Fokus Inclusion & Diversité

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Décembre ‘23 Ce dossier est publié par Smart Media Agency et n’engage pas la responsabilité des éditeurs ni de la rédaction de Flair.

Inclusion & Diversité

Interview

Fatima Zibouh « La diversité et la discrimination, c’est l’histoire de ma vie, mais j’en ai fait une force »

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Combat inégal

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Quand les inégalités de genre touchent à la santé, ou quand la santé reflète les inégalités Par Gwendoline Cuvelier

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elon une récente étude scientifique, les femmes vivraient plus longtemps, mais en moins bonne santé que les hommes. Dans notre société, le sexe joue un rôle déterminant dans les approches de soins et de prise en charge médicaux. Le traitement des maladies cardiovasculaires en est un des exemples les plus parlants. Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité chez les femmes. Contrairement aux idées reçues, elles ne concernent donc pas uniquement les hommes. Le problème : les symptômes diffèrent selon le sexe. Et puisque les études cliniques sont essentiellement basées sur le standard masculin, les femmes sont moins bien prises en charge médicalement. De dangereux préjugés « Malgré les progrès effectués au cours de ces dernières années, nous sommes encore loin de l’égalité hommesfemmes dans le domaine des maladies cardiovasculaires », regrette Dr Nada Lakiss, cardiologue au sein de la Clinique Saint-Luc de Bouge. La première raison : les essais cliniques ont souvent inclus principalement des hommes,

en grande partie pour éviter les variations hormonales des femmes. Cela a conduit à une recherche médicale historiquement biaisée en faveur des hommes et à une approche moins adaptée aux besoins des femmes. Or, le sexe doit impérativement être pris en compte, car si un cœur reste un cœur, les maladies cardiovasculaires ne se présentent pas de la même manière. « Chez les hommes, les symptômes d’un infarctus sont typiques : de fortes douleurs à la poitrine, une irradiation vers le bras et vers la mâchoire. Chez les femmes, la pathologie se déclare de façon beaucoup plus insidieuse par une fatigue importante non expliquée, un mal de dos ou des douleurs à l’estomac. », détaille Dr Nada Lakiss. « Ces symptômes, dits atypiques, cumulés au mythe selon lequel les maladies cardiovasculaires ne touchent pas les femmes, ont des conséquences dramatiques : les femmes tendent à négliger ces symptômes, et ne sont donc pas prises en charge correctement. », signale la Ligue Cardiologique Belge. De plus, les stéréotypes de genre ont la vie dure. « Aux urgences, les femmes ont tendance à être moins prises au sérieux que les hommes. Quand une patiente se plaint, ses symptômes sont souvent sous-estimés. Il est fréquent qu’elle soit traitée d’hystérique ou diagnostiquée atteinte d’un trouble psychologique, sans que l’on cherche la véritable cause de ses maux. On passe à côté d’énormément

Contenu • 6 Cultiver l’inclusion dès l’enfance : conseils d’experts pour une génération ouverte 10 La réalité des handicaps invisibles 14 Interview • Fatima Zibouh 20 L’inclusion en question dans les médias belges 24 Au-delà des différences : la richesse des couples mixtes 26 Briser les codes pour une économie plus inclusive 28 Quand le local rencontre le global : l’évolution de la cuisine fusion Équipe • Country Manager Christian Nikuna Pemba Creative Director Baïdy Ly Content Directors Annick Joossen Benjamin Mawet Texte Célia Berlemont • Gwendoline Cuvelier • Tuly Salumu Photo en couverture Frederik Hamelinck Smart Media Agency, Leysstraat 27, 2000 Anvers Fokus-online.be Bonne lecture ! Clarine Van Elsacker Project manager


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de problèmes cardiaques à cause de ces préjugés. », constate Dr Nada Lakiss. Les maladies féminines sous silence De manière générale, dans notre société patriarcale, un biais de genre persiste dans la manière dont les maladies sont discutées, médiatisées et comprises. Reléguées au second plan, les maladies féminines (telles que l’endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques, la prééclampsie post-partum…) sont moins reconnues à cause d’un manque de sensibilisation, de recherche et de financement. Un déséquilibre qui n’est pas sans conséquence sur la santé des femmes. « Certaines maladies cardiaques ne touchent que les femmes. Dans le temps, les chercheurs (en grande partie composés d’hommes) s’y intéressaient peu. Ces dernières années, on observe une prise de conscience et une nette amélioration de la prise en charge de ces pathologies féminines, mais il y a encore du travail à faire. », souligne Dr Nada Lakiss. Se nourrir ou se soigner Enfin, la précarité économique, qui touche davantage les femmes, représente un facteur d’inégalité majeur dans l’accès aux soins de santé. Selon Le Baromètre “confiance et bienêtre” de l’Institut Solidaris, 41 % des femmes, contre 30 % des hommes, ont renoncé à au moins un soin par manque de moyens financiers en 2022. Cette tendance peut avoir des conséquences graves, car les retards dans la prise en charge médicale sont susceptibles d’aggraver les problèmes de santé. Et cela va même plus loin : « De nombreuses personnes menstruées en situation de précarité (étudiantes, migrantes, mamans solos, sans chez soi…) ne disposent pas d’assez d’argent pour s’acheter des produits menstruels pendant leurs règles et placent ce besoin en dernier dans leur liste de priorités. », explique Veronica Martinez, directrice de l’ASBL BruZelle, dédiée à la santé menstruelle. Faute de moyens financiers, des personnes menstruées utilisent des alternatives telles que des mouchoirs, du tissu qui n’est absolument pas prévu à cet effet ou encore du papier journal. Les risques sont nombreux, autant sur le plan physique (infections, choc toxique…) que mental (isolement, décrochage scolaire, baisse d’estime de soi, charge mentale augmentée…). « La précarité menstruelle devrait être reconnue comme une question de santé publique. Or, le sujet n’est pas suffisamment abordé parce qu’il touche un double tabou : la pauvreté et les règles. Les personnes menstruées devraient pouvoir disposer de produits menstruels gratuits dans les endroits publics où elles se rendent, au même titre que le papier toilette. Ce sont des biens de première nécessité. », insiste Veronica Martinez. « Si les hommes avaient leurs règles, la question menstruelle aurait été prise en charge de façon plus ambitieuse et plus globale, tant en termes de mise à disposition que de recherche médicale. », déplore la directrice de BruZelle. 

La précarité menstruelle devrait être reconnue comme une question de santé publique. — VERONICA MARTINEZ DIRECTRICE DE L’ASBL BRUZELLE

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Le congé-éducation payé se modernise

L’accès au congééducation payé sera élargi aux travailleurs à temps partiel : toutes les personnes effectuant un quart-temps ou plus pourront en bénéficier facilement.

Depuis 1985, le congé-éducation payé permet aux travailleurs, du secteur privé principalement, de se former en journée ou en horaire décalé, tout en conservant leur salaire. Ce système, régionalisé en 2015, devrait être réformé à partir de l’année académique 2023-2024 en Région de Bruxelles-Capitale. L’objectif : le moderniser et l’ouvrir à un maximum de bénéficiaires.

Le congé-éducation payé, qu’est-ce que c’est ? Le congé-éducation payé garantit au travailleur le droit de se former tout au long de sa carrière, que ce soit pour développer son savoirfaire sur le marché de l’emploi, apprendre une langue, se réorienter professionnellement ou encore favoriser son épanouissement personnel. La formation choisie ne doit pas forcément

être en lien avec le job exercé. Les absences du salarié (pour assister aux cours ou étudier) sont compensées auprès de son employeur par Bruxelles Economie et Emploi, sur base de certains critères. Résultat : au niveau de sa rémunération, ça ne change rien ! Un droit ouvert à tous “De nombreuses règles touchant au congé-éducation payé dataient toujours de 1985. Il était temps de dépoussiérer le système pour qu’il soit plus en phase avec notre société actuelle !”, souligne Thomas Mahieu,


le coordinateur de la cellule congééducation payé au sein du Service public régional de Bruxelles. Dès la rentrée prochaine, les mesures vont s’assouplir afin d’encourager un maximum de citoyens à se lancer dans une nouvelle formation. L’accès au congé-éducation payé sera élargi aux travailleurs à temps partiel : toutes les personnes effectuant un quart-temps ou plus pourront en bénéficier facilement, ce qui implique aussi un meilleur accès au dispositif pour les travailleuses. De plus, la formation pourra se dérouler sur le lieu de travail, en ligne ou de manière hybride. “Nous visons plus d’inclusivité, en pensant notamment aux personnes en situation de handicap ou encore aux parents solos qui doivent déjà jongler entre de multiples obligations et qui n’ont pas toujours l’occasion de suivre une formation en présentiel”, détaille Thomas Mahieu. Une offre étoffée Aujourd’hui, certaines formations sont reconnues automatiquement comme donnant droit à un congé-éducation payé : le réseau d’enseignement de promotion sociale, les bacheliers et masters en

De nombreuses règles touchant au congé-éducation payé dataient toujours de 1985. Il était temps de dépoussiérer le système pour qu’il soit plus en phase avec notre société actuelle ! horaire décalé, … Les autres doivent passer par la Commission d’agrément qui analyse chaque programme avant de donner sa décision. Bonne nouvelle : dès le mois de septembre, la liste des organismes reconnus d’office devrait s’agrandir afin de réduire les démarches administratives et alléger le boulot des formateurs. De plus, tous les travailleurs pourront bénéficier d’une majoration d’heures de formation couvertes dans le cadre du congé-éducation payé. “Par exemple, un salarié temps plein qui pouvait obtenir 80 heures pour son

cours de langue en recevra 130 heures, dans certains cas, dès l’application de la réforme”, précise Thomas Mahieu. Les personnes désirant suivre une formation liée à un métier en pénurie pourront également toujours profiter de 180 heures offertes. Le nombre de bénéficiaires du congé-éducation payé varient actuellement entre 6 500 et 10 000 travailleurs par an. Grâce aux changements apportés via la réforme, le gouvernement bruxellois espère augmenter drastiquement le taux de participation à la formation continue. Les personnes désirant suivre une formation liée à un métier en pénurie pourront également toujours profiter de 180 heures offertes.

Thomas Mahieu Coordinateur de la cellule congééducation payé au sein du Service public régional de Bruxelles


L’art d’enseigner l’ouverture

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Cultiver l’inclusion dès l’enfance : conseils d’experts pour une génération ouverte Par Tuly Salumu

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omment élever ses enfants sans préjugés afin qu’ils aient un esprit ouvert sur le monde ? C’est une question que de plus en plus de parents se posent, mais dont on ne parle pas assez librement. Deux experts donnent leurs conseils. L’éducation inclusive Dans la société ultra-diversifiée d’aujourd’hui, les parents travaillent de plus en plus à l’éducation inclusive. Pourtant, des pièges existent : un jour, tout le monde est égal et le lendemain, tout le monde est différent. C’est contradictoire ! Souvent, la diversité est évoquée «par accident», inconsciemment. Parfois, le «silence de la diversité» s’applique. Cette attitude favorise les préjugés et est pernicieuse pour l’éducation des enfants. En effet, ces derniers grandissent avec les valeurs et les normes transmises dans leur famille. Même les adolescents rebelles reviennent généralement à l’âge adulte aux bases qui leur ont été inculquées par leurs parents. « Les jeunes enfants abordent la diversité avec beaucoup de désinvolture », explique Beno Schraepen, pédagogue spécialisé et chercheur à l’université des sciences appliquées AP, auteur du livre Exclusions. Ce que la communication fait aux gens. « Dans les crèches, les tout-petits ne se posent pas de questions. Cela change au fur et à mesure qu’ils grandissent. Influencés par les médias et leurs parents, les enfants se forgent une vision du monde qui n’est généralement pas très favorable à la diversité. »

L’école «blanche» Selon le pédagogue, la plupart des adultes n’excellent pas en matière d’inclusion. « Regardez notre système éducatif. Il est loin d’être mixte. De nombreux parents envoient leur enfant dans une école «blanche», un établissement avec peu de diversité culturelle, parce que c’est dans ce contexte qu’ils ont eux-mêmes grandi. » Ceux qui en sont conscients peuvent inverser la tendance. « Les enfants qui n’ont jamais été en contact avec la diversité l’éviteront plus tard », explique Beno. « C’est pourquoi nous devons la normaliser. Avoir une conversation avec une personne fondamentalement différente ne devrait pas être considéré comme un problème. Nous devrions apprendre à nos enfants à traiter tout le monde avec respect. » Le chercheur souligne qu’il ne s’agit pas seulement de différences culturelles ou ethniques, mais aussi de différences de genre, physiques et socio-économiques. « Les gens ont parfois une vision étrange de la diversité », explique-t-il. « Quand je demande à mes étudiants qui est le plus discriminé dans notre société, ils choisissent toujours des personnes d’origine ethnique ou d’orientation sexuelle différente. Les personnes en situation de pauvreté ou de handicap ne sont jamais évoquées alors qu’elles sont les plus défavorisées. »

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L’art d’enseigner l’ouverture

Visitez des musées, des festivals ou des magasins locaux qui offrent des perspectives différentes. — ZARISSA WINDZAK AUTEURE ET PROPRIÉTAIRE DE CARGO CON

Des conversations inconfortables Comment aborder concrètement l’éducation inclusive ? Pour Zarissa Windzak, propriétaire de la boutique en ligne inclusive Cargo Confetti et coauteure de Ssssst ! Don’t say that, un livre sur l’éducation inclusive, il ne s’agit pas de se cacher derrière les clichés, mais d’oser nommer les différences. « Avec les jeunes enfants, les livres d’images ou les jouets sont de très bons outils pour entamer des conversations sur la diversité. Ils aident à trouver un langage approprié pour aborder des sujets difficiles. Si vous possédez surtout des livres d’animaux ou des histoires avec des enfants blancs et minces, choisissez des livres qui reflètent davantage la société. » Cela ne se limite pas aux livres. « La meilleure façon de réduire les préjugés est d’entrer en contact avec des personnes différentes », conseille Zarissa. « Visitez des musées, des festivals ou des magasins locaux qui offrent des perspectives différentes. Inscrivez votre enfant à des activités où la diversité est présente. Parfois, il n’est pas nécessaire de chercher bien loin. En prenant le train pour une autre ville, vous diversifiez votre quotidien. » Avec les enfants plus âgés et les adolescents, des conversations plus profondes sont possibles. « Avec mon fils de neuf ans, je parle de racisme, de handicap et d’image de soi », explique-t-il. Ces conversations ne sont pas toujours faciles : « Je remarque qu’elles mettent

souvent mal à l’aise », explique l’auteure. « Mais il faut en parler. Ceux qui veulent éduquer de manière inclusive doivent permettre aux enfants de se sentir à l’aise pour parler d’identité, de couleur de peau et de diversité. » Beno Schraepen pense également qu’il faut en parler davantage. « Mais il faut être nuancé et éviter les oppositions comme le noir et le blanc. » En réalité, il existe de nombreuses nuances de couleurs. La confiance Enfin, les parents devraient également oser aborder la question avec l’école. « J’ai moi-même déjà acheté des livrets, des jouets et des crayons de couleur inclusifs pour la classe de mes enfants », signale Zarissa Windzak. « Ainsi, j’envoie le message qu’en tant que parent, j’accorde de l’importance à la diversité. » Beno Schraepen estime que les écoles s’appuient sur cette base. Dans la plupart des classes, il y a de la diversité, mais on n’apprend pas aux élèves à y faire face. « Une bonne éducation inclusive, ce n’est pas seulement avoir un enfant handicapé dans la classe. Il faut que ce sujet soit également abordé avec les enfants. Les parents donnent les bases d’une vision ouverte du monde. Donnez l’exemple en vous adressant à des parents différents à la sortie de l’école. » En fait, tout repose sur une seule chose : la confiance. « Nous vivons à une époque où la peur règne. C’est pour cela qu’il est important de donner à nos enfants la confiance nécessaire pour découvrir le monde. », conclut Beno. 


Pionniers de la diversité : comment Keep Dreaming ASBL réinvente le recrutement à Bruxelles

Fondée il y a trois ans, Keep Dreaming ASBL a rapidement émergé comme un acteur innovant dans le domaine de la lutte contre la discrimination à l’embauche à Bruxelles. Grâce au soutien initial de la Région bruxelloise et d’une subvention annuelle du cabinet du ministre Clerfayt, l’association a pu tester et développer son projet, se positionnant comme un projet pionnier dans ce secteur. Cette impulsion initiale, complétée par une collaboration efficace avec l’ASBL De Overmolen et le soutien financier d’ESF Vlaanderen, a permis à Keep Dreaming de consolider sa mission : faciliter la rencontre entre entreprises et candidats et renforcer la diversité sur le marché de l’emploi. Avec une équipe restreinte, mais déterminée, l’association a travaillé intensément au cours des cinq dernières années pour concrétiser sa vision et répondre aux besoins spécifiques des candidats et des entreprises. Aujourd’hui, Keep Dreaming ASBL se trouve à un tournant crucial, prête à franchir un nouveau cap pour assurer sa pérennité et son impact dans les deux prochaines décennies. L’association s’engage donc dans une transition vers un modèle de financement hybride. Cette étape, dictée par la nécessité d’une autonomie financière accrue, a conduit à l’élaboration d’un business model diversifié. L’objectif est de bâtir une structure financière solide qui permette à l’association de croître et d’élargir son impact social. Une stratégie clé réside dans le développement d’une offre de services payants pour les entreprises, complémentaire

aux subventions existantes. Cette diversification des sources de revenus vise à établir une fondation financière robuste, essentielle pour la pérennité de l’association.

sur le fait que les entreprises doivent reconnaître et résoudre leurs propres lacunes pour attirer et retenir efficacement des profils diversifiés.

Ce qui distingue Keep Dreaming ASBL de ses concurrents, c’est son approche unique, fortement ancrée dans les expériences vécues et les leçons tirées par ses fondateurs. Plutôt que de s’inspirer des méthodes traditionnelles, l’association a choisi de forger sa propre voie, en se concentrant sur ce qu’elle aurait aimé avoir comme support. Cette perspective enrichit leur offre, la rendant distincte et parfaitement adaptée aux besoins du marché. En travaillant étroitement avec les entreprises, Keep Dreaming les incite à revoir leurs stratégies de recrutement, favorisant ainsi une véritable inclusion. Le processus ne se limite pas à des interactions transactionnelles ; il s’agit plutôt de bâtir des relations stratégiques et de long terme pour un impact significatif sur la diversité en entreprise.

Keep Dreaming a développé une stratégie efficace, «You BELong», pour briser les barrières dans les processus de recrutement traditionnels et organiser des événements de networking ciblés. Ces événements permettent aux entreprises et aux candidats d’interagir directement, ouvrant ainsi la voie à des opportunités d’emploi réelles. L’association joue un rôle clé dans cette phase initiale de mise en relation, apportant son soutien tout au long du processus de recrutement, à la fois pour les entreprises et pour les candidats.

En plus de son rôle de facilitateur dans la mise en relation des entreprises avec les candidats, Keep Dreaming ASBL s’attaque également à des questions plus larges liées à la culture d’entreprise et aux obstacles structurels. L’association a mis en évidence l’importance de ne pas se limiter à améliorer les compétences des candidats, mais aussi de revisiter les pratiques de recrutement des entreprises. Des expériences partagées démontrent que des candidats qualifiés sont souvent écartés pour des raisons non pertinentes. Keep Dreaming insiste

En résumé, Keep Dreaming ASBL ne se contente pas de participer à la diversité en entreprise comme une tendance passagère. Ils cherchent à collaborer avec des entreprises et des individus qui comprennent l’importance fondamentale de ces enjeux pour leur survie et leur stratégie à long terme. Grégory, co-fondateur de Keep Dreaming souligne que leur valeur ajoutée réside dans la création de solutions complémentaires à celles déjà existantes dans le réseau de partenaires des entreprises. Ils s’intègrent dans un ensemble plus large de stratégies de recrutement et de diversité, offrant une perspective et des solutions uniques.


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Sensibilisation

La réalité des handicaps invisibles Par Gwendoline Cuvelier

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ne grande majorité des handicaps sont invisibles. C’est notamment le cas de nombreux troubles mentaux et maladies chroniques (fibromyalgie, endométriose, encéphalomyélite myalgique…). Les maux des personnes qui en souffrent ne sont pas évidents à première vue, mais les douleurs et les conséquences sur leur qualité de vie sont bien réelles et souvent méconnues. Comme plus de 40 000 Belges, Lucie, 34 ans, est atteinte d’encéphalomyélite myalgique (EM) depuis dix ans. Cette maladie neurologique entraîne une fatigue extrême ainsi que toute une série d’autres symptômes, variables d’une personne à l’autre : des douleurs musculaires et articulaires, des problèmes cognitifs, des troubles du sommeil, cardiaques, respiratoires, digestifs, immunitaires… Des répercussions qui peuvent être très invalidantes au quotidien. Préserver son énergie L’encéphalomyélite myalgique est caractérisée par ce qu’on appelle le malaise post-effort, ou crash. Il s’agit d’une réponse

disproportionnée au moindre effort qui peut durer de quelques heures à plusieurs semaines. « En période de crash, j’ai l’impression de mourir. Je subis des douleurs dans tout mon corps, je souffre de nausées, je me sens tellement faible que je suis clouée au lit et incapable de parler. », détaille Lucie. Actuellement, l’encéphalomyélite myalgique ne se guérit pas. Le traitement aide à soulager les symptômes et à prévenir les malaises post-effort en évitant le surmenage physique, intellectuel et émotionnel. Lucie applique la méthode du pacing qui consiste à adopter un rythme de vie approprié à son état de santé de manière à ne pas dépasser ses propres limites. « Chaque activité est calculée. Je travaille en tant que professeur dans une école uniquement cinq heures par semaine. Je reste la plupart du temps au calme, chez moi, et je ne marche jamais plus de cinq minutes d’affilée, sinon c’est la crise assurée ! C’est très frustrant car j’adore voyager et bouger. », confie la trentenaire. Une bataille invisible L’encéphalomyélite myalgique est considérée comme une maladie invisible à plusieurs égards. Ses symptômes fluctuent et ne sont pas apparents à l’œil nu. Les personnes qui en souffrent semblent, a priori, en bonne santé.


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Sensibilisation

Dépasser les a priori

La méconnaissance des handicaps invisibles provoque un jugement hâtif. — OUIAM MESSAOUDI SECRÉTAIRE GÉNÉRALE, ASBL ESENCA

De plus, il n’existe pas de tests sanguins, d’imagerie médicale ou d’autres marqueurs biologiques spécifiques permettant de diagnostiquer facilement cette pathologie. Bien que la maladie neurologique soit reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé depuis 1969, cette invisibilité provoque souvent de la stigmatisation et une incompréhension de la part de la société et même de certains professionnels de la santé. « J’ai dû me battre pendant trois ans pour obtenir ma carte de stationnement pour personnes handicapées. Un médecin s’est énervé en me disant que cet avantage était réservé à ceux qui en avaient vraiment besoin. Un autre m’a conseillé avec dédain d’aller plutôt soigner ma dépression. », témoigne Lucie. « La méconnaissance des handicaps invisibles provoque un jugement hâtif. Les personnes qui en souffrent ne sont pas entendues sur leurs difficultés. Cela impacte leur qualité de vie, leur intégration sociale et professionnelle. », rapporte Ouiam Messaoudi, la secrétaire générale de l’ASBL Esenca qui lutte pour l’inclusion de toutes les personnes en situation de handicap. Des apparences trompeuses « Il m’arrive de demander de passer en priorité dans une longue file d’attente ou de m’asseoir dans les transports publics pour préserver mon état de santé fragile. Je sens que des gens me dévisagent car mes deux jambes qui ont pourtant l’air de très bien fonctionner ! C’est comme s’il fallait justifier son handicap avec un signe distinctif tel qu’une canne ou une chaise roulante. », regrette Lucie. « Les passants ne me voient jamais quand je suis dans le pire état, enfouie au fond de mon lit. Les rares fois où je sors, ce sont dans les moments où je me sens assez bien. Ce n’est absolument pas représentatif de mon quotidien. », confie-telle. « Dans l’imaginaire collectif, les personnes en situation de handicap se déplacent en fauteuil roulant, or 80 % des handicaps sont invisibles. Le pictogramme universel du handicap continue à véhiculer ce stéréotype. Pour changer les mentalités, nous nous battons pour que ce logo évolue au profit d’une version plus en adéquation avec les réalités. », souligne Ouiam Messaoudi.

« De nombreuses personnes atteintes d’un handicap invisible cachent leur état de santé afin de ne pas être associées à une image stigmatisante liée au handicap. Elles sont pourtant légitimes et ont le droit que leurs besoins spécifiques soient pris en compte au sein d’une société inclusive ! », regrette la représentante d’Esenca. Lucie a cocréé l’association “Millions Missing Belgique” pour obtenir la reconnaissance des millions d’oubliés atteints d’encéphalomyélite myalgique. « Nous militions pour bénéficier d’un soutien et d’un accès à des soins compatissants et efficaces. », précise la cofondatrice. Le message qu’elle aimerait faire passer, au nom de toutes les personnes souffrant d’une maladie invisible : « Ne jugez jamais quelqu’un sur l’apparence. Vous ignorez ce qu’il traverse. C’est très dur de devoir constamment se justifier d’être malade, alors que chaque geste du quotidien est une bataille empreinte d’épuisement et de douleur. » Et la représentante d’Esenca d’ajouter : « Beaucoup de personnes en situation de handicap sont encore victimes de représentations et de préjugés, tant de professionnels que de particuliers, alors que le plus dur au quotidien c’est ce regard empreint de stéréotypes ! » Envie d’en savoir plus ? Un webinaire sur le handicap invisible, avec un focus sur l’encéphalomyélite myalgique, est consultable sur la chaîne YouTube d’Esenca. 


Le vieillissement des personnes en situation de handicap intellectuel

L'histoire d’Inclusion asbl, fondée en 1959, est marquée par un engagement continu en faveur des personnes en situation de handicap intellectuel. Avec plus de 80 services créés au fil des ans, Inclusion est devenue une référence dans le secteur du handicap intellectuel en Fédération Wallonie-Bruxelles. Avec sa dernière mission d’éducation permanente, Inclusion asbl a mis en lumière une réalité souvent méconnue : le vieillissement des personnes en situation de handicap. La campagne de sensibilisation, avec Pascal Duquenne comme ambassadeur, vise à éveiller la conscience du public sur les défis de cette problématique et à souligner le besoin de mettre en place des accompagnements adaptés.

Avec une espérance de vie en constante progression, les personnes en situation de handicap intellectuel souhaitent pouvoir vieillir là où elles ont vécu, parfois pendant plusieurs décennies. Mais leur souhait de vieillir dans un environnement familier se heurte à des obstacles majeurs. Avec plus de 500 personnes considérées comme des situations urgentes, la pression sur le secteur est immense, et les listes d’attente sont longues. Inclusion asbl joue un rôle capital dans la sensibilisation des pouvoirs publics sur cette problématique, mettant l'accent sur la nécessité de créer de nouvelles solutions afin de permettre aux personnes en situation de handicap de vieillir dans la dignité et dans le lieu de vie de leur choix. Avec le vieillissement, les besoins en encadrement et en soins médicaux augmentent, nécessitant une

adaptation des normes pour assurer un soutien adéquat. C’est donc aux institutions de s'adapter et de se réorganiser, ce qui demande plus de personnel, et des aménagements infrastructurels pour répondre aux normes d’accessibilité actuelles. Une organisation en unités de vie permet par exemple de mieux répondre aux besoins individuels, car il y a parfois une différence de rythme significative entre les résidents plus âgés et les plus jeunes. Malheureusement, les moyens financiers pour de telles initiatives font défaut, tant en Wallonie qu’à Bruxelles. Certaines institutions ne peuvent plus suivre ces changements, ce qui oblige les résidents à se réorienter vers d'autres structures, souvent inadaptées à leurs besoins. Il est donc important de faire preuve d'innovation et de flexibilité dans la réponse aux besoins changeants des personnes en situation de handicap, en particulier lorsqu'elles vieillissent. La question de la transition entre différentes structures de vie et la coordination entre les services est notamment cruciale. Les cellules mobiles d'intervention à Bruxelles et en Wallonie, bien que jouant un rôle important, restent insuffisantes face à l'ampleur des besoins. De plus, la structure institutionnelle belge rend difficile la création de collaborations efficaces. Inclusion asbl offre également à ses membres un service social de pre-

Pascal Duquenne, acteur belge, 53 ans et parrain de la campagne d’information et de sensibilisation sur le vieillissement des personnes en situation de handicap intellectuel.

mière ligne. Ses assistances sociales répondent aux questions des familles sur différentes thématiques : allocations, hébergement, administration des biens et de la personne, l’après-parents, etc. L’engagement de l’association envers une société plus inclusive et respectueuse des besoins de chacun est une source d'inspiration pour tous ceux qui œuvrent pour un monde plus équitable. À propos Inclusion asbl est un organe de vigilance et de soutien qui promeut la qualité de vie et la participation à la société des personnes en situation de handicap intellectuel, de leurs parents et de leurs proches ; tout au long de la vie et quel que soit le degré de handicap. Pour en savoir plus, vous pouvez écrire à secretariat@ inclusion-asbl.be, téléphoner au 02/247.28.19 ou visiter le site web www.inclusion-asbl.be

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Interview

Fatima Zibouh

« Il est impératif de questionner nos préjugés et nos stéréotypes. On en a tous ! » Par Gwendoline Cuvelier Photos • Frederik Hamelinck


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F

atima Zibouh est docteure en sciences politiques et sociales, conférencière, leader multi-récompensée et experte sur les questions de diversité et inclusion. Un thème qui lui tient particulièrement à cœur en tant que femme belge d’origine marocaine. Vous avez grandi à Molenbeek, une commune multiculturelle particulièrement stigmatisée. Est-ce une des raisons qui vous a poussée à faire de la diversité votre cheval de bataille ?

« En tant que femme issue de l’immigration ayant grandi dans un milieu populaire, j’ai été confrontée depuis toute petite à la double difficulté liée à mon origine sociale et à mon origine culturelle. En ajoutant à cela la dimension du genre, il est clair qu’on ne part pas sur le même pied d’égalité avec la combinaison de ces trois dimensions intersectionnelles. La diversité et la discrimination, c’est l’histoire de ma vie, mais j’en ai fait une force, une expertise pour promouvoir l’empowerment des femmes en particulier. » Pourquoi avoir voulu devenir politologue et vous engager politiquement ?

« Pour moi ce sont deux choses différentes, mais complémentaires. Avoir effectué des études et un doctorat en sciences politiques m’a surtout permis de mieux comprendre le contexte sociopolitique dans lequel nous évoluons, à travers un cadre d’analyse et des outils méthodologiques pour mieux saisir la complexité du monde. En ce qui concerne mon engagement, cela fait plus de 20 ans que je m’implique au sein de la société civile pour créer plus de dialogue, d’inclusion mais aussi pour lutter contre les inégalités. Être engagée politiquement ne passe pas nécessairement par les partis politiques, je n’ai d’ailleurs aucune couleur politique. Être actrice du changement, c’est aussi une façon de faire de la politique. Je pense qu’on peut toutes et tous contribuer à une transformation sociétale vers un monde plus juste, plus durable et plus solidaire. » Depuis février 2023, vous avez été désignée par le Gouvernement comme co-chargée de mission pour faire de Bruxelles la capitale européenne de la culture en 2030. Pourquoi Bruxelles mérite-t-elle, selon vous, d’être élue ?

« Bruxelles est une ville qui dispose de plein d’atouts, mais qui comporte aussi de beaucoup de défis. Cette candidature est une formidable opportunité de réfléchir à une vision commune pour définir un véritable projet de ville avec l’ensemble de ceux et celles qui font Bruxelles. Avec mon binôme Jan Goossens, nous rencontrons tous les jours des opérateurs formidables qui sont des acteurs

Interview

L’inclusion culturelle permet aux individus de ne pas se sentir exclus, mais au contraire respectés et reconnus. du changement de cette capitale, et font la fierté de Bruxelles. Ils méritent d’être mieux connus et reconnus afin de créer une synergie qui dépasse les clivages sociaux, culturels et linguistiques. » La culture est-elle un enjeu important au niveau de la diversité et de l’inclusion ?

« Oui, car la culture façonne la façon dont nous nous percevons les uns les autres et la manière dont nous interagissons, à travers des codes culturels et sociaux. Il y a une diversité de langues, de croyances, de pratiques, de rites et de traditions qui existe dans chaque groupe de la société. Pour créer de la cohésion sociale dans des sociétés qui se diversifient, il est nécessaire de développer des politiques inclusives basées sur un socle de valeurs communes, qui permettent de reconnaître les différences culturelles. L’inclusion culturelle permet aux individus de ne pas se sentir exclus, mais au contraire respectés et reconnus. Cela renforce la cohésion sociale à travers le “vivre ensemble” et le “faire ensemble”. Une véritable richesse, car tout le monde y gagne ! » Comment voyez-vous Bruxelles dans dix ans ?

« C’est une question difficile, car cela dépendra de ce qu’on en fera… Personnellement, j’essaie de contribuer chaque jour à la création d’une ville plus inclusive, plus connectée. Je tente de créer des ponts entre les différentes communautés culturelles, sociales, linguistiques, etc., avec une attention particulière pour les personnes les plus fragilisées. Dans ma vision de Bruxelles dans dix ans, si on réussit ce pari de la co-inclusion, ce sera une ville inspirante en termes de bonnes pratiques, car elle aura réussi la gestion de sa diversité culturelle. Toutes les grandes villes sont amenées à être plus diversifiées. On aura deux options : soit la polarisation et la division, soit la cohésion et l’inclusion. Je travaille chaque jour pour la deuxième option. »


Interview

#FokusInclusionDiversité 16

Toutes les grandes villes seront amenées à être plus diversifiées. On aura deux options : soit la polarisation et la division, soit la cohésion et l’inclusion.

Vous avez été responsable d’Actiris inclusive, le service anti-discrimination qui reçoit et accompagne les chercheurs d’emploi victimes de discrimination à l’embauche. Celle-ci est-elle encore fréquente en 2023 ?

« Comme le montrent de nombreuses études, la discrimination à l’embauche est une réalité massive, systémique et structurelle. Encore aujourd’hui, à diplôme égal, l’origine ou le genre détermine encore l’accès à certaines fonctions. Le nombre de signalements est en hausse, mais il n’illustre que la partie visible de l’iceberg. La plupart de ceux qui sont touchés par la discrimination à l’embauche ne le signalent pas. » C’est une problématique qui vous touche personnellement ?

« Oui, car j’ai moi-même été confrontée à quelques reprises à ces exclusions en raison de mon genre, de mon origine ou de mon apparence. C’est quelque chose de très violent que d’être

rejetée en raison d’une différence, malgré ses compétences. Mais pour moi, la résilience est très importante. Il faut dépasser l’approche victimaire pour s’inscrire dans de l’empowerment et trouver la force de rester debout, malgré tout. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai fait de la lutte contre les discriminations – le sexisme, le racisme, la haine, les stéréotypes – mon combat de vie ! » Comment lutter concrètement contre ces discriminations ?

« La lutte contre les discriminations passe avant tout par une conscientisation de ce fléau et par un changement des mentalités. Il est impératif de questionner nos préjugés et nos stéréotypes. On en a tous ! Ils peuvent se traduire par des biais inconscients ou par un véritable rejet de celui qui est différent de soi. En Belgique, nous disposons d’un cadre législatif anti-discrimination assez fort avec 29 critères protégés. C’est la raison pour laquelle il est vraiment important de signaler les discriminations. »


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Interview

Vous avez réussi à percer le plafond de verre. Une notion qui touche les femmes, mais pas uniquement.

« Le plafond de verre et le plancher collant constituent de véritables obstacles dans la carrière des femmes en général. Pour les femmes issues de l’immigration en particulier, c’est encore plus compliqué. Elles sont confrontées à plus de difficultés en raison de leur genre, mais aussi de leurs origines sociales et culturelles, qui multiplient les facteurs de discrimination et d’inégalités d’accès à certaines fonctions. Si vous rajoutez à cela d’autres facteurs comme la monoparentalité, l’état de santé ou le handicap, c’est encore plus difficile de percer ce plafond de verre. » Vos parents ont toujours cru en vous. Quel est le meilleur conseil qu’ils vous ont donné ?

« Bien que mes parents n’aient pas fait d’études, ils ont toujours mis l’apprentissage au centre de notre éducation malgré les difficultés sociales auxquelles ils étaient confrontés au quotidien. Mes parents m’ont transmis plein de belles valeurs qui font de moi celle que je suis aujourd’hui. Mon père m’a toujours dit d’apprendre et d’aller chercher le savoir partout où il se trouve, sans jamais m’arrêter. Ma mère m’a toujours appris à être une femme forte et surtout à être en paix, à pardonner pour ne pas garder de rancœur dans mon cœur. » Quelles citations vous guident au quotidien ?

« Il y en a tout plein, mais j’en retiens deux qui me poussent à toujours aller de l’avant. La première citation est celle de Confucius qui dit que “l’échec, ce n’est pas de tomber mais c’est de rester là où on est tombé”, donc si on

Smart Fact. Si vous n’étiez pas politologue, vous seriez...

« Je pense que j’aurais été avocate, car je suis très sensible à la question de la justice. Ou médecin dans une organisation humanitaire pour aider les plus fragilisés. Dans ma vie actuelle, j’essaie déjà de combiner plusieurs métiers en une journée. Tant que je suis alignée avec ma mission de vie, dans la joie, la solidarité et l’inclusion, alors je continuerai toujours avec autant de passion et de détermination. »

se relève… ce n’est plus un échec ! L’autre citation est celle de Sénèque qui dit “la vie, ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre comment danser sous la pluie.” Elle résume parfaitement ma philosophie de vie. » Quelles femmes vous inspirent ?

« Tout d’abord ma maman, qui est décédée il y a quelques années d’un cancer fulgurant à l’âge de 57 ans seulement. Elle n’avait jamais été à l’école et pourtant elle m’a toujours encouragée à me surpasser au niveau de mes études. Elle était féministe à sa façon en prônant l’indépendance, la liberté et l’autonomie de ses filles. Puis il y a d’autres femmes leaders que j’ai eu la chance de rencontrer comme Ilham Kadri, Rokhaya Diallo ou Julia Middleton, qui sont tellement inspirantes. Elles sont devenues de véritables amies. »

Qu’est-ce que vous aimeriez dire à la petite fille que vous étiez ?

« Ne te laisse pas faire ! Ne laisse personne te dire quelle est ta valeur, te rabaisser ou te dénigrer. Tu es une fille forte et pleine de potentiel, ne laisse personne te faire croire le contraire. Et surtout, brille, souris à la vie, car elle est pleine de belles promesses et de beauté. » 


Entreprise d’ingénierie et de développement de produits stow Group : « La diversité culturelle est notre culture » « Chacun est Chez stow Group, reconnu mondialement comme un leader dans la fourniture de solutions de stockage et de rayonnage statiques, la diversité inclusive est une valeur fondamentale. L’entreprise a créé une culture d’entreprise multiculturelle où chacun joue un rôle essentiel. La diversité s’y manifeste ainsi à tous les niveaux : « Des employés qui ont commencé comme ouvriers sont devenus des employés de bureau, et même notre femme de ménage, initialement intérimaire, contribue maintenant à l’accueil et à la réception », explique Machteld Leybaert, Directrice des ressources humaines. « Offrir des opportunités stimule la croissance et la créativité. Nous visons un environnement inclusif où les employés se sentent chez eux. Chacun est important, et chaque idée compte. » Avantages de l’inclusion et de la diversité Stow Group croit fermement au pouvoir de la diversité, non seulement en raison de l’environnement multiculturel dans lequel l’entreprise opère, mais aussi à cause des avantages concrets qu’elle apporte. En termes d’innovation et de créativité, des perspectives diverses stimulent l’innovation et aident à trouver de nouvelles approches

pour les défis. La diversité inclusive favorise un sentiment d’appartenance et de motivation parmi les employés, qui contribue à la satisfaction et à l’engagement sur le lieu de travail.

important, et chaque idée compte. » - Machteld Leybaert Directrice des Ressources Humaines

Elle améliore également la prise de décision : « Les équipes diversifiées prennent de meilleures décisions grâce à une plus grande créativité. Le fait de s’inspirer mutuellement est la clé du succès. Lorsque vous donnez des opportunités aux gens, ils se sentent stimulés. Par exemple, s’ils veulent travailler dans un autre département, c’est possible. Les possibilités de progression sont cruciales », souligne Machteld Leybaert. Une approche flexible et ouverte du développement de carrière contribue donc à la satisfaction de chacun et à un environnement de travail plus riche.

jeunes diplômés : nous cherchons aussi des personnes avec une longue expérience, car nous constatons que cette dernière est inestimable pour coacher les jeunes employés », explique la DRH. Le partage de connaissances entre générations conduit à des résultats positifs et renforce le sentiment de cohésion, considèret-elle : « Nous valorisons la diversité d’âge, d’expérience et de contexte parce que cela favorise la créativité. »

Âge et genre

Initiatives tournées vers l’avenir

Dans sa recherche de profils techniques diversifiés pour les ingénieurs, stow Group aspire à attirer de plus en plus de femmes dans l’entreprise. Cette approche inclusive apporte non seulement une nouvelle dynamique et ambiance, mais elle ouvre également la porte à plus de parité dans un domaine où les femmes sont encore minoritaires. « Il est important de ne pas seulement se concentrer sur les

Bien que l’environnement de travail soit déjà diversifié, stow Group cherche à faire mieux : « Nous travaillerons à accroître la diversité au sein des équipes de direction. Dans les années à venir, nous nous concentrerons sur la mise en place de formations à tous les niveaux de l’entreprise, ainsi que sur la création de groupes de travail pour éliminer les préjugés et rendre la culture encore plus inclusive », conclut Machteld Leybaert.

chez stow Group


ABILITIES

GENDER BALANCE

LGBTQ+

ORIGINS

ENGIE.BE/JOBS

GENERATIONS

LA DIVERSITÉ DONNE DE L’ÉNERGIE À ENGIE Katrien Goossens Responsable de la Diversité, de l’Equité et de l’Inclusion

ENGIE s’engage à être neutre en carbone d’ici 2045 et développe les systèmes énergétiques de demain. Un défi pour lequel l’entreprise fait appel à un groupe d’employés aussi diversifié que possible : les entreprises où la diversité et l’inclusion sont prioritaires performent tout simplement mieux. Le personnel d’ENGIE est ainsi composé d’employés issus de divers horizons, de différents âges et genres. Cette diversité favorise davantage l’innovation. « ENGIE souhaite être leader dans la transition énergétique et pour impliquer tout le monde dans cette démarche, ENGIE veut refléter la société », déclare Katrien Goossens, responsable de la Diversité, de l’Équité et de l’Inclusion. « Nous appelons cela BE.U@ENGIE, où BE.U signifie à la fois Être Unique et Être Uni. Nous apprécions le caractère unique de chacune et chacun. » « Toutes les études démontrent que les entreprises diversifiées sont plus performantes », ajoute Christophe Demaerel, Directeur

des Ressources Humaines. « Placez cinq personnes du même âge et avec le même parcours dans une pièce pour résoudre un problème et vous obtiendrez probablement cinq fois la même solution. Si vous introduisez de la diversité dans ce groupe, cela conduira probablement à des perspectives plus riches et à de meilleures solutions. Et ça, c’est la force de la diversité. » ENGIE Belgique emploie environ 7 500 personnes. Christophe précise : « Chaque année, nous réalisons une enquête de satisfaction et plus de 85 % de nos employés indiquent qu’ils sont fiers de travailler chez ENGIE. Mieux encore : ils recommanderaient l’entreprise comme employeur. Cela ne nous surprend pas. Chez ENGIE, vous bénéficiez de nombreuses opportunités de formation, de possibilités d’évolution, d’un package salarial attractif, de flexibilité et d’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. » En travaillant chez ENGIE, vous avez l’opportunité de contribuer à

Christophe Demaerel Directeur des Ressources Humaines

bâtir un avenir neutre en carbone, donc à la viabilité de notre planète. De plus, la Fondation ENGIE soutient des associations œuvrant pour l’inclusion de l’enfance et de la jeunesse issues de milieux divers, mais aussi dans des projets climatiques durables. Le monde change rapidement. « Je pense que la question de la diversité et de l’inclusion sera une évidence dans dix ans », déclare Katrien. « Nous devons bien sûr rester vigilants et faire attention aux angles morts, mais je pense que les bénéfices de la diversité et de l’inclusion ne seront plus remis en cause. » « Aujourd’hui, la question de la diversité fait déjà partie intégrante de l’ADN d’ENGIE », conclut Christophe. Envie de faire partie de ce beau projet ? Alors, jetez un œil sur www.engie.be/jobs !


#FokusInclusionDiversité 20

Écrans sans barrières

L’inclusion en question dans les médias belges Par Tuly Salumu

D

epuis le succès du film « Le huitième jour », le nombre de personnes handicapées à l’écran est en légère augmentation. Mais est-ce suffisant pour parler de télévision inclusive ? Des émissions comme “Down the road”, sur la VRT, suscitent le débat.

de s’adapter. Dès la naissance, les personnes handicapées sont placées dans des écoles et des institutions distinctes. De cette façon, nous ne pourrons jamais faire partie de la société à part entière. »

Il y a un an, William Boeva a déclenché un tollé médiatique en dénonçant l’émission «Down the road» de la VRT dans une lettre ouverte publiée sur les médias sociaux. L’humoriste, lui-même handicapé, estimait que la chaîne publique présentait les personnes atteintes du syndrome de Down comme des «oursons câlins». Il a appelé à une «véritable inclusion» où les personnes handicapées sont montrées de manière plus nuancée.

Pourtant, cela évolue en coulisses. GRIP vzw a lancé un manuel d’intégration pour les réalisateurs et l’organisation de défense des droits de l’homme négocie depuis des années pour rendre la VRT plus inclusive. Avec des résultats : il y a deux ans, un objectif de visibilité des personnes handicapées a été inclus pour la première fois dans l’accord de gestion. Le service public s’est engagé à faire passer leur présence à l’écran de 1,5 à 2 % d’ici à 2025. L’année dernière, un taux de 1,7 % a été atteint. « Malheureusement, ce chiffre est encore loin de correspondre au nombre de personnes handicapées dans la réalité, à savoir environ 14 à 15 % », déclare Ans Janssens, membre du personnel et expert.

Sa lettre a fait grand bruit. Pourtant, un an plus tard, le paysage médiatique ne semble pas avoir beaucoup changé. « Les réalisateurs de programmes disent qu’ils y travaillent dur, mais je ne vois pas grand-chose de concret. C’est très regrettable, car en termes d’inclusion, la Belgique est l’une des plus mauvais élèves d’Europe. » Boeva fait référence à la télévision britannique, où la météo est présentée par Lucy Martin, née sans avant-bras droit. « En fait, l’ensemble de la société britannique est plus inclusive que la nôtre. Cela vaut pour les médias, mais aussi pour les espaces publics : les trottoirs sont plus larges, il y a moins de pavés... En Belgique, en revanche, les gens ont peur

Une image irréelle

Les représentations doivent également être améliorées. « Nous sommes souvent dépeints comme des personnages malades ou pitoyables en raison de notre handicap », explique Ans Janssens. « L’autre extrême, c’est de nous représenter comme un héros qui se jette à corps perdu dans le monde du sport et surmonte son handicap. Ce sont des stéréotypes. Nous voulons nous montrer avant tout comme des personnes de chair et d’os, dans des rôles et des contextes différents. Pas seulement dans des seconds rôles


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Écrans sans barrières

dans des séries ou comme des sujets de documentaires, mais aussi comme des personnages réguliers, des participants à des jeux télévisés, des visages à l’écran... » C’est précisément ce que VRT s’est fixé pour objectif : présenter un visage handicapé à l’écran pour la fin de cette année au plus tard. Cela n’est pas encore effectif, mais un programme musical avec un présentateur handicapé est en cours de réalisation. Il s’agit de Karl Meesters, un malvoyant qui organise des événements musicaux au quotidien. Des points positifs Il y a aussi des évolutions positives sur d’autres chaînes. Ainsi, Gilles Dupont a présenté les Jeux paralympiques aux côtés de Koen Wauters. « Cela m’a fait plaisir de voir un présentateur handicapé pour une fois », déclare Ans Janssens. « J’ai trouvé que le rôle prépondérant de Koen nuisait un peu à la présence de Gilles, bien qu’il y ait eu une bonne ambiance entre eux deux. » VTM Go a présenté la minisérie “Splinter”. « C’est une série magnifique sur une jeune fille de 18 ans en fauteuil roulant qui va à l’université et vit la vie typique d’un étudiant. Tout le monde peut s’y identifier, même s’il s’agit d’un personnage handicapé. Le seul regret est d’avoir choisi une actrice qui n’est pas elle-même handicapée même si Sofia Ferri joue très bien et a fait beaucoup de recherches pour son rôle. » William Boeva a dû refuser de nombreux rôles par le passé parce qu’ils étaient trop stigmatisants. Parfois, les choses changent. « Par exemple, dans “Exes” (la série de VTM), j’ai été pris alors qu’ils ne cherchaient pas de personnage atteint de nanisme. Mais le producteur était enthousiaste, il a même dit que mon handicap offrait des possibilités supplémentaires pour le scénario. Il devrait toujours en être ainsi. » Encore du chemin à parcourir Boeva prône la discrimination positive. « Il est très difficile pour les personnes handicapées d’obtenir des opportunités », déclare-t-il. « Nous devons encore faire nos preuves. C’est pourquoi il faut faire des efforts supplémentaires. Pour mettre en place un système plus juste, il faut d’abord que la balance penche de l’autre côté. »

En matière d’inclusion, la Belgique est l’une des plus mauvaises élèves d’Europe. — WILLIAM BOEVA HUMORISTE

Étant elle-même actrice, Ans Janssens en est consciente : « J’ai envisagé d’aller aux Ritcs ou au Studio Herman Teirlinck, mais j’ai dû mettre ces projets de côté parce qu’ils ne m’étaient pas accessibles », explique-t-elle. « Les réalisateurs se cachent parfois derrière l’excuse qu’ils ne trouvent pas d’acteurs handicapés qualifiés. Pour beaucoup, il est démotivant de continuer à participer à des castings quand on sait que l’on n’obtiendra de toute façon pas le rôle. »

Malgré tout, Ans constate aussi du changement positif. « Grâce à mon assistante personnelle, j’ai découvert que le conservatoire du Singel, à Anvers, est accessible aux personnes en fauteuil roulant. J’ai donc décidé de passer les examens d’entrée l’année prochaine. » 


L’inclusivité en pratique dans la chaîne de distribution Carrefour Conscient du rôle crucial de la diversité et de l’inclusion dans ses activités, Carrefour Belgique applique une politique reposant sur trois piliers fondamentaux. L’égalité des sexes, l’intégration des personnes en situation de handicap et la promotion d’un environnement intergénérationnel sont au cœur de son engagement.

l’expérience d’achat des clients en situation de handicap. Dans les magasins que nous gérons nous-mêmes, nous organisons tous les jours de la semaine deux heures de calme, sans aucun stimulus sonore tels que de la musique. » Et Carrefour s’apprête également à mettre à disposition des personnes en chaise roulante plus de caddies adaptés.

Égalité des sexes Un premier pilier consiste à s’engager en faveur de l’égalité hommes - femmes. « Pour cela, Carrefour pratique une politique salariale équitable et s’efforce d’assurer un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privé », explique Vanessa Perin, directrice des relations sociales chez Carrefour Belgique. Inclusion des personnes en situation de handicap « L’inclusion des personnes en situation de handicap est essentielle », déclare Régine Van Tomme, directrice de la communication chez Carrefour. « Nous voulons aussi améliorer

Concernant ses collaborateurs, Carrefour collabore avec des écoles spécialisées pour proposer des stages aux jeunes en situation de handicap afin d’attirer et d’accompagner de futurs collègues. Carrefour met d’ailleurs en œuvre une nouvelle initiative : « Nos collaborateurs souffrant d’un handicap lourd ou ayant repris le travail après une maladie grave peuvent prendre jusqu’à cinq jours de vacances supplémentaires. Ce n’est bien sûr pas obligatoire, car certains collègues n’aiment pas faire état de leur handicap, et nous respectons leur discrétion », souligne la directrice de la communication. « Il s’agit avant tout de se sentir bien et valorisé au sein de l’entreprise. »

Vanessa Perin Directrice des relations sociales Regine Van Tomme Directrice de la communication

Promotion d’un environnement intergénérationnel Le troisième pilier de la politique de diversité et d’inclusion de Carrefour concerne le facteur âge. La chaîne de supermarchés s’engage à faciliter l’intégration des jeunes collaborateurs en leur proposant des cours internes leur offrant une vue d’ensemble des possibilités de carrière. Elle prend également des initiatives pour encourager les collègues à un stade plus avancé de leur carrière à rester actifs. Vanessa Perin souligne la dualité de cette interaction : « D’une part, nous voulons attirer de jeunes collaborateurs et bien les guider pour qu’ils apprécient notre environnement de travail, et d’autre part, nous encourageons les collègues plus âgés à rester impliqués. » Pour mettre en pratique ses engagements, les évaluer et les ajuster, Carrefour crée une communauté autour de l’inclusion. « Je suis convaincue que cela nous apportera de nouvelles idées pour un fonctionnement encore plus inclusif », conclut la directrice des relations sociales.


Une galaxie de possibilités : 40 ans de carrière à l’Agence Spatiale Européenne Quiconque travaille sans interruption pour le même employeur pendant 40 ans ne peut qu’être satisfait de cet employeur, n’est-ce pas ? Une question à laquelle Lucy Van Der Tas est bien placée pour répondre.

dit en passant, sont accessibles à tous gratuitement. L’ESA est financée par l’argent des contribuables, donc il est de notre devoir d’oeuvrer pour le bien pour la société et les citoyens. » Défier la gravité des préjugés

De l’international à l’interstellaire « À l’époque, je cherchais un emploi dans un environnement international, et c’est pour cette raison que j’ai rejoint l’ESA. Je ne savais pas encore ce que l’organisation représentait, dans le sens où je n’étais pas une passionnée de l’espace. Mais au cours de ma carrière, j’ai occupé différentes fonctions. Et au plus j’en apprenais sur l’organisation, au plus je devenais passionnée. L’aspect international, ou du moins européen, de l’ESA reste pour moi un atout majeur : j’expérimente chaque jour la richesse des différences culturelles. En outre, je suis fière que l’ESTEC soit un leader dans le domaine de l’observation de la Terre. C’est particulièrement crucial dans le contexte du changement climatique : nos satellites scientifiques peuvent fournir de nombreuses informations sur l’épaisseur des calottes glaciaires, la température des océans, etc. Des données qui, soit

Au cours des quarante dernières années, Lucy a assisté à de nombreux changements au sein de l’organisation, heureusement pour le mieux. « Le nombre de femmes travaillant ici a triplé, mais il reste bien sûr du travail à faire. Jusqu’en 2020, je faisais partie de l’équipe qui s’occupe des recrutements à l’Agence. J’avais pour habitude de demander aux candidats ce dont ils étaient le plus fiers. Deux jeunes femmes se sont mises à pleurer tant elles étaient fières d’être interviewées par l’ESA. Leur entourage avait tout fait pour les décourager de suivre une formation d’ingénieur ou scientifique. L’une d’elles avait même été encouragée à devenir coiffeuse. Je n’ai rien contre cela, mais bien contre le fait de tenter de détourner ces filles de leurs rêves. Ce matin encore, j’ai lu un post LinkedIn d’une jeune diplômée qui est chez nous en tant

Lucy Van Der Tas

que stagiaire. Elle y racontait que son professeur de mathématiques au lycée lui avait conseillé d’être infirmière. Elle a maintenant obtenu un double master d’ingénieure. Mon conseil ? Ne découragez pas une personne de poursuivre son rêve. Je trouve qu’il est très important que les gens aient des chances égales de découvrir la carrière de leurs rêves. » Carrières en orbite L’ESA offre une grande variété d’emplois : l’organisation se compose d’environ 60 % d’ingénieurs, 10 % de scientifiques et 30% de services supports comme les Ressources Humaines, les Finances, etc. « Les ingénieurs et les scientifiques qui sont intéressés par l’ESA ont sans doute déjà envisagé une candidature. Le grand défi consiste donc à faire connaître davantage l’ESA, en particulier dans les services supports. Quelqu’un qui a un diplôme en informatique pensera probablement automatiquement à Google ou Microsoft, et non à l’Agence Spatiale Européenne. Pourtant, cela en vaut vraiment la peine. Même si je suis peut-être un peu biaisée », conclut Lucy en souriant.

www.esa.int


Amour sans frontières

#FokusInclusionDiversité 24

Au-delà des différences : la richesse des couples mixtes Par Tuly Salumu

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a société se diversifie aussi rapidement que le nombre de couples mixtes augmente. Malgré les différences culturelles, ils ne se sentent pas si différents que cela. Deux couples témoignent de la richesse de l’amour interculturel, à l’opposé des préjugés. Marie en Dries « L’amour n’a pas de couleur. Nous avons les mêmes préoccupations que n’importe quelle autre famille. » Marie et Dries sont ensemble depuis près de 10 ans, ont un fils et une petite fille et vivent à Saint-Nicolas. Ils ont fait connaissance lors d’un speed dating. « Aucun de nous deux ne voulait être là », explique Marie. « J’étais une célibataire heureuse, mais dès que j’ai parlé à Dries, le courant est passé. Finalement, nous sommes les seuls à avoir rencontré quelqu’un lors de cette soirée. (rires) » Dries est issu d’une famille traditionnelle flamande, alors que Marie a des racines sénégalaises. Il n’est pas très porté sur la religion, au contraire de Marie. Ils fêtent et cuisinent selon deux traditions. « Nous fêtons à la fois Noël et le carnaval sénégalais », explique-t-elle. « C’est un signe de respect et d’amour. » Ils sont également mariés religieusement. « Dans ma culture, un mariage religieux prime sur le mariage légal », explique-t-elle. « C’était important pour moi. Nous avons organisé une grande fête dans le jardin. C’était merveilleusement chaotique, à l’image des fêtes africaines. (rires). » Les deux familles ont dû s’habituer l’une à l’autre. Lorsque Marie a parlé à son fils dans sa langue maternelle, le wolof, sa belle-mère lui a demandé, perplexe, pourquoi elle le faisait. « De tels commentaires sont souvent le fruit de l’ignorance », explique-t-elle. « Je suis la première dans la famille de Dries à avoir une culture différente. » Marie fait vivre la culture sénégalaise à travers la cuisine. « Nous mangeons des frites avec du ragoût, du poulet yassa, du poulet dans une sauce citron-oignon, et du mafé, du riz avec de la sauce arachide. » Les prénoms de

C’est parfois un peu agité, mais nous finissons toujours par trouver un compromis. — MARIE

ses enfants s’inspirent aussi d’une tradition africaine. « Notre fils, Kayal, porte le nom de mon père. Notre fille, Anna, porte celui de ma mère. » Ces décisions ne sont pas toujours faciles. « Pour le prénom de notre fille, nous avons longtemps débattu, » dit-elle. « Je mangeais, parlais et m’habillais déjà comme une Belge. Je ne voulais pas renoncer à autre chose. Dries l’a compris. C’est parfois un peu agité, mais nous finissons toujours par trouver un compromis. » Cela les a énormément enrichis. « J’ai commencé à regarder les gens différemment », dit-elle. « Moins de noir et de blanc, mais de nombreuses nuances de gris. Derrière l’apparence d’une personne, il y a plus de profondeur qu’on ne le pense. À cet égard, ma relation avec Dries m’a vraiment ouvert les yeux. »


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Amour sans frontières

Il existe de nombreuses similitudes entre nos religions et nos cultures. Nous sommes plus semblables que nous ne le pensons. — AUDE

Aude en Görkem L’histoire d’Aude et Görkem, de Gand, ressemble à un conte de fées. Ils se sont rencontrés lors d’une randonnée en Cappadoce, où il était guide de montagne. « Quand je l’ai vu me sourire à l’aéroport, il y a eu une étincelle », dit-elle. « Je n’ai pas pu m’éloigner de lui pendant ce voyage. Un soir, nous nous sommes retrouvés dans un café. Nous avons discuté jusque tard dans la nuit. Après une semaine, j’avais déjà envie de l’épouser. » Une fois rentrés, ils ont eu d’interminables conversations sur Skype. Le nouveau couple a décidé de ne pas se séparer malgré la distance. Aude s’est rendue en Turquie dès qu’elle a pu. « J’ai rencontré ses amis et sa famille où j’ai tout de suite été présentée comme la belle-fille », raconte-t-elle. Non seulement aux parents et grandsparents, mais aussi à tous les voisins. « J’ai rendu visite à tout le monde, mangé des baklavas et fait un signe de tête à toutes ces douces grands-mères turques qui me disaient des phrases auxquelles je ne comprenais rien. (rires) » Aude a beaucoup appris de cette expérience. « J’ai grandi avec une grande ouverture d’esprit », dit-elle. « Pourtant, je me suis surprise à croire aux clichés. Par exemple, je m’étais habillée très couverte pour la première rencontre avec sa famille, alors qu’il faisait très chaud. Je pensais que c’était ce qu’il fallait faire. Quand je suis arrivée, les femmes portaient des vêtements d’été légers. Je me suis sentie un peu perdue. »

Le couple a décidé de s’installer en Belgique. Pour Görkem, ce fut compliqué. Titulaire d’une maîtrise en sciences du sport, il avait un bon emploi en Turquie. Ici, malgré son diplôme de haut niveau, il n’a pas pu travailler pendant longtemps. « Sans permis de séjour, ce n’était pas possible », explique Aude. « Il a suivi des cours de néerlandais à temps plein. Ne pas gagner d’argent était difficile pour lui. Il n’avait pas le droit de se rendre en Turquie pour le mariage de sa sœur, car son permis de séjour avait été refusé. Nous avons dû recommencer toute la procédure : tous les papiers, les demandes, un avocat... J’ai été choquée par cette situation. C’était déjà si difficile pour nous d’organiser tout cela, qu’en est-il des personnes qui ne parlent pas la langue ? » Finalement, le couple s’est marié en 2014 et a trois enfants qui portent des noms turcs – Eren, Onan et Yade – et qui ont la double nationalité. Aude déclare : « La Turquie est devenue ma deuxième patrie. Nous transmettons la culture turque ici aussi. Görkem est musulman, mais ne suit pas sa religion à la lettre. Nous ne faisons pas le ramadan, mais nous enseignons à nos enfants des valeurs islamiques telles que le respect des aînés. Chaque année, nous faisons abattre un mouton en Turquie pour les personnes en situation de pauvreté. Il existe de nombreuses similitudes entre nos religions et nos cultures. Nous sommes plus semblables que nous ne le pensons. » 


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Aux armes citoyennes

Briser les codes pour une économie plus inclusive Door Célia Berlemont


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Aux armes citoyennes

S

ous-représentées parmi les dirigeants d’entreprise ou à la tête de plus petites structures, les femmes continuent d’arpenter le long et pénible chemin qui mène à un écosystème entrepreneurial inclusif. À quand une réalité ? Là où beaucoup parlent, d’autres, bien moins nombreux, agissent. En quête de liberté, de réalisations personnelles ou simplement d’un cadre professionnel qui leur ressemble, les femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat en Belgique ont toutes un point commun : une ténacité à toute épreuve. Et dans un écosystème que Sana Afouaiz, fondatrice et directrice de Womenpreneur, un incubateur qui accompagne gratuitement les femmes entrepreneures, désigne comme « exclusif et sélectif », de la ténacité il en faut… et pas que ! À 27 ans, Sana a une passion pour casser les codes et remettre les points sur des “i” qui dérangent. Ça tombe bien, car dans le mot “invisible”, il y en a trois et cet adjectif à lui seul suffit à définir l’entrepreneuriat féminin...ou presque. Avec un palmarès déjà impressionnant, cette « entrepreneuse à vie » raconte le bonheur d’une liberté sans équivoque et la joie de travailler en accord avec ses propres valeurs. Après plusieurs années de voyage et d’observations, force est de constater que les ressources débloquées pour faire place à une société innovante, progressiste, diversifiée et inclusive sont insuffisantes. Souvent au cœur des débats, mais plus rarement au cœur des investissements, les mécanismes de soutien mis en place pour accompagner les femmes entrepreneures savent se faire discrets. Trop discrets.

Sans investissement, d’ici dix ans, on revivra les années 50 en Europe alors que c’est évitable. — SANA AFOUAIZ FONDATRICE ET DIRECTRICE DE WOMENPRENEUR

« Ce que les institutions n’arrivent pas à comprendre c’est qu’investir dans l’entrepreneuriat féminin n’a rien d’un geste gentil. Au contraire, c’est un investissement essentiel. Aujourd’hui, les femmes perdent de plus en plus leurs emplois, il faut donc développer un système pour répondre à ce besoin. Sans quoi, d’ici dix ans, on revivra les années 50 en Europe alors que c’est évitable. La formule secrète d’une société inclusive qui prospère, on la connaît. Il n’y a qu’à regarder Singapour dont la ressource première est le capital humain. L’équation magique, c’est celle-ci : capital humain, diversité, investissement et empathie. » Face à certaines attitudes sociales et culturelles dissuasives, soutenir la réussite de l’entrepreneuriat au féminin nécessite encore d’implémenter une série de mesures. Premièrement, il est crucial de mettre en lumière des modèles à suivre, des cheffes d’entreprise qui ont réussi un tour de force et de persévérance pour atteindre leurs objectifs professionnels. Ensuite, il est essentiel de garantir l’accès neutre à l’enseignement de domaines historiquement masculins (et, a priori, aussi les plus lucratifs) tels que la science, l’IT, l’ingénierie, etc. Vous l’aurez compris, du soutien structurel au réseautage en passant par le financement, devenir une femme entrepreneure est une véritable bataille. Alors, aux armes citoyennes ! 


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Saveurs du monde et produits locaux

Quand le local rencontre le global : l’évolution de la cuisine fusion

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Par Tuly Salumu

a cuisine fusion illustre parfaitement notre société ultra-diversifiée. Illie Mangaro, basé à Gand, allie les saveurs du monde à la richesse des produits bio locaux. Du service traiteur aux ateliers de cuisine organisés par des chefs de la région, tout tourne autour de la notion de «Think Glocal», une fusion entre influences mondiales et produits locaux Les voyages culinaires d’Illie Mangaro Alors que la diversité croissante de notre population fait des vagues, la mondialisation de notre cuisine, elle, se déroule sans heurts. Qu’on soit millennial ou boomer, chef célèbre ou cuisinier amateur, nous cherchons tous l’inspiration culinaire aux quatre coins du monde. « Les gens voyagent beaucoup plus qu’avant », explique Arne Van Havermaet d’Illie Mangaro, qui propose des ateliers de cuisine interculturelle et des teambuildings culinaires à partir de légumes provenant d’agriculteurs bio locaux. « Cela permet aux participants de découvrir une nouvelle culture alimentaire avec de nouveaux goûts et de nouvelles odeurs. Qu’ils ramènent ensuite chez eux pour pouvoir revivre leur voyage gustatif. » Nous adoptons des ingrédients exotiques, mais aussi des recettes et des techniques de cuisson. En plus de mijoter et de cuire, nous faisons sauter des nouilles au wok et cuisons des dim sum à la vapeur. Pad thaï, tajines, poulet moambe, kebab... Autant de noms de plats devenus familiers. « Dans d’autres pays, on prend davantage le temps de manger ensemble et d’ainsi créer du lien », poursuit Arne. « Au Maroc, par exemple, la quantité de nourriture sur la table indique à quel point vous êtes le bienvenu. Et dans la cuisine ayurvédique, on considère que la cuisine fait déjà partie du processus de digestion ». Cela ne veut pas dire que nous exécutons à la lettre tous ces plats venus d’ailleurs. Nous mêlons les ingrédients exotiques aux produits bien de chez nous. En préparant une lasagne au céleri-rave ou une tarte Tatin aux chicons, par exemple.

Ce phénomène est également appelé «fusion», bien que le terme soit un peu tombé en désuétude. Dans les années 1990, la cuisine fusion était à la mode et on expérimentait les combinaisons les plus folles. C’était l’âge d’or de la ‘’nouvelle cuisine’’ : de petits plats raffinés dont le but principal était de séduire l’oeil. Les chefs de la côte ouest des États-Unis, eux, ont ignoré cette tendance et préféré explorer les ingrédients chinois et japonais. Peu à peu, cette cuisine du monde a conquis l’ensemble des États-Unis. Et comme souvent, l’Europe n’a pas tardé à suivre. « Cela s’explique aussi par le fait que les gens veulent cuisiner plus sainement », constate Arne. « La palette de saveurs de la cuisine asiatique est parfaitement équilibrée. Le plat principal contient aussi des saveurs sucrées, ce qui fait qu’on a moins envie de dessert en fin de repas ». Toutefois, depuis quelques années, une nouvelle culture alimentaire s’est imposée : celle du Moyen-Orient. Cette évolution est principalement due au célèbre chef Yotam Ottolenghi qui utilise des légumes et des épices comme le za’atar, le sumac et la cardamome. Autrefois, ces épices étaient quasi introuvables chez nous. Aujourd’hui, on les trouve chez Delhaize ou Carrefour. Même les discounters comme Aldi et Lidl proposent de plus en plus de ces ingrédients. Le penchant pour les nouvelles saveurs et techniques culinaires n’est pas neuf. Dans les années 1960, par exemple, la fondue au fromage suisse s’invitait dans notre pays. Même les anciens Romains utilisaient déjà des épices comme la cardamome, la cannelle et le gingembre dans leur cuisine après avoir étendu leur empire en Orient. Beaucoup de gens l’ont oublié, mais même notre bonne vieille pomme de terre est originaire du Pérou. « Chez Illie Mangaro, nous fusionnons toutes ces influences mondiales pour en faire des plats délicieux », annonce fièrement Arne. Pour illustrer ces propos, les chefs autochtones de l’Illie Mangaro ont sélectionné pour vous quelques délicieuse préparations. 


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Saveurs du monde et produits locaux

Pakoras indiens en tempura & panko

Houmous à la betterave rouge

Les pakoras sont des beignets de légumes typiquement indiens à base de patates douces, d’oignons et de haricots. Mais saviez-vous que vous pouvez aussi préparer ces délicieuses bouchées avec notre brocoli national ? Les fleurettes sont enrobées d’une pâte à tempura à base d’eau, de curry de madras, de coriandre, de cumin, de curcuma et de fleur de sel, puis enrobées de panko et frites dans de l’huile de riz ou de friture à 180 degrés. Une fois les fleurettes de brocoli bien dorées, elles sont prêtes à être dégustées. Un délicieux mariage belgo-indien riche en fibres, en calcium et en vitamine C. Idéal pour l’apéritif du dimanche ou pour une fête !

Le houmous est une purée à base de pois chiches, de coriandre, de basilic, de citron vert et de tahini, originaire du Liban, où il est servi avec du pain plat ou en trempette avec des falafels, entre autres. Illie Mangaro en propose une savoureuse version belge à base de betterave. La saveur douce et terreuse de la betterave se marie parfaitement avec le goût de noisette des pois chiches. Faites d’abord cuire la betterave avec du vin rouge, du porto rouge, du vinaigre de framboise, de l’anis étoilé et de la cannelle. Le liquide de cuisson est délicieux en vinaigrette par la suite ! Il suffit ensuite de mixer les légumes marinés avec les pois chiches, le poivre noir et le jus de citron.

Albondigas

Riz gluant à la mangue

Ces boulettes de viande épicées marient harmonieusement le chorizo espagnol et notre haché mixte ou de boeuf. Les boulettes sont délicieuses et prêtes en un rien de temps. Le chorizo et la mie de pain sont d’abord passés au mixer, puis mélangés à l’échalote finement hachée, à la coriandre et à la viande hachée. Ce mélange est ensuite roulé en boulettes et cuit au four. Il est conseillé de servir les boulettes avec un tzatziki composé de yaourt, d’ail et de concombre qui apporte un effet rafraîchissant au chorizo épicé.

Ce dessert asiatique ne contient pas d’ingrédients locaux, mais il est aussi simple que savoureux, la cuisson du riz dans le lait de coco lui conférant une texture délicieusement onctueuse. Faites tremper le riz dans de l’eau pendant une nuit ou quelques heures. Égouttez-le et placez-le dans un panier vapeur au-dessus de l’eau bouillante. Laissez ensuite reposer le riz cuit et portez le lait de coco à ébullition. Ajoutez le sucre et le sel, ainsi que la feuille de pandan si nécessaire. Enfin, ajoutez le riz et continuez à remuer jusqu’à ce que tout le lait soit absorbé. Faites des quenelles avec le reste du lait de coco. Servez avec des tranches de mangue et décorez de lamelles de noix de coco.


À Saint-Luc, je peux poursuivre ma formation Pauline Vanderbeck, infirmière au service des Urgences, nous fait part de son parcours à la clinique Saint-Luc Bouge. Les valeurs de proximité, de solidarité, d'écoute et de bien-être au travail sont au cœur de son expérience. Pauline, a trouvé à Saint-Luc un environnement propice à son épanouissement professionnel et personnel. « Lorsque j'ai décidé de déménager près de Namur, je me suis retrouvée à la recherche d'opportunités professionnelles dans la région. C'est ainsi que j'ai découvert la Clinique Saint-Luc Bouge. Malgré le fait que je n'avais jamais effectué de stage là-bas, j'ai été encouragée par les témoignages élogieux de mes anciennes collègues et d'une amie qui travaillaient déjà depuis cinq ans au sein de cet établissement. Je me suis donc lancée et j'ai choisi de faire confiance à cette institution.

En effet, l’institution a mis en place en 2022 une politique qui soutient financièrement un cursus de formation par carrière. Cette démarche envers le développement professionnel du personnel est incontestablement un aspect très positif. En plus de cette opportunité de formation, je me sens soutenue et écoutée dans mon travail quotidien. La solidarité au sein de mon équipe est indéniable. De plus, l'hôpital offre des avantages supplémentaires tels que des chèques-repas, des primes JF (jours fériés) et une rémunération à 200 % pour les dimanches travaillés, ce qui est plus avantageux que dans d'autres institutions…

J’y travaille depuis fin août 2022 sous CDI (Contrat à Durée Indéterminée). Cela fera donc bientôt un an. Dès mon premier entretien avec la direction, j'ai été agréablement surprise par leur ouverture à la poursuite de ma formation à l'école des cadres, grâce à l'allocation de jours de CEP (Congé Éducation Payé). Cette formation s'étale sur trois ans, avec des cours d'une à deux journées par semaine. L’hôpital m’a permis de réaliser ma dernière année de formation, et a même remboursé le minerval.

NO US OF FRO • Un environnement convivial NS

• Salaire en lien avec la fonction • 13e mois • Chèques-cadeaux • Complément forfétaire brut • Package attractif de congés • Crèche agréée ONE • Accueil extra-scolaire • Parking gratuit • Intervention dans les frais de transports • Facilité d’accès

Pauline Vanderbeck, infirmière A1 au service des Urgences

Je suis fière d'être infirmière au service des Urgences de Saint-Luc, où je bénéficie d'un environnement professionnel favorable à la fois pour mon développement personnel et ma progression de carrière. »

BS JO S CU FO INFIRMIER.ÈRE • Équipe mobile • Spécialisé.e SIAMU - USI • Unités d’hospitalisation • Activités endoscopiques • Hôpital de jour chirurgical TECHNOLOGUE INFI CHEF ADJOINT EN IMAGERIE MÉDICALE INFORMATICIEN DE GESTION ET D’AUTRES PROFILS ICI

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TOURNAI

UNE CLINIQUE DE L’ENDOMÉTRIOSE CRÉÉE AU CHwapi Pour structurer et optimiser la prise en charge des patientes atteintes d’endométriose, le CHwapi vient d’ouvrir une clinique qui leur est spécifiquement dédiée. Le Centre Hospitalier de Wallonie picarde ambitionne de devenir un centre de référence dans le traitement de cette maladie caractérisée par la formation de tissu endométrial en dehors de l’utérus. © Adobe Stock

L’endométriose, maladie gynécologique bénigne mais souvent extrêmement invalidante, touche en moyenne une femme sur dix. Pour permettre à ces patientes de bénéficier d’une prise en charge thérapeutique structurée, globale, pluridisciplinaire et centralisée, le Dr Hut, directrice médicale et le Dr Wayembergh, chef du service gynécologie/obstétrique ont initié la création d’une clinique de l’endométriose. Celle-ci est opérationnelle depuis ce mois de juin. « Cela ne se résume pas à placer une étiquette sur la porte », prévient la gynécologue Céline Petit, l’un des praticiens de référence de la future structure. « Créer une clinique de l’endométriose implique, d’abord, de mettre en place des consultations ciblées et plus longues vu la complexité de la prise en charge. Ensuite, les patientes ont accès à la clinique de la douleur en étant référées », poursuit le médecin. Un radiologue spécialisé dans les IRM pelviennes - examen complémentaire permettant de détecter la maladie - est affecté à la clinique de l’endométriose dans des plages horaires réservées. Un « plus » pour les patientes qui bénéficient également d’un accès à des thérapies complémentaires comme l’acupuncture, l’ostéopathie et de suivis psychologique et sexologique.

Une prise en charge multidisciplinaire importante tant « l’endométriose est une pathologie aux multiples visages », selon le Dr Petit. « Certaines patientes ressentent un tel inconfort qu’il impacte leur qualité de vie, leur moral et surtout leur vie de couple et leur sexualité sur le long cours ».

« Grossesse et endométriose ne sont pas incompatibles » L’endométriose provoque en effet des douleurs cycliques, difficilement gérables pour certaines femmes. À savoir des maux de ventre anormalement forts durant les règles (qui ne passent pas facilement avec des antidouleurs), des souffrances lors des rapports sexuels, des pesanteurs pelviennes, des troubles du transit (douleurs en allant à selle pendant les règles) et des douleurs en urinant. À ces situations parfois extrêmement pénibles, s’ajoute la difficulté d’être enceinte. En effet, endométriose et infertilité sont souvent liées, la maladie engendrant un environnement inflammatoire néfaste pour une future grossesse. « 40 % des femmes infertiles souffrent

d’endométriose », précise la gynécologue. « Ceci explique que les patientes atteintes d’endométriose bénéficient plus rapidement d’une procréation médicalement assistée ». Céline Petit insiste toutefois sur le fait que « grossesse et endométriose ne sont pas incompatibles ».

Une maladie de plus en plus détectée Ces dernières années, des personnalités connues atteintes d’endométriose ont partagé leur vécu publiquement et ont ainsi permis de mettre en lumière cette maladie dont on parlait peu. « Elle était assez méconnue et par le passé, on banalisait les douleurs liées aux règles », note le Dr Petit. « À l’heure actuelle, on y est effectivement davantage confrontés. Non pas parce qu’elle est plus développée mais bien parce que les femmes sont de moins en moins sous pilule. Par conséquent, les douleurs de règles sont plus importantes ». Ces douleurs chroniques anormalement fortes constituent d’ailleurs un des symptômes permettant aux médecins de suspecter l’endométriose, comme les souffrances durant les rapports sexuels ou encore les problèmes d’infertilité.

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