SOMA #28

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NumĂŠro vingt-huit / Plan de rigueur




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SANCHEZ PHOTO

THEDCEMBASSY.COM & FACEBOOK.COM/THEDCEMBASSY


PRESENTS

EUROPEAN QUALIFIER SERIES

WATCH & VOTE FOR YOUR FAVOURITE

EUROPEAN PRO SKATER AND GIVE HIM A CHANCE

TO PARTICIPATE IN STREET LEAGUE 2012 AT:

WWW.THEDCEMBASSY.COM STARTING APRIL 1ST, STAY TUNED!




NUMERO 28

Directeur de la publication Fred Demard [fred@somaskate.com] Rédaction en chef David Turakiewicz [tura@somaskate.com] & Fred Demard Publicité David Turakiewicz [tura@somaskate.com] assisté de Thomas « Zeb » Busuttil [thomas@somaskate.com] Mise en page Tura Secrétaire de rédaction Valéry Blin Photographes Eric Antoine / Pierre Dutilleux / Clément Le Gall / Fred Ferand / Kévin Métallier / Bertrand Trichet / Maxime Verret / Alex Pires / Roger Ferrero / Loïc Benoît Nicolas Huynh / Fred Ferand / Jérémy Garcia / Lars Greiwe Rédacteurs Bram de Cleen Roger Ferrero / Florent Mirtain / Eric Antoine

Soma est édité par Les éditions du garage SARL 13, rue de l’Isère 38000 Grenoble info@somaskate.com

ISSN : 1959-2450

Imprimé en France. Toute reproduction, même partielle, publication, édition, ou sous n’importe quelle autre forme est interdite. C’est ce qu’on appelle dans l’jargon le copyright. Et le copyright, c’est comme les vaches en Inde, on ne rigole pas avec ça. Liste de diffusion, informations, anciens numéros, vidéos, commentaires désabusés, publicités et autres blogueries... Tout est sur

www.somaskate.com

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Phil Zwisjen quelque part entre New York et Detroit... Photo : Bertrand Trichet



B/S 5-0 TRANSFER


T H RE E N E W AMIG O S, T H RE E N E W C O L O R WAYS.

THE AMIGO B O O J O H N S O N C O L O R WA Y

SUPRAFOOTWEAR.COM


LE SOMMAIRE

PAGE 16 - L’intro

Faites un geste pour la planète : exterminez les trottinettes.

PAGE 20 - Le jeune

Comment peut-on ne pas se souvenir de sa première board ?

PAGE 22 - Le vieux

À 37 ans, il gambade comme un puceau.

PAGE 26 - L’matos

David Cameron est toujours down !

PAGE 32 - Storm the B.A.S.E. Avec Daurel au micro, ça marche toujours

PAGE 38 - Oscar Candon

Ex-techos reconverti en skateur tout terrain, de génie.

PAGE 48 - From NY to Detroit

Les gars de Carhartt en visite chez les gars de 5Boro.

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PAGE 58 - Le vieil appareil de Papy

Un article entièrement shooté avec l’ancêtre du IPhone.

PAGE 64 - Le QCM d’Adrien Coillard

Vivement quelques années qu’on puisse lui faire une vraie interview. On n’y comprendra rien, mais ce sera à coup sûr passionnant.

PAGE 72 - Barney Page

L’Anglais à la toison de feu et aux culottes courtes.

PAGE 82 - Shut up and sequences

Mathieu Dupanloup, Adrien Bulard et Max Frion. Vous n’êtes pas en train de lire Sugar.

PAGE 90 - Le Vrac

Des statistiques, des vidéos et de l’outillage.

Morgan Fabvre, aussi rare dans les magazines que les bowls sans graffitis ! BS air à Langon Photo : David Manaud


ŠTim Abshire

GREYSON FLETCHER Pro Skater 2011/12 San Clemente, California

moskova.com


L’INTRO

« à peine se croyait-on enfin tranquilles qu’une nouvelle espèce est arrivée : la trottinette. »

Quand j’ai commencé le skate, en matière d’activité un peu hors norme, c’était ça ou le BMX. Le roller en ligne n’existait même pas encore et le quad vivait ses derniers instants sur le comptoir de Street Machine (si, si, au début, ils en vendaient chez SM, sans déconner !). Il y avait même un magazine qui s’appelait Bicross and Skate.

Alors parfois, on s’égarait à aller faire des bunny hops et des courses de BMX sur la piste du coin (ouais, à l’époque, y’avait plus de pistes de vélo que de skateparks...), et tout était normal. Et puis petit à petit, le skate et le BMX se sont éloignés pour suivre leurs propres chemins. En quelques années, dans toute la France, des skateparks en plastique sont apparus. C’était mieux que rien, sauf qu’au même moment, le roller agressif est arrivé. Une sorte de pack skatepark/roller, quoi. Et là, ça a été l’enfer, jusque sur les spots dans la rue. A un moment, on s’est presque fait submerger, ils étaient partout et trop nombreux... Ça a bien duré 10 ans pour que la sélection naturelle fasse son effet. Et à peine se croyait-on enfin tranquilles qu’une nouvelle espèce est arrivée, encore pire : la trottinette. Et là, on est en plein dedans. L’enfer, à nouveau. Espèrons que ça ne prenne pas 10 ans pour que ça disparaisse ! - TURA 16

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Vincent Dallemagne crooked grind Photo : Vincent Coupeau



– erik ellington

/

lizard king

spencer hamilton

/

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terry kennedy

boo johnson –

/

/

tom penny

kevin romar


– switchblade tee tk signature klassic denim – terry kennedy kr3wdenim.com –


LE JEUNE

Madonna Photos : Fred Ferand

ALEX SERER Date de naissance

2 décembre 1996 à Périgueux

Lieu de résidence actuel

Périgueux.

Vidéos de référence

Skateur de référence

Woodies skateshop, Skate à l’Ouest

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« Cheese and Crackers ».

Daewon Song

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Où seras-tu et que feras-tu dans 15 ans ?

Aucune idée... Peut-être aux Etats-Unis en train de skater...

Années de skate

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Première board

Je ne me souviens pas, peut-être une Decathlon...

Sponsors


2012

WeA c t i vi s t s T O N Y MA N FR E & D ANIJEL STANKOV IC S HO T B Y A N T O N R E N B O RG www. wes c . c om


LE VIEUX

FILIP LABOVIC Date de naissance

11 novembre 1974 à Steinfurt, Allemagne

Lieu de résidence actuel

Münster.

Années de skate

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Vidéos de référence

Blind « Video Days », Girl « Mouse ». Skateurs de référence

Gonz, Gino, Lance Mountain et pas mal d’autres...

Première board

Une Vision Gator Jinx.

Où étais-tu et que faisais-tu il y a 15 ans ?

J’étais jardinier, je venais d’emménager avec ma copine et je faisais encore beaucoup la fête... 22

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BS tail slide Photos : Lars Greiwe


REMY TAVEIRA

PAPPALARDO PRO


quarters lx/ black wax/ brown wax/ blue wax/ gravisskateboarding.com



L’MATOS 9

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1 une chaussure droite Lakai Linden / 2 une board Trauma de la série « ready for the future » / 3 une chaussure Converse CTS beige / 4 la nouvelle Salazar de chez Nike SB, avec la semelle vulcanisée cette fois / 5 un t-shirt Kr3w imprimé à l’intérieur / 6 une chaussure droite DC Chris Cole / 7 un coupe-vent bien camouflé de chez Nike SB / 8 une pomme / 9 une board Brad Johnson de chez Western Edition / 10 un zipper Kr3w comme vous l’aurez constaté / 11 un jeu de roues Kenny Reed (Satori) en 54 mm / 12 une carte d’electeur bien utile en c’moment / 13 une board Lovenskate qui nous rassure quand à la position de l’Angleterre par rapport à l’Europe / 14 une paire de lunettes de hipster trouvée par terre / 15 un t-shirt Olow à enfiler « à coup d’burin » / 16 un t-shirt Carhartt/5Boro (voir page 48) / 17 un t-shirt Vans au sympathique message « always going up nerver going down ». 26

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CRIME -LR-

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photo : Jeff Boutin


L’MATOS 3

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1 une chaussure gauche Vans OTW Bedford tout en toile pour les vegan / 2 une casquette ‘5 panels’ Quiet Life / 3 un cruiser Crime/Melodica (melodicaskateboards.com) / 4 un t-shirt Lakai « Ride the Lakaitning » aux manches mi-longues / 5 un t-shirt Lowcard magazine / 6 une chaussure droite Muska Low de chez Supra / 7 une veste Carhartt/5Boro (voir page 48) / 8 des roues Leo Valls de chez Prize Fighter (52 mm) / 9 des chaussettes Stance vendues par 3 / 10 une chaussure Osiris Chaveta / 11 un t-shirt Western Edition avec vue sur SF / 12 une chaussure Gravis Lowdown HC/ 13 le t-shirt Crime/Melodica pour aller avec la board / 14 une board Carhartt/5Boro Pontus Alv / 15 4 roues Jart en 52 mm / 16 un t-shirt Loser Machine avec un gros imprimé dans l’dos. 28

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joseph biais – backside 50 50 alex hermann – benoît renaux – francky eyoum jonathan jean-philippe – paul denau – vincent touzery thomas renaux - ben delaboulaye

64 RUE ST HONORÉ – 01 40 41 98 69 – métro louvre rivoli/ les halles www.starcowskate.com


LE CONTEST

STORM the B.A.S.E. shop battle - 5/02/12 Damien Marzocca est venu faire une sorte de stage, l’année dernière, aux Editions du Garage (chez nous, quoi). Dans le cadre de sa formation “marketing des sports de glisse” il avait préparé un sondage qu’on avait publié et dont il avait analysé les réponses une à une, pour enfin nous envoyer un compte-rendu d’au moins 50 pages qu’on n’a jamais eu le temps de lire… Je suis sûr que c’était du bon boulot, et que si on était un peu plus professionnels, on utiliserait ça pour mieux convaincre les gens de passer de la pub chez nous, mais bon, les graphiques, les panels et autres statistiques, c’est pas trop notre truc.

Cette année, Damien, il est en stage chez Beach Brother (un magazine qui doit son nom à Big Brother, le mag de skate aujourd’hui disparu créé par la bande de Jackass, avant Jackass…), un magazine qui finalement n’a pas 30

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grand-chose à voir son grand frère, mais qui parle aussi un peu de skate. Mais Beach Bro, c’est aussi Brotherhood, la boîte d’édition, qui a décidé de se lancer dans l’organisation d’un petit salon professionnel de la glisse appelé le B.A.S.E. Workshop. Le genre de salon dans lequel si tu n’as pas un truc à vendre, tu ne sais pas ce que tu fous là… Alors Damien, il a eu l’idée d’organiser un petit contest dans le cadre du salon, histoire de faire venir d’autres gens que des businessmen, comme à la grande époque des Glissexpo. Il a donc invité 18 shops de toute la France pour participer à une «shop battle» sur un skatepark improvisé dans le hall d’à côté. Avec un chouette module original bricolé par Rekiem au milieu, un Seb Daurel au micro, un sol parfaitement lisse et quelques sponsors pour offrir 2500 euros de prize money, la recette a pris et tout le monde semble s’être bien amusé pendant que le reste de la France était coincée sous la neige.

Jérémie Plisson FS tucknee Photo : Clément Le Gall

Enfin, moi qui ne m’attendais pas à grand-chose, j’ai trouvé ça cool. Forcément on a retrouvé Nozbone en finale (Sam Partaix, Rémy Taveira et Grégoire Cuadrado), qui après avoir battu Wall Street pour la seconde fois (la première, c’était en finale du Vans Shop Battle l’année dernière, et chez Wall, ils devaient bien l’avoir mauvaise !), s’est retrouvé face au shop Buzzz (d’Hossegor, avec Julien Béchet, Alexandre Frey et Vincent Milou) qui lui a donné du fil à r’tordre. Bref, une nouvelle fois, tout le monde a eu une bonne raison de détester les Parisiens ! - DT



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NUMERO XXVIII Victor Pellegrin, feeble grind Photo : Clément Le Gall - Casablanca -

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Valentin Bauer, FS flip Photo : Tura - Paris -

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PJ Chapuis, tré flip Photo : Kévin Métallier - Biarritz -

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Damien Marzocca, crail grab Photo : Kévin Métallier - Tarnos -

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par Tura

OSCAR CANDON

N’AIME PAS LES VACHES

FS nose grind Photo : Eric Antoine

Lundi 12 mars 2012. Oscar et moi sommes assis à la terrasse d’un café parisien. Il fait tellement beau qu’on est en t-shirt. On discute un peu et puis je l’avertis qu’il va falloir qu’on la fasse, cette interview. Alors je mets le dictaphone en marche. Au bout d’une demi-heure, je coupe. Voici ce qu’il s’est dit dans ce petit intervalle de temps.

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Bon, je vais te poser mes questions, j’ai préparé un truc, en bon professionnel. Ca

me stresse, ton truc !

bien de faire des interviews où il n’y a pas de texte ! Que des photos !

C’est plus une interview, après…

OSCAR CANDON

T’inquiètes pas, je te ferai relire. On pourrait aussi faire ça par mail, mais je préfère le côté plus spontané de l’oral. Les réponses sortent plus naturellement… Comme ça je dirai encore plus de conneries ! C’est surtout pour éviter les décalages entre qui tu es dans la vie et qui tu es dans le mag… Ok, allez, balance tes questions ! Bon, alors, ça fait quoi de se retrouver en couv’ de Soma sans même skater ? C’est rigolo, mais honnêtement, ça a surtout fait plaisir à maman. Mais toi, une couv’ comme ça, t’en dis quoi ? C’est cool de

temps en temps de voir ça, peu de magazines font ça, non ? Tu me brosses dans le sens du poil, là… Tu veux que je te taille ? Ah ah ! Non, demande à Loïc Benoît, lui il te dira… Oui, j’ai

discuté avec lui. Je pense qu’il faut lire l’article pour comprendre. Voilà. Moi ça m’a fait marrer, sinon je n’ai pas trop d’opinion là-dessus. Si ça t’a fait marrer, c’est déjà ça. Sinon j’aurais bien relu l’interview que tu as eu dans Sugar il y a quelque temps, mais je ne l’ai pas retrouvée. Qu’est-ce que ça racontait ? Rien de grave, mais

ils avaient demandé des infos me concernant au Jibs [Joseph Biais] et puis ils m’ont rappelé. Je ne sais pas du tout qui j’ai eu au téléphone, et on me demandait «alors, à ce qu’il paraît tu te la pètes ?». Des questions à la con… Oui, mais c’était du second degré… Oui, le Jibs leur avait parlé au second degré, mais bon, au final je suis un peu passé pour un con ! Tout ce dont je me souviens,

c’est qu’il y avait un méchant switch 3-6 back, donc ça va… Et là, t’es satisfait des photos qu’on a ? Oui, mais… mais je ne suis jamais

vraiment satisfait de trucs que j’ai. Donc j’aurais bien aimé avoir un truc ou deux vraiment bien…

Bah, t’as du temps devant toi. Enfin, plus pour l’interview, mais d’une manière générale. Oui,

mais j’aurais bien aimé faire un truc bien pour Soma, enfin, avoir encore au moins un truc bien.

Tu ne trouves pas ça bizarre, les interviews, que non-seulement on te demande des photos, mais en plus on te pose des questions, d’être obligé d’étaler ta vie dans un magazine ? Oui,

j’ai déjà réfléchi à ça et je m’étais dit que ce serait

Ou alors avec des anecdotes… Parce que ça me fait chier, parfois, de répondre à des questions…

Tu aurais préféré qu’on te fasse un QCM ? Ça aurait été parfait ! J’aurais préféré, oui. Moi je pense que tu as plus de choses à raconter… Admettons… Tu habites où ?

À Meudon. Quand je ne suis pas blessé, je n’ai pas envie de rouiller chez moi… A chaque fois

que je t’appelle, tu es dans une ville différente.

J’étais à Barcelone avec le gros Taveira, Idris Jani et d’autres amis. On a pris l’appart’ de Michel Marhinger pendant un mois, à Badalone. D’ailleurs c’était assez immonde, ils nous avaient laissé toute la vaisselle et y’avait des champignons dans la chambre où je devais dormir… Vous avez plus fait la fête ou du skate ? Plus de skate, figuretoi ! Ah, parce que vous étiez à Badalone ! Si vous aviez été en ville… Ouais, si c’est en ville, c’est foutu ! Tu as filmé des trucs ? Oui, j’essaye de faire une petite part’, pour Emerica. Donc je filmais un peu avec Polo (Hobo Erectus), et avec Julio (Sola) qui est descendu un moment pour ça. Ce sont des choses que Emerica t’impose ?

Pas vraiment… Julio [Sola, vidéaste] et Samir [Krim, team manager Emerica France] m’ont demandé de faire ça, mais ce n’est pas imposé. Je n’ai pas d’impératif ni de deadline, quoi. Même pas de contrat ! Un contrat oral, c’est déjà quelque chose. Oui, ça pourrait avancer un peu, donc il faudrait que je fasse un truc bien. Le fait d’avoir des sponsors, ça te met la pression ?

Non. Au contraire, et puis j’ai envie que ça avance, donc ça me motive. Que ça avance comment ? Bah, essayer d’avoir un truc un peu plus sérieux avec une marque. Avec certaines petites marques comme Trauma par exemple, c’est cool d’avoir juste une relation de confiance, mais j’aimerais bien faire les choses un peu plus sérieusement avec Emerica par exemple… Tu te vois avancer dans le skate jusqu’où ? Au moins essayer d’avancer, et continuer à voyager tant que je suis jeune ! Ne pas arriver à 40 ans et me dire «j’aurais pu faire ça…». Alors je continue à skater, je ne me mets pas la pression… Inch’allah ! Quel est ton lien avec la Suède ? Ma grand-mère est suèdoise. Donc ma mère a passé toute son enfance là-bas, et on y va tous les étés. C’est où ? On a une petite maison en bois au bord d’un lac, au milieu de la

BS tailslide shove it Sequence : Max Verret

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OSCAR CANDON

forêt, dans le sud de la Suède, enfin pas aussi au sud que Malmö, entre Stockholm et Malmö, disons. Tu parles suèdois ? Non, c’est un peu dommage… Mais ma mère, oui. Et tu skates là-bas ? Non, je n’ai jamais skaté làbas. A cet endroit-là, il n’y a même pas de route de toute façon… On passe plutôt nos journées à pécher ou chercher des champignons ! Quel lien tu as avec les US ? Je n’en ai plus, mais j’ai vécu quatre ans à Washington DC, de 7 à 11 ans. Ça remonte ! Oui, mais du coup, j’ai appris à parler anglais, et j’étais là-bas pour les attentats du 11 septembre ! Raconte ! J’étais à l’école et une grosse alarme a sonné. Un surveillant est arrivé dans la classe et nous a dit de nous mettre sous les tables. On est restés facilement une heure comme ça, en panique, jusqu’à ce que nos parents viennent nous chercher. Et puis après, c’était devant la télé à se faire laver le cerveau toute la journée, c’était fou… Avec le recul, tu penses quoi de tout ça, les Etats-Unis, la panique, la parano… C’est un peu des tarés,

les Ricains. Enfin pas tous… Mais j’aimerais bien y retourner, voir la différence avec ma mentalité d’aujourd’hui. Quand on y était, c’était n’importe quoi, on recevait tous les jours dans la boîte aux lettres des courriers qui racontaient que des enfants avaient disparu. Ça faisait peur aux parents, on n’allait pas jouer ailleurs que dans la résidence… Enfin, je pense qu’il y avait des villes un peu plus détendues, mais c’était dingue cette parano… Tu as commencé à skater là-bas ? Oui, dans la résidence. T’as commencé le skate aux Etats-Unis ! Ah ah, oui, je me souviens être allé dans un skateshop avec mon père pour acheter des stickers. Je voulais absolument le sticker Flip «hate, kill, destroy» ! Ah ah ! Mon père avait pété un câble ! Ah ah ah, pourquoi tu voulais ce sticker en particulier ? Je ne sais plus… Du coup je m’étais retrouvé avec des stickers World Industries, Flameboy. Mais c’est là que j’avais acheté ma première board.

FS wallride Photo : Max Verret

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Aujourd’hui, t’en es où ? Là je soigne mon dos ! Et sinon, dans la vie ? Je suis menuisier, j’ai fait deux

ans d’apprentissage. Du coup j’ai ma roue de secours pour plus tard. Et puis je fais aussi des petits boulots quand je n’ai plus de thune… Sinon cette semaine, je vais faire du béton à Sèvres, si tu veux venir aider… Euh… Non. C’est fou ça, j’ai demandé à plein de gens et tous m’ont répondu «non». J’ai des bonnes excuses : j’ai mal au dos et je dois boucler le mag cette semaine ! Et puis j’ai donné à Chelles pour le bowl, je me suis bien ruiné le dos… A

Chelles, c’était un gros truc, aussi. Là on va faire ça juste en une journée, on va faire une courbe contre le gros pylone du skatepark, sous le pont. C’est les

OSCAR CANDON

histoires de Pontus qui te motivent ? C’est fou cette nouvelle mode de faire du béton, partout…

C’est vrai qu’en ce moment, tout le monde fait ça. Pour une fois, c’est pas une mode comme la tektonik qui ne sert à rien, t’imagines si tout le monde se met à faire du béton ? Si c’est qu’une journée ton truc, faut voir, tu fais ça quand ? Bah, je fais les encombrants demain… Pense à prendre de la ferraille. Ok. Ça coûte cher, un sac de béton ? Non, ça va. Quels autres projets tu as pour cet été ? On va peut-être se refaire un tour d’Europe, comme on a fait l’année dernière, avec les jumeaux Renaux, Rémy, Idris Jani… Le même ? Plus en Scandinavie, je pense, on a fait surtout les pays de l’est, l’année dernière. Et puis je risque de partir avec Luidgi [Gaydu] en Suède, en guest pour la tournée Converse. Je serai du voyage, aussi… On pourra peut-être aller dans ta cabane ! Ouais, si on a un van, y’a moyen.

Il n’y a aucun moyen de transport en commun pour y aller… Ce serait génial d’emmener tout le monde làbas ! Mais ça fait peut-être un peu loin… Faut voir ! Moi je serais à bloc ! On pourrait passer 2 ou 3 jours là-bas, à ne rien foutre, juste pêcher, se baigner, ramasser des girolles… De Malmö je pense qu’il y en a pour 5 ou 6 heures, une matinée en gros. A voir ! Tu le connais, Pontus ? Non, ça va être marrant de rencontrer le spécimen ! J’ai trop envie de skater son spot, le long des rails… Tu connais Malmö ? J’y suis allé juste pour une soirée, et Idris et Benoît [Renaux ]avaient passé la nuit au commissariat. On avait escaladé un truc pour rentrer dans une boîte, et pour ne pas se faire attraper, on s’était séparés une fois à l’intérieur. Il n’y a que Idris qui s’est fait choper et qui a commencé à se battre avec le videur, à se prendre des coups de matraque sur les cuisses…

FS lipslide Sequence : Alex Pires

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Au final il a réussi à lui faire une balayette et à se barrer avec la matraque, avec dans l’idée de la jeter dans une rivière. Et puis les flics ont fini par arriver et l’ont embarqué lui et Benoît, assez violemment, à base de clé de bras contre la voiture… L’école de la vie ! Et le lendemain, dans une autre ville, on est allés dans une autre soirée, et c’est moi qui ai fini dans une cellule… Donc la Suède, je préfère la forêt que la ville ! T’inquiète, on sera plus en mode skate, cette fois, comme au Tour Sans Fin ! Ouais, sauf que j’ai l’impression qu’il pleut tout le temps, au Tour Sans Fin… C’est que tu n’as pas eu de chance,

l’autre fois à La Rochelle, à Nantes et à Bordeaux, il a fait super beau. Vous avez fait des trucs bien à Nantes ? Oui, on a skaté avec les locaux, c’était cool. Même Thibaud Fradin est venu skater avec nous. C’était un peu mon héros, Thibaud, il faisait des varial flips de ouf ! T’as été élevé à la Lordz/Square, toi ! Ah ouais, la vidéo Lordz, je l’ai rossée ! C’est marrant parce que tu ne skates pas du tout comme ça… Plus jeune, j’étais plus comme

ça. Je pense que comme j’avais moins les couilles de me jeter, je faisais du tech ! T’étais un techos ! Un peu, ouais ! C’est marrant comme t’es arrivé sur

la scène du jour au lendemain. Je me souviens de la première fois où je t’ai rencontré, on avait shooté le switch 180 derrière Bercy… Disons que c’est moi qui ai lancé ta carrière, quoi ! Ah

ah, je crois que c’était ma première paru, ouais ! Ah non, Alex Pires avait fait une photo d’un front blunt sur un ledge… C’était ton ‘Vos Gueules’ dans Sugar, oui. Non, j’ai pas eu de Vos Gueules dans Sugar, c’était juste une photo comme ça... Donc

OSCAR CANDON

t’as eu direct l’interview dans Sugar, sans passer par le ‘Vos Gueules’ ! Maintenant celle-là… T’as 20 ans, c’est bon, t’as tout fait ! Ah ah, j’ai 19 ans ! Mais c’est vrai que c’est rigolo… Allez, le mot de la fin. Mort aux

vaches !

Noseblunt slide Photo : Tura

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Photos par Bertrand Trichet Légendes par Bram de Cleen

L’équipe Carhartt Phil Zwijsen, Pontus Alv, Bram De Cleen, Hjalte Halberg et Robert Smith L’équipe 5Boro Jimmy McDonald, Dan Pensyl, Willy Akers

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FROM NEW YORK TO DETROIT Une collab’ Carhartt et 5Boro

En Europe, à force, Carhartt est presque devenu une marque de skateboard. Mais aux U.S., là d’où la marque est originaire, ça n’est rien d’autre que des vêtements de travail. Réputés certes, pour leur robustesse et leur fonctionnalité, mais des vêtements de travail quand-même. C’est le top du top chez les plombiers, les charpentiers ou les cantonniers, mais pas vraiment chez les skateboarders. Tout du moins, pas encore.

L’autre jour, les gars de Carhartt Europe, ceux qui font du skate, pas les plombiers, sont allés rendre visite aux New-Yorkais de chez 5Boro. Ils se sont tapés dans les mains, sont allés faire connaissance autour de pizzas et de bières au houblon, puis ils sont partis faire ce qu’ils font de mieux : du skate dans les rues. Quand la messe fut dite, la fine équipe est allée faire un tour du côté de la maison-mère, chez les créateurs de bleus de travail à Detroit, pour leur expliquer qu’il n’y avait pas que le boulot dans la vie. Pas sûr que les mecs aient bien compris ce que leur racontaient ces drôles de jeunes avec des boards à la place d’une caisse à outils, mais ça a sûrement mis un peu de piquant dans leur journée de travail. Puis les 5Boro sont rentrés dans leur grosse pomme et les Européens sont remontés dans l’avion. Une fois sur le vieux continent, ils ont fait un détour par le siège de Soma pour nous laisser leurs photos de vacances, et voilà dix pages bien remplies… Bravo les gars, c’est du bon boulot ! - FD

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DAN PENSYL - smith grind Ce spot est tellement incroyable qu’il suffit presque de péter devant pour avoir une jolie photo. Les couleurs du bâtiment, les dessins et un rail avec le petit plan incliné… La vie peut être facile, parfois. En le regardant ici depuis mon fauteuil, je me dis que je pourrais faire tailslide, 50-50 BS 180 out, ou sw crooks fakie… Un genre de truc pas trop difficile avec une sortie ‘deuxième degré’. Par contre lorsque j’y étais je n’ai rien fait d’autre que péter devant. Je ne sais pas si Dan Pensyl, lui, a beaucoup pété sur ce spot mais ce que je sais, c’est qu’avant de rentrer ce smith grind, il a bloqué dans le trou du plan incliné cinq ou six fois… 50

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Phil zwijsen - trÉ flip Encore un spot en trompe l’œil qui m’a d’abord fait penser qu’il n’y avait pas grand chose à y faire. Au moins pas pour une photo. Le petit Philippe m’a montré que j’avais tort tout en gardant en tête qu’un boneless ne compte pas !

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bram de cleen - hurricane fakie Tout le monde a skaté ces Jersey barriers. Elles étaient plus ou moins parfaites à part le sol qui était tellement rugueux qu’il fallait prendre son élan depuis là où se trouve Phil à l’arrière-plan (au moins avec nos roues en cinquante-deux millimètres). J’en avais presque marre de ces roues à ce moment-là… Pontus nous a mis la larme à l’oeil en faisant shoveit noseslide en trois essais, mais bon, lui, il a des cinquante-quatre !

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Willy akers - wallride Cellar door ! On trouve des portes de cave plus ou moins partout à New York et c’est aussi marrant à skater que ça en a l’air. Celle-ci il était vraiment parfaite : pas trop de circulation, un trottoir assez large et un café avec une terrasse juste en face. Mieux que la moitié des skateparks du monde ! Willy Akers a l’habitude de skater ces trucs et est très très fort en skate en plus. Il a fait trois ou quatre tricks en un quart d’heure dont celui-ci, probablement le plus photogénique.

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NEW YORK Je ne sais plus qui m’a raconté ça ou si je l’ai pensé mais en voyant passer un camion de pompiers, je me suis rendu compte que New york est tellement énorme et peuplée qu’il y a toujours le feu quelque part. Du coup, ça m’a fait penser à Amelie Poulain...

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DETROIT À Detroit, par contre, j’ai plus eu l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose et que toutes les filles se sont déjà barrées depuis un bon moment. Les hommes aussi, d’ailleurs, et même les pompiers qui n’ont presque plus de maisons à sauver des flammes puisqu’au moins un quart d’entre elles ont déjà brulé...

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Pontus alv - wallie Pontus pourrait être l’homme du jour, mais ça fait plus d’un an que c’est son jour et j’ai l’impression que ça ne va pas changer tout de suite. Il nous a déjà montré et illustré son amour des wallies et des no-complies lui-même alors parlons d’autre chose… Vous vous souvenez des Jersey barriers avec le sol rugueux ? Eh bien sachez que ce sont des rollers qui l’ont fait. C’est aussi à ce moment que je remercie Bertrand, Luidgi et Tombo. 5Boro et Carhartt ont leur nom dans le titre mais je n’ai jamais vu une planche et un pantalon arranger un tel voyage.

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Jimmy MacDonald - 180 switch crooked Jimmy MacDonald. C’est fou comme ce garçon est fort en skate. Ça en fait presque mal au cœur. Un peu plus tôt dans la journée, il avait déjà fait le trick du jour, sous mes yeux. Et puis plus tard, une fois le soleil couché, il est de nouveau vite sorti du van et hop ! Ça a du lui prendre dix minutes. Jimmy sait très bien ce qu’il veut faire et il le fait très bien. Vraiment un plaisir à voir skater...

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Photos et légendes par Roger Ferrero Intro, par Fredd

Le vieil appareil de papy

Le Contax III est un appareil qui a marqué son temps, sorti en 1936, il est l’un des tout premiers appareils photo 35 mm équipé d’une cellule. Une quasi-révolution à l’époque. Après la guerre, l’Union Soviétique a fait main basse sur les plans et les pièces dans l’usine Zeiss en Allemagne, et les a ramenés comme butin de guerre. Peu de temps après sortait une réplique exacte sous le nom de Kiev rangefinder. Le photographe espagnol Roger Ferrero a récemment hérité du Contax III de son grand-père et alors que, comme tous les gens de sa génération, il ne jurait plus que par le confort moderne des appareils numériques, il s’est mis à re-découvrir les charmes de l’argentique avec cet appareil vieux de plus de 70 ans. Les photos de cet article sont le résultat de ses premières expérimentations dans un monde de lenteur, de patience, et de surprises.

Orage à Barcelone.

« Prendre les photos de cet article m’a fait l’effet d’une véritable cure de jouvence. Dans cette ère digitale où tout va si vite et où tout est sous contrôle, il est parfois bon de ralentir un peu la cadence, de prendre le temps de faire la mise au point, de réfléchir aux réglages et d’essayer de deviner à quoi ressemblera le résultat final (ce que l’on voit dans le viseur ne correspond pas tout à fait à ce qui sera imprimé sur la pellicule). Je n’ai pas eu de déchet sur mes premiers rouleaux, toutes les photos étaient parfaites, bien exposées, nettes et sans mauvaises surprises. Cet appareil est magique, c’est celui que j’utilise le plus aujourd’hui, en 2012, ce qui est assez fou quand on pense à toutes les générations de photographes, tous ces grands noms de la photographie, qui ont utilisé cet appareil. Est-ce que nos petits-enfants pourront utiliser nos appareils numériques dans 70 ans ? Je ne crois pas. » - Roger Ferrero Mon grand-père était un homme discret. Le voici dans les années 40, avec son Contax III. Photo : Juan Ferrero

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Torey Pudwill, FS lipslide Torey a passé un peu de temps à Barcelone pour le filming de son « Big Bang ». Je suis allé skater quelques jours avec lui, et on s’est bien marrés. C’est un sacré personnage Torey. Le jour de ce lipslide, j’ai décidé d’utiliser l’appareil de mon grand-père pour capturer la scène. J’ai grimpé sur un balcon pour essayer d’avoir un angle différent des autres… C’était une des toutes premières photos que je prenais avec cet appareil, et c’est en découvrant le résultat que j’ai commencé à me dire que faire cet article serait une bonne idée. Ce frontside lipslide était vraiment fou.

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José Noro, ollie José Noro est un skateur original, il skate purement pour le fun et surtout, il voit des spots là où personne ne penserait monter sur son skateboard. J’ai pensé qu’il serait le skateur idéal pour cet article, et je n’ai pas été déçu. Nous sommes allés à l’un de ses spots, dans son quartier, et on a shooté ce ollie replaqué dans le petit bout de plan incliné avec Barcelone en arrière plan. Merci José !

Il n’y a rien de meilleur qu’un barbecue au soleil avec ses potes et son skateboard !

Mon pote Patrick skate le rail pendant que les autres regardent et attendent que les saucisses soient cuites.

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Cian Eades switch FS flip J’ai rencontré Cian Eades récemment. C’est un Irlandais avec un sens de l’humour bien aiguisé. Le jour de ce switch FS kickflip, nous étions allés skater et surtout traîner dans les rues de Barcelone. Le style de Cian est tellement fluide et spontané, encore une fois, il était un choix parfait pour cet article.

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José Roura, boneless Roura est une légende vivante en Espagne. Il était le premier pro espagnol au début des années 90 et il n’a jamais arrêté de skater comme un gamin. Il m’a appelé un jour pour me dire qu’il avait un chouette spot en tête qui pourrait faire une bonne photo. Ça ressemblait à une mission pour le Contax. Nous sommes donc allés jeter un œil à ce sp ot… On a eu droit à 4 ou 5 essais et on a dû s’enfuir en courant pour ne pas devoir s’expliquer avec le gardien et son chien. Cette photo est la dernière que j’ai shootée pour cet article.

Schmatty et Torey apprécient un café au lait, un Coca et un sandwich tortilla avant la session...

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FS 360. SĂŠquence : Pierre Dutilleux.


LE QCM

Questions par Fredd/Tura Intro par Florent Mirtain

ADRIEN COILLARD Il y a des gens qui vivent dans un monde à part. Pas meilleur ou moins bien que le nôtre, mais juste dans un univers décalé… Adrien vit dans ce genre de monde et n’écoute que lui-même, dans le bon sens des choses. Disons qu’il n’a que faire de l’avis des autres, aussi bien lorsque ces avis s’avèrent bénéfiques que lorsque qu’ils sont néfastes. Ses dernières trouvailles : l’astrologie ou le yin et le yang par exemple. Sous ses airs calme et timide, limite distant, se cache un petit être plein de surprises. Il ne parle jamais pour ne rien dire, et lorsqu’il s’y met, il faut s’accrocher car ça cogite un max dans son cerveau ! Il fait son petit bout de chemin tout seul, apprend de ses erreurs, voyage, découvre : un autodidacte de la vie en somme… Au final, on pourrait presque penser que le skate ne représente pas tant que ça pour lui. Ce serait plus un moyen d’arriver à ses fins, de partir vivre éloigné de notre civilisation, quelque part où il pourrait enfin faire ce qu’il souhaite et être qui il veut. Bon courage Adrien, il va falloir économiser un peu quand même… soma

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FS flip sans entourloupe ! Photo : Pierre Dutilleux

Le meilleur slogan du skate, pour toi…  Skate and destroy  Skateboarding ruined my life  Skate and create  Skateboarding is not a crime  x Autre : impossible is nothing L’ambiance à Lyon… C’est pas pire qu’à Paris ! C’est plutôt tranquille, trop même ! C’est la guerre Antiz VS Cliché ! C’est cool, ça bouge comme il faut.

  x  

Paris, justement, c’est… … trop grand, trop de monde… … des trottoirs lisses, des spots partout. … trop cher pour moi … l’inconnu, je ne connais pas du tout. Autre : la capitale de l’entourloupe !

     x

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L’impossible n’est rien. Voilà un début de preuve. FS 180 fakie 50-50 revert. Séquence : Loïc Benoît

LE QCM


La lithothérapie est un genre de médecine par les pierres qu’Adrien est capable d’appliquer en skate : switch 180 manual revert sur de la vieille pierre lyonnaise. Sequence : Pierre Dutilleux.


LE QCM

LE souvenir de ton voyage en ISRAËL ?  Rien que l’arrivée à la douane, ça te met dans l’ambiance guerilla…  Plein de spots, du soleil, de la bonne bouffe…  Tous des fanatiques !  Impossible de comprendre vraiment ce qu’il se passe là-bas…  x Autre : le présent Qu’est-ce qui serait le plus gratifiant, pour toi ? Une grosse interview dans un mag de skate Une part’ de 3 minutes sur Youtube Faire la couv’ d’un magazine (de skate) Être invité à The Battle at the Berrics

 x  

Le foot, c’est… … dommage d’aller s’enfermer dans un stade … l’OL et rien d’autre ! … marrant à regarder avec les potes … un truc de beaufs Autre : du temps à perdre, mais une bonne chose pour rassembler les gens.

     x

Partir en tour avec Cliché, c’est… Plutôt relax, pas de pression. Sans temps mort, ça skate même le matin, parfois. L’enfer, en plus faut picoler avec les autres le soir ! Tant qu’il y a Lucas, j’suis tranquille, vu que toutes les caméras sont tournées vers lui ! x  Autre : comme ça.

   

La Lithothérapie c’est… Un truc de hyppies Une médecine qui utilise le pouvoir des pierres Du charlatanisme Efficace Autre : Plus efficace que tout !

  x   

Un bon squatteur doit savoir : Faire la vaisselle Se faire oublier Ne jamais rien ranger, on s’en fout on n’est pas chez soi. Savoir changer de logeur régulièrement.

 x   

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Fakie hurricane ou fakie feeble revert ? L’œuf ou la poule ? Sugar ou Freestyler ? Autant de questions qui resteront sans réponse . Séquence par Loïc Benoît

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LE QCM

Faire le voyage de Lyon à Biarritz en vélo n’est sûrement pas le meilleur moyen de devenir millionnaire, sinon, Adrien le serait... Faire des wallrides FS ollie out comme Grant Taylor, par contre, ça peut aider. Photo : Loïc Benoît

Le meilleur moyen de devenir millionnaire :  Partir en vacances à Biarritz en vélo plutôt qu’en avion  Travailler plus pour gagner plus  Revendre des roues de skate au black  Revendre n’importe quoi au black  x Autre : être intelligent L’avenir, pour toi, tu le vois… … à bosser dans l’industrie du skate … sombre, quand on voit comment est le monde aujourd’hui … sur une île deserte ! … en famille, avec une mini dans l’garage... Autre : plein d’aventures, Ying VS Yang !

    x

Au sujet de ce QCM…

 J’ai l’impression d’être en cours ! x

 J’aurais préféré une interview normale !  C’est vous qui risquez de passer pour des dingues, pas moi !  Ça me va, j’avais pas envie de trop réfléchir, aujourd’hui.

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Y E N R A B PAGE Texte et photos par Eric

Antoine

ouvrir en France, mence tout juste à déc com l’on que is skateboard gla jeune An dans les médias du Barney Page est un plus en plus de place de es courtes, r ott upe cul occ en n te bie ska mais qui pourrait t prononcé pour le goû un é lgr é sur son ma sit r tuo Ca vir ça. ottes est d’une s’il continue comme nière fois allures de poil de car der aux la nt que ria le sou pel e rap mm s ce jeune ho jours. Et puis je vou les s moins de tou en s pa pro t r voi sse ne skateboard qu’on team, ils l’ont fait pa son ns da y dont pe rne uro Ba d’E ec quin m correctement. Av qu’Enjoi a pris un rou à prononcer son no der, sauf r tar ssi p réu tro s ur pa po t nc fau do t temps qu’il ne tres, ça ne devrai compte que quatre let le nom de famille ne minute. imprévu de dernière


que Barney et che fait tellement flipper Le mec en costard Ă gauuda filent en rasant les murs. FS 50-50. son petit berm


Bizarre, ce short. Un peu long à mon goût... Crooked grind pop over.

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BARNEY PAGE Salut Barney, tu peux dire qui tu es à ceux qui n’auraient jamais entendu parler de toi ?

Je m’appelle Barney Page, j’ai 20 ans et je viens d’Exeter en Angleterre.

Tu es aux États-Unis en ce moment, qu’est-ce que tu fais là-bas ?

Je suis dans une maison avec Ben, Carson, Eric, Ellie et Nikky de la Tilt Mode Army, c’est une super équipe. Eric et moi partageons le sous-sol. Tout le monde est cool dans cette maison alors ça se passe bien. À la base c’est la baraque de Jerry Hsu, mais il vit a L.A. en ce moment, alors tout le monde squatte chez lui. Tu voyages pas mal avec Ben Raemers, est-ce que tu as des anecdotes marrantes à son sujet ?

Hummm… Nous sommes allés skater ce petit skatepark pour se chauffer un jour. Ben se précipite dans le park et fait direct un roll in dans un des bowls. Ce qu’il ne savait pas c’est qu’ils venaient juste d’être repeints vingt minutes plus tôt. Des gamins avaient enlevé les panneaux et personne ne savait que la peinture était encore fraîche. À peine ses roues ont touché la courbe qu’il a glissé et s’est retrouvé à glisser le long de la courbe sur le dos. Il est ressorti du bowl recouvert de peinture blanche de la tête aux pieds ! On s’est bien marré. Est-ce que tu as un peu bougé aux U.S.A. ?

Oui, depuis que je suis arrivé, je suis allé à San Francisco, Los Angeles, Oakland, Santa Cruz, Las Vegas et quelques petites villes aussi. C’est vraiment chouette de voyager ici. En fait je me rends compte qu’à part le Nevada (Las Vegas) je n’ai pas quitté la Californie… Ah si, récemment je suis allé sur le barrage Hoover qui constitue la frontière avec l’Arizona. Je suis passé de l’autre coté donc techniquement, j’étais en Arizona ! Avec qui est-ce que tu skates ?

J’ai rencontré plein de gens différents ici et j’ai skaté avec beaucoup de monde. Forcément, je skate beaucoup avec les gars d’Enjoi et tous les locaux tellement forts de San José. La scène skate est folle dans cette région et San Francisco n’est pas très loin, c’est parfait ! soma

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En mélangeant de la faïence rouge avec de la faïence jaune, on obtient un beau roux (en short), en 50-50.

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Comment ça va avec Enjoi ?

Je pense qu’ils vont bien, merci pour eux (rires), non sérieusement je n’en ai aucune idée. Je n’en sais foutre rien. Seul le temps nous le dira, aussi ringard que cela puisse être de dire ça… Parle-nous de la Tilt Mode Army...

Eh bien il n’y a pas grand-chose à dire en fait, je suis tout le temps avec eux, le crew tout entier est ici à San José et ils sont tous super cool et super agréables à vivre.

BARNEY PAGE

Ils comprennent ton accent (Barney a un très fort accent anglais) ?

Uhm, pas mal de gens me font des remarques quand ils me rencontrent et puis ils essaient d’adopter mon accent anglais avec leur vocabulaire et je dois avouer que c’est assez drôle. Tu as grandi dans une petite ville glaciale en Angleterre. La dernière fois que je t’ai interviewé tu travaillais comme charpentier apprenti avec ton père, maintenant tu es un skater semi-professionnel qui passe son hiver en Californie. Comment vis-tu ce contraste ?

Exeter est une chouette ville, tu peux te promener le long du canal, c’est joli. Et puis c’était une riche expérience de bosser avec mon père. En fait je t’avouerai que ça me manque parfois, c’est vraiment cool ce métier de charpentier quand tu ne le fais pas tout le temps. J’aime m’y replonger de temps à autre pour voir si je n’ai pas tout oublié. Forcément, je préfère ce que je fais en ce moment, c’est un autre mode de vie et c’est tellement agréable de Barney a mis son plus beau short pour faire ollie sur la même plage que la séquence de la page d’après.

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Half cab hurricane sur la même plage que le ollie de la page d’avant et toujours avec le même short.

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BARNEY PAGE

se lever le matin avec pour seule contrainte d’aller skater et passer de bons moments avec tes amis. Le contraste entre ici et Exeter est énorme, c’est évident, mais ça va, je le vis très bien. Est-ce que tu as l’impression que ça y est, tu as atteint ton but. Ou est-ce que tu as d’autres choses à accomplir ? Quelle est ta quête ?

Je ne dirais pas que j’ai une quête, ni même un vrai but, vraiment. Je suis juste content d’être là où j’en suis pour l’instant. Mon programme consistant à ne pas en foutre une avec mes potes au soleil me convient parfaitement… Ce que je vais faire, c’est que je vais juste continuer de skater comme je le fais aujourd’hui, essayer de continuer comme ça tant que possible et c’est tout ce que je peux faire. Comment vois-tu ton futur ?

Je n’en ai, une fois de plus, aucune idée. Seul le temps nous le dira. Est-ce que ça te manque de skater avec tes potes à Exeter ?

C’est clair que c’est étrange de partir trois mois loin de chez soi comme ça. Mais je commence à m’y faire. Je commence à avoir l’habitude de partir en voyage tout le temps et être loin de ma maison et de mes potes. J’ai le sentiment de ne pas avoir skaté avec mes amis à Exeter depuis des lustres. Qu’est-ce que j’aimerais être au skatepark local en plein été en ce moment même avec tous mes potes ! Des trips de prévus ?

Je ne sais pas ce qu’il y a de prévu au niveau des trips dans un futur proche, mais tout ce que je sais c’est que je veux voyager un maximum ! Tu commences à être connu comme le mec qui est toujours en short, que tu portes avec de longues chaussettes, été comme hiver. Ça fait longtemps que ça dure cette histoire ?

Haha, je ne sais pas, à vrai dire ces derniers temps, je les ai un peu abandonnés. Quand j’avais quinze ans, je portais quasi exclusivement des pantalons 3/4 (en français, j’ai bien peur qu’il faille traduire par pantacourts (aïe)) toute l’année, été comme hiver. Récemment j’ai remis des shorts et je me suis senti super bien comme ça alors j’ai continué. soma

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BARNEY PAGE

Pendant un bon moment, je craignais de porter des pantalons parce que je pensais que ça n’allait pas être confortable pour faire du skate alors je les évitais comme la peste, leur privilégiant des bons shorts avec de bonnes chaussettes. Ha ha. Mais maintenant il semblerait que les pantalons et moi soyons réconciliés alors je m’y remets. Le problème avec les shorts c’est que tu dois faire bien gaffe que tes deux chaussettes soient bien les mêmes.

J’ai des tonnes de chaussettes totalement identiques, alors je n’ai pas ce soucis. Ça fait un peu de renfort et de protection pour tes tibias quand tu skates en short, c’est important. Mais en même temps, je trouve que c’est assez chouette de porter des chaussettes différentes quand tu portes un short. Pour finir, que fais-tu quand tu ne skates pas ?

Honnêtement, ça dépend beaucoup d’où je me trouve. Par exemple si je suis à la maison, j’ai plein de choses à faire hors skate. La dernière fois que j’ai passé du temps à Exeter je me suis mis à l’escalade par exemple. Ici, aux Etats-unis, je ne fais que du skate et des sorties nocturnes, mais chez moi je fais plein de trucs, je suis intéressé par tout un tas de choses en dehors du skate, la liste est longue… Et si on a fini est-ce que c’est possible de remercier mes sponsors : Etnies, Enjoi et Rvca… Et puis le monde entier aussi. 80

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J’ai rien trouvé à redire sur ce feeble to BS smith, alors voici une blague pour faire passer le temps : « C’est un gars qui rentre dans un bar en criant ‘c’est moi !’. Tout le monde se retourne et éclate de rire. En fait, c’était pas lui. »


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NUMERO XXVIII Mathieu Dupanloup, BS tailslide big spin Photo : Clément Le Gall - Casablanca -

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Adrien Bulard, switch inward revert Photo : Kévin Métallier - Lisbonne -

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Max Frion, switch manual to switch tré Photo : Nicolas Huynh - Lyon -

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© Guillaume Anselin

EN VRAC

« MEANWHILE » de YOAN TAILLANDIER Les onze minutes de nuit au fish-eye

Vous aviez aimé « Minuit » ? Vous adorerez « Meanwhile » la nouvelle vidéo de Yoan Taillandier, avec, comme dans sa première vidéo, des mecs qui skatent la nuit et qui ne s’adonnent pas au martelage systématique de spots. Comprenez que ça « cruise » beaucoup plus que ça ne plonge… Ça féline donc sévère, toujours autant, ce qui aura également l’avantage de contenter tous les « rageux » de l’Internet qui pourront s’en donner à cœur joie sur leurs claviers Azerty. Mais si vous ne voyez pas le mal de partout, et que vous êtes toujours attirés par le style et l’originalité, vous pourrez apprécier à leur juste valeur ces tranches de sessions nocturnes dans les rues de la nouvelle capitale du skate français. Il y a une époque où ça aurait été Paris, puis Lyon pendant une longue période mais il semblerait qu’aujourd’hui, ce soit du côté de Bordeaux que ça se passe. Sugar s’y est installé, Magenta aussi, Daurel n’a pas bougé, et la ville regorge de nouveaux spots et de bons skateurs. Il y a aussi quelques images filmées à Paris, par contre rien à Lyon. Est-ce un hasard ? Est-ce une volonté délibérée de l’auteur de tenir à l’écart cette frange de la population ? Rien dans ces onze minutes de vidéo ne nous permet de crier au crime raciste envers les habitants de la capitale des Gones, mais la question reste tout de même en suspens, car on est jamais trop vigilant avec ces gens qui skatent la nuit, mangent nos enfants et violent nos vieux le jour… Parmi eux, Masaki Ui, Seb Daurel et Léo Valls sont ceux qui se font le plus remarquer avec de très bonnes petites parts, ainsi qu’un certain gRib qui signe la bande son et qui a lui aussi, fait du très bon boulot. J’ai envie de dire bravo les gars, continuez comme ça. - FD Le DVD (souvenez-vous !) est disponible contre 7 euros sur le site de Magenta en cliquant ici : www.magentaskateboards.com 90

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Les statistiques inutiles

Les vidéos de référence citées plus de deux fois par les Le Vieux :

8 fois : « Les premières Powell-Peralta » 6 fois : Blind « Video Days » 5 fois : H-Street « Hokus Pokus » 4 fois : Eastern exposure 3 « Underachievers »

Les vidéos de référence citées plus de deux fois par les Le Jeune :

Flip « Sorry », 4 fois

Citées par deux Le Jeune et un Le Vieux :

« The Strongest of the Strange »

Le site de la semaine

Après l’arrêt inattendu du magazine Pause il y a deux ans, Benjamin Deberdt s’était promis de continuer, d’une manière ou d’une autre, à raconter le skate, et surtout tout ce qu’il y a autour... Et après avoir ruminé sa défaite face au rouleau compresseur que sont les Editions du Garage (c’est de l’humour, les mecs, hein ?), Benjamin revient, cette fois sur le net, avec un site qui promet d’apporter un truc inexistant jusqu’ici sur la toile française : la culture ! - DT www.liveskateboardmedia.com



© Jérémy Garcia

EN VRAC

« Color your memories » de Ludo Azemar La vidéo de l’année ? Salut Ludo, qu’est-ce que tu es en train de faire en ce moment ?

Ludo : Je suis en train de faire le montage de ma vidéo. Enfin, là tout de suite, je suis en plein goûter, mais sinon, en ce moment je suis tout seul enfermé pendant quinze jours chez ma mère à monter cette vidéo. Quinze jours, ça suffit pour tout monter ?

J’avais déjà monté trois parts avant de commencer le montage final en fait, et j’avais déjà bien avancé. Et qu’est-ce que c’est que cette vidéo ?

C’est un projet totalement indépendant. J’ai deux ou trois sponsors qui m’aident, mais c’est pas une vidéo de marque ou quoi que ce soit. J’avais déjà fait une vidéo avant (« Patchwork »), et j’ai voulu en refaire une… Pour continuer quoi, voyager un peu. Ça fait combien de temps que tu filmes pour ce projet ?

Ça fait deux ans et demi que je filme environ. Deux ans vraiment à fond. Et où est-ce que ça t’a mené ?

J’ai pas mal bougé en France, en Allemagne, un peu en Espagne, principalement. Mais je suis allé aussi à Londres avec Val (Valentin Bauer), je suis allé un peu à New York aussi, mais il s’est pas passé grand chose. Et voilà. Qui finance tout ça ?

Luidgi (Gaydu, de 5Boro et Converse) et Alex de Nozbone m’ont pas mal aidé au niveau des cassettes mini DV et du Super 8. Tu as filmé en Super 8 aussi ?

Oui, j’ai filmé pas mal de trucs en Super 8, et ils m’ont bien aidé à ce niveau-là parce que c’est tout de suite un autre budget… Qui d’autre ? Y’avait Vans aussi, qui me filait des shoes, c’était cool, j’avais pas trop à me soucier de mes chaussures pendant ces deux ans [rires]. Et puis Benjamin Deberdt pour son nouveau projet Live Skateboard 92

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Media (il m’a payé des billets de trains aussi, surtout sur la fin, donc ça tombait très bien comme je commençais à être en manque de thunes… Ça fait un moment qu’il me suit, alors voilà, il me sponsorise quoi…) Et puis tout le reste, ça vient de ma poche. J’avais travaillé un peu, mis de côté… Et donc, maintenant que tu touches au but, tu dirais que c’est difficile de mener à bien ce type de projet ou pas ?

Le truc, c’est que pour des projets comme celui-là, t’es obligé d’avoir un minimum de financement pour pouvoir voyager. Après, quand t’as trouvé comment plus ou moins financer la chose…Je pense que si t’as vraiment envie de le faire tu peux le faire. Moi j’avais cette chance en plus de ne pas avoir d’appartement, donc pas de loyer… L’argent que j’avais mis de côté, j’ai pu tout mettre dans la vidéo. J’avais toutes mes affaires chez ma mère et j’étais donc libre de pouvoir bouger. Après, il faut aussi avoir des gens autour de toi qui aient envie que ça se fasse…Et là c’était le cas. Y’a qui dans cette vidéo ?

Remy Taveira, Guillaume Dulout, Alex Richard, Valentin Bauer, Sylvain Tognelli et un Américain que j’avais rencontré à Barcelone qui s’appelle Shawn, et voilà. Ils sont six. Et ça sort quand ?

Béh, la première à Paris c’est le 30 mars, donc très bientôt, puis je vais essayer de faire toute une série de premières, à Bordeaux, à Lille, Lyon et sûrement une à Berlin aussi, comme c’est des villes où j’ai beaucoup filmé. Et puis après, ce sera sur le net aux alentours de début mai. Genre le 3 mai, c’est ce qui est écrit sur mon gros planning en tout cas… Dispo en avril http://lestroism.blogspot.com



EN VRAC La bédé interdite aux puceaux de moins de 18 ans L’outil indispensable

Je vais encore passer pour un vieux con, mais quand sur les spots on me demande « t’as pas un toule ? », il me faut toujours un moment pour comprendre de quoi il s’agit. Ah un « skate tool »... Ce ne serait pas plus simple et moins ridicule de dire « t’as pas une clé de 13 ? » ou « t’as pas une clé allen ? » ? Non ? Bon, c’est que je suis un vrai vieux con réactionnaire... Ça ne m’étonnerait même pas si dans 20 ans je votais à droite ! Enfin, en attendant, je suis toujours un sale pauvre de gauche qui au lieu de se payer des nouveaux trucks chaque saison, s’amuse à refaire le filetage de l’axe horizontal avec l’outil ci-dessus, lorsqu’il doit changer ses roues. Un objet tout aussi pratique qu’indispensable proposé par la petite marque française Skate Crew. 30 euros. - DT www.skatecrew.fr

Morgan Navarro, le mec qui essaye de nous faire passer pour des débiles et surtout de nous fâcher avec nos annonceurs dans chaque numéro de Soma, vient de remporter un prix au Festival international de bande dessinée d’Angoulême. Le « Prix de l’audace », rien que ça, pour « Teddy Beat » sa bédé érotique sortie chez Les Requins Marteaux (collection BD-cul). C’est un peu le Jean Dujardin de la bédé si vous voulez, une sorte de méga star qui côtoie les plus grands, les Lucky Luke, les Mickey, tout ça… Mais qui a su rester simple et abordable… Alors on peut vous dire qu’on n’est pas peu fiers de le compter parmi nos potes et nos collaborateurs. Courez donc vous acheter les bédés de Morgan et notamment celle-ci pour tout savoir sur cette cochonne de femme en brique, ou sur la femme frite (comme dans la pub « Végétaline »), et bien sûr, la lapine chaudasse qui kiffe le skate… - FD « Teddy Beat », de Morgan Navarro publié chez les Requins Marteaux 13 euros PS : S’il n’y a pas de bédé de Morgan dans ce numéro de Soma, c’est qu’il a poussé tellement loin « l’audace » que le comité de censure a fait sauter ses deux pages… Il est bon ce Morgan… Rendezvous au prochain numéro, peut-être ?

connexion de ouf ......... .........

www somaskate com 







Sylvain TOGNELLI - FS 5-0, BORDEAUX Photo : tura

« Big Brother est infaillible et tout puissant. Tout succès, toute réalisation, toute victoire, toute découverte scientifique, toute connaissance, toute sagesse, tout bonheur, toute vertu, sont considérés comme émanant directement de sa direction et de son inspiration. » - George Orwell 1984


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