Label•
# 2 12
magazine trimestriel édition 2.12 – 2012 – p 109062 € 4.95 – antwerpen x
co n t e n t – c r ed i t s
Label. 2.12 Photography
Covershoot by Mark Abbawi markabbawi@gmail.com
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street
Mark Abbawi and others in
More? www.labelmagazine.be
Stockholm
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shooting erika
Mark's street photography on page 12, 26, 31, 41, 42 and 49
009 Label. Loves…
028 Rapport – Premium Inc
011 Tendance – La combinaison
030 Label. Loves… sneakers
013 Tendance – Fonctionnalité dans la ville
032 Profil de marque – Tom Tailor investit
016 Interview – s.Oliver: L’innovation est notre atout! 020 Retail – Le secret du succès d’un concept store 024 Interview – Des agences ambitieuses: Eye On Fashion et The Closet 027 Interview – La deuxième souffle de Garcia Jeans
036 Interview – Can I have a Pony? 038 Rapport – Table ronde: L’innovation chez les détaillants 043 News 048 Column – How to become… Le Shop 050 Contact list
Responsable de la publicité : Luc Van Ginneken, Caroline Gydé est une édition de Squadra Media s.a. www.labelmagazine.be
— Rédacteur en chef : Stephanie Duval Éditeur : Charlotte Van Strydonck Art direction + design: Hectica - www.hectica.com
— Collaborateurs : Fleur Bourgeois, Christin Ho, An Kokken, Elisa Serroyen, Kim Siroyt, Chris Vermuyten Photographie : Mark Abbawi, Elisa Serroyen
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Production : Greet Dufraing Sécretariat de la rédaction : Charlotte Van Strydonck Traduction: IGTV
— Projet + adresse de la rédaction : Squadra Media s.a. IJzerenweglei 17, 2640 Mortsel, T : 03 448 47 30, F : 03 448 47 31 Éditeur responsable : Luc Van Ginneken, IJzerenweglei 17, 2640 Mortsel
— Membre de l’Union des Editeurs de la Presse Périodique Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce numéro ne peut se faire qu’avec consentement formel de l’éditeur.
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Label. 2.12 street Photography — Mark Abbawi shooting Oscar in Stockholm
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tr e n d s — r epo rt
Fonctionnalité dans la ville L’urban outdoor a la cote texte : an kokken
Hugo Boss confectionne des vestes en GORE-TEX, et Alexander Wang, tout comme Stella McCartney, utilisent des matières high-tech issues du monde du sport dans leurs nouvelles collections. C’est un fait incontestable: les mondes de la mode et du sport en plein air sont de plus en plus proches. On voit de plus en plus de vestes de ville à la fois branchées et fonctionnelles (respirantes et imperméables), et l’époque des vestes de trekking informes est depuis longtemps révolue. Alors que la mode du fitness et du sport a trouvé sa place dans nos dressings, les vêtements techniques semblent, eux, avoir trouvé le chemin des collections casual. Il y a belle lurette que les vestes d’hiver tendance avec doublure technique et isolante ont perdu de leur exclusivité; on en trouve même dans les collections Armani et Bogner.
On trouve également dans les magasins des chemises d’été qui protègent contre les rayons UV et éloignent les insectes. Enfin, même la chaîne Jack & Jones est en train de développer sa propre collection de vêtements de ski. Les vêtements outdoor gagnentils en popularité, ou les vêtements de mode deviennent-ils plus techniques? Les deux, même si pour le moment, c’est surtout le monde de l’outdoor qui cherche à se rapprocher du citadin actif. “Le marché se rajeunit”, affirme Marc Fischer de adidas Outdoor. “Et les jeunes sont en général attirés par les vêtements outdoor. Ils sont confortables, coupe-vent et imperméables. Toutefois, leur aspect fonctionnel est loin d’être l’unique garant du succès: le style et la coupe sont au moins aussi importants. C’est normal… Quand on se balade en ville, on n’a pas envie de ressembler à un alpiniste qui s’apprête à escalader l’Everest.”
Quelques produits urban outdoor de la collection AH 2012/13 Columbia lance des vestes qui utilisent la technologie Omni-Heat, une matière qui réfléchit la chaleur corporelle et tient bien chaud. — Les bottes de la Thermal Collection de Palladium sont entièrement imperméabilisées et dotées d’une doublure qui résiste aux conditions de froid extrême. Les modèles de la Waterproof Collection sont fabriqués en nubuck gras imperméabilisé. La semelle, les coutures et les surpiqûres sont imperméables. — Pour sa collection automne, la marque néerlandaise Ontour s’est inspirée des vêtements portés par les alpinistes. Les matières sont de grande qualité et la finition toute en subtilité. La collection comprend de jolis pulls en laine, des gilets et des parkas à doublure amovible.
Columbia — Palladium — Ontour
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tr e n d s — reta i l
Le secret du succès d’un concept store? Raconter des histoires… texte : chris vermuyten
Gino Cukrowicz et Radhi Kilachand — Gauche: X-treme LAB
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Deux luxueux concept stores ont ouvert leurs portes ces derniers mois. À l’évidence, il y a donc toujours de la place pour des projets empreints d’exclusivité à Bruxelles et Anvers. Même si le climat actuel porterait plutôt à croire le contraire. Pour preuve, ouvrez un journal: le pessimisme imprègne chaque page. Le luxe est-il réservé à une poignée d’élus? Ou faut-il lui donner une acception plus large? Et comment expliquer le succès des concept stores? Quelle est la différence avec une boutique? Résultats de nos investigations. Dans le secteur du retail, le mot “concept store” continue à faire le buzz. Le consommateur est connu pour son inconstance: il est sans cesse en quête de nouveautés, qui doivent ellesmêmes être de plus en plus pointues. L’innovation a toujours été une condition indispensable
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du succès, mais aujourd’hui, il ne suffit plus pour un magasin de se renouveler constamment. Le facteur feel good est également essentiel, le consommateur veut avoir l’impression d’«être reçu chez des amis». Il s’agit en fait d’une conséquence directe de la crise, qui affecte même ceux qui n’en ressentent pas vraiment les retombées négatives. Les analystes de tendances n’ont qu’un mot à la bouche: «cocooning». Un mot qui évoque la chaleur rassurante du foyer et la solidarité. Un magasin doit donc donner à ses clients l’impression qu’ils font partie d’un groupe de privilégiés. Pour instaurer cette ambiance chaleureuse, le retailer ne peut bien entendu miser sur un seul article: il doit créer tout un univers. Dans une boutique traditionnelle, tout tourne autour des marques. Dans un concept store, l’accent
est mis sur la perception. Pour faire vivre au client une expérience hors du commun, le retailer veille à créer une alchimie particulière entre les marques et les produits, en s’attachant à garder la même atmosphère et à s’adresser à un groupe cible spécifique. Peu importe que le magasin propose des vêtements, de la déco, des cosmétiques, des livres, de la musique: tout doit être articulé autour d’un seul thème. Et ce thème peut évidemment se décliner de multiples façons: design épuré, trekkings norvégiens, ambiance italienne, vêtements et présentation de luxe,... L’essentiel est d’inclure chaque fois un élément neuf: de nouvelles marques, une nouvelle présentation, de nouvelles associations. Bref, une évolution constante, alimentée par de nouvelles marques, une autre disposition, une nouvelle interprétation. Les mots d’ordre
sont “effet de surprise” et “flexibilité”. Et parfois, l’effet de surprise est axé sur le luxe à l’état pur. Car quoi qu’on en dise, le luxe se porte bien. Aujourd’hui encore. Les résultats financiers du groupe LVMH, par exemple, sont éblouissants: au quatrième trimestre 2011, son chiffre d’affaires a progressé de 20% par rapport à la même période en 2010. Les bénéfices sont eux aussi en hausse de 22%. Un gain qui s’explique à la fois par l’ouverture de nouveaux magasins en Extrême-Orient, mais aussi par de meilleures ventes sur les marchés occidentaux traditionnels. Pour Bernard Arnault, CEO, l’année 2011 a été formidable. On observe une tendance identique chez Ferrari, qui a vu son chiffre d’affaires augmenter de 17,3% et ses bénéfices de 3,2% l’an dernier.
in te rview
Des agences ambitieuses Eye On Fashion acquiert The Closet texte : kim siroyt
La collection rétro de Darling
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La chance sourit aux audacieux. Une règle à laquelle la mode n'échappe pas. Dans un secteur qui évolue et bouge en permanence, la crise touche aussi les agences et les commerçants. Avec, curieusement, des extrêmes: certains en retirent des bénéfices, d'autres sont contraints au repli. L'agence Eye On Fashion fait partie des heureux. Ouverture d'un nouveau show-room, chiffre d'affaires en hausse: Label. s'est dit qu'il était temps de faire un tour du côté de l'univers de Dieter Deceuninck, administrateur délégué de Eye On Fashion. Il y a neuf ans, Dieter faisait la tournée des magasins avec ses collections et sa camionnette de livraison. Eye On Fashion était née. Deux ans plus tard, l'agence disposait de son propre coin. Aujourd'hui, Desigual, Darling et bien d'autres dévoilent leurs charmes dans une ancienne maison de maître et une ancienne brasserie, situées côte à côte à Anvers. Avec l'arrivée d'un nouveau protégé, The Closet, l'agence s'est mise en quête d'un QG plus spacieux… Pourquoi cette scission entre Eye On Fashion et The Closet? Dieter Deceuninck: “Nous sommes ambitieux et avons l'intention de continuer à grandir. Il y a deux saisons, nous avons décidé de franchir un nouveau pas dans la mode féminine. Avec un objectif précis: habiller la femme de pied en cap avec des marques milieu de gamme. Nous avons abandonné ou déménagé dans d'autres show-rooms les marques qui ne correspondaient plus à cet objectif. Il est important, à mes yeux, qu'Eye On Fashion affiche clairement son identité et soit capable de l'exprimer auprès de sa clientèle. The Closet est le fruit d'un concours de circonstances. Nous évoluons dans un secteur qui bouge en permanence et dans lequel les agences doivent sans cesse se remettre en question. The Closet s'est présentée comme une opportunité. La scission se justifie par notre volonté de privilégier une communication très claire avec nos clients. Chaque show-room doit avoir son identité propre. Juxtaposer les marques The Closet et Eye On Fashion n'était pas, à mon sens, une bonne idée.”
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L’équipe d’Eye On Fashion de gauche à droite: Joke, Gina, Dieter, Miet et Natalie. — Nils Schaffrath, associé et responsable des ventes à The Closet
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in te rview
Can I have a Pony? Le come-back d’une légende new-yorkaise texte : kim siroyt
Le nom Pony a peut-être une consonance familière pour les fans de sneakers, mais évoquera sans doute un petit cheval pour le consommateur moyen. La marque Pony a fait fureur dans les années ‘80 et séduisait alors des athlètes renommés comme Mohammed Ali. Au fil des ans, elle a peu à peu quitté le devant de la scène. Mais aujourd’hui, Pony est prête à prendre un nouveau départ. Label a rencontré Arthur van der Kroft, CEO de Pony Europe, afin d’en savoir plus sur la relance de la marque et les projets d’avenir.
Pony fait partie de ces marques qui ont favorisé l’émergence de la culture sneakers. Créée en 1972 par Roberto Muller à New York, elle est devenue l’une des plus grandes marques américaines de sneakers dans les années ‘80, devançant Nike de très loin. Il est difficile de concevoir qu’elle ait un jour perdu son aura. Comment expliquez-vous ce déclin? Arthur van der Kroft: “En 1986, Roberto Muller a vendu sa marque à adidas. Pony est ensuite passée dans de nombreuses mains et a fini par être reléguée à l’arrière-plan. Il n’y a jamais eu de mauvaises intentions, seulement des décisions et des stratégies malheureuses. Ce qui explique pourquoi Pony a tant perdu de son prestige.”
Cedric Maxwell aka Cornbread
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Love story “Une collaboration avec un magasin naît d’un amour réciproque“, explique Arthur. “Notre relation avec Colette à Paris est très positive, on sent qu’il y a un réel intérêt pour Pony. Ce sont des partenaires de ce genre que nous recherchons.”
Comment est née l’envie de relancer la marque? Arthur: “Un entrepreneur est toujours à la recherche de nouveautés. Il y a énormément de marques anciennes et nouvelles sur le marché, mais nous voulions une certaine authenticité. Pony possède cette qualité, ce qui la rend intéressante. En 1972, c’était un peu l’anarchie à New York, il y avait beaucoup de criminalité et de prostitution. La ville a entamé sa transformation au moment précis où Pony a vu le jour. La marque est à l’origine de la culture sneakers, ce qui rend l’histoire belle et authentique. Une telle marque mérite une place sur le marché.” Quelle est votre stratégie de relance? Arthur: “Nous voulons relancer la marque, mais sans précipitation. Nous devons comprendre pourquoi elle a été boudée pendant toutes ces années et tirer les leçons qui s’imposent. Et surtout, nous devons nous inspirer de la période de gloire de Pony. C’est cet esprit, cet ADN qu’il faut proposer aujourd’hui à notre groupe cible. Pony est une marque positive, fière, simple, authentique et, bien entendu, newyorkaise! Au niveau de la distribution, nous recherchons des magasins de sneakers et d’articles lifestyle de qualité, mais je le reconnais, il faut réussir à raviver l’intérêt des détaillants. Nos vendeurs se rendent d’une boutique à l’autre, ils travaillent un peu à l’ancienne, mais cela a un certain charme. Nous ne pouvons pas nous permettre de vendre dans notre show-room, et les détaillants que nous visons pour l’instant ne peuvent pas non plus s’offrir le luxe de visiter tous les salons et show-rooms. L’heure n’est pas à l’opportunisme. Sur le
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Authentic vintage slamdunk
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r e p o rt
Table ronde L'innovation chez les détaillants C'est la crise. Une crise dont on nous rabat les oreilles. Peut-être est-il temps d'envisager un débat qui porterait non pas sur les solutions de survie à la crise, mais plutôt sur les manières de nous adapter à un monde qui ne sera jamais plus le même. Label a pour ce faire donné la parole à un panel éclectique de participants qui, partant de divers points de vue, ont réfléchi à l'innovation et à l'avenir du commerce de détail. Un débat dont les idées vous inspireront peut-être à penser la crise autrement, mais aussi et surtout à la vivre autrement. texte : stephanie duval
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photos : elisa serroyen
Où en est l'innovation dans le secteur du détail? Ruud: Il existe certains secteurs d'activité bien ancrés où la méthode de travail n'a pas changé depuis dix ans. Mais le consommateur a évolué et mène aujourd'hui la danse. Pinkeye vient par exemple de concevoir l’aménagement d’une agence de voyage – le nouveau bureau Connections à Anvers. Dans ce secteur, la concurrence de l'offre en ligne est écrasante et il est difficile pour les agences 'physiques' d'offrir une véritable plus-value. Ce que nous avons fait, c'est appliquer au voyage des éléments d'autres secteurs. Innover, c'est collectionner les idées et savoir les sortir au bon moment, en les combinant intelligemment. Les détaillants considèrent encore trop souvent la vente en ligne comme une concurrente, alors que l'objectif est de se renforcer mutuellement. En soi, peu importe que vous achetiez un produit en magasin ou en ligne. À condition que vous entriez un jour dans le magasin – le lien avec la marque. La vente hors ligne présente pas mal d'avantages par rapport à la vente en ligne. Kim: Je constate aussi que les sites en ligne cherchent de plus en plus à ouvrir un magasin ou des boutiques éphémères, parce que le commerce en ligne ne touche pas tout le monde. Tous les consommateurs n'achètent pas sur internet. Les gens aiment associer un visage humain à une marque, veulent toucher le produit. Sous cet angle, il s'agit d'interaction. La vente en ligne et le magasin 'en briques' se renforcent l'un l'autre. Isabel: Il est intéressant d'observer le consommateur. Il nous arrive d'avoir envie de jeter un œil sur les collections en ligne ou de vouloir passer une commande sur internet. Ou de surfer pour connaître l'offre disponible, par ex. pour préparer un citytrip, et de ne pas trouver ce qu'on cherche et donc de s'adresser en fin de compte à une agence de voyage. Chaque média fonctionne à sa façon. Les détaillants doivent apprendre à en tirer un meilleur profit. Quand on est détaillant, que faire pour mieux réagir à ce monde qui ne cesse d'évoluer? Noëlla: Le personnel de vente voit aussi internet comme un concurrent. Pourtant, vous pouvez être innovant et coupler les deux. Comment? En formant votre personnel pour qu'il puisse gérer l'un et l'autre. Les détaillants ont des difficultés à garder leur personnel: les vendeurs en ont vite marre du train-train quotidien. Mais si vous mettez vos vendeurs en rayon le matin et au call-center l'après-midi pour gérer les commandes en ligne et répondre aux questions, vous
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Nos partenaires Noëlla Heylen: Directrice générale de Talent4Retail, le site d'emploi spécialisé dans le secteur du détail (www.talent4retail.com) “Pour moi, l'innovation, c'est penser sans cesse à la conséquence potentielle des actes que je pose aujourd'hui.” — Diane Steinfort: Gérante de l'agence et bureau conseil HotBunking Brands (www.hotbunking.com) “L'innovation, c'est jeter un regard différent sur les choses telles qu'elles sont aujourd'hui et anticiper.” — Ruud Belmans: Directrice créative du studio de design Pinkeye (www.pinkeye.be) “L'innovation, selon moi, c'est observer tous ensemble tout ce qui existe sous une lumière différente, mais aussi selon divers points de vue.” — Consultante Développement durable chez Studio Spark (www.studiospark.eu) “Pour moi, l'innovation c'est la mise en pratique réussie d'idées créatives. C'est sortir des sentiers battus quant à ce que nous faisons d'abord, et quant à notre manière de penser ensuite.” — Kim Mampaey: Coordinatrice du projet Innovation Retail à la VOKA (Chambre de commerce Anvers-Waasland, www.voka.be) “Je considère l'innovation comme une réflexion tournée vers l'avenir; c'est oser être créatif, oser être différent des autres.” — Isabel Verstraete: Consultante indépendante image de marque (www.i-stories.be) “L'innovation, c'est aussi accepter d'avancer par tâtonnements. Je pense que Steve Jobs – dont je viens de lire la biographie – en est le plus bel exemple.”
De haut en bas et de gauche à droite: Isabelle – Noëlla – Ruud – Sarah – Kim – Diane
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leur donnez l'impression d'avoir deux jobs variés. Diane: Je constate que certains détaillants sont comme paralysés. Ils ne voient plus rien de positif. Il ne voient que les obstacles démesurés qu'ils doivent surmonter. La première chose à faire si vous êtes détaillant, c'est de changer votre manière de voir les choses: penser en termes d'opportunités plutôt que de limites. Trouver la force de sortir du modèle dans lequel vous êtes enfermé pour l'instant. Sarah: Au lieu de copier ce que tout le monde fait, on peut aussi se demander: 'Quelles sont mes forces actuelles?' Supposons que vous ayez un petit commerce de proximité qui offre une véritable qualité et un véritable service. Lancez-vous sur internet! Vous pouvez par exemple envoyer un e-mail à vos clients réguliers pour les informer que la nouvelle collection est disponible en ligne. Invitez-les à y jeter un œil et organisez, en semaine, une soirée portes ouvertes en ayant soin de préparer les vêtements qu'ils ont sélectionnés en ligne pour qu'ils puissent les essayer. C'est une toute nouvelle expérience du shopping! Diane: Le niveau de formation général est aussi plus élevé. Avant, beaucoup avaient une formation professionnelle. Aujourd'hui, il est important de veiller, en tant que détaillant, à ce que votre commerce offre un cadre de travail intéressant aux personnes mieux formées, pour qu'elles puissent s'y réaliser. Le profil des candidats-vendeurs type a-t-il changé? Que recherchent aujourd'hui les commerçants quand ils engagent? Noëlla: Les candidats ont changé. Mais pas encore les détaillants. Le consommateur est critique, mais le candidat-vendeur l'est tout autant. Lors d'un entretien, le candidat va s'intéresser à ce que l'employeur peut lui offrir. Il l'interrogera sur ses perspectives de carrière – et je ne parle pas du salaire, mais de la formation. Les vendeurs potentiels exigent simplement que leur employeur 'améliore leur vie'. Mais ce n'est pas le seul défi du secteur du détail. Les vendeurs et gérants exigent aussi des horaires flexibles. On ne parle plus que de la nouvelle organisation du travail. C'est pourquoi les détaillants doivent changer les lieux ou les schémas d'occupation de leur personnel: leur permettre de commencer à midi ou de gérer par téléphone, de leur domicile, les questions des acheteurs en ligne qui ne maîtrisent pas bien le système de navigation. Sarah: Il n'y a pas que la formation qui compte aujourd'hui; le
développement durable est devenu très important. Des études ont démontré que les candidats étaient très attentifs à ce que font les entreprises au niveau social et environnemental. Ce qui compte, c'est l'approche globale. Que défendez-vous? Avez-vous une vision d'entreprise? Quelles sont vos valeurs? Correspondent-elles aux miennes? Plus que le salaire ou les conditions, c'est la culture qui réunit les gens. Noëlla: En travaillant dans les coulisses de l'emploi, je rencontre beaucoup de candidats. Tel candidat va s'inscrire et postuler simultanément auprès d'une vingtaine d'entreprises. Un autre prendra par contre le temps de trouver l'entreprise lui convient le mieux. Mais c'est à l'entreprise qu'incombe la responsabilité de fidéliser son personnel. Elle doit faire des efforts en ce sens et s'y investir. Sarah: Nous sommes en ce moment en pleine guerre des talents, une guerre qui ne fera que s’intensifier. Certaines entreprises l'ont compris; d'autres pas du tout. En tant que candidat, quelle entreprise choisirez-vous? Certainement celle qui vous dira: 'Voyez tout ce que nous pouvons faire pour vous, vous êtes important pour nous'. Isabel: Le monde se scinde en deux. Il y a d'une part les entreprises qui attendent le retour de l'âge d'or pour que tout recommence comme avant, et d'autre part les entreprises qui se remettent fondamentalement en question à tous niveaux: en tant qu'employeur et en tant que détaillant. Que devons-nous faire pour être et rester solides? Comment être encore sur le marché dans dix ans? Mais je ne miserais pas lourd sur ceux qui attendent le retour du bon vieux temps. Il est inimaginable de voir combien d'entreprises pensent encore que, lorsque la crise sera passée, tout continuera comme avant. Cette crise est bien sûr économique, mais elle va bien au-delà. Nous avons atteint la fin d'une époque, c'est le moment ou jamais d'y voir là un défi. Diane: Nous organisons en mai un atelier axé sur l'innovation dans le secteur du détail, qui permettra aux détaillants, par le biais d'un questionnaire, de déterminer les faiblesses de leur business plan et de rentrer chez eux avec une ou plusieurs idées pour améliorer tel ou tel point à court terme. Il va de soi que vous avez besoin, pour vous y aider, d'autres personnes autour de vous. Mais certains clients réagissent en disant: ok, mais pas si Bruno ou Matthieu ou Michel sont là aussi, parce que si j'exprime tout haut mes souhaits à court terme, ils vont me piquer mes idées. C'est idiot, car la bonne idée que vous pourriez avoir en y participant peut vous être inspirée par quelqu'un d'autre.
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news
News --------------------------------------------------------ADenim expérimente La marque allemande ADenim s’est prêtée l’an dernier à une expérience des plus originales, baptisée “Roof-Destroyed Denims”. Les pantalons de la marque, placés sur le toit du siège principal pendant une année entière, ont été exposés au gel, au vent, à la neige, à la pluie et au soleil. Les raisons de cette expérience? Elles sont très simples: la nouvelle collection ADenim s’inspire de ces jeans patinés par le temps. Infos: www.a-denim.com Voi Jeans à la conquête de l’Europe La griffe britannique Voi Jeans s’apprête à conquérir l’Europe. Après une expansion réussie en 2011, cette marque de jeans abordable prévoit de poursuivre son développement en Europe. La boutique allemande Freudenhaus, première sur la liste, accueillera le premier shop-in-shop Voi Jeans sur une surface de 122 m2. Infos: www.voijeans.com G-Star se développe Fin février, G-Star inaugurait à Hong Kong son plus grand magasin au monde: un nouvel espace de pas moins de 528 m2 intégralement placé sous le signe de l’innovation denim. Et la cérémonie d’ouverture, avec danse traditionnelle chinoise du lion, rideau en denim et baptême au champagne, n’est pas passée inaperçue! Depuis la fin mars, la station balnéaire belge de Knokke accueille aussi une boutique monomarque G-Star – certes plus modeste. Infos: www.g-star.com
Mustang Jeans octogénaire! Mustang Jeans souffle cette année ses quatre-vingts bougies. La marque de denim allemande lance à cette occasion, pour AH 2012/13, une collection en édition limitée qui rend hommage à ses origines. La collection capsule se compose d'une veste en denim, d'un jeans, d'une chemise en denim et d'un T-shirt mixte. Infos: www.mustang-jeans.com Lee Cooper à la plage Ce printemps, Lee Cooper s’offre un bol d’air marin à la côte belge. Dès le mois d’avril, le personnel du Blue Buddha Beachclub de Knokke sera en effet habillé par Lee Cooper. Cette année, la marque britannique sponsorise en outre le célèbre pilote de rallye belge Freddy Loix. Infos: www.leecooper.com Un show-room pour Zoe Karssen En février dernier, Zoe Karssen a ouvert son premier show-room à Amsterdam, à partir duquel la marque gérera les relations publiques et les ventes pour le Benelux. L’expansion internationale se poursuit à une cadence soutenue, avec l’acquisition de clients comme Selfridges à Londres. Et les nouveautés ne s’arrêtent pas là puisque la styliste Merel de Jong rejoint l’équipe en avril 2012. Infos: www.zoekarssen.com
Un souffle de renouveau chez Esprit Esprit projette de rénover tous ses magasins. L'opération devrait débuter cette année. Cette décision s'inscrit dans le cadre d'un nouveau programme de transformation visant à améliorer la notoriété de la marque à long terme. Bois de luxe, détails artisanaux et atmosphère californienne seront au rendez-vous pour vous offrir une oasis de sérénité au cœur de la ville. Infos: www.esprit.com
Kings Of Indigo La toute nouvelle marque hollandaise de denim Kings Of Indigo revisite les classiques américains avec un souci très japonais du détail. Leur marque de fabrique: des vêtements indémodables qui vous rendront service des années durant. Une philosophie respectée à la lettre puisque la marque vous permet de commander le kit de réparation Triple-R (recycler, réparer, réutiliser) pour pouvoir profiter de votre achat encore très longtemps. Infos: www.kingsofindigo.com
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C’est avec grande fierté que Freeman T. Porter a présenté son nouveau Country Manager: depuis mars 2012, Hendrik Schimmel est le nouveau responsable vente et distribution pour la Suisse, l’Autriche et l’Allemagne. Parmi ses premières missions: l’ouverture d’un show-room et d’une boutique Freeman à Berlin. ––––– L’événement risque de faire du bruit: Stone Island fête son trentième anniversaire en 2012! Le label de mode italien lance pour l’occasion trois pièces vestimentaires symboliques. Et, cerise sur le gâteau, une rétrospective à Florence et un book photos viendront couronner cette année clé.
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