SOMA #29

Page 1

NumĂŠro vingt-neuf / Bones Brigade


skate.vans.com/halfcab20



5-0 VARIAL HEEL . BLABAC PHOTO

DCSHOES.COM/SKATEBOARDING


+ MULTIFUNCTIONAL TREAD PATTERN FOR DURABILITY AND GRIP

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ERIC KOSTON WEARING SKULLCANDY AVIATOR



NUMERO 29

Directeur de la publication Fred Demard [fred@somaskate.com] Rédaction en chef David Turakiewicz [tura@somaskate.com] & Fred Demard Publicité David Turakiewicz [tura@somaskate.com] assisté de Thomas « Zeb » Busuttil [thomas@ somaskate.com] Mise en page Tura Secrétaire de rédaction et traductions Valéry Blin Photographes Pierre Dutilleux / Clément Le Gall / Roger Ferrero / Loïc Benoît / Timothée Touzé / Romain Bonne / Valery Blin / Yoann ‘Donger’ Kim / Vincent Coupeau / Alan Maag / Rémy Pires / Marcel Veldman / Jo Dezecot / Davy Van Laere / Maxime Gandon / Jean Dolhats / Manu Sanz / Cédric ‘Patate’ Crouzy / Benoît David / Jelle Keppens / Bertrand Carrot Rédacteurs Vincent Coupeau / Valery Blin / Marcel Veldman

Soma est édité par Les éditions du garage SARL 13, rue de l’Isère 38000 Grenoble info@somaskate.com

ISSN : 1959-2450

Imprimé en France. Toute reproduction, même partielle, publication, édition, ou sous n’importe quelle autre forme est interdite. La lecture, quand à elle, doit se faire à voix basse et les pages doivent être tournées avec précaution. Pour une meilleure conservation, le stockage est conseillé verticalement à l’abri de l’humidité. Liste de diffusion, informations, anciens numéros, vidéos, commentaires désabusés, publicités et autres blogueries... Tout est sur

www.somaskate.com

Steve Malet, kickflip, Paris Photo : Tura



LE SOMMAIRE

Baptiste Costes smith grind Photo : Bertrand Carrot

PAGE 14 - L’intro Vive la France, vive le béton, à mort les trottinettes.

PAGE 18 - Le jeune

Réponses envoyées entre deux exams. Bravo.

PAGE 20 - Le vieux

La mini rampe dans l’jardin qui fait rêver tout le monde.

PAGE 28 - SUAS

Deux vieux contre trois jeunes, c’est pas très réglo ça.

PAGE 34 - LE TOUR SANS FIN 2

Parfois, la crise financière a du bon. (Special guest : Thibault Fradin !)

PAGE 46 - Arenys de Munt

Fouilles archéologiques au marteau piqueur et à l’huile de coude.

PAGE 52 - tricard à Taïwan

Comment bannir définitivement le skate à Taïwan, avec Nike SB.

PAGE 46 - TOM PENNY AND FRIENDS

Tom Penny aime toujours autant se déguiser, et faire du skate avec ses copains à Paris.

PAGE 74 - ‘NO FEET ON THE GROUND’ All hail Ray Barbee !

PAGE 80 - SPRING CLASSIC

On avait droit à un voyage en Italie gratos, mais on a préféré envoyer notre poulain Vincent Coupeau.

PAGE 82 - La Coupe au Bowl

Au lieu de faire des photos, Vincent a préféré skater et il a bien fait.

PAGE 86 - Le Vrac

Des vidéos, what else ?

(Sauf qu’il est tard et qu’on a oublié les numéros de page... Le mieux, donc, serait peut-être de le faire vous-même, à l’aide d’un stylo noir à encre indélébile, si, entre deux consultations de votre profil Facebook, vous parvenez à trouver le temps. Merci de votre compréhension.)


ŠMetallier

JAVI MENDIZABAL Pro Skater 2011/06 Seville, SPAIN

moskova.com


varial heel


neen wIllIams i s p r o u d t o s k at e i n t h e

skytop III

white suede / gum

c h a d m u s k a s i g n a t u r e mo d e l suprafootwear.com


L’intro

Vous avez peut-être la chance de vous en être rendu compte près de chez vous, nous

sommes est en train d’assister en France, à une véritable vague de construction de skateparks en béton. De vrais bons skateparks en béton qui poussent à peu près de partout, même à Paris. Alors bien sûr, c’est pas encore l’Oregon, loin de là, mais ça commence à avoir de la gueule quand même et à vrai dire, on n’y croyait plus… Je vous rappelle qu’on sort à peine de l’enfer des « skateparks modulaires ». Des pistes en fibre de verre puis en métal, toutes plus mal conçues les unes que les autres, réalisées par des fabricants de murs d’escalades ou de jeux d’enfants dans l’unique but de s’en mettre plein les fouilles. Vous savez qui ils sont, ils nous ont pourri la vie bien assez longtemps. Mais oublions, puisque cette ère semble bien révolue, grâce à des boîtes comme Constructo, Hall04 et Recréation Urbaine qui font aujourd’hui couler le béton dans nos villes et nos campagnes. Il y avait déjà eu une vague similaire à la fin des années 70 en France, suivie de peu d’une vague de destruction massive parce que les jeunes de l’époque avaient fini par se lasser de leur skateboard pour se remettre à courir après un ballon en s’insultant. Aujourd’hui, il en reste quand même quelques-uns qui n’ont pas eu affaire aux bulldozers, comme le snake de Saintes, le park de La Roche-sur-Yon et deux ou trois autres curiosités çà et là. En Espagne, des skateurs un peu plus motivés que la moyenne ont retrouvé, puis déterré à la main, un bowl en béton qui avait été recouvert trente ans plus tôt (voir l’article page 46). Pas sûr que les pistes à la con dont vous avez un aperçu sous les yeux suscitent le même intérêt dans ne serait-ce que 5 ans. Les skateparks en béton par contre, on peut se risquer à croire qu’ils seront toujours là dans trente ans et qu’ils nous feront toujours rêver. Quoique dans trente ans, il se peut qu’on passe plus de temps devant la télé à insulter des mecs qui courent après un ballon qu’au skatepark, mais bon, il paraît que l’espoir fait vivre. Maintenant je vous laisse, j’ai rendez-vous au skatepark de Fontaine (merci Steph et Sam chez Constructo)… - Fredd

Oui, c’est bien cette photo qui avait été postée sur not’ blog, mais ce coup-ci, pas de politique, pas question de vexer à nouveau notre lectorat frontiste et/ou trottinetiste. Photo : Fredd


SEBO WALKER SWITCH FRONTSIDE FLIP

INTRODUCING

PICO XLK MORE INFO AT LAKAI.COM

CARLO

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L A K A I L I M I T E D F OOT WE A R T H E S H O E S WE S K ATE BIEBEL / JOHNSON / MARIANO / CARROLL / HOWARD WELSH / ALVAREZ / GILLET / BRADY / JENSEN / FERNANDEZ TERSHY / ESPINOZA / HAWK / WALKER / PEREZ photo by Colen / ad #155 / lakai.com / crailtap.com / info@agencencore.com


– erik ellington Spencer hamilton

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tom penny /

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dane vaUghn

WindSor JameS /

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– kill me premiUm tee k Skinny denim – lizard king kr3wdenim.com –


Smith grind Photos : Benoît David

LE JEUNE SYLVAIN GEOFFROY

Date et lieu de naissance 1er juillet 1991 à La-Roche-sur-Yon Lieu de résidence actuel Nantes Années de skate 11, je crois. Vidéos de référence La DVS Skate More, The Strongest Of The Strange de Pontus Alv, et les vidéos des vieux Sugar, notamment la Pandore et la Aspartame. Skateurs de référence Olly Todd (sa part dans la Landscape), Darrell Stanton (Dans la Roll Forever)

Première board Une board old school que je partageais avec mon frère, équipée d’un gros frein à l’arrière, d’une baquette de protection à l’avant, des rails sur les côtés et de belles roues fluo en plastique dur ! Où seras-tu et que feras-tu dans 15 ans ? Place de camping à l’année, caravane, 3 enfants. Sponsor Aucun


REMY TAVEIRA

STAR PLAYER LS


Nose blunt à la maison Photo : Manu Sanz

LE VIEUX

Jean-Thomas Tschirret Date et lieu de naissance 7 juin 1972 à Mulhouse Lieu de résidence actuel Massillargues-Attuech, au pied des Cévennes Années de skate 25 Vidéos de référence Video days, Dedication (Think), Kicked out of everywhere (Real), The Strongest of the Strange, la Déca-Danse, Jim’s ramp jam et les vidéos Thrasher et Anti-Hero. Skateurs de référence Des tonnes ! Mes Potes et Gonz, Pontus, Drehobl, Barley, Daclin, Trujillo, Grant Taylor, Raven Tershy, Dylan Rieder, Colin Provost, Phil Shao, Busenitz, Mendizabal... Chez moi, sur la mini : Sammy Idri, Jérome Chevalier, Aaron Sweeney et Brandon Westgate.

Première board En 87, une Holy sport «hands off» toute fluo. Première «américaine» en 88, une John Lucero (Schmitt Stix), ridée sans grip pendant quelques mois ! Où étais-tu et que faisais-tu il y a 15 ans ? Entre Nîmes et Briançon où je finissais mon service militaire. Sponsor Aucun. Faites vivre les assos, les marques et les skateshops locaux : La planche à roulettes nîmoise, Trauma et Unlimited par exemple !

Photo : Patate


2012

WeA c t i vi s t C HR I S PASTRAS S HO T B Y A N T O N R E N B O RG www. wes c . c om


quarters lx/ black wax/ brown wax/ blue wax/ gravisskateboarding.com



L’MATOS

1 un pull over d’été de chez DC / 2 une chaussure Lakai ‘Carlo’ tout ce qu’il y a de skatable / 3 un t-shirt Supra pour leur faire de la pub / 4 un bonnet Cheelax / 5 une chaussure Gravis ‘Quarters’ pour faire des slappies / 6 le jean Reese Forbes de chez Quiksilver Skateboarding / 7 un sac-photo Dakine déguisé en simple sac-à-dos / 8 une chaussure Vans ‘Grosso’ / 9 une planche 5Boro pour jouer à la guerre / 10 une chaussure Osiris ‘45’ toute en toile pour les vegan / 11 un planchon Anagram fabriqué au Canada / 12 une chaussure DC ‘Landau mid S’ / 13 un calebar Moskova imprimé usé / 14 un film périmé qui traînait au studio.

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L’MATOS

1 une chaussure Adidas Busenitz saveur moutarde / 2 un bonnet Crime / 3 un t-shirt Palace ton sur ton / 4 un jean WESC slim mais pas trop / 5 une montre Nixon ‘Monopoly’ (si vous avez besoin d’une loupe, allez sur le site Nixonow.com) / 6 un sac-à-dos Gravis avec des tas de poches de partout / 7 une chaussure Lakai ‘Belmont XLK’ avec le nom de Danny Brady dessus / 8 un t-shirt WESC avec une poche sur le coeur / 9 le nouveau pro-model Nick Trapasso de chez Converse / 10 une guest board pour Jake Rupp de chez Magenta / 11 un t-shirt Cheelax / 12 la fameuse Stevie Williams de chez Supra / 13 une casquette de camionneur DC.

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Gregory Poissonnier, pivot to fakie Photo : Jean Dolhats


NUMERO XXIX


Antoine Ravel, feeble grind Photo : Maxime Gandon


Florian Boutin, BS flip Photo : Jo Dezecot


Daan Van Der Linden, FS wallride Photo : Davy Van Laere


Jérôme Chevallier, BS nose blunt revert Photo : Clément Le Gall


Episode 2Â

Nantes - Niort - La Rochelle - Bordeaux


La relève nantaise #1 : Melvil Lopes. BS noseblunt, Nantes

BUDGET ZÉRO La première fois, en octobre, on avait mis un budget de côté, monté une grosse équipe et on était parti sur la route. On avait improvisé les déplacements et malgré la pluie et les blessures, on avait réussi à faire une dizaine de pages dans le #27, ainsi qu’un petit montage sur le site. Forts de tout ça, on avait espéré que des sponsors se bousculeraient ensuite pour être de la partie. Sauf que malgré tous nos efforts, en ces périodes économiques douteuses, personne n’est venu frapper à notre porte pour nous payer nos petites escapades improvisées à travers la France. Alors pour ce second épisode, il a fallu tout réduire au minimum. Ce qui avait pesé le plus lourd lors du premier épisode, c’était la location du van. Alors cette fois, on ferait sans. Il a ensuite fallu réduire l’équipe à 4 personnes, afin de pouvoir éventuellement caser tout le monde dans une voiture si on était amenés à faire du stop. Ces quatre personnes étant : Sylvain Tognelli, Alex Richard, Paul Labadie (pour la vidéo) et moi. Cette fois,

sans pouvoir s’isoler dans un van, il allait falloir se déplacer avec les locaux qui, dans chaque ville, viendraient grossir les rangs de notre équipe. Lors de notre première aventure, nous étions partis de Paris, et après avoir zigzagué vers le sud-ouest, nous avions terminé notre route à Nantes. Le concept du Tour Sans Fin étant de repartir de l’endroit où nous nous arrêtons la fois précédente, nous nous sommes retrouvés à Nantes le lundi 20 février à midi. En y réfléchissant un peu, partir en tournée sans van en février est une idée curieuse… voire un peu folle… Mais bon, c’est le genre de challenge qu’on aime bien relever avec Paul, et puis avec Poulain et Alex, on ne se faisait pas trop de souci. Les journées étant courtes, par contre, il allait falloir réduire les trajets au maximum afin de profiter du soleil le plus possible. Messieurs-Dames, voici le deuxième épisode du Tour Sans Fin, de Nantes à Bordeaux.

par Tura


Lundi 20 février

Le rendez-vous est fixé à midi chez Click, sauf qu’à cette heure-là, le shop est fermé. Alors on se déplace à 50 mètres de là, au fameux Streetpark. Le ciel est bleu, la température monte très vite. Sylvain et Alex nous rejoignent. On traîne un peu au park et puis on décide d’aller ‘streeter’. On croise Armand Vaucher et sa bande, et puis quelques autres skateurs au passage. On finit par être une grosse équipe, et le soleil aidant, tout le monde est super motivé.

Thibaud Fradin après une une journée de boulot. Switch ollie, Nantes

La ville vient de se doter d’un nouveau pont qui offre un petit plan incliné de chaque côté et quelques petits spots alentours. On s’attarde un peu et Arthur Bourdaud nous parle du petit spot DIY qui a été construit sous une bretelle d’autoroute, un peu en dehors de la ville. On décide d’aller y jeter un oeil, mais la nuit tombante et l’humidité mettent un terme à cette première journée...


Question hébergement, en février, on a moins envie d’improviser alors on a pris les devants. Pablo et Tristan, qui nous avaient accueilli dans leur salon en octobre, nous accueillent à nouveau à bras ouverts. Pour fêter ça, on se fait une bonne crêperie et à minuit, tout le monde est couché. La météo s’annonce bonne pour demain, l’idée est d’aller tôt skater ce spot sous l’autoroute…

Alex Richard, ollie in, juste après boneless, en évitant le hang up, de justesse... Nantes


Alex Richard Switch FS blunt sous l’autoroute. Nantes

Mardi 21 février

Arthur nous a donné rendez-vous à 11h au Streetpark pour nous emmener sous le pont. Personne n’est en retard, et le soleil nous accompagne. Balayer le spot soulève des nuages de poussière et prend un petit moment. Certaines courbes se sont à moitié écroulées, mais d’autres parties offrent de bonnes possibilités. Poulain et Alex s’acharnent sur le plan incliné surmonté d’un petit quarter, et les tricks finissent par rentrer. On retourne alors en ville. Les jeunes nous rejoignent et une grosse session s’improvise sur un petit spot au bout du quai des 50 Otages. Armand Vaucher rentre un big spin sur un gap, et puis on décide de retourner au spot des grands plans inclinés rugueux, près de l’hôpital, qu’on avait déjà skatés en octobre. Alex fait ollie en FS là où Thibaud Fradin l’avait fait en BS, Poulain se balargue au-dessus d’un rail et on décide de rentrer se faire un gros plat de pâtes à la maison.


Sylvain Tognelli FS ollie par dessus le tout, avec un aller simple dans les choux. Nantes

Sauf que Thibaud, qui a bossé au shop toute la journée, est super motivé d’aller skater ce soir… On hésite tous un peu, et malgré la grosse bouffe qu’on vient de se faire, vers 21h, on reprend les boards… Pablo a repéré un minuscule bump devant un banc qu’il aimerait bien passer en BS 180. Le ollie passe sans problème, mais il se fait piquer la vedette par Thibaud qui survole le truc en flip et en switch ollie…

La relève nantaise #2 : Armand Vaucher, BS big spin au bout des 50 Otages


Une photo typique Tour Sans Fin, typique Soma ! Alex Richard FS wallride tirette, Niort

Mercredi 22 février

Ce soir, à Bordeaux, il y a l’avant-première 5boro « Join or die » et on se dit que ça pourrait être marrant d’aller y faire un tour. Et hier, on a reçu un coup de fil de Jo Dezecot qui s’est proposé de nous y emmener avec sa vieille Nevada 7 places. Alors pour lui éviter un gros détour (il vient de Tours), on s’est donné rendez-vous à Cholet à 10h30. A défaut de train, on prend un bus SNCF et un peu plus tard, Jo, accompagné d’Arthur Chiron, nous attrape à la gare. On prend la direction du sud et on décide de faire une escale à Niort. On débarque au shop Rock Slide où Fred nous confie son stagiaire Léo pour nous montrer les spots du centre-ville. La ville est en travaux et promet d’offrir quelques nouveaux spots d’ici peu. On déplace un tout nouveau banc sur une place rutilante et une petite session s’improvise. Léo évoque une courbe en béton construite dans un vieux hangar pas loin de la gare. Les spots DIY dans les endroits poussiéreux, ça nous connait, alors on décide d’aller s’y enfermer malgré le soleil. Le spot est modeste, mais parfait pour Jo qui s’acharne sur un flip wallride pendant qu’Alex grimpe sur le mur en FS. En fin d’après-midi, il est temps de reprendre la route pour Bordeaux. On passe un coup de fil à Seb Daurel qui nous accueille chaleureusement à 5 chez lui (Alex rentrera dormir chez lui), après sa longue journée à monter une vert’ à Darwin (le hangar eco où est recyclé tout un tas de trucs en skatepark, entre autres). On arrive à temps pour la vidéo 5boro et on termine la journée à manger des burgers au Molly’s (à côté de RIOT, en face du park, sur les quais).

Jeudi 23 février

A notre réveil, la météo n’annonce rien de bon. Seb est déjà parti bosser et nous a invités à jeter un oeil à tout ce qu’il a construit à Darwin. Forcément, on est tous à bloc, et à midi on est déjà en train de skater le bowl en bois (celui en béton n’est pas encore fini, et la vert’ pas encore plaquée). Oscar Candon, qui traine ses guêtres dans le coin, nous rejoint et décide d’intégrer à nouveau l’équipe. Forcément, on accepte ! Jo Dezecot, lui, doit rentrer à Tours ce soir, alors on se dit que ça pourrait être une bonne idée de remonter avec lui vers La Rochelle et tenter d’éviter la pluie qui se profile à Bordeaux… On hésite un moment et puis on se décide. En route pour La Rochelle. Saintes est sur le chemin, ce serait dommage d’être si proche du bowl légendaire sans s’y arrêter. Mais le spot est trop humide pour être skatable. Alors on continue notre route, non sans amertume… La pluie et le brouillard nous accueillent à La Rochelle à la nuit tombée. On a entendu parler d’une mini-rampe couverte en centre-ville, qu’on finit par trouver. L’endroit est en fait une salle prêtée par la mairie où une chouette petite mini occupe la moitié de l’espace, l’autre moitié servant de mini-skatepark. Olivier s’occupe de gérer l’endroit, nous accueille sympathiquement, et nous laisse skater toute la soirée. Le ratio superficie/amusement est poussé à son maximum, et on n’arrive plus à s’arrêter… Enfin, si, on y arrive, forcément, au moment où tout le monde commence à avoir faim et quand Jo décide de reprendre le volant pour rentrer chez lui. On le remercie bien d’avoir joué les taxis pour nous et Olivier nous oriente vers un petit resto et un bar dans lequel trône un baby-foot. Et puis la question de l’hébergement surgit (en vérité, elle a déjà surgi un peu avant…). Nos contacts locaux étant indisponibles, Oscar et Alex se proposent de dormir au skatepark pendant que Paul, Sylvain et moi, non sans nous sentir coupables, prenons une chambre d’hôtel…



On a bien essayé de ne pas mettre de photo d’Oscar Candon dans ce numéro, mais on n’a pas réussi. Alley oop wallride revert, La Rochelle


Vendredi 24 février

Temps pluvieux. On apporte les croissants à Oscar et Alex histoire de déculpabiliser un peu, et puis on va faire un tour chez Crime skateshop, où François (le patron) nous parle d’un spot sur le port qui pourrait sécher rapidement si la pluie finit par s’arrêter… On passe le début d’après-midi à repérer les spots et puis on fait un peu de tourisme en attendant que ça sèche. Le vent s’y met et vers 16h c’est skatable. Oscar et Sylvain filment quelques lignes et en fin de journée, on est tous d’accord pour redescendre à Bordeaux. La gare est à 5 minutes, on trouve facilement un train. On fait fuir l’unique occupante d’un compartiment qu’on transforme en salle de projection vidéo avec l’ordinateur d’Alex, et on s’endort à moitié devant la vidéo Slave, qui pourtant n’a rien de soporifique… Déjà cinq jours qu’on est sur la route, les premiers signes de fatigue se font sentir. On retourne dormir chez Seb, qui vient gentiment nous chercher à la gare. On refait le monde et ses conspirations dans son salon, et on se couche en espérant le retour du soleil.


Samedi 25 février

Nos incantations ont porté leurs fruits : le ciel est bleu et le soleil rayonne. A midi il fait déjà chaud et on part à l’assaut des rues bordelaises, après un petit échauffement au park. Je dois me rendre à l’évidence : après avoir été en travaux pendant des années, Bordeaux est devenue la capitale du skate français. Pour preuve, les bons Parisiens Sugar et Magenta viennent de s’y installer ! Enfin bref (c’est dingue comme j’aime bien cette expression «enfin bref», ça doit être la plus courante chez Soma, avec «le skate c’est dans la rue !», «non aux JO !» et «on est des dingues !»…) : Bordeaux + soleil = skate. C’est aussi simple que ça. Ce dernier jour de Tour Sans Fin se passe entre le conservatoire, Meriadeck, un bump devant une

poubelle en centre-ville et l’hôtel de Région en compagnie de Bastien Nicolet et de Grégoire Grange. A un moment, on espère tomber sur Tom Penny dont la rumeur affirme qu’il est en ville, on croise David Manaud sur son tricycle, on choppe un sandwich, on prend un petit coup de soleil sur le nez et on termine notre épopée une nouvelle fois au Molly’s, un burger dans une main et une bière dans l’autre… On se félicite pour cette petite semaine en se disant, avec Paul, que c’est une bonne idée de s’arrêter là. Ça nous obligera, dans 4 mois, à revenir pour le départ du troisième Tour Sans Fin, avec ou sans budget !


Sylvain Tognelli, ‘Juste’ un ollie, avec les quatre roues posées dans le plan incliné... Bordeaux

Sylvain Tognelli tente de remettre le tail grab à la mode. Bordeaux

Merci à Pablo Barral, Tristan, Thibaud Fradin, David Couliau, Arthur Bourdaud et tous les Nantais, à Fred et Léo chez Rock Slide à Niort, à Olivier et François à La Rochelle, à Jo Dezecot, à Seb Daurel et Seb de chez Riot à Bordeaux.



Archéologie et Barbecues Une histoire d’amitié et d’amour du skateboard Photos par Roger Ferrero Texte par José Noro



JM Roura BS flip

D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours entendu parler de cette légende d’un vieux skatepark, à Arenys de Munt, une petite ville à 40 km au nord de Barcelone. C’était, apparemment, le premier et le plus grand skatepark Espagnol. Les gens venaient de toute l’Europe pour le skater, mais il avait rapidement fermé ses portes et avait donc été détruit, ou enterré, dans la foulée. Mais tout cela datait de bien avant que je sache ce qu’était un skateboard et de ce qu’on pouvait en faire. Je me souviens être allé voir sur place il y a bien longtemps, il y avait en effet un bassin qui pouvait être un vestige d’un skatepark des années 70, mais pas de quoi faire déplacer des gens du fin fond de l’Europe… Il n’y avait rien en tout cas qui ressemblait aux deux bowls, au half pipe, ou à la piste de slalom dont parlaient « les anciens ». Tout ceci restait assez mystérieux finalement. Jamais je n’avais osé imaginer que juste à côté de ce pauvre bassin, sous des mètres de terre, reposaient les vestiges de ce gigantesque skatepark, construit sur le modèle des parks californiens de l’époque. Plus tard, j’avais appris que ce bassin faisait bien partie de ce fameux skatepark. Il avait été épargné lors de la destruction parce que le paysan d’à côté avait demandé la permission de le conserver pour en faire un bassin de rétention d’eau pour irriguer ses champs. Voilà quelle était l’étendue de mes connaissances à propos de ce park quand, il y a cinq ans, des skateurs locaux ont décidé de vider le bassin de son eau, et de tout son écosystème, pour le skater à nouveau. C’est là qu’on a commencé à y aller régulièrement avec mes potes. Le spot était finalement assez sympa et à chaque fois, nous contemplions cette

masse de terre juste à côté en nous demandant comment était le reste du skatepark,

est-ce qu’ils l’avaient totalement détruit puis recouvert de terre, ou simplement recouvert de terre ? Cette question nous taraudait avec mon ami Dani Sopas, et le sujet revenait fréquemment dans nos discussions. On en parlait notamment avec nos potes des groupes de punk rock « L’Odi Social » et « Subterranean Kids », qui eux, skataient dans les années 70 et à chaque fois qu’on les croisait au « Puerto Hurrako » (fameux bar punk à Barcelone), ils avaient une bonne histoire à nous raconter à propos du skatepark d’Arenys de Munt.

Puis, à force de recherches, on a retrouvé la trace de José Antonio Munoz qui tient le plus vieux skateshop d’Espagne, à Madrid : « Caribbean Sportshop » ouvert en 1975 et toujours à votre service... Nous sommes donc allés le rencontrer et il a été plutôt surpris de nous voir débarquer dans son shop pour lui demander des renseignements sur un skatepark vieux de trente ans… Il nous a demandé d’attendre un moment, qu’il avait quelque chose à nous montrer. Il a disparu dans l’arrièreboutique, puis il est revenu avec quatre albums remplis de photos d’Arenys de Munt prises entre 1977 et 1979. Des photos de la construction, des championnats d’Espagne, des sessions épiques… La quantité d’infos dépassait de loin toutes nos attentes. Il y avait surtout un plan du park ainsi que des bâtiments adjacents, comme l’accueil, les sanitaires, le bar… José Antonio nous a expliqué que le park avait été construit sur une zone non-constructible et qu’il avait dû fermer pour des raisons financières, mais il nous a surtout donné l’info que nous attendions : si le half pipe, la piste de slalom et le snake run avaient été entièrement détruits, le plus gros bowl lui, était intact ! En sortant de « Caribbean Sportshop » tout était très clair pour Dani et moi, nous allions déterrer ce bowl coûte que coûte. Nous avons alors contacté notre pote Julian Chamizo, qui avait connu le skatepark. Avec son aide précieuse et le plan de José Antonio, on a réussi à définir une zone où commencer à creuser. On s’est pas mal foutu de notre gueule au début, on nous a même caché et cassé nos outils, mais ça ne nous a pas arrêté. On a creusé

pendant des jours et des jours sans tomber sur le moindre morceau de béton. On commen-

çait à désespérer, à se dire qu’il n’y avait rien là-dessous, jusqu’au jour où on est tombé sur ce qu’on pensait être une grosse pierre. On venait de trouver la plateforme du bowl ! La motivation est revenue d’un seul coup… Il restait maintenant à trouver le coping et le suivre. Quand on a réussi à mettre à nu tout le tour du bowl nous étions surexcités, ça commençait à prendre forme, mais cela coïncidait au moment où je suis parti sur Hossegor, puis j’ai enchaîné sur divers skate trips et le chantier s’est arrêté pendant deux ans. Jusqu’à ce que mon pote Guille m’envoie un message pour me dire que José Roura (légende espagnol) et une grosse vingtaine d’autres gars avaient repris les choses en main. Le boulot qu’ils ont abattu est tout simplement incroyable. En fait, à la ferme-



JM Roura FS ollie

ture du park, tous les gravats issus de la destruction du half pipe et des bâtiments ont été jetés dans le gros bowl puis recouverts de terre… Il a donc fallu à Roura et sa bande, en plus d’enlever la terre, extraire ces énormes blocs de béton, à la main. Ça leur a pris plus d’un an de travail. Chacun à son rythme, certains jusqu’à l’épuisement total, d’autres de façon plus raisonnée, mais toujours avec la même passion et le même esprit de camaraderie. Certains creusaient frénétiquement, pendant que d’autres étaient plus préoccupés par le barbecue ou de l’acheminement des bières, mais tous avaient leur rôle. C’était important que le groupe soit aussi solidaire et uni parce qu’on n’arrive pas au bout de ce type d’entreprise sans une bonne ambiance de travail. Mais parfois toute la bonne volonté du monde ne suffit pas, et José Roura a dû demander de l’aide à l’un de ses sponsors, Nike SB, pour acheter un peu de matériel et pour la location de marteaux piqueurs, de groupes électrogènes, etc. Ça leur a rendu un vrai service et finalement, le bowl est ressorti de plus de trente ans d’hibernation. Il y avait quelques trous à boucher ça et là et une partie du coping à refaire, mais considérant le temps qu’il

avait passé sous terre, il était en très bon état.

Ce chantier, en plus de faire revivre un spot mythique aura permis de réunir plusieurs générations de skateurs, des années 70 à aujourd’hui, venant d’horizons totalement différents, mais tous réunis par une même passion. C’est certainement ce qui aura été le plus fédérateur dans l’histoire du skate Espagnol, et pour ma part, c’est l’aventure la plus gratifiante dans laquelle je me sois lancé. Merci au Skateboard pour tout ce qu’il nous apporte.

José Noro pivot fakie



TRICARD À TAIWAN Un voyage Nike SB débridé

Qui aime encore lire ces éternelles histoires de vols, d’escales, d’arrivée complêtement crevé suivies de l’inévitable décalage horaire ? Personne. Donc, faisons simple et passons directement aux choses sérieuses. Dernièrement, une partie du team Nike SB est allé skater à Taiwan. Et voici en quelques lignes deux anecdotes qui auraient pu bien mal finir. Ou comment se faire bannir d’une ville à l’autre bout du monde, Taichung.

par Marcel Veldman


« impossible de déchiffrer le moindre panneau, presque personne ne parle anglais... Enfin, la vraie sensation de voyager. » Marek Zaprazny big spin flip


Youness Amrani FS blunt slide

Lors de ce voyage à Taïwan, j’ai eu le plaisir de célébrer mon anniversaire à Taipei. Pour cela, nous nous sommes rendus dans un bar situé au coeur de l’une des rues les plus touristiques de la ville. Justin Brock, Wieger Van Wageningen, Youness Amrani et moi étions des habitués du lieu depuis quelques jours. Alors que je m’installais au comptoir, cogitant sur la vie comme cela peut arriver le jour de son anniversaire, j’ai réalisé à quel point nous avions été chanceux dernièrement. Quelques jours plus tôt, Kenji, notre guide local, avait décidé de nous emmener 200 km plus au sud dans la ville de Taichung. Le temps était mauvais depuis deux jours à Taipei et les prévisions météo étaient plus qu’encourageantes au sud. Dani Lebron, outre ses aptitudes à vous faire mourir de rire grâce à ses incessantes citations de films cultes, est un spécialiste des prévisions météorologiques. En bon monsieur météo, il nous a confirmé que Taichung était un trés bon choix. Ainsi, avec l’accord du “spécialiste”, nous avons embarqué dans un train à grande vitesse, direction le sud. 45 minutes plus tard, nous découvrions une ville totalement différente. Ja-Way ( désolé si j’écorche ton nom. J’aurais pu utiliser ton pseudo Facebook: Got Weed), un skater local de Taichung, nous a offert l’hospitalité dans quelques chambres de l’hôtel de ses parents. A côté de cela, il gère également le skateshop Rollin et nous a guidés durant


Dani Lebron switch crooked grind

notre séjour sur place. L’atmosphère était très différente de Taipei. Ils est quasiment impossible de déchiffrer le moindre panneau, presque personne ne parle anglais, et bien que je ne comprenne pas un mot de chinois j’ai adoré ça. Enfin, la vraie sensation de voyager. De nos jours, on peut parcourir des milliers de kilomètres et se retrouver dans les mêmes centre-villes remplis des mêmes commerces que partout ailleurs. Mondialisation de merde ! Taichung semble avoir encore été épargnée, à l’exception de magasins 7 eleven à chaque coin de rue. Le premier vrai spot était incroyable, des courbes naturelles qui entourent un parc. Très cool à skater, le spot n’était en revanche pas photogénique. J’en ai profité pour laisser mon boîtier dans le sac et skater. Tout le monde s’éclatait bien lorsqu’a surgi tout à coup un vigile visiblement hors de lui. J’étais vraiment étonné car nous ne gênions personne et aucune dégradation n’était faite. Le garde pointait du doigt Anthony Claravall, l’un des deux filmeurs, et hurlait : « Toi, tu as menti à moi ! » Personne ne semblait comprendre. Il a ajouté qu’il appelait la police. En fait, Ant était venu sur le spot un an auparavant et ce même vigile avait déjà voulu le virer. Anthony lui avait promis que s’il le laissait skater cette foislà, il ne reviendrait jamais puisqu’il vit aux Etats-Unis. Le garde avait accepté le marché et Anthony et les autres skateurs présents avaient pu rester toute l’après-midi. En le reconnaissant le pauvre agent de sécurité avait dû se sentir trahi et semblait avoir perdu toute foi en l’humanité. Résultat : fin de session. Le spot suivant, un rail de 7 marches avec élan parfait, allait nous plonger dans une embrouille beaucoup plus sérieuse. Nous avions rapidement testé ce rail la nuit précédente lorsque nous cherchions des spots.


« Le spot suivant allait nous plonger dans une embrouille beaucoup plus sérieuse »

Youness Amrani tail slide shove it


Maintenant, il fallait shooter. Lors de notre précédente session, nous avions été poliment invités à partir. Nous étions donc plutôt confiants pour ce retour. A tort. A peine 5 minutes après notre arrivée, un type énorme est apparu et s’est assis sur le rail sans dire un mot. Kenji et les autres locaux ont bien tenté de discuter avec lui, mais sans succès. Il a appelé les vigiles afin qu’ils nous chassent. Alors que nous tentions de skater malgré tout, le type, les agents de sécurité et une fille qui passait par là nous filmaient avec leur iPhones. Finalement, vu la situation tendue, nous sommes partis de nous-mêmes pour tenter à nouveau notre chance le lendemain. Le même gros type nous a virés direct. Cette fois, c’en était trop. Mieux valait aller skater ailleurs. Youness a alors shooté un gros ollie mais Wieger m’a avoué qu’il voulait vraiment faire son trick sur le fameux rail. L’idée de retourner sur le “spot au gros type” ne semblait pas très bonne, mais quand le skateur est chaud pour un trick, je suis chaud aussi. Cette fois, nous n’avons emporté que le strict néces-


« Il n’y avait plus qu’une solution : fuir »

saire. Ant, Wieger, Kenji et moi avons pris un taxi et lui avons demandé de nous attendre au coin de la rue. Nous savions bien que nous allions nous faire virer et qu’il nous faudrait nous sauver au plus vite. Après avoir très rapidement installé les flashes, Wieger a commencé à se jeter. A peine deux minutes plus tard, les mêmes personnes ont surgi accompagnées de quelques autres. Cette fois, il était clair que cela pouvait vite dégénérer. Plus question de réfléchir, nous avons attrapé comme nous pouvions nos affaires et couru vers notre taxi… qui avait hélas disparu. Nous avons donc poursuivi notre course jusqu’au coin de la rue où nous sommes tombés par chance sur un autre taxi. Nous lui avons donné la carte de notre hôtel et il a démarré. On était sauvés et morts de rire, bien qu’un peu déçus de ne pas avoir pu shooter le trick. Tout à coup, un agent de sécurité a surgi devant le taxi l’ordonnant de stopper car nous avions commis quelque chose de grave selon lui. Malgré nos tentatives d’explications, le chauffeur n’a rien voulu entendre et s’est mis

Justin Brock ollie up to FS nose grind


« ils étaient cachés dans un restaurant après être restés DIX minutes planqués sous une voiture. »

Justin Brock ollie up to ollie

à nous hurler dessus. Il n’y avait plus qu’une solution : fuir. D’autres vigiles arrivaient et il était désormais évident que le police allait suivre. Wieger et Kenji ont pris la fuite d’un côté tandis qu’Ant et moi avons disparu à travers des buissons. Apparemment hors d’affaire, on rigolait comme des gosses mais il y avait bizarrement de nombreux motards de la police dans le quartier, et ils semblaient à la recherche de quelqu’un. Nous avons alors appelé Wieger pour prendre des nouvelles, ils étaient cachés dans un restaurant après être restés 10 minutes planqués sous une voiture. L’affaire avait pris de l’importance, aussi incompréhensible que cela puisse paraître. La police était maintenant partout. Par chance, Ant et moi n’avions pas nos boards avec nous. Nous avons alors appelé Colin Kennedy, le team manager, pour lui dire de rassembler toutes nos affaires à l’hôtel et de nous rejoindre à la gare au plus


Wieger Van Wageningen switch crooked grind

vite. Le chauffeur de taxi savait où nous trouver puisque nous lui avions donné la carte de l’hôtel. Il l’avait probablement déjà dit aux vigiles et même à la police. A la gare, il y avait de nombreux policiers, mais heureusement ils n’étaient pas là pour nous. Nous y avons retrouvé Wieger et Kenji, sans leur board, et apparemment assez apeurés. Par chance, personne n’a finalement été arrêté. Le reste du team nous a rejoints avec nos affaires. Ils savaient juste que nous étions recherchés par la police et que tout le monde devait fuir pour Taipei. Pauvre Colin, il a vraiment stressé pendant quelques heures à cause de nous. Assis au bar, le jour de mon anniversaire, j’ai donc repensé à cette folle aventure. Je regardais Wieger jouer au billard avec la mafia chinoise, le sourire aux lèvres. Tout le monde s’amusait, nous n’étions pas en prison. Youness pariait des shots aux dés avec des types louches. 45 minutes plus tard, il était cuit et comatait dans un canapé. Justin, Dani and Colin l’ont raccompagné à sa chambre tandis que j’ai continué la soirée de plus belle dans un autre club en compagnie de Marek Zaprazny et Wieger. Je ne marchais plus droit, j’étais complètement bourré quand j’ai entendu Marek annoncer fièrement qu’il venait d’acheter 16 shots de tequila. Pourquoi ? Et pourquoi 16 surtout ? Il y a quelques jours, j’ai reçu un email de Kenji avec des liens vers un nouveau site web, une sorte de CNN taïwanais. Incroyable ! On y découvrait un reportage de cinq minutes sur notre aventure du handrail. Il y avait même des images d’un reporter sur place, etc. La totale. Désolé les gars, mais je crois que le spot est mort…


Le jour où on est allé à Chelles, Tom avait tellement mal aux jambes de la veille qu’il avait mis ces chaussures pour éviter de skater... Mais il n’a pas pu résister au bowl... Ci-contre : nose blunt à La Vague, ou ce qu’il en reste...


TOM PENNY AND FRIENDS Une petite tournée Supra à Paris

Si vous faisiez du skate dans les années 90, alors vous savez. Vous savez les années d’avance qu’il avait. Vous savez les tonnes de style qu’il avait à revendre. Quinze ans plus tard, la légende a pris un bon coup de vieux, mais Tom est resté fidèle à lui-même, quand d’autres se sont un peu perdus en route (je pense à Muska, là...). Humble et francophile, Tom reprend du poil de la bête en tentant d’echapper à ses démons. Si vous l’avez croisé un jour, alors vous savez...

par Tura


Tom Penny Où tu vis, en ce moment ?

Un peu partout…

Tu as déjà vécu aux Etats-Unis ?

Oui, quand j’étais plus jeune. J’avais quitté Oxford pour aller lancer Flip avec Rune (Glifberg), Geoff (Rowley), Andy Scott, Ian (Deacon) et Jeremy (Fox). Je suis resté environ deux ans, de seize à dix-huit ans, et depuis, je fais des petits séjours de trois mois régulièrement, pour skater et voir tout le monde. Quand as-tu vécu en France ?

Je viens en France depuis toujours, tous les ans. Ma famille possède une maison en Dordogne depuis des années, dans un petit village… C’est comme ça que tu as appris le français ?

Oui, à force de passer des vacances ici, à l’école. Et en habitant en Dordogne un moment… Quels souvenirs tu gardes de cette période ?

Premier jour, premier spot. Si ça vous intéresse, sachez que Tom a aussi fait switch BS flip et sauté les énormes marches à la suite en FS 180 (du premier coup, le 180). Switch pop shove-it revert à Gare de Lyon.

J’ai de très bons souvenirs, j’ai rencontré plein de gens cool. J’habitais dans cette maison en Dordogne et j’ai passé un an à Bordeaux. J’avais un appartement à la Victoire, en plein centre. C’était un bel appartement, même Ali Boulala est venu habiter un petit moment, quand on filmait pour la vidéo “Sorry”. On s’amusait, on skatait tous les jours… C’était une bonne période, c’était bien. Tu as vécu et voyagé un peu partout à travers le monde, on dirait… Est-ce qu’il y a un endroit où tu n’es jamais allé et où tu rêverais d’aller ?

C’est vrai que j’ai visité le monde entier, mais je pense que s’il y avait un endroit où j’aimerais vraiment aller, je crois que ce serait les Bahamas. Juste pour des vacances, à me reposer sur une île paradisiaque… Ou peut-être la Jamaïque. Ou les Îles Caiman, avec ce gros skatepark en béton…

Oui, mon pote Mark Appleyard m’a parlé de ce spot, ça a l’air incroyable. J’aimerais bien aller skater ça un jour, ça a l’air marrant.

Il y a aussi ce skatepark géant en Chine, tu y es déjà allé ?

Non, mais Rune m’en a parlé. On le voit skater le grand bowl sans pads, dans la vidéo Extremely Sorry…


« Je viens en France depuis toujours, tous les ans. Ma famille possède une maison dans un petit village en Dordogne… »



Si vous regardez attentivement cette séquence, vous pourrez peut-être apercevoir un type passer subliminalement devant l’objectif de mon appareil photo. Cherchez bien. Thierry Gormit, lipslide to switch crooked grind à Mairie d’Ivry.



« Pierre-André lui avait donné des stickers pour moi, ceux où on le voit faire un handstand devant la Tour Eiffel. »

Je t’ai déjà croisé pas mal de fois à Paris, tu aimes cette ville ?

J’adore Paris. J’ai toujours aimé Paris. J’y viens depuis que je suis tout petit et je passe souvent rendre visite à mes amis, skater, manger dans des bons restaurants, profiter de la vie nocturne… Quand j’étais petit, vraiment jeune, je devais avoir 10 ans, juste quand je venais de commencer le skate, je suis venu à Paris avec ma mère. Je ne connaissais pas grand-chose au skate mais on avait rencontré Pierre-André (Sénizergues) et sa copine, au Trocadéro. Ma mère avait discuté avec sa copine pendant que je skatais, et Pierre-André lui avait donné des stickers pour moi, ceux où on le voit faire un handstand devant la Tour Eiffel. J’étais trop content ! A quand remonte ta dernière session de vert’ ?

La dernière fois que j’ai skaté une vert’, c’était en Suisse, il y a longtemps, quand on filmait pour la vidéo Sorry. Je voulais avoir quelques tricks de vert’ dans ma part’. Je crois que j’avais essayé un flip indy to fakie pendant un long moment, mais que je ne l’avais jamais vraiment rentré.

Prenez un ditch chellois bien ‘rough’, un poteau tordu, des grosses gouttes de pluie et une bonne gamelle. Mélangez le tout et recommencez tant que la sauce ne prend pas. Juan Saavedra, pole jam tucknee. Même pas mal.

La rampe, c’est une autre discipline pour toi ou c’est juste une mini-rampe un peu plus haute ?

Je me souviens quand les vidéos Plan B sont sorties (les deux premieres - NDLR). Colin McKay et Danny Way faisaient des tricks de street, mais sur une vert’. Ils skataient le coping presque comme un ledge posé en haut de la courbe. Ça m’a beaucoup inspiré. Ça m’a donné envie de faire un peu pareil. Ça reste un autre aspect du skate, mais j’aime tous les aspects du skate. Quel est le dernier trick que tu as appris ?

Le dernier trick que j’ai appris, c’est un fakie tré late frontside half cab. En gros, tu fais un fakie 360 flip avec un revert en front de manière à repartir en normal. Mon pote a appelé ça un «Ice tré» ! J’ai aussi appris un autre trick, le «wrong way tré» où, au lieu de tourner avec la board, tu fais un 360 dans l’autre sens. Javier Sarmiento a appelé ça le «trézy» ! Mais c’est moi qui l’ai inventé, donc ça s’appelle le «wrong way tré» ! Ah ah ah ! Et le dernier trick que tu as perdu ?

Le dernier trick perdu… Ça doit être le flip indy to fakie. Je voulais vraiment l’avoir dans la Really Sorry… Comment se porte ton FS flip ?!

Ah ah ! Bien ! J’aime ce trick parce qu’il y a plein de façons de le faire, tu peux le faire en tournant au dernier moment, ou faire 90 degrés et attendre un peu, ou bien l’envoyer direct en 180…Tu peux le faire sur un quarter, sur un hip, sur des marches, il y a des millions de façons de le faire…


Les doublettes, c’est un vrai travail d’équipe, quand il y en a un qui foire, c’est tout le monde qui repart au turbin ! Juan Saavedra, stale fish et Ben Grove, blunt flip fakie à Chelles.


« Colin McKay et Danny Way, skataient le coping presque comme un ledge posé en haut de la courbe. Ça m’a beaucoup inspiré. »


Juste un crooked grind ? Une fois sur le spot, on verra si vous faites encore les malins... Juan Saavedra, crooked grind to fakie Ă Chevaleret.


« Wu-Tang ! »

Thierry Gormit, hardflip revert plaqué 10 fois, rentré une fois ! à Créteil.

Ça te fait quel âge, aujourd’hui ?

34 ans. J’aurais 35 ans le 13 avril, presque dans la 36th chamber ! À quel âge tu es passé pro ?

Vers l’âge de 13 ou 14 ans, quand Deathbox s’est arrêté et que c’est devenu Flip aux Etat-Unis. C’est là que j’ai eu ma première board. Rune, Geoff et moi avons eu une board en même temps. Ou peut-être que Rune l’a eu un peu avant Geoff et moi. Je crois qu’il avait eu un écureuil comme graphique et moi une feuille de cannabis. Un mot pour décrire les années 90…

Wu-Tang !

Ah ah ah ! Comment tu te sens en ce moment ?

Je me sens toujours jeune, je suis heureux des choses que j’ai accomplies dans ma vie, je suis heureux des amis que j’ai choisi, heureux des rêves que j’ai réalisé, et heureux d’être heureux. Appréciez la vie, et n’oubliez jamais de vous amuser en skate. Peace.



‘no feet on the ground’ Une histoire de no-comply Faire du flat pendant des heures sur un parking désert est un passe-temps dont certains s’accommodent très bien, et d’autres moins. Il y a quelques années (au moins 20), quand le short pouvait également servir à jouer au ping-pong et qu’on se mettait du scotch sur les doigts pour ne pas s’abîmer la peau avec le grip, on appelait ça faire du Freestyle et c’était une discipline à part entière. Aujourd’hui, c’est un peu différent, mais pas forcément moins ridicule si vous voulez mon avis. Aujourd’hui donc, la chose se pratique en groupe, ou au moins à deux et on appelle ça une O.U.T. (ou Chifoumi skate). Les championnats du monde ont lieu tous les ans dans une salle de sport de Los Angeles qui a pour humble but de sauver le monde avec son site internet. Dans cette compétition sportive au règlement strict et où tous les participants font mine de s’en branler, mais en fait pas du tout, il y a une règle qui ne fait pas l’unanimité. Enfin… C’est surtout, ici, dans mon bureau que ça ne fait pas l’unanimité… Cette règle c’est : « No feet on the ground », pas de pied par terre en français, « and may god have mercy on your souls… blah blah blah » et autres foutaises… Et merde ! Depuis quand il est interdit de poser le pied par terre ? Les cons, même Vallely est d’accord avec moi…

par Fredd


Bref, vous l’aurez compris, et n’en déplaise à l’élite du skate mondial, on ne va parler ici que d’un trick où l’on pose un pied « on the ground, » : le No Comply (le Boneless ce sera pour une aut’ fois) (peut-être). Commençons donc, par le début : il semblerait que le premier No Comply à avoir vu le jour est celui qui permet de monter les trottoirs en faisant claquer le tail sur le curb. En même temps, ça semble assez logique. Il se pourrait bien que John Lucero ait été le premier à les faire, et que ce soit Neil Blender qui l’ai baptisé (le trick, pas Lucero)… Mais celui à qui tout le monde pense, ou devrait penser, quand il s’agit de No Comply, c’est Ray Barbee. Même si, de son côté, il appelait ça des « step hop ». Il prétend toujours les appeler comme ça d’ailleurs. Malgré tout le respect qu’on doit à « l’incredible rubber boy », ça fait un peu trop BMX comme nom, alors on va continuer de faire confiance à Neil Blender.

Rémy Taveira, NC 540° sur un petit hip basque. Séquence : Tura


Sa prestation dans Public Domain a choqué toute une génération de skateboarders, il était tellement en avance que ç’en était gênant pour les trois autres gars qui partageaient sa part (Steve Saiz, Eric Sanderson et Chet Thomas) (surtout le deuxième) et pour tous les pros de l’époque… Pendant les quatre ou cinq ans qui ont suivi la sortie de la vidéo, tout le monde faisait des no complies, c’était plus ou moins devenu le trick de base en street. Avant de me lancer dans l’écriture de cette ode au No Comply, je suis justement allé chouffer religieusement Ray Barbee dans Public Domain… Et j’ai encore failli pleurer. Puis je suis allé faire un tour du côté de sa part’ dans Propaganda, puis dans Ban This, et puis je me suis fait son « pro-file » de la 411 #11, puis j’ai regardé à peu près tout ce qui traîne sur Ray Barbee dans You Tube, et je me suis rendu compte qu’on ferait bien de lui lâcher un peu les baskets avec ce trick parce que le pauvre gars en a quand même un paquet d’autres dans son sac…

Timmey, NC pole jam. Photo : Alan Maag



« c’est comme ça, qu’il le veuille ou non, Ray Barbee = no complies »

Mais c’est comme ça, qu’il le veuille ou non, Ray Barbee = no complies. Vers le milieu des années 90, lorsque le Wu Tang régnait en maître suprême sur le skateboard, il était soudainement devenu plutôt incongru de s’adonner à ce genre de pratique. Pour le coup, le « no feet on the ground » était le seul moyen d’éviter les railleries de ses camarades de jeux. Puis c’est revenu, tout doucement, Mike Rusczyk dans la Art Bars (vidéo Foundation) montant six marches en no comply flip, Pontus Alv plus récemment avec toutes les variations possibles du trick (notamment le fs no comply to fakie five-O revert à deux mille à l’heure à TBS) et voilà que c’est reparti, il est de nouveau tout à fait cool de faire des No Complies, en street, en mini, en plan incliné, to nose blunt slide, en pole-jam, de partout, sauf peut-être sur le mega jump parce que hé, j’voudrais vous y voir vous... En même temps, c’est vrai que j’aimerais bien voir ça, on mettrait un petit bout de trottoir au bout du tremplin et hop, on passe le trou en No Comply… Danny Way, si tu m’entends, tu sais ce qu’il te reste à faire pour nous en mettre plein la vue. Bon, je crois qu’on a fait le tour du sujet, ça m’a fait envie cet article, je me demande si je ne vais pas me laisser tenter par une petite session no comply, là tout seul, sur un parking désert… Mais bordel, où c’est qu’j’ai mis mon short de ping-pong ?

Idris Jani, NC to fakie manual. Séquence : Rémy Tav’, avec le boîtier d’Alex Pires !


SPRING CLASSIC

Une compète de mini sur la plage

par Vincent Coupeau


Kevin Kowalski FS air tailbone

Varazze, 5-6 mai 2012

Un jour quelqu’un vous dit : « ça t’intéresse de partir en Italie, 3 jours, aux frais de la princesse, faire des photos d’un contest de mini rampe complètement fou, sur la plage, au soleil, avec des soirées, et des concerts à gogo ? » ... Qu’est-ce que vous allez répondre ? - « Ben euh... je sais pas trop, j’ai piscine quand même ! » Ou bien - « Bof moi tu sais le soleil tout ça, c’est pas mon truc, et puis j’ai même pas de crème solaire... »

Bref, vous vous en doutez, je me suis retrouvé là bas, sur la plage de Varazze (petite ville proche de Genova/Gênes) en un rien de temps. Et même si le soleil n’a pas été au rendez-vous cette année, les gars de chez Vans ont fait les choses en grand ! Ce Spring Classic à été un contest incroyable comme j’en ai rarement vu, avec : des Anglais très remontés (Rob Smith la tête à l’envers), des Ricains (et ouais !) affolants de style, un Alain Goikoetxea toujours au top (c’est d’ailleurs lui qui l’a emporté), un Daniel Cardone à la maison, et j’en passe. Puisqu’il m’est demandé de donner mon avis : mon coup de coeur va premièrement aux deux roadies français des contests de mini, j’ai nommé Guillaume Mocquin et Julien Bénoliel, qui ont littéralement explosé les yeux des milliards de spectateurs avec des enchaînements vraiment tirés par les cheveux, et qui n’ont pourtant rien gagné... Mais aussi et surtout à ce sacré gamin de 20 ans tout droit venu d’Oregon nommé Kevin Kowalski. Si vous n’avez pas encore vu sa part dans la vidéo LifeBlood « We Must Bleed », vous avez raté quelque chose, tout comme ce week-end à Varazze ! Il y avait même Turbonegro en live et Tony Trujillo ! Pas de doute, l’année prochaine j’y retourne !

Andy Scott egg plant to disaster

Best line/combo of the finals : “Il piatto completo” JOSH YOUNG Best technical rider of the finals : “L’ingegnere” DANNIE CARLSEN Best Double ride of the finals : “La Famiglia” KEVIN KOWALSKI / ANDY SCOTT Hottest single trick of the finals : “Il Vesuvio” ANDY SCOTT (EGG PLANT TO DISASTER) 1st rider not qualified for the finals : “Il Fantozzi” ADRIEN MARCO Most Original trick of the finals : “Mamma mia !” DAAN VAN DER LINDEN (ROPE STALL FAKIE) Best Switch trick/ride of the finals : “L’uomo Vitruviano” MICKY IGLESIAS Longest Rock n’roll or lipslide of the finals : “Il Sifredi” IVAN RIVADO Best style of the finals : “Il Dongiovanni” ROSS MCGOURAN Worst slam of the weekend : “The Spaghetti Western” MASON MERLINO Best oldskool tricks/ride of the finals : “Il Padrino” ROB SMITH Luckiest move of the finals : “La botta di culo” KRIS VILE Best attitude of the weekend : “La Dolce Vita” FERIT BATIR Fastest rider of the finals : “Il Beep-Beep” JAKE COLLINS Best use of all the mini ramp’s options : “Il Tutto Fare” ROSS MCGOURAN Most resistant rider of weekend : “Il Gladiatore” ALESSANDRO SORGENTE Overall best rider of the finals : “L’Imperatore” ALAIN GOIKOTXEA www.spring-classic.com


James Demarcus, sweeper Photo : Donger


Vincent Coupeau, tucknee transfer Photo : Valéry Blin

(VINCENT)

COUPE AU BOWL Une journée full HD à Amiens

Alcoolisme, chômage, consanguinité, météo désastreuse, voitures tunées… Vous connaissez tous les clichés que les mauvaises langues se plaisent à colporter sur les villes du Nord. Tout ceci est faux bien-sûr, archi-faux même. Tenez, par exemple, pour la Coupe au Bowl à Amiens le 8 mai dernier, il n’a plu que trois fois dans la journée et ça n’a en rien gêné le bon déroulement des opérations. Le bowl était toujours aussi difficile à skater mais à part moi-même ici présent, personne ne s’en est plaint et tout s’est passé à merveille. Les groupes de « punk rock » locaux ont pu exprimer leur révolte sur la plateforme en toute quiétude, et les Picards, bien qu’en flagrante infériorité numérique face aux Parigots venus en force (et en voiture), sont restés très actifs, notamment derrière leur buvette, leur stand de merguez, et le mégaphone.

Texte par Fredd


Fred Vander, crail air Photo : Tura

Cette année, la bataille fratricide opposant Oscar Candon et Remy Taveira n’a pas impressionné les juges qui ont porté leur dévolu sur un jeune homme au nom prédestiné à la victoire et qui faisait plaisir à voir tant il avait l’air de s’amuser en slalomant à fond la caisse entre des graffitis toujours de très bon goût. Voilà, merci aux Amiénois et à notre petit Zeb pour cet excellent week-end de lundi & mardi, merci à Valéry pour l’accueil, merci à Luidgi de Converse pour son soutien à l’événement et pour la démo de no comply sous le préau !

Classement skateboard : Roi du Bowl 2012 : Vincent Coupeau (Paris) Cousins du Roi : Ex-aequo Rémi Taveira (Paris) / Oscar Candon (Paris) / James Demarcus (USA) Bouffons du roi : Ex-aequo Léo (Le Havre) et Alexandre (Paris) Catégorie Master : Ludo Mesnil (Calais) Catégorie Jeune : Ducobu (Amiens !) Catégorie Spéciale : JP (Paris), Louis (Paris), les deux Vosgiens. Classement graffitis : Roi du Bowl : « Ton ovule est une roue de camion » Cousins du roi : « Des Kebabs, c’est ça qu’ils veulent les riders » & « Herpès, V.I.H., Trotinette » Bouffon du roi : « Vive la P.A.C. » (politique agricole commune) Prix « MDV » : « Full HD »


thomas renaux – boneless one alex hermann – benoît renaux – francky eyoum jonathan jean-philippe – paul denau – vincent touzery joseph biais – ben delaboulaye

64 RUE ST HONORÉ – 01 40 41 98 69 – métro louvre rivoli/ les halles www.starcowskate.com


EN VRAC L’ÉVÈNEMENT DE L’ANNÉE, À NÎMES Sk(h)ate me Cédric Crouzy, as known as “Patate”, est un grand costaud aux airs patibulaires mais presque, mais qui, on nous la fait pas à nous, n’est qu’un gros nounours inoffensif. Il a récemment organisé une sorte de journée de festivités à Nîmes pour dire tout son amour pour le skateboard. Ça a commencé par une session en plein centre-ville de Nîmes avec notamment une voiture à skater, du fun à prendre et des concerts. Le soir, il y avait une expo de boards trafiquées par ses soins et ceux de Gérald Deloye, ainsi qu’une projection de son court-métrage sur le skate à Nîmes (“Sk(h) ate me”, qu’on retrouvera un jour sur Youtube à n’en pas douter). On a ensuite entendu parler de gens titubants sur un dance floor, puis dans la rue, mais cela ne nous regarde pas. Maintenant, si vous le voulez bien, voici un message à caractère informatif de Patate en personne. - FD

Sammy Idri, nose blunt slide Photo : Romain Bonne

LES TRIPLETTES DU MOIS Brothers from different mothers

Raven Tershay & Taylor Bingaman Pedro Barros & Alex Perelson David Gravette & Grant Taylor Frères de mères différentes

Alex Richard & Kévin Rodrigues Hugo Liard & Ludo Azemar Rémy Taveira & Oscar Candon Frères des deux côtés de la caméra

Vivien & Jean Feil Eliot & Boris Proust Jo & Greg Dezecot

“Le skateboard est bien plus qu’une simple performance technique. Pourtant aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il n’est question que de surenchère. Que le skate est en train de rentrer dans le moule... D’ailleurs c’est quoi toutes ces marques de merde qui essayent de s’approprier l’image du skate ? Et celles qui ne sont même pas gérées par des skateurs ? D’ailleurs, il y a bien des choses qui ne sont plus gérées par les skateurs. Alors que cela a toujours été la base de notre culture. Les vrais sont ceux qui saignent, transpirent, se font mal et traînent dans la rue ! C’est nous qui apportons une légitimité à la culture du skateboard ! J’ai commencé le skate parce que c’était à part. Cela me semblait être un mode de vie alternatif. Aujourd’hui, certains s’y mettent pour faire comme les autres et être à la mode... Beaucoup d’argent est actuellement injecté par des grosses enseignes dans le milieu du skate. Et je ne vous apprendrai rien en vous disant que l’argent pourrit tout. Ce n’est que mon avis, mais j’ai l’impression que c’est ce qui se passe... Si j’ai créé cet événement c’est pour essayer de remettre un peu les pendules à l’heure dans ma ville et dans mon entourage proche. J’aime le skateboard, il m’a tout appris, et je ne peux tout simplement pas rester là à le voir se brûler les ailes sans rien faire. Redonnons de vraies valeurs à ce style de vie qui est le nôtre. Et n’espérons pas gagner notre vie avec. On pourrait même dire ironiquement qu’il y a tout à perdre et rien à gagner.

L’évènement était très cool, merci à Unlimited skateshop et vive l’asso “La Planche à Roulettes Nîmoise”. J’espère venir vous présenter le documentaire “Sk(h)ate me” bientôt près de chez vous.” www.patatoes.net


CRIME -LR-

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www.crimelarochelle.com


EN VRAC

La vidéo pontusesque

J’ai rencontré Arthur Bourdaud pendant le premier Tour Sans Fin. Il nous proposait de venir skater le petit spot que ses potes et lui avaient construit pas très loin de Nantes. Et puis j’ai découvert qu’il préparait une vidéo, et qu’il était aussi à l’origine du spot sous le pont qu’on a skaté lors du second épisode. Bref, la vingtaine à peine dépassée, Arthur a déjà apporté sa pierre à l’édifice, et ne semble pas prêt de s’arrêter. - DT Est-ce que tu as grandi avec les vidéos produites par David Couliau sur la scène nantaise, il y a quelques années ?

Nan pas vraiment, en fait j’ai commencé le skate 1 an après la sortie de la vidéo « Pandore » en 2004. J’habitais encore à la campagne et je n’étais pas vraiment intéressé par les vidéos et les magazines... Ça fait presque 8 ans qu’il n’y a pas eu de vidéo sur la scène nantaise, il était vraiment temps d’en sortir une pour actualiser tout ça ! Il y a des images de Pontus, dans la vidéo. Tu l’as rencontré ?

Malheureusement, non ! En fait, je lui ai envoyé le trailer par mail avec les photos des spots DIY de la vidéo. Et à ma grande surprise il m’a demandé s’il pouvait avoir des tricks dans la vidéo. Evidemment j’ai accepté ! On ressent largement son influence sur ta vidéo...

C’est sûr que ses vidéos m’ont beaucoup influencé, sur tous les points : montage, super 8, DIY, musique, etc… Mais j’espère vraiment que les gens ne vont pas réduire la vidéo à ça. Ça serait vraiment dommage. Il y a plein d’autres vidéos qui m’ont influencé, la vidéo Slave (« Radio-television ») ou la dernière Alien Workshop (« Mind Field ») par exemple. J’adore le travail de Greg Hunt.

Je suis venu à la vidéo bien avant le skate. Dès la sixième on passait nos après-midi entre potes avec le camescope HI8 familial à faire des petits films… Ensuite on a commencé le skate plus ou moins en même temps, en parallèle j’ai eu ma première caméra numérique donc la transition s’est faite assez naturellement. Quelle est la dernière vidéo que tu as achetée ?

Maintenant que tout sort sur le web gratuitement ou presque il n’y a plus grand chose à acheter… Ça devait être « In search of the miraculous »… J’ai pas mal été pris par la vidéo et mes études depuis donc je suis très en retard là-dessus. Il faut que je m’achète les 2 vidéos de Yohan Taillandier (« Minuit » et « Meanwhile ») et le documentaire de Phil Evans « Format Perspective »... Sous quel format sortira Breathless ? J’ai la chance de pouvoir sortir la vidéo sur DVD, elle devrait être disponible à la vente début juin si tout se passe bien. Il devrait y avoir une série d’avant-premières en France (le 02 juin à Nantes, 08 juin à Tours, 16 juin à Paris, 23 juin à Bordeaux et le 29 juin à La Rochelle) où le DVD sera vendu 5 euros. Il sera également disponible sur le net via le site de la vidéo. Au passage je remercie tout les sponsors qui m’ont soutenu dans ce projet : Converse, Soma, Click, À La Bonne Planchette, Mania, Playart, Rideall, EYE et la ville de Nantes.

C’est ta première vidéo de skate ?

Oui. Ça fait 3-4 ans que je fais des petits montages sur le net, mais là c’est ma première grosse vidéo. D’ailleurs je suis un peu gêné, j’ai l’impression d’avoir brulé quelques étapes… Comment est née l’idée ?

En fait, au début je trouvais qu’il y avait un énorme potentiel de jeunes skateurs à Nantes sous-médiatisés et qui méritaient d’être plus connus. À cette époque personne ne documentait vraiment ce qui se passait donc j’ai essayé de faire de mon mieux pour atteindre cet objectif. Au départ ça devait être des montages pour le web mais au fur et à mesure, j’ai rencontré de plus en plus de jeunes skateurs super motivés et j’ai commencé à avoir beaucoup d’images. De là est née l’idée d’une grosse vidéo. Combien de temps ça aura pris, entre l’idée et la sortie de la vidéo ?

Environ 3 ans et demi.

Quelle aura été la principale difficulté ?

Le montage de la vidéo a duré très longtemps parce que j’avais pas mal de boulot en parallèle, du coup j’étais obligé de faire le montage seulement les week-ends et pendant les vacances…

D’ailleurs, comment en es-tu venu à la vidéo ?

Edouard Fontaine FS rock au Low Holly DIY Photo : Timothée Touzé

48 minutes, 5 euros, disponible sur www.breathless-skatevideo.com



EN VRAC

Photo : Pierre Dutilleux

LA VIDÉO DES MO’FO’, LE RETOUR À l’heure où nous bouclons ce magazine, la vidéo sur laquelle bosse Boris Proust n’a pas encore de nom, et le montage n’est pas fini, mais tout devrait rentrer dans l’ordre très prochainement. Et d’après ce qu’on en a vu, ça vaut l’détour… À suivre donc.

Est-ce que tu as quelques regrets ou es tu pleinement satisfait de la vidéo ?

Salut Boris, il paraît que c’est le retour des vidéos Mo’Fo’. Qu’est-ce qu’il en est exactement ?

Qu’est-ce que tu fais quand tu ne bosses pas sur cette vidéo ?

Eh bien oui, on a filmé pas mal de trucs depuis deux ans donc on s’est dit qu’on allait refaire une vidéo, du coup. Ça sort fin juin et j’ai filmé une bonne partie, Luc [Angles] m’a aidé et mes potes aussi, on « s’entre-filme » tous un peu. Qui sont les principaux skateurs ?

Il y a pas mal de monde, William Monerris, Kim Conti, moi, Luc, Bambou, Maxime Garlenc, Joakim Froment, Alexis Greusard et Sven Bazé. Comment as-tu financé le projet ?

Avec nos sous. On filme à Montpellier ou quand on a tous quelques jours de libre en même temps on part en voiture, avec la tente, skater à droite à gauche comme des bons gitans. Il faut juste bien choisir son compagnon de tente par contre parce qu’il y en a qui ne se lavent pas de tout le trip…

Pour l’instant on manque de temps donc on verra. Mais dans tous les cas on est contents de faire une vidéo avec les potes. J’espère qu’on aura le temps de ne pas finir ça à la va-vite. Je taffe à coté dans la vidéo, un peu de tout, évènementiel et compagnie… Luc a fait un site où on peut voir ce qu’on fait. Il y a le blog aussi où ça reste basé sur le skate. Qu’est-ce que tu vas faire après cette vidéo ?

Continuer à taffer, peut-être calmer le filming avec les potes parce que faire une vidéo comme ça prend quand même pas mal de temps et ça devient de plus en plus dur de mêler ça au travail. Et sinon filmer quelques tours sûrement avec Cliché, pour leur prochaine vidéo. Tu as prévu une série d’avant-premières ?

Oui, si tout va bien le 22 juin au Rockstore à Montpellier, le 24 à Lyon à la Space Junk, et le 29 à Paris chez Nozbone. En espérant qu’on aura tout fini avant… www.mofoprod.com www.themofo.fr



EN VRAC LA GUERRE DES SHOPS, FINALES FRANÇAISES Cette année encore, le Vans Shop Riot s’est déroulé au skatepark Cosanostra de Chelles. Dernier rappel pour les distraits, il s’agit d’un contest par équipe auquel tous les skateshops français peuvent participer en inscrivant 3 ou 4 skateurs (les sponsos, le vendeur ou même le patron…). Le team vainqueur repart avec 1000 euros dans la poche, le titre plus ou moins officiel de meilleur shop français et la qualification pour la grande finale européenne qui aura lieu cette année à Amsterdam en septembre. Alors, pourquoi était-ce une bonne idée d’aller s’enfermer un dimanche dans un skatepark alors qu’il faisait un temps superbe un peu partout. Parce qu’il y avait un barbeuc gratos pour tous, que l’on pouvait skater le bowl à l’extérieur, parce qu’une fille de chez Disney Channel était venu filmer (en short…), que Loïc Benoît était en grande forme au micro (et notamment au sujet de la jeune fille précitée) ? Oui bien sûr, mais aussi parce qu’il y a eu de la méchante cascade durant toute la journée. Comme à L’Ecole Des Fans tout le monde a été trés bon et notamment les teams Vega, Nozbone, ABS Annecy et surtout Click, le shop vainqueur. Les Nantais ont vraiment fait plaisir avec l’un des boss Thibaud Fradin (l’autre c’est David Couliau hein !) et trois p’tits jeunes qui ont tout cassé. On leur souhaite bonne chance pour septembre ! - Valéry Blin

Mihiel, Alexandre, Thibaud & Armand Photo : Loïc Benoît

Résultats

1- Click (Nantes) 2- ABS (Annecy) 3- Nozbone (Paris)









« À notre époque, les vieux cons sont de plus en plus jeunes. » - Frédéric Dard Nicky Guerrero - sad plant - copenhague Photo : JELLE KEPPENS


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