Capital Edition 122

Page 1

INSTITUT CHARLES TELFAIR : DÉCOUVREZ LE MANAGER EN VOUS

Vu la compétition féroce qui règne dans quasiment tous les secteurs, il est primordial d’acquérir en permanence de nouvelles connaissances. A l’Institut Charles Telfair, de nombreux cours, notamment en matière de management, sont destinés aux professionnels

Edition 122 – Mercredi 27 mars 2013

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

MICHEL HARDY

Votre hebdomadaire à Rs 15

RES, IRS ET IHS

VICE-PRÉSIDENT DE L’APEA

COMME DES CHAMPIGNONS

« IMPÉRATIF QUE LES GENS COMMENCENT À ÉCONOMISER »

Beaucoup sont déjà occupés, tandis que d'autres connaissent déjà des difficultés financières, à l'instar de Port Chambly, à Le Goulet. D'autres stagnent depuis plusieurs années pour diverses raisons : mauvais planning ou marketing mal ciblé. Le Real Estate Scheme (RES) a la cote. On en dénombre pas moins d'une cinquantaine de projets sous ce régime, la plupart situés dans le Nord. On peut dénombrer une bonne douzaine de projets IRS, situés principalement dans le Sud et dans l'Ouest. Le pays peut-il les abriter tous ? Probablement. Capital reproduit la liste des projets approuvés par le Board of Investment (BoI)

La culture de l'épargne est une valeur en voie de disparition, constate le président de l'Association pour la protection des emprunteurs abusés (APEA). Michel Hardy plaide pour une éducation financière auprès des jeunes Mauriciens

JEAN-PIERRE LENOIR

ÉCRIVAIN ET ANCIEN RÉDACTEUR EN CHEF DU CERNÉEN

« LA DÉMOCRATISATION DE L’ÉCONOMIE N’EST QUE DU FANTASME » Est-il acceptable, dans un pays pluriethnique, qu'un éditorialiste demande à ce que le Premier ministre devienne un « Soft Mugabe » ou encore de dire « Guillotinons les blancs », même s'il est précisé, après trois points de suspension, « économiquement » ?

GATEWAY TO AFRICA

THE CORPORATE KNIGHTS

FINANCE WORLD

BATAILLE ENTRE MAURICE ET L’AFRIQUE DU SUD

CLEAN CAPITALISM

IMPLICATIONS OF ISLAMIC BANKING TO MAURITIUS


2>

ACTA PUBLICA

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

La rentrée parlementaire, hier, a donné lieu à une passe d'armes entre le leader de l'opposition, Alan Ganoo, et le ministre du Commerce et de l’Industrie, Cader Sayed-Hossen, sur la récente hausse du prix des produits pétroliers

PARLEMENT

Cader Sayed-Hossen justifie les prix des produits pétroliers ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

vernement n'avait pas pris la décision d'enlever les frais du Hedging (Re 1,25 sur le litre d'essence et Re 1 sur le mazout), la hausse des prix des carburants aurait été beaucoup plus conséquente », a ajouté Cader SayedHossen. Le ministre a par la suite donné des détails sur les taxes perçues, en 2012, sur les produits pétroliers. L'Excise Duty a ainsi rapporté Rs 2,6 milliards, la Taxe à Valeur Ajoutée (TVA) Rs 2,2 milliards et le Maurice Ile Durable Levy Rs 125 millions, alors que les contributions à la Road Development Authority (RDA) ont été de l'ordre de Rs 756 millions. Quant aux prévisions pour 2013, elles sont comme suit : Rs 2,7 milliards pour l'Excise Duty, Rs 2,5 milliards pour la TVA, Rs 131 millions pour le MID Levy et Rs 778 pour la RDA.

A

près plus de trois mois de vacances, nos parlementaires ont repris, hier, le chemin de l'Assemblée nationale. Leader de l'opposition en l'absence de Paul Bérenger, qui est actuellement en traitement à Paris pour un cancer à l'amygdale gauche, Alan Ganoo a consacré sa première Private Notice Question (PNQ) aux récentes hausses des prix des produits pétroliers, qui ont porté le litre d'essence à Rs 52,25, et le diesel à Rs 43,95. Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Cader Sayed-Hossen, à qui la question était adressée, a précisé qu'il s'agit de la première augmentation des prix des produits pétroliers après près de deux ans, puisque la dernière est intervenue le 30 mars 2011, à l'époque où l'Automatic Pricing Mechanism (APM) était toujours en vigueur. Depuis, le Platts a connu une hausse de près de 40%. C'est grâce au Petrol Pricing Mechanism (PPM), qui a succédé à l'APM en janvier 2011, que les effets des fluctuations des prix mondiaux sur les 'retail prices' à Maurice ont pu être mitigés, a expliqué le ministre. Malgré tout, à un moment donné, le Price Stabilization Account n'était plus en mesure de soutenir les effets des prix à la hausse sur le marché mondial. « Si le gou-

LA SATISFACTION est de mise du côté de la Mauritius Revenue Authority (MRA). A 16 heures hier, environ 47 000 contribuables sur les 137 000 enregistrés auprès de l'organisme avaient déjà soumis leur formulaire de déclaration d'impôts par e-filing. Ceux qui ne se sont pas encore acquittés de cette tâche ont encore cinq jours pour le faire, la date butoir ayant été fixée au 1er avril. Pour Ludovic Thanay, responsable de la communication de la MRA, le système électronique a en sa faveur sa simplicité, sa rapidité, ainsi que la facilité qu'elle donne aux con-

Alan Ganoo, le leader de l’opposition

Si le gouvernement n’avait pas pris la décision d’enlever les frais du Hedging (Re 1,25 sur le litre d’essence et Re 1 sur le mazout), la hausse des prix des carburants aurait été beaucoup plus conséquente Cader Sayed-Hossen

FLUCTUATIONS MAJEURES À l'heure des questions supplémentaires, Alan Ganoo s'est attardé sur les chiffres officiels. Selon le leader de l'opposition, la majoration des prix n'a été que de 7% pour l'essence et 0,8% pour le diesel sur le marché international entre février 2011 et mars 2013, lorsque les prix de ces commodités ont été revus à la hausse à Maurice. Pour lui, le barème de la hausse est donc excessif. Se basant sur les cours actuels du Platts, Alan Ganoo a également affirmé que si la State Trading Corpo-

ration n'avait pas donné comme prix de référence celles en vigueur au moment de l'achat des produits pétroliers, les consommateurs auraient économisé Rs 115 millions. Ce à quoi Cader Sayed Hossen a répondu en soulignant qu'on ne peut comparer les cours actuels à ceux de 2011, car il y a eu, entretremps, des fluctuations majeures des prix sur le marché mondial. « La détérioration des comptes du Price Stabilization Account, entre décembre 2012 et février 2013, en dit long », a ajouté le ministre. Le déficit de ce compte est en effet passé de Rs 221 millions à Rs 317 millions pour la période correspondante. Alan Ganoo devait aussi demander au ministre s'il ne comptait pas revoir la formule actuellement utilisée afin de déterminer les prix des carburants. Pour le leader de l'opposition, prendre les prix des six derniers mois et les prix des six prochains mois pour fixer les nouveaux prix est injuste. Cader Sayed-Hossen lui a alors rétorqué que c'est un ancien ministre du Mouvement socialiste militant (MSM), aujourd'hui dans l'opposition, qui avait chosi cette formule. Le ministre a également révélé à la Chambre que le montant total du fret payé à la compagnie Betamax pour le transport des produits pétroliers durant la période allant d'août 2010 à mars 2013, est de Rs 2,4 milliards.

ENCORE CINQ JOURS POUR DÉCLARER VOS IMPÔTS

tribuables de s’acquitter de leurs paiements à travers l’internet banking, par ATM, Direct Debit ou encore Orange Money. D'autres améliorations ont été apportées au système depuis l'an dernier. A commencer par l'importante question de la sécurisation du site. « Lorsque l’internaute va sur le site www.mra.mu, il choisit l'option 'register for MRA Services'. Après avoir inscrit son Tax Account Number (TAN) et son mot de passe - qu’il aura au préalable reçu par voie postale - il aura aussi

à remplir un questionnaire. S’il le souhaite, il peut également donner les détails de son compte bancaire. Ainsi, s’il y a un remboursement à faire, la MRA pourra le faire directement par la banque, ce qui sera plus rapide », soutient Ludovic Thanay. Autre avantage : après s’être enregistré, le contribuable verra s’afficher sur l’écran un formulaire déjà rempli. La MRA a en effet à sa disposition plusieurs informations sur tout contribuable, qui lui sont en général fournies par les employeurs. Si

toutes ces informations sont correctes, la personne n'a qu'à sélectionner la catégorie dans laquelle elle figure. Le calcul de la somme due ou à être remboursée se fait alors automatiquement. Quant au contribuable, il n'a plus qu'à soumettre le formulaire, suite à quoi il recevra un accusé de réception. Ceux qui ne veulent pas leur formulaire de déclaration d'impôt en ligne peuvent le télécharger et ensuite le déposer au bureau de la MRA, à PortLouis. Peu importe le moyen

choisi, tout contribuable, même ceux qui ne sont pas taxables, doivent soumettre leur formulaire. Les personnes dérogeant à la règle sont passibles d'une amende de Rs 2000 par mois, jusqu'à un maximum de Rs 20 000. Quant à ceux qui sont en retard pour le paiement, ils peuvent être frappés d'une pénalité de 5% du montant taxable, à laquelle s'ajoute un intérêt de 1% par mois de retard. D.B


ACTA PUBLICA

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

Confiance en hausse chez les investisseurs

LA CONFIANCE des entrepreneurs dans le monde des affaires grimpe pour les trois premiers mois de l'année. L'indice est passée de 85,4 points au dernier trimestre de 2012, à 91,6 points. Tous les secteurs d'activités sont concernés par cette hausse. Ce sont là les principales conclusions de l'étude trimestrielle Business Confidence Indicator, menée par la Mauritius Chamber of Commerce & Industry (MCCI), auprès de ses membres. Cette performance positive intervient après deux trimestres de baisses consécutives. Ce qui veut dire que les investisseurs mauriciens sont plus positifs concernant les perspectives futures. Autre élément décisif dans cette hausse de la confiance des gens d'affaires : de nouvelles opportunités sur de nouveaux marchés. « Les entrepreneurs ont assimilé le fait que nous sommes au creux du cycle économique et qu'il était primordial de s'adapter et de se réajuster pour rester dans la course », a laissé entendre le Dr. Renganaden Padayachy, lors de la présentation des résultats de cette étude trimestrielle à la presse, lundi, au siège de la MCCI, à Port-Louis. Le marché européen étant en zone trouble depuis quelques années déjà, les acteurs économiques mauriciens ont entamé un processus de diversification des marchés. L'étude révèle, en effet, que plus de deux tiers des sondés sont allés dans ce sens afin que leurs entreprises poursuivent leur croissance. Parmi les autres facteurs qui ont redonné confiance aux investisseurs, on note également « une fiscalité accommodante, une politique des changes compétitive et le soutien avéré de l'Etat ». Du coup, la majorité des gens d'affaires sondés prévoient d'augmenter leurs investissements sur les douze prochains mois. Idem pour les perspectives de création d'emploi, la majorité des sondés ayant exprimé l'intention d'augmenter leurs effectifs dans les mois à venir. Cependant, ces derniers ont exprimé une inquiétude liée à une compétition féroce, et parfois même déloyale, un manque de visibilité sur nos principaux marchés, un manque de personnel qualifié, un accès difficile aux capitaux et les problèmes de logistique et de connectivité, entres autres. Face à un tel regard, le Dr. Renganaden Padayachy affiche un optimisme prudent, puisque l'indicateur de confiance est toujours situé en-dessous de la moyenne de 100 points de base. Il faut donc voir dans le long terme. « Si au cours des deux prochains trimestres, les résultats sont similaires à ceux du présent, alors on pourra dire que l'économie se porte bien », explique-t-il.

J.S

<3

DR DUVVURI SUBBARAO, GOUVERNEUR DE LA RESERVE BANK OF INDIA

« Un viol est aussi une question de gouvernance » Une économie sans une banque centrale indépendante équivaut à un suicide. C'est sans doute l'une des conclusions que l'on peut tirer après avoir passé 90 minutes à écouter le Dr Duvvuri Subbarao, gouverneur de la Reserve Bank of India. Compte rendu ▼ RUDY VEERAMUNDAR

D

ans la race des hommes, il y a certains qui ont du génie et se démarquent de par leur intelligence, leur élégance, mais aussi leur simplicité. Il s'agit de ces gens qui arrivent à capter l'attention d'une audience des plus difficiles pendant une heure et demie avec une facilité déconcertante. De passage à Maurice, le Dr Duvvuri Subbarao, gouverneur de la Reserve Bank of India, était l'invité de la Banque de Maurice, lundi dernier. Il en a profité pour mettre en perspective les défis macroéconomiques auxquels font face les banques centrales. Bien qu'il ait abordé l'économie dans son ensemble, le contrôle de l'inflation et l'appréciation ou la dépréciation des devises n'ont peut-être pas été son message essentiel. Répondant avec humilité à une question d'un membre de l'assistance, le Dr Subbarao s'est attardé pendant un moment sur le viol collectif d'une jeune Indienne à New Delhi en décembre dernier. Le regard et la tonalité de voix laissaient passer un message : l'économie, c'est avant tout l'homme et ses besoins. Les bénéfices du progrès d'un pays ne peuvent être destinés qu'à une petite société de technocrates austères ou de cyniques hommes d'affaires. « Nous pensons que le viol de Delhi n'est qu'une affaire criminelle, mais nous nous trompons. Cela relève d'une question de gouvernance. La gouvernance est

ANALYSE. Une banque centrale doit impérativement être indépendente selon le Dr Subbarao

le devoir d'être sensible aux attentes des gens, à qui nous devons donner satisfaction », a expliqué le Dr Subbarao. INTERVENTION D’UNE BANQUE CENTRALE Et ce dernier de poursuivre avec une question des plus innatendues pour certains. « Qu'est-ce qui nous garantit que l'Inde va continuer de progresser ? » Pour le gouverneur de la Re-

serve Bank of India, le progrès continuera tant que les réformes seront constantes, avec une banque centrale indépendante qui portera une attention égale à la communauté des affaires et aux consomateurs au bas de l'échelle, parce qu'eux aussi sont importants pour l'économie. « Les lobbies de la communauté des affaires sont structurés et ils sont entendus dans la presse. Les voix de la majorité des gens pauvres ne sont pas entendues, et il revient à la banque centrale de les entendre », a-t-il fait ressortir. Citant le 'shift' de la croissance de la consommation des régions urbaines aux régions rurales, il a expliqué comment l'Inde a connu des difficultés afin de faire baisser son taux d'inflation. « Nous avons été touchés par la crise de 2008, non seulement en raison de facteurs externes, mais aussi de facteurs domestiques. L'inflation, par rapport à la consommation, est le résultat du succès de l'Inde et de l'augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs ruraux », a-t-il souligné, avant de passer au chapître de l'intervention d'une banque centrale. « Le marché est souvent rusé et essaie de devancer une intervention de la banque centrale. Quand vous intervenez, il faut que cela soit efficace. Autrement, une intervention inefficace ne va jamais porter ses fruits et l'action de la banque centrale pour redresser ou contrôler l'économie risque de tomber à l'eau si le marché est au courant, d'avance, qu'il y aura une intervention », a conclu le Dr Subbaroa, dont on attend avec impatience la prochaine visite.

Prévisions : PIB en baisse STATISTICS MAURITIUS revoit à la baisse ses estimations de croissance du Produit intérieur brut (PIB). Initialement prévu à 3,7% en décembre de l'année dernière, le PIB devrait être de l'ordre de 3,5% cette année, estime le bureau des statistiques sur la base des informations recueillies sur les secteurs clés de l'économie. Explication : une con-

traction plus ancrée de 6,9% dans le secteur de la construction, au lieu de 2,0% comme prévu précédemment. Les retards dans la mise en œuvre des projets de décongestion routière en seraient la cause. Toutefois, le taux de croissance, en excluant le secteur sucrier, devrait être de l'ordre de 3,7% comme prévu en décembre 2012. Autre facteur qui a pesé

lourd dans les prévisions : le secteur de l'Information and Communication qui devrait croître par 8.6% en 2013, un peu moins que les 9% enregistré l'année dernière. Pas de répit pour le secteur du 'Sugar milling', qui après avoir connu une baisse de 6,3% l'année dernière, subira une contraction pour arriver à -2,4% pour 2013. Par contre, le manufacturier (textile) devrait con-

naître une croissance de 2% cette année. Statistics Mauritius mise ainsi sur une certaine reprise de nos marchés principaux et d'autres activités découlant de la diversification vers la région, par rapport à la baisse de -0,9% en 2012. Le secteur financier continue sur sa lançée, ce qui lui permettrait de maintenir sa croissance de 5,7%, estiment les cadres du bureau des statistiques.


4>

ACTA PUBLICA

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

GATEWAY TO AFRICA

BATAILLE ENTRE MAURICE ET L’AFRIQUE DU SUD A force de crier sur tous les toits qu’il aimerait bien que l’investissement en Afrique passe à travers lui, Maurice a fini par réveiller le géant sud-africain. La première économie du continent ne compte pas passer à côté d’un filon aussi prometteur. D’autant plus qu’elle dispose de nombreux avantages qui font défaut à notre île ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

«N

Il existe des critères qui font de l’Afrique du Sud un portail plus intéressant. A titre d’exemple, ce pays compte le double de traités de non-double imposition que Maurice a signés, soit environ 70 traités comparés à 36 pour nous

ous sommes une plateforme de choix pour les investissements en Afrique. » Cette phrase, répétée à qui veut l'entendre lors des conférences internationales tenues aussi bien à Maurice qu'ailleurs, est peutêtre vraie. Mais une ombre plane audessus de nos aspirations continentales. Dans la course pour devenir « the most preferred gateway », un sérieux concurrent se positionne : l'Afrique du Sud, première économie africaine. Si Maurice offre des avantages aux investisseurs, nos voisins sud-africains en offrent peut-être davantage. En effet, lors des séminaires organisés sur le continent depuis le début de l'année, et où les deux pays s'affrontent, ce sujet est devenu « le débat ». Certaines autorités africaines disent ne pas comprendre l’intérêt que certains ont pour Maurice, alors que l'Afrique du Sud offre de meilleures infrastructures et davantage de facilités. D'autres arguent que le pays de Mandela serait quelque peu envieux de Maurice, de l'attention qu’on lui accorde et des capacités qu’on lui prête. TRAJET PLUS LONG C’est ce dont témoigne un homme de loi mauricien, spécialisé dans l’offshore, qui a récemment participé à un tel séminaire dans le pays concurrent: « C'est un réel sujet débat dans les pays africains depuis qu'on a trouvé que l'Afrique regorge de potentiel et que de multiples investisseurs veulent s'y installer. On dirait presque, à entendre les différentes parties lors du séminaire, que l'Afrique du Sud est jaloux de Maurice. On devrait prendre des précautions, car ce pays risque de nous surpasser, surtout si nous ne faisons pas attention ». Ce dernier se souvient d'une anecdote qui illustre ce qu'il avance. De retour au pays après le séminaire, quelque chose le frappe : en quittant l'aéroport, passé deux ou trois ronds-points, les lampadaires de l’autoroute sont éteints. Coupure d'électricité ? Non, puisque ça et là, un lampadaire solitaire est allumé.


ACTA PUBLICA

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

A CHACUN SES TAXES… « Si un investisseur qui vient d'atterrir à Maurice constate la même chose que moi, il se peut qu'il fasse demi-tour et prenne le prochain vol vers son pays. On se présente comme un pays moderne, doté de toutes les infrastructures, et c'est cela qu'on propose aux investisseurs ? Des routes nationales obscures ? » lance-t-il. De plus, avance l’homme de loi, il est beaucoup plus facile de pénétrer le continent via l'Afrique du Sud, car ce dernier propose plus de vols fréquents vers les autres pays africains, alors que le trajet est plus long en passant par Maurice. Par exemple, un investisseur peut choisir de passer par Maurice (au lieu de Dubayy parce que c'est moins cher) pour le Sénégal. Il lui faudra alors aller de son pays à Maurice, de Maurice à l'Afrique du Sud et de là à Dakar...

ceux de Maurice se focalisent sur certaines juridictions spécifiques, comme l'Inde ou la Chine. Il semblerait ainsi que Maurice n'ait pas de traités avec l'Australie, le Brésil, le Canada, l'Irlande, le Japon, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Russie, la Suisse, ou même les ÉtatsUnis. Ce qui n'empêche pas, selon l'experte, que certains traités que nous avons avec les pays africains d'être plus favorables que ceux de l'Afrique du Sud.

IMPÔT SUR LES DIVIDENDES En ce qui concerne le processus administratif, les deux pays divergent. « For example, South Africa prescribes minimum equity interests and voting rights for shareholders in the HQ (Headquarter Company) as well as for assets attributable to foreign (non-South African) investment. On the other hand, the country does not insist that the company should have local diPOSITION PRÉFÉRENTIELLE Cet expert nous renvoie d’ailleurs à rectors, a local bank account and locally une analyse publiée en 2012 par Doelie kept accounting record, but it is required Lessing (Voir hors-texte). Intitulée « SA that the company's effective management gains ground on Mauritius in race for be located in South Africa. The position in African gateway status », l'auteur y met Mauritius is different. Its entry criteria are l’accent sur l'impact des efforts menés low but there is a stronger emphasis on a par l'Afrique du Sud pour améliorer ses Mauritian presence through central management and control in Mauritius, along with requirements for local directors, local bank accounts and local accounting records », peut-on lire dans l'analyse de Doelie Lessing. Pour ce qui est des contrôles d'échanges, Maurice devance l'Afrique du Sud pour la bonne et simple raison qu'il n'y a pas de règlements définis chez nous. Par contre, s’il n'est pas difficile d'être exempté des règleTitre de l’analyse de Doelie Lessing ments sud-africains, le régime d'impôts de ce pays pour les GBC1 est plus comservices et démontre que le pays est bel plexe qu’à Maurice. Mais le résultat final et bien déterminé à se proposer comme est le même : les deux pays offrent suffle portail le plus attrayant, pas unique- isamment de facilités fiscales pour attirer ment pour l'Afrique, mais au niveau les investisseurs. Ainsi, que ce soit à Maumondial. « The country is narrowing the rice ou en Afrique du Sud, il n'y a pas gap in terms of tax and exchange controls », d'impôt sur les dividendes déclarés par la société mère. avance l'auteur de l’analyse. La menace sud-africaine est ainsi bien Jusqu’ici, Maurice a joui d’une position préférentielle à cause d'une absence réelle, d'autant plus que ce pays étudie de contrôle d'échanges et d'un régime plusieurs possibilités afin d’améliorer son d'impôt très favorable en ce qui concerne statut d’‘African gateway’. « South Africa les Global Business Companies (GBC1). is considering introducing an investment L'Afrique du Sud, cependant, tente de manager exemption to prevent foreign rétablir l’équilibre sur ce point. « Il existe funds from being tax resident in South même des critères qui font de l'Afrique du Africa by virtue of their fund management Sud un portail plus intéressant. A titre d'ex- activities. Specific provisions have yet to be emple, ce pays compte le double de traités finalised. On the face of it, however, it apde non-double imposition que Maurice a pears that the investment manager exempsignés, soit environ 70 traités comparés à tion, coupled with the HQ company regime, could very well score South Africa 36 pour nous », explique l’experte. Les traités sud-africains touchent another point against Mauritius in the race toutes les régions du monde, de l'Aus- for an appropriate holding company juristralie à l'Europe en passant par diction », explique Doelie Lessing. La bataille risque alors d’atteindre un l'Amérique du Nord et du Sud, ainsi que l'Afrique dans l'ensemble, tandis que tout autre niveau...

SA gains ground on Mauritius in race for African gateway status

L'experte Doelie Lessing, auteur de l’analyse intitulée « SA gains ground on Mauritius in race for African gateway status », en a rédigé une deuxième, toujours en 2012. Intitulée « Private Equity Investments: SA Headquarter Company v/s Mauritius GBC1 Regime », elle se penche sur la rivalité entre les deux pays, avec une comparaison du régime d'impôt, que nous reproduisons ci-dessous. SOUTH AFRICAN HQ COMPANY REGIME

The HQ company must be tax resident in South Africa, which generally would require it to be effectively managed in South Africa, or to be incorporated in South Africa and not be effectively managed in a treaty country. PRESCRIBED MINIMUM PERCENTAGES: • All shareholders must at all times hold a minimum of 10% of the equity shares and voting rights in the HQ Company. • At the end of each year, 80% or more of the cost of the total assets (excluding cash or bank deposits) of the HQ Company must be attributable to foreign investments in the form of equity or equity and debt in, or IP licensing rights to, a foreign company in which the HQ Company holds at least 10% of the equity and voting rights. This requirement is, in practice, fairly easy to comply with by interposing a foreign wholly-owned subsidiary between the HQ Company and its investments. • Fifty percent of its gross income must comprise income from foreign subsidiaries (not applicable if gross income is less than R5 million). • The dividends received by the HQ Company from its foreign subsidiaries will be exempt from South African tax in terms of the participation exemption. • Cessation of HQ status has no tax consequences, save that some benefits might be lost. • The HQ Company would likely qualify for the capital gains tax (CGT) participation exemption if it held the shares for 18 months or longer and the foreign subsidiaries are not foreign financial instrument holdings companies. MAURITIUS GBC1 REGIME

THE EMPHASIS IS ON A MAURITIUS PRESENCE: • The GBC1 Company must be tax resident in Mauritius, which generally requires central management and control to be in Mauritius. • The company must have at least two Mauritian directors. • The company is required to have a bank account in Mauritius. • Its accounting records must be kept in Mauritius. • Its financial statements must be audited in Mauritius. • At least two Mauritius directors must attend directors meetings of the company. • Dividends received from the underlying investments are taxable at a maximum rate of 3%, but reduced by foreign withholding taxes, which often means that the effective tax rate on dividends received would be nil. • The cessation of GBC1 status would not give rise to tax implications in Mauritius. • Mauritius does not levy CGT on foreign capital gains.

QUI EST DOELIE LESSING ? Doelie Lessing est une spécialiste en matière d’impôt au niveau des sociétés, et particulièrement en ce qui concerne les fusions et réorganisations de sociétés. Elle s’intéresse également à l’investissement étranger et aux transactions ayant lieu sur le marché noir

et qui contribuent à l’économie. Elle est citée dans l’International Tax Review’s World Tax 2010, et est la cofondatrice et l’ancienne présidente de la Society of Trust and Estate Practitioners (STEP), basée à Cape Town, en Afrique du Sud.

<5


6>

FINAL REPORT

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

JEAN-PIERRE LENOIR, ÉCRIVAIN ET ANCIEN RÉDACTEUR EN CHEF DU CERNÉEN

Est-il acceptable, dans un pays pluriethnique, qu'un éditorialiste demande à ce que le Premier ministre devienne un « Soft Mugabe » ou encore de dire « Guillotinons les blancs », même s'il est précisé, après trois points de suspension, « économiquement » ? Capital donne la parole à l'ancien journaliste et écrivain, Jean-Pierre Lenoir ▼ HERRSHA LUTCHMAN-

BOODHUN

❚ Avons-nous besoin d'un «

Soft Mugabe pour réussir la démocratisation de l'économie » comme l'a souhaité l’éditorialiste d'un hebdomadaire ? « Soft Mugabe ».Il a dit « Soft Mugabe » parce que s'il avait dit « Hard Mugabe » ou « Normal Mugabe », on lui serait tombé dessus. Le fait de mettre « soft », cela apparaît moins grave. C'est comme si on dirait un « petit voleur », comparé au « grand voleur ». On atténue un peu. J'aurais voulu répondre à ce monsieur, mais je ne veux pas le faire parce que ce serait lui donner de l'importance. Mais utiliser les termes « Soft Mugabe » c'est dramatique. C'est comme si, par exemple, on disait « faisons un petit coup de petit Nazi et ne tuons qu'une petite centaine de petits Juifs ». ❚ Le problème de fond reste la

terre. La nationalisation ou la démocratisation de l'accès à la terre est toujours d'actualité... Je ne suis pas un expert en la matière. Je peux par contre essayer d'expliquer ce que cela veut dire, démocratisation des terres. Je remets beaucoup en question les schémas qui sont devenus des slogans. Je me suis battu récemment contre « les droits de l'Homme ». Pourquoi ? On n'a fait que répéter cela, sans même savoir où allaient les droits de l'Homme. Aujourd'hui, pour moi, c'est devenu « droit de faire n'importe quoi », « droits pour les enfants d'insulter leurs maîtresses »... Doit-on poursuivre dans cette voie ou évoluer plutôt vers les devoirs de l'Homme ?

Donc, parler de démocratisation relève du même sens pour moi. Qu'est-ce que la démocratisation ? Bien évidemment, le concept est une belle chose dans la mesure où elle s'applique à la terre. « Demos » signifie « peuple », donc droit du peuple. A quoi ça sert ou a servi au Zimbabwe de démocratiser le droit à la terre, comme ils l'ont fait, si le résultat est d'affamer la population par la suite ? Je parlais de ce problème à un fermier récemment. Il se plaignait du manque d'eau. Bien sûr, le pays est affecté régulièrement par les sécheresses, mais on arrivait à les gérer par les anciens fermiers qui avaient construit des barrages. Ces barrages donnaient un « droit à l'eau ». C'était un droit sacré et on payait pour l'eau. L'argent servait à rénover le système en permanent. Aujourd'hui, il n'y a plus ce « droit d'eau », plus personne ne rénove quoi que ce soit. Les gens ont commencé à voler l'eau. C'est devenu leur « droit » de le faire. Si je n'avais rien et que je savais qu'il y a quelqu'un, dans mon giron immédiat, qui gère et qui me donne tout ce dont j'ai besoin, je n'aurais aucun souci à me faire. Mais un proverbe chinois dit « qu'il vaut mieux apprendre à quelqu'un à pêcher plutôt que de lui donner du poisson tous les jours » ; mais en attendant de pouvoir apprendre, il continue à avoir du poisson pendant quelque temps. Or, personne ne lui a appris à pêcher, et personne ne lui donne plus de poisson. C'est ma philosophie de l'affaire. ❚ Mais le concept même de

démocratisation à Maurice n'est pas si nouveau que ça...

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

« LA DÉMOCRATISATION DE L’ÉCONOMIE N’EST QUE DU FANTASME »

Une « guillotine » ça coupe toujours, que ce soit pour du papier dans les imprimeries ou au Parlement. Le Speaker, dans le système français, peut appliquer la guillotine quand il souhaite mettre fin aux débats. A part cela, je ne vois pas à quoi peut servir la guillotine, si ce n'est qu'à couper les cous des gens.


FINAL REPORT

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

Ça a commencé quand Guillaume Dufresne d'Arsel a pris possession de l'île au nom du roi de France en 1715. La première démocratisation qui a été faite, c'était de donner des droits d'exploitation à la Compagnie des Indes pour gérer l'île. La compagnie a donné des droits à la terre à des propriétaires. Mais à un moment donné je trouve que cela a des limites. C'est comme une famille qui est propriétaire d'un terrain. De partage en partage au fil des générations, survient le moment où il n'y a plus rien à partager. A ce moment on se pose la question : ne vaut-il pas mieux que ce terrain appartienne à une seule personne et qu'il soit géré sagement et que tous les autres en profitent ? Je crois que c'est beaucoup plus cela la démocratisation. Quelle a été pour moi la première intelligence de ceux qui ont donné l'indépendance à Maurice ? Ramgoolam père était un homme extrêmement sage. Il s'est dit que chacun doit faire ce qu'il sait faire si on veut que Maurice soit un succès. Il aurait pu nationaliser complètement l'industrie sucrière. Il ne l'a pas fait. Mais il a eu l'intelligence de procéder à une sorte de démocratisation en taxant le sucre qui sortait à un taux effectivement arbitraire. Cela a profité à tout le monde. Voilà un bel exemple de démocratisation. Mais la gestion reste aux mains de ceux qui savent le faire. Si demain, les terres sucrières étaient démocratisées – parce qu'on sait où ça commence mais pas où ça s'arrête – ce sera un bordel. Le terme « démocratisation » est devenue une espèce de panacée où chacun peut laisser libre cours à ses fantasmes. C'est si beau à prononcer, si doux à entendre. Démocratisation par-ci, démocratisation par-là. Alors, fantasmons, ne sommes-nous pas au pays du plaisir... ❚ Quand on écrit « Guillotinons les

Blancs...économiquement », comment réagissez-vous ? C'est dans un journal ? Du même éditorialiste qui veut voir Navin Ramgoolam se transformer en « Soft Mugabe » ? Là, il faut recourir à la loi parce que c'est grave. Que quelqu'un se constitue en partie civile, un Blanc, et demande à la loi d'exercer son droit. C'est grave ! Doit-on tout le temps ne pas répondre ? Non ! Je ne crois pas. Dans la loi c'est, je pense, incitation à la haine raciale. C'est punissable par la loi. Aller jusqu'à dire « guillotinons les Blancs », non vraiment ! ❚ Il l'a dit dans le sens économique...

Une « guillotine » ça coupe toujours, que ce soit du papier dans les imprimeries ou au Parlement. Le Speaker, dans le système français, peut appliquer la guillotine quand il souhaite mettre fin aux débats. A part cela, je ne vois pas à quoi peut servir la guillotine, si ce n'est qu'à couper les cous des gens. Demain, si quelqu'un se constitue en partie civile, avec un bon avocat... mais peut-être que l'éditorialiste en question ne rêve que d'une chose : c'est d'être

<7

IL A TENU 150 ANS

Sir Seewoosagur Ramgoolam aurait pu nationaliser complètement l'industrie sucrière. Il ne l'a pas fait. Mais il a eu l'intelligence de procéder à une sorte de démocratisation en taxant le sucre qui sortait à un taux effectivement arbitraire. Cela a profité à tout le monde. Voilà un bel exemple de démocratisation.

enfermé. Mais faut-il continuer à accepter de se laisser menacer physiquement ? Ensuite utiliser une publication pour passer son temps à menacer une partie de la population, c'est horrible. Dans le mot « publication » il y a le mot « public ». Alors, un peu de respect pour ce public qui nous lit. ❚ On entend souvent, dans tout le

débat autour de la démocratisation de l'économie, l'argument suivant : si jamais les Blancs retiraient leur argent de l'économie, celle-ci s'effondrerait. C'est un postulat que vous approuvez ? Absolument. C'est vrai partout. Quand il y a un problème, les Juifs retirent leur argent et partent. Les Blancs mauriciens ne font pas ça. Évidemment, s'ils le faisaient, c'est sûr que l'économie mauricienne s'écroulerait. Regardez ce qui arrive en Chypre, avec les Russes. ❚ Abordons un terrain qui vous pas-

sionne comme sortie d'interview; l'histoire. Vous avez écrit 'La Vallée des Hippopotames'. Parlez-nous de Robert Mugabe. Qui est cet homme et comment se porte son pays aujourd'hui ? Robert Mugabe est arrivé au pouvoir en juin 1980, et il y est resté pendant 33 ans. Je ne sais pas s'il y a beaucoup de chefs d'État qui en ont fait autant.

Maintenant, depuis 2008, il y a un gouvernement de coalition grâce à quelques bailleurs de fonds internationaux. Fatalement, en 33 ans de pouvoir, on accumule des richesses, mais aussi une frustration énorme dans la population, parce que cet exercice de pouvoir s'est toujours effectué dans des conditions d'agressivité extrême vis-à-vis de son peuple noir - qui n'était pas du Zimbabwe African National Union Patriotic Front (ZANU-PF) - et de la population blanche. Au cours de cet exercice de pouvoir extrêmement violent, il s'est mis à dos presque tout le monde. Il était récemment à Rome pour l'élection du nouveau pape. Il n'était pas invité et le Vatican était extrêmement embêté qu'il soit là. Tout le monde le fuyait parce que personne ne voulait être pris en photo avec lui. On se demande parfois ce qui reste de cet homme. Plus des années passent et plus on se rend compte que ce pays, qui était l'un des plus riches d'Afrique, est devenu un des plus pauvres du continent, malgré le fait que les fameuses mines de diamants rapportent 2 milliards de dollars par an. La production agricole a considérablement baissé au fil des années. Les diamants contribuent à hauteur de 17% au budget national. Mais malgré cela, la croissance de 9,4% en 2011 a chuté à 5,6% en 2012 ; alors que c'est un des plus gros gisements de diamants

Nous sommes au premier quart du dix-neuvième siècle. Le débat autour de l'abolition de l'esclavage fait rage. Face aux menaces du pouvoir central britannique, les colons (d'origine française) envoient Adrien d'Epinay, un des leurs, à Londres afin de plaider leur cause et sensibiliser la couronne britannique au risque de ruiner la situation économique de l'île avec des "mesures aussi inconséquentes". Adrien d'Epinay n'aura pas gain de cause et l'esclavage sera bel et bien aboli en 1835. Afin de calmer les revendications des colons, le gouvernement britannique accorde à l'île une série de libertés revendiquées par les colons. Parmi celles-ci figure la liberté de la presse. De retour à Maurice, Adrien d'Epinay fonde Le Cernéen en 1832, journal qui représentera longtemps les intérêts de l'oligarchie sucrière. D'autres journaux suivront, pour la plupart d'une durée éphémère. Avant sa disparition 150 ans plus tard, Le Cernéen était considéré parmi les plus vieux titres francophones en circulation. Jean-Pierre Lenoir prend en main la rédaction en chef du Cernéen début des années 1970. C'est alors la période mouvementée des premières années post-indépendance. Le vocabulaire politique s'enrichit de nouveaux mots : marxisme, lutte des classes, nationalisation, concentration de richesses. Un certain Paul Bérenger commence à se faire connaître et aimer. Le Cernéen, qui est la voix du secteur privé et de la libre entreprise, combattra ardemment le Mouvement militant mauricien (MMM). Le Cernéen sortira la dernière fois le 14 février 1982, exactement 150 ans après le premier numéro d'Adrien d'Epinay. Les réalités financières auront eu raison des convictions et du dévouement de ses directeurs et rédacteurs. Il aura tenu 150 ans, sans interruption...

dans le monde. Le seul développement dans le pays en ce moment se résume aux réseaux routiers mis en place par les Chinois. Sur le plan politique, ils viennent de voter une nouvelle Constitution. Il fallait bien qu'un jour Mugabe accepte qu'il y ait des gens qui lui disent qu'il faut penser à aménager la Constitution zimbabwéenne pour que les pouvoirs présidentiels soient limités dans le temps. A chaque fois, Mugabe perd les élections, mais il revient au pouvoir, et fait régner la terreur. On attend les élections législatives en juillet prochain, et on se demande comment ça va se passer. La seule solution que préconise la grande majorité des Zimbabwéens est que Mugabe meurt avant (il souffre d'un cancer). Parce qu'on pense qu'il ne va pas tolérer que quelqu'un se mette en travers de sa route. ❚ Mugabe s'est-il approprié les

terres d'une communauté particulière ? Lui personnellement ? On croit qu'il s'est approprié des terres depuis tellement longtemps que personne n'en parle plus. Elles sont devenues « ses terres ». Par exemple, si je m'enfuis avec la femme de mon ami maintenant, cela attire l'attention. Mais si je l'ai fait trente ans de cela, personne ne se casse plus la tête ; parce qu'elle est devenue ma femme.


FEU ROUGE

▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

L’

Association pour la protection des emprunteurs abusés (APEA) avait commandité un sondage pour évaluer le niveau d'endettement à Maurice. Réalisé par la firme Moriscopie durant le mois de novembre de l'année dernière, les résultats du sondage n'ont pas encore été révelés au grand public, les responsables préférant attendre pour organiser un exercice médiatique pour une meilleure diffusion. Toutefois, lors d'une causerie ayant pour thème 'l'importance de l'éducation financière pour les jeunes', la semaine dernière, à l'Université de Maurice, rendue possible par Mike Sandapen, Financial Literacy Officer de l'APEA, Michel Hardy, vice-président de l'association a glissé quelques éléments de ce sondage à l'auditoire. Ce sondage a été mené auprès d'un échantillon de 976 personnes par téléphone. Les chiffres sont révélateurs, confirmant qu'un Mauricien sur trois est surendetté. En effet, 35% des sondés ont déclaré avoir contracté des emprunts pour la réalisation de leurs projets. Ce sont les Mauriciens dans la tranche d'âge 30 à 40 ans qui sont les plus endettés (54%). En deuxième lieu, on trouve les personnes âgées entre 25 et 29 (42%). HAUSSES VERTIGINEUSES Les résultats du sondage de l'APEA viennent démontrer que la première source de l'endettement demeure l'achat immobilier. Selon nos recoupements auprès du bureau des statistiques, tombant sous le ministère des Finances, le niveau d'endettement concernant l'item 'Housing' a considérablement augmenté durant les 5 dernières années. En août 2008, les Mauriciens avaient contracté des emprunts pour un montant de Rs 17,5 milliards. Cinq ans plus tard, soit en août 2012, ce chiffre a presque doublé atteignant Rs 35,6 milliards. Chez les jeunes, le sondage révèle, sans aucun étonnement, que ce sont les produits de consommation courante qui sont les plus prisés, notamment les vêtements, téléphones mobiles et autres gadgets électroniques. Un autre regard sur les chiffres du bureau des statistiques démontre que les dépenses sous l'item 'Personal' a également grimpé, passant de Rs 16,3 milliards en août 2008 à Rs 22,5 milliards en août 2012. Tou-

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

SURENDETTEMENT

LES MAURICIENS S’ENGOUFFRENT Enquête après enquête, le constat demeure inquiétant. Les résultats (partiels) d'un sondage menée par la firme Moriscopie pour le compte de l'Association pour la protection des emprunteurs abusés (APEA) ne font que confirmer les conclusions des enquêtes antérieures. Le Mauricien continue à s'endetter. En cinq ans, le niveau d’endettement a augmenté par 73% jours selon Statistics Mauritius, les prêts de « Housing, Personal et Professional » sont passés de Rs 36,1 milliards à Rs 62,5 milliards durant cette même période, ce qui représente une hausse de 73,2%.

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

8>

EN FRANCE : EDUCATION FINANCIÈRE À L’ÉCOLE 2009. Alors que la crise économique bat son plein, les autorités françaises estiment qu'il est temps de s’interroger sur la culture économique que le système éducatif est chargé de donner aux enfants. Soit pour pallier les déficiences de l'éducation nationale en France, en sus d'avoir déjà projeté d'intégrer les services économiques et sociales aux programmes du collège. Ainsi, le ministre de l'Éducation nationale francais d'alors, Xavier Darcos et le président de l'Éducation financière du public (I.E.F.P.), Erik Pointillart, ont signé une convention-cadre officialisant un partenariat au profit de l'éducation financière des jeunes. L'I.E.F.P. pourra notamment proposer et faire connaître aux professeurs les ressources pédagogiques créées à cet effet avec des enseignants en exercice. Une trentaine de ces outils ont déjà été développés avec des professeurs de mathématiques et d’économie.

L’ATTIRANCE POUR LE JEUX DE HASARD Le surendettement est un phénomène mondial. Maurice n'y échappe pas. Il suffit de se pointer les jeudis à la cour suprême pour constater de visu le nombre de maisons en instance de saisie après que les propriétaires n'ont pu honorer leurs dettes auprès des banques et autres institutions financières. Les résultats du sondage permettent de jeter un autre regard sur ce problème. Sur les 976 personnes sondées, 76% déclarent avoir du mal à rembouser leurs créanciers. Pire, 6% des sondés n'y arrivent plus du tout. Dans ce même registre, il faut souligner qu'emprunter davantage pour rembourser des dettes, ce n'est pas une bonne stratégie. Toutefois, 3 Mauriciens sur 10 se voient dans l’obligation d’emprunter ailleurs pour rembouser le premier prêt. Par ailleurs, selon les sondés, 4 emprunteurs sur 5 sont dans l’obligation d’économiser sur d’autres items, souvent nécessaires, comme la nourriture, pour pouvoir recouvrir leurs dettes. Seuls 56% des sondés déclarent pouvoir mettre de l’argent de côté, les célibataires dominant cette catégorie. La vente à tempérament suscite également l'intérêt des Mauriciens. Toutefois, l'option de zéro dépôt divise les sondés. Selon le sondage, la population est partagée sur la question de zéro dépôt sur des achats. 38 % pensent que c’est pratique, alors que 39% pensent que cela poussent davantage aux dépenses. Malgré tout, les personnes endettées tentent leur chance auprès des jeux de hasard. 55% des sondés expliquent avoir joué aux jeux de hasard au moins

LE DR ASHOK AUBEELUCK :

« EPARGNER À TRAVERS LA POSTE ? C’EST DU PASSÉ ! » Invité à prendre la parole à la causerie de l'APEA, le Dr Ashok Aubeeluck, économiste et ancien directeur de Budget a expliqué la pertinence d'une éducation financière pour les jeunes. « Ce sont les jeunes qui ont le plus besoin d'argent, étant très attiré par la mode et les nouveaux gadgets. Et en même temps, les jeunes sont plus complaisants, s'appuyant sur des accès faciles, que ce soit pour l'argent de leurs parents, ou l'information sur l'internet », déclare sans équivoque l'économiste. Le Dr Aubeeluck dit regretter la mise à l'écart de la possibilité d'épargner à travers les bureaux de poste (Post Office Savings Bank). En effet, dans les années 1970, la poste avait conçu un scheme invitant les parents à épargner pour leurs enfants. « Ce sont ces petits détails qui font la différence. Ce sont ces petites mesures qui sont efficaces mais hélas elles ont été oubliées », a affirmé le Dr Ashok Aubeeluck. Et de lancer un appel aux autorités de venir de l'avant avec plus de mesures incitatives pour encourager l'épargne. Michel Hardy, vice-président de l'APEA a, lui communiqué, quelques élements du sondage à l'assistance. Il a tenu à préciser le rôle exact de l'association. « Je dois dire qu'il y a une certaine confusion. Les gens pensent qu'on donne de l'argent pour rayer les dettes. Non, l’association ne rembourse pas les dettes. On aide les emprunteurs à restructurer leur plan de remboursement auprès des banques, institutions financières et casseurs », souligne Michel Hardy. Ce dernier demande également aux Mauriciens de ne pas se laisser prendre aux publicités agressives, lance un appel aux parents d'inculquer l'éducation financière à leurs enfants, dès le plus jeune âge.

une fois par mois. Et depuis le lancement de la Loterie Nationale en 2009, les Mauriciens ont joué pour la bagatelle de plus de Rs 6 milliards. Des chiffres qui font réfléchir.


FEU ROUGE

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

<9

La culture de l'épargne est une valeur en voie de disparition, constate le président de l'Association pour la protection des emprunteurs abusés (APEA). Michel Hardy plaide pour une éducation financière auprès des jeunes Mauriciens

MICHEL HARDY, VICE-PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DES EMPRUNTEURS ABUSÉS

« Impératif que les gens commencent à économiser » ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN ❚ Deux décennies de cela, les gens

avaient une culture de l'épargne, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Qu’est-ce qui a provoqué ce revirement de situation ? Un des facteurs qui a grandement provoqué cela, c’est la baisse considérable du taux d’intérêt sur l’épargne. C’est beaucoup moins intéressant maintenant. Aujourd’hui, le taux d’intérêt tourne entre 5 ou 6 % au maximum. Ensuite, la consommation a considérablement augmenté ; on trouve davantage de produits, les gens ont développé de nouveaux besoins. On dépense beaucoup plus. L’inflation, provoquée par la hausse des prix des produits, fait que les gens ont beaucoup moins de revenus pour dépenser. Ce qui veut aussi dire que les gens ont moins de capacité pour économiser. Quelques années de cela, le taux de l'épargne était de 24%, un taux que je qualifierai de satisfaisant. Mais aujourd'hui, c’est arrivé autour de 14 %. ❚ Les autorités, selon vous, font-

elles assez pour encourager l’épargne chez les Mauriciens ? Écoutez, il y a toujours les moyens pour faire plus, surtout au niveau des jeunes. Je crois que les autorités devraient venir de l’avant avec des plans d’épargne, histoire de les inciter à économiser plus tôt. On peut toujours faire plus. Par exemple, les compagnies d’assurance peuvent proposer des plans beaucoup plus intéressants que ce qui existe actuellement. Cela inciterait les gens à épargner à travers les assurances. Même au niveau des banques, elles pourraient proposer des schemes attractifs spécialement conçus pour les jeunes, étudiants ou jeunes couples. ❚ A l’époque, les gens touchaient

moins, mais arrivaient à économiser. Aujourd’hui, c'est le contraire... Il faut impérativement que les gens commencent à économiser. Aujourd'hui, il y a tellement d’incitations à la consommation que c’est beaucoup plus difficile pour les gens d’économiser. En plus, le revenu disponible a baissé avec l’inflation.

❚ L’idée de taxer les dépôts,

quelques années de cela, a-t-elle découragé l’épargne ? C’est certainement un élément qui a fait les gens réfléchir. Mais toutefois, cette mesure n’a pas duré très longtemps. Donc, je ne crois pas que cela ait eu une influence bien importante sur la propensité des gens à épargner. ❚ Y a-t-il trop de banques selon

vous ? Par ailleurs, on reproche souvent aux banques de n’être pas assez exigeantes dans l’octroi des prêts... Je pense le contraire. C’est bon d’avoir une compétition entre les banques. Le système bancaire est très compétitif à ce jour, plus qu'il ne l'était il y a dix ou quinze ans. Donc, il y a une compétition et les gens peuvent bénéficier de cela. Prêtent-elles de l’argent facilement, je ne le crois pas. En tout cas, le système bancaire à Maurice n’oc-

troie pas des emprunts comme c'est le cas aux Etats-Unis. D'ailleurs, il y a le problème des subprimes. A Maurice, les banques sont très raisonnables, elles demandent des garanties et ne prêtent pas de l’argent à n’importe qui. Il y a certainement une régulation tout autour qui fait que les banques sont solides, alors qu’aux Etats-Unis, on a incité les gens à emprunter, par exemple, pour une maison sans aucune garantie. Les banques ne s’enquièrent même pas du niveau de revenus des gens. C’est pas comme ça que cela marche à Maurice. ❚ L'inclusion de l’éducation finan-

cière dans le cursus scolaire ne serait-elle pas une bonne chose ? Ce serait une bonne chose. Pas nécessairement en tant que sujet mais certainement comme éducation civique. Avoir une éducation financiere où il y aurait des cours, des causeries, des conférences où les je-

unes seraient informés des diverses formes d’emprunt, savoir comment les institutions financières fonctionnent, comment la vente à tempérament marche, qu’est-ce qu'une carte de crédit et comment s'en servir judicieusement, et les taux d’interêts etc. Certainement, ce serait une bonne chose de commencer l’éducation financière, comme ce serait une bonne chose de faire l’éducation civique au niveau scolaire. ❚ Est-ce que vous arrivez à faire

entendre la voix de l’association auprès des autorités ? Oui et non. Nous avons récemment eu beaucoup de contacts et des réunions avec la Banque de Maurice (BoM) et aussi avec le Commissioner of Borrowers. On est en discussion sur les amendements du Hire Purchase Act, sur le Sale by Levy etc. Etant une petite association, nous avons une petite voix...


10 >

INSIDE

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

IMMOBILIER

MAURICE A UN GROS AVANTAGE POUR ACCUEILLIR LES ÉTRANGERS Sur dix touristes, six vous le diront : Leur grand désir, après leur découverte de Maurice, c'est de venir s'y installer et d'y finir leurs derniers jours. Les conçepteurs des politiques Real Estate Schemes, Integrated Resort Schemes et Invest Hotel Scheme en ont certainement tenu compte ▼ HERRSHA LUTCHMAN-

BOODHUN

Q

uel est le processus à suivre par un étranger pour l'acquisition d'une villa à Maurice ? Réponse simple et directe de Pascal Hoffmann, spécialiste de l'immobilier et directeur de l'agence Maurinvest, dans le Nord : « C'est très simple ! Un minimum de USD 500 000 pour obtenir un permis de résidence permanent ». Ah bon ! C'est tout ? Nous qui avions prévu deux pages sur le sujet, nous voilà bien partis ! Oh, pas si simple que ça, quand même ! Pascal Hoffmann

explique. Tout débute par les publicités et le marketing autour des projets. Le client a le choix parmi les trois options, à savoir le Real Estate Schemes (RES), l'Integrated Resort Schemes (IRS) et l'Invest Hotel Scheme (IHS). Il choisit le produit qui lui plaît, selon ses désirs et ses attentes. Il tiendra compte, biensûr, du rapport qualité-prix. « Au niveau des démarches, il n'y a rien de spécifique. Il y a les frais liés à l'obtention du permis de résidence, soit USD 25 000. Tout passe ensuite par le Board of Investment (BoI) », poursuit le directeur de Maurinvest. Mais comment opère l'agence pour séduire les clients potentiels ? Comment choisir

les projets ? En premier lieu, l'agence va identifier le terrain en se différenciant par rapport aux autres produits sur le marché, en termes de vue, de surface, de prix, d'ameublement : « En ce moment nous avons trois produits, dont deux étrangers et un local, qui sont complètement différents de ce qu'il y a sur le marché. On propose sur de plus grandes surfaces de terrains, nous on privilégie la vue, on ne va pas vous enfermer entre quatre murs comme dans une forteresse ! ». Au niveau de l'ameublement, Maurinvest mise actuellement sur le style africain. Mais quel que soit le choix et les préférences de l'acheteur, Maurinvest fait dans le haut de gamme. « C'est très im-

portant pour nous, c'est un choix qu'on a fait dès le départ et on ne compte pas s'y départir. Par exemple, pour ce qui est du prix, on ne fait pas un prix d'appel pour ensuite ajouter des options, comme font d'autres agences. On affiche un prix global qui inclut le terrain, la villa, le permis, les frais de notaire, l'ameublement. Cela évite des surprises !», affirme Pascal Hoffmann. LE SOLEIL, LA MER... Côté clientèle, ce sont les Français et les Sud-africains qui arrivent en tête de liste. Qu'estce qui les attire tant dans cette petite île perdue au milieu de l'océan ? Refrain classique : le soleil, la plage, les eaux bleues,

Dans le passé, les produits RES étaient davantage une question de placements financiers, en vue d’une bonne rentabilité et l'acquisition d’un bien pour son patrimoine. Aujourd’hui, les choses ont changé


INSIDE

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

< 11

CONFIANT. Pascal Hoffmann, directeur de Maurinvest, croit en l’avenir du secteur immobilier à Maurice

UNE AGENCE, PLUSIEURS CHAPEAUX

l'hospitalité de la population. Mais ce n'est pas tout, affirme le directeur de Maurinvest. Le Français, par exemple, cherche aussi à fuir son pays pour payer moins d'impôts. A la Gérard Depardieu ! Le Sud-Africain, quant à lui, ferait tout pour s'offrir du calme et du repos. Pascal Hoffmann analyse l'évolution sociologique de ce marché. « J'ai l'impression que, dans le passé, les produits RES étaient davantage une question de placements financiers, en vue d'une bonne rentabilité et l'acquisition d'un bien pour son patrimoine. Aujourd'hui, les choses ont changé. Les gens veulent surtout déménager et s'installer. On reçoit beaucoup de demandes de familles avec des enfants en bas âge qui veulent comme-ci trouver un nouvel environnement. Il y aussi celui qui a travaillé toute sa vie, et passé la cinquantaine, se révolte d'avoir à remettre à l'Etat 40% ou 50% de ses revenus. Il a envie de profiter de son argent et de la vie. On rencontre aussi beaucoup d'entrepreneurs qui réalisent qu'ils ne font que travailler du matin et soir et que l'État bénéficie de troisquart de leur argent », fait ressortir le directeur de Maurinvest. “ TWO-WAY TRAFFIC” Mais pourquoi Maurice ? Si, quelque temps de cela, les pays du Maghreb avaient la côte d'amour pour cette clientèle française, aujourd'hui, la situation socio-politique dans cette région n'est pas un argument de marketing. Ainsi, Maurice, à part ses atouts naturels et sa diversité culturelle, offre une stabilité politique et un environnement social paisible. Sans compter les infrastructures telles les cliniques, les shopping malls, le réseau routier, l'enseignement privé qui a su se mettre à niveau pour satisfaire les étrangers, la vie culturelle qui connaît une explosion extraordinaire depuis ces dernières années... Et quand on y ajoute la présence de la langue française dans le quotidien de la vie mauricienne, il n'y a aucune raison pour que le Français ne se sente pas chez lui à Maurice. A une époque, le Bali et la Thaïlande étaient également très prisés, poursuit Pascal Hoffmann, mais vu les troubles politiques, les gens ont peur d'y investir. La Thaïlande possède également un système différent

« On est dans plusieurs secteurs ! ». En quatre années d'existence l'agence immobilière a pu se tailler une réputation solide, et arbore, selon les circonstances, le chapeau qui convient. Ainsi, Maurinvest ne s'intéresse pas uniquement aux projets RES/IRS/IHS, mais est aussi impliqué dans la vente de fonds de commerces pour les étrangers qui souhaitent investir. Maurinvest assure à partir de là un suivi au niveau des procédures pour l'obtention des permis, de la comptabilité, de l'administration. La compagnie cible particulièrement la clientèle française et propose différents produits comme des bars, des restaurants, des hôtels, des boutiques, des chaînes de magasins. « On sélectionne les produits et du moment qu'un client s'y intéresse, on prend le tout en charge », explique le directeur de Maurinvest. La société travaille sur trois projets, dans la région nord, en ce moment : Le Safari Lodge (projet haut de gamme) à Mare Sèche, qui propose 18 villas de 3 et 4 chambres à coucher possédant chacune son jardin privé avec piscine et kiosque qui se vendent entre 650 000 et 750 000 euros ; Les Villas de Pleine Campagne à Grand-Baie, comprenant 4 villas sur une superficie paysagée de 5,640 m2 ; Les Vents du Nord, un produit local de 78 appartements et des penthouses. Les appartements de deux chambres coûtent 6,5 millions d'euros, les trois chambres 8,5 millions d'euros et le Penthouse 13 millions. « On est plus compétitif dessus. Ce produit peut attirer les Mauriciens qui sont à l'étranger et qui veulent faire un placement d'argent sur Maurice, c'est un prix très abordable ».

MAURICE N'EST PAS L'ESPAGNE Risquons-nous de développer une bulle immobilière comme l'Espagne ? Pascal Hoffmann n'est pas de l'avis de certains experts qui ont exprimé une telle crainte, ici-même, dans les colonnes de Capital. Pour lui, l'Espagne met sur pied beaucoup de produits, mais vu que l'Europe est en crise, cela lui rend les choses encore plus difficile. Maurice est tout le contraire. Le pays est en plein développement. « Un client nous a dit l'autre jour avoir constaté que l'économie mauricienne fonctionne toujours de par le nombre de grues de construction qu'il voit à travers le pays. En France, sur Paris, on en voit rarement. Le nombre de projets à Maurice témoigne de cette croissance. Oberoi va construire des villas, le Ritz Carlton souhaite investir à Maurice. Peut-être que dans cinq ou 10 ans probablement, le secteur commencera à stagner. Mais aujourd'hui je ne vois Maurice se développer que de ce côté-ci ».

C'est très important pour nous, c’est un choix qu’on a fait dès le départ et on ne compte pas s’y départir. Par exemple, pour ce qui est du prix, on ne fait pas un prix d’appel pour ensuite ajouter des options, comme font d’autres agences. On affiche un prix global qui inclut le terrain, la villa, le permis, les frais de notaire, l’ameublement. Cela évite des surprises ! Pascal Hoffmann, spécialiste de l'immobilier et directeur de l'agence Maurinvest où le client ne peut pas acheter à 100%, il est obligé d'avoir un partenaire local pour l'acquisition d'un bien immobilier. C'est un avantage comparatif qui compte pour beaucoup dans l'argumentation marketing, assure notre interlocuteur. Marketing, justement. L'actualité met souvent en lumière des cas d'irrégularités, voire d'escroquerie, dans le secteur de l'immobilier, tant au niveau de marché domestique qu'au niveau - même plus rare – des RES-IRS. Comment faire pour reconnaître un promoteur mal

intentionné, comment éviter le piège ? «Je pense que c'est au feeling. Il y a une façon de faire. Il y a certains qui, de par leur présentation ou leur façon de parler, inspirent moins confiance. Certains promoteurs font des maisons témoins, d'autres n'en font pas. Maurinvest ne le fait pas, car tout est sur brochure. Il y a un dialogue avec le client, un suivi, une rapidité de réponse. Une fois que le client est mis en confiance, il est plus facile de procéder », observe Pascal Hoffmann. Quant à la qualité du produit fini - vu que plusieurs étrangers se plaignent

de la qualité médiocre des travaux sur des blogs - Maurinvest dira que le client est conscient du cahier de charges, et qu'il faut le respecter. Si, à la fin, il n'a pas été respecté, le client peut se retourner vers le promoteur. « Je ne pense pas qu'il y ait de promoteurs qui ne respectent pas un cahier de charges qu'il a lui-même élaboré. Mais la nature humaine est telle que personne n'est jamais satisfaite à 100% », estime le directeur de Maurinvest. Il y a surtout le facteur prix. Beaucoup de promoteurs attirent les clients sur un principe de prix bas, mais quand ils ajoutent toutes les options, l'acheteur n'en revient pas : « C'est pour cela que plusieurs étrangers critiquent ces projets à Maurice, parce que cela fait effet surprise. Il vaut mieux être direct et avoir un seul prix dès le départ, l'acheteur sait ainsi à quoi s'en tenir », confie Pascal Hoffmann. Les critiques envers les projets immobiliers à Maurice, à cause de certains agents malhonnêtes, peut freiner le secteur et créer de la méfiance chez les étrangers. Pascal Hoffmann le ressent

surtout au niveau des produits locaux, et non sur les produits RES, puisque tous les produits RES sont garantis par la Garantie Financière d'Achèvement (GFA). Ainsi, c'est un projet qui doit être complété. Le client est très protégé : « Personne ne peut se faire arnaquer sur les RES. Le BoI a aussi des règlements très élaborés à ce niveau, il est fait obligation aux promoteurs d'obtenir la GFA auprès des banques ». Mais toute transaction est un two-way traffic. Les acheteurs potentiels, de leur côté, sont-ils toujours 'clean' ? Les agences procèdent-elles à un profiling de son client ? Pour Pascal Hoffmann, il n'y a pas de vérification en tant que telle. Il y a avant tout un échange de courriels, et à un moment le client est appelé à fournir une preuve de la provenance de ses fonds. Puis un avocat mène une petite vérification. Le BoI vérifie aussi. Voilà qui devrait rassurer les intéressés. Les promoteurs, comme les acquéreurs potentiels.


12 >

INSIDE

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

RES, IRS ET IHS

Comme des champignons Beaucoup sont déjà occupés, tandis que d'autres connaissent déjà des difficultés financières, à l'instar de Port Chambly, à Le Goulet. D'autres stagnent depuis plusieurs années pour diverses raisons : mauvais planning ou marketing mal ciblé. Le Real Estate Scheme (RES) a la cote. On en dénombre pas moins d'une cinquantaine de projets sous ce régime, la plupart situés dans le Nord. On peut dénombrer une bonne douzaine de projets IRS, situés principalement dans le Sud et dans l'Ouest. Le pays peut-il les abriter tous ? Probablement. Capital reproduit ci-dessous la liste des projets approuvés par le Board of Investment (BoI) REAL ESTATE SCHEME (RES)

Port Chambly

❚ BALINEA LTD, à Mare Sèche, Pereybère : 8 villas et un spa. Promoteur: Sampo Ed

❚ MOUNTAIN HORIZONS LTD, La Mivoie : 9 duplexes, 1 villa, gym, piscine et kiosque. Promoteur : Russell Caine.

❚ CAPE BAY BEACH RESORTS, Beau Manguier, Pereybère : 47 appartements haut de gamme, un wellness centre et un Cafédelicatessen shop. Promoteur: Dean Yeadon.

❚ TRINIDAD VILLAS, Trou-Aux-Biches : 11 villas et gym. Promoteur : Georges Talbotier.

❚ CASASOLA, Grand-Baie : 6 villas avec des facilités de loisirs. Promoteur: Azaad Aumeerally. ❚ CLIFTON PROPERTIES PORT CHAMBLY, Le Goulet : 31 unités résidentielles, un hôtel-boutique de 36 chambres, un restaurant italien, un piano bar et un centre commercial. Promoteur: Jean Claude-Giraud ❚ THE QUIET GARDENS OF CHAMAREL, Chamarel : 5 villas haut de gamme, un guest-house et un espace commercial. Promoteur : David Hartshorn. ❚ RÉSIDENCE DE PIMENT, Pointe-Aux-Piments : 8 villas haut de gamme et un spa. Promoteur : Willi Arpagus. ❚ TAMARIN VILLAS, Tamarin : 5 villas et 12 appartements. Promoteur: Barnard Jauffret ❚ LES VILLAS ATHENAS, Grand-Baie : 37 villas et un gym. Promoteur : Arnaud Mayer/Karen Angus. ❚ BLUE COTTAGE, Rivière-Noire : 7 villas, bureaux, un coffee shop et une grocery. Promoteur: V. Lutchmun. ❚ CORAL RESIDENCE, Vieux Grand Port : 8 villas de luxe avec piscine individuelle et un boat house. Promoteur : Alain Gourdon. ❚ LE DOMAINE DES ALIZÉES, Grand-Baie : 90 appartements, restaurant et un spa. Promoteur : Arnaud Mayer ❚ THE NORTHERN APARTMENTS COMPLEX, Pereybère : 26 appartements de luxe, un Café-delicatessen et un gym. Promoteur : Dean Morgan Yeadon. ❚ LA RESERVE VILLAS PROPERTY, Mare Sèche, Cap Malheureux : 12 villas de luxe, un gym et un wellness centre. Promoteur : Azaad Aumeerally. ❚ SUNSETVIEW IN PARADISE, Tamarin : 48 appartements, piscine commune et un wellness centre. Promoteur : Veekram Bhunjun. ❚ LES TERRACES DE MARTELLO, La Preneuse, Rivière-Noire : 28 appartements de luxe, 5 penthouses, un centre médical, un centre de santé, gym, sauna et centre de massage. Promoteur : Saheed Nawab Soobhany ❚ LES VILLAS DE CASCAVELLE, Cascavelle,

❚ WILLWIND PROPERTY, Grand-Baie : 12 villas, piscine et spa. Promoteur : Louis Leung Pin.

❚ M'BOTÉ, Grand-Gaube : 5 villas et un gym. Promoteur : Dev Appanna. Rivière-Noire : 13 villas de luxe, piscine individuelle, gym et un tennis court. Promoteur : William Garcia. ❚ VILLA LA LAURADA, Pointe-Aux-Piments : 18 villas de luxe, un 'facility building', kiosque, gym et un squash court intérieur. Promoteur : Jean Julio Joson. ❚ POWER HILL, Grand-Baie : 12 villas et un Club-house. Promoteur : Sylvio Tang et Tung Shing Cheung Choon Yuen. ❚ ELEMENT BAY (MAURITIUS), Beau Manguier, Pereybère : 20 appartements de luxe et gym. Promoteur : Dean Yeadon. ❚ LA PALMERAIE LUXURY, The Vale : 4 villas, une boutique et un wellness centre. Promoteur : Adeline Strambi-Ferini. ❚ WEST ISLAND RESORT, La Mivoie : 80 appartements, 10 unités studios et autres facilités. Promoteur : Ross Alexander. ❚ SIPP, Pointe-Aux-Piments : 94 villas avec piscine individuelle, 53 appartements, 23 duplexes, un 'pitch & putt course', restaurant, espace commercial, club-house, centre sportif, spa, tennis et squash. Promoteur : Terzino Criseo. ❚ PLEVITZ REALTY LTD, Sottise, Grand-Baie : 64 appartements et espace commercial. Promoteur : Johnny Leung/Jaysen Arunachalam.

Promoteur : Katidia Aizel. ❚ RESIDENCE DATIER, Pereybère : 32 appartements, 8 penthouses, 2 villas, club-house, centre de wellness, espace commercial. Promoteur : Zulficar Mamodeally.

❚ CANELLE PROPERTIES, Balaclava : 20 appartements et 10 penthouses. Promoteur : Laetitia Maigrot.

❚ LES ALLÉES DES GORGES, Tamarin : 8 duplexes et gym. Promoteur : Arnaud Duchenne, Jérôme Ducray.

❚ VALORIS, Rivière Noire : 8 villas, gym, health track et coin enfants. Promoteur : Olivier Cantaix.

❚ TAHITIA, Mare Sèche, Pereybère : 8 villas. Promoteur : Christian Lepesteur.

INTEGRATED RESORT SCHEME (IRS)

❚ TRIPLE Y PROPERTIES, Chemin du Vieux Moulin, Pereybère : 6 villas, 1 wellness centre et facilités sportives. Promoteur : Nazim Molotoo. ❚ CITY VIEW, Phoenix : 234 appartements, 28 penthouses, espaces commercial et loisirs. Promoteur : Gao Sen. ❚ JARDINS DE FRAGRANCES LTD, Mare Sèche : 6 villas et spa. Promoteur : Nathalie Cassan. ❚ LES CHARMOSES RÉSIDENCES, Petit Raffray : 10 villas et un wellness centre. Promoteur : Alain de Falbaire.

❚ CCMIC, Trou-Aux-Biches : 102 appartements, 10 boutiques, restaurant et bar. Promoteur : Kian Jhuboo. ❚ MON ILE LUXURY, Pointe-Aux-Piments : 25 villas, un wellness centre et un centre sportif. Promoteur : A.Veltri.

❚ DEFIRES, Grand-Baie : 18 villas, 16 appartements, 2 penthouses et 1 spa. Promoteur : Zeid Yadallee.

❚ JFA DÉVELOPPEMENT, Balaclava : 63 appartements, 3 villas et un centre sportif. Promoteur : J. Samourgompoullee.

❚ LE CLOS DU LITTORAL, Grand-Baie : 63 villas et spa. Promoteur : Arnaud Mayer

❚ EXCLUSIVE APARTMENTS, Pereybère : 31 appartements, un centre de wellness et un café-déli. Promoteur : Tracy Haarhoff. ❚ PIKASH, Bain Boeuf : 13 villas, gym et spa.

❚ KRISSENZA, Grand-Baie : 12 villas avec piscine individuelle, jacuzzis et gym. Promoteur: Mme N'Zah Carrier.

❚ CALODYNE PARADISE HOLDINGS, Calodyne : 22 bungalows, gymnase. Prithiviraj : Narraidoo

❚ MTH INVESTMENTS, Pereybère : 14 townhouses, 12 appartements, 4 villas et un spa. Promoteur : DeanYeadon, Tracy Haarhoff.

❚ LES HAUTS DE TAMARIN, Tamarin : 6 villas et un wellness centre. Promoteur : Arnaud Duchenne, Jérôme Ducray.

❚ SAFARI LODGE, Mare Sèche : 18 villas de luxe, un wellness centre et un Medi-Clinic. Promoteur : Pascal Hoffmann.

❚ NATURÊVA, Cap Malheureux : 8 villas, gym et spa. Promoteur : Thierry Fitton.

❚ TAMARINA GOLF ESTATE LTD, Tamarin. Promoteur : Daniel Giraud. ❚ ANAHITA WORLD CLASS SANCTUARY, Beau Champ. Promoteur : Patrice Legris. ❚ BELLE RIVIÈRE PROMOTION, Bel Ombre : Belle Rivière Promotion Ltd. Promoteur : Gerard Weil. ❚ VILLAS VALRICHE, Bel Ombre. Promoteur : Anton de Waal. ❚ CLUB MED VILLA IRS, Albion. Promoteur : Véronique Bertrand. ❚ DOLPHIN COAST MARINA ESTATE, Rivière-Noire. Promoteur : Dominique Dupont. ❚ MATALA PROPERTIES, RIVIÈRE NOIRE. Promoteur : Andrew Smith. ❚ MONROZE, Saint Martin. Promoteur : Gilles Bouigue. ❚ CLIFF OF MACONDÉ PROPERTY HOLDINGS LTD, Macondé, Baie-du-Cap. Promoteur : Neermul Saddul ❚ MONT CHOISY IRS, Mont Choisy. Promoteur : Alain Rey.

❚ FEDASURFE, Grand-Baie : 10 villas, bureaux, gym, sauna et caféteria. Promoteur : Subudh Caussy.

❚ HAUTE RIVE IRS COMPANY LTD, Pointedes-Lascars. Promoteur : Murray Adair.

❚ STEP AHEAD PROPERTY, Rivière-Noire : 18 appartements, piscine et gym. Promoteur : Dev Ramnah.

❚ LITTLE BLACK RIVER LODGES CO LTD, Petite Rivière-Noire. Promoteur: Krishna Dwarka.


GROS PLAN

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

< 13

Les opérateurs le crient sur tous les toits depuis plusieurs années déjà : l'accès aerien ou portuaire doit être revu pour faire face à la competitivité mondiale dans le secteur de l'exportation des produits. Cet appel du pied aux autorités a une nouvelle fois fait l'objet d'un paragraphe dans le discours du nouveau président de la Mauritius Export Association (MEXA), Hemraj Ramnial, à la septième assemblée générale de l'association, jeudi dernier

EXPORTATION

Faible connectivité, la grande crainte des exportateurs

«F

ace aux marchés émergents africains nous avons déjà entamé un exercice agressif pour la commercialisation de nos produits. Toutefois, la pierre d'achoppement demeure un grave manque de connectivité. Il est urgent que tous qui sont concernés par les exportations se réunissent afin de discuter de la logistique et de la chaîne d'approvisionnement. Il faut être réactif face à la 'fast fashion' afin de conserver notre part du marché. Nous remarquons qu'il y a une tendance à la hausse pour les exportations par avion. Cela nécessitera des tarifs compétitifs de fret aérien. Nous sommes convaincus que la mise en place d'un conseil national de logistique est plus que nécessaire pour faire face aux difficultés actuelles et ainsi mener la viabilité à long terme des industries orientées vers l'exportation », a plaidé Hemraj Ramnial. Selon le nouveau président de la MEXA, également directeur d'Esquel Group, d'autre défis guettent le secteur de l'exportation. La diversification des marchés est plus que d'actualité, selon lui, d'autant que la crise secoue de plein fouet la zone euro, notre principal marché. Si le marché sud-africain a été sollicité par les exportateurs, le processus de diversification se poursuit pour découvrir d'autres marchés. Le message étant de ne pas dépendre uniquement d'un marché. Hemraj Ramnial reconnaît, par ailleurs, que Maurice a énormement bénéficié de la convention américaine Third Country Fabric sous l'African Growth and Opportu-

nity Act (AGOA). Toutefois, étant donné que cette mesure, grandement à l'avantage des exportateurs mauriciens, prend fin en 2015, Hemraj Ramnial est d'avis qu'il est crucial d'établir une stratégie nationale afin d'essayer de renouveler cet accord. Toujours au sujet de la connectivité, Yogesh Singh, le président sortant de l'association, regrette que les choses n'ont pas bougé depuis 2006. « La MEXA, avec son approche novatrice, a pressenti l'importance d'un navire de collecte régional et a régulièrement plaidé pour la mise en œuvre d'un tel projet depuis 2006. Après 6 ans, nous n'avons toujours pas trouvé de solution à ce problème », regrette-t-il, disant toutefois apprécier l'initiative de la Commission de l'océan Indien (COI) de mettre ce projet en place. ABOLITION DE LA GRANDE BANCAIRE Yogesh Singh devait ausi souligner l'importance capitale du secteur manufacturier dans une économie : « L'Allemagne demeure la première puissance économique de la zone euro qui est vulnérable et affaiblie. Cela principalement en raison de sa base industrielle solide. C'est aussi le cas pour les États-Unis ». Évoquant la bonne performance du secteur manufacturier local, Yogesh Singh explique que le secteur de l'exportation, à l'exception du sucre, a maintenu une tendance à la hausse au cours des cinq dernières années. Par rapport à une croissance des exportations de 2,8% en 2011, les exporta-

tions de produits transportées ont pris l'ascenseur pour atteindre une hausse d'environ 6,6% l'année dernière. Tendance qui devra se maintenir cette année. La communauté des exportateurs étant extrêmement concernés par la valeur de la roupie, Yogesh Singh n'a pas manqué l'occasion pour évoquer la politique monétaire et fiscale. Le taux directeur étant resté inchangé à 4,9%, le président sortant de la MEXA est d'avis que ce taux est toujours 'on the high side' et que cela ne favorise pas l'investissement, étant donné que les coûts du crédit demeure encore élevé. Prenant la parole à cette assemblée générale, le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, s'est référé à la contribution du secteur d'exportation à l'économie et a salué le processus de diversification des marchés, notamment vers l'Afrique du Sud. Évoquant au passage quelques mesures budgétaires 2013 comme l'abolition de l'AGOA Levy, qui fera économiser plus de Rs 15 millions aux exportateurs, le ministre a annoncé que l'abolition de la garantie bancaire pour les travailleurs étrangers sera en vigueur d'ici la semaine prochaine. Cette mesure permettera aux exportateurs de renflouer leurs caisses d'environ Rs 240 millions. Xavier-Luc Duval dit attendre que les employeurs dans le secteur de l'exportation se serviront de ces sommes pour investir dans la formation de leurs employés.

LA GRANDE DAME TIRE SA RÉVÉRENCE

La 7e assemblée générale de la MEXA, tenue à l'hôtel Le Labourdonnais, a prtis connaissance, non sans émotion, du retrait en mai prochain, de Danielle Wong de la direction de l'association, après trente-trois années de service. C'est son actuelle assistante, Lilowtee Rajmun, qui lui succédera. Les opérateurs du secteur et les membres du personnel de la MEXA ont rendu un vibrant hommage à celle que l'on surnomme la 'Dame de fer'. Maurice Vigier de La Tour, ancien président de la Mauritius Exports Processing Zone Association (MEPZA) aujourd'hui MEXA, a souligné le sens de partage, l'humanisme et le professionnalisme de Danielle Wong. Le témoignage de l'industriel a beaucoup insisté sur l'engagement personnel de Danielle Wong pour le respect des droits des ouvrières de la zone franche et l'intégration des travailleurs étrangers. La principale concernée, elle, affirme qu'elle a surtout fait en sorte de donner un visage humain à la MEXA. Danielle Wong se dit fière et heureuse d'avoir influencé positivement la vie de ses proches collaborateurs.


14 >

GROS PLAN

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

DÉVELOPPEMENT

Le label local bien installé dans le paysage industriel L’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) entre dans sa majorité. « 18 ans au service du rayonnement de l'industrie locale » clame le thème de l'événement. La dix-huitième assemblée générale de l'association, la semaine dernière, a vu la nomination de Gérard Boullé à la présidence

D

INDUSTRIE. Gérard Boullé est le nouveau président de l’AMM

ans son dernier discours en tant que président, poste qu'il a occupé pendant quatre ans, Vincent d'Arifat s'est réjoui que les industriels, les distributeurs et les consommateurs parlent aujourd'hui d'une voix commune et d'un langage commun, estimant que « d'un projet collectif, l'Association of Mauritian Manufacturers est devenue un mouvement collectif ». Il en a voulu comme illustration vivante, la création du logo « Made in Mauritius ». Parlant de la mission de l'association, qui est de promouvoir et servir les intérêts de l'industrie locale, pour lui permettre de contribuer au développe ment économique du pays, le président sortant a indiqué qu'en 2012, l'ensemble de l'in-

dustrie a contrué à hauteur de 17% au Produit intérieur brut (PIB). L’AMM a également oeuvré pour la notion de Level Playing field entre produits fabriqués localement et produits importés. Aussi, il existe un écart entre les taxes imposées aux produits locaux qui ne sont pas les mêmes que ceux importés. SOUTIEN DE L’EUROPE « C’est le combat que nous avons mené depuis 18 ans et qui est renforcé par notre démarche collective. Au-delà d’être un symbole d’appartenance, la création du logo est une véritable démarche offensive et fédératrice visant à booster l’industrie mauricienne et les grands équilibres économiques

CSR

Premix donates Rs 200 000 to ETC MR PASCAL Fine, director of Premix Concrete remitted a cheque of Rs 200,000 to the Education Therapy Centre (ETC) last week. The donation ceremony took place in the presence of Ministers Suren Dayal (Social Integration and Economic Empowerment) and Mireille Martin (Gender Equality, Child Development and Family Welfare) and Sanjay Antoo CEO of the National Empowerment Foundation (NEF). ETC is a special needs

school set up for physically challenged children who have mental potential. Parents of such children face the problem of finding a school which agrees to take in their child and finding ways of juggling with their work schedule to take them to his/her different therapists. ETC has been set up to provide these special children with tailored academic education and appropriate therapy treatment in view of developing them to their full potential and acquir-

ing maximum independence. “My Ministry is always looking at ways to assist and recognize where children with special needs require assistance especially in the field of education to enable them to become autonomous as much as possible”, highlighted Minister Mireille Martin during her speech. She congratulated the founders of the school, the parents for their care and patience wit the children, and Premix for believing in such projects.

Pascal Fine, from Premix and Ministers Dayal and Martin handing over the cheque donated by Premix to the representative of Education Therapy Centre

nationaux qui y sont liés », devait ajouter Vincent d'Arifat. L’AMM a tenu à saluer l’Association pour le développement industriel de la Réunion (ADIR) pour son appui à ce projet de marque des produits mauriciens dont les enjeux de développement sont les mêmes, à savoir emploi, valeur ajoutée, responsabilité citoyenne et innovation. L’accord de coopération technique entre l’AMM et l’ADIR a bénéficié d’un soutien de l’Europe et de la région Réunion à travers le programme de coopération territoriale. L’AMM bénéficie également du soutien de l’Agence française de développement (AFD) concernant la mise en place des capacités de production.

Tanya raconte son histoire pour avertir les autres enfants « TANYA SO zistwar » c’est le titre du livret sur le droit des enfants lancé jeudi dernier. L’objectif est de sensibiliser un maximum de jeunes et de parents sur les abus sexuels. Les chiffres inquiètent les autorités. En 2011, deux cent trente-et-un cas ont été enregistrés. L’idée de publier cet ouvrage avait germé lors d’un atelier de travail organisé par l’ambassade des États-Unis sur les droits des enfants. « Tanya so zistwar » conte l’histoire d’une fillette de huit ans victime d’une agression sexuelle. Tanya, est abordée dans la rue par un inconnu qui l’entraîne dans un buisson et l’agresse sexuellement. La fillette raconte sa mésaventure à sa mère et une déposition est consignée. Ce livret donne en outre, toutes les directives aux parents et aux enfants en cas d'abus ou d'agression sexuels. « Tanya so zistwar » est en kreol, il est illustré par le caricaturiste Abdool Kalla. Sa distribution se fera dans les écoles primaires et secondaires. Lors du lancement, jeudi dernier, Me Zaynah Essop, State Counsel, a soutenu que les abus

sexuels sur les enfants deviennent un problème récurrent à Maurice. Pour sa part, le directeur des poursuites publiques, Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, a soutenu l’approche dans une affaire impliquant un enfant est différente. L’enfant, ajoute-il, a peur de l’autorité et ce n’est pas toujours facile pour lui d'affronter la structure et l'atmosphère d'une cour de justice. Me Satyajit Boolell souhaite ainsi la mise en place d'une cour spécialisée pour traiter les problèmes des enfants. Prenant la parole, Shari Villarosa, l’ambassadrice des ÉtatsUnis à Maurice, a expliqué qu’il faut absolument éviter de causer plus de traumatisme aux enfants victimes d'agression et a espéré que ce livret aidera à faire de Maurice un pays plus sûr pour les enfants.


GROS PLAN

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

< 15

TECHNOLOGIE

Pour une approche centrée sur les citoyens L

a conférence ayant pour thème : «The Role of the Public Sector in Building a Connected Society » organisé par Microsoft océan Indien, en collaboration avec le ministère des Technologies de l'Information et de la Communication, le mardi 19 mars à l’hôtel Angsana Balaclava, survient alors que la stratégie de l’e-government est en phase de révision. Une centaine de participants des ministères et des corps parapublics était présents pour débattre de la modernisation des services publics grâce à la technologie informatique. Trois experts étrangers, notamment, le Dr Ahmed Darwish, consultant auprès de la Banque mondiale des Nations unies et aussi ancien ministre pour le Développement administratif en Egypte, et Yasser Hassan et Khaled Walid Hazem de Microsoft Moyen-Orient et

Afrique. Paul Bunting, Country Manager de Microsoft océan Indien, a rappelé le soutien continu de Microsoft au gouvernement pour le développement de Maurice, à travers différents projets réalisés grâce à un partenariat public-privé. L’enjeu principal de Microsoft est d’adopter une approche centrée sur les citoyens (citizien-centric) à travers sa technologie. Le ministre des TIC, Tassarajen Pillay Chedumbrum, a souligné que cette conférence intervient à un moment opportun où le gouvernement revoit sa stratégie des TIC pour renforcer ses services envers la population à travers le système egovernment. Le Dr Ahmed Darwish a exposé les étapes qui mènent à l’émergence d’un e-government. « La tendance mondiale veut que ce soit les autorités gouvernementales qui prennent les initiatives. Le concept de CRM, qui dans le jar-

Une centaine de participants du secteur public était présents à la conférence de Microsoft

gon des affaires, se définit comme du Customer Relationship Management, peut désormais s’appliquer dans le secteur public comme du Citizen Relationship Management pour répondre efficacement aux besoins des citoyens », devaitt-il déclarer. Selon cet expert de l’e-government, Maurice doit pouvoir

RÉGION

TOURISME

Les Français toujours amoureux de Maurice LA DESTINATION Maurice a toujours la cote auprès des Français. Le dernier rapport de l'Office du tourisme le confirme. Plus de 300 000 visiteurs français par an. Autre fait marquant de la semaine est celle du Salon du MAP, à Paris, ou le Dr Karl Mootoosamy, directeur de la MTPA, a rencontré la ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, Sylvia Pinel. En effet la ministre française du Tourisme est venue rencontrer Karl Mootoosamy sur le stand de l’île Maurice jeudi après-midi. Une rencontre qui leur a permis d’échanger sur l’engagement de Maurice sur le tourisme durable et responsable. Le stand mauricien au MAP regroupait les représentants, outre de l'Office du Tourisme, ceux de Rodrigues, de Beaux Songes Airline Travel and Tours, de la Vanille Réserve des Mascareignes et de l’Association of Tourism Professionals. Roselyne Hauch-

mesurer sa progression en ayant recours aux sondages auprès des ménages mauriciens au lieu de se fier uniquement aux indices internationaux. Le choix d’un partenaire pour la mise en place de l’e-governement est déterminant pour le succès d’un tel projet. « En Egypte, nous avons fait appel à Microsoft et ses partenaires

locaux qui ont développé une plate-forme adaptée aux exigences des citoyens tout en prenant en considération les restrictions budgétaires et les facilités infrastructurelles », a fait ressortir le Dr Darwish. Yasser Hassan a, pour sa part, défini une société connectée comme un service personnalisé du gouvernement aux citoyens, leaders et autres décideurs de la société civile à travers la technologie informatique et les réseaux sociaux. Ce dernier s’est appesanti sur des exemples à travers le monde où les gouvernements ont adopté les technologies de Microsoft pour améliorer leurs services auprès des citoyens. Parmi les idées suggérées dans le cas de Maurice, Yasser Hassan a proposé le développement d’applications pour aider les investisseurs dans leurs démarches pour lancer leurs affaires.

Le Dr Karl Mootoosamy en compagnie de la ministre française du Tourisme, Sylvia Pinel

ler, responsable du marché français, était également présente. Une convention portant sur un futur partenariat a été signé avec la compagnie aérienne Corsair ; une collaboration s’annonçant fructueuse pour la destination. L’ensemble des partenaires présents aux côtés de la MTPA se sont déclarés satisfaits des contacts établis avec le grand public, mais aussi sur le rapprochement avec les professionnels.

La COI a un bureau de liaison à Madagascar LA COMMISSION de l’océan Indien (COI) a son nouveau bureau de liaison à Madagascar. Le secrétaire général de la commission, JeanClaude de l’Estrac, en a procédé à l’ouverture officielle à Antananarivo, vendredi dernier. La cérémonie s’est déroulée au ministère des Affaires étrangères de Madagascar, en présence d’Omer Beriziky, Premier ministre de la Haute autorité de transition, de Rasoloson Dolin, président du conseil supérieur de la transition ainsi que des membres du gouvernement malgache et président du conseil de la COI, Mohamed Bakri. Cette initiative, conformément à la décision prise lors du 28e conseil des ministres de la COI, le 17 janvier dernier aux Seychelles, vise notamment à renforcer le rôle diplomatique de la COI à Madagascar pour accompagner le processus de sortie de crise. Cet évènement a permis de mettre en avant les espoirs que fondent les pays de la région dans le retour de l’Etat malgache à l’ordre constitutionnel. Le premier tour des élections présidentielles est prévu le 24 juillet prochain. Le deuxième tour de la présidentielle et les élections législatives auront lieu le 25 septembre et les élections communales le 23 octobre. Jean-Claude de l’Estrac a réitéré sa confi-

ance dans la capacité de la Grande Île à rejoindre la voie de la stabilité et de la prospérité : « Nous sommes venus dire aux autorités et à la population de Madagascar que nous croyons en leur volonté et leur capacité de résoudre les problèmes secondaires de la compétition politique pour se consacrer au devoir exaltant et prioritaire du développement et de la croissance », a-t-il déclaré. La COI assure dorénavant une présence politique en soutien aux organisations régionales engagées dans le processus de sortie de crise conformément à la Feuille de route. Pour le président du conseil des ministres de la COI, cet « évènement sans précédent » démontre que la COI « adopte une nouvelle stratégie de résolution des conflits et crises pour la stabilité politique et économique de la région ». Le bureau de liaison sera dirigé par l’ambassadeur Claude Morel, diplomate de carrière seychellois, qui à été chaudement accueilli par le Premier ministre de la transition. Ambassadeur de son pays à Pretoria, en Afrique du Sud, Claude Morel est également bien introduit auprès de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Il a été mis à la disposition de la COI à la demande du secrétaire général.


16 >

POST SCRIPTUM

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

If the main objective of conventional and financial institutions is based entirely on interest bearing instruments there is, however, an alternative way to interest bearing financial system in Mauritius and in the world. But can financial institutions survive through activities and transactions that do not involve at all with bank interest while persistently engaging in the generation of wealth, promoting economic growth?

FINANCE WORLD

IMPLICATIONS OF ISLAMIC BANKING FOR MAURITIUS

W

REVIEW BY ECONOMIST VIRENDRA POLODOO

hatsoever, the first question is: what is Islamic banking? According to a definition, borrowed from the International Association of Islamic Banking, an Islamic bank is a banking company which implements a new banking concept in that it adheres strictly to the rulings of Islamic Shariah in the fields of finance and other dealings and conducts all its operations conform to the Shariah without involving itself and its clients in riba (or interest) in any way. In addition to this definition, Islamic banks have to fulfil two basic requirements: they must operate according to Islamic principles and they must perform the functions of a sound banking. Though Islamic banking started as from 1963, the first tangible exposure went back to 1975 to develop riba-free finance system in various Islamic countries such as Iran, Sudan, Pakistan and Malaysia and support came from scholars, economists, professional bankers just to name a few and saw the creation of the Accounting and Auditing Organisation for Islamic Financial Institutions (AAOIFI) in 1990. A riba-interest free banking was a good proposal but a heavy challenge for most western countries as most of them rely on conventional banks to do transactions. Whether an interest-free

banking would survive or not in most Islamic countries (Sudan, Pakistan, Iran) save to some few exceptions (Kuwait, Saudi Arabia, Malaysia) - which are usually pressurized by the World Bank, IMF, endless recessions, high unemployment rate, poverty, climate change and its consequences - was the main issue with subsidiary questions raised during various Islamic conferences such as the penetration of Islamic banking in Europe and the USA, non-Islamic countries (India, Singapore, Mauritius) and if it can cohabit with conventional banks in these countries and if yes to what extent? After only a few years of existence, there are actually 265 Islamic banks in 51 countries, the total worth of their assets is in excess of $265 billion and the annual growth rate of the Islamic banking sector is around 16%. In non-Muslim countries, Islamic banks are operating efficiently and in perfect harmony with conventional banks. The next issue is what are the sources, principles and concepts in Islamic banking? Islamic banking is based on one concept: the concept of profit and loss sharing rather than payment of interest. This is the gist of Islamic banking. Why? Indeed, Shar’iah, the body of Islamic religious law, is a consensus of the unified spirit based on the Holy Quran, hadith, ijma nouma and the qiyas. The Holy Quran and Sha’ria law are of divine inspiration and no law can challenge it.

Prior to the revelation of the Quran to Prophet Muhammad, it is important to remember that most religions of the world have banned the exploitation of interest but only Islam and Islamic banks have abide strict sensu to the Holy Quran, which paved the edification of lending money but without any interest. In the overall, dealers in usury are sinners as: ‘‘Deal not unjustly, And ye shall not be dealt with unjustly’’. Interest is also forbidden in other religion and most holy books ascertain so. In the Jewish scriptures Exodus [22:25] it is revealed that: ‘‘…if you lend money to a poor man, do not become a money lender and do not realise interest from him’’. In Deuteronomy [23:19] : ‘‘You don’t lend money to your brother for interest, that is interest on money, interest on foodstuff and interest on anything which is lent’’, but the Jews have been ordained by God that they can accept interest from non-Jews and it prohibited to advance loans without charging interest.

THE BURGEONING OF AN IMPORTANT ISLAMIC FINANCIAL HUB IN MAURITIUS Mauritius has a very important financial sector, which is dominated by the banking sector and various financial activities. According to a report of World Bank, Mauritius tops the rankings in Africa on the ease of doing business and places 27th in the global rankings. Knowing all these factors, the founders of Islamic banking found Mauritius to be an accurate platform for financiers, investors and Islamic banking and to explore the Mauritius market for new avenues in fastly emerging markets (real estate activities, foreign di-


POST SCRIPTUM

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

rect investment, tourism sector and even food hub sector). True is it that Islamic banks have flourished in all countries without exception but to what extent is Islamic banking growing in Mauritius actually? Islamic financial hub is in fact at its burgeoning state in Mauritius but even at this stade embryonnaire Islamic banking seems to have an important role to play in the development of the business and financial sector of the country as Islamic banking has proved its efficiency worldwide. Traditional banks are reluctant to give loans to SMEs. In this circumstance, would Islamic bank be a solution to young entrepreneurs? SMEs have large potentials to create jobs and improve the GDP of a country. If conventional banks are reluctant to give loans to young entrepreneur prior to commencement of business there is also a risk: maybe Islamic banks would probably open the floodgate to small businesses in Mauritius at a time where small and medium enterprises are growing rapidly Islamic banking assests are also growing exponentially worldwide. According to the Asian Banker Research Group, ‘the world's 100 largest Islamic banks have set an annual asset growth rate of 26.7% and the global Islamic finance industry is experiencing average growth of 15-20% annually’. However, though there are some risks (infra), since business always carries some risks, Islamic banking will inevitably contribute to fight against unemployment, improve the service sector and increase competition amongst the banking sector. Some Islamic countries (Malaysia for instance) have amended their legislations to include Shar’ia law. In Mauritius the amendment of the Banking Act 2004; its political, economical and social stability; the development of a sound legal and institutional framework and trade openness have convinced the World Bank and the International Monetary Fund (IMF) make that the country is more than ready to challenge business and any offshore company. In the ‘‘Doing Business 2006 Survey’’, the World Bank had ranked Mauritius 23rd out of 155 countries as the most ideal location in the world where it is easy to do business. Credit goes to the Central Bank of Mauritius which is the licensing authority for banking business since 1966, when it was first established in the country only two years before independence. It is empowered as a licensing authority under the Bank of Mauritius Act but, in addition, commercial banks are also governed by the Banking Act 2004 and the Bank of Mauritius Regulations 1968. In 1998, the banking sector in Mauritius saw the emergence of the Al Barakah Multi-purpose Co-operative Society Limited and the burgeoning of the Islamic financial hub in the country had since then le vent en poupe. And on the 1st October 2009, an Islamic Banking License was issued to Deen Banking Corporation Ltd, in Le Caudan Waterfront to conduct Islamic banking busi-

nesses in Mauritius. In 2011, Century Banking Corporation obtained its license from the Bank of Mauritius and became the first Islamic banking to settle in Mauritius Islamic finance in Mauritius has gradually emerged as one of the most prolific Islamic financial hub in the country coupled with various important events which have undeniably improved access to Islamic banking. And within a few years only (slightly more than a decade) it has proved a prima facie case that Islamic banking may eventually cohabit in a non-Muslim country as well and achieve as much as conventional banks such as the MCB or the SBM. In a nut shell, the following chronologies of events show the Mauritius exposure to Islamic finance since 1998: ◗ ◗ ◗

◗ ◗ ◗ ◗ ◗ ◗

◗ ◗ ◗ ◗

◗ ◗ ◗

1998 - Al Barakah Multi-purpose Co-operative Society Limited 1999 - ALEEF incorporation 2005- Inaugural of Mauritius Islamic Finance Forum (MIFF) by the Islamic Cultural Centre 2005 - Establishmrnt of an Islamic Financial Services Committee run by the BOM 2007 -BOM entered in Associate Membership with IFSB20 2007 - Amendment of the Banking Act 2008 - BAI Takaful inauguration. Islamic banking week 2008 - Deliverance of Budgetary Speech to use Sukuk 2008 -Amendment of Public Debt Management Act 2008 -BOM publication of the Guidelines for institutions conducting Islamic banking business 2009 - Mauritius Leasing launched Ijarah 2009 - HSBC launched Amanah current and investment accounts 2009 - FSC admittance as Associate member of IFSB 2009 - Granting of the first Islamic banking licence to Century Banking Corporation 2010 - Publication of SP5/10 on VAT by MRA for ‘Murabahah’ dealings 2010 - BOM admittance as a full member of IFSB 2010 - BOM became founder member of IILM 2010 - BOM and Bank Negera Malaysia entered in a Memorandum

Islamic financial hub is in fact at its burgeoning state in Mauritius but even at this stade embryonnaire Islamic banking seems to have an important role to play in the development of the business and financial sector of the country as Islamic banking has proved its efficiency worldwide

< 17

of Understanding (MoU) 2011 - Al Barakah Multi-purpose Co-operative Society Limited with Al Huda Centre of Islamic Banking and Economics from Pakistan organized an "International Conference on Islamic Banking and Finance in Mauritius” on 5th and 6th April 2011 at Gold Crest Hotel, QuatreBornes, Mauritius.

Islamic finance emerged in Mauritius at the right time and in the right place. Actually, Mauritius is a growing market for Islamic finance: HSBC is now offering Islamic banking and due to Double Taxation Avoidance Law and amendment of the Registration Duty Act 1804 and the Land (Duties and Taxes) Act 1984 to avoid double payment of registration dues, Mauritius has emerged as the largest foreign investor in the last few years. Tthe strategic position of Mauritius and its politico-economicsocio stability has also enabled the island to bridge Asia to Africa encouraging foreign investors (China, India) to invest both in Mauritius and in Africa. With trade liberalization, there are also regional trade blocks (COMESA, SADC, and IOC) which shall encourage foreign investors (USA and the African Growth Opportunity Act) to start business in Mauritius. With an interest-free banking risks are inevitable and how the banking sectors in Mauritius would react is still questionable in as much as banking legislations in Mauritius do not prohibit loans. From time to time, Mauritius also has to endure foreign-exchange rate with the fluctuation of the dollars, the Euros, the Yen and even the South African Rands. Devaluation of the national Rupee is inevitable. In addition to foreign-exchange rate and without being pessimist, Islamic banking in Mauritius will inevitably face credit risk, operating risks, legal risks due to differences between principles of Sha’riah law and common law, equity risks, liquidity risks, withdrawal risks, fiduciary risks and displaced commercial risks. On the other side, les banques islamiques ne sont pas nées de la dernière pluie and have been able to survive in the poorest country of the world and/or in the least developed countries (Chad, Benin, Burkina Faso, Comoros, Mali, Sudan,Uganda, Sierra Leone just to name a few)


18 >

ENTREPRENDRE

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

INSTITUT CHARLES TELFAIR

Découvrez le manager en vous

De nos jours, vu la compétition féroce qui règne dans quasiment tous les secteurs, il est primordial d’acquérir en permanence de nouvelles connaissances. A l’Institut Charles Telfair, de nombreux cours, notamment en matière de management, sont destinés aux professionnels ▼ DOROTHY BONNEFEMME

V

ous travaillez déjà ? Vous souhaitez gravir les échelons ? Vous avez le potentiel, mais pas les qualifications académiques nécessaires. La solution pourrait être les cours dispensés par le Cooperative Leadership Department de l'Institut Charles Telfair (ICT). Toute une panoplie de formations y est dispensée pour ceux qui ont déjà intégré le monde du travail. De plus, si certaines entreprises préfèrent du sur-mesure, il n’y a pas de souci, affirme Kanya Santokhee, Senior Marketing Consultant de l’ICT. Le centre, ajoute-t-elle, emploie plusieurs chargés de cours, qui peuvent donner des cours sur le campus de Moka, ou alors dans les locaux de l'entreprise. Le marketing, la communication, et la finance sont parmi les cours les plus prisés. Ceux-ci sont organisés en plusieurs niveaux. A titre d’exemple, pour la formation en Management and Development, l’ICT propose d'abord le certificat, qui comprend douze modules et s’échelonne sur une année, pendant laquelle les élèves se familiarisent avec des thèmes tels que ‘Effective Customer Care’, ‘Organisational Behaviour’, ‘Essential Economics’ et ‘Discovering and Mastering Yourself ’. Par la suite, ceux qui le souhaitent peuvent s'inscrire au cours de Diploma in Management and Leadership. « Ces formations concernent ceux qui ont le potentiel et qui veulent devenir des managers. Les modules enseignés sont, entre autres, ‘Cost and Management Accounting’, ‘Management Leadership and you - some fundamentals’ et ‘The future international

Manager’. Ces cours durent une année et se tiennent deux jours par mois », explique Kanya Santokhee. Quant aux critères d’éligibilité, notre interlocutrice nous répond que dans la plupart des cas, ce sont les Human Resource Managers qui choisissent les employés qui ont l'étoffe de Manager, mais qui parfois n'ont pas les qualifications académiques nécessaires pour aspirer à le devenir. Ainsi, après avoir suivi les formations de l'ICT, ils auront en poche les certificats nécessaires pour assumer ces postes à responsabilités. DES COURS TAILLÉS SUR MESURE Pour les frais, les cours menant au certificat coûtent Rs 90 000. Avec celui-ci en poche, vous avez droit à un rabais pour les cours en vue de l’obtention du diplôme, et ne payez ainsi que Rs 60 000. A ces prix, les cours du Cooperative Leadership Department de l’ICT connaissent un franc succès. « Depuis que nous avons lancé ce programme, nous avons accueilli beaucoup de personnes venant des compagnies Blanche Birger, MCB, IBL, Harel Mallac, United Balsalt Products et autres. Chaque année, ils envoient une quinzaine de personnes. Depuis que l’ICT a lancé le cours de leadership, environ 200

Rs 150 000 Les frais totaux des cours menant au Diploma in Management and Leadership Encore plein de projets pour les professionnels, annonce le Professeur Anthony Eddison


ENTREPRENDRE

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

UNE CAPACITÉ DE 2 000 PLACES L'institut est également pourvu d'une bibliothèque et d'une médiathèque connectée en permanence avec un réseau australien donnant accès à une des plus grandes bibliothèques en ligne. Des salles de jeux, plusieurs cantines et restaurants et des aires de jeu existent également. « Nous avons été les premiers à Maurice, dans le secteur privé, à proposer ce type de campus », précise Kanya Santokhee. Sa construction a d’ailleurs nécessité un investissement de Rs 320 millions pour la première phase. Grâce à son campus, l’ICT, qui était initialement connu comme la DCDM Business School avant l’arrivée de nouveaux actionnaires en avril 2007, peut accueillir 2000 élèves. Pour leur offrir le meilleur, l’institut travaille en partenariat avec la Curtin University et le Challenger Institute of Technology de Perth. « Ce sont nos partenaires académiques et à la fin de leurs études, les étudiants obtiennent des diplômes d'une de ces universités. Nous ne sommes que les intermédiaires », ajoute la Senior Marketing Consultant. Fort de l’engouement actuel pour ses cours, l’ICT compte mener à bien plusieurs projets. Ceux-ci porteront l’empreinte du Professeur Anthony Eddison, qui vient de rejoindre l’institut comme Director of Business Development. Ce dernier compte une longue carrière dans le domaine de l’éducation tertiaire. Une expérience qu’il saura certainement mettre au service de l’ICT et de ses étudiants.

Des cours de ‘Children Service’

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

personnes s’y sont inscrites. L’an prochain, nous pensons ainsi introduire la licence », ajoute Kanya Santokhee. Parmi les autres cours phares de l’institut, on retrouve ceux sur le ‘customer care’, la communication et le marketing. « Pour le ‘customer care’, les intéressés peuvent opter pour un module de deux jours. Toutefois, si le client veut couvrir tous les aspects de la question, la durée sera plus longue », précise la Senior Marketing Consultant de l’ICT. A l’Institut Charles Telfair, les cours peuvent en effet être taillés sur mesure. « La semaine dernière, nous avons terminé une formation avec quelques employés de la MCB. Elle était axée sur ‘Events Management Training’ et a duré deux mois. Nous avons couvert tous les aspects de l'événementiel, allant du budget aux finances, en passant par les contrats. Tout était fait selon les besoins de cette institution bancaire. Si d’autres compagnies, telles que les hôtels ou les boîtes de communication, veulent bénéficier de tels cours, elles sont les bienvenues », explique Kanya Santokhee. De plus, le personnel de l’ICT peut se déplacer pour dispenser les cours au sein de l'entreprise si telle est sa volonté. Mais les locaux de l’Institut, à Moka, d’une superficie de 7124 m2 et construits sur un terrain de 7 arpents, offrent plusieurs facilités à ceux qui viennent y suivre des cours. Le bâtiment est un « octagone régulier » avec, au milieu, un auditorium et sur quatre niveaux des salles de classe, des salles de réunion, de petits amphis, des salles d'études équipées en termes d'ordinateurs, de sonorisation, d'écrans…

< 19

Nombreux sont les jeunes qui viennent de quitter l’école et qui sont inscrits à l’ICT, notamment à un des cours appelé ‘Children Service’. Ce qui n’a pas manqué d’attirer notre curiosité, puisqu’on a du mal à associer l’ICT à ce type d’activités. A tort, puisque Kanya Santokhee nous a expliqué que le campus dispose d’une crèche qui accueille les enfants du personnel. De plus, ceux qui suivent des cours en ‘Children Service’ ont l’opportunité d’y suivre un stage. Par ailleurs l’ICT a récemment animé une formation pour les femmes sans emploi, qui ont été initiées à l’aspect théorique de la conduite. Ces cours ont duré 36 heures et ont vu la participation d’une cinquantaine de femmes.

ASPIRATION. Gravir les échelons grâce aux cours de CTI

Monsieur le directeur… Le Professeur Eric Charoux, directeur de l’ICT, semble être au four et au moulin. Pris par ses engagements, il a laissé le soin à Kanya Santokhee de nous remettre les détails sur son parcours. Elève au collège du St-Esprit, il a rejoint la rédaction du Cernéen comme journaliste après le SC, avant partir, avec sa famille, pour l'Afrique du Sud. Pendant deux ans, il y fera plusieurs petits boulots avant de pouvoir réaliser son rêve d’étudier la psychologie. Quatre ans plus tard, son degré en psychologie en poche, il prend de l’emploi comme Human Resource Manager dans une entreprise. A 30 ans, il intègre un centre d'études en psychologie et obtient son diplôme, avant de fonder, en 1984, The Leadership Concept (pty) Ltd, une société de consultation et de formation basée à Johannesburg.

Mais le climat de violence atteint un tel niveau en Afrique du Sud que sa femme Odile et lui décident de retourner à Maurice. En visite dans l’île en 1998, le Professeur Eric Charoux note qu’il y a une demande pour la formation professionnelle. Un an après, il décide de poser définitivement ses valises à Maurice et prend de l’emploi comme partenaire de De Chazal Du Mée (DCDM) en tant que consultant. Puis, le couple décide d'utiliser le centre de formation de DCDM, à Quatre-Bornes, pour donner des cours. Le Training Centre devient alors une School of Business. Au fil des années, l’école grandit. Finalement, en 2007, vu que la demande ne cesse de croître, le Professeur Eric Charoux, aidé de sa femme et de ses partenaires, se lance dans la création de l’ICT.

Le CTI offre plusieurs facilités aux étudiants



PSYCHO

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

< 21

FANNY BAUER-MOTTI Directrice de Think&BE Ltd Psychologue, psychanalyste Spécialiste de l’individu au cœur des fonctionnements d’entreprise Coach professionnel et privé

C

hacune des personnes qui forme votre équipe vient au travail avec un vécu, un parcours, une estime de soi plus ou moins grande, un rapport au monde du travail qui diverge l’une à l’autre. Ne pas prendre en compte cette variable, « l’individu » en lui-même, est une grande erreur, car le potentiel d’un groupe est constitué de l’ensemble des potentiels de chacun. D’ailleurs une équipe a beau être remplie de gens talentueux ou experts, si vous ne gérez ou ne managez pas bien votre équipe, elle va se dissoudre aussi vite que les talents vont s’éparpiller. AYEZ LA BONNE COMMUNICATION Le premier point important dans le management d’une équipe est de travailler votre communication. Lorsque vous exposez un objectif à votre équipe, ou un problème à résoudre, abordez-le toujours sous un angle explicatif : un changement de cible, un but à atteindre plus rapidement, une hausse des objectifs, peu importe… expliquez la visée du changement. Vous avez besoin de voir loin pour atteindre vos objectifs, mais il en est de même pour les membres d’une équipe. La rentabilité et le profit découlent justement de la capacité de chacun à s’investir; or pour pousser les gens à s’investir il faut les faire se sentir essentiels à la bonne marche de l’entreprise ou d’un projet, sans s’y fondre, donc en gardant la conscience de ce qu’ils ont à y gagner eux. Pensez 'team building'. Organisez des activités avec votre équipe et surtout participez-y. Pendant ce temps-là, sachez vous montrer proche et accessible, mais pas familier. Pour bien manager une équipe, il faut que les membres de celleci puissent s’imaginer votre vie sans savoir que le soir, peut-être, quand vous rentrez, vous êtes angoissé, sans déduire de vos propos que vous pensez qu’ils sont incapables d’être efficaces. Vos pensées vous appartiennent, choisissez celles que vous voulez formuler. PENSEZ VOTRE POSITIONNEMENT Le management fondé sur le stress, on le sait, inhibe le potentiel de l’individu. Si à court terme, il permet un éventuel plus grand rendement, à long terme, la personne qui le subit est inhibée, ne s’investit plus et souvent cherche à quitter son job. Sans parler du 'burn-out' ou de la dépression liée au travail. Mais parfois, en tant que dirigeant d’une équipe ou d’une entreprise, on ne

MANAGER UNE ÉQUIPE : L’ÉQUATION GAGNANTE Quel que soit le secteur d’activité ou le domaine d’action, la gestion d’une équipe ne peut s’effectuer sans prendre en compte qu’une équipe est un ensemble de personnalités, de motivations et de visées différentes. La force d’une équipe en découle se rend pas compte que l’on crée une forme de management du stress. Une erreur à ne pas commettre : hurler en situation de stress, cela montre quelque part votre propre faiblesse et votre propre incapacité à gérer les situations de crise. Votre communication est essentielle, vous devez occuper la place du chef, mais faites bien attention à quel genre de leader vous voulez être assimilé. Soyez toujours dans une certaine distance avec votre équipe. Montrez-vous présent, à l’écoute mais sans solliciter de leur part une écoute du même ordre. Ne montrez pas vos angoisses, votre pression, sachez avoir l’air toujours serein. Le stress est contagieux et fait monter la pression, et la pression génère des conflits dans les équipes. Si vous arrivez à donner cette image du dirigeant serein qui sait où il va, vous aurez une assise et un poids positifs sur votre équipe; si entre eux conflit il y a, à vous, en tout cas, ils feront confiance et vous aurez une plus grande marge d’action. VALORISEZ LA RÉUSSITE Cette stratégie, Google l’a très bien comprise, et c’est ce qui fait que la plupart des employés de Google restent, respirent et vivent Google. Lorsque dans votre équipe, un des membres réussit, atteint ses objectifs, vous devez le valoriser. Que ce soit par le son d’une cloche

En tant que dirigeant d’une équipe ou d’une entreprise, on ne se rend pas compte que l’on crée une forme de management du stress. Une erreur à ne pas commettre : hurler en situation de stress, cela montre quelque part votre propre faiblesse et votre propre incapacité à gérer les situations de crise

qui retentit dans l’entreprise, ou simplement en le félicitant oralement et publiquement, vous devez marquer le coup. Valorisez la réussite mais ne pointez pas, en cas d’échec, l’individu du doigt, sinon vous inhiberez les personnes de votre équipe. La formulation, dans le management d’une équipe, est fondamentale. Par exemple, si vous devez rappeler à l’ordre un individu que vous sentez désinvesti, voire dilettante, commencez par parler du potentiel qu’il avait à la base, ce pourquoi il a été embauché, puis bifurquez vers les problèmes qu’il rencontre actuellement. Ne lui faites pas sentir qu’il n’est pas à la hauteur de ce que vous aviez misé sur lui à la base, mais plutôt qu’il est dans une phase où il ne se ressemble pas. Cela a toute chance de provoquer chez lui l’envie de se reprendre. La manière dont vous allez mettre en mot l’échec ou la réussite joue sur la suite du parcours de votre employé. VERBALISEZ L’ÉCHEC POUR EN COMPRENDRE LES SOURCES Enfin, il est important et essentiel d’organiser des réunions d’équipe où l’échec est verbalisé avec simplicité et sans recherche de la faute, ce qui culpabilise. Faute va avec culpabilité, erreur va avec responsabilité et on apprend de ses erreurs. N’accusez pas, mais expliquez, faites un 'brain storming' des raisons possibles de l’échec et faites un plan ensemble : comment éviter un prochain échec, ou comment utiliser de nouvelles stratégies pour arriver à la réussite. Pensez management participatif, demandez à votre équipe leurs idées; même si vous avez déjà votre plan d’action en tête, passez par cette étape pour que l’équipe ait la sensation de construire votre réussite, qui sera aussi sa réussite. Peut-être aurez-vous la surprise que l’une ou l’autre suggestion soit utilisable, peut-être y aura-t-il une idée que vous aurez eue, auquel cas vous saurez souligner cette concordance, sans excès, avec le naturel d’un chef qui sait qu’il a en face de lui des personnes prêtes à s’investir. Si vous leur signifiez que vous y croyez, cela peut les convaincre de la réalité de leur importance.

L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE : PLUS EFFICIENTE QUE LE QI Si le test de Quotient Intellectuel est toujours utilisé pour repérer les nouveaux talents et donner une idée de la valeur intellectuelle d’un homme, aujourd’hui, nous sommes de plus en plus poussé à prendre en compte l’intelligence émotionnelle. Mais que se cache-t-il derrière cette appellation ? Tout d’abord la capacité de chaque individu à identifier et contrôler ses émotions, mais aussi à cadrer et comprendre celles des autres. L’idée que nos émotions seraient un bien plus grand facteur de réussite que le QI nous vient des recherches de Salovey et Mayer effectuées dans les années 1990. Ceux-ci stipulaient que la capacité de chaque individu à gérer ses émotions était un facteur de réussite sociale et professionnelle. Plus tard, l’écrivain Daniel Goleman, dans son ouvrage L’Intelligence émotionnelle, vulgarisait l’appellation. L’auteur développa le concept suivant : quelqu’un qui sait contrôler et gérer ses émotions est bien plus à même de diriger, manager et créer un capital de réussite. Le quotient émotionnel (QE) a cela de remarquable qu’il peut être entraîné et que nous pouvons avoir un impact direct sur notre manière de gérer les difficultés de la vie professionnelle mais aussi intime. Que ce soit à l’aide de méditation, de 'coaching', de sports où l’esprit prévaut sur le physique, contrôler ses émotions revient à contrôler son fil de pensée. Globalement, l’intelligence émotionnelle, d’après la théorie revisitée de Goleman, prend en compte quatre concepts principaux : la conscience de soi, la maîtrise de soi, la conscience sociale, la gestion des relations. Si vous détenez, entraînez et utilisez ces quatre « capacités », il semblerait que le chemin de la réussite s’ouvre à vous. En dehors des théories, il reste un fait : celui qui sait gérer ses émotions et travaille sa relation aux autres possède déjà les assises pour diriger une équipe, car la confiance en soi pousse ces autres qui constituent votre entourage à croire en vous.


22 >

GREEN BUSINESS

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

JOURNÉE INTERNATIONALE DE L’EAU

L’OR BLEU À L’HONNEUR A l'occasion de la Journée internationale de l'eau, plusieurs activités ont eu lieu dans l’île, notamment au Rajiv Gandhi Science Center. Du 20 au 22 mars derniers, des expositions, des concours, une visite guidée à la station de traitement de La Marie, ainsi qu'un séminaire, se sont enchaîné ▼ VRISHNI VALAYDON

V

ous êtes peut-être passé entre les gouttes, mais le 22 mars dernier, le monde fêtait la Journée internationale de l'eau. Afin de marquer l’événement, du 20 au 22 du moins, environ 500 professionnels du secteur de l'eau, ainsi que des étudiants du secondaire, ont participé à un séminaire au Rajiv Gandhi Science Center (RGSC), à BellVillage. Le séminaire, fruit de la collaboration entre le ministère de l'Énergie et des Services publics, la Central Water Authority (CWA), ainsi que le RGSC, a été animé par plusieurs opérateurs privés et publics, ainsi que plusieurs ministères. Rashid Beebeejaun, ministre de l'Énergie et des Services publics et Rajesh Jeetah, ministre de l'Éducation tertiaire, de la Science, de la Recherche et de la Technologie, s’étaient également déplacés lors de l’inauguration. BESOINS ET PRIORITÉS La Journée internationale de l'eau a été observée, à Maurice, sur le thème « La coopération dans le domaine de l'eau ». Une thématique qui vise à attirer l'attention sur le potentiel et les défis de la coopération dans le secteur de l'eau, à faciliter le dialogue entre les différentes parties concernées, ainsi qu'à promouvoir des solutions innovantes pour favoriser cette

A noter qu’à Maurice, le pourcentage d’eau injecté dans le réseau de distribution a connu une hausse annuelle de 3% pendant les vingt dernières années, alors que la consommation quotidienne par habitant est en hausse de 18 litres en 13 ans

coopération, qui est un instrument essentiel pour trouver un équilibre entre les besoins et priorités de la population. Le séminaire, quant à lui, était axé sur plusieurs aspects liés à l'eau, comme la gestion de l'eau dans la culture hydroponique, les solutions durables au problème de pollution de l'eau et le traitement des eaux usées, ainsi que leur réutilisation. Dans ce même contexte, une exposition s'est tenue durant la même période au RGSC. Celle-ci avait pour objectif de sensibiliser les visiteurs à l'importance de faire un usage judicieux de l'eau, de se préparer au

changement climatique et aux catastrophes naturelles, ainsi que de se familiariser aux différentes étapes de production d'eau potable. VISITE GUIDÉE À LA MARIE De plus, jusqu’à mai 2013, la station de traitement de La Marie sera ouverte aux établissements scolaires du primaire et du secondaire, afin du mieux informer la population estudiantine sur l’importance de l’eau, alors que durant la période du séminaire, le grand public a eu droit à une visite guidée de ces installations. Parallèlement, dans le cadre

Le PTr se met au nettoyage L'aile Jeune du Parti Travailliste s'est mis au nettoyage pour raviver les couleurs l'île Maurice

de la Journée mondiale de l'eau, une cérémonie de remise de certificats est prévue demain, à la mairie de Curepipe, pour récompenser les gagnants du concours « Économiser l'eau dans la ville de Curepipe ». Ce concours, qui a été conjointement lancé, en janvier 2013, par la CWA et la mairie de la ville, vise à récompenser les meilleurs dessins au niveau primaire, ainsi que les meilleures présentations PowerPoint au niveau du Higher School Certificate (HSC) A noter qu'à Maurice, le pourcentage d'eau injecté dans le réseau de distribution a connu une hausse annuelle de 3% pendant les vingt dernières années, alors que la consommation quotidienne par habitant est en hausse de 18 litres en 13 ans. Quant au volume d'eau distribué dans les différents secteurs de l'économie, il a connu une hausse de 2,2% en un quart de siècle. Ainsi selon la National Environment Action Plan, d'ici 2040, si aucune mesure efficace n’est mise en œuvre, la demande en eau pourrait dépasser l'approvisionnement au niveau national.

L’AILE JEUNE du Parti travailliste a organisé, dimanche dernier, une campagne de nettoyage au sein de la ville de Quatre-Bornes. Plus d’une trentaine de jeunes de la circonscription No.18 se sont réunis à la passerelle située entre Shoprite et Phoenix pour redonner à ce passage sale et délabré une deuxième jeunesse. Éponges et seaux d’eau à la main, les jeunes, venus de diverses régions de l’île, se sont mis à l’ouvrage tôt le matin, dans une ambiance de franche camaraderie, avant de terminer vers les 11 heures. Il s’agissait, pour l’aile jeune du PTr, de la première étape d'une liste d'activités qui s’étaleront sur les mois à venir : des programmes culturels, des activités sociales, des campagnes de lutte contre la pauvreté et des activités sportives et récréatives. Pour sa nouvelle présidente, Nita Deerpalsing, c’est grâce à la mobilisation et à la participation de ces jeunes patriotes que de telles activités philanthropiques peuvent avoir lieu.


MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

< 23

STRATÉGIE ÉNERGÉTIQUE

Les Etats-Unis investissent dans les énergies futures Lors de son discours annuel au Congrès, le président des États-Unis, Barack Obama, a annoncé l'un de ses projets phares pour l'année 2013. L’Energy Security Trust Fund sera chargé de gérer les dépenses en matière de recherches énergétiques ces dix prochaines années ▼ VRISHNI VALAYDON

U

ne Amérique indépendante des carburants. C’est ce que projette d’atteindre le président Barack Obama. Dans son discours au Congrès pour 2013, ce dernier a en effet exprimé le souhait de créer un Energy Security Trust Fund (ESTF) qui permettrait de libérer les familles américaines et les entreprises des hausses importantes des prix du carburant. Le plan, qui se concentre sur un seul objectif, bénéficierait du soutien bipartisan d'experts, y compris des amiraux et des généraux à la retraite, ainsi que de directeurs généraux de premier plan. L’ESTF va investir dans la recherche, qui générera des énergies futures, qui seront à meilleur marché et plus performantes. Des avancées technologiques permettront également de faire fonctionner les voitures et les camions à l'électricité ou aux carburants et biocarburants produits aux EtatsUnis. Sur une période de dix ans, l’ESTF fournira 2 milliards de dollars aux recherches de nouvelles technologies catégorisées comme étant critiques et avantgardistes. Le financement sera assuré par les revenus issus du pétrole et du gaz, et n’alourdira pas le budget fédéral. Les investissements permettront notamment de soutenir la recherche dans les véhicules à la pointe des nouvelles technologies, ainsi que différentes techniques de transport dans les villes et villages. L'industrie automobile américaine est en effet en plein changement. À l'heure actuelle, les concessionnaires automobiles proposent à leurs clients deux fois plus d'hybrides qu'il y a cinq ans. De plus, ils offrent aussi sept fois plus de voitures économiques, c'est-à-dire, qui peuvent parcourir une distance de 64,3 kilomètres ou plus avec un gallon d'essence. L'an dernier, la compagnie General Motors a vendu plus de voitures hybrides que jamais, tandis que Ford s'efforce de répondre

Lors de son annuel discours du State of Union, le président Barack Obama a introduit son projet de Energy Security Trust

à une demande en constante augmentation pour des véhicules moins énergivores. VOITURE ÉCONOME Cette tendance est un exemple de la façon dont l'innovation contribue à stimuler la réussite des entreprises et ainsi crée des emplois pour la classe moyenne en Amérique. Cependant, c'est une chose de faire une voiture plus économe en carburant, mais c'est tout autre chose de construire et de mettre sur le marché des véhicules qui se passent complètement de carburant. « Nous sommes dans une conjoncture où l'on impose des restrictions – budgétaires – aux laboratoires et autres installations scientifiques à travers le pays, qui, à leur tour, réduisent le retour sur le travail. Cependant, nous devons continuer à inves-tir dans la recherche », a affirmé Barack Obama. Si l'Amérique arrive à atteindre cet objectif, les avantages qui en découleront sont évidents. En effet, les prix arrêteront de grimper, la dépendance sur le pétrole étranger sera réduite et le plus important, les percées technologiques de l’ESTF aideront à créer non seulement des emplois, mais aussi de nouvelles industries. Ce qui devrait permettre à l’économie américaine de rester compétitive.


24 >

WIDE ANGLE

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

CIEL CHAIRMAN’S AWARD

Arnaud Dalais ne croit pas au miracle B

Kamla Mootoosamy(Sales Manager de CFL),Bertrand Thévenau(directeur de Ciel),Prateema Gopaul et Shameer Baubooa(manager Tropic Knit)

leu,blanc,rouge. Absolument rien à faire avec la politique locale et d'une hypothétique reconstitution de l'alliance du même nom. Simplement l'allocation des couleurs à chacune des entités du groupe pour la soirée du Ciel Chairman's Award, que les oàrganisateurs voulaient colorée et festive. L'heure était donc aux récompenses, vendredi dernier, au Swami Vivekananda, pour les employés du groupe Ciel textiles, à savoir les entités Consolidated and Dyeing Fabrics Ltd (CDFL), Consolidated Fabrics Ltd (CFL) et Ferney Spinning Mills (FSM). "La réussite mauricienne dans le textile n'est pas un miracle, c'est du travail !", devait postuler Arnaud Dalais,chairman de Ciel Textile. Le Ciel Chairman's Award vient ainsi rendre hommage aux "infatigables soldats" du groupe en leur récom-

Les employés de CDFL

Dominique Legrand, Anne Wong et Pami Kular de Ciel Textile

Raju Jaddoo(MCCI), Arnaud Dalais (Chairman de CIEL) et Jerome Lagesse (directeur de Ciel Textile)

pensant pour leurs efforts et leur commitment envers l'entreprise. Le Ciel Chairman's Award est devenu, au fil des ans, un rendez-vous incontournable dans la vie du groupe, que les employés attendent chaque année "comme Usain Bolt qui attend le championnat du monde d'athlétisme", devait dire Arnaud Dalais. Avec ses 8,5 millards de chiffre d'affaires en 2012, et ses 17 000 employés, Ciel se dit confiant de pouvoir faire face et résister, toujours fort du soutien de ses employés, aux tempêtes economiques qui guettent à l'horizon.CDFL,

CFL et FSM restent la fierté du secteur, a dit, pour sa part Harold Mayer, CEO de la compagnie. L'invité d'honneur de la soirée,le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval a fait ressortir que le gouvernement soutient à 100% l'industrie du textile et fait un appel aux jeunes de tirer profit de cette industrie qui, selon lui, est un secteur très prometeur. Il a aussi annoncé la relance du National Productivity and Competitiveness Council (NPCC) pour veiller à ce que le textile demeure le maillon fort de l'économie mauricienne.


MARKET

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, MARCH 26, 2013

This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)

MARKET OVERVIEW

ASSET RECOVERY : UNE MEILLEURE COLLABORATION DES ORGANISMES CONCERNÉS Permettre aux autorités de travailler de concert pour lutter contre les biens mal-acquis. C'est l'objet du Memorandum of Understanding (MoU) signé, lundi dernier, par la Mauritius Revenue Authority (MRA), la Financial Intelligence Unit (FIU) et l'Enhancement Authority, soit le Director of Public Prosecution (DPP). Ce mémorandum garantit le partage de données entre les trois autorités concernées, sous l'Asset Recovery Act de 2011, pour mieux identifier et éventuellement saisir les biens mal-acquis, c.-à-d. des propriétés ou des capitaux que les propriétaires ne peuvent justifier sur le plan légal. Auparavant, chacune des autorités était dans l'impossibilité de divulguer des informations à cause des législations les gouvernant. En conséquence, elles ne pouvaient travailler en collaboration les unes avec les autres. Grâce à un protocole d'accord, les trois autorités se communiqueront à présent des données privées à travers un représentant officiel. En ce qui concerne la MRA et le bureau du DPP, il s'agira respectivement de Champawatee Gunoo, directrice du département des investigations fiscales de Me Rashid Ameen. Quant à la FIU, l'identité de son représentant n'a pas encore été révélée. Avec l'Asset Recovery Act de 2011, une fois prouvés illégaux, les biens mal-acquis sont immédiatement saisis, de même que les capitaux qui y sont liés, et deviennent la propriété de l'État. « Depuis que l'Asset Recovery Act est en force, quatre-vingt dix cas de biens mal-acquis sont à l'étude », a d'ailleurs souligné le DPP, le Dr. Satyajit Boolell, lors de la signature du MoU.

BUYING

GOLD Gold has been trading between $1590.90 and $ 1616.82 last week and my forecast lied between $1585.66 - $ 1620.05. For this week gold might trade within the range of $1580.03 - $ 1620.05. Mongolia raised its gold reserves for a third month to the highest in more than four years in February as the metal capped its longest monthly losing streak since 1997. The country’s holdings expanded 1.5 metric tons to 5.8 tons, the most since August 2008, according to the International Monetary Fund’s website. Kazakhstan’s holdings increased 4.9 tons, Azerbaijan’s climbed 1 ton and Ukraine’s rose 0.6 ton, the data showed. Canada’s reserves dropped 0.1 ton, the Czech Republic cut them by 0.2 ton and Mexico’s holdings fell 0.1 ton. Nations added 534.6 tons to reserves last year, the most since 1964, even as prices averaged a record $1,669 an ounce, the London-based World Gold Council said last month. Bullion slid for five consecutive months through February and investors sold metal from exchange-traded products this year amid signs the U.S. economy is improving and as Federal Reserve policy makers debated the pace of stimulus. Gold is trading 17 percent below its September 2011 record of $1,921.15. Russia raised its gold reserves by 7 tons to 976.9 tons, according to the IMF data. The country’s central bank said earlier this month that it raised holdings by about that much. Turkey’s reserves climbed 5.7 tons to 375.7 tons, the data showed. Its holdings have increased due to it accepting gold in its reserve requirements from commercial banks.

BASE METALS Tin declined by the most in a week as industrial metals fell on concern that fur-

V.V

ther property curbs in China may damp demand. Tin for delivery in three months lost as much as 1.3 percent, the most since March 20, to $22,901 a metric ton on the London Metal Exchange. It traded at $22,975 at 10:30 a.m. Shanghai time. Nickel dropped 0.5 percent to $16,885 a ton and lead slipped 0.2 percent to $2,176 a ton. Some banks in China have started to control the scale of loans for real estate development to coordinate with new property curbs, the China Securities Journal reported today. Guangdong province ordered the cities of Guangzhou and Shenzhen to set home price control targets for 2013 by the end of the March. The Shanghai Stock Exchange Composite Index fell by as much as 2 percent, the most since March 12.

OIL Oil was traded within the range of $ 91.84 - $ 94.48 per barrel last week. West Texas Intermediate advanced to trade near its highest level in five weeks amid signs of economic recovery in the U.S., the world’s biggest oil consumer. Futures climbed as much as 0.8 percent. Orders for U.S. durable goods rose more than forecast in February, propelled by automobiles and a rebound in commercial aircraft. Sales of new homes posted the best back-to-back performance in four years, economists said before data today. WTI slipped earlier on estimates that U.S. crude stockpiles increased by 1.4 million barrels to 384.1 million last week, the highest since June. Inventories of distillate fuel, a category that includes heating oil and diesel, probably fell 1 million barrels to 118.8 million, the Bloomberg survey showed. A decline of that size would leave supplies at the lowest level since December.

MARKET SHARES – TUESDAY, MARCH 26, 2013 COMPANY AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT

NOMINAL

< 25

LAST CLOSING PRICE

LATEST

CHANGE

% CHANGE

VOLUME

VALUE

10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -

13.80 34.75 8.26 45.10 28.80 120.00 84.00 18.00 191.50 132.00 72.00 75.00 179.00 1.02 27.25 39.50 5.64

13.80 34.70 8.26 45.50 29.00 120.00 83.50 18.50 191.50 132.00 73.00 75.00 181.00 1.03 28.00 39.60 5.64

-0.05 0.40 0.20 -0.50 0.50 1.00 2.00 0.01 0.75 0.10 -

-0.14 0.89 0.69 -0.60 2.78 1.39 1.12 0.98 2.75 0.25 -

"23,300.00" "53,611.00" "12,135.00" "1,324.00" 100.00 "4,913.00" "64,405.00" "82,519.00" 400.00 "50,250.00" "44,984.00" "6,193,400.00" "352,852.00" "91,260.00" "2,270,164.00"

"321,540.00" "1,860,351.70" "551,279.00" "38,233.60" "12,000.00" "410,242.00" "1,191,472.50" "15,806,586.00" "52,800.00" "3,668,250.00" "8,098,820.00" "6,355,595.00" "9,703,640.30" "3,609,780.00" "12,803,728.80"

10.00 10.00 1.00 1.00

2.80 24.25 21.00 42.50 43.00 6.30 48.80 8.70

2.79 24.25 21.00 42.00 43.00 6.50 48.80 8.70

-0.01 -0.50 0.20 -

-0.36 -1.18 3.17 -

"38,500.00" "2,200.00" "18,510.00" -

"107,235.00" "92,400.00" "117,527.00" -

SELLING

Country

Currency

TT

DD

Notes

AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

31.5988 29.5736 39.226 32.0736 25.1896 24.324 3.26 31.7948 46.2848 30.5078

31.4305 29.3993 39.0605 31.7714 25.0412 24.1902 3.2172 31.6124 46.1113 30.4179

31.1104 29.176 38.8419 31.3584 24.7668 24.0922 3.1624 31.4217 45.8446 30.2865

TT/DD/Notes

33.0441 30.9517 40.4134 33.5429 26.3139 25.475 3.4314 33.1975 47.6864 31.4276

GOLD COINS TUESDAY, MARCH 26, 2013 Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100 250 500 1000

3.41 8.51 17.03 34.05

16.5 22 27 32.69

6870 16695 33205 66020

MARKET ACTIVITY TUESDAY, MARCH 26, 2013 Market Capitalization

194,291,532,920.14

Total Volume Traded

9,523,021

Total Value Traded

67,420,071.92

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol LE MERITT LUX ISLAND SUN RESORTS POLICY MEI

Open 10.50 18.00 27.25 5.50 93.50

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol SBM CIM FINANCIAL SUN RESORTS MDIT POLICY TOP GAINERS - DEM Symbol MED & SURG UTD BUS SERVICE UNION FLACQ LTD TROPICAL PAR (P) SIT LAND HDG OPT MOST ACTIVE – DEM Symbol CIEL INVESTMENT PHOENIX INV UNION FLACQ LTD SODIA SOUTHERN CROSS

Open 1.56 30.70 6.30 195.00 23,600.00

Latest 10.85 18.50 28.00 5.60 95.00

% Change 3.33 2.78 2.75 1.82 1.60

Volume 6,193,400 2,270,164 352,852 117,866 106,900

Latest 1.75 32.30 6.50 200.00 24,000.00

% Change 12.18 5.21 3.17 2.56 1.69

Volume 38,500 20,000 18,510 10,100 10,000

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry


26 >

CORPORATE

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

In a competitive market, there’s little doubt that businesses can derive a range of benefits from sound management of their social, environmental and governance (ESG) areas, such as reputational advantages, license to operate, and employee recruitment and retention benefits, amongst others. In an age of information overload, it is important that stakeholders, including shareholders, policy-makers, employees and consumers, be provided with a way to pick out the true leaders from the pack

THE CORPORATE KNIGHTS

CLEAN CAPITALISM

T

here is also a growing investment case for strong management of extra-financial risks and opportunities. As we move deeper and deeper into the era of knowledge-value based on sustainability issues, conventional methods of company analysis will capture and reflect less and less of a company’s true value and competitive potential. These sustainability value drivers are difficult to measure, but they are absolutely central to companies’ competitiveness and profitability. Corporate Knights (CK) is a Toronto-based media, research and investment research company. CK's media division distributes its flagship magazine Corporate Knights as a quarterly insert in the Globe and Mail and Washington Post. Corporate Knights is the world's only large circulation (200K+) magazine focused on the intersection between business and society. CK's financial products division, Corporate Knights Capital, provides clean capitalism data to asset owners, managers and corporates to support investment decision making and internal benchmarking. The Corporate Knights believe that a company's ability to manage its environmental, social and governance (ESG) file is a powerful proxy for its overall management quality. Management quality, in turn, is an important determinant of corporate financial performance, both in accounting measures and in terms of shareholder return. The aim of this initiative is thus to promote better managed and better performing corporations.

Milestones 2005-2009: Corporate Knights launches the Global 100 at the World Economic Forum. The ranking is based on research provided by Innovest Strategic Value Advisors. 2010:

Corporate Knights creates the “Global 100 Council of Experts” and partners with Legg Mason’s Global Currents Investment Management, Phoenix Sustainable Group, and Inflection Point Capital Management to conduct the ranking. From a starting universe of 3,000 global stocks, the top ten per cent were isolated based on financial health and qualitative sustainability ratings. Corporate Knights then transparently ranked this basket of shortlisted companies on 10 indica-

tors, with data sourced from Bloomberg and ASSET4, a Thomson Reuters business. 2011:

Corporate Knights introduces controversy ratings provided by Sustainalytics to screen out companies with major controversies.

2012:

Corporate Knights brings both stages of the research process in-house introducing a beginning-to-end rules-based methodology, where companies are shortlisted according to disclosure practices, financial health measurements, and financial sanctions, before being ranked on 12 indicators, with data sourced from Bloomberg

As we move deeper and deeper into the era of knowledge-value based on sustainability issues, conventional methods of company analysis will capture and reflect less and less of a company’s true value and competitive potential. These sustainability value drivers are difficult to measure, but they are absolutely central to companies’ competitiveness and profitability


CORPORATE

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

< 27

THE 2013 CHAMPION UMICORE IS the most sustainable company on earth this year, according to a new ranking. But what does sustainability mean, exactly? According to Doug Morrow, vice president of research at Corporate Knights, a Toronto-based media company, it’s recognizing that a corporation’s long-term interests are intellectually and financially consistent with resource efficiency, proactive health and Safety practices and responsible leadership. Sustainability is when what is good for a company is also good for the planet, and vice-versa, adds Toby Heaps, editor-in-chief of Corporate Knights. “It means creating more wealth than we destroy. It means that a company is on balance increasing our overall stock of wealth, grounded in human, produced, financial, natural, and social capital.” Corporate Knights just announced its ninth-annual list of the world’s most sustainable companies, also known as the Global 100. “It’s important to celebrate the most sustainable companies for two key reasons,” Heaps says. “One, it drives corporate disclosure of core social and environmental metrics, which matters because you can’t manage what you don’t measure. And from an accountability perspective, sunlight is the best disinfectant,” he says. “Two, because the Global 100 s clearly defined methodology is well respected and watched

Energy Productivity

Company name 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50

Umicore SA Natura Cosmeticos SA Statoil ASA Neste Oil OYJ Novo Nordisk A/S Storebrand ASA Koninklijke Philips Electronics NV Biogen Idec Inc Dassault Systemes SA Westpac Banking Corp ASML Holding NV Outotec OYJ Schneider Electric SA Intel Corp Sims Metal Management Ltd Bayerische Motoren Werke AG Adidas AG Atlas Copco AB Novozymes A/S Cisco Systems Inc Teck Resources Ltd Enagas SA Daiwa House Industry Co Ltd Agilent Technologies Inc Croda International PLC Inditex SA Scania AB Alcatel-Lucent Acciona SA Telefonaktiebolaget L.M. Ericsson Siemens AG Centrica PLC Life Technologies Corp Wolters Kluwer NV BASF SE Vivendi SA BG Group PLC DNB ASA Aeroports de Paris Barrick Gold Corp The Clorox Company Accenture PLC Companhia Energética de Minas Gerais S.A. Daimler AG Australia & New Zealand Banking Group Ltd Geberit AG The Sage Group PLC Telenor ASA Vale SA Kesko OYJ

closely during the World Economic Forum in Davos, it pushes companies to compete to see who can best harness their business model to make the world a better place.” To determine the 2013 ranking, Corporate Knights trimmed down an initial list of 4,000 publicly traded companies to 350, based on financial performance, sustainability disclosure practices, and other criteria. They evaluated the remaining 350 companies using key environmental, social, and governance performance indicators, including waste productivity, CEO-to-average-worker pay ratio, leadership diversity, and employee turnover. The companies were then scored, relative to their samesector peers. (A different set of performance indicators was used for companies in each industry, depending on recent reporting trends in each industry group.) Corporate Knights collected data for the project primarily from Bloomberg and through direct engagement with the 350 companies. “No corporate sustainability assessment is perfect,” Morrow says. “Each has its own strengths and weaknesses, but in terms of what matters most–transparency, rules-based, and sophistication–we feel the Global 100 is the most complete sustainability ranking in the world.”

Carbon Productivity

Water Productivity

Waste Productivity

Innovation Capacity

Percentage CEO-Average Tax Paid Employee Pay

Pension Fund Status

Safety Performance

Employee Turnover

Leadership Diversity

Clean Capitalism Pay Link

Existence/ extent of disclosure Revenue of a linkage (millions Revenue between Total CEO Unfunded USD), 2011 / Revenue (millions executive compensation, Total R&D pension Taxes paid Revenue Greenhouse (millions USD), 2011 / 2011 / Average liabilities, Expenses, % of women Fatalities, % women compensation in cash, Lost-time (millions gas emissions USD), 2011 / Waste and clean employee 2011 / Market injury rate per 2011 / Total 2009-2011 / 2007-2011 / board of executive USD), 2011 / (CO2e, Water use Rate of produced compensation, Capitalization, 200,000 work employee Total Revenue, directors, management, capitalism Overall Global Energy use Scope 1 + 2), (million cubic EBITDA, employee (metric targets, 2011 2011 2009-2011 2011 2011 count, 2011 turnover, 2011 2011 100 Score 2007-2011 hours, 2011 (GJ), 2011 2011 metres), 2011 tonnes), 2011 74.08% 73.78% 70.73% 69.96% 68.42% 67.78% 67.59% 67.17% 67.03% 66.12% 65.53% 65.30% 64.65% 63.58% 63.11% 61.91% 61.03% 60.59% 60.20% 58.68% 58.61% 58.26% 58.14% 57.83% 57.36% 57.17% 57.02% 56.95% 56.93% 56.88% 56.82% 56.63% 56.41% 56.05% 55.74% 55.43% 55.42% 55.39% 55.32% 55.10% 54.84% 54.79%

$2,583 $31,097 $482 $787 $5,669 $188,676 $5,157 $4,233 $14,368 $45,253 $8,637 $13,635 $7,188 $2,830 $2,681 $6,222 $24,757 $7,323 $500 $7,370 $262 $346 $3,440 $5,672 $418 $5,664 $6,076 $4,454 $824 $9,529 $4,148 $269 $5,188 $8,008 $584 $9,759 $205 $37,338 $2,069 $262 $1,890 $19,889

$28,981 $422,604 $7,738 $5,524 $83,213 $5,209,402 $36,642 $49,914 $145,529 $236,759 $123,331 $172,816 $64,574 $16,875 $28,806 $73,150 $271,379 $92,072 $5,337 $64,388 $3,943 $6,346 $70,576 $54,489 $8,546 $61,112 $63,204 $32,723 $10,798 $133,833 $33,034 $4,756 $42,024 $57,376 $3,967 $111,134 $2,800 $740,021 $23,811 $2,845 $14,647 $126,555

$4,415 $13,511 $11,414 $2,815 $5,805 $325,681 $7,264 $8,536 $44,815 $56,435 $12,275 $34,454 $10,884 $1,719 $7,861 $26,047 $56,970 $19,844 $323 $24,506 $98 $22,635 $3,806 $6,166 $228 $42,120 $25,999 $7,717 $1,454 $19,440 $6,755 $51 $6,916 $22,645 $18 $54,120 $10,479 $2,213 $163 $1,534

$51,948 $3,721,863 $540,333 $11,852,938 $73,645 $28 $571,569

54.64% 53.63%

$20,330 $3,888

$366,560 $41,835

$3,958 $9,864

53.60% 53.50% 52.84% 52.83% 52.65% 52.64%

$45,191 $3,362 $10,797 $1,595 $276 $3,049

$189,649 $80,013 $16,007 $3,658 $74,994

$282,297 $272,911 $426,944 $237,579 $299,661 $31,594,529 $334,217 $1,968,278

1.32% 2.67% 0.39% 0.32% 15.20% 0.00% 7.15% 26.53% 20.75% 0.00% 13.44% 2.55% 2.41% 15.50% 0.41% 5.16% 0.85% 2.20% 14.05% 13.66% 0.18% 0.16% 0.40% 11.51% 2.28% 0.40% 4.90% 16.47% 0.93% 15.27% 5.28% 0.00% 10.24% 5.28% 2.39% 2.53% 0.13% 0.00% 0.00% 0.25% 2.18% 1.80%

10.55% 22.10% 52.68% 11.21% 18.35% 3.47% 15.90% 22.78% 12.70% 25.91% 12.17% 27.20% 15.80% 18.98% 27.94% 10.49% 25.03% 19.55% 18.58% 18.19% 18.12% 6.73% 22.56% 11.76% 20.00% 17.82% 14.98% 9.21% 7.33% 2.57% 19.77% 21.73% 16.26% 11.89% 21.33% 12.44% 26.59% 27.57% 13.64% 17.84% 25.60% 23.11%

$630,354 $423,849

1.41% 3.72%

19.10% 11.79%

$273,238 $15,133

$10,002,831 $183,613

$26,573 $147 $13,835

$2,546,186 $90,128 $645,560

0.00% 2.36% 12.33% 0.43% 2.74% 0.00%

31.37% 17.27% 20.35% 13.93% 12.20% 22.62%

$9,156,061 $3,599,518 $630,559 $230,234 $518,722 $4,444 $161,054 $5,838,152 $368,286 $167,815 $9,666,294 $15 $404,684 $29,894 $1,374,820 $42,004 $1,669,393 $170,620 $967,866 $14,798 $1,127,134 $208,832 $1,109,638 $1,423,122

34 28 13 13 22 11 71 15 49 29 22 119 99 80 170 45 137 70 80 28 21 24 211 60 34 114 60 134 27 77 68 226 57 10 19 114

135 104 28 62 37 41

4.01%

9.79% -2.54%

0.90%

0.72 0.18 0.38 0.34 0.68

0.000000 0.000000 0.000000 0.000000 0.000031

0.33 0.14

0.000016 0.000000

0.50 0.28 1.62 0.39 0.12 0.54

0.000000

4.08%

0.000000 0.000000 0.000000 0.000000

3.84% 8.00% 1.40% 10.30% 9.80% 4.00% 11.00% 5.70% 11.80% 4.20% 6.30% 6.00% 3.60% 18.38% 2.00% 19.70% 8.00% 8.30% 8.60% 7.00% 2.04% 2.24% 6.04% 6.00%

4.56 0.86

0.000027 0.000000

1.10%

0.51

0.000000

30.27% 1.69%

0.14 0.14 0.50

0.000000 0.000053

5.00

0.000030

4.30%

5.72

0.000063

2.40%

0.37 0.50 0.16

0.000008 0.000000 0.000000

12.90% 10.50%

0.38

0.000018

-134.89% 2.89% 8.26% -3.27% 2.31% -1.79% 3.80%

14.00% 14.00%

0.60% 6.59%

0.000000

1.78%

2.22 0.20 0.23

0.000038 0.000000

7.30% 2.30% 7.90% 10.90%

-2.15% 15.30%

0.25 31.60

0.000004

4.20%

1.28%

2.78

0.000000

5.30%

-0.92%

0.09 0.16 1.80

0.000000 0.000088

4.70% 24.50%

20.00% 0.00% 40.00% 40.00% 8.33% 50.00% 12.50% 27.27% 9.09% 30.00% 25.00% 14.28% 21.70% 33.33% 9.09% 15.00% 16.67% 30.79% 30.00% 16.67% 14.28% 12.50% 0.00% 10.00% 0.00% 22.22% 7.10% 18.18% 30.77% 27.78% 20.00% 25.00% 8.30% 14.29% 15.38% 33.33% 7.00% 37.50% 28.57% 7.14% 27.27% 25.00%

0.00% 0.00% 20.00% 11.11% 20.00% 16.67% 11.11% 0.00% 16.67% 8.33% 0.00% 0.00% 14.30% 33.33% 7.00% 0.00% 27.00% 22.22% 0.00% 0.00% 8.70% 0.00% 0.00% 30.77% 11.11% 19.00% 16.67% 8.33% 14.29% 25.00% 14.60% 0.00% 22.00% 33.33% 16.20% 0.00% 8.33% 45.45% 11.11% 18.00% 15.38% 16.67%

100% 50% 50% 100% 100% 0% 100% 50% 50% 100% 0% 0% 50% 50% 100% 50% 0% 0% 100% 50% 100% 50% 0% 0% 50% 50% 0% 0% 50% 0% 100% 50% 50% 100% 100% 100% 100% 0% 50% 100% 50% 0%

14.28% 14.30%

9.09% 10.70%

0% 0%

12.50% 16.67% 25.00% 36.36% 0.00% 14.29%

0.00% 0.00% 16.67% 33.33% 12.50% 50.00%

50% 0% 0% 50% 0% 0%



PARCOURS

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

i vous avez vu le film Dirty Dancing, soit vous n’êtes plus tout jeune, soit vous êtes accro à la danse. Heureusement pour vous, Stellio et Andrea Grenouille vous donnent l’occasion, depuis maintenant 10 ans, de réaliser vos souhaits à travers leurs trois écoles de danses baptisées Coreame. Au programme, plusieurs styles de danses pour débutants et professionnels. Coreame est également une troupe de danse présente dans le circuit hôtelier. En sus des spectacles qui présentés occasionnellement, l'équipe se produit lors de soirées salsa ouvertes aux intéressés. L'engouement pour la danse est en ce moment en recrudescence. Dans les écoles de danses Coreame, sises à Grand-Baie, Le Hochet Terre-Rouge et Phoenix, petits et grands se déhanchent sur les planches. Ils ont l'opportunité, grâce au professionnalisme de Stellio et Andrea Grenouille, d’élargir la gamme de leurs connaissances. Parmi les danses proposées, on note la zumba, les danses latines, dont le patchata et le merengue, le chachacha, la rumba, la samba, le paso double, le jive, la salsa, l'énergie, le hip-hop, le bangra (Bollywood), ou le Slow Style (jazz). Libre aux passionnés de s’essayer aux différentes danses ou de se spécialiser dans une danse en particulier. En outre, à la fin de chaque année, les élèves ont l’opportunité de se produire sur scène pour présenter un spectacle. Chez Coreame, avance Stellio Grenouille, les amoureux de la danse sont âgés de 4 à 87 ans. L'atmosphère est constamment à la fête, car la danse dégage une joie immense. D'ailleurs, ajoute-t-il, « nous vivons comme une famille. Nous

S

COREAME

ENTREZ DANS LA DANSE

Longtemps jugées ringardes, les danses de salon retrouvent leurs lettres de noblesse. Les spectacles attirent en masse les passionnés de cet art et les écoles sont nombreuses à ouvrir leurs portes. A Coreame, l’école de danse réputée de Stellio et Andrea Grenouille, le plaisir de se laisser aller aux rythmes de la salsa ou de la zumba s’allie au professionnalisme organisons de multiples activités, dont des dîners salsa, restaurants salsa, île-aux-cerfs salsa... ». Andrea Grenouille, elle, estime que si la danse attire, c’est aussi parce que c’est une activité physique antistress. « Après une leçon de salsa, lorsque vous rentrez à la maison, vous vous sentez plus zen et vous voyez les choses différemment », ajoute-t-elle. Pourquoi les Mauriciens sont-ils particulièrement attirés par les danses latines ? Andrea Grenouille estime que c'est parce que celles-ci sont rythmées, comme le séga. « D’ailleurs, en Colombie, nous avons une danse traditionnelle qui ressemble fort au séga. Lorsque les Colombiennes dansent sur ce rythme, elles portent de grandes jupes, comme les Mauriciennes », nous confie-telle sur le pays dont elle est originaire. Au-delà de la simple découverte, le rêve d’Andrea et de Stellio Grenouille est d'amener plus de professionnalisme dans le monde local de la danse en donnant la chance aux adhérents de leurs écoles la chance de participer à des con-

cours. Pour l'heure cependant, les compétitions se déroulent surtout entre les élèves de Coreame eux-mêmes, car les écoles de danses de haut niveau ne courent pas les rues. Les deux directeurs de Coreame souhaitent aussi que leurs élèves et les professeurs côtoient des danseurs de niveau international. C'est l'une des raisons qui les ont poussés à inviter Rosa Carné et Guillem Pascual. Agés respectivement de 21 ans et de 24 ans, ces jeunes danseurs espagnols spécialisés en danses latines évoluent au haut niveau international. Ils participent régulièrement à des compétitions. C’est ainsi qu’en 2010, ils ont décroché la 3e place aux championnats européens de danses latines. Alors qu’ils étaient récemment à l'île de la Réunion pour faire montre de leurs talents, ils sont arrivés à Maurice il y a quelques jours et ont animé un atelier de travail d'une semaine. Par la suite, ils ont ébloui le public présent au centre Swami Vivekananda, à Pailles, samedi dernier, lors d’un spectacle unique.

< 29

Ce spectacle a aussi vu la participation des élèves de Coreame et de sa troupe, qui regroupe des professionnels. Stellio et Andrea Grenouille ne ratent en effet jamais une occasion de mettre en valeur le talent des danseurs et de leur permettre d’exprimer leurs passions. Ce couple a en effet la danse dans le sang. C’est à l’âge de 8 ans qu’Andrea Grenouille commence à se déhancher dans sa Colombie natale. Puis, pendant ses études universitaires, elle auditionne pour une place au sein de la Folklorico Company of Colombia et est sélectionnée. Elle, qui a alors des notions de danse folklorique, moderne et contemporaine, s'épanouira dans cet univers grâce à des tournées à travers le monde. Stellio Grenouille, son partenaire sur scène et dans la vie, a quant à lui été formé par l'Académie internationale de danse, à Paris, ainsi que l'ESDE Dance d'Anne-Marie Poras, toujours en France. Il a également eu l’opportunité de participer à plusieurs grandes manifestations, notamment Sidaction, le Festival de Cannes et l'ouverture de la Coupe du monde de 1998. En duo, Andrea et Stellio participent à des activités régionales ou internationales, où ils sont parfois accompagnés des danseurs de leur troupe. Ils reviennent ainsi justement du Festival de Montpellier, qui a réuni les meilleurs danseurs de salsa du monde. Lors de ce Latin Dance Event, le couple a présenté une chorégraphie représentative de Maurice. Une performance qui, selon Stellio Grenouille, leur a valu d’être chaudement applaudis par le public.

DOROTHY BONNEFEMME

COMMUNIQUE SCHOLARSHIPS OFFERED BY THE GOVERNMENT OF THE REPUBLIC OF INDONESIA UNDER THE DEVELOPING COUNTRIES PARTNERSHIP PROGRAMME FOR ACADEMIC YEAR 2013 Applications are invited from suitably qualified Mauritian nationals for the award of scholarships at Master’s level in one of the leading Universities in Indonesia under the Developping Countries Partnership (DCP) Programme. The scholarship covers a maximum of three years study including the study of Indonesian Language (8 months) and Preparatory Programme (4 months).

6. Conditions of Scholarships 6.1

Research in the context of the postgraduate programme should be carried out in Indonesia, unless the University suggests otherwise.

6.2

All lectures and thesis writing will be in the Indonesian Language (Bahasa).

6.3

Applicants should submit the following documents along with their application form:

the closing date at the Scholarships Section, Ministry of Education and Human Resources, 1st Floor, MITD House, Phoenix. 9.3

Candidates should ensure that certified copies of certificates, transcripts of final university results/marksheets and all other relevant documents relating to their qualifications are submitted to the Scholarships Section by the closing date. Non-submission of these documents on time will result in their elimination from the selection exercise. Certification of documents may be done at the Scholarships Section of the Ministry or at the Career Guidance Service in Rose Hill.

9.4

Responsible parties of applicants not in Mauritius may apply on behalf of their wards.

9.5

Applicants already in employment, whether public or private, must fill in the application form in duplicate. One copy thereof along with the relevant supporting documents should be submitted to the Scholarships Section, and one copy to the applicant’s employer to enable the latter to decide on the release of applicant for the course,and if so, on what terms and conditions. Such information should be made available together with the application.

10.

A Communiqué will be placed on the website in due course to inform applicants that the selection exersise has been completed.

11.

Applicants are reminded that being nominated by the Ministry does not automatically guarantee final selcetion for an award. The final decision to award the scholarship rests with the donor country.

2. Fields of Study Scholarships will be offered in the fiels listed below: (i) Humanities (ii) Engineering (iii) Social Sciences (iv) Multi-disciplinary studies (v) Education (vi) Sciences (vii) Agricultural Sciences Further details regarding the fields of study may be obtained on the Ministry’s website at: http://ministry-education.gov.mu

(i) A TOEFL certificate (obtained within the last 2 years) with a minimum score of 500 or equivalent; (ii) Two academic references; and (iii) A motivation letter of about 500 words justifying their interest in the course chosen. 7.

Beneficiaries of scholarships will be required to sign an undertaking, thereby committing themselves to return to Mauritius immediately afetr completion of their studies.

8.

Candidates who have not been informed of their nomination within six weeks as from the closing date of application should consider that their application has not been successful.

3. Eligibility Requirements A.

B.

(i) SC/GCE ‘O’ Level with credits in at least five subjects including English Language at one and the same sitting; (ii) HSC/GCE ‘A’ Level in three subjects at Principal Level obtained at one and the same sitting; and (iii) A minimum standard of Second Class Honours Bachelor’s degree. An alternative qualification acceptable and equivalent to the above.

9. Mode of Application 9.1

4. Age Limit Candidate should not be more than 35 years of age by the closing date of submission of applications. 5. Scholarship Coverage 5.1

The Scholarship provides for tuition fee, appropriate allowances including research allowance and medical facilities at an Indonesian public health center. A round-trip international air fare (economy class) will also be provided.

9.2

Applications must be made on the prescribed from available at the Scholarships Section, Ministry of Education and Human Resources, 1st Floor, MITD House, Phoenix, or downloaded from the Ministry’s website: http://ministry-education.gov.mu The completed from along with all supporting documents duly certified should be submitted to the Scholarships Section of the Ministry by Thursday 4 April 2013 at 14.00 hours at latest. Applicants may also submit applications on-line on the following website: http://citizen.gov.mu However, applicants should submit certified copies of all supporting documents not later than

Ministry of Education and Human Resources MITD,Phoenix

25 March 2013


30 >

PLEIN RÉGIME

MERCREDI 27 MARS 2013 CAPITAL | EDITION 122

Moins de dix jours après sa nomination officielle au poste de président de la République populaire de Chine, Xi Jinping consacre au continent africain la majeure partie de sa première tournée à l’étranger, avec des visites en Tanzanie, en Afrique du Sud et au Congo-Brazzaville. Un message fort envoyé à l’Afrique et au reste du monde

CHINE-AFRIQUE

Xi Jinping en pèlerinage économique X

i Jinping a décollé vendredi 22 mars pour son premier déplacement à l’étranger depuis son accession à la présidence de la République populaire de Chine, le 14 mars dernier. Après un passage par Moscou, le nouveau président réservera le reste de son voyage à l’Afrique. Du 24 au 30 mars, il se déplacera ainsi dans trois pays du continent : Tanzanie (les 24 et 25), Afrique du Sud (les 26 et 27), et Congo-Brazzaville (les 29 et 30). Le point d’orgue de cette tournée africaine sera la participation de Xi Jinping au 5e sommet des chefs d'État des BRICS – l’organisation des grands pays émergents qui regroupe le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud -, les 26 et 27 mars à Durban, en Afrique du Sud. Le nouvel homme fort de Pékin devrait y rappeler la volonté chinoise de renforcement des relations bilatérales avec les pays en voie de développement.

RELATIONS PRIVILÉGIÉES Le fait que Xi Jinping organise son premier déplacement officiel dans trois pays africains est un signal fort envoyé au continent et au reste du monde. Comme l’indiquait le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Zhai Jun, cette

de la situation internationale, la Chine continuera à soutenir et à promouvoir les efforts africains pour aboutir à la paix, à la stabilité, à la prospérité et au développement », avait-il déclaré. Pour lui, « la Chine et l'Afrique sont deux mondes en voie de développement qui partagent nombre d'intérêts communs » et qui « mènent une coopération globale mutuellement bénéfique ».

tournée est « très importante » sur le plan diplomatique. D’après lui, elle fait preuve « de la grande attention » du gouvernement chinois quant au développement des relations avec l'Afrique. He Wenping, directrice des études africaines à l’Académie des sciences sociales de Pékin, estime qu’il y a deux explications majeures au choix de Xi Jinping. La première est de montrer que « la Chine accorde une grande importance à l'Afrique, du fait que celle-ci est le conti-

nent où des pays en voie de développement sont le plus concentrés ». La seconde est d’exposer à l’Afrique et au monde « la continuité de la politique chinoise en Afrique ». Selon He Winping, la nouvelle équipe dirigeante chinoise veut continuer à entretenir des relations privilégiées avec les pays africains. Deux jours avant son départ, Xi Jinping avait, lors d’une interview accordée à l’agence de presse Xinhua, abondé dans ce sens. « Quels que soient les changements

PARTENARIAT « GAGNANT - GAGNANT » En une quinzaine d’années, la Chine est devenue le premier partenaire économique du continent. Pékin mène de grands chantiers d’intégration dans de nombreux pays africains, comme l’autoroute Est-Ouest en Algérie ou les « Cinq chantiers » en République démocratique du Congo (RDC). Mais les Chinois tirent aussi de ces pays les ressources naturelles – pétrole, bois, mines… - qui leur permettent de faire tourner leurs usines. En Afrique, ce partenariat que l’Empire du Milieu présente comme « gagnant-gagnant » ne satisfait pas tout le monde. Lors du dernier forum Chine-Afrique, organisé en juillet 2012 à Pékin, le président sud-africain Jacob Zuma avait ainsi pointé du doigt un modèle qui « n’était pas soutenable à long terme » et appelé à un partage plus équilibré des richesses.

L’OR NOIR

La demande africaine augmentera de 60% d’ici 2025 LE CITAC (société indépendante de service-conseil basée en Grande-Bretagne, dont l'activité principale est le secteur aval du marché de l'énergie) a publié ses dernières estimations de croissance de la demande pétrolière africaine. L'écart entre cette dernière et l'offre disponible pourrait atteindre 2,5 millions de barils par jour si les pays n'investissent pas dans les infrastructures régionales. Dans ses dernières prévisions à long-terme, le Citac prévoit que l’écart entre consommation et production de produits blancs devrait plus que doubler en Afrique, pour atteindre environ 2,5 millions b/j en 2025. « Pour s’attaquer à un tel écart, une approche régionale visant à attirer les investissements est nécessaire, comprenant notamment l’harmonisa-

tion des spécifications, des politiques tarifaires et la réduction des barrières commerciales », indique l'organisme. Après des années de forte croissance, largement supérieure aux moyennes mondiales, la croissance de la demande africaine en produits pétroliers s’est tassée à 1,6% en 2012. « Ce ralentissement s’explique surtout par un recul important de la demande nigériane, qui a eu une incidence sur les données totales de croissance de la région d’Afrique subsaharienne, et par une reprise modérée de la demande nordafricaine après les événements du printemps arabe en 2011 », détaille le rapport. Et de poursuivre : « Au Nigeria, les efforts du gouvernement pour supprimer les subventions sur l’essence début 2012, le scandale

du paiement des subventions et des problèmes de remboursement de la dette se sont conjugués pour faire baisser la demande de 21% en glissement annuel (-4,3 millions tm, soit un peu plus de 100 000 b/j)». « Mais cette glissade apparente de la demande sert à « évaluer la réalité » des chiffres de la demande nigériane, qui ont été faussés par la double comptabilisation frauduleuse d’importations », prévient le communiqué. Malgré cet apparent ralentissement temporaire de la croissance de la demande africaine en produits pétroliers, le Citac prévoit une forte croissance, de 3,9% par an, qui conduira à une hausse de 60% de la demande totale d’ici à 2025. Cela représente une progression de 2,1 millions b/j de la demande. L’Afrique subsaharienne con-

tribuera à concurrence des presque deux-tiers à la hausse, soit à hauteur de 1,3 million b/j et l’Afrique du Nord à hauteur 0,8 million b/j. Le Citac conclut : « L’investissement dans les infrastructures est primordial pour répondre aux besoins en produits pétroliers nécessaires à la croissance économique de l’Afrique. Même si d’autres sources d’approvision-

nement comme le gaz, le charbon et l’hydroélectricité remplacent une partie de la demande pétrolière dans les secteurs de l’électricité et de l’industrie, les carburants de transport restent exclusivement à base de pétrole et un approvisionnement fiable et à des prix compétitifs est un prérequis important à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. »


GLOBE

MERCREDI 27 MARS 2013 EDITION 122 | CAPITAL

< 31

PARTENARIAT

Les Brics se penchent sur l'Afrique L

es dirigeants des pays émergents des Brics se réunissent, hier et aujourd'hui, à Durban, en Afrique du Sud, avec notamment au programme le partenariat avec l'Afrique et la création d'une banque de développement commune, qui leur permettrait de se passer de la Banque mondiale. Les discussions de ce cinquième sommet annuel, réunissant Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud tourneront cette année autour du thème : « Les Brics et l'Afrique : un partenariat pour le développement, l'intégration et l'industrialisation ». Derrière le discours politique unificateur, qui consiste à dire que les Brics doivent constituer une force économique et politique pour s'affranchir des puissances occidentales se dissimulent cependant des appréhensions africaines. « Si nous prenons le chemin d'un accord de libre-échange, nous nous mettons à la merci d'un flux d'importations bon marché de Chine, qui ne sera pas bénéfique pour l'industrialisation de l'Afrique du Sud », note ainsi Nomaxabiso Majokweni, patron de BUSA, puissante organisation patronale sud-africaine, cité par les médias mardi. LE « COLONIALISME » DE LA CHINE EN AFRIQUE La journée doit justement démarrer pour le président sudafricain Jacob Zuma par la réception de son homologue chinois Xi Jinping dans le cadre d'une visite d'État à Pretoria, avant que les deux hommes se rendent à Durban (est) où Jacob Zuma doit s'entretenir en particulier avec la Brésilienne Dilma

Les dirigeants des cinq pays émergents - le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud - se réunissent depuis hier à Durban

UNITÉ. Photo souvenir des leaders des pays Brics lors du 4e sommet annuel, en 2012, à Delhi

Rousseff puis le Russe Vladimir Poutine. C'est en fait l'implantation massive en Afrique de la Chine, le géant des Brics, qui pose question, certains estimant que la Chine n'est plus un pays émergent, et que ses relations économiques avec le continent s'apparentent désormais à une nouvelle forme de colonialisme. Soucieux de leur indépendance, le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, qui rassemblent 43 % de la population et produisent le quart du produit intérieur brut (PIB) de la planète, veulent se doter d'institutions et méca-

LA BANQUE d'Espagne anticipe une contraction de 1,5% de l'économie espagnole cette année, se montrant ainsi beaucoup plus pessimiste que le gouvernement. Selon l'institution, le taux de chômage atteindra un nouveau record à 27,1%, contre 26% actuellement. La Banque d'Espagne a estimé mardi que la récession dans le pays allait s'aggraver en 2013, et que le taux de chômage, qui touche déjà plus d'un quart de la population active , allait poursuivre sa hausse. La quatrième économie de la zone euro devrait voir cette année son produit intérieur brut reculer de 1,5% et

nismes communs leur permettant de contourner un système mondial actuellement dominé par l'Occident, du Fonds monétaire international (FMI) à la Banque mondiale en passant par les agences de notation. Le premier point sur leur agenda est la création d'une banque de développement chargée de financer des infrastructures, en s'affranchissant de l'avis de la Banque mondiale. 4 400 MILLIARDS DE DOLLARS DE RÉSERVES DE CHANGE L'Afrique du Sud, petit poucet du groupe (avec un PIB

de 390 milliards de dollars contre 8 250 milliards pour la Chine), milite pour accueillir le siège de cette banque. Dans l'espoir de financer son ambitieux programme d'infrastructures et plus généralement les projets de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC). La presse rappelait mardi que le pays est nettement mieux placé que ses quatre partenaires en termes d'évaluation de son système d'audit et de reporting, et surtout que le secteur bancaire sud-africain est considéré comme nettement plus sain.

ESPAGNE

La récession va s'aggraver en 2013 son taux de chômage atteindre 27,1%, selon le bulletin mensuel de la banque centrale. « L'important effet d'entraînement, lié à la baisse prononcée de l'activité à la fin de l'année 2012, fait que, malgré le profil d'amélioration progressive des taux trimestriels du PIB, notre prévision pour l'ensemble de l'année 2013 soit

une chute légèrement supérieure à celle enregistrée au cours de l'exercice précédent », explique la banque centrale. Retombée en récession depuis la fin 2011, l'Espagne a vu son PIB reculer de 1,37% en 2012. La baisse d'activité a été particulièrement accentuée au cours du quatrième trimestre, avec un repli du

Citant un rapport annuel du Forum économique mondial portant sur 144 pays, le supplément économique du Star notait mardi qu'en terme de solidité des banques, l'Afrique du Sud arrive en seconde position derrière le Canada, alors que le Brésil est 14e, l'Inde 38e et la Russie 132e. La nouvelle banque devrait être dotée d'un capital de départ de 50 milliards de dollars, 10 milliards par pays. Une somme qui, a récemment souligné la Standard Bank sud-africaine, ne sera pas forcément évidente à réunir pour Pretoria, puisque ces 10 milliards de dollars représentent 2,5 % de son PIB, contre 0,12 % de celui de la Chine. Les Brics pourraient aussi mettre en réserve une partie de leurs fabuleuses réserves de change - 4 400 milliards de dollars, selon Pretoria, aux trois quarts détenus par Pékin - pour s'entraider en cas de choc conjoncturel. Le pot commun serait doté de 240 milliards de dollars, qui leur permettraient d'éviter un recours au FMI. Les cinq pays ont aussi dans leurs cartons une agence de notation, un mécanisme de réassurance, un conseil d'entrepreneurs, une classification maison des universités... On évoque également un câble sous-marin permettant de transmettre des données à haut débit du Brésil à la Russie via l'Afrique du Sud, l'Inde et la Chine, un projet à 1,2 milliard de dollars.

SOURCE : INTERNET

PIB de 0,8%. Pour 2013, le gouvernement prévoit officiellement une baisse du PIB de 0,5%, mais le chef du gouvernement Mariano Rajoy a annoncé qu'il réviserait cette prévision au mois d'avril. Le déficit budgétaire devrait représenter 6% du PIB en 2013, alors que l'Europe a fixé à Madrid un objectif de 4,5%. La banque centrale prévoit que l'économie espagnole connaisse ensuite « un rebond modeste en 2014 », avec une croissance de 0,6%, et que le chômage amorce un léger repli, pour terminer l'année 2014 à 26,8% de la population active. SOURCE : INTERNET



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.