Habiter entre ville et plaine. La montée des eaux comme opportunité de recomposition du paysage.

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Habiter entre ville et plaine

La montée des eaux comme opportunité de recomposition du paysage

Steve Hardy S10-AVT 2017-2018 - Studio Habiter demain le littoral Delphine André, Eric Dussol, Frédéric Gimmig, Jean-Michel Savignat Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille



Habiter entre ville et plaine

La montée des eaux comme opportunité de recomposition du paysage

Steve Hardy projet de fin d’études dirigé par Jean-Michel Savignat encadrants : Delphine André, Eric Dussol et Frédéric Gimmig département “Architecture, Ville et Territoire” studio “Habiter demain le littoral”


Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer. Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ; Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs éternels, ô frères implacables ! Charles Baudelaire, “l’Homme et la mer” in Les fleurs du Mal, 1857


Je tiens tout d’abord à remercier Delphine André, Eric Dussol, Frédéric Gimmig et Jean-Michel Savignat pour leur suivi, leurs conseils et leur bonne humeur dans la réalisation de ce projet de fin d’études. Un grand merci à Victorine Leborgne - toujours efficace et positive - pour m’avoir accompagné durant un semestre à la mise en place d’une stratégie territoriale commune sur le site de la plaine de l’Argens. Un remerciement particulier à Viktor Toribio pour ses connaissances exceptionnelles sur les végétaux, et notamment sur le riche patrimoine que nous possédons en Méditerranée. Je tiens aussi à remercier Lili Szabo - et ses pâtes danoises à l’huile d’olive -, Loïs Gabriagues, Anaïs Djerian, Kelly Steiner, Nicolas Dalmasso - avec sa jambe en moins -, Céline Frattesi, Sandrine Léon, Antonin Aulagner et Clémence Pascal pour leur relecture attentive et leurs conseils à la fois en matière de projet, de graphisme ou de cuisine. D’une manière générale, à mes amis du lycée, de l’ensa.m ou de Liège avec qui j’ai partagé durant cette année mes idées, mes inquiétudes, et m’ont aidé à mieux organiser mes idées. Enfin, le meilleur pour la fin, à toute ma famille, pour m’avoir soutenu et encouragé durant ces cinq années.



BRIANÇON

GAP

BARCELONNETTE

DIGNE-LES-BAINS FORCALQUIER AVIGNON

CASTELLANE

NICE ARLES

SALON-DE-PROVENCE

MONACO

GRASSE DRAGUIGNAN PLAINE DE L’ARGENS

AIX-EN-PROVENCE

BRIGNOLES MARSEILLE

TOULON

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50

7



sommaire

entre massifs et mer, la plaine de l’Argens

9

un territoire stratégique entre ruralité, agriculture et balnéarité la plaine de l’Argens, un paysage structuré mais morcelé par les activités

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la montée des eaux, l’opportunité d’une adaptation du territoire

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montée des eaux et inondations impactent le territoire une démarche de retrait à l’embouchure de l’Argens pour un nouveau paysage vers une mobilité de la découverte du paysage une stratégie globale de recomposition du paysage

33 41 43 51

habiter entre ville et plaine

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le Capou et le Camp de l’Abé, un ensemble hétérogène un nouveau quartier la montée des eaux comme élément créateur de paysage, la nature et les aléas comme marqueurs du territoire prolonger la plaine contenir la ville une installation dans le temps une diversité d’espaces publics entre ville et plaine habiter par séquences

57 65 67 67 71 79 81 109 119

pour un territoire résilient

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bibliographie et références

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annexes 157 légendes 168


0

1

la plaine de l’Argens

2km


entre massifs et mer, la plaine de l’Argens

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Population

Superficie

Densité

52 532 hab

17,3 km2

514 hab/km2

Puget-sur-Argens

6 915 hab

26,9 km2

257 hab/km2

Roquebrune-sur-Argens

12 155 hab

106,1 km2

115 hab/km2

Saint Raphaël

34 115 hab

89,6 km2

381 hab/km2

105 717 hab

239,9 km2

Fréjus

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un territoire stratégique

Entre la mer Méditerranée et les Alpes, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur offre une multitude de paysages tous aussi spectaculaires les uns des autres. Troisième région française en terme de densité, derrière l’Île-de-France et les Hauts de France, mais concentrant 80% de ses cinq millions d’habitants sur le littoral1, la région se caractérise par sa population en quasi-totalité urbaine. Habitant près des côtes fortement artificialisées où se retrouvent trois des plus grandes métropoles françaises que sont Marseille, Toulon et Nice. Long de sept cents kilomètres, le littoral provençal et azuréen est un moteur d’attractivité et un enjeu majeur pour l’économie et le tourisme de la région. La plaine de l’Argens est située à l’extrémité est du département du Var. à une centaine de kilomètres de Marseille - capitale de la région - et une quarantaine de kilomètres de Nice, sur l’axe reliant l’Espagne à l’Italie. Ceinturée par les massifs des Maures à l’ouest et de l’Estérel à l’est, la plaine se caractérise par la présence forte du fleuve prenant sa source près de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, et ses méandres. Il se jette dans la mer Méditerranée après avoir été rejoint par le Reyran, rivière côtière canalisée en entrée de la plaine et ceinturant l’urbanisation de Fréjus. Profitant d’une desserte exceptionnelle par le train - la ligne ferroviaire Marseille-Vintimille y dessert trois gares - et par la route - avec l’autoroute A8 traversant la région d’est en ouest -, d’un tourisme balnéaire important, et d’une croissance démographique forte par sa situation privilégiée en bord de mer, au cœur d’un paysage exceptionnel et sur l’axe de trois des plus grandes métropoles du pays, la plaine de l’Argens possède des atouts majeurs et un potentiel à projets aux vues des enjeux touristiques, paysagers, démographiques et climatiques qui s’y retrouvent.

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d’après les données du Conseil Régional Provence-Alpes Côte d’Azur

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ĂŠtat-major - 1850 14

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2km


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image aĂŠrienne - 1950 16

2km


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camps d’ouvriers agricoles près de la plaine de l’Argens carte postale, 1920

entre traces romaines, agriculture et modernité carte postale, 1930

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Territoire habité dès l’Antiquité, au bord de l’estuaire de l’Argens dans une zone marécageuse, Fréjus - Forum Iulli - fut la première ville fondée sur ce territoire par les Romains, dans le but de faire concurrence à la grecque Massalia qui était alors l’une des plus grandes places marchandes au monde. Le long de la Via Aurelia reliant Rome à l’Hispanie, l’empereur Auguste y voyait dans cette vallée un fort potentiel économique qui permettrait à l’Empire d’asseoir sa domination commerciale sur le pourtour méditerranéen. C’est finalement son camp militaire qui fera de Forum Iulli sa réputation mais aussi sa richesse, devenant un avant-poste de l’armée romaine, dotée d’une grande base navale et d’un arsenal sont les traces restent aujourd’hui visibles ou refont surfaces lors de travaux. Pendant longtemps, cette plaine se développera loin de son fleuve et des marais. Territoire rural, soumis aux caprices de l’Argens et des inondations. L’industrialisation progressive de l’agriculture a favorisé l’assèchement des marais par la maîtrise de l’eau. Cela a ainsi engendré la création d’un parcellaire agricole structuré par des canaux d’irrigation et la régulation de l’eau sur le territoire en cas de crues. Place militaire forte dans l’Antiquité, elle le restera jusqu’au XXème siècle avec l’édification d’une base aérienne de l’armée française. Avec sa réduction après les guerres d’indépendance dans les colonies, de nombreux tirailleurs resteront dans la région pour travailler dans les champs. C’est durant la fin du XIXème et le XXème siècle que la vallée va connaître une croissance importante avec l’arrivée d’abord du chemin de fer avec le prolongement de la ligne PLM entre Paris et Marseille vers Nice et l’Italie, puis la création de l’autoroute au nord au début des années 1960, alors que le territoire était déjà traversé par la mythique nationale 7 permettant aux vacanciers de rejoindre la Côte d’Azur. C’est aussi en ce début de la deuxième moitiée du XXème siècle qu’a lieue la rupture du barrage de Malpasset inauguré quelques temps plus tôt,

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la catastrophe de Malpasset, un marqueur du territoire image d’archive, 1959

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dix kilomètres plus au nord, sur le Reyran lors de fortes pluies qui a marqué profondément le territoire. Cette nuit-là, cet incident provoque le déversement sur la plaine de l’Argens de millions de litres d’eau emportant une partie de la ville de Fréjus sur son passage et laissant derrière lui un paysage de désolation et des centaines de victimes2. Aujourd’hui encore, cette catastrophe reste un traumatisme pour l’ensemble des habitants de la vallée, déjà habitués pourtant aux inondations importantes des deux cours d’eau. A la suite de cette catastrophe, le Reyran sera canalisé mettant un terme aux inondations de cette rivière et la ville s’étendra par la construction de grands ensembles et de nouvelles copropriétés. Territoire façonné depuis l’Antiquité pour sa situation privilégiée, la position stratégique de la basse vallée de l’Argens offre de multiples possibilités pour l’essor d’activités balnéaires, agricoles et industrielles.

2 “Edition spéciale : La Catastrophe de Fréjus” in Les Actualités françaises, 9 décembre 1959, disponible sur ina.fr

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le tourisme de masse, la ville balnéaire image d’archive, plage des Sablettes, Fréjus, 1959

Henri Prost, plan d’aménagement et d’embellissement du littoral varois, archive d’époque, Fréjus, 1923

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entre ruralité, agriculture et balnéarité

Protégées des vents par le golfe au cœur d’un paysage ouvert à la fois sur les différents massifs, la mer et la plaine, les villes de Fréjus et Saint Raphaël profitent d’un cadre exceptionnel, propice à l’essor du tourisme estival. La mise en place des congés payés, puis plus tard grâce à la forte croissance économique et sociale de l’époque des Trente Glorieuses, ont permis aux deux villes côtières de développer une économie liée à la balnéarité : plages, “croisette”, hôtels, casinos, établissements de bain, ... C’est aussi l’époque des grandes villas surplombant la mer. Tout comme le reste de la Côte d’Azur, les deux villes, mais plus particulièrement Saint Raphaël, profitent de l’héliotropisme et de cette économie, renforcés par leur accessibilité depuis la capitale par le mythique Train Bleu. Aujourd’hui, dans le Var, l’activité touristique tend à devenir indispensable à l’économie globale du département1 qui, grâce à son climat et ses sites, représente une terre d’accueil et de loisirs par excellence. Territoire empreint d’une forte identité par son paysage, il a été l’occasion dès les années 1920 de nombreuses réflexions quant à son aménagement en vue de son développement. En 1922, le plan régulateur de René Danger présente ce site comme un lieu lié au tourisme, à valoriser en mettant en avant ses “merveilles naturelles” et les activités sportives qui s’y déroulent2. Un an plus tard, en 1923, lors de la réalisation du plan d’embellissement et d’aménagement du littoral varois par Henri Prost, son analyse confirme la 1 en 2014, l’économie touristique rapportait 420 millions d’euro sur la commune de Fréjus. D’après Office du tourisme de Fréjus, Poids économique du tourisme, 2015 2 dans son étude prospective pour le plan régulateur de la ville de Saint Raphaël de 1922, René Danger dresse ainsi le tableau de l’économie locale : « Saint-Raphaël n’est pas un centre agricole, ni industriel, même si l’on a une exploitation importante de la pierre du Dramont et le transit des bauxites par le port. L’activité la plus importante est le tourisme, les séjours d’hiver et d’été, même si la ville n’est plus reconnue comme station médicale. Ce qui est important ce sont ses “merveilles naturelles” qu’il faut valoriser en faisant de Saint-Raphaël un centre de tourisme et de grand sport ». René Danger, plan régulateur de la ville de Saint Raphaël, 1922

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vocation touristique de la côte tout en lui prédisant une forte expansion. Le caractère naturel du Golfe de Fréjus qui en fait d’ailleurs sa richesse est présenté là aussi comme une identité à préserver et à conforter. Il met en place une série de mesures préventives en vue de l’expansion urbaine des deux villes. Certaines rues sont créées et disposent d’un foncier suffisamment important pour permettre leur élargissement dans le temps. Elles possèdent un service de transports en commun de qualité s’appuyant sur la mise en place d’un tramway ou l’utilisation du train longeant la côte varoise de Hyères à Fréjus - aujourd’hui disparu. Les voies routières font parti intégrante du processus de découverte du paysage côtier par leur insertion dans la pente et le panorama qu’elles offrent à leurs usagers. Enfin, la bande littorale est protégée de l’urbanisation par un confortement des cordons dunaires existants et une végétalisation plus importante. En zone urbaine, elle permet de rendre la ville moins présente dans le paysage depuis la Mer Méditerranée. Au gré des opportunités foncières et de spéculations immobilières, aggravées par une expansion extrêmement rapide de Fréjus et Saint Raphaël, la mise en place du plan-guide d’Henri Prost dans le Golfe de manière optimale a été compromise. Actuellement, la côte balnéaire est fortement artificialisée, depuis l’est de l’embouchure de l’Argens aux premières falaises de l’Esterel au Boulouris. Entre Saint Aygulf et Fréjus, à l’ouest, l’embouchure de l’Argens semble plutôt préservée de cette urbanisation massive par la présence de la base nature - une plaine sportive sur l’ancien aérodrome militaire - et des étangs de Villepey, classés Natura 2000 pour leur grande biodiversité. Ces derniers ont été créés par la réalisation de la nationale 983 faisant office de barrage à l’écoulement des eaux de la plaine et favorisant le maintien d’une zone humide en amont.

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aujourd’hui la départementale 559 qui relie Hyères à Cannes par le littoral.


Balnéarité et espaces naturels en bord de mer, l’amont de l’embouchure de l’Argens présente aussi de nombreuses parcelles agricoles où sont produits de l’agriculture maraîchère, de la serriculture, de la viticulture et des vergers. Cette production, importante pour l’économie locale, permet de donner au paysage de cette plaine une série d’alignements et de haies caractéristiques du paysage de cette plaine. Couplé à cette activité, la balnéarité comble en partie les vides, au bord des méandres de l’Argens, par la présence de campings, prisés durant la période estivale, disposés dans une végétation dense et à proximité immédiate des plages. Entre ruralité, agriculture et balnéarité, la plaine de l’Argens a donc été aménagée au grès des opportunités et par l’essor du tourisme, économie employant un nombre non négligeable d’habitants dans la région. Cette organisation spatiale a entraîné un morcellement du territoire dans un cadre exceptionnel.

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le rocher brun

La plaine agricole et ses campings

les étangs de Villepey

la vallée de l’Argens, un paysage structuré aux multiples qualités

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la base nature


la plaine de l’Argens, un paysage structuré mais morcelé par les activités Depuis Seillons-Source d’Argens à l’ouest du département du Var où le fleuve prend sa source, son parcours alterne fonds de vallons et plateaux sur une soixantaine de kilomètres avant que la vallée de l’Argens ne se dilate à hauteur du rocher brun sur la commune de Roquebrune-sur-Argens. Essentiellement agricole, le paysage présente de nombreux contrastes, entre une plaine vouée à l’agriculture et au tourisme autour des méandres de l’Argens, des zones d’activités le long de l’autoroute et de la nationale 7, des éperons rocheux habités et une côte fortement artificialisée dédiée au tourisme estival. A l’embouchure de l’Argens, la présence des étangs de Villepey ferme la plaine cultivée. Cette dernière est marquée par une structure forte du paysage par des alignements d’arbres et des haies de grande hauteur. On y retrouve cependant quelques activités de stockage de déchets automobiles ou de production de ciment qui viennent réduire l’attrait paysager de la vallée et de son embouchure. Sur les hauteurs enfin, le mitage pavillonnaire caractéristique de l’urbanisation du département empiète sur la végétation descendant les massifs. Entre ruralité, espaces naturels et activités de loisirs - notamment les bases nautiques sur les lacs artificiels et les campings -, la plaine de l’Argens est donc un territoire aux activités variées mais très souvent non liées entre elles. Elle est alors un paysage vécu, utilisé, mais aussi désorganisé et méconnu. Par les limites que forment les infrastructures routières, ferroviaires et le Reyran canalisé, les villes lui tournent l dos, privilégiant la mer, l’Esterel et les Maures.

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0

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500m

la plaine de l’Argens, entre ruralité, espaces naturels et activités de loisirs 28


-10 -20

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agriculture maraîchère au pied du rocher brun, Roquebrune sur Argens

les étangs de Villepey, une réserve de biodiversité, Saint Aygulf

un territoire mêlant balnéarité, agriculture et espaces protégés en creux des massifs

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une côte balnéaire et touristique fortement urbanisée Fréjus-Saint Raphaël

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+1

la progression de la mer

le trait de côte et en hacuré, l’impact de la montée des eaux à +1m


la montée des eaux, l’opportunité d’une adaptation du territoire

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inondations de juin 2010 entre Saint Aygulf et Fréjus image aérienne de la Sécurité Civile

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montée des eaux et inondations impactent le territoire

Pendant très longtemps, la basse vallée de l’Argens fut une zone marécageuse. Sa situation privilégiée, favorable à l’activité agricole a obligé à trouver des manières d’assécher la terre pour la cultiver. La réalisation de canaux entre les parcelles ont permis de réguler l’eau au cœur de la plaine tout en irriguant les champs. Pour se protéger des vagues de submersion et prolonger les cultures jusqu’en bordure de Méditerranée, l’embouchure a été endiguée par la création de la route nationale 98. Par cette réalisation, les étangs de Villepey sont nés, l’eau ne pouvant plus s’écouler de manière optimale dans la vallée. L’eau a toujours fait partie intégrante de ce territoire et est un des éléments pour et avec lequel il a été façonné. Si elle fascine, elle est aussi une menace continuelle par les vagues venant de la mer et les crues de l’Argens et du Reyran. Depuis une cinquantaine d’années, nous assistons à un réchauffement climatique sans précédent1. C’est aussi depuis cette période que s’est intensifiée la production agricole dans la vallée avec son industrialisation. Jusqu’alors indispensable pour le travail de la terre et la survie de l’activité, les canaux ne sont plus utilisés, remplacés par une utilisation massive de produits phyto-sanitaires décuplant le rendement des terres. Cette modernisation de l’agriculture a provoqué une perte des connaissances sur l’utilisation de ces canaux au cœur de la plaine et de leur rôle majeur dans le contrôle des eaux de l’Argens. Menacé par le fleuve, le territoire subit de grandes inondations destructrices faisant de nombreuses victimes et provoquant des dommages matériels estimés à plusieurs centaines de millions d’euro à chaque épisode de crue. Dues à l’urbanisation massive du territoire varois et de l’imperméabilisation toujours plus forte des sols par les infrastructures de plus en plus pesantes dans le paysage, les nouvelles constructions et leurs terrasses, qui empêchent 1

d’après Yann Arthus-Bertrand, Home, 2009

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les Maures

village de Roquebrune

les Maures

exploitation agricole

D7

campings

les Maures

0

l’Argens

villas de Saint Aygulf

exploitation agricole

D7

la

l’Argens

exploitation agricole

étangs de Villepey

20m

du nord au sud, une urbanisation entre les massifs et la Méditerranée soumise aux crues 36

l’Argens

friche

la Gr Garo


zone d’activités

lac de l’Arèna

serres

la Grande Garonne

poche forestière

le Reyran canalisé

DN7 (ex-N7)

exploitation agricole

zone d’activités, friches et exploitations agricoles

D559 (ex-N98)

l’Argens

autoroute A8

le Béal

logements sociaux

base nature

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l’écoulement naturel de l’eau, les crues et les inondations sont de plus en plus violentes. L’Argens n’est pas le seul cours d’eau pouvant entraîner de graves inondations. Les affluents côtiers du littoral de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont réputés pour posséder un faible débit d’eau mais les fortes pluies du climat méditerranéen entraînent des augmentations du niveau et de la vitesse des cours d’eau spectaculaires. Le Reyran, la rivière rejoignant l’Argens à son embouchure est réputé pour ses crues importantes, réduites cependant depuis les années 1960 avec sa canalisation à l’entrée de Fréjus ayant anéanti tout problème dans ce secteur2. Menacé par la terre mais aussi depuis la mer, le littoral du Golfe de Fréjus est en danger. D’ici la fin du XXIème siècle, l’Etat prédit l’augmentation du niveau de la mer d’un mètre supplémentaire par rapport au niveau actuel sur le littoral méditerranéen. Les simulations effectuées montrent ainsi l’impact paysager fort de cette dernière à l’embouchure de l’Argens avec notamment l’expansion des étangs de Villepey et l’immersion de la base nature. Cette montée des eaux menace aussi fortement les habitations et les activités existantes dans les deux villes côtières. Le canal creusé sur le tracé du port Antique lors de l’opération urbanistique de l’aménagement de Port Fréjus à la fin des années 1980 provoque une entrée d’eau de mer et une inondation de tous les quartiers en bordure. Les parcs d’attractions au nord de la base nature sont quant à eux aussi, légèrement impactés du fait de l’altitude de la départementale 559 longeant la base nature à l’est. Enfin, le port de Santa Lucia, de l’autre côté de Saint Raphaël, et les diverses activités le bordant hôtel, restaurants, ... - risquent aussi de finir immergés. Si aucune action n’est envisagée, les dommages sur le territoire pourraient être importants. Le Plan de Prévention des Risques d’Inondations de la vallée 2 d’après Préfecture du Var, Plan de Prévention des Risques d’Inondations (PPRi) de la vallée de l’Argens, 2014

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de l’Argens montre l’impact fort des crues sur l’ensemble du territoire. Couplé à la montée des eaux, la protection et une adaptation des activités et des habitants dans la plaine sont l’un des enjeux majeurs perceptible pour les prochaines décennies.

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0

200

500m

montĂŠe des eaux et inondations, un impact fort sur le territoire 40


-10 -20

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-100

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Envisager le déplacement de la route du littoral permet de penser à la relocalisation des activités situées en aval de la D8

A relocaliser

Campings

60ha

Agriculture

210ha

Activités

20ha 290ha

Foncier disponible

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Friches

332ha


une démarche de retrait à l’embouchure de l’Argens pour un nouveau paysage Le tourisme est un enjeu majeur sur le territoire. Il génère des milliers d’emplois pour accueillir les estivaliers chaque année dans les locations de vacances, les commerces, les services, les hôtels, sur les plages ; dans les parcs d’attractions ou sur les bases nautiques. IIl est, avec l’agriculture l’une des principales économies sur le territoire. L’augmentation du niveau de la mer risque de fortement porter préjudice à celle-ci pourtant vitale pour la région. Il est donc nécessaire de réfléchir dès à présent à une adaptation de cette activité à la fois par les pratiques qu’elle propose mais aussi par les emplacements qu’elle occupe. Fortement touchée, l’embouchure de l’Argens et ses activités sont vouées à être transformées, la défense de cet espace serait une action disproportionnée qui viendrait par ailleurs aggraver l’impact des crues de l’Argens en favorisant le maintien de l’eau dans la basse vallée. La montée des eaux permet alors d’envisager une démarche de retrait et une renaturation de l’embouchure de l’Argens. Elle impose une reconfiguration des activités touristiques - campings, parcs de loisirs et base nature - et agricoles en amont. Cela peut être possible sur les nombreux terrains en friches en amont. De nouvelles manières d’habiter doivent par ailleurs être trouvées. Cela permettra aussi de redonner une structure claire à cette plaine. En envisageant la renaturation du site en rendant cet espace à la mer, nous pensons que cela permettra de mieux contrôler les aléas sur le site. La départementale 8, seule transversale de la plaine, deviendrait la limite de cette embouchure renaturée permettant un accès facilité à des lieux d’observation et de découverte de la biodiversité existante par des sentiers dans un espace reboisé.

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temps 0 7 DN GARE

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FRÉJUS

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D559

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postulat de mobilité 44

bd d’Alge

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vers une mobilité de la découverte du paysage

La renaturation de l’embouchure de l’Argens oblige à réinventer la mobilité à l’échelle du territoire. Aujourd’hui, les questions de déplacements dans les villes moyennes est un problème majeur où une très majorité de la population ne se déplace qu’en voiture par l’inexistence ou le trop peu de transports en communs, par ailleurs non performants. Fréjus et Saint Raphaël en sont l’exemple où cette problématique est décuplée durant la saison estivale si bien que le réseau routier est complètement saturé. S’intéresser au prisme de la mobilité nous permet d’envisager les déplacements d’une autre manière sur ce territoire. Les objectifs sont de proposer une circulation automobile adoucie et reportée en dehors de la bande littorale où les modes actifs y seraient favorisés. Cela passe par une modification du schéma de circulation, une mise en place de transports en communs performants, une desserte ferroviaire plus fine de la vallée et du littoral et une mutualisation des espaces de stationnements en limite de la plaine et à proximité des gares et navettes maritimes. Dans un premier temps, nous proposons de fermer à la circulation routière la départementale 559 et de réserver cette voie aux modes actifs. La mise en place de poches de stationnements de part et d’autre permettrait de garder un accès routier à l’embouchure de l’Argens pour rejoindre les plages et les étangs de Villepey. La circulation serait alors reportée sur les départementales 7 et 8, devenant limites de ce littoral avec un accès privilégié aux espaces humides et renaturés nouvellement apparus. La navette fluviale existante dans la plaine jusqu’à la plage des Esclamandes est prolongée au nord vers la départementale 8, au sud d’un côté depuis Saint Aygulf, de l’autre de Port Fréjus pour améliorer l’accessibilité des plages. Dans un deuxième temps, la mise en place d’une navette autonome entre Saint Aygulf et Fréjus permet de conserver une traversée rapide et fiable de l’embouchure par un transport en commun. Les cheminements dans les

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à l’ouest des étangs de Villepey

temps 0

temps 2

découvrir les étangs de Villepey en les longeant en voiture, à vélo ou à pied. 46


à l’ouest des étangs de Villepey

temps 0

temps 2

des plateformes comme lieu de repos et d’observation. 47


à l’embouchure de l’Argens

temps 0 la départementale 559, une route-digue à l’embouchure de l’Argens

temps 1 en rendant la route uniquement pour les déplacements actifs et les TCSP, elle offre des points de départ à des sentiers près des étangs de Villepey. La réalisation de busages sous la route en certains points permet de réduire les inondations dans la plaine.

temps 2 la route entre deux eaux

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espaces renaturés et le long du Reyran canalisé en surplomb de la plaine confirment un schéma de mobilité voué à la découverte du paysage. La réalisation de la “voie des étangs” en lieu et place de la départementale 559 permet de créer une nouvelle vision sur la mer et les étangs de Villepey, et conserve un accès privilégié par les modes actifs aux plages le long d’un cordon dunaire renforcé, protégeant l’embouchure des submersions marines. En plus de son caractère de lieu dédié à la promenade, la réalisation de cette voie répond à des enjeux sécuritaires pour les habitants et les activités de la vallée. Transformée par moments en passerelle, elle perd son état de digue. L’eau s’écoule alors de manière pluis fluide en cas de crues du fleuve, réduisant les conséquences de ces événements en amont.

les différents profils de la voie des étangs projetée 49


La montée des eaux risque d’entraîner la disparition des étangs qui deviendraient des espaces entièrement immergés. En conservant et en renforçant le cordon dunaire, nous souhaitons créer une mer intérieure pour préserver et étendre cette zone humide

De la D8 aux étangs de Villepey, un espace de transition boisé et renaturé

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Le Reyran canalisÊ, un balcon sur le massif des Maures et la plaine de l’Argens 51


temps 0

lieu d’événementiel

temps 1

parc

temps 2

espace naturel et récréatif

vers une modification des pratiques sur la base nature par la transformation du paysage 52


une stratégie globale de recomposition du paysage

Si la montée des eaux oblige à une protection des espaces fortement urbanisés tout en permettant de rendre un espace public apaisé et plus qualitatif, à l’échelle du territoire, le but recherché est de recomposer le paysage de la vallée de l’Argens. La renaturation de l’embouchure du fleuve offre la possibilité de restructurer et conforter la vocation agricole et touristique de la plaine en continuité des recherches effectuées lors des Ateliers des Territoires par Frédéric Bonnet. Près de la mer Méditerranée, entre Fréjus et Saint Aygulf, les quelques activités industrielles qui existent proches des étangs de Villepey sont déplacées pour donner plus de cohérence à ce lieu en le redonnant à la nature. A proximité, la base nature, ce grand espace entre la mer et la ville en lieu et place d’un ancien aérodrome militaire, est aujourd’hui un lieu fortement pratiqué par les habitants. Laissée telle quelle, elle oblige à une modification des pratiques avec l’immersion progressive de ce lieu. A l’horizon 2100, elle devient la possibilité d’offrir un futur parc naturel humide à l’embouchure de l’Argens en prolongement des étangs. Entre ville et plaine, le Capou et le Camp de l’Abé, en bordure immédiate de cet espace est le lieu privilégié pour y proposer un agrandissement de la ville. Un nouveau quartier en interface à la fois avec la Méditerranée, Fréjus, et la vallée agricole. La recomposition du paysage par la montée des eaux permet ainsi de donner plus de cohérence à ce territoire mité entre ville et espaces naturels tout en conservant les pratiques agricoles et de balnéarité qui y existent.

53


axes principaux créer des axes actifs créer un service de navettes autonomes prolonger le service fluvial existant

P

des stationnements au bord de l’embouchure pour l’accueil des touristes des cheminements de découverte des étangs

lier à des lieux d’observation de la faune des routes et des chemins belvédères réaménager l’espace public en aval de la vallée, la plaine comme parc agricole dans l’embouchure renaturée, ramener des activités pastorales renaturer l’embouchure de l’Argens une dune renforcée, une plage maintenue et une côte protégée de la submersion marine créer des espaces de parcs

0

100

500m

une stratégie territoriale face à la montée des eaux 54


-10 -20

-50

-100

55


coincé entre ville et plaine, le Capou et le Camp de l’Abé, un espace désorganisé


habiter entre ville et plaine

57


SNCF

Avenue du 8

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8

1945 mai

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59

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un sol désorganisé

réseau viaire

un tissu marqué par une faible densité et de grandes hauteurs

les traces du passé

légende page 168

58


le Capou et le Camp de l’Abé, un ensemble hétérogène

A proximité de l’embouchure renaturée, en interface avec la base nature immergée par la mer, la ville et le parc agricole descendant la vallée font du Camp de l’Abé et du Capou, à l’ouest de Fréjus, un lieu porteur de projet. Coincé entre le Reyran canalisé à l’ouest et au nord, la ville de Fréjus et le quartier de Villeneuve le bordant à l’est et la base nature au sud, les lieux-dits du Capou et le Camp de l’Abé se présentent comme un ensemble hétérogène par les différentes activités et occupations que l’on y retrouve sur un peu plus de cent hectares. Des parcs de loisirs sont situés au sud, au bord de la départementale 559 dont un centre aquatique, surtout utilisés l’été. Des occupations de terrains pour du caravaning à destination des forains y travaillant sont en lien direct avec ces activités de loisir. Le reste de la plaine se compose de parcelles cultivées ou en friche, d’une activité de serriculture, d’un centre équestre et de quelques habitations. Un tissu viaire existe actuellement dans ces espaces, il s’agit notamment de chemins agricoles, prolongements des rues existantes de la ville que sont les chemins de Villeneuve et la rue de l’Argentière notamment. Un chemin surplombe le Reyran sur la digue en béton tandis qu’un autre le longe en contrebas. Enfin du nord au sud, au centre de cet espace, le chemin du Capou fait la liaison entre les deux lieux-dits, sur l’ancien tracé de la rivière avec sa canalisation. De l’autre côté de l’avenue du 8 mai 1945 marquant la limite avec la ville aujourd’hui, le tissu urbain se caractérise notamment par des copropriétés fermées composées de collectifs de hauteurs variées et d’une zone commerciale au sud, à l’intersection entre la départementale 559 et l’avenue du 8 mai 1945. Ville romaine, Fréjus conserve de nombreux vestiges dont certains sont aujourd’hui visibles mais dont d’autres restent encore à fouiller. Au Camp de l’Abé, c’est tout un ancien camp militaire qui pourraient encore apparaître dans le sous-sol, sur le terrain de l’ancienne ferme de Villeneuve, classée aux

59


Monuments Historiques depuis la deuxième moitié du XIXème siècle, où des restes des anciens thermes ont déjà été retrouvés. Cela oblige à laisser le sol de cet espace tel quel pour conserver l’Histoire de la Ville et y permettre plus tard la mise en place de fouilles pour la compléter. Entre le Camp de l’Abé et la plaine agricole, le Reyran canalisé crée une limite à la fois physique et visuelle entre les deux entités créant une fracture spatiale sur le territoire. Le Camp de l’Abé et le Capou sont donc extrêmement bien accessibles depuis la ville par l’avenue du 8 mai 1945 mais est coupé de la basse vallée par la rivière. Espace composé en grande partie de cultures mais non connecté au reste de la basse vallée de l’Argens, enclavé par une infrastructure cumulant jusqu’à cinq mètres de haut, ce lieu stratégique ne parvient pas à créer un lieu transitoire entre ville et plaine. Dans cet espace manquant de qualités et de cohérence, la problématique qui s’y pose est comment la montée des eaux offre-t-elle la possibilité de recomposer ce territoire et de proposer une transition à la fois entre la ville et la mer mais aussi entre la ville et la plaine ? Dans ce nouveau lieu, comment envisager d’y vivre malgré l’aléa et d’y proposer des pratiques liées au paysage ?

60



des parcelles agricoles

62

entre parcs de loisirs et serriculture, des espaces en friches


pour assurer l’emploi touristique des parcs, des parcelles réservées au caravaning à l’année

63


le Reyran comme limite physique entre plaine et ville

64

un lieu gorgÊ d’eau ouvert sur le grand paysage


des espaces marĂŠcageux en bord de mer

65


la plaine

la ville

?

la mer

0

200

500m

une avancĂŠe assumĂŠe de la mer sur la terre, de la plaine vers la ville 66


un nouveau quartier

A la croisée de la plaine agricole, de l’embouchure renaturée, de la mer et son avancée dans la base nature et bien entendu de la ville, le Camp de l’Abé et le Capou sont aujourd’hui, un espace complètement destructuré par une alternance de friches, parcs de loisirs fortement imperméables, parcelles agricoles, et quelques habitations individuelles dispersées. Profitant de sa position, cet espace doit être transformé, en prolongeant d’un côté les espaces agricoles et de l’autre la ville pour faire de ces lieux-dits cette transition entre ville et nature et dépasser ainsi la fracture spatiale qu’est aujourd’hui le Reyran canalisé. Avec l’avancée de la mer à l’embouchure et l’extension des étangs de Villepey à l’ouest de la rivière, l’attrait pour un écotourisme sur ce territoire se confirme et remet en question la raison d’être des parcs d’attractions le long de la départementale 559. Stratégiquement bien placé, proche des grands axes de communication et de la ville dans une région en forte croissance démographique, la densification de la ville de Fréjus sur ce lieu paraît donc intéressante et donne l’occasion à ce nouveau quartier de recomposer le sol et le paysage.

67


le rocher brun

le parc agricole

les Maures l’espace renaturé et les prés salés

un paysage riche par les vues qu’il offre 68

la ville historique de Fréjus l’Esterel

les étangs de Villepey Saint Aygulf

Saint Raphaël la mer Méditerranée


la montée des eaux comme élément créateur de paysage, la nature et les aléas comme marqueurs du territoire L’augmentation du niveau de la mer d’ici la fin du siècle sur le territoire de la basse vallée de l’Argens va provoquer une transformation importante du paysage. Caractérisée déjà par des massifs, une plaine agricole et la mer Méditerranée, cet apport dégage de nouvelles vues sur la nature à l’ouest, en complément de celles à l’est sur la ville ancienne de Fréjus surplombant la vallée et de la côte balnéaire de Saint Raphaël. Créatrice d’un grand paysage, la montée des eaux provoque aussi une modification des pratiques à l’embouchure. L’installation de prés salés sur la zone humide réimporte sur le territoire des pratiques pastorales disparues et l’expansion des étangs de Villepey augmentent l’envie de développer un tourisme lié à la découverte de leur riche écosystème. Au sud, avec l’immersion progressive de la base nature, c’est un ensemble de pratiques dans cette plaine sportive qui sont à réinventer. A proximité immédiate de la mer et en interface avec le Capou et la ville, sa vocation de loisirs et récréative n’est pas remise en cause. Les usages qu’apportent ce lieu, les vues disponibles donnent la possibilité d’un prolongement de la ville faisant partie intégrante du paysage en y assumant son identité de transition entre Fréjus et l’embouchure de l’Argens. Entre ville, plaine et mer, le Camp de l’Abé et le Capou sont donc le pivot entre ces trois paysages qui ne manquent qu’à être liés au cœur d’un nouveau quartier. A l’intérieur de cet espace en forme d’amande, l’eau y est omniprésente, non pas physiquement, mais par les traces et les aménagements qu’elle a nécessité. Le long des chemins, entre deux parcelles agricoles ou deux friches, les roubines - des petits canaux creusés par l’Homme pour l’irrigation des champs - traversent du nord au sud le lieu et rappelle son passé agricole qui subsiste. La topographie pratiquement plane révèle cependant un léger vallon dans des espaces de bosquets au nord, et plus loin sur la friche où se situent dans son sol des vestiges romains. L’étude du cadastre napoléonien

69


0

50

100m

eau et végétation au Capou et au Camp de l’Abé 70


aura montré une présence ancienne d’une dérivation du Reyran dont la tracé initial est aujourd’hui le chemin du Capou. L’eau et la végétation sont liés, les bosquets et les alignements d’arbres suivent le parcours de l’eau, existant ou disparu. Celle-ci est rase sur la grande friche, au même endroit où ce vallonnement s’élargit, laissant à penser que cet espace s’inonde par les eaux de ruissellement lors des fortes pluies méditerranéennes. Une hypothèse confirmée par l’étude du Plan de Prévention des Risques d’Inondations de la Vallée de l’Argens qui y montre le trajet de l’eau. Réglementairement inconstructible du fait du risque de rupture de digue du canal du Reyran en cas de manque d’entretien de l’infrastructure, le Camp de l’Abé et le Capou sont, en cas de crues, traversés par une traînée d’eau - dont la vitesse reste cependant modérée et dont les hauteurs ne dépassent que rarement les cinquante centimètres1 - s’évacuant au sud dans la base nature. Ce constat permet de remettre en question cette règlementation en adaptant l’urbanisation au parcours de l’eau. Enfin, dans cette topographie plane, le seul élément s’y dégageant visuellement sur les cent hectares sont la colline des toboggans du parc de loisirs aquatique, une émergence artificielle. Tous ces marqueurs du paysage deviennent structurants pour la proposition de projet.

1 à de très rares endroits, dans les bosquets, les hauteurs d’eau présentées par le PPRi montrent des hauteurs comprises entre 0,50 et 1m. Le vallonnement du site est d’ailleurs plus prononcé, l’eau conservant par la même sa direction vers le sud en cas de ruissellement.

71


72


prolonger la plaine

La progression de la mer à l’embouchure de l’Argens depuis le sud et le prolongement de la plaine agricole au-delà du Reyran remettent en question la présence des parcs de loisirs le long de la base nature. Elle offre la possibilité de continuer la démarche de renaturation menée en aval du fleuve, de l’autre côté du Reyran, par l’utilisation d’espèces végétales méditerranéennes. Ce nouveau lieu crée de nouvelles pratiques liées à cette nature : randonnées, découverte des étangs, vues sur le paysage ... A l’opposé, en amont, une réorganisation des parcelles agricoles en bordure du Reyran supprime la barrière physique qu’est cette rivière canalisée.

73


Pin d’Alep Pinus halepensis

Canne de Provence Arundo donax

Saule pleureur Salix babylonica

Mimosa d’hiver Acacia dealbata

Chêne vert Quercus ilex

Mûrier platane Morus bombycis

renaturer par le patrimoine végétal local 74


Salicorne d’Europe Salicornia europaea

Garance voyageuse Rubia peregrina

Laurier rose Nerium oleander

Arbousier Arbutus unedo

Asphodèle Asphodelus

Euphorbe épineuse Euphorbia acanthothamnos

Thym Thymus vulgaris

75


existant

76


projet

Au croisement du Reyran et de la départementale 559, le site est fortement anthropisé et artificialisé par la présence des parcs de loisirs. En réutilisant cet espace et sa topographie créée pour les besoins des installations aquatiques, le projet tend à faire de ce lieu un endroit récréatif lié au tourisme durable et aux activités nautiques au près des étangs.

77


existant

78


projet

Aujourd’hui fracture physique et spatiale entre ville et plaine, le Reyran canalisé devient support au lien entre les deux entités par des moments de traversée et une continuité des activités agricoles de part et d’autre de la rivière.

79


80


contenir la ville

La région se caractérise par un développement non maîtrisé des villes par un mitage pavillonnaire des collines renforçant le ruissellement des eaux sur les flancs des massifs et l’augmentation des risques de glissement de terrain et d’inondations. Le Capou et le Camp de l’Abé sont stratégiquement bien situés en bordure du quartier de Villeneuve et à dix minutes de la gare de Fréjus et du centre-ville. L’urbanisation de ce lieu permet donner de la place à la ville tout en limitant son expansion par un habitat dense et compact. La présence de l’eau, par les espaces immergés en interface, le Reyran ou les roubines permet de la mettre en scène tout en gérant les aléas. Le développement de la ville se fait dans le temps en amande, depuis la ville vers la plaine.

81


temps 1 prolonger la ville

2018 un territoire fracturĂŠ aux atouts paysagers indĂŠniables

82

temps 2 rĂŠorganiser, renaturer, adapter


er

une installation dans le temps

temps 3 de nouvelles pratiques du territoire

2100 vers un territoire rĂŠsilient

83


la progression de la plaine au-delĂ du Reyran canalisĂŠ

84


la ville prolongĂŠe et contenue

85


les marqueurs du territoire, structure du nouveau quartier

86


adapter les typologies d’habiter de la ville à la plaine

87


SNCF

mailler le Capou et le Camp de l’Abé

voies routières voies privées rues piétonnes et chemins

88


îlots espaces extérieurs privés logements individuels

un quartier transitoire

îlots

logements intermédiaires

espaces extérieurs privés

logements collectifs

logements individuels

commerces, activités et services

logements intermédiaires

équipements publics (école, équipements sportifs, parkings)

logements collectifs commerces, activités et services équipements publics (école, équipements sportifs, parkings)

89


8

ai m

chemin

e urrach de la To

a

u ed nu ve

re

50

100m

légende page 168

90

ru e d el ’A rg en tiè

0

au Camp de l’Abé et au Capou, un nouveau quartier en transition avec la mer et la plaine

45 19


d in

91 ou ap uC

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voie de

s ĂŠta

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gare

ue en av du 8

m

ai 45 19

accès aux Êtangs

0

50

100m

entre ville et plaine - densifier la ville lĂŠgende page 168

92


D’ici la fin du XXIème siècle, le paysage à l’embouchure de l’Argens va être bouleversé. Sa transformation progressive au cours des décennies nous oblige à envisager une densification et des interventions étalées dans le temps, permettant de recomposer à l’ouest le sol naturel et agricole tout en densifiant et prolongeant la ville à l’est. A terme, le but recherché est que la rencontre entre ville et nature permette de nouvelles pratiques et de nouveaux liens entre deux entités opposées sur ce territoire. La réorganisation des parcelles agricoles sur place et la modification du statut de la base nature en terre immergée permet de travailler une interface urbaine avec la plaine. Envisager un prolongement de la ville dans cet espace répond à sa position stratégique, à proximité des grands axes de communication que sont la route et le train tout en limitant son expansion dans des logiques d’économie de foncier et de réduction du mitage pavillonnaire malheureusement caractéristique de la région. L’existence de roubines offre des aménagements utilisables pour gérer les eaux de ruissellement lors des épisodes pluvieux qui provoquent de très nombreux dégâts dans beaucoup d’autres endroits alentour en temps normal. Les premières interventions portent sur la mise en place du schéma des stratégies de mobilité en réservant la départementale 559 aux modes actifs permettant par ailleurs de déconstruire une partie de sa largeur pour laisser uniquement un espace suffisant pour le croisement des promeneurs, cyclistes et des navettes autonomes liant Fréjus à Saint Aygulf. L’aménagement au sud du Capou de lieux de stationnements au croisement de l’avenue du 8 mai 1945 et de l’hypermarché compense la fermeture de cette voie à la circulation routière. Aujourd’hui limite et fracture entre ville et plaine, le Reyran canalisé est traversé en trois moments, mettant en place les prémisses d’un prolongement de la plaine agricole vers la ville.

93


sur l’avenue du 8 mai 1945

+2.2

+2

1:400

+2

+1.5

temps 1

P A R K I N G

trottoir

noue paysagère

5

7,2

trottoir avenue du 8 mai 1945 trottoir 2

2,2

6

2,4

6,3

temps 0

8 mai prolonger 1945 trottoir la mise en place d’un front bâti le long de l’avenue du 8 maiavenue 1945dupour la ville.

94

10

4


En continuité du quartier de Villeneuve, la rue de l’Argentière au Camp de l’Abé est prolongée au-delà de l’avenue du 8 mai 1945 sur l’emplacement du chemin existant. C’est au droit de cette rue qu’une première densification est proposée. L’avenue adopte un caractère urbain en traitant sa roubine en noue paysagère et en y proposant des immeubles de collectifs en front bâti. Ces premières réalisations sont à proximité immédiate du centre-ville avec les établissements scolaires et la gare ferroviaire facilement accessibles à pied. Entre le Capou et le Camp de l’Abé, la friche inondable et inconstructible est aménagée en plaine sportive en intervenant de manière modeste uniquement sur les surfaces nécessaires aux installations des différentes pratiques.

95


renaturation des parcs

0

50

100m

entre ville et plaine - renaturer, lier, rĂŠorganiser et prĂŠparer le territoire lĂŠgende page 168

96


Dans un deuxième temps, la densification progresse au cœur du Camp de l’Abé et ce jusqu’au chemin du Capou en parallèle de la réorganisation des parcelles agricoles sur ce territoire. L’extension dans la plaine agricole entraîne l’apparition successive de nouveaux équipements et services au fur et à mesure de son avancée le long de la rue de l’Argentière. Un gymnase, des locaux associatifs, une école et une épicerie de proximité sont proposés. Insérés entre les bosquets le long de la rue transformée en un mail planté - une forme urbaine caractéristique de la région - débouchant en plein champs, il s’intègrent dans le tissu proposé ainsi que dans les massifs arborés traversés par la rue. Entre ville et plaine, le mail sert de transition entre les deux espaces. Côté ville, un espace couvert permet l’installation d’un marché de producteurs locaux ; côté plaine, l’école marque la limite de la ville, ouverte sur les champs. Le traitement de l’espace public privilégie son caractère urbain pour marquer la dualité avec l’espace naturel et la plaine agricole. Cette transformation au nord provoque une évolution des activités sur le site, avec une augmentation des pratiques agricoles complétées par la mise en place de jardins partagés disséminés sur l’espace public ou dans la plaine agricole. Au sud, une densification à proximité du centre commercial existant est proposée avec le réaménagement de l’espace public. La transformation du paysage à l’embouchure va entraîner une modification des pratiques sur le site. A proximité d’un espace plus naturel, les parcs de loisirs sont supprimés en privilégiant un tourisme lié au paysage et aux sites naturels. Ces activités fermées, les parcelles sont réinvesties par une démarche de renaturation en continuité de celle avancée à l’embouchure du fleuve. Cette intervention nécessite l’utilisation de plants provenant du patrimoine végétal local s’adaptant à un milieu ayant été fortement anthropisé et dégradé, et insensible aux embruns marins et à la salinité.

97


au cœur du Capou

+3

placette

au Camp de l’Abé, habiter les bosquets par des typologies d’intermédiaires compacts hors d’eau 98


La réalisation de cette polarité au sud vient créer une pièce urbaine inexistante par la présence de l’hypermarché et de ces structures de stationnements. L’espace public est quand à lui transformé en prévision de l’immersion de la base nature qui permettra elle aussi de proposer de nouvelles pratiques de cet espace, en lieu et place de ceux existants. Les édifices proposés sont réalisés sur pilotis en zone inondable et sont liés entre eux et au sol par une passerelle les connectant à un parking-silo commun et au toit-terrasse accessible comme continuité de l’espace public. C’est aussi pendant cette période qu’il apparaît judicieux d’entreprendre la destruction des édifices sensibles aux aléas. A l’embouchure de l’Argens, quelques bâtiments sont déconstruits pour se préparer à la montée des eaux. Sur le site, deux habitations et le pépiniériste situé sur l’avenue du 8 mai 1945 sont supprimés dans une logique de densification et de protection des habitats menacés par l’aléa inondations.

+2

+2

venelle

venelle

1:500

99


existant

adapter le site aux alĂŠas 100


projet

L’espace public est adapté aux aléas d’inondations dans le projet par la mise en place d’une grande noue traversant les bosquets. L’écoulement des eaux jusqu’aux marais se fait par un espace en friches transformé en plaine sportive inondable.

101


1:2000

la progression de la ville dans la plaine apporte de nouveaux équipements au fur et à mesure de l’urbanisation du nouveau quartier. 102


103


+12.7

+12.3

place-belvédère 10

table d’observation 0,7

plateforme vers la mer 8,3

0,5

2

+5 +2

la colline renaturée de l’Aqualand en belvédère sur le paysage

+5 +2

la pinède entre la base nature et le Reyran, lieu praticable dans un parc renaturé 104

1,1


dans les parcs de loisirs renaturĂŠs et en bordure de la base nature

+2,5

1:200

1:750

105


parc agricole

plaine sportive

base nature immergĂŠe

plaine humide

0

100

200m

entre ville et plaine - habiter le nouveau bord de mer lĂŠgende page 168

106


A long terme, il apparaît primordial de conserver le lien à la mer et au cordon dunaire dans une base nature offrant des pratiques sportives et de détente à la fois sur sa partie immergée mais aussi sur la pinède la longeant. La base nature conserverait ainsi sa fonction récréative tout en créant une nouvelle activité économique tournée sur le nautisme au sud du Capou. A la croisée avec “la voie des étangs”, la découverte du paysage peut alors se faire au cœur des marais, ou en belvédère en bord de Reyran canalisé ou dans les parcs de loisirs renaturés. L’accès à cette embouchure renaturée est possible au bord de la base nature, une nouvelle polarité urbaine créée face au Géant Casino où les logements profitent d’ouvertures sur le grand paysage de chaque côté. Entre les chemins de Villeneuve et la voie de Saint Aygulf à Fréjus, le quartier assume le nouveau paysage qu’il crée à proximité d’une embouchure de l’Argens renaturée et d’une plaine agricole prolongée. L’extension urbaine, commencée à la fois depuis le Camp de l’Abé au nord et le Capou au sud finit par se rejoindre au centre du territoire, ceinturée d’un côté par les champs, de l’autre par la plaine sportive inondable. Les roubines et les alignements d’arbres dans lesquels les logements s’installent donnent à ce quartier un aspect rural, transitoire entre ville et plaine.

107


1:2000 au sud, la dualité ville-plaine est présente par le traitement de l’espace public : urbain à proximité du centre commercial, avant de laisser place à des sentiers et des chemins agricoles en allant dans la plaine. 108


109



une diversité d’espaces publics entre ville et plaine

Entre ville et plaine, les espaces publics se caractérisent par leur grande diversité, répondant aux caractères urbain et rural du site. La circulation automobile est contenue en entrée du quartier par la mise en place de stationnements mutualisés à proximité des logements. Le traitement de l’espace public offre alors des sols perméables à l’eau ou traitant son ruissellement, ainsi que des zones de rencontres apaisées permettant une vie de quartier à l’extérieur.

111


sentier

chemin agricole

3

4

voie des étangs 6

le sentier Dans la zone renaturée, c’est un espace public lié à la promenade, en stabilisé ou en terre compactée, rejoignant notamment la colline-belvédère

le chemin agricole Dans le prolongement de la plaine agricole, le chemin du Capou conserve son statut et ses caractéristiques : des roubines de part et d’autre, et en terre.

la voie des étangs A l’emplacement de la D559 partiellement déconstruite, elle accède depuis la ville aux étangs de Villepey à l’embouchure puis à Saint Aygulf. En interface avec la base nature immergée, elle est un lieu de promenade, de pratiques de pêche et permet de joindre le bord de mer et le Reyran.

112


noue inondable

la grande noue Dans les bosquets, la topographie est accentuée pour favoriser l’écoulement des eaux par cet endroit. Les logements se tournent vers elle et sa végétation sans qu’elle ne soit directement accessible depuis les intérieurs.

113


plaine sportive inondable

rue de trottoir l’Argentière 5

2

la plaine sportive inondable Espace naturel aménagé par des installations sportives, les roubines la délimite de l’espace public urbain mis hors d’eau, plus haut. Elle est accessible depuis certains points par des plateformes survolant les roubines et descendant dans la plaine. la rue La rue est une typologie d’espace public prolongeant les rues de l’Argentière, de la Tourrache et de Villeneuve. Elle offre une continuité d’espace public depuis la ville en êrmettant d’accéder au nuveau quartier. C’est sur cette typologie que sont accessibles les parkings. la ruelle Dans les bosquets et dans la plaine, nous cherchons par les typologies à maintenir des vues sur le grand paysage depuis la ville tout en étant économe en foncier par la densité. Les logements sont alors la plupart des intermédiaires desservis par des ruelles en béton. Circulables, elles offrent une végétalisation partielle devant les logements pour conserver leur intimité. Non circulables, la végétation crée une barrière aux véhicules les empêchant de l’emprunter. 114

ruelle 7

3


accès aux logements

accès aux logements

cœur végétalisé et jardiné

stationnement 6

5

5

4,6

la placette Le projet offre une multiplicité de placettes sur lesquelles les logements s’ouvrent et son accessibles. Elles disposent d’un cœur végétalisé et jardiné par les habitants, favorisant la mise en place d’une vie de quartier.

le mail En continuité de la rue de la Tourrache, il fait lien entre ville et plaine. C’est de ce mail que sont accessible les principaux équipements au nord. Disposant de stationnements supplémentaires, toute sa largeur n’est pas entièrement imperméabilisée pour réduire les eaux de ruissellement tout en offrant un espace public généreux.

115


la place 50,5

la place Element majeur d’un quartier, le Capou et le Camp de l’Abé ont le privilège d’en avoir deux. La place de l’école au nord, offrant un belvédère ur le paysage et des activités de quartier de type pétanque. Au sud, plus urbaine, la place au nord de la base nature est longée de commerces et des bureaux complémentaires à l’hypermarché en face. Créant une pièce urbaine en interface avec la base nature immergée, elle est le poit de départ de nouvelles pratiques nautiques dans cette zone humide.

116

6


le quai 20

117


entre ville et plaine, espace urbain, agriculture et grand paysage vue sur le grand paysage depuis la place de l’école et du belvédère

118


119


la plaine agricole

+2.5

120

chemin agricole

+2.5

chemin du Capou

+2.8

+2.5

place de l’Êcole


habiter par séquences

Par son caractère agricole et le grand paysage présent, trois séquences apparaissent dans ce projet : la plaine agricole liée à l’activité déjà présente ; la plaine habitée, liée directement à ce paysage rural, et la transition à la ville connectant le quartier au tissu existant. Il offre alors trois manières d’habiter : dans la plaine, les bosquets et les vues. Dans la plaine, à proximité des champs, les typologies de logements proposés sont en bande ou à cour. Chaque logement possède alors un jardin. Ne profitant pas de la vue directement sur la plaine de l’autre côté du Reyran, ils y ont accès par des passerelles traversant la rivière. Ils disposent de jardins partagés au cœur de l’espace agricole. En entrant dans le Capou depuis la ville, les bosquets sont un marqueur du paysage de ce site. Les logements s’y insérant sont composés de petits collectifs ou d’intermédiaires, regroupés en résidences autour de la grande noue et de placettes. Profitant d’un grand paysage exceptionnel, le long de l’avenue du 8 mai 1945, un front bâti est proposé. Doté de commerces au rez-de-chaussée, il marque la densification de la plaine. Les cœurs d’ilôts sont accessibles aussi bien aux habitants qu’aux commerces, et les étages offrent des balcons filants sur le paysage. Des terrasses communes nvitent les habitants à profiter de l’extérieur et des vues.

la plaine habitée

+3

+3

chemin du gymnase

placette

la transition à la ville

+2

+2.5

+2

ruelle

ruelle

+2.2

ruelle

+2

avenue du 8 mai 1945

121


la plaine agricole 122


parcelles agricoles 14 parcelles 23,3 ha

conservation des activités agricoles structurées par les roubines et les alignements d’arbres

serre 19 630 m2

conservation de l’activité serricole

+6.5 +3.5

prés salés

+2

la Grande Garonne 17

chemin de berge 4

6,7

chemin 6

le Reyran 38

promenade du Reyran 6

chemin 10,5

parc agricole prolongé

5

Le Reyran, lien entre ville et nature Trois passerelles entre le Capou et le Camp de l’Abé permettent de lier la ville à l’embouchure de l’Argens. Ces trois moment offrent une continuité de promenade en lien avec le parc agricole prolongé et la promenadebelvédère du Reyran vers l’espace renaturé, les prés salés et le parc agricole de la plaine de l’Argens. 123


+2.5

chemin agricole

la plaine agricole 1:500

124


+2.5

chemin du Capou

125


la plaine habitĂŠe 126


maisons en bande 130 logements 72-144 m2 / logement jardins de 60 m2

présence d’un frontage ou d’un garage à l’entrée

maisons à cour 40 logements 94 m2 / logement jardins de 100 m2

typologies desservies par des venelles ou des espaces publics majeurs

résidences intermédiaires 280 logements 25-150 m2 / logement

typologies denses offrant jardins et toits-terrasses, accessibles depuis une placette commune au cœur de la résidence

les plots 60 logements 60-80 m2 / logement

typologie compacte offrant des loggias à ses habitants

127


+2.5

la plaine habitée - la place de l’école 1:500

128


+3

+2.8

place de l’Êcole

chemin

129


habiter la plaine ne profitant pas de l’ouverture sur le grand paysage, les logements dans la plaine sont en interface avec les parcelles agricoles et disposent de jardins partagÊs 130


131


rdc

r+1

en transition avec la plaine, les logements sont majoritairement individuels et liĂŠs par des venelles ou des ruelles 1:400 132


133


+3

+3

chemin du gymnase

la plaine habitĂŠe - habiter les bosquets 1:500

134

placette


+2

ruelle

135


habiter les bosquets la grande noue devient un espace public parcourable accessible directement depuis les logements par une sĂŠrie de cheminements 136


137


dans les bosquets, des logements intermĂŠdiaires et des petits collectifs organisĂŠs en rĂŠsidences autour de ruelles et placettes 1:400 138


plan rdc

139


140


favoriser les pratiques urbaines dans un espace naturel

la gestion des aléas créatrice d’espace public

141


la transition Ă la ville 142


les collectifs 900 logements 14-180 m2 / logement

sur pilotis, en front bâti ou en peigne. présence de cœurs d’îlots et de terrasses communs logements le plus souvent traversants et disposant d’un balcon filant ouvert sur le paysage commerces en rez-de-chaussée

la tour 30 logements 25-140 m2 / logement

terrasse commune au centre de la tour, de loggias pour les logements ouverts sur le grand paysage commerces en rez-de-chaussée

143


+2.5

+2

ruelle

la transition Ă la ville 1:500

144

ruelle


+2.2

+2

avenue du 8 mai 1945

145


des commerces et services en rez-de-chaussĂŠe, des terrasses communes ouvertes sur le paysage 146


147


rdc

multiplier les espaces extĂŠrieurs les espaces communs aux ĂŠtages 1:250 148


r+4

149


un nouveau paysage naturel, un nouveau paysage urbain vue du nouveau quartier depuis la base nature immergĂŠe

150


151



pour un territoire résilient

Forte d’une identité agricole marquée, territoire marécageux façonné au cours des siècles par l’Homme pour cultiver la terre, prisé pour ses paysages magnifiques, ses plages et son climat, la plaine de l’Argens s’est développée au rythme des opportunités spéculatives malgré des réflexions infructueuses sur son aménagement au cours des années 1920. Morcelé, soumis à des inondations destructives de plus en plus virulentes sans qu’aucune solution satisfaisante n’ait été proposée au cours des divers rapports et études, c’est un territoire à recomposer. La montée des eaux est une opportunité pour sa transformation. Lui redonner une structure cohérente, le protéger et l’adapter, réinventer la manière d’y vivre et de s’y déplacer ont été autant de pistes de recherche pour le développement d’une stratégie territoriale pour ces communes. Henri Prost avait imaginé, en 1923, le long du littoral varois une mobilité liée au paysage. Nous avons réinvesti sa pensée dans la plaine de l’Argens en l’adaptant aux problématiques actuelles liées au réchauffement climatique, aux aléas et à l’affluence touristique. Défendre le littoral peut être une solution en zone urbaine mais les dispositifs mis en place tels que les digues renforcent l’érosion et la violence des aléas. A l’embouchure de l’Argens, la démarche de retrait nous semble la plus pertinente permettant de répondre aux problématiques de crues du fleuve et de submersion marine. Elle est, par la même, l’occasion de redonner une structure cohérente à ce territoire par la renaturation, le prolongement de la plaine agricole et le retour de pratiques pastorales dans des espaces marécageux étendus. Coupé de la vallée par le Reyran - canalisé depuis la fin des années 1950 suite à la catastrophe du barrage de Malpasset -, en pivot entre ville, plaine et mer, les lieux-dits du Camp de l’Abé et du Capou sont porteurs à projet. Ils sont positionnés stratégiquement en continuité de la ville de Fréjus, de ses services et de voies de communication importantes ; de la plaine qui se

153


prolonge naturellement à l’intérieur du site malgré la fracture physique et spatiale que représente la rivière, et de la mer par une base nature au sud qui s’immergera au cours du siècle. Ils portent l’opportunité de contenir l’expansion de la ville - permettant de réduire l’étalement pavillonnaire sur les collines, tout en prolongeant les espaces agricoles à l’embouchure de l’Argens. Sur cent hectares, l’urbanisation s’effectue progressivement depuis la ville à l’est, s’adaptant aux roubines structurant le site et la végétation. A l’ouest, elle laisse place à l’agriculture. En transition entre ville et plaine, le projet adopte les pratiques urbaines et rurales par la mise en valeur du travail de la terre grâce aux jardins, aux champs, aux commerces et une densité d’habitat importante et des formes urbaines compactes, économes en foncier et favorisant la création d’une vie de quartier. En bordure des marais prolongés, la vocation touristique du lieu doit être adaptée. D’un tourisme lié aux parcs d’attractions, la renaturation au sud du Capou, en interface avec la base nature immergée, donne la possibilité de mettre en place un tourisme durable centré sur la découverte des espaces naturels et les activités nautiques. Proposant des stationnement mutualisés à l’entrée du quartier, le projet tend à multiplier les ruelles et les placettes piétonnes, réinterprétant une figure d’espace public de village, perméable et arboré. En dehors de l’espace urbain, les chemins agricoles et les sentiers menant aux belvédères - que sont la colline et le bord du canal - complètent le maillage du site et le lient aux étangs et au reste de la plaine agricole. Profitant d’un cadre exceptionnel par les massifs, la mer, la ville et la plaine, les logements offrent de nombreuses vues aux habitants. Les typologies proposées s’adaptent au contexte existant. Elles permettent d’habiter la plaine, les bosquets ou les vues. Elles varient d’individuels en bande près des champs, à des intermédiaires compacts dans les massifs arborés et des collectifs, en front bâti le long de l’avenue du 8 mai 1945 ou sur pilotis en zone inondable. A chaque logement, elles garantissent un espace extérieur

154


privatif par des terrasses ou des jardins, sur les toits ou partagés. La montée des eaux est une opportunité de recomposition du territoire entre Fréjus et l’embouchure de l’Argens. Stratégiquement bien situé, près des voies de communication et d’espaces naturels remarquables, la création d’un quartier au Capou et au Camp de l’Abé est l’occasion de proposer un nouveau paysage à la fois naturel et urbain, conjuguant les pratiques du monde rural et de la ville, et laissant place aux aléas. L’agriculture y est omniprésente. Le prolongement de la plaine sur le site réduit la fracture spatiale qu’est le Reyran. Par les ouvertures sur le grand paysage dans les logements ou depuis les belvédères, il offre une véritable qualité de vie pour les habitants. En contenant l’expansion de Fréjus sur ce site, en adaptant les constructions aux aléas et en favorisant les pratiques urbaines, touristiques et agricoles, ce projet tend à faire de ce lieu entre ville et plaine, un support pour un territoire résilient.

155



bibliographie et références

Paysage et mobilité

Recherches et études de Laurent Hodebert sur Henri Prost, le plan pour l’aménagement de la côte d’azur varoise (1923) ou la Ville-Parc

Vivre avec la montée des eaux, les espaces rendus à la mer comme lieux récréatifs Frédéric Bonnet, Atout risques, des territoires se réinventent, Marseille, Parenthèses, 2016 Jean-Jacques Terrin, Jean-Baptiste Marie, Villes inondables, Marseille, Parenthèses, 2014

Ville et nature comme deux milieux devant cohabiter

Ariella Masboungi, Paola Viganó, Métamorphose de l’ordinaire, Marseille, Parenthèses, 2013 Ariella Masboungi, Frédéric Bonnet, Extension du domaine de l’urbanisme, Marseille, Parenthèses, 2014

---Transition ville-nature

Karlbergs Slottspark, Stockhölm Ørestad district, København

Transition ville-mer

Arabianranta district, Helsinki

L’eau dans l’espace public

Mias Arquitectes, Centro de Banyoles, Banyoles, 2016 APRT+KHR Arkitekter, Arenakvarteret, København, 1994

Renaturer et s’adapter

EMF+Ardevol, Restauración de Tudela-Culip, Cap de Creus, 2010 Germe&JAM, Seine Gare Vitry, Vitry-sur-Seine

---Histoire du territoire

Paul-Albert Février, Fréjus (Forum Iulii) et la basse vallée de l’Argens in Itinéraires ligures, 13, Bordighera, 1977 Alphonse Donnadieu, La Pompéï de la Provence : Fréjus, Paris, Champion, 1927 Pierre Excoffon, Ville et campagne de Fréjus romaine : la fouille préventive de Villa Romana, Aixen-Provence, Camille Jullian, 2011

157



annexes

159


160

89,6 km2

239,9 km2

6 915 hab

12 155 hab

34 115 hab

105 717 hab

Roquebrune-sur-Argens

Saint Raphaël

500

1000m

106,1 km2

381 hab/km2

115 hab/km2

257 hab/km2

514 hab/km2

Densité

TOULON

BRIGNOLES

DIGNE-LES-BAINS

PLAINE DE L’ARGENS

DRAGUIGNAN

CASTELLANE

BARCELONNETTE

GRASSE

NICE

0

MONACO

montée des eaux et inondations, un impact fort sur le territoire - simulation

0

situation du territoire

17,3 km2

52 532 hab

26,9 km2

Superficie

Population

MARSEILLE

AIX-EN-PROVENCE

Fréjus

SALON-DE-PROVENCE

FORCALQUIER

Puget-sur-Argens

ARLES

AVIGNON

GAP

BRIANÇON

50

La montée des eaux comme opportunité de recomposition du paysage

Habiter entre ville et plaine

la plaine de l’Argens, un territoire longtemps rural et agricole

image aérienne 1950

état major 1850

1:50 000

0

500

500

1000m

-100

-100

la plaine de l’Argens, entre ruralité, espaces naturels et activités de loisirs

-10 -20 -50

SAINT RAPHAËL

-10 -20

0

1000m

FRÉJUS

-50

entre massifs et mer

ROQUEBRUNE SUR ARGENS

PUGET SUR ARGENS


161

0

500

1000m

0

100

500m

Steve Hardy S10-AVT 2017-2018 - Studio Habiter demain le littoral Delphine André, Eric Dussol, Frédéric Gimmig, Jean-Michel Savignat Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille

1:25 000

une stratégie territoriale face à la montée des eaux

1:50 000

montée des eaux et inondations, un impact fort sur le territoire - simulation 1:50 000

0

500

1000m

la plaine de l’Argens, entre ruralité, espaces naturels et activités de loisirs

-10

-100

-50

-20


la plaine

surfaces agricoles

?

la ville

un grand paysage mêlant agriculture, massifs, étangs et balnéarité

friches

p dé

te ar

des lieux de vie pour les forains

8

t en m

ale

La montée des eaux comme opportunité de recomposition du paysage

l de rue

rg

re entiè

u

chem in d uC ap o

’A

Habiter entre ville et plaine

de V in m ch e

ve ille

ne u

enta le 55 9

1945 mai

rtem

du 8 dépa

162 Avenue

SNCF

le Reyran canalisé

r+1

r+2

r+3

r+4

r+5

r+6

r+7

+5

+6

+7

+8

+9

+10

+11

+12

+13

+14

+15

+16

+17

+18

+19

+20

espaces marécageux


163

200

500m

la mer

50

100m

Steve Hardy S10-AVT 2017-2018 - Studio Habiter demain le littoral Delphine André, Eric Dussol, Frédéric Gimmig, Jean-Michel Savignat Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille

eau et végétation au Capou et au Camp de l’Abé

0

une avancée assumée de la mer sur la terre, de la plaine vers la ville

0

un espace désorganisé

réseau viaire

entre ville et plaine, la progression de la plaine au-delà du Reyran canalisé et un maintien de l’activité agricole existante.

friches

bosquets

caravaning permanent

surfaces résidentielles

activités et parcs de loisirs

centre équestre

surfaces agricoles

rues piétonnes et chemins

voies privées

voies routières

+3 en mètres

+4

+5

+6

+7

+8

+9

+10

les traces du passé

entre ville et plaine, une extension maîtrisée et limitée de la ville mettant en scène l’eau et les aléas.

un tissu marqué par une faible densité et de grandes hauteurs

niv.

rdc

r+1

r+2


La montée des eaux comme opportunité de recomposition du paysage

re ru ed e l’ Ar ge nt iè

Habiter entre ville et plaine

chemin

de la Tou

rrach e

8

ai m 45 19

uv e ne

du ue en av

Vil le

plaine sportive

renaturation des parcs

base nature immergée

une installation dans le temps

temps 3

plaine humide

parc agricole

temps 2

temps 1

accès aux étangs

45 19

de

ai

in

m

em

8

ch

164 du

em ch in du u po Ca

s étan gs voie de

ue en av

gare


0

50

100m

+2.5

chemin agricole

Steve Hardy S10-AVT 2017-2018 - Studio Habiter demain le littoral Delphine André, Eric Dussol, Frédéric Gimmig, Jean-Michel Savignat Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille

1:2 500

au Camp de l’Abé et au Capou, un nouveau quartier en transition avec la mer et la plaine

165

la noue

les roubines

la noue

les cours d’eau

la noue

les roubines

les roubines

les marais

les cours d’eau

les cours d’eau

la mer

les marais

les marais

la mer

la mer

+2.5

chemin du Capou

+2.5


La montĂŠe des eaux comme opportunitĂŠ de recomposition du paysage

Habiter entre ville et plaine

166


Steve Hardy S10-AVT 2017-2018 - Studio Habiter demain le littoral Delphine André, Eric Dussol, Frédéric Gimmig, Jean-Michel Savignat Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille

1:1000

un nouveau quartier au cœur d’un paysage transformé

167

place de l’école

+2.8

chemin du gymnase

+3

placette

+3


168

ne profitant pas de l’ouverture sur le grand paysage, les logements dans la plaine sont en interface avec les parcelles agricoles et disposent de jardins partagés

la grande noue devient un espace public parcourable accessible directement depuis les logements par une série de cheminements

habiter la plaine

habiter les bosquets

La montée des eaux comme opportunité de recomposition du paysage

Habiter entre ville et plaine

1:250

dans les bosquets, des logements intermédiaires et des petits collectifs organisés en copropriété

en transition avec la plaine, les logements sont majoritairement individuels et liés par des venelles ou des ruelles

1:250

favoriser les pratiques urbaines dans un espace naturel

entre ville et plaine, agriculture et grand paysage


169

+2

ruelle

des commerces et services en rez-de-chaussée

Steve Hardy S10-AVT 2017-2018 - Studio Habiter demain le littoral Delphine André, Eric Dussol, Frédéric Gimmig, Jean-Michel Savignat Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille

1:1000

habiter les vues

+2

ruelle

1:250

+2.5

ruelle

un cœur d’îlot accessible aux commerces, multiplier les espaces extérieurs et les espaces communs aux étages

+2.2

avenue du 8 mai 1945

+2

un nouveau paysage naturel, un nouveau paysage urbain

1:250

habiter entre ville et plaine


légendes un sol désorganisé p56 surfaces agricoles

un tissu marqué par une faible densité et de grandes hauteurs p56 r+7

activités et parcs de loisirs

+20 +19

centre équestre

r+6

+18 +17

surfaces résidentielles caravaning permanent bosquets

r+5

+16 +15

r+4

+14 +13

friches

r+3

+12 +11

r+2

réseau viaire p56

+9 +8

r+1

+5

voies privées

au Camp de l’Abé et au Capou, un nouveau quartier en transition avec la mer et la plaine p88-89 les aléas qui définissent une stratégie d’implantation

rdc

+4

niv.

+3 en mètres

entre ville et plaine - schémas de temporalité p90-94-104 espaces naturels et parcs

la zone humide prolongée à l’horizon 2100

parcelles agricoles

en cas de rupture de digue du Reyran, l’eau s’évacuant par les bosquets une submersion marine à 2,40m possible mais réduite par le confortement du cordon dunaire

étendre la ville

renaturer l’embouchure de l’Argens un sol redonné à la nature des prés salés pour adapter l’agriculture en bord de marais une végétation de marais salés le parc agricole prolongé des parcelles agricoles réorganisées des prés salés pour adapter l’agriculture en bord de marais des espaces en friches conservés une extension de la ville les roubines comme structure urbaine et servant à la régulation des eaux bâtis existants à conserver des bâtiments inadaptés à supprimer une nouvelle urbanisation du Camp de l’Abé et du Capou habiter entre ville et plaine, profiter de l’extérieur jardins privés jardins publics et partagés

170

+7 +6

voies routières

rues piétonnes et chemins

+10

intervention prolongée détruire du bâti existant pour préparer le territoire



+2.5 +2.5 +2.5 +2.8 +3 +3 +2 +2 +2.5 +2.2 +2

Steve Hardy S10-AVT 2017-2018 - Studio Habiter demain le littoral Delphine André, Eric Dussol, Frédéric Gimmig, Jean-Michel Savignat Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille


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