ENJO : DE L’EAU, RIEN QUE DE L’EAU
Exit les détergents et autres substances de nettoyage nocifs et néfastes à l'environnement. Enter les produits ENJO, qui n’utilisent que de l'eau pour tout faire briller Edition 154 – Mercredi 6 novembre 2013
LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU
Votre hebdomadaire à Rs 15
PROFESSEUR ROBERT WTTERWULGHE
DR SATISH BOOLELL
« LE SYSTÈME CLASSIQUE DE L’OFFSHORE EST REMIS EN CAUSE »
« NOS INSTITUTIONS N’INSPIRENT PLUS CONFIANCE »
L'offshore mauricien ne peut plus se résumer à une « boîte aux lettres », mais doit connaître une véritable refonte afin d’en faire un centre financier à haute valeur ajoutée. Pour y parvenir, il faudra, pour le Professeur Robert Wtterwulghe, de WTT Law Firm, mettre sur pied l'ingénierie financière qui fait actuellement défaut au pays
Pour progresser, un pays a besoin de ses ressources humaines. Il a besoin que les filles et les fils du sol se respectent dans leurs droits et dans leurs différences. Il a aussi besoin d'institutions solides qui inspirent confiance et respect et qui assurent le vivre-ensemble des différentes composantes de la population. Sinon, c'est l'anarchie
PROFESSOR MERVYN KING
“ACTING IN CONCERT IS ILLEGAL”
SÉCHERESSE
GANESSEN CHINNAPEN, DEVELOPMENT ECONOMIST
PERTES DE PLUSIEURS MILLIONS POUR L’AGRO-INDUSTRIE
“SYNCHRONIZATION BETWEEN MONETARY AND FISCAL POLICIES NEEDS TO BE PERFECT”
ACTA PUBLICA
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
n se croisait dans les couloirs de l'express, à Riche Terre en 2004, sans pour autant se parler. Petit sourire crispé et signe de tête mutuel en guise de salutations. Le « Riche Terre Attitude ». Lui était affecté au département pré-presse et moi à la rédaction. Au fil des jours, dans la « navette » de La Sentinelle faisant le va-et-vient entre Port-Louis et Riche Terre, commença ainsi une relation des plus classiques. Lui ôtant son inséparable 'earphone', avec un « sorry, lontan to travay ici ? », je devais ainsi apprendre que « dépi inpé létan. Ici tou lé zour ena ene nouveau dan van ». A la question de « dan ki section to travay ? », je devais ainsi lui informer que j'étais un nouveau venu en provenance de l'Hebdo. Une brève conversation qui devait donner suite à des rencontres plus souriantes dans les couloirs. N'ayant pas eu la patience et la persévérance de Nicolas, je devais décider de retourner au bercail peu de temps après. « Pou mo papa, li fier so garson travay l'express », devait-il me confier. Mais c'était sans savoir que nos routes allaient de nouveau se croiser, quatre longues années plus tard, à Samedi Plus, où j'étais cette fois rédacteur en chef. De retour d'Irlande, ce passionné d'informatique vint en effet rendre visite à son ami graphiste, Knivel Goonmeter, pour lui informer qu'il était à Maurice pour de bon. Évidemment, un retour au sein de la presse était sa première option comme boulot et il ne fallait pas grand-chose pour me convaincre. Les quelques termes techniques échangés au niveau de la qualité du papier laissaient clairement comprendre
O
ADIEU, ET MERCI NICOLAS !
que Monsieur avait de l'expérience. « Mo pou call toi, mo bizin koz avec la direction avant », lui avais-je dit en guise d'au-revoir. Une semaine après, un lundi, je devais en effet lui passer un coup de fil pour lui demander de prendre poste illico presto comme correcteur d'images, son dada. Pantalon classique, chemise soigneusement repassée et cheveux « bon garçon », il se présenta à mon bureau à la rue Labourdonnais. Quel honneur ! Sans doute le premier employé de Samedi Plus de s'habiller de façon si formelle pour son premier jour. « Nul besoin d'être aussi classique. Les graphistes sont en principe beaucoup plus relax », lui ai-je ainsi balancé. « Au fait, c'est juste que je sors d'un entretien. Aussitôt que j'ai reçu ton appel, j'ai abandonné l'idée de l'autre job... », me répondit-il. « Ah bon, t'allais dans quelle boîte ? », lui demandais-je. Il s'agissait au fait d'un entretien pour chauffeur de poids lourds. Une réponse devant laquelle je ne pouvais m'empêcher de sourire avant d'éclater de rire. Notre ami Nicolas ne dépassait certainement pas les 1 m 70, pour être génereux, et ne pesait pas plus de 60 kilos, allons dire 65 kilos au plus. L'image de ce jeune homme maigrelet, pourtant
friand du briyani Soorab de Vacoas, au volant d'un poids lourd arrivait difficilement à prendre forme dans mes pensées. C'est sans doute l'un des bons souvenirs que je garderai de Nicolas Roland Cheneya, avec qui j'ai eu des rapports professionnels hiérarchiques sur deux autres projets qui allaient suivre. Il s'agit de Le Journal du Samedi et bien entendu Capital, où ce trio d'amis – Nicolas, Knivel et Jojakim Ibrahim Atchia – et graphistes hors pair m'ont accompagné ! Deux publications, où il serait des plus honnêtes d'accorder tout le mérite de la mise en place technique à Nicolas Cheneya. Le chef-d'oeuvre du pro, qui avait bien dit que Capital allait être son dernier journal ! Mais le tournant dans notre relation sur le plan personnel, outre le fait que nous étions fans du légendaire Mark Knopfler, n'a été autre que ce jour où il est entré dans mon bureau à Samedi Plus avant de me dire : « Merci pour le job mais je dois te faire part de quelque chose de très important au niveau de mon état de santé. J'ai contracté une maladie très rare, cela concerne mon foie, je l'ai su quand j'étais en Irlande. Voilà tous mes dossiers de santé. C'est juste que s'il m'arrive
<3
quelque chose au bureau. Je comprendrai maintenant si ma présence te pose un inconvénient. Excuse-moi de ne pas te l'avoir dit plus tôt... » Fidèle à mon habitude, je lui répondis ; « C'est bon pour l'info, retourne maintenant à ton poste et arrête de t'excuser sans cesse pour un oui ou pour un non ! » Et depuis, pour chaque douleur ci et là, le staff allait solliciter l'opinion de « Dr Nicolas », car notre ami avait appris un dictionnaire médical, obtenu en Irlande, par coeur, ou presque. Nicolas savait bien que chaque jour l'approchait un peu plus près du jour que beaucoup d'entre nous redoutent le plus ! Ce qui ne l'empêcha pas de nous contaminer avec sa joie de vivre et ses blagues sarcastiques (certains sauront à quoi je fais référence...) ! Comme moi, comme vous, comme tous les hommes sur terre sans exception, Nicolas avait ses forces et ses faiblesses. Mais sa plus grande force était sans doute cette humilité qui lui était propre, bien qu'étant un professionnel aguerri. Comme tous les génies, il nous a quitté très tôt, à 33 ans, après une longue maladie. Le fait marquant, personnellement, est sans doute qu'il est parti hier, un mardi que nous garderons bien en mémoire ! Mardi, le jour du bouclage du journal. Au nom de la rédaction de Capital, je transmets mes plus vives et sincères sympathies à ses parents et à ses amis ! Adieu Nicolas, notre chef de production, et merci pour ces quelques années de ta courte vie à mes côtés, tantôt en tant qu'ami, tantôt en tant que professionnel. RUDY VEERAMUNDAR
4>
ACTA PUBLICA
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
GANESSEN CHINNAPEN, DEVELOPMENT ECONOMIST, OIKONOMIKOS AFRICA LTD
“Synchronization between Monetary and Fiscal Policies needs to be perfect”
This Friday, Finance Minister Xavier-Luc Duval will deliver the much-awaited Budget speech. While the all-important document is being finalized, Ganessen Chinnapen, Development Economist at Oikonomikos Africa Ltd, makes the case for economic restructuring and systemic change geared towards pro-growth policies ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
T
he economic reality in Mauritius, according to Ganessen Chinnapen, is alarming. Even though the Mauritian economy has been resilient enough to ward off, to some extent, the contagious financial effects of the global economic recession in 2009 and 2010, the Development Ecocomist is of the opinion that our country has since failed to strengthen on this economic resiliency. The economic outlook, he believes, is alarming : plummeting private sector investment (below 30% of GDP) coupled with low business confidence, poor investor sentiment, rising unemployment (8.5%) which is youth-centric, a drastic deterioration in customers’ mood and rising household debts. In this light, Ganessen Chinappen calls for a pro-growth budget. Minister of Finance Xavier-Luc Duval, he says, should focus on six aspects : build an inclusive society by promoting social mobility, growing incomes for all, maintaining a fair and progressive fiscal system and supporting community initiatives to create a caring society; encourage capital formation and value addition with the aim of spurring private sector investment while giving Small & Medium Enterprises (SMEs) incentives to invest; encourage entrepreneurship acumen and culture; promote public private partnerships for investment, both local and from abroad; and finally connect rural Mauritius to encourage regional value addition. Ganessen Chinnapen also shed light on how to overcome the difficult times the construction and tourism sectors have endured since the beginning of the year. “The construction sector is following the same trend of the subprime mortgage burst and
The construction sector is following the same trend of the subprime mortgage burst and real estate collapse that cropped up in the USA Ganessen Chinnapen
FISCAL POLICIES – A FEW IDEAS • Promote and market Mauritian goods - import switching strategy and export promotion strategy • Corporate tax rebate for SMEs that have been set up as from 2010 • Facilitate the accommodation of startup businesses through free rental office outlet during the first year. • Bring the economic reality of Mauritius to the population - educate the population on the economic outlook for the next 3 years. • Encourage both the government and private sector firms to come up with an annual graduate training and recruitment programme. • Increase the income tax exemption threshold as an incentive to encourage people to earn more.
real estate collapse that cropped up in the USA. Mounting debts and debt servicing inability has been jeopoardising this sector. The only hope is to restructure those debts into equity as a time-buying strategy until there are signs of improvement. The Ministry of Finance has already come up with the Debt restructuring fund and this equity find should be promoted, as well as the SME Partnership Fund, in an attempt to revitalize growth in both the construction and
tourism sector”, recommends the Development Economist. The latter is of the opinion that there has been significant contribution on the public investment front. He commends the big public infrastructural projects such as the Airport and several motorways under the Road Decongestion Programme, for example the TerreRouge-Verdun link road, which will be inaugurated shortly. But the projects, according to Ganessen Chinnapen, have not
reallyboosted private investment. Thus, his advice to policymakers is to come up with public infrastructural investment which can 'crowd in' private sector investment. Regarding the monetary and fiscal policy framework, which has been the main bone of contention between the Bank of Mauritius (BoM) and the ministry of Finance, the Development Economist of Oikonomikos Africa Ltd prefers to have a broader look at the picture. As he says, there has been ongoing discussions by the National Bureau of Economic Research led by economist Frederic S. Mishkin, on where the science of monetary policy was before the crisis, and how central banks view monetary policy strategy today. The global financial crisis of 2008-2009 has indeed urged many central banks to redesign their monetary policy framework, taking into consideration, among others, the fact that “developments in the financial sector have a far greater impact on economic activity than we earlier realized” and that “the cost of cleaning up after financial crises is very high.” There followed a period of very slow growth where the budgetary position of governments sharply deteriorated, and the exit strategies for central
banks from nonconventional monetary policy have been complicated and have hindered the ability of the central banks to successfully manage the economy in the post-crisis period. Neither monetary policy nor fiscal policy alone is sufficient to stabilize an economy. There should be a perfect synchronization between monetary policy and fiscal policy framework, with respect to some desired key economic parameters, such as investment, job creation and cost of capital. There is also a high correlation between the effectiveness of monetary policy frameworks and fiscal restructuring. For example, the BOM can bring down the repo rate to its historic lowest point, but this will not have any impact on private sector investment if there is no structural change in terms of the incentives proposed to private sector firms to review their investment portfolio. “The problem is not with the cost of investment, but with the investment climate and the challenge is how to lure investors by spurring a conducive investment sentiment,” argues Ganessen Chinnapen. The repo rate, he says, is effective up to a certain confidence level. For example, the repo rate has been reviewed downwards during the last three years, but has had no significant impact on exports or private sector investment. If it is raised to counter inflation, the likely impact on the domestic product market, with around 65% of the monthly household basket in Mauritius comprising of imported products, could be huge. The systemic change should be encouraging Mauritian households to substitute consumption of local-produced goods to imported products. The economic reality is that Mauritius should increase its self-dependency by adopting an import substituting policy,” concludes Ganessen Chinnapen.
FINAL REPORT
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
<5
PROFESSOR MERVYN KING
“Acting in concert is illegal”
For Professor Mervyn King, Chairman of the International Integrated Reporting Council, “a company is a democracy”. As such, even though the company may be controlled by family members, majority shareholders cannot take decisions which are prejudicial to the minority. He also says that directors are not answerable to those who nominated them
▼ RUDY VEERAMUNDAR &
HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
I
t's a long term debate. Having listed companies which are still family-controlled is part of the reality in Mauritius. Some experts do not necessarily have a positive view on the matter, but Professor Mervyn King, the expert behind our Code of Corporate Governance, provides an insight on what really is a company. In Mauritius for a one-day workshop organized by the Mauritius Institute of Directors and Omnicane on sustainability reporting and for the launch of the Global Reporting Initiatives (GRI) G4, the Professor afforded us a few minutes during a tea break. For him, a company is a democracy. “Shareholders have a right to vote, but majority shareholders cannot vote in a manner which is prejudicial to the minority shareholders or to act in concert. They cannot do that. It's illegal,” he points out. As for the board, even though its members are nominated by the major shareholders, they have to honestly apply their minds, in the interest of the comTHE CODE NEEDS TO BE A LISTING REQUIREMENT How should the regulatory body act in a country where there are mostly family-controlled companies on the stock market? According to Professor Mervyn King, the best thing is to have a modern form of governance: “I did your Code of Corporate Governance in 2004. Now your ministry of Finance called for an updating of the Code, which greatly needs updating. It needs to be a listing requirement on the stock exchange. If you don't do that, you need to keep an explanation register so that anybody can look up to it and comment on how the company is being administered.” Professor King is the mastermind behind the King III Code in Africa, which is considered as the best governance code in the world. “It's not me saying so. It's Sir Adrian Cadbury who said so in England. According to him, the Code is the benchmark for all codes in the world today,” states the Professor.
pany, to the creation of total value, which means a positive impact on society and the environment, and making profits. As such, if a company gains profits by polluting the rivers in Mauritius, it is stealing from the society, he adds. INTEGRATED REPORTING For Professor King, although the major shareholders can nominate someone as a director, when the latter attends a board meeting, he has to forget who he has been nominated by. “You are not answerable to them, and cannot work in the manner they want, assuming they expect X outcome. One of the things needed to be a good director is courage!” he adds. We have got family-controlled companies, but that does not mean, he pursues, that the company must not act or be seen to act as a good corporate citizen. A company is a person. Shareholders don't own the company and the latter sets its sovereignty on its terms. But the directors owe the company the duty of good faith in its interest. The duties of directors represent an important aspect in the running of the company. For instance, they give their skills voluntarily to the company. They diligently do their homework and understand issues pertaining to the short, medium and long terms. They take care of the decision making, as well as the assets. They are to plan ahead. “The company is not surrounded by multi-shareholders. It is part of society. Its activities and its product impact on society and the environment,” says Professor King. Society, he adds, buys the company's product. Which is why, nowadays, the provider of capital is not only the family who owns the company. There are also pension funds. “That's your money! So, the society or the people who buy the company's product also become a provider of capital to the company. You have to make sure you run the business in a sustainable manner. That explains to the reader that you have got a long term
strategy to sustain yourself. Then you, as an investor, can make a decision and inform the salesman doing this in the equity of the company, because you in turn owe a duty to your ultimate beneficiary,” explains Professor King. In doing this with the equity of the company, that is their money, the directors have to make sure the company will be around in thirty years' time, when the person will be retiring. “There are many family businesses in Mauritius, like Gamma,” acknowledges the expert. According to him, the company is thinking in the long term by adopting integrated reporting. “The board of directors sees that with sustainability, the company will become immortal. However, families controlling businesses are not immortal. They'll die. So you have to plan over time and generate value creation.” ‘REVERTIVE ACTION’ Having a family-controlled business is one thing, and having a shareholders' agreement between a few related members is another matter. Before the creation of the Stock Exchange of Mauritius, major companies in Mauritius had shareholders' agreements. But is it normal to still have one, between some of the shareholders, after being listed? Not necessarily, says Professor King. Shareholders vote in a democracy. But if a company has an agreement, for example, to nominate Mervyn King as a nonexecutive director, he might go on the board unfitted. “Forget about those who nominated me. I have to think about the issues of the day and understand the company's needs and expectations. I then have to make a decision in the best interest of the company for a maximization of its total value, and not in the interest of those who nominated me. The shareholders' agreement is irrelevant when it comes to the directors discharging their duties with the company,” says the Professor. The same reasoning applies when it comes to a shareholders' agreement ask-
You are not answerable to those who nominate you, and cannot work in the manner they want, assuming they expect X outcome. One of the things needed to be a good director is courage!” Mervyn King ing shareholders to sell their shares only to a few parties binded by the said agreement, if ever they intend to sell. In such an agreement, if one wants to sell his shares, he has first got to offer them to a fellow member. It is completely valid, states the Professor, because the shareholder is separate from the company. “However, assuming those shareholders or any one of them end up as a director, it will be wrong. The problem is that if that major family shareholder becomes a director and makes decisions in the interest of others rather than the company, then he is not discharging his duties. That is an illegal act,” he adds. An illegal act which particularly disadvantages minority shareholders. “If you look at your Companies' Act, majority shareholders cannot do things which are oppressive of the minority. If it is so, there are remedies,” says Professor King. For instance, he explains, you can have any kind of agreement, but if the agreement has a consequence on the minorities, the latter can act and even call upon the board to sue the majority shareholders. And if the board says no because it has been nominated by these shareholders, then the minority can bring what is called the 'revertive action'. They sue the major shareholders as if they are the company.
6>
ACTA PUBLICA
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
DR SATISH BOOLELL
« NOS INSTITUTIONS N'INSPIRENT PLUS CONFIANCE » Pour progresser, un pays a besoin de ses ressources humaines. Il a besoin que les filles et les fils du sol se respectent dans leurs droits et dans leurs différences. Il a aussi besoin d'institutions solides qui inspirent confiance et respect et qui assurent le vivre-ensemble des différentes composantes de la population. Sinon, c'est l'anarchie
NICHOLAS LARCHÉ
❚ Le Law and Order est un impor-
tant indicateur pour n'importe quelle économie. Mais quand le garant même du Law and Order, la police, est pointée du doigt, cela devient inquiétant. Quelle est votre analyse de la situation ? Je réponds en tant que citoyen, qu'importe la carrière qu'on ait eue. Le Law and Order n'existe plus, mais le seul coupable ne peut être la police, c'est une dégénération où le
grand coupable c'est l'administration de la police. Mais il n'y a pas que la police. La plupart de nos institutions n'inspirent plus confiance, le mal a attaqué même le judiciaire. Je ne veux pas clouer la police au pilori, mais force est de constater qu'on assiste à une dégénération générale. ❚ Mais si la police va mal, tout ira
mal, n'est-ce pas ? Vous avez raison. Je voudrais
savoir combien de policiers nous avons dans ce pays qui font le boulot pour lequel ils ont été recrutés. On n'a même pas un audit de la force policière. Tous les policiers recrutés chaque année ne viennent pas consolider l'effectif existant, mais plutôt remplacer ceux qui sont partis. Donc le chiffre reste à peu près le même, et là où vous cherchez les policiers, vous n'en voyez pas. Où nous attendons-nous à voir les
policiers ? C'est sur la route, près de chez nous, dans les mouvements de foule. Passez devant nos cours de justice. A-t-on besoin de tant de policiers devant nos cours de justice ? Certains y sont postés que pour aider un magistrat à trouver un parking et à en sortir. Les ministères pulullent de policiers, comme si on va attaquer tout le staff à longueur de journée. Savez-vous, par exemple, qu'il n'y a pas actuellement d'assistant surinten-
ACTA PUBLICA
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
dant de police dans le Sud ? Dans quel pays avez-vous vu des policiers attendre deux ans pour avoir les résultats d'un examen auquel ils ont pris part dans l'espoir d'une promotion ? Est-ce que cela va motiver le jeune policier qui aspire à faire carrière dans la force ? C'est là que vous avez une police démotivée, frustrée et qui finalement va chercher son 'job satisfaction' ailleurs. Autre absurdité : comment choisit-on nos enquêteurs ? Celui qui s'est mal conduit dans un poste a une promotion. Il est un peu chaud de caractère, alors il fera bien au CID ! Dans certains endroits, il ne fait pas bon vivre si c'est rempli de VIP. Imaginez, par exemple, le nombre de policiers que le poste de QuatreBornes doit fournir pour veiller à la sécurité de nos VIP. Regardez aussi cette cacophonie des noms des diverses unités : la Major Crime Squad qui devient la Major Crime Investigating Team; des noms qui font très jolis sur papier, mais qui ne veulent rien dire dans le contexte mauricien. Le contexte mauricien veut que la police soit une police de proximité, une police qui soit prête quand on l'appelle. Mais police de proximité veut aussi dire un poste de police où on trouve des policiers venant de la localité. Pas tous, bien sûr, mais un bon nombre. Vous me faites rappeler avoir dit, pendant les émeutes de février 1999, que s'il y avait eu plus de policiers habitant l'endroit, il n'y aurait pas eu d'émeutes. La classe défavorisée voit dans la police un ennemi, pas quelqu'un qui vient de leur rang et qui n'est pas étranger à leurs réalités de vie. ❚ Et voilà l’éternelle question de
l’ethnicité... Je mentirais si je disais qu'il n'y a pas une perception que la police ne reflète pas, dans sa composition, la réalité ethnique du pays. A l'Assemblée, j'ai vu des questions sur les adresses de ceux qui sont promus demeurées sans réponses. Et vous voulez qu’il n’y ait pas de perception ? C’est peut-être trop facile de dire qu’il y a une ethnie qui est favorisée au détriment d’autres ethnies. Mais il faut réaliser que, quand pour le recrutement, vous demandez des certificats qu’on ne trouve pas dans des localités spécifiques, c’est sûr que vous allez recruter hors de ces endroits. C’est pourquoi je plaide, comme beaucoup, pour des 'affirmative actions', de la discrimination positive, dans des secteurs bien spécifiques, bien sûr. Le fils d’un pêcheur ferait un meilleur garde-côte que quelqu’un qui n’a jamais nagé de toute sa vie, qui a dû apprendre pendant sa formation de garde-côte, et qui a toujours peur de l’eau. Vous savez, parfois, dans notre façon de gouverner, nous sommes en train de préparer des recettes pour
La Noël approche. Combien de gens des classes aisées feront un geste envers une personne défavorisée ? Un vrai geste de solidarité, pas un simple geste pour se donner bonne conscience une détérioration de la paix sociale. ❚ Vous parlez d'audit. Un audit
pour dire quoi ? C'est plutôt une question de performance, non ? Combien de policiers avons-nous qui travaillent comme policiers et combien de policiers avons nous qui travaillent comme chauffeur ? Je ne peux pas comprendre : est-ce que c'est normal que quelqu'un qui a été choisi d'après des qualifications académiques associées à un physique termine comme vigile d'une maison de VIP ou chauffeur du conférencier ? Des fois, je suis amusé de voir, à l'arrivée d'un dignitaire étranger, des policiers que l'on place à cent mètres l'un de l'autre, et le policier ne connaît même pas son ami d'à-côté, parce que celui d'à-côté est venu renforcer le policier du district. Un jour, vous pourrez avoir quelqu'un qui n'a pas de bonnes intentions qui enfile un uniforme de policier et se met de-
bout lui aussi. C'est incroyable, c'est ridicule. C'est pourquoi je parle d'un audit des ressources. Nous avons une urgence : sur combien de policiers en uniforme peut-on compter ? Et pour le Law and Order, comme si on n'avait pas assez de nos propres criminels, voilà que nous importons des pirates somaliens ! On nous assure que les pirates ne sont pas en contact avec les autres, mais croyez-moi, dans un an, tous ces pirates somaliens auront appris à parler le kreol. Et nous réagissons des fois de façon bizzarre : on attaque une grande surface au Kenya et ici on augmente les policiers à l'aéroport, comme si les pirates vont passer par l'aéroport. ❚ Vous êtes injuste, Docteur
Boolell. Le CCID « performs » beaucoup ces derniers temps... Laissez-moi rire ! Il se développe un manque total de confiance dans la
<7
force policière, en raison surtout du manque de confidentialité dans les enquêtes. Le jour où vous devenez un suspect, tout se sait, et même si vous êtes innocenté par la cour de justice, il restera toujours un peu de boue sur votre réputation. Le CID Central me semble être devenu un lieu de rencontre de tout le monde qui a fauté et de tout le monde qui n'a pas fauté. C'est pratiquement le divertissement du moment. Si on veut résoudre le problème du Law and Order, il faut commencer par pratiquer la transparence au niveau des enquêtes policières, et rendre la justice accessible. Nos cours de justice ne m'inspirent pas confiance. J'ai été un témoin professionnel pendant au moins trente ans, et malgré toute la contribution honnête et efficiente que j'ai pu apporter aux enquêtes, je dû déchanter, il y a quelques semaines, quand j'ai été mis à l'amende de (Rs 500) pour ne m'être pas présenté en cour intermédiaire pendant que j'étais en cour suprême. Essayez d'imaginer un honorable député avec une carrière de médecine légale être mis à l'amende pour une banalité. Essayez maintenant d'imaginer ce que doit subir le citoyen moyen, le petit peuple. Et essayez d'imaginer ce que ce citoyen pense du système de nomination et de promotion dans le judiciaire ou dans l'administration publique, des secrétaires des juges et des arbitrages privés pratiqués par des juges en fonction. Voyez-vous, la question de Law and Order découle de tout cela.
Suite en page 8 n
8>
ACTA PUBLICA
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
❚ Il y a eu un communiqué du
commissaire de police, disant que les policiers n'ont pas le droit de faire un travail autre que leur profession de policier. La question est : est-ce que les policiers peuvent vivre de leur salaire ? Je ne vais pas commenter sur les salaires des policiers, c'est l'affaire du PRB. Ecoutez, il y a beaucoup de policiers qui font leur travail honnêtement, en toute intégrité et qui font honneur à la profession. Pour boucler leur fin de mois, beaucoup font un deuxième boulot. Savez-vous qu'il y a des policiers qui sont propriétaires de chevaux ? Comme deuxième boulot, c'est impensable. Il y a des boulots que je trouve totalement inacceptables. Comme ces leçons privées que l'on donne à l'approche des examens pour devenir sergent. Comme deuxième boulot, on peut trouver mieux. Mais je vois que c'est le commissaire lui-même qui est venu dire qu'il y a des policiers qui vendent des parfums, des ustensiles de cuisine. C'est assez traditionnel, tous ces produits qui n'ont pas le droit de paraître sur les étagères des magasins et qui sont mis en vente par les 'démarcheurs'. Et puis, vous savez, il y a trop de policiers frustrés. Comment voulezvous que réagisse ce policier dévoué, intègre, qui voudrait partager ses expériences et ses idées, quand il voit des policiers à la retraite être nommés Special Adviser de ceci et de cela ? Pourquoi partagerait-il ses idées quand il sait que c’est quelqu’un d’autre qui va en déclarer la paternité ? Alors il se tait et fait tranquillement son boulot en attendant la retraite qu’il va anticiper sur présentation d’un certificat médical après dix-huit ans de service. Et il est sûr de trouver un job de responsable de sécurité quelque part. Je vais vous dire quelque chose. J'adore regarder ces policiers qui dirigent le trafic à l'entrée de Port-Louis. Toujours les mêmes, des figures nationales je vous dis, qui permettent chaque matin à la capitale de pouvoir fonctionner. Mais en même temps je revois ceux qui, avec une caméra, vous attendent derrière un bosquet sur l'autoroute. Mais comment et qui blâmer ? Avant de blâmer les motards et les agents responsables du trafic routier, il faut commencer par blâmer ces experts qui ont décidé que les routes ont des critères de vitesse. Je ne comprends pas, jusqu'à présent, les soixante kilomètres à Port-Louis nord qui passent à soixante-dix. Nous sommes un des rares pays où nous avons une telle fluctuation de limitations de vitesse. Conduire à Maurice est un acte dépressif et les caméras ne sont pas dissuasives. ❚ Le fait que certains policiers
soient impliqués dans des délits n'inspire pas confiance... Il y a trop de policiers qui sont arrêtés. Mais il y a aussi des gens qui
quelque chose de commun dans les postes de police. ❚ Vous avez déjà connu ça, vous ?
Connu ça ?! Et comment ! Oui, il y a eu pression pour me faire partir. Il y a des gens qui sont venus faire pression pour venir dire au commissaire de police que j'étais arrogant... et patati et patata. ❚ Certaines voix ont proposé que le
ministère de l’Intérieur devienne un ministère à part entière. Qu’en pensez-vous ? Il y a tant de départements qui tombent sous la responsabilité du PMO qui devraient être gérés indépendamment. Mais tout dépend de qui va gérer. J'ai l’impression que les Premier ministres n'aiment pas déléguer leurs nombreuses responsabilités, ils ne font pas assez confiance à leurs collaborateurs. Voilà pourquoi ceux qui nous gouvernent sont coupés des réalités du terrain et viennent le plus sérieusement du monde dire que le taux de criminalité est en baisse. Alors que les journaux et les radios privées nous démontrent, jour après jour, que c’est le contraire qui est vrai. ❚ Vous décrivez là un climat de
On a parlé de malaise ethnique dans le passé. Maintenant, c’est le malaise social. Conduire sur nos routes n’est pas un plaisir, aller dans un hôpital est un calvaire. Aller à la plage n’est plus un plaisir, parce qu’il y a des religieux qui ont changé de vocation et qui se convertissent en restaurateurs
sont venus faire carrière, qui adorent l'uniforme, qui aiment s'engager et prendre des risques, qui aiment leurs voisins et croient en la noblesse de la profession. Moi je dis que comme dans toute organisation, il n'y a jamais de mauvais officiers mais de mauvais chefs. C'est le chef qui inspire. Allons plus loin sur cette question de deuxième emploi. Un juge en fonction qui pratique l’arbitrage privé, n’est-ce pas un deuxième emploi ? Ils font de l’arbitrage privé, président toutes sortes de Fact Finding Committees, et les affaires traînent en cour. Et moi, médecin légiste à la retraite, j’ai encore à paraître dans des cas qui remontent à dix ans de cela ! ❚ Vous parlez du commissaire de
police ? Personnellement, je connais ce commissaire de police comme un type très honnête. J'ai travaillé avec lui, c'est quelqu'un de bien. Le problème, quand on parle de la police, c'est qu'on ne parle pas de lui, mais de tous ceux qui font pression, surtout au niveau des transferts. C'est
malaise, de mal-être... On a parlé de malaise ethnique dans le passé. Maintenant, c'est le malaise social. Conduire sur nos routes n'est pas un plaisir, aller dans un hôpital est un calvaire. Aller à la plage n’est plus un plaisir, parce qu’il y a des religieux qui ont changé de vocation et qui se convertissent en restaurateurs. En parlant de religieux, j'en vois un grand nombre qui ont trahi leurs dieux pour suivre leurs seigneurs de la terre, et qui sont plus à l'aise dans des discours politiques que dans l'enseignement de leur religion. Je vois des associations socioculturelles qui bénéficient de l'aide de l'Etat et qui font tout sauf ce que leur demandent de faire leurs objectifs de départ. Je me demande sur quelle planète elles vivent. Elles ne voient plus la pauvreté. Même l'Etat providence, malgré tout son apport financier, n'a pas encore réglé le problème de la pauvreté. Dans un si petit pays, avec une population aussi limitée, on n'aurait pas dû avoir des clochards. Fait-il bon vieillir à Maurice ? Dès qu'on parle de viellissement, on vous ressort la grande thèse que l'Etat providence vous donne une pension. Les lois ont été amendées l'année dernière pour forcer les entreprises à employer des handicapés. Combien de personnes handicapées se sont fait employer sous cette loi ? Par ailleurs, comment voulez-vous que dans une société imitatrice des pays que l'on dit développés, vous n'ayez pas cette mentalité d'envie qui se propage parmi ceux qui s'en sentent marginalisés ? Et l'on s'étonne du nombre croissant de
ACTA PUBLICA
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
vols ? La Noël approche. Combien de gens des classes aisées feront un geste envers une personne défavorisée ? Un vrai geste de solidarité, pas un simple geste pour se donner bonne conscience. ❚ Vous parlez d'un petit pays. Le
problème de pauvreté devrait être parfaitement gérable avec toutes nos ressources financières, nos gens de bonne volonté et nos nombreuses Ong... Cela devrait être facilement gérable. Il y a non seulement la pauvreté absolue qui est définie par des paramètres statistiques, mais moi je vous parle de pauvreté pure et simple, la pauvreté, sans plus. Vous pouvez toucher de l'argent au-delà du chiffre décidé par les statisticiens, mais si vous n'avez pas d'égalité de chances, si votre enfant ne sera pas bien traité à l'école, vous êtes vulnérable. Je ne vous apprends rien en vous disant que les Nations unies ont élaboré les buts du millénaire, le 'Millenium Development Goals'. Il vous faut un logement décent, il vous faut de l'eau, vous avez droit à l'éducation. Je me rappelle d'avoir été l'initiateur d'un projet accepté par le gouvernement : le NGO Trust Fund. Mais ce n'était jamais mon idée d'avoir un nominé politique à la direction de ce Trust Fund. Ce devait être une structure pour aider ceux qui voulaient aider à combatre la pauvreté et les fléaux sociaux. Nous avons aujourd'hui le Corporate Social Responsability (CSR). Est-ce qu'il y a eu une évaluation de ce programme ? Le CSR aide bon nombre d'associations. Et il y a certaines compagnies qui vont même plus loin en aidant à gérer ces associations. Mais il faudrait peut-être que ces compagnies aident à gérer tout l'argent et s'assurent que l'argent ne serve pas à des fins administratives ou à des frais de participation dans des conférences internationales. Il faut un monitoring rigoureux de l'argent du CSR. Sinon, ça ne sert à rien, la pauvreté ne reculera jamais, les fléaux sociaux iront en s'empirant. C'est là où je crois que la MACOSS a failli dans sa tâche. Elle aurait dû faire un monitoring rigoureux de tout ce qui se fait, et surtout de tout ce qui se donne, en matière de CSR, et venir à la fin de l'année avec un bilan détaillé. Mais surtout, avec une analyse, pour dire que tel secteur a été peut-être négligé et aura besoin d'un peu plus d'attention. La MACOSS aurait dû être capable de guider les compagnies dans le choix des associations à soutenir. ❚ Une constance dans vos discours
et dans vos prises de position, Dr Boolell, est votre souci de l'harmonie entre les diverses communautés ethniques composant la nation mauricienne. C'est un combat de longue haleine...
Le problème, quand on parle de la police, c’est qu’on ne parle pas du commissaire de police, mais de tous ceux qui font pression, surtout au niveau des transferts. C’est quelque chose de commun dans les postes de police
Parlons football si vous voulez. Le football se regarde à la télévision. Nous n'avons plus cette envie d'aller soutenir notre équipe dans les stades. Mais il y a une tendance qui se dessine, que je rejette et qu'il faut combattre de toutes nos forces : le retour vers le football communal, c'est-àdire les équipes ethniques du passé. J'y vois un petit agenda caché. J'étais dans le football comme vous savez. J'étais le 'team manager' de l'équipe de la police, et je n'ai jamais considéré les choses sous un angle ethnique. S'il me fallait mettre onze membres d'une seule communauté sur le terrain je le faisais. Point barre. Si les onze meilleurs étaient tous d'un même groupe ethnique, pourquoi diminuer ses chances de gagner en s'imposant de sélectionner deux ou trois joueurs d'autres ethnies, juste pour donner l'image de représentativité équilibrée ? Quelle est cette logique d'accepter d'être moins bon, juste pour satisfaire cette obsession de 'composite show'? ❚ On a décommunalisé le football
quand même... On a décommunalisé le sport de façon idiote, on a décommunalisé les clubs au niveau des joueurs, mais pas au niveau des dirigeants. Et les dirigeants sont restés dans leur logique ethnique, et le football est mort de sa belle mort. Il faut repenser le sport et les loisirs dans leur globalité. Est-ce que nous avons une politique de loisirs saine, honnête et sécurisante ?
J'habite près d'un 'jogging park' qui ferme ses portes à dix-neuf heures. J'ai beaucoup de reconnaisance envers les organisations qui ont créé ce 'jogging park', mais quelle bêtise de le fermer à ceux qui, après une journée de travail, n'ont que quelques heures après le dîner, pour se détendre ? Ce 'jogging park', comme d'autres parcours du genre, aurait dû rester ouvert jusqu'à onze heures du soir. Ici, par manque de securité, on ne sort plus, on devient casanier, égoïste. Nous nous renfermons sur nos problèmes personnels, nous passons notre temps à médire des autres et nous devenons une nation de stressés. Les solutions sont là, mais il faut la volonté politique de réaliser certains projets sans tenir compte des réalités ethniques. Le Mauricien lambda n'est pas communal. Il se fait piéger au moment des élections. Dans son quotidien, il n'a pas le temps de se soucier de l'appartenance ethnique de ceux qu'il croise en chemin ou qu'il rencontre sur son lieu de travail ou à l'hôpital. Il est nul en calculs ethniques, il veut vivre en paix avec les autres. J'ai travaillé une trentaine d'années comme médecin légiste, et croyez-moi, dans la mort, il n'y a aucune différence. On aura beau ammassé des fortunes pour ses descendants, mais à la morgue je ne vois que des corps tout nus. On vient au monde tout nu et on en repart tout nu. Même si les funérailles peuvent être de première classe.
<9
10 >
FEU ROUGE
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
POWER ELITE
WHY THE RULING CLASSES STIFLE THE ECONOMYâ&#x20AC;Ś
As the country suffers from a general state of distrust, its ruling elite, which determines social and economic progress, has closed up its doors to others. Partly burdened by its colonial heritage, its culture and its prejudices, it fails to bring into its fold aspiring young entrepreneurs and investors with new ideas and a competitive edge. As a consequence, growth suffers, and with it, the country and its inhabitants â&#x2013;ź ARVIN MOOTOOCURPEN
B
efore independence, both economic and political power were in the hands of the landowning aristocracy. During the transition phase to independence, the non-white, nonCatholic communities started to have increasing presence in Parliament. They were thus able to vote laws that would make Mauritian society a less unequal one. Where once success and money were the preserve of those who were born to elite families, there was a change. Some kind of social contract was drawn up between the landowning aristocracy and the hindu-muslim intellec-
tual and business-owning elite. Political power went to the latter, but Parliament would not interfere in business matters. Instead, the State was to be a facilitator and a protector. It would provide opportunities, negotiate contracts with Europe and other markets, and in times of crisis, provide financial aid. On the other hand, the aristocracy would provide jobs and continue to ensure economic stability by simply running their family-owned companies as efficiently as they did in the past. These two groups had understood that beyond racial conflicts, there is something that they both wanted: success and money. So they established the social contract that still, nowadays, per-
Francis Fukuyama argues in 'Trust' that the most crucial area of modern life in which culture exercises a direct influence on domestic well-being and international order is the economy
vades the economy and keeps it running. On one side, the powerful landowning families kept the wealth its previous generations amassed, and on the other side, the indo-Mauritiansâ&#x20AC;&#x2122; own understanding of success turned their children into the doctors, lawyers and engineers who enjoy the privileges granted by these professions. The Mauritian society has evolved since then. Economic and political stability do not depend on a pact between the power elites anymore, but the power game is now more complex. While the established political class is still in control of the major political parties, their interests are not limited to politics anymore. They have engaged into business
FEU ROUGE
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
so that they are now able to rival with the old landowning aristocracy in terms of wealth. The landowning aristocracy has also evolved, and is able to influence the economic policies of the country despite being absent from Parliament. And though Parliament is not subservient to its whims and fancies, the fact that it owns the key sectors of industry, has made it hard for the political establishment to displease them without facing a mediatic storm. Campaigning for the promotion of services they offer often takes precedence on other matters. This shows the degree to which the country's economic progress or survival depends on a very small percentage of its population. So now we have part of the elite which has control over Parliament, and is ambitious enough to settle in business, and another side which has wide control of the economy and has associated its own interests to that of the nation. In this uneasy state of things, there is a constant renegotiation of power at all times. Interests may differ just as they may coincide, and policies within companies, or even state policies, are being decided accordingly. ECONOMIC RETARDATION Economic historian David Landes argued once that France's relative economic retardation when compared to England, Germany or the United States could be explained by the predominance of the traditional family firm. Landes asserted that the typical French family businessman was fundamentally conservative, with a distaste for the new and the unknown. This businessman was primarily interested in the survival and independence of his family enterprise and so was reluctant to go public or seek sources of capital that would dilute his control over the business. Landes believed that this businessman regarded himself as a public servant rather than an entrepreneur and came to look on the government as a father in whose arms he could find shelter in times of crisis. Jesse Pitts extended Landes' thesis by arguing that the French bourgeois family did not seek to overturn the status quo through growth and innovation, but rather aspired to the settled, landed, rentier status of the aristocracy. In that case, large accumulation of wealth was difficult to achieve, thus holding back an economy which was dependent, back then, on the growth of large family businesses. The French economy kicked off later under the ‘dirigisme’ applied by Charles De Gaulle, but despite the rapid progress made by France at that time, it continued to suffer from the businesses being organized around the family. It was lying behind the United States and Germany, which had ensured the transition from
Interestingly, some members of the press have also integrated the power elite, as the journalists’ opinions, often considered as public opinion, is an important tool in power brokering. Many business magnates have understood the benefits and dangers of this tool, which has led them to having important holdings in many media companies family businesses to professionally-managed corporations. Family control had to be weakened through a number of laws that equalised voting rights among shareholders, but the board transition to corporate management took place only decades later. Why were they so slow in making the transition? The answer, according to Francis Fukuyama, has to do with the low level of trust among the French and their traditional difficulties in associating with each other spontaneously. Indeed, Alexis de Toqueville, in 'The Old Regime and the French Revolution', highlighted the fact that at the eve of the revolution, France was riddled with class divisions and minuscule status hierarchies within classes that prevented people from working with one another, even when they had important interests in common. In Mauritius, the situation is actually not too far from this French twentieth century problematic. An example of this is the situation arising at Deep River Investment Ltd, which is under the control
of the Dalais family. The directors of the company are making a move to take away the voting rights of the smaller shareholders and concentrate those rights in the hands of the ‘family’. Despite the fact that the company is listed on the stock exchange and is thus subject to the market, the Dalais are moving to protect the company from any hostile bid. Samuel Huntington argued in “The Clash of Civilizations” that the primary identification of people will not be ideological after the cold war, but cultural. And Francis Fukuyama argues in 'Trust' that the most crucial area of modern life in which culture exercises a direct influence on domestic well-being and international order is the economy. The problem that Mauritius has faced throughout its history is distrust among the various communities. A distrust which has led to companies or trade associations being selective on whom they let in. Generally speaking, members have to be family or family friends. Compared to fast-developing economies that have opened up to talent and efficiency-based policies, a low-trust society will suffer irrevocably. In the end, the family businesses which form the largest conglomerates in the country are the leaders of the economy and if they cannot perform, then the whole economy will be pulled down. THE RISE OF THE MIDDLE CLASS In Mauritius, politicians have long placed emphasis on protecting the interests of the middle class as a means of securing power and demonstrating the efficiency of their economic policies. As long as this middle class is not suffering, the ruling party has nothing to be afraid of, as their government should be stable. Alexis de Toqueville, in his critics of the French royalist administration during ‘La Restauration’, said that « the particular spirit of the middle class became that of the governments themselves ; it dominated the foreign policies as well as internal affairs : active spirit, industrious, often dishonest, conservative, rash at times due to vanity and selfishness, timid because of its temperament, moderate in all things except in its well-being and mediocre ; a spirit that if married to that of the people or that of the aristocracy may do wonders, but alone will produce nothing but a government denied of virtue and glory. » He further said that the middle class can be closely associated with the governmental class- mainly parliament have confined themselves within its power and then its selfishness, each of its members having their thoughts far from the public affairs and when it is so, they would ensure that it benefits only their own private affairs. A majority of parliamentarians in
< 11
Mauritius have their hands in private affairs of their own, their interests thus being associated to those of the business class. This does not necessarily have a negative impact on the economy, as their private ventures can be extra motivation to ensure the smooth running of the economy. Interestingly, some members of the press have also integrated the power elite, as the journalists’ opinions, often considered as public opinion, is an important tool in power brokering. Many business magnates have understood the benefits and dangers of this tool, which has led them to having important holdings in many media companies. In fact, it could be said that the press have become the place where magnates are settling their conflicts. The press has become this political institution through which the frustrations in the higher stratosphere are vented. The danger is that it can bring down a government. When the press has become a tool for the powerful, the country again suffers. And when it comes to this, there is the risk that both parliamentarians and journalists are held captive in Tocqueville's 'middle class spirit'. THE STATE The problem is that the country is facing a predicament. The State has been playing a key role in Mauritian society since independence. The fact that we are a ‘Welfare State’ country does not help. Our people, more especially the business class, have the tendency to make recourse to state financial help when faced with crisis. This means that the state has to provide, and the expenses it incurs in doing so means it amasses debts, which in turn lead to higher taxes. In France, the initiatives under the Fifth Republic have led to the State becoming proactive in the economy. It has intervened heavily by nationalising large scale firms and trying to run them as efficiently as would a privately owned firm. In Mauritius, State ‘dirigisme’ did work in the past, such as the setting up of the State Bank of Mauritius, a bank that is now performing well. The State provided the infrastructure, set up the organisation, appointed a board of directors and issued shares to the public. Many people who bought those shares in the past have seen their investment grow tenfold. Projects like those have enabled a new class of corporate managers to integrate the elite. However, even there, there have been reports of ‘frustration’ among the staff, due to unfair treatment by a management that is being appointed by a board of directors who wants loyal people around it. Obviously, there is a pervading sense of insecurity that has justified protectionism. Be it in State ventures or private businesses, the country is clearly having trust issues.
12 >
ENTRETIEN
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
PROFESSEUR ROBERT WTTERWULGHE
« LE SYSTÈME CLASSIQUE DE L’OFFSHORE EST REMIS EN CAUSE » L'offshore mauricien ne peut plus se résumer à une « boîte aux lettres », mais doit connaître une véritable refonte afin d’en faire un centre financier à haute valeur ajoutée. Pour y parvenir, il faudra, pour le Professeur Robert Wtterwulghe, de WTT Law Firm, mettre sur pied l'ingénierie financière qui fait actuellement défaut au pays PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
L’HOMME DE DROIT
❚ Quelle est la position actuelle vis-
à-vis de l'offshore sur le plan international ? Actuellement, à l'étranger, il y a beaucoup moins de tolérance vis-àvis de l'offshore. Aujourd'hui, on voit des pays comme le Luxembourg, qui ont vécu pendant très longtemps du système offshore, avec incontestablement énormément d'attraits fiscaux, changer de direction. Les Etats européens souhaitent de plus en plus éviter cette espèce d'évasion fiscale où « j'essaie de te prendre ton résident et je fais de sorte que le mien n'aille pas chez toi. » Le Luxembourg a fortement évolué, ainsi que la Suisse... J'ai le sentiment qu'il y a eu beaucoup trop d'excès. L'offshore a connu, avec la mondialisation, un développement très important, notamment sous l'égide de la City de Londres, qui gère finalement presque la moitié des capitaux provenant des fuites de capitaux internationaux à travers cet espèce d'empire financier que sont les Iles Vierges Britanniques dans le Pacifique, Hong Kong, Gibraltar et Singapour. Aujourd'hui, on s'aperçoit que des excès ont été commis.
Le Professeur Robert Wtterwulghe est Docteur en droit et Docteur en sciences économiques appliquées. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et de divers articles concernant notamment les O.P.A (Offre Publique d'Achat). Il est en outre praticien du droit financier et des affaires en tant qu'avocat au barreau de Bruxelles et au barreau de Paris, et fondateur de WTT Law Firm. Il est également consul honoraire de Maurice en Belgique.
ciers. Je crois que Maurice va dans le bon sens. Avec les récentes modifications législatives, je crois que Maurice doit devenir une véritable place financière. ❚ Qu'est-ce que cela impliquera
❚ Par des investisseurs ou des parti-
culiers puissants ? Ce sont principalement les multinationales qui utilisent systématiquement le système offshore. Ce qui veut dire que dans les pays émergents comme l'Afrique, il n'y a pas de revenu, pas de base fiscale, puisque la base taxable n'existe pas. À travers des sociétés, on fait remonter tout vers l'offshore. Donc, dans le pays en question, il n'y a pas de revenus fiscaux, puisqu'il n'y a pas cette base. Dans le pays d'incorporation d'une multinationale, il n'y a pas de base taxable non plus. On a dénoncé, en France par exemple, que les entreprises du CAC 40 sont celles qui paient le moins d'impôts parmi toutes les entreprises françaises. On se rend donc compte que ce n'est plus tolérable. D'autant plus que cela devient de plus en plus transparent, que la crise met en exergue des difficultés à trouver des moyens, que le chômage se développe rapidement... Socialement, cela devient intolérable. De même, comme vous avez dû voir
pour Parmalat et Enron, on a constaté que systématiquement, on utilisait l'opacité de l’offshore pour monter des opérations délictuelles. La lutte contre le blanchiment qui s'accentue et une nouvelle directive européenne qui sortira bientôt en matière de lutte contre ce phénomène, visent à renforcer la lutte contre le financement du terrorisme également. ❚ A quoi devons-nous nous atten-
dre dans ce cas ? L'offshore doit-il
changer de modèle, surtout que Maurice se positionne dans ce secteur dans la région ? Tout cela remettra en cause, selon moi, le système classique de l’offshore. Je pense qu'on doit bouger vers autre chose, peut-être vers des centres financiers. C'est ce que le Luxembourg a essayé de faire. Il a perdu énormément de banques et d'intermédiaires financiers parce que la fraude fiscale, comme il le pratiquait, n'était plus possible. Il a dû se lancer vers d'autres produits finan-
pour nous ? C'est une place dans laquelle on doit pouvoir développer des produits financiers à valeur ajoutée, des fonds d'investissements, mais avec une réelle valeur ajoutée, avec de la substance. Le système de la boîte aux lettres est terminé. Il faut bouger vers un autre modèle. C'est dans ce sens que les décisions législatives ont été prises à Maurice dernièrement. Mais cela implique une formation de gens capables d'être de bons financiers, d'avoir une expertise en matière financière. Depuis plusieurs années, on a essayé de développer cela à Maurice, en disant qu'il faut créer de l'ingénierie financière, et avoir des spécialistes financiers. A ce degré-ci, on manque de gens à même de répondre à ce besoin. Or, l'avenir de Maurice, pour moi, passe par ça. Il faut travailler dans la stricte transparence, car l'opacité a permis de développer des choses qui sont inacceptables. L'évolution économique, la mondialisation de l'information, dirai-je, fait en sorte qu'une société ne va plus tolérer ce genre de choses. Le développement de l'Afrique passe par des bases fiscales. Le développement de l'Europe ne permet plus d'avoir des évasions fiscales. ❚ Pourtant, ce phénomène persiste.
Qu’est-ce qui retarde l'éradication de l'évasion fiscale ? Le problème auquel on se heurte en Europe, c'est qu'incontestablement, à la base de ce système, on a d'abord eu la City de Londres, qui a
ENTRETIEN
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
véritablement développé un empire financier fort. Les Américains ont vu qu'ils étaient dépassés et Wall Street a fait pression pour qu'on ait aussi, aux États-Unis, un système offshore. Mais chacun essaie d'attirer les entreprises du voisin chez lui. Je pense que ce système a ses propres limites. On ne va plus permettre ce secret total derrière lequel le légal et l'illégal se mélangent. Hélas, c'est encore plus intolérable quand on voit les escroqueries effectuées avec l'appui des banques. Maintenant, les grandes banques consultantes sont à la base de ça. C'est là où on va devoir attaquer le problème. Maurice va devoir faire attention à rester et à développer un modèle à haute valeur ajoutée, et avoir des gens capables de faire des fonds d'investissements spécialisés sur l'Afrique, mais qui offrent toutes les garanties en termes de régulation. Il ne faut plus y avoir des marchés entièrement dérégulés. On constate que beaucoup de produits vendus en Europe proviennent de fonds tout à fait opaques, de paradis fiscaux et derrière lesquels se cachent de véritables escroqueries. Maurice doit absolument éviter de tomber dans ce travers. ❚ Quand vous parlez de change-
ments apportées aux législations mauriciennes, faites-vous référence à l'exigence d'avoir une entité physique avec des dirigeants présents à Maurice ? Votre loi propose de renforcer les législations pour les Global Business Category (GBC) 1 pour exiger plus de substance. Il est important, dans ce sens, d'aller vers plus de valeur ajoutée, et ne pas être simplement une boîte aux lettres de passage. Il faut qu'on crée une industrie de fonds d'investissements avec ce que tout cela comporte. Si Maurice continue à vouloir faire de l'offshore pur, je pense qu'il va se heurter au risque que cet offshore soit poursuivi. On peut plus facilement s'attaquer aux petits pays offshores et les critiquer qu’aux grands. On ne pardonnera pas à Maurice, mais on pardonnera beaucoup de choses à la City de Londres. Il faut donc être prudent en termes politiques, du rapport de forces et suivre ce qui se passe en Europe, c'est-à-dire une évolution qui commence à se manifester. Ainsi, les structures sont en train de changer vers plus de professionnalisme et l'opacité qui a duré jusqu'à présent doit disparaître. Tous les textes et directives européens veulent savoir qui est lié à quoi, parce que si on ne connaît pas, on parvient à déréguler. On parvient à cacher et à ne pas appliquer les règles. ❚ Le secret bancaire est aussi appelé
à disparaître avec les mesures préventives. Pensez-vous que ce sera facile à faire ? Le secret bancaire évolue. On s'aperçoit qu'aujourd'hui, en Europe,
il disparaît. Les pressions internationales sont telles que ce secret bancaire va se retrouver relativisé. Cela va aussi poser des problèmes juridiques dans plusieurs pays de par les lois qui visent à séparer la propriété effective réelle de la propriété juridique. Si on veut lutter efficacement contre le blanchiment, on est condamné à cela. Comme on exige la transparence sur les marchés européens, il faut la même transparence au niveau mondial. Il faut qu'on sache qui est derrière, qui gère, et d'où viennent les fonds. Si on ne vérifie pas réellement d'où viennent les fonds, cela ne sert à rien de faire des lois sur le blanchiment, puisque ça se heurte à une façade. Ce ne sera pas facile parce que les banques internationales sont les principales bénéficiaires de cela. Donc, elles s'y opposent et font un lobbying important pour maintenir les privilèges d'une dérégulation totale et d'avoir une espèce de marché financier qui échappe à toute régulation. Je crois qu'on ne peut pas tolérer que ce marché se développe. On a vu les abus des gros financiers, et même des banques centrales, comme celle d'Angleterre, jouer un rôle dans des manipulations. Si on n'arrive pas à cesser ces pratiques, cela va provoquer des réactions sociales violentes. Quand les gens voient les difficultés dans lesquelles ils sont à cause de la crise, ils tolèrent de moins en moins ces excès. ❚ Le Premier ministre britannique,
David Cameron, a annoncé jeudi la création d’un registre public des entreprises pour faire la lumière sur les sociétés-écrans, conformément aux engagements contre l’évasion fiscale pris lors du dernier sommet du G8. Est-ce la meilleure façon de procéder ? Je pense qu'il existe plusieurs techniques. La première technique, selon moi, est peut-être de forcer toutes les sociétés à publier réellement l'ensemble des filiales qu'elles possèdent. Il faut qu'on ait une vue complète. Il faut donc imposer aux sociétés une transparence. Au niveau européen, la solution est d’encourager les Etats à avoir des registres pour avoir une vue globale des entreprises. Ce n'est pas toujours évident. Au Luxembourg, il existe un journal officiel – Memorial – qui avait le moyen de vérifier, parce que c'était en numérique, quels étaient les administrateurs des sociétés. Or, on a éliminé le numérique. On essaie par tous les moyens de ne pas leur faciliter la tâche. Ça n'a l'air de rien, mais avec les moyens dont nous disposons au niveau de l'informatique, on pourrait mieux traiter avec les banques centrales d’information. Au niveau européen, pour tout ce qui est blanchiment, celles-ci offrent déjà aux professionnels un moyen de se référer aux banques de données afin d'enquêter. Il n'y a pas d'autre solu-
tion que de se tourner vers la transparence. Ce qu'on vendait auparavant, c'était le secret. On a beau dire que le XXe siècle est celui de l'offshore, je pense qu'on va plus aller vers des centres financiers à valeur ajoutée, mais qui sont de vrais financiers, et non plus des boîtes aux lettres.
Le développement de l’Afrique passe par des bases fiscales. Le développement de l'Europe ne permet plus d'avoir des évasions fiscales ❚ On parle de plus en plus d'une
tendance vers l'onshore que l'offshore. Quelle est la différence fondamentale entre les deux ? L'offshore, c'est « je fais des lois qui sont réservées à des non-résidents et je les attire en leur permettant d'avoir des facilités fiscales telles qu'ils amèneront leurs capitaux chez moi. » C'est ainsi que les fuites de capitaux deviennent étonnants. Aujourd'hui, si vous prenez les statistiques internationales, le plus gros investisseur en Chine, c'est Hong Kong et les Iles Vierges. Pourquoi ? Parce que ce sont des plaques tournantes simplement de passage. Mais il faut chercher derrière, d'où vient cet argent ? Ce n'est pas évident. De même, le plus gros investisseur en Inde, c'est Maurice. Est-ce que ce système peut continuer à fonctionner ? Vous avez vu les réactions des autorités indiennes. Je pense qu'on devra modifier ce système et arriver à développer autre chose. Maurice a compris cela. ❚ Quand vous parlez de l'implica-
tion des banques dans l'évasion fiscale, les banques mauriciennes sont-elles aussi visées ? Il faudrait que les grandes banques internationales changent de modèle, mais je ne sais pas pour Maurice. Il y a des cas de banques internationales directement impliquées dans de grandes escroqueries comme les cas Parmalat et Enron. En Europe, une banque française de renom pratiquait du blanchiment à travers Monaco et favorisait la fuite de capitaux africains. Cela démontre que pour les banques, l'argent n'a pas d'odeur, ni de couleur. Je crois qu'il faut mettre un frein à cela. Les banques locales ne participent pas forcément à la même tentation. Elles n'ont pas les moyens de faire ça… ❚ L'Afrique du Sud, Maurice et le
Botswana sont souvent cités en lien avec la fuite de capitaux au niveau de l'Afrique subsaharienne. Comment cela affecte-t-il le développement de la région ? Si vous souhaitez développer un
pays, il faut que des capitaux soient investis dans le pays. Si ce n'est pas le cas, on ne crée pas d'outil. Si on n'a pas outil de production, on ne produit pas. Quand un pays constate la fuite de capitaux qui se produit et persiste, c'est signe de possibilités d'investissements. Quand on a une instabilité politique, les capitaux partent pour se réfugier ailleurs. Dans le monde actuel, les capitaux partent très facilement. Il faut absolument une stabilité politique et offrir des garanties pour les investissements. La fuite de capitaux représente une perte pour le pays. C'est le problème que j'ai évoqué plus tôt sur l’offshore. Quand les multinationales ne laissent pas les profits dans le pays, il n'y a pas de base taxable et de fiscalité. Les profits n'arrivent pas dans les pays émergents et restent dans les territoires offshores. Il n'y a pas de richesse dans le pays et le Produit Intérieur Brut (PIB) ne s'accroît pas. De surcroît, les pays développés aident ces pays émergents pour leur permettre de survivre, mais une partie de l'aide est détournée puisqu'il y a des politiciens, des despotes et des dictateurs. Le seul gagnant de ce système, c'est le système offshore. Si on souhaite développer l'Afrique, il faut que les capitaux restent en Afrique. ❚ L'année dernière, lors de votre
passage à Maurice, vous aviez évoqué la multiplication dangereuse d’hôtels et de centres commerciaux dans l’île. Avezvous toujours la même opinion ? Si Maurice a compris pour le DTAA avec l'Inde, en revanche, elle n'a pas compris pour les hôtels. Certains hôtels sont en train de revoir le nombre d'employés. Il y a déjà eu une grève au St Géran. Je ne sais pas ce que vous allez faire, mais je pense qu'il faudra détruire ou démolir certains hôtels, ou les fermer et en faire autre chose. On peut attendre une reprise économique pour espérer que la situation se redresse, mais l'économiste ou le politicien doit être réaliste. Il doit essayer de faire qu'on ne prenne pas de décisions qui aboutissent à une catastrophe par la suite. Or, un centre commercial ça va, mais deux, trois, quatre... Jusqu'où peuton aller ? Quelle est la capacité de consommation de la population ? Ça casse les petits commerces, alors que ces derniers jouent en rôle social également. J'ai des doutes, d'autant plus que vous n'avez pas une bonne politique au niveau du transport aérien. C'est devenu 50% plus cher que ce qu'il était. Les touristes commencent à préférer les Seychelles et les Maldives. Pour les touristes européens, ce n'est pas tellement la crise qui pose problème, mais plutôt la hausse des prix et la concurrence des autres îles comme les Seychelles. Les hôtels mauriciens qui s'en sortent sont ceux des groupes présents aux Maldives et aux Seychelles, et qui compensent entre les deux.
< 13
14 >
ACTA PUBLICA
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
SÉCHERESSE
Pertes de plusieurs millions pour l’agro-industrie
Toute période prolongée de sécheresse affecte l’approvisionnement en eau. Si la fourniture en eau potable est directement touchée, et les Mauriciens avec, les entreprises opérant dans le textile et dans l'export, et dont la production dépend d'un approvisionnement régulier en eau, en souffrent également. Les pertes se chiffrent en millions ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
L
'eau, c'est de l'argent. Sauf que souvent, on ne s'en rend compte qu'en période de sécheresse, où celle-ci vient à manquer. Si les conséquences économiques à moyen terme peuvent être considérables, elles sont immédiatement conséquentes. Ainsi, pendant les périodes de sécheresse, les pertes sont de l'ordre de Rs 2 à 3 millions pour une usine agro-alimentaire sur une période de 3 à 4 mois, estime Hemraj Ramnial, président de la Mauritius Export Association (MEXA). Il faut, en plus de cela, prendre en compte le chômage technique causé par les coupures, le coût de l'approvisionnement en eau par des camions ravitailleurs, ainsi que les heures supplémentaires afin de rattraper le temps perdu. La saison estivale 2010-2011 demeure la pire période de sécheresse qu'ont connue les entreprises exportatrices, les autorités la qualifiant même de pire
sécheresse depuis 40 ans. Les conséquences économiques et les pertes financières dus à cet épisode, rappelle Hemraj Ramnial, ont été considérables. La crainte est maintenant qu'un tel scénario se reproduise, puisque bien que la pluie ait arrosé l'île la semaine dernière, la situation de nos réserves en eau n'est guère réluisante (voir hors-texte). « L’impact de la sécheresse sur notre secteur se fait déjà sentir, dans la mesure où le secteur export, notamment ses grosses industries textiles et ses usines de transformation du poisson, ont des opérations qui nécessitent une grande consommation d’eau, en moyenne 500 à 1200 mètres cubes par jour, dépendant de leur capacité. « Il faut savoir que les usines s’alimentent en l’eau que fournit la Central Water Authority (CWA), mais certaines ont recours à l’eau souterraine et l’eau des rivières. Durant la période de sécheresse, l’approvisionnement du réseau et des nappes phréatiques diminue considérablement et cela a définitivement un impact opérationnel, mais surtout économique, sur
ATTENTION AUX VAGUES DE CHALEUR Le 15 octobre dernier, la station météorologique de Vacoas a rendu publiques ses prévisions pour l'été 2013-2014. Le document, intitulé « Summer 2013-2014 Forecast », donne une indication de l'évolution attendue du climat dans la zone sud-ouest de l'océan Indien, notamment en ce qui concerne l'activité cyclonique, les pluies d'été, les températures, les orages et autres phénomènes extrêmes à Maurice et à Rodrigues. Ces prévisions saisonnières demeurent des 'guidelines' utiles à la planification dans différents secteurs. Ainsi, la météo prévoit que la saison estivale 2013-2014 sera légèrement plus chaude que d'habitude, avec la probabilité que certains jours, la température dépasse parfois la moyenne mensuelle de plus de deux degrés. Il est même attendu que les températures maximales atteingnent 35 degrés à Port-Louis et dans les zones côtières, avec des vagues de chaleur sur plusieurs jours. La station météorologique de Vacoas estime par ailleurs que les grosses pluies seront au rendez-vous à partir de la deuxième quinzaine du mois prochain. Ce qui serait un soulagement pour le pays. En effet, malgré les fortes pluies de la semaine dernière, les six réservoirs de Maurice affichent un taux de remplissage moyen : 59,4% à Mare-aux-Vacoas, 48,8% à La Nicolière, 23,4% à La Ferme, 54,5% à Piton du Milieu, 65,9% à Mare Longue et 43,6% à Midlands.
L’impact de la sécheresse sur notre secteur se fait déjà sentir, dans la mesure où le secteur export, notamment ses grosses industries textiles et ses usines de transformation du poisson, ont des opérations qui nécessitent une grande consommation d’eau Hemraj Ramnial, président de la Mauritius Export Association nos activités », explique le président de la MEXA, qui est également directeur du groupe Esquel. Comme l'explique ce dernier, le niveau de consommation dépend bien évidemment de la nature des activités. Une grande usine de textile qui fait du lavage et de la teinture a une consommation mensuelle d'environ 30 000 mètres cubes d'eau, alors qu'une usine de transformation de poisson consommera aux amentours de 25 000 mètres cubes d'eau. Si en période de sécheresse, les entreprises font appel à des camions ravitailleurs, cette démarche occasionnelle ne suffit pas. Le salut passe en effet par une réduction de la dépendance du secteur sur la fourniture en eau par la CWA. A ce
titre, une majorité des membres de la MEXA ont investi dans des systèmes de traitement, de recyclage et de réutilisation des eaux afin de réduire leur consommation d’eau. Certains ont mis en place des systèmes et installé des équipements permettant une utilisation optimale de l'eau au niveau de leurs opérations, alors que d'autres appliquent des mesures préventives dans leur gestion de l’eau, notamment au niveau du stockage. Selon Hemraj Ramnial, cela a permis, par exemple, à une usine de denim de réduire de 20% sa consommation en eau au niveau du lavage. Afin qu'il y ait des alternatives à la fourniture assurée par la CWA, ce dernier propose que le gouvernement continue à faciliter l’investissement du secteur privé au niveau des technologies qui visent à optimiser et réduire la consommation d’eau dans les opérations. Selon lui, des mesures incitatives et des tarifs compétitifs devraient être proposés, alors que les initiatives en termes de recyclage et de réutilisation de l'eau par les entreprises devraient être encouragées. « Il y a effectivement des investissements à faire dans de nouvelles technologies pour réduire la consommation d’eau, l’implémentation des plans de gestion d’eau dans les opérations et au niveau domestique, le recyclage des eaux usées, l’optimisation de l’utilisation des chaudières (utiliser les chaudières à plein régime) etc. L’utilisation de l’eau brute pour certaines opérations, de même que l’option de traitement des produits chimiques sont aussi à considérer. Les industries de notre secteur font tout ce qu’ils peuvent pour réduire leur consommation d’eau, mais malheureusement, nous en avons besoin pour nos opérations », conclut Hemraj Ramnial.
ACTA PUBLICA
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
< 15
« Le Cloud computing et au-delà : ce que les tendances globales en informatique représentent pour les entreprises ». Le Mauritius Institute of Professional Accountants (MIPA) avait demandé à l’Institute of Chartered Accountants in England & Wales (ICAEW) d'en expliciter les bénéfices pour ses membres. La présentation s'est tenue au Hennesy Park Hotel, la semaine dernière
TECHNOLOGIE
Le Cloud Computing simplifié ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
C
et évènement, organisé par l’ICAEW en collaboration avec le Mauritius Institute of Professional Accountants (MIPA), avait réuni près d'une centaine de membres des deux sociétés. Une grande partie de la rencontre était consacrée à des débats autour du thème ; « l’informatique : le plus grand défi pour les entreprises aujourd’hui ? » L’objectif principal de cette session était d’apporter un soutien aux membres afin qu’ils puissent utiliser l’informatique le plus efficacement possible dans différentes sphères des affaires, selon leurs besoins et défis, tout en les avertissant quant aux importantes mesures de sécurité et de contrôle. La présentation de l'experte Kirstin Gillon était axée sur les perspectives économiques pour les chefs d’entreprises s’agissant du Cloud Computing, de la technologie mobile, des réseaux sociaux et de l’analyse de masses importantes de données. Les trois caractéristiques principales du Cloud Computing, selon Kirstin Gillon, sont l’achat de composantes informatiques comme un service au lieu d’un actif, l’accès aux services du Cloud dès qu’une connexion internet est disponible et le regroupement des ressources, ce qui permet le partage des ressources informatiques avec différentes personnes à travers des organisations. Des bénéfices on peut parler de réduction de l’investissement en informatique, des économies d’échelle et une flexibilité accrue. « C’est une façon différente d’acheter et de percevoir l’informatique. Toutefois, comme plusieurs types de Cloud existent, les entreprises doivent considérer la meilleure option et s’assurer qu’ils comprennent les bénéfices et risques liés », a fait ressortir l'experte en informatique. ECONOMIES D’ÉCHELLE L’infrastructure des données (par exemple: centre de données, ressources de réseautage, serveurs), les logiciels utilisés tels que des applications, et la gestion des données dont le stockage, le back-up, l'encodage de données CRM en email et autres documents sont les différents types de service que peut offrir le Cloud. D'ailleurs, le Cloud Computing est une manière de fournir et d'utiliser les aptitudes des systèmes informatiques, qui est basée sur les nuages (cloud en anglais) : un parc de machines, d'équipement de réseau et de logiciels maintenu par un fournisseur, que les consommateurs peuvent utiliser en libre service via un réseau
AFFAIRES. Kirstin Gillion est d’avis que le Cloud Computing représente beaucoup de perspectives économiques pour les chefs d’entreprises
BRING YOUR OWN DEVICE Les statistiques de la Banque mondiale datant de 2012 démontrent que dans les années à venir il y aura plus de souscriptions à la technologie mobile que d’humains sur la planète. Durant les dix dernières années, il y a eu une adoption massive de la technologie mobile. Ceci est causé principalement par la variété d’appareils disponibles sur le marché tels que les téléphones mobiles et tablettes ainsi qu’une adoption étendue à travers le monde. Les bénéfices incluent plus de productivité parmi les employés et un plus grand niveau d’interaction avec les clients. La tendance au Royaume-Uni est le concept ‘Bring Your Own Device (‘BYOD’) qui implique que chaque employé utilise son propre téléphone, ordinateur et tablette pour accéder aux systèmes de la compagnie ; ce qui peut réduire les coûts en informatique. Ce concept peut contribuer à rendre les employés plus motivés et joyeux mais en même temps, une bonne gestion des mesures de sécurité, incluant le risque de fuite de données et de perte de contrôle, s’impose.
informatique, le plus souvent via internet. Alors que les organismes gouvernementaux et les grandes organisations privilégieront des Cloud privés pour mieux exploiter les économies d’échelle et le faible niveau de risques associés, d’autres types d’entreprises peuvent choisir des Clouds publics, selon la na-
ture de leurs activités et des implications coûts et risques. « Nous mettons à la disposition de nos membres des publications sur des exemples d’entreprises utilisant des services Cloud dans le but d’aider les gens à comprendre ce que cela implique. Dans un premier temps, les entreprises doivent bien connaître les termes de leur contrat surtout se rapportant aux frais inclus et additionnels. De plus, les entreprises doivent être vigilantes à ne pas trop vouloir personnaliser leur service Cloud car elles finiront par bénéficier de moins d’économies d’échelle », a expliqué Kirstin Gillon. POUR UNE COMMUNICATION APPROFONDIE L’adoption du Cloud par les entreprises à travers le monde se fait relativement lentement à cause d’une liste de préoccupations de la part des entreprises. Un sondage datant de 2011 parmi environ 700 membres de l’ICAEW révèle que seulement 3% utilisent des systèmes de comptabilité dans le Cloud. Toutefois, même si le pourcentage a augmenté depuis, les craintes des utilisateurs potentiels se rapportent à la sécurité et la conformité, particulièrement dans des systèmes publics de Cloud. Une partie du problème est que souvent les fournisseurs de services Cloud ne souhaitent pas dévoiler les mesures de sécurité qu’ils utilisent à leurs clients, préférant garder ce genre d’information confidentielle. Des problèmes dus à la conformité sont souvent liés à la juridiction et à la pro-
tection de données. Parlant des plate-formes sociales, Kirstin Gillon recommande une approche réfléchie. Une utilisation efficace a un effet positif, comme dans le cas d’une banque dont les ATM affichent des problèmes techniques, des messages sur Twitter peuvent aider à gérer les complaintes et apporter des renseignements nécessaires. Par contre, l’utilisation des plate-formes sociales en ligne peut être un désastre en terme de relations publiques comme dans le récent cas où les directeurs de la compagnie British Gas, au Royaume-Uni, se sont retrouvés à gérer une crise sur Twitter quand ils ont organisé une session pour répondre aux questions suite à une augmentation de prix, a expliqué l'experte en informatique de l'ICAEW. Une autre tendance liée aux consommateurs se situe au niveau des réseaux sociaux. Plusieurs plate-formes existent et chacune a son utilité et sa portée, que ce soit pour le partage de contenu, pour une communication approfondie avec les clients ou pour obtenir des feedbacks. De plus en plus, la tendance au niveau des organisations est de se concentrer sur le consommateur. « La masse importante de données dite « Big data » regroupe le volume, la rapidité ou l’information instantanée, et la variété en termes de sources d’informations. Toutefois, des données n’ont aucune signification si elles ne sont pas traitées », estime Kirstin Gillion.
16 >
POST SCRIPTUM
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
ASEAN’S ROLE IN RMB INTERNATIONALISATION
F BY NOEL QUINN, HSBC’S REGIONAL HEAD OF COMMERCIAL BANKING, ASIA-PACIFIC
or the yuan, its road to internationalisation will take it through Asean (Association of Southeast Asian Nations). As a single entity, the 10member Association of South East Asian Nations ranks third in the world in population, fourth in trade and ninth in GDP. Its economy is forecast to grow by 5.5% annually over the next five years. What’s more, it sits in China’s backyard. The yuan is not yet a global currency, but its influence is growing. A study by Arvind Subramanian and Martin Kessler of the Peterson Institute of International Economics suggests a renminbi bloc is emerging in Asia. According to their findings, seven out of 10 East Asian currencies track the yuan more closely than they do the dollar – of those seven, five belong to Asean (Indonesia, Malaysia, the Philippines, Singapore and Thailand), while four (Brunei, Cambodia, Laos and Myanmar) were not included in the study. Continued economic growth in Southeast Asia, coupled with the establishment of an offshore RMB centre in Singapore, will further fuel the rise of the yuan. From the perspective of an investment currency, Southeast Asia is becoming an ever more attractive destination for the yuan. The increasing integration of the global supply chain is bringing China and Asean closer. And as Chinese companies invest in Southeast Asia, it makes sense to use renminbi, which can be recycled by Asean’s growing middle class to buy Chinese products. Asean is home to an eclectic mix of industries and sectors, from banking and finance (Singapore) to manufacturing (Thailand and Indonesia) and natural resources (Malaysia and
Myanmar). According to the United Nations Conference of Trade and Development, in 2012 FDI inflows to Asean was more than USD111 billion. Its share of global FDI inflows was 8.2% – comparable to China’s 9.0%. So far, China’s investments in Asean have focused on natural resources, agriculture and manufacturing. But there is also growing interest in developing manufacturing capacity to serve the local market. Similarly, Aseanoriginated FDI has begun to flow into China. The increase in the offshore renminbi liquidity pool will lead to more and bigger cross-border investments,
pass USD1 trillion by 2020. China is Asean’s largest trading partner, while the Association ranks third on China’s list. The AseanChina Centre predicts that Asean will become China’s largest trading partner within the next 36 months. The planned economic integration of Asean is one reason behind the expected rise of Asean-China trade. In 2015, the Asean Economic Community will come into existence, creating a single market of more than 600 million inhabitants – or about one-eleventh of the world’s population. This is a mouth-watering prospect for any business, Chinese-
As the Chinese middle class expands, so will its appetite for consumer goods. With the integration of the 10 Asean economies, a similar situation will arise in Southeast Asia. Trade between these two huge markets will grow, and invoicing it in renminbi will bring benefits to businesses on both sides of the border creating a virtuous circle of expansion. RMB internationalisation is also driven by its use as a trade currency – and trade is booming between Asean and China. Bilateral trade reached a record high of USD400.9 billion in 2012, a year-onyear increase of 10.2%. And that figure is expected to
owned or otherwise. At the same time, the transformation of the Chinese economy will also boost Sino-Asean trade. As China develops, wage costs will rise and the economy will come to rely less on manufacturing and more on services. It will move out of its current investment-led growth model and into one
driven by domestic consumption. This means a new “factory of the world” will emerge – and Asean is an ideal candidate. Asean labour is already becoming more attractive. The Samsung Economic Research Institute reports that the China-to-Indonesia wage ratio increased from 2:1 in 2005 to 3:1 in 2012, while the Economist Intelligence Unit projects that it will rise to 4.5:1 by 2015. Geographically, manufacturers have adopted a “China+1 Strategy”, transferring some of their production bases from China to Asean. Low-margin, labourintensive industries like clothing and textiles lead the way, but more recently higher value-added industries like electronics and automobiles are also heading southeast. As the Chinese middle class expands, so will its appetite for consumer goods. With the integration of the 10 Asean economies, a similar situation will arise in Southeast Asia. Trade between these two huge markets will grow, and invoicing it in renminbi will bring benefits to businesses on both sides of the border. The establishment of an offshore renminbi centre in Singapore will facilitate the settling of Asean-China trade in the Chinese currency. This will deepen the liquidity pool of the renminbi in the region, furthering developing the general offshore market. With the addition of another offshore centre, RMB internationalisation has picked up more steam. Advanced economies are more attached to established currencies such as the dollar and the euro, so it will be emerging markets that will become the first adopters of the yuan. Asean, with its economic potential and geographic proximity to China, will play a huge role in RMB becoming a global currency.
POST SCRIPTUM
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
< 17
POLITIQUE OPINION JEAN-PIERRE LENOIR
AAHH... CES TRAÎTRES !
« Celui qui quitte votre parti pour aller dans un autre est un traître. Celui qui vient d'un autre parti pour rejoindre le vôtre est un converti… » – Georges Clemenceau
C
omment se fait-il donc que les plus grands traîtres de l'histoire se retrouvent toujours dans le monde de la politique? Est-ce que c'est le milieu qui génère, de par son fonctionnement, le plus grand nombre de clients potentiels à ce genre d'escapade en dehors des sentiers battus par la fidélité à des hommes, des partis et des idées? Est-ce que c'est l'administration de la Cité et la pureté de sentiment dont sont dotés les postulants à cette noble fonction qui déchaînent les retournements de veste, comme on a l'habitude de qualifier ce genre de... démarches? On ne le sait pas ! Mais toujours est-il que le Landernau politique local bruisse depuis quelques jours, au plus haut niveau de l'Etat, de rumeurs de traîtrise. Quelques judas hanteraient semble-t-il les couloirs de notre auguste assemblée à la recherche d’on ne sait trop quels avantages... Les traîtres ont existé et existeront toujours. Ève trahit son serment à Dieu au profit du serpent. Pierre renia son seigneur alors que le coq chantait pour la troisième fois (N'y voyez là, chers lecteurs, aucune référence à un symbole politique local très éloignée de ma pensée...). Caïn a tué son frère Abel, trahissant l'amour familial qui les liait. Judas trahit Jésus pour quelques malheureux deniers. Grand en intelligence, mais petit en taille, Talleyrand trahit d'abord Louis XVI, puis Napoléon. Brutus, ami de César, participa au complot contre le grand Jules et enfin Dalila, (ne pas confondre avec la chanteuse Dalida) fut payée par les Philistins pour couper les sept tresses du grand Samson, qui en tirait sa force. Plus près de nous enfin, les mauvaises langues diront qu'un récent président français qui avait les mêmes traits physiques que Talleyrand avait d'abord trahi son protecteur politique dans la circonscription de Neuilly, puis trahi Charles Pasqua pour lui piquer la mairie des Hauts de Seine, puis Chirac pour soutenir Balladur, puis Balladur pour être ministre de Chirac, puis enfin Chirac pour lui piquer l'UMP... Bref, de l'Antiquité à nos jours, cette chère politique n’est que succession d'achats et de ventes de votes et d'âmes pas très solidement vissées aux principes. « Qu'importe la bouteille, pourvu qu'on ait l'ivresse », disait l'autre. C'est un peu comme ça en politique ! Devenir calife à la place du calife est un sport maintenant connu et reconnu dans les travées des Parlements et diverses assemblées politiques de par le monde. Ce sport de haut niveau requiert un entraînement de tous les instants qui porte notamment sur la qualité du sourire de celui qu’on s’apprête à trahir, la position de la main sur l’épaule ; bref être rompu à toutes les contorsions possibles et imaginables et avoir a posteri-
ori toutes les bonnes explications pour justifier son ‘transfugisme’ avec des trémolos dans la voix. Notre cirque politique local n'a jamais échappé à ce sport. La disparition cette semaine de Gérard de Villiers, père du célèbre S A S Malko Linge, m’a rappelé une anecdote croustillante au sujet des traîtres. Pour ceux qui n'ont jamais lu ses romans d'aventure, il y avait toujours, dans ses histoires, un traître qui était, avec ses héroïnes plantureuses, le pivot central de l'intrigue. Un jour des années quatrevingt, un ami parisien m’annonça la visite à Maurice du célèbre auteur et me demanda de le recevoir et de m’occuper de lui. Il débarqua chez nous moitié en vacances et moitié à des fins d'écriture, puisqu'il voulait écrire un S A S sur Maurice. Nous fraternisâmes tout de suite puisque le personnage était fort sympathique et qu’il était accompagné de surcroît par deux très belles aventurières du style de celles qui figurent sur la couverture de ses livres... Je me multipliais donc en services rendus et en dîners fort sympathiques. Il me demanda alors de lui trouver un traître local pour illustrer son futur roman. Il faut savoir que lors de ses repérages sur le terrain, Villiers était d’une féroce rigueur. Je crus alors trouver l'homme idéal pour lui... Un politicien roublard (n’insistez pas, je ne vous dirai pas son nom !) qui venait de quitter avec
fracas un parti politique pour un autre de la façon la plus indécente qui soit, puisque son changement d'écurie sentait le rachat de conscience à plein nez. Je téléphonai à l'homme en question, qui habitait le dernier étage d’un immeuble surveillé de près par des gardes du corps censés protéger l'éclosion de sa nouvelle vertu... Je me gardais bien évidemment de lui dire pourquoi le journaliste écrivain voulait le rencontrer et il fut extrêmement flatté qu'on s'intéresse ainsi à sa personne... Gérard de Villiers revint de son rendezvous littéralement subjugué par notre politicien transfuge. « Tu sais à quel point, me dit-il, mes traîtres sont puissamment traîtres dans mes bouquins, mais des comme celui-là, j’en ai rarement rencontré... » Pour la petite histoire, Gérard de Villiers ne fit jamais paraître son livre sur Maurice. A son retour en France, notre homme s'arrêta aux Seychelles et tomba là-bas en plein coup d'Etat. La matière de son futur livre était là, sous ses yeux, et il écrivit alors « Naufrage aux Seychelles ». Voilà pourquoi et comment notre traître local ne passa jamais à la postérité littéraire. Mais il ne faut désespérer de rien... P.S : A lire par ceux que la question intéresse – Les Grands Traîtres de l’Histoire, Philippe Valade, Editions First.
18 >
POST SCRIPTUM
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
Since the recession of 2008 and consequent prolonged unemployment, people have begun to question the importance attached to inflation targeting and are worried that a ‘religious’ commitment to low inflation is conflicting with other more important macroeconomic objectives. That said, should Mauritius target inflation?
INFLATION TARGETING
LESSONS FROM DEVELOPED NATIONS
S
REVIEW BY ECONOMIST VIRENDRA POLODOO
ince the recession of 2008 and consequent prolonged unemployment, people have begun to question the importance attached to inflation targeting and are worried that a ‘religious’ commitment to low inflation is conflicting with other more important macroeconomic objectives. That said, should Mauritius target inflation? Inflation targeting has become widely adopted by developed economies since the 1970s. Inflation targeting means Central Banks are responsible for using monetary policy to keep inflation close to the agreed level. Inflation targets were introduced to help reduce inflation expectations and help avoid high inflation which can destablise an economy. What is Inflation Targeting? The IMF defines inflation targeting in the following way: “This involves the public announcement of medium-term numerical targets for inflation with an institutional commitment by the monetary authority to achieve these targets. Additional key features include increased communication with the public and the markets about the plans and objectives of monetary policymakers and increased accountability of the central bank for attaining its inflation objectives. Monetary policy decisions are guided by the deviation of forecasts of future inflation from the announced target, with the inflation forecast acting (implicitly or explicitly) as the intermediate target of monetary policy”. Monetary economists often classify monetary policy as being either “rules” or “discretion.” Rules are monetary policies that require less macroeconomic analysis or judgments from the monetary policy authority (think about the gold standard or the constant-money-growth rule). Discretionary monetary policies allow policymakers to set monetary policy depending on their assessment of current economic conditions. Both types of policies have advantages and disadvantages that have been studied by researchers and discussed by monetary policymakers. Inflation targeting is frequently classi-
fied as a “rule,” which, if followed very strictly, could open it up to criticism. Yet, it is important to realize that not everyone views inflation targeting as a strict rule. Some economists argue that “there is no such thing in practice as an absolute rule for monetary policy,” because every rule permits some discretion in practice. Therefore, one might think of inflation targeting as a framework for policy within which “constrained discretion” can be exercised. WHAT ADVANTAGES INFLATION TARGETING CAN BRING TO MAURITIUS? 1. If the Bank of Mauritius makes a commitment to keep inflation at 2%, people will tend to have low inflation expectations. This makes it easier to keep inflation low. If there was no inflation target, people could have higher inflation expectations, encouraging workers to demand higher wages and firms to put up prices. An inflation target makes it easier to keep inflation low. 2. Some developed economies, in particular, suffered from many boom and bust economic cycles. We had a period of high inflationary growth, which later proved unsustainable and led to a recession. By keeping inflation low, we avoid boom and bust cycles like the late 1980s. 3. If inflation creeps up, then it can cause various economic costs such as uncertainty leading to lower investment, loss of international competitiveness and reduced value of savings. WHAT ARE THE POTENTIAL DRAWBACKS? 1. Cost-push inflation may cause a temporary blip in inflation. Just before the recession of 2009, some economies experienced cost push inflation of 5% due to high oil prices. To target 2% inflation, for example, would have required higher interest rates, which leads to lower growth. ❚ To some extent the UK and US are willing to tolerate temporary deviations from the inflation target. The Bank of England has allowed inflation to be above target during 2009-2012 because it felt inflation was temporary and the recession was more serious. ❚ However, the European Central Bank (ECB) has shown greater inflexibility
and unwillingness to tolerate temporary blips in inflation. For example, in 2011 the ECB increased interest rates, despite low growth.
2. Central Banks Start to Ignore More Pressing Problems. The ECB is setting monetary policy to keep inflation in the Eurozone on target. Yet, the ECB seems unwilling to act on the significant increase in unemployment. The ECB seems remarkably unconcerned about the Eurozone’s slide into a double dip recession. Rather than trying to prevent a prolonged slump, they are fixated on the importance of low inflation. Inflation above target can impose costs on the economy such as uncertainty, loss of competitiveness and menu costs, but arguably these costs are much less significant than the social and economic costs of mass unemployment. Unemployment in Spain has reached 25%, but there is no monetary stimulus in the Eurozone because the ECB is worried of inflation at 2.6% – This is giving low inflation too much priority in times of a recession. 3. Sometimes you need a higher inflation rate. This point is controversial, but many argue, for example, that it would be beneficial for Germany to have higher consumer spending and higher inflation.
Targeting an inflation rate that is too low or too high could create problems. An inflation target that is too low might lead to higher unemployment. Of course, no one wants to have an inflation target that is too high either, as inflation costs can be considerable. In practice, inflation targets in developed economies are usually set at 1% to 3% per year
POST SCRIPTUM
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
< 19
In the Eurozone, Germany has a current account surplus of 6%. Southern European countries have a large current account deficit and loss of competitiveness. To restore competitiveness, Southern European countries are pursuing deflationary policies which are risking recession and deflation. If Germany had higher consumer spending and higher inflation, then this would make the readjustment process in the Eurozone less painful. 4. Inflation Targets are limited. After the 1992 recession, the UK had a long period of economic expansion and low inflation. This suggested inflation targeting was very successful in avoiding inflationary booms. To some extent this was true. However, the low inflation disguised an asset and banking boom and bust. This isn’t so much a criticism of inflation targeting, but it is a clear limitation. Low inflation doesn’t mean the economy has an underlying stability. 5. A large output gap doesn’t necessarily lead to deflation. An IMF Paper shows that countries with a large negative output gap often don’t see a fall in inflation. Therefore, targeting inflation alone can lead to a suboptimal response. 6. Which inflation measure to use? There can be a significant different between RPI and CPI. Also, even CPI can be greater than underlying inflation which excludes volatile prices, such as energy and food. IMPLEMENTATION ISSUES. The adoption of a numerical target for inflation poses many operational questions that policymakers must address. Adopting an inflation targeting framework entails “two components: 1) a particular framework for making policy choices, and 2) a strategy for communicating the context and rationale of these policy choices to the broader public.” 1) DEVELOPING A FRAMEWORK FOR MAKING POLICY CHOICES ❚ Which measure of inflation should be targeted? In principle, the inflation measure chosen should be broad-based, accurate, timely, and familiar to the general public. The inflation measure chosen should perhaps exclude price changes in sectors that are volatile and where fluctuations are unlikely to affect trend or “core” inflation. Also, it might be important to assure the public that the central bank does not manipulate inflation data (this can be done by choosing data that is compiled by an agency that is independent of the central bank).
❚ What numerical value should the tar-
get have? Targeting an inflation rate that is too low or too high could create problems. An inflation target that is too low might lead to higher unemployment. It is suggested that an inflation rate close to zero might increase the long-run level of unemployment, might restrict the central bank’s ability to support a recovery in times of recession due to the zero lower bound on nominal interest rates, and might increase the chances or frequency of deflation rather than inflation. Of course, no one wants to have an inflation target that is too high either, as inflation costs can be considerable. In practice, inflation targets in developed economies are usually set at 1% to 3% per year. ❚ What should the time horizon be
(approximately) to hit the target? Horizons of less than one year or greater than four years are likely to be problematic. Monetary policy has considerable lags, and, therefore, is likely to have difficulty affecting inflation over such a short horizon as one year or less. On the other hand, targets that are as distant as four years into the future might not be viewed by the public as being very credible. Still, there are plenty of time horizon choices within the 1- to 4-year range. 2) A STRATEGY FOR COMMUNICATING GUIDELINES OF THE INFLATION TARGETING REGIME You’ll see that communication is a major theme in the above discussion of inflation targeting. Increased communication is likely to better anchor inflation expectations if the public trusts that the central bank will achieve its stated price stability goals. The public will then price a more-stable expectation of future inflation into contracts and asset prices (alternatively, imagine if everyone expects inflation to continually rise – and consequently prices this into contracts). In this way, an-
chored inflation expectations make it easier for the central bank to keep actual inflation stable, and deliver on its price stability promise. CONCLUSION Inflation targets can have various benefits, especially during ‘normal’ economic circumstances. However, the prolonged recession since the credit crunch of 2008 has severely tested the usefulness of inflation targets. There is a danger that central banks give too much weighting to low inflation, when there is a much more serious economic and social problem of unemployment. One solution would be to give an equal weighting to an inflation target and output gap target. The UK and US do actually have this dual target, though the inflation target often seems to be given the highest importance. I have nothing against inflation target, if the Central Bank gives as much importance to the dual target of unemployment / output gap. Also in exceptional times – liquidity trap / recession – there needs to be more flexibility on inflation – even at risk of the Central Bank's precious ‘inflation credibility’.
There is a danger that central banks give too much weighting to low inflation, when there is a much more serious economic and social problem of unemployment
20 >
INSIDE
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
ANALYSE
LA MCB PLAIDE POUR UNE « PRO-GROWTH POLICY » La Mauritius Commercial Bank Ltd (MCB) ne cache pas ses inquiétudes en ce qui concerne, particulièrement, les investissements privés. Selon les analyses du Group Chief Strategy Officer et Adviser auprès du board de la MCB, Gilbert Gnany, des « pragmatic and pro-growth policies » sont plus que nécessaires. Le MCB Focus a été publié jeudi dernier ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
A
travers son document intitulé ; « Mauritius Inc. – The Challenge of Investing in Growth », la MCB est venue remettre en perspective la problématique des investissements qui, selon elle, est en chute libre depuis ces dernières années. L'auteur, Gilbert Gnany, élabore une série de propositions en vue de relancer les investissements. « On the reform side, it is deemed primordial that the Mauritian economy allocates due consideration for re-igniting investment, with pragmatic and progrowth policies being called for to assist Mauritius in more effectively weathering external shocks, buttressing its competitiveness internationally, rekindling economic growth, and bolstering employment creation. In the first instance, to provide a major boost to growth and job creation in the country, an
overarching and coherent strategy is needed for revitalising private sector investment, especially by upholding the low and simple corporate tax regime and tackling hurdles to the smooth operation and functioning of businesses across economic sectors », écrit le Group Chief Strategy Officer de la MCB. Gilbert Gnany trouve aussi qu'il faut, dans un premier temps, adopter une stratégie globale et cohérente pour donner une impulsion majeure à la croissance et à la création d'emplois dans le pays. Et cela, précise-t-il, est nécessaire pour la relance des investissements, du secteur privé en particulier, « by upholding the low and simple corporate tax regime and tackling hurdles to the smooth operation and functioning of businesses across economic sectors ». Le MCB Focus note aussi que la part des investissements privés
a enregistré une nette dégradation au cours de ces dernières années. « While the relevant figure gyrated around 20% some five years back, the share of private investment to national output deteriorated at a continuous pace lately and is expected to slip further towards the 16% threshold in 2013 », peut-on lire dans le rapport. Ceci-dit, cette performance des investissements privés est considérée comme étant nettement insuffisante « to materially boost the country’s in-built productive potential and foreign competitiveness as well as subsequently engender high and sustainable increases in activity growth amidst a challenging and competitive global economic climate». D'autre part, le MCB Focus souligne que le Gross Domestic Savings, attendu à un taux de 14% cette année, par rapport au Produit intérieur brut (PIB), a
régressé pendant les treize dernières années passant de 25% à 12%. Au niveau du taux de croissance économique du pays, l'analyste de la MCB est d'avis que celle-ci est en train d'atteindre une vitesse faible et se situera à 3,2% : « In respect of 2013, the expansion of the Mauritian economy should remain in a relatively low gear, with a rate of 3.2% being currently anticipated». Pour la banque, le déficit budgétaire du pays se creuse et dépassera les estimations initiales de 2% pour l'année en cours pour s'établir à plus de 3,5 %. Une situation, selon la banque, qui pourrait influencer « the public sector borrowing requirement ». En ce qui concerne le réseau d'infrastructures publiques,
MCB Focus recommande une exécution plus complète et rapide du programme de décongestion routière pour combattre les « transports bottlenecks, with actions undertaken for that effect to be coordinated with the prospective deployment of the earmarked Light Rail System so as to maximise the efficiency of expected outcomes for end-users». L'économiste de la MCB souligne aussi la nécessité d'un renforcement du cadre incitatif destiné à soutenir les entreprises, notamment en matière d'innovation des start-up et les Petites et moyennes entreprises (PME) : « Furthermore, the incentive framework meant to support enterprises, notably innovation-driven start-ups and SMEs, needs to be enhanced ».
DOING BUSINESS 2014
Maurice en tête du peloton Africain
Classé premier au niveau de l'Afrique dans le rapport Doing Business 2014, publié le mardi 29 octobre, par la Banque mondiale, Maurice a cependant perdu une place dans le classement global sur la facilité à faire des affaires, terminant 20ème parmi 189 pays SINGAPOUR SE retrouve à la première place de ce classement. Le rapport souligne que neuf des 20 économies ayant le plus progressé depuis 2009 font partie de l’Afrique subsaharienne. Parmi les dix pays qui ont le plus amélioré la réglementation des affaires figurent le Burundi, la Côte d’Ivoire et le Rwanda. Le rapport axé sur le thème « Understanding Regulations for Small and Medium-Size Enterprises » a pris note que le rythme des réformes de la réglementation des affaires continue de s'accélérer à la suite de la crise financière de
2008-2009 et, par ailleurs, met l'accent sur les réformes entreprises par les pays d'Afrique subsaharienne afin d'améliorer leur environnement réglementaire. Maurice est classé 19ème en ce qui concerne les facilités accordées par le gouvernement suite à la création d'une entreprise. Le pays est à la 123 ème position au niveau de l'obtention de permis de construire qui est d'ailleurs la plus mauvaise note pour le pays, loin derrière plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, à l’instar du Kenya (47e), du Botswana (69e), de la
Namibie (31e). Pour ce qui est du raccordement à l’électricité, Maurice figure à la 48ème place et 12ème au niveau des paiements de la taxe. En ce qui concerne les facilités pour l'enregistrement des propriétés, le pays figure à la 65ème position. Quant à l'accès aux crédits, Maurice est 42ème. Au niveau de la protection de l’investisseur, le paiement de la taxe et le commerce transfrontalier, le pays est 12e, 13e et 12e respectivement. Par ailleurs, le rapport de 2014 a recueilli, pour la première
fois cette année, des données dans quatre nouvelles économies dont la Libye, la Birmanie, SaintMarin et le Soudan du Sud. Le Doing Business Report de 2014 a aussi fait l'éloge de Maurice qui pourrait, d'après la Banque mondiale, servir de modèle et source d'inspiration pour les pays africains. « As governments over the past decade have increasingly understood the importance of business regulation as a driving force of competitiveness, they have turned to Doing Business as a repository of actionable, objective data providing unique insights
into good practices worldwide. Reform minded governments seeking success stories in business regulation find examples in Doing Business. Saudi Arabia, for example, used the company law of France as a model for revising its own law. Many African governments may look to Mauritius - the region’s strongest performer on Doing Business indicators - as a source of good practices to inspire regulatory reforms in their own countries. Governments shared knowledge of business regulations before the Doing Business project began ».
INSIDE
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
< 21
CRAIG MCKENZIE, CEO OF INVESTEC BANK (MAURITIUS) LIMITED
“We have a well-defined Africa Strategy”
The allocation of resources to opening further diplomatic channels and more tax treaties and business opportunities in Africa and Asia are the elements Craig McKenzie wishes to see in the 2014 budget speech to be delivered by Finance Minister Xavier-Luc Duval this Friday. In the very first interview given to the local press, the Investec Bank CEO talks about the bank’s activities, the sectors it has grown in, and touches upon other issues ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY ❚ How has Investec Bank
Mauritius progressed in terms of market share since its incorporation? Investec Bank Mauritius (IBM) was established in late 1997 and initially focused on international capital market transactions, acquisition finance and structured leasing transactions for aircraft, large industrial equipment and shipping. By 2000, the bank employed some seven people. It subsequently widened its scope of activities in emerging markets to include mining and resources and certain equity investments. It also started taking corporate and private deposits. In 2003, the bank started property lending to offshore companies and private individuals, mainly for investment in South Africa. This market grew rapidly until the financial crisis in 2008. While this market then declined, it spawned a private client deposit base and private lending business. Today, IBM employs 55 people, has an asset base of some USD 1.3 billion in over 40 countries, capital of USD 300 million and an external deposit base of USD 830 million. IBM offers a full banking platform, including multicurrency electronic banking, a USD debit card and a full suite of treasury and lending services for both capital markets and private clients.
❚ What is your assessment of
our offshore sector? The offshore sector in Mauritius has grown into a wellrecognized and regulated international finance centre. Given the proximity to Africa and Asia, it is well positioned to make further strides. As the sector grows, it will also become attractive to many international professionals, which should further enhance its offering. ❚ In what areas has the bank
grown over the years? After the financial crisis, the benefits of a diversified liability base became very clear. Since then, the bank has thus focused in growing its corporate and private client base. The bank expanded its property and aircraft lending operations in many more countries.
in a small market like Mauritius? Investec Bank Mauritius is primarily focused on international markets, but does look to invest or to finance larger projects in Mauritius, particularly if there is a foreign currency requirement. This market segment is closely competitive amongst several banks in Mauritius.
HELPING NGO’S HELP OTHERS…
❚ Which has been the more
successful strategy? Both the above initiatives have been very rewarding for the bank. ❚ What are the main driving
forces of Investec Bank? We are a niche bank and do not offer all services to all people. We take on transactions when we can really add value for the client. In doing so, we can compete in areas where we often do not have a simple pricing advantage. ❚ How do you explain the re-
❚ How tough is competition
Craig McKenzie, CEO of Investec Bank Mauritius
silience of our banking sector? Thankfully, during the international financial crisis, the domestic banks in Mauritius were not directly exposed to securitized assets originated in the US and Europe. Similarly, most international banking groups based in Mauritius tended not to be over exposed to the problem areas. Furthermore, the Mauritian economy
(From left to right) Nicola McKenzie - Head of CSI at Investec Bank Mauritius, Rashid Beebeejaun - Deputy Prime Minister and Minister of Public Utilities, Lara Vaudin - Chief Operating Officer of Investec Bank Mauritius, Craig McKenzie - CEO of Investec Bank Mauritius, Mrs Beebeejaun and Deva Virahsawmy – Minister of the Environment and Sustainable Development
had also obtained a good level of diversification and economic linkages to Asia and Africa, which provided further resilience.
❚ Is Investec planning strate-
gies for Africa? Yes, Investec has a well-defined Africa strategy. ❚ As a finance expert, what
❚ What are the main chal-
lenges that lie ahead for the sector? I am not really qualified to offer an opinion, but I would say that concentration issues and exposure to the property sector are challenges which have been recognized and are being managed.
would your recommendations for the 2014 budget exercise be? Once again, I am not an expert on domestic issues, but I would like to see resources allocated to opening further diplomatic channels, tax treaties and business opportunities in Africa and Asia.
Finance revolves around money, minds and risks. But caring for the society and whatever comes along with it is as important as doing business. To this effect, Investec Bank Mauritius held an exhibition on Wednesday October 23, at the Caudan Waterfront, to celebrate the work of NGOs. Deputy Prime Minister and Minister of Public Utilities Rashid Beebeejaun, as well as the Minister of Environment, Dev Virahsawmy, attended the exhibition, which focused on three areas of intervention of the CSI (Corporate Social Investment) program of the bank, which are education, environment and sport. According to Craig McKenzie, the aim of the exhibition is to recognize and celebrate the work and the efforts of the NGOs. “The success of our projects is based on the collaboration between NGOs and the various government departments responsible for supervising activities in the locations where they operate,” said the Investec Bank CEO. TIPA, PAWS and the Mauritian Wildlife Foundation were amongst the various organisations benefitting from financial support from the bank to showcase their work at the exhibition.
22 >
GREEN BUSINESS
NETTOYAGE
ENJO
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
DE L’EAU, RIEN QUE DE L’EAU
Exit les détergents et autres substances de nettoyage nocifs et néfastes à l'environnement. Enter, les produits ENJO qui n’utilisent que de l'eau pour tout faire briller ▼ DOROTHY BONNEFEMME
P
rimée pour ses qualités environnementales, ENJO s'occupe de tout ; des sols, de la salle de bains, des vitres, de l’extérieur…. Tout cela, sans une once de produit chimique. Car ici, c’est le textile qui joue un rôle majeur. Simplement un peu d'eau et le tour est joué. En un clin d'œil, tout est sain et propre, affirme Diane Montocchio, qui représente cette marque autrichienne à Maurice. La méthode ENJO a été récompensée lors du concours EFIP (concours international de produits écologiques), elle est aussi certifiée Oeko-Tex (International Association for Research and Testing in the Field of Textile Ecology) pour ses matières premières respectueuses de l'environnement et de la santé. Cette société détient également la certification ISO 14001, ISO 9001. Autre reconnaissance environnementale: celle de l'Université de Murdoch en Australie et de Trio de l'année 2008. POUR UN STYLE DE VIE ÉCOLOGIQUE ET SAIN Diane Montocchio explique que la gamme ENJO est composée de fibres brevetées combinant principalement du polyamide et du polyester pour leur pouvoir unique d'absorption et de durabilité. Ses filaments, 60 fois plus fins qu'un cheveu, délogent facilement toutes les particules de saletés incrustés dans les porosités d'une surface. Et vu que l'eau, comprend d'innombrables vertus, aussitôt que cette ressource naturelle entre en contact avec les fibres ENJO, l'eau jaillit comme un solvant, décollant toutes salissures et remplaçant ainsi l'action tensio-active utilisée dans les détergents ménagers classiques, ajoute notre interlocutrice. Avant de préciser que les fibres brevetées ENJO emprisonnent aussi les microbes et évitent le transfert des germes et de bactéries sur d'autres surfaces. Vu que l'eau suffit pour tout
PRÉSENT DANS PLUS DE 25 PAYS ENJO est synonyme d’un ménage sain et écologique. C’est en Autriche en 1990, que cette méthode de nettoyage a vu le jour. L’Autriche est un des pays les plus écologiques au monde. ENJO a été très vite adopté auprès d’utilisateurs à la recherche d’une solution plus efficace mais également non toxique. ENJO est aujourd’hui distribué en vente directe dans plus de 25 pays dans le monde à travers des milliers de conseillères indépendantes. L’objectif d’’ENJO est de créer des maisons saines en réduisant l’utilisation de détergents toxiques et en offrant ainsi une meilleure qualité de vie aux utilisateurs et à leurs familles.
nettoyer, précise Diane Montocchio, ENJO aide à créer un environnement sain en éliminant 90% des produits toxiques utilisés couramment pour le ménage : « On inhale à faibles doses, mais régulièrement des substances dangereuses qui peuvent irriter la peau, ou causer des problèmes respiratoires ou déclencher des allergies et avec ENJO, on n’a pas ce problème. » D'ailleurs, ajoute-t-elle, en utilisant uniquement de l'eau et ses fibres, ENJO a éliminé, à ce jour, l'utilisation de plus de 50 milliards de litres de détergents chimiques dans le monde. Les fibres et produits ENJO durent jusqu’à trois ans, permettant ainsi d’économiser jusqu’à 60% du budget ménager. « De plus, dit-elle, lorsque vous avez fini votre nettoyage, vous n’avez qu’à laver votre fibre avec de l’eau chaude et après le séchage, vos produits ENJO sont de nouveau prêts à faire briller de nombreuses autres surfaces ». ENJO nettoie tout. « Si vous voulez que votre cuisine soit nickel, choisissez les produits de couleur verte. Vous aurez le choix entre les gants pour dégraisser, le torchon pour absorber, la brosse pour atteindre les étagères de réfrigérateurs, les fibres de lave vaisselles... Si c’est pour la salle de bains, prenez les produits de
couleur jaune, pour faire briller vos carrelages, pour enlever les calcaires, pour nettoyer vos rails de porte de douche…. Peu importe votre sol, (vernis, stratifiés, laqués, carrelés, PVC…) les nettoyer deviendront un jeu d’enfant avec les produits ENJO, de couleur jaune. La gamme de couleur bleue rendra vos vitres plus brillantes, le gris concerne votre extérieur, l’orangée enlève la poussière… ». ENJO ne fait pas les choses à moitié. Diane Montocchio soutient que sur une surface non nettoyée comportant 1901 particules de saletés, 156 restent après un nettoyage traditionnel, contre seulement 24 avec la méthode ENJO : « Ce sont des tests qui démontrent que nettoyer avec ENJO est, en moyenne, six fois plus hygiénique que le nettoyage conventionnel ». ENJO c’est aussi une gamme pour le spa. Pour le corps vous avez droit à votre disque démaquillant qui remplace les jetables, votre gant pour un nettoyage du corps ou encore votre ceinture de massage et de relaxation. Concernant les prix, Diane Montocchio nous indique les suivants : une brosse à nettoyer coûte Rs 400, un torchon est à Rs 700, un gant carré se vend à Rs 515. La représentante de cette marque internationale, précise qu’ENJO ne pratique que la vente directe. « Il est important pour nous de rencontrer le client et de lui expliquer à quel point le produit est exceptionnel. Car, ils sont coûteux, on le reconnaît, et les gens doivent savoir pourquoi ». Avant de préciser que l‘entreprise propose aussi des facilités de paiement pour permettre à un plus grand nombre de personnes de profiter d’un style de vie écologique et sain.
GREEN BUSINESS
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
< 23
L'usage et les émissions de mercure inquiètent. 39 pays, dont Maurice, viennent d'adopter au Japon une convention baptisée « Convention Minamata »
UN ACCORD POUR DÉCLARER LA GUERRE AU MERCURE
E
ntre les années 1930 et 1968, Chisso, une usine japonaise de plastique, a rejeté d'importantes quantités de produits contenant du mercure dans la baie de Minamata. Cette action a causé la mort de plus d’un millier de personnes qui se nourrissaient de poissons et de fruits de mer de cette baie. Plus de 80 ans plus tard, alors que la contamination au mercure touche plusieurs pays, un accord a été signé, sous l'égide de l'ONU, à Kumamoto, une localité proche de Minamata, qui est maintenant une cité écologique.
La Convention de Minamata vise à réduire au niveau mondial les émissions de mercure, leurs utilisations, en particulier lors de processus industriels. Le document fixe également un cadre pour les échanges et le stockage sans danger des déchets de mercure. En adoptant cette convention, les gouvernements des 39 pays signataires se sont accordés sur un certain nombre de produits, dont la fabrication, l'importation et l'exportation seront interdites d'ici 2020. Ces produits peuvent être remplacés par d'autres, qui seront introduits à
COMPOSTAGE DOMESTIQUE : DEMANDEZ VOTRE POUBELLE
LORS DU lancement de l’Eco School de la Maison Familiale Rurale du Nord, la semaine dernière, le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Deva Virahsawmy, a énuméré les différents projets accomplis dans le cadre du concept Maurice Ile Durable. Il a, entre autres, évoqué la distribution d’environ 12 000 poubelles de tri et de compostage. Ce projet vise à réduire de manière significative la quantité de déchets organiques dans le pays. A titre d’indication : chaque famille mauricienne produit entre 400kg et 600kg de déchets organiques par an, dont au moins 60 % sont des matières organiques compostables. Lors de la première phase de ce projet, les personnes intéressées à obtenir un bac à compost de capacité de 220 litres devaient disposer d'un jardin ou d'un espace vert et suivre une formation obligatoire de deux heures dans le compostage, moyennant une contribution de Rs 200. La formation était assurée par 90 bénévoles formés par l'Unité de recherche et de vulgarisation agricole, sous l'égide du ministère de l'Agro-industrie et la Sécurité alimentaire. Selon les informations officielles, le compostage aura permis de réduire d'environ 35 000 tonnes le volume de déchets transportés à la station d'enfouissement de Mare Chicose. Vu le succès de ce projet de compostage domestique, le ministère envisage une deuxième campagne de distribution de composteurs accompagnée du programme de formation.
UN FLÉAU SANITAIRE Mis à part ses effets sur le plan cérébral et neurologique, le mercure peut aussi causer des troubles de la fonction hépatique et thyroïdienne, des irritabilités, des tremblements, des troubles de la vue, des pertes de mémoire et des problèmes cardiovasculaires. Cet élément chimique inquiète davantage de par sa volatilité, son transport sur de longues distances dans l'atmosphère via les courants atmosphériques, sa persistance dans l'environnement et sa capacité à contaminer les écosystèmes et les chaînes alimentaires. Or, au cours des 100 dernières années, à cause des émissions liées à l'activité humaine, la quantité de mercure présente dans les 100 premiers mètres des océans de la planète a doublé. Dans les eaux plus profondes, la concentration de mercure a augmenté de 25 %, indique le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
mesure que ceux qui contiennent du mercure seront éliminés. Parmi on note : des batteries (à l'exception des piles
bouton utilisées dans les dispositifs médicaux implantables), certaines lampes fluorescentes compactes, les lampes fluores-
centes à cathode froide et lampes fluorescentes à électrode extérieure, les savons et cosmétiques (le mercure est utilisé dans des produits visant à éclaircir la peau), certains appareils médicaux (thermomètres et tensiomètres, sphygmomanomètres). La Convention règlemente aussi les émissions et les rejets de mercure provenant des grandes installations industrielles telles que les centrales à charbon, les chauffe-eaux industriels, les incinérateurs de déchets et les cimenteries.
HOLCIM TOUJOURS SOUCIEUX DE LA FLORE DE L’ILE AUX AIGRETTES HOLCIM MAURITIUS réitère son soutien pour la préservation de la flore de l’Ile aux Aigrettes pour la troisième année consécutive. Ainsi, un groupe d'employés du cimentier étaient sur l’île, vendredi dernier, le temps d’une journée pour des activités de mise en pot de plantes endémiques. Ces plantes seront ensuite mises en terre, à maturité, en 2014. Un chèque d'un montant de Rs 150 000 a également été remis à la Mauritian Wildlife Foundation (MWF) pour son programme Learning with Nature. Ce programme permet la visite d’élèves des écoles primaires et secondaires à la réserve naturelle de l’Ile aux Aigrettes afin de les conscientiser à l’écologie, principalement à la nécessité de réduire les émissions de gaz carbonique (CO2), responsable en grande partie de l’effet de serre et du réchauffement planétaire. TOUT UN PROGRAMME Pour ce faire, un programme de visites guidées, de formation et de distribution de brochures et autres matériels éducatifs sont mis à leur disposition. Quelque 5 000 plantes et arbres ont aussi été mis en terre sur l’île par Holcim (Mauritius) en collaboration avec la MWF depuis le début du partenariat. Pour Alexandre Jeker, directeur général de Holcim (Mauritius) : « A travers notre Fondation Bâtir Agir que nous avons lancée cette année, nous comptons faire davantage au niveau de l’environnement, de l’infrastructure, de
CULTURE. Les plantes mises en pot la semaine dernière seront mises en terre à leur maturité l'année prochaine
la sécurité routière et de l’éducation. Nos activités dépassent le cadre de la responsabilité sociale ; notre objectif vise un accompagnement à long terme afin d’apporter la différence. C’est pourquoi
nous estimons que l’engagement de nos collègues est primordial pour atteindre cet objectif ». JAMIROUDDIN YEADALLY
24 >
WIDE ANGLE
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
DIVALI À LA HSBC
JAMAIS TROIS SANS DEUX!
▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
E
t ça devient une tradition ! La HSBC fêtant Divali avec ses cadres, des membres du corps diplomatique, des notables des professions libérales, particulièrement du monde financier. C'était jeudi dernier, à la résidence du CEO de la banque, Alastair Bryce, à Floréal. Une occasion aussi de célébrer la récompense obtenue par la banque locale par le célèbre
magazine international, Euromoney. Pour la troisième année consécutive, elle s'est vue décerner le titre de « Best payment and cash management local bank». Pour Alastair Bryce, cette troisième distinction est une preuve attestant le fort positionnement de la banque sur le marché local: « We have proven once again the strong position HSBC has in the local market, especially in the Corporate Banking sector. I am delighted to see that our customers continue to rate the bank’s services highly – their
2 ▼
1 ▼
4 ▼
3 ▼
▼ 6
5 ▼
(De gauche à droite) 1. Vandana Nathoo, Chandra Gujadhur, MD Apex Fund Services, aux côtés d'Eileen Grassy , Head of Branch, HSBC 2. Ashish Jagarnath, Director International Proximity, Roshan Nathoo, CEO de Globefin Management et Dinesh Seeboruth de la HSBC 3. Nathalie Daynes, Head of China Desk HSBC, Wenda Sawmynaden et Deven Coopoosamy du departement Head Sales & Business Development du Group CIM Fund Services 4. Shekar Suntah, Managing Director de la Mauritius Ports Authority, Tan Chee Peng et son épouse de Team Synthesis
7 ▼
evaluation reflects both HSBC‘s quality and their satisfaction, and this has helped us to secure this third award of the Best Cash Management Bank in Mauritius». Le Head du Cash Management de la banque, Shomika Luchmun, devait pour sa part saluer le dévouement du personnel de la banque; « I believe that our clients’ endorsement reflects the dedication of our team of professionals who place our clients at the centre of our product innovation, solutions advisory and service delivery».
5. Seetahul, Managing Director de la Mauritius Housing Corporation, accompagné de son épouse, aux côtés d'Alastair Bryce, CEO de la HSBC 6. Dean Lam, Managing Director de la HSBC Bank Mauritius Ltd, Couldip Bassanta Lala de l'IFS et Neeroo Beeharry, Branch Manager a la HSBC 7. Monique Li Wan Po et Devina Ramsundur de la HSBC aux côtés de Prem Saddul, directeur de la CWA et son épouse 8. Annick Meerun, Marie Christine Liu, Ravi Jayasekera, Marie Claude Yow, Nathalie Daynes, tous cadres de la HSBC
8 ▼
MARKET
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
BoM revises down its Inflation Forecast
LAST WEEK, the Bank of Mauritius published its last inflation report for the year. Although prospects for the global economy have improved slightly since the Inflation Report in April, and the domestic economy continued to hold up relatively well to the soft external economic conditions in our main trading partner countries, the Bank has reduced its inflation forecast to a range of 3.74.0 % for December 2013 and to 4.14.6% by June 2014. “In the medium term, wage developments in excess of both inflation and productivity growth, continue to pose the greatest risk to price stability”, states the Bank. It further adds that the growth outlook for the remainder of 2013 is broadly positive albeit it remains uncertain, with exports weighed down by poor external demand, negative growth in public and private investment and consumer spending relatively weak. “While downside risks still exist, some upside poten-
BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, NOVEMBER 5, 2013 BUYING
SELLING
Country
Currency
TT
DD
Notes
AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.
AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1
28.0581 28.417 40.3968 30.1552 24.5331 23.866 2.9343 32.5284 47.7381 29.9887
27.8839 28.2291 40.2213 29.8452 24.3867 23.7449 2.8953 32.3485 47.5397 29.894
27.5798 27.9952 40.0707 29.4149 24.116 23.6162 2.8384 32.1059 47.3468 29.8576
tial has recently emerged as the worst of the Eurozone recession appeared to be behind us. Barring negative developments, the expected recovery in the Eu-
rozone, while modest, is forecast to have a positive impact on domestic exports and business as well as on consumer confidence”, can we read.
Southern Africa’s Revenue Administration Officials Share Experiences porting information for effective revenue administration; and developing information communication plans. The participants shared experiences on key challenges and opportunities in revenue administration. Participants were also briefed on progress made by the Fiscal Affairs Department of the IMF in developing a web-based platform for the Revenue Administration Fiscal Information Tool (RA-FIT). Results from the first, manual iteration of the tool covering 86 countries were discussed and revenue administration trends highlighted. In addition to experts from the IMF, the Mauritius Revenue Authority (MRA) and the South African Revenue Service (SARS) made presentations to seminar participants detailing their experiences and successes in making use of information from within their organizations and from other agencies to help them be more effective in both collecting revenue and facilitating compliant taxpayers. Addressing the participants, Mr. Vasdev Hassamal, Chairman of the MRA Board
noted that, with commitment, there is a vast opportunity for each country to increase national revenues and better facilitate trade through improved compliance monitoring. At the conclusion of the seminar, Mr. Vitaliy Kramarenko, AFRITAC South Coordinator said that revenue mobilization and trade facilitation are important priorities for the AFRITAC South region, and the seminar provided convincing examples of how better information sharing in revenue administration could promote these priorities. Mr. Kramarenko added that the seminar also provided a platform for peer-to-peer experience sharing upon which AFRITAC South will build by expanding its program of secondment arrangements among AFRITAC South member countries and the participation of AFRITAC South member country officials in AFRITAC South technical assistance missions as trainees. SOURCE: IMF CENTRE
MARKET SHARES – TUESDAY, NOVEMBER 5, 2013 COMPANY AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM BLUELIFE LIMITED CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT
TT/DD/Notes
29.3087 29.6678 41.567 31.5087 25.6316 24.9883 3.0834 33.9415 49.1245 30.8688
GOLD COINS TUESDAY, NOVEMBER 5, 2013 Denomination
Weight(gm)
Diameter(mm)
Price (Rs)
100 250 500 1000
3.41 8.51 17.03 34.05
16.5 22 27 32.69
5575 13550 26945 53575
MARKET ACTIVITY TUESDAY, NOVEMBER 5, 2013 Market Capitalization
TTHE INTERNATIONAL Monetary Fund (IMF)’s Africa Regional Technical Assistance Center South (AFRITAC South) held a workshop for revenue administration officials on exchange of information. The workshop took place in Mauritius on October 28–31, 2013. Thirty-two officials from revenue administrations, representing 12 AFRITAC South member countries (Angola, Botswana, Comoros, Lesotho, Mauritius, Mozambique, Namibia, Seychelles, South Africa, Swaziland, Zambia, and Zimbabwe) participated in the seminar. IMF staff emphasized how well-organized systems and procedures for the exchange of information can improve the strategy-making process, enhance tax compliance management, and facilitate trade. Topics of discussion included: using third-party information to aid compliance in personal income tax; using technology to facilitate information sharing; extracting information for risk management; utilizing information generated by revenue streams for compliance management; collecting and re-
< 25
NOMINAL
LAST CLOSING PRICE
LATEST
CHANGE
% CHANGE
VOLUME
VALUE
10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -
14.00 36.35 6.02 49.50 30.45 106.50 98.00 38.10 201.00 123.00 92.00 85.00 200.00 1.01 39.40 41.00 7.96
13.90 36.30 6.02 49.50 32.50 106.50 98.00 39.20 202.00 123.00 91.50 83.00 200.00 1.02 39.30 41.00 8.02
-0.10 -0.05 2.05 1.10 1.00 -0.50 -2.00 0.01 -0.10 0.06
-0.71 -0.14 6.73 2.89 0.50 -0.54 -2.35 0.99 -0.25 0.75
"4,100.00" "103,100.00" "12,000.00" "5,700.00" "13,700.00" 500.00 "2,500.00" "41,929.00" "32,234.00" "4,610.00" "5,825.00" 400.00 "766,100.00" "20,100.00" "365,842.00"
10.00 10.00 1.00 1.00
7.02 3.49 25.10 25.30 52.00 51.50 7.88 52.00 10.00
6.96 3.48 25.10 25.30 55.00 51.50 7.90 52.00 10.00
-0.06 -0.01 3.00 0.02 -
-0.85 -0.29 5.77 0.25 -
"1,500.00" "10,440.00" "817,400.00" "2,852,466.00" "8,300.00" "208,330.00" "3,600.00" "197,900.00" "3,000.00" "23,690.00" -
"57,390.00" "3,761,920.00" "72,240.00" "282,150.00" "433,670.00" "53,250.00" "245,000.00" "1,645,559.90" "6,493,540.00" "421,010.00" "483,475.00" "80,000.00" "781,369.00" "791,530.00" "2,920,678.32"
207,102,602,136.88
Total Volume Traded
1,814,471
Total Value Traded
40,872,497.51
TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol GAMMA CIVIC CMPL LUX ISLAND INNODIS LTD SBM
Open 30.45 12.55 38.10 50.50 1.01
Latest 32.50 13.20 39.20 51.50 1.02
MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol SBM CIM FINANCIAL INNODIS LTD ALTEO LIMITED MDIT
Volume 766,100 365,842 253,341 103,100 63,027
TOP GAINERS - DEM Symbol DEEP RIVER INV MTIUS COSMETICS PAPER CON CO LTD HOTELEST ENL LTD (P)
Latest 55.00 50.00 47.10 26.25 30.30
MOST ACTIVE – DEM Symbol CIEL INVESTMENT SODIA EUDCOS HOTELEST CIEL TEXTILE LTD
Open 52.00 47.50 44.85 25.00 29.50
% Change 6.73 5.18 2.89 1.98 0.99
% Change 5.77 5.26 5.02 5.00 2.71
Volume 817,400 488,400 313,028 78,591 8,300
DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.
Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun
RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien, Arvin Mootoocurpen PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear RESPONSABLE PUBLICITÉ Steeven Pumbien Mob : 5788 5025 Email : steeven.p@channel13.mu
26 >
ENTREPRENDRE
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
MAIRACO HAPPY DOOR
L’innovation : sa planche de salut
Créer son entreprise! Etre son propre patron ! Rêve que beaucoup arrivent à réaliser. Mais la rentabiliser et la faire perdurer face à l’impitoyable concurrence, est une autre paire de manche. Et là, beaucoup sont forcés de jeter les armes
I
nnover. Telle est la devise de Fezal Soyfoo. Autrement, affirme-t-il, Mairaco Happy Door, sis à Forest-Side, aurait déjà mis la clé sous la porte depuis fort longtemps. « La concurrence est rude. Alors je n’arrête jamais de faire travailler ma matière grise pour répondre aux attentes des clients et mettre sur le marché des produits qu’ils ne verront pas ailleurs », explique le dynamique chef d’entreprise. C’est au Salon de la Maison et du Jardin, qui s’est tenu le week-end dernier, au Centre Swami Vivekananda, à Pailles, que nous avons découvert Mairaco Happy Door. Pour son directeur, Fezal Soyfoo, le salon qu’organise depuis maintenant vingt-deux ans, Publi Promo, est un rendez-vous incontournable si on veut marquer sa présence dans l’industrie : « C’est un outil de marketing, c’est comme une opération portes ouvertes où nous recevons des dizaines de clients potentiels. C’est notre quatrième participation au Salon de la Maison et du Jardin ». TOUT UNE VARIÉTÉ DE CHOIX Ce grand meuble de cuisine en aluminium recouvert de vitres d’un ton fuchsia, ne manque pas d’attirer les regards des visiteurs au stand de Mairaco. Fezal Soyfoo, qui a lui-même conçu ce petit bijou, a aussi pris le soin de placer des petites lumières ou encore à insérer des équipements électroménagers pour que « faire la cuisine soit un réel plaisir ». Pari réussi. Fezal Soyfoo est on ne peut plus satisfait. « Nous sommes spécialisés dans l’aluminium, les cuisines et les meubles. Pour cette présente édition du Salon de la Maison et du Jardin, j’ai choisi de proposer cette cuisine », fait-il ressortir. Avant d’ajouter que c’est une cuisine moderne, et surtout fonctionnelle ; « je l’ai dessinée et fabriquée pour l’occasion. Sa particularité : les vitres en couleurs. C’est vrai que chez d’autres fournisseurs vous trouverez des meubles de cuisine en aluminium, dont certains sont en différents coloris. Moi, j’ai voulu jouer la carte de l’innovation en recouvrant mon aluminium de
Je dois avouer que c’est à travers le Salon de la Maison que je me suis fait connaître, car ici les visiteurs viennent des quatre coins de l’île. Ce sont des gens qui ont des projets, soit de construction ou de rénovation. Ils prennent le temps d’étudier les meubles, de poser toutes sortes de questions sur les matériaux, les techniques de fabrication, la durabilité des produits
C’est la quatrième participation de Mairaco Happy Door au Salon de la Maison. « Le plus gros de mon marketing se fait ici, deux fois l’an. Je dois avouer que c’est à travers le Salon de la Maison que je me suis fait connaître, car ici les visiteurs viennent des quatre coins de l’île. Ce sont des gens qui ont des projets, soit de construction ou de rénovation. Ils prennent le temps d’étudier les meubles, de poser toutes sortes de questions sur les matériaux, les techniques de fabrication, la durabilité des produits ».
vitres. Celles-ci sont trois fois plus résistantes que les vitres ordinaires. Et les clients pourront commander leurs meubles de cuisine en noir, en blanc, en orange, avec des designs… Bref, toute une variété de choix ». En fabriquant ce meuble, Fezal Soyfoo a mis beaucoup d’accent sur la durabilité. « J’ai utilisé des matières premières de qualité. Par exemple, concernant la vis, il y a une double protection. Contrairement aux meubles en
plywood, la vis ne lâchera pas sous le poids ». QUATRIÈME PARTICIPATION Autre avantage, le prix. Le directeur de Mairaco Happy Door indique qu’un meuble de cuisine complet, qui ressemble au sien mais qui est en bois, pourrait coûter dans les Rs 300 000. Chez Mairaco Happy Door « il coûtera la moitié de ce prix et c’est garanti à vie. De plus, ce meuble de cuisine est pratique.
Vu qu’il est recouvert de vitres, il se nettoie en un clin d’œil ». Fezal Soyfoo ajoute que travailler l’aluminium n’est pas un travail compliqué. Toutefois, il faut beaucoup de patience, faire travailler ses méninges et être honnête. « La livraison se fait souvent après 30 jours et je me fais un devoir de respecter ce délai. Ce n’est pas pour autant que le travail se fait au petit bonheur. Un produit sort de l’atelier que lorsque je suis satisfait à 100% ».
INNOVATION ET DIVERSIFICATION D’ailleurs, il dit ne proposer jamais deux fois le même produit : « Je tiens toujours à être à l’avant-garde, à suivre la tendance, à réfléchir sur ce qui ferait plaisir aux clients. Je passe beaucoup de temps à faire des recherches, à dessiner des croquis, à essayer de réaliser mes idées. J’ai commencé à travailler sur ce meuble, dès que j’ai quitté la précédente Salon de la Maison, il y a six mois ». Innover encore et toujours, c’est la seule façon de faire face à la concurrence. Lorsqu’il a démarré dans l’aluminium, il y a
ENTREPRENDRE
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
cinq ans, Fezal Soyfoo, fabriquait des portes. Il régnait en maître dans le secteur et les clients appréciaient ses produits. Malheureusement, au fil des années d’autres entreprises proposant les mêmes produits ont commencé à pousser comme des champignons. N’étant pas du genre à baisser les bras, le directeur de cette entreprise de Curepipe, décide alors de diversifier ses produits et d’innover. Aujourd’hui « Mairaco Happy Door prend en main non seulement vos cuisines en aluminium, mais aussi vos portes, vos cabines de douche et autres sanitaires pour salles de bains et toilettes. Mais les copieurs » n’ont pas pour autant disparu. : «Certes,
mais le temps qu’ils y mettent pour y parvenir, je suis déjà sur un autre produit ». A part le Salon de la Maison, il y a aussi le bouche à oreille qui marche à merveille pour les affaires de Fezal Soyfoo. « Mes clients sont mes meilleurs agents de marketing. Les Mauriciens aiment toujours filer à leurs proches les bonnes adresses. C’est ainsi quand il s’agit de restaurant, de
médecin, de plombier ou de mécanicien. Je sais qu’un client satisfait et heureux me ramènera toujours deux autres clients ». Le prix y compte également pour beaucoup : « On ne fait pas des affaires pour perdre, mais je me fais un point d’honneur de ne pas exagérer. Si quelqu’un me dit, j’ai telle somme, j’essaie, autant que possible, de créer quelque chose pour lui, car je fais du sur
< 27
mesure. Nous passons également beaucoup de temps à conseiller les gens, à les aider à préciser leurs besoins, à parler de leurs goûts. On ne peut pas, non plus, avoir des modèles passe-partout, il faut tenir compte de la maison, de l’agencement des pièces qu’on veut meubler ». Mairaco Happy Door emploie actuellement trois personnes à plein temps et une dizaine de contractuels.
DIDIER DE SENNEVILLE, DIRECTEUR DE PUBLI-PROMO
« La concurrence est une chose toujours intéressante »
LE SALON de la Maison et du Jardin qui s’est tenu du 30 octobre au 3 novembre au Centre Swami Vivekananda, à Pailles, a accueilli plus de 120 exposants. Et un nombreux public, qui cherchant des idées pour son projet de construction, qui pour la rénovation, ou tout simplement pour la décoration en vue du Nouvel an. L’homme derrière cet événement n’est autre que Didier de Senneville, le directeur de Publi-Promo qui a bienveillamment répondu à quelques questions.
endrier pour les deux éditions de l’année. D’autres viennent une fois l’an. Mais certaines optent pour chaque deux ans. Mais il y a forcément un renouvellement. ❚ Publi-Promo ne détient plus l’ex-
clusivité autour des événements concernant la maison. Est-ce que cela a des incidences sur votre Salon de la Maison et du Jardin ? Lorsque la compétition est saine, elle est très profitable et intéressante. Et je dois vous dire que le Salon de la Maison est heureux d’avoir de la compétition. Car ça nous motive à aller toujours plus loin, ça nous incite à toujours innover. En d’autres mots, à ne jamais dormir sur nos lauriers.
❚ Plusieurs exposants ont affirmé
que le Salon de la Maison est leur principal outil de marketing. Qu’est ce qui explique ce succès ? Chez Publi-Promo nous avons le souci de l’innovation. Notre premier Salon de la Maison date de 1991 et année après année nous essayons d’apporter du neuf, de suivre la tendance, de proposer des produits qui étonneront les visiteurs. Nous anticipons les attentes et les besoins du public, d’où la raison de notre succès. Je dois reconnaître que nous faisons tout ceci avec la collaboration des exposants. Nous cherchons également ceux qui sont les leaders dans les domaines re-
SALON. 120 exposants ont présenté leurs produits au SVICC ❚ Des projets ?
spectifs, des professionnels qui sont disposés à faire des recherches pour faire plaisir aux clients. Je crois qu’on peut dire qu’il y a un pacte de confiance entre les visiteurs, les exposants et Publi-Promo.
place. Sur 15 000 m2, intérieur et extérieur compris, nous n’arrivons jamais à satisfaire toutes les demandes. Je dois avouer que ce n’est pas plus mal, car nous respectons le ratio visiteurs - exposants, et c’est impeccable.
❚ Avez-vous déjà eu à refuser des ex-
❚ Retrouvez-vous les mêmes ex-
posants ? Ah, oui. J’en refuse chaque fois, car nous n’avons pas suffisamment de
posants à chacune des éditions ? Certains nous sont fidèles depuis des années, nous sommes sur leur cal-
Publi-Promo veut toujours continuer à améliorer ses services, que ce soit pour l’organisation du Salon de l’Hôtellerie, de l’Université, de la Maison et du jardin. Petite nouveauté, l’année prochaine ; un Salon pour les autrement capables. C’est une action bénévole qui a pour but de mettre en valeur les autrement capables. C’est organisé en collaboration avec la Global Rainbow Foundation.
28 >
PSYCHO
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
LIBÉREZ-VOUS DE VOS CHAÎNES PROFESSIONNELLES
Etre libre au travail ne signifie pas se dégager de toute responsabilité ou n’avoir aucun devoir. Cela signifie ne dépendre de rien ni personne pour l’accomplissement de ses ambitions, si ce n’est de soi-même. Pour ce faire vous devez vous dégager de vos barrières inconscientes
O
n a souvent l’impression de dépendre. Dépendre de son boss, dépendre des objectifs à atteindre, dépendre de son salaire… C’est parce que l’on se sent dépendant justement que l’on a toujours du mal avec la prise de risque, la nouveauté ou tout simplement le fait de s’imposer. Or ce sont des variables essentielles pour l’accomplissement de soi professionnel. On finit par ne pas être sûr que l’on trouverait mieux ailleurs, pas non plus sûr d’obtenir un meilleur salaire, plus vraiment au clair avec ses propres capacités et objectifs. C’est ce qui vous met en relation de dépendance avec votre job. Votre positionnement vous enferme dans une routine professionnelle qui vous enchaîne. IDENTIFIEZ CE QUI VOUS EMPRISONNE Vous avez un job qui ne vous intéresse pas vraiment. Un enfant. Des responsabilités. Chaque jour vous aimeriez changer de job mais vous vous sentez coincé par vos responsabilités familiales. Vous êtes commercial dans une entreprise, pourtant vous avez diplôme et expérience pour faire plus, mais le temps passe et vous n’arrivez pas
FANNY BAUER-MOTTI Directrice de Think&BE Ltd Psychologue, psychanalyste ● Spécialiste de l’individu au cœur des fonctionnements d’entreprise ● Coach professionnel et privé ● ●
Tel : 403 4414 Mob : 5478 5778 Email : fannybauermotti@gmail.com
à chercher un autre job. Vous n’êtes pas vraiment sûr que le chemin que vous avez parcouru jusqu'à aujourd’hui soit valorisé. Vous aimez votre job, mais vous n’arrivez pas à optimiser votre profession car vous vous sentez dépendant d’un boss despotique. Il y a autant de cas de figure que de vécu. Mais ce qui fait le lien entre toutes vos histoires, c’est l’impression d’être coincé, prisonnier de la place professionnelle où vous vous êtes mis. Pour sortir de cet état qui est avant tout une perception, identifiez là où vous vous sentez emprisonné. Ce qui vous fait peur dans la perspective de changer. De vous imposer. Peur des conséquences économiques ? Peur du conflit ? Peur de ne pas évoluer ? A quel endroit êtes-vous enchaîné à votre job. Une fois que vous aurez identifié les variables qui entrent en jeu et qui vous donnent l’impression que, si vous bougez, vous risqueriez de tout perdre, changez de positionnement. Car vous êtes en train de créer vous-même votre propre prison. Ce n’est pas votre lieu de travail le problème, mais votre manière de le vivre. Vous devez vous sentir là où vous êtes aujourd’hui uniquement par choix et non par défaut.
FAITES TOUJOURS UNE RECHERCHE ACTIVE D’INFORMATION Même si vous êtes plus ou moins bien dans votre travail, gardez un œil sur les offres d’emploi régionales et internationales. Cela vous sera utile sur deux points. De un vous aurez un aperçu du marché de l’emploi local mais aussi international et de votre valeur en dehors de votre entreprise ou même de vos frontières. De deux, cela vous permettra de lutter contre cette impression qu’il n’y a rien de mieux pour vous ailleurs et de constater que les opportunités sont nombreuses. Vous devez vous sentir dans votre job comme dans un lieu où l’on entre et d’où l’on sort par décision et choix. Renseignez-vous sur les nouvelles théories, les nouvelles formations, en bref donnez-vous accès au savoir. Car on est stagnant lorsque l’on reste fixé sur les infos qui nous viennent dans la main. Une profession est un apprentissage constant. Allez à la recherche de ce qui existe autour de votre travail et donnez-vous le savoir. Plus l’on sait plus on est sûr de soi et libre de ses actes et mouvements. Chaque jour vous devez savoir pourquoi vous décidez d’aller accomplir votre travail dans votre entreprise.
PSYCHO
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
Car rien de pire que d’évoluer dans un job ou l’on se sent passer à côté de ses ambitions, de soi, ou de ses capacités. Savoir que vous pouvez trouver autre chose ou que votre profil est recherché vous donnera l’assurance de votre valeur mais aussi la liberté du choix. C’est déjà un chaînon de moins autour de vos poignets de professionnel averti. FIXEZ-VOUS DES DEADLINES Je ne parle pas des deadlines imposées par votre hiérarchie. Mais vos propres deadlines à vous. « Avant l’an prochain je dois avoir gravi un échelon. Le mois prochain je dois avoir atteint la cible que je projette. Dans trois ans je dois avoir réussi à atteindre le marché international. L’an prochain je dois partir en Asie faire un repérage des opportunités. Si je n’ai pas obtenu la promotion escomptée avant six mois, je cherche autre chose. » Toutes ces décisions intérieures vous serviront de balise de sécurité pour ne pas tomber dans la routine professionnelle sans lendemain ambitieux. Ces objectifs doivent vous être personnels, non imposés et vous devez chercher à tout prix à les respecter. Ils doivent être datés et vous devez les
noter dans votre agenda. Ces buts doivent être avant tout liés à vos objectifs personnels en tant qu’être professionnel. Ce pourquoi ils doivent correspondre à vos ambitions et à votre parcours professionnel envisagé. Tout job doit être mis en relief et envisagé selon vos envies futures et non uniquement en rapport avec votre emploi actuel. AYEZ TOUJOURS DES OBJECTIFS Vivre au jour le jour à ses avantages, mais dans le cadre professionnel vous devez prendre l’habitude de vivre vos journées prises dans un enchaînement qui vous mène à bon port. Lorsque vous réussissez une mission, vous êtes en premier lieu heureux d’avoir réussi à atteindre vos objectifs, mais soyez aussi heureux d’avoir appris de cette réussite, de connaître mieux votre potentiel, ou d’éventuellement avoir agrandi votre réseau par exemple. Car toutes vos réussites ou « échecs » doivent être mis en relief en lien avec votre but ultime. Si vous n’avez pas encore de but ultime justement, prenez celui de base de toute personne : évoluer dans son job jusqu'à obtenir un épanouissement profond et ce fameux sentiment de réussite qui
Chaque jour vous devez savoir pourquoi vous décidez d’aller accomplir votre travail dans votre entreprise. Car rien de pire que d’évoluer dans un job ou l’on se sent passer à côté de ses ambitions, de soi, ou de ses capacités
< 29
s’ensuit. Vos objectifs visés ne doivent pas être flous, ou trop éparpillés dans le temps. « Je serai directeur plus tard, j’attends une promotion ; je veux beaucoup d’argent » sont par exemple de faux objectifs, qui ont comme impact sur vous de ne pas vous indiquer une vraie direction. Donc pour déjà faire un premier pas, et arriver à être plus précis dans ces objectifs de vie professionnelle, gardez en tête trois points fondamentaux. Vos objectifs ne doivent jamais être dans l’attente que quelqu’un les décide pour vous (promotion, mutation etc.). L’argent de doit jamais être une fin en soi mais un moyen. Vos ambitions doivent toujours être détaillées : je veux être directeur de quelle boîte ? La mienne ? C’est le poste qui m’intéresse ? Ou le statut ? Ayez toujours des objectifs à court terme et à long terme. Sur trois ans et sur dix ans par exemple. Ce sont ceux-là mêmes qui doivent constituer votre horizon au jour le jour. Votre liberté de pensée professionnelle, en somme, résulte de votre capacité à rendre personnel votre parcours professionnel en collectivité.
30 >
GLOBE
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 154
BARCLAYS SUSPENDS CURRENCY TRADERS
UK bank Barclays has suspended six traders as part of a probe into suggestions that currency markets could have been rigged, the BBC has learnt
O
n Thursday, Royal Bank of Scotland suspended two traders in connection with the investigation. The Financial Conduct Authority (FCA) probe is said to be at an early stage. Of the six, some work in London and some in other parts of Barclays' global business, the BBC's chief economics correspondent Hugh Pym said. Regulators around the world, including the UK's FCA, are investigating the currencies market and Barclays, RBS, Citigroup, Deutsche Bank and UBS have all confirmed that regulators have been in contact with them over the currency probe, though there is currently no evidence of wrongdoing. On Friday, JP Morgan Chase added that it was also being questioned. "These investigations are in the early stages and the firm is co-operating with the relevant authorities," JP Morgan said. 'WORTH MILLIONS' Citigroup issued a statement saying: "Government agencies in the US and other jurisdictions are conducting investigations or making inquiries regarding trading on the foreign exchange markets." The global foreign exchange market is worth more than $5tn a day, and London is the most important hub, accounting for about 40% of all foreign-exchange trading. Suspicions of exchange rate manipulation centre on a one-minute window
IT SAID it was co-operating with regulators in the inquiry, which comes on the heels of other scandals, including Libor rate-fixing. Regulators around the world, including the UK's Financial Conduct Authority, are investigating currency trading. The news came as the bank announced an increase in profits so far in 2013. In the first nine months of the year, it said pre-tax profits rose to £2.85bn, from £962m in the same period last year. "Various regulatory and enforcement authorities have indicated they are investigating foreign-exchange trading, including possible attempts to manipulate certain benchmark currency exchange rates or en-
of trading at 16:00 every day that is used to set exchange rates. The suggestion is that traders colluded to push through high volumes of trades in the run-up to and during the window to influence rates. "If some of the big players in the market got together and put through some very large trades - billions of dollars each
- then that could affect the market," said Mark Taylor, a former forex trader who is now dean of Warwick Business School. "It would take a huge amount of money to move the market, but you only have to move the market a small amount for a small period, and that could be worth millions of dollars of profit for the banks."
MANIPULATION In a statement released alongside its quarterly results on Wednesday, Barclays said: "Various regulatory and enforcement authorities have indicated they are investigating foreign-exchange trading, including possible attempts to manipulate certain benchmark currency exchange rates or engage in other activities that would benefit their trading positions. "The investigations appear to involve multiple market participants in various countries. "Barclays Bank has received inquiries from certain of these authorities related to their particular investigations, is reviewing its foreign-exchange trading covering a several-year period through August 2013 and is co-operating with the relevant authorities in their investigations." Barclays said that it did not yet know what the legal and financial impact from the inquiry would be. Last year, Barclays, along with other international banks, was fined for manipulation of the Libor inter-bank lending rate. In the case of Libor, there is also now a criminal investigation by the Serious Fraud Office. Banks in the UK are also still setting aside billions to pay compensation for mis-sold payment protection insurance (PPI).
Source : www.bbc.co.uk
BARCLAYS REVIEWING CURRENCY TRADES
Barclays Bank has said it will review how its currency trading operated over the past several years, amid a new inquiry into market manipulation gage in other activities that would benefit their trading positions," the bank said. "The investigations appear to involve multiple market participants in various countries. "Barclays Bank has received inquiries from certain of these authorities related to their particular investigations, is reviewing its foreign-exchange trading covering a several-year period through August 2013 and is co-operating with the relevant authorities in their investigations."
'THIRD HEADACHE' Other institutions, such as Deutsche Bank and UBS, have already said they are involved in the investigation. Barclays added that it did not yet know what the legal and financial impact from the inquiry would be. The BBC's business editor Robert Peston says that this is the "third such headache for Barclays, having already suffered penalties of £290m for rigging Libor interest-rate benchmarks and being subject to investigations into whether another important financial
price, the so-called ISDAfix, has been manipulated". Barclays, along with other international banks, has been fined for manipulation of the inter-bank lending rate Libor, a scandal which emerged in June 2012. In the case of Libor, there is also now a criminal investigation by the Serious Fraud Office. Barclays also said that the amount that it had set aside to pay compensation for mis-sold payment protection insurance (PPI) was unchanged at £3.95bn. On Tuesday, Lloyds
Bank said it would set aside another £750m for compensation for PPI mis-selling, taking the total to £8bn. In a statement, Barclays chief executive Antony Jenkins said that he was "not complacent". He added: "My executive team know we must push harder in the final quarter and into 2014." An earlier version of this story suggested that provisions for PPI mis-selling had been reduced - this was not the case. Source : www.bbc.co.uk
GROS PLAN
MERCREDI 6 NOVEMBRE 2013 EDITION 154 | CAPITAL
< 31
FUND RAISING
AfrAsia Bank celebrates South Africa's vinous offering A frAsia Bank announced, last week, its forthcoming AfrAsia Bank Cape Wine Auction, in collaboration with Warwick Wine Estates in South Africa, scheduled from 13 to 15 March 2014. The annual charity event, modeled in the famous Napa Valley, is going to be one of the most significant international wine-charity auctions ever conceived in South Africa. The three day event will be, according to the Bank, a top-drawer affair that celebrates that country’s vinous offering on an international stage, while uniting the industry around the philanthropic goal of raising a significant amount of money for disadvantaged children. To announce this unique event, connoisseurs of fine wines across six continents were connected on 25th October, at precisely the same time, through video
The 'Pebbles Project' and 'Make a Difference Foundation' are the two main organizations which have been chosen to help the poor and illiterate children through education, support and training James Benoit, AfrAsia Bank CEO
conferencing, for a glorious launch. An impressive champagne brunch in Seattle, a chic lunch in Sao Paolo and remarkable
cocktail parties in Zurich, Franschhoek, Mauritius, Hong Kong, Manila and Sydney marked the debut of the AfrAsia Bank Cape Wine Auction celebrations of 2014. “AfrAsia Bank’s association with such a distinguished event aims at offering the opportunity to our clients to access the best wines across the world whilst being altruistic in helping South African children. We appreciate the pivotal role education has to play in the delivery of social transformation and this has always been the bank’s priority in terms of CSR, whether in Mauritius or abroad. The 'Pebbles Project' and 'Make a Difference Foundation' are the two main organizations which have been chosen to help the poor and illiterate children through education, support and training,” stated AfrAsia Bank CEO James Benoit.
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION ET DES RESSOURCES HUMAINES
COMMUNIQUE
COMMUNIQUE OFFER OF SCHOLARSHIPS UNDER THE NEW ZEALAND DEVELOPMENT SCHOLARSHIPS PROGRAMME FOR POST GRADUATE COURSES FOR 2014
SUMMER SCHOOL PROGRAMME 2013 Suite au succès du Summer/Winter School Programme lancé depuis novembre 2011, le Ministère de l’Éducation et des Ressources Humaines tient à informer les parents qu’un programme similaire sera mis en oeuvre durant les vacances scolaires novembre/décembre 2013 dans les écoles suivantes:
Zone 1
Zone 2
Zone 3
Zone 4
1
Edgar Laurent GS
Aimée Cesaire GS
Beau Vallon
Bambous ‘A’ GS
2
Emmanuel Anquetil GS
André Bazerque GS
Bel Ombre GS
Black River GS
3
GRNW GS
Barkly GS
Cité Atlee GS
Candos GS
4
Pamplemousses GS
Belle Mare GS
Rev.H. Espitalier Noël GS
La Gaulette GS
5
Pte aux Piments GS
R.C. Nuckchady GS
N D du Mt Carmel RCA
Flic en Flac GS
6
S S Ramgoolam GS
Sir P Dallais GS
Souillac RCA
7
Surtee Soonee GS
Vel Govinden GS
8 Xavier Christian Barbe GS 9
St Antoine RCA
The Government of New Zealand is providing Development Scholarships (NZDS) to targeted countries in Africa including Mauritius. These Scholarships offer the opportunity to undertake studies at postgraduate level in tertiary education institutions in New Zealand. The Scholarships Scheme aims at strengthening sustainable economic development in Africa by contributing to human resource development. For the 2014 intake, scholarships will be offered at postgraduate level for studies related to Sustainable Economic Development, with preference given to the following sectors: ◗ Agriculture development ◗ Renewable energy 2. Type and Level of Scholarships NZDS are awarded for full-time, postgraduate level study (i.e. Postgraduate Certificates, Postgraduate Diplomas and Masters degrees) starting in July 2014. 3. Eligibility criteria and information on the NZDS
Ce programme de soutien scolaire académique pour les enfants fréquentant ces écoles en standards III et IV en 2013 sera agrémenté d’activités ludiques, récréatives et artistiques. Un repas chaud sera servi aux enfants. Le programme comprendra aussi une excursion éducative.
Les activités auront lieu trois fois par semaine, les mardis, mercredis et jeudis, de 9 heures à 15 heures. Le programme débutera le mardi 12 novembre et se terminera le jeudi 5 décembre 2013. Les parents des élèves de standards III et IV des établissements susmentionnés sont priés de prendre contact avec le maître d’école de l’établissement que fréquente leur enfant entre 9 heures et 15 heures le jeudi 7, ou entre 8 heures et midi le vendredi 8 ou le lundi 11 novembre 2013 afin de compléter les formalités.
Applicants must meet the eligibility and selection criteria as outlined in the following website: http://www.aid.govt.nz/funding-andcontracts/scholarships/eligible-countries/africa Details of the Scholarship Scheme are also available at the above-mentioned website. 4. Application process and closing dates of applications Candidates should apply directly to one of the participating New Zealand Education Institutions by 2 December 2013 after ensuring that they meet the New Zealand Scholarship eligibility criteria. Details of the Institutions and their respective closing dates for applications are available at the abovementioned website. Ministry of Education and Human Resources MITD House, Phoenix
Ministère de l’Education et des Ressources Humaines
Le 04 Novembre 2013
WINE AUCTION. Mike Ratcliffe, Managing Director Warwick & Volafonte Wine Estates, during the launch event
29 October 2013