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Ces chercheurs belges qui font briller la R&D

Petit pays est devenu grand, ou du moins est devenu terre de recherche et développement ! Au cours des dix dernières années, la Belgique a émergé pour progressivement se positionner comme acteur incontournable en matière d’innovation et d’idées émergentes. Mais qui sont-ils, ceux qui ont permis ce grand bond en avant ? Rencontre avec six de nos brillants chercheurs, déposeurs de brevets et experts qui contribuent à ce rayonnement mondial.

Mélanie Mestdagt

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CEO EyeD Pharma SA

À la tête d’une entreprise pharmaceutique dédiée aux produits pharmaceutiques innovants en ophtalmologie, EyeD Pharma, Mélanie Mestdagt est CEO et cofondatrice d’une entreprise à la croissance exponentielle. Pour répondre à un besoin médical non rencontré par les cliniciens, cette chercheuse de formation a pu compter sur l’écosystème wallon ainsi que sur le financement d’investisseurs convaincus pour encourager sa création et soutenir son développement.

Aux commandes d’un navire qui emploie actuellement près de 100 personnes, la cheffe d’entreprise a récemment célébré l’inauguration de son propre CDMO (centre de développement et de fabrication) qui permettra le lancement de ses microimplants oculaires. Laurent Geron

Directeur technique et responsable du département Engineering chez IONICS

Ingénieur civil physicien diplômé de l’Université de Liège en 1999 avec la « plus grande distinction », Laurent Geron est élu lauréat du Prix Arcelor à l’innovation 2005. Il est actuellement directeur technique d’IONICS, une PME liégeoise spécialisée dans le développement et l’approvisionnement de technologies ainsi que dans les procédés de revêtement et traitement de surface comme, par exemple, les dépôts de métaux précieux par plasma, par implantation ionique et galvanoplastie.

Des écrans de smartphones sans griffes et reflets aux essuie-glaces silencieux, cette technologie unique au monde et multi-brevetée, qui consiste en la modification des propriétés des surfaces par bombardement d’ions, s’applique au quotidien. Cédric Blanpain

Chercheur belge dans le domaine des cellules souches

Connu et reconnu sur la scène internationale, Cédric Blanpain a été l’un des premiers chercheurs au monde à utiliser des techniques de traçage de lignées cellulaires dans la recherche contre le cancer. Ainsi, il a pu démontrer pour la première fois l’existence de cellules souches cancéreuses dans des tumeurs solides in vivo.

Actuellement professeur titulaire de biologie du développement et de génétique à l’Université libre de Bruxelles ainsi que directeur du laboratoire des cellules souches et du cancer de l’ULB, il y étudie le rôle des cellules souches épithéliales au cours du développement, de l’homéostasie et du cancer.

Jean-Jacques Quisquater

Cryptologue et membre WalChain

Cryptographe belge, soit à la fois informaticien et mathématicien, et professeur à l’université catholique de Louvain, Jean-Jacques Quisquater est un expert en sécurité des systèmes de communication dont la spécialité réside en la protection des informations sensibles pour lutter contre la fraude.

Avec à son actif 17 brevets dans le domaine de la carte à puce, Jean-Jacques Quisquater est également un expert publié dans de nombreuses revues internationales et le co-inventeur d’un schéma d’identification cryptographique, le protocole GQ (Guillou-Quisquater), utilisé par plus de 100 millions d’ordinateurs et clients aux quatre coins du monde. Philippe Dubois

Professeur ordinaire - Recteur de l’Umons Vinciane Debaille

Chercheuse associée au Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS) et professeure à l’Université libre de Bruxelles (ULB)

Recteur de l’Université de Mons récemment réélu pour un second mandat consécutif, Philippe Dubois y est également professeur ordinaire et dirige le Service des Matériaux Polymères et Composites intégré au Centre d’Innovation et de Recherche en Matériaux Polymères (CIRMAP).

Régulièrement invité à l’international, Philippe Dubois est un auteur publié, un inventeur prolifique et le lauréat de différents prix et distinctions majeures. Avec à son actif plus de 800 articles scientifiques et 73 brevets ayant, pour une vingtaine d’entre eux, déjà conduit à l’industrialisation de produits/procédés, les réalisations de ce chimiste reconnu mettent en lumière la Belgique sur la scène internationale de la R&D. Chercheuse qualifiée au Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS) et directrice du Service Géochimie de l’ULB, Vinciane Debaille est une géologue de formation, spécialisée en géochimie, c’est-à-dire l’étude de la composition chimique des matières géologiques comme les roches ou encore les météorites.

Qu’il s’agisse de roches terrestres ou de météorites provenant de différentes origines telles que la Lune, Mars ou encore des astéroïdes, cette chercheuse qui a déjà réalisé plusieurs missions de collecte en Antarctique étudie, sur base de la composition chimique des roches et météorites, les différents processus géologiques qui les ont formées et permettent de déterminer leur âge.

La nouvelle révolution industrielle ne peut plus attendre !

Pour la plupart des secteurs économiques, l’heure est à la digitalisation. Mais il en est un qui, plus que les autres, doit se remettre en question : celui de l’industrie. En Belgique comme en France, cette tranche de l’économie est en retard et doit, coûte que coûte, investir dans de nouveaux processus digitaux. Un véritable challenge !

L’obsolescence des outils de production et les nombreux problèmes qui en découlent, la quatrième révolution industrielle, la réduction des budgets attribués à la maintenance, … on ne compte plus aujourd’hui les défis auxquels l’industrie doit faire face. Et malheureusement, force est de constater que le secteur est en retard sur ses obligations de modernisation. “Actuellement, nous avons face à nous un serpent qui se mord la queue”, explique Charles Costa, administrateur de B2C Engineering. “On débloque de moins en moins de budget alors que les nouveaux défis se renforcent de jour en jour”. Et avec le temps, selon l’expert, c’est la concurrence de notre pays sur la scène européenne qui est en jeu. Il faut agir et tout de suite. L’industrie doit franchir le pas du “tout connecté”, de la cybersécurité et de l’IA. “Connecter l’ensemble du système permettra en effet de faire remonter toutes les données et de réaliser leur analyse minutieuse”. À la clé : une efficacité démultipliée, l’amélioration des points faibles et un boost incomparable de la compétitivité.

Pourtant, partir d’une page blanche peut souvent faire peur lorsque l’on se lance dans ce type d’implémentation. Heureusement, de nombreuses sociétés-conseils offrent leurs services dans tout ce processus de transformation. Et ce, tout en respectant les contraintes et les besoins de chaque organisation. Elles mettent en place de nouveaux modes de fonctionnement pouvant répondre aux attentes d’aujourd’hui et aux défis de demain. “À l’heure actuelle, quatre domaines de compétence nécessitent une attention particulière si l’on veut faire la différence : l’automatisation et l’informatique industrielle, la robotique, le M.E.S. (Manufacturing Execution System) et la mise en place de solutions en cybersécurité industrielle.”, évoque Charles Costa.

Si l’automation était bien entendu déjà au centre de l’industrie 3.0, elle devient cruciale dans l’industrie 4.0. Sans surprise, elle doit encore être renforcée. “C’est la première pierre sur laquelle tous les nouveaux modes de fonctionnement vont se reposer”, explique l’expert. L’amélioration de l’ensemble du M.E.S. va ainsi permettre de redéfinir les procédés garantissant la qualité, la traçabilité de même que la compétitivité de l’entreprise. On analysera notamment le fonctionnement des machines, les causes de leur arrêt ou encore la raison de certaines défaillances techniques. “Le fait de digitaliser tous ces processus va objectiver les données en évitant l’erreur humaine. Cela fera gagner énormément en productivité !”. D’autre part, l’installation d’îlots robotisés va instaurer une toute nouvelle dynamique au sein de la chaîne de production. L’utilisation de bras robotiques va en effet permettre la répétition d’une tâche basique avec une précision sans précédent. Ce qu’un être humain n’aurait jamais pu réaliser sans se blesser ou sans endommager les produits concernés. “L’implémentation de telles lignes robotisées permet aux opérateurs de se concentrer sur des tâches plus qualitatives”. Enfin, il ne faudrait pas laisser la cybersécurité de côté. “C’est l’un des points les plus cruciaux. Et souvent les directions rechignent à même réaliser un audit de leur situation à ce niveau”. Si les entreprises hésitent autant, c’est pour une bonne raison : le prix important de telles mesures. “En soi, les services proposés correspondent aux prix du marché, mais la tâche est tellement imposante qu’elle fait généralement l’objet d’un plan d’action étalé sur plusieurs années”. Et pour cause, on parle souvent de plus de 30 ans de vide du point de vue de la cybersécurité. Mais sans cela, qui sait à quelles conséquences catastrophiques devra faire face le secteur industriel. “Aujourd’hui, c’est bien simple, il n’est plus question de savoir si vous allez faire l’objet d’une attaque. Le tout est de savoir quand cela va arriver”, assure Charles Costa. “Et croyez-moi ! Les coûts d’une usine à l’arrêt dépassent largement les investissements réalisés en termes de cybersécurité”. Il vaut mieux prévenir que guérir. Chers industriels, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Aujourd’hui, c’est bien simple, il n’est plus question de savoir si vous allez faire l’objet d’une attaque. Le tout est de savoir quand cela va arriver.

— Charles Costa, administrateur de B2C Engineering

Charles Costa

Adminstrateur

B2C Engineering est une entreprise spécialisée dans l’intégration de solutions d’automation, de CSI et de robotique. Nous proposons aux industries un produit et une solution personnalisés. Nous répondons à leur besoin de projets industriels tout en cherchant à comprendre leurs attentes et leurs besoins. Notre but ? Offrir une réelle valeur ajoutée à leur activité. Nous proposons un travail de qualité, en toute sécurité et dans le respect de la santé et de l’environnement.

L’architecture frugale, une solution pour la construction durable

Le Facility Management, c’est également pouvoir se poser les bonnes questions concernant la construction adéquate du bâtiment pour son entreprise. Entre créativité et durabilité, l’architecture frugale offre une piste de solutions non négligeable.

Qu’on se le dise, l’architecture et le facility management sont étroitement liés. Si le rôle de l’architecte n’a cessé d’évoluer ces dernières années, le poussant de plus en plus à devenir l’intégrateur des nouvelles techniques du bâti, il a également dû renforcer sa relation avec les équipes responsables de la gestion des installations. Et pour cause car ce sont ces dernières qui sont les plus à même de déterminer les futures dépenses du bâtiment. « Nous travaillons dans leur intérêt. Il est donc normal que nous les écoutions durant la conception », explique Pierre-Maurice Wery, architecte senior partner chez Assar. Sans compter qu’un bâtiment bien construit et confortable aura toujours un impact positif sur l’ensemble de ses occupants. « Churchill disait : “Nous façonnons nos bâtiments, puis ce sont eux qui nous façonnent”. Cette phrase est loin d’être anodine. »

Mais comment être certain de les façonner le plus adéquatement possible ? En s’assurant que le bâtiment dans lequel on évolue soit durable et à basse énergie. « L’architecture durable est une architecture qui a pris la réelle mesure de son impact et qui compose avec ce dernier, bien plus que par le passé », affirme Christophe Uten, architecte associé chez Assar. Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe encore aucune recette miracle ou mode d’emploi pour mener à bien un tel projet. Car derrière le mot ‘durable’ se cachent différentes formes et idées de constructions. Du minimalisme bon marché au déferlement de technologies hors de prix, les techniques de conception d’un bâtiment basse énergie sont multiples et aux effets divers. Mais pour nos deux architectes, la solution aurait tout de même un nom : l’architecture frugale.

Tout en étant durable, l’architecture frugale viserait en effet l’utilisation de justes moyens dès les premières étapes de la mise en œuvre d’un bâtiment. Rien de trop, rien de trop peu. « Il faut supprimer les éléments de construction susceptibles de rendre le bâti obsolète et limiter les sophistications technologiques », précise Pierre-Maurice Wery. Le frugal trouve ses racines dans l’architecture romane qui privilégie une économie de moyen tout en procurant un résultat énergétique et une capacité à bien vieillir. Ce type de bâtiments offrirait d’ailleurs des possibilités de rénovation et de transformation inouïs. « Pour seul exemple, il a été possible de transformer les dortoirs d’une école militaire du 19ème siècle en laboratoire de recherche avec une facilité déconcertante », explique Pierre-Maurice Wery. « Nos prédécesseurs ont réussi à composer une architecture durable sans en avoir la volonté. Il faut s’en inspirer ! »L’architecture frugale plaide donc pour une structure de bâtiment à la fois simple et pérenne.

Simple à l’oeil mais pas au labeur

Croire qu’une solution de conception demande peu de travail parce qu’elle est évidente est un biais que rencontrent généralement les architectes. Car sous ses airs de simplicité apparente, l’architecture frugale demande une réelle maîtrise. « La réflexion et la créativité font partie de notre quotidien. On ne compte plus les discussions et les nombreuses simulations pour se faire une idée de la vie future du bâtiment ». Un travail de longue haleine qui mène souvent à des coûts plus conséquents que dans le passé. Mais c’est pour une bonne raison selon Pierre-Maurice Wery. On aurait tendance à comparer des constructions durables avec les constructions ‘jetables’ des années ‘50 à ‘70. « Ces dernières n’ont généralement pas coûté très cher car elles ont été rapidement construites après la seconde guerre mondiale. Mais la plupart doivent aujourd’hui être détruite ». Selon l’architecte, il serait donc plus judicieux de se référer au TCO (Total Owner Cost) et au coût annuel d’investissement et non à celui du bâti. « C’est simple : plus la vie du bâtiment est longue et plus le TCO est faible ». Et en termes de TCO, autant dire que l’architecture frugale vous permettra certainement de faire des économies substantielles.

L’architecture durable est une architecture qui a pris la réelle mesure de son impact et qui compose avec ce dernier, bien plus que par le passé.

— Christophe Uten

Pierre-Maurice Wery

Architecte senior partner

Christophe Uten

Architecte associé

Prendre en compte les besoins et diversités de chacun, enfants, adultes et seniors est au coeur de la mission d’ASSAR Architects dans chaque projet. En pratiquant l’architecture inclusive, ASSAR conçoit et dessine les lieux de bien-être et de bien-vivre. Associer les compétences professionnelles d’ASSAR aux avis et considérations des occupants, riverains et institutions, est ce qui permet de proposer une architecture profitable à tous, ancrée dans le présent et tournée vers le futur.

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