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RACING INSTINCT
HB: récemment, j’ai remplacé une collègue malade au pied levé et je peux dire que c’était fantastique!
N’entend-on jamais dire: oh, ce n’est qu’un moniteur pour enfants?
UZ: si une personne a cette impression, c’est avec plaisir que nous la laisserons travailler ici une semaine…
HB: autrefois, c’était plutôt le cas. Lorsque j’ai commencé, les professeurs arrivés avaient toujours des préséances en matière de leçons privées. À mon avis, ceci a évolué dans un sens très favorable. Nous portons tous les mêmes tenues, les mêmes insignes – il n’y a là pas de différences. Nous sommes une équipe, nous nous soutenons mutuellement et nous essayons de donner à l’hôte le meilleur de nous-mêmes.
À vrai dire, travailler avec des enfants n’est pas plus simple que travailler avec des adultes…
UZ: chez nous à l’école, chacun sait que travailler avec les jeunes enfants est le travail le plus difficile de tous. Celui qui sait tracer des virages rapidement ou qui brille lors d’une course ne sait pas forcément enseigner. La technique est une chose, mais le rôle de la pédagogie et de la méthodologie est plus important à mon avis.
Pour ce qui est de l’enseignement aux enfants, les exigences ne cessent de croître…
HB: lorsqu’il y a des groupes de filles et de garçons, il y a toujours un moniteur qui vient s’associer à une monitrice pour qu’un enfant qui se rend aux toilettes soit accompagné par une personne du même sexe. Il y a 20 ans, on essuyait le derrière aux enfants et on les aidait d’autres façons – c’est une chose impensable aujourd’hui, nos jeunes enseignant.e.s sont trop sollicité.e.s pour cela.
UZ: il faut être conscient que 60 % des enfants qui se retrouvent à l’école de ski le lundi ne sont pas là volontairement. Ce sont leurs parents qui souhaitent les voir là. Et alors, tout le défi consiste à entendre ces enfants s’exclamer à midi: je reviens demain, c’était cool!
HB: nous avons la chance de proposer aussi des cours mère-enfant et père-enfant. De permettre aux plus jeunes d’être accompagnés par un adulte au début. Cela a réduit le flot de larmes de 80 %. Mais il y a en effet des semaines où l’école est vue par les parents comme un jardin d’enfants, alors qu’ils continuent à exiger que leurs enfants apprennent à skier. Or, il est très difficile d’apprendre quelque chose à un enfant qui pleure. Ce sont des défis dont nous discutons entre enseignant.e.s.
Ceci signifie: dans votre travail, il y a besoin des deux sexes.
HB: définitivement, nous dépendons les uns des autres.
UZ: ce sont des rouages qui doivent engrener, sinon ça ne fonctionne pas.
Afin que notre mouvement d’horlogerie, notre école de ski, continue de fonctionner, il faut la contribution de tous.
HB: le grand défi, c’est la répartition correcte des enseignant.e.s. Je suis toujours étonnée de voir les septième, huitième, neuvième et dixième sens que notre directeur Heinz Anderegg possède dans ce domaine, qui lui permettent de sentir où il y a besoin d’enseignants, et de quel type d’enseignants il y a besoin. Voir cette équipe et lui appartenir est un plaisir, même si je suis souvent sur le terrain en compagnie d’hôtes privés.
La reconnaissance des femmes a-telle changé au fil des nombreuses années de ta carrière?
HB: je pense que ça a surtout évolué ces dix, 15 dernières années, et c’est certainement couplé avec notre directeur d’école actuel, Heinz Anderegg. Il voit l’enseignant.e comme un tout, l’individu, l’équipe, ne fait pas attention au sexe ou à la formation et délègue ensuite des responsabilités tout en sachant que des erreurs peuvent se produire. Cela renforce le tissu de l’équipe et la reconnaissance de chaque personne. Que l’on soit femme ou homme n’a aucune importance; autrefois, cette distinction était bien plus fréquente. •