NumĂŠro Dix-sept / Create & Destroy
P: Gabe Morford
Š 2010 Vans, Inc.
John Cardiel, a skateboarder’s mind over matter, rolling on.
BS OLLIE NOSEPICK. blabac photo.
Euh... non, rien. Photo : Tura
numero 17 Couverture
Seb Daurel est une sorte de visionnaire de la vert’. Comme Danny Way, mais dans l’autre sens : au lieu de voir toujours plus grand comme les zaméricains, il privilégie le toujours plus petit. Mais hé, ça reste de la vert’, et ça reste super balèze ! Backside air dans l’jardin. Photo : David Manaud
Soma est édité par Les éditions du garage, SARL au capital de 8000 euros 13, rue de l’Isère 38000 Grenoble info@somaskate.com
Impression : Tuerlinckx, Belgique. Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite, sinon, on vous envoie Scott Bourne. ISSN : 1959-2450
Directeur de la publication Fred Demard Rédaction en chef David Turakiewicz [tura@somaskate.com] / Fred Demard [fred@somaskate.com] Publicité David Turakiewicz [tura@somaskate.com] Rédacteurs Scott Bourne / Paul Labadie / Bertrand Trichet / David Manaud / Adam Sello Illustrations David Lanaspa (Da) Graphisme Jad Hussein p.30 à 41 et 62 à 69 / le reste par Tura Photographes Loïc Benoît / Scott Bourne / Vincent Coupeau / David Manaud / Clément Legall Paul Labadie / Jo Dezecot / JB Gurliat / Fabien Ponsero / Giovanni Reda / Adam Sello / Pierre Dutilleux / Eric Antoine Périg Morisse / Cédric Bourout / Fred Mortagne / Percy Dean
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JT AULTZ / BS NOSEGRIND / PHOTOS: DOMINICK / SEE MORE AT: WWW.VOXFOOTWEAR.COM
Arnaud Nans, ollie, Rennes / © Clément Legall
SOMMAIRE
12 INTRO
Monsieur Gros-con, pour vous servir.
14 LE (très) jeune
Le problème avec les très jeunes c’est qu’on ne sait jamais s’ils ne vont pas choper le melon après leur première paru...
16 le Vieux
Lui, c’est un bon ! Et pas un faux-vieux de 30 ans !
20 Orgy Porgy
Juin & Juillet 2010 50 Seb daurel
Ce gars-là est un génie, tout simplement.
62 no stress à chypre
Lieu de vacances privilégié de notre président, mais aussi très bonne destination pour faire du skate avec les copains. En revanche, pour le bateau de Bolloré, faut réserver à l’avance.
70 le bowl de jo
Scott est parti boire des coups à Barcelone.
Grosse berline allemande, bowl privé… Quel baron ce Jo Dezecot !
22 Hobo erectus
84 le matos
C’est un peu comme les Bobos si j’ai bien compris, mais avec un H.
La rubrique qui fait plaisir aux annonceurs !
30 CLICHés de L.A.
Vous saviez que le nombre 88 était utilisé par les fachos comme p’tit nom de code pour « Heil Hitler » ? (le H étant la huitième lettre de l’alphabet, 88 = HH comme Heil Hitler, pas con les mecs…) Bref, on a essayé de faire un mag sans la page 88 mais c’est pas possible. - FD
L’équipe Cliché à la poursuite du rêve américain.
44 friche and create
C’est un peu comme le Skate & Create de Transworld, mais en fait pas du tout. 11
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88 Le vrac
INTRO
Sport is not a crime
Ils me font bien marrer les « puristes du skate », les « ayatollahs de la culture skate », ces ados attardés qui se croient supérieurs parce qu’ils skatent. Sauf que moi aussi j’en ai fait, du skate… Dans les années 80 ! Là je peux plus, parce que j’ai un problème au dos, ou au genou, je sais plus. Mais bon, c’est pareil, faudrait voir à pas me prendre pour un lapereau de 3 mois. Gonz est même déjà venu chez moi (pas « fut fut », d’ailleurs), oh ! Donc, selon eux, les bien pensants, le skate ne serait pas un sport, mais un style de vie, quelque-chose entre l’expression artistique et la pratique sportive… Foutaises, balivernes ! De toute façon, l’agent de Jean Postec m’a appelé sur mon portable ce matin, (eh ouais mon pote !), eh bien vous savez quoi ? Il est de retour en France, et il a de grands projets (secrets) pour le skate en Europe. Alors faites pas trop les mariolles, vous les « artistes de la rue », parce que le Skate, c’est du sport, un point c’est tout. Allez la France ! - Fredd
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GSM EUROPE: +33 5 58 700 700
Hadrien Haverland, 360 boneless, Paris / © TURA
Invert, Bron / © Loïc Benoit
LEJEUNE
AURELIEN GIRAUD-GENESTE Date de naissance
3 février 1998
Lieu de naissance
Lyon
Années de skate
Sept, depuis l’âge de cinq ans
Où te vois-tu et que feras-tu dans 15 ans ?
Bron
Dans 15 ans, j’aimerais avoir mon magasin de skate !
C’était une Termite, j’avais 4 ou 5 ans
Wall Street, Sooruz
Lieu de résidence actuel Première board
Vidéos de référence
Les vidéos Antiz
Sponsors
THE BANDIT TOM PENNY SIGNATURE MODEL TOM PENNY FAKIE FLIP
SUPRAFOOTWEAR.COM
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FS smith, Freibourg / © Percy Dean
LEVIEUX
Axel ‘Pudi’ Görger Nationalité
Vidéos de référence
Date de naissance
Skateur de référence
Lieu de naissance
Où étais-tu et que faisais-tu il y a 15 ans ?
Allemande
12 mars 1966
Baden-Baden
Lieu de résidence actuel
Près de Freiburg
Années de skate
« Video Days »
The unknown ripper !
J’habitais dans la même région, et je bossais comme assistant photo.
Un peu plus de 30
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steve
steve forstner / gravisskateboarding.com
SCOTT BOURNE E D E U Q I N O R H LA C page 90) (traduction
A Crystal Ball Awoke yesterday morning, showered and after a coffee with Mr Benjamin Deberdt and Cedric Bihr, I escaped into the metro, the RER and then.... the Sky. Paris falls out from under me and is soon replaced by Ocean, runway, baggage claim and then a bus that slugs into the city as Barcelona rises from the skyline. In the hours that follow Lars and I walk off into the narrow alley streets with the coming darkness. We mix words with boozes, laugh and drink like we always do. When we are nearly drunk and content, we look for food. A double door in the flat face of an old building, a bar that stretches its interior. A dark black African man is sprinkling Gin over knives and forks sprawled across a silver platter. He smiles greeting us in a friendly way. We have a beer at the bar while he wipes the silverware piece by piece with a small towel, then puts them in there place. We order food then take a table as the cook prepares a fabulous dish of African decadence. Chicken over rice with a secret sauce that is both sweet and spice. Beers and shots as a large round African ass dances back and forth as the woman brings the service. Her dark body is that of a crystal ball, her hard work insures her a future. Black skin that glistens in a silver sheen, I imagine her naked flesh sprawled across white sheets in the faint light of morning. I watch as the silver crawls all over her in the rising sun making her glow in Saint Elmo’s fire. She is a magical beast that must wear clothes to walk the streets! We swallow another shot and return to the darkness. The bars pass beneath us
like cars on the Autobahn fueled by raw booze of which can only be driven by night without headlights! Barcelona closes in as she stretches towards morning. Narrow alleyways giving birth to the children of the night, one drunken corridor leading to another, every intersection crossed by whores. A skinny hooker in tight clothes reaches out and pulls me in as her nonexistent tits brush up against my arm. She is a young teen, no more than 20, her beauty broken all over the boulevard, her sex spilled out on the streets where it’s spoiled on monsters. She has no silver shine, no golden glow, no future, a vampire that feeds on dope and Euros! She opens up her mouth and the filth runs out : “You wanna fuck me, 50 Euros for a half hour !” Before I can react another one makes a correction : “Make love girl.... make love... does he want to make love to you ?” They laugh together as she adds : “100 Euros... shits... love us both !” They laugh again, mere children with holes in them, blistered cunts calloused to life. We slip away as they pose and posture, their young bodies crawling inside out as their vaginas devour them and they disappear into the hollow space between life and death ! I awoke alone this morning in a cheap hotel somewhere in Pablo Sec, my mouth a mucky hole in my face, a loud ringing in my head, the noise of the street beneath the window and a silver glow from its shades that remind me of a black African Princess !
March, 5th, 2010, Barcelona S.H.Bourne
A
2010
moins d’avoir passé les deux dernières années
dans un goulag sibérien, vous devez tous commencer à être plus ou moins familiers avec ce petit mot bisyllabique
:
hobo.
Entre
les
«
hobo tours
» Antiz, Soma,
et la très fameuse page vidéo du site web ça hoboïse à tout-va.
Mais
vous vous demandez
sans doute d’où peut bien venir ce nom étrange qui a pris place dans notre paysage skateboardistique.
Hobo... Bobo ? Homo ? Rien à voir ! Laissez-moi donc vous expliquer.
J’ai moi-même découvert ce terme il y a quelques années, un matin d’hiver à Lyon. Alors que je revenais du marché, Steve Forstner, mon colocataire de l’époque s’exclama : « Man ! You look like a complete hobo ! » Sans savoir à quoi Steve faisait référence, j’en conclut tout de même que la remarque ne devait pas être des plus flatteuses : ce jour-là, je n’avais pas vraiment pris le temps de d’assortir la couleur de mes lacets avec celle de ma ceinture, et j’arborais un vieux gilet troué que même Emmaüs n’aurait jamais voulu me reprendre. Je me dis alors que hobo ne devait pas être synonyme de beau gosse... Indigné, mais néanmoins enthousiasmé par la découverte d’un nouveau mot, j’entrepris quelques recherches. Direction Wikipédia : « Apparus aux Etats Unis à la fin du 19è siècle, les hobos sont des travailleurs itinérants sans domicile fixe. Ils voyagent clandestinement dans les trains de marchandises, et se déplacent de villes en villes, en quête de petits boulots et de bonnes combines. Mais le Hobo est avant tout un personnage romantique, épris de liberté, capable de survivre en dehors d’une société aliénante dont il n’a pas à subir les contraintes. » Sachant ça, il m’était impossible de ne pas faire le parallèle entre le monde des hobos et celui du skateboard (je ne vous parle ni de X-Games, ni de Ryan Sheckler ou autres buveurs de boissons énergétiques là, merci). Quelques semaines plus tard nous étions en tournée en Orégon, quand surpris par le froid, nous décidâmes d’aller nous équiper au magasin
La nouvelle rubrique indispensable de Paul Labadie
de l’armée du salut. Et nous voilà tous fagotés comme des vagabonds, sillonnant le nord-ouest des Etats Unis, campant dans les endroits les plus improbables, ou nous entassant à douze dans des chambres de motels des plus douteuses, à la recherche de nouvelles aventures. Le terme a tout de suite resurgi : nous étions les hobos du 21è siècle. Aujourd’hui, malgré nos caméras, nos ordinateurs portables et même si nous sommes loin du dénuement, l’esprit des hobos est quelque chose qui nous correspond parfaitement : le goût du voyage, des rencontres, de la simplicité, pouvoir aller où l’on veut et à tout moment. Je regarde mon skate et je me dis que c’est exactement tout ce qu’il représente : grâce à lui j’ai pu parcourir le monde, me faire des amis aux quatre coins de la planète et même pu trouver du travail. J’ai fait une myriade de voyages avec ma planche à roulettes, et même si j’avoue qu’une petite chambre d’hôtel ne fait pas de mal de temps en temps, plutôt que de me faire réveiller par une réceptionniste qui s’énerve parce que j’ai dépassé l’heure du check out et qui insiste pour que je descende payer la note du mini bar, je préfère cent fois me faire réveiller par le soleil, dans mon duvet, couché sur le béton froid du fond d’un bowl, au son des grinds d’un de mes compagnons de galère. Ça coûte moins cher et ça vous laisse de biens meilleurs souvenirs. Sur ce, je vous laisse avec la première règle du « Hobo ethical code » : Decide your own life, don’t let another person run or rule you.
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Lors du dernier tour Antiz à Linz, Sebastian Dorfer a offert le couchage à pas moins de dix personnes, pendant que lui dormait sur un banc dans sa cuisine. C’est ça la hobospitalité... Nose blunt slide.
Contact: WeSC@templar.fr
WeActivist PETER STORMA RE SH OT BY CH ERYL DU NN www.wesc.com
Numéro DIX-sept Oscar Candon Acid drop / Paris © Vincent Coupeau
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Benoît Renaux FS nosegrind / paris © Cédric bourout 27
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Sam Partaix FS nosegrind / Lyon © Pierre Dutilleux
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Axel Cruysberghs BS noseblunt/ Courtrai © Eric Antoine 29
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Ça ne vous a certainement pas échappé, l’équipe Cliché est récemment partie « faire le job » au Berrics. United Nations, Battle commander, Bangin’, etc. Ils ont tout fait. C’est devenu quasi-obligatoire de nos jours. Tout le monde doit passer au Berrics, sinon… béh, sinon rien, mais c’est mieux d’y aller quand même non ? Enfin, je crois. Oui, bon, je ne sais pas trop quoi en penser. En tout cas, ce qui est bien, c’est qu’après le skatepark de Berra et Eric, les Cliché sont restés un peu pour rendre visite aux gens de chez Dwindle, (la boîte qui distribue Enjoi, Almost, Blind etc. et qui venait juste de faire l’acquisition de Cliché). Deux bonnes semaines supplémentaires, pendant lesquelles ils ont eu le temps de faire du vrai skate dans les rues de Los Angeles et ça change un peu de les voir évoluer là-bas plutôt qu’en Espagne et en Italie comme d’hab’… Oh ça va, j’rigole. On a questionné J.B. Charles Collet et Florent Mirtain pour en savoir un peu plus sur Reda et sur leur séjour dans celle qu’on surnomme toujours, et malgrè tout, « la cité des anges »…
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ou Koston, ou avoir une connexion sponsor, ou se faire pistonner par des potes pour y accéder. Tu aurais aimé gratter un jour ou deux aux Berrics ou quatre jours dans un skatepark c’est suffisant ?
J’aurais préféré faire un jour sur deux là-bas plutôt que quatre jours d’affilée, enfermé. Le premier jour, j’ai kiffé, je me suis fait plaisir, mais quatre jours à la suite, de onze heures du mat’ jusqu’à 21h ou 22h sans sortir, c’était un peu l’usine ! Reda il est drôle ou juste relou ? Ça faisait longtemps que tu n’étais pas allé en Californie ? Ça te manquait ?
Ça devait faire presque deux ans que je n'y étais pas allé. Ouais, j’aime toujours y aller, c’est quand même de là-bas que le skate vient et je trouve que ça se ressent énormément dans l’approche qu’ils en ont, leur vision du truc, ça sonne vrai, authentique. La plupart des gens captent le délire du skate, même s’ils n’en font pas. En général les gens savent comment ça marche. On sent vraiment que le skate est dans la culture là-bas. Je trouve qu’il y a une vibe plus positive et plus fun qu’en Europe. Ils sont super motivés pour skater, pour des projets, pour le business mais toujours avec leur esprit de kids. Après il y a d’autres point négatifs dans la vie de tous les jours, mais quand je reviens de là-bas, ça me donne la motive ! C’était ta première fois aux Berrics ?
Non j’y étais allé il y a deux ou trois ans, au tout début, avant que ça explose véritablement avec leur concept Internet. Et c’est vraiment mieux que Gerland alors ?
C’est plus petit que Gerland et le flat glisse encore plus ! Mais pas de casques obligatoires et il n’y a que des skateurs. Par contre c’est privé, il faut connaître Steve Berra
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Il arrive à être relou à un tel niveau ! Il boit des cafés toute la journée, il débite ses conneries et taille tous les gens qu’il croise face à face et non-stop. Au bout d’un moment tu te dis, « il complètement taré celui-là ! » et ça fait rire ! Le pire, c’est qu’il est 90 % du temps comme ça, du coup c’est devenu son boulot, il a trouvé son créneau ! Et puis pour un skateur c’est mortel de shooter avec Reda, il est super pro, rapide, il ne loupe rien et shoote tout et tout le monde qui est sur le spot. Pas de snobisme. Sa guest board arrive chez Cliché… Tu as eu envie de rester à L.A. ou tu étais content de rentrer ?
J’étais content de rentrer. Je dormais sur le canapé de Joey Brezinski et sa femme, c’était de la balle, ils m’ont super bien acceuilli ! Grand merci à eux. Mais maintenant ça me gêne un peu de squatter trop longtemps chez les gens, ça doit être l'âge… À l’époque je lâchais pas les canap’, je restais les trois mois du visa si on ne me kickait pas ! Ah ah ah ! Un message pour Reda ?
J’ai entendu dire qu’à cause du volcan et de la fermeture des aéroports, Reda était coincé dans un des pays qu’il taille le plus, à Paris ! D’ailleurs sa copine est française ! Qui aime bien châtie bien peut-être ? Chill out on the coffee Reda !
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J’ai entendu parler d’une affaire Kirsten Dunst, qu’en est-il ?
Ha ha ! Oh putain, je sais pas si je peux raconter cette soirée… En fait, Brophy nous a emmené dans une boîte et il y avait Dylan Rieder, et apparemment il traîne avec pas mal de gens de Hollywood, genre des « people », et donc y’avait cette fille, Kirsten Dunst, qui a joué dans Virgin Suicide. Mais je ne peux pas vraiment raconter la suite. Disons qu’a un moment, Kirsten Dunst, Dylan Rieder et leurs amis ont vu passer un cul et qu’ils ont bien halluciné ! C’était bien marrant, même si là, sorti de son contexte, ça peut sembler bizarre… Un message pour Reda ?
Jamais je serai américain, enfoiré !
Première fois à L.A. ? Est-ce que c’est vraiment différent de Gap ou c’est encore les médias qui nous vendent du rêve ?
J’étais déjà allé aux U.S., mais à New York... Tout est vraiment différent. Gap est une toute petite ville, les U.S. et surtout une ville comme L.A., c’est démesuré si on compare à une petite ville française... Tout est gigantesque, les buildings, les voitures, la nourriture, les gens, les trajets. C’est dur de se déplacer sans voiture par exemple, rien que pour bouger d’un spot à un autre, il nous fallait minimum 1h30 de voiture alors qu’en France tu peux cruiser de spot en spot... Tu aurais aimé gratter un jour ou deux au Berrics ou quatre jours c’était suffisant ?
Le Berrics, c’était cool, mais personnellement je ne me sentais pas de revenir encore un jour de plus, au bout d’un moment tu es un peu en manque d’inspiration et les quatre jours étaient vraiment intenses. Donc je pense que c’était suffisant... Mais c’est vrai qu’au début, on nous a dit que les autres teams en général avaient eu beaucoup plus de temps...
Première fois à L.A. ?
Non, troisième fois.
Tant que ça ? T’es un local alors là-bas. Qu’est ce qu’elle a de mieux que Grenoble cette ville, franchement ?
Pas grand-chose ! Vraiment pas grand-chose. Non sérieusement, qu’est ce je pourrais te trouver de mieux ?.. Il fait le même temps tous les jours. Quoique, quand on y était ce coup-ci, il a plu. Mais quand j’y suis allé avec Lucas le mois d’avant, il faisait grand bleu tous les jours. Mais ce coup-ci donc, il a plu toute la première semaine, mais on s’en foutait parce qu’on était aux Berrics. Y’a pas mal de gens qui ont dû nous haïr (le park était fermé, réservé à Cliché) ! On voyait les pros qui venaient skater avant qu’on arrive. Nous on arrivait à 11 heures le matin, eux ils étaient déjà là depuis je ne sais pas quelle heure. Les Greco, Ellington, tout ça. Quand on arrivait, ils grognaient un peu, puis ils se barraient… Ha ha, vous venez une petite semaine et vous vous faites détester par tout le monde.
Quatre jours ! On est resté quatre jours aux Berrics. Plus, j’aurais pas pu. Quatre jours de skatepark avec les caméramen… La semaine d’avant ils étaient avec les Nick Dompierre etc., toi t’arrives derrière tu ne sais pas quoi faire ! Tu te dis que tu vas essayer un trick sur le rail mais si ça se trouve, ils n’en n’ont rien à foutre… Du coup tu ne sais pas quoi faire, c’était un peu bizarre. C’était un peu l’usine aussi, t’avais l’impression de rentrer dans une entreprise. J’étais vraiment pas à l’aise, mais le pire c’était JB, lui il était perdu. Il était vraiment pas dans son élément. Et Reda il est drôle ou juste relou ?
Reda… Il y a pas mal de gens qui m’ont dit que ça devait être horrible d’être avec lui. Mais bon, je ne parle pas assez bien anglais pour toujours savoir s’il parlait au premier ou au deuxième degré, et puis, il parlait tellement vite de toute façon que je comprenais pas grand-chose… Alors je prenais ça à la rigolade. Et ça me faisait bien marrer. Mais il va un peu loin parfois, je sais plus si c’est J.B. ou Gégé qui me racontait que Reda traquait Joey (Brezinsky), qu’il lui disait « hé Joey, ce soir je viens chez toi, c’est cool, j’viens baiser ta meuf, ok ? Puis je prendrais ta mère aussi, en passant… » Ha ha ! Donc parfois c’est un peu chaud, mais moi il me fait marrer. Après, c’est vrai que si je parlais mieux anglais, peut être que je lui aurais foutu un taquet avant la fin de la semaine... Mais, faut dire aussi, qu’il aime bien faire le gros mongol devant la caméra, faire chier tout le monde, faire le Reda quoi, mais il a aussi des moments ou il redescend, ou il est normal. Si tu le vois avec sa copine par exemple, il est complètement différent… Il faut le tailler aussi, ça lui fait du bien.
Tu étais dans l’équipe qui dormait chez Brophy, je crois. C’était comment ?
Oui j’étais chez Brophy avec Charles, Lucas, Gégé, Al, et Cale. J.B. dormait chez Joey et Javier dormait chez Arto avec Fred (Mortagne). Il y avait une méchante ambiance même si j’avoue que c’était un peu ghetto par moments, on était sept à dormir dans deux pièces pendant trois semaines. Du coup, il y avait pas mal de bordel et tout, mais dans l’ensemble on s’en est bien tiré... Après le gitan tour, ça restait quand même le grand luxe… Ha ha ! Reda il est drôle ou juste relou ?
Il est tout le temps entrain de parler, de te dire des conneries, de nous tailler, mais ça reste quand même drôle et on ne se gêne pas pour lui faire la même chose. Puis quand il shoote il est différent, il devient sérieux, du coup il n’est pas si relou que ça. C’est juste qu’au bout de trois semaines, tu fais une overdose de la même blague qu’il te raconte tous les jours... Un message pour Reda ?
Hey Reda, nique ta mère !
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EUROPEAN SKATEBOARD CHAMPIONSHIPS
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KUNSTEISBAHN MARGARETHEN
Intro & photos par Loïc Benoît Texte par Vincent d’la Friche
FRICHE CREATE
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l’art d’occuper une friche
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Ça fait un moment que l’on entend parler de la mini WallSt/Antiz : quelques parus, quelques clips vidéo, quelques barbecues, quelques ‘coups de motive’ pour reboucher les trous, mais finalement assez peu de monde connaît l’atmosphère dans laquelle évolue cette mini. Une mini ultra-rad de 14 mètres, qui apparaît parfois comme un fantôme, ou encore comme un fantasme pour touriste exilé sur Lyon par temps de pluie ! Durant ce long et rude hiver 2010, je me suis mis en tête de profiter de l’espace attenant à cette belle mini. L’idée étant d’y faire pousser quelques obstacles supplémentaires, dans l’optique de faire venir du « beau monde » et de faire quelques photos. L’idée est un peu pompée sur les « skate and create » de Transworld, enfumés ou pas, j’en conviens, mais hé, faut bien s’occuper pendant l’hiver et il faut admettre que le lieu s’y prête particulièrmeent bien. D’ailleurs, parlons-en du lieu, ou plutôt, laissons l’homme par qui tout est arrivé, en parler. Laissons-le nous expliquer comment survit une partie de la culture DIY en France, laissons-le nous compter l’histoire d’un lieu unique : la friche RVI à Lyon. J’ai bien-sûr nommé El Titou, mister Guillermin Vincent, A.K.A. Vincent d’la friche !
* - Vincent, hippy jump -
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« une recherche de lieu à l’abri des pressions policières, de l’état répressif... »
FRICHE CREATE
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C’est l’histoire d’un lieu, d’un espace, d’une micro société qui bientôt peut-être, n’existera plus. C’est l’histoire d’une « chose » qui intrigue et qui dérange…
© Fabien ponsero
- Gabriel Engelke, BS disaster -
J’ai mis les pieds dans ce « bled » il y a sept ans, résultat d’un désir de relations humaines sincères, et d’une recherche de lieu à l’abri des pressions policières, de l’État répressif, qui n’accepte pas que nous puissions vivre différemment... J’ai alors 22 ans et je découvre une alternative : des primates appartenant à la famille des hominidés, (plus communément appelés « êtres humains ») vivant au coeur des villes, mais d’une toute autre manière que le reste de la société. « Récup’ » et « démerdise » sont les mots clefs de cet univers. J’ai l’impression que l’on essaie de se parler, de s’écouter, et chacun a la liberté de réaliser ses envies... Je n’y vois pas de police et pas de couvre-feu pour le bruit à partir de 22h ; il y a des hommes, des femmes, des enfants, le tout avec de fortes allures de « far west ». Chacun essaie d’avoir son lopin de terre, sauf qu’ici, il n’y a plus de terre, c’est une vieille usine désamiantée, chargée d’Histoire de l’ère ouvrière. La superficie est de 70 000m2 jusqu’au jour où des bulldozers envoyés par le Grand Lyon viennent raser une partie du bâtiment... C’est à ce moment que nous rencontrons les élus, que nous décidons de nous fédérer afin d’obtenir un droit légal d’occupation. Nous créons le CFA (Collectif Friche Autogeré) qui représente tous les collectifs ou individus présents sur la friche et entamons ainsi un dialogue avec les institutions. Une nouvelle aventure commence : la légalité. Nous signons une convention d’occupation valable 10 ans, renouvelable chaque année. C’est un bail précaire, qui couvre les propriétaires en cas d’accidents et de conflits. Le temps passe, les espaces se remplissent, la créativité agit avec effervescence. Plus de mille personnes vont et viennent chaque année dans ce lieu de 34 000 m2 où chacun est invité à se prendre en main, à se responsabiliser et à participer à la construction de cette micro société, même s’il est difficile pour le plus grand nombre de quit-
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ter un certain confort moral ou matériel. La sélection naturelle fait que nous sommes une minorité, à vouloir réinventer, construire, et ainsi faire vivre ce village où toutes les formes de création sont représentées : peinture, sculpture, théâtre, musique, cirque, danse, cinéma, jardinage, écriture, vélorution, décoration, sérigraphie, gra-vure, illustration, performance, et grâce à (à cause de ?) ma présence le skateboard… Je décide dans un coin de l’usine de me construire quelques modules, un quarter, un plan incliné, et une table à wheeling.... Je skate dans mon coin car l’ambiance des spots lyonnais, ne me dit rien… Jusqu’au jour où, le camion noir débarque, pour venir s’amuser à une « Floting Land Party » : Hugo, Charles, Antoine, Jérémie et d’autres, sortent du camion, se joignent à nous et « ça skate... », mais le contact ne se fera que quelques mois plus tard, grâce à la copine d’Ali (Boulala) qui me présente la clique Antiz. Ils me feront très vite part de leur problème de mini rampe [ndlr : soucis de délocalisation suite à la vente du local qui hébergait la première version de cet hybride « bowl-mini »], et de leur besoin de lui trouver un toit assez rapidement. Ils ont frappés à la bonne porte ! Nous sommes en l’an de grâce 2006, la mini débarque avec tout le renfort du Wall Street crew : Barbiche, Will, Manu, Jutix, les gamins, etc. Les années défilent et le fléau se propage, nous décidons d’agrandir la mini avec le soutien financier de Vans. Grâce à ce don et à notre volonté, nous lui donnons au final 14 mètres de coping de pool, des extensions, un hip, un plan incliné, un wall et une partie arrondie pour répondre au hip. C’est devenu de la folie ! Mais, un an plus tard, « tin-tin tremblez bourgeois ! », la ville décide de fermer une partie de l’usine (à cause d’un affaissement des sols qui pourrait produire un effondrement du bâtiment). Malheureusement la mini se trouve dans cette partie, le périmètre est très vite fermé et interdit. Mais, grâce à quelques outils, et au plaisir d’enfreindre les lois, nous continuons à la skater sans répit. D’ailleurs Loïc lance l’idée d’organiser une semaine de construction et de skate avec « la crème », ou plutôt les plus motivés
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- Nathan XXX, FS crail -
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du skate français. La graine est semée, l’idée germe à coup de e-mails, et c’est parti, nous nous retrouvons au mois de février avec six bonshommes, un stock de bois récupéré, et le froid… L’espace est investi : les bus échoués sont « relookés », la mini se voit honorée d’un énorme wall ride et d’un rainbow, les canapés sont retournés, les vieux ordis servent de barricades, et les créatifs s’expriment en toute liberté, égalité et fraternité ! Le skate se porte toujours aussi bien en ce lieu sacré, mais un nouveau problème vient faire trembler la Friche : sa démolition ! Pour le
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- Oscar Candon, alley oop wallride -
« méditez mes frères et mes soeurs ! et revoyons nous en enfer !... »
moment, nous n’avons rien de concret pour l’avenir. Les institutions nous promettent de nous reloger, mais ces primates en cravates n’étant pas capables de communiquer avec sincérité, ça traîne et ça s’enlise... C’est avec très peu de choses, mais beaucoup de volonté, que l’on peut obtenir la vie ou le mode de vie qui est nous est propre… Méditez mes frères et mes soeurs ! Et revoyons nous en enfer !
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Photos par David Manaud Texte par Tura Illustrations Da
Si on était américains, on dirait que Séb est une légende du skate. Sauf qu’on est en France, et que Séb éxiste vraiment. Il a dépassé la trentaine depuis un petit moment, mais ça n’a pas changé grand-chose, et même s’il a un peu tout fait dans le skate, il n’est pas prêt de s’arrêter. En tous cas, on est bien content de l’avoir en couv’ et en interview dans l’mag !
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- FS air en 1990 -
Comment ça va, alors ? Ça va, ça va, tout est tendu… Mais ça va. Tu prépares l’arrivée du bébé ? Ouais. Ca se passe bien, j’ai refait la chambre, le plancher, la salle de bain… Tu as passé tout l’hiver à bricoler ? Plus ou moins, oui, tout préparer… plus la construction de quelques modules et quelques pièces pour Nils [Inne], le nettoyage et le démontage du bowl tout seul... Tu as construit des nouveaux modules ? A fond ! J’ai préparé un quarter, tout en palettes, pas très large, avec de la vert’. Ca peut faire une rampe de lancement, ou ça peut servir pour faire une photo pour un pivot fakie ou un blunt… Et tu peux l’emmener où tu veux… Oui, en ville, dans un parc, n’importe où… le format reste petit, donc c’est transportable ! C’est David Manaud qui me disait que tu étais à fond de construire des modules en ce moment… Oui, et il faut que j’en fasse d’autres, j’essaye de filmer des trucs avec ça pour la vidéo “Minuit”, donc je prépare des trucs un peu spéciaux, pour adapter à la vidéo. On est dans cette optique-là, comme eux sont connectés avec les japonnais, ils ont compris qu’il fallait faire des trucs originaux. Ils ont vraiment un bon esprit et une bonne vision du ride, ça fait plaisir de voir qu’ils captent le côté authentique du skate, plus l’esprit créatif toujours en alerte ! Il y a vraiment une bonne équipe ! C’est fou comme la scène de Bordeaux a changé, il y a dix ans, c’était encore une ville de pestiférés… Aujourd’hui c’est la capitale du skate français ! Oui, il faut savoir qu’ils ont refait toute la ville, donc ça a été un gros changement. Après il y a plein de choses qui s’organisent, comme ce que fait Léo [Valls] par exemple, il skate à sa façon, il va chercher les trucs originaux, et puis il y a les associations qui se sont mises en place à droite à gauche, la cohésion est là ! Les choses se passent ! Le skatepark a dû lancer une génération de kids, mais ça les enferme un peu dans un truc, je trouve… Ouais, mais c’est juste une étape à passer pour les kids, c’est pas très grave. En tous cas, c’est un bon point de raliement avec le magasin, ils se chauffent là, et puis ils vont skater ailleurs. Tu le skates, toi, le park ? La partie en courbe, oui, avec les gars qui font du bowl ici, il y a des sessions qui s’organisent entre midi et deux ou le soir… T’es allé au bowl dans les vignes ? Pas encore, mais j’ai une opportunité de pouvoir y aller… Ah oui, tu ne peux pas y aller comme ça, il faut se faire inviter. Oui, ils ont décidé de mettre une limite par rapport à leur travail… En même temps, c’est chez eux, ils ont le droit… Oui, c’est bien qu’ils mettent des limites, au moins il ne se passe pas n’importe quoi. Tu dois quand même être impatient de le skater, t’es dans la courbe, toi ! Bien-sûr, mais j’ai vraiment été super occupé tout l’hiver, entre la préparation de l’arrivée du bébé, le démontage du 53
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bowl, faire de la musique avec Bastien [Salabanzi], travailler avec Nils, le froid, la neige... Tu as démonté ton bowl, donc ? Bah… Je suis pris entre plusieurs étaux, il y a les termites qui attaquent d’un côté et la famille qui veut vendre la maison, donc j’ai préféré faire ça plutôt que d’attendre que ça tombe du ciel au dernier moment… Et puis, il faut faire autre chose, tu démontes, et puis tu peux remonter autre chose ailleurs… C’est pas mal de passer à autre chose, oui. Voilà, pas d’état d’âme, ça fait partie d’un timing. A un moment il faut faire face à ses responsabilités, rebondir et attaquer de nouveaux projets… Tu en es où de ta petite marque de boards ? En fait, avec Loïc [Morice, de Artprint], on est en train de recadrer un peu tout ça, on voudrait aller un peu plus loin que le “reshapage” de boards en cruisers, on voudrait faire une vraie marque mais qui propose de la diversité dans les shapes : petites boards, cruisers, boards old school des années 80, avoir des modèles “normaux” aussi, des choses plus larges pour le bowl… On voudrait vraiment sortir un peu de la standardisation des boards qu’on trouve maintenant… Que le mec un peu old school de 35 balais qui a envie d’aller cruiser dans le bowl puisse avoir le choix, aussi bien que le jeune de 12 ou 15 ans qui skate au park. [suite page 54]
« c’est écrit dans les dossiers ! il y a mon nom sur la liste ! »
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« quand caballero faisait un frontside invert tout le monde faisait sa prière tellement c’était beau ! ! »
Après l’image de la marque se fera avec le temps… En fait, j’ai commencé à poncer des boards au fond du magasin [Riot à Bordeaux], et je me suis rendu compte que j’arrivais à faire pas mal de trucs… C’est sûr qu’avec Nils tu as fait tous les shapes possibles ! Tout est possible ! Surtout avec Nils qui fait partie du skate et qui comprend de suite les créations, c’est génial ! Je continue a préparer quelques pièces pour compléter les séries, là... Nils fait une expo au shop OK Daddy à Bordeaux, « Propaganda Exercise », t’entends ! Tu parlais de refaire des shapes des années 80, t’étais chez Powell à cette époque, avec Fred on avait presque oublié que tu faisais partie de la fameuse Bones Brigade… Ah oui, c’est écrit dans les dossiers ! Il y a mon nom sur la liste ! Comment c’est arrivé ? Il y avait une série de démos Powell en France avec Tony Hawk, McGill, Caballero, Lance Montain, Chris Anderson, etc., et j’avais fait deux démos avec eux et une semaine après j’étais dans le team européen. Stéphane Larance était déjà dans le team ? Je crois qu’il est rentré à peu près au même moment, oui… En fait, c’était aussi une tournée de repérage pour eux, ils cherchaient à faire un team européen, et nous on avait réussi à faire quelque chose… Ca a duré combien de temps ? Quatre ans, je crois. C’était Franck Messman qui gérait ça, il organisait des sessions avec tout le team Europe, on se déplaçait sur les contests, y’avait un bon niveau ! Tu recevais des colis avec le squelette chez toi, des courriers avec en entête le logo Bones Brigade, c’était la folie ! C’était vraiment clean, les boîtes de roulements, tous les graphiques, les stickers alu, les wheels... Du bon stuff ! C’était la référence à l’époque... Tu les as gardé ces courriers ? Je dois en avoir oui, c’est du dossier, ça ! Tu voudrais bien les voir, hein ? A fond, oui ! Je vais te chercher ça, bouge pas ! ... Alors, tu trouves ? Je cherche ! Si tu les retrouves, on met ça sur le blog, direct ! Je crois que j’en ai vu une il n’y a pas longtemps… Ah, j’arrive pas à remettre la main dessus, je te garantis pas que je vais retrouver ça, mais je crois bien les avoir mises de côté. Ok, raconte-moi un peu cette période… Pendant un bon bout de temps, c’était bien sympa, et puis est arrivé un moment où il y a eu l’évolution vers le street, les boards avec de noses, l’ever-slick… Powell a eu du mal à suivre et Franck Messman est parti bosser aux Etats-Unis. On s’est retrouvé avec Nicky Guerrero comme team-manager, donc les tournées au Danemark avec lui, tu fatigues vite, quoi ! Ah ah ! Et puis la warehouse s’est arrêtée on a commencé à recevoir de moins en moins de matériel, moins de lettres… Mais ça reste de bons souvenirs ! T’étais payé ? Je pense qu’on n’était pas payé à l’époque, tu étais défrayé en allant sur les contests, les tournées, mais on n’en était pas 57
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encore là. Tu avais voyagé aux US ? Pas avec Powell, non. On tournait en Europe. Quel est ton meilleur souvenir de Bones Brigade ? Faire les sessions avec Wade Speyer ! On se retrouvait en team-meeting à Amsterdam, à la warehouse Powell, on écoutait du Slayer à fond dans le van en allant au skatepark et il fallait dropper direct de l’extension pour faire un backside air d’entrée de jeu, sans protec ! Juste pour se chauffer ! Toutes ces sessions étaient des bons souvenirs, avec les allemands, Jan Wagge, Sami Hariti… Il skate toujours, j’ai vu quelques de trucs de lui à Berlin récemment. Kasper Plass aussi, un norvégien avec un pur style… Je crois que j’ai la photo de tout le team quelque part aussi ! Je vais te ressortir tout ça ! Tu reçevais quoi, deux boards par mois ? Oui, deux boards, des roulements, des stickers… On reçevait de boîtes remplies, des t-shirts, des sweats… On avait quoi, 14 ans, je peux te dire que quand un colis arrivait, tu sautais dans la barraque ! C’est quand même génial d’avoir fait partie de ce truc-là, la Bones Brigade c’était le plus gros team du monde ! Putain ouais ! Ah ah ! Quand Caballero faisait un nose grind ou un frontside invert tout le monde faisait sa prière tellement c’était beau ! On avait fait une tournée avec Hawk, Frankie Hill, Ray Barbee, Lance Conklin... Frankie Hill était vraiment chaud pour tous les gaps ! Et quand Ray Barbee faisait ses no complies c’était le tapis vers l’est, pour tous les streeteurs... Je pense que tous les membres de la Bones Brigade sont resté fiers de cette image. C’est juste un peu dommage qu’on ait fait partie de ça sur la fin… Il s’est passé quoi ensuite ? Après il a fallu se démerder autrement, faire autre chose. Si je me rappelle bien, on a créé un team avec Jacques Bertholon, Patrick Bermudez, JB, tout ça, en plein creux de la vague… Ca s’appelait le FSB, une sorte d’association qui nous a permis de faire des démos, des contests, et puis il y a eu le snow… Tu faisais les saisons ? Oui, une, puis deux, et je suis devenu « le shapeur de Bab ElOued » au snowpark à Avoriaz ! Je reshapais aussi des boards de snow pour les "typer skate" ! J’ai toujours shapé, même à la fin de Powell. Les boards ne suivaient pas la tendance alors je les reshapais moi-même, à la lime ! Tu continuais à skater à cette période ? Oui, on allait à Lausanne, il y avait une rampe et un bowl. C’était pas mal mais la rampe était petite, et elle glissait un peu… On pouvait aussi aller faire de la vert’ à Annecy. J’habitais avec Greg Poissonnier, on se motivait pour aller skater avec Stéphane Lochon et Nico Droz, surtout en fin de saison ! C’est marrant comme tous les skateurs se sont mis à faire du snowboard à cette période… Pour nous c’était un bon truc, on arrivait vraiment avec une optique skate, un spot de skate en neige, c’était magique ! [suite page 58]
- Wallie layback late shove it pendant Evento -
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- FS wallride au fond du jardin -
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J’avais filé rendez-vous à Seb en début d’après-midi au skateshop Riot pour faire un portrait avec son skate électrique. Avant de me rejoindre, il m’avait par David Manaud appelé pour me parler de tapis volant, de fakir, d’un serpent qui sort de sa boîte… J’étais en train de chercher une place en bagnole à ce moment-là, alors j’avoue ne pas avoir trop prêté attention à cette histoire. Mais quand Seb est arrivé au shop, j’ai compris que l’idée de mettre un tapis oriental sur son skate électrique et se déguiser en fakir était sérieuse. Je lui explique qu’on a juste besoin d’un portrait, donc pas forcément besoin de mouvement, mais autant vous dire que dans sa tête, c’était déjà fait. Le temps de mettre un turban sur la tête et nous étions déjà au beau milieu d’une foule de Bordelais venus en ce premier mai se balader sur les quais de la Garonne. Seb avait simplement en tête de faire du tapis volant, et visiblement pas envie de pauser simplement pour la photo. Je crois même que par moment, il parlait aux gens dans une langue proche de l’indien, avec un léger accent à la Borat. Autant vous dire que les innocents promeneurs se posaient quelques questions, mais grâce à lui, plein d’enfants croyaient voir un vrai fakir passer sur son tapis volant. Je l’observais s’éclater pendant un moment, à slalomer entre les vélos et les poussettes, invitant les chiens sur son tapis, tirant les skateurs qui passent, sans jamais oublier de jouer de la flute pour son faux serpent. Spectacle, somme toute, assez peu banal… Seb est comme ça, plus je le regardais s’éclater sur son tapis, et plus je me disais qu’il ya du génie en lui. Il a le pouvoir de transformer la banalité des choses en une multitude de situations rocambolesques et intenses, diffusant ainsi la joie sur son passage, et tout ceci dans la gratuité la plus totale...
Une histoire de fakir
Tu fais toujours de la musique avec Bastien ? Ça devient sérieux ? Oui, quand on joue ensemble, ça passe bien. On arrive à faire des trucs vraiment carrés… C’est un bon exutoire, on a tous des caractères forts dans notre équipe, ça fait un bon mélange ! Mais on est encore en train d’expérimenter, on joue, et on découvre ce qu’on est capable de faire. On a déjà fait un petit concert au Molly’s [le pub à côté du shop Riot], c’était bonne ambiance, ça jouait vraiment, c’était sympa pour une première expérience. C’est quel style ? Bastien est à fond de blues, moi je fais de la sitar, j’amène le côté indien, les percussions, les instruments traditionnels… Il y a aussi François qui est aux claviers et à la basse, et qui a une bonne expérience dans la musique, et Benny qui amène le côté « soul surf »... Tu skates un peu avec Bastien ? A l’occasion, on se fait une session au park, oui. Tu le mets à la courbe ? Il fait comme il veut, il vient on ride tous ensemble... Il carve à bloc, il va à mach 2 ! Après il fait ses tricks de ouf dans le bowl et c’est bon ! Vous avez des concerts de prévu ? On va essayer de faire d’autres petits concerts sur Bordeaux, mais on voudrait faire un truc vraiment sérieux, donc on tâte le terrain, on travaille… Tu en es où niveau sponsors ? Le team Adidas Europe s’est transformé en “worldwide”, et moi j’ai été rétrogradé en team France, on n’est plus payé… Donc c’est vrai que j’aimerais bien trouver des sponsors pour pouvoir bouger sur les nouveaux parks et bowls, les nouvelles vert’… C’est un peu chaud en ce moment ! Mais je reste à fond, j’essaye de rester créatif, d’apporter ma touche à chaque 61
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- Nose grind à la maison -
spot... Faut que tu nous envoies ta “sponsor me” ! Oui, il y a Polo [Labadie, de Hobo Erectus] qui a prévu de faire un petit montage ! Quelques images de vert’ et de pool... Il filme super bien, il capte direct le truc... T’es au courant que Jean Postec fait son retour en France ? Pourquoi ? Il en avait plein le cul des States ?! Attends, l’agent de Jean Postec a appelé Fred pour lui annoncer son retour et qu’il allait être le skateur de l’été ! Tu le connais ? Oui, il a grandi à côté de nous, il était tout petit, il arrivait à sortir des backside airs à un mètre ! Quelle idée d’avoir un agent... C’est le retour des States ! Quand un agent t’appelle pour te dire que ça va être le skateur de l’été alors que la vert’ n’intéresse plus personne, ça me fait bien marrer ! Ah ah, je veux bien croire que ça vous ait fait marrer ! C’est l’effet « worldwide » ! Après je respecte à fond Jean Postec pour tous ses tricks en vert’... A quand remonte ta dernière session de vert’ ? C’était à la démo Indy avec Navarette. Steve Olson était en bas de la rampe et hurlait à Peter Hewitt en ricain qu’il y avait un gars qui déboitait la rampe en switch dans tous les sens ! Les gars avaient l’air d’être à bloc... C’était il y a plus d’un an, ça ! Oui, le problème, c’est qu’il n’y a pas de vert’, mais dès qu’il y en a une, j’en fais. Je fais du bowl, je fabrique des spots en béton, j’apprends des tricks que je pourrais peut-être faire en vert’ un jour ! Je vais être obligé d’en fabriquer une moimême, tout en palettes ! Bonne chance !
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NO STRESS DES VACANCES À CHYPRE PHOTOS ET INTRO PAR ADAM SELLO
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Personne ne nous a envoyé à Chypre, ni une marque, ni même un magazine, nous cherchions juste à fuir les conditions particulièrement rudes de cet hiver 2010 en Allemagne et en Finlande. Nous voulions faire du skate, explorer un nouveau territoire, et comme nous n’avions aucun compte à rendre à qui que ce soit, nous étions libres de faire ce que bon nous semblait. Le revers de la médaille c’est que personne n’était donc chargé d’organiser les choses pour nous. La date du départ se rapprochant, les inquiétudes ont commencé à surgir. Où aller ? Où dormir ? Où sont les spots ? Qui sont ces gars qui viennent avec moi ? Finalement, nous avons décidé de ne rien décider et je peux dire aujourd’hui que c’était la meilleure chose à faire. Nous nous sommes laissés porter par les évènements, ne nous fiant qu’à notre instinct et notre bonne étoile. Une recette qui fonctionne, parfois. Notre équipe était composée de quatre allemands : les Cleptomanicx Tjark Thielker et Niklas Speer von Klappen, un filmeur/skateur : Lucas, et moi. Les Finlandais était au nombre de deux : Pete Ruikka et Samu
Tjark Thielker — Switch nose grind
Karvonen. Et le Belge de l’équipe, il en faut toujours un, Julian Dykmans, nous a rejoint au bout de deux jours. Nous ne nous connaissions pas vraiment avant de partir, certains ne s’était même jamais rencontrés, mais personne n’a essayé d’assassiner les autres dans leur sommeil et nous nous sommes même quittés amis. Copains comme cochons.
Chypre est majoritairement Grecque mais depuis 1973, les Turcs occupent le nord de l’île. Bien-sûr, les grecs et les turcs ne peuvent pas se blairer ce qui crée un climat de tension immédiatement palpable quand on se promène dans les rues de Nicosie, la capitale, d’ailleurs séparée en deux par une ligne verte... Nous n’y sommes resté que quelques jours, puis nous sommes partis au sud, à Limassol, la deuxième plus grande ville de l’île. Nous avons dû faire face a des conditions idéales tout au long de notre séjour : temps sec, spots nombreux, des skateurs locaux acceuillants, bref, on n’a pas vraiment eu l’occasion de stresser et on est rentrés avec des tonnes d’images dans la boîte.
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Julian Dykmans — Boneless
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Samu Karvonen — Flip to fakie
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Le point de vue finlandais — Par Pete Ruikka
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Si vous êtes végétarien, vous n’aurez jamais l’occasion de manger autant de fromage qu’à Chypre. Feta, Halloumi (ne pas confondre avec aluminium s’il vous plait), vous en trouverez dans votre assiette au repas de midi, celui du soir et même au petit dèj’. Et si vous êtes végétalien, je pense que vous êtes foutu, tout simplement. Vous ne trouverez que des concombres et des tomates, rien d’autre... Bon appétit ! Je ne suis pas ce qu’on peut appeler un vieux routard, mais je me permets tout de même de signaler que je n’ai jamais rencontré une scène skate aussi acceuillante que la scène chypriote. C’est fou comme les locaux se sont occupés de nous. Ils nous ont conduit sur tous les spots, tous les jours et quand ils ne pouvaient pas venir, ils trouvaient un pote pour faire le boulot, alors que tout ce que nous demandions, c’était de nous dessiner une croix sur une carte ! Notre équipe de branques ne méritait vraiment pas autant d’égards. Autre chose à retenir, vous n’avez plus à aller jusqu’aux U.S.A. pour skater ces immenses canaux en béton construit pour permettre l’évacuation de l’eau en cas de déluge (ou du moins je crois que c’est à ça qu’ils servent). Des « ditches » oui. Chypre en héberge quelques uns, et encore, je suis sûr qu’on ne les a pas tous skaté. Par contre, n’essayez même pas de les localiser sur Google Map, l’île n’est même pas encore référencé sur le site ! 67
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Pete Ruikka — Feeble grind to BS tailslide
Pete Ruikka — Switch FS wallride
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Le point de vue Belge — Par Julian Dykmans
Niklas Speer von Kappeln — Ollie over to 50-50
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David, un skateur chipriote a solicité mon « amitié » sur Facebook. Il m’a dit qu’il savait qu’on venait à Chypre et il voulait savoir s’il pouvait venir skater avec nous et nous montrer les spots. Pour sûr que tu peux ! Vous pouvez cracher sur Facebook autant que vous le voulez, c’était une bonne rencontre. Les skateurs locaux sont généralement assez jeunes. Le truc c’est qu’à Chypre, quand tu es en âge d’aller à l’université, il est aussi temps de quitter l’île... Et il semble que ceux qui partent étudier ailleurs ne reviennent pas, ou alors plus tard dans la vie. Et donc les skateurs qui restent sont trop peu nombreux pour résister à la mouvance générale alors ils ont des coupes de cheveux complètement folles, des voitures tunées et toutes les conneries qui vont avec. Tant pis… Un samedi soir, on avait tous bien skaté, on était contents et on voulait fêter ça. Alors on est allé dans la « meilleure » boite de Limassol, la plus grande ville cotière qui attire les touristes par milliers. Sauf qu’on était hors saison, donc on a eu droit à un apperçu de se qui se fait de mieux en terme de mode prête à porter locale. Imaginez un mauvais clip de MTV Turquie mixé avec l’île de la tentation version Russe. Curieuse et explosive combinaison. Les gens nous regardaient comme si on était des extra terrestre avec nos bonnets et nos chaussures à semelles vulcanisées… Les « Skater-Boyz » ne sont pas à la mode de partout ! Finalement on s’est bien amusés, mais on a pas niqué ! Tudeloo motherfuckers !
Lucas Fiederling — Hurricane grind
Le point de vue Allemand — Par Lucas Fiederling & Tjark Thielker Chypre a tout simplement été un des meilleurs trips qu’on ait fait, si ce n’est le meilleur. La combinaison des personnalités dans notre équipe, la variété des spots et notament les ditches sans fins, les paysages, l’aspect culturel de l’île et plus particulièrement sa situation politique sont autant d’éléments qui ont fait de cette dizaine de jours, des putains de bonnes vacances ! Les locaux étaient vraiment exceptionnels, ultra motivés, ils nous ont fait découvrir leurs spots, tous les jours et s’arrangeaient toujours pour ne pas nous laisser rentrer seuls à l’hôtel le soir (en tout bien tout honneur, soyez rassuré). La chasse aux ditches nous a fait emprunter des toutes petites routes de montagnes, dans des paysages à couper le souffle. Quand on arrivait sur le spot, aussi incroyable qu’il pouvait être, tout le monde prennait au moins quinze minutes à admirer les alentours avant même de simplement penser à skater les énormes plans inclinés. Chypre, c’est bien !
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© Tura
© Jo DEZECOT
« j’ai vu la vidéo the strongest of the strange et c’est là que j’ai commencé à rêver de béton la nuit... »
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Le bowl de Jo (à Cléré-les-Pins)
Jo Dezecot est une sorte d’hyperactif, avec toujours plein d’idées en tête, habile autant de ses pieds que de ses mains, avec en plus la qualité de ne pas faire les choses à moitié. A l’heure qu’il est, il doit être quelque part entre la Hongrie et la Croatie au volant de son vieux cametard Mercedes pour encore quelques semaines... A son retour, il a déjà prévu d’agrandir son bowl. Enfin, bref, tout ça pour dire qu’il est toujours occupé à quelque chose, et qu’il n’est pas prêt de s’arrêter. Voici un petit historique du bowl qu’il a construit à Cléré-les-Pins, à une petite demi-heure de Tours. - DT
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© Tura
© JB GURLIAT
2006 Jo visionne la vidéo “The Strongest of the Strange” de Pontus Alv et commence à révêr de béton la nuit. Au bout d’un mois, le chantier démarre, avec l’aide d’une dizaine de complices. Sans aucune technique mais avec une prise électrique et un point d’eau pas loin, un mois et demi d’école buissonière plus tard, la première partie est née. Coût : zéro euro. Puis Jo déménage en Bretagne et dans le Sud. Le temps passe et le bowl vieillit vite.
Le bowl de Jo
© Jo Dezecot
2009 Retour aux sources plus motivé que jamais. Cette fois ils ne sont que trois : les frères Boutin et lui-même. Ils commencent par réparer les dégâts et décident d’aller plus loin en procédant à un agrandissement. L’hiver, la nuit, la pluie ne les arrête pas. Cette fois la technique est au rendez-vous : fondations, murs et piliers de soutien, feraillage et margelle de piscine, évacuation d’eau… Mais l’eau et l’électricité ont disparu, les obligeant à faire des aller-retours avec des remorques remplies de béton depuis la maison familiale, à un kilomètre de là. Le travail est harrassant, prend plus de temps en équipe réduite. La seconde partie devient skatable avant la vague de froid de cet hiver. Coût : 600 euros (association CASC de Cléré-les-Pins).
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- Jo, blunt dogpiss -
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Le bowl de Jo - Nicolas Boutin, wallride to fakie -
© Tura
© Jo Dezecot
- Jo, boardslide transfert to fakie -
« aller chez les vendeurs de matériaux, la nuit. charger dans sa voiture tout et n’importe quoi, ça peut servir ! prendre du sable sur les bord des fleuves. visiter les chantiers... » 75
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Les chiffres 40 sacs de ciment 7 tonnes de sable 3 kilos de muscles gagnés dans chaque bras 50m2 de courbe bien rad 2 dos cassés Matériel Une bétonnière, 3 truelles, 5-6 seaux, 1 brouette, 1 remorque, 1 camion, 2 taloches, 3 pelles, une scie à métaux, 1 disqueuse, 1 marteau, 1 niveau. à suivre...
Jo remercie tous les anciens skateurs du CASC ; les frères Boutin, ses frères et ses parents, Mercedes-Benz, Sam, Lucile, Momo le maçon ; Kanabeach, Antiz, et Pontus.
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Numéro DIX-sept Romain Constant kickflip / Paris © Tura
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Jussi TOROPAINEN Lipslide to noseblunt / Barcelone © TURA
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Florent & Nicolas Boutin Fakie wallride & fakie anklebreaker / Cléré-les-pins © TURA
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1 Une chaussure “Halifax” de chez Element / 2 un t-shirt DVS-The Berrics / 3 la Brandon Biebel 2 de chez Lakai, bien entendu 4 un planchon Cliché “baguette” avec des trucks Film et des roues Cliché “croissants” en 58mm (et 83A) / 5 la Dunk Low Icon Koston de chez Nike SkateBoarding / 6 un t-shirt Insight dessiné par Daniel Shimizu / 7 un caleçon de chez Cleptomanicx / 8 un t-shirt Ambiguous avec des noms de villes allemandes dessus / 9 un t-shirt DC de couleur bleue, qui “matche” avec le #15 / 10 un planchon Anagram pour Bastien Duverdier (8,25 pouces) / 11 une chaussure DC “Match”, pour “matcher”, justement / 12 une chemise Analog ma foi assez classieuse 13 un t-shirt Nike SB avec le “fandangle” dessiné par Lance Mountain dérrière / 14 un nouveau modèle pour Guillaume Dulout chez 5boro 15 la casquette DC pour aller avec le #9 et le #11 / 16 un porte monnaie Mangenta, mais de couleur bleue / 17 un t-shirt RVCA, en taille L. Pour la suite, tournez la page. 85
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1 Un t-shirt Volcom par notre pote French / 2 une chaussure bleue Arto Saari de chez Gravis / 3 un t-shirt Santa Cruz avec un ours dessus 4 un plateau Gamble pour les Bloby’s / 5 un t-shirt Vans “Ceci n’est pas un crime” à la Magritte / 6 une chaussure Vox mi-montante de Peter Hewitt / 7 une board newyorkaise de marque Naysayer (naysayerskateboards.com) / 8 une boite d’olives noires dénoyautées / 9 une chaussure gauche Vaider Low couleur rasta de chez Supra / 10 un t-shirt Cell DVSN avec des photos de Pierre Prospéro dessus / 11 un t-shirt ZooYork américain / 12 une petite veste Analog zippée que je porte actuellement / 13 un t-shirt Element en coton bio pour ceux qui aiment les animaux 14 une casquette DVS en velours bleu / 15 un caleçon Volcom que je porte également actuellement / 16 un t-shirt Olow en coton bio (olow.fr) 17 un caleçon Santa Cruz dégoulinant / 18 une chaussure Vans rouge avec écrit OTW dérrière. Voilà, vous pouvez maintenant reprendre une activité normale. - DT 87
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lizard king kr3WdEniM.coM / onEdist.coM
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nozbonE.coM
ENVRAC
j j R o u s s E a u / / / / t R a n s F E R t ta I l s l I d E / / / / P h o t o d a v I d t.
L e top 3 vite fait a u coin de la r u e 3 tricks que tu ne sais pas faire Hardflip, nollie 360 flip,
Jake Johnson
inward heelflip.
3 choses indispensables à emporter en tournée Un carnet de croquis, une brosse à dents, et un demi sac. Un demi sac ? Un
petit sac, quoi !
3 spots que tu voudrais skater à Paris Le Dôme, ce hubba
qui n’existe plus, celui en marbre où Janoski a fait BS tailslide, et j’irais bien skater ces vagues bleues... Mais je voudrais surtout skater des spots que je n’ai jamais vu en vidéo !
3 personnes qui ont une chance d’avoir la dernière part’ de la vidéo Analog Stefan, Arto, Dylan. 3 tricks de chauffe Kickflip, 360 flip, nollie half cab. 3 choses que tu apprécies en Europe Les lois moins strictes sur
la marijuana, enfin, j’ai l’impression, surtout en Holland ! Pouvoir boire [de l’alcool] dans la rue ; et toute l’Histoire. 3 skateurs français que tu apprécies Est-ce que Tom Penny est français maintenant ? Eh bien, il l’était presque pendant un moment, et puis il est reparti ! J’ai beaucoup regardé les vidéo Puzzle, mais je ne sais même pas si je pourrais en nommer trois... Je suis désolé, c’est vraiment un manque de respect... 3 personnes avec qui faire la fête Mark Oblow [le patron de Gravis et Analog], même s’il ne boit pas d’alcool ; Dylan, on a fait quelques bonnes soirées à Los Angeles ! Et Steve [Forstner]. Il est bon, Steve ! 3 skateurs que tu aimerais avoir comme team-mates Nick Jensen, Mark Appleyard et Kenny Anderson.
Photographie et propos recueillis par Tura
le livre d u D V D Ceux qui ont déjà vu “Make it count” sur le site Element auront peut-être pu lui reprocher de contenir un peu trop de blabla et pas assez de skate. Pour le bouquin (qui inclut la version DVD) c’est tout le contraire : zéro blabla, juste des photos, toutes les images qui ont marqué l’histoire d’Element, de Billy Pepper à Reese Forbes, en passant pas l’autre con de Bam, tout y est, et ça vaut le coup d’oeil. Un bon retour aux années 90, ça fait toujours du bien ! - FD
« Make It Count » de Marc Falkenstien & Ryan Kingman (Element, 2010)
L e protarl é « J’essaye de faire monter la soirée en bas ! »
- Soy Panday, en mode ‘party boy’
T rop C him ! Il n’y a pas si longtemps, Xavier “Colin” Hersant me disait qu’en fait, le mot “chim” venait d’un de leurs potes gitan qui avait l’habitude de traîner avec eux. Eux, ce sont les Dômeurs, la première génération des skateurs du Palais de Tokyo. Contrairement à ce qu’on annonçait fièrement dans je ne sais plus quel numéro précédent, le mot “chim” n’est donc pas une invention de monsieur Jérôme Poiral (qui a dû, le connaissant cependant, en inventer d’autres). Quoi qu’il en soit, “chim” fait partie du vocabulaire des skateurs de la capitale et même s’il a tendance à disparaître aussi vite que les photos de Dômeurs dans les magazines (bizarrement…), on l’entend encore raisonner parfois sur le marbre poussièreux et fissuré du fameux spot parisien. Mais en dehors du skate (et de quelques caravanes), qui en connaît la signification et l’usage, les nuances ? Personne. Voilà, c’est tout. Merci de votre attention. - DT 89
soma
jo chaboud / aKIM chERIF / lIonEl doMInonI / lIsa jacob / MaRtIn KEllER / MathIEu lE baIl / jon MonIé saMuEl PaRtaIx / KEvIn RodRIguEz / jj RoussEau n o z b o n E s K at E s h o P 2 9 5 , R u E d u Fa u b o u R g s t a n to I n E 7 5 0 1 1 Pa R I s M E t R o n at I o n - 0 1 4 3 6 7 5 9 6 7 - n o z b o n E . c o M
soma
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ENVRAC
Alex
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L e q u estionnaire al é atoire plus ce que c’était… Je me suis cogné la tête trop souvent, j’oublie tout… Quel livre tu conseillerais ? Shantaram, de Gregory David Roberts. C’est un roman très autobiographique d’un australien qui s’évade de prison et qui devient médecin dans les bidon-villes de Bombay. Et un autre livre : Unreasonable behaviour de Don McCullin. Où étais-tu il y a un an ? Il y a un an ? On est en quoi, là, avril ? Ah oui, on était en tournée en Australie.
Arto Saari
Al’s Vireo Colorway
Switch Ollie Ph. Gaston
Quel cliché tu avais sur les français et qui s’est révélé totalement faux ? La bouffe est sensée être
bonne, mais je n’ai pas trop apprécié le panini que je viens de finir… Les gens mangent vraiment des grenouilles ici, ou c’est juste un cliché ? Tu peux en
trouver dans certains restaurants, oui, mais c’est assez cher, il doit en falloir une vingtaine pour remplir une assiette ! Il faut que je me mette à la
A quand remonte ta dernière gueule de bois ?
Maintenant.
Quel plat es-tu capable de bien cuisiner ? Du saumon
avec des pommes de terre, de l’ail et du citron. C’est ma spécialité !
Quelle est la rumeur la plus folle que tu aies entendu à ton sujet ? Whoa ! Il y en a eu pas mal ! C’était quoi
la dernière… que j’avais contribué à tuer le skate !
Dans combien d’accidents de voiture t’es-tu retrouvé ? Aucun, jusqu’ici. Je touche du bois ! Juste
des contacts de pare-chocs, rien de grave.
Quel est le dernier CD que tu as acheté ? Ouh ! C’est
un bonne question ! Un CD de Ray Barbee peut-être… Enfin non, on m’a donné un CD de Ray Barbee, mais je ne pourrais pas te dire le dernier CD que j’ai acheté… Pourtant il faudrait que j’en achète plus !
Qu’est-ce qu’il faudrait pour qu’on te voit sauter la mega-ramp ? Une bouteille de vin et une grosse board !
Quelques protecs et j’essayerais !
Quel est l’endroit ou la chose la plus bizarre sur laquelle tu aies dû signer un autographe ? Un gamin
cuisine française… autre que les paninis… Donne-moi 5 riders dans Timecode. C’était la première vidéo Alien ? La deuxième je crois. Dill était déjà là, non ? AVE aussi ? Dyrdek y était ! Comment s’appelait le canadien, là, celui qui faisait des laser flips ?.. John Drake ! Kalis aussi…
Quelle est la chose la plus stupide dans le skate, ces temps-ci ? Les X-Games.
Tu crois en dieu ? Je crois en quelque chose qui nous
dépasse, mais pas nécéssairement un dieu. Il y a quelque chose, un truc trop grand pour qu’on le comprenne… Je suis né catholique mais je ne crois pas en l’existence d’un vieux barbu vivant dans les nuages. Quel est le dernier job que tu aies fait ? Skateboarder pro. Avant ça j’ai livré les les journaux. Paperboy ! J’y ai aussi beaucoup joué sur Commodore 64 ! C’était génial ! Pour finir, pose-moi une question. Hmmm… Tu vas faire quoi aujourd’hui ? Skater, s’il le temps le permet. Ca me semble pas mal !
qui voulait que je signe sur un endroit de son corps un peu dégueulasse… J’ai refusé ! Mais je ne me souviens
Photographie par Fred Mortagne et propos recueillis par Tura
L a min u te philosophiq u e « La deuxième étape est le passage vers le ‘soma sapiens’ ou ‘homme pharmaceutique’, grand consommateurs de médicaments et de substances d’amplification cognitive afin d’agir sur le cerveau et de créer sensations et croyances à volonté. » - Paul Ariès, extrait de La simplicité volontaire contre le mythe de l’abondance
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Le nombre de « posts » publiés sur leblogdesoma.blogspot.com, au 7 mai 2010, depuis sa création en septembre 2008.
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Les livres hors-sujet mais qui valent le coup 60 et 70, issues de la collection de Ryuichi Kaneko. Des publications souvent hors du commun par leur forme, leur maquette et les surprenantes associations d’images qu’elles proposent. Le deuxième livre est le catalogue d’une exposition consacrée à Steidl au Musée de l’Elysée à Lausanne. Depuis une quarantaine d’années, Steidl est l’un des éditeurs les plus prolifiques de livres de photographie en Occident. Nombre de grands photographes sont publiés par leurs soins, R. Frank, R. Capa, R. Avedon, M. Parr, J. Wall, A. Soth… Bref, pour faire une analogie avec le skate, il a un méchant team ! Impressions En Continu nous renseigne un peu plus sur le processus de fabrication des livres au sein d’une grande maison d’édition, formant une sorte de « making-of », toutefois moins approfondi que dans Japanese Photobooks. L’importance des photographes concernés ajoute cependant un intérêt évident. Japanese Photobooks et Impressions En Continu offrent un panorama très large de l’édition photographique, engageant autant à continuer d’ouvrir des livres photo qu’à produire des images et penser aux façons de les montrer. Et puis, ils ont l’avantage de remplir presque à eux seuls une bibliothèque… - Bertrand Trichet
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« Japanese Photobooks of the 60’s and 70’s » de Ryuichi Kaneko & Ivan Vartanian (Aperture, 2009)
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« Impressions En Continu, Steidl L’Art Du Livre » Willam Ewig & Nathalie Herschdorfer (Steidl, 2009)
RNE E SCOTT BOU D E U Q I N O R H LA C Nous avons avalé un autre Hier matin, je me suis réveillé, j’ai pris ma douche et après un café avec Benjamin Deberdt et Cedric Bihr, je me suis échappé dans le métro, le RER et ensuite… j’ai pris les airs. Paris a disparu sous mes pieds avant d’être rapidement remplacé par l’océan, la piste, le carrousel à bagages et le bus qui s’est traîné jusqu’en ville alors que Barcelone se profilait à l’horizon. Dans les heures qui ont suivi, Lars et moi avons arpenté les allées étroites à la tombée de la nuit. Nos mots se mêlaient à l’alcool et aux rires. Comme toujours, on a bu. Quand nous étions presque ivres et satisfaits, nous sommes partis à la recherche de nourriture. Une double porte sur la façade plate d’un ancien édifice, un long bar à l’intérieur. Un Africain à la peau très foncée aspergeait du gin sur des couteaux et des fourchettes étalées sur un plateau en argent. Il a souri en nous accueillant de manière amicale. Nous avons pris une bière au bar pendant qu’il essuyait une à une les pièces de l’argenterie à l’aide d’une petite serviette, avant de les ranger. Nous avons commandé de la nourriture et nous sommes installés à une table alors que le chef nous préparait un plat africain superbe et exquis. Du poulet sur du riz avec une sauce secrète à la fois douce et épicée. Des bières et des shots aussi fournis qu’un gros cul africain rond allaient et venaient alors qu’une femme nous servait. Son corps noir était comme une boule de cristal ; son dur labeur lui assurait un avenir. Sa peau noire scintillait dans un reflet argenté. J’imaginais sa chair nue étalée sur des draps blancs dans la faible lumière matinale et je l’observais en regardant le reflet argenté l’envahir alors que le soleil se levait pour la faire briller de mille feux. C’était une créature magique qui devait se vêtir pour marcher dans la rue !
Cliché
ia Ruetsch Traduction : Aurél gmail.com fairplay.translation@
shot et nous sommes retournés dans l’obscurité. Le bar défilait en dessous de nous comme des voitures sur l’Autobahn propulsées à l’alcool brut qui pouvaient seulement être conduites la nuit, sans phares ! Barcelone se refermait sur elle-même en attendant l’aube. Des allées étroites dévoilaient des enfants de la nuit. Un couloir éthylique menant à un autre, chaque intersection était traversée par des putes. Une pute émaciée en habits moulants m’a attrapé et tiré vers elle alors que ses seins inexistants frôlaient mon bras. C’était une jeune ado, pas plus de 20 ans. Sa beauté s’était fracassée sur le boulevard, son sexe s’étalait dans la rue où il était sali par des monstres. Elle n’avait aucun reflet d’argent, aucun éclat doré, aucun avenir. C’était un vampire qui se nourrissait de came et d’euros ! Elle ouvrit la bouche et déversa ses obscénités : « Tu veux me baiser ? 50 euros la demi-heure ! » Avant que je ne puisse réagir, quelqu’un la corrigea : « Faire l’amour, chérie… faire l’amour… est-ce qu’il veut te faire l’amour ! » Elles rigolèrent ensemble, pendant que la première ajouta :« 100 euros… putain… fais l’amour avec nous deux ! » Elles rigolèrent de nouveau comme des enfants trouées, des connes meurtries par des bleus et des callosités à vie. Nous nous sommes éloignés alors qu’elles posaient et se repositionnaient, leurs jeunes corps de tortillant de l’intérieur alors que leurs vagins les dévoraient et qu’elles sombraient dans un vide entre la vie et la mort ! Je me suis réveillé seul ce matin dans un hôtel miteux de Poble Sec. Ma bouche était un trou répugnant sur mon visage, une sonnerie résonnait dans ma tête, j’entendais le bruit de la rue sous ma fenêtre et la lueur argentée des volets me rappelait ma princesse noire africaine ! Barcelone, le 5 mars 2010 S.H. Bourne
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Je ne vous apprendrais rien en disant que le skateboard est très lié à l’image. Vous lisez des magazines dont les pages sont couvertes de photos, de même que les blogs et autres sites internet… Ceci nous amène à l’importance de la culture visuelle et à l’influence qu’elle peut avoir sur notre appréciation de ces productions, et même de notre production propre, pour peu que l’on photographie ou qu’on filme. En plus des images qu’il contient, l’intérêt du livre photo est dans le choix de la séquence des photos, la mise en page, le papier, l’impression, toujours différents. C’est ce qui me fait remplir ma bibliothèque. Japanese Photobooks of the 1960s and ‘70s et Impressions En Continu, Steidl, L’Art Du Livre abordent le sujet du livre de photographie de manière relativement similaire : une sélection d’ouvrages augmentée de reproductions, d’interviews de photographes célèbres (vraiment célèbres !), DA, éditeurs, et d’informations concernant leur élaboration et leur histoire. Japanese Photobooks rassemble des parutions japonaises des années
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WILLOW VARIAL HEELFLIP When Willow was born in 1983, Berlin was still a divided city. Skateboarding existed in communist Germany, but without the iron curtain being torn down in 1989, Willow would most likely not have turned out to be one of the most sought after skateboarders in Europe. This shoe pays tribute to the city that has had played a big part in shaping Willow into the person he is today. info@soletechnology.eu talesoftwocities.com
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« Dire des idioties, de nos jours où tout le monde réfléchit profondément, c’est le seul moyen de prouver qu’on a une pensée libre et indépendante.. » Boris Vian - Extrait de Le Goûter des Généraux