sens, le frisson artistique. Un improbable et immense bunker, ancienne base allemande pendant la Seconde Guerre mondiale qui abrite désormais expositions et manifestations dans une atmosphère bien particulière, surtout la nuit ! Pour découvrir l’expérimentation artistique, cap sur les Vivres de l’Art, un concert dans un atelier de mécanique, Le Garage Moderne. Tous les premiers dimanches du mois, le Bus de l’Art contemporain vous invite à sa découverte à travers les différentes institutions de Bordeaux. Dans les Chartrons, la galerie Rezdechaussée présente tous les mois une pièce d’artiste, dans une maison qui porte encore les traces de plusieurs générations. À la Galerie des Sélènes, on célèbre la céramique contemporaine dans toute sa richesse. La photo n’est pas en reste à la Galerie Arrêt sur l’image dirigée par la dynamique Nathalie Lamire Fabre qui a créé le festival « Itinéraires des photographes voyageurs ». Dans son ancien chai, elle expose les photographes-auteurs Bernard Plossu, Yann Rabanier ou Sabine Delcourt, ainsi que des œuvres de papier. Quartier Saint-Paul, Claude Lemaire propose dans sa galerie-librairie photographique L’Ascenseur végétal des ouvrages publiés par des éditeurs indépendants et des artistes autopubliés du monde entier. Un fonds unique en France ! 1, 2 et 3. À la Galerie Arrêt sur l’Image avec Nathalie Lamire Fabre. 4 et 6. La Galerie de céramiques contemporaines des Sélènes. 5 et 8. Le Garage Moderne. 7. Claude Lemaire dans sa librairie-galerie L’Ascenseur Végétal. 9. La base sous-marine. 10. La Galerie Rez deChaussée en pleine effervescence pour la prochaine exposition !

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NOS ADRESSES À BORDEAUX FOOD ET COFFEE-SHOPS Potatoe Head (1). 27, rue Buhan, tél. 05 57 99 28 44

et potatoheadbordeaux.com Chez Boulan (2). 10, rue Sicard, tél. 05 56 44 08 43 et chezboulanbordeaux.fr La Recharge. 38, rue Sainte-Colombe, la-recharge.fr La Diplomate (3). Un élégantissime salon de thé avec une belle sélection de thés parfumés. 32, rue Parlement-Saint-Pierre, tél. 05 56 81 65 42 et ladiplomate.fr La Cagette (6). 8, place du Palais, tél. 09 80 53 84 35 et lacagette.com Mampuku. 9, rue Ausone, tél. 05 56 81 18 75. Belle Campagne. 15, rue des Bahutiers, tél. 05 56 81 16 51 et belle-campagne.fr Kitchen Garden. 22, rue Sainte-Colombe, tél. 09 83 37 76 10. Palo Alto. 5, quai de la Monnaie, tél. 09 82 37 15 50. Le Café de l’Etoile. Stéphanie Carissan vous reçoit dans une ancienne boucherie casher, transformée avec beaucoup de goût – et de jolies expositions – en cantine très tendance ! 64, rue Bouquière, tél. 05 57 99 17 55. Le Chien de Pavlov. 45, rue de la Devise, tél. 05 56 48 26 71 et lechiendepavlov.com La Maison Hegara. 14, cours Portal, maisonhegara.com Brasserie Au Nouveau Monde. Un pub-restaurant au rez-de-chaussée, une microbrasserie artisanale de bières au sous-sol, une ambiance québécoise au cœur, une offre 100 % bio. 2, rue des Boucheries, tél. 09 81 18 00 54. L’Alchimiste, torréfacteur. Darwin, Magasin Général et 12, rue de la Vieille-Tour, alchimiste-cafes.com Black List. 27, place Pey-Berland, tél. 05 56 81 56 76. SIP Café. 69 bis, rue des Trois-Conils, tél. 07 83 85 04 24 et sip-coffee-bar.com VINS BIODYNAMIQUES Écho, cave à manger. 18, rue de la Cour-des-Aides,

tél. 05 56 81 69 95.

Viticultrice, Bérénice Lurton-Thomas. Château Climens, 33720 Barsac, chateau-climens.fr Viticultrice, Rachel Hubert-Galand. Château La Grolet, Château Peybonhomme-les-Tours, vignobles-hubert.com

SHOPPING Fleurs de Mars et Monocotylédone. 40 bis, rue de la

Course, tél. 09 84 29 52 06. fleursdemars.fr et Virginie Lefebvre Rolland pour Monocotylédone (etsy.com/ fr/shop/monocotyledone) Maison Léone. 22, rue Faubourg-des-Arts et maison leone.com Albane d’Argence. 20, rue Neuve, tél. 06 20 23 11 12 et albanedargence.tictail.com 3

Hurlu. Arthur Trichelieu et Laura Iriart fabriquent du petit mobilier écoresponsable, à la main, à Langon en Gironde, à partir des rebuts d’une caisserie. hurludesign.com Le Lodge. Une sélection déco et arts de la table inspirée par la nature, vaisselle en céramique, objets en bois et vannerie, esprit nordique et ethnique. 6, rue du Pas-Saint-Georges, tél. 05 56 81 02 24 et lodge-boutique.fr Murmürs. La petite sœur de Mostra Design fait la part belle au design scandinave, Normann Copenhagen, Pappelina, Hartô, Ferm Living pour des atmosphères douces et épurées. 5, rue Louis-Combes, tél. 05 56 30 54 04 et murmurs.fr Le Local. Aurélie et Audrey sélectionnent les petits créateurs français, Marie-Aude Lapeyronnie, Ulana Tissage, Nine et les belles céramiques d’Ismaël Carré. 41, rue du Palais-Gallien, tél. 09 86 67 42 02 et lelocal-bordeaux.fr Le Nez insurgé. Entre cabinet de curiosités et laboratoire, découvrez la sélection pointue de Dorothée Duret qui propose une approche artistique du parfum, version confidentielle. 32, rue du PasSaint-Georges, tél. 09 81 25 63 18 et lenezinsurge.com Jade Design. Carine Nguyen imagine des terrariums en verre soufflé pour abriter des végétaux qu’elle sélectionne, dans son atelier-boutique, pour leur beauté et leur résistance. 8, rue Bouquière, jadedesign.fr Les Herbes fauves. Un esprit de chine a envahi ce fleuriste où les succulentes poussent dans des tasses en porcelaine, les bouquets dans des vases vintages. 36, rue Cheverus, tél. 05 56 52 86 85 et herbesfauves.com

À VOIR Darwin. Pour le restaurant Le Magasin Général,

l’Épicerie bio, la boutique le Drugstore, l’atelier de vélo L’Étincelle, le Skate Park, la Brasserie Darwin Beer, Les Chantiers de la Garonne, Les Marins de la Lune... Bref, c’est sans doute l’endroit le plus hype de Bordeaux, beau et engagé à la fois. 87, quai de Queyries, darwin.camp Les Refuges périurbains. Le Hamac, les Guetteurs, la Belle étoile, le Nuage…huit logements aux drôles de formes, œuvres d’artistes, sans eau ni électricité, qui vous font oublier la ville toute proche et sont prêtés gracieusement aux randonneurs souhaitant y passer la nuit. Réservation indispensable. lesrefuges.bordeaux-metropole.fr Le Jardin botanique. En 2007, le Jardin botanique de Bordeaux a ouvert un nouvel espace à la Bastide, Rive droite. Le jardin aquatique avec ses collections de nénuphars et de plantes d’eau est particulièrement réussi, qui vous permet de flâner dans la perspective de la splendide façade XVIIIe siècle de

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la place de la Bourse. Esplanade Linné. Parc aux Angéliques. Quai des Queyries. Les jardins partagés. Plus d’une vingtaine à Bordeaux aujourd’hui. bordeaux.fr/p80766/jardins-partages Square Vinet. Entre la rue Vinet et la rue du Cancéra, le plus long jardin vertical jamais réalisé à ce jour – près de 100 mètres de long – par le botaniste Patrick Blanc. Monsieur Pignon Madame Guidon. Pierre-Arnaud Laffont répare tout vélo, de ville ou Fixie, et vous monte votre destrier à la carte, entièrement personnalisé ! 56, rue Bouquière, tél. 09 87 02 74 38, monsieurpignonmadameguidon.com La Base sous-marine. Jusqu’au 21 mai, exposition « Nobody knew you’re a dog » de Romain Tardy. Boulevard Alfred Daney, tél. 05 56 11 11 50. Le Garage Moderne. 1, rue des Étrangers, legarage moderne.org Les Vivres de l'Art. 4, rue Achard, lesvivresdelart.org La Galerie des Sélènes. Exposition « Aux jardins, céramiques de Françoise Nugier », jusqu’au 13 mai, 15, rue Buhan, tél. 09 72 45 16 21. La Cox Gallery. Jusqu’au 1er avril, Brok, 48 bis, rue Ferrère, tél. 06 20 03 02 98 et bdx.cox-gallery.com La Galerie Rezdechaussée. Jusqu’au 8 avril, Yves Chaudouët, 66, rue Notre-Dame, tél. 06 64 61 88 87 et rezdechaussee.org La Galerie Arrêt sur l’image. Jusqu’au 30 avril, Nia Diedla « Maleza » et Marie Moroni « Ibaba » ,45, cours du Médoc, tél. +33 (0)5 35 40 11 05 et arretsurlimage.com La Galerie-librairie l’Ascenseur végétal. Jusqu’au 30 avril, Anne-Sophie Costenoble, « Vagues noires », 20, rue Bouquière, tél. 06 86 68 23 70 et ascenseurvegetal.com Cinéma Utopia (7). Toile garantie sans 3 D ! Dans une incroyable église désacralisée, du cinéma d’auteur et des soirées-débat avec une remarquable gazette critique. 5, place Camille-Jullian, tél. 05 56 52 00 03 et cinema-utopia.org

OÙ DORMIR Maison d’hôtes La Casa Blanca (4 et 5). Une bâtisse

de plus de deux siècles réhabilitée avec beaucoup de goût au cœur des Chartrons. Autour de l’impressionnant escalier, cinq vastes chambres entre déco minimaliste et design élégant. 39, rue de la Course, tél. 0685727611 et casablanca-bordeaux.com Mama Shelter (8). L’hôtel, qui conjugue convivialité et design décontracté, est le repaire des « bobos » bordelais et de toute personne branchée séjournant en ville. Sur les toits, ne ratez pas l’incomparable rooftop et sa vue panoramique ! 19, rue Poquelin-Molière, tél. 05 57 30 45 45 et mamashelter.com/fr/bordeaux Tous nos remerciements à l’Office de tourisme de Bordeaux, et particulièrement à Alaïs Perret

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LA VIE BLEUE

Suspendues face à l’horizon, nichées au cœur de la nature, les piscines se fondent toujours plus dans le décor, surtout s’il est spectaculaire ! Pour le seul plaisir de nager ou juste pour la douceur de ne rien faire.

PAR J ULIE R EBEYROL . I CONOGRAPHIE M AGDA M YRTEZAI .

Un parti pris minéral autour de la piscine en suspension entre les lignes de cette maison aérienne. Mobilier d’extérieur signé Gandia Blasco.

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Piscine avec margelle en pierre de Barcelone et revêtement « Plaster Color Gris », plage extérieure en bois, 10 x 5 m. Diffazur.

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GRAPHIQUE

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PISCINES MIROIR

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1. À perte de vue. Piscine à débordement avec margelles en bois et revêtement « Plaster gris foncé », 8 x 3,5 m. Diffazur, diffazur.fr 2. Grand bain. Entre le bassin et l’horizon, les nuances de bleu se confondent. Piscine à débordement à effet miroir réalisée en blocs à bancher. Revêtement intérieur en carreaux de grès cérame noir avec escalier, 12,20 x 3,75 m. Piscines Carré bleu, piscines-carrebleu.fr

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PISCINES VÉGÉTALISÉES

1. Au vert. Piscine « Magi » avec revêtement intérieur liner et escalier, 8,33 x 3,33 m. Piscines Magiline, piscines-magiline.fr 2. Entre terre et mer. Dans son écrin végétal, la piscine de cette maison aux abords de Bi dart plonge dans l’Océan. 3. Bain à remous. Spa « Infinity H720 », avec 7 postes de massage équipés de jets nouvelle génération. Gestion intégrée du système stéréo, 2,28 x 2,28 m. Clairazur, clairazur.com 4. Dans la pinède. La piscine en béton de ce refuge estival portugais à quelques minutes de l’Atlantique est, bien entendu, entourée de planches de pin.

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RENDEZ › VOUS

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ROCHE BOBOIS

COLLECTION PRINTEMPS-ÉTÉ Au retour des beaux jours, Roche Bobois invite à profiter pleinement du jardin en dévoilant sa nouvelle collection Outdoor. Puisant leur inspiration dans la nature, les designers insufflent aux modèles légèreté, poésie et élégance. Conçu aussi bien pour l’extérieur que pour l’intérieur, le canapé Escapade de Zeno Nugari revêt un tissu aux motifs floraux signé Missoni Home. Tels des champignons sortis de terre, les tables Mucidule du duo Antoine Fritsch & Vivien Durisotti évoquent l’univers végétal tout en jouant avec les effets de transparence. Enfin, le fauteuil à bascule Wishbone s’inspire du grand large avec son assise en corde nautique tressée. Découvrez des créations originales et singulières. www.roche-bobois.com

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Kei-Stone, société spécialisée dans la pierre naturelle, ouvre son showroom aux portes de Biarritz et d’Hossegor, sur la commune de Bénesse-Maremne. 500m² -intérieur et extérieur- pour découvrir la pierre naturelle, idéale pour le dallage de vos terrasses, les margelles de vos entourages de piscine, tous les aménagements extérieurs tels que pas japonais, parements muraux, pavés, galets et gravillons. Particuliers et professionnels sont invités à pénétrer les univers d’intérieurs et de salles de bain décorés avec dalles et faïences en pierres naturelles. Kei-Stone, l’art de sublimer la pierre, 23 route de Cantegrit, 40230 Bénesse Maremne - Tél : 09 53 25 54 77 www.kei-stone.fr

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1. Robinsonnade. Protégée par une ingénieuse terrasse coulissante, la piscine se niche entre les maisons construites dans l’esprit des cabanes en bois de CapFerret. 2. Efficacité thermique. Abri de piscine plat motorisé « Piatto », Abridéal, abrideal.com 3. Ingénieux. Primé cette année par la FPP, abri plat amovible sur une structure en aluminium, modules en polycarbonate alvéolaire, revêtement traité anti-UV double face. Abrisud, à partir de 5 790 € pour un bassin de 6 x 3 m, abrisud.com 4. Pratique. Primé également, abri plat amo vible sur une structure en aluminium dont les lignes s’intègrent totalement à l’espace. Abrisud, abrisud.com

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PISCINES ABRITÉES

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CAP-FERRET - CLAOUEY

5. Limpide. Piscine tout en sobriété pour la maison de famille façon « loft » de Mélanie Sergent Socquet. 6. « Pepsi color ». Environnement pétillant pour la piscine en béton d’une maison conçue par Matali Crasset. 6

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NŒUDS MARINS

Après le rotin, le cordage ? Fauteuils et canapés d’extérieur s’habillent pour sortir. Tressée, nouée, à petites ou larges mailles, la corde se pare de noir pour préciser lignes et contours. PAR J ULIE R EBEYROL .

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1. Ethnique. En fils de polyester tressés puis torsadés autour d’une structure en aluminium, fauteuil « Leo ». Vincent’s Garden par Vincent Sheppard, à partir de 971 €. vincentsheppard.com 2. Cocooning. En cannage polyrotin sur une structure en acier thermolaqué, fauteuil « Tornaux », design Henrik Pedersen. Feelgood Designs, 915 €, martaonline.eu 3. Contemporain. En acier et cuir, fauteuil « Frog », design Piero Lissoni. Living Divani chez Silvera Bac, à partir de 1 836 €, silvera.fr 4. Au crochet. En acajou peint noir, fauteuil lounge « Knit », design Patrick Norguet. Ethimo, 1 120 €, ethimo.com 5. Enveloppante. En rotin et polyester sur structure en acier, chaise « Nathan ». Casa, 129 €, casashops.com 6. En duo. En fibres synthétiques tressées polyéthylène outdoor sur une structure en aluminium, banquette « Croisette », disponible en 3 couleurs. Fermob, 449 €, fermob.com 7. Minimaliste. En cordage tressé sur structure en aluminium laqué, canapé « Cascade ». Manutti, 2 740 €, manutti.com 8. Moelleux. En maille de mousse EPDM recouverte d’une gaine tricotée en Textilène et Tricord®, canapé « Tosca », design Monica Armani. Tribù, 4 745 €, tribu.com

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R ECET T ES Suite de la page 99.

1. Salade

vivante

aux herbes et aux fleurs PRÉPARATION : 15 MIN POUR 6 PERSONNES :

• 1 betterave • 1 botte de radis • 1 botte d’asperges vertes • 2 courgettes jaunes • 2 artichauts violets • 1 poignée de pousses d’épinards • 50 g de noisettes torréfiées • Herbes sauvages (nombril de Vénus, oseille sauvage) ou mesclun •

Pensées, violettes, primevères ou autres fleurs comestibles. • 1 c. à soupe d’huile de noisette • 2 c. à s. d’huile d’olive • 1 jus de citron • Fleur de sel • Poivre noir de Penja ou de Sarawak au moulin

Rincez et égouttez les légumes (nous vous recommandons vivement, pour toutes ces recettes, d’utiliser des produits bio). Passez à la mandoline la betterave crue épluchée, les radis, les asperges et les courgettes. Tournez les artichauts, coupez-les en tranches très fines et réservez-les dans un bol d’eau citronnée. Concassez grossièrement les noisettes et grillez-les à sec dans une poêle. Disposez les pousses d’épinards et les herbes, puis les tranches de légumes et les fleurs. Préparez une vinaigrette en émulsionnant l’huile de noisette, l’huile d’olive et le jus de citron. Salez et poivrez. Saupoudrez de noisettes.

2. Soufflés au Selles-sur-Cher

PRÉPARATION : 20 MIN CUISSON : 10-15 MIN POUR 4 PERSONNES :

• 25 cl de lait • 1 feuille de laurier • 3 œufs • 25 g de beurre • 25 g de farine fermentante* (farine + levure incorporée) • Ciboulette hachée • 1 fromage de chèvre Selles-sur-Cher sec ou demi-sec de 100 g • Fleur de sel • Poivre blanc de Sarawak

Dans une casserole, faites fondre le beurre et versez la farine pour former un roux. Laissez tiédir. Dans une autre casserole, faites chauffer à feu doux le lait battu avec un œuf entier, la feuille de laurier, une pincée de noix de muscade. Salez et poivrez. Quand le lait est chaud, ôtez la feuille de laurier et versez le lait en filet sur le roux en fouettant vigoureusement. Laissez cuire 2 min sans cesser de battre. Séparez les blancs des jaunes des 2 œufs restants, et ajoutez les jaunes à la sauce blanche ainsi que la ciboulette hachée en fouettant vigoureusement. Émiettez le fromage de chèvre et mélangez à la sauce. Laissez refroidir. Fouettez les blancs en neige et ajoutez-les

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en travaillant le mélange à la spatule pour ne pas les casser. Préchauffez le four à 180 °C. Beurrez des ramequins à soufflé et remplissez-les avec le mélange au fromage jusqu’à 1 cm du bord. Posez-les dans un grand plat allant au four dans lequel vous aurez versé 1 cm d’eau chaude. Faites cuire au bain-marie 13 à 15 min, jusqu’à ce qu’ils soient bien gonflés. Servez aussitôt avec une salade de jeunes pousses mélangées parsemées de graines grillées. *Vous pouvez faire vous-même votre farine fermentante en mélangeant 15 g de levure chimique pour 500 g de farine. Ce mélange empêche les soufflés de retomber à la sortie du four!

3.Terrine de canard aux pistaches et pickles de radis POUR 12 PERSONNES : POUR LA TERRINE : PRÉPARATION : 30 MIN CUISSON ET REPOS : 12 H DE REPOS AU RÉFRIGÉRATEUR, 1 H DE CUISSON + 2 H DE REPOS AU FOUR + 1 NUIT (OU 24 HEURES) AU RÉFRIGÉRATEUR.

• 2 magrets de canard • 500 g de porc haché (chair à saucisse) • 1 c. à s. de farine • 1 œuf • 1 bouquet de persil • 3 échalotes • 2 gousses d’ail • 3 c. à soupe d’huile d’olive • Herbes de Provence • 2 c. à café de sel de Guérande • 2 c. à café de poivre noir fin • 4 c. à café de poivre vert en saumure égoutté • 1 verre à liqueur de Cointreau • 40 g de noisettes concassées • 40 g de pistaches concassées • 40 g de pistaches entières • 3 c. à s. de zestes d’orange confits en dés • 3 feuilles de laurier • 1 terrine de 3 l de 36 cm x 18 cm

Ôtez la peau des deux magrets. Tapissez le fond de la terrine avec les deux peaux se chevauchant légèrement et en remontant bien sur les bords. Hachez le persil, les échalotes et l’ail. Hachez grossièrement un magret, mélangez-le à la chair de porc hachée. Ajoutez l’œuf, la farine, le trio persil-échalotes-ail, l’huile d’olive, les herbes de Provence, le sel et le poivre. Mélangez à nouveau. Rajoutez les noisettes et les pistaches concassées, les baies de poivre vert, les zestes d’orange confits coupés en petits morceaux et le Cointreau. Malaxez bien la préparation pour la rendre homogène. Tassez les 2/3 de cette farce dans la terrine. Posez le magret. Puis couvrez avec le reste de la préparation et tassez à nouveau. Disposez des feuilles de laurier à la surface et placez au réfrigérateur pour 12 h minimum. Le lendemain, enfournez à froid, pour 1 heure à 200 °C. Puis laissez la terrine dans le four éteint pendant 2 heures.

Lorsqu’elle est refroidie, emballez-la dans un film alimentaire et réservez-la une nuit au réfrigérateur. Dégustez avec les pickles de radis que vous allez préparer ! POUR LES PICKLES : PRÉPARATION : 10 MIN CUISSON : 5 MIN

• 1 botte de radis boule • 30 cl de vinaigre de vin blanc • 15 cl d’eau • 150 g de cassonade bio • 1 branche de romarin • 1 c. à café de graines de poivre

Préparez les radis en laissant 2 cm de fanes. Dans une casserole, versez l’eau, le vinaigre, le sucre et le poivre. Portez à ébullition, puis plongez les radis. Laissez frémir 3 min. Placez les radis et la branche de romarin dans un pot et couvrez de vinaigre. Patientez 12 heures avant de déguster. Conservez de préférence au réfrigérateur.

4. Fougasses au chèvre cendré PRÉPARATION : 30 MINUTES ENVIRON LEVAGE : 3 H CUISSON : 20 MIN ENVIRON POUR 6 PERSONNES :

• 500 g de farine bise • 30 cl d’eau • 12 g de levure de boulanger fraîche • 10 g de sel • 3 c. à soupe d’huile d’olive • 1 chèvre frais cendré • 1 chèvre sec • Herbes fraîches et sèches (sarriette, thym, basilic, sauge, persil et ciboulette)

Dans une jatte, versez la farine, émiettez la levure, ajoutez l’eau, le sel, la sarriette, le thym et le basilic ciselés. Pétrissez pendant 10 min à la main ou au robot, en ajoutant l’huile d’olive quelques minutes avant la fin du pétrissage. Laissez lever à température ambiante sous un linge pendant 2 heures. Façonnez ensuite la pâte en 3 pâtons. Étalez au rouleau en ovale un pâton. Garnissez la moitié de l’ovale avec le chèvre frais – préalablement écrasé avec un peu d’huile d’olive– la sauge, le persil et la ciboulette ciselés, puis le chèvre sec émietté. Donnez 2 ou 3 coups de lame dans l’autre moitié de l’ovale, puis rabattez-le sur la partie garnie. Soudez les bords à sec, puis laissez lever une heure. Renouvelez l’opération pour les deux autres pâtons. Préchauffez un four à 240 °C et enfournez 20 min.

5. Pancetta maison*,

salade de fèves, chapelure à la gremolata PRÉPARATION : PANCETTA : 24 JOURS • FÈVES : UNE DEMI-HEURE • CHAPELURE 1 H 30. POUR 6 PERSONNES :

POUR LA PANCETTA : 1 poitrine fraîche désossée de 1 kg • Sel sec, poivre noir, épices « Rabelais » (à commander sur epices-rabelais.com) ou mélange « 4 épices ») POUR LA SALADE DE FÈVES : Environ 1 kg de fèves fraîches écossées (soit environ 2 kg de fèves en cosses) • Huile d’olive • Vinaigre de Banyuls ou de vin rouge • Fleur de sel • Poivre noir du moulin POUR LA GREMOLATA : 300 g de pain rassis coupé en cubes • 1/2 bouquet de persil • 3 gousses d’ail épluchées et hachées • Le zeste d’un citron • Huile d’olive

Préparation de la pancetta: pesez le morceau de poitrine et calculez le poids de sel sec (18 g par kilo), de poivre (2 g par kilo) et d’épices Rabelais (7 g par kilo). Mélangez vos épices, répartissez-les sur la viande et mettez au frais pendant 48 heures dans un plat filmé. Ensuite, roulez la poitrine sur elle-même, en la serrant le plus possible afin de ne pas laisser d’air. Placer la pancetta entre deux planches, avec un poids d’environ 3 kg par-dessus pendant une journée. Laissez-la sécher 21 jours minimum, pendue dans une gaze de lin, dans une pièce sèche, fraîche et ventilée, afin que «la sèche» se fasse correctement. Cette pancetta se conservera ensuite 2 mois environ au réfrigérateur dans un linge en coton ou en lin. Préparation de la chapelure de gremolata : préchauffez votre four à 120 °C. Dans un saladier, mélangez les morceaux de pain, l’huile d’olive, l’ail, le zeste de citron, le sel et le poivre. Déposez le mélange de cubes de pain et le persil sur la lèchefrite en bas du four. Laissez sécher une heure environ. Sortez du four, laissez refroidir 10 minutes et mixez au robot pour obtenir la consistance d’une chapelure. Conservez cette chapelure dans un pot hermétique. Préparation de la salade : coupez des tranches fines de pancetta et préparez votre salade de fèves. Faites bouillir une casserole d’eau, salez, puis jetez vos fèves dans l’eau bouillante pendant 3 min. Égouttez-les, passez-les sous l’eau froide, puis retirez la peau. Préparez la vinaigrette et ajoutez-la aux fèves. Réservez. Assemblez sur un plat ou une assiette quelques fines tranches de pancetta, les fèves en salade, et parsemez de chapelure de gremolata. Vous pouvez utiliser cette chapelure sur des salades, des légumes tièdes, une soupe... *(Attention, notre recette suppose que vous ayez préparé la pancetta un mois auparavant).

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6. Saucisses

aux herbes

maison et petits pois à la française

PRÉPARATION : SAUCISSES 1 H 30 PETITS POIS : 20 MIN CUISSON : 30 MIN POUR 6 PERSONNES :

• 1 kg de petits pois frais écossés • 1 botte d’oignons nouveaux • 1 petite gousse d’ail • Un bouquet garni (thym, laurier et persil plat) • Quelques feuilles d’estragon • Quelques pousses de laitue • 2 tranches de bacon • 6 saucisses aux herbes • 20 g de beurre • 1 cuillère

à soupe d’huile d’olive POUR 12 SAUCISSES : • Un hachoir et un cornet d’embossage sont recommandés*. • 1 carré de porc de 4/5 côtes (600 g une fois désossé) • 1 morceau de barde (20 % du poids de viande) • 1 menu de porc en saumure (boyau) de diamètre 30/32* • 1 oignon • 20 g de sel par kilo de viande • 4 g de poivre par kilo de viande • 20 g d’herbes par kilo de viande (sauge, estragon, persil, laurier, ciboulette)

Détaillez en petits morceaux la viande, la barde et l’oignon et passez au hachoir, grille moyenne. Ajoutez le reste des ingrédients et malaxez 10 min environ à la main pour bien faire la liaison. Coupez la longueur nécessaire (compter 15 cm par saucisse) de boyau et rincez-le, intérieur et extérieur. Enfilez le boyau sur le cornet d’embossage, en prévoyant 5 à 6 cm à l’extrémité pour le nouer. Poussez un peu de chair à saucisses de façon à chasser l’air du boyau, puis enfilez le boyau au plus près du cornet. Remplissez le reste du boyau en contrôlant la pression du bout des doigts. Une fois ce dernier entièrement rempli, retirez-le du cornet. Pincez tous les 15 cm pour obtenir des saucisses calibrées. Nouer l’extrémité du boyau. Roulez les saucisses successivement en alternant le sens de rotation afin de les former. Piquez à l’aiguille pour chasser d’éventuelles bulles d’air. Séparez les saucisses. Réservez au frais. Vous pouvez conserver ce qui reste de boyau pendant un an en saumure au frais ou le congeler. Hachez l’ail, et taillez le bacon en bandelettes. Dans un faitout, faites revenir dans le beurre et l’huile d’olive les oignons entiers, l’ail haché, puis le bacon. Ajoutez les petits pois et

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le bouquet garni, les feuilles de laitue et d’estragon, puis mouillez à hauteur des petits pois. Laissez mijoter 15 min à feu doux, puis ajoutez les saucisses aux herbes préalablement dorées à la poêle, et poursuivez 15 min. * (Vous trouverez le matériel adéquat pour confectionner ces saucisses (menu de porc, cornet d’embossage) dans les magasins professionnels et sur internet (tompress.com).

7. Rôti

de porc roulé

aux pistaches et légumes nouveaux confits au four PRÉPARATION : 30 MIN CUISSON : 1/2 H PAR LIVRE DE VIANDE POUR 6 PERSONNES :

• 1 rôti de porc de 1,4 kg fait dans un carré de porc désossé de 5 côtes. • 1 oignon • 40 g de pistaches vertes non salées • Une douzaine de feuilles de sauge fraîche • 600 g de pommes de terre grenaille • 6 carottes nouvelles • 3 betteraves • 2 têtes d’ail nouveau • 2 c. à soupe de miel • 3 c. à soupe d’huile d’olive • Fleur de sel • Poivre noir

Prélevez une tranche du rôti. Hachez cette viande avec l’oignon, les pistaches et 6 feuilles de sauge. Salez, poivrez et réservez la farce. Lardez le rôti (le transpercer de part en part à l’aide d’un couteau), posezle à la verticale et farcissez-le. Disposez sur le rôti quelques feuilles de sauge et ficelez-le. Faites-le dorer en cocotte dans un peu d’huile d’olive, puis posez-le sur la lèchefrite. Rincez les pommes de terre et séchez-les. Coupez les carottes en deux dans le sens de la longueur et les têtes d’ail nouveau dans le sens de la largeur; épluchez la betterave et coupez-la en quartiers. Disposez tous les légumes autour du rôti avec quelques feuilles de sauge. Arrosez d’huile d’olive et de miel, puis salez. Enfournez à froid à 160 °C, et laissez cuire une demi-heure par livre de viande. Poivrez les légumes à la sortie du four.

8. Graines

de tournesol

comme un riz au lait PRÉPARATION : 15 MIN CUISSON : 15 MIN POUR 6 PERSONNES :

• 500 g de graines de tournesol (en magasin bio !) • 2 gousses de vanille • 100 g de sirop d’agave • 1 pincée de sel

Dans cette recette, les graines de tournesol remplacent le riz et le lait ! La veille au soir, faites tremper les graines de tournesol une nuit. Égouttez les graines, versez-les dans une casserole avec le sirop d’agave, la vanille, le sel et recouvrez d’eau. Portez à ébullition et laissez mijoter pendant 15 min. Prélevez à la louche 1/3 des graines avec le liquide de cuisson, et mixez-le au blender jusqu’à obtention d’une crème onctueuse (si celle-ci ne l’est pas encore suffisamment, n’hésitez pas à rajouter un peu d’eau de cuisson et à mixer de nouveau). Mélangez au reste des graines. Versez dans de petits bols, saupoudrez de cassonade et passez sous le grill du four, pour une finition « crème brûlée ».

9. Brioche

maison

aux fraises, menthe et fleurs PRÉPARATION : BRIOCHE 4 HEURES • FRAISES 10 MIN CUISSON : 25 MIN + 5 MIN POUR 6 PERSONNES :

• 500 g de fraises bio ou du jardin • Sucre cassonade • Beurre salé • 2 cuillères à soupe de confiture de fraise • Feuilles de menthe • Fleurs de pensées ou autres

fleurs comestibles. POUR LA BRIOCHE : 350 g de farine T 65 ou bise • 12 g de levure fraîche de boulanger • 60 g de sucre en poudre • 4 œufs (+ 1 pour la dorure) • 110 g de beurre ramolli (+ un peu pour le moule) • 6 g de sel • 1 moule à cake droit de 30 cm x 8 cm x 7 cm (hauteur)

Mélangez la farine, la levure, le sucre et le sel au robot mélangeur, puis ajoutez les œufs. Pétrissez pendant 5 minutes, puis ajoutez le beurre ramolli. Pétrissez à nouveau pendant 5 minutes. Sortez la pâte, qui est liquide, et laissez-la reposer à température ambiante sous un linge humide pendant 1 h 30. Elle doit avoir doublé de volume. Dégazez (chassez l’air) et divisez les pâtons en boules de taille équivalente en les farinant le moins possible. Placez 4 pâtons (de 175 g environ) côte à côte au fond du moule, dorez au pinceau avec un jaune d’œuf, et laissez pousser sous un linge 1h30. Préchauffez votre four à 200 °C et enfournez 20 à 25 minutes, baissez à 180 °C et poursui-

vez la cuisson. Laissez refroidir la brioche. Préparez les fraises, coupez-les en 2 ou en 4 selon leur taille. Mélangez-les à la confiture. Coupez 2 tranches de brioche par personne, faites-les revenir dans du beurre salé, puis saupoudrez la face beurrée de cassonade et laissez caraméliser pendant 2 à 3 minutes. Disposez vos tranches de brioche dans chaque assiette, ajoutez quelques quartiers de fraises, des pétales de fleurs, quelques feuilles de menthe, et saupoudrez de sucre glace tamisé. Savourez le printemps.

10. Mousse

au chocolat

sans œufs et framboises fraîches PRÉPARATION : 15 MIN TREMPAGE : UNE NUIT CUISSON : 1 H 30 TEMPS DE PRISE : 3 H POUR 6 PERSONNES :

• 1 kg de pois chiches secs • 300 g d’aquafaba (eau de cuisson

des pois chiches) • 300 g de chocolat à cuire • 1 pincée de sel • Une demi-cuillère à café de jus de citron • 1 barquette de 125 g de framboises

Voilà une recette parfaite pour les végans ou les personnes allergiques aux œufs ! La veille, faites tremper les pois chiches. Le lendemain, égouttez-les. Dans un faitout, portez-les à ébullition douce pendant 1 h, dans le double d’eau de leur volume. Gardez précieusement cette eau de cuisson, faites-la réduire encore une demi-heure. Cette eau réduite va remplacer les blancs d’œufs (mais si!). Dans une casserole, faites fondre le chocolat au bain-marie. Laissez tiédir. Pendant ce temps, prélevez 30 cl d’eau de cuisson des pois chiches, appelée « aquafaba », et battez-la en neige comme des blancs d’œufs. Une fois ferme, mélangez délicatement à la cuillère en bois l’aquafaba au chocolat. Veillez à ce que les éléments soient à la même température, et travaillez-les le moins possible afin de ne pas faire figer le chocolat. Incorporez la moitié des framboises. Versez dans une jatte, posez le reste des framboises à la surface. Laissez prendre au frais 3 h minimum. Une fois les assiettes vides, faites deviner à vos convives ce qui a remplacé les œufs.

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29, rue de Châteaudun, 75308 Paris Cedex 09. Tél. 01 75 55 10 00. Fax : 01 75 55 11 47

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A.-L. Murier, C. Peybernès, J. Rebeyrol, V. Sevenet Gentil, C. Vaiarelli. Correspondantes dans l’Ouest Laurence de Calan (Perche, Normandie), Marie Le Goaziou (Bretagne). Photographes A. Lanneretonne, V. Lhomme, J.-M. Palisse, F. Schmitt, B. Touillon, B. Suet. © Adagp, Paris 2017, pour les œuvres de ses membres. ALTICE MEDIA PUBLICITÉ

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