Numéro #43 - Octobre 2011 - Toulouse - zéro euro Culture
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Tourisme
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Habitat
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Mode
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Gastronomie
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Sorties
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Famille
SOMMAIRE
Spirit # 43
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Ouvre-toit
Échappée belle
Impossible de résister au charme du Gaillacois. Il faut dire que ses atours valent le détour. Et ses talents sont légion. Le vin bien sûr, mais pas seulement. La culture, l’architecture, le bien-manger, s’y portent bien. Par ici, la sortie !
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Une maison bourgeoise renaît au Busca. Rénovée, elle arbore désormais des lignes résolument contempor aines, sans pour autant renier ses origines.
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Shopping
Arty, dandy ou trendy. Les trois hommes de la rentrée se sont donnés rendez-vous pour une université d’automne 100% toulousaine.
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Culture
De Circa à la Novela, du Skylab à Zone Danse, la culture aime les grands écarts et ça se voit ! ▼
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Flair-play La couv.
Entre-nous
Joël Suhubiette tire sur la corde vocale pour le plus grand plaisir des Éléments, un chœur de chambre qui pousse la chansonnette de la création contemporaine à la musique sacrée. L’homme a des notes plein la tête et un timbre toujours intact.
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En famille
L’aventure est au coin de la rue... ou plus précisémment au bout du sentier oublié des Jardins du Muséum. C’est la sortie du dimanche, mais que l’on se rassure, les autres jours ne sont pas en reste. Stages, spectacles et ateliers se partagent la semaine.
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Tables & comptoirs
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Qui a dit que l’on mangeait toujours la même chose aux mêmes endroits ? Pas Spirit en tout cas. On vient de découvrir une nouvelle adresse qui en a ! Et on la partage.
Elle sort du Lot. Régionale et universelle à la fois, Muriel Rodolosse développe un univers enchanté sur plexiglas. Elle aime jouer avec les points de vue et les représentations. En octobre, elle sera à Grisolles pour une exposition déroutante (voir p. 44) et à Bordeaux pour le lancement d’une monographie qui lui est consacrée (le 13.10 à la librairie Mollat). © Muriel Rodolosse, haaa... Dada !, 2008, peinture sous plexiglas, 400 cm x 600 cm, production Frac Aquitaine
Numéro #43 - Octobre 2011 - Toulouse - zéro euro Culture
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Tourisme
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Habitat
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Gastronomie
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Sorties
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Famille
En ville
Spirit n’a pas attendu que la foire mette un coup de projecteur sur la Colombette. Nez au vent et grands yeux ouverts, la Rédaction s’est laissée surprendre par une rue qui cache bien son jeu entre arrièrecour chic et pas-de-porte choc.
10 ans qu’ils cherchaient. 10 ans qu’ils butaient. Les scientifiques ne parvenaient pas à découvrir le vrai visage d’une enzyme liée au Sida du singe. Fin septembre, cette citadelle est tombée grâce à Foldit, un jeu vidéo expérimental spécialisé dans les questions compliquées de repliement de protéines. En moins de trois semaines, les joueurs de ce serious game accessible en ligne ont trouvé une partie de la solution avant de la transmettre à des chercheurs qui ont enfin pu plancher sur autre chose dans l’espoir de faire avancer la recherche contre le virus. Qu’on se rassure, les lauriers de la gloire ont largement profité aux joueurs de l’ombre qui – pour la première fois dans l’histoire de la science – ont co-signé l’article sur leur découverte paru dans la célébrissime revue Nature. Mais à quoi ressemblent ces « scientifiques du dimanche » qui ont troqué la blouse contre le clavier ? Ils n’ont pas grand chose d’exceptionnel. Ce sont des héros anonymes qui n’ont rien à voir avec ces drogués du jeu vidéo, stars des deuxièmes parties de soirée. Bien sûr depuis 2008 et la création de Foldit, beaucoup sont des chercheurs. Mais parmi les 240 000 membres que compte le jeu, les amateurs dament bien souvent le pion à ceux qui peuvent présenter un diplôme, un vrai. La communauté des joueurs se rappelle même que dans ses rangs, un prodige de tout juste 13 ans a participé activement à la résolution de bon nombre d’énigmes. D’ailleurs, quand le magazine Wired s’est permis de lui demander comment il avait fait pour venir à bout d’un problème, il s’est contenté de répondre en haussant les épaules que ça lui paraissait « mieux comme ça ». Mélange de technologie de pointe et de do it yourself, Foldit n’obéit pas aux standards qui régissent traditionnellement le monde scientifique, constitué d’une élite triée sur le volet. Chantre de la solidarité, vecteur d’égalité, Foldit est l’un des meilleurs programmes politiques d’une science 2.0 qui se moque bien des conventions. Cette même science qui descend dans la rue à l’occasion de la Novela. Cette science capitale qui nous réconcilie avec les machines, les ordinateurs mais surtout avec l’humanité. Derrière Foldit, il s’agit bien de la réhabilitation du cerveau humain, non ? \ Léa Daniel \
SPIRIT est une publication d’Urban Press, www.urban-press.com - 18 rue des Couteliers, 31000 Toulouse - tél. 05 61 14 03 28 - fax. 05 61 14 25 22 - info@urban-press.com Directeur de la publication : Laurent Buoro - Directeur du développement : Loïc Blanc - Rédaction : Séverine Clochard, Léa Daniel, Carole Lafontan, Lionel Nicaise, Baptiste Ostré / Graphisme : Julie Leblanc, Pascal Eudes, Christophe Gentillon / Ont collaboré à ce numéro : Christian Authier, Marc Bertin, Isabelle Bonnet-Desprez, Bénédicte Briant-Froidure, Karine Chapert, Thomas Delafosse, Isabel Desesquelles, Hadrien Gonzales, Karine Jamin, Aurélie Jardel, Valérie Lassus, Anne Le Stang, Hakima Lounas, Alex Masson, Cécile Maury, Gilles Rolland, Virginie de Vinster / Photos : Matthieu Borrego, Polo Garat, Philippe Guionie / Publicité : Damien Larrieu, Sophie Hemardinquer + 33 5 61 14 78 37 / info@urban-press.com / Administration : adm@urban-press.com / Imprimerie : Roularta (Belgique). Papier issu des forêts gérées durablement (PEFC) Dépôt légal à parution - ISSN : 2116-3146 L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photos, libellé des annonces, fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. toute reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. Ne pas jeter sur la voie publique.
Spirit # 43 / 3
c’est dans l’air
CIAM © Philippe Lamy
Ferme cinquante © DR
Novela
Jazz sur son 31
Fête de la nature
Cirque
Arts
S’il y a bien un festival qui nous réconcilie avec les sciences, c’est celui-là. Loin de l’image du savant barbant derrière ses fioles, la Novela fait souffler un vent frais sur les laboratoires. Elle met les scientifiques dans la rue. Elle transforme les instruments en objets de curiosité. Elle trompe nos sens. Elle balaie les conférences cour magistral et met la science en bulle. Inventives, créatives, surprenantes, jamais les sciences n’ont été aussi désirables.
Il fut un temps où briques roses et notes bleues faisaient bon ménage. C’était le temps d’avant, celui où l’on ne comptait plus les clubs de jazz tant ils étaient nombreux. Aujourd’hui, le jazzman se retrouve fort dépourvu depuis que la bise est revenue. Sauf, en octobre, quand résonnent les notes de Jazz sur son 31. À 25 ans, ce festival aurait pu jouer les belles endormies. Pas son genre. Chaque année, sur les pupitres, il se remet à l’ouvrage pour proposer jeunes pousses prometteuses et illustres aînés. Cette année, on croisera Asian Dub Fondation comme Roy Haynes ou Chucho Valdés. Ou comment prouver que cette musique est tout sauf monolithique.
Fêter la nature ? En plein mois d’octobre ? Précisément. Parce que, voyez-vous, il n’y a pas de saison pour éveiller les petits citadins aux délices de Dame nature. Alors, on filera à la ferme de Cinquante, du côté Ramonville pour célébrer comme il se doit les merveilles qui nous entourent. Du parc animalier aux ateliers à base de matériaux recyclés en passant par le marché bio et le spectacle de marionnettes, gageons qu’une petite graine sera semée. Ne reste plus qu’à l’arroser le reste de l’année…
Circa ? C’est un peu le dimanche en famille des circassiens du monde, ici, à Auch, dans la capitale gersoise devenue joyeux caravansérail. On y va parce que c’est là que parade le cirque d’aujourd’hui et les idées de demain. Parce que les chapitaux, d’ordinaire relégués en périphérie, se dressent fièrement en plein centre-ville, jusque sur le parvis de la cathédrale. Parce qu’on y croise amateurs et professionnels aguerris, pas snobs pour deux balles (de jongle) et parce que le sandwich au foie gras, c’est bon !
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Le dessin, un art mineur ? C’est que vous n’êtes jamais allé au festival Graphéine. Soyez curieux, prenez le bus ! Laissezvous porter d’une galerie privée à un centre d’art en compagnie d’un médiateur qui décodera pour vous les expositions. Quinze lieux (galerie, fondation, lieu d’expression…) participent à cet événement unique en son genre qui jette des ponts entre l’art et le grand public. Tous ensemble et en réseau, ils invitent un gang d’artistes soigneusement sélectionné pour piquer la curiosité et éveiller les sens.
Le
Du
7 au 23.10 Page 44
8.10
Sciences Musique Famille
7 au 24.10
Du 27.10 au 4.12
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Circa
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Mundo Paralelo © DR
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Roy Kaynes © DR
© Stéphane Masson
give me
S’il fallait en retenir 5, voici les événements qui méritent une place dans votre agenda.
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Graphéine
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c’est dans l’air
La Photo du mois
5 euros
À travers champs Avis aux Toulousains en mal de verdure. La Prairie des Filtres a le remède : prendre « la clé des champs », le rendez-vous nature des initiatives locales en Midi-Pyrénées et des jardiniers de la ville. Commencez par glaner des conseils en jardinage écologique, ajoutez-y quelques conférences entre deux dégustations de pommes bio et terminez par une bonne dose d’animations à base de jeu de piste et de confection de marque-page végétal… Vous aurez atteint votre quotient maximal de « green attitude ». S’il venait à diminuer au cours des semaines, direction le parc de la Ramée pour la 6e foire bio du Grand Toulouse. Une centaine d’exposants pour parler autonomie énergétique, cuisiner sans gluten ou faire de la lombriculture à travers tables rondes, films ou ateliers. De quoi éveiller les esprits… et les papilles en se remplissant l’estomac au marché bio. Toulouse prend la clé des champs, les 1er et 2.10, prairie des Filtres. Foire bio du Grand Toulouse, 16.10, parc de la Ramée, Tournefeuille
C’est le prix des midis du Capitole. Des récitals de haute volée dans le cadre magique du théâtre du Capitole. Premières notes le 6.10
Post-it war : la contagion Phénomène estival, la post-it war peine à trouver un second souffle. La rentrée semble avoir amené à la trève des openspaces parisiens, qui avaient passé l’été à se livrer une guerre (ré)créative à coup de références geeks tout en dévalisant les fournitures de post-it. Toulouse n’a pas échappé à la contagion. Dans certaines rues, comme celle des Filatiers, des Mario et autres Space Invaders restent sur les vitrines de magasins comme autant de traces d’un conflit passé. Terminée ou non, cette guerre du papier aura au moins eu une victoire : faire de la pause-café un vrai moment d’inventivité. \ B.O. \
Royal design Les « royales » créations de la maison d’édition toulousaine Reine Mère allient chic et écologie. Stéphane Clivier, créateur du projet, s’est donné pour ordre de respecter l’homme et l’environnement. Promesse tenue. Les objets privilégient matières naturelles et fabrication locale. Ébéniste et designer à la fois, le roi de Reine Mère couronne le bois en objets coquets et raffinés depuis 2006. On lui doit le célèbre dessous de plat arbre auquel vient s’ajouter désormais une collection destinée aux enfants. Récemment exposés au fameux salon « Maison & Objet » à Paris, les articles sont désormais en vente. Horloge hibou, patère branchée, corbeille à fruits… de quoi ravir et remplir un Versailles moderne. Points de vente sur www.reinemere.com
Un nouveau JOB JOB. Trois lettres rouges. Empreintes des Sept-Deniers. JOB, à l’origine, c’est un losange au milieu de deux initiales : celles de Jean Bardou. En 1839, le boulanger crée un livret de feuilles de papier cigarette à rouler. En plein essor de l’industrie du tabac, il fera fortune. De quoi investir un siècle plus tard dans 7 500 m2 de locaux. Pourtant, le « paquebot » sombre en 2001 malgré sa reconversion dans l’imprimerie et la papeterie. Dix ans plus tard, les 9 millions d’euros investis par la mairie de Toulouse ont remis l’usine à flots. En cette rentrée, une Maison des Jeunes et de la Culture ouvre ses portes ainsi que des locaux associatifs et une piscine couverte de 25 mètres. Autour du patio, l’école Music’Halle emménage elle aussi pour accueillir ses apprentis musiciens à l’intérieur du nouvel « Amiral ». Cerise sur le paquebot, on se régalera de deux salles de concert qui font de JOB une des friches industrielles les mieux reconverties.
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À vos souhaits ! Faites un vœu « culturel », le musée Saint-Raymond l’exauce ! Chaque premier dimanche du mois jusqu’en juillet 2012, un scientifique vous invite à la réflexion autour d’une œuvre de votre choix de 11 à 12h. Mieux que la lecture d’un panneau explicatif, un spécialiste vous raconte l’histoire de la pièce majeure qui aura eu la préférence du public. En septembre, c’est le portrait de Vénus de Martres-Tolosane qui a eu les faveurs des amoureux de l’art. Pour le mois prochain, faites votre choix parmi 27 œuvres sélectionnées par les conservateurs du musée. En lice le portrait de Bacchus, le médaillon d’Esculape, la statue de Minerve ou encore le sarcophage d’Auch. Faites vos jeux ! Place St-Sernin, 05 61 22 31 44, www.saintraymond.toulouse.fr
Badoum baaaa ! Souvenez-vous, c’était vers la fin des années 90. Un ovni télévisuel débarquait sur la lucarne des adultes biberonnés au petit écran : Culture Pub. Christian Blachas y décortiquait les réclames du monde entier, sur un ton à la fois critique et humoristique. Plutôt osé, pour M6 entièrement financée par la pub. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts (de la consommation) et on sait lire entre les lignes (même écrites en tout petit). Vingt ans plus tard, c’est reparti pour un tour. Sur Internet, Culture Pub poursuit sa voie et aussi sur les routes de France. L’émission cultissime fait sa tournée dans plusieurs villes, en mixant sélection de spots internationaux, drôles, sensuels ou insolites, et concert live. À Toulouse, c’est le groupe de trip hop Earthling qui donne de la voix.
© LAAS-CNRS
Culture Pub on tour, le 28.10, Le Phare, 32 route de Tarbes, Tournefeuille, 16/18 e
Publicité Boursin © DR
La science (in)fuse Octobre, à Toulouse, c’est le mois des chercheurs. De la Novela à la Fête de la science, les 11 000 scientifiques de l’agglomération sont les stars de l’automne. Portes ouvertes dans les labos, invasion de robots, rencontres avec le public en pleine rue, réalité augmentée… tous les moyens sont bons pour changer l’image de la recherche. Oui, la science peut être ludique et attractive. Fini le cliché du moustachu à lunettes et en blouse blanche derrière ses fioles ? Fête de la Science, les 15 et 16.10, programme sur www.fetedelascience.fr. La Novela, du 7 au 23.10 et en page 44 de ce numéro de Spirit.
c’est dans l’air
Nouvelle étape pour la salle des musiques actuelles
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* Le projet de réhabilitation de l’ancien Gaumont Nouveautés engagé par la précédente Municipalité étant trop coûteux (près de 12 millions d’euros), l’équipe de Pierre Cohen voudrait faire de cet espace appartenant à la ville un lieu dédié à l’urbanisme.
23 octobre
À vos marques. Prêts ?
Chaussez les baskets pour un (grand) tour de ville à l’occasion du 5e Marathon International du Grand Toulouse. En relais ou en solo, plus de 5 000 concurrents sont attendus.
En
VUE
stations Mobilib se partagent l’agglo toulousaine.
© M. Borrego
Une pierre brute parée de quelques inclusions dorées, le projet signé par GGR a tiré son épingle du jeu au point de remporter le concours d’architecture initié par la ville de Toulouse. L’objet de la compétition ? Le nouveau temple des musiques actuelles* de 6 millions d’euros qui rayonnera depuis le quartier de Borderouge. Le projet ? Un large volume en béton viendra embrasser l’ensemble de l’équipement. Des éléments en acier doré souligneront les différents espaces de cette future salle qui n’est pas seulement un lieu de concert de 500 places, mais qui regroupera dès la fin 2013 des bureaux mis à la disposition d’acteurs associatifs, des studios de répétition et un espace de résidence. Cerise sur le gâteau écolo, le bâtiment sera BBC et le toit végétalisé. Les travaux devraient commencer en juin 2012. En attendant la pose de la première pierre, Hervé Bordier – par ailleurs directeur du festival Rio Loco – a pour mission de mener à bien ce projet dans un esprit de concertation.
Le système de location de voiture en libre-service a le vent en poupe. En voiture Simone !
Au pays des esthètes De toutes les matières, c’est la matière brute que Christine Clavère préfère. Le chêne massif surtout, « noble et vivant ». Dans son show-room tout neuf du quartier des Carmes, « mon rêve depuis toujours », l’architecte d’intérieur plante le décor de son univers. Du mobilier dessiné par ses soins où l’assemblage des pièces de bois brut est volontairement laissé apparent, et des pièces de design intelligent. Des luminaires années 50 du français Serge Mouille à l’éclairage modulable aux lignes sobres et pures des fauteuils et chaises signés Hans Wegner ou Mathieu Mategot, la sélection ne s’encombre pas de fioritures. Simplicité, fonctionnalité et poésie avec la vaisselle de Ruth Gurvich, en porcelaine de biscuit à l’aspect du papier. Pour compléter cet antre d’esthète, un coin librairie avec une sélection de beaux livres de photos, des indispensables de l’architecture et la collection arc-en-ciel des guides de voyages Wallpaper. Aux murs, les clichés « Loveboat » du marseillais Sébanado (dont un fut publié en couverture de Spirit en mai dernier), pour une exposition temporaire de deux mois. Un nouveau repaire pour hommes et femmes de goût. 29 rue Pharaon, 06 61 41 71 33
Élodie Marville, girlpower Élodie est une battante. De celles qui prennent les obstacles à bras-le-corps et leur font la peau. Elle a toujours un projet sur le feu, un défi à relever. Animatrice socio-culturelle, la pétillante trentenaire s’ennuyait. Elle crée un sac... d’abord pour elle. Puis pour une amie d’une amie… En moins de temps qu’il ne faut pour coudre un bouton, elle avait changé de vocation : créatrice. Sacadidie, une ligne de sacs et d’accessoires était née. Mais comme elle s’était dit que « quand elle serait vieille, genre vers 30 ans », elle reprendrait ses études, à l’heure dite, l’autodidacte retourne sur les bancs de la fac, en master 1 de Sciences de l’éducation et de la formation. « J’avais envie de sortir de mon atelier et je voulais comprendre ce grand mystère : pourquoi je me suis reconvertie professionnellement ? J’ai eu mes réponses ! ». Son dernier coup de folie ? Auto éditer un livre, pour lequel elle a même décroché une bourse Défi Jeunes. Pile avant l’âge limite… Le sujet ? Dix portraits de créatrices de Toulouse et la région. Dix femmes surprises en plein travail, dans leur atelier sous l’objectif de la toulousaine Hortense Soichet. Dix confidences sur leur façon de travailler, leur inspiration, leurs difficultés, leurs espoirs. « Je voulais porter un regard sur la création d’aujourd’hui, sans misérabilisme. Redonner de la valeur aux objets en montrant les savoir-faire ». Comme pour tordre le cou à une société consumériste et trop pressée. Prochaine étape : mettre sur pied la prochaine collection de sa marque aux rondeurs féminines. On vous l’a dit : elle court, court, miss Élodie. \ S.C.\ © Ju lie
Poésie d’atelier, présentation du livre, exposition photo et expo-vente des créatrices à la galerie Mage, 33 rue Bouquières, du 31.10 au 5.11, de 10h à 19h. www.sacadidie.com
Le bl an c
8 / Spirit # 43
c’est dans l’air
PSSST C’est la Rumeur ! Les toulousaines en voie de disparition ? Par Anne Le Stang
L
a rumeur est persistante depuis un an. Les toulousaines seraient victime d’extinction ! Relayé régulièrement par les médias, ce bruit qui court nous a fait dresser les cheveux sur la tête. Toulouse, ville fantôme, ou presque, serait livrée à des mâles esseulés, hurlant à la mort à chaque coin de rue. Non ! Ce scénario catastrophe n’arrivera pas. Les toulousaines, sans talons ni majuscules, sont simplement des maisons. Chartreuse en fond de cour, maison de briques et galets ? La toulousaine ne met personne d’accord. Il fallait vite trouver un spécialiste. Appelons le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE, pour les intimes) pour obtenir un portrait robot. L’architecte Jean-Loup Marfaing s’y risque : « En rez-de-chaussée et alignée sur la rue, avec un plan symétrique et un couloir central ». Ajoutons-lui une délicate frange de terre cuite, l’antéfixe, qui ourle son toit, ainsi que des oculi, sortes de gros yeux sympathiques. Et un jardin derrière. Munis de ce signalement, nous trouvons des toulousaines partout. Aux Minimes, Saint-Cyprien, Bonnefoy, Le Busca… Seulement voilà : la pression foncière menace de plus en plus ces maisons typiques des faubourgs où s’installèrent les paysans affluant en ville au XIXe siècle. Monsieur toulousaine existe, nous l’avons rencontré. À Borderouge, Jean-Pierre Séran n’a ni cape magique ni rétro-fulgur mais une sacrée dose de détermination. À la tête du Collectif des comités de quartiers pour la défense des toulousaines, il demande que les maisons à préserver soient inscrites dans le Plan local d’urbanisme. « Cette architecture modeste présente un grand intérêt patrimonial », assène-t-il. Au Busca une autre voix s’élève, celle de Bernard Auriol, père de l’association Les petites toulousaines. Selon ce psychiatre, la toulousaine aurait des vertus thérapeutiques. Sorte de verveine immobilière, c’est un excellent remède contre la violence, le stress, l’asthme, et même les problèmes digestifs liés à la densification urbaine ! Le dossier donne-t-il la migraine à Daniel Benyahia ? « On ne peut pas sauver toutes les toulousaines ! Celles qui sont bien dans leur jus, oui », tempère seulement l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme. Et de citer le cas de la miraculée du 159 chemin Lapujade, dont la mairie a refusé le permis de démolir. Selon Jean-Pierre Séran, il y aurait plus de 3 500 toulousaines. Parmi elles, de vrais laiderons, empâtés par des volets roulants, ou mal (sur)élevés*. Menacées, les toulousaines sont aussi parfois bien maltraitées…
Des infos et un plans de Toulouse à la sauce toulousaine : www.les-petites-toulousaines.com * Les toulousaines sont de plain-pied. Celles qui ont été surélevées s’appellent sans rire des « toulousaines à talons hauts ».
Perdus de vue
C’est sous les vieux capots qu’on fait les meilleurs riffs. Scorpion, Motorhead et Zucchero font leur come-back dans la ville rose. C’est le moment de dépoussiérer cuirs et santiags.
Ze
BUZZZ 10 / Spirit # 43
Beau comme moi
T’as une belle peau tu sais ? Le rugbyman Vincent Clerc vient de créer deux soins pour hommes, en collaboration avec une marque de cosmétiques agenaise.
C’est qui le chef ?
Et le prix annuel du cerce d’Oc est décerné à… Tugan Sokiev ! Avec son coup de baguette (magique), le chef d’orchestre du Capitole a empapaoûté ceux qui font la pluie et le beau temps économique de la région Midi Pyrénées.
À table !
Viens manger chez moi, je t’invite dans ma cuisine ! C’est la nouvelle tendance des dîners en ville. Table d’hôtes at home et repas clandestins font tourner les popottes des apprentis cuisiniers.
ça presse
Bière à gogo, grosses cylindrées et concert qui dépote, c’est le cocktail anti coup de mou du premier salon des brasseries artisanales et des brasseurs amateurs d’Aurignac. Histoire de rester sous pression ?
Joël Suhubiette Le maître des chanteurs Cet homme là fait chanter les autres et ils en redemandent. Nous aussi. Depuis quinze ans, une trentaine de choristes se sont illustrés dans des répertoires allant de la Renaissance à la création contemporaine. Ce sont Les Éléments, le chœur de chambre créé par Joël Suhubiette, à Toulouse, il y aura bientôt quinze ans. En cet automne, le chœur donne de la voix, avec la sortie d’un disque, la création toute récente d’un nouvel oratorio et plusieurs concerts programmés en Région Midi-Pyrénées. Propos recueillis par Isabel Desesquelles Vous êtes un fidèle. Étudiant à Toulouse, vous y avez ancré Les Éléments, votre chœur de chambre. Et ce sont peu ou prou les mêmes chanteurs que l’on y entend depuis quinze ans. Je n’ai pas envie de vivre ailleurs. Je suis originaire des PyrénéesAtlantiques mais à dix-huit ans, j’étais au Conservatoire de musique à Toulouse et j’apprenais la musicologie au Mirail. Puis je suis parti. Je chantais avec les Arts Florissants ou à la Chapelle Royale mais un jour, je me suis dis : il faut rentrer à la maison. Et la maison, c’était Toulouse. Quand j’ai voulu fonder un chœur professionnel, j’ai trouvé ici les soutiens nécessaires. Au moment de « recruter » les voix, j’ai été exigeant. Cette sélection, au départ, fait qu’ensuite l’équipe est stable. J’ai choisi les chanteurs mais eux aussi, ils m’ont choisi. Méditerranée sacrée, ce sont des polyphonies en latin, grec ancien, hébreu, araméen, syriaque et arabe. Vous le présente-
12 / Spirit # 43
rez à la Chapelle de l’Hôtel-Dieu les 8 et 9 novembre prochain. Là même où vous avez enregistré le disque qui, lui, sort, le 13 octobre. Ce nom : Méditerranée sacrée, c’est un voeu pieu ? Au départ, c’était Méditerranée mais très vite, sacré s’est imposé. C’est le berceau de tellement de mythes, de civilisations. Tous ces rites de la Grèce antique, des pharaons ou des trois religions, que l’on soit ou non croyant, sont universels. Et c’est vrai, je suis sensible à cette mémoire. Pour illustrer le programme de cette saison, vous avez choisi un enfant qui écoute un coquillage. Vous les écoutez, vous, encore les coquillages ? Malheureusement plus. Même si, enfant, c’était un de mes jeux favori sur la plage basque. Si je vous disais la dernière fois que j’ai écouté un coquillage... On venait de choisir la couverture du programme et après, par hasard, sur mon I-phone, je suis tombé sur une ap-
entre nous
« Le moment où je m’engage dans une création est une émotion très forte»
Joël Suhubiette en cinq mots
© Polo Garat - Odessa
Chef Je n’aime pas trop ce mot. Les Italiens disent maestro, je préfère. Mais c’est en anglais que le mot me paraît le plus juste : the conducter. Celui qui dirige. Voix La voix, ça peut aller du plus beau chant, au cri. En fait, c’est l’humain. C’est la vie. Transmission C’est nécessaire, c’est un acte, une volonté. Pour que les cultures ne meurent pas. Spiritualité C’est si intime, si personnel. Et abstrait comme la musique peut l’être. En tous les cas, pour les artistes, c’est une source inépuisable de questionnement. Modernité Ça ne doit pas être une mode mais un courant. Il y a tout ce qui existe et qui reste, et tout d’un coup, il faut quelque chose encore. Temps Devant une peinture, on peut rester cinq minutes mais si on écoute une oeuvre, alors, on accepte le temps qui est le sien.
plication appelé no stress. Vous pouvez choisir votre coquillage et entendre la mer. Un gadget. Evidemment, c’est horrible !
ensemble. On est dans la poésie, aussi, et on poursuit une tradition avec cette mise en musique d’une poésie contemporaine.
Comment devient-on chef de choeur ? Dans ma famille, tout le monde pratiquait un instrument en amateur. Mon père jouait de l’harmonica, de l’accordéon, du piano. À six ans, j’étais au piano. À la moindre fête de famille, on jouait à quatre mains. On écoutait peu de musique classique vocale. J’ai découvert le chant, beaucoup plus tard, à dix-huit ans. Pour moi, c’était un monde étranger mais j’ai su tout de suite que c’était ça que je voulais faire. Bach, toute l’oeuvre vocale, est celle qui a le plus compté, c’est certain. Mais après, quand on travaille une œuvre, on vit avec elle et avec tout ce qu’elle nous dit. Évidemment, je connaissais le Don Giovanni de Mozart mais le jour où je l’ai dirigé, c’était autre chose encore, si intense. Souvent, mon dernier choc musical, est la dernière oeuvre que je crée. Le livret, la partition sont là, à côté de moi, partout.
Vous venez de présenter à la cathédrale Saint-Étienne, votre deuxième création avec Zad Moultaka, La passion selon Marie. Le chœur chante en syriaque, la langue la plus proche de l’araméen, ce que Zad Moultaka appelle la langue « première ». Il y a dix-huit chanteurs sur scène. Les Évangiles ont été traduit en syriaque mais aussi, des textes contemporains de Rilke ou de Céline. J’aime travailler plusieurs fois avec les compositeurs. On connaît nos langages réciproques. Pour La Passion selon Marie, Zad m’a tout de suite demandé si Maria Cristina Kiehr, la soprano en serait. Il a écrit pour sa voix. Cet été, je suis parti au Liban, chez Zad. On travaillait, je découvrais son oratorio syriaque et, à mon retour je ne voulais manger que du houmos ! C’est une autre approche des œuvres !
Vous étiez ténor. Vous ne chantez plus. Ça ne vous manque pas ? Au début, bien sûr. J’ai fais le tour du monde en chantant de la musique baroque et j’ai fait des dizaines de disques mais, une fois que j’ai décidé de constituer un ensemble professionnel en 1997, j’ai eu besoin d’affirmer mon rôle de directeur artistique. C’est là que j’ai arrêté de chanter. Contrairement à un metteur en scène de théâtre qui reste dans la salle au moment de la représentation, le chef, lui, est en prise directe avec le concert, il canalise les énergies, doit être sensible à l’acoustique. On est sur scène et on tient le choeur. Au delà du répertoire ancien, vous vous vous impliquez dans des compositions contemporaines. Quand nous avons enregistré il y a quelques années, le Requiem de Desenclos, c’était une première mondiale. J’avais trouvé la partition par hasard chez un disquaire. On ne la jouait pas. Ce Requiem datait de 1963. Ce n’est pas loin cinquante ans mais il était, déjà, dans l’oubli. Suite au disque que nous avons fait, Frédéric Desenclos, son fils, qui, d’ailleurs, est à l’orgue pour l’enregistrement, m’a dit que désormais la pièce vivait. J’ai choisi un instrument qui est vocal et les deux tiers du répertoire sont de la musique sacrée, dite du passé mais j’ai aussi envie d’explorer un répertoire profane et de faire entendre une musique d’aujourd’hui qui dira notre temps, notre monde. C’est important la musique baroque, c’est ma formation mais on est au début du XXIe siècle et il y a de nombreux nouveaux compositeurs. Pourquoi attendre pour jouer leur musique ? La grande chance avec la musique contemporaine, c’est cet échange possible avec celui qui la compose. Au début, c’est sa création, elle ne m’appartient pas mais plus on la joue, plus elle devient mienne. Ce moment, où je m’en empare est une émotion très forte, différente. Justement, après l’ouragan Katrina vous avez donné deux concerts à Atlanta avec I had dream du compositeur Zad Moultaka. Pour le coup, vous étiez en prise direct avec le présent, sa réalité. Zad Moultaka a eu envie d’écrire sur cette tragédie, Katrina, et il a composé sa musique sur la voix de Martin Luter King, les quatorze minutes de son discours I have a dream. Zad y a ajouté des paroles de sinistrés de Katrina. C’est une oeuvre politique. Sur l’inégalité raciale, aujourd’hui, et le sort de ces Hommes. Quand nous l’avons joué à Atlanta en décembre 2010, dans le collège même où Martin Luter King a étudié, la communion avec le public a atteint une intensité rare. Il y a eu un silence à la fin, une sidération. Pour cette pièce là, j’ai voulu un dispositif électronique, j’avais comme un métronome dans l’oreille pour que toutes ces voix nous parlent
Les Éléments chantent un peu partout. Vous même, vous dirigez un deuxième chœur à Tours, l’Ensemble Jacques Moderne et depuis 2006, vous êtes directeur artistique du festival Musiques des Lumières de l’abbaye-école de Sorèze, vous pensez à d’autres lieux, d’autres publics encore ? J’ai un projet lié à l’image. Je voudrais aussi travailler avec des plasticiens ou être sur scène avec une pièce de théâtre classique. Vous savez, comme ces comédies ballet de Molière avec des intermèdes musicaux très longs entre les actes. Mais le premier désir pour moi, c’est de faire quelque chose avec la danse contemporaine. Une création, entre le chorégraphe, le compositeur et le Chœur. J’imagine des danseurs avec les chanteurs a cappella. Ce sont les corps qui travaillent, il y a un souffle. Je l’entends déjà, ce souffle.
Joël Suhubiette, des lieux et des liens Avec l’Abbaye-école de Sorèze… La possibilité pour moi de faire autre chose. Un festival en juillet où je peux faire entendre d’autres artistes. Avec l’Orchestre de chambre de Toulouse… Une collaboration ancienne, qui m’a permis de côtoyer très tôt des oeuvres auxquelles je n’aurai pas eu accès. Avec Les Passions, orchestre baroque de Montauban… J’ai une vieille complicité avec son chef Jean-Marc Andrieu. Nous avons commencé ensemble. À l’âge de dix-huit ans nous chantions côte à côte. Une amitié. Présences vocales… Là, c’est plus récent. C’est un très beau collectif qui défend la musique contemporaine. La Fabrique… C’est un bâtiment récent au Mirail mais quand j’y vais, je me vois débarquant à Toulouse, il y a trente ans, bus 148 pour me rendre à l’Université. Chapelle de l’hôtel Dieu… Un lieu magnifique de concert. C’est aussi là que nous avons enregistré notre dernier disque Méditerranée sacrée. Avec Odyssud Blagnac… Une confiance réciproque. Et une fidélité. Notre Chœur y est en résidence.
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Ben © Photo : Eva Vautier
mode de vie
Les Occitans, ces branchés qui s’ignorent Être Occitan, c’est ultra-trendy. Si, si. C’est même une très sérieuse enquête sociolinguistique* qui le dit : garderem lou occitan ! Pourtant, seuls 4 % sont considérés comme bilingues. Vous rêvez d’entrer dans ce club très fermé ? Spirit vous en donne les clés. Par Hadrien Gonzales Les Occitans adorent la techno. Tous les mercredis à 14h, c’est le même rituel. Ils se branchent sur Radio Occitania (98.3 FM) pour écouter « Tekno Projecte », leur émission d’électro favorite, présentée en occitan et avec de la musique… en occitan. L’animateur DJ Miqueu est d’ailleurs membre-fondateur d’Uranium 235, un des rares projets de techno occitane. Les Occitans sont des parents comme les autres. Ou presque. Le matin, ils accompagnent leurs pitchouns à l’école. Oui, mais à la Calandreta. Ces établissements primaires bilingues français-occitan et basés sur la pédagogie Freinet, fondés il y a trente ans, fonctionnent du tonnerre : la Calandreta Garoneta, à deux pas du très chic quartier des Carmes, à Toulouse, est obligée comme beaucoup d’autres de refuser des dizaines d’élèves à chaque rentrée des classes. Deux nouvelles écoles ouvrent cette année dans la région, l’une à Cintegabelle (31), l’autre à Lannemezan (65). Les Occitans sont fans de séries télé. Une webTV occitane devrait voir le jour en 2012, sur le modèle de la Brezhoweb bretonne. En prévision, chaque jour : quatre à cinq heures de programmes en continu en occitan. On pourra sans aucun doute y regarder le grand classique « Patate et le jardin potager » et les 26 épisodes de « Ma petite planète chérie », deux dessins animés doublés ou en cours de doublage par l’association Conta’m. En revanche, pour un plateau-télé folklo devant vos séries préférées, Mad Men et Desperate Housewives, prière de revenir plus tard : cette chaîne à vocation pédagogique s’adressera aux enfants, ados et familles.
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Les Occitans sont en voie de disparition. Ce qui contribue à leur prestige ? En 2005, l’UNESCO a classé leur langue « en danger sérieux d’extinction ». « Il y a de moins en moins de locuteurs courants, regrette Romain Brunel, président de la Calendreta Garoneta. L’occitan dans le métro, c’est bien symboliquement, ça donne une visibilité. Mais dans la vie de tous les jours, il est très difficile de pratiquer la langue. » Le problème n’a rien de nouveau. En 1854 déjà, Frédéric Mistral voulait sauver l’occitan en fondant le mouvement littéraire du Félibrige. Les Occitans sortent le vendredi soir à Saint-Pierre. L’Estanquets est the place to be dès le début du week-end. Depuis dix ans, Rémi Firmin y sert à ses clients des canons de « lo borrut » (vin bourru) et organise concerts et soirées de discussions, – toujours en occitan, bien sûr. Le bistrot bénéficie du label « Oc per l’occitan » qui référence 180 adresses valorisant l’« identité occitane » (www.occitan-oc.org). 42, rue des Blanchers. Les Occitans aiment le Coca Cola. Mais préfèrerait boire du « Oc Cola ». Ces prochaines années pourraient en effet voir se développer les initiatives de « branding » régional dont nos amis bretons se sont fait une spécialité. « L’occitan est un élément du développement économique, culturel et social de la région », explique Guilhem Latrubesse, délégué des affaires occitanes à la région Midi-Pyrénées. 74,4% des interrogés dans le cadre de l’étude sociolinguistique ont déclaré que « l’utilisation de mots ou de symboles en occitans sur des produits les inciterait à l’achat. » *Enquête pilotée par la Région, réalisée fin 2010 auprès de 5 000 personnes représentatives de la population régionale, révélant que plus des ¾ des Midi-Pyrénéens pensent que la préservation de la langue occitane est importante.
Petit lexique occitan… …pour briller dans les dîners en ville Est-ce que je peux t’ajouter comme ami sur Facebook ? Te pòdi apondre coma amic sus Facebook ? Ma grand-mère va à l’aquagym tous les lundis. Ma grand va a l’aquagym cada diluns. Pour moi, l’alimentation macrobiotique est un art de vivre. Per ièu, l’alimentacion macròbiotica es un art de viure. Le nouveau roman de Marc Levy est une tuerie. Lo darrier roman de Marc Levy es subreplan. Tu as testé le dernier Big Mac sauce gasconne ? As tastat lo darrier Big Mac salsa gascona ?
ARCHITECTURE D’INTÉRIEUR
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ouvre-toit
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À la recherche du temps perdu Créer du sens. Inventer un parcours. Raconter une histoire à lire entre les murs. Faire tomber les cloisons entre le passé et le futur. Voilà toute la poésie d’une réhabilitation qui a transformé une demeure bourgeoise du quartier du Busca en un refuge résolument contemporain. Texte : Léa Daniel / Photos : Betillon, Dorval-Bory
L
a lourde porte d’entrée, toute de bois et de ferronnerie ne cherche pas à cacher cette évidence : la maison a le charme de l’ancien. Au plafond, les moulures apportent du relief quand les volumes donnent le vertige. Rien à dire, la demeure est dans un jus qui fleure bon la madeleine de Proust. Parquets en bois et cheminées en marbre rappellent qu’au XIXe siècle, les matériaux ça compte ! « Quand on achète une maison comme celle-là, c’est pour son potentiel, mais c’est aussi pour toutes les références élégantes qu’elle fait au passé, annonce tout de go Raphaël Betillon, l’un des auteurs de cette réhabilitation réussie. Pourtant, pour arriver à faire un projet contemporain, il faut faire le deuil d’une partie de ce passé. Il faut accepter d’intervenir pour reconfigurer la maison avec des standards d’aujourd’hui et intégrer des matériaux, des volumes, une lumière qui font le sel de notre époque. » Le travail d’architecture revient alors à garantir un certain équilibre pour faire cohabiter les styles.
\ Et plus si affinités \
Les architectes visitent une première fois la maison. Le lieu les inspire. Des atomes crochus se forment avec des clients fraîchement propriétaires. « Entre nous cela a collé immédiatement, se rappelle Raphaël Betillon. C’est Christel Gloria, pour qui nous avons fait la boutique Hall 2, qui a joué les intermédiaires. ». L’architecte ne peut que confirmer que sans ce climat de confiance, il lui est impossible de travailler. « C’est difficile de faire une bonne architecture sans avoir un bon client, c’est-à-dire un client avec qui l’on peut échanger ». Échanger, le mot est lâché. « Nous avons dû faire des choix. Quelques cloisons sont tombées, les volumes ont été libérés, des ouvertures ont été créées, autant de choses qu’il faut accepter et faire accepter à notre client. »
\ Avant-après \
Pour parvenir à définir un projet, deux attitudes sont possibles, la première consistant de manière dogmatique à collecter des pistes créatives et à chercher des idées jusqu’à tomber sur le coup de cœur. Ce n’est pas le cas de ces deux architectes qui préfèrent se laisser guider par les évidences pour faire renaître l’esprit des lieux. Quand on compare ce qui existait et ce qui a été réalisé, nul doute que l’intervention architecturale a été radicale. « On a souhaité intégrer des scénarios simples ». Pour y parvenir, les architectes décident de ne rajouter que très peu d’éléments pour restructurer l’espace et créer un parcours dans l’habitat. La cuisine est très simple comme pour mieux se fondre dans l’ensemble. Dans le salon, le minimalisme est également de mise. L’architecture de l’épure est à l’œuvre. Mais au-delà de la simplicité qui ressort de leur travail, aucun détail n’est laissé au hasard. « Un architecte qui entre ici s’en aperçoit, un visiteur plus novice pas forcément, mais peut ressentir que là plus qu’ailleurs il se passe quelque chose ». Un trait de lumière, un courant d’air, le mariage de deux matériaux... n’est-ce pas cela que l’on appelle la beauté ?
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1 et 3 – Jeu de contrastes La salle à manger et le salon ont un dénominateur commun sous forme de cheminée. Du côté de la salle à manger, elle a été conservée en l’état. Dans le salon, elle a été transformée et prend des allures hautement contemporaines. Le foyer a été déplacé puis posé sur un banc en béton dont les architectes ont suggéré la fonction. D’une époque à l’autre, cette grande pièce à vivre résume à elle seule ce projet qui jette des ponts entre passé et présent. La salle à manger a gardé ses moulures pour rester dans son jus. Seul un voile blanc a été rajouté sur l’ensemble. Plus on s’enfonce dans cet espace, plus il y a de la lumière, plus l’intervention devient radicale. C’est aussi dans cette pièce à vivre que l’attention portée aux détails et aux matériaux, a permis de développer une architecture faite de simplicité. Un exemple : le banc de béton conçu sur mesure ne s’arrête pas à fleur mais à un centimètre du mur. Entre le mur et le béton, la jonction se fait par l’ombre dans une forme de fondu naturel.
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2 – Jeu de lumières Avant, il y avait une porte au milieu, entourée de deux fenêtres qui donnaient sur le jardin et un petit escalier. Devant les fenêtres, deux pièces se rejoignaient par un couloir. L’architecte s’explique : « On a cassé les deux murs pour créer une seule grande pièce. La porte a été remplacée par une porte vitrée. Les deux anciennes fenêtres également. » À l’étage, les combles ont été entièrement aménagées. Les chambres des enfants y ont pris place. 4 – Jeux d’enfant La plus petite salle de bain de la maison joue l’effet de nostalgie « Contraints par la place, on a choisi un lavabo d’à peine 40 cm de large que l’on utilise dans les écoles. » Le robinet devait être haut avec une commande intégrée. Il n’en fallait pas moins pour penser à ces enfants qui boivent en penchant la tête sous le robinet.
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Côté rue
2 Côté jardin
Rez-de-chaussée
Étage
Fiche technique Architectes : Betillon / Dorval-Bory Lieu : Toulouse (Busca) Surface : 220 m2 Durée des travaux : 6 mois
5 – Jeu de cache-cache Dans la salle de bain des enfants, le mobilier joue à cache cache. « On a envie que les gens qui voient la maison puissent raconter une histoire et décrire facilement ce qu’ils ont aimé » résume l’architecte. Pari réussi avec cette pièce qui brouille les pistes. Autre élément fort du lieu : le carreau de ciment, un matériau que l’on retrouve souvent dans les hôtels particuliers. Peint à la main comme au siècle dernier, ce revêtement n’est pas forcément plus cher qu’un beau carrelage, pourtant il se révèle fort en style et joue le contraste avec les aménagements hyper-contemporains.
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6 – Jeu de surface Nouvel enduit, mais pas de révolution à l’extérieur. En revanche, une terrasse a été créée en faisant intervenir un artisan qui manie le métal comme personne.
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Tables & comptoirs La table du mois
Un restaurant presque parfait Au Chai Saint-Sauveur, tout n’est pas parfait mais il y a quelque chose. De très bons produits et un chef en cusine. Il faut y aller, au hasard et souvent. Par Christian Authier
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es gourmets à Toulouse ressemblent souvent à des fauves en quête de nouvelles proies. Ils maraudent, tournent en rond, puis reviennent vers leurs zones de chasse traditionnelles : une vingtaine d’adresses qu’ils connaissent par cœur. Loups solitaires ou prédateurs se déplaçant en meute, ils se croisent dans les mêmes lieux en se réjouissant du bonheur des retrouvailles ou en maudissant cette promiscuité virant à la consanguinité gastronomique. Alors, quand un nom inédit accompagné de rumeurs flatteuses parvient à ses oreilles, l’amateur de bien manger et de bien boire se prend pour un le roi Arthur à la recherche du Sacré Graal. Puis, il enfile la tenue d’un détective échappé d’un roman de roman de Chandler. Se méfiant des sites Internet où des avis complaisants d’amis croisent ceux malveillants de concurrents jaloux, il enquête, rassemble des témoignages de gens sûrs. Lorsque de louables âmes nous ont suggéré le Chai Saint-Sauveur, les renseignements pris concordaient. Cela semblait bon, mais il fallait vérifier. Notre première visite, l’un de ces soirs de fin de vacances où la ville reprend ses habits de rentrée tout en ayant encore la tête aux bêtises avec du sable dans les chaussures et des confettis dans les poches, nous fit découvrir les beaux espaces de l’endroit doté d’une assez vaste véranda et d’une avenante salle principale où trône un long comptoir. Hélas, nous fûmes placés dans un autre coin, dans lequel l’absence de climatisation rappelait que l’été était encore bien là. Sur les murs, des « toiles » et des reproductions XXL d’étiquettes de vin donnent envie d’appeler un décorateur. Quant à la carte des vins, bien que large, elle compile essentiellement du convenu (Ernest Guigal, Gérard Bertrand…) et il conviendra de se reporter sur les trois cuvées de l’honorable coopérative
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d’Embres et Castelmaure produisant dans les Corbières des rouges robustes, mais épargnés par les méthodes des « winemakers » modernes.
Le Chai Saint-Sauveur
\ Au hasard et souvent \
05 61 54 27 20.
Ces observations faites, il fallait bien se lancer dans la carte (formule à partir de 26 e le soir, 14,90 e le midi). Après des noix de Saint-Jacques englouties de bon cœur, notre ami le Professeur fit des mines devant son filet de merlu : « C’est bien, mais il manque quelque chose ». Depuis qu’il fréquente un chef triplement étoilé, le Professeur a des exigences. Il chipote, il raisonne. Son épouse, Anne, était plus enthousiaste, ravie de son entrée et de sa fringante bonite. Pour notre part, nous fûmes gâtés et ne trouvâmes rien à redire face à un agneau farci à la saucisse de Toulouse saisi par une cuisson impeccable et accompagné notamment d’une divine purée. Quant aux desserts, on vit passer un fondant au chocolat extra (texture parfaite, pas trop sucré) et une tarte aux fruits rouges aussi fraîche que croquante. Pour autant, le Professeur n’avait pas tout à fait tort. Il manquait quelque chose : une audace, une générosité, une surprise. Nous revînmes au Chai Saint-Sauveur à déjeuner avec un autre commensal, un garçon débonnaire mais qui ne se laisse pas abuser. Une salade de noix de pétoncles et de crevettes en persillade puis une noix de joue de porc confite au caramel d’épices firent notre bonheur. En face, même verdict : les assiettes repartirent « nettoyées ». Alors, Indiana Jones n’a peut-être pas retrouvé l’Arche perdue, mais il y a quelqu’un dans les cuisines du Chai SaintSauveur (Jean-Christophe Lassalle) et des produits qui se tiennent. Il faudra y revenir. Au hasard et souvent.
30, rue Bertrand-Mulé 31400 Toulouse.
Ouvert du lundi au vendredi soir, midi et soir, et samedi soir.
Banc d’essai
Événement
La promesse : c’est depuis le village de Vaour dans le Tarn qu’Alain Grezes confectionne ses conserves artisanales en privilégiant petits producteurs et paysans locaux. Ainsi, les canards et les oies proviennent d’élevages traditionnels du Gers, les dindes de l’Aveyron tandis qu’une dizaine de cochons noirs gascons sont élevés sur le site. Produits frais, pas de conservateurs, de colorants ou de liants : la méthode se veut la plus naturelle possible. Du côté des plats cuisinés (salmis de canard aux pleurotes, canard aux pêches, jarret de porc aux lentilles…), les fonds de sauce sont confectionnés avec les carcasses d’oie, de canard et des légumes frais. Verdict ? La promesse d’authenticité et de saveur est au rendez-vous. Il suffit de prendre les « basiques » (fritons de canard, rillettes, pâtés) pour saisir immédiatement ce qui les distingue du tout-venant. Par exemple, le pâté de la Grésigne (foie de volaille, foie de porc, lard gras de cochon gascon, genièvre…) est un délice que l’on tartine joyeusement sur du bon pain de campagne éventuellement toasté. Dans les entrées, on conseillera l’épatant cou d’oie farci où la peau entoure un mélange de chair à saucisse, de champignons, de pistaches, de raisins secs et autres ingrédients. À déguster après un passage au bain-marie, coupé en tranche, chaud ou froid, à l’apéro ou pour accompagner une salade verte. Quant au cassoulet toulousain, il suffit d’y ajouter de la chapelure avant de le glisser dans le four pour découvrir son fort pouvoir d’addiction… \ C.A. \ En vente dans les épiceries fines ou sur www.alaingrezes.com
Livre
À lire, à manger et à boire… Le célébrissime chef catalan qui a mis en parenthèse son restaurant El Bulli, publie Repas de famille. Cuisiner à la maison avec Ferran Adrià. Un titre qui raisonne comme un pied-de-nez à ceux désignant la « cuisine moléculaire » comme un art réservé aux petits chimistes. Au menu de ce livre : 31 menus et 93 recettes mises en valeur et éclairées par 1 500 photographies. Autre ouvrage prompt à dissiper clichés et idées reçues : le Petit Dico des vins naturels signé par Jean-Charles Botte (sommelier du célèbre restaurant parisien La Méditerranée). Amateurs et néophytes trouveront là tout ce qu’il faut savoir sur le sujet ainsi qu’une liste de vignerons, bars ou restaurants appropriés. \ C.A. \ Repas de famille. Cuisiner à la maison avec Ferran Adrià, Éditions Phaidon, 24,95 e ; Petit Dico des vins naturels, Le Courrier du livre, 14,90 e.
© David Nakache
Les conserves artisanales d’Alain Grezes
Le vin du mois
Il Emma Domaine des Hautes Terres Chassons les idées reçues : à ceux qui auraient tendance à associer le rosé à la Provence en négligeant ceux produits en Loire ou dans le Languedoc, on conseillera la cuvée « Il Emma » de Gilles Azam qui, non loin de Limoux (où l’on ne produit pas que de la blanquette ou du crémant) dans l’Aude, travaille et soigne ses vignes situées à quatre-cents mètres d’altitude avec une exigence louable. Le résultat se retrouve dans le verre. Son rosé dégage de jolies notes de groseille et de fraise mûre pour une bouteille aussi vaillante à l’apéritif qu’à table. La faible dose de sulfites garantit la haute buvabilité de cette pure gourmandise qui, pour ne rien gâcher, affiche un rapport qualité / prix difficilement égalable. Bref, le compagnon idéal pour se souvenir de l’été et le prolonger quelques instants…
Le Salon du livre se met à table Au-delà de la rentrée littéraire (avec notamment la présence de Jean-Paul Dubois) et du Mexique (avec Jean-Claude Carrière en invité d’honneur), le Salon du livre Midi-Pyrénées mettra à l’honneur la gastronomie à travers des débats, des lectures, des rencontres et des dégustations. Parmi les nombreux invités : l’historien Pascal Ory, l’écrivain et journaliste Sébastien Lapaque, les chefs Michel Sarran, Michel Portos (Le Saint-James), Yves Camdeborde (Le Comptoir du Relais). À noter également la présence de quelques-uns des meilleurs éditeurs spécialisés dans la gastronomie : Menu Fretin, L’Epure, Agnès Viénot éditions, JeanPaul Rocher éditeur… \ C.A. \ Vivons Livres ! Le samedi 5 (de 10h à 20h) et le dimanche 6.11, (de 10h à 19h) au centre de congrès Pierre-Baudis. Entrée gratuite.
Ouverture
Prix caviste : 6,90 E.
Vinéa : tapas et vins naturels Nous avions annoncé avant l’été l’ouverture de l’annexe toulousaine de la cave-restaurant Vinéa installée à L’Union. Résultat : l’endroit n’a pas démenti ses promesses. Dans un joli cadre (deux tables en bois, un long zinc et un salon qu’il est possible de privatiser), on peut déguster midi et soir une quinzaine de copieuses tapas agrémentées (au verre ou à la bouteille) de la vaste sélection de vins naturels. Cela faisait longtemps que l’on attendait un tel endroit, alors on dit merci. \ C.A. \ Vinéa, 5 rue Perchepinte, 05 62 17 95 48
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Tables & comptoirs
Un café sinon rien Parce qu’il n’est pas toujours facile de boire un bon café sur les zincs de la ville, voici une sélection de lieux propices à la dégustation d’un « petit noir » de qualité comme de crus plus rares. Par Christian Authier
17, rue de la Concorde Tél : 05 61 62 50 52 Une institution que ce café qui passe pour être le plus ancien de Toulouse. Niché dans le doux quartier des Chalets, « Le Concorde » accueille habitués, voisins, « bobos », artistes ou simili-artistes. Ce que l’on vient chercher ici ? Une expérience, un retour cool vers le passé, une déco et un cadre savamment entretenus dans leur « jus ». Quelque chose entre le Gabin de La Belle équipe et la France de Michel Audiard revus par Amélie Poulain et Libération. La belle façade fatiguée, les banquettes en velours rouge, les affiches et les publicités vintage aux murs assouvissent une inoffensive nostalgie. Et le café ? Pas mal, pas mal du tout. Pour 1,50 e, il tient la dragée haute à bien des enseignes de la ville.
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Saveurs des Tropiques
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Le Florida
ncorde Le café de la Co
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La Brûlerie Victor Hugo
5, place Rouaix Tél : 05 61 25 26 75
12, place du Capitole Tél : 05 61 23 94 61
25, rue du rempart Matabiau Tél : 05 61 21 62 83
Comme le nom l’indique, voici l’endroit idéal pour découvrir des nectars venus d’horizons lointains et notamment d’Afrique, d’Amérique Latine ou d’Amérique du Sud à travers une vingtaine de cafés torréfiés sur place. Par ailleurs, il convient de signaler une très imposante sélection de thés qui comblera les curieux et les amateurs exigeants. L’intérieur vaut son pesant de grains de café et la terrasse sur la place Rouaix et sa fontaine n’est pas mal non plus.
C’est un mystère. On aimerait comprendre pourquoi à l’heure où l’on peut déguster chez soi un expresso de qualité pour 30 ou 40 centimes d’euros, il est si difficile de boire au café du coin comme dans les enseignes les plus connues un jus correct ? Au Florida, qu’il n’est nul besoin de présenter, le café est tout simplement bon, légèrement mousseux, goûteux. Bien sûr, à 1,90 e le simple (3,80 e le double), on a hâte que la TVA passe à 5,5%. C’est fait ? Tout le monde n’est pas au courant.
Si le quartier Victor-Hugo est parfumé le matin par les effluves de torréfaction de la vénérable maison Bacquié où des générations de Toulousains ont pris l’habitude de venir s’approvisionner, il ne faudrait pas négliger la plus récente Brûlerie Victor-Hugo qui propose une jolie gamme de cafés à déguster sur place et/ou à emporter. À noter aussi l’express de la maison (1,50 e) de bonne tenue.
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en ville
Les Hot Spots du moment ! Les adresses qui comptent ne sont pas toujours dans l’annuaire, elles se refilent de bouche à oreille ! Tendez-la vôtre et ouvrez l’œil pour découvrir les quatre lieux qui font parler d’eux.
Mélodique
Pique-nique musical
Zen
La pause déjeuner ? Un sandwich avalé vite fait devant l’ordi. Un cauchemar. Jusqu’à ce que l’on découvre les pauses musicales. Depuis, les repas du midi n’ont plus le même goût. On se régale de chansons pop, de musiques du monde, de chansons françaises ou encore de blues.... Un cocktail éclectique mitonné aux petits oignons par Joël Saurin, l’ex bassiste des Zebda. Oubliés les dossiers urgents et les réunions. À l’abri du tumulte de la ville, on déguste notre encas mélodique sans en perdre une miette. À consommer sans modération ! \ S.C. \
Détente, on oublie tout On en est tous là : à rêver d’une petite bulle rien qu’à soi pour se détendre et se faire chouchouter sans remords. Ne cherchez plus, on l’a trouvé : les journées bien-être de Mlle Violette. Le hic, elles ne sont réservées – pour l’instant – qu’aux filles. Désolé messieurs ! Trois heures de relaxation dans un cadre luxueux avec massage crânien, réflexologie, soin des mains, coiffure, maquillage et autres joyeusetés. Partagées entre copines, c’est encore mieux. Plus que la dizaine d’ateliers (tous très bien au demeurant), on a aimé être traitée comme des coqs en pâte et se retrouver ensemble sans penser à rien. Sans oublier la coupette de champagne et les petites douceurs sucrées qui vont avec. On ne se refait pas… \ S.C. \
Pause musicale, tous les jeudis à 12h30. Cour de l’Ostal d’occitanie l’été (11 rue Malcousinat), salle du Sénéchal (17 rue Rémusat) l’hiver, gratuit. Programme sur www.toulouse.fr
Les journées bien-être de Mlle Violette, 48 e tout compris, au Grand Hôtel de l’Opéra. Prochaine date : le 22.10. Infos : mademoiselleviolette.wordpress.com
Malin
Malle aux trésors Le joker de nos soirées déguisées s’appelle Sophie. Qu’on veuille se glisser dans la peau d’une marquise, d’un Père Noël ou de Gemini Cricket, elle a toujours le costume au poil. Après Saint-Cyprien, Sophie a posé ses malles dans son nouvel atelier près d’Esquirol, où plus de 1 000 pièces et autant d’accessoires se disputent nos essayages. Du bibi grand format à la baguette magique en passant par les colliers rétros ou la cornette de sœur Catherine. Les tarifs peuvent parfois paraître élevés, mais la qualité et le choix suivent. Au rez-de-chaussée, Emma a installé son « Échappé belle », un shop créatif doux et rock’n’roll à la fois ! \ L.N \ Sophie Costumes, 3 rue Peyrolières, 05 62 47 22 40
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© M.Borrego
Joueur
Trésor d’autrefois
Autant vous prévenir tout de suite, on ne vient pas ici sans idée précise. L’endroit a beau être l’une des plus vieilles drogueries de Toulouse, ce n’est pas un musée (la propriétaire n’oubliera pas de vous le rappeler). Lorsque l’on entre, des odeurs d’insecticides se mêlent à celles de savons fabriqués à l’ancienne. Ici, il n’y a que du vrai, dont certains produits qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Au premier abord, Christiane Espinasse, la propriétaire, peu sembler un peu revêche. Mais dès qu’on lui demande un coup de main pour détâcher un pull ou dégommer ces vilaines traces blanches sur des verres, elle s’adoucit et donne d’excellents conseils. On tombe vite sous le charme de cette dame de caractère et de sa boutique « alibabaesque ». \ L.N. \ Droguerie Taverne, 14 rue Saint-Antoine du T,
en ville
La Colombette fait sa foire Enclave atypique, aux abords pittoresques pour les uns, à l’âme perdue pour les autres, la Colombette ne laisse personne indifférent. Spirit n’a pas attendu la traditionnelle foire de la Toussaint pour passer le boulevard et aller quérir les meilleures adresses.
CA
Reportage réalisé par Séverine Clochard et Isabelle Bonnet-Desprez - Photos Matthieu Borrego - Illustrations Julie Leblanc
Pause thé Des boutiques comme ça, vous n’en croiserez aucune autre dans le monde. Il n’y a qu’ici que le thé est « à portée de main ». « Je n’avais pas envie d’un magasin traditionnel où le thé est caché derrière un comptoir », explique Chloé Allaire. Alors, elle a exposé ses breuvages dans une immense bibliothèque de boîtes en métal, juste à côté de la porte d’entrée. Plus de 300 variétés, sélectionnées avec soin auprès des meilleurs producteurs. De l’herbe bleue au jardin oublié en passant par le sencha de la vahiné ou le samovar, Chloé les connaît tous, et les aime sans distinction. À toute heure de la journée, elle boit du thé, parle thé, pense thé… Bref, le thé, c’est toute sa vie. Sur le sujet, elle est intarissable. « Le thé est la boisson la plus bue à travers le monde » précise l’experte. « Il a construit le monde. Grâce à lui, on connaît tous les enjeux économiques d’une époque ». Et de vous raconter comment il a servi de monnaie d’échange, comment telle culture se l’est approprié, etc. On comprend pourquoi ses clients lui sont si fidèles : c’est une bible ! Saveurs et harmonie, 24 rue de la Colombette, 05 61 99 32 98
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A voté ! Si vous croisez, rue de la Colombette, un homme en écharpe tricolore, ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas du maire de Toulouse. Mais de Serge Terrazzoni, celui de la Commune libre. Une municipalité pour « rire », créée il y a 60 ans par une bande d’artistes, avec un programme sérieux : monter des spectacles au bar des DeuxÂnes (futur Café Pop) et donner l’argent récolté aux pauvres du quartier. Même combat, autre époque. Aujourd’hui, le « maire » de la Colombette se bat pour la mise en circulation du Sol Violette chez les commerçants. « Mais c’est loin d’être évident ! Les habitants de souche sont partis. Et les loyers à bas coûts du quartier attirent une population d’étudiants qui tourne beaucoup », analyse l’élu. Pour preuve : l’ancien QG de la Commune, le Café populaire est devenu aujourd’hui celui de fêtes estudiantines. Le soir, les 18-25 ans – plus vieux s’abstenir ? – descendent leurs caisses de 13 verres à 13 e, au son d’une chanson française qui flirte entre rock et musique alternative. Un tout autre programme. Café populaire, 9 rue de la Colombette, 05 61 63 07 00
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Prix littéraire Pas la peine de chercher les livres de Musso ou Lévy. Vous ne les trouverez pas. Non que la librairie des Frères Floury ait peu d’ouvrages – elle compte 15 à 16 000 références. Cela aurait plutôt à voir avec la politique éditoriale de la maison. « Pas question de tout avoir, on fait des choix ! Ici, ce qui prime, c’est la qualité des textes », maintient Hervé Floury, qui a ouvert en 98 cette librairie généraliste. Depuis, à Toulouse, les deux frères de la rue de la Colombette se sont bâti une petite réputation. À l’entrée de la librairie, on ne passe surtout pas à côté du dernier Murakami. Puis, sur les conseils d’Hervé, on déniche Abel dans la forêt profonde de Tamasi ou d’autres pépites, souvent issus de petites maisons d’éditions. La librairie ? Le roman de leur vie ! Librairie Floury, 36 rue Colombette, 05 61 63 44 15
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Ciel mes bijoux ! De la rue, on le voit en plein travail derrière sa « fenêtre ouverte sur la vie ». Chalumeau en main, penché sur son ouvrage, Rodolphe Mailhé, troisième génération de bijoutiers, façonne une bague en or. L’atelier est resté dans son jus… depuis 1929. Un décor plein du charme de la poussière. « Je n’ai pas envie d’une boutique flambant neuve. Je suis artisan, pas un marchand de pomme de terre. Je ne vends pas l’or au kilo ! » Aux murs, des photos du grand-père qui lui a tout appris. « Je bénis le ciel d’avoir été formé à l’ancienne. Aujourd’hui, on n’utilise plus que des moules en cire. Autrefois, on sculptait des os de seiche, comme au temps des romains ! » Pas une once de nostalgie dans la voix du solide gaillard. Juste le temps qui passe et le plaisir de le prendre avec ses clients. Il ne travaille que sur commande et fait tout sur place, de la fonte au travail d’assemblage. Parfois, il crée des bijoux. Il se souvient encore d’une bague années 50 particulièrement réussie. « Je l’avais mise à un prix très élevée pour éviter de la vendre ! » Peine perdue, un client a eu un coup de cœur. Il ne l’a jamais refaite. Bijouterie Mailhé, 3 rue de la Colombette, 05 61 62 80 25
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Michelle Gattone n’a pas bougé depuis 25 ans. À l’abri de la valse des commerces de la rue, son atelier se niche au fond d’un petit passage bucolique. Une bulle apaisante où l’odeur de la colle à reluire se mêle au parfum du cuir. À voir les imposants appareils en fonte, on comprend vite qu’ici, on ne fait pas dans la dentelle. « On manipule des outils très lourds, comme cette presse du siècle dernier ou ce massicot ancien. Autrefois, le métier était très masculin. Les femmes étaient cantonnées au travail de couture » Pas le genre à arrêter ce brin de femme énergique qui a pour clients avocats, mairies ou particuliers désireux d’avoir « quelque chose qui reste ». Mais ce qui lui plaît le plus, c’est de restaurer des livres anciens, comme cette bible du XVIIIe. « À moitié brûlée, les feuilles s’effritaient. Il m’a fallu un an pour lui redonner vie ». Fenêtre sur cour, 5 rue de la Colombette, 05 61 63 16 87
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Bistrot à la cool Enseignes et déco fifties, banquettes et grandes ardoises qui tapissent les murs… dès l’entrée du Ver Luisant, le décor est planté. « Un lieu rock à la cool » selon le gérant Paul Dumontier, pour respecter l’esprit de l’institution toulousaine. On apprécie la musique rock, soul and blues très Nova, mitonnée par le patron. On sirote une Rochefort 8 – la Roll Royces des bières belges – en mangeant. On se délecte d’une savoureuse côte de veau aux pleurotes. Ah ! Et on mate aussi la jolie expo-photo Doves & Roll (mode et musique) de Cassandra Da Chicha. Le Ver Luisant, 41 rue de la Colombette, 05 61 63 06 73, www.leverluisant.fr. 17 e à l’ardoise, 24 e le menu bistrot, 30 e le régional
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Morceaux choisis Il y a déco et LA déco. Assurément, la boutique d’Anne Duran fait partie de la deuxième catégorie. Dans son échoppe se croisent objets, mobilier, accessoires girlys et quelques pièces uniques d’exception. Et s’il y en a pour tous les goûts, rien à voir avec des objets empilés les uns à côté des autres. « Je ne sais pas faire du clé en main sans âme. J’aime les objets de curiosité » explique cette exParisienne installée rue de la Colombette « pour son clin d’œil à Montmartre » Chaque pièce est choisie avec soin, privilégiant jolies matières et belles lignes. Sans doute l’héritage familial : son père est architecte et « à 5 ans, je peinturlurais des chaises ! » Pièce unique, 2 rue de la Colombette, 05 61 57 21 28
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SHOPPING
Stylisme Virginie De Vinster Photos Polo Garat
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• Casque moto Bandit Classic chez VTM, La Fontaine Auch • Appareil photo numérique Leica M9 et sac photo Billingham Hadley small chez Numeriphot, 24 boulevard Matabiau • Sac Eastpack Shopper Bag par Kris Van Assche chez Combo, 13 rue Cujas • Veste Irvine Coat, chemise Chapel shirt, écharpe Clan Scarf, casquette Precision Cap, le tout chez Carhartt, 56 rue des Tourneurs • Chaussures cuir Lyle & Scott chez Le Couloir, 15 rue Cujas • Pull et pantalon American Apparel, 19 place de la Bourse • Deux coussins cuir et lin chez Les Locataires, 2 rue des Paradoux • Porte-manteau, fauteuil scoubidou et affiches d’usine des années 50 chez QLBVTV-Caroline Deffis, 10 rue Bouquières
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SHOPPING shopping
• Petite table Naoto Fukasawa par B&B Italia et lampadaire Triana édité par Metalarte, les deux chez Trentotto, 11 bd Carnot • Briquet noir Zippo (collection particulière) • Lunettes Anne et Valentin, 9 rue des Tourneurs • Bouteille Glenfardelas 21 years,1 carafe de whisky et 2 verres à whisky chez La boutique des vins, 23 place des carmes • Costume en laine et chemise rayée Ben Sherman, chez Le Couloir • Souliers vernis American Apparel • Crâne en inclusion, cristal de synthèse, pièce unique artiste Alexandre Nicolas (collection particulière) • Vase céramique Arrosoir à tête de loup, Pol’s Potten chez QLBVTV-Caroline Deffic
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• Lounge Chair de Charles & Ray Eames édité par Vitra chez Trentotto • Blouson sans manche Seventy, veste Tagliatore, chemise Golden Golden, « pantalon de combat » Sauna, chaussures Running 750, cravate en tricot de soie, pochette, ceinture, écharpe cashmere, eau de parfum Laboratorio Olfattivo pour Bec-Fin , le tout chez Bec-Fin, 28 rue des Marchands • Set de boites gigognes Eno chez Les Locataires
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échappée belle
Gaillac © D. Viet
Gaillac, voyage entre les vignes Les rendezvous de l’automne 1er et 2.10 Salon du livre « Des mots et merveilles » 8.10 Soirée enquête à l’archéosite de Montans 3e jeudi de novembre (du 17 au 20) Sortie du Gaillac primeur www.tourisme-vignoblebastides.com
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On dit que son vignoble a plus de 2 000 ans, que l’été, les vignes chantent à l’heure de l’apéro. Mais c’est à l’automne qu’elle mérite le mieux son surnom de petite Toscane. Spirit vous emmène dans le vignoble gaillacois pour une escapade romantique et œnologique. Par Séverine Clochard Ça ne rate jamais. On ne vient que pour un week-end et à la fin du séjour, on veut déjà revenir. Avec ses faux airs de Toscane, la région gaillacoise joue les étapes de charme. Elle a pour elle des châteaux majestueux, perchés sur des collines ondoyantes. Des bastides suspendues à des pitons rocheux. Des pigeonniers, perdus en pleine campagne. Des vallons romantiques ponctués de fiers pins parasols. Et puis, un vignoble millénaire qui s’étend de part et d’autre du Tarn et jusqu’au plateau Cordais, vers la cité médiévale de Cordes-sur-Ciel. Implanté par les Romains au premier siècle avant Jésus-Christ, on raconte qu’on le servait à la cour des rois (Henri III et Louis XIV notamment) et qu’il fut un temps où toute l’Europe le buvait à sa table. Simplement l’un des plus anciens vignobles de France. Le plus aisé, c’est encore de commencer son voyage au musée et à la maison des vins de Gaillac. Installés dans l’abbaye Saint-Michel, c’est ici qu’au Moyen-Âge, les moines Bénédictins y auraient, les premiers, entrepris d’organiser le vignoble. Là, on
se laissera conter l’histoire de ce terroir aux sept vins où la terre est généreuse et le ciel clément. Des conditions idéales pour élaborer tous types de breuvages. Rouge, blanc, rosé, doux, perlé, primeur ou effervescent, pas un ne manque à l’appel. D’aucuns se targueront même d’avoir inventé les premiers mousseux, bien avant un certain Dom Pérignon. Quelques adresses en poche, on ira à la rencontre de celles et ceux qui travaillent ces cépages de caractère. Prunelart, Loin de l’Oeil, Duras, Mauzac... ne se retrouvent qu’ici et donnent des vins fruités, généreux et puissants. Les sens enivrés (avec modération), on voudra se perdre entre les rangs bien sages. Avec ses 210 km de sentiers de randonnée, la région fait la part belle aux marcheurs rêveurs. On part de la ville fortifiée de Rabastens, sur les pas d’Amédée le vigneron, un sympathique personnage de bande-dessinée qui décode pour nous la taille de la vigne et les différents cépages. À moins de lui préférer le sentier qui relie le lac de Lisle-sur-Tarn à Sivens, un parcours de longue haleine mais qui offre de magnifiques points
Pigeonnier © L. Frezouls
Castelnau de Montmiral © D. Viet
Castelnau de Montmiral © L. Frezouls
Gaillac © J.L. Pieux
de vue sur des reliefs délicats ornés de bois et de prairies, soulignés de mas et de fermes viticoles. À l’automne, quand les vignes prennent des reflets mordorés et des teintes rouge flamboyant, c’est encore plus magique. Les plus romantiques opteront pour la visite pittoresque en calèche (au domaine Baron Thomières par exemple). Au pas lent du cheval, parfois encore utilisé pour travailler la terre, on découvrira le travail de la vigne, entre villages et coteaux. À la nuit tombée, on rejoindra son lit, forcément caché en plein cœur des vignes, dans quelque ancienne demeure viticole, château de pierre cossu ou pigeonnier restauré. Au petit jour, on prendra la direction des bastides, érigées par les Comtes de Toulouse au Moyen-âge. Castelnau de Montmiral, fièrement juchée sur son éperon rocheux. Lisle sur Tarn, ancien port de briques rouges d’où partaient des gabarres vers Bordeaux, avec à leur bord les tonneaux de vin et l’or bleu de la région, le pastel. Et puis, Cordes-sur-Ciel, l’une des plus anciennes bastides médiévales de Midi-Pyrénées, merveilleusement conservée. À leurs pieds, des ceps tapissent les pentes. La vigne n’est jamais loin... Il faut aussi passer par Giroussens ou Graulhet, berceaux de savoirs-faire très anciens. À Giroussens, la céramique règne tandis qu’à Graulhet, c’est le cuir. Il y a tant à faire qu’on ne sait plus où aller. Alors, on se laisse porter jusqu’au château du Cayla. Cet ancien relais de chasse fut la demeure du poète Maurice de Guérin, contemporain de Lamartine et de Victor Hugo. En déambulant le long des « sentiers poétiques », avec leurs paysages de verdure parsemés de vallons et collines, de prairies et bosquets, bouissières et haies, on comprend ce qui a inspiré les Romantiques et on se dit que oui, il faudra revenir. Bientôt.
Pourquoi y aller ? Pour sa douceur de vivre entre collines, vallons et coteaux, et cette lumière chaude et ambrée qui transforme le paysage. Pour la surprise du vin perlé, dont les bulles n’apparaissent qu’une fois le délicieux breuvage versé dans le verre. Parce que si le vin nous saoule, les bastides à deux pas, nous feront tourner la tête. Pour les pigeonniers « pied de mulet », castrais, à arcades… disséminés de ci, de là. Une mosaïque d’architectures pour le meilleur engrais qui soit : la fiente des oiseaux ! Pour son patchwork de paysages et de pans d’histoire, de l’archéosite de Montans aux remparts médiévaux. Parce qu’il n’y a pas que les rouge de Bordeaux et qu’en la matière, le Gaillac ne se défend pas mal.
La bastide Levis © L. Frezouls
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échappée belle
Gaillac © J.L. Pieux
Belles pierres
Emplettes
Caprice d’artiste Il faut aller au château de Mauriac. Pas pour l’auteur. Mais pour l’artiste. D’ailleurs, vous n’avez jamais rencontré d’artiste. Un peu diva, un brin original, Bernard Bistes est surtout très attachant. Ce peintre - l’un des maîtres du classicisme français - se consacre à la restauration de cette forteresse militaire du XIVe depuis plus de 40 ans. Peut-être vous servira-t-il de guide… Château de Mauriac, Senouilhac, visites de 15 à 18h tous les jours jusqu’à fin octobre, 05 63 41 71 18, www.chateaudemauriac.com
Château Mauriac
Eaux distillées
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On n’est pas sérieux quand on a 25 ans. On frappe aux portes des plus grands. Même si on n’est qu’un débutant. C’est ainsi que les eaux de vie culottées de Laurent Cazotte se sont retrouvées sur les tables étoilées. Leur secret ? Du fruit, rien que le fruit. Exit pépins, calices et autres noyaux. Le tout enlevé à la main, voui madame ! À l’automne, c’est encore mieux : distillation en direct derrière l’alambic. C’est chic ! Distillerie Cazottes, Le Carlus, Villeneuve-sur-Vère, 05 63 56 85 39
Où dormir
Tchin Tchin !
Juste quelqu’un de bien
Conte de fée
Et aussi
Château de Mayragues à Castelnau de Montmiral : demeure fastueuse, vin en biodynamie depuis plus de 10 ans, et concerts de musique classique, le cocktail idéal ! Chambres : 100 e, petitdéjeuner et taxes incluses. www.chateau-de-mayragues La Vigne et le blé, à Salvagnac : chambres toutes simples mais une vue adorable sur la campagne environnante, un jacuzzi et surtout une table d’hôte à tomber ! À partir de 62 e, petit-déjeuner inclus. www.chambres-hotes-sud.com
S’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait lui : le domaine de Plageoles. Là où des vignerons opiniâtres séparent le bon grain de l’ivraie. À « papi Robert », bible vivante de l’histoire des vins Gaillacois, on doit le retour des cépages endémiques. À Bernard, le fils, un élevage du vin au naturel. Il y a 30 ans, l’un passait pour un fou. Aujourd’hui, l’autre défend ceps et ongles un terroir précieux. Des générations de viticulteurs les deux pieds bien plantés dans la terre argilo-calcaire. Et des vins fameux (on vous recommande le Mauzac naturel). Robert et Bernard Plageoles, domaine des Tres Cantous Cahuzac-sur-Vère, 05 63 33 90 40
Domaine de Plageoles © L. Frezouls
Vous retiendrez deux choses du château Larroze : sa vue, plongeante, sur les vallons, les châteaux de Mauriac et Salettes, les vignes et au loin jusqu’à la Montagne noire. Et puis Jacques et Michèle, les propriétaires aux petits soins et leurs conseils fameux qui ne figurent dans aucun guide. Le reste, la décoration raffinée, la piscine, le salon d’été illuminé aux bougies et le petit-déjeuner pantagruélique, ne sont que peccadilles. Château Larroze, lieu-dit Roziès, Cahuzac-sur-Vère, 05 63 33 99 70, 2 chambres, 135 e, petit-déjeuner inclus.
En vadrouille
Touché, charmé
Château Larroze © Patrick Boillaud
Le plus beau chai de la région, c’est ici et nulle part ailleurs. Niché sous la maison paladienne (unique dans la région), il a abrité les parties de cache-cache de l’actuelle propriétaire. Voûté comme il se doit, il est encore plus magique quand l’éclairage rebondit sur les pierres dorées. Si vous êtes sages, on vous laissera vous promener dans le somptueux jardin structuré de topiaires, avec juste ce qu’il faut de désordre végétal. So charming ! Château de Saurs, Lisle sur tan, 05 63 57 09 79, www.chateau-de-saurs.com Portes ouvertes du chai et des jardins à discrétion de mai à septembre
Agape et bouteilles Un chef plus trois vignerons, c’est la bonne équation de Vigne en foule, LE bistrot de Gaillac. Une histoire de copains autour du vin. Il faut y aller à l’heure du déjeuner. Pour 16 euros (entrée, plat, dessert), le chef envoie les petits plats dans les grands produits et enivre les papilles. Les vignerons se chargent du calice et la grappothèque fournit une jolie bibliothèque de cépages. La cave se complète d’une sélection de vins, tous naturels. À Cahuzac-sur-Vère, à peine 1 000 habitants, il y a deux restaurants étoilés. À La Falaise, ce qui compte, ce n’est pas tant la déco, ni la vue (un peu gâchée par la proximité de la route) mais l’assiette. Une interprétation du terroir occitan bien dans ses racines : du canard « parce qu’il en faut », du veau du Ségala… Le produit guide la recette, dans un rayon de 20 km (le plus souvent), le chef y tient. Une formule locavore qui se dévore en quelques bouchées. Inventif et audacieux (surtout les mélanges terre-mer). Vigne en foule, 80 place de la Libération, 05 63 41 79 08 // La Falaise, route de Cordes, 05 63 33 96 31
Château de Saurs
La falaise © C. Riviere
Vigne en foule
Dans l’assiette
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Cahier CULTURE
I’m from barcelona © Matt Hass
Événement (p.38) ARTs VIVANTS (p.40) expo (p.42) cinéma (p.46) musique (p.50) en famille (p.56)
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© Seb Cazes
ÉVÉNEMENT
Circa, la quadrature du cirque Pourquoi y aller ? Parce que c’est là que parade le cirque d’aujourd’hui et que flottent les idées de demain ; parce que les chapiteaux, d’habitude relégués de l’autre côté des périphs sont ici au centre-ville, jusque sur le parvis de la cathédrale (geste politique revendiqué par les organisateurs) ; parce que, quand une ville de 23 000 habitants accueille quelque 30 000 festivaliers, la fête est forcément au rendez-vous ; parce qu’on y croise des circassiens du monde entier pas snobs pour deux balles (de jongle) ; parce que la prise de risque et la virtuosité, ça marche encore ; parce qu’un sandwich au foie gras, c’est bon.
Du 21 au 30.10, à Auch, entre 14h30 et 22h30, sauf la parade le 27.10 à 10h, 3 à 17 E sauf le spectacle Le repas.. où le repas est compris, 27 E, 05 62 61 65 00, www.festival-circa.com
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Depuis 24 ans, « Circa, festival du cirque actuel », c’est un peu le dimanche en famille des circassiens du monde, ici à Auch, dans la capitale gersoise devenue joyeux caravansérail. C’est dans cette chaude ambiance propre à repousser les premiers frissons convoyés par l’automne, que se montre le meilleur du cirque à venir. Par Valérie Lassus Savez-vous comment a débuté cette histoire d’amitié entre les Auscitains et le cirque contemporain ? Avec un classique des classiques, Achille Zavatta, qui avait décidé en 1986 de prendre ses quartiers d’hiver à Auch. Une piste comme une autre sur laquelle rebondir. Et puis, il y a cette école de cirque de loisir, Pop Circus, laquelle depuis 36 ans a fourni le plus grand nombre d’élèves du Centre national des arts du cirque de Châlon-en-Champagne. Une bonne base de départ. C’est de la nécessité et du goût de transmettre typique à la famille du cirque que tout découle, affirme Marc Fouilland directeur de Circa : « Historiquement, ce festival repose sur la notion d’échange et de pédagogie. La présence des écoles, c’est l’origine de Circa, qui signifiait Concours international du rayonnement du cirque d’avenir » compétition d’écoles de cirque amateur, puis d’écoles professionnelles. Les jeunes amateurs sont devenus des professionnels puis ils sont revenus avec leur premier spectacle, histoire de retrouver la famille. La richesse de cet échange, entre des gens qui apprennent des autres est, je le pense, particulière au cirque, comme le fait que les amateurs entretiennent un lien fort avec les professionnels. » Aujourd’hui encore, la place
accordée à l’apprentissage est toujours essentielle avec une scène ouverte aux amateurs, des ateliers d’initiation et des réunions avec des professionnels. « On côtoie ici les enseignants, les artistes, les passionnés, le grand public. C’est une chose que l’on ne voit pas sur l’affiche mais que l’on sent quand on est sur place, les gens se connaissent tous, se saluent, discutent... » Une émulation rendue également possible par la taille modeste de la ville où les chapiteaux s’imposent comme de gros champignons. Primordiale également, la place faite à l’actualité de la création puisque sur 24 spectacles (et 85 représentations) plus de la moitié sont des crus de l’année, seulement 2 spectacles ne sont pas de crus des 12 derniers mois. « Ce sont des numéros qui ont besoin de visibilité, en ce moment plus que jamais, étant donnée la conjoncture difficile pour les arts vivants à cause de la baisse des subventions. Donc, cette année, nous avons augmenté le nombre de compagnies invitées et de représentations ce qui fait qu’il y a une très grande diversité dans les propositions. » Une façon comme une autre de faire de la résistance. Envie de mieux connaître la famille ? Ça tombe bien, un repas est prévu par le Cheptel Aleïkoum...
Le choix (cruel) de cinq spectacles à ne pas manquer ce qui ne veut pas dire que vous ne devez pas aller voir les autres
Haute-voltige
Avant-garde
Tout schuss Parce que Circa a énormément fait pour la promotion et la diffusion du cirque d’aujourd’hui, grâce à la place qu’il accorde aux écoles (professionnelles ou pas), il faut courir voir le « mémoire de fin d’études » de la 22e promotion du Centre national des arts du cirque (CNAC). Dix-huit, ils sont dix-huit fous à faire vibrer, trembler, frissonner petits et grands au cours d’un spectacle mis en scène au cordeau par Stéphane Ricordel (un des fondateurs des Arts Sauts). Dans un décor qui fait la part belle à l’inventivité, les numéros s’enchaînent comme dans un ballet, mettant à l’honneur tout à la fois le groupe et l’artiste. Et même si âm tourne depuis 2010, l’émotion et l’enthousiasme de ces jeunes diplômés en virtuosité est aussi palpable que la paire de ski utilisée dans un solo qui restera dans les mémoires. Âm / CNAC Les 22.10 à 20h30 et le 23.10 à 14h30, chapiteau Caserne Espagne, 3 à 17 e
Quand les ébouriffants Gallois (et autres) de NoFit State Circus qui sont passés l’an dernier à la Grainerie avec leur soucoupe volante, s’associent aux comédiens souvent silencieux du Théâtre Tattoo cela ne peut donner que quelque chose de radicalement nouveau. Car il n’est pas question de cirque-au-théâtre comme savent le faire les désormais célèbres Cirque Plume, compagnie 111 ou encore Cirque invisible. C’est bien plutôt une sorte de télescopage de mondes parallèles, un espace où l’impossible devient possible. Un lieu où le texte d’un comédien peut être bouleversé par le souffle d’un trapèze, un rêve, entre rock’n’roll et quatuor à cordes... Mundo paralelo / NoFit State Circus et le Théâtre Tattoo Les 21 et 22.10 à 20h30 et le 23.10 à 16h, Hall du Mouzon, 3 à 17 e
Il était une fois...
Cirque poétique
La quatrième dimension ? C’est par ici.
Pour tous
Le cirque, même contemporain, a gardé son âme d’enfant. Les acteurs, comme les spectateurs, rajeunissent grâce au cercle magique. C’est scientifiquement prouvé ! Cependant, il y a de ces spectacles par lesquels on aime faire découvrir le cirque aux plus jeunes. Depuis 10 ans, Nicole et Martin ont toujours, sous leur drôle d’igloo, un conte à adapter en musique, danse, chant et acrobaties. La jeune fille sans main est une œuvre méconnue des frères Grimm, à savourer en famille. La jeune fille sans mains / Compagnie Nicole et Martin Les 26.10 à 14h30, 27.10 à 16h30, 28 et 29.10 à 16h, chapiteau quai Lissagaray, 3 à 17 e
© loran Chourrau
Chapiteau mon amour Ici, le roi, c’est le chapiteau. « Aurélien Bory est venu dès IJK sa première création avec la compagnie 111» se souvient Marc Fouilland, le directeur du festival. « On l’a accueilli à chaque fois que la dimension de son spectacle le permettait. C’est vrai qu’il s’est pas mal tourné vers la scène récemment, alors on lui a lancé une sorte de défi, du style : si tu fais quelque chose qui soit montrable sous chapiteau, viens nous voir ». Il les a pris au mot, avec cette pièce dédiée à l’objet chapiteau, pensée, comme ses géométriques créations précédentes, à partir d’un thème mathématique : la topologie ou « l’étude des déformations spatiales par des transformations continues ». Voici un programme qui ressemble à notre homme dont les oeuvres, toujours surprenantes, décèlent la poésie jusque dans les angles les plus obtus et les équations les plus tordues. Géométrie de caoutchouc / Cie 111 Les 24, 25, 27, 28.10 à 20h30, le 26.10 à 19h, chapiteau Endoumingue, 3 à 17 e
Insolite
Freaks ! Avant le politiquement correct, on les appelait des monstres de foire : les lilliputiens, l’homme le plus gros de l’univers ou l’ambiguë femme à barbe. Jeanne Mordoj s’empare du mythe, pour évoquer la féminité d’une façon singulière, en ventriloquant, en se contorsionnant, en équilibre. Son monde est étrange, sensuel, un poil angoissant, drôle aussi. Un one woman show qui ressemble à un baiser. Qui pique un peu. Éloge du poil / Cie Bal Les 27.10 à 19h, 28 et 29.10 à 22h30, Boulodrome, 3 à 17 e
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Petit Chaperon © Erik Damiano - le petit cowboy
culture ARTS VIVANTS
Danse
Zone d’influence Soucieuse de faire découvrir à un large public, les champs artistiques les plus vastes, la ville de Tournefeuille mise désormais sur des temps forts. Après une première édition printanière consacrée aux arts de la rue, c’est la danse qui fait désormais battre le pavé tournefeuillais. Après Zone Rue, Zone Danse ! Par Karine Chapert
U
ne baignoire, le grand méchant loup, un homme debout, l’art conceptuel… Dit comme ça, on cherche l’erreur. Mieux, cela attise la curiosité. Quelle est donc cette Zone Danse que l’on est invité à pénétrer ? Une zone frontalière c’est sûr, celle où non seulement les disciplines mais aussi les publics se rencontrent. C’est l’objectif affirmé de ces nouveaux rendez-vous de la saison culturelle de tournefeuille. Le premier d’entre eux était consacré aux arts de la rue en mai dernier. Que le deuxième round soit celui de la danse est presque une évidence, la ville de Tournefeuille ayant une longue tradition d’accompagnement des chorégraphes midi-pyrénéens. Emmanuel Grivet y mène un travail avec professionnels et amateurs depuis neuf ans et de nombreuses compagnies sont également soutenues et accueillies en résidence de création. Occasions précieuses aussi pour les artistes, de dialoguer avec leurs publics. Zone danse est une nouvelle tribune qui leur est offerte.
\ Collage explosif et poétique \
Ici point d’ayatollah du mouvement, toutes les formes
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d’expression chorégraphique sont légions. Et c’est que quand il ne me pleut pas dessus il me pleut dedans met cul par-dessus tête, le texte, la danse, les arts plastiques. Un collage explosif et poétique de fragments de vie imaginé en Aragon par la compagnie Producciones Viridiana et présenté pour la première fois en version française. Dans une version rallongée – le format court a été présenté en rue à plusieurs reprises – Sara Martinet prend Le Bain avec son complice électroacousticien Jean-Philippe Carde. Ou comment, sous le corps délié de la danseuse, notre innocent barbotage à bulles devient un nettoyage de l’intérieur. Tout à l’épure du geste, c’est également au sujet de la chair et sous la peau des apparences, que la compagnie Emmanuel Grivet s’interroge. Comment passer De bouts de corps en corps debout ? Et pour les plus jeunes spectateurs, enfin une version rock du Petit Chaperon Rouge, capuche rouge vs capuche noire arbitré par un DJ sur scène ! Deux week-ends, quatre propositions où Terpsichore invitent Thalie, Melpomène et ses copines. Passez donc prendre une tasse de thé…
Zone Danse à Tournefeuille, du 7 au 15.10, www.mairie-tournefeuille.fr gratuit à 10 e
Notre Père Alvis Hermanis est de la veine d’un Thomas Ostermeier ou d’un Kristof Warlikowski. Metteur en scène quadra du théâtre européen, le tout jeune directeur du Nouveau Théâtre de Riga a la plume acerbe. Sonja, fable dramatique de la russe Tatiana Tolstaya, présentée au TNT en février 2011, interrogeait sur une société du paraître. Dans Väter, Alvis Hermanis imagine trois personnages qui racontent le Père jusqu’à se fondre dans ses traits. Audelà de l’anecdote, ces fils – respectivement celui d’un comédien letton, d’un policier allemand et d’un russe zek –, déroulent le fil de la grande histoire des cinquante dernières années. Et au-delà du souvenir, la seule interprétation généreuse, physique et bouleversante des comédiens d’Alvis Hermanis, vaut le déplacement. \ K.C. \
J.C. Gallota - Daphnis E Chloe © Guy Delahaye
Vater, du 19 au 21.10, spectacle en allemand surtitré en français, Théâtre National de Toulouse, à partir de 7 E, www.tnt-cite.com
Teenage sensation Enfin ! Pour le plus grand bonheur des aficionados, et préfigurant sa Cité de la danse, le CDC Toulouse/ Midi-Pyrénées propose une vraie saison 2011-2012 griffée
« Annie Bozzini ». Elle alterne de talentueuses découvertes et les pointures du répertoire. Daphnis é Chloè ouvre le bal des immanquables. Pour résumer, c’est la première histoire d’amour teenager, celle d’une bergère enlevée à son bien aimé par des pirates au llle après J.-C. Lorsqu’il crée la variation en 1982, JeanClaude Gallotta veut rester fidèle aux racines du ballet tout en insuff lant la modernité des Cunningham et Trisha Brown. Trente ans plus tard et sous sa direction, trois jeunes virtuoses du mouvement saisissent une nouvelle fois l’énergie, la douceur et la puissance de sa danse. Jubilatoire. \ K.C. \ Daphnis é Chloè, 4 et 5.10, théâtre Sorano (coréalisation CDC), à partir de 8 E, www.cdctoulouse.com Pour aller plus loin : « JeanClaude Gallotta, nouveaux récits des années 80 », conférence animée par Dominique Crébassol, journaliste, le 4.10 à 18h au Studio du CDC. Neutral Hero - Richard Maxwell © DR
Vater © Reinhard Werner Burgtheater
Sur les planches
Pop-song L’enfant prodige du théâtre newyorkais est de retour sur la scène toulousaine. Dans Neutral Hero, Richard Maxwell et sa bande, poursuivent leur exploration des laissés-pour-compte du rêve américain. Douze personnages, savant dosage de plusieurs nationalités, plusieurs générations, comédiens ou non, racontent leur petite ville du Minnesota. Comme dans Good Samaritans (présenté à Garonne en 2007), le théâtre des New York City Players réussit le pari fou de suspendre le temps, dans la banalité du quotidien. Celui de Fargo des frères Cohen ou d’Elephant de Gus Van Sant, mais sur des airs de banjo et de violon. Neutral Hero c’est aussi « une très longue pop song » dixit Richard Maxwell qui a aussi composé la bande-son. À voir et à entendre. \ K.C. \ Neutral Hero, 11 au 15.10, spectacle en anglais surtitré en français, Théâtre Garonne, à partir de 9 E, www.theatregaronne.com
Espace Écureuil © Martine Camillieri
culturE expo
Arts Visuels
Un trait de Graphéine ? « Quand je graphéine, je graphé bien ». Ce leitmotiv automnal pourrait bien égayer la palette grisée d’un paysage citadin qui se ternit à mesure que l’hiver arrive. Comment ? La troisième édition du festival Graphéine apporte une réponse haute en couleurs. Tout est dans le trait ! Par Lionel Nicaise
G
raphéine version 2011 est sur le point de débuter. Et pour cause ! Fort du succès des deux premières éditions, le réseau d’art contemporain toulousain, actif sous le nom de PinkPong a décidé de remettre le couvert. Cette année le festival stationnera pendant plus d’un mois en orbite au-dessus d’une ville... rose d’envie. Des surprises déroutantes seront au rendez-vous. L’objet de Graphéine ? Jetter des ponts entre l’art et le grand public. Pas d’expos bling-bling ni de scénographies grandiloquentes, cet événement unique en son genre s’amuse autour du dessin sous toutes ses formes. Considéré jusqu’à présent comme un art mineur, le dessin contemporain profite de Graphéine pour colorer son blason. Y participent une quinzaine de lieux (galerie, fondation, lieu d’expression...) qui comptent sur Toulouse. Tous ensemble et en réseau, ils proposent un parcours en eaux tourbillonnantes entre graphisme et illustrations. Ronald Curchod, Martine Camillieri, Collectif In Out…Un gang d’artistes a soigneusement été sélectionné afin de piquer la curiosité et éveiller les sens.
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\ Gang d’artistes \ Pierre Vanni, designer graphique basé à Toulouse, fait figure de tête de file. Son nom palpite au bout de toutes les lèvres ? C’est normal. Il a collaboré avec Les Nuits Sonores et les Siestes Électroniques. Ses travaux ont été publiés dans le prestigieux Dazed & Confused, et il a notamment travaillé pour le New York Times Magazine. Rien que ça ! Il exposera « Nouvelles Ruines chapitre 2 » à l’espace Croix-Baragnon, mais pour ceux qui veulent commencer par le commencement, « son » chapitre 1 « remixé » sera visible à Lieu-Commun. Pour parfaire le tableau, des étudiants en arts du lycée des Arènes et des Beaux-Arts seront aussi de la partie. Certains d’entre eux ont même collaboré avec des pointures déjà chevronnées. On l’aura compris. Le festival donne libre cours à des expositions de haut-vol pour découvrir et scruter l’art, mais Graphéine s’appréhende aussi comme une réflexion sur le dessin. Des journées d’études, des conférences seront organisées pour attiser les feux passionnels de l’art contemporain dessiné.
Du 27.10 au 4.12 Toulouse et ses alentours, www.grapheine.com
culturE expo
Discodeine © Éric Beckman
En direct des galeries
Jardins Synthétiques
© Laurent Grasso
L’art contemporain s’invite au musée des Antiques. Après avoir remporté un franc succès l’an passé, les Jardins Synthétiques prennent racine à l’occasion de cette seconde édition réussie. Œuvres plastiques, installations, concerts, performances, le festival dévoile une programmation riche et diversifiée. Renouvelant les médiums artistiques, la réf lexion est toujours la même : valoriser les arts et la culture auprès des jeunes. Un moyen de modifier et d’aiguiser le regard sur les magnificences du patrimoine toulousain. Le tandem électro-pop Discodéine recevra l’honneur d’inaugurer le festival. Une belle façon d’effeuiller le mois d’octobre dans les jardins luxuriants de l’art contemporain. \ L.D.\
Novela : le tube à essais
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Du 8.10 au 18.12, vernissage le 7.10, à 19h, musée Calbet, Grisolles (82)
Du 13 au 16.10, musée Saint-Raymond, place Saint-Sernin, Toulouse, 05 61 22 31 44, www.saintraymond.toulouse.fr
Du 7 au 23.10, Toulouse et ses alentours www.lanovela.fr
Josepha
Self portrait © Muriel Rodolosse- Musée Calbet
La Novela c’est un parcours dans la ville orchestré de main de maître par une floppée de chercheurs, d’ingénieurs, d’artistes et d’experts de tous poils. Tous ont choisi de faire partager leur savoir, sans étaler leur science. Pari réussi pour ce festival qui fête sa troisième édition. Oubliés paillasse et bec bunsen, bienvenue dans la science 2.0. Novela c’est un vaste programme étendu sur 10 thématiques. Pour commencer la soirée d’ouverture du festival récompensera les Novélisés pour leurs travaux qui font de Toulouse une métropole à la pointe. La visite se poursuit... en se promenant sur les lieux fréquentés de la ville rose. Au marché, dans les jardins, sur les places, il faudra absolument croiser les colporteurs des savoirs, ces conteurs d’histoires scientifiques. De leur côté, dessinateurs-scénaristes et chercheurs se partagent les labos dans les bulles, et créent des BD dont la folie douce ne laissera personne indifférent. Pendant ce temps, les objets rares et étranges trônent dans le cabinet des curiosités. Les soirées Novelab, sont la grande nouveauté de cette troisième édition. Rendez-vous chaque soir sous le ciel étoilé du musée des Abattoirs dans une zone futuriste où se mêlent musiques et images. Un hommage est prévu pour célèbrer le précurseur des sons électroniques version french touch, j’ai nommé Pierre Henry ; quelques autres concerts accueilleront Addictive TV venu de Grande-Bretagne et Modeselecktor d’Allemagne. De nombreuses médiations, expos, conférences, projections etc. contribueront à instruire et divertir les Toulousains avides de science. Défendant une optique d’échange et de partage, le festival Novela provoque ainsi de multiples rencontres afin d’opérer une chimie physique entre public et érudits. Danser avec les robots à la salle du Cap devient réalité, et pour ceux qui préfèrent voir d’en haut, des dizaines d’images satellites seront exposées. À se laisser attraper par les tentacules de la Novela, on va finir par attraper le virus de la science. \ Lionel Nicaise \
du musée Calbet plus connu pour ses pièces dédiées aux arts et traditions populaires. Mais on l’aura compris ce musée ne se résume pas à cette spécialité. Bien au contraire, depuis 2002, il s’est ouvert à la création contemporaine. Muriel Rodolosse en profite donc pour métamorphoser le lieu et en changer le sens. Au rezde-chaussée, elle installe une double peinture qui s’impose. Il faut même s’y glisser pour continuer la visite. Son art ? Troublant, minutieux et vaporeux à la fois. Elle peint sur du plexiglas et nous donne à voir une image inversée. Ses œuvres posent la question épineuse de la représentation. Impressionnant ! \ L.D.\
Muriel Rodolosse « Padword » « Padwork ». Pour Muriel Rodolosse ça signifie « travail de rembourrage » destiné à occuper les espaces vacants
Josepha, c’est une certaine idée de la féminité. Plantureuses, sculpturales, mutines, lumineuses, colorées... les femmes qu’elle fait f lotter dans l’atmosphère sont résolument émouvantes. En bronze ou en résine, ses sculptures se baladent désormais aux quatre coins de la planète tellement le succès de cet artiste est retentissant. Pourtant, rien ne la prédisposait à un tel parcours. Celle qui s’était fait un nom dans le monde de la mode a doucement changé de cap. Sa rencontre avec son « mari » de sculpteur sera décisive. Désormais, Josepha raconte en relief et en quadri sa conception de l’humanité toute de femme vêtue. \ L.D.\ Jusqu’au 19.11, galerie Alain-Daudet, 10 rue de la Trinité, Toulouse.
Rencontres littéraires du Grand Toulouse
ECRITURE ET PEINTURE : DES ARTS EN INCANDESCENCE Franciam Charlot et José Àngel Mañas Regards croisés entre le peintre toulousain et l’écrivain madrilène Rencontre-exposition-atelier d’écriture
g samedi 8/10 à 17h15 à Saint-Orens - 09 75 37 51 37
(Altigone)
CELLULE K, PRINTEMPS 2010 Didier Goupil, Manuela Agnesini et Enrico Clarelli Lecture numérique
Peinture : F. Charlot - Design by Odile Anton for
g jeudi 20/10 à 19h00 à Toulouse (Médiathèque José Cabanis)
L’AUDIOTHEATRE Compagnie Interieur Nuit Des séances de cinéma radiophonique pour toute la famille
g du 21 au 26/10 à Tournefeuille (Studio de danse)
Programme détaillé : www.boutiquedecriture.com Renseignements : 05 62 13 21 99
Oxygène © DR
culture cinéma
Le souffle long La meilleure histoire belge de l’automne, c’est Oxygène. Cet incroyable film flamand ose mettre en scène la mucoviscidose sans jamais vouloir être le porte-parole du Téléthon. Mais plutôt celui d’un cinéma intelligent et vivant. Par Alex Masson
Tom, un adolescent atteint de mucoviscidose trompe l’ennui de ses journées à l’hôpital, dans l’attente d’une greffe. Il navigue entre sa rencontre avec Xavier, lui aussi atteint par la maladie et son amour naissant pour Eline, une patiente placée en chambre stérile. Oxygène est un film comme on en voit rarement. Autant par son sujet que par son traitement. Le premier long-métrage d’Hans Van Nuffel fait la chronique d’une mort à moyen terme en lui insufflant une incroyable vie. Il n’est pour autant pas question d’exorciser la présence de la maladie, ni d’en détourner le regard. Oxygène n’est pas non plus une œuvre de militance pour le Téléthon, juste le récit d’un sursis envisagé sans le misérabilisme généralement à l’œuvre dans les films sur des maladies graves. La mucoviscidose n’est ici qu’un état de fait, une donnée supplémentaire dans la vie de Tom, Xavier et les autres. Un acquis qui ne les empêche pas de vivre intensément, peut-être même plus que les valides que l’on croise dans Oxygène. Là où on aurait pu craindre un mélo culpabilisant, il y a quelque chose de salvateur dans cette vitalité ou la crudité d’un humour noir : la sensation d’être dans la véracité du quotidien de ces malades. Van Nuffel sait d’ailleurs de quoi il parle : il est lui-même, un « muco ». Sortie le 28.09
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\ Air frais \
Le réalisateur se refuse pour autant à rédiger un cahier de doléances. Il préfère se focaliser sur ce qui reste le seul véritable problème : Oxygène est avant tout un film sur le temps. Celui que l’on aura pas, celui qui reste avant une issue probablement funeste, celui qui développe à l’insu de soi un instinct de survie. La chambre stérile d’Eline et la condition de Tom et Xavier sont similaires: ils vivent chacun dans une bulle qu’ils voudraient mais ne peuvent faire éclater. Van Nuffel y aménage néanmoins de splendides passerelles avec le monde des vivants via des scènes de pure évasion du milieu hospitalier ou des personnages bouleversants : les parents de Tom, son meilleur ami voyou au grand cœur, ou la copine de Xavier, elle aussi souffrante, mais qui tient à avoir un enfant. Oxygène met alors sous son microscope non plus l’histoire de malades, quelle que soit leur affliction, aussi amis que rivaux, mais celle d’une condition humaine. Van Nuffel (et son scénariste Jean-Claude Van Rijckeghem) ayant l’intelligente audace de troquer un suspense médical qui aurait été indécent – qui va survivre ? – contre celui, plus palpitant d’un protocole qui n’a rien de thérapeutique : la vie, envers et contre tout.
Oxygène d’Hans Van Nuffel Avec Wouter Hendrickx, Stef Aerts, Marie Vinck…
culture cinéma
C’était le temps d’avant C’était comment la fin des années 70 en France ? Mine de rien, cette époque-là paraît déjà très lointaine, y compris pour ceux qui l’ont vécue. C’était juste avant les années Mitterrand, bien avant le règne de Nicolas Sarkozy. La société française a beaucoup changé entre temps. Sauf peut-être pour Julie Delpy. Le Skylab retrace ce chemin parcouru en déroulant le tapis rouge des souvenirs d’une mère qui se replonge dans une fête de famille nombreuse un jour d’été 1979. Delpy a l’intelligence de ne pas tant viser une reconstitution graphique – on n’est (presque) pas dans le cliché du sous-pull en Nylon et des pantalons patte d’eph’ – que celle des idées alors en cours. Et surtout d’être fidèle à la confusion d’un pays encore perturbé par la révolution de mai 68 et s’inquiétant déjà de celle qui allait déferler en mai 81. Formidablement écrit et joué, Le Skylab ressuscite un air du temps, celui où la notion de valeur, de camp idéologique était encore un socle auquel se rattacher. Delpy excelle et a l’élégance de donner la parole à chaque personnages, évitant ainsi tout didactisme. Sortie le 05.10
\ Hier et aujourd’hui, même combat \
Cordzam’ © Xavier de Fénoyl
Une volonté qui devient une belle audace quand Le Skylab se permet, chose impensable dans un cinéma contemporain au rythme de zapping, de longues séquences, allant jusqu’au bout de chaque idée développée. Le terme de « film choral » n’a jamais été aussi bien approprié que pour ce long-métrage là, véritable tribune polyphonique. Y compris par les passerelles que cette chronique fait avec d’autres univers de cinéma, des premiers films de Pascal Thomas à certains de Bruno Podalydès. Delpy partage avec eux un regard des plus justes sur les désillusions et les rites de passage. La touche personnelle étant cet épilogue ramenant à notre présent, pour signifier qu’il n’est pas certain que les choses aient tant changé que ça, et qu’il est toujours nécessaire d’ouvrir sa gueule pour éviter de se faire engloutir par l’immobilisme ambiant.
Cinéma,Piments et Flamenco Il n’y a pas de secret ! Si Cinespaña a su se tailler la part du lion et devenir au fil des années un rendez-vous incontournable, c’est tout simplement que ce festival dédié au cinéma espagnol offre un panorama de sensations surprenantes, loin de se limiter au simple plaisir des yeux. C’est ainsi, qu’à deux pas du Capitole, pendant une dizaine de jours, dans la Cour de la Cinémathèque, la péninsule ibérique dévoile ses charmes. On pénètre alors dans une véritable enclave « muy caliente », à l’ambiance digne de celles des chaleureux quartiers espagnols, tout en se laissant aguicher par les parfums épicés des spécialités du restaurant et du bar à tapas. La cour de la cinémathèque devient l’épicentre brûlant d’une fête bigarrée où il est facile et agréable de se laisser aller. Une fiesta en bonne et due forme qui n’oublie pas la musique, en faisant souffler un vent d’éclectisme sur cette 16e édition. Sur la liste des invités nous retrouverons la fusion world music à tendance latine de Yakenn ou encore le pop-rock funky de La Gardienne & Perez (tous les jours à 18h). Côté programmation, Cinespaña garde le cap et continue de défendre la production espagnole. « Notre volonté est de projeter des films inédits et d’aider les jeunes réalisateurs à promouvoir et à distribuer leur œuvre » explique ainsi Patrick Bernabé, le programmateur et vice-président du festival. Cette année, entre deux concerts et une dégustation de tapas, Cinespaña se balade entre cartes blanches, panoramas, hommages et compétition. C’est ainsi que le cinéphile pourra découvrir l’œuvre de Jorge Semprún ou de Pilar Miró tout en succombant aux frissons d’une dernière séance dédiée au fantastique. \ Gilles Rolland \
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\ A.M. \
Le Skylab De Julie Delpy. Avec Lou Alvarez, Julie Delpy, Eric Elmosnino
Cinespaña à la Cinémathèque, à l’ESAV (École Supérieure Audio Visuel), à l’Instituto Cervantès, à la Casa de España et dans plusieurs salles de cinéma à Toulouse et en Midi-Pyrénées. Du 30.09 au 9.10 Tarifs : Gratuit à 6 e, Pass de 20 à 60 e www.cinespagnol.com Trois temps forts parmi d’autres : • La Carte Blanche à Diego Galán • Le Cycle sur la représentation de la femme assortie d’une section sur les servantes au cinéma • L’Hommage à Juan Diego Botto en sa présence
académie de dessin de toulouse
D’art et d’essai Les contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang - 1955 - 87 mn « Fritz Lang l’américain » est une bien belle rétrospective que nous propose la Cinémathèque du 11 au 26 octobre. L’ange des maudits, L’invraisemblable vérité, Le secret derrière la porte ou le formidable Règlement de comptes, il faudrait les voir ou les revoir tous. Mais si on ne devait en retenir qu’un, ce serait assurément Les contrebandiers de Moonf leet. Qu’on le découvre, à sept ou soixantedix-sept ans, ce film vous hante tel un doux fantôme. Le jeune John Mohune et Fox, le bandit, partent à la recherche du diamant des Mohune. L’innocence d’un enfant l’emportera-t-elle sur cet homme désenchanté, qu’interprète un Stewart Granger diablement séduisant ? Film d’aventure, film d’initiation baignant dans un climat mystérieux, Moonf leet fascine. On ne le voit jamais assez.
Située dans le quartier de la gare, l’Académie de dessin de Toulouse est depuis 30 ans une institution incontournable dans l’enseignement du dessin.
Cet atelier a su conserver un cadre intact qui mêle une histoire, une architecture au charme indéfinissable et un enseignement résolument moderne du dessin.
cours enfants
À la Cinémathèque, le 23.10 à 17h30 et le 26.10 à 16h30
Kinshasa Symphony
modèle vivant
de Martin Baer et Claus Wischmann 2011- 98mn Dans l’obscurité, deux cents musiciens jouent la neuvième symphonie de Beethoven. Nous sommes dans la capitale de la République démocratique du Congo avec le seul orchestre symphonique d’Afrique centrale. Que d’émotions, de suspens, dans ce documentaire qui raconte les joies, les espoirs, les peurs aussi et la ténacité farouche d’une poignée d’hommes et de femmes liés par la musique. Ils auront réussi, tout de même, en seize ans d’existence, à survivre à deux coups d’état et une guerre civile. On est avec eux, des premières répétions, jusqu’au grand soir et son Hymne à la joie. Rien n’arrêtera les musiciens. Les pannes de courant sont fréquentes, les moyens plus que précaires mais il y a foule sous les étoiles.
étude documentaire
Aux cinémas Utopia Toulouse et Tournefeuille jusqu’au 11.10
L’Apollonide
de Bertrand Bonello - 2011 - 125mn Fin de siècle dans cette maison close dont on ne sortira qu’à l’occasion d’une partie de campagne digne de Renoir. Une peinture troublante de femmes qui le sont tout autant. Le cinéaste filme les peaux et les âmes, et si l’on pense au Plaisir de Max Ophüls, il n’empêche, la syphilis rôde. On s’attache au sourire tragique de celle au centre du récit dont la cicatrice n’a rien à envier à celle de L’homme qui rit de Victor Hugo. Un huit-clos singulier et... pluriel. À l’ABC, dès le 21.09
cours adultes Du lunDi au venDreDi cours enfants (8-13 anS) le mercreDi 51, rue Bayard - 31000 Toulouse / Tél. 05 61 99 61 69 / info@academie-dessin.com / www.academie-dessin.com
Yuksek © Quentin De Briey
culture musique
Yuksek, l’échappée pop Chef de file de la nouvelle scène électronique, Yuksek change son fusil d’épaule avec un second album qui flirte avec la pop. La techno grandiloquente de cet ancien élève du conservatoire de Reims a laissé place à une musique plus organique, aux textes soignés. Avant de s’envoler pour Séoul,Yuksek nous éclaire sur sa place sur la planète électro. Par Hakima Lounas Peut-on dire que vous êtes le chainon manquant entre la scène underground et le mainstream ? Un chainon manquant entre électro et pop, peut-être. Mais le mainstream ? Je ne sais pas bien ce que ça veut dire. Ce n’est pas un gros mot, mais si ça signifie vendre des millions de disques, alors ce n’est pas mon cas ! Après, il est vrai que j’ai bénéficié d’une certaine exposition médiatique avec la sortie du premier album. C’est l’avantage d’être signé chez Universal. Et pourtant, mes albums sont sous licence, ils sont réalisés et écrits librement. Le confort d’un label indépendant avec les moyens d’une major, en quelque sorte.
Si vous deviez comparer le premier album et le second, ça donnerait quoi ? So Far Away from the Sea (ndlr, avec le groupe rémois The Bewitched Hands) est le tout dernier morceau enregistré sur le précédent album. Ce titre se détache clairement des sonorités électroniques de Tonight. Il est plus pop, plus instrumental et, surtout, je chante les couplets et les refrains. C’était un avant-goût du deuxième album. Pour moi, c’était le cheminement logique. Je voulais continuer dans cette direction et m’affirmer en tant que chanteur, pouvoir défendre sur scène mon nouvel album sans être dépendant d’autres artistes.
Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis Away From the Sea ? Pas grand chose. Je suis toujours aussi dynamique même si j’ai arrêté les tournées pendant six mois. J’ai passé beaucoup de temps en studio, préparé le nouveau live et me voilà reparti pour une nouvelle tournée d’un ou deux ans. C’est presque une routine, même si cette fois on a créé un nouveau dispositif scénique.
Pour autant, ce disque baigne toujours dans une ambiance hédoniste et dansante... Musique « dansante », ne signifie pas nécessairement musique de club. En Angleterre on parlerait alors d’ « indie dance », un terme anglais, qui colle bien à mon album. J’aime que le côté entrainant de la musique, l’énergie qu’elle diffuse.
En quoi consiste cette nouvelle formule ? Je suis accompagné d’une batteuse qui joue debout et d’un clavier/bassiste. On se fait plutôt plaisir sur scène ! On a fait cinq ou six dates avant l’été pour tester le live mais la tournée à véritablement commencé depuis Rock en Seine. C’est tout frais, je suis super excité ! J’en aurais sûrement marre dans un an, mais pour l’instant je suis content de quitter un peu le studio et de prendre la route.
Cette énergie, justement, dénote assez avec votre personnalité, plutôt introvertie et insaisissable. Dr Jekyll et M. Hyde ? Il y a un vrai décalage entre ce que l’on peut imaginer de moi et ce que je suis réellement. Je trouve ça plutôt drôle... Finalement, ce disque est hédoniste si l’on s’arrête à la musique mais si on écoute bien les paroles, assez sérieuses, il y a une double lecture. C’est plutôt dans les textes que transparait vraiment ma personnalité. C’est ce qui est intéressant chez les groupes des années
50 / Spirit # 43
Les coups de cœur de Yuksek > The Horrors « Le groupe qui m’a le plus marqué ces dernières années. On retrouve un peu l’ambiance de The Cure, période Lullaby. J’attendais le nouvel album avec impatience et il est encore meilleur que le premier... Je suis un fan inconditionnel ! Pourtant ils passent inaperçus. En France, il y a eu trois papiers dans la presse, tout le monde s’en fout. » > Metronomy « C’est pas une grande nouveauté mais ils ont sorti cette année l’album de pop parfait. Même si je trouve le live décevant, l’album est dingue. » Yuksek le 12.10 au Bikini, 20h30, 20,50 euros
« Je bosse tout le temps, j’y pense tout le temps, la musique m’obsède. »
80 comme The Cure. Ils faisaient de la musique dansante, mais le message était très personnel. Les paroles n’étaient pas très drôles, pour ne pas dire carrément mélancoliques. Désormais, vous composez, écrivez, produisez et chantez. Avez-vous besoin de tout contrôler ? C’est mon côté stakhanoviste ! Je bosse tout le temps, j’y pense tout le temps, la musique m’obsède. Écrire les morceaux, les chanter, les mixer, les arranger etc., ça prend du temps. Comme je me concentre à 100 % sur la partie artistique, il y a des choses qui m’échappent. Je ne m’occupe pas de tout ce qui a trait à l’image, par exemple. Facebook, twitter, les clips, etc. : je n’y touche pas. Donc, je ne contrôle pas tout mais très franchement, je ne pense pas que ce soit sur ces aspects d’image que j’établirai ma réussite. Il y a quelques années vous évoquiez des projets de collaborations avec des chorégraphes... Sur le précédent album, il y a un morceau qui s’appelle « I Could Never Be a Dancer ». Je l’avais créé à l’époque pour une compagnie du même nom qui avait présenté son spectacle à Paris et Reims. Avec Clément Daquin du groupe Alb, on a également travaillé sur un projet nommé Girlfriend, joué au carroussel du Louvre dans le cadre d’un cycle dédié à Umberto Eco. On avait préparé ce live avec un metteur en scène, Ludovic Lagarde. Quand j’ai le temps, ce genre de commandes m’intéressent vraiment. Pour le plaisir de travailler avec des personnes d’autres disciplines. J’adorerais, par exemple, réaliser une bande originale. Mais il y a des périodes propices pour ça. Quand je prépare un album, je refuse toutes les propositions : je ne produis aucun artiste, je ne fais aucun remix. Maintenant que l’album est sorti, je suis disponible et ouvert à de nouvelles collaborations. Comme ces nouveaux duos que vous formez avec The Magician (Peter and the Magician) ou celui avec Brodinski (The Krays) ? Voilà. Disons que, sous le nom de Yuksek, je peux librement produire une musique pop puisque que ces deux projets parallèles me permettent de continuer la musique électronique. J’ai décidé de m’orienter vers une nouvelle esthétique pour mon projet solo mais ça ne signifie pas que je renie l’électro. Ce n’est pas la même démarche. Quand je suis seul, je me focalise sur l’écriture, l’effort de réflexion est plus important. Avec Stéphane (The Magician) ou Louis (Brodinski), on est dans le jeu, dans quelque chose de très ludique et spontané. On s’amuse avec nos synthés et on fait de la musique pour danser. Le stakhanoviste que vous êtes trouve tout de même le temps de s’intéresser à d’autres choses ? Non, honnêtement, je n’ai pas vraiment le temps... Si j’ajoute ma vie de famille au temps que je passe en studio, il ne reste pas grand chose. Il nous arrive, tout au plus, de profiter de tournées à l’étranger pour organiser des voyages. Quelle surprise nous réservez-vous sur le prochain album ? Pour le coup, j’ai bien envie de faire un album de collaborations dans l’année qui vient. Une œuvre collective, avec d’autres producteurs, d’autres chanteurs, des copains... Je ne sais pas si ça se fera, mais j’aimerais bien. Pour finir, quels souvenirs gardes-tu de tes précédents passages à Toulouse ? Je me souviens notamment d’une soirée assez intense avec Breakbot, le soir de la mort de Michael Jackson. On dit souvent que le Sud est moins réceptif aux musiques électroniques. Pourtant, j’ai toujours été agréablement surpris à Toulouse. L’ambiance est assez folle. J’espère qu’il en sera de même lors de mon passage au Bikini en novembre...
culture musique jeunes musiciens aux côtés de virtuoses imparables, deux spectacles pour le jeune public (Pierre et le loup, Mourty ou la fureur des Dieux). Et une « nuit de l’orgue » à la basilique Saint-Sernin, pour clôturer le festival dans une ambiance impressionnante et propice à l’évasion.
Rosa la Rouge
[épopée révolutionnaire]
qu’en Occident. Susheela Raman aurait quelques leçons à donner aux défenseurs zélés du « chacun chez soi ». On avait déjà parlé de sa voix profonde et de son chant hypnotique, en juin lors de son passage au Bolegason de Castres. Pour ceux qui l’auraient alors manquée, la « Diva de la world music » fait un nouvel arrêt, cette fois à Blagnac.
5 au 16.10, 5 à 35 e, divers lieux dans Toulouse, 05 61 33 76 80, www.toulouse-les-orgues.org
Hé, Hop, Hé, Opéra ! [opéra détourné]
10.10, 21h, 10 à 18 e, Odyssud, 05 61 71 75 15, www.odyssud.com
Le nouveau spectacle mis en scène par Gérard Pinter et Jordi Purti est hilarant. Hé, Hop, Hé, Opéra ! aligne sur scène cinq comédiens (compagnie des 3T) et pas moins de quatre-vingt costumes pour nous fournir une centaine d’éclats de rire. Durant 75 minutes, divas, lutins, géants, petits rats vont s’affronter sur scène et détourner les plus grands airs d’opéra. En quinze tableaux, le comique musical touche à son paroxysme. Une comédie haute en couleurs et en rebondissements.
I’m From Barcelona [pop indé]
Rosa la Rouge - Claire Diterzi © DR
7.10, 21h, 5 à 9 e, espace Paul-Eluard, Cugnaux, www.mairie-cugnaux.fr
Jazz sur son 31
4 et 5.10, 20h 30, 28,70 e, Théâtre Garonne, 05 62 48 54 77
Toulouse les Orgues
© Patrick Galibert
[festival]
Asian Dub Foundation © DR
En clôture de la programmation estivale du théâtre Garonne, ce spectacle transcende la notion de genre en mêlant, en toute liberté, musique et performance visuelle. Sous le surnom de Rosa la Rouge se cache une figure féministe révolutionnaire, Rosa Luxembourg mise en scène par Marcial Di Fonzo Bo. Sous la chevelure rousse (forcément) : Claire Diterzi, chanteuse-guitariste croisée dans la formation Forguette Mi Note, qui laisse libre cours à son talent entre émotion et glam’. Profitez-en, seulement deux représentations sont prévues pour l’instant.
I’m from barcelona © Matt Hass
[jazz]
Un quart de siècle. Le temps passe vite pour le festival Jazz sur son 31. Vingt-cinq éditions pourraient sonner le glas de certains événements, c’est le réflexe de se reposer sur les bonnes habitudes acquises au fil des ans pour ne plus proposer grand chose d’innovant. Au contraire, Jazz sur son 31 affirme une nouvelle fois son goût pour les expérimentations. S’il ne fallait retenir qu’une soirée pour qualifier cet état d’esprit, sans doute serait-ce celle du 22 octobre au Bikini (Ramonville). Déjà présent en 2008, Erik Truffaz fait une nouvelle apparition avec son quartet. Depuis le début de sa carrière, le trompettiste a toujours montré son exigence et son goût pour les nouvelles sonorités – pour mémoire, sa collaboration avec l’artiste électro Amon Tobin. Cette fois c’est avec son quartet qu’il devrait réveiller le jazz et toutes ses nuances. Le fameux collectif londonien Asian Dub Foundation prendra ensuite la relève, creusant la veine alternative et politique, et alimentant le melting pot de musique urbaine (de la drum’n’bass au hip-hop avec un arrière-goût de rock). Mais Jazz sur son 31 ne se limite pas aux dernières évolutions musicales. Les grands aînés sont là également, de Roy Haynes à Benny Golson en passant par Chucho Valdés. Ou comment mettre à l’honneur tous les jazz, preuve s’il en fallait que cette musique est tout sauf monolithique. 7 au 24.10, grat à 40 e, Toulouse et Haute-Garonne, 05 34 45 05 92, www.jazz31.com
Karlos Rotsen Quartet « Afficher la modernité de l’orgue.» De prime abord, l’ambition semble un peu compliquée. Le 16 e festival Toulouse les Orgues se donne pourtant les moyens de relever le défi, tout en conservant une programmation axée sur la richesse historique de l’instrument, grâce à un hommage à Jehan Alain ou la venue de nombreux organistes pour fêter le bicentenaire d’Aristide Cavaillé-Coll, l’extraordinaire facteur d’orgue originaire du Tarn. Le festival mise avant tout sur des spectacles audacieux : des créations européennes alliant danse aérienne, improvisation à l’orgue et performances visuelles. Des
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[jazz tropical]
Karlos Rotsen Quartet, groupe parisien, se produit au jazz club le Mandala cet automne. Bonne idée pour commencer la rentrée en rythme. Formation en quartet, le groupe de grands garçons arpente la Colombie avant de nous revenir en France. Ils nous entraînent dans un voyage musical aux sons des Antilles, plus précisément de la biguine et du bèlè. Cette douce musique se chante et se danse, autour d’une convivialité spontanée. Résolument jazz, Karlos Rotsen Quartet a sorti son premier album Bon-Air, qui défile aux sons des Caraïbes. Embarquement immédiat !
Pour la promotion de son nouvel album, la meute suédoise renfile le Bikini. On connaît l’histoire par cœur : Emanuel Lundgren écrit en 2005 plusieurs chansons pop, puis ses nombreux amis l’aident à enregistrer, avant de devenir sans le savoir un redoutable bataillon suédois. Vraie machine à tubes imparables et refrains impeccables, les faux Barcelonais ont toujours fait dans les hymnes à la joie. Cette année, ils font leur retour sur scène au « modique » nombre de vingt membres. Forever Today, leur quatrième album est un concentré de tubes explosifs et de chansons bisounours made in Sweden, qui donnent la folle envie de danser sur les plages de la Costa Brava. On aimerait d’ailleurs que l’été dure toujours. 11.10, 20h30, 20 à 21 e, le Bikini, Ramonville, www.lebikini.com
Véronique Gens et les Talens lyriques [opéra]
[musique planétaire]
Chants français au théâtre du Capitole. Véronique Gens, interprète mozartienne reconnue, s’associe avec les Talens Lyriques dirigés par leur chef claveciniste Christophe Rousset. Ensemble ils reprennent de grands airs d’héroïnes romantiques . De Gluck le compositeur allemand au « Grand Opéra », on feuillette les airs d’un autre temps. Ces talents aux voix lyriques et aux oreilles expérimentées donneront de la délectation aux amoureux de l’opéra.
Naissance en Anglettere de parents d’origine indienne, enfance en Australie avant de parcourir le monde avec ses folks songs puisant sa chaleur autant en Orient
13.10, 20h, 10 à 70 e, théâtre du Capitole, Toulouse, www.theatre-du-capitole.fr
8.10, 21h, 6 à 9 e, le Mandala, www.lemandala.com
Susheela Raman
25 ANS DE JAZZ
InconitO - RCS TOULOUSE B 387 987 811 © pixteur.com © photos : Jean-claude Meauxsoone - CG31/11/07/1440
EN HAUTE-GARONNE
7 → 24 OCTOBRE JAZZ31.COM
ALYSS KALBEZ / JURASSIC JAZZ • ANAT FORT • ANDRÉ MINVIELLE • ASIAN DUB FOUNDATION • AVISHAÏ COHEN • BENNY GOLSON • BENOÎT DELBECQ • BERNARD LUBAT • CHARLES LLOYD • CHARLIE HADEN • CHUCHO VALDÉS • CONGA LIBRE • DAVID EL-MALEK • DAVID REINHARDT • DHAFER YOUSSEF • DPZ • ELINA DUNI • ENRICO PIERANUNZI • ERIK TRUFFAZ • FABIEN TOURNIER • FREDERIK KÖSTER • GÉRALDINE LAURENT • GIANLUCA PETRELLA • GLENN FERRIS • HRADCANY • JARYK GROUP • JOEY CALDERAZZO • JOSÉ LUIS GUTIÉRREZ • KURT ROSENWINKEL • LA SUCURSAL S.A. • LEILA MARTIAL/ MIME & PHONIUM • LISA EKDAHL • MAGMA • MANUEL ROCHEMAN • MAX • MYRON WALDEN • NICOLE JO • NIKKI YANOFSKY • OLIVIER KER OURIO • ONJ • PIERRE POLLET • PIOTR WOJTASIK • RÉMI PANOSSIAN • RENAUD GARCIA-FONS • ROSARIO GIULIANI • ROY HAYNES • RUDRESH MAHANTHAPPA • RUE DE LA POMME • SEUN KUTI & EGYPT 80 • SINNE EEG • STÉPHANE BELMONDO • THE BLUE DAFFODILS • THOMAS SCHIRMANN • TRIO APOLLO • TRIO OZONE • TOULTOUTIM • VIRGINIE TEYCHENÉ • WYCLIFFE GORDON • ZOOLOUP
culture musique
12e édition du festival Occitània
[chanson]
La Mal Coiffée © Cintegabelle
Le Festival Occitània rouvre ses portes et signe sa douzième édition sous le thème « l’Entre Duas Mars ». L’Occitanie est l’horizon entre deux mers, un flux et un croisement culturel entre la méditerranée et l’océan atlantique. Organisé par l’Institut d’Estudis Occitans, l’événement est un lieu de rencontres et de création artistiques, où une riche production d’artistes surgit. Soixante événements à Toulouse et ses villes voisines, qui accueilleront une abondance de cultures venues de differents horizons. le Pays Basque, l’Italie, le Maghreb, la Guinée et bien d’autres contrées exotiques. Se croiseront également différents domaines artistiques : poésie, cinéma, conte, danse, théâtre, expo, concert…
Catherine Ringer © Renaud Corlouer
Catherine Ringer crée l’événement au Bikini pour l’arrivée de sa tournée solo : Ring’n’roll Tour. Presque quatre ans après la disparition de son ami Fred Chichin, Catherine reprend les armes et entame un nouvel âge dans sa carrière musicale. Même si les directions qu’elle a prises pour cet album divergent de celles de son ancien groupe, la diva reste rock et tranchante. Ce premier disque d’une Catherine esseulée a globalement été approuvé par la critique, qui a salué son audace et son talent. Le disque est à michemin entre le deuil et la vitalité, le chagrin et la gaieté. Une volonté peut-être de balayer les points sombres d’une histoire terminée, et d’avancer vers de plus reluisantes perspectives. La grande dame du rock prouve qu’elle en a toujours dans l’estomac. Un des concerts de l’automne à voir assurément. 19.10, 20h30, 28 à 29 e, le Bikini, Ramonville, www.lebikini.com
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[opérette]
Si on ne retient de la carrière de Luis Mariano que le titre « Mexico », toujours assuré d’un succès dans les réunions familiales, le prince de l’opérette reste pour les fans l’interprète de La Belle de Cadix, classique du genre. Il en est un autre, certes moins reconnu : Le prince de Madrid. En 1787, le peintre Francisco Goya est remarqué par la Duchesse d’Albe, grâce à qui il peindra les plus grandes figures d’Espagne. Mais une idylle avec une jeune fille déjà promise à un autre, lui vaudra la disgrâce. Sur fond de peinture, le tableau du Prince de Madrid brosse le portrait d’une aventure où l’intrigue politique le dispute à la vengeance et aux coups bas. 23.10, 15h, 15 à 45 e, Nouveautés Lyriques au Casino Barrière, 05 34 51 54 29, www.casino-theatre-barriere-toulouse.com
The Lords of Altamont [rock]
Seuls à trois [chanson française]
Renan Luce, Benoit Dorémus et Alexis HK s’allient le temps de sillonner les routes de France. Seul à trois comporte une trentaine de dates, dans le cadre de soirées « Ouvrez les guillemets », lancées par Le Café de la Danse. Une ambiance enjouée et insouciante entre garçons qui partagent une même passion : la musique. Le spectacle de ces auteurscompositeurs-interprètes est intime et amical. Chacun d’eux joue son set de titres : de nouveaux morceaux, des reprises, leurs classiques. Parfois même le concert donne lieu à des duos voire des trios. Les voix sont mises à nues, seules les guitares les accompagnent. En bref, une tournée bourrée de joies simples. Seul pour tous et trois pour un ! 19.10, 20h30, 20 à 26 e, salle Nougaro, www.sallenougaro.com
Lords of Altamont © Sherry Lee
[rock]
Le prince de Madrid
19.10, 20h, 20 à 25 e, Le Phare, Tournefeuille, 05 34 30 17 48, www.le-phare.org
Seuls à trois © Frank Loriou
Catherine Ringer
21.10, 20h, 40 à 62 e, le zénith de Toulouse, www.zenith-de-toulouse.fr
La petite famille des Ogres de Braback continue son tour de France. Depuis la sortie, en mars dernier, de Comment je suis devenu voyageur, les quatre frangins/frangines Burguières ont pris la route qui, de concert en festival, leur a permis de peaufiner leur dernier spectacle. Inventivité et audace restent les maîtres mots d’une formation jamais figée : d’abord porté par l’esprit tzigane et les revendications alternatives, le groupe s’est, au fil des ans, laissé influencer par toutes sortes de rencontres musicales. Totalement indépendants grâce à leur label Irfan, Les Ogres de Barback n’ont, au fond, qu’une seule réelle constance : le goût de la découverte.
[musique du monde]
Du 17.09 au 23.10, 0 à 16 e, Toulouse et la région Midi-Pyrénées, www.festivaloccitania.com
vérifier, au cas-où, si le live transpire autant que les pistes studio. Première partie Raphael Saadiq, pas mal !
Les Ogres de Barback
Lorsqu’ils étaient apparus avec To hell with the lords en 2003, on ne donnait pas cher des Lords of Altamont. Les Californiens sonnaient comme de jeunes chiens fous venus tout casser pour disparaître tout aussi rapidement. « Too old to live, too young to die » : huit ans plus tard, le groupe en est à son quatrième album, Midnight to 666, sorti en début d’année. Toujours sur la même ligne de rock régressif, qui sent le bitume et l’essence de chopper. Impossible de ne pas penser à Peter Fonda et au regretté Dennis Hopper de Easy Rider lorsque The Lords of Altamont fait cracher les amplis (ou lorsque le batteur martyrise ses fûts). L’influence sixties est bien là, mais The Lords se tient avant tout sur la corde raide entre la fin du rock psychédélique et l’avènement du punk. D’où leur nom, hérité de la tragédie d’Altamont, festival de la côte Ouest qui devait, en 1977, ressusciter l’esprit Woodstock. Avant de se changer en allégorie de la fin du flower power suite au meurtre d’un spectateur par le service d’ordre, assuré par le gang des Hell’s Angels. En voilà, d’ailleurs, qui doivent fortement apprécier la musique des Lords, bien que l’allure dandy-punk du chanteur arrogant Jake Cavaliere puisse ne pas être à leur goût. Peu importe, the Lords tabassent et ne laissent pas de prisonnier. Allez au diable, et passez-lui le bonjour de leur part. 25.10, 20h, 13,5 e, La Dynamo, www.ladynamo-toulouse.com
Lenny Kravitz [rock-funk]
Viento del pueblo
Des riffs de guitare exacerbés, un pantalon en vinyle moulant, un jeu de scène spectaculaire : « Lenny Kravitz is back » comme dirait sa nation américaine. Son neuvième album Black And White America, fraîchement lâché dans les charts, explose déjà des records de vente dans le monde entier. Ses chansons sont toujours teintées de rock, de funk et de blues mais - ô surprise - Lenny s’essaie pour la première fois au hip-hop avec le maître dans le domaine, Jay-Z. Un disque mélodieux, puissant et qui sent le mâle. Tout pour allécher l’auditeur et aller
Contemporain de Pablo Neruda, aux côtés duquel il figure parmi les plus grands poètes et dramaturges espagnols du XXe siecle, Miguel Hernandez est souvent désigné comme le poète-berger. Né en 1910, loin de la bourgeoisie culturelle, ce fils de paysan échappera à l’emprise d’un père tyrannique pour s’engager aux côtés des Républicains au début de la guerre d’Espagne. Arrêté après avoir tenté de rejoindre le Portugal, il est d’abord condamné à mort avant que la peine ne se change en trente ans de prison. Atteint de tuberculose, il mourra dans sa cellule deux ans plus tard, à 32 ans. C’est l’histoire de ce poète en prise avec la nature que sa veuve, Josefina Manresa, retrace dans cet oratorio. Mis en scène par Vicente Pradal et Coraly Zahonero, il conte l’intimité amoureuse du couple et sa fin tragique, mettant en musique le meilleur de son œuvre. Riche d’enseignement sur une partie de l’histoire espagnole mais aussi sur la vie d’un auteur pour qui la poésie était « le vent du peuple ».
[oratorio]
27.10, 19h 30 et 28.10, 20h30, 13,50 à 23 e, TNT, 05 34 45 05 05, www.tnt-cite.com
© Museum de Toulouse - Frederic Ripoll
culture en famille
La sortie du dimanche
Promenons-nous sur le sentier Il existe au cœur de la ville, coincé entre barres d’immeubles, zones pavillonnaires et grues de chantier, un ilôt de verdure au parfum d’aventure : le sentier oublié. Ne manque plus que les bottes de sept lieux pour s’inventer un conte de fée ! Par Séverine Clochard
Q
uoi de plus magique que la promesse de jouer les explorateurs ? Le sentier oublié, c’est ça : un concentré de nature, à découvrir les yeux grands ouverts et l’oreille aux aguets. Attention : n’entre pas qui veut. Seule une poignée d’initiés et leur gardien auront le droit de pénétrer en ces lieux. Une part de mystère qui met illico les sens en émoi. Surtout quand on a moins de 12 ans ! Le site existe depuis toujours, ou presque. Autrefois terre de maraîcher attenante à la ferme, ces quelques hectares de nature sauvage sont devenus l’arme secrète des Jardins du Museum installées dans le quartier de Borderouge. Au milieu d’un quartier en pleine expansion urbaine. Un rideau d’arbres en barre l’accès. Le franchir, c’est déjà partir en expédition. Les pieds dans ceux du guide, la petite troupe – une dizaine de personnes pas plus - chemine en file indienne, en chuchotant. Seuls, on louperait tout. On ne verrait que du bois mort ici, des arbres en pagaille, là. En réalité, c’est un concentré de biodiversité où l’homme n’est qu’un invité. « Contrairement aux apparences, le sentier est entretenu. Mais notre intervention est très limitée. On se contente de favoriser les lieux existants en laissant l’espace évoluer naturellement. L’idée, c’est de sensibiliser les visiteurs aux différents milieux » révèle le
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guide. Et le tronc d’arbre abandonné de devenir le garde-manger de petits grignoteurs invisibles, l’étendue d’eau, la nappe phréatique qui affleure ou ce pépiement d’oiseaux, des cris d’alerte.
\ Le chêne et le roseau \
Plus on s’enfonce, plus la nature reprend ses droits. Parfois, il faut se baisser (surtout les grands), parfois les branches nous frôlent tandis que les feuilles mortes craquent sous les pas. La clairière cède la place au tunnel de ronces (même pas mal !). La forêt de cannes de Provence (l’endroit préféré des enfants) précède la frênaie. Avant le clou final : une tour d’observation sur la roselière, l’une des dernières en Midi-Pyrénées. À l’œil, rien de spectaculaire pourtant. On croirait un champ de maïs qu’on aurait oublié de moissonner. La plupart du temps d’ailleurs, on s’empresse de combler les espaces inutiles. Quelle erreur ! « C’est un excellent système d’épuration d’eau qui abrite plus de 80 espèces d’oiseaux » décrypte le guide. Les enfants en restent bouche bée et c’est à qui verra le premier le héron ou la fauvette du jour. Au total, 15 « stations » pour faire silence, prendre le temps d’observer et d’écouter respirer la nature. À chaque visite, ses surprises car le site vit et change à chaque saison. De quoi s’inventer encore et encore d’extraordinaires histoires.
Le sentier oublié Jardins du Museum, 24-26 av. Bourgès-Maunoury M° Borderouge www.museum.toulouse.fr Visite guidée le mercredi à 16h30, le week end à 10h30, 14 h 30 et 16 h 30. Durée : 1h. Activité payante, supplément de 2 e.
Après l’école ! Veaux, vaches, cochons, couvée… Inutile d’aller courir la campagne pour trouver une ferme, une vraie. Depuis plus de vingt ans, la ferme pédagogique de Cinquante, à Ramonville tient la dragée haute à d’autres institutions campagnardes. Un joli bâtiment de briques roses, une basse-cour au poil, des agneaux, des chèvres (mais pas de vache !), un potager, etc. auxquels on accède par la piste cyclable du canal du Midi. Chaque automne, le site fait la fête à la nature. Une journée pour mettre la main dans le foin en jouant les paysans en herbe, avec ateliers divers pour les petits (poterie, vannerie, pain…) et conférences et marché de produits fermiers, bios et équitables pour les grands. Sans oublier le traditionnel spectacle de marionnettes et de clown ! \ S.C. \ Le 8.10, de 10h à 20h, entrée et spectacles gratuits, ateliers 0 à 2 e, chemin de Mange Pommes, Ramonville, 05 61 73 88 31
Les jeux sont faits Certains voisins y viennent en bande. D’autres débarquent accompagnés de leurs petits bouts. Ou alors, tout seul, pour tromper la morosité des jours de pluie. Mais où courent-ils donc ? À la ludothèque éphémère, pardi ! Deux fois par mois, l’association Tous en jeu investit les salles de quartier avec une cinquantaine de jeux de société. À table, ça rigole, ça réf léchit et ça bluffe autour de maisons hantées et autres cartes mystérieuses. Les médiateurs, qui connaissent les règles sur le bout des doigts, guident les apprentis joueurs. C’est convivial, malin et gratuit. Les enfants adorent et nous, on s’amuse comme des petits fous. \ S.C \ Le 9.10 à la maison des jeunes de Lalande, de 14 à 18h. Le 16.10, au centre de loisirs Petit Capitole (Lardenne), de 14 à 18h. Gratuit. À partir de 5 ans, 05 61 63 93 11 ou 06 18 61 58 91, www.tousenjeu.com
Soixante choses impossibles à faire avant le déjeuner
La libraire a lu
À table ! L’injonction sonne : une fois, deux fois, rien ne se passe. Pas un mouvement. À l’heure du déjeuner, les enfants ont toujours mille raisons pour traîner des pieds. Alors, surtout, surtout, évitez de leur mettre entre les mains ce livre-jeu plein d’humour et de fantaisie, registre dans lequel les éditions Les grandes personnes excellent. Au menu, des questions sans réponses, des casse-têtes absurdes, des idées saugrenues. Après tout, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Où est le milieu de nulle part, là est la vraie question. À table ! J’arriiiiiiiiiiiive ! \ Aurélie Jardel \ Soixante choses impossibles à faire avant le déjeuner, de Harriet Russell, éd. Les Grandes Personnes, 16 e.
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culture en famille Chanter en chœur et en Quand Ninon dit non [théâtre] famille
La véritable histoire de la guerre des boutons
Pas de bémol au théâtre du Capitole. La nouvelle saison des ateliers a débuté et apporte comme toujours son lot de créativité. « Chanter en chœur et en famille », l’atelier tenu par David Godfroid, artiste du Chœur du Capitole, propose aux familles de pousser la chansonette sur des airs de l’opéra. Tosca en octobre, Falstaff en décembre, Trouvère en janvier, La clémence de Titus en mars. Découvrir sa voix et s’essayer à l’art lyrique dans la joie et la bonne humeur, un moyen distrayant pour mettre parents et enfants à l’unisson. N’oubliez pas de vous accorder. 1er.10 autour de Tosca, 17h, gratuit sur inscription, théâtre du Capitole, 05 61 63 13 13, à partir de 8 ans
La honte de la famille [marionnettes]
[conte musical]
Quand Ninon dit non © DR
Chanter en famille © Patrice Nin
[ateliers musicaux]
La petite Ninon est une enfant comme les autres. Lorsqu’il s’agit d’éteindre la lumière et de dormir, la réponse est toujours la même : « Non ! ». Ce que les parents ignorent, c’est qu’une fois la chambre plongée dans l’obscurité, un autre monde s’offre aux enfants. C’est un repaire de monstres et de mangeurs de mômes qui empêchent le sommeil de venir à eux. À travers le spectacle Quand Ninon dit non, la compagnie de l’Araignée dans le Plafond propose aux plus petits d’apprivoiser leurs peurs et le monde nocturne. Cette pièce poétique et musicale vient souvent solliciter son jeune public, les enfants finissent par s’investir dans la fabuleuse histoire de Ninon, qui pourrait bien être la leur.
Encore une autre version de la guerre des boutons (décidément très tendance), mais ce coup-ci c’est la « véritable » histoire. Du chant, du conte, de la comédie, raviront les enfants de 5 à 103 ans. P’tit Gibus a grandi, il est maintenant très très très vieux. Il partage ses souvenirs d’enfance pour les nouveaux petits chambardeurs du public. Les p’tits Gibus sont vivement appelés à donner de la voix et à participer au spectacle. Guerre et enfance sont réunis sur les planche pour ce spectacle plus vrai que nature. « Si j’aurais su, j’aurais pas v’nu »... mais ça on ne le dira jamais ! 26 au 28.10, 4/6 €, théâtre du Chapeau Rouge, 05 61 22 27 77
À la recherche de l’Or bleu [stage vacances]
15, 19, et du 22 au 29.10, 16h, 5/6 €, théâtre de la Violette, 05 61 73 18 51, pour les 3 à 9 ans
Rétrojouets [événement]
La bourse ou le jouet ? Pas la peine de trancher, vous aurez les deux. Cap sur la bourse aux jouets rétros de Tournefeuille, l’une des plus importantes en France. 35 ans que ça dure ! Le Cercle des Collectionneurs d’Automobiles Miniatures (C.C.A.M.) organise ce grand raout et en connaît un rayon sur le sujet. Leur but : collectionner, sauvegarder et partager le jouet vintage. Près de 200 exposants proposeront de rares pièces à la saveur du XXe siècle, d’autres se contenteront de jeux beaucoup moins anciens. Cette armée de soldats, de voitures miniatures et de poupées sorties de leur boudoir vous plongeront dans l’histoire du jouet d’antan. L’échange entre passionnés est autorisé, alors faîtes-vous plaisir, jouez !
Pastel bleu où es-tu ? Considéré comme un vrai trésor au XVIe siècle, la plante tinctoriale a fait la fortune de Toulouse et de ses alentours. Ce petit bâtonnet de couleur est toujours utilisé en peinture et en dessin, mais bien peu de gens connaissent son histoire et les secrets qu’elle renferme. Ce n’est pas le cas d’Annette Hardouin qui anime ce stage et met tout en œuvre pour amuser studieusement son auditoire. Un parcours ludique et semé de découvertes : croquis, collages, notes, impressions, souvenirs, les enfants ressortiront avec un carnet de voyage bien rempli.
16.10, de 9h à 18h, entrée gratuite, Le Phare, 32 route de Tarbes, Tournefeuille
Cinéma de poche [atelier ciné]
Les productions de films hollywoodiens font rêver… ou pas. Dès maintenant il est possible de faire du cinéma « made by myself ». L’atelier Faire du cinéma avec son téléphone portable s’adresse aux 12-14 ans qui veulent expérimenter leurs talents de réalisateurs. Libérés de toute contrainte économique et technique, ce gadget les stimule dans le désir de filmer à tout bout de champ. L’intervention de Linda FerrerRoca, réalisatrice, les aide à toucher ce souhait du bout des doigts, pour repartir avec un mini-film. Une façon de repenser le regard, et de basculer filmeur/filmé à travers l’écran. Le Michel Gondry de demain est peut-être là.
26 et 27.10 + vacances de Noël, 30 € sur inscription, fondation Bemberg à l’Hôtel Assézat, 05 61 12 06 89, 8 à 13 ans (12 enfants max)
Faim de Loup !
24 et 25.10, 10h-17h, 60 € sur inscription, la Cinémathèque de Toulouse, 05 62 30 30 11
[contes]
Les petits pharmaciens Coup d’envoi pour la programmation culturelle « J’aime le dimanche à Cugnaux ». Un dimanche entier consacré à l’éveil artistique des jeunes enfants, pour le bonheur des parents. L’honneur d’entamer ce programme revient à la compagnie Kiroul qui proposera un spectacle enfantin, mêlant comédie et jeu de marionnettes. La honte de la famille raconte l’histoire de Martin, qui s’interroge sur l’amour et les tracas affectifs de son âge. Tendre, drôle et cruel à la fois, le public se prend au jeu des émois d’un petit garçon de 10 ans. 9.10, 17h, 2,50 €, espace Paul-Éluard, 05 61 76 88 99, à partir de 7 ans
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Plongez dans l’univers du XVIIe siècle avec la majestueuse apothicairerie du musée Paul Dupuy. En rentrant dans cet espace au rez-dechaussée, on a l’impression d’être la victime d’un voyage spatio-temporel. Camille Legouest propose à un petit groupe d’observer les ustensiles qui servaient autrefois à l’élaboration de médicaments. Fioles de toutes tailles, grands vases, objets de distillation, il ne manquerait plus que les condiments qui remplissaient ces trésors de l’histoire. Après une visite guidée, il est temps de concocter la légendaire recette des quatre voleurs : une mixture secrète qui mélange herbes et vinaigre. Chacun repart le sourire béat avec son breuvage et des fioles plein les yeux. 26.10, 4 € sur réservation, musée Paul-Dupuy, 05 61 14 65 50, 6 à 12 ans (8 enfants max)
Atelier Paul Dupuy © Ville de Toulouse
[atelier ludique]
Que l’on se rassure, les loups ne mangeront personne. Ni enfant, ni chaperon ! Grégoire, le conteur traditionnel d’histoires de la compagnie le Point d’Aries, embarque ses jeunes auditeurs dans l’univers étrange des canis lupus. Ces animaux de la pleine lune ont toujours fasciné les humains. Deux histoires appétissantes seront contées sous la yourte, au rythme des rires et de la peur. La première est une adaptation de Faim de Loup d’Éric Pintus, qui a reçu le prix littéraire Petite Enfance du Salon de Gaillac 2011, la seconde Sacré Sandwich de Christian Voltz pour garder en appétit son petit public. Pour les p’tits bouts de choux qui n’ont pas peur du loup. 31.10 au 10.11, 6 €, centre culturel Bellegarde dans le cadre de « 1, 2, 3 en scène », 05 62 27 44 88, à partir de 3 ans
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culture CD / DVD
Le CD du mois
FUTURE ISLANDS
Découvrir le troisième album de ce trio de Baltimore, c’est s’indigner d’être passé à côté des deux premiers. À l’écoute de On the Water, on est tout d’abord hanté par cette voix de gorge, profonde, caverneuse, chargée d’une émotion qui mène parfois au bord des larmes. Mélodies pop cosmiques, basse postwave hypnotique, Future Islands nous balade entre mélancolie et euphorie sans jamais tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Enregistré par le Géo Trouvetou des musiques électroniques (Dan Deacon), On the water est un album à explorer à l’infini. On y découvre sans arrêt de nouvelles touches de synthés, violoncelles et aussi xylophones subtilement glissées. Et l’on n’a plus qu’une envie : se plonger dans l’œuvre complète de ce groupe magnétique. Que l’on espère voir enfin exploser.
SBTRKT Commençons par une petite astuce : prononcez SBTRKT « Subtract ». Vous gagnerez du temps et de la crédibilité lorsque dans les dîners en ville vous parlerez de cet artiste anglais qui, au même titre que James Blake ou Magnetic Man a su rendre sexy un dub-step fm dont les clubbers d’Outre-Manche sont si friands. Sans chercher forcement à brouiller les pistes, SBTRKT réussi avec brio l’amalgame des sonorités pointues et du format chanson : introduction, développement et conclusion. Parmi pléthore de featuring au chant, la délicieuse Yukimi Nagano du tout aussi sensuel groupe Little Dragon y fait une apparition remarquée avec le très réussi « wildfire », un tube qui traumatise la blogosphère et les réseaux sociaux depuis le mois de juin. Production ultra soignée, parfaitement accessible mais jamais démago ni vulgaire, SBTRKT c’est par excellence l’album électronique « pour toute la famille » au bon sens du terme. \ Thomas Delafosse \
\ Bénédicte Briant-Froidure \ On The Water, Thrill Jockey / Differ-ant
Sbtrkt, Young Turks Rec
M83
Certainement épris d’ivresse depuis son installation à Los Angeles, Anthony Gonzalez s’est mis en tête de composer un roboratif double album, conçu durant plus d’un an, et produit par Justin Meldal-Johnsen, fidèle de Beck. Plus que jamais dans la réinterprétation de l’imaginaire 80, le trentenaire poursuit ses rêves techno pop. Toutefois, s’il fait encore preuve d’une subtile science dans sa capacité à créer des ambiances cinématographiques à grand renfort de synthétiseurs (l’école Michael Mann), le flirt middle of the road est poussé à l’extrême (le solo de saxophone sur Midnight City). Entre Wan Chung, Flash & The Pan et Jan Hammer, Hurry Up, We’re Dreaming n’en retient que l’emphase, version stadium rock. Cette grandiloquence fait peine au regard du brillant passé de M83. \ Marc Bertin \ Hurry Up, We’re Dreaming, Mute / Naïve
Mirel Wagner Au petit jeu malsain du « voix noire-voix blanche ? » Mirel Wagner risque d’en faire perdre plus d’un. On évoquera davantage un joli petit timbre, doux, fragile et profond sur un accompagnement minimaliste de guitare acoustique. Jeune femme finlandaise d’origine éthiopienne, Mirel Wagner se situe dans la lignée des grandes songwriter de la scène blues/folk américaine alors qu’elle a tout juste 23 ans,. Le climat, tout comme le visuel du disque, n’inspire pas la franche rigolade. Authentique et sans artifice, sombre et triste, l’hypnose fonctionne à merveille. Les titres, tous très courts, sont suffisamment variés et pertinents pour éviter le piège de l’ennui d’un album solo guitare/voix. Une bien belle découverte pour nos prochaines soirées d’automne hiver. \ T.D.\ Mirel Wagner, Kioski Rec
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culture Livres
L’écorcheur de Cadix Nous sommes en 1810 et Cadix est assiégée par les troupes napoléoniennes. Les boulets pleuvent, dessinant le projet fou de trois hommes. Un ingénieur qui ne pense pas à la guerre mais à la science exacte des canons dont il n’a de cesse d’améliorer la portée meurtrière. Un flic aux vilaines manières, tortionnaire et amateur d’échec. Et un écorcheur de jeunes vierges, fouet aux lacets de plomb au poing. Tout cela est bien sombre, vous direz-vous. C’est oublier la gente dame et son pirate. Elle est botaniste, riche et vieille fille. Intacte à trente-deux ans, pensez donc ! Il a une lame chatouilleuse et n’est pas homme d’honneur. Ces deux-là vont se chercher pendant pas moins de sept cent pages, donnant à ce roman sa malice... désenchantée, il faut bien l’avouer. Cadix ou la diagonale du fou / Arturo Pérez-Reverte / Éditions du Seuil / 22 e
Le quai de Ouistreham / Florence Aubenas / Éditions Point Seuil / 6,50 e
Florence Aubenas © DR
Le voilà en poche ce grand livre. Il avait déjà trouvé lecteurs à sa page, bouleversés et admiratifs du travail de la journaliste Florence Aubenas, ici dans la peau, disons le, les tripes, d’une travailleuse précaire. Et nous voilà plongés dans la misère ordinaire, celle des « agents de nettoyage », les voisins des mal nommés « techniciens de surfaces ». En se faisant passer pour l’un deux et, avec pour objectif, de décrocher un CDI, Florence Aubenas va enchaîner des tâches pas vraiment nobles et comme tant d’autres, elle s’y retrouvera enchaînée. Le temps d’un reportage, bien plus, le temps d’un livre qui restera. Avec Le quai de Ouistreham, l’auteur dit ce qu’est devenue notre réalité sociale, elle donne une voix à tous les sans grades. La France des très bas, qui travaillent plus, pour pas un rond. Un sacré essai tout enrobé d’humanité.
Le trou
Petit format mais grand livre
Le poche du mois
Rien à voir avec la prison ou un roman de José Giovanni. Rien à voir, non plus, avec la princesse du même nom. Et pourtant, il s’agit bien de prison, celle du corps d’une gamine livré aux mains, d’un voisin un peu trop proche. Il s’agit bien de désir, un désir malade, qui confond tout et aura grandi au fil d’une enfance perdue d’avance. Nous sommes à Clèves, petite ville où tout se sait mais rien ne se devine. Nous sommes aujourd’hui, avec des adolescents qui pourraient être paumés s’ils n’étaient ce que nous sommes. Entre starisation, sexe et brutalité des plaisirs, l’auteur nous parle bien d’amour mais d’amour raté alors. De très courts paragraphes sont autant de vignettes qui se succèdent. Après Truisme, Naissance des fantômes, ou Bref séjour chez les vivants, Marie Darrieussecq nous bouscule encore. Clèves / Marie Darrieussecq / Éditions POL / 19 e
L’enfant meurtri-er « Existe-t-il des mots pour la beauté ? Le visage de Malalaï était une illumination lente, un secret qui ne cesse de se révéler comme l’horizon en feu. » L’histoire d’Alam, l’enfant afghan est belle car elle naît de la plume d’un écrivain aguerri et poète. Le visage de Mallalaï, on le comprend vite, sera arrosé de vitriol et sa beauté défunte, la plus puissante douleur d’Alam. Hubert Haddad réécrit la tragédie et c’est déchirant. On lit des articles, on entend les nouvelles, on sait qu’ils sont des milliers d’enfants comme lui, mais ce n’est pas vrai, on ne le sait pas. La littérature, quand elle se donne ainsi est plus que belle, elle est vraie. Opium Poppy / Hubert Haddad / Éditions Zulma / 16,50 e
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plan rapproché
Entre bidouille, détournement et esprit de dérision, les Toulousains du hackerspace Tetalab malmènent les idées reçues et transforment la technologie en objet sexy. Par Cécile Maury - Photo de Philippe Guionie
In bricole they trust U
n minitel équipé d’une webcam, une « table tangible » encore plus désirable qu’un iPad ou encore Binary Hero, jeu inspiré de Guitar Hero, voilà quelques-uns des objets qui occupent le conteneur que Tetalab a installé à Mix’art-Myrys, lieu autogéré dédié à la création situé près des Ponts-Jumeaux. De quoi sérieusement bousculer les préjugés sur la pratique du hacking, souvent associée – à tort – au piratage informatique. Créé en 2009 sous forme associative, Tetalab est tout le contraire d’un repaire de pirates. C’est une usine à idées qui, chaque semaine, réunit une vingtaine de mordus de la bidouille informatique sur des projets inattendus voire complètement extravagants. « Au départ, on se voyait une fois par mois dans un bar mais ce n’était pas suffisant : il nous fallait un lieu pour nous voir plus souvent », explique Alex, l’un des membres fondateurs. « Avec ces rendez-vous, on arrivait à partager des savoirs mais pas des savoir-faire. Pour ça, il faut faire ensemble », précise Fabrice. Cette idée de faire ensemble, qui est au cœur de la démarche, on la retrouve au sein de Tetalab mais aussi dans tous les événements à destination du public auxquels participe ce hackerspace. « Ce que l’on veut, c’est décomplexer les gens par rapport à la technologie », résume Fabrice. D’où l’adoption d’une pédagogie par le jeu qui encourage des non-spécialistes à participer. Cela a par exemple été le cas lors du festival Toulouse Hacker Space Factory en mai dernier, au cours d’une soirée « humains contre zombies » qui a non seulement permis aux visiteurs, munis de badges communicants, de jouer à chat en version high-tech mais aussi d’apprendre en assemblant eux-mêmes leurs badges. Dans le même esprit ludique, on trouve l’installation baptisée Minitel Spray Messenger qui permet de « vaporiser » sur un mur des messages préalablement saisis sur un minitel. D’autres projets s’inscrivent dans une démarche plus artistique. C’est le cas d’HaikuLeaks, qui a fait connaître Tetalab dans le monde entier. Il s’avance franchement dans le domaine poétique, l’esprit frondeur en plus. « Grâce au travail d’Alex, on s’est retrouvé avec une version brute des câbles Wikileaks qui représentait une grosse quantité de données texte. J’ai développé un programme qui per-
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mettait de trouver des haïkus – poèmes japonais très codifiés – accidentels au sein de ces données », explique Fabrice. « On a fait ça rapidement et on a été très surpris de voir que des journaux comme Le Monde, Libé, le Times ou le Guardian publiaient des articles sur un projet aussi inepte. C’est quelque chose qui ne sert à rien mais qui résume assez bien notre démarche : trouver des solutions complexes à des problèmes inexistants. » Ce qui motive les hackers de Tetalab, c’est aussi l’envie de « savoir comment ça marche ». Alex, qui a récemment fait la liste des caméras de surveillance déployées dans Toulouse et entrepris des démarches pour faire appliquer son droit à l’image, revient sur ses motivations : « Au départ, c’est vraiment de la curiosité. J’ai besoin de savoir comment les choses se font : l’idée, dans le cas des caméras de surveillance, c’était de découvrir comment rendre l’information plus visible. Puisqu’on sait que les images existent et qu’on a le droit d’y accéder, comment fait-on pour appliquer ce droit ? » La défense des libertés est une composante importante des projets menés par Tetalab. En témoigne Tetaneutral, opérateur internet associatif animé par la fine équipe il y a quelques mois et très attaché à la neutralité du réseau pour garantir à tous un accès équitable aux contenus et services véhiculés sur internet. Pour autant, le collectif n’est affilié à aucun parti. Il est même très vigilant sur la question de la récupération politique du mouvement hacker et sur la préservation de son indépendance. Plus concrètement, comprendre le fonctionnement des objets permet de remettre en question certains automatismes. « Dans la technologie, on est dans un système de consommation très pyramidal qui va du haut vers le bas », observe Fabrice. « Là, on a la possibilité de se réapproprier la technologie pour faire émerger quelque chose qui vienne de la base et qui marche. Ça a été le cas de Linux. À plus petite échelle, ça peut être le simple fait de reproduire chez soi un bouton de machine à laver grâce à une imprimante 3D et se passer du SAV du fabricant. » Pour obtenir quelques tuyaux, rien de tel qu’un passage par les ateliers organisés par Tetalab dans le cadre de la Novela. Peu importe que vous soyez au point sur vos cartes Arduino* ou vos codecs**, vous êtes sûrs de repartir plus riches de connaissances ou même, qui sait, d’un robot volant réalisé de vos mains.
La Novela 7 au 23.10 Les 14 et 15.10 : week-end robots au Campus de Rangueil Tetalab anime un atelier destiné à enseigner aux visiteurs comment construire eux-mêmes, à partir de brosses à dents, des robots qui se déplacent tout seul ou qui volent Du 20 au 23.10 aux Abattoirs Tetalab présente son Clin d’oreille, perroquet numérique, un dispositif sonore de capture et de rediffusion de conversations, exclamations, discussions, brouhaha et D-Génératif, installation et performance mêlant danse, peinture, vidéo et interactivité tetalab.org tetaneutral.net
* Plateforme d’électronique programmée qui sert à construire la plupart des projets de Tetalab. **Procédés capables de compresser et de décompresser un signal numérique.
2 rue du Fourbastard - Toulouse 05 61 233 171 www.hurley-toulouse.com