Numéro #41 - Juillet/Août 2011 - Toulouse - zéro euro
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SOMMAIRE
Spirit # 41
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Ouvre-toit
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Spirit prend ses quartiers d’été pour filer dans l’Hérault à la découverte d’une maison d’inspiration japonaise. Jardin intérieur, piscine à débordement, larges ouvertures sur la garrigue... le paradis existe pour de vrai.
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Échappée belle
Les pieds dans l’eau, les mains dans le sable, la tête dans les étoiles, Spirit balade son cocktail d’escapades estivales dans toute la région. À partager en amoureux, entre amis ou en famille. ▼
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Shopping
Le soleil au zénith n’empêche pas l’élégance. Champêtre, coloré ou hight tech, Spirit n’oublie personne pour une section estivale qui promet une moisson de hits.
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Culture
De Lectoure à Gindou, de Toulouse à Lagrasse, l’onde de choc provoquée par les festivals de l’été se propage dans toute la région. Pour en profiter, demandez le programme ! ▼
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La couv.
Tables & comptoirs
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On ne voulait garder l’adresse que pour nous. Bon prince, Spirit vous fait partager sa dernière pépite gustative : une table… en plein champ !
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Numéro #41 - Juillet/Août 2011 - Toulouse - zéro euro Culture
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Du cinéma, des marionnettes, de l’astronomie, des fleurs, comment ça, vous ne savez pas quoi faire avec les enfants cet été ? Butinez notre sélection !
> Photo du château d’eau de I. M. Corsini, J. Ignacio de Isasi Zaragozá, B. R. Gutiérrez © Lluis Casals (voir p. 51)
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En famille
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Une crèche qui joue la transparence, un aéroport qui entrelace les lignes, un château d’eau androïde qui chaperonne la route et l’horizon. C’est tout ça et un peu plus encore que propose l’exposition 100 % Arquiterctura Madrid habilement présentée par le CMAV.
K
Entre nous
Michel Desvignes a fait du paysage son métier. Au gré des projets qui lui sont confiés, il chouchoute verdure et bosquet. Invité par la ville pour repenser l’hypercentre toulousain, il confie à Spirit ses secrets de fabrication.
Femme
En ville
Le voyage est au bout de la rue ! Spirit vous emmène faire le tour du monde avec sa sélection d’adresses toulousaines des 4 coins de la planète. Parés à décoller ?
« La femme est un homme comme les autres ». La preuve avec les membres de La Barbe. Chevelure ondulée, talon insensé et forte pilosité, elles sont déguisées en homme pour mieux pénétrer les citadelles encore tenues par le sexe fort. Du conseil général du Tarn-et-Garonne au théâtre de l’Odéon, ces militantes d’un nouveau genre s’imposent avec un pincée de style et un poil d’ironie, reprenant les codes d’un discours mâtiné d’une bonne dose de phallocratie. S’inspirant des techniques développées par les activistes américains, elles n’hésitent pas à enfoncer des portes fermées et à éveiller les consciences endormies des femmes modernes allongées sur quelques acquis. Pourtant, elles n’usent pas de la même griffe que le MLF dont la lutte parfois hystéro*-véhémente avait découragé la gent féminine. Bien sûr, elles doivent beaucoup à ces combattantes de la première heure dont l’acte fondateur avait consisté à déposer sous l’Arc de triomphe une gerbe à la mémoire de la femme du soldat inconnu. Ces nouvelles féministes brillent depuis presque trois ans par leur sens de la dérision. La portée de leurs actions dépasse d’ailleurs les frontières des genres pour séduire des hommes, des vrais. Elles aiment le pouvoir, l’art, la culture ou la grande distribution, mais affichent un petit faible pour les médias. À Toulouse, elles ont sorti leur plus beau postiche. Le 23 juin dernier, elles ont débarqué dans une agence de communication pour y décerner le prix de la Barbe d’Or. Comme à leur habitude, elles ont félicité avec malice les dirigeants et l’agence pour « saluer son esprit de résistance (...) aux sirènes de la parité et de l’égalité ». À l’heure où la région Midi-Pyrénées dégaine son prix de l’égalité professionnelle. À l’heure où l’appel de la plage fait groover les machos et danser les maillots, ce n’était peut-être pas inutile de rappeler comme leur slogan que « le sexisme, ça part en couille ». \ Léa Daniel \ 6 randonnées avec le TER Midi-Pyrénées
www.labarbelabarbe.org * hystérie du grec « hustera » (utérus)
Le supplément
Au sommaire
Dans la vallée de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) Le seuil de Naurouze par Avignonet-Lauragais (Haute-Garonne) Sur les pas d’Amédée les vignerons de Rabastens... (Tarn) Le balcon du Pibeste depuis Lourdes (Hautes-Pyrénées) Le sentier historique d’Auch (Gers) Notre-Dame-des-Neiges de Gourdon (Lot)
« 6 randonnées avec le TER en Midi-Pyrénées » SPIRIT est une publication d’Urban Press, www.urban-press.com - 18, rue des Couteliers, 31000 Toulouse - tél. 05 61 14 03 28 - fax. 05 61 14 25 22 - info@urban-press.com Directeur de la publication : Laurent Buoro - Directeur du développement : Loïc Blanc - Rédaction : Margot Cirgue, Séverine Clochard, Léa Daniel, Maggy Dubet, Aurélien Ferreira, Carole Lafontan, Baptiste Ostré / Graphisme : Julie Leblanc, Cécile Fauré, Christophe Gentillon, Sophie Cellier (photo) / Ont collaboré à ce numéro : Christian Authier, Marc Bertin, Isabelle Bonnet-Desprez, Thomas Delafosse, Philippe Dynamo, Karine Jamin, Isabel Desesquelles, Polo Garat, Didier Gauducheau, Ariane Melazzini-Déjean, Olivier Martinez, Cécile Maury, Valérie Lassus, Boris Pétrovic, Virginie de Vinster, Stéphanie Fontez / Publicité : Damien Larrieu, Sophie Hemardinquer + 33 561 14 78 37 / info@urban-press.com / Administration : adm@urban-press.com / Imprimerie : Roularta (Belgique). Papier issu des forêts gérées durablement (PEFC) Dépôt légal à parution - ISSN : 2116-3146 L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. Ne pas jeter sur la voie publique.
Spirit # 41 / 3
c’est dans l’air
give me
Abracadagrasses
Quasimodo quitte les gargouilles de Notre-Dame pour venir s’installer au pied du cirque de Gavarnie. Après Cyrano de Bergerac, la Reine Margot, le bossu le plus connu de France devient la star d’un festival hors norme. La scène est plantée en pleine nature dans un décor à couper le souffle. La nuit tombe doucement, les spectateurs prennent place avant de se laisser aller à une histoire hautement romanesque. À déguster en famille et sans modération !
Depuis 8 ans, Toulouse d’été s’amuse à composer un programme qui sait panacher avec brio toutes les musiques. Jazz, classique, manouche, chanson... Ce festival de tous les possibles s’autorise même quelques détours par le cirque et les arts de la rue. De cet événement, on retiendra la reconstitution par Dominique Plancade d’un concert donné par Liszt en 1844 ou encore l’explosif spectacle des Commandos Percu. Souvent gratuit, Toulouse d’été joue également les insolites avec son concerto en train majeur signé Don Pasta ou encore son cabinet de curiosités animé par Lucie B.
D’un coup de baguette magique, Abracadagrasses transforme le petit village de Lagrasse, situé en plein cœur des Corbières, en plaque tournante de pépites musicales. Le festival n’a pas eu à choisir entre têtes d’affiches et jeunes pousses. Du coup, du vendredi au dimanche se succèderont sur scène de vrais magiciens : Omar Perry, Ceux Qui Marchent Debout ou encore Kady Diarra. Sortis du chapeau, on découvrira avec délice la musique afro-orientale de Maalesh, l’électro de Tambour Battant ou encore le son indé de Lexicon.
Du
Du
Du au
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Les rencontres cinéma de Gindou
S’il devait avoir un palmarès des festivals les plus sympathiques de France, les Rencontres de cinéma de Gindou arriveraient sûrement en tête de peloton. Le fleuron de cette semaine dédiée au 7e art ? Un cinéma de verdure qui accueille chaque soir des projections gratuites en plein air. Cette année, le parrain de l’événement est Nicolas Philibert. On lui doit Être et avoir sur la vie quotidienne d’une école « à classe unique » dans un village au cœur du Massif Central. C’est parti pour 100 films bigarrés.
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30.09
Festival de Gavarnie Toulouse d’été
Jusqu’au
22 au 29.08
19.07 12.08
Musique Musique Cinéma
22 au 24.07
16 au 30.07
famille
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EXPO
Arquitectura 100 % Madrid Les architectes madrilènes rivalisent de talent et d’audace. Voilà en somme ce qu’il faudrait retenir de l’exposition Arquitectura 100 % Madrid, une sélection éclairée de beaux projets madrilènes. On y découvre les nouvelles formes qu’adopte l’architecture contemporaine. On y apprend que les années 60 connaissent un regain d’énergie. On fait connaissance avec un courant qui refuse de se fondre dans le cliché olé olé de l’archi-tapas.
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4 / Spirit # 41
© Nelly Blaya
Les Commandos Percu © X. Boymond
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Logements collectifs de Dos mas unarquitectos © M. de Guzmàn, Alberto Nevado
Ceux Qui Marchent Debout
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Du
© ValérieToulet
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S’il fallait en retenir 5, voici les événements qui méritent une place dans votre agenda.
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Soldes monstres avant rénovation du show-room SieMatic. Les cuisines allemandes de luxe jusqu’ à
-50%
du 22 juin au 26 juillet
Venez découvrir notre espace de 450 m² et nos superbes cuisines d’expositions. Notre équipe d’architecte est à votre disposition pour les adapter à votre espace et à l’organiser. Meubles, électromenagers encastrables, plans de travail, tout cela à des prix sacrifiés. Elles ont été contemplées par des visiteurs, admirées, mais elles n’ont jamais servi.
Ces modèles d’expositions doivent céder la place aux nouveaux modèles SieMatic plus récents et aux produits phares des salons « S3 et BeauxArts ». Chez SieMatic la cuisine, c’est la garantie de la qualité et du service. Venez vous laisser tenter, laisser vous guider par nos spécialistes qui sauront répondre à vos attentes. Livraison et montage gratuit (par nos équipes qualifiées)
Esquirol 32 Rue des Marchands Toulouse Téléphone : 05 61 32 93 85 Métro : Esquirol Parking à proximité
c’est dans l’air
La Photo du mois
Le Château d’Eau mis en boîte
Disponible à la boutique du Château d’Eau, 36 e, www.galeriechateaudeau.org
5 euros la croisière à l’heure de la pause déjeuner.
© Dominique Viet
La plus célèbre boîte à fabriquer des images est de retour, dans une édition spéciale estampillée « Le Château d’Eau ». Le Sténoflex Mini Labo, est une sorte de mini chambre noire portative prête à l’emploi, dans laquelle on place un papier photo, que l’on expose ensuite face au sujet à immortaliser. Un objet résolument rétro, qui renvoie aux sources de la photographie. Chaque kit est composé du nécessaire pour réaliser 10 clichés. Il ne vous restera qu’à suivre le mode d’emploi pour obtenir des effets surprenants avec un très grand angle et un rendu caractéristique.
Une heure de balade sur la Garonne du pont St-Michel à l’hôpital la Grave. Embarquement quai de la Daurade les mardis, jeudis et samedis. Sandwich non fourni !
Retour au Bibent Ça y est : le Bibent a rouvert ses portes sous l’égide du « top chef » Christian Constant (Le Violon d’Ingres, Les Cocottes…). Pas de réservation, mais un service assuré de midi jusqu’en soirée. Au programme : de la brasserie de haut vol, dans un cadre mythique respectueusement rénové, avec des plats vaillants et canailles qui virevoltent. On regarde l’assiette des voisins, on a envie de tout goûter. Il faudra y aller, au hasard et souvent. La bistronomie a débarqué à Toulouse. Le Bibent 5, place du Capitole, Toulouse
Crânement beau
© ville de Toulouse - P. Nin
« Être ou ne pas être »… on ne se pose plus la question : ce savon, on ne s’en servira pas ! Beau comme une sculpture, CITIZEN BOB© est en train de devenir un vrai phénomène. De Londres à Vegas, en passant par l’Australie ou l’Islande, partout on se l’arrache. Il faut dire qu’avec son air de ne pas y toucher, son cœur sur le front, ses yeux émerveillés et son sourire édenté, ce mariage entre Eros et Thanatos nous fait fondre. Né au beau milieu des vignes du Madiranais, BOB est fabriqué un savon bio, garanti 100 % naturel. D’où vient BOB ? C’est le nom de code de l’aéroport de Bora Bora, destination de lune de miel par excellence. Après une déclinaison en miniature, des sculptures en bronze et en porcelaine de Limoges, BOB prépare de nouvelles surprises pour la rentrée et une exposition. À suivre… À partir de 15 e, www.citizenbob.fr
Le bitume, la plage Quand l’on sent poindre les vapeurs de crème solaire, Toulouse Plages n’est pas loin ! Que ce soit rive droite ou rive gauche, pour jouer, se détendre ou se dépenser, ce sera l’événement évasion du moment. À la Daurade, on dansera au son des divers concerts et bals tout public. Au pied de la grande roue (chic, elle revient !), un jardin sensoriel invitera à marcher pieds nus et à humer des menthes insolites. À visiter absolument ! Nouveauté 2011, l’espace ludo-plage pour tester jeux géants et inédits. Enfin, passage incontournable de Toulouse Plages, la Prairie des Filtres accueillera, en plus des terrains, animations et ateliers sportifs habituels, des soirées karaoké tous les mercredis soir sur le thème « On chante avec… », en compagnie d’artistes toulousains. Déchaussez-vous et passez donc du bitume au sable fin ! 9.07 au 28.08, quai de la Daurade, prairie des Filtres, quai de l’Exil-Républicain-Espagnol, respectivement de 9h à 19h30, de 10h à 21h et de 11h à 23h, gratuit sauf la grande roue (3,50 e), www.toulouse.fr
6 / Spirit # 41
Jardin de créateurs Les créateurs passent à l’heure d’été. Pour célébrer les beaux jours, ils vous invitent au jardin, le temps d’une vente éphémère. Ambiance salon chez Modartyne avec ses défilés, ses performances artistiques, ses ateliers et ses 4 espaces - stylisme, accessoires, street, art & design - installés au bord du canal entre le pont des Demoiselles et le musée Georges-Labit. Les coups de cœur de Spirit ? Les tee-shirts de la toulousaine Majie Majie, des basiques en soie ou coton bio customisés d’appliqués de tissus chinés aux quatre coins du monde. Ou l’art de marier les étoffes… À pister aussi la papeterie futée de Mesdemoiselles Moustache et le recyclage textile en or d’Inedith. Ses serre-têtes plumés sont juste extraordinaires ! Pour assaisonner le tout, restauration et buvette à toute heure de la journée et espace lounge pour se détendre. Vous faites quoi le 3 juillet ? Modartyne fait son shopping, le 3.07. De 10 à 21h. Entrée gratuite jusqu’à 17h (après 3 € avec 1 conso) modartyne.blogspot.com
© HPTE N.Morel
Après la fermeture obligatoire des bars le week-end, Toulouse durcit un peu plus le jeu : depuis le 24 juin, il est interdit de consommer de l’alcool sur l’espace public de l’hypercentre. Les épiceries de nuit, elles, sont mises à la cure sur le modèle des troquets (fermeture à 3h le samedi). Si la Mairie se défend de donner dans la répression et le sécuritaire, nul doute qu’elle gagne à apaiser la colère des riverains des quartiers les plus festifs de la ville. Malgré tout, difficile de ne pas voir dans cette loi limitée à quelques rues une mesure fortement tendancieuse. Boire un godet en dehors des zones autorisées place désormais le buveur dans la peau d’un criminel. Ubuesque ?
© Laetitia Kitegi
Âge tendre et gueule de bois
Pyrénées haut ! 2011, année des Pyrénées. La Communauté de Travail des Pyrénées offre à tous l’opportunité de découvrir et de redécouvrir leurs montagnes, de la Méditerranée à l’Atlantique. À travers quatre itinéraires différents, jalonnés de 60 étapes et au départ de deux points distincts, la Grande Randonnée est une belle histoire à écrire. Que vous partiez d’Hondarribia, à l’Ouest ou de Collioure, à l’Est, les possibilités d’arpenter le territoire restent néanmoins à la portée de tous : les randonnées comptent 3 à 6 heures de marche, le tout agrémenté d’étapes clés qui rendent ludiques ces poétiques errances. Visite des lieux emblématiques de la région, mais aussi de champêtres villages et des musées pittoresques… Plus qu’un grand itinéraire de randonnée, cette traversée donne lieu à un retour aux sources à partager le temps d’une étape… ou plus ! 25.06 au 9.07, http://www.pyrineo.eu/
optique de la place Opticien & Lunetier Cours Goudouli - 31130 Quint-Fonsegrives Tél. : 05 61 36 53 74
c’est dans l’air
Sac à souk Ceci n’est pas un sac. C’est une histoire portée à bout de bras. Celles des femmes musulmanes, époque coloniale, quand les photographes fixaient leur farouche beauté sur papier glacé. Au-delà de la manipulation de leur image, éclatent leurs regards, leurs moues et leurs sourires. Derrière ces images de cartes postales, on devine passions, fierté, détresse ou indifférence. Près d’un siècle plus tard, une créatrice toulousaine a voulu rendre leur dignité à ces Princesses d’Orient. Soraya Aouad a sérigraphié ces portraits sur de la toile de jute soulignant de vrais bijoux leur envoûtante et vibrante beauté. Le résultat ? Un cabas XXL, une ode à la féminité.
10 ans
Lassy © Nicolas Begouen
que le Pic du Midi accueille le public.
En vente chez Pièce unique, 2 rue de la Colombette, Toulouse. À partir de 100 e www.soukaso.com
14 juillet Feu d’artifice à volonté ! Après Olivia Ruiz l’an dernier, c’est Cali qui enflammera cette année les allées Jean-Jaurès. Record à battre : 120 000 personnes !
Pour fêter l’événement, le site s’élève un peu plus près des étoiles avec une programmation inter-galactique. Grands chefs, artistes, vignerons, produits de haute volée s’illustreront dans neuf « Soirées du goût » pour se délecter d’astronomie et de gastronomie. Deux autres événements au sommet : le 1er juillet avec l’ouverture du festival Visa pour la Nuit, et le 3 septembre, les 30 ans de création de vins de grande tenue d’Alain Brumont.
Art en cours S’il vous plaît, acceptez donc l’invitation de l’association Point de Fuite et glissez-vous dans quelques-uns des plus beaux hôtels particuliers de la ville. Avec Courtoisie, l’association entend faire dialoguer architecture patrimoniale et création contemporaine. Durant huit jours, une douzaine de cours d’hôtels particuliers seront investies par des artistes. Six d’entre elles verront la production d’œuvres réalisées in situ, pensées pour et par l’espace investi. Claire Dantzer, Marie Morel ou Sylvain Auburgnan composeront ainsi une œuvre unique et éphémère. Du sur mesure. Le temps de quelques jours, ces cours cachées, véritables puits de lumière, offriront une respiration artistique en plein cœur de la ville. D’autres accueilleront conférence sur l’histoire de l’art, récital classique, déambulation insolite, sérénade au balcon ou danse contemporaine. 8 jours d’échanges et de rencontres pour vivre autrement l’architecture urbaine et se frotter à d’autres regards. Que dire d’autre que merci ? 29.06 au 10.07, de 11h à 19h, du jeudi au dimanche, quartier des Carmes et St-Étienne, gratuit, www.pointdefuite.net
En
VUE
Les doudous de Caroline Castagna Allô Simone ? C’est Colette ! La nouvelle a fait l’effet d’une bombe : une Toulousaine dans l’un des concepts stores les plus branchés de la capitale ! Caroline Castagna, créatrice des doudous My Name is Simone, a encore du mal à y croire. « J’ai dû lire le mail 310 fois avant d’y répondre. Il me tarde de les voir en vrai. Je vais envoyer des espions à moustache sur place ! » Il faut dire qu’en peu de temps ses doudous rigolos, sans bras, moustachus et binoclards, ont fait le buzz. Il y a Jean-Louis l’expertcomptable divorcé ou Daisy, la vendeuse clandestine de chaussettes. Des adultes poupées de chiffon, volontairement déjantés. « Je ne voulais pas faire quelque chose de mignon. » À chacun, elle invente une histoire rocambolesque, comme un pied de nez amusant à une vie quotidienne trop sérieuse. Chez Colette, ce sera Paris Paris, des modèles tirés à 80 exemplaires seulement de Karl Lagerfeld, Sonia Rykiel, Jean-Paul Gaultier, Chantal Thomass et Alber Elbaz version doudous. Entre autres. Réservés aux enfants, les doudous ? Pas sûr… Aujourd’hui, l’ex-directrice artistique croule sous les projets. On lui commande modèles exclusifs et séries limitées, comme ce super héros en coton bio pour un site de vente en ligne. Joli chemin depuis les croquis griffonnés sur un coin de table. Surtout quand on ne s’y attendait pas. Car l’autodidacte cherchait seulement à tromper son ennui de la vie d’adulte et ses contraintes pesantes. Sa devise ? Ne pas se prendre au sérieux ! My Name is Simone, en vente chez Pouicland, 15 rue du Canard et La fille de Margaret, 6 rue d’Astorg, Toulouse simone31.over-blog.com
8 / Spirit # 41
ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR
GALLERY
VICTORIA’S GALLERY
SHAD GALLERY 31, rue Bouquières, Toulouse TÉL/FAX +33(0) 561 327 867 - GSM +33(0) 682 999 391 shad@shadgallery.com
www.shadgallery.com
9, av. la reine Victoria, Biarritz TÉL +33(0) 559 221 414 - FAX +33(0) 559 223 134 GSM +33(0) 682 999 391
c’est dans l’air
PSSST C’est la Rumeur !
Toulouse : future fabrique de super-héros ? Par Boris Petrovitch
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X-MEN © DR
est incroyable ! Le 7 juin, les studios hollywoodiens Raleigh nous apprenaient dans La Dépêche du Midi leur souhait de s’installer sur le site de l’ancienne base aérienne militaire de Toulouse-Francazal. C’est sur les plateaux de tournage de cette compagnie (un des plus gros prestataires de studios au monde) qu’ont été réalisés la plupart des films estampillés Marvel : Spider-Man, X-Men, Superman, Hulk… Et si les futurs blockbusters à super-héros étaient tournés à « Hollywood-sur-Garonne » ? Bientôt, on ne s’étonnerait même plus de croiser Scarlett Johansson (la Veuve Noire) et Hugh Jackman (Wolverine) faire leurs emplettes chez Rice and Beans. On pourrait voir Samuel L. Jackson (Nick Fury) et Robert Downey Jr. (Iron Man), en tête à tête, se dévorer un cassoulet au Bibent. Croisons les doigts très très fort : d’ici à l’hypothétique inauguration du lieu, en septembre 2013, rien n’est encore gagné. Dans leur annonce du 7 juin, l’avocat Jacques Lavergne et l’architecte Bruno Granja, qui se présentent comme les mandataires français du studio américain, exigeaient la cession de la totalité de la base aérienne, soit 150 hectares. Or, la préfecture venait d’entériner le 3 juin l’occupation de Francazal par la société de maintenance aéronautique Atlantic Air Industries. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Au même moment, un des plus importants représentants de l’industrie du cinéma français (qui a choisi de rester anonyme) rencontrait Britt Penrod, la directrice du développement commercial de Raleigh. « Elle n’a rien laissé entendre quant à cette installation à Toulouse », s’est-il étonné lorsque nous l’avons interrogé. La proposition avait pourtant fait l’objet d’un courrier à la préfecture le 11 mai. Contactée par mail, Britt Penrod ne nous a pas répondu. « Michael Moore, le PDG de Raleigh, ne veut pas parler aux médias », a de son côté précisé Jacques Lavergne, plutôt serein. L’investissement de 80 millions d’euros, pour le réaménagement des cinq hangars (sur sept au total), apporterait près de 6 000 emplois directs et indirects dans la région. Le 8 juin, la préfecture a fixé ses conditions : « Le projet des studios Raleigh (…) serait circonscrit aux 45 hectares de l’ancienne zone de vie (…), en complémentarité (…) avec les activités aéronautiques, civiles et militaires existantes ». « Même avec cette superficie réduite, le studio sera le plus grand au monde, commentait il y a quelques jours Maître Lavergne. Le projet est complémentaire de celui de l’État. » Ouf ! Tout n’est pas perdu. « S’il est bien conçu, cela peut être un très beau projet, commente notre représentant de l’industrie du cinéma. Il faut être patient. L’ouverture d’un studio est un chantier de plusieurs années.»
François, la bonne pâte
François Bourgon, fils de Xavier le fromager, est devenu Meilleur Ouvrier de France. Il a pasteurisé ses concurrents avec une interface inédite, utilisant l’iPad pour conter l’histoire de ses belles croûtes.
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BUZZZ Au galop !
Nouvelles recrues pour la police toulousaine. Après les gyropodes (de drôles d’engins à deux roues), voila cinq chevaux fraîchement adoubés ! Dès septembre, une brigade équestre foulera le sol des Argoulets, Sesquières et des bords de Garonne. Hue dada !
10 / Spirit # 41
Un jardin, c’est mieux ouvert !
Les jardins du Muséum ont repris du service, après un lifting de pré-saison. Les nouveaux aménagements, les ateliers et les jeux ont poussé un peu partout, pour offrir un oasis de fraîcheur à tous les urbains en quête de verdure.
Temple du shopping
Un pas en avant, un pas en arrière. Après moultes hésitations, rebondissements et coups de théâtre, c’est officiel : le village de marques du Moulin de Nailloux devrait ouvrir ses portes le 23 novembre. Si tout va bien...
Du plomb dans l’aile
C’est l’année St-Ex ! Mais personne ne semble le savoir. À l’occasion, la mairie ressort les bibelots et quelques effets personnels. L’évènement prendra-t-il vraiment son envol ?
PORTET-SUR-GARONNE PORTET-SUR-GARONNE PORTET-SUR-GARONNE RN20 RN20 - Route RN20 - Route d’Espagne - Route d’Espagne d’Espagne - 05.62.20.52.90 - 05.62.20.52.90 - 05.62.20.52.90 portet.sur.garonne@roche-bobois.com portet.sur.garonne@roche-bobois.com portet.sur.garonne@roche-bobois.com re Ouvertu re re Du lundi Du lundi au Du samedi aulundi samedi de au 10h samedi de à10h 19h30 deà 10h 19h30 Ouvertu à 19h30 Ouvertu
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Toulouse, la ville verte ? Qui est Michel Desvigne, le paysagiste choisi par Toulouse pour libérer la ville de son carcan de bitume ? On l’écoute et son métier paraît le plus beau du monde. Peut-être, la force de l’évidence, car sans Dame nature, nous ne saurions respirer. Michel Desvigne se définit lui-même comme un travailleur saisonnier et ses vendanges, c’est avant l’été qu’il les fait. Tour à tour, dans vingt pays différents, il défend son idée d’un paysage plus harmonieux, plus juste. Propos recueillis par Isabel Desesquelles Vous avez créé votre agence il y a vingt ans et travaillé depuis, en Europe, au Japon, aux Etats-Unis. Vous avez enseigné à Lausanne, Genève, à Harvard, à Londres et publié nombre de livres, d’articles, donné des conférences. Que vous ont enseigné ces années? Je ne suis jamais satisfait de ce que je fais. C’est incurable ! Vous voyez, ce petit personnage de Sempé, à côté de son pavillon, heureux et qui ne veut rien d’autre. Je suis tout le contraire. Je me désole face aux ravages encourus par notre paysage en France. Les campagnes ont été appauvries. Toutes sortes de lobbies ont exercé leur pouvoir et le résultat, ce sont ces entrées de ville qui ressemblent à des boîtes, identiques. Notre société a généré des territoires infects. On peut retisser tout ça, le recomposer. C’est lent et c’est bien que ce soit lent, on ne cède à rien d’autre qu’à ses certitudes. Comment travaillez-vous avec Joan Busquets, l’urbaniste associé à la mutation du centre ville toulousain ? Je l’accompagne. Joan Busquets a toute légitimité car il est l’un de ceux qui ont repensé Barcelone, qui en ont fait la ville qu’elle est aujourd’hui. C’est assez amusant, nous venons tous deux d’être récompensés. Lui, du grand prix spécial et moi, du grand prix de l’urbanisme et nous voilà ensemble sur ce projet. En gros, lui réor-
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ganise le trafic et moi, je m’occupe des arbres. Ce n’est pas la première fois que nous travaillons ensemble. À Dunkerque, nous avons une réflexion similaire. Et avant, il y a eu Rouen et Gand en Belgique. En France, il y a eu longtemps un déficit de projets concernant l’urbanisme. Ça a fait des dégâts, dont on commence à prendre la mesure. Aujourd’hui, il y a des projets métropolitains dans plusieurs villes, on s’interroge sur l’avenir. Et vous, vous vous y prenez comment pour les réparer ces dégâts ? Vous avez une approche particulière ? Je vous l’ai dit, c’est long, très long. Il faut anticiper les mutations d’une ville, la mettre en perspective. Comment traiter un certain nombre de lieux. Pour Toulouse, ce seront, évidemment, les bords du Canal du Midi, les jardins, les quais, les places. On fait une anatomie de la ville, ce qui nous permet d’évaluer ce linéaire avec la rivière. Toulouse a une structure très claire et il faut retrouver cette structure des origines. Une ville, c’est un peu comme les greniers ou les caves, on accumule, et cela génère un espace chaotique. Le problème, ce n’est pas d’aménager, mais de clarifier pour donner davantage d’homogénéité. Le sol d’une ville, c’est ce qu’il y a de plus important, peut-être. Un paysagiste est condamné à la lenteur, c’est ce que j’aime dans mon métier. On évite la pression de la mode.
Si Toulouse était un paysage, ce serait… « Je ne sais pas. C’est trop difficile, Toulouse est vraiment une ville. Faite de strates, et de strates et de strates. Un emboîtement de périodes. Toulouse, c’est plein de papiers calques qui se superposent et se gravent l’un sur l’autre. Il faut faire attention avec ce cliché de la ville rose, on peindrait tout en rose ! Oui, la brique domine mais elle est de multiples nuances, avec un spectre très large de couleurs. Le sol doit révéler cette diversité et être résolument neutre et là, on la magnifiera. On ne va pas repeindre les trottoirs ou les places en rose, surtout pas. »
entre nous
Didier Gauducheau / DG Photographie
« On ne voit pas autour de soi, on est juste aveuglé par ce que l’on sait. La distance permet de mieux comprendre où l’on vit. »
Selon vous, c’est quoi un paysagiste ? C’est qui ? C’est d’abord quelqu’un qui observe. Qui est capable de voir. Si vous prenez un architecte, le type fait un bâtiment. Avant, il n’y avait rien et à la fin, il a construit quelque chose. Pour le paysagiste, il y a toujours quelque chose. Quelque chose à comprendre, qui était là, bien avant nous. Même dans le désert, partout, l’Homme a trouvé manière à s’installer dans les territoires. Un paysage est l’expression d’une société, façonné par l’Homme. J’adore avoir l’œil aux aguets et voyager. Je ne vois bien qu’en comparant. On ne voit pas autour de soi, on est juste aveuglé par ce que l’on sait. Un peu de distance permet de mieux observer, de comprendre où l’on vit, où l’on est. J’ai l’impression d’être un explorateur qui avance lentement, tout simplement parce que notre matériau condamne à la lenteur : les arbres poussent doucement. Vous parlez de temps, de lenteur. On doit vous presser, les municipalités ont besoin de résultats. Il y a des villes où je travaille depuis vingt ans. À Lyon, avec Michel Noir, Raymond Barre et aujourd’hui Gérard Colomb. Notre réflexion nous place au-delà des contingences politiques, de leur calendrier. La permanence est dans les idées, vous ne croyez pas ? Ce sont elles qui restent. Les bonnes idées. Ma mission à Toulouse je ne sais pas encore, si elle sera de quatre, six ans ou plus. Et le passage de ce qu’il y a dans votre tête –on va dire votre imaginaire– à la réalité, il se fait comment ? C’est tout un métier ! Un ensemble de procédures, de concertations. Ce n’est pas la seule fantaisie du paysagiste ou de l’architecte. Il y a beaucoup de partage, d’équipes multiples. On dialogue avec les maîtres d’ouvrage. Les élus représentent leur population qui réagit, infléchit. Le dialogue est constant. Nous sommes confrontés à des questions très pratiques, tout cela est très démocratique. On fait appel à une intelligence collective. Pourquoi ? Parce que ça doit se faire, réparer des places, installer des tramways. Au fond, il s’agit de se doter d’une vision permanente. Avec une recherche plus hédoniste, car on a envie d’être bien dans nos centres villes. À Toulouse, ça donnera quoi ? Comment vivra-t-on ensemble dans dix ans ? Quels changements allez-vous opérer ? Pour ce qui est du paysage, il y a une certitude : le végétal contribue à donner une force à la ville. Il amène de la fraîcheur jusque dans les plus petites rues ou places. Si vous prenez les boulevards, la voiture a tout rasé. Il y aura un apport massif de végétation. Un plan d’action est en cours de discussion avec nos différents interlocuteurs, des gens qui vivent là. L’eau à Toulouse, la Garonne, le Canal, c’est aussi très important. Là, où il y a des quasi parkings, on retrouvera l’esprit des lieux. Ce n’est pas une utopie. On se dote d’une charte, d’un langage, comme je l’ai fait à Lyon, à Anvers ou pour ses espaces verts, à Bordeaux. Actuellement, à Marseille, avec le Vieux-Port. Que répondez-vous à la lassitude des Toulousains face à ce chantier, pour ne pas dire ce cirque, qu’est devenue la rue Alsace-Lorraine ? Transformer l’espace public est un long processus. En modifier l’usage et l’aspect prend des dizaines d’années. Cette rue s’inscrit
dans un projet de transformation global de la ville. Une mise en place de nouvelles habitudes de circulation, de déplacement, je dirais, de respiration pour les Toulousains. Tout était dédié à la bagnole dans nos villes, les citadins doivent se réapproprier l’espace. C’est plutôt réjouissant. Barcelone a fait ça il y a trente ans. Lyon, a commencé il y a vingt ans. Le temps est venu de réfléchir sur le caractère, le sens et l’avenir des lieux où nous vivons. Il faut voir ailleurs pour voir autour de soi, dites-vous. C’était comment autour de vous quand vous avez décidé d’être paysagiste ? Pourquoi j’ai fait ce métier ? Enfant, je vivais avec ma grand-mère, dans une petite maison en bordure de Lyon. Je me réfugiais dans un jardin, où je suis resté enfermé pas mal d’années. Je ne supportais pas d’aller de cette banlieue à la ville, je prenais des détours, jusqu’à trente kilomètres. J’inventais un itinéraire fait de chemins de terre. À cette banlieue lamentable, j’opposais une continuité géographique, j’allais la chercher et je la trouvais. Pour échapper à cette périphérie, j’ai pris beaucoup de routes buissonnières. Et j’ai rompu l’ennui.
Les cinq villes clés
de Michel Desvigne
Versailles C’est l’invention de la ville classique au XVlle siècle. À l’origine, il y avait un territoire de chasse que Lenôtre a domestiqué. On observe un paysage et on le transforme en jardin qui servira de matrice à la ville. Boston Deux siècles après Versailles, on est dans la deuxième partie du XlXe siècle, et c’est l’invention des systèmes de parcs américains. Pour viabiliser les villes, Olmsted transforme les maigres reliefs. C’est tout sauf un dessin d’ingénieur, là encore, tout vient de la nature. Rome Parce que j’y ai vécu. Pour l’évidence de l’Histoire, sa masse. Le sol de mon atelier avait deux mille ans.
Travailler là, c’est une chose bouleversante qui vous marque pour toujours. Pendant dix ans, je n’y suis pas retourné. Et après toutes ces années, j’avais une matinée pour parcourir à nouveau la ville. Peu de temps, pas de plan : si je réf léchissais, j’étais foutu. Je me suis laissé guider comme par un paysage et je savais aller partout. Sydney Les britanniques ont installé cette ville coloniale avec des peintres, comme on l’avait fait d’un jardin anglais. On se met à un endroit, on pose un tableau et on dessine. Cette ville a d’abord existé dans des tableaux. Genève L’odeur du lac. Je l’aime tant. Grâce au lac, ma vie s’est transformée à Genève.
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© Sophie Cellier
mode de vie
Le come back des sports de papis Ringards la pêche et la pétanque ? Détrompez-vous ! Les sports dits de papis font de la résistance. Mieux, à Toulouse, ils sont devenus carrément tendance. Spirit vous livre les secrets de ces nouveaux hobbies « tradi-branchés ». Par Isabelle Bonnet-Desprez
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idi et demi. Sur le parking des Ponts-Jumeaux, Thierry, informaticien de 28 ans, sort cannes et moulinets. Pour une petite session de pêche d’une heure entre potes. « C’est mon bol d’air », lance-t-il au cœur de la ville rose, les pieds sur l’asphalte… Toulouse toujours, leur sandwich à peine avalé, de plus en plus de jeunes salariés taquinent le cochonnet sur l’un des 40 boulodromes de la ville. Ce sont les boulistes du midi. « Les boules ce n’est pas fatigant », argumente Jean-Claude Combalbert, responsable des 46 clubs toulousains au Comité départemental 31 de Pétanque et Jeu provençal. « C’est convivial ! » Eh oui, sur les terrains de pétanque ou lors des parties de pêche urbaine, pas de hiérarchie oppressante, pas d’objectif insurmontable…
\ Droit au but \
Alors ringards, ces sports ? Au contraire, on les dit « tradi-branchés ». Les pêcheurs urbains portent jeans, tee-shirt, casquette, baskets comme vous et moi et changent de coin tout le temps. Avec un millier de pratiquants, Toulouse est devenue en 5 ans la seconde ville de France de street fishing. Ce sont des étudiants, des employés et des cadres de 18 à 35 ans. « Avant, la pêche avait une image ringarde, de sport de papis. Aujourd’hui, c’est devenu tendance ! », confirme Julien Benabou, le président de Carna Toulouse Événement, l’association toulousaine de référence en matière de street fishing. Il faut dire que les marques ont su s’adapter : des cannes légères et peu encombrantes, des leurres imitation calamars ou écrevisses en latex fluos et multicolores. De vrais joujoux ! Même marketing aux allures de lifting chez le numéro un mondial de la pétanque. Après des décennies de boules à quadrillages, la marque a sorti une collection Tatou personnalisable, avec incrustations tribales. Devenue branchée pour ne pas dire bobo, la pétanque a su casser son image prolo. Un peu comme le camping aujourd’hui. « Attention, prévient Olivier Aubel, sociologue du sport, il faut faire
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une vraie distinction entre la visibilité de pratiques qui sont mises en forme par le marketing et les bobos qui se piquent d’écologie ou de retour à la nature depuis le centre des grandes villes... »
\ À la recherche du temps perdu \ Et si cet étrange syndrome qui atteint les urbains avait un petit goût de madeleine ? Vous savez, celle de Proust. Qui réveille les souvenirs de l’enfance. On ne se met pas à la pétanque par hasard. Quand on y a joué gamin avec son grand-père, son oncle ou son père, on a tendance à y revenir à la trentaine. Même schéma, même goût de « reviens-y » avec la pêche. « Petit, se rappelle Thierry l’informaticien, je vivais à la campagne et j’ai toujours pêché. Aujourd’hui, j’habite et je travaille en ville, j’avoue que ma canne me manquait un peu… » Un phénomène que le sociologue tient à relativiser : « S’agissant de la pêche et de la pétanque, deux des activités les plus populaires en France, il y a toujours eu une forte proportion de 25-45 ans. La pratique de la pêche et de la pétanque n’a jamais été l’apanage des papis… sauf dans le sens commun. »
\ L’esprit de compétition \ Finalement, l’esprit de rivalité que certains cherchaient à fuir n’est jamais très loin. « Sur les 1 700 licenciés de Toulouse, reconnaît Jean-Claude Combalbert, il y a de plus en plus de trentenaires ou de quadras qui viennent à la pétanque pour la compétition et les prix. » C’est le cas de Christophe. Ce Toulousain de 40 ans est également champion de pétanque : « J’aime participer aux concours, je suis avant tout un compétiteur et un chasseur de primes. » Bref, Christophe joue à la pétanque un peu comme un joueur de poker. Pour l’appât du trophée. Chez les street fishers, ce serait plutôt pour l’appât tout court. En compétition est déclaré vainqueur, celui qui a pris le plus long métrage de poissons. Qu’on se le dise, cet été, la chasse est ouverte !
Combien ça coûte ? 18 e, c’est le tarif de la licence annuelle de pétanque en Haute-Garonne. Infos : Comité départemental de la pétanque, 05 61 57 18 57 ou www.ffpjp-cd31.com 65 e, c’est le prix de la carte de pêche à l’année sur la Haute-Garonne. Indispensable pour pratiquer le street fishing, du 1er mai au 31 janvier. Info : Fédération de pêche de la Haute-Garonne, 05 61 42 58 64 ou www.fede-peche31.com Les meilleurs spots Le boulodrome du Cours Dillon, au-dessus de la Prairie des Filtres, à Toulouse Le boulodrome du Grand Rond, allée Frédéric Mistral, à Toulouse. Les Ponts-Jumeaux, situé entre trois canaux et non loin de la Garonne : c’est le spot idéal et le point de rendez-vous des street fishers toulousains.
AU CHAPITEAU 29/ 07 - 21H
Richard Bona & Raul Midón Return To Forever “HYMN OF THE SEVENTH GALAXY”
30/07 - 21H
John Scofield Quartet John McLaughlin & The 4th dimension “TO THE ONE” 31/07 - 21H
Hiromi THE TRIO PROJECT FEATURING
SIMON PHILLIPS & ANTHONY JACKSON
Joshua Redman & Brad Mehldau Duo
07/08 - 21H30
Harold Lopez Nussa Ahmad Jamal INVITE Yusef Lateef Tigran Hamasyan 09/08 - 21H
Monty Alexander Trio Wynton Marsalis Quintet 10/08 - 21H 50 ANS DE BOSSA NOVA
Carlos Lyra WITH SPECIAL GUEST Kay Lyra Leny Andrade 11/08 - 21H
NUIT DES BIG BANDS
Omar Sosa NDR Big Band Roy Hargrove Big Band WITH SPECIAL GUEST Roberta Gambarini 12/08 - 21H
01/08 - 21H
Al Jarreau Dianne Reeves STRINGS ATTACHED FEATURING RUSSEL
08/08 - 21H
MALONE & ROMERO LUBAMBO
02/08 - 21H
Al Di Meola World Symphony & Gonzalo Rubalcaba Michel Camilo & Chucho Valdès 03/08 - 21H
Biel Ballester Trio Costel Nitescu Django Drom HOMMAGE À DJANGO REINHARDT
with special guest
04/08 - 21H
Spanish Harlem Orchestra Afrocubism 05/08- 21H
Monk on Monk
Paquito D’Rivera “TANGO JAZZ” Wynton Marsalis Septet 13/08 - 21H
Robin McKelle “THE SOUL CITY HORNS” Maceo Parker
À L’ASTRADA 31/07 - 21H30
Jonathan Batiste 01/08 - 21H30
Eric Legnini Trio 02/08 - 21H30
Jazz et Harmonies
THELONIOUS S. MONK JUNIOR TENTET WITH SPECIAL GUEST
NNENNA FREELON
Dave Douglas “TEA FOR THREE” 06/08 - 21H
Richard Galliano “LA STRADA”
Youn Sun Nah Duo 04/08 - 21H30
HOMMAGE À NINO ROTA
Alexandre Tassel
Alexandre Tassel
Roberta Gambarini Quartet
Roy Hargrove & Riccardo Del Fra “MY CHET, MY SONG“ HOMMAGE À CHET BAKER
07/08 - 21H
Ibrahim Maalouf Nils Petter Molvaer Paolo Fresu Italian Quintet
LES MÉCÈNES DE JAZZ IN MARCIAC
03/08 - 21H30
05/08 - 21H30
Richard Galliano joue Bach 06/08 - 21H30
Kerem Görsev Trio & Sedef Ercetin play chamber jazz
"Le coq et la pendule" hommage à Claude Nougaro
08/08 - 21H30
Michel Portal joue Brahms 09/08 - 21H30
Mark Braud Traditonal Jazz Band
12/08 - 21H30
Hot Antic Jazz Band Jazz à Bichon 13/08 - 21H30
Jazz Emergence Aquarium Orchestra Alfie Ryner Kempachy RAS
10/08 - 21H30
Harold Lopez Nussa Francesco Cafiso Island Blue Quartet
AU CLUB
11/08 - 21H 30
Orchestre de JIM & Cies en Régions 14/08 - 21H30 with special guest Terell Stafford The Ray Gelato Giants Terell Stafford Quintet
“THIS SIDE OF STRAYHORN“
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Et au milieu pousse un jardin Murles. 300 habitants et quelques centaines d’hectares de garrigue. Montpellier n’est qu’à 15 kilomètres, pourtant le vrombissement de la ville n’atteint pas ces vertes collines. Entre les arbres, une maison a pris racine. Si discrète qu’on ne la remarque presque pas. Pourtant elle renferme un secret... Texte : Léa Daniel / Photos : Florence Forcioli
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u bois, des tuiles et du ciment. De dehors, la maison de Murles frappe par sa sobriété. D’emblée, l’architecte à l’origine de ce projet s’installe dans la retenue. « Je voulais réussir la transition entre l’intérieur et l’extérieur, si bien que l’espace qui mène à la porte d’entrée est resté couvert ».Le choc est ensuite sans appel. La barre de seuil à peine franchie, la nature revient au galop. De la terre, un érable, un puits de jour... pas de mirage à l’horizon, c’est bien un jardin intérieur qui nourrit toute la maison d’une verdure improbable.
\ Au pays du jardin intérieur \
Une fois n’est pas coutume, Isabelle Berthet-Bondet, l’architecte, est aussi la propriétaire des lieux. Sa maison est le fruit d’un parcours initiatique qui l’a conduite au Japon alors qu’elle finissait ses études d’architecture. Un échange universitaire, quelques stages en agences nipponnes et la jeune française s’installe à la Villa Fukojama, résidence d’artistes comparable à la Villa Médicis. Ce dernier séjour lui donne l’occasion de se pencher sur l’habitat traditionnel japonais, sur lequel elle finit par écrire un livre. « Le Japon, ça a été un déclic pour moi. Tout ce que je fais en architecture est lié à mon expérience là-bas. J’y ai appris que tout est relation entre l’ombre et la lumière, l’avant et l’après... » Pas étonnant qu’elle ait été transformée au contact de cette vision qui bouleverse ses concepts. « Au Japon, la maison est une succession de microcosmes qui reflètent le parcours de l’homme dans son habitat. Il n’y a jamais de vision globale de la maison, mais un enchaînement d’ambiances et de points de vue. »
\ L’esprit du zen \
Cette philosophie s’est naturellement imposée à Isabelle Berthet-Bondet quand il s’est agi de construire sa propre maison. « J’ai fait quelque chose de très simple pour que ça coûte le moins cher possible. J’ai donc dessiné un carré de 12 mètres de côté. Ensuite, j’ai fait ce jardin au milieu. Et comme je voulais absolument qu’il puisse s’ouvrir complètement, j’ai aménagé l’espace autour de lui. Les cloisons des deux chambres et de la salle de bain me permettent ainsi de faire disparaître les baies vitrées du jardin. » À Murles, l’architecte s’inspire de la maison traditionnelle japonaise sans pour autant donner dans le pastiche. Ici, pas de papier de riz, pas de tatami ou de petit bouddha. Le zen se distille dans l’esprit, pas à la lettre. La pierre, le noyer, l’ardoise y apportent un aspect sobre et épuré. Les espaces de vie jouent les prolongations grâce à des ouvertures très panoramiques. « La difficulté quand on fait des maisons très vitrées, c’est de réussir à créer en même temps un enveloppement. C’est-à-dire qu’il faut se sentir en intimité, protégé tout en étant plongé dans la nature. » Pari réussi. Photos : Dans cette région très chaude, à quelques encablures de Montpellier, la piscine s’est assez vite imposée comme une évidence. Quelques plongeons des enfants et toujours ce bruit d’eau qui déborde du bassin principal. // Un ciment hydrofuge gris recouvre les murs extérieurs de cette façade « sans finition ». Le bois et les tuiles réchauffent le gris. // La pièce à vivre se love sur toute la longueur de la maison. Elle mesure 12 mètres de profondeur par 4 de large. Quand on est assis dans le salon et que l’on se retourne vers le nord et la cuisine, on voit le château en ruine en haut du village.
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ouvre-toit
1 - Le salon est très bas pour créer un fort ancrage au sol, comme dans les temples japonais. Le salon encastré permet de ne pas bloquer la baie vitrée par un canapé. 2 - De l’escalier, on donne sur le jardin intérieur pour voir l’érable par le haut. Un accès a été aménagé pour les enfants. Il s’appelle le « passage secret » et conduit à leur chambre. Ces deux escaliers participent de la circulation des espaces autour du jardin intérieur.
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3 - Avoir l’arbre qui rentre dans la maison ou dans la toiture, c’est touchant. Ça donne le sentiment que la maison a toujours été là. Ça l’intègre à l’existant : « Ça apporte beaucoup, ça crée un lien entre la maison et la nature. » 4 - À l’intérieur comme à l’extérieur, les jeux de cadrage donnent l’impression que l’on est dans les arbres comme dans une cabane dans la forêt. La toiture à la bergère laisse voir les chevrons du toit et les tuiles roses. 5 - L’architecte préfère ne pas tout donner d’un coup pour créer une multitude d’espaces et d’ambiances différents. Il y a un endroit pour profiter du matin, un lieu pour admirer les reflets de l’eau, un petit coin pour se suspendre dans les arbres. Chaque espace a des qualités différentes et variées. Les touches de couleurs viennent de l’extérieur : le vert des arbres, le bleu de ciel, surlignés par quelques éléments du mobilier comme ces deux chaises pourpre. 6 - L’ardoise, la pierre, le bois, tous ces matériaux naturels qui se patinent avec le temps sont ici les rois. Le bois, c’est du noyer, une essence française très nervurée. Les portes sont en médium verni, la dalle béton qui forme les plafonds est restée à l’état brut. Tout est intégré pour créer l’unité.
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Architecte(s) : Isabelle Berthet-Bondet
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Fiche technique Réalisation année 2010 / 168 m² shon / 299 000 ttc / structure / maçonnerie / couverture tuile / menuiseries intérieures / bois / menuiseries extérieures aluminium / sols ardoise / bois / dispositifs énergétiques : plancher chauffant, pompe à chaleur
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Tables & comptoirs
© Olivier Martinez
La table du mois
Le bonheur est dans le potager Pourquoi aller dîner dans un restaurant du centre-ville quand on peut faire beaucoup plus dépaysant ? S’installer au beau milieu de plants de tomate et d’allées de rose trémière par exemple. Spirit vous emmène sur les traces de ce repaire champêtre et savoureux. Par Séverine Clochard
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a route file entre collines verdoyantes et monts dorés. Sur la terre du pastel, les demeures cossues campent fièrement sur les hauteurs. En point de mire, le château des Varennes, vestige du XVIe siècle tout de briques roses vêtu et doté de l’unique cour en fer en cheval de la région. C’est là que se cache le trésor de Béatrice et Jacques Méricq, les propriétaires. Ni louis d’or ni tableaux de maître mais un potager, classé parmi les plus beaux de France. Comme le potager du roi, à Versailles. Béatrice y cultive plus d’une centaine de variétés de tomates, déclinées aux couleurs de l’arc-en-ciel – roses, noires, vertes, jaunes ou même tigrées –, et aux formes souvent étonnantes. Ne poussent dans ce petit paradis que des variétés anciennes : les graines proviennent de conservatoires. D’ordinaire, ce garde-manger se visite, sur rendez-vous. Mais depuis l’an dernier, le couple ouvre également son repaire aux gastronomes. Aux beaux jours, ils sortent tables et parasols acidulés, ponctuant ici et là l’espace verdoyant de touches de couleurs pimpantes. On s’installe au milieu des plants de tomates, aux côtés de l’entêtant carré de lavande ou à deux pas des plantes aromatiques, avec les collines pour horizon. Les allergiques au soleil s’abriteront sous la serre ouverte à tous vents, aux côtés du fier coq gaulois et des canards coureurs indiens. On dîne là, le palais et les yeux enivrés de saveurs, de couleurs et d’odeurs.
\ Assiette de campagne \
Ici, la cuisine ne se donne pas de grands airs. On n’est pas au restaurant, mais plutôt chez des amis, avides de nous faire découvrir de nouvelles saveurs. Aux fourneaux, Béatrice privilégie recettes familiales transmises de génération en génération. Des pâtés de
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canard aux fleurs de poireaux. Un gratin de courgettes, pomme de terre, patate douce et poire longuement cuit au four. Ou une joue de bœuf à la sauce teucrium au léger goût de curry. « Je n’ai jamais su appliquer une recette à la lettre ! », confie l’apprentie cuisinière. « Je lis beaucoup et je fais mes propres mélanges. » Il n’y a que sur les desserts qu’elle avoue une petite faiblesse, même si ses aïeules « faisaient de très bons gâteaux. » Peu importe ! Ses sorbets de fruits mûrs à point, ses tartes ou son fromage blanc aux coulis originaux (le sureau, succulent) sont simples, mais parfaits ! Tout vient du potager, ou presque. Au déjeuner, c’est formule unique : grandes salades et desserts maison. On choisit son ingrédient de base : pâté aux herbes du jardin, saumon fumé, chèvre chaud ou jambon de Lacaune. Béatrice cueille à la minute les ingrédients qui composent le reste de l’assiette : salade verte croquante, petits artichauts au cœur tendre, courgettes jaunes fondantes, tomates ananas ou noire de Crimée… le tout assaisonné de fleurs comestibles. Difficile de faire plus frais ! Quand elle arrive à table, c’est un festival de couleurs et d’odeurs. On en a tout de suite l’eau à la bouche ! Le soir, à la lumière des bougies, sur fond d’impromptu musical en live, la carte se fait plus élaborée et invite produits du terroir à sa table. Œuf maran à la coque (la poule aux œufs d’or élevée sur place), canards de la montagne noire, viande d’Ariège : Béatrice met à point d’honneur à sélectionner ses fournisseurs, privilégiant ceux qui adoptent une agriculture respectueuse de l’environnement, comme elle. Les animaux sont élevés en liberté, et nourris au grain et à l’herbe. Mais le best-seller maison reste l’assiette de tomates qui marie les variétés du moment, un voyage gustatif qui envoie valser les pâles légumes des étals. Plus qu’une cuisine, un délice de campagne.
Château des Varennes, 31450 Les Varennes à 20 minutes de Toulouse Déjeuners et dîners au potager les weeks-ends sur réservation, en semaine (minimum 4 personnes), de mai à fin septembre. À midi, salades à partir de 12,50 e. Le soir, entrées de 8 à 10 e, plats 15 e, desserts, 6 e. Tél. : 05 61 81 69 24
Vins sur vins
© C. Bernard
Catherine Bernard : de la plume à la vigne
Du cep à l’assiette Par Christian Authier
Le vin est une fête Domaine Elian da Ros
Pourquoi continuer à boire des bordeaux formatés, boisés et levurés artificiellement quand, non loin de là, des vignerons proposent des vins fraternels et pas bégueules ? Prenez l’entrée de gamme d’Elian Da Ros dans les côtes du Marmandais, un vin d’assemblage où le merlot domine, mais qui séduit par son fruit croquant et son côté légèrement épicé. À partager entre amis pour se rappeler que « le vin est une fête ». Prix caviste : 7 e.
C’est l’histoire d’une reconversion et d’une révélation. En 2005, après vingt ans de journalisme, notamment à Libération, Catherine Bernard a acheté trois hectares dans les coteaux du Languedoc et s’est installée comme vigneronne. Elle raconte cette expérience dans un livre vivant, drôle, sincère et argumenté. Car son idée du vin – du jus de raisin fermenté débarrassé des levures artificielles, de l’œnologie moderne et des recettes de petits chimistes – est à la fois esthétique et éthique : « Quand il n’est pas maquillé, customisé, stabilisé, conformé, le vin est une rencontre. » Ce livre, qui nous parle aussi de mémoire et de transmission, de labeur et d’émerveillement, est le récit d’une aventure humaine autant qu’un éloge de la liberté et de l’audace. Lisez et faites passer. \C.A.\
© Morwenna Kersual
Actu
Toulouse Plage au Bistro Thibaud « Il faudrait construire les villes à la campagne », disait Courteline. Et les plages à la ville, comme nous y enjoignent nos sociétés festives ? Le Bistro de Thibaud relève le défi cette année encore, durant l’été, autour de sa plage de sable avec des soirées « Toulouse Playa » tous les vendredis, des « Tibo Beach Parties » les samedis (ambiance musicale des seventies jusqu’à aujourd’hui) et des concerts certains jeudis. Au menu : fiesta latina, salsa, guitaristes hispanos, disco fever… En fin de semaine, de 19h30 à 22h, on accède pour 20 e à un buffet à volonté de salades, grillades et desserts ainsi qu’à un open wine (blanc, rosé, rouge). Par ailleurs, tous les midis du lundi au vendredi, grill et plancha sont au rendez-vous. Festivus festivus ! \C.A.\ Le Bistro de Thibaud, 47, boulevard de Thibaud 31 100 Toulouse Tél : 05 62 14 60 60 - www.bistrodethibaud.com
Actu
Dans les vignes, éditions du Rouergue, 232 p., 20 e
Actu
Le Champignon magique Domaine Pierre Beauger
Attention magicien ! En Auvergne, sur un peu plus d’un hectare de vignes, Pierre Beauger produit des vins d’auteur, des jus stratosphériques qui ne ressemblent à rien d’autre. On aurait pu évoquer son vin rouge baptisé V.I.T.R.I.OL, mais c’est Le Champignon magique (100 % chardonnay) que nous avons choisi de saluer. Cet homme est le Terrence Malick du vignoble français. Un poète, un artiste. Le produit de son labeur et de son inspiration nous emmène loin, très loin. À l’image de ce blanc pétillant qui peut révéler des notes d’agrumes comme une profondeur taquinant les grands blancs de Bourgogne. Une expérience… Prix caviste : 30 e.
Cheverny rosé Domaine du Clos du Tue-Bœuf
En Touraine, Thierry Puzelat est de ces jeunes vignerons qui ont redonné leurs lettres de noblesse à un terroir et à des cépages qui n’attendaient que des vinificateurs attentifs au travail des sols et rétifs aux intrants chimiques. Au Clos du Tue-Bœuf, il faut tout goûter : les blancs minéraux (chenin) ou joliment suaves (sauvignon), ses rouges gourmands, sans oublier son rosé de saison, délice de légèreté et de pétales de rose. Il offre une fraîcheur revigorante qui en fera l’une des boissons de l’été. Prix caviste : 8 e.
En attendant Aziz… Certains gourmands toulousains ont déjà découvert l’art et la manière d’Aziz Mokhtari, le tout jeune chef qui a fait les belles heures du Nez Rouge, ouvert en 2008. Il s’apprête à créer son restaurant cet été à Toulouse. Passionné, curieux, à l’écoute mais sûr de ses choix : il n’est finalement guère surprenant qu’il décide désormais de voler de ses propres ailes. Une cuisine en plain-pied, une plancha, un contact direct avec les clients : Aziz avait des idées tranchées sur son futur établissement. Restait à trouver un lieu, ce qui a été fait rue de l’Esquile, entre la rue du Taur et la rue des Lois. Là, il va bientôt pouvoir donner libre cours à ses aspirations, ses inspirations, ses audaces. Au programme : une prédilection pour le poisson et les alliances terre/ mer, des produits de saison, une sélection de vins naturels… Avec audace et humilité, Aziz Mokhtari s’apprête à imposer sa patte sur la ville rose. À suivre donc. \C.A.\
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Tables & comptoirs
En terrasse ! Jardin, terrasse, patio : l’été venu, on veut du plein air pour se mettre à table. Selon le climat et l’ambiance, voici quatre adresses qui donnent envie de planter sa fourchette dehors. Par Christian Authier / Photos Sophie Cellier
En amoureux 98, rue Velasquez, 31300 Toulouse Tél : 05 61 49 20 21 Philippe Puel (installé également au Marché d’Intérêt National avec Le Karo et à La Bonne Auberge à L’Union) est l’un des chefs qui comptent à Toulouse. Au Cantou, il propose une cuisine de haute volée qui ne triche pas, solide sur ses fondamentaux et gentiment audacieuse. Les beaux jours, on choisira de s’installer dans le ravissant jardin qui donne des envies de monter sa tente. À signaler, une vaste et solide carte des vins, pour tous les goûts et toutes les bourses. Voici une partie de campagne et de gastronomie qui ne se refuse pas.
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Le Pic Saint-Loup
En famille
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La Pref
Entre copains
Le Cantou
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Le Patio de la Table Ronde
En groupe
7, rue Saint-Léon, 31400 Toulouse Tél : 05 61 53 81 51
1, rue Riguepels, 31000 Toulouse Tél : 05 62 26 64 03
59, rue Pargaminières, 31000 Toulouse Tél : 05 61 22 70 70
Il faut aller chercher ce restaurant niché dans une rue non loin de l’ancienne prison Saint-Michel, mais l’adresse vaut le détour et ne réserve pas une longue peine quand on s’y attable. Autre bonne surprise : au fond de l’établissement se trouve un jardin intérieur où l’on savourera une cuisine aussi robuste qu’enlevée (tatin de pieds de porc, lapin farci…), qui régale et comble les gourmands sans plomber l’estomac. C’est bon et évident. Service diligent et attentif.
Déclinaison de foie gras, salade de pot-au-feu, ris de veau aux petits légumes, poissons finement travaillés : ici, les plats défilent, allègres, précis, goûteux. Le produit est au rendez-vous, honnête et franc. Il est traité avec soin et nous rend sa félicité dans l’assiette en clignant de l’œil. En face du séculier (la préfecture) et du sacré (la cathédrale Saint-Étienne), on peut déguster sur cette petite terrasse du bistrot soigné et stylé sans ostentation. Impec’.
À mi chemin entre les facultés et la Garonne, cette institution ouverte depuis des décennies est l’endroit idéal pour des repas de groupe sans manières. On n’y viendra pas pour une expérience gastronomique mais plutôt pour croiser les fourchettes et faire tinter les verres en toute complicité. Des plats attendus (saumon, magret, saucisse de Toulouse…) à petits prix feront consensus tout en permettant de profiter de la fraîcheur d’un très joli patio.
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styling Dimore / photography Andrea Ferrari / ad Designwork
baignoire Vieques, robinetterie Fez design Patricia Urquiola Benedini Associati e-mail: info@agapedesign.it www.agapedesign.it
TIME OFF
Patrick Antolini 12 rue St Bertrand, 31500 Toulouse tel. 05 61 803 308, fax 05 61 805 175
en ville
Tous les mondes sont à Toulouse Pas besoin de filer à Blagnac pour partir en voyage. L’ailleurs est à portée de bitume. Il suffit de pousser la porte de l’une des adresses originales repérées par Spirit. Des Carmes à Saint-Cyprien, du Capitole à la place Dupuy, tous les continents se sont sagement lovés dans les ruelles toulousaines. Embarquez vers le Maroc, l’Irlande, le Japon, Cuba... Bon vol ! Reportage réalisé par Carole Lafontan, Baptiste Ostré, Margot Cirgue, Aurélien Ferreira, Séverine Clochard, Ariane Melazzini-Déjean et Valérie Lassus
Déjeuner en attendant la Saint Patrick
Les mystères de l’Est
Bacon, œuf au plat, galette de pomme de terre, haricot à la tomate, black & white pudding (boudin), arrosé d’un jus d’orange, d’une boisson chaude, voire d’une pinte. Énuméré ainsi, le petit déjeuner irlandais du pub De Danú n’est pas ce qui se fait de plus léger. Derrière le comptoir, Christophe se souvient pourtant : « Récemment, lors d’un week-end de grosse chaleur, c’est le plat que nous avons le plus servi ! » Ouvert il y a sept ans, le pub bordant la place Dupuy charme avant tout par son ambiance. « Le week-end, la clientèle est à majorité étrangère. Même le personnel est en grande partie anglo-saxon » continue un des derniers frenchies du De Danú. D’où la sensation, lors d’un samedi ou dimanche breakfast, d’être coupé de Toulouse. Et immergé dans un quartier de Dublin... Breakfast irlandais, tous les week-end de 12 h à 16 h, Pub De Danú, 9 rue du Pont Guilhemery, 05 61 62 58 79, www.dedanu.com
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Danse caliente La ville rose a toujours eu l’accent chantant du Sud et sa chaleur aux teintes latines est un fait établi. On se balade au bord de l’eau, du côté de la prairie des filtres, un dimanche, et l’on tombe nez à nez avec un joyeux groupe de danseurs, amateurs ou confirmés, ondulant aux rythmes endiablés de la salsa. Nos pieds nous démangent, on se joint gaiement à eux et l’on évolue en toute liberté et en plein air… Gauche-droite-gauche… et droite-gauche-droite… C’est toute l’Amérique latine qui vibre alors, le temps de quelques pas, sur les berges du fleuve. On y danse la salsa mais l’on s’initie également à la bachata, au merengue et autres zouk et kuduro, dans les bras d’amateurs de passage. Association Cuba Libre, ateliers salsa en plein air, gratuit, tous les dimanches, Prairie des Filtres, Toulouse, cuba.libre.toulouse.free.fr
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Vodkas, bières, vins, poissons, caviars, chocolat au poids, charcuterie, épices... L’Europe de l’Est s’invite à Toulouse à travers un joli choix de produits courants, sélectionnés sur le volet par Anna et Arkady Harutyunyan, un jeune couple d’Arméniens qui a ouvert cette petite épicerie fine voilà plus de deux ans. Ici, pas de sourire ultrabright propre aux vendeurs mal inspirés, mais une attention toute particulière au client et des conseils discrets. Des atouts certains qui leur ont valu de recevoir, en 2010, le Prix Talent de Créactiv’, le forum de la création d’entreprise du Grand Toulouse qui récompense des porteurs de projets locaux. La clientèle, mixte et fidèle, trouve dans cette enseigne bien achalandée des spécialités délicieuses tels ces énormes cornichons sucrés, les varenikis (raviolis aux fruits ou aux légumes) ou la brinza (fromage de brebis bulgare)... en plus de l’indétrônable vodka, bien sûr ! L’Épicerie russe, Saveurs de Russie et des pays de l’Est, 71 bd de Strasbourg, 05 61 23 05 42, magasinrussetoulouse.voila.net
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Gin hai aroï !*
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Au pays du cassoulet, on tâtonne encore en cuisine thaï. Lacune que se propose de combler cette thaïlandaise, en direct, chez vous. Chargée des ingrédients les plus divers, connus ou mystérieux, Pachinee vient vous initier à une cuisine plutôt légère dont la complexité réside dans l’utilisation magistrale des herbes et des épices. Équilibre, sens du détail, variété : une sainte trinité enseignée avec patience par une jeune femme dont le maître mot est adaptation. Vous voulez un cours professionnel, une soirée conviviale, le secret de la patte de curry, un tom yam gai moins épicé ? Pas de problème, Pachinee aime les challenges et connaît les subtilités de cette gastronomie aux mille parfums... *Bon appétit ! Pachinee Cuisine (à domicile), à partir de 40 e (un plat), ingrédients inclus. Infos : 06 37 75 83 59. //pachinee.net
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Fleur d’Asie Un café qui vous veut du bien Un Bout du Monde ou un café culturel pas comme les autres. À l’origine, Alex et Olivier, deux jeunes baroudeurs pleins d’idées, qui, lors d’un voyage en Patagonie, vont nourrir un projet commun : créer un endroit « ouvert sur le monde » où l’on puisse échanger librement. Aussi, « dans une déco chaleureuse » - de toute beauté -, on hésite entre une limonade bio et un vin uruguayen. On succombe à une tartine-tapenade maison et à un expresso fraîchement torréfié dans les règles de l’art. Avant de foncer sur la bibliothèque participative (1 000 ouvrages de poche disponibles) ou sur le PC en libre accès. Le spot pour choisir la destination de son futur voyage ! Un Bout du Monde, 18 rue des Pénitents-Gris, 05 82 74 22 62, www.unboutdumonde.fr
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Carte postale Après la pluie, c’est le souvenir de voyage qu’on aurait oublié de ramener. Un concentré d’objets bien choisis, témoins de savoir-faire séculaires. Sur trois niveaux, cette jolie boutique de déco convie la crème de l’artisanat du monde entier, rapporté par Diane et Pierre, deux globes trotters passionnés. Du bassin méditerranéen aux Indes, du Japon à l’Italie… ils ont passé des années à sillonner la planète, arpentant les marchés, rencontrant les artisans, fascinés par leurs gestes. Il fallait valoriser ce travail manuel, loin des procédés industriels qui uniformisent nos vies. Ni une ni deux, voilà mobilier, tissus et objets dans leurs bagages : de la porcelaine italienne de belle facture, des poteries en raku, un vaisselier indien ou… des espadrilles made in Pays Basque par une créatrice du cru ! Au sous-sol, un espace d’exposition pour des rencontres aventureuses autour d’écrivains, de photographes ou autres créateurs. Cet été, place aux aquarelles de François De Marliave, peintre voyageur toulousain du XIXe siècle. De quoi donner envie de partir ou repartir. Après la pluie, 33, rue des Couteliers, Toulouse. 09 51 53 32 00. www.apres-la-pluie.fr
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On passe la porte et on est déjà ailleurs. Dans l’atelier de Marette Renaudin, on goûte à l’ikebana, l’art floral japonais, et c’est toute une culture que l’on appréhende. La métamorphose s’opère dès l’entrée, où on est invité à se déchausser. Un palier, l’espace d’exposition. Deux paliers, l’atelier. Le brouhaha urbain est déjà loin. Nous aussi. On s’installe au ras du sol sous l’œil du Tokonoma (l’alcôve sacrée dans les maisons traditionnelles japonaises) et l’on se laisse porter par les végétaux. Ici, le beau se fait discret. La perspective vient de la nature, pas de la fleur. Les bouquets sont très codifiés et cherchent à reproduire les paysages naturels. Un art vieux de plus de 1 000 ans, inventé par des moines boudhistes. À l’œil, rien d’ostentatoire mais une harmonie de fleurs cultivées et de végétaux glanés en pleine nature. Zen. Ikebana, 15 rue de la Pléau, Toulouse. 05 61 14 17 18. Cours d’été tous les jeudis d’août et septembre, de 15 à 17h.
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Hammam à l’algérienne Entre deux maisons du quartier Fontaine-Lestang, la devanture du Hamman ne paye pas de mine. C’est le moment de se laisser gagner par la chaleur des lieux : décor en zelliges, douces odeurs de Bains maures… Dans cette affaire de famille algérienne, installée depuis près de dix ans, ce n’est pas l’apparence qui compte mais les soins, parmi les plus authentiques de Toulouse… Paroles de Maghrébins, nombreux à fréquenter les trois salles chauffées de la maison ! La première à 30°C, spécial gommage et massage à l’argile, une deuxième à 50°C avec robinets et bidets pour « décrassage » en règle, enfin la dernière à 70°C pour un dernier passage au gant et savon noir avant rinçage. Hommes et femmes sont les bienvenus… mais chacun son tour (femmes du mardi au samedi, 10 h à 18 h ; hommes du lundi au dimanche, 18 h à 21 h). Les soins et produits sont payants ainsi que le thé à la menthe et pâtisseries à déguster dans le salon oriental. Vous pouvez aussi apporter vos propres produits… Le Hamman, 97 rue Vestrepain, 12 E, 05.61.41.10.50
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Stylisme Virginie De Vinster Photos Polo Garat
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• Vanessa Bruno : 3, rue Fourtanier, salopette Athé • Anne et Valentin : 9, rue des Tourneurs, lunettes Cutler and Cross • Greloo : 13, rue Bouquières, serviette Zoeppritz • Galeries Lafayette maison : 77, rue Alsace-Lorraine, fauteuil Lafuma • Robert le héros : 29, rue Bouquières, pochette Sud • Sweet Art : 11, rue Cantegril, sabots vernis Le comptoir scandinave, pouf vintage 70’ • TOC : 21, place Victor-Hugo, boîte en plastique gigogne Rice • Les Locataires : 2, rue des Paradoux, chaussures Tila March, valise Mato vintage • Gentry’s : 1, rue Croix-Baragnon, short de bain Ralph Lauren • Soulery : 10, rue Lapeyrouse, chapeau de paille Stetson • Galeries Lafayette : 4, rue Lapeyrouse, tee-shirt Harris Wilson • Elysées Parfums : 1, rue Alsace-Lorraine, huile solaire Dior
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SHOPPING shopping
• Chez Mademoiselle : 38, rue des Pharaons, bouteilles en verre Serax, panier en osier, robe voile de coton • Agnès b. : 6, place de la Trinité, chapeau de paille • Pouic Land : 15, rue du Canard, maillot enfant Petit Bateau • Les Locataires : 2, rue des Paradoux, fouta, sac de la marine • Brok’n Roll : 13, rue Cujas, montre en silicone Full spot • Hurley : 2, rue du Fourbastard, espadrilles Paregabbia • Bensimon : rue de la Trinité, cintre en bois, coussin, barquette pique-nique Livette la Suissette, chaussures Bensimon pour enfant, pull marinière coton • Mouvance : 17 rue Antonin-Mercié, lunch pot Black+Blum, radio en silicone Lexon • Décathlon : raquettes et balle
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• Marc Deloche : 9, rue Antonin-Mercié, 4 pendentifs coquillages • Carhartt : 52, rue des Tourneurs, short de bain et casquette • La Bagagerie : 3, place Saint-Georges, valise Samsonite • Élysées Parfums : 1, rue Alsace-Lorraine, 3 produits solaires Dior • Idole : 6, rue Bouquières, maillot Individuals, chapeau de paille Malababa, tee-shirt Anna Belinska, short Renhsen • Anne et Valentin : 9, rue des Tourneurs, lunettes Cutler and Cross • Sweet art : 11, rue Cantegril, cabas en paille • Robert le héros : 29, rue Bouquières, paréo Le Sud
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CRT Midi-Pyrénées © Dominique Viet
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30 virées pour l’été Trop courtes ces vacances ? Trop loin la plage ? Balayons les préjugés et repartons à la conquête des richesses du Sud-Ouest pour vivre l’aventure (presque) au coin de la rue. Profitons de Toulouse et de ses rues apaisées, arpentons l’Ariège à flanc de montagne ensoleillée, chinons dans les gîtes de l’Aveyron... Attention, les trésors sont légion. Il suffit de les dénicher. En famille, entre amis ou en amoureux, Spirit délivre 30 idées plus insolites les une que les autres pour prendre la poudre d’escampette et écouler ses RTT. 3, 2, 1, partez ! Dossier réalisé par Séverine Clochard, Léa Daniel et Karine Jamin
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échappée belle
Filer une demi-journée En famille
Glisser stylé à l’Isle-Jourdain
Entre amis
30 000 pratiquants supplémentaires par an ! Le wakeboard est le sport de glisse qui progresse le plus dans le monde. Le prochain fan ? Peut-être vous ! Départ du ponton en combi avec Sylvain, Boris, Nicolas ou Damien (champion du monde 2009) pour découvrir ce sport entre snowboard et ski nautique. Tracté par un câble, on a 670 mètres pour éviter de boire la tasse. On ira plutôt la boire au restaurant d’à côté, ouvert en mai : L’Échappée belle. La déco est à tomber. Comme les plats, signés du gersois Bernard Bach, deux étoiles au guide Michelin. Pour 18 euros, on se régale d’un tartare de thon et chantilly wasabi, ou d’une échine de porc et son jus d’oignon confit, pois frais et cornet de frites. Après l’effort, le réconfort ! Téléski Nautique du Gers, lac de l’Isle-Jourdain. 1 heure 17 0, 05 62 06 14 29 - L’Échapée belle, 2, place Gambetta, 05 62 07 00 23
Partir à l’aventure
Inutile d’aller chercher l’aventure au bout du monde, elle est aux portes de la ville ! Destination ? Portet-sur-Garonne. Sur le ponton, un passeur guette les urbains avides de plaisirs simples. On monte à bord et on a déjà l’impression d’être ailleurs. Et vogue le bac ! Cahin-caha, on traverse la Garonne, sans moteur s’il vous plaît. Sur l’autre rive ? Le parc du Confluent, site naturel protégé avec ses étangs, ses hérons cendrés, son herbe tendre pour déjeuner à l’ombre des grands arbres et ses petites plages de galets pour faire des ricochets dans l’eau. Les enfants adorent. La ville nous semble à des milliers de kilomètres.
Entre amis
Changer de planète
© Manuel Huynh
Jusqu’au 31 octobre, les mercredis, samedis, dimanches et jours fériés, de 10h à 12h et de 14h à 18h, en fonction du niveau de la Garonne. Gratuit. Infos : M. Moro, 06 70 27 34 52
En amoureux
Se la jouer petit prince
Ce matin, c’est grand luxe ! En guise de petit-déjeuner, on s’invite à l’Hôtel du Grand Balcon, l’ex-pension de St-Exupéry reconvertie en hôtel 4 étoiles. Lumière tamisée, fauteuils tout confort, lourds rideaux de velours et portraits d’aviateurs célèbres, on se sent tout petit parmi ces légendes. Au buffet, jus de fruits fraîchement pressés, œufs juste brouillés et pour les estomacs les plus récalcitrants, du lait de soja et des vitamines. Grandiose ! Et tant qu’à vivre comme un petit prince, on file au Grand Hôtel de l’Opéra, de l’autre côté de la place du Capitole. Au sous-sol, un spa magique à tester à duo. Massage aux pierres chaudes ou cérémonie VolupThé ? Que c’est dur, la vie des têtes couronnées ! Hôtel du Grand Balcon, 8, rue Romiguières, petit-déjeuner, 22 e, 05 34 25 44 09 Spa terre de Jade, 1, pl du Capitole. Massage à partir de 80 e, 05 34 44 92 03
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Tellement près qu’on l’oublie ! La Cité de l’espace, on le sait, c’est un parc ludo-éducatif. Mais pas que. C’est aussi un formidable terrain de jeu pour petits… et grands. La preuve, on fait des bonds sur la lune, on perd la tête à bord du GyroExtrême et on se prend même pour Gillot-Pétré. Renversant… et instructif ! Idéal pour une soirée d’été qui se prolonge. Ça tombe bien, cet été, le parc propose 4 nocturnes. Cité de l’espace, av. JeanGonord, nocturne jusqu’à 23h les 21 et 28.07, et 11 et 18.08. 22 e adulte / 15,5 e enfant (grat. -5 ans), payez moitié prix 2 h avant la fermeture du site
PubLi-RédaCTioNNEL
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nouvelles offres Ter
TER sE mET En pack pouR vous sERviR En famille
La Région Midi-Pyrénées et la SNCF lancent une nouvelle offre TER. Elle est constituée de 3 packs contenant une offre tarifaire et des services périphériques, conçus pour répondre aux besoins de tous. Ces nouveautés simplifient l’accès aux réductions et confortent le TER comme alternative à la voiture individuelle.
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➧ Bouquet « voyageurs fréquents »
pack illimiTé
Ce paCk Comprend :
• un forfait « voyages illimités » sur un trajet choisi au moment de l’achat du pack ; la validité du forfait peut être hebdomadaire, mensuelle ou annuelle ; • le service Ter flash Trafic : information-trafic en temps réel par SMS ; • une offre fidélité. > Bonus jeunes : un tarif préférentiel est proposé aux jeunes de moins de 26 ans.
Nager rétro
Des arbres au pied des bassins, quelques transats à disposition, une céramique sans âge : la piscine Ancely, située dans le quartier du même nom, offre l’ambiance surannée des années 60. L’esthétique rétro du lieu n’en est pas le seul avantage. Assez peu fréquenté, il est propice à la lecture, la bronzette et la brasse. Les enfants pourront plonger dans un petit bassin à leur taille (attention cependant, il n’y a pas de pataugeoire). Dommage que le slip et le bonnet soient obligatoires, on aurait presque pu se croire à la maison. Ouverte jusqu’à début septembre, de 10h à 20h. 2,5 e Accessible en tram : allée des Causses, 05 61 49 92 91
Et aussi Défier les eaux tumultueuses (si si) de la Garonne en kayak grâce à Toulouse Plages, pédaler le long du Touch depuis le moulin à vent rénové de St-Martin jusqu’à Plaisance, dévaliser le jardin potager de Julie à Villemur-sur-Tarn et remplir son panier de légumes et de fruits frais (06 83 57 37 36)…
à reTenir : Cette nouvelle offre permet notamment de simplifier l’accès au forfait « voyages illimités » ; il n’est plus nécessaire de justifier d’un statut de salarié ou d’étudiant pour en bénéficier. C'est également un bon moyen pour bénéficier de services innovants et intelligents comme l'info trafic en temps réel…
➧ Bouquet « voyageurs semi-fréquents »
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pack libERTé
Ce paCk Comprend :
• une offre de réduction de 25 % de réduction en semaine et 50 % de réduction le weekend et pendant les vacances scolaires (prix de la carte : 20 €) ; • la possibilité d’accéder à des informations lors du voyage (correspondances, état du trafic…) sur le site ter-mobile accessible sur smartphone ; • une offre fidélité. > Bonus jeunes : 50% de réduction tous les jours et un prix de vente de 15 € au lieu de 20 € pour les jeunes de moins de 26 ans.
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TikEmouv'
sans carte ni abonnement, Tikémouv' permet à tous, sans distinction d'âge, de situation ou encore de fréquence de déplacement, de bénéficier d'un prix réduit (jusqu'à 60 %) sur plus de 100 Ter midi-pyrénées.
l’offre Tikémouv' Tikémouv' permet de bénéficier d’un tarif réduit. Il s’agit d’un tarif applicable sur certains trains désignés circulant en dehors des heures de pointe (116 trains sur les 356 TER de Midi-Pyrénées). Le prix est de 2,50 € par palier de 40 km : • trajet de 1 à 40 km : 2,50 € (tarif normal pour 40 km : 7,40 €)
• trajet de 41 à 80 km : 5,00 € (tarif normal pour 80 km : 12,90 €) • trajet de 81 à 120 km : 7,50 € (tarif normal pour 120 km : 18,50 €) Les trains ouverts au tarif Tikémouv’ sont communiqués sur les fiches horaires TER Midi-Pyrénées.
www.ter-sncf.com Contact Ter : 0 891 677 677 (0,23€/min)
échappée belle
S’évader une journée Entre amis
En famille
Entre amis
Jouer les meuniers
Pique-niquer à la mode champêtre
Un moulin à vent en activité, c’est toujours impressionnant. Celui de Brignemont, à deux pas de Sarrant, dans le Gers, a été entièrement restauré. Vieux de 250 ans, il fonctionne grâce aux bons soins de Gilles, le meunier. Il faut écouter ce passionné raconter l’histoire de son moulin. Les enfants n’en perdent pas une miette ! D’ailleurs, il les met à contribution. Oh hisse, on déploie les ailes. Elles s’élancent, le moulin craque de toutes parts, la meule tourne et la farine s’écoule en poussière blanche. Chacun repart avec un petit sac de farine à l’ancienne. Magique !
S’il ne devait en rester qu’un, ce serait celui-là ! À 20 minutes de Toulouse, entre Vernet et Venerque, se cache LE spot de nos pique-niques estivaux. D’immenses étendues d’herbe, à l’ombre des saules-pleureurs, l’eau fraîche et pure de l’Ariège pour faire trempette et même des balades en canoë ou à poney. De quoi contenter tout le monde ! L’adresse de ce petit coin de paradis ? Le chemin des berges depuis l’ancienne station d’épuration du Vernet, 500 mètres à pied et en contrebas, des rochers et une petite plage. Préparez le panier ! Poney, 2 chemin du chalet, Vernet (31), 06 20 89 50 34 Venerque eaux vives, base de loisirs, Venerque (31), 05 62 235 235
En famille
Moulin à vent, Brignemont (31), tous les jours de 15 à 19h, de 1 à 3 e, 05 62 65 02 75, www.moulindebrignemont.com
Marcher pieds nus
On les maltraite toute l’année, coincés dans des chaussures. Nos pieds méritent bien un petit peu d’attention la belle saison venue ! Direction le parc d’aventures Pyrénées-Hô et sa nouvelle attraction. 600 mètres de balade en pleine forêt à vivre… pieds nus, en famille ou entre amis. Étape 1: on range les chaussures dans les casiers prévus à cet effet. Étape 2 : on suit la signalétique, histoire de se balader en toute sécurité, sur le sentier aménagé. Sur le parcours, point d’ennui. On s’amuse ! On plonge nos petons dans un bac d’écorces, de sable ou de boue. On patauge comme des enfants dans un ruisseau... Autant de sensations que l’on s’interdit d’habitude. Prix de la désinvolture : 6 e. Parc d’aventures Pyrénées-Hô, Cierp-Gaud (31), 05 61 94 08 36, www.pyrenees-ho.com
© Donatien Rousseau
Filer doux
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Qu’ont en commun Christian Lacroix, Dior ou Chanel ? Une maison de couture certes, mais aussi… le Tarn ! Depuis des années, la région Midi-Pyrénées est réputée pour la qualité de son industrie textile. Plus de la moitié des entreprises du secteur sont installées dans le Tarn. On en profite pour découvrir l’ancienne manufacture du XIXe siècle réhabilitée en musée. À l’intérieur, c’est une vraie caverne d’Ali baba pour apprentis stylistes : métiers à tisser en action, près de 600 albums d’échantillons datant de plus d’un siècle, ateliers de teintures naturelles, d’impression textile… Sans oublier le moment d’immersion dans la Haute Couture grâce aux étoffes, fils et coloris présentés. Les bambins suivent le fil sans rechigner ! Musée départemental du Textile, rue de la Rive, Labastide Rouairoux (81), 05 63 98 08 60 Entrée 5 e, -18 ans, gratuit. Ateliers créatifs à partir de 3 e
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Guide gratuit du Conseil régional, disponible en librairies, offices de tourisme, boulangeries, supérettes, sites culturels et de loisirs, Maison Midi-Pyrénées à Toulouse.
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échappée belle
S’évader une journée En amoureux
Plonger en altitude
© Marcopodi
En amoureux
En famille
L’Ariège regorge de recoins insolites. Mérens-les-Vals, par exemple, un village perché entre la principauté d’Andorre et la station d’Ax. On le traverse, on grimpe 10 minutes, on dénoue nos lacets et là, surprise : des sources d’eau chaude naturelles. L’eau est à 40°C et sent le soufre… Normal, pendant plusieurs kilomètres, elle s’infiltre sous l’écorce terrestre et se charge en minéraux avant de ressortir chauffée et sulfurée. Au XIXe siècle, ces bassins chauds recouverts d’algues et cerclés de pierre étaient réputés pour lutter contre les rhumatismes ou le rétablissement de la sonorité des tympans. Aujourd’hui, ce sont des « baignoires naturelles » gratuites. On aurait tort de s’en priver… Sources d’eau chaude naturelles, Mérens-les-Vals (09)
Se restaurer sous les palmiers !
10 bis rue Mercière, Pézenas (34), 04 67 09 42 56 Ouvert tous les jours sauf le dimanche midi Formule midi de 15 e à 20 e
Se mettre au parfum
Michael Moisseeff et Jacqui Ledresseur sont un peu sorciers. Leur profession ? Sculpteurs d’arômes. Traduction : ils composent potions magiques odorantes pour réveiller nos narines lors d’expositions ou d’animations. Le parfum de la Lune à la Cité de l’espace, c’était eux ! Chaque été, ils nous ouvrent les portes de leur laboratoire pour une visite aromatique. On commence par un tour dans le jardin des senteurs. Près de 500 variétés de plantes poussent ici. Humez donc la santoline verte à l’arôme de pizza ou le clerodendron et ses feuilles aux senteurs de cacahuète. Surprenant ! On passe ensuite au laboratoire où le « sorcier » nous livre quelques secrets de fabrication. Puis c’est la salle d’exposition et ses jeux olfactifs : téléphones à odeurs, scénettes du monde parfumées… Y’a de la joie et nos narines sont en émoi ! L’Explorarôme, lieu-dit « le Tapissier », Montégut-Lauragais (31). Ouvert tout l’été les dimanches, mardis et jeudis à 15h sur réservation au 05 62 18 53 00
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Improviser une chasse au trésor, sur la piste des « cistes », une boîte mystère à vider et à regarnir (www.cistes.net), jouer les spéléologues dans LE département des amateurs, le Lot. Trois spots à tester : Bouziès (05 65 24 21 01), Creysse (05 65 32 27 59) et Gramat (06 89 15 18 34). Naviguer sur la « Venise Ariégoise » au fil de la rivière de Labouiche… à 60 m sous terre (infos : 05 61 65 04 11).
© Labouïche
Pézenas, petit village de l’Hérault entre terre et mer. De l’art, de l’histoire et au milieu des vieilles pierres se cache un trésor. Un restaurant habité de palmiers. Ces arbres entre les tables rappellent qu’au-dessus de nos têtes, il n’y a pas de toit. Tout juste une toile qui dévoile habilement le ciel étoilé. Au mur, les gigantesques toiles d’Emmanuel Flipo. Au sol, un mobilier hétéroclite glané au fil des années ambiance bois ou formica ! Aucun doute, il faut grimper sur la mezzanine pour prendre la mesure du lieu. Être là serait déjà un régal. Pour parfaire le délice, le chef est à l’œuvre et orchestre une carte qui change presque tous les jours. Dans la cuisine des Palmiers, la cuisine traditionnelle française croise le fer avec des saveurs venues d’ailleurs. Pas de perdant, bien au contraire. Les intitulés sont amusants et les plats délicieux, comme le filet de Saint-Pierre au risotto et chorizo ou ce pressé d’aubergines. En fin de soirée, les langues se délient et le restaurant prend des allures de repaires de copains. Les restaurateurs de Pezenas s’y retrouvent pour un verre et quelques anecdotes avant de rentrer chez eux. Les Palmiers, une escale idéale ? Alors réservez !
Et aussi…
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-1 8 A oû t 21 -2 8 Ju ill et & 11 4 nocturnes exceptionnelles vous sont proposées, accès sans supplément avec le billet journée, demi-tarif à partir de 19h, restaurants ouverts… Plus de détails sur www.cite-espace.com ou au 0820 377 223 (0.12€ TTC/min). Offre soumise à conditions, modifiable sans préavis.
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échappée belle
Déconnecter un week-end Entre amis
En amoureux
Camper vintage
Avis aux fans des 70’s version american way of life, le rétro s’est installé à Belrepayre. Là-bas, les Airstream règnent en maîtres. Dix spécimens restaurés vous attendent. Testez donc Silver Strack, dénichée dans le désert d’Arizona, ou Melody Maker, dédiée au rock’n roll. Autour, tout est écolo : repas bio, engrais pour entretenir le « trailer park », eau chaude solaire et musique d’époque : des vinyles à écouter au bar l’Apollo Lounge, un verre à la main. Pour le tourisme, le coin regorge de châteaux cathares et de bastides médiévales. Et pour que le dépaysement soit total, on plonge dans le bain bouillonnant en cèdre rouge du Canada, avant de se faire masser dans la yourte. Mélange des genres réussi. Camping Belrepayre, Manses (09), dès 110 e la nuit (ou 20 e si on vient avec sa caravane de plus de 30 ans !), 05 61 68 11 99, www.airstreameurope.com
En amoureux
Dévaliser une maison
Il était une fois, une ferme, entre Figeac et Villefranche-de-Rouergue. Christine et Emmanuel ont réussi leur pari : la transformer en un lieu savoureux. Autour d’un carré de verdure, la Maison de Louna se divise en deux : l’« Atelier 59 », tout de pierres vêtu, et l’ « Atelier 98 », bardé de bois. Le premier est une ancienne étable tandis que le deuxième accueillait autrefois un séchoir à tabac. Aujourd’hui, les épicuriens apprécieront le linge de lit en lin, les tons crème, ou le tadelakt dans les salles de bains choisis par Madame… et le mobilier chiné partout par Monsieur. Il vous plait ? Achetez-le ! (Le mobilier…) Ici, tout est à vendre et la déco change sans cesse. Complétez votre séjour en dévalisant les marchés gourmands des alentours et les ateliers des artisans locaux. Christine connaît toutes les bonnes adresses ! Reste à tester le spa au clair de lune, ou la sieste languide dans le salon marocain. Le bonheur, c’est simple… La Maison de Louna, le bourg, Salles Courbaties (12). À partir de 60 euro la nuit, petit-déjeuner inclus, 06 08 26 60 43, www.lamaisondelouna.com
Loger en riad catalan
À deux pas d’une plage sauvage, un ancien prieuré du XVIIe siècle reconverti en maison d’hôtes de charme avec patios, jardins d’agrumes et points de vue en cascade. Un riad, version catalane, où l’air embaume l’orange, le citron et la mandarine. Pour abriter nos rêves, 3 chambres et 2 suites, restaurées dans la plus pure tradition du cru : en cayroux, ces briquettes rouges typiques de la région. Christine, la propriétaire, les a mariées à des sols en terre cuite et des enduits à l’ancienne aux teintes chaudes. Bien à l’abri derrière ces murs épais, on laisse le temps s’écouler à sa guise. Et quand l’envie nous prend de retrouver le tumulte de la vie quotidienne, on passe la lourde porte en chêne et l’on teste les adresses de Christine. Ses petits restos au bord de l’eau, ses artistes installés dans le village ou une escale à la Grande Bleue, miraculeusement épargnée par les immeubles de béton. La vieille demeure, 4 rue de Llobet, Toreilles (66). À partir de 75 e, 2 nuits minimum, 04 68 28 45 71, www.la-vieille-demeure.com
Entre amis
Se ressourcer à la cime
Pour commencer, on lève la tête. En cas de torticolis, le remède est en haut de l’escalier : une cabane spa. On y dort, on s’y délasse ! Un endroit magique tout de bois vêtu, renfermant des trésors d’apaisement : le confort d’une chambre assortie de peignoirs moelleux. Sur la terrasse, transats agrémentés de coussins et de plaids nous invitent à passer une soirée au chaud, à la lumière des bougies, face au coucher de soleil. À côté, une lunette d’observation pour scruter biches ou sangliers. Le meilleur est à venir : l’immersion dans l’authentique spa en bois perché à 4 mètres. Au réveil, quand l’estomac crie famine, un seul réflexe : hisser le panier petit déjeuner le long de la poulie pour le déguster. Dilemme : sur la terrasse, dans le lit ou sur un plaid au pied de l’arbre ? Cabane et spa, Montauban (82), 06 82 41 81 50, www.cabane-spa.com
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En amoureux
En famille
Et aussi
Partir en croisière
À Cahors, l’eau est partout. Dans la gigantesque fontaine qui fait face à la statue de Gambetta comme dans le Lot qui encercle la ville. Pas d’eau en revanche dans l’apéritif local : le Fénelon. C’est ce nom qu’a d’ailleurs emprunté le bateau qui vogue autour de Cahors durant l’été. Départ le matin au son de la sirène depuis le pont Valentré. Il date du XIVe siècle et une légende le poursuit. À bord, un guide se fait le plaisir de vous raconter l’anecdote. Il y en a d’autres autour des châteaux, des pigeonniers, des écluses… et des pêcheurs, qui savent profiter des richesses de la faune et de la flore bordant le Lot. Des falaises, des collines et de la verdure… Impossible de se lasser. Pour varier, le samedi est dédié aux « soirées guinguettes ». Facile de se déhancher quand ça bouge déjà sous vos pieds ! Quercy découvertes, regourd sud, Cahors (46), de 9 à 54 e, 05 65 30 16 55, www.bateau-cahors.com
Entre amis
Dormir dans un château d’eau, en plein cœur du vignoble d’Armagnac, (05 34 25 05 05), parcourir le sentier sousmarin de Peyrefite dans les Pyrénées Orientales, guidé par un tuba FM (04 68 88 09 11), tester le nouveau jardin des bains d’Argelès-Gazost et ses lits à bulle, jacuzzis… (05 62 97 49 61), passer la nuit en plum’arbres aux Robinsonnades, entre Comminges et Ariège, dans une tente suspendue à 2 m de hauteur (www. lesrobinsonades.com)
Bivouaquer au sommet
Le décor ? Un hamac, les oiseaux, les feuilles d’arbres et… 6 mètres de vide sous les pieds ! Avec Liber Tree, on prend de la hauteur, au sens propre comme au figuré. Ces pros de la grimpe nous proposent une immersion au cœur de la forêt, dans les arbres, pour une nuit. On monte à la manière des élagueurs, à la force des jambes et de nœuds encordés, sans abîmer l’arbre. Et à mesure qu’on s’élève, les vicissitudes du quotidien s’envolent. En haut, tout est plus compliqué : enlever un pull, poser sa frontale… Gare à ceux qui n’ont pas pris leurs précautions ! Le soleil se couche. La pénombre bruisse de sons mystérieux. On finit par s’endormir en se sentant tout petit. Puis vient le moment magique du réveil en pleine nature et la descente, avec le sentiment d’avoir vécu une aventure exceptionnelle. Désormais, on se sent un peu « perché ». Plusieurs dates en juillet août, dans les forêts de la région. Agenda sur www.libertree.fr, 06 01 71 39 48. Tarif : 31 e, petit-déjeuner compris. À partir de 10 ans.
Buller sous les étoiles
Une nuit à la belle étoile sans les moustiques ni l’humidité ? Le rêve… à portée de bulle. Posées au cœur du Quercy blanc depuis avril dernier, ces cabanes d’un nouveau genre conjuguent confort d’une chambre d’hôtel et poésie. Seule limite : la voie lactée… Lovés dans notre cocon, on vit le coucher du soleil et l’aube, bien au chaud dans le lit rond « king size ». Au réveil, on se régale de croissants chauds et on s’offre une petite balade sur les 10 hectares sauvages du domaine. Une petite cueillette dans le verger (vive les abricots et les pêches !) et nous voilà d’attaque pour découvrir St-Cirq-Lapopie et la grotte de Pech Merle, à 20 minutes. Ce soir, on se relaxera dans la bubble spa et on dégustera le panier gourmand préparé par Stéphanie. La journée finit bien… Les gouttes d’eau, Pradiès, Labastide-de-Penne (82), 150 e la nuit, petit-déjeuner inclus, 05 63 30 39 10, www.lesgouttesdeau.com
En famille
Redevenir sauvage
Truffaut en a fait un film, vos enfants joueront les comédiens ! À la fin du XVIIIe, un petit garçon d’une dizaine d’années aurait vécu seul dans un bois près de Lacaune. Trois siècles plus tard, un parcours interactif invite à imaginer sa vie en pleine nature. Ludique et sensoriel, le sentier de 2,5 km multiplie les surprises. On piste des traces d’animaux, on glisse la main dans un arbre creux, on croise des rochers qui parlent, on imite un orage, on manipule des outils de l’époque… Un vrai saut dans le temps que les petits n’oublieront pas de sitôt ! Sentier de l’enfant sauvage, à 5 km de Lacaune en direction de Castres (81). Livrets explicatifs à retirer à l’office de tourisme (0,50 e), 05 63 37 04 98, www.lacaune.com
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Cahier CULTURE Spécial
Festivals
Corrélations © Aglae Bory
toulouse d’été (p.42) Musique (p.46) expo (p.50) cinéma (p.52) ARTs VIVANTS (p.56) en famille (p.58)
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événement
Si Toulouse d’été m’était conté… Le soleil revient et avec lui le festival Toulouse d’été. Pendant un mois, la ville rose vibrera au son de toutes les musiques, de la chanson humoristique à la musique de chambre, en passant par le jazz ou le flamenco. Portrait chinois de ce festival iconoclaste. Dossier réalisé par La Rédaction
S’il était un trait de caractère... Indomptable. Ne cherchez pas à mettre ce festival dans une case, aucune ne le dessine avec justesse. Un jour, il se pique de jazz. Le lendemain, il convole avec la musique classique, puis lui fait des infidélités en lorgnant du côté d’un tempo rock. Ce qui le caractérise ? La diversité, l’ouverture et le partage. Avec lui, toutes les musiques sont à la fête ! S’il était un objet... Un plan de la métropole toulousaine. Le festival a l’humeur vagabonde. Il s’installe dans les hauts lieux toulousains – cloître des Jacobins, basilique St-Sernin, église de St-Pierre-des-Cuisines ou cathédrale St-Étienne –, s’invite dans les jardins, donne de la voix en plein air mais il aime aussi prendre la poudre d’escampette jusqu’aux publics « empêchés » dans les maisons de retraite, les hôpitaux ou les prisons. Tout le monde a droit à sa volée de bonnes notes ! S’il était un lieu... Un grenier, de celui où l’on déniche des trésors insoupçonnés. Comme ce concert dispensé par Liszt lors de sa venue à Toulouse en 1844, ou ces œuvres jouées en l’honneur de Charles IX et sa cour lors de son séjour en 1565. Toulouse d’été aime à dépoussiérer la musique classique, inventant pour elle des complices insolites, ou mettant en valeur des pièces rares et oubliées. Pour qu’elle ne soit jamais élitiste. S’il était un plat... Le tian, pour ses légumes gorgés de soleil et son métissage de couleurs. Comme le festival, qui s’amuse à mixer les genres et jeter des ponts entre les disciplines. S’il était un métier... À la manière d’un explorateur, Toulouse d’été excelle à repérer les pépites de demain. Alain Lacroix, son directeur, a été l’un des premiers à programmer les désormais fameux Dodoz, les pianistes Bertrand Chamayou et Adam Laloum et toute la scène jazz : Emile Parisien, Pulcinella, Stabat Akish…. Et cette année ? Suivez Thomas Kretzschmar pour son tempo manou-
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che et pistez YAA, la révélation rock toulousaine du dernier Printemps de Bourges. S’il était un instrument de musique... Cornet à bouquin, chalémie ou sacqueboute : cette année, le festival fait la part belle aux instruments d’autrefois. Des instruments à vent, aux sonorités oubliées, pour nous replonger en plein Moyenâge ou au cœur de la Renaissance. Mais aussi des limonaires et des orgues de barbarie. S’il était un compositeur de musique... Liszt, le compositeur hongrois. Cette année, c’est l’anniversaire du bicentenaire de sa naissance. Pour célébrer l’événement comme il se doit, le festival a fait le pari d’une programmation audacieuse et insolite, saluée par l’obtention du label « Année Liszt ». S’il était un moment de la journée... Toulouse d’été débarque à l’heure de l’apéro, quand l’air se fait plus doux et la chaleur moins oppressante. Et invite les plus curieux à prolonger le plaisir jusqu’au coucher du soleil. Parfois, il vous cueille au saut du lit, ou à l’heure du goûter, ponctuant la journée de délicieux rendez-vous musicaux. S’il était un super héros... Comme Robin des bois, Toulouse d’été aime à favoriser les publics les moins bien lotis. Sa politique tarifaire est volontairement engageante, avec plus de la moitié des concerts gratuits, les autres s’affichant entre 6 et 8 euros. S’il était une invention... Un OMNI ou Objets Musicaux Non Identifiés. Toulouse d’été a le goût des mélanges et ose des rencontres décalées : un pâtissier et un DJ, une clarinette et une bande dessinée, des acrobaties circassiennes et de la musique, autant d’« insolites » qui sont les futurs fers de lance du spectacle vivant. Autre spécialité : les plateaux, où un musicien invite ses acolytes pour une création originale. S’il était une saison... L’été, la saison idéale pour investir les cours cachées des hauts lieux de l’architecture toulousaine et conjuguer redécouverte du patrimoine de la Ville Rose avec ravissement des oreilles.
Informations pratiques Toulouse d’été du 19.07 au 12.08 Espace Croix-Baragnon 24, rue Croix-Baragnon +33(0)5 62 27 60 71 toulousedete2011@gmail.com www.toulousedete.org Tarifs : Normal : 8 e - réduit : 6 e, Pass’ Toulouse d’Été : 3 concerts = 15 e Pass’ Découverte : 1 concert + 1 visite = 12 e
10 coups de cœur pour 1 festival
Directeur de l’espace Croix-Baragnon et du festival Toulouse d’été Quelle est la couleur du festival cette année ? L’arc en ciel, pour un prisme de couleurs et pour l’alchimie subtile entre le soleil et l’eau... Les musiques dans leur diversité et dans leur plénitude. Quelle muse vous guide pour concocter la programmation ? Celles de la musique bien sûr, Euterpe et Terpsychore, et ma grandmère, Germaine, qui m’a appris à faire une cuisine inventive et m’a transmis ses secrets. Un directeur artistique doit être parfaitement initié à l’art subtil des goûts et des saveurs pour concocter des mets rares et conviviaux.
© Ville de Toulouse
Locale ? Régionale ? Internationale ? Quelle est la géographie du festival ? Le monde, celui des musiques... Un monde sans frontières, de la richesse extraordinaire de la scène locale, aux échanges entre esthétiques, de l’Europe à l’Amérique du Sud en passant par l’Inde et l’Océan Indien. Liszt se considérait saltimbanque et baladin. Mon ambition ? Être un passeur... Mon adage ? La curiosité, le désir et la tâche d’être soi.
Vincentella de Comarmond Quelle est la recette du succès de Toulouse d’été ? Diversité et partage, voilà ce qui attire autant de spectateurs chaque année. Avec ce festival, la ville offre une extraordinaire palette musicale où l’instrument est roi. La musique est fédératrice, elle doit pouvoir jouer son rôle de passeur. Chacun mérite sa part de poésie et de rêve. Voilà pourquoi nous avons tenu, une fois encore, à aller au-devant des publics empêchés et à privilégier une politique tarifaire attractive. Toulouse d’été permet aussi de redécouvrir le patrimoine architectural de notre ville. Sur l’échiquier culturel de la ville, quelle pièce occupe Toulouse d’été ? Une pièce maîtresse bien sûr ! Créé à l’initiative de la municipalité, ce festival nous permet de rayonner à l’extérieur, notamment grâce aux « plateaux » qui sont envoyés dans nos villes jumelées ou dans les villes avec lesquelles nous avons un accord privilégié. Nous partons avec les artistes mais également avec des professionnels pour tisser du lien. Nous sommes dans l’échange durable, dans l’esprit de l’Agenda 21 de la culture. Toulouse, ville de culture singulière ? Le vivier local est important, riche de pépites qu’on s’attache à faire découvrir. Pourquoi s’en priver ? Elle est là, la richesse de la ville en la matière, dans sa diversité, dans ce foisonnement, dont l’ouverture et la culture sont un trait d’union.
Le Roy à Toulouse
Liszt, le concert de Toulouse
\ récital - création \
\ musique sacrée \
L’histoire qui réunit Liszt et Toulouse ne date pas d’hier. En 1844, peu après sa rupture avec Marie d’Agoult, il fuit sa solitude pour sillonner les routes d’Europe. Cette tournée le conduit sur les rives de la Garonne où il sera accueilli comme une légende vivante alors qu’il n’a que 32 ans. Toulouse d’été qui aime à jouer le jeu des célébrations s’en est souvenu alors que l’on célèbre le bicentenaire de la naissance du compositeur. À sa manière, tout en finesse, le festival a choisi de reconstituer fidèlement l’un des trois concerts que le virtuose livra dans la ville rose. Cette mission a été confiée au pianiste toulousain Dominique Plancade. Il s’attaque à un marathon interprété quelque 167 ans auparavant : ouverture de Guillaume Tell, Andante de Lucia de Lammermoor, Réminiscences de Norma… et Galop chromatique. Autant de pièces somptueuses faisant largement appel au bel canto romantique italien, très à la mode à l’époque, et qui lèvent le voile sur le génie de Liszt. Placées sous le signe des Années de Pèlerinage, les autres facettes pourront s’apprécier le 22 juillet aux Jacobins. Écrites tout au long de sa vie, ces pages constituent la clé de voûte de l’univers lisztien. On ira également à la rencontre du Cavaillé Coll de Saint-Sernin, les 23 et 30 juillet pour découvrir quelques pépites dédiées à l’orgue. Compositeur, pianiste, transcripteur mais avant tout visionnaire, avec Liszt la musique entre dans la modernité.
> Mardi 9, vendredi 22 et samedi 23 et 30.07
Adjointe à la culture de la Ville de Toulouse
Le cabinet de curiosités
Les Sacqueboutiers © DR
Dominique Plancade © Eric Manas
Alain Lacroix
La poupée automate © Dominique Arriumérès
© F. Charmeux
Trois questions à ...
1565. Catherine de Médicis et son fils Charles IX font leur tour de France pour pacifier les esprits après la paix d’Amboise. La cour arrive à Toulouse le 1er février. Pour la saluer, un service religieux est donné en la cathédrale Saint-Étienne sous la houlette de Guillaume Boni, le maître de chapelle. À l’occasion d’une reconstitution inédite, les Sacqueboutiers s’emparent de ce service religieux. L’une des meilleures formations de musique ancienne au monde part à la découverte des ambiances sonores du XVIe siècle et se plongent ainsi dans un passé à la fois historique et musical. Pour Toulouse d’été, cela devient Le Roy à Toulouse ou comment allier redécouverte du patrimoine et apprivoisement, de la musique sacrée. Une musique que les Sacqueboutiers connaissent sur le bout des doigts avec plus de 30 ans d’expérience. La formation tire son nom des cornets et des sacqueboutes auxquels elle associe d’autres instruments et la voix. Une voix qui pour Le Roy à Toulouse sera incarnée par un autre ensemble reconnu, à savoir A Sei Voci, grand spécialiste des partitions nées sous la Renaissance. Autant dire que dans la nef de la cathédrale, la musique aura une saveur toute particulière empreinte d’ancien et de moderne. > Jeudi 21.07
\ insolite \
Une poupée automate, des boîtes à musique, un piano mécanique et quelques instruments rares ou anciens. Toulouse d’été installe son cabinet de curiosités au musée Paul Dupuy. Et la tête tourne en regardant subjugué, ces machines musicales au look un tantinet désuet mais pas du tout démodé. On découvrira, entre autres, les productions du facteur d’orgue toulousain bien connu sous la marque Le Ludion. Pour faire la visite, suivez Lucie B de la compagnie Sans Paradis Fixe. Pour l’occasion, elle enfile le costume de Nina, poupée de chair qui saccade ses pas et passe avec habileté d’un instrument à l’autre. À voir et entendre : l’automate la Leçon de chant de Robert Houdin qui sera actionné lors des visites de 14 h 30. > Les jeudis 21.07 et 28.07
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événement
Programme 19.07
PAUSE D’ÉTÉ AVEC... VALSE AVEC SIRBA \ musette et klezmer \ Quai de la Daurade - 18h - gratuit LES CUIVRES FONT LEUR CINÉMA \ musique de chambre \ Saint-Pierre des Cuisines - 19h - 8 € / 6 € LISZT, LE CONCERT DE TOULOUSE Dominique Plancade, piano \ récital \ Cloître des Jacobins 21h30 - 8 € / 6 €
20.07 LA MÉCANIQUE DES JARDINS \ insolite \ Jardin du Grand Rond 10h30 & 17h - gratuit TROIS SIÈCLES DE QUATUOR À CORDES \ musique de chambre \ Cloître des Jacobins - 21h30 - 8 € / 6 €
21.07 CABINET DE CURIOSITÉS \ insolite \ Musée Paul Dupuy 14h30 & 16h30 - 5,50 € /4 € CHA[T]RIVARI par le Quatuor Anches Hantées \ musique ludique -création \ Centre A.-Minville - 16h - grat. PAUSE D’ÉTÉ AVEC... BOUDU LES COP’S \ chanson humoristiques \ Quai de la Daurade - 18h30- grat. LE ROY À TOULOUSE Les Sacqueboutiers, A Sei Voci \ musique sacrée \ Cathédrale Saint-Étienne - 21h30 - 8 € / 6 €
La Face Cachée des sous-bois © Claire Hugonnet
Aïe © Philippe Laurençon
CONCERTO EN TRAIN MAJEUR… \ insolite \Gare Matabiau 6h à 9h - gratuit
Tempo Cirque
\ musique et nouveau cirque \ Inutile de vouloir maîtriser la situation. L’école de Cirque Le Lido contrôle le chapiteau des Argoulets. La promotion 20092011 animera la première partie de ce Tempo Cirque où l’on prendra aussi des nouvelles des anciens élèves. La farouche Jur Domingo et le vivace Julien Vittecoq de la Cridacompany apprivoisent leur gestuelle commune à grand renfort d’objets, vidéos d’animation et séquences musicales dans Aïe. Il sera encore question de musique avec Entracte avec orchestre. Soit la rencontre entre deux musiciens (François Dorembus et Marc Démereau) et deux acrobates (Jonathan Frau, Carlo Abreu e Lima) dans une joute autour de l’altérité et de la solidarité. > Vendredi 29.07
Les plateaux jazz de Toulouse d’été \ création \
Toulouse d’été fait la part belle au jazz. Cette révérence passe par quatre plateaux spécialement conçus pour le festival. Le principe est simple. Un musicien vient accompagné par ses amis de grand chemin ou ses compagnons de route. C’est Émile Parisien qui ouvre le bal. Il commence par faire les présentations avec son Quartet New Réunion qui s’enorgueillit de la présence de l’une des figures de proue de la scène française jazz, le batteur Daniel Humair. Ce nouveau collectif balance allègrement entre jazz et swing, mais ne s’interdit pas de s’encanailler au pays de la valse ou du tango… La soirée Jazz in Garden s’engouffre dans la brèche et arrose à foison un Artichaut Orkestra déjà très copieusement fourni d’airs klezmers. Il présentera dans le cadre du festival son dernier album qui déborde de force et de fragilité. Jazz in Garden continuera ensuite de pousser avec La Face cachée des sous-bois, trois musiciens jazz bien enracinés dans le XXIe siècle. Accents funky mâtinés des sonorités de l’accordéoniste réunionnais René Lacaille, histoire de semer ensemble de nouvelles graines. Enfin, la soirée Manouche ! Le Thomas Kretzschmar gypsy quartet s’en donnera à cœur joie pour faire vibrer la musique héritée de Django Reinhardt. Il commettra le meilleur avec des complices de haute volée : Samson Schmitt, Mayo Hubert et le jeune Hadrien Vejsler, tous trois guitaristes. > Le jeudi 4.08 : Quartet New Reunion ; le mardi 9.08 : Jazz in Garden ; le mercredi 10.08 : Manouche !
22.07 LISZT, LES ANNÉES DE PÈLERINAGE \ piano \ Cloître des Jacobins 19h - 21h - 22h30 - 8 € / 6 €
23.07 Serge Lopez © Patrick Batard
BALADE AU CŒUR DES ORGUES \ récital d’orgue \ Basilique Saint-Sernin - 18h - gratuit
26.07 Pulcinella © Jérôme Dedeba
PAUSE D’ÉTÉ AVEC... BAZAAR BOUTIK \ monde acoustique \ Quai de la Daurade - 18h30 - grat. LES GÉANTS VIENNOIS Orchestre de chambre de Toulouse \ musique sacrée \ Cathédrale Saint-Étienne - 21h30 - 8 € / 6 €
27.07 LA MÉCANIQUE DES JARDINS \ insolite \ Jardin de Borderouge 10h30 & 17h - gratuit RAMEAU, LE MAGICIEN \ récital de clavecin \ Saint-Pierre-desCuisines - 21h30 - 8 € / 6 €
28.07 CABINET DE CURIOSITÉS \ insolite \ Musée Paul Dupuy 14h30 & 16h30 - 5,50 € / 4 € PAUSE D’ÉTÉ AVEC... AMESTOY TRIO \ musiques voyageuses \ Quai de la Daurade - 18h30 - grat.
44 / Spirit # 41
Graines de folie \ chanson \
Échanger les chansons, faire circuler l’énergie de la scène, découvrir des ponts entre différentes approches musicales. Semées dans le jardin Raymond VI, ces « graines de folie » marquent la naissance d’un collectif éphémère qui ne craint pas la sécheresse. Certains des membres sont déjà familiers de Toulouse d’Été. Après sa création en tandem avec le groupe Dzindza en 2010, Pulcinella repousse un peu plus loin les frontières des hybridations musicales. Le quartet croisera la route du volcanique trio Orlando et l’accordéon de Chloé Lacan, le tout réuni sous la direction musicale d’Hervé Suhubiette. Le directeur artistique du festival « Détours de Chant ! » a convié son association Voie Express à le rejoindre sur scène pour cette soirée de chants polyphoniques. Haut les chœurs ! > Mardi 2.08
Noche Flamenca \ musique du monde \
Le soleil se couche et la Noche Flamenca se lève sur une scène prestigieuse. Jean-Luc Amestoy à l’accordéon, Philippe Noguéra à la guitare et Serge Lopez, que l’on ne présente plus. Le timbre rauque de sa voix et l’agilité de ses mains sur le manche de sa guitare flamenca imprègnent ses apparitions d’une force presque mystique. En chevauchée vers le paradis, on le suivra évoluer sur la scène avec ses compagnons de fortune. Authentique, sa musique déterre avec exactitude une tradition pour vite la moderniser. Cette distillation donne le meilleur et puise dans des sources variées. Brésil, Algérie, Andalousie, Serge Lopez n’est jamais à court d’inspiration. Au fil de l’horizon. C’est la métaphore que file son dernier album. C’est également là qu’il s’approvisionne au gré de ses envies. Dans son trio, on retrouve Pascal Rollando aux percussions et Jacky Grandjean à la basse. Tous ensemble avec leurs invités, ils vont embraser le jardin Raymond VI. Chaleureux, généreux, ils ne comptent pas leur notes pour se faire l’écho des vibrations de l’humanité. Inutile de chercher, vous ne trouverez pas plus vrai ailleurs. > Le mercredi 3.08
Rock Connection
Programme
\ musiques actuelles \
L’ORCHESTRE DANS TOUS SES ÉTATS - Orchestre du Capitole de Toulouse \ musique symphonique \ Halle aux Grains - 21h - 8 € / 6 €
Sept garçons dans le vent pour une soirée rock à la pointe ! On s’envole avec Montreal on Fire grâce à des morceaux concis, puissants et des textes introspectifs. Le groupe, né à Québec en 2006 et qui a déjà enregistré un album et deux EP, est en permanente recherche musical tout en sachant garder ces atmosphères profondes qui le caractérisent. Plus jeunes mais tout aussi talentueux, les 3 garçons qui forment YAA sont directement branchés à leur amplis. Sélection Midi-Pyrénées du Printemps de Bourges en 2011, les Yelling Atlanta Animals sont des Toulousains au rock fuselé, tordu et élégant, s’aventurant parfois sur les chemins de l’électro. Entêtant à souhait ! > Jeudi 11 août
29.07 TEMPO CIRQUE \ musique et nouveau cirque - création \ Le Lido 20h30 - 8€ / 6€
30.07 BALADE AU CŒUR DES ORGUES \ récital d’orgue \ Basilique StSernin - 18h - gratuit
Brian Chambouleyron © Ignacio Amatriain
Montreal On Fire © Romain Barbot
2.08 PAUSE D’ÉTÉ AVEC... GRABOWSKI \ chansons du quartier \ Quai de la Daurade - 18 h 30 - gratuit GRAINES DE FOLIE - Hervé Suhubiette, Chloé Lacan, Trio Orlando, Pulcinella…\ chanson \ Jardin R. VI - 21h30 - 8 € / 6 €
3.08 LA MÉCANIQUE DES JARDINS \ insolite \ Jardin Raymond VI 10h30 & 17h - gratuit
Tangoleyron, Gardel l’enfant du pays
Les Commandos Percu © X. Boymond
NOCHE FLAMENCA \ musique du monde \ Jardin Raymond VI 21h30 - 8 € / 6 €
\ tango \
Tout commence par une rencontre. Celle d’un des plus grands interprètes de Buenos Aires avec l’une des légendes du tango. Brian Chambouleyron, au chant et à la guitare, nous propose une rétrospective poétique de la vie de Carlos Gardel, de sa naissance à Toulouse jusqu’à sa fin tragique à Medellín. L’Espace Croix-Baragnon avait déjà eu la chance d’accueillir cette star internationale pour sa première fois à Toulouse. À la suite de son passage, il a été immédiatement inscrit dans la programmation de Toulouse d’été comme pour rendre un plus grand hommage à Gardel, l’enfant du pays. Tangoleyron offre donc un voyage au cœur des sonorités propres à cette musique populaire passionnée mais aussi un parcours documenté dans la vie de Gardel. Cette grand-messe du tango invite à découvrir ou à redécouvrir les styles traditionnels du XIXe siècle. Brian Chambouleyron, accompagné d’artistes de talent – Rudi Flores à la guitare et de Victor Villena au bandonéon – partage sur scène un vision ardente du tango. À l’occasion, il remet au goût du jour quelques perles que l’on pensait à jamais oubliées et va jusqu’à ressusciter les grands classiques du cinéma. Une belle façon de dépoussiérer un patrimoine musical riche de plusieurs siècles. > Mardi 5.08
Destruction !
4.08 PAUSE D’ÉTÉ AVEC... SALEM \ jazz suave \ Quai de la Daurade 18h30 - gratuit QUARTET NEW RÉUNION Émile Parisien invite Daniel Humair \ jazz - création \ Jardin Raymond VI - 21h30 - 8 € / 6 €
5.08 \ musique et rue \
Cela fait bientôt 15 ans que la compagnie sillonne les festivals du monde entier avec ses percussions inédites et son savoir-faire inégalable en pyrotechnie. Cette année, les Commandos Percu s’installent sur la place de l’Europe pour Toulouse d’été et présentent leur dernière création, qui joue avec le feu et la musique. Années après années, cet alliage inédit continue de créer la surprise et l’émerveillement. Arrivant sur scène depuis la « fosse », c’est dans un véritable rugissement que ces musiciens de l’inattendu débarquent et inventent un langage à la fois contemporain et traditionnel. Le mélange des cultures et des époques est à l’origine d’une énergie en mouvement qui entraîne les Commandos Percu vers toujours plus d’audace et de mises en scène originales. Rien d’étonnant que l’un des groupes phares de la scène toulousaine embrase la soirée de clôture du festival avec un spectacle tout neuf et plein d’espoirs. > Vendredi 12.08
Et aussi, quelques omnis (objets musicaux non identifiés) Concerto en train majeur....
La mécanique des jardins...
Les pauses d’été
Don Pasta, le Dj mi-cuisto mi-maestro, installe sa table de mixage en gare Toulouse-Matabiau ! Au petit matin, dès 6 h, le hall des départs devient lieu culturel. Pour la troisième fois, la SNCF s’associe à Toulouse d’Été et laisse place à un projet insolite, alliant musique, vidéo et pâtisserie offerte au public. Concerto en train majeur… peut se résumer ainsi selon le Don : « J’aime mixer à l’aube, le moment est poétique […] et les gens sont plus sensibles ». La recette d’une entrée en gare réussie !
Toulouse d’Été se met au vert et investit les jardins de la ville rose. Au GrandRond, aux Abattoirs ou encore au jardin japonais, Ève Chaillat et Philippe Crasse installent parmi les parterres de plantes un orgue de fanfare et un orgue de barbarie fabriqués par le Ludion. Dans leurs besaces, que du bon grain ! Les ors des trompettes et des mélodies tout droit sorties de fêtes foraines. Et toujours, ce tour de main à nul autre pareil.
Les adeptes des Pauses musicales vont être servis... leur rendez-vous préféré ne s’arrête pas pendant l’été. Elles s’installent sur le quai de la Daurade à l’heure où sonne l’appel de l’apéro. Une scène, le bruissement de la Garonne et c’est parti pour des concerts chaleureux : les chansons humoristiques érotico-acoustiques des Boudus les cop’s (attention coup d’envoi à 18 h), le jazz électrique de Max ou encore la musique d’Inde de Zinedagui.
> Mardi 19.07
> Les mercredis 20 et 27.07, les 3 et 10.08
> Du 19.07 au 12.08, les mardis et jeudis
TANGOLEYRON, GARDEL L’ENFANT DU PAYS \ tango \ Jardin Raymond VI - 21h30 - 8 € / 6 €
9.08 PAUSE D’ÉTÉ AVEC... MAX \ électrique et jazz \ Quai de la Daurade - 18h30 - gratuit JAZZ IN GARDEN Artichaut Orkestra - La Face cachée des sous bois invite René Lacaille \ jazz- création \ Jardin Raymond VI - 21h30 - 8 € / 6 €
10.08 LA MÉCANIQUE DES JARDINS \ insolite \ Jardin japonais 10h30 & 17h - grat. MANOUCHE ! \ musique du monde \ Jardin R. VI - 21h30 - 8 € / 6 €
11.08 PAUSE D’ÉTÉ AVEC... ZINEDAGUI \ musiques d’Inde et plus… \ Quai de la Daurade - 18h30 - gratuit Montreal on fire - YAA \ rock \ Halle aux Grains 21h30 - 8 € / 6 €
12.08 DESTRUCTION ! DE NOS TAMBOURS JAILLISSENT DES VOLUTES D’ESPOIR - Les Commandos Percu \ musique et rue \ Place de l’Europe - 22h - gratuit
Spirit # 41 / 45
Festivals musique
Festival de Carcassonne
Ben Harper
[musiques actuelles]
Depuis sa dernière édition, le festival de Carcassonne a pris une ampleur plus grande, puisant dans les talents régionaux comme internationaux. Depuis toujours, l’événement réunit plusieurs disciplines, du théâtre au cirque, en passant par les traditionnels concerts. Une programmation dantesque à l’intérieur de laquelle les têtes d’affiche se succèdent. La ville fortifiée accueille ainsi Supertramp, Les Tambours du Bronx, un Ben Harper et un James Blunt déjà complets, et même Moby, Cocoon ou Jamel Debbouze. On se demande encore s’il manque quelque chose à ce festival pour ne pas plaire au plus grand nombre.
pas moins d’une quinzaine d’artistes francophones ou mondialement connus tels que Ziggy Marley, Ben l’Oncle Soul et Imany. Et - cette saison encore - le festival s’étend à tout le Tarn-et-Garonne avec notamment un concours international d’orchestres de jazz.
baptisé cette année « Autour des cordes », est un vrai moment de convivialité autour d’artistes internationaux de grande renommée...
5 au 18.07, 10 à 45 e, Montauban (82) et Tarn-et-Garonne, www.jazzmontauban.com, 05 63 63 56 56 > La prog : Imany, Ben l’Oncle Soul, Nikki Yanovsky, Pierre Maingourd Quintet, The Trio Rosemberg, Yael Naïm, Enhco & Co, Nicholas Payton Sexxxtet, Ziggy Marley, Spirit of Chicago Orchestra, Wouter Hamel, Swing Society…
[musique et patrimoine]
Orgues ô champs [classique à thème]
Pour cette troisième édition, un souffle nouveau caresse la programmation : les concerts haut de gamme s’offrent en l’abbaye cistercienne de Boulbonne. Fondée à Toulouse par les moines blancs, l’abbaye s’est implantée au pays du pastel et a construit ses grandes orgues historiques en 1742. Ils sont aujourd’hui adossés au mur de l’église Sainte-Marie du village. Après Pérès, Bouvard, Brosse, Rechsteiner, le festival fait à nouveau vibrer les oreilles les plus délicates.
Le conseil général de la Haute-Garonne reconduit pour une 14e fois son festival départemental. Avec 34 spectacles pour autant de communes, la danse, la musique, mais aussi le théatre, le cirque ou le ciné-concert seront mis à l’honneur. Dans une ambiance rurale, le principe est de s'éloigner des centres-ville pour attiser la curiosité et convertir aux douceurs d’un été dans le Sud-Ouest. Les concerts, les dégustations, activités sportives et randonnées à thème n’auront jamais été d’aussi bonnes raisons de partir à la découverte du patrimoine de la région. Du 6.07 au 19.08, grat., dans tout le département (31), www.31notesdete.fr > La prog : les Zingarelles (St-Felix-Lauragais), Toulouz’elles (Verfeil), Conga Libre Reynier Silagas (le Burgaud), Terya Groove (Montesquieu-Volvestre), Maria Dolores et los Crucificados (Ciadoux)...
Pause Guitare [chanson française]
[tango]
Envie de comprendre la passion qui habite les danseurs de tango ? De découvrir autrement Toulouse, ville natale de Carlos Gardel ? Curieux de cette culture du Río de la Plata ? Les cinq jours du Tangopostale offrent tout cela. Un programme culturel et artistique de qualité, accessible à tous, avec une majorité d’événements gratuits. Une troisième édition où le tango et le folklore argentin se vivent dans la rue avec des bals, des démonstrations, des initiations, des conférences, du cinéma et des concerts.
[jazz pluriel]
Ziggy Marley
Du 06 au 10.07, 4 à 22 e, pass 49 e, Toulouse, 06 44 04 15 49, www.tangopostale.com > La prog : Bals milonga (DJ Martine Cazenave), cinéma, Be-bop Tango et son (DJ Alain), animation (association A Media Luz), stage de tango (association Acuerdo Latino), bal de plein air (association Tangueando DJ Patrice)…
Les rencontres musicales de Figeac [musique classique]
S’il vous vient à l’esprit d’interroger l’un ou l’autre de la centaine de musiciens, des quelque milliers de festivaliers, sur ce qui les fait venir et revenir aux rencontres Musicales, les réponses convergeront irrésistiblement vers une chose : la passion. Pas seulement celle du grand Bach, qui sera interprété à Figeac cet été, mais celle d’une musique à partager entre amateurs… Conciliant des concerts qui satisferont les mélomanes les plus exigeants, et des soirées musicales décontractées dans les villages, le festival,
Cali
Tangopostale
Jazz à Montauban
46 / Spirit # 41
31 notes d’été
Du 05.07 au 21.08, 5 à 20 e, Cintegabelle (31), 06 71 36 33 80, www.orguescintegabelle.org > La prog : Grivaud, Petit Bagnard (duo trompette et orgue), Trio JM Andrieu (flûte, violoncelle et clavecin), Anne-Gaëlle Chanon, Sylvie Pérez (orgue)…
Jusqu’au 15.08, grat. à 79 e, Carcassonne, www.festivaldecarcassonne.fr > La prog : Supertramp, Tambours du Bronx, Ben Harper, James Blunt, Moby, Cocoon...
Un été au son des mélodies jazzy des artistes de la scène actuelle ? C’est à Montauban que ça se passe, pour la trentième édition de son festival. Trente ans et pas une ride pour Jazz à Montauban qui, cette année encore, propose une programmation de choix avec des artistes venus du monde entier, pour faire danser, vibrer ou s’émouvoir… Du jazz manouche ou vocal à la soul, cette édition fait honneur à sa réputation en explorant tous les styles du genre. Se partageront l’affiche de ces treize jours
Du 6 au 20.08, 13 à 19 e, Figeac (46), 05 65 34 06 25, www.festivaldefigeac.com > La prog : Beethoven, Smetana, Wieniawski, Vivaldi, Bach…
Plus que jamais, le festival Pause Guitare veut se poser en parangon de l’ouverture et de la découverte. Découverte musicale d’une part : Arpèges et Trémolos, l’association organisatrice ne cache pas sa fierté à l’idée d’avoir permis la reconnaissance de certains artistes (Renan Luce, vu en 2007 peu de temps avant son explosion grand public). Si les têtes d’affiche seront bel et bien présentes cette année, le festival ne renonce pas pour autant à sa fonction de découvreur de talents. Ainsi, les Philippe Katerine, Gaëtan Roussel et autres Ben l’Oncle Soul seront entourés de jeunes pousses. Parmi lesquelles de nombreuses figures locales dont les noms se retiennent de plus en plus (Syncopera, YAA...). Pause Guitare double ces explorations musicales par la découverte de sa ville d’élection : Albi. Désormais classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la cité se dévoile dans toute sa superbe tout au long du festival. Concerts sur le parvis de l’imposante cathédrale Sainte-Cécile, plus grand ensemble en brique foraine du monde, ambiance intimiste sur la place Savène, scènes gratuites place de la Trébaille ou sur la place du Château. Une bonne occasion donc de découvrir Albi, entre amis voire en famille : Pause Guitare n’oublie pas les plus jeunes, en leur réservant une programmation spéciale. Du 7 au 10.07, Albi (81), grat. à 145 e, 05 63 60 55 90, www.pauseguitare.net > La prog : Joe Cocker, Ibrahim Maalouf, Raul Paz, Richard Gotainer, Imbert Imbert, Cali, I’m from Barcelona, Cocoon, KKC Orchestra, Lilly Wood and the Prick, AaRON, Pauvre Martin...
Cahors Blues festival [blues]
Si Montauban fête trente ans de jazz, la région célèbre également cette année trente ans de blues à Cahors. Trente ans d’exploration musicale qui se poursuit avec une série d’hommages. Hommage à une icône, l’américain Johnny Winter, accompagné du guitariste du Allman Brothers Band (ça ne nous rajeunit pas), Warren Haynes. Hommage aux ladies du blues avec la chanteuse Beverly Jo Scott. Hommage, enfin, au talent de jeunes musiciens qui font perdurer cette musique comme au premier jour, avec notamment le virtuose Johnny Gallagher. En apothéose de cette programmation musicale, le festival s’offre une petite nouveauté : le Cars’n Blues in Quercy, rallye touristique de trente voitures américaines de collection. Ou quand le blues donne la pêche... Du 9 au 16.07, 29 et 39 e, pass 5 jours 130 e, Cahors (46), www.cahorsbluesfestival.com > La prog : Keziah Jones, Louis Bertignac, Johnny Winter, Drew Davies, Beverly Jo Scott & the road to freedom...
Orchestre National du Capitole de Toulouse
Photo : Baptiste Hamousin
Direction musicale Tugan Sokhiev SAISON 2011 ⁄ 2012
Mary RANDLES (violon), Claude ROUBICHOU (flûte), Daniel DAURE (cor).
www.onct.mairie-toulouse.fr
Vivre l’Afrique à
Cajarc (Lot)
13éme Édition du festival
Illustration Manu Cassier
28 › 31 Juillet 2011 | Ablaye Thiossane | Sayon Bamba
| Les Espoirs de Coronthie | Femi Kuti and The Positive Force | Staff Benda Bilili| Omar Pene | Le bal de l’Afrique Enchantée |avec Les Mercenaires de l’Ambiance Toute la programmation sur
africajarc.com
Musique – Littérature – Cinéma – Conte – Théâtre – Expositions – Stage – Marché – Artisanat
Festivals musique gastronomie issue de l’agriculture locale... Cinq jours durant lesquels spectateurs et artistes pourront se rencontrer au cœur des briques et des pierres du Rabastinois.
Festival de country music [country] Le premier festival de music country d’Europe, c’est un peu comme une kermesse géante pour grands enfants bercés par les coups de hache du père Ingalls. Pour la 19e édition, ce sera au tour du canadien Chris Potter (Heartland) d’être le parrain du festival. Comme chaque année, la messe texane du sud-ouest français fait dans la démesure, en proposant toutes sortes d’animations sur quatre jours. L’exposition de trucks, voitures et motos américaines remplit les yeux tandis que les concerts de Zucchero, Chris Watson ou Michæl Jones dopent les oreilles. Et pour le reste, les cours de danse ainsi que l’élection de Mister et Miss Country 2011 occuperont ceux qui s’irritent de voir un concours de pétanque dans une manifestation pur beurre de cacahuètes. Mais que voulez-vous, on ne se refait pas !
[musiques actuelles]
Paolo Nutini
Sollilaquists of Sound
Vivez une expérience complète: quatre jours intenses de concerts dans le plus gros festival espagnol, une semaine entière d’activités extra-musicales et l’une des plus belles plages d’Europe où vous pourrez vous détendre, bronzer ou nager dans les eaux chaudes de la Méditerranée. Avec la possibilité de profiter du camping FIB gratuitement pendant huit jours selon la formule choisie. Entre Valence et Barcelone, Benicàssim prend des airs de Summer break.
Biarritz International Groove Festival [musiques actuelles] Tout est « big » au BIG Fest. Du BIG village installé face à la mer, au BIG live des concerts, pour ensuite finir la nuit en BIG Clubbing à l’Atabal Disco Club. La BIG nouvelle, c’est la programmation bigarrée de cette édition. De quoi bigler sur les prestations des nouveaux venus comme Selah Sue, Two Door Cinema Club, The Bloody Beetroots, Death Crew 77, des confirmés Moby, Dj Mehdi & Busy P, ou encore les bigoudis d’Alpha Blondy, et le BIG retour de Grand Master Flash, mais malheureusement pas celui de Notorious BIG. Bref, de la démesure, du sable chaud entre deux sessions à la BIG Cantine, et surtout du son H24 avec les nombreux DJ’s présents. Pour ceux qui n’aiment pas la musique, il reste évidemment la pêche aux bigorneaux. Du 20 au 23.07, à partir de 12 h, 20 à 35 e, Biarritz, www.bigfest.com > La prog : Selah Sue, Two Door Cinema Club, The Bloody Beetroots, Moby, Dj Mehdi & Busy P, Alpha Blondy, Grand Master Flash
Avec une belle constance, l’association Artkisson continue de proposer une programmation riche de découvertes. Douzième du nom, ce festival Abracadagrasses est allé chercher son lot de pointures. Avec une petite particularité : la plupart d’entre eux sont inconnus du grand public malgré le prestige dont ils pourraient jouir. Omar Perry, fils de la légende Lee Scratch Perry, sera sur scène avec son Homegrown Band. Le reggae sera également représenté par le sound system Dapatch et le hip-hop s’impose comme la grande tendance de cette édition : les foudroyants Sollilaquists of Sound et les frangins de Lexicon débarquent à Lagrasse avec des shows prometteurs. Rock, électro, dubstep, chanson, funk, punk et afrobeat complètent un festival qui abolit les frontières musicales. Tout sauf abracadabrantesque !
Quatuor Modigliani © Carole Bellaiche
Africajarc
48 / Spirit # 41
Du 29.07 au 15.08, grat. à 60 e, Marciac, www.jazzinmarciac.com > La prog : John McLaughlin, Al Jarreau, Joshua Redman & Brad Melhdau, Richard Galliano, Ibrahim Maalouf, Roy Hargrove, Maceo Parker...
Tempo Latino
[musique latine]
Du 22 au 24.07, 10 et 12 e, pass 27 et 30 e, Lagrasse (11), www.abracadagrasses.fr > La prog : Kady Diarra, Tambour Battant, Maalesh, Sollilaquists of Sound, Lexicon, Omar Perry...
[musique de chambre]
On connaissait Chambre avec vue, le film de James Ivory avec Helena Bonham Carter, succès populaire couronné de plusieurs prix. Depuis trois ans, existe dorénavant le festival Chambre avec vues dans le pays rabastinois (Tarn). Comme son nom l’indique, ce tout jeune festival met l’accent sur la musique de chambre avec des formations confirmées (le quatuor Modigliani, entre autres). Particulièrement conçu en direction des familles, Chambre avec vues est aussi un rendez-vous pour les amoureux du midi toulousain. Paysages bucoliques, architectures de caractère,
Voici venir la 34e édition d’un festival qui nourrit son public de musique, mais aussi et surtout de rencontres. « Tous les jazzmen en sont non seulement capables, mais ils souhaitent constamment jouer avec de nouveaux partenaires. » Clint Eastwood résume ainsi parfaitement le virage emprunté par les organisateurs depuis quelques années. Jazz in Marciac s’ouvre à de nouveaux publics en jouant la carte de la diversité. Ainsi le camerounais Richard Bona et l’Afro-americano-argentin Raul Midón cohabitent dès la soirée d’inauguration. Mais c’est aussi l’occasion de mettre en piste de nouveaux talents et futurs habitués de ce rendez-vous annuel. Puisque les nouveaux venus cette année sont, entre autres, John McLaughlin et son médiator survolté, ou encore le généreux vocaliste Al Jarreau, collectionneur d’Awards dans les catégories jazz, soul et pop. De quoi ravir les amateurs comme les plus aguerris aux joies de la trompette et du clavier.
[afro spirit]
L’Afrique sur les bords du Lot ? C’est le miracle qui s’accomplit depuis treize ans à Cajarc, le dernier week-end de juillet, au cœur des causses du Quercy. Partez à la rencontre d’une culture métissée, d’un foisonnement artistique, d’échanges inoubliables… dans une ambiance festive. Africajarc, c’est de la musique en permanence, de la danse, du théâtre, du cinéma, des expositions, des rencontres littéraires inédites, du conte, un marché et de l’artisanat dans les rues… Bienvenue en Afrique à Cajarc ! Du 28 au 31.07, 5 à 28 e (la soirée) et 30 à 55 e (les pass), Cajarc (46), 05 65 40 29 86, www.africajarc.com > La prog : Ablaye Ndiaye Thiossane (Sénégal), Omar Pene (Sénégal), Les Espoirs de Coronthie (Guinée), Soro Solo, Souleymane Diamanka, John Banzaï, Sayon Bamba Camara (Guinée), Staff Benda Bilili (RDC), Fémi Kuti (Nigeria), la Cie Punta Negra…
Ruben Blades
Chambre avec vues
Ibrahim Maalouf © Denis Rouvre
Abracadagrasses
[musiques actuelles]
Du 14 au 17.07, 50 à 325 e, Benicàssim (Espagne), www.fiberfib.com > La prog : The Streets, Paolo Nutini, Plan B, Crystal Fighters, The Strokes, Elbow, The Stranglers, Herman Düne, Artic Monkeys, Beirut, Bombay Bicycle Club, Arcade Fire, Portishead, Tinie Tempah…
[divers jazz]
Du 20 au 24.07, grat. à 15, 10 et 3 e, pass 80, 55 et 20 e, 05 63 34 54 38, www.chambreavecvues.fr > La prog : Quatuor Modigliani, Quatuor Alfama, Arte Combo, Trio talweg, Sébastien Llinares, Agnès Robert, Ensemble A4, Duo Caronni, Caroline Champy...
Du 13 au 17.07, dès 11 h, 25 à 90 e, Mirande, www.country-musique.com > La prog : Christophe, Hillbilly Deluxe, Kevin Buckley, Celtic Sailors, Zucchero, Chris Watson, Michæl Jones...
Festival International de Benicàssim
Jazz In Marciac
Rythmes afro-cubains, salsa et musiques latines internationales pour la 18e édition du festival Tempo Latino de Vic ! Un événement toujours synonyme de voyage et d’évasion. Dès le 28, direction le Texas pour descendre ensuite vers la Colombie et au passage, faire escale à Porto Rico et au Panama avant de prendre l’avion pour Barcelone et retour... à Vic. Avec cette année, outre l’incontournable Yuri Buenaventura, on aura droit à un concertévénement donné par Ruben Blades, tout droit débarqué du Panama. Cette figure emblématique de la salsa internationale est attendue à Tempo Latino depuis si longtemps que l’on est encore incrédule. Du 28 au 31.07, 25 à 45 e, pass 4 jours à 105 e, Vic-Fezensac (32), 05 62 06 56 66, www.tempo-latino.com > La prog : Grupo Fantasma, Bomba Estereo, Cumbia Chicharra, Yuri Buenaventura, Quantic y su Combo Barbaro, Calle Faccion, Willie Rosario, Plena libre, Salsafon, Ruben Blades, Zulu 9.30, Descarga total y amigos…
Tronc 1 © Manuela Marques
FESTIVALS expo
Photographie
Lectoure fait un arrêt sur images Classée parmi les « plus beaux détours de France », Lectoure accueille depuis plus de 20 ans une manifestation photographique d’une grande qualité, reconnue par les amateurs d’art. Raison de plus pour aller traîner cet été en pays gersois. Par Philippe Dynamo
L’
été photographique de Lectoure propose aux visiteurs de découvrir une dizaine d’expositions dans des lieux emblématiques de la ville au patrimoine riche, comme la halle ou la Cerisaie. Expositions inédites d’artistes de premier plan, révélations d’artistes inconnus, travail en résidence et expositions uniques en France, le festival allie depuis ses origines créativité et convivialité, pour en faire un rendez-vous majeur. Pour cette 21e édition, différentes thématiques sont abordées, de la fragilité de l’identité au mystère de la présence ou au simulacre de l’illusion, s’enrichissant mutuellement par les œuvres des artistes présentées. Ainsi l’exposition d’Izis, ce contemporain de Doisneau, Cartier-Bresson et Ronis, photo-reporter pour Paris Match, qui montre une œuvre résolument moderne, singulière et d’une rare poésie. Tout comme celles de Ronald Curchod et AnneSophie Emard, créées pour l’Été photographique, et qui flottent entre réel et imaginaire. Ou encore celles de Pinkava et de Manuela Marques, récompensée par le musée d’art moderne et contemporain de Lisbonne, qui interrogent sur la notion de présence.
\ La loi des séries \
À l’inverse, les regards posés d’Awen Jones, Anne-Marie Filaire, Silvana Reggiardo et Tres, sont ancrés dans le présent et proposent une certaine vision du monde, hors des contraintes de l’actualité.
50 / Spirit # 41
Pour Pol Pierart, les images deviennent le moyen de transmettre ses mots et ses pensées. Il mêle les uns aux autres et livre une œuvre à la fois grave et ludique, pleine d’humour mais aussi de mélancolie. Si les séries photographiques qui sont exposées à Lectoure sont très différentes, elles se rejoignent autour de la même question. On cherche à savoir qui est là, derrière les portes, sous les masques ou les objets qui dissimulent les visages. Et à ce petit jeu de cachecache, chaque artiste à sa manière apporte sa propre réponse.
\ Visite guidée \
Le centre photographique, en cours d’agrandissement, est connu internationalement. Et pour cause, il est le seul à être installé en milieu rural. Du coup, s’y rendre pendant le festival, c’est forcément l’occasion de fureter en contrée plus ou moins connue. On vous l’a peut-être dit, mais ça s’oublie vite. Pourtant Lectoure, cité d’art, est le fruit d’une histoire détonnante. Construite sur un promontoire, la ville a été habitée dès la fin du paléolithique. Plus tard, elle a dominé toutes les collines de la Lomagne. Ancienne capitale des comtes d’Armagnac et évêché, elle a longtemps été un lieu d’échange et de commerce. La ville offre un important ensemble architectural, de la cathédrale Saint-Gervais à l’ancienne tannerie royale, de l’ancien château des comtes d’Armagnac aux riches hôtels particuliers. Parfait pour une escapade.
Lectoure, différents lieux dans la ville. Du samedi 23.07 au dimanche 28.08. Ouvert tous les jours, de 14h à 19h, sauf Ancien tribunal : fermeture à 18h. Forfait pour l’ensemble des expositions : 9 e, tarif réduit : 6 e Gratuit pour les moins de 18 ans et les étudiants en art.
Arquitectura 100 % Madrid
Jusqu’au 11.09, au Château d’eau, 1 place Laganne à Toulouse, 05 61 77 09 40, www.galeriechateaudeau.org
© Jeanne Lacombe
Organisée par le Collège officiel des architectes de Madrid et proposée par l’Institut Cervantes et le CMAV, la seconde édition de cette exposition photographique présente 100 réalisations, passées ou en cours, de 100 équipes d’architectes madrilènes. Bâtiments administratifs ou culturels, ouvrages d’art, mais aussi projets d’urbanisme et maisons individuelles. 100 % Arquitectura offre un panorama de constructions menées par des architectes connaissant intimement leur pays, ses spécificités provinciales, la diversité de ses paysages. Et si on ne peut pas parler d’école madrilène, tant la circulation de l’information et des tendances venues du monde entier est instantanée, on retrouve ici toute l’inventivité et l’audace des architectes espagnols. \ P.D. \
Jeanne Lacombe
© Aglaé Bory
Jusqu’au 30.09, au Centre méridional de l’architecture et de la ville 5, rue Saint-Pantaléon, à Toulouse, 05 61 23 30 49
Corrélations Entre documentaire et fiction, la série « Corrélations » montre des moments de la vie d’une jeune femme qui élève seule son enfant.
Mises en scène, ces photographies sont des autoportraits. Artiste et modèle, Aglaé Bory tient le déclencheur dans la main. C’est elle qui décide du moment à capturer dans ces saynètes du quotidien qu’elle partage avec sa fille. L’environnement paraît silencieux et vide, aucun autre personnage n’est présent. Les visages de la mère et de l’enfant ne laissent transparaître aucun sentiment. À la fois deux et seules, on voit sur chaque image la fusion entre cette femme et sa fille. Tristesse, gravité, solitude… le spectateur choisira. \ P.D. \
© Musée Champollion - Les Écritures du Monde / photographie : Musée du Quai Branly - Scala
© VPO
En direct des galeries
Dans un « carnet de route » où le temps est suspendu à des paysages sans nuage, l’artiste peintre toulousaine Jeanne Lacombe livre le fruit de ses voyages dans le détroit de Gibraltar, du Bosphore ou le Lauragais. À partir de photographies, elle peint l’horizon sur petits et grands formats… Des silhouettes énigmatiques sur les rivages du Maroc à ce bateau « fantôme » au large du Bosphore, qui disparaît dans une brume de pigments blanc-bleu, pour déborder de la toile sur les murs, le ciel et la mer se confondent et imposent le silence. Tout aussi imperturbable, un vrai-faux mouton grandeur nature en plâtre, et son troupeau, symboles religieux et culturels communs des deux côtés de la Méditerranée. Entre contemplation et messages cachés, Jeanne Lacombe dévoile au passage ses paysages intérieurs. \ A. M.-D.\ Jusqu’au 3.09, Fondation Écureuil, 05 62 30 23 30, www.caisseepargne-artcontemporain.fr
Mémoires Indiennes 9 juillet - 9 octobre 2011
festivals cinéma
Le diable au corps / Belle de jour / Mélodie en sous-sol / Riz amer / Les enchaînés
Des étoiles comme s’il en pleuvait Fred Astaire, John Huston, Michel Piccoli, Liza Minelli... Cet été, à la Cinémathèque, les étoiles sont de sortie ! Exit les salles obscures. À Toulouse on opte pour le cinéma en plein air histoire, de (re)voir les grands classiques la tête au firmament. Par Isabel Desesquelles et Léa Daniel
S
eptième art, septième année pour ce festival qui s’installe à l’air libre. De simples chaises en plastique, quelques transats, un écran solide, un projecteur qui ronronne... il n’en fallait pas plus pour profiter de toutes les belles soirées qu’offre l’été et siroter une sélection de films piochés dans l’immense trésor de la Cinémathèque de Toulouse. Ici, pas de thématique. La programmation du festival n’obéit qu’à une seule règle : le plaisir de l’image animée. Cette recherche hédoniste ne doit toutefois pas faire oublier le devoir de mémoire que remplit avec soin la deuxième cinémathèque de France. Dans la cour du 69 rue du Taur, l’œil rivé sur le sous-titre et l’esprit subjugué par l’actor studio, on sait définitivement qu’il n’y a pas que les blockbusters dans la vie.
\ De l’air et de la lumière \
Jusqu’au 6 août, la Cinémathèque de Toulouse distillera donc des sensations pures. On vibrera ensemble à chaque coup de
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fouet donné par Harrisson Ford dans Indiana Jones et le temple maudit. On se prendra pour un gangster en suivant la cavale d’Harvey Keitel dans Reservoir Dogs. On comblera les trous d’une culture cinématographique trop récente en s’abreuvant des pitreries d’Harold Lloyd ! On l’aura compris, Cinéma en plein air, c’est un festival de talents. Sous toutes leurs formes. Comme celles de Silvana Mangano dans Riz amer. Et que dire des cinéastes, là encore, au meilleur de leur forme ? Roman Polanski et son Chinatown, Luis Buñuel et sa Belle de jour, King Vidor et son Duel au soleil. Quand Douglas Sirk, lui, Écrit sur du vent. On voudrait tous les citer : Quentin Tarantino et Jean Vigo, Wes Anderson, Léos Carax, Bernardo Bertolucci, Billy Wilder et les acteurs qui vont avec. Une chose est sûre, le vendredi 22 juillet à 22 h, on aura peut-être mal aux fesses et un début de torticolis mais, surtout, on aura le cœur qui bat, devant Daniel Day Lewis, Dernier des Mohicans, magnifié par Michael Mann.
Cinéma en plein air à la Cinémathèque de Toulouse 69, rue du Taur Jusqu’au 16 juillet : un film chaque soir, du mardi au samedi, en salle à 20 h et en plein air à 22 h 30 Du 19 juillet au 6 août : un film chaque soir, du mardi au samedi, en salle à 20 h et en plein air à 22 h Plein tarif : 6 e ; tarif réduit : 5 e ; Moins de 18 ans : 3 e Toute la programmation sur lacinemathequedetoulouse.com
EXPOSITION “2011 ANNÉE ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY“ TOULOUSE DU 1ER JUILLET AU 20 SEPTEMBRE > L’Atelier : avions et pionniers de l’Aéropostale > Antoine de Saint-Exupéry : souvenirs et objets personnels A travers un hommage à Antoine de Saint-Exupéry, figure de légende de l’Aéropostale, Toulouse met en scène son destin de capitale de l’aéronautique européenne. Une exposition en deux parties se tient au cœur même du Capitole, l’Hôtel de Ville de Toulouse : Informations pratiques
dans la cour Henri IV, on visite “l’Atelier”, une
L’Atelier Cour du Capitole (cour Henri IV) tous les jours de la semaine de 8h à 19h30, samedi de 8h à 19h et dimanche de 10h à 19h (exposition proposée en trois langues : français, anglais et espagnol)
évocation d’un hangar d’usine aéronautique
Souvenirs et objets personnels Salle Henri Martin (Hôtel de Ville), tous les jours de 9h à 18h30 selon la disponibilité de la salle
des souvenirs d’Antoine de Saint-Exupéry,
Entrée libre
du temps de l’Aéropostale, où l’on découvre les hommes et les avions de cette aventure. Salle Henri-Martin, le public pourra découvrir
objets personnels, manuscrits, dessins, pièces rarement exposées qui rendent cet hommage plus émouvant encore.
festivals cinéma
D’art et d’essai Faîtes de l’image La Faîtes de l’image fête ses 10 ans. Et profite de cette édition anniversaire pour se souvenir de ses origines. Surtout du jour fondateur où les Vidéophages avaient planté « sauvagement » leur écran place de la Bourse. Depuis « de l’eau a coulé sous les ponts » comme il disent, et ils remettent le couvert au jardin des plantes pour deux jours de fête entièrement dédiés à l’image. Il y aura des projections, forcément, mais aussi des ateliers pour mettre la main à la pâte, des apéro-concerts pour se déhancher... et surtout une yourte pleine de surprises. En juillet, ce qui est sûr c’est qu’on sera (pas) sage comme une image. \ L.D. \ 8 et 9.07, Jardin des Plantes, Toulouse, lesvideophages.free.fr
Gindou sort du Lot
I
l n’y a pas à dire. Chaque année les Rencontres cinéma de Gindou font l’effet d’une bombe. Ce festival avec pignon sur champ bâtit une programmation qui a tout d’une grande. Pourtant, ce n’était pas gagné dans un village de quelque 300 âmes et aux moyens réduits. Moralité, Gindou c’est fou ! N’y allons pas par quatre chemins, le parrain de Gindou 2011, c’est Nicolas Philibert. On lui doit quelques très beaux documentaires. La voix de son maître dans lequel une douzaine de grands pontes de l’industrie s’expriment sur le commandement, la hiérarchie, les grèves ou le pouvoir ; Vas-y Lapédie ! qui dresse le portrait d’un grand bonhomme du cyclisme, vainqueur du Tour de France en 1937 et qui, fort de ses 77 ans, parcourait encore 3 000 km à vélo chaque semaine. Plus récemment, Nicolas Philibert a tourné Nénette. Il a planté sa caméra à la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris pour filmer la doyenne des lieux : une orang-outan captive depuis presque 40 ans. Après Abderrahmane Sissako, les Rencontres cinéma de Gindou mettent donc à l’honneur un grand réalisateur à l’occasion d’une rencontre inaugurale, et à travers la projection d’une partie de sa filmographie. En plus de cette rétrospective, les « Vagabondages Cinématographiques » forment le gros du cortège avec plusieurs séances quotidiennes. Pas de carcan pour cette libre sélection qui fait la part belle à tous les genres, du court au long métrage, de la fiction au documentaire. Un fil conducteur dicte cependant les choix de Gindou. Ces films plutôt confidentiels n’arrivent pas toujours jusque dans les salles obscures. Tous les jours, sur les coups des 17 h, s’ouvrent les « tchatches » qui permettent de ne pas mourir idiot. Toutes les questions aux réalisateurs sont permises et se soldent par un bon apéro musical. La nuit venue, près de 700 personnes s’installent dans le Cinéma de Verdure, un espace en plein air où l’on pourra déguster toute la programmation ainsi que la carte blanche offerte à la Cinémathèque de Toulouse. Cette année, l’institution toulousaine a choisi de se pencher sur les films réalisés en France dans les années 30 par des cinéastes étrangers. On se fait une toile ? \ L. D. \
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Les 27e Rencontres cinéma de Gindou Du 20 au 27.08, Gindou 05 65 22 89 99 Côté tarifs, c’est très doux. La participation est libre pour les projections sous chapiteau et gratuite en soirée.
« Engagez-vous ! », on connait la rengaine militaire. Pourtant d’armée, il ne sera pas question à Foix pendant le festival Résistances. On parlera plutôt d’engagement à travers une sélection de films venus de tous les continents. Pendant 10 jours, on rebondira sur les grands thèmes soulevés par les réalisateurs projetés. Certains noms sont d’ores et déjà annoncés : José Alcala, Maurice Failevic et peut-être les frères Larrieu. La justice ou l’injustice, le vivre ensemble ou encore l’accaparement des espèces végétales seront autant de problématiques abordées par les 106 films en présence. Avant-première, apéros-concerts sous chapiteau devant l’Estive. Bref, on réf léchit fort pour Résistances. \ L.D. \ Du 8 au 16.07, Foix, festival-resistances.fr
www.gindoucinema.org
Ciné Guinguette Ciné-Guinguette est une soirée baladeuse créant, à chaque fois, un événement composé de deux ingrédients particulièrement savoureux. D’une part, des projections de courts-métrages indépendants : documentaire, fiction, animation... Les 120 films qui composent le catalogue ont, pour la plupart, été réalisés ou produits en Midi-Pyrénées ! D’autre part, Ciné-Guinguette propose un tournage en direct, avec toutes les étapes de création, à commencer par le casting. Plusieurs acteurs sont choisis parmi le public pour participer aux différentes saynètes. Ce tournage en une seule soirée est suivi d’une diffusion en plein air sur les places des villages. Les spectateurs-acteurs en reçoivent une copie originale. \ L.D. \ Jusqu’au 17.09 : 31 haltes en région Midi-Pyrénées et dans les régions avoisinantes, toutes les infos sur lesvideophages.free.fr
La Fée de D. Abel, B. Romy et F. Gordon
© Nelly Blaya
Résistances
© Andrea Bescond
festivals ARTS VIVANTS
Arts de la rue
Festival animal C’est une petite révolution qui se déroule chaque premier week-end du mois d’août dans la paisible et magnifique cité médiévale de Lauzerte, dans le Tarn-et-Garonne. Portrait d’un festival qui se joue des conventions. Par Ariane Mélazzini-Déjean
L
auzerte, c’est 400 habitants. Mais quand les « Nuits » s’abattent sur la ville, pas moins de 3 000 spectateurs déambulent dans les ruelles aux côtés d’artistes contemporains aussi imprévisibles que fantastiques. Oui, pendant les Nuits de Lauzerte, les chats ne sont plus vraiment gris et, d’un coup de baguette magique, c’est tout un monde de saltimbanque qui apparaît… Et c’est simplement magnifique. D’abord parce que le décor naturel est un spectacle à lui tout seul. Lauzerte est fière de marquer sur le panneau d’entrée de ville qu’elle fait partie des « Plus Beaux Villages de France ». Ça veut surtout dire qu’elle vaut le détour, que ce soit pour son patrimoine, son architecture ou encore son environnement. Les nuits de Lauzerte, c’est également surprenant, grâce aux parcours artistiques imaginés par des bénévoles et artistes tombés amoureux de cet ancien oppidum gaulois.
\ Parcours d’art \ Installations, projections d’images, performances, concerts, spectacles de rue, mise en lumière, de 22h à 1h du matin, les cours et jardins du village s’animent pour 3 heures de spectacle. Le festival n’aménage pas de pause. Sans retenue, il ne se laisse pas le
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temps de respirer mais n’est jamais à bout de souffle. Pour assister à ce théâtre à ciel ouvert, un secret lumineux ! Battre le pavé en suivant le chemin tracé par 2000 bougies ! Invitation féérique à raser les murs, habillés d’images en tapis, fresques et rideaux par l’artiste Bernard Tauran ; l’un des organisateurs, à se laisser frôler par les tentacules des méduses géantes de la Compagnie Machtiern, ou observer l’étrange performance de « L’indigène du Tarn », alias Edwood ou Edwige Mandrou, dans la cour de l’Ancien Hospice, nouveau lieu du festival cette année. Edwood devenue femme-animal dans sa cage, à portée de main, interroge le public, petits et grands, à réfléchir sur la thématique de cette douzième édition, « Quelque chose d’animal ». Identité, animalité, normalité, être ou paraître, that is the question ? À ces questions philosophiques, les artistes répondent par l’imaginaire à chaque coin de rue. Gérard Grimal et Aline Leroy signent un parcours sonore, où chacun s’improvise musicien, dans la cour du Château, le ballet afro-contemporain de Lisanga, soit deux danseurs congolais et le saxophoniste de jazz Richard Calléja, laissent parler leurs racines et leurs corps à l’état brut. Pendant les Nuits de Lauzerte, on a coutume de dire qu’ « on ne regarde pas l’heure »… ça tombe bien, la nuit vient juste de tomber !
5 et 6.08, 22 h à 1 h, de 0 à 18 e, Lauzerte (82), 05 63 94 71 87, www.nuitsdelauzerte.fr Nuits pratiques ! Les nouveautés pratiques des 12e Nuits de Lauzerte : • 12 lieux d’animations • Pass 2 nuits pour 18 e • Billetterie en ligne sur www.nuitsdelauzerte.fr
• Espace enfants gratuit (jeux, expo de doudous…), créé par les enfants de la garderie municipale de l’école élémentaire de Lauzerte • Espace convivial gratuit (buvette, maquillages artistiques, restauration, concerts)
Ax Animation présente
Spartacus © Pascal Auve
Sur les planches
Pronomade(s) I, suite et fin
de danse contemporaine, jazz, moderne, venues des quatre coins de l’Hexagone. Même lieu, même heure depuis déjà de nombreuses éditions : le jardin Raymond IV accueille des compagnies professionnelles et celles concourant sur les scènes tremplin. Des pièces les plus intimistes aux batucadas les plus festives, les spectacles et concerts se succèdent entre 16h et 23h en plein air. Également au programme, des expos éclatées (au CRIJ, au CROUS), les sculptures de Karl Lefebvre et Christelle Dupaquier au Théâtre des Mazades. Enfin, stages de danse et vidéoprojections pour les amateurs. Bel anniversaire ! \ A. M.-D.\ Du 1er au 8.07, jardin Raymond IV, 0 à 10 e, 05 61 25 78 42, www.letraitbleu.com
Grands chemin © GMP3
Du matin au soir, les artistes Pronomade(s) ont tout prévu pour occuper le début du mois de juillet dans le Comminges. Premier rendez-vous fixé à 7h30 du matin à la gare de Martres-Tolosane pour une pièce radiophonique de Samuel Beckett (Tous ceux qui tombent) revisitée par les Belges de la Compagnie Marius. Au menu : café, omelette persillée et casque sur les oreilles ! À la tombée de la nuit, Valcabrère prendra des airs de Rome antique dans une arène à ciel ouvert investie par les gladiateurs et autres créatures imaginaires du Théâtre de la Licorne. Enfin, en clôture d’une Ax Animation présente épique saison artistique, sortez vos vieilles frusques et vos ronds de jambes pour jouer les danseurs du Bal paré, un bal concert participatif, aux notes argentines endiablées. Des spectacles de rue sur Olé ! \ A. M.-D.\ mesure, tout en démesure, en Tous ceux qui tombent pleine montagne ? Oui, c’est (Compagnie Marius), possible, bienvenue en Vallée gare de Martres Tolosane, d’Ax ! Depuis 14 ans, ce fesdu 1er au 3.07, 7h30, tival « délocalisé » invite les 5 à 10 e / Spartacus (Théâhabitants et visiteurs à devenir tre de la Licorne), Valcales complices éphémères des brère, 7 et 8.07, 21h30, 5 à compagnies invitées. Avis aux 10 e / Bal Paré (association plus vaillants : tout commence Tangible), Sauveterre-deà 7h30 pétantes pour une ranComminges, 9.07, 21h30, donnée spectacle écrite par gratuit/ Rens. et rés. les drôles de cuistots du Pud05 61 79 95 50, ding Théâtre. Le lendemain, www.pronomades.org servies sur un plateau… de Beille, les compagnies Kitschnette, Rosie Volt, La Patriótico ARIÈGE - PYRÉNÉES Interesante ! Puis, dans les Ax-les-Thermes ruelles des villages des Vallées Communauté de Communes d’Ax et à Ax-les-Thermes, plades Vallées d’Ax ce notamment à Kumulus, No plateau de Beille Tunes International ou encore Orlu - Mérens - Bestiac 2 rien merci. En soirée, cafés musique pour tous, avec Pusse et les Toulousains du Cabaret X. De quoi faire trembler les montagnes ! \ A. M.-D.\ Du 27 au 30.07, Ax-lesThermes, Plateau de Ravensare fête ses 10 ans ! Le Beille, Orlu, Mérens, Besfestival, dénicheur de jeunes tiac (09), gratuit sauf rantalents, créé par la compadonnée spectacle (18 e) gnie toulousaine Le trait bleu, et 2 Rien Merci (6 e). attend pour cet anniversaire 05 61 64 38 00, pas moins de 19 compagnies www.ax-animation.com
Il était une fois les Vallées d’Ax…
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Les 10 saisons de Ravensare !
www.ax-animation.com // 05 61 64 38 00
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ARIÈGE - PYRÉNÉES Ax-les-Thermes Communauté de Communes des Vallées d’Ax plateau de Beille Orlu - Mérens - Bestiac
www.ax-animation.com // 05 61 64 38 00
Mac et le géant
Festivals jeune public
Suivez le fil Trois fois plus de spectateurs l’an dernier ! C’est dire si l’ex-festival international de la marionnette, rebaptisé MiMa depuis 2009, a atteint sa vitesse de croisière. Encore une fois, préparez-vous à être touché, transporté, dérouté, amusé… Mais ne perdez pas le fil ! Par Séverine Clochard
Q
uand il s’agit de marionnette, MiMa ne fait pas le guignol. Ce festival convie la crème de la création en matière de formes animées. Ni plus, ni moins. Quand il a été lancé, il y a 23 ans, il a fait figure de précurseur. Rares étaient ceux qui croyaient en l’art de la marionnette. Un festival exclusivement dédié à cette forme artistique, il fallait oser. Mais bon an, mal an, Mirepoix a gardé le cap. Point d’orgue d’un travail mené toute l’année en pays ariégois, le festival déroule, l’été venu, ses castelets dans tous les recoins de la ville. La bastide médiévale change de visage pour devenir un gigantesque théâtre à ciel ouvert, mariant spectacles, expositions, scènes ouvertes, ateliers, espace des maquettes (pour suivre des projets en cours de création) et circuits artistiques. L’an dernier, pour la première fois, MiMa s’est associé à une compagnie, pour construire le projet artistique, la programmation et les orientations. Une façon d’entrer dans un univers singulier et d’imaginer des rapports nouveaux au festival chaque année. Pupella-Noguès, compagnie installée en région toulousaine, se demandait avec Pinocchio et Scapin si « obéir ou désobéir faisait grandir ». Elle revient cette année pour l’acte 2 et se demande face à quels pouvoirs nous devons aujourd’hui mettre en jeu notre liberté.
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27 compagnies délivreront leur lecture du thème, de la compagnie À et sa foi loufoque au rire de 2084 de Flash Marionnettes. Plus que jamais, le théâtre de marionnettes représente un langage artistique en parfaite adéquation avec le monde actuel et ses interrogations. À la croisée de multiples formes artistiques, c’est un espace où s’inventent sans cesse de nouveaux modes d’expressions, de nouvelles techniques, de nouvelles écritures. Et à l’âge de la maturité, le festival entend être au plus près de ces artistes en devenir. Avec les Hors Champs, il nous invite à voir des spectacles tout neufs, fraîchement sortis des ateliers de création. On découvrira ainsi un spectacle sous vidéo-surveillance, une relecture éthylique des Trois Mousquetaires ou un photo-roman animé. Innovation encore avec la carte blanche à Cyril Bourgois, futur artiste associé de MiMa en 2012, avec son Rendez-vous des bouffons, événement éphémère en hommage à ces personnages qui nous parlent un peu d’eux et surtout de nous-mêmes, de notre beauté et de notre mesquinerie. Au fait, en chemin, n’oubliez pas d’actionner la Tournipaye, une manière ludique de préserver les spectacles programmés en plein air. Cette roue de la chance fixe le prix du spectacle à suivre. MiMa ou l’art de retomber en enfance.
MiMa, du 3 au 7.08 Mirepoix (09) Tarif de 5 à 8 e (sauf Paul Dardier et Moulin neuf) Infos : 05 61 68 20 72 www.mima-festival.com
D’art et d’essai Monument montagnard
© Valérie Toulet
Le spectacle se déroule en extérieur, sous la voûte étoilée du cirque de Gavarnie, entre collines, cascades et pics vertigineux… Et c’est pourtant à Paris que se passe l’intrigue, comme le veut l’œuvre de Victor-Hugo. La 26e édition du festival de Gavarnie offre une originale adaptation de Notre-Dame de Paris. Un texte magistral et emblématique aux personnages ancrés dans l’imaginaire des petits et des grands. Un lieu hors normes accueillant un classique qui n’a, jusqu’ici, jamais été adapté pour le théâtre en plein air. Une escapade que l’on aura du mal à oublier si l’on compte également le retour en vallée aux flambeaux… \ M.C. \ Quasimodo par le Théâtre Fébus, mise en scène de Bruno Spiesser, 16 au 30.07, 19h, 5 à 22 e, 05 62 92 49 10, www. festival-gavarnie.com
Lotus et bouche cousue Lotus : plante proche du nénuphar. Sacrée pour les uns, magique pour d’autres. Mais pour vos enfants, ce sera le souvenir d’une balade parfumée et colorée. Inauguré l’an dernier, le festival du Lotus du jardin des Martels revient cet été. Avec son bouquet de contes, ses recettes gourmandes (car tout est consommable dans le lotus, de la f leur aux graines) et ses jardins du vent poétiques à fabriquer. Le reste de la visite ? Des massifs colorés, des bassins qui se déversent en dévalant les terrasses f leuries… et l’aller-retour en petit train touristique ! \ S.F. et S.C. \ 2 et 3.07, jardins des Martels, Giroussens (81), 05 63 41 61 42. Ouvert de 10h à 18h. De 4 à 7e. Le petit train touristique du Tarn, départ les dimanches et jours fériés toutes les heures de 14h30 à 17h30. Infos : 05 61 47 44 52.
La tête dans les étoiles Dans la galaxie des festivals, le festival d’astronomie de Fleurance fait figure d’ovni. D’abord, parce qu’il a été créé par des chercheurs. Ensuite, parce qu’il fait le pari réussi de toucher tous les publics, du simple curieux à l’astronome chevronné. Les enfants ne sont pas en reste avec, depuis 6 ans, une session qui leur est spécialement dédiée. Durant l’Astro-jeunes, ils participent à des ateliers préparés et animés par de jeunes chercheurs, pointus en plus d’être de bons vulgarisateurs. Ou comment apprendre à lire une carte du ciel, manœuvrer une navette spatiale ou classer des météorites. Cerise sur la comète, les conférenciers du festival d’Hubert Reeves à Jean Jouzel - interviennent chaque matin au festival Astro-jeunes. Dis maman, c’est grand comment l’infini ? Demande au scientifique, mon petit… \ S.C. \ Du 6 au 12.08, Fleurance (32), 6 à 30 e (forfait), www.festival-astronomie.com, 05 62 06 62 76
culture CD
Battles
Véritable all stars band – John Stanier (Helmet, Tomahawk), Ian Williams (Don Caballero, Storm & Stress), David Konopka (Lynx) – Battles, désormais trio après le départ de Tyondai Braxton, revient aux affaires après un relatif silence de quatre ans. Cela dit, depuis 2002, le groupe n’a « seulement » produit qu’une poignée de EP et deux albums dont ce Gloss Drop attendu avec une réelle impatience après le triomphe incontestable de Mirrored. Impatience doublée d’une terrible interrogation : comment faire sans Braxton, tête pensante, multi-instrumentiste et accessoirement chanteur ? Pour relever le défi, pas moins de quatre luxueux invités : la légende new wave Gary Numan, Kazu Makino de Blonde Redhead, le Chilien mutant disco Matias Aguayo et Yamantaka Eye des mythiques Boredoms. Ces huit poumons s’immiscent brillamment dans ce dédale post prog’ entre batterie martiale, entrelacs de guitares, motifs synthétiques et, nouveauté, une fixation tournant à l’obsession pour les rythmes afro-cubains. Comme si des nerds math’ rock paradaient au carnaval de la Barbade. Complexe mais réjouissant, frénétique et sans concession, un disque hybride pour de prometteurs lendemains. \ Marc Bertin \
Le CD du mois
Grey Reverend
Young Montana? Vingt ans à peine, britannique, batteur de formation, ce jeune merdeux est bien parti pour griller sur le fil bon nombre d’artistes de la scène électro/hiphop actuelle. Construit sur une multitude de samples et une grande variété d’influences, ce disque totalement moderne est une sorte de condensé des sonorités qui ont traversé les 30 dernières années (soul, funk 80’, new wave, rap …). Outre une parfaite évocation du classique « She Can’t Love You » de Chemise, Young Montana ? peut s’amuser tout aussi bien avec le Lac Des Cygnes. Composé avec de véritables morceaux (et non une succession de beats), le propos évolue mais reste cohérent et intelligible du début à la fin. Objectif : dancefloor pointu et tunning élégant, le mixage parfait pour de belles nuits d’été. \ T. D. \ Limerence, Alpha Pup rec
Gloss Drop, Warp
Avant de croiser la route des Cinematic Orchestra, LD. Brown alias Grey Reverend, accompagné de sa seule guitare, était surtout connu des clubs et petites scènes newyorkaises. Désormais signé sur le label Motion Audio, affilié à Ninja Tune, sa belle voix, douce et assurée, sans artifice ni effet de style, flotte sur neuf compositions qui impressionnent d’efficacité et de simplicité. S’il cite Joni Mitchell comme influence, Reverend a d’abord fait ses classes auprès du célèbre jazzman Pat Martino. Mais des problèmes de santé, principalement au niveau des mains, l’ont empêché de développer la technique et la virtuosité nécessaire au jazz. Il se tourne alors vers la composition de chansons minimalistes ou l’émotion en serait le seul moteur. Sincère dans sa démarche artistique, Reverend éblouit par sa maturité pour un premier album particulièrement réussi. \ T. D. \ Of The Days, Motion Audio
Bégaiement et vieilles dentelles Le bégaiement, c’est celui du Duc d’York appelé à être le roi Georges VI. Les vieilles dentelles, celles qui ne s’usent pas (pour preuve le récent mariage du prince et de la roturière). L’Angleterre, entre deux guerres. Hitler commence à donner de la voix et la royauté britannique hérite d’un roi bègue. Las, la TSF, tout juste entrée dans la majorité des foyers, ne pardonne pas. Il faudra tout le talent d’un orthophoniste, aux méthodes subversives et assurément efficaces, pour sauver l’Empire. Vu comme ça, on pourrait avoir des doutes. Détrompez-vous. Ce film aux quatre Oscars les a bien mérités. Sortie en DVD d’une histoire vraie, si bien ficelée qu’elle en devient un suspens. Le discours d’un roi / Tom Hooper/ avec Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter / 22 E
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culture Livres
Femmes, je vous aime Voilà des nouvelles qui se lisent comme un seul récit, finalement. Désenchantement et espérance s’y rencontrent. Rien de tragique là-dedans, mais plutôt une tonalité singulière qui nous attache à chacune de ces courtes histoires. L’auteur, qui a souvent séjourné à Ornalac dans l’Ariège, fait de ce village au pied des montagnes son temps retrouvé. On suit une femme, une romancière, qui s’observe à la loupe et c’est nous qu’elle raconte. Avec ce texte insolite, parfois culotté, Isabelle Lortholary laisse entendre une voix dont l’écho dure longtemps. Appétissante, Fumeuse-née, Parlez-moi de moi, etc., les titres des nouvelles tiennent leurs promesses ! On va de l’une à l’autre, curieux de voir ce que nous réserve la suivante. Chacune est un élan. Et l’on est soufflé par la liberté qui surgit de ces pages. \ I. D. \ Des femmes de l’autre côté / Isabelle Lortholary / Éditions Gallimard 13,50 E
Le poche du mois
Avant d’aller dormir / S.J Watson / Éditions Sonatine 21 E
Ne pas se fier au titre
Nids douillets Pour voyager, nul besoin d’aller très loin. Il suffit de pousser l’une des 40 portes dénichées par Muriel Bensimon et Louis-Philippe Breydel, soit autant de Bed&Breakfast remarquables en Belgique. Anciens presbytères, lofts lovés dans des corps de fermes, piscines de rêve... Le plus dur sera de faire son choix.
Le chagrin est un texte violent parce qu’il sonne juste. L’auteur, tout à la fois cruel et tendre, ne larmoie jamais. Le héros de cette histoire aurait aimé aimer ses parents. Histoire courante... Où cela se complique, c’est quand l’homme en question, écrivain de son état, consigne les dérèglements de sa famille perdue. Perdue parce que la mère est folle, le père, un raté et la fratrie, lâche. Ce n’est pas triste, c’est un uppercut et un tour de force. Poignant et tellement sincère. L’auteur cherche où est le bonheur, il va se tromper bien sûr. Il est un adulte qui voudrait être un enfant. Un enfant qui ne grandirait pas. \ I. D. \
Le bon, les brutes et le truand
J’ai attrapé un coup de soleil
C’est simple, une fois ouvert, ce livre refuse qu’on le lâche. Qui n’adore pas ça ? Premier roman salué par les maîtres Mo Hayder et Dennis Lehane, ce polar est d’une efficacité redoutable. Si vous avez dans l’idée de l’emmener sur la plage sans avoir prévu la protection solaire nécessaire, prenez garde ! Assurez-vous aussi de ne pas avoir d’enfant à surveiller : on lit et c’est tout ! Au fil des pages, tout ce qu’on aime : une femme privée de son passé, un mari inquiétant, un secret bien gardé et une écriture qui fait mouche. Dialogues impeccables et carambolage d’émotions. À un moment donné, on n’ose même plus tourner les pages. On en voudrait presque à l’auteur de n’en avoir écrit que quatre cents ! \ I. D. \
Conçu d’abord pour être une série télévisée, ce polar à quatre mains, écrit par deux maîtres du genre, pourrait être la version noire de La conquête, le film buzz du printemps. Où l’on retrouve un futur président (le truand) qui rêve d’accrocher ses ennemis à des crocs de boucher alors que sa femme s’apprête à le quitter. Où la République côté cour mixe barbouzeries (les brutes) à tous les étages, et nucléaire, nouveau hochet pour milliardaires. Évidemment, le flic (le bon) est tenace et fatigué et le journaliste (le bon bis), malin comme un singe. C’est sans surprise, mais somme toute efficace. Aussi minuscule soit-il, ce petit monde qui nous gouverne en semble bien bas. \ I. D. \ L’honorable société / Dominique Manotti et DOA / Éditions Série Noire 18 E
Le chagrin / Lionel Duroy / Éditions J’ai lu 9 E
Le meilleur des chambres d’hôtes / Éditions Renaissance du livre, 160p., 20e
Spirit # 41 / 61
plan rapproché
Vincent Fonvieille © Fernando Garrido
Du Val d’Azun à la Cordillère des Andes, Vincent Fonvieille, amoureux de la montagne et fondateur de La Balaguère, poursuit sa route. À pied, de préférence. Par Cécile Maury
1 kilomètre à pied… B
ien qu’issu du plat pays, il nourrit depuis tout petit une passion sans borne pour le relief des Pyrénées. Vincent Fonvieille est à l’origine de La Balaguère, agence spécialisée dans la randonnée implantée à Arrens-Marsous (HautesPyrénées) et qui vient de fêter ses 25 ans d’existence. « J’ai vécu dans les Pyrénées depuis l’âge de dix ans et j’ai toujours aimé la montagne. C’était quelque chose d’assez naturel que d’essayer d’en vivre », explique-t-il. Née de la volonté de « vivre et travailler au pays », La Balaguère – du nom du vent qui amène la poussière du Sahara – est au départ une association créée entre copains afin de commercialiser des forfaits tout compris et de compléter ainsi l’offre d’un gîte d’étape monté par Vincent Fonvieille. L’idée fonctionne bien au niveau local et, assez rapidement, la structure parvient à assurer son équilibre annuel en désaisonnalisant son activité. « La solution, c’était de trouver d’autres destinations comme les pays du Maghreb qui étaient à contre-saison des Pyrénées puisque la saison saharienne commence en octobre et finit en avril. » Depuis, La Balaguère a considérablement étoffé son catalogue et propose des randonnées sur tous les continents, des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle au Pérou, en passant par le Cambodge ou la Thaïlande, avec ou sans guide, en famille ou en groupe d’amis. L’agence, qui comptait encore moins de dix employés en 1996, fonctionne aujourd’hui sur la région des Pyrénées grâce à une centaine de personnes dont une soixantaine de guides. Un vrai boom, qui s’explique par l’émergence d’une clientèle plus large et plus diverse. « Notre développement a coïncidé avec un vrai engouement pour la randonnée à tous les étages de la société et à tous les âges. On a des clients qui découvrent la randonnée au moment de la retraite. Ce ne sont pas de grands aventuriers, mais ce sont des gens pour qui la marche est un moyen de découvrir le monde autrement. » Jeunes ou moins jeunes, les randonneurs ont en commun le besoin de prendre l’air et de renouer avec une forme d’authenticité. « Nos clients ont le goût de l’effort et du dépaysement, ils recherchent de beaux paysages, mais ils sont aussi dans une quête de valeurs fondamentales », analyse Vincent Fonvieille. « Ça marche parce qu’aujourd’hui les gens ont besoin de s’aérer, ils ont besoin
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de montagne et de relations vraies. C’est une chance incroyable de pouvoir vivre d’une activité en phase avec l’époque. » Une chance peut-être, mais La Balaguère doit aussi son succès à son côté défricheur et aux initiatives originales qu’elle met en place régulièrement. Pour la deuxième année, l’agence propose des « randos philo » menées par un accompagnateur philosophe et qui permettent, sur une semaine, de balayer les courants de la philosophie depuis l’Antiquité jusqu’à la période moderne. D’autres randonnées sont conçues pour permettre une immersion linguistique dans le cadre de l’apprentissage de l’anglais et de l’espagnol. La tête et les jambes, en somme. « On est encore une entreprise qui appartient à ses fondateurs – donc en grande partie à moi-même – et on n’a pas de comptes à rendre à des actionnaires. Ça nous autorise à faire des expériences, des tests. » Une chose n’a pas changé : certifiée ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), La Balaguère a toujours été une entreprise consciente. « On a été parmi les pionniers de la certification et depuis le début on fait du tourisme durable. On est comme Monsieur Jourdain, on a toujours fait ça. Mais on n’est pas les seuls, heureusement. » Une démarche engagée, bâtie autour du respect de l’humain et de la nature, qui transparaît aussi dans les nombreuses actions de solidarité menées sur place et à l’étranger. Ce n’est pas un hasard si La Balaguère s’est choisie pour slogan la formule « Chaque pas nous rapproche ». Tous les ans, Vincent Fonvieille part en voyage au moins une fois. Sa dernière escapade, c’était au sommet de l’Aconcagua, dans la Cordillère des Andes. Il y a l’attrait de la montagne, bien sûr, mais aussi la nécessité de garder le contact avec les randonneurs qui font appel à son agence. « En 25 ans, la clientèle a beaucoup évolué, par l’âge mais aussi par le niveau d’exigence. C’est important de pratiquer avec les gens pour comprendre leurs attentes. » Quand on lui demande s’il aurait voulu faire autre chose, il répond simplement : « Parfois je me dis que je prendrais bien une option sur une nouvelle existence ». Avant d’ajouter : « Je suis un gourmand de la vie alors je crois que j’aurais pu faire n’importe quoi. Mais je ne sais pas si j’aurais pu faire autre chose avec autant de plaisir. »
Le coup de cœur de Vincent Fonvieille Le Val d’Azun, où La Balaguère est installée, est une destination idéale pour une escapade de deux jours depuis Toulouse. « J’ai découvert le Val d’Azun il y a plus de 30 ans. C’était au printemps. Ce fut un vrai choc. Un paysage à la fois tout simple et magnifique, doux et majestueux, une sorte d’aboutissement de la nature, de plénitude, d’harmonie parfaite, dans laquelle on éprouve une envie irrésistible de se fondre. J’étais venu pour raisons professionnelles, pour quelques mois. Trente ans ont passé et je suis resté.» Le Val d’Azun est à 2 heures de Toulouse, au-dessus d’Argelès-Gazost, sur la route du Col de Soulor. www.labalaguere.com www.labalablog.com
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