Capital Edition 129

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FESTIVAL CULTUREL CHINOIS RALLUMER L’ÂME COMMERÇANTE

Port-Louis n’est pas qu’une capitale administrative et financière. A l’occasion du China Food and Cultural Festival, China Town s’est ainsi parée de ses plus beaux habits, cuisiné ses meilleurs plats, et probablement fait ses meilleurs chiffres de l’année Edition 129 – Mercredi 15 mai 2013

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

KAMAL HAWABHAY, PRÉSIDENT DE L'ATMC

Votre hebdomadaire à Rs 15

HENNIE LOUBSER, GENERAL MANAGER,

« LA HAUSSE DES FRAIS EST PEUT-ÊTRE UNE TENTATIVE DE DÉTRUIRE LES PETITES MANAGEMENT COMPANIES » A compter du 1er juillet prochain, les frais de renouvellement des licences des Management Companies engagées dans le 'global business' prendront l'ascenseur. Une hausse trop conséquente, juge Kamal Hawabhay, le président de l'Association of Management and Trust Companies (ATMC). Ce dernier se demande si c'est ainsi que l'Etat compte aider les petites compagnies du secteur offshore

MICROSOFT WEST, EAST, CENTRAL AFRICA & THE INDIAN OCEAN ISLANDS

“AFRICAN MARKET HAS ADAPTABILITY IN TERMS OF TECHNOLOGY” During a short stay in Mauritius to sign a Memorandum of Understanding (MoU) with the Ministry of ICT, which aims at strengthening the collaboration on ICT education and training, Hennie Loubser told Capital that for the software giant, Africa, a “business imperative”, is keeping apace with new technologies

Mise à mal de par son inaction en lien avec les récentes affaires Whitedot et Sunkai, ainsi que l’absence de prise de position dans l’affaire Deep River Investment Ltd, la Financial Services Commission, à travers sa Chief Executive Clairette Ah-Hen, s’explique. Sa principale ligne de défense : ce n’était pas à la FSC d’agir

CLAIRETTE AH-HEN CHIEF EXECUTIVE DE LA FSC

« DES FOIS, NOUS MÉLANGEONS LES CHOSES, CE QUI CRÉE DAVANTAGE DE CONFUSION »

SUNDY MOONESAWMY

175 ANS DE TERRA

CONFÉRENCE

« IL FAUT SAUVER LE COMMERCE DE VOITURES DE SECONDE MAIN »

ENRACINÉE DANS LA CANNE

L'ÉVASION FISCALE INTÉRESSE L'ICAC


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ACTA PUBLICA

EDITO

RUDY VEERAMUNDAR

L’honnêteté de Clairette Ah-Hen

O

n s'apprêtait à quitter le bureau, lundi, vers les 21 heures, quand notre journaliste Jamirroudin Yeadally nous a arrêtés avec un « Stop ! La FSC (Ndlr : la Financial Services Commission) a répondu à nos 17 questions ! » Ce n'était, en fait, que le premier choc d'une longue soirée. Commençons notre analyse à partir de la quatrième réponse : « (...) Les parties concernées dans le cas de Deep River (Ndlr : Deep River Investment Limited) auraient dû évaluer et prendre certaines décisions de leur propre chef avant de solliciter l'intervention du régulateur. Il n'incombe pas à la FSC de se prononcer sur une affaire d'ordre privé entre deux parties. » La question fondamentale demeure la suivante : s'agit-il réellement d'une affaire d'ordre privé, qui ne suscite aucun intérêt public ? Les nombreux articles consacrés par Capital à l'affaire DRIL depuis une année l'ont été pour la bonne raison qu'elle concerne une compagnie cotée en Bourse. Difficile, alors, de comprendre le « désintéresse-

ment » persistant du régulateur financier par rapport à cette affaire, résumé par l'argument qu'« il n'incombe pas à la FSC de se prononcer sur une affaire d'ordre privé ». Ne revient-il pas au régulateur de protéger ces actionnaires qui ne sont pas représentés au sein du Conseil d'administration ? Il est ici question d'application de la loi. Ces actionnaires sontils au courant de l'offre faite par GEM à DRIL ? Que dit la loi dans ce cas ? Dans l'entetien publié en pages 6 à 8, la CEO de la FSC, Clairette Ah-Hen, martèle que « Maurice a un cadre régulateur robuste, qui est internationalement reconnu ». Chapeau donc aux législateurs ! Que les lois soient là, c'est très bien. Mais faut-il encore qu'elles soient appliquées. Dans le cas de DRIL, un bloc d'actionnaires poursuit la FSC pour « gross incompetence and negligence ». Pour la CEO du régulateur, il s'agit d'une façon de mettre la pression sur la FSC afin qu'elle intervienne « en leur faveur ». Si elle a le droit d'exprimer son point de vue, toujours est-il que les actionnaires en question ont dû chercher l'intervention de la Cour suprême afin de lui demander d'ordonner au régulateur de se prononcer, ce que ce dernier aurait dû faire de facto, puisque tel est son rôle. Est-il normal que la Cour suprême doive être saisie parce que le régulateur refuse d'agir ? S'agit-il, dans l'affaire DRIL, d'un takeover ? Oui ou non ? Que doit-on conclure devant la

LE GOUVERNEMENT PAS IMPLIQUÉ DANS UN PROJET DE CENTRALE À CHARBON À L'ASSEMBLÉ nationale, hier, Rashid Beebeejaun, ministre de l'Energie et des Utilités publiques, a déclaré que le gouvernement n'est pas impliqué dans le projet de centrale à charbon du China Kingho Energy Group Co Ltd. Du moins pour l'instant... Le vicePremier ministre répondait à une question du député Pravind Jugnauth. La compagnie chinoise a soumis une demande pour un projet comprenant un 'pyrolysis system' pour le traitement du charbon, ainsi qu'une centrale de 2x55 mégawatts alimentée au charbon, avec un tout nouveau concept qui comprend un système de

méthanisation pour produire du gaz naturel, du goudron et du soufre. Rashid Beebeejaun a indiqué à la Chambre que le groupe avait déjà entrepris une étude de faisabilité, et que le gouvernement était disposé à faciliter toute autre étude sur le projet. A une question supplémentaire de Pravind Jugnauth sur la possibilité que la zone économique de Jin Fei, à Riche-Terre, figure parmi les sites identifiés pour l'installation de la centrale, le No.2 du gouvernement a précisé que plusieurs sites avaient été identifiés, mais que Jin Fei n'avait pas été 'mentioned as such'.

COMMUNIQUE The Public Service Commission has approved the recommendation of the Ministry of Health and Quality of Life to extend the closing date for submission of applications for the post of Medical and Health Officer/Senior Medical and Health Officer which was 14 May 2013 by 14 days. 2. The closing date for submission of applications has thereof been extended to Tuesday 28 May at 3.00 p.m. Date : 13 May 2013 Public Service Commission 7,Louis Pasteur Street FOREST SIDE

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réponse suivante : « A vous de voir ? » Pour prendre l'exemple de l'affaire Whitedot, on comprend bien, maintenant, les arguments qui veulent qu'il était difficile à voir les failles, puisque les investissements se faisaient, entre autres, à travers des compagnies de location de voitures. Cependant, il a bien dû avoir un point de départ à toute cette affaire, un appel pour que les gens viennent investir. Comment, alors, expliquer l'inaction du régulateur devant un billboard, au vu et au su de tout le monde, d'une compagnie opérant sans licence, et incitant les gens à investir leur argent ? Comment peut-on se cacher derrière l'argument des « matters not under our purview » ? N'est-ce pas le rôle du régulateur d'enquêter et de protéger le public ? Si demain, une certaine Madoff Investment Ltd, une compagnie sans licence, démarrait une campagne de billboard avec le slogan suivant : « Investissez votre argent et doublez votre capital dans une semaine », que se passerait-il ? L'honnêteté de Clairette Ah-Hen dans cette présente édition de Capital est à saluer. « Souvent, quand les choses sont complexes, cela (Ndlr : les lois) peut prêter à confusion. Des fois, nous mélangeons les choses, ce qui crée davantage de confusion », reconnaît-elle. Il faut quand même être bien courageuse pour venir affirmer une telle chose sur la place publique. Mais l'honnêteté verbale ne suffit pas, Madame Ah-Hen. On n'est pas payée des fonds publics pour être confuse devant les choses complexes, mais pour comprendre, décider et agir.

IOR-ARC : Business Travel Card under consideration THE INDIAN Ocean Rim-Association for Regional Cooperation (IOR-ARC ) is currently considering a proposal for the establishment of an IOR-ARC business travel card for its 20 member states to help facilitate inter-regional trade. This proposal was made by Australia, in October 2012, during the 18th Meeting of the Indian Ocean Rim Business Forum (IORBF), that took place in Gurgaon, India. This card, said the representative of Australia, would grant business travelers easy access to the IOR-ARC countries to enhance the participation in their respective economies. Therefore, the 'IOR-ARC travel card' holder could grant the business traveller a

visa 'pre-clearance', thus contributing to immigration time savings and reduction in travel costs. “The card may however have a validity period and could follow the same application procedures as a business visa application,” a press release from IOR-ARC said. IOR-ARC has already set up a feasibility study on the matter and will involve the governments of all member countries. This particular study will look at the current visa-related difficulties faced by business travelers and the demand for the business travel card within the IOR region. There is also the possibility that this project be subject to a pilot study to gauge its viability.

UMP

Une Mauricienne fait parler d’elle à Paris MARIE LAURE Harel, fille de notre compatriote Yves Harel et de son épouse, née Darné, fille de feu Docteur Darné, ex-ambassadeur de Maurice à Paris, fait parler d'elle dans les milieux politiques de l'UMP dans la capitale francaise. Marie Laure Harel a abordé la politique, il y a quelques années, par le biais de sa proximité avec Judith Martin, la fille de Jacques Martin, le chansonnier décédé il y a quelques années, et Cécilia, sa première femme, devenue ensuite Cécilia Sarkozy, première dame de France. Cette amitié, née sur les bancs de la faculté, a amené notre

jeune compatriote à fréquenter la famille Sarkozy au point d'entrer en politique et d'avoir un bureau à l'Elysée. Après la défaite de Nicolas Sarkozy lors de la dernière élection présidentielle, Marie Laure Harel a continué à faire de la politique active au sein de l'UMP et s'est rapprochée de Nathalie Kociusko Morizet, ex-ministre de l' Ecologie durable et de l'Environnement et candidate de l'UMP pour l'élection du prochain maire de Paris. Il y a quelques jours, Marie Laure Harel a signé une tribune dans Libération, dans laquelle elle

se prononçait pour « Le Mariage Pour Tous », à savoir pour le mariage gay, contre lequel son parti, l'UMP, a fait campagne, se mettant ainsi en porte à faux avec sa hiérarchie. Il faut noter que Marie Laure Harel est la plus jeune conseillère municipale de la ville de Paris, puisqu'elle n'a que 29 ans. Elle travaille actuellement au service marketing d'une société aéronautique et sera candidate aux prochaines élections municipales dans un arrondissement parisien fermement tenu, depuis de longues années, par le Parti socialiste. H.L-B


ACTA PUBLICA

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CONFÉRENCE

L’évasion fiscale intéresse l’Icac La troisième édition du Commonwealth Regional Conference for Heads of Anti-Corruption Agencies in Africa bat son plein à l’hôtel Intercontinental. Dans une déclaration accordée à Capital, Anil Kumar Ujoodha, le directeur général de l'Independent Commission Against Corruption (Icac), a abordé le sujet de l'évasion fiscale. Il se dit notamment contre le système mis en place par la Mauritius Revenue Authority (MRA) gouvernance, la transparence, et surtout pour éviter de fausses perceptions à Maurice, il serait souhaitable d'avoir ce système. Mais personnellement, je trouve qu'il faut en débattre. Il ne faut pas imposer en tant que tel. S'il s'agit de trouver un moyen pour le 'monitoring' de certaines catégories de personnes, je pense que cela devrait s'appliquer à tout le monde à un certain niveau. ❚ Les 'sitting judges' qui font

▼ HERRSHA LUTCHMAN-

BOODHUN

❚ Le sujet de la déclaration

des avoirs est revenu sur le tapis. Un des conférenciers a abordé la question par rapport aux membres du judiciaire. Est-ce un point à retenir pour Maurice ? Vous savez probablement que la question s'est posée au niveau du Parlement quelque

temps de cela. Par la suite, le gouvernement devait déclarer que l'Icac se chargeait du dossier. Il y a ensuite eu consensus pour revoir le système. L'Icac a déjà travaillé sur une série de recommandations pour que les 'decision-makers', comme les ingénieurs ou docteurs, soient amenés à déclarer leurs avoirs. Je pense que le dossier est déjà au State Law Office (SLO). Pour la bonne

également de l'arbitrage devraient-ils être concernés par la déclaration des avoirs ? Je ne peux pas commenter cela. Lorsque je parle de déclaration des avoirs, je ne pointe pas uniquement les magistrats ou les juges, mais également ceux à la tête des corps paraétatiques, les exécutifs... L'aspect important demeure le 'monitoring', car ce n'est pas quelque chose qu'il faut rendre public. C'est mon opinion personnelle. Il nous faut un 'monitoring body' qui soit indépendant, de confiance, et qui accomplisse son devoir comme il se doit. ❚ Si on ne déclare pas, cela

SYMANTEC INTERNET SECURITY THREAT REPORT

Maurice sous la menace du cyberespionnage LE RAPPORT Symantec Internet Security Threat, publié lundi, place Maurice au 6e rang des pays africains les plus vulnérables au cyberespionnage. La société de logiciels de sécurité informatique américaine, basée à Mountain View, en Californie, estime que 30 pays du continent noir sont concernés, à divers degrés, par cette menace. Selon le rapport, des attaques de cyberespionnage ciblées frappent de plus en plus le secteur manufacturier, ainsi que les petites entreprises comptant moins de 250 employés, qui sont désormais la cible de 31% de toutes les attaques, dont le nombre a triplé depuis 2011. « While small businesses may feel they are immune to tar-

geted attacks, cybercriminals are enticed by these organizations' bank account information, customer data, intellectual property and the knowledge that they often lack adequate security practices and infrastructure », mentionne le rapport. Le rapport révèle aussi une hausse de 42% pour l'année 2012 dans des attaques ciblées par rapport à l'année précédente. Pour Sheldon Hand, Territory Manager, Indian Ocean Islands, West and Central Africa de Symantec, « this year's ISTR shows that cybercriminals aren't slowing down, and they continue to devise new ways to steal information from organizations of all sizes ».

s'apparente-t-il à de l'évasion fiscale ? La MRA doitelle être la seule concernée ? Il y a une incompatibilité quelque part. Je m'explique. Si vous faites une évasion fiscale, c'est un délit. Que fait la Mauritius Revenue Authority (MRA) ? Elle étend les moyens pour que ceux qui n'ont pas payé le font par la suite. Pour moi, il y a une nuance à revoir ici, car il se peut qu'il y ait réellement des gens qui s'adonnent à de grosses malversations du côté de l'impôt. Une fois qu'on découvre ce qu'ils font, ils peuvent payer tout de suite pour demeurer indemnes. Je ne suis pas en accord avec ce système. Il faut le revoir dans la pratique et le principe. Peutêtre que c'est une bonne chose au niveau de la pratique, puisqu'on renfloue les caisses, mais il y a un souci de principe, de transparence. Ce faisant, ne disons-nous pas aux 'tax evaders' que vous pouvez faire de l'évasion fiscale tant que vous payez par la suite ? 'Once a tax evader, always a tax evader !' L'étiquette ne s'efface pas tout simplement parce qu'on vous donne la chance de payer

❚ N'est-il pas temps d'ap-

porter des amendements à la Prevention of Corruption Act 2002 ? Après l'entrée en vigueur de la PoCA en 2002, il y a eu de petits changements au niveau de la loi, notament en 2005. En 2006, il y a eu des amendements, très peu sur le fond, mais plutôt sur la forme. Mais l'amendement de fond que je souhaite depuis quelque temps déjà a été agréé au niveau du State Law Office (SLO). Par contre, je ne sais pas quand le dossier sera présenté au Cabinet. On a fait des recommandations. Il y a du 'tidying up' à faire, car la loi comporte des nuances dans plusieurs sections. Nous avons découvert cela depuis longtemps, mais nous n'avons pas souhaité des amendements à l'emportepièce. Il a fallu trouver des interprétations.

ERRORS AND OMISSIONS : PUBLICATION OU MANIFESTATION

LA STATE and Other Employees Federation envisage de manifester, lundi prochain, dans les rues de Port-Louis, si le rapport Errors & Omissions préparé par Dev Manraj n'est pas publié cette semaine. C'est ce qu'a affirmé hier, lors d'une conférence de presse, le président du syndicat, Radakrishna Sadien. Selon lui, le fait que l'Etat prenne tant de temps pour rendre public le rapport est symptomatique du non-respect des institutions. Ce dernier s'interroge aussi sur le rôle qu'aurait joué le ministre des Finances, Xavier-Luc Duval, dans ce retard. « Il est inacceptable que le ministre des Finances se place au-dessus des institutions qui ont été mises sur pied de manière indépendante », a-t-il déploré. Radakrishna Sadien devait également déclarer que la crédibilité de Dev Manraj serait entamée si le gouvernement décidait d'apporter des modifications au rapport. J.Y.

J.Y.

après. Pourquoi ne pas avoir payé au début ? Peut-être qu'on devrait demander à ces gens de payer leurs dûs, ainsi qu'une grosse pénalité. Il faut dégager un consensus sur comment agir dans ces situations.


FEU ROUGE

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PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

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A compter du 1er juillet prochain, les frais de renouvellement des licences des Management Companies engagées dans le 'global business' prendront l'ascenseur. Une hausse trop conséquente, juge Kamal Hawabhay, le président de l'Association of Management and Trust Companies (ATMC). Ce dernier se demande si c'est ainsi que l'Etat compte aider les petites compagnies du secteur offshore ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

P

our le prochain exercice financier, les Management Companies (MC) évoluant dans le secteur offshore devront mettre la main à la poche. La Government Notice No.86 fait en effet état d'une hausse des frais de la licence pour celles opérant dans le 'global business'. Ceux-ci passent d'un maximum de USD 5 000 à un maximum de USD 20 000. Cette hausse est comprise dans les Financial Services (Consolidated Licensing and Fees) (Amendment No.2) Rules 2013, travaillées par la Financial Services Commission (FSC) le 15 avril dernier, et qui entreront en vigueur le 1er juillet prochain. Cependant, il est intéressant de passer en revue la section 3 (a) de l'article, qui stipule que « Nothwithstanding any other provision of this Rule, the aggregate annual fees applicable to a management licence for any particular financial year shall not exceed USD 20,000 ». Ainsi, peu importe les frais d'opération totaux en fonction du nombre d’entités administrées par un gros MC, ces derniers ne dépasseront pas les USD 20 000.

KAMAL HAWABHAY, PRÉSIDENT DE L’ATMC

« La hausse des frais est peut-être une tentative de détruire les petites Management Companies »

PLAFONNEMENT DES FRAIS Le Fixed Annual Fee ayant été établi à USD 5 000, les autorités ont, à partir de là, élaboré un ratio. Ainsi, si une entité détenant la Global Business Licence 1 (GBL1) a un portfolio comprenant de 1 à10 compagnies, elle n'aura qu'à s'acquitter du Fixed Annual Fee. Si le nombre de compagnies est de 11 à 200, l'entité devra s'acquitter du Fixed Annual Fee, ainsi que de USD 5 000 supplémentaires. Cette somme additionnelle grimpe ensuite à USD 7 000 (201 à 500 compagnies) et USD 9 000 (plus de 500 compagnies) Pour une entité detenant une GBL 2, les ratios mentionnés plus haut sont toujours valables. Cependant, d'autres frais viennent s'y


FEU ROUGE

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ajouter, selon le barème suivant : 1-10 compagnies (aucune charge supplémentaire), 11-200 ( USD 3 000), 201-500 (USD 4 000), alors que les Management Companies s'occupant de plus de 500 compagnies devront payer USD 5 000. Au total, à titre d'exemple, une entité avec un portfolio de 100 compagnies GBL2 devra s'acquitter, chaque année, du Fixed Annual Fee de USD 5 000 + USD 5 000 + USD 3 000, ce qui, au total ferait une somme de USD 13 000. Le plafonnement des frais semblent ainsi devoir bénéficier aux Management Companies détenant une licence séparée de Corporate Trustee, dont les frais de licence, qui pouvaient atteindre jusqu'à USD 29 350, ne dépasseront pas, désormais,USD 20 000. POLITIQUE DE DEUX POIDS, DEUX MESURES Comment les professionnels du secteur ont-ils digéré cette modification des frais de licence ? Très mal, à en croire Kamal Hawabhay, président de l'Association of Management and Trust Companies (ATMC). Ce dernier trouve aberrant que les autorités aient imposé un plafond, car selon ses explications, certaines entités paieront jusqu'à USD 18 000 pour renouveler leurs licences, alors que les grosses entités, celles disposant d'un portfolio de plus de 500 compagnies, verront leurs frais passer de USD 29 360 à USD 20 000. Les membres de l'ATMC, dit Kamal Hawabhay, sont vraiment surpris, dans le mauvais sens, par l'ampleur de l'augmentation de ces frais. Ce dernier s'interroge ainsi sur ce qu'il qualifie de « supposée volonté » du gouvernement de venir de l'avant avec de nouvelles mesures concernant les licences des Management Companies lors du dernier budget. « Xavier-Luc Duval avait déclaré qu'il fallait 'determine licence fees based on turnover of companies and thus to be fair to the smaller ones'. En tout cas, les changements apportés sont tout sauf 'to be fair to the smaller ones'. Si le gouvernement souhaite ainsi protéger les petites Management Compagies, dans ce cas, ne faites pas l'effort. On a pu se débrouiller seul depuis le début. Ce n'est pas la façon appropriée de nous aider », juge Kamal Hawabhay. Ce dernier est d'avis que le seuil de 110 pour les petites Management Companies est trop bas, car il suffit qu'une une petite compagnie ait dans son portfolio 11 GBL 1 et un Trust pour voir ses frais passer de USD 5 000 actuellement à USD 18 000. Un seuil de 1-100 aurait été meilleur, explique notre interlocuteur. « En tout cas, les nombreux partenaires étrangers dans les compagnies offshore à Maurice sont unanimes à dire que le territoire mauricien devient coûteux pour faire des affaires. Eux, qui ont d'autres bureaux à l'étranger, considèrent même l'option de délocaliser leurs emplacement de Maurice. Il est presqu'impossible que les Management Companies puissent absorber toutes ces augmentations de frais sans passer la différence à leurs clients. Leur situation deviendra très difficile face à la compétition des grosses boîtes qui, elle, pourront absorber ces majorations. « C'est une politique de deux poids, deux

mesures. Sinon comment expliquer qu'une petite compagnie ait à payer jusqu'à USD 18 000, et une grosse société seulement USD 20 000, pour leurs frais d'opération, alors qu'il existe une vaste différence dans leurs chiffres d'affaires ? » se demande le président de l'ATMC. UN QUANTUM DÉMESURÉ Ce dernier constate d'ailleurs que le secteur offshore a vu une cascade d'augmentation de tous genres ces dernières années, à commencer par le 'levy' de 10% en 2011. L'ATMC avait fait parvenir ses représentations au gouvernement, qui a accepté de l'abolir. En contrepartie, les autorités ont augmenté les Management Li-

l'ATMC juge démesuré. « Et maintenant, une nouvelle hausse des frais d'opération ! Avant l'annonce de cette mesure, notre association a eu des sessions de consultation avec la FSC. On a pu faire part de nos soucis à la CEO de la FSC, Clairette Ah-Hen. Le quantum est considérable. On ne comprend pas le modèle utilisé pour arriver à ces tarifs. Malheureusement, ces réunions n'ont abouti à rien. On a une très bonne relation professionnelle avec la FSC. Mais depuis quelque temps, nos propositions tombent dans les oreilles de sourds. On aurait souhaité que le régulateur nous prenne au sérieux. Il faut arrêter de 'met baton dan larou'.

On aurait souhaité que le régulateur nous prenne au sérieux Kamal Hawabhay, président de l'Association of Management and Trust Companies

cence Fees, qui sont passés de USD 3 000 à USD 5 000. De plus, les compagnies detenant une Global Licence 1 ont vu leurs frais de renouvellement de licence croître par USD 250. De ce fait, elles paient maintenant USD 1750. Le Grand Argentier, Xavier-Luc Duval, avait même déclaré au Parlement, à l'époque, qu'une telle mesure allait renflouer les caisses des autorités compétentes de plus de Rs 75 million chaque année. « Nous n'avons pas protesté. C'est une augmentation substantielle, mais pas énorme. Cette somme, a-t-on appris, sera utilisée pour la promotion du secteur offshore mauricien auprès d'autres pays », soutient Kamal Hawabhay. Ce dernier poursuit sa liste des majorations de frais dans le secteur. Ainsi, à la fin de l'année dernière, le Registrar of Companies a annoncé une hausse des Registrar Fees 'across the board', frais qui doivent être acquittés au plus tard le 20 janvier. Or, à cette époque, les Management Companies avaient déjà dressé leur 'quarterly invoice', incluant tous les frais existants. Ce n'est qu'au moment de régler ces frais que l'association a ainsi remarqué qu'ils avaient été revus à la hausse. « On est supposé faire quoi là ? Demander aux clients de remettre la main à la poche car il y a eu changement ? Heureusement qu'après les représentations de l'ATMC, le Registrar of Companies nous a accordé un délai jusqu'à juin », lâche notre interlocuteur. Les frais du Tax Residence Certificate (TRC) ont également été majorés. Ils sont maintenant de USD 1 000 pour un fonds d'investissement et de USD 200 pour les autres compagnies. Un quantum que

« En tout cas, le secteur offshore semble être devenu une vache à lait qu'il faut traire continuellement. N'oublions pas que les revenus dans le 'global business' à Maurice sont sujets à près de 30 % de taxe directs collectés par le gouvernement. Avec tout cela, on n'est pas vraiment confiant dans l'avenir et dans la viabilité du secteur. Je me permets même de me demander s'il y a une tentative de 'wipe out' les petites Management Companies », se demande Kamal Hawabhay. NET RALENTISSEMENT Les effets de ces nouvelles hausses se feront sentir durant le prochain exercice financier, qui débutera le 1er juillet 2013, explique notre interlocuteur. Mais d'ores et déjà, le président de l'ATMC dit constater un ralentissement dans le secteur offshore, de par les crises économiques et financières dans plusieurs pays étrangers, de même que l'incertitude qui plane sur la révision du traité de Non-Double Imposition avec l'Inde (Voir hors-texte), ainsi que d'autres pays africains. Même l'économie de Chypre, qui est essentiellement basée sur les services financiers, s'est effondrée, estime-t-il. Les statistiques de la FSC pour les trois premiers mois de l'année ne sont d'ailleurs guère reluisantes, pusiqu'elles reflètent un net ralentissement de 20% dans les activités des compagnies GBL 1 et 2, alors qu'en même temps, les fonds d'investissements régressent, analyse Kamal Hawabhay. « Quelles sont les intentions des autorités ? Imposer plus de taxes sur des secteurs qui sont déjà en ralentissement ? Si tel est le cas, il n'y a aucune amélioration dans le système de TRC, ni au niveau de la FSC, ni au niveau de la MRA. Les décélérations se font sentir », conclut le président de l'ATMC.

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NE PAS RESTER TRANQUILLE FACE AUX CRITIQUES INDIENNES Le traité de Non-Double Imposition entre Maurice et l'Inde suscite toujours des débats. Kamal Hawabhay estime ainsi qu'il est important de finaliser les discussions entamées depuis quelques années déjà, même si la date de la prochaine réunion du Joint Working Group (JWG) réunissant les deux parties n'a pas encore été fixée. « Il est temps d'enclencher le volet politique sur ces négociations. Le côté technique dans les négociations a connu ses limites, il faut donc jouer la carte des relations historiques, culturelles, géo-stratégiques et politiques », précise-t-il. Malgré tout, il y a certains points positifs. « Le Tax Information Exchange Agreement entre Maurice et l'Inde, soit l'échange d'informations et de données, a déjà été approuvé. Il ne manque plus que les signatures. La précision du ministre des Finances indien sur le Tax Residence Certificate (TRC) en janvier dernier a soulagé les opérateurs », estime le président de l'ATMC. En effet, la circulaire No.789 du Central Board of Direct Taxes (CBDT) en 2000 précise que les TRC délivrés par Maurice sont suffisants pour que les compagnies qui sont installées sur le territoire local puissent profiter des avantages fiscaux. Selon notre interlocuteur, Maurice reste ainsi dans une position assez forte comparé aux autres juridictions. Il estime par ailleurs que vu que les législatives indiennes se tiendront l'année prochaine, le ministre des Finances indien a réussi un coup politique en rassurant son électorat. Kamal Hawabhay a également tenu à répondre aux critiques du ministre des Finances indien, survenus quelques semaines plus tot, à l'effet que « The Mauritius team that visited India did not have the authority or were not inclined to show any flexibility ». « Les Indiens se permettent de faire des commentaires publiques. Tel n'est pas le cas à Maurice. On le fait à travers les voies diplomatiques, peutêtre par peur d'aggraver les choses. Le public, en général, entend donc un seul son de cloche. « Deux ans de cela, sur le sujet du 'black money' (Ndlr : un document officiel indien qualifiait Singapour de paradis fiscal), le Premier ministre singapourien avait fait une sortie publique, martelant que l'argent sale ne transitait pas par son pays. Le Premier ministre indien d'alors, Manmohan Singh, avait répondu en précisant que ce n'était pas ce que l'Inde voulait dire. Dans notre cas, on préfère attendre et ne rien dire. C'est pour cela que le grand public ne sait pas grand-chose de la situation. Il faut donc que les parties indiennes et mauriciennes décident de trouver une solution au lieu de critiquer continuellement la juridiction mauricienne », estime Kamal Hawabhay. Cette situation, heureusement, n'affecte pas drastiquement les investissements en Inde à partir de la juridiction mauricienne. Tout récemment, l'Indian Statistical Institute vient de démontrer un regain des activités de 'global business' vers l'Inde à partir de Maurice, qui compte pour 40% des investissements directs étrangers vers la Grande péninsule. « Si Maurice est si important, impossible que New Delhi ignore Port-Louis », juge notre interlocuteur. Ce dernier estime d'ailleurs que le secteur offshore mauricien est régi par des lois assez récentes, avec un cadre avant-gardiste et moderne. Toutefois, vu l'émergence de l'Afrique, Kamal Hawabhay est d'avis qu'il est primordial d'accélérer les négociations avec les pays africains et de ratifier la signature d'autres traités, comme l'Investment Promotion and Protection Agreement (IPPA).


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FINAL REPORT

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CLAIRETTE AH-HEN, CHIEF EXECUTIVE DE LA FSC

« Des fois, nous mélangeons les choses, ce qui crée davantage de confusion » Mise à mal de par son inaction en lien avec les récentes affaires Whitedot et Sunkai, ainsi que l'absence de prise de position dans l'affaire Deep River Investment Ltd, la Financial Services Commission, à travers sa Chief Executive Clairette Ah-Hen, s'explique. Sa principale ligne de défense : ce n'était pas à la FSC d'agir ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

❚ La FSC a-t-elle des doutes

❚ Dans un entretien à Busi-

ness Magazine, vous faites ressortir « qu'on ne peut avoir un régulateur super puissant ! » Pourquoi ? D’abord, regardons le contexte international. Nous pouvons voir que ce n’est pas toujours pratique d’avoir un régulateur super puissant. Ceci peut être expliqué par la simple et bonne raison qu’un monopole de pouvoir pourrait conduire à des règlements plus rigides qui accroîtraient la bureaucratie. D’autre part, chaque régulateur a ses propres rôles et responsabilités selon ses cadres régulatrices et légales. De ce fait, à Maurice, la Banque de Maurice (BoM) est responsable de la supervision des banques commerciales et de toutes les activités bancaires, alors que la Financial Services Commission (FSC) s’occupe de la supervision du secteur financier non-bancaire et du 'Global Business'. Je vous rappelle que nous sommes aujourd’hui reconnus en tant que centre financier international de renom de part notre système de réglementation rigoureux qui, il faut faire ressortir, est conforme aux principes internationaux. ❚ Pourquoi ne peut-on avoir

de « régulateur super puissant » si le cadre légal y est ? Vous avez tout à fait raison de dire « si le cadre légal y est ». Rien n'empêche nos décideurs et nos parlementaires de faire passer une loi pour le créer. C'est un choix qu’on fait, et pour ma part, je suis d’avis que ce choix est dicté en prenant en considération notre situation actuelle, par exemple le niveau de maturité de notre industrie financière, ainsi que notre performance économique sur le plan local et international. Ce n'est ni le lieu, ni le moment, de s'étendre sur ce sujet. C’est un débat qui, depuis un certain temps, continue à faire

du bruit dans les milieux politiques et universitaires. Pour ouvrir le débat, prenons les différents modèles qui existent à travers le monde. En premier le modèle de supervision unifiée sous la tutelle de la banque centrale. En deuxième, le modèle de supervision intégrée du secteur financier, laissant la gestion monétaire à la banque centrale. En troisième, l''umbrella model', où il existe de multiples régulateurs, chacun avec sa spécialité, mais qui tombent tous sous la tutelle d’une agence coordonatrice. Et en dernier lieu, le 'twin peak model', avec deux agences régulatrices sous l’égide d’un conseil. Par contre, il serait davantage utile de créer une unité spécialisée en matière d’enquête de fraudes financières, à l’instar de la Serious Fraud Squad au Royaume-Uni, pour détecter la fraude et la recrudescence des escroqueries.

Dans le contexte mauricien, vu que les consommateurs montrent une certaine crainte envers la police et les instances régulatrices, il serait utile d’activer le poste d’ombudsperson, qui agirait en tant que médiateur pour les services financiers. Celui-ci serait, peut-être, plus accessible aux consommateurs et aux victimes d’arnaques. Je suis convaincue que cette solution sera complète et capable de couvrir tout le processus de lutte contre la fraude. C’està-dire de la détection à la résolution des fraudes, de l'investigation à la gestion des alertes et l'analyse des comportements frauduleux, y compris une étude de société, qui ne doit pas être uniquement sous l’égide des régulateurs, car il faut faire ressortir que les fonctions principales et les responsabilités des régulateurs sont avant tout envers nos licenciés et leurs clients.

par rapport à ses propres lois ? Est-ce difficile de mettre en pratique les lois existantes ? Des doutes, non! Nous avons un cadre régulateur robuste et rigoureux, basé sur les 'best practices' internationales, qui font déjà leurs preuves. Tel est le cas pour le 'global business', entre autres. De ce fait, il ne faut pas oublier que le secteur financier continue à contribuer au développement économique de Maurice. Nous opérons selon notre cadre légal qui est notre guide et notre outil de travail, dont la Financial Services Act 2007 (FSA), qui régit les objectifs et le fonctionnement de la FSC. Et puis il y a les lois sur les activités financières telles l' assurance (lnsurance Act 2005), les services financiers, de conseil ou de gestion (Securities Act 2005), ainsi que les fonds de pensions privés (Private Pensions Schemes Act 2012). Nous avons aussi d’autres lois, qu’on appelle les 'business vehicles', telles que la Companies Act, la Trust Act, la Foundation Act ou la FIAMLA (AML/CFT) et la Financial Reporting Act, dont une connaissance approfondie est nécessaire Ces lois sont conformes aux principes internationaux, et qui sont pour la facilitation des affaires et le développement de notre centre financier, ont, de leur conception à leur proclamation, été sujettes à un processus de consultation, de 'peer review' et à un mécanisme de vérification pointu. Mais bien sûr, il ne suffit pas d’avoir tous ces règlements uniquement pour la galerie. On doit pouvoir maîtriser son outil de travail, approfondir sa connaissance et continuer sa formation, que ce soit au niveau de la FSC ou des opérateurs. Dans cette optique, la FSC a, depuis l’année dernière, effectué des sessions de travail

et des 'industry updates' pour informer les professionnels et les parties prenantes des derniers développements au sein du secteur financier. Evidemment, ce n’est qu’en les mettant en pratique qu’on peut améliorer et peaufiner n’importe quelle situation. Il y aura toujours la nécessité d’améliorer le cadre régulateur pour empêcher que ce genre d'activités frauduleuses ne se produisent à nouveau. ❚ On comprend que dans

l'affaire Deep River Investment Ltd, l'une des parties vous a posé la question suivante : comment appliquer la loi du 'takeover'. La réponse de la FSC, elle, ressemble un peu à ça : « Voyez vous-même ». Les lois sont-elles aussi confuses que cela ? Souvent, quand les choses sont complexes, cela peut prêter à confusion. Des fois, nous mélangeons les choses, ce qui crée davantage de confusion. L’affaire du 'takeover' a été un long débat. A ma connaissance, même lors de la préparation et de la promulgation de la Companies Act 2001, le 'takeover' a été sujet à de grandes discussions, et je suis certaine que ce fut de même lors de l’élaboration de la Securities Act 2005. Lors de leurs élaborations du 29 janvier 2010 au 8 novembre 2010, ces 'Takeover Rules' ont été sujets à de nombreuses consultations avec plusieurs parties prenantes avant d’être publiés en décembre 2010 et promulgués le 1er mai 2011. Les procédures établies dans ces 'rules' doivent êtres appliquées selon les dispositions de la Securities Act et en conjonction avec les autres lois, telles que la Companies Act, qui régit les activités des entités en question, de même que les lois qui règlementent les activités de ces entités. Si la question était simplement comment appliquer la loi


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du 'takeover', alors une réponse simple aurait été de consulter les 'rules' et les lois existants. Mais dans ce cas précis, la FSC a dûment considéré la question. Pour mettre les choses au clair et prendre une décision, tous les aspects y relatifs ont été examinés - dont les lois, les régulations, les accords entre les parties, les accords précédents, de même que les cas précédents en cour. A ce jour, l’affaire est toujours en cour et sujette à un arbitrage. De ce fait, les parties concernées dans le cas de Deep River auraient dû évaluer et prendre certaines décisions de leur propre chef avant de soliciter l’intervention du régulateur. Il n’incombe pas à la FSC de se prononcer sur une affaire d’ordre privé entre deux parties. ❚ Il semblerait qu'être pro-

actif ne soit pas le point fort de la Commission. Des plaintes sont faites et vous réagissez lorsque le mal est déjà fait... Merci de dire « il semblerait ». Généralement, les gens ont tendance à porter des jugements sans même être au courant des faits, ou sans faire l’effort de les connaître. Permettez-moi de vous demander si être pro-actif veut dire agir à la place des autres, ou, comme on dit en anglais, « in matters not under your purview ». Ayant constaté que la connaissance du secteur financier était limitée à ceux qui y travaillent et que pour beaucoup de gens, l’investissement équivalait à placer son argent en banque ou à prendre une police d'assurance, la FSC a renforcé sa campagne de sensibilisation et de conscientisation. Afin de sensibiliser les jeunes, la FSC a initié son financial literacy campaign en décembre 2011, en démarrant le « Young Talent Competition », ainsi qu'en organisant des causeries à l'université et à l’intention des étudiants des écoles secondaires. Au niveau du grand public, la FSC a lancé son 'Consumer Education Roadshow' au début de novembre 2012. Durant ce 'roadshow', on a abordé le secteur des assurances, ainsi que les produits d'investissements. L’accent fut aussi mis sur le besoin d’investir dans des compagnies détentrices d’un permis d’opération de la FSC ou de la BoM. On a également rappelé le besoin de faire preuve de vigilance et de lire attentivement les contrats, tout en sollicitant

conseil auprès des professionnels, avant d’investir. C'est lors de ce lancement du 4 novembre, pendant la séance des questions, qu'un membre du public nous a fait part qu'apparemment, il existait un investissement offrant des rendements bizarrement élevés et qui exigeait de la personne d’amener d'autres personnes à y investir. La personne concernée a été priée de nous donner plus d'informations ou de dénoncer ce cas auprès de la police, car l’activité́ paraissait illégale. Malheureusement, la personne parlait au nom d'une amie et ne pouvait nous fournir d'autres informations. A partir de là, dans les autres étapes du 'roadshow', notamment à Rose-Belle, Flacq, Bambous et Rodrigues, en 2012, nous avons fourni plus de renseignements et mis en garde le public contre cette activité illégale qu’on a par la suite identifiée comme le 'ponzi scheme'. On a réitéré à maintes reprises que seules les compagnies licenciées par la FSC ou la BoM sont autorisées à conseiller et gérer des investissements mobiliers, et qu'il fallait aussi faire preuve de prudence et de vigilance en lisant des contrats et de demander de plus amples conseils avant d’investir. Il a aussi été recommandé de ne pas donner suite aux propositions commerciales et de faire preuve de la plus grande prudence face aux promesses de gains faites par des sociétés n’ayant sollicité aucune licence auprès d’un régulateur. On a même diffusé un clip vidéo lors de la campagne de sensibilisation sur les risques d’investir dans les 'ponzi schemes'. Entre-temps, l’équipe de l'Enforcement Unit de la FSC avait déjà commencé son investigation par une collecte d'informations afin de déterminer le type d’activités et arriver à un point de vue défavorable ou pas. Elle a ensuite procédé à une enquête afin d’obtenir des preuves concrètes sur ces activités illégales. Même en janvier, quand la FSC a tenu une session d’information avec les officiers du Citizens Advice Bureau et des Social Welfare Centres, on n’a pas obtenu de plus amples renseignements pour consolider notre enquête. Je crois que le problème résidait dans le fait qu’une culture du silence existait en ce qu’il s’agit de ce type d’investissement. Ces arnaques ont été perpétrées par des gens qui

Le rôle du dénonciateur, s’il est en possession d’informations compromettantes, est d’alerter la police et les autorités compétentes pour que des actions soient initiées au plus vite. Je vais le dire et le redire : aucune instance ne fonctionne uniquement sur le 'hearsay' , car nous sommes dans un Etat de droit et il est important d’agir sur des faits avérés et des preuves tangibles ont ciblé des familles, des associations religieuses et d’autres cercles fermés, pour que l’information ne circule pas en dehors du groupe choisi, ce qui fait que les dénonciations n’ont débuté de manière formelle que lorsque les gens ont cessé d’avoir leurs paiements et ont réalisé que ces chaînes de Ponzi s’écroulaient. ❚ Whitedot démontre-elle

l'incompétence de la FSC ? Le cas de Whitedot démontre surtout qu’il y a toujours des personnes qui contournent les lois et se croient « smarter than the system », mais qui ont à payer pour leurs actes. Le 'business registration certificate' de la compagnie ne faisait nullement mention qu’elle opérerait dans des activités financières telles qu’elles sont réglementées par la FSC ou la BoM. Il s’agissait d’une compagnie privée qui n'avait pas le droit de demander aux gens d'investir dans son 'share capital' (equity). Elle était engagée dans la restauration et la location de voitures, et n'avait ni le besoin, ni l’intention de demander un permis auprès de la FSC ou d'un autre régulateur. La compagnie avait même reçu une énorme couverture médiatique avec d’amples publicités dans des magazines à l'ouverture de ses restaurants. Vous croyez toujours que c'est le rôle de la FSC de con-

trôler cette société détentrice d’un permis de restauration et de location de voitures, et qui n’a jamais sollicité aucun permis d’opération auprès d’un des régulateurs des services financiers? Face à des promesses de gains exorbitants et des informations qu’on a secrètement gardées pour soi, pensez-vous que le régulateur puisse forcer les gens à se demander si c'est crédible, de prendre les renseignements nécessaires et de lire et comprendre leur contrat ? ❚ En novembre 2011, l'an-

cien ministre des finances Vishnu Lutchmeenaraidoo avait attiré l'attention sur l'existence de 'Ponzi Schemes 'sur le sol mauricien. C'était lors d'une émission sur Radio Plus. Comment la FSC peut-elle prétendre qu'elle ignorait complètement la chose ? A l’époque, la personne en question aurait dû alerter personnellement les autorités. Les informations additionnelles sur de tels cas sur le sol mauricien auraient fourni aux régulateurs et autres autorités concernées des pistes d'enquêtes. Agir uniquement sur le 'hearsay' est dangereux, car nous sommes dans un Etat de droit, et il est important d’agir sur des faits avérés et de preuves tangibles et

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concrètes. Personnellement, je n’ai pas eu l’occasion d’écouter cette émission et je ne pourrais donc pas me prononcer sur s’il y avait, ou pas, suffisamment d’informations pour initier une investigation. Par contre, je dois souligner que dans un article de presse publié dans Le Défi Quotidien, datant du 12 janvier 2013, nous avions recueilli assez d’informations pour entamer une enquête. Et c'est ce qu’on a fait ! ❚ N'est-il pas le rôle de la

FSC d'initier une enquête suite à une déclaration publique semblable ? Comme je l’ai déjà dit, il nous faut suffisamment d’informations pour initier une enquête. J’ai également mentionné que l’article publié par le Defi Quotidien le 12 janvier 2013 posait plus d’interrogations quant à la légitimité de l’activité de la société en question. Le rôle du dénonciateur, s’il est en possession d’informations compromettantes, est d’alerter la police et les autorités compétentes pour que des actions soient initiées au plus vite. Je vais le dire et le redire : aucune instance ne fonctionne uniquement sur le 'hearsay' , car nous sommes dans un Etat de droit et il est important d’agir sur des faits avérés et des preuves tangibles. ❚ Le mal a été fait dans les

cas de Sunkai et Whitedot. Peut-on dire que la FSC a laissé le mal empirer, et cela en raison de son inaction ? Je pense avoir déjà répondu à cette question. Ces sociétés opéraient, entre autres, des services matrimoniaux, de biens immobiliers ou de location de voitures, bref des activités qui ne sont nullement réglementées par la FSC. Malgré tous nos efforts pour alerter le public à travers nos campagnes de sensibilisation, si certaines personnes continuent à faire la sourde oreille, on ne peut blâmer les autorités. Un membre du public a même refusé de nous fournir des informations en affirmant qu’il risquerait de perdre son argent. Il avait même ajouté qu’il reviendrait en cas de problème avec la société. Je vais réitérer les conseils qu’on a donnés à plusieurs reprises au public afin de mieux se protéger à l’avenir : • La FSC les invite à faire preuve de plus de prudence et de vigilance avant d’investir; Suite en page 8 n


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bres du personnel, l’exercice se fait selon les procédures établies, tout en assurant la méritocratie. Les recommendations du management sont soumises au Board, via le 'staff committee', pour approbation.

• La FSC les met en garde contre les beaux parleurs qui font de belles promesses qui nous font oublier qu’il n’existe pas de rendement élevé sans risque élevé, et que tout produit affichant un rendement supérieur au taux monétaire (de la Banque de Maurice) comporte a priori un risque conséquent; • La FSC conseille aux consommateurs de prendre un maximum d’informations sur ceux proposant le produit, à se renseigner précisément sur les mécanismes mis en place qui permettent un tel remboursement de leur capital; à se poser la question de savoir comment, et par qui, sont réalisés les profits qui permettront de payer ces ' high returns'.

❚ Alors que la FSC a une

❚ « Avec le recul, j’admets

qu’on aurait dû agir plus vite. Les torts sont partagés », avait déclaré le Chairman de la FSC à l'express. Que répondez-vous à cela ? Comment parler des torts des régulateurs des services financiers à l’encontre des actes illégaux et frauduleux. J’ai dit à maintes reprises que ces compagnies n’avaient pas de permis d’opération dans le service financier, car aucun régulateur au monde n’aurait livré un permis pour ces types d’activités illégales. Par ailleurs, ces compagnies ont affirmé qu’ils opéraient dans toutes sortes d’activités, sauf financières. Donc vous me dites qu’à 'face value', sans preuves concrètes pour établir l’illégalité de leur activité, on aurait dû agir ? Je vous rappelle que quand un délit est de nature criminelle, le cas est référé à la police et c’est ce conseil qu’on a toujours donné au public dans ce cas précis, même si la FSC effectuait sa propre enquête entretemps. Il ne faut pas non plus oublier la prolifération de la cupidité dans une petite île comme la nôtre, l’abus de confiance à l’encontre des personnes âgées et la crédulité des personnes dites « éduquées ». C’est un triste constat. Avec le recul, on aurait dû, peut-être, agir plus vite. Il y a bien sûr de nombreux « si ». Si nous avions eu plus d’informations de la part du public, si tous ceux qui représentent le droit des consommateurs, les conseillers, les 'opinion leaders', les syndicalistes et ceux qui sont généralement proches du public avaient pu partager des informations concrètes avec les autorités concernées pour les prévenir de tels actes illégaux,

Dans le contexte mauricien, vu que les consommateurs montrent une certaine crainte envers la police et les instances régulatrices, il serait utile d’activer le poste d’ombudsperson, qui agirait en tant que médiateur pour les services financiers. Celui-ci serait, peutêtre, plus accessible aux consommateurs et aux victimes d’arnaques alors peut-être que les choses auraient été différentes. Il faut cependant se rappeler que le Ponzi est une plaie qui a affecté de grands pays tels que les Etats-Unis, l’Europe, l’Inde, l'Afrique du Sud, et que ces arnaqueurs sont des professionnelles qui ont réussi à échapper aux autorités. Mais il y a toujours des leçons à tirer. Nous étudions ainsi comment ces chaînes de Ponzi surgissent et opèrent afin de prendre des mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus. ❚ L'affaire Whitedot n'est-elle

pas un très mauvais signal aux investisseurs étrangers ? Ces affaires d’arnaques financières ont démontré qu’aucun système n’est à l’abri. De telles arnaques ont également eu lieu dans des pays tels les Etats-Unis (Affaire Madoff ), en Inde (Affaire Sharada) et plus près de chez nous, en Afrique du Sud. Dans tous les

systèmes, il y aura toujours des personnes qui voudront contourner les lois existantes. C’est la raison pour laquelle la FSC met l’accent sur le besoin d’éduquer les consommateurs de services financiers. Maurice a un cadre régulateur robuste, qui est internationalement reconnu. La FSC est membre de plusieurs institutions internationales IOSCO, IAIS and IOPS - et nous appliquons les principes et normes internationaux. La FSC est reconnue internationalement comme étant un superviseur crédible et je tiens à faire ressortir que notre crédibilité vis-à-vis des investisseurs étrangers est restée inchangée. Nous sommes disposés à être évalués par les institutions internationales telles que la FMI et la Banque mondiale. La FSC se porte également volontaire pour être évaluée par ses confrères et homologues internationaux, comme cela a toujours été le cas. ❚ Comment comptez-vous re-

donner confiance à ces investisseurs qui se demandent qui les protège ? La FSC respecte les lois. Elle est là pour faire respecter les lois et règlements qui s'appliquent dans le secteur financier. La liste des entités détentrices d’un permis d’opérations de la FSC est disponible sur notre site internet (http:\\www. fscmauritius.org) et au siège de la FSC. Nous allons également publier des 'public alerts' mettant en garde les investisseurs contre des offres de produits non-autorisés ou l’exercice irrégulier d'activités. Nous travaillons en étroite collaboration avec les opérateurs du secteur, les ONG et autres associations dans le cadre de l’'intensifica-

tion de notre campagne de 'consumer education'. ❚ La FSC a été accusée de «

Gross Incompetence », en cour, cette année, dans l'affaire de Deep River Investment Ltd. Votre réaction ? Pour les lecteurs, soyons factuels : c’est un groupe d’actionnaires, dans l’affaire DRI, qui a accusé la FSC d’incompétence, ce que nous démentons formellement. Ceci est maintenant une affaire en cour et c’est la justice qui en décidera. Il semblerait que tous les moyens soient bons pour mettre la pression sur la FSC afin qu’elle intervienne en leur faveur dans des disputes de nature privée. La FSC et son personnel accompliront leurs obligations sans peur ni faveur, selon la structure légale et constitutionnelle de notre pays.

équipe légale à plein temps, ainsi que des consultants chevronnés, pourquoi retient-elle les services de légistes du privé, à l'instar de Me André Robert Jr., pour se faire représenter en cour ? Il existe des procédures légales et judiciaires auxquelles toute personne, y compris la FSC, doit se plier. Quand il y a une affaire en cour, la FSC retient les services d’un avoué, qui instruit les avocats représentant la FSC. C’est la procédure normale dans le cas des affaires en cour. La FSC a publié une annonce dans la presse, le 19 février 2013, pour solliciter les services de professionnels dans le domaine légal. Avant de retenir les services d'avoués et d'avocats, le dossier est préparé, recherché et documenté par le département légal de la FSC. La FSC est un régulateur indépendant et agit sur les conseils légaux pour prendre des décisions de manière objectives. Nos avocats 'inhouse' travaillent sur des dossiers liés aux 'policy matters' et offrent leur assistance dans des 'reviews' par des organisations internationales, de même que pour la rédaction et l’émission des 'FSC Rules', et les textes de loi sur les nouveaux produits et autres activités et instruments financiers.

❚ Y a-t-il des ingérences et

des nominations politiques au sein de la FSC ? Selon les provisions de la FSA, la FSC doit, dans la poursuite de ses objectifs, accomplir ses fonctions de manière indépendante. Le Chairman, qui doit être qualifié dans le domaine des affaires, de la finance ou du droit, est nommé par le Premier ministre selon les 'terms and conditions' qu’il aura déterminés. Le viceprésident et pas plus de cinq autres membres, également qualifiés et ayant de l’expérience dans le domaine des affaires, la finance ou le droit, sont nommés par le ministre de tutelle, selon les 'terms and conditions' qu’il aura déterminés. Le Chief Executive est nommé par le Board, qui détermine les 'terms and conditions' avec l’aval du ministre de tutelle. En ce qui concerne le recrutement des autres mem-

❚ A qui êtes-vous redevable,

au conseil d'administration ou au président du conseil d'administration ? L’article 8 de la FSA mentionne clairement les réunions du conseil d’administration et l’article 9 définit clairement que:(2) The Chief Executive shall be responsible for the execution of the policy of the Board and for the control and management of the day-to-day business of the Commission. (3) In the exercise of his functions, the Chief Executive shall act in accordance with such directions as he may receive from the Board. Je peux compter sur le support de tous les membres du Board pour atteindre les objectifs stratégiques que la FSC s’est fixés. Ce qui fait qu’il y a une bonne synergie entre l’établissement et le Board.


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Dans l’ensemble, les perspectives à court terme de l’Afrique subsaharienne demeurent favorables. La croissance économique devrait, selon les projections, accélérer légèrement pour s’établir à 5,5 % environ en 2013–14, après une année de forte croissance en 2012. C’est ce que déclare le rapport publié vendredi par le Fonds monétaire international (FMI). Maurice y est favorablement présenté, bien que certains chiffres inquiètent

RAPPORT DU FMI

Les Seychelles réduisent le ratio dette-PIB, pas Maurice ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

D

ans son rapport de mai 2013 sur les perspectives économiques régionales consacré à l’Afrique subsaharienne et intitulé « Créer une dynamique dans une économie mondiale à plusieurs vitesses », le Fonds monétaire international (FMI) explique que les projections favorables pour la région découlent en partie de l’amélioration progressive des perspectives de l’économie mondiale. Localement, c’est l’investissement dans les secteurs axés sur l’exportation qui sera l’un des principaux moteurs de la croissance pendant la période à venir. Quant aux principaux risques pesant sur ces perspectives, ils tiennent aux incertitudes qui entourent l’économie mondiale, bien que des chocs éventuels n’influeraient probablement pas de façon très prononcée sur les résultats globaux de la région. Il ressort également de ce rapport que la croissance économique de l’Afrique subsaharienne est restée vigoureuse en 2012, le Produit Intérieur Brut (PIB) régional ayant progressé de 5 %. La croissance a été particulièrement forte dans les pays exportateurs de pétrole et les pays à faible revenu, alors qu’elle a ralenti dans les pays à revenu intermédiaire, qui ont des liens plus étroits avec l’Europe. LES INONDATIONS DU 30 MARS ÉVOQUÉES Fait intéressant en ce qui concerne Maurice (Ndlr : voir en hors-texte les projections pour 2013 et 2014), le FMI n’a pas manqué d’évoquer les inondations du 30 mars dernier, qui avaient fait 11 morts. « Enfin, on le sait, une grande partie de la région est vulnérable aux conditions météorologiques défavorables, dont l’effet est en général particulièrement prononcé dans les zones rurales ; les inondations récentes au Mozambique et à Maurice en sont des exemples », lit-on dans le rapport. Le document fait aussi mention du Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Fonds fiduciaire RPC). Les pays pouvant bénéficier de ce fonds sont ceux qui peuvent obtenir des prêts concessionnels (actuellement sans intérêts) du FMI dans le cadre des diverses facilités conçues pour les pays à faible revenu. Dans les neuf pays non admissibles au bénéfice du

RAPPORT. Le Fonds monétaire international a rendu public son Economic Outlook pour l'Afrique Subsaharienne

Fonds fiduciaire, l’endettement dépasse le seuil indicatif, comme à Maurice et aux Seychelles, alors que le ratio d’endettement de l’Afrique du Sud se rapproche progressivement du seuil depuis quatre ans. Aux Seychelles, toutefois, le ratio

A Maurice, le ratio (dette/PIB) évolue peu depuis plusieurs années et les emprunts publics sont en grande majorité émis sur place note le rapport du FMI

dette/PIB baisse depuis quelques années grâce à la restructuration de la dette et à l’application résolue d’un programme de réforme et de stabilisation économiques. « A Maurice, ce ratio évolue peu depuis plusieurs années et les emprunts publics sont en grande majorité émis sur place », poursuit le rapport. RÉSULTATS CONTRASTÉS Autre aspect abordé : la dette. Pour les pays à revenu intermédiaire, les projections des analyses de viabilité de la dette (AVD) jusqu’en 2017 donnent des résultats contrastés. Ainsi, l’encours de la dette devrait s’accroître fortement (audelà de 60%) au Swaziland, baisser substantiellement – tout en restant élevé – aux Seychelles et évoluer marginalement à la baisse à Maurice et à la hausse en Afrique du Sud.

Quant au mode de financement des déficits, il a différé sensiblement selon les pays. Ceux qui sont dotés de marchés bien développés pour les obligations d’Etat, comme l’Afrique du Sud, le Ghana et le Kenya, ont surtout recouru à des émissions intérieures, une partie du financement étant assurée par des investisseurs non-résidents. Maurice, le Sierra Leone et la Zambie, pays accusant des déficits moins prononcés, ont aussi fait largement appel au financement intérieur. Les données disponibles incitent à croire que dans plusieurs pays, il ne devrait pas être difficile de lever plus de capitaux auprès de sources nationales pour financer des déficits temporaires. Le FMI cite ici l’exemple de l’Afrique du Sud, du Kenya et de Maurice. Toutefois, les pays dont les systèmes financiers sont peu développés, comme le Niger, le Rwanda, le Tchad, la Gambie et le Sierra Leone déclencheraient probablement des perturbations significatives s’ils tentaient de mobiliser des montants sensiblement supérieurs sur le marché intérieur. Finalement, en ce qui concerne le dossier énergie, Maurice est cité en exemple. Selon le FMI, la production d’électricité par habitant en Afrique subsaharienne n’a pas progressé depuis les années 80 et la région n’a cessé de se faire distancer par le reste du monde. « En utilisant des simulations fondées sur des données de panel, Calderon (2009) montre que, si les infrastructures électriques de tous les pays d’Afrique subsaharienne étaient, en quantité et en qualité, comparables à celles d’un pays performant dans ce domaine – par exemple Maurice – les taux de croissance par habitant à long terme gagneraient 2 points de pourcentage », fait ressortir le rapport.

MAURICE – FMI Croissance du PIB réel Croissance du PIB réel par habitant Investissement total (% du PIB) Epargne national brute (% du PIB) Solde budgétaire global, dons compris Recettes publiques, hors dons (% du PIB) Dépenses publiques (% du PIB) Dette Publique (% du PIB) Exportation de biens & services Importation de biens & services Balance commerciale, marchandises Solde extérieur courant (% du PIB) Dette extérieure envers les créanciers publics

2004-2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

4.3% 3.6% 25.6% 19.3% -3.9% 19.4% 23.7% 49.5% 55.6% 64.2% -15.2% -6.3% 6.6%

3.0% 2.3% 21.3% 13.9% -3.60% 21.2% 26.3% 50.6% 47.0% 57.5% -17.5% -7.4% 7.4%

4.1% 3.6% 23.6% 13.3% -3.2% 21.2% 25.1% 50.6% 50.9% 63.1% -19.5% -10.3% 8.4%

3.8% 3.4% 25.7% 13.1% -3.2% 20.7% 24.7% 51.0% 52.6% 65.8% -20.3% -12.6 8.4%

3.3% 2.7% 24.7% 14.7% -1.8% 20.7% 23.3% 50.3% 54.1% 67.0% -20.8% -10.0% 8.9%

3.7% 3.2% 25.1% 15.3% -1.9% 21.3% 23.8% 50.0% 54.7% 67.3% -20.8% -9.8% 10.2%

4.4% 3.8% 25.3% 16.3% -1.4% 20.8% 22.8% 50.0% 54.9% 66.7% -20.3% -9.1% 12.1%


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175 ANS DE TERRA

ENRACINÉE DANS LA CANNE

L'épopée de Terra, anciennement le groupe Harel Frères, démarre le 31 juillet 1838. Pendant très longtemps, son histoire sera exclusivement celle de la canne à sucre. Vinrent ensuite l’immobilier, les agrégats, les loisirs, les services financiers… Cyril Mayer, Managing Director du groupe, raconte à Capital ce qu’est Terra ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

L’

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

du groupe, est le pionnier de la distillation d'alcool à base de mélasse, avec une production annuelle d’environ 4 millions de litres d'alcool pur, et une capacité journa-lière de 28 000 litres. En ce qui concerne la vinasse, produit obtenu après la distillation de l'alcool, elle est remise à Topterra pour la production de ‘Concentrated Molasses Solids’, des engrais bio qui sont par la suite utilisés dans les champs appartenant à Terra. Le groupe exporte également la mélasse qu'il n'utilise pas à travers Alcohol & Molasses. Au fil du temps, certains champs de canne à sucre ont fait place à des développements immobiliers. Terra s'y est lancé à travers Sagiterra, filière spécialisée dans la promotion immobilière et le développement foncier. Incorporée en mars 2001, elle a jusqu’ici géré des projets d'une valeur de Rs 2 milliards, avec 9 000 lots de terrain commercialisés. « La filiale ne s'implique pas uniquement dans nos projets, mais aussi avec des clients extérieurs », précise Cyril Mayer.

Histoire, avec un grand « H », est marquée d’innombrables petites histoires. Au cours de ses 175 ans d’existence, Terra en a emmagasinées. Quelles sont-elles ? Quels épisodes, quels événements ont le plus marqué le parcours du groupe ? Difficile de répondre, dira Cyril Mayer, le Managing Director. On le comprend. 175 années ne peuvent être contées en 15 minutes. A moins, peut-être, de considérer que l’aventure de la canne à sucre, aujourd’hui, est l’aboutissement de ce qui a commencé le 31 juillet 1838, avec l'acquisition du domaine et de la sucrerie de Belle-Vue par les quatre frères Harel – Victor, Pierre, Eugène et Emile. C’est le pari qu’a pris Cyril Mayer : nous raconter le cheminement d'une canne à sucre, cette histoire ordinaire pour certains, mais qui reflète le cheminement de l'un des plus grands groupes mauriciens. Terra, de nos jours, c'est 7 000 hectares de terre sous culture de cannes à sucre, dont la récolte se fait, à 75%, de façon mécanique. Le tout est broyé à l'usine de Belle-Vue, qui, avec une capacité de traitement de 330 tonnes de canne par heure, voit passer entre ses mâchoires un million de tonnes chaque année. L'usine produit ainsi 100 Cyril Mayer, Managing Director de Terra 000 tonnes de sucre annuellement, dont 85 000 tonnes sous Le groupe avait alors déjà une dizaine forme de sucres spéciaux vendus en Europe d’années d’expérience dans la fabrication de et ailleurs. béton, agrégats et ‘rocksand’, domaine dans laquelle s’est engagée Terrarock en 1990. DE LA CANNE À L’IMMOBILIER « Nos champs avaient énormément de pierres. EN PASSANT PAR L’ALCOOL Le groupe peut également compter sur Il a fallu épierrer », raconte Cyril Mayer à ce les deux usines ivoiriennes où il détient une propos. Epierrer et commercialiser. Mais participation depuis 1997, et qui pro- n’ayant pas d’expérience dans le domaine, la compagnie a pris pour partenaire duisent 90 000 tonnes de sucre par an. Résumer la canne au sucre qui a stratégique United Basalt Products (UBP), longtemps été sa finalité serait cependant lui dont il a su bénéficier de l’expertise. Le parcours de Terra s’éloigne cependant faire injure. Avec elle, rien n'est bon à jeter. Une fois le jus extrait, le résidu – la bagasse quelque peu des champs de canne lorsque – est envoyé à Terragen. Cette société créée le groupe investit dans les loisirs. Actionen 2000 et ayant pour principaux action- naire de l’Aventure du Sucre depuis le lancenaires la société Séchilienne-SIDEC, le ment du projet il y a 12 ans, Terra prend le Sugar Investment Trust et la State Invest- contrôle, en 2012, de ce qui demeure à ment Corporation Ltd, produit de l'énergie Maurice, le seul musée consacré à l'histoire propre, soit 325 millions de kilowattheure de la canne à sucre et de la production supar an. « Nous tendons de plus en plus vers la crière dans l’île. Il faut également, à cela, ajouter des inbagasse, alors qu'il y a toute une polémique autour du charbon qu'on utilise aussi. Maurice vestissements dans le secteur financier, à tradevrait être cité en exemple pour de bonnes vers Swan Group. « 175 ans, c'est long. On raisons, car nous sommes un des pays avec la accumule des placements, on diversifie et on plus forte proportion d'énergie propre et renou- change de direction. La quasi-totalité de nos investissements ont toujours un lien avec la velable », explique Cyril Mayer. La mélasse, elle, est utilisée pour la fabri- terre. Terra est représentatif de ce que nous cation du rhum qui est vendu à Maurice. sommes et ce que nous faisons », conclut Cyril Fondée en1931, la distillerie de Grays, filiale Mayer.

Terra est représentatif de ce que nous sommes et ce que nous faisons

VISION. « 175 ans, c'est long. On accumule des placements, on diversifie et on change de direction », annonce Cyril Mayer


ACTA PUBLICA

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CYRIL MAYER, MANAGING DIRECTOR DE TERRA

« J’AI CONFIANCE EN L’AVENIR »

Entre un ‘finger lunch’ et la fin des annonces pour les célébrations des 175 ans de Terra, Cyril Mayer, le Managing Director du groupe, nous a accordé quelques minutes dans le grenier aménagé de la Maison de la Villebague. Il évoque, dans les lignes qui suivent, certaines difficultés rencontrées par le passé, mais réaffirme la confiance placée en la prochaine génération pour assurer la pérennité du groupe

Villebague : domaine hautement symbolique ÉVÉNEMENT. Terra a déjà entamé des activités pour célébrer les 175 ans du groupe

▼ H.L-B ❚ Vous dites que Terra a beaucoup d'his-

toires à raconter. Y a-t-il eu des épisodes particuliers qui ont marqué l'histoire du groupe ? Il est difficile d'être précis. Il y a des années qui ont été difficiles. Celles après l'indépendance, par exemple, ont été difficiles pour nous et pour toute l'île également. C'était un pays nouvellement indépendant. Il fallait beaucoup construire, notamment socialement. L'industrie sucrière a joué son rôle. Nous sommes ravis d'avoir pu contribuer aux développements économique et social de l'île Maurice dans les moments difficiles du pays. ❚ Quelle a été l'évolution de la société

Harel ? Notre société débute en 1838 avec les quatre frères Harel qui reprennent la sucrerie de Belle-Vue. Au long des siècles, la famille s'agrandit, ainsi que le patrimoine. La compagnie reste familiale jusque dans les années 90, où elle devient publique et est cotée en Bourse. Puis, en 2011, on fait un ‘rebranding’. La société devient alors Terra. Elle quitte son passé familial et entre dans un avenir de compagnie publique. ❚ Comment voyez-vous les choses après

vous ? Toutes les choses ont une fin. Je prendrai ma retraite dans quelques années. Il y a un plan de succession qui a été réfléchi et qui sera exécuté en temps et lieu. ❚ Pensez-vous que la nouvelle génération

pourra faire vivre le groupe encore 175 ans ? Moi, j’ai une grande confiance en l'avenir. Je n'ai aucun doute que nous serons là pendant encore plusieurs fois 175 ans. ❚ Mise à part la Côte d'Ivoire, comptez-vous

investir dans d'autres pays d'Afrique ? Certainement. Je pense que l'avenir des compagnies mauriciennes, généralement, passe par l'Afrique. Nous faisons nousmêmes des prospections dans différents pays du continent en ce moment. Pour le sucre et d'autres activités aussi.

À peine visible de l'autoroute, le domaine de La Villebague est une vraie merveille. Elle abrite d’ailleurs un petit bijou de maison qui, avec son rez-de-chaussée en pierres et une galerie en bois, s'inscrit comme une des plus anciennes constructions de l’île. A cela, il faut ajouter son architecture coloniale, son vaste jardin, son chassée et les kilomètres qui s’étalent à perte de vue. « Elle abrite l'un des seuls jardins français qui restent à Maurice », lance Cyril Mayer, comme pour compléter notre liste. Louis Denis Koenig, secrétaire du groupe, lui emboîte alors le pas pour nous conter l'histoire de cette merveille. Faisons quelques pas en arrière... En 1743, Mahé de Labourdonnais reçoit en concession 300 arpents dans la région. Une société est formée par ce dernier, Athanase Ribretière de La Villebague et Jacques Latour, dit Languedoc, pour établir une sucrerie, qui va aujourd'hui de Rosalie jusqu'aux montagnes de La Nicolière. Pour que la sucrerie puisse fonctionner, ils commandent, en 1744, des moulins d’Europe. Ceuxci doivent débarquer dans l’île par le tristement célèbre Saint Géran. Le navire fera naufrage, un événement qui inspirera Bernardin de Saint-Pierre pour son célèbre ouvrage Paul & Virginie, alors que l'épouse de Jacques Latour, qui avait un fils prénommé Paul, aurait, elle, inspiré l'écrivain pour le personnage de la mère de Virginie. Quoi qu’il en soit, cet incident retarde d'une année l’entrée en opération de la sucrerie En 1747, Mahé de Labourdonnais tombe en disgrâce. Il doit quitter le pays pour la France, où il est emprisonné, alors que ses biens sont saisis et vendus. René Magon de La Villebague, ayant terminé son mandat de gouverneur en 1759, rachète le domaine de La Villebague pour s'y retirer, et y fait prospérer la sucrerie.

Selon des architectes, c’est à la même époque qu’aurait été construite sa superbe demeure, bien que la date exacte demeure inconnue. En 1779, les héritiers de René Magon vendent, le domaine. Celuici prendra, en 1841, le nom de Rosalie, le propriétaire d'alors, avant d’être partagé, deux ans plus tard, entre les domaines de Grande et PeDES FÊTES ET DES SURPRISES C’est un anniversaire à ne pas rater. Puisque 175 ans, ça se fête en grandes pompes, Terra a promis des surprises lors des célébrations qui réuniront tous ceux – employés, actionnaires historiques, voire même le Mauricien lambda – qui ont contribué à faire du groupe ce qu'il est aujourd'hui. Certaines activités ont déjà débuté en interne afin de signifier aux employés que Terra leur est reconnaissant pour le travail qu’ils effectuent. Une exposition itinérante mêlant histoire et modernité sera également mise sur pied pour retracer les moments phare du parcours de la « grande dame » de l'économie mauricienne, alors qu’un ‘e-book’ sera accessible au grand public, par téléchargement, depuis les plateformes électroniques du groupe. Enfin, Terra entamera des travaux pour l'habillage du pont à la hauteur de Mon Rocher, sur l'autoroute du Nord. Ce projet sera un moyen, pour le groupe, de léguer un souvenir aux prochaines générations, tout en démontrant sa forte présence dans la région.

tite Rosalie. Grande Rosalie sera vendue, en 1930, à The Mount Sugar Estates Co Ltd, qui fusionne avec Harel Frères Ltd en 2010 et prend le nom de Terragri Ltd. Quant à la demeure de La Villebague, elle connaîtra une succession de propriétaires. Parmi, on retrouve la famille de Rosnay, principal actionnaire de The Mount. Gaëtan, peintre, connaît le succès à Maurice, en France et aux Etats-Unis dans les années 50. Trois de ses tableaux se trouvent encore dans les pièces de la maison. Il est le père de Joël de Rosnay, conseiller du Premier ministre, et d’Arnaud de Rosnay, windsurfer, qui a tragiquement disparu. La famille Antelme, qui en est le dernier propriétaire avant la fusion, était également un important actionnaire de The Mount. Le cerf en bronze qui se trouve devant la demeure provient ainsi du jardin de leur maison 'Les Fougères', aujourd'hui disparue, qui se trouvait à Forest-Side. L'année dernière, le groupe Terra, maintenant propriétaire de la demeure, a entrepris d'importants travaux de restauration, à hauteur de Rs 13 millions, avec pour priorité de préserver l’authenticité des lieux. C’est également en ce lieu hautement symbolique que le groupe a organisé le lancement officiel des célébrations marquant ses 175 années d'existence.


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ENTRETIEN

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During a short stay in Mauritius to sign a Memorandum of Understanding (MoU) with the Ministry of ICT, which aims at strengthening the collaboration on ICT education and training, Hennie Loubser, General Manager for Microsoft West, East, Central Africa & the Indian Ocean Islands, told Capital that for the software giant, Africa is a “business imperative” and that the continent is keeping apace with new technologies

HENNIE LOUBSER, GENERAL MANAGER, MICROSOFT WEST, EAST, CENTRAL AFRICA & THE INDIAN OCEAN ISLANDS

“AFRICAN MARKET HAS SHOWN INCREDIBLE ADAPTABILITY IN TERMS OF TECHNOLOGY” ▼ LEENA GOORAYA

❚ Tell us more about your mission in

and people juggling ever-increasing work and family responsibilities. The new offering includes the latest and most complete set of Office applications; works across up to five devices, including Windows tablets, PCs and Macs; and comes with extra SkyDrive storage and Skype calling — all for US$79.00 for an annual subscription, the equivalent of less than US$7.00 per month. This is a highly attractive price point for all consumers and best of all, it is available in most African markets now.

Mauritius? Mauritius forms part of the Indian Ocean Islands region which forms part of my broader responsibility of Microsoft West, East, Central Africa & the Indian Ocean Islands (WECA & IOI). At least once a year, I travel to Mauritius to meet our partners, customers and government stakeholders, who form a critical part of our broader network and ecosystem. This is the opportunity for me to gather a better understanding of the AGREEMENT IN PLACE FOR market and see how we can imDEVELOPMENT OF ICT SECTOR prove our business and partnerships. Our partnership is not The Ministry of Information and Communication only about business but also Technology and Microsoft Indian Ocean Islands signed, last week, a Memorandum of Underabout how we can participate in standing for collaboration on education and Mauritius’s ICT development training in the field of ICT. The agreement aims and growth. As part of this deto increase research and development expertise velopment, we have signed a in the ICT sector. It also includes the collaboration of Microsoft for the development of the ICT Memorandum of UnderstandCentre of Excellence (ICT Academy). ing (MoU) with the Ministry of This public-private entity's mission is to adICT. This MoU will result in a dress the lack of qualified human resources in strengthened collaboration bethe ICT sector and outsourcing (ICT-BPO). Through this agreement, the ICT Centre of Exceltween Microsoft and the Minlence subscribes to the Microsoft IT program istry around ICT education and Academy (MSITA). Created by the multinational, training. it offers free access to a wide range of online ❚ In March, Microsoft has

courses, as well as Microsoft's Learning Instructor Management System (LMS), which helps in monitoring the evolution of the students. The centre will also benefit from a hundred different free licenses for Microsoft software for its classrooms, and have free access to specialized curricula for Microsoft certifications, among others. This development of skills project is in line with the Microsoft 4Afrika initiative, which was launched in February. This initiative allows the company to contribute to the economic development of Africa and improve its competitiveness in global markets.

launched Office 2013 in the Sub-Saharan African countries. How is it different from the previous version? Simply put, Office 2013 is the latest iteration of our Office productivity suite. It is worth noting that Microsoft invests heavily in research and development and we listen to customer and partner feedback to help continuously develop and improve our products and services. Office 2013 is no different, and we are very proud, as a company, of what we have developed. It is so much more than just another release of Office. This is Office reinvented as a consumer cloud service, with all the full-featured Office applications people know and love, together with impressive new cloud and social benefits. For example, Office 365 Home Premium Edition, one of the offerings within Office 2013, is designed for busy households

❚ How is the African market keeping

apace with the evolution of Microsoft? The African market has shown incredible adaptability and flexibility as far as technology is concerned. If I take the simple example of fixed line telephony versus mobile technology over the last ten or so years, African consumers completely leap-frogged advances in fixed line technology in favour of mobile technology. I see the African market as very prepared for


ENTRETIEN PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

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change. At Microsoft, we are currently encouraging young developers all over the continent to develop applications based on our Windows 8 technology. The type of applications being developed are therefore by Africans for Africans. This is an incredibly exciting market with loads of potential. ❚ What are the constraints posed by

the African market in relation to introducing Office 2013? I don’t see the African market as being constrained prior to the offering of any technology. I just see technology as continually evolving and adapting to consumer and business needs. Office 2013 is certainly part of this continual evolution and we are pleased that African consumers are responding as positively as they are.

❚ In February, Microsoft made pub-

lic the ‘Microsoft Computing Safety Index’, which indicates that 55% of respondents face many risks online. What has prompted the study and what is Microsoft doing to tackle this issue? As a responsible corporate citizen, Microsoft often commissions research to establish both customer behaviour and needs. Often, these surveys are repeated on an annual basis across all aspects of our business. Naturally, customer online security is essential and central to how consumers and businesses interact with our technology. Therefore, we have various campaigns and online resources to inform and educate consumers and IT professionals on issues we have identified and how they can protect themselves. We also constantly work to make sure our products have the best security

African countries in the coming 12 months, giving customers a very affordable way to access world-class cloud services like mail, collaboration and voice and video conferencing for all sizes of business. We also see the ongoing expansion of our devices footprint and particularly our partnership with Nokia, which is giving us a way of reaching more customers with Windows Phone connected to our consumer (Outlook.com, Skype) and business (Office365, Azure) cloud services. We will also continue to rollout the various elements of the 4Afrika campaign. ❚ Today, doing business in Africa is

❚ How has the Initiative 4Afrika

programme designed for Small and Medium Enterprises contributed to the development of competencies in the African countries so far? First and foremost, Microsoft 4Afrika is a multi-year initiative that represents our increased commitment to Africa as we celebrate 20 years of doing business on the continent. The world has recognized the promise of Africa, and Microsoft wants to invest in that promise. As we look forward to our next 20 years, we wanted to explore new ways to link the growth of our business with initiatives that accelerate growth for the continent. To do this, we are focusing on three critical areas – World-class skills, Access and Innovation. We launched 4Afrika in February 2013 and it is a long term investment that we are making. SMEs are very important players in the development of local economies in Africa, and with technology, these enterprises can take their business to the next level. Therefore, it is important for them to have the right skills to be able to compete on the global connected market. Some of these trainings have started, others are being rolled out.

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By 2016, the Microsoft 4Afrika Initiative will help place tens of millions of smart devices in the hands of African youth, bring 1 million African small and medium enterprises (SMEs) online, up-skill 100,000 members of Africa’s existing workforce, and help an additional 100,000 recent graduates develop skills for employability, 75 percent of which Microsoft will help place in jobs

features at all times. ❚ Microsoft has invested signifi-

cantly in educating people on the importance of safeguarding intellectual property, but still has to deal with piracy. What are the results of the various programmes launched over the past decades to fight it? Piracy is an ongoing issue across the globe, but particularly in developing markets. In Mauritius, we have seen good progress during the past two

decades. The Business Software Alliance studies shows that in 1994, Mauritius had a piracy rate of 90%. When Microsoft opened its office in Mauritius in 1998, the rate was 78% one of the highest in the world at that time. Over the past two years, piracy levels in Mauritius have decreased to approximately 56%. In addition, we continually create awareness around the dangers of piracy to both the economy and innovation. In fact, a new study from The Business Software Alliance and INSEAD, one of the world’s leading business schools, finds that increasing the amount of properly licensed software in use globally by 1 percent would add an estimated $73 billion to the world economy, compared to $20 billion from pirated software - meaning there is a $53 billion advantage associated with using licensed software. The issue of piracy also goes beyond just software and impacts almost every aspect of our society, including patent fraud, music, fashion and design piracy - and at its worst, stifles innovation, because true entrepreneurs aren’t supported or compensated for their great ideas. ❚ What are the future projects of

Microsoft to extend its share of the African market? There is a real need for people to get access to our business services and, as one example, Office365 for businesses will roll-out in 16 additional

the talk of the town. Everybody is looking forward to investing in Africa. How do you view this? Microsoft views Africa as a business imperative. Africa represents an enormous growth opportunity for business across the continent and beyond. Mauritius is no exception. At Microsoft, nothing represents our commitment more strongly than the 4Afrika initiative. The Microsoft 4Afrika Initiative is a new effort through which the company will actively engage in Africa’s economic development to improve its global competitiveness. By 2016, the Microsoft 4Afrika Initiative will help place tens of millions of smart devices in the hands of African youth, bring 1 million African small and medium enterprises (SMEs) online, up-skill 100,000 members of Africa’s existing workforce, and help an additional 100,000 recent graduates develop skills for employability, 75 percent of which Microsoft will help place in jobs. In doing these things, we believe we can help ignite African innovation for the Continent and for the world. ❚ A lot has been said about the con-

vergence of technology. How far have we progressed? I think we are starting to move beyond the convergence of technology, as technology has now become business and business has become technology. Certainly, we will continue to see technologies coming together, but in my view, the two go hand in hand. ❚ China seems to be the manufac-

turing plant of the world. At the same time, the global market harbours great concerns about standard and quality. What are your views on software products developed in China? The creation and trade of software is different from the manufacturing of tangible products. In our world, software, and more specifically applications, can be created by developers from anywhere in the world and they can be sold to the world through the web. Consumers need to make sure that they buy software and applications that are genuine and from trusted editors, wherever they are in the world.


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INSIDE

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DR PRIYA RAMLUGGUN-ESSOO, LEARNING AND TALENT MANAGER

« Foreign solution in a mauritian Organisation can be dangerous » The optimal management of talents remains a top priority for many companies. Know-how, innovation and experience are the key elements that distinguish a company from its rivals. The most qualified employees are the main drivers of a company's success. Indeed, a good talent management has a strategic impact on the business and it is not limited only to the attraction, development and retention of qualified staff but covers a range of areas of expertise ▼ LEENA GOORAYA

I

n order to promote best practices in human ressources management, the Human Resource Development Council (HRDC) hosted the second edition of 'Let's talk HR' last week at Ebène. The theme was focussed on 'Talent Management' where Dr Priya RamluggunEssoo, Learning and Talent Manager at Mauritius Commercial Bank Ltd gave a profound explanation about this concept. According to Dr Priya RamluggunEssoo, the purpose of Talent Management is to ensure that the right supply of talented workforce is ready to realise the strategic goals of the organisation both today and in the future. She stated that in terms of market place, research has shown that companies which have invested in Talent Management have actually shown to perform better. She highlighted that the build-up of an integrated Talent Management programme is highly essential to look for potential employees and a competency framework based on the values and the strategic objectives of the organisation is important to hunt for the required talent. « First of all, your roles need to be well defined because if your roles are not defined properly, the competency framework is going to be flawed. The performance management system need to be robust, fair and effective, » she said. Moreover she added, somebody can have the potential but what is more important is to develop that po-

CROSS-FERTILISATION OF IDEAS Let's Talk HR includes a series of activities organized by the HRDC every two months and provides an ideal platform to bring together HR professionals to share their knowledge, expertise and vision of the world of today and tomorrow. Representatives of MCB, Rogers, Beachcomber Hotels, KPMG, HarelMallac Group, Airport Terminal Operations Ltd., GFA, HSBC Bank, Standard Chartered Bank, Cerdian, Mauritius Telecom Mauritius, Mauritius Post, Mauritius Revenue Authority, Rotary Club and MEXA partipated in the talk. Students from tertiary institutions such as the Open University and University of Technology of Mauritius were also present. The objectives of the event is to foster cross- fertilisation of ideas and initiatives that have been sucessfully implemented in some organisations and also to promote networking and socialising with peers.

CAREER Priya Ramluggun-Essoo is the Learning and Talent Manager of the MCB group since 2006. Her responsibilities span across learning and development, recruitment and talent management. She started her career as an academic and has held positions at the University of Mauritius and the University of Nottingham in the United Kingdom. She has worked on numerous consultancy projects locally and abroad. Priya holds a Maters Degree from the University of Warwick, UK and a Phd from the University of Nottingham, UK.

tential. Thus learning and development is a key factor in any integrated Talent Management programme. She further added : « Always remember ; Don't put your high potential players in such a position that they become very arrogant. This will impact adversely within the organisation. » Priya Ramluggun-Essoo believes that the process of talent supply lies on three main factors : have it, build it and buy it. She laid more emphasis on 'buy it' which is technically called Talent acquisition. « Talent aquisition is about getting talents from outside and this is very different from recruitment. Recruitment involves a process of several stages and is highly administrative. Talent acquisition is another concept and it mostly concerned with a high network and potential labour market. When we talk about this concept, we are looking for those people who will come and fill in the 'A' (high potential) positions from outside because we do I have a philosophy : always not have them inside start small and do a couple of the company, » she pilot projects. This will build pointed out. credibility The Learning and Talent Manager also

advised that it is good to know about other countries practices but warned not to apply them blindly in the local context. « If you bring an American solution of Talent Management in a Mauritian organisation, I would consider that as a very dangerous thing to do. This is because our level of sophistication with HR practices and our culture is very different from that of America. We need to define a Mauritian type of Talent Management framework that is aligned and will suit the company's objective, » she said. Any talent management programme will not be successful if we don't have an executive commitment and aligned accountability. This follows the build-up of a leadership pipeline. « I have a philosophy : always start small and do a couple of pilot projects. This will build credibility, » she highlighted. According to Priya Ramluggun-Essoo, adding Talent Management best practices to your business culture is extremely important. « If you don't do that, you are going to create a huge way of disengagement within the organisation. Ensure that all the HR processes are well carried out and are aligned, » she concluded.


POST SCRIPTUM

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SOCIÉTÉ OPINION JEAN-PIERRE LENOIR

ACCENT ET IDENTITÉ

L’ « Les apports linguistiques et culturels extraordinaires dont nous avons bénéficié depuis l'arrivée du premier homme sur notre terre auraient dû nous donner un ou des accents, reflets de nos personnalités exceptionnellement riches, tant les apports ont été multiples »

accent que l'homme utilise pour parler a toujours été le reflet de ce qu'il est. D'Est en Ouest et du Nord au Sud, le monde est ainsi parcouru d'intonations chantantes ou gutturales, murmurantes ou déclamantes, selon que l'on est latin ou saxon, slave ou germanique, polynésien ou indiaocéanique etc. Selon ces appartenances, qui tiennent compte du climat, de la proximité avec d'autres, des antécédents ancestraux, des dominations territoriales, l'homme est ainsi arrivé à produire ce qu'on appelle aujourd'hui un accent, qui est avant toute autre chose le reflet de son identité. Et comme l'identité n'est pas feinte, puisqu’inconsciemment construite depuis des millénaires, l'accent n'est pas forcé par une quelconque obligation de paraître ou d'apparaître. Il est, avant toute autre considération, le reflet de celui qui parle et du pays auquel il appartient. A Maurice, nous devrions être soumis à la même logique d’élocution. Je me souviendrai toujours de mon premier contact avec la France universitaire sur ce plan-là. Je ne parlais bien évidemment pas comme les Français et mon accent étonnait tellement qu'on me prenait tantôt pour un Belge, tantôt pour un Canadien, puisque dans les années 70, notre chère île n'était

▼ JAMIROUDDIN YEADALLY

LES CONSOMMATEURS de services financiers ont des droits. Dans quelle mesure sont-ils protégés par la loi et par les régulateurs ? C'est sur ce thème que la Jeune Chambre Internationale de PortLouis (JCI) a axé, mercredi dernier, son 93e Business Forum, parrainé par Swan Group. Clairette Ah-Hen, Chief Executive de la Financial Services Commission (FSC), Herbert Madanamoothoo, Manager Legal and Compliance du groupe SWAN et Sharona Rambocus, Fund Manager chez IPRO Fund Management, ont, pendant plus d’une heure et demie, éclairé ceux présents sur les droits et devoirs des consommateurs en matière de services financiers. Le but de cette rencontre était principalement d'éveiller l'intérêt des consommateurs sur des aspects qu'ils ignorent souvent. A titre d'exemple, sur les marchés émergents, ces derniers ne connaissent pas toujours leurs droits, les mauvaises pratiques courantes de fournisseurs de services financiers, ainsi que l’étendue de leurs responsabilités. « Les consommateurs de produits financiers doivent comprendre leurs droits et leurs devoirs », a ainsi fait ressortir Clairette Ah-Hen, qui a axé son intervention sur ce sujet. La Chief Executive de la FSC est en effet d'avis que le consommateur doit impérativement faire

pas encore connue à Lille, où j'étais étudiant. Je me suis très vite rendu compte que ma différence venait essentiellement de là... Les yeux s'écarquillaient lorsque j'avais à parler dans des forums universitaires et mon professeur de langage (j'étais dans une école de journalisme) me priait constamment, en m'écoutant parler, de garder l'accent chantant que j'avais, tant que je maîtrisais la langue française, plateforme indispensable du métier de journaliste que j'étais venu apprendre. Seul Mauricien dans cette ville à cette époque, j'étais devenu pour tout le monde « Mauwice », puisque j'escamotais joyeusement le « r » de Maurice. C'est à ce moment-là que je compris que mon accent faisait partie de ma personnalité et de mon identité, et qu'il serait stupide que j'essaie de parler comme tous les Français qui m'entouraient. D'autant plus que les filles adoraient la façon dont je m'adressais à elles pour les inviter à sortir... C'est cette nécessité identitaire que je voudrais aujourd'hui partager avec mes compatriotes qui sévissent sur certaines radios notamment. Les apports linguistiques et culturels extraordinaires dont nous avons bénéficié depuis l'arrivée du premier homme sur notre terre auraient dû nous donner un ou des accents, reflets de nos personnalités exceptionnellement riches,

tant les apports ont été multiples. Et qu'entend-on aujourd'hui sur ces radios ? Un charabia d'accent qui se veut français, mais qui n'est qu'un triste reflet de ce que nous ne voulons surtout pas être. Une mauvaise copie appauvrissante et dénuée de toute richesse identitaire. Il y a eu, l'autre jour, un intermède radiophonique qui a été, pour moi, alors que je conduisais tranquillement, plus dangereux que le téléphone au volant ! Une succession de gargouillis qui voulaient probablement imiter la vraie Parisienne nourrie au grain à Montmartre, a fait s'étrangler la pauvre fille au point que je fis une embardée qui aurait pu m'enlever quelques points de mon permis pour conduite dangereuse. Quant à la malheureuse speakerine, elle continua tant bien que mal et me fit penser au chant d’une tourterelle qui venait d’avaler un grain de maïs de travers... De grâce, soyons comme les Belges ou les Canadiens qui portent fièrement, dans leur parler, toute la richesse de leurs différences. Nous avons tout ici pour le faire... Escamoter des « r » ou changer les intonations n'a jamais fait de mal à personne. Molière est né en France. S’il revenait aujourd'hui, il serait heureux de voir et d'entendre sa langue chantée de façon différente au gré des latitudes et des continents...

93E JCI BUSINESS FORUM

CONSOMMATEURS DE SERVICES FINANCIERS, À VOS DEVOIRS ! Si les fournisseurs de services financiers ont des obligations auxquelles ils sont tenus par la loi et le régulateur – la Financial Services Commission – ceux qui achètent ces services, bien qu'ils l'ignorent le plus souvent, en ont également. C'est ce qui ressort du 93e Business Forum de la Jeune Chambre Internationale de Port-Louis valoir son droit auprès des compagnies ou assureurs dont il est client. Il ne doit pas non plus être négligent, notamment lorsqu'il s'agit de lire les 'terms and conditions' du contrat le liant au fournisseur de services financiers, que peu de gens consultent réellement, faute de temps, ou par simple inattention. DROITS ET DEVOIRS Clairette Ah-Hen a par ailleurs expliqué le rôle de la FSC en tant que régulateur, ainsi que son devoir de sensibilisation des personnes ou compagnies potentiellement intéressées par les produits financiers non-bancaires. « Le régulateur est un corps qui est 'business friendly'. Il a le droit de protéger les consommateurs, mais pas au détriment de l'opérateur. Mais cela ne veut pas dire qu'on laisse passer certaines choses », a-t-

elle fait ressortir. Quant à Herbert Madanamoothoo, il croit fermement qu'une meilleure concientisation des consommateurs peut changer beaucoup de choses. « Le consommateur a aussi des obligations et doit être traité avec tout le respect possible », a-t-il affirmé, ajoutant au passage que ce dernier a le devoir d'être honnête dans ses démarches. Ce dernier a parlé des rôles de l'assureur et de l'assuré, en termes de droits et de devoirs, tout en faisant référence à certains jugements, ainsi qu'à des sections du code civil. « Tous les acteurs du secteur ont un rôle à jouer dans l’éducation des consommateurs sur leurs droits et leurs devoirs, qu’il s’agisse des consommateurs euxmêmes et de leurs défenseurs, des institutions financières, ou encore des organismes », devait-il ajouter.

Sharona Rambocus, elle, s'est attardée sur le réflexe de toujours enquêter, que les consommateurs doivent développer. « Il est impératif de penser à faire des enquêtes sur le bien fondé des prospecteurs et les actifs des sociétés en termes d'investissement, et ne pas se laisser impressionner par les titres des compagnies », a-t-elle rappelé à l'assistance. Selon elle, la règle de base la plus importante qu'un investisseur se doit de respecter est de ne pas investir plus de 5% de son argent dans un produit financier. Pour cela, a-t-elle conclu, une véritable « culture des consommateurs » est nécessaire. A noter, finalement, que lors de la prochaine rencontre du JCI, le19 juin prochain, au siège de l'Alliance française, le thème qui sera débattu sera celui du « développement immobilier ».


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ACTA PUBLICA

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SUNDY MOONESAWMY, SECRÉTAIRE DE L'AUTHORIZED IMPORTERS OF SECOND HAND VEHICLES ASSOCIATION (ASVA)

« Il faut sauver le commerce de voitures de seconde main » ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

La route est longue, parsemée d'obstacles et de nids de poule, pour les concessionnaires de véhicules de seconde main, semble dire Sundy Moonesawmy. Le secrétaire de l'association défendant les intérêts de ce secteur crie à la discrimination et à l'injustice

S

undy Moonesawmy, secrétaire de l'Authorized Importers of Second Hand Vehicles Association (ASVA), en tire une grande fierté : Le secteur de l’automobile est un secteur démocratisé depuis bien longtemps. Avant même que la démocratisation de l'économie ne devienne slogan politique. Une démocratisation réussie, clame-t-il à Capital. « Avant l'arrivée des voitures de seconde main en provenance du Japon, le marché de l'automobile était exclusivement consacré aux véhicules neuves. Deux ou trois agences contrôlaient le marché. Les propriétaires de voitures étaient alors une classe privilégiée, ils étaient tous des richards ; grands propriétaires, professionnels des métiers libéraux, hauts cadres du public et du privé », explique notre interlocuteur. Qui dit craindre que la situation ne redevienne comme avant. La libéralisation du secteur, début des années 1990, a ainsi donné lieu à une véritable révolution dans le parc automobile et dans le paysage routier. L'importation de voitures d’occasion allait devenir une véritable industrie, des milliers de Mauriciens – petits et moyens cadres, enseignants, policiers, superviseurs d’usines... – allaient pouvoir réaliser leur rêve de rouler une voiture. La voiture, aujourd’hui comme hier, reste, pour une grande partie de la population, l’un des symboles forts de réussite sociale. POLITIQUE DISCRIMINATOIRE Cette mesure allait aussi rajeunir la flotte des véhicules, permettre aux petits entrepreneurs d’investir dans un moyen de transport utilitaire, les chauffeurs de taxi ont pu renouveler leurs véhicules. Sans compter le nombre d'emplois directs et indirects, estimé à plus de 7 000 dans les ateliers de mécaniciens qui allaient pousser un peu partout dans le pays. Tout comme les magasins de pièces de rechange. Ce secteur, qui pèse aujourd’hui plus d’un milliard de roupies, a contribué considérablement à l’économie et à l’environnement social. Une véritable démocratisation, observe Sundy Moonesawmy. Mais les nouvelles donnes inquiètent le secrétaire de l’ASVA. « La décision de la Motor Vehicles Dealers Association (MVDA) de contester, en cour la taxe carbone accordée aux concessionnaires de


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voitures 'recond' est une menace sérieuse sur notre industrie », déclare notre interlocuteur. « C'est malheureux de voir une telle démarche. Les certificats de conformité du Japon sont reconnus dans les grands pays d'Europe. La MVDA veut obliger les autorités à nous imposer des documents certifiant le CO2 des véhicules qui sont en conformité avec la certification UN101. Cette certification n'existe pas au Japon. Croyez-vous que les autorités japonaises vont procéder à la création d'un tel document seulement pour le minuscule marché mauricien, se demande Sundy Moonesawmy. Il appréhende déjà le pire si jamais cette mesure est appliquée également pour les concessionnaires de voitures de seconde main. Car du moment que cela devienne un règlement, aucun importateur ne pourra dédouaner ses véhicules sans ces lettres de conformité qui n'existent pas. « C’est la disparition pure et simple qui nous guette, avec toutes les conséquences désastreuses, par exemple au niveau des pertes d’emplois, que l’on peut imaginer », avertit Sundy Moonesawmy. Le secrétaire de l’ASVA précise que la taxe carbone n'a pas été introduite pour augmenter les recettes de l'Etat, mais plutôt pour encourager l'utilisation des véhicules qui sont moins polluants en ligne avec la politique environnementale du gouvernement. Petite explication : Prenons un taux d’émission de CO2 de 135 g/km pour une Toyota Corolla. Les autorités ont introduit un barème de 158g/km pour chaque voiture. Donc une différence de 23g/km. Ainsi, le propriétaire de ce Toyota Corolla bénéficiera d'une exemption de Rs 23 000 (23g/km x Rs1 000). « On entend dire que les autorités vont revoir à la baisse ce barème de 158g/km. Si cela devait s'avèrer, les voitures 'reconditioned' coûteront encore plus cher. Et cela va aggraver la situation déjà difficile des concessionnaires de voitures de seconde main », s’inquiète Sundy Moonesawmy. Parlant de l’Excise Duty qui passe de 100% à 75% pour les véhicules de 1600 à 2000 CC, une catégorie de véhicules exclusivement importée par les concessionnaires de voitures neuves, le secrétaire de l’ASVA n’hésite pas à accuser les autorités de politique discriminatoire. Et de dresser une liste de facteurs qui jouent contre les concessionnaires de véhicules 'reconditioned'. En commenaçant par le commencement, l’enregistrement : auparavant c'était l'âge du véhicule qui déterminait le montant de l'enregistrement. Avec des changements, les frais d’enregistrement sont les mêmes pour un véhicule vieux de quatre ans et un véhicule neuf. Ce que Sundy Moonesawmy trouve aberrant. Poursuivant son réquisitoire, le secrétaire de l’ASVA dit ne pas comprendre, par ailleurs, pourquoi l’importateur de véhicules ‘recond’ doit obtenir un ‘import permit’ du

DÉMOCRATISATION. L’arrivée des voitures d’occasion a grandement aidé les petits entrepreneurs, selon Sundy Moonesawmy, président de l’ASVA

ministère de l’Industrie et du Commerce, alors que tel n’est pas le cas pour des véhicules neufs. Pourquoi cette disparité, se demande-t-il. C’est à croire que les autorités veulent la mort de l’industrie des voitures d’occasion, déclare Sundy Moonesawmy. Le taux d’émission de CO2 des véhicules neufs est certifié par les agents de leurs manufacturiers, alors que pour les véhicules 'recond', ce sont des 'Pre-Shipment Inspection (PSI) bodies, qui sont reconnues par les autorités japonaises et le gouvernement de Maurice. Question : « Est-ce que les certificats de conformité des véhicules neufs sont en règles avec les normes UN 101 ? » MESURES ILLOGIQUES Le gouvernement, estime le secrétaire de l’ASVA, doit être un facilitateur et non pas favoriser un opérateur au détriment d’un autre. C’est un très mauvais signal pour tous ces gens qui se battent pour la survie de leur entreprise. Puisqu’il est question de véhicules importés principalement du Japon, Sundy Moonesawmy aborde l’argument de la qualité : « Les Mauriciens le savent, la qualité des voitures japonaises ne se discute pas, on peut voir des voitures de 25 ans d’âge qui continuent à rouler sur nos routes. Peut-on en dire autant pour d’autres marques ? ». La santé financière du secteur de la vente des véhicules de seconde-main devrait interpeller les autorités, analyse notre interlocuteur. Les ventes des véhicules 'recond' sont en constante régression depuis quelques temps. « Qu’on ne vienne pas nous dire que c’est notre marketing qui laisse à désirer ou que le niveau de vie des Mauriciens est tel qu’ils peuvent aujourd’hui se permettre de tout acheter neuf », argue Sundy Moonesawmy. Le problème est ailleurs, dit-il. Les concessionnaires de véhicules d’occasion sont victimes d’une mauvaise propagande depuis 2011, dit-il. Il s’explique : « Le tsunami qui avait frappé le Japon, en 2011, avait, on le sait, endommagé la centrale nucléaire de

AUCTION SHEET : LE DROIT À L'INFORMATION En mars dernier, de nouveaux règlements sont entrés en vigeur dans le secteur de l'importation des voitures de seconde main. Les importateurs doivent maintenant faire provision pour l'octroi d'une 'Auction Sheet’ pour chaque véhicule importé. Ce document précisera la qualité du véhicule qui ne doit pas être inférieure à 3,5 sur une échelle de 1 à 5. Les concessionnaires agréés de véhicules automobiles dits 'recond' ont l'obligation d'apposer l'Auction Sheet avec une note explicative précisant le grade du véhicule sur le pare-brise de chaque véhicule dans leur magasin. Cette mesure, selon le ministère de l'Industrie et du Commerce, vise à protéger les consommateurs, car ils seront mieux informés sur les conditions exactes du véhicule qu'ils veulent acheter. Si d'autres concessionnaires ont démontré leurs déssaccords face à cette nouvelle mesure, Sundy Moonesawmy explique que son association a tout le temps été pour l'introduction de ce document : « Nous avons toujours voulu, à l'ASVA, satisfaire le client. L'achat d'une voiture, de première ou de seconde main, représente beaucoup pour le Mauricien. Souvent, c'est au prix d'énormes sacrifices qu'il arrive à offrir à sa famille une voiture. Qu'il soit informé sur l'état de la voiture qu'il va acheter est quelque chose de tout à fait normal, c'est même élémentaire ».

LES AGENTS ENFIN RECONNUS Le ministère de l'Industrie et du Commerce vient avec un nouveau règlement pour le secteur de l'importation des véhicules de seconde main. Il a été noté, ces dernières années, que certains importateurs passaient par des agents qui n'étaient pas reconnus par la loi et qui agissaient simplement comme des facilitateurs. Cet état de fait a donné lieu à un certain nombre de plaintes où les importateurs ont été pénalisés par des agents peu scrupuleux. L'objectif du nouveau règlement est de fournir un cadre juridique pour permettre à l'agent de fonctionner d'une manière équitable et transparente, tout en protégeant les intérêts des consommateurs. Le projet de règlement est actuellement à l'étude au Parquet.

Fukushima. On sait comment fonctionne l’industrie de la rumeur et de la propagande à Maurice. On a fait croire que tout le Japon avait été affecté, donc que les voitures japonaises étaient contaminées, représentant donc un danger pour la santé et la sécurité de leurs propriétaires ». Ce qui n’a jamais été le cas, et cela a été prouvé, soutient avec force le secrétaire de l’ASVA. On nous mène la vie dure partout, tempête Sundy Moonesawmy. Même à la douane. Faisant référence, ici, à l'évaluation des produits importés : « Il y a là un gros problème qui décourage les importateurs en général. Il arrive souvent que l’importateur et la douane ne sont pas sur la même longueur d’ondes quand il s’agit de l’évaluation d’un produit. Si la douane évalue un produit à un montant supérieur à ce que déclare l’importateur, celui-ci doit payer le ‘duty’ décidé par la douane. Même si l'importateur montre tous les documents attestant sa version. En plus, depuis le début de l’année, l’importateur doit s’acquitter d’une amende de 50% sur le montant ajouté par la douane. Ce n’est pas logique ». Illogique et injuste trouve Sundy Moonesawmy. Cet habitué de la douane confie avoir tout un registre d'entrepreneurs et d'investisseurs ayant vécu une triste et mauvaise expérience avec la douane : « Je revois ce propriétaire d'une villa IRS (Integrated Resort Scheme) qui avait payé USD 30 000 pour un Speedboat. Montant revu à la hausse par la douane malgré tous ses documents et factures. Finalement il a dû payer Rs 159 000 en plus sans compter une amende de Rs 79 000. Est-ce ainsi que l'on va encourager les investisseurs étrangers ? » De telles mésaventures ne sont pas sans effet sur le moral de la communauté des affaires. Il nous relate à cet effet, comment, tout récemment, une dizaine de petits importateurs ont préféré supprimer leur voyage en Chine de peur d'avoir à payer des sommes supplémentaires et des amendes à leur retour avec leurs marchandises importées. Outre de décourager les entrepreneurs, de mettre en danger les petites entreprises, cela représente un manque à gagner pour la compagnie nationale d'aviation, en termes de tickets, et l'Etat, sous formes d'Excise Duty et de Value Added Tax (VAT), fait encore ressortir le secretaire de l'ASVA. Sundy Moonesawmy en appelle aux autorités afin de mettre un terme à cette situation qui ne profite qu'à une petite poignée de gros concessionnaires, alors que les concessionnaires de véhicules d'occasion, qui opèrent déjà sur des marges de profit très restreintes, se voient infliger toutes sortes de taxes et de pénalités. Sundy Moonesawmy conclut en affirmant faire confiance au gouvernement qui saura démontrer son attachement à l'égalité des chances dans les affaires et protéger les petites entreprises et les citoyens qui en dépendent pour un salaire.

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GROS PLAN

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DANIEL KURGAN, CHIEF EXECUTIVE OFFICER OF BELGACOM INTERNATIONAL CARRIER SERVICES (BICS)

“Internet should be affordable” In the midst of the financial crisis in 2009, Belgacom International Carrier Services (BICS) posted significant profits, while the Belgian economy, as well as other european countries, were facing an economic downfall. Now that BICS has incorporated the Mauritian market with a licence of bandwidth provider, Daniel Kurgan, Chief Executive Officer of BICS, gives a brief overview on how his company overcame the financial crisis, and talks about his projects in Mauritius

▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

We have no control on the price structure here. It is the Internet Service Providers who will improve their price structure and build their own retail tariff plans. Obviously, in the meantime, we have to improve our structure and keep a very competitive and attracting price to the market here as any challenger in a given business.

❚ Why opt to provide bandwidth in

Mauritius? We have been doing business here for several years already. Having acknowledged and experienced the economic climate, in light of the growth opportunites, and when the regulatory environment was created to enable challenges to offer additional services, it was clear in our minds that the time has come to become a true challenger in the international-connectivity market.

❚ How far do you think proper access

to internet is important in this fast evolving world? Access to internet is very crucial, I would even say, to the development of the country. Now technologies are converging, so you have got traditional telephony converging to internet and Internet Protocol, like you have fix converging and mobile. So in that respect, internet connectivity should be affordable and of high quality. It is essential to sustain the development not only of the whole telecommunications and information technology sector but also the overall economy of every country.

❚ In what way BICS is going to be

different to other competitors? BICS is a very specialised company. We do only international wholesale, that is we only deliver inter-connectivity services to telecommunications service providers. BICS does not provide services to particulars or the general public. So in that respect, we are an expert in what we do. Our very core business is to deliver services to operators.

❚ How did BICS avoid the conse❚ What are BICS future projects in

quences of the financial crisis? In 2009, your Group posted more than 904 million euros profits (i.e 13% more than 2008). What is the recipe for success of BICS? BICS has a very diversified portfolio of customers all around the globe, we did not invest in one particular segment. Fortunately, for us, there are some services, in which we are world leaders, and where the market was and is still growing. Roaming and SMS in the world are on the rise. In Europe, these services are flat or rather slightly declining but in other parts of the world, like Africa, the Middle East and Asia, telecoms are still growing at a good pace. So it is all in diversification strategy.

Mauritius? We are already a provider of voice termination, mobile data and carrier services to some telecommunications companies locally. Of course, we want to expand this line of business. We are wholesale, our mission is to help our customers develop their business. So when they grow, it applies to BICS as well. ❚ What sort of price structure will

you offer in Mauritus? Like in every business, you have to be very competitive in price to attract new customers. Our price list is published and approuved by the regulator.

TASSARAJEN PILLAY CHEDUMBRUM, MINISTER OF INFORMATION AND COMMUNICATION TECHNOLOGY

“HOPEFULLY, INTERNET PRICES WILL DECREASE” TASSARAJEN PILLAY CHEDUMBRUM hopes that with the arrival of BICS in the Mauritian landscape, price of internet susbcriptions will go down. « To be better, we have to get better players in the team. Bandwith providers should be citizen-centered.

In that respect, we cannot depend on the capricious attitude of the dominant operator. BICS is a game changer. Hopefully, with the arrival of BICS in the market who will be selling wholesale broadband to Internet service providers, the price of sub-

scriptions sold to consumers will decrease », the Minister of Information and Communication Technology said during his speech at the celebration of BICS point of presence in Mauritius, held at Labourdonnais Hotel.



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WIDE ANGLE

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BANDE PASSANTE

BELGACOM L

entre en scène

e paysage des télécommunications accueille un nouveau venu. Belgacom International Carrier Services (BICS) est en opération depuis la semaine dernière, après avoir obtenu sa licence de Networking Services Provider (International) auprès de l'Information and Communication Authority (ICTA) en septembre dernier. Pour célébrer son 'point of presence', le groupe BICS avait organisé une présentation de ses services à l'intention des professionnels du secteur ainsi que d'autres personnalités, à Le Labourdonnais, à Port-Louis.

Xavier Koenig, directeur de Belgacom Mauritius et Shady Masarweh, responsable Produit et Business Development Capacity chez BICS

Ludy Ramalingum, Managing Director de DCL, Sanjay Garg, CEO de MTML et son fils Siddhanth Garg

Daniel Kurgan, CEO de Belgacom International Carrier Services (BICS), Tassarajen Pillay Chedumbrum, ministre des Technologies et de l'Information et Ganesh Ramalingum, Chairperson de Data Communications Ltd

Vikram Ramgolam, Transmission Cordinator avec Vishal Ramessur et Nawaaz Toonah, respectivement Support Consultant et Executive Operator chez DCL Ltd

Raju Jadoo, secrétaire général de la Chambre de Commerce, Deven Utchanah, responsable des réseaux à Mauritius Telecom, Pratima Sewpal, Nanda Narrainen, respectivement Manager et Directeur au Board of Investment et Roshan Seetohul, vice-président Corporate Affairs de l'Euro CRM

Kris Lutchmenarraidoo, Chief Executive Officer de la Mauritius Union et Deven Utchanah, responsible des réseaux à Mauritius Telecom

Amar Rakesh Purboo et Vashyst Krishna Coonjan, respectivement Infrastructure Director et Business Development Manager d'Electrum (Mauritius) Ltd entourant Yuvraj Joganah de Bharat Telecom


WIDE ANGLE

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JOURNÉE DE L'EUROPE

Le Vieux Continent célèbre son unité

L

a journée de l’Europe à été célébrée, jeudi dernier, à l’Institut Français de Maurice (IFM). Le 9 mai de chaque année, les États membres de l'Union européenne commémorent en effet la déclaration Schuman, considéré comme le texte fondateur de la construction européenne. Plusieurs acteurs politiques et économiques de l'île, ainsi que des diplomates européens, ont tenu à être présents

lors des célébrations qui ont réuni une centaine de personnes. Un toast a été porté à cette occasion par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, le président de la République, Kailash Purryag et Alessandro Mariani, chef de la délégation de l'Union européenne. Ceux présents ont aussi eu l'occasion d'apprécier une exposition de photos dans la salle d'exposition du centre.

(de g. à dr.) Roberta Mariani et son époux, Alessandro Mariani, Ambassador & Head of Delegation de l'Union européenne, aux côtés de Sir Anerood et Lady Sarojini Jugnauth

Nicolas Ritter, président de l'association PILS (Prévention Information Lutte contre le Sida), et Tjasa Zivko, de la délégation de l'Union européenne

Placée sous le thème de l'année européenne des citoyens, la journée de l'Europe, appelée aussi Fête de l'Europe, a été l'occasion pour les citoyens de l'Europe entière de visiter les institutions de l'Union européenne à travers le monde. Les bureaux locaux de l'Union en Europe et dans le monde entier ont ainsi organisé un éventail d'activités et de manifestations. Des milliers de personnes, comme chaque

année, ont ainsi pu participer à des visites, des débats, des concerts et d'autres événements lors de cette journée destinée à mieux faire connaître l’UE. A noter qu'à Maurice, l’Union européenne a décaissé plus de Rs 2,5 milliards pour financer des initiatives tels que le nettoyage de l'île aux Bénitiers et le projet de PILS dans le cadre de la lutte contre le SIDA.

Le Premier ministre Navin Ramgoolam, le président Kailash Purryag et Alessandro Mariani portant un toast en l'honneur de l'Europe

Monique Ohsan-Bellepeau, vice-présidente de la République, entourée de Nita Deerpalsing, présidente de la Commission pour la démocratisation de l'économie, et Mireille Martin, la ministre de l'Égalité des Genres et du Bien-Être de la Famille

(de gauche à droite) Grissimova Olga, Vitaliy Kramarenko, d'AFRITAC, et Francesca Peccini, de l'agence Nestlé

Maurice Allet, président de la Mauritius Ports Authority, entouré de Sandia Via, épouse de l'ambassadeur malgache, Michelle Jehan et Aruna Bunwaree Ramsaha, adjointe au directeur à la Mauritius Ports Authority



GREEN BUSINESS

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JOHN BOOTH, ENVIRONMENT SENIOR CONSULTANT

“ There is a Lack of Education on green Issues among the Youth” In a bid to promote “Green IT” at national level, the National Computer Board (NCB), in collaboration with the European Union, organised a workshop on the EU Code of Conduct for Data Centres and capacity building on fundamentals of Green IT, and Energy & Cost Management for Data Centres, last week. John Booth, Senior Consultant from Belgium was the Resource Person ▼ LEENA GOORAYA

J

ohn Booth strongly believes that organisations should understand the benefits of Green IT and acquire the knowledge and skills required to design, develop and implement a Green IT Policy and action plan. The workshop aimed at enabling participants to measure the carbon footprint of their organisations following various Green IT actions and equiping them to start implementing Green IT initiatives in their ways of doing business. John Booth highlights that Green IT is focused on two main functions. Firstly reducing the energy consumption and CO2 emissions during ICT use and secondly reducing the environmental impact of disposal of ICT waste products. “Green IT refers to an approach in reducing the emissions and other waste produced across the ICT lifecycle; from manufacture, procurement and use of ICT in an organisation to its re-use. Green IT aims to improve environmental sustainability of organisations,” he said. He states that all businesses are increasingly dependent on technology, and small business is no exception. “We work on our PCs, notebooks and smart phones all day, connected to servers running 24/7. Because the technology refresh cycle is fast, these devices quickly become obsolete, and at some point, more often sooner than later,

DU NOUVEAU dans le secteur du nettoyage extérieur. L'entreprise anglaise Outdoor Cleaning Services (OCS) a présenté ses camions balayeurs jeudi dernier dans ses locaux à Circle Square, Forbach. Pour une première sur le sol mauricien, l'appareil a déjà conquis la confiance des directeurs des grands complexes commerciaux. Parmi ; Grand-Baie La Croisette, Azuri, Circle Square. « En sus d'un service de qualité, nous voulons offrir un service innovant et adapté au contexte local. Au-delà de l'aspect financier, notre objectif est d'accompagner le pays dans sa vision d'un environnement plus propre. Les

we dispose of old devices and replace them with new ones. We use massive quantities of paper and ink to print documents, many of which we promptly send to the circular file,” he said. RAISE AWARENESS In the process he explained that most businesses waste resources, in the form of energy, paper, money and time; resources they could invest to develop new products or services, or to hire and train employees. In response to this, John Booth emphasized that Green IT explores how ICT applications can be used to help other sectors conserve and optimise energy usage. The specialist pointed out that a person can use IT to monitor situations and save energy. Taking an example, he explained; “ someone can use the telephone, which is a form of technology, instead of taking the car to meet the person. In this case, the emission of carbon produced by the car is avoided. Likewise , if he has to contact 20 more people, this will have a much greater impact.” Information technology usage which includes personal computers, servers, telephony, data centres, office equipment, and network infrastructure is estimated to count for around 2 per cent of the global carbon emissions. A Stanford University report published in 2011, entitled ‘Growth in Data Centre Electricity Use 2005 to 2010”, estimated that the amount of

Les camions balayeurs font leur entrée

dernières inondations ont démontré l'importance de garder notre environnement propre », devait faire ressortir Frank Adrians, Managing Director d'OCS.

electricity consumed by data centres worldwide grew by 56% between 2005 and 2010. Experts observe that data centre power, cooling and energy supply and cost problems are likely to worsen during the next few years as organisations continue to grow their technology infrastructure. Data centres have been identified as high users of energy and with that goes carbon emissions. The European Union has developed the EU Code of Conduct for Data Centres which is considered as an initial response to the accelerated rising power consumption of Data Centres across the EU. The Code is designed to raise awareness of the opportunities for energy and cost efficiency within the industry and gives guidance on initiatives and changes that can be made to improve the efficiency of the data centre infrastructure, as well as the IT equipment. In his concluding remarks, John Booth laid emphasis on the role of youths concerning sustainable development. “Young people should be more concerned about green issues and become environmental friendly”, he said. He deplores the lack of education in regard to sustainable development and the environment among the youth. “ At the very earliest stage at school, children should be taught subjects related to the environment as today this topic has brought much concern around the globe,” he said.

Green IT refers to an approach in reducing the emissions and other waste produced across the ICT lifecycle; from manufacture, procurement and use of ICT in an organisation to its reuse. Green IT aims to improve environmental sustainability of organisations John Booth, Environment Senior Consultant

Paul Brewer, Operations Manager de la société Dawson rentals, Avinash Ballchand, Operations Manager de OCS et Frank Adrians, Managing Director de OCS

Ajoutant que son entreprise est en mesure d'apporter son expertise au secteur public. Équipé d'une panoplie de fonctions, telles le lavage, le

brossage ou l'aspirateur, les balayeuses de voirie ont la capacité de nettoyer des grandes surfaces, notamment les aires de stationnement, les villes, les au-

toroutes, les hôpitaux et même les sites de construction de manière efficace et rapide. « La saleté qui longe l'autoroute de Grand-Baie jusqu'au Port-Louis peut être éliminée en quatre jours seulement », nous dira le responsable de l'entreprise commercialisant les OCS, précisant que ces appareils sont Environment Friendly et ont obtenu le British Engineering Excellence Award. Paul Brewer, Operations Manager de Dwason rentals, est à Maurice pour une semaine afin de former les opérateurs sur la maintenance du véhicule, les techniques de conduite et les mesures de sécurité, entre autres.



MARKET

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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, MAY 14, 2013

LOCAL VIEWS

Local Companies register upward Profits

C

ompanies have been publishing their interim financial statements, for the period ending 31st of March, since Monday. And we have noted that most companies have reported gains and higher turnover, rather than losses (except ENL Land), despite international context. Below is a summary of the results of the largest companies. ❚ MAURITIUS COMMERCIAL BANK: INCREASE OF 5.9% According to the Group, profits for the 9 months ending 31st of March increased by 5.9% to reach Rs 3.2 billion. They were driven by an increase of 9.5% in profit at the Bank level with a welcoming performance recorded in terms of foreign-sourced earnings. The Fee and Commission income also increased – by 31% - to reach Rs 1.9 billion, as a result of increased trade finance activity outside Mauritius. As regards the outlook, the Group states that the business environment in which the MCB operates will remain delicate,with challenges on the economic and regulatory fronts amongst others. The bank is also confident that the results for the financial year 2012-13 will be better than the preceding year. ❚ ALTEO: A PROFITABLE AMALGAMATION The Group turnover for the nine months to March 2013 stood at Rs 5,042M as compared to Rs 3,177 M (2012). This growth in turnover is explained by the amalgamation which took place early in this financial year and the improved performance from the local sugar cane growing and milling activities. The Group Profit after tax for the nine month period reached Rs 1,257M ( 2012 : Rs 888M). The Group further states that improving sales and results are expected in the months to come and should receive additional impetus with the expected launch of their new product offering ( Amalthea) later in the year. ❚ ENL LAND: HIGHER TURNOVER, REDUCTION IN PROFITS The Group turnover increased from Rs 759,083,000 (31 March 2012) to Rs 990,111,000 (March 2013). However, the company registered a loss of Rs 6,674,000, as compared to the profit in 2012 (Rs

237,800,000). The increased turnover of the sugar and agricultural segment is due to the better sugar price obtained for the 2012 crop which also had a positive impact on profits . The sale of residential units from the second phase of Les Allées d’Helvétia was the major driver behind the higher turnover of the property segment and generated the majority of its operating profits. As regards prospects, the Group states that the sugar price for the 2012 crop is expected to be higher than initially anticipated and cane production for the 2013 crop promises to be better than last year's. ❚ LUX* ISLAND RESORTS: REVENUE INCREASED BY 9% Total revenue of the Group for the quarter under review increased by 9% to Rs 1.2bn whilst operating profit grew by 46% from Rs 195M to Rs 285M. Profit before Income Tax reached Rs 202M an improvement of 84% on last year. The turnover of the Group for the nine months ended 31st March 2013 was similar to last year at Rs 3bn whilst the Group’s profit increased by 61% to Rs 210M. The Group’s occupancy for the quarter ended 31st March 2013 also increased by 3% points on last year at 78% . «The current environment continues to have a major influence particularly on our European markets. However, we are encouraged by the increase in arrivals from other markets, in particular China following the introduction of the direct flight from Shanghai; we expect this trend to continue with the commencement of non-stop services to and from Beijing in July 2013», declares the Group. ❚ NEW MAURITIUS HOTELS: STRIVING HARD According to the Group, New Mauritius Hotels (NMH) strived to maintain its prices to protect its hotels’ image and positioning, losing some market share in the lower rated hotels of the Group to the operators who continued to resort to heavy rate discounting. Group Revenue and earnings for the second quarter thus followed the same downward trend as in the first quarter. Total revenue and earnings for the semester amounted to Rs4.7 billion and Rs775M respectively compared to Rs4.9 billion and Rs927M last year. Air access from Europe and the prevailing economic conditions not showing any signs of improvement, the second semester’s results should be similar to those of last year, excluding any profit that would accrue on the Marrakech project should NMH be able to pass on the property title of the villas sold to the buyers.

MARKET SHARES – TUESDAY, MAY 14, 2013 COMPANY OFFICIAL MARKET AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT

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NOMINAL

LAST CLOSING PRICE

LATEST

CHANGE

% CHANGE

VOLUME

VALUE

10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 0.01 10.00 -

14.20 38.00 7.68 47.50 28.50 125.00 88.00 21.00 195.00 125.00 77.00 77.00 182.00 1.04 28.15 41.20 6.22

14.20 38.00 7.68 48.00 28.85 125.00 88.00 22.30 193.00 125.00 72.50 77.00 182.25 1.03 28.50 42.00 6.24

0.50 0.35 1.30 -2.00 -4.50 0.25 -0.01 0.35 0.80 0.02

1.05 1.23 6.19 -1.03 -5.84 0.14 -0.96 1.24 1.94 0.32

"1,100.00" "33,050.00" "8,000.00" "5,500.00" 202.00 "91,900.00" "7,459.00" "5,840.00" 300.00 "1,543,500.00" "4,179.00" "7,569.00" "84,708.00"

10.00 10.00 1.00 1.00

3.10 25.10 19.00 52.00 41.00 7.02 52.00 9.70

3.10 24.50 19.00 52.00 41.00 7.02 52.00 9.70

-0.60 -

-2.39 -

"501,500.00" "1,554,650.00" "3,700.00" "91,860.00" 15.00 712.50 700.00 "4,914.00" -

"15,620.00" "1,256,300.00" "383,450.00" "157,485.00" "17,780.00" "2,047,000.00" "1,443,629.00" "423,060.00" "54,625.00" "1,589,855.00" "119,091.50" "314,838.00" "528,208.08"

BUYING

SELLING

Country

Currency

TT

DD

Notes

AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

30.1526 29.8963 39.6854 29.7769 25.0521 24.385 3.3108 31.6214 46.6981 30.4913

29.9749 29.6966 39.533 29.4845 24.9031 24.2553 3.2678 31.4396 46.5267 30.4077

29.6834 29.4679 39.3711 29.1107 24.6303 24.1547 3.2124 31.2482 46.3068 30.3546

TT/DD/Notes

31.5065 31.2201 40.8726 31.1336 26.1488 25.5412 3.4837 33.0159 48.1083 31.3923

GOLD COINS TUESDAY, MAY 14, 2013 Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100 250 500 1000

3.41 8.51 17.03 34.05

16.5 22 27 32.69

6190 15045 29915 59485

MARKET ACTIVITY TUESDAY, MAY 14, 2013 Market Capitalization

198,121,840,909.56

Total Volume Traded

2,021,725

Total Value Traded

10,186,403.88

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol LUX ISLAND INNODIS LTD MEI FINCORP TERRA

Open 21.00 48.00 95.00 17.40 41.20

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol SBM MDIT LUX ISLAND CIM FINANCIAL ALTEO LIMITED TOP GAINERS - DEM Symbol MEDINE (O) MEDINE (P) PHOENIX INV MOST ACTIVE – DEM Symbol CIEL INVESTMENT EUDCOS SODIA CIEL TEXTILE LTD SOUTHERN CROSS

Open 63.00 62.00 129.75

Latest 22.30 49.90 98.00 17.80 42.00

% Change 6.19 3.96 3.16 2.30 1.94

Volume 1,543,500 156,413 91,900 84,708 33,050

Latest 66.00 64.50 133.75

% Change 4.76 4.03 3.08

Volume 501,500 37,000 36,000 3,700 3,300

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien, Leena Gooraya PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear, Vishesh Koonjobeeharry



GROS PLAN

MERCREDI 15 MAI 2013 EDITION 129 | CAPITAL

Nespresso à Bagatelle Mall N espresso, le pionnier mondial du café haut de gamme, s'installe à Bagatelle Mall of Mauritius. Après le lancement du site e-commerce buynespresso.com l’année dernière à Maurice, la boutique vient compléter sa présence sur l’île de façon concrète et durable. « C’est un signe fort par rapport à nos ambitions à Maurice, où on est sensible à la qualité de service autant que celle des produits. Pour les membres du Club Nespresso à Maurice, c’est une excellente nouvelle. Nespresso va continuer à se concentrer sur le développement de ses services aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels », déclare Pierre Debayle, directeur de marché de Nespresso Moyen-Orient, Afrique et des Caraïbes. Matthew Taylor, CEO de Scott, le distributeur exclusif de Nespresso à Maurice, souligne, pour sa part, que la gamme de machines à café Nespresso et de capsules apporte un nouveau niveau de

EXECUTIVES. Anthony R. Coombes , Executive Director de Scott, Fredrik Nilsson, Business Development Manager - Nespresso , Pierre Debayle, directeur de marché de Nespresso Moyen-Orient, Afrique et des Caraïbes Matthew Taylor, CEO de Scott

plaisir pour les amateurs de café qui peuvent profiter d'un café de renommée mondiale dans le confort de leur propre maison. La toute nouvelle boutique invite chaque client, amateur ou spécialiste de café, à profiter de l'expérience Nespresso

ultime en s'immergeant dans l'art de la dégustation au travers d’une gamme de capsules allant du plus léger fruité au plus corsé des 16 grands crus. La boutique propose différents espaces pour fournir un service personnalisé et répondre aux besoins spécifiques des clients.

Holcim ne veut pas avoir mauvaise conscience LA CIMENTERIE Holcim Ltd réitère son engagement pour la sécurité des usagers de la route en renforçant ses mesures préventives et en encourageant ses poids lourds à respecter le ‘maximum gross weight’ autorisé. La compagnie s’est rendue compte qu’il y avait souvent des incohérences entre le Horse Power initial et le poids réel des camions lors de la pesée à vide dues à des modifications aux véhicules en cours de route. Elle a donc décidé de s’aligner au maximum gross weight car cela donne une idée plus précise du poids total du camion après chargement. La compagnie se dit consciente que la surcharge des véhicules peut être un des facteurs majeurs d’accidents mortels sur la route, car cela peut réduire consi-

dérablement la capacité de freinage du véhicule. La législation stipule que tout véhicule dépassant le maximum gross weight est en infraction avec la loi. Cependant, le Commercial & Logistics Manager de Holcim (Mauritius) Ltd, Sanjiv Purmanund, explique : « Tous les véhicules importés à Maurice ont une caractéristique définie par les constructeurs (moteur, puissance, poids à vide, poids totale autorisée en charge etc.) Afin de prévenir ce type d’accidents, nous avons décidé, au niveau global ainsi que sur le plan local, de nous engager à réduire le nombre de personnes tuées sur les routes ». Depuis le début de ses opérations à Maurice, Holcim a tenu à respecter les lois en vigueur concernant le chargement

La BAI adapte son Cash Back Money Plus aux réalités du jour LA BAI Co (Mtius) Ltd a revu et modernisé son Cash Back Money Plus Plan pour mieux répondre aux besoins actuels des citoyens mauriciens qui cherchent à assurer l’avenir de leur famille tout en améliorant leur style de vie. Cette nouvelle assurance-vie offre désormais plus de choix et de souplesse aux Mauriciens désireux de protéger leurs proches en touchant des Cash Back réguliers. Ses avantages sont nombreux car elle peut être souscrite jusqu’à l’âge de 60 ans pour une durée de 15 à 30 ans. « Le Cash Back vous permet de financer vos projets et d’améliorer votre style de vie. Ce nouveau produit combine une couver-

ture d'assurance vie performante et un outil d'épargne attractif, ce qui qui permet une tranquillité d’esprit en sachant que sa famille est protégée », explique Nicolas Ricard, Assistant Vice-President Marketing du groupe BAI Co (Mtius) Ltd. Ce plan offre le choix d’un Cash Back tous les 1, 3 ou 5 ans et innove en comprenant une couverture « perte d’emploi » qui permet une certaine flexibilité des cotisations pendant une période de six mois et une couverture funérailles payable immédiatement en cas de décès. Ce plan est disponible à partir Rs 500 et propose de nombreuses options qui le rendent flexible et adaptable à toutes les situations.

des camions en prenant en considération les critères du ‘Horse Power’. « Le fait de renforcer nos mesures en interdisant le chargement des camions au-delà du ‘maximum gross weight’ indiqué sur le ‘Horse Power’, a été mal accueilli par quelques-uns de nos clients et camionneurs ; nous avons même été confrontés à des refus concernant l’achat de nos produits suite à cette initiative. Cependant, la sécurité des usagers de la route demeure notre priorité. Nous invitons également les autres entreprises transporteurs à en faire de même pour faire de nos routes un endroit plus sûr », ajoute Sanjiv Purmanund. A noter que cet engagement s’inscrit dans la vision du groupe qui est celle d’atteindre le «zéro accident» parmi ses employés, visiteurs et sous-traitants.

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Omnicane investit dans ‘Holiday Inn’ près de l'aéroport

UN ACCORD de franchise pour l’enseigne Holiday Inn avec InterContinental Hotels Group (IHG) a éte signé la semaine dernière à Dubaï par Airport Hotel Limited, une filiale d’Omnicane Limited. Le Holiday Inn Airport Hotel entrera en opération à la mi-décembre 2013 et emploiera 150 personnes. Il comportera 140 chambres à proximité du nouveau terminal de l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam. Les clients locaux et internationaux y bénéficieront de toute la gamme de services proposés à travers le monde dans les hôtels d’aéroports. « Avec Holiday Inn, nous sommes assurés de proposer un niveau de service fiable et de qualité aux visiteurs. Par ailleurs l’attention que porte IHG à l’environnement local et leur respect pour les caractéristiques spécifiques du site au plan de bio diversité nous ont beaucoup impressionné et nous sommes heureux d’être en partenariat avec eux sur ce projet passionnant. Enfin, nous confirmons également par la réalisation de ce projet innovateur et répondant aux besoins du pays, l’acte de confiance et de foi dans l'avenir du pays et notre ancrage économique dans la région sud du pays, ce en ligne avec les principes de développement durable prônés par Omnicane », déclare Jacques d'Unienville, CEO d'Omnicane. L’accord de licence, d’une durée de 20 ans, prévoit le réaménagement d’une base foncière de plus de 15 000 mètres carrés. L’hôtel sera construit dans la pure tradition mauricienne en terme d'architecture et de caractère. Parmi les facilités offertes aux résidents des 131 chambres standard et 9 chambres exécutive ; une salle de sport, un spa, un lounge-bar, une terrasse, une piscine, un restaurant mais aussi 5 salles de conférence et une grande salle de banquets donnant sur une aire de repos dans le jardin.

Peugeot et Mitsubishi en promo CE N'EST pas tous les jours que les voitures de grande marque se vendent à des prix promotionnels. Pour marquer son installation dans ses nouveaux locaux à Phoenix Les Halles, Iframac fait de la promo sur sa dizaine de marques de voitures et de motocyclettes. Depuis samedi et jusqu’au 2 juin, Iframac vend une Peugeot 107 à Rs 553 000, une Mitsubishi L200 à Rs 735 000 et une Peugeot 208 à Rs 750 000. « L’ouverture de ce nouveau showroom nous permettra d’être mieux positionné pour répondre aux besoins de notre clientèle. Phoenix Les Halles permet ainsi à nos clients d’avoir facilement accès à nos ser-vices », ex-

plique Brian Burns, directeur général d’Iframac. Iframac propose également deux nouvelles marques de voitures à son nouveau showroom. La Ssangyong Actyon et la Ssangyong Korando viennent de Corée. Le pick-up Ssangyong Actyon est équipé d’un moteur turbo diesel qui permet de faire d’excellentes économies sur la consommation de carburant. Ce véhicule allie puissance et performance avec un confort exceptionnel. Quant à la Ssangyong Korando, une magnifique SUV également équipé d’un moteur turbo diesel, elle combine quant à elle, élégance, écologie et sécurité.


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FIL CONDUCTEUR

MERCREDI 15 MAI 2013 CAPITAL | EDITION 129

L’espace d’un week-end, l’île Maurice s’est souvenue que Port-Louis n’est pas qu’une capitale administrative et financière. Elle abrite également des quartiers chargés d’histoire. A l’occasion du China Food and Cultural Festival, China Town s’est ainsi parée de ses plus beaux habits, cuisiné ses meilleurs plats, et probablement fait ses meilleurs chiffres de l’année

FESTIVAL CULTUREL CHINOIS

Rallumer l’âme commerçante

▼ DOROTHY BONNEFEMME

L

e week-end dernier, soit les 11 et 12 mai, s’est tenue la 9e édition du China Food and Cultural Festival organisée par la Chambre de Commerce chinoise. Capital s’est promené dans le quartier, qui était en effervescence, pour comprendre pourquoi l’évènement revêt une telle importance pour les commerçants et les membres de la communauté sino-mauricienne en général. Car si l’objectif premier est de redonner à China Town son allure d’antan et promouvoir la culture et la cuisine chinoises, pour certains, c’est aussi l’occasion de faire de bonnes affaires. « Je n’ai pas raté une seule édition du China Food and Cultural Festival. Chaque année, ma famille et moi, nous attendons cet événement avec impatience. Pour nous, c’est une manière de promouvoir la culture chinoise. Ainsi, nous concoctons une quinzaine de délices, que nous vendons pendant ce week-end, avant de retourner à nos activités professionnelles, car nous ne sommes

pas des commerçants. Si nous sommes présents, c’est pour permettre aux Mauriciens d’apprécier le don culinaire de la communauté sino-mauricienne », nous confie Jean-Claude Wong. UNE AUBAINE À NE PAS RATER Pour l’occasion, il a disposé ses gâteaux – zoreilles, cravates sucrées et salées, pows –sur une longue table. Ces derniers trouvent d’ailleurs rapidement preneurs chez les nombreux visiteurs. Si pour Jean-Claude Wong, ce festival n’est qu’une parenthèse dans sa vie, tel n’est pas le cas pour Johnny, le directeur d’une petite entreprise dans les faubourgs de la capitale, qui a profité de l’occasion pour promouvoir ses produits. L’homme, dans la cinquantaine, nous confie d’ailleurs que chaque année, sa liste de clients s’allonge d’une dizaine de noms suite au festival. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. D’une autre génération, Haley Lam Chan Kee est également au four et au moulin. La jeune fille, dans la vingtaine, est la propriétaire du New Light Store,


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FIL CONDUCTEUR

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OBSERVATION. « La première édition était plus grandiose. La foule était plus dense, les commerçants avaient décoré leurs magasins et c’était la liesse totale », regrette Jacqueline Merle

LES TROUBLE-FÊTE Port-Louis est réputée pour ses marchands ambulants. Sentant l’aubaine à ne pas rater, ces derniers n’ont ainsi pas hésité à s’inviter à China Town à l’occasion du festival. Des gadgets fluorescents, des pistaches bouillies ou grillées, des sorbets… la vue de ces produits au China Food and Cultural Festival nous a fait ciller. Si certains s’étaient littéralement installés à quelques centimètres de la zone délimitée pour le festival, d’autres ont voulu faire mieux. Munis d’une table et de deux chaises, ils ont pris place Rue Royale afin de vendre pistaches et ‘grammes’. Le service d’ordre, ayant vite remarqué leur présence, a voulu les virer, ce qui ne s’est pas fait sans difficulté. Des policiers ont ainsi dû intervenir pour obliger les marchands ambulants à s’installer plus loin. Ces derniers ont alors rejoint d’autres marchands, qui commençaient à installer leurs marchandises à même le sol, juste à l’entrée de China Town. Les visiteurs avaient l’embarras du choix entre les savates, les sacs et autres produits qui n’avaient rien à voir avec le China Food and Cultural Festival…

qui commercialise des médicaments traditionnels chinois. Pour elle, le festival est une aubaine à ne pas rater. Ainsi, comme c’est le cas chaque année, elle a mobilisé plusieurs membres de sa famille pour l’aider à préparer une dizaine de variétés de gâteaux. Le jour J, une table a été placée devant le magasin et sept personnes, des jeunes et des beaucoup moins jeunes, s’affairent à servir les clients. Haley Lam Chan Kee, qui tient la caisse, explique : « La majorité des visiteurs a fait le déplacement pour déguster les plats chinois et apprécier le spectacle, et non pour acheter des médicaments. C’est pourquoi nous avons préparé des gâteaux. Mais ceux qui s’arrêtent s’intéressent aussi, parfois, à nos médicaments. » Quand c’est le cas, c’est avec empressement que Haley Lam Cham Kee,

vêtue d’un haut mauve et d’un short en jeans, partage avec ses clients les bienfaits de la médecine traditionnelle. Surtout quand il s’agit du thé chinois qui, nous confie-t-elle, se vend comme des petits pains lors du festival. Et une fois le client satisfait de ce qu’il a acheté, il n’est pas rare, ajoute la jeune fille, de les voir revenir un autre jour. Même son de cloche du côté de Shatow Store. En cette soirée du samedi, ce magasin grouille de monde. Sachant que tel sera le cas, le propriétaire a mis les petits plats dans les grands. Pour créer l’ambiance de fête, ce commerce est illuminé de mille feux. Une femme, debout devant l’entrée, agite une clochette, alors qu’en face d’elle, une nonagénaire vêtue d’une robe traditionnelle chinoise attire immanquablement les regards des clients. Certains n’hésitent pas à la prendre en photo, tandis que d’autres se ruent vers les buddhas, les chaînes, les pendentifs et autres objets porte-bonheur en vente. DÉCEPTION ET DÉSILLUSION Partout où se tourne le regard, l’ambiance est festive et amicale. Entre deux clients, l’une des vendeuses d’un autre magasin nous confie que ce n’est que pendant le festival que le magasin accueille autant de clients en l’espace de quelques heures. « Pour nous, ce week-end est une manne, et avant le festival, nous importons de nombreux objets, car nous savons que les clients viendront en masse », ajoute-t-elle. Du côté du restaurant Lai Min, du riz et des ‘mines’ frits ont été préparés et placés sur des plaques chauffantes, devant le restaurant, pour permettre à un plus grands nombre de clients de savourer ces plats. Car dans ce restaurant – l’un des plus connus de China Town – la demande est grande à l’occasion du China Food and Cultural Festival, qui voit défiler chaque année des milliers de Mauriciens et de touristes dans ce

arouilles… Finalement, nous avons pris des ‘mines’, qui étaient froides, car les commerçants ne peuvent pas cuire sur place », déplorent-ils. Fort heureusement, l’offre culturelle a été de meilleure facture. Jahier et Fatima ont ainsi été éblouis par la prestation de la troupe culturelle venue de la Mongolie-Intérieure. Composée d’une quinzaine de membres, notamment des musiciens, des chanteuses et des danseuses, elle a présenté, sous différentes facettes, cette région autonome du Nord de la Chine. Le public a ainsi eu droit à des chants et des danses reflétant, entre autres, le respect de la Composée d’une quinzaine de membres, notamment des musiciens, des chanteuses nature dans ces contrées verdoyantes dont sont et des danseuses, la troupe culturelle originaires ces artistes. venue de la Mongolie-Intérieure a La troupe de danse Aroc Fenghuang, de l’île présenté, sous différentes facettes, cette sœur, a également connu région autonome du Nord de la Chine un grand succès avec l’incontournable danse du lion et du dragon qui a donné le coup d’envoi à ce week-end fesEn effet, les gâteaux arouilles, les wan- tif, alors que l’orchestre ‘live’, qui a assuré tans, les gâteaux gingeli, les gâteaux de l’ambiance lors de ce festival, a aussi été riz, volent la vedette, les seules différences à la hauteur. Côté animation, il faut aussi souligner notables se situant au niveau du goût et l’initiative de la Chambre de Commerce des prix. Jean, qui est venu accompagné de son c--hinoise, qui a voulu donner l’opporépouse, déplore lui aussi un certain tunité à ceux qui le désiraient de se faire manque. « Mon fils m’a dit, ‘Papa, ap- prendre en photo en costume traditionporte-moi de la viande de porc quand tu nel chinois, qu’on ne voit presque jamais reviens’, car les Chinois sont réputés pour la à Maurice en dehors des grandes occapréparation de cette chair. Or, j’ai fait le sions. L’échoppe où se prenaient les photour du quartier … nada ! Le seul plat qui tos a d’ailleurs connu une grande a attiré ma curiosité, c’est le briani au porc. affluence. Le China Food and Cultural Festival, Alors je vais en acheter pour lui », ajoutec’était aussi un coin réservé à la calligrat-il, visiblement déçu. Désillusion, également, du côté de phie chinoise, une échoppe Feng Shui, et Jahier et Fatima. Ce couple qui vient de les élections de Miss Little China Town, se marier, venu de Terre-Rouge, a voulu Miss Teen China Town et du meilleur dîner dans le quartier. « Nous pensions costume chinois. Bref, toute une série trouver des plats qui ne courent pas les rues. d’activités pour faire revivre ce vieux Déception ! Il y avait des boulettes, des quartier de Port-Louis, ne serait-ce que mines frites, des wantan, des gâteaux l’espace d’un week-end. quartier si particulier de la capitale. Vadrouiller le long de ses vieilles rues devient en lui-même un plaisir. Jacqueline Merle, la cinquantaine, est venue à China Town accompagnée de ses quatre petits-enfants. C’est la quatrième fois que cette habitante de Pointe-aux-Sables s’offre ce petit plaisir. « La première édition était plus grandiose. La foule était plus dense, les commerçants avaient décoré leurs magasins et c’était la liesse totale », note-telle cependant avec regret. « Dans presque toutes les échoppes, on retrouve partout des produits identiques. »



GLOBE

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FRAUDES FINANCIÈRES

Robert Auger libéré sous conditions Il utilisait une fausse identité pour vivre à Maurice. Après y avoir vécu pendant dix ans, l’escroc Roger Auger avait été arrêté. Rapatrié au Canada en 2010, il y a retrouvé la prison. Après sa libération, quelques jours de cela, il a exprimé le souhait de retrouver sa femme à Maurice ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN

L

es fraudes à l'encontre d'institutions financières pour lesquelles il a été condamné au Canada sont évaluées à plus de 19 millions de dollars. Après plusieurs années de prison, Robert Auger vient d’être libéré. Sa prochaine destination: Maurice. Un retour remarquable pour celui qui avait été arrêté dans notre île en 2008, après s’y être caché de la justice de son pays durant une décennie. Robert Auger a défrayé la chronique après avoir été impliqué dans diverses affaires de fraudes dans les années 1990. Il était à l’époque considéré comme le lieutenant de l'homme d'affaires Rémy Brissette, qui trempait dans des affaires louches et avait presque toujours réussi à s'en tirer devant les tribunaux. Brissette avait également échappé à un attentat, devant sa maison de Repentigny, en 1993. Il avait même abattu le tueur à gages venu l'éliminer. TENTATIVE D’ÉVASION ÉCHOUÉE Dans un procès qui débute le 22 décembre 1993, Auger est poursuivi sous 39 chefs d’inculpation pour plusieurs crimes commis entre 1980 et 1990. Il est notamment accusé d'avoir orchestré une fraude aux dépens de la Banque nationale du Canada, où des complices et lui avaient encaissé des chèques visés en falsifiant le montant inscrit. Il avait aussi participé à une gigantesque fraude aux dépens de compagnies de financement de voitures, après avoir pris le contrôle d'un commerce en difficulté de l'Île-Perrot. Des fraudes qu’il évalue, au total, à environ 19 millions de dollars. Selon les journaux canadiens, il était attiré par l'appât du gain facile et avait un fort désir de pouvoir. Il était parvenu à mener un train de vie digne d'un roi, et dépensait entre 1,5 million et 2 millions de dollars par an. Il possédait ainsi deux maisons, un yacht et n'hésitait pas à acheter des bijoux à sa femme, dont certains valaient jusqu'à 100 000 dollars pièce. Lors de sa première arrestation, la police a bien fouillé sa maison dans le but de trouver le magot engrangé par Auger, mais sans succès. Au début de son incarcération, ce dernier fait une tentative échouée d'évasion avec un complice. Aussi l'a-t-on suspecté de financer l'entrée de drogue au pénitencier. Mais plus tard, il a donné l'impression d'être un bon garçon : il a suivi ses programmes à la lettre, a fait des

ASTUCE. Sylvain Simard utilisait une fausse identité pour vivre une nouvelle vie à Maurice

études. Il travaillait même à l'extérieur du pénitencier, pour 7,15 dollars de l’heure. Tout cela lui avait alors permis d'obtenir des libérations, notamment en maison de transition. Cependant, au printemps 1998, Auger ayant été surpris à faire des sorties interdites au casino, au restaurant et au ski, on a révoqué sa libération un court moment, après avoir mis en doute sa réelle volonté de changer de style de vie.

Dans un procès qui débute le 22 décembre 1993, Auger est poursuivi sous 39 chefs d’inculpation pour plusieurs crimes commis entre 1980 et 1990. Il est notamment accusé d'avoir orchestré une fraude aux dépens de la Banque nationale du Canada, où des complices et lui avaient encaissé des chèques visés en falsifiant le montant inscrit

LIBÉRATION CONDITIONELLE Un doute fondé, puisque lorsqu’il sera libéré sous caution, en juillet 1998, Robert Auger prendra la poudre d'escampette, ne se rapportant plus à ses agents. Il réussira même à se jouer des services d’immigration pour quitter le pays et disparaître durant une décennie. Il avait, semble-t-il, planifié sa fuite alors qu'il était encore en maison de transition, faisant à cette époque une demande de passeport sous une fausse identité. Bien que les autorités canadiennes confieront à l'escouade Condor la mission de le retracer, ce n'est en effet que 10 ans plus tard qu'il sera identifié sur une plage de l'île Maurice par des touristes. En effet, le portrait robot avait plusieurs fois été publié dans les médias

et l’histoire du présumé escroc avait également été reprise dans de grands reportages télévisés au Canada. Auger est alors emprisonné en attendant son procès devant les tribunaux mauriciens. Le 10 avril 2008, la cour suprême de Maurice tranche dans cette affaire. Robert Auger est rapatrié au Canada. Agé de 50 ans à l’époque de son arrestation, ce dernier utilisait une fausse identité – celle de Sylvain Simard – pour vivre une nouvelle vie à Maurice. Il y exploitait une entreprise de location de moto-marines sur une plage. En septembre 2012, il se voit refuser pour la troisième fois une libération conditionnelle. Finalement, ayant purgé les deux tiers de sa peine – 9 ans et 27 jours – celle-ci lui sera accordée en avril dernier. Maintenant âgé de 53 ans, il est à la recherche d'un emploi, peu importe le domaine, jusqu’à l’expiration de sa peine dans environ trois ans. Selon le rapport de la Commission des libérations conditionnelles du Canada , il désire retourner auprès de sa femme à l’île Maurice aussitôt qu’il aura purgé sa peine. S'il ne présente qu’un risque modéré de récidive, il devra malgré tout respecter des conditions particulières pour protéger la société et favoriser sa réinsertion sociale.



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