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WO SICH DIE BESTEN SEITEN ENTFALTEN. Prévention des déchirures du ligament croisé – conseils à l’attention des femmes

La déchirure du ligament croisé antérieur est une lésion fréquente en ski, qui affecte particulièrement les femmes. Romana Sutter a rassemblé une série de mesures de prévention possibles dans son travail individuel, travail qu’elle a rédigé dans le cadre de sa formation de Professeure de sports de neige avec brevet fédéral.

À l’origine de ce travail, il y a eu un sentiment. Romana Sutter pouvait spontanément citer cinq femmes sportives, qui travaillent comme professeures de sports de neige et se sont déchiré le ligament croisé antérieur au moins une fois. Comme elle est elle-même titulaire d’un Master en sciences du sport, en rééducation et en prévention et qu’elle a étudié la biologie, elle avait été sensibilisée à cette thématique. Elle avait aussi le sentiment que des études à ce sujet existaient et a donc entamé une recherche. «Je me suis vite aperçue que les lésions du ligament croisé antérieur présentaient des spécificités liées au sexe dans les autres sports également. Ceci dit en passant, le ligament antérieur est en général davantage touché que le ligament postérieur.», explique cette Appenzelloise, qui par chance n’a jamais été confrontée à une déchirure du ligament croisé. Sur un portail qui réunit les études les plus récentes en médecine, cette femme de 33 ans a rapidement découvert que les femmes qui exerçaient une activité sportive risquaient en général deux à quatre fois plus que les hommes de souffrir d’une déchirure du ligament croisé antérieur. Elle y a également appris que les statistiques concernant le ski alpin comme sport de loisirs étaient, avec un risque trois fois plus élevé, comparables. Chez les femmes, la position des jambes en X, répandue et qui s’explique par une largeur des hanches plus importante et l’axe naturel des jambes, joue un rôle.

«Le problème, c’est qu’alors, le ligament croisé n’est pas protégé de façon optimale, étant donné la corrélation avec la contraction des quadriceps et des muscles ischio-jambiers. Selon les enquêtes statistiques, ceci augmente le risque de lésions du ligament croisé», poursuit Romana Sutter.

Différents facteurs

Selon les études mentionnées par Romana Sutter, les facteurs qui influent sur les lésions du ligament croisé antérieur sont à la fois externes et internes. «Avec les skis de carving, le tempo a fortement augmenté. De plus, la technologie a tellement évolué que les fixations et les chaussures de ski sont devenues beaucoup plus dures. Et l’on suppose que les fixations sont réglées en fonction des hommes, c’est-à-dire que les valeurs utilisées sont trop élevées pour les femmes. Car dans 80 % des lésions du ligament croisé, on a constaté que la fixation ne s’était pas déclenchée», précise Romana Sutter au sujet des facteurs externes. «Les professeures de ski descendent à un haut niveau, mais elles sont des amateurs, elles ne s’entraînent pas comme Wendy Holdener. Pourtant, elles sont nombreuses à utiliser des skis répondant aux normes de la FIS, à porter une chaussure dure et à visser la fixation un peu plus pour qu’elle ne se déclenche pas. Si l’on combine ceci aux conditions d’entraînement d’une personne normale, il ne peut en résulter qu’un risque de lésions accru.» En guise de facteurs internes, elle cite la stabilité du tronc, la faiblesse des abducteurs de la hanche, le genu valgum (jambes en X) ou encore le couplage quadriceps-muscles ischiojambiers, pour en arriver à la conclusion suivante: «Si je souhaite skier à ce tempo et avec ce matériel, il me faut mieux préparer mon corps. La position des jambes en X est susceptible de devenir un point faible. Le tempo et les forces en jeu sont souvent sous-estimés.»

Le noyau de son travail individuel se compose des mesures de prévention destinées aux professeures de sports de neige – et ceci aux niveaux de Swiss

Snowsports, de l’école de ski et de la professeure de sports de neige. Elle voit les obligations de l’association surtout en matière d’information: «Swiss Snowsports a il est vrai déjà posté sur YouTube des vidéos avec le Demo Team sur les préparatifs de la saison, c’est très bien. Et dans l’Academy, il y a eu un article sur la statistique des accidents.»

Toutefois, elle se demande si le cours d’Instructor de deux semaines ne pourrait pas être structuré différemment. On passe une semaine et demie au cours, on reçoit une foule d’informations et on doit immédiatement passer l’examen plutôt que de prendre le temps d’étudier la matière à la maison. «Le cours est astreignant physiquement et psychiquement, si bien qu’on arrive fatigué à l’examen où on est censé fournir le meilleur de soi-même. Alors c’est clair, les accidents arrivent. Organiser les examens en fin de saison, dans un cadre séparé du cours, serait plus judicieux à mon avis.»

Les écoles de ski sont elles aussi sollicitées, dans son cas la LAAX-School. Actuellement, rien ne se fait encore dans ce domaine, mais l’intérêt pour la thématique et son travail sont vifs, explique cette femme de 33 ans, qui travaille cet hiver comme maître de sport, et non comme professeure de ski. «Je suis curieuse de voir comment tout ceci va évoluer. Car il devrait aussi être dans l’intérêt de l’école de sports de neige de voir le nombre d’accidents reculer et les offres en matière de prévention encouragées.» Les systèmes de primes dans le domaine de la musculation (bons, offres gratuites), le contrôle du matériel, mais aussi la sensibilisation à la thématique, offrent des pistes à son avis.

La responsabilité individuelle, facteur crucial

Aussi excellentes les informations et les offres soient-elles, c’est en fin de compte la responsabilité individuelle des professeures de sports de neige qui décide. Celles-ci devraient faire de la musculation, veiller à ce que leur matériel soit adéquat et correctement réglé, introduire dans leur planning des pauses et des jours de repos, avoir le contrôle de la vitesse et des forces qui lui sont liées, et enfin tenir compte du cycle menstruel afin de diminuer les sollicitations avant l’ovulation. «La responsabilité individuelle est le b.a.-ba – mais elle est extrêmement complexe et ne doit pas être sous-estimée. De plus, les spécificités liées au sexe n’ont pas encore été l’objet de recherches approfondies, nous n’en sommes là qu’aux balbutiements», poursuit Romana Sutter. La rédaction de son travail individuel a rehaussé chez cette Professeure de sports de neige avec brevet fédéral le désir d’adapter ses séances de musculation avant la saison justement, de manière à bénéficier d’une meilleure préparation au ski, «c’est-à-dire, augmenter l’entraînement focalisé sur les jambes et entraîner les points faibles». Rétrospectivement, elle travaillerait en cherchant davantage à présenter des options concrètes et essaierait d’établir un programme de musculation et d’entraînement adapté aux femmes, «mais ces idées ne sont apparues qu’une fois le travail entamé.» Pour conclure, elle ajoute en souriant: «Je suis aussi experte J&S et je devrais une fois mentionner cette thématique. Mais malheureusement, j’ai oublié de le faire lors du dernier cours.» •

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