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H O R S S É R I E
SPÉCIAL LYON
SOMMAIRE
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EDITO Lara porteuse
6/ 8/ 10
LES SAVOIE EN BREF LYON EN BREF
URBANISME 10 /
BIEN GAULÉE Lyon, pour rugir de plaisir
72
16 /
QUARTIER CONFLUENCE Le futur sous Confluence
MODE
QUARTIER PART-DIEU La Part-Dieu plus près du ciel ?
NATHALIE CHAIZE Le succès dans un fauteuil
126 /
22 /
26 / QUARTIER GRATTE CIEL
132 /
32 / INTERPOL
136 /
MARITHÉ & FRANÇOIS GIRBAUD On the road again
Un centre-ville version XXl
MILLESIA Des hauts et des bas
La boîte de Pandore
16
72 / On dirait le Sud 80 / Mesures & démesure 86 / Sacrée demeure ! 90 / Une maison qui ne fait pas son âge 100 / Quand la chasse accourt 108 / Marina baie 116 / Coup de jaune !
DESIGN 36 /
108
140 /
MAX CHAOUL Il est libre Max !
144 /
NICOLAS FAFIOTTE Miss'ter Fafiotte
JIELDÉ
Watt else ?
40 /
PAUL VENAILLE Baby seater
150
/ MAF ATTACKS Pater negocias
44 /
TASSINARI & CHATEL Profession de soie
152 /
CITÉ DE LA GASTRONOMIE Qu’est-ce qu’on mange... demain ?
48 /
BENJAMIN ROUSSE Le vide à plein temps
36
52
/ GRAIN DE COULEUR Forte impression
156/ 126
56 /
METYLOS Ambiance feutrée
CHRISTIAN TÊTEDOIE Effet kiss food !
AMAURY POUDRAY Affaire suivie...
162/
JEAN-CHRISTOPHE ANSANAY-ALEX Lîle aux trésors !
164/
POLE PIXEL Les toiles de Lyon
VISITE DE MAISONS 66 /
Attention maison très craquante...
158
/ CHRISTIAN ROURE Sculpteur de goût
160/
60 /
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MATHIEU VIANNAY Une mère hors pair
168/ 144
MÂLE ET DICTION Lyon, la capitale du gauleton
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LARA PORTEUSE
DES GUIGNOLS
Lara Ketterer rédactrice en chef
D'après la chanson "C'est Guignol" interprétée par Chantal Goya.
Je les sais pétris d’intentions décaties Ils font blancs comme neige, mais à la moindre pluie Les vierges entachées jouent les outragées Je suis sûre que vous les connaissez On les voit partout depuis bien trop longtemps De vrais fils de pubs élevés au cours Florent De droite, de gauche, de tous les horizons Et quand ils arrivent, on crie leur nom Des Guignols, des Guignols Dans leurs costumes de gloire Qu’ils soient fossiles ou rejetons Des Guignols, des Guignols Créés dans l’isoloir Des croques aux deals et des francs maçons Des Guignols, des Guignols Qui s’cognent des gendarmes Des lois et des obligations Des Guignols, des Guignols Qui jouent les macs à dames Les pot’ devins et les rattrape-couillons
Ils ont des amantes, des familles mercantiles Des soucis d’argent et des comptes en exil Des filles cachées et des femmes attachées Au lit ! Mais au siège trop détachées Ils vivent dans un monde qui part en sucette Imaginent encore nous prendre en levrette Rose marine, vert de rouge ou bleu pétrole La javel ne fera rien à la vérole Refrain X 2 Des Guignols, des Guignols Qui sont de tous les temps Les meilleurs amis de tous les puissants
ACTIVMAG (supplément mensuel d’Eco Savoie Mont Blanc) Les Papeteries - Image Factory - 3 Esplanade Augustin Aussedat - 74960 Annecy - Tél : 04 50 05 64 30 I Directrice de la publication, rédactrice en chef : Lara Ketterer - l.ketterer@activmag.fr I Secrétaire de Rédaction : Victoire Barrucand - v.barrucand@activmag.fr Design, maquette, montage PAO : Sophie Caquineau, Pauline Lebeau I Directeur Commercial : Pierre-Jean Nemoz 04 50 33 35 30 I Attachées commerciales Haute-Savoie : Muriel Chevallet-Gros 06 07 54 24 90 - Blandine Mathieu 06 60 60 24 94 - Sabine Long 06 61 06 24 31 I Attachées commerciales Savoie : Marjorie Lesca 06 60 08 24 92 - Agnès Desplantes 06 51 01 20 58 - Nathalie Attinault 06 47 84 79 86 I Rédaction : Marie-Caroline Abramovitch-Boubée - Emmanuel Allait - Victoire Barrucand - Philippe Bollard - Flora - Frédéric Charpentier - Estelle Coppens - Olivia Desjardins - Agnès Guillaume - Pascale Godin - Mélanie Marullaz - Nathalie Truche I Impression Imprimerie Brailly (69) I Distribution : Supp. de l’hebdo. Eco des Pays de Savoie. Marchands de journaux I ACTIVES SAS filiale de SOPREDA 2 SA Edition, rédaction, publicité - B.P. 9017 - 74990 ANNECY cedex 9 I
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LES SAVOIE en bref
Cinéma d’animation 20 années de collections Les musées d’Annecy présentent au public une sélection d’œuvres de la collection du musée du film d’animation. Depuis 20 ans, le musée mène une politique d’enrichissement de cette collection. Des créations d’auteurs indépendants, de renommée internationale, étrangers, français sont rassemblées et présentées. Venez titiller votre curiosité en découvrant des documents inédits.
Salon habitat & jardin tendances bois
Du 1er février au 21 mai 2017, plusieurs lieux. www.patrimoines.agglo-annecy.fr
Jardin, énergies, ameublement, déco, design, construction… tous les secteurs de l’habitat et du jardin sont représentés. La tendance bois se renforce, ce secteur s’agrandit pour présenter tous les savoir-faire et maîtrises techniques dédiés au bois. Plus d’animations, plus d’intéractivité et de découvertes ! © Yasonya
Un jardin, ça se prépare ! Du 23 au 26 février, La Roche-sur-Foron vous emmène dans son jardin. plus de 5 000 m2 pour cocooner son jardin et préparer la belle saison : des astuces, des conseils, des rencontres avec les professionnels qui vous livreront leurs secrets pour Vivre votre Jardin en toutes saisons ! Véritable source d’inspiration pour le public avec les espaces mis en scène, la création paysagère sera mise à l’honneur ! www.vivrelejardin.fr
Des ateliers jardin, des ateliers brico-déco, des conférences Habitat orchestrés par des professionnels. 330 exposants répartis sur 30 000 m². Venez les rencontrer ! Du 7 au 10 avril, parc des Expositions de Chambéry - www.savoiexpo.com
©d mit rygo liko v
Oh mon bateau ooooo !!!
Ne ratez pas la porte ! A vos bâtons ?? Glissez ! De nuit comme de jour, 130 équipes se relaient sur les pistes du Grand-Bornand pour Glisse en cœur, au profit d’une grande cause. Cette année, Zinedine Zidane représente ELA, association
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22ème édition du salon du nautisme à Aix-les-Bains, du 31 mars au 2 avril. La Riviera des Alpes ouvre 4000 m2 pour cet evènement incontournable. Une vitrine nautique régionale qui rassemble plus de 20 000 visiteurs : en quête d’occasions, de neuf ou le plaisir des yeux… www.plaisaix.com
européenne contre les leucodystrophies, aux côtés de Gil Alma et Arnaud Tsamère, parrains de l’association. Elu Evénement caritatif n°1 de la montagne française, les organisateurs mettent tout en œuvre pour recueillir plus de 300 000 euros : concerts, animations, dîner, spectacles. Cette année : LEJ, Julian Perretta et The Parakit se déplacent pour le grand concert solidaire. Avec ou sans soleil ! Les 17, 18 et 19 mars au Grand-Bornand www.glisseencoeur.com
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Foire de Lyon Cuba à l’honneur ! Cuba vient à Lyon ! Découvrez son patrimoine historique et culturel. Musiques entraînantes, cocktails savoureux, ambiance chaleureuse, spectacles et initiations de danse, cuisine authentique… la liste est longue ! S’équiper (habitat et extérieur), se faire plaisir (avec pour la deuxième année consécutive le département « Made in France »), s’évader et se restaurer avec un festival de saveurs représentent bien sûr les espaces incontournables. Pour les sportifs petits et grands, essayez paddle, tir à l’arc, lutte… Et nouveau, le « Village Civique » qui regroupera les 3 corps de l’armée française, ainsi que le service national, la gendarmerie, la police et les pompiers. Bref, tout un programme, à explorer sans modération au travers des 1 000 exposants et nombreuses activités ! Du 17 au 27 mars 2017 à Eurexpo Lyon www.foiredelyon.com
LYON en bref Le printemps des docks
On sort pour cet évènement « lifestyle » unique à Lyon ! Rendez-vous avec les nouveautés mode, design, déco, art de vivre, gastronomie… Cette édition présentera un espace nommé Scènes d’inspiration, 60 m2 d’espace vie où des objets sélectionnés seront mis en lumière. Les univers habituels sont de la partie : Indus, Antiquaires et design du XXème, Cosy, Métiers d’art, Ethnique, design actuel… Les bonnes bouches ne seront pas déçues : un hall leur est entièrement consacré avec une nouveauté, les Halles Paul Bocuse accueilleront quelques commerçants pour donner une identité culinaires couleurs locales. Les 7, 8 et 9 avril - Lyon La Sucrière - www.leprintempsdesdocks.com
Quais du polar Biennale, a 14ème ! l
La musique est aussi au coeur de l’événement : classique, rock, baroque, jazz, électro… à découvrir au gré de la playliste des auteurs. Musées, balades urbaines, librairies, bibliothèques marqueront ce parcours wdu polar.
2017 ouvre la fin d’année à la biennale de Lyon, l’événement multi-culturel biannuel au cœur de la mégapole. Consacrée au terme Moderne, ce deuxième épisode invite Emma Lavigne, directrice du Centre Pompidou-Metz. Architecture, art contemporain, expositions, rencontres, discussions… la ville se met au service de la culture des jeunes, des moins jeunes, des néophytes ou des passionnés. Dedans, dehors… du 20 septembre au 31 décembre.
www.quaisdupolar.com
www.biennaledelyon.com
Autres thèmes : faits divers, true crimes, affaires judiciaires ou politiques : comment aborder ces thèmes en littérature ? Le rôle de la femme - auteure, personnage ou lectrice - ou la notion de genre occupés dans le polar. Où en est-on ?
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© Manuel Braun
Pause littéraire incontournable à Lyon du 31 mars au 2 avril. La 13ème édition de ce festival du polar érige « l’europe d’est en ouest » en thème principal. Le festival explore des territoires encore inédits ou méconnus du polar : l’Allemagne, la Roumanie, l’Estonie… Des espaces singuliers et souvent très sombres proposés aux lecteurs.
Emma Lavigne
LYON POUR RUGIR DE PLAISIR...
BIEN GAULÉE
DEPUIS QUELQUES ANNÉES, LYON TRUSTE LES RÉCOMPENSES INTERNATIONALES, À LA GRANDE SATISFACTION DE SON MAIRE GÉRARD COLLOMB. EN 2015, L'ECONOMIST INTELLIGENCE UNIT LA FAIT ENTRER DANS LE TOP 30 DES VILLES OÙ ON VIT LE MIEUX ! DE QUOI ARBORER AVEC FIERTÉ UNE « ROSETTE » À LA BOUTONNIÈRE ! « PART-DIEU » ! CE N'ÉTAIT PAS GAGNÉ DE SORTIR LYON DU TUNNEL ! Par Emmanuel Allait
E
nvironnement, sécurité, culture… dans tous ces domaines, l’antique Lugdunum talonne la grande rivale, Paris, mais devance Barcelone, Madrid ou Rome. En 2016, elle est « cou-rhônée » meilleure destination de weekend en Europe lors des World Travel Awards, les « oscars » du tourisme. Bref, inversion historique, c’est désormais l’Amérique qui a découvert Collomb !
© MangAllyPop@ER
UNE MAUVAISE RÉPUTATION “Pourtant, aucune autre grande ville française n’a eu longtemps si mauvaise réputation”, admet le sociologue Jean-Yves Authier. De « Lyon en large », les clichés sur la ville ne manquent pas. Trop froide, trop bourgeoise, trop fermée, la capitale de la Gaule semble raide comme un col de notaire. A tel point que certains n’hésitent pas à en faire « la métropole de l’ennui », la faute à une municipalité qui aurait longtemps négligé la culture. Les bars ferment tôt, les noctambules sont frustrés. Bref, le parc de la Tête « dort » porterait bien son nom. Une fête du « sleep », qui déclenche les sarcasmes des Parisiens. Ils dénigrent régulièrement Lyon, un peu comme on regarde de haut cette cousine de province boulotte à qui on consent une visite de temps en temps. “Il y a des trucs bien à Lyon : on peut prendre le TGV pour Paris” persifle-t-on parfois du côté de la tour Eiffel.
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© © M.V. Photography
© Frédéric Prochasson
BIEN GAULÉE
Oui mais à Lyon, on peut sortir dans ses fameux bouchons ! N’a-t-elle pas été promue capitale mondiale de la gastronomie depuis 1935 ? Ça « com-panse »… Gras double, foie, andouillette, grattons, quenelles et autres cochonnailles sont le « road-tripes » incontournable pour le touriste. Pourtant, pendant longtemps, les seuls bouchons lyonnais réputés étaient ceux du tunnel sous Fourvière, véritable verrue urbaine inaugurée en 1971. Des cohortes de voitures en rade s’y accumulaient, avec une seule motivation, fuir au plus vite cette métropole grise et saturée. Fort heureusement, la situation s’est largement améliorée grâce au contournement de Lyon. Et même au foot, à l’époque, ce n’était pas glorieux ! Le club phare du Forez, Saint-Etienne, faisait de l’ombre à la cité « goaloise » et flanquait des « piquettes » aux Gones ! Bref, « Sainté mit Lyon » de côté pendant des années.
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Aulas, Aulas ! Autrefois, le Jésus local ne pouvait changer le vin en victoires… Peut-être était-il suspendu… LYON SORT SES GRIFFES Epoque révolue. Car l’heure de la rebel-Lyon a sonné depuis quelques années déjà. Le Spiegel, le New York Times, le Süddeutsche Zeitung, de grands noms de la presse internationale vantent à présent un modèle lyonnais, qui a su faire rimer « passé, diversité et modernité », pour produire un véritable « feu d’artifice culturel ». 2000 ans d’histoire s’offrent déjà aux plus de 5,5 mil-Lyon de touristes annuels. Deux fleuves, Rhône et Saône, deux collines, Fourvière, celle « qui prie » et la Croix-Rousse, celle qui « travaille », des quartiers aux ambiances variées, des
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places, Bellecour, Terreaux, le Vieux-Lyon, ses rues pavées… bref, dans « l’arène » internationale, la vieille cité gallo-romaine a les moyens de se tailler « la part du Lyon ». Mais la ville ne se contente pas de faire fructifier ce riche patrimoine. Des quartiers se métamorphosent complètement ! Un vrai travail sur « soie » ! « Faire la mue, pas la guerre », voilà la recette lyonnaise. Et ce n’est pas du cinéma. Les berges du Rhône, autrefois sinistre succession de parkings, sont devenues, bien avant Paris, d’agréables quais. Les pentes de la Croix-Rousse sont, quant à elles, méconnaissables : les sombres ruelles où l’on ne se promenait guère à la nuit tombée sont aujourd’hui un repaire de bobos qui ont changé en lofts les anciennes habitations de canuts. Non, non, ce n’est pas un « canut-lard » ! Sans oublier Confluence, l’incroyable pari urbain lancé par Raymond Barre et concrétisé
par la municipalité actuelle. Une véritable résurrection, guère surprenante pour une cité qui met à l’honneur un « Jésus ». Opéra, Biennale de la danse, hip hop, Festival des nuits sonores…, de vastes rituels urbains de renommée internationale viennent rompre cette tradition lyonnaise de discrétion et de retenue. Et puis, il y a les Lumières, que l’on a complètement transfigurées... Un show d’éclairagistes qui n’a plus grand-chose à voir avec ces petites bougies que l’on allumait depuis 1643 pour remercier la Vierge d’avoir sauvé Lyon de la peste. Un petit côté clinquant et ostentatoire qui séduit des foules de touristes certes, mais qui déplaît à quelques nostalgiques. Des « anti-gones » ? Non ! Ce serait vraiment une « tragédie » ! Peut-être est-ce le prix à payer, bien modeste, pour faire de la ville de Guignol une cité attractive. Alors, tu « t’raboules » quand ?
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© Thierry Bazin
QUARTIER CONFLUENCE
LA CONFLUENCE CONTINUE SA MUE. SA 1ÈRE PHASE S'ACHÈVE, L'ÉMERGENCE DE LA SECONDE CONFIRME LE CARACTÈRE INNOVANT DU CŒUR LYONNAIS. MÊME SI BÂTIR UN NOUVEAU QUARTIER S'AVÈRE COMPLEXE. La rive gauche de la Sâone - mission L2O (juillet 2012) © Asylum
Par Pascale Godin
L
a maquette impressionne. A la Maison de la Confluence, elle déploie 150 hectares de logements, de bureaux, de locaux constellés d’espaces verts. Le projet représente l’un des plus grands chantiers d’aménagement urbain en Europe. Il faut doubler le centre-ville, pour faire face à l’accroissement de la population de l’agglomération, tout en respectant le plan climat. A l’horizon 2025, la Confluence devrait accueillir 16 000 habitants et 25000 emplois. Et aujourd’hui ? DES INDICATEURS AU VERT
Vue aérienne de la Confluence à terme
Samedi à Confluence, les passants déambulent sur le quai Rambaud. L’esthétique colorée de l’architecture, les promenades arborées et la place nautique attirent les curieux sur les bords de Saône. Les ouvertures du pôle de loisirs et commerces (2011) et du Musée des Confluences (2014) aussi. Les travaux de la première phase, débutés en 2003, se sont achevés au printemps 2016. Premier quartier durable labellisé WWF de France, le site veut intégrer qualité de vie, travail, mixité sociale, et réduire son empreinte écologique. Un vrai challenge. Et Michel Le Faou, adjoint au Maire et Vice-Président de la Métropole en charge de l’urbanisme, en précise l’ambition : “Cette conception est spécifique à Confluence. En 2020, nous avons l’objectif de rejeter le même taux d’émission de gaz à effet de serre qu’en 2000. Tout en ayant généré un million de m2 de surface de plancher supplémentaire”. Peu à peu, de nouveaux résidents s’installent dans le quartier. 3500 à ce jour, pour une population globale de 10500.
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QUARTIER CONFLUENCE
La seconde phase se poursuit désormais côté Rhône. L’îlot Ynfluence Square, confié aux architectes urbanistes Herzog et de Meuron, pousse lentement entre la nouvelle esplanade François Mitterrand et l’ancien quartier Sainte-Blandine. Un lien entre la ville présente et celle à venir, 8 bâtiments de hauteurs diverses, autour d’une ancienne halle aux fleurs reconvertie en équipements sportifs publics. L’architecture limite l’emprise au sol et maximise la densité : “Elle est beaucoup plus apaisée que celle de la 1ère tranche, dont l’esthétique interpelle et agresse parfois”, précise Françoise Forot, Directrice Générale du promoteur Icade. “Les volumes seront calmes, plus en rondeurs et plus hauts.” En intégrant une chambre d’hôte par résidence, une salle commune, un pilotage intelligent des habitations, via une tablette, Ynfluence anticipe les nouveaux usages : “Nous avons consulté 7300 personnes pour connaître les attentes d’un public que nous voulions sensibiliser en termes d’innovations,” poursuit Françoise Forot. “Les gens se sentent partie prenante de la construction d’un quartier, ils se sentent un peu pionniers. Ils en attendent des services innovants, mais aussi une vraie vie de proximité !” DES BÉMOLS ET DES COUACS
HORIZON 2020 : INTELLIGENTS ENSEMBLE
Une vraie vie de quartier, pas évident. Si l’ensemble des nouveaux habitants apprécie Confluence, certains en déplorent la froideur. Celia et Pablo, étudiants, ne mettent jamais les pieds au vaste pôle de commerces de la place nautique : “C’est vide, on a l’impression qu’il n’y a jamais personne, les enseignes sont les mêmes qu’ailleurs. Il faudrait davantage de petits commerces sympas. Et le soir, le quartier est un peu mort…” La réflexion interpelle Flavie Cluzel, chargée de communication à la Confluence : “Il faut être un peu patient. Les 1er habitants sont arrivés en 2010/2011, ça n’est pas très vieux à l’échelle d’une ville ! D’autres bâtiments sont sortis de terre, tous les habitants ne sont pas encore là. Et les commerces ont tendance à attendre que tout soit en place pour venir. C’est un peu le cercle vicieux.” D’autres acquéreurs potentiels craignent les quelques couacs de la première phase. Malfaçons, services parfois défaillants. Des bémols que Françoise Forot explique : “Les architectes ont des demandes parfois déraisonnables. L’exécution ne suit pas forcément et les premiers habitants ont un peu essuyé
, Munich et Vienne sont lauréats de l’appel à projets « Horizon 2020 Smart Cities and Communities » (Villes intelligentes et communautés), programme européen de financement de la recherche et de l’innovation sur la période 2014-2020. Situé ème à la place sur candidatures, le consortium Lyon-Munich-Vienne obtient millions d’euros pour poursuivre ses efforts en matière de et .
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Lyon 2
42
24 intelligente durable
ville
les plâtres…” Ce que confirme Flavie Cluzel : “Les cahiers des charges des 1ers bâtiments ont été faits en 2006. Nous étions peutêtre un peu trop avant-gardistes par rapport aux techniques et aux savoir-faire des entreprises. Nous prenons désormais en compte les capacités de réalisations”.
© Jean Nouvel
Projet Ycone (M3 Sud)
YNFLUENCE, L’HABITAT DU FUTUR
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QUARTIER CONFLUENCE
Partenariat Lyon-Confluence / WWF : les pandas en goguette (sept. 2015)
Le temps travaille pour Confluence, Michel Le Faou est confiant : “Lorsque la seconde phase sera terminée, aux abords de 2025, nous aurons réellement doublé le cœur de ville. Confluence s’insère dans un projet encore plus large, nous allons obtenir de l’état le déclassement de l’autoroute A6/A7. Dans une quinzaine d’années, nous pourrons reconfigurer cette autoroute qui longe la Confluence en boulevard urbain.” A l’automne 2015, l’Université Catholique de Lyon s’installe dans la prison Saint-Paul. Réhabilité, rénové, le bâtiment du quartier historique Perrache-Sainte Blandine accueille désormais 5000 étudiants. De la bonne graine pour la vie de quartier. Et Flavie Cluzel décrit « Le champs », à la pointe sud du territoire, en lieu totem de la « French-tech ». Un sang neuf qui devrait ouvrir en 2017 : “Le parc accueille une pépinière de start-ups liées aux industries créatives et innovantes. Cette partie va créer des emplois. A terme, il y aura 25000 salariés sur l’ensemble de la presqu’île !” La chargée de communication balaie d’un geste l’ensemble de la maquette : “Il faut du temps pour bâtir un quartier… 25 ans pour Confluence”.
© Laurence Danière
+ d’infos : www.lyon-confluence.fr
Université Catholique de Lyon (UCLY) (septembre 2015)
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LABEL WWF, 10 PRINCIPES COMMUNS INTERNATIONAUX : • Objectif Zéro carbone,
70 % des déchets sont réutilisés, compostés ou recyclés, • Mobilité durable, avec un arrêt de transport en commun tous les 400 m et desservi toutes les 10/15 min, • Des matériaux locaux et durables (recyclés à 40 %, recyclables et produits localement à 50 % minimum), • Alimentation locale et durable. Objectif pour 2020 : 30 % des produits alimentaires vendus sur le site sont produits dans un rayon de 100 km, • Gestion d’eau durable, promouvoir les économies et la récupération de l’eau, • Maintenir, créer et valoriser la biodiversité et les habitats naturels, • Valoriser l’héritage culturel, inscrire l’identité locale dans le patrimoine historique, culturel et paysager existant, • Au moins 25 % de logements sociaux, • Concertation avec les habitants, améliorer le bien-être et la santé des habitants et usagers. • Au moins
© Laurence Danière
PATIENCE ET LONGUEUR DE TEMPS
LA PART-DIEU
PLUS PRÈS DU CIEL ?
QUARTIER PART-DIEU POUR EN DÉVELOPPER LES CAPACITÉS. ET ÉGRATIGNE QUELQUES RIVERAINS AU PASSAGE. Par Pascale Godin
Tour Oxygène, Tour Part-Dieu, Tour Incity
© Laurence Danière
LE CŒUR ÉCONOMIQUE DE LYON BAT PLUS FORT. LA MÉTROPOLE RÉNOVE LE
QUARTIER PART-DIEU
2010
la Métropole de Lyon repense la ville. A partir d’une réflexion globale sur l’ensemble des quartiers, les élus se concentrent sur le secteur de la Part-Dieu. La zone palpite en cœur de ville. Riche d’un important parc immobilier d’entreprises, d’habitations, de commerces, elle tourne autour d’une gare où 120 000 usagers se bousculent au quotidien. Emplacement stratégique, importantes capacités de développement, le quartier est une vraie pépite. Sauf que la pépite ne brille pas vraiment. PÂTE À REMODELER La gare de la Part-Dieu étouffe. Son périmètre saturé met en relief l’ensemble d’un quartier construit dans les années 70. Qui vieillit mal. Michel Le Faou, Adjoint à l’urbanisme et VicePrésident du Grand Lyon, décrit un secteur dont la conception ne répond plus aux enjeux présents et futurs : “L’espace public est fragmenté en plusieurs niveaux, une large place est accordée à la voiture. Alors que les piétons représentent aujourd’hui 60 % des flux. Beaucoup d’immeubles du tertiaire arrivent en fin de concept, ce sont des passoires thermiques. Et la gare, conçue pour accueillir 35 000 usagers, doit être restructurée pour fluidifier les flux”. Un gros chantier. Rénovation de 4 secteurs, extension des commerces et des services, doublement de la surface d’accueil de la gare, le projet ne manque pas d’ambition. Et pour remplacer les immeubles de bureaux obsolètes, le cabinet d’architectesurbanistes A.U.C. imagine un skyline audacieux. LA HAUTEUR DES AMBITIONS
Incity gratte le ciel. Ses 39 étages toisent les 165 mètres de la tour Part-Dieu. Avec 25 mètres de plus, Incity, déjà surnommée « la gomme », lui mange des pâtés sur la tête. L’esthétique de la tour Part-Dieu incarne une modernité dépassée. Au propre comme au figuré. Albert Constantin, co-architecte d’Incity avec le cabinet Valode et Pistre, en décrypte le symbole : “Pour les urbanistes des années 70, le « crayon » devait servir de repère au quartier. Il était comme un phare. Ronde, rayonnante, cette tour représente un skyline typique de l’époque. La tour Incity symbolise plutôt la simplicité. Quelque chose d’élancé, d’un peu féminin, dont la fluidité rappelle aussi la soie lyonnaise”. Même si les
Quartier Part Dieu
éoliennes et les panneaux photovoltaïques initialement prévus ont disparu du projet, Incity reste la 1ère tour HQE (Haute Qualité Environnementale) de centre-ville en France. DES TOURS DANS LE BROUILLARD … Incity est un marqueur. La tour précède l’érection de 5 autres bâtiments. La configuration du quartier laisse peu de place à l’étalement, il faut densifier sur de petites parcelles. Les tours Eva, Silex et Silex II, Two Lyon et Icade devraient, à terme, dessiner un skyline rappelant la ligne des Alpes. Une belle image qu’Albert Constantin nuance : “Lyon n’est pas Dubaï. Est-ce que la ville a la capacité d’accueillir beaucoup de bâtiments comme Incity ? Dans une tour, le coût de loyer est supérieur à celui d’un immeuble traditionnel. Il faut donc attirer des sociétés qui ont besoin de se regrouper. Il y a les grands, Alstom, SNCF, EDF. Mais ça n’est pas gagné. Les impératifs de chacun en infléchiront probablement l’idée générale”. Michel Le Faou reste tout aussi prudent : “On ne fait pas de tours pour faire des tours. Un projet demande une dizaine d’années. Nous avons quelques demandes conséquentes, mais ces projets sont conditionnels du reste. Si vous bougez une pièce du puzzle, tout bouge…”
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QUARTIER PART-DIEU
Gare Part-Dieu
A PART-DIEU, IL Y A QUOI ?
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• 177 hectares • 1 150 000 m2 de bureaux • 2 200 entreprises et administrations • Centre Commercial (267 boutiques et grandes surfaces) • 2 000 chambres d’hôtel • Une centaine de restaurants • Médiathèque centrale de Lyon, halles Paul Bocuse, cinéma multiplexes, auditorium • Des crèches inter entreprises • Plusieurs équipements sportifs (piscine, gymnase, salles de sport…) • Budget : millions d’euros des acteurs publics, milliards acteurs privés
400 2,5
… ET DES RIVERAINS DANS LE FLOU Les élus, les urbanistes et les architectes s’enthousiasment. Et l’ensemble des Lyonnais accueillent favorablement la restructuration du quartier. Mais certains riverains s’inquiètent. Fin 2011, les habitants de la place de Milan et de Porte-Sud, directement impactés, découvrent le projet dans la presse. Présenté au MIPIM de Cannes (salon mondial de l’immobilier d’entreprise) par Gérard Collomb, il les prend de court. Selon Gwenola Bellange, Présidente de l’Association des Habitants de la Part-Dieu : “Les visuels étaient magnifiques, mais nos habitations n’y apparaissaient plus ! Nous n’étions pas du tout prévenus !”. La réflexion agace un brin Michel La Faou : “Au début, la communication a été plus orientée vers les acteurs économiques, c’est vrai. Il fallait susciter leurs réactions, tester l’engouement du privé pour le projet. Dès 2012, nous avons organisé des réunions d’information, des portes ouvertes, des ballades urbaines animées par un historien. Nous n’avons pas sorti le projet du chapeau après les élections ! ”. Même s’ils sont bien conscients de la nécessité de moderniser le quartier, ces riverains déplorent un manque de transparence sur les dates d’expropriation : “C’est l’inconnu ! - poursuit Gwenola Bellange - On nous a d’abord dit 2018. Puis 2020. Et aujourd’hui, on nous dit 2022. Nous ne pouvons rien
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anticiper !”. Et les propriétaires demandent des réponses claires à leurs questions. Michel Le Faou s’agace pour de bon : “Il n’y a pas de date parce que, dans l’immédiat, le projet se développe sans besoin d’expropriation ! Nous nous concentrons sur l’amélioration du fonctionnement de la gare, la seconde partie du projet n’interviendra pas avant 2022 ou 2023. Et rien ne peut garantir noir sur blanc que le projet se déroulera comme prévu !” PLUS PRÈS DE TOI, PART-DIEU ? Autre inquiétude, les riverains craignent que la Part-Dieu des affaires ne devienne le soir un quartier fantôme. L’élu tempère : “Un quartier à vivre est un quartier qui a des habitants. La PartDieu en manque. Or, il en faut pour animer des commerces. Nous souhaitons construire environ 2000 logements d’ici 2025. Des immeubles avec des commerces, de la restauration et des garderies en rez-de-chaussée”. Cette projection ne rassure pas les riverains. Mais à l’échelle de la Métropole, elle entend assurer au quartier un développement cohérent. Un rayonnement international, une vision de l’infiniment grand. Et du haut d’Incity, difficile de voir le petit.
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UN CENTRE-VILLE
∏ Gilles Michallet Ville de Villeurbanne
VERSION
XXL EN 2027, DERNIER CARAT, LE CENTRE-VILLE DE VILLEURBANNE AURA DOUBLÉ SA SUPERFICIE. EN S'INVITANT DANS UN DÉCOR
PATRIMONIAL DES ANNÉES 30, CE RENOUVELLEMENT URBAIN EST SANS ÉQUIVALENT EN FRANCE. Par Nathalie Truche
∏ Gilles Michallet Ville de Villeurbanne
QUARTIER GRATTE-CIEL
Quartier Gratte-Ciel
L
e centre-ville de Villeurbanne n’étant plus à l’échelle d’une commune de 146 000 habitants, le pari a été pris de le transformer en « cœur d’agglomération ». Comment ? En augmentant sa superficie de 7 à 14 hectares. En janvier 2014, après des années de réflexion, la Métropole de Lyon a désigné la SERL (Société d’Equipement et d’Aménagement du Rhône et de Lyon) comme aménageur du projet qui a ellemême retenu l’Agence Nicolas Michelin et Associés (ANMA) pour conduire le volet architectural. La métamorphose envisagée est telle que les collectivités ont mobilisé les habitants avant même l’apparition des premières esquisses. Engagées dès 2008, les concertations se sont nourries de conférences et d’échanges avec des spécialistes afin de mieux comprendre les enjeux de demain : développement durable, densité, mixité des fonctions (habitat, commerces, bureaux, loisirs…), modes de déplacement et… patrimoine. Le patrimoine immobilier, justement… Il se place au centre du
projet. Fruits de la rencontre d’un maire visionnaire, Lazare Goujon et d’un architecte méconnu à l’époque, Môrice Leroux, des buildings façon Manhattan ont émergé dans la cité en 1935. L’avenue Henri-Barbusse déployait alors la plus haute skyline de France. Baptisé « les Gratte-Ciel », ce quartier de Villeurbanne est considéré depuis, comme un chef d’œuvre d’avant-guerre. LE « DÉJÀ-LÀ » DONNE LE « LA » En toute logique, cette signature architecturale avant-gardiste est devenue le pivot du chantier de réaménagement. Les architectes de l’ANMA se sont interrogés : “Comment poursuivre l’œuvre de Môrice Leroux sans la copier ?” La question posée, les urbanistes sont passés à l’étape suivante : “Nous avons analysé très attentivement la morphologie des immeubles… Nous avons constaté la précision des règles du plan, mais aussi ses nécessaires adaptations. A partir de l’existant, nous avons pu déterminer
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Nouveau projet ANMA ∏ plasticine
QUARTIER GRATTE-CIEL
Nouveau projet au prolongement de l’Avenue Henri Barbusse
scolaire de vingt classes (maternelle et élémentaire) et d’autre part, le nouveau lycée Pierre-Brossolette ainsi que le complexe sportif municipal de 2 688 m². Avec des travaux programmés sur 2017 et 2018, l’ouverture de ces deux infrastructures est fixée à la rentrée de 2018. En marge, un équipement petite enfance de 42 lits verra le jour à horizon 2020/2025. L’effort de la ville se
∏ Gilles Michallet Ville de Villeurbanne
un certain nombre d’invariants à respecter pour que le projet s’harmonise avec le déjà-là, qu’un projet contemporain puisse naître en s’inspirant de cette réalisation des années 30.” A grand renfort d’études, de propositions 3D, de discussions avec les élus, services municipaux, experts et associations d’habitants, un scénario a finalement été écrit. En mai 2016, la Métropole de Lyon a approuvé le dossier de réalisation de la « ZAC Gratte-Ciel Centre-ville » comprenant la construction de logements et d’équipements collectifs, le développement de l’offre commerciale et l’aménagement de l’espace public et de la voirie. DESTINATION SHOPPING
En écho avec le quartier existant, l’avenue Barbusse se prolongera par une architecture en gradin reprenant l’implantation alternée des fameux gratte-ciel. L’ensemble offrira 62 000 m² d’habitation, soit 900 logements environ, en location et accession sociales. Une première livraison de 120 logements (sous forme de deux opérations immobilières*) devrait intervenir en 2018-2019. Deux îlots se dédieront aux équipements publics : d’une part, un groupe Avenue Henri Barbusse
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Les films pour les vitrages des bâtiments, un large Êventail de solutions !
©Studio9
QUARTIER GRATTE-CIEL
Le projet en chiffres
• 95 millions d’euros d’investissement total (financement : Métropole de Lyon, Ville de Villeurbanne, Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes) • hectares de superficie
7 110 000 m² de surface de plancher répartis
• comme suit :
900
• 62 000 m² de logements, soit environ logements, • 4 000 m² de bureaux en façade sur le cours Emile Zola, • 21 000 m² de
commerces et services, super-structure
• 24 000 m² d’équipements de (Lycée Pierre Brossolette, complexe sportif, groupe scolaire, équipement petite enfance). Le complexe sportif municipal
dans l’offre commerciale afin que la clientèle trouve tout ce dont elle a besoin.” But ultime : que le cœur de Villeurbanne devienne une véritable destination shopping en cohérence avec la taille de la ville. Dès lors, le chaland - aujourd’hui tenté de faire ses emplettes à la Part-Dieu ou au Carré de soie - profitera d’une diversité d’enseignes sur place. Le déménagement de Monoprix vers la ZAC s’annonce comme le premier pas vers la mise en œuvre de cette zone « locomotive ». En attendant, un wagon d’engins mécaniques a sifflé le départ du chantier. Pour les pelleteuses, concasseuses et autres bulldozers, la déconstruction est sur les rails. *Architectes : Michel Guthmann et Régis Gachon ©AirStudio
poursuivra par, notamment, un projet de pôle cinéma-culture jeunesse encore à l’étude. En parallèle, la surface commerciale va plus que doubler avec 21 000 m² de commerces et services supplémentaires. La Société Villeurbannaise d’Urbanisme (SVU) gère d’ores et déjà les 1 300 logements sociaux et 18000m2 de locaux commerciaux situés dans le quartier des Gratte-ciel. “Nous sommes appelés à être propriétaires et gestionnaires des locaux commerciaux qui seront construits dans le cadre de cette ZAC”, explique Martine Kapps, directrice de la SVU. “L’objectif est de maintenir un équilibre des activités entre le nord et le sud, d’organiser un flux entre le parking Lyon Parc Auto, près de la mairie, et le futur parking qui se situera à l’opposé et enfin, de proposer une complémentarité
Vue de l’entrée du lycée Pierre Brossolette, sur la Place Centrale
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L’ 32
espions. Début XXème, dans les jardins du palais de Monaco, le vieux prince Albert 1er compte fleurette à une aventurière ramassée dans un casino. Et roucoule que je te roucoule, pendant que l’amant de la demoiselle s’introduit dans les appartements du prince. Et dérobe sa collection de babioles. Les tourtereaux s’enfuient en Italie, le prince Albert veut les faire poursuivre. Mais la législation est implacable, la police monégasque ne peut agir en territoire étranger. En avril 1914, le prince convie des policiers du monde entier à participer à son 1er Congrès International de Police Judiciaire. L’idée d’Interpol est lancée.
INTERPOL
TOUT À TRAQUE La guerre interrompt le processus. Qui ne sera repris qu’en 1923 par Johann Schober, Directeur de la police autrichienne. Le monde d’alors est chaotique. La criminalité d’avant-guerre, à la Arsène Lupin, cède le pas à la criminalité de la misère. Le monde, voit croître les faussaires, les escrocs et des trafiquants. D’autant que franchir les frontières est un jeu d’enfants. Les polices ne collaborent pas entre elles et la « Commission Internationale de Police Criminelle » de Johann Schober (qui ne deviendra Interpol qu’en 1946) reste un embryon maladroit. Mais avec son organisation en sections (fausse monnaie, empreintes digitales, criminels…) et la création d’un premier fichier international, elle jette déjà les bases de l’organisation. En 1926, les premières notices, relatives à des personnes recherchées, sont publiées dans la revue « sûreté publique internationale ».
l’étend à la recherche d’informations concernant 450 fugitifs. En 2010, l’opération Infra-Red permet la localisation d’une centaine d’individus. James « Whitey » Bulger est l’un d’eux. Son personnage inspire partiellement Martin Scorsese pour le chef de gang irlandais Franck Costello, interprété par Jack Nicholson dans « Les Inflitrés ». Le parrain présumé de la pègre est arrêté en juin, sa cavale aura duré 16 ans. L’organisation traque les criminels sans jamais baisser la garde : “Il s’agit d’un signal clair adressé aux fugitifs du monde entier. Peu importe le temps écoulé. Les recherches se poursuivront jusqu’à ce qu’ils soient traduits en justice”, déclare Stefano Carvelli, sous-directeur de l’unité de soutien aux enquêtes sur les malfaiteurs en fuite d’Interpol. Peutêtre n’est-il pas trop tard pour les babioles d’Albert 1er.... + d’infos : www.interpol.int Secrétariat général d’Interpol - Lyon
INTERPOL EMPLOIE... Aujourd’hui, Interpol est une sorte d’« encyclopedia universalis » du crime. En même temps qu’un redoutable système de traque internationale. Son secrétariat général, installé en 1989 dans le 6ème arrondissement de Lyon, échange, 24h/24, des centaines d’informations avec les Bureaux Centraux Nationaux des 190 pays membres. Drogue, terrorisme, trafics en tout genre, vols d’objets d’art, pédophilie et cybercriminalité passent au tamis d’un formidable réseau. Une gigantesque toile d’araignée, destinée à renforcer la sécurité dans le monde. Mais les agents d’Interpol ne sont ni Jason Bourne, ni OSS 117. Quand ils ne traquent pas le voyou, ils reçoivent, classent et archivent les documents, dans le cliquetis des fax et le bourdonnement des ordinateurs. Navrée pour le fantasme… GARDE À VUE En 2007, l’organisation lance l’opération VICO. C’est la première fois qu’elle fait un appel à témoins public. Elle traque un homme présumé coupable d’actes de pédophilie, l’enquête piétine depuis 4 ans. Via internet et les réseaux sociaux, 350 témoignages conduisent à l’arrestation d’un professeur d’anglais originaire du Canada. Cette collaboration avec le public perdure, Interpol
Les 6 Notices d’INTERPOL Une notice est un bulletin de recherche publié dans les 4 langues officielles d’Interpol (français, anglais, arabe et espagnol) : Rouge : Pour l’arrestation de fugitifs recherchés, qui peuvent faire l’objet d’une demande d’extradition. Verte : pour les individus ayant commis des infractions pénales graves (récidivistes, pédophiles…). Bleue : pour recueillir de l’information sur des individus poursuivis par la justice. Jaune : pour les personnes disparues. Noire : pour l’identification des cadavres. Orange : pour alerter la police, les institutions publiques et les organismes internationaux sur les matières dangereuses ou les menaces pour la sécurité publique.
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JIELDÉ
WATT ELSE ? JIELDE RAYONNE. CRÉÉE DANS UN ATELIER DE MÉCANIQUE, L'ENTREPRISE LYONNAISE INCARNE L'INDUSTRIE DES TRENTE GLORIEUSES. L'ENGOUEMENT POUR LE VINTAGE FAIT REVIVRE AUJOURD'HUI SES LAMPES EMBLÉMATIQUES. Par Pascale Godin
LE SUCCÈS DANS LES NORMES Tout l’esprit du design tient dans la standard. Même si le mécanicien ne veut pas entendre ce mot, ce qui amuse encore Marie-Françoise, sa fille : “Il ne savait même pas ce que ça voulait dire ! C’était un mot anglais, il ne lui plaisait pas. Il fallait juste que ce soit pratique !” Pratique, elle l’est. Et ses amis demandent à Jean-Louis de leur en fabriquer un exemplaire. Et pour en vendre davantage, il met la Standard aux normes : “Son métier ne lui rapportait pas vraiment beaucoup d’argent - explique Olivier Linarès, l’actuel Directeur des ventes - Je pense qu’il cherchait depuis longtemps à inventer quelque chose de nouveau, pour changer de cap et produire”. En 1951, le mécanicien crée sa société. JIELDÉ, Jean-Louis Domecq.
A
nnées 50, Jean-Louis Domecq s’arrache les yeux. Le mécanicien veut faire la lumière sur son poste de travail, aucune lampe ne le satisfait. Il bricole une lampe simple, robuste, fonctionnelle. Une rotation des articulations à 180°, pour éclairer tous les recoins de l’établi, des contacts de cuivre dans les rotules, pour remplacer le câble électrique et en éviter l’usure, un cercle autour de la tête pour en faciliter la manipulation. Et que la lumière soit.
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UNE INDUSTRIE ON/OFF JIELDÉ se développe en plein cœur des trente glorieuses. La lampe Standard résiste aux chocs, aux vibrations, aux projections d’huile, elle séduit le monde industriel. Et le carnet de commandes explose. Même l’enseigne Habitat s’intéresse à la lampe : “Mon père ne savait même pas ce qu’était Habitat ! - s’amuse MarieFrançoise Domecq - et quand on le lui a expliqué, il n’a pas crû à
“
MON PÈRE NE SAVAIT MÊME PAS CE QUE DESIGN VOULAIT DIRE ! C’ÉTAIT UN MOT ANGLAIS, IL NE LUI PLAISAIT PAS. IL FALLAIT JUSTE QUE LA LAMPE SOIT PRATIQUE !
”
JIELDÉ
ce concept de mélange de mobilier et de décoration !” Ironie des tendances. La société s’agrandit, déménage à Saint-Priest. Mais les années 80 essoufflent l’élan industriel français, qui délocalise à tout va : “Les filatures que JIELDÉ fournissait ont fermé, les autres sociétés se sont tournées vers les lampes qui venaient de Chine. A partir de ces années, l’entreprise a vivoté”. Jean-Louis Domecq s’éteint en 1983, Marie-Françoise reprend le flambeau. Au bord du gouffre, la société doit évoluer. ET LE STANDARD DEVINT LOFT Salon de l’industrie, 1998. Marie-Françoise Domecq rencontre Philippe Bélier. Le design et les années 60 passionnent ce professionnel de la filière du lait. Qui pressent le potentiel de JIELDÉ. Ensemble, ils relèvent le défi en bousculant l’image de l’entreprise : “en 1998, seule l’industrie nous connaissait - poursuit Olivier Linarès - l’entreprise vivait à 95% de l’éclairage des postes de travail. Nous sommes allés rencontrer le monde du design, pour essayer de réorienter notre cible.” La lampe séduit Pierre Romanet, Directeur Général de Sentou Galerie. Qui imagine la
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Standard, rebaptisée Loft, en rouge, en bleu, en jaune, en orange. Bonne pioche. D’autres enseignes suivent, la mode vintage et le détournement d’objets industriels mettent en lumière le produit phare de la société. En 2002, la fille de Jean-Louis Domecq laisse les clés à Philippe Bélier, l’interrupteur JIELDÉ en position « On ». LE BON SENS, PRÈS DE CHEZ NOUS Pas question de délocaliser. Une question de bon sens pour Olivier Linarès : “Nous avions une quinzaine d’employés, les outils, les moules, pourquoi serions-nous allés ailleurs ?” Chaque lampe, assemblée à la main, vogue d’îlots en îlots dans l’atelier de SaintPriest, le puzzle se construit minutieusement jusqu’à l’expédition. 40% des 18000 exemplaires annuels partent pour le Japon, les pays scandinaves, l’Angleterre ou l’Allemagne. Et l’industrie flirte avec le luxe en s’acoquinant ponctuellement avec Dior ou Hermès. De l’atelier lyonnais au prestige français, l’entreprise roule désormais ses mécaniques. + d’infos : www. jielde.com
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Paul Venaille
Bureau Subduction
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L
a voix, douce, cherche parfois les mots. Hésite, bute légèrement. Paul Venaille réfléchit avant de répondre aux questions, le jeune designer n’a pas la grosse tête. Poussé dans la ville de Lyon, il s’épanouit aujourd’hui à Paris. Et l’horizon du lauréat « Jeunes Créateurs des Ateliers d’Art » 2014 s’élargit ici, dans son nouvel atelier de Pantin. Un atelier pour de vrai, qui sent le travail de la main et la matière concrète. LAVOPRATIC
Ch’air
LE MANUEL DE L’ARCHITECTE La passion ne date pas d’hier. Petit, Paul construit déjà à tout va. Lego, mécano, Kapla, tout y passe. Il dessine aussi. Construction, dessin, l’orientation semble évidente. Un BAC S plus tard, le Lyonnais entre en école d’architecture. Mais la discipline le déçoit : “ça n’était pas assez concret, pas si créatif. Il fallait répondre à des demandes très précises de logements, de bâtiments publics, alors que je voulais créer des choses et les voir naître ! C’est plus rapide de voir un meuble fini qu’un bâtiment fini !”. Faire,
© Cécile et Guillaume Van Santen
En 2012, Paul Venaille secoue gentiment l’univers du design. Son projet de fin d’étude révèle un créateur inventif et curieux. L’objet semble fragile. Juchée sur un fin zigzag métallique, la plaque de sycomore est comme en équilibre. Aérienne, géométrique. Et sobre. Pourtant, l’esthétique calme et pratique de « subduction » abrite un chaos. Le plateau coulissant découvre 12 rangements couleurs feu, magma, brasier. Les mouvements de la terre selon Paul Venaille : “Le thème de fin d’étude était la fragmentation. J’ai réfléchi au mouvement des plaques tectoniques, la subduction. Le plateau du bureau reproduit exactement ce mouvement. C’est un clin d’œil à l’instabilité. Les rangements symbolisent l’éruption volcanique. J’aime ces principes de métamorphoses”. Et « subduction » résume le travail d’un designer que les jeux de construction passionnent.
Chaise Baby Pop
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PAUL VENAILLE
“
MON OBJET INCONTOURNABLE ? UNE CHAISE. JE PENSE QUE C’EST L’OBJET LE PLUS PROCHE DE L’HOMME. ET PUIS, ALLEZ SAVOIR POURQUOI, TOUS LES DESIGNERS FONT DES CHAISES !
”
construire, toucher, le jeune Lyonnais sait désormais ce qu’il veut. Et délaisse l’architecture pour un CAP menuiserie. Parce que le bois est chaleureux, sensuel. Parce qu’il sent bon. Il enchaîne un CAP d’ébénisterie auprès des Compagnons, obtient son diplôme des Métiers d’Art en 2012. Un parcours en tectonique des plaques, une histoire de glissement. Déjà. AMUSEUR AMUSÉ Aujourd’hui, Paul Venaille s’amuse. Si ses créations épurées, si sobres en apparence, concrétisent un esprit raisonné, elles révèlent aussi son côté joueur. Il admire Jasper Morrison, rien d’étonnant. Les objets fonctionnels déroulent des courbes harmonieuses et sans excès. Mais le designer apprécie aussi l’exubérance d’un Ron Arad, ou les facéties en trompe-l’œil du plasticien lyonnais George Rousse. Un maître de l’anamorphose auquel il rend hommage en inventant Baby Pop. Une chaise, un
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Bibliothèque créée pour la galerie parisienne
jeu d’assise et de carré rouge de confusion. Baby Pop déroute, Paul Venaille se régale : “Fabriquer des objets ludiques, c’est important. Comme il est important de s’amuser en créant. Un objet amusant est un objet différent.” LE SUCCÈS EST LOIN D’ÊTRE ACQUIS La consécration ? Pas encore tout-à-fait. Mais les Ateliers d’Art de France reconnaissent la singularité de Paul Venaille en juin 2014. Il n’avait pas prévu ça : “J’ai postulé au concours sans aucune conviction, c’était une énorme surprise ! J’étais en voiture quand j’ai reçu le coup de téléphone, je ne m’y attendais pas. Tout est parti de là...”. Dans la foulée, Tommy Hilfiger lui demande 11 chaises Baby Blue pour meubler ses boutiques. Une commande prestigieuse qu’il tempère : “Le succès est loin d’être acquis. On parle de moi, c’est flatteur, mais je n’y accorde pas vraiment d’importance. Ça me touche, évidemment. Mais il me reste beaucoup de choses à faire”. Du sur-mesure, entre autres, comme cette bibliothèque créée pour la galerie parisienne Galerie and Co 119. A l’ombre de l’atelier de Pantin, Paul Venaille réfléchit à d’autres croquis. Des croquis qui, pour l’instant, ne parlent qu’à lui. D’une voix douce, évidemment. + d’infos : www.facebook.com/venaille.paul
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HOW SCHOKING ! LA TRÈS CLASSIQUE MANUFACTURE TASSINARI ET CHATEL SE PAIE UNE NOUVELLE BOBINE, ENTRE LIAISONS DANGEREUSES ET MIAMI VICE. UNE NOUVELLE TOILE TISSÉE. APPELÉE À RÉGNER, ÉVIDEMMENT ! Par Pascale Godin
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a maison a de l’étoffe. Fondée en 1680, Tassinari et Chatel est la manufacture la plus ancienne de Lyon. Fil rouge et or des demeures aristocratiques et des grandes architectures, elle est aussi l’une des plus prestigieuses. Louis XIV s’en amourache ? Elle berce de soieries le sommeil d’un Roi Soleil couchant. Et Napoléon la choisit pour redonner du lustre aux palais français dévastés par la révolution. Entre autres. Tassinari et Chatel, le tissu de l’Histoire. Un fond d’archives de 15 000 dessins et de plus de 100 000 documents, des commandes prestigieuses aux 4 coins de la planète. Et relocalisé dans son écrin d’origine, au cœur de la Croix Rousse, l’atelier à bras continue de tisser sa route à soie. On file ? DU TEMPS POUR SOIE Le claquement des métiers remplit l’espace, l’odeur du bois est omniprésente. Attentives, Maryvonne et Virginie actionnent à tour de bras de vastes machines aux allures d’orgues de barbarie. Qui intègrent parfois 1700 bobines différentes. Les 2 canuses sont les héritières de la tradition lyonnaise, elles tissent au fil du jour les brochés et les velours d’un palais, d’un yacht ou de l’intérieur d’un carrosse. 5 à 7 cm de production quotidienne. Un travail de patience. Physique, aussi. Il faut jouer des bras, des jambes et du corps, avoir du rythme : “Ce côté manuel est agréable, c’est passionnant de travailler sur d’anciens métiers, même si certaines journées sont plus difficiles que d’autres. Les gestes sont fatigants”, sourit Virginie Poulard. Un coup de sonnette signale le changement de couleur, pas question de se tromper. Le mètre de tissu vaut parfois plus de 5000 euros, il faut suivre le fil. Coûte que coûte.
« NOUS SOMMES À L’AISE HORS DES SENTIERS BATTUS » Tassinari et Chatel reflète un art de vivre à la française. Une sorte d’image d’Epinal chatoyante, délicate et raffinée. Parfois clinquante aussi, les Grands peuvent avoir le lustre ampoulé. Qu’importe, la manufacture exporte. Un esprit que Carole Damour, responsable historique de la manufacture, décrit avec enthousiasme : “De Louis XIV à aujourd’hui, en passant par la création du style Empire et par les chantiers patrimoniaux
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TASSINARI ET CHATEL
historiques définis par la loi Malraux (1962), Tassinari et Chatel n’a jamais trahi l’exceptionnelle qualité de sa production. Nous sommes dans la haute couture du tissu d’ameublement !”. Cette personnalité unique vaut à l’atelier de la Croix Rousse les commandes les plus prestigieuses. Versailles, Fontainebleau, Chantilly, les palais royaux de Lisbonne et de Madrid, le Metropolitan de New-York, la signature s’immisce jusque dans les salons de la Maison Blanche et répond aux appels de sirènes extravagantes : “Une cliente a commandé un sac-bijou chez un joaillier de la place Vendôme - poursuit Carole Damour - Nous avons réalisé un petit motif de soierie pour en garnir l’intérieur. Nous pouvons répondre aux demandes les plus atypiques, comme pour cet avion dont nous avons habillé les sièges d’une aquarelle réinterprétée en soie ! Nous sommes à l’aise hors des sentiers battus”.
Collection Jean Boggio - Pompadour
WARHOL AU 18ÈME SIÈCLE Les apparences sont souvent trompeuses. Malgré son classicisme incontestable, la manufacture est avant-gardiste. Le style Empire, inventé pour elle par le dessinateur Percier, fut un tournant radical. Et les motifs créés pour les couturiers Worth, Lacroix ou Gaultier furent tout aussi détonants. C’est ainsi, Tassinari et Chatel brode sa tradition autour d’un paradoxe. La maison s’offre aussi la collaboration de l’orfèvre-joailler Jean Boggio. Enfant terrible, rêveur fantasque, le créateur en découd avec la tradition pour coudre un univers baroque et fantasmagorique : “Tassinari et Chatel, pour moi, c’était Versailles ! Ils sont venus me chercher pour marier le classique à ma fantaisie et nous nous sommes parfaitement accordés. Vous savez, la création ressemble à un rapport amoureux !” dit-il en éclatant de rire. “J’ai travaillé le figuratif en bicolore, tissu devant derrière, dans un principe à la Warhol. Mais qui pourrait dater du 18ème siècle !”. Jean Boggio remet 100 fois sur les métiers son ouvrage et tisse, avec les canuts de l’atelier, une atmosphère à la Pierre Loti parfumée à l’opium Saint Laurent. Et la maison éclabousse aujourd’hui d’un orient soyeux les murs d’un prestigieux hôtel de Miami. En étoffe rose schoking. Jardin d’Eden
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+ d’infos : www.tassinari-chatel.com
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Arts de la table : Alessi, Baccarat, Bernardaud, Christofle, Daum, Ercuis, Gien, Haviland, Hermès, Lalique, Saint-Louis, Puiforcat, Raynaud, Riedel, Robbe & Berking, Rosenthal, Villeroy & Boch... Global Home Design : Baccarat luminaire, Élite, Fendi, Lalique maison, Leucos, Masiéro, THG, Valenti…
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BENJAMIN ROUSSE
LE VIDE A PLEIN TEMPS © Aline Perier
BENJAMIN ROUSSE CULTIVE LE PLEIN ET LE VIDE. EN SE JOUANT DES VOLUMES, LE LAURÉAT DU LYON CITY DESIGN LIBÈRE SA TÊTE POUR REMPLIR L'ESPACE. ET VICE VERSA. SES CRÉATIONS OSCILLENT ENTRE L'ART ET LA FONCTION, ELLES VÉHICULENT UNE MATIÈRE À RÉFLEXION MODULABLE ET LUDIQUE. ON PENSE, DONC, ON SUIT ! Par Pascale Godin
B
enjamin Rousse pose sur la table un petit bouquin souple. Noir et blanc, couverture minimaliste, « Culture du plein et du [vide] » est son mémoire de fin d’étude. Lao-Tseu, Galilée, Henri Moore et Giacometti y disputent le vide à Lars Von Triers, John Cage et Le Corbusier. Références multiples. Le jeune designer se faufile aujourd’hui hors les mailles tissées à l’école de Condé lyonnaise et aux Beaux-arts de St-Etienne. En fils de l’Art et de l’Utile, il sème ses projets colorés sur tout plein d’horizons. Et la récolte est prometteuse.
« LE DESIGN PEUT ÊTRE DE L’ART. PAS L’INVERSE » Il se souvient clairement de l’origine de sa vocation. Une anecdote qui tire à Benjamin un sourire presque malicieux. Il a 5 ans. Assis à l’arrière de la voiture familiale, il se chamaille avec sa sœur. Elle a sur les genoux une petite boîte de maquillage, il s’empare du Banc Courbes Vertes
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Console Partition
rouge à lèvres et esquisse une girafe sur le dossier du siège : “Je crois que ma passion pour le dessin vient de là. Je n’ai plus arrêté de crayonner depuis !” confie-t-il. La suite est classique, l’art fait désormais partie de sa vie. Mais il voit rapidement des limites aux 2 dimensions du trait : “Je suis passé de l’art au design parce que je voulais travailler des matériaux, en faire quelque chose d’utile et de fonctionnel. Le design peut être de l’art, mais pas l’inverse. Interpeler par l’intermédiaire d’un objet qui véhicule certaines valeurs est un défi passionnant. J’appartiens à un courant où le design est, aussi, un outil de réflexion”.
Banc Galet
VIDER SON SAC… On l’aura compris, Benjamin réfléchit beaucoup. Sur tout. Mais l’objet doit conserver son humour et sa poésie. Autour des notions de plein et de vide, il remplit les espaces, les dépouille. Comme une respiration. Le module de rangement « Trop Plein » en est emblématique. Conçu pour les vêtements, il se gonfle petit à petit : “C’est un objet rigolo, mais son langage est sous-jacent. Souvent, on entasse et on finit par étouffer. Trop Plein évolue avec la quantité qu’on lui impose et sa forme change. Au bout d’un moment, il est temps de vider son sac ! ”. Simple et évident. Aussi évident que « casser » une assiette, entamer son bord et lui donner Urne Instan-T
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BENJAMIN ROUSSE
“
LE DESIGN PEUT ÊTRE DE L’ART, MAIS PAS L’INVERSE.
Assiettes Angle
un angle plat pour gagner de la place sur les tables de bistrot trop petites “parce qu’en fin de compte, tout le monde déplace toujours son verre”. Des réflexions du quotidien que Benjamin développe, qui lui suggèrent la simplicité dont il aime dessiner les contours, pour “arriver à un juste milieu, qui ne soit pas trop pauvre, qui transmette quand même une émotion.” Et c’est le plus dur.
”
…ET JOUER LA MÉLODIE DE LA VIE Vaisselle, textile, petit mobilier privé ou urbain… Benjamin n’est pas cloisonné dans un domaine particulier, il se laisse guider par la matière. Des rouleaux de gazon synthétiques pour des tabourets de bar, du plâtre qui se désagrège avec le temps pour une urne funéraire, du bois… Avec l’espace en pivot central, il s’amuse à moduler les volumes, à l’image des masses évidées et légères de son « Etag’aire » ou de sa console « Partition ». “Nous n’avons ni les mêmes besoins, ni les mêmes désirs, ni les mêmes rythmes aux différents moments de notre évolution et « Partition » suit ce mouvement. Elle reflète notre personnalité.” Comme le fait également le miroir « Perception », inspiré des tâches d’encre du psychodiagnostic : “je voulais une forme qui fasse réfléchir au positionnement de l’homme par rapport à son image, cet aspect psy m’a mené droit au test de Rorschach, j’ai donc pris une tâche de peinture travaillée en symétrie. L’intérêt, c’est qu’on peut l’agencer comme on veut, vis-à-vis ou dos-à-dos, et lorsqu’on rapproche totalement les deux miroirs, on met le vide en évidence…”
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Miroir Perception
MAIN BASSE SUR LA VILLE En 2012, lauréat du Lyon City Design, le Lyonnais colle son empreinte sur la cité qui l’a vu naître. Il apporte sa touche au paysage urbain, avec notamment, la création d’un banc-îlot, pensé comme un havre rêveur et décliné aujourd’hui, pour le particulier, en un îlot de trois cailloux : “C’est un espace d’évasion dont la forme galet s’intègre à la nature. Avec sa petite niche dans laquelle on peut venir déposer un objet, une lettre ou un livre, il devient lieu d’échange et de partage, d’exposition personnelle et universelle”. Simplicité, humour, poésie, en jouant sur nos émotions, Benjamin Rousse fait carton ple in. Evidemment. + d’infos : www.benjaminrousse.com
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Housses de chaises
LA GRAVURE PASSE DE MODE
Torchons
G
rain de Couleur est né d’un moment compliqué. Rejeton numérique d’un savoir-faire traditionnel, il affiche pourtant la santé d’une entreprise dont les créations interpellent et séduisent. Un temps fragilisée, la société fut l’une des premières à utiliser la technique d’impression numérique. Et demeure la seule en France à imprimer ses motifs rigolos sur des matières naturelles. Et si « Grain de couleur » continue de se faire un sang d’encre, c’est qu’il a d’excellentes raisons
Années 80, golden years. Le secteur textile explose et le bassin rhônalpin en est l’un des acteurs les plus dynamiques. « Michel Photogravure », dédié à l’impression textile traditionnelle, nait dans ce contexte. Imprimer l’étoffe est un exercice difficile. Et Michel Panza, reconnu comme l’un des meilleurs graveurs au monde, en maitrise le savoir-faire. L’entreprise connaît une rapide expansion. A son apogée, elle emploie 140 personnes. Mais la décennie suivante met à mal le secteur. Internationalisation, délocalisations massives et nouvelles technologies fragilisent l’activité et l’industrie textile française perd 2/3 de ses effectifs. Michel Panza sait qu’il faut innover s’il veut contrer ce déclin. Visionnaire, il investit dans du matériel d’impression numérique, une technologie encore balbutiante. L’objectif n’est pas de remplacer l’impression traditionnelle, mais d’apporter une valeur ajoutée. Il sera le premier à créer de véritables prototypes d’impression numérique.
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GRAIN DE COULEUR
Tapis de bain
FAÇON ET CONTREFAÇONS
Serviette éponge
UN SACRÉ NUMÉRIQUE ! Bonne pioche. Peu à peu, l’impression numérique devient une entité à part entière de l’entreprise. « Grain de couleur » naît en 1999, l’unité produit des supports de communication. Michel Panza prend sa retraite et sa fille, Marie-Pierre Dumaine, s’installe à la barre. Marie-Pierre et son équipe réfléchissent à un nouveau modèle économique pour GDC. Marc Lefebvre, Directeur Marketing, précise “Nous nous étions positionnés sur le secteur de la communication visuelle. Mais les budgets com’ sont variables, il était difficile de fidéliser notre clientèle. Nous nous sommes orientés vers la décoration textile”. Le passage à l’acte est difficile. Les collections présentées en 2006 ne rencontrent aucun écho, pas plus que celles du printemps 2007. Et le projet ne fédère pas tout le monde. “Tout à coup, nous fabriquions nos propres produits”, explique Marie-Pierre Dumaine. “Certains membres du personnel pensaient que nous allions gaspiller l’argent pour créer des stands sur les salons, les clients de « Michel graveur » criaient au sacrilège parce qu’un graveur osait imprimer un bout de tissu !”. En 2007, c’est la surprise, la collection automne/hiver de GDC cartonne. Et Marie-Pierre crée alors 2 autres marques « un rendezvous français » et « daycollection ». Elle réunit l’ensemble en une seule société, Valtex Group.
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L’humour décalé de GDC fait mouche. La série de linge de table « couvert » connaît une réussite particulière, au point d’être copiée, recopiée, surcopiée. Ce qui n’effraie pas Marie-Pierre : “Les grands distributeurs copient nos motifs et les font refaire en Chine ou ailleurs. Cela agit comme un booster et nous force à innover. Notre spécificité ne tient pas qu’à nos motifs, elle tient aussi à notre capacité à imprimer en numérique sur des tissus naturels, alors que les autres n’utilisent que du polyester. Nous sommes l’une des seules entreprises en Europe à être équipée pour travailler le coton, le lin ou la soie. Et la seule en France !”. 95 % des produits sont d’ailleurs tissés dans l’hexagone. Et les ateliers de confection sont tous situés dans un rayon de 40 kilomètres autour de Valsonne, ainsi qu’à Saint-Étienne. Aujourd’hui labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, Valtex réalise un chiffre d’affaire de 4,3 M d’Euros et emploie 34 salariés. C’est peu, en regard des années 80. Mais on peut parier sur l’avenir, le grain de couleur fait bonne impression. + d’infos : www.graindecouleur.com Serviettes éponge
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Lampes Dita
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METYLOS
Fabrice, Claire et Grégoire Roche
L
a vie peut devenir un jeu. C’est dans cet esprit que Metylos est né un beau matin de mai 2010, à Fleurieu-sur-Saône près de Lyon. Une envie de changement, d’explorer de nouveaux univers, motive Fabrice Roch. Patron d’une PME spécialisée dans la découpe de tissus industriels pendant 25 ans, il cède son entreprise pour tenter l’aventure en compagnie de son épouse Claire, chargée de la communication, et d’Aurélie Richard, designer fraîchement promue de la Sheffield Hallam University. L’équipe se donne pour objectif de ne travailler que par passion, de vivre désormais en harmonie totale avec ses idées : production 100 % française, matériaux de récup’ et matières naturelles pour créer et éco-concevoir de l’utile, de l’agréable, du design signifiant.
VALSE DES IDÉES Les idées jaillissent et les machines mordent le feutre, ce fil conducteur qui devient abat-jour, horloge, patère ou liseré habillant
Miroir Léo
un miroir. “Le feutre, étoffe faite de poils agglomérés par pression et ébouillantage, est une matière écologique et durable, totalement respectueuse de la vie et de l’environnement”, explique Fabrice Roch. 100% laine et teinté biologiquement, il côtoie, dans les ateliers de l’équipe, du bois jurassien issu de forêts gérées durablement et des chutes de tissus ou de matériau inutilisés en fin de production. Ainsi, la suspension « Martin », en forme de panier, est livrée avec sa garniture intérieure issue de la récupération industrielle, tout comme « Louise », lampe d’ambiance réalisée en tamis de filtration. Car le développement durable, c’est aussi l’identité du label. “Pour notre plus grande fierté, l’intégralité des fabrications de Metylos est réalisée en France. Nous nous assurons ainsi de la qualité des produits, tout en conservant une rapidité de fabrication et une production la plus éco-responsable possible.” Un an après son lancement, Metylos avait déjà affirmé son engagement et poussé le retraitement dans ses derniers retranchements en fabriquant pour Fairsens (atelier de décoration d’intérieur « responsable ») des patères à partir de chutes
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METYLOS
Miroirs Igor Table Pauline
de la bande, prête son surnom à de confortables cubes en feutre de laine, quand son copain « Igor » est un miroir, produit-star de la collection. Il y a aussi « Dita », la lampe qui s’effeuille, « Elly » le grandpère d’un chef étoilé immortalisé en planche à découper, « Pauline », « Léopold », « Isaac », « Nestor »… Et puis il y a « Greg », un autre miroir, prénommé d’après Grégoire, le fils de Claire et Fabrice, qui a pris la tête du label il y a deux ans. Sous le regard attentif de son père, qui apporte toujours son expertise dans la découpe du feutre, c’est lui à présent qui perpétue l’esprit, l’humour et les valeurs de Metylos. Patère Léon
de combinaisons antinucléaires. Leurs noms « Fu », « Ku », « Shi » et « Ma » rappelaient le dramatique évènement tout en œuvrant dans un projet caritatif, puisqu’une partie des recettes de la vente avait été reversée à la Croix-Rouge japonaise. VALSE DES PRÉNOMS La production est responsable, mais la création, elle, reste un jeu. Le « Bande à Léon » en est un parfait exemple : une trilogie de petites patères colorées et encornées, qui réunit Léon le Cerf, Raoul le Taureau Camarguais et Gaston le Mouflon Corse. Des clins d’œil jusque dans le choix du nom des concepts. Si Fabrice n’a pas été « objectivé », Claire est devenue une suspension, Brutus, le chien
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VALSE DES TALENTS Comme l’envie de servir de tremplin à de nouvelles générations de créateurs. Un coup de jeune initié dès 2012, pour que le flot créatif ne tarisse pas au départ d’Aurélie Richard vers d’autres horizons. Metylos est alors devenu éditeur de jeunes talents. Des designers fraîchement sortis de l’école, à qui la marque met le pied à l’étrier en échange d’idées novatrices. Arnaud de Palange, Jonathan le Monnier, Gwendoline Del Campo, Adrian Blanc… Récemment, c’est la lampe « Paon », de Métiline Courvoisier, qui a officialisé le mariage du feutre et de la porcelaine, pour un luminaire gracile, aérien. “Ce sont de vraies rencontres, résume Grégoire, ils connaissent nos créations, aiment l’entreprise, l’esprit de nos productions, et nous entraînent vers de nouveaux univers”. + d’infos : www.metylos.com
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SUIVIE...
AMAURY POUDRAY ÉTAIT À L'USIN-E QUAND ON L'A RENCONTRÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS. DEPUIS, SON « SYSTÈME-D » A BIEN BIEN
Telaio, structures utilisables comme paravents ou comme consoles.
ÉVOLUÉ. MÊME SI LE JEUNE LYONNAIS PERSISTE DANS LE DURABLE ET LES VALEURS HUMAINES. Par Flora et Pascale Godin
C
Amaury Poudray empile les expériences. Passé par la célèbre Fabbrica de Milan, il collabore avec Ligne Roset, Mirima, Rémy Barrère, l’Institut Paul Bocuse. Et crée désormais son propre « Networks », histoire d’affirmer sa volonté de travailler avec les savoir-faire locaux : “Je ressens ce besoin de me lier à ces savoirfaire riches d’expériences. Ils sont présents dans tous les domaines, de l’artisanat au high-tech. Mais cette proximité assure aussi des relations humaines de qualité”. Des valeurs humaines dans la continuité de « Prélude », une ligne de petit mobilier développée du temps d’Usin-e, en collaboration avec un CAT (Centre d’Aide par le Travail). Le designer pense aussi global en créant
© Laure Melone
oupe courte, pantalon slim, regard rieur, Amaury maîtrise son allure trendy avec naturel. Il ouvre les portes de son vaste studio lyonnais, s’excuse de l’odeur persistante de peinture fraîche. Le trentenaire est un garçon tout simple, il suffit d’un « Comment ça va depuis ? » pour que la conversation reprenne son cours. Et malgré les changements, les séparations et les rencontres, le chemin du jeune designer suit une ligne claire qu’il trace avec détermination.
PENSER « GLOCAL »
Projet 2050
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© Tiphaine Vasse
AMAURY POUDRAY
« Rozmova » (« Conversation » en Polonais), une série d’objets de cuivre et de verre qui réunit des savoir-faire français, belges et polonais. Histoire de cristalliser une culture européenne qu’il explore avec gourmandise : “La Pologne m’a appris à regarder audelà des apparences, d’où ce mélange entre le bronze et le verre pour traduire une sensibilité cachée au cœur la rudesse”. FULL SENTIMENTAL ? Amaury puise son inspiration dans ses propres histoires. Il laisse des messages touchants, à travers des objets aux lignes simples et sincères. Comme « Wool and Wood », une table au plateau de laine, inspirée par sa compagne. “Je n’aurais jamais pensé travailler avec de la laine, c’est elle, designer elle aussi, qui m’a fait découvrir ses douces possibilités”. Les tabourets « Revival », les tables « Gears » incarnent des patrimoines d’entreprises qui font appel au talent d’Amaury pour créer des passerelles entre passé et présent. En 2016, il crée une collection de paravents et retrace son travail et sa démarche dans le livre « Arrangements ». Et puisque l’homme s’avoue sentimental et nostalgique, on lui concocte un questionnaire tac au tac, auquel il se plie volontiers… + d’infos : www. amaurypoudray.com
Rozmova
Activmag : Votre matériau préféré : Amaury Poudray : Les matières vivantes, cuir, bois, tout ce qui est végétal. Mais j’avoue un faible pour le verre. Sa transparence rappelle l’air et l’eau. Je suis séduit par sa dureté apparente, la cause même de sa fragilité. C’est froid, mais c’est né dans du feu ! Ce que vous appréciez le plus chez un designer : L’honnêteté ! D’abord par rapport à lui-même, puis aux matières qu’il travaille. Votre étape préférée dans le processus de création : La rencontre humaine, que ce soit avec un industriel, un galeriste ou un particulier. C’est pendant cette étape que les idées naissent, fusionnent… C’est très inspirant ! Votre designer préféré ? Oh là là, c’est difficile de choisir, mais je dirais Enzo Mari. Il a un discours clair, même si c’est un peu radical parfois, mais dans le bon sens du terme. Ses créations sont sincères, directes et vont à l’essentiel. Les projets dont vous êtes le plus fier : Ceux dans lesquels je me sens particulièrement investi. « Réseaux » et « Locaux » s’inscrivent complètement dans ma ligne de conduite. L’un consiste à dessiner des fournitures et emménager un espace de repos/sieste en entreprise. L’autre à combiner sur un banc d’extérieur des savoir-faire français en terme d’énergie nouvelle, d’éclairage et tissus innovants.
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visite
ATTENTION MAISON TRÈS CRAQUANTE...
VISITE GUIDÉE
UNE MAISON CONTEMPORAINE N'EST PAS QU'UNE MAISON CONTEMPORAINE DE PLUS. LA PREUVE, EN IMAGES, AVEC LA CHIPSTER BLISTER HOUSE, BAPTISÉE D'APRÈS UNE GOURMANDISE OVALE ET SOUFFLÉE QUE L'ON DÉVORE À L'HEURE DE L'APÉRO. OUI... LE CHIPSTER. Par Estelle Coppens - Photos : Studio Erick Saillet
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u verre et du béton. Certains esprits (chagrins) considèrent que rien ne ressemble plus à une maison contemporaine qu’une autre maison contemporaine. Encore faudrait-il y regarder de plus près. Ainsi, l’étonnante habitation des Monts d’Or, conçue par Au*m, agence emmenée par Pierre Minassian, leur donne tort. Certes, la Chipster blister house est majoritairement constituée de béton et de verre. Mais ses architectes, par conviction et par feu sacré, lui ont offert un supplément d’âme, quitte à diablement corser l’exercice au niveau technique : double porte-à-faux, savant travail de découpe et d’incrustation du monolithe, paravent haute couture, composé de soixante coques d’argon acier brut verni, laquées de résine Corian noire (fameux clin d’œil au Chipster)…
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VISITE GUIDÉE
Vous voulez des exemples ? Au Sud, la façade est entièrement vitrée, particularité qui laisse d’ailleurs entrevoir la continuité des espaces intérieurs. Problème : impossible de trouver les baies vitrées aux dimensions idoines, en France. Au*m dégotera à l’étranger un fournisseur apte à relever le défi. Afin d’habiller cette même façade, de soustraire les occupants de la maison aux regards indiscrets et de les protéger des rayons ravageurs du soleil, Pierre Minassian a passé de longues heures à lui dessiner une sorte de moucharabieh contemporain. Problème, derechef : les propriétaires sont en bout de budget et peinent à financer le rideau de Corian qui personnifie tant la demeure. Opiniâtre, l’équipe remue ciel et terre pour trouver des solutions. Ce sera, in extremis, le groupe suisse inventeur du matériau
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composite, qui fournira l’enveloppe nécessaire à l’achat et à la fabrication du paravent, afin d’en montrer toutes les potentialités. A peine cet écueil évité qu’un autre surgit : aucune entreprise n’ose se mesurer à la pose dudit paravent sur la façade. Le dispositif est si singulier qu’il n’a pas d’antécédent… Bref, trop risqué. Cette fois, ce sont Pierre Minassian et un collègue, aussi chevronné et bricoleur que lui, qui revêtent leur bleu de travail pour hisser la dentelle métallique à sa destination finale. L’agence a également réalisé l’ensemble des suspensions lumineuses de la maison. Il aura donc fallu beaucoup de suite dans les idées et un peu d’huile de coude pour que cette habitation noire et blanche, aux lignes minimalistes prenne forme et ce, telle que ses concepteurs l’avaient voulue.
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VISITE GUIDÉE
JEUX DE GÉOMÉTRIE ET GAGEURE TECHNIQUE “Nous avons poussé au maximum les capacités structurelles du béton afin d’obtenir l’effet le plus fort et le plus harmonieux possible”, explique le Lyonnais. Au-dessus du séjour, le porte-àfaux court sur 13 mètres. Un second débord de béton surplombe la partie nuit, à l’étage. Même recherche pour la façade donnant sur la rue : la construction a été évidée afin d’obtenir une sensation de structure. La frise adoptant l’esthétique des poutres en treillis qui résulte de l’opération dévoile un peu du patio. Ce dernier permet de drainer la lumière vers le séjour et le niveau supérieur. Sur la tranche du bâtiment, le travail de découpe et de géométrie se poursuit. Le verre semble percer le béton. Cette coquetterie permet de multiplier les expositions, de gagner en légèreté et
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caractère. Les deux façades en longueur se répondent, via une logique inversée de vides et de pleins. Le percement trapézoïdal, qui donne sur la rue, fait ainsi également écho à la coursive de la façade, côté jardin. Atypique, le chantier n’a pourtant pas traîné en longueur : “13 mois de patience ont été nécessaires alors qu’un tel projet réclame quatre mois de plus qu’un chantier classique”, souligne l’architecte. D’autant que la Chipster blister house répond aux demandes du label BBC. Chauffée par géothermie, équipée de rupteurs thermiques et d’une ventilation à double flux, elle affiche d’excellentes performances environnementales. Alors, qui a dit que les Chipster n’étaient pas bons pour la silhouette ?
VISITE GUIDÉE
ON DIRAIT
LE SUD ON A SOUVENT DIT QUE LYON AVAIT DE PETITS AIRS TOSCANS. CETTE BELLE MAISON DE L'OUEST LYONNAIS, AUX
AMBIANCES
CONTRASTÉES,
JOUE
PARENTÉ. Par Estelle Coppens - Photos : Studio Erick Saillet
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DE
CETTE
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aison de bord de mer, avec ses poutres immaculées et son décor vivifiant ? Appartement de ville lumineux, planqué dans un coin secret de Toscane ? Maison de campagne enviant ses consœurs de la ville ? Vu de l’intérieur, peu d’indices laissent à penser que cet espace, dosant avec doigté matières brutes, mobilier intemporel et pièces contemporaines, s’est niché dans une vieille ferme des environs de Lyon. Le décor a cette qualité d’être à la fois raffiné ET accueillant. Il met d’emblée à l’aise : on ne s’assoit pas du bout des fesses sur le canapé gris (Lowland, Patricia Urquiola pour Moroso), vaguement intimidé par l’aseptisé de la scène. Non, ici, le mobilier vous dit “Prenez place, vous êtes entre de bonnes mains. Profitez !”. On se voit presque déjà deviser avec les hôtes dans le petit salon de l’entrée, une tasse à la main, et rectifier sa coiffure dans l’un des miroirs circulaires Adnet Gubi, avant de passer à table.
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VISITE GUIDÉE
Installés depuis une dizaine d’années, les propriétaires avaient envie de réveiller leur lieu de vie, de le faire changer de personnalité. Le couple est donc retourné toquer à la porte de Claude Cartier, lui confiant pour la seconde fois, les clefs de leur maison de près de 300 m2. La fidélité paie. La décoratrice lyonnaise ne les a pas abandonnés en rase campagne. Sa partition montre toute la maîtrise et le sens de la composition qu’elle est capable de déployer. L’introduction de couleurs franches, sans débordement ni charivari, met au chômage technique les variations plus contemplatives (et plus vues) autour du crème, du taupe, de l’anthracite. En accord avec les propriétaires, la décoratrice a ainsi choisi de laisser la couleur s’exprimer librement. Avec pour résultat, des effets sur le moral, similaires à une balade sur la plage, hors saison, un jour de grand soleil et de zéphyr.
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NOM DE ZEUS ! Dans le grand salon, qui accueille plusieurs éléments décoratifs forts, tout est question d’équilibre : par leurs lignes graphiques, légères et qui semblent comme imprimer un mouvement, la suspension ronde Vertigo répond au mythique lampadaire à trois bras de Serge Mouille. Des touches discrètes de rouge et de jaune forment un parfait ménage à trois avec le gris. Ce traitement chromatique rend ce dernier plus lumineux, moins neutre. Quant à l’épatante fresque, elle confère beaucoup de noblesse et de magnétisme à la pièce. Il s’agit du papier peint panoramique Desus
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qui reprend le détail d’une fontaine de Rome. Zeus, descendu de son Olympe pour l’occasion, semble surveiller les destinées de la maisonnée. A côté du mur en pierres, à gauche de la fenêtre, une toile prolonge l’ambiance italianisante ; ses hautes frondaisons évoquent la Toscane. Le sol, en pierre claire, fait office de trait d’union entre les différentes époques, avec son charme serein et immuable fait pour traverser le temps. Sur le manteau de la cheminée, on aperçoit une partie d’une grande photo du photographe lyonnais Cédric Rouillat.
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RETOUR VERS LE FUTUR… Les beaux volumes du salon-salle à manger sont mis en valeur par la dominante du blanc, zébré par des lignes graphiques noires. Un peu plus loin, vers l’entrée qui n’existait pas et qui a été aménagée par les décorateurs, un vestiaire est dissimulé dans une bibliothèque. Claude Cartier et son équipe se sont amusés à décupler l’aspect géométrique des poutres apparentes et de celle, porteuse, qui dessine une flèche dont le chapeau serait renversé, au milieu de la pièce. Sur cette toile de fond noire et blanche, une série d’objets jaunes, disposés çà et là, lancent leur fusée éclairante. Discrète mais ô combien précieuse, dans un coin, une coiffeuse, toute en laque brillante à l’extérieur et en chêne massif, incrusté de cristaux Swarovski, à l’intérieur, annonce le grand retour d’un meuble ressorti des décennies passées. Dans la chambre mansardée, les visages du papier peint Fornasetti volent la vedette. Les héritiers du designer italien, lassés de voir les nobles motifs inonder le marché des produits dérivés, ont décidé de mettre un coup d’arrêt à la production de ce papier peint. Il s’agit des derniers rouleaux que la décoratrice a pu se procurer. Un coup de maître !
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MESURES & DÉMESURE SITUÉ SUR LA PLACE BELLECOUR, CET APPARTEMENT BOURGEOIS DE 400 M2, DONT LES PROPRIÉTAIRES RESTENT DISCRETS, OFFRE UN DÉCOR À COUPER LE SOUFFLE. SA RÉHABILITATION, AVOUONSLE, ONÉREUSE, A ÉTÉ ENTIÈREMENT CONFIÉE À LA DÉCORATRICE DOMINIQUE GIUGHESE. Par Agnès Guillaume - Photos : Studio Erick Saillet
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arder un œil sur la sculpture équestre de Louis XIV n’est pas donné à tout le monde. Mais l’essentiel est ailleurs ou plutôt à l’intérieur, à l’abri des regards et des indiscrets. Lorsque Monsieur et Madame B. prennent rendez-vous avec Dominique Giughese, ils n’ont pas de cahier des charges en tête. Ils lui ont déjà confié un précédent appartement et lui donnent carte blanche pour ce nouveau chantier. “La crise n’avait pas encore sévi et le budget était très important”, explique l’architecte d’intérieur. Les 400 m2 se répartissent en deux parties. Une, centrée sur la vie de famille (trois enfants), la deuxième, sur la vie sociale. On est clairement dans un appartement de prestige et de réception. Six mois de travaux pour quasiment tout revoir. “Côté gros œuvre, on a cassé quelques murs pour créer une salle de bain, des sanitaires, un vaste dressing et une cuisine fonctionnelle. On a conservé les moulures existantes et le parquet Versailles qu’on a seulement remis en état”. Tout l’art de Dominique a été de proposer une décoration clé en main, pièce par pièce.
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LE WENGÉ COMME UNITÉ DE STYLE La visite débute par l’imposant hall d’entrée de 40 m2. Ici, deux fauteuils anciens côtoient une table en crocodile et un miroir vénitien. Le ton est donné. Avant même les salutations d’usage, on découvre au loin les pièces en enfilade. On fait une halte dans la salle de réception aux dimensions majestueuses. “Je suis partie d’un tableau qu’affectionnaient les propriétaires, peint dans les tons pastel. J’ai choisi des rideaux en taffetas avec des bandes de couleurs. Et, summum du détail, chaque chaise en cuir reprend une couleur des bandes”. Compte tenu de la hauteur sous plafond, le budget rideaux a été colossal. Etrangement, se dressent ici, non pas une, mais deux tables. “On voulait pouvoir organiser des dîners thématiques où les femmes et les hommes seraient séparés par exemple...” On lève la tête pour apercevoir le lustre en cristal qui fait désormais partie des murs. “Cette pièce chinée est très difficilement transportable”. Juste après, suit le salon dans le même esprit et surtout de même dimension, près de 70 m2. “Ici, tous les meubles viennent de Souplina à l’exception des fauteuils en cuir signés Méridiani.” Pour atténuer la couleur forte des murs, toutes les patines ont été réalisées en ocre tirant sur le carmin. Pour le mobilier, Dominique a opté pour la neutralité du taupe.
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UNE ENCLAVE D’INTIMITÉ Petite pépite de bonheur lorsqu’on se pose un instant dans le couloir transformé en « home sweet home ». “Cette partie de l’appartement était aveugle, étroite et peu accueillante. J’ai conçu un couloir façon Coste avec des vitrines éclairées, des chaises hautes capitonnées où il fait bon s’asseoir. Un lieu agréable pour prendre le café du matin, dîner en tête-à-tête ou s’affronter au bridge... Je sais qu’aujourd’hui les propriétaires l’ont totalement investi”. Changement de décor lorsqu’on pousse la porte de la cuisine. Le blanc ressort comme une évidence. Tout est fonctionnel, rationnel. Du design à l’état pur.
On poursuit la visite avec la chambre des parents très feng shui avec juste une ou deux œuvres mises en valeur à l’instar de cette sculpture vers la tête de lit. Petite entorse à la règle, le parquet est en chevron classique. Le dressing attenant permet toutes les séances de shopping effrénées. Enfin, de l’autre côté du couloir, on pénètre dans une vaste salle de bain. Une baignoire carrée et des vasques de chez Duravit composent le mobilier. “Lors de la démolition, on a découvert ce mur en pierre et finalement toute la pièce s’articule autour de lui. Il est devenu un élément de décoration à part entière”. On pourrait encore ouvrir des portes, mais la visite s’arrêtera là. Derrière, se dresse une partie plus intime qui restera secrète, à l’image des familles lyonnaises nanties.
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SACRÉE DEMEURE ! DÉCIDER DE VIVRE DANS UNE CHAPELLE DU XIIÈME SIÈCLE CHANGE LES PERSPECTIVES. ON PREND DE LA HAUTEUR. LA DÉCORATION DEVIENT XXL. LE BUDGET CONSACRÉ EST FORCÉMENT EN RAPPORT. STÉPHANE MILLET, ARCHITECTE D'INTÉRIEUR À LYON, SAVOURE ENCORE LA CHANCE D'AVOIR ÉTÉ CHOISI. Par Agnès Guillaume - Photos : Studio Erick Saillet
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Il y a les chantiers qui inspirent, ceux qui enthousiasment, ceux qui en imposent et ceux, moins fréquents, qui jouent sur tous les volets”, résume Stéphane Millet. Rénover une église n’est pas un don de Dieu, mais une chance qu’on ne laisse pas passer. En France, rares sont les édifices à changer de mains. “En 2009, un couple est venu me consulter avant signature. Il souhaitait acquérir une chapelle du XIIème siècle dans l’ouest lyonnais. L’édifice avait été désacralisé à la fin du XIXème et transformé en une confortable maison bourgeoise. Avant de se lancer, ils voulaient cerner un budget et balayer l’éventail des possibles pour la remanier au goût du jour. Comme eux, j’ai eu le coup de foudre pour ce bâtiment hors normes”. Le couple signe et Stéphane Millet se met à cogiter. Un an de travaux sera nécessaire. De l’extérieur rien à déclarer. Un très joli corps de bâtiment en pierres dorées, surplombé d’un clocher. Aujourd’hui, il n’accueille pas de cloches, mais un espace de détente avec une vue imprenable qui domine la vallée.
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TOUT RASER POUR RECONSTRUIRE Stéphane Millet avoue un penchant maso. La rénovation en est le prix à payer. “Les vieux bâtis ont une patine, leur histoire, mais également leur lot de surprises, déconvenues et galères. On ne sait jamais ce qu’on va trouver, un trésor peut-être, mais plus sûrement des matériaux abimés, des espaces morcelés qui ne correspondent plus aux habitudes de la vie actuelle. On est souvent obligé de repartir de zéro”. Décision est prise de déshabiller la maison. Exit les stucs, boiseries, cloisons, parquets et autres matériaux. “On a découvert de magnifiques voûtes. On a surtout rendu à l’édifice ses perspectives et proportions d’origine, jusqu’à 7 mètres de
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hauteur par endroit”. Résultat, un rez-de-chaussée de 220 m2, tout en longueur évidemment. L’isolation a été un gros poste. Chauffage par le sol, plancher en bois massif. “On a recouvert une partie des murs pour pouvoir ajouter des matériaux isolants et casser le «tout pierre» plutôt glacial”. Stéphane Millet choisit de traiter le rectangle d’un seul tenant, pas d’estrade, pas de cloison, mais une succession d’espaces. La cuisine prend place dans la nef. Elle donne sur la salle à manger, elle-même ouverte sur un salon, puis une bibliothèque et un autre salon qui se love dans le chœur. Chaque membre de la famille (dont deux enfants) peut circuler au gré de ses envies et occupations sans perdre
Crédits photos : DDerisbourg - Thinkstock.
un artisan de confiance , c ’ est un peu l ’ ami de la famille .
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le lien. Reste tout de même un immense volume à l’acoustique plus proche d’une cathédrale que d’un salon intime. UN TEMPLE DE L’HABITAT MODERNE Pour habiller ce vaste espace de vie, Stéphane Millet propose de mettre une impressionnante cheminée à double foyer en son centre. Mais l’audace est ailleurs. L’architecte a l’idée d’utiliser la cheminée pour arrimer les deux volées d’escalier qui desservent l’étage. Ce dernier, de taille plus modeste, 100 m2 tout de même, accueille 4 chambres et 4 salles de bains reliées entre elles par une passerelle en verre et acier qui longe toute la « maison ». D’ici aussi, la vue est imprenable. Dehors, le jardin est propice à la détente, un splendide cèdre du Liban, pas de piscine, enfin pas pour l’instant. Si, d’aventure, ils décidaient de creuser, peut-être découvriraient-ils un trésor, ou plus sûrement des ossements. Mais c’est une autre histoire…. + d’infos : www.volumes-architectures.com
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aute de deux étages, cette demeure de l’ouest lyonnais, banlieue cossue et paisible, a une identité propre, loin des canons actuels qui plébiscitent jusqu’à l’overdose le vintage ou, à l’autre bout du spectre, les intérieurs ultra-modernistes plutôt réfrigérants question atmosphère. Difficile en effet de confondre l’endroit avec un showroom de mobilier italien… Non, ici, il y a beaucoup de vie. De couleurs et d’imprimés. D’objets. Exit les solutions toutes faites. Les meubles passent et ne se ressemblent pas. Seule constante : le mélange revendiqué de matériaux anciens et de teintes contemporaines.
Ne souhaitant pas s’orienter vers un style particulier, les propriétaires, du genre hyperactifs et habiles en diable de leurs dix doigts, ont choisi de développer un univers : le leur. Le mot d’ordre est au fait maison. Et cela dure depuis des décennies. Il y a 40 ans que le couple a posé ses valises dans cet ancien bâtiment à michemin entre la maison de bourg et la ferme. Bâtiment qu’ils ont entièrement retapé au fil des ans, durant les vacances et les weekends. Que la maison ait longtemps abrité un cabinet médical, couvé une tribu de 4 enfants, et qu’elle voit aujourd’hui gambader douze petits-enfants, ne fait qu’ajouter du défi au défi.
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UN BATAILLON DE COMPÉTENCES ET DE TALENTS Lui est le genre d’homme que l’on bénit d’avoir pour voisin : il sait tout faire. Accessoirement, il était médecin. Elle, ancienne dentiste, n’est pas en reste : férue de décoration, de peinture et de couture, elle est tout aussi moteur dans les transformations que connaît en continu cette maisonnée, qui compte une centaine de mètres carrés par niveau. Hop, tous les 3-4 ans, Marie modifie notamment les tonalités des murs, pour le plaisir de changer et surtout pour fuir les intérieurs figés dans le temps. “Quand je me rends chez des amis, je suis toujours étonnée
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de constater que rien n’a bougé depuis 20 ans !”. Impensable pour le tandem. Illustration : l’esprit un peu gustavien du salon gris du rez-de-chaussée ne correspond plus à leur goût : trop précieux. Marie est sur la piste de canapés de style scandinave et de tables rondes gigognes pour gommer son côté désuet et lui redonner de l’allant. Ses lieux de prédilection : les Puces du canal, où elle a fait l’acquisition, l’année dernière, “à un tarif un peu élevé”, d’un lot de chaises colorées en provenance d’Europe de l’Est, qui dynamisent la cuisine campagnarde aux tommettes.
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“Comme nous aimons faire évoluer le décor régulièrement, nous ne consacrons pas des fortunes au mobilier”. La solution : chiner pour redonner du peps. Et fabriquer soi-même. Monsieur a percé lui-même les nombreuses verrières qui éclaboussent l’intérieur de vert. D’ailleurs, le grand jardin échevelé, autre terrain de jeu du docteur, a été photographié par Botanic pour illustrer l’un de ses catalogues. Un autre talent à ajouter à la liste, sachant que Jean a également conçu la plupart des tables et des bibliothèques de la maisonnée. Et l’énumération s’allonge quand Marie révèle que son « mari est un artiste dans l’âme ». Plaît-il ? Et oui, c’est encore lui qui a confectionné les trophées d’animaux de tous poils qui peuplent la demeure. Quant à Marie, elle a peint bon nombre des toiles qui ornent les murs, notamment dans la chambre aux tons bleucanard-turquoise. Respect.
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UNE MAISON QUI VOIT DOUBLE La présence d’un cabinet médical en rez-de-chaussée, aujourd’hui transformé en cuisine et salon d’été explique l’existence de 2 cuisines et de 2 salons, à la fois de plain-pied et au premier étage. Une spécificité qui s’avère aujourd’hui bien utile quand il s’agit d’accueillir toute la famille le week-end, avec un potentiel de 22 convives… Tout en permettant de profiter d’atmosphères contrastées. “Nous avons préféré faire à notre manière pour les différents réaménagements de la maison, sans faire appel à un architecte. Lequel aurait certainement préconisé de tout casser. Or notre maison reflète les différentes étapes de notre vie, elle s’est construite avec nous”, résume joliment Marie. « Dépouillé » n’est pas précisément l’adjectif qui convient pour décrire la physionomie des lieux… “On est très collections, confirme Marie tout sourire. Je trouve que cela donne tout de suite une ambiance, et que l’on peut créer des ambiances avec tout.” Mais en ce moment, Marie a mis la pédale douce sur cette inclination : “Je ne peux plus rien mettre dans ma maison ! Et puis il y a des moments dans la vie où l’on a envie de davantage d’épure, de se libérer un peu… Avant de recommencer !”
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QUAND LA CHASSE ACCOURT LE LIEU BALANCE ENTRE 2 VIES. COUVENT LYONNAIS AU 17ÈME SIÈCLE, IL RESPIRE LA PATINE DE CES VIEILLES BÂTISSES. MAIS S'ILS AIMENT AUSSI LES MEUBLES D'ÉPOQUE, LES PROPRIÉTAIRES ONT JALONNÉ L'ESPACE DE SACRÉES GICLÉES CONTEMPORAINES. PAS TRÈS « COUVENTIONNELLES » EN SOMME ! Par Pascale Godin - Photos : Studio Erick Saillet
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ôté Bellecour, le tumulte citadin cogne contre la façade et traverse l’enfilade vitrée. Mais à l’arrière, la cour pavée, fermée et confidentielle, préserve les habitants des bruits de la ville. Séduits par ses volumes exceptionnels et sa situation centrale, les propriétaires ont reconstruit le lieu façon malle aux trésors. Chasseurs d’objets, amateurs éclairés, ils partiront bientôt vers une autre demeure. Un dernier coup d’œil ? RETOUR VERS LE FUTUR L’amour du mobilier contemporain a porté le couple vers une vie de chine. Ici, c’est elle qui mène la danse. Et découvertes après découvertes, le grand appartement lyonnais s’est peu à peu rempli de pièces exceptionnelles. Elles le sont toutes, et pas seulement par la signature qui les identifie. Elles ont été désirées, traquées, recherchées. C’est une histoire de passion et de chasse, autant qu’une réflexion sur la place de l’objet : “Nous avons toujours aimé deux époques, le 18ème siècle et le design contemporain. Cette juxtaposition est assez naturelle d’ailleurs, assez simple à mettre en œuvre. Mais la plupart des objets qui sont ici sont des objets que nous avons vus naître. A l’époque, ils étaient modernes,
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étonnants. D’une certaine façon, ils nous ramènent à l’enfance et c’est peut-être une façon de se réapproprier le passé, une forme de nostalgie”, reconnaît le couple. Sweet 60’s, années 70, aujourd’hui et demain. Le design sème ses formes parfois douces, souvent spectaculaires, balade ses tâches de couleur sur les parquets bourgeois. Et frappe d’un inox rectiligne et glacé des papiers peints d’époque. Signés Züber. FUIR LES ARCHÉTYPES Le salon révèle les détails d’une construction. Sur le manteau de la cheminée, un vase signé Jean Lurçat rappelle la passion des propriétaires pour la céramique. Une découverte qu’ils
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ont vécue ensemble, le début d’une traque : “A l’époque, nous connaissions peu la céramique et c’est une vente à Drouot qui a éveillé notre curiosité. Nous achetions énormément de pièces au début. Il y a eu une véritable production de masse dans les années 50. Vallauris, Elchinger…”. Petit à petit, la boulimie s’est apaisée. Et les propriétaires se sont tournés vers d’autres atmosphères : “Ce qui est amusant, c’est la découverte. Aujourd’hui, les classiques du design des années 60 et 70 sont répertoriés, réédités, catalogués, certains sont devenus de véritables archétypes. Mais quelques pièces demeurent exceptionnelles. Et ce sont ces pièces qui nous font vibrer”. Car s’ils ont apaisé leur faim, le couple n’a jamais cessé de chercher, de fouiner, de fouiller.
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IMAGE OU FONCTION ? Chaque déplacement des propriétaires est prétexte à la quête. Ils vont en Ardèche ? Une vente aux enchères les mène vers un bureau signé du sculpteur Maurice Calka, qu’on croirait extirpé d’un épisode de Cosmos 1999 : “Le bureau Boomerang est typiquement quelque chose que je jugeais incompréhensible et attirant à la fois quand j’étais gamin. Et penser qu’une personne au fin fond de l’Ardèche a aimé ce bureau le rend aujourd’hui d’autant plus attachant. C’est aussi dans son histoire que réside le pouvoir d’attraction d’un
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objet. Je ne pense pas pouvoir jamais me lasser de ce meuble.” Ah, la lassitude ! Marginal comme son nom le suggère, le canapé Misfits de Ron Arad pourrait bien en faire l’expérience. Autre traduction de misfit : inadapté. Et c’est bien ce que les propriétaires lui reprochent en riant : “Avouons qu’il n’est pas très confortable… Ce qui est un comble pour un canapé !”. Rouge pétaradant, peutêtre de honte, le sofa ne parvient pourtant pas encore à faire oublier sa présence. L’image avant la fonction ?
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UN ÉTERNEL COMMENCEMENT Aujourd’hui, le couple se projette ailleurs. Dans un autre lieu. L’occasion d’une nouvelle empreinte ? La propriétaire réfléchit à son rapport à l’objet : “Je crois que j’aimerais vivre dans un endroit épuré, mais je ne suis pas certaine que cela soit possible. Un lieu de vie est un reflet de ce qui se passe en soi et investir son intérieur, c’est investir son intériorité. Et même s’ils me lassent, j’éprouve un attachement sentimental pour certains objets. Quoi qu’il en soit, je crois que nous sommes trop compulsifs !”, ajoute-t-elle gaiement. Et comme en écho, son compagnon ajoute : “Nous envisageons de construire une maison contemporaine, c’est l’occasion de faire le vide. Mais faire le vide, c’est aussi l’occasion de recommencer !”.
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MARINA BAIE LUMIÈRE MAESTRO ! C'EST LE PETIT CONCERT TRÈS PRIVÉ QUI SE REJOUE CHAQUE MATIN DANS CETTE MAISON D'ARCHITECTE. JUCHÉ SUR L'UNE DES COLLINES DE LYON, TRÈS LARGEMENT VITRÉ, LE LOGIS PEUT À SON AISE ADMIRER LA VILLE. VISITE EN CONTRE-PLONGÉE. Par Estelle Coppens - Photos : Studio Erick Saillet
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u pied de cette belle maison d’architecte, toute en lignes simples, en surfaces vitrées et en pureté étudiée, la ville semble comme repliée, sagement. Cette vaste demeure contemporaine, construite par l’atelier d’architectes DPLG Vera & Barrand, possède un atout qui décuple son charme : la terrasse, une véritable « pièce à vivre ». On peut y fendre les flots d’un bassin azur, lézarder au soleil, rêvasser devant le spectacle de la ville qui s’ébroue en contrebas, ou celui de la frise des flammes de la cheminée. L’architecte d’intérieur Magnin du Sauzey a su donner à cet espace un supplément d’âme ; grâce à un habile jeu de reflets, le salon renvoie son image dans le miroir apposé sur la paroi aveugle du garage, lequel reflète à son tour la vue sur la capitale des Gaules et l’eau du bassin de nage. Les baigneurs enchaînent ainsi les brassées sans quitter la ville des yeux, tandis que les plus coquets ont tout le loisir d’étudier leur ligne dans ce miroir grandeur nature !
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L’architecte d’intérieur s’est aussi ingénié à cultiver la transparence des lieux, dedans comme dehors. Les garde-fous vitrés qui délimitent la terrasse dominant un terrain escarpé, répondent également à cette exigence. Grâce à cette mise en scène, les occupants installés au salon ou attablés pour un repas en plein air ne perdent pas une bouchée de panorama. Quant à l’agencement intérieur, il inverse les codes classiques de circulation : la cuisine et le séjour se trouvent à l’étage afin de profiter pleinement de la terrasse, tandis que les chambres occupent la partie basse de l’habitation. NOIR, C’EST NOIR ! Il s’agissait d’une demande expresse du propriétaire, grand adepte devant l’éternel, de mobilier design et de minimalisme : le mobilier devait répondre à un code couleur strict, du noir, du noir et encore du noir. A l’étage, les éléments laqués de la cuisine n’échappent pas à la règle. “Le diable se cache dans les détails”. La mise en garde n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Illustration avec le motif du plafond qui témoigne
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d’une recherche subtile, mais acharnée, d’équilibre. Dans la salle à manger, on reconnaît la table « Synapsis » de Jean-Marie Massaud à ses piétements métalliques savants. La cuisine-salle à manger, qui communique avec salon de réception, se délasse les jambes sur une centaine de mètres carrés. Cette partie jour est bordée sur presque toute sa longueur par la piscine. Dans le salon, la table basse et le canapé, tout en rondeurs, sont griffés B&B Italia. Pour rafraîchir l’atmosphère lorsque le soleil se fait intrusif, le propriétaire a opté pour des paravents originaux. Il a détourné des filets de camouflage de l’armée, dénichés sur Internet, pour habiller les baies vitrées du séjour, exposées au sud et l’est.
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PLONGÉE DANS LES PROFONDEURS DE LA MAISON En dessous de l’espace jour et de la terrasse panoramique, se trouve notamment la suite parentale, avec sa couche japonisante. Elle plaide pour un dépouillement tout oriental. La lumière, en frappant les brise-soleil, zèbre poétiquement les murs de la pièce. Comme dans le reste de la maison, le parti pris de sobriété et le tête-à-tête du noir et du blanc restent incontestés. Les fonctions domotiques, véritables bêtes noires du propriétaire, sont priées de se faire oublier. Même régime pour les rangements, intégrés eux aussi. Noirs, toujours, le canapé du salon de télévision et le lampadaire « Tolomeo » d’Artémide. Le tapis B&B Italia a été choisi pour ses reflets argentés, écho au miroitement général de la demeure. Les deux fauteuils bas, aux formes arrondies, ont été chinés aux Puces du Canal, puis revampés à l’aide de tissus Missoni. Le corridor qui distribue les trois chambres à coucher de la maisonnée débouche sur une cave à vins, dessinée par Philippe Magnin du Sauzey. Son architecture combine panneaux en plexiglas et là encore, le concepteur des lieux a laissé libre cours à sa fascination pour les miroirs. Décidément, cette maison réfléchit beaucoup…
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COUP DE JAUNE ! LA DÉCORATRICE ET PEINTRE VÉRONIQUE LEMAIRE A TRANSFORMÉ UN ANCIEN APPARTEMENT COMPARTIMENTÉ ET CHAGRIN DE LA PRESQU'ÎLE LYONNAISE EN UN INTÉRIEUR SOLAIRE, LUMINEUSEMENT VINTAGE. CHAUSSEZ VOS VERRES FUMÉS ! Par Olivia Desjardins - Photos : Sabine Serrade
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éronique Lemaire est un feu follet. Un feu follet qui a un sens inné de l’harmonie et de l’ordre. Il suffit que cette peintre, devenue décoratrice, déplace quelques objets, façonne des piles de papiers, retire ceci, ajoute cela, et tout semble tomber juste. “Si vous saviez ! C’est un tel bonheur pour moi de toucher à tout”, commente-t-elle simplement. Cette diplômée des Beaux-arts et de l’école du Louvre a dessiné tous les plans de la maisonnée, y compris ceux de la cuisine, “essentiel si l’on ne veut pas voir le four depuis le salon…”
DU SENTIMENT, DE L’INSPIRATION, MAIS DE LA PRÉ-CI-SION Il fallait bien une personne comme Véronique Lemaire pour caser et mettre en scène de manière lisible les innombrables trouvailles de la propriétaire. Cette dernière est en effet une serial-chineuse, partisane d’un certain bazar ambiant, de surcroît. Toutes deux se sont rencontrées via un ami commun. Lors d’un précédent chantier de rénovation, la première avait fait appel à la seconde. Ces femmes énergiques et enthousiastes se lient rapidement d’amitié. Et c’est tout naturellement que Marie appelle Véronique pour lui demander conseil à propos d’un appartement qu’elle hésite à acquérir pour ses enfants et elle. Véronique confirme rapidement le grand potentiel des lieux. Elle se représente déjà les futurs volumes de cette habitation dotée de hauts plafonds, dès que la distribution tarabustée et datée des pièces aura été revue. En réalité, l’habitation est “une page blanche où tout est à faire”. Autrement dit, un rêve pour la décoratrice.
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Il « suffira » de casser le côté archi classique de ce logis suranné pour laisser place à un nid pur et féminin. D’abord, abattre les cloisons de l’ancienne cuisine riquiqui pour ouvrir les perspectives, et créer des déambulations traversantes. Dans la pièce à vivre, la prescription consiste à redessiner la cheminée de manière à la rendre contemporaine, à surdimensionner les portes coulissantes de la chambre attenante pour plus d’originalité, et à percer une verrière afin de diriger la lumière venue de la rue vers l’alcôve salle à manger. Puis, tout peindre en blanc. UN BLANC PEUT EN CACHER UN AUTRE… Il y a d’ailleurs une ruse derrière la blancheur moelleuse et chaleureuse de l’habitation : les peintures employées ne sont pas de véritables blancs. Véronique a en effet truffé les lieux de faux tons, en travaillant des jaunes cuits, notamment. Idem pour le béton, gratifié de teintes beiges afin, là aussi, d’obtenir un résultat plus doux et flatteur. Quant à la décoration, “c’est le fauteuil jaune
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du salon, chiné par la propriétaire, qui a donné le la. C’est le début de l’histoire”. Une poignée de meubles neufs - la table de la salle à manger, le canapé, des tables d’appoint - tout comme deux grandes armoires chinoises, permettent d’éviter le piège du 100% vintage. L’ensemble est éclairé par les pièces uniques de Marie, d’anciens luminaires qu’elle coiffe d’abat-jour en papier artisanal ou en tissu, confectionnés par ses soins. “Il faut que tout aille ensemble, que les choses se répondent, mais sans que ce soit trop évident ou artificiel”, observe Véronique. Et puis, le décor est parsemé de touches d’humour, à l’image de
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cette gigantesque et improbable paire de souliers masculins, un coup de cœur absolu de Marie (qui projette d’en faire un berceau pour ses futurs petits-enfants). Accessoires que Véronique a réussi à ajouter au tableau sans faire tache. Un ancien plafonnier un peu hiératique sera plus « marrant » transformé en une boule qui se balance au bout d’un fil, dans un angle du salon, et qui attire irrésistiblement l’œil. Au final, la demeure est un nid à bonnes idées. Car, pour Véronique Lemaire, il faut se garder de verser dans le stéréotypé. “La déco, c’est chouette quand c’est vivant, quand on s’amuse, sinon le décor paraît figé et tout devient d’une telle tristesse.”
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Activmag : Comment êtes-vous arrivée au stylisme ? Nathalie Chaize : Par la petite porte ! En fait, j’étudiais l’architecture. Si les études me passionnaient, je trouvais en revanche le métier difficile, un peu trop sérieux, trop rigide. J’avais envie de choses plus ludiques. J’ai pensé un moment me tourner vers le design, puis finalement j’ai commencé à dessiner des vêtements, tout en prenant des cours du soir de stylisme et de couture. Ensuite, j’ai présenté des concours, avec un petit groupe de créateurs lyonnais, parmi lesquels j’ai rencontré… mon mari (NDLR : Yves Casile). En 1985, on a décidé de monter notre entreprise. On ne connaissait pas grand-chose au métier, mais la passion et l’envie nous ont servi de moteur. Des débuts difficiles ? Oui et non. Au départ, nous avions chacun notre marque, pour hommes et pour femmes. Au bout de quelques années, compte tenu du développement de l’entreprise, nous nous sommes recentrés sur la marque Nathalie Chaize, la gestion de deux collections étant vraiment trop lourde. Au tout début, je suis allée taper aux portes des boutiques pour vendre mes modèles. Curieusement, ça a marché assez rapidement. Il y a eu bien sûr beaucoup d’obstacles sur la route, mais ils nous ont plutôt stimulés que découragés. Finalement, le plus dur a été de passer à la vitesse supérieure, de l’artisanat à la grande production. Comment créez-vous? Lorsque j’imagine un modèle, j’ai toujours à l’esprit une femme en particulier - une amie, une relation, une de mes sœurs... - et je travaille en fonction de son physique. J’ai envie d’habiller toutes sortes de femmes, les rondes, les minces, celles qui n’ont pas de poitrine, celles qui en ont beaucoup, celles qui ont un petit ventre, les grandes, les petites... Je ne supporte pas le côté élitiste de la mode qui n’habille que les tailles mannequin. Au final, je m’adresse à des femmes actives, qui cultivent l’originalité, sans pour autant tomber dans l’excentricité. Sexy sans ostentation, insolentes sans être provocantes, elles prônent l’élégance avant tout.
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Quel est, pour vous, le rôle de la mode ? La mode donne un pouvoir, celui de se sentir mieux dans son corps et donc dans sa tête. On néglige trop souvent son rôle social. Je m’en rends compte notamment en travaillant régulièrement avec des associations de femmes en difficultés (NDLR : elle est notamment partenaire de l’atelier d’insertion lyonnais ZIG ZAG). En leur prêtant des tailleurs pour leurs entretiens d’embauche, on mesure véritablement l’impact du vêtement sur leur comportement. D’un seul coup, elles se redressent, elles bougent différemment, elles parlent avec plus d’assurance... elles retrouvent une confiance qu’elles croyaient définitivement perdue. Ce sont les femmes qui me font vivre depuis plus de trente ans, il est bien naturel que je leur consacre un peu de mon temps. Et croyez-moi, quand on donne un peu, on reçoit beaucoup…
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Quels sont les points forts de votre nouvelle collection ? Je suis partie des quatre morphologies féminines - H, A, X et Y - et j’ai travaillé, pour chacune d’elles, sur des coupes qui subliment leurs atouts tout en gommant leurs défauts. Chaque pièce est définie pour une silhouette particulière. Après une formation en colorimétrie, j’ai réalisé que je ne proposais que des tons froids. Dans la nouvelle collection, chaque imprimé, fortement inspiré masaï cette année, est désormais décliné en tons froids et en tons chauds. J’ai également créé une petite ligne en taille 44/46. Le nombre de pièces a été sensiblement réduit, pour ne garder que les incontournables.
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Depuis notre dernière rencontre, il y a 5 ans, quels ont été les grands changements dans la maison Nathalie Chaize ? Nous étions à l’époque en plein développement des boutiques en nom propre. Pour assurer cette croissance, il nous fallait prendre un partenaire financier, mais je n’étais pas prête à perdre ma liberté. Notre société - notre bébé… - est une entreprise familiale, et tient à le rester. Nous avons finalement fait le choix de nous tourner vers l’international, l’Asie en particulier, très attachée aux marques incarnées, qui ont une histoire, du sens… Nous avons signé des licences avec la Corée - un vrai succès - nous marchons très bien au Japon, et espérons bientôt travailler avec la Chine. Nous avons également signé une licence avec une jeune marque d’édition, Rosanna Spring, pour une ligne de décoration présentée à Maison et Objets il y a quelques jours. Un nouveau coup de cœur… + d’infos : www.nathaliechaize.com
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n 2011, François Girbaud nous parlait d’avenir : “Aujourd’hui, nous possédons 110 boutiques à enseigne dans le monde. Notre avenir passe par l’ouverture de magasins sur des marchés comme l’Asie. Nous venons de signer en Chine pour l’ouverture de 38 points de vente, plutôt orientés casual.” Mais la marque était déjà dans une tourmente qui se confirmera deux ans plus tard par une liquidation judiciaire et la fermeture de leurs huit boutiques « en propre », en France et en Belgique. “On a vendu tous nos stocks, se remémore Marithé, et quand on a vu tous ces clients, comme orphelins, qui pleuraient presque, nous disaient de ne pas les laisser, toute l’équipe s’est sentie
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FRANÇOIS GIRBAUD, LE MAZAMÉTAIN, DE LA PLANÈTE MODE. MAIS ILS REVIENNENT AVEC UN NOUVEAU CONCEPT, PLUS AVANT-GARDISTES QUE JAMAIS. Par Philippe Bollard et Mélanie Marullaz
portée et m’a poussée à revenir.” En s’entourant de proches de la marque, les deux créateurs lancent donc un nouveau concept de distribution inédit : ils organisent une tournée de ventes éphémères dans toute la France. ROCK AND ROAD C’est sous le nom du collectif Mad-Lane (MADeLeinNE - MADe in LAiNE - MArithé LAiNE) qu’ils prennent donc la route, fin 2015, comme des Rock Stars, pour renouer avec leur clientèle et leurs premières amours. “François et moi venons vraiment de la boutique,
c’est là que avons appris notre métier. Western House (ndlr : la boutique parisienne, importateur de vêtements US dans laquelle ils se sont rencontrés en 1967) était l’un des premiers concept-stores, il y avait un flipper, un bar, pas de vitrine mais une ambiance, c’était notre crédo. C’est donc important pour nous de revenir vers les gens, de retrouver le dialogue avec eux, car, plus que toutes les études marketing, il nous apprennent vraiment quelque chose.” Il faut donc revenir aux fondamentaux, recommencer à vendre du pantalon, le produit-phare de la marque, puis re-rentrer les autres corps de métier, petit à petit. Toujours sans collection, mais autour des produits : le stretch, l’outwear, le tricot et le jean bien sûr.
LOOKING BACK Un jean qu’ils ont décliné, usé, élargi, délavé, foncé… au gré des nouvelles techniques qu’ils ont toujours cherchées à dénicher. Dans les années 70, le couple revendique la paternité du procédé de délavage « Stonewash », qui utilise la pierre ponce pour user le denim. Quelques années plus tard, alors que la tendance est au pantalon cigarette, ils lancent le baggy. Puis, en 1995, ils déposent la technofusion et la soudure par ultrasons, faisant disparaître les coutures des vêtements. Et quand les préoccupations environnementales se font plus pressantes, que le StoneWash s’avère beau-
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MARITHÉ & FRANÇOIS GIRBAUD
coup trop consommateur d’eau - 150 litres pour un pantalon - et que même Levis Strauss & Co finit par modifier son processus de fabrication, ils innovent encore, en ayant recours à un traitement au laser qui oxyde la molécule d’indigo, sans faire usage d’agents chimiques, ni laisser de résidus. Ce processus, le « WattWash » permet une économie d’eau avoisinant les 98%. “Quand on a commencé avec le laser, il était utilisé pour de grosse industries, pour découper les portes de cuisine, ensuite on a eu nos propres machines. On est plus des créateurs de nouvelles technicités que des créateurs de mode vraiment, on ne veut pas être couturiers !” rit Marithé. Des couturiers non, des aventuriers, oui, et c’est donc forts de ce passé qu’ils remettent une centième fois leur ouvrage sur le métier. STARTING ANEW En 2011, François Girbaud visait l’Asie. 6 ans plus tard, Marithé fait le bilan de leur première tournée française : 32 ventes éphémères dans 21 villes. Au programme de l’année qui commence, plus de ventes parisiennes, avec des nouveautés à chaque fois, toujours des dates
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en province, un déploiement sur les pays limitrophes, Belgique, Italie et un « gros sujet »: le lancement d’un site marchand sur internet. “Le fait de tout recommencer nous a fait repartir sur un système qui colle mieux aux attentes d’aujourd’hui, un système moderne, à l’image de ce qu’on a toujours fait, à l’image de notre produit, créatif, inventeur, mais pas un système mode. Maintenant, j’évite le défilé, tout ça, ce sont des pages que je ne tiens pas à renouveler, parce que c’est assez loin du consommateur final, et que même si on a des antennes, si on anticipe, c’est lui qui décide.” + d’infos : www.girbaud.com
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MILLESIA
DES HAUTS
& DES BAS
DES HAUTS... DES BAS, MILLESIA EN A CONNU DEPUIS 1994. POUR AUTANT, LA MARQUE LYONNAISE ÉTAIT PRÉSENTE LE MOIS DERNIER AU SALON INTERNATIONAL DE LA LINGERIE. LE PARI N'ÉTAIT PAS GAGNÉ, CAR LA MARQUE A UNE NOUVELLE FOIS CHANGÉE DE MAINS. LES PROPRIÉTAIRES SE SUCCÈDENT, MAIS L'ADN DEMEURE... Par Agnès Guillaume
A
près avoir connu les trente-sixièmes dessous, la marque reprend le dessus : des salons et des rachats, l’envie d’aller de l’avant sans oublier les fondements qui l’ont positionnée dans le petit monde de la lingerie de luxe made in France, et depuis toutes ces années, en filigrane, un homme, Daniel Perret et une femme, sa fille. L’HOMME FAIT DANS LA DENTELLE Avant d’embrasser la carrière dont plus d’un homme rêverait, Daniel Perret a fait tous les métiers. On lui prête celui de coiffeur visagiste et même de vendeur de voitures. Comment en arrivet-on aux petites culottes ? Tout simplement par le jeu des rencontres. La première lui fait intégrer la marque Scandale en 1968. Il grimpe tous les échelons, jusqu’à reprendre les rênes de la société en 1975 avec un associé. En 10 ans, son CA passera de 7 à 50 millions de francs, jusqu’à en atteindre 70 avec la licence Chantal Thomass acquise en 1992.
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MILLESIA
Mais l’aventure tourne court, Daniel Perret vend ses parts au groupe Top Form et quitte la société un an plus tard, divergence de stratégie avec les nouveaux acquéreurs. Une décision qui ne le laissera pas pour autant au tapis bien longtemps. Boosté par sa fille Véronique, il fonde la CCLC (Compagnie de Conception de Lingerie et de Corseterie) en 1994. La première collection dessinée à la hâte est un succès. L’entreprise enchaîne les Salons professionnels et se fait un nom dans le sous-vêtement de luxe : Millesia. Les coupes sont précises, les collections inspirées, les finitions impeccables. Elles revendiquent la broderie et osent même les guipures... Fort de
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l’accueil du public et de la presse en général, Daniel Perret sera de toutes les audaces jusqu’à proposer, pour l’automne-hiver 2003, une collection en cuir et lycra et même un soutien-gorge en aluminium. Show devant ! SANS DESSUS DESSOUS ! En 2007, premier revers. Malgré son haut niveau de technicité, Millesia a du mal à faire face à la concurrence chinoise implacable. La société enregistre de grosses pertes. Le Portugais Luis Aranha, un ancien de chez Nina Ricci, s’en porte acquéreur
en 2008. Mais la griffe prend une déculottée. Deux ans plus tard, nouveau rachat par Charles de Tournay, en partenariat avec Daniel et Véronique Perret, ils vont de nouveau faire face à de grosses difficultés fin 2015. Des divergences sur les choix stratégiques conduisent notamment au départ des « propriétaires historiques » et à l’abandon des investisseurs. Après une liquidation prononcée à la fin de l’été dernier, la griffe de dessous lyonnaise passe aux mains d’un nouveau propriétaire, un entrepreneur belge, Pascal de Freyne. Bien que bénéficiant d’une belle notoriété en France et en Europe, la marque Millesia a quasi disparu du « paysage lingerie » depuis plus d’un an. Grâce à d’importants investissements, Pascal
de Freyne espère réactiver le réseau de distribution. Le sphinx tente de renaître de ses cendres. Le nouveau propriétaire souhaite capitaliser sur le positionnement et la renommée de Millesia : le sexy chic. Si la logistique est réalisée depuis la Belgique, le siège implanté au Luxembourg, la création et la conception des collections restent localisées à Lyon et sont pilotés par… Véronique Perret, la fille du créateur originel. Le résultat a été présenté au Salon International de Paris en janvier dernier. Tous les espoirs sont à nouveau permis. Quant aux dessous de la nouvelle collection, ils savent déjà à quels seins se vouer… + d’infos : www. millesia.com
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MAX CHAOUL
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MAX ! SE MARIER RIME AVEC PERTE DE
LIBERTÉ,
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L'ÉTERNEL,
EST LUI UN HOMME LIBRE ET HEUREUX. EN 2014, IL PERD TOUT. EN 2015, GRÂCE À DE BRILLANTS AVOCATS,
IL
RETROUVE
SA
LIBERTÉ DE PAROLE ET SON NOM DE SCÈNE. EXPLICATION DANS LE SALON D'ESSAYAGE. Par Agnès Guillaume
M
ax Chaoul est un créateur lyonnais ultra sollicité, mais répond aux questions sans se faire prier. Les robes de mariées lui procurent sans aucun doute une éternelle jeunesse. L’homme est disert sur sa collection « Re Née Sens », son actualité et ses projets. “Re comme Retour, Née comme Naissance et Sens comme 6ème Sens. Ma maison de couture a 20 ans… Mais pour moi, c’est un nouveau départ. La robe de mariée doit elle aussi s’interroger pour se réinventer. La vie, la société ont évolué. Le budget consacré a fondu. Je dois tenir compte de ces nouvelles données et poursuivre dans ma voie, celle d’offrir du rêve”. Un rêve qui a failli virer au cauchemar.
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ANNÉE NOIRE. ANNÉE BLANCHE En 2014, le tribunal de commerce de Lyon prononce la mise en liquidation judiciaire de la société les Ateliers de MC qui avait racheté un an auparavant la Maison de Couture Max Chaoul créée en 1968. Le créateur met un genou à terre, mais décide de se battre. “Grâce à une équipe d’avocats, j’ai pu récupérer mon nom. C’est une deuxième vie qui s’annonce pour la marque qui désormais m’appartient”. On sent l’homme soulagé de cette liberté retrouvée. Dans la foulée, il refait la boutique, rouvre l’atelier attenant, reprend ses couturières et se remet à dessiner
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Collection Amoureuse
Re Née Sens - Acte I
des robes qui ont fait sa renommée. Max n’a rien perdu de la passion du premier jour. Le styliste débute au Cours Georges où il apprend le croquis, le patronage et le montage, avant de prendre la direction de Paris pour un stage chez Pierre d’Alby. Le jeune homme se fait remarquer. Il devient l’assistant d’Agnès B, Nicole Farhi, JeanCharles de Castelbajac et Christian Joss. Max regagne les terres lyonnaises et rencontre Clémentine qui devient sa femme et sa muse. Le couple se distingue alors avec des créations de prêtà-porter novatrices et quelques robes de mariées originales. L’argent viendra entacher ce beau roman par un mauvais « mariage » avec un financier. En 1994, l’homme repart à zéro avec sa propre ligne « Max Chaoul » de robes de mariées pleines de charme et d’audace. Les cérémonies se succèdent, les années défilent, Max Chaoul devient la référence. Tout sourit au couturier en vogue, les honneurs, les commandes, les papiers dans la presse people et féminine. Il signe une nouvelle ligne de prêt-à-porter, cocktail et robe du soir, toute aussi irrésistible.
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INSPIRÉ, L’HOMME RESPIRE… Soies de Lyon, taffetas, tulles paillés plumetis, satin duchesse, dentelles du Nord, broderies… tout l’inspire. Le créateur impose son style et sa liberté débridée. On lui doit notamment le bustier lacé à la Marie-Antoinette version XXIème siècle, la jupe aux volumes généreux, les épaules dénudées, les décolletés ultra sexy et les couleurs irisées. “Je vis uniquement pour ma passion. Plus je travaille, plus c’est facile !”. Malgré les années qui tournent sur le compteur, et les aléas, le créateur assure n’avoir pas changé, sûr de lui : “Max est toujours là. Max est toujours aussi demandé.” On lui pardonne cette petite coquetterie. Il annonce un nouveau site internet, nous parle avec gourmandise du tournage de Stéphane Bern pour l’émission sur France 2 « Vie privée », nous fait visiter son nouveau terrain de jeu « Les invités de Max Chaoul », un dressing pensé pour les mamans et les copines de la mariée. Pas de doute, Max est bien là. + d’infos : www. maxchaoulcouture.com
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© Lionel Caracci
NICOLAS FAFIOTTE
ALORS QUE DEPUIS QUELQUES JOURS, ELLE FAIT L'OBJET DE TOUS LES FANTASMES, NICOLAS FAFIOTTE NE RÊVAIT, LUI, QUE DE L'HABILLER... C'EST CHOSE FAITE. C'EST DANS UNE ROBE DU CRÉATEUR LYONNAIS QUE LA FRANÇAISE IRIS MITTENAERE EST DEVENUE, FIN JANVIER, MISS UNIVERS. LE COURONNEMENT D'UNE CARRIÈRE LANCÉE COMME UN MISS'IL... Par Agnès Guillaume
MISS'TER FAFIOTTE L
© SIPA
es yeux rieurs cerclés de lunettes noires, Nicolas Fafiotte a rejoint la grande famille des quadra. La maturité lui sied physiquement autant que professionnellement. “J’ai débuté dans la couture à 20 ans. La longévité, je n’y pense pas. La maturité me permet juste davantage de flexibilité. Mon nom est maintenant ancré. Je peux désormais m’amuser sur des projets un peu fou”.
EN FIN DE COMPTES… Et de la folie, Nicolas n’en a jamais manquée. C’est même son ADN. Déjà à Oyonnax dans l’Ain où il a grandit, le gamin ne pense qu’à créer… sous l’œil un rien désaprobateur de ses parents qui tiennent l’épicerie fine de la ville : “tu finiras à l’usine !”. L’usine, très peu pour lui, il négocie alors la paix familiale en s’inscrivant à un BEP comptabilité. Mais le cœur n’y est pas vraiment. Alors, entre 2 additions, le jeune homme poursuit ses rêves de couture et organise des défilés sauvages avec ses camarades de classe : toile cirée du jardin, rideaux, robe de chambre et bouts de ficelles, tout y passe… La passion reste. Il finit par envoyer valdinguer les études de comptabilité. Jongler entre les colonnes débit-crédit, ce n’est définitivement pas sa tasse de thé. Il quitte son Ain natal et les ambitions parentales
Sylvie Tellier, Miss France 2016 et Miss univers 2017 habillées par Nicolas.
pour intégrer, en cours d’année, l’Esmod à Lyon, d’où il sortira diplômé en 1996, en raflant au passage les premiers prix de stylisme et modélisme. Essai transformé à l’Esmod Paris, avec un prestigieux premier prix de haute couture. Du pain béni pour intégrer la Maison d’Emmanuel Ungaro, puis celle de Max Chaoul, avant de créer sa marque de couture éponyme et de s’installer à deux pas de la place Bellecour à Lyon. Le premier défilé de sa Maison a lieu en 2002. “C’est un beau souvenir. Un travail énorme pour métamorphoser la Cour des Loges. J’ai encore quelques pièces dans mes archives. C’était
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juste avant que ne démarre l’aventure Miss…”. Effectivement, en quelques semaines, la vie de Nicolas bascule. Sylvie Tellier, alors jeune étudiante, concourt pour le titre de Miss France. Mais à quelques jours du grand show, la belle n’a rien à se mettre sur le dos. Panique. Elle s’adresse au jeune créateur, qui lui enlève une sacrée épine du pied. En moins d’une semaine, il réalise la robe qui la mènera à son sacre. Et elle saura s’en souvenir. L’épisode marque le début d’une longue collaboration du créateur avec le comité Miss France. C’est lui qui crée les robes des finalistes du fameux concours de beauté depuis 2005. “Avec Endemol, je suis libre dans ma créativité. J’ai surtout un contrat moral. Je suis très respectueux de ces jeunes filles. Le X dans l’équation, c’est leurs
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© Saby Maviel
© Didier Michalet
NICOLAS FAFIOTTE
mensurations qu’on ne connaît pas à l’avance, puisqu’on ne sait pas qui va gagner. Et évidemment, elles ne font pas toutes la même taille, et n’ont pas les mêmes formes. Heureusement, on a quelques astuces comme le bustier réglable, ou le jupon qu’elles porteront plus ou moins taille basse”. Cette année, il refuse d’utiliser le rouge pour la finale. “Je ne le sentais pas. Une couleur trop couture, trop théâtrale. Finalement, ils ont validé ma proposition pour le blanc”. L’exercice n’est-il pas redondant ? “C’est une fois par an. Le retour médiatique est évidement important. Cette année, j’ai rencontré Arielle Dombasle que je rêve d’habiller. Cela permet des expérimentations pour la Maison. Et pour mon équipe, c’est l’occasion de se déconnecter du quotidien”.
Exauceur de rêves...
1 b o u l e v a r d d u Ly c é e
- A N N E C Y - 0 4 5 0 6 7 8 7 8 9
w w w. b o r o c c o . f r
NICOLAS FAFIOTTE
chef d’entreprise, mais avec les années, j’ai appris de mes erreurs. Ma chance, c’est mon équipe qui me suit depuis mes débuts. Cette stabilité apporte de la fluidité”.
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NICOLAS ET SES TERRAINS DE JEUX
LE COMPTE DE FÉES Des robes aussi magiques que celles qu’il imagine depuis 20 ans dans son atelier lyonnais pour les futures mariées de Lyon et de Navarre. L’homme se plie en quatre et ne jure que dans le sur mesure. “La femme ne vient pas chez moi pour se glisser dans une robe, c’est tout le contraire. Petite ou grande, fine ou ronde, intro ou extravertie, traditionnelle ou déjantée, chacune aura son jour de gloire. C’est mon côté magicien !”. Le jour J, la promise sera sublimée par une broderie, flattée par un tombé de soie sauvage, sexy derrière une transparence… Lors des essayages, les proches, maman en tête, sont conquises. “Pour certains mariages, il m’arrive de confectionner une douzaine de robes, trois pour la mariée, idem pour la maman ou la belle-mère, une pour la sœur, une autre pour une tante... C’est délirant. Carrément excitant !” Pour autant, l’homme reste calme… “Avec les années, c’est plus facile car je maitrise mon travail. J’ai toujours la pression, mais nettement moins de stress”. Ah… la maturité… Aujourd’hui, il explique être dans la recherche de l’équilibre. “Je prends soin de moi. Je fais des séances avec un coach trois fois par semaine. Je me suis mis à la sophrologie. Je suis de nature plutôt calme et pour le rester, j’évite au maximum tous les excès quels qu’ils soient. Forcément, je suis confronté aux soucis que connait tout
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En 2013, Nicolas est approché pour participer au Live Show d’Etam Lingerie. Depuis, l’aventure perdure. “J’interviens sur les accessoires qui rehaussent la lingerie. Pour les 100 ans de la marque, j’ai réalisé une pièce d’exception. On a brodé 10 000 pierres sur une robe en tulle”. Le résultat brille et assoie la notoriété du créateur lyonnais dans le mini cosmos de la mode. On lui parle projets. Il esquisse un large sourire. “Mon rêve, je le vis. Je n’ai rien contre une collaboration pour une publicité, un film, une pièce de théâtre… Je fonctionne au feeling”. Il devient soudainement très bavard. “Je peux vous parler de la robe entièrement brodée de dragées Reynaud pour le salon du Chocolat, du défilé sur fond de gastronomie pour le dernier SIRHA, du concours où les candidats devaient revisiter la veste militaire… Cuisine et mode ont de nombreux points communs vous savez : le bon, le beau, la rigueur, la créativité”. Une petite voix nous murmure que le conte de fée est loin d’être terminé. + d’infos : www.nicolasfafiotte.com
SINCE 1959
SINCE 1959
Le Lana et Courchevel ont une histoire commune, ils ont grandi ensemble, évolué ensemble pour devenir l’un, un hôtel de prestige, l’autre une station mondialement connue.
La situation de notre hôtel est magique, vous partez du ski-room skis aux pieds et vous êtes en deux minutes dans le centre shopping des plus belles enseignes.
Notre coup de coeur cet hiver le Saint-Nicolas, notre restaurant Savoyard authentique.
Piano Bar Jazzy - Terrasse sur les pistes - Centre de remise en forme - 55 chambres, 28 suites et 2 appartements. Spa By Clarins, un espace novateur dédié au bien-être avec piscine, 2 saunas, 2 hammams aux différentes senteurs et douches hydrojet. B.P. 95 - 73121 COURCHEVEL Cedex - Tel. +33 (0)4 79 08 01 10 - Fax +33 (0)33 4 79 08 36 70 - info@lelana.com - www.lelana.com
B.P. 95 - 73121 COURCHEVEL CedexCOURCHEVEL - Tel. +33Cedex (0)4 79- Tel.08+33 01 10(0)4- Fax +33 (0)33 36 704 -79info@lelana.com - www.lelana.com B.P. 95 - 73121 79 08 01 10 - Fax4 79 +3308(0)33 08 36 70 - info@lelana.com - www.lelana.com
MAF ATTACKS
PATER NEGOCIAS JE SUIS NULLE EN SOLDES. JE N'AI NI LA PATIENCE NI LA COMBATIVITÉ
NÉCESSAIRES
POUR
DÉNICHER
LES
BONNES
AFFAIRES. NOTRE FAMILLE N'EN EST PAS POUR AUTANT CONDAMNÉE À SE FAIRE DÉPOUILLER, MAIS C'EST DU CÔTÉ MÂLE DE LA FORCE
de la vendeuse, il range son portefeuille, ses filles et son sens de l’humour pour passer à l’étape suivante : trouver un pantalon de ski à N°1. Après d’âpres discussions, elle a fini par reconnaître que même si elle n’en avait pas envie, elle en avait besoin.
QUE SE DÉPLOIE LA FIBRE MARCHANDE. EN MATIÈRES D'OCCASIONS JUTEUSES, L'HOMME EST UNE VRAIE TÊTE CHERCHEUSE. Par Mélanie Marullaz - Illustration Sophie Veillet
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a va faire 8 jours qu’il m’en parle. “La semaine prochaine, c’est les soldes. Samedi, tu ne prévois rien, hein ?” Samedi, youpi, shopping au planning. La veille au soir, il a cerné les besoins de la triplette : une cagoule pour protéger N°3 des grands froids, des gants de ski de fond pour N°2, des bottes, un pull, des petits hauts, un poncho… STOP !!! N°1 se prend déjà pour Julia Roberts. Elle en a les jambes. Mais son Père, lui, s’il a les cheveux de Richard Gere, n’en a pas la prodigalité. Il étudie le plan d’attaque, négocie un arrêt-interrupteur chez Brico, et définit le meilleur rapport proximité/profit “parce qu’on ne va pas non plus y passer l’après-midi.” AFFAIRES ET CONTRE-TOUT
1er arrêt au Pieu Cranteur, le seul magasin du coin qui solde, mais pas maintenant. Qu’à cela ne tienne, puisque N°2 et 3 y ont trouvé leur bonheur, l’Homme tente sa chance en caisse : “non mais les gants, si je prends les deux, vous me faites un prix ?” Devant l’air interdit
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LIQUIDATION FAMILIALE Après 1, 2, 3 puis 4 boutiques - pas la bonne taille, pas la bonne couleur, trop moche, trop pas classe - nous voilà fourbus, mais lâchés entre les vastes rayons d’ImperStores et ses kilomètres de pantalons multicolores. L’Homme, à qui l’échec est étranger, a posé sa veste et retroussé ses manches, il ne repartira pas sans avoir trouvé. Je suis à deux doigts de la céphalée. N°2 est désespérée. Entre faire une dictée et les magasins, elle opterait pour la dictée. Sa bouche sourit à l’envers, ses yeux tombent vers ses chaussettes et elle s’ennuie fermement devant la retransmission d’un match de cricket. N°3 n’a pas quitté sa cagoule depuis qu’on l’a achetée, elle se prend pour un Ninja, sort de dessous les portants en roulade avant, passe d’une allée à l’autre en rampant. J’opte pour une évacuation salutaire des 3/5 de la famille avant que ça ne dégénère. Il est 19h30 quand l’Homme et son aînée comblée nous retrouvent enfin dans la voiture embuée. Devant ma mine renfrognée, il propose de s’occuper du dîner : hamburgers et cherry coke devant la télé… Y’a pas de doutes, cet homme-là sait négocier… + d’infos : mavraieviedemaf.wordpress.com
© Frédéric Prochasson
CITÉ DE LA GASTRONOMIE
QU'EST-CE QU'ON MANGE... DEMAIN ? IL N'Y AURA PAS UNE, MAIS QUATRE CITÉS DE LA GASTRONOMIE EN FRANCE, AVEC CHACUNE SA SPÉCIALITÉ. ALORS QUE PARIS-RUNGIS TRAVAILLE SUR LES CUISINES DU MONDE, TOURS SUR L'ART DE VIVRE, DIJON SUR LE VIN ET LA VIGNE, LYON S'INTÉRESSERA
l’événement. Un calendrier qui ne peut que réjouir Régis Marcon, chef trois étoiles, président du comité d’organisation stratégique. On nous promet un lieu de réflexion sur la nourriture de demain. Les ingrédients sont réunis, reste à élaborer la bonne recette.
AUX RELATIONS ENTRE GASTRONOMIE ET SANTÉ, SUR UN SITE PERTINENT S'IL EN EST : L'ANCIEN HÔPITAL DE L'HÔTEL DIEU. Par Agnès Guillaume
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e SIRHA 2017, rendez-vous mondial de la restauration et de l’hôtellerie, vient de fermer ses portes lyonnaises. Si tout se déroule comme prévu, la prochaine édition, dans 2 ans, coïncidera avec l’inauguration de la Cité internationale de la gastronomie. Les médias du monde entier seront présents à Lyon pour couvrir
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DES ÉTOILES DANS LES YEUX A 60 ans, le chef de Saint-Bonnet-le-Froid, en Haute-Loire, n’a plus grand chose à prouver, il a tout raflé ou presque : Prix Taittinger en 1989, 1ère étoile au Michelin en 1990, Prix Brillat-Savarin en 1992, Bocuse d’Or en 1995, 2ème Etoile en 1997 pour son Clos des Cimes, 3 Toques au Gault-Millau en 2000, élu Chef de l’Année par ses pairs en 2001, promu Chevalier de La Légion d’Honneur en 2002, 3ème étoile en 2005… N’en jetez plus ! Sa coupe est pleine. Régis Marcon a même formé une pléiade de chefs étoilés, dont Emmanuel Renault, chef triple étoilé aux Flocons de Sel à Megève
ou Laurent Petit, chef double étoilé au Clos des Sens à Annecy. Avec un tel palmarès et un emploi du temps plus que rempli, pourquoi accepter un nouveau dossier ? Et quel dossier… “J’ai plusieurs établissements à faire vivre, certes, je suis effectivement très sollicité, mais il était impossible d’être absent de ce projet rassembleur autour de la nourriture de demain”. Et le chef va en surveiller le menu comme l’huile sur le feu… La Cité devrait mijoter encore deux ans, pour être servie fin 2018, pour une addition de quelque 19 millions d’euros. On peut d’ores et déjà soulever deux ou trois couvercles avec un président disert et motivé.
qui réunit 94 chefs étoilés et l’institut Paul Bocuse, Lyon possède un patrimoine gastronomique incontestable. “C’est en plus une ville que j’apprécie, où vivent de nombreux amis et où j’ai reçu un Bocuse d’or en 1995, ça crée des liens !”. Avec Jean-Michel Daclin, ils avancent donc sur le projet de reconversion du Grand HôtelDieu, dont les travaux ont commencé en 2015, et qui abritera, entre autre, la future Cité.
UNE GASTRONOMIE ÉCLAIRÉE En 2010, le repas gastronomique des Français, inscrit par l’Unesco sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité, conduit l’Etat à lancer un appel à projets pour une « Cité internationale de la Gastronomie ». Lyon, après un certain retard à l’allumage, est recalée. Mais le camouflet digéré, la ville remet le couvert. Au final, l’Etat opte pour un « réseau des cités de la Gastronomie ». Et Lyon rejoint in extremis le trio Paris/Rungis, Dijon et Tours. Pourtant, quand on lui demande de réfléchir à une cité idéale de la gastronomie, c’est Lyon qui vient immédiatement en tête de Régis Marcon. Avec plus de 2000 restaurants, une métropole
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CITÉ DE LA GASTRONOMIE
L’hôtel Dieu voit grand !
® Eiffage
Chef d’œuvre du XVIème siècle imaginé par Soufflot le long du Rhône, en plein cœur de la ville, fait l’objet d’une totale reconversion. Ancien hôpital, il deviendra d’ici à 2018, après quasi 4 ans de travaux, un site dédié au bien-être, à l’art de vivre et aux plaisirs de la table en accueillant un ensemble de restaurants et café, un hôtel Intercontinental Resort 5*, un centre de convention (2700 m2), un nouveau pôle tertiaire et une quarantaine de boutiques.
SUR LES TRACES DE RABELAIS Sur 3600 m2, on trouvera donc une exposition permanente, des ateliers permettant de goûter, toucher, sentir de nombreuses créations culinaires. Par ailleurs, un espace sera consacré à la démonstration des savoir-faire des différents métiers de bouche et de l’hôtellerie. Avec toujours pour fil conducteur : les relations entre nutrition et santé. L’objectif étant de démontrer, dans cet ancien hôpital, que l’alimentation peut aussi constituer une médecine. “Il était vital que ce lieu ne soit pas uniquement le repère de chefs étoilés. Il doit être ouvert à tous les professionnels des métiers de bouche et toute la filière de l’alimentation, sans oublier les scientifiques. 3 thèmes seront à l’honneur : l’alimentation, la santé et le plaisir. La Cité va rassembler les forces et fédérer les
énergies qui participent aux nouveaux usages et comportements de consommation”. Pour Régis Marcon, ce qui fait sens, rassemble et permet d’évoluer. L’homme a le mérite de faire émulsionner paroles et actes. Son passé de moniteur sportif a certainement laissé des traces. “Manger correctement, s’intéresser à la nature, avoir une activité physique régulière, prendre plaisir constituent des fondamentaux pour le bien-aller. Aujourd’hui, les ondes sont truffées d’informations qui influencent notre comportement face à la nourriture : véganisme, végétarisme, sans lactose, sans gluten… Même les chercheurs sont entrés dans la ronde…”. L’ensemble des spécialistes lyonnais seront donc réunis autour de cette thématique déjà chère à l’écrivain et médecin François Rabelais, qui exerça justement à l’Hôtel Dieu de Lyon, au XVIème siècle…
Les dates clés • 2010 : Départ des derniers services hospitaliers de l’Hôtel-Dieu. • 16 nov. 2010 : Le repas gastronomique des Français obtient son inscription sur la liste du patrimoine immatériel de l’Humanité. • Nov. 2011 : Classement Monument Historique du site Grand Hôtel Dieu de Lyon. • Printemps 2012 : Lancement d’un appel à manifestation d’intérêt par la Mission française du patrimoine et des cultures alimentaires (MFPCA) auprès des collectivités territoriales souhaitant accueillir la Cité de la gastronomie.
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• 19 juin 2013 : Officialisation par l’Etat, du réseau des Cités Internationales de la Gastronomie, fédérant les villes de Dijon, Lyon, Paris-Rungis et Tours. • Déc. 2014 : Signature du bail entre Eiffage et les Hospices Civils de Lyon. • Avril 2015 : Démarrage officiel des travaux de reconversion du Grand Hôtel-Dieu. • Déc. 2017 : Ouverture des commerces, des bureaux et des logements. • Sept. 2018 : Ouverture de l’hôtel Intercontinental • Déc. 2018 : Ouverture de la Cité Internationale de la Gastronomie de Lyon.
Disponible sur
Du producteur à l’assiette
Disponible sur
MATHIEU VIANNAY
LA MÈRE BRAZIER PEUT ÊTRE FIÈRE... SI MATHIEU VIANNAY N'EST PAS ISSU DE LA DESCENDANCE, IL ŒUVRE À EN FAIRE BRILLER LE NOM. ET AVEC 2 ÉTOILES RACCROCHÉES
SUR
LA
PORTE, L'ÉTABLISSEMENT RAYONNE
COMME
AUX
PREMIÈRES HEURES. Par Agnès Guillaume
UNE MÈRE
HORS PAIR L
a Mère Brazier, la Mère Fillioux, la Mère Léa, la Mère Blanc… La ville sait ce qu’elle doit au rang des arts culinaires aux mères lyonnaises, entièrement dévolues à leurs fourneaux et affichant des rondeurs de bon aloi. Eugénie en est la parfaite illustration. En 1921, elle ouvre son bouchon « La Mère Brazier », rue Royale dans le 1er arrondissement. En 1929, elle remet le couvert avec un second établissement au Col de Luère. 3 ans plus tard, le Guide Michelin la récompense de deux étoiles pour ses deux restaurants, puis une troisième l’année suivante. Elle est ainsi le premier chef à obtenir deux fois trois étoiles dans l’histoire du guide, suivie par Alain Ducasse en 1997, Marc Veyrat en 2001, Thomas Keller en 2006 et Joël Robuchon en 2012. Authentique affaire de famille, le restaurant de la rue Royale, qui gardera ses 3 étoiles pendant 35 ans, passe sous la direction de Gaston Brazier, le fils d’Eugénie, puis de sa petite-fille, Jacotte, avant que celle-ci ne le transmette à ses amis Philippe Bertrand et Bob Tosh, en 2004. Lorsqu’il en devient propriétaire en 2008, Mathieu Viannay sait qu’il vient de s’offrir une image de marque. “Rien n’était gagné, j’étais attendu au tournant !”
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A LA TABLE DU PÈRE MATHIEU Son histoire à lui commence à Versailles en 1967. Elevé en Anjou, il apprend le métier chez Faugeron et Vigato. Fin des années 90, il pose ses valises à Lyon, ouvre les Oliviers, puis un restaurant éponyme dans le 6ème. Et là tout s’enchaîne. MOF en 2004, étoilé en 2005. L’homme est fringant, bien fringué. Son visage d’acteur accroche les medias. Quand La Mère Brazier est mise en vente en 2008, il se met sur les rangs et l’emporte. Une 2ème étoile scintille à peine les cartons rangés. “J’ai une chance inimaginable. J’essaie de ne pas renier l’héritage d’Eugénie Brazier en le réinterprétant sans cesse”. L’hiver passé, la poularde demi-deuil avec des truffes fraîches s’encocotte avec le homard, servie avec un ragoût de légumes au jus. Côté cour, le chef a suivi les préceptes de Paul Bocuse et sort de sa cuisine pour asseoir sa notoriété. Son facebook est truffé de teasings sur ses faits et gestes et ceux de sa brigade. Celui sur la toute nouvelle épicerie-comptoir Mère Brazier qui s’étire à Vaise sur 450 m2 est en bonne place. Mathieu en a confié les rênes à sa compagne Florence. Un investissement d’un million d’euros et le recrutement de 20 salariés ont été nécessaires à l’ouverture de ce nouvel établissement. Le portrait d’Eugénie trône à l’entrée. Comme il se doit, elle veillera, en bonne mère. + d’infos : www.lamerebrazier.fr
F E S T I VA L
DU 30 MARS
EDDY MITCHELL BIG AVISHAI CO ALUNE WADE «AFRICAN FAS RICHARD BONA
AU 2 AVRIL
BAND | IBRAHIM MAALOUF «KALTHOUM» HEN’S JAZZ FREE | MACY GRAY T FOOD» & HIS SPECIAL GUEST OXMO PUCCINO & MANDEKAN CUBANO «HERITAGE» JAZZAMEGEVE.COM
CHRISTIAN ROURE
SCULPTEUR DE GOÛT
AVEC LE TRANSFERT DU RESTAURANT DOUBLEMENT ÉTOILÉ « LE NEUVIÈME ART », LYON A GAGNÉ UNE BELLE ADRESSE. LE CHEF DOUBLEMENT ÉTOILÉ CHRISTIAN ROURE AIME COMPARER LE REPAS CHEZ LUI À « UN OPÉRA, AVEC SA SUCCESSION DE TABLEAUX, SES RYTHMES, SA MUSIQUE, SON DÉCOR, UN DÉBUT, UN MILIEU ET UNE FIN ». TOUT UN ART, LE NEUVIÈME EN L'OCCURRENCE. LEVER DE RIDEAUX...
P
assionné, déterminé, Christian Roure est titulaire de trois CAP, rien de moins : cuisinier, charcutier et pâtissier. Il fait ses classes chez Gagnaire, Bocuse et Marcon et ouvre Le Neuvième Art en 2003 à Saint-Just-Saint-Rambert dans la Loire. En 2004, le restaurant obtient une étoile. En 2008, la deuxième. Entre temps (2007), il est sacré Meilleur Ouvrier de France. Fort de ses distinctions, il décide avec Nati, son épouse, d’entamer une aventure lyonnaise. Juin 2014, Le Neuvième Art déménage pour poser ses pianos dans le 6ème arrondissement, près des Brotteaux. Quatre bons mois de travaux et plus d’un million d’euros ont été nécessaires pour transformer le Charolais, enseigne dédiée aux carnivores, en haut lieu de la gastronomie locale. Dans ce décor contemporain et épuré, imaginé par Alain Vavro, Christophe Roure donne libre court à son talent culinaire, sous le regard bienveillant de Nati, entouré d’une équipe d’une quinzaine de personnes, dont 10 aux fourneaux. La moitié officiait déjà dans son établissement de la Loire. Une fidélité qui paie. Seulement quelques mois après l’ouverture, l’établissement lyonnais se voit ré-attribuer ses deux étoiles au guide Michelin. Madame reconnaît : “C’est un perfectionniste jusqu’à la manière de tailler les légumes pour la soupe. Christian est un grand technicien, très exigeant qui attend de ses collaborateurs la même implication”.
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Par Agnès Guillaume
NATURELLEMENT GOURMAND L’homme se dit accessible en dehors du service. On le sent bienveillant et plutôt zen. “Mon mari est un épicurien doublé d’un gourmand, il adore les desserts, notamment la galette frangipane. Au début, ma famille se faisait un sang d’encre à l’idée de le recevoir. Mais Christian apprécie les choses simples, si les ingrédients sont bons…”. Le chef acquiesce : “J’attache une grande importance au respect des ingrédients qui composent mes recettes. Cuisson, assaisonnement, sauces sont travaillés pour préserver l’intégrité et la saveur des produits. Sans « elle », pas de cuisine !”. Elle, c’est donc la nature. Ses assiettes sont comparées à des tableaux. Qu’en dit l’intéressé ? “J’aime la peinture et surtout la sculpture. J’aime l’émotion suscitée. Dans mon métier, les plats sont éphémères. A chaque service, j’imagine une petite histoire. Ma palette, c’est le visuel, la texture et le goût”. C’est ainsi qu’il détourne un foie gras en étonnant fraisier. Pour ceux qui pousseront la porte du Neuvième Art, les dernières « histoires » s’appellent Palet chocolat et caramel ou encore Monochrome de crabe. + d’infos : www.leneuvie meart.com
e s i r p r u s e n U pour vousisn, en maga
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on sur présentatirt de cet enca
104 Cours Albert Thomas, 69008 LYON - Magasin ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h30 (11h le lundi) 17, avenue des Alpes, ZAE Rumilly EST, 74150 RUMILLY - Magasin ouvert du lundi au samedi de 9h30 à 18h30
CHRISTIAN TÊTEDOIE
EFFET KISS FOOD ! CHEF ÉTOILÉ DU RESTAURANT ÉPONYME À LYON, CHRISTIAN TÊTEDOIE EST AUSSI PRÉSIDENT DES MAÎTRES CUISINIERS DE FRANCE. A CE TITRE, IL PARCOURT LE MONDE POUR PRÊCHER LA BONNE PAROLE. MAIS AU QUOTIDIEN, L'HOMME CULTIVE AVANT TOUT LA GÉNÉROSITÉ. LES BÉNÉFICIAIRES DE LA BANQUE ALIMENTAIRE S'EN SOUVIENNENT...
enfants. Il sera le seul à choisir le métier de cuisinier. “En fait, je n’ai jamais imaginé faire autre chose”. A 17 ans, il rejoint la brigade de Paul Bocuse. D‘autres Maisons suivront. C’est dans la ville du mentor que le jeune chef ouvre son premier restaurant en 1986 quai Jean Moulin. Suivront le quai Pierre Scize et l’attribution d’un macaron en 2000. L’aventure prend une autre dimension avec l’ouverture dix ans plus tard d’un établissement sur l’ancien site de l’Antiquaille sur la colline de Fourvière. Depuis, le restaurant Têtedoie s’est imposé comme le lieu incontournable de la gastronomie lyonnaise.
Par Agnès Guillaume
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ovembre 2016. Un froid de canard enserre l’agglomération lyonnaise. A Décines, l’entrepôt de la Banque alimentaire du Rhône ne fait pas exception. Une trentaine de personnes, pour la plupart des bénéficiaires de la banque, se presse autour de Christian Têtedoie pour un atelier pédagogique. “L’idée est de démontrer qu’on peut cuisiner des produits frais de façon rapide et sans se compliquer la vie, à un coût moins élevé que les plats tout prêts. C’est plus sain, équilibré et bien meilleur ! Beaucoup de légumes finissent à la poubelle car on ne sait pas les cuisiner”. Sans brigade, le chef prépare un ragoût de légumes avec sa volaille. Les grandes tablées ne font pas peur au MOF, intronisé en 1996.
UN PRÉCOCE DES COCOTTES “J’ai organisé mon premier banquet à 7 ans pour la profession de foi d’un de mes frères”. Avec la complicité de deux adultes, le petit garçon servira un merlu sauce beurre blanc nantais, pour 70 convives ! Christian est né à Nantes dans une famille de sept
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TINTIN CUISINIER Le regard est franc. La parole du même jus. L’homme est gourmand au sens large. Il avoue un penchant pour l’éclair au café. “Je vous parle de plaisir pur, pas de réconfort. Il y a longtemps que je cultive l’attitude positive. Je vais de l’avant sans me laisser polluer par les mauvaises nouvelles”. Il attaque son 2ème mandat de président des Maîtres cuisiniers de France. “L’association réunit 620 chefs. Je parcours 500 000 km par an. C’est fatiguant et passionnant à la fois. Mi-février, je pars en Chine puis au Canada”. Son second accroche-cœur, c’est l’Arsenic (rue Pierre Corneille dans le 3ème), un restaurant pensé comme une pépinière de chefs. “Je repère un talent et lui donne les clés de l’établissement pour un an”. Actuellement, c’est Benjamin Millard aux fourneaux. A 24 ans, le jeune chef est resté 2 ans et demi aux côtés de Christian Têtedoie à l’Antiquaille, après un passage Chez Benoît d’Alain Ducasse à NewYork ou encore le Sketch de Pierre Gagnaire à Londres. + d’infos : www.tetedoie.com
Hôtel - Restaurant Gastronomique - Brasserie - Cocktail Bar Spa - Réceptions - Séminaires
Chemin des Moines - Talloires - +33 (04) 50 60 77 33 - abbaye@abbaye-talloires.com - www.abbaye-talloires.com
JEAN-CHRISTOPHE ANSANAY-ALEX
L'ÎLE AUX TRÉSORS ! CHEF
ÉTOILÉ,
JEAN-CHRISTOPHE
ANSANAY-ALEX
A
GRANDI
SUR UNE ÎLE AUX PORTES DE LYON. SES PARENTS TENAIENT UN RESTAURANT, LUI EN A FAIT UN REPÈRE GASTRONOMIQUE. Par Agnès Guillaume
L
’Ile Barbe, un lieu magique et enchanteur… Ecrin de verdure, trônant au milieu de la Saône, l’île semble conserver secrètement ses trésors légendaires. On murmure que Durandal, la célèbre épée de Roland de Ronceveaux y serait enterrée… Autre trésor, et celui-ci attesté, le tour de main de Jean-Christophe Ansanay-Alex, le truculent chef de l’Auberge de l’Ile Barbe. Un lieu hors du temps. Une bâtisse du 17ème classée aux monuments historiques et dissimulée dans la verdure. Un établissement qui en impose. En être le dépositaire est une chance. Mais en écrire l’histoire n’est pas forcément une sinécure. En 1967, ses parents reprennent une guinguette et la transforment en un restaurant de gastronomie bourgeoise. L’arrivée du fils en 1991 marque une nouvelle étape, révolutionnaire. Le garçon formé
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chez les plus grands, dont Didier Clément, a été le chef particulier de Christina Onassis. Une expérience qui forge le caractère. A DOUBLE TRANCHANT Première décision, il repense la décoration. La carte suit. Son talent agrémenté d’audace fera le reste. Deux ans après son arrivée, il obtient une étoile. L’histoire s’écrit ensuite avec des pleins et des déliés. Il gagne une 2ème étoile, la perd en 2014. Son escapade culinaire à Londres avec Jean-Michel Aulas se termine en queue de poisson. L’insulaire se recentre sur son établissement. “J’y cultive une cuisine en harmonie avec le lieu, sobre, élégante et juste”. Ses plats sont des signatures, telle la nage tiède d’huîtres spéciales N°1 de Gillardeau et son bouillon de santé. En 2016, souffle un vent de renouveau. Le chef troque les fouets pour des stylos et dessine les futures tables des convives. Du blanc, du cuir et de l’acier qui tranchent avec les murs plusieurs fois centenaires. La même année, l’établissement rentre dans le Top de l’OAD, qui distingue les cent meilleurs restaurants du monde. Freinant des velléités de diversification, l’homme est aujourd’hui chef exécutif d’un établissement à Shanghai. Il gère également l’offre VIP du Grand Stade. + d’infos : www.aubergedelile.com
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Ma vie de Courgette de Claude Barras
Bon retablissement de Jean Becker
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L’âge de raison Sophie Marceau à la cité internationale
POLE PIXEL
LES TOILES DE LYON CINECITTÀ CONTEMPORAINE. EN DEVENANT MOTEUR ÉCONOMIQUE ET VITRINE RÉGIONALE, LA FOURMILIÈRE DE L'AUDIOVISUEL REND SES LETTRES DE NOBLESSE À LA CAPITALE DES GAULES. ACTION ! Par Pascale Godin
L’
ancienne friche industrielle fait son cinéma. Animé par Rhône-Alpes Studios, le pôle Pixel rivalise d’excellence avec CITIA (Annecy), Folimage et La Cartoucherie (Valence) et Ardèche Images (Lussas). Consacré dans un premier temps au pur cinéma, il devient protéiforme et flirte aujourd’hui avec les toiles d’araignée du numérique. Et son histoire mériterait bien les honneurs de la pellicule.
DECENTRALISER LA CULTURE Elle serait tournée ici, à Villeurbanne. Elle raconterait la volonté d’un homme à embarquer la culture au rythme de la Province. Avec un P majuscule. P, comme Planchon. Nous sommes en 1957, Roger Planchon est un homme de théâtre que Paris n’intéresse pas vraiment. Il crée le Théâtre de la Cité à Villeurbanne, qui deviendra plus tard le TNP (Théâtre National Populaire), et prouve que la décentralisation du théâtre est viable. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour le 7ème art ? Soutenu par le monde du cinéma, Planchon propose la création d’un fond de soutien aux activités cinématographiques. Banco. Actionnaire aux côtés des professionnels, la région RhôneAlpes devient le premier territoire de l’hexagone à investir en coproduction dans ce domaine. Nous sommes en 1991, RhôneAlpes Cinéma est né.
MOTEUR ? ACTIONS ! Le modèle est unique. En devenant coproducteur, RhôneAlpes Cinéma ne se contente pas d’apporter des subventions. L’organisation est actrice, liée aux succès des productions. A leurs échecs, aussi. Il faut démontrer que la région représente un réservoir de décors et de moyens de production, la promouvoir à travers les images, développer l’activité pour générer des emplois. Et le cinéma doit se sentir à l’aise en Rhône-Alpes comme à Paris. Avec un lieu totémique, des décors, des plateaux. En 2002, Roger Planchon convainc la ville de Villeurbanne de construire le premier plateau. Une fourrière à l’abandon jouxte les ateliers du TNP, c’est ici que naît le Studio 24. Planchon ajoute à l’univers caractéristique de l’industrie du cinéma des gradins pouvant accueillir 700 personnes, une fosse, une machinerie spécifique. Les 900 m2 hébergeront les tournages des films, des spectacles de théâtre, de danse et de musique. Rhône-Alpes
© RAC
A VILLEURBANNE, LE PÔLE PIXEL PREND DES ALLURES DE
Tournage du film Les Lyonnais place Saint Jean, sortie le 23 novembre 2011
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Tournage de Toutes nos envies de Philippe Lioret, sortie le 9 nov. 2011 avec Marie Gillain, Vincent Lindon
Cinéma s’installe sur le site, des bureaux de production suivent, des prestataires techniques s’implantent. A une époque où le pouvoir des régions est encore limité, le Studio 24 est une prouesse. LA QUÊTE DU GRAAL En 2006, un roi cherche son royaume. Alexandre Astier et ses chevaliers miteux quittent Paris pour revenir au bercail lyonnais, en annexant le Studio 24. Et la table ronde occupe désormais tous les recoins du plateau. Il faut agrandir. Les bâtiments voisins d’une ancienne minoterie fournissent au Grand Lyon un nouveau grain à moudre. 3 ans plus tard, la naissance du pôle Pixel roule dans la farine tous ceux qui ne croyaient pas au projet. Les studios Lumière 1 et 2 s’affranchissent du grand Alexandre, 5 bâtiments sortent de terre. Et tous les métiers de l’image et de l’audiovisuel s’installent progressivement sur cet étonnant BoulogneBillancourt provincial, dont le cinéma n’est que la partie émergée : “De nombreuses entreprises se sont installées, de tous horizons”, s’enthousiasme Sébastien Thomas-Chaffange, Responsable du pôle. “Nous avons aujourd’hui l’école de cinéma Factory, un
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© Mario. Tursi
© Fin Août
POLE PIXEL
Le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau
auditorium-son pour la post-production, un bureau des auteurs. Côté technique, après Transpalux et Lebras communications, Panavision s’est implanté en 2010. L’idée est d’avoir une sorte de portefeuille d’actions, les valeurs traditionnelles du cinéma comme les start-up dédiées aux nouveaux médias, jeux vidéo, développements d’applications pour mobile, jeux en ligne...”. VISION LARGE Le pôle Pixel tient ses promesses. Plus d’une centaine d’entreprises se partagent désormais 16 000 m2 consacrés à l’image dans tous ses états. Cinéma, audiovisuel, jeux vidéo, son, nouveaux médias fourmillent dans cette ancienne friche industrielle. Dernier succès en date, le film d’animation « Ma vie de courgette », Cristal d’or et prix du public au festival d’animation d’Annecy 2016, tourné dans les studios de Rhône-Alpes Cinéma. Le pôle Pixel emploie quelque 600 personnes et ne cesse de grandir. En homme des planches passionné, Roger Planchon eut apprécié le solide échafaudage dont il est l’origine. + d’infos : www. polepixel.fr
MÂLE ET DICTION
FOURVIÈRE, INDIGESTE, QUI BLOQUE LE TRANSIT ESTIVAL DE LA FRANCE EN MIGRATION VERS LA BOUCHE DU (T)RHÔNE, JE PARLE DE CETTE INSTITUTION LYONNAISE CONVIVIALE OÙ LA CUISINE Y EST GÉNÉREUSE, À L'IMAGE DE SES MÈRES, GARANTES DE LA TRADITION DANS LE MENU DÉTAIL. Par Frédéric Charpentier - Illustration Sophie Veillet
LYON, LA CAPITALE DU GAULETON
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ntrez donc les amis ! Ici pas de visite guindée, les tables jouent du coude-à-coude, asseyez-vous et tenez-vous à carreaux (rouges), vous voilà au marché du palais, vos papilles vont déguster ! Midi Saône, voici l’apéritif : heureux qui communard (kir au vin rouge) va faire un beau voyage au pays de la cochonnaille, avec quelques grattons - histoire de jauger le cochon sur pieds (farcis) - suivis d’une belle aguicheuse ficelée dans sa résille, tout rosette d’émotion. Jésus que c’est bon ! Et premier levé de coude pour saluer l’arrivée des pots de Beaujolais et de Côtes-du-Rhône, rassurez-vous, il y en aura d’autres. Humm, claquement de langue (d’agneau), il a de la rondeur et du fruit. Vos joues (de bœuf) en rosissent de plaisir ! Tiens, qui fait son entrée ? Le cervelas bien sûr, haché ou pistaché, il ne va pas vous laisser tiède surtout que côté brioche et cuisses de grenouilles, pour vous c’est le commencement de la faim. « Aux armes citoyens, mâchons le mâchon, qu’un rouge bien pur abreuve nos cardons », car ici c’est le gratin des gourmets, la crème de la crème, entière de préférence, lovée entre les macaronis. Trop riche ou pas de fric assez ? Vous n’allez quand même pas en faire tout un fromage (de tête) ? Appréciez-
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donc ces plats venus du fond (de veau) des âges et cuisinés avec les tripes… Dans ce texte, il faut que les morilles. Vous savez, céans vous ne verrez jamais de (g)rognon rôti sans sa graisse, ici on fait l’andouille, on rit de tout, la lotte rit aussi, mais surtout on ris de veau, chacun à sa sauce. Un côté café-théâtre avec le répertoire d’Homlettes - mais sans Anti-gone - et en sus de belles histoires de Q gratinées entre la Quenelle au brochet et la Queue de bœuf mijotée… Quel talent au piano ! Pas besoin de bombe pour faire péter votre ceinture de Panthéon (de la gastronomie), il suffit de lire la carte : blanquette, boudin, cervelle, confits, coquelet, filet de loup, gigot, lapin sauté, hareng, joues de porc … vous criez grasse ? Dommage, on vous tendait une perche dans sa fondue de poireaux ! Vous êtes fatigués ? Hop, la sauce ravigote, c’est bon pour votre cervelle (de canut) ! Puis, on dessert la table : voici une crème brûlée (pas les calories), un clafoutis qui tire au flan (de marrons) et une (presque) île flottante aux pralines. Ça vous matefaim ? Je ne serais pas surpris si vos dents du fond beignets (aux fleurs d’acacias)… Et surtout ne faites pas le Guignol : si vous ne terminez pas votre assiette, la cuisinière le prendra comme un Gnafron personnel !
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