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3.2. Urbanisme
from TFE Le centre-ville colonial de Casablanca : Enjeux, appropriation et prospective
by Salma Chikri
3.2. Urbanisme
Le p r o je t de r é n o va tio n ur b ai ne
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C’est un projet qui compte corriger les failles de la législation existante en intégrant une approche décentralisée et participative donnant plus de pouvoir aux instances locales et régionales tout en prenant en compte les enjeux environnementaux et sociaux d’aujourd’hui. Pour ce faire, de nouveaux documents d’urbanisme sont conçus afin de réglementer les autorisations d’urbanisme ainsi que les opérations d’aménagement.
o Les SOU: un schéma d’orientation de l’urbanisme qui comprend des plans qui définissent les orientations d’aménagement et les zones à urbaniser ou à préserver, accompagnés d’un rapport comprenant une banque de projets classés par ordre de priorité. o Les PLU : un plan local d’urbanisme est un document à valeur réglementaire qui définit l’affectation du sol et les quartiers, monuments, sites historiques ou archéologiques dont la préservation nécessite des mesures spéciales tout comme un plan secteur en Belgique. Il est plus précis que les autres documents cités et permet aux autorités locales des agglomérations dépassant les 2000 habitants d’avoir un cadre légal facilitant l’exécution. Ce document comprend des plan graphique et un plan de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine historique.
D’autres mesures et documents sont prévu aussi, mais ne seront pas mentionnés afin de ne pas perdre de vue le sujet principal qui est l’effet que cette réforme aura sur la gestion du patrimoine du centre-ville. En effet, la mise à jour du cadre légal permettra aux autorités locales de prendre en main la situation en étant accompagnés de documents plus clairs et complets.
« De cette situation découle une urbanisation à deux facettes. La première est caractéristique des centres villes et des quartiers réglementaires principalement occupée par les couches moyennes et aisées qui bénéficient d’un taux d’équipement raisonnable. La deuxième est caractéristique des quartiers d’habitat populaire, regroupant les médinas sur densifiées et les extensions dites périphériques et clandestines, où les problèmes de viabilisation et d’équipements sont d’une extrême gravité. » (GRET-GRIDAUH s.d.)
Il reste à voir comment ce programme se concrétisera au niveau du centre-ville qui rassemble ces deux facettes dans un même espace en plus de la présence d’un patrimoine à protéger.
V ille s s a ns b i d on vil le s
Le terme bidonville a été créé pendant les années vingt dans le contexte de l’exode rurale et de la crise démographique afin de désigner tout quartier informel et auto-construit avec des matériaux de récupération. Dans le cas du centre-ville de Casablanca, les extensions sont faites de manière clandestine sans passer par le système judiciaire, elles forment alors un quartier dans un quartier. Ainsi, le bidonville du centre-ville devrait aussi être concerné par le programme.
Le programme villes sans bidonvilles date de 2004 et a pour but d’éradiquer tous les bidonvilles du territoire national comptant initialement 270 000 ménages puis 453 906 ménages après la mise à jour de 2020. Pour ce, une stratégie a été mise en place et consiste à donner un délai de préavis aux habitants avant de procéder à la résorption qui se fait en trois modes :
o La restructuration : concerne les bidonvilles jugés intégrables dans leurs contextes urbains. Ils sont alors dotés d’infrastructure et d’une régulation de leur situation urbanistique et foncière. o Le relogement : les bidonvilles sont rasés et les ménages sont relogés dans des appartements du logement social dont la superficie est inférieure à 60m². o Le recasement : les bidonvilles sont rasés et des lots aménagés de 60 à 70m² sont distribués aux ménages qui s’occuperont de la construction suivant des plans préalablement établis.
Aujourd’hui, Casablanca n’a toujours pas obtenu le statut de ville sans bidonvilles même si la date d’échéance initiale était en 2012. En effet, en 2021, seulement 66 % des familles concernées ont bénéficié du programme baissant leur taux de pauvreté de 58 %. Ce retard est causé par plusieurs facteurs dont l’augmentation continue du nombre de ménages ciblés, le manque de collaboration de certains ménages, la hausse des coûts et le manque de financement. (Znagui s.d., YousraJaa 2021, L'Economiste 2021)
Figure 202 : Plan des bidonvilles de Casablanca en 2004 (AUC s.d.)