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2.3.1. L’art et le centre-ville
from TFE Le centre-ville colonial de Casablanca : Enjeux, appropriation et prospective
by Salma Chikri
2.3.1. L’art et le centre-ville
Selon Marcel Mauss, « un objet d’art, par définition, est l’objet reconnu comme tel par un groupe » (Mauss 1971, p. 89). L’art est alors fait par le groupe et est, par conséquent, un des langages de la société. Ainsi, les artistes s’expriment au nom du groupe en traduisant leur manière de percevoir l’espace en œuvre d’art.
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Dans le cas de la fresque de l’artiste italien Millo « Enjoy the silence », l’objet de l’art reflète le regard d’un étranger qui découvre la ville et qui dessine son expérience sensorielle dans l’ambiance bruyante du centre. Un grand nombre de Casablancais s’y sont attachés et se sont retrouvés dans l’œuvre dont la vie a été courte. En 2018, la fresque a été recouverte de peinture blanche après un ravalement de façade, un incident qui a été fortement dénoncé par la société.
Si Millo perçoit le centre-ville comme un endroit bruyant et rempli, d’autres artistes perçoivent la ville d’un angle plus attachant.
Figure 186 : Fresque murale "Enjoy the silence" à 300 mètres de la place, www.millo.biz, consulté le 17/05/2022
Figure 187 : Photo prise au-dessus de la place, Casablanca vue d'en haut, Adnane Zemmama, www.artfirst-galerie.com, consulté le 17/05/2022
Dans l’exposition « Casablanca vue d’en haut », le photographe Adnane Zemmama a représenté une nouvelle facette de la ville ; un point de vue qui permet de lire l’histoire de la Casablanca à travers son paysage urbain. Ce nouveau point de vue laisse aussi apparaitre la face cachée de la ville ; c’est un visage anarchique, mais calme donnant sur les terrasses, les extensions et les belles façade art-déco avec l’église coloniale sacré-cœur et les tours jumelles en arrièreplan. Il déclare pendant une interview : « Ce projet a été une manière de me réconcilier avec ma ville natale, à laquelle je n’appartiens plus. J’ai compris que, proche ou loin, cela ne change rien, on ne peut qu’aimer Casablanca, avec ses qualités comme ses défauts » (Jadraoui 2022)
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Les défauts de Casablanca font alors partie de son charme. A l’image de New York des années 70, elle est une ville qui intimide et intrigue en même temps.
A l’occasion du mois de Ramadan, un photographe casablancais crée le concept nommé « Ramadance » en invitant un danseur par jour pendant tout le mois qui performe dans l’ambiance du crépuscule casablancais.
Son but est de représenter la culture marocaine à travers la ville de Casablanca en invitant des artistes de styles et groupes sociaux différents. Le concept a connu un grand succès chez les internautes marocains.
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Figure 189 : Dance devant la coupole de Zevaco, Idem. Figure 188 : Dance devant le bâtiment Tazi, place du 16 novembre, Mouhsine Harris, www.Instagram.com, consulté le 18/05/2022
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Figure 190 : CASA MON AMOUR, Aïcha Elbeloui, www.aichaelbeloui.com, Consulté le 18/05/2022
Dans l’œuvre « CASA MON AMOUR » de Aïcha Elbeloui, une architecte et artiste de Casablanca, l’horloge de la place des nations unies est au centre entre la partie industrielle de la ville et les quartiers huppés de l’ouest, le tout retissé afin de compléter l’image de la ville de Casablanca pleine de contraste.