DOMAINE DES ALIZÉES VENT NOUVEAU SUR L’IMMOBILIER
Ouvert depuis février, le Domaine des Alizées Club & Spa, nouveau projet immobilier du Groupe Evaco, a été officiellement inauguré vendredi dernier, lors d'une cérémonie haut en couleurs
Edition 138 – Mercredi 17 juillet 2013
LA DIFFÉRENCE, C’EST LE CONTENU
TARUN GHULATI
Votre hebdomadaire à Rs 15
AFFAIRE SNOWDEN
GROUP PRESIDENT AND CEO OF BRAMER CORPORATION LIMITED
MAURICE OFFRE-T-ELLE L’ASILE POLITIQUE ?
“MISINFORMATION IS DANGEROUS...”
Sur la scène internationale, l'affaire Edward Snowden défraie la chronique depuis quelque temps, surtout que les multiples demandes d’asile de l’intéressé ont mis sur le tapis cet épineux problème diplomatique. Capital s’est posé la question : si celui qui est recherché pour espionnage par les États-Unis faisait parvenir une demande d'asile à Maurice, pourrions-nous le lui offrir ?
Pioneer of Islamic Banking, nominated at the African Banker Awards for Financial Inclusion, Bramer Bank is on the march, states Group President and CEO of Bramer Banking Corporation Limited. For him, it is of the utmost importance that analysts don’t mislead the market...
EXCLUSIF
ALLEGATION DE CORRUPTION DANS LE JUDICIAIRE
LA VERSION DE
MICHEL LEE SHIM En attendant, qu'il débarque à Maurice lundi, celui dont le nom est cité comme étant le cerveau dans le plus gros scandale dans le judiciaire, a répondu aux questions de Capital par téléphone. Actuellement en Angleterre, il explique sa relation avec Paul Fook Yune, le bookmaker ‘dénonciateur’ et son rôle au sein de Sport Data Feed
DOSSIER
LES EXPERTS DE LA COM Pages 13 - 19
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ACTA PUBLICA
MERCREDI 17 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 138
PRIVY COUNCIL
La MCB devra payer 60% des frais d’appel de Robert Lesage Après le jugement rendu en décembre dernier en faveur de l’ancien Chief Manager de la MCB, le conseil privé a décidé que la banque commerciale devra payer une partie des frais d’appel de Robert Lesage
L
a Mauritius Commercial Bank (MCB) aura à payer 60% des frais encourus par Robert Lesage pour son recours au Privy Council. Telle est la décision rendue le 10 juin dernier, par le Judicial Committee du conseil privé. Il s'agit d'un deuxième revers en quelques mois pour la banque commerciale, après le jugement rendu, le 20 décembre 2012, par l'ultime instance d'appel britannique. Le Privy Council avait en effet annulé le jugement rendu en cour commerciale, le 20 juin 2010, par les juges Paul Lam Shan Leen et Nirmala Devat, dans l'affaire opposant la MCB aux co-défendeurs Teeren Appasamy, sa fille Sandira Appasamy, et Robert Lesage, ancien Chief Manager de la banque. Il leur était
reproché d'avoir détourné une somme de Rs 600 millions du National Pension Fund (NPF) placés à la MCB. Suite au jugement rendu en cour commerciale, Robert Lesage a été condamné à dédommager la MCB à hauteur de Rs 600 millions. Celui-ci, qui estime que les arguments de la défense n'ont pu être présentés dans les meilleures conditions, décide alors d'avoir recours au Privy Council. Le jugement rendu par cette instance en décembre dernier valide cet argument, le panel de juges notant, entre autres, la perception de parti pris, ainsi que l'agressivité des juges envers l'avocat de la défense, Me Ashley Hurhangee. « Counsel was not given an opportunity to develop his reasons for needing more time
to prepare. One has the distinct impression that the court had lost patience with Mr Hurhangee and that he was rather dragooned into accepting that he must proceed the following morning... He ought at least to have been given the chance to express his reasons for needing more time than the court was prepared to allow », peut-on lire dans le jugement. Les Lords Walker, Hale, Mance, Kerr et Sumption décident donc d'annuler le jugement dontre les défendeurs et d'ordonner un nouveau procès. La MCB a par la suite entré une nouvelle affaire en cour, qui sera appelée, le 24 juillet prochain, devant les juges Ashraf Caunhye et David Chan Kan Cheong.
GENS D’AFFAIRES ET TOURISTES PAKISTANAIS DÉBARQUENT EN AOÛT Une cinquantaine de Pakistanais, gens d'affaires et touristes confondus, fouleront le sol mauricien en août. C'est ce qu'a déclaré le haut-commissaire du Pakistan à Maurice, Ulfat Hussain, à Capital, mardi ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
LE BUREAU du haut commissariat du Pakistan présentait hier à la presse, au siège de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI), l'Expo Pakistan 2013. Cette manifestation annuelle qui se tient au Karachi, capitale du Pakistan, est considérée comme étant le plus grand salon d'exposition au Pakistan, mettant en valeur la plus grande collection de marchandise d'exportation et de services du pays. Cette plateforme est aussi utilisée par des exposants des pays voisins et étrangers pour lancer leurs produits. Six Mauriciens avaient participé au salon l'année dernière. « We are going to have a first batch of at least 50 businessmen and tourists from Pakistan who will come for a business prospection visit in Mauritius as well as to relax and enjoy the facilities that the island offers », a déclaré le haut-commissaire du Pakistan. Cette visite, estime Ulfat Hussain, sera très bénéfique pour Maurice, car les hommes d'affaires pakistanais auront l'occasion de visiter le pays et les commerces pour aller ensuite vanter la destination ainsi que les facilités qu'accorde le gouvernement aux investisseurs étrangers. « We want our Pakistanis people to come to visit the island be it for business or for leisure but I must admit that there is one hurdle which is the high air fares that are making Pakistanis reluctant about chosing Mauritius as a destination. So we have initiated discussions with local authorities to see what can be done prior to the air fares », explique le représentant du Pakistan. Le président du Mauritius-Pakistan Joint Business
AFFAIRES. Le haut-commissaire du Pakistan, Ulfat Hussain compte favoriser l’échange commercial entre Maurice et son pays
Council, Shehzad Ahmed, a pour sa part trouvé positif le rôle que joue le Preferential Trade Agreement (PTA) depuis son implémentation en 2007. Il a également souligné l'importance des accords signés entre la JBC et la MCCI en vue de consolider les relations économiques et commerciales entre les deux pays. « Le Pakistan a offert un accès de marché préférentiel à Maurice à travers le PTA sur divers produits, certains bénéficiant des réductions de tarifs jusqu'à 100% comparé au taux normal qui varie entre 10 et 25% », devait faire ressortir le le président du JBC. Maurice a importé pour Rs 1,1 miliard de marchandises du Pakistan, en 2012.
DEUX NOUVEAUX ACTEURS SUR LA BOURSE Depuis quelque temps, la Stock Exchange of Mauritius (SEM) est en effervescence. Elle accueillera, le 26 juillet prochain, deux nouveaux venus, à savoir NewGold Issuer Limited et Colina Holdings Ltd LE 26 juillet verra l'introduction de deux nouvelles compagnies en Bourse. Il s'agit de NewGold Issuer Limited et Colina Holdings Ltd. La Stock Exchange of Mauritius (SEM) a approuvé leurs dossiers la semaine dernière. NewGold proposera 400 000 lingots d'or comme titre le premier jour des échanges. La compagnie a été incorporée en 2004 en Afrique du Sud et est listée sur la Johannesburg Stock Exchange, la Botswana Stock Exchange, la Nigeria Stock Exchange et la Ghana Stock Exchange. Selon les directeurs, « NewGold is an Exchange Traded Fund designed to track the price of gold, and creates an investment tool enabling institutional and retail investors to invest in a listed Security that is fully backed by gold bullion ». En ce qui concerne Colina Holdings, elle sera réintroduite sur la SEM. En effet, il semblerait que la compagnie était déjà cotée en Bourse en décembre de l'année dernière. Toutefois, faute d'échanges sur ses titres, elle envisage d'introduire 1 000 000 'ordinary shares' additionnelles. Colina Holdings a été incorporée en août 2012 et possède une licence de la Financial Services Commission (FSC) pour opérer en tant que GBL 1. Le principal domaine d'activités de cette compagnie est l'assurance, alors qu'elle envisage de mener des activités annexes en Afrique, notamment en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie et à Madagascar. H.L-B
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FINAL REPORT
MERCREDI 17 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 138
ALLÉGATION DE CORRUPTION DANS LE JUDICIAIRE
La version de MICHEL LEE SHIM En attendant qu'il ne débarque à Maurice lundi, celui dont le nom est cité comme étant le cerveau dans le plus gros scandale qu'a connu le judiciaire a répondu, par téléphone, aux questions de Capital. Actuellement en Angleterre, il explique sa relation avec Paul Fook Yune, le bookmaker « dénonciateur », et son rôle au sein de Sport Data Feed ▼ RUDY VEERAMUNDAR ❚ Michel Lee Shim, êtes-vous
le propriétaire de Sport Data Feed ? Il est important de faire l'historique. Sport Data Feed était représenté par la famille Poupard jusqu'en 2007. De 2008 à 2011, c'est moi qui étais le représentant officiel de la compagnie et je dois vous dire que pendant cette période, j'ai consacré beaucoup de mon temps à faire des recherches sur le 'copyright'. En 2011, j'ai pris la décision d'immigrer en Angleterre, et là, j'ai demandé à Vikash Ramjit, qui est un ami proche travaillant pour Island Prime Partners, que je pensais lui donner la responsabilité de Sport Data Feed. Il fallait quelqu'un de sérieux et de responsable, et Vikash Ramjit était la personne idéale. J'ai été bien clair. Etant donné que je n'allais pas être à Maurice, j'ai décidé de ne pas être actionnaire de la compagnie en question. Après réflexion, Vikash Ramjit a accepté ma proposition. Je dois aussi vous rappeler qu'en 2006, Monsieur Bernard Sik Yuen, qui était alors Senior Puisne Judge, avait prononcé un jugement et accordé une injonction par rapport à cette affaire de 'copyright'. C'était un peu pour que tout soit conforme et de reconnaître que le Mauritius Turf Club détient le 'copyright' sur les courses hippiques. J'avais écrit au ministre des Finances d'alors, Monsieur Rama Sithanen, pour lui faire part de mon analyse. Il était, primo, important que l'argent entre dans les caisses de l'Etat, et deuxio, il fallait assurer la sécurité des parieurs et faire en sorte qu'ils ne soient pas injustement pénalisés, et qu'une certaine partie des gains retourne dans le sport.
❚ Comment connaissez-vous
Paul Fook Yune? Lorsque j'étais devenu le président de l'Association des 'bookmakers' professionnels, Paul Fook Yune avait exprimé son intention de m'épauler, et à partir de là, nous nous sommes liés d'amitié lui et moi, ainsi que les membres de nos familles. Je vous raconte une anecdote. En 2002, le président du Gaming Board m'avait dit qu'il y avait des familles qui se révoltaient à cause des 'bookmakers' illégaux et qu'un jour, nous aurions une révolte à Maurice. Les 'bookmakers' illégaux faussaient les résultats, les parieurs perdaient beaucoup d'argent, les familles se déchiraient à cause des jeux et le gouvernement et le MTC étaient les grands perdants à cause du manque à gagner en terme de taxes. Alors j'ai réuni 18 'bookmakers', dont Paul Fook Yune, dans ma maison, et c'est là que Bet Online a pris naissance. Je me suis occupé de Bet Online avant de passer les rênes à Paul Fook Yune, en ne restant ni actionnaire, ni directeur de la compagnie. C'est la même chose pour Sport Data Feed, où je ne suis ni actionnaire, ni directeur. Nous étions côte à côte pendant 15 ans et jamais nous n'avons eu ne serait-ce qu'une petite dispute. Dans les années de braise, lorsque la police des jeux était sur la piste de Paul Fook Yune, ce dernier était chez moi. Il avait une famille sous sa responsabilité et je ne pouvais pas le laisser tomber. Il gérait son business à partir de ma maison. Si vous vous demandez ce qui a bien pu se passer depuis, je n'en ai pas moi-même la moindre idée. Paul Fook Yune est un ami et je lui donnais un coup de main sans rien demander en retour. Pour le trophée de SMS Pariaz en 2011, j'avais même
dit à Paul (Ndlr : Paul Fook Yune), de faire en sorte d'aligner ses meilleurs chevaux dans la course, parce qu'il me revenait de remettre la coupe au propriétaire gagnant. Effectivement, il a été vainqueur ce jour-là et j'étais très ému quand je lui ai tendu le trophée. ❚ Et ensuite ?
Un jour, j'ai dit à Paul Fook Yune que nous devions avoir une sérieuse conversation. Je lui ai ainsi dit que c'était dans l'intérêt du public et du gouvernement d'avoir les résultats officiels. Il devait me répondre qu'il n'y avait pas de résultats officiels. Je l'ai alors prévenu que nous allions avoir une bataille légale sur ce sujet, et qu'il reviendrait à la cour de décider ce qui était légal ou pas.
On me traite de cerveau. Je ne pense pas qu'un cerveau aurait tenté d'acheter un juge avec Rs 100 000 et il revient ensuite à l'Etat d'encourir des frais pour les torts causés aux parieurs.
❚ Quel est votre rôle au sein
de Sport Data Feed ? Comme pour Bet Online, je n'ai fait qu'aider. Sport Data Feed a fait ce qu'il fallait faire en ayant recours à la justice. J'ai aussi aidé dans ce cas. Il y a eu le jugement du Senior Puisne Judge Keshoe Persad Matadeen dans le procès de Sport Data Feed contre ASL Automatic System Ltd, alors que l'affaire de Sport Data Feed contre Play Online, qui appartient à Paul Fook Yune, a été fixée devant le juge Ashraf Caunhye. Le but de ces injonctions est d'interdire à ceux qui n'ont pas les résultats officiels d'opérer. Le procès devant le juge Caunhye a été renvoyé au 5 septembre, et voilà que j'apprends cette histoire d'allégation de corruption au sein du judiciaire. C'est malheureux que sur la base de certaines allégations, nous soyons en train de blâmer des juges. C'est maintenant que nous devons comprendre la raison pour laquelle il n'y a pas de 'bookmakers' en France. Il y a beaucoup de dégâts à travers des transaction non-officielles
❚ Et cette histoire de corrup-
tion ? Ecoutez, ces histoires de mails ne tiennent pas la route ! Tantôt Rs 300 000, tantôt Rs 30 000... La question à se poser est à qui profite le crime ? Le scénario est clair. Face aux accusations qui traînent, il se pourrait que le juge Cauhnye se retrouve dans une situation où il doit 'step down'. On va placer tous les directeurs de Sport Data Feed en détention. La question fondamentale est la suivante : Que se passe-t-il pour le procès? Nous ne pouvons pas prendre les mails de Fook Yune et venir les balancer comme parole d'évangile en cour suprême. Nous sommes en train de ternir l'image de la justice. Je tiens à prévenir : faites attention à ce que vous faites ! Je suis victime de 'hacking' et je dois changer mon mot de passe trois ou quatre fois par jour. Nous voulons que l'offshore et l'e-banking deviennent le fonds de commerce de Maurice, alors nous devons faire très
attention. Je suis convaincu que nous allons tirer de grandes leçons de cette affaire. Je ne peux pas vous en dire plus à ce stade... J'ai pourtant bien de choses à dire à la police mauricienne. Mon mail a été 'hacked' et je suis certain qu'il y aura d'autres manipulations avant qu'elles finissent dans la presse. Pour une histoire de quelques gifles, on parle d'arrangement avec une somme de plus de Rs 1 million, et maintenant on veut faire croire que pour corrompre dans le judiciaire, il ne faudrait que Rs 30 000 à Rs 100 000. C'est difficile à avaler. On me traite de cerveau. Je ne pense pas qu'un cerveau aurait tenté d'acheter un juge avec Rs 100 000. ❚ Quand venez-vous à Mau-
rice ? Je prends l'avion et je viens directement aux casernes centrales lundi. J'ai bien de choses à dire. Je termine en vous disant que les 'bookmakers' ne sont pas forts à Maurice, ils sont super puissants. Je n'accuse personne et tout ce que je dis est sans préjudice.
ACTA PUBLICA
MERCREDI 17 JUILLET 2013 EDITION 138 | CAPITAL
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ME URMILA BOOLELL, PRÉSIDENTE DU BAR COUNCIL
« Quelques brebis galeuses ne peuvent représenter l’ensemble du judiciaire » La présidente du Bar Council ne trouverait rien à redire si, demain, agissant sur des accusations fondées sur des faits vérifiables, la police procédait à l'arrestation d'un juge. Elle fait également des propositions pour consolider le système ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
L
e judiciaire est actuellement ébranlé par une affaire de corruption alléguée, sur la base d'une accusation. Ne faut-il pas s'en inquiéter ? N'importe qui, demain, peut porter une accusation contre un juge et celui-ci soit arrêté... Personne n’est au-dessus de la loi – même pas un juge!! Cependant, il est vrai qu’un juge est plus vulnérable que toute autre personne en ce qu’il s’agit des accusations de malversation professionnelle ou de trafic d’influence pour la simple raison que son autorité et le respect y attenant, dépendent de la perception de son intégrité totale. Dans ce sens, il faut faire attention à ne pas se laisser emporter par des allégations frivoles ou des dénonciations potentiellement mensongères, car du moment qu’elles commencent à circuler, elles entament le fondement même de toute l’institution du judiciaire – et les conséquences risquent de ne pas être réversibles. Ceci étant, si suite à une accusation fondée sur des faits vérifiables, les autorités policières décident de procéder à l’arrestation d’un juge, je ne trouverai rien à redire.
❚ Peut-on dire que l'image et l'intégrité du judi-
ciaire ont pris un sale coup par cette affaire ? Quelques brebis galeuses ne peuvent pas représenter l’ensemble du judiciaire et de la profession légale. Il serait injuste et dangereux de remettre en question le fonctionnement de toute une institution simplement à cause du comportement irresponsable de quelques-uns. Je pense cependant, qu’un problème de l’envergure de celui que nous venons de témoigner, demande une remise
▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
NAVIN RAMGOOLAM, AU PARLEMENT, HIER
“POSSIBLE ABUSES or corrupt practices by individual officers do not reflect lack of integrity on the part of an institution” a précisé, hier, Navin Ramgoolam, répondant à une interpellation du leader de l'opposition. Le Premier ministre en a profité, comme il le fait à chaque occasion qui lui est donnée, pour rassurer de l'indépendance et l'impartialité du judiciaire. Cette affaire a éclaté quand Paul Foo Kune, directeur de Play Online Ltd et de Bet Online Ltd, a formulé de graves allégations concernant la falsification de certains documents juridiques dans le cadre de procès qui opposent deux compagnies, engagées dans des paris sur des matchs de football
européen. Six personnes ont été arretées jusqu'à présent, a précisé Navin Ramgoolam. Une charge provisoire de 'conspiracy' a été retenue contre elles. Parmi les présumés accusés, se trouvent deux secrétaires de juges et deux hommes de loi (avocat et avoué). Selon l'accusateur Paul Foo Kune, certains protagonistes, y compris les secrétaires de juges, auraient échangé des courriels électroniques afin de 'allegedly conspired with a view to obtaining a Court judgment in favour of Sports Data Feed Ltd by offering a certain amount of money to the Secretary of a Judge' a déclaré Navin Ramgoolam à la Chambre hier.
en question sérieuse quant à la façon dont certaines procédures sont appliquées. Certaines questions se posent et méritent des réponses: comment se fait-il qu’un secrétaire de juge puisse s’arroger tant de pouvoirs ? Pourquoi ne peut-on pas s’assurer des limites administratives dans lesquelles un secrétaire de juge doit opérer ? Comment peut-on faciliter la communication entre les juges et les hommes de loi pour s’assurer que le message qui passe soit effectivement celui transmis par le juge ? Pourquoi ne peut-on pas faire une rotation de secrétaires de juges affectés aux différents juges ? ❚ Mais la perception, vous en conviendrez, est
tenace. Que devrait ou pourrait faire le judiciaire pour maintenir et améliorer son image d'intégrité auprès du public ? Le judiciaire est une institution qui ne peut communiquer directement avec le justiciable ou le public en général, car il se doit de préserver et maintenir un droit de réserve. Je me souviens du temps où les juges de la cour suprême refusaient des invitations sociales et mêmes familiales, sous prétexte qu’ils ne devaient pas être aperçus en public dans des situations qui pourraient porter atteinte à leur impartialité. Ce temps est révolu, et par conséquent, les juges sont devenus plus accessibles. Dans une telle situation, il n’est possible de renverser une perception que par un comportement qui accompagne le message que l’on veut passer. Ainsi, il incombera à chaque juge le devoir de se montrer au-dessus de tout reproche et d’établir la ligne de conduite qu’il jugera la plus correcte pour ne pas mettre en doute son intégrité et sa rectitude.
“OUR JUDICIARY, BEDROCK OF OUR DEMOCRACY”
INTEGRITE. Navin Ramgoolam a défendu la réputation du judiciaire
A l'heure des questions supplémentaires, Alan Ganoo a parlé de “unusual situation”, la
police devant enquêter sur le judiciaire. Le leader de l'opposition voulait avoir l'assurance
que l'enquête sera diligentée 'in a fair manner'. Ce à quoi le chef du gouvernement a souligné qu'il faut qu'il y ait une autorité compétente qui supervise toutes les enquêtes, tout en précisant qu'il a eu des consultations avec les responsables du Serious Fraud Office de Londres. Comment se fait-il qu'un 'declarant' soit en possession de courriels électroniques, s'interroge le leader de l'opposition. Le Premier ministre, prudent, répond que l'enquête de la 'Police IT Unit' est toujours en cours, ajoutant que le judiciaire saura prendre les mesures correctives nécessaires suite à toute cette affaire.
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ACTA PUBLICA
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AFRIQUE
Une conférence pour tracer la feuille de route du développement durable ▼ HERRSHA LUTCHMAN-BOODHUN
Le continent noir regorge de potentiel, mais l'exploitation de ce potentiel sera-t-elle aussi bénéfique à la population africaine qu'aux investisseurs ? C'est l'une des multiples problématiques qui seront abordées lors de la deuxième Conférence Internationale sur la Bonne Gouvernance, qui se tiendra à Maurice en octobre prochain
P
arler du continent noir comme d'une terre d'opportunités pour les investisseurs est chose commune. Plus rares sont les tentatives de comprendre quelle place les Africains prendront dans les développements à venir, ainsi que les bénéfices qu'ils en tireront. Ces développements seront-ils durables, sachant que la durabilité tient compte de l'impact économique, social et environnemental ? Ces questions intéressantes ont été soulevées par Jane Valls, Chief Executive Officer (CEO) du Mauritius Institute of Directors (MioD), lors de la conférence de presse annonçant la tenue, en octobre prochain, à Maurice, de la deuxième Conférence Internationale sur la Bonne Gouvernance. Organisée en collaboration avec l'Institute of Directors South Africa (IoDSA), elle aura pour thème 'Africa Rising: Governance for Sustainability – The Road Map for Value Creation'. « Tout le monde parle de l'Afrique en ce moment, mais c'est la façon de mener ce développement que nous souhaitons évoquer. A travers cette conférence d'envergure, nous espérons avoir une feuille de route pour justement guider l'Afrique, tout en mettant Maurice de l'avant en tant que porte d'entrée », a fait ressortir Jane Valls. Plusieurs personnalités de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique sont attendues lors de l'événement, où différents thèmes seront abordés, dont la réalité africaine, l'investissement en Afrique, les bénéfices pour la population, comment créer une
A travers cette conférence d’envergure, nous espérons avoir une feuille de route pour justement guider l'Afrique, tout en mettant Maurice de l'avant en tant que porte d’entrée Jane Valls culture de bonne gouvernance, les institutions paraétatiques et le type de leaders qu'il faudrait pour mener le continent à bon port. La veille du début de la conférence, soit le 16 octobre, le MIoD et l'IoDSA lanceront officiellement un nouveau réseau – l'African Corporate Governance Network (ACGN) – composé pour l'instant de 12 pays africains, dont fait partie Maurice. Pour Deva Armoogum, le président de l'institut, le MIoD souhaite se concentrer davantage sur la région et se positionner comme tremplin pour parler
Récompense internationale pour Jacqueline Dalais JUILLET EST un mois d'or pour la reine de la gastronomie mauricienne, Jacqueline Dalais. La Fédération internationale du Tourisme (FIT) lui décernera sa Médaille d'Or ce vendredi. L'année dernière, le 9 du même mois, c'était la République française qui l'honorait des insignes de Chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres. La distinction que recevra la grande dame de la cuisine locale, ce vendredi, nous a laissé comprendre Eric Duluc, président de la FIT, est d'habitude réservée aux institutionels et pas aux professionnels. « Mais la directrice de La Clef des Champs, est une institution en elle-même depuis très longtemps », justifie Eric Duluc. La Fédération internationale du Tourisme est présente dans 38 pays.
C'est la deuxième fois qu'elle honore l'île Maurice. La plus haute distinction dans le tourisme international fut attribuée à Sir Gaëtan Duval, alors qu'il dirigeait le ministère du Tourisme. Mais n'allons pas croire que seules La France et la FIT ont reconnu la dévotion et le talent de cette artiste accomplie qu'est Jacqueline Dalais, et qu'elle n'est pas prophète en son pays. L'Etat mauricien a bien su lui montrer sa reconnaissance pour son inestimable contribution à la création de la gastronomie locale, en lui décernant le titre de Member of the Order of the Star and Key of the Indian Ocean (MSK).
J.S
de la bonne gouvernance sur le continent. Il devait, dans la même foulée, brandir une copie du King Code III – code de bonne gouvernance de l'Afrique du Sud – pour évoquer « le retard qu'on a pris à Maurice » dans ce domaine. Alors que l'Afrique en est déjà à son troisième Code – qui date de 2009 – Maurice s'en tient toujours au Code rédigé en 2003. Pour la conférence, le MioD, qui prône une diversité d'opinions et d'échanges, a invité un parterre d'orateurs, dont les principaux sont: Mo-
hamed Adam (Corporate Counsel & Divisional Executive - Eskom), Baroness Chalker of Wallesey (Chairperson – Africa Matters Ltd), qui sera l'invitée d'honneur, Lynette Chen (CEO – NEPAD Business Foundation), John Colvin (CEO & MD – Australian Institute of Company Directors), Firdhose Coovadia (Director – Essar Capital Ltd), Steven Dimitriyev (World Bank), Peter Goss (PricewaterhouseCoopers South Africa), Dr Azar Jammine (Director & Chief Economist – Econometrix South Africa), Prof. Bruce Kogut (Bernstein Professor of Ethics & Leadership – Columbia Business School), Dr Christopher Kolade (Former UN Ambassador for Nigeria), Guy Lundy (Futurist), Dr Yuri Maltsev (Professor of Economics), Connie Mashaba (MD – Black Like Me Pty Ltd), Andrew Mwenda (Strategy & Editorial Director – Independent Publications Ltd), Prof Deon Rossouw (CEO – Ethics Institute of South Africa), Isaac Shongwe (Barloworld Ltd) et Simon Walker (Institute of Directors – UK). Quant aux participants mauriciens, ils seront trois, à savoir Deva Armoogum, Ken Poonoosamy, du Board of Investment (BoI) et Ben Padayachy, d'AfrAsia Bank.
Navin Ramgoolam: “We must aim for the big Sharks” LE HEAD of Proceeds of Crime Division - Serious Fraud Office de Londres, dont les services et l'expertise avaient été retenus par le gouvernement mauricien pour faire face aux arnaques financières, a soumis son rapport au Premier ministre. Parmi les recommandations de Mark Thompson, l'institution d'une autorité qui dirigera une 'multi-disciplinary team' pour lutter contre les fraudes financières de grande ampleur. Cette équipe, selon Mark Thompson, doit comprendre des enquêteurs, des hommes de loi, des 'forensic accountants' et des 'intelligence analysts'. C'est ce qu'a révélé Navin Ramgoolam, au Parlement, hier, en réponse à une interpellation de Mahen Jhugroo. Le Premier ministre a précisé porter une attention particulière à cette recommandation et qu'il étudie sérieusement la possibilité de la mettre en pratique. Suite à l'éclatement des arnaques financières sur la chaîne Ponzi, au début de l'année, la police a procédé à l'arrestation de 70 personnes. 61 d'entre elles ont été liberées sous caution, alors que les neuf autres ont été placées en garde à vue. “We must aim for the big sharks” a encore souligné le Premier ministre, précisant que l'enquête policière n'a, jusqu'à présent, décélé l'implication d'aucun membre de l'Assemblée nationale dans ces arnaques financières.
ENTRETIEN
MERCREDI 17 JUILLET 2013 EDITION 138 | CAPITAL
❚ Mr Ghulati, as Group
President & CEO, Bramer Corporation Limited and as Vice Chairman, Bramer Bank, what is your assessment of the local banking sector? Banking has a long and successful history in Mauritius since 1838. The sector includes 21 banks, of which 4 are branches of foreign banks. Leading international banks, strong domestic banks and even some regional banks, are all jostling for space, making the sector highly competitive. All this augurs well for customers. I believe the competition is only going to get tougher and the sector more competitive. Customers cannot complain as I see the banks becoming more innovative, flexible and service driven. Apart from some new entrants in the near term, I can even visualize some consolidation.
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Pioneer of Islamic Banking, nominated at the African Banker Awards for Financial Inclusion, Bramer Bank is on the March, states Group President and CEO of Bramer Banking Corporation Limited. For the latter, it is of utmost importance that analysts don’t mislead the market...
TARUN GHULATI, GROUP PRESIDENT AND CEO OF BRAMER CORPORATION LIMITED
“MISINFORMATION IS DANGEROUS...” TARUN GHULATI
GROUP PRESIDENT & CHIEF EXECUTIVE OFFICER BRAMER CORPORATION LIMITED
Mr Ghulati is a British Citizen and holds a Masters in Business Administration, an M.Com (Business Administration), a Postgraduate Diploma in Marketing & Advertising and a Postgraduate Diploma in International Trade. He has extensive international leadership experience gained through assignments at a country, regional and global level with Citibank, HSBC, ING and UTI International Ltd. Mr Ghulati led several businesses as a Senior Executive for Citibank, including the setting up and running of start-ups and joint ventures. He was an International Manager with HSBC, part of a very select group of global leaders. He ran HSBC’s International Credit with regional oversight and subsequently the International Operations, both out of Hong Kong. He was involved with finalising the strategy and launch of HSBC’s Retail/SME business across Asia Pacific and devised the strategy for launching its Global South Asian Private Banking, oversaw several M&As and the opening of businesses in Kazakhstan, Taiwan, New Zealand and Korea amongst others. After a stint in Thailand, he operated as Deputy CEO, HSBC Qatar. Mr Ghulati managed over $40 billion of assets as Head of the High Networth business for HSBC, UK. As CEO, UTI International Ltd, India’s largest and oldest Asset Management Company, he ran the asset/fund management business internationally with offices in London, Guernsey, Dubai, Bahrain and subsidiaries in Mauritius and Singapore. He then went to become the President and CEO of Indus Global Ltd in 2011, before coming to Mauritius in August 2012 to lead Bramer Corporation Limited as its Group President and CEO. Currently sitting on over 25 boards, Mr Ghulati spearheads inter alia a host of companies and subsidiaries such as BAI Co (Mtius) Ltd, Bramer Bank, Bramer Asset Management Ltd, Bramer Securities Ltd, PrimeCapital Management Ltd. He is also the Vice Chairman of Bramer Bank. Mr Ghulati is a committee member and Deputy Chairman of the London Chamber of Commerce Asian Business Association, a member of the UK Trade & Investment Global Entrepreneur India Advisory Group and a former board member of The Indus Entrepreneurs (TiE).
❚ Are they some particular
segment of customers targeted by Bramer Bank? Bramer Bank is being recognized as the provider of 'solutions' and is creating differentiation through tangibilising service for lasting competitive advantage. The customer is the focus of our attention and our customers can expect to be pampered. This is a constant theme which rings true through our branches and at each encounter with the delivery teams. In our chosen segments which include retail, private, business, corporate, and international banking, we offer solutions that dovetail with the personal or business needs of customers. Speed, ease and value are the key differentiators and our concept of doorstep service makes all the difference. Our international banking in particular, is capturing trade flows across the region and beyond and will become an enviable business. A market beating Private Banking proposition has been rolled out, which is attracting high net worth individuals with personalized service. ❚ MCB and SBM together
have a combined history of 200 years. How is Bramer Bank coping with this? We acknowledge the presence of two large banks in the market. Bramer Bank is focused on its strategy, which is reaping dividends and will ensure exponential growth. On the contrary, I expect our worthy competitors to watch out for us as the journey has just
begun for Bramer Bank. We are delighted that customers in Mauritius and in the region are increasingly becoming more discerning. They are proactively choosing to bank with us. Bramer Bank's engines are revving up, beginning to fire on full throttle and as the pace picks up, customers will benefit from market beating propositions. Bramer Bank was recently nominated at the African Banker Awards for 'Financial Inclusion'. I am confident the bank will win many accolades in the coming years. ❚ We have witnessed situa-
tions where companies are unwilling to rotate its directors, but Bramer Bank has recently inducted new directors The Bramer Bank board provided excellent support to ensure the bank is where it is today - A progressive, service driven bank determined to deliver value to customers. 'The old order changeth' and like everything else, there comes a time for change. The new board is determined to build on the existing success and take the bank forward to greater heights.
❚ The Central Bank Gover-
nor has expressed concern about ethics in the banking sector and critical of profits levels reported by commercial banks in recent years..... I think the Governor has been exemplary in maintaining a robust financial sector. Banks and bankers are custodians of trust, and must always uphold this trust. Ethics can never be compromised. One has witnessed a general lowering of ethical standards and an ethical drift in some markets. I believe it is this drift which the Governor has been referring to recently. In my opinion, nothing is more important than negotiating ethical dilemmas with resolve and always acting with integrity. The banking system in Mauritius is well capitalized, stable, liquid and indeed profitable. Achieving a perfect balance is never easy, and the regulator needs to be complimented for maintaining the right blend of supervision, vigilance and monitoring. Businesses aim to be profitable, and banks are no different. Market dynamics and competition will ensure banks maintain their
edge through innovation and adopting a customer friendly approach. Customers are becoming more demanding and seek enhanced value. Retention and acquisition of customers will become more interesting. ❚ Can you give us a glimpse
of your Islamic banking projects, given that Bramer is a pioneer in this field? Bramer Bank is the only bank in Mauritius offering an Ijara product, and the only bank offering retail customers access to Islamic finance. Bramer Asset Management has just launched two Sharia funds in conjunction with Emirates NBD Bank last week. I see a growing market and potential for such funds not only in Mauritius, but in the region. BAI offers Takaful insurance and we will take these products across Africa and continue to build on our existing expertise in Shariah compliant products. ❚ You seem to be fond of
professional mantras. What is your mantra when you wake up in the morning?
A simple mantra 'We are what we repeatedly do. Excellence is not an act, but a habit'. I start early in the morning, with a positive attitude, ready to go the extra mile. It is very important to reflect on the day ahead. I am ready to take chances, test yet another day on how far I can stretch myself. My idea is to raise the bar each day. Having a positive attitude each morning and actively seeking solutions is key. ❚ Let us conclude by the
question of market analysis and interpretation as far as share value is concerned..... Analysts produce information that is the lifeblood of markets. They take initiatives to analyse and ferret out information, and their effort redounds to benefit of all investors. It is imperative that the information is objective and independent, without bias. If the analysis is biased, the research reports lose credibility and value. Misinformation is dangerous and can lead to volatility in the market. A full, balanced and complete picture should be provided.
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ACTA PUBLICA
MERCREDI 17 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 138
▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
COMMERCE INTRA-REGIONAL
E
LES ACTIONS NE SUIVENT PAS LES PAROLES
ntre 2007 et 2011, la part moyenne des exportations intra-africaines était de 11 % par rapport à 50 % dans les pays asiatiques en développement, 21 % en Amérique latine et les Caraïbes et 70 % en Europe. De plus, selon l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le niveau réel du commerce, à 12%, dans le continent noir est également inférieur face à son potentiel, étant donné son niveau de développement. Par ailleurs, les barrières tarifaires jugées élevées n'aident en aucun cas le commerce intra-régional sur le continent. Le rapport préconise qu'il appartient au secteur privé de stimuler le commerce transfrontalier. Invitation est faite aux gouvernements de créer de l'espace pour permettre au secteur privé de prendre avantage des accords commerciaux et de jouer un rôle plus actif dans le processus d'intégration. « If Governments in Africa want to achieve their objective of boosting intra-African trade, they have to create more space for the private sector to play an active role in the integration process,” peut-on noter dans le document de 164 pages. L’ÉCONOMIE D’ÉCHELLE A Capital, Arvin Boolell dit partager l'avis de la CNUCED. Le ministre des Affaires étrangères explique que le rôle du secteur privé est d'être au centre de tout développement.
Booster le commerce intra-régional. C'est le mantra des dirigeants africains depuis quelque temps. Mais force est de constater que les choses bougent au ralenti. C'est le constat que fait la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) dans son rapport 2013 sur le développement économique en Afrique, rendu public jeudi dernier
COOPÉRATION. L'UNCTAD souligne l'importance du secteur privé pour booster le commerce intra-africain
Le gouvernement définit les politiques, affirme le chef de la diplomatie mauricienne et c'est au secteur privé de jouer son rôle de moteur du développement. « Il faut des investissements dans les structures, comme le cabotage maritime, les routes, les chemins de fer. La connectivité est
la clé de tout. Sans le secteur privé, ce sera difficile. Comparé à d'autres régions, je dois dire que nous avons un long chemin à parcourir. Il faut donc une nouvelle approche pour provoquer ce dynamisme. Pour arriver à la concrétisation d'un Free Trade Area en 2017, il faut une convergence de ces trois communautés
économiques régionales. Mais il y a cette lourdeur de faire bouger les choses en dépit du fait d'un engagement pris au niveau des chefs d'Etat lors d'un sommet au Ghana. L'engagement et les objectifs sont clairs, il faut une libéralisation du commerce en Afrique au plus vite », soutient Arvin Boolell.
ERIC DULUC, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DU TOURISME (FIT)
« Maurice ferait bien en éco-tourisme »
« QUAND on est en bas, on ne peut que remonter. L'Europe était vraiment en bas, mais maintenant le marché va remonter. Et Maurice devra pouvoir en tirer profit ». C'est la conviction exprimée par Eric Duluc, président de la Fédération internationale du Tourisme (FIT), à Capital. Il ne faut pas faire preuve de mauvaise foi et de démagogie dans les analyses, toutes les destinations prestigieuses sont victimes de la crise européenne, et Maurice n'y échappe pas. Eric Duluc dit ne pas désespérer « que cette crise s'éloigne et que Maurice, comme beaucoup
d'autres destinations d'exception, fasse en sorte que le regain de touristes, surtout en nombre d'arrivées et en pouvoir d'achat, revienne parce que Maurice a toujours les atouts nécessaires pour les accueillir ». LA CONCURRENCE, UNE TRÈS BONNE CHOSE Eric Duluc note également que les autorités font ce qu'elles peuvent pour contrer les conséquences de la crise européenne, notre principal marché en nombres d'arrivées touristiques. Le président de la FIT dit croire en les professionnels mauriciens, les qualifiant même de « gens très dyna-
miques qui essayent de tirer leur épingle du jeu face à la concurrence des Seychelles, des Maldives et de la Réunion ». La concurrence, dit-il, est une très bonne chose, mais « seulement si elle entraîne l'élévation de la qualité de la destination, ce qui est très bien pour les professionnels ». Elaborant sur la question de concurrence, Eric Duluc prend l'aspect de l'éco-tourisme qui devrait intéresser les pays de la région : « Madagascar le fait avec le peu de moyens qu'ils ont et ce avec succès. Madagascar prend d'ailleurs beaucoup part de marché avec l'éco-tourisme. Mais le pays est beaucoup plus vaste
que Maurice. Donc, faites avec vos atouts, on peut toujours améliorer les choses. Mais remarquez, Maurice est déjà en avance par rapport à d'autres destinations - que je ne citerai pas pour ne pas me fâcher avec d'autres personnes de par ma fonction (rires). Mais Maurice a un atout majeur, soit l'accu eil de ses habitants, le Mauricien est accueillant de nature. La destination reste d'exception aussi à cause de ça, et non seulement à cause des paysages et des professionnels ».
J.S
Mais là où le bât blesse, selon le ministre, c'est l'harmonisation des offres. Car il faut libéraliser les 'tariffs lines' pour passer de 60% à 85% sur une période de cinq ans. Si tout le monde admet que tous les pays n'ont le même niveau de développement, Arvin Boolell est d'avis qu'il faut quand même que chacun prenne un engagement politique et qu'il procède à son rythme, « Nous aurions souhaité voir les grands pays africains, à l'instar de l’Afrique du Sud, ouvrir davantage leur marché à la région. Ce Continental Free Trade Agreement est important, car l’EAC a une union douanière, alors que la SADC et le COMESA ont un marché de libre échange. Le plus important, c'est l’économie d’échelle. Tout le monde a le regard tourné vers le continent africian. Mais il faut aussi créer un environnement propice pour rendre possible nos intentions », déclare Arvin Boolell.
ACTA PUBLICA
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▼ HERRSHA LUTCHMAN-
BOODHUN
O
ù ira-t-il ? C’est la question que se pose l’ensemble de la planète sur Edward Snowden, le ‘whistleblower’ de l'affaire d’espionnage Prism. L’Américain attend toujours une réponse après sa demande d'asile politique provisoire à la Russie. Ce pays n’est, en fait, que l’un des 21 auxquels il aurait fait une demande. Sans surprise, Maurice n'y figure pas. Sans surprise parce que comme l’affirme Vijay Makhan, grand observateur de la chose diplomatique et ancien secrétaire général de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), notre île ne s'affiche pas comme une terre d'asile. « Depuis plusieurs années, Maurice ne se présente pas comme une terre d'asile, bien qu'il y ait eu des cas dans le passé. C'est notre politique pour plusieurs raisons », avance Vijay Makhan. Selon lui, Maurice est un petit pays vulnérable, qui, de plus, ne possède pas forcément les moyens et les techniques pour conduire des vérifications lorsqu'il y a demande d'asile. Le pays préfère également ne pas s'aventurer à accéder à de telles demandes au risque de mettre en péril les liens commerciaux existant avec les pays d’où viennent les demandeurs. Vijay Makhan se souvient d’ailleurs de deux cas particuliers de demande d’asile. En 1992, des joueurs de l'équipe de football d'Ethiopie avaient demandé l'asile pour fuir le dictateur Mengistu Haile Mariam, mais Maurice n'avait pas répondu favorablement. Il y a aussi eu le cas d'un réfugié afghan qui a passé quelques années dans l’île, en attendant que les Nations unies lui trouvent une autre terre d'asile. Au niveau légal, rien ne contraint le pays à accueillir des demandeurs d’asile. En effet, selon le Universal Periodic Review publié en mars 2013 par le United Nations High Commissionner for Refugees (UNHCR), Maurice n'est pas signataire de la Convention 1951, qui a trait au Statut des Réfugiés, ou encore le Protocole 1967. Notre pays n'est pas non plus signataire de la Convention 1954 – Status of Stateless Persons, ni de la Convention 1961 – Reduction of Statelessness. Par contre, Maurice a signé, le 10 septembre 1969, la Convention de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) qui traite des Aspects Spécifiques
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Sur la scène internationale, l'affaire Edward Snowden défraie la chronique depuis quelque temps, surtout que les multiples demandes d’asile de l’intéressé ont mis sur le tapis cet épineux problème diplomatique. Capital s’est posé la question : si celui qui est recherché pour espionnage par les États-Unis faisait parvenir une demande d'asile à Maurice, pourrions-nous la lui offrir ?
AFFAIRE SNOWDEN
MAURICE OFFRE-T-ELLE L’ASILE POLITIQUE ?
DIPLOMATIE. Maurice n’est pas signataire des Conventions qui ont trait aux demandes d’asile
UNE LONGUE ATTENTE
SOUS SURVEILLANCE Le United Nations High Commissionner for Refugees (UNHCR) compile les données liées aux demandes d’asile pour chaque pays. Nous vous présentons ceux de Maurice, valables à janvier 2013 : RESIDING IN MAURITIUS Refugees Asylum Seekers Returned Refugees Internally Displaced Persons (IDPS) Returned IDPs Stateless Persons Various Total Population of Concern
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ORIGINATING FROM MAURITIUS Refugees Asylum Seekers Returned Refugees Internally Displaced Persons (IDPS) Returned IDPs Various Total Population of Concern
des Problèmes des Réfugiés en Afrique, mais celle-ci n'a pas été ratifiée. Le pays n'a pas non plus ratifié la Convention 2009 de l'Union africaine pour la Protection et l'Assistance aux Personnes Déplacées à l'Intérieur de l'Afrique (Kampala Convention). Le 1999 Country Report on Human Rights Practices, rendu public par les Etats-Unis – par rapport à la situation d’asile politique à Maurice – fait mention d'autres cas: « In August, six Congolese refugees were stopped by immigration authorities and detained. The six requested asylum,
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which the Government refused to grant. The Government does not grant political asylum to refugees in general on the grounds that the country is small, has limited resources, and does not wish to become a haven for large numbers of refugees. The Government allowed the six Congolese refugees to remain in the country while their attorney sought asylum for them in another country; all had been granted political asylum in another country by year's end. « In November, the Government allowed a Seychelles citizen and his family seeking refugee status in another country to remain
Début juin, Edward Snowden, ancien analyste de la CIA, révélait l'existence de Prism, un incroyable système mis en place par l'agence de sécurité américaine (NSA) pour surveiller des centaines de milliers d'ordinateurs à travers le monde. Après avoir quitté Hawaï en mai, il a d'abord posé ses valises à Hong-Kong, avant de s'envoler vers la Russie. Craignant pour sa vie et coincé depuis le 23 juin dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou, Edward Snowden a adressé une demande d'asile à une vingtaine de pays, notamment l'Allemagne, Autriche, Bolivie, Brésil, Chine, Cuba, Espagne, Finlande, France, Inde, Irlande, Italie, Nicaragua, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Russie, Suisse, Venezuela, Equateur et Islande. N’ayant jusqu’ici obtenu de réponse positive, il souhaite rester en Russie jusqu'à ce qu'il puisse rejoindre l'un des trois pays d'Amérique latine prêts à lui offrir l'asile politique, à savoir le Venezuela, le Nicaragua et la Bolivie. Si aucune de ces options ne se concrétise, il lui faudra chercher ailleurs.
in the country. The U.N High Commissioner on Refugees had not made a determination regarding their status as refugees by year's end. There were no reports of the forced return of persons to a country where they feared persecution. »
QUID DES RÉFUGIÉS ÉCONOMIQUES ? Outre les demandeurs d'asile politique, il y a les réfugiés dits « économiques ». Aujourd'hui, ceux qui sollicitent le statut de réfugié le font de plus en plus souvent pour des raisons économiques, puisqu’ils sont avant tout à la recherche de travail. A Maurice, on peut prendre en exemple, sans tomber dans la xénophobie, la main-d'œuvre bon marché qui fait concurrence à nos experts locaux. Nos menuisiers, par exemple, n'arrivent pas à fidéliser la clientèle parce que la concurrence venue d'ailleurs propose des meubles à moins cher. « Dans sa tentative de ne pas devenir une terre d'asile politique, Maurice n'a-t-elle pas fini par devenir une terre d'asile économique ? » se demande à ce sujet Vijay Makhan. Autre phénomène qui s'apparente à cet état de choses : les acheteurs de villas IRS (Integrated Resort Scheme) ou RES (Residential Estate Scheme), en grande majorité des Sud-Africains ou des Européens. Si certains sont là pour le simple plaisir de se reposer après des années de travail, d'autres n'hésitent pas à faire des affaires. Il n'y a d’ailleurs qu'à poser la question aux commerçants des régions côtières pour comprendre que le temps des gros profits est révolu…
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INSIDE
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DEBRIEFING SESSION
Pakistan inspired by mauritian Tax System and Revenue Authority
After a week spent listening to presentations by the Mauritius Revenue Authority (MRA) on several aspects of our tax system, a team from the Federal Board of Revenue of Pakistan, led by Raana Seerat, Chief Commissioner Income Tax of Islamabad, participated in a debriefing session on Friday. Impressed by the job done here, they will be going back to their country with ideas, notably to combat tax evasion TACKLING A RS 1000 BILLION ANNUAL TAX EVASION
DISCUSSION. For Raana Seerat of Pakistan’s Federal Board of Revenue, the criminal prosecutions and name-and-shame methods do work as a deterrent against tax evasion
▼ HERRSHA LUTCHMAN-
BOODHUN
“I
t's an impressive system that you have here in Mauritius,” said Ranaa Seerat, Chief Commissioner Income Tax of Islamabad and member of the Federal Board of Revenue (FBR) of Pakistan, during the formal debriefing session between that country’s tax representatives and the officers of the Mauritius Revenue Authority (MRA), to which selected papers were invited to assist. Different aspects of our local system appealed to Ranaa Seerat, who is also Project Director of Tax Administration Reforms Project-II, but the most impressive thing, for her, was the automation system, which brings about more transparency. Tax evasion is a big problem in Pakistan, where, for the current year, the tax authority has to collect 2475 billion rupees. “Taking this into consideration, it is obvious that eva-
You know, multinationals who have branches in countries where there is no taxation, they shift their profit to those countries and say, ‘Okay, it's exempt’. Once we come to know about it, and have knowledge about how to tackle it, then we can do something about it Ranaa Seerat, Chief Commissioner Income Tax of Islamabad
sion is there. Unless and until it becomes fully automated and all the departments are inter-linked so we have access to all the information, there will continue to be evasion,” she explained to Capital. THE HIGHER THE INCOME, THE HIGHER THE TAX IS An opinion shared by the Director General of the MRA, Sudhamo Lal, for whom the concept of automation is the answer to corruption, since it is not restricted to processes. When containers, for example, need to be moved to the port, entries and exits are recorded. The MRA knows that it should take ten minutes to transfer the containers from one particular place to the port. So, if the whole thing takes about half an hour, then it definitely suggests that there is a problem. Raana Seerat, accompanied by Aisha Farooq and Dr Irfaan Shah, is in Mauritius since Monday last and has attended many presentations on how things are implemented here in
From Rs 700 to 1000 billion are lost to tax evasion, each year, in Pakistan. To meet its target for financial year 201314, in June of this year, the Federal Board of Revenue (FBR) of Pakistan announced its decision to take intensive measures to broaden the taxpayer base and reduce tax evasion through automation of its system and reconciliation of databases available at different state-owned organizations. This was stated by Khawaja Tanveer Ahmad, Chief Commissioner, Regional Tax Office (RTO) while addressing as a keynote speaker at the Post Budget Seminar organized by the Southern Regional Committee of the Institute of Chartered Accountants of Pakistan (ICAP), in Karachi. The tax authority has planned to carry out detection of violations of concessionary conditions and take strict legal action against the non-filers of returns, under-taxpayers, nontaxpayers and those who are involved in corruption, claiming fake refunds and tax frauds. The revenue collection department will develop an automated system of cross-verifications that can help reduce incidence of tax fraud, cleansing and updating the databases through use of third-party data, such as those of Customs, NADRA, SECP, utilities and land revenue. The RTO chief also said that evasion occurs under all three heads of taxes, which are customs duty, sales tax and income tax. The country’s Tax-to-GDP ratio is less than 9%, whereas it witnessed high incidence of tax evasion by 67 percent of potential taxpayers. This is because of a narrow tax base, poor compliance of a big number of non-filers, increasing reliance on withholding tax, poor record-keeping and little value-addition by assessing officers, which results in less transparency in the tax collection system. FBR regional chief further said that the tax collection authority has identified the weaknesses in systems, seeking suggestions for improvement from all stakeholders, economists, chartered accountants and income tax lawyers.
INSIDE
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RAANA SEERAT, CHIEF COMMISSIONER INCOME TAX OF ISLAMABAD
“Criminal Prosecutions and name-and-shame Work” IF RAANA Seerat and her team are going back to Pakistan full of ideas, the MRA also benefited from the exchange experience. The Chief Commissioner Income Tax of Islamabad and member of the Federal Board of Revenue (FBR) of Pakistan talks about the criminal prosecution aspect, her country’s tax system and why the business income of charitable institutions are not tax exempted ❚ Do you think criminal prosecution
or the name-and-shame method could be efficient in the fight against tax evasion? I think it really works as a deterrent. If we arrest a person, the issue is not about how much we are going to collect from him or her. It is the basic idea that it will be publicized on the television or other media, and names will be quoted for evading tax... It's done in our country, but it’s done in rare cases, because it's difficult. I remember the case of a staff in my office, who was not paying tax. I told him that he is under arrest until he makes the payment! Would you believe that before the end of office hours, he made the payment! ❚ In Mauritius, we have voluntary
disclosure to encourage those unwilling to pay tax to abide by the law. Are there other methods to encourage this? Earlier, what we used to do was that once the return of the income was filed, we would make an assessment of
A SUCCESSFUL UNIVERSAL SELF-ASSESSMENT SCHEME
2475 billion rupees Sum earmarked for collection by the Federal Board of Revenue of Pakistan
terms of the MRA’s systems, how they work, and the new systems it initiated, like the High Net Worth Unit, which concentrates on people with important assets. “We also had an important session about the automation of their systems and how they conduct business through this SAP, which is tax
The fundamental change in the tax regime of Pakistan took place following the introduction, as from July 2002, of a regime of Universal Self-Assessment Scheme (USAS) in income tax. The objective of USAS was to facilitate the taxpayers’ job, to minimise contact between taxpayers and tax collectors and to enhance income tax revenue through increased confidence of tax payers in the system. On the other hand, the introduction of USAS also put great responsibility on the shoulders of the taxpayers to respond positively by assessing their own income and to pay tax, due on them, honestly. The new law – Tax Ordinance 2001 – is said to be in accordance with the international practices in all developed countries around the world. According to Pakistani authorities, the introduction of USAS in 2002 has proved to be a success in the income tax regime, as it has shifted the focus from enforced collection to voluntary compliance with the result that the voluntary payments (VP) have emerged as a major source of income tax revenue. The new system seems to have been helpful, as revenue collection has recorded a notable growth of 78 per cent back in 2007, and much more the following years.
process software,” she stated. From it has come interesting ideas she will present to the FBR of Pakistan. Our flat rate of taxation will be one such option to be discussed. “At our level, we have different slabs. The higher the income, the higher the tax is. So, we are going to propose that we work
on the impact if all taxpayers are taxed at the same rate. The MRA said that with the flat rate, they are getting more tax. Hence, we are going to study this system”, she said. The Pakistani team will also entertain its board about how the MRA has a training institute and is moving towards re-
each and every tax return. Now, we've changed the system. We call it a Universal Self Assessment Scheme (USAS). Under this scheme, the onus is on the taxpayer to furnish the true particulars. In other words, we accept the return and whatever he or she is going to declare unless and until we have definite information contrary to what he or she has declared. Once we get information, we make amendments to the return filed and only to the extent of the definite information that we have. We write down everything, which is not done here in Mauritius. Here, you just calculate the whole thing and tell the person that he has to pay this much. But the person then thinks “why?” In Mauritius, it relates more to showing the taxpayer which information you already have. Instead of the MRA doing the entire thing, you should let the taxpayer declare what he possesses and then you cross-verify. ❚ What about charitable institutions?
Should they be exempted from tax? In our country, a charitable institution is treated as a company and it has to file a return. The donations that it gets are exempted. The profits which they earn by keeping the money in government securities are also exempted. But business income is not exempted. Once the return is filed, we examine it and we tax the business income. H.L-B
gional training institutes. Both teams, in fact, have discussed the exchange of training initiatives. “We can send our people here and vice versa for a mutual exchange. We might invite some of the people working here as resource persons in our country,” stated Raana Seerat. TRANSFER PRICING ISSUE Finding more efficient ways to work is important because tax remains the main source of revenue for governments. In fact, as the Chief Commissioner Income Tax of Islamabad points out, the government works on the tax collected by the revenue authorities. So, either the governments reduce their expenditure or tax authority is brought to collect more taxes. “That's how it works!” she says. When talking about tax, one cannot forget the transfer pricing issue, whereby multinationals declare their profits in low tax jurisdiction. According to
Raana Seerat, the best thing to do to tackle the problem is to train people, so that those who are making assessments are fully aware of how to tax: “You know, multinationals who have branches in countries where there is no taxation, they shift their profit to those countries and say, ‘Okay, it's exempt’. Once we come to know about it, and have knowledge about how to tackle it, then we can do something about it.” Managing the tax system also means managing people. As such, the Pakistani team also took a look at the human resource management of the MRA. “In Mauritius, there is no automatic promotion,” stated Raana Seerat, who explained that in Pakistan, when the staff reaches a level and if he/she is a senior, then automatically, he/she is promoted, “not taking into consideration the performance level!”
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FEU ROUGE
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EXPERTS EN COMMUNICATION
LES ANGES GARDIENS DES TEMPS MODERNES S’il y a bien un mot pour décrire l'actualité locale des six premiers mois de l'année, c'est bien le mot « crise ». De l'avalanche des événements qui ont ainsi secoué le pays, nous avons retenu deux que nous avons voulu analyser sous l'angle de la communication ; l'affaire Varma-Jeannot et les propos du ministre Anil Bachoo à l'encontre des journalistes. Dans les pages suivantes, Capital donne la parole aux professionnels de la communication venant des boîtes spécialisées privées ou encore les porte-parole 'in-house' de compagnies privées et d'institutions publiques. D'une bonne petite douzaine, ils sont six à avoir répondu favorablement à l'invitation de Capital pour participer à ce dossier. Quoi qu'ils ne se mouillent pas trop par rapport à ces deux cas, certains de leurs propos sont fort éclairants. Pour certains, à l'instar de Percy Kamanah, une crise peut être gérée si on suit une des règles d'or du métier : la réactivité. Annick Rave-Meerun évoque, quant à elle, la maîtrise de soi, inspirée de Sun Tzu et son Art de la guerre. Pour le 'In-house' Ludovic Thanay, la communication se doit avant tout d'être transparente, sinon gare à l'effet boomerang. Pour sa part, Alexandra Schaub dira que les points clés de tout exercice de communication sont la stratégie, la créativité et la veille. Gérard Manuel et Rajesh Dindoyal acceptent de parler de l'affaire Yatin Varma et le mode de communication du ministre des Infrastructures publiques. Si, pour le premier, des excuses de l'ex-Attorney General auraient calmé les choses, car le courage et l'humilité font partie de l'art de communiquer, le deuxième avance que le ministre avait besoin d'un encadrement pour l'aider à gérer toute la pression découlant des tristes événements et des scandales liés aux organismes tombant sous sa reponsabilité ministérielle. Enfin, Kersley Khadoo attire l'attention sur l'information manufacturée qui a une répercussion sur le contenu des discours.
FEU ROUGE
Pour Percy Kamanah, directeur et Managing Partner d’Advantedge Public Relations, une bonne communication est l’épine dorsale de toute organisation. Elle est au centre même de sa réussite. Communiquer est plus qu’une nécessité. C’est un devoir
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PHOTOS : NICHOLAS LARCHÉ
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PERCY KAMANAH, MANAGING PARTNER D'ADVANTEDGE PUBLIC RELATIONS
« PAS DE BONNE GOUVERNANCE SANS COMMUNICATION » ▼ DOROTHY BONNEFEMME
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l n’y a pas de bonne gouvernance sans communication. La communication d’entreprise est fondée sur le même principe de la démocratie. Ceux qui exercent un mandat public doivent, en guise de transparence, rester ouverts à l’égard de leurs concitoyens. Il en va de même pour les dirigeants d’entreprise pour qui la bataille commerciale se gagne d’abord sur le terrain de la communication », lance, d'entrée en matière, Percy Kamanah, directeur et Managing Partner d’Advantedge Public Relations. Un bon agent de communication, poursuit-il, doit pouvoir faire preuve de créativité et de polyvalence. Le relationnel, le pragmatisme et la réactivité sont aussi des atouts importants. Tandis que par rapport à certaines situations, il faut savoir être bon diplomate.
Pourquoi appeler les pompiers si on peut éteindre un début d’incendie avec un verre d’eau ? On note depuis une dizaine d'années, une floraison de boîtes de communication dans l’île. Pourquoi un tel engouement ? Percy Kamanah répond : « L’engouement, s’il y en avait, viendrait du fait que la communication – dans son acception actuelle –, fait partie de ces nouveaux métiers devenus indispensables aux entreprises qui veulent innover pour rester compétitives. La communication est
plus que jamais une valeur sûre, tout comme l’éthique, la transparence et le durable ». Percy Kamanah a pour sa part choisi ce métier « qui se trouve à mi-chemin entre le journalisme et la politique : deux vocations essentielles à la vie de la cité, à la démocratie ». La communication nous apprend à occuper le terrain, mais dans le bon sens du terme, précise-t-il. « La relation publique, notre corps de métier, n’est pas de la propagande. J’aime beaucoup aussi le côté qu’a ce métier à nous pousser à être réactifs. La réactivité en est d’ailleurs une des règles d’or, surtout en matière de gestion de crise. On dit souvent à nos clients : « pourquoi appeler les pompiers si on peut éteindre un début d’incendie avec un verre d’eau ? », observe le Managing Partner d’Advantedge Public Relations. TRANSPARENCE ET ACCESSIBILITÉ Invité à réagir aux propos d'Anil Bachoo à l'encontre des journalistes, et à nous dire comment il aurait fait pour rectifier le tir, Percy Kamanah explique qu’en tant qu’agence de relations publiques, « on est mandaté pour soigner le relationnel de nos clients auprès du public et des médias. Nous encourageons donc nos clients à être transparents, accessibles et constructifs. En général, nous détestons la politique du « no comment ». Cependant, tout bon communicateur a le devoir de s’assurer que l’individu ou l’entité qu’il représente évite des commentaires maladroits. Par ailleurs, il faut valoriser la moindre opportunité que la presse nous offre de nous adresser à nos publics, et non pas la galvauder de manière inconsciente. Pour bien répondre aux attentes du public, il est important de comprendre les contraintes des médias. Lorsqu’une relation est fondée sur une culture de méfiance, cela ne peut que déboucher sur des hostilités ». Percy Kamanah se montre assez critique quant à la mission que se sont données les radios de résoudre les doléances de leurs auditeurs. « Je pense
qu’une radio – privée ou de service public – doit se contenter de faire son boulot : informer, éduquer et divertir. Dès qu’on franchit cette frontière pour tenter, par exemple, de résoudre un problème, au lieu de simplement le présenter, l’analyser et le commenter, on s’éloigne de sa vocation. Mais certaines personnes – celles-ci peuvent être des consommateurs ou des dirigeants d’entreprise, des hommes de loi ou des prévenus, des élus ou des citoyens ¬– ont vite trouvé en la radio privée un moyen d’imposer une certaine forme de dictature par l’opinion. C’est dangereux.
Mais c’est aux responsables des radios d’être vigilants et de savoir leur refuser une telle tribune’, soutient le Managing Partner d’Advantedge Public Relations. A notre question de savoir s’il a déjà été approché par des ministres pour s’occuper de leur communication, il lâche : « oui, on m’a déjà fait des propositions, mais pour des raisons évidentes, personne n’a osé accepter les conditions que j’imposais pour pouvoir assurer un service de communication basé sur l’éthique », conclut le Managing Partner d’Advantedge Public Relations.
FEU ROUGE
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ANNICK RAVE-MEERUN, DIRECTRICE DE COMMUNICATION DE LA HSBC
La méthode Sun Tzu-Kissinger Pour maîtriser l'art de la communication, il est des plus importants d'avoir d'abord la maîtrise de soi. D'autant plus en période de crise. La responsable de la communication de la Hong Kong and Shanghai Bank, Annick Rave-Meerun, nous explique l'art de la communication ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
A
nnick RaveMeerun pense que la communication est un maillon très important dans la gestion et l'administration et ne doit, sous aucun prétexte, être relégué au second plan. Une rupture de communication peut avoir de graves répercussions sur l'entreprise. Pour cette ancienne journaliste de radio et de télévision et ancienne attachée de presse de ministre, les communicateurs sont les ambassadeurs de leur organisation. Cependant, avertit-elle, avec la circulation des informations à la vitesse de l'éclair sur les réseaux sociaux et l'usurpation d'identité, il faut être très vigilant et s'exposer le moins possible. Encore plus quand on occupe de la communication d'une haute personnalité ou d'une grande organisation. PRENDRE DU RECUL ET DE LA HAUTEUR « Il faut aussi savoir prendre de la hauteur, savoir s'arrêter pour une analyse critique de ses forces et de ses lacunes pour mieux se réinventer et être toujours dans une dynamique de progrès. Il faut être stratégique et savoir capitaliser sur les opportunités quand celles-ci se présentent. Il faut aussi savoir créer et booster ces opportunités. Enfin il faut nouer des contacts et les entretenir par la suite car ceux-ci permettent une meilleure entente avec nos partenaires », explique Annick Rave-Meerun. Un bon communicateur, poursuit notre interlocutrice, doit savoir s'exprimer clairement, avoir le sens de l'écoute et de l'observation pour mieux cerner toutes les implications d'un cas ou d'une initiative nécessitant une sensibilisation, une action ou une directive pour ainsi formuler la meilleure stratégie de communication y relatif. Prendre de la hauteur.
L’art de la com
C'est surtout dans la gestion des crises, que le communicateur doit prendre du recul et de la hauteur. Le secret de la directrice de communication de la HSBC, dans son travail en général, mais surtout en temps de crise, c'est la méthode Sun Tzu (voir hors-texte) : « Sun Tzu nous apprend comment vaincre l'ennemi sans pour autant se livrer à une guerre sans merci. C'est l'art de la guerre à l'état pur, ses conseils tendent vers le surpassement de soi afin d'éviter toute forme de bassesse, de corruption, de vulgarité et d'opprobre qui sont tributaires de l'environnement compétitif et où c'est fatalement la loi de la jungle qui domine ». L’affaire Varma, justement, impose de la hauteur à Annick Rave-Meerun. Diplomate, elle dit qu’elle n'émettrait aucune opinion, même si elle en a une. Ce qui ne l'empêche pas de commenter la communication en temps de crise ou de changements : « Cela requiert beaucoup de maîtrise de soi, de sagesse et surtout du recul. La précipitation n'a jamais été une bonne solution. Il faut toujours choisir l'option qui représente le juste milieu et éviter toute décision extrême et drastique ». LE RÔLE DE 5e PILIER DES MÉDIAS En ce qui concerne les propos du ministre Anil Baichoo à l'encontre des journalistes, Annick Rave Meerun ne pense pas que « le ou la responsable de communication du ministre aurait pu faire grand-chose puisque les propos étaient spontanés ». Mais elle dit espérer « qu'après le coup ils ont dû réfléchir sur les conséquences pour en tirer les leçons qui s'imposent ». Des radios privées, la professionnelle de communication dira que celles-ci jouent un rôle important dans notre société et c'est valable pour toutes les démocraties. « La radio a pour vocation d'informer et d'instruire ses
Sun Tzu est un général chinois du VIe siècle (544–496 av. J.-C.) Il est surtout célèbre en tant qu'auteur de l'ouvrage de stratégie militaire le plus ancien connu : L'Art de la guerre. L'idée principale de son œuvre est que l’objectif de la guerre est de contraindre l’ennemi à abandonner la lutte, y compris sans combat, grâce à la ruse, l'espionnage et une grande mobilité : il s’agit donc de s’adapter à la stratégie de l’adversaire pour s'assurer la victoire à moindre coût. Les idées de L'Art de la guerre ont été reprises et adaptées par différents auteurs pour la stratégie et notamment la stratégie d'entreprise.
Realpolitik
auditeurs. Mais il faut cependant faire très attention à ne pas outrepasser les limites de l'acceptable pour ne pas verser dans de la désinformation », croit-elle. La radio doit assumer ce rôle de chien de garde et cela passe par une analyse en profondeur des sujets que l'on traite sans pour autant se départir de son objectivité, d'une critique impartiale et d'un sens aigu de la déontologie qui demeurent les maîtres mots, poursuit notre interlocutrice. « Ces gardefous sont nécessaires et sont le propre d'une vraie démocratie où la liberté d'expression n'est
pas un vain mot. Ces principes permettent enfin à l'ensemble des médias d'exercer pleinement leur rôle de cinquième pilier », précise-telle. Passionnée de relations internationales, Annick Rave-Meerun essaie de s’inspirer également d'Henry Kissinger, promoteur de la realpolitik, pour mener à bien son travail au sein du groupe HSBC. Entre Sun Tzu et Henry Kissinger, Annick RaveMeerun semble avoir trouvé sa méthode de communication.
Henry Kissinger, né Heinz Alfred Kissinger le 27 mai 1923 à Fürth en Allemagne, est un politologue et diplomate américain. Juif et Allemand de naissance, il émigre aux États-Unis en 1938 pour fuir les persécutions nazies et est naturalisé en 1943. Interprète pour les services secrets durant la Seconde Guerre mondiale en Europe, il devient pour une courte période administrateur de la ville de Krefeld. De retour aux États-Unis en 1946, il étudie à Harvard avant de se lancer en politique. D'abord conseiller à la sécurité nationale américaine, il devient secrétaire d'État du gouvernement républicain de Richard Nixon, poste qu'il occupe ensuite sous Gerald Ford. Promoteur de la Realpolitik, il joue un rôle important dans la diplomatie américaine au cours de la Guerre froide de 1968 à 1977, en étant notamment l'un des artisans de la signature des Accords de paix de Paris. Il inspire la politique de la détente avec l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et joue un rôle crucial dans le rapprochement avec la Chine à partir de 1971. Kissinger reçoit le Prix Nobel de la paix en 1973 pour son action dans la résolution de la Guerre du Viêt Nam et de la Guerre du Kippour. Figure médiatique et personnage controversé, sa politique étrangère lui crée de nombreuses inimitiés, aussi bien du côté de la gauche pacifiste, de certaines associations humanitaires que de la droite anticommuniste. La justice de nombreux pays souhaite aujourd’hui l’interroger et il limite pour ces raisons ses voyages à l’étranger. Il est actuellement président de Kissinger Associates dont il est également le fondateur. Entreprise de conseil en relations internationales, elle a pour clients des firmes multinationales qu'elle assiste dans leurs négociations de contrats commerciaux avec des États.
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LUDOVIC THANAY, RESPONSABLE DE COMMUNICATION DE LA MRA
« Le concept ‘One size fits all’ n’existe pas dans la communication » ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
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e jamais mentir en communiquant, sinon il y aura toujours un effet boomerang ». Pour Ludovic Thanay, responsable de communication à la Mauritius Revenue Authority (MRA), c'est la règle d'or de tout professionnel en relations publiques. En tout cas, c'est la sienne. A Capital, Ludovic Thanay rappelle les cinq bases de la communication : le respect envers le chef, l'écoute qui est primordiale, la réduction maximale de tout obstacle, la répétition du message afin de s'assurer que l'autre partie a bien compris le message, et le feedback. Pour sa communication, poursuit Ludovic Thanay, une entreprise peut nommer une ou plusieurs responsables internes, soit externaliser (outsource) le service. Dans son cas, Ludovic Thanay a été recruté pour faire partie du département Education et Communication (in-house communication). La MRA a opté
▼ LEENA GOORAYA
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pour cette formule, à cause de la technicalité des sujets et des enjeux. Ce département a « la délicate tâche de travailler toutes les informations afin de les rendre digeste pour le grand public ». Pour qu'il y ait une communication réussie de l'entreprise, il doit primer une confiance absolue entre le conseiller de com et le chef. « Il faut des rencontres régulières entre le CEO de la compagnie et le responsable de communication, sinon il y a risque de mismatch dans les déclarations. Les deux sont complémentaires, cette synergie est indispensable. Certains pensent qu'un responsable de communication est la caisse de résonnance d'un CEO. Pas du tout. Il conseille le CEO et partage des informations dans des réunions régulières », explique Ludovic Thanay. Une stratégie de communication est donc au centre de toute entreprise. Ludovic Thanay cite un exemple pour démontrer comment un exercice de relations publiques peut entraîner un changement d'attitude de la popu-
ALEXANDRA SCHAUB, DIRECTRICE DE TOTEM
lation envers une entité. « La grande famille Rockefeller aux EtatsUnis a marqué d'une pierre blanche l'histoire des relations publiques. A un moment donné, les gens croyaient que cette famille, qui était en affaires dans le monde des finances et dans le pétrole, ne faisait que s'enrichir. Mais le salut viendra dans le recrutement de Ivy Ledbetter Lee, celui qui est nommé comme le guru des relations publiques modernes. Ce dernier conseilla à la famille Rockefeller d'ouvrir un centre médical gratuit. A partir de là, la notion de la responsabilité sociale prend une autre dimension », déclare Ludovic Thanay qui précise que cet exemple a fait école dans la profession. A la question de savoir comment il aurait géré la partie de relations publiques dans l'affaire Varma et les propos d'Anil Bachoo à l'encontre des journalistes, le porte-parole de la MRA soutient qu'il n'y a pas de solution universelle à tous problèmes. « Le concept 'One size fits all' n'existe pas dans la communication. Il faut savoir s'adapter aux cirsconstances », affirme Ludovic Thanay.
« La vérité vous rattrape toujours »
lexandra Schaub ne fait pas de différence entre les dossiers à traiter, y appliquant les mêmes principes tout en y adaptant les techniques et les outils appropriés. Des affaires qui ont animé l'actualité ces dernières semaines, l'affaire Varma, par exemple, elle dit qu'elle aurait géré la situation comme pour n’importe quelle problématique, surtout quand elle a une telle visibilité : dans la transparence, en mettant l’accent sur les leviers d’opinion positifs : « On est toujours rattrapé par la vérité, autant la présenter soi-même ». Alexandra Schaub a fait le choix de ce métier pour le goût de l’information avant tout, la curiosité et l’ouverture au monde. Ensuite, le plaisir de comprendre l'information, de la travailler et de la transmettre, au service des entreprises ou des institutions. « J’ai débuté dans la presse, et ce sont finalement les mêmes motivations qui m’ont menée à la communication », déclare t-elle. Ainsi, elle pense qu'une expérience dans la presse est un atout. « Elle est essentielle. Ce n’est pas un hasard si la plupart des communiquants sont passés par la case médias à un moment de leur carrière », fait-elle comprendre. Elle-même s'est contruite une riche expérience dans le milieu de la presse d'affaires en France (L'Express, Le Nouvel Economiste). A Maurice, elle a travaillé comme consultant pour le groupe d'édition La Sentinelle avant de lancer sa propre agence de communication en 2000. Alexan-
dra Schaub avance que c'est indispensable de comprendre le métier de journalistes, leur éthique, et de respecter leur liberté dans la transmission de l’information. « Sans ce contrat de confiance, aucune communication n’est performante. » Ainsi, ajoute notre interlocutrice, une communication bien préparée, qui tient compte des besoins et des contraintes des journalistes, ne nécessitera pas de “rectificatif ” qui est ultime recours pour un communiquant. La directrice de l'agence de communication Totem résume les qualités requises pour être un bon agent de communication : une bonne compréhension des enjeux politico-socio-économiques ; une grande culture générale ; une bonne maîtrise des sources d’informations ; une bonne maîtrise de la langue et de l'expression orale écrite ; être créatif. Stratégie, créativité, veille. Tels sont les points clés de tout exercice de communication. « Une cellule de communication doit savoir saisir les opportunités de communiquer, être proactive au sein de l’entreprise, et maîtriser la technique de déploiement des outils ». Alexendra Schaub souligne qu'un agent de communication gère non seulement l’image, à la fois d’un point de vue des relations publiques, mais aussi du marketing. La cellule de communication, conclut-elle, joue aujourd’hui un rôle clé au sein des entreprises, comme pour les marques.
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GÉRARD MANUEL, DIRECTEUR DE PROAKTIV PR LTD
« LES MAURICIENS AURAIENT ACCEPTÉ LES EXCUSES DE VARMA ET DE BACHOO »
Comment communiquer quand on est au centre d'un scandale ? Prendre soi-même les devants, se servir d'un intermédiaire ou retenir les services d'un professionnel de la communication ? Mais encore, à quoi sert ce dernier ? Utilisant l'affaire Varma comme exemple, le directeur de Proaktiv PR, donne son point de vue ▼ DOROTHY BONNEFEMME
sions. Le MD de ProaktivPR Ltd trouve même qu'il convient aujourd'hui de parler de « Management by Radio ! ». De plus, ajoute-t-il, ces médias ont l’avantage d’être peu coûteux et rapides pour les personnes qui souvent n’ont aucun autre recours. Mais « il y a aussi des lignes rouges à respecter, c’est-à-dire ne pas inciter à la violence, respecter la dignité de la personne et sa vie privée. La non-vérification de l’information véhiculée pendant les interventions des auditeurs par téléphones et les risques de dérapage lors d'émissions en direct sont autant de difficultés que les animateurs de ces radios ont à gérer ».
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a communication permet de mettre les choses à plat et de les analyser, pour ensuite mieux agir ou avancer dans un dialogue, une discussion ou une diffusion d’idées ou de points de vue. C’est en ces termes que Gérard Manuel parle de la communication. Ces éléments de base ont fait défaut dans l’affaire Varma, « une communication maîtrisée lui aurait évité bien des déboires », analyse le Managing Director de ProaktivPR Ltd. Facile à dire. Mais comment le Managing Director de ProaktivPR Ltd aurait géré cette affaire si l'ex-Attorney General, avait fait appel à ses services ? « Il ne s'agit pas d'être 'wise after the event'. Toutefois, il est clair qu’une communication maîtrisée aurait évité bien des déboires à M. Varma. Il me semble que des excuses publiques pour avoir perdu son sang-froid – ce que tout Mauricien aurait compris et accepté, vu la présence de ses jeunes enfants dans la voiture au moment des faits - auraient calmé le jeu et il en serait sorti grandi. Même chose concernant le ministre Bachoo. Avouer une faute ou un dérapage est un acte qui demande du courage et de l’humilité, deux qualités qui forcent l’admiration dans certains cas ».
“MANAGEMENT BY RADIO” « Le plus important, dans toute communication, souligne notre interlocuteur, est qu’elle permet de maintenir un dialogue entre les intervenants ou les protagonistes. D’où le rôle primordial des agences de communication dont le rôle est de développer des stratégies de communication – le plus souvent externe – pour leurs clients afin de faire passer ou expliquer leur vision et leur mission. Cela concerne toute société ou entité qui désire augmenter sa visibilité dans le public. Il est important de préciser que ce travail s’effectue dans le temps et en profondeur – plutôt que par des « scoops ». Notre mission est d’asseoir une image de notre client dans la durée et d’une manière permanente tout en faisant attention à la bonne gouvernance et à l’éthique ». Quelles sont les qualités exigées d'un agent de communication ? « Il faudrait avoir déjà un esprit ouvert et critique, le sens de l'observation et de l'écoute, un esprit d’analyse et de synthèse et une bonne culture générale. Il faut aussi une agilité d’esprit, être capable de travailler vite et bien », indique le professionnel. Gérard Manuel insiste sur le sens de l’éthique
Il est clair qu’une communication maîtrisée aurait évité bien des déboires à M. Varma
qu'il exige de ses collaborateurs et clients. ProaktivPR Ltd, nous informe-t-il, a adhéré au code de conduite de l’Association Internationale des Relations Publiques (IPRA) et du CIPR de Londres. Invité à commenter la tendance des Mauriciens à se ruer sur les ondes des radios privées pour exprimer leurs doléances à l'encontre des services de l'administration publique ou leurs opinions sur les sujets d'actualité, ou encore pour se défendre contre des critiques ou des accusations, Gérard Manuel explique cet « appétit féroce pour ces médias » par le fait qu'ils sont rapides et très écoutés car ils ont la possibilité d’exposer tous les travers de notre société en quelques émis-
L’IMPORTANCE D’UNE CELLULE EN COMMUNICATION Faut-il avoir fait du journalisme pour embrasser une carrière dans la communication ? Pas nécessairement, répond Gérard Manuel, « il y a beaucoup de personnes qui travaillent dans la communication sans avoir jamais été dans une rédaction. Toutefois, il est important d'avoir une connaissance des rouages de la presse et des médias en général, car nous sommes en communication constante avec eux. Cela nous permet d’éviter des malentendus et de faire avancer notre communication avec plus de clarté. » Quant au fait que des hommes politiques, font toujours appel à des journalistes pour assurer leur communication, Gérard Manuel fait observer que Maurice n’est pas une exception, allant même jusqu'à trouver que nous avons du retard par rapport aux grandes démocraties. Il est évident, ajoute-t-il, qu’une cellule et/ou des consultants en communication sont des atouts pour tout dirigeant exerçant au plus haut niveau de l’Etat. Vu la fréquence et le nombre de communications que ces responsables ont besoin de faire passer, il est judicieux qu’ils soient conseillés à chaque étape. Toutefois, cela va sans dire qu'ils gagneraient à choisir des collaborateurs aux compétences éprouvées du terrain et de l'opinion publique. ProaktivPR Ltd fait-elle de la communication politique ? « Non, nous n'avons jamais été approchés », répond notre interlocuteur, avant d'ajouter que son agence est très sélectif quant au choix de ses clients. « J’en ai déjà refusé pour des raisons d’éthique. Nous avions des divergences sur la manière de présenter l’entreprise qui frisait la désinformation. Ma société s’interdit également de travailler pour deux clients opérant la même activité pendant le même espace-temps ».
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KERSLEY KHADOO, COMMUNICATIONS EXECUTIVE DE MÉDINE
« La communication est la clé de tout » Pour Kersley Khadoo, la cellule de communication est le centre nerveux de toute organisation. C'est la communication qui crée les ponts entre l'organisation et ses différents publics, internes et externes. La qualité de l'image d'une organisation auprès des divers publics est aussi le résultat de la qualité de sa communication ▼ JAMIROUDDIN YEADALLY
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ersley Khadoo nous dresse le profil de l'agent de communication : « Il doit être à l’aise en terme relationnel, avoir un bon sens de l'écoute et avoir le sens du travail en équipe. Précis et efficace, il est doté d'un bon esprit de synthèse. Son aisance rédactionnelle sera un atout dans sa démarche de faire passer les messages qui doivent toujours prendre naissance dans un projet de communication cohérent. Enfin, le chargé de communication se tient à jour sur l’application des nouvelles technologies dans l’élaboration de son message. C’est ce type de créativité qui sépare le bon de l’excellent. Par exemple, la maîtrise des différents réseaux sociaux est devenue essentielle aujourd’hui », soutient-il. Pour le Communications Executive de Médine, une expérience dans la presse n’est pas importante, mais une connaissance de la presse est primordiale. « Ce qui compte c'est de connaître le fonctionnement des médias ; leurs délais de bouclage, les titres les plus lus et pourquoi, et qui sont les journalistes les plus à même de traiter des sujets concernant l’entreprise », précise-t-il.
Pour notre interlocuteur, les radios privées offrent une plateforme « des plus démocratiques » pour véhiculer les opinions, voir séduire une cible donnée. Mais il observe aussi que dans leur course à l’audimat, les radios encouragent le sensationnalisme et leurs critères avantagent celui ou celle qui cherche à faire polémique. Poursuivant son analyse, il note également « des
La gestion de l’opinion publique est aussi un volet de la communication abus de cette liberté et d'un autre côté, une perception que c’est un moyen de pression. Nous parlant de son choix de métier, Kersley Khadoo nous confie que c'est un domaine qui le passionne car c’est une filière qui est en constante évolution. « Elle m’engage personnellement à évoluer au niveau de mes perceptions, mes aptitudes, mes compétences et exige une grande créativité. C’est une
adaptation perpétuelle ». La gestion de l'opinion publique est aussi un volet de la communication qui interpelle le Communications Executive de Médine. La communication de masse est une filière en elle-même dans les métiers de la communication. « Il faut utiliser, avant tout, des moyens compatibles avec l’univers du destinataire. Il faut se poser les bonnes questions au préalable : quel intérêt pour celui qui reçoit le message ? Quels sont les circuits de communication qu’il faut adopter ? Quels sont les obstacles à éviter ? Les médias, les leaders d’opinion sont très sollicités dans ce domaine ». Kersley Khadoo fait remarquer que la tendance mondial veut que l’info soit manufacturée et que les attachés de presse/cellules de communication ne peuvent assurer une grande diversité dans le contenu des discours. Le fait que l'on privilégie davantage des phrases toutes faites et un langage quasi formaté en est peut-être le résultat. « C’est là que ‘la société de l’information’ est dérangeante. Elle accorde trop d’importance aux médias et pas assez aux messages », fait-il observer. Kersley Khadoo insiste beaucoup sur la mission du responsable de communication qui consiste à renforcer la
cohésion entre les divers acteurs de l’entreprise, à établir un climat de confiance qui prend en compte le contexte dans lequel cet exercice de communication a lieu pour afin permettre un rehaussement de l'image de l'organisation. La construction, le maintien et le rehaussement de l'image de l'organisation ne sont jamais acquis, fait remarquer notre interlocuteur, d'où l'importance d'une bonne stratégie de communication sans cesse renouvelée. Et notre invité de conclure qu'il s'est beaucoup inspiré, dans la pratique de son métier, du Communications Secretary de la famille royale britannique de 2000 à 2003, Simon Walker. Ce professionnel aura su insuffler, au début du 3e millénaire, un regain d’intérêt pour Buckingham Palace – notamment pour les célébrations du ‘Golden Jubilee’ de la reine. « C’était également un partenaire dans le célébrissime groupe d’agences de communication ‘Brunswick’. Un stratège et homme des médias ». « A Maurice, je dirai Désiré Eléonore en temps qu’homme doté d’une grande culture et excellent à élaborer des stratégies de communication de grandes envergures. Également pour son aisance à manier le français et l’anglais, » conclut ce dernier.
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Il y a des choses qu'on ne peut pas gérer. Un responsable en relations publiques ne peut pas tout gérer. Rajesh Dindoyal, directeur d'Odysseus Public Relations, est catégorique: en situation de crise un responsable de communication ne peut ni changer le cours des évènements, ni en altérer les conséquences
RAJESH DINDOYAL, DIRECTEUR D’ODYSSEUS PUBLIC RELATIONS
« Bachoo a besoin d’un encadrement dans ces moments difficiles » ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
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u’aurait pu faire un agent de communication dans l'affaire Varma ? Il y a eu un accident, un agent de communication ne peut quand même pas remonter le temps et faire que l'accident n'ait jamais lieu, fait remarquer Rajesh Dindoyal : Un expert en communication, observe notre interlocuteur, n'est pas là pour cacher l'information au public. « Ce n'est pas son rôle, en tout cas. Dans le cas de l'accident impliquant l'ex-Attorney General, l'agent de communication n'était pas présent sur le lieu. Alors, comment communiquer, quoi communiquer ? ». En ce qui concerne le cas d'Anil Bachoo, qui avait traité les journalistes de 'zanimo' et de 'malades mentaux', Rajesh Dindoyal déduit que c'est une catastrophe de la part du ministre au point de vue de la communication. « Il est ministre depuis très longtemps, il a développé ses façons de communiquer propre à lui. Depuis quelques temps, il a accumulé une forte préssion émotionelle sur sa personne. Il y a eu les inondations du 30 mars et l'accident de Sorèze, deux catastrophes qui ont fait 21 morts. Ça fait beaucoup, la pression politique et populaire était devenue insoutenable. Et dans pareil cas, il est 'bound' à déraper. C'est humain. Anil Baichoo avait besoin d'un encadrement dans ces moments-là », commente notre interlocuteur. Il ne faut surtout pas réagir à chaud et sous pression. Regardez Navin Ramgoolam. En tant que journaliste, l'avez-vous déjà vu réagir à chaud ? Jamais. Il va prendre le temps de la réflexion, et puis il communiquera. L'image de la Corporation
nationale de transport (CNT) a également pris un sale coup après l'accident de Soreze. « A chaque accident, la réputation de la CNT se trouve salie, peu importe qui est responsable. Aujourd'hui, la majorité de la population pense au mot 'accident' en voyant un autobus bleu. Cela va prendre beaucoup de temps à la CNT de refaire son image. Vous la voyez, par exemple, venir de l'avant avec un slogan comme 'We care for your safety' ? Les mots ne seront pas suffisants pour redorer le blason de la CNT. Il faut désormais des actions concrètes afin de rassurer le public », analyse Rajesh Dindoyal. PRESSION MÉDIATIQUE Ce qui revient à dire que la communication est primordiale pour toute entreprise ou pour tout produit. Un politicien est un produit, précise notre interlocuteur. Il faut donc investir dans son image pour lui créér une identité crédible. C'est avec cette crédibilité que l'entreprise ou le produit va prospérer, selon Rajesh Dindoyal qui estime que sans une bonne stratégie de communication, cela équivaut à une non-existence du produit ou du service. Cependant, note le directeur d'Odysseus Public Relations, c'est souvent en cas de crise que les services d'une agence de relations publiques sont sollicitées. Au cours de cette opération de Crisis Communication, le directeur PR agit alors comme un tampon entre l'entreprise et les médias. Pas pour manipuler les médias, mais plutôt pour 'ease' le flow. On est très vulnérable au dérapage quand on est sous pression. C'est justement là où un responsable PR entre en jeu, conseille le directeur sur les moyens appropriés à utiliser, sur la teneur et
Il ne faut surtout pas réagir à chaud et sous pression. Regardez Navin Ramgoolam. En tant que journaliste, l'avez-vous vu réagir à chaud ? Jamais. Il va prendre le temps de la réflexion, et puis il communiquera
le ton des communications, souvent en consultation avec un homme de loi. Une bonne communication peut aider à désarmorcer une crise, mais des gens qui communiquent mal parce qu'ils ne sont pas formés peuvent faire plus de mal et amplifier la crise. Qu'en est-il du « spin doctoring » ? « Le Spin doctoring prend de l'ampleur à Maurice. Après un évènement négatif ou une période difficile pour le gouvernement, par exemple, on annonce une mesure 'la bouche doux' pour détourner l'attention. C'est une forme de « spin doctoring », mais ce n'est pas
une stratégie de communication, explique notre interlocuteur. De même, note le directeur d'Odysseus Public Relations, « depuis ces derniers temps on a vu des hommes de loi se substituer à des conseillers en com', en disant à leurs clients quoi dire et quoi ne pas dire à la presse. Inévitablement, dans certains cas ils s'y prennent mal. Même si, souvent, le responsable de communication travaille en consultation avec le conseiller juridique, ce n'est jamais une très bonne idée de laisser ce dernier seul au front de la com'quand une entreprise subit une pression médiatique. »
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n croyait jusqu'ici, naïvement peut-être, la mafia du jeu cantonnée à un certain nombre de malfrats qui pataugeaient entre copains dans la fange des combines et des petits arrangements. Force est aujourd'hui de constater que, tel un cancer métastasé, la puissance de l'argent est en train d'avoir raison de domaines qui semblaient, il y a quelque temps encore, à l'abri de ce genre de perversion. Lorsqu'on regarde derrière nous, le parcours de ces dernières années est jonché d'affaires de plus en plus encombrantes pour des secteurs qui sont sensés donner, non seulement l'exemple, mais la route à suivre en matière de comportements. Les premiers coups de couteaux dans le contrat de bonne moralité avaient été publiquement donnés par les trois députés qui, il y a vingt-cinq ans de cela, avaient été pris en flagrant délit de trafic de drogue à l'aéroport d'Amsterdam. Notre auguste Assemblée nous a appris depuis à regarder avec suspicion ses honorables membres, dont certains sont honorables comme moi je suis kite-surfer de haut niveau... Les joutes verbales à hauteur de caniveau, les insultes dignes de films de bas étage, les députés frappeurs, les changeurs-de-camp-comme-moi-je-change-dechemise, et j'en passe et des meilleures, ont contribué à donner la plus piètre image de notre pouvoir législatif. Un étage au-dessus, au niveau de notre cher pouOPINION JEAN-PIERRE LENOIR
SOCIÉTÉ
GRAND CORPS MALADE voir exécutif, les choses ne sont pas plus brillantes; ministres frappeurs, ministres-voisins violents, insulteurs de religion, transformeurs de journalistes en 'zanimos' etc. Puis on a eu droit aux tribulations régulières de la force policière avec son cortège de voleurs, violeurs, assassins, entremetteurs, preneurs de gousses, racketteurs, cambrioleurs, Ponzischemeurs et j'en passe. Les optimistes ont mis ça sur le compte d'égarements passagers, les pas concernés ne s'en sont pas souciés et les autorités concernées ont fait de grandes déclarations ...concernées ! Quant au reste de la population, elle a regardé, de plus en plus angoissée, le cancer métastaser dans tout l'organisme... Restait le judiciaire ! Rempart ultime contre toutes les turpitudes humaines, on pensait que c'était le bloc contre lequel viendrait se fracasser sans coup férir tous les démons de notre paradis. Le grand Montesquieu (1689- 1755) qui avait échafaudé sa théorie de la Séparation des Pouvoirs, avait, semble-til, un faible pour le pouvoir judiciaire et ce rempart ultime qu'il constituait. L'application de la loi dans toute sa rigueur est bien ce qui rend tous les citoyens d'un pays égaux. On ne peut, bien sûr, exiger que ceux qui travaillent du haut en bas de l'échelle judiciaire ne fassent pas d'erreurs - de là le terme 'erreur judiciaire' - et qu'ils ne cèdent pas, dans un moment de faiblesse, à la facilité dans l'exercice de leurs fonctions. Par contre, ce qui s'est passé la semaine dernière est d'autant plus grave que ce sont quelques officiers proches des juges qui ont, semble-t-il, été les acteurs majeurs et les relais d'une corruption orga-
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nisée. Le dernier rempart est-il en train de céder ? Cette affaire de paris n'est-elle que la dernière goutte qui a fait déborder un vase déjà rempli sans que personne ne s'en soit rendu compte ? On savait la justice sous pression venus d'horizons divers, ici comme ailleurs, mais nous ne savions pas que ceux qui agissent comme directeurs de cabinet de juges pouvaient être aussi facilement corrompus. Deux citations me viennent à l'esprit dans toute cette pitoyable affaire. L'une, d'un écrivain polonais, Stanislaw Jerzy Lec (1909-1966), qui écrivait que la meilleure façon de juger un Etat avec le plus de justesse possible était de scruter avec une grande attention son système judiciaire. L'autre remarque, plus cynique celle-là, et plus contemporaine, vient du grand écrivain et médecin américain Robin Cook, qui disait qu'il avait autant de confiance dans le judiciaire (de son pays ?) que dans les contes de fées. On n'en est certes pas là à Maurice, mais on peut, sans grandes chances de se tromper, dire que le cancer qui nous ronge est à un stade avancé et ne peut être guéri que par des médecins de grande qualité. Les premiers à se mettre en branle dans cette grande opération d'assainissement devraient être les têtes pensantes du judiciaire et celui qui en a actuellement la charge. Les autres parties prenantes de cette entreprise de remoralisation, à savoir : la société civile, les corps constitués, le gouvernement et tous ceux qui ont à cœur de lutter contre le pourrissement de notre société, devraient aussi se poser des questions sur l'argent-roi qui est en train de tout dévaster sur son passage, qui est en train de prendre le dessus sur le sens de la mission, qui fait voler en éclats les interdits moraux, qui ravale les principes d'honnêteté au rang d'antiquités du comportement, minant un peu plus chaque jour ce grand corps malade qu'est devenue la société mauricienne.
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LOAN POLICY
NEW APPROACH TO CORPORATE CREDIT ANALYSIS A key skill for any relationship manager dealing with corporate customers is to be able to assess accurately, structure and present a lending proposition. Failure to correctly advise a customer when dealing with a lending request can result at best in a missed business opportunity and at worst in the business failure and ultimate insolvency of the customer and a bad debt loss for the bank. It is crucial that such situation be avoided for the future success of the relationship between lender and borrower. Mauritian Banks might employ the model discussed below as a complement to their existing ones for better credit assessment
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nce a lending proposition has been restructured in an accepted format, the sanctioning officer can make a reasoned judgement, especially if the sanctioning officer is not the relationship manager. A reasoned judgement of the application can then be made and submitted internally under the procedures laid down by the bank. Different banks may require the proposal to be approved either by ‘ratification’ and ‘computer acceptance’ or by a separate credit or management section of the bank. Where computer ratification is undertaken, the input is done on a set form that allows a concluding summary to be added. The bank software will ‘vet’ the proposal to ensure that it corresponds with existing general internal guidelines and meets the internal view of the bank of that potential borrower. This will take account of the existing facility limit set for that customer, how valuable the customer is to the bank in terms of present profitability and potential future business and how the additional credit meets the bank’s present guidelines on exposure to that business sector. The account manager submits the proposal internally even if they hold adequate personal lending discretion to accept the request. The second form of approval, via a second opinion is usually required where the application exceeds any existing facility limit and is of sufficient size to war-
The borrowing request may not be in character for the business to undertake. For a company that has published religious books for many years, for example, a request to borrow funds to promote men’s magazines would appear to be out of character and would raise the questions: why this form of diversification?
rant approval from the bank’s regional or head office. Some years ago, the decision was to centralise decisions, bank managements taking the view that would thus be easier to control risks. There is a general trend at the present time for bank managements to disperse decisions as much as possible to their commercial branches and let the local managers build up a more meaningful ongoing relationship with their customers. The present trend for decentralisation has probably come about through increased use of computer technology which allows bank managements to have oversight of lending operations from a distance. There is a perception, too, that a more personalised approach to lending is welcome at a time of increased competition. If a detailed assessment is required it may be useful to remember that a good lending proposition should have street cred: • There is a sound Strategy to support the borrowing • A forecast of the future Trading profit and cash flow is evident • The borrower has done sufficient Research on the proposed market • The forecast Earnings make the borrowing viable • The Effect of borrowing is described and understood • There is a satisfactory Track record shown by the borrower • The borrowing is of a Character that can be supported
POST SCRIPTUM
MERCREDI 17 JUILLET 2013 EDITION 138 | CAPITAL
< 23
tions: why this form of diversification? What will happen to the present business? Is there previous experience of this type of new venture? Will the existing wholesaler contacts accept the new publishing line? On what grounds have the management taken this decision?
• There is a feasible plan for Repayment • The borrowing offers Ease of mind for the lender • There are well Defined risks that can be managed by the borrower. STRATEGY Commercial propositions can fail to gain acceptance because the basic strategy behind the borrowing is flawed or quite simply, no strategy has been planned or fully thought out. To answer that the borrowing will increase turnover and hence earnings misses the point of the assessment. How will turnover increase? What will competitors do to counteract their reduced share of the market? If the additional finance is to be used to recover from a bad trading year, what other options are there to adopt? Is the business undercapitalized? Is the business overtrading where there are insufficient resources to support the current rate of expansion? TRADING FORECAST Where a trading forecast is provided, is it realistic? Is a cash flow forecast evident? The lending bank will be monitoring the business account daily (by computer) and therefore it will be only be prudent for the business management to do the same. Has the management explored the benefit of delaying paying creditors for a short period to assist the cash flow? If the business is expanding rapidly and needs to increase its gearing, has the management considered invoice discounting as an option? RESEARCH If the financing is for research purposes, it will be vital to ensure that the product, whether new or an upgraded item or service will meet operational requirements (does it work?) and be acceptable to the market for which it is intended. These criteria will usually demand a pilot marketing scheme and reliability testing followed by a trial selling pitch. Has the management taken into account that for ease of success a new product should preferably fill an existing customer demand rather than creating its own demand, which will probably require an expensive marketing campaign?
A distinction should be made between the granting of a term loan and short/ medium-term continuous credit facilities in the event of repayment difficulties occurring prior to maturity of the debt EARNINGS The lending banker will be looking for quality of business earnings when assessing profit forecasts and ease of repaying the debt. Ideally, turnover and gross profit should be analysed between different products and/or markets with account taken of new compared with repeat orders as well as any seasonality to demand. It may be that the business is relying for future growth on just one or two products that have a limited shelf life and will shortly require replacement. If so, by how much will the gross profit margin fall until the products are fully integrated into the product line? Have the earnings forecasts taken account of this expectation? Why is the business still putting significant resources and productive time into selling poor margin products? EFFECT OF BORROWING If the bank approves the lending request, the business will be accepting a future servicing charge and repayment commitments. If the loan interest is calculated at a cost varying with their prime lending rate there will be an open ended
commitment should interest rate rise during the period of the loan remains outstanding. Has the management allowed for the effect of potential interest rate rises on its earnings forecasts and the risk that is involved? This is important for the bank where the business appears to be relying on continuous credit, that is by repaying an earlier loan with proceeds from a further loan. There is a definite risk to the bank that at the renewal date of the loan the circumstances of the business may have deteriorated to an extent that further credit approval is deemed inappropriate. A distinction should be made between the granting of a term loan and short/medium-term continuous credit facilities in the event of repayment difficulties occurring prior to maturity of the debt. The term loan should have clauses of default attached thereto and adequate security to support the debt whereas a credit line that is being used on a continuous rollover basis, being of a short term nature may be unsecured or have diluted security in place. An example of this would be where assets are pledged to other lenders and there are preferential creditors to be accounted for. TRACK RECORD The track record of the business is a useful, but not infallible, guide to the capacity of the management to continue to meet profit forecasts and in managing debt. Changes to the basics of the business should be viewed critically. These may include management personnel changes, new acquisitions and material expansion plans, the sale of part of the business, upheaval due to a factory fire, adoption of a different business strategy, or external trading influences likely to remain for some time. Track record is really about confirmation of the capability of the management to adapt successfully to changes in trading circumstances. CHARACTER OF THE BUSINESS The borrowing request may not be in character for the business to undertake. For a company that has published religious books for many years, for example, a request to borrow funds to promote men’s magazines would appear to be out of character and would raise the ques-
REPAYMENT PLAN Every lending request must have an acceptable answer to the question: what is the debt repayment plan and is it soundly based? The form of borrowing proposed by the management may not be ideal from the bank’s point of view. A typical Character example would be where the business expects to repay all the debt at maturity of the loan, whereas the bank would prefer to have more flexibility built in through an overdraft renewable annually, or a programmed medium-term loan with regular monthly payments made up of interest due and part repayment of the loan principal, which can then be available for the bank to lend to other customers. EASE OF MIND It will be natural for ease of mind for the lender to think of some form of shared risk and security for the loan. Sharing the risk would entail the borrower advancing some of the required finance, perhaps on a permanent basis by introducing additional capital into the business, followed by the bank providing a further credit facility. The acceptance of security by the bank will meet several coincident aims. It will assist the retention of the business fixed assets in the balance sheet, the conditions laid down will safeguard the loan during the course of trading through adherence to stated operating covenants and in the event of a default, it will assist the recovery of the outstanding loan balance. DEFINED RISKS The bank will not wish to be put in the position of having to manage the business. If it defaults on a loan agreement, not least for two reasons; first, the bank may not have the experience to act as a trader and secondly, management of the business and its borrowings will be time consuming. The defined risks of operating the business should be left to the appointed management and the banker should be concerned with evaluating whether the management can deal with these risks. To take one example, the business may rely for three quarters of its turnover on one customer source. This is risky if the customer is lost. Will the management be able to replace the customer easily (or at all) by sales orders arising from other sources? Should the management dilute this potential risk through building up additional customers now? It should be said that at this stage that the actual structure used to assess a lending proposition is not the essential matter here. However, it is crucial that some form of accepted structure is utilised. This ensures that the lender has a consistent approach, well researched, balanced and reasoned.
MARKET
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BANK OF MAURITIUS EXCHANGE RATES TUESDAY, JULY 16, 2013
RMB USAGE GAINS MOMENTUM IN HONG KONG - CHINA
More than half of Chinese Businesses would offer Discounts of up to 5% to settle in RMB
A
survey carried out by the HongKong Shanghai Banking Corporation in June 2013 has revealed that half of all international companies in Hong Kong (50%) and almost a third in mainland China (30%) are now using RMB to conduct cross-border business. The survey also found that 53% of Chinese businesses surveyed would offer discounts of up to 5% for transactions settled in RMB. Simon Constantinides, HSBC’s Regional Head of Global Trade and Receivables Finance, Asia-Pacific, said: “Businesses are continuously searching for ways to reduce costs and find a competitive advantage. There are very real monetary benefits for businesses using the RMB, a 5% saving across a buyer’s total China spend could be quite significant.” Fewer businesses outside Hong Kong and mainland China are taking advantage of the RMB as a means to gain competitive advantage, with 11% of businesses surveyed in Singapore, 11% in the UK, 9% in Germany, 9% in the US and 7% in Australia currently using RMB. However, fifty-two percent of companies surveyed admitted to having a limited understanding of the internationalisation of RMB and its benefits while fifty-one percent of companies insisted that RMB usage would increase if the procedures were further simplified.
years to mitigate foreign exchange risk (59%) and benefit from better pricing (42%) and market disparities between onshore and offshore RMB markets (39%).
Simon Constantinides
using RMB. The main reasons for companies across the globe not using RMB for cross-border business include not perceiving a clear benefit (38%), counterparties who are unwilling to use RMB (34%) and not fully considering the use of it (31%). While many respondents did not currently perceive the benefits of RMB, almost a quarter (24%) of those surveyed expected to start using the currency within the next 5
THOSE USING RMB EXPECT TO DO MORE BUSINESS While almost three quarters (73%) of all companies using the Chinese currency expect their RMB cross-border business to grow during the next 5 years, a quarter (26%) estimated growth of more than 10% in 2013. The main drivers for those using RMB were to mitigate foreign exchange risk (48%), meet demand from their counterparties (46%) and convenience (42%). Simon Constantinides said: “It is clear that Chinese traders are prepared to share the benefit gained from removing the currency risk from within their cost base. Businesses trading with China that fail to seize the opportunity of using the RMB may be losing out to their competitors – it’s not a level playing field.”
MARKET SHARES – TUESDAY, JULY 16, 2013
OFFICIAL MARKET AIR MTIUS LTD ALTEO LIMITED BRAMER BANKING ENL LAND LTD GAMMA CIVIC H.MALLAC IRELAND BLYTH LTD LUX ISLAND MCB MAURITIUS UNION ASSURANCE NMH OMNICANE ROGERS SBM SUN RESORTS TERRA CIM FINANCIAL DEM CIEL INVESTMENT CIEL TEXTILE CONSTANCE HOTEL DEEP RIVER INVESTMENT ENL INVESTMENT UNION FLACQ LTD UNION SUGAR ESTATE UNITED INVESTMENT
SELLING
Currency
TT
DD
Notes
AUSTRALIA CANADA EMU JAPAN NEW ZEALAND SINGAPORE SOUTH AFRICA SWITZERLAND U.K. U.S.A.
AUD 1 CAD 1 EUR 1 JPY 100 NZD 1 SGD 1 ZAR 1 CHF 1 GBP 1 USD 1
27.7707 29.0615 40.0104 30.4114 23.6742 24.0002 3.0714 31.939 46.2374 30.6253
27.6102 28.8804 39.8571 30.1269 23.5319 23.8821 3.0315 31.7644 46.0606 30.5334
27.3163 28.6665 39.7003 29.7496 23.2642 23.7617 2.9757 31.5522 45.8651 30.487
NOMINAL
LAST CLOSING PRICE
LATEST
CHANGE
% CHANGE
VOLUME
VALUE
10.00 1.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00 7.50 10.00 1.00 10.00 -
13.65 34.20 6.70 42.50 28.55 117.00 86.00 21.80 181.50 124.00 65.25 83.00 174.75 1.02 28.10 40.10 6.30
13.50 34.20 6.70 42.50 28.55 117.00 85.00 22.00 183.00 124.00 65.00 83.00 175.00 1.02 28.10 40.10 6.30
-0.15 -1.00 0.20 1.50 -0.25 0.25 -
-1.10 -1.16 0.92 0.83 -0.38 0.14 -
"65,000.00" 200.00 "4,910.00" "51,249.00" "26,858.00" 800.00 150.00 "3,120.00" "5,049,200.00" "15,424.00" 940.00
"881,105.00" "1,340.00" "417,590.00" "1,127,223.30" "4,900,635.00" "99,025.00" "9,762.50" "545,320.00" "5,170,909.00" "433,414.40" "5,922.00"
10.00 10.00 1.00 1.00
3.00 22.25 22.90 50.00 41.00 7.04 52.00 9.00
2.98 22.25 22.90 50.00 41.00 6.98 52.00 9.00
-0.02 -0.06 -
-0.67 -0.85 -
"19,122.00" 500.00 30.00 "1,500.00" -
"54,627.70" "11,125.00" "1,230.00" "10,526.00" -
TT/DD/Notes
28.998 30.3371 41.1932 31.7858 24.7405 25.133 3.2244 33.3267 47.6108 31.5058
GOLD COINS TUESDAY, JULY 16, 2013 Denomination
Weight(gm)
Diameter(mm)
Price (Rs)
100 250 500 1000
3.41 8.51 17.03 34.05
16.5 22 27 32.69
5525 13435 26715 53115
MARKET ACTIVITY TUESDAY, JULY 16, 2013 Market Capitalization
189,199,987,344.90
Total Volume Traded
5,334,129
Total Value Traded
14,135,824.51
TOP 5 – OFFICIAL MARKET Symbol
Open
Latest
% Change
CMPL
10.00
11.50
15.00
LUX ISLAND
21.80
22.00
0.92
MCB
181.50
183.00
0.83
ROGERS
174.75
175.00
0.14
MOST ACTIVE – OFFICIAL MARKET Volume
SBM
According to Economic Times, having been a preferred route for foreign investors coming to India for a long time, Mauritius now wants Indian companies to use its platform for their outward investments to Africa. Presenting it as a 'gateway to Africa' for investments in various sectors, a high-level delegation from Mauritius, comprising policymakers and industry players, has come here to meet industry bodies and other stakeholders to apprise them about the benefits of the Indian Ocean island nation. "We have recently seen an enormous increase in the number of global business companies being incorporated in Mauritius and targeting Africa," Mauritius' integrated financial sector regulator FSC (Financial Services Commission) Chairman Marc Hein told the newspaper. He added that "this increase demonstrates clearly the reality that Mauritius is now truly an important gateway to investments into Anglophone and Francophone Africa."
CHINESE TRADE GROWING, BUT RMB SETTLEMENTS NOT KEEPING UP Despite China’s growing trade with the rest of the world, 61% of Chinese companies said their counterparties were unwilling to consider
COMPANY
BUYING Country
Symbol
MAURITIUS OFFERS AFRICA INVESTMENT ROUTE FOR INDIAN FIRMS
< 25
5,049,200
GO LIFE (USD)*
100,600
AIR MTIUS LTD
65,000
LUX ISLAND
51,249
MCB
26,858
TOP GAINERS - DEM Symbol
Open
Latest
% Change
BLUELIFE LIMITED
6.50
6.60
1.54
MOST ACTIVE – DEM Symbol
Volume
SODIA
200,000
CIEL INVESTMENT
19,122
BLUELIFE LIMITED
11,800
MEDINE (O)
1,600
UNION FLACQ LTD
1,500
DISCLAIMER: Publication of the above figures has been done with reasonable care and diligence. However, Capital makes no representations, gives no warranty and disclaims all liability in respect thereof and shall not be held liable for any damage, loss or costs incurred resulting from any error in the information or any use of the said information. Appropriate independent advice should be obtained before making any investment decision.
Une publication de Channel13 8, rue Mère Barthelemy, Port-Louis Tel : 213 1555 - Fax : 213 1552 Email : info@channel13.mu Imprimé par Yukondale Ltd - Plaine Lauzun
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GROS PLAN
MERCREDI 17 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 138
Sadhna Sokhal to participate in African Women's Entrepreneurship Program T he U.S. Embassy in Mauritius is sponsoring Sadhna Sokhal to participate in the International Visitor Leadership Program (IVLP)'s “African Women's Entrepreneurship Program” (AWEP), from July 20 to August 10, in the United States. The three-week program seeks to equip African businesswomen with the tools and opportunities to accelerate the growth of their businesses, become leaders in their communities, and drive social and economic progress in Africa. The project is designed to introduce the political, economic and social factors that influence and encourage the development of private enterprise in the U.S.; discuss how women and other disadvantaged groups have overcome societal barriers, raised capital, and developed sound business plans that result in successful entrepreneurship; highlight the contributions of women to local and national economies and technology development; and illustrate the essential role of nongovernmental and grassroots organiza-
JOURNEY. Sadhna Sokhal’s trip will include Chicago, Los Angeles and New York
tions in supporting women's professional development and empowerment. The program will begin in Chicago, Illinois, with an overview of the U.S. sys-
tem of government and programs supporting women’s entrepreneurship. The participants will be introduced to marketing and communication skills through a workshop before proceeding to sector visits. For the sector visits, the group will be split in three teams and travel to three different cities to experience, among other things, networking opportunities and volunteerism in the U.S. Mrs. Sokhal, Managing Director, Cutting Works (Mauritius) Ltd. and Legem Limited, involved in the jewellery sector, will travel to Los Angeles, California. The training groups will then travel to New York, where additional workshops and visits are scheduled. The final leg of the program will take place in Washington, D.C., where the visitors will be introduced to the federal government’s role in supporting private enterprise and the U.S. assistance to AGOA countries. Mrs. Sokhal and the other participants will take part in an advocacy and social entrepreneurship workshop and learn to develop their entrepreneurship skills.
ABC vient en aide aux jeunes peu aisés LES INSCRIPTIONS sont ouvertes pour des bourses d'études offertes par le groupe ABC aux étudiants nécessiteux. Le revenu mensuel de la famille des postulants, ne doit pas dépasser Rs 15 000. Cette action de citoyenneté se situe dans le cadre du lancement prochain du Sir J.M Ah Chuen Foundation, une nouvelle structure qui s’occupera des projets de CSR et de philanthropie du
groupe. C'est un jury choisi parmi les cadres du groupe qui sélectionnera les bénéficiaires parmi les plus méritants. Les heureux élus, qui ne doivent pas déjà être bénéficiaire d'une autre bourse, devront opter pour des cours à plein temps dans une université ou un établissement d’enseignement tertiaire à Maurice. «Nous réalisons que l’éducation est un puissant vecteur de
Erratum
L'île Maurice dans Lonely Planet
Following an article on the Green Port Project which appeared on page 22 of our last week issue, we wish to point out that the statement quoted about the ports statistics was made by the Director General of the Mauritius Ports Authority (MPA), Shekur Suntah and not the European Union representative,Tjasa Zivko. Capital apologies for any inconvenience caused.
LA DESTINATION de Maurice sera à l'honneur dans l'édition de septembre du célèbre magazine ‘Lonely Planet’, qui est surtout connu pour être le leader mondial des guides de voyage. Selon la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), il s'agit là d'un gros coup de pub pour le pays, qui continue à séduire le marché traditionnel malgré la crise. Une invitation à venir découvrir Maurice a été déjà lancée sur le site web du mag-
mobilité sociale, et c’est la raison pour laquelle nous essayons de soutenir ceux qui éprouvent des difficultés financières à avancer dans leurs études. Fort de notre philosophie Inspired for Future Generations, nous sommes confiants dans l’avenir des jeunes comme l’a d’ailleurs toujours été le fondateur du groupe Sir Jean Moilin Ah Chuen », indique la direction de ABC Group. Les bourses permettront aux bénéficiaires
azine : « Souvent réduite à ses splendides plages de sable et sa mer bleue turquoise, l’île Maurice s’avère aussi être l’héritière de plusieurs siècles de brassages culturels, avec en point d’orgue une gastronomie savoureuse. Partez sur les traces de ce patrimoine insulaire étonnant. » Le magazine Lonely Planet est réputé pour plonger son lecteur dans l’univers du voyage, à la découverte de destinations proches ou lointaines, d'idées sur de petits comme de grands voyages, accompag-
de couvrir, du moins partiellement, les dépenses liées aux études. Les intéressés peuvent obtenir plus d’information en appelant sur le 406-2115, ou en envoyant un courriel à l’adresse abcfoundation@abcgroup.mu, ou en se connectant à la page Facebook du groupe. La date limite pour la soumission des candidatures est le 22 juillet.
nées d’informations pratiques fiables et indispensables à leur réalisation.
Aide financière à 12 familles Douze familles ont bénéficié, la semaine dernière, d’une aide financière du Prime Minister’s Relief Fund. Parmi les bénéficiares, dont la plupart sont des victimes d'accidents de la route, on retrouve également la famille du Dr. Vivekanand Koonja. Ce dernier est porté disparu depuis le 29 décembre 2012, alors qu’il était en mission officielle en Inde. Pour rappel, le fonds a été lancé en 1997, en collaboration avec le Mauritius Turf Club, pour venir en aide financièrement aux sinistrés de catastrophes naturelles. Depuis, plus de 250 familles ont bénéficié d'aides totalisant plus de Rs 31 millions.
19 Mauritian Students will study in the USA Nineteen Mauritian students will soon be leaving for the U.S to pursue their tertiary studies. They will be joining the 205 students already studying or on internships there. Two of the graduate students are on USG sponsored programmes and will be studying Water Resource Engineering (State University of New York) and Substance Abuse Education, Treatment and Prevention (Virginia Commonwealth University) respectively. The fields of study chosen by the other students include Architectural Engineering, International Development and Social Change, and Creative Writing. Shanen Ganapathee, a former student of Belle Rose SSS and Queen Elizabeth College, is the first Mauritian to benefit from the MasterCard Foundation Scholars Programme. This programme, established in 2006, provides scholarships to students from Africa and covers all expenses including studying, travelling and a laptop. She will be attending Duke University, with fully covered expenses. Two of the students also benefited from Embassy Opportunity Funds, having visa fees, some university fees, and airfare covered by the US Embassy. Other colleges receiving and sponsoring Mauritian students include Stanford University, Florida Institute of Technology and Cornell University.
GROS PLAN
MERCREDI 17 JUILLET 2013 EDITION 138 | CAPITAL
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Bagatelle s'agrandit S
uite au sucès du Bagatelle Mall, ENL Property, en partenariat avec la compagnie sud-africaine Atterbury, lance la première phase de Bagatelle Commercial. Ce projet, qui sera commercialisé par Espral et géré par Enatt, est stratégiquement situé à quelques kilomètres de PortLouis, Moka et des villes principales des Plaines-Wilhems, avec accès direct de l'autoroute M1. Le développement de Bagatelle Commercial s’étalera sur 24 arpents et fera partie du concept intégré de la ville en devenir, qui comprendra le centre commercial Bagatelle Mall of Mauritius, le Bagatelle Office Park, Bagatelle Motorcity,
La SBM sacrée «Best Bank in Mauritius» par Euromoney Son sense de « leadership, d'innovation et de dynamisme » a valu à la State Bank of Mauritius (SBM) d'être la « Best Bank in Mauritius 2013» conférée par l'Euromoney Awards for Excellence. La remise des récompenses a eu lieu à Londres jeudi dernier. Jairaj Sonoo, Chief Executive – Banking (Indian Ocean Islands) de la banque attribue cette récompense « à la robustesse des stratégies mises en œuvre par la banque ». La SBM a augmenté sa part du marché, amélioré la qualité de ses actifs et contenu ses dépenses et cela, en dépit des conditions économiques difficiles, peut-on lire dans un communiqué informant de cette récompense européenne. « 2012 a été une année charnière où la SBM a non seulement réalisé une excellente performance, mais a aussi jeté les jalons d’une croissance forte et durable pour les années à venir », explique encore Jairaj Sonoo. Le bénéfice net et le bénéfice par action ont progressé tous deux par 30%, passant à Rs 2,617 millions et Rs 10,14 respectivement. Le « Return on Assets » et le « Return on Equity » ont également connu une hausse, passant de 2,29% à 2,69% et de 13,15% à 15,44% respectivement. A noter qu'au 30 juin 2013, la capitalisation boursière de la SBM se montait à plus d’un milliard de dollars US.
Bagatelle Les Résidences, ainsi que l’hôtel d'affaires Voilà Bagatelle. La première phase, qui comprend 20 lots à partir de 50 perches, sera une zone industrielle légère et planifiée. Bagatelle Office Park, sur une superficie totale de 17 hectares, comptera quant à lui six bâtiments de bureaux, dont le premier est déjà opérationnel et accueille des locataires. Les prix à la location s’affichent dans une fourchette comprise entre Rs 49 et Rs 58 le pied carré. « Chaque bâtiment dispose de grands espaces de parkings couverts et extérieurs, et est construit d’un seul étage au maximum. Les espaces de travail, de 150 m2 à 2 000 m2, sont modulables et à
VILLE. Frédéric Tyack, Executive Director d’ENL Property, expliquant les développements futurs à Bagatelle
aménager sur mesure, selon les besoins des locataires », explique Frédéric Tyack, Executive Director d’ENL Property.
Ce dernier annonce par ailleurs que les travaux pour la construction de Motorcity - un complexe commercial entière-
ment dédié aux véhicules débuteront dès janvier 2014, et qu'ils devraient durer 18 mois.
EMTEL AROUND THE WORLD CHALLENGE
Une tablette Lenovo récompensera le gagnant EMTEL VOUS offre la possibilité de remporter une tablette de la marque Lenovo et des vouchers Epin de Rs 1000 et de Rs 100. Il suffit pour cela de participer au jeu 'Around the World Challenge', lancé par Emtel sur le réseau social Facebook, d'ici au 18 août. Chaque mercredi et dimanche, à des heures non-fixes, Emtel postera sur sa page Facebook une photo d’un site ou d’un
monument mondialement connu. Les dix premiers à écrire le nom du site/monument, obtiendront 500 points chacun. Les bonnes réponses suivantes rapporteront à chaque participant 100 points. En tout, dix jeux de ce type sont prévus, les 50 premiers gagnants de chaque jeu étant récompensé d'un voucher EPin de Rs 100. Au final, le participant ayant enregistré le
plus grand nombre de points à la fin des dix jeux remportera une tablette Lenovo, alors que les 10 suivants recevront chacun un voucher EPin d’une valeur de Rs 1000.
Rohit Ramnawaz est le nouveau chairman d'AML SUITE À une décision prise lors du conseil des ministres le vendredi 12 juillet, le groupe AML, qui comprend Airports of Mauritius Co Ltd (AML), Airport Terminal Operations Ltd (ATOL) et Mauritius Duty Free Paradise (MDFP), a un nouveau Chairman, en la personne de Rohit Ramnawaz. Cette décision vise l’instauration d’une vision commune pour les trois entités du groupe. Rohit Ramnawaz, un professionnel avec une riche carrière dans le monde de la comptabilité, de la finance et de la gestion, occupait depuis juillet 2011 les fonctions de président du conseil d’administration de la MDFP. Avec cette nouvelle nomination, il sera désormais à la présidence des deux autres entités, notamment AML et ATOL. Un leadership commun devrait permettre de développer une meilleure synergie entre les compagnies du groupe et d’assurer un développement harmonieux, tant au niveau des infrastructures que dans l’amélioration de la qualité des services offerts aux passagers à l’aéroport international SSR.
HSBC
Remportez une Smart TV en utilisant votre carte de crédit
ALASTAIR BRYCE. CEO de la Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited
LANCÉE CE lundi, la campagne 'Shop smart and live smart' de la Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited (HSBC) durera jusqu'au 30 septembre. Pour chaque Rs 250 dépensées sur leurs cartes de crédit, les clients de la banque auront une chance sup-
plémentaire de remporter des gadgets électroniques de la marque Samsung, dont des Galaxy S4, Galaxy Note, caméras numériques, ainsi que des appareils de home cinema. Le 'Star Prize' réservé au grand gagnant désigné par le tirage au sort, qui aura lieu le 27 novembre prochain, est une Smart TV de 46 pouces, livré avec une paire de lunettes 3D. A l'occasion du lancement de la campagne, le CEO de la banque, Alastair Bryce, a affirmé que rester connecté est la clé pour garder de l'avance dans un environnement en évolution rapide.
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GREEN BUSINESS
MERCREDI 17 JUILLET 2013 CAPITAL | EDITION 138
ECO-RAISE SOCIETY
▼ LEENA GOORAYA
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assionate about the environment, Sundy Ramah, president and co-founder of Eco-Raise Society, tells us about the group that was officially registered as a nongovernmental organisation in November 2011. Although its existence was only recognized then, it came to life during a lagoon-cleaning operation in January 2011, at Pereybère, when five friends from the University of Mauritius, who were there as volunteers, came to the conclusion that both the marine and terrestrial environments of the island require more engagement from Mauritians. “With this thought in mind, it was decided that the way forward was to sensitize as many people as possible and encourage more people to join the fight for the protection of the environment,” says Sundy Ramah. After all procedures were duly completed, the Eco-Raise Society was formed with 13 executives and, initially, some 20 members. Today, that number has reached 40. For its president, giving the NGO a legal form was necessary for it to be entitled to receive funding and support from companies, ministries and the general public, so as to achieve their goals. These are to regroup all NGOs working for the preservation and conservation of the Mauritian marine and terrestrial biodiversity and resources, contribute to the conservation and preservation of the environmentally sensitive areas and endangered species and to work on introducing new ideas and projects to enhance the environmental state of the country. After more than one and a half year of activity, the EcoRaise Society has brought several projects to fruition, among which many sensitization and awareness campaigns, tree planting campaigns, environmental workshops, forums and
Even though green is the colour associated with the environment and efforts to preserve it, the issue is ripe enough for Mauritians to start acting on their ecological convictions. Such is the opinion of the members of the Eco-Raise Society. Capital met with its president, Sundy Ramah, to talk about projects past, present and future
PHOTO : NICHOLAS LARCHÉ
TURNING THE “GREEN FEVER” INTO INITIATIVES
GREEN BUSINESS
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ACHIEVEMENT. Members of Eco-Raise Society engaged in several activities for the protection of the environment
repurposing and creative sessions, which concern transforming waste into valuable products such as bags and cushion covers from old clothes, and pencil holders from old boxes. “We have worked a lot in collaboration with other NGOs and Associations such as AIESEC Mauritius, One Island Institute, and Ecological Living In Action, as we believe that collaborative work is the key for success and impact,” says Sundy Ramah. A LONG TERM COMMITMENT The organisation has also volunteered in many lagooncleaning campaigns, like the Ileaux-Bénitiers Clean-up initiative of the OFOP (One Future One Planet). “One cannot say that after these activities, the organisation has achieved its objectives. Only continuous hard work and consistent awareness will help the organisation achieve its goals. We must keep in mind that the protection and conservation of the environment is not a one-year contract or a mere craze that will disappear with time. It is much more than that. It is a long term commitment and the goals can only be achieved in the long run,” says the Eco-Raise Society president. As explained by the young environmentalist, the projects are mainly funded by the annual membership fees of the organisation’s members, which stand at Rs 100 and Rs 200 per year
for students and non-students respectively. “However, some projects require more funding. So depending on projects, we always seek the collaboration of other NGOs, or we look for sponsorship from CSR funds of companies,” he adds. Aeris Mobile Solution Ltd also provides the members with 1200 free SMS every month for their communication needs. “ZERO TOLERANCE TOWARDS DUMPING” However, Eco-Raise has faced several challenges since its registration. The lack of commitment towards the environment is a major issue, and it is a difficult task for an NGO to sensitize people when they are not really interested in it. “Secondly, lack of funds is a huge drawback. All projects require a
We must keep in mind that the protection and conservation of the environment is not a one-year contract or a mere craze that will disappear with time. It is much more than that. It is a long term commitment and the goals can only be achieved in the long run Sundy Ramah, the Eco-Raise Society president
minimum amount of finance that will cover all expenses, but this is sometimes not available. Up to now, we have not let this lack of funding become a problem in implementing our projects. We still believe that if we want to make change happen, nothing can prevent us from doing so. But still, we would happily accept sponsorship or funding to help us in our mission,” he says with a smile. In regards to upcoming projects, Sundy Ramah announces that the Eco-Raise Society is organising a cleaning campaign at Ebene Cybercity on 20th July, under the theme: ‘Zero Tolerance Towards Dumping’. “This campaign is in itself a start of a new era. We want to sensitize each and every person and company working in Ebene that we should not tolerate the fact that our working environment is becoming a ‘dumping zone’,” he says. PET BOTTLE KIOSK The campaign, which is being organised with the collaboration of Orange Business Services, focuses on the fact that the water drainage system in Ebene has been clogged with waste, a situation which caused flooding during the last heavy rainfalls in the region. Beyond this, one of the major upcoming projects of the NGO is the ‘Bottle Project’. Similar projects have been set up in Nigeria, Japan and Haiti, among others, but it is a first in Mauritius. Sundy Ramah explains that the project will comprise two phases: the sensitization phase and the construction phase. “We aim to sensitize people about the advantages and economical value of Polyethylene terephthalate (PET) bottles if they know what to do with them. Then, taking the
BIODATA Sundy Ramah has completed his bachelor’s degree in Marine Science and Technology in 2012 and is the president and the co-founder of the Eco-Raise Society since 2011. He is an active member of the Biodiversity and Environment Institute (BEI) since 2009 and of One Future One Planet (OFOP), which was launched in 2012. He is also a scuba diver and has a diploma in software applications. He has attended many scientific workshops on marine diversity and helped in the logistic team of the ‘International Congress of Environmental Research’ in 2010 (ICER10). A trainee at Blychem LTD (IBL) in 2011, Sundy Ramah has learned about Boilers and the various methods of water analysis. He has very high interest in research, notably in seaweed and sea grass uses and their bio-activities (pharmaceutical and others), and was a Research Trainee at the Mauritius Research Council (MRC).
project a step higher, we will engage the community in constructing kiosks made out of these bottles and learning the construction method at the same time,” he highlights. The project is in its preparation phase and the organisation is currently looking for sponsors. What they won’t be lacking, though, is volunteers. Many people and companies have indeed showed a great interest in the project. For example, Ecosis Ltd is helping them with their expertise and in making a ‘green’ design for the NGO. If everything goes according to plan, the ‘Bottle Project’ is expected to be implemented in September this year. “In fact, we have already constructed a bench using PET bottles to demonstrate
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our objective. We used cement to support it. However, our aim is to only use the bottles,” states Sundy Ramah. But are Mauritians ready for kiosks made of PET bottles? In response, the NGO president says that his compatriots will not adhere to the concept right away, but that he is optimist they eventually will. “The ‘PET bottle kiosk’ is a prototype to show people what can be done. They will not construct their houses with PET bottles, but if one or more people start building things like benches, tables and other such furniture using the same concept, then we can say that we have started to achieve the aim of the project. If one person adheres to the concept, we have already sensitized this person on the advantages of re-using PET bottles. One person is one step forward,” he declares. Today, sustainable development is the talk of the town. The word ‘green’ is used next to a lot of words. However, the young activist believes that we should first know what “green” means. “Many people tend to think that being green is to paint everything green, plant trees or put a lot of money in embellishing the surrounding. Of course, it forms part of the process, but being green means much more”, he states. GREEN BUILDING For Sundy Ramah, sustainable development should start at home: “Many buildings are being constructed and they are not green at all! In Mauritius, money is being invested in rapid development and not in sustainable development.” The activist points an accusing finger at construction on beaches, destruction of marine ecosystems to build hotels and to cater for marine activities, construction of coal power plants to provide energy and deforestation. “If you ask me if Mauritians have the ‘Green Fever”, then I would say that they may have it, but they haven’t reached the phase of implementation yet!” he says. In order to protect our environment, Sundy Ramah states that segregation of our wastes would be a very good initiative to start with. He believes that the government should implement the system in Mauritius. “Many people tend to blame the government for not doing what is required in this field. Though it would be very beneficial if we had qualified people working on these tasks, it also depends on the citizens of Mauritius taking initiatives. My views are simple: You make the change you want to see,” he states.
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ACTA PUBLICA
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RAPPORT DE L’AUDIT 2012
Corps para-étatiques : ceux qui doivent de l’argent à l’Etat ▼ JESSEN SOOPRAMANIEN
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éposé à l'Assemblée nationale mardi après midi, le Rapport de l’audit 2012 ne diffère pas des précédents. On y trouve le même chapelet de gaspillages, de non-respect des procédures de retards inexpliqués dans la réalisation des projets. Capital s'intéresse aux emprunts que le gouvernement a consenti aux 'statutory bodies' et autres corps para-étatiques. Il en ressort que l'Etat se montre très patient et tolérant envers ses débiteurs.
Au 31 décembre 2012, le montant des 'outstanding loans' s'élevait à Rs 7,5 milliards. Les 'statutory bodies' doivent toujours une somme de plus de Rs 6,6 milliards sur des prêts touchant les Rs 7,7 milliards. Parmi les corps para-étatiques qui doivent de l'argent à l'Etat, on trouve : le Business Parks of Mauritius Ltd (Rs 220 millions sur des prêts de Rs 481 millions); la Development Bank of Mauritius Ltd (Rs 243 millions sur Rs 463 millions) et la National Housing Development Co Ltd (Rs 161 millions sur 338 millions). Ce qui fait un
LE RAPPORT de l'audit vient indiquer que le gouvernement a investi d'importantes sommes d'argent dans la construction et la mise à niveau et l'entretien des bâtiments publics. Le document du bureau de l'audit fait état d'une somme de l'ordre de Rs 6,2 milliards dans la construction et le rehaussement de ses bâtiments pour la période 2010-2012. Mais l'aboutissement de ces projets est une autre histoire. Le rapport indique que, valeur du jour, seulement 187 sur 314 projets ont été complétés. Ces projets, souligne le directeur de l'audit, Rajun Jugurnath, ont été entrepris en 2010, 2011 et 2012 pour un coût total de Rs 1 503 442 604. Des retards jusqu'à 675 jours, soit près de deux ans, ont été relevés dans la mise en œuvre de certains projets menés par les « Zonal Contractors ». “EMERGENCY PROCUREMENT” : TU PARLES ! Le ministère de la Santé reçoit de mauvaises notes de l'auditeur du gouvernement. Ainsi, on apprend que seulement 4 véhicules sur 16 achetés pour servir comme ambulances sont en utilisation. En effet, le ministère avait formulé une demande d'achat de véhicules non-médicalisés au Transport Maintenance Works Services Unit dans le but de les convertir en ambulance. Mais seulement 4 d’entre eux ont été transformés à
total de Rs 7,5 millions que l'Etat attend toujours. A noter aussi que les arrérages sur le capital et les interêts s'élèvent à Rs 2,14 milliards. Le directeur de l'audit tire aussi la sonnette d'alarme sur certaines institutions publiques qui n'ont pas réglé leurs arrérages et leurs intérêts sur leurs emprunts. Certaines, comme la Mauritius Meat Authority, observe Rajun Jugurnath, n'a rien réglé depuis l'année financière 1979-1980. Le tableau cicontre est très parlant.
Les mêmes refrains
Le ministère de la Santé reçoit de mauvaises notes de l'auditeur du gouvernement. Ainsi, on apprend que seulement 4 véhicules sur 16 achetés pour servir comme ambulances sont en utilisation
cette fin, les 12 autres ont été utilisés pour véhiculer le personnel de la Santé. Le rapport note ainsi qu'une somme de Rs 16,6 millions à été déboursé pour l’achat de ces véhicules selon le mode «emergency procurement». Le renouvellement de la flotte des 16 ambulances dans les différents hôpitaux, pour cause de vieillissement et de mauvais état, avait été considéré comme une priorité absolue par le ministère. L'auditeur critique aussi le mode employé par le ministère de la Santé en ce qui concerne la location d'un immeuble de 5 étages situé près de l'hôpital Jeetoo pour abriter un mess et des dortoirs pour les médecins. En effet, le rapport indique que le ministère a gaspillé Rs 2,1 millions dans la location dudit bâtiment qu'elle n'a même pas utilisé à cause des litiges entre le locataire et le ministère. « The Ministry has not safeguarded Government’s interest in both contracts. Even after having faced problems in the first contract, owing to the agreement not being on a floor basis, the contract was renewed for a period of two years again for the whole building on the same terms and conditions and that too without the advice of the SLO having been sought. The approval of the MOF was also not sought for renewal of contract », peut-on lire dans le rapport.
WIDE ANGLE
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DOMAINE DES ALIZÉES
UN VENT NOUVEAU SOUFFLE SUR L’IMMOBILIER DE LUXE
Kamben Padayachy, Deputy CEO d'AfrAsia, Norbert Paul, General Manager de Tropical Sands et Jean Michel CabocheAdam et Vanessa
Jean Pierre et Marielle Mingasson et Corine Vitry, de Talkfusion
Ouvert depuis février, le Domaine des Alizées Club & Spa, nouveau projet immobilier du Groupe Evaco, a été officiellement inauguré vendredi dernier, lors d'une cérémonie haute en couleurs. Situé à Grand-Baie et comprenant des appartements Real Estate Scheme (RES) qui disposent d'un service hôtelier, le domaine se veut un lieu de vie chaleureux où de nombreux services sont ouverts au public. Le Domaine des Alizées a d'ailleurs décroché le prix du « Meilleur Développement Immobilier » décerné par l’International Property Award, ce qui en fait le tout premier RES à l'obtenir
Nando Bodha, ex-ministre du Tourisme, et son épouse, entourant Nanda Kistnen, commissaire au Protection of Borrowers' Office
Les ravissantes hôtesses de la soirée
Jacques Ritter, consultant de Concorde, Xavier-Luc Duval, ministre des Finances et Arnaud Mayer, CEO du groupe Evaco, en pleine discussion
François Venin, General Manager des hôtels Le Canonnier et le Mauricia, Jacques Ritter, consultant de Concorde et Geneviève Dardanne, directrice de Kreolia
Virginie Mayer, épouse d'Arnaud Mayer, entre Eric Duluc (à droite) et Paul Emmanuel Bonnet des Arnoux, respectivement président et chargé de mission de la Fédération internationale du Tourisme