C E D OSS I E R E ST P U B L I É PA R S M A RT M E D I A E T N ’ E N GAG E PAS L A R E S P O N SA B I L I T É D E S É D I T E U RS N I D E L A R É DACT I O N D U V I F/ L’ E X P R E SS
NOV ‘21
HEALTHCARE
Frédéric Druck Recruter pour innover durablement
Cybersécurité Les hôpitaux en question
Véronique Halloin Financer l’urgence de la recherche
Cédric Blanpain
En plus sur Fokus-online.be
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« Le refinancement de la recherche est indispensable en Wallonie. »
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2 ÉDITO
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Frédéric Druck
Des talents pour un monde durable et en bonne santé Depuis le début de la crise du coronavirus, 700 millions de vaccins ont déjà été produits et exportés depuis la Belgique, soit 7 vaccins sur 10 provenant d’Europe. Quels métiers se cachent derrière ces chiffres ? Pour relever quels défis futurs ?
CONTENU. 4
L’essor de la biotech belge
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La (bonne) santé des professionnels
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Interview : Cédric Blanpain
14 La cybersécurité, enjeu hospitalier 16 Panel d’experts : Écologie et santé 18 22
L
a crise de la Covid-19 a éveillé l’intérêt du monde entier pour l’industrie biopharmaceutique et biotechnologique belge. Le secteur a fait preuve d’agilité sur l’ensemble de la chaîne de valeur pour le développement, la production et l’exportation de vaccins et traitements. Cette adaptation rapide est le fruit de la solide construction d’un écosystème sectoriel depuis de nombreuses années. Universités, centres de recherche, hôpitaux, spin-off, start-up, petites et grandes entreprises collaborent au quotidien en Belgique. Ces riches partenariats ne sont possibles que grâce aux 35 000 collaborateurs du secteur biopharma et biotech du pays. Leur nombre a augmenté de plus de 40 % en 10 ans et les entreprises sectorielles prévoient encore de recruter massivement ces prochaines années. Les opportunités sont donc nombreuses et variées : depuis des opérateurs de production ou techniciens de laboratoire jusqu’à des pharmaciens ou ingénieurs. Il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux d’études. Le point commun entre ces profils : la volonté de jouer un rôle sociétal important pour aider des patients du monde entier.
matières premières pour passer à une économie circulaire. Captage et réutilisation du CO2, géothermie profonde (exploitation de la chaleur de la terre), hydrogène, recyclage complet des eaux usées : autant d’exemples de technologies sur lesquelles les entreprises du secteur travaillent. Nous sommes donc en bonne voie, mais la route est encore longue et nécessite les meilleures idées pour continuer à innover.
Les profils recherchés ont un point commun : la volonté de jouer un rôle sociétal important pour aider des patients du monde entier.
Les talents participent également à la transformation durable des industries. Produire autrement pour être neutre sur le plan climatique et réutiliser au maximum les
L’innovation est également cruciale en matière de digitalisation. Intelligence artificielle et jumeau numérique sont notamment déjà des réalités au sein des entreprises biotechnologiques et biopharmaceutiques. Ces dernières recherchent ainsi de nouveaux profils tels que des ingénieurs procédés en jumeaux numériques, des bioinformaticiens, des data analystes ou data architectes. Le secteur biotech et biopharma belge occupe une place de choix pour contribuer, en Europe, à la mise au point et à la production des vaccins et des nouvelles approches thérapeutiques tout en étant acteur de solutions pour la transition climatique. Les jeunes qui ont des affinités avec les sciences et les technologies et qui souhaitent participer activement aux innovations de demain peuvent réellement faire la différence dans ce secteur !
Malade et en bonne santé
20 Les medtech au cœur des soins Chronique : Véronique Halloin
ÉQUIPE. COUNTRY MANAGER
CHRISTIAN NIKUNA PEMBA RÉDACTRICES EN CHEF
ELLEN VAN HOEGAERDEN JULIE GARRIGUE CREATIVE DIRECTOR
BAÏDY LY ÉQUIPE ÉDITORIALE
CHARLOTTE RABATEL BASTIEN CRANINX DAVID HAINAUT ANGELIKA ZAPSZALKA MISE EN PAGE
SMART STUDIO PHOTO EN COUVERTURE
ISOPIX-ULB IMPRESSION
ROULARTA
SMART MEDIA AGENCY.
LEYSSTRAAT 27 2000 ANVERS +32 (0)3 289 19 40 REDACTIE@SMARTMEDIAAGENCY.BE FOKUS-ONLINE.BE/FR
Par Frédéric Druck secrétaire général de bio.be/essenscia
Bonne Lecture !
Pierre Simon Project Manager
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BioWin, pourvoyeur de croissance pour les PMEs du secteur de la santé en Wallonie BioWin est le pôle de compétitivité santé de la Région wallonne et le référent régional pour tous les acteurs de projets de Recherche et Innovation en biotechnologie et technologies médicales. Les chiffres clés du secteur biotech et medtech en Wallonie : Avec 22 000 lits d’hôpitaux, le secteur de la santé en Wallonie est le leader européen des essais cliniques de phase I. Sur la période de 2005 à 2020, 187 PMEs, également membres du pôle BioWin, ont levé près de 3 milliards d’euros de capitaux privés cumulés. L’impact économique de nos membres industriels wallons est remarquable. En 2019, la valeur ajoutée de nos membres établis en Wallonie était de 7,751 milliards d’euros (contre 1,42 milliard d’euros en 2005). Après 15 ans d’activité, BioWin compte aujourd’hui 58 projets de R&I pour un budget total de 168 millions d’euros. Le secteur de la santé en Wallonie est également une source importante d’emplois : 50 000 directs et indirects. Depuis la création de BioWin, le taux de croissance annuel moyen de l’emploi n’a cessé d’augmenter. Au sein de nos entreprises wallonnes membres, nous avons constaté une augmentation de 12,5 % en 2020 ! La stratégie et le rôle de BioWin : Le rôle de BioWin s’est étendu au fil du temps. Initialement centré sur les projets collaboratifs de Recherche et Innovation (R&I), le pôle est aujourd’hui également impliqué dans la mise en œuvre de la politique industrielle du secteur (innovation et recherche industrielles, formation, soutien à la croissance des entre-
prises, etc.). Son objectif est de développer et d’ancrer les compétences, les connaissances, l’emploi et la compétitivité de tous les acteurs de l’écosystème de la santé en Wallonie afin que la Région soit internationalement reconnue pour son environnement de recherche académique, clinique et industrielle de classe mondiale dans les domaines technologiques soutenus par le pôle. Afin de compléter les chaînes de valeur et de nourrir l’écosystème du secteur de la santé, BioWin, en étroite collaboration avec l’AWEX, renforcera ses efforts pour attirer les investisseurs étrangers. Et dans le cadre de la Stratégie de Spécialisation Intelligente de la Wallonie (S3), BioWin donnera la priorité aux domaines d’activité et aux technologies dans lesquels la Wallonie possède un avantage concurrentiel au niveau international. Au cours des 3 prochaines années, le Pôle entend adresser 2 chantiers stratégiques : – Accélérer le développement du secteur de la production industrielle de vaccins et de (bio)médicaments en Wallonie (biomanufacturing). – Faire de la Wallonie une championne dans le domaine de l’innovation en santé en profitant de l’opportunité de la structuration en réseaux hospitaliers et en décloisonnant les mondes hospitalier et de l’entreprise.
Plus d’information sur biowin.org
4 R&D
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Le Biotech belge a la cote
Isabelle Legentil
Directrice générale Aptaskil Quel est le besoin dans le milieu biopharmaceutique ? « Le secteur est en pleine expansion et peine à trouver des candidats. De plus, les entreprises doivent continuellement mettre à jour les compétences des travailleurs Les centres de compétence et de formation comme aptaskil ont leur rôle à jouer : fournir aux entreprises des formations, pour permettre aux travailleurs de rester performants ; et faire face aux pénuries de recrutement en formant des futurs candidats à l’emploi. » Quels sont les profils recherchés ? « La majorité des postes ouverts concernent les métiers de la production, accessibles avec un bachelier ou un CESS technique ou scientifique. Mais également des masters, ingénieurs et docteurs. Les métiers de l’industrie sont peu connus et les études dédiées font peur. Une de nos missions avec nos partenaires est aussi d’informer les jeunes, et de faire tomber les préjugés. » Quelles sont les possibilités d’évolution ? « L’industrie chimique, biopharma ou biotech, est un secteur innovant au sein d’un environnement international. Il est rare qu’une personne exerce le même métier toute sa carrière, tant les possibilités d’évoluer sont nombreuses. C’est une industrie qui est attentive à l’épanouissement personnel en développant les compétences de chacun et grâce à une formation continue tout au long de la carrière. »
Grâce un écosystème de pointe et une position internationale enviable, la Belgique a bien des raisons de miser sur la biotechnologie. Un secteur parfois méconnu, qui pourrait pourtant constituer l’un des futurs piliers de notre économie.
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out juste une décennie, générant 10 000 nouveaux emplois, aura suffi au secteur de la bio production belge pour acquérir une reconnaissance internationale : présence d’acteurs de rang mondial sur le territoire, facilités d’investissements et niveau élevé de coopération (entre gouvernement, universités et entreprises). Voilà ce qui explique pourquoi notre pays est souvent cité comme l’un des plus performants dans ce domaine. Celui-ci reste singulier, avec des cycles de développement plus longs que partout ailleurs. Car pour rappel, un traitement médical ne rapporte rien avant sa mise sur le marché et peut parfois coûter plusieurs millions vu son élaboration, nécessaire sur plusieurs années… Mais les chiffres sont évocateurs : au sein de l’Union européenne, près de 15 % des exportations bio-pharmaceutiques et 10 % des dépenses en R&D proviennent de chez nous, alors qu’on n’y comptabilise que 2,5 % de la population européenne. Une réussite dont témoigne Jean-Claude Havaux, fondateur et président du Conseil d’Administration de ZenTech, l’une des 150 sociétés belges : « Tout cela est désormais réalisable, car en marge de plusieurs années d’investissements dans un écosystème réactif, nous avons sur le terrain tout un tissu de sociétés très compétentes. Ce qui est évidemment positif pour
générer une sous-traitance scientifique vers de nombreux acteurs » La Belgique, qui jouit par ailleurs d’une position géographique centrale enviable — avec d’excellentes infrastructures de transport — se trouverait même déjà dans une période-charnière, si elle veut continuer à faire de la biotechnologie un véritable pilier de l’économie, voire un moteur de relance. Cela, tant dans le domaine de la santé que dans celui des applications bio-technologiques et bio-sourcées dans l’agriculture et l’industrie. L’heure est même à davantage de collaborations entre petites structures et grands groupes, en vue de pérenniser la production sur notre sol. Ce que confirme Jean-Claude Havaux : « Nous devons songer à la mutualisation des forces. Vu l’étroitesse de notre marché et une certaine pression du milieu réglementaire et international, qui ne nous permettent pas de devenir des grands seuls, nous avons tout intérêt à ce que les acteurs dans notre pays collaborent entre eux. » Lors du récent BIO International Convention, soit le plus grand forum mondial de biotechnologie, la fédération belge du secteur (Essenscia) a pointé l’importance d’une politique d’innovation ciblée et la formation de futurs talents, dotés de compétences
numériques. Histoire d’anticiper une pénurie de main-d’œuvre — et déjà constatée —, plusieurs centres de formation belges vont se déployer et même se construire, dans un futur assez proche. Et si la Flandre compte entre autres avec l’Imec un centre de premier plan au niveau mondial dans le domaine de la nanoélectronique et des technologies numériques de santé, la Wallonie n’est pas en reste, s’étant notamment spécialisée dans les thérapies cellulaires et les vaccins. Face à la demande croissante d’entreprises spécialisées, le BioPark de Charleroi, sorte de pôle central au sud du pays, verra d’ailleurs sa capacité multipliée par deux d’ici à 2024 (et même plus si affinités), pour renforcer encore un peu plus la centralisation de ces sociétés. Renaud Moens, directeur général d’Igretec, l’intercommunale en charge de son développement, commente : « En vingt ans, le BioPark carolo a connu un développement exceptionnel, voire inespéré. Capitaliser dans ce secteur apparaît désormais comme essentiel, pour que nous maintenions un terreau fertile pour lui, avec un campus, des bureaux, des laboratoires, etc. » Par David Hainaut
#FOKUSHEALTHCARE
BD BENELUX • BRAND REPORT 5
Réduire les risques d’infection en milieu hospitalier ! Le risque zéro n’existe pas bien sûr. Il est en revanche possible de diminuer le taux des infections associées aux soins en Belgique. Un travail de vigilance et de prévention qui passe logiquement par le personnel de soins, mais aussi par les patients.
L
es chiffres font mal : « Si on compare les chiffres belges avec ceux des Pays-Bas, nous nous en sortons relativement mal. La prévalence des infections en Belgique atteint 7,2 %1, contre un taux d’à peine 4,9 % aux PaysBas2 », détaille Hans Hellinckx, Public Policy & Governmental Affairs Manager Benelux de la société BD. « Le Ministre de la Santé publique et des Affaires sociales, Frank Vandenbroucke, et l’INAMI ont intégré les objectifs de santé dans la trajectoire budgétaire 2022-2024 en tenant compte aussi de la notion “des soins appropriés”. Dans ce cadre “beMedTech”, la fédération belge de l’industrie des technologies médicales, avec l’aide, entre autres, de BD, a introduit un projet à la taskforce de l’INAMI appelée “soins efficaces”. Son objectif : réduire les infections liées aux soins de 50 % et augmenter la prévention des résistances antimicrobiennes qui en découlent. » Pour s’inscrire dans ces objectifs, l’élément essentiel reste bien entendu la prévention. « Tout dépend bien sûr des soins prodigués au patient et du fait que celui-ci est plus ou moins “réceptif ” à certaines infections », précise Anne Simon, Médecin spécialiste en prévention et contrôle des infections pour le Groupe Jolimont. « En plus de l’hygiène des mains, qui reste la première mesure de prévention de la transmission des infections, il existe bien entendu aussi des procédures regroupant une série de points critiques pour éviter de telles infections. Par exemple, il est préférable de tondre plutôt que de raser un patient qui s’apprête à subir une opération. Pour une raison simple : le rasage abîme la peau en surface, ce qui peut donc favoriser les infections. Concernant l’utilisation de cathéters, il existe aussi quelques “guidelines” à respecter scrupuleusement. Par exemple, il ne faut jamais oublier que, si c’est
On sait que si toutes les mesures de prévention sont appliquées en même temps, le risque d’infection tombe au minimum. — Anne Simon, Médecin spécialiste en prévention et contrôle des infections pour le Groupe Jolimont
possible, le mieux reste toujours de ne pas en poser. Et si c’est inévitable, il faut se poser la question chaque jour de savoir si le cathéter est toujours nécessaire. De manière générale, il s’agira d’éviter au maximum d’utiliser des dispositifs invasifs. Lorsque la pose d’un cathéter est justifiée, débute alors un travail multidisciplinaire pour proposer au patient la meilleure solution pour son traitement. Le choix du dispositif est primordial et aujourd’hui, il existe des logigrammes qui permettent de choisir le cathéter en fonction de critères prédéfinis. Le cathéter sélectionné (périphérique, Midlines, PICC lines et autres) sera géré lors de la pose, de l’utilisation, de l’entretien et du retrait par les bons gestes définis dans des procédures claires. L’usage de systèmes clos sur les cathéters permettent également de réduire les infections.3 »
Un concept intéressant est celui du « care bundle » Schématiquement, chacun de ces « care bundles » reprend quatre ou cinq mesures de prévention essentielles et incontournables adaptées à des actes particuliers. « On sait que si toutes les mesures de prévention sont appliquées en même temps, le risque d’infection tombe au minimum », continue Anne- Simon, qui reprend l’exemple du cathéter déjà cité : « Outre la règle consistant à se demander si le patient en a vraiment besoin, et celle qui doit pousser à se poser la question quotidienne de le conserver, il ne faut pas oublier non plus d’appliquer ce qu’on appelle “les barrières aseptiques” quand on le place, notamment par l’utilisation de gants, d’un chapeau stérile et de toute une série d’autres protections. Enfin, il ne faut jamais oublier de désinfecter le cathéter et l’endroit où il est appliqué, au moyen d’un produit contenant de l’alcool.4 » Par ailleurs, le patient peut bien entendu, lui aussi, prendre part au processus de prévention. « Il doit en effet également être sensibilisé aux règles d’hygiène de base pour réagir aux risques d’infection qu’il observe et, le cas échéant, en parler au personnel soignant. C’est ce qui fait que la prévention répond à un modèle multimodal. Et c’est bien entendu essentiel pour son efficacité pleine et entière !»
BD est une entreprise de technologie médicale de niveau mondial, qui vise à faire progresser le monde de la santé. L’entreprise fournit des solutions innovantes qui contribuent à faire progresser la recherche médicale et la génomique, développent le diagnostic de maladies infectieuses et du cancer, améliorent la gestion de la médication, promeuvent la prévention des infections, équipent les procédures chirurgicales et interventionnelles et soutiennent la gestion du diabète. www.bd.com BD-47623. Le témoignage ci-dessus a été transmis volontairement par le client et sans aucune compensation de BD. Toutes les références à retrouver sur Fokus Online.
Anne Simon Médecin spécialiste en prévention et contrôle des infections
6 PÉNIBILITÉ
FOKUS-ONLINE.BE
Prendre soin de sa santé quand c’est son métier La crise sanitaire a tiré la sonnette d’alarme quant aux conditions de travail du personnel soignant. Si cet évènement a exacerbé les problèmes en hôpitaux ou dans d’autres organismes liés à la santé, les maux des infirmiers et aides-soignants ne datent pas de 2020.
T Reconnaissance de “métier pénible” En 2016, le Comité National des Pensions a défini les quatre critères requis pour qu’une profession puisse être qualifiée de “pénible”. En s’appuyant sur ces quatre critères, et en estimant que le métier d’infirmière les regroupait, Union4U a fait une demande pour une reconnaissance de la profession en tant que “métier pénible”. La demande n’a pas encore eu de suite pour le moment.
Les salaires du personnel soignant En septembre 2020, Statbel publiait des données sur le salaire du personnel des soins de santé. Le site de statistiques souligne “un large écart entre les différentes professions”. “Le salaire mensuel brut moyen dans ce secteur s’élève à 3 682 euros”. Avec une moyenne de 7 091 euros brut pour les médecins, 3 652 euros pour les infirmiers et 2 549 euros pour les aides-soignants.
hierry Lothaire est le fondateur et le président d’Union4U, le syndicat autonome belge des praticiens de l’art infirmier. Selon lui, « il y a des failles depuis des décennies » concernant l’état de santé du personnel soignant. Ce qui a changé en revanche ? « La crise sanitaire les a mis en exergue. » Isabelle Cambier, la directrice du département infirmier du groupe hospitalier Chirec le confirme notamment. « La Covid a augmenté la fréquence des changements d’horaires. » La directrice du département infirmier place justement l’instabilité des horaires comme la première difficulté pour la santé des infirmières : « Si je parle en termes de santé, évidemment les prestations de nuit engendrent des modifications hormonales quand il n’y a pas un bon équilibre. » Mais pour elle, tout est une question d’organisation entre le temps de travail et le temps de repos que les travailleurs s’octroient. Cambier : « J’ai des infirmières qui font des prestations de nuit depuis des années et qui veulent le faire jusqu’à leur pension parce qu’elles ont un rythme de vie adapté à cela. » Mais lorsque les plages horaires de repos sont envahies par des rappels au travail pour remplacer des collègues absents, par des occupations et/ou obligations personnelles, alors le manque de récupération puis la fatigue font apparaître rapidement les limites du corps. Thierry Lothaire d’Union4U parle de burn-out et d’épuisement professionnel : « c’est une réalité. Les médecins demandent que des actes soient repris par les infirmiers, puis à leur tour des actes infirmiers réalisés par des aidessoignants, ça devient un cercle vicieux où tout le monde s’épuise. » Il ajoute : « Cela touche également le personnel, moralement et émotionnellement. » Il souligne également la problématique de la
En moyenne, une infirmière en gériatrie manipule environ deux tonnes par jour, que le patient soit inerte ou qu’il soit collaboratif. — Thierry Lothaire, Union4U
manutention des patients. « En moyenne, une infirmière en gériatrie manipule — je dis bien manipuler et non soulever — environ deux tonnes par jour, que le patient soit inerte ou qu’il soit collaboratif, ce sont de vraies réalités. » La directrice du département infirmier rappelle que sur le terrain, ce sont les déplacements inutiles et effectivement la manutention qui peuvent abîmer les corps : « Le plus dur, ce sont les déplacements inutiles, c’est cela qui fatigue beaucoup. » Isabelle
Cambier souligne alors la nécessité de réfléchir à l’emplacement du matériel pour éviter ces déplacements inutiles, mais aussi les « formations en manutention » pour apprendre les bonnes postures. Isabelle Cambier rappelle que le rythme de nuit peut tout à fait être appréhendé avec des temps de repos organisés. La difficulté de ces horaires est « souvent mal perçue par les gens qui n’ont pas l’habitude de faire ces horaires décalés. »
Par Charlotte Rabatel
Gels belges au cannabis Partout dans le monde, les scientifiques s’intéressent de près à la plante de cannabis et au cannabidiol, souvent appelé CBD. Cette molécule convainc de plus en plus de professionnels de la santé ainsi que de patients.
en n o ph uv ar ea m u ac ie
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Les Cliniques de l’Europe ont à cœur de s’adapter continuellement aux besoins de leurs patients, mais également de leur personnel. Fin 2022, ce sera le premier hôpital bruxellois à obtenir le label diversité d’Actiris, gage de leur engagement dans l’inclusion et le respect de toutes et tous. Ces Cliniques sont persuadées que le genre, l’origine, l’âge, l’orientation sexuelle, la philosophie de vie, ou le handicap sont autant d’éléments qui constituent leur individualité et la force de leurs équipes. Actifs au cœur de la capitale, elles investissent dans le bilinguisme de leur personnel via des cours de langues et des immersions, mais également par l’accueil de stagiaires néerlandophones et francophones. Les Cliniques de l’Europe ne sont pas qu’un lieu de travail pour les employés. Une attention toute particulière est mise sur le développement, notamment via le financement de nombreuses formations en interne, mais également des bacheliers ou masters complémentaires. Enfin, elles ont placé le bienêtre de leurs travailleurs au centre de leurs préoccupations en organisant des formations centrées sur le développement individuel et un programme de journées bien-être. Au cours de ces journées, leurs travailleurs apprennent les bases de la relaxation, du yoga, etc. Elles sont également convaincues que le sport renforce le bien-être et l’esprit d’équipe. Elles inscrivent donc chaque année plus de 100 membres de leur personnel à des évènements tels que les 20 km de Bruxelles ou le Spartacus Run. N’hésitez pas à consulter régulièrement leur site internet, elles recrutent plus de 70 métiers différents, dont : - Du personnel médical, soignant, paramédical, technique et de support - Un Patient Services Manager - Un Digital transformation & Innovation Manager Plus d’informations :
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POLYPEPTIDE • BRAND REPORT 9
Le peptide, une substance à l’origine naturelle méconnue mais pleine d’avenir ! Dans ce secteur pharmaceutique belge toujours en pleine expansion, une substance particulière gagne à être connue : le peptide. Tant pour sa contribution envers la santé publique que pour le marché dans l’emploi dans notre pays, puisque sa production génère la création de centaines de collaborations. Et cette croissance semble loin d’être finie…
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algré leur intérêt grandissant dans les domaines médical et scientifique, ainsi que leur impact sur la santé publique, les peptides, aux dires mêmes de ses plus éminents spécialistes, ne sont pas encore bien connus en Belgique. Porteurs du nom d’une substance naturelle sécrétée dans notre corps au départ d’acides aminés, les peptides interviennent pourtant dans de nombreux mécanismes d’autorégulation. Vincent Mancuso, Docteur en sciences chimiques (ULB), développe : « Si on prend par exemple la glycémie, on peut aujourd’hui synthétiser des peptides, avec des séquences d’acides aminés naturels ou pas, qui permettent des traitements novateurs du diabète. D’autres indications thérapeutiques sont possibles comme dans le domaine du cancer, de l’obésité ou de maladies infantiles rares, en produisant des peptides synthétiques spécifiques. C’est donc un domaine qui est en plein essor ! » Finalement, tout ceci ne fait que confirmer les prévisions des experts de la question — en Belgique y compris — qui, depuis plusieurs années, ont annoncé l’intérêt de la part de nombreux groupes pharmaceutiques quant au développement des peptides. D’autant que la conception de petites molécules comme nouvelles voies thérapeutiques, voire de recherche, ces dernières décennies, permet leur utilisation. Comparés aux petites molécules qui constituent les médicaments traditionnels, les peptides présentent en effet des qualités indéniables, notamment en termes d’activité. Par ailleurs, plusieurs groupes ont pu mettre au point des stratégies permettant d’envisager tant de nouvelles voies d’administration non orales que des mécanismes de protection, pour rendre les peptides moins bio-vulnérables. Avec le temps, de nouveaux outils ont ainsi vu le jour, pour venir en appui aux méthodes expérimentales, notamment pour le design de peptides, mais aussi pour la gestion et la prédiction de leurs structures, leurs sélectivités ou leurs
affinités. Face aux petites molécules, les peptides offrent pas mal d’avantages, d’abord en termes d’efficacité, de sélectivité. Épinglons aussi que les produits de dégradation des peptides sont des acides aminés, ce qui élimine grandement les risques de toxicité.
dans le domaine de l’emploi en Wallonie. « Une région dont le potentiel est encore trop sous-estimé et mal décrit à l’échelle internationale », regrette Mancuso. « D’autant que notre personnel démontre au quotidien sa capacité à gérer le changement et à s’investir énormément dans un projet. »
Les peptides améliorent
En marge de la transformation sociétale en cours, Mancuso insiste sur l’importance du bien-être des travailleurs, qu’importe d’ailleurs le secteur. « Si le secteur des peptides est un exemple porteur pour le travail, incitant même à un certain optimisme pour les années à venir, le sens qu’on donne au travail est tout aussi essentiel. Beaucoup de gens ne mesurent pas toujours toute la valeur de leur contribution. Peu sont fiers de ce qu’ils réalisent. Or, la contribution au secteur thérapeutique reste primordiale pour ce qu’elle apporte à la vie en société. On a parfois le tort de se focaliser avant tout sur ce qu’on délivre comme travail, ce que j’appelle le “quoi”. Mais on s’accommode trop peu du “comment”. Or, le “comment” doit toujours être aussi important que le “quoi”. Être fier de ce qu’on fournit en temps et en heure à un client, c’est bien sûr intéressant et impératif, mais pas si on se retrouve avec trois collaborateurs en burn-out ! Ce n’est qu’en préservant et en misant sur le bien-être qu’une société moderne peut réellement fonctionner, à l’heure actuelle. » Enfin, les sociétés chimiques, comme PolyPeptide, gardent logiquement un œil sur l’environnement. « Recycler les solvants, c’est quelque chose d’important, chacun d’entre nous le sait. Il est d’ailleurs possible, en nouant quelques partenariats diversifiés, de valoriser plus de 90 % des déchets qu’on génère. Puisque nous le faisons ! »
les soins du cancer et dans beaucoup de maladies, parfois rares. C’est l’une des raisons pour lesquelles PolyPeptide, un grand groupe international récemment devenu public et fondé il y a plus de soixante ans, a fait il y a peu l’acquisition d’un site à Braine-l’Alleud. Avec des investissements majeurs, visant à transformer les lieux et à créer plusieurs centaines d’emplois. Une société belge à taille humaine située dans un cadre vert et composée actuellement de 300 collaborateurs, dont Mancuso, qui jouit d’une longue expérience chez Lilly et GSK, est le responsable depuis trois ans. « Face à l’expansion de ces peptides, puisqu’on parle quand même du développement d’un demi-millier d’entre eux au niveau mondial, la boîte passera de 300 à 350 employés d’ici la fin de cette année, et même 450 l’an prochain. Et son chiffre d’affaires aura quadruplé, ce qui n’est pas anodin dans le contexte économique actuel. Tout cela nécessite indirectement un besoin et une attraction de talents, de même qu’une capitalisation sur le développement du personnel en interne, afin de respecter tous les engagements envers les clients, du plus petit au plus grand. » Un impact non négligeable, on l’aura compris,
PolyPeptide SA (Belgique) fait partie du groupe PolyPeptide (PPNG), qui a des sociétés aux États-Unis, en France, en Inde et en Suède. Le site belge jouit d’une expertise de plus de quarante ans dans le domaine, ayant accès à un portefeuille international de connaissances. Sa technologie de base est la synthèse chimique de peptides, soit par synthèse peptidique en phase solide (SPPS), soit pas synthèse peptidique en phase liquide (LPPS).
Vincent Mancuso Docteur en sciences chimiques ULB
10 INTERVIEW
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Cédric Blanpain
« En communauté française, les moyens dont nous disposons sont insuffisants » Cédric Blanpain, chercheur belge dans le domaine des cellules souches et lauréat du prix Francqui 2020, évoque les nouveaux progrès de la Science en termes de guérison des cancers. Éclairage sur le futur, les nouveaux défis et les freins actuels.
Par Bastien Craninx Photo Isopix-ULB
#FOKUSHEALTHCARE
INTERVIEW 11
V
ous êtes lauréat du prix Francqui-Collen en 2020. Que va changer cette récompense dans votre quotidien et surtout dans l’avancée de vos recherches ?
L’immunothérapie est un médicament qui empêche une communication
« Le prix Francqui est la plus haute distinction scientifique belge. Cela couronne une quinzaine d’années d’effort de mon laboratoire et de toutes les personnes qui travaillent avec moi. En revanche, le fait d’avoir reçu ce prix ne va pas changer grandchose dans mon quotidien. Je vais toujours devoir faire des demandes de crédit pour permettre la continuité de nos recherches. Il est possible que grâce à ce prix, les meilleurs étudiants continuent à s’intéresser à nos recherches et à vouloir se lancer dans un doctorat ou un postdoctorat dans mon labo. »
permettant au cancer de se développer de manière importante.
Diriez-vous qu’aujourd’hui plus que jamais la recherche est primordiale ? « Tout à fait ! On se rend compte que notre société fait face à des défis toujours plus grands : le réchauffement climatique, la pénurie alimentaire, le manque d’eau potable, l’émergence de maladies nouvelles, j’en passe et bien d’autres. Toutes ces questions demandent des réponses. Et pour cela, il faut effectuer des recherches nouvelles. Pour les maladies émergentes par exemple, il faut comprendre leur origine, trouver de nouveaux traitements et vaccins. Du côté des maladies chroniques existantes comme le diabète, le cancer ou les maladies cardiovasculaires, il faut améliorer la prévention, diminuer les effets secondaires des traitements existants et en trouver de nouveaux. »
Je dois trouver en permanence de l’argent pour renouveler le contrat de mes chercheurs. C’est un stress énorme. Il y a donc encore beaucoup de boulot… « L’un des grands défis de la recherche est comprendre comment les cancers naissent, grandissent, se disséminent dans d’autres organes et répondent ou non à la chimiothérapie, à la radiothérapie et à l’immunothérapie. Il faut que l’on comprenne mieux la raison pour laquelle un cancer n’est pas l’autre. Comprendre cela peut permettre de découvrir de nouvelles vulnérabilités. » Vous avez évoqué l’immunothérapie. On dit que c’est la plus grande révolution actuelle en termes de lutte contre le cancer. Est-ce vrai ? « Sans aucun doute ! L’immunothérapie est un médicament qui empêche une communication permettant au cancer de se développer de manière importante. Il faut savoir qu’au bout d’un moment, le corps s’habitue à son cancer et ne développe pas
de réaction immunitaire très forte contre ce dernier. Les cellules cancéreuses envoient un signal au système immunitaire pour lui dire “Ne me tue pas”. Grâce à l’immunothérapie, les cellules immunitaires se trouvent revigorées, boostées et se mettent alors à détruire le cancer. »
jusqu’à leur pension. Pour tous les autres, je dois trouver en permanence de l’argent pour renouveler leur contrat. C’est un stress énorme ! »
Croyez-vous qu’un jour nous serons en mesure d’éradiquer toutes les formes de cancer ?
« Les Flamands ont créé le VIB pour Vlaams Institute voor Biotechnology en 1995 afin de permettre une recherche fondamentale de haut niveau avec des potentiels de valorisation industrielle. Le budget de la VIB n’a cessé d’augmenter et atteint maintenant plus de 100 millions par an. Les Wallons, quant à eux, ont créé le WELBIO il y a 10 ans. Aujourd’hui, son budget annuel est moindre qu’à sa création : 5 millions par an. Vous voyez la différence… Pour les grands équipements, il y a un appel à financement tous les ans en Flandre et un tous les 5 ans en Wallonie. Autre exemple : je ne me souviens pas avoir vu de nouveaux bâtiments de recherche dans les universités francophones alors que la KUL en construit un par an. Le refinancement de la recherche à travers une meilleure dotation du FNRS, du WELBIO et des universités est donc indispensable chez nous. La Région wallonne vient d’allouer des moyens supplémentaires pour le WELBIO, c’est une excellente nouvelle qui va dans le bon sens. J’espère que les pouvoirs publics francophones vont continuer à investir plus de moyens dans la recherche. Il faut aussi penser à recruter des talents venant de l’étranger. Il faut accroître la diversité dans nos universités. »
« Je pense que nous comprendrons de mieux en mieux les différentes formes de cancers et trouverons des traitements pour la plupart d’entre eux. En revanche, éradiquer pour toujours ces cancers, c’est une autre histoire. Les cancers continuent à évoluer, comme les virus. Quand on trouve des traitements efficaces, certaines cellules cancéreuses trouvent la solution pour résister à ces derniers. Elles deviennent alors responsables de rechutes et de progressions sous traitement. Il faut donc trouver un moyen pour éviter que ces cellules ne résistent. De même, tous les cancers ne sont pas égaux. Il existe une grande diversité de voies responsables de la cancérisation. Donc cela prendra du temps avant de découvrir et de fabriquer des médicaments contre toutes ces voies. » Quels seraient les plus gros freins à ce type de découvertes ? « L’ensemble des moyens mis en œuvre et le nombre de chercheurs sont encore fort limités et limitants. Mais le plus gros problème reste la complexité du cancer en lui-même : la compréhension qu’on en a ainsi que la caractérisation des voies qui sont essentielles à sa survie. » Quand vous parlez des moyens, évoquez-vous également les moyens financiers dont la recherche dispose ? « Tout à fait ! Il faut bien l’avouer, en communauté française de Belgique, les moyens dont nous disposons sont insuffisants. Pour simple exemple, sur les 40 chercheurs que je supervise, seuls deux sont payés par l’université et le FNRS
Y a-t-il une différence de financement entre le sud et le nord de notre pays ?
Smart Fact. Si vous n’étiez pas chercheur, vous seriez… « Médecin sans aucun doute ! J’aurais continué à pratiquer la médecine. J’aimais beaucoup ce métier aussi. En fait, j’adore le contact avec le patient et l’idée d’obtenir des résultats immédiats. Mais une chose est sûre, je n’aurais jamais pu me passer du côté médical dans ma vie professionnelle. »
Protonthérapies en Belgique L’été 2019, le nouveau centre de protonthérapie Particule a traité ses premiers patients atteints de cancer. La protonthérapie est une forme sophistiquée de radiothérapie qui permet de traiter une tumeur de manière très ciblée, ce qui permet de moins endommager les tissus sains environnants. Cela convient particulièrement contre les tumeurs proches des organes vitaux ou sensibles.
L’institut WELBIO Cet institut regroupe 28 programmes de recherche, dans des thématiques de santé assez larges, le cancer, l’immunologie & l’inflammation, la neurobiologie, la microbiologie & les maladies infectieuses, etc. Sa mission, depuis sa création en 2009, est de soutenir la recherche fondamentale en sélectionnant des projets issus des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et d’en valoriser les découvertes vers des applications industrielles.
12 BRAND REPORT • FBSP
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Les soins palliatifs, améliorateurs de qualité de vie En Belgique, une étude a récemment démontré que près de 20 % des patients hospitalisés et 14 % des résidents en maison de repos pouvaient envisager une approche palliative. Or, en général par manque d’information, une grande partie de ces patients n’y ont jamais accès. Et cela concernerait près de 100 000 personnes…
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appelons d’abord que les soins palliatifs, qui visent la qualité de vie des personnes atteintes d’une maladie grave et évolutive, rassemblent l’ensemble des soins et des traitements destinés à améliorer le bien-être physique, psychologique, social et spirituel des patients. Cela, via une approche pluridisciplinaire et personnalisée, afin de les aider à vivre aussi activement que possible jusqu’au bout. Les soins palliatifs sont aussi là pour soutenir les proches dans les différentes étapes de la maladie et dans le processus de deuil. Toute personne atteinte d’une maladie grave et évolutive – sans guérison possible –, quels que soient sa maladie, son lieu de vie ou son espérance de vie a droit, si tel est son souhait, à une approche palliative par son équipe de soins habituelle. Si ses besoins deviennent plus complexes, son équipe de soins pourra se faire aider par une équipe spécialisée en soins palliatifs. Gardons à l’œil que ceux-ci ne se limitent pas à la pathologie cancéreuse. Les patients atteints de maladies chroniques incurables et évolutives (comme l’insuffisance cardiaque ou rénale, la démence...) ont eux aussi besoin de confort, d’écoute et de soutien. Des soins non liés à l’âge et concernant tant les enfants que les personnes âgées. Pour les enfants, il existe des programmes de soins palliatifs pédiatriques, visant à les accompagner, ainsi que leurs parents, jusque dans la phase de deuil. Informer, justement, tout en faisant tomber quelques vieux clichés et en modifiant le regard de chacun sur ces soins encore souvent synonymes de toute fin de vie, telles sont quelques-unes des ambitions de l’ensemble des spécialistes de la question. L’une d’entre elles, le Docteur Dominique Bouckenaere, en témoigne. « Dans les mentalités collectives, il y a parfois une représentation assez effrayante des soins palliatifs, avec un sentiment d’abandon ou de rupture. Pourtant, l’approche palliative
améliore considérablement la qualité de vie des patients et de leurs proches, d’autant plus si les soins sont envisagés tôt. C’est ce qu’on constate sur le terrain, où cette qualité de vie reste une question primordiale pour les aidants. »
L’approche palliative améliore la qualité de vie des patients et des proches. — Dr Dominique Bouckenaere
Si beaucoup associent les soins palliatifs trop exclusivement à la phase terminale, rappelons qu’il y a avant celle-ci une période de déclin progressif, pendant laquelle la vulnérabilité du patient s’accroît. « Et c’est également à ce moment-là qu’il a besoin de soins palliatifs », complète notre interlocutrice. « Des soins qui peuvent dans un premier temps aller de pair avec les traitements de la maladie, car même si ceux-ci ne peuvent plus guérir, ils peuvent parfois encore soulager les symptômes et freiner l’évolution de la maladie. » Par ailleurs, les grandes organisations scientifiques — l’Organisation mondiale de la santé en tête — insistent sur l’importance de ne pas débuter ces soins palliatifs trop tardivement. Dominique Bouckenaere, également vice-présidente de la FBSP, nom de l’une des trois fédérations belges, détaille : « Toutes les études démontrent que, lorsque les soins palliatifs commencent plus tôt, ceux-ci améliorent la satisfaction du patient et de son entourage. De plus, cela fait diminuer le nombre de
ré-hospitalisations, et de traitements agressifs et inutiles de fin de vie. Ce qui, indirectement, permet une utilisation plus raisonnée des ressources en matière de santé. Là où un changement important doit s’opérer, c’est que chacun comprenne bien que les soins palliatifs n’interviennent pas uniquement quand tous les traitements sont épuisés. » Ce que confirme d’ailleurs Simon Elst, infirmier spécialisé et actif sur le terrain : « On a longtemps considéré qu’il y avait une succession de phases dans l’évolution des maladies, avec une scission entre la phase curative et la phase palliative. Mais en fait non : il y a aujourd’hui un croisement entre les deux qui est progressif. Si un patient le souhaite, il peut toujours envisager de parler de la mort et de toutes les questions qui se posent autour, afin de peser les différentes options thérapeutiques avec le thérapeute et la famille. Le sujet reste délicat et donc entouré de tabous, malgré tout le bien qu’il peut procurer aux personnes concernées. On constate néanmoins qu’il y a de plus en plus de personnes soignées qui, souvent après un long séjour en hôpital, souhaitent être présentes au maximum dans leur maison, dans leur quartier, au milieu de leurs proches ou de personnes de confiance. Ce qui est souvent possible à condition d’en avoir exprimé le souhait à temps et ce qui rejoint la notion de qualité de vie sur laquelle on insiste. » Par rapport à d’autres pays, « beaucoup de choses ont déjà été réalisées, c’est vrai », confirme le Dr Bouckenaere, « il faut notamment saluer la structure d’organisation des soins palliatifs en Belgique, qui est un modèle à l’échelon européen. Là où des progrès doivent encore être réalisés, c’est dans le financement par les Autorités des besoins croissants. De plus, il faut continuer à lutter contre les idées reçues qui retardent et limitent l’accès aux soins palliatifs, même si les mentalités évoluent, étape par étape. »
Fondée en 1997, la Fédération bruxelloise de Soins palliatifs et continus rassemble les structures spécialisées actives dans le secteur en Région de Bruxelles-Capitale. La FBSP est la porte-parole des soins palliatifs dans la capitale auprès des autorités. Elle veille à l’aspect qualitatif et défend des soins palliatifs initiés et adaptés en fonction des besoins et des souhaits de tout patient atteint d’une maladie grave et évolutive, menaçant le pronostic vital.
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La cybersécurité dans les hôpitaux, un enjeu majeur Essentiel dans le domaine de la santé, en particulier dans le milieu hospitalier, le numérique touche désormais toutes les activités du quotidien : des admissions de patients à la coordination des prescriptions, en passant par le contrôle de l’environnement matériel. En marge d’évolutions constantes, le secteur se doit de rester attentif au maintien — voire au renforcement — de sa cybersécurité.
Protéger ses données Sujet actuel et sensible, l’accès aux données relatives à la santé fait aujourd’hui l’objet d’une protection renforcée, notamment sur le plan juridique. Ainsi, au sein de l’Union européenne, le Règlement Général sur les Protections des Données (RGPD) porte également sur ces informations cruciales, histoire de préserver tant leur confidentialité que leur intégrité. L’objectif est évidemment d’empêcher la moindre entrée à une personne extérieure de l’établissement, et ainsi éviter toute possibilité de modification ou de destruction des données. Pour contrer ces quelques failles envisageables, des audits de sécurité doivent être régulièrement effectués, afin de vérifier si les mesures mises en place sont réellement efficaces.
L’émergence de nouveaux outils Si une possibilité d’attaque externe existe, le risque de menaces involontaires en interne n’est pas à négliger non plus. Il s’agira donc de parer à d’éventuelles fuites de données entraînées accidentellement (ou non) par les employés. Le Data Loss Protection (DLP) constitue un outil fiable pour éviter que les collaborateurs puissent envoyer des données sans autorisation, voire les copier sur des supports. Cette solution permet aussi de protéger toutes les applications hébergées, ou de déclencher une alerte en cas d’activité suspecte. Par exemple, quand de grandes quantités de données sont déplacées, qu’un ordinateur est anormalement utilisé ou que des sites web inhabituels sont fréquemment visités.
Sécuriser oui, ralentir non Face à la pression qui règne sur les hôpitaux de nos jours, plus de la moitié d’entre eux ont déjà pu être infectés par le passé, la mise en place d’importants mécanismes de sécurité ne doit pas pour autant ralentir l’accès à l’information du personnel interne (aides-soignants, chirurgiens, infirmiers, médecins…), surtout quand des vies humaines peuvent être en jeu. Ainsi, le Remote Browser Isolation (RBI), de plus en plus souvent employé, car ultra-performant, permet par exemple à ses utilisateurs d’avoir accès à n’importe quel site via une plateforme spécifique dédiée, cette dernière laissant alors aux collaborateurs un accès réservé au contenu de certaines pages web, en les protégeant de fichiers malveillants.
Sensibiliser les collaborateurs Ces derniers mois dans le monde, quelques attaques par ransomware — à savoir, la paralysie d’un système en l’échange d’une rançon — ont été médiatisées, étant donné l’impact direct sur les vies humaines. Ce type de risque a souvent été lié à des négligences internes. Raison pour laquelle il est important de surveiller les protections mises en place, l’efficacité de la gestion des incidents et les comportements des utilisateurs. Pour lutter contre, des protections anti-malwares et des sauvegardes régulières sont conseillées. La plupart des établissements restreignent les droits des utilisateurs aux outils les plus indispensables, en cloisonnant les réseaux (comme un WIFI différent pour le personnel médical et pour les patients).
Les objets connectés Qu’il s’agisse de bracelets ou de piluliers connectés, voire encore de systèmes de télésurveillance, les objets connectés représentent eux aussi un vrai challenge de cybersécurité. Car une prise de contrôle de ces objets par des tiers non autorisés pourrait causer des fuites de données. Si pour le fabricant de ces objets, la mise à l’épreuve régulière de ces produits reste essentielle, une entreprise ou un établissement de santé les utilisant se doit d’assurer la meilleure configuration possible. L’utilisation du matériel classique (appareils de radiologie, imprimantes, scanners…) n’est pas à perdre de vue non plus. Mais là encore, tout peut être vérifiable à partir d’une procédure de contrôle.
Et en cas d’alerte… Dans cet univers en plein changement, le Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB) possède avec Cert (www.cert.be) une plateforme permettant de détecter, observer et analyser les problèmes de sécurité en ligne. Cela concerne bien sûr un milieu essentiel comme celui de la santé. Plusieurs entreprises spécialisées existent aujourd’hui et contribuent à cet effort collectif, en mettant leur expertise — gratuitement — à la disposition des établissements de soins. Une septantaine d’experts ont ainsi uni leurs forces pour prodiguer conseil et assistance. Ces informaticiens peuvent même être prêts à intervenir, en cas de mouvements anormaux, de menaces de logiciels ou de fuites de données.
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MSD • BRAND REPORT 15
Un nouveau programme pour mieux comprendre et mieux traiter les cancers du sein avec rechute C’est le défi que le programme de recherche AURORA, lancé par le Breast International Group (BIG - www.bigagainstbreastcancer.org), va essayer de relever. Une spécialiste nous en dit plus et situe les enjeux.
M
artine Piccart est Directrice de la recherche scientifique à l’Institut Jules Bordet et initiatrice du programme AURORA : « La maladie du cancer du sein est banalisée aujourd’hui, peut être parce que la mortalité diminue dans les pays occidentaux. C’est une bonne nouvelle, mais tout n’est pas réglé pour autant. » Parce que si de nombreux cancers peuvent récidiver, le cancer du sein a ceci de caractéristique qu’il peut revenir très longtemps après (parfois entre 10 et 20 ans plus tard !) et que l’on guérit rarement d’une rechute à distance du cancer du sein. Notre interlocutrice reprend : « Les cellules cancéreuses qui étaient dans le sein peuvent se retrouver dans d’autres organes. Si ces cellules vont se nicher dans les os, la maladie pourra souvent être contrôlée pendant
de très nombreuses années. En revanche, si elles prennent la direction du foie, des poumons ou du cerveau, la maladie sera plus difficile à soigner. En résumé : tant que l’on ne comprendra pas mieux cette maladie, ce sera impossible de la guérir un jour. Pour ce faire, il faut suivre les femmes malades sur le long terme et étudier leur maladie avec les technologies modernes à notre disposition, ce qui demande des moyens financiers. » Une vaste étude européenne a donc été mise sur pied dans l’optique de décrypter l’évolution du cancer du sein vers une maladie disséminée dans l’organisme. Son nom : AURORA, un acronyme qui évoque la lumière et l’espoir portés par ce programme. Ce programme est unique en son genre par
son large éventail d’échantillons de tumeurs primaires et métastatiques, provenant de patientes se trouvant au début de la maladie métastatique, ainsi que par sa collecte de données cliniques de haute qualité. En analysant ces échantillons et ces données, les chercheurs sont en mesure d’étudier les changements moléculaires qui se produisent lorsque le cancer du sein commence à se propager et lorsqu’il évolue en dépit des traitements appliqués. En d’autres termes, c’est la meilleure façon de découvrir de nouvelles pistes pour un jour pouvoir guérir le cancer du sein métastatique. Souci : ce programme de recherche est cher. « Au bas mot, on parle de 40 000 euros par patiente enrôlée. Donc, il nous faut de
l’aide. Nous avons déjà reçu un support financier conséquent venant des États-Unis pour ce programme pourtant… européen. Là, il nous manque encore dix millions d’euros. Nous ne lâchons pas nos bâtons de pèlerins pour trouver cette somme, mais des réponses positives se font encore attendre. Les résultats des analyses menées sur les 381 premières femmes enrôlées dans AURORA (sur un total de 1 200 incluses à ce jour par 11 pays européens dont la Belgique) sont intéressants et viennent d’être publiés dans une revue scientifique prestigieuse (“Cancer Discovery”). Par ailleurs, on n’insistera jamais assez sur le dépistage. Car au plus tôt la tumeur est détectée, au mieux on pourra éviter les récidives. » Autant le savoir…
Depuis plus de 125 ans, MSD innove, proposant des médicaments et des vaccins pour des maladies graves telles que le cancer, le VIH ou Ebola. Dans le cadre de notre mission de sauver et d’améliorer la vie des patients. Nous nous engageons envers les patients et la santé de la population en améliorant l’accès aux soins de santé grâce à des politiques, des programmes et des partenariats de grande envergure. BE-NON-00967
« À l’avenir, les soins seront de plus en plus organisés à distance » Le secteur médical connaît de rapides développements technologiques. Poussées par la vague de numérisation, des innovations efficaces arrivent sur le marché à un rythme effréné. Cependant, elles ne peuvent jouer pleinement leur rôle que si le gouvernement prévoit un cadre législatif approprié. Et c’est là que le bât blesse, déclare Henk Westendorp, directeur national de Medtronic Benelux. Medtronic est l’une des plus grandes entreprises de technologie médicale au monde. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : près de 11 000 des 90 000 employés sont des ingénieurs et des chercheurs. Ils travaillent dans 31 laboratoires et instituts de recherche dans le monde entier. Au total, l’entreprise consacre environ 2,3 milliards de dollars par an à la recherche et au développement.
En utilisant des outils tels que l’intelligence artificielle (IA), la chirurgie robotique et le big data, nous sommes entrés dans une nouvelle ère de médecine personnalisée. Une ère où la technologie rend les soins de santé plus efficaces, plus accessibles et plus équitables. « De plus en plus de soins sont ainsi organisés à distance », affirme Henk Westendorp. « Pendant la pandémie, nous avons vu les hôpitaux et les patients opérer ce changement en accéléré : non seulement par le biais de rendez-vous virtuels avec les médecins, mais aussi lors du suivi à long terme des patients à distance. Les soins à distance offrent de nombreux avantages : des hospitalisations de plus courte durée, une collecte de données à distance et une connexion immédiate entre le patient et le prestataire de soins, qui peut intervenir plus rapidement si nécessaire. »
« Ces efforts aboutissent à une technologie fantastique », déclare Henk Westendorp. « Un exemple : nous avons mis au point un minuscule stimulateur cardiaque sans fil qui “écoute” le flux sanguin de l’atrium au ventricule. Lorsqu’il détecte la bonne vibration, il envoie un signal électronique au ventricule pour le synchroniser avec l’atrium, ce qui permet au cœur de continuer à battre comme il le doit. Il y a deux décennies, cette technologie aurait été cataloguée dans la science-fiction. »
Le progrès technologique n’est pas le seul levier de cette nouvelle façon de travailler. Henk Westendorp : « C’est aussi ce que le patient lui-même attend de plus en plus. Le patient s’affirme de plus en plus et cherche personnellement des informations et des solutions. Il décide lui-même de l’hôpital ou du médecin qui convient le mieux à son traitement. Malheureusement, notre système de santé n’y est pas encore suffisamment adapté. »
Henk Westendorp donne un exemple concret : « Il existe déjà des applications avec lesquelles il est parfaitement possible de surveiller à distance la glycémie ou le rythme cardiaque, par exemple, seul leur remboursement n’est pas encore réglementé. Bien sûr, cela fait obstacle à l’introduction généralisée de ce type de technologies. À l’époque du COVID, on s’attendait à ce que notre système de santé fasse rapidement beaucoup de choses différemment. Mais si le cadre législatif ne suit pas sans tarder, nous allons complètement rater le coche. Les nouvelles technologies médicales d’entreprises telles que Medtronic, mais aussi de plus petites start-ups, se succèdent rapidement. Maintenant, le gouvernement doit encore suivre le mouvement. »
Henk Westendorp Directeur national de Medtronic Benelux
16 PANEL D’EXPERTS • RSE
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L’écologie peut-elle exister dans le secteur de la santé ? La conscience écologique s’immisce partout. Mais dans certains secteurs, elle peut être plus difficile à appliquer que dans d’autres. Notamment quand le matériel à usage unique est indispensable.
Alain Chaspierre
Secrétaire général Association Pharmaceutique Belge
Cécile Sztalberg
Fondation Michel Cremer Recherche en endoscopie
Philippe Schmitt
Filolab Traçabilité des prélèvements biologiques
Quelles pratiques et consciences observez-vous en matière de développement durable ? « Le système de collecte des médicaments périmés ou non utilisés via les pharmacies existe depuis longtemps maintenant. Nous avons aussi lancé la possibilité de vérifications de pharmacies de maison, par les pharmaciens, qui permettent de récupérer les médicaments qui ne sont plus adaptés au patient. Je peux aussi souligner la disparition des sacs en plastique dans les pharmacies, remplacés par des sacs en papier ou en tissu. Et il faut aussi souligner la dématérialisation des prescriptions. Elles peuvent être données via des applications ou à l’aide de la carte d’identité électronique. Mais dans le cas d’une fracture numérique, la prescription papier est toujours possible bien évidemment. »
« Au début de la crise sanitaire, la Fondation Michel Cremer a répondu aux demandes urgentes de protection des personnels soignants, en partenariat avec le Service Beams de l’École polytechnique de Bruxelles et les étudiants et chercheurs bénévoles du Fablab de l’ULB. Notre projet devait permettre de fournir du matériel de protection produit localement, respectueux de l’environnement (avec une blouse réutilisable plutôt que jetable) et à un coût similaire aux produits jetables : notre projet permettant aux utilisateurs de disposer de matériel de protection de manière plus sécurisée — car produit localement —, de rejeter moins de déchets tout en offrant des perspectives d’emploi au niveau local. »
« La conscience écologique dans notre secteur n’est pas supérieure aux autres domaines d’activité. C’est, quoiqu’il en soit, un thème prédominant dans les médias. Mais dans l’activité de la biologie médicale, rien de spécifique n’a été mis en place pour la prévention et la protection de la nature. Tout s’oriente vers le matériel à usage unique. Le matériel réutilisable n’est pas envisageable pour des raisons pratiques, pour des raisons de business model, et pour des raisons d’image de marque. Aujourd’hui, il n’y a pas d’arbitrage possible en faveur d’une réutilisation du matériel qui ait été au contact du sang, ou d’un autre échantillon du corps humain. Personne n’accepterait ça me semble-t-il. »
Comment la Covid a-t-elle changé la situation dans votre secteur ? « La crise de la Covid a généré plus de déchets qu’elle n’a permis d’en éliminer. Les cas sont nombreux. Je pense par exemple à tous les emballages individualisés et au matériel à usage unique. D’un autre côté, il y a aussi eu la montée du commerce en ligne de médicaments non soumis à prescription et de produits de santé. Avec l’impact écologique évident que l’on peut imaginer avec des camions qui circulent un peu partout pour les livraisons. Mais la crise sanitaire a également renforcé le circuit court, dans le sens où les pharmaciens sont allés apporter les médicaments au domicile des patients, donc à partir de la pharmacie proche de l’habitat. Le portage a domicile a été multiplié par quatre. »
« Face à une pénurie de matériel de protection essentiel, la crise sanitaire de la Covid nous a permis de prendre conscience de la nécessité de produire localement les outils, dispositifs et matériel de protection c’est-à-dire des blouses, surblouses, surmasques, pour pouvoir en disposer de manière sécurisée lorsque nécessaire. La pénurie nous a également amenés à réfléchir à la limitation des ressources et à nous demander s’il ne serait pas plus judicieux de produire du matériel réutilisable plutôt que du matériel jetable. La prochaine étape de ce projet sera maintenant de valider les besoins du marché local, mais surtout de consentir aux investissements nécessaires pour démarrer une production industrielle. »
« Pendant la crise sanitaire, il y a eu une augmentation très significative des prélèvements qui était liée à l’activité de PCR, de recherche antigénique et de sérologie pour la Covid. Le matériel à usage unique est une chose qui simplifie le problème sanitaire et qui augmente le risque écologique. Parce que les techniques de diagnostics, en particulier les tests PCR, détectent des quantités extraordinairement faibles de virus. Et lorsqu’il s’agit de petite quantité, dans le cas de la réutilisation d’un contenant, la moindre contamination par l’échantillon précédent risque de produire un résultat erroné. Aujourd’hui, l’intérêt sanitaire et l’intérêt écologique semblent opposés. »
Quels sont les prochaines réflexions ou les prochains axes d’innovation ? « Il y a des réflexions qui sont menées actuellement et qui datent d’avant la crise. Nous avions commencé à travailler sur la sensibilisation par rapport aux perturbateurs endocriniens par exemple. Mais la crise sanitaire a tout ralenti, et à cause de cela, le projet s’est arrêté. Le but était de sensibiliser d’un côté les pharmaciens sur ces perturbateurs endocriniens, et de l’autre, le grand public. Personnellement, je rêvais sur ce projet-là de créer une charte écoresponsable, ou quelque chose de ce type. Parce qu’il y a des choses à faire sur ce sujet. C’est toujours en préparation, même si la crise sanitaire a ralenti les choses. J’espère que le projet pourra reprendre très bientôt. »
« Concrètement, le médecin vient avec un besoin, et demande à l’ingénieur si un dispositif peut être réalisé. Grâce aux technologies numériques comme les imprimantes 3D, les découpeuses lasers, etc. Quand les médecins voient les premiers prototypes, ils peuvent les réajuster et corriger. Il y a des projets de recherche sur lesquels médecins et ingénieurs travaillent ensemble. Les recherches des équipes portent actuellement sur la conception de dispositifs permettant, par exemple, de traiter des pathologies gastriques, comme le diabète, l’obésité, le cancer…, de manière moins invasive. Sur le plan environnemental, une recherche vient de démarrer sur la désinfection des endoscopes grâce à une nouvelle méthode. »
« L’utilisation de la technologie RFID, c’est-à-dire une radioidentification d’un produit entre son lieu de production et l’arrivée au laboratoire, a maintenant bien intégré la partie logistique du processus. Filolab est un exemple dans son application sur ce qui relève de la pré-analytique, au niveau des laboratoires. La particularité de cette technique, aujourd’hui encore, c’est qu’elle est en cours de développement pour trouver un business model adapté à la médecine. Il convient désormais de poursuivre une recherche technique pour être en mesure de la développer pour tous les types d’échantillons médicaux, en particulier dans le domaine de la PMA et de l’identification positive des échantillons. »
Par Charlotte Rabatel
Dr. Jean-Michel Foidart
LYDISILKA®, UNE NOUVELLE PILULE CONTRACEPTIVE RÉVOLUTIONNAIRE Ce n’est pas tous les jours qu’une nouvelle pilule contraceptive arrive sur le marché. C’est pourtant désormais le cas avec Lydisilka®, le nom donné à cette pilule développée par la société biotech liégeoise Mithra Pharmarceuticals, et distribuée dans les pharmacies par Ceres Pharma. Mais en quoi cette pilule diffère-t-elle des autres et quelles sont exactement ses spécificités ? Le docteur Jean-Michel Foidart, spécialiste de la question, y répond. « Cette pilule contient en fait une nouvelle hormone féminine naturelle, à savoir un œstrogène humain qui est produit par le fœtus lors de la grossesse », détaille le docteur Foidart. « Cet œstrogène porte le nom d’estétrol et n’est pratiquement produit que chez l’espèce humaine, très peu parmi les autres mammifères, à peine 1 %. Il est apparu tardivement, après avoir été sélectionné lors d’une identification chez des primates, avant d’évoluer et de mettre en lumière des caractéristiques spécifiques de l’espèce humaine. » Selon le docteur, il s’agit là du premier œstrogène introduit dans le domaine thérapeutique depuis 1943. « Car depuis lors, on en a certes testé de nouveaux, notamment des œstrogènes de synthèse dérivés de l’estétrol, c’est-à-dire ceux utilisés dans 95 % des pilules actuelles. Mais leur puissance a hélas pour conséquences d’augmenter sérieusement les risques de phlébite et d’embolie, puisque ces œstrogènes font augmenter la synthèse des protéines de la coagulation et donc, rendent le sang infiniment plus coagulable. Ce qui, lorsqu’on prend la pilule, alors accroît le risque d’accident vasculaire. » Arrivées vers la fin des années cinquante, les premières pilules s’apparentaient selon lui parfois à des « bombes atomiques ». « Elles contenaient alors des doses énormes de molécules, à la fois de progestatifs, des molécules produites naturellement par la femme qui permettent un maintien de la gestation, et de Mestranol, un précurseur de l’Éthinylestradiol, lui-même dérivé de synthèse de l’estradiol. » Depuis l’introduction de ces premières pilules, il aura fallu plusieurs années pour comprendre d’où provenaient les risques de toxicités. « Il a donc été décidé de tabler progressivement sur différentes modifications de doses, mais subsistaient encore des effets secondaires comme l’acné, le gain de poids, une mauvaise tolérance et même une modification de l’humeur. Assez d’éléments qui contraignaient de jeunes femmes à rapidement stopper l’utilisation de la pilule. » Le temps passant, en marge de nombreuses expériences et d’autres modifications dans les contenus, les recherches autour de la pilule ont évolué, non sans mal,
parfois. « C’est lorsqu’on a enfin pu évaluer l’impact de l’estétrol, cet œstrogène humain fœtal et naturel, que les choses se sont considérablement améliorées », précise le docteur Foidart. « Le fait qu’ils ne soient pas inactivés dans l’endomètre, l’utérus donc, permet de maintenir un taux d’œstrogènes suffisant pour éviter les saignements et garder un bon contrôle du cycle lorsque la pilule est prise. Il n’y a donc pas de règles intempestives ou de pertes de sang nécessitant une protection. Et pas non plus d’impact sur le foie et les synthèses de protéines de coagulation. Donc là, les risques de phlébites et d’embolies devraient être équivalents à ceux qu’encourent les femmes qui ne prennent pas de pilule ». C’est d’ailleurs ce qu’ont démontré deux études mondiales, effectuées sur 3 400 patientes, permettant aux instances mondiales de classifier cet œstrogène dans une catégorie différente de ses homologues. Et indirectement, de permettre son autorisation au sein de l’Union européenne, via l’Agence européenne des médicaments (EMA), au printemps dernier. « L’estétrol est bien une entité chimique nouvelle, parce qu’elle présente des propriétés totalement différentes de tout ce qu’on a pu voir jusqu’ici sur le marché. C’est même la première fois depuis quatre-vingts ans qu’on introduit quelque chose de nouveau et original en termes d’œstrogènes dans la contraception ». D’où son aspect révolutionnaire. « C’est donc une vraie révolution. Face à ce qui se passe en oncologie, dans le diabète et d’autres maladies, où sont apparus beaucoup de nouveaux traitements oraux, en revanche, en contraception, on a essayé de jouer avec les mêmes molécules pendant des décennies, mais tout ça n’a pas apporté une réponse complètement satisfaisante. On se trouvait vraiment face à un besoin médical non rempli ». Par ailleurs, les études menées autour de l’estétrol ont aussi démontré d’excellents résultats sur la qualité de vie, y compris sur la libido. Histoire d’assurer une utilisation sûre et efficace de Lydisilka®, Ceres Pharma devra logiquement fournir une liste de contrôle aux professionnels de santé, ainsi qu’une carte d’information destinée aux femmes. Comme pour tous les médicaments, les données sur l’utilisation de Lydisilka restent surveillées en permanence. Les effets indésirables rapportés sont soigneusement évalués et toutes les mesures nécessaires sont prises pour protéger les patients. Si, d’éventuels risques de thromboses ne pourront être vraiment chiffrés que d’ici une décennie, les spécialistes mondiaux de la question se disent optimistes et confiants pour l’avenir.
www.ceres-pharma.com
18 SOIN POSITIF
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Malade et en bonne santé « Malade et en bonne santé », ça vous semble complètement paradoxal ? Et pourtant, dans une approche « positive », ce serait possible. On fait le point, avec un philosophe et un médecin, sur cette vision plus humaine et personnelle de la santé.
E
t si l’on changeait de perspective ? «Il ne suffit pas d’être malade pour être en mauvaise santé », entonne le professeur émérite de Philosophie (UCLouvain/ULiège) Michel Dupuis. « On peut avoir une maladie très invalidante et bien aller. C’est-à-dire être bien dans sa tête, assumer ses limites et/ou son handicap. Et faire quelque chose de joyeux et heureux de sa vie. » Une vision de la (bonne) santé qui perturbe le regard que les patients portent sur leur propre santé. D’autant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social ». Ce qui ne serait pas suffisamment proche de la réalité vécue, pour Jean Macq. Il est le professeur en Santé publique (UCLouvain) Jean Macq. « C’est un peu comme s’il s’agissait d’un nirvana auquel personne ne pourrait accéder finalement. » Un malade qui gère bien sa maladie ou que le handicap n’empêche ni de vivre ni d’être bien dans sa tête, actif et socialement intégré. Et serait en meilleure santé que bien d’autres personnes. Le philosophe aime « couper les cheveux en quatre » comme il l’admet en souriant. Il préfère parler de « soin positif » plutôt que de « santé positive ». Une manière de ne pas en faire une généralité, mais de ramener cette conception à son essence humaine et pragmatique. « Il me semble essentiel de considérer l’accompagnement de l’autre, de son développement. » De la sorte, on n’est pas d’entrée de jeu dans un déficit de santé, dans une pathologie. Le soin positif est un accompagnement de la vie journalière. Et dans cette approche, un soin positif serait par exemple de donner le repas à une personne âgée qui n’est plus en mesure de se nourrir seule. Le soin positif n’est dès lors pas seulement médical. Mais parsème l’ordinaire : la façon de se nourrir, mais aussi de s’habiller, de se déplacer, etc. » Et de conclure : « De même qu’on soigne ses fleurs et son jardin, on se soigne soi-même, sa famille, ses amis. » Mais bien plus qu’un jeu de sémantique, c’est notre vision de la nature du soin de santé qui change. Dr Macq : « Il n’est pas fait qu’à l’hôpital. C’est une façon de réhabiliter les soins de santé proches des gens. C’est-à-dire la 1ère ligne de soin. Ce n’est pourtant que récemment, suite à la période de COVID-19, que cette 1ère ligne est devenue plus visible en
Belgique. » Un constat qui ne vaut pas partout pareil. « Le système de santé hollandais est beaucoup plus centré sur la 1ère ligne qu’il ne l’est en Belgique. On sait que le système belge est l’un des plus hospitalo-centré d’Europe et du monde. C’est-à-dire que l’on pense d’abord à l’hôpital avant de penser au reste. » L’avantage de cette décentralisation du soin est d’offrir davantage d’autonomie et de proximité dans le soin. Et d’offrir davantage de reconnaissance à l’équipe de soignants et d’aidants. Il inclut tant les professionnels que les proches. « Dans cette approche, le médecin n’est pas LA réponse. Mais une réponse parmi une équipe pluridisciplinaire. Dont font aussi partie les prestataires de proximité, tels que l’infirmier, le pharmacien. »
Cette définition séduisante de la santé, qui rendrait à chacun une sorte de pouvoir et d’autonomie vis-à-vis de la maladie et de sa perception, n’est pourtant pas exempte de toute critique. Pour le Dr Jean Macq, « cette vision hollandaise de la Santé positive pourrait mener à une approche très individualiste de la santé. » Une analyse que partage le philosophe Michel Dupuis. « Je vois comme une éventuelle dérive de considérer que les individus sont entièrement responsables de leur santé. C’est assez largement le cas, certes. Mais pas complètement non plus : je ne suis pas responsable de toutes les misères qui me tombent dessus. » Par Julie Garrigue
LEO Pharma : miser sur une nouvelle génération de traitements pour les affections cutanées LEO Pharma a pour ambition de devenir un leader mondial dans le domaine de la dermatologie médicale. Cette entreprise pharmaceutique est connue pour ses traitements topiques dans les maladies de la peau. Au cours des dernières années, elle a franchi des étapes importantes de transformation afin de devenir un acteur clé proposant des thérapeutiques innovantes pour les affections cutanées. Grâce à un portefeuille diversifié - avec un tout nouveau produit biologique pour la dermatite atopique (eczéma) en préparation - LEO Pharma veut offrir aux médecins davantage d’options thérapeutiques et de nouvelles solutions pour aider de plus en plus de patients. Des millions de personnes dans le monde sont touchées par plus de 3 000 maladies cutanées connues. Bon nombre de ces maladies sont chroniques et ont de graves conséquences sur la qualité de vie du patient. Et si pour de nombreuses affections cutanées, il existe aujourd’hui des traitements efficaces, pour bon nombre d’indications, il n’y a toujours pas de solutions disponibles où davantage d’options seraient les bienvenues, comme dans le cas du traitement de la dermatite atopique. Une nouvelle ère pour la dermatologie Pour sa transformation de producteur de traitements relativement classiques en société pharmaceutique axée sur l’innovation, LEO Pharma peut s’appuyer sur une grande expertise interne et sur plus de 110 ans d’expérience dans la recherche et le développement de médicaments. Les collaborateurs sont au cœur de cette transformation. Leur dévouement leur permet de faire la différence pour les personnes souffrant d’affections cutanées. Tout au long de son histoire, LEO Pharma s’est de plus en plus tournée vers la dermatologie médicale et compte intensifier encore sa collaboration avec les dermatologues et autres spécialistes. Investir dans la R&D Ces dernières années, l’organisation a subi une forte expansion afin d’être présente sur tous les marchés et d’intensifier ses efforts en R&D au niveau international. Dans le monde entier, près de 950 scientifiques et spécialistes travaillent sur des solutions innovantes pour les personnes souffrant d’une affection cutanée. Le département R&D met au point des médicaments pour le traitement du psoriasis, de l’eczéma et d’affections rares. Près d’un cinquième du chiffre d’affaires total est consacré à la recherche et au développement. LEO Pharma s’investit également dans une vaste collaboration avec plus de 400 universitaires, centres de recherche institutionnels et partenaires industriels. La transformation en une société de biotechnologie implique également une toute autre manière de gérer l’entreprise. LEO Pharma mise désormais beaucoup plus sur l’« innovation ouverte », en recherchant des partenariats à un stade beaucoup plus précoce de la recherche. Et cela s’avère payant, car elle travaille aujourd’hui sur quelques molécules qui offrent beaucoup de potentiel. Une autre façon de trouver des partenaires intéressants est de passer par le Science & Tech Hub à Houston (USA) et Tokyo (Japon). Au cours des années à venir, LEO Pharma a l’intention d’intensifier encore ses efforts en R&D afin d’élargir au plus vite son portefeuille, à la fois pour une série d’indications dermatologiques (dont des maladies cutanées rares) et pour de nouvelles plateformes technologiques.
En s’appuyant sur sa solide expérience et sa compréhension approfondie de la dermatologie, l’entreprise peut mettre de nouveaux traitements sur le marché et à la disposition des patients, tout en améliorant la qualité des soins pour les patients. Du pipeline au traitement « first-in-class » Les petites molécules et les produits biologiques sont les principaux piliers, mais LEO Pharma continue aussi à s’investir dans la « early research » (recherche précoce). Ainsi, ses recherches sur les petites molécules se concentrent sur les interactions protéine-protéine (IPP). Cette fertilisation croisée entre des médicaments biologiques et de petites molécules présente un grand potentiel pour proposer des traitements très efficaces par voie orale. L’un des modulateurs d’IPP innovants, l’IPP IL-17A, a terminé les études de toxicité avec un profil de sécurité très prometteur et est sur le point de passer les essais cliniques de phase 1. Les anticorps thérapeutiques constituent un autre domaine d’intérêt important. Grâce à ces partenariats, LEO Pharma a accès à des molécules puissantes pour mettre au point un traitement biologique qui pourrait être le premier de sa catégorie. Fin 2020, un nouveau candidat médicament biologique a été sélectionné pour la phase de développement préclinique. Le meilleur élève de la classe Afin de réaliser toutes ses aspirations, LEO Pharma a l’intention de lancer sur le marché un traitement médical dermatologique innovant tous les deux à trois ans. L’entreprise veut de cette manière être soit la première du secteur, soit le meilleur élève de la classe, et ce pour différentes affections cutanées. Une grande ambition, pour laquelle LEO Pharma joue à fond la carte de la valeur ajoutée.
© LEO Pharma NOV 2021 MAT-52172 — All LEO Pharma trademarks mentioned belong to the LEO Pharma group — LEO Pharma nv/sa Duwijckstraat 17, 2500 Lier
20 INNOVATION
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Les medtech au cœur des soins Tout au long de la crise du coronavirus, les institutions et entreprises liées au secteur des soins et de la santé ont montré leurs incroyables capacités d’adaptation et d’innovation en apportant des solutions malgré l’urgence de la situation. Une réputation durable pour la Belgique.
L
e secteur médical ne fait pas exception : tout comme la finance (Fintech) ou l’alimentation (Foodtech), la santé a connu ces dernières années de véritables bouleversements technologiques. Les MedTech, contraction de « medical technology », participent désormais de la réputation de l’industrie belge ! Sous cette appellation, une large gamme de produits et services : Applications, objets connectés, big data, imagerie médicale, implants, biomatériaux, robotique, etc. Les Medtech visent, de fait, la simplification des procédures, des procédés les moins invasives possibles et une réduction du temps d’hospitalisation des patients. En mars 2020, McKinsey & Company publiait un rapport sur le sujet. La biotechnologie représentait alors « près de 25 % du marché pharmaceutique mondial et connaissait une croissance d’environ 8 %
La data permet d’aller au-delà de l’interprétation initiale des données collectées lors de nos études, c’est la valorisation de cette data confrontée à des business cases concrets. — Benoît Thomas, Directeur de Business & Decision
par an, plus rapide que celle de tout autre segment de l’industrie pharmaceutique. » 2020, entachée par la crise de la covid-19, a été un véritable tremplin pour les entreprises actives dans les Sciences du Vivant. Elles se sont distinguées par leur résilience et leur capacité de collaboration. Entre janvier et août 2020, les Medtech wallonnes levaient 687 millions d’euros, soit plus que sur la totalité de l’année 2019. Dans ce même rapport publié, McKinsey & Company
estimait que le Benelux avait le potentiel de devenir le premier pôle biotechnologique d’Europe. Si notre territoire possède un tel potentiel, outre sa place éminemment centrale en Europe, c’est aussi grâce à un écosystème et un maillage important. Gouvernements, institutions, universités, entreprises, fédérations. François Moonen est le CEO de Elysia-Raytest, un fournisseur de solutions software et hardware pour la chromatographie, la gestion de l’information du laboratoire et les systèmes de qualité. « Nous travaillons en collaboration avec la société IBA, un fabricant de cyclotrons, l’université de Liège et celle de Louvain-le-Neuve sur le projet Cardiammonia. Labellisé par MecaTech et Biowin [Pôles de compétitivité wallons en génie mécanique et en santé, ndlr.], ce projet de plusieurs millions d’euros a pour but de produire avec un cyclotron un traceur pour des pathologies cardiaques. » Un bel exemple de collaboration entre les différents maillons de l’écosystème. Mais « la grande innovation est liée à la data » pour Benoît Thomas, Directeur de Business & Decision (B&D), une société de services, de conseil et d’intégration de systèmes, appartenant au
groupe Orange. « La data permet d’aller au-delà de l’interprétation initiale des données collectées lors de nos études, c’est la valorisation de cette data confrontée à des business cases concrets. Aujourd’hui, on fait des rapports statistiques pour nos clients, indispensables dans le cadre classique des études cliniques, notamment. » Pour le développement des entreprises comme pour celui de nouvelles solutions, dans ce domaine comme partout ailleurs, les datas sont une clé de voûte qui, malgré l’intérêt énorme généré autour et malgré les preuves sans cesse apportées, peut encore grandir. « Si, pour nous, l’exploitation de la data est une manière évidente de créer du retour sur investissement via le retour sur information, nous constatons que ces budgets ne sont pas toujours prioritaires chez nos clients, bien qu’ils aient conscience de l’importance de la transformation digitale… » Les Medtech ont donc encore une énorme marge de progression, une bonne nouvelle pour notre santé comme pour celle de l’économie européenne, belge et wallonne. Par Julie Garrigue Propos recueillis par Angelika Zapszalka
L’endoscopie, une révolution médicale qui a besoin de votre soutien Moins invasive, moins douloureuse, générant moins de complications, cette technique médicale permet de sauver des vies et contribue au bien-être des patients. La Fondation Michel Cremer soutient la recherche entre médecins et ingénieurs afin de développer de nouveaux instruments pour cette médecine du futur.
Pratique médicale un minimum invasive, l’endoscopie permet : •
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de traiter par les voies naturelles des maladies fréquentes comme les cancers des voies digestives, l’obésité, le diabète, mais aussi les maladies pédiatriques … et certaines maladies rares pour lesquelles elle représente le seul espoir de guérison ; de réduire la douleur liée au traitement, ainsi que d’éventuels traumatismes opératoires et post-opératoires ; des revalidations plus courtes et une réinsertion sociale et professionnelle plus rapide.
Pour plus d’infos et/ou pour faire des dons, rendez-vous à l’adresse suivante : michelcremerfoundation.eu Contact : info@fondationmichelcremer.be Belfius - IBAN BE35 0689 1098 6237; en indiquant “don” dans le message.
Votre soutien est vraiment précieux En effectuant un geste financier, ou, en devenant bénévole pour la Fondation, vous pouvez réellement contribuer au développement de nouveaux dispositifs au service de tous et favoriser le partage de ces savoirs, y compris dans les régions les moins favorisées. Tout don est déductible dès 40 euros par an.
Rhinite Pommade nasale à base de vitamines A, B3 et B5
VIT/AD/2021.11.18/FR
22 CHRONIQUE
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Véronique Halloin
La recherche médicale : financer l’urgence et la patience !
L
La pandémie de COVID-19 nous a prouvé que le monde de la recherche pouvait faire face à l’imprévu, apporter des réponses dans l’urgence et accompagner nos sociétés dans des épreuves inédites. L’occasion de rappeler l’importance de la recherche fondamentale…
a recherche fondamentale est principalement financée par la Fédération Wallonie-Bruxelles et, dans une moindre mesure, par le Fédéral et la Région wallonne, qui financent les universités, les centres de recherche ainsi que le FNRS. Pour en donner une idée, le total des moyens consacrés par le FNRS à la recherche fondamentale dans le domaine médical et biomédical est approximativement de 65 millions € par an, dont plus de 10 provenant de la générosité du public, principalement via le Télévie. À côté de cela, il existe aussi des dizaines de fondations qui soutiennent la recherche. C’est dire le dynamisme et la vitalité de notre écosystème de financement, notamment dans le secteur médical. La question du financement est une problématique qui n’est pas spécifique à ce domaine. Elle est structurelle. J’ai conscience des efforts financiers que cela représente pour les autorités publiques et je me réjouis que les financements alloués au FNRS soient aujourd’hui dans une tendance de croissance. La qualité de la recherche fondamentale dépend en effet d’un financement public robuste et au minimum stable.
CHAQUE JOUR, DES ENFANTS SONT VICTIMES DE BRÛLURES: NOUS LES AIDONS!. www.vzw-pinocchio-asbl.be info@vzw-pinocchio-asbl.be Numéro de compte: IBAN BE31 0682 2450 9355 BIC GKCCBEBB Numéro d’entreprise: 460.989.035
protéiformes retombées des recherches : la découverte du vaccin contre le COVID-19, issue de recherches fondamentales sur ARN messager en est un exemple spectaculaire. Il est donc essentiel de sans cesse rappeler qu’investir dans la recherche fondamentale, c’est investir dans l’avenir, contribuer à construire le monde de demain, sur un temps long.
La confiance du monde politique envers la recherche scientifique et les investissements consentis sont déterminants. Comme je l’ai rappelé lors de la cérémonie de remise des Prix Quinquennaux du FNRS le mois dernier, en présence de S.M. le Roi, la confiance du monde politique envers la recherche scientifique et les investissements consentis sont évidemment déterminants. Impossible d’énumérer ici les nombreuses et
La pandémie de COVID-19 nous a prouvé que le monde de la recherche pouvait faire face à l’imprévu, apporter des réponses dans l’urgence, accompagner nos sociétés dans des épreuves inédites. L’occasion de s’interroger sur les sources de financement dans notre pays. Cependant, nous devons nous rappeler que ces réponses, et en particulier la découverte d’un vaccin, n’ont pu être possibles que parce qu’il existe, notamment en Belgique, un socle solide sur lequel s’appuyer : celui de la recherche fondamentale. Une recherche libre, qui se déploie sur le temps long, à force de patience et à l’abri de l’exposition médiatique, et qui constitue le terreau de l’excellence et de la fécondité scientifiques. Par Véronique Halloin Secrétaire générale du FNRS
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Ma maladie a un nom, et maintenant ?
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