Capital Edition 134

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COMMENT PRENDRE CONGÉ DE SES GADGETS…

Un nouveau terme a fait son apparition : la « détox numérique ». Comprenez par là que pour certains, c’est l’occasion de se séparer, l’espace de quelques jours, du téléphone portable, de la tablette tactile ou de l’ordinateur Edition 134 – Mercredi 19 juin 2013

LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU

Votre hebdomadaire à Rs 15

GÉRARD SANSPEUR

AIRPORTS OF MAURITIUS LTD

CEO DE L'ASSOCIATION OF TRUST & MANAGEMENT COMPANIES (ATMC)

LE CONTRAT DE PAZHANY RANGASAMY PAS RENOUVELÉ...

« ET SI MAURICE ÉLABORAIT SA PROPRE LOI POUR TRAQUER CEUX QUI ONT DES COMPTES EN SUISSE ? »

Le tsunami annoncé par le Premier ministre par rapport aux institutions commence probablement à prendre forme. Le non-renouvellement du contrat de Pazhany Rangasamy, président du conseil d'administration du groupe Airports of Mauritius Ltd (AML), est presque chose faite

Les Management Companies disent subir des pressions de toutes parts. Quand ce n'est pas les préjugés à l'encontre de l'offshore qu'il faut combattre, ce sont les conventions qui ne sont jamais exemptes de flou, ou encore les législations internes qui manquent d'objectivité. Gérard Sanspeur plaide également pour une ouverture du pays aux étrangers pour avoir cette masse critique que l'on trouve à Singapour

ANIL KUMAR UJOODHA DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'ICAC

« DISCRÉDITER L’INSTITUTION EST LA DÉFENSE DES POLITICIENS » L'Icac est-elle un bouledogue sans dents, dirigée par un homme de main du Premier ministre, et qui a la frousse d'enquêter sur les proches du gouvernement ? Après sept ans à la tête de la commission anti-corruption, Anil Kumar Ujoodha accepte de répondre aux multiples accusations faites contre son institution

FRANÇOIS EYNAUD, PRÉSIDENT DE L'AHRIM

SOCIÉTÉ

7 STEP PLAN

« GELONS LES CONSTRUCTIONS D'HÔTELS POUR L'INSTANT »

QUAND LE BOSS EST UNE FEMME

AIR MAURITIUS VOLE DANS LA BONNE DIRECTION


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ACTA PUBLICA

«J EDITO

RUDY VEERAMUNDAR

Le brusque départ

V

ishwa Mootoocurpen n'était pas un homme parmi les autres. Il était un grand parmi les grands, dont les générations futures de la profession se souviendront. Les témoignages, les éloges et les marques d'affection qui déferlent depuis son décès, jeudi dernier, démontrent la reconnaissance unanime d'une brillance difficilement égalable. Le vide laissé par notre ami Vishwa Mootoocurpen, l'éditorialiste de Samedi Plus, est trop grand pour être facilement comblé. C'est le constat unanime de la rédaction de Capital, au moment même où ces quelques lignes se juxtaposaient hier après-midi. Et cela, non sans une pointe de regret de n'avoir pu lui adresser quelques mots avant qu'il ne parte. Son expérience, son savoir-faire et sa culture journalistique, hérités du quotidien Le Mauricien, il a commencé à les transmettre depuis 2001 en lançant un hebdomadaire de haut niveau : L'Hebdo (Ndlr : vendu en 2005 à un grand groupe de presse). Le temps était venu pour partager ce que l'homme avait accumulé et maîtrisé durant son parcours. Cette force intellectuelle, acquise à force de côtoyer l'élite pendant plusieurs décennies, se répandait chaque dimanche matin comme le parfum de ce bon vieux café dont on ne peut se passer. Un héritage auquel on s'abreuvait sans jamais se lasser. 2005. J'avais à peine quatre années de journalisme dans les jambes quand Vishwa me fit rêver. « Rudy, il ne faut pas vous contenter d'être un simple journaliste. Vous avez appris assez de choses de moi et à partir de maintenant nous serons complémentaires. Dans quelques années, vous serez apte à diriger un journal », m'a-t-il dit. J'allais découvrir par la suite que ce n'était pas des paroles en l'air, pour faire plaisir ou remplir un trou dans la conversation. L'homme avait vu juste, comme toujours. Ainsi, par un matin de juillet 2007, je devais recevoir un appel de Vishwa, me donnant rendez-vous à sa cafétéria préférée, celle de l'hôtel St-Georges, à PortLouis. « Rudy, le moment est venu. Prenez le poste de rédacteur en chef de Samedi Plus. C'est vous ou personne d'autre... Ne vous inquiétez pas, je serai toujours là », me conseilla-t-il. Je suivis son conseil. Depuis, les « Alo, Vishwa, mo ena ene zafer pou demann ou. Pa dir sa personn... Monn tann tel zafer » et les « Rudy, ou kapav tchek enn zafer pou mwa enn kou. Garde sa pou ou... Monn tann tel zafer » étaient devenus un rituel presque quotidien. Un partage d'informations et d'opinions qui allait construire, semaine après semaine, édition après édition, une relation presque filiale. Entre accords et désaccords, mais toujours dans le respect et la sincérité. Le nom de « Vishwa » a clignoté une dernière fois sur l'écran de mon portable, mis sur mode silence, le vendredi 7 juin 2013. Pris dans une réunion, je n'ai pas décroché. Comment aurais-je pu savoir que c'était son dernier appel ? Si c'était urgent, il me rappelerait ou m'enverrait un texto. Mais il n'y eut ni rappel, ni texto. Six jours après, je reçus un appel d'un confrère de Samedi Plus. Le maître... notre maître, était parti.

MERCREDI 19 JUIN 2013 CAPITAL | EDITION 134

e suis malade et je ne vais pas au bureau. » C’est ainsi qu’il avait répondu à un texto que je lui avais envoyé au début de cette année pour lui parler d'un article paru dans une publication à laquelle il était associée. Après, on ne s’est pas parlé, et il est décédé jeudi dernier. Vishwa Mootoocurpen est parti comme il a vécu : dans la discrétion. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois en juin 1982, à un meeting du Ptr à Morcellement Saint André, dans la circonscription de feu sir Seewoosagur Ramgoolam. Moi, un citoyen pas encore inscrit sur la liste électorale, et lui, jeune reporter à Le Mauricien. Plus tard, quand nous nous sommes retrouvés dans la salle de rédaction de Le Mauricien, on discutait de la sortie de feu SSR, ce jour-là, contre les jeunes qui exprimaient leur mécontentement. « Ki zot oule ? Mo habille moi couma ene jolie femme, met la poudre, dirouge et prend ene kaba pour faire zot kontan ? » avait dit l’ancien Premier ministre à quelques jours de la pire défaite de sa vie. Vishwa Mootoocurpen, qui disait souvent qu'il n’y a « pire misère que la misère des choix », fit un choix en 1990. Celui de porter la parole de Mahen Utchanah, alors ministre de l’Energie. Il marqua un grand coup quelques mois après. Avec Nando Bodha et Trilock Dwarka, il avait conçu un dossier sur l’énergie dans le sillage de la première guerre du Golfe. L’émission avait convaincu les téléspectateurs d’éteindre leurs lumières pendant quelques minutes pour leur annoncer, après, le nombre de kilowatts économisés au cours de cette opération. L’homme pouvait être aussi très convaincant. Quand il décida de lancer l’Hebdo en 2001, il sut trouver les arguments nécessaires pour me convaincre d’être son adjoint. Il prit très vite la mesure du poids de la responsabilité qui pèse sur les épaules du rédacteur en chef d’un véritable journal d’investigation, comme l’avait fait avant lui Alain GordonGentil, au défunt Le Mag, et aussi ce que peut vous coûter d’avoir comme membre de rédaction ce que les Anglais appellent un « loose canon ». Vishwa était très impliqué au sein de la Fédération des Temples Tamoules. Il ne me l’avait pas dit, mais j’avais vite compris qu’il était le stratège d’un des groupes qui s’affrontent à chaque élection pour le contrôle de la MTTF. Après le bouclage de l’édition du jour de Le Mauricien et à l’heure des grands débats

HOMMAGE HARISH CHUNDUNSING

'FALSE SENSE OF POWER'

Il n’y a pire misère que la misère des choix rédactionnels, Koomara Venkatasamy se rappelait, autour de la traditionnelle tasse de thé, comment Vishwa s’y était pris pour empêcher un groupe proche de la mouvance MMM, menée par feu Dr Vel Pillay, de prendre le contrôle de la fédération. Il aimait toujours répéter aux ‘Hindi Speaking’ comme moi que nous aurions tort de tirer les draps à nous, car les Tamouls avaient consenti à un grand sacrifice quand leurs représentants à la conference constituionnelle de Londres avaient fait ressortir aux Britanniques qu’ils étaient ‘part and parcel of the Hindu Community’. En sa qualité de senior, Vishwa Mootoocurpen m’avait donné un petit conseil quand j’avais intégré la rédaction de Le Mauricien. « Il faut que tu te méfies du ‘false sense of power’ que te procure le journalisme. »

MISE AU POINT We refer to the extempore interview of Sharona Rambocus in Capital newspaper dated 5th of June 2013. We would like to point out that the opinions are those of the author and in no way reflect those of the Managing Committee or the CFA Society Mauritius (CFASM) at large. However, we note that this

distinction between personal and consensus opinion may have become blurred; the article having amalgamated references to “Statement of Investor Rights” which is a consensus value statement dear to all the CFA members while the rest of the article is the personal opinion of an individual. This unfortunate incident

has made us review our communication policy at the CFASM and we are taking the necessary steps to redress the situation. We tender our most sincere apologies for all inconveniences caused.

CFA Society Mauritius 10 June 2013


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ACTA PUBLICA

OPINION

PARLIAMENT

La honte !

▼ LEENA GOORAYA

que ministre nommé à ce poste en fonction des qualités qu'on demande à un haut fonctionnaire de l'Etat, on lui aurait certainement pardonné ce moJEAN-PIERRE LENOIR ment d'égarement. Rien de tout cela ne s'est passé. On s'est réfugié dans le déni et on a compté encore une fois sur l'argent qui règle tout dans notre société, même les choses les plus n attendant que la justice viles... passe – peut être – par le L'admiration que nous avons touministre qui en avait la jours pour la victime et sa famille est charge, la clinique voit réelle, car elle traduit le refus de se passer son énième réfugié plier à la peur induite par le statut de politique, semble-t-il mal en point. l'agresseur et l'appareil d'Etat. Les On ne peut que se taper la tête condifférentes tentatives faites par les tre les murs devant un tel dénoueRÉFLEXION. La saga du tenants et aboutissants pour les inment dans lequel l'argentitude et les citer "à revoir la question" étaient argentivores semblent encore une fois ‘futur ex-Attorney restées jusque-là vaines et on pouvait avoir la part belle. De tous les protag- General’ a pour fond une question d’attitude penser que l'affaire irait jusqu'au onistes nous savons qui est le plus bout. Mais ne voilà-t-il pas que les méprisable, mais ce que nous ne millions font vaciller cette volonté affichée, et, semsavons plus c'est où l'indécence va-t-elle s'arrêter... ble-t-il, de la manière la plus sordide qui soit si on Le ministre frappeur n'a, dans cette affaire, jaen croit les versions de la négociation ; des monmais eu la décence de reconnaître ses torts et de présenter des excuses humblement auprès de la vic- tants écrits sur des petits bouts de papier avec des time. L'humilité et l'excuse ne sont pas le propre de surenchères piteuses à la clé. La dignité humaine ne notre caste ministérielle d'aujourd'hui. Un ministre sort pas grandie de tout ceci. Les entremetteurs enfin, qui sous le couvert d'efça ne présente pas d'excuse, pas même au nom de fets de langage à faire rigoler le plus triste de nos la justice dont il était, qui plus est, le garant ! Un ministre n'a jamais tort, car il est ministre et que la concitoyens me font, quant a moi, mourir de rire. La noblesse de leur démarche n'a d'égal que le culpabilité et les excuses ne sont réservées qu'aux cynisme affiché par eux pour l'expliquer. petites gens sans titres. On appelle tout ceci faire prendre des vessies Alors que s'il était sorti de sa berline en laissant pour des lanternes et les enfants du Bon Dieu pour parler son cœur d'homme, même après avoir des canards sauvages. frappé dans un moment de colère, il aurait été exLa république bananière n'est pas loin... cusé pour cela. Plus encore, s'il avait agi en tant

E

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Road Works at Jin Fei delayed

THE VICE-PRIME Minister, Minister of Public Infrastructure, National Deve-lopment Unit, Land Tran- sport and Shipping, Anil Bachoo, stated during the parliamentary questions sessions yesterday that the road works along the road adjacent to Jin Fei Industrial Zone leading to Tombeau Bay has been delayed due to relocation of existing services and acquisition of two plots of land upon the request of the contractor. He also pointed out that that bad weather was also a reason. But MMM MP Joe Lesjongard could not accept the last reason stating that Riche Terre is a dry area and could not cause inconvenience to the works. Anil Bachoo recalled that the project

started on October last year and said ; “I am following the contractor on a day to day basis. If they do not complete the work in time, I give the assurance that they have to pay for the consequences.” However, when Reza Uteem asked for the percentage of work completed, Anil Bachoo replied; “I do not know. It is not the responsibility of the Minister to keep track of the work in progress. My duty is to ensure that public fund is well executed. If there is a failure, it falls under the responsibility of the Road Development Unit.” He also promised to deposit the contract to the Assembly upon the request of the Leader of the Opposition, Alan Ganoo. Rajesh Bhagwan, MMM MP asked the Ministry of Finance to conduct a full fledged audit of the contract.


FINAL REPORT NICHOLAS LARCHÉ

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ANIL KUMAR UJOODHA, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'ICAC

« Discréditer l'institution est la défense des politiciens » L'Icac est-elle un bouledogue sans dents, dirigée par un homme de main du Premier ministre, et qui a la frousse d'enquêter sur les proches du gouvernement ? Après sept ans à la tête de la commission anti-corruption, Anil Kumar Ujoodha accepte de répondre aux multiples accusations faites contre son institution

▼ RUDY VEERAMUNDAR ET

HERRSHA LUTCHMANBOODHUN

❚ Votre prédécesseur a occupé

le poste pendant trois ans. Vous êtes vous-même directeur général de l'ICAC depuis sept ans. S'il y a un slogan qui a accroché les esprits, c'est « l'ICAC pa get figir ». Que regarde l'ICAC au juste ? (Rires) Ce slogan a été élaboré par des experts, car dans le contexte local, il existe une relation de proximité entre les gens. Il fallait cette mention pour mettre en avant l'idée d'indépendance, d'intégrité et d'impartialité de l'institution. Mais le slogan a, par la suite, suscité des rigolades. En fait, c'est la seule façon qu'un organisme impliqué dans la lutte contre la corruption puisse mener à bien son rôle. D'où le terme « impartialité ». On ne tient pas compte de l'identité de celui qui est en face de nous. Ce qui est écrit dans l'Equal Opportunities Act nous donne d'ailleurs raison. ❚ Il existe une perception

populaire que l'ICAC n'agit pas contre les gens du gouvernement. On a en tête l'affaire Dhirajsing Khamajeet. Qu'avez-vous à dire làdessus ? Regardez ce qui se passe dans tous les pays en

Pour revenir à l'affaire Khamajeet, je n'entrerai pas dans les détails puisque l'enquête est toujours en cours à l'ICAC. Je dois ajouter tout de même que l'admissibilité des évidences fournies à la radio est en question si la personne qui détient ces preuves refuse de venir de l'avant. Je dois rajouter que ce qui a été dit à la radio et le contenu des dépositions des principaux protagonistes à l'ICAC diffèrent. développement qui ont une agence anti-corruption assez récente (10 à 15 ans). C'est la même réaction. L'affaire est simple. Globalement d’abord, toute enquête se fait selon des paramètres légaux. S'il n'y a rien comme preuve pour une offense, on ne peut inventer les preuves pour faire plaisir à certaines personnes. Mais on a toujours eu ce genre de réaction de la part de certains politiciens, car à un moment, les personnes qui sont dans l'opposition se retrouvent dans le gouvernement et vice versa. Tout dépend de quand l'enquête a débuté et pour quelle(s) raison(s). J'ai assisté à une conférence à Jakarta l'année dernière. Un des thèmes de la conférence a été que les agences anti-corruption se concentrent davantage sur l'opposition et que l'agence devient une arme du gouvernement. C'est faux ! C'est un argument facile de la part des politiciens. Qui font les enquêtes ? Des gens qui assument leurs responsabilités tout en suivant l’aspect d’impartialité et d’intégrité. Il faut des garde-fous vérifiables pour lutter contre ces perceptions. C'est pour cela que notre loi stipule que toute enquête bouclée doit être vérifiée par le Director of Public Prosecution (DPP). En sus de cela, le Parliamentary Committee a le droit de me poser des questions par rapport à une enquête bouclée.

❚ L'opposition déclare sou-

vent que l'ICAC ne fait pas son travail. Comment percevez-vous cette attention particulière ? Je connaissais déjà ces paramètres, ces circonstances, lorsque j'ai intégré ce poste. D'ailleurs, la corruption est un 'very high stigmatised crime'. Elle l'est encore plus à Maurice, puisqu'on est homogène en terme de population. Lorsqu'une personne est soupçonnée de corruption ou qu'une enquête est initiée à son encontre, cela a un impact sur sa vie sociale. En ce qu'il s'agit du volet des politiciens, par souci d’éthique, je ne souhaite pas faire de polémique. En général, les politiciens adoptent cette méthode pour discréditer l'institution à leur avantage lorsqu'ils sont soupçonnés de corruption, qu'ils soient au gouvernement ou dans l'opposition. Comment empêcher cela ? Quand on mène une enquête sur une personne de l'opposition, il devient facile pour elle de lancer cet argument. ❚ On entend souvent les

politiciens ou autres dire que l'ICAC est un « bouledogue sans dents »... A Maurice, on a la fâcheuse habitude de vouloir démontrer qu'on connaît tout sur tout, sans situer le contexte. « Bouledogue sans dents » fait partie

du jargon mauricien, et on entend par cela que l'ICAC ne peut accomplir son devoir comme il se doit. C'est faux. Je me souviens que cette expression a fait surface en 2007. L'année suivante, lorsque l'ICAC a porté des cas en cour, les premières réactions étaient « ti poisson, ti poisson ! » Peu après, certaines personnes ont commencé à dire que l'ICAC n'attaquait pas les politiciens, et plus spécifiquement ceux du gouvernement. Mais on ne peut pas inventer des preuves juste pour plaire à certains. Le 'baseline Corruption Survey' de 2004 a démontré qu'il existait des cas de corruption systémique dans des secteurs tels que la douane et la police, soit des départements vulnérables, et qu'il fallait porter en cour certains cas dans ces secteurs pour qu'il y ait un impact. On a réussi. On a fait des efforts pour qu’on soit plus efficient. En ce qu’il s’agit de la corruption politique, c'est une 'one off corruption'. La possibilité d'avoir des preuves concrètes est donc moindre. N'oubliez pas que nous sommes aussi sous l’oeil des experts comme l'United Nations Office on Drugs & Crimes (UNODC). L'année dernière, ils ont constaté que six organisations sur 150 avaient réussi à contrôler la corruption dans leur pays respectif. Maurice est cité dans cette liste de six avec la Lettonie, Hong Kong, Singapour, le Bhoutan et la Malaisie. Il ne faut pas oublier que le combat contre la corruption se fait en complémentarité avec la prévention. C'est pour cela qu'on met beaucoup d'accent là-dessus. On a, pendant les sept dernières années, pu mettre le doigt sur les lacunes de la loi. Croyez-nous, s'il ne manque qu'une partie infime dans un dossier parce que la loi

n'en fait pas provision, le cas tombe à l'eau ! Nous avons perdu un cas récemment. La cour a trouvé que la raison pour laquelle un policier avait pris de l'argent ‘was not part of his duties’, alors il n'a pas été trouvé coupable. Il nous faut donc revoir la loi régulièrement, dépendant du contexte légal du pays. A Maurice, on a un droit absolu au silence, contrairement à d’autres juridictions, qui ont évolué pour admettre le silence à l’interrogation comme susceptible à des conclusions. Notre paramètre légal est très strict. Je vous laisse donc le soin de juger de l'expression « bouledogue sans dents ». ❚ Que devrions-nous faire ?

Le système mauricien doit être revu. Plusieurs paramètres de la loi criminelle doivent être revus. Nous perdons beaucoup de cas à cause de points techniques. Ce système mérite d'être revu. Celui de l'Angleterre, par exemple, permet de débattre à nouveau d'un cas si celui-ci n'a pu aboutir à cause d'un point technique. Cela ne se peut pas à Maurice. Ce sont des débats qui doivent être lancés. Notre système juridique est assez mûr pour une nouvelle « émancipation » judiciaire. ❚ Dans la croyance populaire,

les nominations à la tête des institutions de l'Etat se font par le régime en place. Avez-vous un lien privilégié avec le Premier ministre ? A question directe, réponse directe : non. Regardons le contexte. Avant ma nomination, quelqu’un d’autre avait déjà accepté le poste de directeur général de l'ICAC. Pour certaines raisons, cela n'a pas abouti. Lorsque j'ai eu vent de ma nomination, je ne savais pas comment réagir. J'ai décidé


FINAL REPORT

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d’accepter le challenge et je me suis retrouvé à l’ICAC. Quant à mon penchant politique, je ne peux vous le dire, mais je suis complètement apolitique dans mon travail. Ce n'est pas la nomination d'une personne qui est importante, mais la façon dont il est mis à la porte. Toute personne est nommée par une personne ou un groupe de personnes. C'est tout à fait normal et je ne comprends toujours pas le débat. ❚ Il est frappant de voir qu'à

l'étranger, certains responsables démissionnent dès qu'un soupçon pèse sur eux, par respect pour les institutions. Ne pensezvous pas que nous avons un problème d'attitude à Maurice ? Je suis tout à fait d'accord. Tout dépend d'un contexte légal et politique. On ne peut pas prendre des actions dans un cas d'allégation gratuite. D'autre part, pour la bonne marche de la justice, il existe des paramètres éthiques et légaux. Il faut établir un équilibre et prendre une décision dans l'intérêt général du pays, surtout quand il s'agit des hommes politiques ou de ceux à la tête d'institutions. ❚ On est confronté aujour-

d'hui à une situation où les législateurs, qui sont des politiciens, créent une institution avant de la discréditer une fois qu'ils se retrouvent dans l'opposition. Ne croyez-vous pas que le comportement des politiciens vis-à-vis des institutions laisse à désirer ? Entrons dans le vif du débat. Pourquoi est-ce que c'est l'institution qui combat la corruption qui, dans plusieurs pays, est sujet à des critiques de certains politiciens ? Nous avons d'autres institutions comme la Mauritius Revenue Authority, la FSC... Simplement parce que c'est un sujet qui touche directement à l'intégrité et à l'avenir de certains politiciens. Ils se sentent tellement vulnérables que le moindre soupçon à leur encontre les déstabilise. C'est pour cela que la loi prévoit que toute investigation se fasse en toute confidentialité. L'ironie, à Maurice, veut que dès qu'il y ait une enquête, la plainte du 'whistleblower' anonyme atterrisse dans une salle de rédaction. Malheureusement, le public formule son jugement par rapport à ce qu'il lit dans les journaux ou entend à la radio, alors que la plainte est avant tout

anonyme et peut-être sans fondement. Avec le temps, cela a permis à certaines personnes de développer des réactions envers des institutions telles que l'ICAC. Ils estiment que puisqu'ils sont visés (qu'ils soient innocents ou coupables), le meilleur moyen de se défendre est de discréditer l'institution. 'It's too easy for a politician to do that.' ❚ Dans l'affaire Maya

Hanoomanjee, certains ont avancé que l'alliance gouvernementale initiale a pris fin parce que l'ICAC avait mal fait son devoir... 'We did our work according to what we saw and what was there.' Les partis politiques et les politiciens ne doivent pas, et ne peuvent pas, avoir d'impact sur le travail de l'ICAC. Nous le faisons selon le paramètre légal. Nous n'avons pas de parti pris. Peu importe la personne sur laquelle on enquête, je n'aime pas faire des commentaires, car elle est présumée innocente jusqu'à preuve du contraire. L’ICAC enquête et ne porte pas de jugement. Autrement, nous n’aurions pas eu besoin d'une cour de justice. ❚ N'est-il pas devenu trop

facile de porter des allégations sur une personne afin de lui nuire ? Récemment, à Hong Kong, un déclarant a écopé de huit mois de prison pour avoir parlé à la presse. Le 'whistleblower' ne peut pas divulguer quoi que ce soit de l'enquête. Autrement, la personne impliquée est prévenue et peut faire des choses pour déjouer l'enquête. L'accusé peut interférer avec le témoin, même si l'enquête est 'genuine'. On peut aussi, tout simplement, écrire une lettre à l'ICAC pour ternir la réputation de quelqu'un. Même si les lettres anonymes sont acceptées, on note des documents portant des fausses signatures et qui atterissent dans les salles de rédaction pour donner la perception, à la presse et au public, que les accusations sont fondées. J'ai demandé à ce que la loi prévoie des sanctions dans ce genre de cas. ❚ La Prevention of Corrup-

tion Act (PoCA) existe depuis déjà dix ans. N'est-il pas temps de l'étendre aussi bien au secteur privé que public ? Il ne s'agit pas du secteur privé en tant que tel. La loi devrait s'appliquer à toute personne qui a recours à un acte

Allez vérifier les salaires des directeurs ou d'officiers de niveau similaire dans d'autres institutions comme la Financial Services Commission, la Financial Intelligence Unit ou la MRA... Pourquoi n'y a-til pas de critiques envers elles ? Parce qu'elles ne touchent pas directement ces démagogues ! de corruption, 'irrespective of whether one of the persons is a public official'. La corruption a toujours été présente, mais pendant les vingt dernières années, il y a eu une recrudescence au niveau des fonctionnaires, puisqu'ils prennent des décisions de par leurs postes. Les regards ont plutôt été braqués sur eux, parce que, de part leurs actes, s’ils s’engagent dans la corruption, les victimes sont les contribuables. Cela ne veut pas dire qu'il n’y a pas de corruption dans le privé. Notre loi, sous l'article16, en fait provision. Je cite: « [...] two persons, neither of them need to be a public official. » Or, il existe une problématique dans la loi. Il faut qu'une des deux personnes ayant accepté ou demandé une gratification le fasse sans l'aval ou le consentement de son principal, c'est-à-dire son patron ou sa compagnie. Imaginez donc comment une telle enquête est menée en pratique. La loi stipule que la personne a le droit de prendre cet argent si son patron ou son entreprise lui a accordé le feu vert. Toutefois, il y a offense si la compagnie n'est pas au courant. C'est tout ce qui existe dans notre loi. D'où la difficulté à obtenir des éléments de preuve, surtout que les compagnies ne souhaitent pas mettre leur réputation en jeu. La plupart préfèrent renvoyer la personne et ne pas rapporter l’affaire. Qui est la victime dans cette affaire ? C'est une des différences fondamentales lorsqu'on parle de 'public officials'. Dans le cas du secteur public, c'est le gouvernement et la société en général qui est perdant, puisque cet argent devait renflouer les caisses de l'État,

contrairement au secteur privé. Pourtant, cela ne veut pas signifier que lorsque vous n'êtes pas un fonctionnaire, vous avez le droit de faire n'importe quoi. N'oubliez pas qu'il existe d'autres lois à part la PoCA. La loi que nous proposons sera vaste, générale. Ce qui fait qu'une personne, qu'elle soit dans le privé ou le public, qui abuse de son pouvoir ou de son statut pour un 'private gain', commettra une offense. Le projet de loi est en cours. On demande de remédier aux lacunes concernant certains types de fraude, qui, mis à part le 'swindling', n'existent pas dans le 'Criminal Code'. On demande aussi à réintroduire la loi sur l''Economic Crime', et que des lois sur le trucage des matches et des courses soient introduites. ❚ Dans la perception

publique, le financement alloué à l'ICAC est énorme. Avez-vous suffisamment de budget et de personnel ? On pointe du doigt le budget de l'ICAC. Savez-vous que l'institution ne compte que 60 investigateurs. Si on a 500 nouveaux cas chaque année, imaginez le nombre de cas dont doit s'occuper un investigateur. Regardons le contexte actuel. Je ne pourrai pas accommoder plus de gens dans le bâtiment. Mais de par le nombre de cas que nous devons traiter, on est 'understaffed'. Or, la plus grande critique envers l'ICAC est que le budget alloué est extraordinaire. Ceci démontre une certaine démagogie, que les gens doivent pouvoir discerner. Toute organisation a un coût. Pourquoi critiquer les salaires au sein de l'ICAC ? Allez vérifier les salaires des directeurs ou d'officiers de niveau similaire dans d'autres institutions comme la Financial Services Commission, la Financial Intelligence Unit ou la MRA... Pourquoi n'y a-t-il pas de critiques envers elles ? Parce qu'elles ne touchent pas directement ces démagogues ! Nous avons besoin d'argent pour faire une 'mass campaign', par exemple, ou encore investir dans des logiciels ou renforcer nos capacités. En matière de 'capacity building', nous avons actuellement un million de roupies par an pour 150 employés. Allez vérifier ce que la loi prévoit. En dépit de ces démagogies, je n'ai pas envie, personnellement, d'aller demander plus d'argent. On voulait faire notre preuve, et c'est peut-être là qu'on a fauté.

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Dans le système, on n'obtient rien si on ne demande pas. Les gens ne réalisent pas que dans le combat contre la corruption, les résultats tangibles ne sont pas que les condamnations, mais aussi la prévention et la sensibilisation. Cela dit, en 2006, le ministère des Finances avait la discrétion de 'relieve' les importateurs d'Exempt Duty. Lorsque j'ai constaté cela, la première chose que j'ai faite a été de demander au ministre concerné d'arrêter avec cette pratique, car il y avait probablement abus. A partir de 2006, l’ICAC a fait économiser Rs 400 millions par an à l’Etat. ❚ Quelle est votre prochaine

stratégie ? Nous sommes en train de préparer quelque chose de gros sur le 'procurement'. Il existe des problèmes de 'cost overrun' et de 'time overrun' à Maurice, qu'il faut revoir. Il y a pas mal de contextes à étudier, mais nous comptons mettre bon ordre dans ce domaine. ❚ Il y a actuellement un cas

sujet à débat. Que se passet-il dans l'affaire Boskalis ? Malheureusement, puisque l'affaire est encore en cour, je ne peux pas m'attarder dessus. ❚ Outre ce qu'on entend ces

jours-ci par rapport à cette affaire, est-ce qu'il y a toujours une enquête en cours à l'ICAC? Biensûr. Une partie de l'affaire de blanchiment d'argent. La police a dû mener l'enquête à un moment donné, parce qu'il y avait des éléments par rapport auxquels la loi actuelle ne permet pas à l'ICAC d'enquêter. Par exemple, on ne peut pas enquêter sur un complot, ou un cas de 'swindling'. Lorsque les éléments font partie d'une seule et même enquête, comment la diviser entre la police et l'ICAC ? C'est pour vous dire les lacunes de la loi ! Nous voulons y remédier et nous avons déjà proposé des amendements à la loi. Il existe des offenses collatérales qui coulent de source et qui ne sont pas forcément liées à la corruption. Par exemple, lorsqu'une personne a recours à une falsification qui se termine par une affaire de corruption, on n'a pas le droit d'enquêter sur la partie 'forgery'. Que se passe-t-il avec l'enquête ? Une affaire ne peut être portée en cour avec une partie de l’enquête menée par la police sur le volet 'forgery', et l’autre partie par l’ICAC, sur la corruption.


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ACTA PUBLICA

MERCREDI 19 JUIN 2013 CAPITAL | EDITION 134

RUNDHEERSING BHEENICK, GOUVERNEUR DE LA BANQUE DE MAURICE

« La situation économique n'est pas dramatique en termes de croissance » Au terme de la réunion du Monetary Policy Committee, le taux directeur est passé de 4,9% à 4,65%. Une baisse de 25 points de base commentée, hier, lors de la traditionnelle conférence de presse suivant cet exercice, par Rundheersing Bheenick. Entre inflation, croissance et perspectives, le gouverneur de la Banque de Maurice a fait un tour d'horizon de la situation économique ▼ LEENA GOORAYA

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ors de la conférence de presse tenue hier pour commenter la décision de baisser le taux directeur de 25 points de base, le ramenant ainsi de 4,9 % à 4,65 %, le gouverneur de la Banque de Maurice (BoM) a expliqué que le sécretaire financier Ali Mansoor avait plaidé pour une baisse de 50 points de base. Rundheersing Bheenick a par ailleurs rappelé qu'il s'agissait de la deuxième réunion du Monetary Policy Committee (MPC) depuis sa reconstitution suite aux amendements apportés à la BoM Act en décembre, qui font provision pour que le point de vue du ministère des Finances et de toute autre institution que le comité considère approprié soit pris en considération. C'est ainsi que l'Association des Consommateurs de l'île Maurice (ACIM), qui avait demandé à être entendue, a appuyé sa demande d'une augmentation de 15 à 25 points de base par l'argument que l'inflation est toujours une menace pour le pays. Une opinion que partage le gou-

Nos prévisions montrent que le 'headline inflation' sera entre 5,3% à 5,8 % à la fin de l'année. Rundheersing Bheenick, le gouverneur de la Banque de Maurice

PRÉVISION. Le 'headline inflation' entre 5,3% à 5,8 % pour 2013

verneur de la BoM, qui estime que le 'headline inflation' va poursuivre sur sa trajectoire inquiétante. « Nos prévisions montrent que le 'headline inflation' sera entre 5,3% à 5,8 % à la fin de l'année. Les pressions inflationistes sont bel et bien toujours présentes », a-t-il déclaré. Quant à la croissance prévue, qui est de 3,2-3,7%, Rundheersing Bheenick n'y

voit rien de dramatique quand on la compare à d'autres pays qui, eux, connaissent une période de décroissance. Il soutient que le secteur du textile connaîtra une croissance de 1% cette année, alors qu'elle s'était contractée de 0,5 % à l'année dernière, alors que le tourisme devrait bénéficier d'une hausse du nombre d'arrivées. « La situation

FRANÇOIS EYNAUD, PRÉSIDENT DE L'AHRIM

« Gelons les constructions d'hôtels pour l'instant » FRAÎCHEMENT (RÉ)INTRONISÉ président de l'Association des Hôteliers et Restaurateurs de l'île Maurice (AHRIM) (Voir texte en page 31), François Eynaud, dans un mini-entretien accordé à Capital, explique qu'il faut geler les développements hôteliers, étant donné que la crise économique perdure. « En 2012, il y a eu une croissance d'environ 7% du parc hôtelier. Cette année-ci, ce chiffre tournera entre 5 et 6%. En tout cas, c'est plus que les arrivées touristiques en terme de croissance. Nous pensons qu'il faut geler les développements hôteliers en attendant que les arrivées touristiques remontent. Quand il y a trop d'hôtels, il y a une guerre des prix. Le risque que la qualité

baisse est donc bel et bien présent. Notre image se détériorerait et on perdrait notre identité de destination exclusive. Ce serait hypothéquer l'avenir. Il faut donc absolument trouver le moyen de geler les nouveaux développements. Par contre, il faut encourager la rénovation des hôtels pour maintenir la qualité », estime François Eynaud. NOUVEAU PLAN DIRECTEUR Bien qu'il insiste toujours sur la nécessité d'une révision de la politique d'accès aérien afin d'assurer des prix abordables, ce dernier se dit réaliste quant aux perspectives d'arrivées touristiques pour 2015, alors même qu'en 2006, les assises du tourisme prévoyaient d'attein-

dre la barre des 2 millions de touristes à cette date. Pour le président de l'AHRIM, ce chiffre n'est plus d'actualité, même si on se projette sur 2020. D'où sa proposition pour que le ministère du Tourisme réajuste le plan directeur du secteur. D'ailleurs, le ministre de tutelle, Michael Sik Yuen, présent lors d'un cocktail précédant l'assemblée générale de l'AHRIM, a annonçé qu'un nouveau plan directeur - Mauritius Tourism 2020 – était en cours d'élaboration. Un plan qui n'a pas encore circulé dans le giron touristique, souligne François Eynaud, avant de préciser que « c'est collectivement qu'on trouvera les solutions ».

économique n'est pas aussi dramatique en terme de croissance », a-t-il déclaré. Reste que le maintien de la stabilité financière demeure un gros souci, au même titre que la sauvegarde d'emplois. Le gouverneur estime ainsi que le taux de chômage va atteindre 8,3 % à la fin de l'année, bien que sur le plan macroéconomique, il n'y ait pas de souci majeur. « On espère que la situation va se décanter dans les mois qui viennent, bien qu'on ne s'attende pas à ce qu'il y ait des changements dramatiques dans les perspectives économiques globales », a-t-il déclaré.

REGIONAL CONSULTATIVE GROUP

Bheenick succède au gouverneur de la banque centrale du Kenya

BONNE NOUVELLE pour Maurice ! Le gouverneur de la Banque centrale vient d'être élu non-Financial Stability Board (FSB) member cochair du Regional Consultative Group (RCG) pour l'Afrique subsaharienne. « Governor Bheenick, the sole confirmed nominee for the position, stood elected unop-

posed », explique la Banque de Maurice. Rundheersing Bheenick, qui succède ainsi à Njuguna Ndung'u, gouverneur de la Banque centrale du Kenya, aura à ses côtés Lesetja Kganyago, Deputy Governor de la South African Reserve Bank. Le mandat, qui débute le 1er juillet sera de deux ans. Le FSB est une plateforme qui réunit les autorités de 24 pays et juridictions qui sont responsables de la stabilité financière, à l'instar des régulateurs et experts des banques centrales. C'est en août 2011 que Maurice a été invité à se join au RCG de l'Afrique subsaharienne, créé plus tôt la même année.


ACTA PUBLICA

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AML

Le contrat de Pazhany Rangasamy pas renouvelé... 2013 n’est pas un bon cru pour les hommes de lois travaillistes, serait-on tenté de conclure. Malgré son bon comportement et un bilan honorable à la tête d’AML, Me Rangasamy devrait prendre la porte de sortie

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e tsunami annoncé par le Premier ministre par rapport aux institutions commence probablement à prendre forme. Le non-renouvellement du contrat de Pazhany Rangasamy, président du conseil d'administration du groupe Airports of Mauritius Ltd (AML), est presque chose faite, indique-t-on. La décision, considérée comme surprenante pour certains et normale pour d’autres, n'est pas bien comprise dans le milieu. Malgré le bon bilan financier, il semblerait que le

IMF Institute in Mauritius now operational “TODAY, WE are opening a new chapter in capacity-building in sub-Saharan Africa, thanks to the generous financial contribution and logistical support of the Mauritius government - the host country - as well as financial support pledges from the Australian Agency for International Development and the Chinese authorities,” International Monetary Fund (IMF) representative Vitaliy Kramarenko said at the opening session of its first training course at Pointe aux Piments on Monday. The IMF’s Africa Training Institute welcomed 28 participants from sub-Saharan Africa for the two-week course focused on Economic Issues in Regional Integration. The Africa Training Institute plans to train over 200 officials per year through eight two-week courses. The Africa Training Institute’s key objective is

to contribute to improve macroeconomic and financial policies through high-quality training, which would ultimately support sustainable economic growth and poverty reduction in sub-Saharan Africa. “We hope that in the period ahead, the Africa Training Institute will become a leading regional institution in training on macro-economic policymaking, public finance, exchange rate and monetary policies, economic integration, and financial sector issues. We will also work to ensure that our training is closely integrated with the activities of the IMF’s Regional Technical Assistance Centers in Africa,” Vitaliy Kramarenko said. The IMF offers technical assistance and training to member countries in addition to economic and financial surveillance, and lending operations.

gouverement ait décidé de mettre quelqu’un d’autre à la place de Me Rangasamy. . Pazhany Rangasamy prend la barre d'AML en février 2009 - en même temps que Serge Petit comme CEO , alors que le secteur de l'aviation est dans la tourmente. La crise économique et financière bat son plein. Toutefois, le groupe AML, qui regroupe Airport Logistics Ltd (ALL), Mauritius Duty Free Paradise Co Ltd (MDFP) et Airport Terminal Operations Ltd (ATOL), maintient la tête

hors de l'eau, tandis qu'Air Mauritius tente de remonter la pente. Pour l'année 2012, AML franchit la barre de Rs 1,03 milliard en termes de profits et le chiffre d'affaires atteint la somme de Rs 1,72 milliard. L'année précédente, le groupe avait réalisé un profit record (avant impôt) de Rs 1,4 milliard, soit Rs 772 millions pour AML, Rs 350 millions pour MDFP et Rs 300 millions pour ATOL. AML enregistrait ainsi une augmentation de 21% en comparaison à 2010.

NON-DOUBLE IMPOSITION

Le traité Maurice-Afrique du Sud révisé suite à des appréhensions LE TRAITÉ de non-double imposition entre Maurice et l'Afrique du Sud a été revisé après les appréhensions formulées par ce dernier. C'est ce qu'a expliqué le ministre des Finances à l'Assemblée nationale, suite à une question du député Reza Uteem quant à l'impact du nouveau traité sur l'économie. Signé en juillet 1996, le traité initial est entré en vigeur en 1997. Toutefois, en 2009, l'Afrique du Sud avait fait part de ses appréhensions à l'effet que le traité n'était pas utilisé comme défini dans l'accord de 1996. Xavier-Luc Duval a affirmé que, depuis, deux rounds de discussions avaient réuni les parties concernées, soit en novembre 2009 et janvier 2011. Ceux-ci ont abouti à la signature d'un nouveau traité, le 17 mai dernier, qui reste maintenant à être ratifié.

Les profits de CIEL en baisse LES PROFITS après taxe du groupe CIEL Investment Limited ("CIL" ) sont en nette regréssion. Pour l'année financière se terminant au 31 mars 2013, le groupe a enregistré des profits, après paiement de la taxe, de Rs 147,5 millions. Comparé aux chiffres de l'exercice précédent, quand les profits après taxe étaient de l'ordre de Rs 489,4 millions, on peut dire que CIL a vu ses profits diminuer par plus de 2 fois. “Included in the comparative 2012 profit is an amount of Rs 425M pertaining to the revaluation of land (investment property) at the level of Ferney Ltd. The share of results of joint ventures for the year ended March 31, 2013 has improved with a profit of Rs 105.4M

(March 31, 2012: loss of Rs 7.2M), due to much improved results and an exceptional revenue from companies operating in the healthcare and life science sector”, peut-on lire dans le communiqué émis par le groupe. Le secteur de l'hôtellerie traverse toujours une période très difficile, explique le conseil d'administration, comme pour illustrer 'le share of results of associates for the year'. En ce qui concerne le Net Asset Value (NAV) par action, au 31 mars dernier, il était de l'ordre de Rs 4.74 ( Mars 31, 2012: Rs 4.73). Au niveau du groupe, le NAV à la même période était de Rs 6.93 par action comparé à Rs 6.15 par action au 31 mars 2012.


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ENTRETIEN

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GÉRARD SANSPEUR, CEO DE L'ASSOCIATION OF TRUST & MANAGEMENT COMPANIES (ATMC)

« Et si Maurice élaborait sa propre loi pour traquer ceux qui ont des comptes en Suisse ? » PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ

Les Management Companies disent subir des pressions de toutes parts. Quand ce n'est pas les préjugés à l'encontre de l'offshore qu'il faut combattre, ce sont les conventions qui ne sont jamais exemptes de flou, ou encore les législations internes qui manquent d'objectivité. Gérard Sanspeur plaide également pour une ouverture du pays aux étrangers pour avoir cette masse critique que l'on trouve à Singapour ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN ❚ Lundi dernier, a débuté le

sommet du G8 en Irlande du Nord, où il a été question de mettre la pression sur les paradis fiscaux. Le Premier ministre britannique y a déclaré la guerre contre la fraude fiscale. Ce mouvement va-t-il se poursuivre selon vous ? Ce mouvement va se poursuivre parce que le monde fait face à une grave crise économique, de surcroît une crise budgétaire. Donc, parfois, pour les décideurs, c'est plus facile de dire que nous avons un problème fiscal causé par les paradis fiscaux. Il y a un jeu politique derrière tout cela. Les gens ne disent pas le fond de leurs pensées. Pour revenir à la déclaration de David Cameron, il faut savoir que le centre financier par excellence se trouve à Londres. C'est trop facile de dire qu'il faut éradiquer les paradis fiscaux. Par contre, si on nous annonçait des mesures pour assurer qu'il n'y ait pas d'abus au niveau de l'évasion fiscale, alors là, oui. Mais parler de l'éradication, c'est comme si on nous disait de bloquer l'accès à l'Internet pour contrer le problème de la pornographie. ❚ La perception veut que

l'offshore soit un tremplin pour des transactions illicites. Comment effacer cette image ? Vous savez, c'est extrêmement difficile d'enlever des préjugés dans la tête des gens. Pas seulement sur Maurice, mais tout ce qui est offshore. D'ailleurs, on a réalisé un rebranding du secteur, le qualifiant ainsi de Global Business, en pensant pouvoir faire les gens oublier cette image négative attachée à l'offshore. Maurice devrait

faire beaucoup d'efforts pour qu'il n'y ait pas d'abus d'aucune convention fiscale qu'on a signé avec d'autres pays. Maurice ne s'est jamais présentée comme un paradis fiscal, contrairement à d'autres qui l'ont fait ouvertement. L'OCDE nous fait passer par des 'assessements' très rigoureux. S'il y a amélioration à faire, on le fait. Je crois qu'on ne communique pas assez sur cette bonne volonté de Maurice. ❚ Un nouveau traité de

non-double imposition vient d'être signé entre Maurice et l'Afrique du Sud. Les Sud-Africains craignent qu'un Dual Resident Company soit taxé les deux côtés s'il n'y a pas de mutual agreement... Il n’y a pas une, mais quelques incertitudes dans ce traité. Nous avons eu une réunion avec les autorités une semaine de cela. Il y a la possibilité de clarifier tout cela à travers un protocole. Le traité est déjà là et on ne peut pas le modifier. Avant les critères étaient très clairs, mais le nouveau traité est un peu arbitraire. Cela va dépendre des autorités comme la MRA et les autorités sud-africaines. Quant à la discrétion de l'administration, ça ouvre la voie à l'arbitraire. Ce protocole peut être plus objectif. C'est pour cela que je suis pour une communication continue. ❚ Quel sera l'impact du

Foreign Account Taxation Compliance Act (FATCA) sur le Global Business ? Ce sera un coût énorme. Ce coût qui sera imposé à tous les pays par rapport aux bénéfices est ridicule. C'est comme-ci on installait un système de contrôle au coût de Rs 100 millions pour


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récupérer Rs 10 millions. Mais c'est ridicule. Ce n'est pas cost-effective. Construire un database demande beaucoup de ressources. L'entrée en vigeur de la FATCA entraînera inévitablement une augmentation de nos coûts d'opération. Il faudra réagir à cela. J'espère que le côté ridicule de tout cela va apparaître et que certains vont dire non. Mais notre juridiction est trop petite pour faire entendre sa voix. Peut-être que nous devons nous conformer, pour l'instant. Ce qui implique qu'il y aura des hausses au niveau des coûts, mais heureusement, ce sera une augmentation across the board. Que se passera-t-il si tous les autres pays se mettaient à élaborer leur propre FATCA ? Si Maurice faisait de même pour traquer ceux qui ont des comptes en Suisse ?

augmentation de coûts dont il faut tenir compte. Il y aura d'autres pays qui vont imposer des taxes supplémentaires de sorte qu'il y aura plus de lourdeurs administratives. Nous souhaitons que les autorités comprennent ce message. ❚ Vous connaissez le conti-

journée dans un pays pour assister à une réunion annuelle de deux heures. Certains trajets vers Maurice sont vraiment éprouvants. ❚ Depuis sa création vers la

❚ La concurrence est rude

sur la place. Pourquoi un investisseur devrait-il opter pour la juridiction mauricienne ? La juridiction mauricienne a une panoplie d'arguments en sa faveur, elle a signé une série de conventions, elle a un régulateur indépendant qui permet d'avoir recours au Privy Council. Il y a aussi cette possibilité de Maurice d'améliorer son arsenal législatif. J'ai toujours trouvé cela fascinant à Maurice, cette proximité entre décideurs politiques et le secteur privé. Dans d'autres pays, vous pouvez attendre des mois et des mois pour faire bouger les choses. Peut-être que nous n'utilisons pas cette faculté à bon escient de nos jours, mais c'est un atout. Le secteur du Global Business est assez subtil dans le sens que si une Management Company constate que la juridiction mauricienne n'est pas celle qui convient à son client, elle lui recommanderait d'autres centres ailleurs. C'est le client qui décide dépendant de la structure qu'il veut mettre en place. Mais ceci dit, nous devons être prêts avec des produits. On a constaté dans le passé que certains Trusts ont eu à choisir entre les juridictions mauricienne et singapourienne. Leur choix s'est porté sur le Singapour, pour des raisons autres que fiscales ou légales. Par exemple, pour raison de la connectivité aerienne. Les directeurs ne veulent pas passer plus d'une

fin des années 80, quelle a été l’évolution du Global Business ? Une des réalisations de l'offshore, c'est que vu la spécificité du secteur, on n'a pas besoin de capital pour commencer. Cela a permis à pas mal d'entrepreneurs intellectuels de commencer leurs opérations et de réussir. It is a big achievement pour Maurice. Pour qu'un pays puisse progresser, il ne faut pas seulement compter sur les entrepreneurs traditionnels, mais aussi sur les nouveaux. La création d'emploi est aussi conséquente, avec 20 000 salariés, sans oublier la contribution au PIB à hauteur de 5%. L'offshore est un secteur très versatile, contrairement au textile par exemple, où il n'y a qu'une ou deux options. Mais l'offshore permet de tabler sur plusieurs choses, avec la signature de plusieurs conventions fiscales avec beaucoup de pays. Et puis il y a une vingtaine de produits qui sont en évolution. C'est vrai il y a eu une certaine concentration sur l'Inde, mais depuis une dizaine d'années, on se tourne de plus en plus vers l'Afrique, et cela commence à porter des fruits. J'appelle cela l'anti-fragilité du secteur. Il faut donc continuer les efforts pour pérenniser le secteur. A quel grand défi le secteur doit-il faire face ces temps-ci ? C'est le mouvement dans les pays de l'Organisation for Economic Co-operation and

Maurice ne s’est jamais présentée comme un paradis fiscal, contrairement à d'autres qui l'ont fait ouvertement. L'OCDE nous fait passer par des ‘assessements’ très rigoureux. S'il y a amélioration à faire, on le fait. Je crois qu'on ne communique pas assez sur cette bonne volonté de Maurice Development (OECD), le G20 et le G8 qui vous parlent d’érosion fiscale et de transfert de profits, plus connu comme le Based Erosion and Profit Shifting (BEPS). L'économie se résume à une chose : la production de la valeur ajoutée. Lorsqu'une valeur ajoutée a été produite, il faut la distribuer. Prenons un exemple au niveau mondial. Les Etats veulent puiser de la valeur ajoutée des compagnies offshore, arguant que tel pourcentage a été créé sur leur territoire. C'est un mouvement légitime. Mais il y a aussi cette optimisation des societés pour minimiser leurs impôts. ❚ Le dialogue passe-t-il bien

avec le régulateur ? Disons qu'il faut toujours améliorer. Car les choses bougent tellement vite que parfois ce dialogue est intermittent et qu'il peut y avoir un gap dans la communica-

tion. Imaginons que les autorités sont en train de négocier un traité. On ne peut savoir quelle tournure cette négociation va prendre. Bien sûr, il y aura des consultations au préalable. Mais c'est impossible d'avoir une communication en temps réel entre le régulateur et les opérateurs. C'est là ou j'entre en jeu en tant que CEO de l'ATMC. ❚ Existerait-il des lacunes au

niveau législatif ? Il y en aura tout le temps. Par exemple, pour tout nouveau produit il faut une assise légale. Prenons, par exemple, la Captive Insurance; on a déjà une loi bien rodée. Mais est-ce que cette loi est appropriée pour ce nouveau produit, je n'en suis pas si sûr. Cette activité d'amélioration de l'arsenal législatif est une activité de tous les jours et doit se faire en concertation avec les opérateurs. ❚ Les récentes hausses de

frais pour les Management Companies pèsentelles lourd ? Les opérateurs ont été surpris, parce que l'idée c'était d'encourager les nouveaux. C'est ce qu'on avait cru comprendre dans le discours du budget. Mais c'est tout le contraire qui s'est passé. En fin de compte, c'est répressif contre les nouveaux opérateurs. C'est cette contradiction entre la parole et l'action qui nous choque le plus. Il faut que les autorités comprennent qu'il existe une forte pression sur le centre financier mauricien, tant au niveau qualitatif que quantitatif. Avec l'Inde, c'est le côté qualitatif où nous risquons de perdre un marché très important, mais il y a aussi une

nent noir pour y avoir travaillé. Maurice se postionne en tant que hub financier vers l'Afrique. Mais l'Afrique du Sud, qui a la même ambition, est sur le même continent et dessert les grandes capitales. Tandis que Maurice est loin, même si on peut miser sur la stabilité politique... Vous avez raison. On s'est tellement gargarisé avec le slogan 'Maurice, tremplin vers l'Afrique' ces dernières années. C'est joli comme slogan, c'est une initiative fort louable. Mais la réalité est toute autre. On n'est pas sur le continent, d'autres pays peuvent jouer ce rôle de tremplin plus facilement que nous. Mais je persiste à penser que Maurice, pour réussir, n'a pas besoin de beaucoup. Quant on dit 'Maurice, tremplin pour l'Afrique', on n'est pas en train de nous comparer à ce que Singapour est pour l'Asie. On relativise. En tout cas, au niveau de l'offshore, beaucoup sont ceux qui vivent de l'Afrique. Dans le secteur financier, on peut proposer des projets que l'Afrique du Sud ne pourra pas donner, parce qu'ils ont le contrôle des changes par exemple. La stabilité politique, le judiciare indépendant nous permettent d'être un petit hub. Mais allons dire que nous sommes sur la voie. Parfois, on se demande si Maurice ne devrait pas s'ouvrir davantage aux étrangers pour avoir cette masse critique que l'on trouve à Singapour. Prenons la restauration. À Maurice, il y a plusieurs restaurants qui vivotent. Par contre, à Singapour, les gens mangent tout au long de la journée. C'est parce qu'ils sont plus de 5 millions d'habitants. Singapour avait un plan pour attirer les compétences, mais cela ne se fait pas en un jour. Aujourd’hui, Singapour récolte les fruits de cette ouverture vers cette masse critique. C'est ce facteur qui manque pour que Maurice devienne le hub de l'océan Indien.

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GROS PLAN

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Le rhum mauricien dans la cour des grands

Samsung engages with Government

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e rhum mauricien continue son rayonnement sur la scène internationale. Trois rhums de la gamme New Grove de la maison Grays se sont récemment distingués à des concours dont le prestige est reconnu depuis de nombreuses années. Ainsi, New Grove a ramené deux médailles d'or et une d'argent du « Concours Mondial de Bruxelles », le mois dernier, se distinguant parmi des centaines de marques représentant plus de quarante pays. L’industrie du rhum local devance ainsi de grandes marques pourtant habituées aux podiums internationaux.

« UNE GRANDE FIERTÉ » Créé en 1994, le Concours Mondial de Bruxelles s’est érigé au rang de ‘championnat du monde’ de la dégustation. L'ensemble des plus de 8 300 vins et spiritueux du monde entier en compétition représentent plus de 500 millions de bouteilles commercialisées. Composé uniquement de professionnels du vin, le jury du Concours Mondial de Bruxelles réunit la crème des experts internationaux. Quarante nationalités sont représentées au sein du panel de dégustation, une diversité qui contribue au caractère unique de l’évènement. Au

FIERTÉ. « Notre gamme locale de rhums New Grove s’est forgée, depuis plusieurs années, une certaine réputation lors de ces concours internationaux », déclare le Managing Director de Grays, Alain Vallet

terme du concours, seuls les vins et spiritueux ayant obtenu les meilleurs résultats peuvent prétendre aux prestigieuses médailles. Le Managing Director de Grays, Alain Vallet, déclare : « Notre gamme locale de rhums New Grove s’est forgée, depuis plusieurs années, une certaine réputation lors de ces concours internationaux. Elle a réussi à faire sa place et surtout à la maintenir face à des rhums étrangers beaucoup plus anciens. C’est donc une très grande fierté pour notre compagnie de voir le fruit de son travail si bien récompensé ».

MÉTHODE DE VIEILLISSEMENT Et comme une récompense ne vient jamais seule, la Spain Rum Competition, à Madrid, le week-end dernier, a vu Grays décrocher une médaille d’or pour son New Grove Old Tradition 8 ans d’âge, une médaille d’argent pour son New Grove Spice et un Diploma pour le New Grove Plantation. « C’est une reconnaissance mondiale tout à fait remarquable que nous ont ramené là nos trois rhums New Grove. Cela démontre que nous avons rattrapé notre retard par rapport aux rhums de qualité des Caraïbes », salue Didier Noël, Responsable Export

chez Grays. « Ceci nous réconforte dans le choix de la méthode de vieillissement que nous avons adoptée il y a maintenant huit ans. Nous sommes très bien placés face aux rhums des Antilles, qui ont une avance considérable du fait de leur présence sur le marché international bien longtemps avant ceux de l’océan Indien. Ces médailles sont très encourageantes pour les rhums mauriciens qui misent beaucoup sur l’exportation, notamment en Europe et depuis peu en Asie avec le marché très prometteur que représentent le Japon et la Chine ».

Maurice Allet attends Conference on Ports and Culture at Helsinki THE CHAIRPERSON of the Mauritius Ports Authority (MPA), Maurice Allet, has attended the General Assembly of the Association Internationale Villes et Ports (AIVP), which was held in Helsinki, Finland from 13 to 14 June. The MPA joined the AIVP since January 2011, in a bid to join the association’s efforts to improve dialogue between port-cities and harbours, with a view to facilitating exchanges in research and knowledge and thus deliver services more efficiently. According to the AIVP, port performance can be closely linked to how well it integrates urban dynamics. Culture can contribute to developing strategies to consolidate the ties between the port, the city and its citizens. The challenge, for the participants, will be to put in place a port city

cultural policy, supportive of the port city’s national and international ambitions. The stake for Port-Louis, in this meeting, was to reflect on the best strategy to adapt, given its rich cultural legacy located close to the port operational area and to the city’s central business district. Mr. Allet took the opportunity to showcase the Mauritian capital city to his peers. The theme of this year’s AIVP Annual General Meeting was “Culture and Competitiveness of Port Cities”. A total of five round tables, gathering prominent speakers, was organised around the following topics: whether cultural facilities are essential to the success of the port-city relationship; enhancing the port-city image: the port as an inspiration for architects; port-city projects and challenges in

Helsinki; citizens as partners of port performance and how to create and manage cultural events in the port environment. The meeting has also allowed for the consolidation, on an international scale, of a global strategy for the development of port cities and their harbours. The AIVP, which is also dubbed the worldwide network of port cities, was founded in France in the port-city of Le Havre in 1988. The Association includes today nearly 200 ports, cities, business firms or public organisations. The AIVP international network covers 37 countries. Besides acting as a framework for the exchange and sharing of knowledge, the Association contributes to the formalisation of a value brand for ports and cities in the Indian Ocean.

SAMSUNG ELECTRONICS has sponsored its first ever business-to-government (B2G) Smart Government conference held at the Business Park of Mauritius Ltd on Monday, focussing on strengthening relationships with the public sector. The event creates a platform for debate on key service delivery issues, and demonstrates how innovative technology solutions are designed and optimised to aid government in accelerating service delivery. “Samsung understands that meeting the development needs of the country requires a number of players working together as well as tailored solutions to optimise this team work. To this end, we are able to create this platform to demonstrate how our comprehensive government based offering incorporates the latest technology innovation that is not only as energy efficiently as possible but also takes cognizance of the unique challenges of the public sector,” says Ntutule Tshenye, B2G and Corporate Citizenship lead at Samsung Electronics Africa. Covering several areas such as health, education, job creation, safety and security and communications, Samsung aims to engage with government stakeholders bringing them together to understand the needs of the country from a broad perspective. “For Samsung, this is a keen opportunity to not only demonstrate our solutions but to partner government in the provision of a complete set of solutions that cover critical touch points to assist it in meeting these objectives,” says Navin Peerthy, Regional Director, Samsung Indian Ocean. Samsung Smart Government solutions transform internal and external relationships through the use of technology, meaning citizens are able to engage with government more easily than before. By facilitating technology-driven government processes, productivity and efficiencies are improved while saving costs and enhancing service delivery.


GROS PLAN

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Cela fait maintenant un an que le plan de redressement d'Air Mauritius – le 7 Step Plan – est appliqué. A mi-parcours, il était temps de faire une première évaluation des retombées découlant des mesures prises. Une présentation en ce sens d'André Viljoen, CEO de la compagnie, a permis d'avoir une idée plus précise de la portée du plan de relance, dont l'objectif est la refonte du modèle économique de la compagnie nationale d’aviation

7 STEP PLAN

AIR MAURITIUS VOLE DANS LA BONNE DIRECTION ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN

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ilan positif à mi-parcours. C’est le constat effectué par André Viljoen, Chief Executive Officer (CEO) d’Air Mauritius, du plan de redressement en sept volets (7-Step Plan) appliqué depuis début 2012 par la compagnie d'aviation nationale afin de lui permettre de retrouver un équilibre financier. C'était jeudi dernier, lors de la présentation des résultats du groupe pour l’exercice financier se terminant au 31 mars 2013 (Voir hors-texte). Air Mauritius compte accentuer l’exécution du 7 Step Plan sur l’exercice 2013-2014, afin d’améliorer les résultats obtenus jusqu’ici, dont Capital vous présente, ci-dessous, un résumé.

STEP 1 : NETWORK CONCENTRATION AND OPTIMIZATION Le premier volet de ce plan concerne un rééquilibrage et le réaménagement du réseau d'Air Mauritius. « Nous avons imaginé Maurice comme une plaque tournante. Nous avons demandé à nos partenaires de 'feed' les uns des autres. Nos partenaires génèrent du trafic dans notre hub et on le fait à notre tour. Nous avons aussi commencé à étendre le réseau d'Air Mauritius à travers le monde », a souligné André Viljoen. Le conseil d'administration a donc suspendu des itinéraires où elle encaissait des pertes continues, comme Milan, Sydney, Genève et Francfort, et en contrepartie, MK a adapté ses vols sur plusieurs destinations, à l'instar de Londres, Singapour, Johannesburg et Durban. Le principe est de réduire les vols sur ces destinations en saison creuse et de les augmenter en haute saison. En même temps, MK a augmenté le nombre de vols sur Mumbai, Shanghai, Pékin. STEP 2 : IMPROVEMENTS IN THE COMMERCIAL AND REVENUE MANAGEMENT FUNCTIONS André Viljoen se réjouit également des améliorations du Revenue per Available Seat Kilometre (RASK), qui a enregistré une progression de 14,1 % comparativement à l'année dernière, et du Cost per Available Seat Kilometre (CASK), qui a grimpé de 9,7%. En termes simples, les revenus (RASK) ont dépassé les coûts d'opérations (CASK), ce qui fait que malgré la courbe ascendante des prix du carburant et un euro affaibli, Air Mauritius a enregistré de meilleurs revenus pour l'année financière écoulée. STEP 3 : RELENTLESS CASH CONSERVATION AND COST REDUCTION PROGRAM

Le troisième volet de ce plan de relance consiste à réduire les coûts d’exploitation. Ainsi, pour l'exercice 2012/2013, les coûts d'exploitation de la compagnie d'aviation nationale sont passés de 450 millions d'euros à 430 millions d'euros, soit 20 millions d’euros de moins. « Si la valeur de l'euro n'avait pas faibli et avait été la même que l'année précédente, nous aurions enregistré 15 millions d'euros d’économies de plus en termes de coûts d'opération, les faisant passer à 35 millions d'euros, et non 20 millions euros », a souligné le CEO d’Air Mauritius. Le carburant demeure toujours le plus gros budget de MK, cet item avalant à lui seul 41% des coûts. La baisse est donc minime, puisque pour la précédente année financière, le carburant avait compté pour 42 % des coûts.

STEP 4 : MONETISING OF NON-CORE ASSETS Ce volet concerne la vente d’une partie des biens d'Air Mauritius, soit le bâtiment Medcor à Port-Louis, l’hôtel Cotton Bay à Rodrigues et une partie des services d’hélicoptère. Toutefois, il n'y a pas de grand développement à ce sujet, André Viljoen expliquant que 'work still in progress'. STEP 5 : NEW GENERATION AIRCRAFT (MORE FUEL EFFICIENT) Cet item fait l'objet de discussions entre Air Mauritius, Boeing et Airbus pour l'acquisition de nouveaux avions. STEP 6 : A CUSTOMER SERVICE IMPROVEMENT PROJECT Tous les employés d'Air Mauritius ont bénéficié d'une formation de Ron Kaufman, célèbre consultant en service clientèle. Ce dernier est la tête pensante derrière le service clientèle de Singapour Airways, réputé pour être l’un des meilleurs au monde. « On ne peut pas améliorer nos services du jour au lendemain, mais nous allons y travailler cette année et l'année prochaine », a souligné André Viljoen. STEP 7 : FOCUS ON OUR HUMAN CAPITAL Le CEO a annoncé la mise en place d'un Performance Management System (PMS) dans tous les départements de la compagnie afin d'améliorer leurs performances. Un Mauritian Pilot Programme a aussi vu le jour afin d'employer plus de pilotes locaux. A noter qu’une huitième ‘Step’ a été introduite, concernant le choix d'un partenaire stratégique pour la compagnie d'aviation nationale. André Viljoen a ainsi expliqué que des discussions en ce sens sont toujours en cours et que ce partenariat résultera en l'achat de nouveaux avions pour MK.

STRATÉGIE. Air Mauritius a commencé à étendre son réseau à travers le monde, indique André Viljoen

BILAN FINANCIER : NÉGATIF, MAIS POSITIF Air Mauritius a enregistré un résultat net négatif de 3,6 millions d’euros pour l'année financière 2012/2013. Toutefois, cette performance représente une amélioration. En effet, pour l'exercice financier précédent, le transporteur national avait accusé des pertes de 29,2 millions d'euros. Ce qui fait que, malgré ses pertes, Air Mauritius a démontré un net progrès de 25,6 millions d’euros. En ce qui concerne les revenus opérationnels, ils sont de l'ordre de 450 millions d’euros, soit le même que l'année financière précédente, et ce en dépit d’une conjoncture difficile qui perdure pour les secteurs de l’aviation et du tourisme. Selon André Viljoen, CEO d'Air Mauritius, le regain en performance du transporteur national est dû au 7 Step Plan.



POST SCRIPTUM

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DE LA QUALITÉ DU PEUPLE...

OPINION JEAN-PIERRE LENOIR

O

n a toujours affirmé qu'un peuple a le gouvernement qu'il mérite et qu'a fortiori le gouvernement est le reflet du peuple qui l'a élu. Ce qui n'est pas dénué de vérité... Ce qui est frappant aujourd'hui dans les sociétés dites modernes, c'est cet espèce de cercle vicieux au milieu duquel une balle est renvoyée en permanence par les parties concernées. Le peuple n'ayant pas été élu pour être peuple, le gouvernement ne se croit pas autorisé à lui demander des comptes, alors que, dans le même temps, ce peuple, tirant des urnes le droit de critiquer et d'exiger, fustige souvent avec allégresse et une grande légèreté les hommes et femmes qu'il a amené au pouvoir, parce que ceux-ci ne répondent pas à ses "attentes". A force de flatter l'encolure de l'électeur en lui promettant monts et merveilles, on en a fait un être à qui tout, et plus encore, est dû, et de ses attentes des caprices relevant d'un terrible égoïsme... Et c'est à partir de ce moment-là qu'on bascule dans la société des droits. C'est en fonction de ces droits que l'électeur moyen exige tout et n'importe quoi de ses gouvernants. Dans la foulée on oublie ses devoirs. La suite coule alors de source : on pollue parce qu 'on se donne le droit de le faire et parce qu'on sait que les autorités ont le devoir de nettoyer ; on brûle les feux rouges ou on "libère" son échappement parce qu'on sait que la police ne peut mettre un policier à chaque croisement, etc. A ce rythme-là on comprend aisément pourquoi le cercle devient rapidement vicieux. Et pour que l'équation soit complète, ajoutons comme une évidence que, alors que les droits sont hélas acquis, la notion de devoir est elle, intimement liée à l'éducation que nous recevons.

C'est là où le bât blesse le plus, car si cette éducation n'est pas adéquate les différents futurs acteurs vont nourrir le débat d'une façon telle que celui-ci va rapidement dégénérer. Et c'est précisément cette éducation qui est en cause aujourd'hui, car elle est, depuis longtemps hélas, la victime de considérations souvent débiles. Parents et éducateurs scolaires sont censés être, avec raison, les deux mamelles de cette éducation. Or, on constate quoi aujourd'hui ? Que dans l'ensemble, à part bien évidemment un certain pourcentage d'exceptions, le socle sur lequel évoluent parents et éducateurs est dépassé par tous les outils médiatiques au service de l'argentroi et de la société spectacle et marchande, par toutes les fausses valeurs qu'on nous présente à la télévision notamment comme étant les recettes miracles de la réussite humaine. Parmi toutes les âneries débitées à longueur d'antennes, j'en ai retenue une que je considère être, à titre d'exemple, parmi les plus toxiques du genre. Vous me pardonnerez de n'avoir pas retenu son titre, mais celle-ci met en scène des mariages dont les fêtes sont jugées par des personnes extérieures à la famille et qui sont invitées à donner des points à ce qu'ils ont vécu le temps d'une soirée. Ce genre d'émission de télé réalité à quatre sous venu des États-Unis envahit les écrans du monde entier sous prétexte qu'elle rapporte de l'argent. Comment donc expliquer à un jeune gavé de cette espèce de débilité que la réussite de son mariage passe par ce genre de considérations stupides et que tout dans sa vie sera jugé à l'aune de ces apparences ? Et ce n'est qu'un exemple dans cette société où le seul critère de réussite aujourd'hui est régi par le brillant de l'illusion et les faux semblants.

Communique Notification of Overseas Vacancies It is notified for the information of the general public that overseas vacancies as detailed below exist at the following international organization: Sn 1

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Job Title

Duty Station

Employer

Closing Date

Website

International ERP Business Geneva, www.itu/employment/ReTelecommunica- 29 July 2013 Analyst Switzerland cruitment/index.html tion Union Junior International Geneva, www.itu/employment/RePromotion Telecommunica- 30 July 2013 Switzerland cruitment/index.html Officer tion Union CommunicaInternational Geneva, www.itu/employment/Retion and ProTelecommunica- 30 July 2013 Switzerland cruitment/index.html motion tion Union

Disclaimer The Ministry of Labour, Industrial Relations and Employment does not guarantee the accuracy, timeliness or completeness of information provided and disclaims all representations and liabilities, either express or implied, as to the accuracy, timeliness and completeness of the information contained herein.

Date: 13 June 2013

Ministry of Labour, Industrial Relations and Employment, Level 11, Sterling House Lislet Geoffroy St, Port Louis

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Le reste ne pèse pas lourd et c'est alors que les générations gavées par ce genre de fascination basculent dans des comportements collectifs et sociaux qui font de leurs membres des individus inaptes à l'harmonie de la société. On se contente de noter avec tristesse ou effroi, selon les cas, les conséquences de leur comportement, mais personne n'a le courage de reprendre le fil conducteur de leur déchéance car on met cela sur le compte de l'évolution et qu'on ne va pas contre l'évolution. On parle parfois de "fausse route", mais personne n'a l'envie de réfléchir sur ceux qui ont tracé la route en question. Le problème est que le citoyen est devenu un électeur et que gouverner c'est d'abord faire plaisir en prévision de l'élection à venir. Un gouvernement devrait, avant toute autre attribution diverse et variée, être une personne morale capable aussi de demander des comptes à la population qui l'a élue. Mais ce n'est pas le cas. Cette liberté qu'on a érigé en licence* permet de faire tout, même le plus répréhensible tant que ce n'est pas puni par la loi. Bien sûr, me direz vous, il y a la justice et la prison. Mais à ce moment-là il est trop tard, car on a oublié de dire aux uns et aux autres que la liberté individuelle s'arrête là où commence l'intérêt du plus grand nombre. De la qualité des individus et de la collectivité dépendent aussi la qualité et la réussite d'un gouvernement. Il est trop facile de lui jeter la pierre alors que soimême on n'est pas capable de se gérer par rapport à la collectivité... * Du latin « licentia » qui veut dire liberté excessive que s'octroie un individu ou un groupe d'individus au sein de la société.


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INSIDE

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There is a higher level of scrutiny in the market today as financial crime and compliance management has reached a level of maturity where regulators are able to better articulate expectations and compare established programs across financial institutions. Furthermore, Chief Credit Officers (CCO) and Chief Risk Officers (CRO) are seeing an increased expectation, both internally and externally, for concise and accurate reporting on compliance while proving those results

FINANCIAL INSTITUTIONS

Managing compliance risk and combating financial crime

I

ncreasing regulatory pressure in Mauritius is resulting in a desire for a single, unified platform that allows financial institutions to fully manage compliance risk and combat financial crime covering the compliance and risk needs of banks, insurance companies, trading and brokerage firms, and money service bureau. While traditional systems offer financial crime detection or discrete risk management capabilities, this approach can leave institutions with a wide array of disconnected home-grown and thirdparty applications. Constant integration, maintenance and support across multiple constituencies, combined with the changing landscape of vendors and the retirement or replacement of systems (increasingly at the urging of regulatory agencies) is driving costs up and operational efficiencies to all time low. Financial institutions are now experiencing a greater need for a convergence of the duties of the Chief Risk Office (CRO), Chief Credit Officer (CCO), and Chief Financial Officer (CFO); in the past these functions operated in silos and depended on a great deal of effort to merge reporting results up to the higher levels of the financial institution. Financial executives have realized the importance of a consolidated platform to: ◗ Manage compliance risk from onboarding of new regulations to plan on self assessments and identifying compliance gaps;

◗ Implement, manage, and consis-

tently tune financial crime systems to ensure accurate reporting; ◗ Manage financials of the institution from loss control and recovery, capital allocation related to fraud loss and compliance risk, as well as operations costs associated with maintaining an enterprise wide financial crime and compliance management program. THE CASE FOR AN ENTERPRISE PLATFORM Over the last decade, financial institutions have made significant investments to combat financial crime and remain compliant with ongoing regulatory changes. In the beginning, most financial institutions were reactive in implementing systems and controls to maintain compliance as well as avoid

any reputational risk. Now the market has matured to a state where financial institutions have been going through the process of consolidating these systems to reduce overhead and gain operational efficiencies, but must ask themselves if it is enough to fully manage the process of onboarding new regulations, tuning monitoring and detection systems, and ensuring the quality of results from so many disparate systems. Several compliance related initiatives such as anti money laundering (AML), know your customer (KYC), and sanctions filtering are considered cost centers; therefore, there is always stress on doing more with less. However, compliance managers must be cautious when cutting costs; when applied in the wrong areas cost reductions may draw

Several compliance related initiatives such as anti money laundering (AML), know your customer (KYC), and sanctions filtering are considered cost centers; therefore, there is always stress on doing more with less

regulatory attention and result in hefty fines and reputational risk. It is a challenge for financial crime and compliance management stakeholders at financial institutions to employ cost cutting measures without attracting attention from regulators. Tackling these issues at the enterprise level rather than relying on the Silo approach increases the ease of consolidating the outputs into a trusted reporting structure. The key is to consolidate into a single financial services data model where all financial crime systems can execute the appropriate monitoring and detection, while ensuring the financial institution is tracking to the established compliance plan, allowing for mitigation of risk exposure, and incorporating financials and accounting on all levels of the organization. The appropriate enterprise platform allows financial institutions to: ◗ Manage financial crime investigations and regulatory compliance through an enterprise ecosystem; ◗ Easily exchange financial crime and compliance management intelligence across new or existing systems to automatically gain valuable insight and perspective; ◗ Actively assess risk and controls, dig deeper with ad-hoc analyses and comply with reporting mandates within a single, enterprise-class system.


INSIDE

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HIGH OPERATIONAL COSTS While traditional systems offer financial crime detection or discrete risk management capabilities, this approach can leave institutions with a wide array of disconnected homegrown and third-party applications. Constant integration, maintenance and support across multiple constituencies, combined with the changing landscape of vendors and the retirement or replacement of systems (increasingly at the urging of regulatory agencies) is driving costs up and operational efficiencies to all time low. Given the economic challenges over the last several years, there is a sense of urgency to improve the quality and process of the risk and compliance areas while keeping the budget to an absolute minimum –effectively, do more with less…and do it right. INCREASING REGULATORY PRESSURE Traditionally, regulators have focused on validating adequate transaction monitoring, while customer risk scoring controls are in place to ensure compliance with regulatory mandates. However, regulators have become increasingly interested in the downstream investigation and resolution process of financial crime and compliance management processes. Today regulators are requiring financial institutions to adopt a holistic view of risk based financial crime and compliance management activity in their enterprise. They are actively proposing the strategy of a common investigations process across financial crime and compliance management to achieve that 360o view of activity. FINANCIAL CRIME AND COMPLIANCE MANAGEMENT INTELLIGENCE Financial institutions have an increasing need to get on-demand access to realtime information across a financial crime and compliance management ecosystem. They are looking for ways to automate

access to information and implement a single information store for all their financial crime and compliance management information silos. A well-executed enterprise case management strategy gives stakeholders the opportunity to achieve this cross-channel, cross-program intelligence without compromising their existing application investments. BEYOND AML AND FRAUD Financial crime and compliance management has traditionally been associated to AML and fraud. While this association still holds true in context of suspicious and fraudulent monitoring, institutions continue to explore options to leverage the investigation function of a financial crime and compliance management program. There is a need to meet the investigation requirements of other risk and security lines of businesses; this shift in priorities helps institutions: ◗ Reduce overall cost of compliance and fraud management. By incorporating other investigative units in addition to AML and fraud, financial intelligence units can deliver a higher return on investment in their programs; ◗ Easily establish a connection between functions where the cross program correlations can improve accuracy of the individual programs. For instance an employee onboarding investigation leveraging the same case management infrastructure as that of AML or fraud investigations can help the individual investigative units by offering cross program visibility. BENEFITS OF AN ENTERPRISE FINANCIAL CRIME AND COMPLIANCE Management Platform Recent analyst reports have indicated that the best approach in combating financial crime while maintaining com-

pliance is to choose vendors offering a complete platform rather than multiple point solution providers. The idea of using a unified technology within a platform not only gains efficiencies on all levels, but also provides a trusted source of the data through an encompassing data model for financial crime and compliance management. The good news is that financial institutions do not have to start over and replace existing monitoring and detection engines with a new vendor. By implementing an enterprisewide, unified platform that is open and flexible, financial institutions can leverage existing assets. More importantly, the flow of data in and out of the engines is controlled through the platform data model that provides one source of data, one enterprise case management system, an overall method to manage compliance risk, and one world-class analytical and reporting capability. Fully Manage Compliance and Combat Financial Crime Financial institutions gain operational efficiencies with a single platform for their financial crime and compliance management program and can streamline the investigations process by giving the investigator more data and an accurate holistic view of the customers and accounts. A complete enterprise-wide financial crime and compliance management platform must support: a single data model, operational compliance risk processes, financial crime and name filtering engines, enterprise case management, regulatory reporting, analytics, and reporting. Comprehensive, Enterprise-wide ‘Ecosystem’ Most financial institutions already have the various financial crime engines in place and may not be able to replace these systems given the initial cost to implement. An enterprise platform is able to centrally manage and assess associated

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operational risks and controls as they relate to the organization’s AML, fraud, KYC, and trading and broker compliance programs. With the compliance risk and operational risk tied into the platform, it also allows for management of financial crime investigations and operations across multiple jurisdictions and multiple lines of business. Given the disparate systems in place, the enterprise platform houses the existing systems and is flexible to changes. Gain Valuable Insight and Perspective By implementing a platform designed for financial institutions to easily exchange financial crime and compliance management intelligence across new or existing systems financial institutions can drive operational efficiencies by integrating individual alerts and cases with existing applications from third party vendors. This allows them to manage investigations across all functional channels through intelligent and automatic alert and event correlation. Financial institutions now have the ability to measure against the overall compliance plan with a 360o view of all financial crime and regulatory compliance activity. Leverage a Single, Enterprise-class System for Financial Crime and Compliance Management Alert and case action and response is critical to all risk and compliance programs. The ability to leverage an intuitive mechanism for building ad-hoc and ondemand reports to evaluate financial crime and compliance management activity is key for successfully addressing any compliance or risk issues that may arise. Financial institutions want to be able to determine historical trends and proactively to prevent future compliance issues. Furthermore, the platform ensures quicker reporting for electronic filing and internal reporting across all investigational areas.



GROS PLAN

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TÉLÉCOMMUNICATION

MT investit Rs 1,5 milliard en 2013

Les pressions macro-économiques, les contraintes régulatrices et une compétition grandissante sur le marché des télécommunications n'ont pas empêché Mauritius Telecom de réaliser les objectifs fixés en 2012. Son rapport annuel de l'année écoulée, présenté mercredi dernier, indique un chiffre d'affaires de Rs 8 milliards ▼ LEENA GOORAYA

L

e bénefice brut a connu une croissance de 4,04 pour cent en 2012 alors que le bénefice net, qui était chiffré à Rs 1,86 milliard en 2011 a enregistré une baisse de 4,1 pour cent en 2012 pour atteindre les Rs 1,78 milliard. Baisse que le Chief Executive Officer, Sarat Lallah, explique par le volume des investissements, le coût des opérations et la masse salariale suivant une révision salariale intérimaire. Mais toutefois, cela n'a pas empêché le groupe de prévoir de nouveaux investissements pour l'année en cours. Rs 1,5 milliard seront investis dans plusieurs projets cette année. Sarat Lallah rappelle qu'en juin 2012, MT avait lancé des premières offres 4G à Maurice offrant la possibilité de vivre pleinement l'expérience du haut débit mobile sur Smartphone, ordinateur ou tablette. Le service a été déployé à Port-Louis et à Bagatelle. D'ici la fin 2013, la 4G sera déployée sur l'ensemble de la capitale, la Cybercité d'Ebène et à l'aéroport. « A fin de cette année, nous prévoyons d'atteindre une capacité de 42 Mbps sur le réseau mobile Orange pour permettre à tout le pays de profiter d'une expérience haut débit exceptionnelle », a annoncé le CEO. Actuellement sur une base pilote à Floréal et à Quatre-Bornes, le réseau Fibre to the Home (FTTH) a connecté environ 550 clients l'année dernière. MT vise 8 000 abonnés jusqu'à fin 2013.

BILAN. Les objectifs de 2012 réalisés, MT peut s’aventurer dans de nouveaux projets

Sarat Lallah estime que cela nécessitera des investissements de l'ordre de Rs 200 millions et va concentrer les régions de BeauBassin, Rose-Hill, Candos, Ebène et Floréal. Le réseau FTTH offrira l'internet très haut débit de 10 Mbps et 20Mbps. HAUSSE DE LA BANDE PASSANTE La mise en service d’une plateforme IPTV nécessitera un investissement de Rs 165 millions, tandis qu'un Data Facility Centre coûtera Rs 570 millions. L'Universal Service Fund rehaussera la bande passante satellitaire entre Maurice et Rodrigues à 118 Mpbs et la migration à 8 chiffres du réseau mobile à partir du 1er septembre. La demande pour la bande passante internationale, qui était de 10 Gbps en 2011, est passée à

15 Gbps en 2012. Selon Sarat Lallah, la demande devrait augmenter à 20 Gbps en 2013.

INITIATIVES CSR Le président de Mauritius Telecom, Asraf Dulull, a annoncé, pour sa part, que la MT Foundation a financé 102 projets en 2012 soumis par 72 Organisations non-gouvernementales. En février 2012, dans le cadre de l'initiative 'Je recycle les mobiles et les piles', une première cargaison de 6 468 kilos de piles usagées et de 2 400 mobiles destinés au recyclage a quitté Maurice en direction du Havre en France. Après le succès de cette initiative, la MT Foundation a lancé un deuxième projet de grande envergure ; « Unique comme toi ». Cette initiative est un service intégré pour les enfants souffrant d'autisme. 2013 marque aussi le lancement du projet SEVA (Social Engagement and Voluntary Actions). Un engagement social des employés de MT, qui ont apporté leur soutien et leur participation aux différents projets bénéficiant du financement de la MT Foundation.

LA BASE D’ABONNÉS CONTINUE À CROÎTRE Les revenus opérationnels du segment Internet s’élevaient à Rs 832 millions en 2012, soit une hausse de 8,6% comparé à l'année précedente. Cette progression s’explique par le fait que la base d’abonnés My.T et ASDL a continué à croître, avec 21 400 nouveaux abonnés pour 2012 pour atteindre 138 500. Le segment mobile a enregistré une hausse de 3,28% en 2012 avec des revenus de Rs 3,6 milliards. Le nombre de clients du segment mobile a augmenté par 38 000 pour arriver au chiffre de 752 000 à fin 2012. Pour l'internet le nombre d'abonnés à ce jour est de 147 000 et pour le mobile 760 000.

MYT : DE SUCCÈS EN SUCCÈS Parmi les dévéloppements à retenir au niveau réseau, la connexion des Oranges Shops au réseau fibre permettra aux clients potentiels de faire l'expérience de services haut-débits. Il y a aussi la mise en opération d'un nouveau Over the Air (OTA) system pour booster la vitesse internet des services mobiles. Le service My.T, soutient Sarat Lallah, a réalisé beaucoup de succès, tant au niveau de la clientèle qu'à celui de l'offre. « My.T offre aujourd'hui à ses 75 000 clients 50 chaînes TV, les bouquets Bollywood, Explorer et OCS, le plus récent qui offre un large choix de films », clame-t-il.

Le désespoir d'un tapissier mauricien à Paris LA NOUVELLE a été répercutée dans les journaux français. Dans le 19e arrondissement de Paris, M. Raggoo, un commerçant originaire de Maurice est au bord du gouffre. Sa boutique a été vandalisée pour la troisième fois et, alors qu'il est malade, il a dû dormir plusieurs nuits sur place pour éviter de tout perdre. Arrivé à Paris en 1984, il a ouvert sa boutique de tapissier au 30, Boulevard de l'Algérie dans un quartier du 19e ar-

rondissement de Paris. En rentrant de l'hôpital le jeudi de la dernière semaine de mai, M. Raggoo fait une triste découverte. Sa boutique a entièrement été vandalisée, la lourde porte en acier descellée du sol et renversée au milieu de la boutique dévastée. Pour le commerçant, il s'agit du troisième acte de vandalisme en quelques années. Cette fois, c'est sa modeste caisse, des chaises réparées et quelques objets de valeur qui ont disparu, le reste a été piétiné et

répandu sur le sol. Seul dans la capitale française, il a dû passer les trois nuits suivantes dans sa boutique qu'il ne pouvait laisser sans protection. Il a fini par trouver une solution de fortune, qui n'est que provisoire. Dans ce quartier populaire, dont la vie s'est un peu améliorée avec l'arrivée du tramway, vivre d'un commerce de tapissier relève de la prouesse. Ce nouvel acte de vandalisme pourrait être fatal au tapissier mauricien déjà soumis

aux exigences de sa banque qui menace de lui couper les vivres pour une dette de 1 000 euros. Seule note positive, la solidarité des habitants du quartier qui apporte de l'eau et de la nourriture à leur voisin un peu perdu et malade. La police est venue et n'a pu que constater les dégâts. Un acte malveillant qui plonge cet artisan dans le désespoir et la précarité. [SOURCE: OUTRE MER 1ÈRE]


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FIL CONDUCTEUR

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MID-MONTH SHOPPING

WHERE THE WALLET FEARS TO TREAD ▼ LEENA GOORAYA

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f memory serves me right, when I was around 5 years old, most of the shopping was done in traditional shops, including the nearby butcher, baker, grocer and fruit seller. We would give the shopkeeper a list of items already prepared a few days earlier and we would buy only what was noted on it. This type of shopping prevents people from being influenced by new products on the market and making unnecessary expenses. Moreover, the grocer knew you well and you could buy on credit if ever you had to use the money for something else. As such, buying household stuff in the middle of a month was not such a big worry. However, over the past 20 years, the changes we have seen on our streets and in our local shops have been drastic. Some of those traditional shops closed down and small corner shops selling mostly the same things started to appear, often staying open till late. Today however, to find a variety of goods and services beautifully packaged and displayed on the shelf, you have to go to supermarkets or the bigger, meaner hypermarkets. ABOUT PROMOTIONAL SALES In today’s consumerism-centered world, many people prefer shopping in big malls than in traditional shops. There are many positives to that, albeit with some drawbacks. First of all, it is convenient; people can buy almost everything under one roof. Another important point is that there are branded

Come the 15th day of any given month, we often hear people moaning about not having any money left. After having paid the utility bills, the children’s school fees, insurance, rent, loans and all sorts of money-guzzling things, they are broke. Supermarkets, buzzing with activity barely a fortnight ago, become no-go areas items for many products. Therefore, quality is ensured. Often there are also sales and discounts on many items, so people can save good money when buying things in bulk. Finally, payment methods are numerous as cash, bank cards, credit cards and checks are all accepted there. Thus, it is understandable that people like shopping in supermarkets and hypermarkets. But when we pay careful attention to things, despite all the facilities available in these large shopping centres, do people still have the purchasing power to go shopping at any time they want, or do they have to wait for their salary to come in at the end of the month? Advertising plays a very important role in attracting more customers into supermarkets. Overwhelmed by the glut of information about new food products on TV, in magazines, on billboards, in newspapers, on the Internet and even on the radio, people will quickly rush to supermarkets. Another major reason why these are crowded at the end of the month has to do with the promotions. Operators wait for customers to get paid to launch promotional sales. This is why we find long queues at the points of sale, with baskets often full of unnecessary things. This frenzy is reflected by the fall in the saving rate over the past years. Al-

though the cost of living has undeniably increased, at the same time, people want to improve their lifestyle. As a result, all of the income earned in one month is often entirely spent the following month. According to the latest National Accounts Estimates of Statistics Mauritius, the saving rate – measured as the percentage of Gross National Saving to Gross Domestic Product – will reach 14.5 per cent in 2013, lower than the figure of 14.9 per cent in 2012. As savings continue to fall, consumers will depend more heavily on their monthly

Operators wait for customers to get paid to launch promotional sales. This is why we find long queues at the points of sale, with baskets often full of unnecessary things income and shopping time will more or less be at the end of the month. To confirm the trend, Capital went for a mid-month shopping spree of some sort in different supermarkets, including Shoprite and Winners in Port Louis, and Intermart and Pick N Pay at Bagatelle Mall.

First up: Shoprite, in Port Louis, where we went on Friday last, at around 2pm. The supermarket looked quite spacious, not because there were few items on the shelves, but rather because there were so few people around. Having had a look around, we found some people who had come to purchase small items, such as biscuits, vegetables and snacks. We approached Mrs. Rita, who looked to be in some kind of dilemma while staring at the shelf. Curious as to what she was looking for, we approached her. “I am looking for a chocolate biscuit for my daughter, which she ordered in the morning. But with all the biscuits available here, I can't figure which one she was talking about!” she told us. The lady added that at the same time, she was looking for some groceries. But the choices were hard to make, as at this time of the month, her budget was restricted and she couldn’t really afford big purchases. From our conversation, we found out that she works as a clerk in a small private company in the capital. “My husband and I have a well-planned household budget. We wait until the end of the month, when we get our salaries, to do the major shopping. During the course of the month, I go to the supermarkets only to pick up a few items…


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mostly to make the kids happy,” she pointed out with a smile. Next, we went to Winners supermarket, where we met Mr. Dev, who does not like to wait until the end of the month to buy commodities for his household. As he works in the Air Mauritius Building, which is near Winners supermarket, it is not a problem for him to make the hop there nearly every day, during lunch time, to get the things he needs. “Personally, I do not wait until I get my salary at the end of the month. I find it a waste of time, as I have to spend hours in a long queue and I do not feel comfortable to do shopping when the supermarket is overcrowded. I can use that time better for leisure with my family,” he told Capital. To get a better view about how supermarkets fare in the middle of the month, Capital contacted Ignace Lam, General Manager of Intermart. He, for one, believes that nothing has really changed. “It's a fact. People will definitely wait till they get their salary to do their household shopping. This is because shopping takes a very big share of household in-

come”, he told us. However, he added that “this does not mean that people do not consume the remaining days, or else supermarkets and hypermarkets would close. At Intermart, we often have customers dropping in regularly, but mostly to buy small items, and not for a whole month’s worth of purchase.” NORMAL PHENOMENON During our visit there, we noticed that most of the customers had come to buy perishable goods such as bread, fruits, vegetables, meat and fish. One of them was a middle-aged lady we met near the frozen foods section, where we engaged in some chatter. “When I first started coming here, I was a little unadventurous, just choosing a few bags of chicken noodles, then quickly scurrying out. In the last few months though, I've been doing frequent shopping trips to Intermart to supplement my regular needs in the kitchen,” she explained. She further added that usually, her first stop is the frozen foods section, where she picks up fish and burgers. “I

RS 5794 PER MONTH ON FOOD & NONALCOHOLIC BEVERAGES According to the Central Statistics Office (CSO), in 2012, ‘Food & non-alcoholic beverages’ took the largest share of household consumption expenditure, accounting to 27%, followed by Transport’ (15%), ‘Housing, water, electricity, gas & other fuels’(12%) and ‘Alcoholic beverages & tobacco’ (10%). The remaining categories of expenditure, including clothing, footwear, household equipment and maintenance, health, education, communication and recreation, only accounted for the remaining 36%. The stats also show that wages and salaries remained the principal source of household income, accounting for around 70% of total gross income in both 2006/07 and 2012. They increased by 59.4% reaching Rs 21,460 in 2012 from Rs 13,460 in 2006/07. A simple calculation thus shows that, on average, a Mauritian household spends Rs 5794 on ‘Food & non-alcoholic beverages’ every month.

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mainly buy food, but I also take advantage of the wide range of products available, such as books, toys and electrical items. I have always felt guilty about my supermarket use, especially for non-grocery items,” she said. Away from the supermarkets, we also sought the opinion of Jayen Chellum, secretary of the Association des Consommateurs de l'île Maurice (ACIM). He believes it is a normal phenomenon for supermarkets and hypermarkets to be crowded at the end of the month, which he explains by the fact that promotions offered at supermarkets coincide with the period during which people are normally paid. The president of ACIM also points out that nowadays, people do not really bother about prices. They are more concerned about their precious time “Thus, they just enter their usual supermarket at the end of month and buy their products without bargaining, instead of visiting the corner shop,” he says. As for customers who do shop regularly during the month, he believes they are those who live near a supermarket or work nearby.

LOCAL GOVERNMENT SERVICE COMMISSION COMMUNIQUE VACANCY Post Salary

: Financial Controller, Local Government Service : The permanent and pensionable post carries salary in the scale of Rs 64 175 x 1800 – 69 575 x 2425 – 72 000 x 2500 – 77 000 x 3 000 – 80 000 a month. Appointment to the grade in a temporary capacity carries salary at the flat rate of Rs 64 175 a month. :A By selection from among professionally qualified Accountants who are registered with the Mauritius Institute of Professional Accountants (MIPA) in accordance with section 51 of the Financial Reporting Act and reckoning at least seven years’ post-qualification experience at a senior accounting and management level in the Public Sector or in a well established organization; B Candidates should (a) Have leadership capabilities, show drive and initiative; (b) Possess analytical skills, sound administrative and organizing skills; (c) Possess good communication and strong interpersonal and managerial skills; (d) Be familiar with international financial trends and accounting software packages. Note: Candidates should enclose photocopies of their National Identity Card and academic/professional qualifications and, where applicable, relevant documentary evidence of experience claimed.

Qualifications

: Candidates should have reached their 18th birthday and unless already in the Local Government Service/ Public Service / Approved Service should not have reached their 40th birthday by the closing date for the submission of applications.

Age Limit

Important

:

(i) Qualifications obtained after the closing date will not be accepted. Only qualified persons should apply. (ii) Incomplete, inadequate or inaccurate filling of the application form may cause the elimination of candidates from the competition. (iii) Applications not made on the prescribed form will be rejected.

Closing Date:

Qualified candidates should submit their applications to the Secretary, Local Government Service Commission, Louis Pasteur Street, Forest Side so as to reach him not later than 3.00 p.m on Wednesday 03 July 2013. : (i) Qualified candidates should submit their applications : (a) Either On LGSC Form 7 which may be obtained either from the office of the Local Government Service Commission, Louis Pasteur Street, Forest Side or from any Local Authority. (b)

Or Online through the website of the LGSC at http://lgsc.gov.mu or through the Government Citizen Portal at http://citizen.gov.mu; Note 1: Details of this advertisement as well as the application form (LGSC Form 7) are also available on the website of the LGSC at the above mentioned address. Note 2: Prospective candidates willing to submit their applications online may also call on weekdays either at the seat of the seat of the Local Government Service Commission from 13.00 hours to 15.00 hours or at any Local Authority during the prescribed hours or at any Local Authority during the prescribed hours where such facilities are offered free of charge. Note 3: Acknowledgement of application will be made as far as possible by email. (ii) Candidates already in the Local Government Service should submit their applications in duplicate, the original should be sent directly to the Secretary of the Local Government Service Commission and the duplicate one to their Responsible Officer, who will forward it to the Commission within a week after the closing date. (iii) Candidates are advised to read carefully the ‘NOTES AND INSTRUCTIONS TO CANDIDATES’ before filling the application form. (iv) The envelope should be clearly marked on the top left-hand corner :“Post of Financial Controller-Local Government Service”

(iv) Applications received after the closing date and time will not be accepted. The onus for the prompt submission of applications so that they reach the Secretary of the Commission in time lies solely on applicants. (v) The Commission reserves the right not to make any appointment following this advertisement.

Local Government Service Commission Louis Pasteur Street FOREST SIDE Date: 13 June 2013


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RENDEZ-VOUS

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DÉCONNEXION DIGITALE

COMMENT PRENDRE CONGÉ DE SES GADGETS…

Sur le continent européen, les vacances approchent à grands pas. Depuis quelques années, un nouveau terme a fait son apparition chez les vacanciers et les promoteurs de loisirs : la « détox numérique ». Comprenez par là que pour certains, c’est l’occasion de se séparer, l’espace de quelques jours, du téléphone portable, de la tablette tactile ou de l’ordinateur ▼ DOROTHY BONNEFEMME

E

tymologiquement, le mot vacances est lié au vide, à l’oisiveté. Pourtant, combien d'entre nous sommes tentés d'envoyer un message sur Twitter, de poster une photo sur Facebook, de consulter le courriel ou d'y répondre. Comme beaucoup d’autres, nous sommes devenus les esclaves de ces technologies qui sont souvent utiles, mais qui peuvent aussi être sources de stress dans de nombreux cas. Alors, lorsque vous le pouvez, il est plus que nécessaire de prendre du recul et de se sevrer du numérique. On l’appelle la déconnexion digitale. Pour la psychologue Fanny Bauer-Motti, on utilise ce terme « surtout pour les enfants ou les adolescents, dans l’idée qu’ils continuent à apprendre à jouer et à se distraire ‘à l’ancienne’, grâce à des jeux de so-

ciété, du papier, des crayons, de la lecture… Il est effectivement important de ne pas favoriser la connexion numérique comme unique mode de connexion aux autres et comme seule stimulation de l’imagination. Pour les adultes, l’ère du numérique a fait que l’on est continuellement connecté aux autres et à leur vie. Ce n’est pas la demande qui a créé le besoin, mais la possibilité en elle-même de pouvoir être continuellement en lien. Il apparaît donc important de reprendre ces vieilles habitudes de ne pas être tout le temps joignable ou prêt au travail ». Plus facile à dire qu’à faire cependant. Jocelyn, qui occupe le poste de Marketing Manager au sein d'une société de la capitale, a tenté l'expérience l'an dernier. Ce quadragénaire a pris une dizaine de jours de vacances. Ce qui ne signifiait pas uniquement un séjour dans un hôtel de l'île, mais également toute connexion avec le monde extérieur, notamment

Dès que nous sommes retournés à notre chambre, je me suis rué sur mon iPhone pour voir qui m’avait appelé. C’était inquiétant ! Je me suis même demandé pourquoi personne n’avait appelé ! Alors je n’ai pas pu résister et j’ai consulté mes courriels. J’ai même répondu à certains sous l’œil furax de mon épouse Jocelyn, Marketing Manager d’une société basée à Port-Louis

celui du boulot. Une décision qu’il n’a pas eu à regretter. « Lorsque j'ai repris mon travail au début du mois de février, j'étais comme un sou neuf. Je bouillonnais d'énergie », nous confie-t-il. « SANS MON PORTABLE » Les premières heures, cependant, c’était l’enfer ! « J’avais choisi un lieu en pleine nature dans le sud de l'île, qui est très réputé pour ses balades en pleine nature. Avant d’y aller, j’ai laissé mon ordinateur et mon iPad à la maison. Cependant, je n’ai pas pu me séparer de mon iPhone. Arrivés sur place, mon épouse et moi avons participé à une excursion. A chaque fois, je tâtais mes poches pour voir si mon téléphone ne sonnait pas, alors que je l’avais laissé dans la chambre ! « D’ailleurs, dès que nous y sommes retournés, je me suis rué sur mon iPhone pour voir qui m’avait appelé. C’était inquiétant ! Je me suis même demandé pourquoi per-


RENDEZ-VOUS

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L’ÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE S’il est important de décrocher du travail des temps en temps, la réalité, explique Fanny Bauer-Motti, dépend souvent de la profession que nous exerçons. « Il y a une différence entre le chef d’entreprise, pour qui il sera nécessaire de garder le contact avec sa boîte et qui le fera une fois par jour, et le salarié, qui peut se libérer de toute responsabilité. La pression chronique n’est bonne pour personne et il peut être judicieux de ne pas décompresser une seule fois par an, mais de se ménager des sas de décompression en période de travail aussi. Une personne qui a du mal à décrocher aura besoin de plusieurs moments hebdomadaires pour se ‘défaire’ du travail et pas seulement du temps annuel des vacances », ajoute la psychologue. Les moyens de trouver l’équilibre, se ressourcer et ne pas se laisser épuiser par le travail sont propres à chacun : voir du monde ou au contraire se mettre au repos de tout, laisser voguer ses pensées tout en reposant son corps ou se vider la tête par une bonne séance de sport bien vivifiante, l’important est que votre choix soit adapté à votre personnalité. Jocelyn, lui, l’a trouvé en se promenant dans la nature et en oubliant tous les gadgets numériques. Toutefois, lorsque nous sommes allés à sa rencontre dans son immense bureau, au 6e étage d'un gratte-ciel à Port-Louis, ce Marketing Manager avait retrouvé ses vieilles habitudes. Sur sa table : ordinateur portable, tablette dernier cri, iPad, iPhone, appareil-photo, télévision écran plat... l'image parfait du professionnel du 21e siècle adepte des gadgets électroniques ! Devant cet engouement, on peut se demander si nous serons tous, bientôt, des ‘geeks’. Pour la psychologue Fanny Bauer-Motti, « la société reste une société de consommation. Smartphones, ordinateurs ou autres représentent une technologie toujours de plus en plus performante.

VACANCES ‘NO-TECHNOLOGY’ Les produits high-tech sont partout. Durant leurs vacances, certaines personnes souhaitent un « retour aux sources ». L’office du tourisme suisse, qui l’a bien compris, a décidé de surfer sur cette vague et a lancé www.vacancessansinternet.com. Ce site détecte qui, parmi vos amis, sont les plus accros à Facebook, et leur propose de gagner des vacances à la montagne, dans une cabane isolée, sans téléphone et sans internet, afin de réapprendre à vivre déconnecté ! De l’autre côté de l’Atlantique, en Californie, un camp de vacances particulier vient d’ouvrir ses portes. Appelé « Digital Detox », il a pour but de proposer aux accros d'internet des week-ends déconnectés. Les surmenés de la fameuse Silicon Valley sont les principales cibles du projet.

LE SABBAT NUMÉRIQUE Près de 7 Français sur 10 déclarent avoir vraiment besoin de se connecter chaque jour. En prenant conscience de cette dépendance, nombre d’entre eux commencent à s’en inquiéter. C’est pour cela qu’on mise beaucoup, désormais, sur le « sabbat numérique », la journée sans mobile, des offres dans

des hôtels, spas ou vacances vantées comme étant ‘digital detox’, ou même des écoles garanties sans écran. Certaines technologies proposent également des « applications déconnexion », qui permettent de bloquer temporairement Smartphones, tablettes ou ordinateurs.

NICHOLAS LARCHÉ

sonne n’avait appelé ! Alors je n’ai pas pu résister et j’ai consulté mes courriels. J’ai même répondu à certains sous l’œil furax de mon épouse. Pourtant, je ne suis resté qu’une heure sur internet, alors que normalement, j’y passe de longues heures chaque jour », poursuit notre interlocuteur. Le lendemain, sur l’insistance de son épouse, Jocelyn laisse une fois de plus son téléphone à l’hôtel quand ils partent pour une journée entière. « Dans la matinée, je songeais souvent à mon téléphone, me demandant si quelqu’un me cherchait ou s’il y avait des soucis au bureau. Toutes ces questions me taraudaient. Ou alors j’avais envie d’envoyer un ‘tweet’, de poster une photo sur ma page Facebook pour partager mon aventure avec mes amis », ajoute-t-il. Mais au fil des heures, Jocelyn finit par apprécier sa journée et lorsqu’il rentre à l’hôtel, il est aux anges. A partir de cet instant, le quadragénaire éteint son iPhone et se décide à profiter intensément de chaque seconde de ses vacances. Il reprendra même goût à la lecture de livres en version imprimée. C’est ainsi qu’après ses dix jours de vacances, il reprendra le boulot tout requinqué.

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Les possibilités qui s’offrent aux usagers ont de quoi séduire. Le fait qu’un grand nombre de personnes utilisent ces objets ne fait pas de la nôtre une société de ‘geeks’. Cependant, la façon dont les médias présentent le phénomène pousse à cette interprétation en rendant spectaculaire l’utilisation du numérique. Or, de tout temps, l’évolution technologique a fait partie de la société de consommation », explique-t-elle. DÉCROCHER DU TRAVAIL DE TEMPS EN TEMPS Même en vacances. Ainsi, un sondage réalisé en France a révélé que 95% des Français emportent au moins deux ou

trois appareils électroniques (appareil photo, ordinateur portable, Smartphone) dans leurs valises pour les vacances. Fanny Bauer-Motti explique cette situation par le fait que l’appareil photo accompagne depuis très longtemps les vacanciers. De plus, le développement du numérique et la baisse du coût des photos qui en découle a rendu cet accessoire plus abordable. Quant à l’ordinateur portable, ce qu’il permet peut contribuer aux plaisirs des vacances sans qu’il soit question d’addiction. Ces technologies deviennent essentielles car elles permettent de mémoriser le temps des vacances des Français de

mille et une façons. Les habitudes ont donc changé, tributaire de la technologie proposée. Avant, on attendait de rentrer pour visionner les photos. Maintenant on les met sur l’ordinateur portable ou on les prend directement sur la tablette tactile. Si les Mauriciens sont aussi accros à la technologie que les Français, ils n’ont pas encore cette habitude des grande vacances, comme en Europe. Fanny Bauer Motti pense que c’est dû à comment les congés sont octroyés chez nous, ainsi que ce que les Mauriciens, avec leurs salaires, peuvent se permettre. Mais il est certain que nous avons nous aussi besoin de décrocher du travail de temps en temps.


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REJALDD

Protéger l’environnement,

ÇA PRESSE !

L'idée du Réseau des Journalistes africains pour la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse (REJALDD) est née, en mai 2012, de la volonté de quelques journalistes de contribuer à la défense de l'environnement. Venus de treize pays, dont Maurice, ils ont choisi plus particulièrement de mettre leur plume au service du combat contre la dégradation de la terre et la désertification. La présidente, la Marocaine Nadia Ben Sellam, nous aide à faire le récit du parcours jusqu’ici accompli ▼ HERRSHA LUTCHMAN-

BOODHUN

S

i le chiffre 13 fait peur à certains, ce n'est pas le cas pour un nouvel acteur dans le domaine de l'environnement. Conscients du besoin de conscientisation, des jeunes de treize pays africains – Maroc, Algérie, Mauritanie, Tchad, Sénégal, Niger, Rwanda, Bénin, Togo, Cameroun, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire et Maurice – se sont regroupés, le temps d'un atelier, à Alger, en 2012, pour former REJALDD (Réseau des Journalistes africains pour la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse). Pour la petite histoire, Capital devait être présent à l'Atelier régional d'information sur la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse organisé, du 29 au 31 mai 2012 par le secrétariat de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULD) et le ministère algérien de l'Agriculture et du Développement rural à l’intention des journalistes environnementaux d'Afrique. Bien que nous n’ayons pu en être en raison de tracasseries au bureau de l’immigration de l’aéroport SSR, Maurice a été admis comme membre fondateur de REJALDD. L’ACCÈS À L’INFORMATION Le réseau souhaite faire des journalistes les premiers acteurs dans la lutte contre la dégradation des terres et promouvoir le développement durable. Ce qui suppose, au départ, que les journalistes soient eux-mêmes conscients du problème de la dégradation des terres. « Je dirais qu’ils ne le sont pas assez », lance d'emblée Nadia Ben Sellam, la présidente de REJALDD, qui compte 13 ans de journalisme. Un constat né de l'atelier de mai 2012. Ainsi, bien que les participants sélectionnés pour y

participer étaient des journalistes environnementalistes et des professionnels portant un intérêt particulier à l'environnement, force était de constater, selon elle, qu'ils étaient nombreux à découvrir pour la première fois les questions et les enjeux de la Désertification et la Dégradation des Terres et la Sécheresse (DDTS). « En fait, bien des choses se sont dégagées de cette expérience, dont deux constats révélateurs », souligne-t-elle. En premier lieu, il y a l’accès à l’information dans le milieu rural. Les journalistes ne peuvent pas avoir accès à ce genre d’informations précieuses depuis les villes où sont basées presque toutes les rédactions. Or, puisque les populations rurales sont au centre de toute politique ou plan de développement durable, l’information complète n’est pas uniquement celle fournie par les responsables et les experts qui planifient et prennent les décisions. « Il est indispensable de la compléter, de la vérifier et de l’analyser sur le terrain, auprès de la population concernée, des experts qui travaillent

sur le terrain et de la société civile dans le milieu rural », estime la présidente de REJALDD. Son deuxième constat, sur la base de cette expérience, est que les bonnes pratiques de lutte contre la désertification et la dégradation des terres, ainsi que l’atténuation des effets de la sécheresse dans ces milieux lointains, demeurent souvent ignorées. Même quand les autorités locales ou les ONG s’y mettent, le changement qu’elles entraînent reste limité, y compris au sein de la communauté rurale concernée. UNE URGENCE POUR L’AFRIQUE Et le public dans tout cela ? Les médias informent et suscitent des débats publics. Ils agissent sur la perception que les populations ont des questions débattues. « Dans le contexte que je viens de mentionner, où les difficultés liées à l’accès à l’information dans le milieu rural, à sa propagation et à sa vulgarisation sont pesantes, comment les journalistes peuvent-ils informer adéquatement et efficacement la population des enjeux de la dégra-

dation des terres et de la désertification, ainsi que des opportunités de lutte contre ces fléaux ? » s'interroge Nadia Ben Sellam. Pourtant les sommets ne manquent pas. Rio, Copenhague, Bonn... Mais nous sommes toujours confrontés au même problème de lenteur dans les prises de décision et d’action. Oui et non, dira la présidente de REJALDD. Oui, si on considère l’impression générale qu’on a de ces sommets multilatéraux, et non si on analyse les résultats qui en découlent. Elle cite par exemple les discussions lancées dernièrement au sein de la Convention onusienne sur la désertification autour de la vision sur la neutralisation de la dégradation des terres (Land-degradation neutral world, LDNW). Laquelle vision a été retenue en juin 2012 dans la déclaration de Rio+20 qui engage tous les États du monde. Cet objectif, qui implique aussi la restauration et la réhabilitation des terres dégradées, a également été adopté par l’Union africaine (UA) lors du sommet tenu en mai dernier. La

décision de l’UA a mis l’accent sur l’objectif ZNLD, en appelant les pays africains à l’inscrire à l'agenda du développement post-2015 et à le considérer comme l'un des objectifs du développement durable. L’action ne tarde donc pas, du moment qu’il y a un engagement politique en ce sens. Mais il est vrai aussi que cette prise de conscience et de décision au niveau global et régional, notamment en Afrique, sur la priorité que constitue la lutte contre la dégradation des terres et la désertification pour la stabilité et la sécurité des peuples, n’a malheureusement pas été consolidée par une volonté politique à la hauteur du défi qu’impose la vision sur la neutralisation de la dégradation des terres. Les chefs d’Etats et de gouvernements se sont contentés dans la déclaration de Rio+20 de « s’employer à créer un monde où la dégradation des sols est sans incidence », au lieu de s’engager à le réaliser selon un timing contraignant. « Tout le monde est d’accord pour arrêter définitivement la dégradation des terres, mais personne ne sait quand, ou plutôt personne ne veut préciser quand ! A qui pro-fite l’absence d’un délai contraignant ? Certainement pas à l’Afrique, qui est le continent le plus durement touché », conclut la journaliste. La lutte contre la désertification, la dégradation des terres et l’atténuation des effets de la sécheresse est une urgence pour l’Afrique, où la survie et le bienêtre de la majorité de ses populations dépendent des terres et des sols qui sont gravement dégradés. C’est donc un vaste chantier auquel REJALDD aspire à s’attaquer en appuyant les efforts de renforcement des capacités de développement. « Et il ne faut pas que nous hésitions face à l’immensité de ce chantier. Nous ne voulons pas aller rapidement tout seul, nous voulons aller loin ensemble. »


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LES OBJECTIFS DU RÉSEAU

Le réseau REJALDD ne compte pas faire les choses à demi. D'ici la fin de cette année, de nouveaux développements sont attendus. Entretemps, il envisage de s'épanouir à travers son blog et sur les réseaux sociaux. Les nouveaux membres sont les bienvenus, journalistes et ONG! Nadia Ben Sellam, journaliste de Maroc, nous répond

NADIA BEN SELLAM, PRÉSIDENTE DE REJALDD

« Les médias portent la voix de l’Afrique aux décideurs mondiaux »

plus de notre groupe Google, où nous sommes déjà actifs. Ces supports contribueront à nous faire connaître auprès de nos collègues africains. Les membres du réseau sont également tenus à sensibiliser leurs collègues dans leurs pays réciproques et les inviter à adhérer au réseau. Nous comptons déjà quelques nouveaux membres et sympathisants. ❚ En tant que présidente, quelle est

PARTICIPATION. Nadia Ben Sellam, présidente de REJALDD avec Fatma d'Alger lors de l'atelier

▼ H.L-B

le réseau ? J’aimerais signaler que depuis l’atelier d’Alger, les membres du réseau ont gardé le contact, ce qui a aidé à développer notre vision et notre rôle. Les membres fondateurs viennent de 13 pays d’Afrique du Nord, d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale et d'Afrique du SudEst. Nous aspirons à l’extension du réseau à tout le continent et invitons nos collègues à nous rejoindre. Nous avons déjà élaboré un plan de travail à court terme et nous travaillons sur les moyen et long termes.

l’année courante à travers les supports médiatiques précités. On étudiera, vers la fin de l’année, la possibilité d’organiser notre 1re assemblée générale et de formaliser notre activité. J’aimerais signaler aussi que nous avons été associés à plusieurs reprises aux grands événements organisés par le secrétariat de la CNULD, comme tout dernièrement à Bonn, pour la CST-3, la 2e Conférence scientifique et le CRIC 11, le ‘Land Day 6’ en marge de la Cop11 de la CBD en Inde, ainsi que le ‘Land Day 7’ en marge de la Cop18 de la Conventioncadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), au Qatar.

❚ A quand les premières activités offi-

❚ Comment comptez-vous toucher un

cielles du REJALDD ? Le réseau compte d’abord consolider son existence et sa présence au cours de

maximum de journalistes ? REJALDD aura bientôt son blog, une page Facebook et un compte twitter, en

❚ Quelles sont les étapes à venir pour

votre vision pour REJALDD ? REJALDD se définit comme un agent de changement dans un environnement régional et international. Je me permets de revenir sur le même exemple précédent pour élaborer la vision de notre réseau. Un engagement politique global plus poussé qui pourrait adopter le ZNLD en tant qu’objectif de développent durable peut effectivement tarder, en l’absence de l’apport de l’ensemble des parties concernées. Nous sommes l’une de ces parties ! Les médias africains ont un rôle à jouer pour concrétiser, dans le temps et dans l’espace, ces décisions politiques globales et régionales, en plus de soutenir les efforts menant à « l’Avenir que nous voulons ». Cet avenir est à soutenir en Afrique qui accueille en Septembre prochain la Cop11 de la CNULD en Namibie. Notre continent se démarque déjà grâce à son engagement politique récent pour que le ZNLD soit un objectif de développement durable au niveau régional. La Cop11 est l’occasion pour voir un tel objectif adopté par tous les pays signataires de la Convention. Encore faut-il que toutes les parties concernées y contribuent. S’ils sont bien formés et outillés, les journalistes africains peuvent pousser le débat loin. En somme, les médias peuvent faire mieux que déplorer !

L’IDÉE GERME ENTRE ALGER ET DJELFA Comment est né le concept de REJALDD ? Quel en a été le déclic ? « L’idée de ce réseau nous est venue de notre expérience sur le terrain », explique Nadia Ben Sellam. C’était lors de l’atelier régional organisé conjointement, en mai 2012, à Alger, par le CNULD et le gouvernement algérien, sur la question de la désertification, la dégradation des terres et la séche-

resse. « L’idée a mûri entre Alger et le milieu rural de Djelfa, 300 km au sud de la capitale, grâce à un encadrement intensif des experts et responsables onusiens et algériens », poursuit la présidente de REJALDD. En effet, les journalistes, ayant été initiés aux causes, aux défis globaux et locaux, ainsi qu’aux opportunités et solutions

possibles pour la lutte contre ces phénomènes qui frappent sévèrement le continent africain, ont voulu créer un réseau de journalistes africains spécialisés en la matière. « Nous avons été soulagés, à la fin de l’atelier, de voir notre recommandation favorablement soutenue par les organisateurs », nous confie Nadia Ben Sellam

L'Alger en mai 2012

Non sans une certaine pointe de fierté, Nadia Ben Sellam laisse entendre que RELALDD s'est déjà fixé des objectifs, voire plusieurs, ayant en commun d’être simples à réaliser si chacun y va de son petit coup de main. Il s'agit entre autres de : (a) Promouvoir l’information, la communication, l’éducation et la sensibilisation sur la DDTS au niveau de chaque pays signataire de la Convention CNULD et au niveau international ; (b) Accroître la couverture médiatique des défis relatifs à ces questions, ainsi que le coût de l’inaction, et mettre en lumière les bonnes pratiques de gestion durable et de préservation des terres en exploitation, ainsi que de restauration des terres dégradées ; (c) Consolider les engagements planétaires, régionaux et nationaux, qui consistent à inverser les processus de dégradation des terres et de désertification, et respecter les stratégies de résilience et d’adaptation aux changements climatiques ; (d) Changer les a priori négatifs sur les terres arides, qui possèdent de forts potentiels pour le développement et la croissance durables, en mettant en lumière les opportunités inhérentes dans la prévention de la désertification et la réhabilitation et la préservation des terres dégradées. « Au niveau du métier, nous voulons promouvoir un journalisme de qualité et développer une culture de journalisme critique et approfondi sur les questions de la DDTS et la GDT au niveau de l’Afrique », poursuit la présidente. Ce qui se fera à travers le renforcement des capacités des journalistes africains par la spécialisation, conformément aux recommandations issues de l’atelier de formation d’Alger. Le réseau aspire ainsi à jouer le rôle de relais entre les journalistes spécialisés et les rédactions moins au fait des questions de la DDTS et de la GDT.



MARKET

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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, JUNE 18, 2013 BUYING

EXCHANGE RATES EUR/USD

The Report has been prepared by Nishal Babooram

Island Premier Foreign Exchange (www.iptfx.com)

MARKET OVERVIEW OIL Good to note that U.S. oil giant Chevron says it has signed a deal with Iraq's Kurdish regional government to expand its oil exploration territory in the northern self-rule region. The Californiabased company said in a statement yesterday that it acquired the rights to hunt in the Qara Dagh exploration block, which is located southeast of the regional capital Irbil. I have no idea of the financial terms but Chevron last year became the second U.S. oil major after Exxon Mobil to sign an energy exploration deal with the Kurds, signing up for two exploration blocks north of Irbil. Iraq's central government in Baghdad has been in a long-running dispute with the Kurds over energy policy and disputed land rights. Baghdad wants to manage the country's energy resources nationwide and have the final say on energy deals……Have a good end to the week guys…

USD 1.34 is there……EUR/USD moved up yesterday, as the pair trades in the high1.33 range and having touched the USD 1.3400 as I write. After a slow start as we got back from the weekend, busy week ahead, with major releases from the Eurozone and the US. Yesterday started off well, with positive Eurozone and German ZEW Economic Sentiment releases. The German release was a notch above the estimate, while the Eurozone release beat the forecast. This was to be followed by two key releases out of the US – Building Permits and Core CPI. The G8 was also wrapping up a meeting in Northern Ireland, where discussions were held about an EU - US free trade pact. All eyes will be glued to the US Federal Reserve on Wednesday, as the FOMC releases a highly anticipated policy statement. The markets will be particularly interested in what the Fed has to say with regard to its quantitative easing program. Speculation has been growing that the Fed could scale back QE later in the year, and this has had a very strong impact on stocks, commodities and the US dollar. The Federal Reserve has repeatedly stated that it will stick with the current program until it sees an improvement in the US economy, especially in the employment market. Currently the Fed purchases USD 85 billion in assets every month. If the Fed does take action or even hint at a move to tighten QE, we can expect the dollar to move higher against the major currencies. ECB President Mario Draghi that he is open to “non-standard” monetary tools, and would consider their implementation if needed. Draghi recently said that the ECB could consider a negative deposit rate, and the euro lost ground as a result. Other nonstandard measures include long-term lending operations and modifying collateral requirements. Draghi has managed to

steer the Eurozone through the worst of the debt crisis, but the zone remains stuck in its longest recession since its creation in 1999. If the ECB does take action and introduces negative rates or other non-standard measures, I forecast a sharp reaction from EUR/USD. G8 summits are often photo-ops with little substance, as confident world leaders reiterate their commitment to take steps to improve the global economy. However, this year’s G8 meeting in Northern Ireland served more than the usual fare, as the G8 leaders used the occasion to announce the start of negotiations on a free trade agreement between the European Union and the United States.

STERLING U.K. Consumer Prices are projected to increase an annualized 2.6% in May and a faster rate of inflation may spark a nearterm rally in the British Pound as it dampens speculation for more quantitative easing. As the U.K. skirts a triple-dip recession, we should see the Bank of England (BoE) keep the Asset-Purchase Facility (APF) capped at GBP 375B, and we may see a growing number of central bank officials adopt a more hawkish tone for monetary policy as the region is expected to face above-target inflation over the policy horizon. Firms in the U.K. may raise consumer prices amid the expansion in private sector lending along with the on-going improvement in the labor market, and a marked uptick in inflation should heighten the appeal of the sterling as market participants scale back bets for additional monetary support. However, easing input costs paired with the slowdown in household spending may prompt businesses to conduct further discounts in order to draw demands, and the BoE may keep the door open to expand the balance sheet further in an effort to encourage a stronger recovery.

MARKET SHARES – TUESDAY, JUNE 18, 2013 COMPANY OFFICIAL MARKET AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT

NOMINAL

LAST CLOSING PRICE

LATEST

CHANGE

% CHANGE

VOLUME

VALUE

10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -

13.80 36.20 6.96 46.00 28.60 115.00 90.00 24.25 189.00 123.25 71.25 86.50 181.00 1.03 29.10 42.00 6.26

14.00 36.40 6.96 46.00 28.65 115.00 90.00 24.00 189.00 123.50 72.00 87.00 182.50 1.04 30.00 42.00 6.24

0.20 0.20 0.05 -0.25 0.25 0.75 0.50 1.50 0.01 0.90 -0.02

1.45 0.55 0.17 -1.03 0.20 1.05 0.58 0.83 0.97 3.09 -0.32

"1,300.00" "18,140.00" "22,100.00" "804,170.00" 200.00 "1,392.00" "5,000.00" "143,250.00" 5.00 450.00 "16,356.00" "395,199.20" "92,675.00" "17,522,489.00" "1,925.00" "237,700.00" "50,848.00" "3,653,452.50" "1,500.00" "129,900.00" 100.00 "18,250.00" "551,968.00" "569,477.04" "8,001.00" "234,439.10" "2,101.00" "13,030.26"

10.00 10.00 1.00 1.00

2.80 21.70 24.50 50.00 42.50 6.80 52.00 9.06

2.84 22.00 24.50 49.50 43.00 6.90 52.00 9.06

0.04 0.30 -0.50 0.50 0.10 -

1.43 1.38 -1.00 1.18 1.47 -

"1,147,400.00" "128,216.00" "7,200.00" "2,355.00" "47,140.00" -

"3,263,390.00" "2,820,752.00" "356,400.00" "101,265.00" "320,562.00" -

SELLING

Country

Currency

TT

DD

Notes

AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.

AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1

28.5863 29.4765 40.4467 31.6665 23.9518 23.8103 3.0084 32.4514 47.5759 30.2846

28.4242 29.2918 40.2907 31.3757 23.8077 23.6934 2.9677 32.2729 47.3975 30.1897

28.1333 29.0735 40.1334 30.9832 23.5383 23.5742 2.9129 32.0549 47.1972 30.15

TT/DD/Notes

29.8555 30.7701 41.6493 33.0706 25.0197 24.9329 3.1586 33.8518 48.9759 31.1576

GOLD COINS TUESDAY, JUNE 18, 2013 Denomination

Weight(gm)

Diameter(mm)

Price (Rs)

100 250 500 1000

3.41 8.51 17.03 34.05

16.5 22 27 32.69

5905 14355 28545 56750

MARKET ACTIVITY TUESDAY, JUNE 18, 2013 Market Capitalization

196,554,951,656.48

Total Volume Traded

945,476

Total Value Traded

29,166,960.15

TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol ASL PAD SUN RESORTS ENL COMMERCIAL INNODIS LTD

Open 90.00 82.00 29.10 21.50 48.00

Latest 95.00 85.00 30.00 22.10 49.00

MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Symbol SBM POLICY MCB NMH FINCORP

Volume 551,968 92,934 92,675 50,848 50,000

TOP GAINERS - DEM Symbol LIVESTOCK (O) UNION FLACQ LTD CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE LTD ENL INVESTMENT

Latest 21.50 6.90 2.84 22.00 43.00

MOST ACTIVE – DEM Symbol CIEL INVESTMENT SODIA CIEL TEXTILE LTD UNION FLACQ LTD EUDCOS

Open 20.50 6.80 2.80 21.70 42.50

% Change 5.56 3.66 3.09 2.79 2.08

% Change 4.88 1.47 1.43 1.38 1.18

Volume 1,147,400 163,000 128,216 47,140 10,200

DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.

Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun

RÉDACTEUR EN CHEF Rudy Veeramundar DIRECTEUR EXÉCUTIF Rajen Valayden CHEF D’ÉDITION Clency Lajoie RÉDACTION Herrsha Lutchman-Boodhun, Dorothy Bonnefemme, Jamirouddin Yeadally, Jessen Soopramanien, Leena Gooraya PHOTOGRAPHE Nicholas Larché COLLABORATEUR Jean-Luc Balancy CONCEPTION GRAPHIQUE Knivel Goonmeter, Ibrahim Atchia CHEF DE PRODUCTION Roland Nicolas Cheneya ADMINISTRATION Nishta Salandy, Essane Auleear


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CORPORATE

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THE UNSUNG HERO In May 2008, former Lehman Senior Vice President Matthew Lee wrote a letter to senior management warning that the New York securities firm may have been masking the true risks on its balance sheet. A month later, he had been ousted

M

atthew Lee, a 14-year Lehman veteran, was let go in late June 2008 amid steep losses at the firm as it tried to maneuver through the global financial crisis. Earlier that month, he had raised concerns with Lehman’s auditor, Ernst & Young, that the securities firm was temporarily moving $50 billion in assets off its balance sheet. Lehman stated that Mr. Lee was let go as part of a broader down-sizing at the firm. Mr. Lee had alleged that Lehman misled investors by using, among other things, an unusual accounting device known internally as “Repo 105″ to park assets temporarily off its balance sheet. Mr. Lee first raised concerns on May 16, 2008, when he sent a letter to senior management about his concerns over the firm’s valuations of illiquid investments and the quality of its accounting controls. In June 2008, Lehman’s board instructed Ernst & Young to investigate Mr. Lee’s allegations. An E&Y auditor team interviewed Mr. Lee on June 12, according to the bankruptcy report, at which point he raised the issue of Repo

105. Ernst & Young said that Lehman’s management investigated Mr. Lee’s allegations and informed the board that the allegations were unfounded and there were no material issues involved. Lehman filed for bankruptcy in September 2008 and its assets were sold off. The case of whether Mr. Lee was terminated as part of a broader downsizing at Lehman or whether he got the axe due

to being a whistle-blower is extremely hard to prove one way or the other. What we do know is that Lehman was fighting for their existence due to a faulty and very risky investment strategy, and attempted to cover up a portion by shifting questionable illiquid assets off its balance sheet to buy time. The “financial crisis” obviously exposed Lehman and caused them to implode and file for

bankruptcy, which created financial losses for their investors. Mathew Lee’s warning was revealed for the first time in a report by a U.S. bankruptcy-court examiner and showed that Lehman’s auditors knew of potential accounting irregularities and allegedly failed to raise the issue with Lehman’s board.


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May 18, 2008 PERSONAL AND CONFIDENTIAL BY HAND Mr. Martin Kelly, Controller Mr. Gerard Reilly, Head of Capital Markets Product Control Ms. Erin Callan, Chief Financial Officer Mr. Christopher O’Meara, Chief Risk Officer Lehman Brothers Holdings, Inc. and subsidiaries 745 7th Avenue New York, N.Y. 10019 Gentlemen and Madam: I have been employed by Lehman Brothers Holdings, Inc. and subsidiaries (the “Firm”) since May 1994, currently in the position of Senior Vice President in charge of the Firm’s consolidated and unconsolidated balance sheets of over one thousand legal entities worldwide. During my tenure with the Firm I have been a loyal and dedicated employee and always have acted in the Firm’s best interests. I have become aware of certain conduct and practices, however, that I feel compelled to bring to your attention, as required by the Firm’s Code of Ethics, as Amended February 17, 2004 (the “Code”) and which requires me, as a Firm employee, to bring to the attention of management conduct and actions on the part of the Firm that I consider to possibly constitute unethical or unlawful conduct. I therefore bring the following to your attention, as required by the Code, “to help maintain a culture of honesty and accountability”. (Code, first paragraph). The second to last section of the Code is captioned “FULL, FAIR, ACCURATE, TIMELY AND UNDERSTANDABLE DISCLOSURE”. That section provides, in relevant part, as follows: “It is crucial that all books of account, financial statements and records of the Firm reflect the underlying transactions and any disposition of assets in a full, fair, accurate and timely manner. All employees must endeavor to ensure that information in documents that Lehman Brothers files with or submits to the SEC, or otherwise disclosed to the public, is presented in a full, fair, accurate, timely and understandable manner. Additionally, each individual involved in the preparation of the Firm’s financial statements must prepare those statements in accordance with Generally Accepted Accounting Principles, consistently applied, and any other applicable accounting standards and rules so that the financial statements present fairly, in all material respects, the financial position, results of operations and cash flows of the Firm. Furthermore, it is critically important that financial statements and related disclosures be free of material errors. Employees and directors are prohibited from knowingly making or causing others to make a mate-

The study of history and the eventual collapse of Lehman Brothers, will help us learn some mistakes made by Lehman Brothers. This might enable us to be very keen in future. We should be watchful not to repeat such mistakes because it may lead to other problems such as global crisis. If we are keen we might under-

Lee’s letter

Here is the letter that placed the little-known Lehman executive at the centre of allegations that Lehman manipulated its numbers and misled investors: rially misleading, incomplete or false statement to an accountant or an attorney in connection with an audit or any filing with any governmental or regulatory entity. In that connection, no individual, or any person acting under his or her direction, shall directly or indirectly take any action to coerce, manipulate, mislead or fraudulently influence any of the Firm’s internal auditors or independent auditors if he or she knows (or should know) that his or her actions, if successful, could result in rendering the Firm’s financial statements materially misleading”. In the course of performing my duties for the Firm, I have reason to believe that certain conduct on the part of senior management of the Firm may be in violation of the Code. The following is a summary of the conduct I believe may violate the Code and which I feel compelled, by the terms of the Code, to bring to your attention. 1. Senior Firm management manages its balance sheet assets on a daily basis. On the last day of each month, the books and records of the Firm contain approximately five (5) billion dollars of net assets in excess of what is managed on the last day of the month. I believe this pattern indicates that the Firm’s senior management is not in sufficient control of its assets to be able to establish that its financial statements are presented to the public and governmental agencies in a “full, fair accurate and timely manner”. In my opinion, respectfully submitted, I believe the result is that at the end of each month, there could be approximately five (5) billion dollars of assets subject to a potential writeoff. I believe it will take a significant investment of personnel and better control systems to adequately identify and quantify these discrepancies but, at the minimum, I believe the manner in which the Firm is reporting these assets is potentially misleading to the public and various governmental agencies. If so, I believe the Firm may be in violation of the Code. 2. The Firm has an established practice of substantiating each balance sheet account for each of its worldwide legal entities on a quarterly basis. While substantiation is somewhat subjective, it appears to me that the Code as well as Generally Accepted Accounting Principles require the Firm to support the net dollar amount in an account balance in a meaningful way supporting the Firm’s stated pol-

QUICK VIEW : Managerial oversight

stand that this was the largest failure of an investment bank since Drixel Burnham Lambert collapsed amid fraud allegations 18 years prior. Claims from all over suggested that good system to monitor activities of its executive committee should have

been put in place. This could have involved critical auditing of the books of accounts to assess the true position of the firm. This might have helped come up with solutions for the deteriorating financial position. For instance, a report by the

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icy of “full, fair, accurate and timely manner” valuation. The Firm has tens of billions of dollars of unsubstantiated balances, which may or may not be “bad” or non-performing assets or real liabilities. In any event, the Firm’s senior management may not be in a position to know whether all of these accounts are, in fact, described in a “full, fair, accurate and timely” manner, as required by the Code. I believe the Firm needs to make an additional investment in personnel and systems to adequately address this fundamental flaw. 3. The Firm has tens of billions of dollar of inventory that it probably cannot buy or sell in any recognized market, at the currently recorded current market values, particularly when dealing in assets of this nature in the volume and size as the positions the Firm holds. I do not believe the manner in which the Firm values that inventory is fully realistic or reasonable. 4. I do not believe the Firm has invested sufficiently in the required and reasonably necessary financial systems and personnel to cope with this increased balance sheet, specifically in light of the increased number of accounts, dollar equivalent balances and global entities, which have been created by or absorbed within the Firm as a result of the Firm’s rapid growth since the Firm became a publicly traded company in 1994. 5. Based upon my experience and the years I have worked for the Firm, I do not believe there is sufficient knowledgeable management in place in the Mumbai, India Finance functions and department. There is a very real possibility of a potential misstatement of material facts being efficiently distributed by that office. 6. Finally, based upon my personal observations over the past years, certain senior level internal audit personnel do not have the professional expertise to properly exercise the audit functions they are entrusted to manage, all of which have become increasingly complex as the Firm has undergone rapid growth in the international marketplace. I provide these observations to you with the knowledge that all of us at the Firm are entrusted to observe and respect the Code. I would be happy to discuss any details regarding the foregoing with senior management but I felt compelled, both morally and legally, to bring these issues to your attention. These are, indeed, turbulent times in the economic world and demand, more than ever, our adherence and respect of the Code so that the Firm may continue to enjoy the investing public’s trust and confidence in us. Very truly yours, MATTHEW LEE cc: Erwin J. Shustak, Esq

court appointed examiner did indicate that Lehman executives regularly used cosmetic accounting gimmicks at the end of each quarter to make its finances appear less shaky than they really were. This is accounting malpractice as it could have attracted investors basing on wrong information. Such misleading in-

formation could have been revealed if a good system to doctor books of accounts were put in place. Also good scrutiny into its investment could have detected how management had made a lot of investment in the subprime mortgage market which is risky for any lender firm.


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PSYCHO

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SOCIÉTÉ

QUAND LE BOSS EST UNE FEMME

Etre une femme qui dirige des hommes dans de grands projets professionnels n’est plus rarissime. Ce qui perdure pourtant, ce sont les nombreuses représentations que la société pose sur ces femmes à pouvoir, à Maurice comme dans le reste du monde

D FANNY BAUER-MOTTI Directrice de Think&BE Ltd Psychologue, psychanalyste ● Spécialiste de l’individu au cœur des fonctionnements d’entreprise ● Coach professionnel et privé ● ●

Tel : 403 4414 Mob : 478 5778 Email : fannybauermotti@gmail.com

ans notre travail, dans le cadre de nos fonctions professionnelles, prévalent sur toutes nos capacités à produire les tâches attendues. C’est le propre de la sphère professionnelle. Nous sommes jugés en fonction du travail que nous fournissons. L’idée est là, mais dans la réalité des faits, un panel de critères entre en compte dans le jugement de nos collaborateurs, employés et dirigeants. Un des premiers, c’est l’appartenance sexuelle. Nous sommes considérés relativement à toutes les représentations sociales que notre société nourrit. Une société foncièrement patriarcale. « Je n’aime pas être dirigé par une femme, elles sont beaucoup plus strictes. » « Les femmes à la tête des grands business sont moins performantes, elles sont trop guidées par les émotions. » « Je me demande ce qu’elle a dû faire pour obtenir ce poste-là. » Ces phrases toutes faites, nous les avons tous entendues un jour ou l’autre, parfois même prononcées. Au-delà de tout stéréotype, il y a un constat : être dirigé par une femme, cela ne va pas de soi au contraire d’un homme, et ce, que nous soyons nousmêmes homme ou femme.

Nos croyances forgent notre approche de la vie. Pourtant, elles sont souvent tissées avec leur lot de stéréotypes, d’éléments faussés, transmis par l’éducation, le monde social, la communauté d’appartenance

STÉRÉOTYPE ET SOCIÉTÉ Notre image du monde, la manière dont nous abordons une situation, un concept ou une idée, prend toujours source dans notre système de croyances. « Cette base de données » intellectuelle, nous nous la constituons depuis notre plus tendre enfance. Et elle évolue en fonction des événements que nous rencontrons sur notre chemin. Nos croyances, donc, forgent notre approche de la vie. Pourtant, elles sont souvent tissées avec leur lot de stéréotypes, d’éléments faussés, transmis par l’éducation, le monde social, la communauté d’appartenance. Dans notre société mauricienne, patriarcale de surcroît, mais aussi ailleurs dans le monde, l’une des données fondamentales dans nos jugements sur autrui est la différence des sexes. Force est de constater que nos attentes ne sont pas semblables en ce qui concerne un homme ou une femme, et cette certitude prend tout son sens dans le cadre du travail. Si, de plus en plus, la vision d’une femme qui dirige est admise, c’est dans la mesure où on lui reconnaît la possibilité d’être plus à même de gérer le côté relationnel. Pourtant, au-dessus d’elle, se


PSYCHO

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tient une lourde épée de Damoclès : celle de ne pas savoir diriger comme un homme. Etre une femme qui dirige des hommes, qui traite de près ou de loin avec le monde des affaires, se prête toujours à la comparaison aux repères masculins. On l’analysera, on la repérera comparativement à un homme. Comme si, malgré le temps passant, l’homme restait immuablement le repère de l’univers professionnel. Du moins du côté opérationnel, car notre société tend à présent à accorder de l’importance à l’aspect relationnel, variable-clef dans la bonne marche d’une entreprise. Tous s’accordent ainsi à dire qu’une femme est plus à l’aise dans la médiation, dans la prise en compte d’autrui. C’est donc toujours en fonction de repères sexués que la femme a réussi à se faire une place dans la haute hiérarchie, car on l’estime a priori plus douce, plus empathique, plus solidaire qu’un homme. En comparaison donc, et détentrice de valeurs recherchées par les entreprises actuellement. Cela contribue à notre repérage des normes sociétales. Un homme sait diriger, être ferme, autoritaire. Une femme sait être douce, conciliante, gentille, et si elle ne l’est pas, elle est masculine. Ces stéréotypes, malgré la modernisation de la société et l’égalité des sexes recherchée, sont toujours d’actualité. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont pas issus uniquement des cerveaux masculins. Les femmes y contribuent, les alimentent et les cultivent, par répétition des schémas ancestraux, dans une forme d’automatisme. C’est cet automatisme qui conduit les jeunes gens à ce que spontanément les filles s’orientent vers certains métiers et les garçons vers d’autres. C’est cet automatisme que brisent les femmes qui se tournent vers des métiers ou des fonctions professionnelles jusque-là foncièrement masculines. LES FEMMES SONT LEURS PROPRES ENNEMIES « Les femmes haut placées sont beaucoup plus dures que les hommes. » C’est le constat que font bon nombre de Mauriciens et Mauriciennes. Une réalité qui s’expliquerait par le fait que ces femmes qui managent, dirigent et commandent, se sentent sous surveillance et jugent avoir toujours plus à prouver que les hommes, surtout dans notre société patriarcale. Ahmed Al Motamassik, sociologue marocain spécialiste de la place des femmes au travail, explique que dans les grands principes, il n’y aurait pas de véritable différence entre un patron homme ou femme sur le plan du travail. Par contre, il part du constat que la femme patron sait qu’elle est « sous surveillance ». Dès lors, elle devient plus exigeante visà-vis d’elle-même et de ses collaborateurs (hommes et femmes) et se montre très stricte sur les exigences de travail et le rendement. En somme, elle demande toujours plus pour éviter tout échec. Ce mécanisme psychique est mal accepté par ceux qui travaillent avec elle, car elle est

ON NE NAÎT PAS FEMME OU HOMME, ON LE DEVIENT Au cœur des représentations sociales, il y a ce que la société et l’éducation nous ont appris, bâtissant notre identité sexuée. Depuis notre plus jeune âge, en marge de la génétique, nous sommes séparés de l’autre sexe par une série de critères. Nos jouets, nos vêtements et les attentes des parents sont autant de variables qui nous ont fait grandir homme ou femme. Si notre différenciation sexuelle est avant tout chromosomique, notre place dans la société est avant tout culturelle. Petite, on vous a offert des poupées et vous vous êtes imaginée maman. Petit, on vous a offert des voitures miniatures et vous vous êtes imaginé sur les routes avec votre grosse cylindrée. Si, par malheur, le petit garçon que vous étiez avait joué avec des poupées, vous auriez essuyé de drôles de regards. Si d’aventure, vous, petite fille, vous aviez apprécié les jeux de voitures ou de combat, cela aurait étonné. Eh oui, on nous apprend depuis petit la place des sexes et nous continuons, génération après génération, à la transmettre. Ce qui explique aussi pourquoi, dans nos professions, nous continuons à voir des hommes ou des femmes avant de voir des professionnels.

perçue comme dirigiste à l’excès. Les femmes seraient donc les premières à adapter leur type de management en fonction des attentes et des pressions psychiques qu’elles subissent. « Je me sens très seule dans ma fonction et avec toujours beaucoup à prouver du fait que je suis une femme », témoigne cette directrice des ressources humaines. « J’ai monté ma propre compagnie et je voyage souvent en dehors de Maurice. La plupart de mes collaborateurs sont des hommes. Je dois toujours me positionner face à eux, sinon il y a les mêmes réactions : ils ne me prennent pas au sérieux ou ils cherchent à me séduire », explique cette jeune directrice offshore. « Je dois toujours prouver que je mérite ma place », témoigne ce manager général d’une société de consulting. « Sinon je sens que la question du comment j’en suis arrivée là est toujours présente, question que l’on ne se pose pas vraiment pour les hommes. Lorsque je suis devenue Senior Manager, j’ai eu à changer de comportement, à apprendre à être chef. Les modèles que j’avais étaient masculins, c’est donc comme ça que je me suis située. On me disait même masculine. » On le voit bien à travers ces différents témoignages : si être femme patron est de plus en plus répandu, c’est souvent et toujours parmi les hommes qu’elle officie. Que ce soit dans les yeux de ceux qu’elle dirige ou dans sa propre représentation de ses fonctions, être boss au féminin demande un positionnement réfléchi, au risque d’être jugée pour ce que l’on donne à voir et non ce que l’on est. Double combat donc, pour une femme cadre, que de se situer, professionnellement parlant, dans ses rapports

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aux collaborateurs et à la réalité qu’une hiérarchie exige. Encore plus lorsque les modèles médiatisés par notre société sont dans la plus grande part masculins, indiquant de ce fait une forme de voie à suivre pour réussir. JUSTE UN CHEF Le premier pas pour avancer différemment est de ne pas chercher à imiter un modèle dans sa façon de diriger, encore moins un modèle repérable comme masculin ou féminin. Avant d’être homme ou femme, vous êtes chef. Vos fonctions, compétences et capacités sont avant tout intellectuelles et de l’ordre des méthodes et de la rigueur, en rien en lien avec votre appartenance d’homme ou femme. Et n’oubliez jamais ceci : un patron c’est comme une planche de Rorschach ; vous savez, ces planches de taches d’encre, outil clinique de l'évaluation psychologique. Les sujets passant le test se projettent au travers des taches d’encre, manifestant ainsi ce qu’ils ont à l’intérieur d’eux. Pour vous, derrière votre bureau, c’est pareil : vos employés et collaborateurs, ne vous connaissant pas profondément, projettent sur vous ce qu’ils ont en eux en termes de représentation sociale. Etre le plus neutre possible, insaisissable, assure la possibilité de relations horsstéréotype. Pour les autres, vous tous qui constituez l’univers professionnel actuel, méfiez-vous de vos jugements sur vos collègues, votre boss, vos employés, car il se peut que dans votre regard se dissimulent ces fameux préjugés qui, parfois, nous font effectivement faire les mauvais choix de stratégie ou de relationnel.


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GROS PLAN

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COUPE DU MONDE 2014

La MCB enverra 32 Mauriciens au Brésil

L

a Mauritius Commercial Bank (MCB) s’est associée au plus grand événement sportif de la planète en devenant la Banque mauricienne officielle de la Coupe du Monde de la FIFA 2014, en association avec Visa. Le coup d’envoi de ce partenariat a été donné jeudi dernier, à la succursale d'Ebène. Point d'orgue de la soirée : l'annonce que 32 gagnants de différentes promotions et événements organisés par la banque iront au pays de la samba avec un package complet comprenant des billets d’avion, des billets pour assister aux matches, l’hébergement et les transferts. « En tant que fervent supporteur du sport, et ce à tous les niveaux durant les 175 dernières années, nous sommes ravis d’être associés, encore une fois, à la

Thierry Château remporte le prix ADELF-AMOPA

FIERTÉ. Thierry Château (à droite), remettant un exemplaire de son livre à Jean-François Dobelle, ambassadeur de France à Maurice

Coupe du Monde de la FIFA. Nous saisirons cette chance d’emmener Maurice au plus grand événement mondial et de le célébrer, avec le reste du monde, à travers la langue uni-

DEPUIS LE samedi 15 juin, Maurice accueille trois voiliers hollandais. Partis de la ville de Rotterdam, l’Europa (1911), l’Oosterschelde (1917) et le Tecla (1915) font escale chez nous dans le cadre de leur traversée autour du monde et resteront jusqu'au jeudi 20 juin. Ils reprendront ensuite leur route vers l'Australie, où s'achèvera leur périple en novembre prochain. C'est au son des cornemuses et devant une foule venue les saluer que les voiliers ont fait leur entrée, samedi, dans la Marina du Caudan. A leur bord se trouvaient les membres d’équipage, ainsi que plusieurs touristes qui ont l'opportunité de découvrir les routes maritimes des explorateurs néerlandais du XVIe siècle. En effet, les trois 'Dutch Tall Ships' embar-

verselle qu’est le football », a déclaré Pierre-Guy Noël, Chief Executive Group. La MCB lancera ainsi une série d’offres spéciales et organisera des événements qui au-

VOILIERS EN VUE

ront pour but d’amener l’ambiance à son paroxysme jusqu’à la finale de la Coupe du Monde, qui se déroulera au stade mythique de Maracana, à Rio de Janeiro.

quent à chaque escale des passagers de toutes les nationalités. Les Mauriciens ont non seulement l’occasion de visiter ces voiliers, mais des forfaits spéciaux sont proposés à ceux qui souhaitent naviguer à leur bord. Le trajet Maurice- Réunion à bord de l’Europa et de l'Oosterchelde, du 19 au 23 juin, est ainsi à 280 euros, alors que celui reliant Port-Louis et Grand-Port, sur le Tecla, du 19 juin à 15 heures au 20 juin à 14 heures, est à 100 euros. A noter également que dans le cadre de cette visite et afin de commémorer l’arrivée des premiers Hollandais à Maurice, il y a de cela 415 ans, l’Office du Tourisme organise une semaine hollandaise qui prendra fin demain.

Africa Training Institute up and running THE IMF’S Africa Training Institute started operations yesterday, welcoming 28 participants from sub-Saharan Africa to its first training course in Pointe aux Piments. The two-week course is focused on Economic Issues in Regional Integration. The Africa Training Institute plans to train over 200 officials per year through eight two-week courses. It's key objective is to contribute to improved macroeconomic and financial policies through high-quality training, which would ultimately support sus-

tainable economic growth and poverty reduction in sub-Saharan Africa. “We hope that in the period ahead, the Africa Training Institute will become a leading regional institution in training on macro-economic policymaking, public finance, exchange rate and monetary policies, economic integration and financial sector issues. We will also work to ensure that our training is closely integrated with the activities of the IMF’s Regional Technical Assistance Centers in Africa,” IMF representative Vitaliy Kra-

marenko said at the opening session. The IMF offers technical assistance and training to member countries in addition to economic and financial surveillance, and lending operations. The IMF’s technical assistance helps member countries develop more effective institutions, legal frameworks and policies to promote economic stability and growth, while training strengthens the capacity of member countries’ officials to analyze economic developments and formulate and implement effective policies.

C'EST LA première fois qu'un Mauricien obtient le premier prix ADELF-AMOPA. Thierry Château, grâce à « Citoyens du Monde – les Mauriciens sont des gens comme les autres », a en effet été plebiscité, en France, par l’association des écrivains de langue française et l’association des membres de l’Ordre des Palmes académiques. Publié par Osman Publishing, ce livre est un essai d'une soixantaine de pages traitant de la problématique identitaire au sein de la société mauricienne et des questions y relatives, telles que la créolité, la mauricianité, le « communalisme » et le repli identitaire. L'ouvrage, qui est en vente à Rs 450 en librairie et dans les grandes surfaces, est le cinquième de Thierry Château après Cité Taule, Motorcycle Man, Porlwi Fam Nwar et Février noir. Ancien journaliste, ce dernier est aujourd'hui conseiller du ministre des Finances.

Ethiopia to host AGOA Forum

ETHIOPIA WILL host the 2013 U.S.-Sub-Saharan Africa Trade and Economic Cooperation (AGOA) Forum, due to start on August 12. The theme will be “Sustainable Transformation through Trade and Technology” and the Ministerial-level event will include a high level dialogue on the future of U.S.Africa trade and economic cooperation. The Forum will be preceded by private sector and civil society programs, as well as a program arranged by the Ethiopian African Women’s Entrepreneurship Program (AWEP) on August 10-11. The Corporate Council on Africa (CCA), in collaboration with the Ethiopian Chambers of Commerce and Sectoral Associations (ECCSA), will also organize a U.S. -sub-Saharan Africa Trade Exhibition, to run concurrent with the Forum events.


MERCREDI 19 JUIN 2013 EDITION 134 | CAPITAL

WIDE ANGLE

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La nouvelle équipe dirigeante de l'AHRIM

L’AHRIM A QUARANTE ANS François Eynaud s'est vu confier un deuxième mandat à la présidence de l'Association des hôteliers et restaurateurs de l'île Maurice (AHRIM). Son élection a eu lieu lundi soir lors de la 40e assemblée générale de l'association, au Club Med, à Albion. François Eynaud, qui est Chief Executive Officer de Veranda Leisure & Hospitality, a encouragé les membres de l'association à s'investir davantage dans l'association, car « le dynamisme d'une association étant proportionnel à la participation active de ses membres ». Au-delà de la célébration de cet anniversaire, l'AHRIM entend « se remettre en question, moderniser son fonctionnement afin de s'adapter à l'environnement changeant et de contribuer de manière encore plus efficace à la sortie de crise et au développement de l'industrie », a déclaré François Eynaud

Monsieur et Madame Li Piang Nam du restaurant Chez Manuel

Jocelyn Kwok, CEO de l'AHRIM, à droite, en compagnie de Denis et Isabelle Pilot

Bruno Lebreux, directeur général de Concorde Travel & Tours, Michael Sik Yuen, ministre du Tourisme, Sanjiv Ramdanee, Executive Director de Maradiva et Clifford Ng d'Océan Villa

Andrew Milton et Gert Puchtler de Constance Hotels entourant Gregory de Clerck de Starwood

François Eynaud, avec le ministre Michael Sik Yuen et Josette Marchal Vexlard, directrice de Les Lataniers Bleus

Daniel Jhumun HR Manager chez Four Seasons Resort, Michael Munso, HR Manager de Constance Belle Mare Plage, Didier Jardin, Resort Manager de Four Seasons Resort et Dominique Bauda, HR Manager chez Preskil Beach Resort

Paula Alleaume, de Corsair International, Marjory Chenel de Villa Salines et Geneviève Dardanne de Chalet en Champagne



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