GLORY TO MOTHERLAND Maurice célèbre en ce 12 mars le 45e anniversaire de son indépendance et le 21e anniversaire de son élévation au statut de république. Pour marquer l’évènement, le gouvernement a choisi le président indien, Pranab Mukherjee, comme son invité d’honneur Edition 120 – Mardi 12 mars 2013
LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU
Votre hebdomadaire à Rs 15
PROFESSOR CHRIS PIERCE
DEV VIRAHSAWMY
“SHAREHOLDERS HAVE THE RIGHT TO ASK QUESTIONS”
« NE SOUS-ESTIMEZ PAS LE POUVOIR DU GRAND CAPITAL »
After more than five visits to Mauritius, Professor Chris Pierce is bound to be aware of the specificities of the island. Corporate governance, remuneration of directors, difficulties in complying with the Code of Corporate Governance, and the need for ‘AOB’ to be included in the item list at an AGM… He talks about it all in this interview
Dev Virahsawmy trouve que la vie et l'oeuvre de Hugo Chavez peuvent être source d'inspiration pour les gouvernements qui veulent voir se développer leur peuple. Dans l'honneur et la dignité. Cela, tout en passant par la voie démocratique
MANOEUVRES POLITIQUES
XAVIER DUVAL EN POSITION DE FORCE AMENDEMENTS À LA FINANCIAL REPORTING ACT
JEAN-CLAUDE DE L’ESTRAC
L’HEURE EST AUX SANCTIONS
LES DESCENDANTS DES ESCLAVES, UNE « RACE PERDUE »
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FINAL REPORT
MARDI 12 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 120
MANOEUVRES POLITIQUES
XAVIER DUVAL en position de force
Était-il judicieux pour le leader du Parti travailliste de se mêler à la bagarre entre Xavier-Luc Duval et Michael Sik Yuen ? Surtout si toute sa stratégie était basée sur la maladie de Paul Bérenger. Les observateurs sont d'avis que Ramgoolam pourrait être pris à son propre piège s'il ne tranche pas avant la rentrée parlementaire ▼ RUDY VEERAMUNDAR
I
ndépendance. Ce mot, servi à toutes les sauces à l'approche du 12 mars, a pris, la semaine dernière, un sens particulier. Il aura pour cela fallu qu'un article paraisse dans le journal indien The Hindu, affirmant qu'en 1983, l'Inde, sollicitée par Anerood Jugnauth, avait craint que Paul Bérenger ne prenne le pouvoir par la force, et avait réfléchi aux moyens d'intervention à sa disposition dans un tel cas. Si Bérenger était vu comme une menace pour le Premier ministre du jour, nous nous retrouvons aujourd'hui dans une autre situation - l'affaire Duval-Sik Yuen - qui pourrait provoquer une crise politique. Rentrée parlementaire oblige, Navin Ramgoolam n'aurait, selon certains observateurs, qu'une semaine pour trancher entre son ministre des Finances Xavier-Luc Duval et le ministre du Tourisme Michael Sik Yuen.
UNE SIMPLE COÏNCIDENCE ? 1983. Le 60-0 de l'alliance MMMPSM de l'année précédente est déjà du passé. Suite à des divergences entre Paul Bérenger et Anerood Jugnauth, ce dernier fonde le MSM. Aux nouvelles élections qui se profilent, la nouvelle formation politique s'allie avec le PMSD de Gaetan Duval et le Parti travailliste de Sir Satcam Boolell. Leur objectif : barrer la route au MMM de Bérenger, qui brigue les suffrages en tant qu'éventuel Premier ministre. C'est dans ce contexte particulier que selon l'article de The Hindu, qui a repris l'information du site Asian Security, l'Inde, craignant que Bérenger ait recours à un coup d'Etat pour prendre le pouvoir, aurait songé à planifier une intervention militaire si un tel scénario se produisait. La crainte de la Grande péninsule est double : Bérenger est proche de l'idéologie soviétique, et sa popularité, construite sur ses années de syndicalisme, est intact. L'information, une fois sur la place publique, est reprise par les médias mauriciens à quelques jours des célébrations dans le cadre du 45e anniversaire de l'indépendance de Maurice, qui accueille, en invité d'honneur, le président indien Pranab Mukherjee. Certains observateurs
n'y voient pas une simple coïncidence. Ces derniers se posent d'ailleurs plusieurs questions sur l'information en question. Pourquoi sort-elle maintenant ? Pourquoi la nouvelle a-t-elle été diffusée sur certains médias et non d'autres. Quel est l'objectif derrière sa publication ? A qui, finalement, profite le fait que l'information ait été rendue publique ? Selon certaines sources, le cafouillage actuel dans les relations Ptr-PMSD, ainsi que la décision de Navin Ramgoolam de s'ingérer dans le conflit Michael Sik Yuen-Xavier-Luc Duval, n'y seraient pas étranger. Il y a en effet une école de pensée qui veut qu'au moment où le Premier ministre ait fait une déclaration à la presse sur la révocation de Robert Desvaux de la MTPA, il y avait des indications que le cancer dont souffre Bérenger était plus grave que celui-ci ne l'avait avoué. Ainsi, pour Ramgoolam, il avait en face de lui un parti affaibli, et qui serait sans leader pendant un long moment, en tout cas plus que les trois semaines avancées par Bérenger. Au sein de l'intelligensia mauve, cer-
Pour certains observateurs, le « piège » s’est retourné contre Ramgoolam, qui, aurait « un fusil sur la tempe ». La seule façon de retenir XLD serait de révoquer Sik Yuen
tains seraient même d'avis que si Bérenger n'était plus Bérenger suite à sa maladie, il n'y aurait d'autre alternative qu'une alliance avec Ramgoolam. D'ailleurs, Alan Ganoo, qui tient les rênes du parti en l'absence de Bérenger, entretiendrait de bonnes relations avec le Premier ministre. Une telle alliance serait donc beaucoup plus souple sans le leader historique. SIK YUEN FAIT DE LA RÉSISTANCE Sir Anerood Jugnauth, en vieux renard, a cependant senti le coup fourré. Lors d'une conférence de presse conjointe MMM-MSM, il a attaqué le Premier ministre de manière frontale. Une attaque considérée comme étant « sous la ceinture » par le bureau politique mauve, qui a condamné ses propos en interne. La presse en a eu vent, ce qui a réconforté ceux parlant d'une possible alliance MMM-Ptr. Dans une telle équation, le PMSD de Xavier-Luc Duval serait forcé de faire de la place au MMM. Par simple coïncidence, un conflit ouvert éclate alors entre
FINAL REPORT
MARDI 12 MARS 2013 EDITION 120 | CAPITAL
Sik Yuen et XLD. Ceux qui savent que la MBC est l'agence de presse du Ptr, avec le fin stratège Dan Callikhan à sa tête, ont su flairer une piste sérieuse quant aux intentions du Ptr. Revenant sur la révocation de Robert Desvaux par Michael Sik Yuen, le Premier ministre a en effet déclaré que le premier aurait fait preuve de manquements, avant d'ajouter qu'il y aurait bientôt un « tsunami politique ». Il faut aussi ajouter à cela une autre déclaration où Ramgoolam a affirmé qu'un ministre doit être libre de faire son travail. Il était clair, aux yeux des observateurs politiques, que Sik Yuen n'était déjà plus dans le camp des bleus. A bien suivre le parcours de ce dernier, un tel retournement de veste n'est pas étonnant. Il faut se souvenir qu'alors que les électeurs du No.17 croyaient avoir voté pour un sino-mauricien, ce dernier s'était porté candidat aux législatives en tant que membre de la communauté générale. Selon nos renseignements, la décision de Sik Yuen de choisir Ramgoolam ne date pas d'hier. Depuis environ un an, certains cadors du secteur privé arriveraient à se frayer un chemin jusqu'au Prime Minister's Office, avec Sik Yuen comme intermédiaire. Entre stratèges, on s'entend bien. C'est ainsi qu'alors que Sik Yuen n'avait nullement l'intention de démissionner comme ministre et membre du PMSD, le journal télévisé de la MBC a accordé de longues minutes à XLD, qui devait déclarer avoir dit à Sik Yuen de démissionner, ce que ce dernier aurait promis de faire. Cependant, dans une conférence de presse expresse, Sik Yuen devait affirmer qu'il n'y avait pas de conflit entre son leader et lui, et qu'il ne démissionnerait pas de son parti. Pour certains membres du 'inner cir-
THE CO-AUTHOR of the article 'Operation Lal Dora: India's aborted military intervention in Mauritius', which appeared in the latest issue of Asian Security Journal, and which The Hindu published on the 10th of March, agreed to answer our questions. David Brewster, who completed a doctorate on Indian strategic affairs in 2010, and who's research interests focus especially on India's strategic relationships throughout the Asia Pacific and Indian Ocean regions, explains the rationale behind the proposed military intervention ❚ Why is this article rele-
vant now, 20 years after the events? The article describes a critical period during which India consolidated its special role in Mauritius. This has had a lasting effect on the shape of the domestic politics
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Depuis environ un an, certains cadors du secteur privé arriveraient à se frayer un chemin jusqu’au Prime Minister’s Office, avec Sik Yuen comme intermédiaire cle' travailliste, cette opération de Ramgoolam visait à « cut down to size » Xavier-Luc Duval et le PMSD. « UN FUSIL SUR LA TEMPE » Cependant, quelque temps plus tard, la stratégie de Ramgoolam, basée sur la supposée gravité de la maladie de Bérenger, s'est subitement fragilisée. Pour cause : l'état de santé du leader du MMM ne serait pas aussi inquiétant que cela, et de plus, l'opération de charme envers ce parti aurait échoué. Entre-temps, les tensions au sein du PMSD ne se sont pas calmées. Pas plus tard qu'hier matin, l'express consacrait sa Une au conflit Sik-Yuen-Richard Duval, qui occupe officiellement le terrain pour les bleus à Curepipe, en lieu et place de Sik Yuen. C'est sur ces entrefaites que l'article en question est publié dans The Hindu. Si, comme les auteurs l'affirment, SAJ avait sollicité l'aide de l'Inde en 1983, il ne serait pas illogique de penser que la Grande péninsule serait prête à soutenir le Premier ministre du jour, qui est, à l'image de son prédécesseur, et de religion hindoue et de la caste des Vaish. Ce soutien serait d'autant plus appréciable que selon les observateurs, si
XLD venait à décider de claquer la porte de l'alliance gouvernementale, Ramgoolam se retrouverait affaibli. D'une part parce qu'en l'absence de Bérenger, l'opposition accueillerait XLD à bras ouverts car il représente la communauté créole, et d'autre part, car il est très bien vu par le secteur privé. Dans l'optique de déstabiliser Ramgoolam et son gouvernement, XLD serait un atout. De partenaire faible au sein de l'alliance gouvernementale, il deviendrait un acteur incontournable de l'opposition. Et si certains se demandent qui irait avec lui dans l'opposition, arguant qu'Aurore Perraud pourrait ne pas le faire, il s'avère que celle-ci aurait déjà choisi d'être fidèle à XLD, tout comme l'est Thierry Henry. Ce qui complique davantage le calcul travailliste, pour qui seul XLD devait partir. Pour certains observateurs, le « piège » s'est retourné contre Ramgoolam, qui aurait aujourd'hui « un fusil sur la tempe ». La seule façon de retenir XLD et de mettre un terme à la crise serait de révoquer Sik Yuen. Une opération séduction aurait ainsi été entamée depuis la semaine dernière, Ramgoolam ayant fait les louanges de la gestion économique de XLD.
DAVID BREWSTER, FORMER CORPORATE LAWYER
“The Fears were likely unfounded” of Mauritius, as well as India's special security role in the country. To this day, the national security advisor of Mauritius is seconded from India. ❚ Was it our then Prime
Minister, Sir Anerood Jugnauth, who told Mrs Indira Gandhi that he feared a coup from his rival, Mr Paul Bérenger? It seems that concerns about a potential coup in Mauritius came from several sources. Mr Jugnauth requested help from Mrs Gandhi when he met with her in New Delhi in early 1983 and she offered to come to his assistance. ❚ Was it also the impression
the Indians had because they feared Mauritius having a non-Hindu Prime Minister? That was one important consideration from the Indian side. There were fears, likely unfounded, that Hindus might permanently lose power to other groups in Mauritius and that as a result, the island might become a less loyal ally of India. Remember, this was not too long after the Indian community had been expelled from Uganda and the Tamil community in Sri Lanka was also coming under significant pressure. India was also concerned about the MMM's links with the Soviet Union and Libya and wanted to put an end to that.
HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
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ENTRETIEN
▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN ❚ Que représente, pour vous, la recherche menée
par la University College of London ? Elle est certes intéressante, constituée d’un grand luxe de détails mais elle ne contient pas véritablement des révélations. Tous ceux qui s’intéressent à la question connaissent l’essentiel de ces faits. Dans la perspective mauricienne, un certain nombre d’ouvrages mauriciens, le dernier en date étant les travaux de la Commission Justice et Vérité, sont également très riches. ❚ Quel sera l'impact d'un tel rapport sur l'histoire
mauricienne ? Je ne vois pas quel impact il pourrait y avoir. Je viens de vous le dire nous ne sommes pas en présence de faits nouveaux susceptibles de nous inciter à changer notre regard sur l’esclavage et ses séquelles. Hélas même l’excellent travail de la Commission Justice et Vérité qui aurait pu avoir été le point de départ de nouvelles politiques nationales de prises en compte des conséquences sociales, économiques et culturelles de l’esclavage, ne l’a pas été. Je ne parle pas ici de compensation, je parle de réparation encore que tout n’est pas réparable. ❚ Selon le site, il est question de savoir comment
l'argent de compensation aux propriétaires d'esclaves a été utilisé. La réponse à cette question est-elle pertinente aujourd'hui ? Mais nous le savons! Nous savons même que le paiement de la compensation aux propriétaires d’esclaves, grands petits, Blancs, Noirs a donné lieu ici à une vaste escroquerie, les petits propriétaires illettrés se faisant voler par les plus rusés. Des grands proprié-
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Les descendants des esclaves, une « RACE PERDUE »
La University College of London a pu retracer les propriétaires d'esclaves à Maurice. Mais serait-il aussi facile de retracer les descendants d'esclaves? Difficile, selon Jean-Claude de L'Estrac. Il fait également ressortir que, contrairement à la perception populaire, la Mauritius Commercial Bank (MCB) n'a pas été bâtie avec l'argent de compensation ❚ Si on a retracé les propriétaires, sera-t-il aussi
facile de retracer les descendants d'esclaves ? Difficile! Un peu peut-être mais on risque de grandes surprises... Que faites-vous des descendants d’enfants de père colon et de mère esclave? Vous voulez savoir? Ils sont peut-être 200 000 aujourd’hui. ❚ On parle beaucoup de l'argent de compensation
aux descendants en relation avec la création de la Mauritius Commercial Bank. Est-ce une partie de l'histoire occultée ou non-creusée ? Mais je viens de vous le dire: la MCB n’est pas la Banque de Maurice de d’Epinay. La MCB est créée en 1838 et se pose, au contraire, en compétiteur de la Banque de Maurice fondée par d’Epinay en 1832. La MCB est créée par des commerçants anglais et mauriciens qui contestent en fait les pratiques ban-
MARKET OVERVIEW
The Key Repo Rate unchanged With a majority vote, the Monetary Policy Committee (MPC) of the Bank of Mauritius has decided to maintain the Key Repo Rate at 4.90% per annum. Different reasons have been given to justify this decision. Among these, there is the growing uncertainty on the global growth outlook. The MPC also explained that the Eurozone is expected to continue in recession this year, while the United States is expecting a low expansion. On the other hand, the United Kingdom is having a credit downgrade, facing even a triple dip-recession. Hence, these uncertainties in our main export markets continue to weigh on the domestic growth outlook. «Taking into consideration the continued uncertainty on the global growth outlook, a majority concluded that the Key Repo Rate remained broadly appropriate at the current juncture. The other members took the view that inflationary pressures highlighted at the November 2012 MPC meeting are materialising and expressed strong concerns about the deteriorating inflation outlook », explains the MPC.
BUYING
GOLD Gold climbed for the first time in three days as concern that China’s recovery may be faltering boosted haven buying, with cash-market volumes holding above last year’s average level. Palladium snapped a four-day rally. Spot gold gained as much as 0.3 percent to $1,583.58 an ounce, and traded at $1,582.75 at 3:22 p.m. in Singapore, after dropping to a two-week low of $1,561.55 on March 8. Palladium sank as much as 1.6 percent to $770.55 an ounce after rallying 9.2 percent in the four days to March 8, when it touched $786, the most expensive since September 2011. reached a record 22,024 kilograms, according to exchange data. Gold for April delivery rose as much as 0.4 percent to $1,582.50 an ounce on the Comex in New York and was at $1,581.50. Assets in exchange-traded products holdings dropped to 2,484.12 metric tons on March 8, the lowest level since September. Spot silver increased 0.3 percent to $29.08 an ounce, reversing a 0.3 percent decline, while platinum slipped 0.2 percent to $1,601.30 an ounce. Palladium, used in exhaust- cleansing systems, was last at $771.70 an ounce. Copper pared gains and industrial metals dropped as data from China, the biggest user, raised concerns about the country’s economic outlook. Copper for delivery in three months was little changed at $7,731.25 a metric ton on the London Metal Exchange by 3:01
p.m. Shanghai time after climbing as much as 0.4 percent. Aluminum dropped 0.3 percent to $1,959.50 a ton and nickel lost 0.5 percent to $16,645 a ton.
OIL The price of oil fell slightly Monday after strong jobs growth in the U.S. sparked speculation of an earlier end to the Federal Reserve's loose monetary policy. By early afternoon in Europe, the benchmark oil contract for April delivery was down 11 cents to $91.84 a barrel in electronic trading on the New York Mercantile Exchange. The contract rose 39 cents on Friday after the U.S. government said employers added 236,000 jobs in February, far exceeding predictions. The unemployment rate fell to 7.7 percent from 7.9 percent. While the improved jobs picture bodes well for growth, analysts said it could also signal an earlier end to the Fed's bond-buying program, dubbed quantitative easing, which has been instrumental in propping up the U.S. economy since the 2008 global financial crisis. Recent gains by the dollar against the Japanese yen and the euro also put pressure on oil prices. A stronger dollar makes oil a less enticing investment for traders using those other currencies, since oil is traded in dollars.Brent crude, used to price many kinds of oil imported by U.S. refineries, was down 52 cents to $110.33 a barrel on the ICE Futures exchange in London.
MARKET SHARES – MONDAY 11TH MARCH 2013
OFFICIAL MARKET AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT
SELLING
Country
Currency
TT
DD
Notes
TT/DD/Notes
AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.
AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1
30.7521 29.2232 39.4774 31.3075 24.6625 24.0749 3.31 31.5777 45.3124 30.3638
30.5937 29.0491 39.3187 31.005 24.5156 23.9399 3.2655 31.3952 45.1387 30.2701
30.2695 28.827 39.1049 30.6008 24.2429 23.8414 3.2103 31.2006 44.9113 30.145
32.1606 30.5877 40.6785 32.7465 25.7657 25.2172 3.482 32.9751 46.6863 31.2812
GOLD COINS MONDAY 11TH MARCH 2013
BASE METALS
COMPANY
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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES MONDAY 11TH MARCH 2013
This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)
JEAN-CLAUDE DE L’ESTRAC
taires de connivence avec des maisons de commerce britanniques, avaient fait croire aux petits propriétaires que Londres avait finalement décidé de ne pas payer l’indemnité, ce qui força des propriétaires inquiets à vendre les coupons d’indemnités pour la moitié de ce qui leur serait revenu. Adrien d’Epinay sera accusé d’avoir organisé ce qui avait été décrit comme une «spoliation scandaleuse» au détriment des petits. Mais toujours est-il que 6 874 propriétaires ont reçu un peu plus de £ 2 millions pour 68 613 esclaves, soit en moyenne £ 69 par esclave. L’argent a naturellement été dépensé par les propriétaires et en partie investi par eux dans une nouvelle banque, la Banque de Maurice, créée par Adrien d’Epinay et des négociants anglais en 1832. Contrairement à une légende tenace, la banque de d’Epinay n’est pas la MCB.
MARKET
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NOMINAL
LAST CLOSING PRICE
LATEST
CHANGE
% CHANGE
VOLUME
VALUE
10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -
14.00 34.70 7.40 42.65 28.80 125.00 82.00 18.00 190.25 129.00 75.00 74.25 182.50 1.03 28.60 39.60 5.60
15.00 34.70 8.00 42.70 28.80 125.00 82.00 17.50 190.75 129.00 72.00 74.25 186.00 1.02 28.50 39.60 6.00
1.00 0.60 0.05 -0.50 0.50 -3.00 3.50 -0.01 -0.10 0.40
7.14 8.11 0.12 -2.78 0.26 -4.00 1.92 -0.97 -0.35 7.14
"204,050.00" "5,646.00" "134,400.00" "4,760.00" 500.00 1.00 "2,780.00" "1,003.00" "64,602.00" 514.00 "33,991.00" "4,100.00" 150.00 "4,046,240.00" "1,035.00" "10,000.00" "142,300.00"
"3,042,226.00" "195,907.00" "1,035,916.00" "203,168.00" "14,400.00" 125.00 "227,960.00" "17,749.00" "12,306,006.50" "2,447,352.00" "2,447,352.00" "304,425.00" "28,000.00" "4,090,095.60" "29,499.80" "396,000.00" "798,136.00"
10.00 10.00 1.00 1.00
2.80 23.70 21.00 42.60 42.00 5.96 47.30 9.00
2.75 23.70 21.00 42.60 42.00 5.96 47.30 9.00
-0.05 -
-1.79 -
"1,000.00" "9,800.00" 167.00 "14,600.00" -
"2,775.00" "232,260.00" "7,014.00" "86,992.00" -
Denomination
Weight(gm)
Diameter(mm)
Price (Rs)
100 250 500 1000
3.41 8.51 17.03 34.05
16.5 22 27 32.69
6750 16405 32620 64860
MARKET ACTIVITY MONDAY 11TH MARCH 2013 Market Capitalization
192,483,545,963.31
Total Volume Traded
4,763,715
Total Value Traded
26,233,491.80
TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol BRAMER BANKING CIM FINANCIAL AIR MTIUS LTD ROGERS POLICY
Open 7.40 5.60 14.00 182.50 5.30
MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol SBM AIR MTIUS LTD CIM FINANCIAL BRAMER BANKING MDIT TOP GAINERS - DEM Symbol SOAP & ALLIED MTIUS COSMETICS TROPICAL PAR (O) MOST ACTIVE – DEM Symbol UNION FLACQ LTD CIEL TEXTILE LTD TROPICAL PAR (O) CIEL INVESTMENT MEDINE (O)
Open 25.90 45.80 5.74
Latest 8.00 6.00 15.00 186.00 5.36
% Change 8.11 7.14 7.14 1.92 1.13
Volume 4,046,240 204,050 142,300 134,400 86,500
Latest 27.20 47.20 5.76
% Change 5.02 3.06 0.35
Volume 14,600 9,800 6,000 1,000 825
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Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun
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GREEN BUSINESS
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caires de la Banque de Maurice. C’est ce qu’on peut lire dans une pétition adressée au gouverneur William Nicolay et rendu publique en mars 1938. Des violentes polémiques ont opposé les directeurs des deux banques concurrentes. En schématisant un peu on peut considérer que la bande à d’Epinay était plutôt hostile aux Anglais tandis que les actionnaires de la nouvelle banque se voulaient proches de la nouvelle administration britannique et voulaient surtout lancer une banque d’affaires. Le fondateur principal de la MCB est James Blyth qui avait créé la maison qui deviendra Blyth Brothers. Le capital de la nouvelle banque est de £ 100 000. Je vous parle d’histoire, tout ce qu’on raconte sur la question depuis des lustres à Maurice est tout bonnement faux! La banque de d’Epinay a au fait cessé ses opérations en 1848. Petite parenthèse, si vous permettez, pour souligner que ce James Blyth est un de nos premiers partisans de la coopération régionale, il avait créé une compagnie de navigation qui possédait un bateau à vapeur pour commercer entre les îles, Maurice, Madagascar, Réunion.
CLIMATE FOR DEVELOPMENT IN AFRICA
COMMITTEE’S PARTNERS PLEDGE TO KEEP ON TRACK ▼ VRISHNI VALAYDON
T
he African Development Bank has hosted the fourth meeting of the Board of Program Directors of the Climate for Development in Africa Initiative (Clim-Dev). The high-level meeting marks a turning point in Africa’s fight against climate change, particularly in Africa itself. The 4th Session of the Steering Committee Meeting of the Climate for Development in Africa Initiative opened in Tunis, Tunisia, on Wednesday, 6th of March with a strong commitment from partners to do all it takes to ensure that the program contributes effectively towards the fight against climate change impacts on Africa. In the course of this meeting, the Clim-Dev Special Fund (CDSF) – an ad hoc investment fund set aside to finance climate change activities in Africa – becomes operational this year. In addition to the Fund resources and the possibility of disseminating robust and viable statistical data on climate and its evolution in Africa, CDSF will finance concrete operations on the ground. Currently, 14 projects are being reviewed under the Climate for Development initiative in Africa. The African Union Commissioner for Rural Economy and Agriculture, Tumusiime Rhoda Peace, told during the opening session of the twoday meeting that, despite the immense challenges climate
COMMUNICATION STRATEGY Fatima Denton, Coordinator of the African Climate Policy Centre (ACPC), which hosts the secretariat of ClimDev-Africa, and Acting Director of ECA’s Food Security and Sustainable Development Division, unveiled the 2013 work plan for ClimDev-Africa, stressing the new focus for the three partner institutions to deliver as one. In that capacity, Denton presented a comprehensive report on the ClimDev-Africa activities for the 2011–2012 period, highlighting successes in the areas of research, support to pilot projects at country level as well as in the
provision of strategic support to the African Group of Negotiators (AGN). Denton also highlighted the challenges that ClimDev-Africa and ACPC face as a result of multiple and incessant demands for assistance that the centre receives from countries, regional entities and civil society organisations.
ClimDev-Africa and contended the AfDB leads extensive activities on climate change. “ClimDev-Africa could tap into lessons learnt from some of these activities as it sharpens its focus across the continent,” he said. Members called on the ClimDev-Africa Secretariat to urgently put in place a vigorous
The African Climate Policy Centre (ACPC) at ECA is tasked to “establish the policy basis” for actions and investments in climate information and climate resilient policy development. Without this policy basis – that extends to making the economic case for investments in, and policy use of, climate information services – it is unlikely that African countries will adhere to and prioritise the objectives that ClimDev-Africa promotes The progress report presented by Denton was lauded by the committee members. However, they called for extra effort to ensure that ClimDevAfrica works within its original mandate, despite the extensive ramifications that climate change has on Africa’s development. Abdirahman Beleih, Acting Director of the Agricultural and Agro-Industry Department of the African Development Bank, on the other side underscored the uniqueness of
communication strategy for sustained campaign exercises, not just to inform the general public on the program activities, but also to keep partners informed on progress and challenges that ClimDev-Africa faces. Moreover, within the ClimDev-Africa family, the Climate Change Desertification Unit (CCDU) of the AUC is responsible for leading the activities under the “build political will” action. Indeed, much stress has been thrust upon po-
litical will behind the improvement of climate information for development for it is of paramount importance to the success of ClimDev-Africa. Adding to that, the African Climate Policy Centre (ACPC) at ECA is tasked to “establish the policy basis” for actions and investments in climate information and climate resilient policy development. Without this policy basis – that extends to making the economic case for investments in, and policy use of, climate information services – it is unlikely that African countries will adhere to and prioritise the objectives that ClimDev-Africa promotes. Finally, the ClimDev Special Fund (CDSF), which is located at the AfDB, provides the financial resources and through grants the incentive structure for national agencies, regional bodies and other stakeholders to design and implement climate information services and policy projects. The CDSF will manage the investments through the challenge fund and, in so doing, provide the major point of leverage available to ClimDevAfrica. These partners are united in the belief that for each of the actions to succeed, there needs to be a lead core organisation, provided the other two core partners will support each other’s actions.
Justice & Vérité a su mener sa mission avec rigueur et professionnalisme, ou était-ce une aberration ? La Commission s’est acquittée de sa mission avec honneur. Ce qui est une aberration c’est le peu d’attention accordée aux résultats de ses travaux et plus encore à ses propositions de réparation. Je sais qu’un comité de suivi a été créé mais nous avons du mal à voir les résultats. Le temps presse, vous savez cela fait longtemps qu’une historienne britannique, Brenda Howell, qui avait étudié le sort des esclaves après l’abolition, avait trouvé qu’ils appartenaient à une
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même, c’est la mauvaise conscience qu’il devrait nous donner, c’est la démonstration qu’il nous oblige à faire de l’impossibilité d’une compensation. Ce qui nous pousse à constater qu’il y a des malheurs irréparables. Les dégâts de l’esclavage le sont. Et c’est ce qui devrait nous inciter à infiniment plus de considération pour les descendants des esclaves trop souvent abandonnés à leurs douleurs et à leurs exils intérieurs. Le mot clé doit être Réparation. Une manière de nous racheter. ❚ Est-il juste de dire qu'il n'y avait que des proprié-
❚ Personnellement, pensez-vous que la Commission
Last week in Tunisia, the Climate for Development in Africa Committee opened its steering committee meeting whereby considerable decisions and task-distribution were administered. The work plan of ClimDev-Africa for year 2013 has also been revealed as well as an appraisal of the work accomplished for period 2012-2013 change poses to the continent, the united front mounted by partners within the ClimDevAfrica Program would be equal to the task. The three lead partners of the ClimDev-Africa Initiative are the African Union Commission (AUC), the United Nations Economic Commission for Africa (ECA) and the African Development Bank (AfDB). AfDB Vice-President Sector Operation in charge of Governance, Agriculture and Human Development, Aly Abou-Sabaa, reassured members of the Bank’s unwavering support and continued readiness to work against climate change impacts within the ClimDev-Africa Initiative.
ENTRETIEN
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«lost race». Une race perdue, c’est ce que nous pouvons encore dire pour une partie de cette population, une partie heureusement, mais tout de même encore beaucoup trop de Mauriciens. ❚ Le combat de Sylvio Michel pour une compensa-
tion est-il juste ou les conclusions du rapport de la Commission reflète-t-elle une intention utopique ? J’ai un regard différent sur le combat de Sylvio Michel. Ce n’est pas le résultat final qu’il recherche qui donne du sens à sa lutte, c’est le combat lui-
taires d'esclaves « Blancs » ? Bien sûr que non même si ce sont les colons Blancs, petits agriculteurs ou gros sucriers venus ici pour cultiver les terres, demandeurs de plus en plus exigeants de main d’œuvre, qui sont de loin les plus gros propriétaires d’esclaves. Mais tous ceux qui avaient besoin de main d’œuvre, y compris pour des besoins domestiques, étaient propriétaires d’esclaves. Des familles relativement modestes, pas forcément blanches, en étaient également de même que des Indiens et quelques affranchis. Et vous savez quoi? Quand les britanniques avaient commencé à envisager l’abolition de l’esclavage – en ce temps-là, la majorité des esclaves venaient de Madagascar, ils étaient souvent des prisonniers de guerre que leur roi, Radama 1er , vendaient aux colons de Maurice -, il a fallu «le compenser». Les Britanniques avaient alors négocié un traité avec Radama 1er pour qu’il interdise l’exportation des esclaves de Madagascar. Radama devait faire valoir que le traité était une importante source de revenus pour son pays. Il demande une compensation en argent et fourniture. C’est quand il les aura reçu que Radama 1er mettra fin à l’exportation des esclaves de Madagascar où l’esclavage existait depuis des temps très anciens.
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After more than five visits to Mauritius, Professor Chris Pierce is bound to be aware of the specificities of the island. Corporate governance, remuneration of directors, difficulties in complying with the Code of Corporate Governance, and the need for ‘AOB’ to be included in the item list at an AGM… He talks about it all in this interview
PROFESSOR CHRIS PIERCE
“SHAREHOLDERS HAVE THE RIGHT TO ASK QUESTIONS” ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
“T
here is a lot happening in Mauritius in terms of governance,” says Professor Chris Pierce, Chief Executive Officer of Global Governance Services Ltd in the United Kingdom. Aware of the changes taking place in Mauritius, as well as the different laws governing the corporate sector, he spent more than eight hours, last Thursday, enlightening the local corporate actors in a whole-day workshop at the Hennessy Park Hotel. The workshop, entitled ‘The Board, practices, composition, procedures and liabilities’, was an initiative of the Mauritius Institute of Directors (MIoD) and was organised by AdvantEDGE Public Relations and Events. He then took the time to speak to us. To begin with, Professor Pierce deems it important to ask what we expect from the board. Directors have to be able to articulate the tasks and activities of the board. Once this has been defined, the management and the shareholders can better understand things. As such, the work of the board extends in four particular areas: The vision of the organisation (what the organisation will look like in 5 years’ time, the future products…); the strategy of the organisation (how it is going to get to its vision); delegating to the Senior Management team (the board will appoint the CEO, monitor him/her and the performance of the team) and accountability (producing the annual report for the shareholders…). The directors need to know how the minutes should look like or how to handle difficult directors. They need to know their legal duties as detailed in the Companies’ Act 2001. “If they do not,
they can be fined, thrown in prison…” They need to understand the law and the Code of Corporate Governance, which, hopefully, adds Professor Pierce, is being revised this year. This, however, will prove to be a difficult task, because the country has its own specificities. “If it was easy, it would have been done already. Mauritius has been courageous in terms of its Companies’ Act, its guidelines to the banks and the Code, and that is why international companies are coming here. You are not doing the easy things, but difficult things, and you want to improve over time,” he explains.
AOB OR NOT AOB? Last year, some shareholders criticised a particular Annual General Meeting (AGM), as the Any Other Business (AOB) was omitted from the items list. We asked Professor Pierce if it should be included for due consideration during an AGM. “Absolutely,” came back the answer. “It should be included. I would not call it Any Other Business (AOB), but shareholders' questions.” For him, the chairman, in almost all jurisdictions, is under the obligation to allow shareholders to seek answers from the chairman himself, and, as happens with increasing regularity, from the directors. He would normally expect the chairman to be quite careful about what the questions are, and see to it that the questioners are not making speeches. If, for example, a company has taken over another one, the shareholders can legitimately ask if the deal was good value, or if the company paid too much for it. It would also be reasonable to have time duration. Often, he concedes, shareholders do not have questions, but they should have this opportunity to ask questions because it is the only moment
ACTA PUBLICA
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A WEALTH OF EXPERIENCE Professor Chris Pierce is a regular visitor to Mauritius. As such, he is better acquainted with our national Code and the Companies’ Act of 2001 than most Mauritians. His knowledge, as the Chief Executive Officer of Global Governance Services Ltd and Visiting Professor of Corporate Governance at City University, London, goes far beyond that. He works with policy makers on corporate governance issues in Europe, the Middle East, Asia, Africa, the US and South America, and provides consultancy services to boards and directors of some of the largest Sovereign Wealth Funds, Banks and Listed Companies in the world. In addition, he advises micro, small and medium sized enterprises, civil society organisations, not for profit organisations and family businesses on governance matters. Prior to becoming CEO, he was the Director of Professional Standards and Professional Development at the Institute of Directors (IoD) in the UK. He has also held senior management positions in the Overseas Development Administration, British Airways and Leeds Business School. He has published many books including “The Effective Director” and has co edited many Global Corporate Governance Forum publications, including: “Building Director Training Organisations”, “Developing Corporate Governance Codes of Best Practice” and “The Corporate Governance Board Leadership Training Resource Kit”. His most recent publication is “Corporate Governance in the European Union”, which was published in April 2010.
shareholders can talk to the board. “I would go back to the OECD Corporate Governance Principles, which all economists have signed, including in Mauritius. There is the right of shareholders to ask questions. The rights of the shareholders are: to be aware of the date the AGM is taking place, to know what will be discussed (the agenda), to vote like for the approval of the accounts and to ask questions,” adds Professor Pierce. These are recommended practices. However, the CEO of Global Governance Services Ltd would be very concerned with the ongoing relationship between the shareholders and the board if they were not allowed to ask any question. That would indicate that there is a problematic relationship between the two parties; which is why he suggests that steps should be taken to improve this kind of situation. Basically, a company would want to retain the goodwill with shareholders, because it would not want them to start selling their shares. Otherwise, the price will go down. “The corporate governance could be improved. There have to be very good reasons for not having questions time. If you have a bloc of a majority of big shareholders, the minority shareholders often feel their voices are not listened to. We are very concerned that shareholders should have the ability to ask the board questions. The AGM is the appropriate place for communication to take place,” he adds. A CODE TO FOLLOW… OR NOT? A lot of the recommendations included in the National Code of Corpo-
rate Governance are quite difficult to follow according to Professor Pierce. For example, there are issues over the independence of directors: “When you have a country this size and many people are related to many others, the definition of independent is quite problematic.” There are also issues over related-party transactions, so that there might be conflict of interest. “I think, however, that the main issue we have to deal with in Mauritius is that many businesses are family-owned, and families have many particular issues that they might have to deal with when we get to the third, fourth or fifth generation,” adds the expert. Not all of them want to stay in the business, he concedes. Even if they stay in the business, they might not be as professional as people coming in from outside. Many questions arise: How do you deal with family members who want to stay in the business? How do you deal with the conflict between professional managers and family members? What do you do when the family is in arguments on what the business should be doing? “It is an added complication here in Mauritius, compared to the UK or US, where there are far more shareholders, and fewer family businesses,” explains Professor Pierce.
someone on the board for more than nine years and ask some questions. Are they still providing new ideas? Are they still adding value to the board? “After nine years, you’ve probably voiced out all your ideas,” adds Professor Pierce A HOT REMUNERATION TOPIC Should the remuneration of directors be clearly published in the annual report, as recommended in the National Code? “That's a very hot topic and varies from jurisdiction to jurisdiction. In my own country, we have the 2002 Directors' Remuneration Disclosure Act, and we must put in to the nearest penny what the salaries are, if we are a listed company on the stock exchange,” explains the CEO of Global Governance Services Ltd.
I worry about the gap between the CEO and the rest
ROTATION: THREE’S THE NUMBER… Firstly, points out our guest, there needs to be a succession plan in place, with details like when individuals are going to rotate, when they are retiring... The next issue for him is to decide how often directors need to be re-elected by the shareholders. “What I would normally recommend is that a director is appointed for three years and that a third of them come up for election every year, so that there is a rotation. If a non-executive director is there for more than nine years, then he starts to become a bit complacent and close to the management and this may mean he is not independent”, he states. People should look very closely at
However, there are problems associated with that level of disclosure. Our guest would much prefer to aggregate, that is to state how much the directors are being paid as a board, or having the top-paid person within the organisation being identified. He also prefers certain ratios being used, like what the CEO is being paid in comparison to the average salary. It might prove to be quite useful, according to him, because in some organisations, the Chief Executive is paid much more than the next person down. “I worry about the gap between the CEO and the rest. Remuneration is a very serious issue. Yes, there will probably have to be greater disclosure of remuneration in due course, internationally,” he adds.
DANGER OF ABUSE We also asked Professor Pierce if the CEO or the Chairman of a company can decide on how much he perceives as remuneration. “In general, governance says you should not be in charge of your own salary. Somebody else should, like the family members, the non-executive directors or independent directors, and the remuneration committee,” he answers. Otherwise, there is a danger of abuse. The person may not abuse that position, but people can perceive that they could abuse. This is why the governance plays it strict. SETTLEMENT AGREEMENT: TOP SECRET! If a Managing Director is sacked and a financial settlement is agreed upon, the Chairman should disclose the amount of the settlement if a shareholder puts the question to him during an AGM. This widely-held view is not as simple, according to our guest, as it depends on the agreement that was signed between the Managing Director and the board. “In terms of many of these settlements, there is a high degree of confidentiality, because there may well be legal implications over the contract of employment, or a breach of contract. What is more likely is that the Chairman describes the whole process that is followed in settlement deals, like saying who took the decision, and why,” he explains. YOU WILL BE SANCTIONED! Now that the Financial Reporting Council has the power to sanction them, companies should be more careful and comply with the principles of corporate governance. Otherwise, they take unnecessary risks. “In general you can fine a company or move into areas like delisting, or injunctions, or have proceedings against individual directors as a whole,” points out Professor Pierce. Nevertheless, fines and/or imprisonment will depend on the nature of the offence. “The more guilty the mind, the deeper the sanctions, because they are knowingly doing wrong things,” concludes our guest.
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Also known as Bert «Bow-Thai», Bert Van Walbeek the founder of 'The Winning Edge' is on his way to Mauritius. The hotelier, marketer, master and lecturer will share with us his experience on crisis management in a one day conference organised by the Maurtius Institute of Directors on the 19 of March. In an exclusive interview to Capital, Mr «Bow-Thai» starts the show
BERT VAN WALBEEK, CRISIS MANAGEMENT EXPERT
« MAKING MISTAKES IS HUMAN BUT LACK OF CONTROL IS A MANAGEMENT MALFUNCTION » ▼ RUDY VEERAMUNDAR
❚ If “expecting the unexpected” is
the trend lately, what shall we expect to benefit in your forthcoming conference in Mauritius Sir? The major benefit will be that each participant will acquire considerable “ food for thought “ to apply and/or adapt in their own organizations. The inter-active workshop will help executives to look for their specific, but potential, business risks through the 4-T approach based on tolerate, treat, transfer or terminate and accordingly apply the 4-R system build on reduction, readiness, response and recovery components.
❚ When referring to the protection
of tangible and intangible assets, can we have an idea of what should we protect and how? The tangible assets are both hardware ( factories, office buildings, hotels, transportation equipment, etc … ) and software ( staff, customers, consumers, passengers, guests, etc…) The intangible assets are features like corporate reputation and brand image, and for instance in tourism, the perception of a destination, like Mauritius and its present challenges in tourism !
❚ It is said that the companies and
industries should be ready to face ‘potential disasters’. Could you please give us an idea of these ‘potential disasters’? Crises like natural disasters, manmade calamities, local hostilities and epidemics time and time again show the vulnerability of most business organizations, be it on a global, a regional, a country and/or a city level and are raising, for each company, such questions as :
❚ “Consider crisis as a marketing
- What are the main factors influencing safety and security ?
and operation improvement opportunity” will be one of the theme you will elaborate in your conference on the 19th of March. In the meantime, could you please explain, in broad lines, how crisis can be a marketing and improvement opportunity? The ( simplified ) Chinese word for crisis is : 危机, the first character stands for problem / danger, the second for opportunity Samples of companies turning crisis into opportunities will be highlighted and case studies, both with positive and negative results, will be discussed by the participants. The ultimate assessment of how opportunities are turned into opportunities depends on the postcrisis measurements
- What are the tasks and responsibilities of the stakeholders in my business to reduce these menaces ?
- the speed with which an organization regains or continues full business operations
- What solutions are needed and how can we prepare for activation and implementation ?
- the degree to which an organization recovers
- How could these challenge influence my business plan? - What are the key “ safety and security” elements in my company ?
proach could have been avoided. The concept of establishing organizational emergency funds must be enhanced and governments should avoid using bail-outs as a populist approach, but as a ( tax ) income opportunity for the benefits of their country and its population !
- How can I protect the reputation of my organization ?
- the amount of organizational and operational improvement added during recovery - the amount of crisis-resistance added since the crisis arose
❚ Cases of money laundering are
❚ It is known that the demand for
negative news has the upper hand on positive ones. How can we expect to change the trend in a period of crisis? “Negative news sells” and “If it bleeds it leads “ are facts of life and this trend will, due to human nature, never change. However social media offers many ways and means to add more balanced information in the news streams. Also well prepared, and pro-actively developed, communication plans can support the media in their reporting and re-build trust in organizations through professional handling of such crisis situations. Well thought through approaches will help in the everlasting discussion “ The media, friend or foe ? “ ❚ Financial crisis, banking sector
crisis, LIBOR crisis, Euro crisis, fiscal cliff crisis and so on. The word “crisis” is something we hear every day since some years. What should we understand from the crisis that companies around the globe are facing since 2008? How is it that we were not prepared for that? Whenever I hear this question it reminds me of the “hot-dog story”, the more we tell each other we are in crisis, the more we believe it and start acting accordingly, thus enhancing the crisis. We were ( and still are ) not prepared because we don’t understand the way banks are structured, function and, more importantly are staffed. Most business crises are selfinflicted and with a more careful, and professional, risk assessment ap-
being related to prestigious European banks. Some of them have even pleaded guilty and fined by Courts. Is it normal that banks of international recognition failed to implement proper protective measures within their system? I am not a banking expert, nor have much understanding of the Basel I, II and III Accords, but I observe a huge number of experts, consultant and over-promising and under-delivering executives, often focusing on personal gains instead of company interests is the main reason for this “phenomena”. Making mistakes is human, but lack of control is a management malfunction that seems to have few consequences to most executives, with the exception of the occasional scapegoat that go to jail for a few years and come back as authors and conference speakers … ❚ How did we come to such situa-
tions? The one-word answer to this question is : “greed”. I follow with interest the debate about more or less ( government ) regulations but let’s be honest, mankind has always been cheating each other and is a master in finding new ways to do. And for every new rule there will be another loophole “ invented “ and the eternal battle between honesty and fraudulence will continue, creating opportunities for ( honest ) crisis management experts ……… ❚ How can crisis management be
effective in these cases? I see from my experiences with many service and manufacturing companies that self-regulation and pro-active thinking are the most successful way to achieve the pro-activity needed to answer the all encompassing question each executive should pose every day : “What else can go wrong ?”
INSIDE
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Si jusqu’à présent, certaines compagnies ont fait preuve d’un certain manque de rigueur et de non-respect du Code de bonne gouvernance, leur marge de manœuvre sera désormais réduite. Suite à des amendements à la Financial Reporting Act, le Financial Reporting Council (FRC) dispose désormais d’un arsenal de sanctions
AMENDEMENTS À LA FINANCIAL REPORTING ACT
L’HEURE EST AUX
SANCTIONS
Mais ce n’est pas le seul changement prévu. La loi devient plus stricte sur de nombreux aspects et il semblerait bien que les sociétés n’auront d’autre choix que de la respecter. LA DÉFINITION A CHANGÉ Auparavant, était considérée comme ‘Public Interest Entity’ (PIE) toute entreprise dont les revenus annuels atteignaient Rs 200 millions. La loi ne tenait ainsi compte que des paramètres quantitatifs d’une société. Désormais, pour être catégorisée en tant que PIE, les paramètres qualitatifs seront également pris en considération (Voir hors-texte). Une PIE sera ainsi une entité qui, pendant deux années consécutives, parvient à satisfaire deux des trois conditions stipulées dans la nouvelle loi : un revenu annuel dépassant Rs 200 millions, des actifs d’une valeur dépassant Rs 500 millions et plus d’une cinquantaine d’employés. RAPPORT SUR LA BONNE GOUVERNANCE La Financial Reporting Act stipule que les compagnies doivent obligatoirement soumettre leur rapport annuel dans un délai de six mois après la fermeture des comptes. De plus, elles devront fournir un rapport sur le ‘Corporate Governance’, qui démontre que la compagnie a été conforme aux recommandations du Code. TÂCHE DIFFICILE POUR LES AUDITEURS En 2008, la Financial Reporting Act stipulait déjà que les PIE étaient obligées de se conformer au Code émis par le National Committee on Corporate Governance en 2003. Depuis, bon nombre de PIE ont émis un ‘Corporate Governance Report’ comme le veut le Code. Le seul hic, selon le FRC, c’est que les auditeurs rencontrent des difficultés lorsqu’ils doivent vérifier le degré de conformité des PIE au Code. Ce qui explique une nouvelle mesure : les entreprises devront émettre un rapport de Corporate Governance et un Statement of Compliance séparément. Ce dernier déterminera l’étendue de la conformité au Code.
▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
U
n actionnaire se rend à une assemblée générale en brandissant une copie du National Code of Corporate Governance. Il n’est pas satisfait de certaines performances, ainsi que des décisions et des réponses du président du conseil d’administration. Il lui pose alors la question : « Et le Code, vous en faites quoi ? » La réponse qui fuse, il ne s’y attend pas : « Le Code ne fait que des recommandations. On n’est pas obligé de les suivre à la lettre ! » Une telle scène risque de ne plus se reproduire. En effet, alors que par le passé, elles avaient pris l’habitude de mettre de côté certaines recommandations du Code
de bonne gouvernance, les entreprises devront faire plus attention après les amendements apportés à la Financial Reporting Act de 2004. Parmi les nouvelles clauses de la loi, on note que le pouvoir de sanction a été accordé au Financial Reporting Council (FRC), dont la principale mission est de s’assurer que le cadre de la diffusion des informations financières des sociétés est conforme aux normes de comptabilité et de vérification des comptes. Bien que le FRC n’ait pas encore mis la touche finale aux types de sanctions prévues pour les différents degrés de non-conformité aux exigences par rapport aux informations financières, la loi est on ne peut plus claire : « (…) sanctions would be applied to Public Interest Entities (PIEs) if they failed to comply with the requirements of the Code of Corporate Governance ».
LICENCE OBLIGATOIRE POUR LES AUDITEURS Avant les amendements à la loi, les petites entreprises avaient le droit de solliciter un ‘non-licensed auditor’ pour auditer leurs comptes. Cette situation a évolué. « FRC was of view that a professional accountant cannot state in the audit report that an audit has been carried out in accordance with the International Auditing Standards (ISA) if he/she has not really done so », avance le FRC. C’est pourquoi, selon la nouvelle loi, tous les auditeurs devront être enregistrés auprès du FRC pour obtenir une licence. « Meaning, that, whenever a small and private company wishes to have its accounts audited, it should be done by a licensed auditor », fait comprendre l’institution. De plus, lorsque l’auditeur signera le rapport, il devra inclure, auprès de son nom, les mots « licensed by FRC ».
INSIDE
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L
e Code de bonne gouvernance actuel est-il « volontaire » ou « obligatoire » ? Cette question est d’autant plus importante maintenant que la Financial Reporting Act de 2004 a été amendée et qu’elle prévoit des sanctions à l’encontre des sociétés qui ne s’y conforment pas. Selon Deva Armoogum, Chairman du Mauritius Institute of Directors (MIoD) et ancien partenaire de la firme KPMG, les entreprises sont désormais dans l’obligation de respecter le Code émis en 2003 par le National Committee on Corporate Governance (NCCG). Au cas contraire, elles risquent d’avoir une note négative de l’auditeur, qui, à son tour, est maintenant obligé d’émettre un ‘Statement of Compliance’ de l’entreprise au Code. Ce dernier est calqué sur le model King II (code de bonne gouvernance) d’Afrique du Sud, dont plusieurs des recommandations sont volontaires. Or, avec l’avènement de King III, plusieurs de ces recommandations sont passées dans des lois, telles la Companies’ Act. « Au début, on laisse au board la discrétion de décider de l’étendue de la conformité au Code, mais graduellement, les choses deviennent plus strictes à travers les lois », explique notre interlocuteur. C’est ce qui se passe avec la nouvelle loi, qui est encore au stade d’implémentation. Le FRC a ainsi mis sur pied un comité pour, entre autres, préparer les ‘Guidelines’.
BONNE GOUVERNANCE
CE QUI VA CHANGER
La crise financière pousse à remettre en cause certaines pratiques. Le choix laissé aux entreprises de se conformer au Code de bonne gouvernance en fait partie. Dorénavant, suite aux amendements apportés à la Financial Reporting Act de 2004, elles devront le faire, sous peine de sanctions. D’autres changements sont à venir. Deva Armoogum, Chairman du Mauritius Institute of Directors (MIoD), nous les explique
INFRACTION = SANCTION Auparavant, comme c’était également le cas au niveau international, le Code était considéré comme étant quelque chose de « volontaire ». Mais les experts ont constaté qu’il y avait une ambiguïté, puisqu’en parallèle, le FRC est en train « Cette sanction est imposée sur la com- recteurs sont en train d’enfreindre la loi, de veiller à la conformité au Code. Maintenant, les compagnies sont pagnie. Or, ce que recommande la Banque puisque la Companies’ Act de 2001 et le également obligées d’émettre un rapport mondiale, c’est qu’il faut aussi initier des Code l’exigent. Selon lui, il revient au sur le Corporate Governance, tandis que sanctions à l’encontre des cadres du Man- Registrar of Companies, éventuellement, les auditeurs sont tenus de vérifier si les agement, car ils sont entièrement redevables de sanctionner les entreprises qui ne s’y compagnies sont en conformité avec le pour le ‘financial reporting’ », poursuit conforment pas. Code. « Tout ça va changer. Ce n’est plus Deva Armoogum. C’est d’ailleurs ce qui le pousse à dire que les entreprises qui ne UN NOUVEAU CODE À L’ÉTUDE ‘comply or explain’, mais ‘apply publient pas les rémunérations des diSi une plus grande rigueur est nécesor explain’. Le deuxième consaire en matière de bonne cept est beaucoup plus proactif. gouvernance, c’est la crise fiLe Code (King III) stipule nancière qui a mis en exergue clairement que ‘the Directors plusieurs manquements. must apply their mind’, ce qui Beaucoup d’entreprises n’arest important », estime Deva rivent pas à se conformer au Armoogum. Code et n’offrent pas les inSi les entreprises ne jouent formations nécessaires au pas le jeu, le Financial Remarché. Or, certains investisporting Council (FRC) seurs sont intéressés à injecter prévoit maintenant des sancde l’argent dans des entretions. Si le rapport annuel ou prises, à travers la Bourse, en le bilan financier ne sont pas se basant uniquement sur les soumis, le FRC émet un bilans financiers. avertissement. L’entreprise a Il y a aussi le fait que le alors un délai de 30 jours rapport financier n’est pas pour le faire. Passé ce laps de considéré comme étant suffitemps, si elle ne s’est pas exésant pour offrir un aperçu de cutée, elle sera obligée de ‘rela performance de l’entreinstate’ les bilans. Au cas prise. « C’est là que King III contraire, elle sera passible Deva Armoogum, propose l‘Integrated Reporting. d’une amende ne dépassant Chairman du Mauritius Institute of Directors (MIoD) C’est une façon totalement inpas Rs 1 million.
Ce que recommande la Banque mondiale, c’est qu’il faut aussi initier des sanctions à l’encontre des cadres du Management, car ils sont entièrement redevables pour le ‘financial reporting’
tégrée de présenter les rapports et on prend en considération les aspects stratégies, performances financières, la durabilité. Cela devient alors un défi pour les auditeurs. A ce jour, à Maurice, il n’y a qu’Omnicane qui l’ait fait », explique Deva Armoogum. C’est pour cela qu’il est également important que le National Code of Corporate Governance, qui date de 2003 et qui est entré en vigueur en 2004, soit revu. « Au NCCG, on fait beaucoup d’efforts, mais malheureusement, on doit faire face à des obstacles administratifs. Cela nous empêche d’aller plus vite. On est un peu en retard par rapport aux pays qui en sont déjà à leur deuxième ou troisième Code. C’est embarrassant, car on est quand même bien vu, au niveau mondial, sur le plan de la bonne gouvernance », soutient notre interlocuteur. Le ministère des Finances travaille d’ailleurs dessus actuellement. Il a presque finalisé le cahier des charges que le NCCG a préparé depuis deux ans déjà. Le comité mis sur pied a rencontré les financiers et les fonds ont déjà été débloqués. « On espère que cette année, on aura un nouveau Code », conclut Deva Armoogum.
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PIQURE DE RAPPEL DE LA BANQUE MONDIALE Bien que Maurice ait connu des progrès en termes de bonne gouvernance, le Report on the Observance of Standards and Codes (ROSC) de la Banque mondiale, publié en 2012, a identifié plusieurs obstacles. Nous vous présentons les principales observations du rapport : 1. Some market participants complain that the Code's provisions are not always clear. Interviews suggest that the distinction between the "code" and the "report", between "requirements" and "aspirations", and the "comply or explain" provisions may not be fully appreciated by some market participants. While many companies referred to the requirements of the Code in their annual reports, some companies did not make overall compliance statements about the Code, and none specifically mentioned areas of noncompliance. 2. While significant progress has been made with governance of private sector companies, the governance of state-owned enterprises lags. Several market participants see the performance of publicly owned companies as a hindrance to general economic progress. 3. Standards of transparency and disclosure are generally high. However, a potential weakness is incomplete disclosure of ownership, control, and group structures. Some companies do not disclose complete indirect ownership or cascade holding structures, making it difficult to understand ultimate beneficial ownership and control. This limits the effectiveness of rules on conflicts of interest. Minority shareholders have little influence on board appointment. Nominating outside board members is generally considered by outsiders to be difficult and not transparent. 4. While the SEM plays its role in reviewing extraordinary and related party transactions, according to some observers, the fact that the listing rules only cover “balance sheet” type transactions and “transactions in the ordinary course of business” means that other relevant transactions are not covered, such as management contracts. 5. Formal enforcement actions in the area of corporate governance are rare, and the institutional framework for public enforcement needs to be put in place. Few of the legal remedies available under the Companies Act are applied in practice due to a combination of passive minority shareholders, expensive court actions, and lack of experience of judges in capital market matters. En 2002 déjà, dans son premier rapport ROSC, la Banque mondiale avait relevé certains manquements : 1. The Mauritius economy faces certain economic challenges to promoting good corporate governance. The ownership structure of Mauritius companies is dominated by a small group of family-owned companies. Many family-owned companies listed their stock in response to tax and other incentives provided by the Mauritius government. Despite the stock market listings, many of the listed companies are still controlled by a family holding company or a partnership acting as the holding company. These holding companies often control a range of diverse enterprises and typically own vast landholdings that have failed to produce satisfactory earnings. Unlocking shareholder value in such firms is a key issue for the economy. 2. A small group of companies control a large part of the Mauritius economy. Many of these firms were initially motivated to list themselves on the SEM by tax and other incentives, although the tax incentive is no longer in effect. These family owned companies are typically controlled by either a family holding company or a partnership acting as the holding company. In addition, the holding companies typically own a variety of different enterprises (e.g., textiles, tourism and sugar plants) that have little if any cross-synergies and might therefore be more viable as separate operations. For many of these family-dominated firms, unlocking shareholder value is critical, particularly because the value of many of these companies’ assets are high (due to large landholdings), while actual earnings paid are low. The SEM’s lack of liquidity and low valuations have made it difficult for management to provide effective mechanisms for realizing the companies’ real net worth, essentially locking in shareholders who would prefer to sell their shares.
SELVIDA NAIKEN, CEO FINANCIAL REPORTING COUNCIL
« LES SANCTIONS DÉPENDRONT DE L’IMPACT DE LA NON-CONFORMITÉ » ▼ H.L-B ❚ Qu’est-ce qui a déclenché les
modifications de la Financial Reporting Act de 2004 ? L’objectif premier était d’apporter des clarifications et plus de consistance. ❚ Que devrait-on comprendre
par la 'qualitative nature' des entités ? Cela implique qu’il ne faut pas uniquement se baser sur les chiffres ayant trait aux revenus et actifs des compagnies, mais également d’autres critères, tels que leur impact sur la société et l’environnement.
DE NOUVELLES DÉFINITIONS
Outre les compagnies listées en Bourse, les State Owned Enterprises (SOE), enregistrées sous la Companies’ Act, entrent désormais dans la catégorie des Public Interest Entities (PIEs), à l’instar d’Air Mauritius, de la SBM… Leur nature « qualitative » est également prise en compte par le Financial Reporting Council. Avec l’ancienne définition, on considérait comme PIE des firmes ayant plus de Rs 200 millions de chiffres d’affaires. La Banque mondiale a par la suite fait remarquer, dans son Report on the Observance of Standards and Codes de 2012, que certaines entreprises listées ne cadrent pas avec cette définition. « Il fallait donc redéfinir les PIE pour inclure les compagnies listées, des entreprises qui émettent des ‘securities’, des banques, des firmes d’assurance… », explique Deva Armoogum, Chairman du Mauritius Institute of Directors (MIoD). Cela facilite aussi la tâche des auditeurs. « Auparavant, ils se conformaient uniquement aux standards internationaux, et signaient, tandis qu’une partie du Corporate Governance Report figurait dans le Director’s Report », poursuit-il.
❚ Les compagnies respectent-elles
totalement le Code de bonne gouvernance ? La majorité des compagnies respectent le Code.
❚ Le FRC vérifie-t-il si les
❚ Quelles sont les difficultés que
❚ Pouvons-nous avoir une idée des
rencontrent les auditeurs par rapport au Code ? La plus grande difficulté, c’est que les compagnies ne mettent pas noir sur blanc jusqu’à quel point elles respectent le Code.
sanctions qui sont prévues à l'encontre des entités qui font fi du Code ? Cela va dépendre de la nature de la non-conformité au Code.
compagnies ont respecté le Code dans leurs rapports ? Oui.
❚ Ces sanctions seront-elles liées à ❚ Le FRC aura-t-elle plus de
responsabilités désormais ? Les responsabilités du FRC demeurent les mêmes. Ces modifications ne sont que des clarifications.
des conditions spécifiques stipulées par le Code ? Cela dépendra de l’impact du non-respect du Code.
43 ans en quelques lignes Deva Armoogum a travaillé au sein de la firme KPMG pendant presque 11 ans, comme partenaire, avant de prendre sa retraite en décembre de l’année dernière. Avant cela, il a connu un long périple qui a débuté au ministère des Finances. Après les études secondaires au Collège Royal de Port-Louis, il trouve de l’emploi à la douane. Il obtient alors une bourse d’étude de l’Etat et décroche un Diploma in Public Financial Management and Accounting à l’Université de Maurice. Fin 1979, il passe au ministère des Finances, où il commence à travailler sur le dossier de la CNT, dont il devient le Management Accountant, puis le Financial Controller et Deputy Manager, pour y terminer son parcours en tant que General Manager par intérim pendant deux ans. « J’ai pu redresser la compagnie, car elle était en difficulté financière à l’époque. Je parle des années 198587. Mais bien que le Board ait approuvé ma candidature comme GM, le ministre ne l’a pas ratifiée. J’ai claqué la porte. Un Indien m’a remplacé, mais on connaît la suite », lance notre interlocuteur. Suivra une escale chez Leal et Co/United Motors, avant qu’il ne dé-
cide de créer sa propre boîte – DGTech – qui se spécialise en développement de logiciels et services de consultant. Après des passages à la tête de la Mauritius Housing Company (MHC) et de la State Trading Corporation (STC), Deva Armoogum devient partenaire au sein de KPMG. Il créé l’Institute of Internal Auditors, dont il était le président jusqu’à l’année dernière. Il faisait aussi partie de l’équipe qui a créé le Mauritius Institute of Directors, dont il est actuellement le Chairman. Malgré un emploi du temps chargé, Deva Armoogum essaie également de terminer son Doctorat sur le Public Sector Governance and Ethics.
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Hugo Chavez a été d’une fidélité sans faille à la philosophie du révolutionnaire Simon Bolivar dont le portrait géant orne son bureau
▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
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ugo Chavez, un homme, un politicien, une inspiration d'un modèle économique basé sur le socialisme, quitte à être comparé au communisme. Le président du Venezuela, terrassé le 5 mars par un cancer qui l'a miné de longues années durant, laisse derrière lui un système économique inspiré du bolivarisme, plus connu comme 'la révolution bolivarienne'. Pour faire plus simple, le motto de Chavez était l'égalité et la distribution de richesses. Un modèle qui n'a jamais fait plaisir aux Etats-Unis, symbole mondial de l'ultralibéralisme. Naturellement, les relations entre le Venezuela et les Etats-Unis n'ont jamais été au beau fixe. Avec la « nomination » de son successeur, Nicolas Maduro, vendredi dernier, de nombreuses interrogations demeurent quant à la politique économique de Hugo Chavez. Est-ce que la page de la « Révolution bolivarienne » est tournée avec la disparition de Chavez ? Eléments de réponses. LA NATIONALISATION Un modèle economique décidé par un gouvernement a un grand impact sur le quotidien de sa population. Ainsi, la concentration des richesses, les inéga-
HUGO CHAVEZ
Il a tenu tête au « Big Brother » En 14 ans au pouvoir, Hugo Chavez a marqué son empreinte politique au Venezuela. Le sort de son peuple lui importait plus que le pouvoir financier entre les mains d'une oligarchie. Son décès la semaine dernière soulève nombre d'interrogations lités sociales et la pauvreté au Venezuela avaient toujours interpellé le leader du Parti socialiste unifié du Venezuela. Arrivé au pouvoir en 1998, Hugo Chavez s'est lancé dans une vaste entreprise de transformation économique et sociale. Avec une détermination, presqu'une obsession, de demeurer indépendant vis-à-vis des ÉtatsUnis. Celui qui s'est fait appeler 'El commandante', se lance alors dans une vaste campagne de nationalisation. Plus de 250 entreprises y passeront. D'abord, le secteur du pétrole, avec la nationalisation de l'entreprise d’Etat Petróleos de Venezuela S.A. (PDVSA). Puis survient la
nationalisation des secteurs des télécommunications, de la production d'électricité et du ciment.
Il a créé ce qu'on appelle le socialismedémocratique, pas le socialisme à parti unique comme en Chine. C'est ce concept politique, selon moi, qui va influencer le monde durant le 21e siècle Dev Virahsawmy
LE “SOCIALISME DÉMOCRATIQUE” « Il a créé ce qu'on appelle le socialisme-démocratique, pas le socialisme à parti unique comme en Chine. C'est ce concept politique, selon moi, qui va influencer le monde durant le 21e siècle », observe Dev Virahsawmy (lire interview page suivante). Sensible à la misère de la misère des classes populaires, contrairement à ses prédecesseurs, Hugo Chavez investit gros dans les secteurs éducatif, alimentaire et médico-
UN LIBÉRATEUR NOMMÉ BOLIVAR Hugo Chavez, grandement inspiré par Simon Bolivar, a créé la Révolution bolivarienne afin de transformer la société et la création d’une économie socialiste. Simon Bolivar est une figure historique de l'anti-impérialisme et du nationalisme sud-américain et prône la justice sociale, la liberté et l'égalité des droits. Aussi connu comme 'el Libertador', Simon Bolivar est celui par qui la libération du Venezuela du joug espagnol a pu être possible au 19e siècle. Pour Hugo Chavez, la révolution bolivarienne est un mouvement de masse pour mettre en place une « démocratie populaire participative », une indépendance économique du Venezuela, une distribution équitable des revenus pour en finir avec la corruption du pays. C'est avec ce parti qu'il entre en campagne en 1998 avec un programme anti-corruption qui le mène au pouvoir le 2 février 1999 avec 56% des voix. Il renomme alors la République du Venezuela en République bolivarienne du Venezuela, avec une nouvelle constitution portant des exigences de développement social et mettant ainsi fin à des décennies de libéralisme à outrance à la botte des Etats-Unis. Depuis le début des années 2000, le Venezuela est entré dans une phase de transformation sociale appelée révolution bolivarienne. Tirant un pied de nez aux EtatsUnis, Hugo Chavez a mis en place un processus censé amené à un Etat socialiste. SOURCE : INTERNET
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sanitaire. Ainsi, selon les chiffres de la Banco Central de Venezuela (BCV), le taux de pauvreté est réduit entre 1999 et 2006 de près de 10 points (de 44 % à 34 %), le taux d'extrême pauvreté de 11 points entre 1999 et 2007 (de 20,6 % à 9,4 %) tandis que près de 1,2 million de personnes ont été alphabétisées entre 2003 et 2004. Selon les calculs du Fond monétaire international (FMI), le Produit intérieur brut (PIB) par tête d'habitant est passé, entre 2003 et 2008, de 5 000 à 8 500 dollars. Quant à la dette publique, elle est passée de 45% du PIB en 1998 à 20% en 2011. En 2012, le taux de croissance au Venezuela a été de 5,5%, l’un des plus élevés au monde. Le PIB par habitant est passé de 4 100 dollars en 1999 à 10 810 dollars en 2011. Résolument contre la politique de Washington et le libéralisme économique, Chavez a même fait sortir le Venezuela de la Banque mondiale et du FMI, non sans avoir remboursé ses dettes envers ces deux « mécanismes de l'impérialisme destinés à exploiter les pays pauvres ». Toutefois, le revers de la mé-
daille n'est pas aussi reluisant. En allant à contre-courant du système capitaliste qui domine le monde des affaires, Hugo Chavez a laissé peu de marges de manœuvre aux entrepreneurs privés et autres investisseurs étrangers. Les analystes financiers classent le Venezuela parmi les pays qui vont connaître de
graves problèmes, d'ici quelques années. Car le pays est resté trop dépendant du pétrole, sa principale ressource naturelle. D'autre part, Hugo Chavez a complètement ignoré la compétitivité et la productivité, « des concepts émanant du modèle capitaliste ». Ainsi, le secteur pétrolier au Venezuela souffre de sous-in-
vestissement en recherche et exploration. Résultat : la production pétrolière a chuté. Dix ans de cela, le Venezuela produisait quelques 3,1 millions de barils par jour avec 23 000 salariés. Aujourd'hui, avec 120 000 travailleurs, elle produit 2,4 millions de barils par jour. Le taux d'inflation reste très
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élevé, à plus de 28 %, quoique cela est compensé en partie par les hausses de salaires des travailleurs. L'inflation demeurant un problème national, le gouvernement a même dû avoir recours à la dévaluation de sa monnaie. Le bolivar a été dévalué par 31,75 % par rapport au dollar pas plus tard que le mois dernier, après l'avoir été en janvier 2010. Avec le déclin des industries manufacturières, le Venezuela est dépendant à hauteur de 80 % de ses produits de consommation d'importation. Le pays est souvent sujet à des pénuries de produits alimentaires comme la farine, le sucre ou l'huile, la dernière datant du dernier mois de 2012. Autre problème : les quelques 2,5 millions d'hectares de terres repris par Hugo Chavez, ne produisent presque rien, malgré leur fertilité. Le successeur de Chavez a donc une véritable tâche devant lui, tant sur le plan économique que social. Nicolas Maduro a été « intronisé » président de Venezuela vendredi dernier. Suite en pages 13-14 n
DR ASHOK AUBEELUCK
« La formule Chavez ne durera pas » L'ÉCONMISTE ASHOK Aubeeluck, tout en reconnaissant de grandes avancées pour le peuple venezuelen sous le leazdership de Hugo Chavez, émet de sérieuses réserves sur le long terme. « La politique de redistribution de richesse de Hugo Chavez a été payante. Il n'a pas favorisé une oligarchie, comme c'est souvent le cas dans des pays producteurs de pétrole. Ce sont surtout les gens au bas de l'échelle qui ont été les grands gagnants de la 'révolution bolivarienne' », commente le Dr Ashok Aubeeluck pour Capital. Hugo Chavez a également mis en pratique une politique démocratisation de l’économie. Cela a marché, selon l'ancien directeur de budget, les modes de coopération et la participation du peuple. En effet, depuis 1999, plus de 50 ,000 coopératives ont été créées dans tous les secteurs de l’économie. Toutefois, notre interlocuteur estime que Chavez n'a pas vu loin, du moins économiquement parlant. « L’idéologie a dominé le raisonnement économique, Maurice et Singapour le devance en termes de liberté économique », note le Dr Ashok Aubeeluck. Si la politique economique de Hugo Chavez a marché pendant quelques années, cela ne durera pas dans le lon,g terme. Tout en faisant une comparaison avec d’autres pays latines comme le Brésil et le Chili, le Venezuela est resté en arrière,
surtout en matière de liberté économique et d'entreprise privée : « Aujourd'hui, il faut plus de six mois pour avoir un permis ». Tout en reconnaissant que Chavez a grandement contribué à l'émancipation des pauvres, le Dr Aubeeluck trouve que le plus grand échec du leader charismatique du Venezuela a été son échec à sortir son pays de la dépendance du pétrole ». Echec qu'il attribue à l'entêtement à bloquer le marché. « Le systeme de marché, soit le modèle capitaliste, est meilleur qu'un sustème où c'est le gouvernement décide et gère tout. Si l’Amerique avait eu acces au Venezuela, ils auraient pu mieux exploiter les ressources petrolières. Il fallait au fait des Partenariats public-privé comme à Maurice. Ça aurait été beaucoup plus rentable », estime notre interlocuteur. Est-ce que le concept de démocratisation de l'économie est faisable dans un contexte de système capitalise. Tout à fait, selon le Dr Ashok Aubeeluck. Ce dernier émet toutefois quelques petites réserves. « Des gens qui sont devenus riches n'aiment pas voir les autres le devenir. C’est là où le gouvernement entre en jeu. Il faut un framework. A Maurice, par exemple, lors des discussions avec les Independent Power Producers (IPPs), le gouvernement aurait pu demander à ce qu’au moins
10% des actions reviennent aux employés, surtout le fait que le prix est garanti. Autre exemple : la Land based Oceanic Industry. C'est une mine d'or. Mais il ne faut pas laisser des personns déjà riches accapârer cette industrie, il faut donner la chance aux petites et moyennes entreprises et aux coopératives. Il faut toujours rechercher le bien du plus grand nombre et le bien commun, et non privilégier toujours les ...privilégiés. Il faut davantage de compétition pour le développement de l'économie, argue le Dr Aubeeluck, qui en veut pour exemple, le concept 'all-inclusive' comme proposé par les hôteliers aux touristes : « Ce concept est profitable pour un petit groupe, mais pas pour l'indiustire et l’economie ». Notre interlocuteur admet que la démocratisation de l'é-
conomie ne peut se faire du jour au lendemain. Mais il faut commencer quelque part. Révoir la fiscalité reste une priorité, soutient-il. D'autrepart, il n’y a pas eu assez d’incitations pour construire des maisons, souscrire à des assurances ou encore acheter des actions dans des companies listées en bourse, argue le Dr Ashok Aubeeluck.
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Dev Virahsawmy trouve que la vie et l'oeuvre de Hugo Chavez peuvent être source d'inspiration pour les gouvernements qui veulent développer leur peuple. Dans l'honneur et la dignité. Cela, tout en passant par la voie démocratique
DEV VIRAHSAWMY
« NE SOUS-ESTIMEZ PAS LE POUVOIR DU GRAND CAPITAL » munautaires où des commodités de base ont été vendues à des prix très bas. Mais ce qui est plus touchant, c'est que sur l'emballage des produits, on peut lire des clauses importantes de la Constitutions du pays. Quelle merveilleuse idée, pourtant toute simple ! ❚ Peut-on s'inspirer de la révolution
▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
l'oeuvre de Chavez sont pleines d'enseignements pour le peuple mauricien.
❚ Quels grands enseignements tirez-
vous du modèle économique pratiqué par feu Hugo Chavez ? Hugo Chavez était un géant de la politique-progressiste. Il a innové dans plusieurs domaines. Le plus important c'est qu'il nous a montré qu'il est possible d'utiliser des moyens démocratiques pour prendre le pouvoir et transformer la societé. C'est peut-être là sa plus grande contribution au développement de l'Humanité. Avant lui, la thèse généralement acceptée était que les moyens démocratiques menaient directement vers le chaos, ce qui faisait le jeu du grand capital. En d'autres mots, en choissisant la voie démocratique, on ne pouvait pas construire le socialisme mais plutôt consolider le capitalisme. Hugo Chavez a prouvé le contraire. Sa vision et son message ont été entendus par toute l'amérique latine. La vie et
❚ La politique économique de Chavez
était basée sur le social... Il faut aussi ajouter qu'il a utilisé les ressources et les richesses de son pays pour faire reculer la pauvreté, qui a baissé par 50% durant cette petite période de 14 ans. En même temps, il a rehaussé le sens de l'honneur et de la dignité du peuple de Vénézuela. Dans une certaine façon, Hugo Chavez a continué ce qu'avait commencé Fidel Castro à Cuba. Les peuples assoifés de justice et de dignité doivent apprendre de ce qui s'est passé en amérique latine. Au Vénézuela, il y a eu un mouvement national d'alphabétisation de base. Les pauvres ont eu accès à l'éducation, à l'écriture et à la lecture. Les pauvres ont eu droit à un service de santé gratuit. Chavez a fait ouvrir des boutique com-
bolivarienne au Venezuela à Maurice ? Simon Bolivar a été une figure de proue dans la pensée politique en amérique latine. C'est une pensée qui repose sur la justice et le partage. Importer le bolivarisme serait une perte de temps, car à Maurice nous avons déjà hérité d'un système socialiste qu'on appelle le Fabian Socialism. C'est un socialisme évolutionnaire qui a inspiré Sir Seewoosagar Ramgoolam et son fils, Navin Ramgoolam. Qui pense qu'on peut construire un socialisme progressiste en utilisant des structures démocratique et en utilisant des méthodes non-violentes. La grande différence entre le Venezuela et Maurice, c'est que les masses populaires au Venezuela sont unies et solidaires. Malheureusement, à Maurice, elles sont divisées par ce qui est communément appelé le communalisme. Les agents de division, financés par le grand capital, sont passés maîtres dans cet art. ❚ Tout serait-il accompli ? Il n'y au-
rait rien à changer ? Ce que j'entrevois à Maurice, c'est qu'il y aura des évènements qui vont nous obliger à prendre un nouveau chemin de développement. Certains penseurs religieux vont nous inspirer dans le combat pour un monde meilleur. Explications : le système qui domine le monde, le néolibéralisme, est sous le contrôle des corporations américaines. Mais il y a deux voix qui ont condamné le néolibéralisme : le pape Jean-Paul II et le pape Benoît XVI. Tous deux ont condamné un système qui est en train de détruire la planète et de déshumaniser l'Humanité. Car pour
le néolibéralisme, tout est commodité. Les gens deviennent des objets de consommation. Et ceci va contre les principes et les valeurs de l'Humanité. Ce qui est terrible, c'est que ces gens qui font le signe de croix et qui possèdent le grand capital n'écoutent même pas le message de ces deux papes. Comme humains, ils sont bien, mais en tant que détenteurs de richesse, ils sont motivés par deux réflexes totalement négatifs: la gourmandise, (plis zot ena plis zot bizin) et l'égoïsme. Pour avoir plus, ils sont prêts à tout détruire. Seul le profit les motive. Cela me rappelle une discussion avec un grand banquier d'une très grande banque mauricienne sur la question de
Il y a deux voix qui ont condamné le néolibéralisme : le pape Jean-Paul II et le pape Benoît XVI. Tous deux ont condamné un système qui est en train de détruire la planète et de déshumaniser l’Humanité
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Global Warning ». Il m'a dit sèchement : « Chez moi tu ne parles pas de ça ». Aujourd'hui, ce même banquier, quand il a compris qu'il y a beaucoup d'argent à gagner avec les répercussions du changement climatique, est devenu un ardent disciple de la Green Economy. Il ne jure que par le vert. ❚ La Green Attitude, c'est votre
grande préoccupation du moment... Il y a de gros nuages à l'horizon. Je demande aux Mauriciens de faire attention. Les neiges qui fondent dans les pôles Nord et Sud vont causer une augmentation du niveau de la mer. Ainsi, notre tourisme pourra disparaître. Ajouté à cela, nous dépendons à 80 % sur des importations pour nous nourir. Notre économie est néocoloniale et elle a été pendant très longtemps dépendante des Etats-Unis et de l'Europe occidentale. Aujourd'hui, ces deux géants ont des problèmes graves et nous ne pouvons plus dépendre d'eux. Donc nous sommes obligés à revoir notre stratégie, nos alliances et le but fondamental de notre vie. Est-ce que 'avoir' va être le principe fondamental de notre existence ou apprendre à devenir ce que nous devons et pouvons être ? La solidarité et le partage doivent remplacer l'égoisme et le solidarité. Nos décideurs ont tout le temps le même refrain à la bouche : Maurice ne possède pas de ressources naturelles pour notre développement. Faux! Nous avons la terre. Mais aujourd'hui, 80% des terres sont sous le contrôle d'une poignée infime de Mauriciens. On parle de quatre, cinq familles. Mais pour arriver à une véritable sécurité alimentaire, il va falloir aller dans le sens d'une réforme agraire. Tout comme Chavez l'a fait, en nationalisant des terres et en les distribuant aux travailleurs et aux fermiers. Cette démarche est nécessaire car il va falloir créer un grand mouvement de coopératives, créer des fermes integrées partout, revoir l'éducation des jeunes afin qu'ils s'intéressent à l'agriculture moderne. ❚ La démocratisation de l'économie
dont parle le présent régime seraitelle un pas dans cette direction ? Le Premier ministre parle de démocratisation de l'économie, mais il a une vision singapourienne de développement. Maintenant il parle de faire de Maurice un high-income economy. Electoralement, il a besoin de dire cela, sinon il sera vite renversé par une opposition démagogique. Mais le jour viendra, et dans un avenir pas trop lointain, où les dirigeants et le peuple de Maurice seront confrontés à la dure réalité. Parce que ça va être une question de survie. Do it or die. Et à ce moment-là, je ne pense pas qu'il va être possible pour les grands propriétaires de terres de s'organiser pour empêcher la nationalisation. Car quand il y aura un déficit de nourriture, les gens vont occuper les terres et commencer à pro-
LE PAPE DÉNONCE LES « ACCAPAREURS » (…) L’accaparement des ressources énergétiques non renouvelables par certains États, groupes de pouvoir ou entreprises, constitue, en effet, un grave obstacle au développement des pays pauvres. Ceux-ci n’ont pas les ressources économiques nécessaires pour accéder aux sources énergétiques non renouvelables existantes ni pour financer la recherche de nouvelles sources alternatives. L’accaparement des ressources naturelles qui, dans de nombreux cas, se trouvent précisément dans les pays pauvres, engendre l’exploitation et de fréquents conflits entre nations ou à l’intérieur de celles-ci. (...) Une redistribution planétaire des ressources énergétiques est également nécessaire afin que les pays qui n’en ont pas puissent y accéder. Leur destin ne peut être abandonné aux mains du premier venu ou à la logique du plus fort. (...) Il y a de la place pour tous sur la terre: la famille humaine tout entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correctement grâce à la nature ellemême, don de Dieu à ses enfants, et par l’effort de son travail et de sa créativité. Nous devons cependant avoir conscience du grave devoir que nous avons de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu’elles puissent elles aussi l’habiter décemment et continuer à la cultiver. Benoît XVI, dans son encyclique « L'amour de la vérité », juillet 2009
duire. Quelques coups de fusil ne vont pas intimider le peuple, parce que ce sera une question de survie. D'où mon message au grand capital à Maurice : il ne faut pas être aveugle. Vous pouvez empêcher cela. Au lieu de construire des villas pour vendre à des étrangers, analysez comment vous pouvez créér des fermes intégrées autogérées par des planteurs. Au lieu d'attendre la révolte,
anticipez-la et donnez un coup de main pour rendre la vie plus paisible. Est-ce que les richissimes écouteront cela ? Je ne peux m'empêcher de me rappeler le titre de mon premier poème, ils ont « linette roupie lor lizié ». ❚ Mais que faire quand on voit une
sorte de connivence entre le gouvernement et le grand capital pour faire durer le système ? Les différents gouvernements ont des approches diverses à cette problématique. Il y a ceux qui couchent avec le grand capital carrément et qui ne s'en cachent pas. Il y a d'autres qui ont une relation conflictuelle. N'oubliez pas que le grand capital peut contribuer au renversement d'un régime. Il ne faut pas que les Mauriciens oublient qu'entre 1960 et 1967, le grand capital à Maurice a financé un mouvement politique raciste et communaliste pour pouvoir prendre contrôle de la societé mauricienne et de l'Etat et ainsi installer l'apartheïd. Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir du grand capital. Mais si les dirigeants de la gauche peuvent faire comprendre les grands enjeux à venir, nous pourrions alors faire avancer les choses dans un cadre démocratique. Voilà pourquoi je soutiens le gouvernement de Navin Ramgoolam en ce moment. Mais c'est un soutien critique. Parce qu'au moins, c'est le seul mouvement politique qui a une conscience écologique. ❚ Chavez a réussi a réduire l'écart
entre les riches et les pauvres. A Maurice, nous réussissons admirablement le contraire... D'année en année, l'écart se creuse entre les riches et les pauvres à Maurice. Bientôt le gouvernement sera obligé de modifier le mode de taxation sur le revenu. 15% pour le milliardaire, pour
le petit bourgeois et les travailleurs, c'est un problème. Cette mesure était nécessaire pour attirer les investisseurs, mais elle creuse l'écart entre les classes. Il y a 1% de la population qui possède 80% des richesses du pays, alors qu'il y a plus de 50% du peuple mauricien qui possède 1% de la richesse. Donc, pour arriver à plus de justice sociale, il faut trouver un moyen de taxer davantage les riches afin d'aider les pauvres à se développer. ❚ Selon certaines observations, Hugo
Chavez a priviligié le social au détriment de l'économie... Pure propagande des néolibéraux. Combien de Mauriciens savent que c'est à Cuba que l'on trouve le meilleur système d'éducation et de santé ? C'est parce que les propagandes des chaînes américaines sont omniprésentes. Le travail positif qui a été réalisé à Cuba a été complètement gommé. Les néolibéraux ne reconnaîtront jamais cela. Mais tous les socialistes savent que c'est la politique qui doit contrôler l'économie et non la loi du marché. ❚ Le prochain président du Venezuela
pourra-t-il poursuivre sur la voie de Hugo Chavez ? Les réactionnaires ne pourront pas faire tomber le régime socialiste, parce que c'est un mouvement bien organisé et structuré. Même l'administration américaine sait qu'elle va falloir éviter les erreurs du passé. On ne peut pas arrêter ce mouvement populaire qui se développe en amérique latine. Il faut cesser le boycott de Cuba et du Venezuela. Il faut trouver des arrangements. Mais en même temps le peuple du Venezuela doit faire très attention, parce que les Américains vont utiliser tous les moyens pour avoir un Venezuela qui leur soit favorable.
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POST SCRIPTUM
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Prior to the 1970’s, Mauritius was a monocrop economy relying exclusively on sugar exports for its survival. However, during the early 1970’s, the economy adopted an export led growth strategy creating an EPZ Act (Export Processing Zone Act), deemed to be the first industrial zone to be set up in the island to promote trade and exports. With it came international trade agreements, which spurred the Mauritian Economy
POST INDEPENDENCE
International Trade Arrangements in Mauritius
P
REVIEW BY ECONOMIST VIRENDRA POLODOO
ursuant to the fourfold increase in the world oil price at that time and adverse macroeconomic conditions, the EPZ sector and international trade was rather weak. Yet, following the structural adjustment programmes practiced by the government in the early 1980’s, the EPZ and international trade started to grow very rapidly with the economy of Mauritius culminating in an economic miracle in the 1980’s. The government helped a lot in achieving this success. Policies of the like of environmental friendly business policies, good industrial relations, availability of cheap labour, duty and quota free access to the European market under the Lomé Conventions, which encouraged foreign direct investment from many parts of the world to grow the manufacturing sector. On the external front, the retrocession of Hong Kong to China also led to an influx of foreign direct investment from Hong Kong, especially in textiles, which helped boost our exports. The Mauritian international trade has been dominated by both bilateral and multilateral trade arrangements which played significant roles in the development of international trade in Mauritius through preferential treatment of the Mauritian exports. The various trade arrangements are highlighted below:
(I) THE YAOUNDE TRADE PROVISIONS Yaounde I, the first convention between the European Community and the African Associated States become operational in June 1964 and was subsequently upgraded to Yaounde II in January 1970. The gist of the trade provisions under Yaounde I were basically trade expansion. This was done by eliminating gradually all customs duties on goods imported from the African Associated States while at the same time levying a common external tariff on exports from developing countries to the European countries. The provision also allowed for gradual elimination of tariffs on all exports to the European Community, save revenue generating exports meant for internal development of those
economies. In short, the treaty meant the creation of a Free trade zone between the European Community and the African Associated States. Yaounde II, which came into effect in January 1970, was intended to extend Yaounde I. Here, Germany and Holland recommended the elimination of common external tariff, which according to them were deemed to be a form of discrimination to the other developing countries. In view thereof, the European Community introduced a generalized system of preferences for all developing countries and reduced tariffs on all key imports from the developing world. Mauritius was the 19th member of the Association of African and Malagasy states in May 1972 to benefit from the provisions of Yaounde II.
(II) LOMÉ CONVENTION In 1975, with a view to maintaining stronger link with the European Community, Mauritius signed the ACP (African Carribean Pacific)-EEC (European Economic Community) Lomé Convention. The latter convention was expected to offer much more benefits to Mauritius than the Yaounde arrangements. As far as trade is concerned, Mauritius, as well as the other 45 ACP (African Carribean Pacific) countries, were granted duty free access to the European markets for nearly all their products. Trade promotion schemes were also put in place to help increase the market share of the ACP countries. Moreover, among the most important benefits was the sugar protocol, which enabled Mauritius and other ACP members to export a yearly quota of 1.3 metric tons of sugar at a guaranteed price, the gist of which was to provide export revenue stability to the ACP member states. In addition to the foregoing, Mauritius is also a member of various regional groups and signed various international trade agreements to benefit from preferential market access to world markets. These are: (III) THE AGOA (AFRICA GROWTH AND OPPORTUNITY ACT) The Africa Growth and Opportunity Act is a multilateral trade arrangement with the US, enacted in the year 2000, the
aim of which was to provide duty and quota free access of goods emanating from Sub Saharan Africa (of which Mauritius is a member) to the USA. This arrangement works under the Generalised System of Preferences Programs, whereby in June 2004, the AGOA was enacted and extended to the year 2015 by the USA. The following products are provided preferential treatment (duty and quota free) under AGOA: leather items (bags, footwear, gloves and garment), watches and watch parts and apparel garments. On the regional scene, Mauritius is also a member of the Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) and the Southern African Development Community (SADC).
(IV) COMESA The formation of COMESA dates back as far as December 1994, to replace the previous Preferential Trade Area (PTA), an African trading block which was in existence since 1981. COMESA presently has 19 members: (Burundi, Comoros, Democratic Republic of Congo, Djibouti, Egypt, Eritrea, Ethiopia, Kenya, Libya, Seychelles, Swaziland, Madagascar, Malawi, Mauritius, Rwanda, Sudan, Uganda, Zambia and Zimbabwe). It is currently the largest regional trade bloc on the African continent. In October 2000, the COMESA implemented the Free Trade Agreement grouping nine countries (Djibouti,Egypt, Kenya, Madagascar, Malawi, Mauritius, Sudan, Zambia and Zimbabwe), whereby the member states reduce/eliminate tariffs on imports from within the COMESA subject to the criteria for the following main rules of origin being satisfied: - Goods need to be totally and not partially produced or - The cost freight and insurance value of raw materials used for production of the good should be below 60% of the manufacturing cost or - Domestic production value added should be at a minimum of 35% of the ex-factory cost of the goods or - The products must be deemed to be of utmost importance to the develop-
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ment of the member states and the domestic production value added should be at least 25%. It is also important to note that COMESA non tariff barriers are not permitted among member states. (V) SADC The SADC was established in 1992. It replaced the Southern African Development Coordinating Conference (SADCC), which was established on 1 April 1980. The SADC presently comprises of 15 member states: Angola, Botswana, Democratic Republic of Congo Lesotho, Madagascar, Malawi, Mauritius, Mozambique, Namibia, Seychelles, South Africa, Swaziland, Tanzania, Zambia and Zimbabwe. The gist of setting up the SADC is to promote regional integration and eliminate poverty through a process of economic development while achieving peace and security. The SADC Trade Protocol gives way for a gradual elimination of tariffs broken down into three main categories and phases, explained as follows: Category A - This category includes raw materials and equipment used in production are now fully exempted from duties since the year 2000. Category B - This category includes revenue sensitive goods which have gradually been exempted from duties for a period of 8 years ending 2008. Category C - This category embraces a list of sensitive products, products where liberalisation would affect local industries. These products are gradually being liberalised since 2008. As with COMESA, there are certain rules for some goods to be qualified for the SADC rule of origin. They are: - The goods need to be totally and not partially produced - The goods need to be sufficiently processed in a SADC country using third country materials or
POST SCRIPTUM
- tariff heading should be altered after processing of the goods. PREFERENTIAL TRADE AGREEMENTS (i) The Comprehensive Economic Cooperation and Partnership Agreement (CECPA) The CECPA is a bilateral trade arrangement, the main objective of which is to foster economic relationships between Mauritius and India. Various possibilities that might exist to foster trade cooperation in goods and services are looked into, as well as promotion of capital flows and exploring opportunities in Third World Countries. The preferential trade agreement on goods was signed whereby duty was eliminated or reduced on a wide variety of goods, albeit a 40% value addition and change in tariff heading criterion have to be met. The CECPA also embraces trade issues, investment and economic cooperation. India offers duty free access to about 30 Mauritian goods, which include inter alia, pasta. biscuits, handbags, wood marquetry, napkins, sanitary towels, paper articles, synthetic semi-precious stones, soaps and metals. It also provides duty concessions on 35 products ranging from smoked fish to fresh cut flowers. On the other hand, Mauritius offers duty free access to the following products to India: peas, coconut, maize, rice and salt among others. (ii) Preferential Trade Agreement (PTA) between Mauritius and Pakistan Another bilateral trade arrangement that has been recently concluded (in 2007) is with Pakistan. A preferential trade agreement was signed in July 2007 in Mauritius, the aims of which are to foster economic and commercial relationship and to promote trade in goods and services between Mauritius and Pakistan. Preferential treatments in terms of concessions ranging from 50% to 100% on tariffs are granted to exporters of both countries under the PTA. The following Mauritian goods have been given tariff concessions by Pakistan: cut flowers and buds, vegetables, edible fruits and nuts, dried fruits and
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wood and articles of woods, carpets and other textile floor coverings, make up textile articles, aluminium products and brooms, among others. (iii) Free Trade Agreement between Mauritius and Turkey Bilateral relationships have been intensified during the last decade. In September 2011, a free trade agreement was signed between Mauritius and Turkey, the gist of which was to promote international trade, diversify the economy, attract investment and transfer technology, in addition to helping develop the SME (Small and Medium Enterprises) sector by giving SMEs the necessary incentives of the like of increased choices in terms of inputs, low cost of capital assets, spare parts and cheap technology.
Mauritian international trade has been dominated by both bilateral and multilateral trade arrangements which played significant roles in the development of international trade in Mauritius through preferential treatment of the Mauritian exports The free trade agreement gives duty free access on most industrial goods. Mauritian industrial goods are given duty free access to Turkeyâ&#x20AC;&#x2122;s market, save some textile products, to be phased out in the year 2015. Mauritius also offers duty free access to more than 80% of products emanating from Turkey. The free trade agreement also gives opportunity for increasing investment and Mauritius to act as a bridge between Turkey and Africa.
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WIDE ANGLE
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Serge Petit, CEO d’AML, saluant Phillip Dawe, Chairman de la Barclays Bank, premier passager à avoir foulé la nouvelle passerelle
PIONNIERS. Parmi les premiers passagers à fouler la nouvelle passerelle se trouvait Phillip Dawe, Chairman de la Barclays Bank
AÉROPORT
MK 053 OUVRE LE BAL
De gauche à droite : André Viljoen, CEO d’Air Mauritius, Bruno Mazurkiewicz, CEO d’ATOL, Pazhany Rangasamy, Chairman d’AML, Sarupanand Kinnoo, Acting Director du Department of Civil Aviation, et Serge Petit, CEO d’AML
Si le nouveau terminal passager de l'aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam n'est pas encore entré en opération, deux nouveaux postes avions ont été utilisés, pour la première fois, hier matin ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
C’
est une toute première. L’Airbus A340 d'Air Mauritius, en provenance de Londres, a été le premier appareil à accoster à l’un des deux postes avions nouvellement installés à l’aéroport international SSR, hier matin. L'appareil a bénéficié du traditionnel salut au jet d’eau des pompiers de l’aéroport, avant qu'une passerelle télescopique ne vienne se placer à son contact, permettant ainsi le débarquement rapide des 300 passagers du vol MK053. Ces derniers ont ensuite emprunté le 'connecting bridge' reliant le nouveau terminal à celui actuellement en utilisation, afin de compléter les procédures d’immigration. En attendant l’ouverture du nouveau terminal passager en avril prochain, les postes avions No.11 et 12,
deux des cinq que comptera la nouvelle structure, seront utilisés uniquement pour le stationnement de longue durée des avions. « Pendant plusieurs semaines, nos équipes d’ingénieurs et de techniciens ont effectué des essais fonctionnels et opérationnels sur ces installations. Avec la mise en service du poste avion n° 12, c’est un moment de fierté que nous vivons chez ATOL », a fait ressortir Bruno Mazurkiewicz, CEO d'Airport Terminal Operations Limited (ATOL), compagnie mauricienne en charge du développement, de la conception, de la construction et de l’exploitation du nouveau terminal passager. De son côté, Serge Petit, CEO d’Airports of Mauritius Limited, souligne l’importance du partenariat
entre l’aéroport et la compagnie aérienne nationale. « Ayant son siège opérationnel à l’aéroport, Air Mauritius a marqué les débuts de l’aviation civile locale. Ensemble, nous avons vécu les différentes étapes du développement aéroportuaire. Aujourd’hui, nous avons été témoins d’un autre moment historique, quand le premier vol commercial a utilisé les nouvelles infrastructures », at-il déclaré. Un autre grand moment attend l'aéroport SSR aujourd'hui, lorsque premier vol commercial d’Emirates Airlines sur un Airbus A380 s'y posera. Le gros porteur accostera ainsi au poste No.12, aux alentours de 09h40. Afin de pouvoiir accueillir des appareils de ce type dans des conditions optimales, le réasphaltage et l’élargissement de la piste d’atterrissage ont été entrepris par AML, ce qui a nécessité des investissements de presqu’un milliard de roupies. ACCUEIL. Le traditionnel salut au jet d’eau des pompiers de l’aéroport
GROS PLAN
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BRAMER BANK
MoneyGrow : l’épargne à taux supérieur L
du pays », à fait ressortir Ashraf Esmael, Chief Executive Officer de la Bramer Bank. Un dépôt minimal de Rs 50 000 est requis pour ouvrir un compte MoneyGrow. Jusqu’a Rs 200 000 l'épargnant bénéficie d’un taux d’intérêt de 3,8%. Au-delà de Rs 200 000 le taux est à 4,3%. L’intérêt est payable chaque six mois. Les clients souscrivant à un compte d’épargne MoneyGrow, seront éligibles à une carte de débit VISA et au service bancaire en ligne de la Bramer Bank à travers son service d’Internet banking. Le public peut déjà obtenir plus d’informations sur ce nouveau produit dans les succursales de la Bramer Bank à travers l’île.
a Bramer Bank vient de lancer MoneyGrow, un compte d’épargne qui permet à ses clients de bénéficier d’un meilleur rendement sur leurs économies. Le compte MoneyGrow se distingue par des taux d’intérêts supérieurs à la moyenne, allant jusqu'à 4,3% selon le montant de l’épargne. « Le dernier rapport du National Economic and Social Council fait état d’une chute du taux d’épargne de 28% à 15% entre la période de 2000 à ce jour. MoneyGrow offre donc des raisons supplémentaires aux Mauriciens de faire des économies avec un taux allant jusqu’à 4,3% l’an, alors que la moyenne se situe aux alentours de 3,5% par an. Ce nouveau produit pourra ainsi contribuer à l’objectif national d’augmenter le taux d’épargne pour soutenir l’investissement et la croissance de l’économie
De nouveaux cours à Knowledge Seven KNOWLEDGE SEVEN, spécialisé dans les services de développement d'applications, de formation professionnelle et de conseil (consulting), vient d'élargir sa panoplie des cours. Des formations en Techniques de Communication Écrite pour l'Entreprise seront au programme pour la rentrée 2013. Cette formation est conçue à l'intention du personnel administratif et mana-gérial opérant avec des partenaires et des clients francophones. Les participants apprendront à rédiger des rapports, des procès-verbaux de réunions, des lettres et des courriels en français des affaires. Le cours démarre le lundi 18 mars. Parmi les nouveaux cours proposés en 2013, relevons les suivants : Le Search Engine Optimisation, destiné aux entreprises qui veulent améliorer leur visibilité en ligne ; le Linux Network Services and Security est conçue pour les admi-nistrateurs de systèmes qui connaissent déjà Linux et qui ont besoin de maîtriser les techniques de pointe. Les participants apprendront à concevoir des sites qui s'affichent correctement sur des ordinateurs et aussi sur les smartphones et les tablettes ; le Web Application Development (using PHP and MySQL) permet de créer des applications web en utilisant les dernières avancées en PHP. Les participants apprendront à améliorer les performances de leurs applications web grâce au benchmarking, profiling et optimisation de MySQL.
Touristes allemands de plus en plus nombreux LA MAURITIUS Tourism Promotion Authority (MTPA) avait son pavillon au salon International du Tourisme à Berlin. Une présence qui traduit l’enthousiasme des tour-opérateurs et des partenaires allemands sur la destination. Le ministre du Tourisme et des Loisirs, Michael Sik Yuen y était également. Les arrivées des touristes en provenance de l’Allemagne sont en hausse, in-
dique la MTPA. Rien que le mois de février a vu une hausse de 10%, ce qui laisse présager un résultat très positif pour l'année en cours, affirment les autorités touristiques. Maurice a accueilli 55 186 touristes allemands en 2012. Les chiffres de janvier et février 2013 sont déjà au-dessus de ceux de la période correspondante l’année dernière : 23,7% de plus en janvier et 10% pour le mois de février
2013. Les officiels du gouvernement étaient accompagnés des principaux stakeholders locaux. Parmi, les directeurs de SUN Resorts, Beachcomber Hotels, Veranda Leisure & Hospitality, LUX* Resorts, Constance Hotels & Resorts, de même que des représentants de plusieurs lignes aériennes, notamment le Turkish Airlines, Air France, KLM, Delta Airlines et le South African Airways. Ils ont participé à
divers ateliers de travail et profité de l'occasion pour une campagne médiatique. Berlin s'attend à des retombées positives de cette présence mauricienne à son salon du tourisme. Parmi les activités de promotion, on annonce prochainement un FAM trip avec une soixantaine d’agents de voyages. Thomas Cook organisera, pour sa part, un voyage de motivation « Travel Games » à l’île Maurice.
Les quadbikes Can-Am sont là ! LA COMPAGNIE Mauricienne de Commerce (CMC) ajoute des Quadbikes de la fameuse marque Can-Am à sa gamme de produits. La CMC s’associe avec le constructeur ‘Bombardier Recreational Products’ (BRP) pour étayer sa stratégie de diversification dans d’autres créneaux porteurs. CMC représente déjà les pneus de la marque Firestone ou encore les huiles industrielles et de moteurs ENI (Agip). Parlant de la marque Can-Am, Richard Foiret, Senior Manager de la compagnie déclare : « C’est très important de permettre à notre public cible de pouvoir se familiariser avec cette marque et les modèles qui sont disponibles car, en terme de confort, de maniabilité
et de sensations, il n’en existe pas de semblables sur le marché mauricien ! ». C'était lors de la présentation des véhicules, à Médine Garden Centre, vendredi dernier. Profitant du dénivelé du terrain se
trouvant aux alentours, les mordus ont été invités à s’essayer aux sensations que procurent les Quadbikes. Les modèles en vente sont exposés au siège social de l’entreprise, à Pailles. Bombardier Produits Récréatifs Inc. est spécialisé dans la conception, le développement, la fabrication, la distribution et la commercialisation de véhicules récréatifs motorisés. Sa gamme de marques et de produits comprend les motoneiges Ski-Doo et Lynx, les motomarines et bateaux sport Sea-Doo, les moteurs hors bord Johnson et Evinrude, les véhicules tout-terrain et roadsters Can-Am, ainsi que les moteurs et karts Rotax. BRP distribue ses produits dans plus de 80 pays.
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ENFANT-ROI
LA BOMBE À RETARDEMENT
De la caresse pleine d'affection à la réprimande suite à une bêtise, les parents n'arrivent pas toujours à trouver les bonnes attitudes pour éduquer leur enfant. L’équation « aimer égale tout donner » est de plus en plus d'actualité. Marie Vieillesse, psychologue, et Claude Canabady, psychothérapeute, nous éclairent sur les « enfants gâtés », qui risquent, hors du cocon familial, de se heurter aux réalités de la vie ▼ DOROTHY BONNEFEMME
«J
e reconnais que mes enfants sont européanisés. Ils fréquentent des écoles privées. A la maison, nous ne parlons que le français. Je les ai inscrits à des cours de piano et de judo. Régulièrement, nous nous rendons au restaurant. Ce train de vie a des incidences sur leur caractère, mais de temps à autre, je leur remonte les bretelles. N'empêche que je ne peux m'empêcher de leur donner ce que je considère être le meilleur pour eux. Je tiens à leur offrir ce que je n'ai pas reçu pendant mon enfance. » C'est à cœur ouvert que Ryan, père de deux garçons, nous fait ces confidences. Il n'est pas le seul à se retrouver dans cette situation. La psychologue Marie Vieillesse affirme qu’il s’agit d’un phénomène qui gagne de plus en plus de terrain. Les spécialistes parlent même de « l'enfant-roi ». Hauts comme trois pommes, ces derniers mènent la vie dure aux adultes et régentent déjà toute l'organisation familiale. Une attitude qui peut avoir des répercussions négatives sur ces enfants, qui risquent d'être malheureux, surtout à l'âge adulte. Mais si ces enfants-rois, qui
font la loi, sont de plus en plus nombreux, à qui en incombe la responsabilité ? En premier lieu aux parents, estime Marie Vieillesse, chez qui le mot « compenser » revient à chaque fois, comme une litanie. La psychologue, qui exerce dans ce domaine depuis de nombreuses années, estime que les enfants sont dans certains cas trop choyés. Un fait qu’elle attribue à l'évolution de la société. Ainsi, les couples sont de plus en plus nombreux à se séparer. Lorsqu’ils ont un enfant, c’est souvent à qui le gâtera le plus. « Ils pensent que c'est pour le bien de l'enfant, mais ils se trompent lourdement », explique notre interlocutrice. Les parents veulent également réécrire leur histoire en donnant à leurs rejetons tout ce qu'ils désirent, et même plus, parce qu’eux, dans leur enfance, n’ont pu avoir ce qu’ils voulaient, ou enviaient leurs camarades qui en avaient la chance. C'est le cas de Ryan, employé dans la communication, qui nous confie que sa famille ne roulait pas sur l'or quand il était gamin, ce qui le pousse à donner le maximum à ses fils. « Je travaille. Idem pour ma femme. Nous ne voulons pas priver nos enfants de quoi que ce soit », explique-t-il. Cette famille de Quatre-Bornes mène
Sur le plan relationnel, il a du mal à s’exprimer et peut devenir agressif. Dans le monde du travail, ce n’est pas mieux. Dès que son patron lui fait une remarque, il peut perdre ses moyens, se mettre en colère, ressentir de la frustration... Marie Vieillesse
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en effet une vie aisée, marquée par un certain embourgeoisement. Ryan explique que de nos jours, de nombreux parents vivent de cette façon, car c'est un signe de progression dans la société. C’est ainsi que le couple ne s’adresse à ses enfants qu’en anglais ou en français et optera bien évidemment pour des écoles privées, qui poussent d'ailleurs comme des champignons, quand l’heure sera venue de faire un choix. Les parents misent aussi sur l'épanouissement culturel de leur enfant en les exposant très tôt à l'internet, aux chaînes satellitaires, aux cours de chant, de danse… « Nous tenons à ce qu'ils obtiennent ce qu'il y a de meilleur. Nous voulons que nos enfants soient plus doués, meilleurs que les autres », ajoute notre interlocuteur. LE RÔLE DES PARENTS La surprotection des enfants s'explique aussi par l'ego des parents, estime Marie Vieillesse. « Lorsqu'un enfant de 7 ans vient à l'école avec un iPad, c'est le parent qui en ressent plus d'orgueil que l'enfant lui-même », précise la psychologue. Les parents sont également fiers lorsque leur petit s'exprime en français ou en anglais, comme les cousins de l’étranger. Le problème, c’est qu’ils s'expriment tellement bien dans cette langue qu'un problème de communication avec les grands-parents en découle. L’attitude « j'aime mon enfant et je lui donne tout » peut aussi être une manière de compenser les carences affectives. De nos jours, les deux parents travaillent, et « sur gâter » leurs gosses en leur offrant des cadeaux est une façon de pallier à ce temps qu’ils n’arrivent pas à leur accorder. « Ils
❚ Quelle a été l’évolution du statut
de l’enfant à travers le temps ? J’imagine que pour beaucoup de parents qui ont vécu dans les années 60 et 70 comme enfants, cette époque révolue évoque de coups de rotin et de règle pour l’élève indiscipliné, et ce n’était pas tellement différent à la maison. L’enfant ne pouvait pas broncher et acceptait tout. Ce respect était une obligation, un dû. L’enfant, de nos jours, n’est plus disposé à tout accepter. Il demande d’avoir une voix au chapitre. Les parents sont devenus des psychologues amateurs et comprennent qu’ils ne peuvent pas agir de la même façon que leurs parents, au risque de causer à leurs enfants toutes sortes de traumatismes. De toute façon, l’enfant a évolué et il est beaucoup plus conscient de ses droits. Il n’est pas disposé à accepter la violence gratuite des années d’antan. L’enfant d’aujourd’hui est plus réceptif et agit avec beaucoup plus de maturité. ❚ Quelle a été l’évolution des rôles
parents-enfants sur le plan économique ? La situation économique contraint parfois les deux parents à travailler pour subvenir aux besoins des enfants et de la famille. Parfois, les parents se sentent dans l’obligation de faire des
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Je travaille. Idem pour ma femme. Nous ne voulons pas priver nos enfants de quoi que ce soit Ryan, père de deux enfants
veulent ainsi réduire leur culpabilité. Ils pensent que leurs enfants les aimeront parce qu'ils les couvrent de cadeaux, mais c'est une erreur », ajoute Marie Vieillesse. Mais lorsqu'un parent surprotège son enfant, cela ne va pas sans incidences sur son caractère. Ryan, par exemple, a déjà noté des signes avant-coureurs chez son
enfant. Celui-ci, âgé de 7 ans, affiche parfois un complexe de supériorité à l'égard de ses voisins qui fréquentent les écoles publiques. Son fils fait aussi parfois preuve d'égoïsme. « Même s'il ne joue pas avec un objet, il ne tolère pas que quelqu'un d'autre l'utilise. Je le ramène alors à l'ordre », faitil ressortir.
CLAUDE CANABADY, PSYCHOTHÉRAPEUTE
« Il faut aussi agir en cas de transgression » Psychothérapeute de profession, Claude Canabady est spécialisé dans les problèmes des couples et de la famille depuis de nombreuses années. Capital a fait appel à son expertise afin de comprendre pourquoi le phénomène des enfants-rois prend de l’ampleur achats extravagants pour l’enfant, juste pour qu’il se sente bien dans sa peau vis-à-vis de ses pairs. Ce n’est plus l’enfant d’antan, qui acceptait ce qu’on lui donnait sans broncher. Maintenant, c’est une compétition pour acheter tout ce qui est dernier cri. Cela ne fait qu’augmenter la pression économique, tout spécialement sur les parents qui sont moins bien lotis. Parfois, dans les familles où les deux parents travaillent, la culpabilité vis-à-vis des enfants peut affecter la situation. L’un ou l’autre des parents n’ose pas affirmer son autorité et tend à « gâter » son enfant à l’excès, comme pour se faire pardonner ses
choix de vie. ❚ Comment maintenir son autorité sans lever la main ? Il faut établir des interdits qui sont clairs, assurent la continuité et sont satisfaisants pour les deux parties. Il faut aussi agir en cas de transgression, car toute transgression mérite sanction. C’est elle qui donnera du poids aux mots. Si vous vous contentez des menaces, vous perdez toute crédibilité. Les meilleures punitions seront toujours celles qui serviront à responsabiliser l’enfant si on s’en tient à ce qui est convenu. Il est important de choisir des puni-
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Autre point soulevé par Marie Vieillesse pour expliquer le phénomène des enfants gâtés : la compétition. Auparavant, les couples avaient de nombreux enfants et misaient souvent sur la réussite de deux ou trois d'entre eux. Maintenant, ils se contentent d'un ou deux, auxquels il s’agit de donner toutes ses chances, puisqu’on ne pourra pas se rattraper. « Et dans ce monde de compétition, si un enfant échoue, c'est le parent qui ressent davantage l'échec », poursuit la psychologue. Mais ce n'est pas en le surprotégeant qu'il réussira. Bien au contraire. « Alors qu’on veut lui épargner tout chagrin, l’enfant-roi est traumatisé à la moindre difficulté. Son bien-être passe au premier plan, mais une fois adulte, il peut devenir un tyran qui croit qu’il peut tout se permettre, car il n’a jamais appris à tenir compte des autres. Le collectif n’a aucun sens à ses yeux. Il devient sa propre référence et est incapable de se remettre en question », affirme le psychothérapeute Claude Canabady. Au final, l’enfant sera malheureux. « Si le parent passe sur toutes ses caprices, tel ne sera pas les cas pour ses copains. Lorsqu'il se retrouvera devant cette réalité, à l'école par exemple, l'enfant sera frustré et malheureux », explique-t-il. En environnement scolaire, les enseignants sont en effet souvent confrontés aux enfants gâtés. Certains n'hésitent pas à venir en classe avec un portable dernier-cri, mais pas de cahier. Leur faire respecter la discipline est souvent un casse-tête. « Si dès l'enfance, ils n'ont pas été habitué à respecter des règles, si les parents ne représentent pas l'autorité, Suite en page 22 n
tions qui soient mesurées vis-à-vis de la faute. On ne réprimande pas de la même façon un retard, une insulte ou un mensonge. Les privations sont des sanctions plus efficaces. Il faut viser ces activités stériles (télévision, jeux vidéo, sorties…) et non celles qui lui permettent de s’épanouir ou qui lui sont vitales (sport, nourriture). Multiplier les menaces sans les appliquer est le meilleur moyen de ne plus se faire obéir. Ainsi, en posant une punition, le parent doit s’assurer qu’il est capable de l’appliquer. Ce que le parent dit doit également être sans ambigüité. Au lieu de dire : « Je souhaite que tu rentres avant 10 heures », dites plutôt : « Je te demande d’être là avant10 heures ». ❚ Comment partager les rôles en ter-
mes d’autorité ? Les parents doivent décider, ensemble avec l’enfant, quels sont les interdits et quelles sont les sanctions qui seront prises en cas de transgression. L’enfant est plus apte à respecter les règles s’il a participé à leur élaboration. Sinon, il y aura un risque de dissension entre les parents en ce qui concerne les objectifs et comment les appliquer. Ce n’est pas une question de partage, mais de consistance dans l’application de l’autorité.
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UNE LEÇON À RETENIR
L’enfant ne pouvait pas broncher et acceptait tout. Ce respect était une obligation, un dû Claude Canabady, psychothérapeute alors ils auront du mal à suivre la discipline imposée au collège. D'autant plus que de nos jours, si vous punissez un enfant, vous risquez de vous mettre à dos leurs parents », affirme un enseignant d'un collège d'Etat des Plaines-Wilhems. Ce dernier déplore aussi le fait qu’il n'y ait plus de notion de contrepartie. « Avant, c'était ‘je te donne, mais tu dois le mériter’, alors que maintenant, certains sont partisans du moindre effort, surtout s’ils savent que leur avenir est assuré, puisque papa est directeur de compagnie et maman cadre d’une firme réputée », ajoute-t-il. En devenant adulte, l'enfant-roi a à faire face à de nombreux soucis. « Sur le plan relationnel, il a du mal à s'exprimer et peut devenir agressif. Dans le monde du travail, ce n’est pas mieux. Dès que son patron lui fait une remarque, il peut perdre ses moyens, se mettre en colère, ressentir de la frustration... Déjà qu'on note un manque de confiance chez les employés à Maurice… », soutient Marie Vieillesse. Les parents, ajoute la psychologue, doivent comprendre qu’en chaque enfant il y a une richesse et que leur rôle est de le LA MÉTHODE DOLTO Il y a un peu plus de trente ans, pour la première fois, une pédiatre et psychanalyste parlait aux parents de leurs « devoirs » vis-à-vis de leurs enfants, et de leur rôle d'éducateurs et d'« écouteurs ». Françoise Dolto le répétait sans cesse : un enfant n'est pas un « petit animal domestique » qui doit être dressé, mais « une personne ». Elle met ainsi l'enfant au même niveau que l'adulte et donne à sa parole la même valeur que celle de ses parents. Cette pédiatre et psychanalyste fait des enfants des êtres à part entière, alors qu'ils n'étaient jusqu'alors que des personnes en devenir. Progressivement, l'épanouissement et l'autonomie de l'enfant sont devenus des notions essentielles. La psychanalyse s'est mise à prôner la permissivité, l'écoute et le respect. Parallèlement, elle a démontré et mis en garde les parents contre les traumatismes qu'une éducation stricte et répressive pouvait occasionner. Ainsi, petit à petit, l'éducation de l'enfant a évolué vers un modèle du « laisser-faire », du « laisser-grandir ». Deux générations plus tard, elle est toujours au coeur des débats sur l'enfance. Snobée par une partie des psychanalystes, qui lui reprochent son hypermédiatisation, la méthode Dolto est aussi contestée par un nombre croissant de pédiatres et de psychothérapeutes, qui constatent chaque jour, dans leur cabinet, les dérives d'une éducation laxiste, centrée sur le seul désir des enfants.
guider sur le chemin qui lui correspond, en lui donnant les balises nécessaires. Les parents surprotecteurs doivent ainsi se demander si leur attitude est vraiment une preuve d'amour, ou s’ils sont en train de détruire leurs enfants. Pour Marie Vieillesse, s’il faut bien entendu chérir son enfant, il faut aussi le mettre au courant des réalités de la vie. C'est le cas, par exemple, de Jason. Ce jeune homme de 25 ans a été très choyé dans son enfance. Ses parents sont divorcés et aucun des deux ne ratait une occasion de lui faire plaisir. D'ailleurs, dès l'âge de 12 ans, cet enfant unique était déjà propriétaire d’une maison construite par son père. Or, Jason est loin d'être un jeune homme qui jette de l'argent par les fenêtres ou qui passe son temps à s'amuser. « A chaque fois que mes parents me donnaient quelque chose, ils m'expliquaient les sacrifices et les efforts qu'ils avaient dû faire pour me rendre heureux. Je tiens à les remercier, car ils ont su me gâter sans faire de moi un enfant pourri », lance-t-il en riant. Expliquer aux enfants ses faits, ses gestes et ses décisions est d’une importance capitale. Marie Vieillesse rappelle aussi que les parents ne doivent pas oublier qu'ils sont des modèles pour leurs enfants : « Vous ne pouvez pas griller un feu rouge et demander, en même temps, aux enfants de traverser la rue lorsque le petit bonhomme devient vert ! » D'ailleurs, on ne parle pas d'élever son enfant, mais de l'éduquer. « Chaque enfant est unique et les parents ont pour rôle de
l'accompagner vers son autonomie et de l'aider à se construire, car il ne faut pas oublier que chaque enfant est voué à nous quitter », rappelle-t-elle. Il est donc essentiel que les parents imposent des règles de base, sachent punir leurs enfants quand il le faut, mais aussi les féliciter. La psychologue ajoute également qu'il ne faut jamais comparer un enfant à son frère ou à sa sœur, et qu’il faut éviter à tout prix de le dévaloriser ou de le rabaisser. « Il a fait une bêtise et vous l'avez puni. Passez maintenant à autre chose », conseille-t-elle. Il faut aussi accepter que les conflits parents-enfants font partie de la vie. « Il y a des conflits normaux, car l'enfant évolue et la famille doit s'adapter aux différentes situations. Mais d'autres peuvent être évités grâce à la communication », explique Marie Vieillesse. Pour cela, les relations ouvertes sont primordiales. Il faut passer du temps de qualité avec ses enfants et commencer très tôt les échanges avec eux. Et encore une fois, n'oubliez pas que les parents donnent l'exemple. Si après une dispute avec votre épouse, vous claquez la porte, ne tombez pas des nues lorsque votre enfant vous imite. Autre point important : les règlements doivent être les mêmes pour tous les membres de la famille. Et s’il faut enseigner à l'enfant la politesse, il s’agit de ne pas la confondre avec la soumission. « La pratique de demander à un enfant de ne pas prendre la parole lorsque les adultes parlent remonte à des années-lumière. L'humanité a changé », conclut-elle.
L’histoire suivante est souvent racontée aux étudiants, dans les cours de gestion, afin de souligner les risques d’un management dépourvu de la reconnaissance du travail des autres, de par la facilité avec laquelle certains accèdent, de par leur parenté, à des postes de responsabilité. Un risque d’autant plus grand, à Maurice, que nos entreprises demeurent en grande partie familiales Un jeune homme postulant à un poste de direction dans une importante compagnie devait rencontrer le directeur pour l’entretien final. Regardant son CV, le directeur s’aperçut que ses performances académiques étaient excellentes. « Avezvous obtenu des bourses à l’école ? » lui demanda-t-il. « Non », répondit le jeune homme. - Est-ce votre père qui a payé les frais de scolarité ? - Mon père est mort quand j’avais un an. C’est ma mère qui a payé. - Où travaillait votre mère ? - Ma mère est blanchisseuse Le directeur demanda alors au jeune de lui montrer ses mains. Ce dernier lui montra une paire de mains lisse, parfaite… - Avez-vous déjà aidé votre mère à laver les vêtements ? - Non. Ma mère a toujours voulu que j’étudie et que je lise des livres. De plus, elle lave les vêtements plus rapidement que moi. - J’ai une requête à vous faire. Quand vous rentrerez chez vous aujourd’hui, nettoyez les mains de votre mère, et revenez me voir demain matin. Le jeune homme sentait que ses chances de décrocher le poste étaient élevées. Quand il rentra chez lui, il demanda à sa mère de lui laisser nettoyer ses mains. La mère était étonnée. Elle était heureuse, mais c’est avec des sentiments conflictuels qu’elle montra ses mains à son fils. Ce dernier nettoya lentement les mains de sa mère. Une larme coula tandis qu’il le faisait. C’était la première fois qu’il remarquait que les mains de sa mère étaient si ridées, et qu’elles portaient tant de blessures. Certaines étaient si douloureuses que sa mère grimaçait quand il les touchait. Pour la première fois, le jeune homme réalisa que cette paire de mains avait lavé des vêtements chaque jour pour payer ses frais scolaires. Ces blessures étaient le prix que sa mère avait payé pour son éducation et son avenir. Après avoir nettoyé les mains de sa mère, le jeune homme lava discrètement les vêtements restants pour sa mère. Cette nuit-là, mère et fils parlèrent longtemps. Le lendemain matin, le jeune homme alla au bureau du directeur. Ce dernier remarqua les larmes dans ses yeux, et lui demanda : - Pouvez-vous me dire ce que vous avez fait chez vous, hier, et ce que vous avez appris ? - J’ai nettoyé les mains de ma mère et j’ai lavé les vêtements restants. Je sais maintenant ce qu’est la reconnaissance. Sans ma mère, je ne serais pas qui je suis aujourd’hui. Je viens à peine de réaliser à quel point il est difficile de faire quelque chose par soi-même, et combien il est important d’aider sa famille. « C’est ce que je cherche chez un directeur. Je veux embaucher une personne qui sait apprécier l’aide des autres, une personne qui sait combien souffrent les autres pour mener à bien leur travail, une personne qui n’aurait pas pur unique but dans la vie d’amasser de l’argent. Vous avez le poste », lui dit le directeur. Le jeune home travailla très dur et commanda le respect de ses subalternes. Chaque employé travaillait avec diligence, et en équipe. La performance de la compagnie s’en trouva grandement améliorée.
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CORPORATE
Businessman and investor Warren Buffett was born on August 30,1930, in Omaha, Nebraska. Investing by age 11, Buffett was running a small business at 13. Buffett later started the firm Buffett Partnership in Omaha, with huge success. In 2006, Buffett announced that he would give his entire fortune away to charity (est. $62 bil.), the largest act of charitable giving in United States history
EARLY LIFE Buffett's father Howard worked as stockbroker and served as U.S. Congressman. His mother, Leila Stahl Buffett, was a homemaker. Buffett was the second of three children and the only boy. Buffett demonstrated a knack for financial and business matters early on in his childhood. Friends and acquaintances have said the young boy was a mathematical prodigy, and was able to add large columns of numbers in his head - a talent he still occasionally shows off to friends and business associates. Warren often visited his father's stockbrokerage shop as a child, and chalked in the stock prices on the blackboard in the office. At 11 years old he made his first investment; he bought three shares of Cities Service Preferred at $38 per share. The stock quickly dropped to only $27, but Buffett held on tenaciously until they reached $40. He sold his shares at a small profit, but regretted the decision when Cities Service shot up to nearly $200 a share. He later cited this experience as an early lesson in patience in investing.
ONE OF A KIND WARREN BUFFETT
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FIRST ENTREPRENEURIAL VENTURE By the age of 13, Buffett was running his own businesses as a paperboy and selling his own horseracing tip sheet. That same year, he filed his first tax return, claiming his bike as a $35 tax deduction. In 1942, Buffett's father was elected to the U.S. House of Representatives, and his family moved to Fredricksburg, Virginia, to be closer to the congressman's new post. Buffett attended Woodrow Wilson High School in Washington, D.C., where he continued plotting new ways to make money. During his high school tenure, he and a friend purchased a used pinball machine for $25. They installed it in a Washington, D.C. barbershop and, within a few months, the profits of the machine allowed Buffett and his friend to buy other machines. Buffett owned three machines in three different locations before he sold the business to a War Veteran for $1,200. HIGHER EDUCATION Buffett enrolled at the University of Pennsylvania at the age of 16 to study business. He stayed two years, moved to the University of Nebraska to finish up
his degree, and emerged from college at age 20 with nearly $10,000 from his childhood businesses. Buffett attended Columbia University for his advanced degree and in 1956, shortly after graduation, he formed the firm Buffett Partnership in his hometown of Omaha. His investment successes, particularly in buying undervalued companies whose stocks shortly began to rise, made him extremely rich and gained him the sobriquet, "Oracle of Omaha." Other notable career succeses include helping rescue Salomon Brothers from corporate raiders (1987) and taking charge of the New York City house (1992) in the wake of an insider trading scandal. In June 2006, Buffett made an announcement that he would be giving his entire fortune away to charity, committing 85 percent of it to the Bill and Melinda Gates Foundation. This donation became the largest act of charitable giving in United States history. The majority of Buffett's considerable fortune was amassed through Berkshire Hathaway, a company for which he is the largest shareholder and CEO. Once ranked as Forbes' wealthiest man in 2008, his net worth was estimated at roughly $44 billion in 2012. Now in his eighties, Buffett recently announced that he is battling prostate cancer. Beginning treatment in July 2012 he expected to be able to fulfill his usual responsibilities at Berkshire Hathaway. "I feel great ... and my energy level is 100 percent," Buffett said in a statement. IN RECENT YEARS In February 2013, Buffett purchased HJ Heinz with private equity group 3G Capital for $28 billion. 3G, a U.S.Brazilian company, also owns Burger King and a portion of Anheuser-Busch InBev. According to TIME magazine, Buffett has praised Heinz for making "great-tasting products" and for good management over the past several years. As of early 2013, Buffett was rated No. 15 on Forbes magazine's "World's Most Powerful People" list.
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THE GOLD HATER
Warren Buffett is famous for some great stock picks over the years -- picks like Coca Cola, American Express and IBM, each having increased more than 110% in the past 10 years alone. But the Oracle of Omaha is also well known for avoiding certain investments, especially gold. While he's is quick to point out that gold has served some investors well, particularly during times of high inflation, Buffett has never warmed up to gold as an investment. Why not? The answer has to do with the difference between what Buffett calls productive versus nonproductive assets. He considers gold a nonproductive asset because it doesn't produce anything of value. To illustrate this point, Buffett proposed this thought experiment in his 2011 letter to Berkshire shareholders: "Today the world's gold stock is about 170,000 metric tons. If all of this gold were melded together, it would form a cube of about 68 feet per side. (Picture it fitting comfortably within a baseball infield.) At $1,750 per ounce - gold's price as I write this - its value would be $9.6 trillion. Call this cube pile A. "Let's now create a pile B costing an equal amount. For that, we could buy all U.S. cropland (400 million acres with output of about $200 billion annually), plus 16 Exxon Mobils (the world's most profitable company, one earning more than $40 billion annually). After these purchases, we would have about $1 trillion left over for walking-around money (no sense feeling strapped after this buying binge). Can you imagine an investor with $9.6 trillion selecting pile A over pile B? "A century from now the 400 million acres of farmland will have produced staggering amounts of corn, wheat, cotton, and other crops - and will continue to produce that valuable bounty, whatever the currency may be. Exxon Mobil will probably have delivered trillions of dollars in dividends to its owners and will also hold assets worth many more trillions (and, remember, you get 16 Exxons). The 170,000 tons of gold will be unchanged in size and still incapable of producing anything. You can fondle the cube, but it will not respond." So, instead of nonproductive assets such as gold, Buffett prefers productive assets like farmland or companies that generate enormous wealth for shareholders - companies like Exxon Mobil , Coca-Cola or See's Candy. And he clearly explains why: "Our country's businesses will continue to efficiently deliver goods and services wanted by our citizens. Metaphorically, these commercial "cows" will live for centuries and give ever greater quantities of "milk" to boot. Their value will be determined not by the medium of exchange but rather by their capacity to deliver milk. Proceeds from the sale of the milk will compound for the owners of the cows, just as they did during the 20th century when the Dow increased from 66 to 11,497 (and paid loads of dividends as well). "I believe that over any extended period of time this category of investing will prove to be the runaway winner… More important, it will be by far the safest." This last sentence is important. Investing in productive assets carries less risk. That's because, in the past, irrational exuberance has caused all sorts of nonproductive assets to suddenly skyrocket beyond any sane measure of intrinsic value. The run-up on the prices of tulips in the 17th century is one colorful example. In contrast to the "boom and bust" cycle seen in commodities like gold (or tulips), productive assets will never go "out of style," as Buffett says. After all, people will always need goods, consume food and require a home to live as they do now. In Buffett's own words, "People will forever exchange what they produce for what others produce."
INSPIRATION
Quotes of Warren Buffett
Somebody once said that in looking for people to hire, you look for three qualities: integrity, intelligence, and energy. And if you don’t have the first, the other two will kill you. You think about it; it’s true. If you hire somebody without integrity, you really want them to be dumb and lazy. Price is what you pay. Value is what you get. Someone's sitting in the shade today because someone planted a tree a long time ago. The most important thing to do if you find yourself in a hole is to stop digging. Honesty is a very expensive gift, Don't expect it from cheap people. Should you find yourself in a chronically leaking boat, energy devoted to changing vessels is likely to be more productive than energy devoted to patching leaks. If you’re in the luckiest one per cent of humanity, you owe it to the rest of humanity to think about the other 99 per cent. Risk comes from not knowing what you're doing You never know who's swimming naked until the tide goes out. There seems to be some perverse human characteristic that likes to make easy things difficult. I insist on a lot of time being spent, almost every day, to just sit and think. That is very uncommon in American business. I read and think. So I do more reading and thinking, and make less impulse decisions than most people in business. I do it because I like this kind of life. You only have to do a very few things right in your life so long as you don't do too many things wrong. I could end the deficit in 5 minutes. You just pass a law that says that anytime there is a deficit of more than 3% of GDP all sitting members of congress are ineligible for reelection. There comes a time when you ought to start doing what you want. Take a job that you love. You will jump out of bed in the
morning. I think you are out of your mind if you keep taking jobs that you don't like because you think it will look good on your resume. Isn't that a little like saving up sex for your old age? It's nice to have a lot of money, but you know, you don't want to keep it around forever. I prefer buying things. Otherwise, it's a little like saving sex for your old age. In the business world, the rearview mirror is always clearer than the windshield. I always knew I was going to be rich. I don't think I ever doubted it for a minute. No matter how great the talent or efforts, some things just take time. You can't produce a baby in one month by getting nine women pregnant. Investors should be skeptical of history-based models. Constructed by a nerdy-sounding priesthood using esoteric terms such as beta, gamma, sigma and the like, these models tend to look impressive. Too often, though, investors forget to examine the assumptions behind the models. Beware of geeks bearing formulas. In the long run managements stressing accounting appearance over economic substance usually achieve little of either. An investor should act as though he had a lifetime decision card with just twenty punches on it. I won't close down a business of subnormal profitability merely to add a fraction of a point to our corporate returns. I also feel it inappropriate for even an exceptionally profitable company to fund an operation once it appears to have unending losses in prospect. Adam Smith would disagree with my first proposition and Karl Marx would disagree with my second; the middle ground is the only position that leaves me comfortable. I don't look to jump over 7-foot bars: I look around for 1-foot bars that I can step over. Wall Street is the only place that people drive to in a Rolls Royce to take advice from people who ride the subway. It takes 20 years to build a reputation and five minutes to ruin it. If you think about that, you'll do things differently.
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ENTREPRENDRE
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JSS ACADEMY
LE GÉNIE DES ÉTUDES PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
Le nombre d’institutions tertiaires opérant à Maurice peut prêter à confusion. Qui croire ? A qui confier la tâche de vous préparer à votre future carrière professionnelle ? La JSS Academy of Technical Education Mauritius, unique université privée de l’île offrant des cours d’ingénierie, a pour elle, entre autres, un diplôme reconnu mondialement
▼ DOROTHY BONNEFEMME
P
our devenir ingénieur, pas besoin de s’exiler. Si les places sont chères à l’Université de Maurice, une autre option existe. Ainsi, à partir du mois d’août, la JSS Academy of Technical Education Mauritius, installée à Vacoas, accueillera de nouveaux étudiants inscrits en cours de Civil Engineering, Computer Science Engineering, Electrical and Electronics Engineering et Electronics and Communication Engineering. Ces derniers viendront s’ajouter aux 237 étudiants qui fréquentent actuellement cette institution tertiaire. « Nous pensons qu'ils seront une centaine, car au fil des ans, le nombre de nos nouveaux recrues est en constante augmentation », fait ressortir, en souriant, Avishka Ferag-Laloo, chargée de communication de
la JSS Academy. L’institution est fin prête à les accueillir sur son campus inauguré en 2007, et pour lequel elle n'a pas lésiné sur les moyens. Celui-ci s'étend en effet sur huit hectares, où on trouve, entre autres, des salles de classe spacieuses, des laboratoires bien équipés, deux cantines, un terrain de volley-ball et un autre de cricket. De plus, la connexion wifi y est gratuite. DES COURS DE HAUTE FACTURE La JSS Academy est la seule université privée à dispenser des cours d'ingénierie à Maurice. Elle est également la deuxième à avoir aménagé des dortoirs sur son campus pour les étudiants. « Pendant un an et demi, j'ai vécu ici. J'avais une chambre meublée et climatisée, avec la télévision, salle de bains et toilettes privées et un petit balcon. Le soir, notre dîner nous était servi. C'était, malheureusement, toujours
des plats végétariens. Mais l'ambiance sur le campus était très agréable. Il y avait des SudAfricains, des Rodriguais… je me sentais comme à l'étranger, car j'avais la chance de côtoyer des gens de différentes cultures et religions. Les révisions étaient également un plaisir, car nous formions des groupes. C’était génial », nous confie d’ailleurs Simi Sabrina, 20 ans, étudiante en ingénierie civile. Comme elle par le passé, ils sont actuellement une quarantaine de jeunes vivant sur le campus. Il reste donc de la place, puisque la JSS Academy peut accueillir une soixantaine de garçons et une vingtaine de filles. C’est d’ailleurs une chambre réservée aux filles que nous avons pu visiter. Le constat est net : les étudiantes qui décident de loger sur le campus sont bien loties, puisque la chambre est spacieuse, meublée et climatisée. Le coût de location est de Rs
5000 et peut être partagée par deux colocataires. Les facilités que la JSS Academy met à la disposition des étudiants ne sont pas pour autant qu'infrastructurelles. Les étudiants ont l'opportunité de décrocher un degré reconnu mondialement sans quitter leur
Huit hectares La superficie du campus de la JSS Academy, à Vacoas pays. Pour les y aider, l’institution emploie 40 personnes, dont un tiers de Mauriciens. Les cours, eux, sont de haute facture. « En Inde, il y a beaucoup de compétition, et ici, comme c'est une université indienne, la direction tient à garder le niveau. On ne peut réussir un semestre sans bosser dur. Certains
chargés de cours sont excellents et on s'adapte vite à leur façon d'enseigner », nous confie ainsi Simi Sabrina, une habitante de Goodlands. Le coût des études proposées par la JSS Academy jouent également en sa faveur. Il suffit ainsi de Rs 264 000 pour pouvoir prétendre décrocher un degré reconnu à travers le monde. C’est d'ailleurs pour cette raison que Simi Sabrina a choisi cette université : « Je ne pouvais me permettre de partir à l'étranger, où les études sont onéreuses. Ainsi, j'ai opté pour la JSS Academy ». Sandeep Kumarsing Aubeeluck a fait le même choix, mais pour d’autres raisons. Ce dernier, qui aspire à être ingénieur, avait entamé des études en Inde. Toutefois, il a dû rentrer à Maurice suite à des problèmes de santé. Quoi de plus naturel, alors, que d'opter pour une université indienne installée
ENTREPRENDRE
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chez nous. D'autant plus que la JSS Academy n'a rien à envier à ses institutions sœurs dans d’autres pays, puisque le Jagadguru Sri Shivarathreeswara Mahavidyapeetha, qui a fondé cette institution à Maurice, en a fait de même dans plusieurs autre pays. « A Maurice, nous suivons le même syllabus qu'en Inde », précise Avishka Ferag-Laloo. En outre, vers la fin de leurs études, les étudiants qui le désirent peuvent se rendre dans la Grande péninsule, car un programme d'échanges leur est proposé. « L'étudiant paie son billet d'avion et nous nous occupons du reste », ajoute la chargée de communication. ATTIRANCE POUR L’INGÉNIERIE CIVILE Autant d’avantages susceptibles d’attirer des étudiants, d’autant plus que l’enregistrement est en cours. Pour pouvoir étudier à la JSS Academy, les intéressés doivent avoir étudié la physique, la chimie, la biologie, les mathématiques ou encore
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INFRASTRUCTURE. Le campus de la JSS Academy à Vacoas accueille actuellement 237 étudiants
l'informatique. En ce moment, ce sont surtout les études en ingénierie civile qui attirent le plus. « Nous recevons une centaine de demandes pour l’ingénierie civile, mais pour les autres cours, cela tourne autour de 45. La majorité des étudiants sont des garçons », explique Avishka Ferag-Laloo. Si vous choisissez d'entamer vos études chez JSS Academy, sachez également qu'un système de placement est aussi mis en place. Ainsi, des compagnies
telles qu’Ada Labs, Airports of Mauritius, Sotravic, MTML et le CEB acceptent d’accueillir les jeunes étudiants pendant les vacances scolaires. Simi Sabrina, qui suit des cours depuis un an et demi, n’a pas encore eu l'occasion de vivre cette expérience. Elle nous confie d’ailleurs que les vacances sont courtes et qu’il y a aussi les révisions. Elle espère toutefois le faire un jour, pour acquérir des connaissances. D'autant plus que cette jeune fille compte faire
son Master. « Dommage que la JSS Academy ne propose pas des cours à ce niveau. Je serai obligée d'aller à l'étranger, car je souhaite devenir chargée de cours », explique-t-elle. Mais peut-être qu’elle n’aura pas à le faire. En effet, Avishka Ferag Laloo affirme que la JSS Academy pense, dans un avenir pas très lointain, proposer des Master. Surtout que ceux qui y étudient trouvent presque toujours de l’emploi. « Une vingtaine de jeunes viennent de
terminer leurs études chez nous, et ils travaillent déjà ! Il n'y a pas de saturation », poursuit la chargée de communication. Simi Sabrina est tout à fait d'accord : « Maurice continue à se développer et il y a beaucoup d’offres d’emploi. Il y a aussi d'autres ouvertures, que ce soit dans le transport, l'irrigation… » C’est donc avec confiance qu’elle fera bientôt ses premiers pas dans le monde du travail, d'autant plus, dit-elle, que ce sera avec un diplôme, un vrai…
DR ANANDKUMAR ANNIGERI, DIRECTEUR DE LA JSS ACADEMY
« Nous allons renforcer nos campagnes de recrutement » Dans un mini-entretien qu’il nous a accordé, le Dr Anandkumar Annigeri, directeur de la JSS Academy, a parlé des avantages d’étudier dans son institution et les projets à venir ❚ Pour quelles raisons les étudi-
ants doivent-ils choisir la JSS Academy ? La JSS Academy est la seule université privée à dispenser des cours en ingénierie à Maurice. Nous proposons des études sérieuses à des prix abordables. La fondation Jagadguru Sri Shivarathreeswara Mahavidyapeetha possède une douzaine d'écoles en Inde, et plusieurs autres dans le monde, mais seulement quatre universités d'ingénieurs. Trois se trouvent en Inde, et hors de la Grande péninsule, il n’y en a qu'un, et elle se trouve à Maurice. Les étudiants bénéficient de plusieurs facilités et notre syllabus est moderne, car il est revu chaque quatre ans. ❚ Quels sont vos projets à venir ?
Augmenter le nombre d'étudiants. L'université existe depuis 2007, mais ce n'est que depuis
septembre dernier que je suis en poste. J'ai plusieurs projets en tête et j'espère pouvoir les réaliser. D'abord, je pense que le nom de l’institution prête à confusion. Nombreux sont ceux qui ne savent pas qu'il s'agit d'une université. Je songe aussi à renforcer nos campagnes de recrutement aux Seychelles et dans d'autres îles de l'océan Indien, ainsi que dans les pays du continent africain. Jusqu’à présent, nous dispensons des cours qui mènent au diplôme. Prochainement, ceux qui le souhaitent pourront obtenir un « certificat » en électrique ou encore en construction. D’ailleurs, nous proposons déjà des formations à tempspartiel avec la collaboration d'autres univer-
sités. Les cours ont lieu trois fois par semaine et mènent à un diplôme. Notre but est de faire de la JSS Academy l’institution de référence pour des cours d'ingénierie. Pour atteindre cet objectif, nous offrons aussi douze bourses au ministère de tutelle depuis 2010, et nous accueillons les étudiants choisis. En ce moment, ils sont douze Mauriciens et deux Rodriguais à étudier à l’université grâce à ces bourses.
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GREEN BUSINESS
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caires de la Banque de Maurice. C’est ce qu’on peut lire dans une pétition adressée au gouverneur William Nicolay et rendu publique en mars 1938. Des violentes polémiques ont opposé les directeurs des deux banques concurrentes. En schématisant un peu on peut considérer que la bande à d’Epinay était plutôt hostile aux Anglais tandis que les actionnaires de la nouvelle banque se voulaient proches de la nouvelle administration britannique et voulaient surtout lancer une banque d’affaires. Le fondateur principal de la MCB est James Blyth qui avait créé la maison qui deviendra Blyth Brothers. Le capital de la nouvelle banque est de £ 100 000. Je vous parle d’histoire, tout ce qu’on raconte sur la question depuis des lustres à Maurice est tout bonnement faux! La banque de d’Epinay a au fait cessé ses opérations en 1848. Petite parenthèse, si vous permettez, pour souligner que ce James Blyth est un de nos premiers partisans de la coopération régionale, il avait créé une compagnie de navigation qui possédait un bateau à vapeur pour commercer entre les îles, Maurice, Madagascar, Réunion.
CLIMATE FOR DEVELOPMENT IN AFRICA
COMMITTEE’S PARTNERS PLEDGE TO KEEP ON TRACK ▼ VRISHNI VALAYDON
T
he African Development Bank has hosted the fourth meeting of the Board of Program Directors of the Climate for Development in Africa Initiative (Clim-Dev). The high-level meeting marks a turning point in Africa’s fight against climate change, particularly in Africa itself. The 4th Session of the Steering Committee Meeting of the Climate for Development in Africa Initiative opened in Tunis, Tunisia, on Wednesday, 6th of March with a strong commitment from partners to do all it takes to ensure that the program contributes effectively towards the fight against climate change impacts on Africa. In the course of this meeting, the Clim-Dev Special Fund (CDSF) – an ad hoc investment fund set aside to finance climate change activities in Africa – becomes operational this year. In addition to the Fund resources and the possibility of disseminating robust and viable statistical data on climate and its evolution in Africa, CDSF will finance concrete operations on the ground. Currently, 14 projects are being reviewed under the Climate for Development initiative in Africa. The African Union Commissioner for Rural Economy and Agriculture, Tumusiime Rhoda Peace, told during the opening session of the twoday meeting that, despite the immense challenges climate
COMMUNICATION STRATEGY Fatima Denton, Coordinator of the African Climate Policy Centre (ACPC), which hosts the secretariat of ClimDev-Africa, and Acting Director of ECA’s Food Security and Sustainable Development Division, unveiled the 2013 work plan for ClimDev-Africa, stressing the new focus for the three partner institutions to deliver as one. In that capacity, Denton presented a comprehensive report on the ClimDev-Africa activities for the 2011–2012 period, highlighting successes in the areas of research, support to pilot projects at country level as well as in the
provision of strategic support to the African Group of Negotiators (AGN). Denton also highlighted the challenges that ClimDev-Africa and ACPC face as a result of multiple and incessant demands for assistance that the centre receives from countries, regional entities and civil society organisations.
ClimDev-Africa and contended the AfDB leads extensive activities on climate change. “ClimDev-Africa could tap into lessons learnt from some of these activities as it sharpens its focus across the continent,” he said. Members called on the ClimDev-Africa Secretariat to urgently put in place a vigorous
The African Climate Policy Centre (ACPC) at ECA is tasked to “establish the policy basis” for actions and investments in climate information and climate resilient policy development. Without this policy basis – that extends to making the economic case for investments in, and policy use of, climate information services – it is unlikely that African countries will adhere to and prioritise the objectives that ClimDev-Africa promotes The progress report presented by Denton was lauded by the committee members. However, they called for extra effort to ensure that ClimDevAfrica works within its original mandate, despite the extensive ramifications that climate change has on Africa’s development. Abdirahman Beleih, Acting Director of the Agricultural and Agro-Industry Department of the African Development Bank, on the other side underscored the uniqueness of
communication strategy for sustained campaign exercises, not just to inform the general public on the program activities, but also to keep partners informed on progress and challenges that ClimDev-Africa faces. Moreover, within the ClimDev-Africa family, the Climate Change Desertification Unit (CCDU) of the AUC is responsible for leading the activities under the “build political will” action. Indeed, much stress has been thrust upon po-
litical will behind the improvement of climate information for development for it is of paramount importance to the success of ClimDev-Africa. Adding to that, the African Climate Policy Centre (ACPC) at ECA is tasked to “establish the policy basis” for actions and investments in climate information and climate resilient policy development. Without this policy basis – that extends to making the economic case for investments in, and policy use of, climate information services – it is unlikely that African countries will adhere to and prioritise the objectives that ClimDev-Africa promotes. Finally, the ClimDev Special Fund (CDSF), which is located at the AfDB, provides the financial resources and through grants the incentive structure for national agencies, regional bodies and other stakeholders to design and implement climate information services and policy projects. The CDSF will manage the investments through the challenge fund and, in so doing, provide the major point of leverage available to ClimDevAfrica. These partners are united in the belief that for each of the actions to succeed, there needs to be a lead core organisation, provided the other two core partners will support each other’s actions.
Justice & Vérité a su mener sa mission avec rigueur et professionnalisme, ou était-ce une aberration ? La Commission s’est acquittée de sa mission avec honneur. Ce qui est une aberration c’est le peu d’attention accordée aux résultats de ses travaux et plus encore à ses propositions de réparation. Je sais qu’un comité de suivi a été créé mais nous avons du mal à voir les résultats. Le temps presse, vous savez cela fait longtemps qu’une historienne britannique, Brenda Howell, qui avait étudié le sort des esclaves après l’abolition, avait trouvé qu’ils appartenaient à une
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même, c’est la mauvaise conscience qu’il devrait nous donner, c’est la démonstration qu’il nous oblige à faire de l’impossibilité d’une compensation. Ce qui nous pousse à constater qu’il y a des malheurs irréparables. Les dégâts de l’esclavage le sont. Et c’est ce qui devrait nous inciter à infiniment plus de considération pour les descendants des esclaves trop souvent abandonnés à leurs douleurs et à leurs exils intérieurs. Le mot clé doit être Réparation. Une manière de nous racheter. ❚ Est-il juste de dire qu'il n'y avait que des proprié-
❚ Personnellement, pensez-vous que la Commission
Last week in Tunisia, the Climate for Development in Africa Committee opened its steering committee meeting whereby considerable decisions and task-distribution were administered. The work plan of ClimDev-Africa for year 2013 has also been revealed as well as an appraisal of the work accomplished for period 2012-2013 change poses to the continent, the united front mounted by partners within the ClimDevAfrica Program would be equal to the task. The three lead partners of the ClimDev-Africa Initiative are the African Union Commission (AUC), the United Nations Economic Commission for Africa (ECA) and the African Development Bank (AfDB). AfDB Vice-President Sector Operation in charge of Governance, Agriculture and Human Development, Aly Abou-Sabaa, reassured members of the Bank’s unwavering support and continued readiness to work against climate change impacts within the ClimDev-Africa Initiative.
ENTRETIEN
MARDI 12 MARS 2013 EDITION 120 | CAPITAL
«lost race». Une race perdue, c’est ce que nous pouvons encore dire pour une partie de cette population, une partie heureusement, mais tout de même encore beaucoup trop de Mauriciens. ❚ Le combat de Sylvio Michel pour une compensa-
tion est-il juste ou les conclusions du rapport de la Commission reflète-t-elle une intention utopique ? J’ai un regard différent sur le combat de Sylvio Michel. Ce n’est pas le résultat final qu’il recherche qui donne du sens à sa lutte, c’est le combat lui-
taires d'esclaves « Blancs » ? Bien sûr que non même si ce sont les colons Blancs, petits agriculteurs ou gros sucriers venus ici pour cultiver les terres, demandeurs de plus en plus exigeants de main d’œuvre, qui sont de loin les plus gros propriétaires d’esclaves. Mais tous ceux qui avaient besoin de main d’œuvre, y compris pour des besoins domestiques, étaient propriétaires d’esclaves. Des familles relativement modestes, pas forcément blanches, en étaient également de même que des Indiens et quelques affranchis. Et vous savez quoi? Quand les britanniques avaient commencé à envisager l’abolition de l’esclavage – en ce temps-là, la majorité des esclaves venaient de Madagascar, ils étaient souvent des prisonniers de guerre que leur roi, Radama 1er , vendaient aux colons de Maurice -, il a fallu «le compenser». Les Britanniques avaient alors négocié un traité avec Radama 1er pour qu’il interdise l’exportation des esclaves de Madagascar. Radama devait faire valoir que le traité était une importante source de revenus pour son pays. Il demande une compensation en argent et fourniture. C’est quand il les aura reçu que Radama 1er mettra fin à l’exportation des esclaves de Madagascar où l’esclavage existait depuis des temps très anciens.
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ENTRETIEN
▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN ❚ Que représente, pour vous, la recherche menée
par la University College of London ? Elle est certes intéressante, constituée d’un grand luxe de détails mais elle ne contient pas véritablement des révélations. Tous ceux qui s’intéressent à la question connaissent l’essentiel de ces faits. Dans la perspective mauricienne, un certain nombre d’ouvrages mauriciens, le dernier en date étant les travaux de la Commission Justice et Vérité, sont également très riches. ❚ Quel sera l'impact d'un tel rapport sur l'histoire
mauricienne ? Je ne vois pas quel impact il pourrait y avoir. Je viens de vous le dire nous ne sommes pas en présence de faits nouveaux susceptibles de nous inciter à changer notre regard sur l’esclavage et ses séquelles. Hélas même l’excellent travail de la Commission Justice et Vérité qui aurait pu avoir été le point de départ de nouvelles politiques nationales de prises en compte des conséquences sociales, économiques et culturelles de l’esclavage, ne l’a pas été. Je ne parle pas ici de compensation, je parle de réparation encore que tout n’est pas réparable. ❚ Selon le site, il est question de savoir comment
l'argent de compensation aux propriétaires d'esclaves a été utilisé. La réponse à cette question est-elle pertinente aujourd'hui ? Mais nous le savons! Nous savons même que le paiement de la compensation aux propriétaires d’esclaves, grands petits, Blancs, Noirs a donné lieu ici à une vaste escroquerie, les petits propriétaires illettrés se faisant voler par les plus rusés. Des grands proprié-
MARDI 12 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 120
Les descendants des esclaves, une « RACE PERDUE »
La University College of London a pu retracer les propriétaires d'esclaves à Maurice. Mais serait-il aussi facile de retracer les descendants d'esclaves? Difficile, selon Jean-Claude de L'Estrac. Il fait également ressortir que, contrairement à la perception populaire, la Mauritius Commercial Bank (MCB) n'a pas été bâtie avec l'argent de compensation ❚ Si on a retracé les propriétaires, sera-t-il aussi
facile de retracer les descendants d'esclaves ? Difficile! Un peu peut-être mais on risque de grandes surprises... Que faites-vous des descendants d’enfants de père colon et de mère esclave? Vous voulez savoir? Ils sont peut-être 200 000 aujourd’hui. ❚ On parle beaucoup de l'argent de compensation
aux descendants en relation avec la création de la Mauritius Commercial Bank. Est-ce une partie de l'histoire occultée ou non-creusée ? Mais je viens de vous le dire: la MCB n’est pas la Banque de Maurice de d’Epinay. La MCB est créée en 1838 et se pose, au contraire, en compétiteur de la Banque de Maurice fondée par d’Epinay en 1832. La MCB est créée par des commerçants anglais et mauriciens qui contestent en fait les pratiques ban-
MARKET OVERVIEW
The Key Repo Rate unchanged With a majority vote, the Monetary Policy Committee (MPC) of the Bank of Mauritius has decided to maintain the Key Repo Rate at 4.90% per annum. Different reasons have been given to justify this decision. Among these, there is the growing uncertainty on the global growth outlook. The MPC also explained that the Eurozone is expected to continue in recession this year, while the United States is expecting a low expansion. On the other hand, the United Kingdom is having a credit downgrade, facing even a triple dip-recession. Hence, these uncertainties in our main export markets continue to weigh on the domestic growth outlook. «Taking into consideration the continued uncertainty on the global growth outlook, a majority concluded that the Key Repo Rate remained broadly appropriate at the current juncture. The other members took the view that inflationary pressures highlighted at the November 2012 MPC meeting are materialising and expressed strong concerns about the deteriorating inflation outlook », explains the MPC.
BUYING
GOLD Gold climbed for the first time in three days as concern that China’s recovery may be faltering boosted haven buying, with cash-market volumes holding above last year’s average level. Palladium snapped a four-day rally. Spot gold gained as much as 0.3 percent to $1,583.58 an ounce, and traded at $1,582.75 at 3:22 p.m. in Singapore, after dropping to a two-week low of $1,561.55 on March 8. Palladium sank as much as 1.6 percent to $770.55 an ounce after rallying 9.2 percent in the four days to March 8, when it touched $786, the most expensive since September 2011. reached a record 22,024 kilograms, according to exchange data. Gold for April delivery rose as much as 0.4 percent to $1,582.50 an ounce on the Comex in New York and was at $1,581.50. Assets in exchange-traded products holdings dropped to 2,484.12 metric tons on March 8, the lowest level since September. Spot silver increased 0.3 percent to $29.08 an ounce, reversing a 0.3 percent decline, while platinum slipped 0.2 percent to $1,601.30 an ounce. Palladium, used in exhaust- cleansing systems, was last at $771.70 an ounce. Copper pared gains and industrial metals dropped as data from China, the biggest user, raised concerns about the country’s economic outlook. Copper for delivery in three months was little changed at $7,731.25 a metric ton on the London Metal Exchange by 3:01
p.m. Shanghai time after climbing as much as 0.4 percent. Aluminum dropped 0.3 percent to $1,959.50 a ton and nickel lost 0.5 percent to $16,645 a ton.
OIL The price of oil fell slightly Monday after strong jobs growth in the U.S. sparked speculation of an earlier end to the Federal Reserve's loose monetary policy. By early afternoon in Europe, the benchmark oil contract for April delivery was down 11 cents to $91.84 a barrel in electronic trading on the New York Mercantile Exchange. The contract rose 39 cents on Friday after the U.S. government said employers added 236,000 jobs in February, far exceeding predictions. The unemployment rate fell to 7.7 percent from 7.9 percent. While the improved jobs picture bodes well for growth, analysts said it could also signal an earlier end to the Fed's bond-buying program, dubbed quantitative easing, which has been instrumental in propping up the U.S. economy since the 2008 global financial crisis. Recent gains by the dollar against the Japanese yen and the euro also put pressure on oil prices. A stronger dollar makes oil a less enticing investment for traders using those other currencies, since oil is traded in dollars.Brent crude, used to price many kinds of oil imported by U.S. refineries, was down 52 cents to $110.33 a barrel on the ICE Futures exchange in London.
MARKET SHARES – MONDAY 11TH MARCH 2013
OFFICIAL MARKET AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT
SELLING
Country
Currency
TT
DD
Notes
TT/DD/Notes
AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.
AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1
30.7521 29.2232 39.4774 31.3075 24.6625 24.0749 3.31 31.5777 45.3124 30.3638
30.5937 29.0491 39.3187 31.005 24.5156 23.9399 3.2655 31.3952 45.1387 30.2701
30.2695 28.827 39.1049 30.6008 24.2429 23.8414 3.2103 31.2006 44.9113 30.145
32.1606 30.5877 40.6785 32.7465 25.7657 25.2172 3.482 32.9751 46.6863 31.2812
GOLD COINS MONDAY 11TH MARCH 2013
BASE METALS
COMPANY
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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES MONDAY 11TH MARCH 2013
This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)
JEAN-CLAUDE DE L’ESTRAC
taires de connivence avec des maisons de commerce britanniques, avaient fait croire aux petits propriétaires que Londres avait finalement décidé de ne pas payer l’indemnité, ce qui força des propriétaires inquiets à vendre les coupons d’indemnités pour la moitié de ce qui leur serait revenu. Adrien d’Epinay sera accusé d’avoir organisé ce qui avait été décrit comme une «spoliation scandaleuse» au détriment des petits. Mais toujours est-il que 6 874 propriétaires ont reçu un peu plus de £ 2 millions pour 68 613 esclaves, soit en moyenne £ 69 par esclave. L’argent a naturellement été dépensé par les propriétaires et en partie investi par eux dans une nouvelle banque, la Banque de Maurice, créée par Adrien d’Epinay et des négociants anglais en 1832. Contrairement à une légende tenace, la banque de d’Epinay n’est pas la MCB.
MARKET
MARDI 12 MARS 2013 EDITION 120 | CAPITAL
NOMINAL
LAST CLOSING PRICE
LATEST
CHANGE
% CHANGE
VOLUME
VALUE
10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -
14.00 34.70 7.40 42.65 28.80 125.00 82.00 18.00 190.25 129.00 75.00 74.25 182.50 1.03 28.60 39.60 5.60
15.00 34.70 8.00 42.70 28.80 125.00 82.00 17.50 190.75 129.00 72.00 74.25 186.00 1.02 28.50 39.60 6.00
1.00 0.60 0.05 -0.50 0.50 -3.00 3.50 -0.01 -0.10 0.40
7.14 8.11 0.12 -2.78 0.26 -4.00 1.92 -0.97 -0.35 7.14
"204,050.00" "5,646.00" "134,400.00" "4,760.00" 500.00 1.00 "2,780.00" "1,003.00" "64,602.00" 514.00 "33,991.00" "4,100.00" 150.00 "4,046,240.00" "1,035.00" "10,000.00" "142,300.00"
"3,042,226.00" "195,907.00" "1,035,916.00" "203,168.00" "14,400.00" 125.00 "227,960.00" "17,749.00" "12,306,006.50" "2,447,352.00" "2,447,352.00" "304,425.00" "28,000.00" "4,090,095.60" "29,499.80" "396,000.00" "798,136.00"
10.00 10.00 1.00 1.00
2.80 23.70 21.00 42.60 42.00 5.96 47.30 9.00
2.75 23.70 21.00 42.60 42.00 5.96 47.30 9.00
-0.05 -
-1.79 -
"1,000.00" "9,800.00" 167.00 "14,600.00" -
"2,775.00" "232,260.00" "7,014.00" "86,992.00" -
Denomination
Weight(gm)
Diameter(mm)
Price (Rs)
100 250 500 1000
3.41 8.51 17.03 34.05
16.5 22 27 32.69
6750 16405 32620 64860
MARKET ACTIVITY MONDAY 11TH MARCH 2013 Market Capitalization
192,483,545,963.31
Total Volume Traded
4,763,715
Total Value Traded
26,233,491.80
TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol BRAMER BANKING CIM FINANCIAL AIR MTIUS LTD ROGERS POLICY
Open 7.40 5.60 14.00 182.50 5.30
MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol SBM AIR MTIUS LTD CIM FINANCIAL BRAMER BANKING MDIT TOP GAINERS - DEM Symbol SOAP & ALLIED MTIUS COSMETICS TROPICAL PAR (O) MOST ACTIVE – DEM Symbol UNION FLACQ LTD CIEL TEXTILE LTD TROPICAL PAR (O) CIEL INVESTMENT MEDINE (O)
Open 25.90 45.80 5.74
Latest 8.00 6.00 15.00 186.00 5.36
% Change 8.11 7.14 7.14 1.92 1.13
Volume 4,046,240 204,050 142,300 134,400 86,500
Latest 27.20 47.20 5.76
% Change 5.02 3.06 0.35
Volume 14,600 9,800 6,000 1,000 825
DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.
Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun
RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry
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GROS PLAN
he Financial Service Commission (FSC) is planning to adopt the Limited Liability Partnership (LLP) in the Mauritian jurisdiction and had hosted a workshop at its headquarters in Ebène which stakeholders as well as company directors attended on Monday 4th. The LLP, a business structure which operates similarly to a partnership organizational structure, guarantees protection from liabilities to innocent members in a partnership. However, LPPs target a specific group of professionals such as lawyers, doctors or accountants. Since influential countries such as the United States, the United Kingdom, Singapore and even India have already implemented a legal framework for the regulation of LLPs jurisdiction, the Mauritian FSC is pondering on applying a revised Mauritian context-oriented version of LLP.
WORKSHOP
GATEWAY TO AFRICA Indeed,the LLP model for Mauritius must make reserves and specificities like the separation of legal entities, shedding equality on all partners as well as the issue of taxability amongst others. Yet, Mauritius is a mixed common law / civil law jurisdiction. The business structures that are legally per-
missible are derived and adapted from both civil law and common law jurisdictions, for example, company / trust from common law is a 'société' for civil law. This mixed legal system implies that there are more types of business structures available and that there is room for new business vehicles so long as these can be accommo-
T
FSC PLANNING THE IMPLEMENTATION OF LLP
EU grants Mauritius Aid to mitigate Effects of financial Crisis THE EUROPEAN Union (EU) has decided to provide Mauritius with 16 million dollars in financial assistance to mitigate the effects of the world economic crisis. The subsidy has been granted under the FLEX Vulnerability Mechanism which is set up by the EU to help address the impact of the international economic recession on industrial exports and tourism. Mauritius will also receive another EU subsidy in the resource allocation scheduled for next year. Mauritius is one of the first group of thirteen African, Caribbean and Pacific countries to benefit from financial help as a result of the European Commission’s decision moreover, the EU initially planed to release 239 million Euros. The European Commission has recently issued a press release in Belgium stating: “This is the first of a series of decisions on FLEX Vulnerability financing, which is estimated at 500 million Euros and was approved in August 2009 to help African, Caribbean and Pacific countries cope with the effects of the economic crisis.” The EU-Mauritius development co-operation portfolio has an overall budget estimated 317 million for the period 2008-2013. All in all, Mauritius benefits from the European Development Fund with an approximate of 75.69 million Euros. Adding to that, the island also benefits with EU budget lines such as the Sugar Accompanying Measures (approximately 236 million Euros), the Global Climate Change Alliance (3 million Euros) and the Non State Actors budget line (1.1 million Euros). Finally, the EU also allocated 1.08 million Euros under Instrument for Stability as well as 0.63 million Euros under Migration and Asylum. VRISHNI VALAYDON
MARDI 12 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 120
dated in the existing system. \Whilst Mauritius is a relatively small country, its professional service providers are quite numerous. There are some accountants who are regrouped into firms but these are only a few. Most lawyers and other legal professionals like attorneys and notaries are independent and not associated as partners.
Given that Mauritius is an International Financial Centre, another issue to be considered is whether the LLP structure should be extended to foreign professionals also. Allowing a LLP to hold a Global Business Licence may attract more business to Mauritius given that our treaty network is expanding and Mauritius is positioning itself as
a gateway to Africa. However, if we adopt such a stance, we need to ensure that the LLP conducts business outside Mauritius in order to meet the Global Business Test. Another aspect which might be taken into account is whether Mauritians could partner with foreigners just like the International Law Firms doing joint ventures with Mauritius Law Firms. Along with that, there are still some issues for consideration (cases of dissolution and winding up) as well as some safeguards in the legislation (provisions for members of LLPs to be sued for fraudulent trading) to be adjusted. Since 4th of March, the FSC has published the context plan of the LLP proposition on its site. Following the protocolary steps, the official bill shall be finalized by the State Law Office and tabled in the Parliament by the 15th of June of this year.
IOC: A Platform dedicated to regional Capacity Building THE PROJECT ISLANDS of the Indian Ocean Commission (IOC) brought together some thirty representatives of the countries of the region, March 5th and 6th , at its headquarters in Ebène to consider how to sustain the impact of its cooperation for sustainable development. Lack of capacity is a major barrier to the success of development cooperation. Indeed due to lack of skills and sufficient resources, countries are often unable to maintain or extend the benefits of projects after their closure. This results in limited success, even precarious development programs. In 2011, the report of the Foundation for Capacity Building in Africa (ACBF) placed Mauritius and Madagascar among the six countries where the capacity level was the lowest in Africa. It is in response to this gap that the project ISLANDS (funded by the European Union) created this new platform that brings together representatives from the public sector, private sector, civil society and academia. Five countries, which are Comoros, Madagascar, Mauritius, Seychelles and Zanzibar (Tanzania), are mainly concerned with this project. During these two days, participants worked on the development of active collaboration and structured approach to capacity building at na-
tional as well as regional levels. "On the one hand, countries and stakeholders must take ownership of the results of our actions for the development and secondly to develop the capacity to implement them," said Riccardo Magini expert capacity. Based on priority needs that have been identified, proposals will be made to the attention of stakeholders to develop skills in areas such as access to international funding mechanisms, the integration of sustainable development into the curricula or further public awareness locally. "Ultimately, we hope to implement a collaborative system that will allow countries to raise and maintain their level of capacity development through regular exchanges and sharing and support," said Raj Mohabeer, Chargé de Mission in the IOC.
GROS PLAN
MARDI 12 MARS 2013 EDITION 120 | CAPITAL
MIKE REES « L’économie mondiale va croître de 2,8% en 2014 » «L
es marchés émergents continueront à être les principaux moteurs de la croissance mondiale en 2013 d’autant plus que le pouvoir économique passe de l’Ouest à l’Est et l'économie mondiale va croître de 2,8% l'an prochain », a déclaré Mike Rees, Group Executive Director et Chief Executive Officer du Wholesale Banking de la Standard Chartered Bank Ltd lors d'un dîner de la banque à l'Hôtel Long Beach pour célébrer le nouvel an chinois. La banque est particulièrement optimiste quant aux réformes économiques dans lesquelles de nombreux marchés émergents se sont engagés et qui donneront l'élan à la croissance. Mike Rees a aussi partagé le point de vue de la Standard Chartered Bank pour 2013 : « Alors que l'économie mondiale reste fragile, nous prévoyons des progrès en 2013. Il y aura naturellement des embûches, notamment une tendance pour le marché à s’af-
Marc Tse completes MIoD programme LAST THURSDAY, Marc Tse Pen Ki was acclaimed by the many directors, Chief Executives and other officers present at Hennessy Park Hotel when he was rewarded by Professor Chris Pierce for having completed a programme set by the Mauritius Institute of Directors (MIoD). The full intermediate Director’s Development Programme (DPP), which comprises 12 modules covered over 2 years, includes the following topics: the case for corporate governance, corporate regulation and compliance, the role of the chairman, CEO and company secretary, disclosure and transparency, the governance of strategy and risk management “I am also taking part in the Ethical Officer Certification Programme, which will lead to becoming an Ethical Officer certified by the Institute of Ethics in South Africa. This will also help in promoting ethics in companies to increase transparency, values, teamwork and integrity, among others,” the 45 year old director told Capital. Marc Tse, who joined the MIoD in 2010, has a long and experienced managerial background at senior level. He was a director at Stevenhills Ltd, which he left in November 2012 in search of other interesting challenges, and he remains in charge of a number of small companies in various sectors, including Information Technology, catering and construction. “I am very motivated in all I undertake and interactive with everybody, because according to me, this helps in making a company successful. My aim is to make each stakeholder happy, including the shareholders. I am looking for new challenges and opportunities now that I have completed the MIoD programme,” he stated H.L-B
foler, un taux d’inflation supérieur sur le marché asiatique, la dette européenne et les problématiques autour de la gestion fiscale aux Etats-Unis », devait-il dire. Ajoutant que la banque anticipe une faible reprise économique européenne, plus tard en 2013, puisque l'euro reste fondamentalement déficient. En parlant des opportunités à Maurice et en Afrique, Mike Rees a renforcé l’engagement de la Standard Chartered envers l’Afrique. « La population en Afrique devrait atteindre les 2,1 milliards d'ici 2040, ce qui représente 22% de la population mondiale. Maurice se trouve au milieu du triangle d'or de la croissance, entre le Moyen-Orient et ses richesses en hydrocarbures, l’Asie avec ses marchés qui évoluent rapidement et l'Afrique avec sa classe moyenne qui représente une hausse considérable des dépenses des consommateurs », devait faire ressortir le Group Executive Director de la banque.
J.Y
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Japon : vers l’exploitation de la « glace qui brûle » DEUX ANS, jour pour jour, après la destruction de la centrale de Fukushima Daiichi, le gouvernement a entamé, hier, aux larges de ses côtes, la prospection de gisements d'hydrates de méthane, communément appelées « la glace qui brûle », avec l'espoir de mettre à jour une nouvelle source d'énergie pour alimenter le pays. Un navire d'exploration affrété par la Jogmec (Japan Oil, Gas and Metals National Corp) et le ministère de l'Industrie a procédé, dans le sous-sol de la fosse marine de Nankai, aux premiers tests de production des ces hydrates de méthane, composés de glace et de gaz naturel résultant de la décomposition de matières organiques. Ces gisements seraient, à l'échelle mondiale, supérieurs aux actuelles réserves de pétrole, mais leur extraction s'annonce extrêmement délicate. La Jogmec, qui a testé dans du permafrost canadien une technique de « dépressurisation » de ces cristaux de méthane, espère remonter des profondeurs plusieurs dizaines de milliers de mètres cubes de gaz par jour.
ECOBRIEF
La reprise économique attendue l'année prochaine EN 2013, ce sont les pays émergents et en développement, où une reprise économique progressive est attendue, qui vont tirer la croissance mondiale. Constat de la Mauritius Employers' Federation (MEF) dans son dernier bulletin mensuel, Ecobrief, pour le mois de février. Les estimations de croissance dans ces pays sont d'une moyenne d'environ 5,5% pour cette année, comparé à 5,1% l'année dernière. D'autre part, en ce qui concerne les économies avancées, ces pays feront face à un défi de taille pour rétablir la croissance, l'emploi et la compétitivité. L'estimation de croissance dans ces pays devrait légèrement augmenter de 0,1 % pour arriver à 1,4 % en 2013. Selon les chiffres de l'Ecobrief, l'Inde et la Chine devraient renouer avec des taux de croissance supérieurs à 5,9
% et 8,2% respectivement. Toutefois, ces chiffres sont toujours inférieurs à ceux enregistrés en 2011, avec 7,9% pour la Grande péninsule et 9,3% pour la Chine. Parallèllement, l'économie des États-Unis est susceptible d'augmenter à un rythme plus lent avec 2 % par rapport à 2,3 % l'année dernière face à ''l'excessive short-term fiscal tightening''. L'Ecobrief de la MEF fait également état de la stagnation économique de nos principaux marchés. Il est estimé que les grandes économies européennes comme l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni devraient enregistrer de très faibles taux de croissance ne dépassant pas 1% en 2013. Toutefois, les économies de l'Italie et de l'Espagne devraient se contracter de 1 % et de 1,5 % respectivement. « The Euro area as a whole is set to remain in recession. A re-
turn to positive growth is only expected in 2014. Years of weak growth due to a prolonged crisis are having severe social consequences. Unemployment has reached record levels and hardship is affecting an increasing proportion of the European population », peut-on lire dans le document de la MEF. Ainsi, ces économies européennes ont lancé des réformes structurelles pour essayer d'établir la situation économique et financière. Toutefois, il est primordial que la mise en oeuvre et le maintien du rythme de ces réformes soit soutenus afin que ces pays arrivent à sortir de la « plus grave crise ces derniers temps ». Mais également pour Maurice, car le pays est fortement dépendant à plus de 60% sur le marché européen pour ses exportations, les arrivées touristiques et les différentes formes d'investissements.