Activmag - Mars 2016

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d é c a l a g e

i m m é d i a t

l e s

s a v o i e

be happy !

e t

g e n è v e

supplément du magazine


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Au cœur d’Annecy

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S O M M A I R E 5

Edito

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Brèves

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actus des boutiques

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beauté Rien que du lait... et crémez

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beauté homme Au poil !

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santé Une bouchée pour le moral !

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bon sang de bon sens ! Glutenmania : intolérance ou intox ?

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Psycho Persécuteur, victime, sauveur...

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m a r s happy 84

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interview Frédéric Lenoir

mâle et diction Madame fait de la phiSlowsophie de comptoir

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t’as d’beaux yeux ! En verres et contre tout

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à ma zone ! Wiking prins s0ker

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pliés en 4 Laissez parler les petits papiers

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humeur La guerre des boutons n’aura plus lieu !

a l’école du rire Pour vivre mieux, rions plus

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mode

flagrant délire ! Bataaaaaaaille !

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en piste ! Luc Reversade

Tendances La volumétrie variable, ça nous change !

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poudre aux yeux Colore la foule...

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toupine en bourgs Le bonheur d’un môme

Mongi guibane Jurassic marque Lucille C. mosimann L’oiseau rare

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bijoux à part L’art à part

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pour de rire Docteur Jekiffe & Mister Clown

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en chpectacle Coument tou ta pelle ?

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le soulier français Un Romans remis sur pied

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MAF Attaks Happy c’est tout !

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Coach L’art des choix

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sur un plateau Les jeux sont faits !

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l’addiction s’il vous plaît Game au verre

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cuisine régressive Mon doudou dans l’assiette

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la bonne blague ! Cheese... c’est du happy marketing !

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tchat’thé Un café, un chat & l’addition svp !

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lire et offrir

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juridique Contester un permis de construire...

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gastronomie Les dessous du Michelin

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recettes Suggestions du mois

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Sexo David Bowie ou le mythe incarné de la pansexualité

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filigrane La mode en pentes douces

œnologie La notion de terroir

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franka création Le fil de son destin...

astrologie

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kapoia Dame de Kœur

genève sépia Régina Diana

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zag by so Zag plein gaz

ça m’énerve ! On nous tient en liesse !

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Case Départ

© Fou d’images

laraporteuse

Lara Ketterer, rédactrice en chef

ous n’avez pas choisi de parler français, votre religion ou vos valeurs morales, elles étaient déjà là avant votre arrivée dans le jeu de société. Et pourtant, d’une certaine façon, vous avez donné votre accord. Accepté les règles.

Be Happy ! Et si nos croyances étaient de vastes fabriques de souffrances inutiles ? Et s’il suffisait de changer de fournisseur pour goûter au bonheur… Loin de moi l’envie de vous endoctriner, ni même de vous désendoctriner ! Juste celle de partager une expérience.

Car enfant, la parole d’adulte est d’évangile. On nous apprend le nom des choses, on nous dit comment vivre, les comportements acceptables, ceux qui ne le sont pas, on nous apprend même à juger les autres et plus encore, soi-même. Sévèrement parfois. Jusqu’à ce que la culpabilité et la honte nous rongent bien plus que nécessaire.

C’est parce qu’une amie m’a tendu un jour un p’tit bouquin qu’à mon tour je tente de vous le refiler. La couverture est franchement moche et pour 6,60 e, vous n’aurez qu’une centaine de pages à lire pas plus, pour la plupart assez mal écrites, dans un style poussif, souvent redondant, au titre rébarbatif au possible (Les quatre accords toltèques, du chaman Miguel Ruiz). Vous l’ai-je bien vendu ? Non ? Ah ? Vous m’étonnez… Et pourtant, cet insignifiant ouvrage m’habite désormais. Il délivre quatre propositions, quatre accords, autant d’étincelles qui ont rallumé mon cerveau. Rien de magique, ni d’ésotérique, juste du bon sens, un brin de sagesse tirée de la tradition toltèque. 1- Que votre parole soit impeccable. (Facile à dire !) 2- Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle. (Pourquoi moaaaaa ?) 3- Ne faites pas de suppositions. (Madame Soleil, sors de ce corps !) 4- Faites de votre mieux pour tenir les 3 précédents accords ! (Et ce n’est pas gagné…)

Dès notre plus jeune âge, nous sommes domestiqués. Tels des animaux, à grand renfort de carottes et de bâtons. Pour plaire à nos parents, à nos profs, à la société, au beau brun de la 5ème A, nous jouons un rôle. Le rôle de notre vie. Pour être aimé. Par peur d’être puni, rejeté. Ou de ne pas être comme il faut. Par peur de ne pas être récompensé. La domestication est si forte qu’à force, en grandissant, nous n’avons plus besoin de personne pour nous mettre la pression. Nous devenons nos propres dresseurs. Avec une seule ligne de conduite : être conforme à ce qu’on attend de nous, au risque d’oublier qui nous sommes, selon des règles et des croyances que nous n’avons même pas choisies, qui nous dépassent. Y contrevenir ? Quelle folie ! Nous avons conclu des milliers d’accords avec nous-mêmes, les autres, parents, conjoints, enfants, patrons, société… En sommes-nous profondément heureux ? Sommes-nous authentiques à force de porter des masques sociaux ? Joue-t-on le bon rôle ? Dans la bonne vie ?

Ça ne sera pas toujours facile… Mais la partie vaudra enfin le coup d’être jouée.

Photo de couverture : © Rafinade Fotolia Activmag (supplément mensuel d’Eco des Pays de Savoie) 8 avenue du Pré Closet - 74940 Annecy-le-Vieux - Tél : 04 50 05 64 30 I Directeur de la publication : Alain Veyret Directrice déléguée de la publication, rédactrice en chef : Lara Ketterer - l.ketterer@activmag.fr I Secrétaire de Rédaction : Victoire Barrucand - v.barrucand@activmag.fr Design, maquette, montage PAO : Sophie Caquineau, Pablo Cortizo, Olivier Baulet I Directrice commerciale : Lara Ketterer 04 50 05 64 32 I Attachées commerciales Savoie : Marjorie Lesca 06 60 08 24 92 - Agnès Desplantes 06 51 01 20 58 - Nathalie Attinault 04 50 33 11 04 I Attachées commerciales Haute-Savoie : Blandine Mathieu 06 60 60 24 94 - Muriel Chevallet-Gros 06 07 54 24 90 - Sabine Long 06 61 06 24 31 I Rédaction : Marie-Caroline Abramovitch-Boubée - Serge Alexandre - Emmanuel Allait - Victoire Barrucand - Diane Boccador - Calisto - Frédéric Charpentier - Pascale Chatillon - Agnès Gasiot Christine Gil - Pascale Godin - Delphine Guilloux - Christine Huchette - Nolwenn Huyart - Céline Leclaire - Sabine Léger-Juskowiak - Mélanie Marullaz - Béatrice Meynier - Christine Mouez-Gojon - Alexia Mourey - Fleur Tari-Flon I Impression Imprimerie Brailly (69) I Distribution : Supp. de l’hebdo. Eco des Pays de Savoie. Marchands de journaux I ACTIVES SAS filiale de Sopreda 2 SA Edition, rédaction, publicité B.P. 9017 - 74990 ANNECY cedex 9 I Tél. : 04 50 33 35 35 - Fax : 04 50 52 11 06 I

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Le lièvre et la tortue…

les savoie f e r b n e

Organisée à Méribel le 27 Mars 2016 sous le parrainage de Luc Alphand, la « Blue Turtle Fun Race » est une course de ski (sous forme d’un parallèle) caritative et ouverte à tous. Initié par Cécile made in Méribel et Les Princesses Re+Belles, l’événement a pour objectif de recueillir des fonds au profit de L’Association The Blues Turtle qui assure un soutien scolaire personnalisé aux enfants issus des bidonvilles de Calcutta. Inscriptions sur www.princesses-rebelles.com

Une heure ! r e p p a h c é s u o v pour Challenge the Room, le tout nouveau concept de jeux d’énigmes débarque en Savoie ! Enfermés dans une salle en équipe de 2 à 6 joueurs (amis, familles, collègues), unissez vos efforts pour résoudre une énigme et retrouver votre liberté en 60 minutes chrono. Voilà le principe de Challenge the room. Vos neurones vont être mis à rude épreuve… Ce nouveau jeu mêlant immersion, observation, esprit d’équipe et rapidité est ouvert à tous à partir de 10 ans et fait fureur dans le monde entier. Importé en Europe par les Hongrois, ce divertissement novateur venant tout droit du Japon débarque en Rhône-Alpes. Après une première ouverture à Grenoble, un nouvel établissement ouvre ses portes à Challes-les-Eaux ce mois-ci, par l’intermédiaire d’Axite CBRE. Le succès du concept ne se dément pas… Alors prêts pour l’expérience ? Horaires : 10h-23h du lundi au dimanche - Réservation sur www.challengetheroom.fr

Humour et ski de printemps font bon ménage ! Pour profiter du temps clément et se marrer, direction Val Cenis en Haute Maurienne Vanoise pour le festival de l’humour « C’est l’Printemps à Val Cenis ». Imaginé et animé par Laurent Gerra, cet événement made in Haute Maurienne Vanoise accueille du 19 au 22 mars des poids lourds du paf et de l’humour comme Michel Drucker, Pierre Perret et Olivier de Benoist. www.haute-maurienne-vanoise.com

Tu prêtes ? Pourquoi acheter un objet qu’on ne va utiliser qu’une fois l’an ? Une perceuse, un livre, un appareil à fondue, un jeu de société… alors qu’on pourrait se le prêter entre voisins ! Encore faut-il savoir qui prête quoi… C’est tout le principe du projet « je prête », initié par le Territoire Zéro Déchet Zéro Gaspillage Pays de Savoie, sous l’impulsion de quatre collectivités (C2A, Chambéry Métropole, Grand Lac, SITOA) et qui vous propose d’apposer une étiquette sur votre boîte aux lettres sur laquelle vous pouvez cocher les familles d’objets que vous êtes prêts à partager pour inviter vos voisins à « oser » frapper à votre porte. Etiquette à télécharger : tzdzg-pays-savoie.blogspot.fr/

Pour voir la vie en rose ! Depuis sa création en 2007, ODYSSEA Chambéry est devenue la plus grande manifestation sportive et caritative de Savoie. Grâce à la mobilisation de 250 bénévoles, elle a fait courir ou marcher près de 39 000 personnes permettant de collecter 329 000 € intégralement reversés au profit de la lutte contre le cancer du sein, première cause de mortalité par cancer chez la femme entre 35 et 55 ans. Le samedi 21 mai prochain, pour sa 10ème édition, ODYSSEA Chambéry veut rassembler 10 000 participants et leur

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offrir une fête rose de chaleur et d’espoir. 10 ans, 10 000 participants, 100 000 €, tel est le défi à relever. Le village se tiendra au Parc du Verney, à partir de 14h. Une garderie, une consigne, un parking vélo permettront à tous de participer en toute sérénité. Tous les départs se situeront en centre-ville et les différents parcours traverseront les grandes artères de la cité ducale, agrémenté d’un passage dans Buisson-Rond pour le 8 km chronométré. 15h : Run & Fauteuil / 16h : 2 km allure libre 17h : 8 km chronométré / 18h : 4 km allure libre Inscriptions sur odyssea.info/chambery


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Skiboss devient Quicksilver ! endant 15 ans, Franck Dupuis a sillonné les stations de RhôneAlpes comme commercial pour des marques outdoor aussi prestigieuses que Nike, Rip Curl, Helly Hansen ou Snider avant de se poser à La Clusaz comme responsable de la boutique Quicksilver. Après 5 années, la boutique a été vendue cet automne. L’occasion pour notre quarantenaire de franchir un nouveau cap en achetant la boutique Skiboss. Désormais patron, Franck conserve la partie location ski et snow, mais devient surtout une franchise dédiée à Quicksilver proposant les collections DS Shoes, Roxy et Quicksilver…

© Stasique

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Prochainement à La Roche !

Theraform revient enfin sur Annecy !

e n’est pas une simple pulsion qui a conduit Hélène Dantec à ouvrir dans les prochains jours son centre de Cryothérapie à La Roche-sur-Foron. L’ex-dirigeante de la boutique Pulsion a mûri son affaire pendant près d’un an. Cette partisane du bio et du naturel a un jour testé la cryo pour des douleurs persistantes aux hanches. Les résultats l’ont bluffée. Le déclic. C’est devenu une évidence, faire connaître cette technique, soulager les douleurs (tendinite, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante etc.) sans médicament ni crème, juste par le froid, permettre une récupération musculaire accélérée, lutter contre le stress, ou la cellulite…

C

égine Barbin, nouvelle franchisée Plastithérapeute agréée, a choisi l’agglomération d’Annecy pour lancer son activité dans une ville où l’enseigne n’était plus représentée depuis près de six ans. Cette méthode d’amincissement inégalée mise sur un accompagnement personnalisé. Sans appareil ni complément alimentaire, il s’agit de cibler et de stimuler des zones spécifiques du corps, et de réactiver ainsi des fonctions endormies.

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Le centre Héphi ouvrira donc prochainement ses portes au 110/112 rue Perrine (en lieu et place D’une pièce à l’autre) à deux pas de sa toute première boutique Pulsion ouverte il y a 25 ans. Un retour aux sources… Revigorant ! Plus d’infos : hephi.cryo@orange.fr

Le réseau spécialisé dans l’amincissement 100% naturel fait ainsi un retour remarqué depuis le mois dernier avec un nouveau centre proche du cœur de l’agglomération

Oups... article « Tourisme aux forts ceps » du numéro de janvier/février dernier comporte une erreur de légende photo. Le visuel de la page 96 représente la forteresse de Miolans, en Savoie, et non pas la forteresse de Meylan.

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beauté

© Dmitry Lobanov - Fotolia

Rien que du lait... Et crémez

Ce ne sont pas des savons, pas non plus des 2 en 1, mais des soins simples à appliquer tout en prenant sa douche... Résultat :  une rémanence de l'effet hydratant longue durée, obtenue en un temps record. Par Christine Mouez-Gojon

epuis peu sur le marché, le lait douche fait la révolution dans nos rituels de beauté au quotidien, induisant notamment une nouvelle gestuelle pour se crémer. C’est sur le corps juste lavé, encore humide que l’on va l’étaler, le masser, le laisser agir quelques secondes avant de le rincer, et de sortir de la cabine pour se sécher et s’habiller sur le champ, car il ne colle pas, ne brille pas, à la différence de bien des laits corporels classiques. Le protocole est convaincant pour toute la famille : la peau douce et veloutée ne pique pas, ne tiraille pas, le gain de temps pour l’obtenir est un argument de poids. Sacré challenge ! Comment peux-tu comprendre et accepter qu’il faille faire le contraire de tout ce qu’on t’a enseigné depuis des années ? Après t’être lavée, on t’a expliqué de bien t’essuyer avant de t’enduire des produits-corps destinés à le nourrir, le raffermir… Exit, ces préceptes d’une autre époque ! Aujourd’hui, tu te laves comme d’hab… et tu te rinces. Mais surtout, tu restes bien mouillée… C’est alors, que tu te masses avec le « lait sous la douche », avant de te rincer à nouveau ! Ces soins pour le corps intègrent une technologie spécifique qui a la particularité de gorger la peau d’un mélange d’ingrédients émollients qui continuent d’hydrater en profondeur et durablement, même après le rinçage. Certains contiennent du dexpanthénol, dosé à 5 %, capable de reformer le film protecteur de l’épiderme, renforcer ses défenses naturelles, le protéger de la sécheresse, des agressions extérieures et lui apporter douceur et confort.

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Bronzage sous la douche Comme dans toute émulsion, ces laits corps contiennent de l’eau. Ils sont enrichis de différents ingrédients pour apaiser les peaux sensibles, nourrir les peaux sèches, raffermir les tissus… Et même faire office d’après soleil pour réparer la peau tout en prolongeant le bronzage sublimé grâce à l’huile de Buriti (palmier d’Amazonie) qui stimule la synthèse de mélanine. On trouve dans l’ensemble des formules de la glycérine, mais également d’autres agents hydratants comme le beurre de karité, des minéraux marins… Les huiles minérales sont destinées à freiner l’évaporation de l’eau (paraffine liquide, cire microcristalline…). Celles végétales remplacent les minérales dans les formules certifiées bio et même Vegan (huile d’amande douce, d’argan, de camélia, tournesol, olive…). Dans les produits destinés aux peaux sèches, on note souvent la présence de panthénol (provitamine B5), excellent lénifiant. Le panel des composants est large… Délice de cacao, miel, concombre, ou bien plus exotiques : au monoï ou à l’ylang ylang, fleur en provenance de Madagascar et de la Réunion aux propriétés anti inflammatoires, antalgiques et… aphrodisiaques. N’en mettez pas des tonnes, car certains produits s’avèrent parfois contraignants à rincer. Il en existe à la texture liquide et huileuse qui, au contact de la peau, se transforme en émulsion laiteuse très délicate. D’autres, qui, au contraire restent blanches sur le corps humide. L’effet est moins clean, mais permet de distinguer aisément les endroits où le lait a été appliqué. Quant au prix de ce concept novateur : pour 200 ml, on commence aux environ de 2,50 euros (grandes surfaces), on passe à 15 euros en parapharmacie, et à 20 euros dans les magasins spécialisés. Plus d’excuses valables pour occulter les instants nécessaires à la préservation d’une peau douce et ferme… Dès le réveil, on a déjà fait deux choses en même temps. Juste pour le plaisir ! A quand la tasse de thé et le porridge en intraveineuse sous la douche pour se nourrir dedans et dehors concomitamment ?


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AU POIL ! Avis aux barbus qui peaufinent leur attribut et aux hommes sweet hommes : plus besoin de se barber pour trouver des cosmétiques et des accessoires adaptés, de qualité et français. En Isère, deux mâles (heureux !) viennent de créer Philémon 1889, parce qu'il n'y a pas de mâle à se faire du bien... Par Béatrice Meynier

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argement masculinisée, la marque trouve pourtant son origine… sur les bancs d’une école ! Ou plus exactement dans le cerveau manifestement fécond du dandy branché Antoine Fagot, 27 ans. Etudiant en Master de communication, il doit simuler un lancement d’entreprise : “J’étais déjà barbé et en recherche de produits de soins qui me correspondent, de préférence français. Or, ceux qu’on trouvait étaient en majorité étrangers et chers. Pour la partie législative du projet, j’ai rencontré un avocat. Il trouvait dommage de ne pas concrétiser l’idée et m’a présenté Jean-Luc Courtial, 60 ans, ex-directeur de business unit dans un laboratoire pharmaceutique. Après son expérience dans ce secteur très réglementé, il avait envie de fun, de laisser parler sa créativité. J’étais parti au départ sur un site plate-forme de vente d’articles existants. Finalement, on s’est dit : pourquoi ne pas s’associer et créer notre marque à partir de notre univers ?”


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On ne rase pas gratis Et hop, sitôt dit sitôt fait ! Enfin, à un (gros) poil près. Le temps pour le duo de réunir les 175 000 euros nécessaires au lancement : une majorité en fonds (propres cela va de soi !), un peu de crédits, mais pas de quoi faire ciller les banquiers, et un financement participatif dont le succès sent déjà bon ! Les deux protagonistes ciblent en premier lieu les coiffeurs-barbiers, tablant sur l’aval de la profession pour toucher ensuite les particuliers. Ils confient à un laboratoire breton le développement de produits de soin qu’ils font tester à des professionnels

en Rhône-Alpes. Au-delà des contraintes qualitatives déjà en vigueur dans l’univers de la cosmétologie, les compères misent sur une gamme Premium et une production 100 % française. “Nous sommes respectueux de l’environnement et, sans être dans le nationalisme, nous préférons développer l’emploi en local et en France”, souligne Antoine. Après dix-huit mois de tests et de réajustements, le Malpropre (douche), le Malsain (déodorant), le Malentendu (crème à raser)… et bien d’autres soins ou accessoires sont enfin prêts à être distribués sur internet, par une quarantaine de professionnels dépositaires, ainsi que quelques pharmacies et concept stores.

Mâlins ! Officiellement créée en juin 2015, la Maison Philémon 1889 doit sa dénomination à un heureux hasard (ou un joli coup de marketing, on accorde au brillant communicant qu’est Antoine le bénéfice du doute !). “Pour faire notre vidéo de présentation, on est montés dans le grenier de Jean-Luc. Là, nous sommes tombés sur la malle de son grand-père avec écrit Philémon 1889. Dedans, il y avait un blaireau, un coupe-choux, un miroir, etc. On s’est dit que c’était le nom qu’il nous fallait ! Philémon est un vieux prénom, mais pas ringard, avec au contraire un côté vintage qui plaît. Et 1889, c’est pile cent ans avant ma naissance et aussi l’année de l’Exposition universelle qui colle avec l’esprit français. On arrive à charmer à la fois par la qualité de nos produits et le côté décalé et bon enfant de notre communication”. Un dosage subtil qui commence à donner une certaine reconnaissance à la marque. Prochaine étape : accentuer le développement commercial. Antoine nous glisse que des tractations sont en cours avec une enseigne renommée. Mais on lui a promis de garder le secret, alors on ne dira rien. On ne va pas non plus jouer les mâlappris !

Photos : © Philemon 1889

+ d’infos : www.philemon1889.com

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! l a r o m e l r u o p Dis-moi ce qu'il y a dans ton assiette et je te dirai si t'es guillerette ! Nos états d'âme, en effet, dépendraient, entre autres, de la qualité et de la quantité des nutriments et oligo-éléments que nous consommons. On les met au menu pour décrocher les étoiles

© Andrey Kiselev

Par Christine Mouez-Gojon

l y a ceux dont le nom nous est familier. D’autres qu’on connaît moins. Ils ont pour point commun de nous faire du bien au moral, d’entretenir notre bonne humeur, de prévenir les éventuels coups de déprime. On les trouve dans les aliments ou sous forme de gélules, ampoules ou comprimés, à prendre en cure, notamment à chaque changement de saison. Dans un autre registre, plus technique, il y a la luminothérapie pour balayer les idées noires : les lampes « anti-blues ». Légères, elles se transportent au bureau, dans toutes les pièces de la maison et elles se glissent même dans notre sac de voyage pour pallier un « p’tit coup de mou ». Et puis, il y a des « trucs » incontournables, des réflexes, des rituels qui participent à nous rendre gaies. Simplement et surtout « en équilibre ». Les aliments anti dépresseurs Vous avez entendu parler du tryptophane ? Cet acide aminé essentiel favorise la production de sérotonine. Celle-là, vous la connaissez bien sûr ! C’est cette hormone qui nous donne la pêche. Par induction, le tryptophane émousse l’anxiété. Il répond présent dans tous les aliments riches en protéine (viandes, œufs, poissons…). Les oméga-3. Ha ! Ceux-là, vous en avez les oreilles rebattues ! De vraies stars. Ils font du bien à notre mémoire, ils contrôlent notre potentiel émotionnel, régulent nos humeurs. Il s’agit principalement des poissons gras - saumon, sardines, harengs, anguilles - et des huiles végétales. Si vous êtes hostile aux compléments alimentaires, et courageux, prenez une cuillère d’huile de foie de morue le matin.

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Cet élixir existe aussi en gélule, sans odeur ni goût désagréable. Le lithium est excellent pour booster le moral (ne le confondez pas avec ce médicament prescrit pour traiter les troubles bipolaires). Il est intéressant pour apaiser des moments d’irritabilité, et confortable pour atténuer les effets des jets lag. On le trouve en ampoule (granions de lithium) ou en comprimés. Retenez aussi qu’un manque de magnésium peut générer, non seulement une fatigue latente, mais provoquer des crises de nervosité, d’angoisse, de spasmophilie... On en trouve dans certaines eaux minérales, les fruits secs, le chocolat... Les plans plaisir… Du vert dans l’assiette, c’est du bonheur dans la tête ! Régalez-vous d’épinards, d’asperges, de brocolis, d’artichauts... Autre plan : la dinde gorgée de tryptophanes. Elle nous fait le moral au beau fixe, ainsi que le poulet et le thon. Le chocolat est l’aliment bonne humeur par excellence. Il a la particularité de produire des endorphines, l’hormone du plaisir. Pour lutter contre le stress, buvez une tasse de lait chaud le soir avant de vous coucher. C’est juste très apaisant. Mangez des œufs. Ils apportent de la vitamine D et augmentent la sérotonine dans le cerveau. Le blanc, excellent, distille des protéines. Pour lutter contre un sentiment de dépression, les lentilles (glucides et folates) sont les reines. Les agrumes sont sources de vitamine D, remèdes anti-stress. Le pain, le riz, les pâtes gèrent la production de sérotonine... C’est bon pour le moral. Fabriquez-vous des rituels cocoon liés aux gestes et aux odeurs qui vous rassurent. Tous les « doudous » sont bons à prendre en considération...


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Glutenmania : Intolérance ou Intox ? dire, le sujet provoque beaucoup de débats, à la limite de la bagarre : ceux qui l'ont supprimé affirment que cela a changé leur vie, pendant que les farouchement contre dénoncent une mode insupportable qui voudrait nous dicter ce que nous aurions le droit de manger ou non. Par Delphine Guilloux, naturopathe et iridologue

entons donc d’y voir un peu plus clair sur ce fameux gluten. D’abord, on le trouve partout : dès qu’il y a du blé, il y a du gluten : donc pain, céréales, pâtes, gâteaux, mais aussi, et c’est plus surprenant, jambons, saucissons, plats industriels, etc. Il est nécessaire de comprendre que nous ne mangeons pas le blé de nos ancêtres. En effet, l’agriculture intensive a sélectionné, au cours des décennies, le blé le plus résistant aux différents traitements et c’est tout à fait logique, pour éviter un maximum de pertes dues aux intempéries, aux attaques d’insectes, de mauvaises herbes, etc. Ce blé est tellement résistant qu’aujourd’hui, certains insectes ne peuvent plus se poser dessus sans succomber ! Et il n’est pas difficile de comprendre que cet élément résistant à l’extérieur, va également résister à l’intérieur ! Donc dans nos intestins. Pour pouvoir digérer un aliment, il est nécessaire d’avoir, dans son système digestif, des enzymes correspondant à cet aliment. Les enzymes peuvent se développer au fur et à mesure qu’évoluent les conditions de vie. Le problème est lié à la fois au caractère agressif du gluten contenu dans le blé, mais également à la quantité astronomique que nous ingurgitons chaque jour ! Le blé moderne provoque donc, chez un grand nombre de personnes, des problèmes digestifs et des réactions d’intolérance qui se traduisent par des ballonnements, de la constipation et/ou diarrhées, des maux de tête, des insomnies,

de la fatigue chronique, de la dépression, des os fragiles, etc. Si vous n’avez aucun de ces symptômes, ne changez rien ! Toutefois, veillez tout de même à ne pas en consommer 3 fois par jour et le plus naturel possible… Dans l’hypothèse où vous seriez concerné par une gêne digestive persistante, alors il vaut mieux limiter le plus possible le gluten. Limiter et non pas supprimer, car d’une part, c’est presque mission impossible, et d’autre part, réservé aux rares malheureuses personnes ayant la maladie de coeliaque, qui risquent leur vie s’ils en mangent. Toutefois, pour vous convaincre de changer vos habitudes alimentaires, vous pouvez faire le test zéro gluten pendant 3 à 4 jours, vous verrez certainement la différence ! Comment limiter facilement le gluten ? Par exemple, pour le petit-déjeuner, vous pouvez alterner vos tartines de pain avec des biscottes et/ou du pain sans gluten au moins 3 fois par semaine. De même, si vous êtes plus porté sur les céréales, vous trouverez facilement de très bons mélanges sans gluten. Remplacez le pain des repas par 2 pommes de terre vapeur, un peu de lentilles ou de quinoa, des pâtes sans gluten, ou du pain au levain, de bonne qualité. Alors, qu’est-ce qui reste ? Plein de choses ! Le sarrasin, le millet, le quinoa, le maïs, le riz (complet ou ½ complet), l’amarante, mais aussi les lentilles (vertes, roses, noires), haricots secs, pois cassés, pois chiches, les pommes de terre, patates douces, le manioc et dérivés (tapioca), l’arrow root, le soja et dérivés (tofu, miso…). Vous trouverez facilement des livres de cuisine pour faire d’excellentes pâtes brisées, pâtes à pizza, pains sans gluten… Dans tous les cas, limiter le gluten a un avantage certain, c’est l’occasion d’adopter une alimentation plus variée et mieux équilibrée, plus riches en minéraux, vitamines et oligo-éléments, facteurs de bien-être. Pas de quoi s’en priver !

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ou le mythe incarné de la pansexualité L'artiste britannique David Bowie s'est éteint le 10 janvier dernier des suites d'un cancer à l'âge de 69 ans. Le défunt chanteur incarnait une certaine idée de la sexualité et de l'amour : celle de la liberté. Libre d'aimer les femmes, mais aussi les hommes, sans pour autant désirer leur genre, Bowie était le mythe incarné de la pansexualité. Par Magali Croset-Calisto, sexologue clinicienne

Accro au sexe », « icône de la bisexualité », « fanatique sexuel », « Chantre des partouzes », « Orgies et bisexualité »… le jour même de la mort de l’un des plus grands artistes de notre époque, les médias étalaient déjà la sexualité alternative du chanteur aux multiples conquêtes. Au-delà de son talent musical, une certaine actualité faisait la part belle aux atypismes sexuels de ce dernier n’hésitant point à décrire, en veuxtu-en-voilà, les frasques et les orgies du beau blond à la vie vernie. Çà et là, il fut

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possible d’apprendre que Elizabeth Taylor, Susan Sarandon, Marianne Faithfull, Tina Turner, Nina Simone, mais aussi Amanda Lear, Lou Reed ou la rock star Mick Jagger comptèrent parmi ses conquêtes les plus célèbres… Partout a-t-on pu lire encore la fameuse phrase : “J’ai dragué tout le monde. C’était une période merveilleusement irresponsable”, comme un leitmotiv étrangement présent sur les couvertures people… Que signifie ce déballage de la vie sexuelle de Bowie sur la place publique ? Quel sens donner à cette mise à nue « à chaud » ?

Ceci n’est pas une bisexualité Malgré les contestations de l’intéressé de son vivant niant toute revendication d’orientation sexuelle - notamment à propos de sa bisexualité qu’il avait annoncée lors d’une interview au magazine « Playboy » en 1976 (« sa plus grosse erreur » dira-t-il ensuite) - les amalgames et les récupérations vont déjà bon train. Homo-hétéro-bisexuel, David Bowie le sera tour à tour, au détour de ses rencontres. Puis, après des années de vie sexuellement libre, il tombera follement amoureux d’« Iman » (sa seconde épouse) et choisira la monogamie hétérosexuelle comme attitude. Il dira que ce fut le bon choix, au bon moment. Ce qui ne signifie pas qu’il en fera une vérité générale pour autant. Et c’est là que l’histoire de la sexologie interfère avec la vie de David Bowie…



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Un amant polymorphe Non motivé par l’argument du sexe biologique, ni par celui du genre d’une personne pour engager une relation intime, David Bowie séduisait « tout ce qui bouge » (selon ses propos) de par sa labilité sexuelle et/ou affective. Son ouverture d’esprit, autant que sa soif d’expériences, firent de lui une personne à l’affût de la charge érotique de ses différents partenaires, avant même d’entrevoir leur sexe ou leur orientation en la matière… David Bowie n’en a eu que faire des étiquetages et des classifications. Le chanteur androgyne s’est situé au-delà des clivages relatifs au sexe biologique (homme/femme/intersexe), au genre (masculin/féminin/transgenre), ainsi qu’aux orientations sexuelles (homo/ hétéro/bi). De par sa liberté de choix et la multiplicité des conversions sexuelles qu’il afficha au long cours, la star s’est inscrite dans une philosophie de la rencontre quelle qu’elle soit (y compris du troisième type), à partir du moment où cette dernière était - de part et d’autre - désirée.

Paradigme de l’homme libre par excellence, le défunt chanteur incarne dès lors - c’est-à-dire dès son trépas - l’image de l’être qui échappa à toute morale bien-pensante, à toute doxa rayonnante. Car David Bowie a suivi les méandres de son désir jusqu’au bout de la nuit. Et voilà pourquoi, le jour même de sa mort, ses frasques sexuelles défrayaient déjà la chronique. Libertaire bienheureux, l’artiste défunt vient illustrer (via le déballage médiatique de ses relations intimes et de ses orgies) la moderne et dérangeante théorie de « l’échelle du Dr Kinsey », célèbre sexologue des années 50/60 aux Etats-Unis, à savoir : la faculté de l’être humain à pouvoir changer d’orientation sexuelle au cours de sa vie. « L’échelle de Kinsey » a fait grand bruit à sa sortie. C’est un outil diagnostic permettant aux sexologues d’évaluer l’état d’une orientation sexuelle, sur une échelle graduée de 0 à 6 (0 signifiant une sexualité exclusivement hétérosexuelle et 6 une sexualité exclusivement homosexuelle). Après un sondage mené auprès de plusieurs milliers d’Américains (hommes et femmes), le Dr Kinsey publia le fruit de ses recherches en 1948 et 1953. Le résultat fut sans appel. Il révéla à quel point l’histoire d’une personne, ses rencontres de vie, ainsi que le travail d’ouverture érotique effectué sur plusieurs années, peut agir sur l’orientation sexuelle de cette dernière.

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L’échelle du Dr Kinsey

Loin des théories essentialistes qui font de l’orientation sexuelle une conséquence génétique, la théorie de Kinsey met en avant le caractère constructiviste (éducatif, culturel, existentialiste) de l’orientation sexuelle. Ce que confirme, en 1978, le sexologue américain Fritz Klein, avec la publication de sa grille d’orientation sexuelle (le « KSOG ») suite à son étude consacrée aux ressorts de l’attirance sexuelle et de la bisexualité. Mais revenons à notre génie défunt.

David Bowie était le « Pan » incarné, c’est-àdire l’homme iconoclaste et pluriel venant jouer à l’entrelacs du réel et de l’imaginaire. Polymorphe par goût, le chanteur s’est créé un monde (sexualité comprise) à son image. Un monde où réel, symbolique et imaginaire se sont incarnés dans un cadre onirique et transgressif exacerbé. La vie du chanteur, représente l’expérience SURREALISTE même. Sa pansexualité engage une faculté d’être au monde et à soi assurément créative et libertaire.

Cachez cette pansexualité que l’on ne saurait voir…

David Bowie, icône de la bisexualité ? Pas si sûr donc. C’est du côté de la pansexualité que je vous propose d’investiguer. Du côté d’un « pansexualisme » pratiqué comme mouvement esthétique, sexuel et éthique. Mouvement visionnaire d’un nouveau genre dont la plasticité psycho-corporelle et l’élitisme revendiqués furent les attributs choisis par Bowie.

Véritable illustration du polymorphisme érotique niché au cœur de l’être humain, la vie de David Bowie révéla, 48 heures après son extinction, la force de son souffle autant que la force de son désir mis à exécution. C’est pourquoi, l’homme aux 69 années ne peut être réduit in fine au statut de « chantre de la bisexualité ». Ni tout à fait homosexuel, ni tout à fait hétérosexuel, ni véritablement bisexuel, il était tout à la fois.

De quoi pouvoir fasciner, somme toute, une société en quête de pulsion de vie, face à la mort.


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Happy c'est tout ! * * en hommage à un groupe de rock festif et féminin du Haut-Chablais, qui connut un succès triomphal le 12 Juillet 1998, notamment auprès de son public masculin, en reprenant « I Will Survive » avec des demi-ballons de foot en guise de soutien-gorge…

Comme toutes les mères percluses de principes, je ne suis pas pour la crêpe au Nutella®. Pour le Nutella® tout court non plus d'ailleurs, ou alors à grands coups de cuillère à soupe, les soirs de blues avec ma frangine, devant une bonne Rom-Com des familles (Romantic Comedy en anglais 2.0 dans le texte). Et pourtant... Par Mélanie Marullaz Illustration : Sophie Caquineau

amedi après-midi, il fait beau et presque chaud. Mains dans les mains, la Triplette et moi déambulons dans les rues de mon village natal, la vie est belle - même s’il a fallu s’y reprendre à trois fois, pour que N°2 soit équipée de paires complètes de gants, chaussettes et chaussures. La vie est donc belle - surtout depuis que nous avons trouvé un arrangement type 3x8 (rotation toutes les 8 minutes) pour savoir qui tiendra la main de qui, « passque la dernière fois c’était déjà toi » et que « l’en a marre, Moi, chui jamais à côté de Maman ». J’envisage d’ailleurs de me faire greffer un 3ème bras, ainsi qu’une 3ème jambe, afin de mettre un terme définitif à ces épuisantes chamailleries autour de mon corps, dont je n’ai, depuis longtemps, plus l’exclusivité. Donc, la vie est… belle - si l’on tait le fait que N°1 a pourri le début de la balade en refusant catégoriquement d’attacher ses cheveux gras de pré-ado, qu’elle a fait la tronche la moitié du chemin et qu’en lui demandant tous les 100 mètres si elle la faisait toujours, j’ai ruiné l’autre moitié du parcours. MAIS PUISQUE JE VOUS DIS QU’ELLE EST BELLE LA VIE ! Parce que pour une fois, je suis seule avec mes filles pour un moment de pure détente - enfin, de détente tout court… ou de presque-détente… un moment quoi. Happy memory Quand ces trois enfants merveilleuses passent un moment merveilleusement privilégié avec leur père merveilleux et détendu, elles en reviennent toujours avec la banane, après une merveilleuse partie de flipper, une merveilleuse menthe à l’eau ou un merveilleux tour de scooter. Alors je me suis dit que moi aussi, je voudrais qu’elles soient ravies d’avoir passé cet après-midi avec moi ; j’aimerais que plus tard, elles se le rappellent, avec un regard complice et un brin de nostalgie : « Tu te souviens quand on se promenait avec Maman

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et qu’elle… qu’elle…  » Bon sang, je vais quand même bien trouver quelque chose !!! Quand soudain, telle la Providence, apparaît devant nous la cabane à crêpes, celle de mon enfance, avec ses rondins de bois et ses odeurs de pâte sucrée… Inutile de dire que la proposition de goûter fait l’unanimité. Je sais, c’est un peu facile, mais toute corruption, susceptible d’adoucir mon image dans leurs souvenirs en construction, est bonne à tenter. Donc, tournée générale de crêpes au Nutella®. Attention à la gueule de bois… Happy à tout prix Encore fumante, celle de N°3 s’échoue sans surprise sur la chaussée. Il en faut plus pour gâcher MON moment, alors je la ramasse, la remets dans son papier après avoir soufflé dessus et la retourne à sa propriétaire sous le regard médusé de mes voisins de file… ben quoi ? 1.Faut pas gâcher. 2. Ça lui fait son immunité. 3. Ça ne peut pas être pire qu’un yaourt périmé d’une semaine. Elle résiste au yaourt daubé, elle endurera la crêpe souillée ! Mais, occupée à limiter les dégâts du côté de la benjamine et à guetter l’apparition d’un sourire sur le visage de l’aînée, je ne vois pas, au milieu, venir le danger… N°2, religieusement absorbée dans sa dégustation, a réussi, sans éveiller les soupçons, à se badigeonner de chocolat fondu jusque sous les coudes et dans le dos - dans le dos ?! - de la veste que Mamie vient de nettoyer… Que me disait cette jeune Maman l’autre jour, en jetant un regard de circonstance sur sa progéniture fraîchement démoulée ? « C’est que du bonheur… ». Heureusement que je ne crois pas au bonheur sans faille, mais plutôt que les failles font le bonheur, parce que j’en ai trois des failles, et de taille… + d’infos : mavraieviedemaf.wordpress.com


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L'art des choix APB... Que veut dire cet acronyme ? Action Pacifique Bénévole ? Association Provençale des Bergers ? Année Paire Bissextile ? Et bien non. APB ou encore Admission Post-Bac évoque le casse-tête des inscriptions de tous les futurs bacheliers. Et s'il suffisait de s'inscrire ! Mais, pour la plupart d'entre eux, il s'agit aussi de

savez que la motivation est importante pour réussir et que la clé de l’histoire, c’est de trouver du sens à ce qu’on entreprend. En effet, votre voisine devrait prendre conscience qu’être une très bonne élève n’est peut-être pas suffisant pour réussir des études supérieures. Il faut également une bonne dose de dépassement de soi. Or, pour se dépasser, il faut avoir des objectifs bien précis, des buts à atteindre, des désirs très forts de travailler dans tel ou tel domaine.

choisir - Alors, en tant que parent plus ou moins désemparé, comment réagissez-vous ? Voici quelques réflexions pour vous aider à vivre ce moment difficile. Par Christine Huchette

ne des grandes difficultés dans l’accompagnement de nos enfants est de déterminer notre périmètre d’intervention. Comment conseiller en toute objectivité ? Comment ne pas prendre parti ? Comment garder suffisamment de distance alors qu’il s’agit de la chair de notre chair, qui est là en face de nous, qui doute, qui pleure, qui crie car il ou elle ne s’en sort pas ? C’est alors que vous aimeriez tant avoir comme enfant, l’enfant de votre voisine ou de votre collègue de travail. Parce que pour ces situations, vous voyez exactement ce qu’il faudrait faire. Mais quand, il s’agit du vôtre, alors les affects embrouillent tout. Justement la fille de votre voisine, excellente élève elle, s’est inscrite dans l’une des meilleures classes préparatoires qui existent. Et, lorsque vous lui demandez la raison de son choix, elle vous répond que grâce à son père, elle sait que c’est la meilleure option, car cette voie lui ouvrira toutes les portes. Oui, mais quelles portes ? Les portes des grandes écoles ? Et en parlant avec elle, vous vous rendez compte que cette jeune fille n’a aucune idée de la nature des études qu’elle va entreprendre et encore moins de ce qui l’attend dans le monde de l’entreprise. Et vous la plaignez. Vous vous dites que ses parents n’ont rien compris, qu’ils ne sont pas à l’écoute de leur fille. Car vous

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Parlons de Justin, le fils de votre collègue. L’année dernière, son père lui a tout concocté : l’entreprise pour l’alternance, l’école pour les études, la voiture pour faciliter ses allers et retours le weekend, cerise sur la gâteau, le studio pour sa tranquillité. Pourtant, il n’est pas satisfait, il dit que ce n’est pas sa voie. Votre collègue est désemparée. Elle pensait que son fils était sur les rails de la réussite. L’anxiété monte, le désarroi pointe son nez. Que s’est-il passé ? Vous avez votre petite idée ! Justin n’aurait-il pas cédé à la facilité, posture bien connue des adolescents ? Ses parents n’auraient-ils pas voulu trop bien faire et se rassurer en trouvant vite, peut-être trop vite, une solution pour leur garçon ? Sans laisser le temps à Justin de réfléchir, de se projeter dans l’avenir et se voir dans un métier, un métier qu’il aurait convoité. Alors, que faire ? Est-il possible de ne rien faire, de ne rien dire alors que les inscriptions sont là, le logiciel du ministère de l’Education Nationale est prêt et la deadline approche ? Comment être le parent irréprochable, aidant, vertueux, partageant son expérience, fort de ses réussites et de ses connaissances ? Alors, il serait intéressant de vous souvenir de vos formations en relations interpersonnelles où l’on dit de se mettre à la place de l’autre. L’accompagnement optimal serait donc d’accompagner vos enfants dans les salons, les portes ouvertes, et de les aider à comprendre les enjeux des études qu’ils souhaitent entreprendre, sans vouloir pour eux. Cela vous permettrait aussi de updater vos connaissances, il se peut que vos idées datent un peu maintenant ! Donnez à vos enfants la chance d’avoir envie de décrocher leur futur job. + d’infos : www.christinehuchette.com


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Au travail comme à la maison, nos relations peuvent prendre des tours bien différents selon les personnalités des protagonistes. Une simple mésentente peut basculer vers un conflit ouvert, voire un jeu de pouvoir. Au risque d'une spirale infernale. Par Nolwenn Huyart Illustration Sophie Caquineau

Persécuteur, Victime, Sauveur...

le scénario infernal tephen Karpman, psychologue américain, a mis en évidence dans les années 60 un mécanisme relationnel dévastateur appelé « le triangle dramatique » constitué de trois rôles majeurs : Persécuteur, Victime, Sauveur. Dans une discussion serrée, nous passons, sans le savoir et de façon incessante, d’une fonction à une autre, jusqu’à ce que le dialogue s’envenime. Pour s’en sortir, la seule possibilité est de décrypter ce qui se joue et de prendre sa vraie place dans la relation. Le Persécuteur : Dark Vador* « Je suis le maître » Tout est fait pour démontrer à l’autre qu’il est un moins que rien. Pour soulager ses propres conflits internes et se rassurer face à une relation qui l’inquiète, le Persécuteur va manipuler, menacer, dévaloriser, bref, dominer à coups d’humiliations et d’exigences. Il lui faut un bouc émissaire. Rassurons-nous, nous sommes tous, selon les circonstances et notre entourage du moment, de potentiels persécuteurs ! Sans pour autant que nous soyons de vrais méchants. Ouf… Pour se sortir de ses griffes, il faut le renvoyer à son scénario en lui demandant quels sont ses plans en étant mal aimable. S’il s’agit de notre petit Persécuteur intérieur, veillons à ne pas faire payer nos frustrations aux autres et d’accueillir leur point de vue. La Victime : Katia** « C’est toujours pareil. Quand on n’est pas une grande connasse d’un mètre soixante-quinze, avec des seins comme des obus, alors on n’est rien, on n’est que moche ! » Se faire plaindre, attirer l’attention sur elle, pousser l’entourage à prendre en charge ses problèmes, rien n’est jamais de sa faute. Elle subit toujours l’autre ou une circonstance. La victime a trouvé ainsi le

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moyen idéal de ne pas passer à l’action et de fuir ses responsabilités. Elle utilise des quantificateurs universels, « toujours », « jamais », « tout le monde », « personne ». Quand elle évoque son impuissance, réalisons qu’elle est, au contraire, toute puissante. Pour l’aider à sortir de sa spirale infernale, demandons-lui comment on peut la soulager. Si cela nous concerne, posons-nous cette question : « de quoi ai-je vraiment besoin ? ». Le Sauveur : Superman*** « C’est un oiseau… c’est un avion… c’est Superman ! » Plutôt sympa à première vue, le Sauveur est celui qui va nous dépanner en toutes circonstances, « envoie-moi ton rapport, je vais le finir ! ». Quitte à être intrusif et se mêler de ce qui ne le regarde pas. Le joli costume de Superman est flatteur, peu de chance qu’on le prenne pour un autre… Il nourrit l’ego. Il a tendance à confondre aide - je vais faire à ta place - (infantilisation) et accompagnement - je te montre et t’encourage à faire par toi-même (individuation). Son carburant ? Etre utile. Peut-être pour se maintenir d’un état dépressif et/ou se sentir aimé. Hélas, si cela ne marche pas, il aura tendance à basculer dans le rôle de Persécuteur ou de Victime. Face à lui, remercions-le de nous aider à prendre nos « propres » décisions. Et pour nous-même, avisons-nous, avant tout, que l’autre soit demandeur et soutenons-le avec empathie à trouver ses ressources. Et vous, quel rôle jouez-vous le plus souvent ? + d’infos : *Star Wars-1977, ** le Père Noël est une ordure-1982, *** Superman-1978 « Bourreau, victime ou sauveur, comment sortir du piège » de Christel Petitcollin-Ed. Jouvence « Déjouer les pièges de la manipulation et de la mauvaise foi » de Pierre Agnese et Jérôme Lefeuvre-Ed.InterEditions


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SAMEDI MATIN. MONSIEUR SE LèVE AVEC ENTRAIN ET DU PREMIER COUP TROUVE LA CUISINE. IL ENTAME UN CONCERTO DE PERCUS/ BOL/CUILLèRE, SORTE D'AUBADE POUR MADAME, QUI FINIT PAR RÉPONDRE, EN AUBADE, À L'APPEL DU CAFÉ. LAPIN S'INQUIèTE : « DIS-DONC, TU EN AS MIS DU TEMPS ! » Par Frédéric Charpentier - Illustration Sophie Caquineau

lle n’a pourtant pas l’air fatiguée, nul besoin de la dérider avec une blague sur le Botox. Elle évolue avec une nonchalance féline insolite et insolente. Il lui amène son thé favori du moment (la boule-encore remplie-de la veille). Très zen, elle le remercie d’un sourire gracieux qui lui laisse entendre qu’elle ne lui tient pas rigueur de s’être assoupi hier à table, le nez dans le Munster, chez les beaux-parents. THE SLOW MUST GO ON ! Les lèvres de Madame retrouvent le chemin des mots : “Pourquoi vouloir toujours plus, toujours plus vite, est-ce là notre seul but dans la Vie ?” Elle a ce regard grave et réfléchi qui impressionne toujours Lapin, même si d’habitude, c’est devant la carte des vins. Quoi lui répondre ? Gagner un peu de temps. Musique. Et c’est avec « I follow rivers » de Lykke Li en fond s’honore qu’il reprend le fil d’Ariane : “Tu as enfin décidé de rentrer dans les Ordres ? Je m’en doutais : je t’ai vue l’autre jour dans le jardin, à genoux et les bras écartés, ça m’a foutu les jetons ! Et j’étais là aussi quand tu as offert tes fringues Sandro à cette migrante qui avait Syrien à se mettre… Dieu t’aurait-Il donné la foi ?” Elle rit enfin, à gros bouillons : “Tu aurais dû faire criminologie tellement tu es fort en déductions ! Mais non Canard, j’aimerais juste te faire partager ma nouvelle vision du Monde, ma nouvelle philosophie : la Slow Attitude !” Elle prononce cela comme si elle avait des chamallows grillés dans la bouche. Avec volupté… AS-TU REMARQUÉ, FINE LECTRICE, LE SLOW-RYTHME DE CE TEXTE ? Lui joueur : “Un slow ? Okayyy, c’est parti pour Hôtel California, allez, viens danser !” - Elle, imperturbable : “Je suis sérieuse, tu vas adorer la Slow-Life ! Prendre le temps pour tout : se procurer des produits

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frais et sains dans une Amap, les cuisiner avec des poêles dans la main, fini le beurkeur-frites, vive la convivialité et le bien-manger”. Il coupe ironique : “Ça va être facile au boulot avec ma pause de 30 minutes ! Encore une mode de riches. J’ai lu un truc là-dessus, une créatrice de mode qui bossait 3 jours par semaine de 9h à 15h… qui faisait du yoga sur la terrasse de sa villa posée sur la plage, et qui prenait 12 semaines de congés par an. Presque une vie de prof !” Madame sagace : “Croismoi, il faut nous déconnecter, couper nos portables, ralentir et respirer, ça va être LA révolution des sens ! Moins d’infos, moins de stress et moins travailler aussi. Gagner moins ? Ce n’est pas grave car nous aurons moins de besoins… Tu vois, c’est très simple.” LOULOU SENT POINTER LE LéZARD… Il pousse le bouchon : “Ben voyons ! On pourrait aussi avoir une seule voiture, un petit appart, un potager sur le balcon, ne plus prendre l’avion, changer de fringues tous les 2 ans…” Elle sourit : “Pour les fringues on fera du troc, mais tu piges vite ! La décroissance va nous sortir de la crise.” Lui : “Rien que ça ? Alors il faudra bien l’expliquer aux Chinois et aux 2 milliards qui rêvent de consommer.” Elle : “Il faut bien que quelqu’un commence… Toi par exemple, qui pratiques depuis longtemps déjà le slow-ménage, les slow-courses et la slow-éducation, tu as l’air de très bien t’en porter, non ?” Loulou vexé dans sa mâlitude : “Quand je pense que je t’ai donné l’autorisation de travailler, que je t’ai fait de beaux enfants, qu’à chaque Fête des Mères je t’offre l’aspirateur dernier cri, que je mange pratiquement tout ce que tu cuisines… Ecoutemoi femme ingrate, je voulais te faire une surprise, mais puisque tu me pousses à bout, je te le dis maintenant : moi aussi je change de rythme. Pour cela je viens d’acheter une jolie petite exploitation pas chère à Notre-Dame-Des-Landes au lieu-dit La-Fontaine, un élevage de lièvres pour moi et de tortues pour toi. The Perfect Slow Life… Alors, heureuse ?”


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Viking prins søker (en français dans le texte : Viking cherche prince) Je suis en rivalité permanente avec moi-même. Mi femme, mi viking. Je suis un Viking en robe, moustache, longue barbe nattée, plus chic !   Ongles vernis. à ce stade, ça peut vous sembler assez incohérent, je m'explique. Texte et illustration Alexia Mourey

e mène tous les jours mon petit drakkar dans les flots du quotidien. Si j’ai mon permis drakkar ? Quelle question ! Oui ! Nous, les femmes nous naissons avec ! Le manuel est en norvégien, alors t’es bien obligée de te débrouiller. En drakkar, tu traces ! Pas de créneau, ni de démarrage en côte. Une chance. Je rame, essuie des tempêtes, combats les éléments même le moral à fond de cale, les voiles aussi tendues que mon string ! Et entre deux gros grains, je m’émerveille encore devant des couchers de soleil psychédéliques. Forte et seule. Viking ! Ce qui parfois me rend un peu grognon. Une large épaule est toujours plus confort qu’une planche de bois. Il faut être « Amour », c’est Augusta Ricard Despé, une amie qui le dit. Augusta pour son côté dictateur, Ricard pas pour le circuit mais pour Mathieu et Despé pour la bière. Amour, je ne le suis pas toujours… ni zen. Les livres sur l’épanouissement personnel, pourquoi pas, ça peut toujours servir comme marche-pied pour atteindre « ror » (le gouvernail pour ceux qui n’ont pas fait norvégien en seconde langue), mais j’ai un drakkar à gouverner avec à son bord deux loulous, un chat et un frigo que je déteste vide ! Alors, les conseils de vie écrits dans la baie de San Francisco, le soleil dans l’œil alors que je me les gèle sévère en mer du Nord, ça me semble un peu flou ! Et puis, il y a mon côté femme. Petite fille bercée aux contes de fées, au mythe du prince charmant aux épaules solides et rassurantes. J’espère encore croiser un petit crapaud au bord du Thiou, lui donner un baiser. Et hop ! Un charmant ! Il serait doux, galant, beau,

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fou de moi. Il me livrerait tous les matins des croissants en Aston Martin, lui. Nous nous aimerions jusqu’à ce que la mort nous sépare si toute fois elle ose. - OH ! OH ! Alex ? ça va ? Hein ! Qu’est-ce qui m’arrive ? Reprendre la barre et vite ! Oh ! Ce coup de mou ! Je me suis fais peur ! Comme si les princes charmants existaient ! Comme si l’Amour durait toujours. Cette dualité, pour moi, est complexe, mais pour le mec en face, c’est pire ! Mon dernier amoureux m’a dit que j’avais un problème de territoire, c’est pas forcément grand, un drakkar, mon Chou ! Enfin là, le litige venait plus d’un coup d’aspirateur bâclé, les hommes voient les pièces rondes, sans coins… ils n’aspirent qu’autour de leurs pieds ! Attendez ! Ça croasse côté canal, je file ! … Non, rien ! Fausse alerte. J’en étais où ? Oui ! Ma quête : Femme-Viking cherchant valeureux chevalier. J’ai une longue barbe, une grosse épée pour décapiter des dragons, même si on en voit moins ces derniers temps, le réchauffement climatique, je pense. Une robe rose à manches ballons et des cuissardes de pêcheurs pour arpenter le Thiou. Siiii, je suis jolie ! Je suis une femme qui vit très bien avec sa part de masculin. Et si vous aussi, messieurs, vous en faisiez autant ? Dans la définition de « viril », je n’ai lu ni lourd, ni vulgaire, ni liste d’attributs ou postures obligatoires (s’asseoir les jambes très écartées, par exemple) pour avoir l’air de l’être. Vous pouvez chialer, porter du rose, du violet tie & dye, être fleur bleue, fatigués, même vous payer une baisse de libido et l’avoir un peu molle, ce n’est rien. Ce n’est pas ça, un chevalier. Le prince charmant, au-delà du charmant, il est couillu et sensible, doux et solide. Stable, honnête et droit dans ses Church’s. Vous en connaissez un ? Vous le gardez ? Je comprends. C’est bien compliqué tout ça. Tout est compliqué avant d’être simple, il suffit d’y croire. Je vous laisse, je reprends ma navigation, je pars chercher des Choco BN et des croquettes en mer Egée.


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La guerre des boutons n'aura plus LIEu !

En France, plus de 300 divorces par jour sont prononcés. Or, dans le même temps, à rebours de cette évolution sociétale, les mariages de communes se multiplient ! « Va comprendre Charles ! » Les fusions de villes et villages n'ont jamais été aussi nombreuses ces derniers mois. Quel avenir pour ces regroupements d'un genre nouveau ? Mariage-passion ou union sans effusion ? Par Emmanuel Allait

n fait, ces fusions communales n’ont rien de vraiment nouveau. Les fusions, les « défusions », ont été permanentes au cours des deux derniers siècles. Créé au moment de la Révolution française, le découpage communal s’établissait à environ 42 000 communes, essentiellement rurales. 70 ans plus tard, leur nombre était déjà passé à 37 000. Ainsi, dans la région, Cranves avait déjà fusionné avec Sales en 1801. Aujourd’hui, la France avec ses 35 000 communes, fait figure d’anomalie en Europe. A elle seule

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elle détient 40 % des communes de l’UE, tandis que dans les pays voisins, Belgique, Allemagne, Suisse, le mouvement de fusion a commencé depuis longtemps. Une politique «   Weight watchers   » La France a décidé de s’y mettre aussi. Finies les querelles de clochers ! Finie la guerre des boutons entre les Longeverne et les Velrans ! Place à la modernité ! Né en 1971, le processus s’est réellement accéléré depuis

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humeur

2010. En pleine cure d’amaigrissement, l’Etat cherche à faire des économies. Et les communes, qui voient leur dotation baisser, trinquent… Du coup, elles sont incitées à fusionner pour mutualiser leurs moyens, équipements et personnels. Comment obliger des communes à se serrer la ceinture sans mettre les élus à « cran » ? Une petite douceur financière, une « dot », est prévue pour favoriser le mariage. Et les maires, qui ne sont pas « anti-dot », s’engagent à fond. Ça sent le mariage arrangé, non ? Mais que de marchandages en perspective pour écrire le contrat de mariage. On n’est pas à Las Vegas où on peut se marier en quelques minutes ! Des mois de négociations, puis un référendum, avant la validation préfectorale. Ensuite, se pose tout naturellement le problème du nom de la nouvelle entité. Nom du marié ? De la jeune fille ? De plus, la fusion n’est possible qu’entre communes limitrophes. On ne verra donc pas une ville de Haute-Savoie se regrouper avec une du Lot par exemple. Imaginons un nouvel ensemble Annemasse-Montcuq ! Ce serait d’un goût d’autant plus douteux que l’effectif maxi du conseil municipal fusionné ne doit pas dépasser… 69 ! Impossible donc de fusionner Gex avec Le Tampon à La Réunion, ou même Thônes et Quintal. Dans ce cas, le déséquilibre est trop important, l’une pesant dix fois plus que l’autre.


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Heureux qui commune liste va faire un beau mariage… Le succès est là ! 920 fusions répertoriées au 1er janvier 2016, et ce, dans toutes les régions, l’ouest étant en pointe (du Raz). Contrairement à une idée reçue, le département le plus zélé pour les additions communales n’est pas la Somme. Peutêtre que fusionner dans la Somme multiplierait les problèmes ? En tout cas, que ce soit dans la Somme ou ailleurs, les élus locaux ne peuvent se soustraire à leurs responsabilités. Ils doivent convaincre toutes les fractions de l’électorat et éviter les divisions ! Bref, faire des « mat » pour éviter « l’échec ». En Savoie et Haute-Savoie, les projets se multiplient. Dans la « Yaute », 6 projets sont en cours. Le pays de la Fillière a été pionnier, même si le résultat négatif du référendum de 2015 n’a pas permis de concrétiser la fusion entre Thorens et ses voisines. Pourtant, la corbeille de la mariée était garnie, Thorens apportant les Glières sur un plateau. Depuis, d’autres ont suivi. Faverges a fusionné, sans b(r)uit, avec Seythenex et sa station de ski. Un nouveau nom communal : « blanche neige et les Seythenex ? » Epagny et Metz-Tessy ont aussi uni leur destin. Ce n’est pas vraiment un mariage blanc puisque celuici avait été préparé depuis longtemps. 20 ans de flirt avant les épousailles ! Prendre son temps est peut-être une bonne solution pour faire durer le couple ! Mariage plus vieux, mariage heureux ? “En 1995, on a d’abord mutualisé l’église, le cimetière et le presbytère” déclare le maire d’Epagny… Au vu de ces éléments, on se demande pourquoi cette commune n’a pas plutôt choisi de fusionner avec celle d’Etrembières. « Etre en bière »… quel nom prédestiné ! Avec Annecy, on franchit un palier. Il n’est ici pas question de couple, mais carrément de polygamie. 6 communes sont concernées. D’après le maire de Pringy, ce nouvel ensemble de 120 000 habitants pourrait même devenir le plus riche de France.

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L’usure-passion   ? Mais ces fusions communales ne risquent-elles pas de connaître ce mal qui ronge tous les couples ? Une fois le besoin de fusion satisfait, l’un des deux partenaires voudra recouvrer indépendance et autonomie. Comme le dit le psychologue suisse Yves Alexandre Thalmann, « toutes les amours se terminent par une séparation, il suffit de laisser le temps accomplir son œuvre ! » « Rencontreengagement-séparation », un schéma applicable aux futures fusions communales ? L’amour dure trois ans, paraît-il, soit exactement la durée de l’incitation fiscale du gouvernement pour encourager les communes à fusionner. Passé ce délai, le mariage ne va-t-il pas virer au cauchemar ? On comprend mieux pourquoi Chambéry ne souhaite pas fusionner avec son Aix… ! Mais ces mariages entre communes sont-ils réellement porteurs de bénéfices ? Les opposants aux mariages communaux protestent. Ces « célibataires endurcis » de la ruralité mettent en avant la perte identitaire générée par ces fusions, qui mettraient fin à deux siècles d’histoire. Les Français restent en effet profondément attachés à leur clocher, à leur commune. Besoin de re-père et maire, dans un monde mobile et flou ? Pour autant, le mouvement de fusion semble inexorable. Seuls quelques chasseurs, qui ne veulent pas partager les sangliers avec leurs voisins, parviennent encore à faire capoter certains mariages. Mais ces dernières cartouches ressemblent surtout à des pétards mouillés. Tout un symbole, en Lozère, Chirac va disparaître… Ce petit village au nom fameux doit en effet fusionner avec la commune voisine. Une « nouvelle fracture territoriale » semble se dessiner, entre des grandes communes riches et des territoires ruraux aux faibles moyens. Mariage de raison plutôt que passion, les fusions communales ne ressemblent pas vraiment à l’amour est dans le pré…

Et fusions chez nous

En Haute-Savoie, le bassin annécien regroupe toutes les fusions actées (Faverges/Seythenex ; Talloires/Montmin ; Marlens/Cons-SainteColombe ; le « Val-deChaise » ; Epagny/MetzTessy) ou en projet (Pays de Fillière et Grand Annecy pour 2017 peutêtre). En Savoie, fusion des deux Saint-Offenge ; les communes nouvelles d’Entrelacs (Albens, Cessens, Epersy, Mognard, St-Germain-la-Chambotte, Saint-Girod) ; Les Belleville (St-Martin-de-Belleville/ Villarlurin) ; Salins-Fontaine (Fontaine-lePuits/Salins-les-Thermes) ; La Plagne-Tarentaise (Bellentre, La Côte-d’Aime, Macot-la-Plagne et Valezan) ; Aime-la-Plagne (Aime, Granier, Montgirod).


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Plus large ! près la déferlante seventies, on prend une bonne inspiration nineties. Ça nous donne tout de suite de l’air et de l’aisance. Et on commence par le pantalon. Du denim aux matières les plus fluides, le voilà qui se porte nettement un cran au-dessus et la taille carrément plus haute. En tête, le pantalon à pont s’évase jusqu’à la terre ferme. Dans sa foulée, viennent le masculin esprit années 40 (Ah, le chic de Katherine Hepburn…), le baggy, voire l’Aladin bouffant à la cheville. Même le jogging se tire du molleton gris par des pantalonnades ! Et puisque l’on est d’humeur à mettre de l’ampleur aux habits de nos gambettes, on n’hésite pas à leur donner la dimension de toute une tenue : plébiscitées ! Combinaisons et salopettes plus que jamais bienvenues. Et nos hauts, alors ? Là, encore, on monte le volume. La vaste parka recouvre tout. Le trench peut se faire cache-poussière. La veste de costume prend des allures de pardessus. Le blouson en jean se la joue « boyfriend ». Les « petits » perfectos et bombers, toujours vivaces, acceptent des alters ego portés « loose ». Quant à nos chemises, elles sortent de leur discrétion avec moult effets de manche.

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Le truc « volumétrie variable » en plus ?

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On s’amuse à superposer XS et XL, moulant et enveloppant. Veste large sur spencer ou blouson « riquiqui », parka ample sur jean slim… Alternative : du tout court avec du tout large. Brassière audessus du nombril sur pantalon à pont, pull « cropped » sur coupe baggy, patte d’éph raccourcie en 7/8 (et oui, qui l’eût dit !), détours/retours vers le bermuda, voire le pantacourt (pourtant récemment honni)… L’idée efficace ET classe : la grosse ceinture à la taille, de préférence nouée, qui vient enserrer la nonchalance d’un bas à fausse tendance informe. Max Mara

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Plus long ! Là, il est question de revoir nos robes et jupes dans les grandes longueurs. Première option : on déroule le film du romantisme. En robes de sylphide, au fil de blanc omniprésent, de matières fluides et légères, de dentelles et de broderie… Seconde proposition : la féminité torride à l’italienne. On pense « dolce vita », Sophia Loren, formes sublimées en fourreaux galbés. Jupes crayons aux genoux, jupons plissés aux mollets, jeux de décolletés et de tailles entravées… Troisième suggestion : le « sleepwear ». Késakô ? Juste la nouvelle « fashion façon » de dire que les déshabillés de nuit peuvent sortir au grand jour. Et pas seulement en petits tops ! Il s’agit de LONGUES nuisettes soyeuses près du corps et de LONGS pyjamas précieux inspiration smoking. Avec un conseil : éviter toute allure « à coucher dehors » en préférant les matières qui se tiennent ainsi que les tons et impressions plus « grand soir » que « laisser-aller layette ».

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Le jeu du « fermé/ouvert »

L’idée est de nous allonger la silhouette pas d’enfermer notre féminité ! Or, donc, on fonce sur toutes les (subtiles) possibilités de nous dévoiler. La tenue est longue ? Elle peut être aussi fendue. La robe ou la jupe est sage ? Elle peut aussi se fermer/s’ouvrir sur le devant par de gros boutons-pressions provoquants. La pudeur candide est de mise ? Dentelles, résilles et transparences peuvent aussi la rendre moins naïve…

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Côté tons et impressions, on a également de bons motifs pour redéfinir notre sens de la mesure. Le fil directeur des beaux jours est d’ailleurs la (très) large rayure, souvent (très) colorée. Dans sa généreuse lignée, on à le choix des fleurs (on n’a pas dit « fleurettes »), des (fortes) inspirations ethniques, des (grosses) étoiles (« Stars War » mania oblige)… voire d’imprimés bleu-blanc-rouge en total look ! Même avec des nuances unies, le nouveau parti pris est de faire grande impression : totale élégance en marine, blanc ou noir et blanc, tout un vêtement en bling argent, compositions pastel autour des couleurs pantone de l’année, rose quartz et bleu serenity… La « nouvelle » couleur qui nous élargit encore l’esprit ? Le vert. Et pas seulement en sage kaki mais décliné en olive, émeraude, prairie…

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Le truc « volumétrie variable » en plus ?

Les audaces optiques

Quels que soient nos choix, ou pas, de variations sur les lignes de nos vêtements, on peut toujours miser sur un bon « mix and match » pour déconstruire/reconstruire les effets de volumes. Le plus accessible : le tableau noir & blanc de motifs différents. Plus ludique : à partir d’une même palette de couleurs, les mélanges de rayures, larges, fines, horizontales, verticales, diagonales. Toujours plus inédit : le croisement des genres. Grosses Fleurs et petits pois, wax africain et impressions indiennes… Ce qui compte en fin de compte ? Pouvoir, de pied en cap, choisir la démarche mode d’une vraie NOUVELLE saison. GX by Gwen Stefani

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JURASSIC MARQUE MONGI GUIBANE NE JURE QUE PAR LA SOIE. ENTRÉ EN MODE PRESQUE PAR EFFRACTION, LE CRÉATEUR LYONNAIS VOIT LE STYLISME SOUS SON ANGLE SOCIOLOGIQUE. ET ÉGRATIGNE LE CONSUMÉRISME AU PASSAGE. Par Pascale Godin - Photos : Jean-Paul Bajard

l se définit comme un dinosaure de la mode. Charmeur, plein d’histoires, Mongi Guibane déroule ses souvenirs comme un dandy pirate dévoilerait le contenu de sa malle aux trésors. Les coutures de son atelier des Terreaux craquent sous les soies colorées, les robes délicates, les vestes et les manteaux chatoyants. A 68 ans, le styliste n’a pas l’intention de raccrocher. Exposé aux Musées de la Confluence et au Wyoming Art Museum, professeur à la Shanghai Zhuangyuan Culture Academy of Art Design, il reste aussi curieux qu’un gamin qui découvre le monde.

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HAPPY SEVENTIES Mongi Guibane aurait pu tout faire. A la fin des années 60, il quitte sa Tunisie natale pour poursuivre des études de sociologie à Lyon. Rien à voir avec la mode ? Pas sûr. Le créateur croque un carré de chocolat noir, touille son café, sourit : “La sociologie nous ouvre à l’observation de la société. Mais pas uniquement pour l’analyser ! Elle nous révèle aussi l’activité humaine, l’imaginaire, le processus de création. Les créateurs font et refont les choses, ils les bousculent !” Ses études le passionnent. Et pour les

financer, il crée des lieux de rencontres, de petits restaurants alternatifs ouverts aux artistes, qu’il loue 3 francs 6 sous aux propriétaires : “c’était les années 70, Lyon était la capitale du rock. Je rencontrais des musiciens, des acteurs de théâtre, un milieu très créatif…” Branché, noctambule, Mongi brasse le monde. Il se tisse un réseau de rencontres en rencontres. Et tire l’un de ses fils sur les traces d’un fabricant de maille à Roanne. Il s’en amuse, encore étonné : “Quelqu’un m’a proposé de venir travailler dans cette usine. Peut-être s’est-il dit qu’un mec branché devait savoir ce qu’il y avait


mongi guibane

Je suis un dinosaure à grosses pattes, trop gros pour un monde trop petit !

à faire ! J’ai accepté, j’avais une telle soif d’apprentissage ! Vous savez, l’immigré est toujours plus ouvert ! J’ai donc appris à travailler la maille. Et tous ces glissements, toutes ces accumulations d’activité, m’ont conduit à la mode.” LA ROUTE DE LA SOIE

Mongi Guibane au bras d’un mannequin

Le créateur est boulimique, il abandonne la maille pour se lancer dans la lingerie corseterie. Et profite de cette évocation du passé pour s’attarder sur le corps féminin :

“ C’est joli de passer de l’enveloppe générale à la petite chose, non ? L’infiniment grand, l’infiniment petit, c’est toujours de la courbe. Je n’ai pas été sculpteur ou peintre et du coup, j’aime travailler sur la sculpture du corps féminin ?” Son œil devient malicieux… “C’est peut-être quelque chose de contrarié, qui sait ?” Et quand il revient au vêtement, il sublime les futures mariées qu’il enroule dans de longs rubans de soie. Sa matière absolue, l’étoffe qui l’inspire et dont il parle en poète : “Rien ne reflète la lumière de cette manière, c’est une matière

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mongi guibane

magique. N’oubliez pas je suis à Lyon ! Si j’avais vécu à Strasbourg, j’aurais travaillé des lainages. Des cotonnades à Lille ou du lin en Belgique. Lyon, c’est la soie.” Il abandonne les mariées, réinvente, avec les soyeux, les robes, les manteaux et les vestes. En observant toujours la mode sous l’angle de la sociologie : “Un acte de mode n’est pas forcément original. La mode est une proposition. Et qui dit proposition dit acceptation. Faire des robes toute la journée n’est pas intéressant en soi. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est ce jeu entre proposition et acceptation.” REVENIR A L’ESSENTIEL

Gaultier et Dries Van Noten. Mais ses racines épinglent aussi Worth, Patou, Lanvin et Poiret. De quoi séduire Mongi Guibane, qui égratigne une mode aujourd’hui trop jetable : “Je suis un vieux rêveur qui a toujours 20 ans ! Moi, je réfléchis en termes de vestiaire, pas en terme d’obsolescence. Il faudrait qu’un manteau, une veste, une pièce puissent rester. Pas que les portants et les cintres soient pleins à craquer de vêtements. Marylène, ma collaboratrice depuis 35 ans, et moi, nous souvenons de toutes les pièces

que nous avons créées ! Nous les reprenons parfois pour les modifier légèrement, le processus créatif est à la fois virginal, fils et petit-fils de, comme il sera le père et le grand-père de. Aujourd’hui, s’habiller est devenu un geste de consommation. Quelque part, ça n’est plus mon métier…” Il éclate de rire. “Voilà pourquoi je suis un dinosaure à grosses pattes, trop gros pour un monde trop petit !” + d’infos : www.mongi-guibane.com

Musée des Confluences, Lyon /© Olivier Garcin

Aujourd’hui, le couturier crée avec ses mémoires. Avec ses influences, avec ses racines. Il admire Balenciaga et son manteau sans couture, s’inspire du drapé des saris indiens, intègre à ses créations le souvenir du vêtement à la bédouine de sa mère. Et libère les tissus de leurs « blessures » : “J’essaie de faire de moins en moins de coutures. Pas de boutons, pas de pressions, pas de fermetures éclairs. Je puise entre mes envies et mes fils conducteurs, je puise à la couleur et à la lumière.” Le styliste collabore de façon quasi exclusive avec la manufacture Bianchini Férier. Rien d’étonnant. Le soyeux lyonnais perpétue la tradition des grands couturiers en inspirant Christian Lacroix, Jean-Paul

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L'OISEAU RARE Lucille Clotilde Mosimann fait son cinéma. Formée à l'HEAD de Genève, la styliste met la mode en bobines. Sans jamais prendre la grosse tête. Par Pascale Godin - Photos Orianne Lopes & Clémentine Bossard

n dirait un oiseau fragile. Bonnet jaune pétaradant sur chevelure blonde, grands yeux bleus pétillant, silhouette fine et gracieuse, Lucille Clotilde Mosimann se glisse dans le salon de thé du boulevard Voltaire. L’HEAD est à deux pas. La jeune styliste s’installe, commande un café. Et la première impression s’envole. La voix claire passe au-dessus du brouhaha des conversations, Lucille est bigrement sympathique. Enthousiaste, heureuse. Elle part pour Stockholm, 9 mois de stage chez Acne Studios, une aubaine. C’est une évidence, la

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griffe suédoise et Lucille cultivent un même esprit. Un même mélange de simplicité et de folie douce. UN UNIVERS DE FIEL ET DE MIEL… En 2015, elles éclaboussent les pages du Vogue Italien. Les mauvaises filles modernes trimballent sur le bitume leur look fifties perverti, les jupes en corolle pastel dégagent une odeur de gazoline. Classique biaisé, dévoyé, vaguement dangereux, gang de filles froides. Un univers de fiel et de miel que Lucille Clotilde Mosimann

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scénarise « Cheveux au vent, faussement madame ». La collection remporte le prix Mercedes-Benz de l’HEAD, catégorie Master. Et quand la jeune Française évoque ses mises en scène, elle s’emballe. Enchaîne les mots, les martèle : “Mes collections racontent toujours des histoires de filles fortes, puissantes, à part. Des histoires de gang. « Nasty faces », par exemple, repose sur 5 personnalités. La Castagne, la Toquée, la Bimbo-Disco, la Rêveuse et la Précieuse. Elles sortent de boîte, elles ont dansé toute la nuit et se préparent pour une dernière baston !”. Esprit Tarantino ? La styliste revendique le coup de projecteur : “Bien sûr ! Je visionne énormément de films pour construire mes personnages. Les séries Z de Russ Meyer, Sin City, les Switchblades sisters de Jack Hill… Inventer l’histoire, c’est ce que je préfère !” … ET UN DÉBUT TRES FLOU Lucille construit la sienne chapitre par chapitre. Elle aime faire les choses bien. Assurer la technique. Elle doit ce fil solide à une tante costumière de théâtre : “Quand j’ai découvert sa pochette de dessins, j’ai immédiatement voulu faire la même chose.

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Elle avait plein de copines qui travaillaient dans la mode, elle aurait voulu faire de même. Mais dans les années 80, il n’y avait que des écoles privées, et ça coûtait beaucoup trop cher. Je ne connaissais pas cette facette d’elle. Et je me suis dit que je me devais de réussir. Parce qu’aujourd’hui, c’est possible”.

Lucille apprend la base. La couture, la coupe, la toile. Elle passe un CAP couture floue, enchaîne un BTS Design Mode. La formation en France a pourtant ses limites : “les formations publiques ne sont pas internationales, elles sont un peu dépassées. J’en avais besoin pour définir mon univers. Mes 5 années


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à l’HEAD m’ont permis de le concrétiser” Un univers narratif, théâtral. « Lucille à la fête foraine », sa première collection, pétarade de trouvailles inattendues. Elle s’inspire de la grande roue, d’un carrousel.

Du train fantôme, pour coudre à une robe sa doublure phosphorescente. En craquant les coutures d’une mode un peu trop sage à son goût, Lucille s’éclate.

affirme ses contours. Le prix de l’HEAD et les pages de Vogue les confirment.

LONDRES D’UN DOUTE

Lucille habite désormais Stockholm. Au département cuir d’Acne Studio, elle travaille sur la nouvelle collection de la marque suédoise : “Ils ont aimé la façon dont je crée, le fait que je fasse tout à la main. (Tout à coup, elle s’enthousiasme.) C’est génial ! Ça va renforcer mon savoirfaire et cadrer ma créativité ! Et je vais apprendre à être organisée, rigoureuse.” Elle ignore si elle reviendra. Ne s’inquiète pas vraiment pour son avenir, n’est même pas certaine de vouloir créer son propre label. Pas encore : “Je ne veux pas créer dans l’urgence. Je veux qu’une fille qui achète une de mes vestes se sente dans la peau d’une icône, je veux vendre une identité plutôt qu’un produit. Je ne vois pas l’intérêt d’être simplement un label de plus. Si ça se trouve, je ferai tout autre chose ! Dans le domaine du cinéma par exemple ! Je ne me limite pas, je veux juste créer des univers. Et pour ça, il faut de l’expérience.” Petit à petit, l’oiseau fait son nid.

En 2012, elle file pour Londres. Un stage de 6 mois chez Meadham Kirchoff, un duo fantasmagorique aujourd’hui dissout. Elle pétille de joie, l’univers du couple la transcende. Avec eux, elle apprend autant qu’elle déchante : “Je voulais raconter des histoires d’icônes féminines. Développer autour de ces figures un univers visuel, cinématographique autant que musical. Pour ça, le duo Meadham Kirchoff était vraiment parfait. Mais au travail, ils étaient exécrables. J’étais une petite main anonyme et gratuite. Ils se moquaient éperdument de mon travail personnel. En 2012, ils n’avaient vraiment plus d’argent. Ils ne faisaient aucune concession et vendaient moins. Parce qu’ils étaient authentiques. Ça m’a fait réfléchir. Moi, je veux être authentique et vendre. Il faut donc trouver l’équilibre entre vendre sans vendre son âme.” Lucille rentre à Genève. Elle épingle un Bachelor à son CV, enchaîne sur un Master. Pour pouvoir enseigner, pour transmettre. Elle grandit,

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A PART L'imaginaire d'Océane Maurice-Sarazar tourne comme

une horloge. La créatrice lyonnaise grandit, elle élargit son horizon. Et ses bijoux incarnent désormais la maturité. Par Pascale Godin

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n 2011, Océane Maurice-Sarazar cuisine des bijoux en formes de macarons. D’oursons et de bonbons réglisse. A l’époque, « La Bagouzz » s’amuse à passer des gourmandises en pâte Fimo et en résine aux doigts des femmes, elle sculpte de petits jardins qu’elle fait fleurir en colliers. Activmag la repère et saute à pieds joints dans sa cour de récréation tendre et sucrée. 5 ans plus tard, les grands yeux de la créatrice pétillent toujours de la même lumière. Mais elle s’affirme. Oubliez « La Bagouzz », Océane est désormais une créatrice « A part ». S’INSPIRER, RESPIRER Elle n’est plus une novice. Passée par 3 années d’école d’architecture et un CAP en bijouterie, Océane obtient son diplôme des métiers d’art, catégorie art du bijou et du joyau, en 2013. Une autre maîtrise des techniques qu’elle concrétise en créant une collection sur le thème de la métamorphose : “j’ai créé une gamme de bijoux géométriques, un mélange de métal, de cuir et de galuchat. Le galuchat scintille, il a du relief, il rappelle la joaillerie. L’ensemble était cohérent”. Loin des bonbons et des petits jardins,

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Le côté ludique a davantage d’impact s’il s’exprime sur une bague. C’est plus assumé qu’un bracelet, celle qui la porte revendique son côté décalé. « Galuchat » incarne une autre métamorphose. Celle d’Océane. Et la créatrice sait désormais ce qu’elle veut. Travailler pour d’autres ? Faire du bijou à la chaîne ? Non merci, Océane crée comme elle respire. Des pièces uniques, de petites séries. Dans son atelier des pentes lyonnaises, elle joue du chalumeau et de la scie à métaux, ciselle des oiseaux en branches, des chats facétieux pêcheurs de poissons rouges, qu’elle monte en broches et en colliers gracieux. Son imagination galope, mais elle peine à définir son processus créatif : “Tout m’inspire, je ne sais pas vraiment comment les idées viennent”, glisse-t-elle d’une voix douce, discrète. Elle crée des images à l’ordinateur, les imprime et les colle aux plaques de métal dont elle ciselle patiemment les formes. Un travail à la main délicat. Elle puise aussi dans son passé, s’inspire de son année préparatoire aux Beaux-arts pour rendre hommage aux géométries colorées de Sonia Delaunay, de Vasarely, de Malevitch. Carrés de métal tatoués de rouges, de verts, de jaunes, losanges multicolores qu’elle dresse en bijoux pétillants. Océane n’aime pas les contours.

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à POILs ! Elle refuse de s’enfermer, on l’aurait parié. Océane continue d’explorer les dimensions ludiques du bijou en créant « au ras des pâquerettes ». Et couvre les doigts féminins de bagues d’argent fleuries : “J’aime la bague. Plus elle est visible, originale, plus je l’aime. C’est ce qui se voit en premier. Le côté ludique a davantage d’impact s’il s’exprime sur une bague. C’est plus assumé qu’un bracelet, celle qui la porte revendique son côté décalé. Pour la collection « au ras des pâquerettes », je plante de l’herbe artificielle dans le métal”. Son obsession pour le carambolage des matières la pousse à innover. Elle invente les « Poilues », de drôles d’anneaux d’argent plantés de poils hirsutes vitaminés : “J’ai trouvé ces petites chutes de cuir et je les ai mises de côté pendant plus de 2 ans, sans savoir ce que j’allais en faire ! Elles dormaient au fond d’un tiroir jusqu’à ce que je les redécouvre et que j’aie l’idée !” TOUT à L’HEURE Quand elle travaille, le temps s’arrête. La Lyonnaise se perd dans les heures, elle doit discipliner son imagination débordante. Se ménager des temps d’arrêt. Une métaphore de sa dernière trouvaille, démonter des montres et des horloges pour en métamorphoser les engrenages. Les rouages s’inspirent des temps modernes de Charlie Chaplin. Et le temps, c’est de l’argent. Celui des bagues dentelées, menus mécanismes passés à l’anneau, montés en formes d’oiseaux, brochés en libellules. Mais la tête d’Océane fourmille, elle pense déjà au printemps. Elle revient au jardinage, envisage de planter des cactus en pot sur les doigts des femmes en fleur. Presque un retour aux sources, la maturité en plus. Une galerie de Neuchâtel ne s’y est pas trompée. Les créations d’Océane Maurice-Sarazar traversent désormais la frontière, elle a quitté la cour de récré.

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Xavier Porot & Priscille Demanche

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007, Paris. Xavier Porot, 23 ans est jeune Centralien. Sa fiancée, Priscille Demanche, prépare une carrière de styliste textile à Mod’Art International. Sur la suggestion de son école, la jeune étudiante participe au très couru Concours du Musée International de la Chaussure de Romans. Et remporte le 1er prix. La direction de « Charles Jourdan » la repère, l’accueille dans son site historique pendant une semaine. Deux mois après, le site ferme. Mais le coup de foudre de la jeune styliste pour la noblesse de fabrication « Jourdan » reste. 2009. Mariage d’amour entre les 2 tourtereaux et alliance de savoir-faire. Fort d’une expérience de manager dans l’industrie, Xavier est prêt à entreprendre. Après s’être aiguisée dans de grandes maisons de mode, Priscille, quant


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n’y croyaient plus, les ouvriers retrouvent leur lieu, leur matériel et c’est un grand moment d’émotion. Tous sont prêts, audelà de leur savoir-faire, à être polyvalents et à tenir bon dans un contexte de premiers mois forcément difficiles. Un travail titanesque, mais vraiment collectif commence. Tout est à remettre sur pied. En 6 mois, c’est fait. Il existe de nouveau à Romans une solution de fabrication française de chaussures de luxe, capable de concilier « fait main » et industrialisation de certains gestes, noblesse de l’art et compétitivité porteuse de croissance… et d’emplois. «  made in Passion and Raison  »

à elle, souhaite davantage de marge de manœuvre. Le duo se lance dans la création d’une ligne - tiens ! - de chaussures. Ce sera « Ellips », griffe féminine haut de gamme, haute en couleurs et en détails. En 2014, ils ouvrent une boutique dans le Marais parisien, c’est le décollage des ventes. Décidés à peaufiner leurs produits à leur idée, Priscille et Xavier cherchent à rapatrier la fabrication en France. Le 27 février 2014, Xavier s’en souvient comme si c’était hier. “La fermeture de la dernière usine « KélianJourdan » de Romans est annoncée.” Le jeune homme comprend que des savoirfaire en or vont se retrouver sur le carreau. Dès le lendemain, il est sur place. Quasi au pied levé, reprise de l’usine et des talents de Romans Xavier raconte : “Les employés m’ont expliqué qu’ils ont monté une scop, mais qu’ils jettent l’éponge parce qu’ils n’ont pas

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trouvé les finances. Je leur ai répondu : moi, vous me donnez les meilleures machines et les plus beaux cuirs du monde, je suis incapable de faire des chaussures. En revanche, je sais développer une entreprise, l’organiser et lui donner une vision stratégique. Seriez-vous d’accord pour que l’on se lance ensemble, pas en scop, en société plus classique, mais pour que l’on se lance vraiment ensemble, chacun se concentrant sur son cœur de métier ? Si c’est le cas, je réfléchis à un schéma qui permettrait de vous faire « ouvriers actionnaires ».” Même si, dans un premier temps, l’offre est rejetée par le groupe repreneur déjà en place, le message est bien passé auprès des ouvriers. Et quand, en avril 2015, on annonce que tout va être finalement vendu aux enchères, Xavier Porot revient. L’emploi de 8 personnes (aujourd’hui 13) sur une vingtaine, est préservé. Le 3 août, l’atelier rouvre sous le nom « Le Soulier Français ». Alors qu’ils

Pour que revive et surtout vive longtemps « Le Soulier Français », Priscille et Xavier développent leur double vision de « créateurs entrepreneurs ». Le projet pour leur société ? Etoffer l’équipe, accueillir les multiples talents qui les sollicitent, faciliter la transmission des savoir-faire rares qu’ils ont sauvés. Pour ce, ils sécurisent financièrement « Le Soulier Français » : campagne de crowdfunding depuis fin 2015, développement d’un réseau de « business angels », mobilisation du tissu local. En parallèle, le couple se donne les moyens de répondre à la demande de qualité, mais aussi de volume, des maisons de luxe françaises. “Les belles marques ont un vrai intérêt pour le projet. Nous allons pouvoir rapatrier leur fabrication !”. Côté création ? Dans la foulée des deux marques actuelles, l’élégance pimpante « d’Ellips » et la fraîcheur acidulée de « Bichette », « Le soulier Français », griffe en nom propre, est en gestation. Dans l’esprit « création/fabrication maison » d’un « Paraboot » ou d’un « Weston ». Un soulier « made in Romans » auquel Priscille Demanche entend donner toute la noblesse de la tradition française. L’avenir est en marche…   + d’infos : www.lesoulierfrancais.com


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La Mode en pentes douces iolaine Bruno a 35 ans. Elle est menue, délicate et ses yeux grands ouverts derrière le carreau de ses lunettes lui donnent l’air rêveur, hypersensible. A son image, son univers est très féminin, doux et gracieux : des écrus lumineux, des roses poudrés, des nuances de gris, car “des choses trop tranchées ne me correspondraient pas.” Violaine est entrée dans la mode à petit pas, en s’excusant presque, et en a fait son cocon. A la suite d’un BTS d’arts appliqués à l’école de Condé, à Lyon, où elle pense se destiner au costume ou au dessin textile, elle réalise vite qu’elle a envie d’être en contact avec les matières. Elle aime la douceur de la popeline de coton ou la maille de polyamide, les tissus agréables à porter. “Même s’il m’arrive d’aller chercher un quelque chose de spécifique, en sachant exactement ce que je veux, j’attends plutôt qu’un tissu me mette sur la voie, m’encourage à créer. Comme cette soie lyonnaise des années 70 trouvée chez un fournisseur, une ancienne du textile, une des dernières dans le quartier.” Guidée par la matière, Violaine apprend donc la couture et le modélisme sur le tas, auprès de créatrices plus chevronnées avec lesquelles elle partage, dans un

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Avec leurs ruelles étroites, leurs petits cafés et leur ambiance village, les pentes de la Croix-Rousse offrent un microclimat propice à la création. Maroquinerie, bijoux, design, mode, des dizaines d'ateliers de jeunes créateurs s'y côtoient ; parmi eux, Violaine Bruno et Filigrane, sa délicate ligne de prêt-à-porter. Par Mélanie Marullaz

premier temps, un atelier collectif. Puis, elle trouve enfin le lieu de ses rêves, rue des Capucins. Elle le partage depuis 2014 avec la créatrice de bijoux Elsa Bénot. “A Lyon, s’installer, trouver un atelier est peutêtre plus accessible qu’à Paris. Dans notre quartier, la concentration d’ateliers offre la possibilité de travailler en local. Au sein de ce vivier de créateurs, on trouve plus de soutien et de bienveillance, que de concurrence.” Raffinement singulier Violaine n’est pas une fashion-addict et c’est plutôt l’art en général, la sculpture ou la peinture qui la touchent, mais si elle a choisi la mode comme médium, c’est pour son application pratique, le fait de créer quelque chose qui suscite l’envie. Et peut-être aussi parce que petite, déjà, elle adorait plonger dans le vieux coffre de ses parents, malle au trésor remplie de vêtements anciens, costumes et déguisements. Vision d’enfant sur la vie, rêverie, naïveté… elle aime dérouler le fil de ses idées en passant par des étapes assez éloignées de la


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réalité du prêt-à-porter, pour aboutir ensuite à des choses portables, sans être forcément trop influencée par les tendances du moment. Il y a d’ailleurs dans le choix du nom « Filigrane » pour sa marque, une promesse d’unicité, comme la garantie, s’il en fallait, que ses créations ne sont ni copiées, ni falsifiables. Et une promesse de raffinement aussi, de jeu de transparence, d’intentions qui ne seraient pas forcément visibles au premier coup d’œil. Jusqu’à très récemment, Violaine fabriquait tout elle-même, en très petites quantités, en ayant une collection de saison comme ligne directrice, qu’elle approvisionnait en cours de route, au fil de ses inspirations. “Mais j’ai rencontré d’anciennes couturières d’atelier, qui m’aident à confectionner si j’ai besoin de plusieurs exemplaires, à faire plusieurs tailles et donc offrir plus de choix ; je réalise le prototype et elles font le reste. C’est amusant de côtoyer des gens dont la couture est vraiment le métier, je réalise que j’ai encore plein de choses à apprendre !” + d’infos : www.filigranecollection.com

Née en en 2008 à l’initiative de 3 créatrices, l’association Arts Pentes, dont font partie Violaine Bruno et Elsa Bénot, regroupe et fédère les artistes, créateurs et artisans d’art du quartier de la Croix-Rousse (1er et 4ème arrondissements). En 2015, elle a notamment organisé deux marchés, L’Estive et le Marché 360° sur l’Art, à Noël, et recensé tous les créateurs adhérents sur « Le Plan », pour proposer un parcoursshopping avisé le long des pentes. www.artspentes.blogspot.fr

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L'histoire de Marion Bertolini est celle d'un rêve, d'un désir d'avenir qui trouve sa source dans le passé. C'est l'histoire de l'envie éperdue d'une jeune femme de donner vie à sa passion pour la mode en mémoire de son père disparu. C'est l'histoire en construction de Franka Création... Par Béatrice Meynier - Photos : Christine Tornassat

Marion Bertolini

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ranka, c’est Franck comme le prénom de son papa. Sans le C mais avec un A à la fin, symbole d’Avenir. Originaire de La Bâthie à proximité d’Albertville, Marion fonde sa marque de prêt-à-porter en juin 2014, à l’âge de 25 ans. Une création comme une urgence pour reprendre goût à une existence qui peut être trop courte pour la vivre sans passion…

Les dés sont jetés ! Celle de Marion pour la mode résonne en elle depuis toujours. Un grand-père architecte, une maman photographe et décoratrice la font baigner dès son plus jeune âge dans des univers conciliant l’artistique et le technique. Son intérêt inné pour le modélisme vestimentaire


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Paris et complète son cursus par une formation de styliste infographiste à l’IICC Marseille. D’assistante styliste dans un show-room à habilleuse pour un défilé Chanel, en passant par la création d’une collection de chemises, elle émaille son parcours d’expériences formatrices. Après ses études, le besoin de se ressourcer en famille la ramène finalement en Savoie puis guide ses pas vers la Suisse, où réside son oncle. Un avenir cousu main…

couplé à son amour des tissus et des belles matières l’aiguillent naturellement dans la voie de la couture. Animée par sa perpétuelle soif d’apprendre, la future créatrice s’oriente vers un BEP des métiers de la mode puis « s’éclate » à ESMOD

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En 2012, cette jolie blonde souriante travaille dans des boutiques de vêtements haut de gamme, façonnant peu à peu son projet professionnel. “J’ai fait des jobs alimentaires le temps de faire mûrir ma marque. J’ai toujours eu l’idée de Franka, c’est mon projet de vie. Bien sûr, j’ai des doutes, mais je relativise, c’est bien aussi d’avoir des doutes, ça pousse !”. Si le siège de Franka Création - Marion Bertolini Fashion - est à Genève “pour l’adresse et le potentiel’’, le lumineux et impeccable atelier de la créatrice est lui, dans la maison familiale savoyarde. Là, puisant son inspiration dans le monde qui l’entoure,

elle élabore ses collections de robes, tops, jupes qui se déclinent en « intemporelles », « sophistiquées » ou « interchangeables » et ses sacs et pochettes. Marion conçoit aussi des robes de mariées et de cocktail sur mesure, des modèles structurés aux lignes sobres et graphiques. Une marque qui se remarque Une élégance empreinte d’une touche de fantaisie qui a séduit Globus. La chic enseigne genevoise a proposé les créations Franka durant les mois de novembre et décembre derniers. La marque a aussi habillé les candidates (pour la présentation à la presse) et les hôtesses de Cost’event dans le cadre de l’élection de Miss Prestige Pays de Savoie à Annecy. A l’agenda de la jeune styliste, figure notamment l’organisation d’une soirée de gala et d’un défilé de mode prévus le samedi 16 avril à l’hôtel Radiana Resort. Un agenda qui se remplit à vue d’œil. “Franka, c’est une belle histoire que je continue à écrire…”. + d’infos : www.franka-creation.com Facebook : Franka


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DE KOEUR Ne vous fiez pas aux apparences. La dame de Kapoia a plus dun tour dans ses sacs et passe les vestes militaires au fil girlie. Et fête aujourdhui 2 ans d'une jolie reconversion. Par Pascale Godin

arine glisse le mètre ruban sur son cou. Les tissus empilés, les boîtes à malices, perles et boutons se disputent l’espace autour de la machine à coudre. La jolie brunette règne sur un univers vintage exigu. Elle tend la main, sourit largement. On la sent peu habituée à parler d’elle. Et la langue se délie autour d’un café, qu’elle sert dans de jolies tasses un peu vieillottes. Frappées d’un cœur. LA COMPTABLE EN BOBINES Karine cultive un paradoxe professionnel. Comptable de formation, elle travaille dans un office HLM avant de s’occuper de l’administratif d’un époux artisan. Métier surprenant, pour cette romantique passionnée d’art déco. Karine s’amuse de ce parcours, une lueur malicieuse

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dans les yeux : “J’étais une élève indisciplinée, pas très bonne à l’école. Du coup, j’ai été orientée vers une filière professionnelle…”. Le grand classique, quand l’éducation nationale ne sait pas trop quoi faire de ses petits rêveurs rebelles. Mais Karine ne lâche pas ses aspirations. Elle compte, mais elle bricole en parallèle. A la naissance de son fils, sa maman lui offre une machine à coudre. Elle apprend seule, fabrique des rideaux et des coussins pour décorer sa maison. Elle adore ça. Et pour progresser, elle prend des cours avec une couturière costumière. Pique, coud à tout va. Et se décide à franchir le pas : “A force de faire des choses pour moi, pour la famille et les amis, j’ai décidé d’essayer d’en vivre”. A COUP DE NOSTALGIE Karine crée Kapoia en 2014. Kapoia, ça veut dire quoi ? : “Mon logo symbolise 4 cœurs imbriqués. C’est un symbole fort, j’en ai partout chez moi ! Et en grec ancien, cœur s’écrit Kapoia !” Avec un K, comme Karine. Signe Vintage ascendant récup’, la créatrice soigne sa nostalgie : “Les objets contemporains sont très beaux, mais je trouve qu’ils n’ont pas vraiment d’âme. J’aime les vieux livres, les vieux tissus, ce qui est chargé.” Elle customise peu à peu ses souvenirs d’ado. Quand elle chinait dans un surplus militaire à Annemasse. Elle tatoue les vestes kaki de perles et d’étoiles, les éclabousse au pochoir, les coud de plumes et de boutons chinés sur les brocantes et sur les videgreniers : “Je chine toute la matière première. Je récupère les fermetures éclair, les pressions, les boutons. Et les toiles, que je burine pour qu’elles aient cette apparence usée.” Karine travaille à l’instinct. Empirique, elle

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Les objets contemporains sont très beaux, mais je trouve qu’ils n’ont pas vraiment d’âme…

tâtonne, malmène ses 2 lave-linge pour tester de nouvelles méthodes de vieillissement. Et redécoupe, retravaille, recoud, transforme ses toiles en sacs, musettes, besaces. AU BOUT DU COMPTE La quarantenaire est une affective. On s’en doutait. Elle peine à se séparer de ses créations : “Lorsqu’une pièce est achevée, j’aimerais bien la garder pour moi !” Elle sourit, craint de paraître prétentieuse. Aucun risque. Simplement, chaque sac, chaque veste, unique ou en microsérie, est un petit morceau d’elle qu’on arrache. Et cet esprit artisanal séduit. Surprise de son succès, elle travaille encore, en parallèle, à la comptabilité de son époux. Mais sa famille et ses amis, dubitatifs au départ, l’encouragent désormais à tisser son nouveau chemin. Et ça, pour Karine, ça compte beaucoup. + d’infos : www.kapoia-annecy.com


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gaZ Petit sac, pochette, cabas, on aime en changer tous les jours. Zapper au gré de l'humeur. Et surtout ne pas avoir le même que la voisine. Anne-Sophie Balestrière est très à cheval là-dessus. A Aix-les-Bains, la jolie trentenaire coud, zippe, cloute et logote ses créations sous la marque Zag by So. Des Zag z'uniques ! Par Victoire Barrucand

dapter son sac à l’humeur, au temps, au manteau ou aux chaussures, c’est un jeu, voire un challenge chaque matin. Il finalise le look, apporte la touche finale, la pointe de fantaisie. Il en faut donc de toutes les couleurs, des chics, des décontractés, pour l’hiver, pour l’été, pour le boulot, pour le soir. Puisqu’elle ne trouvait pas exactement ce qu’elle cherchait, il y a un peu plus d’un an, Anne-Sophie s’est assise à sa machine à coudre avec des idées plein la tête. Et ne la quitte plus. Jeux d’enfant Sa prédisposition à la couture ne date pas d’aujourd’hui ni d’hier. Le vrombissement de la machine à coudre à la maison, elle l’a toujours entendu. Quand maman cousait les rideaux, l’adolescente customisait ses vêtements. A 20 ans, elle achète la sienne. Et coud pour les proches : des tours de lit, des gigoteuses pour les bébés de la famille, des accessoires pour les copines… Les années passent, les créations d’Anne-Sophie sont plus nombreuses, abouties, attendues par les amies. Plébiscités, ses sacs en tissus deviennent son produit phare. Anne-Sophie aime l’originalité. Elle en fait sa marque de fabrique. Et met toute sa passion pour dénicher les motifs insolites, les plus belles matières, les apprêts pour chaque style. Ne lui parlez pas de croquis, encore moins de patrons. Elle crée à l’impulsion, selon une méthode très personnelle. Au sol, Anne-Sophie superpose ses coupons de matières - cuir, velours,

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tweed… - les mixe entre eux, change l’organisation et d’un coup, ça matche ! Graphiques noirs et blanc s’acoquinent au pink disco. Chez les grands Anne-Sophie ne compte plus ses heures. Enfin, ses heures de liberté. Un job passionnant toute la semaine. Son temps libre est compté. Il faut courir entre Annecy, Albertville et Aix pour acheter les matières premières, qu’elle sélectionne au coup de cœur. Puis, consacrer environ 2 heures par modèle qu’elle déclinera en 2 ou 3 exemplaires. Pas plus. Pour ne pas retomber dans le travers qu’elle a fui. Son hit bag ? Le hippy chic frangé. Le geste final, c’est son sigle. Car comme tant de griffes dans la haute couture, ses modèles sont logotés. Impression or sur cuir ou tissus, placée en évidence sur chacun de ses sacs. Qui sais ? Un jour parlera-t-on d’un Zag comme d’un Vuitton ? A quelques zéros près. Sa petite marque n’a qu’un an, mais le bouche à oreille fait son œuvre. Les amies, les amies d’amies, les petites boutiques guettent ses nouveaux modèles. Lui réservent même les prochains. Zag by So parcourt les salons de créateurs, fait le buzz sur les blogs et s’affiche sur la toile. La capitale l’a déjà demandée : un shooting photo pour un web-magazine ! Et Anne-Sophie se prend à rêver… de quoi ? Qu’une marque de prêt-à-porter la sollicite pour entrer dans une collection. Zag is the question… + d’infos : www.facebook.com/zagbyso


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Activmag croque la pomme d'Happy ! Ce mois-ci, on traque la Joie, Lenoir prend des couleurs. La vie s'invente mille terrains de jeu filtrés par des lunettes acidulées, on retrouve le bonheur d'être mômes, on fait les clowns, on danse le chat chat chat, on butine l'Happy culture. La vache, qu'est-ce que c'est bon de rire !


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interview

frédériC lenoir QUE LA FORCE SOIT AVEC JOIE ! Frédéric Lenoir écrit son hymne à la joie. Pour Activmag, le philosophe, de passage à Grenoble, détaille ses ingrédients d'un état d'être heureux. Oui, le bonheur se décide ! Mais il exige aussi quelques petits efforts. Propos recueillis par Pascale Godin

ecouez Frédéric Lenoir, il en tombe une citation. Une phrase de Spinoza, une allusion au bouddhisme, un message de Jésus. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, l’ancien directeur du Monde des Religions ébouriffe le dogmatisme. Et pioche aux savoirs pour se construire une sagesse dans son nouveau livre, « La puissance de la joie ».

peu coupés des émotions. Dans la sagesse de la joie que je décris, nous accueillons tout. Les peines, les attachements et tout ce qu’ils impliquent. La cultiver, c’est accepter de vivre pleinement, accepter de traverser toutes les peines, toutes les épreuves.

Activmag : Frédéric Lenoir, vous distinguez la joie, du bonheur et du plaisir. En quoi la joie est-elle plus puissante que le bonheur ? Frédéric Lenoir : Le bonheur est un état d’être durable, une harmonie. C’est doux, calme et serein, mais ça n’a pas forcément une intensité émotionnelle. Alors que la joie nous soulève. Evidemment, il vaut mieux être heureux sans avoir de grandes joies, plutôt qu’avoir une joie de temps à autres et ne pas être heureux. C’est la raison pour laquelle il ne faut pas les opposer. Un bonheur fondé sur la joie est possible. On peut ressentir des joies de plus en plus fortes, de plus en plus profondes.

Et si ce qui me rend joyeuse vous rend malheureux ? (Il sourit.) Vous avez raison, toutes les natures ne s’accordent pas. Et certains individus sont toxiques pour nous. Je vous donne un exemple : si une personne plutôt solitaire vit avec un conjoint hypersocial, cette situation les épuise tous les 2. Dans une relation amicale, ou amoureuse, nous cherchons la croissance de l’autre. Qu’il soit pleinement heureux, et réciproquement. Il faut donc choisir des gens avec lesquels nous nous accordons. Spinoza définit la joie comme un progrès, un passage à une plus grande perfection. A chaque régression, à chaque empêchement d’épanouissement, nous sommes dans la tristesse. La joie et la tristesse sont donc des critères de ce qui est juste et ce qui ne l’est pas.

C’est ce qu’on appelle la joie de vivre ? Complètement ! C’est pour cela qu’on peut distinguer 2 types de joie. La joie éphémère vient d’une cause extérieure. C’est la joie de rencontrer un ami, d’un paysage qui m’émeut. La joie intérieure, que Spinoza appelle la « joie active », est fondamentalement la joie de vivre. Si nous parvenons à la reconnecter à l’intérieur de nous, nous sommes heureux en permanence. Et ce bonheur repose davantage sur la joie que sur la sérénité et l’absence de trouble que proposent le bouddhisme, le stoïcisme ou l’épicurisme. Qui sont des bonheurs un

Vous dites avoir décidé d’être heureux. Ça se décide, le bonheur ? Certaines personnes ont une nature heureuse, elles ne se posent même pas la question du bonheur. Il est là. D’autres, comme moi, ont traversé une période triste. L’adolescence, en ce qui me concerne. J’avais peur d’être rejeté, ma relation avec les femmes était compliquée, j’étais complexé. Des complexes liés à ma relation avec mes parents. Et comme je n’étais pas heureux, j’ai recherché le bonheur. J’ai lu de la philosophie pour comprendre, entrepris plusieurs psychothérapies pour

me transformer, pratiqué la méditation pour m’apaiser. C’est du boulot, ça ne vient pas d’un coup de baguette magique ! Mais ça a marché. Il existe des exercices concrets pour nous aider au quotidien. Le fait d’être présent, attentif à l’instant, en est un. La bienveillance, se réjouir du bonheur des autres, en est un autre. Le don est aussi très puissant. Les enfants perdent peu à peu leur joie de vivre à cause de l’ego. De la peur, du regard des autres, du jeu perpétuel de la séduction. Il faut retrouver l’innocence de l’enfant, cet enfant qui joue, qui est tourné vers les autres. C’est un effort qui se cultive. C’est parfait pour les petits bobos du quotidien. Mais face à un drame ? La perte d’un enfant par exemple ? Evidemment, c’est la sagesse ultime, le consentement, le lâcher prise. Face à ce qu’on ne peut changer, l’attitude qui consiste à consentir à la vie, à accepter plutôt que se révolter, permet à la joie de se manifester malgré la souffrance. Ça n’enlève pas la peine, il ne faut pas être dans le déni. Le chagrin du deuil est inouï, mais la joie peut venir de ce lâcher prise. J’ai perdu ma compagne il y a 9 mois, nous vivions ensemble depuis 6 ans. Et du jour où j’ai dit « oui » à son décès, la joie m’est tombée dessus. Je continuais de pleurer, mais il y avait de la joie au cœur des larmes. Vous voyez ce que je veux dire ? Evidemment, avoir la foi aide énormément. Un deuil est bien plus difficile pour quelqu’un d’athée. Mais cette injonction au bonheur n’a-telle pas quelque chose de culpabilisant ? Le bonheur n’est pas une obligation. L’injonction actuelle serait plutôt

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interview

J’essaie de vivre ma journée comme si c’était la dernière. c’est DE l’entraînement !

celle de l’accomplissement de soi. Aujourd’hui, chaque individu doit impérativement se réaliser, donner le meilleur de luimême. Et ça, c’est épuisant. L’historien de la psychiatrie Alain Ehrenberg a écrit « La fatigue d’être soi ». Il nous dit que ce qui rend les individus malades psychiquement, c’est cette injonction à se réaliser. Ils n’y arrivent pas et tombent en dépression. C’est la grande maladie du 21ème siècle. Il faut sortir de ce culte de la performance. Qu’est-ce qui manque à nos sociétés occidentales d’enfants gâtés ? Gâtés matériellement, oui ! Nous restons fixés sur l’avoir, nous voulons toujours plus. Une autre voiture, une maison de campagne, un ordinateur plus puissant, un téléphone portable plus récent, c’est sans fin. Une fois que nous avons de quoi vivre correctement, il faut arrêter de toujours vouloir plus, il faut faire passer ce désir de l’avoir à l’être. Et orienter son énergie et son temps vers ce qui nous permet de grandir dans l’être. Yoga, méditation, promenades, lectures… Et il faut être en lien. Nous sommes bien souvent individualistes, seuls, même si l’on est entouré. Il faut des liens vrais, désintéressés, sans narcissisme. En Inde, en Afrique, en Amérique du Sud, les gens sont liés par la communauté. Du coup,

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©Radio France / Christophe Abramowitz

il y a des devoirs envers les autres, des liens de solidarité très puissants. Mais ce lien a un prix, on ne peut pas être totalement dans la liberté individuelle occidentale. Il faut donc trouver un équilibre, pour bénéficier de cette liberté individuelle, qui fait qu’on choisit son métier, son conjoint, son orientation sexuelle, sa religion, tout en restant en liens profonds dans la vie sociale. Certains mots sont à la mode. La joie, la bienveillance, même Jacques Attali parle d’une politique bienveillante. Langage de communiquant ou véritable changement ? Les deux. Le monde est en train de changer, nous sommes épuisés par le culte de la performance issu des années 80. Nous sommes en train de changer d’état d’esprit. D’accepter nos failles, nos échecs, notre besoin des autres. Que les politiques utilisent ces valeurs émergentes pour en faire un langage de communiquant, peu importe ! Et même, tant mieux ! Vous citez Spinoza, Socrate, Jésus, le bouddhisme. Etes-vous emblématique d’une société hors dogmes, dont la quête de sens pioche à tous les étalages ? Probablement. Je suis emblématique d’une époque qui ne veut plus être endoctrinée dans une seule voie, parce qu’elle a accès à

tous les chemins. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, on peut connaître toutes les pensées philosophiques, tous les courants religieux. Je suis le fruit de mon propre parcours, je fais des ponts entre tous les savoirs qui m’ont construit. Je pense que l’humanité s’enrichit du métissage intellectuel. Bien entendu, il faut une structure intellectuelle rigoureuse. Ne pas faire de confusions, d’amalgames hasardeux et de syncrétismes un peu newage. Ça peut donner tout et n’importe quoi ! Une journée de Frédéric Lenoir dans la joie, ça ressemble à quoi ? Je commence dans la gratitude dès le matin. On oublie à quel point c’est un miracle de se lever en bonne santé ! Ensuite, je médite une quinzaine de minutes. Et j’essaie de vivre ma journée comme si c’était la dernière. J’y parviens de plus en plus, c’est un entraînement ! J’essaie de conscientiser les menus plaisirs. Et le soir, avant de m’endormir, j’essaie de me souvenir des 5 évènements de ma journée qui m’ont rendu le plus joyeux. Du coup, je m’endors joyeux ! N’attendons pas d’avoir une grande épreuve pour savourer les petites choses ! + d’infos : www.fredericlenoir.com


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et contre tout En France, le marché de l'objet publicitaire pèse 1,4 milliard d'euros*. Mugs, pin's, cabas, éthylotest, les consommateurs les adorent, surtout s'ils sont utiles et made in Chez Nous. En créant, en 2010, sa marque de lunettes personnalisables, le lyonnais Paul Morlet a bien intégré tous ces paramètres et les a, en plus, rendues hyper trendy. Un carton. Par Mélanie Marullaz

est l’histoire d’un mec, jeune, qui suit - par défaut, parce qu’il n’aimait pas l’école - son bac pro informatique en alternance à la SNCF, et qui décide un jour de prendre son destin en main. Paul Morlet n’a que 20 ans quand il quitte le train en route pour monter sa boîte de lunettes personnalisables. Le concept ? Une couleur de monture au choix et un message, logo ou image, imprimés sur les verres grâce à un micro-adhésif qui ne gêne pas la vision. Le résultat ? Un objet publicitaire funky, ludique et facile à placer. Très efficace. L’idée lui est venue en regardant une émission de poker à la télévision : la pub y est présente partout, sur les tapis, les vêtements ou les casquettes des joueurs, partout… sauf sur les lunettes que la plupart d’entre eux portent pour masquer leurs intentions. “Je me suis dit que des marques se seraient battues pour avoir ce marché !” Avec 3000 euros en poche, Paul Morlet se lance donc et démarche des centaines d’entreprises sans grand succès. Il change alors de stratégie et s’attaque au monde du show-biz. Il envoie aux people les plus en vue des lunettes à leur effigie ou portant leur nom, les tweete des cinquantaines de fois, peu répondent… mais il suffit d’une bonne

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fée pour faire un conte. Celle de Paul Morlet s’appelle Lady Gaga. La star porte ses lunettes quelques secondes à l’occasion d’un concert, les photos circulent, la machine est lancée. Vision panoramique En quelques mois, on voit ces « French Loutch » sur le nez de David Guetta, des Black Eyed Peas, et même de Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Les grandes marques se les arrachent, le monde de la mode et des média aussi. En 2012, Lulu Frenchie écoule 500 000 paires de lunettes, dont la moitié à l’étranger, et passe la barre du million de chiffres d’affaires ! Une ascension fulgurante. “On a fait toutes les télés de France. Et la consécration, pour moi qui regardais l’émission depuis petit, c’est le plateau de « Capital », où je me suis retrouvé face à un concurrent, après un reportage sur la marque.” Paul Morlet devient l’un de ces jeunes entrepreneurs qu’on donne en exemple. Il parcourt le monde pour exporter sa marque, ouvre une boutique à New York, participe à des conférences à Pékin devant des milliers de


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Paul Morlet

Il suffit d’une bonne fée pour faire un conte. Celle de Paul Morlet s’appelle Lady Gaga.

personnes ou traverse la Mer de Chine sur un bateau militaire de la Marine Française, à l’invitation du Ministre de la Défense himself. “J’avais 22 ans, je n’étais pas habitué à tout ça, et quand j’y repense, ça fait bizarre… mais c’est un choix que je ne regrette en rien. Je suis sorti de ma zone de confort et je suis très content de ça. Lulu Frenchie a été mon école de commerce. Ça a été les montagnes russes au début, et ça l’est toujours…” Longue vue Mais dans le parcours de Paul Morlet, Lulu Frenchie est devenu presque anecdotique, « la base pour autre chose. » En 2014, il crée en effet « Lunettes pour Tous », la promesse de lunettes adaptées à la vue de chacun, à moins de 10€ et en 10 minutes. L’arrivée du jeune Lyonnais sur le marché de l’optique fait l’effet de la bombe Free sur celui des fournisseurs d’accès à internet. Xavier Niel, autrefois son modèle, est d’ailleurs devenu son associé. Comme Free, le concept attire à la fois foudres et enthousiasme : l’addition pour le consommateur n’est pas toujours aussi avantageuse qu’annoncé, les temps de fabrication s’allongent, le service client connaît des failles. Mais 2 ans après le lancement de son enseigne parisienne, “le plus gros point de vente d’optique dans le monde” d’après lui, Paul Morlet a ouvert une autre boutique à Lyon et se retrouve à la tête d’une entreprise de 300 personnes. Jusqu’où ira-t-il ? “je ne peux pas vous le dire… « Lunettes pour tous » va certainement me prendre 20 ans de ma vie, donc pour le moment, je ne pense pas à autre chose. Mon rêve serait d’en faire une boîte mondiale. J’ai de l’énergie pour ça et je n’ai pas de limites.” + d’infos : www.lulufrenchie.com

* Source: Fédération Française des Professionnels de la Communication par l’Objet (2FPCO)

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Festival urbain - Sicile, août 2014

Laissez parler

les petits papiers Mademoiselle Maurice parsème la ville de nuées d'origamis bigarrés. Comme une alternative à la grisaille quotidienne, la Haut-Savoyarde décline toutes les couleurs du spectre de la lumière sous forme de sphères, poissons, bateaux ou grues, qui ne font que passer, pour ouvrir une fenêtre sur le rêve, en technicolor. Par Mélanie Marullaz

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Artscape Fastival à Malmö en Suède, mai 2014

u premier regard, on dirait des éclaboussures. Une nuée de tâches arc-en-ciel venues mettre en lumière un mur, une façade, des rochers à l’allure monochrome et - tone. Puis on perçoit le relief, la multitude, la poésie, comme si l’ensemble prenait vie. A l’inverse d’un pointillisme dont il faut s’éloigner pour comprendre le sens, il faut donc s’approcher des œuvres de Mademoiselle Maurice pour en saisir l’essence. “Ce qui me rend heureuse, vraiment, ce sont mes couleurs : je commence par le vert, finis par le bleu et ça me fait vibrer, me fait penser à la nation arc-en-ciel de Mandela”. A l’autre bout de la France - donc du fil -, le timbre est voilé, mais chaleureux, le ton espiègle, les mots directs et le tutoiement immédiat. “Pendant que je te parle, je plie des origamis miniatures, des fleurs pour un tableau. Je plie très souvent, notamment quand j’ai

Installation urabain - San Francisco

des miniatures à préparer, je me déplace toujours avec ma petite boîte, chez mes amis, dans les salles d’attente, dans le train. Je me rends compte que j’en ai de plus en plus besoin. Ça vide la tête, c’est du domaine de la méditation, et puis le travail manuel est tellement gratifiant, on voit les choses prendre forme, on leur donne vie…” Du papier pour espérer Mademoiselle Maurice - son vrai prénom à deux lettres près - a grandi à la campagne, quelque part au milieu des années 80 et d’un champ de vaches au-dessus de la Roche-sur-Foron. Après un Bac A, elle sort major de promo de son école d’archi à Lyon, mais ne travaille que deux ans en tant que tel, entre Genève et Marseille. “Pendant mes études, les cours de dessin académique, les couleurs, l’histoire de l’art, tout ça c’était trop bien, mais après, j’ai décroché petit à

petit, parce que dans la réalité du métier, la part créative était vraiment trop faible. Alors je me suis cherchée en tant qu’artiste : j’ai fait de la photo, de la scénographie, de la peinture, je voulais trouver MON mode d’expression, et je suis partie un an au Japon où j’ai commencé par faire du baby-sitting, puis j’ai donné des cours de dessin et fait des animations dans les écoles.” Un dépaysement décisif : elle y fait ses premiers pliages, vit de l’intérieur le tsunami et Fukushima, le 11 mars 2011, en revient traumatisée, mais inspirée. “J’ai été marquée par les majestueuses guirlandes de grues en origami. Selon la légende, une petite fille, qui a survécu à la bombe atomique, mais en a gardé une leucémie, prend la décision de fabriquer 1000 grues en papier pour que son vœu de guérison se réalise. Par extension, après Fukushima, les enfants ont fabriqué des grues en origami comme symbole d’espoir et de paix.”

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pliés en 4

Du papier pour résister Sans surprise, une de ses premières installations, à Montmartre, symbolise donc son rejet du nucléaire, comme si chaque pliage était un individu, engagé dans une action collective autour des lettres NO. “Créer, c’est résister. Si je fais ce que je fais, c’est pour extérioriser mes démons, mais aussi pour apporter ma pierre à l’édifice, amener les gens à s’interroger sur notre société de consommation, qui génère des besoins sans faire notre bonheur. Je veux proposer quelque chose qui est coloré et fait du bien, par opposition à la télévision des JT. Avec une idée de liberté, de la poésie, une certaine magie, le tout provoqué uniquement par du papier plié.” Athènes, Singapour, San Francisco, à de rares exceptions, toutes les créations de Mademoiselle Maurice sont éphémères. Elle se revendique de l’art urbain, de celui qui laisse une trace dans la ville, se l’approprie et permet d’établir un lien avec le public. “Chaque installation prend entre 3 et 5 heures, j’ai donc le temps d’entendre les gens parler, ils sont souvent très surpris que ce soit du papier.” Recyclé et travaillé en France de manière responsable. Et pour être cohérente jusqu’au bout, Mademoiselle Maurice reverse jusqu’à 20 % de ses rémunérations à des associations humanitaires ou environnementales.

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Du papier pour ne pas grandir Au début, c’était « Maurice » tout court, en référence aux papys de la montagne et aux hommes de sa famille, “qui sont là comme des rocs, qui me poussent, me disent de continuer”, et puis parce que masculin ou féminin, “peu importe qui je suis, je crée, point barre”. « Mademoiselle » lui a cependant permis de gagner en visibilité, de ne plus être noyée, sur Internet, dans le flot de recherches sur l’île du même nom, mais aussi de rester jeune, voire enfant. Quand on lui demande son âge, elle hésite

d’ailleurs, puis s’arrête sur 29, car même si elle n’en est pas très loin, elle n’a aucune envie de franchir la barre des 30 ans. “Mes grands-parents étaient des paysans qui travaillaient la terre, j’allais foiner avec eux, nourrir les bêtes… ce que je fais est certainement ma manière de mettre des couleurs sur des sensations que je pouvais avoir quand j’étais couchée dans l’herbe haute à regarder le ciel ; je me raccroche à l’innocence, à la naïveté.” + d’infos : www.mademoisellemaurice.com Prochaine expo, du 11 mars - 9 avril, Galerie Mathgoth, Paris 13ème.

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Simon, 24 anS : « Je suis un amoureux du vélo en tant qu’objet.

je ne prévois pas d’itinéraire à l’avance, j’avais envie d’un vélo endurant qui me permette d’appréhender tous les terrains. Mon Gravel Bike Cannondale me permet de rouler partout et surtout d’emprunter les chemins de traverse ».

suis partie avec mon GT Transeo Je fais parfois plus de 100 km dans la journée. J’apprécie d’avoir pu trouver un vélo de cette qualité avec mon petit budget. Après Little Big Shop, direction les Bauges, la route du Revard, le col de Leschaux avec mon pique-nique, peu de voiture et beaucoup de nature ».

Simone 65 anS : « J’habite Sevrier et mon plaisir du dimanche c’est d’aller au marché d’Annecy dans la vieille ville. Je suis folle de mon vélo Bergamont avec sa couleur vert anis pleine de peps, ses sacoches vintage sur le côté qui me permettent de ranger mes courses… Merci à Marc pour ses précieux conseils et merci l’assistance électrique pour la montée du retour » !!…

adrien 31 anS : « Sur les 7500 km d’aventure de notre Sun Trip sur la route des grandes Steppes (Aix-Les-Bains / Kazakhstan), on n’a rien lâché, notre vélo Cannondale Tesoro non plus » ! n T / e r G a m o B / T G n d a l e / / C a n n o

« J’ai hérité du vieux vélo de mon grand-père, j’y suis très attaché. Marc m’a aidé à le restaurer, j’ai trouvé chez lui une selle Brooks en cuir dont le look vintage correspond tout à fait à l’esprit de l’époque ». J’aime l’épure de mon Fixie Single Speed pour aller en ville. L’été, j’utilise plutôt mon cruiser Bergamont pour aller au vieux port avec mon Wake Surf sous le bras, ça me donne un côté beach boy... Mais ma mère adore son look aussi , elle me le pique pour aller à la plage de Menthon et éviter les embouteillages d’Albigny… On va lui en offrir un pour son anniversaire » !!

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bitume (ceux qui ont le temps et ceux qui le chronomètre), les dévalleurs de grands chemins, les baladeurs du dimanche, les frimeurs, les amateurs de jungle urbaine, les dré dans’l pentu, les défenseurs du roue libre, les mous du genou, les aventuriers du bout du monde… Et vous.

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à l'école du rire

Pour vivre mieux,

rions plus Notre corps serait fait pour rire une quinzaine de minutes par jour. C'est peu, et c'est beaucoup... Vous par exemple, quand vous êtes-vous marré pour la dernière fois ? Il y a 5 minutes, 5 heures, 5 jours ?  L'école Internationale du Rire et du Bonheur®..., donne des clés pour « atteindre une joie de vivre profonde et durable », en ré-apprenant notamment à rire, et c'est très sérieux. Par Mélanie Marullaz

uf… les larmes aux yeux, les abdominaux en feu et les joues au bord de la crampe, vous reprenez votre souffle après avoir vu votre collègue Nadine disparaître brusquement derrière son bureau, suite à la trahison de son siège parti rouler quelques mètres plus loin. Vous glousserez toutes les deux de concert encore plusieurs minutes avant de vous remettre au travail, l’esprit rafraîchi, prêtes à repartir pour plusieurs heures de concentration. Car le rire oxygène la tête. Et le corps aussi. D’après le neurologue Henri Rubinstein, spécialiste de l’exploration du système nerveux, dans la vie courante, on échange à peu près 1/2 litre d’air par respiration, 2 litres quand nous rions. Mais ce n’est pas tout. Le rire s’apparente à de la gym douce, en faisant travailler un nombre insoupçonné de

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muscles, du visage au sphincter, il masse également le tube digestif et fait fabriquer au cerveau notre conso perso de morphine naturelle, l’endorphine. Ce n’est donc pas pour rien qu’Henri Rubinstein est le parrain de l’Ecole du Rire et du Bonheur® - à cette évocation, vous souriez déjà, un brin dubitatif : “Tiens, il faut une école pour apprendre à rire maintenant ?” Vous allez voir… Secou-rire En 2000, suite à une grave dépression, la journaliste Corinne Cosseron change de vie. Elle quitte Paris pour le soleil du Sud de la France, et se forme au yoga du rire, découvert auprès d’un médecin indien.


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à l'école du rire

“Mais au bout d’un an à faire rigoler les gens sur la plage, j’ai voulu voir si d’autres personnes avaient aussi essayé de le faire. Je suis donc partie pour un tour du monde et j’ai constaté que c’était le cas dans plein d’endroits, à plein d’époques différentes.” De toutes les disciplines auxquelles elle s’initie, elle extrait la Rigologie®, résumée comme une recette sur son site internet, « intelligence émotionnelle + psychologie positive + sophrologie ludique + yoga du rire + méditation », et appliquée au sein des Clubs de Rire. “Les gens viennent à nous comme ils iraient à la danse ou à la gym. Là, c’est très particulier car il faut 1 à 6 séances pour se mettre dans le bain. Mais si on reste, la vie change d’une manière spectaculaire : on apprend à dédramatiser, à se prendre moins au sérieux.” Un cadeau à faire à son entourage comme à soimême. “Au son du rire, je sens comment vont les gens : le rire stressé est grinçant, il n’est pas cristallin, joyeux, aérien, comme celui d’une maman avec des enfants en bas âge par exemple. Quand on ne rit plus, on est souvent coincé au niveau des autres émotions. Or, une émotion est faite pour nous traverser, pas pour être stockée, sinon elle se périme et devient toxique.” Gué-rire Des Clubs de rire, il y en a aux 4 coins du pays, animés par les Rigologues formés à l’Ecole de Corinne Cosseron. Parmi eux, Cyndie Buchet à la Balme-de-Syllingy, musicothérapeute de son état. “A l’occasion de ma pratique, j’étais parfois démunie face à des personnes très négatives, je me suis donc formée pour apprendre à leur transmettre cette manière de voir les choses. Ça m’a donné des outils, une structuration que je n’avais pas et une manière de les mettre en place.” Le rire est

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mécanique, si la tête ne veut plus, on mobilise le corps. Une séance commence donc en douceur par un travail sur la respiration, la libération des tensions émotionnelles ; elle se poursuit par des jeux de sophrologie ludique, des jeux de clowns et de développement personnel, “on est dans l’instant présent, pour rester juste dans ses émotions, on ne pense pas à ce qui est à l’extérieur de la séance” ; elle se termine généralement, à l’occasion de la méditation finale, par une crise de fou rire collectif. Reconqué-rire Maryline Henry, elle, est animatrice de Club de Rire près de Fillinges. Elle applique également la psychologie positive dans le domaine de l’entreprise, pour re-mobiliser cadres et salariés, essoufflés par des années d’ancienneté ou des restructurations successives. “A la fin d’un cursus de formation, on voit les visages qui changent, une sorte de soulagement. Les personnes se considèrent différemment, elles discutent autour de la machine à café, se rappellent des anecdotes. En détention, où j’interviens également, le rire est hyper mal perçu, mais quand j’anime un temps avec eux, ça rit aux éclats, même les gardiens viennent voir cette « incongruité » que le système n’autorise pas. Dans l’entreprise, il y a parfois ce même prédicat que le rire n’est pas bon, qu’il est contre-productif, mais une équipe où ça rit est une équipe qui fonctionne bien, où il y a une énergie, une dynamique qui circule.” Alors, la prochaine fois que Nadine glisse de sa chaise, pour mieux travailler, surtout ne vous retenez pas, riez aux éclats ! + d’infos : www.ecolederire.com



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Depuis une dizaine d'années, une bande de jeunes allumés investit régulièrement les rues et les parcs de Lausanne avec leurs happenings joyeux et compétitions loufoques : bataille d'oreillers, lancés de tatanes et autres championnats interplanétaires de feuille-caillou-ciseau. Leur but ultime : créer un fou rire planétaire... en attendant, ils génèrent surtout - et ce n'est déjà pas rien des occasions de s'arrêter, se détendre et bien rigoler. Par Mélanie Marullaz

n soir de juillet en pleine canicule, Place de la Navigation. Le soleil décline, le lac clapote et les passants passent. A 19h pétantes, un pétard - justement - explose, qui donne le signal d’une bataille d’eau géante autour des bassins d’ordinaire si tranquilles. Chacun sort l’arme qu’il avait camouflée, les promeneurs les plus innocents se transforment en pompiers pour ce concours de t-shirts mouillés improvisé. 10 minutes plus tard, second coup de pétard, fin des hostilités. Les Lausannois sont trempés, mais ils ont bien rigolé, encore un coup de la bande à Nicolier !

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Si vous prononcez le nom de Sylvain Nicolier dans la capitale vaudoise, on vous répondra certainement : « Areriroru ». Ce n’est ni une insulte en helvète ancien, ni le signe de ralliement d’une société estudiantine secrète, encore moins un cri de guerre - les Suisses n’en ont pas. C’est tout simplement le nom de l’association qu’il a créée en octobre 2004 pour amener « Arts et Rires aux Rues » autour, notamment, d’un événement-phare, le Championnat Interplanétaire de Feuille-Caillou-Ciseaux. Aujourd’hui parti à l’aventure autour du monde, il en est encore le Président, mais a confié la lourde responsabilité de répandre la bonne humeur à un comité fraîchement élu. Parmi eux, Clara Müller, la « sponsoring superwoman ». A 18 ans, cette étudiante en ingénierie à l’EPFL a déjà fait beaucoup de bénévolat dans la ville, “mais je voulais m’impliquer encore plus. L’année dernière, j’avais participé à la Tatane en tant que joueuse, et ça m’a tellement plus que j’ai eu envie de passer du côté organisation.”


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Tatane, t’entends? La Tatane, tout un programme. Lors de sa 10ème édition, le Feuille-Caillou-Ciseaux tire sa révérence pour laisser la place à une compétition de lancer de chaussures, originaire de St Godasse et popularisée par Elie & Dieudonné. “Fusion entre pétanque, marelle et protestation anti-Bush, la Tatane est un sport qui se joue à cloche-pied et où les cris de tennis féminin sont légion.” Une seule consigne : venir avec son sourire et son esprit bon-enfant. Résultat, Parc de Milan en 2015, une vingtaine d’équipes s’y affrontent, Caritas fournit le stock de chaussures orphelines que l’on peut décorer à l’atelier « Pimpmyshoes », le participant palot peut se faire customiser les joues, le nez et les épaules façon Marcel sur le stand « Coup de Soleil » et le bistrot du coin crée un cocktail spécial Tatane. Le pied total. Mais au-delà de ces gros événements, Areriroru organise régulièrement des flashmobs ou mobilisations-éclair, pour effectuer des actions convenues d’avance, avant de se disperser rapidement. Ici, pas de musique ou de chorégraphie à apprendre sur Internet, mais un concours d’avions en papier, une distribution de compliments ou une visite aux Sans-Abris du centre d’hébergement la Marmotte le jour de Noël. “On a fait des tonnes de gâteaux et sur Facebook, on a demandé aux gens s’ils avaient des habits chauds, des couvertures, des gants, raconte Clara Müller. Certains sont venus avec des camionnettes pour nous aider à transporter la marchandise, d’autres avec des machines à café ou de la soupe. Dans ces moments, tu découvres vraiment des gens que tu ne rencontrerais pas autrement.” Toujours plus loin, toujours plus haut En 2016, l’équipe d’Areriroru reconduira évidemment la Tatane, “pour rester dans les esprits, mais dans l’idéal, on aimerait bien organiser un flashmob tous les 2 mois, agrandir le comité, pour avoir encore plus d’idées, et peut-être aussi faire les choses plus dans les formes, être carré dans les délais, payer les factures dans les temps…” sans pour autant se prendre au sérieux et perdre de vue son credo fondateur : “on ne déconne pas avec la bonne humeur !” + d’infos : www.areriroru.ch

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Lucky

Luc Pas de chapeau, ni de cheval, et encore moins de clope ! Luc Reversade n'est pas plus poor que lonesome et paraît plus gentleman que cow-boy. Mais (outre le jean moulant ! ), le fondateur de la Folie Douce et le héros de BD ont en commun l'audace et le petit grain pour partir à la conquête de nouveaux territoires. Sans être totalement à l'ouest ! Par Béatrice Meynier

ook et coiffure branchés, visage buriné et regard vif, auréolé d’une énergie quasi palpable, l’homme qui arrive d’un pas élastique paraît bien loin des soixante-huit ans de son état civil. Avec une sorte de candeur ravie, il raconte, d’entrée, qu’il vient d’accueillir dans son établissement de Val d’Isère quelques-uns des plus célèbres journalistes de la télévision nationale. “Ils sont venus pour la première fois dans la station pour leur Coupe de l’Info annuelle. On m’a demandé si je pouvais m’en occuper. C’est incroyable comme ils se sont amusés pendant tout le week-end, ils sont repartis hyper contents et m’ont même invité à Paris pour participer à des émissions !” expose-t-il sans aucune forfanterie. Il a l’air d’être comme ça, Luc, à même de s’étonner encore d’une réussite qu’il contribue à forger depuis plusieurs décennies.

par une fréquentation assidue des lieux les plus festifs, Ibiza en tête ! “J’adore m’amuser, mais je n’ai jamais eu besoin d’alcool ni de drogue. Je suis sportif et je veux profiter à fond de la fête. Pour ça, il n’y a vraiment aucun intérêt à se mettre minable !”. Arrivé à Val d’Isère, il y a une quarantaine d’années, pour travailler dans l’hôtellerie, ce créatif hyperactif finit par acquérir un petit refuge perché à 2 400 mètres d’altitude et judicieusement placé à l’arrivée de la télécabine de La Daille. A la retraite, sa maman vient y faire une cuisine familiale. Ils assurent quotidiennement une trentaine de couverts, bien loin alors des trois mille régulièrement servis dans l’établissement de nos jours…

Électrique éclectique !

“Finalement, tout a vraiment démarré quand les remontées se sont modernisées. Les gens ont pu monter et descendre plus vite. Après quatre ou cinq heures de ski, ils avaient envie de s’arrêter un peu et de faire autre chose. Un jour, on a sorti un tourne-disque sur la terrasse et on a commencé à danser. Compte tenu de la météo, l’installation a fini par s’abîmer, mais ça a fonctionné, on a vu que les gens avaient envie de s’amuser aussi comme ça, ici”. Endossant tous les costumes, d’entrepreneur à décorateur, en passant par organisateur, le visionnaire perpétuellement en éveil comprend rapidement l’intérêt d’intégrer dans son concept une offre gastronomique haut de gamme, alors inexistante en montagne. En 1994, il fait agrandir le bâtiment et

Charentais d’origine, ses parents instituteurs viennent s’installer à Autrans au début des années soixante. Cancre et agitateur dans son enfance, le bouillonnant chef d’entreprise s’amuse aujourd’hui d’être sollicité en tant qu’intervenant dans des grandes écoles ! “Je suis autodidacte et l’ai toujours été. Je suis né dans une famille de fonctionnaires mais j’ai toujours voulu être entrepreneur ! J’ai fait l’école hôtelière par dépit, parce que je n’ai pas pu faire de la danse… J’ai travaillé dans des palaces, été cuisinier chez Bocuse, hôtelier, moniteur de ski…”. Une expérience professionnelle diversifiée qu’il complète

Les origines de la Folie

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en piste !

J’ai fait l’école hôtelière par dépit, parce que je n’ai pas pu faire de la danse…

créé La Fruitière, restaurant placé sous la houlette d’un chef étoilé. Luc et son équipe peaufinent sans cesse l’offre festive et lancent les spectacles en 2010. De véritables numéros de cabaret qui sont devenus la marque de fabrique des cinq établissements que compte désormais l’enseigne dans différentes stations. Une vraie success story liée à la fête, mais qui n’a pas toujours été légère… L’ADN DU FUN

rester ce que je suis…”. Et cet électron libre ne semble pas près de plier. Avant de se quitter, il parle de son nouveau projet, un hôtel complètement zen dans les chambres et ultra-festif dans son espace public. “Je pense qu’il faut un peu de sagesse et beaucoup de folie ! La folie m’a toujours guidé…”. Une chance, la sienne est douce… + d’infos : www.lafoliedouce.com

Photos : © La Folie Douce

Le fondateur explique les contraintes liées à l’accès, aux conditions climatiques et les moyens colossaux à mettre en œuvre pour y parer, tout en faisant visiter les 2000 m2 de la structure. L’œil pétillant, ce perfectionniste regarde partout à la fois, note le moindre détail à corriger, présente son fils Arthur, un souriant gaillard de 23 ans qui a rejoint l’aventure cette année, parle de son cadet de 17 ans étudiant au Canada, claque la bise à un employé, échange un petit mot avec chacun. Quand on évoque sa réussite, il souligne sans langue de bois : “J’ai besoin des autres, de l’échange dans la simplicité. Tous les matins, quand je me lève, j’ai la banane ! Je suis un passionné et je me fais plaisir. J’ai une femme extraordinaire qui fait en sorte que mes affaires fonctionnent juste bien et je n’ai besoin de rien de plus. De manière générale, les Français se laissent polluer par la morosité et les ambianceurs d’aujourd’hui sont les groupes anglo-saxons. Notre modèle est arrivé à maturité au bon moment. Aujourd’hui, je continue pour ne pas périr ! Compte tenu du contexte, la Folie Douce déclinera sans doute, mais moins que d’autres. Je suis dans la résistance, je veux

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Colore la foule... « Colore le monde, sans feutre, sans épreuves ni bombes... » chante « Les Innocents ». De quoi les prendre aux mots... Juste avec de la couleur en poudre, le temps d'une course, se faire

u côté des courses à pied, on en voit de toutes les couleurs depuis quelques années… Entre les courses d’obstacles comme Le Mud Day, les courses dans la boue - la Frappadingue -, les courses lumineuses - l’Electric Run -, les courses dans la mousse - The Bubble Day  -, les courses pour les amoureux (tous les deux attachés au poignet, si, si ça existe !) - la Love Run -, les courses au supermarché… Oups, je m’égare ! Bref, on ne sait plus où donner de sa basket ! Quant aux courses de couleur, genre Holi Run ou Color Me Rad, à défaut d’en prendre plein les cuisses (oui, c’est surtout du fun !), si on en prenait plein la vue ?

copieusement arroser, voilà le concept de ces courses en technicolor. Depuis l'Inde jusqu'à nos montagnes, en passant par les Etats-Unis, participer à ce joyeux bordel coloré, entre sport, fun, et musique, c'est mettre un peu de pigment dans sa vie ! Par Céline Leclaire

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Retour aux sources Tout est parti d’Holi, la fête des couleurs hindoue célébrée vers l’équinoxe de printemps, à la pleine lune du mois indien de Phalguna, d’où son autre nom, Phalgunotsava. Les hindous, toutes castes confondues, habillés en blanc, circulent avec des pigments de couleurs qu’ils se jettent copieusement à la figure : le vert pour l’harmonie, l’orange pour l’optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l’amour. Finies les différences entre religion ou origines, entre jeunes et vieux, riches ou pauvres, gommées les inégalités sociales, tous deviennent égaux sous un arc-en-ciel de couleurs !


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©Mojocom/OT Les Gets

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Skicolor, Les Gets

Ça sent la poudre   !

©Mojocom/OT Les Gets

Tout cela fait un peu « Bienvenue chez les Bisounours », mais c’est peut-être ce côté fleur bleue qui a poussé Holi à traverser les frontières pour germer aux Etats-Unis dans les années 2010 sous forme de fêtes sportives. Le principe : vous venez habillés tout en blanc, des lunettes multicolores, et c’est parti pour 5 km de course où chacun se fait recolorer de la tête aux pieds, avouez que cela vous fait rosir de plaisir ! Un phénomène qui prend comme une traînée de poudre, partout dans le monde, et pour cause… L’événement est parfait pour véhiculer de belles valeurs de solidarité, conforme au concept d’origine, comme la Holi Swan Race, organisée le mois prochain à Albertville en l’honneur de Swan, un petit garçon souffrant de la maladie des os de verre. Et puis, aucune pression, car c’est peut-être une course, mais pas une compétition et il n’y a pas de chrono. Ce qui explique aussi qu’on retrouve des participants de tous les âges, du bébé en poussette au vieillard encore vert… L’important, c’est l’arrose… et le fun ! Côté poudre, c’est de la bonne !

Skicolor, Les Gets

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Comprenez qu’elle est 100 % naturelle, non toxique, non urticante et anti-allergène : c’est de l’amidon de maïs teint, donc pas de quoi en faire une jaunisse… Je vous déconseille néanmoins de la manger ou d’en faire une polenta, sauf si vous faites confiance à vos intestins retapissés façon rainbow ! Annonce la couleur ! Des valeurs fédératrices, un positionnement résolument ludique, et une explosion de couleurs, il n’en fallait pas plus pour que l’événement prenne d’assaut nos sommets. Aux Gets par exemple, c’est sur les skis que se déroule la course Skicolor : impossible de rester blanc comme neige ! Face au Mont Blanc, les skieurs sont plongés dans des zones d’explosions de couleurs dispersées sur une piste de 2,5 km de long… et on finit par une dance party arc-en-ciel au son d’un DJ. Car généralement, autour de l’événement, tout un tas de surprises nous attend : musique, danse, et ambiance festive sont de rigueur ! On a enfin trouvé comment débarbouiller la grisaille du quotidien en un coup de palette magique…

Petit calendrier des courses couleurs locales

Skicolor  Aux Gets, 12 mars Run Bow Colors  Grenoble, 24 avril Holi Swan Race Albertville, 24 avril Color me rad Lyon, 8 mai Color’Annecy Annecy, 18 septembre Run to Run Carouge, 24 septembre Festi Color Le Bourget du Lac, septembre Color Run Lausanne, septembre


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Le bonheur d'un môme

BENZO Bientôt 40 ans de spectacles féérico-punk, de manèges récup' déjantés, de monstres jeux, de bois flotté revenu à la vie « pour faire briller les yeux des princesses », Le Théâtre de la Toupine est une usine à bonheur. A sa tête, Alain Benzoni, dit « Benzo ». Celui-là même qui propose aux Mômes une semaine de Bonheur chaque été au Grand-Bornand. Alors le bonheur, il en connaît un rayon ! Par Mélanie Marullaz

endez-vous dans l’ancien collège des Rives du Léman, sur les hauteurs d’Evian, pour une plongée au cœur du grand bric-à-brac de la Toupine, installé dans le bâtiment désaffecté depuis 12 ans. On entre dans les locaux par les ateliers ferraille et menuiserie, ADN même de la compagnie, direct dans le vif du sujet. Benzo vient d’arriver. Pantalon noir, pull, bottes et manteau noirs. La carapace est aussi sobre que l’esprit foisonnant. Mais pour imaginer une partie de ce qui s’y trame, il faut regarder autour de soi : les outils, les chutes de métal, un poème sur une pancarte, un volatile de bois flotté,

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croisé autruche et ptérodactyle, en révision entre les mains de Simon, le cousinmenuisier. Nous avons tous les trois des origines communes, alors nous parlons de stations de ski, de changement climatique, de montagnards, et de « la chance de vivre dans une carte postale, alors on ne va pas pleurer la bouche pleine ! ». Dans la pièce d’à-côté, au sol, les rails d’un « manègethéâtre écologique à propulsion parentale ». Quatre sont nés de l’imagination de Benzo et des mains de son ami Serge Yovovitch, celui qui ne dit jamais « non ». La première machine issue de leur collaboration, c’était une ancienne chaise pour handicapé, avec

un volant, “sur laquelle on a monté un moteur, une grosse caisse, des tambours et quatre remorques, pour un ensemble final d’une tonne, transportant 6 personnes”, se rappelle Serge. “Au niveau technique, on a toujours une quarantaine de solutions, mais pas forcément celle qui va faire rêver, alors que Benzo, lui, est dans l’esthétique. Pas de plastique, pas de machins polluants, on essaie de ne faire que du bois, du cuir, du métal.” Et c’est facile de travailler avec lui ? Rires… “Ça dépend où on place son ego… des fois ça chauffe un peu, mais ça repart vite dans l’autre sens. C’est un vrai bohémien ! Mais ce qu’il fait nourrit les rêves.”


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toupine en bourgs

Quand je sera grand, je fera pestacle A mesure que l’on avance dans les coulisses du Théâtre, le long des couloirs recouverts d’affiches des différents événements de la compagnie, les contours du personnage se dessinent, il ouvre des portes, en laisse d’autres fermées, parle ouvertement du comédien, protège sa vie privée. Sa famille ? Moitié morzinoise-moitié chamoniarde, pour qui, celui qui à 5 ans déjà, disait “quand je sera grand, je fera pestacle” est vite considéré comme perdu, parce que clown, ce n’est pas un vrai métier. “Mais j’avais ça dedans, une envie tellement forte !… et plus on me dit non, plus je vais me débrouiller.” Les dates importantes de sa carrière ? 1977 : il n’a que 22 ans quand il monte le théâtre du Potiron ; un an plus tard, il fusionnera avec une autre troupe, « ils étaient 2, j’étais 1 », autour d’un pot de sangria en terre, une toupine. Et après ? “Après ? Que des dates importantes, pendant 39 années, tous les jours… c’est quand même extraordinaire de faire rêver les gens, non ? C’est ce qu’il y a de plus fort, on ne peut pas espérer mieux. Tiens regarde…” Une manivelle, un engrenage, on tourne pour faire monter une petite étiquette sur laquelle se balance le mot « râle », ça marche. Benzo passe d’une idée à l’autre comme nous changeons de pièce, marabout-bout-de ficelle, le lien est évident, fluide, le flot ne s’arrête jamais. Après les bras, les mains, nous atteignons le cerveau de la compagnie. Dans les bureaux, Dominique, Aurélie, et Arlette Nussbaumer, celle qui le comprend à demi-mot. Entrée comme secrétaire à la Toupine il y a 14 ans, elle est aujourd’hui chargée de production, “formatée Benzo” comme elle le dit

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Le Siffleur

© G. Piel

© Fred Radix

© Cédric Vincensini

Festival Au bonheur des Mômes au Grand Bornand, Marionnettes de Genève

Collectif de la Bascule

elle-même : “il m’a tout appris, sur le tas. Du coup, en réunion, il suffit d’un regard pour que je sache ce qu’il a dans la tête. C’est quelqu’un d’entier ; il est parfois surprenant dans ses réactions, surprenant par ses idées, toujours aux aguets de quelque chose à créer, et aussi loquace que je suis timide…”. “Il prend beaucoup de place”, confirme Josiane Lei, adjointe au maire d’Evian, celle qui est devenue son amie. “Mais il en laisse beaucoup aux autres aussi. Il a toujours la volonté de mettre tout le monde dans le projet, de fédérer. Tout ce qu’il crée a une âme, on est vraiment dans l’humain.” Je suis un gitan L’extérieur du gigantesque bâtiment recèle également des trésors, comme ces vieilles télécabines, achetées avec le journaliste Fabrice Ferrari, celui qui était son grand pote, et puis les caravanes pour héberger ses comédiens. « Je suis un gitan ! » Et selon le gitan, c’est quoi le bonheur ? “C’est l’humour et la dérision. C’est être simple, savoir partager et dire les choses ; c’est apprécier chaque instant, comme si on allait mourir au passage piéton. Avant, je fumais trois paquets de clopes et buvais 10 cafés par jour, c’était rock’n’roll. Aujourd’hui, j’ai 1/3 du coeur en moins, ça m’a remis en place, mais je n’ai pas levé le pied.” Sur le pas de la porte, sous le regard bienveillant et ensommeillé des Flottins en hibernation, il me remercie de mon intérêt pour une vieille bourrique des montagnes, mais entre bourrique des montagnes, on se comprend… Et puis, dans le fond des yeux : “le bonheur, c’est maintenant. Ce moment. Là.” + d’infos : wwww.theatre-toupine.org

25ème édition du festival AU BONHEUR DES MOMES

Vitrine de la nouvelle scène internationale, la programmation pleine d’audace et de poésie canaille de cette 25ème édition du plus grand festival européen de spectacles vivants jeune public fera à nouveau référence cet été. Plus de 90 000 festivaliers attendus, quelque 90 compagnies soigneusement choisies pour près de 450 représentations : entre théâtre, mime, marionnettes, danse et autres performances circassiennes. Cette w25ème édition cultivera plus que jamais curiosité et ouverture d’esprit autour d’une programmation internationale aussi ludique qu’exigeante avec pour fil(s) conducteur(s) le respect des différences et le vivre ensemble. du dim. 21 au ven.26 août 2016 www.aubonheurdesmomes.com


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Mister clown IL Y A 15 ANS, « KINOU », CLOWN PROFESSIONNEL, SORT D'UNE ANIMATION POUR ENFANTS. RéSULTAT PAS TERRIBLE, IL EST DEÇU ET FRUSTRé. IL PASSE DEVANT UN HôPITAL : « ICI, JE SERAIS BIEN PLUS UTILE ». IL GARE SA VOITURE. ARRIVE ENCORE GRIMÉ ET HABILLÉ EN PéDIATRIE, RENCONTRE DES ENFANTS, JOUE AVEC EUX... SUCCèS IMMéDIAT ! Par Frédéric Charpentier

ous les hôpitaux haut-savoyards se l’arrachent. Alors, il fonde l’association Semeurs de Joie qui, depuis 10 ans, « sème » à Annemasse, Annecy, Saint-Julien, Thonon et Sallanches, autour d’une équipe de 18 clowns bénévoles passionnés par leur action. Pas du genre à débarquer dans la chambre en hurlant « Bonjour les petits enfants ! », ces clowns ne donnent pas un spectacle, ils cherchent davantage à rendre acteur le petit malade. Bernard - alias « Nardo » -, président de l’association, explique : “Quand nous entrons dans une chambre, nous cherchons de suite à établir un lien avec l’enfant, dont nous ne connaissons que le prénom et l’âge. Nous repérons les objets - une photo, une peluche, un livre - qui vont nous servir d’entrée.” Tact, écoute et respect. Nicole, « Nicoton » pour les

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enfants, renchérit : “Quand je pousse la porte d’une chambre, je ne suis pas à l’hôpital, je crée un endroit magique : un hall d’aéroport, une maison de vacances, un camping, et je vais essayer d’emmener l’enfant dans ce monde imaginaire, le faire monter sur mon nuage, lui permettre de s’évader. Ils sont toujours partants pour l’aventure !”. En piste ! Les clowns vont rester entre 10 et 20 minutes dans chaque chambre. Nardo explique : “Nous rencontrons une vingtaine de petits malades sur une demi-journée. Le contexte n’est jamais le même, les enfants sont différents, les accompagnants aussi, nous improvisons beaucoup,


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c’est passionnant, mais parfois épuisant !” Nicoton tempère : “Mais en retour, nous recevons tellement de gratitude, de sourires, et de mercis, que je repars toujours gonflée à bloc…” Les enfants ont entre 6 mois et 18 ans. Parmi eux, les ados sont les plus difficiles à accrocher. Qu’à cela ne tienne, un scénario type « casting pour The Voice », et c’est gagné ! Les clowns ont aussi leur « boîte à outils » : des tours de magie (faire sortir une carotte de l’oreille de tonton Daniel) qu’ils vont ensuite enseigner, Oscar le lapin-marionnette qui taille la bavette avec les doudous, un instrument de musique ou un bestiaire confectionné à partir de ballons. Nardo se souvient : “J’ai revu une maman qui m’a parlé de la petite souris-ballon que l’enfant garde chez lui depuis plus d’un an, toute dégonflée et que personne n’a le droit de toucher…” Mais d’où sortent ces clowns   ? Sont-ils clo(w)nés  ? Nardo et Nicoton ont des années de pratique, ils font partie de la troupe TTT (Théâtre Tout Terrain), mais la majorité des clowns Semeurs de Joie n’ont souvent que leur envie de bien faire pour débuter. Nardo : “Il faut être disponible. Cela demande un investissement personnel. Pendant la première année, nous les formons, leur apprenons à bouger, à jouer, nous organisons des stages. J’ai eu la chance de fréquenter les écoles de clowns et j’aime transmettre mon savoir. Et puis le public est indulgent.” Quelques abandons, forcément, mais ceux qui persistent s’épanouissent dans cette activité. Une demi-journée par semaine, ou moins pour ceux qui travaillent, les clowns fonctionnent par binômes. Nicoton s’explique : “Chacun amène sa sensibilité, son vécu, son humour et sa créativité. Nous devons ressentir l’autre et nous adapter en permanence. Nous nous épaulons. L’un doit relancer le jeu si l’autre cale.” Puis, émue, elle confie : “J’ai visité régulièrement une jeune anorexique, et devant elle, j’éprouvais des émotions que j’avais du mal à contrôler. Heureusement, mon binôme assurait pour moi…” Ses yeux brillent : “Et 6 mois après, en représentation dans une rue, je la croise, jolie jeune fille souriante, elle me reconnaît - « clown Nicoton ! » - et vient vers moi. Avec son accord, je peux enfin la prendre dans mes bras. Un très beau moment…” La déontologie du clown hospitalier est stricte : sécurité, hygiène, on ne peut ni toucher le malade, ni pleurer avec. En effet, devant la souffrance, il faut garder une distance : on peut éprouver de l’empathie, mais pas de la compassion. Le but de cette rencontre n’est pas de rajouter une pierre dans le sac-à-dos du petit malade, mais au contraire d’alléger sa situation, une bulle d’oxygène pour l’aider à respirer.

Drôle de cirque ! “A l’hôpital, c’est le cirque…”, entend-on souvent dire aux Urgences, et pourtant Dieu sait si les clowns sont appréciés. Annick, secrétaire à l’accueil du CHAL, témoigne : “Trop sympas. Ils ont toujours une gentille attention pour nous, un sourire, un mot agréable. Et surtout, c’est fou comme les patients et le personnel hospitalier sont détendus après leur passage. En quelques minutes, ils font baisser le stress !” Nicoton passe toujours sur le parvis pour discuter et soutenir : “Parfois, juste ma présence, même muette, suffit.” Il arrive même que les médecins et les infirmières requièrent leur aide pour effectuer des soins délicats. Nicoton se souvient d’un enfant de 4/5 ans pour qui l’infirmière avait du mal à poser une perfusion. “Je captais son attention d’un côté avec mon histoire, et elle travaillait de l’autre. L’enfant passait du rire aux larmes en regardant alternativement de chaque côté, mais ça c’est bien fini !”. Nardo conclut : “Nous aidons à dédramatiser. J’ai vu une gamine dire « Papa tu peux partir, je reste », alors que c’était la crise 10 minutes avant.” Faut-il dire à vos enfants que des clowns passent toutes les semaines à l’hôpital ? Cela risquerait de donner des idées à certains ! Surtout que les 18 Semeurs bénévoles et les 5 en formation ne vont pas chômer : “Il y a une telle demande. Pour les services adultes, pour les maisons de retraite, pour des actions caritatives… Notre monde a grand besoin de joie, de tendresse et de bienveillance !” Et si la vraie solution était de remplacer nos politiciens par de vrais clowns doués pour le bonheur ?

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D’JAL


en ch pectacle

COUMENT TOU TA PELLE ? D'jal, Just D'jal... Qu'est-ce que j'entends ???  Vous ne savez pas ce qu'est un houloucouptère ??? « Arrêtez dou fiche ma gueule » ! « Un houloucouptère, c'est oun avione avec des héliches » !  D'jal, c'est l'histoire d'un humoriste Français d'origine Marocaine, révélé par son accent Portougaiche. De passage à Annecy le mois dernier, on a craqué... Propos recueillis par Agnès Gasiot - Photo : Renaud Corlouer

ersonnage phare du spectacle de D’jal, le Portougais se demande comment les Chinois ont mis “1000 ans pour constrouir OUN mour ?” Quant aux pyramides, “c’est chouli, mais ils auraient pou mettre oun velouxe pour la loumiere ! C’est vraiment dou travail d’Arabe !” Révélation Française du Festival Juste pour rire au Québec, D’jal a explosé au Djamel Comedy Club, une scène exigeante mais qui l’a révélé au grand public. Tous ses fans vous le diront : rien de tel pour remonter un moral en berne que le Portugais et son « houloucouptère », le sketche culte de D’jal qui a fait un véritable buzz sur internet (plus de 10 millions de vues sur Youtube). Depuis 4 ans, ses spectacles cartonnent et se jouent à guichet fermé. Mais « il faut du temps… et beaucoup de travail ! Il y a plein de facettes à gérer quand on crée un personnage, trouver le détail qui rend la chute plus percutante… Choisir les mots, la façon de bouger, calibrer les messages »… Avec son humour fraternel, ses accents truculents, délicieusement drôle, chaque réplique claque comme une bonne vanne entre cousins. Qui aime bien charrie bien… Mais D’jal se démarque aussi par le lien qu’il crée avec son public. Chaque spectacle est personnalisé en fonction de la localité.

myopathes, mais je suis parti. Le besoin viscéral de vivre à fond, sans regrets. J’aurai tellement aimé qu’ils me voient sur scène… Mais ils ne sont plus là… (souffle-t-il avec émotion.)

Morceaux choisis pour nous : “Vous êtes classe à Annecy, vous êtes bien habillés, à Annecy même les pigeons sont classe (il imite un pigeon replet qui se déplace avec élégance), ils mangent bien ! (…) Vous êtes cool à Annecy, on dirait que vous avez une chicha géante dans la tête (… ) Ah… en Suisse, les gens ont de l’argent ! A Genève, j’ai donné deux euros à un mendiant dans la rue, le type m’a rendu un billet de 10 francs en me disant : tenez, allez

Etes-vous drôle dans la vie de tous les jours ? Oui, je pense être marrant… Mais je ne suis pas Bozo le clown non plus ! Faire rire, c’est stressant… (il rit) Je cogite beaucoup.

Actives : Vous avez des origines portugaises ? Djal (il rit) : Non bien-sûr, mais dans la banlieue parisienne où j’ai grandi il y avait une grosse communauté portugaise, je m’amusais à imiter les accents des parents de mes amis : « Jossé rrentre à la maisson ! », (enchaîne t-il spontanément avec son accent parfait.) On vous imagine au fond de la classe, près du radiateur à faire rire vos  camarades, vous deviez dépasser les 35h avec vos heures de colle ? Je n’étais pas premier de la classe, mais j’étais rarement puni parce que j’arrivais à faire rire les profs aussi ! Je ne faisais pas de vannes dans leur dos. C’est le secret : savoir faire rire sans blesser. Le rire doit être universel, il doit rassembler. Quand avez-vous su que vous alliez devenir comique professionnel ? C’est le public qui a décidé ! Mais il y a eu un marqueur dans ma vie, un déclic pour que je me réalise véritablement dans ce que j’aime… J’ai travaillé dans un centre d’aide aux myopathes. J’ai vu le handicap, la dépendance et le sablier qui s’écoule inexorablement. Ces personnes que je devais torcher, porter pour aller à la plage, elles avaient encore des rêves… J’ai pris ça en pleine figure, j’ai repensé à mes rêves à moi, ceux que j’avais enfouis et barricadés avec des barrières que j’avais moi-même posées… Alors que pour moi, tout était « physiquement » possible ! Je gagnais bien ma vie, j’étais très attaché à mes copains

Votre spectacle D’just d’Jal, c’est « just do it » ou vous parlez juste de vous, justement ? Mon spectacle parle de la France, de sa diversité culturelle, de son métissage, sans moquerie, sans leçon. J’aime la France. De ville en ville les différences sont palpables, les philosophies de vie aussi. J’essaie de rassembler autour de valeurs communes. Faire rire me rend heureux et les gens en ont besoin… Je suis un peu leur carte vitale ! Avant, les infos duraient une demi-heure, après on pouvait regarder un film, tranquille. Aujourd’hui, c’est 24h/24, avec des chaînes dédiées, c’est fou le nombre de messages anxiogènes qui sont véhiculés. Les gens ont l’impression que rien ne va, alors que la France reste un pays plutôt privilégié. D’où vient votre énergie ? Je la puise dans le regard du public qui vient me voir tous les soirs, c’est une drogue, un shoot d’adrénaline !

Votre recette bonne humeur ? Dès que je ne vais pas bien, je me mets à sourire. C’est comme un automatisme : je cherche le bonheur partout. Ma famille, mes proches, le public, les gens me rendent heureux. Je suis très admiratif de ma mère, elle a un sens du sacrifice incroyable, elle est prête à tout pour aider les gens. Mes parents m’ont éduqué avec des valeurs humaines très fortes. J’essaie de prendre exemple sur les gentils : le partage est très important. Ce que tu donnes, c’est ce qui reste de toi quand tu pars… Encore des rêves ? Je rêve de continuer à être heureux (il rit). Mais il faut faire attention à ne pas courir plusieurs chevaux à la fois… Je vais jouer dans une comédie populaire prochainement, le cinéma est ma passion première. Mais on est moins libre… C’est un peu comme à la télé, j’essaie de ne pas être trop visible sur les plateaux, ce n’est pas ma place. Je veux rester connecté à la vraie vie, dans une certaine normalité. Pudique, attachant, vrai, just D’jal… A la fin du spectacle, la standing ovation joue les prolongations. Mais l’homme ne disparaît pas en coulisse. Il reste là, profite. Les smartphones se tendent pour saisir le moment… et D’jal en fait autant, filmant son public debout. Amour, partage… Allons enfants de la patriiiheu, le temps de rire eeest arrivé ! + d’infos : Pour ceux qui ont raté le spectacle de D’jal à Annecy (joué à guichet fermé), il se produira à Genève, au Théâtre du Léman le 28 avril prochain.

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sur un plateau

Les jeux sont faits ! Bruno Cathala sert ses histoires sur un plateau. En rebattant les cartes de sa vie professionnelle, il décode les règles d'une société de plus en plus joueuse. Par Pascale Godin

runo Cathala vide son sac. Une vraie malle aux trésors. Il exhibe pêle-mêle « Five Tribes », « Kraken », son prototype de « Fourberie ». Des jeux qu’il invente, un infime reflet des quelque 80 créations imaginées dans son repaire de Saint-Pierreen-Faucigny. Le discours est sobre, mais l’œil frise d’une lueur malicieuse. Aucun doute, Bruno s’amuse très sérieusement.

ingénieur en science des matériaux. Ne vous méprenez pas, ça n’est pas un destin contrarié ! J’adorais mon boulot !”. Et Bruno s’amuse comme un fou. Le soir, le week-end, il décortique le monde ludique. Et découvre « Fief », un jeu qui lui ouvre de nouvelles perspectives : “Son auteur avait gagné un concours d’auteurs de jeu. Jamais je n’avais accolé le terme auteur à celui de jeu ! Je me suis dit « voilà ce que je veux faire ». Pour gagner un concours, pour être publié”.

QUITTE OU DOUBLE « Joue bien, Bruno ! » La première phrase du petit Bruno Cathala augure-t-elle d’un destin ludique ? Oui, selon la mythologie familiale. Mais le garçonnet pousse dans un milieu très sérieux, une longue lignée d’instituteurs le précède. Le jeu, d’accord. Mais pas au point d’en être Maboul. Bruno grandit, dessine beaucoup, rêve d’un métier dans la BD. Le bon élève excelle aussi dans les disciplines scientifiques. Et si personne ne lui interdit vraiment de se lancer dans les petits mickeys, on ne l’encourage pas non plus. Trop de Risk : “Mes parents m’ont fait rencontrer des artistes qui galéraient, pour que je prenne ma décision tout seul. Je venais d’un milieu de fonctionnaires et j’ai pensé sécurité de l’emploi. Je suis devenu

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LE DESSOUS DESCARTES En 1999, Bruno invente une sorte de « 1000 bornes » version far west. « Sans foi ni loi » marque le début d’une histoire sans fin. 3 ans plus tard, l’éditeur Descartes publie « Tom et Tino », « Drake et Drake » et « Guerre et Bêêêh ». 3 jeux en une seule année, la consécration : “Etre repéré, c’est la mesure de ma réussite ! Si les jeux se vendent, c’est encore mieux, bien sûr. Mais être édité, ça veut dire que ça vaut quelque chose !”. Pas question de démissionner pour autant, Bruno se satisfait de cet équilibre. La vie en décide autrement. En 2004, il tire une carte « Licenciement ». Les dés sont jetés, il crée la société


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« Entrejeux ». Et ne se contente plus de distraire les amateurs du genre. Bruno intègre aussi le jeu à l’entreprise. Une vraie valeur ajoutée : “Le jeu peut servir de support à la formation, à l’intégration, à la communication. Et puis, quand on joue, le masque tombe ! La personnalité réelle apparaît, c’est un révélateur. Je suis persuadée qu’il pourrait être utilisé en entretien d’embauche !”

autant : “Avant, le passage à l’âge adulte bannissait le jeu”, soutient Bruno Cathala. “Mais ceux qui appartiennent à cette génération ne lâchent jamais vraiment. Ils abandonnent le jeu vidéo, trop clivant et trop solitaire, pour socialiser autour du jeu de plateau”.

LE JEU, UN TABOO ?

En 2014, un sondage Opinion Way affirme que 40 % des Français citent le jeu de société en tête de leurs premiers loisirs ludiques. Côté économie, le cabinet d’études NPD annonce une progression des ventes de l’ordre de 5 %. Une croissance qu’explique Bruno Cathala : “cela répond probablement à un besoin de lien social. Nos sociétés hyper connectées nous isolent, il est nécessaire de recréer du lien et cela passe aussi par le jeu, qui est une activité légère et festive”. Aujourd’hui, Bruno Cathala crée les jeux auxquels il désire jouer. C’est son carburant, sa triviale poursuite à lui. Multifonction, multitâche, il pilote une quinzaine de projets en parallèle. « Fourberie », sa nouvelle production, vient de sortir. Et « Duel », sa version duo de « Seven Wonders » éditée à l’automne 2015, s’est déjà vendue à plus de 50 000 exemplaires. 2016 est un nouvel an jeu. Et Bruno joue bien.

Bruno affirme que nous sommes tous joueurs. Puissance 4. Et pour le créateur, prétendre le contraire révèle plutôt la peur de l’échec : “L’adulte déteste se retrouver en position d’apprentissage, il n’aime pas retourner à l’école. Et il a peur d’être nul, le jeu ramène à l’estime de soi. A la crainte de ne pas être au niveau. D’ailleurs, ça n’est pas innocent si les joueurs sont bien plus nombreux que les joueuses, c’est sociétal ! Les femmes préfèrent le jeu coopératif de type « Pandémie », les hommes les jeux de vainqueurs-perdants”. Pourtant, tout le monde joue. On gratte les astres, on coche la grille du loto en rêvant de chanter « au revoir, Président ». On casse des briques sur son portable en attendant le bus. Et même si l’avouer reste parfois Taboo, la génération X est en train de changer les règles. Elevée au biberon du jeu vidéo, elle l’abandonne à l’âge adulte. Trop mono, pas assez poli. Mais ne cesse pas de jouer pour

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GAME AU VERRE u Hamlet, le vendredi soir se joue en plusieurs manches. Une dizaine d’Annéciens trinquent en papotant bruyamment sur la mezzanine, certains testent déjà le prototype de « L’île au trésor » avec Marc, son auteur. Le café s’emplit peu à peu, les boîtes colorées passent de mains en mains. Jeux de bluff, de stratégie, simulation, coopération, les plateaux tournent. Qui veut jouer à Mister Jack ? Qui veut jouer à Carcassonne ? Il est 20h30, la surprisepartie commence. UN CONCEPT GAGNANT-GAGNANT Les yeux de Sébastien pétillent. Le Président de l’association Annecy Ludique et de la société d’édition de jeux « Blam ! » se délecte visiblement : “Nous sommes entre 25 et 30 chaque vendredi et le nombre de joueurs augmente de semaines en semaines !”. Né dans les années 90, le champ de bataille des cafés-jeux ne cesse de s’étendre. A Annecy, à Chambéry, à Genève, on se défie, on fomente des complots, on s’invente des histoires à coup de tuiles, de cartes et de pions. Plaisir pour les clients, aubaine pour les cafés, le concept est gagnantgagnant : “Les bars cherchent une nouvelle clientèle pour remplir des périodes creuses et les joueurs cherchent des endroits où se retrouver - décrypte Stéphanie, serial-joueuse enthousiaste - Finalement, tout le monde gagne !”. COOPÉRER POUR MIEUX GAGNER Jeunes, moins jeunes, hommes, femmes, les aficionados se mélangent au petit bonheur. Une diversité qui surprend Katia, propriétaire du Hamlet : “J’aurais cru qu’il y avait des stéréotypes de joueurs, des hommes plutôt jeunes. En fait, ils n’ont ni âge, ni genre, ni catégorie

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Un plateau, un apéro !   Le jeu de société se case dans les cafés et met la morosité en échec. Il fédère, il crée du lien. On joue... feu ! Par Pascale Godin

sociale !”. Seul le plaisir compte, chacun joue de ses compétences. Mieux encore. Dans le jeu coopératif, les qualités des uns compensent les faiblesses des autres, l’union fait la force. Et Loïs et Thomas, responsables de la boutique de jeux Magic Bazar, sont convaincus de son rôle fédérateur : “Ce type de jeu émerge de plus en plus. On joue tous ensemble, on perd ou on gagne tous ensemble. Du coup, il y a moins d’affrontement ou de désillusion…”. Ne cherchez pas de jeu de type Trivial Pursuit, les joueurs s’en détournent : “Cette catégorie est biaisée - explique Sébastien - celui qui a le plus de culture générale va gagner, c’est injuste. Le background du joueur importe peu pour participer à un jeu de stratégie ! Du moment qu’il peut réfléchir, il peut jouer, ça nivelle”. JEU DE CARACTèRE “Quand on joue avec des gens qu’on ne connaît pas, on les découvre à travers leur caractère - poursuit Stéphanie - Il y a le mauvais perdant, celui qui réagit vivement quand on le titille, celle qui rigole… Pas besoin de décliner son âge et sa profession, c’est à travers sa façon de jouer qu’on décrypte une personne. Ça révèle beaucoup et ça crée du lien, c’est intergénérationnel. Des enfants de 12 ans sont tout à fait capables de nous mettre une pile !”. Je confirme. Guillaume et sa maman m’invitent à une partie de Cacao, j’en ignore totalement les règles. 10 minutes plus tard, je bâtis des plantations au beau milieu d’une jungle, je récolte et je vends des fèves, j’établis des stratégies pour contrer Guillaume. Le jeune garçon n’aime pas perdre, c’est évident. Mais il remporte la partie malgré tous mes efforts. 2 adolescents proposent immédiatement de se joindre à nous, je perds encore une fois. Et si je suis hors jeu, je sais que j’aurai ma revanche. Désormais, le vendredi soir se joue en plusieurs manches.


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Lyon, « les Fils à Maman » en ont fait leur concept en déclinant le réconfort sur tous les tableaux, en salle comme en cuisine. Sur les murs du resto, un papier-peint fait main, patchwork d’idoles et de figures familières des années 80-90 : Jonathan & Jennifer Hart y côtoient Sankukai, Punky Brewster et les Mini-Pouces. “Ça nous replonge dans cette période d’insouciance où nous avions l’avenir devant nous, où il n’y avait pas de chômage, pas de crise”, explique Vladimir Bauer, directeur du restaurant. “Beaucoup de restos font voyager dans l’espace, nous faisons voyager dans le temps. On est une bande de copains gourmands qui ne se posent pas trop de questions. Nos mamans nous cuisinaient des plats à tour de rôle et on se les ai rappelés. Les mémoires olfactives et gustatives sont les plus ancrées, c’est le corps qui se rappelle ; manger quelque chose qui nous réconforte, c’est un peu comme se mettre en position fœtale. Tout ce qu’on fait est donc à la fois traditionnel et régressif, mais ce n’est pas parce qu’il y’a des dessins animés japonais sur les murs qu’on va servir de la nourriture en sachet réchauffée au micro-ondes !” Résultat, sur les menus façon cahier de textes, des cordons bleu maison, des croquettes de Babybel, un filet « trop mignon » en croûte et risotto de coquillettes au chorizo. Quant aux mamans des fines bouches - où celles des serveuses, ou celle d’un cousin d’ailleurs, elles investissent la cuisine le premier mardi de chaque mois, pour un menu breton, une souris d’agneau ou une vraie salade niçoise.


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Restaurant « Les fils à Maman » à Lyon

Caramels, bonbons et chocolats Et si on finit son plat, c’est l’éclate au dessert ! Depuis une dizaine d’années, le chef mégevan Sébastien Rousse mise gros sur la gourmandise régressive. “Nous sommes d’une génération élevée par des parents de l’après-guerre, pour qui l’affectif passait par la bouffe, il fallait tout manger, tout finir. Mais ce qu’on aimait le plus, c’était le 4 heures à la sortie de l’école, les 5 francs qu’on claquait dans le goûter avec tous les bonbons qu’on trouvait dans la boulangerie.” Au Torrent, à raison de 6 boîtes de 300 pièces consommées chaque semaine, les nounours à la guimauve sont donc devenus l’emblème des desserts « nostalgiques ». Trempés dans un mélange chocolat blanc-lait concentré sucré (celui des berlingots !), ils sont ensuite roulés dans la coco râpée ; la fraise Tagada, elle, se déguste en tarte, le carambar se fait chaud et coulant (parce qu’au-delà de 40 ans, si on ne veut pas y laisser un pivot, c’est le seul moyen de le déguster) pour enrober des quartiers de pommes cuits à basse température. “La gamme est large, mais je ne pourrais pas utiliser tous les bonbons, parce qu’il n’y en a pas tant que ça qui vous ramènent vraiment en enfance et parce que certains sont vraiment trop chimiques, mais j’aimerais bien travailler le Carensac…”. Fin du fin, ce cher pot de colle Cléopatre, que nous avons tous reniflé comme des junkies et rêvé de déguster à la petite pelle,

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« La Carotte dans ses états », de Yoan Conte

ressuscite sous la forme d’une panacotta à l’amande amère. “Ce sont des goûts que les gens avaient oubliés, qu’ils retrouvent et qui leur rappellent des moments de plaisir. Vous les verriez, on dirait des gamins, les adultes commandent pour leurs enfants, mais ce sont eux qui finissent.” Etoiles réconfortantes Les toques célèbres aussi ont souvent sollicité le gastronome en culottes courtes qui sommeillait en elles pour alimenter leurs menus. A l’image du britannique Jamie Oliver - on doit aux Anglo-Saxons le concept-même de comfort food - qui y a consacré un ouvrage entier, dans lequel il remet à l’honneur le sympathique œuf Bénédicte, avec son muffin et sa tranche de bacon, ou le traditionnel et roboratif Sheperd’s Pie, équivalent du hachis parmentier. De notre côté de la Manche, les « coquillettes pour enfants gâtés » d’Eric Fréchon avec jambon, emmental et truffes noires ou la purée de Joël Robuchon ont fait couler beaucoup d’encre et de salive. “Aujourd’hui, notre société a besoin de retrouver des valeurs qui ont éclaté”, confirme Yoann Conte, “dans notre cuisine, il y a donc nos souvenirs d’enfance, mais aussi ce qu’on va laisser à nos propres enfants comme souvenirs.” A la carte doublement étoilée de sa Maison Bleue, à Veyrier-du-Lac, on trouve une pomme au four, “pas forcément dans l’esthétisme, mais

sexy quand même avec une bonne crème vanillée, le tiède, le glacé, le croquant… on est vraiment dans le réconfort” et une déclinaison de la carotte qui vous donnerait les larmes aux yeux. “J’ai longtemps vécu avec ma grand-mère, elle avait un potager énorme et trouvait des parades pour nous faire aimer les légumes, en mixant par exemple les haricots avec un beurre noisette, ce que j’ai reproduit. Aujourd’hui, on dresse les lentilles avec un œuf, comme elle, et je sers des petits pois très jeunes, qui me rappellent ceux, sucrés, pleins de jus, que je grignotais en les cueillant dans les champs.” Y’a pas de mal à se faire du bien Alors, oui, la comfort food est souvent de nature grasse, sucrée, et oui, un moment d’abandon est tellement vite arrivé qu’on passe généralement plus de temps à culpabiliser et détoxifier qu’à déguster. Mais si notre corps le réclame, c’est qu’on en a besoin ! L’aliment réconfortant, si l’on n’est pas coupé de ses sensations de faim, de satiété, fonctionne alors comme n’importe quel autre levier de plaisir, la musique consolante, le jogging fortifiant, la cigarette apaisante ou le mojito revigorant. Il suffit donc d’inverser les priorités : le réconfort d’abord, l’effort après… + d’infos : www.lesfilsamaman.com   www.torrent-megeve.com / www.jamieoliver.com   www.yoann-conte.com


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marketing ! Pourquoi « La Vache qui Rit... » rit ? Cette question culte des annales de la pub est demeurée sans réponse. Pour le plus grand bonheur médiatique de la marque. Mais, nous, pas question de rester sur notre faim de happy story ! Enquête sur la recette marketing du fromage fondu mythique des fromageries Bel de Lons-le Saunier. Par Pascale Chatillon

vant de parler « marketing », revenons-en au (bienheureux !) produit, significatif, dès le départ, de l’esprit positif de l’entreprise. Une innovation de « fondtus » à l’époque de sa création ! Imaginez un peu… La « vache d’idée » du fromage fondu 1918. De retour du combat, Léon Bel, gonflé par l’élan de renouveau de l’après-guerre, est bien décidé à relancer la Maison Bel, fondée par son père. Son idée : opter pour une production et une commercialisation en grande quantité. Il ose alors, dans un Jura protectionniste et centré sur son souverain Comté, se lancer dans le fromage fondu. Poussant même l’outrecuidance jusqu’à débaucher le spécialiste de sa fabrication… issu de Suisse ! Texture, saveur, idée, tout est inédit. On nomme alors la « chose » le « fromage moderne » puis le « fromage de Monsieur »… Oui, mais… Depuis 1907, il se trouve qu’un voisin fromager, Rivoire, dénomme l’un de ses produits « La Vache », histoire de bien rappeler à sa clientèle qu’il produit à partir de bon lait, de bonne origine. Léon Bel a toujours trouvé l’initiative excellente. Lorsqu’il s’agit pour lui-même de rassurer ses consommateurs, de donner de l’authenticité à sa marque, il se peut fort que la « vache d’idée » ait nourri sa créativité. La drôle de guerre d’une «Wachkyrie» 1921. Léon Bel dépose au greffe du tribunal de commerce de Lonsle-Saunier une appellation destinée à tous les fromages fondus issus de son usine : « La vache qui rit ». Mais comment une vague inspiration bovine a-t-elle pu se transformer en illumination hilarante ? De nouveau, plongeons-nous dans la mémoire et les associations d’idées de Léon Bel. Retour, donc, en 1918 et à son affectation au régiment de Ravitaillement en Viande Fraîche (RVF). Pour remonter le moral des troupes, l’état major décide de doter

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les véhicules d’un emblème optimiste et lance un concours. Gagné par Benjamin Rabier, célèbre illustrateur vendéen. Son dessin pour le RVF ? Une vache qui rit. Baptisée « Wachkirie », pour faire la nique aux Walkyries wagnériennes, fétiches de l’ennemi. C’est sous la protection de cette « Wachkyrie » que Léon Bel finit la guerre.


1890-1919

1920-1945

1945-1969

1919. Un ancien compagnon d’armes devenu producteur musical envoie aux anciens de son régiment la partition d’un fox-trot, intitulé la « WachKirie », avec en première page, l’illustration de Benjamin Rabier. C’est le déclic décisif. Léon Bel lance « La Vache qui Rit » en commençant par dessiner une vache en pied « à la manière de… ». Pas tristes, les évolutions de la bovine rieuse ! Malgré un succès fulgurant, Léon Bel n’est pas satisfait de « sa » vache. D’autant plus qu’en 1922, il démarre la commercialisation en portions qui, selon lui, implique une identité de marque plus innovante. Il appelle Rabier - enfin ! - pour reprendre le dessin original. Avec, en supplément de féminité affable, une idée inspirée de son épouse : l’ajout de boucles d’oreilles en forme de boîte de « Vache qui rit », créant un effet de mise en abyme jouissif. L’imprimeur Vercasson parachève l’œuvre en faisant rougir la bovine de plaisir. Devenue icône, la « Vache qui rit » doit encore apprendre à défendre son image. Léon Bel devra négocier l’exclusivité du logo en rachetant les droits de « La Vache Rouge », marque déposée, à son insu, par Vercasson. Il lui faudra effectuer la même démarche auprès des fromageries Saint-Hubert. Sans mauvaise intention aucune, Benjamin Rabier ne l’avait pas prévenu qu’il leur avait vendu, 3 ans avant Bel, une vache qui rit pour illustrer leur camembert ! Des « anecdotes » qui ne font que préfigurer de multiples tentatives de contrefaçons… Une vache qui rit… d’engendrer plein de success stories ! Impossible de conclure « sérieusement » notre enquête sans évoquer la très heureuse destinée de la maison Bel, aujourd’hui grand groupe international. Véritable pionnier du « marketing », Léon Bel a insufflé à l’entreprise le génie de la notoriété. Celui des produits dérivés, matériel d’écolier, mascotte du Tour de France, vaisselle, ligne textile, boîtes collectors, maison-musée ludique à Lons-le-Saunier… Celui de la publicité, avec des films créés par les agences les plus créatives, où la vache qui rit prend corps glamour et esprit ravageur. Celui, enfin et surtout, d’avoir su garder ses fondamentaux et d’être ainsi devenu un symbole de joie de vivre transgénérationnel dans l’inconscient collectif. D’ailleurs, vous avez remarqué ? Dans la lignée de la vache emblématique du groupe Bel, plein de « petites » marques heureuses sont nées. Toutes dans l’ADN du marketing et de la médiatisation de la bonne humeur. Kiri®, Leerdammer®, Boursin®, Mini Babybel®… Que c’est bon de rappeler que les meilleurs « story-tellings » (comme on dit maintenant dans le jargon de la communication), ce sont les stratégies commerciales qui parlent en vrai de vraies belles histoires…

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tchat'thé

Un café, un chat & l'addition s'il vous plaÎt ! S'octroyer une pause zen, une « ronron thérapie » antistress ou simplement pallier au manque de son animal préféré. A Lyon, depuis septembre 2014, le concept du « neko café » (« café à chats » en japonais) a séduit de nombreux cat lovers. Etre au contact de minettes le temps d'un café, d'un thé ou d'un grignotage, du feel good qui rend happy ! Par Christine Gil - Photos : Lydie et Guillaume du Chamourai

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ne touffe de poils roulée en turban près de la fenêtre, un minois aux paupières serrées, un doux ronron… la noiraude Kaoru se laisse volontiers caresser par les visiteurs de passage pour peu qu’ils respectent son territoire. Le Chamouraï est SA maison. Ouvert aux invités sous le regard vigilant de Lydie et Guillaume, les jeunes propriétaires, le « salon de thé à chats » s’inspire d’un neko café d’Osaka où le couple a passé l’année 2013 : “Nous avons des chats depuis l’enfance. Ils nous manquaient et nous voulions absolument tester un de ces bars. Il n’en existait pas encore en France. On s’est dit qu’on rapporterait bien le concept à Lyon, en l’adaptant… A la différence du Japon, où toute nourriture est interdite, les clients viennent prendre un thé et une pâtisserie, tout en laissant évoluer les chats librement”, précise Lydie.


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Chat m’énerve Créé à Taipei (Taïwan) en 1998, c’est pourtant au Japon, en 2004, que le premier Neko Café (à Osaka) reçoit les plus nombreux miaou de bonheur : “Au Japon, les espaces ne permettent pas de posséder de chats domestiques… et les règles d’hygiène sont compliquées. On vient pour les chats et on paye à la demi-heure (sur réservation)”, explique la jeune femme. En 2012, plus de 150 bars à chatouillis ont conquis les grandes villes : le contraste entre une vie trépidante et la parenthèse de « zénitude » que procure l’estaminet séduit les jeunes adultes japonais au sortir de leur entreprise (jusqu’à 80 % de la clientèle). En Europe, Vienne lance le Café Neko en mai 2012, suivie par Paris, en septembre 2013, avec Le Café des Chats, reprenant à son compte les théories de la « ronron thérapie » : le ronronnement du félin apaiserait par ses vibrations sonores, favorisant la production de sérotonine, l’hormone du bonheur impliquée dans la qualité du sommeil et de la bonne humeur. Revenu de voyage, le couple de Lyonnais s’en émeut : “Déçus sur le coup (de ne pas être les premiers), nous avons malgré tout bénéficié de leur expérience avec les associations de défense animale.” Lydie, ex-infirmière, mentionne également l’utilisation du ronron bienheureux en kinésithérapie, ainsi que le mode de vie apaisant du félin (indépendant et calme). Mais avant tout : “C’est la part zen et reposante du Japon que nous avons voulu rapporter avec nous. Créer un endroit où l’on se sent bien !” Une chatterie sans matou-vu Niché sur les pentes de Croix Rousse, une fois le sas franchi, on entre dans un véritable salon de thé à la façade vitrée (les petites panthères domestiques sont curieuses). Un charmant local de canut au plafond haut que rythment les poutres apparentes et deux immenses ventilateurs de bois. Le long pan de mur mitoyen s’anime de perchoirs, griffoirs, tunnels, combos… un arbre à chats géant réalisé sur mesure. Depuis le salon, les touffes de poils jouent à chat perché jusqu’à la mezzanine masquant leur antre secret. Dans une ambiance familiale, on prend place dans un fauteuil ou un canapé sobre, mais confortable

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qui ne craint pas les griffouilles des patte-pelus. Cinq femelles et un matou sont annoncés, quatre proviennent d’élevages et deux ont été recueillis par l’association de protection animale « Croc Blanc » : “Avec 100 m2, on limite le nombre pour que les chats puissent être en bonne entente et faire évoluer leur territoire”, mentionne l’éleveuse de félins diplômée. “Les chats de SPA ont souvent un passif que l’on ne connaît pas… Nous avons donc préféré opter pour des chats bien sevrés qui n’ont pas été élevés en cage. Une fois choisis et testés, ils ont été adoptés six mois avant l’ouverture du Chamouraï pour les sociabiliser.” Entrechats “La plupart des clients (200 à 300 le samedi) ont des animaux ou viennent pour le cadre. Avec les enfants, on explique bien les règles : ne pas donner à manger et ne pas prendre les animaux sur les genoux.” A pas feutrés, Harwen, une Chartreuse aux yeux d’or, daigne enfin me rendre une visite de courtoisie. “Est-ce qu’ils ont des horaires de caresse ?”, s’interrogent les deux sœurs, Céline et Pauline, tandis que le Main Coon dort sur la veste d’un couple voisin. “Je suis allergique, mais le ronron apaisant des chats (restés au domicile des parents à Aix-en-Provence) me manque”, confie Céline, étudiante à Lyon. Quant à Emma l’Australienne et Gabriel le Parisien, ils ont choisi une halte lyonnaise sur la route des vacances pour se ressourcer dans un café à chats : “Ici, contrairement à Paris, les gens ne se permettent pas trop de réveiller les chats pour les caresser ou de leur donner à manger. Une ronron thérapie qui va dans le sens du poil !”, commente l’amateur de chocolat chaud. Nicolas, lui, a entraîné Marie jusqu’au Chamouraï : “Pour lui faire une surprise. Je n’ai jamais eu de chat, mais je m’intéresse à la culture japonaise.” Après quelques gambades sur la table, la Siamoise Thaï Namba me prive à nouveau de ses grâces. La blanche coquine cherche à grignoter quelques miettes… + d’infos : www.lechamourai.fr Depuis décembre 2015 à Lyon : Le Comptoir du Gentlecat (comptoir à thé et bar à chats). Prochainement près de Genève : La Librairie/Bookshop Cats’ P.l.ace. Au Japon, un nouveau concept, le Fukurou Café (bars à hiboux), fait fureur depuis 2013.


PuBLI REPoRTAGE

Du NOuvEAu DANS LE DESIgN à

A N N E m A S S E

Architecte d’intérieur, diplômée des Beaux-Arts et de l’Ecole du Design de St Etienne, Nadine Desmures s’est installée à Annemasse avec l’envie de partager ses coups de coeur design, les produits d’exception qu’elle a glanés sur les grands salons. “Ma sélection, ce sont des meubles ou des objets en phase avec les tendances actuelles et l’époque dans laquelle nous vivons, qu’on ne trouve pas forcément ailleurs mais qui créent de l’émotion.” Pour elle, peu importe la marque, c’est souvent un détail qui fait le caractère d’un meuble. A l’image de cette table Tanami, éditée par Triss, à laquelle un piètement anguleux donne une allure aérienne et graphique, quelque part entre l’ovni et l’insecte.

propose, entièrement assemblés en usine, sont durables et associés à des matières nobles: des cuirs pleine fleur, de la faïence, du verre…

Du fer brut patiné, des plateaux de table en céramique ou en enduit béton, dans les 200m2 de son showroom, sobriété et esthétisme sont les maîtres-mots. Si les accessoires apportent des touches de couleurs, les éléments de base déclinent un camaïeu de nuances neutres, légères, aux lignes épurées, pour des objets qui traversent les époques et les modes. Mais pour Nadine Desmures, petite fille d’ébéniste, intemporalité rime surtout avec qualité. Les meubles qu’elle

SELECTION DESIGN

Formée à l’ergonomie, elle apporte une attention toute particulière au confort et ne défendra pas le design pour le design. “Ma mission, c’est d’être à l’écoute des clients pour bien comprendre ce qu’ils recherchent, cibler leurs attentes, et leur donner ensuite des conseils pour améliorer leur intérieur. Quand je les accueille, on discute de tout ça tranquillement autour d’un café, car je veux avant tout qu’ils passent un bon moment.”

by Nadine Desmures

Architecte d’intérieur

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Lire

et

offrir luxe, cuir et volupté, l’histoire de la chaussure

NOUVEAUX COLLIERS les plus grands crÉateurs de mode Les 75 grands créateurs présentés dans cet ouvrage ont radicalement transformé le cours de l’histoire de la mode. Elégants, excen-triques, provocateurs ou esthètes, ces personnalités visionnaires ont imposé leurs idées et leur style, marqué les esprits et modifié notre façon de nous habiller. De Linda Watson, Ed. de La Martinière, 312 pages, 35 e

Avec une sélection unique de pièces impressionnantes réalisées par 180 artistes du monde entier, ce livre met en valeur les tendances actuelles de la joaillerie contemporaine. De celles qui reviennent à des formes et matériaux classiques aux idées les plus audacieuses, expérimentales, chacun des 500 colliers de ce livre possède quelque chose qui le rend unique et intimement lié à la réalité sociale, culturelle et artistique de notre époque.

Doté d’une riche iconographie, cet ouvrage se veut une référence sur l’histoire et la culture de la chaussure. C’est ainsi que des créations de célèbres stylistes côtoient de véritables bijoux du savoirfaire artisanal. Luxe, cuir et volupté interroge la portée culturelle des chaussures : l’origine de leur apparence, comment elles sont fabriquées, qui les achètent et les portent. Collectif d’auteurs, Ed. Flammarion, 176 pages, 35,50 e

Ce livre propose un panorama original de l’histoire de la mode depuis le début du XXème siècle. On y retrouve les stylistes qui partagent une approche identique de la mode et de ses répercussions sociales. L’œuvre de chacun est éclairée par des repères historiques et biographiques qui le situent vis-à-vis de ses prédécesseurs comme de ses successeurs. De Noël Palomo-Lovinski, Ed. Eyrolles, 192 pages, 29,90 e

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ces montres qui vous font rêver

en mode sport

La robe de mariée version haute couture est le bouquet final et la signature artistique des plus grands créateurs. Du croquis au défilé, des ateliers au podium, cet ouvrage présente 200 robes de mariée tour à tour majestueuses, extravagantes ou féeriques. Des pièces uniques qui ont fait date dans l’histoire de la haute couture.

Dès le milieu du XIXème siècle, les catégories aisées trouvent dans les pratiques du sport un espace de distinction sociale. Le choix de la discipline (tennis, équitation, golf) et le raffinement des tenues vestimentaires deviennent les signes d’une affirmation de classe. Progressivement, « le style sport » sort de ce vestiaire spécifique pour pénétrer dans la garde-robe de l’élégance masculine et féminine.

De Marie Bariller, Ed. de La Martinière, 224 pages, 59 e

Collectif d’auteurs, Ed. Somogy, 112 pages, 25 e

LA MARIÉE, rêve de créateurs

Les accessoires sont des éléments indissociables de la mode ! Avec quelques notions de couture et une machine à coudre, réalisez 21 accessoires incontournables. Des portecartes à la pochette pour votre parapluie ou vos lunettes, en passant par le mini-cartable pour ranger sa tablette et le petit sac pour votre déjeuner, rien n’a été oublié ! De Elsa Giraud-Virissel, Ed. Le Temps Apprivoisé, 64 pages, 13,50 e

De Nicolas Estrada, Ed. Promopress, 240 pages, 29 e

les plus grands createurs de mode, DE COCO CHANEL   À JEAN-PAUL GAULTIER

accessoires au féminin

Promenade délibérément subjective dans le paysage horloger contemporain, ce beau livre vous fait découvrir l’histoire et les fascinants raffinements mécaniques de 100 montres d’exception. Tantôt historiques, tantôt artistiques, hautement compliquées, sportives, militaires, voire poétiques, elles sont présentées dans leur contexte de création, avec leurs caractéristiques techniques. Laissez-vous émerveiller par leur histoire, leur précision ou leur élégance ! De Constantin Pârvulesco, Ed. Dunod, 224 pages, 19,90e


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juridique

La rupture du Pacs est vraiment très simple, elle ne requiert pas de passer devant le juge comme pour les couples mariés, mais il est essentiel de rompre officiellement et correctement, car à défaut, chacun peut rester solidaire des dettes de l'autre ! Par Sabine Leger Juskowiak

© inesbazdar - Fotolia

se DéPACSER est en effet une des raisons du succès du Pacs : se dépacser est une démarche simple et rapide ! C’est donc une manière d’instituer une relation, sans s’inscrire dans une vie commune trop engageante et rigide. Le pacte civil de solidarité peut prendre fin de trois manières : d’un commun accord, par la seule volonté d’un partenaire comme une répudiation, par le mariage ou le décès. Scénario 1 S’ils décident de rompre leur Pacs d’un commun accord, les partenaires peuvent rédiger une déclaration conjointe en ce sens et la remettre au greffe du tribunal d’instance ou au notaire qui a procédé à l’enregistrement du pacte. Ils peuvent aussi l’adresser, accompagnée d’une copie de leur pièce d’identité, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception. Le greffier ou le notaire enregistre la dissolution, donne un récépissé de la déclaration aux partenaires et informe l’officier d’état civil du lieu de naissance de chaque partenaire afin qu’il mentionne la dissolution sur leur acte de naissance. Scénario 2 Si l’un seul décide de rompre, c’est possible et de manière unilatérale et sans être obligé d’invoquer un motif. C’est d’ailleurs la grande spécificité du Pacs. Pour cela, il doit signifier à l’autre, sa décision et adresser une copie de cette signification au greffe du tribunal ou au notaire qui a reçu l’acte initial. Cette signification doit s’effectuer par voie d’huissier et l’accord de l’autre n’est pas nécessaire. Le greffier ou le notaire enregistre la dissolution et fait procéder aux formalités de publicité à l’état civil afin que la dissolution soit mentionnée en marge des actes de naissance des partenaires. Scénario 3 Par contre, si les partenaires décident de se marier ensemble, aucune démarche n’est requise pour mettre fin au Pacs : c’est automatique. Il en va de même en cas de décès de l’un des partenaires. Le greffier du tribunal d’instance du lieu d’enregistrement du Pacs ou le notaire qui a

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procédé à l’acte est informé du mariage ou du décès directement par l’officier d’état civil. Il enregistre ainsi la dissolution qui prend effet à la date du mariage ou du décès. La dissolution est portée en marge des actes de naissance. De la même façon, si l’un des partenaires se marie avec un tiers, l’officier d’état civil en avise le greffier ou le notaire. Il enregistre la dissolution du Pacs et en informe les deux partenaires. Il procède également aux inscriptions en marge des actes de naissance. La dissolution prend effet au jour du mariage. Quelles sont les conséquences de cette rupture ? Les partenaires doivent procéder eux-mêmes au partage de leurs biens. Ils doivent le faire conformément au régime adopté lors de la signature de leur convention de Pacs. Il est donc très important d’être vigilant sur les clauses à insérer dans le pacte lors de sa conclusion et plus sûr de prendre conseil auprès de son notaire pour s’assurer de leur validité. Si rien n’a été prévu, le partage s’effectue selon le régime de l’indivision pour les Pacs conclus avant le 1er janvier 2007 ou le régime séparatiste pour ceux conclus postérieurement. S’il y a des biens immobiliers, le passage chez un notaire est obligatoire. En cas de conflit, l’intervention du juge sera nécessaire pour arriver à se partager ou régler les conséquences familiales notamment en présence d’enfants. Il ne faut pas non plus oublier de modifier son testament. De plus, contrairement au mariage, l’indemnisation du fait de la rupture elle-même n’est pas envisageable, pas plus que le versement d’une prestation compensatoire, même si l’un des partenaires se trouve dans une situation financière compliquée. Elle reste théorique pour le partenaire délaissé via une action en justice par exemple si le partenaire a menti. Mais c’est l’appréciation du juge qui fait foi en fonction du préjudice et les chances de succès sont très minces. Avant de conclure un Pacs, prenez donc conseil auprès de votre notaire… + d’infos : www.notaires.fr



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gastronomie

Les dessous

du Michelin,

un thriller inégalé Mieux que James Patterson ou Stephen King, le Guide Rouge tient chaque année ses lecteurs en haleine, les fait trembler ou rêver. Il y a les supporters, les gagnants, les perdants, les déçus. Et surtout, ce qu'on ne nous dit pas... Par Fleur Tari Flon

ès le mois de décembre, le landernau gastronomique bruisse de rumeurs. Mieux que le meilleur des polars, le petit livre rouge, aussi détonnant que celui de Mao, tient dans un suspens haletant, les aficionados de la fourchette. On suppute, on parie, on pronostique. Mais l’ADN du Michelin, c’est le secret. Alors rien ne filtre… ou presque. Qui aurait pu croire, quand j’étais sur les bancs de l’école, que les ados lourdauds et boutonneux qui s’orientaient en cuisine, souvent malgré eux, deviendraient grâce aux médias, des mâles ultra-convoités. Il faut dire que les chefs connus à l’époque, Maïté, Michel Oliver ou Jean-Pierre Coffe étaient tout sauf des sex-symbols. Aujourd’hui, nos chefs, relookés, sont beaux. Cyril Lignac aurait même fait succomber notre icône nationale, Sophie Marceau. Quant au beau ténébreux, Yannick Alleno, il a collectionné les mannequins, et même séduit, dit-on, Patricia Kaas. Comme quoi, la cuisine permet tout. Fréquenter les people, le show-biz, les politiques. Obtenir une reconnaissance mondiale. De quoi faire rêver. Outre un chiffre d’affaires qui explose du jour au lendemain, le Michelin, c’est l’Oscar, le César et la Palme d’or réunis en une brillante étoile, qui rend les chefs fous, heureux ou… déprimés.

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Ceux qui perdent et ceux qui gagnent Début février, les nouveaux étoilés rejoignent Paris pour l’annonce des résultats. Pour ne rien vous cacher, ce ne sera pas une surprise pour eux. Tous les promus du Michelin ont d’ores et déjà été prévenus par téléphone. Cette année, la pilule sera amère pour 64 chefs et brigades rétrogradés, qui engagent la controverse par réseaux sociaux et média interposés. Car la sélection 2016 se veut impitoyable. Il faut couper des têtes pour gagner en qualité. Sur notre seule région, 8 étoiles sont tombées (dont deux pour fermeture), avec les conséquences économiques que l’on connaît (50 % de perte immédiate de CA). Mais à qui appartient l’étoile ? Au chef ? A l’établissement ? Au deux ? Réponse cornélienne. La règle veut qu’un chef qui part, perd son étoile attachée à l’établissement. C’est le cas de Raphaël Vionnet qui remettait en jeu son étoile, en quittant le Bois Prin à Chamonix. Denis Carrier, propriétaire de l’établissement n’a pas pu maintenir le niveau : l’étoile s’est envolée.


Inspecteur Gadget Sanction ou récompense… Cela commence toujours par un inspecteur. Un truc, rien que pour vous. Attablez-vous seul(e) chez un étoilé - et pourquoi pas, on a le droit d’être gourmand(e) - un petit carnet, un peu dissimulé, ajoutera du piment à l’affaire. Et là, bingo ! Une lanterne rouge s’allume immédiatement au-dessus de votre tête. Mais oui, bien sûr, vous êtes un(e) inspecteur Michelin ! Si vous êtes une femme ? La Directrice France, Juliane Caspar, d’origine allemande. Prenez donc l’accent germanique et le tour est joué. Une petite remarque au serveur, histoire de faire trembler, et votre repas sera préparé, revu et corrigé par toute la brigade. Si un inspecteur est repéré, le téléphone ne cesse de sonner dans les cuisines de la région. Il est passé par ici, il repassera par là. Un potentiel étoilé est inspecté, en moyenne, 5 fois par an. L’inspecteur se fait connaître une à deux fois, et visite tout, de la cuisine aux toilettes. Si la visite se passe bien, vous passez en deuxième semaine les contre-visites. Et là, essayer de démasquer une contre-visite relève autant des experts à Miami que d’Interpol. Et oui, la mondialisation a changé les choses. Le guide paraît dans 24 pays du monde. Un groupe de Japonais, deux Belges en goguette, peuvent être des inspecteurs en contre-visite. Si l’étoile tombe, le chef fera partie des 600 heureux élus, une fratrie, un enjeu énorme. Commence alors la pression et le stress.

Ceux qui perdent… Le Belvédère à Annecy L’Auberge du Bois Prin à Chamonix Le Prieuré à Thonon Le Bistrot de Chamonix (départ du chef) Côté Marché à Chambéry (vente) La Grange à Sel au Bourget-du-Lac (départ à la retraite sans reprise) La table du Kilimandjaro à Courchevel (départ du chef Nicolas Sale) Le K2 - Courchevel (départ du chef Nicolas Sale) Ceux qui gagnent… 2 étoiles : 1920 à Megève 1 étoile : L’Esquisse à Annecy Le Refuge des Gourmets à Machilly Le Clocher des Pères à Saint-Martin-la-Chambre Raphaël Vionnet à Thonon-les-Bains

Chef pas top chef

suicidé, voilà quelques semaines, la veille des Michelin. L’annonce de son décès a plongé dans l’effroi et la stupeur le monde culinaire : trop de pression, trop de stress, qui peut le dire ? Regardons différemment ces chefs, soldats du bien manger, et prenons un peu de distance avec ces étoiles qui peuvent consumer. Comme le dit si bien Paul Bocuse, 90 ans : “La vie est un gag, elle trop courte pour qu’on se prenne au sérieux.”

© DR

Ne pas perdre l’étoile et gravir les échelons. La réalité en cuisine n’est pas celle de Top Chef. Ces derniers galériens, passionnés de gastronomie, cumulent douze heures par jour, sept jours sur sept, le septième étant celui réservé à la gestion. Cela peut conduire à des drames. Citons, Bernard Loiseau, dont le relais perd une étoile cette année, exactement 12 ans après sa mort. Que dire de ces chefs ruinés parce qu’ils voulaient en faire trop, ou alors du paisible Benoît Violier, trois étoiles à Lausanne (voir notre Hors Série spécial Lausanne du mois dernier), élu meilleur Chef du Monde, qui s’est

Michelin 2016

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suggestions du mois

SUSHI CHEVRE FRAIS AIL, NOIX ET MANGUE

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Gourmet – G.

Lenain / J-M

Pechart

600 g d’eau I 300 g de riz à sushi I 75 g de sucre I 100 g de vinaigre à sushi I 150 g de chèvre frais I 50 g de noix I 3 feuilles de nori I sel I  poivre I 6 gousses d’ail I 1 mangue

sonnes Pour 4 per Cuisson : 20 min : 30 min Préparation

Laver le riz à l’eau froide. Cuire le riz avec 600g d’eau. Dès que l’eau est évaporée, baisser le feu et cuire pendant 20 minutes. Dans un saladier, verser le riz cuit, ajouter le sucre, le vinaigre et une pincée de sel. Mélanger bien l’ensemble. Ecraser avec une fourchette le chèvre avec l’ail préalablement cuit à l’eau. Ajouter des noix concassées. Sur une feuille de nori, étaler le riz. Déposer la mousse de chèvre avec les noix. Rouler et réserver au frais.

SOURIS D'AGNEAU CONFITES

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el / Cercles culinaires © A. Beauvais - F. Ham

Eplucher et émincer les oignons. Frotter les souris d’agneau à la fleur de sel ou à défaut à du gros sel (enlever alors l’excédent de gros sel). Dans une cocotte en fonte, verser le sirop d’agave et le gingembre râpé. Le faire caraméliser. Ajouter le beurre coupé en petits morceaux. Laisser à nouveau colorer puis verser le jus de pommes et le vin blanc. Ajouter 1 cuil. à soupe de poivre en grains. Faire réduire cette sauce jusqu’à ce qu’elle devienne sirupeuse. Déposer les souris d’agneau, les enduire de la sauce caramélisée. Ajouter les oignons émincés. Couvrir et laisser cuire à feu doux 40 minutes, puis enlever le couvercle et poursuivre la cuisson 45 minutes. Arroser régulièrement les souris pendant la cuisson en prenant soin de les retourner.

de France

500 g d’oignons rosés I 4 souris d’agneau I 150 g de sirop d’agave I 1 cuil. à soupe de gingembre râpé I 25 g de beurre demi-sel I 30 cl de jus de pommes I 25 cl de vin blanc I fleur de sel I poivre en grains

Pour 4 pe Préparation : 20 mi rsonnes n Cuisson : 1h25 mi n


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suggestions du mois

POMMES DE TERRE GROS SEL 8 pommes de terre pour cuisson au four I 100 g de beurre I Gros sel

olas Edwige © CNIPT / Nic

Laver et brosser les pommes de terre. Dans un four préchauffé à 180°C (th.6), les faire cuire sur un lit de gros sel pendant 50 minutes environ. Ajuster le temps de cuisson selon la taille des pommes de terre. En fin de cuisson, la pointe d’un couteau doit s’enfoncer facilement et la peau doit être croustillante. Une fois les pommes de terre cuites, couper en deux dans le sens de la longueur après les avoir débarrassées de l’excédent de sel. Servir avec une noisette de beurre.

sonnes Pour 4 per Cuisson : 50 min : 5 min Préparation

Charlotte à la crèmE chiboust 30 à 36 biscuits à la cuillère I 10 cl de cognac I Crème chiboust I 3 feuilles de gélatine (6 g) I 40 cl de lait entier I ½ gousse de vanille I 3 œufs I 75 g de sucre en poudre I 75 g de farine I 15 cl de crème liquide uht I 1 cuillerée à soupe de sucre glace I 200 g de chocolat riche en cacao

Faire tremper les feuilles de gélatine dans de l’eau froide. Faire fondre le chocolat au bain-marie et l’y laisser en attente, au chaud. Préparer la crème chiboust : porter le lait à frémissement avec la demigousse de vanille coupée en deux et bien raclée. Retirer du feu et laisser infuser. Travailler les jaunes d’œuf dans un saladier avec le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse. Incorporer alors la farine tamisée, puis délayer, peu à peu, avec le lait filtré. Reverser la préparation dans la casserole et laisser cuire sur feu doux, sans cesser de mélanger jusqu’à consistance nappante. Verser dans un saladier froid pour arrêter la cuisson. Faire chauffer la moitié du cognac dans une petite casserole. Essorer les feuilles de gélatine, les tremper dans le cognac pour les dissoudre, puis verser le tout dans la préparation précédente. Bien battre au fouet. Incorporer alors le chocolat fondu et lisser au fouet. Laisser refroidir complètement. Monter les blancs d’œufs en neige ferme et incorporer le sucre glace à la fin tout en continuant de les battre quelques minutes pour les « meringuer ». Les incorporer délicatement à la crème refroidie ainsi que la crème liquide montée en chantilly. Verser le cognac restant dans une assiette creuse, ajouter un verre d’eau et mélanger. Couper quelques biscuits à la cuillère en biseau, les tremper rapidement

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© WAICHE-VEIGAS/C EDU

S

Décor : copeaux de chocolat, petits œufs en chocolat

Pour 6 à 8 person nes n Cuisson : 15 min Réfrigération : 12H

Préparation : 30 mi

dans le mélange cognac-eau et en garnir le fond d’un moule à charlotte en formant une rosace. En tapisser également les parois du moule. Verser la moitié de la crème chiboust dans le moule, faire une couche intermédiaire de biscuits trempés, puis verser le reste de crème. Lisser et terminer par une couche de biscuits trempés, en les taillant en biseau, si nécessaire. Poser une assiette et un poids sur le moule et mettre 12 heures au réfrigérateur. Pour servir, démouler la charlotte avec précaution sur un plat de service. Décorer avec des copeaux de chocolat et des petits oeufs en chocolat.


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La notion de terroir une manière très générale, on peut définir un terroir comme une aire naturelle caractérisée par des aptitudes agricoles spécifiques, dues au climat local et à la nature du sol. Le sol est caractérisé par l’altération de la roche mère appartenant à un étage géologique donné. Le terroir est en effet la résultante de l’influence d’un grand nombre de facteurs dont il n’est pas toujours aisé de mesurer l’importance. Si la composition chimique du sol et du sous-sol est à prendre en compte, les différents constituants et la façon dont ils sont plus ou moins liés les uns aux autres, facilitant un enracinement plus ou moins profond ainsi qu’un drainage efficace conditionnant l’alimentation en eau de la plante, est un paramètre primordial. La durée d’ensoleillement, la somme totale des températures, la somme totale des précipitations et leur distribution plus ou moins régulière, entraînant des périodes de sécheresse, l’exposition, prenant toute son importance pour certains cépages dans les vignobles septentrionaux ou de montagnes, l’altitude, la situation topographique, limitant les précipitations, les gelées, les brouillards ou l’action des vents, donneront une maturité des raisins ainsi qu’un état sanitaire différents d’un cru au cru voisin et même d’une parcelle à l’autre. Tous ces éléments agissant peu ou prou, font le terroir. Et l’homme dans tout cela ? L’homme qui au cours des siècles, grâce à ses observations, a sélectionné les cépages, l’homme qui plante, conduit et protège la vigne, modifie le sol par les engrais, les amendements et le drainage, élabore et contrôle les vins. Il est le révélateur sans qui un « bon » terroir n’existe pas. Climat chaud et sec ou frais et humide, sol argilocalcaire ou siliceux, vignes en terrasses ou en coteaux, encépagement mono-variétal ou non, le vigneron saura ou ne saura pas en tirer la quintessence. Des nectars inoubliables côtoient d’ailleurs dans une même appellation des vins d’une banalité affligeante. Déjà au 18ème siècle, Vauban écrivait : « Le bon terroir ne diffère en rien du mauvais s’il n’est (bien) cultivé ». Si tout le monde peut tomber d’accord avec cette assertion, le consensus sur la façon d’y parvenir n’existe pas, même si les lignes bougent. Rien qu’un exemple : pour

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Contrairement à une croyance très largement partagée, la définition d'un terroir d'un vignoble ne peut se limiter à la seule description de son sol et de son sous-sol, qu'il soit calcaire, argileux, un mélange des deux (les marnes) comme c'est le cas très souvent, graveleux, granitique ou schisteux... Par Serge Alexandre - Club œnopion

certains vignerons, une vigne bien cultivée est-elle celle où le sol est aussi nu qu’un parking et où aucun brin d’herbe n’apparaît, herbe considérée comme sale. Pour d’autres, au contraire, c’est celle où le sol est recouvert d’un tapis d’herbes et de fleurs. Cette seconde conception n’a pas pour seul fondement une simple considération esthétique même si elle est importante, car les plantes vont aérer le sol grâce à leurs racines et l’enrichir en azote naturel notamment. Une vigne plantée sur l’un des plus beaux coteaux qui soient et magnifiquement exposée donnera un vrai vin de terroir et un grand vin tout court que si son sol est vivant, et donc possède une activité biologique. Et qui dit activité biologique du sol dit donc culture biologique ou biodynamique. L’occasion d’aborder, dans un prochain article, comment fonctionne un sol et tout le bien que je pense de sa faune (bactéries, acariens, collemboles et autres vers de terre) qui transforme la matière organique… + d’infos : www.club-oenopion.com


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E sAS tr ES

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belier

taureau

Vie active 1er décan : après le 11, vous êtes séduite par un projet excitant. Tenter l’aventure ou pas : ce sera sans doute votre question du mois. 2ème et 3ème décans : en première partie de mois, soyez originale, volubile, ultra-sociable, mettez-vous en mode « funny » ! Changez vos habitudes, offrez-vous un petit relooking… Cœur 1er décan : c’est vous qui faites le premier pas et prenez l’initiative. Bravo ! 2ème décan : un bel imprévu vous attend peut-être mais c’est avant le 7 mars. Ouvrez l’œil ! 3ème décan : on vous avait bien dit qu’il suffisait de communiquer. Les malentendus s’envolent et la complicité s’affole (jusqu’au 13).

Vie active Après le 6 mars, notre Taureau se fait particulièrement finaud. Votre pragmatisme légendaire laisse momentanément place au feeling, aux bonnes intuitions. Vous êtes plus réceptive, bienveillante, sensible (et même parfois clairvoyante). Rien ne vous échappe : votre fine perception des choses et des gens est votre atout du moment. Cœur 1er décan : entre le 13 et le 22, c’est la romance qui mène la danse. De la tendresse à la pelle et des relations fusionnelles. 2ème décan : après le 20 mars, vous êtes magnétique, l’attractivité est magique, les relations sont diablement épidermiques. Chic ! 3ème décan : jusqu’au 13, vous êtes imprévisible et vous le snobez ouvertement.

gemeaux

cancer

Vie active 1er décan : vous n’êtes pas bien clairvoyante, vous fantasmez ou on vous manipule. Après le 22, vous retrouvez votre plus joli mordant. 2ème décan : en 2ème partie de mois, tout est lent, vous saturez, vous trépignez ou vous râlez. C’est quoi ce bin’s ? 3ème décan :  jusqu’au 12, le tempo est rigolo et les gens beaucoup plus intéressants. Cœur 1er décan : vous n’y comprenez plus rien et vous vous égarez dans un brouillard de sentiments. 2ème décan : après le 20, vous mettez la pression ou vous frôlez la démotivation. Plus vous faites bouger les choses, plus la situation s’ankylose… 3ème décan : jusqu’au 13, votre séduction pétille, les idées coquines fusent. Vous êtes ultra-complices.

Vie active Notre Cancer de mars a indéniablement le bon feeling. Avec cette fine psychologie, cette approche sensible des situations, cette appréhension magique des gens, ces comportements bienveillants, vous ne risquez surtout pas de vous tromper sur les options à adopter. Vous êtes un véritable radar ambulant. Cœur 1er décan : entre le 13 et le 22, votre fibre romantique est exaltée. C’est si bon d’aimer ! 2ème décan : après le 20 mars, vous êtes fan de votre homme et à deux doigts de considérer que c’est le mec idéal. 3ème décan : jusqu’au 10, votre libido est ultra-gourmande. Après le 28, votre fibre sensible est réactivée.

21 avril - 20 mai

21 mars - 20 avril

21 mai - 21 juin

22 juin - 22 juillet

lion

vierge

23 juillet - 22 août

23 août - 22 septembre

Vie active Ce mois-ci, il faut vous dire « chiche ! » et suivre vos enthousiasmes à la lettre. Ce Mars (longuement) en Sagittaire vous prépare un printemps à sensation. 2ème décan : rien de bien palpitant à signaler. 3ème décan : jusqu’au 13 mars, vous dites « basta » à tout ce qui ne vous plaît pas et vous clouez le bec à qui ne vous revient pas… Cœur 1er décan : vous êtes chaleureuse, spontanée, toujours partante (limite conquérante…). Il va adorer. 2ème décan : jusqu’au 6, vous vous sentez mieux en solo qu’en duo… 3ème décan : jusqu’au 13, le mode tendre vous échappe complètement. De toute façon, il vous saoule et vous avez sûrement besoin d’air.

Vie active 1er décan : négligente, imprévoyante ou si peu vigilante ? Ne vous emballez pas trop vite : il y a des petits pièges dans l’air. 2ème décan : tout est compliqué, retardé ou entravé (après le 11). Faites cavalier seul (s’il le faut) mais ne perdez pas votre motivation ! 3ème décan : toujours aussi coriace (jusqu’au 10) mais manquant sacrément de lucidité (entre le 17 et le 23). Cœur 1er décan : vous perdez vos moyens, vous ne savez pas vraiment où vous mettez les pieds ou il vous agace avec ses faux-fuyants permanents. 2ème décan : après le 20, vous ramez, la situation se complique et vous n’avez sûrement pas les cartes en main. 3ème décan : s’il comble votre libido, il aura tout bon (jusqu’au 10).

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par Diane Boccador



st r e s

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BALANCE

scorpion

23 septembre - 22 octobre

23 octobre - 21 novembre

Vie active 1er décan : il est rare que notre Balance s’emballe, mais ce projet-là semble vraiment grisant. Alors pourquoi pas ? 2ème décan : jusqu’au 6, c’est du sérieux ! Après le 26, ça part dans tous les sens. 3ème décan : jusqu’au 13 mars, vous avez des idées, vous sortez des sentiers battus, vous osez le « jamais vu » et ça vous va bien ! Cœur 1er décan : vivre plus intensément est dorénavant votre devise et s’il faut prendre quelques risques, ça ne vous arrêtera pas. 2ème décan : des liens de confiance vous réjouissent (jusqu’au 6). Vous êtes plus sereine dans ce joli cocon. 3ème décan : vous prenez quelques libertés et ça vous rend tellement sexy (jusqu’au 13). Un vent frais souffle sur votre duo.

Vie active Ce mois-ci, tout est mieux ressenti. Instinct et intuitions sont très fiables et votre légendaire perspicacité fera le reste. Vous saurez exactement comment faire pour être dans le bon mood, pour saisir le bon filon, pour avoir le bon ton. Notre Scorpion a des antennes partout et avance tout en douceur… Cœur 1er décan : entre le 13 et le 22, vous croyez au bonheur (surtout si on vous décroche la lune…). 2ème décan : après le 20, vous êtes absolument irrésistible. Un simple regard les égare… Les histoires de peau sont d’actualité. 3ème décan : jusqu’au 13 mars, vous savez trop bien l’envoyer balader. Après le 28, ça s’arrange.

sagittaire

capricorne

Vie active 1er décan : si on vous en met plein les yeux, restez quand même sur vos gardes. Le terrain est un peu miné. 2ème décan : après le 11, vous aimeriez bien mais vous ne pourrez point. Les impondérables et les casse-pieds sont bien d’actualité. 3ème décan : tout est drôle, différent, original, jusqu’au 13. Mais après le 17, vos jugements sont faussés. Cœur 1er décan : mensonges, fantasmes et fauxfuyants… Rien de bien rassurant ! 2ème décan : les non-dits, les hypocrisies et les péripéties mènent la danse amoureuse. Identifiez vite les vrais problèmes ! 3ème décan : jusqu’au 13 mars, vous osez, vous improvisez, vous le surprenez. Et ça marche !

Vie active Notre Capricorne lâche sa carapace de protection et se met en mode sensible. Tout devient plus chaleureux, plus touchant, plus vrai, plus créatif. Faites confiance à vos intuitions, communiquez vraiment, soyez bienveillant, psychologue et altruiste. Votre instinct ne vous trompera pas : le ciel vous inspire finement. Cœur 1er décan : entre le 13 et le 22, il y a du merveilleux dans l’air. C’est magique ou idyllique. 2ème décan : après le 20, vous fascinez, vous attirez. Votre aura de sensualité les met sens dessus dessous. A vous de jouer ! 3ème décan : la sensualité vous mène par le bout du nez jusqu’au 9 mars. Pourquoi pas ? C’est sans danger.

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Vie active 1er décan : un projet fantastique peut commencer à vous titiller. Pourquoi résister ? Allez-y, lancez-vous ! 2ème décan : jusqu’au 6, vous kiffez, vous improvisez. Après le 26, ça redevient sérieux. Allez, au boulot ! 3ème décan : jusqu’au 10 mars, vous avez la critique facile et pourrez créer des polémiques inutiles. Grrr… Cœur 1er décan : un peu « allumette », un peu provocante. Ce mois-ci, vous n’avez pas froid aux yeux et c’est tant mieux ! 2ème décan : c’est rigolo jusqu’au 6. Vous ne vous y attendiez pas et c’est pourtant bien là. 3ème décan : entre le 6 et le 13, c’est divin comme vous vous entendez bien. Ça faisait longtemps…

Vie active 1er décan : pourquoi prendre des risques inconséquents ? Etudiez plus longuement tenants et aboutissants ! 2ème décan : on vous dit « non », on vous met des bâtons dans les roues, vous n’en voyez pas le bout… Ouh que c’est démotivant ! 3ème décan : jusqu’au 10, c’est encore « droit au but et pas de quartier ! » ; vous marchez davantage à l’intuition entre le 17 et le 23. Cœur 1er décan : vous n’avez pas forcément la main dans votre histoire de cœur, alors laissez l’autre agir à votre place ! C’est plus prudent. 2ème décan : c’est terriblement attirant mais est-ce bien raisonnable ? Posez-vous plus souvent cette question. 3ème décan : feeling érotique jusqu’au 10 ; place au sensible après le 28 !

22 novembre - 20 décembre

21 décembre - 19 janvier

20 janvier - 18 février

19 février - 20 mars

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Neutralité oblige, les Suisses fusillés lors de la première guerre mondiale se comptent sur les doigts des deux mains. Sept exécutions capitales, dont quatre pour espionnage, parmi lesquelles une femme que rien ne prédisposait à pareil destin héroïque.

Suite et fin

Par Marie-Caroline Abramovitch Boubée

Regi na Diana

la Mata-Hari genevoise anseuse légère et court vêtue, Regina Diana - de son vrai nom Marie-Antoinette Avvico - est encore bien loin de ses rêves de briller au firmament des étoiles du cinéma d’entredeux-guerres… Contrats miteux, mari envolé, amants de passage, l’entrée dans le second conflit mondial la voit fort démunie. Aussi, lorsque l’ami d’un ami - euphémisme bien-pensant s’il en est ! - lui propose une mission d’observation à Paris, la belle fait bien vite taire ses soupçons. Un chèque conséquent et un nouveau passeport emportent ses dernières réticences. Des cartes postales bien sympathiques Mais la capitale française recèle bien trop d’attraits pour une comédienne en mal de reconnaissance, et Marie-Antoinette néglige quelque peu sa mission, allant même jusqu’à oublier sur la banquette d’un café son carnet d’observations… Bien que fort mécontents, ses « employeurs » lui confient néanmoins une nouvelle mission, à Marseille cette fois-ci. La jeune femme, sous couvert de soigner des maux de gorge récurrents, s’installe donc pour quelques semaines dans la capitale phocéenne. Usant de ses charmes - pourtant très relatifs aux dires de certains de ses amants de passage - elle parvient à séduire quelques officiers bien placés, et collecter bon nombre d’informations sur les déplacements des troupes de l’Entente dans toute l’Europe. Elle apprend notamment le départ des troupes anglaises pour Salonique, les mouvements des armées dans la Somme et autres opérations secrètes hautement sensibles. Une fois les renseignements en sa possession, elle les envoie sur de simples cartes postales aux messages anodins, les éléments sensibles écrits à l’encre sympathique. Mais l’adresse de son correspondant, un espion

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allemand bien connu des services de sécurité français, est sous haute surveillance, et le laconisme des messages éveille vite leurs soupçons. Les identités multiples de la demoiselle rendent la tâche des policiers bien difficile. Pas de grâce pour Marie-Antoinette Après quelques confusions, notamment avec une espionne basée à Lausanne, la Sûreté française finit par l’arrêter le 16 mars 1917. Emprisonnée sur le champ, Marie-Antoinette - dont la fibre patriotique n’est certes pas héroïque -  dénonce bien vite ses commanditaires. Le certain Louis, destinataire des cartes postales, reçoit bien ses courriers à Zurich, à la pension Walter, mais il joue aux cartes tous les lundis soirs à l’Aiglon, à Genève, avec les membres de son réseau. Malgré ces informations capitales, elle reste en prison, et se voit contrainte de vendre tous ses bijoux pour se payer les services d’un avocat. Rien n’y fera, ni ses appels à la clémence, ni même l’intervention de sa mère auprès du Consulat d’Allemagne à Genève. Elle a beau clamer haut et fort son soi-disant attachement à la France et plaider l’égarement temporaire, elle ne parvient pas à convaincre le tribunal de sa bonne foi, et encore moins de son innocence… Après un très long procès, eu égard aux lourdes charges qui pèsent sur elle, elle est condamnée à mort le 16 juillet. Le 4 janvier 1918, un télégramme l’informe que le président Poincaré lui refuse la grâce présidentielle. Le lendemain matin aux aurores, sur le champ de tir du Pharo, à Marseille, dans un froid glacial, le peloton d’exécution constitué de douze soldats fait feu. Marie-Antoinette Avvico meurt sur le coup, elle n’avait que 32 ans…


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