CONFLIT AVEC SA TEAM
Avoir des conflits avec son équipe, ceux que l’on tente de diriger vers un but, est courant. Que ce soit parce que notre autorité est mal vécue, ou de par les individualités qui fondent notre team, les conflits sont inhérents à la fonction de dirigeant Edition 155 – Mercredi 13 novembre 2013
LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU
Votre hebdomadaire à Rs 15
ETAT DES LIEUX
NITIN MEHTA,
LE PARCOURS DE NOS FRÈRES SINO-MAURICIENS
“THE FUTURE OF FINANCE IS STILL VERY BRIGHT”
Si le law and order est un indicateur économique important, la situation précaire régnant ces derniers temps à China Town a fait bouger nos compatriotes de la communauté sino-mauricienne. Le meurtre d'un ressortissant chinois a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase
CFA MANAGING DIRECTOR FOR EUROPE, MIDDLE EAST AND AFRICA
The financial services industry has been gripped by a crisis of confidence since the start of the financial crisis back in 2008. Yet, the worst is now behind us, and practitioners have learned from their errors. No one, however, can predict when the next crisis will take place. Nitin Mehta, who spent a few days in Mauritius to celebrate the tenth anniversary of the local CFA Institute, gave Capital his insight on the future of the industry
ANDRÉ BONIEUX,
SENIOR PARTNER, PRICEWATERHOUSECOOPERS
« SANS LE SECTEUR PRIVÉ, LE MÉTRO LÉGER NE SERA QU’UNE AUTRE CNT » BUSINESS
PATRICE TALLA TAKOUKAM, REPRÉSENTANT DE LA FAO
EXPENSIVE GATEWAY TO AFRICA
« IL FAUT RENDRE LES MÉTIERS AGRICOLES MOINS PÉNIBLES SI ON VEUT ATTIRER LES JEUNES »
ACTA PUBLICA
MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 EDITION 155 | CAPITAL
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SUDHIR SESUNGKUR, EXPERT-COMPTABLE ET ASSOCIÉ DU CABINET MAZARS
« IL EST URGENT DE REVOIR NOTRE MODÈLE ÉCONOMIQUE »
Horizons bouchés, observe Sudhir Sesungkur. Le budget 2014, estime l'expert-comptable, pêche par manque de profondeur et de substance. Il ne voit aucun projet de société valable dans les discours des dirigeants politiques du pays ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY ❚ Quelle est votre analyse
du climat économique, cinq jours après la présentation du budget 2014 ? Un budget n’est pas un simple exercice comptable. Il est un outil de développement à travers lequel nous préparons l’avenir du pays et de sa population. Il est impératif de cadrer le budget avec un projet de société. La jeunesse commence à perdre espoir dans le système politique et un modèle économique qui ne donnent pas de résultat. Il devient urgent de repenser notre modèle économique. La situation est grave. Le niveau d’investissement privé a chuté drastiquement et il n’y a pas de nouveaux projets. Les grosses entreprises du pays sont également confrontées à un endettement conséquent. Nous avons des banques qui ont financé de gros projets immobiliers et hôteliers qui peinent à décoller. Si ces compagnies n'arrivent pas à rembourser leurs dettes, les banques feront face à une situation qui pourrait peut-être fragiliser notre secteur financier. Enfin, malgré le stimulus package, de nombreuses entreprises n'ont pu retrouver leur rentabilité et la confiance de leurs créanciers.
nances avait prévu une croissance de 4% en 2012, mais le résultat a été nettement en-dessous de ses espérances. Nous avons fait seulement 3% en 2012. Ce sera la même chose en 2013. Plusieurs secteurs économiques sont en panne depuis longtemps ; le manufacturier, le tourisme, la construction, entre autres. Le niveau d’investissement est presque à zéro dans le manufacturier et l’industrie. L’économie réelle est en berne, alors que la seule source de FDI est la vente des terres à travers les projets IRS et RES. La confiance des investisseurs est au plus bas, la baisse de l’indice SEMDEX ces dernières jours en témoigne. L’incapacité de créer des emplois productifs pour nos jeunes démontre les limites de notre économie. On a parlé de résilience au début, et par la suite de « jobless growth », mais en réalité notre économie est essoufflée. Il n’y a pas de nouveaux secteurs qui puissent créer des emplois productifs. Un grand nombre de Mauriciens sont confrontés à un grave problème de surendettement, alors que les prix des produits de base et des utilités continuent à augmenter. Cette situation rend la vie de la grande majorité des gens très difficile.
❚ Vous ne croyez donc pas
que le budget 2014 va relancer l’économie ? Avant de décrypter le budget 2014, faisons une brève rétrospective sur la performance économique de Maurice ces dernières années. Depuis 2008, le pays connaît une baisse continue dans le taux de croissance, qui est descendue à presque 3% en 2013 (Source – Mundi Index), alors que l'Afrique oscille entre 6 - 7%. Malgré les mesures de relance annoncées dans ses précédents budgets, l’économie n’a pas décollé. Le ministre des Fi-
❚ Mais les mesures sociales
route est très longue. Il nous faudra aussi trouver les financements et/ou des partenaires pour faire aboutir ces projets. Le projet de « Blue economy » date d’un certain temps déjà. D’autre part, le « airport hub » et le « petroleum hub » ne pourront créer le nombre d’emplois espéré, car ce sont des secteurs très spécifiques. L’expertise requise pour opérer ces services viendra sûrement de l’étranger.
❚ Xavier-Luc Duval a pro-
posé plusieurs pôles de croissance pour relancer l’économie. Cela ne vous rend-il pas moins pessimiste ? Le ministre des Finance fonde beaucoup d'espoir sur l’économie maritime, l’économie verte, l’industrie du cinéma et la stratégie africaine. Mais le grand défi reste la mise en œuvre des projets annoncés. Plusieurs de ces projets demandent des études approfondies avec la publication, à terme, d’une feuille de route. D’ici là, la
❚ Un Mauritius-Africa
Fund de Rs 500 millions, c'est quand même du concret ? Maurice ne peut ne pas prendre avantage des opportunités que ce continent représente pour les années à venir. Cependant, il faut rester lucide quant à la manière de s’y prendre. L’enveloppe de Rs 500m sur cinq ans ne va certainement pas suffire. Mais en dehors des facteurs financiers, le secteur privé mauricien doit changer de « mind set ». Plusieurs de
annoncées par Xavier-Luc Duval ne visent-elles pas, avant tout, à réduire les risques de fractures sociales ? Certes, le budget contient un certain nombre de mesures qui vont alléger certaines couches de la population, mais la précarité de l’emploi demeure l’angoisse principale des gens. Les mesures qui visent à encourager les gens à acquérir une maison sont intéressantes, car le secteur de la construction a bien besoin d’un « boost » ces jours-ci. N’empêche que l’Etat aura des difficultés à trouver les ressources financières nécessaires pour en asurer le financement. Les revenus de l’Etat sont constamment sous pression, alors que ses dépenses augmentent. Tout indique que la très faible croissance, l’augmentation du chômage ainsi que la hausse de la dette publique, vont mettre énormément de pression sur les recettes de l’Etat.
Certes, le budget contient un certain nombre de mesures qui vont alléger certaines couches de la population, mais la précarité de l’emploi demeure l’angoisse principale des gens ces grands groupes hésitent toujours à s’engager en Afrique. Mêmes les entreprises de l’Etat n’ont pas songé à une stratégie africaine à ce jour.
❚ Le ministre a annoncé
plusieurs mesures pour l’informatisation des services publics. Pensez-vous que nous pouvons nous attendre à une amélioration des services de l'administration publique ? La question de l’efficience de nos services publics reste un sujet très pertinent. L’amélioration des services publics doit être une priorité. Dans la conjoncture économique difficile, beaucoup de gouvernements sont tentés de réduire les dépenses publiques. Réduire les charges réglementaires et administratives et promouvoir des normes élevées en matière de transparence, d’intégrité et de responsabilité de l’administration publique sont autant de mesures qui contribuent à accroître la productivité et à renforcer la compétitivité d'un pays.
ACTA PUBLICA
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BILAN FINANCIER
Hausse de revenus pour LUX* Resorts
Q
ue de bonnes nouvelles pour LUX* Resorts. En effet, le groupe hôtelier à enregistré une hausse de 22% sur ses revenus pour le trimestre clos le 30 septembre 2013, comparé à la période correspondante en 2012. Les revenus enregistrés pour ce trimestre sont de Rs 787 millions, comparé à Rs 645 millions l'année dernière. D'autre part, avec ces revenus enregistrés pour le dernier trimestre, l’EBITDA (revenus avant intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions) du groupe s’élève à Rs 49 millions par rapport à Rs 2 millions pour la même période l'an dernier. EMPRUNTS EN BAISSE Le groupe a aussi noté que la perte d'exploitation est passé de Rs 79 millions à Rs 31 millions et les charges financières ont diminué de Rs 10 millions à la suite de la réduction des emprunts et de la conversion d'une partie importante des prêts li-
ARRIVÉES. Le troisième trimestre a vu un taux d’occupation de 67% dans les hôtels LUX*
bellés en roupies et en euros au cours de la dernière année financière. Le CEO de LUX* Resorts, Paul Jones, se dit encouragé par
Lottotech bientôt cotée en Bourse
LA DÉCISION a été prise. Il ne reste maintenant plus qu'à faire officiellement la demande pour que Lottotech Ltd soit cotée en Bourse. Le groupe Gamma-Civic Ltd a émis un communiqué à cet effet ce mardi. On y lit ainsi que « Gamma-Civic Ltd informs its shareholders, investors and the public in general that Lottotech Ltd, its subsidiary company operating in the lottery cluster, will apply for listing on the Official Market of the Stock Exchange of Mauritius Ltd. » Pour rappel, c'est en 2008 que Lottotech Ltd commence sa grande aventure, après que la filiale ait répondu aux critères d'appel d'offres de la State Investment Corporation (SIC), initiateur de la loterie nationale. En avril 2009, Lottotech obtient officiellement la licence d'exploitation. La compagnie promet alors de contribuer aux grandes causes nationales et sociales, notamment dans les domaines de la santé, l'éducation, le sport et la culture. La mise en place de tout le système prend quelques mois. Finalement, en octobre de la même année, le coup d'envoi est donné au Hilton Hotel. Le premier tirage du Loto a lieu le 7 novembre, et le 30 du même mois, le jeu fait son premier multimillionnaire. Misant sur l'innovation, Lottotech mettra par la suite une multitude de cartes à gratter (Gold Chest, La Faya, Lucky Cash, Cars & Cash, Diamants, Goal, Blackjack, Pile ou Face...) ainsi que le jeu télévisuel Le Millionnaire, sur le marché. Le jeu le plus populaire demeure toutefois le Loto. Cette semaine ne sera pas différente, puisque la cagnotte mise en jeu sera de Rs 55 millions.
l'amélioration notée des arrivées en provenance des marchés émergents comme la Chine. « Malgré l'environnement économique incertain qui influe sur nos
marchés européens, notamment la France, nous sommes encouragés par la récente amélioration notée des arrivées en provenance des marchés émergents. La Chine est désormais le 5e marché pour Maurice, dépassant l’Allemagne. C’est de très bonne augure pour nous et je pense que nous devons redoubler d’efforts à ce niveau », dit-il. En ce qui concerne l'occupation des hôtels au niveau du groupe pour le trimestre clos le 30 septembre 2013, celle-ci était de 67%, marquant ainsi une hausse de 10% par rapport à la période correspondante en 2012, tandis que l’ADR (moyenne quotidien par chambre) durant la même période est améliorée de 10%. En raison de l'amélioration de l'occupation et de l’ADR, le RevPAR du groupe (Revenus par chambre disponible) pour le trimestre a augmenté de 27 % par rapport à l'année dernière. « Nous sommes heureux d'annoncer que le taux d’occupation et l’ADR sont en avance sur l'an
dernier pour le trimestre en cours et dans ces conditions les résultats pour le deuxième trimestre devraient montrer une croissance à deux chiffres de l'EBITDA par rapport au trimestre correspondant l'an dernier », a souligné le CEO du Groupe LUX*. Sur le plan national, les arrivées touristiques pour le trimestre clos le 30 septembre 2013 s'élèvent à 222 779, ce qui représente une hausse de 7 % par rapport au trimestre correspondant de l'an dernier, avec les arrivées en provenance d'Europe au même niveau que l'an dernier. La France, premier marché à l'île Maurice, a diminué de 7 %. Cette baisse est compensée par les arrivées du Royaume-Uni, de la Suisse et de l'Allemagne qui ont augmenté de 18 %, 13% et 4% respectivement. Les arrivées en provenance de la Chine ont augmenté de 130 % pour atteindre 13 329 contre 5 456 pour la même période il y a un an.
DUVAL AU PARLEMENT
« Le PRB n’affectera pas l'inflation » LE DERNIER rapport du Pay Research Bureau (PRB) et l'Errors, Omissions and Anomalies Committee (EOAC) Report 2013, les deux au coût cumulé de Rs 6 milliards, n'auront pas d'impact significatif sur l'inflation. D'autant que le taux de l'inflation est passé de 3.9% en 2012 à un taux estimé de 3.6% cette année. Cette indication a été donnée, hier, au parlement, par le ministre des Finances qui répondait à une interpellation de Kee Chong Li Kwong Wing. Le député et membre de la Commission économique du Mouvement militant mauricien (MMM) interrogeait le ministre des Finances et du Développement économique sur les implications de ces deux rapports sur les finances publiques. Le rapport du PRB, préparé par son directeur Mohun Aujayeb, coûtera Rs 4.6 milliards chaque année, alors que l'EOAC, travaillé par Dev Manraj, pèsera Rs 1.4 milliard. La révision des salaires se fera en trois étapes et sera comme suit : Rs 1 milliard en 2013, Rs 1.4 milliard en 2014 et Rs 1.8 milliard en 2015. “The average increase in salaries with the implementation of the two reports is estimated at around 25% in 2013 and will go up to 30% by 2015 (…) The pre-tax salary ratio of a General Worker to Permanent Secretary, which was 1:8.6 in 2008 and 1:7.7 as at 31 december 2012, now stood at 1:7.5 with the overall salary review exercise”, a commenté Xavier-Luc Duval, tout en précisant que l'implémentation de ces deux rapports contribuera à hauteur de 1.6% au Produit intérieur brut (PIB) 'to the overall budget deficit'.
TABLEAU SALARY GROUP Up to Rs 6,800
AVERAGE INCREASE IN SALARY 40%
Above Rs 6,800 up to Rs 10, 000
36%
Above Rs 10,000 up to Rs 30, 000
30%
Above Rs 30,000 up to Rs 75,000
25%
Above Rs 75,000
30%
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FINAL REPORT
MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 155
ANDRÉ BONIEUX, SENIOR PARTNER, PRICEWATERHOUSECOOPERS
« Sans le secteur privé, le métro léger ne sera qu’une autre CNT » ▼ RUDY VEERAMUNDAR ❚ Vous avez déclaré, lors du Budget
Breakfast de PriceWaterhouseCoopers, que le secteur privé doit être un acteur important du projet de métro léger. Pourquoi ? Le projet de métro léger, il y a cinq ans, coûtait 7 milliards. Aujourd'hui, le coût est de 15 milliards. Qu'est-ce que ça veut dire ? Que le gouvernement nous ouvre une autre CNT ? Les syndicats tournent le ministre en bourrique. Il faut que ce soit une entreprise du secteur privé qui gère le projet, tout en ayant un régulateur qui veillera aux intêrets du voyageur en termes de tarifs, de régularité des trains et de la qualité du service. Le régulateur aura aussi le devoir d'imposer des normes de qualité de services à l'opérateur. Mais l'opérateur doit aussi être du privé, car il lui faudra connaître le business. S'il faut acheter des trains, il ira chercher chez les fournisseurs de meilleur marché et de meilleure qualité. Si c'est l'Etat qui prend en charge un tel projet, ce sera le ministre de tutelle qui s'en occupera et il lui faudra connaître la valeur réelle des choses. Je dis ça car il y a trop d'influences sur les politiciens. Un fabricant ira voir le Premier ministre et un autre le ministre, alors que c'est le contraire que l'on fait au sein du secteur privé. Le secteur privé, lui, s'occupe de son business en sachant que le régulateur lui a donné une certaine somme pour un billet, et c'est à partir de là qu'il fera son investissement. Ceci dit, un projet d'une telle envergure que le métro léger ne peut se faire par le seul secteur privé. L'accès à la terre, c'est le gouvernement qui l'a. De même, le tracé et la stratégie sont essentiellement ceux du gouvernement. Cependant, le Capital Investment, ou la gestion, si on les laisse entre les mains de l'Etat, on aura une autre CWA ou une CNT bis, et cet état de choses ne produira qu'une mauvaise gestion. Il est donc important que ce projet soit 'private sector led'. De plus, dans l'éventualité où le secteur privé fasse faillite, cela voudra dire qu'il perdra son argent. Que fera
PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
La fin du monopole de la STC sur l'importation de l'essence, la création de nouvelles entités appelées à opérer dans le domaine des finances et la nécessité pour le projet de métro léger d'être confié au secteur privé. Ce sont là quelques-uns des thèmes commentés pour Capital par André Bonieux, Senior Partner chez PriceWaterhouseCoopers
FINAL REPORT
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ront la permission d'importer pour leur compte. Les Total, les Shell, les Indian Oil de ce monde, eux, ont accès à de l'essence à des prix que la STC n'a pas. Quand la STC lance un 'tender', c'est pour des contrats sur plusieurs années, tandis que le 'bunkering', c'est l'affaire du mois ou de la semaine, ce qui donne à une compagnie pétrolière plus de libertés de faire du business. Et ça, c'est une bonne chose. Aujourd'hui, ces compagnies sont obligées d'acheter de la STC pour ensuite revendre. Tandis que là, elles vont faire venir de l'essence pour leur propre compte, elles vont le mettre dans leur 'tanks', et vont le revendre à leurs clients. Les opportunités sont bonnes. Tout ce qui encourage le business, tout ce qui encourage l'investissement, et où il y a moins de gouvernement, ne peut être qu'une bonne chose pour l'île. Pour le 'bunkering', il y a des gens ici, de Shell et de Total, qui sont très motivés. Ils voient déjà des opportunités. Qui dit investissement dit aussi création d'émploi et valeur ajoutée. C'est dans cette direction-là qu'on doit aller.
alors le gouvernement ? Elle revendra le business à un autre opérateur, qui reprendra le manteau. Au final, c'est de cela qu'il s'agit. Ce que je veux dire, c'est que le métro léger représente tellement d'argent qu'il y a très peu de 'room for mistakes'. Qu'il y ait un 'tender process' pour avoir un opérateur, et qu'il y ait un régulateur pour assurer la bonne marche de ce projet. C'est un projet qui peut marcher s'il y a une stratégie derrière, car le secteur privé n'investira pas son argent sans cela. Il faudra aussi un 'toll' à l'entrée de Port-Louis, qui découragera le 'commuter' à prendre sa voiture. A ce moment-là, ce dernier va faire son petit calcul, et en conséquent, prendra le train. Le 'toll' en question, dans l'éventualité où elle est appliquée, ne sera effective que de 7h30 à 18 heures, et ce uniquement durant la semaine. ❚ Avez-vous une indication quant
au 'timeframe' du projet de métro léger ? Le gouvernement n'a pas communiqué là-dessus. Il n'a fait que donner des informations sur le 'planning' et le côté 'consulting' à des Singapouriens. Le planning a donc été fait par le gouvernement singapourien. Il n'y a pas eu de 'tender', et nous, au secteur privé, nous ne sommes pas au courant d'un appel d'offres. Aujourd'hui, les Singapouriens ont lancé un 'project paper' à l'intention des opérateurs privés, pour que ces derniers démontrent un intêret... Ce sera peut-être la RATP, ou d'autres compagnies privées déjà dans le 'mass commuting', qui y répondront. Bien souvent, ce sont les fabricants de tram qui s'y intéressent. Ils s'associent aux opérateurs pour signer un contrat d'investissement et de gestion. Là, je crois qu'ils vont vers un contrat de 30 ans probablement. ❚ Pourquoi le Mauricien hésite-t-il
à investir ? Je crois que c'est culturel. Je crois que les Mauriciens aiment mettre leur argent dans la terre et les producteurs aiment mettre leur argent en banque. Il y a une relation de confiance, car 'no bank depositor has ever lost money in Mauritius'. Je crois que par rapport à ça, le Mauricien aime la sécurité. Je crois aussi que la bourse, c'est culturel. C'est un peu le Champ de Mars, car les gens prennent des paris chez des compagnies. Mais cette course-là ne dure pas deux minutes, mais plusieurs années. ❚ Le 'listing' de la Sicom est-il une
bonne chose ? Oui, c'est une bonne chose. On peut voir que le gouvernement est resté majoritaire au sein des compagnies qu'elle a listées, à l'exemple de la State Bank. Mauritius Telecom devait être listée, mais ne l'a pas été fi-
❚ Xavier-Luc Duval a également
Je crois aussi que la bourse, c’est culturel. C’est un peu le Champ de Mars, car les gens prennent des paris chez des compagnies. Mais cette course-là ne dure pas deux minutes, mais plusieurs années nalement, car ils ont trouvé que ce serait 'politically insensitive', ce qui est du n'importe quoi. Quant à la Sicom, elle fait très bien, car elle a un bon management. La bourse, c'est plus pour les actionnaires de la Sicom pour des raisons de 'cash', car ils veulent convertir l'investissement. Ça ne vas pas changer la vie de la Sicom d'être en bourse, mais peutêtre celui des actionnaires. Pour les opérateurs du secteur, cela veut dire plus d'opportunités, plus de choix et donc les gens aiment. La Sicom a d'ailleurs fait un appel d'intérêts
pour tout le planning, et nous lui avons déjà fait parvenir nos propositions. Pour nous, c'est plus 'visible' que le métro léger. ❚ Le ministre des Finances veut
mettre fin au monopole de la STC sur l'importation de l'essence ? Quel est votre avis sur la question ? Aujourd'hui, l'importation de l'essence, c'est le monopole de la STC. Ce que le gouvernement vient dire, c'est que pour certaines activités, les compagnies pétrolières au-
annoncé la création d'une Serious Fraud Squad et d'un Ombudsman des Finances pour venir renforcer un cadre régulateur comprenant déjà la Financial Services Commission (FSC), la Banque de Maurice (BoM) et la Financial Intelligence Unit (FIU). Quelle est votre analyse ? Le ministre a expliqué que les crimes en col blanc demandent des spécialistes, ainsi qu'une équipe mieux intégrée. Je n'ai pas de problème avec ça. Mais je dirai que lorsqu'on crée une nouvelle institution, cela veut dire qu'il faut y installer un directeur, un board, un chairman... Moi, ce que j'espère, c'est qu'ils prendront ces ressourceslà 'from existing', plutôt que d'aller encore créer des postes de fonctionnaires, parce que malheureusement, le fonctionnaire, c'est le secteur public. Où cherche-t-on l'argent nécessaire à la création de postes additionnelles ? Ça provient des taxes ! Alors, plus vous avez de fonctionnaires, plus vous mettez de pression sur la taxation, et c'est vous et moi qui allons payer pour eux. Il vaudrait mieux qu'ils prennent des gens de la banque centrale, de la FSC, de la FIU... Prenez les gens qui sont là et regroupez-les dans une unité plus spécialisée. C'est un peu une question de mentalité, car déjà, nombre de fonctionnaires existants ne sont pas aussi efficaces. Alors à quoi cela nous avance de nous engager dans cette affaire avec de nouvelles recrues ? Il faut réorganiser ce qu'on a déjà pour créer ces nouveaux organismes et mettre l'emphase sur l'efficacité.
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ENTRETIEN
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The financial services industry has been gripped by a crisis of confidence since the start of the financial crisis back in 2008. Yet, the worst is now behind us, and practitioners have learned from their errors. No one, however, can predict when the next crisis will take place. Nitin Mehta, who spent a few days in Mauritius to celebrate the tenth anniversary of the local CFA Institute, gave Capital his insight on the future of the industry
NITIN MEHTA, CFA MANAGING DIRECTOR FOR EUROPE, MIDDLE EAST AND AFRICA
“THE FUTURE OF FINANCE IS STILL VERY BRIGHT” ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
PHOTOS : PATRICE BRETTE
offer.
❚ The financial crisis began in
❚ How does the future of finance
2008. We are now in 2013. Can we still talk of a crisis? I think the worst is probably behind us. We are finally seeing some economic growth. Central banks around the world are injecting a lot of liquidity. The market has probably saved us from the disaster that could have ensued after the crisis started in 2008. But there have been so many lessons to take from the crisis. The most disappointing for anyone working in finance has been the huge erosion of trust. Not only have markets traded differently, but the cases of outright frauds have been so widespread that, not surprisingly, investors have lost trust. Successive surveys from different parts of the world show that financial services are now among the least trusted industries. This is disappointing to any practitioner. What happened is that perhaps the pendulum swung too far away from professional values, with too much focus on profits. Similarly, there was focus on innovation rather than focus on ethics. Even as individuals, many practitioners were busy building their careers when they should have really been building that competent character for the longer term. I think the crisis has revealed some of the weaknesses not only in the global financial architecture, but also in the fabric of professionalism among practitioners as well. As an industry and professionals, we need to fix that, not only for our own prestige, but also for the sake of investors and the society at large. Otherwise, investors won't bring their savings to the financial services companies so they can be employed efficiently. That would be an issue for the whole economy. A lot needs to be fixed, even though we seem to be emerging from the worst possible outcomes.
present itself? Over the long term, the future of finance is still very bright. It serves an important function in the local and global economy. We all know that we cannot do without banks, without the services they provide or without investing. Clearly, finance is important and will continue to be so. In fact, what I expect over the long term is that finance will broaden and deepen, especially in developing markets. Finance is a critical element of economic growth. What we need to do is make sure that we fix the obvious flaws that were revealed in the most recent crisis. We will be busy doing that even while preparing future generations of professionals.
❚ What was the role of the CFA
Institute during the crisis? We have spoken out in a number of ways to make sure that the defaults that have taken place, and still are, are completely reformed by the
❚ In the wake of the financial crisis,
it was said that the finance industry needed to repair its image. In the years to come, will that be a reality? Repairing our image should really be secondary. We should be honest and fix the flaws that have been revealed. The image will improve if we fix the flaws. We need to earn the trust of those people who save and invest. We have to look after their wealth and manage the risks of those investments appropriately. ❚ Are we ready for upcoming regu-
expertise of our members. What we have been doing is really channeling their perspectives and expertise to make sure the reforms are going in the right directions. We have engaged with regulators and policy makers around the world as they fashioned new rules to make sure the next crisis is averted and investors are protected. Our profession exists not to protect its members, but the society. We have stepped up ethics to raise financial literacy and financial knowledge. Most importantly, earlier this year, we launched a new certification called Claritas. It provides basic education in finance,
economics and accounting. While the CFA programme has been very popular, those members told us that a lot of people they work with, in the legal department or marketing, also need education to understand what finance is all about. There can be a common language of communication. In response to this request, we launched Claritas, which we hope will provide the knowledge in Africa in terms of investor protection. A new initiative has also been launched, called The Future of Finance. We have selected half a dozen themes which we think we are to pursue in what finance really has to
lations such as the Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA) and Basel III? Let’s take Basel III, which is the latest response to the financial crisis. There is a range of views about how effective it will be. But ultimately, the aim of Basel III is to protect the depositors appropriately. Several things happened to bank depositors during the crisis. Banks were on the edge of bankruptcy and had to be rescued at huge costs. Many governments now want to avoid this. We also saw that many banks did not have enough capital, which is why they became too fragile relative to the risks. Undertaking Basel III is to ensure that there is enough capital. We also lacked mechanisms to respond to
ENTRETIEN
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bankruptcy of banks. Either the business failed like in the case of Lehman Brothers, or was saved by government. Therefore, we need better protection in that. Having Basel III means that not only will there be more equity, but also that more of the debts the banks have will be converted to equity like finance. That will provide better protection against bankruptcy. Governments will not have to come to the rescue when failures take place. Taking FATCA more broadly, we have to respond to the need for better regulations. There will have to be better coordination between regulators around the world, reflecting the much closer integration of financial markets. These days, investors can be from anywhere in the world. Much coordination among financial regulators is inevitable. ❚ The recent Ponzi schemes
scandals in Mauritius have highlighted the lack of financial education in the country. What is the role of the regulator in addressing that issue? Ponzi schemes are not unique to Mauritius. We saw the Madoff case a few years ago. I think the way to preempt, to avoid and detect Ponzi schemes will involve a mosaic of measures. Any regulator should ensure that there is sufficient scope over the danger of financial instruments and products, and how they are sold as well. Basic protection against not only Ponzi schemes, but other such transactions as well, is important. You mentioned financial literacy, which is capital. Clearly, investors should understand what is feasible. When something looks too good to be true, chances are it is not true. Financial literacy will be worth it if investors are more alert to that. We should not rely solely on the knowledge of investors though. I go to the doctor because he or she is the expert. We have to treat finance in the same way. The focus should equally be on the vendors of financial products and finance practitioners as well. They are in a much better position to protect investors than the investors can protect themselves. There should be an obligation placed upon investment professionals who manage the products, that they are properly educated. If your doctor was not properly qualified, you would not go to him. Yet, in many parts of the world, money is trusted to other people. We have none of these criteria or qualification requirements, while they are common for other professions. I think that needs to be changed. Regulators and policy makers should focus not only on reforming the regulatory architecture through FATCA or Basel III, but also look at the fabric of finance professionally, among practitioners. That’s a necessary complement to improving the entire system. It focuses on obligations of
individuals and professional investors as well. Regulators and policy makers are neglecting this gap. We have to get this done to avoid the next crisis. ❚ In one of the opinions you wrote,
you said that there are legitimate questions related to finance. One of them is why finance and investment professionals earn so much. Is there any answer to this? For twenty years, I used to be a fund manager before joining the CFA Institute. Many relatives and friends asked the same questions. First of all, it’s the right question to ask. Anyone in society would ask why, on average, people in finance do so much better than practically all the other industries. Citizens of the wider society have the right to ask that question and we must reflect on that as well. Not having a detailed understanding of how the finance industry works, people think it’s too big a rent for the services it provides. It’s an obligation of the finance industry and the professionals as well to really look at that, and see what can be done to actually have a fair price for the services provided. The costs of an investment represent a huge leakage over a long period of time. Costs matter, which is why it is legitimate to ask whether the finance industry extracts too much for the services it provides. I cannot provide an answer to that, not even after a long reflection, and being a fund manager for twenty years.
The costs of an investment represent a huge leakage over a long period of time. Costs matter, which is why it is legitimate to ask whether the finance industry extracts too much for the services it provides ❚ The recent shutdown in the
United States only led to funding for the government being extended through January 15. What should we expect after that date? I’ve no special insight about what might happen. What I can say is I am just surprised at how close a country like that can come to a chaos. If the cap on budgetary expenses had not been raised, the US would have defaulted technically, and that would have had massive repercussions around the world. Fortunately, that was preempted… at least for now. We expect a replay of that in January. I tend to be optimistic when such great dangers are ahead. I am
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optimistic that good sense will prevail; that the two sides of the House will understand that it’s in no one’s interest to allow the US financial system to default effectively. A compromise will be worked out. ❚ What would have happened had
there not been this compromise? Several things might have happened. There could have been a shutdown of all the public services because there was no way of paying for them, which would have been catastrophic for the American society. Or the government might have had to pay debt owners, meaning debts provided to the public finances in America. Technically, the US public debt would have defaulted and significantly reduced the credit rating. The securities would not be as close to risk free. Around the world, there would have been higher risks and cost of capital would have soared. Ultimately, the global economy would have suffered, and we would have gone back into a recession and another potential crisis as well. But that has been averted. ❚ We are celebrating the tenth
anniversary of the CFA Institute in Mauritius. How has it done during those years? CFA Institute is a global association of investment professionals. It has over 100,000 members worldwide, and some 200,000 charter holders of the CFA programme. The latter has become very much the benchmark for a lot of aspiring investment professionals, young people who want to show their employers they are very serious about their professions, and also to their clients that they are competent. The history of the CFA Institute dates back to six decades and started in the North East of the United States. The local association here is an example of globalisation. We now have more candidates from Africa and Asia, than we do from North America for example. Mauritius is obviously an important financial centre in this part of the world. The local association has been going for ten years now. So, I think it's been instrumental in founding the investment profession in this market place. It works very hard to raise the standard of education and attain professional excellence. So, I am very proud of what CFA Mauritius has achieved in the local market. ❚ Have you attained the goals set
ten years ago? Globally, the growth has been spectacular. Even during the financial crisis, the institute has not experienced any reduction in the number of candidates to the CFA programme. In the Mauritius market, we now have fifty members and close to 200 candidates. It just shows that young Mauritians are very ambitious
IT’S ALL ABOUT FINANCE! Nitin Mehta, a CFA Charter holder, joined CFA Institute in February 2006 as managing director for operations in Europe, Middle East and Africa. For almost a decade before that, he served as the head of international equities at Henderson Global Investors, a U.K.-based fund manager with institutional and retail clients. At Henderson, Mr. Mehta was responsible for managing investments and equity teams covering Europe, the United States, Asia, and emerging markets, as well as technology and socially responsible investing. Earlier in his career, Mr. Mehta held a variety of positions of senior responsibility at investment firms including Quorum Capital Management, a London-based subsidiary of New York Life, where he was head of currency and derivatives, and Shearson Lehman Global Asset Management, in London, where he was head of global equities.
in their career. They want to join a global fraternity of professionals. The charter gives them an excellent credential, which is recognized around the world. It's become a benchmark. The performance of the institute has been excellent in Mauritius. It's really been beyond our wildest dreams. ❚ You keep repeating that we
should avoid another financial crisis. Are there major risks of one occurring? If you look at history and extrapolate, then without a doubt, there will be another crisis at some point. Who knows when! We find new ways of coming across problems! We should not be surprised because innovation is changing in many ways. We are naturally optimistic as a species, and therefore we often take too much risk. Sometimes risk is good to take. A lot of innovation is a result of this risk-taking. However, it often becomes excessive, and that results in a crisis. Will we be able to avert the next crisis? I doubt it. We do our very best to preempt it, of course. Again, it’s absolutely the work of the regulators and policy makers, industries, professions, self regulatory organizations, and everyone else, to ensure the next crisis does not take place. It’s just that crisis is so destructive, as we experienced recently. We should try to avoid it, even if we know there is another one coming somewhere down the line.
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ETAT DES LIEUX
LE PARCOURS DE NOS FRÈRES SINO-MAURICIENS
Si le law and order est un indicateur économique important, il est aussi un fait que la situation précaire régnant ces derniers temps à China Town a fait bouger nos compatriotes de la communauté sino-mauricienne. Le meurtre d'un ressortissant chinois en pleine journée a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase
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éputée pour être une force tranquille, ils sont montés au créneau la semaine dernière pour dénoncer cette hausse de criminalité ayant un impact négatif direct sur le commerce. A la suite de quelques requêtes émanant de nos lecteurs issus de la communauté sino-mauricienne, Capital revient, à travers cet article, sur le parcours de combattant et surtout de réussite de cette section de la population mauricienne. L’occasion, également, de souligner l'importance historique de cette communauté dans la construction et le développement du pays. Si certains articles sont si lointains et même perdus dans les pensées de la rédaction de Capital, nos lecteurs nous ont ainsi rappelé d'un dossier consacré au parcours de la communauté sino-mauricienne dans notre édition du 18 janvier 2012. Trois intervenants avaient en effet fait un état des lieux du parcours de nos confrères. Redécouvrons ainsi ces pages de l'histoire de nos amis sinomauriciens à travers Ming Chen, Roland Tsan Kwai Kew et Joseph Tsan Man King. LE FAMEUX « CARNET RATION » Pour Ming Chen, le directeur de la librairie Le Cygne, si la communauté a réussi, c'est parce que ses membres sont laborieux et font preuve de rigueur : « Gérer une affaire à l'époque exigeait du savoir-faire, car c'était très rude. Les commerçants devaient venir à Port-Louis pour s’approvisionner et repartaient ensuite dans les quatre coins de l'île avec des sacs immenses. Ils s'accordaient très peu de repos. En dépit de tous ces obstacles, ils n'ont pas baissé les bras. » Pour lui, si la majorité des sino-mauriciens d'alors ouvraient des boutiques, c’était parce qu’il n'y avait pas beaucoup de possibilités. Ce qui ne les a pas empêchés de mener à bien leur entreprise : « Ils ont travaillé dur et ont contribué à
même sens. « Il est vrai que beaucoup d’entre nous occupons des postes éloquents (Ndlr : il fait référence à la fonction publique), mais beaucoup aussi estiment que cela ne vaut pas la peine d'être fonctionnaire ou bureaucrate. Ils aiment le commerce, et même si certains exercent un métier hors du cercle des affaires, ils vont se lancer dedans dès qu'ils auront amassé suffisamment d'argent. Le cas de Pierre Ah Sue, de Sotravic, qui a décroché le Tecoma Award de l’entrepreneur de l’année, en est l'exemple. Il est venu comme ingénieur, a gravi les échelons et a réussi à s'imposer, jusqu’à devenir un géant. Il n’est pas le seul. La famille Seeyave, les Ah Chuen et bien d’autres (Ndlr : Lai Fat Fur, François Woo et la famille Ah Teck de Gamma, qui s'impose dans le top 100 companies) ont aussi su s'imposer », avait-il expliqué a Capital.
PARCOURS. Le professeur Donald Ah Chuen tient haut le flambeau de la famille en ayant su diversifier le commerce familial. ABC est aussi présent dans les finances à travers la banque ABC ainsi que dans le secteur des services fianciers
améliorer l'économie de notre pays et la vie des Mauriciens. » Ce sont d'ailleurs les commerçants de la communauté qui ont introduit le fameux « carnet ration » permettant aux Mauriciens d’acheter des produits à crédit. Au fil du temps, ces carnets ont disparu au profit des cartes de crédit. En même temps, les boutiques de quartier laissaient petit à petit la place aux supermarchés. Lorsque le premier hypermarché de l’île a ouvert ses portes à Phoenix, beaucoup ne donnaient pas cher de la peau des petits commerces. « Les boutiquiers ont craint pour leur travail. Avec raison, car beaucoup d'entre eux ont dû mettre la clé sous le paillasson. D'autres ont converti leur boutique en supermarché et quelques-uns continuent à survivre », explique Ming
Chen. Ce dernier avoue malgré tout qu'il y a un certain retenu chez les membres de la communauté. Lui-même préfère d’ailleurs s'exprimer dans les journaux ou sur Facebook, dont il est un inconditionnel, que devant le grand public. Fort heureusement, dit-il, il y a des exceptions à la règle, dont Eric Ng, Michael Sik Yuen ou encore Kee Cheong Li Kwong Wing, qui s'expriment avec aisance devant une assistance. D’autres se sont surtout illustrés par leurs actions. Ming Chen nous parle ainsi de Sir Edouard Lim Fat, qui est considéré comme le père du textile mauricien, et de la contribution de ses pairs dans le secteur de la pêche. Le journaliste Roland Tsan Kwai Kew abonde dans le
LE SENS DE L’HISTOIRE La question de la transmission et de la préservation des valeurs chez la communauté chinoise préoccupe également Joseph Tsang Man Kin. Pour illustrer ses propos, il prend l'exemple des résulotats du Higher School Certificate (HSC) : « Il y a quelques années de cela, les bourses étaient raflées en grande partie par les sino-mauriciens, la liste des lauréats,était dominée par les chinois. Où sont-ils aujourd'hui ? » l'ancien ministre de la Culture pense qu'il faut réapprendre aux jeunes les valeurs qui ont fait le succès de la communauté pendant plusieurs générations : « Il faut leur inculquer le sens de l'histoire, ils doivent savoir qu'un peuple sans histoire est à la merci des gens qui veulent les dominer. Les sinomauriciens ne savent pas grandchose de leur passé et de leur histoire ». Elaborant sur cet aspect historique, Joseph Tsang Man Kin plaide pour une mise en lumière de la contribution de la communauté chinoise dans l'évolution sociale et le développement économique du pays : « Combien de personnes savent que les sino-mauriciens ont
agi en tant que banque, après l'abolition de l'esclavage? C'était surtout à la campagne où les planteurs menaient une vie de misère. Les boutiquiers chinois leur donnaient des provisions à crédit pour les aider à survivre et éviter ainsi une révolution. Les propriétaires des usines sucrières se fichaient complètement du sort de ces gens ». Autre grande contribution des sino-mauriciens sur le plan économique, plus récente cellelà, c'est sur la zone franche, avance Joseph Tsang Man Kin. C'est le professeur Lim Fat, rappelle-t-il, qui a en jeté les bases et Sir Seewoosagur Ramgoolam a négocié pour que nous puissions devenir membre de la Commission européenne. « Le Général de Gaulle a énormément plaidé en faveur de Maurice à cette époque. En outre, pour inciter les hommes d'affaires à venir investir dans notre pays, SSR a demandé à Jean Ah-Chuen de plaider pour notre cause auprès de son gendre. C'était un riche hongkongais qui avait épousé sa fille. Lorsque ces négociations ont abouti, l'économie de Maurice a connu un rebondissement extraordinaire. Le chômage a pu être contrôlé. Ce sont des faits historiques qu'il faut valoriser et faire connaître à la génération présente », souligne Joseph Tsang Man Kin. A part les faits historiques, il importe également de parler de l'intégration des sino-mauriciens dans la société. On les qualifie souvent de « sournois ». Ce qui est loin d'être un jeu de mots. Notre interlocuteur explique : « Il faut comprendre, c'est une petite communauté perdue dans un océan. Elle doit se retrouver. Alors des clans se forment souvent. Ils organisent des banquets entre eux. Mais les chinois sont les moins communalistes qui soient. S'ils ont des préjugés ce n'est d'ordre racial, ethnique ou de couleur de peau. Il pourra par contre être d'or dre culturel. Par exemple, si une personne parle notre langue, elle sera très vite accepté et intégrée dans la communauté ».
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PAROLES DE CHEF JUGE
nvité d'honneur par la Chambre de Commerce Chinoise en 2007 à loccasion du dîner annuel, le chef juge Bernard Sik Yuen avait sans doute livré un de ses plus beaux discours. Un message qui résumait le secret des accomplissements de la communauté chinoise en un mot : Hardwork ! Nous vous proposons cidessous de larges extraits du discours de sa seigneurie à l'époque où il venait de célébrer sa promotion. “When I was approached by my friend Wilfrid with an invitation to dine and a request to make tonight’s speech I was in a quandary. Accepting the invitation was a simple affair – complying with the request was obviously a different cup of tea! “What shall I speak about?”, sounded my worried demand of particulars. “Speak about hard work” was the spontaneous answer. So, when I look around this distinguished gathering of obviously successful people, Your Excellency the President of the Republic, Honourable Ministers, prosperous businessmen and professionals, I rejoice. But I also see people who are much younger than myself, people in their 30’s who belong to the same age group as my elder children. An age group which has reaped the benefit of the generosity, dedication and caring of your own parents to become what you are today. You have had it easier and it is quite legitimate that you want to thrive and aim for even higher and better attainment. But permit me to recall things you have not known, things which your parents or people in my age group and above would know better. I want to refer to the early days when our forefathers reached as immigrants and had to strive hard to eke out a living. To educate their children, your grand parents had to make great sacrifices. To send their children abroad for tertiary education in order that they may become the renowned and reputed professionals that they are today your grand parents had to work even harder and economise every cent. So let me tell you of the story of one person I have known who is so typical of the Chinese Immigrant who came to Mauritius without any worldly possession and who, through sheer hard work and dedication, made a position for himself and his family. That person came to Mauritius in the early years of the last century having travelled from Meixian via Swatow. It was a long and difficult journey especially that he had to travel in the ship’s hold – He used to say he travelled 3rd class – When he reached, he was barely 13 years old, still a youth. He was promptly despatched by his severe, but well meaning father to work as a “marmiton” in a friend’s shop. That was some hard training “à l’école de la vie”! For fear that the
The message I want to convey is that the forefathers of practically all the Mauritians at tonight’s gathering will have shared the same difficult background and if we are successful to-day, we owe it to the dedication, hard work and vision of people of extraordinary calibre
young boy would behave like a little boss had he stayed to work in his father’s own shop, he was sent to learn his apprenticeship elsewhere. The first letter which he received from his mum, he read it with hot tears rolling down his cheeks. Pangs of home sickness! A “moustiquaire”, the artefact used in those days against malaria and
perhaps Chikunguya too, was the perfect screen he used from the searching glares of his fellow shop attendants. “I hope that you are well and you are happy in your new environment”, wrote the mother. How could he restrain his sobs reading his mother’s well wishes and admonitions coming from so many thousand of miles away? Man had not yet invented Air, Emtel or Cellplus or the internet! After many years learning creole and some bhojpuri and building his HR skills came his promotion from a trainee to that of Manager of a small shop, owned by his father in a remote seaside village. Those were the days when the “commerce de détails” carried its lots of “détails”. Salted fish had to be chopped in a certain way, in a certain size – only flesh, you were the loser; too much bones, you had no client. The famous “boule tamarin” had to be rolled up and wrapped in the famous “papier glaçé”, which came from cigarettes’ packs; I won’t say what use was made of the single ply soft paper used to wrap each apple or orange then imported into Mauritius. We were far from the insipid polystyrene trays protecting the fruits but which now pollute our environment: There was no wastage: everything was processed and re-processed. Then came the birth of the children and their becoming of school age. The
seaside village with all its quietude and gentle people no longer satisfied the stringent conditions he had placed upon himself to foster the well being of his family. Two conditions were imposed for the next location, namely: the place must be provided with electricity and must have good school facilities. That was why the man of vision moved to town with his family. I believe you all suspect by now who is the person, a small episode of whose life story I am revealing now. The same story could well apply to any immigrant coming from Meixian. It just happens that the story I am telling you is the one I know best since it has been related to me by someone who was close to me. I could go on for hours, telling you the history of that man. I could perhaps write a book in the same vein as “Kunta Kinté” the hero in Alex Hailey’s book, “Roots”, but it would not serve any useful purpose for tonight’s address. The message I want to convey is that the forefathers of practically all the Mauritians at tonight’s gathering will have shared the same difficult background and if we are successful to-day, we owe it to the dedication, hard work and vision of people of extraordinary calibre. So by paying tribute to your success and hoping for the success of the coming, or the future generations, let us not forget to pay a very special tribute to your forefathers who have inculcated in you the high sense of values which bond and strengthen the family unit and build up a nation. I believe it is a good thing that we recall now and then our modest origin and background to remind us to be thankful for all the blessings that have come our way. But Mr Chairman, forgive me if what I am now going to say is considered as somewhat of a digression. I believe that your Association has sufficient material and financial capabilities as well as the necessary moral ethos to embark into a new line of activity which I beseech you to take up. I believe there are quite a few pockets of poverty in Mauritius and credible people engaged in social service speak of the great sufferings of many of our compatriots who are out of work or who find it difficult to make ends meet, specially with the recent flaring up in the price of imported basic commodities, albeit through factors beyond our control. Mr Chairman, I believe your Association will show leadership if it could gather its thinking wizards to find ways and means to create employment spearheaded by the members of your association; and perhaps to set up in parallel a trust fund to help those who are inept to work and whose entire dependence on the social security barely see them through with one meal a day.”
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POST SCRIPTUM
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MOTS ET EXPRESSIONS OPINION JEAN-PIERRE LENOIR
LE SAVIEZ-VOUS ?
N
ous utilisons tous les jours des mots et des expressions dans notre langage courant, mais nous analysons rarement leur provenance et leur signification. Cette langue française, véhicule de la pensée de la plupart d'entre nous, renferme des trésors que nous ne soupçonnons pas. En grattant un peu, nous découvrons des merveilles qui nous ouvrent les portes du pourquoi et du comment d'expressions qui sont ancrées dans nos habitudes orales et dont nous avons parfois dénaturé la provenance et la signification sans même le savoir. Le parler et l'écrit s'enfoncent inexorablement dans un appauvrissement dans lequel la communication, sous toutes ses formes, a pris le pas sur la langue et ses subtilités. Il est peut-être bon de ramener à la surface quelques-unes de ces expressions, qu'on utilise souvent à tort et à travers, sans savoir d'où elles viennent. A tout seigneur tout honneur, l'une des formules de politesse les plus courues dans nos rencontres avec l'autre consiste à lui demander « Comment allez-vous ? » et de s'entendre répondre en retour « Moi, je vais bien merci, et vous ? » Je viens d'apprendre qu'au 17e siècle la santé de nos ancêtres était basée sur la façon dont on allait à la selle tous les matins. La premières chose qu'on demandait donc à l'autre était « comment allez vous ? » (à la selle). L'autre de répondre « je vais bien » ( à la selle ) et de questionner, en retour, dans le même sens... - Qui d'entre nous n'a jamais dit, geste à l'appui, « je touche du bois car tout va bien en ce moment... » En réalité, cette formule n'aurait rien à voir avec le bois lui-même. Il s'agirait plutôt d'un évêque du Moyen Âge qui s'appelait monseigneur Dubois et qui était sensé porter chance à ceux qui le touchaient... - « Cette personne est 'snob', je ne l'aime pas... » Qu'est-ce à dire ? L'expression proviendrait de la contraction d'une expression latine, « Sine Nobilitate » ( sans noblesse ), pour caractériser quelqu'un qui n'a que des attitudes à proposer au niveau de sa personnalité et
rien de bien solide sur le fond... - « Quel capharnaüm dans cette maison ! » Capharnaüm veut donc dire désordre extrême. Ça, on le savait déjà. Par contre ce qu'on ne sait pas c'est que Capharnaüm est une petite ville sur la rive du lac de Tibériade, d'où étaient originaires quatre disciples de JésusChrist. Sa situation géographique privilégiée fit que tout le monde s'y rencontrait pour commercer dans un joyeux désordre ... - Je me souviens que ma vieille nénène me disait toujours quand j'etais petit et que je n'étais pas sage : « Arrête faire to Tabardène are moi ! » Tabardène ! (turbulent) Référence est apparemment faite à Jean Baptiste Tabardin, corsaire de son état et né a Maurice en 1782. Il y avait laissé la réputation d'un caractère épouvantable, turbulent et batailleur, en bon corsaire qu'il était... Toujours de la bouche de nos vieilles nénènes, « Arrête faire to félone ! », vient tout simplement de félon
(traître) . - « Mon rendez-vous a été renvoyé aux calendes grecques... » les calendes étaient, chez les Romains, le nom donné aux premiers jours de chaque mois. Les Grecs ne connaissaient pas les calendes, donc pas de calendes, pas de rendez-vous... - « Tenir la chandelle, (la bougie à Maurice). Se disait, à l'époque, du valet qui était chargé d'éclairer au moyen d'une bougie, donc discrètement, des couples qui voulaient batifoler lors de fêtes galantes et qui ne voulaient pas être dans l'obscurité totale. - « Tonnerre de Brest ! » dit notre bon capitaine Haddock à Tintin. Au 18e siècle, la ville de Brest avait un bagne et à chaque fois qu'un bagnard réussissait à s'évader, l'alarme était donné par un énorme canon dont le bruit du tir se répandait très loin à la ronde. Tout le monde se mettait alors à la recherche de l'évadé après avoir entendu le Tonnerre de Brest. - « La troisième voie de l'au-
toroute sur le pont Colville est 'un travail de romain' mon cher... » Agrippa, administrateur romain de la Gaule, décida, 30 ans avant J.C, de construire, près de la ville de Nîmes, un aqueduc, un réseau routier et des adductions d'eau qui restèrent mémorables tant les travaux nécessaires pour les achever furent colossaux. - « J'ai été 'blackboullé' par mes prétendus amis... » C'est là un résidu de la vie mondaine anglaise sous la Reine Victoria. Férus de clubs, les membres de la 'gentry' avaient pour habitude de voter pour l'admission d'un futur membre à leur club au moyen de boules blanches... ou noires, mises dans une boîte de façon anonyme. Une boule noire dans la boîte signifiait le refus d'admission. De 'black ball', les Français ont fait 'black boule', utilisé ensuite comme verbe. - « Ma femme me téléphone 'à brûle-pourpoint' », me disait l'autre jour un ami. Un pourpoint est un habit du haut porté par les hommes au Moyen-Âge. Brûler le pourpoint consistait à poser le canon d'une arme à feu sur le vêtement et tirer à bout portant, brûlant ainsi le pourpoint. Il semble que l'expression ait été dévoyée de son sens premier et corresponde aujourd'hui à « sans crier gare ». Et finalement, pour tous ceux que cette activité enchante, « faire grasse matinée ». Probablement l'expression la plus employée dans le monde francophone et traduite ailleurs peut-être. On pense qu'elle s'adressait à l'origine à la femme seulement, car certains lexicologues attribuaient à la gent féminine l'intention de rester le plus longtemps possible au lit pour devenir grasse, ce que les hommes aimaient apparemment à un moment de notre histoire. Les mauvaises langues diront que ce sont les femmes qui ont inventé la paresse, intimement liée à la qualité de la vie...
P.S : Certaines de ces expressions ont été empruntées à deux livres sur le sujet : 'Rendons à César', de Daniel Appriou (Editions Le Pré aux Clercs) et 'La Puce à l'Oreille', de Claude Duneton (Editions Le Livre de Poche).
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T ANTHONY LEUNG SHING PARTNER, PWC
T
he Honorable Minister Xavier-Luc Duval presented his third budget and set out a strategy to put Mauritius back on a path of long term growth through further diversification of the economy, without forgetting the less fortunate. This vision would be achieved through an agenda focused on the enhancement of national productivity and more efficient delivery of public services. The outcome would be better growth, investment, and job creation. Difficult economic conditions and delayed structural reforms have gradually resulted in a loss of resilience. The economy is slowing down, GDP growth fell to 3.2%, and the level of private investments is on the decline. With the fiscal space being constrained by lower revenues and additional expenditures, the budget deficit could only go one way to increase sharply to 3.7% in 2013 (compared to an estimated 2.2% in 2012) while the debt to GDP ratio moved to 54.8% (compared to 53.7% in 2o12). However, this upward trend seems to be temporary and the budget deficit, together with the debt to GDP ratio, are expected to be on a downward slope to 2.5% and 51.16% respectively in 2016. So we hope? Despite this, Mauritius augurs well against its counterparts (refer to chart) and few countries can boast of such sound macro-economic fundamentals. However, at a time where investor confi-
he Vice Prime Minister and Minister of Finance and Economic Development, Honourable Xavier Luc Duval presented his third budget on Friday 8th November 2013. The theme of the budget this year is: “building a better Mauritius”. This is set on a two pronged strategy, namely, invigorating investment and growth and, secondly, building a modern, inclusive and caring society. This agenda is set to move the economy to the next level and the result is expected to be felt in the coming years. What is also of interest is how the government intends to achieve its first strategy be it in terms of goods, people and information by including physical infrastructures, connectivity of the island to the rest of the world and the setting up of new pillars of the economy. From a financial services point of view, we note the importance that the Minister places on global business sector. In that respect several measures have been outlined (see slide on Financial Services Global Business). The concept of using Mauritius as a Gateway to Africa has been given special attention by the Vice
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BUDGET 2014 : BETTER DAYS TO COME?
dence is at its lowest, the business community is craving for that spark to greater things. Has the budget lived up to this aspiration? The Minister announced an ambitious plan to create the “next wave of prosperity” centered on different pillars, including the ocean economy, petroleum hub, film industry, and Africa strategy. Whilst these certainly lay down the foundation for a more visionary Mauritius, so often have we seen projects being abandoned or simply not progressed. Let’s hope that the roadmap sets the way to turn these dreams into reality. In terms of the Africa strategy, the Government dedicated Rs500m to set up a Mauritius-Africa Fund, with as main objective to participate in the equity financing of
businesses investing in Africa. However, such active and direct involvement is not Government's role. At PwC, we have always advocated less Government in such undertakings and we would recommend a measure to exit from this equity venture. The facilitation of global business companies to deal with residents is a move in the right direction to allow companies to enhance their commercial presence in Mauritius. In the longer term, we can expect further integration of the global business sector and the domestic economy. We also welcome the use of technology to make public administration more efficient through online systems for occupational permit applications, delivery and land use permits, payment to the Na-
IMPORTANCE ON GLOBAL BUSINESS SECTOR Prime Minister. Amongst other measures, will be the setting up of an “Africa fund” which will allow participation in the equity of African companies, more direct flights to African destinations and the development of human capital through annual scholarships for African nationals. The Board of Investment will also organise 6 high level conferences across the continent in 2014 to showcase Mauritius as a trusted partner. THE NATIONAL BUDGET 2014 AT A GLANCE These conferences will serve the triple objectives of reinforcing the good image of the jurisdiction, strengthening economic cooperation and promoting our financial and business services. From a fiscal point of view, there has not been any change in the income tax and value added tax
tional Transport Authority, Registrar of Companies, etc. This would certainly facilitate business transaction and reduce bottlenecks. However, we note the recruitment of additional public servants in various ministries. Service quality does not come with larger staff base, but through more efficient delivery. Benchmarking our public administration against other countries provides some interesting insights (refer to diagram). Mauritius has 1 public officer for every 20 inhabitants, Singapore, 1 for every 40, and the UK, 1 for every 140. Clearly, we can see how efficient our public administration is! Whilst the move towards a greater efficiency is desirable, we have yet a long way to go. SMEs were also a key feature of the Budget and Government showed the way to the further democratization of the economy by buying more services from SMEs. Government procurement from SMEs is expected to increase to 20% by 2016. The new loan scheme backed by Government guarantees would reduce the cost of funding and improve the competitiveness of a sector, which contributes to 40% of the GDP. Overall, the Budget lays down a path for future growth, but the big question remains whether this can become reality or will it be business as usual.
rates. We note, however, there is a hardening position in terms of tax audits to tackle under reporting and tax evasion of gambling taxes and value added tax. With all these measures announced it is proposed that the national expenditure budget of Rs 101.3 billion and that the revenue is expected to be Rs 86.3 billion of which Rs 74 billion will be from taxes. Thus, resulting in a budget deficit estimated at 3.2 per cent of GDP. The Government borrowing requirements will amount to Rs 14 billion, that is, 3.5 per cent of GDP. However, it is noted that public sector debt will be brought down from 54.8 per cent to 54 per cent of GDP. It is hoped that these measures will create the necessary stimulus to boost the economy further thereby increasing the GDP growth so that the wealth can be distributed with the social measures and path the way for future generations to benefit. Tax Team Cim Tax Services Ltd
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PLEIN RÉGIME
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AFRICA. A peaceful Nairobi as dusk sets over the city
BUSINESS
EXPENSIVE GATEWAY TO AFRICA
Despite that Africa offers excellent opportunities for business, getting there is excessively expensive. Transportation cost is a very big element in building competitive products. Better airlines properly managed could be an impetus for businesses and for the continent's economic growth ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
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ver wondered to travel to Africa? Whether it is for a business trip or holidays, flights can be costly, with scant interAfrican connections and the obvious delays that come along. Many business people from around the globe are facing the same difficulties. Some are reluctant to invest in Africa because it can cost them a fortune to get there, whereas many choose to disregard this flagrant fact and proceed with their investments as they believe their businesses will yield the green dough which may compensate their expenses on trips. In Africa, aviation can be qualified as a deeply troubled industry. A recently published report from the World Bank indicates that the continent has less than 1 percent of the global air service market despite having more than 12 per-
cent of the world’s population. On the other hand, the African Development Bank (ADB) pointed out that only 10 percent of Africans currently travel by air but highlights that the demand for air travel may boom because of the continent's rapid economic growth and an emerging middle class in many countries. Let us firstly analyse the size and population of the black continent. Africa is massive, encompassing about 30 million square kilometers which, compared to the United States and Mauritius, is three times and a hundred times larger respectively. However, the International Monetary Fund (IMF) reports that economic growth in sub-Saharan Africa remained strong in the region in 2012, with regional GDP rates increasing in most countries (excluding Nigeria and South Africa). Projections point to a moderate, broadbased acceleration in growth to around 5½ percent in 2013 -
Africa is a continent where things are happening and retaining high airfares would mean to drive businesses as well as investors away Shabnam Esmaël, Director of CQTech (Mtius) Ltd 2014, reflecting a gradually strengthening global economy and robust domestic demand. With this laudable economic progression, Africa remains, undoutedly, the future of the world's economy but fingers are pointed towards its poor infrastructure and the excessive air rates applied by airliners. The consequences are clear
to the businessmen and women who drive their businesses on the continent. For example, Herman ChineryHesse, the one who has been called the Bill Gates of Africa and chairman of Softtribe, a highly successful software development firm based in Ghana, did say in an interview to International Business Times that; “It does hurt busi-
ness in Africa. You can miss out on making international deals because flights are so unaffordable, delays are typical and customer service can be very unreasonable.” Aline Wong, one of the most successful Mauritian women entrepreneurs and the founder and Managing Director of L’Inattendu Ltee which exports products to Europe and South Africa, agrees: “Travelling to Africa by air is very expensive. But we are bound to, as if we cannot go from one point to another, then there is no business. Transportation cost is a very big element in wanting to build competitive products. Better airlines properly managed could be an impetus for our business and for the the continent's economic growth”, she says, adding that the road transport system in Africa is worse than travelling by plane. Which is ditto for Shabnam Esmaël, Director of CQTech (Mtius) Ltd, a company specializing in the sale and instal-
PLEIN RÉGIME
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Shabnam Esmael
lation of security equipments: “The problem that we business people face is, firstly, expensive airfares and the fact that frequency of flights is just not available. Most of the time, we have to transit in South Africa before reaching our destinations. We always have to be careful as to which airlines we are to take or the date it will travel. On top of that we must get acquanited with the regular flight delays. It is absolutely like the egg and the chicken problem. So, we need to tackle either the egg or the chicken”. A lack of direct flights is one major problem. High costs due to exorbitant fuel taxes are another. Even those passengers who do have the time and money to surmount these challenges are often scared away by African airlines’ generally deplorable safety records. SKY ROCKETING AIR FARES! What makes so-called holidays, excursions and business trips to the continent so high in cost is the flight fares. The AFRAA (African Airliners Association) noted in its report, published last year that; “globally, fuel accounts for about 36 percent of an airline’s operational cost whilst in Africa this ranges from 45 to 55 percent. Fuel prices at some stations in Africa are over twice the world average.” Reports have shown that travelling to Africa from Mauritius, Europe or from nearby continents is far more expensive than taking a plane from Mauritius to Asia or even the pacific.
Annelize Wepener
Aline Wong
Annelize Wepener, Chief Executive of CEO Holdingd Ltd
tries like Kenya where hotels and meals could cost you a fortune. Then there are passenger taxes. International travellers landing in Djibouti, can expect to pay up to USD 85.89 in extra fees, the highest on the continent. In Accra, Ghana, it can go up to USD 75. In Nairobi, Kenya, it is USD 40. Other countries airports’ fees are far lesser than those in the African region. For example, at Charles de Gaulle in Paris, taxes and charges don’t reach above USD 14. In Singapore, they amount to about USD 11.
Recent examples: if one has to go to Kenya from Mauritius, the cheapest flight would not cost you below USD 1, 000, except if you are travelling by Air Mauritius; USD 933. According to TripAdvisor, a flight to Kenya onboard the South African Airways would cost you between USD 1,2001,342. And by Emirates, prices vary from USD 1600 to USD 1,800. Flying to Zimbabwe from Mauritius is far more expensive; USD 1,800. Whereas if you fly from Mauritius to India by the national carrier, the air ticket can cost you around USD 1,200. So travelling to Africa is really expensive! Many say that traveling to Africa from Mauritius may cost you a little, but once you're there, the hotels, meals and excursions are relatively cheap except for some coun-
HOW TO TACKLE THE ISSUE? Middle East and European carriers have benefited from economies of scale as it has enabled them to operate flights to and from Africa more cheaply than Africa’s own carriers could. But on the other side of the coin, major African airports are held up by a lack of co-operation among countries, and protectionism is to blame. Annelize Wepener, businesswomen and Chief Executive of CEO Holdings Ltd, a South African publishing company, believes that high air rates carried out by African airliners could possibly be the results of, mainly, not a lot of government bodies that support airlines or aviation companies are simply not well run, whereas, in other countries, they do get subsidized. According to her, this kind of situation constitutes a huge problem especially for small
The sky as well as the air above belong to everybody. So, why keep it to this or that airline ? We must all stand together and say; this is it, open up the skies of Africa!
enterprises. “Corporates can still afford it as they fly on a corporate budget. Even the government, as they fly on government budget. But Small and Medium Enterprises as well as businessmen, can’t afford to fly. I think airfares should be subsidized for SMEs”, she highlights. The solution to this problem would be to open air access, according to the boss of CEO Holdings Ltd. “The sky is open and there is no boundary. Air access to ease traffic should be opened up. I think airlines should ask people flying; what do you want for the skies of Africa? I believe that there is unlimited potential”, she points out. Mrs Wepener believes that despite civil war has been on the down trend in Africa, another issue still prevails; That of the fight over air policies. According to her, many countries on the African continent are still fighting over air sky policies. For example, she says, many countries would prevent their neighbouring countries to fly in their air spaces. “And that to me, is very wrong. I strongly believe that the sky as well as the air above belong to everybody. So, why keep it to this or that airline”, she argues. Comments which are supported by Linden Birns, Managing Director of Plane Talking, an aviation consultancy in South Africa, in an interview carried out by International Business Times last week; “The biggest culprits for stifling air connectivity, growth and development are misaligned government policies.
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It is a phenomenon of a siloed approach to government, where narrow interests are protected, without any appreciation for how they might impact on other parties.” However, Annelize Wepener believes that there is not enough pressure from African consumers on governments and airliners to force them to down rate of flight fares. “I think that we must all stand together and say; this is it, open up the skies of Africa!”, she voices out as she is of the view that airlines companies will be able to get a happy medium and encourage more consumers to travel by air, which, to her, would help people to really ground develop their businesses if ever this become reality. However, for the director of CQTech (Mtius) Ltd, price rise in fuel and also the fact that there is not enough air traffic could possibly explain why air fares are so high in Africa. “This is why African airlines rise their ticket fares to break even. The problem, on the other hand is that they get recycled aircrafts from Europe for their day to day running activities. At some point, what happens is that it becomes expensive when there is not enough people travelling and airlines company would raise their ticket prices which to me, is not a solution as the quality of the aircraft as well as services might not be worth the price”, she says. “Africa is a continent where things are happening and retaining high airfares would mean to drive businesses as well as investors away”, she concludes. Besides high air rates, there is the factor of freight that, according to Mrs Esmaël, is very expensive. “It is a dissuasive factor and a pity to get cheap air freight for Africa”, she comments. As long as international travel is bogged down by inefficiencies, Africa simply cannot claim its rightful place as a major driver of global commerce. And that needs to change on a fast pace. Another solution which could bring down air fares is the willingness of African governments to open up their policies to ease air traffic. According to the African World Airlines website, “Aviation is the foundation on which Africa’s economic miracle will be built.” But, as it stands, passengers have reason to avoid African carriers; the continent is home to some of the most expensive airfares on earth.
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Les lois existent contre la discrimination sexuelle et pour la promotion de l'égalité des chances. Si hommes et femmes sont égaux devant les lois, dans la plupart des entreprises, on en est encore au concept de sexe fort et sexe faible en matière de politique salariale
SALAIRES HOMME-FEMME
LE PLAFOND DE VERRE NE CÈDE PAS ▼ DOROTHY BONNEFEMME
Rs
16 053 909. C’est l’écart salarial qui existe entre l’une des CEOs les mieux payées à Maurice, Clairette Ah Hen, et Pierre Guy Noël, Groupe Chief Executive de la MCB. Clairette Ah Hen, de la Financial Services Commission (FSC), touche Rs 5 914 091 par an, tandis que Pierry Guy Noël perçoit annuellement Rs 21 968 000. Quoique la comparaison ne siot pas idéale – Clairette Ah Hen opérant au sein d'un organisme d'Etat et Pierre Guy Noël présidant un conseil d'administration répondant en premier à ses actionnaires – il est un fait que ce n'est pas demain la veille du jour où l'on pourra parler d'égalité de salaire entre hommes et femmes dans le monde des affaires. Les membres de la gente féminine sont de plus en plus nombreuses à accéder aux postes de responsabilité, considérés auparavant comme la chasse gardée de leurs homologues masculins. Mais les salaires ne suivent pas. Pour Annelize Wepener, Chief Executive de CEO Holdings, « the main reason can be attributed to the fact that men see us as lesser than them. There is still the perception that males need to earn more money than the females ». Selon la Chief Executive de CEO Holdings, « dans le monde des affaires, il y a de la place pour les hommes comme
pour les femmes. Ce qui est important c’est le respect mutuel entre les deux sexes. Nous avons simplement besoin de faire nos preuves, et je suis persuadée que nous, les femmes, nous en sommes capables. D’ailleurs, de nos jours, certaines femmes gagnent très bien leur vie. Elles touchent parfois plus que les hommes. C’est toutefois minime, et ce sont surtout les inégalités dans les salaires qui se voient comme le nez au milieu de la figure. » Selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), dans le privé, les femmes actives sont payées 28% de moins que les hommes. En 2009, l'écart était de 32%, mais ce rapprochement des salaires est essentiellement dû au fait que le chômage touche d'abord les secteurs à prédominance masculine. Dans l'industrie, l'écart est de 18,8%, et dans le public, il est de 18%, mais les progrès stagnent depuis 10 ans. SE SERRER LES COUDES D’autre part, affirme Annelize Wepener, les femmes CEO peuvent se compter sur les doigts de la main. « Pour y remédier, je pense que les femmes doivent se serrer les coudes. La gente féminine doit se dire qu’elle possède les compétences, mais aussi les connaissances et le savoir-faire et elle a besoin d'être promue. En outre, celles qui ont pu réussir doivent tirer les autres femmes vers le haut, au lieu de les enfoncer ».
QUE 12 FEMMES SUR 500 CEO
Forbes a récemment examiné la hiérarchie des 500 plus grandes entreprises au monde pour voir combien d’entre elles sont dirigées par des femmes. Résultat ahurissant : à peine 12 CEO sont des femmes, soit 2%. Qui sont-elles ? ◗ Patricia A. Woertz, 57 ans, CEO de Archer Daniels Midland. Salaire annuel : 7,2 millions de dollars. ◗ Angela F. Braly, CEO de WellPoint, 48 ans. Salaire annuel : 4 millions de dollars. ◗ Indra K. Nooyi, CEO de Pepsi Co, 54 ans. Salaire annuel : 10,7 millions de dollars. ◗ Irene B. Rosenfeld, CEO de Kraft Foods, 56 ans. Salaire annuel : 16,7 millions de dollars. ◗ Lynn L. Elsenhans, CEO de Sunoco, 53 ans. Salaire annuel : 1,5 million de dollars. ◗ Ellen J. Kullman, 53 ans, CEO de DuPont. Salaire annuel : 5,4 millions de dollars. ◗ Mary F. Sammons, 63 ans, CEO de Rite Aid. Salaire annuel : 2 millions de dollars (2010). ◗ Gail P. Kelly, 53 ans, CEO de Westpac Banking. Salaire annuel : 10,6 millions de dollars. ◗ Cynthia Carroll, 53 ans, CEO de Westpac Banking. Salaire annuel : 1,1 million de dollars. ◗ Carol Meyrowitz, 56 ans, CEO de TJX. Salaire annuel : 17,4 millions de dollars. ◗ Anne Lauvergeon, 50 ans, CEO d’AREVA. Salaire annuel : 1,56 million de dollars.
Ainsi petit à petit, l’égalité gagnera du terrain. Mais il faudra de la patience, car c'est une lutte de longue haleine. Puis, avance-t-elle, tout dépend aussi des pays et de leurs dirigeants. En Afrique du Sud, il y a beaucoup de progrès dans ce sens. Mais le reste du continent africain est très loin derrière, en dépit des engagements réguliers. Mais l’Europe n’en mène pas large. Najat Vallaud-Belkacem, la ministre française des Droits des femmes, veut remédier à la situation. Elle envisage des sanctions contre les entreprises n'ayant pas signé de plan d'égalité professionnelle efficace. Selon elle, les entreprises doivent lutter contre les inégalités salariales entre hommes et femmes. Une entreprise de plus de 50 salariés qui ne pratique pas l'égalité professionnelle peut être sanctionnée jusqu'à 1% de sa masse salariale. Mais la jeune ministre française n'est pas pionnière dans ce combat. Depuis la loi Roudy en 1983, les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, ont, chacun à sa façon, essayé d'apporter leur contribution pour régler le problème. Mais sans grand succès. La loi Génisson, en 2001, prévoyait des sanctions pénales contre les entreprises contrevenantes. Mais on n'a pas connaissance d'entreprises sanctionnées. La loi Ameline, votée en 2006, prévoyait d'infliger une contribution financière aux entreprises récalcitrantes. Que
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NICHOLAS LARCHÉ
LES MANNEQUINS MONTRENT LA VOIE Voilà un domaine où les femmes sont championnes. Les mannequins femmes sont mieux rémunérées que leurs confrères. Le magazine américain Forbes a publié, le mois dernier, la liste des dix topmodèles masculins les mieux payés en 2013. La somme de leurs salaires atteint 8 millions de dollars (près de 6 millions d'euros), soit dix fois moins que pour leurs homologues féminins (83 millions de dollars, une somme équivalente à plus de 61 millions d'euros). L'Américain Sean O'Pry, arrivé en tête de la liste, émerge à 1,5 million de dollars (1 million d'euros), loin des 3,2 millions (2,3 million d'euros) de la Néérlandaise Lara Stone, pourtant dixième du top chez ces dames. Si le milieu du mannequinat masculin est vraisemblablement moins professionnalisé que celui des femmes, la situation ne manque pas d'en choquer plusieurs acteurs. Et on peut dire que pour une fois, la gente féminine devance les hommes.
nenni ! Nicolas Sarkozy, avait multiplié les annonces, quand il était à l'Elysée. Et la loi sur les retraites de 2010 prévoyait d'ailleurs des mesures pour les entreprises d'au moins 50 salariés. Mais les injustices perdurent toujours. Dans le projet présidentiel du Parti socialiste, Martine Aubry proposait de réserver les aides de l'État aux entreprises qui signent des objectifs. « Je défendrai l’égalité des carrières professionnelles et des rémunérations entre les femmes et les hommes. Une loi sanctionnera les entreprises qui ne respectent pas cette règle, notamment par la suppression des exonérations de cotisations sociales », reprenait François Hollande dans ses 60 propositions début 2012, promettant la création d'un ministère des droits des femmes, notamment pour veiller à "son application effective". Le décret de Najat Vallaud-Belkacem est un premier pas dans cette direction.
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URMILA BOOLELL : “WOMEN ARE HAND-PICKED TO SIT ON BOARDS” The lawyer that she is encouraged her to deliver her opinion about the board composition during the Africa Rising Conference organised by the Mauritius Institute of Directors (MIoD), held from the 16th to 18th of October last. Me Urmila Boolell, member of the National Committee on Corporate Governance (NCCG), said that the board composition is still a problem in Mauritius because very few women are members of boards. Diplomatically, she further adds that “those who do sit on boards are hand-picked because they fall in line. Women on boards do not actually express themselves.” Some directors are over 60, which means that there are very few young persons on boards. “We must have new ideas. Therefore, we must encourage more and more young people to get on board.” In the same line of thought, Urmila Boolell observes that directors stay on boards for quite a long time and seem to never have heard of the word “rotation”. Professional skills is another issue which needs to be tackled in order to bring diversity and substance to boards of directors.
PLAFOND DE VERRE OU CIEL DE PLOMB ? Annelize Wepener rappelle qu’en Afrique du Sud, le gouvernement s’est fait un devoir d’exiger un certain pourcentage de femmes au cabinet. Ces dernières ont ainsi eu la chance de faire leurs preuves. Toutefois, les femmes ne doivent pas croire que « leur statut de femme leur donne droit à un traitement préférentiel, elles doivent montrer de quoi elles sont capables ». La CEO de CEO Holdings estime que l'Afrique du Sud donne une égalité de chances aux citoyens des deux sexes. Mais le reste de l'Afrique a encore un long chemin à
TRAITEMENT PREFERENTIEL A Maurice, l’Equal Opportunity Act, voté en 2008 a pour but d’éviter des discriminations. Qu’en est-il dans la réalité ? Malheureusement, nous n’avons pas pu obtenir une réponse des représentants de cet organisme. Fort heureusement, les femmes en Afrique ne comptent pas se laisser faire en se contentant de beaux discours, indique Annelize Wepener. « Lorsqu’elles disent qu’elles peuvent contribuer au développement de leurs pays, elles tiennent parole. Idem lorsqu’elles affirment qu’elles ont leur mot à dire concernant les grandes décisions. Quand elles disent qu’elles sont aptes à apporter Annelize Wepener, des compétences différentes dans le monde des affaires, Chief Executive de CEO Holdings elles agissent. »
parcourir, déplore-t-elle. « C'est la raison pour laquelle nous voulons aider les femmes à se développer, afin qu’elles puissent intégrer le gouvernement, former des coopératives et créer leurs petites et moyennes entreprises (PME) », fait ressortir Annelize Wepener. Qu’est-ce que cela changerait si davantage de femmes occupaient des positions de pouvoir ? Cela donnerait-il un environnement de travail plus compréhensif, plus humain ? Cela donnerait-il des conseils d'administration moins obsédés par les dividendes à rapporter aux actionnaires ? Les Norvégiens pourraient nous en donner un élément de réponse. En 2006, le gouvernement a rendu obligatoire pour chaque entreprise cotée à la bourse d’Oslo l’augmentation du nombre de femmes siégeant au sein de son conseil d’administration à au moins 40% avant février 2008. Quatre ans plus tard, les entreprises dans lesquelles les femmes s’étaient vues octroyer une position de force ont été moins enclines à opter pour le licenciement face aux chutes de bénéfices.
Men see us as lesser than them. There is still the perception that males need to earn more money than the females
Le plafond de verre (glass ceiling) est une expression apparue aux États-Unis à la fin des années 1970 pour désigner l’ensemble des obstacles que rencontrent les femmes pour accéder à des postes élevés dans les hiérarchies professionnelles. La métaphore, si elle n’explique pas le phénomène, a au moins le mérite d’être parlante : tout se passe comme si un plafond invisible empêchait les femmes de grimper les échelons. Plus largement, l’expression « plafond de verre » est aussi pertinente pour tout emploi où il y a possibilité d’une évolution de carrière. La question est alors de comprendre ce qui, à compétences égales, contrarie la progression professionnelle des femmes par rapport à celle des hommes. Cette inégalité des chances est devenue depuis une quinzaine d’années un axe de réflexion important dans la recherche (en particulier en sociologie du travail et des organisations, et dans les études sur le genre), mais aussi dans le champ politique, national, ou international, dans le cadre de la lutte contre les discriminations. On ne compte plus les rapports publiés par les pouvoirs publics ou les entreprises sur les inégalités de carrière entre hommes et femmes. Parce que les obstacles sont de plus en plus visibles mais tout aussi lourds, la sociologue Catherine Marry préfère pour sa part parler de « ciel de plomb » pesant sur les carrières féminines.
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Les terres étant limitées, le nouveau représentant de la FAO pour Maurice, Madagascar, les Comores et les Seychelles plaide pour une politique d'équilibre où un secteur ne se développe pas au détriment d'un autre. C'est une question de choix politique, dit-il
PATRICE TALLA TAKOUKAM, RÉPRÉSENTANT DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
« Il faut rendre les métiers agricoles moins pénibles si on veut attirer les jeunes » ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN ❚ L’agriculture mondiale devra aug-
menter sa production de 70 % pour nourrir les 9 milliards d’habitants de la planète. La question de la sécurité alimentaire revient sur le tapis conférence après conférence, mais on ne voit pas de solution... Il est clair, aujourd'hui, que le premier but des Objectifs pour le Millénaire pour le Développement (OMD), à l’horizon 2015, ne sera pas atteint. Ce premier but concerne la réduction de moitié de la proportion de personnes souffrant de la faim d’ici 2015. C'est un processus continu. Réaliser la sécurité alimentaire n'est pas un processus auquel on peut fixer un calendrier spécifique. Mais il faut se dire qu'il y a eu des mesures qui ont été prises, non seulement au niveau international, mais également au niveau de chaque pays, pour atteindre d'autres objectifs. C'est la raison pour laquelle les projets que nous mettons en oeuvre dans les pays, c'est justement pour les assister à élaborer des politiques qui peuvent leur assurer leur sécurité alimentaire.
❚ Le monde des affaires a les yeux
tournés vers l'Afrique, avec un taux de croissance assez élevé comparativement à d'autres continents. Ses terres en abondance sont l'objet de fortes convoitises par les multinationales agricoles... L'Afrique a toujours été l'Eldorado. Le continent regorge de ressources tant naturelles qu'industrielles. C'est intéressant de voir une rentabilité pour les pays eux-mêmes, et la croissance observée ces dernières années démontre bien qu'il existe une internalisation de l'exploitation des ressources. Cela devrait aller vers un accroissement dans la mesure où les investissements, notamment des transformations de ces ressources, sont faits au niveau des pays. C'est cette internalisation qui permettera à la population africaine de bénéficier pleinement de l’exploitation de leurs ressources. Il est vrai que l'Afrique représente le continent de l'espoir, avec une population très jeune, qui est de plus en plus formée et qualifiée et donc prête à contribuer à l'émergence économique de leur pays. Autant d'attributs qui attirent les investisseurs.
La population devient de plus en plus urbanisée. Une des conséquences de cela est le gaspillage. Dans les grandes surfaces, les gens souvent achètent beaucoup plus que ce qu'ils en ont besoin. Et forcément beaucoup de vivres sont jetés
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PHOTOS : PATRICE BRETTE
❚ Justement, en parlant des jeunes.
Depuis quelques années, on a noté un désintérêt des jeunes face aux métiers agricoles. Comment les faire retourner à la terre ? Pour susciter l'intérêt des jeunes dans l'agriculture, il faut savoir que les jeunes ne pourront exercer l'activité agricole comme le pratiquaient leurs grands-parents. Il faut reconnaître que l'agriculture est quand même un métier très pénible. Pour attirer les jeunes dans ce secteur, il faut faire de sorte que les investissements leur permettent de s'impliquer autrement, sans connaître la même pénibilité qu'a vécue l'ancienne génération. Il faut aussi démontrer aux jeunes que l'activité agricole peut être génératrice de revenu, car l'une des causes qui explique ce désintérêt des jeunes dans ce secteur est qu'ils n'imaginent pas qu'il peut être rentable. L'agriculture peut également créer des emplois et contribuer significativement à l'économie d'un pays. ❚ Est-ce que Maurice, en tant que
pays en développement, est sur la bonne voie en matière de sécurité alimentaire ? Qu'est-ce qui demande à être amélioré ? Globalement, Maurice n'est pas parmi les moins favorisés en ce qui concerne la sécurité alimentaire. Mais il faut quand même reconnaître qu'il faut des efforts pour améliorer la situation alimentaire afin de pouvoir assurer une autosuffisance. Tenant compte du fait que la culture de la canne à sucre a drastiquement baissé, une diversification des activités et des produits est donc primordiale pour assurer le maintien d’un niveau de production suffisant pour la population. Et sachant que Maurice est un importateur net de produits agricoles (80% de notre consommation est importée), il reste donc un grand défi pour augmenter la production nationale afin de diminuer le niveau d'importation. C'est un défi essentiel pour assurer la sécurité alimentaire dans le pays. Il faut au moins augmenter la production des produits de base. ❚ Comme pour beaucoup de pays,
les terres sont limitées à Maurice, mais on voit le béton prendre du terrain de façon envahissante. Faut-il s'en inquiéter ? Existeraitil un seuil de tolérance ? C'est une question de choix politique. Le développement exponentiel du secteur des services est important. Mais il est vrai qu'il faut tenir compte de la nécessité de garder les terres agricoles et les espaces pour d'autres activités économiques, comme le tourisme par exemple. Il faut arriver à un développement durable à travers les infrastructures afin qu'il n'empiète pas sur d'autres secteurs, que ce soit le tourisme et le secteur agricole. Tout cela demande une politique d'équilibre.
UNE PRÉSENCE FIDÈLE DEPUIS 1968 Recenser les professionnels agricoles et identifier les principales activités agricoles et les productions. Tel est l'objectif du protocole d’accord “Soutien au Recensement de l'Agriculture à Maurice” signée la semaine dernière entre le ministère de l’Agro-Industrie et de la Sécurité alimentaire et la FAO. Une allocation de 204 000 US dollars financera la mise en œuvre du projet. Présente depuis 1968 à Maurice, la FAO s'est concentrée sur le renforcement des capacités par le biais des ressources humaines et du développement des institutions et le transfert de technologie. Depuis 1979, la FAO a aidé le gouvernement mauricien à obtenir des fonds pour des projets d'investissement totalisant plus de 40 millions US dollars. Elle a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement pour la réalisation de nombreux programmes nationaux, notamment dans le secteur agricole, de la pêche et des forêts. Actuellement, la FAO aide le gouvernement dans un certain nombre d'autres projets, entre autres un audit des Mauritius Agricultural Services, la formulation d'un projet de renforcement des contrôles officiels et l'élaboration de certification pour les plantes, les animaux et les produits alimentaires et la conduite du National Agricultural Census pour renforcer la capacité du gouvernement à développer un Food and Agriculture Statistics System. En ce qui concerne les nouvelles demandes d'assistance, le gouvernement mauricien a sollicité la FAO pour l’élaboration du Plan d'Action pour l'Agriculture écologique pour Maurice et Rodrigues, où les pesticides conventionnelles seront progressivement remplacés par des bio-pesticides de nature moins toxiques.
❚ L’agriculture demeure au cœur du
combat contre la pauvreté. Comment les gouvernements, les agences de soutien et les ong peuvent-ils intégrer l'agriculture dans leurs programmes de lutte contre la pauvreté ? L'agriculture est un secteur de production de vivres, mais c'est aussi une activité économique. La lutte contre
la pauvreté implique non seulement d'assurer la sécurité alimentaire, mais aussi la rentabilité économique, assurer le revenu de la population rurale impliquée dans les activités agricoles. La lutte contre la pauvreté comprend plusieurs niveaux, celui le plus basique étant la sécurité alimentaire. Au-delà de cet aspect, il y a d'autres besoins qu'il faut satisfaire. Il faut donc une conception globale de l'agriculture, non seulement en termes de production de vivres, mais aussi en termes d'activités économiques. ❚ Selon un récent rapport de la
FAO, le gaspillage alimentaire coûte plus de 750 milliards de dollars annuellement. C'est scandaleux... Oui, mais c'est aussi une question de mode de vie, qui est en constante évolution. La population devient de plus en plus urbanisée. Une des conséquences de cela est le gaspillage. Dans les grandes surfaces, les gens achètent souvent beaucoup plus que ce dont ils ont besoin. Et forcément, beaucoup de vivres sont jetés. Ce qui pourrait être utilisé pour réduire la pauvreté. Il est difficile d'arrêter cette tendance. Dans une dizaine d'années, la moitié de la population mondiale sera urbanisée. Il faudra donc pouvoir gérer les conséquences d'une mondialisation galopante. ❚ En 2006, vous avez co-écrit le
livre 'Forest Law and Sustainable Development: Addressing Contemporary Challenges Through Legal Reform'. En quelques mots, quel en est le concept ? Ce livre, je l'avais écrit à l'époque où j'étais à la Banque mondiale. Ce livre définit les principes de base pour une gestion durable des ressources forestières. Nous avons également tenu compte de l'aspect économique d'une bonne gestion de ces ressources. Ce document, le premier en son genre, a été présenté aux Nations Unies, lors d'une session à New York.
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DES GASPILLAGES QUI VALENT USD 750 MILLIARDS Selon une étude de la FAO et dont les résultats ont été rendus publics en septembre dernier, les conséquences économiques directes du gaspillage alimentaire pour les producteurs (à l'exclusion du poisson et des fruits de mer) sont de l'ordre de 750 milliards de dollars par an. Selon l'étude, le gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale a lieu, pour 54 %, "en amont", c'est-à-dire durant les phases de production, de manutention et de stockage après-récolte, et pour 46 pour cent "en aval", soit aux stades de la transformation, de la distribution et de la consommation. En règle générale, les pays en développement sont plus touchés par les pertes alimentaires durant la production. En revanche, les régions à revenus moyens et élevés connaissent davantage de gaspillage au niveau de la vente au détail et des consommateurs (où il représente 31-39 % des pertes et gaspillages totaux) que les régions à faible revenu (4-16 %). Plus la perte d'un aliment se produit tard dans la chaîne, plus l'impact environnemental est élevé, fait remarquer le rapport de la FAO, car les coûts environnementaux occasionnés durant la transformation, le transport, le stockage et la préparation, doivent être ajoutés aux coûts initiaux de production. Pour affronter le problème, le guide de la FAO distingue deux niveaux où des mesures s'imposent: 1. Il faut accorder la priorité absolue à la prévention des pertes et gaspillages alimentaires. Outre l'amélioration des pertes de récolte à la ferme dues à de mauvaises pratiques, une meilleure adéquation de la production et de la demande permettrait de ne pas utiliser les ressources naturelles pour produire des quantités de nourriture non nécessaires. Dans l'éventualité d'excédents alimentaires, la meilleure solution consiste à les réutiliser au sein de la chaîne alimentaire – c'est-à-dire trouver des débouchés secondaires ou faire don des surplus aux personnes les plus démunies. Si la nourriture n'est pas adaptée à la consommation humaine, l'autre solution consiste à l'utiliser pour l'alimentation animale, ce qui permet de conserver des ressources qui, sinon, serviraient à produire des fourrages commerciaux. 2. Lorsqu'il s'avère impossible de réutiliser, il faut opter pour le recyclage et la récupération : recyclage des sousproduits, digestion anaérobie, compostage et incinération avec récupération d'énergie permettent de récupérer l'énergie et les nutriments, ce qui constitue un avantage de taille par rapport à leur mise en décharge. La nourriture non-consommée, qui pourrit dans les décharges, est un gros producteur de méthane, un gaz à effet de serre particulièrement nocif.
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GREEN BUSINESS PHILIP LAGRANGE, MANAGING DIRECTOR, METALTEC MAURITIUS LTD
La technologie NASA à portée de main
Développement durable oblige, tout le monde, particuliers comme industriels, cherche à réaliser des économies sur la facture énergétique. Dépendant qu'il soit de couleur blanche ou noire, le revêtement MetalTec permet de réfracter ou d'absorber la chaleur du soleil
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BOODHUN
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Maurice depuis moins d'une année, Philip Lagrange fait le tour des usines pour faire connaître son produit. Le revêtement MetalTec peut être appliqué avec pinceau ou pistolet sur une surface en service à une température allant jusqu’à 200 degrés. Ayant toutes les propriétés liées à un revêtement anti-corrosion, MetalTec a aussi une élasticité et ne craint en rien les rayons solaires, ni l'humidité ni les tempêtes, « mais si quelqu'un s'amuse à donner des coups de massue, là c'est pas pareil ! ». « Le plus gros chantier que nous ayons aujourd'hui est au Mozambique, où nous avons réalisé 8 000 mètres carrés d'isolation thermique d'énormes cheminées. Nous y avons donné dix ans de garantie, mais il a une durée de vie plus longue », explique l'homme d'affaires. Quels sont les bienfaits de ce produit ? La plupart des maisons à Maurice sont invivables en été. Le béton absorbe la chaleur. MetalTec, qui existe en deux couleurs (noire et blanche), permet de réfracter 99% des UV. Ainsi, il n'y a qu'un pourcent de la charge solaire qui pénètre les toits et le béton. A l'intérieur, cela permet de réaliser d'importantes économies d'énergie en limitant la consommation de l'électricité pour l'air conditionné ou le chauffage dans les pays froids. Il y a donc réfraction quand c'est de couleur blanche. Mais quand elle est noire, il y a absorption d'énergie. Tout se joue sur les couleurs. Ce produit s'applique sur tout ce qui existe comme membrane et offre une isolation thermique. NANOTECHNOLOGIES « Il n'y avait pas encore ce genre de produits, sauf Mauvilac, qui offre une peinture green et une peinture blanche qui a les mêmes fonctions que notre produit, mais pas avec les mêmes propriétés. MetalTec est dérivé de la technologie de la NASA ». C'est ce qu'on appelle les nanotechnologies. Ce sont de microscopiques billes de céramique et de verre qui encapsulent l'air. Toutes ces billes ont des propriétés réfractaires très importantes, beaucoup plus importante que n'importe quelle peinture blanche. MetalTec s'applique aussi dans le domaine industriel en terme d'isolation thermique. Pour l'instant, elle intéresse beaucoup l'industrie sucrière à
Maurice. Puis, il y a l'industrie de 'food and beverage', c'est-àdire des usines d'huile, des laiteries et des brasseries pour tout ce qui est canalisation vapeur. Cette dernière est le centre névralgique d'une usine, car c'est par là que transite toute l'énergie vapeur. Par contre, cette énergie coûte de plus en plus cher car elle provient majoritairement du gasoil, de l'électricité ou du nucléaire. « Je viens de passer trois ans à Cape Town, et je peux vous dire que le prix de l'électricité connaîtra une augmentation de 300% dans les quatre années à venir. C'est aussi grave à Maurice, mais pas comme en Afrique du Sud. Donc, les gens cherchent à réaliser des économies », observe notre interlocuteur. METALTEC MADE IN MORIS ? Pour l'instant, Philip Lagrange fait appel à des sociétés pour s'occuper du stockage, de la comptabilité, de livraison et de l'application du produit. L'application est assurée par Mauvilac Contracting, mais il souhaite être autonome dans un proche avenir. Le but est de pouvoir tout regrouper à Maurice fiscalement, et de servir du pays comme tremplin pour la région. Il souhaite également, à terme, fabriquer le produit sur le sol mauricien. Ce qui ne devrait pas poser de problème puisqu'il faut de l’eau (10%), de l'acrylique et un troisième produit qui est fabriqué uniquement aux États-Unis. Le manque d'eau dans nos réservoirs et dans nos robinets ne posera-t-il pas un problème à un tel projet ? Certes, le promoteur de MetalTec y a pensé, mais ne s'en inquiète pas tellement, satisfait qu'il existe déjà des entreprises de déssalement de l'eau de mer.
L'isolation thermique, estelle un nouveau phénomène ? Non, rassure-t-il. Sauf qu'avec la laine de roche, qui est le système d'isolation thermique connu depuis plus d'une quarantaine d'années, il n'y a pas réellement d'économies d'énergie qui sont faites, contrairement à ce que les gens pensent. En plus, la laine de roche est extrêmement toxique (actuellement ça fait scandale en Europe). Lorsqu'elle est mise en place ou enlevée quand elle est vieille, elle dégage des microparticules de verre (car c'est soit la laine de verre ou de roche). Ces particules pénètrent les poumons et causent le cancer de manière certaine. « C'est un scandale malgré le lobby de Isover qui, depuis 45 ans, possède l'exclusivité globale d'isolation ther-
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Nous avons fait des essais positifs dans les quatre centrales du Central Electricity Board (CEB). Les directeurs sont contents, mais après, ça dépend des décideurs politiques mique dans les usines. L'application de la laine de roche est coûteuse et consomme beaucoup de temps et de main-d'œuvre. Donc, nous arrivons au bon moment avec notre produit qui émane d'une avancée technologique », souligne Philip Lagrange. La laine de roche, lorsqu'elle est à l'extérieur et qu'elle subit les conditions climatiques, s'imprègne d'eau. La coque d'aluminium autour d'elle n'est absolument pas étanche. La laine de roche ou de verre humide n'isole plus. Lorsqu'il y a 80% d'humidité dans l'air, ce qui est courant dans les pays comme Maurice, la capacité d'isolation de la laine chute de 80%. Lorsqu'il pleut, c'est 100% d'humidité ! Donc, zéro pourcent d'isolation. Ainsi, les isolations mises à l'extérieur depuis plus de 40 ans n'isolent plus, et personne ne réagit à cela. PRODUIT ECOLOGIQUE MetalTec est à base d'eau et ne contient aucun additif chimique. Mis à part l'eau, ce produit n'est que de l'acrylique, avec des micro-sphères de céramique et de verre qui encapsulent l'air et qui fournissent l'isolation thermique. Le produit que propose Philip Lagrange coûte, puisque nouveau, mais sa mise en œuvre est bon marché. Un peintre peut facilement l'appliquer au pistolet, et il ne revient qu’à quelques roupies par mètre carré. « Cela fait huit ans que je présente ce produit dans le monde entier. Lorsque le résidentiel est mis en avant, on parle en termes d'air conditionné. Si on parle de l'industrie, on parle d'économie en termes de tonne vapeur. Des deux côtés, on parle de 30 à 50% d'économie d'énergie globalement, avec un produit écologique ». Ainsi, lorsque vous appliquez une isolation en laine
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PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
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APRÈS L'AMIANTE, LA LAINE DE ROCHE On les retrouve aussi bien comme isolants dans l'habitat que dans les appareils électroménagers, dans l'automobile ou les capteurs solaires... Ils sont obtenus à partir de verre ou de roches siliceuses fondus entre 1 000 et 1 500 °C puis transformés en fibres par centrifugation, soufflage ou extrusion. Ces microfibres d'un diamètre de quelques microns en font un matériau très léger qui emprisonne beaucoup d'air, d'où de remarquables propriétés isolantes. Mais cela ne va pas sans quelques inconvénients, explique le site Terre Vivante. Les laine minérales isolantes contiennent plus de 90 % de fibres, 3 à 5 % de résines phénoliques qui assurent la cohésion du produit et moins de 1% d'huile minérale qui limite l'émission de poussière et l'absorption d'eau. Les 4 à 6 % restants ne sont pas spécifiés. Depuis le scandale de l'amiante, finalement interdite en janvier 1997, le danger des laines minérales pour la santé a fait l'objet d'une importante controverse scientifique. L'extrême finesse des fibres des laines minérales leur permet, comme l'amiante, de pénétrer très profondément dans les alvéoles pulmonaires. La polémique porte sur leur caractère cancérigène. Bien que l'on n'ait pas pu établir de lien statistique entre l'exposition à ces fibres et le cancer du poumon, plusieurs études dans divers pays ont abouti à leur classement par le Centre international pour la recherche sur le cancer (CIRC) en juin 1987 comme « cancérigènes possibles pour l'homme »
de roche sur un tuyau de 20 centimètres de diamètre, ce tuyau doit impérativement être fixé au plafond car il devient très lourd. Avec le produit dérivé de technologie de la NASA, il n'y a plus ce problème de poids. Il devient très léger, avec une densité de 0,4 et entre 3 à 4 millimètres d'épaisseur. Il est aussi applicable dans le domaine du ‘shipping’. Tous les bateaux ont des kilomètres de tuyauterie de vapeur et de refroidissant. Cela représente un énorme marché. Contrairement à la laine de roche qui ne peut pas être appliqué à l'extérieur, MetalTec peut se peindre à l'extérieur et va réfracter hors des cabines (pour les bateaux de croisière) la chaleur pour une température plus confortable. Qui dit investissement, dit aussi retour sur investissement. Si pour d'autres projets énergétiques, il
faut compter entre sept mois, voire une année pour rentabiliser son investissement, MetalTec mise sur environ trois mois. Il en a fait l'expérience dans les mines en Afrique, où le produit a été utilisé. « Si on arrive à sensibiliser les gens sur la nécessité de diversifier les sources d'énergie, le produit arrivera certainement à s'imposer », avance le businessman. Philip Lagrange est également conscient qu'il est important de sensibiliser les dirigeants économiques et industriels : « Nous avons fait des essais positifs dans les quatre centrales du Central Electricity Board (CEB). Les directeurs sont contents, mais après, ça dépend des décideurs politiques ». Mais il est convaincu que le marché existe : Le peu de temps depuis qu'il est établi à Maurice lui a déjà permis de constater que les Mauriciens sont beaucoup plus ouverts et curieux. Cela veut dire qu'ils sont plus enclins à se diriger vers des alternatifs si on
leur propose, contrairement à son expérience dans d'autres pays. C'est étonnant, poursuitil, car Maurice est assez isolée géographiquement. En Europe, « qui est maintenant une coquille vide, tout le monde ouvre son parapluie. Personne ne prend une décision. Idem pour l'Afrique, qui reste extrêmement liée à ce qui se passe en Europe et aux États-Unis. Il y a un manque d'ouverture sur des technologies nouvelles ». L’économie d'énergie, c'est bien, mais on évoque aussi une demande accrue en électricité. Contradictoire ? « Il est vrai que les pays du monde voient arriver d'énormes soucis au niveau de l'énergie disponible, car il y a une pénurie et un coût qui ne cessera d'augmenter. Si un produit comme le nôtre trouve sa vocation aujourd'hui parce qu'il est moins cher, il deviendra incontournable, surtout qu'il permet de réaliser d'énormes économies », terminet-il.
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ENTREPRENDRE
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ENTREPRISE PÈRE LAVAL
FORGÉE DANS LE FER
Des ateliers de l’entreprise Père Laval, à Moka, sortent toute une panoplie de produits. La matière par excellence y demeure le fer forgé, élégant et intemporel, sur lequel la compagnie de Jacques Désiré Laval Sansfaçon a bâti sa réputation. Reste maintenant à conquérir la région… ▼ DOROTHY BONNEFEMME
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as de place pour l'à-peu-près à l’entreprise Père Laval. Chaque jour est un nouveau défi pour le directeur, Jacques Désiré Laval Sansfaçon, et ses employés. Grâce à leur professionnalisme, cette entreprise installée à Moka propose désormais plusieurs modèles de main courante en fer forgé ou en inox, des luminaires, des parquets en bois laminé ou en bambou, des antivols en fer forgé, ou encore des meubles. Entre la famille Sansfaçon et le fer, c’est une histoire d’amour qui dure depuis 25 ans. Une histoire qui ne risque pas de s’arrêter de sitôt, puisqu’Anielle Sansfaçon, la fille du patron, s’occupe maintenant du Marketing et veut suivre les traces de son père. Le duo a d’ailleurs plein de projets en tête. L’entreprise Père Laval ayant déjà fait ses preuves à Maurice, il est temps maintenant d’aller vers d’autres horizons. HAUTE PRÉCISION « En septembre dernier, mon père et moi étions en Ethiopie pour participer à une foire internationale. Les retombées sont positives. Certaines entreprises comptent commander chez nous. Certains veulent rejoindre l’entreprise en tant qu’employés. Nous étudions toutes ces propositions sérieusement, car après 25 ans, nous voulons aller vers d’autres cieux. Nous sentons que nous sommes fin prêts », explique Anielle Sansfaçon. A l’entreprise Père Laval, on avance lentement mais sûrement. Dans l’atelier de St-Pierre, tout se joue au centième de millimètre près. Le directeur exige en effet un travail de haute précision. « Mon
En septembre dernier, mon père et moi étions en Ethiopie pour participer à une foire internationale. Les retombées sont positives. Certaines entreprises comptent commander chez nous. Certains veulent rejoindre l’entreprise en tant qu’employés. Nous étudions toutes ces propositions sérieusement, car après 25 ans, nous voulons aller vers d’autres cieux Anielle Sansfaçon, responsable du marketing père est très à cheval sur la qualité. Il tient à vérifier et contre vérifier tous les produits avant qu’ils ne sortent de l’atelier », précise Anielle Sansfaçon. Les nombreux produits qui sortent de l’atelier sont donc de qualité. Par exemple, il y a plusieurs modèles de main courante pour les escaliers et les terrasses. Ceux-ci sont en inox ou en fer forgé, alors que les couleurs varient selon le désir des clients. Le fer forgé a pour lui son élégance, avec un style ancien ou moderne et innovant. Sans oublier un choix de personnalisation aussi bien dans les formes de façonnage que de décoration. L’inox, lui, attire parce qu’il ne rouille pas, n’a pas forcément besoin
ENTREPRENDRE
UNE AFFAIRE DE FAMILLE C’est les yeux brillants qu’Anielle Sansfaçon nous raconte les débuts de l’entreprise Père Laval : « En tant que tourneur, mon père travaillait le fer. Son travail étant très apprécié, il a décidé de se mettre à son propre compte. Puis, étant donné que son petit atelier attirait de plus en plus de clients, il lui est venu l’idée de lancer une entreprise portant son prénom : l’entreprise Père Laval. » N’arrivant plus à répondre à la demande en solo, Jacques Désiré Laval Sansfaçon devient employeur. Dix ans plus tard, il ouvre un premier showroom à Moka, puis un deuxième, il y a deux ans, aux Allées d’Helvetia. S’il fermera celui de Moka après quelque temps, il en ouvrira un autre annexé à son atelier. Le nombre de produits mis en vente a augmenté en conséquence. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les patrons de la boîte souhaitent ouvrir un plus grand atelier à La Laura. Pour ce faire, Anielle Sansfaçon devra se donner à fond dans son travail, comme elle le fait déjà depuis qu’elle a rejoint l’entreprise familiale il y a un an. « Je suis des cours en ‘Interior Design’ au Charles Telfair Institute. J’espère par la suite pouvoir mettre mes connaissances au service de notre entreprise », nous confie-t-elle. Pour cette jeune fille de 19 ans, il s’agit d’un privilège : « J’ai toujours adoré errer dans l’atelier de papa. En quittant le cycle secondaire, cela allait de soi que j’intègre la compagnie familiale, et pour moi, c’était de gaieté de cœur. » Tout comme elle, l’un de ses frères travaille au sein de l’entreprise. « Maintenant, il ne reste que le benjamin, qui étudie toujours. Bientôt il nous rejoindra, car notre objectif est de continuer à faire progresser notre entreprise et de nous tourner vers l’international », conclut la souriante Anielle Sansfaçon.
d’être peint et est particulièrement conseillé en bord de mer. De plus, l’inox offre un style noble et moderne. Invitée à nous donner une idée des prix pratiqués, Anielle Sansfaçon nous dira que les mains courantes conçues à partir du fer plat coûtent environ Rs 5 800 le mètre, celles avec des ‘designs’ plus compliqués se vendent dans les Rs 9500 le mètre, alors que les modèles en inox sont disponible à Rs 7 500 le mètre. Les employés de l’entreprise Père Laval fabriquent aussi des chaises, des tables ou encore des cadres pour miroir en fer forgé. Vous y trouverez également des portes de garage manuelles ou automatiques, des portes pour la maison ou encore des portails en fer forgé. Ces derniers sont d’ailleurs très prisés, car ils sont élégants, solides et durables. Pour élargir sa panoplie de services, l’entreprise commercialise des parquets laminés et en bambous, qui sont en plusieurs coloris et modèles, ou encore des luminaires. Les clients peuvent également y passer commande de meubles de cuisines, de balustrades ou encore d’escaliers droits ou spiraux. « Si vous souhaitez faire des travaux de rénovation ou si vous cherchez des idées pour décorer votre maison, nous pouvons mettre une équipe de professionnels à votre service », ajoute Anielle Sansfaçon. Cette dernière nous assure que l’innovation est le maître-mot au sein de l’entreprise : « La compétition est féroce, il faut tout le temps apporter du neuf pour rester
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PHOTOS : PATRICE BRETTE
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dans la course. Tout récemment, nous avons conçu une nouvelle console et des balustrades avec des dessins que vous ne verrez nulle part ailleurs. » Autre exigence de l’entreprise Père Laval : la satisfaction des clients. La responsable du Marketing souligne d’ailleurs qu’en dépit de toute la panoplie de produits mis en vente, si le client ne trouve pas chaussure à son pied, des commandes peuvent être passées. « Certaines personnes apportent par exemple des photos qu’elles ont vu sur internet, ou encore elles nous expliquent comment elles désirent leurs produits, et nous nous en occupons », explique-t-elle. TRAVAIL ORDONNÉ Le service est en effet primordial, car la concurrence est rude. 25 ans de cela, il n’y avait pas beaucoup d’entreprises qui fabriquaient des objets en fer forgé. Mais aujourd’hui, la donne a changé. « Un des moyens de continuer à progresser, c’est de dispenser un service princier à nos clients. Ainsi, nous nous déplaçons que ce soit pour prendre les mesures ou pour conseiller le client. Par rapport aux cota-
tions également, nous essayons d’offrir ce qu’il y a de mieux. Idem en termes de matières premières, importées de Chine et d’Europe. Concernant la livraison, elle se fait en quatre à cinq semaines dépendant du volume de la commande », explique notre interlocutrice. Pour parvenir à respecter les délais, au sein de l’atelier de l’Entreprise Père Laval, qui emploie à ce jour une trentaine de personnes, le travail est bien ordonné. « Nous avons notre équipe pour le design et elle ne fera que cela. Les forgerons se concentreront sur leur tâche, pareil pour les soudeurs, les peintres… car il faut veiller à ce que les mesures soient respectées à la lettre. Même chose en ce qui concerne les modèles ou encore les couleurs. Ainsi, en attribuant à chacun des responsabilités précises, le travail se fait dans les meilleures conditions possibles », ajoute Anielle Sansfaçon. Comme l’explique cette dernière, travailler le fer demande beaucoup de concentration et de dextérité. L’artisan travaille le fer à la forge et au charbon, technique consistant à tourner la pièce
d’acier dans le charbon chauffé à près de 800 degrés Celsius, jusqu’à ce qu’elle devienne rouge vif. Alors malléable, le façonnage du fer encore brulant s’effectue à la force du marteau sur l’enclume. C’est donc à ce moment que le ferronnier peut donner à la pièce la forme souhaitée. Ces derniers n’ont pas droit à l’erreur. « C’est pour cette raison que mon père, en bonne santé ou pas, se fait un devoir de venir à l’atelier tous les jours », ajoute la responsable du Marketing. Les efforts de ce dernier portent des fruits, puisque nombreux sont les clients qui font confiance à l’entreprise Père Laval. D’ailleurs, si tout se passe bien, elle exportera bientôt ses produits vers La Réunion et certains pays d’Afrique. En attendant, l’équipe de l’entreprise Père Laval se fera un plaisir de vous accueillir dans son showroom à St-Pierre, aussi bien que dans son magasin aux Allées d’Helvetia, et prochainement à Cascavelle, où un nouveau showroom ouvrira ses portes pour mieux répondre à la demande grandissante.
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CLEAN UP MAURITIUS
Le mouvement prend de la vitesse Officiellement lancée le 24 septembre dernier, la campagne ‘Clean Up Mauritius’ connaît un succès grandissant. Dans un premier bilan fait par les organisateurs après un mois et demi, ces derniers affichent leur satisfaction. Les initiatives se multiplient et les volontaires sont de plus en plus nombreux ▼ DOROTHY BONNEFEMME
C
’est la satisfaction du côté des organisateurs de ‘Clean Up Mauritius’. A mi-chemin de la campagne nationale de nettoyage, ces derniers ont décidé de dresser un premier bilan. Georges Chung, l’un des directeurs, dit avoir noté un changement qualitatif dans le travail effectué au fur et à mesure que la campagne avance et touche de plus en plus de monde à travers l’île. « Au départ, il nous fallait ex-
pliquer la raison d’être de Clean up Mauritius 2013 et ses objectifs à court et à moyen termes, en allant vers le public. Cinq semaines après, c’est le public mauricien qui vient vers nous avec des propositions d’aide et des plans d’action », a-t-il affirmé lors d’une rencontre avec la presse, la semaine dernière. Ainsi, des ONG, associations de jeunes, groupes de femmes, clubs de ‘senior citizens’ et clubs de service ont contacté les organisateurs pour contribuer à faire de leur île un endroit propre et sain. Selon Georges Chung, ‘Clean Up Mauritius’ a pu con-
scientiser un nombre important de personnes grâce aux médias et une communication quotidienne sur Facebook. « Les photos postées sur notre page Facebook sont très parlantes et appellent les Mauriciens à se jeter dans la
bataille contre les déchets qui jonchent nos routes, défigurent nos plages, ou se décomposent sur les nombreux terrains vagues du pays, avec des effets néfastes sur la santé publique. Alors que des dizaines de tonnes de déchets ont
LE TOUR DE L’ÎLE DU NETTOYAGE En cinq semaines, des Clubs de Service, ONG, associations de Scouts, municipalités, conseils de districts, compagnies telles Alpha Cleaning, ou encore de simples volontaires n’ont pas ménagé leurs efforts pour nettoyer plusieurs régions de l’île. Parmi les régions où des opérations de nettoyage ont été menées, on compte Port-Louis et ses alentours, Curepipe et Floréal, Beau-Bassin/Rose-Hill et les régions avoisinantes, certains quartiers de Quatre-Bornes et de Vacoas-Phoenix, de même que certains villages des districts de Pamplemousses, Rivière-du-Rempart, Savanne, Moka, Flacq et Grand-Port.
été ‘ramassées’ jusqu’ici, le nombre de ‘Likes’ sur Facebook va bientôt atteindre la barre de 20 000 », at-il expliqué. La communication de la campagne est d’ailleurs soignée, puisque dimanche dernier s’est tenue la journée spéciale de courses ‘Clean Up Mauritius’ au Champ de Mars. Plusieurs trophées et prix ont été offerts aux vainqueurs des différentes courses au programme. De quoi bien lancer la deuxième moitié de la campagne de nettoyage, qui prendra fin au 1er décembre 2013.
TECTONIC JOUE LA CARTE VERTE AMENER LES Mauriciens à penser de manière écologique. Tel est l’objectif de Tectonic, entreprise faisant principalement de la vente directe de produits respectueux de l'environnement. L'humidité dans la cuisine, les nouveaux tapis qui dégagent du formaldéhyde, la fumée de cigarette, qui contient de nombreux produits chimiques et des gaz... votre maison peut être un nid de bactéries. Pour en venir à bout, explique Iqbal Eydatoula, Sales Manager chez Tectonic, il est conseillé de passer l’aspirateur partout, y compris sur les matelas et les fauteuils, au moins une fois par semaine.
FILTRES PLUS PERFORMANTS Tectonic va plus loin. Cette entreprise propose aux clients un Storm Easy Mop. Il s’agit d’un aspirateur à filtre ‘Haute Efficacité pour les Particules Aériennes’ (HEPA), une norme qui définit les filtres à poussière les plus performants. Ainsi, la fameuse « odeur post-aspirateur », qui est en réalité un nuage de poussière expulsé dans la pièce, est évitée, car le filtre le retient. Avec les aspirateurs traditionnels, la poussière est aspirée dans un réservoir, qu'il faut vider. Ce geste est très dangereux parce qu’une partie de ce que vous avez aspiré – poussière, moisissures et acariens, se retrouve
dans la nature. Idem pour les aspirateurs avec sacs réutilisables. En effet, lors de la vidange, une partie de ce que vous avez aspiré se retrouve dans la nature. La personne qui vide le sac ou le réservoir en respire également une partie.
PEU D’ENTRETIEN Avec l'aspirateur Storm Easy Mop, environ 99 % des particules ne passent pas entre les mailles du filet, puisque même les particules ne faisant que 0,3 micron (0,0003 mm) sont retenues. L’appareil, qui est également économique, est vendu à Rs 9 950. Autre appareil écologique
AVANTAGE. Les bouteilles en plastique peuvent être remplacées, affirme Iqbal Eydatoula
chez Tectonic : un purificateur d'eau, qui peut vous aider à vous passer des bouteilles d’eau en plastique. Le purificateur d’eau Eureka Forbes comprend trois filtres, dont les fonctions sont d'éliminer les particules, la rouille, la boue, alors que le filtre de carbone enlève les odeurs et le mauvais goût. Le prix de cet appareil est de Rs 19 380, un coût qui sera vite amorti grâce aux économies faites par rapport à l’achat de bouteilles d’eau. De plus, selon Iqbal Eydatoula, le purificateur d'eau Eureka Forbes ne demande que peu d’entretien, puisqu’il faut simplement changer le filtre une fois par an.
MARKET
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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, NOVEMBER 12, 2013
EXCHANGE RATES
MARKET OVERVIEW
BUYING
EUR/USD The euro gained against the dollar as we embarked on the new week after investors sold the greenback for profits after better-thanexpected jobs and growth data released last week sent the U.S. currency posting hefty gains. On Friday, the Bureau of Labor Statistics reported that the U.S. economy added 204,000 jobs in October, far surpassing expectations for a 125,000 increase. A day earlier, official data showed that the U.S. economy grew 2.8% on year in the third quarter, well beyond expectations for 2.0% growth. The figures fueled market sentiments that the Federal Reserve could soon announce plans to scale back its USD85 billion in monthly asset purchases, which drive down borrowing costs to spur recovery, weakening the greenback as a side effect. I saw profit taking kicking in on Monday, especially after investors concluded that the Fed may likely leave its stimulus policies unchanged until Janet Yellen takes the helm of the U.S. central bank and holds her first policy meeting in March. Further fueling profit taking were concerns that fewer high-quality jobs are being created when compared to retail, leisure and hospitality jobs.
STERLING At the same time, sterling dipped against the euro, pulling away from a 10-month high, as investors kept to the sidelines before this week's Bank of England quarterly inflation report and jobs data. Traders and analysts said the pound faced stiff chart resistance at 1.20 euros, which equates to 83.33 pence per euro and marks a level at which importers often look to sell the British currency.
THE MUR Thursday last being another happening day for the EUR/USD after the ECB, followed by Friday’s NFP that kept the shared currency shaky, we could not expect much luck on the local market. USD kept its march up to levels close to MUR 30.60 and above while the EUR remained close to MUR 40.65. More USD upside could be expected this week. At most USD keep gains. I would expect reduced volatility as we move towards the end of the week... Best of luck.
AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM BLUELIFE LIMITED CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT
Currency
TT
DD
Notes
AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.
AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1
27.809 28.4318 40.2709 29.9941 24.5599 23.8904 2.8813 32.337 48.0642 30.1447
27.6374 28.2436 40.094 29.6871 24.4123 23.7705 2.8437 32.1584 47.8674 30.0536
27.3457 28.0172 39.9381 29.268 24.1415 23.6498 2.7878 31.9244 47.6732 30.0125
TT/DD/Notes
29.0512 29.6818 41.4376 31.3377 25.6588 25.0134 3.0301 33.7433 49.4616 31.0306
GOLD COINS TUESDAY, NOVEMBER 12, 2013 Denomination
Weight(gm)
Diameter(mm)
Price (Rs)
100 250 500 1000
3.41 8.51 17.03 34.05
16.5 22 27 32.69
5450 13245 26335 52365
MARKET ACTIVITY TUESDAY, NOVEMBER 12, 2013 Market Capitalization
GOLD On the commodities side, I could see oil prices dipping below USD 95 a barrel ahead of the resumption of talks to curb Iran's nuclear program and amid expectations of high U.S. supplies. Benchmark U.S. crude for December delivery was down. Brent crude, the international benchmark was also down on the ICE exchange in London. Six key powers are expected to resume talks with Iran next week in Geneva after initial negotiations failed to reach a deal. But there was some diplomatic progress as Iran promised to allow expanded U.N. monitoring of its nuclear sites, which could boost the next round of talks. The U.S.-led negotiations aim to curb on Iran's nuclear program, including a cap on enrichment to a level that can be turned quickly to weapons use. In return, the key powers will consider a gradual rollback of sanctions that have crippled Iran's economy. This could bring an
205,531,476,895.96
Total Volume Traded
1,098,185
Total Value Traded
14,171,861.48
TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol
Open
Latest
FINCORP
18.05
18.50
2.49
MDIT
5.76
5.88
2.08
MOROIL
% Change
29.00
29.30
1.03
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1.01
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CMPL
13.20
13.30
0.76
MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET
The Report has been prepared by Nishal Babooram
Island Premier Foreign Exchange (www.iptfx.com) influx of Iranian oil into world markets at a time of already abundant supplies. Oil prices were also dragged down as investors expect U.S. crude supplies to rise further, which points to slowing demand, analysts said. The weekly crude stockpile report is due to be released this Wednesday.
MARKET SHARES – TUESDAY, NOVEMBER 12, 2013 COMPANY
SELLING
Country
NOMINAL
LAST CLOSING PRICE
LATEST
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VOLUME
VALUE
10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -
13.50 36.30 6.20 50.00 33.00 106.50 99.00 36.10 202.00 122.50 88.00 83.50 197.50 1.01 39.00 41.10 8.20
13.40 36.35 6.10 50.00 32.50 105.00 98.00 34.40 201.00 122.50 88.00 83.50 195.00 1.02 37.80 41.10 8.04
-0.10 0.05 -0.10 -0.50 -1.50 -1.00 -1.70 -1.00 -2.50 0.01 -1.20 -0.16
-0.74 0.14 -1.61 -1.52 -1.41 -1.01 -4.71 -0.50 -1.27 0.99 -3.08 -1.95
7,620.00 49,000.00 2,700.00 17,200.00 28,600.00 1,500.00 1,209.00 11,300.00 2,700.00 1,000.00 52,800.00 2,700.00 2,400.00 725,000.00 8,600.00 6,400.00 106,000.00
102,208.00 1,780,700.00 16,470.00 860,000.00 929,500.00 157,500.00 118,600.00 382,650.00 540,975.00 122,500.00 4,646,400.00 225,450.00 470,775.00 734,000.00 325,280.00 262,540.00 855,166.00
10.00 10.00 1.00 1.00
7.00 3.48 25.00 29.25 54.00 49.00 7.74 52.00 10.00
7.00 3.48 24.90 29.25 54.00 49.00 7.74 52.00 9.60
-0.10 -0.40
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13,900.00 43,360.00 3,000.00 600.00 144.00
48,372.00 1,083,810.00 147,000.00 4,644.00 1,312.00
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GROS PLAN
MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 155
LUTTE CONTRE LA PÊCHE ILLÉGALE
ABC GLOBAL MANAGEMENT SERVICES
ABDOOLAKHAN PREND LES RÊNES A
BC Global Management Services a, depuis peu, nommé Shammeemkhan Abdoolakhan au poste de General Manager. Cette filiale du cluster des services financiers du Groupe ABC, qui est présent à Maurice et aux Seychelles, offre des services financiers et bancaires. « Je suis très heureux de me joindre à la famille ABC et à ABC Global Management Services. Cette nomination représente pour moi un nouveau défi. Notre équipe internationale est très motivée et je suis moi-même très enthousiaste à l'idée de pouvoir contribuer à porter la compagnie vers un nouveau palier de son développement », a déclaré le nouveau GM. Ce spécialiste de la filière fiducie, qui comprend entre autres l'administration et la gestion de trusts, compte parmi ses priorités le développement de nouveaux produits et le recrutement de cadres en vue de renforcer les capacités techniques d'ABC Global dans le cadre de sa vision de croissance. Shammeemkhan Abdoolakhan a par le passé occupé le poste de Senior Manager Corporate and Trusts chez CIM Global Management, et a été le président de la branche locale de la Society of Trust & Estate Practitioners (STEP).
UN AN après ses débuts en grande pompe, le Circle Square Retail Park, situé a Forbach, compte fêter dignement son premier anniversaire en mettant les clients au centre de toutes ses activités, avec notamment un grand jeu dont le prix vedette sera un week-end pour deux à l’hôtel Centara Grand Azuri, qui ouvrira ses portes en décembre prochain. « Circle Square connaît un véritable succès depuis son lancement en 2012. Nous sommes heureux de voir qu'aujourd’hui, le Retail Park est devenu le point de référence dans le Nord de l’île en ce qui concerne la maison et l’automobile. Cette offre spécialisée et ciblée au MotorCity et au HomeScene permettent à nos partenaires de toucher leur cœur de cible dans la région. « Nous proposerons également bientôt un nouveau restaurant, de même qu’un club de tir à l’arc, qui nous permettra de mettre encore plus d’emphase sur les loisirs. C’est la raison pour laquelle c’est important pour
Circle Square en fête
nous de dire merci à nos nombreux clients pendant cette période de fête », explique Murray Adair, CEO d’IOREC (Indian Ocean Real Estate Company), qui gère le Circle Square Retail Park. « Hormis les jeux que nous organisons pour cette période de fête, les
opérateurs présents ont également mis le paquet cette année. Ils ont prévu des promotions sur une vaste gamme de produits, mais également plusieurs lancements de nouveaux produits et véhicules », a pour sa part affirmé Martine Lelong, Marketing and Events Manager de Circle Square.
Maurice renforce ses capacités PRÈS D’UNE quinzaine d’administrateurs et d’inspecteurs du ministère de la Pêche de Maurice ont suivi, la semaine dernière, une formation sur la mise en œuvre des mesures adoptées par la Commission thonière de l’océan Indien (CTOI) pour prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée dans la zone de l'océan Indien. « Les conséquences de cette pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée (INN) sont économiques, mais aussi écologiques », a déclaré D. Mauree, le président de la CTOI, lors de son intervention à cette formation. « Cette formation, qui vise à renforcer nos capacités, entrent justement dans le cadre du programme national de la pêche à Maurice, car il s’agit, entre autres, d’appliquer les procédures qui permettent de refuser ou non l'accès au port et l’utilisation des services portuaires aux navires étrangers, dans le cas où ceux-ci sont suspectés d’opérer en contravention des mesures de conservation et de gestion de la CTOI et de pratiquer la pêche INN », devait-il souligner. La pêche INN constitue en effet une menace mondiale pour une pêche durable, ainsi qu'une gestion effective des ressources de thonidés. Elle porte préjudice aux lois nationales des États côtiers, aux accords internationaux réglementant les activités de pêche en haute mer et dans la zone de l’océan Indien, aux efforts des États Membres de la CTOI pour la gestion durable des ressources thonières et menace la sécurité alimentaire, la stabilité socio-économique et la productivité des pêcheurs légitimes.
Mauritius on Australian reality TV program
MTPA AUSTRALIA partnered with Shine Production to bring one of Australia’s most popular reality TV programs Australia’s Next Top Model - to film their second to last episode of Season 8 in Mauritius. Over 420,000 viewers tuned in for the Mauritian episode, in what was the highest rated program on paid TV. To capitalise on the popularity of the show, MTPA even launched a campaign with Flight Centre to promote packages to Mauritius. This year’s host - Jennifer Hawkins, a famous Australian Model, TV Presenter and Brand Ambassador, who is also a former Miss Universe, travelled to Mauritius with the models. Along with co-host Didier Cohen, an Australian media personality, actor and model, they took time to visit the island. The production team, models and hosts stayed at Le Touessrok Hotel, where a portion of the episode was filmed. The episode was divided in three sections: one challenge and two photo shoots. As a challenge, the models had to prove their modelling skills under water, whilst doing the “Under Sea Walk” at the Long Beach Resort, in Belle Mare. For both photo shoots, the girls were snapped by long-time Top Model collaborator and former judge of 'America’s Next Top Model' Jez Smith. The first was based on the “mermaid” theme, while the second was a colourful shoot filmed in Trou d’Eau Douce village.
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MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 EDITION 155 | CAPITAL
MAINTENANCE AUTOMOBILE
AUTOEXPERT LANCE LE FORFAIT ‘MOTORPLAN’
D
epuis le 1er octobre, la société AutoExpert, en partenariat avec Wingfoot Co. Ltd, offre un programme de prise en charge des visites de maintenance automobile et de révision mécanique dans le cadre d’un forfait démarrant à partir de Rs 6 000 par an. « Avec près de 1 300 m2 de surface, nous mettons à la disposition de l’automobiliste mauricien le plus grand garage destiné aux voitures de toutes marques », a souligné le directeurgénéral Ravi Ettoo. Le programme, baptisé « MotorPlan », consiste en un forfait regroupant
l’ensemble des prestations pour deux révisions mécaniques sur l’année. Ces prestations comprennent le remplacement des filtres et des bougies, le service des pneumatiques et le renouvellement des lubrifiants. « Le recours à un forfait octroie au client l’équivalent d’un statut de sociétaire d’une mutuelle consacrée à l’automobile. Ce sociétaire obtient des services de base pour les visites de maintenance, mais bénéficie, en outre, d’un ensemble de prestations qui lui sont proposées à titre gracieux. Il peut ainsi, deux fois dans l’année, avoir un diagnostic gratuit de son véhicule et nous lui
offrons au moins deux sessions de parallélisme, ainsi que d’autres prestations », explique Ravi Ettoo. Pour son programme « MotorPlan », AutoExpert bénéficie de l’assistance de Wingfoot Co. Ltd. Représentante officielle des marques Goodyear, Dunlop, Kumho, Zeta, Deestone, Mitas et MRF à Maurice, la société commercialise des pneus. Pour Olivier Ah Koon, le General Manager de Wingfoot, « ce partenariat avec AutoExpert nous permet de renforcer notre réseau. »
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Azuri donne naissance à Marsalin AVEC DÉJÀ trois prix aux African Property Awards 2013-2014, Azuri, village IRS de la côte ouest de l'île, poursuit son développement en lançant, cette semaine, un nouvel ensemble baptisé Marsalin, qui viendra ajouter 34 résidences additionnelles. Un développement logique puisque sur les 110 résidences locales et 130 résidences IRS mis en vente à ce jour, plus de 90% ont déjà trouvé acquéreur.
VUE IMPRENABLE Marsalin a été conçu différement des précédents ensembles IRS du village. Le style reste cependant toujours très contemporain, en harmonie avec l'architecture moderne du village, mais offre une vue imprenable sur le lagon et le barachois d'Haute-Rive. Le style architectural permet la symbiose entre un extérieur, avec un environnement tropical, et l'intérieur lumineux et épuré, grâce à de grandes ouvertures offrant une vue de chaque instant sur l'océan et l'horizon.
« Ce nouvel ensemble reflète l’évolution du village côtier tel que nous l’imaginons. Azuri a dépassé le stade de projet. Il s’agit déjà d’une communauté vivante, car les futurs résidents se rencontrent déjà régulièrement. Avec la livraison des résidences dès le mois de décembre, nous verrons les premiers résidents dans le village. Nous sommes toujours à l’écoute de nos clients et du marché, et Marsalin nous permet de proposer une nouvelle approche au village. « C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour un style différent pour ce nouvel ensemble. Il était important pour nous de proposer quelque chose de différent. Ce nouvel ensemble tourné vers la mer offre une vue magnifique à toutes les résidences, que ce soit dans les 28 différents appartements ou dans les six 'penthouse'. Nous restons néanmoins très compétitifs, avec une fourchette de prix allant de US$ 600 000 à US$1 million », a déclaré Murray Adair, CEO d’IOREC.
COMMUNIQUE OFFER OF SCHOLARSHIPS FROM COMSATS INSTITUTE OF INFORMATION TECHNOLOGY (CIIT), PAKISTAN FOR SPRING SEMESTER 2014 The COMSATS Institute of Information Technology (CIIT) in Islamabad, Pakistan is offering 10 scholarships for Master of Science (MS) Studies to Mauritian Nationals for Spring Semester, commencing as from February 2014. The courses for the MS studies are of a minimum of two years in the following fields: 1. Computer Science (including Health Informatics) 2. Management Science 3. Electrical Engineering 4. Biosciences 5. Mathematics 6. Physics 7. Meteorology 2.
4.
http://citizen.gov.mu 4.1 Beneficiaries of the scholarships will be required to bear costs of air ticket and any other travel cost, medical insurance, self-living cost, purchase of laptop and books other than Library books. 4.2 Applicants should also submit a write-up of about 700 words comprising the following elements: (a) the reasons to study the course which has been chosen; (b) applicant’s leisure time activities and personal interests; (c) information about any part-time or full-time jobs performed and details of work experience; and (d) explanations of any gaps in education of applicant and employment history.
Eligibility Criteria (i) SC/GCE ‘O’ level with credits in at least five subjects including English Language at one and the same sitting;
Note: Under the rules a person who reaches Pakistan on Entry/Tourist or Visit visa will not be eligible for admission to any educational institution in Pakistan. It is, therefore, imperative that candidates should go to Pakistan only on student visa issued by the High Commission for Pakistan, Mauritius after confirmation of their admission by the CIIT - Pakistan.
(ii) HSC/GCE ‘A’ Level with three subjects at Principal level or equivalent qualification obtained at one and the same sitting; and (iii) A first degree in the relevant field of study of at least Upper Second Class Honours level or equivalent.
5.
Only the best qualified candidates will be nominated. Candidates who have not been informed of their nomination within six weeks as from the closing date for application should consider that they have not been nominated.
6.
Shortlisting by the Ministry does not guarantee award of the scholarship. The final decision rests with the donor country.
7.
Mode of Application
(iv) IELTS (academic) with a minimum score of 5.0 band or a TOEFL with minimum score 70 or NTS-GAT score 50. (If available, validity not more than 2 years). Note: NTS-GAT is compulsory for getting admission in Master’s program in Pakistan, as per rules of Higher Education Commission (HEC) Pakistan. However, foreign students who do not have NTS-GAT result are required to appear for NTSGAT during the first semester of their studies at CIIT, Islamabad – Pakistan. 3.
Age Limit Candidates should not have reached 35 years of age by the closing date.
Conditions of Scholarships
7.1 Applications must be made on the prescribed form available at the Scholarships Section, Ministry of Education and Human Resources, 1st Floor, MITD House, Phoenix, or downloaded from the Ministry’s website:
However, applicants should submit to the Scholarships Section certified copies of all supporting documents after the on line application which should not be later than the closing date specified below. 7.2 Candidates should ensure that certified copies of certificates, transcripts of final university results/marksheets and all other relevant documents relating to their qualifications are submitted to the Scholarships Section by the closing date. Non-submission of these documents on time will result in their elimination from the selection exercise. Certification of documents may be done at the Scholarships Section of the Ministry or at the Career Guidance Service, NPF Building, Rose Hill. 7.3 The completed application form along with all supporting documents should be submitted to the Scholarships Section of the Ministry by Tuesday 19 November 2013 at 14.00 hours at latest. 7.4 Responsible parties of applicants not in Mauritius may apply on behalf of their wards. 7.5 Applicants already in employment, whether public or private, must fill in the application form in duplicate. One copy thereof along with the relevant supporting documents, should be submitted to the Scholarships Section, and one copy to the applicant’s employer to enable the latter to decide on the release of applicant for the course, and if so, on what terms and conditions. Such information should be made available together with the application. 7.6 All documents/supporting evidence should be in English, or accompanied by a translation in English. 8.
A Communiqué will be placed on the Ministry’s Website in due course to inform applicants that the selection exercise has been completed.
http://ministry-education.gov.mu Applicants may also submit applications on-line on the following website:
11 November 2013
Ministry of Education and Human Resources MITD House, Phoenix
WIDE ANGLE
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(De gauche à droite) : James Benoit, Shanaka Katuwawala, Randhir Mannick, Christopher Li Ying, Koraisha Jeewoot, Rajeev Hasnah, Nousher Sait, Sharona Rambocus, Arvin Boolell, Rama Sithanen et Nitin Mehta
Dix bougies pour la CFASM ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
C
omme disait Raymond Radiguet, « Tout âge porte ses fruits, il faut savoir les cueillir. » A l'occasion de son dixième anniversaire, le 5 novembre dernier, la Chartered Financial Analysts Society Mauritius (CFASM) a accueilli six nouveaux membres, portant à 50 le nombre de ses certifiés mauriciens. Les invités d'honneur à cette soirée de gala, tenue au Hilton Resorts, à Flic-en-Flac, étaient le Dr Arvin Boolell, ministre des Affaires étrangères, et Nitin Mehta, Managing Director du CFA Institute pour les régions Eu-
rope, Moyen-Orient et Afrique. Les six nouveaux adhérents sont Koraisha Jeewoot, Rajeev Hasnah, Shanaka Katuwawala, Nousher Sait, Christopher Li Ying et Graig Batsirai Bandason. La Chartered Financial Analysts Society Mauritius fait partie des135 sociétés membres du vaste réseau mondial que constitue le CFA Institute, et comprend une cinquantaine de membres dont 37 experts en analyse financière à Maurice. La société en assure la représentation locale, notamment pour la gestion des candidats locaux et la délivrance du diplôme CFA, une norme qui a fini par s’imposer dans les métiers de
l’investissement dans le sillage de la mondialisation du marché des capitaux. Lors de son court séjour dans le pays, Nitin Mehta a rencontré quelques opérateurs de la place financière port-louisienne, dont le Gouverneur de la Banque centrale, et les directeurs des principales banques commerciales et de grosses sociétes, dont GML. « Le CFASM a été incorporé il y a dix ans pour être au service du secteur des investissements, contribuer à l’éducation financière et à la mise en place de codes éthiques. Je suis fier de constater la réussite de la Société », a déclaré Nitin Mehta à l'issue de son séjour.
(De gauche à droite) : Grant Ramnauth, Couldip Basant Lala, Yuvraj Thacoor, Sharona Rambocus, Georges Leung Shing et James Benoit
(De gauche à droite) : Norman Fon Sing, Nousher Sait, Ashwin Prayag CFA, Randhir Mannick, président de la CFASM, Nitin Mehta, Ved Auckaloo, Sharona Rambocus, Alvin Joyekurun, Prem Beejan et Teddy Aling
(De gauche à droite) : Takako Aling, Laura Fon Sing et Tushiana Praya
(De gauche à droite) : James Benoit, Randhir Mannick, Nitin Mehta, Prem Beejan et James Leung, autour du gâteau d'anniversaire
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PSYCHO
MERCREDI 13 NOVEMBRE 2013 CAPITAL | EDITION 155
CONFLIT AVEC SA
TEAM
Avoir des conflits avec son équipe, ceux que l’on tente de diriger vers un but, est courant. Que ce soit parce que notre autorité est mal vécue, ou de par les individualités qui fondent notre team, les conflits sont inhérents à la fonction de dirigeant. Ne les fuyez pas, ne les cherchez pas, affrontez-les comme un leader
U FANNY BAUER-MOTTI Directrice de Think&BE Ltd Psychologue, psychanalyste ● Spécialiste de l’individu au cœur des fonctionnements d’entreprise ● Coach professionnel et privé ● ●
Tel : 403 4414 Mob : 5478 5778 Email : fannybauermotti@gmail.com
n vent de rébellion souffle dans votre équipe, vous sentez que l’on vous remet en question, que l’on ne suit pas vos directives. Inutile d’essayer d’asseoir un peu plus votre autorité. Vous ne feriez qu’encore plus dessouder votre équipe d’avec vous tout en les liant contre vous. Vous devez alors aborder cette situation de manière stratégique en mettant en place un positionnement que l’on ne peut remettre en question. SOYEZ FERME Ne prêtez pas attention aux critiques qui se disent, ou que l’on vous rapporte, sur votre manière de gérer. Soyez à l’écoute uniquement de ce que l’on vous dit en face-à-face. Pour le reste ne changez pas d’attitude, restez la même personne, ou les individus que vous dirigez vont sentir que cela a un impact sur vous et vont détecter comment parvenir à vous faire modifier vos comportements. Prêter trop l’oreille aux critiques émises à votre égard est néfaste pour l’image que cela donne de vous, mais aussi pour votre propre sentiment de confiance interne. Vous devez rester maître à
bord du bateau, sinon chaque personne de votre équipe va vouloir ramer avant tout dans son sens, envers et contre tout. Si vous vous sentez dépassé par les réflexions ou attitudes de ceux que vous dirigez, surtout n’allez pas demander à votre hiérarchie à vous de gérer les conflits. Sinon votre équipe vous verra comme incapable d’affronter les conflits, et donc de diriger l’équipe. Et si sur l’instant cela calmera peut-être les tensions ambiantes, à long terme vous deviendriez celui qui n’a aucune autorité. Si vraiment vous êtes obligé d’avoir recours à ceux qui vous dirigent vous, ne le faites pas dans le dos de votre équipe. Envoyez un mail d’avertissement en mettant l’employé qui vous pose problème en objet. Rien de doit se passer en soubassement car tout finit par se savoir et avoir besoin que l’on sévisse à votre place est le meilleur indicateur de votre propre faiblesse. PAS DE MENACES NI DE PROMESSES SI VOUS NE POUVEZ LES TENIR Si vous avertissez un de vos employés d’un risque quelconque, allez au bout de votre avertissement, car lorsque l’on ne cesse de revenir sur la menace que l’on
Ne prêtez pas attention aux critiques qui se disent, ou que l’on vous rapporte, sur votre manière de gérer. Soyez à l’écoute uniquement de ce que l’on vous dit en face-à-face
PSYCHO
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essaye de maintenir comme une épée de Damoclès, l’on crée cette possibilité, justement, que vous soyez le genre de personne qui ne respecte pas ses mots en bien comme en mal. Evidemment, si l’employé qui vous pose problème explique son comportement, on cherche à le régler. Vous pouvez alors revenir sur ce que vous aviez posé comme sanction, mais en exprimant le pourquoi du comment vous avez changé les règles précédemment énoncées. Ne réprimandez pas pour humilier. Tout ce que vous direz avec émotion ou colère a de fortes chances d’être pris dans votre propre impression de ne pas être respecté ou écouté, et donc de renvoyer à votre équipe que vous sentez que l’on vous remet en question en tant que leader. Vous passerez peut-être pour tyrannique, mais vous n’inspirerez aucun respect. Donc lorsque vous devez réprimander, faites-le toujours avec de la distance. Votre ton doit être neutre mais ferme. Evitez les réprimandes en réunion d’équipe pour ne pas exposer le collègue dans ses fautes aux yeux de tous. Essayez toujours le plus possible d’exprimer vos reproches seul à seul dans le cadre professionnel : un bureau par exemple et non dans le couloir à la fin d’une journée de travail. PRENEZ DE LA DISTANCE Quoi que l’on vous dise ou fasse, même sous le coup de la colère, sachez dissimuler vos émotions. Ni pleurs, ni crise de colère, ni visage anxieux ne doivent être apparents lorsque vous faites face à un conflit ! Quoi que l’on vous dise, répète ou fasse, entendez-le avec raison et recul et non avec de l’affect. Et surtout ne vous justifiez pas. Si votre assistante vient vous répéter que dans votre équipe certains vous trouvent arrogant et mesquin, n’en questionnez surtout pas les tenants et les aboutissants. Montrez-vous distant avec ces propos
comme si vous les entendiez comme un brouhaha sans intérêt. Remettez-vous en question, votre positionnement, vos agissements, mais toujours en solo ou avec une tierce personne qui n’a rien à avoir avec l’équipe que vous gérez. Il vaut mieux que l’on pense que vous changez par envie de diriger différemment plutôt que l’on vous pense soumis au regard que l’on porte sur vous. Ne cherchez pas l’amour au cœur de vos équipes mais uniquement le respect. Cela compte dans le cadre du travail uniquement. Dans cette sphère-là précisément, prenez l’habitude de ne rien prendre contre vous. Que l’on vous critique ou que l’on montre du doigt certains aspects de vos capacités directionnelles ne doit pas vous affecter ou saper la confiance que vous avez en vous. Au contraire, être chef crée toujours des conflits. Jalousie, problème de personnalité, refus de toute forme d’autorité… il y a des centaines de variables qui expliquent pourquoi certains membres de votre équipe sont mécontents. Donc décalez-vous et posez-vous toujours cette sempiternelle question : qui me dit quoi et pourquoi ? Ne parlez pas des uns aux autres. Si vous êtes en conflit et même si vous craignez que cela se propage, n’allez pas en parler à d’autres chefs d’équipe ou à d’autres membres de l’équipe. Vous donneriez trop d’importance au conflit et du même coup vous l’amplifieriez. Tout problème doit toujours rester de votre côté, entre vous et l’individu concerné. Même si lui en parle, le hurle, et le soumet à tous les regards du monde, vous, sachez être discret car qui ne se justifie pas ne se présente pas en coupable.
Ne réprimandez pas pour humilier. Tout ce que vous direz avec émotion ou colère a de fortes chances d’être pris dans votre propre impression de ne pas être respecté ou écouté. Evitez les réprimandes en réunion d’équipe pour ne pas exposer le collègue dans ses fautes aux yeux de tous. Essayez toujours le plus possible d’exprimer vos reproches seul à seul dans le cadre professionnel
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Celui qui cherche à être rassuré, au contraire, donne l’impression de ne pas être bien sûr de sa position. PRÉVENIR PLUTÔT QUE GUÉRIR Pour éviter les conflits, favorisez les réunions où dans vos propos, on sent que vous prenez chaque individualité en compte dans un but commun. Que vous cherchez la collaboration et non pas la soumission. Faites passer le message que vous souhaitez que chacun s’accomplisse dans son travail. Que vous misez sur la collaboration pour tous les projets. Chaque personne doit se sentir partie importante du fonctionnement professionnel. Car chaque personne sentant son importance sera plus passionnée par ce qu’elle fait que si vous la mettez à la simple place d’exécutant d’une tâche donnée. Peut-être que vous le pensez mais que ce n’est pas ce que l’on perçoit de vous. La plupart des dirigeants ont l’impression qu’ils donnent une image similaire à ce qu’ils se sentent être, pensent qu’on leur fait confiance et tombent de haut quand ils sont confrontés à la vraie perception que leur équipe a d’eux. Même si vous n’êtes pas à l’aise dans ce travail de communication ou du côté du relationnel, mettre en place cette étape de prévention en termes de communication vous évitera bien des conflits. Car si votre équipe s’attache à vous en terme de leader, si vous provoquez chez eux l’envie de faire partie de votre équipe, ils auront beaucoup plus de mal à se laisser aller contre vous, à participer et à nourrir les mouvements de groupe contre l’autorité et vous aurez une équipe soudée à vos côtés.