LUMIA 920 : LE NOUVEAU FLEURON DE NOKIA
Vous possédez déjà un smartphone ? Peut-être bien que oui, mais est-ce une Lumia ? Si tel n’est pas le cas, peut-être faudrait-il songer à en acheter un. HM Rawat a dévoilé, jeudi dernier, les derniers-nés de la famille Edition 124 – Mercredi 10 avril 2013
LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU
Votre hebdomadaire à Rs 15
MARCHÉ FINANCIER
VINESH CHINTARAM, ARCHITECTE ET URBAN PLANNER
QUAND ON VOUS PROMET DE L’ARGENT FACILE ET IMMÉDIAT
« FAISONS CONFIANCE AUX EXPERTS LOCAUX »
Ouvrez n'importe quel site internet et on vous parie que vous allez tomber, sept fois sur dix, sur une annonce vous incitant à trader sur le Forex. Les gains annoncés, témoignages à l'appui, sont tentants
Avec d'autres confrères architectes, Vinesh Chintaram a silloné les endroits touchés par les grosses pluies du samedi 30 mars dernier. Le représentant local des Architectes Sans Frontières est très critique de la culture de construction à Maurice. Autorités comme habitants, dit-il, sont autant responsables des dégâts causés au patrimoine naturel du pays. Plaidoyer pour une gestion rationnelle de l'espace urbain
NAVIN BEEKARRY AU FINANCIAL STABILITY BOARD DU G-20
De passage à Maurice la semaine d'avant, le premier directeur général de l'Independent Commission Against Corruption (Icac) a consacré une pause-café à Capital pour nous parler de sa nouvelle mission au Financial Stability Board du G20, ainsi que de son livre, fraîchement publié aux Etats-Unis et en Europe
SUCCESSION
THE ENRON DEBACLE
AFFAIRE WHITEDOT
POUR MOURIR EN PAIX, PLANIFIEZ !
CULTURE DOES MATTER
LA FSC FERMERAIT-ELLE LES YEUX SUR LES ACTIVITÉS DE SUNKAI ?
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FINAL REPORT
MERCREDI 10 AVRIL 2013 CAPITAL | EDITION 124
EXPERTISE
NAVIN BEEKARRY
au Financial Stability Board du G-20 De passage à Maurice la semaine d'avant, le premier directeur général de l'Independent Commission Against Corruption (Icac) a consacré une pause-café à Capital pour nous parler de sa nouvelle mission au Financial Stability Board du G20, ainsi que de son livre, fraîchement publié aux Etats-Unis et en Europe
▼ RUDY VEERAMUNDAR
V
êtu de jeans, d'un tee-shirt et d'un blouson pour braver le froid naissant de Phoenix, Navin Beekarry est difficile à reconnaître. Surtout quand le souvenir qu'on a de lui renvoie à l'homme de fer de de la commission anti-corruption. La barbe n'y est plus et le visage austère a fait place à un look cool, petite barbiche et tout... L'ancien Assistant Solicitor-General et directeur des poursuites publiques par intérim s'approche avec un gros bouquin, dont il est l'auteur, sous les bras. Mais surtout, il sourit d'un sourire qui laisse penser que quitter la commission anticorruption, et Maurice par là même, lui a fait du bien. Il a fini par comprendre que l'habit ne fait pas le moine. L'homme vit maintenant aux States, une terre d'opportunités. Et quelle opportunité ! Outre la prestigieuse Harvard Law School, où il a passé une année, et la George Washington University Law School, où il est attaché à la faculté de droit, Navin Beekarry a depuis peu entendu un appel auquel il
ne pouvait résister : « G20 Wants You ! » C'est ainsi qu'outre le café et quelques friandises à l'Arabica, au centre commercial de Phoenix, nous avons pu apprécier l'étendue de ses nouvelles responsabilités au sein du Financial Stablility Board (FSB) du G-20, dans le contexte des initiatives internationales prises après la crise financière globale de 2007-2008. Il a ainsi été question de son travail sur les normes internationales de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, ainsi que la lutte contre la corrupQU’EST-CE QU’UN LEI GLOBAL ? L’identificateur d’une entité légale (LEI) est un code de référence permettant d'identifier une entité légalement distincte qui s’engage dans une transaction financière. Actuellement, il n'y a pas de système d'identification global unifié pour les entités légales à travers les marchés et les juridictions. Afin de pouvoir procéder à l’analyse du risque systémique, il est donc devenu indispensable, pour sauvegarder la stabilité du système financier international, de créer et de tenir à jour un identifiant de norme internationale pour les entités juridiques.
tion, tant au niveau international que national. RENFORCER LA TRANSPARENCE « Avez-vous rajeuni ? Vous semblez... euuh... moins vieux », lance-t-on maladroitement. « La spiritualité et la méditation mon cher », répond-il avec, décidément, un sourire qui ne le quitte plus. On se serre la main, formule de politesse, on parle des nouvelles du temps pour briser la glace... Puis les cafés arrivent. Impossible de différer plus longtemps. Et cette nomination au G20 Monsieur Beekarry ? Dans un ton plus sombre et formel, il explique alors qu'il a récemment été nommé au Financial Stability Board (FSB) du G20, institution internationale ayant pour responsibilité de mettre à exécution les décisions du G20. Elle a été établie afin de corriger les faiblesses des systèmes économiques et de développer et mettre en œuvre les politiques de régulation et de supervision dans l’intérêt de la stabilité financière. La responsabilité de Navin Beekarry sera, à ce titre, de coordonner et de présider à l'un des trois 'working groups'
La responsabilité de Navin Beekarry sera de coordonner et de présider à l'un des trois 'working groups' - regroupant environ 300 représentants de firmes financières, d'universités et d'ONG - sur le projet de Legal Entity Identifier (LEI), qui concerne la mise en oeuvre d'un plan pour faciliter un système global d’identification des entités financières à travers le monde
FINAL REPORT
MERCREDI 10 AVRIL 2013 EDITION 124 | CAPITAL
- regroupant environ 300 représentants de firmes financières, d'universités et d'ONG - sur le projet de Legal Entity Identifier (LEI), qui concerne la mise en oeuvre d'un plan pour faciliter un système global d’identification des entités financières à travers le monde. Il est à souligner ici que les groupes de travail sont constitués autour d'une plateforme secteur privé-académiques-ONG, mis sur pied par le FSB sous l’egide du G20. Celle-ci a en effet fait appel à l'expérience du secteur financier et des universitaires pour travailler en étroite collaboration avec le groupe de régulateurs. « Les trois 'working groups' travaillent sur le cadre légal et institutionel, la dimension opérationnelle, et la dimension relationnelle entre les entités financières du projet LEI. Ma responsabilité précise dans ce cadre est de présider le 'working group' sur une évaluation des liens entre les sociétés opérant sur l’ensemble des marchés, avec toutes sortes d’instruments financiers. Cette dimension relationnelle entre les entités financières est cruciale et c’est ce qui va fournir la base et le moyen d’analyser, dans les court, moyen et long termes, les risques systémiques. A titre d’exemple, les liens qui existent entre les entités et leurs subsidiaires à travers le monde
deviennent un aspect important dans l’étude du risque systémique », explique l'ancien directeur général de l'Icac. Pour le chercheur en matière de réglementation financière, la récente crise financière a mis en évidence la nécessité de renforcer la transparence et les réglementations sur les marchés financiers, à travers une analyse approfondie des risques que font peser les entités sur le système à travers les différentes catégories d’actifs et de régions. L’identification, avec précision et exactitude, des entités juridiques impliquées dans des transactions financières, est ainsi devenue cruciale pour les organismes publics de réglementation. « RISQUE SYSTÉMIQUE » « The name of the game is now systemic risk (risque systémique). Le projet LEI se situe dans le contexte très précis des soucis de la communauté internationale concernant la transparence au niveau des risques que contiennent les transactions financières souvent très complexes », ajoute-t-il. Pour l'expert du G20, dans l'éventualité d’une crise financière imminente, passer six jours à retracer les contreparties et les risques serait trop long. Or, six mois ont été nécessaires pour pouvoir retracer les risques et contreparties impliqués dans
les transactions financières suite à l'effondrement de la firme Lehman Brothers en 2008, et cela sans grand succès. Navin Beekarry fait ainsi ressortir que les régulateurs financiers et les directeurs du secteur privé ont été incapables d'évaluer rapidement l'étendue de l'exposition des participants au marché à Lehman Brothers, ou encore d'explorer rapidement et entièrement comment le vaste réseau de participants au marché était connecté. « Le système LEI est bénéfique aux multiples utilisants, tels les firmes financières, les ONG, les organismes de réglmentation financière, les chercheurs et académiques... bref, ceux qui ont un intérêt à étudier les systèmes financiers internationaux et le risque systémique. Il permet aux firmes financières, par exmple, de connaître leurs clients et de procéder, en interne, à des analyses du risque et à des 'stress tests'. Vu l’importance grandissante du secteur financier à Maurice et l’implantation d'entités dans le secteur financier, il est inévitable que cette initiative ait des implications pour le pays. Avec un secteur financier qui se développe dans une perspective régionale et globale, ainsi que la participation de firmes internationales dans le secteur, les entités financières auront pour responsabilité d’appliquer le systeme LEI », fait-il comprendre.
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LA MÉTHODOLOGIE 2013 DU GAFI Le GAFI (Goupe d'Action Financière), organisation internationale mise sur pied par le G7 en 1989, a pour responsabilité de développer les normes internationales de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. En février 2012, ses normes – AML/CFT (anti-money laundering and combating the financing of terrorism) – ont été révisées, et en mars 2013 ,le GAFI a complètement modifié sa méthodologie d’évaluations mutuelles des pays. Ces deux modifications sont d’une importance cruciale pour Maurice, car à partir de novembre 2013, tous les pays seront soumis à une évaluation rigoureuse des nouvelles normes sur la base de la nouvelle méthodologie. La révision des standards internationaux du GAFI impliquent des changements radicaux, telle l’adoption d’une approche basée sur une analyse des risques de blanchiment et de financement du terrorisme dans le pays et les secteurs financiers et non-financiers. C’est ce qu’on appelle l’approche 'risk-based'. Cette nouvelle approche aura des implications non seulement pour les États, mais aussi pour les secteurs financier et non-financier. Ce qui implique que les responsabilités des firmes financières et non-financières quant à la mise en place d’un système anti-blanchiment et anti-financement du terrorisme, sont appelées à être revues.
NAVIN BEEKARRY, ANCIEN DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'ICAC
« Nous avons une approche mimimaliste du financement politique » L'ancien patron de la commission anti-corruption est d'avis que le phénomène de la corruption est bien plus complexe qu'on ne le pense. Pour lui, on doit tirer des leçons, de façon objective, du passé ❚ Comment l'expert du G-20 que vous êtes voit-il
l'avenir du secteur financier mauricien ? La stratégie économique de Maurice est de renforcer son système de services financiers comme un des pilliers de l’économie mauricienne. De ce fait, l’importance grandissante du secteur financier implique une plus grande visibilité de ce secteur au niveau global, ce qui implique l’implantation d'entités financières internationales dans le secteur financier mauricien et la conduite de transactions internationales à travers ces sociétés. Il est donc inévitable que l’initiative Legal Entity Identifier (LEI) ait des implications pour le secteur financier par le biais de la participation des firmes internationales dans ce secteur. Avec un secteur financier qui se développe dans une perspective régionale et globale, et la participation de firmes internationales dans le secteur, les entités financières auront pour responsabi-lité de se mettre en conformité avec la nouvelle initiative globale. ❚ Parlez-nous de votre livre...
Mon livre sur la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme se situe dans le contexte d’une expérience acquise tant au niveau international que national. Mon expertise en matière de lutte contre la corruption, le blanchiment et le financement du terrorisme s’est considérablement accrue quand j’ai travaillé au FMI, à la Banque mondiale et à l'UNODC (Ndlr : United Nations Office on Drugs and Crime) et que j’ai eu l’occasion de travailler dans plusieurs pays et avec des institutions internationales. C’est cette expérience qui est à la base de mes recherches en vue de publier un livre sur ces sujets. Ce livre est une compilation des recherches sur la lutte AML/CFT (Ndlr : Anti-money laundering/Combat-
ing the financing of terro-rism) dans la perspectve précise des défis associés à la mise en place des systèmes AML/CFT dans des pays et les 'compliance gaps' dans les normes internationales. J'y fais une analyse critique des modifications apportées aux recommandations du GAFI (Ndlr : Goupe d'Action Financière) de 2012. C’est un travail basé sur mon expérience et mes analyses de ces normes et de leur mise en application dans les pays. ❚ De l'Icac au G-20, en passant par Havard, votre
perception du phénomène de la corruption a-t-elle évoluée ? Le problème de la corruption, et de la stratégie de lutte contre la corruption, est beaucoup plus complexe qu’on ne le pense. Il exige une analyse et une approche holistique. Il y a un ensemble de facteurs qui sont critiques dans l’evaluation du succès de cette stratégie de lutte. Même le mot succès dans la lutte contre la corruption est subjectif et ambigu. Nous devrions pouvoir dépasser les limites de nos analyses, regarder en face les facteurs clés et apprendre de nos expériences. Nous avons l’avantage d’avoir une petite histoire dans ce domaine et on devrait pouvoir en tirer les leçons de façon objective. Par exemple, dans une entrevue passée, j’avais déjà signalé la dimension du financement politique dans la lutte contre la corruption, qui n’est qu’un aspect. A Maurice, j’ai constaté que même par rapport à cette dimension, nous nous bornons à une approche limitative et « minimaliste », qui se résume à une proposition d’une déclaration formelle des « contributions ». Ce n'est là qu'un aspect du problème du financement politique. C’est un sujet qui me fascine, car j’ai eu le privilège d’être « on the frontline » et je continue à travailler sur le sujet. On y reviendra un autre jour peut-être.
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ACTA PUBLICA
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ANALYSE
FMI :les réformes du système de pension insuffisantes Le Fond monétaire international (FMI) a rendu publiques la semaine dernière les conclusions des discussions portant sur l'Article IV Consultation avec Maurice. Capital s'intéresse à deux chapitres particuliers du rapport : la réforme du système de pension et la situation bancaire ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
L
a pension universelle de base pourrait déclencher des déséquilibres, appréhende le FMI. « Basic Retirement Pension (BRP) imbalances will remain around 2.2 percent of GDP until 2030, when they are expected to decline as a share of GDP given the assumptions about the adjustment of benefits in line with CPI. This assumption reflects current policies, but might be difficult to sustain politically as the economy grows and pressures to increase the real value of pensions materialize », peut-on lire dans le document de 76 pages. Le FMI observe que les prestations de pensions des fonctionnaires représenteraient un fardeau croissant sur le long terme. Selon lui, ces déséquilibres pour les travailleurs du secteur public augmenteraient d'environ 1 % du Produit
intérieur brut (PIB) en 2015 à près de 3 % d'ici 2045. Les réformes adoptées et mises en place cette année aideront à attenuer ces déséquilibres, note le FMI, qui émet toutefois des réserves. « The new system will generate savings only in about 30 - 40 years because until then retirees will be in the old system. During the transition, imbalances will be higher than presented, as the government contributes to the new system and pays pensions under the old system », expliquent les rédacteurs du rapport. Le FMI, une fois de plus, estime nécessaire une réforme plus poussée du système de pension. Car si les récentes réformes du système de pension devraient contribuer à réduire les déséquilibres à long terme, elles ne suffisent pas. « In addition, there will be some transition costs that will need to be financed in a context of limited fiscal space. The sus-
NOCES
Octobre 2012, décembre 2012... Mars 2013. Il s'est enfin décidé. Le chouchou de la rédaction a dit un grand ‘oui’ à sa chère Fatima devant ses parents et ses amis le samedi 30 mars. Capital présente ses meilleurs voeux aux nouveaux mariés, Monsieur et Madame Jamirouddin Yeadally
tained increase in the current account deficit in Mauritius over the past decade is largely explained by a fall in national savings. In this context, the pension system might play an important role in increasing savings and the recent reform of the civil servants pension system provides an opportunity to reexamine the entire public system holistically », fait observer le FMI. Est aussi recommandée une hausse des taux de cotisation de la National Pension Fund (NPF) en vue d'accroître l'épargne nationale et de fournir une meilleure protection sociale à ceux qui en ont besoin. De même que l'inclusion obligatoire des self-employed dans le système de pension, ce qui devrait contribuer à stimuler l'épargne. Le secteur bancaire fait également l'objet d'une attention particulière de la part du FMI. Système qualifié de solide, même s'il comprend des failles au niveau
des crédits et des risques de manque de liquidité. « Results suggest that larger banks in Mauritius are healthier than smaller banks. Large banks appear to have higher capital adequacy requirement (CARs), better asset quality, and are more profitable. When compared to the large international banks, the results show that the financial health of the larger Mauritian banks is similar to or slightly better than the international banks in the reference group, while the smaller banks appear relatively less healthy », indique le rapport. A noter que les prévisions du FMI en ce qui concerne la croissance économique de Maurice est de 3,7 % pour cette année et 4,4% pour 2014. Le taux d'inflation serait de l'ordre de 6% pour cette année et 5,1% pour l'année prochaine.
LOIS DU TRAVAIL
Les syndicats ne lâchent pas prise A L'AUBE du passage des amendements aux lois du travail, les membres de la General Workers Federation (GWF) et ceux du Joint Negotiating Panel (JNP) ont participé à la manifestation organisée à Port-Louis. Ils se sont ensuite dirigés vers le Centre social Marie Reine de la Paix. Devant une salle comble, Serge Jauffret, Devanand Ramjuttun et Ashok Subron ont, parmi d'autres, pris la parole. Quant aux députés du MSM Nando Bodha et Showkutally Soodhun, arrivés sur les lieux troisquart d'heure avant la fin, ils ont été chahutés. La première revendication des syndicats est qu'on ne touche pas à leur droit de grève et de déclarer litige, qu'ils considèrent comme une garantie de pouvoir se défendre le cas échéant. Les amendements que le ministre du Travail, Sha-
ARGUMENT. Pour les syndicalistes, les amendements proposés par Shakeel Mohamed priveront les travailleurs de leurs droits légitimes
keel Mohamed, veut apporter à l'Employment Relations Act et l'Employment Rights Act, ont été qualifiés de « un chantage ignoble » par Ashok Subron. Pour ce dernier, les employés sont appelés, par exemple, à obtenir un 'nightshift allowance' ou un 'maternity leave' en échange de leurs droits légitimes. Certains accusent également le ministre de faire le jeu de la Mauritius Sugar Producers Association (MSPA), alors que d'autres affirment
qu'il a un agenda caché, vu son empressement à faire voter les amendements. Les syndicalistes ont aussi dénoncé l'approche du gouvernement qui, disent-ils, est aux antipodes de la lutte en faveur des travailleurs menée par les fondateurs du Parti travailliste. La GWF et la JNP demandent ainsi l'organisation d'une table ronde réunissant des délégués syndicaux et des experts internationaux, notamment ceux de l'Organisation internationale du
travail. Les deux plateformes syndicales ont également contacté la plus grande compagnie sucrière européenne – Südzucker – approvisionnée entre autres par Maurice, pour la tenir au courant de la tournure des événements. A noter qu'un document de 25 pages sur les répercussions des amendements proposés a aussi été envoyé à tous les députés.
V.V.
ACTA PUBLICA
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AFFAIRE WHITEDOT
La FSC fermerait-elle les yeux sur les activités de Sunkai ? ▼ HERRSHA LUTCHMAN-
BOODHUN
Q
uestion : est-il permis de faire de la publicité par rapport à des produits financiers ? Placer un billboard pour présenter ses produits ce n'est pas comme placarder une affiche politique invitant au meeting du 1er Mai. Tout est régulé par la Financial Services Commission (FSC). « Une fois, un de nos billboards ne comportait pas le disclaimer obligatoire. Des officiers de la FSC ont pris contact avec nous le lendemain, et nous avons dû enlever le billboard illico presto », raconte un Investment Adviser. Les règlements sont, en effet, très stricts : Il faut soumettre au régulateur les wordings exacts qui vont accompagner les publicités sur les billboards ou dans les médias. Sans oublier un disclaimer qui doit être visible, explique un directeur d'une agence financière. Le processus peut prendre un mois, voire un mois et demi. La FSC ajoute également sa part de disclaimer qui stipule qu'elle « does not vouch the financial soundness of the product ». Or, le billboard de Sunkai, à l'avenue Sivananda, n'a ni été approuvé par la FSC ni comporte-t-il un quelconque disclaimer, bien qu'il propose un placement
ECOBRIEF
L’emploi stagne DANS SON dernier Ecobrief, publié hier, la Mauritius Employers' Federation (MEF) parle de légère amélioration des chiffres de croissance économique. Toutefois, le marché du travail est considéré fragile. L'économie mauricienne va, certes, croître par 3,5 % en 2013, selon les dernières estimations de Statistics Mauritius. Si ce taux est supérieur aux 3,3 % de 2012, néanmoins il est inférieur à la prévision initiale de 3,7 % pour cette année. Les services financiers et d'assurance, d'information et de la communication devraient être les principaux contributeurs à la croissance du Produit intérieur brut (PIB) en 2013, selon les observations de l'organisation patronale. Par ailleurs, l'investissement privé devrait augmenter par 1,9 % tandis que l'investissement public devrait se
PHOTO : NICHOLAS LARCHÉ
Un billboard vantant les poduits de Sunkai, une filiale de Whitedot Co Ltd, ne passe pas inaperçu, à l'avenue Sivananda, en direction de l'Indira Gandhi International Cultural Centre. « You dream it, we will build it », dit le slogan du billboard, avec à l'arrière-plan les tours de La Bastille.
OBSERVATION. Le billboard incitant les gens à investir dans la compagnie Sunkai est toujours présent à Phoenix. Photo prise hier après-midi
public, donc un produit financier qui tombe sous la responsabilité de la commission. Il stipule tout simplement « Invest in Sunkai Company ». La FSC dispose d'un Surveyance Department dont le rôle est justement de monitor les produits financiers sur le marché. SUNKAI OPÉRAIT SANS LICENCE Autre anomalie relevée par les observateurs du monde financier : les représentants de la compagnie incriminée (en tant que Investment adviser) ne possédaient pas de licence appropriée. Dans le Securi-
contracter par 4,3 %. La contribution de l'investissement total, en termes de pourcentage, au PIB poursuit sa tendance à la baisse, passant à 22,2 % en 2013, comparativement à 23 % en 2012 et 24 % en 2011. La situation du marché du travail demeure mitigée, selon la MEF, avec seulement 800 nouveaux emplois dans les grands établissements l'année dernière. Tandis que les petites entreprises avec moins de 10 employés ont recruté 8 300 personnes pour la même periode. La population des travailleurs est donc à 568 800. Par contre, le nombre de chômeurs a augmenté de 2 200 en 2012 pour arriver à 48 300. Ce qui démontre que le taux de chômage est en hausse pour la quatrième année consécutive, observe la MEF. Les analystes de l'organisation patronale craingnent que cette tendance ne perdure cette année encore, à moins d'une amélioration significative par la création d'emplois pour compenser les pertes et absorber un nombre croissant de nouveaux arrivants sur le marché du travail.
ties (Licensing) Rules de 2007, il est stipulé que « No individual shall carry out any of the securities of an investment adviser unless he is licensed as a representative of the investment adviser ». Ainsi, chaque représentant doit posséder une licence à titre individuel après avoir satisfait les conditions imposées par la FSC en terme de qualifications et d'expérience. La FSC est censée assurer la « Protection of Consumers of Financial Services and Financial Products », selon Le Financial Services Act. L'article 32 de ladite loi, sous le titre 'Advertisement', stipule : « No
person, other than a person licensed, authorized or approved under a relevant Act, shall publish or cause to be published an advertisement in connection with the conduct of an activity or provision of a service which requires a licence, approval, authorization or registration under a relevant Act. […] No person licensed, authorized or approved under a relevant Act, shall publish or cause to be published an advertisement in connection with the conduct of an activity or provision of a service which requires a licence, approval, authorization or registration under a relevant Act in a manner which is unclear, false or misleading in any material particular. […] Where the Commission is satisfied that a person has contravened this section, it may direct the person to immediately cease or modify the advertisement ». SILENCE DE LA FSC A l'heure où nous mettions sous presse, hier après-midi, le directeur de communication de la FSC était toujours en réunion, et n'était pas donc disponible pour une réaction que nous avions sollicité depuis le matin. Capital publiera certainement les explications de la FSC dans sa prochaine édition, si le chargé de communication veuille bien communiquer.
AFRITAC SUD
Le centre du FMI en pleine mutation DANS LE cadre de la collaboration régionale, deux agents du fisc des îles Comores sont actuellement à Maurice pour suivre un programme de formation d'un mois sur l'administration fiscale et des revenus à la Mauritius Revenue Authority (MRA). Ce programme, initiative de l'Africa Regional Technical Assistance Center South (AFRITAC Sud), en collaboration avec la haute commission australienne à l'île Maurice, a été lancée lundi matin, au siège de la MRA. Le but est d'aider au renforcement des capacités des pays de la région, ainsi que de promouvoir le partage des connaissances. Paralèllement, AFRITAC Sud, créé en juin 2011, est en bonne voie pour doubler ses activités d’assistance technique et de formation au cours de cette année. Réuni durant deux jours, soit les 5 et 6 avril derniers, à Windhoek,
en Namibie, les membres du Steering Commitee de ce centre qui tombe sous la tutelle du Fonds monétaire international (FMI) sont arrivés à la conclusion que les progrès enregistrés compte tenu de ses objectifs à moyen terme pour l'exercice financier qui prendra fin le 30 avril prochain sont satisfaisants. Le comité a ainsi approuvé le programme de travail du centre pour la prochaine année financière, qui débutera en mai. Les membres accueillent par ailleurs favorablement le financement additionnel récemment obtenu des fonds de l'Union européenne (EU) pour la région de la Southern African Development Community (SADC). Avec un tel appui financier, AFRITAC Sud compte en effet intensifier ses activités et renforcer ses capacités durant l'année à venir.
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ENTRETIEN
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VINESH CHINTARAM ARCHITECTE ET URBAN PLANNER
« Faisons confiance aux experts locaux »
Avec d'autres confrères architectes, Vinesh Chintaram a silloné les endroits touchés par les grosses pluies du samedi 30 mars dernier. Le représentant local des Architectes Sans Frontières est très critique de la culture de construction à Maurice. Autorités comme habitants, dit-il, sont autant responsables des dégâts causés au patrimoine naturel du pays. Plaidoyer pour une gestion rationnelle de l'espace urbain ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
inondations du 30 mars dernier, si on parlait un peu de Portlouis. La ville a-t-elle été mal construite ? Il faut, pour cela, remonter l'histoire. La ville de Port-Louis a été conçue par les Français, dans les années 1700, avec la vision du gouverneur Mahé de Labourdonnais. Ils étaient très conscients de ce qu'ils étaient en train de développer, et il faut le dire, la ville a été très bien conçue, très bien développée, avec les structures qu'il fallait. PortLouis, à cette époque, avait une densité de construction bien adaptée. Sauf que l'évolution ne s'arrête jamais. Arrive ensuite la période britannique. Le développement s'est fait en fonction de l'évolution de la communication terrestre, principalement des voies ferrées. Enfin, la période post-indépendance a été significative et assez remarquable en termes d'infrastructures. Dans les années 1980, le gouvernement met sur pied un National Development Plan. C'est un document qui a été très bien initié, mais qui n'a pas évolué. C'est-à-dire qu'il a représenté un point de départ, mais il est demeuré au stade théorique. On peut l'améliorer. Il y a eu des tentatives dans ce sens, mais elles sont insuffisantes. Ce qui fait défaut actuellement à Maurice, c'est une réflexion regroupant les diférents acteurs tels les architectes, les urbanistes, les architectes-urbanistes, les planners, les ingénieurs... ❚ L'urbanisme est une notion très
peu connue à Maurice... Je cite l'exemple de la France où il existe un Plan Local d'Urbanisme, appelé Plan d'Occupation des Sols auparavant. On n'a pas un tel plan à Maurice. A travers ce plan, les autorités françaises orientent l'aménagement du territoire, en définissant les usages du sol et les
PHOTO : N.A.E
❚ Avant d'aborder l'actualité des
possibilités de construire sur chaque terrain. Par exemple, elles décident sur quelle densité et quelle superficie bâtir des habitations, le nombre d'occupants sur un territoire, le nombre d'aires de stationnement, le nombre de véhicules qui peut circuler dans tel ou tel endroit... Dans le passé, Halcrow Group avait déjà proposé des plans par rapport au développement du sol, mais il n'a pas été utilisé convenablement. Prenons tout cela sur une note plutôt positive sachant que le gouvernement avait, à l'époque, ressenti le besoin de tels documents que ce soit Halcrow ou le plan de développement national. Par contre, ce qui nous embête, c'est quand les autorités font toujours appel à des consultants étrangers. Leurs rapports sont de bonne qualité, nous n'en disconvenons pas, mais ce ne sont pas des
BIODATA Vinesh Chintaram est diplômé en Ingénierie Architecte DPLG (PA) et Urban Planner de formation. Il est aussi le Managing Director de ViNARCHZ (Mauritius) Limited, membre du Professional Architects' Council (PAC) à Maurice et le director de Green Africa Awards. Il est également le président de la Mauritius Association of Architects (MAA).
documents pratiques. Alors qu'à Maurice nous avons des experts locaux pour répondre aux exigences présentes et futures. Nous constatons et vivons quotidiennement ces situations. Nous avons une idée de ce qu'il faut faire là où il faut. ❚ On veut décentraliser les acti-
vités de la capitale comme une des mesures de décongestion
routière. Avons-nous réussi à votre avis ? Personnellement, je me suis positionné contre ce principe. Prenons le corridor nord-sud, le seul Motorway reliant les deux extrêmes. PortLouis est un pôle de développement, et on a eu tendance à dire qu'il faut décentraliser. On s'est retrouvé avec Ebène Cybercity qui ne cesse de se développer. Mais entre les deux pôles - Port Louis et Ebène - , il devait y avoir des Buffer Zones, c'est-à-dire des espaces verts qui n'ont pas uniquement un rôle d'embellissement, mais ont aussi un rôle stratégique en matière de développement. Prenons l'exemple des cinq villes – Port-Louis, Curepipe, Vacoas, Beau-Bassin-Rose-Hill et QuatreBornes. Dites-moi, où commence l'une et où se termine l'autre ? Il est difficile d'y répondre car il existe un problème de délimitation. Les Buffer Zones servent à marquer une frontière pour mettre frein à un développement ; qu'il faut s'arrêter à telle ligne parce que juste après une autre zone débute. On n'a pas cette délimitation à Maurice. L'autoroute nord-sud exerce beaucoup de pression de développement sur Port-Louis. Avec le temps, le développement a commencé ailleurs. Nous avons aujourd'hui des bureaux et des industries à Pailles. A Réduit, des édifices sont bien implantés. Ebène affiche presque complet. De l'autre côte de la cybercité, ce sont des shopping malls bien animés. Mais il faut savoir qu'à Trianon il devait y avoir une Buffer Zone ! Il n'y en a pas aujourd'hui. Curepipe s'étend, avec, à hauteur du carrefour de La Vigie, des projets immobiliers qui commencent à pousser au milieu des forêts de ravenals. Nous n'avons aucune gestion spatiale, ou alors une mauvaise gestion de l'espace. Port-Louis est une ville très dense. Il y a beaucoup de démolitions de bâtiments de petite densité pour faire de la place à des
ENTRETIEN
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DÉVELOPPEMENT. Si la ville bâtie par les Français était adaptée en termes d’infrastructures, on ne peut en dire autant du Port-Louis d’aujourd’hui
édifices vertigineux. Dans le courant, nous avons perdu des patrimoines architecturaux, des bâtiments historiques. Tout cela face à des enjeux économiques. Au fil des années, nous n'avons plus pris en considération la capacité d'absorption de Port-Louis. Nous pouvons encore développer cette ville, certes, mais il faut revoir ses offres et ses limites. ❚ En tant que professionnel, avez-
vous maintenant une idée de la ou des causes des inondations du 30 mars qui ont causé la mort de onze de nos compatriotes ? Permettez-moi de préciser, avant d'aller plus loin, que je suis le représentant des Architectes Sans Frontières pour la région MauriceOcéan Indien. Avec un groupe d'architectes volontaires nous nous sommes rendus à Pointe-aux-Sables ce week-end, plus précisément à la Débarcadère et à Camp Firinga. Le constat est aberrant. Quand on est arrivé à Camp Firinga, on était carrément pied dans l'eau ! Mais je ne blâmerai pas totalement le gouvernement. Offrir des habitations à ces gens a été une louable initiative. Mais ce n'est pas tout. Il faut aussi mettre des infrastructures. Si les habitations ont été construites, par contre il n'y a que des tracés de route. Rien de plus. Et, le plus aberrant, c'est que ces tracés sont plus élevés que le terrain où se trouvent les habitations. En situation de pluies torrentielles, il n'y a aucun doute quant à une inondation ; parce que l'eau délaisse le tracé – puisqu'il n'y a aucun moyen d'évacuation – pour se déverser sur le terrain habitable. La partie habitée à Firinga est ce qu'on appelle un bas-fond total. Les eaux y vont directement parce qu'il n'y a pas de système de canalisation ou autre capacité d'absorption. Il y a urgence pour une réflexion à long terme pour ce quartier. ❚ La ville de Port Louis est en-
tourée d'une chaîne de montagnes. On aura noté que la région de Marie Reine de la Paix à Bell Village aura subi plus de dégâts que Montagne Coupé – Vallée Pitot. D’ailleurs les inondations ont affecté les rues Labourdonnais et La Poudrière. Des explications ? Port-Louis est une ville enclavée. Lors des grosses pluies toutes les eaux descendent vers le centre. Bien entendu, nous n'avons pas vécu pareille situation pendant ces cinquante dernières années. Je qualifierai – personnellement – cette situation de catastrophe naturelle. J'ai eu l'occasion de faire des
Si les autorités avaient mis sur pied un plan de planification pour cette région, et servi des interdictions de construction, des ordres de démolition ou proposé la délocalisation de ces habitants, il y aurait peut-être eu moins de dégâts à Canal Dayot tournées dans les régions affectées. J'ai constaté des drains existants, mais obstrués. Les autorités sont dépassées. Les habitants aussi sont à blâmer. Ils constatent probablement, mais ne font rien. Ou alors ils ont informé les autorités, mais celles-ci sont dépassées. J'ai visité des maisons, et dois dire, à mon avis, que la majeure partie des constructions sont illégales. Il existe différents types de construction dans un quartier, surtout près des montagnes. Les dernières pluies en ont drainé la surface. Qu'est-ce qui se passe ? Certains ont bâti des clôtures immenses sans prévoir un système d'évacuation ; dans d'autres cas, la clôture contribue à dévier l'eau vers la cour du voisin. J'ai constaté des fissures sur les
façades de plusieurs maisons. Les pluies n'en sont certainement pas la cause. La maison n'a tout simplement pas été bien façonnée, la fondation pas suffisamment solide. Ces gens habitent dans une région très fréquentée. Nombre de véhicules circulent ; la vibration du sol contribue aussi aux fissures. Des dégâts il y en a eu. Les autorités sont responsables, tout comme les habitants. D'autre part, il faut tenir en compte de la topographie de la région Marie Reine de la Paix. La structure des rues émane des anciennes structures urbaines françaises. Lors des averses, les rues deviennent des canaux. A Vallée Pitot, il y a un autre type de topographie. Notre équipe a aussi été à Tranquebar, et on doit dire qu'il n'y a pas eu de dégâts matériels. Tout cela pour dire que les gens doivent considérer qu'un bâtiment n'est pas isolé. Il faut considérer plusieurs paramètres en matière de planification. Les maisons dans la région Bell Village-Marie Reine de la Paix n'ont pas été conçues par des professionnels. ❚ Mais les propriétaires ont quand
même obtenu leur permis de construction... J'ai souvent pointé du doigt les procédés pour l'obtention des permis de construction des maisons.
Lorsqu'une personne se présente à la municipalité ou au District Council pour un permis, elle doit spécifier s'il y a une topographie importante. Mais vu que ces gens possèdent souvent un 'Title Deed', ils n'évoquent jamais la topographie. Les plans sont donc déposés comme si les bâtiments seront construits sur un terrain plat. Les autorités acceptent sans poser de questions, et les gens construisent. Je trouve qu'il y a un manque de personnel pour mener à bien ce travail et pour assurer un suivi approprié. ❚ Comment expliquez-vous le
phénomène Canal Dayot ? Observez une photo aérienne de la région de Canal Dayot. Vous constaterez que toute cette partie du quartier est considérée comme un Low-land, donc une zone naturellement inondable. Elle est prise des deux côtés par des rivières. Si les autorités avaient mis sur pied un plan de planification pour cette région, et servi des interdictions de construction, des ordres de démolition ou proposé la délocalisation de ces habitants, il y aurait peut-être eu moins de dégâts. Il est difficile de trouver des solutions rapides dans l'immédiat. Si nous avons à vivre un autre jour comme le samedi 30 mars dernier, il y a aura fort probablement les mêmes dégâts.
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FEU ROUGE
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Ouvrez n'importe quel site internet et on vous parie que vous allez tomber, sept fois sur dix, sur une annonce vous incitant à trader sur le Forex. Les gains annoncés, témoignages à l'appui, sont tentants
MARCHÉ FINANCIER
QUAND ON VOUS PROMET DE L’ARGENT FACILE ET IMMÉDIAT ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
«T
radez et gagnez jusqu'à 8 000 euros par mois » ; « Je gagne 5 000 euros par mois depuis que je fais du trading » ; « Besoin d'argent ? Faites du trading ». Qui ne se laisserait pas tenter par de telles annonces ? Si on ne met pas en cause l'intégrité de ces sites, toutefois, il faut pouvoir détecter le vrai du faux. Le Forex concerne le marché des devises. Une mise de départ peut quintupler. Mais cet effet de levier (voirs hors-texte) fonctionne dans les deux sens : à la hausse et à la baisse. Et comme on peut le constater, les spots publicitaires évoquent seulement la possibilité de faire des profits énormes et ne disent mot sur les risques de perdre son investissement initial. Certains spots vont même jusqu'à avancer qu'aucune expérience n'est requise pour s'essayer au trading. Faux, rétorque Kavissen Senivassen. Pour cet analyste financier, le trading est loin d'être un jeu d'enfant. Au premier abord, l'activité peut paraître facile, car le concept se résume à acheter et à vendre des actifs pour optimiser les gains financiers. Mais la réalité est toute autre, selon Jeysen Comarasawmy, Forex Trader dans une firme d'offshore à Maurice. S'il est vrai que n'importe qui peut devenir trader, il faut quand même posséder certaines caractéristiques. « Il faut une bonne compréhension des marchés financiers. Ceci afin de limiter les risques et en même temps augmentant le rendement de chaque titre. Il est primordial de bien connaître le marché dans lequel vous faites du commerce. Il faut d'ailleurs être à l'affût des dernières nouvelles de la place. Par exemple, quels sont les événements économiques importants qui peuvent influer sur certaines devises. Des indicateurs tels que le taux de chômage ou l'annonce de taux
d'intérêt de la Banque centrale peuvent être des facteurs clés pouvant causer une grande volatilité sur le marché. Donc, non seulement le trader doit se tenir au courant de ce qui peut influer le cours des devises, il faut aussi être capable d'interpréter ces données », élabore Jeysen Comarasawmy. FLUCTUATIONS DU MARCHÉ En général, fait encore comprendre l'analyste financier Kavissen Senivassen, ceux intéressés par le trading doivent se concentrer sur les caractéristiques des pays, ce qu'on appelle l'analyse fondamentale du marché. Mais avec l'évolution des outils de recherche, les traders se concentrent davantage sur l'analyse technique, ce qui implique l'utilisation des données his-
Le public mauricien est-il conscient de ces dangers ? Kavissen Senivassen regrette l’inexistence d’une conscientisation des autorités pour informer les Mauriciens sur ces risques
OBJECTIVITE. L'analyste financier Kavissen Senivassen souligne que la plupart des sites de Forex ne parlent jamais des risques de perte
toriques pour prédire le mouvement du marché. Ces facteurs techniques sont aujourd'hui déjà fournis par des agences d'informations financières comme Bloomberg, Reuters ou encore CQG. Ces fournisseurs d'information, souligne Jeysen Comarasawmy, peuvent aider dans la conception des diagrammes en utilisant des indicateurs tels 'RSI, Stocchastics, Parabolic, Bollinger-
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bands et Macd'. Mais avant tout, les débutants traders doivent apprendre à être rapides pour réagir aux fluctuations du marché. Donc, la concentration est de mise. « ATTRAPE... NIGAUDS » Cependant, plusieurs blogs et autres sites font état de la plateforme Forex comme une arnaque. Ce qui n'est pas le cas, défend Kavissen Senivassen. Loin de là. Le Forex permet bel et bien d’engranger de fortes sommes d'argents. Mais pour cela, il faut maîtriser les informations. Toutefois, il faut être sur ses gardes. Le Forex est une plateforme très sérieuse comprenant plus de 4 000 milliards d'euros d'échanges quotidiens. Ce qui explique l'interêt des arnaqueurs. Le marché des changes devient, certes, de plus en plus réglementé, mais on ne peut nier l'existence de faux courtiers qui s'attaquent surtout aux traders débutants. Si les traders confirmés reconnaissent facilement les arnaques au Forex, telle n'est pas le cas pour les débutants. Ceuxci doivent donc être doublement,
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PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
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voire … quintuplement vigilants. Kavissen Senivassen avertit : « Il faut faire très attention. Certains spots demandent des informations personelles. Ce sont des attrapenigauds. Souvent on reçoit des courriels comme quoi vous avez gagné à une loterie de plusieurs millions de
dollars par exemple. Tous ceux qui sont à l'aise avec l'internet savent que ce sont des 'scams'. Au fait, la plupart sont des scams. En tout cas, je n'ai pas entendu ou lire que des Mauriciens ont remporté quoi que ce soit à ces annonces ». Le public mauricien estil conscient de ces dangers ? Kavissen Senivassen regrette l'inexistence d'une conscientisation des autorités pour informer les Mauriciens sur ces risques. Cet analyste financier recommande la prudence quant aux particuliers débutants qui envisagent d'essayer de trade sur le Forex. Il faut se tourner vers des 'brokers', soit des courtiers agréés pour ces transactions sur le marché des changes. Sinon, explique-t-il, ces personnes ne seront pas protegées légalement en cas de réclamations. En somme, le Forex est un mécanisme où on peut faire de l'argent. Mais encore faut-il être bien informé sur le sujet et ne pas foncer tête baissée obnubilé par l'appât du gain facile et immédiat.
AVERTISSEMENT. Le Forex Trader doit apprendre à interpréter les informations sur les marchés financiers
Le terme Forex est dérivé de 'Foreign Exchange'. Un marché des changes qui est un marché financier mondial décentralisé impliquant deux contreparties, le
LE FOREX EXPLIQUÉ vendeur et l'acheteur. En termes simples, si un commerçant a une vue sur une monnaie particulière qui augmentera ou diminuera contre une autre devise, il va simplement acheter ou ven-
dre cette monnaie. C'est en opérant sur les risques du marché que le trader dégage des profits. Les échanges sont caractérisés par un effet de levier. Ce levier est un mécanisme qui vous permet de jouer sur le Forex pour des montants de 100 mille euros avec seulement mille euros sur votre compte. L'effet de levier, c'est le courtier qui vous le propose par l’intermédiaire des lots. Plus votre levier sera important, plus vous avez de chances
LA CHAINE DE PONZI EXISTE AUSSI SUR LE FOREX En mars de l'année dernière en France, Ludovic Cocheteux avait été condamné à cinq ans de prison, dont trois avec sursis. Ce Français de 35 ans avait été trouvé coupable, par la 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris, d'avoir escroqué plus d'un million d'euros à 95 individus. Communiquant sur le Web, il leur a promis des sommes conséquentes sur leurs placements sur le Forex. L'arnaque a eu lieu entre 2008 et 2009. Ludovic Cocheteux s'est inspiré de Charles Ponzi pour mettre à exécution son arnaque. Cet Italien, résidant aux Etats-Unis au début du 20e siècle a escroqué des milliers Américains en leur promettant un taux d'interêt de 50% sur 45 jours sur leurs placements. L'idée est simple : chaque emprunt devait être assuré par un nouvel emprunt plus élevé. Toutefois, il faut en permanence une hausse de nouveaux investisseurs pour pouvoir payer les anciens, sinon le montage s'écroule. Le plan de Ludovic Cocheteux était effectivement similaire. Ce Français a escroqué plus de 95 Français et Belges en les convaincant de verser des fonds sur un compte ouvert à la banque HSBC de Londres. Ainsi, il proposait, à travers son entreprise Eurowork, basé dans la capitale anglaise, via un site Internet, des placements mirobolants sur le marché des changes qui venait d'être ouvert aux particuliers. Ludovic Cocheteux leur avait promis des taux d'intérêt de 12% à 23% nets, voire 50% nets. La présidente du tribunal correctionnel avait même déclaré que Ludovic Cocheteux avait mis en place « une organisation très professionnelle ».
pour gagner beaucoup d'argent, mais le risque de tout perdre est aussi grand. « C'est aux traders de déterminer le niveau de Take Profit et le niveau de Stop Loss. Toutefois, les différents opérateurs ont différents styles de négociation. Ils peuvent être trader à court terme ou à long terme. Ils peuvent également être trader technique ou trader fondamental. Ainsi, chaque commerçant a sa propre façon de trading. Avec une énorme somme injectée dans un 'trade', la probabilité de faire un plus grand gain est élevé si les
marchés se déplacent en votre faveur, mais avec une petite quantité, vous pouvez avoir à effectuer plusieurs 'trade'. Mais une fois que vous avez conçu votre stratégie de trading, vous pouvez vous assurer de la perte maximale que vous pouvez encourir si les mouvements du marché sont contre vous en indiquant votre niveau de stop loss. Alors, soyez prudent avec vos 'trades', placez toujours un niveau de stop loss. Je recommande un 'risk reward ratio' de 2:1 », conseille le Forex Trader Jeysen Comarasawmy.
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SUCCESSION
POUR MOURIR EN PAIX, PLANIFIEZ ! ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
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es personnes aisées le savent. Une planification successorale permet de laisser davantage à leurs héritiers que si elles laissent les choses suivre leur cours jusqu’à l’ouverture de leur succession. Elles prennent ainsi, de leur vivant, des mesures afin d’établir des stratégies de conservation et de distribution du patrimoine répondant à leurs objectifs. Le tout de façon efficace du point de vue fiscal et en respect de la loi. Comment cela se passe-t-il ? Quels sont les critères à considérer ? Réponses avec Assad Abdullatiff, Managing Director d’Axis Fiduciary Ltd. Il faut d’abord savoir qu’une planification successorale fait intervenir différentes disciplines et lois à l’intérieur d’interactions complexes et requiert donc une équipe de spécialistes. Les firmes expertes dans le domaine, ou encore les ‘estate planners’ travaillent généralement de concert avec les notaires, étant donné que ces derniers sont des spécialistes du droit de la succession et de la propriété. Tout commence par une rencontre avec le client pour savoir ce qu’il a comme patrimoine, si celui-ci comprend uniquement des actifs ou également un business, et obtenir des détails sur la famille (époux, enfants, petits-enfants), ainsi que l’intention ou la vision du client par rapport à
Rien n’oblige à rédiger un plan de succession. De fait, aucune loi ne nous y contraint. Mais sans une planification, ce n’est pas vous qui décidez de la façon dont votre patrimoine sera répartie après votre décès, mais le Code civil, qui déterminera ce qui reviendra aux héritiers légaux. Un empire ne se bâtit pas du jour au lendemain, mais il suffit d’un petit manque, à ce niveau, pour le condamner à la ruine son patrimoine. A partir de là, les spécialistes commencent à établir un plan. La planification successorale, il faut le dire, concerne majoritairement les grosses fortunes et ceux qui ont beaucoup d’actifs. Dans le jargon, on distingue les High Net Worth Individuals (HNWI) et les Very High Net Worth Individuals (VHNWI). Qui est considéré comme étant un HNWI ou un VHNWI ? « Un HNWI est défini comme quelqu’un qui détient au moins USD 1 million en actifs financiers et un VHNWI quelqu’un détient au moins USD 30 millions. Faire une planification successorale a un coût qui s’étale dans la durée. Si on n’a pas un patrimoine suffisamment abondant, il se peut qu’on n’arrive pas à respecter ce coût, qui implique la création du plan, du trust… », lance Assad Abdullatiff. DISPUTES ET LITIGES La planification successorale est divisée en deux catégories : le patrimoine et le business. Les critères à prendre en considération diffèrent de l’un à l’autre. En tant que propriétaire d’un patrimoine important, on
Faire une planification successorale a un coût qui s’étale dans la durée. Si on n’a pas un patrimoine suffisamment abondant, il se peut qu’on n’arrive pas à respecter ce coût, qui implique la création du plan, du trust… Assad Abdullatiff
médite sur comment léguer ses biens, ou les distribuer. En ce qui concerne le business, on planifie pour la période post-décès. « Il faut se poser la question suivante : ‘Que se passera-t-il après mon décès ?’ Très souvent, le businessman est personnellement impliqué dans ses affaires. Est-ce que ses héritiers prendront la relève ? Ce n’est pas aussi simple que cela », avance notre interlocuteur. Du point de vue de ses biens propres, ajoute-il, il est mieux d’y réfléchir avant son décès. Cela empêche qu’il y ait toutes sortes de disputes ou de litiges après sa mort parce que personne n’aura compris l’intention du défunt en matière de succession. LIBERTÉ TESTAMENTAIRE Une fois la décision prise quant au patrimoine qui figurera dans le plan de succession, il s’agit de se pencher sur la formule. Testament, trust (Ndlr : voir hors-texte) ou fondation privée ? Le testament est souvent l’outil choisi par les propriétaires car les biens sont distribués selon les provisions dudit testament. Or, souligne
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LE TRUST INSPIRE LA CONFIANCE
A Maurice, comme dans beaucoup de pays émergents, les grosses entreprises sont des business familiaux. Si la planification se fait avant, les personnes destinées à prendre la relève peuvent être formées au préalable pour qu’elles ne se retrouvent pas, du jour au lendemain, dans le monde des affaires, alors qu’elles n’y sont pas préparées Assad Abdullatiff, il est important de garder en tête que le droit français entre en jeu à Maurice en ce qu’il s’agit de la succession. Il y a ainsi certaines règles à respecter en ce qu’il s’agit de la liberté testamentaire. Par exemple, une personne ne peut pas déshériter son époux/épouse et ses enfants, contrairement à ce que stipule le droit anglais. La provision de la ‘réserve héréditaire’, qu’il s’agit de respecter, s’assure ainsi qu’une partie du patrimoine revienne automatiquement aux héritiers. On est donc restreint à Maurice en matière de succession. « On ne peut pas faire tout ce qu’on souhaite en matière d’héritage à cause de la ‘réserve héréditaire’. En comparaison, dans les pays où le droit anglais régit la succession, il y a une liberté absolue en ce qu’il s’agit de la disposition des biens postdécès », explique notre interlocuteur. De plus, on ne peut pas, généralement, imposer de conditions sur la manière dont un héritier jouit de son héritage. « Un client peut cependant créer un trust comme outil de planification successorale. Les trusts font partie intégrante de la planification successorale étant donné qu’elles procurent beaucoup de souplesse pour réaliser les objectifs d’un plan successoral et procurent également des avantages fiscaux.
Cependant, il faut tenir compte, entre autres, de la ‘réserve héréditaire’ », ajoute Assad Abdullatiff. En ce qu’il s’agit du business, il est important de planifier la succession pour assurer la pérennité de l’entreprise. Une mauvaise prise de décision peut avoir des effets néfastes et il existe des exemples, tant à l’extérieur qu’à Maurice, où, selon notre interlocuteur, par faute de planification, une entreprise familiale s’est fragmentée après le décès du patriarche. PLANIFIER SA SUCCESSION L’exemple le plus souvent cité est celle de la multinationale indienne Reliance, fondée par Dhirubhai Ambani, et qui fut scindée en Reliance Industries Limited, dirigée par Mukesh Ambani, et Reliance Anil Dhirubhai Ambani Group (Reliance ADA Group), dirigé par Anil Ambani, parce que les deux fils n’arrivaient pas à s’entendre sur la direction du groupe après le décès de leur père. Une scission peut très souvent détruire ou diminuer la valeur d’une entreprise. « A Maurice, comme dans beaucoup de pays émergents, les grosses entreprises sont des business familiaux. Si la planification se fait avant, les personnes destinées à prendre la relève peu-
vent être formées au préalable pour qu’elles ne se retrouvent pas, du jour au lendemain, dans le monde des affaires, alors qu’elles n’y sont pas préparées », explique Assad Abdullatiff. Il faut avant tout considérer la pérennité du business dans le long terme. Il s’agit donc de doter l’entreprise d’une structure lui permettant de continuer à fonctionner malgré l’absence de celui qui l’a créée. Il faut aussi se poser certaines questions : estce que la famille du défunt aura un rôle à jouer au sein de l’entreprise ? Comment ce rôle sera-t-il défini ? Quels pouvoirs seront accordés à la famille ? Et quand et comment commencer à impliquer ses membres dans l’entreprise ? Autant de questions qu’il faut se poser avant la planification de sa succession. A défaut de s’y être pris à temps, certaines personnes décèdent avant qu’elles n’aient pu planifier leur succession. A ce moment, la loi régit ce qu’adviendra des biens sous le Code Civil. Elle déterminera ainsi de quelle façon les biens seront répartis entre les héritiers. Ce qui, bien souvent, entraîne de graves disputes familiales s’il s’agit d’un patrimoine important.
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Trust. Ce terme, qui signifie « confiance » en français, a une toute autre définition dans le cadre de la planification successorale. Mais à la base, on retrouve cet élément de confiance, puisqu’une tierce partie est impliquée. Qu’est-ce que le trust et pourquoi certains la préfèrent-ils au testament ? Il s’agit, en fait, de l’un des outils les plus utilisés pour la planification successorale à travers le monde, qui s’applique particulièrement pour la gestion du patrimoine. « Pourquoi un trust est-il aussi intéressant ? Il permet à une personne de transmettre son patrimoine à un trustee (tierce partie), qui aura une obligation fiduciaire de s’occuper de ces biens et de l’appliquer aux bénéficiaires », explique Assad Abdullatiff. Le trustee est donc quelqu’un d’objectif, qui n’a aucun intérêt particulier dans le patrimoine. Le trust, qui existe à Maurice depuis de nombreuses années, est gouverné par une loi qui date de 2001. Chez nous, chaque trustee doit posséder une licence émise par la Financial Services Commission (FSC), ce qui garantit son professionnalisme et rassure ceux qui préparent leur plan de succession, ainsi que les héritiers. En effet, vu qu’il y a un trustee, la pérennité des actifs est assurée. La création d’un trust comprend aussi un aspect discrétionnaire. « Lorsque vous faites un testament, il est difficile de prévoir ce qui se passera après votre décès. Par contre, s’il y a un changement après votre décès, le trustee a la discrétion de s’adapter, ce qui offre une flexibilité que vous n’avez pas avec un testament », poursuit Assad Abdullatiff. Lors de l’une de ses présentations sur la planification de la succession, ce dernier a d’ailleurs axé son intervention sur le trust en tant qu’outil de ‘private wealth management’ (PWM). Nous vous en proposons un extrait : Trusts are one of the most important wealth management tools used by the Super Rich all over the world. Trillions of dollars' worth of assets are held through trusts worldwide. A Trust is able to deal with most matters that are relevant in PWM, and which include: a. Preservation of family property and protection against risk b. Tax planning (which may include inheritance and/or capital gains) c. Avoidance of forced inheritance laws or probate formalities d. Succession & Business planning e. A trust which is specifically structured so as to insulate assets from possible attacks from creditors or in the unlikely event of a divorce f. May be structures as a Discretionary Trust established in an offshore jurisdiction, structured so that they are irrevocable for a term of years and so that the settlor is not a current beneficiary g. May also be structured as a Protective Trust which provides for the interest of a beneficiary being subject to termination, dimunition or suspension in the event of the beneficiary becoming insolvent or any of his property becoming liable to seizure or sequestration for the benefit of his creditors
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ASSAD ABDULLATIFF, MANAGING DIRECTOR D’AXIS FIDUCIARY LTD
« Ni une évasion, ni un abus… »
Décider de la répartition de ses biens entre ses héritiers, faire un legs particulier à une œuvre de charité ou un ami, prendre des dispositions légales pour protéger les enfants ou le conjoint, bénéficier d’avantages fiscaux… Autant de facteurs à considérer, selon Assad Abdullatiff, Managing Director d’Axis Fiduciary Ltd, avant de finaliser son plan de succession ❚ A quel âge doit-on commencer à
planifier sa succession ? Il n’y a pas vraiment d’âge. Je dirai que le mieux, c’est de s’y prendre le plus tôt possible. Il ne faut pas laisser cette décision à plus tard, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer. Ceux qui possèdent des biens – les High Net Worth Individuals – devraient y songer à mesure qu’ils amassent des biens.
Richard Branson, propriétaire du groupe Virgin, a déjà soutenu qu’il ne léguera rien à sa famille, car chacun doit pouvoir créer sa propre identité. Bill Gates, le fondateur de Microsoft, a quant à lui souligné qu’il léguera pratiquement toute sa fortune à la Bill Gates Foundation. C’est donc un choix personnel. On ne peut juger quelqu’un par rapport à cela
❚ Est-il toujours mieux de léguer
son patrimoine aux membres de sa famille ? Cela dépend de la personne, de son intention par rapport à ses biens et de ses relations avec les membres de sa famille. Personnellement, je pense que c’est une bonne chose, car cela garantit que la famille ne se retrouvera pas avec rien. Mais doiton tout léguer à sa famille ? Je ne peux y répondre. C’est subjectif. Richard Branson, propriétaire du groupe Virgin, a déjà soutenu qu’il ne léguera rien à sa famille, car chacun doit pouvoir créer sa propre identité. Bill Gates, le fondateur de Microsoft, a quant à lui souligné qu’il léguera pratiquement toute sa fortune à sa fondation, la Bill Gates Foundation. C’est donc un choix personnel. On ne peut juger quelqu’un par rapport à cela. Mais à Maurice, la loi requiert que l’on s’assure qu’une partie des biens revienne à la famille.
principale est la protection et la pérennité de ce qu’ils ont bâti à la sueur de leur front pour le bénéfice des générations futures. ❚ Une fois fait, le plan de succes-
❚ L’aspect fiscal joue-t-il un rôle ❚ La compétence des successeurs
est-elle prise en considération? Ce critère s’applique au business principalement, mais cela ne veut nullement dire que la famille doit assumer la gestion. Elle peut en être le propriétaire, mais d’autres personnes peuvent avoir la responsabilité de gérer l’affaire. Il faut des compétences pour cela, sinon on risque de détruire le business. Il faut donc séparer ‘ownership’ et ‘management’.
Axis Fiduciary Ltd est une entreprise mauricienne qui s'est spécialisée dans une gamme de services corporatifs et fiduciaires. La firme peut constituer et gérer des sociétés bénéficiant des dispositifs d'incitations fiscales, ainsi que des sociétés offshores à Maurice. Grâce à son réseau de partenaires et de fil-
majeur dans cette prise de décision ? Il est vrai qu’un plan successoral doit aussi être efficace du point de vue fiscal, même si à Maurice, l’aspect fiscal est moindre parce qu’il n’y a pas d’impôts sur l’héritage. Il ne faut cependant pas confondre la planification fiscale, qui est légale, et l’évasion fiscale, qui ne l’est pas. Aucun praticien qui se respecte n’encouragera un client à se tourner vers
l’évasion fiscale. Par contre, la planification fiscale est permise par la loi. Si vous faites une bonne planification successorale et que vous bénéficiez d’un avantage fiscal, il n’y a aucun problème. Ce n’est ni une évasion, ni un abus. Cependant, l’aspect fiscal ne doit pas occulter les préoccupations majeures qui sont généralement l’organisation, la conservation et la distribution du patrimoine. Je travaille beaucoup avec des ‘High Net Worth Individuals’ pour leur planification successorale et leur préoccupation
Services corporatifs et fiduciaires iales à travers le monde, elle est également en mesure de créer des sociétés offshores dans différentes juridictions. Elle peut aussi constituer et gérer des Trusts régis par la loi mauricienne, ainsi qu'à l'étranger. Axis travaille d’ailleurs en étroite
collaboration avec le cabinet BLC Chambers, cabinet d'avocats d'affaires à Maurice qui se spécialise dans la provision de service-conseil aux entreprises dans leurs problématiques juridiques et fiscales. Assad Abdullatiff, le
sion est-il final ou peut-on le modifier au fil du temps ? Tout dépendra du plan de succession. Un testament est modifiable tout au long de la vie d’une personne jusqu’à son décès. Un trust, quant à lui, procure beaucoup de souplesse, car les objets (personnes et/ou objectifs) peuvent être modifiés au fil du temps. Par exemple, un trust discrétionnaire fournit la discrétion voulue au ‘trustee’ pour agir afin de parer aux imprévus ou pour s'adapter aux conditions changeantes. Cependant, modifier ne veut pas dire revenir en arrière, car cela peut être plus difficile et également coûteux. C’est pour cela qu’il faut bien réfléchir et s’entourer de spécialistes pour être sûr de faire le bon choix.
Managing Director d’Axis Fiduciary Ltd, dispose de 11 ans d'expérience dans la gestion de Trust et le secteur des services financiers à Maurice. Avant de rejoindre Axis, il a occupé le poste de directeur adjoint et de responsable du pôle des services financiers au Board of Investment (BoI). Il
a obtenu sa Licence de droit, en 1997, de l'University of Wolverhampton et un Master de droit des affaires de l'University of Hertfordshire en 1998. Il a également été le président de la branche mauricienne de la Society of Trust and Estate Practitioners (STEP).
GROS PLAN Bluefrog assure En encourageant les hauts cadres de ses diverses filiales à suivre l’aménagement des le General Management Program de l’ESSEC Business School, GML veut les former à un management moderne adapté à la région résidences Azuri africaine
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GML veut devenir le ‘most preferred employer'
L DÉCO INTÉRIEUR. Le Concept d'Ameublement proposé aux résidents d'Azuri est signé Bluefrog
LE SPÉCIALISTE en achat-meubles Bluefrog a lancé officiellement, jeudi dernier, au Vivéa Business Park, le concept d'ameublement Platinium destiné aux acheteurs des résidences locales du projet Azuri, à Haute-Rive, qui seront complétées en décembre prochain. Lors de la soirée, l'agence a mis en valeur le talent de deux architectes d'intérieur mauriciens qui travaillent en collaboration avec des fournisseurs/créateur de mobiliers internationaux. Bluefrog, dont l’expertise a déjà fait ses preuves dans de nombreux projets résidentiels et hôteliers à travers l’île, a travaillé avec les créateurs sur l’aménagement intérieur des résidences locales d’Azuri. Pour Eric Grenouillaud, General Manager de Bluefrog, il s’agissait avant tout de mettre en valeur l’art de vivre mauricien, alliant confort et élégance. « Nous avons mis l’accent sur le confort, en parfaite harmonie avec une certaine élégance et une modernité qui reflète l’esprit d’Azuri. Pour l’aménagement d’une maison, il faut compter sur l’achat de plus de 400 items en comptant la literie ou encore les assiettes et couverts. Bluefrog se charge de s’occuper de tout cela. Pour les futurs résidents qui font appel à nous, ils pourront emménager sans aucun problème. Tout sera prêt et rangé et la maison sera habitable », a-t-il expliqué. Bluefrog se charge en effet non seulement de l’aménagement et de la décoration, mais également de créer des listes d’items et de l’installation. L’entreprise propose aussi une garantie d’un an. Outre le forfait Platinium présenté lors de la soirée de lancement, un forfait standard est également disponible pour les résidences Azuri.
Bob Bus vous conduit à Bagatelle
e coup d'envoi de la deuxième édition du General Management Program de l'ESSEC Business School pour les Top Executives de la région océan Indien a été donné. Ce programme, qui a débuté le 2 avril, s'étale sur 26 jours. Il comprend quatre modules et couvre des secteurs clés et des notions essentielles aux gestionnaires d'aujourd'hui, telles la stratégie, la création de valeurs, le marketing et le leadership. Ce programme sera animé par des experts du milieu des affaires et des professeurs de l'ESSEC, et se focalisera principalement sur les défis auxquels font face les gestionnaires en Afrique australe, ce qui permettra aux participants d'améliorer leurs réflexions stratégiques par rapport aux changements auxquels font face les entreprises et les dirigeants.
AFRIQUE ET MAURICE: MÊME AVENIR Parmi les entreprises participant au programme, on note la présence de nombreuses filiales du groupe GML. Les dirigeants du groupe encouragent en effet les hauts cadres à y participer, car GML aspire à devenir le ‘most preferred employer'. « Nous avons choisi d’encourager nos cadres supérieurs à suivre ce programme simplement parce que nous considérons qu’il est un des meilleurs au monde. A la fin de cette formation, je suis sûr qu’ils auront non seule-
FORMATION. Thierry Lagesse, président du conseil d'administration du groupe GML, en compagnie de Caroline Frarrier de l'ESSEC
ment les bons outils pour mener à bien des projets de grande envergure dans la région, mais auront aussi une vision globale du management moderne », explique Arnaud Lagesse, CEO de GML. Quant à Jean-Marie Ardisson, Corporate Education Director de l'ESSEC, il dira que cette opportunité unique de développement s'appuiera sur des cas réels auxquels font face les gestionnaires,
projette d’ailleurs d’augmenter sa flotte à 25 minibus à moyenne échéance. Quant aux tarifs, il faut compter un minimum de Rs 4 000 pour une sorMRI TRANSPORT, une société de tie et le client doit faire une transports privée, a lancé, vendredi, réservation au moins 24 heures un nouveau service adapté aux sorà l’avance pour ce service ties en famille et entre amis au disponible de jour comme de Bagatelle Shopping Mall. Baptisé SERVICE. Madan Ittoo, nuit. « Les gens recherchent conBob Bus, il entend contribuer à la Managing Director de MRI fort et sécurité, et ils sont prêts à prévention et à la réduction des Transport posant devant un faire les efforts nécessaires pour risques d’accidents liés à la fatigue autobus Bob Bus au avoir la tranquillité d’esprit. Le au volant et la conduite en état Bagatelle Shopping Mall lors service que nous proposons répond d’ébriété. Les automobilistes audu lancement vendredi parfaitement à ces attentes. La ront ainsi le choix de laisser leur dernier clientèle se rendra vite compte que voiture à la maison et de faire le la prestation Bob Bus est bien trajet par les minibus Bob Bus. supérieure par rapport à la concurrence », a déclaré MRI Transport, qui compte lancer le service Madan Ittoo, Managing Director de MRI avec trois minibus, est d’avis que la demande pour cette prestation va croître rapidement. Elle Transport.
La BAI en profits
ainsi que sur des conférences et des articles afin de mieux expliquer les tenants et les aboutissants de la réussite de certaines entreprises de premier plan en Afrique australe. « L'avenir de l'Afrique et celui de l'île Maurice sont intimement liés, et de telles initiatives appuieront cette relation gagnant-gagnant entre les pays et les entreprises actives dans la région », a-t-il ajouté.
POUR L’ANNÉE financière 2012, la BAI Co (Mtius) Ltd a enregistré une hausse de ses profits. Ces derniers passent de Rs 204 millions en 2011 à Rs 212 millions l’année dernière. La compagnie a également connu un chiffre d’affaires de Rs 8,8 milliards en 2012, tandis qu’un total de Rs 5,1 milliards, sous forme de ‘Claims and Benefits’, a été versé aux assurés. Par ailleurs, le montant total de ses investissements est passé de Rs 15,7 milliards (2011) à Rs 17,6 milliards en 2012. Les actifs de la BAI ont aussi augmenté de Rs 23 milliards (2011) pour atteindre Rs 26,5 milliards l’année dernière. « La BAI a eu une performance notable en 2012 en dépit du contexte économique difficile. Nous avons pu maintenir notre croissance tout en réduisant le coût de nos opérations de Rs 421 millions en 2011 à Rs 412 millions en 2012. Nous sommes reconnaissants de la fidélité de nos clients et de la confiance qu’ils nous accordent. Nous remercions également nos conseillers en assurances, nos employés et nos directeurs », a déclaré Rishi Sookdawoor, président et CEO de la BAI.
GROS PLAN
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CLUB DE LA PRESSE TIC-CCIFM
L’université prépare mal aux métiers de l’informatique Des programmes d'études dépassés, une éducation trop théorique, de jeunes diplômés présentant de nombreuses lacunes et un certain désintérêt pour les possibilités de carrière dans le secteur de l'informatique. Tels sont les points saillants des discussions tenues lors de la réunion du club de la presse TIC-CCIFM ▼ VRISHNI VALAYDON
M
ercredi dernier, le club de la presse TICCCIFM (Chambre de commerce et d'industrie FranceMadagascar) s'est réuni dans les locaux de la compagnie TNT Business Solutions, à Ébène, autour de la thématique de la relation entre l'éducation et le secteur TIC-BPO. La réunion, inaugurée par Charles Cartier et Yomesh Appanah, respectivment Country General Manager et General Manager de la TNT, a réuni des directeurs d'entreprises TIC-BPO, ainsi que le ministre de l’Enseignement supérieur Rajesh Jeetah. Lors de la séance questionréponse, plusieurs observations ont été faites par les membres du club. Ces derniers déplorent ainsi, unanimement, l'absence de la culture d'entrepreneuriat chez les Mauriciens, et principale-
ment chez les jeunes. Plus précisément, ils déplorent l'absence d'intérêt des jeunes pour des études qui demeurent trop centrées sur la théorie à Maurice. « They take tertiary education as a tick in the box and disregard passion for work », a d'ailleurs fait ressortir une des participantes au débat. De plus, Denis Lacour, directeur de Mundocom, imité en cela par d'autres intervenants, a fait ressortir qu'il y a un sérieux
They take tertiary education as a tick in the box and disregard passion for work a fait ressortir une participante
BANDE PASSANTE MAURICE-RODRIGUES
Mauritius Telecom retenue suite à l'appel d'offres LES SERVICES de Mauritius Telecom Ltd (Skyvision) ont été retenus pour l'appel d'offres lancé par l'Information & Communication Technology Authority (ICTA) pour fournir de la bande passante satellitaire additionnelle entre Maurice et l’île Rodrigues. Lancé par l’Autorité de régulation des TIC, le projet est en respect des concepts de service universel et d’accès universel, qui visent à réduire la fracture numérique. L'ICTA a ainsi pour mandat de trouver des solutions à ces enjeux à travers le Fonds de Service Universel (FSU), mécanisme qui a été établi par les pays membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) afin d’ouvrir le secteur des TIC à la concurrence dans leurs pays respectifs, dans le but de s’attaquer aux dysfonctionnements du marché. Le but premier de cette bande passante additionnelle est d'augmenter la capacité numérique entre les deux îles, qui passera ainsi de 37 Mbps à 155 Mbps, dans le but de soutenir les services de communication Maurice-Rodrigues. V.V
manque de continuité dans le curriculum des études informatiques des universités mauriciennes, ce qui fait que les jeunes diplômés souffrent de certaines lacunes. Il attribue cela au fait, en partie, qu'aucun membre du secteur TIC-BPO ne siège sur les comités des universités. D'autre part, certains intervenants ont souligné le fait que de moins en moins de jeunes sont portés vers une carrière dans le domaine informatique. Il y a donc un besoin pressant de redorer l'image de ce secteur souvent sous-estimé, mais en pleine croissance, et qui contribue à hauteur de 6% au P.I.B. En réponse à toutes ces observations, le ministre Jeetah a annoncé la création prochaine d'une plateforme de rencontre entre TNT Business Solutions, le secteur BPO et les enseignants et doyens des différentes universités de Maurice.
INTÉRÊT. Le ministre Rajesh Jeetah s'est entretenu avec les membres du club de la presse au sujet de la relation entre l'éducation tertiaire et le secteur ICT-BPO
Six nouveaux cadres à la Bramer Bank ILS SONT six cadres à avoir rejoint la Bramer Bank à des postes de haute responsabilité. Ravi Bhuruth, après son passage chez BNP Paribas Securities en France, la Mauritius Commercial Bank et la Barclays Bank, assume dorénavant le poste de vice-président de l'International Banking. Nirish Beeharry se retrouve, lui, à la tête de la section Card Business après avoir travaillé pendant dix ans à la Barclays. Autre ancien de la Barclays Bank à rejoindre Bramer : Vishal Damree, qui devient le Head of Trade Finance Services. Quant à Mehsana Hosenbocus, elle assume le poste de Relationship Manager, International Banking,
CADRE.Ravi Bhuruth est l'un des nouveaux membres à rejoindre l'équipe de la Bramer Bank
alors que Fabrice Catherine et Farzana Maulaboksh sont respectivement Senior Relationship Manager – Private Banking, et Training Manager. La nomination de ces six nouveaux membres cadre avec la stratégie adoptée pour la croissance et le développement de la banque.
SICOM : Rs 22 millions de réclamations automobiles A LUNDI, la compagnie d'assurance State Insurance Company of Mauritius (SICOM) a enregistré 46 réclamations au niveau des assurances automobiles, pour un montant total estimé à Rs 22 millions. En ce qui concerne les dommages causés aux biens immobiliers, fait ressortir le Group Senior Manager Gilles Chaperon, une vingtaine d'entreprises ont fait des réclamations pour un montant total estimé à Rs 23 millions. A noter également que dans le cadre de ses activités CSR (Corporate Social Responsibility), le groupe a contribué Rs 5 millions au Prime Minister's Relief and Support Fund, alors qu'un lever de fonds a permis de récolter une somme additionnelle d'un million de roupies en faveur des victimes.
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Maurice ambitionne de devenir un centre financier régional ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
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a semaine dernière a eu lieu le Leadership Series Forum organisé par Business Outlook et TIME magazine, avec comme thème « Roadmap to the Future : Building Mauritius as a Regional Financial Centre », à l'hôtel Le Labourdonnais. Cette plateforme a réuni une pléaide de participants, composée de personnalités politiques et de directeurs d'institutions publiques et privées. L'objectif était de discuter de la possibilité de faire de Maurice un centre financier régional tout en considérant les opportunités d'investissement pour 2013 et au-delà. Les retombées de ce forum seront d'ailleurs abordées dans une prochaine édition du magazine international TIME. A cette occasion, le Premier ministre a précisé que Maurice possède tous les ingrédients nécessaires pour devenir un centre financier régional, avec une politique de taxation très basse et le recours au Conseil Privé de la
Reine pour déclarer litige. Rappelant la diversification de l'économie mauricienne, qui, 45 ans de cela dépendait de la monoculture, Navin Ramgoolam a cependant ajouté que nous ne pouvons dormir sur nos lauriers. « La mondialisation n'est pas seulement une réalité, mais elle est en pleine mutation vers un autre modèle », a-t-il déclaré. Xavier-Luc Duval a quant à lui affirmé que Maurice se situe dans un « golden triangle » entre l'Afrique et l'Asie, deux économies d'avenir. Si le ministre des Finances a passé en revue la bonne performance économique du pays l'an dernier, il s'est toutefois prononcé pour une révision de notre connection internet à haut débit et de notre accès aerien. « Si ce sujet n'est pas abordé, cela pourrait être un obstacle », a-t-il souligné, avant de préciser que des Chinois se sont interessés pour un partenariat stratégique avec Air Mauritius. A noter qu'après les discours protocolaires, les participants se sont réunis pour une session de 'networking'.
Pour le Premier ministre, Navin Ramgoolam, Maurice a tous les atouts pour proposer un centre financier fiable et sécurisé aux investisseurs
Rajesh Jeetah, ministre de l'Enseignement Tertiaire, Raj Ringadoo, Chairperson de la State Investment Corporation, Tommy Ah Teck CEO de Gamma Civic et Sridhar Nagarajen, CEO de Standard Chartered
Rama Sithanen, Chairperson de l'International Financial Services (IFS) et ex-ministre des Finances, avec l'actuel ministre des Finances, Xavier-Luc Duval et Raj Makoond, directeur du Joint Economic Council (JEC)
RAMGOOLAM FLATTE SITHANEN DEVANT DUVAL
Ken Poonoosamy, Managing Director du Board of Investment (BOI) et Iqbal MallamHasham, directeur de la SIC avec à l'arrièreplan, Nikhil Treebhoohun CEO du Global Institutional Investors Forum
Avec ce forum, assure Melissa Lamb, Director of Round Tables chez Business Outlook, les lecteurs du magazine TIME auront la possibilité de mieux comprendre les services financiers de Maurice
PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
LEADERSHIP SERIES FORUM
Ameen Rawat, Group Chairman & CEO de HM RAWAT Group et Sarat Lallah, CEO de Mauritius Telecom
Rama Sithanen, Chairperson de l’lFS, Navin Ramgoolam, Premier ministre et Melissa Lamb, Director of Round Tables chez Business Outlook
Melissa Lamb, Director of Round Tables chez Business Outlook, Michel de Spéville et Cédric de Spéville, respectivement PDG et CEO du groupe Food & Allied (FAIL)
Alors que le forum était consacré au projet de faire de Maurice un centre financier régional, Navin Ramgoolam a omis, dans son intervention de parler des réalisations de son actuel ministre des Finances, Xavier-Luc Duval. Le chef du gouvernement a cependant réservé quelques mots à l'ancien Grand Argentier Rama Sithanen, qui était dans l'assistance. « We have pursued reforms relentlessly. We started in 2005. The former Minister of Finance, Mr Sithanen is here. He took bold decisions. We continued, except for a small hiccups for a couple of years. We have continued the same policy of reforms », a déclaré Navin Ramgoolam.
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Vous possédez déjà un smartphone ? Peut-être bien que oui, mais est-ce une Lumia ? Si tel n’est pas le cas, peut-être faudrait-il songer à en acheter un. Les téléphones de cette gamme sont en effet non seulement très résistants, mais également des concentrés des dernières technologies. HM Rawat a dévoilé, jeudi dernier, les derniers-nés de la famille, dont le petit bijou qu’est le Lumia 920
LUMIA 920
Le nouveau fleuron de
NOKIA ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
L
a technologie ne cessera jamais de surprendre. Si auparavant les écrans de smartphones s’abîmaient facilement lors de contacts un peu trop brutaux, ce n'est, semblet-il, plus le cas. Procurez-vous, par exemple, une Lumia, la dernière famille de smartphones de la marque Nokia, et tentez l'expérience avec un marteau. Vous verrez que le téléphone est incassable et que l'écran, lui, n’aura pas une
égratignure. C'est donc avec fierté que HM Rawat, le représentant mauricien de la firme finlandaise, a procédé au lancement des Lumia 620, 820 et 920, jeudi dernier, au Hennessy Park Hotel. « C’est le smartphone le plus innovateur dans le monde actuellement ! » annonce d’emblée Hassam Moussa Rawat, Marketing Director de la firme. Notamment au niveau des photos, qui sont nettement plus visibles et de meilleures résolutions grâce à la technologie PureView. Ce qui fait qu'on peut même prendre de bonnes photos la nuit ! Les images sont en effet plus claires et on arrive facilement à distinguer les formes.
installée sur ses téléphones, ce qui fait qu'elle est 30% plus efficiente que les autres batteries. Autres innovations : pour recharger votre portable, vous utiliserez un chargeur sans fil, alors que pour écouter de la musique, vous pourrez utiliser des écouteurs sans fil. Question système d’exploitation, les téléphones de la famille Lumia fonctionnent avec Windows Phone 8. Grâce à cela, chaque vignette permet d'accéder instantanément aux applications favorites, aux contacts, à Facebook, aux e-mails ou aux tweets directement depuis l'écran d'accueil. On peut aussi épingler de nouvelles vi-
BATTERIES PLUS EFFICIENTES Aucun risque, d’ailleurs, de vous perdre. En effet, si vous souhaitez connaître le nom du bâtiment qui borde la rue devant vous, vous n’avez qu’à cliquer dessus à l'aide de votre Lumia 920. Aussitôt le nom du bâtiment apparaît sur l'écran. De plus, si ce dernier abrite un restaurant, son nom s'affichera aussi. La sensibilité de l’écran malgré sa grande résistance est également un avantage. « Portez un gant et vous pouvez vous en servir sans difficulté. Ou faites-le avec votre clé de voiture, ça marche également », fait ressortir Hassam Moussa Rawat. Même la batterie – d’ordinaire le point faible des smartphones gourmandes en énergie – est particulière. Il s’agit en effet de la plus grande batterie de 2000mAH que Nokia ait jamais
Rs 26 970 Le prix de vente de la Nokia Lumia 920
gnettes à tout moment, les déplacer sur l'écran et même changer leur taille. Elles sont par ailleurs mises à jour en temps réel dès que quelque chose se produit. D'autre part, une fois le service SkyDrive configuré, vous n’aurez plus à vous inquiéter en cas de perte de données, car tout est automatiquement sauvegardé. Et si vous avez besoin de continuer à travailler sur un document que vous avez ouvert sur votre PC, vous pourrez reprendre, sur votre portable, exactement là où vous l'aviez laissé, puisque le fichier va s'ouvrir à la dernière page consultée. Ainsi, toutes vos photos, vidéos et documents Word, Excel ou PowerPoint seront toujours accessibles directement. « Le business devient encore plus facile et à portée de main », estime Hassam Moussa Rawat. La firme envisage par ailleurs, dans un proche avenir, de fournir des accessoires pour les téléphones Lumia, à l’exemple des écouteurs sans fil. En attendant, si vous voulez « Switch to Lumia », sachez que le Nokia Lumia 920 est disponible à Rs 26 970 (TVA incluse), tandis que les Lumia 820 et 620 sont vendues, avec la TVA, à Rs 15 090 et Rs 11 490 respectivement.
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Openness to trade goes hand in hand with liberal investment regimes: countries that espouse export orientation are also friendly towards foreign investors at home while encouraging investment abroad. China provides a classic example of this two-pronged approach to economic liberalization. Chinese private and joint-venture firms have become dominant players in global trade since the major privatisation efforts of the 1980s, combined with ensuing trade and investment reforms and China’s accession to the WTO
SPECIAL ECONOMIC ZONES
THE ROLE OF CHINA IN THE DEVELOPMENT OF MAURITIUS
B
REVIEW BY ECONOMIST VIRENDRA POLODOO
e what it may, African countries can see in China’s spectacular rise an opportunity to unleash a virtuous circle of trade and investment-led growth long denied to them by a confluence of historical and political factors. Also, the timing can hardly be better as sub-Saharan Africa has witnessed a return to democracy and peace and as the region continues to record sustained high rates of economic growth. Foreign investment, and in particular FDI, is credited for various growth-enhancing benefits to the host country – including technology and knowledge spillovers, economies of scale and of scope, greater efficiency due to competition, creation of backward and forward linkages and access to marketing networks that foreign investors bring along with them. Mauritius’ position is atypical of the rest of Africa. A small island with no exploitable natural resources, growing labor shortages, and poor and declining cost competitiveness, Mauritius offers an unlikely destination for the kind of FDI that the Chinese have generally privileged. Yet, Mauritius is the very first country in Africa to host one of the seven special economic zones (SEZ) that the Chinese government has promised to build around Africa. It is clear that the investment flows into the zone are neither market-seeking, nor resourceseeking nor indeed efficiencyseeking. What could then explain China’s choice of Mauritius as a host of its industrial zone? Mauritius boasts strong economic fundamentals and, through its various regional trade agreements and its strategic location in the Indian Ocean as a bridge between Asia and Africa, offers the perfect gateway to the emerging African market. It is this opportunity, along with Mauritius’
duty free access to its traditional partners, that China is eying. Chinese FDI flows into the industrial zone, by their very magnitude and sectoral orientation (into high-value sectors such as pharmaceuticals and light engineering), are likely to have important impacts on the economy. The SEZ will generate jobs and foreign exchange earnings even though the real value to the domestic economy is expected to be smaller since the industrial zone is likely to be manned mainly by Chinese expatriate workers and export proceeds repatriated to China. However, Mauritius could gain from technology spillovers and linkages with the domestic economy. It is important to note that Mauritius became a significant FDI host in the mid-1980s when the EPZ attracted a number of Hong Kong-based clothing firms seeking to relocate in the face of the political uncertainty surrounding the handing over to China. This spurt of FDI inflow started in 1987 but did not last beyond 1990, after which FDI flows took a
largely thanks to the performance of services (banking, tourism and property development), which have become a magnet of FDI inflows in recent years. Chinese investments in Mauritius show a hike during the recent years. This is the result of the launch of the Jin Fei project, a major Chinese industrial zone in Mauritius. The project, initially named Tianli, will attract Chinese investments from a consortium of Chinese private firms and state-owned enterprises in emerging industries such as light processing, pharmaceuticals, and the seafood hub. The SEZ in Mauritius is the second of its kind to be set up across the African continent following the one established in the Zambian mining town of Chambishi in February 2009. CHINESE INVESTMENTS China’s decision to set up the SEZs – of which it boasts over a hundred back home, and which have proved effective clusters for fostering innovation and synergies in a particular industry – reflects an appreciation by the Chinese government that most of Africa now present a host of domestic conditions conducive to FDI. It appears that three objectives underpin China’s SEZ strategy in Africa. First, China wishes to penetrate local African markets with a view to exploiting fully the untapped potential, especially as the purchasing power of African consumers is expected to continue to increase thanks to sustained economic growth and rising per capita incomes. It is precisely for this reason that China is strategically contemplating Nigeria and Egypt, two of Africa’s largest markets, as potential hosts of the remaining SEZs. China exported close to US$50 billion in goods to Africa in 2012. Some of these exports could better be produced closer to their markets. Second, Chinese investments are also largely resource-seeking. This is certainly
China exported close to US$50 billion in goods to Africa in 2012. Some of these exports could better be produced closer to their markets dip. These same firms exited the EPZ between 2001 and 2005, leading to massive disinvestments, as they saw preferential access to the US market wither away while the scepter of fiercer competition loomed large with the expiry of the Multifiber Arrangement at the end of 2004. Net inflows nevertheless remained positive
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the case with FDI in oil-rich Angola and Nigeria and in copper-abundant Zambia. Less visible though are Chinese investments in leather tanneries and shoe production in Ethiopia, and in Ghana’s processed fish industry, capitalizing on these country’s long-standing comparative advantages in the respective sectors. With the SEZs, China will be able to better exploit Africa’s natural resources in the production of goods destined for both the African market and beyond as well as opening up a more efficient conduit for routing these resources to mainland China to sustain the growth momentum back home. MARITIME CORRIDOR Third, China wishes to develop logistics in Africa. This strategy explains China’s financing, and active engagement in the execution, of a number of infrastructure projects across Africa. However, Mauritius neither has natural resources nor a large local market to exploit. Moreover, production costs in Mauritius are high, work ethics in the EPZ weak, labor generally scarce and labor productivity stagnant in recent years. Most, if not all, of the African countries earmarked to host the Chinese SEZs (Algeria, Egypt, Ethiopia, Nigeria and Zambia) are more cost-competitive than Mauritius and boast several other alluring advantages. Thus, the question remains as to why China chose Mauritius to host the very first of its foreign SEZs. The answer lies in a careful analysis of Mauritius’ reputation as an FDI host. Mauritius offers a permissive investment framework and the right set of conditions, including strong macroeconomic fundamentals, political stability, rule of law, and good, reliable and extensive infrastructure. These factors offer a counterweight to Mauritius’ poor costcompetitiveness, which is further compensated for by the range of alluring fiscal and other incentives that the country offers to foreign investors. In the case of China’s Jin Fei project, these ‘perks’ arguably went beyond the official, with the government making numerous concessions – many controversial – to its Chinese counterpart. Moreover, the location of Mauritius, situated in the Indian Ocean between Africa, Asia, and Australia, offers a strategic business base for both regional and international trade. Chinese companies can use Mauritius as a platform to tap regional markets through the country’s membership of the Southern African Development Community (SADC) and the Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA), which offers preferential access to a market of 380 million consumers. China’s choice may also be motivated by geopolitical considerations. Several of the economic powers already have strategic partners in the Indian Ocean. For example, France has Reunion Island as its département outremer and the UK and USA have military bases on the island of Diego Garcia. The Indian Ocean has become a maritime corridor of great importance with the economic emergence of China and India. Having Mauritius as economic partner will allow China to access and ex-
AID. Since 2000, Chinese loans, totaling some US$ 3.75 billion, have financed large-scale projects, including the construction of the new headquarters of the national radio/TV station
ploit the maritime zone of Mauritius and maintain a strategic presence in the region. China has considerably scaled up its aid to Africa. Much of this aid has been in the form of technical assistance – with emphasis on advanced training in Chinese institutions –, grants, interest-free loans, preferential loans and debt relief. It is estimated that China’s financial assistance to Africa amounted to some $19 billion at the end of 2012. Most of this assistance has been for major projects in energy, telecommunications and transportation. Aid has also been channeled for infrastructure development and for the social sector: China has helped build roads, houses, and hospitals. Invariably, the biggest beneficiaries have been the oil-rich countries of Sub-Saharan Africa, namely Angola, Equatorial Guinea, Gabon, Republic of Congo, and Nigeria. COMPETITIVE BIDDING Chinese aid to Mauritius has not followed the typical African pattern. Mauritius’ longstanding cultural and diplomatic ties with China due to the presence of a Chinese diaspora, the country’s lack of exploitable natural resources, its strong democratic tradition, and its more advanced economy mean that aid could not be given on the same terms as other African countries. Most of the projects financed have been in the areas of construction and social services, including the construction of a football stadium, a marketplace, and a recreational center; upgrading of a hospital; and various low-cost housing projects. Significantly, China loaned RMB Yuan 95 million (about US$4.2 million) to finance the acquisition of a passenger-cum-cargo vessel – the second of its kind – in 1999. Since 2000, Chinese loans to Mauritius have become more frequent, and since 2007, more sizeable, totaling some US$ 3.75 billion. These loans have financed large-scale projects, including the construction of the new headquarters of the Mauritius Broadcasting Corporation, the national radio/TV station; expansion of wastewater networks; modernization of the port; construction of dams; and development of a new city. In 2009, Mauritius contracted two of the biggest loans yet to
finance major infrastructure works designed to ease traffic around the capital city (about US$830 million) and to build a modern airport terminal (US$ 260 million). A key feature of Chinese aid to Mauritius is that most of the loans provided have been on concessional terms, with generous grace periods and repayment schedules. Grants have been few, generally limited to capacity building – both human and technical – and much smaller in amounts. Virtually no conditions have been attached to Chinese aid to Mauritius (as elsewhere). This lack of conditionality has often been criticized on the grounds that it could delay reforms in the recipient countries. Such concerns, however, have little relevance for Mauritius given the country’s long-standing tradition of democracy and the current government’s commitment to macroeconomic reforms. While the absence of conditionality can be a welcome relief, China-financed projects have, on the downside, had smaller multiplier effects on the local economy because of their excessive use of Chinese labor and inputs. A potentially more important problem that has received little attention in discussions of the consequences of Chinese aid is the risk of bid-rigging in China-financed project tenders. Lines of credit provided by the Export-Import Bank of China often require that the tenders for the project be open exclusively to Chinese contractors. Armed with this knowledge, these firms, in turn, bid high, which often results in the project incurring a cost overrun. Mauritius fell prey to this kind of collusive bidding when it called for tenders for the construction of a 22-kilometer long road in 2007. The first phase of the project was estimated to cost Rs 1.2 billion (about US$ 40 million), to be financed by a loan contracted by the government with China’s EXIM Bank. The above story is rather atypical of Chinese firms, which are known for their competitive bidding. In this case, however, their behavior was anti-competitive, and it could have forced significant losses of taxpayer’s money in Mauritius if not averted in extremis.
China’s choice may also be motivated by geopolitical considerations. The Indian Ocean has become a maritime corridor of great importance with the economic emergence of China and India. Having Mauritius as economic partner will allow China to access and exploit the maritime zone of Mauritius and maintain a strategic presence in the region
PARCOURS
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’informatique, la cuisine, les courses hippiques, la construction, la bonne gouvernance, l'éthique ... Tous ces domaines n’ont plus de secrets pour Marc Tse Pen Ki, puisque les petites entreprises qu’il a lancées y opèrent. Avide de nouvelles connaissances, ce quadragénaire a récemment complété les douze modules du Mauritius Institute of Directors (MIOD) programme. Sa réussite, Marc Tse Pen Ki, qui emploie actuellement une quarantaine de personnes, l'explique par son désir de toucher à tout. « Je suis ingénieur. Mais j'ai toujours eu une soif de connaissances et j'ai toujours des objectifs », souligne-t-il. C’est ainsi que la semaine dernière, cet habitant de Baie-du-Tombeau a également reçu son certificat d'Ethics Officer de l'Afrique du Sud. « Je suis le 19e Mauricien à détenir un certificat en éthique. J'ai suivi des cours au sein de l'Institute of Ethics d’Afrique du Sud, et je viens d'obtenir ma certification », explique-t-il avec beaucoup d’humilité dans la voix. Il ajoute malgré tout que bien que ce
MARC TSE PEN KI
ON A FAILLI OUBLIER LE SPORT !
L’HOMME QUI VOUDRAIT TOUT FAIRE…
Trois entreprises principales, des intérêts dans des domaines aussi variés que la restauration, l’informatique et l’éthique, des certificats et diplômes à la pelle et une soif insatiable de s’abreuver de nouvelles connaissances. Voici le résumé du quasi-impossible à résumer Marc Tse Pen Ki NICHOLAS LARCHÉ
▼ DOROTHY BONNEFEMME
De plus en plus d’entreprises exigent un certificat d’éthique avant de conclure un partenariat ou de faire des affaires avec d’autres sociétés. Tenez, par exemple, il n’y aurait pas eu cette fraude de 700 millions de roupies si ce service était sollicité plus souvent à Maurice Marc Tse Pen Ki métier connaisse un regain d’intérêt, seules 50 personnes sont détenteurs d’un tel certificat en Afrique du Sud, pourtant l’économie leader du continent. « De plus en plus d'entreprises exigent un certificat d'éthique avant de conclure un partenariat ou de faire des affaires avec d'autres sociétés. Tenez, par exemple, il n'y aurait pas eu cette fraude de 700 millions de roupies si ce service était sollicité plus souvent à Maurice », ajoute Marc Tse Pen Ki. TOUJOURS PRÊT À AIDER Ce dernier parle par en connaissance de cause. Il a en effet à son actif une longue expérience dans le domaine du management et il souhaite partager son savoir-faire. « J’adore encadrer ceux qui se lancent dans le monde de l’entrepreneuriat. J’ai les connaissances requises en termes d’informatique (programmes, réseau, sécurité…) et je maîtrise parfaitement les domaines de l’Ethical Risk Assessment, le Project Management, le Risk Management, le Sales and Marketing, Managing Crisis Situations, le Business Plan Development, le Fraud Tracking, ainsi que l’implémentation de la bonne gouvernance. Ainsi, lorsque les entreprises me contactent,
SERVICES. Marc Tse Pen Ki vous épaule pour lancer votre entreprise
je suis prêt à tout mettre en œuvre pour qu’elles connaissent du succès. « De plus, avec mon expertise dans le domaine du Management, je peux les aider à s’orienter. Je mets aussi l’accent sur le bienêtre des employés et la nécessité d’avoir une bonne relation interne. Vu mon réseau de contacts, je peux aussi apporter mon soutien aux nouvelles entreprises », ajoute-til. D’ailleurs, il n’a jamais eu froid aux yeux. Son parcours en atteste. Ainsi, lorsque Marc Tse Pen Ki se lance dans le
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monde de l’emploi après ses études, il occupe le poste de Sales and Maintenance Manager à Microlink Ltd. Trois ans plus tard, l’occasion se présente à lui de devenir le directeur général de l’entreprise. Cependant, à peine une année plus tard, soit en 1992, ce dernier met la clef sous le paillasson. Ce n’est pas pour autant qu’il tire sa révérence du secteur de l’entrepreneuriat. De janvier 1993 à août 1997, Marc Tse Pen Ki dirige Sam’s Service, qui est spé-
Ce n’est pas que le business qui passionne Marc Tse Pen Ki. Grand amateur de sport, cet homme de 45 ans ne rate pas une occasion de s’adonner au basket-ball. « Jeune, j’ai été un athlète de haut niveau », indique notre interlocuteur. Si sa carrière de sportif s’est arrêtée tôt, ce dernier a par la suite occupé le rôle d’arbitre lors de matches du championnat de première division de basket-ball. Il a également été coach dans la même discipline, avant d’être élu président du Club de Basket Ball Attila. « Maintenant, dit-il, avec un petit sourire, ma passion c’est le cyclisme et je fais environ 150 km par semaine. » Et qu’en est-il des courses hippiques ? « J’adore ce milieu. C’est passionnant. J’apprécie beaucoup les chevaux », explique-t-il. Au point d’être en mesure de nous donner un tuyau gagnant peut-être ? « Oh, vous savez comment c’est dans le secteur », lance-t-il en riant, tout en nous promettant de penser à nous.
cialisée dans le service traiteur. Il lancera d’ailleurs, en 1997, MTM Services, une autre compagnie évoluant dans ce domaine. Entre-temps, vu sa passion pour l’informatique, il offre son expertise aux bookmakers. Le jeune homme, qui travaille d’arrache-pied, prend goût à cet environnement. C’est ainsi qu’en mai 2002, il acquiert son permis de bookmaker et lance sa société. De 2009 à 2012, il assume également le poste de directeur de la compagnie Stevenhills, dont il est déjà le responsable du département informatique. LE TOUCHE-À-TOUT Décidément touche-à-tout, Marc Tse Pen Ki lance également Long Construction Co Ltd. Comme son nom l’indique, cette entreprise est active dans le domaine de la construction, et la rénovation et propose des formules clé en main. S’il peut se permettre de jongler entre ces différents domaines c’est que ce dernier n’a de cesse d’apprendre. Ainsi, après ses études de SC et de HSC au collège St Andrews (1979-1987), il a choisi d’étudier afin d’obtenir un diplôme en Computer Engineering ICS, d’Afrique du Sud. Un vif intérêt pour le marketing, l’électronique et la télécommunication, entre autres, l’ont ensuite poussé à se former dans ces domaines. Mais c’est le cyber crime qui deviendra par la suite son dada. Ce passionné d’informatique suit alors des cours et assiste à des séminaires. Depuis, ses connaissances lui ont permis d’apporter son aide à la résolution de plusieurs affaires. Avec sa soif d’apprendre, ce n’est donc pas une surprise que ce dernier se soit inscrit au MIOD programme, fin 2010, afin de suivre des cours sur les douze modules au programme, dont ‘The case for corporate governance’, ‘Corporate regulatory & compliance framework,’ ‘The role of the chairman’, ‘Disclosure and transparency’, ‘The governance of Strategy’ et ‘Conflict of interest’. Marc Tse Pen Ki, on l’aura compris, est de ceux qui ne peuvent rester immobiles. Il lui faut toujours apprendre et avancer…
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PERSÉVÉRANCE. La création de Flora Marketing a été une lutte personnelle mais à la fin, la réussite a souri à Vinah Ganoo
FLORA MARKETING CO LTD
EXPORTATRICE DE FORÊTS
« Si on ne veut pas mourir avec des regrets, il faut persévérer dans le travail. » Telle est la philosophie de Vinah Ganoo, fondatrice et directrice de Flora Marketing Co Ltd, compagnie impliquée dans la production, le marketing et l’exportation de produits agricoles, notamment de semis. Capital vous emmène à la rencontre d’une entreprise mauricienne au rayonnement international ▼ VRISHNI VALAYDON
Q
u’il s’agisse de la culture locale de plantes ornementales, ou d’exportation de semis d’arbres ou arbustes vers une cinquantaine de pays à travers le monde. Flora Marketing Ltd s’est fait une référence en la matière. Mais ce n’est là que l’aspect commercial de l’entreprise. Au-delà de l’attrait pécuniaire se trouve celui de permettre de sauvegarder, autant que possible, les forêts tropicales africaines, brésiliennes et autres.
Son père ayant été forestier, la passion des plantes a contaminé la directrice, Vinah Ganoo, dès le berceau. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est lancée dans la culture de masse de semis en fondant Flora Marketing Ltd en 1994. « Mes produits ne viennent pas de Maurice. Ils viennent des régions de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique latine, mais ils transitent à travers le port franc de Maurice avant d’être exportés vers d’autres marchés », précise notre interlocutrice. Maurice ayant en effet perdu 98% de sa densité forestière, alors que l’Afrique dispose d’une grande richesse florale qui
n’était pas utilisée, Vinah Ganoo s’est rapidement tournée vers le continent, en prônant une approche résolument écologique. « Nous avons commencé notre révolution verte avec pour objectif principal de réduire la pauvreté et de lutter contre le changement climatique afin d'encourager la « reforestation » dans le monde entier, tout en décourageant la déforestation massive des forêts tropicales africaines », explique la directrice. Les activités de Flora Marketing Ltd suivent trois grands axes : l’approvisionnement du produit à l’étranger, le transit à l’île Maurice, et finalement la commercialisation du produit. Tout commence par la phase recherche dans des territoires sauvages où diverses plantes, dont une prédominante, poussent déjà. PHASE EXPÉDITION Dix-neuf ans de carrière de recherches ont ainsi permis à la compagnie de repérer des forêts idéales pour ses cultures, notamment à Madagascar, au Mozambique, au Brésil et en Indonésie. S’ensuit la phase expédition. Vinah Ganoo organise ses propres expéditions dans les savanes et jungles africaines ou asiatiques, avec l’aide de sociétés sœurs privées déjà établies dans la région. Ainsi, c’est toute une équipe de professionnels, comprenant des experts de la région et des traducteurs qui permettront de communiquer, dans leur dialecte, avec les habitants des communes avoisinantes, qui va à la découverte de forêts non-apprivoisées. « Nous voyageons en 4x4 sur des routes tantôt improvisées, tantôt inexistantes. Lors de certains voyages, nous avons roulé pendant 48 heures pour arriver à notre destination », raconte la directrice. Une fois arrivée à destination, c’est une
Mes produits ne viennent pas de Maurice. Ils viennent des régions de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique latine, mais ils transitent à travers le port franc de Maurice avant d’être exportés vers d’autres marchés Vinah Ganoo, directrice de Flora Marketing Co Ltd
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BISMARCKIA NOBILIS. Le palmier de Bismarck, originaire de la savane malgache, est exporté en forme de semis par Flora Marketing Co.Ltd
FÉRIÉ ? MAIS POURQUOI ? La réussite, pour beaucoup, passe par la rigueur et la persévérance. Vinah Ganoo n’hésite pas à surenchérir : « On n’a pas le temps de se sentir fatigué dans ce monde compétitif. Il faut absolument survivre. » Après dix-neuf ans de travail acharné, Vinah Ganoo a des opinions bien arrêtées sur la question. Elle trouve ainsi le nombre de jours fériés à Maurice alarmant, surtout que la majorité des congés publics sont religieux, ce qui fait qu’une bonne partie de la population ne célèbre rien ces jours-là. De ce fait, ceux-ci se retrouvent « handicapés » dans le sens où ils ne peuvent travailler. « Cela affecte les entreprises qui ont une clientèle internationale, car en pleine semaine, des services indispensables comme la douane, le port franc et les banques sont fermées », déplore-t-elle. Heureusement, poursuit-elle, le pays est stratégiquement placé et jouit d’un fuseau horaire qui lui offre une compétitivité impressionnante. « Nous avons un fuseau horaire en adéquation avec mon entreprise. Très tôt le matin, je gère l’Asie, l’Australie et la Chine, et vers l’après-midi, c’est le tour des Etats- Unis et de l’Amérique du Sud. Quant à l’Afrique, nous avons un décalage d’une à quatre heures, ce qui est raisonnable », explique Vinah Ganoo. De ce fait, l’entreprise est très efficace puisqu’elle peut traiter, en un jour, des contrats venant du monde entier. Du moins quand il ne s’agit pas d’un jour férié…
LES PRIX QUI PLEUVENT Vu son approche révolutionnaire, tant de la gestion de la nature que de la composante humaine, Flora Marketing Co Ltd a été plusieurs fois primée, notamment au niveau international. Récompenses internationales 2013 - International Arch of Europe Award - Gold Category - Allemagne. 2010 - World Winner - Energy Globe Award - Autriche. 2010 - National Winner - Energy Globe Award - Rwanda. 2007 - Demi-finaliste - Schwab Foundation for Social Entrepreneurship - Davos Suisse. 2007 - Classée parmi les « 100 Best Social Entrepreneurs in the world » par Newsweek Japon. 2006 - Winner World Challenge 2006 BBC World, Newsweek Magazine et Shell Récompense mauricienne 2004 – Barclays Business of the Year 2004 - Barclays Bank Award - Mauritius
toute autre étape qui commence. Il faut arpenter les espaces forestiers, repérer l’espèce prédominante et commencer à l’étudier. L’étude des plantes est un très long processus. En effet, il faut calculer l’altitude du territoire, étudier la biodiversité de la forêt, la longévité de la plante, son utilité, puis penser à comment la commercialiser, et pour finir, vers quel marché. RÉPERCUSSIONS DÉSASTREUSES Tout cela peut paraître bien compliqué, et pourtant l’idée derrière est très simple. « Le concept de base est de rechercher des plantes à l’état naturel et d’apprendre à les cultiver pour finalement les revendre vers d’autres marchés », explique Vinah Ganoo. A titre d’exemple, Flora Marketing Ltd a déjà cultivé une plante sauvage africaine, dont les caractéristiques principales sont des racines tenaces qui retiennent l’eau, avant de vendre les semis en Chine, pour qu’ils soient plantés autour des digues, de sorte à éviter un débordement ou une faille dans la digue, ce qui aurait des répercussions désastreuses. Cette étape franchie, un travail beaucoup plus complexe commence avec les communes. « J’ai établi un système qui incite les communes avoisinant les forêts à ne plus cautionner la déforestation, mais plutôt à l’empêcher », explique notre interlocutrice. En effet, à cause de la pauvreté
qui prévaut en Afrique subsaharienne, les communautés déboisent les forêts pour utiliser le bois comme combustible. Flora Marketing Ltd s’attaque au problème en formant les populations locales et en leur en apprenant à cultiver les terrains et à récolter les semis. A la fin du processus, une fois la production validée, les planteurs sont payés pour le travail accompli. De ce fait, ils n’abattent plus les arbres et les plantes à outrance. « En définitive, j’ai créé une entreprise qui prône et incite à la conservation », affirme Vinah Ganoo. Un travail reconnu au niveau mondial, puisque selon une étude menée par la BBC en marge du World Economic Forum qui a vu Flora Marketing Ltd être primée, plus de 200 millions de plantes auraient été mises en terre à travers le monde grâce à la compagnie de Vinah Ganoo. Une fois les semis récoltés dans leurs pays d’origine, ils sont acheminés à Maurice, où ils transitent par le port franc avant d’être exportés vers les marchés étrangers. D’ailleurs, s’il y a une chose que Vinah Ganoo salue à Maurice, c’est bien le port franc, qui selon elle, est une « plateforme, voire même un pôle régional », où tout est disponible en matière de logistique. Ainsi, dès que les semis arrivent à Maurice, ils sont exportés, sous vingtquatre heures, vers des pays acheteurs ou des compagnies internationales impliquées dans des projets d’envergure, et ce grâce aux compagnies aériennes internationales qui desservent l’île. A ce jour, l’entreprise exporte environ trois cents espèces de plantes, dont des plantes forestières, des eucalyptus, des pins et des palmistes, vers plus d’une cinquantaine de pays, y compris l’Inde, les Etats-Unis et le Surinam. A chaque commande, un nouveau groupe de personnes dans le monde travaille avec Vinah Ganoo, dépendant de la demande. Cette dernière nous explique d’ailleurs qu’elle traite principalement en tonnes, même s’il lui arrive d’avoir des commandes pour quelques kilos. De plus, à chaque commande, il y a beaucoup de facteurs à considérer, notamment la saison, le stock disponible, la quantité demandée et les conditions – politiques, climatiques et autres – prévalant dans le
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pays qui cultive, ainsi que celui qui achète. Comment une Mauricienne, depuis son petit bout d’île, fait-elle pour avoir tant de clients ? Là encore, explique la directrice, tout est une question de volonté : « Je voyage énormément pour des conférences internationales où je représente discrètement et humblement l’île Maurice ». RÉPUTATION INTERNATIONALE Le bouche-à-oreille, à l’échelle internationale, y est aussi pour quelque chose. Vinah Ganoo compare d’ailleurs son entreprise à la traditionnelle tabagie du coin de rue. Si le service et les produits y sont excellents, la nouvelle s’ébruite facilement et la clientèle rapplique. D’où les multiples contrats décrochés par Flora Marketing Ltd. « Les entreprises préfèrent acheter avec moi plutôt que d’aller directement en Afrique. De plus, l’île Maurice jouit d’une bonne réputation internationale grâce à sa stabilité politique et son bon système importexport, ainsi que son port franc », ajoute la directrice. La réputation de Vinah Ganoo est telle que depuis 2010, elle est consultante à temps partiel auprès du Fonds européen de Développement. Ainsi jusqu’en 2014, elle sera appelée à former des planteurs africains sur la culture de légumes et de fruits tropicaux selon les normes européennes, afin de leur permettre d’écouler leurs produits sur le Vieux Continent. Dans un futur proche, Flora Marketing Ltd sera aussi consultante pour un projet d’envergure, sur plus de 200 000 hectares, dans la région de Chaco, au Paraguay, en collaboration avec un consortium américain. « Nous allons offrir un service pluridisciplinaire visant à l'élaboration de politiques d'évaluation des terres et de plantation – allant de la récolte des gousses de vanille jusqu'au produit de finition – ainsi que la mise en œuvre des approbations réglementaires et la gestion des risques », explique la directrice. Ce projet aura également pour but d'aider les agriculteurs paraguayens à augmenter le rendement de leurs cultures, tout en réduisant la pauvreté à travers le respect de paramètres économiques et environnementaux, ainsi que la culture de nouvelles espèces de plantes.
200 000 hectares Superficie d’un projet agricole au Paraguay pour lequel Flora Marketing Ltd agira en tant que consultante
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FIL CONDUCTEUR
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Fils de ministre ou de juge. Fille de CEO ou de grand patron de presse. Les « enfants de » doivent souvent se battre pour se faire respecter et accepter. En d'autres mots, se faire un prénom et tracer leur propre chemin. Parcours pas toujours facile
HERITAGE
LE PATRONYME PEUT ÊTRE LOURD À PORTER ▼ DOROTHY BONNEFEMME
C’
est souvent en raison de leur arrogance et de leur manque d'expérience que les « enfants de » attirent les railleries et la colère des employés. C'est ce que témoigne, pour nous, Marie-Christine, employée dans une entreprise import-export. « Mercredi dernier, une employée a quitté son travail après dix ans de service. Elle ne supportait plus les critiques de son nouveau directeur, le fils du grand patron ; il ne voyait rien de bon, voulait tout changer, se bagarrait avec presque tout le monde », nous conte Marie-Christine. L'entreprise s’est retrouvée dans une sale posture, car cette employée était la secrétaire de direction et elle connaît l’entreprise sur le bout des doigts. Cependant, vu qu'il avait donné plein pouvoirs à son fils, le grand patron a dû se plier à sa décision et faire contre mauvaise fortune bon cœur. Si la secrétaire de direction a été la seule employée à préférer la porte de sortie, l'ambiance au bureau est invivable, selon Marie Christine : « Il y a un sentiment de démotivation, Il ne fait pas le poids face à son père. Il ne connaît rien à l’import-export. Nous travaillons avec les chiffres et nous devons être concentré. Lui
nous téléphone à tout bout de champ et il réclame le travail dans des délais déraisonnables. Il n’est pas à la hauteur de son père. Non seulement en termes de caractère, mais aussi dans la gestion et la prise de décisions. D’ailleurs nous avons perdu de nombreux contrats depuis qu'il a pris la direction de l'entreprise ». FAIRE SES PREUVES Dans de tels cas, le père fait de l'ombre à son fils. Pour Fanny Bauer-Motti, psychologue, psychanalyste et coach professionnel et privé, cette expression revient souvent dans la bouche des gens, car la relation père-fils est très complexe. « Quand on est le fils d’un grand homme dans n'importe quel domaine que ce soit le fils a à s’affranchir sur deux plans : en soi-même se sentir être quelqu’un en-dehors de son père ; et ensuite envers les autres, c’est-à-dire exister dans le regard des gens pour ce qu’il est et non pour ce qu’il représente en terme de filiation. D’autre part, le père voit en son fils une sorte de mini-moi représentant tantôt ce qu’il aurait pu être tantôt ce qu’il a été. De ce fait, le mécanisme de projection, à savoir le fait de déplacer sur l’autre ce que l’on a en soi est récurrent dans la relation qui noue un père à son fils. Mais aussi dans le sens inverse : le fils voit en son père ce qu’il pourrait être, ce qu’il sera… peut-être ; et là s’introduit une question essentielle : fera-t-
On peut s’inspirer du personnage, mais en aucun cas n’essayer de l’imiter ou lui ressembler, au risque d’en n’être qu’une caricature. Il faut devenir soi-même, se construire
il aussi bien, fera-t-il mieux ? » Un fils qui hérite du nom - entendons par là la renommée et la réputation - et des affaires de son père doit faire ses preuves, déclare Vicram Gungea. Ce trentenaire qui a pris la direction de l'entreprise familiale fondée par son père, avoue avoir attendu de nombreuses années avant de se faire accepter par le personnel de l'entreprise. L’EXPÉRIENCE : UN ATOUT Après des études en France et après avoir travaillé au sein de différentes entreprises, il a décidé de rejoindre l’atelier de menuiserie de son père. Fort de ses qualifications et conscient de l’évolution de l'industrie du bois et de l'ameublement, il était emballé d'apporter des changements dans la méthode de gestion, le mode de production et la stratégie de marketing de l'entreprise. Ce qui voulait dire, en d'autres mots, une petite révolution ! Mais on ne change pas des habitudes comme ça, du jour au lendemain. Vicram a eu à faire face à de la forte résistance à ses plans de changements. Résistance de la part du personnel, mais également de la part du père. « Je voulais moderniser l'atelier et passer à la mécanisation. Mon père s’y opposait farouchement, arguant que pendant des années et des années, il a fait confiance aux artisans et que ça a marché. Je me suis mis
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FANNY BAUER-MOTTI Directrice de Think&BE Ltd Psychologue, psychanalyste Spécialiste de l’individu au cœur des fonctionnements d’entreprise Coach professionnel et privé (fannybauermotti@gmail.com)
à dos certains employés aussi. Mais je n’ai pas baissé les bras. Ma mère a joué à l’arbitre - c’est toujours le cas, affirme la psychologue Fanny Bauer-Motti - et finalement, j’ai eu le dernier mot », relate Vicram, ajoutant, non sans fierté, que l'entreprise améliore chaque année sa performance financière. Justement c’est grâce aux résultats que l’on finit par se faire respecter et accepter. L'expérience joue également un grand rôle, il faut connaître tous les rouages. A l’exemple de Vicram Gungea qui a en effet travaillé le bois, fait les montages, dessiné les meubles, étudié le marché. « Lorsqu’un travailleur me parle, je sais quoi répondre. S’il me mène en bateau, je réagis. Ils finissent toujours par vous respecter », témoigne-t-il. IMITATION PAS RECOMMANDABLE Toutefois, lorsqu’il y a des conflits entre père et fils, les discussions ne doivent pas se tenir devant les employés. Ils doivent discuter dans leur bureau. Car s’ils se chamaillent devant les travailleurs, ces derniers risquent de ne plus respecter l’un ou l’autre ou vont profiter de la situation, nous déclare Vicram Gungea qui parle d’expérience. Mais il n'est pas donné à tous les « enfants de » d'avoir le charisme de leurs aînés. Fanny Bauer Motti répond que l’expérience s’acquiert : on naît « fils de… » et on apprend à devenir quelqu’un. Le charisme vient du vécu, mais aussi de l’assurance que l’homme a en lui-même. Le père doit donner des armes à son fils pour qu'il s'assume et se construise. Mais « l'enfant de » doit aussi apprendre à s'affranchir. Il doit développer ses compétences, entretenir ses propres qualités, apprendre à exister en tant qu'individu, développer sa propre personnalité. Tout faire comme le père n’est pas conseillé. Fanny Bauer-Motti fait ressortir que la réussite ne peut venir de l’imitation d’un modèle qui incarne déjà la réussite sociale et professionnelle. On peut s’inspirer du personnage, mais en aucun cas n'essayer de l'imiter ou lui ressembler, au risque d'en n'être qu'une caricature. Il faut devenir soi-même, se construire. Le père, puisque c'est lui qui va tout léguer, a peut-être le plus grand rôle à jouer. Il doit réfléchir à la succession et s'y préparer. Il doit préparer le terrain, s’habituer à l’idée que quelqu’un d’autre va prendre la relève et qu'il ne doit pas lui faire de l'ombre. Il doit servir d'appui, savoir être là sans être encombrant, il doit savoir laisser la place sans disparaître. Mais plus important, les deux doivent regarder dans la même direction. Pour ne pas mettre en péril le patrimoine.
Fanny Bauer-Motti détentrice d’un master en psychologie clinique, UDS Strasbourg, France et master en information, ULB Bruxelles, parle de la pression de la société sur les « enfants de » FANNY BAUER-MOTTI, PSYCHOLOGUE
« Il faut apprendre à se construire » ❚ Est-ce un risque de choisir la
même filière que son père ? Une passion se transmet, il n’est pas rare qu’un enfant suive les traces de son père ou de sa mère, se sente animé par la même passion. Attention, lorsque c’est le désir parental qui pousse l’enfant à faire ce choix, il y a le risque qu'il ne s'épanouisse pas dans ce qu'il fait. ❚ Vivre avec des parents renommés
et réputés, cela ajoute-t-il de la pression sur les enfants ? Tout dépend du rapport que le père entretient avec l’environnement professionnel et de l’image qu’il en donne à ses enfants. La plupart du temps, on peut distinguer deux sortes de pression : paternel et social. Le père peut inconsciemment attendre de son fils qu’il réussisse tout comme lui, guettant dans ses notes ou dans son rapport au monde les signes qu’il est bel et bien comme papa. Là, la pression risque d’être importante et l’enfant aura, au moindre échec, l’impression de décevoir son père. Dans ce cas-là, il y a de fortes chances qu’il choisit de faire autre chose pour ne pas décevoir les attentes parentales. Ou qu’il arrive à satisfaire les attentes des parents, non pas par vocation, mais par peur de ne pas décevoir. Dans de telles situations, « l'enfant de » n'est qu'une pâle copie du parent. L’autre pression vient du monde social ; lorsque l’on est fils ou fille de quelqu'un, les attentes de l'environ-
nement – scolaire ou professionnel – sont élevées. L'enfant de est sous observation permanente de son environnement. Il n'échappera pas à la comparaison avec les parents, tant dans ses comportements et sa nature que dans ses performances. Mais tout est une question de personnalité, d’environnement dans lequel on a grandi et parfois même d’éducation. Un enfant qui depuis petit a développé son self confidence, à qui on a donné confiance en soi, qui a pu s’affirmer dans ses propres activités etc. a de grandes chances d’arriver à s’affirmer en tant qu’être à part entière. En ce cas-là, être « l’enfant de » peut être vécu comme une chance, cela ouvre des portes. Maintenant, si l’enfant a été élevé dans l’ombre des parents, il y a des chances qu’on ait inhibé chez lui toutes ses capacités créatrices et que quelque part il ne puisse s’imposer et s’affirmer en dehors de ses parents. Dans tous les cas, il y aura toujours un moment où l’enfant devra s’affranchir de l’image des parents, soit en faisant mieux, soit en faisant différemment, mais il devra se démarquer pour exister. ❚ Est-ce que c'est un avantage ou
un désavantage de porter un nom réputé ? Les deux, tout dépend de comment le parcours du père est vécu. Un avantage, car il peut servir de passe-droit ou que l’on s’avance sur REGARDS. Les enfants de parents célèbres sont sous observation permanente
un chemin déjà bien construit. Un désavantage, car les attentes des collaborateurs et de la société vous attendent au tournant. Prenons le cas du fils de l'exprésident français Nicholas Sarkozy. Cela lui a peut-être servi au niveau de son parcours professionnel, pourtant le regard de la société a été très dur à son égard, impitoyable sur ses performances académiques. Les médias ont fait un véritable lynchage de ce jeune garçon. Un autre des fils, producteur de rap, a dû changer de nom, prendre un nom d’artiste pour pouvoir s'adonner à ses activités. En gros, si l'enfant suit le parcours des parents, il y a toutes les chances que cela soit un avantage, tout au moins professionnel (pas forcément social) ; dans le cas contraire, le désavantage est grand, car dans les yeux des autres, il y aura toujours assimilation, association. ❚ Mais être appelé(e) fils ou fille à
papa ou à maman n'est pas un compliment quand même... C’est très rarement un compliment ! Là ce n’est pas le parent qui fait de l’ombre à l'enfant, c’est l'enfant qui se sent bien à l’ombre de son père. Drôle d’expression en fait, parce que nous sommes tous, pour ainsi dire, des fils ou des filles à papa ou à maman. Mais cette expression montre bien le mécanisme par lequel tout enfant doit passer pour devenir un être à part : s’affranchir des parents, avancer par soi-même, se construire.
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CORPORATE
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I
t is blatant that the most important lesson is that corporate culture matters - it can either bring prosperity or disaster to the organization, depending on whether the corporate culture is toxic or healthy. The Enron executives created a culture of greed, corruption and deception; eventually, their house of cards collapsed because of the inevitable correction by forces of the market place. For any corporation to be healthy and productive, it needs to be strong in four core areas: (a) financial capital in terms of investments and profits, (b) technological capital in terms of cutting-edge software and hardware, (c) human capital in terms of knowledge, expertise, and creativity and (d) social-spiritual capital in terms of ethics, relationships, meaning and purpose. The fourth area is perhaps the most difficult to manage and most difficult to quantify and yet, no less important than the other three core areas. Enron used to own a lot of real assets and values. They were one of the leaders in technology related to gas and oil. They had hired some of the most talented workers. And yet, they have failed miserably with respect to developing social-spiritual capital. Enron's senior management failed to maintain a relationship of openness and trust with employees. Staff members who questioned the wisdom of some of Enron's decisions and practices were either ignored or silenced. Senior management cared more about self-enrichment than the needs of employees. They showed little regard for meaning and ethics beyond the bottom line. There is an absence of shared vision that transcends moneymaking. Enron's deficiency in social-spiritual capital proved to be fatal! The social-spiritual capital is very difficult to manage because workers come from different cultures, with very different values, beliefs, habits and expectations. Yet, they all share the basic human needs for belonging, connectedness, trust, meaning and purpose, and they also share the same human weaknesses, such as selfishness and greed. The biggest challenge for managers and leaders is how to enhance the social-spiritual capital of their organizations in the global market.
CORPORATE CULTURE Culture typically includes the totality of socially transmitted behaviors, beliefs, attitudes, human thoughts and creations. It affects every aspect of our lives -- the way we look at things, the way we act and react and how we express our feelings. Culture also has a pervasive impact on business practices and organizational behaviors. Harrison and Huntington (2000) have provided compelling evidence that national cultures and values shape human progress and influence economic prosperity. For example, Asian values of personal relationships and family ties served East and Southeast Asia well for over three decades but hindered their economic development in the last
THE ENRON DEBACLE
CULTURE DOES MATTER The Enron collapse sent shockwaves all over the financial world and raised serious questions regarding corporate governance: How could America's seventh largest corporation suddenly descend to bankruptcy? What has contributed to its sudden implosion? More than 10 separate committees investigated possible wrong doings and illegal activities, such as fraud and insider trading. But what systematically comes out of these reports strongly relates to culture and ethics at work
Good managers need to be cultural architects, who are able to transform and shape organizational culture so that it will stay healthy in spite of turbulent social changes
few years. In spite of the pervasive influence of national culture, within each nation exist different types of organizational cultures, because the personality and philosophy of the founder/leader may also shape the culture of each corporation. Generally, corporate culture refers to the prevailing implicit values, attitudes and ways of doing things in a company. It often reflects the personality, philosophy and the ethnic-cultural background of the founder or the leader. Corporate culture dictates how the company is run and how people are promoted. Leaders and managers need to understand how different types of corporate cultures may either facilitate or inhibit organizational efforts to improve performance and increase productivity. They also need to have the necessary competency to foster corporate cultural change. Cameron and Quinn (1998) pointed out the importance of transforming organizational culture in order to adapt to changing times. They have developed an assessment instrument to identify four types of cultures, namely, market culture, advocacy culture, clan culture, and hierarchy culture.
TOXIC CORPORATE CULTURES The following corporate cultures are described as toxic because they are dysfunctioning in terms of relationships and adjustment to changing times. They undermine the social/spiritual capital, poison the work climate and contribute to organizational decline. (1) Authoritarian-hierarchical culture The big boss alone makes all the major decisions behind closed doors. Even when the decisions are harmful to the company, no one dares to challenge the boss. The standard mode of operandum is command and control, with no regard to the well being of employees or the future of the company. In this kind of culture, employees are to be controlled, manipulated and occasionally pacified like little children. Workers are motivated by fear rather than love for the company or passion for the work. They are expected to do what they are told without questioning. The main criterion for promotion is loyalty to the boss, rather than competence and commitment. As a result, star performers who dare to question some of the administration's decisions are sidelined or let go, while those who obey the boss
CORPORATE
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blindly and who are willing to be hatchet men get the nod for promotion. Hierarchies are not necessarily bad in and of themselves. Some sort of hierarchy in terms of decision-making and responsibility is always inevitable. However, when hierarchies are used to control and abuse workers, problems inevitably occur. Hierarchies without accountability tend to have a corrupting influence on ambitious, autocratic leaders. When the boss is dysfunctional and has the power to impose his selfish, irrational decisions on others, the entire company suffers. (2) Competing-conflictive culture There is always some sort of power struggle going on. Leaders are plotting against each other and stabbing each other on the back. Different units and even different individuals within a unit are undercutting, backstabbing each other to gain some competitive advantage. There is a lack of trust and cooperation. People often hide important information from each other and even sabotage each other's efforts to ensure that only they will come up on top. There is no regard for the larger picture and the overall goal of the company. It is everyman for himself. Both management and workers are obsessed with their own survival and self-interests. As
dards and expectations. When there is an absence of effective leadership, each department, in fact, each individual does whatever they want. The leadership void will also tempt ambitious individuals to seize power to benefit themselves. Chaos and confusion are the order of the day. No one has a clear sense where the company is going. Often, employees receive conflicting directions and signals. Often, decisions are made in the morning only to be nullified in the afternoon. Given the lack of direction, oversight and accountability all across-the-board, productivity declines. In this kind of culture, the company either disintegrates or becomes an easy target for a hostile takeover. (4) Dishonest-corrupt culture In this culture, greed is good and money is God. There is little regard for ethics or the law. Such attitudes permeate the whole company from the top down to individual workers. Bribery, cheating, and fraudulent practices are widespread. Creative accounting and misleading profit reports are a matter of routine. Denial, rationalization and reputation management enable them carry on their unethical and often illegal activities until they are caught red-handed or exposed by correcting forces of the market. When management are blinded by
delivery systems are no longer competitive with the fast-paced technology-driven market place. Their products and services have not responded to changing market demands. Their mantra is "We have always done things this way." As a result, the world passes them by and eventually they are left with an empty shell of the former self. HEALTHY CORPORATE CULTURES (1) Progressive-adaptive culture There is openness to new ideas and a willingness to take risk and adopt innovations. It is a culture that adjusts quickly to shifting market conditions. It does not value the certainty of remaining the same; the only certainty it values is that the company is future-oriented and innovative. It is confident in catching and riding the waves of change. It is a culture compatible with the entrepreneurial spirit of creativity, boldness and taking ownership. The management strives to be on the cutting edge, and encourages continuous development of workers. There is a pervasive, restless creative energy, constantly seeking and creating new ideas and new markets. The company celebrates every innovation, and every discovery. Excitement is in the air. Employees are all caught up in the adventure. This culture is the opposite of the rigid-traditional culture.
Enron used to own a lot of real assets and values. They were one of the leaders in technology related to gas and oil. They had hired some of the most talented workers. And yet, they have failed miserably with respect to developing social-spiritual capital
a consequence, the organization is fragmented and there is a lot of waste of valuable resources because of duplications and sabotage. Such intense competition within the company creates a climate of divisiveness, conflict and mistrust. A house divided cannot long survive in a highly competitive globe economy. (3) Laissez-faire culture There is a vacuum at the top, either because the leader is incompetent and ignorant, or because he is too preoccupied with his personal affairs to pay much attention to the company. Consequently, there is an absence of directions, stan-
greed and ambition, their judgment becomes distorted and their decisions become seriously flawed; as a result, they often cross the line without being aware of it. Enron serves as a good example. (5) Rigid-traditional culture There is a strong resistance to any kind of change. The leadership clings to out-dated methods and traditions, unwilling to adapt to the changes in the market place. They live in past glory and any change poses a threat to their deeply entrenched values and their sense of security. Workers are discouraged or even reprimanded for suggesting innovative ideas. Their accounting, marketing and
(2) Purpose-driven culture The leadership articulates and crystallizes the purpose of the company effectively, so that there is a common purpose, a shared vision for all the workers. Everyone knows what the core values and priorities are, and everyone knows where the company is going. Workers are highly motivated, because they are committed to the same set of core values. More importantly, the overarching purpose tends to go beyond the bottom line. All great companies endure because they serve a higher purpose. One example is Anita Roddick, founder of The Body Shop. She has a
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clear vision, a higher purpose for her company: The Body Shop will be an ethical, caring company, that will care about the environment, human rights, animal protection and the community. This vision is incorporated into all aspects of her corporate goals and practices. (3) Community-oriented culture There is a strong emphasis on collectivity and cooperation. The leadership attempts to build a community, in which people respect, support each other, and enjoy working together. Please note that this is very different from the kind of authoritarian collectivism in communist states, where the State controls the business, and everyone has to agree with and work for the State. A community-oriented culture goes beyond team building and aspires to create an authentic community in which every worker is treated as a valuable member. Community building is more extensive than team building. It requires that members from different work groups treat each another in a positive, supportive way in order to boost morale. Such a community requires collaboration and communication throughout the organization. Management involves and empowers all staff members in a combined effort to improve efficiency and productivity, such as required by Total Quality Management. (4) People-centred culture There is a genuine caring for each worker in the organization. Everyone is valued and validated, regardless of their position in the company. The organization cares for the whole person - body, soul and mind in terms of recognizing workers' basic needs for learning and growth, for belonging and being connected, as well as the need for meaning and spirituality. Each worker is encouraged to develop his or her full potentials, personally and professionally. Such a culture will create a climate of mutual respect and genuine civility. Good managers need to be cultural architects, who are able to transform and shape organizational culture so that it will stay healthy in spite of turbulent social changes. Too many corporate managers are well trained in "hard", quantifiable, technical skills, but very poorly trained in "soft" skills, such as empathy, communication, validation, conflict management, and community building. Current interest in emotional intelligence is a good start, but competence in culture management requires a lot more than EQ. Ethos of the market and profit margin naturally dominate business corporations. Management guru Peter Drucker has identified the worship of a high profit margin as one of the deadly sins in management in a time of change. We need to reclaim the ethos of community to counteract the mentality that profit at any cost. We need to care for the physical, emotional and spiritual needs of employees. Ultimately it is the human system that is responsible for the success or failure of the organization.
MARKET
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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, APRIL 9, 2013
This report has been prepared by Vanee Seeneevassen of Island Premier Traders FX Ltd. (FOR MORE INFORMATION, PLEASE VISIT OUR WEBSITE: HTTP://WWW.ISLANDPREMIERTRADERS.COM)
EXCHANGE RATES
MARKET OVERVIEW
BUYING
GBP STRUGGLES TO MAKE GAINS The Pound Sterling struggled to make gains against the majors yesterday, with the Pound Dollar exchange rate slipping back towards 1.5350 (GBP/USD) through the course of the day, while the Pound Euro exchange rate) also fell towards 1.1710 (GBP/EUR). There was further uncertainty surrounding the underlying economic outlook and continued fears that renewed weakness in the global economy would have a negative UK impact, especially if there is any sustained slowdown in U.S demand. Therefore, the latest UK trade data yesterday morning was watched closely. The Euro Dollar exchange rate (EUR/USD) found a good level of support in the region of 1.30 yesterday and made steady gains through the course of the day. In Europe, the latest Sentix business confidence index declined to -17.3 for April, from -10.6 previously, maintaining a run of generally disappointing data with the index at its lowest level since December. There is still ongoing concerns over the peripheral economies in the Euro-zone with the focus on budget cuts in Portugal and the lack of sustainable government in Italy. The U.S Dollar continued to weaken on yield grounds following the weaker than expected U.S employment report last week. The data also increased fears over the underlying economic outlook. The Federal Reserve Chairman Ben Bernanke stated last night that the banking sector was in a much stronger position than it was four years ago but growth was not yet at a satisfactory level.
OIL PRICES CONTINUES REBOUND
GOLD AND SILVER PRICE FORECAST DOWN
The price of oil rose slightly closer to $94 a barrel Tuesday, continuing to recover from last week's steep slide. By early afternoon in Europe, benchmark oil for May delivery was up 17 cents to $93.53 a barrel in electronic trading on the New York Mercantile Exchange. The contract rose 66 cents to finish at $93.36 a barrel on the Nymex on Monday. Early last week, crude oil prices were trading above $97 a barrel on the Nymex, but later fell over 5 percent due to a weaker-than-expected U.S. monthly jobs report and data showing stockpiles of crude oil at their highest level since 1990. Brent crude, which sets the price of oil used by many U.S. refineries to make gasoline, was up 63 cents to $105.29 per barrel on the ICE Futures exchange in London.
Deutsche Bank on Tuesday cut its 2013 gold price forecast, saying returns from the metal may be on course for their worst annual performance since 2000. "The forces which have propelled gold returns higher over the past decade, namely a weakening U.S. dollar, falling real interest rates and a rising U.S. equity risk premium have all moved into reverse since the end of last year," Deutsche Bank analysts wrote in a note to clients. The bank cut its 2013 gold price forecast by 12 percent to $1,637 an ounce and lowered its silver price outlook for the year by 16.5 percent to $31 an ounce. Deutsche Bank said it expected platinum group metals to outperform gold due to tight supplies and strong demand from automakers.
center. Mauritius has strong economic and cultural ties with both Africa and Asia, and is now well-known and utilised as a trade and financial gateway to these continents. With its ideal geographic position, strategic time zone and preferential market access to the EU, US and Africa through signed agreements and acts, Mauritius is poised to be the epicenter for offshore financial services as well as a wealth management centre par excellence. During the conference, James Benoit
discussed upon Africa’s Growing Wealth: The Opportunities and Challenges for Mauritius as a Regional IFC. “I have tried to explore the many prospects and develop upon the concerns which may arise during the making of Mauritius as a leading regional financial centre. Mauritius definitely has the potential to exponentially grow as a financial centre of excellence with the number of banks and investment advisors increasing in Mauritius, our fiscal advantages also contribute to the benefits of investing in the country,” commented James Benoit.
MARKET SHARES – TUESDAY, APRIL 9, 2013 COMPANY OFFICIAL MARKET AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT
SELLING
Country
Currency
TT
DD
Notes
AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.
AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1
31.4784 29.6341 39.7277 30.4149 25.5783 24.3129 3.3714 32.2713 46.5013 30.4575
31.3062 29.4621 39.564 30.1226 25.4277 24.1803 3.328 32.0896 46.3317 30.3691
30.9802 29.228 39.3459 29.7118 25.1525 24.0736 3.2721 31.8857 46.0579 30.2356
TT/DD/Notes
32.9135 31.0181 40.9258 31.8175 26.7177 25.4647 3.5457 33.69 47.9029 31.3739
GOLD COINS TUESDAY, APRIL 9, 2013
AfrAsia Bank reinforces its Partnership with STEP AfrAsia Bank Limited is the lead sponsorship for the STEP (Society of Trusts and Estate Practitioners) Conference taking place in Mauritius since yesterday at Le Meridien Hotel. James Benoit, the Chief Executive Officer (CEO) of AfrAsia Bank was one of the designated key speakers. The theme of the conference, "Mauritius: Africa’s Leading Wealth Management Centre", reveals the facing unparalleled opportunity to maximize the island’s potential as an international financial
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NOMINAL
LAST CLOSING PRICE
LATEST
CHANGE
% CHANGE
10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -
13.80 36.50 7.30 47.00 29.00 120.00 84.50 17.50 190.75 124.00 72.00 76.00 182.75 1.04 28.00 40.50 5.90
13.70 36.60 7.50 48.00 28.90 120.00 84.50 17.60 190.25 123.00 71.75 76.00 182.00 1.03 28.00 40.50 5.90
-0.10 0.10 0.20 1.00 -0.10 0.10 -0.50 -1.00 -0.25 -0.75 -0.01 -
-0.72 0.27 2.74 2.13 -0.34 0.57 -0.26 -0.81 -0.35 -0.41 -0.96 -
10.00 10.00 1.00 1.00
2.70 23.50 21.00 44.00 43.00 7.40 50.00 9.86
2.70 24.00 21.00 44.00 43.00 7.40 50.00 9.86
0.50 -
2.13 -
VOLUME
VALUE
"1,100.00" "15,020.00" "62,500.00" "2,286,850.00" "26,332.00" "194,843.60" "23,693.00" "1,127,931.00" "10,007.00" "289,210.00" 22.00 "1,885.00" 604.00 "10,618.35" "16,965.00" "3,228,200.00" 687.00 "84,387.00" "7,113.00" "511,032.75" 812.00 "61,718.00" 505.00 "91,915.00" "607,800.00" "630,707.00" "2,438.00" "68,280.00" "1,305.00" "52,915.00" "43,216.00" "254,974.40" 500.00 824.00 6.00 100.00 "5,000.00" -
"1,350.00" "19,740.00" 126.00 "4,300.00" "37,000.00" -
Denomination
Weight(gm)
Diameter(mm)
Price (Rs)
100 250 500 1000
3.41 8.51 17.03 34.05
16.5 22 27 32.69
6750 16415 32640 64900
MARKET ACTIVITY TUESDAY, APRIL 9, 2013 Market Capitalization
194,461,054,725.99
Total Volume Traded
1,062,436
Total Value Traded
11,197,821.30
TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol BRAMER BANKING ENL LAND LTD PAD MDIT CAUDAN
Open 7.30 47.00 73.00 5.10 1.14
Latest 7.50 48.00 74.00 5.16 1.15
MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol SBM MDIT ALTEO LIMITED CIM FINANCIAL BRAMER BANKING
Volume 607,800 222,200 62,500 43,216 26,332
TOP GAINERS - DEM SIT LAND HDG OPT CIEL TEXTILE LTD LES MOULINS (O) MOST ACTIVE – DEM Symbol UNION FLACQ LTD SODIA FIDES CIEL TEXTILE LTD MTIUS SEC. IND
23,650.00 23.50 170.00
% Change 2.74 2.13 1.37 1.18 0.88
24,990.00 24.00 172.00
5.67 2.13 1.18
Volume 5,000 2,700 1,000 824 600
DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.
Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun
RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry
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OPTIMISME. Malgré la prudence affichée, Ben Bernanke s'est réjoui de la solidité retrouvée des banques américaines
BEN BERNANKE, PRÉSIDENT DE LA FED
« La conjoncture est loin d’être celle que nous voudrions » Le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a estimé lundi que la situation économique des Etats-Unis est encore loin d'être convenable, ce qui vient confirmer les derniers chiffres sur l'emploi
«A
ujourd'hui, l'économie est bien plus forte qu'il y a quatre ans, mais la conjoncture est encore loin d'être celle que nous voudrions tous qu'elle soit », a déclaré Ben Bernanke lundi 8 avril. Faisant référence à la dernière récession, le président de la banque centrale américaine (Fed), qui a tenu ces propos à l'occasion d'un exposé sur les enseignements des tests de résistance bancaires menés régulièrement par la Fed depuis 2009, a également estimé que les banques du pays étaient « nettement plus solides qu'il y a quelques années ». MOINS D'EMBAUCHES EN MARS Ses considérations sur l'état d'avancement de la reprise économique du pays tombent trois jours après la publication du rapport officiel sur la situation de l'emploi aux Etats-Unis, qui s'est avéré bien pire que prévu. Selon ce document, le marché de l'emploi continue de s'améliorer mais les embauches ont fortement ralenti en mars. Et si le taux de chômage a baissé à 7,6%, l'emploi a reculé aussi, du fait d'une baisse de la population active, signe que le nombre de chômeurs découragés de rechercher du travail a augmenté ce mois-là. Avant la publication de ces chiffres, certains dirigeants de la Fed avaient estimé que la banque centrale pourrait diminuer ses opérations de rachats d'actifs sur les marchés financiers cet été et y mettre un terme d'ici à la fin de l'année.
LOCAL GOVERNMENT SERVICE COMMISSION COMMUNIQUE VACANCIES Post Salary Scale
Qualifications Age Limit
Important
Closing Date
: Applications should reach the Secretary, Local Government Service Commission, Louis Pasteur Street, Forest Side not later than 15 00 hrs on Tuesday 23 April 2013 (i) Qualified candidates should submit their applications: (a) Either On LGSC Form 7 which may be obtained either from the office of the Local Government Service Commission, Louis Pasteur Street, Forest Side or from the District Council of Riviere du Rempart. (b) Or Online through the website of the LGSC at http://lgsc.gov.mu or through the Government Citizen Portal at http://citizen.gov.mu . Note1: Details of this advertisement as well as the applications form (LGSC Form 7) are also available on the website of LGSC at the following address: http://lgsc.gov.mu Note 2: Prospective candidates willing to submit their applications online may call on weekdays either at the seat of the Local Government Service Commission from 13.00 hours to 15.00 hours or at any Local Authority during the prescribed hours where such facilities are offered free of charge. Note 3: Acknowledgement of application will be made as far as possible by e-mail. (ii) Candidates already in the Local Government Service should submit their applications in duplicate, the original should be sent directly to the Secretary of the Local Government Commission and the duplicate one to their Responsible Officer, who will forward it to the Commission within a week after the closing date. (iii) Candidates are advised to read carefully the ‘NOTES AND INSTRUCTIONS TO CANDIDATES’ before filling in the application form. (iv) The envelope should be clearly marked on the top left-hand corner :“Post of Refuse Collector (Roster) District Council of Riviere du Rempart”
Aujourd'hui, l'économie est bien plus forte qu'il y a quatre ans, mais la conjoncture est encore loin ... Ben Bernanke, président de FED Les propos de Ben Bernanke, semblent indiquer que pour lui, la nette amélioration de la perspective du marché du travail que la Réserve fédérale souhaite constater avant de mettre fin à ses rachats de titres est encore loin d'être d'actualité. A court terme, cela présage plutôt d'un maintien du concours financier énorme que la Fed fournit pour soutenir la reprise économique lors de sa prochaine réunion de politique monétaire, prévue pour le 30 avril et le1er mai prochains SOURCE : INTERNET
: Refuse Collector (Roster), District Council of Riviere du Rempart. : Rs 9, 000 x 250 – 12,500 x 300 – 14,300 x 350 – 15,000 a month Appointment to the grade in a temporary capacity will carry salary at a flat rate of Rs 9,000 a month. : Candidates should reside within the boundaries of the District Council of Riviere du Rempart. : Candidates should have reached their 18th birthday and, unless already in the Local Government Service/Public Service/Approved Service should not have reached their 48th birthday by the closing date for the submission of applications. (i) Applicant should state their personal residential address on their application form. Applications bearing the postal address of another person will neither be acknowledged nor taken into consideration. (ii) Applications received after the closing date and time will not be accepted. Only qualified candidates should apply. (iii) Incomplete, inadequate or inaccurate filling of the application form may cause the elimination of candidates from the competition. (iv) Applications not made on the prescribed from will be rejected. (v) Applications received after the closing date and time will not be accepted. The onus for the prompt submission of applications so that they reach the Secretary of the Commission in time lies solely on applicants. (vi) The Commission reserves the right not to make any appointment following this advertisement.
Local Government Service Commission Louis Pasteur Street Forest Side Date: 03 April 2013
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Margaret Thatcher, qui est décédée lundi, a marqué son temps. Certains s'en réjouissent, d'autres le regrettent, mais on trouverait peu d'observateurs des années 1980 pour nier qu'elles furent des années « Maggie »
MARGARET THATCHER
L’HÉRITAGE DE LA DAME DE FER
P
remier ministre britannique de 1979 à 1990 – trois mandats –, Margaret Thatcher a laissé une empreinte profonde. La « Dame de fer », première femme élue à la tête d'un grand pays occidental, n'a pas seulement redonné confiance en ellemême à une Grande-Bretagne alors à la dérive. D'une certaine manière, bien qu'elle soit décédée lundi, à l'âge de 87 ans, nous vivons toujours sur l'héritage Thatcher. Sur le plan économique, d'abord. Elle arrive au pouvoir quelques mois avant le président américain Ronald Reagan (19801988). Il sera son allié idéologique. Ces deux-là vont réinventer le libéralisme économique. Ils ont le même ennemi : l'Etat-providence, tel que les travaillistes britanniques l'ont mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et tel que les démocrates américains l'ont esquissé à partir des années 1960. LE « THATCHÉRISME » On connaît leur réquisitoire. L'Etatprovidence tue l'initiative privée, il ralentit la création de richesses, il prône un égalitarisme qui décourage l'effort et le mérite, il entretient les pauvres dans l'assistanat. Bref, il étouffe cette force première, cette énergie fondatrice qu'est le marché. Thatcher et Reagan divinisent le marché. Car celui-ci aurait, selon eux, cette qualité de ne pouvoir dérailler puisque – miracle ! – il s'autorégule. Dans la Grande-Bretagne de la fin des années 1970, la recette n'est pas totalement dépourvue de sens. Le pays vit à l'heure des aides du Fonds monétaire international et de syndicats omnipuissants qui paralysent souvent un vaste secteur public né des nationalisations d'après- guerre. Le « thatch-
CONFRONTÉE À une grave récession, la Slovénie doit engager des réformes d'urgence, recommande l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans un rapport publié le mardi 9 avril. « Rétablir un secteur bancaire viable est la priorité la plus urgente », estime l'OCDE. La Slovénie « est confrontée aux risques d'une baisse prolongée de son économie et d'un accès réduit aux marchés financiers. Des mesures supplémentaires et radicales sont nécessaires dès que possible afin d'éviter un tel résultat », ajoute-t-elle. Le petit pays de la zone euro a certes déjà mis en place plusieurs mesures de consolida-
érisme » – privatisations, lutte implacable contre les monopoles syndicaux, déréglementations, etc. – redonne du punch à l'économie britannique. Mais il démantèle, dans le même temps, des pans entiers du service public, notamment l'éducation et la santé. Il vient se greffer sur la mondialisation économique et l'ouverture sans cesse plus grande des frontières à tous les échanges. Thatcher et Reagan n'en sont pas les seuls responsables, mais ils en ont été les agents intellectuels. UN GRAND TALENT POLITIQUE Et la gauche va leur courir après. Faute de savoir réinventer l'Etat-providence, elle bricolera ensuite une « troisième voie », à la manière de Tony Blair à Londres ou de Bill Clinton à Washington. Mais ce n'est qu'une forme civilisée du néolibéralisme. Mieux encore, en ce début de XXIe siècle, le crash monumental que provoque la « divinisation » du marché – en réalité, il ne s'autorégule pas toujours – ne profite pas à la gauche sociale-démocrate. C'est une victoire posthume pour Margaret Thatcher. Ce n'est pas la seule. L'Europe, hélas, vit aussi, très largement, sur la conception qu'elle en avait : d'abord et avant tout une zone de libre-échange, surtout pas une entité singulière sur la scène internationale ; d'abord et avant tout une association d'Etats souverains, surtout pas une communauté sans cesse plus unie, comme le disent les textes fondateurs de l'Union. On ne marque pas aussi fortement son époque sans un grand talent politique. Charisme, charme, fidélité à ses convictions, courage dans ses choix, sens du leadership : elle était tout cela, indéniablement.
Elle arrive au pouvoir quelques mois avant le président américain Ronald Reagan (1980-1988). Il sera son allié idéologique. Ces deux-là vont réinventer le libéralisme économique. Ils ont le même ennemi : l’Etat-providence, tel que les travaillistes britanniques l’ont mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et tel que les démocrates américains l’ont esquissé à partir des années 1960
SOURCE : INTERNET
ZONE EURO : LA SLOVÉNIE SERA-T-ELLE LA FUTURE CHYPRE ? tion de ses finances publiques, mais leur nature est trop temporaire, juge l'organisation. Dans son rapport, l'OCDE propose à la Slovénie quinze mesures visant à assainir son secteur bancaire, à renforcer la viabilité de ses finances publiques et à relancer son économie à l'aide de réformes structurelles. En premier lieu, la Slovénie doit assainir les bilans de ses établissements et assurer la recapitalisation de ceux qui sont viables, de préférence via des émissions d'actions, afin de relancer le crédit, et par ricochet soutenir l'activité économique.
Tout en saluant la création d'une « bad bank », structure de défaisance rassemblant les actifs toxiques des banques, l'OCDE regrette un manque de transparence dans son fonctionnement et s'inquiète
d'interférences politiques potentielles. Elle recommande aussi à la Slovénie, issue de l'exYougoslavie, de privatiser les banques publiques, les trois plus grands établissements du pays sont aux mains de l'Etat. Même si les banques ont été à plusieurs reprises recapitalisées par l'Etat, elles restent vulnérables en raison d'une accumulation de mauvais crédits ces dernières années, et de nouvelles injections de capital seront nécessaires. L'organisation suggère en outre de durcir les critères d'organisation des référendums sur
les lois. En 2011, une réforme des retraites avait été rejetée par référendum, plongeant le pays dans une crise politique qui s'est soldée par la chute du gouvernement de centre gauche de Borut Pahor. L'OCDE propose aussi une réduction de la participation publique dans les groupes industriels du pays. Dans ses dernières prévisions, l'organisation a prédit une récession de 2,1 % pour la Slovénie en 2013, suivie d'une croissance de 1,1 % l'année suivante. SOURCE : INTERNET