Magazine Spirit 40 - juin 2011 - Toulouse

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Numéro #40 - Juin 2011 - Toulouse - zéro euro

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Culture

Tourisme

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Gastronomie

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M.TOULOUSE.FR 2000 ÉVÉNEMENTS PAR AN SUR VOTRE MOBILE

LA NOVELA En 2010, le festival des savoirs partagés. Pour cette seconde édition qui se déroule du 1er au 17 octobre, la Novela s’organise autour de quatre timportantes thématiques créaes et scientifiques à créer ensemble et met au coeur de sa réflexion la révolution permanente des technologies numériques. Voila en une phrase le résumé de ce qui va sa passer au cours de l’édition du festival

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www.toulouse.fr


SOMMAIRE

Spirit # 40

16

Ouvre-toit ▼

aux Minimes, un atelier d’ébéniste vit une seconde jeunesse sous les traits d’un loft authentique et généreux.

32

Échappée belle

la côte espagnole n’est pas qu’une longue bande bétonnée. Pour preuve Cadaqués, un petit bijou posé au pied de l’Atlantique, qui joue les attrape-cœurs avec ses visiteurs. ▼

28

Shopping

osier, raphia, corde tressée, bois brut, les matières naturelles nous donnent un avant-goût d’été. Les vacances, c’est encore loin ?

37

Culture

soleil en vue, chaleur sur la ville. Festivals, concerts ou spectacles jouent les sorties nocturnes en plein air, invitent à siester sur l’herbe ou à pique-niquer arty. Tout le monde dehors ! ▼

Retour vers le futur

12

Entre nous

Tables & comptoirs

Prendre un verre, grignoter, tenter quelques tapas ou assiettes : découvrez notre sélection de lieux pour manger sur le pouce ou plus si affinités…

Numéro #40 - Juin 2011 - Toulouse - zéro euro •

Tourisme

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(voir p. 38)

O

vite, des sorties en plein air, pour profiter du retour des beaux jours ! Une terrasse sur la Garonne ? Un jardin bucolique ? Une rencontre aérienne ? Testez toutes nos idées !

O

En famille

IB

58

Œuvre de Dran, illustrateur et graffeur toulousain. Variant les techniques, du dessin au collage, son trait satirique amuse et questionne le spectateur. Déjà auteur de 6 ouvrages (Éd. Populaire), il s’expose à la galerie GHP avec le collectif DMV.

AR

20

La couv.

K

en 2012, il concoctera la programmation du ballet du Capitole. L’ex-danseur étoile et chorégraphe Kader Belarbi livre ses impressions dans les colonnes de Spirit.

En ville

Saint-Cyprien, son esprit cosmopolite, son musée d’art contemporain, son jardin avec vue sur la Garonne… et ses petites adresses dénichées par l’équipe de Spirit.

Dans le petit lexique à l’usage des Toulousains, « l’urbanisme » faisait jusqu’alors figure de gros mot. Depuis quelques mois, il est sur toutes les bouches. Pourquoi ? Certainement parce que la « Fabrique »* a mis un terme à deux années de réflexion menée en concertation avec des habitants, des architectes, des professionnels... Depuis lors, du haut de Marengo où elle est installée, elle distille habillement des images du Toulouse qu’elle a rêvé pour nous et pour demain. Ce ne sont encore que des propositions qui attendent de rencontrer la réalité du pavé, mais dans cette villefiction, tout serait bon. Les allées Jean-Jaurès se transformeraient en ramblas à la mode barcelonaise. Le quartier Matabiau deviendrait un centre d’affaire à l’image de la Défense. La gare devrait être repensée pour accueillir en 2013 le TGV qui reliera Toulouse-Barcelone en seulement 3h. Un nouveau parc des expositions pourrait voir le jour à Beauzelle et faire du Ramier une grande zone verte dédiée aux loisirs. La Garonne deviendrait le poumon bleu de la métropole avec ses guinguettes, ses berges et ses zones de baignades naturelles. Exit donc l’architecture cassoulet, l’expansion sauvage d’une ville en pleine poussée de croissance et les faubourgs commerciaux sans queue ni tête ! Bref, l’urbanisme c’est désormais des projets terriblement sexy qui donnent envie d’être vieux avant l’heure et de monter avec Marty dans sa voiture-machine à voyager dans le temps. En attendant de fêter l’avènement d’une ville nouvelle en 2030**, de retrouver le plaisir de nager dans la rivière et de nous réconcilier avec le bitume, on peut toujours profiter du présent. \ Léa Daniel \ * La Fabrique a été voulue comme un laboratoire de la ville future. Accessible au public, on peut y voir entre autres « Les petites machines à habiter », du 7 au 21.06. ** Bienvenue à Éléonore et Marilou, les dernières arrivées dans la tribu Spirit. Elles auront 19 ans en 2030 !

SPIRIT est une publication d’Urban Press, www.urban-press.com - 18, rue des Couteliers, 31000 Toulouse - tél. 05 61 14 03 28 - fax. 05 61 14 25 22 - info@urban-press.com Directeur de la publication : Laurent Buoro - Directeur du développement : Loïc Blanc - Rédaction : Léa Daniel, Margot Cirgue, Séverine Clochard, Carole Lafontan, Baptiste Ostré, Aurélien Ferreira / Graphisme : Julie Leblanc, Cécile Fauré, Christophe Gentillon / Ont collaboré à ce numéro : Christian Authier, Faustine Bigeast, Olivier Clarouin, Thomas Delafosse, Philippe Dynamo, Karine Jamin, Isabel Desesquelles, Polo Garat, Alex Masson, Ariane Melazzini-Dejean, Nicolas Mathé, Raphael Nieuwjaer / Publicité : Damien Larrieu, Sophie Hemardinquer + 33 561 14 78 37 / info@urban-press.com / Administration : adm@urban-press.com / Imprimerie : Roularta (Belgique). Papier issu des forêts gérées durablement (PEFC) Dépôt légal à parution - ISSN : 2116-3146 L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. Ne pas jeter sur la voie publique.

Spirit # 40 / 3


c’est dans l’air

Pourquoi tu pleures ?

Rio Loco investit la Prairie des filtres. Cette année, le festival a une saveur toute particulière. Fini le temps où un pays ou une région était mis à l’honneur. Désormais, rendez-vous est donné aux cultures du monde. Ne vous attendez pourtant pas à goûter à un goubiboulga mondialisant. Rio Loco a l’ouïe fine et l’œil aiguisé ! Bon appétit.

On a rarement vu film plus proche de son époque ! Cette chronique des derniers jours d’un célibataire avant son mariage sonne juste, dressant le portrait d’une génération entière, celle des trentenaires actuels. Derrière la caméra, la réalisatrice Katia Lewkowicz a un don certain pour la mise en scène. Elle dépeint parfaitement les petits travers de l’époque, et nos lâchetés d’homme et de femme. Avec en plus un casting étonnant mais très efficace. Courez voir Benjamin Biolay, Emmanuelle Devos, Nicole Garçia (et les autres !) !

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Les Siestes électroniques

Nuits euphoriques Elles nous enchantent encore et encore ces nuits au crépuscule à Tournefeuille. Point final de la saison culturelle de la ville, l’événement aime bousculer les habitudes du grand public. Le mobilier urbain se pare d’étranges Pheuillus. La Machine, la compagnie installée à l’Usine, enflamme les rues de touches de lumières poétiques et les habitants peuvent même inviter des spectacles chez eux. Grisant !

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© Jean Jacques Ader

Nat Natiembe © DR

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La grande plage Biarritz © Georges Ancely

Georges Ancely Ancely, ce nom vous dit forcément quelque chose. Le quartier ? Bien vu ! Mais aussi… un photographe toulousain, Georges Ancely, contemporain d’Eugène Trutat. Si vous n’avez pas encore visité l’exposition du musée Paul-Dupuy qui lui est consacrée, c’est le moment. Une centaine de ses photos témoignent de la vie des Toulousains à la fin du XIXe siècle. Des portraits saisis sur le vif, capturés dans leurs activités quotidiennes, au détour d’un marché ou en goguette dans les Pyrénées.

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2

Les Siestes ? On ne s’en lasse pas ! C’est le « petit » festival que tout le monde nous envie. 10 ans déjà qu’il berce nos aprèsmidis de somnolence sous la chaleur presque estivale. 10 ans dédiés aux musiques actuelles, avec toujours l’envie de susciter la curiosité. Depuis 2001, le festival a essaimé à l’étranger et fait même sa première parisienne au musée du quai Branly cet été. Rendez-vous sur l’herbe de la Prairie des Filtres !

31.08

Musique Photo

jusqu’au

Arts de la rue

Du

23 au 26.06

Rio Loco

5

17 au 21.06

FEstival Cinéma

3 Du

15.06

Du

Sortie le

15 au 19.06

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Très Méchants © Ch.Moreau-Chalon

Nat Natiembe © Chr

give me

S’il fallait en retenir 5, voici les événements qui méritent une place dans votre agenda.

4


Création graphique : www.mathieudelestre.com + www.mentysdesign.com

/

Maquette : Aymeric Duchemin > www.adgraph.fr

Espace offert par " Spirit "

t Un év én em en

Yael Naim • AaRON PeteR DOheRty MORiARty • POPOF

PAtRice • MOby VitAlic • KlAxONs MORcheebA

Gaëtan Roussel • CoCoon Aloe BlACC • shaka Ponk YodeliCe • stRomae

alPha Blondy • KATeRine John BuTleR TRio • Iam IsRael VIBRatIon PuGGY • MARK RonSon

Cascadeur • Têtes Raides les ogres de Barback Quadricolor • Bernard lavilliers orchestre national de Barbès nasser • The Go! Team Bomba estéreo • Raggasonic Charles Bradley

Alice Russell • Keny Arkana Seun Kuti & egypt 80 • Goose The Bewitched hands • Syd Matters Cold War Kids • ebony Bones… toute la programmation > solidays.com

Location : Fnac, Carrefour, Géant, Magasins U, fnac.com Virgin, ticketnet.fr, digitick.com et solidays.com Tick’Art acceptés vendredi, samedi et dimanche

Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, du Ministère de la Jeunesse, du Ministère des Affaires étrangères, de la Sécurité Routière, d’Eco-Emballages, de l’INPES, l’UCPA, de la Fondation Total, de la SACEM, de l’ADAMI et de France Galop.

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c’est dans l’air

La Photo du mois

Un sport qui donne le sourire, ça n’existe pas ! Ben, si. Ça s’appelle la gym suédoise et vous allez l’adopter cet été. Cours gratuits en plein air à Toulouse Plage, et sur les allées François-Verdier. En cercle et en musique, une heure de bonne humeur et d’exercices complets pour galber son corps –presque-sans efforts. Au programme ? Echauffement, étirements, musculation, cardio, course, stretching et relaxation. À l’arrivée, du tonus à revendre et l’impression d’avoir rejouer Fame. Tack* ! (*merci) Tous les samedis à 13h30, du 9.07 au 28.08, Toulouse plage/Tous les mardis à 18h30 allées François-Verdier, du 14.06 au 13.09. Gratuit. www.gymsuedoise.com

Woman At Barber Shop © Marilou G.

La forme qui vient du froid

Emmanuel Benoît, conservateur du patrimoine Emmanuel Benoît est un artiste généreux et réfléchi. Ingénieur dans l’aéronautique, il jongle entre la pellicule et le pot de colle. Riche de ses voyages à travers le monde, dont il a ramené des centaines de clichés, le photographe de 39 ans affiche son ambition. Celle de mettre en lumière la disparition lente et programmée des petits commerces du centre-ville. Ces quelques collages nichés, depuis août dernier, dans les rues toulousaines ont tous un rapport avec l’ancienne activité des devantures choisies. Ici la vitrine d’un ancien salon de coiffure, rue des marchands. Une adresse aujourd’hui occupée par une enseigne de prêt-à-porter, et qui depuis à recouvert l’œuvre de sa propre publicité.

Festival décalé Pour fêter son 15e anniversaire, l’association Derrière Le Hublot nous déballe un savoureux menu artistique. Rendez-vous à Capdenac pour un parcours en bande dessinée à la Médiathèque, un trio de danse aquatique sur les berges du Lot, ou encore du cirque électro au parc de Capèle. L’année dernière, 9 000 spectateurs ont répondu à l’appel de la centaine de bénévoles de l’association. Les 11 et 12 juin, l’édition 2011 a joué d’inventivité en mettant en scène des clowns musiciens, du « théâtre en randonnée » ou un « concert de machines sonores ». Le clou du spectacle reste l’hôtel de plein air : 35 lits installés en pleine nature avec, pour s’endormir, des paysages sonores… Au réveil, point de croissants mais de la musique contemporaine pour régaler vos sens. L’autre festival, les 11 et 12.06, Capdenac (12). www.derriere-le-hublot.fr

20 ans

que les repas de quartier investissent les rues,

© Alex Jany

à l’initiative du toulousain Claude Sicre. Dîner géant sur la place du Capitole le 3 juin pour fêter l’événement.

On se jette à l’eau ! Deux nouvelles adresses pour améliorer votre brasse coulée à Toulouse. Le complexe piscine et patinoire Alex-Jany tant attendu ouvrira ses portes aux Argoulets à la fin du mois d’août 2011. Un beau projet, tant pour son esthétique que pour sa conception Haute Qualité Environnementale. Un budget de 14 millions d’euros pour un bâti aux belles lignes dont la capacité d’accueil sera de 350 personnes dans l’eau et de 1150 sur la glace. Dans le quartier des 7 deniers, l’ancienne usine JOB, va être réhabilitée pour accueillir prochainement une école de musique, une MJC et une piscine. Les personnes qui travaillaient dans cette usine sont très touchées par le projet qui leur assure la non démolition de l’emblématique bâtiment. Les trois lieux seront desservis par une belle terrasse commune et le bassin couvert de 25 m pourra également s’ouvrir pour les beaux jours. L’ouverture de cette piscine pouvant accueillir 300 personnes est prévue en octobre 2011. Complexe Alex-Jany, Argoulets, piscine Jean-Boiteux, Sept-Deniers

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AUI

Pavillon Blanc, 4 place Alex-Raymond, Colomiers, 05 61 63 50 00.

t © chili

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Après 3 ans et 19 millions d’euros investis, la deuxième plus grande Médiathèque de MidiPyrénées dévoile ses 5 830 m2 au public. Vous y découvrirez deux grands plateaux comprenant une salle de conférence, une galerie d’exposition, deux salles de travail, un accès à des bornes multimédia et un centre d’art contemporain. Pas moins de 100 000 documents littéraires, visuels, sonores, informatiques ou encore numériques vous y attendent. De même que 4 expositions par an. À commencer par celle de Gilles Barbier : un mélange de littérature, de sciences, de cultures populaires et de liberté de ton. Ouverture le 15.06.

Habita

Hissez le Pavillon

Qu’il est grand On ne peut pas le rater ! Entre les rues de Metz, de Boulbonne et d’Astorg, Le Grand Hôtel fait peau neuve. Au programme : 25 logements privés, 38 logements sociaux, des bureaux, et 2 commerces en rez-de-chaussée : 800 m2 pour Hugo Boss, le triple pour Habitat. De la surface donc… et du luxe ! Le plus grand appartement s’étend au dernier étage sur 180 m2. Il a été le premier vendu. Coût de la perle rare : 1,2 millions d’euros. Pour ce vaste projet, la société Pitch Promotion s’est associée à l’architecte parisien Jean-Jacques Ory, spécialiste de l’Haussmannien. Ensemble, ils ont restitué l’architecture du bâtiment tel qu’il avait été conçu. Maîtres verriers, ferronniers, ébénistes et autres marbriers ont planché sur le sujet. Désormais, la verrière et les ornements en staff rappellent la Belle Epoque, celle où le Grand Hôtel accueillait 150 chambres à lits baldaquin et toilettes en marbre. Depuis, le bâtiment avait accueilli tour à tour la préfecture et le collectif d’artistes Mix’art Myrys. Dès cet été, un nouveau temple ouvre ses portes. Ni celui des cartes grises, ni celui de l’art… mais un temple bien connu des centres-villes… Celui de la consommation.

En selle ! Le cortège de l’association Vélo Toulouse vous attend chaque dernier vendredi du mois, pour découvrir Toulouse autrement. Au programme, une rando nocturne de 12 à 15 km, bien encadrée pour rouler en toute sécurité ! Pas de risque de se lasser, la balade change tous les mois. Départ à 20h30, parvis de la basilique Saint-Sernin. Retour prévu environ deux heures plus tard place du Capitole. Pour l’association, ces escapades au crépuscule sont l’occasion de sensibiliser petits et grands de façon ludique à l’usage du vélo. Pas besoin d’être un grand sportif pour participer à ces petites échappées. Le rythme tranquille permet de flâner et de redécouvrir la ville… sous un « nouveau jour » ! Balades nocturnes, tous les derniers vendredis du mois, de mars à octobre. Gratuit. toulousevelo.free.fr

TOULOUSE 23 – 26 juin 2011 Chronique d’un printemps arabe Profession éditeur : Olivier Cohen Sur la route : hobos, poètes et voyageurs Marathon Milan Kundera En relisant François Mauriac

www.lemarathondesmots.com

Photographie : REUTERS - Dylan Martinez / Création graphique : t2Bis

© Ville de Toulouse, Patrice Nin

Coup de pédale en nocturne


c’est dans l’air

18 juin

Danse sous les étoiles

Mobilier Bonnet © Aurélien Ferreira

Le carnet de bal est ouvert ! Jusqu’en septembre, chaque jeudi, la place de la Trinité se transforme en piste de danse. Autour de la fontaine, des passionnés de musique traditionnelle, danseurs et musiciens, se réunissent pour un bal improvisé. Ni ampli, ni micro. Les accordéonistes, chanteurs ou autres violonistes donnent de la voix et du son, et invitent à entrer dans la danse. Certains ont fait des centaines de kilomètres pour le simple plaisir de jouer. À deux, en rond, en famille, on revisite rondeaux, scottish, mazurka ou polka. Le sol est idéal, paraît-il ! Le décor ? Magique. L’ambiance ? Festive et bon enfant. Déjà 4 ans que l’association Diversdanse dépoussière ainsi l’image des bals d’autrefois, avec de plus en plus de succès. Ringard le bal traditionnel ? Pas si sûr… Bal trad sous les étoiles, les 16.06, 07.07, 25.08 et 15.09, de 20H30 à minuit, gratuit. Infos : www.diversdanse.org

4

bars éphémères

dressent leurs tables en plein air cet été. De la Voile Blanche à l’Envol en passant par la Source ou la Villa Garonne, vive les apéros les pieds dans le sable !

En

VUE

Art Boisé

Non loin du marché des Carmes, la rue ombragée des Polinaires a récemment vu s’ouvrir la vitrine de Laetitia Bonnet. Un aboutissement pour cette Toulousaine qui a débuté par l’étude de la sculpture puis s’est orientée vers l’artisanat d’art et la création de mobilier. Dans la vitrine, un triptyque de lampes prouve le savoir-faire de l’ébéniste d’art, tandis que de gros fils oranges et de l’acier brossé apportent la touche industrielle qui fait toute la différence. Dans cet espace, dont on hésite à dire qu’il est un showroom ou une galerie, Laetitia expose ses créations mobilières et ses peintures. Au premier étage, une mezzanine et quelques toiles avec pour sujets principaux l’homme et la femme. À partir de photos, l’artiste cherche à éclipser la vision habituelle et idéale, pour une réinterprétation plus obscure, plus proche de l’individu et de ses travers. Mobilier Bonnet, 35 rue des Polinaires, 06 25 72 07 91

L’après Masterchef d’Anne Allassane

Anne Alassane est la preuve qu’il peut y avoir une vie après la télé-réalité. Lauréate de Masterchef, la jeune chef immédiatement injecté les 100 000 euros durement gagnés, dans la Pays’Anne, la ferme auberge qu’elle tient d’une main de maître dans les environs de Montauban. Aujourd’hui, son pari est réussi. « Avec mon mari quand on a racheté dix hectares et les ruines qui se trouvaient dessus en 2002, on a décidé de faire une ferme auberge ». Depuis, son homme est dans les champs, elle est en cuisine. Ses jeudis sont consacrés à l’administratif de l’exploitation, les plannings d’abattage, c’est elle qui les suit. Le mercredi, c’est le jour des enfants car Anne Alassane en a six. Dans l’assiette, la formule est simple. Anne Alassane cuisine des produits fermiers du terroir, mais sa cuisine reste métissée. « Il y a l’Afrique et aussi l’Allemagne dont mes grands-parents sont originaires ». En salle, la décoration est simple, presque rustique avec son carrelage marron, ses poutres apparentes et son mur de briques. L’ambiance y est pourtant chaude en hiver. Au printemps, les tables migrent dehors sur la terrasse. Cerise sur le gâteau, en janvier dernier le critique du célébrissime Guide du Fooding débarque chez elle et annonce tout de go « le compte est bien meilleur que bon : 25 e, café et service gentil compris ». En plus d’être télégénique, Anne commence aussi à être reconnue par la profession. La pays’Anne, 745 route du Fau, Montauban. Tous les jours sauf le mercredi et le jeudi. Sur réservation uniquement 06 87 39 17 72

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C’est le jour choisi par le maire de Blagnac pour poser la première pierre d’Aéroscopia, le futur musée dédié à l’aventure aéronautique. Décollage prévu pour 2013. Que faire en attendant le jour J ? Visiter le site virtuel : www.aeroscopia-blagnac.fr


ALL – CLAD Le choix des professionnels Crée pour les professionnels avec des professionnels All-Clad a su convaincre les plus grands dans le monde entier. Ces ustensiles conçus en étroite collaboration avec les plus grands chefs français et étrangers afin de répondre à leurs exigences de confort et de qualité sont aujourd’hui à la disposition des cuisiniers amateurs et amoureux des saveurs. La marque est le partenaire privilégié des grands concours internationaux et des écoles de cuisines qui forment les jeunes chefs dont l’inventivité, l’imagination et l’engagement les assurent de devenir les grandes tables de demain.

Collection COPPER-CORE L’innovation Ce qui fait la singularité de la marque ALLClad, c’est son engagement dans l’innovation technique. Le succès de ses ustensiles, est du a une technologie de pointe qui a permis, pour la première fois pour une collection en cuivre de répondre aux exigences de l’induction. Grâce a une répartition homogène et ultra rapide de la chaleur, Copper-Core est la gamme d’ustensiles aux performances de cuisson sans précédent. Au cœur de chaque article une couche de cuivre est incrustée entre deux couches d’alliage d’aluminium enveloppé d’inox. Cette construction assure un parfait équilibre entre la conductivité du cuivre et la résistance de l’inox. Chaque pièce laisse apparaître une bande incisée rappelant le cœur de cuivre et conférant au produit un design unique et raffiné. Ces produits sont l’équation parfaite entre l’épaisseur du métal, la sélection minutieuse des matériaux les plus nobles, un design élégant et une finition méticuleuse réalisée à la main. Cet engagement de qualité absolue se traduit par une garantie à vie sur chaque article, la garantie de l’excellence.

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Spirit # 39 / 9 www.habiague.com


c’est dans l’air

PSSST C’est la Rumeur !

Il paraît qu’on chantera sous la pluie Par Philippe Dynamo

V

ingt-neuf ans déjà que les Toulousains sont d’accord sur un point, « à la Fête de la musique, il pleut des cordes ! » Comment le savent-ils ? Collectionnent-ils les bulletins météo ? Ont-ils installé dans le jardin de leur toulousaine une station météo de fortune qu’ils font tourner depuis leur plus jeune âge ? À l’approche de la date fatidique, il fallait leur répondre. Débusquer un climatologue et le passer à la question. Direction la Météopole installée à Toulouse depuis 1982, en face du quartier des Pradettes. C’est le cœur technique de Météo France. Après une avalanche de graphiques colorés, de tableaux compliqués et de courbes avantageuses, la sentence tombe... Non, le 21 juin n’est pas un jour aussi pluvieux que l’on voudrait bien le croire. Et l’expert de continuer à briser le mythe en rajoutant que depuis 1982, deux Fêtes de la musique sur trois ont même été complètement épargnées par les caprices du ciel. Et un préjugé qui fond comme neige au soleil, un ! Reste que la météo serait le sujet de conversation préféré des Français, des Belges, des Suisses, des Anglais… un peu avant le foot. D’abord, parce que sous nos latitudes, le climat est varié et que l’alternance bleu/gris ne nous laisse pas le temps de nous ennuyer. Enfin, parce que les vacances et les loisirs, nous rendent toujours plus « météo-dépendants ». Qui n’a jamais regardé les prévisions avant de filer en week-end à l’océan ou une journée au ski ? Selon un sondage Médiamétrie réalisé en 2009, tous les soirs, environ 12 millions de Français suivent à la télévision les bulletins météo sur les deux premières chaînes. Si l’on ajoute à cela les adeptes d’Internet et de la presse écrite, ce sont 80% d’intéressés qui veulent connaître le temps qu’il fera. De leur côté, les prévisions sont toujours plus sûres. Retour à la Météopole. Cette sentinelle du temps abrite pas moins de 1000 personnes dont la moitié travaille 7 jours sur 7 à la production de données météo. Désormais, une prévision à 7 jours ne fait plus pâlir personne. Pour juin, c’est pareil sauf que les orages brouillent les cartes satellite. Pas facile de savoir s’ils disperseront les foules aux douze coups de minuit en pleine cacophonie. La météo, une science exacte ? Pas vraiment. Certains Frankenstein de l’événementiel l’ont bien compris et dans les grandes occasions comme aux JO de Pékin, ils se sont même essayés à apprivoiser les nuages avec de l’iodure d’argent. Cette potion magique aurait le pouvoir de capter la vapeur d’eau, pour la transformer en précipitations préventives. Idéal, mais pas très fiable non plus. Alors, ne restent plus que les méthodes des anciens. Un genou douloureux, un nuage filandreux... et un parapluie à la clé (de sol).

So watt !

Ze

BUZZZ

Un trottoir qui produit de l’électricité quand on marche dessus, c’est possible ! Et en test grandeur nature à Toulouse devant le métro Jean-Jaurès.

Art comprimé

GHP, la galerie d’art contemporaine la plus inventive de Toulouse va nous quitter par manque d’oxygène. À moins que l’on se décide à la mettre sous respiration artificielle…

10 / Spirit # 40

Qu’est-ce qui se Tram ?

Des parpaings, des barrières, des casques et surtout plus de voiture ni de fête forraine... Que se passe-t-il sur les allées Jules-Guesde ? On se prépare à accueillir le tram. Mais en attendant, c’est le chantier !

T’as pas une clope ?

Des poubelles cendrier, c’est la nouvelle arme de destruction massive lancée par la Mairie contre les saletés en ville. Disponible uniquement sur la place du Capitole.

Vélouze, 24 h / 24

À midi, à minuit, quand tout les chats sont gris, les VélôToulouse devraient désormais être disponibles à toutes heures. En vélouze, finie la louze ?

Sol violette

La nouvelle monnaie éthique et solidaire perd 2 % de sa valeur en euros si elle n’est pas utilisée au bout d’un trimestre. Futur flop ?


y La Misteriosa

Blitz the Ambassador Bonga

… 3000 pass 5 jours à e sur € e vent en

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g www.rio-loco.or

15 • 19 juin 2011 Prairie des Filtres www.rio-loco.org

Licence 1ère catégorie 1025131, 2e catégorie 1025107, 3e catégorie 1025105 - Conception graphique : Ogham - Illustration : Zoveck Estudio

George Clinton & Parliament Funkadelic Calle 13 Los Lobos Le Trio Joubran AsFâr L’Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou Bombino Staff Benda Bilili Tigran Hamasyan Lila Downs


Kader Belarbi est de passage à Toulouse pour trouver un appartement, parler programmation du ballet du Capitole et commencer à apprivoiser la ville qui sera la sienne dans quelques mois. Ce danseur étoile, connu dans le monde entier, s’installe en juin avant de prendre ses fonctions dans un an à la tête du ballet du Capitole. Propos reccueillis par Léa Daniel

12 / Spirit # 40

© Grégory Batardon

Kader Belarbi mène la danse


entre nous

« La vie normale, pour moi, c’est la vie de saltimbanque. Pourtant, tout est très organisé. » Kader Belarbi en trois dates Septembre 75 : l’entrée à l’école de danse 14 décembre 1989 : sa nomination d’étoile 28 avril 2011 : dernière date à l’Opéra de Paris

Comment vous présentez-vous aux gens qui ne vous connaissent pas ? Chorégraphe, danseur-étoile, danseur-chorégraphe ? Je suis Kader Belarbi. Si les gens sont curieux, ils me parlent. S’ils ont envie d’en savoir plus, ils me posent des questions. Je suis très simple avec ça. Les casquettes, c’est pas mon truc. Vous avez été nommé par Pierre Cohen, directeur de la danse au théâtre du Capitole en janvier dernier. Pourtant vous ne prendrez vos fonctions que le 1er août 2012. Comment va se passer cette période, peut-on la qualifier de « phase de transition » ? Oui, tout à fait. C’est même une forme de tuilage que nous réalisons avec Nanette Glushak qui est en fonction jusqu’à l’année prochaine. C’est un échange respectueux et serein. Avez-vous des missions précises ? Le maire de Toulouse et le directeur artistique du théâtre m’ont proposé cette direction pour donner un nouvel élan au ballet du Capitole. Depuis quelques années, j’essaye de donner une forme d’actualité à la danse classique en lui apportant une sensibilité contemporaine. Ça se traduit comment dans une programmation ? La danse comporte un aspect muséal, que je veux respecter. Des ballets historiques seront replacés dans notre programmation, comme Le Lac des Cygnes, La belle au bois dormant... mais il y a peut-être une manière de les dépoussiérer. C’est là où je crois véritablement à l’interprétation. Je crois aussi au temps. Ce que je veux dire par là, c’est que la reconstitution n’est pas toujours idéale. Il faut parfois retrouver l’esprit pour l’actualiser sans pour autant fourvoyer l’architecture classique de l’œuvre. Vous dites souvent que la danse est un langage universel, pas facile pourtant de décrypter son message ? Il est vrai que la danse classique fait principalement partie du XIXe siècle. Elle a été écrite pour le divertissement des bourgeois. Elle a beaucoup évolué au XXe siècle. À présent que nous sommes au XXIe siècle, je crois qu’il faut continuer à avancer pour pouvoir l’ouvrir à ce que l’on vit aujourd’hui. La danse doit être accessible sans perdre sa dimension culturelle et historique. Je crois à la tradition. Aller au théâtre est encore soumis à de nombreux préjugés ? C’est vrai que le théâtre peut susciter certains a priori. On se dit velours, dorures, tradition, archaïsme et bien d’autres choses encore. Mais je crois qu’il faut avoir une lecture beaucoup plus simple et se laisser imprégner de ce que l’on voit et de ce que l’on ressent.

Son actualité Osons danser ! Initiation ouverte à tous pour partir à la découverte de la danse avec Kader Belarbi et la participation de musiciens amateurs et d’étudiants, place de la Daurade. 23 au 29.06 : ateliers créatifs 30.06 : restitution publique

Vous aviez des prédispositions familiales pour devenir danseur ? Je n’ai jamais eu la vocation d’être danseur. Mon père était militaire. Colonel dans l’armée française. Donc ce n’est pas par là qu’il faut chercher. Je pense que c’est cette facette un peu fantaisiste de ma mère qui m’a inspiré. Elle faisait plein de concours de déguisements. On les gagnait tous avec mes sœurs. Elle nous a fait faire des activités dans les centres socio-culturels à Amiens et ailleurs, puisque mon père était en mutation assez souvent. Musique, piano, danse, énormément de sport. Je suis d’ailleurs rentré tard à l’école de danse de l’Opéra de Paris, à la limite d’âge fixée à 13 ans. J’étais un footeux, je faisais du vélo, je faisais du jogging avec mon père. J’ai toujours eu le goût de l’effort physique plus que de la danse. La question de l’âge se pose-t-elle avec plus d’ardeur quand on est danseur ? Oui, parce que vous êtes vraiment dans les sensations et dans le ressenti extrême. Quand on devient danseur dans le domaine classique, d’autant plus dans une institution, on sait que l’on a un ultimatum. C’est lié au règlement intérieur du théâtre ou du ballet dans lequel on se trouve. À l’Opéra de Paris, c’était 45 ans pour

les hommes et 40 ans pour les femmes*. À 45 ans, j’ai reçu des propositions de Pina Bausch et Carolyn Carlson que ne pouvais pas refuser. J’ai donc terminé à 46 ans et demi, heureux parce que j’ai pu suivre avec mon corps et ma tête. Qu’est-ce que vous ressentiez à l’époque ? Quand vous êtes danseur étoile, vous êtes sollicité et poussé à l’extrême. Vous avez 8 à 10 heures de danse par jour. À 46 ans, c’est un peu plus difficile et c’est là où je reconnais le métier. Le métier, c’est toute l’histoire par laquelle vous êtes passé et qui fait que vous pouvez compenser par rapport à des gamins qui ont 20 ans, qui font un saut de 30 centimètres plus haut et qui ont une vigueur de porté pendant 10 minutes, quand vous serez épuisé au bout de 3. Vous avez donc décidé d’arrêter complètement de danser ? Je voulais commettre cette rupture avec cette maison dans laquelle j’avais passé près de 33 ans. Je voulais faire le deuil du danseur correctement et sereinement. Je m’y suis donc préparé et j’ai décidé de ne plus danser. Je me suis arrêté pendant 9 mois. Et puis, mon épouse et des amis m’ont dit qu’il fallait bouger à nouveau. Et de là ont surgi des propositions de personnes qui voulaient me retrouver sur scène. C’est à ce moment-là que je suis venu à Toulouse en 2010 pour danser La Pavane du Maure. De fil en aiguille, j’ai retrouvé l’appétit. Jusqu’en avril dernier, où Mats Ek m’a demandé de danser La Maison de Bernarda à l’Opéra de Paris. Désormais vous agissez en tant que chorégraphe ? Oui, bien avant d’arrêter de danser. Si je « chorégraphie », ça n’a pas été une vocation non plus. Je me suis rendu compte que je connaissais 50 ans de danse. J’ai connu Serge Liffar, j’ai rencontré Jerome Robbins... Je prends ça comme une richesse absolue que je ne peux pas garder pour moi. Maintenant, on me propose la direction de la danse à Toulouse. Je prends ça comme une forme de transmission. Sans être moraliste, c’est peut-être aussi un devoir de donner à d’autres. Phénomène Black Swan oblige, on imagine les couloirs de l’opéra de Paris comme le paradis de la rudesse et de la hiérarchie ? Ça existe, mais ce n’est pas ça l’univers de la danse classique. On est obligé de passer par une discipline, car l’acquisition de la technique classique réclame la plus grande rigueur. Après, la question est de savoir si l’on use de la fermeté ou si l’on abuse de l’autorité. Parmi les vieilles générations, il y avait des esprits braqués sur certains principes. Il me semble pourtant qu’il y a d’autres options. La danse est vivante. Elle n’est pas une mécanique plaquée comme une gymnastique formelle. Quelle vie vouliez-vous avoir si vous n’aviez pas été danseur puis chorégraphe ? Je voulais être peintre. Je reconnais maintenant que c’est une frustration extrême. Mais finalement, dans mes chorégraphies, il y a toujours une référence à un mouvement de peinture ou à un peintre. Dernière question, une vie normale, c’est quoi pour vous ? Le moteur de ma vie, c’est la création. Quand je crée, j’ai toujours l’impression d’être une sorte d’artisan-médium. J’ai le sentiment d’être inondé, investi, transpercé, traversé, porté... Je suis hyperactif. Je bricole, je débricole... je construis et déconstruis n’importe quoi. La vie normale, pour moi, c’est la vie de saltimbanque et pourtant, tout est très organisé. Finalement, il y a des repères, une rigueur, mais je ne le vis pas du tout comme ça. Je n’ai pas l’impression d’être rigide. La vie, je la prends comme une ouverture et une effervescence... alors du coup, je ne sais pas si elle est normale. Ce n’est pas moi qui peux le dire. Mais c’est ma normalité. * Maintenant que la parité est passée par là, c’est 42 ans.

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© Uysal Mehmet Ali

mode de vie

Quand l’art se fait la malle… Ça n’a pas pu vous échapper : l’art prend la poudre d’escampette. Les toiles s’évadent des galeries pour prendre le soleil dans des jardins secrets ou s’inviter dans des concepts stores vraiment stylés. Spirit s’est glissé « d’art d’art » dans ces vernissages iconoclastes. Par Séverine Clochard

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a a commencé en douceur. Au restaurant, dans les salons de thé, les toiles ont investi les murs : on associait mises en bouche et plaisirs des yeux. Entre deux plats, le client curieux jetait un œil sur les peintures. Inscrivait un petit mot dans le livre d’or si affinités. Quelques-uns, plutôt rares, repartaient une œuvre sous le bras. Mais depuis peu, un frémissement souffle sur la ville rose. En quelques mois, une boutique de mode puis un concept store déco se piquent d’art. Aux côtés des objets déco ou des vêtements stylés, des expositions d’artistes, renouvelées tous les 2 à 4 mois, avec, pour certains, un vernissage à la clé… comme dans une « vraie » galerie d’art. À la tête de ces établissements, des passionnées d’art contemporain, qui n’imaginaient pas ouvrir leur pas-de-porte sans démarche artistique. « Il y a une correspondance évidente entre art et mode » explique Elodie Andrieu, diplômée de mode et de design et propriétaire d’Idole by Elodie. « C’est plus qu’une simple animation. Les œuvres créent une atmosphère unique. Dans mes choix, je sélectionne des pièces plutôt décalées, en accord avec les vêtements que je propose ». Elle se voit comme un passeur entre l’artiste et le public à qui elle explique la démarche de création, comme elle leur détaillerait la fabrication des vêtements. Côté clientèle, plusieurs œuvres se sont déjà envolées, au coup de cœur. Tina Régis-Franzke, elle, va plus loin. « J’aimerais rendre l’art contemporain plus accessible aux Toulousains. Je veux casser la froideur des galeries traditionnelles en montrant l’art dans un cadre plus personnel, comme dans un intérieur ». Et dans sa boutique, Homeling Art and Cushion, les clients reviennent autant pour sa sélection de mobilier nordique vintage que pour suivre le parcours d’un artiste. Élitistes les galeries d’art ? C’est aussi le point de vue de Delphine Sudre, chargée de mission culture au sein de l’association Les

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sens de l’art. « Pour le grand public, les portes des galeries sont très lourdes à pousser, sauf lors des vernissages. Quant aux artistes, même si leur travail est abouti, s’ils n’ont pas un cursus pointu et plusieurs expos en centre d’art, ils ont peu de chances d’intégrer une galerie ». Pour faire connaître leur travail, restent les restaurants ou les bars « mais les artistes peuvent aussi pâtir du lieu ». La solution de Delphine Sudre : une galerie d’art éphémère dans un immense jardin à deux pas du canal du Midi. Un événement festif qui mixe chaque été depuis deux ans exposition d’artistes – plasticiens, peintres ou graffeur -, sets DJ et déjeuner sur l’herbe. « Le lieu fait la simplicité de l’événement » poursuit Delphine. « L’ambiance est très conviviale, les rapports plus faciles. Artistes et public discutent librement, un verre de bière à la main. Quand on connaît la démarche, on a un autre regard sur une œuvre ». L’an dernier, l’événement de clôture a réuni plus de 600 personnes venues prendre un grand bol d’art. Pari gagné. Démocratiser l’art, c’est aussi la démarche de l’association Point de Fuite. « La lecture d’une œuvre d’art nécessite une médiation. Et quelle meilleure médiation qu’un échange entre artiste et client ? » souligne sa directrice artistique Valentine Boé. Dès le mois de juin, on pourra passer une commande privée, une œuvre d’art conçue spécialement pour notre lieu de vie ou de travail : une œuvre créée in situ en réponse à l’architecture, à l’histoire du lieu qui l’accueillera. Une façon de soutenir de jeunes artistes, pas encore côtés et de « vivre une aventure riche en émotions ». Du choix de l’artiste dans un book à la réalisation proprement dite, on suivra l’artiste de A à Z. On appréhendera, pour la première fois, en live, le processus de création. Budget minimum : 2 000 euros. Qui a dit que l’art était réservé à une élite ?

Les soirées Galerie éphémère au jardin, les 9 et 23.06, 7 et 21.07, 11 et 25.08, 8 et 22.09. 42 rue du Japon, 1 bvd Monplaisir (face à la péniche Samsara). De 19h à minuit. PAF : 3 euros. Infos : lessensdelart.blogspot. com Les balades Le sentier Art et Nature de Latouille-Lentillac, un chemin ponctué d’une vingtaine d’œuvres d’art tout près de St-Céré, dans le Lot. www.tourisme-lot.com Le Sentier Sculpturel de Mayronnes, une randonnée pédestre et artistique en pleine nature, sur les traces de sculptures contemporaines. Le tout animé d’ateliers d’écriture, de dégustation de vins, de spectacles de danse ou de découvertes des plantes. Jusqu’au 23.09, Mayronnes (11). www.sentiersculpturel.com


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Fenêtre sur cour

Toulouse, les Minimes. Un ancien atelier d’ébéniste reconverti en loft. Deux époques, deux univers. Dans ce lieu chargé d’histoire, il fallait réussir à se jouer des contraintes, aménager des espaces de vie, sans faire table rase d’un passé où pendant plus d’un demi-siècle des hommes ont travaillé le bois, dans les règles de leur art. Texte : Isabel Desesquelles / Photos : Polo Garat - Odessa / DR

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ous sommes dans un bâtiment 1900 en briques. On pousse la porte, on avance dans un long couloir qui, l’air de rien, traverse un immeuble de part en part. Au bout, deux parcelles, sans vis à vis baignent dans le calme et s’ouvrent sur des jardins. Une deuxième porte et on y est. Cinq mois de travaux ont permis d’aménager un loft pourvu de trois chambres, d’un atelier de peinture et d’un vaste séjour avec cuisine intégrée.

\ Évolutif \

Dès le départ, le propriétaire souhaite un endroit évolutif, qui reste sobre, en harmonie avec l’existant. L’architecte garde tout naturellement l’esprit du lieu, pour faire de cet ancien hangar, un loft de 130 m2. Ses plans sont clairs et permettent d’emblée d’intégrer dans la charpente d’origine. C’est un bon point de départ. « Sur ce projet, souligne Stéphane Deligny, l’architecte mandaté, l’élégance est d’abord dans la retenue. La simplicité. On voulait garder le lieu dans son jus. C’est important de faire avec l’existant. Si l’intrusion est trop forte, l’endroit se déforme ». Quand on entre dans la pièce, on se demande ce qu’il pouvait bien y avoir là avant. On n’aurait pas forcément pensé à l’antre d’un artisan. Et pourtant, on sent la matière, l’authenticité. « On a gardé la structure métallique sur laquelle repose le bâti. Pas question de dissimuler les assemblements, les joints ici et là. On les devine, pas plus. » Rien d’artificiel dans ce projet : on ne plaque pas du neuf sur l’existant, mais on le fait respirer. Pari réussi, c’est spacieux et lumineux. Tout comme doit l’être une nouvelle jeunesse...

\ Contrasté \

Pour ce qui est des volumes, l’architecte a clairement joué sur les contrastes en créant de grandes pièces à vivre et de petits espaces pour la nuit. Au rez-de-chaussée, la hauteur de plafond est magistrale quand à l’étage, les chambres se font alcôves. Verticalité donc, dans la pièce à vivre, et horizontalité pour les trois chambres. Autre point fort : deux baies vitrées de 8m sur 2m30, donnant sur un patio à forte tendance végétale. Le lierre « piqué » au voisin fait disparaître le mur de mitoyenneté. « La terrasse, c’est une invitation mais pourquoi y aller ? » poursuit Stéphane Deligny. « On est bien à l’intérieur, on reste lové ». À l’acier de la structure métallique, à la lumière naturelle, l’architecte ajoute le bois. Le pin habillera certaines parties verticales de l’ossature mais pour le sol, intérieur comme extérieur, il a voulu du merbau. « Un bois exotique très résistant qui participe à la sophistication de l’espace tout en lui ôtant le caractère trop traditionnel du chêne ». Pas d’esbroufe, ce pourrait le credo de celui qui a conçu ce lieu. « Il faut être décomplexé sur les budgets, conclut Stéphane Deligny, un coût faible rend souvent un chantier intelligent. Et beau ».

Photos : Le choix de la découpe des pièces s’est établi de manière à les orienter vers le patio, pour aller chercher l’extérieur et le faire entrer dans l’habitation. La cuisine et l’escalier sont présentés dans leur plus simple expression. Place au vide, à l’aération et à la liberté dans un espace pourtant traditionnellement fermé et introverti. La cuisine flirte avec le repas. Ses façades sont lisses, juste percées pour le foyer de cuisson. On est dans un mobilier fonctionnel, généreux, simple, et son utilité existe selon les besoins. Derrière cet espace, se dérobent les toilettes et un local technique lingerie.

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1 - L’espace principal est un poumon. Il est aéré. Il pointe vers l’extérieur et crée des ambiguïtés entre l’intérieur, l’extérieur et viceversa. 2 - La façade extérieure sur le patio se constitue de panneaux filtrants mobiles qui permettent de respecter les vis-à-vis avec le jardin voisin. La vigne vierge se met en place avec les premiers rayons de printemps. Elle permet d’ombrer et de protéger généreusement l’intérieur.

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3 - L’espace atelier du rezde-chaussée offre un volume généreux dans lequel ont été conservées les anciennes fenêtres et le mur béton d’origine (malgré les déperditions thermiques) au profit de l’histoire et l’identité du lieu passé. 4 et 5 - Les poutres, la charpente, le système d’appareillages n’ont pas été masqués. De l’extérieur, il se poursuivent à l’intérieur et servent de « filtres » ou encore de garde-corps. Ces reprises de code assurent l’unité entre les façades et les murs. La passerelle se joue d’espaces qu’elle s’amuse à relier. 6 - Les fenêtres de toit permettent à la lumière de s’insinuer dans le loft. Elles accentuent l’impression de flottement des différents volumes dans l’espace général. Chaque fenêtre de toit trouve une paroi verticale qui diffuse avec douceur la lumière zénithale. 7 - L’entrée qui conduit au vestibule assure la transition avec le dehors. Sa configuration permet de traverser l’habitation avant même d’y avoir pénétré.

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Lieu : les Minimes, Toulouse Surface utile : 130 m2 + 30 m2 de terrasse + 30 m2 sous combles à optimiser Coût HT : des travaux 150 000 euros Architecte : Stéphane Deligny

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Tables & comptoirs

© Polo Garat

La table du mois

Resto brock’n’roll Le quartier y a suivi les premiers pas d’Armstrong sur la lune. Vous, vous adorerez y déguster quelques « cochonneries ». Filez vous encanailler dans ce resto généreux, au décor atypique et au service sans chichis. Bon appétit ! Par Séverine Clochard

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e Gai pêcheur se mérite. S’il faut aller le débusquer route d’Albi, loin du centre ville, c’est voulu. Car on ne vient pas ici par hasard. La légende raconte que l’endroit était le point de chute des pêcheurs du siècle dernier. Avant d’aller taquiner le poisson dans le lac de la Maourine non loin, ils s’arrêtaient dans ce commerce touche-à-tout pour quelques appâts et en repartaient... tout guillerets ! Les années ont passé, l’épicerie est devenue restaurant, mais l’effet est toujours le même. Il suffit de passer la porte pour avoir le sourire aux lèvres. Démonstration.

D’abord le décor

Un mélange hétéroclite et rock’n roll. Pas une table identique. D’ailleurs, elles ne portent pas de numéro. On dîne à la jazz, la vache ou la pin up, selon le design home made des nappes en plastique. Les couverts ? Tous dépareillés. Comme les chaises ou les banquettes douillettes, chinées ou extraites directement du mobilier des propriétaires. Au plafond, des vinyles encastrés, des bretelles de Zazou et même... une basket. « Un client qui a voulu partir trop vite », paraît-il. Aux murs, des pochettes de 33 tours des années 50 à 80. Rien que des objets-à-histoires qui ne demandent qu’à se raconter. Allez savoir pourquoi, on se sent tout de suite « comme à la maison ». Puis les filles font leur entrée en scène. Un trio simple et pétillant qui vous met à l’aise illico. Il y a Amande, la fondatrice du lieu. Voix grave et enveloppante qui vous guide jusqu’à votre table.

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Aure, surnommée Boucle d’or, cocktail de douceur et d’humour, un brin tête en l’air. Et Caroline, brunette énergique au verbe mordant mais jamais méchant. Virevoltant autour des tables, elles blaguent ici, renseignent là. Simples, efficaces, amicales sans être envahissantes. Même si c’est la première fois, on a l’impression d’être des habitués.

Et l’assiette ?

Ah, l’assiette ! Adeptes de cuisine moléculaire et portions rikiki, passez votre chemin ! Ici, on célèbre le -bon- gras, la cuisine qui mijote des heures, toutes ces « cochonneries » oubliées : les rognons, les tripes, la cervelle... Oui, les abats ont comme un goût de reviens-y ! Testez donc le béret de porc (panse de porc préparée) ou le pied de cochon farci au foie gras et aux cèpes, sauce morille, les spécialités maison. Quand le chef les met à la carte, les habitués appellent pour les réserver. L’équipe a bien essayé d’enlever l’œuf cocotte et sa sauce ivrogne (vin rouge et pied de veau). Tollé général ! Le secret de cette cuisine populaire et généreuse ? La préparation. « Quand une viande n’est pas agressée à la cuisson, elle vous le rend bien ». Parole de chef ! Alors c’est vrai, de prime abord, le néophyte hésite. Pourtant, il suffit de « fermer les yeux, goûter et se laisser aller » C’est le chef - encore - qui le dit ! Que les moins téméraires se rassurent : la carte cultive aussi les classiques noix de Saint-Jacques et autres entrecôtes. Mais avouez, ce serait dommage de ne pas essayer. À bon entendeur...

Le Gai pêcheur 67 route d’Albi, Toulouse Tél. : 05 61 63 66 17. Restaurant du lundi au vendredi midi. Jeudi et vendredi soir. Plat du jour 9 e. Prix moyen à la carte 20 e (entrée, plat, dessert) Dans l’assiette Œuf cocotte au foie gras, tête de veau ravigote, araignée de cochon fondante, ris de veau... voilà pour la liste des tentations. Du péché d’envie au péché de gourmandise, préparez-vous à un repas pantagruélique !


Actu

© David Nakache

Vins sur vins

Faire une Echappée Belle…

© Domaine de Landron

Viva Don Pasta !

Rouge, blanc, rosé... et quoi encore ? Par Christian Authier

La Soif du mal – Domaine des Foulards Rouges

Des vins produits par Jean-François Nicq à Montesquieu-des-Albères dans les Pyrénées Orientales, il faut tout goûter et, par exemple, commencer par sa cuvée baptisée La Soif du mal qui, en version rouge (syrah et grenache), révèle un délicieux nez de violette avant de déployer sa force et sa subtilité. Voici un côtes-du-roussillon qui ne triche pas, ne tapisse pas la bouche de lourds tanins, néglige le boisé au profit du fruit. Épatant. Prix caviste : 15 €.

Amphibolite nature – Domaine Landron

Dans la gamme des muscadets proposés par Joseph Landron, sa cuvée Amphibolite nature nous a réconcilié avec une appellation parfois associée au petit blanc de comptoir qui fait mal à la tête et au foie. Oubliez les idées reçues pour découvrir la fraîcheur et la finesse de ce vin issu d’une démarche rigoureuse : vendanges manuelles, pas de filtration, dose de soufre mesurée… Des huîtres magnifieront sa minéralité mais son joli nez citronné en fait aussi un idéal compagnon d’apéritif. Prix caviste : 10 €.

Tavel – Domaine de l’Anglore

Le meilleur rosé du monde ? Beaucoup le pensent et l’écrivent. Nous en sommes. Sur sa poignée d’hectares, Eric Pfifferling, l’un des plus grands vinificateurs de l’Hexagone, concocte des vins d’auteur, frais, gourmands, généreux. Son tavel 2010 est une pure merveille qui, sous sa robe foncée, dévoile des beautés ensorcelantes. Après avoir goûté cela, il est difficile de revenir aux rosés industriels. Bref, un vin qui éduque le palais tout en réjouissant les papilles. Prix caviste : 15 €.

Connaissez-vous Don Pasta, alias Daniele de Michele ? Il est le plus toulousain des Italiens de la ville rose (à moins que cela ne soit l’inverse), mais il est surtout un maître de la fusion, du mélange des genres. DJ, passionné de vin et de gastronomie, il se produit sur scène dans des performances musico-culinaires (notamment au Bijou) conciliant pédagogie, spectacle et plaisir. Don Pasta a lancé en mai à Toulouse l’Académie des Cuisines Métisses en collaboration avec le Théâtre Garonne (prochain rendez-vous en septembre) et vient également de publier un livre inclassable (1) dans lequel il imagine l’accord entre une situation, une musique, un vin, voire une recette. Drôle, intelligente, poétique, ludique, cette invitation aux voyages est aussi un appel au partage. \ C.A.\

C’est à une trentaine de minutes de Toulouse, à L’Isle-Jourdain, que vient d’ouvrir l’hôtel et restaurant L’Échappée Belle. Construit en lieu et place de l’Hôtel du Centre, l’établissement de 27 chambres (dont deux suites) affiche une véritable ambition architecturale, revendiquant une influence Art Nouveau, ainsi qu’un soin particulier accordé au mobilier et à la décoration épurés, graphiques, mais chaleureux. Du côté du restaurant, la création de la carte, le recrutement et l’encadrement des équipes ont été confiés à Bernard Bach. Le chef doublement étoilé du Puits Saint-Jacques à Pujaudran a ainsi conçu une belle partition où la brasserie taquine la gastronomie. Dans les formules à 15 et 18 e ou le menu à 26 e, les « Petits panés de pied de cochon Saint-Antoine crème fouettée aux échalotes confites et chorizo ibérique » ou la « Poitrine de porc Label rouge de chez Grezes confite et snackée, caramel de tomate au ketchup maison » font saliver. \ C.A.\ L’Échappée Belle, 2 place Gambetta 32600 L’Isle-Jourdain Tél. : 05 62 07 50 00 ou 07 60 73 02 08 hotel.lechappeebelle@gmail.com - www.echappee-belle.fr

Actu

Wine Sound System, préface de Paolo Fresu, éd. Autrement, 220 p., 17 €.

Rives sur Garonne On ne devrait jamais quitter Toulouse, devait penser Jean-Pierre Rives. Ainsi, il revient. L’ex-capitaine de l’équipe de France et du Stade Toulousain et son ami Bibi Heuillet, déjà associés naguère pour Le Bateau, la péniche restaurant accostée au quai de la Daurade, vont lancer le 21 juin La Villa Garonne. Aux côtés de Jean-Pierre Gleize (La Villa Tropézienne) et de Jean-Jacques Mars (boutiques Kolector), le tandem va relooker ce qui était jusqu’alors le principal restaurant du parc des expositions pour lui redonner un coup de jeune et de branchitude. L’ambiance promet d’être festive (le DJ Corti, popularisé autrefois par Thierry Ardisson et vieux complice de Jean-Pierre Gleize, sera aux platines) et tropézienne dans tous les sens du terme (les tapas et plats seront conçus par le chef de La Villa Tropézienne). On pressent du bling-bling, du Miami Vice millésime 2011 made in Garonne. C’est le charme de la province. On rêve d’ailleurs, mais on est toujours à Toulouse. \ C.A.\

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Tables & comptoirs

Sur le pouce Prendre un verre, grignoter, tenter quelques tapas ou assiettes : voici une sélection de lieux pour manger sur le pouce ou plus si affinités… Par Christian Authier

© Pallaruelo Gauthier

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Le Nez Rouge

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Le J’Go

© Wellcommunication.com

Denis Meliet connaît ses classiques : le sud, le terroir, les produits, le tout parfumé de corrida et de rugby. Mais l’esprit J’Go façonné par ce gascon ne cède pas au folklore et privilégie l’être au paraître, jusque dans sa formule bistrot qui porte haut l’art du grignotage, à l’image du pastifret, le pâté de tradition familiale, ou des tartines qui ne s’en laissent pas compter. On arrose cela avec des vins de vignerons régionaux (Bernard Plageoles, Elian Da Ros, Matthieu Cosse…) tout aussi attachés au vrai et au bon. Bref, tout est frais, simple, direct et savoureux.

© Philippe Cazaban

16, place Victor-Hugo Tél : 05 61 23 02 03

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Chai Vincent

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L’Annexe de la Braisière

2, rue des Couteliers Tél : 05 61 25 83 42

38, rue d’Astorg Tél : 05 61 12 34 51

42, rue Pharaon Tél : 05 61 52 37 12

Si depuis plus de deux ans, ce restaurant créé par trois passionnés de vins naturels s’est imposé dans le paysage toulousain gastronomique, on peut aussi le découvrir par quelques mises en bouche qui valent le détour. Assortiment de charcuteries corses ou ibériques, foie gras, pâtés artisanaux d’Alain Grezes et autres tentations bistrotières accompagneront gaillardement la foisonnante gamme de vins dans laquelle se bousculent des merveilles. À l’intérieur ou sur la terrasse qui donne sur l’église de la Dalbade, on ne boudera pas son plaisir.

Outre la loge du marché Victor-Hugo, le caviste se dédouble avec la jolie boutique de la rue d’Astorg qui propose par ailleurs, à l’heure du déjeuner et en soirée (18h 21h), des assiettes choisies (antipasti, foie gras, fromage, saumon, charcuterie…) qui permettront de découvrir la belle sélection de vins au verre ou à la bouteille. De plus, la terrasse, entre la brique rose de la rue d’Astorg et la majestueuse cathédrale Saint-Étienne, offre une vue aussi apaisante qu’imprenable.

La Braisière était une institution, son Annexe est en passe de le devenir. On pouvait craindre une banale exploitation de la réputation de la maison-mère. Or, c’est bon. Assiettes, tartines ou brochettes emportent la mise. Les saucisses à la plancha et les champignons farcis au four aiguisent l’appétit. Les huîtres et les coquillages raviront les amateurs. L’Annexe de la Braisière est devenue, en quelques mois seulement, the-place-to-be à l’heure de l’apéro, sans pour autant prendre la grosse tête ! Impeccable.

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Le Chai Saint-Sauveur Restaurant - Bistrot à vin - Caviste

L’art culinaire du Viêt-Nam mis en scène à l’occidentale

www.batbat.fr 8, rue des Filatiers M° Carmes ou Esquirol 05 61 25 49 49 Livraison midi et soir - Wifi Salon de thé de 9h à 19h Ouvert NON STOP 7j/7 - sauf lundi soir, 9h-22h30

Avec trois arrivages par semaine en provenance de la criée de Saint-Jean-de-Luz, le chef Jean-Christophe Lassalle et la gérante Florence Villerouge vous accueillent depuis le 6 janvier 2011 dans leur restaurant et vous proposent du saumon sauvage de l’Adour, de la lotte rôtie à l’ail ou une côte de porc Label Rouge de Bigorre… Ouvert midi (du lundi au vendredi) et soir (du mardi au samedi) Service de 12 h à 14 h et de 20 h à 22 h 30, rue Bernard-Mulé - 31400 Toulouse - 05 61 54 27 20 lechaisaintsauveur@hotmail.fr - www.chai-saint-sauveur.com


en ville

Saint-Cyprien, côté Abattoirs St Cyp’ (comme disent les habitués), c’est le quartier qui monte… depuis 20 ans ! Métissé, bobo, branché, on ne sait plus quel adjectif lui donner. Tous lui vont ! Qu’on arpente les rues côté prairie des filtres ou celles de la place de l’Olivier, la surprise est toujours au rendez-vous. Spirit vous a déniché les plus jolies adresses du côté des Abattoirs.

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Reportage réalisé par Carole Lafontan, Margot Cirgue, Aurélien Ferreira et Séverine Clochard

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Une histoire de bonne viande 5 Une institution pour tous les mordus de viande ! En 1956, on traversait les allées Charles de Fitte, en revenant des Abattoirs, et on prenait un verre au café d’en face tenu par les Carmen. Peu à peu, de nombreux clients prirent l’habitude de faire cuisiner par la patronne le morceau de viande acheté de l’autre côté de la rue. Trois générations plus tard, les Carmen sont toujours là et l’endroit a toujours la côte. On y croise de grands avocats de la ville mais aussi des étudiants et des gourmets tels que Pierre Perret ou Jean-Pierre Coffe. La qualité de service n’est pas en reste : avec 3 chefs de rang aux petits oignons, la réputation de l’établissement en terme d’accueil n’est plus à faire. Chez Carmen \ 97, allées Charles de Fitte \ 05 61 42 04 95

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Bullez jeunesse !

Vie pigmentée

Catherine Canales, propriétaire des Petits ruisseaux l’avoue : le nom de sa librairie s’inspire clairement d’un album de Pascal Rabaté, où le personnage s’offre une seconde jeunesse. Presque son histoire. Il y a trois ans, on lui prétextait un âge trop avancé pour l’écarter de son activité d’informaticienne. Qu’à cela ne tienne ! Cette activiste et bibliothécaire amateur troque son gagne-pain pour sa passion : les bandes-dessinées. « La clientèle est fidèle, la plupart vient du grand Toulouse mais aussi de la région » livre t-elle. La relation et le conseil au client semblent être ici une réponse aux grosses enseignes de l’hyper-centre. Une alternative plus personnelle et conviviale qui passe également par l’organisation régulière de séances de dédicaces. Aussi Mr Godart, son associé depuis peu, n’aura pas tardé à nous conseiller Le Grand Rouge de Wizout, un illustrateur pur rive-gauche. Les Petits ruisseaux \ 11, rue Villeneuve \ 05 61 41 43 50 \ www.librairielespetitsruisseaux.com

Loin des rues étroites et arty de l’hyper-centre toulousain, Saint-Cyprien sait aussi se montrer distingué. Pour qui voudrait habiller son intérieur de matériaux naturels et peintures artisanales, Mr et Mme Lalo œuvrent depuis 2001 dans le conseil, la vente et la réalisation. La maison organise aussi des demi-journées ateliers proposées aux personnes souhaitant s’initier aux techniques de peintures à la chaux. Mais « ce qui attire 80% de la clientèle, ce sont les peintures de la marque anglaise Farrow & Ball », dont la boutique est fière d’avoir l’exclusivité en Midi-Pyrénées. Pour quiconque serait allergique à la peinture ou nostalgique, le coin tissu et revêtement de mur a de quoi surprendre. Exit les papiers peints seventies, place à des déclinaisons et matières hauts de gamme pour le moins originales. Secrets d’atelier \ 8, rue du pont Saint-Pierre \ 05 34 51 89 25 www.secrets-datelier.com

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Un café atypique « Ouverture » et « mélange ». Voilà les maîtres mots du Caméléon, le café associatif de l’association M.A.A.A.D.S. Soit, « Mouvement Atypique Actions Artistiques Développement Social », ou une vingtaine de bénévoles passionnés désireux de créer un lieu d’échange et un espace de représentation ouvert au plus grand nombre. Véritable laboratoire expérimental, Le Caméléon porte bien son nom. Sa programmation est riche et changeante. Projections, débats, concerts, lectures, contes... Sans oublier un militantisme souriant, un engagement sans failles. « La culture, c’est l’échange ! », tel sera le mot de la fin, donné au président de l’asso, Mehdi El Karoui. Le Caméléon \ 19, rue du pont Saint-Pierre \ www.maaads.org

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Cantine de quartier On pousse la porte et l’on remonte l’allée centrale dans un joyeux brouhaha jusqu’à Monique, épouse de Raymond. Derrière le comptoir, les guirlandes de noël dernier clignotent encore. Une fois installé, on n’est pas seul bien longtemps et l’on pourrait presque entendre Piaf chanter les bistrots d’antan. 40 ans que Raymond, chef des lieux mais aussi chef tout court, propose à sa clientèle d’habitués et d’occasionnels une cuisine généreuse, simple et de qualité préparée à base de bons produits du marché Saint-Cyprien. « Ici, c’est tradition ! » explique Josie, sœur de Monique, et l’on s’attable bien volontiers pour déguster leur soupe maison, entrée, plat, dessert et quart de vin au prix plus qu’abordable de 12 e. Chez Raymond \ 9, place Roguet \ 05 61 42 77 56

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Le vestiaire des petites filles On l’a surprise en plein travail. Penchée sur sa machine à coudre, Carole Perrin mettait la touche finale à une robe pour fillette coquette. C’est ce qu’il y a de magique avec les ateliers-boutiques : on a l’impression de percer les secrets de fabrication ! Ici, tout est confectionné à la main. Robes tabliers, salopettes espiègles, jupes froufroutantes pour petites filles et même quelques sarouels tuniques pour petits gars. Des coupes rétro, faciles à vivre, dans une pléiade de tissus rapportés d’Inde par la créatrice. Même les adultes lui passent commande ! Mademoiselle en jupon \ 41, grande rue Saint-Nicolas et le dimanche matin au marché St Aubin \ 06 61 95 09 86 \ www.mademoiselleenjupon.com

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Le beau jardin Et dire qu’autrefois l’endroit n’était qu’un vulgaire fossé ! Aujourd’hui, on resterait des heures au jardin Raymond VI, l’un des plus récents de la ville. Pour sa vue splendide depuis « le balcon sur la Garonne » et la passerelle Viguerie, suspendue au-dessus des eaux tumultueuses. Encore plus magique à la nuit tombée, lorsqu’on s’y aventure en catimini avec l’office de tourisme. Pour sa « Tour des pestiférés », vestige du XVIe les pieds dans l’eau, lorsque tout le quartier était ceinturé d’une muraille de briques roses. Mais pour nous, à Spirit, le jardin Raymond VI, c’est le Beau Manège. Un petit bijou qui renvoie tous les Mickey et autres manèges en plastique aux oubliettes. Ici, les enfants montent à bord d’un bestiaire à la Léonard de Vinci. Crocodile, fourmi géante et autre rhinograde s’articulent sous leurs yeux émerveillés. De la structure aux montures, ce n’est que bois, nacre, cuivre, laiton. Un travail d’orfèvre orchestré par des artistes de la Cie Royal de Luxe et une équipe de rmistes en insertion. Sauvé in extremis en 2008, le carroussel magique vient d’être repris. Pour continuer à faire tourner les têtes des petits… et des grands ! Le Beau Manège \ les mercredis, samedis, dimanches et vacances scolaires \ allées Charles de Fitte

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Scoot’ toujours Décidément, Saint-Cyprien abrite son lot de reconversions réussies. Ex-conseiller en marketing financier, Éric n’a d’yeux que pour sa Vespa. Un engin d’époque avec lequel les déplacements urbains seraient devenus un plaisir. Ras-le-bol de la routine parisienne et las de ne trouver aucun endroit pour faire entretenir sa bécane, le bonhomme décide de changer de vie, de rentrer à Toulouse, et d’installer son atelier sur la place de l’Estrapade. Depuis son arrivée, il y a trois ans, son envie reste la même : offrir la possibilité à tous les amateurs et nostalgiques, de donner une seconde jeunesse à leur carrosserie italienne. « Ici pas de plastique, que du dur, du vrai » se targue-t-il. Qu’ils soient « dans leur jus » ou rutilant, qu’ils aient 10 ou 40 ans, le Vintage Motor Klub accueille tous les deux-roues de la marque. Ce passionné nous rappelle que « le design est hérité de l’époque où Piaggio n’était qu’un fabricant aéronautique (jusqu’à la fin de la 2nde GM, ndlr) ». Et pour preuve, les roues sont ici fixées latéralement, comme sur un train d’atterrissage. Déjà 65 ans que la Vespa contente aussi bien les jeunes femmes et leurs amants. Clairement pas qu’un phénomène de mode ! Vintage Motor Klub \ Place de l’Estrapade \ 06 03 43 15 27

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Du pain, du bon, du vrai ! Dans le quartier, David le boulanger ne passe pas inaperçu. Chaque matin, un pain d’1m10 sur l’épaule, il fait la tournée des restos. Le week-end, la queue s’étale sur le trottoir pour une baguette raisins-noix ou un pain aux céréales. Et pour cause ! Mie mœlleuse, croûte craquante, arôme subtil, ces pains-là sont faits avec amour et ça se sent. Grand colosse aux yeux bleus, l’ancien tourneur de concerts ne transige pas avec le métier. Farine label rouge du Gers et pâte qui prend son temps, « c’est la clé de tout ! » Et quand il vous confie, la voix vibrante « Vous vous rendez-compte ? Avec une recette aussi simple que de l’eau, du sel, de la farine et de la levure, vous avez une infinité de résultats », on a tout compris. Son secret, c’est la passion. La boulangerie jaune \ 4, place de l’Estrapade \ 05 61 42 98 17

© Patrice Nin, MairieToulouse

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Apéro pour tout le monde ! En deux, trois échanges entre Dani, le jeune patron, et son équipe, la messe est dite. Assurément, au Vasco, ça respire le bon vivre. Sourires et dynamisme sont au menu de ce petit resto-bar à tapas qui ne désemplit... jamais. La recette du succès ? Elle tient en trois mots : « simple, convivial et festif ». Mais aussi dans son implantation. « Ici, c’est un petit village dans la ville. Tout le monde - habitants, commerçants... - s’entend bien, on est tous attachés au quartier », ajoute Dani. Outre des prix accessibles, une terrasse généreusement ensoleillée et de très honorables tapas concoctés par l’emblématique Brubru, l’attrait du lieu réside aussi dans les animations préparées par Audrey, l’autre clé de voûte du Vasco. Happy hours, blind-test, twitapéro... Et surtout les fameux quizz, les Canards d’Or ou la vente aux enchères de... célibataires ! Vasco Le Gamma \ Place de l’Estrapade \ 05 61 50 68 11 www.vasco-le-gamma.fr

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en ville

Les Hot Spots du moment ! Les adresses qui comptent ne sont pas toujours dans l’annuaire, elles se refilent de bouche à oreille ! Tendez-la vôtre et ouvrez l’œil pour découvrir les cinq lieux qui font parler d’eux.

Girly

Cosy

La main dans le sac

À la recherche du temps perdu

Poétique

Sur un air de jazz Attention, adresse précieuse ! À deux pas du tumulte de la rue Saint-Rome et pile en face du musée du Vieux Toulouse tout juste réouvert, un salon de thé/crêperie où le temps semble s’être arrêté. On franchit le seuil et la magie opère. Sur les murs, des affiches et tableaux sans âge, à la fois disparates et pleins de charme. Des tables de bois à partager… ou pas. Des toilettes biscornues et un vieux coucou qui égrène les heures. En oubliant la montre, on s’offre une pause gourmande autour de galettes bio et de thés divins qu’on peut rapporter chez soi. On perd la notion du temps. On est bien. \ S.C. \

Fin d’après-midi en bord de Garonne, promenade romantique le long de la Coulée verte... Tout à coup, des notes de musique semblent émaner des flots redorés par le soleil. Happés comme par enchantement, on se retrouve alors... sur la terrasse du Mandala. Et oui, ça y est, c’est parti, le lieu culte du jazz à Toulouse a réouvert son havre de paix estival. L’endroit idéal pour savourer, dès 18h, des apéros-concerts au cours desquels les artistes, professionnels ou amateurs, viennent égrener des notes légères de jazz d’ici et d’ailleurs ou murmurer des chansons intimistes en toute convivialité. Dès le mois de juin, ce cadre idyllique sera par exemple un écrin de choix pour la douce Émilie Cadiou, tout comme pour le groupe Mr Kohl Fan Club ou encore cet ovni hilarant, le trio Vent d’Haleine. \ N.M. \ La terrasse du Mandala, 23 rue des Amidonniers (accessible par la Coulée verte, promenade parallèle à la rue des Amidonniers), dès 18h, entrée libre, 05 61 21 10 05, www.lemandala.com

Le bol bu, 8 rue du May, 05 61 21 11 31

Tout en un

Des pieds à la tête L’histoire commence en l’an 2000 avec Jérôme et Nathalie. L’un est coiffeur, l’autre chercheuse de tendances. Ils montent leur boutique : Quentin. Un savant mélange qui plait sérieusement à ces demoiselles : en haut, de quoi se refaire une coupe. En bas, de quoi se refaire une garde-robe : foulards, colliers, ceintures, robes, gilets, besaces…Tout y est. Essentiel, Nougat, French connection, American retro… et même la « toulousaine touch » avec deux marques d’ici : Sanji niu et Ninati. Et si le look est dans les fringues, il l’est aussi dans la déco. Refaite il y a deux ans, elle oscille entre béton au sol, acier aux murs, mobilier blanc et contemporain pour le rez-de-chaussée ; et parquet, vieux miroirs et inspiration baroque pour l’étage. Deux univers… et un blog sur lequel surfer : quentinboutique.wordpress.com \ K.J. \ Boutique et coiffure Quentin, 16 rue de la Trinité, 05 61 52 67 18

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Son nom : Sandrine. Son pseudo : Alexane. Son spot : un atelier-boutique à deux pas de la place des Carmes où elle accueille ses habitués du mardi au samedi depuis huit ans. Une caverne d’Ali Baba pour tous les mordus de sacs : besaces, bourses, cabas, pochettes, portefeuilles. Des formes que cette jeune créatrice peut reproduire à votre guise en fonction des tissus à sa disposition. Plutôt cuir rouge ? Tissu à fleurs ? Les deux ? Porté main, porté épaule, en bandoulière… Vous en rêvez ? Alexane s’exécute, branche sa surjetteuse et se penche sur sa table de coupe. Le résultat : un sac sur-mesure entre 35 et 140 euros. Pas cher payé le sac rétro-vintage « made in Toulouse ». Un sac… pour un style qu’elle veut toujours féminin, axé sur le détail… et bien sûr, facile à porter ! \ K.J.\ L’atelier d’Alexane, 27 rue Pharaon, 06 64 45 10 50


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• Fauteuil Acapulco, Les Locataires • Natte africaine, Les Locataires • Tee shirt Majestic chez Meredith, 19 place Saint-Georges • Fleurs Art et vert, 46 rue de la Colombette • Table 50 Mato reedition, vintage • Lunettes Ray ban, opticien Chateauvieux, 10 rue Lapeyrouse • Maillot de bain Princesse Tam Tam, 9 rue St Antoine du T • Spartiates VDEVINSTER • Verres à orangeade, Les Locataires • Panier raphia VDEVINSTER • Bracelets raphia VDEVINSTER • Photophores, Les Locataires • Nid Rededition, Les Locataires

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SHOPPING shopping

• Fauteuil rotin Resonance, Lafayettes Maison • Pull crochet Isabel Marant, chez Hesmé, 26 rue Montardy • Pantalon chino Isabel Marant, chez Hesmé • Sac cuir Isabel Marant, chez Hesmé • Escarpins cuir Isabel Marant, chez Hesmé • Table bois chez Levantin, 19 place Saint-Georges • Assiettes en olivier Tinja, Les locataires, 2 rue des Paradoux • Lampadaire osier SIA, Lafayette Maison • Porte bouteilles Eno, chez Levantin

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• Chaise chilienne, Lafayette Maison, 77 rue Alsace-Lorraine • Foulard Avant Première aux Galeries Lafayette, 4 rue Lapeyrouse • Sac raphian, Lollipops, 11 rue Paul-Vidal • Bermuda Tommy Hilfiger, CC Labège • Tapis Toulemonde Bochart, 4 rue Maurice-Fonvielle • Chaussures raphia Robert Clergerie, 1 rue Cantegril • Chapeau Panama Stetson aux Galeries Lafayette • Polo Schott, Galeries Lafayette

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Cadaqués, l’Eden roc Pourquoi y aller ? Pour ses 292 kilomètres de Toulouse, dont 249 par l’autoroute. Parce qu’on y gare sa voiture une bonne fois pour toutes en arrivant et que l’on marche, nez au vent, sans autre boussole que son plaisir. Parce que la quiétude de ce village, même en plein été, et ses quelques kilomètres de côte en font un écrin d’un romantisme à toute épreuve. Parce qu’il n’y a pas de scooter de mer, de ski nautique qui vous enquiquinent quand on nage. Parce qu’on y mange avec les doigts une zarzuela ou n’importe quel poisson grillé et c’est comme si on avalait la mer toute entière, sans boire une seule fois la tasse. Pour le phare du Cap Creus, l’un des plus anciens de Catalogne, et le décor du film Le phare du bout du monde, réunissant -s’il vous plaîtKirk Douglas et Yul Bryner. Pour le sac en raphia et courroies de cuir que l’on s’offre chaque année. Idéal pour faire son marché une fois rentré à Toulouse.

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Nous sommes en 2011 après Jésus-Christ. Toute l’Espagne est occupée par les clubs de vacances. Toute ? Non ! Un village peuplé d’irréductibles Cadaquesencs résiste encore et toujours aux promoteurs. Et la vie est facile pour les aficionados d’une Costa... bella. Par Isabel Desesquelles Chaque fois, la magie opère. Ces quelques minutes où l’on descend vers Cadaqués. On prend une route escarpée après Figueras et la mer est là au loin, si proche. On n’est pas encore arrivé que, déjà, on veut revenir. De Toulouse, par la route, c’est si facile. On en oublierait presque que l’on change de pays, que c’est l’Espagne. Comme les Parisiens vont voir le jour se lever à Deauville, les Toulousains ont un temps, poursuivi l’aube jusqu’à Cadaqués comme les oiseaux de nuit. Si aujourd’hui, le village s’est un peu endormi, il conserve quelque chose de ces fêtes d’antan. On vient ici pour fuir un monde bétonné, formaté. Collé à la Méditerranée, on découvre un village hors du temps. À partir de maintenant, où que l’on aille, il y a une splendeur à saisir à chaque pas. Ou plutôt, c’est elle qui nous saisit. Pas de jeux nautiques à Cadaqués ou de clubs de vacances. Pas de complexes discothèques. Ce doit être pour cela qu’on ne sait où donner des yeux. Ruelles escarpées, façades blanchies à la chaux, tout semble mener au Passeig, en bas du village, face à la baie. À droite, le casino et son bar. Il a ses fidèles le dimanche, dès le petit déjeuner et jusqu’à l’apéritif. Les hommes du village, haute saison ou pas, casquette de marinier vissée sur la tête, y jouent aux cartes toute la

sainte journée. C’est peut-être comme cela qu’il faut commencer avec Cadaqués, en passant une journée à ne rien faire, assis face à mer. L’occasion de boire un verre ou plus, de Perafita, le vin blanc de Rafa, la seule vigne alentour. Ensuite, on pourra aller voir d’un peu plus près l’église Santa Maria, si blanche, que l’on retrouve sur toutes les photos de la baie. Elle n’est pas loin du casino. D’ailleurs, rien n’est loin à Cadaqués, tout est à portée de main. On remonte la première ruelle venue - attention, les pavés sont redoutables pour les talons- et c’est obligatoire, on tombe sur l’église. Devant, la vue est imprenable. Au point que l’horizon semble à portée. L’hiver, le 20 janvier précisément, c’est vers un autre lieu de culte que les villageois se rendent. À pied, et pour une ascension de deux heures jusqu’à l’Ermitage San Sebastian où ils célèbrent le Saint du même nom. Encore une fois, il ne s’agit pas de folklore mais d’un rite où jeunes et vieux se retrouvent. On danse des sardanes, on déjeune de grillades et les siècles passent comme un rien. Il y a un autre rendez-vous que l’on attend sans y croire, que l’on espère et qui ne déçoit pas. La Toussaint dans la mer. Et oui, on se baigne, le jour des morts à Cadaqués et on n’a même pas froid !


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Avant et après le bain, on cueillera des figues de barbarie, mûres à souhait. On ne veut plus rien manger d’autre tant leur goût est unique, rare, gorgé de mer et de soleil. Gare toutefois, aux épines, ces figues-là poussent sur des fleurs de cactus. C’est inévitable, l’été, le village se remplit d’estivants et il faut aller chercher un peu plus loin la solitude, à l’écart du village. Ce qui est bien, c’est que l’on passe en un rien de temps des ruelles et leurs petites boutiques, à des chemins de littoral si sauvages. C’est simple, on gare la voiture, on pose son sac et on part, à la recherche des deux phares qui encadrent le village. Côté est, c’est le Cap Creus et sa réserve naturelle, c’est bien de s’y perdre. Comptez quelques heures tout de même avant d’arriver au phare qui le surplombe. On peut aussi s’arrêter en chemin, à Port Lligat, à dix minutes à pied du village. Port Lligat, c’est Dali, un haut lieu de pèlerinage pour tous ceux cédant à la Dalimania. À quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, il y a là deux œufs gigantesques, hôtes célébrissimes d’une maison qui ne l’est pas moins. La maison de Dali. On préférera, après tout, ne pas la visiter, pour mieux imaginer la vie de l’artiste. Port Lligat, ce sont aussi des pêcheurs qui pêchent, des mouettes qui volent et des rochers où pique-niquer les pieds dans l’eau. Si l’on va à l’ouest de Cadaqués, on trouvera l’autre phare, celui de Cala Nans. 0n y est presque trop vite. Les jambes fourmillent ? Le mieux est de plonger. On cherche un rocher d’où s’élancer, on avance sur des pierres plates de la taille d’un pied de géant, recouvertes de plantes rampantes, grasses à souhait, on s’y enfonce et tout est doux. Les yeux fichés dans la mer, on repère des criques où même la tramontane a du mal à entrer tant elles sont profondes. Secrètes. Et comme l’a dit le poète, on tient son rêve éveillé.

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1 - Vue de la baie de Cadaqués © DR 2 - Galerie d’art © DR 3 - Échoppe typique © DR 4 - L’Église et le port © DR 5 - Aube a Cadaqués © Kim Castells 6 - Cap de Creus, Phare du ParcNaturel de Cap de Creus © José Luis Rodríguez

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Maison musée SalvadorDalí, Port Lligat © Imagen M.A.S

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Dans le verre

Jeux de l’amour et du beau bar

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Pour l’inspiration

Comme un poisson dans l’art Moisés est né à Cadaqués (ses parents y avaient des vignes et des ruches), il défend son village avec ardeur et justesse et, d’abord, dans son travail. Moisés est céramiste, peintre, son royaume est celui de l’émotion. Émotion de ses créations, rêvées puis créées dans son atelier au milieu de ses sixcent-dix-huit oliviers au Cap de Creus. Émotion devant ses œuvres, visibles à son show room à Cadaqués. Moisés Estibau, 18, Es poal www.moisestibau.com

Toros dibuix © Moisés Estibau

Le plus simple, c’est encore d’aller au Maritim. Les pieds dans le sable, sous la marquise, on se mélange avec les autres touristes. On se frotte aux gens du cru dans une ambiance rétro à succomber. Pourtant, s’il ne fallait en retenir qu’un seul, ce serait le Meliton, là où le peintre Marcel Duchamp aimait jouer aux échecs. Sur la place, face à la mer. On y va pour un petit déjeuner ou des tapas et pour son charme d’outsider. Plus tard, aux abords de la nuit, on ira boire un rhum à El Tropical dans le quartier San Felipa. À deux ou trois heures du matin, l’Hostal nous accueillera pour un dernier verre. Branché, mais pas trop, il est le plus ancien bar de la ville. Tout le monde se rejoint là-bas, pour y prolonger la nuit jusqu’au petit matin. Une autre bonne raison d’y aller ? Il est menacé de fermeture depuis que le président du CIO des JO de Pékin a racheté l’appartement au-dessus. Meliton, Es Passeig (en face du monument dedié à Dalí)


Pied à terre

Bâteau sur l’eau

Encore un peu et c’est L’île au trésor! LLorenc Baro parle non seulement le salat, l’argot de Cadaqués mais il est aussi propriétaire du San Isidre, un llaüt ou bateau de pêche à voile latine construit à Majorque en 1925. Il organise toutes sortes de sorties, de nuit comme de jour. Il vous en coûtera 25 e par personne, pour une sortie en mer de trois heures de 11h à 14h ou de 16h à 19h. Comptez 1150 e pour une location à la journée du bateau et de son équipage. Réservez au 00 34 626 960 298. chartersantisidre.blogspot.com

Un lit dans l’eau Attention cette adresse se mérite, elle a ses fidèles. Un loft à soi, avec une terrasse au-dessus de la mer (photo). C’est simple, où que l’on se tienne, la Méditerranée est là. Jusque dans le lit, elle nous suit. La lumière entre à grand flot, tout est blanc -avec une pointe de couleur à la catalane- tout est beau, presque rustique. Une pièce unique mais pas petite, avec tout ce que l’on désire y trouver pour y être bien, des draps, un frigidaire, un coin salon, etc. Nombre d’écrivains, de peintres et de photographes se sont laissés à la fois bercer et inspirer par ce lieu. Le loft se loue toute l’année, 90 e la nuit. Contact : fullblastcadaques@gmail.com Et si le loft n’était pas libre: Hôtel Playa Sol, totalement refait à neuf avant l’été. On peut le choisir pour son jardin, sa piscine, son accueil chaleureux et sa plage « familiale », la playa Pianc dans la baie. Chambre sur la mer : 90 e. Tél. 00 34 972 258 100. Hôtel Rocamar, ses pins parasols, son tennis, ses piscines intérieures et extérieures, son sauna et ses chambres avec vue sur mer. 190 e la nuit sauf si l’on trouve mieux en dernière minute (demandez la chambre 516). Un regret, toutefois, le petit déjeuner buffet ne vous sera pas servi sur l’immense terrasse face aux flots, mais à l’intérieur. Tél : 00 34 972 258 150. Hôtel Port Lligat (à 2 km du village), voisin de la maison de Dali. Piscine, jacuzzi. Chambre vue mer : 90 e Tél. 00 34 913 605 670

Mise en bouche

La croisière s’amuse

Sur la plage arrière

Sous les pavés

La baie de Cadaqués est bordée de petites plages, il suffit d’avancer, on tombe dessus. Certaines ont la taille d’un mouchoir de poche et sont vite bondées, surtout l’été. On en conseillera deux : Pere Fret, la plus tranquille, une crique à l’écart de tout (et presque de tous), en allant vers Port Lligat par le littoral. À l’opposé, bien après le phare de Cala Nans, la plage de Cala Joncos, parfaite pour la plongée sous-marine.

À la mode de chez Nun Vous êtes face à la baie. Vous vous dirigez à son extrémité sur la gauche, droit sur un olivier qui ne date pas d’hier. Juste derrière, vous trouverez Casa Nun. C’est LE restaurant de Cadaqués. Emplacement de premier choix devant la mer. Si vous souhaitez dîner sur l’une des trois tables en terrasse, mieux vaut réserver. Cependant, pas d’inquiétude, le premier étage du restaurant réserve une divine surprise, deux alcôves qui dominent la mer, deux fenêtres sur l’onde et son miroitement. À la lecture de la carte, les papilles s’affolent, on veut tout, alors, on reviendra. Demain et après-demain et l’année prochaine, s’il vous plaît. Les poissons pêchés du jour, un arroz negro cuit de main de maître, un vin blanc de la casa étonnant, il vous en coûtera vingt euros. On se régale, on s’enivre fort tranquillement et on sourit à Paco, maître des lieux depuis quelques décennies maintenant. Casa Nun, 6 Porttixo, 00 34 972 258 856

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Une © Brusk

Cahier CULTURE

EXPO (p.38) ARTs VIVANTS (p.42) cinéma (p.46) musique (p.50) en famille (p.56) Spirit # 40 / 37


© Folk Skulls

culture expo

Graphisme

Da Mental Vaporz, l’art de la « gribouille » La galerie GHP est plus que jamais décidée à offrir et laisser parler ses murs. À quelques semaines de sa fermeture définitive (?), elle accueille les DMV, pour une ultime exposition baptisée Da Mental Vaporz. Aux manettes, un crew de neuf virtuoses de la peinture en spray, réunis pour la première fois au grand complet. Par Aurélien Ferreira

1999

Bom.K et Iso, deux graffeurs parisiens s’associent pour fonder ce qui, aujourd’hui, est devenu un des plus excitants collectifs de la scène européenne. Les connections sont rapides, et un troisième membre (Kan) fait son entrée. Très vite, le groupe bouleverse les traditions du graffiti. Loin des lettrages et personnages « bubbles » habituels, les DMV excellent dans la réalisation de fresques démesurées, avec lesquelles ils se sont forgés un style étrange et réfléchi. Depuis 2008, les Da Mental Vaporz sont au nombre de neuf, et la force de leur union tient en partie à la complémentarité de leurs techniques respectives et des univers qui la composent. On pense évidemment à leurs précédentes réalisations. Notamment la fresque réalisée à la Jam de Massy (93), il y a tout juste un an, où chacun y était allé d’une ou deux lettres sur un mur d’une quinzaine de mètres. La plupart sont de véritables « touche à tout », que ce soit le lightgraff innovant de Brusk, le graphisme pixellisé de Kan, la calligraphie obsessionnelle de Sowat, les personnages chimériques de Bom.K, ou encore le trait enfantin mais sombre de Dran. En ce début d’été, leur nouveau terrain de jeu se nomme la Galerie de la Halle aux Poissons : 400 m3 d’art de rue et d’installations inattendues en toute légalité.

38 / Spirit # 40

\ La rue n’est pas à vendre \

En arrivant sur le lieu d’exposition, difficile d’y reconnaître la forme traditionnelle d’un espace d’exposition. Ici, le collectif vient dépeindre son imaginaire sur toutes les cloisons (tout ce qui peut servir de support) de la GHP. Lesquelles, des éléments décoratifs ou des œuvres réelles, sont à vendre ? Armés de leurs quatre-vingtdix-doigts, de rouleaux, de pochoirs, de bombes et de centaines d’idées, ils habitent littéralement les lieux. Certaines de leurs initiatives donneraient presque le vertige, à l’instar de ce crayon géant traversant le toit et le plafond. Ou, pour les visiteurs de la première heure, un utilitaire C15 customisé et garé devant la galerie. Et comme on en veut toujours plus, chaque semaine sera ponctuée par la sortie d’une sérigraphie exclusive. Un événement évolutif dont le plus parfait exemple serait ces « cadavres exquis » qu’ils affectionnent tant. Des œuvres collectives, que les graffeurs se partagent tour à tour et improvisent au gré de leur imagination. Enfin, Bom.K et Dran organiseront une séance de dédicace de leurs ouvrages respectifs, HB Blacktrace et I love my world. Peut-être que les 65 jours d’ouverture, ne seront pas suffisants au public pour décoder toutes les subtilités et messages cachés dans la mise en place de cette caverne à trésors.

Du 28.05 au 30.07, à la Galerie GHP, 11 descente de la halle aux poissons, Toulouse, 05 61 52 67 08, du lun au ven de 13h à 19h et le sam de 14h à 19h.


UNE JOURNÉE EN BONS THERMES SAMEDI 25 JUIN À PARTIR DE 15H30 ENCAUSSE LES THERMES (RENDEZ-VOUS À L’ENTRÉE DU VILLAGE) — à 15h30 et 19h30 Jordi Galí / “Ciel” équilibre poétique

— à 19h Création d’Opéra pagaï théâtre de Thermes

— à 16h Compagnie Beau Geste “Transports Exceptionnels” danse à la pelleteuse

— à 21h30 David Rolland Chorégraphies “Les lecteurs” chorégraphie collective

— à 16h30 Inauguration, nécessaires paroles publiques pour la Culture

— à 23h Monofocus “Spaghetto Blaster” électro blues forain De Kift / “Brik” punk mythique hollandais

— à 18h Pierre Sauvageot et Lieux publics & Cie “Le Concert de Public” votre création sonore

— le tout mis en étincelles par La Machine - Pierre De Mecquenem

A bâtiment exceptionnel, inauguration exceptionnelle ! Cette journée pétillante commencera dès 15h30... et se poursuivra jusque tard dans la nuit ! Avec pas moins de huit propositions artistiques, la place des Thermes sera transformée, envahie de sons, de comédiens, de lumières, de musique, de public (on compte sur vous !)… Il y aura des discours, mais aussi des surprises, une Poste Restante pour un rendez-vous dans 25 ans et une visite des Thermes comme jamais plus vous n’en ferez. Nous sommes (presque) prêts, et vous ? tous publics / gratuit / photo : Jean Alexandre Lahocsinszky Pour avoir le détail du déroulé de cette journée, n’hésitez pas à nous contacter au 05 61 79 95 50 ou à aller sur notre site internet www.pronomades.org Pronomade(s) en Haute-Garonne / Centre national des arts de la rue rue de la fontaine, 31 160 Encausse les Thermes / tél. +33 (0)5 61 79 95 50 accueil@pronomades.org / www.pronomades.org


culture expo

© Caroline Bach

En direct des galeries

Un photographe de Toulouse À Toulouse, on connaît Ancely comme un quartier de l’ouest de la ville, près de Blagnac. Ancely, c’est surtout le nom d’un photographe toulousain. Une partie de son œuvre est présentée jusqu’en août prochain. Une centaine de photographies illustrant les débuts du tourisme dans les Pyrénées, à Collioure ou dans les villes thermales. On peut voir la bonne société sur la Grande Plage de Biarritz ou encore à l’entrée de la grotte de L’Herm en Ariège, un site préhistorique remarquable. Ce sont surtout les rues de Toulouse qui ont servi de terrain d’expérimentation au photographe. En effet, Ancely, comme beaucoup de ses contemporains, apprenait la photographie. Il plantait son appareil dans une rue et prenait des séries de « clichés d’expérience ». À la fin du xixe siècle, la technique photographique avait évolué et le temps de pose avait sensiblement réduit. On était loin de la demi-heure et on se rapprochait plus de l’instantané, ce qui a permis à Georges Ancely de prendre ses sujets de façon spontanée.

L’exposition thématique annuelle du BBB invite quatre artistes en immersion dans le monde du travail. Si le performeur Nicolas Puyjalon construit des équilibres précaires, Sébastien Taillefer transforme barèmes, pourcentages et sondages en installations froides et impersonnelles… Quand Caroline Bach photographie les traces laissées sur les sites de conf lits industriels, David Mozziconacci immortalise l’usure quotidienne des employés anonymes de bureaux anonymes. En parallèle, + Edit, un vaste programme éditorial sur le thème de l’expo avec des artistes, écrivains et collectifs invités, une biblio complète chez Ombres blanches, des créations radios FMR, des stages d’images numériques, des visites-ateliers et des rencontres… Ça bosse dur au BBB ! \ A. M.-D. \ Jusqu’au 9.07, BBB, 05 61 13 37 14, www.lebbb.org

Georges Ancely, un photographe toulousain, jusqu’au 31.08, musée Paul-Dupuy, 13 rue de la Pléau, 05 61 14 65 50.

\ Portraits vivants \

L’exposition présente de nombreuses scènes de la vie quotidienne prises sur le vif, comme pouvait les croquer Léon Soulié, un dessinateur de la vie toulousaine. On peut découvrir des vues du Pontneuf traversé par un convoi militaire ou une charrette de foin, ou de la place du Capitole un jour de marché, aux arcades envahies par la publicité pour un apéritif d’époque. Des voitures à chevaux, des rues pavées. Des sujets que peu de photographes utilisaient alors, pas assez « nobles » à leurs yeux. Georges Ancely était un vrai bourgeois, un commerçant qui vendait des horloges rue de la Pomme et habitait dans un hôtel particulier. C’était surtout un grand curieux. Il photographiait de la même façon ses amis dans sa salle à manger qu’une famille de bohémiens sur le bord d’une route, de façon naturelle, sans les caricaturer. \ P. D. \

40 / Spirit # 40

Ben, etc. L’affichage public en occitan terminé, Ben endosse le rôle de penseur des minorités culturelles pour une expo contestataire aux côtés du Toulousain Nicolas Puyjalon l’imprévisible performeur... « Pour changer le monde… à Toulouse » (vrai titre de l’expo) !

Delta Gold Cup

Panorama du clocher de la Dalbade © Georges Ancely

Et le travail ?

À suivre en juin, Appartement 5000 €, un concept imaginé par Benoît Cailliet, Camille Platevoet, Zhao Chenglong, trois étudiants en design des Beaux-arts de Toulouse, qui ont inventé l’appartement de 1 m2 à 5000 €, soit le prix en cours dans le quartier SaintÉtienne où se situe la galerie ! Habiter dans 1 m2, utopie ou future réalité ? À tester sur place, six modules d’habitation dotés d’un espace fonctionnel vital : une porte, un banc, un harnais en guise de lit et une douche… Que demander de plus ? Que cela reste une œuvre d’art ! \ A. M.-D. \ Tandem 9 : Pour changer le monde… à Toulouse, jusqu’au 11.06 / Appartement 5000 €, du 21.06 au 10.09, Espace Croix-Baragnon, 05 62 27 60 60

Mauvais genre ! Un monstrueux gorille armé qui joue les gangsters, une armée de femmes au romantisme débordant : l’esthétique gore et impertinente du Toulousain Frédéric Clavère n’est, selon lui, pas si loin de la réalité, où riment mauvais goût, violence et désirs les plus fous… Oui, ça fait Mauvais genre, et alors ? C’est le parti pris de cette exposition du même nom, qui donne carte blanche à trois artistes insolents. Sylvie Réno « cartonise » des répliques de f lingues, de têtes de mort et autres artefacts de la terreur, puis déploie ses petites collections de curiosités et dépendances illégales. Plus racoleur, Lionel Scoccimaro moule des formes innocentes, lustrées à souhait, juste pour la frime, le temps de se laisser envahir par une pulsion de transgression du bon chic, bon genre. \ A. M.-D. \ Jusqu’au 9.07, galerie Sollertis, 05 61 55 43 32, www.sollertis.com


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Très Méchants © Steph Henriques

culture ARTS VIVANTS

Arts de la rue

Il y a le feu au lac ! Fin de saison culturelle euphorique à Tournefeuille ! Comme chaque année, les bien nommées Nuits Euphoriques prolongent le plaisir des découvertes artistiques dans l’espace public. En juin, direction le lac du Vieux Pigeonnier pour trois jours de fête à l’air libre, avant la pause estivale ! Par Ariane Mélazzini-Déjean

S

i au mois de juin, au détour d’une rue ou d’un coin de nature à Tournefeuille, vous tombez nez à nez avec d’étranges « Pheuillus » - statues de grillage et de feuilles mortes imaginées par les artistes de la compagnie Le Phun, installée à l’Usine – vous serez alors témoin d’une migration exceptionnelle… vers le lac du Vieux Pigeonnier ! Car cette année, les Nuits Euphoriques se mettent au vert, dans un havre de paix et de verdure, exceptionnellement reconverti en laboratoire urbain de performances artistiques éphémères. Arrivée des fameux Pheuillus prévue le 17 juin, pour l’ouverture des festivités. La première d’entre elles réunit l’Orchestre de Chambre de Toulouse au complet, pour un concert crépusculaire inédit au bord du lac, de quoi mettre l’eau à la bouche des 15 000 spectateurs, qui répondent présents à chaque édition. Le site naturel - et naturellement convivial - invite les visiteurs du soir à se laisser guider par les expériences inédites dont ils peuvent être acteurs ou spectateurs, tout en dégustant un verre à la buvette, au rythme des animations musicales festives. « Nous sommes bien loin de la simple consommation de spectacles et de contenus artistiques », insiste François Lajuzan, le directeur des Affaires culturelles de Tournefeuille.

42 / Spirit # 40

\ Nuits à la belle étoile ! \ Dans cette commune voisine de Toulouse, on aime bousculer les habitudes du grand public et provoquer l’aventure artistique. Les arts de la rue sont ainsi en première ligne des happenings prévus au programme de ces Nuits Euphoriques. La compagnie La Machine propose aux spectateurs de participer à l’installation « Flammes », une mise en lumière des lieux dans une déambulation poétique de feu et d’artifices habillant l’espace urbain. Testé avec succès l’an passé sur la commune, les spectacles à domicile des Nuits Euphoriques reprennent du service. Quinze groupes amateurs de chanteurs, danseurs et artistes attendent les appels pour rappliquer à demeure, en moins de temps qu’il ne faut pour commander une pizza ou des sushis ! Attention, pour devenir hébergeant, il est impératif d’inviter voisins et amis à partager l’aventure. Enfin, les irremplaçables Commandos percu finiront de mettre le feu au lac, dans un spectacle de clôture apocalyptique en réponse à la violence du monde, joyeusement intitulé Très Méchant(s). Une création pyrotechnique spéciale, conçue en résidence à Tournefeuille. Dernier rendez-vous musical de ces folles Nuits, la très attendue Fête de la Musique au centre-ville, le 21/06. La nuit, tous les chats sont gris ?

Nuits Euphoriques Du 17 au 21/06, Lac du Vieux Pigeonnier. Gratuit. Pour commander un spectacle à domicile (uniquement pour les habitants de Tournefeuille), réservez au 05 62 13 21 52. www.mairie-tournefeuille.fr



culture ARTS VIVANTS

Adam Olivier © Patrice Normand

Sur les planches

En juin quand la caravane passe, les roulottes suivent ! Les circassiens et leurs compagnies sillonnent encore, en juin, les routes de Toulouse et de 15 communes de l’agglomération à bord d’une Caravane de Cirques remplie de surprises. Cirque populaire, cirques d’aujourd’hui, cirques de demain, le concentré concocté par la Grainerie, fabrique des arts du cirque - officiellement installé à Balma depuis l’été dernier - et le Lido, réunit des créations spectaculaires, clownesques et poétiques. En salle ou sous chapiteau, les artistes venus essentiellement d’Europe cette année, jouent sur l’équilibre entre divertissement et interrogations sociales. Différence, handicap, identité, relation à l’autre, exclusion, déracinement, enfermement, réchauffement climatique, la liste est loin d’être exhaustive tant les artistes ont leur mot à dire dans un monde qui (sur)vit dans l’urgence.

\ En piste \

En guise de départ des manifestations de juin, Toulouse en Piste ouvre le bal le 2 juin, pour une grande parade dans la ville, en collaboration avec l’Usine (de Tournefeuille), Mix’Art Myrys et le Lido. Parmi les belles découvertes, le jonglage à huit mains de la compagnie belge EA EO, m2 sur la thème de la liberté, Complicités ou les déclinaisons circassiennes incontrôlées de onze artistes handicapés mentaux et sept artistes complices en piste. Les Acrostiches toulousains sont de retour avec C’est quoi ce cirque !, une création écrite avec un musicien percussionniste. Toujours en musique, Bach en balles, un spectacle de jonglerie musicale autour des suites pour luth de Bach, signé Vincent de Lavenère. Boudu La Jongle se poursuit ainsi du 31 mai au 5 juin tandis que la traditionnelle Fête du Lido, du 8 au 12 juin, lancera ses futures étoiles de 7 à 17 ans sur la piste, et les futurs pros, en clôture de cette édition décidément très prometteuse. \ A.M.-D. \

44 / Spirit # 40

Caravane de cirques Jusqu’au 12.06, Toulouse et agglomération, 0 à 13 €, 05 61 24 92 02, www.la-grainerie.net

Du 4 au 26.06, à Carbonne, Beauchalot, Saint Pé d’Ardet, Alan, Martres Tolosane, Encausse les Thermes, 0 à 10 €, 05 61 79 95 50, www.pronomades.org

© David Herrero

C’est quoi ce cirque ?

120 rendez-vous littéraires en quatre jours, qui dit mieux ? Lectures, débats, rencontres, spectacles, la 7e édition du Marathon des mots tisse sa toile littéraire dans toute la ville. En résonnance avec l’actualité, le forum “Chronique d’un printemps arabe” donne la parole aux écrivains et intellectuels du monde arabe (Tunisie, Algérie, Égypte, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Syrie). Les Éditions de l’Olivier fêteront leurs 20 ans, en compagnie d’auteurs “maison”, comme Christophe Honoré (dont une rétrospective est prévue à la Cinémathèque). Deux cycles de lectures sont au programme : l’un, Sur la route, dédié aux auteurs voyageurs, l’autre à l’œuvre de François Mauriac. Sans oublier ceux qui font l’actu littéraire, les auteurs en résidence et les créations jeune public. Un vrai marathon ! \ A. M.-D. \

Voiture ballet

Du 23 au 26.06, Toulouse, 0 à 10 € (prix définitifs lundi 16/05), 05 61 11 02 22, www. lemarathondesmots.com

Crida Company © DR

Cirque

© DR

Le Marathon

Pronomade(s) Les arts de la rue font le printemps au mois de juin, dans le Comminges, dans le cadre des Pronomade(s) 2011. Aïe de la jeune Cridacompagny franco-catalane, est un joyeux mix entre cirque, danse, chant, fragilité et burlesque. Les mêmes comédiens sont à l’affiche du concert de Jur. C’est bien, l’ouïe propose une étrange invitation au voyage sonore, conçue par des mu-

siciens contemporains (Boris Billier, Olivier Toulemonde et le Groupe Merci). Pour finir, la troupe du SAMU (Section Artistique Musicale d’Urgence) vous prescrit une bonne dose de rêves et d’utopies dans Martres-Tolosane. Et puisque l’heure est à la fête, Pronomade(s) invite… à visiter ses nouveaux locaux des Thermes d’Encausse, à l’occasion d’Une journée en bons Thermes, pour une cure de créations insolites. \ A. M.-D. \

Le romantisme de la version danoise de La Sylphide, signée Auguste Bournonville en 1836, renaît avec le Ballet du Capitole, après quinze ans d’absence à Toulouse. Sous la baguette de David Coleman, l’Orchestre de Chambre de Toulouse fait revivre le mythe de ce ballet écrit par le chorégraphe italien Filippo Taglioni en 1832, pour l’Opéra de Paris. Revisitée par la chorégraphe danoise Dinna Bjørn, l’histoire, digne d’un conte de fées, met en scène un Écossais, James, aimé par une sylphide, une créature imaginaire que lui seul peut voir. Mais voilà, James est fiancé et son mariage approche. Le jour J, la sylphide s’empare de l’alliance du marié et s’enfuit… La suite ? Un drame passionnel aux moults interprétations possibles, ce qui rend ce ballet toujours plus fascinant au fil du temps. \ A. M.-D. \ 24 et 25.06 (20 h), 25 et 26.06 (15 h), Casino Théâtre Barrière, Toulouse, 13 à 40 €, 05 61 33 37 77, www. theatre-du-capitole.fr, www.casino-theatre-barriere-toulouse.com


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JUIN


Pourquoi tu pleures ? de Katia Lewkowicz © DR

culture cinéma

Un Biolay peut en cacher un autre Pourquoi tu pleures ? ou la chronique des derniers jours d’un célibataire avant son mariage. Mais aussi et surtout le portrait d’une génération entière, celle des trentenaires actuels, tel un saisissant reflet des petits travers de notre époque. Un film qui sonne vrai, doté d’un casting (d)étonnant, qui devrait en toucher plus d’un. Par Alex Masson Dans quatre jours, Arnaud va se marier avec Anna. Ça lui laisse le temps de régler les derniers détails pour la cérémonie, d’enterrer sa vie de garçon avec ses amis de toujours, faire deux ou trois dernières conneries de célibataire, mais surtout celui de se demander s’il ne va pas foutre sa vie en l’air en prenant épouse. Et si ce n’est pas le pire qui l’attend plutôt que le meilleur, une fois l’alliance passée au doigt. Katia Lewkowicz a un incroyable talent de metteur en scène : elle sait capter l’air du temps. On a rarement vu film plus proche de son époque que Pourquoi tu pleures ? Que ce soit dans sa capacité à filmer l’indécision, la trouille de l’engagement chez les hommes trentenaires, ou celle d’incarner cette génération de mecs qui ont du mal à quitter le confort et l’indolence de l’adolescence. Mais aussi dans une étonnante science du casting : Benjamin Biolay, longtemps vu dans la presse plus pour son tempérament de type volage que pour sa production musicale est absolument parfait dans la peau d’Arnaud, gars sûr de lui avec ses potes, limite roulant des mécaniques, mais qui redevient un petit garçon dès qu’il est face à une mère castratrice. Le genre d’homme qu’on a autant envie de baffer que de prendre dans ses bras. Sortie le 15.06

46 / Spirit # 40

\ Un monde sans pitié 2.0 \

Pourquoi tu pleures ? filme donc le désarroi des hommes. Mais aussi un peu celui des femmes. Nicole Garcia en maman du futur marié, Emmanuelle Devos en sœur qui en a ras le chignon de tout prendre en charge, ne déméritent pas dans ce qui s’affine peu à peu comme le meilleur portrait de groupe depuis Un monde sans pitié. Les choses ne semblent d’ailleurs avoir pas trop changé depuis la fin des années 80 et Éric Rochant : dans Pourquoi tu pleures ?, on dit toujours autant « putain ! » à chaque fin de phrase, on est toujours à tourner en rond pour essayer de mieux trouver sa place. Seul élément clairement nouveau : une certaine « boboisation ». Personne ne semble vraiment travailler ou avoir ici de problèmes matériels. Un détail un brin agaçant, qui pourrait ramener Pourquoi tu pleures ? à un cinéma parisianiste où l’on ne parle que de son nombril, si Lewkowicz n’avait pas un formidable atout : cette écriture qui sonne vrai, que ce soit dans les scènes de famille ou celles entre Arnaud et ses potes, plus réalistes que nature. La justesse de ton, y compris dans la vision d’une lâcheté - masculine comme féminine - ordinaire fait de Pourquoi tu pleures ? le film français le plus saisissant du moment.

Pourquoi tu pleures ? De Katia Lewkowicz. Avec Benjamin Biolay, Emmanuelle Devos, Nicole Garcia, Valérie Donzelli...



culture cinéma

D’art et d’essai Il était une fois la révolution de Sergio Leone 1972 - 180 mn Un western politique et poétique. Mélancolique. Aussi sec qu’un poing tendu vers le ciel. Et généreux avec ça ! Un film que Sergio Leone devait se contenter de produire. Il en fera, selon ses dires, son film préféré. Où l’on colle aux basques de deux hommes que tout oppose, dans une même quête de liberté. Il faut au moins l’écran d’une salle de cinéma pour contenir l’humanisme désenchanté de ce grand film. Juste encore, un mot ou... deux, James Coburn y est diablement séduisant. \ I. D.\

Leila Hatami © Memento Films

> À l’Autan( Ramonville), le lundi 30.05 à 21h

Une séparation Iran, ma douleur Au festival de Berlin, à la fin de l’hiver, on avait beaucoup parlé de Jafar Panahi, le cinéaste iranien retenu par le régime d’Ahmadinejad et condamné à une mort culturelle en n’ayant plus le droit de réaliser ou collaborer à un film pour les décennies à venir. En guise de protestation, le festival avait décidé de faire de Panahi l’un des membres du jury, forcément représenté par une chaise vide. Un autre cinéaste iranien, Asghar Farhadi, aura comblé cette absence en repartant du festival avec l’Ours d’Or décerné à Une séparation. Celle-ci intervient au tout début du film : Nader et Simin vont bientôt divorcer. Alors qu’ils viennent d’obtenir un visa pour sortir de l’Iran et qu’ils comptent fuir, Nader décide soudain de rester pour être au chevet de son père qui a déclaré un Alzheimer. Il va devoir engager une femme pour l’aider à en prendre soin, avant de s’engager à ses côtés dans une bataille juridique pour la libérer du joug de son époux. Sortie le 8.06

Les sentiers de la gloire de Stanley Kubrick 1957 - 90mn Il y a en a eu des films de guerre, mais celui-là reste l’un des plus terrifiants. Implacablement, Kubrick y dénonce l’absurdité des combats et, plus encore, une armée livrée à la mégalomanie de son état major. On est dans les tranchées en 1916. Le colonel Dax, interprété par un Kirk Douglas irréprochable, doit mener l’assaut ou plutôt conduire à une mort certaine, ses hommes. On redoute le carnage, on se révolte avec lui, on ne fermera pas les yeux et on abomine, définitivement, les va-t-en guerre. \ I. D.\ > À l’Utopia Toulouse à partir du 8.06

D’Asghar Farhadi. Avec Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini...

\ Divorce prononcé \

Il y a deux ans, Farhadi avait déjà interpellé avec À propos d’Elly, film où la disparition d’une jeune femme mettait en lumière les petites hypocrisies de la société iranienne contemporaine. Une séparation enfonce le clou, en pointant du doigt ses paradoxes. D’un côté, Nader et Simin, couple bourgeois, éduqué et assez libre vis-à-vis de la religion, de l’autre Razieh et Hodjat, de plus basse extraction, ultra-conservateurs. Dans les deux cas, des personnes prisonnières de dogmes. Là où un Kiarostami ou un Makhmalbaf ont toujours pris des pincettes, émis un propos sur leur pays qu’en restant allusif, Farhadi est étonnamment frontal. Il pose concrètement le problème d’un Iran partagé entre l’obscurantisme religieux et une modernité sociale, s’interroge sur ses valeurs morales et leur bien-fondé dans le monde contemporain. Mais avec l’intelligence de ne pas donner d’autres réponses que la détresse d’hommes et de femmes face à l’effondrement de leurs certitudes. \ A. M.\

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Senso de Luchino Visconti - 1954 - 115mn Rétrospective Visconti en juin à la cinémathèque de Toulouse. Difficile de choisir, Helmut Berger, en personne, viendra présenter Les damnés, le 8 juin. Quinze ans plus tôt, c’est à Farley Granger que le Visconti confie dans Senso (également à l’affiche) le rôle d’un lieutenant autrichien veule qui fera la perte d’une comtesse italienne. Splendeur et décadence, les dernières minutes du film où même l’ombre semble f lamboyer, sont parmi les plus belles du cinéma. \ I. D.\ > À la Cinémathèque samedi 4.06 à 21h, mardi 7.06 à 19h et jeudi 9.06 à 19h


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Rio Loco : quoi de neuf dans la Prairie ? À quelques semaines de son lancement officiel, la 17e édition de Rio Loco attise toutes les curiosités. Le festival toulousain des musiques du monde s’apprête-t-il à entrer dans une nouvelle ère ? Entre arts mexicains, musiques sans frontières, site naturel revisité, le vent nouveau a un nom : Hervé Bordier. Tour d’horizon du cocktail 2011. Par Ariane Mélazzini-Déjean

L’

agitation politique a finalement cédé la place aux prouesses logistiques du nouveau et bienvenu directeur de Rio Loco, Hervé Bordier. Bouclée en un mois et demi, la programmation musicale du « Cœur de fête » (15-19 juin) , a pris de sérieuses allures de carnet de voyage autour du monde, pimenté d’un fort accent mexicain pour les concerts d’ouverture, les arts visuels et les manifestations dans la ville. Par chance, tous les esprits du Mexique ne se sont pas envolés avec les espoirs de Florence Cassez de sortir de prison… Bon nombre d’entre eux planent déjà sur la ville depuis le mois de mai, grâce au Barrio Loco et aux résidences d’artistes. De quoi découvrir en avant-première les délirants artistes contemporains mexicains qui assurent l’identité visuelle du festival. En mars, Chema Skandal a imprimé son esthétique pop art-graffiti urbain sur une immense arche, exposée en juin à la Prairie des filtres. En avril, les iconoclastes frères De la Torre ont réinterprété le calendrier aztèque pour une expo itinérante jusqu’au 14 juin. En juin toujours, Demian Flores, Q Burö Grafico, Sebastian De Neymet et Las Pokiankitsch, collectif féminin 100 % allumé, ajouteront leurs touches olé olé sur la Prairie.

\ Musiques : le grand mix ! \

Hervé Bordier l’avoue sans complexe, s’il n’est jamais venu à Rio

50 / Spirit # 40

Loco, il est tout de suite tombé « amoureux » des bords de Garonne, avec des idées neuves : que le festival ne « tourne plus le dos à la Garonne » et que les arts visuels prennent une vraie place sur le site. Les trois scènes sont donc maintenues, dans une orientation légèrement différente. Aux artistes d’habiller le sentier et la butte sur le chemin de la scène Village, en lieu et place des aires de repas improvisés entre deux concerts. Si vous croisez un ring de lucha libre, un immense lit en forme de cœur ou une légende du funk (G. Clinton) en train de siroter un thé à la menthe avec le roi du mambo (A. Velasquez)… tout est loco, ne bougez plus ! Du côté de la musique, il ne manquait plus que Gian Maria Testa et Prince of Assyria, les deux derniers à s’inviter au programme, pour parfaire le grand mix des musiques venues d’Afrique, d’Europe, d’Amérique. En ouverture, Lila Downs puis Los Lobos, les maîtres mexicains de La Bamba, précèderont le très funky Georges Clinton et le premier concert de l’accordéoniste colombien Anibal Velasquez en France ! Autant d’histoires qui se racontent en musique avec l’incroyable Staff Benda Bilili, le blues maloya de Nathalie Natiembé, les frères Joubran… Enfin de l’audace en clôture, avec Calle 13, la révélation hip hop-cumbia portoricaine, une première en France !

Du 15 au 19.06, Prairie des filtres, accès public de 17h à 0h30 tous les jours. Gratuit pour les moins de 12 ans, 5 e par jour, Pass 5 jours (20 e), 05 61 11 02 22, www.rio-loco.org Les billets sont en vente en ligne sur le site du festival et imprimables chez soi pour éviter de passer la billetterie ! Le festival dispose aussi d’une entrée avec accès handicapés, ainsi que d’un important dispositif d’appareillages auditifs pour les malentendants devant la scène Village.

© Elisa Bonnal

Staff Benda Bilili © DR

culture musique


100 000 festivaliers seront de la partie

14e Festival

C o n C e rt s s p e C ta C l e s r é C i ta l s s ta g e s

La voix dans tous ses éclats ! Du

17 juin à aUCH

3 juillet 2011 et dans le gers au

Premier Week-End

The King’s Singers Correspondances

vocales de l’ARPA L’Escolania de Montserrat

3

raisons de succomber à Rio Loco 1. Ce n’est pas que de la musique

La politique tarifaire n’a pas bougé d’un iota : le festival doit être accessible au plus grand nombre ! Gratuité pour les moins de 12 ans et cinq euros par jour pour une programmation non-stop de 17h à une heure du matin, qui dit mieux ? Comme l’an passé, pour faciliter l’accès au site les billetteries sont situées côté Pont Neuf, tout près de l’entrée principale. Finies les files d’attente ?

3. C’est bon pour la planète

Papier recyclé, ecocup… Rio Loco est en passe de devenir un « festival leader » sur le plan écologique. Pour preuve, le vaste programme Eco Loco prend, cette année, la forme d’un village à l’entrée du festival. Au menu, une sensibilisation aussi massive que possible, à travers des ateliers pour enfants organisés par les Petits débrouillards et la Glanerie (gestion des déchets et consommation), de la cuisine bio, etc. Sur le site, 100 000 gobelets réutilisables sont destinés à « faire disparaître l’habitude de jeter son verre vide ». Avis au public qui devra se convertir au tri sélectif.

Qw4rtz

quatuor vocal

Shabdam Trio Eclats de Voix - 32810 Preignan / licences 2-1010766 & 3-1010767

2. C’est bon pour le moral...et la bourse

Tandem

André Minvielle & Lionel Suarez

www.nuances-communication.fr

Quatre concerts, un spectacle jeune public, des expos, des projections, un cinéma de minuit, voici le rythme quotidien à suivre pour les 100 000 festivaliers attendus sur la Prairie pendant cinq jours ! Artisanat, restauration, le village aux mille et une guinguettes fait le plein. Nouveauté 2011, huit colonnes multimédia et tactiles s’installent sur le site pour une expo interactive, signée Mondomix et Arte Live Web, à la découverte des cultures du monde. En soirée, l’univers surréaliste de Zoveck Estudio - créateurs de l’affiche de l’édition 2011 – sera projeté sur des ballons géants. À partir de 23h, place au cinéma de minuit en plein air ! Au programme : courts et longs-métrages d’Amérique latine.

Deuxième Week-End

Ravi Prasad Fouad Achkir Jakes Aymonino

Troisième Week-End

Les Voice Messengers Les Bonimenteurs Ensemble vocal

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culture musique Jazz en Comminges

Manu Dibango

[Jazz]

[Jazz]

Cette année, l’ouverture du festival d’Afriqu’à Muret a été confié au vétéran du jazz bruxellois. Manu Dibango détient l’âme musicale, celle chargée de références à Armstrong et Ellington. Depuis ses quinze ans, il a déjà pris part à plus d’une quarantaine de projets, dépassant parfois le jazz pour s’acoquiner avec la musique congolaise. À soixante-dix printemps, il n’est toujours pas décidé à cesser de souffler dans ses cuivres. « Papa groove » est un des pionniers de l’afro jazz et sur scène, il a gardé un swing propre à son panafricanisme. Il est aujourd’hui considéré comme le plus grand saxophoniste africain en activité et le parrain des musiciens de ce continent. Un monument à ne pas manquer. 3.06, 5/10 e, parc Jean-Jaurès (Muret), 05 61 51 91 59, www.afriquamuret.jimdo.com

Magnus Lindgren band

Terya Groove

Ce festival est devenu un incontournable rendez-vous du jazz dans la région. Au fil des années, le saxophone fait résonner son succès dans la commune saint-gaudinoise. Avec, à chaque édition, toujours plus de talents et de plaisir. Toujours la même place, mais jamais le même morceau. Cette année, malgré l’absence de Roberto Fonseca, on se réjouira de la venue des saxophonistes Harry Allen et Eric Alexander, du contrebassiste Ron Carter et du trompettiste Jon Faddis, sans oublier le pianiste Mulgrew Miller... Le « off » du festival sera consacré au blues et investira différents lieux de la ville où se produiront des écoles et autres petits concerts gratuits. Du jazz pour toutes les bourses et toutes les oreilles. 1er au 5.06, gratuit à 66 e, Saint-Gaudens, 05 61 94 77 61, www.jazzencomminges.com

Havanization [Musiques du monde]

Avant d’être l’événement toulousain de ce début d’été, Havanization est un mouvement artistique, héritier de la révolution cubaine. Entre pop-art déglingué, cinéma postmoderne et plume excentrique, la mouvance a déjà fait chavirer le cœur de son pays d’origine. Aujourd’hui, le mouvement connaît le même succès en Europe, grâce notamment à Raul Paz. Avec lui, finie l’image enfumée de La Havane. Il s’agit de célébrer et d’intégrer la culture cubaine au reste du monde. À Toulouse, le show proposé est unique et fédère artistes cubains et français dans un même espace artistique. Audelà de la musique, c’est aussi l’occasion d’une exposition, de projections, d’une découverte littéraire et surtout d’un flash mob « géant ». Parmi les artistes et amis de Raul Paz qui seront sur scène, on peut noter Yannick Noah, Florent Pagny, Kelvis Ochoa, Haydée Milanés ou un certain Mathieu Chedid, dont la présence fait pour l’instant état de rumeur. Se laissera-til lui aussi havanizer ? 3.06, 18h, 27 e, lac de Sesquières, www.facebook.com/havanization

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[Fusion jazz afro]

Terya Groove sent la fraîcheur et l’été. La recette peut paraître simple (elle l’est sans doute), le résultat est bien là : ce sextet amuse et s’amuse sans prise de tête. En bambara, Terya signifierait « amitié ». Terya Groove ne demande pas autre chose que de partager un moment agréable, propice à la convivialité et aux rencontres. Pour y parvenir, le groupe sort le groove, fusionne musiques d’ici et d’ailleurs. Percussions tribales, accords funk, saxos jazzy, mélodies exotiques. La fusion fonctionne sans paraître forcée. Mission accomplie. 7 et 8.06, 21h30, 12 et 10 e, le Bijou, www.le-bijou.net, et 11.06, 21h, 9 et 6 e, le Mandala, www.lemandala.com

Oracion Universal

Passe ton Bach d’abord ! [Marathon du classique]

Une centaine de concerts pour une déambulation en musique dans les rues de Toulouse. L’Ensemble Baroque et ses invités nous convient à la découverte de Bach et de son œuvre sous un angle nouveau. Pour cette édition 2011, place à la famille et aux amis ! 25 lieux différents, patrimoniaux, insolites ou secrets dans le centre de Toulouse pour un hommage rendu à l’entourage du compositeur, qu’il s’agisse de sa longue lignée de descendants musiciens de talent (au total 8 Bach différents) ou de ses aînés et maîtres à penser comme Buxtehude, Telemann ou encore Reinken. En toute logique, un pass famille ou groupe d’amis sera proposé au public. Les 11 et 12.06, dès 15h, entrée libre ou 5 e, Toulouse, www.passetonbachdabord.com

Haydn, Tchaïkovsky [Spectacle métissé]

[Musique classique]

Le premier réflexe lorsque l’on évoque le nom Tchaïkovsky est de penser au Lac des Cygnes. Mais le compositeur russe est aussi l’auteur d’une œuvre à redécouvrir. Le jeune chef Tugan Sokhiev, à la tête de l’Orchestre du Capitole, relève le défi en abordant les variations rococo dans lesquelles Tchaïkovsky dévoile son admiration pour Mozart et Haydn. Ce dernier sera également à l’honneur avec les deux ultimes symphonies classiques composées à Londres en 1795. 17.06, 21h, 16 à 27 e, Odyssud, Blagnac, 05 61 71 75 15, www.odyssud.com

Susheela Raman [Musique du monde] Cuerda y Voz et le chœur Nueva Alborada seront à la messe avec cette relecture de Misa por un Continente. « Messe pour un continent » : la partition a beau suivre le découpage liturgique à la lettre - en cinq parties, kyrie, credo, agnus dei, sanctus et gloria – il ne s’agit pas ici d’un rendez-vous de bénitier. Inspirée des thèses de la Théologie de la libération, un courant de pensée venu d’Amérique Latine, la Misa se dresse en rempart contre l’oppression des dictatures qui ont secoué l’Amérique du Sud. Trente-cinq choristes interprètent ce répertoire d’œuvres métissées, mêlés à des instruments traditionnels sud-américains. Sans dénaturer l’œuvre d’origine, Cuerda y Voz et le chœur Nueva Alborada sont parvenus à se l’approprier pour faire de cette aventure humaine un spectacle riche et poétique. 9.06, 20h30, 15 et 13 e, salle Nougaro, 05 61 93 79 40, www.sallenougaro.com

The Delano Orchestra

[Folk & post-rock]

Avec ses sentiments dégoulinants et sa naïveté horripilante, la folk a de quoi donner envie de voir Gengis Khan envahir le pays de Candie. Miracle musical : The Delano Orchestra ne donne pas envie de s’enfuir à toute berzingue. Là ou d’autres se heurtent aux écueils du style, le groupe clermontois a l’intelligence de ne pas chercher à brader sa sincérité. Timbre de voix fluet, Alexandre Rochon trimballe son spleen, de musiques en musiques, dans The Delano Orchestra. L’ambiance, forcément cotonneuse, est rehaussée de guitares post-rock, le son souvent travaillé en crescendo, les mélodies multipliées par touches – parfois quasi imperceptibles. Porté par son chanteur, également à la tête du label indé Kütu Folk, le projet réunit six musiciens, à la guitare, au violoncelle, au piano ou à la trompette. Ce qui frappe le plus chez eux n’est pas le versant torturé, passage obligé du genre. Plutôt la force tranquille de ce groupe qui semble lutter contre vents et marées pour faire exister le monde contenu par sa musique. Baissez les armes : The Delano Orchestra remporte la bataille. 11.06, 20h30, La Dynamo, www.ladynamo-toulouse.com

Comment mieux qualifier la musique et la personnalité de Susheela Raman, qu’en usant du mot « plurielle » ? D’une naissance à Londres, la belle a rejoint une enfance australienne d’où naîtra l’idée de s’envoler pour le sud de l’Inde. Ses origines, ses influences, le tout réuni en une seule et même place. Forte d’une voix profonde, le chant hypnotique nous emmène en Orient sur quelques airs pourtant bien londoniens. Groovy, électro, rock, rien n’est imparfait pour porter les chants tamouls. En première partie, Mad Sheer Khan s’arme de son dilruba (violon du Rajhastan). Turban sur la tête, l’homme qui a déjà livré sa propre adaptation du répertoire de Jimi Hendrix, confronte sa voix rocailleuse, son esprit tribal et ses origines afro-asiatiques. Autant dire que Lo Bolegason est amené à voyager et son public, prié d’attacher sa ceinture. 18.06, 20h30, 12/15 e, Lo Bolegason, Castres, 05 63 62 15 61, www.bolegason.org



culture musique Et terminons par les mythiques Aswad, groupe britannique de reggae auteur de standards samplés à foison. Question sample, le clou du spectacle s’y connaît : Chinese Man sera aussi de la partie avec un spectacle où viendront s’ajouter à la musique des écrans géants, vidéos scratchés et Mc’s invités. Soit du groove à l’esprit zen !

Criolina et Rémy Kolpa Kopou [After du Rio Loco ]

Multiculturel. C’est le signe sous lequel se place l’édition 2011 du Rio Loco , suite à l’abandon des manifestations autour de l’année du Mexique en France. Le samedi 18 juin, le Cri de la Mouette restera sous les latitudes sud-américaines avec une soirée dédiée aux rythmes brésiliens. En début de soirée, Rémy Kolpa Kopoul fera partager son amour pour la culture outre Atlantique. Se joindra à lui le groupe Criolina dont la réputation samba n’est plus à faire. Tout au long de la semaine, les traditionnels Afters du Rio Loco se succèderont au Cri de la Mouette mais aussi dans différentes salles de Toulouse.

Fest’Y’Musik

[Musiques melting pot]

Fin mai, Toulouse a découvert un festival rock de grande ampleur : les Curiosités du Bikini. Fest’y Musik emprunte la voie sans se cantonner à un seul genre. Pendant quatre jours, quatre tendances musicales se succèderont, avec 15 artistes dont 6 têtes d’affiche. Première soirée à tendance féminine le 1.07 (Mademoiselle K…). Le lendemain, les b-boys danseront le Mia à l’école du micro d’argent (Iam) et éviteront les balles de Sniper. Place ensuite au kitsch caliente de Zouk Machine et Francky Vincent avant de terminer avec les mastodontes du dancehall : Sean Paul et Shaggy.

22 au 25.06, 20h et 18h30, 12 à 26 e, La Dynamo et Le Phare (Tournefeuille), 05 34 30 17 48, www.premiere-pression.com

1er au 4.07, 19h, 42,50 à 50 €, fest-y-musik.com

Les Siestes Électroniques Festival Convivencia

[Musiques du monde]

[Festival de musiques aventureuses]

18.06, 0h, 3 e, Cri de la Mouette, www.rio-loco.org

Groove Fest [Festival coloré]

Jamad’Oc Trans Baleti © Éric Catarina

Pour sa 10e édition, les Siestes, historiquement dédiées aux musiques électro, élargissent encore leur programmation pour explorer de nouveaux horizons avec toujours comme objectif de s’adresser à un public avisé ou simplement curieux. Ce sont donc deux créations originales qui ouvriront cette édition 2011 : Etienne Tron et Aymeric Hainaux en collaboration avec Tanya Tagaq dont les mix seront des inédits encore jamais produits en live. Que vous soyez mélomane, curieux ou néophyte, en famille ou entre amis, les Siestes Électroniques sont une belle occasion de se délasser face à la Garonne en profitant d’une programmation originale et toujours pointue. Du 23 au 26.06, Prairie des Filtres, entrée libre, www.les-siestes-electroniques.com

Déjà 15 ans que le festival Convivencia traîne sa bonne humeur et sa péniche sur le Canal des Deux Mers. Autant d’années où l’itinérance de l’événement a valorisé le patrimoine fluvial. Des concerts de musique de monde seront cette année encore donnés à chaque escale, depuis le pont d’une péniche. Histoire de partager encore davantage, les concerts occuperont aussi les quais, et côtoieront les stages artistiques et ateliers de danse. Côté programmation, on retrouve Jamad’Oc Trans Balèti à Ramonville le 28.06, puis le 30.06 à Toulouse, ce sera au tour d’Äl Jawala et Moussu T e lei Jovents d’enflammer le port de l’Embouchure. L’occasion de danser, créer, échanger et chanter. Une fête itinérante qui ne s’arrête que pour avoir lieu.

Kurt Masur

Shantel © Daniel Woeller

[Classique]

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Tumi and the volume

[Groove]

« Grands Interprètes ». Le titre n’a rien de ronflant. Tout au long de la saison, les Grands Interprètes ont exploré un vaste répertoire musical, entre divas, solistes et ensembles. Pour la dernière de l’année, la Halle aux Grains recevra l’Orchestre National de France sous la direction d’un grand chef d’orchestre venu d’Allemagne : Kurt Masur. Il dirigera la Symphonie n°5 de Beethoven, compositeur pour qui il avoue une certaine prédilection, ainsi que la symphonie classique de Prokoviev. En bonus, un concerto pour piano, de ce même compositeur, sera l’occasion d’entendre un jeune prodige du clavier, Denis Mastuev, nouveau phénomène de l’école russe. 25.06, 20h, 28 à 61 e, Halle aux Grains, www.grandsinterpretes.com

© Ross Garrett

© Radio France / Christophe Abramowitz

Nouveau venu dans la galaxie des événements Première Pression (qui organise Garorock notamment), le Groove Fest colore l’été avec des artistes aux influences diverses. Hip-hop, soul, reggae, ska, électro et un point commun à l’ensemble : le groove. Le rôle attribué au rythme est ici porté au pinacle. Un rythme en phase ascendante tout au long des quatre jours qui composent ce jeune festival. Mise à feu les 22 et 23 juin à La Dynamo. La salle de concert du centre-ville reçoit en préambule Jahcoozi. À ne pas forcément écouter dans son bain malgré le nom : ce trio berlinois s’empare de tous les courants de musique urbaine passant à sa portée et chauffe le tout avec audace. Le lendemain, Filewile fera entendre son hip-hop aux multiples registres (pop, triphop, électro) suivi par les toulousains de De La Street. Le Groove Fest augmente la cadence dès le vendredi avec le John Butler Trio, jam band d’Australie dont on n’a pas fini d’explorer les facettes, entre folk, rock et psychédélisme de bon aloi. Mention également pour le ska de Che Sudaka, l’électro tzigane de Shantel & the Bucovina Club et Dj Netik. Le final ? Explosif : commençons par le soul de la belle Nneka et le hip-hop de Dj Fab, qui justifieraient à eux seuls le déplacement.

28 et 30.06, gratuit, port de l’Embouchure (Tlse) et place du Canal (Ramonville), 05 62 19 06 06, prog complète sur www.chevrefeuille.org

Après deux ans passés à tourner et à défendre son troisième album Pick a Dream, le groove gang sud-africain remet le couvert et passe à La Dynamo pour montrer son savoir-faire. Revendication commune à chaque nouvel arrivant, le mélange des genres est ici davantage mis en valeur sur scène. Alors que l’album s’écoute comme on regarde un long-métrage et ne se cantonne à aucun style, le groupe sait aussi faire de vrais morceaux rap « en prenant soin de respecter leurs codes » comme ils disent. Tumi, le MC, et sa bande offrent une sonorité inédite, parfois rock, héritée d’une culture sud-africaine qui aurait évincé tous ses clichés, et sur laquelle ils alternent aisément la prose et le chant. À (re)découvrir absolument. 5.07, 20h30, 17 e, La Dynamo, www.bleucitron.net


Let'sMotiv présente

Apéro offert 20h30 > 21h30

vendredi 1er juillet à la Source (Complexe Moulin Toulousain)

Après vous avoir donné rendez-vous tous les mois à la Dynamo, Let’sMotiv prend ses quartiers d’été à la Source (Complexe Moulin Toulousain) et réunit les Dj’s les plus groovy de la ville.

n°128 juillet > août 11

Let’sMotiv et la Dynamo vous invitent à clôturer la saison dans un cadre idyllique, en bord de rivière.

Soirée électro hip-hop // Electroluxe Family // Davyd Vener // MC Tober // DJ Snake de 21h30 // DJ Ceet

Sortie du nouveau Let'sMotiv spécial festivals

jusqu’à l’aube

Entrée gratuite avant minuit La Source - Complexe du Moulin Toulousain - 90, route de Bayonne - 31300 Toulouse


culture en famille

Boutique

English déco

Visite aérienne

La crème des doudous

Têtes en l’air Voilà une visite qu’ils n’oublieront pas de sitôt ! Depuis 30 ans, une équipe de passionnés sauve et restaure de vieux avions, à deux pas des usines d’Airbus. Plusieurs fois par an, ils proposent de découvrir une partie de leurs trésors, au cours d’une « visite cockpit ». Une heure ou plus (pour les fans !) en tête à tête avec une quarantaine d’avions et d’hélicoptères de toutes sortes, des chasseurs de la seconde guerre mondiale au super Guppy, un monstre impressionnant destiné, entre autres, au transport de matériel spatial. Le clou de la visite ? S’installer aux commandes, comme un vrai pilote. Étoiles plein les yeux garanties ! \ S.C \

Émilie Perez est une jeune maman toulousaine expatriée à Londres. Après 3 ans de formation à la London Collège of Fashion et un peu de stylisme pour une marque anglaise pour enfants, un « heureux événement » s’annonce. La promesse à venir lui donne une idée : fabriquer des doudous so british pour son petit garçon. C’est ainsi que naît « Crème Anglaise » en 2009, qui propose doudous, coussins, poufs, mobiles… à la touche anglaise incontournable, à la fois chics, branchés et tellement doux. Il y a de la broderie, de la récupération, des idées et un grain de folie… chaque objet est fabriqué suivant l’humeur du jour ! Après 8 années loin de sa « ville rose chérie », Émilie retrouve Toulouse avec toute une nouvelle gamme de coussins guitare pour les petits musiciens, ou garde nationale brodée pour les fans, et… des ventes privées. À suivre… \ S.F \

Visite « cockpit », le 18.06, St Martin du Touch, 10 E/adulte, 5 E pour les moins de 10 ans, gratuit pour les moins de 5 ans //cockpit.aatlse.org

cremeanglaiseuk.canalblog.com. Disponible chez Carte Blanche, 9 place des Carmes

Tous au jardin !

Nature

Du 3 au 5 juin prochain, les jardins de l’hexagone sont en fête à l’occasion de Rendez-vous au jardin. Cahors ne s’est pas contenté d’appliquer cet événement à la lettre : la ville a transformé ce rendez-vous printanier en festival bucolique. Pendant 10 jours la ville invite à une déambulation poétique dans ses jardins secrets, privés ou publics. Là, un atelier de création d’un « jardin lasagne », ici, un spectacle intimiste sous une serre, plus loin une fanfare de poche et un petit kiosque à croquer, à deux pas, un hôtel à insectes. Spectacles, ateliers et installations artistiques s’enchaînent pour une balade ludique et pleine de surprises. Ne reste plus qu’à improviser un pique-nique sur l’herbe tendre ! \ S.C \ Cahors juin jardins, du 3 au 12.06, centre-ville de Cahors (46), gratuit, 05 65 53 20 65. Cahorsjuinjardins.over-blog.com. Rendez-vous au jardin, programme sur : www.rendezvousauxjardins.culture.fr

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Tout beau, tout neuf Nouveau look, nouvelle propriétaire. La librairie jeunesse Tire-Lire continue de proposer une sélection d’ouvrages jeune public originaux, mettant en avant les éditeurs indépendants, tout en ouvrant son activité à de multiples ateliers. Parmi les plus attendus : un cercle de petits lecteurs, qui se réunira chaque mois pour partager des lectures et donner ses coups de cœur. À pister également les rencontres-atelier, où les enfants sont invités à prendre la plume et le pinceau. Prochain rendez-vous le 8.06 (16h) avec l’illustratrice Anne Letuffe. Et si vous êtes en panne d’idées pour occuper vos enfants cet été, Cécile Pano vous recommande Les oiseaux, de Germano Zullo et Albertine (dès 4 ans) et Mon Vaisseau Te Mènera Jeudi Sur Un Nuage, de Marcus Malte (dès 10 ans). À glisser illico dans les valises ! \ S.F \ Librairie Tire-Lire, 77 rue Pargaminières, 05 61 21 65 85


GRATUIT

Livre malin

Trésors de plage

Je découvre la mer, éditions Petite Plume de Carotte, à partir de 8 ans, 16 E 50.

Cinéma

Festival des arts du Cugnaux 24 & 25 juin 2011 © Alive

Pourquoi on est fan des éditions Petite Plume de Carotte ? Parce que cette maison d’édition est toulousaine. Parce qu’elle apprend aux enfants à découvrir et respecter la nature, sans prise de tête. Leur dernier opus, Je découvre la mer est encore une fois, une mine d’or. À l’intérieur de cette prometteuse boîte à trésors, un livret documentaire, un mini-guide pour identifier le contenu de la laisse de mer, un patron de cerf-volant et même une capsule d’œuf de raie, oui, là cette drôle de carapace aux faux airs de scarabée ! En route pour la plage ! \ S.F \

Et la politesse alors !

cirque

Spectacles, ateliers et parcours ludicirque Avec : PakiPaya Prêt-à-Porter Andjaï 220 Vols Señor Stets Le Boustophédon Cirque Zygote Au Fil du Vent Ah Oui Alchymère Bec à Plumes Le Biphasé Fet a Ma Les Jockers Bal O’Gadjo Matuba www.mairie-cugnaux.fr

Petite leçon de savoir vivre au rendez-vous du prochain ciné goûter de la Cinémathèque junior. Bonjour du réalisateur japonais Yasujiro Ozu raconte l’histoire de Minoru et Isamu, deux gamins de la banlieue de Tokyo. Leur petit plaisir quotidien ? S’arrêter chez un voisin pour profiter de la seule télé du quartier. Mais leurs parents ne l’entendent pas ainsi… Interdiction d’y retourner ! Les enfants protestent, insistent. « Non et taisez-vous ! » répond leur père. Les deux chenapans le prennent au mot et entament une grève de la parole… Film burlesque à la thématique universelle - le conflit des générations face à l’arrivée du progrès - vous ne manquerez pas d’y retrouver quelques-unes de vos chamailleries familiales. Et apprécierez la finesse avec laquelle on montre aux enfants l’utilité de la politesse… \ S.F \ Bonjour, de Yasujiro Ozu, 1959, Japon. Version originale sous-titrée en français. Le 18.06 à 15h et le 26.06 à 15h30. Cinémathèque de Toulouse, 05 62 30 30 11. À partir de 7 ans

HOMME NaturE ENVIrONNEMENt

Visite scientifique

Difficile de faire plus bel endroit d’exposition ! Accueil spacieux, terrasse d’exception… passer quelques heures en famille à l’espace EDF Bazacle est un vrai régal. Pour une fois, les enfants ne traîneront pas des pieds pendant la visite. Ludique, interactive et très pédagogique, la découverte des lieux permet non seulement de mieux comprendre Toulouse, ses besoins en énergie depuis le Moyen-Âge, mais aussi tout son environnement naturel. Ne manquez pas de passer par la salle des machines (visite guidée). Le vrombissement de ces géants de fer les laissera chaos ! Dans la salle de cinéma, Dame Garonne leur expliquera comment l’homme a essayé de l’apprivoiser au cours des siècles. Un petit film drôle à souhait. Vient ensuite LA fameuse passe à poissons, hypnotique et hautement scientifique. Autant vous prévenir : ils risquent d’y passer des heures, à guetter anguille ou autre saumon. Mais le must, c’est l’immense terrasse au bord de l’eau, avec les oiseaux en ligne de mire, qu’on piste à la longue vue, et la façade de briques roses de l’hôpital La Grave. Encore plus magique au soleil couchant ! \ S.F \ EDF Bazacle, 11 quai Saint-Pierre, entrée libre du mardi au dimanche de 11h à 19h

n STUDIO PASTRE. ¢ Auriandig/Fotolia.com

Tête à tête avec la Garonne

Tu veux ma peau ? 35 allées Jules-Guesde 31000 Toulouse Ouvert tous les jours de 10h à 18 h sauf le lundi.

www.museum.toulouse.fr


culture en famille Boudu La Jongle

Bubu le clown

[Festival convivial]

[Magie]

Festimanoir [Arts de la rue]

Bubu est un clown, ou bien un magicien, ou peut-être un peu les deux. Son costume ne trompe pas : les chaussures, la veste, c’est un clown ! Un clown qui attend sur scène l’arrivée de son grand ami magicien. Grand ami absent. Pour le remplacer, Bubu intronise alors un enfant du public « Grand Magicien du jour », et assistant du spectacle ! Il n’y a plus qu’à sortir les baguettes, les foulards, et qui sait, peutêtre même le lapin blanc… Savant mélange entre clownerie et magie, le spectacle ne cesse jamais d’émerveiller et de surprendre, incitant avec malice les enfants à participer à chaque tour. Du 8 au 29.06, les mercredis et samedis à 16h, 6 e, théâtre de la Violette, 05 61 73 18 51, www.theatredelaviolette.com. À partir de 2 ans.

Chefs-d’œuvre modernes et contemporains

© Thomas Belliard

[Atelier d’arts plastiques]

Jeu, sport, art ou même… rite religieux, la jonglerie n’est pas qu’une question d’adresse. Jugez plutôt avec ce festival bon enfant qui mêle durant 5 jours spectacles, ateliers et concerts. 10 ans que ce rendez-vous fait tourner les têtes des petits et des grands, qui peuvent même se tester lors d’une scène ouverte. Coup d’envoi le 31.05, à deux pas du Lido, zone verte des Argoulets. Du 31.05 au 5.06, 3 à 13 e, zone verte des Argoulets, www.parhazart.org

Croq’Labo

Les enfants sont bien plus réceptifs à l’art contemporain qu’on ne le croit ! Aux Abattoirs, en 4 séances consécutives, les apprentis artistes expérimentent les différents processus de création de l’art moderne et contemporain. À chaque séance, l’enfant découvre deux ou trois œuvres de l’exposition en cours lors d’une visite guidée, et réalise ensuite un objet plastique en relation directe avec ce qu’il a vu. Au programme en juin : les œuvres majeures conservées au musée dont le célèbre rideau de scène du 14 juillet de Picasso. De quoi éveiller de futures vocations ? Les 8, 15, 22 et 29.06, 15h à 17h, 20 e les 4 séances, les Abattoirs, 05 62 48 58 07, www.lesabattoirs.org. Pour les enfants de 5-10 ans.

Le décor est là [Visite contée]

Vous avez tous à la maison des petits princes et des petites princesses qui ne rêvent que de cela : vivre au temps des rois... La fondation Bemberg va exaucer leur vœu avec cette visite contée. Rendez-vous avec Mousseline, la plus petite des grandes couturières. Elle leur fera découvrir la vie de château avec ses décors, ses costumes et tout le tralala… Les robes, les armures, les couronnes, parions qu’ils s’en souviendront longtemps ! 8.06, 15h30, 5 e 50 (inscription obligatoire), fondation Bemberg, 05 61 12 06 89, www.bemberg-educatif.org. À partir de 4 ans.

Allez, pour une fois, autorisation de veiller tard ! Ce serait dommage de manquer ce festival chaleureux dédié aux arts de la rue. Le thème de cette année ? Le cirque. Ouverture en fanfare le 24 juin avec la parade suivie d’un apéro et de pas moins de six spectacles ! Le lendemain, on remet ça avec animations circassiennes, ateliers créatifs et spectacles variés jusque tard dans la nuit. 24 et 25.06, gratuit, parc de Cugnaux, www.mairie-cugnaux.fr

Balalam [Danse]

1, 2, 3 Soleil [Festival]

© Alain Julien

[Atelier]

Après la visite des collections du musée, décorticage en laboratoire. Au 2e étage du Muséum, les enfants peuvent s’essayer à une démarche rigoureuse d’observation, comme les pros. Un objet, une question et quelques minutes suffisent pour jouer les apprentis scientifiques ! À disposition, des spécimens qu’ils peuvent manipuler à loisir (pour une fois !), des loupes et des livres pour pister les informations. Bientôt, les collections du Muséum n’auront plus de secrets pour eux ! Muséum de Toulouse, les mercredis, samedis et dimanches, accès libre dans le cadre de la visite. Dès 6 ans. www.museum.toulouse.fr

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Cette année encore, le festival 1, 2, 3 soleil propose une journée entière consacrée aux spectacles jeune public en plein air dans un cadre de verdure exceptionnel. Des spectacles, mais aussi des ateliers de cirque, de percussions, de maquillage, pour les enfants entre 2 et 11 ans. 15.06, à partir de 10h, 4 e, parc de l’Acacière à La Tour-du-Crieu (09).

Festi Party [Festival solidaire]

S’amuser tout en donnant un coup de pouce aux enfants hospitalisés, qui dit mieux ? L’association Un maillot pour la vie vous invite à une après-midi récréative et familiale. Au programme, village d’animation pour les enfants (structures gonflables, jeux en bois…), initiation sportive en présence de sportifs professionnels et ateliers de maquillage. Les fonds récoltés permettront d’envoyer des enfants malades aux JO de Londres en 2012. 25.06, 10h à 18h, 3 e, parc de Lagarde, Balma.

Porté par deux danseuses et quatre ballons, BalalaM propose de jouer avec ce corps qui ne nous écoute pas toujours. Les gros ballons, à la fois décor et personnages, sont là pour évoquer la rondeur des corps et la douceur d’un câlin. La présence de la vidéo amène une vision énigmatique de certaines parties du corps en utilisant uniquement des images déformées et des gros plans. Ce spectacle de la Cie Zim Zam Zoum fera pénétrer vos enfants dans un univers doux et aérien. Du 29.06 au 2.07, et du 6.07 au 9.07, 15h, 6 e, théâtre du Pont-Neuf, 05 62 21 51 78. À partir de 3 ans.

Champival

[Festival des champs] Le mini festival des champs est une journée consacrée aux enfants et aux plaisirs bucoliques. Jeux gonflables, puis spectacles de cirque, apéro et concert, un programme tout en plaisirs simples. Vous pourrez en plus flâner dans un vrai marché artisanal. 2.07, 15h, 5 e pour les adultes, gratuit pour les enfants, Damiatte (81), www.champival.fr


crédits photo : NASA, création graphique :

L’ E S PA C E COMME SI VOUS Y ÉTIEZ !

LE PARC DE L’AVENTURE SPATIALE

visuel cite 2011-240x161_ET + Flashcode.indd 1

23/05/11 10:51

Abbaye de Flaran 32310 Valence-sur-baïse Tél. 05 62 28 50 19 Fax 05 62 28 97 76 Fondée en 1151 dans la vallée de la Baïse, l’abbaye cistercienne de Flaran (xiie-xviiie siècle) est l’une des mieux préservées du Sud-Ouest de la France. Ce site développe, tout au long de l’année, de nombreuses activités culturelles.

exposition

“Paysagen s.Sim..onow” dans la collectio

13 Du 2 juillet a mai 20 e Dessins et peintures du

e xVii au xx s.

exposition

“BD à Flaran, Philippe Druillet”

Du 9 juillet au 25 septembr

bande dessinée

e 2011

contemporaine


culture CD

Le CD du mois

Arat Kilo

Ethiojazz ou ethiogroove, autant d’appellations insensées pour traduire d’une musique qui prend autant qu’elle donne, au carrefour des sonorités noires intercontinentales des années 60/70’s. Ne souhaitant pas seulement reproduire à l’identique les merveilles du passé, Arat Kilo, jeune quintet parisien, s’essaie au difficile mais savoureux mélange des genres, entre tradition et innovations. Ainsi se mêlent reprises de thèmes traditionnels éthiopiens et compositions originales. Plus à l’aise dans les climats progressifs et langoureux, ils proposent une jolie relecture de ce patrimoine musical. Trois invités prestigieux : SoCalled dans le rôle du rappeur ne sachant raper, la douce malienne Rokia Traoré, et Mulatu Astatke himself, le plus populaire des représentants de la vieille et belle époque. \ Thomas Delafosse \

Hawa

Déjà repérée sur l’ultra Curtis Mayfieldien The best is yet to come de Mr President (tout juste sorti sur Favorite Rec), Hawa est une artiste française qui chante en anglais un peu comme Macy Gray, Nicole Willis, Asa … Backline et arrangements « à l’ancienne », la formule fonctionne aussi désormais avec plus ou moins de bonheur dans l’Hexagone. My Little Green Box, album sans grande surprise, s’apprécie cependant comme une sympathique entrée en matière pour soul-lovers novices et curieux du style. La voix y est belle et assurée, cuivres et Fender Rhodes apportent la touche d’élégance nécessaire. « I Was Born To Love », « Lost Girl » ou encore « So Wrong » possèdent même un potentiel de séduction suffisant pour squatter les i-pod des bords de plages cet été. \ T. D. \ My little green box, Favorite Rec/Musicast

A Night in Abyssinia, Only Music/Milan Music/Universal

SebastiAn

Il a remixé Cut Copy, Uffie, Daft Punk et mis en musique les délires cinématographiques de Romain Gavras (Notre Jour Viendra). Alors, quand ce jeune producteur surdoué sort enfin sa première galette, le landerneau de la musique électronique est en émoi. De morceaux aux accents funk (Love Motion, Arabest, l’excellent Kindercut et son break magistral au bout de deux minutes) aux tracks plus violents estampillés Ed Banger (Fried, Total, Doggg), en passant par des featurings inattendus (la rappeuse M.I.A et le crooner Mayer Hawthorne), SebastiAn montre au fil de 22 plages (!) toute l’étendue de son savoir-faire. Le tout remarquablement emballé par So Me qui signe la pochette puis le clip d’Embody. Le buzz qui a précédé l’album était mérité : c’est une réussite. Totale. \ Olivier Clairouin \ Total, Ed Banger Records

Soul Square Soul Square, anciennement Drum Brothers, est un collectif de producteurs français exigeant. Quelques maxis vinyls, des net-tapes et le choix de travailler en indépendant n’auront pas eu raison de la volonté du groupe de sortir un véritable album après plus de deux ans d’attente. 16 titres en compagnie de plusieurs MC anglophones, 16 titres où planent les fantômes de Milt Jackson, Gladys Knight et consorts. Nostalgiques de la période jazz & soul 60/70’s, ils pratiquent l’art de dénicher le bon sample et la boucle qui fonctionne toute seule. En convoquant divers instrumentistes venus compléter une riche palette de cuts et scratchs travaillés au scalpel, Soul Square apporte sa pièce à l’édifice « hiphop jazzy » et rend un bel hommage aux maîtres tels Pete rock et Prince Paul. Point de révolution dans la démarche mais un disque tout à fait appréciable, vitaminé ou smoothie, bien loin des clichés. \ T. D. \ Live and uncut, Kif Records

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culture Livres

La Saga, Cinéastes de notre temps Difficile d'oublier les éclats de rire et la gravité de Cassavetes, expliquant dans son garage comment il est en train de tourner Faces à crédit. Ou les errances speedées de Ferrara dans la nuit new-yorkaise. Parmi tant d'autres, ce sont ces moments de création que Cinéastes, de notre temps a su saisir. Initiée par Janine Bazin et André S. Labarthe en 1964, la série fait l'objet d'une publication et d'une intégrale à Beaubourg. L'occasion pour Labarthe de revenir sur des rencontres, des parti-pris et de prolonger une réflexion sur le cinéma et son rapport à l'histoire. Car s'ils se retrouvent aujourd'hui au musée, il n'a jamais été question pour Bazin et Labarthe de faire du « cinéma d'archives », à ressortir pour les commémorations. Riche en anecdotes, cette saga est aussi une façon de continuer à penser l'avenir de la série, en réaffirmant le désir qui l'a fondée. Le présent de la création, la subjectivité des choix, l'indépendance et l'inventivité. En bonus, un DVD offre les rushs inédits de trois rencontres passionnantes (Kazan, Mamoulian et Capra). Mais qui, non sans malice, permettent à A.S.L. de prouver par l'absurde son génie du montage, et l'objet de leur quête : la vie. \ Raphaël Nieuwjaer \ La Saga, Cinéastes de notre temps, Raphaël Nieuwjaer et André S. Labarthe, Éditions Capricci, 255 p. + DVD, 25 e

Le poche du mois

\ Faustine Bigeast \ Easy Photographer, Éditions Taschen, 49,99 e

À l’attention de la femme de ménage

Dennis Hopper

Dennis Hopper en quelques clichés, c’est : des années de défonce à la coke et de déglingue au rhum, un caractère explosif qui a passablement dynamité ses relations avec les sacro-saints studios hollywoodiens, et un film hippieculte en tant que réalisateur, Easy Rider. En publiant un livre de ses photographies, dont plus d’un tiers est inédit, les éditions Taschen resserrent le cadre. Et focalisent notre attention sur le rôle du comédien dans la production artistique des fabuleuses sixties.

Une demeure entourée d’un parc, une veuve pas forcément éplorée et une jeune fille fraîche à souhait. Ajoutez à cela un témoin silencieux, qui ne fera pas forcément le propre dans les secrets qui le frôlent. Vous entrez dans un récit puissant, incisif, troublant, mené à la manière d’un conte tout en circonvolutions dédié à la rêverie. Morceau choisi : « Pour moi, vous êtes comme une évidence sans corps, sans visage, sans voix. Vous êtes celle qui vient et qui nettoie. Vous êtes comme le temps qui passe. » Émilie Desvaux a vingt-sept ans, elle vit à Toulouse où elle poursuit des études de lettres sur la stylistique. Elle aime les jeux vidéo et le zen. Ce premier roman a été salué pour sa maîtrise et sa voix singulière. \ I.D.\ À l’attention de la femme de ménage, Émilie Desvaux, Éditions Stock, 16,50 E

Les visages Un galeriste new yorkais tombe par hasard sur des milliers de dessins. Tous représentent des visages d’enfants. Le mystère qui entoure cette œuvre la place, aussitôt, au plus haut, sur le marché de l’art. Seulement, chacun des visages se révèle être celui d’un enfant assassiné trente ans plus tôt. Voilà un thriller qui ne cède pas aux lois du genre. Pas de flic, ni de tueur ou, alors, bien caché. C’est le marchand d’art qui enquête, l’étau se resserre et, nombre des ombres du passé le bousculeront. Nous avec. Caricature vacharde du milieu arty, psychologie fouillée des personnages, les chapitres sont autant de chausses trappes qui s’enchaînent à une juste cadence et de fait, nous enchaînent à notre lecture. Évidemment, on aime ça. \ I.D.\ Les visages, Jesse Kellerman, Éditions Point Seuil, 7,80 e

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plan rapproché

Marie Dallart © Hélène Perimont

Un nom clin d’œil qui en dit long. Avec Amour, Gloire et Banquet, la toulousaine Marie Dallard réinvente la formule traiteur. Entre les brunchs et les slunchs, elle mitonne des dîners à savourer dans la salle de bains ou des pâtisseries éphémères à croquer. Pour mettre plus de gaieté dans nos assiettes.

Pop cuisinière B

rune piquante au rire enjoué, Marie Dallard, c’est Blanche Neige qui aurait croisé Betty Boop. Un mélange de douceur et d’espièglerie. Son caractère ? Fantaisiste. « J’aimerais que chaque jour soit un jour de fête » précise–telle, un grand sourire aux lèvres et l’œil malicieux. Et pour y arriver, elle a son idée : réenchanter le quotidien, en bousculant gentiment nos habitudes. À Toulouse déjà, son restaurant détonnait. Entre décor kitsch et soirées rocambolesques, les « Feux de l’Amour » ne manquaient pas de sel. Marie Dallard y a fait faire 25 minutes de gym tonic à toute une salle et défiler ses clients en maillot des années 50. Surprenant ? Pas vraiment. « J’ai été élevée dans une famille pittoresque, avec des parents hauts en couleurs, et des oncles et grandsparents peintres et sculpteurs » explique la cuisinière fantasque. « Chez moi, on a toujours cultivé la gourmandise et le sens de la fête. À Noël dernier, on s’est tous retrouvé en perruque ! » L’an dernier, elle a lâché les fourneaux de son restaurant pour s’installer comme traiteur. Avec la même recette croustillante. Entre deux buffets de mariage tout ce qu’il y a de plus classique, la cuisinière concocte des dîners performances et installe ses pâtisseries éphémères dans des lieux incongrus. « J’aime fabriquer des surprises, décontextualiser les choses » explique Marie Dallard. « Les gens sont tellement plus à l’écoute quand ils sont étonnés. Ils deviennent plus curieux ! » La recette de son « J’irai dîner chez vous » ? Un resto de cinéma improvisé dans l’intimité de particuliers aventureux, dont l’adresse n’est révélée qu’à la dernière minute, sous forme de jeu de piste. « Le temps d’une soirée, je dresse des tables dans toutes les pièces de la maison, de la cave au grenier en passant par le dressing ou la chambre à coucher. Au restaurant, les gens sont figés. Là, dans ce décor inhabituel, tout le monde se prend au jeu du contact humain » Pour assaisonner le tout, des œuvres d’art sont disséminées un peu partout dans la maison, et des artistes ponctuent le repas de chant lyrique, d’happening théâtral ou de pas de danse. Au dessert, tout le monde se retrouve pour un petit spectacle d’une dizaine de minutes. « J’ai le souvenir de nombreux vernissages où sont conviés des gens qui ne se connaissent pas. Et à la fin,

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Par Séverine Clochard

ils ne se connaissaient toujours pas. Moi, j’ai voulu provoquer des rencontres » Et quoi de plus efficace qu’un repas insolite partagé ensemble ? Aux 12 coups de minuit, pop, tout le monde s’évapore. Convives et demeure reprennent le cours de leur vie. Reste le souvenir d’une soirée pas comme les autres. Même stratégie avec ses pâtisseries éphémères, sorte de comptoirs d’Hansel et Gretel posés pour quelques jours dans une galerie d’art, une boutique ou sur la terrasse d’un café. À chaque fin d’édition, le public est invité à tout dévorer. « J’aime savoir que tout va disparaître. On est pris au piège de son envie : on brûle de tout dévorer et en même temps, on n’ose pas parce que c’est joli. Et puis, on craque. Reste le souvenir ». Sa manière à elle de faire réfléchir sur la société d’aujourd’hui, sa consommation à outrance et sa tendance à tout uniformiser. Une démarche qui colle bien à cette ancienne étudiante en histoire de l’art, tombée dans la restauration par hasard. « La restauration a un côté très théâtral. On joue un personnage derrière le comptoir. Ça a tout de suite collé avec mon caractère. Pour moi, cuisiner est instinctif. J’ai appris très vite ». Alors, c’est vrai, sa cuisine n’a rien de franchement original ou d’inattendu. Dans ses marmites, des recettes familiales à base de produits de saison, une salade de pot-au-feu, un lapin à la moutarde, une tarte tatin ou une mousse de carottes et de châtaignes grillées. Rien à voir avec l’assiette d’un grand chef. « Je ne brigue pas ces étoiles là » revendique Marie Dallard, « Je cherche les étoiles dans les yeux de mes clients. Quand j’arrive avec mes fleurs pour le buffet de desserts, et que je vois leur regard qui frise, j’ai ma récompense ! » Si on fait appel à elle, c’est pour un univers. Car la demoiselle n’hésite pas à se mettre en scène. Rien de plus facile pour son tempérament d’artiste. « C’est juste moi, avec un trait un peu plus marqué » On confirme : chez elle, c’est un festival d’objets hétéroclites, kitsch et coloré. Un joyeux fouillis de fausses fleurs, de figurines de dessins animés ou de tableaux montagnards. Et quand elle nous invite dans sa cuisine, elle nous conduit à « son atelier ». Et si cuisine et art était la nouvelle recette qui fait miam ? À vous de goûter ! Amour Gloire et Banquet - 1, rue Vauban 06 18 76 36 71 - www.amourgloireetbanquet.com

L’agenda de Marie 3.06 : le kiosque enchanté, un marché à croquer dans les jardins de Cahors. 9 et 28.06 : apéros cuisine dans l’atelier de Marie 8.06 : goûter cuisine (cours pour les enfants) dans l’atelier de Marie Et tous les deux mois environ, une pâtisserie éphémère et un « J’irai dîner chez vous », infos à pister sur le site et sur Facebook. Aux fourneaux à l’apero La dernière trouvaille de Marie Dallard ? Un cours de cuisine à l’heure de l’apéro. Rien de très original sauf que… cette fois, aucun menu à l’affiche. « L’idée, c’est de décomplexer les difficultés de la préparation d’un menu entier. Je donne des solutions techniques, des conseils très pratiques pour aménager son temps et des idées de recettes ». En petit comité (5 personnes maximum), les élèves préparent un repas pour 2, de l’entrée au dessert. À leur disposition, un panier rempli de victuailles. Y’a plus qu’à !


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Mademoiselle K Inna Modja Melissa Nkonda Clokx Kat de Luna

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4 JOURS

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SHAGGY SEAN PAUL Daddy weston


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